de Pierre Assouline

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La République des livres
Identité, vos papiers !

Identité, vos papiers !

Y a-t-il quelqu’un dans la salle qui pourrait nous expliquer pourquoi le beau mot d’ « identité » est devenu maudit ? Le phénomène monte depuis quelques années. Il a désormais atteint son acmé au point que nul ne peut le prononcer sans qu’il soit entendu dans une acception systématiquement péjorative qu’elle soit présentée comme heureuse (Alain Juppé), malheureuse (Alain Finkielkraut), meurtrière (Amine Maalouf). A croire qu’un écho subliminal s’y est perfidement accolé et que toute identité est nécessairement nationale pour ne pas dire nationaliste. On se retrouve aussitôt voué aux gémonies réactionnaires. Comme si ne pouvait exister une identité plurielle, diverse, cosmopolite !

Cela n’aurait rien de contradictoire avec le caractère particulariste d’une nation, celui-ci étant le plus souvent, et plus encore dans notre histoire qu’ailleurs, le fruit de la rencontre, du métissage et de l’absorption dans la grande chaudière intégratrice. Ce qui nous fait dire que si la France est incontestablement multiethnique, elle n’est pas pour autant multiculturelle comme le rêvent les partisans du communautarisme encore travaillés par le déni et la culpabilité. Faudra-t-il en venir aux dernières extémités, soustraire l’identité de son inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques et considérer la quête d’identité comme un droit de l’homme ?

Un peu déçu sur ce plan là par l’Histoire mondiale de France (ma seule réserve), je me suis donc précipité sur Malaise dans l’identité (100 pages, 10 euros, Actes Sud) car sur ces questions-là, rien de ce qui sort de la plume d’Hervé Le Bras ne devrait laisser indifférent. Ce démographe est en effet l’un des chercheurs les plus rigoureux et les plus neufs dans ses analyses pour ce qui touche à l’histoire des populations, aux mœurs et aux opinions, loin de l’idée qu’un Américain se fit de lui lorsqu’il le traita de « Renaissance man », c’est à dire, dans son esprit et son langage, de dilettante dont la réflexion était retenue à la surface des choses.

L’auteur tient que l’identité n’est ni une réalité objective, ni un fantasme, mais une chose impalpable et indéfinissable (trop vague, le mot « valeur » est devenu une auberge espagnole), trop profondément ancrée désormais dans l’esprit des gens pour être ignorée ou éradiquée ; il faudrait donc s’en emparer afin de ne pas la laisser s’égarer dans ses mauvais penchants (la fermeture, l’étrécissement, l’isolationnisme) et de l’encourager dans son plus louable tropisme (l’ouverture). Bien sûr, ce petit livre contient quelques pages de chiffres, mais pas trop. L’un des plus étonnants n’est pas celui de la baisse de fréquentation à la messe du dimanche (12,5 % des Français sondés disent y assister contre 40% dans les années 1965) mais le fait même que ce critère-là soit prépondérant pour témoigner du déclin du catholicisme ; il nous semblerait plutôt que le baptême des nouveaux nés, même s’il n’est jamais suivi de pratique religieuse par la suite, est autrement plus significatif ; d’ailleurs, longtemps l’Eglise ne s’y est pas trompée qui martèle encore partout son message « Baptisez-les ! » (et non pas rejoignez-nous dimanche prochain…)

Les observations d’Hervé Le Bras ouvrent bien des pistes et suscitent d’utiles rappels comme cette mise en garde de Freud contre « le narcissisme des petites différences » trouvée dans son Malaise dans la culture (ou Malaise dans la civilisation selon l’ancienne traduction). Mais si j’y ai bien trouvé des explications à la tentation identitaire qui hante notre société, d’utiles invitations à relire le Braudel de l’Identité de la France et le Renan de Qu’est-ce qu’une nation ? (« un plébiscite de tous les jours »), il avoue sécher côté définition, ce qui n’éclaire guère notre lanterne. Plutôt que de s’échiner à nommer la chose autrement que comme « un concept vague et fuyant », et à défaut de pouvoir s’en débarrasser, Hervé Le Bras propose finalement de rester braudélien en avançant à son tour que l’identité est un processus qui se reflète dans sa capacité au changement, au mouvement, à la transformation. Mais ce n’est pas lui qui nous dira pourquoi, tout en étant mouvante, elle est devenue si mortifère.

La quête d’identité n’est peut-être pas le propre de l’homme, du moins l’est-elle d’un certain nombre de manière naturelle ; mais ce serait vraiment les réduire que de les caricaturer en nostalgiques et mélancoliques n’ayant que le passé pour horizon, figés en position de repli défensif dans le souci exclusif des origines, irrémédiablement voués aux passions tristes (peur, ressentiment…). Surtout en un temps où la disparition des repères traditionnels rend cette quête plus aiguë encore car ancrée dans un grand sentiment d’insécurité, dans l’inquiétude et l’intranquillité. Le hors-série de la revue L’Histoire sur la grande querelle de « L’histoire de la France » (98 pages, 6,90 euros, Avril 2017) est peut-être celui fournit un élément de réponse fût-ce indirectement. Par la définition du Français selon le médiéviste Lucien Febvre :

« Un bénéficiaire, un héritier, un créateur ».

Par celle de son ami Marc Bloch dans son admirable réflexion de 1940 L’Etrange défaite :

« Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération »

Enfin par les articles consacrés au Michelet qui définissait le pays comme une entité avant tout morale :

« La France est une personne ».

Et les débats de se poursuivre à un mois des élections, tous ayant l' »identité » plein la bouche, nul ne s’aventurant à la définir et nous de continuer à entendre en sous-texte que sa quête individuelle est nécessairement sombre, négative, excluante, ce qui nous empêchera jamais de vibrer tout particulièrement et de toutes nos fibres à ce tableau si français de Claude Monet, allez savoir pourquoi.

(« La Terrasse à Sainte Adresse », 1867, huile sur toile de Claude Monet, Metropolitan Museum of Art, New York)

Cette entrée a été publiée dans Actualité, Histoire.

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commentaires

847 Réponses pour Identité, vos papiers !

Janssen J-J dit: à

« En France, nous sommes en retard sur tout. C’est quand même un monde, ça d’être très doué en tous domaines et tout le temps en retard sur le reste du monde, comme si nous étions autistes ».

Ben non, les vrais gens de ce pays pensent pas comme ça, malgré sa montée régulière au podium aux championnats du monde du recours aux calmants… Quelques-uns (surtout icite) râlent sur la France dépassée, naufragée, ingouvernab’… mais dans leur vie quotidienne, le sont incapab’ de voir comment le vrai monde (80% de sa population) dont le sort est bien moins enviable que celui de notre petit 1%, est heureux de vivre.
Toujours cette tendance suicidante des intellos précarisés de l’EN vieillissants à s’autoflageller l’ombilic lunaire, à ne pas se sentir appartenir à la 6e puissance du concert des nations.
https://www.youtube.com/watch?v=SiS6F8eSKQU
le déni, ni, ni ! le déna, na, na ! de l’autiss, tiss, tissm, de l’autass, tass, tass !
(WGG commence enfin à bien tourner depuis que jackatal reprend du poil de la bestiole. C bon signe ! Imitons son glorieux retour d’optimisme en socialdémocrate européanisé, fier du XXIe siècle à venir, et attaquons tous en chœur la rdl pour sa célébration permanente de la littérature franchouillarde, rancie, désoeuvrée et désespérante !

D dit: à

des intellos précarisés de l’EN vieillissants

y’en a pas. c’est une légende.

rose dit: à

Parlez pour vius jjj. Pas pour moi.

JAZZI dit: à

« Le statut de demain, c’est le statut d’intermittent du spectacle … »

J’aurais bien aimé en bénéficier, mais il ne le donne pas aux travailleurs du livre !

Janssen J-J dit: à

Mais je parle toujours pour moi, bien sûr, en feignant de m’adresser à celles et ceux que j’aime bien contre toute raison. Je les appelle les « surprenant-es » pour bien les distinguer des autres les « attendu-es », lourd-es et lent-es.
Vous savez, la passion-ginette, je suis comme monsieur D.aniel, un gentil garçon et/ou une gentille fille. D’ailleurs, c ce que tout le monde pense dans mon entourage. Les chèvres pleurent quand elles perdent leur petit, c’est TAF exact : elles sont blanches, éperdues, et toujours un peu belzébuthées. Et d’ailleurs, « on va pas s’mentir, c clair » : voici mon premier livre de lecture qui m’a fait beaucoup pleurer en 1959.
http://www.livrenpoche.com/lili-et-ses-chevres-e243747.html

la vie dans les bois dit: à

Mrs Danius va enfin rencontrer son barde. Ce week-end, le Nobel de littérature 2017 va en effet recevoir une médaille et un diplôme. Peut-être qu’il chantera quelque chose en petit comité , à Mrs Danius.

rose dit: à

Jjj
Vous parlez toujours d’un point de vue.
Non les chèvres ne sont pas blanches.
J’aimerai parfois vous voir vous décentrer.

Mais, si cela vous fait du bien continuez.
Cela ne change rien à la réelle admiration teintée d’estime que je voue à Christiane Taubira

À la longue c’est extrêmenent fatigant et contre-productif toutes ces connotations dont vous êtes familiers concernant les vieux et vieilles.

Brefle, bonne journée

rose dit: à

De plus je dénie belzébuthée. Y a pas pkus fûtée qu’une chèvre. Je vous en apporterai la démonstration.

la vie dans les bois dit: à

C’est une bonne surprise pour la littérature mondiale, le gagnant du prix Nobel 2016, sera bien à Stockholm, le weekend du 1er avril.

et alii dit: à

En 1921, le préfet du département de la Seine Robert Leullier instaure la première carte d’identité française pour remplacer la pratique qui exigeait la présence de deux témoins pour toutes démarches. Marquant une étape décisive dans la rationalisation et l’uniformisation des pratiques étatiques d’identification des citoyens, le succès de cette carte fut mitigé : des problèmes d’ordre matériel ralentissent sa mise en place, la presse de gauche condamne la prise de l’empreinte digitale qui assimile le citoyen au délinquant11. Bien que le préfet Leullier projette de la rendre obligatoire, elle ne reste que facultative12.
wikipedia

Sergio dit: à

Non mais maintenant les cartes d’identité on va mettre un processeur* sous la peau on va bien voir qui est le maître !

* un circuit imprimé, une puce comme ils disent…

Sinon y a encore comme Papillon (mais que si on garde la Guyane)…

Delaporte dit: à

Finalement, cette enflure de Dylan a accepté de rencontrer les responsables du Nobel. Comme quoi, il n’était pas si indifférent que ça au chèque promis, qui vaut bien une petite chansonnette poussée de travers :

« La tradition exige que le lauréat offre à ses bienfaiteurs un discours de réception, aussi appelé « la leçon Nobel », qui peut prendre n’importe quelle forme, notamment une vidéo ou une chanson. Et cette leçon doit se tenir dans les six mois qui suivent la cérémonie de remise des prix du 10 décembre, qu’avait boudée Dylan. »

Laura Delair dit: à

JCEXIT !

Janssen J-J dit: à

Que de malentendus, voyons donc !
-« toutes ces connotations dont vous êtes familiers concernant les vieux et vieilles » (mais enfin voyons, c’est vous qui les induisez avec toutes ces histoires d’EHPAD ou de perte de libido !). Aucun racisme, une simple prise d’acte d’un processus naturel et bienfaisant, le vieillissement, dans lequel je m’inclus, voyons donc !
« Me décentrer ? » Mais comment est-ce possible ? Faut-il se faire passer pour qq’un d’autre ? Je n’arrête pas… Changer de sujet : ça pas l’air de marcher. Y réussir, au prix d’un verbiage incompréhensible, comme d’aucuns ? C si facile ! On veut plaire, et on déplait. On fait avec.
Des « chèvres belzébuthées » ? Est-il besoin de préciser la source de l’admirable Francis Ponge, Pièces in le Parti pris de choses (pour un malherbe) ? Mais enfin donc, en quoi être « futé » serait-il incompatible avec être « buté » ? Me semble que ça va tjs de pair, non, le brèfle et le trèfle ?
Et pas compris votre lien entre Mme Taubira et « la bique ». J’ai gradé une profonde admiration pour l’éloquence improvisée et la beauté de cette femme que j’ai eu l’honneur de côtoyer de très près, du temps où elle œuvrait à la Chancellerie. Elle n’était pas facile. J’eus même l’occasion de lui rappeler qu’elle avait fait perdre la chance de Jospin devancé par Le Pen au 2e tour en 2002, quand elle s’entêta à se présenter au 1er tour des présidentielles… Elle ne voulut point en convenir, mais que voulez-vous, son entêtement fait partie de son charme éblouissant. Et puis sa défense improvisée du mariage pour tous à l’A.N. restera comme un summum d’éloquence et de conviction, un grand moment, comme le fut le discours de Badinter contre la peine de mort, 30 ans auparavant. Voilà comment ils entreront chacun dans nos livres d’histoire mondiale. Nous avons eu la chance de pouvoir les toucher.

Delaporte dit: à

Service ultra-minimum pour Dylan :

« Il ira donc bien chercher cette distinction qui avait provoqué quelques remous en octobre dernier. «Cela se fera en petit comité et dans l’intimité, et aucun média ne sera présent. Seuls Bob Dylan et des académiciens seront là, conformément aux souhaits de Dylan», a précisé Mme Danius. »

D’après Le Figaro, Dylan ne devrait pas encore prononcer de « discours » (appelé pompeusement « leçon Nobel »); celui-ci, tout pourri et bâclé, sera enregistré en vidéo et envoyé plus tard au Nobel, avant le 10 juin.

La prochaine fois, avant d’attribuer leur distinction à un tel loustic, les Nobel y réfléchiront à deux fois…

Janssen J-J dit: à

Ces belles aux longs yeux, poilues comme des bêtes, belles à la fois et butées – ou, pour mieux dire, belzébuthées – quand elles bêlent, de quoi se plaignent-elles ? de quel tourment, quel tracas ?

Bob dit: à

« La prochaine fois, avant d’attribuer leur distinction à un tel loustic, les Nobel y réfléchiront à deux fois »
A delaporte (qui le vaut bien) – ou jean d’o par exemple ,
(PS: Facile d’insulter – Il faudrait comprendre ce qu’il (Bob D) dit/écrit)

JC..... dit: à

Ah ! Gigi est Amoroso !

Le charme de Taubira ! J’hallucine… Autant dire le charme d’une hyène, d’une bique qui a donné l’avantage aux malfrats, la double peine aux victimes… une catastrophe de couleur.

Quant à sa beauté ! c’est celle d’un foudre bordelais, plein à ras bord…..uhuhu ! Une barrique, une dondon, une boule, bref un écrase vélo…

Qu’est ce qu’il ne faut pas entendre comme connnerie en provenance des imbéciles !

Sergio dit: à

C’est beau, la grande bleue à l’annexe de Balbec ! On peut ramener des Albertines discrétos… Enfin on est quand même observé à la jumelle par toute la flotte de l’alliance franco-russe au fondus, tiens, justement…

D dit: à

Ce soir je mange des sardines à l’huile portugaises.

Sergio dit: à

Dieu est dans une sardine à l’huile !

Bloom dit: à

Baroz, meri pour le lien.
Je retiens l’ordre, on est toujours bons derniers avec FH.
« Je plaide pour que nous puissions intensifier nos échanges, nos accords commerciaux, politiques et culturels ».
Il me semble qu’il manque un volet éducatif & universitaire…4500 étudiants indiens en France seulement, 15000 en Allemagne. Autant de futurs relais/ « ambassadeurs » que nous n’auront pas…
L’objectif fixé est de 10 000 en 2020…avec MLP, pas très réaliste.
Ainsi meurent les pays sans avenir…De France, la boue (Duthon Saignant)

Bloom dit: à

La lettre de T.May, un modèle, un ‘template’ pour JC et ses potes bas-du-frontistes

The Prime Minister 29 March 2017
Dear President Tusk,
On 23 June last year, the people of the United Kingdom voted to leave the European Union. As I have said before, that decision was no rejection of the values we share as fellow Europeans. Nor was it an attempt to do harm to the European Union or any of the remaining member states. On the contrary, the United Kingdom wants the European Union to succeed and prosper. Instead, the referendum was a vote to restore, as we see it, our national self-determination. We are leaving the European Union, but we are not leaving Europe – and we want to remain committed partners and allies to our friends across the continent.
(…)
la suite sur
http://www.irishtimes.com/news/world/uk/brexit-begins-theresa-may-s-full-letter-to-donald-tusk-1.3029011

Merci de prononcer BRÈKSIT avec un /s/ et pas BRÈKZIT, avec un /z/ comme bretzel ou brezh atao.

Nicolas dit: à

Ce qui est marrant avec cette histoire c que « Macron attire 40 % des sympathisants de gauche ; Hamon et Mélenchon 30 % chacun, selon les études de l’institut OpinionWay. 45 % des électeurs de Hollande disent aussi choisir le candidat d’En marche ! ». On dit aussi que Hamon a bénéficié du vote anti Valls a la primaire, on notera que l’on a pas eu pour la primaire de gauche les détails de qui votent quoi comme pour la primaire de droite. Brefle que Valls se rallie au côté de Hamon ou Macron ca ne change rien en soit. Sauf pour l’après…. Ce qui est d’un point de vu politique tout à fait passionnant!

Sergio dit: à

Mais Dieu est aussi dans une boîte de thon !

C’est un gars quantique, en fait…

Widergänger dit: à

Problématique de l’identité chez Andy Wahrol :
Par l’identité du regard et de la chose regardée, Warhol parvient à un style dans lequel s’élabore sa problématique la plus fondamentale. Le fait qu’il disparaisse par mimétisme dans des images d’emprunt qu’il prolonge, ne l’empêche pas pour autant, « fantôme des media », d’interroger avec insistance, Installé dans son absence aux êtres et aux choses, Warhol explore le mystère de la distance avec l’obsession de ce qui constitue pour lui l’énigme impénétrable de la présence humaine, le corps et le visage humain.
Et devant le miroir, les traits se précisent et cernent un vide qui est l’être en son identité avec le non-être : « Rien ne manque, tout y est. Le regard dénué d’affect. La grâce diffuse. La langueur de l’ennui, la pâleur en pure perte, l’élégante outrance, l’étonnement essentiellement passif, le savoir secret et ensorcelant… La naïveté de l’enfant mangeant un chewing-gum, l’éclat enraciné dans le désespoir, la négligence admirative d’elle-même, l’altérité portée à son point de perfection, la légèreté, l’aura ténébreuse, voyeurisme et vaguement sinistre, la présence magique, pâle et feutrée, la peau et les os… » (1)
Rarement un artiste a été aussi près d’une réalité qui est la sienne et celle de son époque.

Sami-Ali, Le banal, Gallimard, 1980.
(1) Wahrol, A., From A to B…

Bob dit: à

« ca ne change rien en soit. Sauf pour l’après »
question de suivisme, et d’egos -macron a trahi hollande

« Ce qui est d’un point de vu politique tout à fait passionnant! »
ah vous trouvez

JC..... dit: à

Je serais communiste, je rejoindrais Hamon
Je serais mélenchonien de souche, je rejoindrais Hamon
Je serais valseur, je me fendrais la pipe

Je serais sa femme, je quitterais un congre pareil !

Sant'Angelo Giovanni dit: à

…bref;!…
…l’U.E.,…des discriminations et des racismes de toutes sortes depuis les dinosaures; du profits par des systèmes d’arnaques,…
…la paix pour une guerre économique,…
…résultats des courses, des stratifications obsolètes et explosives, en plus de la politique étrangère, un fiasco primeur,!…
…du lèche-pipi; à baise-mains,…
…notre futur à reculons,…un bordel pour une bourgeoisie qui s’accommode de tout,!…
…nos misérables et mendiants aux pouvoirs,…
…employé des cancres pour vivre en sécurité,…
…la confiance dans les mic-mac, pour ses paradis fiscaux et autres;…des mariages de cocus, les femmes des autres, un prêter, pour ton fric,….
…les accordailles pour su pot de satan,…Ah,!Ah;!…

Nicolas dit: à

Qu’est ce qui se passe Bob tu veux en découdre? Faut que ca saigne? T’as pas d’ami? Tu veux qu’on en parle?

la vie dans les bois dit: à

« On peut ramener des Albertines discrétos…  »

Et pourtant Sergio, Balbec est en ce moment- comme toujours- bien loin des plages du Havre et de Lille.

Car enfin quoi, ce tableau est une scène de famille, du peintre Monet.
J’en profite pour me rappeler que le jardin de Giverny, est une splendeur, une explosion de couleurs, dans les mois de mai , de juin, et un peu début juillet, des couleurs qui s’estompent aussi vite que fane la rose ( nan, pas le gros lourdaud hystérique qui a choisi ce pseudo sur la RDL).

Car ce soir, c’est au Havre et à Lille que nos deux meilleurs aèdes, philosophes politiques, de la gauche française, livrent leurs meilleures envolées lyriques.

Loin de la bourgeoisie parisienne décadente qui peut éprouver une certaine nostalgie, de rentier, à la contemplation de ce tableau choisi pour illustrer l’identité identitaire. Choisis ton camp, camarade.

Ce tableau d’une plage près du Havre, autant vous le dire, est à l’opposé des réalités ouvrières – et historiques- ie: contemporaines au tableau, dont a causé Mélanchon. Une défense-illustration du monde ouvrier, dont il me plaît à penser que Kafka aurait vraiment kiffé l’évocation sensible.
Et puis celui qui veut abolir le travail, à Lille, assumant l’héritage de ses pairs, Mauroy, Badinter et Mitterrand, pour mieux dézinguer Manu Macron. Manu, le hors-sol, le haut fonctionnaire, le flambeur, apparu dans la lumière médiatique, par le seul fait d’un dirigeant, le plus dangereux qu’ait connu la Vème République, capable en une phrase de résumer son vide philosophique et politique et historique, sidéral: Ni droite de 1934( comprendre: Maurras) ni gauche de 1981.

Les deux aèdes unis dans une même élan: lutter contre le parti ouvrier concurrent, celui qui organise des bals musette, à Henin-Beaumont.

Il faut encourager, comme aux vachettes de Guy Lux: Bravo le Nord, tenez bon.
On est de tout cœur avec vous, dans cette résistance, ce dégagisme anti-manu et anti le pen.

Jean Langoncet dit: à

Comme le dit Mélenchon à propos de sa webtv : « c’est comme si j’avais mon journal » … Le Nobel de littérature itou ? voir
https://bobdylan.com/news/
[sera à Stockholm on april fool’s day et, en vrac, j’en prends le pari, Le Pen ne sera pas au second tour si second tour il y a]

Sergio dit: à

la vie dans les bois dit: 29 mars 2017 à 20 h 50 min
Choisis ton camp, camarade.

Ha mais je veux bien, mais i s’en vont tous les uns après les aures on n’a pas le temps de les rechoper… Peut-être en faisant le tour des prisons… Les types qui creusent c’est eux !

Jean Langoncet dit: à

Nicolas fréquentait donc le 6 rue Fontaine lors de la vague de froid qui sévit en décembre 1985
https://www.youtube.com/watch?v=Gs069dndIYk
[dispute à venir à l’étage entre mafieux nationaux ; libérateurs et libérables]

rose dit: à

Jjj
Perte de libido vous devez confondre :cépamoi, las …
Epad sans h : nulle hospitalisation. Entrée volontaire. Sortie aussi. Je quitte demain à l’aube. 14 jours. Bcp appris.
Belles zé butées ai noté. Chercherai chez Ponge.
Ma démonstration vous la réserve pour plus tard. Bien cordialement

renato dit: à

Je suis plutôt réticents lorsqu’il s’agit d’écouter un discours politique standard car la griserie paranoïaque sous-jacente disjointe de l’imaginaire — où se recueille et signifie l’expérience ? — ainsi que la promesse de rêves sans queue ni tête m’ennuient ; m’ennuient l’emphase et les répétitions flamboyantes, les chahuts d’approbations et les fantômes sémantiques, les écarts autorisés… enfin, tous les gadgets en vente dans l’hypermarché qui alimente la conscience préformée-aliénés-effilochée des cycle socio-culturels — cette « chose que les gens doivent acquérir, même s’il ne le veulent pas » —, et la compensation du désordre social par une exaltation identitaire qui amène une polarisation unilatérale, ce qui condamne toutes opinions au silence ; l’identité, la narration qui en est faite — influencer, persuader —, est le plus ennuyant des élément passe-partout de la fiction politique et de l’environnement où elle est plongée pour opportunité : le sacro-saint sens de l’histoire, mais de quel point de vue ? du renforcement positif des régressions ; des futiles généralisations — sans prévalence significative — ; des métonymies et des violences éparses ; des traumatismes collectifs et individuels ; des lieux fictifs de la mémoire — compte tenu de l’apparence changeante et relative du réel, la magie des ivresses périodiques ne m’enchante point.

Bob dit: à

29 mars 2017 à 20 h 27 min
Et l’autre qui se croit devant des séries hollywoodiennes

rose dit: à

Sur le génie j’ose croire que vous songez au génie militaire.
Marchand d’armes c’est un bien autre domaine très lucratif.

Quant à la récompense, autant que le mérite, ou que la compétition, ce sont des notions absconses.

Bien à vous, néanmoins,

Janssen J-J dit: à

@0.55 J’ai sans nul doute confondu les économies libidinales dans les epad, aveugle à l’expérience de ce nouveau sigle in-hospitalier. Je prière de m’en bien vouloir excuser. J’ai donné le vers de Ponge quelques instants plus haut, à 16.48 ///Ces belles aux longs yeux, poilues comme des bêtes, belles à la fois et butées – ou, pour mieux dire, belzébuthées – quand elles bêlent, de quoi se plaignent-elles ? de quel tourment, quel tracas ?…. Inutile de le chercher au tracassin. Rien ne presse non plus pour la démo des chèvres, de tout façon, elles ne sont pas « réalistes » car elles n’ont pas accédé au langage explicatif de leurs entêtements, comme dirait l’autre, qui, dans sa nouvelle thèse sur le réalisme justement nous apprend que la croyance en l’existence du monde est induite par l’adhésion aux valeurs d’un groupe d’êtres humains. Cette adhésion est permise par le langage. Apprendre à croire au monde, dit-il, c’est apprendre à manier la fonction référentielle des mots. Mais, pour manier les mots de manière à leur donner une référence, il faut être assuré d’avoir suffisamment d’autorité. Or, seul le groupe permet à l’un de ses membres d’avoir cette autorité. Car c’est dans un monde commun et social que les mots prennent sens, avoir une référence. L’autorité du groupe sur l’individu se manifeste dans l’institution du langage. Je ne décide pas du sens des mots, et encore moins de leur référence. L’individu est donc transcendé de deux manières, transcendé par le monde, dont il doit reconnaître l’idéalité et transcendé par le groupe. Ce qui n’est absolument pas le cas des chèvres en leur troupeau.
@8.21 je crains qu’il ne vire grave dans le mafesolisme ennuyant et flamboyeux, comme une orgie sociologiétique débusquée de derrière les fag(e)ots. Rooh.

Janssen J-J dit: à

Pour bien nous préparer la 4e semaine du Carême avec Jacques Bénigne Bossuet, voici :

« Me sera-t-il permis aujourd’hui d’ ouvrir un tombeau devant la cour, et des yeux si délicats ne seront-ils point offensés par un objet si funèbre ? Je ne pense pas, messieurs, que des chrétiens doivent refuser d’ assister à ce spectacle avec Jésus-Christ. C’ est à lui que l’ on dit dans notre évangile : seigneur, venez, et voyez où l’ on a déposé le corps du Lazare ; c’ est lui qui ordonne qu’ on lève la pierre, et qui semble nous dire à son tour : venez, et voyez vous-mêmes. Jésus ne refuse pas de voir ce corps mort, comme un objet de pitié et un sujet de miracle ; mais c’ est nous, mortels misérables, qui refusons de voir ce triste spectacle, comme la conviction de nos erreurs. Allons, et voyons avec Jésus-Christ ; et désabusons-nous éternellement de tous les biens que la mort enlève.

C’ est une étrange faiblesse de l’ esprit humain que jamais la mort ne lui soit présente, quoiqu’ elle se mette en vue de tous côtés, et en mille formes diverses. On n’ entend dans les funérailles que des paroles d’ étonnement de ce que ce mortel est mort. Chacun rappelle en son souvenir depuis quel temps il lui a parlé, et de quoi le défunt l’ a entretenu ; et tout d’ un coup il est mort. Voilà, dit-on, ce que c’ est que l’ homme ! Et celui qui le dit, c’ est un homme ; et cet homme ne s’ applique rien, oublieux de sa destinée ! Ou s’ il passe dans son esprit quelque désir volage de s’ y préparer, il dissipe bientôt ces noires idées ; et je puis dire, messieurs, que les mortels n’ ont pas moins de soin d’ ensevelir les pensées de la mort que d’ enterrer les morts mêmes. Mais peut-être que ces pensées feront plus d’ effet dans nos coeurs, si nous les méditons avec Jésus-Christ sur le tombeau du Lazare ; mais demandons-lui qu’ il nous les imprime par la grâce de son saint-esprit, et tâchons de la mériter par l’ entremise de la sainte Vierge.

Entre toutes les passions de l’ esprit humain, l’ une des plus violentes, c’ est le désir de savoir ; et cette curiosité fait qu’ il épuise ses forces pour trouver ou quelque secret inouï dans l’ ordre de la nature, ou quelque adresse inconnue dans les ouvrages de l’ art, ou quelque raffinement inusité dans la conduite des affaires. Mais, parmi ces vastes désirs d’ enrichir notre entendement par des connaissances nouvelles, la même chose nous arrive qu’ à ceux qui, jetant bien loin leurs regards, ne remarquent pas les objets qui les environnent : je veux dire que notre esprit, s’ étendant par de grands efforts sur des choses fort éloignées, et parcourant, pour ainsi dire, le ciel et la terre, passe cependant si légèrement sur ce qui se présente à lui de plus près, que nous consumons toute notre vie toujours ignorants de ce qui nous touche ; et non seulement de ce qui nous touche, mais encore de ce que nous sommes. Il n’ est rien de plus nécessaire que de recueillir en nous-mêmes toutes ces pensées qui s’ égarent ; et c’ est pour cela, chrétiens, que je vous invite aujourd’hui d’ accompagner le sauveur jusqu’au tombeau du Lazare :

Venez et voyez.  » ô mortels, venez contempler le spectacle des choses mortelles ; ô hommes, venez apprendre ce que c’ est que l’ homme. Vous serez peut-être étonnés que je vous adresse à la mort pour être instruits de ce que vous êtes ; et vous croirez que ce n’ est pas bien représenter l’ homme, que de le montrer où il n’ est plus. Mais, si vous prenez soin de vouloir entendre ce qui se présente à nous dans le tombeau, vous accorderez aisément qu’ il n’ est point de plus véritable interprète ni de plus fidèle miroir des choses humaines. La nature d’ un composé ne se remarque jamais plus distinctement que dans la dissolution de ses parties. Comme elles s’ altèrent mutuellement par le mélange, il faut les séparer pour les bien connaître. En effet, la société de l’ âme et du corps fait que le corps nous paraît quelque chose de plus qu’ il n’ est, et l’ âme, quelque chose de moins ; mais lorsque, venant à se séparer, le corps retourne à la terre, et que l’ âme aussi est mise en état de retourner au ciel, d’ où elle est tirée, nous voyons l’ un et l’ autre dans sa pureté. Ainsi nous n’ avons qu’ à considérer ce que la mort nous ravit, et ce qu’ elle laisse en son entier ; quelle partie de notre être tombe sous ses coups, et quelle autre se conserve dans cette ruine ; alors nous aurons compris ce que c’ est que l’ homme : de sorte que je ne crains point d’ assurer que c’ est du sein de la mort et de ses ombres épaisses que sort une lumière immortelle pour éclairer nos esprits touchant l’ état de notre nature. Accourez donc, ô mortels, et voyez dans le tombeau du Lazare ce que c’ est que l’ humanité : venez voir dans un même objet la fin de vos desseins et le commencement de vos espérances ; venez voir tout ensemble la dissolution et le renouvellement de votre être ; venez voir le triomphe de la vie dans la victoire de la mort : .

ô mort, nous te rendons grâces des lumières que tu répands sur notre ignorance : toi seule nous convaincs de notre bassesse, toi seule nous fais connaître notre dignité : si l’ homme s’ estime trop, tu sais déprimer son orgueil ; si l’ homme se méprise trop, tu sais relever son courage ; et, pour réduire toutes ses pensées à un juste tempérament, tu lui apprends ces deux vérités, qui lui ouvrent les yeux pour se bien connaître : qu’ il est méprisable en tant qu’ il passe, et infiniment estimable en tant qu’ il aboutit à l’ éternité. Et ces deux importantes considérations feront le sujet de ce discours.

Premier point :

C’ est une entreprise hardie que d’ aller dire aux hommes qu’ ils sont peu de chose. Chacun est jaloux de ce qu’ il est, et on aime mieux être aveugle que de connaître son faible ; surtout les grandes fortunes veulent être traitées délicatement ; elles ne prennent pas plaisir qu’ on remarque leur défaut : elles veulent que, si on le voit, du moins on le cache. Et toutefois, grâce à la mort, nous en pouvons parler avec liberté. Il n’ est rien de si grand dans le monde qui ne reconnaisse en soi-même beaucoup de bassesse, à le considérer par cet endroit-là. Vive l’ éternel ! ô grandeur humaine, de quelque côté que je t’ envisage, sinon en tant que tu viens de Dieu et que tu dois être rapportée à Dieu, car, en cette sorte, je découvre en toi un rayon de la divinité qui attire justement mes respects ; mais, en tant que tu es purement humaine, je le dis encore une fois, de quelque côté que je t’ envisage, je ne vois rien en toi que je considère, parce que, de quelque endroit que je te tourne, je trouve toujours la mort en face, qui répand tant d’ ombres de toutes parts sur ce que l’ éclat du monde voulait colorer, que je ne sais plus sur quoi appuyer ce nom auguste de grandeur, ni à quoi je puis appliquer un si beau titre. Convainquons-nous, chrétiens, de cette importante vérité par un raisonnement invincible. L’ accident ne peut pas être plus noble que la substance ; ni l’ accessoire plus considérable que le principal ; ni le bâtiment plus solide que le fonds sur lequel il est élevé ; ni enfin ce qui est attaché à notre être plus grand ni plus important que notre être même. Maintenant, qu’ est-ce que notre être ? Pensons-y bien, chrétiens : qu’ est-ce que notre être ?
Dites-le-nous, ô mort ; car les hommes superbes ne m’ en croiraient pas. Mais, ô mort, vous êtes muette, et vous ne parlez qu’ aux yeux. Un grand roi vous va prêter sa voix, afin que vous vous fassiez entendre aux oreilles, et que vous portiez dans les coeurs des vérités plus articulées.

Voici la belle méditation dont David s’ entretenait sur le trône et au milieu de sa cour. Sire, elle est digne de votre audience : (…). ô éternel roi des siècles ! Vous êtes toujours à vous-même, toujours en vous-même ; votre être éternellement permanent ni ne s’ écoule, ni ne se change, ni ne se mesure ; et voici que vous avez fait mes jours mesurables, et ma substance n’ est rien devant vous . Non, ma substance n’ est rien devant vous, et tout l’ être qui se mesure n’ est rien, parce que ce qui se mesure a son terme, et lorsqu’ on est venu à ce terme, un dernier point détruit tout, comme si jamais il n’ avait été. Qu’ est-ce que cent ans, qu’ est-ce que mille ans, puisqu’ un seul moment les efface ? Multipliez vos jours, comme les cerfs, que la fable ou l’ histoire de la nature fait vivre durant tant de siècles ; durez autant que ces grands chênes sous lesquels nos ancêtres se sont reposés, et qui donneront encore de l’ ombre à notre postérité ; entassez dans cet espace, qui paraît immense, honneurs, richesses, plaisirs : que vous profitera cet amas, puisque le dernier souffle de la mort, tout faible, tout languissant, abattra tout à coup cette vaine pompe avec la même facilité qu’ un château de cartes, vain amusement des enfants ? Que vous servira d’ avoir tant écrit dans ce livre, d’ en avoir rempli toutes les pages de beaux caractères, puisque enfin une seule rature doit tout effacer ? Encore une rature laisserait-elle quelques traces du moins d’ elle-même ; au lieu que ce dernier moment, qui effacera d’ un seul trait toute votre vie, s’ ira perdre lui-même, avec tout le reste, dans ce grand gouffre du néant. Il n’ y aura plus sur la terre aucuns vestiges de ce que nous sommes : la chair changera de nature ; le corps prendra un autre nom ; même celui de cadavre ne lui demeurera pas longtemps : il deviendra, dit Tertullien, un je ne sais quoi qui n’ a plus de nom dans aucune langue : tant il est vrai que tout meurt en lui, jusqu’ à ces termes funèbres par lesquels on exprimait ses malheureux restes : (…).

Qu’ est-ce donc que ma substance, ô grand Dieu ? J’ entre dans la vie pour en sortir bientôt ; je viens me montrer comme les autres ; après, il faudra disparaître. Tout nous appelle à la mort : la nature, presque envieuse du bien qu’ elle nous a fait, nous déclare souvent et nous fait signifier qu’ elle ne peut pas nous laisser longtemps ce peu de matière qu’ elle nous prête, qui ne doit pas demeurer dans les mêmes mains, et qui doit être éternellement dans le commerce : elle en a besoin pour d’ autres formes, elle la redemande pour d’ autres ouvrages. Cette recrue continuelle du genre humain, je veux dire les enfants qui naissent, à mesure qu’ ils croissent et qu’ ils s’ avancent, semblent nous pousser de l’ épaule, et nous dire : retirez-vous, c’ est maintenant notre tour. Ainsi, comme nous en voyons passer d’ autres devant nous, d’ autres nous verront passer, qui doivent à leurs successeurs le même spectacle. ô Dieu ! Encore une fois, qu’ est-ce que de nous ? Si je jette la vue devant moi, quel espace infini où je ne suis pas ! Si je la retourne en arrière, quelle suite effroyable où je ne suis plus ! Et que j’ occupe peu de place dans cet abîme immense du temps ! Je ne suis rien : un si petit intervalle n’ est pas capable de me distinguer du néant ; on ne m’ a envoyé que pour faire nombre ; encore n’ avait-on que faire de moi, et la pièce n’ en aurait pas été moins jouée, quand je serais demeuré derrière le théâtre. Encore, si nous voulons discuter les choses dans une considération plus subtile, ce n’ est pas toute l’ étendue de notre vie qui nous distingue du néant ; et vous savez, chrétiens, qu’ il n’ y a jamais qu’ un moment qui nous en sépare. Maintenant nous en tenons un ; maintenant il périt ; et avec lui nous péririons tous, si, promptement et sans perdre temps, nous n’ en saisissions un autre semblable, jusqu’ à ce qu’ enfin il en viendra un auquel nous ne pourrons arriver, quelque effort que nous fassions pour nous y étendre ; et alors nous tomberons tout à coup, manque de soutien. ô fragile appui de notre être ! ô fondement ruineux de notre substance ! (…).

Ha ! Vraiment l’ homme passe de même qu’ une ombre, ou de même qu’ une image en figure ; et comme lui-même n’ est rien de solide, il ne poursuit aussi que des choses vaines, l’ image du bien, et non le bien même… que la place est petite que nous occupons en ce monde ! Si petite certainement et si peu considérable, qu’ il me semble que toute ma vie n’ est qu’ un songe. Je doute quelquefois, avec Arnobe, si je dors ou si je veille : (…).

Je ne sais si ce que j’ appelle veiller n’ est peut-être pas une partie un peu plus excitée d’ un sommeil profond ; et si je vois des choses réelles, ou si je suis seulement troublé par des fantaisies et par de vains simulacres. (…) : la figure de ce monde passe, et ma substance n’ est rien devant Dieu.  »

Second point :

N’ en doutons pas, chrétiens : quoique nous soyons relégués dans cette dernière partie de l’ univers, qui est le théâtre des changements et l’ empire de la mort ; bien plus, quoiqu’ elle nous soit inhérente et que nous la portions dans notre sein ; toutefois, au milieu de cette matière et à travers l’ obscurité de nos connaissances qui vient des préjugés de nos sens, si nous savons rentrer en nous-mêmes, nous y trouverons quelque principe qui montre bien par une certaine vigueur son origine céleste, et qui n’ appréhende pas la corruption. Je ne suis pas de ceux qui font grand état des connaissances humaines ; et je confesse néanmoins que je ne puis contempler sans admiration ces merveilleuses découvertes qu’ a faites la science pour pénétrer la nature, ni tant de belles inventions que l’ art a trouvées pour l’ accommoder à notre usage. L’ homme a presque changé la face du monde : il a su dompter par l’ esprit les animaux, qui le surmontaient par la force ; il a su discipliner leur humeur brutale et contraindre leur liberté indocile. Il a même fléchi par adresse les créatures inanimées : la terre n’ a-t-elle pas été forcée par son industrie à lui donner des aliments plus convenables, les plantes à corriger en sa faveur leur aigreur sauvage, les venins même à se tourner en remèdes pour l’ amour de lui ? Il serait superflu de vous raconter comme il sait ménager les éléments, après tant de sortes de miracles qu’ il fait faire tous les jours aux plus intraitables, je veux dire au feu et à l’ eau, ces deux grands ennemis, qui s’ accordent néanmoins à nous servir dans des opérations si utiles et si nécessaires. Quoi plus ? Il est monté jusqu’ aux cieux : pour marcher plus sûrement, il a appris aux astres à le guider dans ses voyages : pour mesurer plus également sa vie, il a obligé le soleil à rendre compte, pour ainsi dire, de tous ses pas.

Mais laissons à la rhétorique cette longue et scrupuleuse énumération, et contentons-nous de remarquer en théologiens que Dieu ayant formé l’ homme, dit l’ oracle de l’ écriture, pour être le chef de l’ univers, d’ une si noble institution, quoique changée par son crime, il lui a laissé un certain instinct de chercher ce qui lui manque dans toute l’ étendue de la nature. C’ est pourquoi, si je l’ ose dire, il fouille partout hardiment comme dans son bien, et il n’ y a aucune partie de l’ univers où il n’ ait signalé son industrie. Pensez maintenant, messieurs, comment aurait pu prendre un tel ascendant une créature si faible et si exposée, selon le corps, aux insultes de toutes les autres, si elle n’ avait en son esprit une force supérieure à toute la nature visible, un souffle immortel de l’ esprit de Dieu, un rayon de sa face, un trait de sa ressemblance. Non, non, il ne se peut autrement. Si un excellent ouvrier a fait quelque machine, aucun ne peut s’ en servir que par les lumières qu’ il donne. Dieu a fabriqué le monde comme une grande machine que sa seule sagesse pouvait inventer, que sa seule puissance pouvait construire. ô homme ! Il t’ a établi pour t’ en servir ; il a mis, pour ainsi dire, en tes mains toute permis de l’ orner et de l’ embellir par ton art : car qu’ est-ce autre chose que l’ art, sinon l’ embellissement de la nature ? Tu peux ajouter quelques couleurs pour orner cet admirable tableau ; mais comment pourrais-tu faire remuer tant soit peu une machine si forte et si délicate, ou de quelle sorte pourrais-tu faire seulement un trait convenable dans une peinture si riche, s’ il n’ y avait en toi-même et dans quelque partie de ton être quelque art dérivé de ce premier art, quelques secondes idées tirées de ces idées originales, en un mot, quelque ressemblance, quelque écoulement, quelque portion de cet esprit ouvrier qui a fait le monde ? Que s’ il est ainsi, chrétiens, qui ne voit que toute la nature conjurée ensemble n’ est pas capable d’ éteindre un si beau rayon de la puissance qui la soutient ; et que notre âme, supérieure au monde et à toutes les vertus qui le composent, n’ a rien à craindre que de son auteur ?

Mais continuons, chrétiens, une méditation si utile de l’ image de Dieu en nous ; et voyons par quelles maximes l’ homme, cette créature chérie, destinée à se servir de toutes les autres, se prescrit à lui-même ce qu’ il doit faire. Dans la corruption où nous sommes, je confesse que c’ est ici notre faible ; et toutefois je ne puis considérer sans admiration ces règles immuables des moeurs, que la raison a posées. Quoi ! Cette âme plongée dans le corps, qui en épouse toutes les passions avec tant d’ attache, qui languit, qui n’ est plus à elle-même quand il souffre, dans quelle lumière a-t-elle vu qu’ elle eût néanmoins sa félicité à part ? Qu’ elle dût dire hardiment, tous les sens, toutes les passions et presque toute la nature criant à l’ encontre, quelquefois : ce m’ est un gain de mourir, et quelquefois : je me réjouis dans les afflictions ? ne faut-il pas, chrétiens, qu’ elle ait découvert intérieurement une beauté bien exquise dans ce qui s’ appelle devoir, pour oser assurer positivement que l’ on doit s’ exposer sans crainte, qu’ il faut s’ exposer même avec joie à des fatigues immenses, à des douleurs incroyables et à une mort assurée, pour les amis, pour la patrie, pour le prince, pour les autels ? Et n’ est-ce pas une espèce de miracle que, ces maximes constantes de courage, de probité, de justice ne pouvant jamais être abolies, je ne dis pas par le temps, mais par un usage contraire, il y ait, pour le bonheur du genre humain, beaucoup moins de personnes qui les décrient tout à fait, qu’ il n’ y en a qui les pratiquent parfaitement ? Sans doute il y a au dedans de nous une divine clarté :  » un rayon de votre face, ô seigneur, s’ est imprimé en nos âmes : (…).  » c’ est là que nous découvrons, comme dans un globe de lumière, un agrément immortel dans l’ honnêteté et la vertu : c’ est la première raison, qui se montre à nous par son image ; c’ est la vérité elle-même, qui nous parle et qui doit bien nous faire entendre qu’ il y a quelque chose en nous qui ne meurt pas, puisque Dieu nous a fait capables de trouver du bonheur, même dans la mort.

Tout cela n’ est rien, chrétiens ; et voici le trait le plus admirable de cette divine ressemblance. Dieu se connaît et se contemple ; sa vie, c’ est de se connaître : et parce que l’ homme est son image, il veut aussi qu’ il le connaisse être éternel, immense, infini, exempt de toute matière, libre de toutes limites, dégagé de toute imperfection. Chrétiens, quel est ce miracle ? Nous qui ne sentons rien que de borné, qui ne voyons rien que de muable, où avons-nous pu comprendre cette éternité ? Où avons-nous songé cette infinité ? ô éternité ! ô infinité ! Dit saint Augustin, que nos sens ne soupçonnent pas seulement, par où donc es-tu entrée dans nos âmes ? Mais si nous sommes tout corps et toute matière, comment pouvons-nous concevoir un esprit pur ? Et comment avons-nous pu seulement inventer ce nom ? Je sais ce que l’ on peut dire en ce lieu, et avec raison : que, lorsque nous parlons de ces esprits, nous n’ entendons pas trop ce que nous disons. Notre faible imagination, ne pouvant soutenir une idée si pure, lui présente toujours quelque petit corps pour la revêtir. Mais, après qu’ elle a fait son dernier effort pour les rendre bien subtils et bien déliés, ne sentez-vous pas en même temps qu’ il sort du fond de notre âme une lumière céleste qui dissipe tous ces fantômes, si minces et si délicats que nous ayons pu les figurer ? Si vous la pressez davantage, et que vous lui demandiez ce que c’ est, une voix s’ élèvera du centre de l’ âme : je ne sais pas ce que c’ est, mais néanmoins ce n’ est pas cela. Quelle force, quelle énergie, quelle secrète vertu sent en elle-même cette âme, pour se corriger, pour se démentir elle-même et rejeter tout ce qu’ elle pense ! Qui ne voit qu’ il y a en elle un ressort caché qui n’ agit pas encore de toute sa force, et lequel, quoiqu’ il soit contraint, quoiqu’ il n’ ait pas son mouvement libre, fait bien voir par une certaine vigueur qu’ il ne tient pas tout entier à la matière et qu’ il est comme attaché par sa pointe à quelque principe plus haut ?

Il est vrai, chrétiens, je le confesse, nous ne soutenons pas longtemps cette noble ardeur ; l’ âme se replonge bientôt dans sa matière. Elle a ses langueurs et ses faiblesses ; et, permettez-moi de le dire, car je ne sais plus comment m’ exprimer, elle a des grossièretés, qui, si elle n’ est éclairée d’ ailleurs, la forcent presque elle-même de douter de ce qu’ elle est. C’ est pourquoi les sages du monde, voyant l’ homme, d’ un côté si grand, de l’ autre si méprisable, n’ ont su ni que penser ni que dire : les uns en feront un dieu, les autres en feront un rien ; les uns diront que la nature le chérit comme une mère et qu’ elle en fait ses délices ; les autres, qu’ elle l’ expose comme une marâtre et qu’ elle en fait son rebut ; et un troisième parti, ne sachant plus que deviner touchant la cause de ce mélange, répondra qu’ elle s’ est jouée en unissant deux pièces qui n’ ont nul rapport, et ainsi que, par une espèce de caprice, elle a formé ce prodige qu’ on appelle l’ homme.
Vous jugez bien, chrétiens, que ni les uns ni les autres n’ ont donné au but, et qu’ il n’ y a plus que la foi qui puisse expliquer un si grand énigme. Vous vous trompez, ô sages du siècle : l’ homme n’ est pas les délices de la nature, puisqu’ elle l’ outrage en tant de manières ; l’ homme ne peut non plus être son rebut, puisqu’ il y a quelque chose en lui qui vaut mieux que la nature elle-même, je parle de la nature sensible.
Maintenant parler de caprice dans les ouvrages de Dieu, c’ est blasphémer contre sa sagesse. Mais d’ où vient donc une si étrange disproportion ? Faut-il, chrétiens, que je vous le dise ? Et ces masures mal assorties avec ces fondements si magnifiques ne crient-elles pas assez haut que l’ ouvrage n’ est pas en son entier ? Contemplez ce grand édifice, vous y verrez des marques d’ une main divine ; mais l’ inégalité de l’ ouvrage vous fera bientôt remarquer ce que le péché a mêlé du sien. ô Dieu ! Quel est ce mélange ! J’ ai peine à me reconnaître ; peu s’ en faut que je ne m’ écrie avec le prophète : (…).

Est-ce là cette Jérusalem ? Est-ce là cette ville, est-ce là ce temple, l’ honneur, la joie de toute la terre ? Et moi je dis : est-ce là cet homme fait à l’ image de Dieu, le miracle de sa sagesse, et le chef-d’ oeuvre de ses mains ? C’ est lui-même, n’ en doutez pas. D’ où vient donc cette discordance ? Et pourquoi vois-je ces parties si mal rapportées ? C’ est que l’ homme a voulu bâtir à sa mode sur l’ ouvrage de son créateur, et il s’ est éloigné du plan : ainsi, contre la régularité du premier dessin, l’ immortel et le corruptible, le spirituel et le charnel, l’ ange et la bête, en un mot, se sont trouvés tout à coup unis. Voilà le mot de l’ énigme, voilà le dégagement de tout l’ embarras : la foi nous a rendus à nous-mêmes, et nos faiblesses honteuses ne peuvent plus nous cacher notre dignité naturelle.
Mais, hélas ! Que nous profite cette dignité ? Quoique nos ruines respirent encore quelque air de grandeur, nous n’ en sommes pas moins accablés dessous ; notre ancienne immortalité ne sert qu’ à nous rendre plus insupportable la tyrannie de la mort, et quoique nos âmes lui échappent, si cependant le péché les rend misérables, elles n’ ont pas de quoi se vanter d’ une éternité si onéreuse. Que dirons-nous, chrétiens ? Que répondrons-nous à une plainte si pressante ? Jésus-Christ y répondra dans notre évangile. Il vient voir le Lazare décédé, il vient visiter la nature humaine qui gémit sous l’ empire de la mort. Ha ! Cette visite n’ est pas sans cause : c’ est l’ ouvrier même qui vient en personne pour reconnaître ce qui manque à son édifice ; c’ est qu’ il a dessein de le reformer suivant son premier modèle : (…).

ô âme remplie de crimes, tu crains avec raison l’ immortalité qui rendrait ta mort éternelle ! Mais voici en la personne de Jésus-Christ la résurrection et la vie : qui croit en lui, ne meurt pas ; qui croit en lui, est déjà vivant d’ une vie spirituelle et intérieure, vivant par la vie de la grâce qui attire après elle la vie de la gloire. -mais le corps est cependant sujet à la mort ! -ô âme, console-toi : si ce divin architecte, qui a entrepris de te réparer, laisse tomber pièce à pièce ce vieux bâtiment de ton corps, c’ est qu’ il veut te le rendre en meilleur état, c’ est qu’ il veut le rebâtir dans un meilleur ordre ; il entrera pour un peu de temps dans l’ empire de la mort, mais il ne laissera rien entre ses mains, si ce n’ est la mortalité. Ne vous persuadez pas que nous devions regarder la corruption, selon les raisonnements de la médecine, comme une suite naturelle de la composition et du mélange. Il faut élever plus haut nos esprits et croire, selon les principes du christianisme, que ce qui engage la chair à la nécessité d’ être corrompue, c’ est qu’ elle est un attrait au mal, une source de mauvais désirs, enfin une chair de péché , comme parle le saint apôtre. Une telle chair doit être détruite, je dis même dans les élus, parce qu’ en cet état de chair de péché, elle ne mérite pas d’ être réunie à une âme bienheureuse, ni d’ entrer dans le royaume de Dieu : .

Il faut donc qu’ elle change sa première forme afin d’ être renouvelée, et qu’ elle perde tout son premier être, pour en recevoir un second de la main de Dieu. Comme un vieux bâtiment irrégulier qu’ on néglige, afin de le dresser de nouveau dans un plus bel ordre d’ architecture ; ainsi cette chair toute déréglée par le péché et la convoitise, Dieu la laisse tomber en ruine, afin de la refaire à sa mode, et selon le premier plan de sa création : elle doit être réduite en poudre, parce qu’ elle a servi au péché… ne vois-tu pas le divin Jésus qui fait ouvrir le tombeau ? C’ est le prince qui fait ouvrir la prison aux misérables captifs. Les corps morts qui sont enfermés dedans entendront un jour sa parole, et ils ressusciteront comme le Lazare ; ils ressusciteront mieux que le Lazare, parce qu’ ils ressusciteront pour ne mourir plus, et que la mort, dit le Saint-Esprit, sera noyée dans l’ abîme, pour ne paraître jamais :.

Que crains-tu donc, âme chrétienne, dans les approches de la mort ? Peut-être qu’ en voyant tomber ta maison, tu appréhendes d’ être sans retraite ? Mais écoute le divin apôtre : nous savons, nous savons, dit-il, nous ne sommes pas induits à le croire par des conjectures douteuses, mais nous le savons très assurément et avec une entière certitude, que si cette maison de terre et de boue, dans laquelle nous habitons, est détruite, nous avons une autre maison qui nous est préparée au ciel . ô conduite miséricordieuse de celui qui pourvoit à nos besoins ! Il a dessein, dit excellemment saint Jean Chrysostome, de réparer la maison qu’ il nous a donnée : pendant qu’ il la détruit et qu’ il la renverse pour la refaire toute neuve, il est nécessaire que nous délogions. Et lui-même nous offre son palais ; il nous donne un appartement, pour nous faire attendre en repos l’ entière réparation de notre ancien édifice.

JC..... dit: à

JJJ ?
une grande délirante, se prenant, la pauvre bête, pour Bossuette…

Janssen J-J dit: à

C le « Sermon sur la mort », banane, que je prononcerai amputé d’un bon bout, à tes funéné, JC… & ça n’saurait tarder, faut’y préparer. On s’y prépare tous à la rdl, chacun a peaufiné sa viande froide, hein, on va t’faire croire aux grands regrets. Au fait, ton copain boug’ est-i désenfilé des nonnes bossues ?

Janssen J-J dit: à

A Saint-Adresse !

La dictée du bicentenaire de Mérimée
En septembre 2003, en hommage à Mérimée, Bernard Pivot a créé « la dictée de Compiègne du bicentenaire de Mérimée », texte qui est publié dans l’ouvrage de Françoise Maison, La Dictée de Mérimée, Château de Compiègne, Séguier, 2003, 64p.

NAPOLÉON III : MA DICTÉE D’OUTRE-TOMBE

Moi, Napoléon III, empereur des Français, je le déclare solennellement aux ayants droit de ma postérité et aux non-voyants de ma légende : mes soixante-quinze fautes à la dictée de Mérimée, c’est du pipeau ! De la désinformation circonstancielle ! De l’esbroufe républicaine ! Une coquecigrue de hugoliens logorrhéiques !
Quels que soient et quelque bizarroïdes qu’aient pu paraître la dictée, ses tournures ambiguës, Saint-Adresse, la douairière, les arrhes versées et le cuisseau de veau, j’étais maître du sujet comme de mes trente-sept millions d’autres. Pourvus d’antisèches par notre très cher Prosper, Eugénie et moi nous nous sommes plu à glisser çà et là quelques fautes. Trop sans doute. Plus que le cynique prince de Metternich, à qui ce fieffé coquin de Mérimée avait probablement passé copie du manuscrit. En échange de quoi ? D’un cuissot de chevreuil du Tyrol ?

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