Il n’y a pas d’écrivains maudits
Quelle étrange entreprise collective que ce Réprouvés, bannis, infréquentables (350 pages, 20 euros, Léo Scheer) dans lequel Angie David a recueilli une quinzaine de portraits desdits proscrits. A priori, on se dit qu’il doit s’agir d’écrivains français de la fin du XIXème siècle. Quelque chose de ce goût-là. Mais dès qu’on y pénètre, la fausse route s’impose à la lecture du sommaire : Maurice Dantec, Pierre Boutang, Cristina Campo, Pier Paolo Pasolini, Dominique de Roux, Simon Leys, Guy Debord, Michel Houellebecq, Renaud Camus, Jean-Claude Michéa, Baudoin de Bodinat, Marc-Edouard Nabe, Philipe Muray, Peter Handke. Ce n’est plus un rassemblement : c’est une rafle. Céline y a échappé par miracle et on ne peut que s’en féliciter. Car on doute que tous aient goûté l’honneur d’un tel coude à coude (avec les disparus, c’est plus facile). Sans oublier le principal, Richard Millet, puis qu’il est le rédacteur en chef de la Revue littéraire. Le projet tel qu’il se dessine laisse à penser qu’on a imaginé constituer ainsi une famille d’esprit autour de lui, de sa revue et de son éditeur. Pas un clan, ni une secte, encore moins un parti, pas même un mouvement mais une sorte de tendance.
Il y a de cela aux éditions de Minuit grâce à l’obstination de Jérôme Lindon, poursuivie par sa fille Irène Lindon, à creuser une seul et même sillon pendant des décennies avec une exigence inentamée par les modes et les demandes du marché ; nombre de jeunes écrivains qui y présentent leur premier manuscrit le font pour y être publié par « l’éditeur de Jean Echenoz », lequel s’y était présenté autrefois pour y être publié par « l’éditeur de Samuel Beckett »… Il y a de cela aussi chez Verdier, où le phénomène de « famille d’esprit » est conforté par la réussite du Banquet du livre, manifestation estivale qui permet aussi aux auteurs de se retrouver. On retrouve aussi ce phénomène de bande d’écrivains du côté de chez Verticales. Sur un autre plan, notre récente histoire littéraire n’a pas été avare d’« écoles ». Mais elles ont ceci de particulier qu’elles n’ont jamais été lancées par les intéressés, et qu’elles n’ont jamais été des écoles.
Ce fut le cas tant du « Nouveau roman », expression de Bernard Dort popularisée en 1957 par Emile Henriot dans son feuilleton du Monde avant d’être reprise par Alain Robbe-Grillet qui sut la faire prospérer aux Etats-Unis, que des « Hussards » lancés par un article de Bernard Frank dans les Temps modernes des « Nouveaux philosophes » regroupés par Paul Guilbert dans un article des Nouvelles littéraires, avec la même désinvolture que tel ou tel de leurs devanciers en regroupements hasardeux avaient lancés qui les impressionnistes, qui les cubistes ou encore les fauves. C’est bien là une manie typique des chroniqueurs de regrouper des artistes et de les étiqueter en fonction de quelques points communs nonobstant tout ce qui les sépare, les distingue et parfois les oppose entre eux. Ce qui était censé cimenter (écriture blanche, objectivation du réel, disparition du personnage etc) les écrivains (Sarraute, Pinget, Simon, Beckett etc) prétendus membres du « Nouveau Roman » ne faisaient illusion que sur la photo historique prise devant le siège des éditions de Minuit ; les intellectuels (BHL, Glucksmann, Lardreau, Jambet, Dollé…) dits « Nouveaux philosophes » n’avaient de commun que la critique du totalitarisme ; les « Hussards » (Blondin, Nimier, Déon, Laurent), s’ils étaient liés d’amitié autour d’une vision littéraire de la politique vue de droite, ne se sont jamais réunis tous les quatre, même pas sur une photo dans un bistro ! ; quant aux « non-conformistes des années 30 » (Mounier, Marc, Dandieu, Maulnier, Rougemont, Robert Aron …), ils ont été ainsi baptisés tardivement par le politologue Jean-Louis Loubet del Bayle, dans un essai de référence paru au Seuil en 1969, comme un agrégat de groupes et de revues soucieux de situer leur engagement en marge de l’establishment politique.
Au moins tout cela a-t-il eu le mérite d’avoir été improvisé sans la moindre prétention de conceptualiser quoi que ce soit ni de modifier le cours de l’histoire des lettres et des idées. Ces chroniqueurs auraient été bien surpris si on leur avait dit que leur « invention » d’un jour, une formule tout au plus, parfois brillante (la « Nouvelle vague » des cinéastes lancée par Françoise Giroud) figurerait un jour dans les manuels scolaires et qu’elle susciterait des thèses universitaires. Une commune sensibilité littéraire ne suffit pas. Surtout, si elle doit constituer une famille d’esprit, cela ne se fait jamais volontairement. Cela ne s’organise pas. Faut-il être naïf pour imaginer que ces choses-là se préméditent ! Tous ceux qui s’y sont essayés ont échoué, et pour cause. Ce qui sera le cas des écrivains rassemblés dans Réprouvés, bannis, infréquentables. Pour chacun des écrivains consignés dans ce livre, on trouvera bien, à un moment de leur vie et de leur œuvre, de quoi justifier l’un ou l’autre de ces qualificatifs. Mais enfin un Guy Debord est vite devenu un totem et sa Société du spectacle un bréviaire transgénérationnel ; la dénonciation de la maolâtrie française par Simon Leys, édité et soutenu par Jean-François Revel qui ne manquait pas de réseaux, a éclaté au grand jour avec succès très rapidement dès que le sinologue s’encoléra contre la Machiocchi sur le plateau d’Apostrophes ; Pasolini, le poète comme le cinéaste, sont des classiques ; les philippiques de Philippe Muray contre l’homo festivus et les années Jack Lang appartenaient déjà à la doxa grâce à lui de son vivant etc Quant à Michel Houellebecq, l’auteur français le plus lu dans le monde, invité au JT de 20.00 à chacun de ses livres avant de saturer tous les médias sans exception par sa présence, il doit bien rire de découvrir que sa posture de suicidé de la société est toujours efficace et qu’il n’a pas eu tort de se faire masque d’Artaud pour mieux gruger les gogos. Lui, un réprouvé, un banni, un infréquentable parce que les mosquées l’ont une fois poursuivi en justice ?
Pour chacun, on trouvera bien un petit quelque chose : la serbophilie qui valut à Peter Handke de recevoir des seaux de boue sur la tête, mais ce fut provisoire, éphémère, déjà oublié et n’empêchera pas son œuvre d’être un jour rassemblée en un gros volume de Quarto sinon dans la Pléiade ; la marginalisation de Simon Leys par le parti intellectuel, et la conspiration du silence et du mépris, ont passé d’autant plus vite que ledit parti a été confondu dans son soutien criminel à la révolution culturelle chinoise. Peu d’entre eux ont subi le sort d’un Richard Millet, objet d’un immonde lynchage médiatique de la part d’autres écrivains assemblés pour réclamer et obtenir sa tête.
Il n’y a pas d’écrivains maudits, les pires étant les autoproclamés que leur paranoïa aveugle tant ils sont prompts à interpréter comme une exclusion personnelle le refus d’un manuscrit par un éditeur ou l’absence de critique dans un journal. Tous ceux-là ont été ou sont publiés chez les plus grands éditeurs, ou de plus modestes tout aussi prestigieux. Et ceux qui ne le sont plus, ce n’est pas en raison d’un ostracisme, d’un boycott ou d’un complot éditorial souterainement ourdi mais parce qu’ils ont jugé préférables pour maintes raisons de s’autoéditer après avoir épuisé nombre de bonnes maisons (M.E. Nabe). Eu égard au nombre d’éditeurs, à la quantité de revues et à la prolifération des blogs et des sites indépendants, il faut vraiment y mettre du sien pour ne pas se faire lire et entendre lorsqu’on a une parole un tant soit peu subversive à lancer dans l’agora. Cela dit, il faut mettre au crédit de ce recueil la qualité d’écriture et l’acuité de l’analyse de plusieurs de ses portraits, ainsi que des révélations. Pour ma part, j’ignorais tout de cette poétesse italienne nommée Cristina Campo, « indépendante jusqu’à l’impardonnable » que Pietro Citati compara à une statue toscane du XVème siècle discrète et sévère ; ce qui est raconté de sa recherche faite de grâce, de beauté, de souffrance, de sa lutte pour le maintien du latin dans la liturgie catholique, de sa dénonciation d’« une Eglise morte par apostasie », me donne envie de la lire pour ses excès et sa violence même.
(Photos Devin Yalkin, Raymond Depardon, Brassaï)
1 096 Réponses pour Il n’y a pas d’écrivains maudits
Je métonne que cela vous étonne ! C’est dvnu une évidence. La remise en cause des « allant de soi » de la mimesis au début du XXè siècle a été formulée par Hofmansthal dans sa fameuse lettre à Lord Chandos. Kfaka en rajoute une couche et ainsi de suite tout au long du siècle, crise du roman après la guerre, crise du cinéma, crise de la poésie, crise de la métaphysique, crise de la culture généralisée (Annah Harendt), crise de la démocratie parlementaire à laquelle plus personne ne croit, etc.
On est à la veille d’une nouvelle éruption du Vésuve avec des villes anéanties. Notre culture et notre civilisation occidentale se meurent lentement. L’IA (Intelligence artificielle) achèvera la bête.
La contribution juive à la culture (sciences, arts, lettres) européenne est plus qu’indéniable, elle est probablement bien plus que supérieure à la proportion des ressortissants respectifs, si tant est que l’on veuille, ou même présente un intérêt quelconque de procéder à des dénombrements. En un mot, il y a étroite imbrication.
Il n’est que d’observer quelle avancée dans tous les domaines techniques connaît à présent Israël. C’est impressionnant.
Les Arabes c’est différent : ils ont eu leurs heures importantes pour nous. Architectures magnifiques, mathématiques. Maintenant il faut bien reconnaître que c’est le grand sommeil ; chant sirupeux du pétrole et armes d’importation…
Disons que le monde s’ennuie et a peur.
Celle des années 70-80 fut un point culminant du siècle artistique.
La maîtresse du petit rouquin au fond de la classe près du radiateur que j’étais a disparu de ce blog
signé Claude Mauduit
Je me souviens de trois noms de mes instituteurs de la rue Cambon :
-Mme Keller (CP)
– Mme Schérer (CM1)
– M. Juni (CM2) avec qui la classe est allée au ski au Praz de Chamonix en février 1965 pendant tout un mois et où j’ai gagné mes trois étoiles !
Et je me souviens de certains de mes copains d’alors :
Nicolas Funk, qui est devenu chirurgien;
Vladimir Novak, rue Godot de Mauroy dont le père était Yougoslave et tailleur; il m’a cassé une dent devant;
Edgar Morin, une famille juive, rue Godot de Mauroy;
Vidal, une famille juive;
Tsiang, d’origine chinoise, il avait une grosse tête, rue Godot de Mauroy;
Benzaken, une famille juive, dont le père était dentiste rue Godot de Mauroy;
Tony Fiesci, rue Godot de Mauroy, dont la mère était concierge et le père flic.
Bowling, que j’appelais « le gros Bowling », dont un parent était trompettiste célèbre.
un autre copain dont j’ai même oublié le nom, et dont je m’étais pris d’amitié et que j’ai retrouvé un jour à Spire en Allemagne dans la même caserne que moi où nous faisions notre service militaire. Nous nous sommes salués mais nous n’avions plus rien à nous dire… Nous nous sommes serrés la main et un ange a passé entre nous deux.
Bihoreau duc de Bellerente dit: 29 mars 2018 à 14 h 49 min
Un ami québécois m’envoie ce qui suit, …
https://www.ledevoir.com/opinion/idees/523918/dispersion-du-djihadisme-et-big-bang-ideologique
Merci à vous pour ce link capital.
J’ai d’autres parts noté que hier le président Macron a parlé de la dangerosité de l’islamisme, et non de l’islamisme salafiste ou dévoyé. Intéressant. je m’interroge. commencerait-on à se déciller, en France ?
L’Occident est en effet menacé de disparaître par abandon négligent de ses anciennes valeurs. Les psaumes déclinent cela. Il n’y a qu’à les lire pour comprendre ce qui lui arrive et ce qui lui arrivera.
Le nouvel Occident ne sera pas le monde islamique radical pour autant.
Il sera l’extrême-Orient. Celui-ci a quelques batailles à mener. Qui ne seront pas qu’économiques et industrielles. Celles de la spiritualité contemporaine, artistique, sociale…ils ont tous les atouts et les astres avec eux.
Nous sommes en passe de devenir durablement leurs vassaux.
Il faudra encore quelques morts !
C’est par l’extrême-Orient que la violence radicale sera vaincue. Dans de nombreuses décennies
D. dit: 29 mars 2018 à 15 h 41 min
Le nouvel Occident ne sera pas le monde islamique radical pour autant.
Il sera l’extrême-Orient.
C’est l’une des solutions, en effet.
l’Orient prend le chemin d’un indéniable expansionnisme économique. Peut-être que politiquement, un peu moins ; et puis à un moment l’osmose deviendra telle que, fatalement, les frontières sont amenées à disparaître… Lentement, certes… Comme dans l’empire romain, quoi…
Bon moi c’est ma prof de travaux manuels de seconde. Une Hongroise. Elle nous faisait faire de la poterie. On se balançait les pains de terre fraîche en pleine tronche. Comme j’ai redoublé ma seconde j’ai eu du pot, quoi…
Non, Mai 68 sign la fin de l’après-guerre. C’est la fin de la grande culture française, et le début du déclin irrésistible de la France jusqu’à aujourd’hui.
Les générations qui montent sont totalement cons et totalement déconnectées de toute culture assimilée et personnelle. La génération qui monte n’est plus éduquée ; les parents sont en-dessous de tout, ou impuissants face aux nouvelles technologies qui sont en train de tout détruire. La génération qui monte sera sauvage, barbare, cynique.
Non, Mai 68 sign la fin de l’après-guerre. C’est la fin de la grande culture française, et le début du déclin irrésistible de la France jusqu’à aujourd’hui.
Les générations qui montent sont totalement cons et totalement déco.nnectées de toute culture assimilée et personnelle. La génération qui monte n’est plus éduquée ; les parents sont en-dessous de tout, ou impuissants face aux nouvelles technologies qui sont en train de tout détruire. La génération qui monte sera sauvage, barbare, cynique.
contairement à l’Évidé, je pense que la présence de JC dans ce blog est essentielle.
Il n’étale pas sa confiture, vois souvent juste, tape où ça fait mal, parle parfois « plus haut que ce qu’il en pense » (c’est pas du français, mas não me importa)
mais ses commentaires, s’ils appellent la réplique, appellent aussi à la reflexion. C’est mon sentiment.
Tant qu’il n’y aura pas un gouvernement mondial, le monde s’enfoncera dans une crise de plus en plus profonde et explosive. Arriverons-nous à éviter une nouvelle guerre mondiale et nucléaire ? Telle est la vraie question. En attendant, la France va continuer à pourrir sur place.
Claudio Bahia dit: 29 mars 2018 à 15 h 58 min
Sentiment que je partage !
D. dit:
Je ne vois pas comment un professeur d’Allemand pourrait être « absolument extraordinaire »
On voit bien que vous n’avez pas connu GAG.
Cet autorail en alu inox on dirait du Peter Klasen.
Maurice Dantec, Pierre Boutang, Cristina Campo, Pier Paolo Pasolini, Dominique de Roux, Simon Leys, Guy Debord, Michel Houellebecq, Renaud Camus, Jean-Claude Michéa, Baudoin de Bodinat, Marc-Edouard Nabe, Philipe Muray, Peter Handke.
Elle est drôle, cette liste. Handke, infréquentable ? Pour qui ? La seule leçon qu’on puisse tirer de ce rassemblement hétéroclite, c’est qu’on est toujours l’infréquentable de quelqu’un. Un écrivain ne devient infréquentable que pour quelqu’un qui croit qu’il n’existe qu’une vérité : la sienne. La littérature a pour première vertu de nous ouvrir à la diversité des interprétations du réel. Je lis avec intérêt l’ « Eloge de l’hypocrisie » d’Olivier Babeau. Conformément à l’étymologie du mot, l’hypocrite est un interprète du réel, et qui sait qu’il n’est qu’un interprète, parmi tant d’autres, d’un réel dont l’ultime vérité nous reste inaccessible.
Le non hypocrite — Allah Akbar ! ( ou toute autre allégation proférée sur le ton de la plus furibarde certitude)
L’hypocrite — Ah oui ? Ah, bon … C’est intéressant… D’où tenez-vous ça ?… Ah ben dites donc, on en apprend tous les jours… Mes respects à vot’ pauv’ maman. ( Il s’esquive en riant sous cape)
Christianisme et Islamisme: deux religions convaincues d’être les seules assurant le Salut, sauf que les chrétiens ont tellement relativisé que bientôt le Pape dira que toute bonne personne (amour, partage, pardon)sera sauvée. En islamie, ont peut tuer les infidèles, on doit même le faire chez les jeunes hommes ignares et défavorisés.
Le non-hypocrite — Dieu est Dieu, nom de Dieu !
L’hypocrite — Non ? Eh bé dites donc… Vous m’en direz tant.. Mordieu…
Le non-hypocrite — Mord quoi ????!!!!????
L’hypocrite — Mords-moi le … euh …
Jean dit: 29 mars 2018 à 16 h 20 min
Le non hypocrite — Allah Akbar ! ( ou toute autre allégation proférée sur le ton de la plus furibarde certitude)
L’hypocrite — Ah oui ? Ah, bon … C’est intéressant… D’où tenez-vous ça ?… Ah ben dites donc, on en apprend tous les jours… Mes respects à vot’ pauv’ maman. ( Il s’esquive en riant sous cape)
C’est très juste.
Seulement le premier, c’est la quête de l’absolu, l’idéalisme, la recherche du beau. C’est la certitude ultime. C’est la transcendance qui anéantit tout.
Dans les idées ; dans les actes, ce sont immédiatement les totalitarismes, les camps, la guerre. La guerre radicale, définitive.
Le second, l’hypocrite, ce n’est même pas haïssable, c’est méprisable au dernier degré. Ce ne peut même exister.
Dans les idées ; dans les actes, rire sous cape ne tue pas. On peut s’en accommoder ; continuer à vivre. Cela conduit à ce que nous appelons le bavardage, la démocratie. Et la paix. Ou alors des guerres limitées qui s’apparentent à des rééquilibrages, des négociations finalement.
Ce qui est quand-même amusant, mais triste et lamentable à la fois, c’est que si Clovis, Charlemagne, Huges Capet,Louis XIV, Napoléon et de Gaulle peuvent être comparés aux grands pharaons d’Égypte des trois empires, Macron et Attali ne seront jamais dans l’Histoire que ces obscurs dirigeants des périodes intermédiaires troublées par les invasions. Ils n’arrivent manifestement pas à en prendre conscience, se croient grands, pensent qu’ils oeuvrent utilement alors qu’ils laissent nation française de plus en plus exposée aux menaces extérieures et intérieures.
Attali est un conseiller, pas un homme politique.
l’Evidé à Claudio Bahia : donc racisme, homophobie, misogynie, insultes, dénigrements, délires, attaques contre les migrants… j’en passe et des meilleurs, tout cela vous paraît nécessaire ici ?
c le contraire lvdlb.
Tarée vous êtes, tarée vous restez.
Et ignorante comme l’âne du Gévaudan.
Et imperméable à l’humour.
Ce qui m’épate toujours avec Flaubert, c’est que sa correspondance nous précise toujours ses intentions. Flaubert romancier est doublé d’un redoutable Flaubert chef -mécanicien de l’atelier , vigilant autocritique. Il y a chez lui du concepteur- carrossier- garagiste qui construit sa Formule 1, travaille dans la mécanique les mains graisseuses, triture la phrase au millimètre avec la clé du numéro qui convient sur l’établi..il change de tournevis pour la ponctuation, démonte le carburateur d’un paragraphe, écoute le son du moteur par brusques accélérations, cherche parmi sa boite à outils comment serrer une fin de chapitre etc.. Quel chef mécano avec son chiffon huileux et ses tournevis….et aucune femme n’est admise dans le garage pendant les heures de réglages.. Quand soudain, un soir, il est pris de terribles doutes, il ne les cache pas mais les avoue aussi, avec la même précision ; il possède aussi cette lassitude des grands ouvriers qui savent que le moindre pékin ne devinera jamais pourquoi ça fonctionne et ronronne bien ce roman..(d’ailleurs il a bien vu que la critique de l’époque n’a rien, mais alors rien ! compris à son étonnant prototype..) Donc, il met dans le coup ses correspondants. Rien ne manque dans l’atelier-garage Flaubert. Il y a chez lui une conscience si parfaite de ce qu’il entreprend qu’on en reste baba.
Exemple . Dès le début de sa rédaction de » l’Education sentimentale » qui lui prendra 5 ans, Flaubert écrit à Melle Leroyer de Chantepie le 6 octobre 1864 : « Me voilà attelé à un roman de mœurs modernes qui se passera à Paris. Je veux faire l’histoire morale de ma génération ; sentimentale serait plus vrai. C’est un livre d’amour, de passion ; mais de passion telle qu’elle peut exister maintenant, c’est-à-dire inactive. »
Tout est dit, rien à ajouter. On notera, au passage l’usage curieux du point-virgule. Avec Gracq, l’excitant c’est que même si on n’est pas d’accord avec lui (surtout à propos de Proust, de Céline, de Zola, ou Flaubert ) il permet de réagir, comme une substance chimique fait réagir sur une autre substance.
Petite mise a jour de lecture :
Günter Grass est indigeste. J’abandonne. Prix Nobel ou pas Prix Nobel. C’est insupportable.
La rosse a ecrit ce matin que :
petitun/ les escrocs sont sympathiques
petitdeux/
C.Millet preparerait un « gout des minets » ( comme FM Banier prepare un gout des vieilles dames)
Ce qui pouvait conduire a penser que C. Millet est une cougar qui escroque ses amants.
Bien sur la rosse n’a jamais dit ça. Elle l’ a ecrit.
Et maintenant elle ne s’en souvient plus.
Elle soutient maintenant que les minets de Millet sont des escrocs.
Faut qu’ elle arrete le mix bibine+ cachetons, la rosse.
Ed dit: 29 mars 2018 à 18 h 03 min
Günter Grass est indigeste
Le Tambour j’avais adoré. Mais il est vrai que pour la seconde partie (l’après-guerre), j’en ai un souvenir plus languissant, plus décevant. Beaucoup d’oeuvres (Kafka) doivent être comme cela, le paquet au début. Charpente climaxique inverse, quoi…
Ceux qui ont tout rate de la rdl depuis l origine n ont rien perdu : flaubert flzubert flzgert fulbefr fulbret…. aso
Sergio
Je ne comprends pas. J’en suis à la page 30 et sens que je n’irai pas plus loin. Je ne me rappelle même plus de ma dernière lecture avortée tant le phénomène est rare chez moi. Quant à Kafka, je récuse la comparaison. J’ai tout lu de lui.
rose dit: 29 mars 2018 à 17 h 47 min
l’âne du Gévaudan.
A moi Auvergne ! Et Saint-Ex avec ses bombardiers…
C’est pas un âne, c’est la bête du Gévaudan ! Un loup mais alors un très énorme ! Les ânes c’est lui qui les dévore… Avec de la moutarde !
Il y aurait bien l’âne de Buridan, ou celui qui donne des coups de pied, ou encore la mule du pape…
Maintenant dans le Gévaudan et même toutes les Auvergnes on n’est pas des vedettes non plus, hein !
Ed dit: 29 mars 2018 à 18 h 22 min
Sergio
Je ne comprends pas. J’en suis à la page 30
Laisser passer un an ? Lire en alternance avec un autre livre ? Au fait je ne l’avais lu qu’en français, dans une bibliothèque de vacances.
Kafka je suis encore assez d’accord, mais c’est ce qu’on dit généralement…
Je vais le revendre en occasion et le destin décidera pour moi. Si personne ne me l’achète, je m’y remettrai.
Entièrement d’accord avec Ed sur GG!
Bon je rentre à la base.
D’ailleurs sur Kafka, je dirais que c’est l’inverse. Le début est laborieux et tout s’accélère et s’intensifie vers la fin. Mais les débuts de Kafka ne m’ont jamais forcée à tout arrêter comme Le tambour vient de le faire.
Ed il y adeuxn GG. le premier, magnifique, de 1950 et la « trilogie de Danzig » . Grass fut la grande gueule de la littérature allemande depuis 1959, à le peu Grimmelshausen et de sa génération surgi dans pétulant, un peu hargneux, dans la RFA années 60 -7O…avec ce splendide et tonitruant « tambour » qui était une fresque un tohu bohu d’images vertes,acides, gothiques, fresque breughelienne et sarcastique ridculisant les premiers nazis de Danzig, devenu Gdansk à la fin de la deuxième guerre mondiale. Epais roman sans équivalent en europe par s a verve satirique, la richesse picaresque de ses épisodes et son ton frappé, martelé, tambouriné,convulsif, insolent frappé, cogné, des années 2O- 30 .C’est raconté par un enfant criard, insuppotrable qui ne veut pas grandir, météphore géinale d’un enfant qui se moque ede la soi -disant « maturité » de l’idéologie orgueilleuse et du « surhomme » du national socialisme. Cet enfant Oscarb et son cri vitricide, casse effectivement le monde nazi grotesque dans ses parades et ses oriflammes.. ce premier et jeune Grass de 1959 possède une jubilation énonciatrice stupéfiante qui se retrouvera dans « le chat et la souris » et dans « Les années de chien ». Ensuite, rideau!.Les derniers romans de Grass sont singulièrement pâteux .
Attali est un conseiller, pas un homme politique.
Doublé d’un banquier véreux. Thinkofit.
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Faut que j’te rassure dajavert.
La petite altercation sur la route ce matin, pas loin du Vercors, n’était pas un attentat terroriste, ni une tentative de meutre d’un arabe sur des militaires.
C’est juste que les joggers n’ont pas fait attention en traversant la route. Et que le conducteur qui passait par là était passablement énervé.
Alors tout ce que tu as pu lire, sur internet, et en écoutant les chaines de désinfo en continu, que les militaires avaient échappé à une voiture bélier, volée, et avaient fini dans le fossé,
que le conducteur, s’y est pris à deux reprises, dans une tentative de meutre
toussa,
c’est du flan.
Le conducteur s’est exprimé, en arabe, pour répondre à l’un des militaires, qui s’était adressé à lui dans cette langue. Et ils ne se faisaient pas des politesses.
Du coup c’est le Proc’ de Gre qui a expliqué tout cela, puisque celui de Paris n’était pas concerné.
Mais le conducteur a quand même enfreint le code de la route, et pour ça, faudra bien qu’il paye.
Z’ont tous fait leurs classes en germanie, icitte, faut pas s’étonner …
« Julia Kristeva est arrivée en France, pour ses études, en 1966. Officiellement classée « renégate à la Patrie » par le régime bulgare, elle accompagne pourtant François Mitterrand lors de sa visite officielle à Sofia en janvier 1989. »
tiens, tiens, un bon scénar, et qui n’interesse personne.
Comme c’est doomaaage.
@le conservatoire des idées reçues de haute futaie
Extrait d’une lettre de Céline à Jamet datée du 02 février 1948 à propos du “caractère” français et de la publication de livres :
Soyons hypocrites, jean !
Le Figaro littéraire de ce jeudi était consacré à le Carré, à l’occasion de son nouveau roman, L’Héritage des espions, et à un Cahier de l’Herne qui lui est consacré. Il faudrait que Paul Edel (le spécialiste de le Carré) nous dise si ce dernier opus est vraiment bien et s’il faut à tout prix le lire.
Blabla termine sa carrière à Janson? Quelle déchéance…
… Pour Janson…
Remarquez, pour un copieur-colleur comme Blabla, finir rue de la Pompe, ça ne s’invente pas…
J’ai pourtant lu le long article de Neuhoff (un prétendu « article ») sur ce roman de le Carré, mais à sa lecture, impossible de dire si le livre est remarquable ou non. Un exploit journalistique.
Et pourtant, Neuhoff semble avoir lu le bouquin. Il le résume assez bien, mais on n’en saura pas plus. On ne doit pas le payer assez cher pour qu’en plus il donne son avis. On repassera…
Le livre de le Carré coûte quand même 22 €, mais Neuhoff ne nous indique pas si ce prix pharamineux serait éventuellement bien employé et justifié. A quoi servez-vous ? pourrait-on demander à ce journaliste raté.
Acheté Madame Céline. Le lirai ce week-end.
Alors Dieu, ouvrit la bouche de l’ânesse et elle dit à Balaam:
– Ôh aveugle, Dieu parle par ma bouche car tu ne le vois pas.
Mieux vaut être de la rue de la Pompe que de la rue du pneu crevé…!!!
today, où trois des quatre personnes disparues à leurs proches, suite à l’attentat de Trèbes, ont été inhumées, je retiendrais cette phrase prononcée pour Arnaud Beltrame, qui s’en est allé grossir le ciel avec eux, et qui me parait emblématique de la semaine sainte des cathos:
« La croyance du djihadiste lui ordonnait de tuer. La foi chrétienne d’Arnaud l’invitait à sauver, en offrant sa vie s’il le fallait. »
Delaporte, j’ai lu attentivement l’article de Neuhoff dans « Le Figaro » précis et un poil laborieux sur le déroulé-résumé du roman.Avec ces torturantes vieilles histoires du « Cirque », notamment avec Control, Leamas et le fascinant Peter Guillam. Ce qui trouble dans l’article c’est bien sûr,comme vous, qu’il ne dit pas s’il aime bcp ou pas le livre … Il dit quand même « il boucle sa « comédie humaine ». et alors? Bien? mal? moyennement? magnifiquement? je vais bien sûr me précipiter sur ce roman « L’ héritage des espions » en subodorant que la mélancolie Le Carré, sa connaissance si intime de la Sehnsucht germanique , si capitale chez lui s’exprime dans ce roman. Son échec d’un « amant naïf et sentimental » reste SA blessure..comme s’il ne s’était pas rendu compte que ses autres romans parlaient si bien de ce qui unissait douloureusement certains de ses personnages aux femmes, embarquées plus ou moins volontairement dans des double jeux…Je l’ai vu rembarrer un journaliste qui ne voulait lui parler que des méthodes d’espionnage..il est bien au delà, à travers cette métaphore de la paranoïa institutionnalisée et patriotique.car ses espions sont aussi des chevaliers de la Table Ronde…… il y a une très belle phrase de Neuhoff: « on ne répétera jamais assez à quel point Le Carré réussit ses personnages de femmes. » ce qu’il faut toujours dire à son propos c’est que la « trahison » conjugale de la femme de Smiley est toujours la source vibrante de la fragilité des personnages importants dans les grands « Le carré », et qu’elle dessine en vertige le gout de la clandestinité et la « trahison » de l’espion « retourné »..il a toujours affirmé que ce fut sa période de travail à l’ambassade de Bonn, puis son peste de consul à Hambourg qui l’ont formé. je me souviendrai toujours de son émotion quand il parle de ses années universitaires quand il découvrit les romantiques allemands. Dernière chose.Mon roman préféré? « Le miroir aux espions », « the looking-glass War » de 1965.Coupant.
métro Pompe, c’est là où FM Banier fréquentait les bonnes espagnoles, avant qu’il ne décide de fréquenter d’autres trottoirs.
« Et imperméable à l’humour. »
Humour et LVDLB, c’est un oxymore, rose !
Paul Edel,
Je vous soupconne de ne pas avoir lu Le tambour. Votre texte au sujet de ce livre sent le pompage. J’ai lu partout la même chose sur ce soi-disant chef d’œuvre. Quand je parle d’un livre avec des gens, j’attends des analyses plus subjectives, des sentiments ressentis même. Votre analyse sonne comme une paraphrase, mais je serais ravie d’apprendre que je me suis trompée et que vous lisez les livres dont vous parlez.
Je reviens justement d’une réunion avec les parents d’élèves qui sont ravis de mes cours, de la passion que j’y mets et de l’enthousiasme de leurs enfants à lire du Balzac puisqu’on lit en ce moment Le Lys dans la vallée. Les parents se réjouissent en plus des progrès parfois spectaculaires de leurs enfants depuis des années. Mes élèves m’aiment ! Eh oui, ça peut choquer certaines vieilles biques ici…
Remarque, Blabla, que l’image d’un type qui passe son temps à essayer de regonfler un pneu crevé résume assez bien ton activité littéraire…
Hurkhurkhurk!
« Quelle déchéance… »
Pour qui, Chaloux, Janson ou WGG ?
Déjà répondu.
« Mieux vaut être de la rue de la Pompe que de la rue du pneu crevé…!!! »
Quel snob, ce WGG !
Qui se souvient de la librairie le tour du monde, 9 rue de la Pompe, où les vendeuses étaient en jupe sombre, chemisiers blancs et lavallières?
Pour lire le Tambour, il faut peut-être d’abord se documenter sur la Prusse orientale et Danzig dont il parle. Ma prof d’allemand de khâgne venait de là, ça aide à lire Günter. En plus j’avais assisté à une conférence de Günter avec elle à l’Institut Gœthe. Cette prof m’a véritablement initié à la littérature allemande moderne, et aussi à Hölderlin, dont nous avions à traduire des extraits de ses lettres en exercices de version. C’est devenue une véritable amie, une prof remarquable.
« La croyance du djihadiste lui ordonnait de tuer. La foi chrétienne d’Arnaud l’invitait à sauver, en offrant sa vie s’il le fallait. »
C’est la définition de la soumission, LVDLB ?
« ça peut choquer certaines vieilles biques ici »
On n’est choqué que par le réel…
Juste après mon bac, j’ai travaillé un mois à la libraire Lamartine près du lycée Janson rue de la Pompe. J’ai d’ailleurs passé mon bac à Janson, reçu mention Bien bac C, le plus difficile et cette année-là le problème de physique était un des plus difficiles qui avait été donné depuis des années m’avais dit notre prof, avec un problème d’oscillation avec deux ressorts accrochés l’un à l’autre qui demandait des calculs compliqués avec des équations différentielles pénibles. J’ai eu 15/20, un crac, j’étais ! (boum u)
gnia gnia gnia
Le tambour m’est tombé des mains, je n’y peux rien.
…
…pour qui,…pourquoi, voter,…
…c’est toujours les mêmes, qui font, le métier de président, et, surtout , pour les mêmes gens, conclusion, soyons riches, même, si c’est une contre-vérité,…
…
…soyons, riches,…avant, de mettre le pied, dans l’étrier des affaires,…
…
…nous avons fait des erreurs d’appréciations, c’est courant, ne le refaite pas deux fois,…
…savoir faire des heureux, avec vos bénéfices, penser, déjà, à vous mêmes,…
…et, j’en passe,…etc,…
…
GG, Le Carré…
Vous assurez un excellent SOS-service critique express, Paul Edel.
Vous êtes payé par Passou ?
AH oui, j’ajouterais une chose.
Comme je me suis sentie coupable d’abandonner ma lecture – je le répète, cela ne m’arrive jamais – j’ai repensé à ma découverte de Proust. Bien sûr, il m’a résisté, il n’empêche qu’une certaine sympathie pour le petit garçon et ses angoisses m’a poussé à défoncer la porte et à rentrer dans le récit. Inutile que je ne l’ai pas regretté. Je n’ai pas eu cette énergie pour Günter Grass. Peut-être la langue qui n’est tout de même pas ma langue maternelle…Mais bon, Hesse me résistait aussi, donc le souci n’est pas là.
J’ai passé le bac à La Fontaine. Il y avait de très bons pianos. Et traverser le XVIe au petit matin n’était pas désagréable.
*de dire
jazzi,
Je pense qu’il a surtout lu celui-ci
https://www.amazon.fr/Comment-parler-livres-que-lon/dp/2707319821
La littérature allemande est souvent un peu lourdingue, ED. Rien ne vaut les anglais. Et plus on les lit, plus on voit que Proust est peut-être d’abord un enfant de la littérature anglaise.
@la haute futée
L’extrait annoncé, scusi
« (…) Ils vous donneront des leçons de calvaire ! Ainsi le veulent narcissisme et jactance française – Et la satisfaction d’eux d’y avoir coupé !
Resquilleurs toujours… de tout en tout – non en vérité vous voyez Jamet toute la littérature humaine est bavarde, creuse, grotesque, criminelle d’optimisme. Il faudrait d’abord que l’Energie soit distribuée gratuitement comme l’eau courante – avant qu’on parle de civilisation ensuite que l’on sélectionne épure l’animal humain – comme on a séléctionné épuré le cochon – Après on écrira des livres après seulement – (…)
Céline à Jamet, lettre du 02 février 1948
Ah le spectre d’améliorer l’homme, d’amender la bête humaine ; qui ne s’y est pas fourvoyé ?
Où voit-il de l’optimisme, Céline ?
Chaloux dit: 29 mars 2018 à 21 h 16 min
N’importe quoi, comme d’habitude ! Anne Henri a au contraire montré toute l’influence qu’a exercé sur Proust le Romantisme allemand.
Chaloux dit: 29 mars 2018 à 21 h 16 min
La littérature allemande est souvent un peu lourdingue
_______
C’est plutôt le chaloux qu’est lourdingue ! Et même dingue tout court…! Il ne connaît pas le tiers du quart de la littérature allemande et il se mêle de la juger, ce nain de jardin. Quel pitre prétentieux !
Toute la comédie romanesque de Proust, si importante dans La Recherche, l’humour etc., le sens du ridicule des personnages, viennent des anglais. C’est le roman. Le romantisme allemand, c’est ce qui décore les murs, mais absolument pas ce qui rend possible le roman. Pauvre Blabla, tu n’es qu’un amateur.
@Widergänger dit: 29 mars 2018 à 21 h 18 min
Où voit-il de l’optimisme, Céline ?
Où en voyez vous ?
@wGG
bravo pour votre mention bien qui à l’epoque avait un sens et se donnait au compte goutte .Mais le bac C n’etait pas le plus côté.Il y avait encore je pense pour la crème des élèves ceux qui excellaient autant en lettres qu’en sciences A prime.
Rares dans les lycées tout venant ils pullulaient dans les prépas scientifiques de Louis le grand et saint Louis ,certains cumulant des nominations au concours général à la fois en latin et/ ou grec et aussi en math et/ou physique
Chaloux,
Germanophile, germanophone et résidente allemande, ça m’ennuie d’avouer que je suis d’accord avec vous. Le seul auteur germanophone que j’apprécie vraiment est tchèque…
Peut-être quelqu’un peut-il me réconcilier avec les Allemands ? Des recommandations ? Je précise que j’aime les réalistes par-dessus tout.
Je préfère aussi les Anglais, mais sur Proust, pourriez vous développer ?
Ce n’est pas non plus la même poétique que Proust. C’est ici une réécriture du roman picaresque, assez proche d’ailleurs du Voyage de Céline.
Ne soyez pas cruelle avec Paul Edel, ED, c’est un érudit sentimental au coeur brisé !
Chaloux,
Entièrement d’accord avec votre analyse du romantisme allemand ! En revanche, les Français n’ont pas besoin de s’inspirer des Anglais pour « le sens du ridicule des personnages ».
Des allemands, des autrichiens, j’aime avant tout la musique, la poésie, mais le roman… J’admire Mann mais sans l’aimer vraiment, j’aime quelques romans comme Berlin-Alexanderplatz. La littérature anglaise, l’italienne, l’espagnole -et même la grecque-, la japonaise, la chinoise, la russe m’ont beaucoup plus nourri. Quelle grande œuvre romanesque allemande rayonne comme Les grandes Espérances, Illusions perdues, Don Quichotte, la Guerre et la Paix, le Genji, les nouvelles de Tchekhov ou de Pirandello?
Oui, DHH, mais moi, j’ai d’abord été un scientifique pur et dur ; je dois avouer que jusqu’en Première au lycée, j’ai un certain mépris pour les lettres et les arts. J’ai heureusement rencontré sur ma route Lionel Ray, que j’avais alors comme prof sous le nom de Robert Lohro, et qui m’a initié à la poésie moderne. J’ai eu beaucoup de chance. Je n’ai commencé à apprendre le latin que lorsque, ayant viré de bord, j’étais en hypokhâgne après avoir préparé en science l’année d’avant Normale Sup et Polytechnique. Et ce n’est que maintenant que je commence à apprendre le Grec. Mon malheur, c’est que j’étais à la fois trop intelligent et trop fort en maths/physique et trop pauvre pour pouvoir faire du latin dès le collège et du grec. Mais c’est irréparable.
WGG,
Ça tombe bien, j’ai pas aimé le Voyage non plus.
jazzi,
Vous savez des choses que j’ignore. Je ne voulais pas être méchante, je suis juste certaine que P.E. n’a pas lu Le tambour. Il ne parle pas du roman et de son expérience de lecteur, mais paraphrase ce qu’on lit partout sur GG et le petit garçon narrateur.
Ed, c’est pourtant une grande tradition anglaise -y compris celle de se moquer gentiment qui n’apparait guère en France. Dans le genre, nous avons Molière, Saint-Simon, Voltaire, mais peu de romanciers. Flaubert l’a un peu fait, assez discrètement, Homais, Léon etc. Balzac si on veut (Mme Vauquer) mais pas avec l’ampleur de Dickens qui est aussi hilarant que Proust.
Nietzsche est un très grand prosateur. Mes études ont été nourries de poésie allemande. Et j’ai été sauvé par Nietzsche, que j’ai cité un jour par cœur en allemand à un copain qui pendant un des cours de Franka a demandé comment on disait telle chose en allemand et j’ai répondu en citant une phrase de Nietzsche qui se trouve dans Le Livre du philosophe que je lisais alors pour moi en édition bilingue, donc en allemand pour apprendre de l’allemand. Et le copain en question est resté bouche bée… ce jour-là ; mais il est devenu ensuite agrégé d’allemand; mais c’était un petit con…
Aucune ne me vient à l’esprit, Chaloux. Mais il y a des perles que j’ai découvert grâce à mes études (ex : Lessing, E.T.A. Hoffmann, Müsil dans un tout autre genre). Nathan le Sage est un livre immense, il pourrait rivaliser avec ceux que vous avez cités ?
Jazzi, c’est une bonne idée, je vais demander à Passou l’espagnol s’il peut me refiler un ou deux ducats par mois.. au fond, je m’apercois que j’ai dû écrire une vingtaine d’articles sur GÜnter Grass.j’ai une passion pour « le tambour »
Pour LVDLB, mon petit,doucement, doucement, allongez vous sur un divan, bien! posez votre sac, là, confortablement,chuttt ôtez vos chaussures et répétez dans la pénombre. Gustave Gustave Gustave..Rouen.. charles Bovary.. emma emma emma.. fermant les yeux.. merci.
Saint Simon, se moquer gentiment…! Il n’a jamais lu Saint-Simon, le bougre ! Y a pas plus caustique !
Ed, Paimpopol a certainement lu Le tambour, mais c’est sa manie de broder sur ses lectures au lieu de lire vraiment. C’est ce que lui demandait son public, les pré-bobos des années 70, aujourd’hui bien au chaud dans de douillettes maisons de retraite.
Blabla, saint-Simon que tu ne connais guère a moqué gentiment des personnages qu’il aimait. Mais mon propos était plutôt lié à Dickens.
Ed, Paul a plus de trente ans de carrière de critique littéraire dans un grand hebdomadaire Parisien. Il parle toujours des livres qu’il a lu…
C’est très intéressant ce que vous dîtes, Chaloux. J’enlèverais le « gentiment » hein. Tous les romanciers français du XIXe le font (sauf Zola), comme ceux que vous citez vous-même.
Maupassant est également très doué dans le sarcasme, notamment dans Une Vie et des nouvelles comme La Parure.
Je vous assure que je ne vois pas en quoi les Anglais seraient précurseurs dans cette ironie.
@ED
vous n’avez pas aimé le Tambour.
essayez les années de chien.
De mon point de vue ce roman est encore plus riche plus .
c’est une fable aux multiples emboitements et à la chronologie eclatée , qui vaut notamment par le portrait cruel qu’elle dresse de l’Allemagne erhardienne ,celle du miracle économique, toute confite en vulgarité jouisseuse, et marquée par l’émergence d’un conflit de générations avec la découverte par les jeunes du passé nazi des parents
je pense que vous avez lu le Tambour en allemand et que ce qui vous a rebutée est la difficulté d’une langue bourrée de dialecte cachoube(?) et de mots polonais.
C’est du moins ce que m’a dit avoir éprouvé une amie germaniste, prof d’allemand qui a renoncé au bout de quelques pages à le lire en VO et l’a découvert avec enchantement en traduction
Je me souviens, en khâgne on étudiait des scènes de Nathan Le sage. On étudiait aussi du Brecht Mutter Courage, du Trakl. Je suis tombé amoureux de la poésie de Trakl grâce à ma prof, un poème comme Im Winter est d’une très grande beauté, qui donne à entendre le silence du mystère du monde et de sa cruauté tragique, on lisait Hölderlin, Gœthe évidemment, des extraits du Faust, du Stefan George, du Hofmannsthal aussi. Et avec ma prof, en privé, je traduisais du Ingeborg Bachmann. C’était une époque absolument merveilleuse mais je n’en avais pas vraiment conscience, je trouvais tout ça très naturel.
Si je connais très bien Saint-Simon, qui était d’ailleurs au programme de l’agrégation voilà quelques années. Et j’ai la Pléiade chez moi, que j’ai lu pour voir ce que Saint-Simon écrit à propos de Lydie de Rochefort de Théobon, mon ancienne et lointaine cousine !
Quelle grande œuvre romanesque allemande rayonne comme Les grandes Espérances, Illusions perdues, Don Quichotte, la Guerre et la Paix, le Genji, les nouvelles de Tchekhov ou de Pirandello?
La Montagne Magique, Chaloux.
Mea culpa sur Paul Edel. Il l’a lu, et il a bien de la chance d’avoir supporté cette horreur.
« Et avec ma prof, en privé, »
Au fond il s’en est fallu de peu que tu ne deviennes Président de la République, WG…
Ed, Nathan le sage est un roman? Oui, Musil, Nietzsche hors-classe, Lichtenberg qui est une nourriture de tous les jours. Je ne parle que de romans.
DHH,
Merci infiniment pour votre commentaire ! J’essayerai Les Années de chien ou même Le Tambour, en français cette fois ! Je crois que vous avez raison sur le problème de la version originale.
La langue n’est pas forcément plus complexe qu’un Hesse, mais il y a des répétitions, des digressions qui m’ont trop exaspérée pour que je puisse continuer.
Je me souviens d’avoir lu aussi entièrement en allemand à l’époque Das Leben eines Taugenichts, La vie d’un propre à rien, de J. von Eichendorff. C’est de la prose magnifique ça ! Et puis les nouvelles au style torturé de Kleist, mon dieu vénéré toujours encore comme on dit en allemand.
Voltaire est beaucoup plus méchant que Saint-Simon, WG.
Saint-Simon n’est pas méchant gratuitement. Il croit que les gens qu’il peint sont réellement tels qu’il les décrit. Il sait se montrer très généreux avec ceux qu’il estime et respecte. Il faut en finir avec cette caricature de S-S occupé essentiellement à scruter l’attribution des tabourets, la plume trempée dans le fiel.
Ed, Nathan le sage est un roman?
Mais non, banane, une pièce de théâtre ! Lessing est le plus grand dramaturge allemand du 18ème siècle !
ahah excellent Chaloux ! Je voulais tellement dégoter un roman que j’ai pris une pièce de théâtre. Alors non, aucun roman allemand ne peut rivaliser avec ceux que vous avez cités.
Thomas Mann, il nous fait i.ech. Les Allemands – hors profs de lettres – ne peuvent pas le pi.ffrer non plus.
Ed, Dickens est un écrivain d’une grande cruauté quand il s’attaque aux personnages qu’il déteste. Mais ses personnages comiques, son sens du théâtre (il y a d’ailleurs une scène de théâtre amateur dans je ne sais plus quel roman, peut-être les grandes Espérances ou David Copperfield qui est une des plus drôles de toute la littérature), les phrases rituelles qui reviennent sans cesse dans la bouche des personnages, leurs tics, rendent Proust plus proche de lui que de toute la littérature française du XIXe siècle qui n’est pas franchement rigolote.
Ça se voit que tu ne connais pas Saint-Silmon alors, mon closer ! Lis un peu le portrait qu’il fait de la princesse d’Harcourt, tu ne trouveras pas si magnifique cruauté chez Voltaire.
Il faut lire Kurt Tucholsky, ses chroniques, du grand art. En allemand. Et pas facile à traduire ! Je me souviens aussi d’une version allemande de Kurt en khâgne.
Le grand auteur de langue allemande pour moi c’est Th. Bernhard. Il faut que je le relise en allemand maintenant d’ailleurs.
Sa nécrologie de Le Nôtre est d’une grande tendresse amusée, WGG…
« Qui se souvient de la librairie le tour du monde, 9 rue de la Pompe, » Chaloux
Jeune, mes promenades ne me menaient jamais dans ces quartiers dont je ne connaissais l’existence que par ouï-dire…
Saint-Simon n’est pas un SS !
crise du couple
crise de la parentalité
crise de nerfs
c le résultat de deux guerres successives
Chaloux,
Votre analyse semble principalement axée sur Dickens et je ne peux la confirmer ou l’infirmer car je n’ai lu qu’Oliver Twist. Mais d’après ce que vous décrivez, ça se tient. La dérision « théâtrale » ne se retrouve pas chez ceux que vous décrivez comme peu folichons. Ils savent tourner leurs personnages en ridicule, mais autrement oui.
On lisait aussi Biedermann und die Brandstifter, de Max Frisch. Je me souviens même d’être aller au théâtre en voir une représentation avec ma prof. Extra.
@RD
pour moi un grand livre allemand :la grimace d’Heinrich Bôll
Mais Saint-Simon peut-être très tendre aussi ! Tout ce qu’il écrit de la cousine Lydie est très en sa faveur. C’était visiblement une femme de tête et une très belle femme qui a fait bander le roi durant des années…
Ce qui lie Proust à Saint-Simon, c’est la confusion qui s’est installée pour eux à la longue entre la réalité et leur œuvre. Ils vivent totalement dans l’univers qu’ils ont créé et dont ils sont les prisonniers volontaires, et très peu dans la réalité. C’est très frappant quand on lit le petit volume de lettres de Proust au prince de Polignac publié il y a quelques années. Saint-Simon s’est enchanté lui-même avec ses mémoires. Il y est à la fois le sultan Shahryar et Shéhérazade.
Et rien sur Peter Handke, WGG ?
On a dû étudier une page ou deux de Böll aussi.
C’était le scénariste de Wim Wenders, donc on en parlait forcément entre nous en classe mais on n’a jamais étudié de texte de lui, non. Mais j’ai lu à l’époque des poèmes de lui sur La Défense à Paris.
Pas si enchanté que ça, puisque l’écriture de ses Mémoires n’a pas été sans lui poser de graves problèmes de conscience qu’il évoque au début de ses Mémoires. Dire du mal d’autrui est un péché très grave. Mais chaloux n’en a jamais rien éprouvé… il ne sait pas ce que c’est que le mal…!!
Il faut lire « Le malheur indifférent », WGG, traduit par le père de Màc. J’en garde un très grand souvenir…
On a compris WGG, vous vous êtes tapé votre prof. Malheureusement, vous n’êtes pas arrivé au niveau de qui l’on sait.
J’en profite pour saluer mon prof d’allemand encore en exercice : JC Colbus. Et toc !
https://pnarzul.wordpress.com/2010/08/22/princesses/
Un portrait « méchant » et un portrait « gentil » de Saint Simon. Qui te dit qu’il en rajoute par pure méchanceté concernant la Princesse d’Harcourt? J’ai lu suffisamment de centaines de pages de Saint Simon pour pouvoir penser qu’il fait toujours un effort réel d’objectivité dans ses peintures tant négatives que positives.
Ed, chez les français, l’humour est presque toujours synonyme de dérision, de combat. Chez les anglais, il est une part du lien que tisse l’écrivain avec son lecteur. Tristram, Les grandes espérances, les livres de Gaskell, et même de G. Eliot quoique le point de vue soit un peu différent, sont des livres qui aiment leurs lecteurs, ou plutôt qui tissent avec lui un lien affectif qui explique certainement en partie l’immense succès des romans de Dickens dont les gens attendaient avec impatience les nouvelles livraisons, chaque semaine ou chaque quinzaine. Quelque chose qui existe chez Proust (mais aussi chez Tchekhov). Il y a beaucoup de chaleur humaine aussi chez Kafka.
Quand je pense aux cours d’allemand avec cette prof ! C’était vraiment comme des cours socratiques. On sortait ensemble au ciné, au théâtre, on allait discuter de ce qu’on avait vu en sortant au café, parfois d’autres collègues nous accompagnaient comme Pierre Aron, mon prof d’allemand de math sup/math spé. C’était vraiment une époque merveilleuse venant du milieu très modeste qui était le mien avec mon père qui rentrait toujours fatigué de l’usine, renfermé dans son monde et ma mère qui était vive mais n’avait pas accès à tout ce monde de la littérature. Je peux dire que j’ai vraiment eu beaucoup de chance ! L’école m’a vraiment sorti de mon milieu.
Blabla: »Dire du mal d’autrui est un péché très grave. Mais chaloux n’en a jamais rien éprouvé… »
Pour ce qui te concerne, rien n’est plus vrai. Dieu t’a farci de ridicules que j’exploite éhontément.
« Chez les anglais, il est une part du lien que tisse l’écrivain avec son lecteur »
Je le retrouve chez Jane Austen que je lis actuellement (Sense and sensibility). Une bonne raison d’avoir abandonné Günter.
Mais bon, c’est l’esprit anglais d’une manière générale. On le retrouve dans le cinéma.
Cela dit, on peut aimer le roman allemand. Ce n’est sans doute qu’une question d’affinités. Et d’ailleurs, ça me viendra peut-être.
Oui, faudra que je le lise. J’ai lu pas mal de choses de Peter Handke, mais j’avoue ne jamais avoir vraiment accroché. Mais celui-là peut-être.
Et encore, Jane Austen que je trouve fascinante pour tout ce qu’elle ne dit pas (les grands romanciers japonais du XXe siècle ont dû la lire), est de ceux qui exploitent le moins ce filon.
Tu ferais mieux de corriger les tiens, mon pauvre chaloux qui comprend rien et croit que les autres lui ressemblent.
@métissage et mites
Yellow Man / Yellow Hair – pure naphtaline
https://www.youtube.com/watch?v=duY29_FwZmA
SOS-Critique Express Handke, SVP !
Beaucoup de chaleur humaine chez Kafka… (le divin idiot de chaloux)
_________
C’est fou ce qu’il y a de chaleur humaine dans Le Verdict ! La colonie pénitentiaire…!!!
N’importe quoi !
Chacun le lit comme il le lit. Crétin de Blabla.
Mon pauvre Blabla, tu dois lire avec ta moelle épinière.
En ce moment, je lis Patricia Hightsmith en anglais. Trouble at the Jade Towers and Other Short Stories et une pièce de Plaute en latin Pseudolus. Faut que je progresse en anglais et en latin.
Ce qui est intéressant, c’est que la comédie depuis sa naissance avec Aristophane est en fait très très proche des tragédies. Nombre de formules qu’on trouve dans les comédies d’Aristophane ou de Plaute sont les mêmes formules qu’on trouve chez Sophocle (dont Aristophane parodie souvent le style et les formules) ou chez Eschyle ou Euripide. Même chez Ménandre, on trouve la même parodie. Ça montre qu’au fond ils traitent les uns et les autres des mêmes problèmes mais selon deux angles d’approche fort différents. Et on retrouve ça chez Molière aussi, dans ses grandes comédies, qui sont très proches de Racine mais s’en éloignent par ailleurs totalement.
Chaloux dit: 29 mars 2018 à 22 h 36 min
Chacun le lit comme il le lit.
__________
Ah bah ça c’est sûr, hein mon gros chacha…!
« Faut que je progresse en anglais et en latin. »
Et plus en espagnol, tu renonces à ta retraite à Sitgès, WGG, à cause de la venue prochaine de Passou ?
La tension augmente entre La Russie et les Etats-Unis, et aussi avec l’U.E. Retour de la guerre froide ? Bientôt chaude ?
Peut-on dire que Trimalchion, cet ancien esclave syrien enrichi, est le père du Bourgeois Gentilhomme de Molière et du Paysan parvenu de Marivaux, en plus perverti, bien sûr , WGG ?
Blabla est tout gonflé d’aspirations, comme d’autres le sont d’aérophagie, mais il est totalement dépourvu de finesse.
Mais non ! L’espagnol c’est la basse continue. J’étudie l’espagnol bien sûr. Il m’arrive aussi de lire une page ou deux du Quijote en espagnol. Mais je fais assez régulièrement ma méthode espagnol. Et le russe aussi. Et l’hébreu mais j’ai pas assez de temps.
Je vous déconseille la musique allemande.
Tu parles ! Comme si un grossier trouducul comme chaloux était qualifié pour juger de ma finesse…!
« mais j’ai pas assez de temps. »
Tu veux recréer la tour de Babel, WGG ?
Jazzi dit: 29 mars 2018 à 22 h 54 min
Certainement oui, Jazzi !
Ah oui tiens, j’ai oublié de vous demander Chaloux, car c’est tout de même l’un de mes écrivains préférés, où voyez-vous de la chaleur humaine chez Kafka ? C’est plutôt l’auteur le plus glacial que je connaisse, mais je suis curieuse d’en savoir plus sur votre lecture À VOUS.
Oh que oui.
DHH, j’ai une grosse tendresse pour « Le chat et la souris »,court récit, qui a été rédigé par Grass aprés avoir été marqué par « Le Grand Meaulnes ». Il revit ses années lycée quand tous ses potes plongent pour récupérer des morceaux de ferraille dans un dragueur de mine coulé.. un passage étonnant, c’est quand Grass parle de la fiente des mouettes et dee son gout de plâtre . et un autre livre de lui est intéressant, c’est le « journal d’un escargot » quand il raconte à ses enfants son voyage en mini-car ,sa tournée électorale avec Willy Brandt.
A part la bière et les voitures, qu’est-ce qu’il leur reste aux Allemands ?
Un peu de philosophie ?
Non, c’est pas ça, Jazzi. Mais je ne peux pas vivre sans apprendre une nouvelle langue ! J’ai besoin d’apprendre des langues, tu ne peux pas savoir. Une soif inextinguible ! J’ai un plaisir énorme à apprendre toutes ces langues. Quand j’étais petit, avec mon frère cadet, Thierry, nous avions créé notre propre idiome secret. C’est certainement lié à un rapport à la mère très fort. La voix de la mère, les langues étrangères c’est la voix de la mère, très certainement ça fonctionne comme ça dans mon inconscient. C’est vital pour moi d’apprendre des langues.
Ouf, c’est comme ça que je présente Trimalchion, en ouverture de commentaire, dans mon goût de la paresse !
« les langues étrangères c’est la voix de la mère »
Je comprends mon incapacité en la matière, ma mère était sourde et muette !
Mon rêve est de savoir parler couramment : allemand, anglais, espagnol, portugais, italien, russe, hébreu, polonais, chinois; de lire couramment la littérature latine et grecque et la Torah en hébreu. Je suis pas au bout de mes peines…
A part la bière et les voitures, qu’est-ce qu’il leur reste aux Allemands ? Rien.
Un peu de philosophie ? Non plus.
Oui, Trimalcion est un type qui veut péter plus haut qu’il a le derrière, comme le Bourgeois de Molière.
À Pompei, il y avait le banquier Jucundus qui était une espèce de Trimalcion. Il en existe une statue avec sa tête et son sexe comme porte-bonheur, grigri. En bronze, exactement comme pour un empereur ou au moins un noble sénateur. Le fris c’est vraiment fabuleux, ça fait fantasmer. Il faut relire l’épisode du banquet dans le Satiricon, c’est vraiment un grand morceau de bravoure romanesque.
Je le lis en français, Ed, pas en allemand. Mais par exemple, dans Le procès, la ou les scènes avec la femme qui étend le linge, c’est plein de douceur. Ce que raconte Kafka est en effet souvent terrible, mais il y a tout l’autour qui est pétri d’humanité. C’est une question intéressante qu’il faudrait explorer texte en main,- il n’est plus l’heure…
Le fris >>> le fric
« Faites comme si j’étais mort. Jouez-moi quelque chose de joli… ».
Mais dans Le Château aussi ! Toutes les relations avec les femmes et même les enfants au début. Mais cela constitue-t-il justement de la « chaleur humaine » ?
Oui, t’as pas eu de chance, mon pauvre Jazzi ! Je suis certain que la voix de ta mère t’a beaucoup manqué et ça a déterminé toute ta vie.
@Nicolas dit: 29 mars 2018 à 22 h 56 min
Je vous déconseille la musique allemande.
La musique allemande, la littérature française, le droit romain et le pudding … Tant qu’on peut édifier des murs
https://www.youtube.com/watch?v=La4Dcd1aUcE
Dans « les années de chien » ,vraiment superbe, il faut lire et relire « les lettres d’amour » à la cousine Tulla où soudain, tout l’art du dessinateur à la sanguine , au fusain, donnent quelque chose d’écrasé concret fabuleux pour décrire l’estacade de Brösen, ou les planches goudronnées sur le sable de la plage ; elles sont décrites magistralement. Sans doute son plus beau, roman de résurrection de son enfance, en tous cas le mieux traduit par le grand Jean Amsler.
On sait que 2000 morts sont restés ensevelis à Pompéi. Mais on ne sait pas ce que sont devenus les autres, les 18 000 autres. On ont dû retrouvé à se loger quelque part. Mais personne n’en parle. Tous les habitants de Pompéi ne sont pas morts dans l’éruption du Vésuve. Loin de là.
Le Satiricon n’en parle pas du tout, du moins ce qui en est resté. Peut-être que les parties perdues du roman en parlaient. Mais dans l’épisode du banquet ls personnages en auraient parlé. Ils n’évoque même pas le tremblement de terre qui a eu lieu en 62. Or, le roman se passe très probablement à Pompéi ou à Herculanum, puisqu’il se passe dans le sud en Campanie et qu’il n’y a pas tellement de ville possible à part Cumes, Stabies aussi plus au sud. Cicéron avait sa villa à Cumes et son petit neveu à Pompéi. C’était les villes de la Jet Set de l’époque.
Humanité dans la cruauté, oui. Chaleur humaine, non. Rien à faire, je ne vois pas.
Insolite, mais ça doit faire mal ! :
« Mercredi après-midi, à l’aéroport de Londres-Gatwick, un bagagiste s’est fait rouler sur le pied par un avion d’une compagnie russe. »
Jean Langoncet,
Pour la première fois, vous me décevez. Trop prévisible le coup de 99 Luftballons.
Il y a – de facons très exceptionnelle certes – de très bons groupes allemands. J’aime beaucoup Rammstein et les Toten Hosen n’ont pas démérité non plus.
https://www.youtube.com/watch?v=5X-yqPhItr8
Quant aux Ärzte, c’est d’une tendresse…
Dans les romans de Kafka, il y a bien sûr de la chaleur humaine, comme le feu au milieu de la neige. Par exemple, dans le Château, il y a des scènes érotiques torrides. On le perçoit mieux en regardant des adaptations pour le petit écran. L’écrivain était lui-même un chaud lapin, et sa littérature en porte la marque diffuse.
@Trop prévisible le coup de 99 Luftballons.
il ne faisait que suivre le ballon rouge
Blabla : »Oui, Trimalcion est un type qui veut péter plus haut qu’il a le derrière, comme le Bourgeois de Molière. »
N’importe quoi. Blabla, dont les analyses sont d’une rare niaiserie, quoi qu’il en die n’a pas lu Florence Dupont. Il ne saisit ni la singularité ni les enjeux de ce livre.
« (…) Trimalchion (…) est seul maître du verbe, dont il assure la signification nouvelle, en tenant les ficelles du spectacle. C’est lui qui parle, donnant en même temps leur raison d’être aux choses et leur sens au mot, assurant ainsi la présence et la nécessité d’un sujet du discours, le tyran est seul législateur ».
Florence Dupont, Le plaisir et la loi p. 98.
Pas le temps de regarder mais brûle de réponde ; internet, quoi – le ballon rouge 56 – dans ce goût là
https://www.youtube.com/watch?v=SnPVX9t5S-M
à propos du Tambour, je me suis toujours demandé s’il y avait une allusion au Tambour de Grass dans le roman tohu-bohu de Bohumil Hrabal, Moi qui ai servi le roi d’Angleterre (le fils monstrueusement bruyant du protagoniste — là il est question des allemands des Sudètes)
Ne pratiquant pas la langue tchèque il me serait en tout cas bien difficile de pouvoir juger « du lien que tisse l’écrivain avec son lecteur » dans la mesure où la traductrice a gommé les traces d’oralité (allant jusqu’à supprimer les formules d’ouverture et de fermeture des chapitres, des adresses au lecteur)
http://www.iliteratura.cz/Clanek/22001/hrabal-bohumil-moi-qui-ai-servi-le-roi-dangleterre#_ftnref9
Espérons qu’il n’y a pas quelque part de versions traduites abrégées du Tom Jones de Fielding supprimant le 1er chapitre de chaque livre…
« le Château, il y a des scènes érotiques torrides »
Vous faites sans doute allusion à cette scène le héros se roule derrière le bar pendant 1000 ans avec celle qui deviendra sa compagne. Mais on ne peut pas faire moins charnel. Si vous relisez – peut-être le ressent-on différemment selon la langue ? – vous verrez que c’est plus animal dégoûtant que torride et humain. Kafka c’est l’art de glacer le sexe.
vidéo bloquée dans mon pays pour raisons de droits d’auteur.
Ed, on en reparlera avec le texte en main. Je projette en ce moment un petit truc sur la lettre au père, je réunis la matériel (mais la pièce où se trouve ma bibliothèque est en travaux, et je ne sais pas combien de temps je vais mettre à récupérer les volumes ( environ 5000 livres qui ne sont pas absolument pas classés, ou par exception). Mais c’est un sujet très intéressant, et on y reviendra, surtout si vous êtes connaisseuse.
Oui, bien sûr, et alors ? Cela ne contredit absolument pas ce que je dis de Trimalcion, mais le confirme…!!!!!!
En tout cas, Hrabal est un très grand écrivain, qui tisse lui aussi des liens amicaux indéfectibles avec son lecteur.
Mais c’est un sujet très intéressant, et on y reviendra, surtout si vous êtes connaisseuse.
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Il est drôle !
l’élégance des très grands écrivains n’a que faire de la notion de chaleur humaine, ce ne sont pas les termes qui conviennent; autant greffer les malheurs de Sophie sur l’homme sans qualités. Kafka et la chaleur humaine, c’est une mauvaise blague, genre « Edith Piaf et Joseph K: comparez! »
la compassion souriante existe pourtant; dans le Château pour ne citer que ce seul exemple lorsque l’aubergiste contemple les photos jaunies avec le héros; ou dans l’apologue « Devant la loi » lorsque Kafka écrit: « L’homme de la campagne ne s’était pas attendu à de telles difficultés »
https://goo.gl/MvVDZZ
On n’en finirait pas d’énumérer ces finesses qui touchent au plus profond.
https://www.youtube.com/watch?v=SsSrB7tzjbc
(J’aurais bien voulu être le micro à 4’35)
Mais non, gros naze de Blabla, ça démontre uniquement que tu ne comprends rien. Que tu brodes du néant à longueur de temps. Rien de plus.
Kafka a heureusement la pudeur de ne pas trop insister sur le sexe, qui est pourtant présent dans un livre comme le Château. En cela, il appartient encore au XIXe siècle, et c’est d’ailleurs positif de nous éviter les débordement érotiques dont le XXe siècle pansexuel aura la spécialité. Kafka est au-dessus de cela, de manière j’allais dire très réaliste. Il serait temps qu’on lui rende cette justice.
Chaloux,
Avec grand plaisir. D’autant plus que j’ai lu la Lettre au père il y a trop longtemps. Une Auffrischung me ferait le plus grand bien.
Kafka c’est l’art de glacer le sexe.
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Alors là, je suis complètement d’accord ! Et on peut même le prouver par les analyse psychanalytique de l’œuvre, articulées aux structures narratives, comme la tour phallique du début du Château et la femme de l’aubergiste qui est une mère phallique. J’en avais déjà parlé. Tout le roman est justement la recherche d’un réchauffement du climat sexuel…
Delaporte,
Dans la scène dont je parlais, il en fait justement des caisses. Et c’est tout sauf réaliste. Franchement.
Bon sinon, je suis d’accord sur un point : il était chaud le Franz.
Il n’est pas du tout au-dssus de cela enfin ! La Métamorphose cotient une scène sexuelle épouvantable et incestueuse entre le fils et sa mère à la fin ! Faut arrêter d’avoir des lectures édulcorées de Kafka ! On n’en est plus là, mes pauvres petits chéris !
Les personnages de Kafka sont chauds aussi mais tout ce qu’on en dit est glacé. Faut pas tout confondre là !
Ed dit: 29 mars 2018 à 23 h 41 min
https://www.youtube.com/watch?v=SsSrB7tzjbc
(J’aurais bien voulu être le micro à 4’35)
Vous devez être une survivante de la République du rock – chapeau bas. Elle a disparu avec pour sujet un live de Duran Duran à Leeds … Programmatique
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