de Pierre Assouline

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La République des livres
Le jour où Samuel Beckett a mangé une orange

Le jour où Samuel Beckett a mangé une orange

Le plus souvent, le courrier que Samuel Beckett recevait finissait comme les manuscrits reçus : au vide-ordures. Avant de procéder à cette épuration de sa table de travail, il mettait un point d’honneur à répondre à ses correspondants quels qu’ils fussent par retour de courrier, si besoin est par un simple accusé de réception quand une vraie lettre ne s’imposait pas ; cette marque d’urbanité, de générosité et de savoir-vivre est générationnelle si j’en juge par ma propre expérience de l’étude approfondie de la correspondance de personnages auxquels j’ai consacré des biographies : Gaston Gallimard, Hergé, Daniel Kahnweiler, Georges Simenon… Tous passaient leurs matinées à répondre. Quelque que fut leur origine sociale, leur éducation leur interdisait de ne pas répondre. Disons que cela s’est perdu puisque de nos jours, même les courriels souvent restent sans écho alors qu’ils ont été lus.

D’où l’intérêt de Lettres IV 1966-1989 (The Letters of Samuel Beckett, traduit de l’anglais par Gérard Kahn,  Gallimard). Ce quatrième volume couvre les vingt-cinq dernières années de sa vie et partant de son œuvre. Alors que dans le précédent volume les éditeurs ont dû accomplir des exploits en raison de sa graphie parfois indéchiffrable, la tâche leur fut paradoxalement moins ardue pour cet ultime volume. L’écrivain, qui souffrait d’une cataracte aux deux yeux et de la maladie du Dupuytren (une forme de fibromatose), dont il disait qu’elle avait pour effet de métamorphoser ses doigts en autant de griffes, s’accommodait sur la fin de sa raideur arthritique ; tant et si bien que son écriture en était curieusement améliorée. Que d’épreuves pour les transcripteurs avant de se résigner, la mort dans l’âme, à passer leur tour en signalant entre crochets « (illisible) ». Cela dit, l’édition est impeccable, les notes instructives, révélant une profonde et ancienne familiarité avec l’homme et l’œuvre, même si on ne peut s’empêcher de sourire lorsque « Telefunken » et « Grundig » renvoient à des notes précisant «marque de poste de radio à transistors de S.B. » alors que c’est peut-être « transistor » qui est aujourd’hui inconnu des lecteurs de moins de 40 ans… J’aurais, quant à moi, préféré une explication de la dilection de Beckett pour l’esperluette en lieu et place de « et »;

827879-par10123jpgIl donne l’impression de ne jamais être aussi heureux, apaisé, réconcilié que dans le silence, ce luxe suprême. Nulle part pieux que dans sa petite maison d’Ussy (Seine-et-Marne) il n’a de chance d’y accéder durablement. A un ami il confie qu’il ne connaît de plus grande félicité que dans les moments en solitaire où le silence n’est disputé que par le discret crépitement né de l’incinération des feuilles mortes. Il a fallu qu’il soit menacé d’un Nobel de littérature pour qu’on le voie, certes longtemps après, s’exprimer sur ses rapports à l’argent et à la célébrité.

« Il est difficile de la considérer comme un honneur, même à supposer une soif d’honneur, quant à l’argent, j’en ai assez pour mes besoins décroissants » (1966)

On ne l’apprendra que bien plus tard, à mots couverts par des indiscrétions, mais le gros chèque de la fondation Nobel lui permettra le plus souvent d’aider des amis, des proches ou de vagues connaissances en difficulté, certains le sollicitant, notamment le dramaturge Arthur Adamov ou l’écrivaine Djuna Barnes. Cela dit, on s’en doute, s’il n’a rien fait pour se gagner les bonnes grâces du comité Nobel, il n’a rien fait non plus après, refusant le voyage à Stockholm et la promotion de son œuvre qui devaient s’ensuivre.

Il affectionne les expressions étrangères comme autant de mots de passe et de codes entre initiés comme le sont souvent les correspondants les plus familiers : « segrete cose ». Chaque fois qu’il est question de traduction sous sa plume, le mot de « perte » ne tarde pas à suivre. Ce qui se perd dans la traduction : son obsession. Avec Cioran, il a passé des soirées à essayer de trouver un équivalent français à lessness, tournant des heures autour des variantes de « sans » et « moindre », allant voir du côté du latin sine, créant le néologisme « sinéité », y renonçant finalement pour convenir ensemble qu’il n’y a rien d’assez honorable dans la langue française pour exprimer ce mélange de privation et d’infini, l’absence en soi, l’absence à l’état pur « et qu’il fallait se résigner à la misère métaphysique d’une préposition » comme le dira Cioran dans ses Exercices d’admiration. Peut-être l’Irlandais a-t-il trouvé la solution dans le génie des lieux à Wannsee où son ami roumain, le sachant à Berlin, l’a pressé de se rendre afin de fouler la terre où le poète Kleist et son amie Henriette se sont suicidés.

Il est beaucoup question de travail tout au long de cette correspondance. Du travail en pratique comme de la notion même de travail considérée comme la plus grande des vertus, en quoi l’éducation protestante de Beckett refait surface. A James Knowlson, son meilleur biographe et l’un des experts les plus éclairés de son œuvre, qui le questionne sur les idées enfouies sous ses mots, il répond :

« Je ne sais tout simplement rien ou presque mon travail vu ainsi, aussi peu qu’un plombier sur l’histoire de l’hydraulique »

Non qu’il fuit car, malgré son hostilité à tout projet de biographie le concernant (« Si seulement il y avait un copyright sur la vie »), il tient Knowlson en grande estime –c’est d’ailleurs lui qui lancera avec un succès le fonds Beckett de l’université de Reading (Berkshire) ; Beckett, qui jugeait sa vie ne valait pas la peine d’être écrite, aurait pu faire sien le mot de Cioran pour lequel il était incroyable que la perspective d’avoir un biographe n’ait jamais fait renoncer personne à avoir une vie. D’ailleurs, les deux hommes firent connaissance et se rapprochèrent, Beckett lui avouant que la lecture de ses livres lui donnait un fort « contentement », et que cette « voix fraternelle »lui allait droit.Avec d’autres, écrivains, plus jeunes et pétris d’admiration, il s’incline devant la grande détresse que leurs poèmes expriment et conseille « éloignez-vous et de mon travail et de vous-même » (à Charles Juliet en 1969)

Son père espérait la voir travailler chez Guinness. « Comme je regrette souvent de ne pas l’avoir fait » écrit-il, et ce n’est pas le leveur de coude en lui qui parle là, mais en aura-t-on connus et lus de grands artistes et de grands créateurs exprimer un pareil regret au soir de leur vie. Moins une posture qu’un accès de mélancolie. Aussi sincère que Beckett écrivant à Robert Pinget (1966) :

« On n’est pas des gensdelettres. Si on se donne tout ce mal fou ce n’est pas pour le résultat mais parce que c’est le seul moyen de tenir le coup sur cette foutue planète »

Il n’en continue pas moins à écrire jusqu’à la fin. Non parce que bon qu’à ça, comme il le répondit au fameux questionnaire de Libération « Pourquoi écrivez-vous », mais « avec quelque chose de l’ancien besoin & du vieil enthousiasme » (1980). Il ne s’apitoie guère sur ses souffrances dues à l’âge mais enrage des maladies qui rongent ses amis :

 « La nature est une enfoirée ».

Le théâtre y apparaît comme sa passion première et dernière, dû-t-il considérer cette échappatoire comme une « distraction » comme une prison puisqu’il avoue être incapable de s’en « évader ». Le théâtre ne le lâche pas. Son éditeur Jérôme Lindon, qui agissait aussi comme son agent pour la gestion mondiale de ses droits, m’avait dit dans les années 80 qu’il ne se passait pas un seul jour dans l’année sans qu’une pièce de Beckett soit jouée quelque part dans le monde, En attendant Godot et Oh les beaux jours étant les plus demandées. Jusqu’à la fin, malgré le spectre du rabâchage qui le hantait, Beckett aura travaillé pour le théâtre –et opposé le plus souvent des refus aux adaptateurs qui voulaient transporter la scène à la radio ou à la télévision. Il lui arrivait de céder mais le plus souvent il fit preuve de ce qui peut passer pour de l’intransigeance mais qui n’est en fait qu’une attitude de principe d’une cohérence absolue. Les didascalies de ces pièces sont à ce propos d’une netteté sans mélange et aux éditions de Minuit, Irène Lindon dans le même esprit que son père, on se fait fort de les faire respecter. Ce qui n’a jamais découragé les adaptateurs du vivant même de Beckett de tenter vainement de lui forcer la main en faisant interpréter En attendant Godot par des femmes.

Pour savoir ce qu’on peut faire d’une pièce, il a besoin devoirle théâtre dans laquelle elle sera jouée. Cette visualisation lui paraît le seul moyen d’adapter l’une à l’autre pour trouver la meilleure résonnance, et il ne s’agit pas que d’acoustique. Il faut aussi parfois adapter la pièce à la spécificité des interprètes mais nul autre que lui ne doit s’en charger.

« La scène mentale sur laquelle on se meut en écrivant et la salle mentale d’où on la regarde sont des substituts très inadéquats à la chose elle-même. Et cependant, sans elles, il est impossible d’écrire pour le théâtre. Mon expérience est que la vision mentale et les indications scéniques qui en découlent sont valables dans l’ensemble mais doivent souvent être rectifiées, voire modifiées (…) L’idéal serait de travailler en connaissant à l’avance ces conditions réelles. Je rêve de pénétrer dans un théâtre sans texte, ou presque, et de me réunir avec toutes les personnes concernées avant de me mettre vraiment à écrire. Autrement dit, d’une situation où l’auteur n’aurait pas de statut privilégié, comme c’est le cas lorsqu’il arrive avec un texte déjà établi, mais oeuvrerait simplement comme un spécialiste qui n’aurait ni plus ni moins d’importance que les autres spécialistes concernés » (1966)

On apprend ainsi au détour d’une carte qu’il est « très amateur » des livres d’Emmanuel Bove, qu’il conseille à une amie la lecture de Contre tout espoir de Nadedja Mandelstam car « c’est un livre qui donne courage , qu’il admire Céline pour son œuvre bien que son antisémitisme le révulse ou que sa pièce Quoi où doit beaucoup au Voyage d’hiver de Schubert. Parfois, on se croit vraiment dans du Beckett, comme lorsqu’il écrit à son meilleur ami le peintre Avigdor Arikha :

« Rien ne va plus dans ma vieille tête. La carcasse se traîne entre monts et vaux. Un œil mi-clos la suit de loin ».

On aura compris que ce volume ne recueille que les lettres de Beckett, pas celles de ses correspondants. Chez d’autres écrivains, l’absence d’aller et retours fait souvent défaut et ne permet pas d’apprécier l’échange dans sa réalité. Etrangement, chez lui ça ne manque pas. Sa parole se suffit à elle-même. Les éditeurs en conviennent qui ne cherchent pas trop à combler les doutes supposés du lecteur sur la teneur de la conversation épistolaire. Une seule fois, ils s’autorisent à reproduire en note la lettre d’un correspondant à qui il répond : celle du dramaturge tchèque Vàclav Havel qui lui avait écrit six semaines après sa sortie de  prison pour lui exprimer sa gratitude. Deux fois plutôt qu’une : merci d’avoir éclairé la noirceur de ma vie d’adolescent quand j’ai découvert Godot, merci de m’avoir soustrait à la bassesse et la crasse de la détention en exprimant publiquement votre solidarité avec moi au festival d’Avignon avec votre pièce Catastrophe… (17 avril 1983). A quoi Beckett, qui admire son œuvre, répond : « C’est moi qui vous suis redevable »

Qu’on n’attende pas de lui qu’il commente ses commentateurs. Quant à ceux qui attendaient de connaître enfin son point de vue sur Mai 68, qu’ils renoncent même à le connaître à l’occasion du centenaire ; bien qu’il ait vécu à deux pas du théâtre des opérations, rien, pas une trace, ni le moindre reflet des « évènements ». Il est vrai qu’il ne dit à peu près rien, non seulement dans ce quatrième volume mais aussi dans tous les précédents, d’un moment autrement plus important : l’Occupation. A peine la caractérise-t-il au détour d’une carte : « un temps honni… « , « des temps infernaux »… Il l’a pourtant personnellement vécue et n’a pas à rougir de ses engagements dans la Résistance à Paris dès les premiers temps, dans le maquis du côté de Roussillon (Vaucluse) au plus fort de la guerre, dans une unité de la Croix-Rouge à la Libération en Normandie. Mais son silence s’explique cette fois par la pudeur, la sainte horreur de ceux qui réclament un retour sur investissement à leurs actions quand leur conscience seule devrait les dicter. Pour tout commentaire, il concède un mot cher à Francis Bacon :

 « de nobis ipsis silemus » (de nous-même, nous ne disons rien)

Le retrait, toujours. Et la discrétion exigée des proches. Enfin, une exigence à la Beckett sur un ton de douce supplique. A l’ami anglais qui lui demande des précisions biographiques, il concède une chronologie de sa vie sans son œuvre, lâche une poignée de dates mais à propos de son analyse à Londres de 1934 à 1936, demande gentiment : « N’insiste pas trop là-dessus ».  Dernières lettres jusqu’au dernier souffle. Il est anéanti par la masse du courrier à affronter.

« Même pour regarder dans le vide je n’ai plus d’entrain. C’est un spectre que je serai bientôt. Pas moins que tous nos chers disparus. Sans leurs avantages ».

La maladie le ronge. Juste la force de se laisser mourir. Au réalisateur d’un projet d’adaptation de Murphy pour la télévision irlandaise, il lâche un dernier mot avant de tourner la page :

« Faites donc sans moi »

Les inconditionnels de Samuel Beckett, dont je suis, seront comblés par ce volume. Aux autres, on révèlera que derrière le discret génie, tout d’intelligence, de finesse, d’humilité et d’humour, il y avait bien un homme de chair et de sang. Presque un écrivain parmi d’autres qui jugeait sa vie sans intérêt et ne parvenait pas à surmonter l’horreur que lui inspirait l’écoute de sa propre voix enregistrée. Un homme comme un autre. La preuve : le 2 février 1975, dans une lettre à sa plus proche amie Barbara Bray, au milieu de considérations techniques sur ses textes, il écrit : « Mangé une orange ». C’est la seule fois dans l’ensemble de ce volume qu’il s’abandonne à une allusion aussi personnelle et anodine, mais ces trois mots, dans cet ordre-là avec les phrases qui les précèdent et celles qui les suivent, c’est aussi et déjà du Beckett.

Post Scriptum En 1986, dans le cadre d’un grand portrait de lui que je devais écrire à l’occasion de ses 80 ans pour le magazine Lire, je me suis adressé à Samuel Beckett pour lui demander non une interview mais une partie d’échecs car, entre joueurs, il n’est pas de meilleur moyen de connaître l’autre. Il me répondit par retour de courrier (voir sa carte en haut de ce billet) et me fit savoir par son éditeur que, hélas, l’état de ses yeux ne lui permettait plus de jouer autrement que mentalement…

(Photos Passou, D.R., Greg Lancaster et John Minihan)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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1 781 Réponses pour Le jour où Samuel Beckett a mangé une orange

rose dit: à

de ce guêpier, Chaloux.

rose dit: à

Chaloux

tu fais comme tu l’entends.

Camus prend son prix Nobel de littérature part en Bretagne remercier Louis Germain, son instituteur d’Alger et va se recueillir sur la tombe de son père puis constate que sous ses pieds repose un jeune soldat, plus jeune que lui, qui campe debout devant sa tombe. Cette rencontre est bouleversante d’un homme qui n’a pas connu son père, mort à la guerre à 20 ans, je crois me souvenir.

Préciser que negocium le négoce vient de nec- sans , otium, le loisir et que reste encore tripalium les trois pieux symbolique du travail. N’écris pas le mot à cause de la photo de la jeune fille d’une tribu barbare qui a fait je ne sais quoi pour être traitée ainsi sur une place de terre battue dans une jungle sauvage.

rose dit: à

JJJ
dans les roses thé (envoyé).

crois ne pas les avoir sortis du feu les marrons.

rose dit: à

la loi littoral
« n’a aucunement l’intention de faciliter la bétonisation de nos côtes »

non.
La dent creuse ce sera un immeuble perpendiculaire à la mer, construit pour 1246 logements vendus à 4000 euros le m2. Le promoteur immobilier sera Bouygues Vinci Dassault etc.

Certains n’ ont pas besoin d’ un système de retraite généralisé puisqu’ils vivront de leurs rentes.

Pourquoi paie-t’on l’ autoroute à des machines ?

rose dit: à

Admiration pour mon pape à moi, François.

rose dit: à

L’autorité s’asseoit tranquillement. Ne s’ aboie pas ni ne passe par les injures.

rose dit: à

C’est un travail plus qu’ un talent. Ne tombe pas du ciel.
Nous, nous ne manquons pas d’ eau, Toinou.

rose dit: à

la vie dans les bois

Il rejoint pendant la guerre un groupe de résistants et échappe à une arrestation en passant en zone libre. C’est là qu’il écrit Watt, son dernier roman en anglais, où apparaît le premier clochard métaphysique de son œuvre.

dans le lien de l’ Ina donné par bas si hier soi. Ce serait donc à Roussillon la zone libre.

rose dit: à

Jazzi

rose dit: à

si qqu’ un pouvait me donner un protocole simple pour déconnecter définitivement le correcteur automatique. Je vous remercie.

La vie dans les bois dit: à

Faire peter les Watt

« La 4ème de couv. indique : »Lorsqu’il entre au service de monsieur Knott, Watt pénètre dans une demeure où règnent une stricte hiérarchie et une rigoureuse observance des horaires quotidiens. Nouvel arrivant, l’activité culinaire et ménagère de Watt se cantonnera d’abord au rez-de-chaussée où il obéira aux ordres de l’autre serviteur, un nommé Erskine alors promu au service rapproché de M. Knott sis au premier étage. Toute une lignée de serviteurs ont précédé Erskine et Watt, bien d’autres leur succéderont sans doute lorsque, de nouveau venu en nouveau venu, Watt aura pris la place d’Erskine puis achevé le cycle qui lui est imparti. Ce mécanisme séquentiel n’est pas pour déplaire à Watt qui, dans sa  » quête d’une signification « , n’aime rien tant qu’avoir recours au déroulement strict d’une réflexion logique. Le moindre événement, une brève rencontre, la contemplation d’un mot, l’observation d’un objet, sont toujours pour lui des  » incidents brillants de clarté formelle et au contenu impénétrable « . Voilà qui le propulse dans l’exploration exhaustive et la quantification de tous les possibles dont ces faits sont empreints. Il lui faut aller jusqu’à l’extrême limite de la combinatoire : épuiser tous les possibles, toutes les hypothèses envisageables et la probabilité de leurs contraires. Watt nous transporte ainsi constamment entre la réalité et les méandres captivants du monde virtuel qui la côtoie et la prolonge. Dans Watt Samuel Beckett crée avec humour et ironie un monde débordant de fantaisie loufoque, mais il nous offre aussi une fascinante réflexion sur les limites du langage, les errements de la logique et les frontières de la raison. »

Ed dit: à

« Gigi, exorcise-moi, délivre-moi de ce démon à face de Q »

Chaloux, qu’est-ce qu’on vous a dit hier ? Ne vous abaissez à son niveau pas bordel de Q ! C’est sans fin et bête comme discussion. Il m’a traitée de tous les noms et je ne réponds plus à ses insultes. La fréquentation de tarés m’a appris qu’on ne change pas les gens. Jamais. Seule solution : les éviter.

Quelqu’un a-t-il déjà lu Ferrante ?

La vie dans les bois dit: à

Le watt, de symbole W, est l’unité internationale de puissance ou de flux énergétique (dont le flux thermique). Un watt équivaut à un joule par seconde.

Le nom watt rend hommage à l’ingénieur écossais James Watt (1736-1819), qui a contribué au développement de la machine à vapeur. Comme tous les noms d’unités du Système international, « watt » s’écrit en minuscules ; en revanche, comme ce nom provient d’un nom propre de personne, le symbole associé W s’écrit avec une majuscule.
Wwiki

Ed dit: à

« Ne vous abaissez à son niveau pas »

C’est intéressant comme faute. On dirait un germanisme.

Bloom dit: à

Je me demande si Beckett était grand.
Clopine

Tall = oui
Great = oui
Grand (anglais irlandais) : the fugh he was!

La vie dans les bois dit: à

Voilà une epistoliere qui est en passe de ridiculiser le genre.
Apres avoir ecrit un bouquin porno et eu l’idee de decriminaliser les viols sur enfants, la ministre féministe de la macronie ecrit a ses filles.

« Son éditeur voit en la ministre-écrivain une « Madame de Sévigné moderne ». À la place de l’illustre résidente de Grignan, on prendrait la comparaison pour de l’ignorance, à la limite de l’insulte. »
journal local

Bloom dit: à

What’s Watt?
==
Roussillon, in the rugged southeast of France, was a good place to hide, remote and inaccessible to heavy military vehicles. It was also relatively tolerant of refugees. Beckett and Dechevaux-Dumesnil rented quarters in a house on the edge of town and proceeded to wait out the war. It was a long and difficult wait. Beckett, prone to anxiety, suffered a mental breakdown. His biographers disagree on its severity, but there is no doubt that the trauma of his friends’ arrests, his escape from Paris, and his separation from the artistic and intellectual life in the capital—compounded by his guilt at being away from his family, especially his mother, during a time of war—all took a toll on him. Beckett passed his time playing chess, going for long walks, and working in a neighboring farmer’s fields in return for food. Later, he participated in low-level Resistance activity: storing munitions on his rented property and retrieving supplies and weapons dropped by Allied planes in the nearby mountains. He also labored on a novel, “Watt,” which he’d begun the previous year, in Paris, and which, he said, provided him “a means of staying sane.” Deirdre Bair, in her biography of Beckett, describes work on the novel as his “daily therapy.”

Beckett was thirty-six at the time, and perhaps best known in literary circles as one of James Joyce’s assistants. He had aided Joyce in the composition of “Finnegans Wake” and collaborated with Péron on a French translation of the “Anna Livia Plurabelle” section of the novel. His own literary production included a critical book on Proust, a collection of stories (“More Pricks Than Kicks”), and a novel, “Murphy,” which had garnered good reviews but modest sales. Once the war ended, Beckett would embark on the most productive and artistically significant decade of his career, writing “Waiting for Godot” and a trilogy of novels—“Molloy,” “Malone Dies,” and “The Unnameable.” These works are among the enduring expressions of the absurdity and estrangement of modern life. It can be argued that the seeds of that flowering were planted in “Watt,” and that those seeds were fertilized by Beckett’s experience of the war.

https://www.newyorker.com/books/second-read/the-alternative-facts-of-samuel-becketts-watt

Bérénice dit: à

Rose, pour la loi littoral, c’est alarmant qu’on puisse toucher à ce dispositif, sans opposition la démarche laisse entrevoir les dérives que prendra la suppression du droit au dépôt d’amendement hors commission. Quand on connaît le prix du mètre carré de terrain je suppose que cet allègement servira à réinvestir des bénéfices que les plus productifs auront eu l’intelligence de générer. Je suis ecoueurée, et je me demande si l’on ne côtoie pas là l’hypocrisie dans toute son efficacité écologique.

Bérénice dit: à

Pour le reste il nous faudra découvrir à coup de statistiques manœuvrees si la réforme des aides sociales dans sa coupe budgétaire sera efficace à entretenir la misère quand ce n’est pas la pauvreté. Il est vrai que s’intégrer ne nécessite pas que l’on puisse se loger, se nourrir éventuellement se soigner. Les pauvres gaspillent alors que les riches investissent et produisent tout en semant des générations qui elles même continueront de creuser le sillon familial en l’améliorant .

Bérénice dit: à

Au revoir, Rose.

renato dit: à

« J’essaie d’écrire ce qui me hante. »

Instrument insuffisants plus voix sans grain… faudrait qu’il revoit ses objectifs…

Chaloux dit: à

Rose, Ed, j’arrête tout.

Bonne journée,

D. dit: à

Ce n’est pas pour être désagréable, Rose, je vous aime bien, mais franchement sans vouloir être grossier, on s’en fout.

🌻

Jean dit: à

Qui lit encore les vedettes des décennies 60/80 du siècle dernier, les Beckett, Ionesco, Duras, Gracq ou Claude Simon, à part les lecteurs qui eurent trente ans dans ces années-là ? Qui se souvient même qu’il y eut un Bernard-Marie Koltès ?

D. dit: à

Orange s’est beaucoup amélioré en 10 ans alors qu’ils avaient touché le fond à l’époque. Des opérateurs comme Free qui jusqu’alors étaient meilleurs sur tous les tableaux et notamment sur la technique commencent à s’en rendre compte.
A l’époque j’étais chez Orange à Paris et le fait était là : ça ne marchait pas et ils ne réussissaient pas à faire marcher.
Je suis passé chez Free et là d’un seul coup tout marchait impeccablement avec un débit du tonerre (sans fibre), de la TV HD ultra performante et une box qui avait 50 lieues d’avance sur les ridicules Livebox de l’époque.
Mais il faut reconnaître qu’Orange a bien remonté la pente depuis.

Santangelo Giovanni dit: à


…faire le bonheur des gens, à ces littorale,…questions  » chiffres « ,…et générations,!…
…après coup, tout peut être démanteler, comme des camps de migrants,…en bétons,…

…les constructions, en pleine mer, avec cocotiers,…tien n’arrête les ingénieurs du lobbying aux chiffres,…

…la société, du bidon – chiffre,!…etc,…

Chaloux dit: à

Ed, avez-vous lu Agota Kristof?

DHH dit: à

Il est amusant de penser que Roussillon ce village du Lubéron qui a vu passer Beckett et qui est une sorte de capitale super bobo de cette région, où lil est de bon ton pour les bobos d’avoir une résidence secondaire ,avait été choisi comme archétype du village rural de la France profonde au début des années 50 par Laurence WYLIE sociologue américain, qui s ’y était installé pendant un an pour étudier les mœurs de cette population à ses yeux représentative de la paysannerie française
Il en a tiré une these, ouvrage très lu en France jusque dans les annéees 70 et peut-etre oublié aujourd’hui :Roussillon un village du Vaucluse
S’il fallait aujourd’hui refaire une etude sociologique de la faune qu’on rencontre à Roussillon , je crois que ce seraient les Pinçon- Charlot qui seraient les mieux placés pour faire ce travail et retracer les étapes de cette évolution, eux qui sont si cruellement perspicaces dans l’analyse des habitus des riches et des snobs

Bloom dit: à

DHH, Lourmarin, dans le Lubéron, où est enterré Albert Camus, n’est pas mal non plus dans le genre. C’est tout St Germain des prés et ses satellites qui débarquent en été. Toc provençal garanti. Le détour par le cimetière est le seul intérêt. De la supériorité du mort sur ces vivants-là, des Lourdterriens…

Jazzi dit: à

Delaporte, je ne cherche pas à être insolent avec Ionesco. Je le croisais souvent sur le boulevard du Montparnasse ou au restaurant russe chez Dominique, seul ou avec sa femme. Il était sempiternellement revêtu d’un col roulé en nylon. Vous souvenez-vous de ces cols roulés en nylon de la fin des années 60 ? J’en ai eu toute une panoplie de différentes couleurs. Ionesco, un peu boudiné, avait un regard triste et hagard à la Snoopy. J’ai vu et lu son théâtre. Décalé et amusant. Un théâtre illustratif, d’idées et de situations cocasses. Mais je dois dire que pour l’aspect métaphysique, il ne m’a jamais fait décoller. Rien à voir avec Beckett. les comparer, ce serait un peu comme mettre sur le même plan Desproges et Cioran. A mon humble sentiment, Delaporte.

DHH dit: à

@Bloom
Bien sur
il y a aussi Gordes Bonnieux ,Menerbes, autant repaires où le monde germanopratin peut se mettre au vert en se retrouvant entre soi.
Pour moi Lourmarin est évidemment associé à Camus, mais surtout à un bon souvenir qui date de 1972:le fait d’avoir couvert les 11 kms qui séparent Bonnieux de Lourmarin entièrement en descente sans donner un seul coup de pédale

Jazzi dit: à

les Pinçon- Charlot, DHH, ce ne sont pas les Saint-Simon d’aujourd’hui, tels qu’on voudrait nous le faire croire. De la pauvre sociologie appliquée pour faire rire les moins riches sur les plus riches, rien de plus.

Et pourtant, Bloom, Lourmarin, Roussillon et toute cette région est un endroit béni des dieux…

Paul Edel dit: à

la piste de décollage métaphysique chez Beckett je la situe assez mal je vois surtout deux bavards dans un lieu inhospitalier

Jazzi dit: à

Il y a aussi au cimetière de Lourmarin, Henri Bosco, DHH, le chantre du Luberon : « Je les connais tous, les sites humains d’où sont partis les hommes, l’abri du charbonnier, la cuve à vin creusée dans la paroi du roc, le poste à feu oublié du chasseur et, quelque part en un lieu hanté de moi seul, perdu dans la broussaille, cette aire immense avec des talus et quatre grands fossés mangés par l’herbe. Un vieux peuple, rude et sensé, au cours d’une migration énergique, avait sans doute établi là, jadis, son camp à l’ombre de la Terre. »

DHH dit: à

@ED 6h 07
si c’est d’Elena ferrante que vous parlez nous sommes quelques uns ici à avoir lue sa tétralogie et cela a donné matière il y a quelques mois à pas mal d’échanges que vous pouvez retrouver sur ce blog

Bloom dit: à

Et pourtant, Bloom, Lourmarin, Roussillon et toute cette région est un endroit béni des dieux…

Evidemment. C’est pour ça que ces lieux sont colonisés par les bourgeois parisiens. Un de mes meilleurs amis vit à Cadenet, nous y passons souvent une semaine en été; le blanc de la coopérative de Cucugnan est divin!

Jazzi dit: à

Tu es peut-être un peu trop « terre à terre » pour décoller, Paul, où alors c’est que tu n’as pas les bonnes lunettes et devrais changer d’opticien ?

Lavande dit: à

Ed si vous n’avez pas encore lu les « Elena Ferrante », vous avez de belles heures devant vous !
Christiane – 23h38: »Le « tout le monde » c’est le « on » impersonnel, c’est le vide. Il faut être personnel. » (Ionesco)
La mère d’une de mes amies avait l’habitude de traiter « on » de pronom personnel malhonnête. « On va le faire » disait-elle veut dire quelqu’un d’autre que moi va le faire.

Jazzi dit: à

Pauvre Chaloux, qui erre comme une âme en peine ! Coller aux basques de WGG était sa raison d’être. Il va pas tenir longtemps comme ça, sinon c’est la dépression assurée…

DHH dit: à

J’ai découvert Roussillon en 1972 ; aucours d’un voyage en velo, etape que j’avais choisie après lecture de Laurence Wylie .
Le village n’était pas encre connu son basculement sociologique et l’inique bistrot chez Georgette avec ses trois chambres minables au-dessus était , sur la place en face du monument aux morts, le point de ralliement de la population locale et des gens de passage et l’’endroit où s’échangeaient tous les ragots sur la vie locale
Mais on pouvait déjà déceler à partir de ces conversations chez Georgette les signes avant-coureurs de ce que deviendrait la vie de ce splendide village magnifiquement planté en face de sa falaise d’ocre :
.Jean Lacouture qui y avait depuis quelques année une maison sur la place était en train de la troquer contre une beaucoup plus grande avec une vaste terrasse face à la falaise, Une petite poignée de jeunes couples d’ universitaires y louaient des maisons de vacances ;Leur allure intello, leur décontraction faisait dire aux gens du cru que, faute d’avoir assez d’argent pour aller à Saint Tropez, ce qui semblait à la population locale le top du top, ils s’étaient rabattus sur Roussillon, alors qu’en fait consciemment ou non ils participaient au lancement d’une mode
Je gardais un rayonnant souvenir de ces trois jours passés à Roussillon, logée dans une des chambres sans confort de Georgette .Aussi et 15 ans plus tard j’ai voulu y retourner avec mes enfants pour leur montrer l’endroit
;j’y suis restéee deux heures. j’avais l’impression d’etre rue Saint Benoit :multiplication de restau et de bistrots « d’ambiance » ,troupeaux de gens venus « pour voir »..Pire que Saint germain des prés , c’était Saint germain des pres pour les ploucs, pour ceux qui n’en sont pas et veulent croire qu’il y sont , comme ceux qui vont à saint Tropez pour regarder les richessur paresser les pont de leur Yachts

Chaloux dit: à

Je me demande si la danse du ventre de cette grosse punaise de lit à bout vaseliné est totalement indispensable.

D. dit: à

Aujourd’hui, premier vendredi du mois, Dieu nous appelle à la foi et au pardon :

Mc 11, 11-25

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

Après son arrivée au milieu des acclamations de la foule,
Jésus entra à Jérusalem, dans le Temple.
Il parcourut du regard toutes choses
et, comme c’était déjà le soir,
il sortit pour aller à Béthanie avec les Douze.
Le lendemain, quand ils quittèrent Béthanie,
il eut faim.
Voyant de loin un figuier qui avait des feuilles,
il alla voir s’il y trouverait quelque chose ;
mais, en s’approchant, il ne trouva que des feuilles,
car ce n’était pas la saison des figues.
Alors il dit au figuier :
« Que jamais plus personne ne mange de tes fruits ! »
Et ses disciples avaient bien entendu.

Ils arrivèrent à Jérusalem.
Entré dans le Temple, Jésus se mit à expulser
ceux qui vendaient et ceux qui achetaient dans le Temple.
Il renversa les comptoirs des changeurs
et les sièges des marchands de colombes,
et il ne laissait personne transporter quoi que ce soit
à travers le Temple.
Il enseignait, et il déclarait aux gens :
« L’Écriture ne dit-elle pas :
Ma maison sera appelée
maison de prière pour toutes les nations ?
Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. »
Apprenant cela, les grands prêtres et les scribes
cherchaient comment le faire périr.
En effet, ils avaient peur de lui,
car toute la foule était frappée par son enseignement.
Et quand le soir tomba,
Jésus et ses disciples s’en allèrent hors de la ville.

Le lendemain matin, en passant,
ils virent le figuier qui était desséché jusqu’aux racines.
Pierre, se rappelant ce qui s’était passé,
dit à Jésus :
« Rabbi, regarde :
le figuier que tu as maudit est desséché. »
Alors Jésus, prenant la parole, leur dit :
« Ayez foi en Dieu.
Amen, je vous le dis :
quiconque dira à cette montagne :
“Enlève-toi de là,
et va te jeter dans la mer”,
s’il ne doute pas dans son cœur,
mais s’il croit que ce qu’il dit arrivera,
cela lui sera accordé !
C’est pourquoi, je vous le dis :
tout ce que vous demandez dans la prière,
croyez que vous l’avez obtenu,
et cela vous sera accordé.
Et quand vous vous tenez en prière,
si vous avez quelque chose contre quelqu’un,
pardonnez,
afin que votre Père qui est aux cieux
vous pardonne aussi vos fautes.

Paul Edel dit: à

C’est gentil de t’inquiéter pour moi,Jazzi, mais tout va bien côté lunettes et verres de contact . Si on prefere Ionesco à Beckett on risque une garde à vue sur la RDL? Ou une avalanche insultes ou un carton rouge, ou un parfait mépris , ou un exil ?
Tiens Jazzi à propos de Ionesco, il y avait un petit cocktail pour la sortie d’un de ses livres au Mercure de France que tu connais bien. Simone Gallimard aimait bcp Ionesco. Il arrive donc avec sa femme et cette dernière vient nous prévenir discrètement qu’il faut absolument surveiller Eugène car son médecin lui a interdit l’alcool. donc, nous faisons attention, nous le guettons à plusieurs.. Mais Ionesco disparait , on s’inquiète on monte dans les étages le chercher, on va dans la réserve aux livres..Pas de Ionesco. et soudain, je le vois, de l autre côté du buffet et des petits fours , avec une veste blanche, en train de servir des coupes de champagne aux invités. Le plus beau c’est que, malgré sa tête lunaire si reconnaissable, certains invités n’avaient même pas fait attention à ce serveur n ce type qui leur proposait une coupe de champagne, ou un verre du Bordeaux ,avec un air impassible c’était Ionescco.

Jazzi dit: à

« Voyant de loin un figuier qui avait des feuilles,
il alla voir s’il y trouverait quelque chose ;
mais, en s’approchant, il ne trouva que des feuilles,
car ce n’était pas la saison des figues.
Alors il dit au figuier :
« Que jamais plus personne ne mange de tes fruits ! »

C’est méchant, D. !

Jazzi dit: à

Non, Paul. Libre à toi de préférer Ionesco. Je n’ai donné que mon humble avis. Ionesco m’a toujours fait sourire. Beckett, c’est plutôt de l’ordre de l’inquiétude et ses mots sondent plus profondément dans ma pauvre conscience…

Jazzi dit: à

« Simone Gallimard aimait bcp Ionesco »

J’oubliais parmi les énormes ratages de la Maison Gallimard, signalés sur ton blog, outre Proust, Céline, Gracq, Beckett ! Et plus tard, Houellebecq ou Angot…

Jazzi dit: à

Moi, DHH, c’est Saint-Rémy de Provence et les Alpilles, que j’ai découvert un peu à votre manière.
Plus près de chez moi, dans les Alpes Maritimes, un endroit où j’aimais aller me promener et qui est devenu infréquentable : Saint-Paul de Vence !

Jazzi dit: à

A quand un Houellebecq dans la pléiade, Paul ? Faudrait le demander à Passou ?

Clopine Trouillefou dit: à

Paul Edel, mais il avait enfilé la tenue pour pouvoir siffler en douce le breuvage interdit ? Et il est arrivé à servir ?

J’ai une anecdote moins glamour mais rigolote de ce type. Ca remonte à … Lecanuet, maire de Rouen, c’est dire si ça date… Un agent dépressif avait été changé de service, et affecté aux « banquets et cérémonies », il devait aider au service d’un buffet. Mais la conférence du Maire avait été si longue, les interventions au micro des uns et des autres si nombreuses, que, dame, au moment de servir, le serveur vacillait, et n’a rien trouvé de mieux à faire, pendant que le Maire approchait de la longue table, que de tenter de se raccrocher à la nappe…

Il n’y a pas eu de cocktail ce soir-là.

L’agent fut sermonné, sommé de se soigner, et, après de longs mois, revint à un « poste de confiance » : chauffeur du Maire. C’est dire qu’on avait tenté vraiment de le « ré-insérer » (je ne sais pas si c’était déjà le vocabulaire de l’époque, mais enfin je me souviens que Lecanuet avait eu pitié et avait remarqué qu’en entraînant toute la table dans sa chute, le serveur avait eu le bon goût de ne pas éclabousser les invités !).

Hélas, au premier voyage à Paris, ce fut Lecanuet lui-même qui dut conduire la DS : le chauffeur, écroulé à l’arrière, dormit comme un bébé pendant tout le trajet.

Il finit au musée. Non dans bocal à fort titrage d’alcool, comme on aurait pu s’y attendre, mais sagement, sur une chaise, à surveiller les visiteurs…

Bloom dit: à

Ce post concernant un Irlandais protestant né britannique, la nouvelle ci-dessous n’est pas totalement déplacée:
« Northern Ireland could be given joint EU and UK status and a “buffer zone” on its border with Ireland, under new plans being drawn up by David Davis, according to reports ». The Guardian.

Jazzi dit: à

A côté de l’austère Beckett, Ionesco était médaillé comme un général soviétique, Paul !

EUGÈNE IONESCO
de l’Académie française
Grand prix de Théâtre de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (1966)
Grand prix littéraire de Monaco (1969)
Grand prix national du Théâtre (1969)
Prix de la Littérature européenne (1971)
Prix Jérusalem (1973)
Prix T.S. Eliot (1985)

christiane dit: à

@Lavande dit: 1 juin 2018 à 11 h 22 min
Oui, Lavande et c’est redoutable sur ce blog où le « on » est le costume des pseudos. quand on s’avance avec tout ce qui est personnel et sans tricherie et sans tordre les mots, on devient un vrai punchingball !
Jean pose ci-dessous la question de l’oubli de ces auteurs, acteurs, metteurs en scène (Koltès) dont nous faisons mémoire, ici, entre deux marécages. l’écriture est-elle la mémoire des choses ? que traque-t-on dans nos lectures, quand le rideau rouge des théâtres s’ouvre, ou devant une toile de Bram van Velde ? Une sorte d’invisible que Beckett nomme l’innommable. La rumeur d’un monde antérieur car l’écriture sent au-delà de la langue, un oubli qui se débat sous la mémoire., un en-deça perdu, une doublure du monde. Seul le corps a mémorisé (c’est ainsi que je vois la mystérieuse citation de Robbe-Grillet que nous offrait Paul Edel, hier)…
J’ai retrouvé ce matin des vieux livres défraîchis de Robert Ganzo. Il s’intéressa beaucoup à la préhistoire. Orénoque qui porte sa quête de l’origine. La Vénus de Lespuge :
« L’ultime pas, le dernier feu,
tout signe, le chaos l’efface.
Rien que des vents plein de froid bleu
entre des mâchoires de glace.
Dans l’ombre de ton lourd sommeil
parmi les neiges et les pierres,
un premier rêve éclôt, pareil
au gel qui brûle tes paupières… »
L’origine est perdue.
Peut-être que Beckett écrivait pour traverser cette sédimentation ? Le lisant, on lit de la mémoire… Ionesco, aussi dans les deux grands livres que j’évoquais hier. Ils viennent, ils s’en vont, comme leurs personnages. Nous abordons avec eux dans leur pays perdu… un bruit de langue qui ressemble à un rire puis à un murmure puis à un souffle, un sanglot puis à un silence.

Paul Edel dit: à

Clopine, le serveur « officiel » nous a raconté plus tard qu’il n’avait pas osé faire de remarque pour ce type qui avait enfilé LA veste blanche de « rechange » avant de l aider à servir..Ionesco avait pris en douce un whisky et avait mêlé de quelques gouttes de jus d’orange pour donner le change.

Paul Edel dit: à

C’est quand même curieux ce léger parfum de superiorité qui caractérise les beckettiens sur la RDL , comme si aimer un Ionesco ou un Gombrowicz, c’était un peu comme si on tendait sa casquette à la porte de l’église, à la sortie de la messe.

Chantal dit: à

tiens, vous aussi paul edel ? ce matin j’étais prête à farfouiller dans mes vieilles notes sur beckket, à parler didascalie et théâtre no, mais j’ai les mains qui badinent sur le clavier, je n’ai qu’une seule envie changer de sujet …

je vais sortir à l’inauguration d’un bistrot alsacien, les chichis sur ligeti ne me font pas rire …

Yvonne princesse de Bourgogne c’est très nettement plus barjot.

Lavande dit: à

« les chichicis sur ligeti » Chantal ?

Yvonne princesse de Bourgogne me rappelle de vieux souvenirs: une nana brute de décoffrage, premier degré, qui fout en l’air tous les codes de la Cour de Bourgogne et la fait s’effondrer?

radio.. dit: à

À propos du Luberon. Un couple de mes amis y avait acheté une jolie maison dans un hameau. Nous dînons dehors. Des Parisiens et deux britanniques (les proprios) + un petit couple de jeunes (des locaux et des locataires). Au cours du repas, l’amertume, le ressentiment de ces jeunes qui ne pourraient jamais accéder à la propriété, un rêve qu’ils ne caressaient même plus.

Janssen J-J dit: à

Vouloir faire changer de crèmerie à Beckett en l’envoyant quémander l’aumône au pied des églises St Sulpice, ça ne marche pas à tous les coups. C’est tjs passoul qui imprime la marche (Ionesco n’a pas eu le succès escompté, et je le déplore aussi…, je me suis retrouvé jadis à Montréal dans la même situation à servir à boire à des collègues plus expérimentés qui me prirent pour leur valet – une expérience d’ailleurs très enrichissante et vaccinante pour l’avenir de notre perception du genre humain en général et des intellectuels en société, en particulier).
Ce serait comme pour « mon affaire de max weber »… sans les ferrailleurs, une prochaine fois pas perdue quand la rdl osera glisser sur ce terrain (genre au théâtre : la confrontation durkheim/weber imaginée par le regretté Claude Javeau).
http://www.editions-ems.fr/livres/collections/versus/ouvrage/309-conversation-de-mm-durkheim-et-weber-sur-la-libert%C3%A9-et-le-d%C3%A9terminisme-lors-du-passage-de-m-weber-%C3%A0-paris.html
Pourtant des commentaires avisés de non spécialistes m’eussent pu servir de test préalable aux étudiants (en quoi, par exemple, l’apport de f. bafoil est-il une aide supérieure à celle de d. kaesler à la compréhension de l’oeuvre de M W ?)- genre.
N’est-ce pas dans les parages de Roussillon qu’on trouve une mine d’extraction de couleurs, une sorte de petit Colorado ? mais, du reste, pourquoi se plaindre des bobos parigos au Lubéron (quand les Portes en Ré sont réputées constituer le 21e arrondissement de Paris-du-triangle d’or ?). N’en accablons point les Pinçon-Charlot, ils ont fait avancer la connaissance sociologique de la bourgeoisie (parvenue et réfugiée climatique au Sud), car il fallait bien que quelqu’un s’y collât, et ils en ont d’ailleurs bien assez payé le prix, ce me semble. Plus personne ne les reçoit : « on ne s’était pas assez méfiés d’eux, nous leur avons grand’ouvert nos portes et depuis, ils n’arrêtent plus de nous cracher, sales communistes ingrat !). Petit joueur.
J’ai fini llecture et écriture de mon rapport de thèse, tous comptes faits, elle est très bien écrite, c de + en + rare, et elle approfondit certains points restés jusqu’à présent assez flous dans le champ de la littérature spécialisée de la profession investiguée. Je pense que la candidate va s’en tirer très honorablement.
Les échanges d’hier(très hachés) ont paradoxalement aidé à ma concentration sur ce travail et à mieux en identifier les forces et faiblesses.
Aujourd’hui, je trouve que tout le monde a repris ses marques et a reprisé ses chaussettes. Certes, je n’ai pas bien mangé à la cantine, mais il y a des jours comme ça, où tout le monde râle en attendant au guichet d’alimenter sa carte navigo mensuelle au 1er jour du mois. Et il reste la déclaration d’impôt en ligne à faire si on dépasse les 2000 euros mensuels, je ne sais pas si vous l’avez déjà faite, mais ça urge.
BJ à toussent, les mousqueton.nes.

Delaporte dit: à

L’opposition entre Beckett et Ionesco est ce lieu commun qu’on nous ressert depuis des années, comme s’il fallait à toute force choisir. Car ce sont en fait des auteurs assez différents, même si l’absurde peut un moment les associer. Théâtre de l’absurde, certes. Mais deux génies, à mon sens, et l’erreur serait d’en exclure un sous je ne sais quel prétexte fallacieux. Sur la rdl, où il y a beaucoup de snobs, on dit du mal de Ionesco. Libre à vous ! Mais vous ne m’en dégoûterez pas !

Delaporte dit: à

PaulEdel, cette anecdote sur Ionesco est très marrante. Comme quoi, un homme de théâtre trouve toujours une idée géniale… même quand il ne s’agit que de boire un verre à l’insu de tous !

D. dit: à

Elle est l’une de mes ancêtres, Lavande.

Lavande dit: à

« des chichis sur ligeti » (maudit correcteur comme dirait Rose).
De quoi s’agit-il Chantal?

rose dit: à

à côté de Roussillon

Oui, cela s’appelle le Colorado provençal, c’est mini et mimi. Et l’usine de pigments qui avoisine : Okhra pour comprendre extraction et fabrication.

D. dit: à

Faites pas attention, Lavande, j’suis pété comme un oeuf au Ruinart. C’est la duduche de,mon ancêtre, pas Yvonne.

rose dit: à

pkoi D. ?

D. dit: à

Les beckettiens me débeckettent, Paul Excel.

D. dit: à

Appréciez la formule.

D. dit: à

Pkoikoi ?

christiane dit: à

@Delaporte dit: 1 juin 2018 à 14 h 15 min

« L’opposition entre Beckett et Ionesco est ce… ». Très juste ! c’est le syndrome de la comparaison qui a toujours un côté hostile…

Delaporte dit: à

Les Guignols finalement censurés, ils disparaîtront prochainement. Merci Bolloré ! :

« On le sentait venir depuis quelque temps déjà mais ça fait un petit quelque chose d’apprendre la nouvelle pour de bon : Les Guignols, c’est fini. Canal + va arrêter​ la mythique émission satirique qui ne reviendra pas à la rentrée. »

Bloom dit: à

Les beckettiens me débeckettent, Paul Excel.

L’est pas Joyace, le D.boutonné – D.braillé?

gisèle dit: à

DHH Jazzi et autres.Pas envie de parler de ces villages du midi défigurés, vous en parlez fort bien. Le village dont je veux parler est situé dans la vallée de la Dordogne : Collonge-la-Rouge.au début des années 70,je m’y étais arrêtée,halte au milieu d’un long voyage.Village vide, pas un bistrot, pas de boulangerie, un vannier ,seul, sur une petite place, tressait de grands paniers en osier.Tristement il m’avait dit la mort de ce village désert.Des maisons fermées en grès rouge, des tours, une église fermée.Dix, quinze ans plus tard, allant à Albi,j’eus l’idée de passer par Collonges.Un service d’ordre guidait impérativement les autos vers un immense parking dans un pré.Les rues du village,impraticables, bourrées de « touristes » et de camelots,des étalages sans fin, des chinoiseries en tout genre, une dizaine de restau, des hôtels 2 3***; l’église magnifique était ouverte, visite guidée.. Une star,me dit-on, avait fait pleuvoir tous ces bienfaits sur ce village qui risquait la ruine.
Cela est d’une banalité à pleurer, le Monsieur patrimoine de la 2, n’existait pas encore…A midi, j’ai ouvert Wiki, en prenant le café.. »un réel décor de cinéma »  » rubis de la vallée de la Dordogne ». Combien de bouibouis et de 3*** ?
Cet exemple est banal, il y a moins de célébrités au km2 qu’à Ramatuelle ;Ramatuelle dans les années 60 superbe.On rénove, on décore, une star y achète une bicoque,et en peu de temps, la foule s’y presse. Jazzi, peut-être aviez-vous visité ce village, rouge, fantômatique,qu’est-il devenu ?

Janssen J-J dit: à

@14.12, toutes mes excuses pour une « fake news » bien involontaire de ma part sur le Pr Claude Javeau, de l’ULB, qui se porte comme un charme du haut de ses 78 ans.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Javeau

DHH dit: à

@Jazzi
vous êtes sévère avec les Poinçon charlot
Je ne crois pas que leur ambition ait été d’être les Saint-Simon d’aujourd’hui
Je pense en effet, au risque de l’anachronisme des termes, que Saint Simon était psychologue avant d’être sociologue ; son projet premier était de présenter des personnages et, mettant en scène leurs interactions avec le milieu ambiant ,ses tics, ses comportements ses habitudes, il dépeignait aussi ce milieu
Les Pinçon Charlot quant à eux visent la description de groupes sociaux particuliers et les personnes ne les intéressent que comme échantillons de leurs populations; ils en scrutent le langage , les habitudes, le système de valeurs ,le rapport à l’argent à la famille etc.. ;Ils se pensent ethnologues de ces microsociétés de gens fortunés dans la France d’aujourd’hui, et essayent par cette démarche clairement assumée de mettre en évidence les convergences et les écarts de civilisation existant entre les différents types de riches qu’ils ont observés .
J’ai particulièrement apprécié deux de leurs livres qui sont très révélateurs de leurs méthodes ;
L’un sur le monde de la chasse à courre et l’analyse de ses rites et des représentations sociales mythiques auxquelles ils sont associés. L’autre, qui exploite leurs observations sur le devenir et les comportements des très gros gagnants du loto, met en évidence les modalités d’ apprentissage du changement de CSP par ces nouveaux riches

Santangelo Giovanni dit: à


…avec, l’air, assuré, de ne pas, y toucher,…

…chacun, classe ses dosiers, comme, il l’entend, dans le genre, qui lui convient,…

…mais, de la, à se dévoiler, son particularisme, de ses méthodes de classements, c’est déjà, des habitudes,…bien, personnelles,!…s’il en est besoins,!…

…encore, une chance,…
….il y a, des variétés, d’ordres, et de classements,…presque, comme des jeux, de cartes, vous avez,des  » atouts « ,…
…d’une partie, à l’autre,…
…à long terme, de ne pas, se dévoiler, sa face, d’esprit, entre autre,…

…les jeux, pour animer, son théâtre,…
…presque des automatismes, sur les vifs, des sujets,…
…des systèmes,…et coordonnés,…de paire, en repères,…
…attention, de lier, le moins,ensemble,!…
…parce que, à la première contradiction, tout, ou presque, vole, en l’air,…

…bonjours, les sublimes à jours,…etc,…
…au, gué, au gué,…d’un talc à l(autre, en charnières,…Go,!…

Chantal dit: à

collonges la rouge étonnant cette teinte entre brique et lave alluvionnaire et ces clochers d’ardoises, je pense pas y être passée, me souviens de La Roche Gageac et d’un bois de chênes, c’est loin pour moi la France.

Janssen J-J dit: à

@dhh, 14.57 … tout à fait, et j’ajouterai à votre plaidoyer et à ces deux livres, le journal de Monique et Michel, Voyage en grande bourgeoisie, qui montre à quel point la pénétration de ce monde social leur fut infiniment plus difficile et coûteuse que celle de Michel dans le monde privé des ouvriers. Ce témoignage est un modèle de rigueur sur les embûches de la méthode d’enquête ethnographique, ne trouvez-vous pas ?
https://www.cairn.info/voyage-en-grande-bourgeoisie–9782130554202.htm

Bloom dit: à

JM Coetzee a fait sa thèse de doctorat sur Beckett, à l’Université d’Austin, au Texas. Il est arrivé aux USA en 1965, à bord d’un bateau italien, en provenance de Londres où il avait quitté son travail de programmateur informatique. C’est à l’Université d’Austin qu’il a pu consulter les “exercise books in which Samuel Beckett had written Watt in the south of France, hiding out from the Germans” (“Remembering Texas,” Doubling the Point 51).
Son travail de recherche, “The English Fiction of Samuel Beckett: an Essay in Stylistic Analysis” portait sur les romans « anglais » de Beckett.
Il venait de terminer sa thèse lorsqu’il s’est fait expulser pour cause de troubles à l’ordre public lors des manifestations contre la guerre du Vietnam.

Pat V dit: à

je veux parler est situé dans la vallée de la Dordogne : Collonge-la-Rouge.

Oui…mais en Corrèze! 😉

Pat V dit: à

La Dordogne est assez loin…
( La Dordogne, l’ endroit étalon du sud-ouest pour parisiens de passage…)

Jazzi dit: à

Ce sont les ionesquiens qui ont commencé, Paul. On parlait de Beckett et ils (toi le premier) se sont ramenés avec Ionesco en disant qu’ils le préféraient haut la main sur Beckett. On a alors riposté avec WGG.

Je demande pardon à DHH et JJJ pour les Pinçon-Charlot, qu’à vrai dire je n’ai jamais lu, sinon un ouvrage de sociologie parisienne, qui ne m’avait pas convaincu. C’est surtout le matraquage médiatique qui m’agace chez eux…

Clopine Trouillefou dit: à

Paul Edel, vous qui parlez d’un « léger parfum de supériorité » qui flotterait ici, je pense que vous rigolez : c’est un épais nuage d’encens qui vous fait éternuer, oui !

Clopine Trouillefou dit: à

Jazzi, compte-moi dans tes rangs : pour moi itou, Beckett est sur le court central de Roland Garros, pendant que Ionesco joue au ping-pong à la maison des Jeunes de Villacoublay.

En quelque sorte.

Bon d’accord, je sors.

Phil dit: à

dear Baroz, le matraquage médiatique est la règle de l’époque bréhaigne. Debray s’étonnait de celui fait autour de l’écrivain traduit alors que Gracq et Simon furent enterrés sans tambours francecultureux.

Phil dit: à

..de l’écrivain traduit Roth !

de nota dit: à

« J’ai rencontré Queneau une ou deux fois au début de sa carrière. C’est tout. S’il existe une affinité entre son travail & le mien, je n’en suis pas conscient »
Comme j’ai le volume de la correspondance de Beckett sous la main, j’en ai consulté l’index, curieux de savoir ce que Beckett pouvait avoir écrit sur Queneau, Kafka, Fargue, Proust, Swift, Miller, Djuna Barnes,etc, tous cités dans l’index, eh bien, il n’y a rien du tout! sinon de très brèves évocations…alors, laissant l’index de côté j’ai ouvert cette correspondance au hasard, ce sont souvent des lettres très courtes, très factuelles qui ne peuvent intéresser qu’un(e) universitaire ou un(e) biographe…
et pour illustrer tout ça:

« Impatient de voir le Giro qui commence lundi avec la longue étape de San Pellegrino à St Vincent et Aoste. Les caids italiens tremblent dans leurs godasses à l’idée de Merckx.
Nelly Sachs morte. Cela suicidé. Dans la Stampa à peine plus que les titres. »
Voilà, on apprend l’intérêt de Beckett pour la bicyclette mais sur la poésie de Celan, rien.
ah, tout de même,je signale une lettre adressée à Barbara Bray, en date du 4.7.81:

Chère Barbara,

Merci pour ta carte du 22 juin & ta lettre du 23 juin de Riyad.
Content que tu t’y plaises. Ne commets pas d’adultères, quoi qu’il arrive. Ou fais-le en douce. Strictement rien d’intéressant à raconter. Ni écriture, ni lecture, en dehors de la Stampa…

Janssen J-J dit: à

@ C’est surtout le matraquage médiatique qui m’agace chez eux…

Je sais, mais c’est dommage. Et vous remarquerez qu’au départ, ils ne l’ont pas cherché…. Ce que vous dites n’est arrivé que très tardivement…
A chaque fois que des sociologues qui en ont bavé toute leur vie deviennent des « spécialistes » donc des victimes des medias, sur un objet qu’un Bourdieu n’aurait jamais pu objectiver lui-même comme ces deux-là y ont réussi, ils finissent par succomber à cette tentation, et ont tendance à gâcher leur talent, en allant répandre la bonne parole (genre: l’annexion par les 1% de 44% d ela richesse mondiale). Leru bouloit est réduit à un slogan, mais ils ne savent plus comment dire non… Du coup, ils finissent attaqués par leurs collègues jaloux de leurs « succès » médiatiques (et en effet, leurs ventes les ont indiscutablement rnrichis), mais aussi attaqués par les journalistes spécialistes de Paris, moins médiatisés et moins réribués.
On leur en veut en outre d’être restés un couple très uni dans leur boulot comme s’ils étaient des petits-bourgeois conformistes, alors que cette union privée et professionnelle heureuse leur a permis de se serrer les coudes et de pas se noyer, outre à chacun de garder sa propre identité professionnelle. C’est suffisamment rare dans le paysage pour au moins leur rendre cette petite justice.

Jazzi dit: à

D’autant plus que le principal argument des ionesquiens a été de faire passer les beckettiens pour d’affreux petits snobinards ! Alors que WGG et moi sommes d’authentiques fils d’ouvriers…

Imaginez Duras ayant eu le Nobel ! Elle n’aurait plus posé un pied à terre !

Phil dit: à

bien dit, baroz. Ceausescu était fils d’ouvrier, le résultat est merveilleux. votre femme est physicienne ?

Anna Fort dit: à

Paul Edel, 11:51 : je confirme l’anecdote, mon père était présent à cette réception et m’a raconté cette histoire, mort de rire

Janssen J-J dit: à

@ Alors que WGG et moi sommes d’authentiques fils d’ouvriers

Vous auriez mieux fait de vous taire sur ce point… On risque de ne pas vous croire (au vu de toutes les notules bio que vous avez laissé trainer ici depuis des plombes) et surtout, votre prétendue association « de classe » pour le repêcher serait un combat vraiment douteux (quand on sait quoi penser de ses ascendances aristocratiques).
Vous faites vraiment flèche de tout bois dans le fouillage des poubelles, Jazzman.
C’est incroyab’ quand même. Et pourtant, on vous aime bien, votre générosité notamment… Mais pour le reste, vous faites aussi le morpion ou le toto, non ?

Ed dit: à

Chaloux,

Pourquoi elle ? Jamais entendu parler.

Ed dit: à

@DHH

Oh super ! Savez-vous quand à peu près ? Je vais essayer de retrouver vos conversations sur elle.

Ed dit: à

Lavande,

Et bien c’est en cours. D’où ma question. J’en suis à la moitié de l’amie prodigieuse et j’en suis dingue (peut-être parce que j’adore Naples, mais ca n’est qu’un aspect me diriez-vous).
Je voulais savoir si à tout hasard l’un(e) d’entre vous l’a lu en italien. Déformation professionnelle oblige, le traitement du dialecte napolitain en VO m’intéresse.

Ed dit: à

jazzi,

Blanche Gardin est la taulière, mais évitez de m’envoyer des liens closer. Vous avez craqué ou quoi ?

Janssen J-J dit: à

C’est très curieux… J’ai dévoré les textes et les pièces de Ionesco très tôt et découvert celles de Beckett beaucoup plus tardivement. Je n’ai jamais songé à les comparer, mon plaisir à les fréquenter dans ma vingtaine puis dans ma trentaine n’avait pas grand rapport, ou n’était pas dicté par le même ressort. Et puis je suis passé à autre chose, le thème de l’absurde et de la dérision dasn un monde désolé ayant fini par ma lasser. Je m’étais juré ne plus retourner voir du Beckett après une représentation désastreuse de Fin de Partie qui m’avait tellement ennuyé !…
On revient sempiternellement sur les mêmes sujets ici, et des comparaisons oiseuses ; c’est de bonne guerre, car chacun peut y aller de sa propre nostalgie ou de son savoir savant. J’avoue ne plus avoir la force d’ouvrir leurs livres (et je crois avoir lu tout d’Ionesco : fallait-il que j’eusse faim après qu’on m’eut initié à la cantatrice et à la leçon !), de crainte de me consterner aujourd’hui au vu de mes annotations de l’époque, j’imagine totalement débiles. Le « théâtre de l’absurde et de l’incommunicabilité », je me souviens m’en être gargarisé, je n’avais que ça à la bouche. J’ai beaucoup rigolé (jaune) à la lecture du journal en miettes et de Passé présent présent passé (merci C.), soyons juste.
Un slogan, ce « théâtre de l’absurde » je m’efforçais d’éprouver ce sentiment d’absurdité pour mieux cracher sur mon milieu que je n’osais pas attaquer frontalement à cause de sa totale inculture. Je crois que je cherchais à plaire à ma prof de français, en lisant tout ce qu’elle me conseillais. Elle représentait la culture légitime, et je suivais aveuglément ses conseils, car je n’avais aucun autre tuteur disponible…
Brrr : le p’tit con que j’étais ! Et tout cela s’en va, comme le souvenir d’une chape de plume sous une couette soyeuse en duvet d’eider. Allez, décidément, je n’aurais pas vécu pour rien !

Jazzi dit: à

Nous sommes plusieurs ici à avoir lu le quatrième volume d’Elena Ferrante en italien, Ed, car il n’était pas encore traduit et nous ne pouvions pas attendre ! Quand on commence, on ne peut plus s’arrêter…

Jazzi dit: à

Oui, cette manie de l’étiquette, JJJ. D’ailleurs, le théâtre de l’absurde commence avec Camus. Elle ne te l’a pas conseillé, ta prof de lettres ?

Jazzi dit: à

Certes, Naples, mais surtout le destin de ces deux femmes remarquables, sur fond de l’histoire de l’Italie, Ed. La plus remarquable n’étant pas la plus diplômée des deux…

Ed dit: à

« Quand on commence, on ne peut plus s’arrêter »

Comme je vous comprends. Ca m’empêche même de travailler cette histoire !
Vous confirmez donc que certains passages sont écrits directement en dialecte ?? C’est une pure supposition à partir des passages où la narratrice évoque des paroles « prononcées en dialecte ».

Ed dit: à

« La plus remarquable n’étant pas la plus diplômée des deux »

Incroyable cette Lila. Un côté élégance du hérisson junior. En revanche, je ne suis pas allée assez loin pour me prononcer sur l’histoire de l’Italie. Les seuls éléments à ce sujet sont la Millecento des Solara et les cités qui ont l’air de pousser comme des champignons autour de Napoli.

Delaporte dit: à

D’ailleurs Ionesco est légitimement entré dans la Pléiade. Il a bénéficié de cette consécration, et pas Beckett (du moins, pas encore) !

Delaporte dit: à

Des pièces comme Le Roi se meurt ou Les Chaises sont des oeuvres extraordinaires ; du moins, quand elles sont bien montées. Clopine de cheval devrait y penser, et vous Jacuzzi.

Delaporte dit: à

La Cantatrice chauve est donnée au Théâtre de la Huchette depuis sa création, sans discontinuer. Un record !

DHH dit: à

@ED
comme Jazzij’ai lu en italien les deux derniers tomes alors qu’il n’etaient pas encore traduits mais que j’étais impatiente de savoir la fin
vous pouvez devinez le niveau de mon impatience au fait que je ne connais pas l’italien mais que à partir de ma connaissance du français et du latin j’ai a peu près pu déchiffrer la langue de ces romans ,d’une écriture très basique au vocabulaire assez pauvre .Evidemment dans ces conditions je ne suis pas en mesure de répondre a votre interrogation sur l’usage dans le livre du dialecte napolitain -qui depuis quelques annéees a le statut de « langue » et de sa traduction
j’ai retrouvé dans mes dossier un post que j’ai du écrire ,ce n’est pas le seul sur Elena ferrante, Le 27 10 2017.
si vous recherchez dans ces dates sur le blog vous pourrez retrouver les echanges dont il participe. Mais je me souviens qu’il ne concernait pas le titre du billet.il y a bien eu un billet sur elle, mais il portait uniquement sur la découverte de son identité vraie

Janssen J-J dit: à

16.33 Elle m’a fait entrer en camusisme en m’obligeant à aller d’abord picorer chez le journaliste engagé, les Réflexions sur la piene capitale avec Koestler, à l’époque… où j’étais déjà un enragé de l’abolition depuis Totor, comme elle. Elle nous avait fait passer une année à disséquer l’Etranger et à être glacé d’effroi au verdict : « tout condamné à mort aura la tête tranchée »… Et c’est sur le passage du vieux Salamano et de son journal que je suis tombé à l’épreuve du bac ! Alors, j’ai eu aussi ma période « camusarde » puis l’ai reniée, et je n’ai pleuré que 30 ans plus tard en tombant sur le manuscrit édité par sa fille sur le 1er homme, où j’ai reconnu mon propre instituteur de l’école primaire.
Ma prof de français, de la 2e à term, était totalement toquée de Colette (j’ai compris pourquoi beaucoup plus tard, qu’est-ce que je pouvais être naïf nom de dieu, à 16-18 ans, alors que sa chatte s’appelant Moune), mais aussi de Jean-Jacques Rousseau. Elle me conseillait surtout de lire les Rêveries, et là encore, j’ai mis des plombes à comprendre la projection panpan-cucul avec Mme de Warens aux Charmettes… etc.
Enfin quoi…, tous ces coups de fouet littéraires qui firent de moins un lecteur amateur et compulsif, heureusement rapidement déporté sur des missions de transmission du savoir un peu plus sérieuses et utiles. Mais non, je ne regrette rien, je suis toujours aussi heureux de lire des romans de toutes sortes et ici, de me gourmandiser des posts de passoul, d’y lire les traces de souvenirs des uns et des autres s’agissant de leurs propres émois littéraires,… bien plus que des joutes savantes sur flaubert ou stendhal, que je n’arrive jamais à prendre au sérieux. Pour moi, « l’anti-plaisir du texte ».
Mais pourquoi est-ce que je raconte tout ça ce vendredi soir au juste ? Jazzman ? Je sais pu trop. Allez, tais-toi.

Ed dit: à

@DHH

Ah oui quand même…Je n’irais pas jusque là. Généralement, même si j’adore une trilogie, j’attends les sorties en poche. Je l’ai fait pouro Despentes, c’est pour dire-

Bon, je file lire votre commentaire.

Bérénice dit: à

Phil sans aller exhumer vous pourriez vous tourner vers Erdogan qui fait un parfait démocrate, dans d’autres cams sont cultivés l’art et la manière, l’origata ou le furoschiki.

Bérénice dit: à

Camps.

DHH dit: à

Sur Beckett et Ionesco
Souvent le succès d’une œuvre a sa parution tient à des aspects marginaux de celle-ci perçus à tort comme centraux par les contemporains ,et c’est le temps qui en faisant dépérir leur signification datée laissera émerger leur vraie valeur …ou leur pauvreté .
Pour les contemporains le Rouge et le Noir a dû son succès à son caractère de roman à clés dans lequel ils ont reconnu les personnages d’un fait divers qui avait fait grand bruit .Ce qui faisait la la grandeur de l’œuvre était destinée à n’etre perçue que plus tard par le happy few pour lesquels Stendhal entendait écrire et pour qui ces cles n’auraient pas de sens
De même l’intérêt porté initialement à Portnoy, qui fut le premier de ses romans a mériter une traduction en français , devait sans doute moins au talent propre de Roth qu’à son sujet qui correspondait à une attente du public, dont il rencontrait l’appétence pour le poncif psychanalytique galvaudé de la mere juive « castratrice »
C’est ce schema qui rend compte apparemment des succes jumeaux de Becket et d’Ionesco avec la publication de la cantatrice chauve de l’un et de Godot de l’autre, œuvres qui ont été créditées de qualités comparables dans le jugement du public d’alors.
Cela tient semble –t-il a ce qu’elles relevaient toutes deux de l’absurde , à un moment ou le theme était à la mode, avec la Nausée, le mythe de Sisyphe ou le theatre de Camus ; Et de ce fait elles sont imposés tous deux au public avec le même succès à la faveur du thème quelles traitaient , sans que leur vraie valeur littéraire , celle attachée au message qu’elles portaient et à la qualité de leurs écritures respectives soit primordiale dans l’appréciation dont ils ont été l’objet . C’est le temps qui a su faire la difference entre la puissance d’un texte qui sous tend l’expression tragique d’un ennui metaphysique et un gadget theatral qui se visite depuis 50 ans rue de la Huchette

l'ombelle des talus dit: à

@C’est le temps qui a su faire la difference entre la puissance d’un texte qui sous tend l’expression tragique d’un ennui metaphysique et un gadget theatral

Point de vue éminemment discutable et assez convenu ; un point de vue qui louche. Si le temps faisait quelque chose à l’affaire, ce serait un temps long ; et après ?

l'ombelle des talus dit: à

Eh bien après, on pourrait se désoler du présent avec Allen (Woody) … L’éternité c’est long, surtout vers la fin

DHH dit: à

@ED
avez vous retrouvé sur le blog les divers post qui ont été envoyés sur Elena ferrante?
sinon , comme sont sans doute disposés à le faire ceux qui ont conservé la trace de ce qu’ils ont ecrit,je peux vous les envoyer sur votre blog dans l’espace commentaires si vous le souhaitez

Un ancien dit: à

Un jour,il y a longtemps, j’ai lu Molloy, et la terre s’est arrêtée de tourner.
Ensuite, j’ai tout lu de lui. Avec souvent des fous rires.
Je ne comprends pas pourquoi tout le monde ici semble focaliser sur En attendant Godot. D’une part parce que le théâtre est secondaire chez Beckett, qui y est venu un peu par hasard, d’autre part parce que sa grande pièce est Fin de partie. Oh les beaux jours est une œuvre bien supérieure aussi.
Maintenant Paul Edel a le droit de préférer Pinter, je ne vois pas en quoi c’est un sujet de débat. Tous les coups sont dans la mâture.

Bérénice dit: à

D’autres sont assez d’accord avec le tri su’opererait le temps pour n’en garder que l’universalité des textes. Le temps qui redécouvre des textes oubliés de la même façon , il ne nous exonère pour autant pas des phénomènes de modes ni ne décourage de lire des extemporané s’ qui ne s’appliquent qu’au présent et disparaîtront pour cette raison ne parvenant pas à atteindre le noyau dur des thèmes immortels.

D. dit: à

Vous n’y connaissez rien, Bérénice.
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Bérénice dit: à

D c’est vrai, si peu .en rien je n’avais l’intention d’écrire une vérité bonne â graver dans le marbre. Pourquoi ces cochons environnés de toilettes, je ne décrypte pas votre intention signifiante ?

Pablo75 dit: à

S’il y a très peu de raisons de lire aujourd’hui Beckett (à part son excellent « Proust », écrit à 25 ans), il y en a aucune de lire son « rival » Ionesco (qui était obsédé par l’Irlandais et n’a pas supporté son Prix Nobel). L’auteur de « Rhinocéros » est un dramaturge lamentable et un prosateur nul. Son roman « Le Solitaire » est l’un des pires livres que j’ai lu dans ma vie. Et n’en parlons pas de ses dessins, qu’il est arrivé à exposer.

Encore un qui, habitant de la Sibérie ou de la Mongolie, personne aurait pris au sérieux et serait aujourd’hui totalement inconnu. Mais il s’est trouvé au bon endroit au bon moment, en ayant un culot d’acier.

La fin de sa vie a été dure. On l’empêchaient de sortir pour qu’il n’aille pas picoler et/ou aux putes. Et il était complétement déprimé, obsédé par la baisse de « sa gloire » et la mort.

Pablo75 dit: à

S’il y a très peu de raisons de lire aujourd’hui Beckett (à part son excellent « Proust », écrit à 25 ans), il y en a aucune de lire son « rival » Ionesco (qui était obsédé par l’Irlandais et n’a pas supporté son Prix Nobel). L’auteur de « Rhinocéros » est un dramaturge lamentable et un prosateur nul. Son roman « Le Solitaire » est l’un des pires livres que j’ai lu dans ma vie. Et n’en parlons pas de ses dessins, qu’il est arrivé à exposer.

Encore un qui, habitant de la Sibérie ou de la Mongolie, personne aurait pris au sérieux et serait aujourd’hui totalement inconnu. Mais il s’est trouvé au bon endroit au bon moment, en ayant un culot d’acier.

La fin de sa vie a été dure. On l’empêchaient de sortir pour qu’il n’aille pas picoler et/ou aux pu_tes. Et il était complétement déprimé, obsédé par la baisse de « sa gloire » et la mort.

Bérénice dit: à

Vaguement abordé Châteaubriand pour sa vie de Rancé, préface instructive. Lecture abandonnée, pas adaptée à madisponiblité actuelle. Avalées quelques microfictions en doutant de mon état psychologique quand je viendrai à bout de ce nouvel opus drolatiquement deseperant.

Pablo75 dit: à

On se demande à quoi sert la censure des mots sur certains sites comme celui-ci. Quand on ne peut pas mettre un mot comme « pu_tes » entier il suffit de le séparer.

Pourquoi, donc, utiliser un système totalement inefficace? Mystère…

Bérénice dit: à

De nota, il se détendait comme de nombreux afficionados, ce que vous exposez nous le montre cultivant des goûts très simples. Assisterait-il s’il vivait aujourd’hui au grand circuit de Monaco ou à des concours de jumping,? Pas certain.

Anna Fort dit: à

Pablo75 : « Ionesco dramaturge lamentable et prosateur nul »… ça ne peut être pire que vous, vieux machin impuissant, vous me rappelez bouguereau, en pire

Pablo75 dit: à

Quelqu’un sait qui se cache derrière le pseudo « Anne Fort, la pé_tasse du blog »?

Janssen J-J dit: à

Halte aux invectives avec ceux avec qui on n’est pas OK ! y’en a marre ! Après tout c pas si grave le désaccord sur les économies de la « grandeur littéraire », et toutes les opinions sont relatives, à cette aune élastique, non ?. Bien aimé votre mise au point, DHH, et si elle est « convenue », elle présente au moins à mes yeux ce mérite d’avoir une valeur explicative qui me remet d’aplomb quelques idées de temporalaisation, c déjà ça… vu comme je suis de + en + mal latéralisé à ce sujet.
Je n’aurais jamais pensé qu’on pût dire des choses aussi cruelles sur la déchéance de Ionesco avec tant de hargne. Mais j’accorde un point d’accord : « Le solitaire » brille en effet dans ma mémoire comme un chef d’œuvre de nullité romanesque. Mais son théâtre, non pas du tout, ni son journal. La rhinocérite, désolé, mais ça veut encore dire quelque chose… Et le Roi se meurt est aussi fort que la mort d’Ivan Illich. Pour au moins ça, l’Eugène mérite un respect minimal à la rdl. Ch., merci pour le lien déniché.

christiane dit: à

Ionesco est pour moi, l’écrivain de ce Journal intime dont des fragments composent Le Journal en miettes. Il s’y montre avide de découvrir le monde, étonné et en même temps, atterré par l’idée de la vieillesse et de la mort. J’ai retrouvé cette angoisse de la mort dans la seule pièce que j’ai vue et écoutée de lui : « Le Roi se meurt » avec l’immense Michel Bouquet. C’était au théâtre Hébertot dans une mise en scène de G.Werler. Ionesco nous offrait cette honte de la mort, toujours cachée sur cette scène en s’en crever le cœur et ce n’était pas drôle, ou alors un rire pour couvrir la gravité de ce que nous regardions, notre propre déchéance à venir..

Pablo75 dit: à

« Ionesco nous offrait cette honte de la mort…. »
christiane dit: 1 juin 2018 à 19 h 32 min

Quelle immaturité ! 84 ans sur cette Terre, dont au moins 60-65 à réfléchir sur la vie, pour strictement ne rien comprendre à ce qu’il a vécu !

C’est ahurissant de bêtise.

christiane dit: à

Pour vous, JJJ, une page de ce Journal :
« Je réclame le droit de me débrouiller avec moi-même. D’être face à face avec moi-même. De ma confrontation avec moi-même peut-être sortira-t-il un autre. « Ne change pas, ne laisse pas toutes ces angoisses monter à la surface, ferme les yeux, tu ne pourrais supporter. » Mais de toute façon je ne puis me supporter, il est temps que je prenne conscience. Il est temps de vaincre. A quoi bon lutter, dit l’autre voix, à quoi bon ? Mais je boite, mais j’étouffe, mais je me meurs de ne pouvoir mourir, de ne le savoir. Si j’arrivais à me considérer déjà mort, l’angoisse aussi serait morte. Me considérer comme mort ? Je n’y arriverais pas avant que je ne sois tué par la mort. Je sais, je sais, il vaut mieux se tuer que de se laisser tuer. Cela me semble une montagne inaccessible. Et puisque je pense que cela est impossible, cela ne me sert plus à rien d’y penser, cela n’est plus que de la littérature. Le monde de la littérature, le monde de l’impuissance, le monde des demi-lucides entre la force et la faiblesse. Il faut l’action, c’est-à-dire l’oubli ; ou bien la lucidité suprême, c’est-à-dire la religion. La littérature n’est pas l’évasion. L’action au moins est cela. Je clame mon impuissance, je connais le mal dont je souffre, je le décris, je n’arrive pas à sa source profonde, je n’arrive pas à sa source profonde. Dès que je me dis que ces pages seront peut-être publiées, leur vérité est corrompue. Cela devient de la fausse monnaie. C’est cela l’introspection sans valeur, stérile, nuisible. Elle n’est pas la connaissance qui mène au droit chemin, celui qui débouche dans la lumière. »

christiane dit: à

Et sur l’enfance perdue (toujours dans le Journal : « Il y a l’âge d’or : c’est l’âge de l’enfance, de l’ignorance ; dès que l’on sait que l’on va mourir, l’enfance est terminée. Comme je l’ai dit, elle a fini pour moi très tôt. On est donc adulte à sept ans. Puis, je crois que la plupart des êtres humains oublient ce qu’ils ont compris, retrouvent une autre sorte d’enfance qui peut se perpétuer, pour certaines, toute la vie ; pour très peu. Ce n’est pas une véritable enfance, c’est une sorte d’oubli. Les désirs et les soucis sont là qui vous empêchent d’accéder à la vérité fondamentale.
Je ne suis jamais tombé dans l’oubli, je n’ai jamais retrouvé l’enfance. En dehors de l’enfance et de l’oubli, il n’y a que la grâce qui puisse vous consoler d’exister ou qui puisse vous donner la plénitude, le ciel sur la terre et dans le cœur. L’enfance l’oublie par l’agitation, la grâce. Il n’y a pas d’autre état que cela. Comment peut-on vivre sans la grâce ? On vit, cependant. »
Bonne soirée.

christiane dit: à

@Pablo75 dit: 1 juin 2018 à 19 h 39 min
Mais non Pablo ! pas pour lui, pour la société, en général. La mort, on la cache, on n’en parle qu’à mots couverts, comme la peur de la mort.
Pourquoi écrivez-vous de telles choses ? il y a tant de violence en vous, cela fait un peu peur…

Pablo75 dit: à

« atterré par l’idée de la vieillesse et de la mort. »

C’est pareil, Christiane.

Chaloux dit: à

Ed, Agota Kristof parce que je pense que vous devriez la lire (elle a très peu écrit, mais sa très courte trilogie le grand cahier, la preuve, le troisième mensonge me semble vraiment à lire).

Pablo n’est pas tendre avec Ionesco. Le Journal en Miettes contient des choses étonnantes mais reste difficile à lire en continu tant il est déprimant.

Je préfère comme Paimpopol Ionesco à Beckett, mais je trouve que Gombrowicz est un million de fois plus grand, pas seulement que ces deux-là mais aussi que tant d’autres.

christiane dit: à

@Chaloux dit: 1 juin 2018 à 20 h 04 min
Joie de lire ces mots. Merci, Chaloux.

christiane dit: à

@Pablo75 dit: 1 juin 2018 à 19 h 53 min
Mais Pablo, vous n’êtes pas effrayé à l’idée de mal vieillir, d’entrer peut-être dans un monde de dépendance médicale, de perte d’autonomie, d’oubli des visages familiers, d’incontinence, etc… ? Et la mort, toujours à rôder près de nous, partout, ne vous effraie-t-elle pas ? Moi, si…

D. dit: à

Eh bien, Bérénice, vous n’allez peut-être pas me croire mais je vous assure que c’est la pure vérité : comme un virtuose j’ai fermé les yeux, pris une grande inspiration et tapé presque au hasard pendant plusieurs secondes et à mon grand étonnement le résultat fut ce magnifique D composé de petits cochons entourés de petites cuvettes de WC. C’est certainement un esprit qui a guidé ma main. Si vous voulez lui poser des questions, dites-moi, je lui transmettrai et on verra la réponse.

rose dit: à

> christiane et JJJ

l’ai vu Le roi se meurt en 2013.
Michel Bouquet avait 87 ans.

N’ai pas vécu tout ce que vous dites.
Ai vu un homme à qui on ne la fait pas et qui sait l’essentiel.
C’était incroyablement émouvant : le dépouillage un par un de tous les oripeaux et sa sortie de scène, appuyé sur sa partenaire de son âge et loin, très loin de Juliette Carré dans sa robe blanche.

Chaloux dit: à

Christiane, c’est à vous que je dois la lecture du Journal en Miettes dont vous aviez copié des extraits ici.

Widergänger dit: à

Pablo75 dit: 1 juin 2018 à 18 h 35 min
très peu de raisons de lire aujourd’hui Beckett (à part son excellent « Proust »
____________
C’est justement ce qu’il a écrit de plus disons contestable. Faut le plaindre ce Pablo75. C’est certainement un génie ignoré.

rose dit: à

D
pourquoi bourré comme un oeuf au Ruinart vers 14h et qq. mn. ?

D
et on s’en fout mais de quoi (au petit matin) ?

christiane dit: à

@rose dit: 1 juin 2018 à 20 h 23 min
C’est émouvant de partager un spectacle. M.Bouquet a interprété tant de fois ce rôle dans des théâtres différents… Ce soir-là, c’est l’émotion qui a gagné la salle…

Widergänger dit: à

Pablo75 dit: 1 juin 2018 à 19 h 39 min
« Ionesco nous offrait cette honte de la mort…. »
christiane dit: 1 juin 2018 à 19 h 32 min

Quelle immaturité ! 84 ans sur cette Terre, dont au moins 60-65 à réfléchir sur la vie, pour strictement ne rien comprendre à ce qu’il a vécu !
______________
Le plus drôle c’est pas ç, c’est ce qui suit :

« C’est ahurissant de bêtise. » (Pablo75)
_______________
Merci Pablo75 ! On s’en paye une sacré tranche avec lui.

La réplique d’Anna Fort ) Pablo75 le traitant de vieux machin impuissant, c’est très drôle aussi, un rire éthique… qui rend ivre… un rire éthylique…

Pablo75, s’il n’existait pas, il faudrait l’inventer. Il y en a toujours un comme ça sur un blog ; une espèce rare d’éléphant dans un magasin de porcelaine. Et alors celui-là, hein, c’est vraiment le modèle dernier cri, il te déménage rapidement toute la baraque en un rien de temps, entre le bidet de Duchamp et les boîtes de merde de Piero Manzoni, on comprend qu’il n’aille pas bien… Et si par dssus le marché on lui fourgue une pièce de Beckett, c’en est fini !

christiane dit: à

@Chaloux dit: 1 juin 2018 à 20 h 24 min
Merci. On se moque tant de mes citations !!! en voilà qui auront conduit au partage.

christiane dit: à

@Widergänger dit: 1 juin 2018 à 20 h 39 min
Je ne m’en moque pas, W., il me fait penser aux enfants qui répètent : « Même pas peur ! » pour se rassurer. Chacun à ses stratégies face à la Faucheuse et à la vieillesse…

rose dit: à

radio à 14h03

ressentiment de ces jeunes qui ne pourraient jamais accéder à la propriété, un rêve qu’ils ne caressaient même plus.

aujourd’hui deux h-jeunes femmes cherchaient une maison au pif au lètre pour ne pas payer les frais d’agence (dont nombre d’Uber aujourd’hui). Elles cherchaient ; je les ai emmenées ce n’était pas la bonne, elles cherchaient encore ; rieuses enthousiastes, déterminées.

Elles trouveront. Les copains viendront les aider. De part et d’autre du Luberon, en amont, en aval, de très beaux coins.
Rappel dans vos souvenirs à tous d’Oppède le vieux où Consuelo a passé un temps de guerre au sein d’une communauté artiste et architecte et elle allait chercher des provisions pour la petite troupe, sacrée bonne femme.

rose dit: à

Clopine Trouillefou dit: 1 juin 2018 à 12 h 13 min

alors boire, c’est jusqu’à ce que l’on trouve sa place quelque part au chaud ?

Bérénice dit: à

D je connais votre souci de moi néanmoins je n’aimerais pas trouver mon initiale encadrée d’objets non désirés , aussi si je vous autorise à vous livrer à cet sorte d’ésotérisme je vous prierais d’inspirer mieux afin que l’environnement me paraisse plus enviable qu’utilitaire, après tout chacun peut rêver à une part de luxe ou de beauté pour échapper aux doutes qui nous assaillent et à la réalité qui nous attriste quand ce ne serait pas nous même dont nous voudrions prendre repos , un répit, oublier ou même carrément fuir, trouvez moi des pipes à opium car je possède une très joli boîte destinée à entreposer cette matière . Une petite antiquité que je garde précieusement comme un symbole des paradis artificiels chers à Baudelaire que vous sais aussi aimer.

Clopine Trouillefou dit: à

Rose, si vous saviez… En fait, j’ai la très ferme intention, aussitôt libérée de mon « devoir de réserve » (j’espère juste qu’il ne dure pas jusqu’à la mort…), c’est-à-dire très bientôt, de raconter les faits les plus marquants, à mon sens, que j’ai pu vivre lors de mes vies professionnelles. Je dis « mes », car il y en a eu un certain nombre…

Je ne sais pas trop ce que je risque, un procès ? Je n’y crois pas, je suis trop petite, obscure, et j’ai bien l’intention de tenir tout cela à bout de bras… Et comme aucun éditeur e sera intéressé, je vais pouvoir foncer, droit sur la Vérité, ahaha !!!

Mais néanmoins, je peux d’ores et déjà vous dire que l’alcool ne conduit pas, dans la Territoriale, à un poste « au chaud ». Plutôt au blizzard (vous avez dit blizzard ?) du Conseil de Discipline, de la mise à pied et de la régression.

christiane dit: à

Rose,
pour prolonger le partage cette vidéo – INA, où, durant 4 minutes, on écoute Ionesco présenter sa pièce « Le Roi se meurt » à P.L.Mignon.

christiane dit: à

@Bérénice dit: 1 juin 2018 à 22 h 08 min
Chic, alors. Vous nous direz ce que vous pensez, maintenant (puisque c’est une relecture) de ce conte fantastique et loufoque où un homme de 33 ans, Jojo, devient l’enfant que son prof voit en lui, du masque qu’il s’invente pour entrer en contact avec les autres de son refus d’être construit par les autres et de sa façon de régler ses comptes avec le culture et la société.

Jean Langoncet dit: à

THE ARCHERY LESSON
San Francisco 1965
When I saw Philip Whalen cutting his orange in half, I immediately thought of the Zen parable of the Archery Lesson. I guess, it was the way the knife melted into the orange. It was like they were fulfilling their destiny together. It was so smooth.
Larry Keenan
http://www.emptymirrorbooks.com/keenan/beatgeneration/1965/whalen_orange.jpg

Jean Langoncet dit: à

Whistler’s Mother

Mother and Ed are out in the car
Wait til I put on some clothes
Ed’s in a hurry. He hasn’t eaten since this morning
Wait til I put on some clothes.
Mother and Ed are out in the car. Do you have any clothes on yet?
Let me come in.
Wait til I get some clothes on
Ed is impatient. He and mother are waiting. Can I come in?
Wait til I put on some clothes.
Mother and Ed are out in the car
Wait til I get into some clothes
Can’t I come in? Aren’t you dressed yet?
Wait til I put on some clothes
Mother and Ed are out in the car. Can I come in?
Wait til I get on some clothes.

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

J’ai lu « Le Journal en miettes » il y a très longtemps et j’ai trouvé ça très médiocre, peut-être parce qu’à l’époque j’avais des amis qui connaissaient Ionesco et racontaient sur lui des choses lamentables. C’était un pauvre type, qu’en privé disait des énormités qu’il pensait vraiment.

Pablo75 dit: à

« vous n’êtes pas effrayé à l’idée de mal vieillir, d’entrer peut-être dans un monde de dépendance médicale, de perte d’autonomie, d’oubli des visages familiers, d’incontinence, etc… ? Et la mort, toujours à rôder près de nous, partout, ne vous effraie-t-elle pas ?  »
christiane dit: 1 juin 2018 à 20 h 17 min

C’est comme si vous demandez à un alpiniste de haut niveau s’il ne pas effrayé de monter les dernières centaines de mètres (en mauvais état, forcément, après des efforts très durs) d’un 8000 m. en plein hiver. Et si l’arrivée au sommet ne l’effraie pas.

Mais non, ça ne l’effraie pas parce qu’arriver en haut c’est le but.

C’est aussi simple que cela.

La mort, n’existant pas, pourquoi elle serait effrayante? Changer de réalité n’est pas mourir. Jeter à la poubelle des vieux habits qui on trop servi n’est pas effrayant. C’est normal, logique, désirable et très positif.

Ou vous voudriez vivre dans cette réalité, 1000, 10 000 ou 100 000 ans de plus? Put_ain, quel ennui !!

N’oubliez pas qu’on est dans le plus bas des mondes, le pire (mais nécessaire).

Bref, vous devriez lire moins des auteurs stériles comme Beckett ou Ionesco qui ont une vision adolescente de la vie et vous mettre à lire (et méditer) les grands mystiques et les grands ésotéristes de tous les pays et de toutes les époques (qui disent tous les mêmes choses avec des mots différents). Il est temps de passer de votre étape de recherche culturelle (qui visiblement ne vous a pas appris à vivre puisque vous avez peur de la mort) à une étape de recherche spirituelle (qui vous apprendra que la mort n’est qu’une porte qui vous donnera accès à de mondes bien plus « intéressants » que celui-ci).

Jean Langoncet dit: à

@Mais non, ça ne l’effraie pas parce qu’arriver en haut c’est le but.
C’est aussi simple que cela.

Tribulations politiques et renversement de gouvernement ; 350 ans de prison fermes pour certains partisans, ça laisse rêveur sur leur capacité à s’inscrire dans un temps long

Jean Langoncet dit: à

350 ans de prison fermes > 351 ans de prison ferme

Delaporte dit: à

« C’était un pauvre type, qu’en privé disait des énormités qu’il pensait vraiment. »

Quels pauvres ragots sur ce pauvre Ionesco, qui n’en peut mais. Le pire est que de son vivant tout le monde l’aimait bien et qu’il était gentil avec tout le monde. C’était la bonté même, et cette bonté transparaît dans ses livres. Il a fait étonnamment preuve d’empathie avec les autres, et ce n’était pas le moindre de ses talents, qui se répercutait dans sa prose. C’est la raison pour laquelle on remontera toujours avec succès des pièces de Ionesco, qu’il ne sera jamais démodé.

D. dit: à

Ionesco n’était pas méchant, juste envahissant par son œuvre insignifiante.

Delaporte dit: à

Paris match pessimiste quant à l’avenir de Weinstein et les faits qui lui sont reprochés :

« En cas de condamnation, ils pourraient valoir entre 5 et 25 ans de prison au producteur. »

Delaporte dit: à

« Ionesco n’était pas méchant, juste envahissant par son œuvre insignifiante. »

Au moins, Ionesco avait-il réfléchi à l’insignifiance de sa vie.

Pablo75 dit: à

« Au moins, Ionesco avait-il réfléchi à l’insignifiance de sa vie. »
Delaporte dit: 2 juin 2018 à 0 h 50 min

Il aurait mieux fait de réfléchir à sa « signifiance ».

Delaporte dit: à

Il aurait mieux fait de réfléchir à sa « signifiance ».

Je ne crois pas. Ionesco s’était placé du côté de la faiblesse, bien loin de toute suffisance, de toute prétendue « signifiance ». Ionesco était d’ailleurs un grand chrétien, qui avait fait de la Croix le repère désespéré et paradoxal de son existence. Il y en a qui réfléchisse à la « signifiance », comme vous dites, tel par exemple Heidegger. Il appartient à d’autres d’être en conformité avec la nature humaine, qui joue sur un autre registre. C’est évidemment une question de Vérité.

Widergänger dit: à

Il faut venir sur la Rdl pour voir ça : un dialogue déjanté entre un cul béni aux allures d’inquisiteur et un faux mystique hanté par le bidet de Duchamp. Une page d’anthologie pour les siècles à venir…

Widergänger dit: à

Mais peu à peu on finit par entrer dans le labyriithe du cerveau de Pablo75. C’est un vrai voyage en pays exotique. Ça fait penser à quelque roman oublié de Jules Verne au fond d’un grenier mâtiné de Harry Potter avec sa baguette magique, du type voyage au centre de l’homme ou 20 000 lieues sous les Mères…Ça surprend au départ, on est secoué puis on finit par s’y faire.

Widergänger dit: à

Sans parler de D avec ses aubergines farcies et ses voyages extratrrestres. Bref, toute une faune ubuesque.

Delaporte dit: à

La faune ubuesque c’est aussi vous, wgg, le malfaisant et le pédant qui vient jusqu’au milieu de la nuit troubler la tranquillité du blog à Passou.

Widergänger dit: à

Parfois, je me demande quelle vie peut bien être la vôtre, mon pauvre Delaporte, pour écrire de tels commentaires. J’essaie de rentrer dans votre cerveau, mais c’est encore plus exotique que celui de Pablo75. Je crois qu’il n’y a aucune communication possible entre vous et moi. Vous m’êtes aussi étranger et étrange que si vous étiez un extraterrestre.

Widergänger dit: à

Je profite de l’heure tardive pour glisser une considération intéressant d’Alfred Simon à propos de Beckett qui pourrait servir de réponse à Popaul au sujet de cet air de supériorité des beckettiens. Non que je tiennes l’œuvre de Ionesco pour mauvaise ; il m’est arrivé aussi d l’étudier de près, notamment Le Roi se meurt, quand j’étais en khâgne ou Rhinocéros, pour mes élèves qui prépare le Bac, ou de la relire quand j’ai passé l’oral des concours, mais il n’a jamais eu à mes yeux la puissance poétique, émotionnelle ni comique de Beckett qui est un auteur extrêmement comique dans ses récits comme dans son théâtre. Je me souviens notamment d’une représentation de AG avec Rufus et Michel Bouquet où durant quasiment tout le spectacle toute la salle était littéralement tordue de rire. Une sorte de révision d la catharsis.

Voilà ce qu’écrit Alfrd Simon sur Beckett, qui me paraît fort intelligent, et après touts les inénarrables sottises qu’on a pu lire sur ce blog le concernant, entendre des propos intelligents réjouit le cœur :

« Samuel Beckett peut être considéré comme l’un des plus grands parmi les fondateurs de la nouvelle littérature et même, compte tenu de son intérêt pour la plupart des médias, radio, télévision, cinéma, de la nouvelle culture. Son œuvre est liée à une crise du langage, crise de l’être aussi, qui définit celle-ci et n’a cessé de s’approfondir en même temps que l’œuvre trouvait son achèvement paradoxal dans l’inachevé. Il suffit pour le comprendre d’analyser quelques-unes ds œuvres de sa grande période créatrice, en 1944 et 1962, de Watt à Comment c’est. On se rend compte alors que l’œuvre de Beckett, poussant plus loin que Proust, Joyce, Kafka et Céline, le rfus de céder au plaisir de raconter pour raconter, est toujours le récit de sa propre genèse. lle propose une vision du monde qui implique l’élaboration de cette vision. »

Widergänger dit: à

Je profite de l’heure tardive pour glisser une considération intéressant d’Alfred Simon à propos de Beckett qui pourrait servir de réponse à Popaul au sujet de cet air de supériorité des beckettiens. Non que je tiennes l’œuvre de Ionesco pour mauvaise ; il m’est arrivé aussi de l’étudier de près, notamment Le Roi se meurt, quand j’étais en khâgne, ou Rhinocéros pour mes élèves qui préparent le Bac, ou de la relire quand j’ai passé l’oral des concours, mais elle n’a jamais eu à mes yeux la puissance poétique, émotionnelle ni comique de celle de Beckett qui est un auteur extrêmement comique et supérieur dans et par son comique à Ionesco, dans ses récits comme dans son théâtre. Je me souviens notamment d’une représentation de EAG avec Rufus et Michel Bouquet où durant quasiment tout le spectacle toute la salle était littéralement tordue de rire. Une sorte de révision de la catharsis.

Voilà ce qu’écrit Alfrd Simon sur Beckett, qui me paraît fort intelligent, et après touts les inénarrables sottises qu’on a pu lire sur ce blog le concernant, entendre des propos intelligents réjouit le cœur :

« Samuel Beckett peut être considéré comme l’un des plus grands parmi les fondateurs de la nouvelle littérature et même, compte tenu de son intérêt pour la plupart des médias, radio, télévision, cinéma, de la nouvelle culture. Son œuvre est liée à une crise du langage, crise de l’être aussi, qui définit celle-ci et n’a cessé de s’approfondir en même temps que l’œuvre trouvait son achèvement paradoxal dans l’inachevé. Il suffit pour le comprendre d’analyser quelques-unes ds œuvres de sa grande période créatrice, en 1944 et 1962, de Watt à Comment c’est. On se rend compte alors que l’œuvre de Beckett, poussant plus loin que Proust, Joyce, Kafka et Céline, le rfus de céder au plaisir de raconter pour raconter, est toujours le récit de sa propre genèse. Elle propose une vision du monde qui implique l’élaboration de cette vision. »

christiane dit: à

Votre nuit fut houleuse, la mienne paisible. Pablo, vous me dîtes « vous devriez… », mais que savez-vous, Pablo, de mes lectures en ce domaine, de mes amitiés dans le même domaine ? Cela ne m’empêche pas de regarder le monde en face, de vivre au milieu de la vie et de la mort, de la jeunesse et de la vieillesse. La crainte n’est pas que pour moi, elle est aussi pour mes proches et les moins proches. Votre position est proche d’une certaine indifférence à votre évolution et peut-être à celle des autres.
Delaporte, sur Ionesco, nous nous rencontrons, moins dans le domaine de la pratique religieuse et de ses observances.
W., le mépris des autres vous est facile et c’est dommage car le fond de votre réflexion est vraiment intéressant, mais vous vivez comme le Géant égoïste d’O.Wilde : un mur autour de vous, si haut, si épais que nul n’ose plus s’aventurer à le franchir…
Je lis Beckett, je lis le Journal de Ionesco mais aussi bien d’autres livres car la lecture m’importe plus que l’écriture, lecture des livres mais aussi contemplation de la vie avec sa beauté et sa laideur (l’art y participe). Et là c’est une autre lecture des êtres et des choses…

Jazzi dit: à

Je n’ai pas compris ta réaction, JJJ, au fait que je rappelais que j’étais le fils d’un ouvrier ? C’est une réalité indéniable. Ne pas confondre mon moi social et mon moi imaginaire…

Souviens-toi du petit Jacky que je fus, maintes fois évoqué ici, JJJ !

Un jeudi, jour où nous n’avions pas école, ma mère me chargea de porter son déjeuner à mon père sur son lieu de travail. Habituellement, il l’emmenait lui-même le matin. Mais ce jour-là, elle n’avait pas pu le préparer à temps. Elle emplit la musette d’un ragoût de veau, qui finissait de mijoter sur la cuisinière, la mit dans un panier en osier, y ajouta un demi pain, un litre de vin rouge et un gros morceau de parmesan. Le tout enveloppé dans une serviette à carreaux rouges et blancs.
Ainsi lesté, je partis en direction de la pinède où mon père avait son atelier, à la jonction des quartiers de la Blanchisserie et de la Ponchude, qui alors n’étaient pas lotis comme aujourd’hui. Au bout d’un chemin, à mi colline, à l’extérieur d’un hangar en bois, je le vis qui s’acharnait au marteau et au burin, l’air concentré, contre un énorme bloc de marbre. Il était entièrement recouvert de poudre de pierre miroitante, de la tête aux pieds, et avec ses pantalons et sa chemise clairs et amples, il semblait un Pierrot lunaire.
Craintivement, je lui touchai l’avant-bras*. Il sursauta, surpris, puis me voyant, il m’offrit un large sourire, me déchargeant de mon panier. Il partagea avec moi son repas, me régala de figues fraîches et de pignons qu’il servit avec le café. Il me parla de son travail de tailleur de pierres-marbrier, jusqu’à m’initier, massette et ciseau en mains, aux rudiments de son métier. Tandis qu’accompagnant mes gestes, il me tenait étroitement serré, je sentis l’odeur acide de sa transpiration mêlée au parfum suave de la résine des pins parasols, qui de toutes parts nous enveloppaient.
L’après-midi passa.
Quand il jugea qu’il avait fait sa journée, mon père alla se rincer et se changer. Il ressortit tout neuf du hangar, les cheveux noirs, luisants et peignés, puis il me conduisit à l’auberge que tenait son ami Apo Lazaridès, l’ancien champion cycliste.
Là, mon père commença une partie de poker avec ses amis. On me servit un panaché très blanc, avec juste un fond de bière, qui très vite m’enivra. J’étais béatement assoupi, quand je fus tiré de mes rêveries par un joueur, qui m’apostropha : « Oh ! Petit Barozzi, ton père gagne. Tu payes la tournée ? » Inquiet soudain de l’heure, je fis comprendre à mon père qu’il était temps de rentrer.

* Le père du narrateur était sourd et muet.

renato dit: à

« Que jamais plus personne ne mange de tes fruits ! »

Marc a pris son personnage pour un con, ou alors il n’avait pas une grande familiarité avec l’agriculture…

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