Le Quijote, encore et toujours !
Si un classique est cette chose qui n’a pas fini de dire ce qu’elle a à nous dire, alors soyez assurés qu’on n’en aura pas fini de sitôt avec Don Quichotte et même qu’on n’en aura jamais fini avec lui. Avec le livre comme avec son héros. L’errance du Quijote est intemporelle et universelle comme en témoignent les innombrables études et commentaires qu’elle continue à susciter. Les moulins du village de Campo de Criptana nous adressent encore des signes et pas seulement parce que des fous bien contemporains les confondent avec éoliennes. Le grand roman de Cervantès n’a pas fini de nous parler, de nous interroger, de nous inquiéter, de nous faire rire et voyager et de nous plonger dans des abîmes de perplexité comme au premier jour de notre première lecture. Inépuisable dût-il nous épuiser. Plus de quatre siècles qu’il fascine. Mais qu’est-ce qui fait qu’on y revient avec la certitude qu’on y reviendra jusqu’à la consommation des siècles ?
Nul n’était mieux placé en France que Claude Canavaggio pour y répondre non par un essai lumineux mais par une constellation de réflexions plus savantes et d’envolées plus joyeuses les unes que les autres. C’est le choix qu’il a fait en composant son Dictionnaire Cervantès (564 pages, 28 euros, Bartillat). Une forme et une formule qui se prêtent bien au génie multiple de l’écrivain. Universitaire, maitre d’œuvre de l’édition et de la traduction de son œuvre dans la Pléiade et biographe de l’auteur, il n’a pas seulement arpenté ses territoires en long et en large depuis des années : il a fouillé dans les recoins de la vie et de l’œuvre sans jamais cesser d’explorer son époque littéraire, artistique, politique, sociale. Ceux qui ignorent le cervantisme à l’œuvre, les nombreux débats, querelles, polémiques qui agitent aujourd’hui plus que jamais le milieu de la recherche (les Cervantistas sont en Espagne un monde en soi comme les Shakespeareans le sont en Angleterre) seront stupéfaits en en découvrant ici toutes les facettes.
Notez que l’on peut très bien continuer à vivre normalement en ignorant que Alcalà de Henares, la ville natale de l’écrivain, est étrangement absente de son fameux roman. Que le XVIème siècle espagnol connaissait un renouveau des études bibliques ce qui ne fut pas sans influence sur Cervantès dans sa fréquentation des sources testamentaires, l’Ancien comme le Nouveau, et dans son usage d’images et de métaphores telles que « vallée de larmes », « ciel de bronze » etc (mais de là à en faire un familier du Zohar, et à voir dans la Kabbale la clé du roman, non, pitié, arrêtons avec ce délire justement dénoncé !). Que la plupart des biographies de Cervantès parues au cours du demi-siècle échu procèdent de celle en huit volumes, « héroïque et exemplaire », signée Luis Astrana Marin. Que Borges à la suite d’Unanumo a réactivé le paradoxe selon lequel Don Quichotte était le seul livre génial d’un auteur médiocre si l’on en juge par son théâtre (mais sûrement pas par ses nouvelles). Que le succès de la comédie musicale tient à l’intuition de Jacques Brel de s’identifier tant à l’écrivain qu’à son héros. Que Madrid est absente de son roman, ses personnages ne s’aventurant jamais dans ses rues.
N’empêche : jamais le plus chevronné des uchronistes n’oserait imaginer notre état mental si l’ingénieux hidalgo n’avait pas entrepris de ressusciter la chevalerie errante -et si son créateur ne s’était lancé dans une parodie des romans de chevalerie si en vogue en son temps avec ce qu’il faut de mythes et d’exotisme, de tournois violents, d’épisodes magiques, de combats singuliers. Mais ce qui change tout, outre la magnifique ironie de l’auteur, c’est la tendre folie de son personnage.
« Ce qu’il a mis dans son livre, c’est une sorte de paradoxe littéraire qui a consisté à rendre un fou intéressant, en le dotant d’esprit et de bon sens en dehors de son idée fixe. »
Ce Dictionnaire, si riche, si fécond, si audacieux tout en restant prudent et, le dernier mais pas le moindre, si agréable à lire (et non, trois fois non, cela ne se lit pas « comme un roman » lorsqu’on songe au nombre de romans laborieux qui nous sont soumis d’année en année), rend à point nommé des hommages mérités. Au philologue et historien de la culture Américo Castro par exemple, le premier qui, dans El Pensamiento de Cervantes (1925), explora sa poétique à la lumière d’un nouveau paradigme ; il critiqua l’idée répandue selon laquelle il était un romancier doué, un créateur et un inventeur mais pas un penseur tant il aurait été dépourvu d’idées, pour révéler l’humaniste en lui, « un homme de la Renaissance rendu mélancolique par le spectacle des nuages gris de la Contre-Réforme » ; une vingtaine d’années après, le même y reviendra dans un essai consacré à l’histoire de l’Espagne où il insistera sur les origines de Cervantès et son appartenance supposée à une minorité religieuse. Américo Castro invitait ainsi à relire l’homme et l’œuvre au prisme d’une utopie balançant non plus entre rêves et ambitions mais entre ardeur et obstination, celles d’un homme qui persévère dans son être sans se laisser entamer par son infortune. Un nuevo christiano.
C’est « le » sujet de controverse qui surgit immanquablement chaque fois que le nom de Cervantès est prononcé, comme si c’était là le point Godwin des Cervantistas. A savoir : était-il ce qu’on appelait alors un « nouveau chrétien », autrement dit un converti ou descendant de juifs convertis au catholicisme à la suite du décret d’expulsion et de l’Inquisition ? Jean Canavaggio, qui a tout lu sur le sujet, conclut de ne pas conclure. Il y a bien quelques signes ici ou là : sa grand-mère paternelle était issue d’une famille de médecins de Cordoue, profession traditionnellement exercée par des juifs convertis, ou le fait que Cervantès ne fut pas récompensé de sa mission à Alger comme il était d’usage. Ceci dit, non seulement rien, en l’état actuel des sources (Cervantès n’a pas laissé de correspondance, à peine une poignée de lettres), ne permet d’affirmer son origine mais de toute façon, dans le cas contraire, il serait vain et réducteur d’en faire une clé de l’œuvre tant l’auteur a fictionnalisé les éléments de sa vie qu’il a projetés dans son œuvre, d’autant que l’on ne sait rien de son enfance et de ce qui a présidé aux grandes décisions de sa vie (voyages, mariage etc). Au mieux, des documents inédits ou de nouveaux rapprochements permettraient d’éclairer sa personnalité mais pas son génie créateur.
Tant d’écrivains ont reconnu leur dette à son endroit : Dickens, Sterne, Flaubert, Freud, Joyce, Kafka, Tourgueniev, Melville, Rushdie, mais aussi Thomas Mann, Alejo Carpentier, Graham Greene, Garcia Marquez, Carlos Fuentes, sans oublier le Diderot de Jacques le fataliste et son maitre lu comme l’errance de deux compagnons cheminant d’auberge en auberge tout en devisant, et jusqu’au Michel Foucault de l’Histoire de la folie (sur la sagesse de la folie et sur la folie par identification romanesque). Et tout récemment encore chez nous, Lydie Salvayre a adressé à Cervantès une interpellation aussi vigoureuse que vibrante dans Rêver debout (Seuil) ; mais malgré le ton de reproche (pourquoi vous êtes-vous tant moqué du Quijote au motif qu’il ne s’accommode pas de la réalité ?), c’est bien, une fois de plus, d’une démonstration de gratitude qu’il s’agit. Dans la bouche de Manuel Vilas aussi, ces jours-ci encore lorsque, interrogé sur son nouveau roman Los Besos, il en revient encore et toujours à l’ombre tutélaire de Cervantès pour rappeler que, selon lui, le Quijote ne fuyait pas la réalité mais l’Espagne.
Pour les quijotolâtres et autres quijotophiles, en prime, quelques (re)lectures personnelles en réaction à la la lecture du Dico Canavaggio : tout d’abord Lignes du Quichotte (traduit par Michèle Planel, Verdier, 2003), une petite merveille dans laquelle Juan José Saer démonte avec virtuosité l’immobilité en mouvement d’un homme qui transforme ainsi son échec en réussite ; Don Quichotte chevauche par-delà les frontières (traduit par Lionel Felchlin, Zoé, 2017) où Peter von Matt campe le Quijote en héros de quatre siècles de narration européenne ; les deux livres réjouissants d’Andrès Trapiello bien sûr, un essai A la mort de don Quichotte (traduit par Alice Déon, La petite Vermillon, 2019) et un roman dont le titre dit presque tout Suite et fin des aventures de Sancho Panza (traduit par Serge Mestre, Quai Voltaire, 2019) ; enfin La Reinvencion del Quijote y la Forja de la seconda Republica (non traduit, Renacimiento/Los Cuatro Vientos, Séville, 2016) dans lequel l’universitaire Luis Arias Argüelles-Meres étudie la transcendance opérée par le quichottisme entre 1905 et 1930, entre les livres que consacrèrent à l’écrivain et son héros le philosophe Miguel de Unamuno et la haute figure de l’esprit républicain que fut Manuel Azaña.
1 585 Réponses pour Le Quijote, encore et toujours !
Ach, herr bloomie restreignait le beaujolais nouveau dans sa kommandantur, du temps où il » dirigeait » l’intendance, pour des expats…
Mais à Jérusalem, c’était grande fête cette année ; j’ignorais d’ailleurs que son Excellence avait donné son nom était à cet institut…
« Le beaujolais nouveau arrive… Institut français de Jérusalem – Romain Gary 18 novembre 2021 »
Et au troquet parisien, n’en parlons pas…
http://www.folio-lesite.fr/Catalogue/Folio/Folio/Le-beaujolais-nouveau-est-arrive
Je suggère d’isoler Paul Edel sur une île déserte avec quelques éditions du « Don Quichotte » dans toutes les langues qu’il lit, jusqu’à ce qu’il puisse prouver qu’il l’a lu en totalité. Pour rompre la monotonie, il pourra commencer en français, continuer en italien, etc…
On lui parachutera des vivres et du paracétamol.
Edel préfère le triste chevalier teuton, c’est son droit; enfin il va vers son penchant…
Si dans un bistrot genevois on se retrouve à coté d’un buveur de gamay on est sur qu’il étalera un tas de conneries sur le zinc, et il réclamera aussi que l’on rit de ses trouvailles !
le triste chevalier n’est pas précisément un « chevalier blanc »
C’est pas pire que de tomber sur un milaniais qui enquille a sec, des Martini, j’imagine.
Mais à Jérusalem, c’était grande fête cette année ; j’ignorais d’ailleurs que son Excellence, monsieur le Consul, avait donné son nom à cet institut…
Passou avait omis ce détail, il me semble !
encore:
Le texte de ce séminaire nécessite l’installation de la police de caractères spécifiques, dite « Lacan », disponible ici :
https://sites.google.com/site/mathemefont/
Les références bibliographiques privilégient les éditions les plus récentes. Les schémas sont refaits.
« Depuis 4O ans, j’essaie de lire « Don quichotte »,
Il faut persévérer, bientôt Edel saura utiliser les caractères alpha-numériques et ne pas, par paresse intellectuelle, utiliser un O au lieu du zéro.
Bon week-end.
Don Quichotte à Dulcinée, M. 84 : III. Chanson à boire
Album Original Classiques – Pierre Boulez par Pierre Boulez
On a pas fini de casser la « croûte »!
» Ce qu’il y a de formidable dans ce pays, c’est que l’Amérique a créé une tradition où les plus riches consommateurs achètent la même chose que les plus pauvres. On peut regarder la télévision et voir Coca-Cola, et on peut savoir que le président boit du Coca, Liz Taylor boit du Coca, et pensez donc, soi-même, on peut boire du Coca. Aucune somme d’argent au monde ne peut procurer un meilleur Coca que celui du clochard au coin de la rue. Tous les Coca sont pareils, et tous les Coca sont bons. Liz Taylor le sait, le président le sait, le clochard le sait, et on le sait aussi. »
Andy warhol.
closer trouvera peut-être quelques informations de la part du léZard qui l’aideront à comprendre pourquoi sa fascination face aux images et aux sons du film « Mémoria » est plus forte que son ironie ?
(superbe film d’un bon cinéaste vu dans une belle salle à l’italienne, entièrement rénovée, des Grands- Boulevards…)
Peut-on établir un lien entre le couple Quichotte/ Sancho Panza et Dom Juan/Sganarelle ?
L’un s’efforce de ramener son maitre au réel et l’autre de ne pas défier le Ciel
Pour mémoire et alimenter le débat
« closer dit: à
« Memoria » de Apichatpong Weerasethakul
L’avantage d’avoir un nom imprononçable et difficile à mémoriser est que finalement on ne vous oublie pas…
Memoria commence assez bien avec de beaux plans et la montée d’un mystère que le spectateur a envie d’éclaircir; ça se gâte petit à petit. On a envie par moment de donner des claques à Tilda Swinton pour qu’elle quitte son air hébété, ferme sa bouche perpétuellement entr’ouverte et active un peu sa gestuelle de zombie.
Arrive en deuxième partie un face à face interminable avec Hernan, un homme rencontré au bord de la rivière en train d’écailler des poissons. Il est recommandé d’avoir bien dormi la nuit précédente, sinon c’est le petit somme garanti. Il commence leur conversation (si l’on peut dire) dehors, puis entrent dans la maison d’Hernan. Il y a un lit défait dans la pièce; on se dit qu’il va au moins se passer quelque chose…hé ben non…la femme zombie, toujours la bouche entr’ouverte et atone, réclame deux petits verres d’alcool et ils se regardent langoureusement en se tenant la main. Un petit indice quand ils sont encore dehors suggère que ce Hernan n’est peut-être pas un humain comme les autres…
Je n’en dévoilerai pas plus. Une fois qu’on en est arrivé là et si l’on est encore éveillé, autant aller jusqu’au bout. Il y a une fin étonnante que l’on peut juger, au choix, comme une trouvaille géniale ou comme une facilité invraisemblable. De magnifiques paysages pour conclure.
Finalement, je suis sorti pas si mécontent que cela… »
ça fait cher la croûte
« L’Art modeste, il faut bien le dire, c’est laid. Même si le beau a fait son chemin depuis la Renaissance. L’idéal du beau, le désir du beau s’abîme dans les nœuds de l’institution, bute sur la technique, agonise au premier regard. L’Art modeste aime le beau, y aspire. Les Beaux-Arts, toujours beaux. L’Art modeste aurait-il compris bien avant d’autres (l’art contemporain) l’inanité de la question du beau ? Non. La question de comprendre est infondée ici. Reste l’incertitude, ou non, le malaise, l’abject.
On trouve toujours que la bouche par exemple ou les cheveux auraient pu être mieux faits. Puis le reproche s’est perdu, le tableau est accroché (encore un sujet de conflit) et il décore comme il peut. On ne dit d’aucune autre peinture qu’elle aurait pu être mieux faite. Pourquoi veut-on toujours refaire l’Art modeste ?
Que faut-il manger, que faut-il boire pour peindre ça ? Les questions qui s’agitent devant un tableau d’Art modeste.
L’Art modeste sent le renfermé, sent vraiment le renfermé, mélange fétide et sec de moisi, de poussiéreux, qui saute au nez quand on ouvre de vieux livres, quand on descend à la cave. On manque de place à la maison. On n’a pas forcément un garage, une remise, oh ! allons-y, un atelier pour installer le chevalet, la boîte de peintures et les tableaux. L’Art modeste revient de loin, poubelles, greniers, débarras. Ce qu’on trouve n’a parfois jamais vu la lumière du jour, ni pris l’air.
L’Art modeste aime les belles boîtes de peintures à l’huile, les petits pots d’huile de lin, d’essence de térébenthine pure gemme, leurs odeurs, les matériaux nobles, les tubes, le nom des couleurs, le mot siccatif. Le représentant fait comme les peintres-peintres. Il copie tout, la tenue, les allures. Le peintre romantique reste son exemple. Il est un peu bohème sur les bords mais il aime le beau et ne veut pas s’abîmer. »
Alain Sevestre, L’ Art modeste- Note sur la croûte- Gallimard éditeur 1995.
Pellicules vertes de soja dit: à
Peut-on établir un lien entre le couple Quichotte/ Sancho Panza et Dom Juan/Sganarelle ?
Oh, mais je ne vois que de fructueuses associations dans cette idée. A commencer par Sherlock Holmes et Watson.
Laurel et Hardy, aussi.
ou pour boucler la boucle Cervantes parodia Amadis de Gaule dont un des principaux personnages inspira à Proust celui d’Oriane de Guermantes
Baroz, romeo et Juliette, peut-être, mais la com est parfois un peu dure tant le mâle est exalté:
Juliet. Wilt thou be gone? it is not yet near day:
It was the nightingale, and not the lark,
That pierced the fearful hollow of thine ear;
Nightly she sings on yon pomegranate-tree:
Believe me, love, it was the nightingale.
Romeo. It was the lark, the herald of the morn,
No nightingale: look, love, what envious streaks
Do lace the severing clouds in yonder east:
Night’s candles are burnt out, and jocund day
Stands tiptoe on the misty mountain tops.
I must be gone and live, or stay and die.
Juliet. Yon light is not day-light, I know it, I:
It is some meteor that the sun exhales,
To be to thee this night a torch-bearer,
And light thee on thy way to Mantua:
Therefore stay yet; thou need’st not to be gone.
Romeo. Let me be ta’en, let me be put to death;
I am content, so thou wilt have it so. 2115
I’ll say yon grey is not the morning’s eye,
‘Tis but the pale reflex of Cynthia’s brow;
Nor that is not the lark, whose notes do beat
The vaulty heaven so high above our heads:
I have more care to stay than will to go:
Come, death, and welcome! Juliet wills it so.
How is’t, my soul? let’s talk; it is not day.
Juliet. It is, it is: hie hence, be gone, away!
Chez Shak, l’amour rend sourd…
Merci JB. Maintenant, aux autres de s’y coller!
De Quichotte à Dom Juan :
https://www.persee.fr/doc/caief_0571-5865_1996_num_48_1_1247
no comment
« Maintenant, aux autres de s’y coller ! »
closer, en arrivant devant le Max Linder Panorama, hier, un jeune-homme en sortait, tenant le dépliant de « mémoria » à la main et baillant à s’en décrocher la mâchoire.
Ensuite, dans la belle salle redécorée en Noir et gris, avec un superbe grand écran incurvé et une sonorisation à rendre sourd Patrice Charoulet, nous étions une petite douzaine, disséminés entre le parterre et les deux niveaux de balcons !
Malgré la renommée du cinéaste, ex Palme d’Or à Cannes, il est à craindre que « les autres » ne seront guère nombreux, ils attendront une rétrospective Apichatpong Weerasethakul à la cinémathèque…
Bloom, le film dont il est question ici a été financé en partie par les Affaires étrangères et l’Alliance française…
Pour un cinéaste thaï tournant en Colombie, jusqu’où s’étend notre influence et présence (néo colonialiste ?) !
@ Passou
Vous écrivez : « le XVIème siècle espagnol connaissait un renouveau des études bibliques ce qui ne fut pas sans influence sur Cervantès dans sa fréquentation des sources testamentaires, l’Ancien comme le Nouveau ».
Je ne sais pas si c’est Canavaggio ou vous qui pensez cela, mais permettez-moi de vous dire qu’expliquer les plus de 300 références à la Bible dans Don Quijote ou le fait que la comédie « La gran sultana » s’inspire du Livre d’Esther par le renouveau dans les milieux ecclésiastiques des études bibliques, c’est tout simplement ridicule.
Si Cervantes n’avait pas été d’origine juive et étant donné qu’il était très loin d’être un fanatique religieux, comment expliquer son grand intérêt et sa très bonne connaissance d’un livre dont la lecture à son époque n’était permise qu’en latin, une langue que l’auteur de Don Quijote connaissait mal, pour ne l’avoir jamais étudiée sérieusement (il n’était ni « licenciado » ni « bachiller ») et dont il se moque plusieurs fois dans son œuvre (voir El coloquio de los perros) ?
Si vous voulez quelques preuves de l’origine juive de Cervantes, écoutez cette conférence de l’une des meilleurs spécialistes du thème (prof de littérature espagnole à l’Université hébraïque de Jérusalem) :
Cervantes y la tradición judía – Ruth Fine
SV, le // Don Quichotte et Pancho on le retrouve surtout avec Jacques le Fataliste et son maître. Mais chez Diderot, le valet l’emporte sur le maître.
Autre temps, autre lieux, autre rapport socio-politique…
Tu n’as pas répondu à ma question sur les origines lointaines de ta famille, Pablo75.
Est-ce déplacé de ma part ?
SV, le // Don Quichotte et Pancho on le retrouve surtout avec Jacques le Fataliste et son maître. Mais chez Diderot, le valet l’emporte sur le maître.
M’enfin Jazzi, l’influence du théâtre espagnol sur le théâtre français, le Romancero du Cid et Corneille … Passe encore qu’ailleurs on atteigne le point Raoult de l’argumentation, mais pas vous tout de même …
Paul Edel écrit:
Je relis aussi avec passion un auteur de la même époque, mais de langue allemande,Hans Jacob Grimmelshausen(1625-16767) » les aventures de simplex Simplicissimus » qui détaille crument les episodes de la guerre de Trente Ans .Brecht s’en est tres largment inspiré pour écrire « Merre Courage ».et Grass pour écrire son « Tambour » .
C’est vrai; une œuvre à la hauteur du Dom Quixote, certainement.
Sur le Simpicissimus, voir surtout l’édition Fayard de 1990, traduction magistrale de Jean Amsler, (élogié par Bernard Lortholary lui-même) et une préface de Pascal Quignard.
Livre Quatrième, chapitre IV:
Simplex que le public surnomme Bel-Alman
Dans le mont de Vénus pénètre nuitamment
suivi de quelques épisodes, jusqu’à ce que:
Simplex quittant Paris, se demande, incertain
s’il n’est pas affecté du mal napolitain.
Mais il y a tout dans cette oeuvre magistrale, et en particulier (ou entre autres) sur les horreurs de la guerre.
Grimmelshausen décède aux alentours de 1676, sans date précise.
>PaulEdel : La Divine Comédie n’est pas d’une lecture facile non plus, encombrée des contemporains de Dante. Mais je m’efforce toujours de replacer un livre dans son contexte historique
Bien à vous
Pas compris votre contre argumentation, SV ?
Fais pas l’innocent, Baroz. Tu sais ce que coûte un film. Je ne l’ai pas encore vu, mais je sais que nous pouvons nous enorgeuillir d’aider des cinémas qui peinent à exister dans leur pays, comme la Thailande, qui est une succursale holywoodienne radicalement anti-intellectuelle (tu connais le nom d’un auteur thai?)
Et cela n’a rien à voir avec le néo-colonialisme, ou alors les mots n’ont pas de sens.
La fiche Unifrance est dessous: tu compteras combien de pays participent au financement.
a cet égard, je ne vois pas mention de l’AF, mais je sais que Thomas B. et Guy H, directeurs respectifs à Chiang Mai et Chiang Rai, étaient très amis avec Apichatpong Weerasethakul, et qu’ils ont beaucoup aidé à la reconnaissance de son travail.
Dernioère chose: il m’étonnerait que la Fondation des Alliances françaises, après l’assèchement spectaculaire de ses ressources consécutive au passage à sa tête d’un ancien patron d’Arte qui collectionnait les miles, ait pu verser autre chose que quelques milliers d’euros.
Long-métrage
Genre(s) : Fiction
Sous-genres : Drame
Langue de tournage : Anglais
Origines : Thailande, France, Royaume-Uni, États-Unis, Suisse, Chine, Mexique, Colombie, Qatar, Allemagne
EOF : Non précisé
Nationalité : Minoritaire français (Thailande, France, Royaume-Uni, États-Unis, Suisse, Chine, Mexique, Colombie, Qatar, Allemagne)
Année de production : 2021
Sortie en France : 17/11/2021
Durée : 1 h 50 min
Etat d’avancement : Sorti
Numéro de visa : 154.486
Agrément :
Type de couleur(s) : Couleur
Cadre : 1.85
Affiches (2)
Réalisateur
Apichatpong Weerasethakul
Apichatpong Weerasethakul
Memoria (2021), Blue (2018), Cemetery of Splendour (2015)
« je ne vois pas mention de l’AF »
Oui, Bloom, c’est au générique de fin (superbe générique où l’on entend le bruit d’une averse), noyé il est vrai parmi bien d’autres partenaires et sponsors…
De l’argent bien placé, no problème !
« Cemetery of Splendour (2015) »
Une autre petite merveille !
Bloom, « Memoria » est un film en anglais et espagnol. Pas un mot en langue française…
Jazzi : dans le lien que je fournis, Edritt Caldicott s’interroge pour savoir si les emprunts de Dom Juan à Quichotte sont de première main ou de seconde main (Lope de Vega). J’aimerais bien que vous-même, Passou, Pablo75 ou un ponte de La Sorbonne me dites non votre intuition est une impasse.
Par exemple l’essayiste fait un lien entre Don Quichotte (II,47) et la scène du Banquet de Dom Juan (IV,7)
Bloom, « Memoria » est un film en anglais et espagnol. Pas un mot en langue française…
—
Je ne vois pas le problème. Un film, c’est d’abord du visuel, ça peut même être muet.
« Dheepan », Palme d’or n’était qu’en partie en français.
Cette fixette sur le français me rappelle les rélexions de ces sympathiques groupes de retraités qui ne comprenaient pas qu’à Pondichéry tout le monde ne parle pas notre langue. Un comportement de néo-colonial justement…Attitude typique des monolingues qui vivent en mono à l’époque du son immersif.
Pour une réponse institutionnelle, tu peux adresser ta remarque à l’Institut Français (Eva Nguyen Binh & Erol Ok, présidente, directeur), avec en Cc Émilie Boucheteil (cinéma) et Sophie Renaud (Langue française, livre et savoirs). Iel te répondront.
@Paul Edel : si Cervantes est effectivement juif, le seul intérêt que cela puisse présenter et la seule conclusion que l’on puisse en tirer c’est que votre refus de le lire va finir par passer pour de l’antisémitisme.
sinon je vois pas trop ce que ça change.
du temps tres lointain ou j’enseignais au lycée j »avais fait faire à mes eleves un travail de comparaison entre divers couples valet maître
don juan et sganarelle,don quichotte et Sancho valmont et son valet
au dela de toutes les differences il y a des traits communs à ces couples A savoir :
Chez le maître une grande intelligence associée a un parti pris d’affirmer sa difference au regard de la morale et des conventions ordinaires et de jouir de cette singulatité
Et chez le valet un mélange inconfortablefait d’une part d’admiration pour la capacité du maître a concevoir et à affirmer , sa singulatrité iconoclaste en bravant ostensiblement ces conventions et d’autre part d’une incomprehesion reprobatrice de sa posture, dont il ne manque pas de lui faire grief , au nom du bon sens et des principes moraux ou remigieux
Mais parallèlement, dans ses rapports avec le vulgum pecus auquel il appartient ,le valet se plaît à épater ses congénères ,invoquant avec suffisance la singularité distinguée de ce maître ,comme si rejaillissant sur lui elle lui avait conféré un lucidité particuliere et un statut desormais à part dans son monde d’origine
ça fait penser à Onfray qui est resté dans années (10 ans ? ou plus ?) sur France Culture à expliquer que la compréhension d’une oeuvre passait par l’analyse biographique de son auteur.
du genre si Diogène vivait dans un tonneau c’est parce qu’il ne touchait pas les aides personnelles au logement que la Cité d’Athènes lui avait sucrées suite à une fausse déclaration administrative dans laquelle il avait trafiqué son revenu imposable.
Pas celui-ci, qui fait appel à la mémoire sonore, Bloom.
Mais là, en effet, la nationalité linguistique n’a plus aucune importance…
« un travail de comparaison entre divers couples valet maître »
merci de ne pas avoir cité Jacques le Fataliste ce bouquin c’est une daube, ce qui n’enlève au côté sympatoche de Diderot.
Jazzi à ton avis qu’est-ce qui est plus important à tes yeux chez Cervantes :
1/ sa judéité
2/ son homosexualité ?
3/ le fait qu’il était manchot
4/ le fait qu’il se soit fait enlevé par des corsaires.
t’as droit qu’à une seule réponse !
enlevER
@Paul Edel, entre les 2 extraits de livres dont je tairai le nom pour ne pas influencer votre jugement vous préférez lequel ?
Extrait 1 :
« Là-dessus ils découvrirent trente ou quarante moulins à vent qu’il y a en cette plaine, et, dès que don Quichotte les vit, il dit à son écuyer : « La fortune conduit nos affaires mieux que nous n’eussions su désirer, car voilà, ami Sancho Pança, où se découvrent trente ou quelque peu plus de démesurés géants, avec lesquels je pense avoir combat et leur ôter la vie à tous, et de leurs dépouilles nous commencerons à nous enrichir : car c’est ici une bonne guerre, et c’est faire grand service à Dieu d’ôter une si mauvaise semence de dessus la face de la terre.
– Quels géants ? dit Sancho.
– Ceux que tu vois là, répondit son maître, aux longs bras et d’aucuns les ont quelquefois de deux lieues.
– Regardez, monsieur, répondit Sancho, que ceux qui paraissent là ne sont pas des géants, mais des moulins à vent et ce qui semble des bras sont les ailes, lesquelles, tournées par le vent, font mouvoir la pierre du moulin.
– Il paraît bien, répondit don Quichotte, que tu n’es pas fort versé en ce qui est des aventures : ce sont des géants, et si tu as peur, ôte-toi de là et te mets en oraison, tandis que je vais entrer avec eux en une furieuse et inégale bataille ».
Extrait 2 :
« Debout, l’un près de l’autre, sur quelque éminence du terrain, don Quichotte et sa Dulcénéa sentaient tout en humant le vent, leur entrer dans l’âme comme l’orgueil d’une vie plus libre, avec une surabondance de force, une joie sans cause. Dulcénéa portait un large chapeau de paille, avec des rubans roses qui palpitaient au vent, derrière elle. Ses bandeaux noirs, contournant la pointe de ses grands sourcils, descendaient très bas et semblaient presser amoureusement l’ovale de sa figure. Sa robe de mousseline claire, tachetée de petits pois, se répandait à plis nombreux. Elle était en train de broder quelque chose ; et son nez droit, son menton, toute sa personne se découpait sur le fond de l’air bleu. »
DHH, renversement des rôles chez PG Woodehouse, où Jeeves le valet, est celui qui résoud les difficultés de son patron, Bertie Wooster.
Même schéma dans Brazil de T.Gilliam, avec Sam Lowry & Kurtzmann, son chef de bureau.
De l’incompétence des « bien nés » & des bureaucrates.
je me demande si insister sur la judéité de Cervantes ce n’est pas faire injure au clergé espagnol qui a trimé sang et eau à se taper la conversion forcée de milliers de juifs.
cela revient à annuler tous ces efforts et ternir leur image et la qualité de leur travail.
et là je renvoie au documentaire exceptionnel d’un réalisateur américain dont j’oublie le nom, mais qui a fait un travail remarquable sur ce sujet :
« qu’est-ce qui est plus important à tes yeux chez Cervantes »
Qu’il ait écrit Don Quichotte, puck, et, accessoirement, qu’il ait participé à la bataille de Lépante, comme certains Barozzi qui, eux, ont été nommés Seigneurs de Santorin…
@Claudio Bahia
effectivement le Grimmelhausen et une oeuvre foisonnante et riche , mais qui m’a rebutée jusqu’à ce que je la decouvre assortie la copieuse et éclairante presentation de Pascal Quignard
d’ou mon conseil de retourner vers l’oeuvre dans cette edition si on a le souvenir ancien d’un monument indigeste
« Qu’il ait écrit Don Quichotte »
tu dis ça parce que t’es pas manchot.
Bloom, « Memoria » est le premier film qu’Apichatpong Weerasethakul n’a pas tourné en Thaïlande.
Le casting international et les langues usités dans le film (anglais-espagnol) sont destinés à contribuer à sa distribution en Amérique et aux États-Unis.
Se pourrait-il que les subventions culturelles servent à masquer les contrats commerciaux ?
@ Bloom
merci de ces suggestions de lecture bien venues compte tenu de mon indigence en matière de littérature anglaise
le schema auquel je me réferais concernant le couple valet maître marcherait aussi pour sherlock Holmes et Watson
Si un livre pouvait parler…
Voilà qui est fait, avec Hugo Hamilton dans « The Pages », où le narrateur est un exemplaire original de « La Rébellion », de Joseph Roth, promis au bûcher à l’orée des années 30 et qui traverse le siècle en passant de mains en mains.
Et parfois je n’achète que la croûte
en peinture, ok. En fromage, c’est plus discutable, dear jjj.
La fromagère à cheval sur son gouda-extra-vieux au risque de virer manchotte peut vous refiler un morceau tendre comme du touronne ibérique.
Voilà un coup de pilpoul trapéziste ébouriffant, comme dit sasseur
merci, puck, pour mel brooks!
@ Puck
Que vient faire Madame Arnoux avec don Quichotte?
Se pourrait-il que les subventions culturelles servent à masquer les contrats commerciaux ?
—
Je ne sais pas (et si je savais…bref). En revanche, il est patent que pour la France-depuis-Fabius (responsable et coupable en l’espèce) il n’y a plus qu’une dimension à la diplomatie, l’économique. Le reste est loin derrière, et le soft power est le plus proche de la voiture balai.
Mais sur le terrain, on continue à y croire, mélange d’habitude et de déni de la réalité, trop moche.
Je veux bien que Quichotte & Sancho fassent une drôle de couple, mais :
l’on observera les traits d’humour.
UN drôle de couple !
@« Qu’il ait écrit Don Quichotte »
tu dis ça parce que t’es pas manchot.
Et qu’il écrit pas comme un pied, Miguel. Ou alors comme un pied bot ; déformation professionnelle qu’il dirait polo l’asticot
la croûte
comme dit un ami peintre « croute que croute » »
« Que vient faire Madame Arnoux avec don Quichotte ? »
Son éducation sexuelle, peut-être, DHH ?
Dali
https://picclick.fr/Salvador-Dali-Don-Quichotte-Man-Of-la-Mancha-283496052784.html
« le schema auquel je me réferais concernant le couple valet maître marcherait aussi pour sherlock Holmes et Watson »
Oui, c’est ce que j’ai écrit, suite à une idée lumineuse de soylent green, non par référence à une lutte des classes ou sociologie pour les nuls, mais un duo réversible, rêveur/pragmatique, poète/ control freak, téméraire/circonspect, inventif/ soucieux, etc, etc.
Sauf que lettré/inculte, prosateur/ débiteur de dictons, là c’est une caractéristique du duo Quichotte/Pansa, qui ne se transpose pas, ni n’est réversible, de cette très belle amitié.
Ah, Dali, oui bien sûr !
J’aime bien aussi
@Jazzi
Non votre suggestion n’est pas bonne
Avec le bonhomme Arnoux elle a dû déjà apprendre beaucoup de choses .et apparemment sur ce terrain le chevalier a la triste figure ne semble pas un maître
« il n’y a plus qu’une dimension à la diplomatie, l’économique. »
C’est pour cela que tu faisais la promotion du Beaujolais nouveau en Australie, Bloom ?
Le pire produit vinicole qui soit, et qui ne contribue pas à donner une bonne image du savoir faire français !
Eventuellement, et al. :
https://fahrenheitmagazine.com/sites/default/files/field/image/pablo-picasso-40-1-e1561041424393.jpg
Je ne songeais pas à monsieur Arnoux, mais à Frédéric Moreau, DHH !
@ Bloom
sur l’operation Fabius
c’est une opération perdant/perdant
car si cette opération a eu pour effet de se faire au détriment du le volet culturel de l »activité du quai d’orsay , elle a appauvri l’action economique exterieure du gouvernement pilotée anterieurement par Bercy
j’ai vu mes copines de l’expansion économique vivre avec consternation cet accaparement du secteur par Fabius , ce qui vouait au dépérissement tout ce qui relevait de la responsabilité régalienne des postes qu’elles avaient occupés , et qui passait desormais sous l’autorité incompétente des gens du Quai
C’est pour cela que tu faisais la promotion du Beaujolais nouveau en Australie, Bloom ?
Le pire produit vinicole qui soit, et qui ne contribue pas à donner une bonne image du savoir faire français !
—
Je me marre.
Fabius c’était dans les années 2010…
Pour le reste, quand tu seras grand, tu iras voir le travail des Af (s’il en reste).
En attendant, tu peux aller voir du côté de la série d’émissions que France inter leur a consacré à l’été 2016-dit-du- Brexit (Corée, Irlande, Canada, Ukraine, Argentine, Dublin, Madagascar, Afrique du Sud, Inde)…de quoi revenir avec des propos plus présentables, comme il dit Taillard de Vorms.
« Que vient faire Madame Arnoux avec don Quichotte? »
non c’était juste pour voir avec Paul Edel si ce qui le bloque c’est plutôt le style.
parce que moi c’est le contraire, quand je lis des trucs de ce genre je bloque aussi, en fait c’est pas trop que je bloque c’est que ça me fait tellement bidonner que j’arrive plus trop à lire la suite, faut dire que c’est quand même assez craquant, limite ça donnerait envie de l’embrocher comme un mouton :
« Elle portait un large chapeau de paille, avec des rubans roses qui palpitaient au vent, derrière elle. Ses bandeaux noirs, contournant la pointe de ses grands sourcils, descendaient très bas et semblaient presser amoureusement l’ovale de sa figure. Sa robe de mousseline claire, tachetée de petits pois, se répandait à plis nombreux. »
La grande pataugeoire, DHH…Avant la pandémie, les AF étaient devenues des agences de tourisme…
Confusion maximale.
L’opération Goût de France…aHHHHHHHHHHHHH!!!!!!Un étouffe-humain….
« tachetée de petits pois, se répandait à plis nombreux. »
il a dû cogiter des jours pour voir combien de « peu » il faire entrer dans un minimum de mots.
ça donne presque envie d’en ajouter du genre :
tachetée de petits pois du Poitou, se répandait pleinement à plis polis nombreux papillonnant sans peine et sans même houspiller sinon panpan cucul.
tachetée de petits pois du Poitou, se répandait pleinement à plis polis nombreux papillonnant sans peine et sans même houspiller sinon panpan cucul tandis qu’au loin retentissait le pimpon des pompiers.
Après Conrad, Stevenson. Je dis ça comme ça parce qu’après évoqué Don Quichotte dans ma dernière fiche de lecture est arrivé le billet de Passou sur Cervantes.
Aucune fierté c’est juste pour voir si c’est une martingale.
Donc
CONRAD !
STEVENSON !
« Aucune fierté c’est juste pour voir si c’est une martingale. »
faites pas le modeste c’est pas la première fois.
@ Bloom, Hugo Hamilton ?…, ah oui… je me souviens maintenant d’avoir lu SANG IMPUR, à l’époque où ce roman avait dû recevoir un prixen France. Je viens de me le remémorer en consultant cette notice bien étoffée sur la toile,
https://voyages.ideoz.fr/sang-impur-hugo-hamilton-litterature-irlandaise/
Je me souviens m’être demandé, très mal à l’aise, comment des gamins avaient pu survivre à l’élevage de pareils géniteurs écartelés dans la défense fanatique de leurs langues respectives (boche et irlandais) et la haine de la langue d’oxbridge.
Je n’ai plus rien lu d’autre de cet Irlandais, depuis lors… Sans dute a-t-il changé de nationalité ?
Bàv,
CONRAD !
STEVENSON !
—
Des auteurs que peu de femmes lisent (cf. Orwell)
3J, pour l’écouter, au Dublin Book Festival, la semaine dernière.
https://www.rte.ie/radio/radio1/clips/22029972/
« Le nouveau venu se mit en costume d’été ; et, sortant sous le portail de l’auberge, qui était spacieux et frais, il y trouva Don Quichotte se promenant de long en large. « Peut-on savoir quel chemin suit votre grâce, seigneur gentilhomme ? lui demanda-t-il. — Je vais, répondit Don Quichotte, à un village près d’ici, dont je suis natif, et où je demeure. Et votre grâce, où va-t-elle ? — Moi, seigneur, répondit le cavalier, je vais à Grenade, ma patrie. — Bonne patrie, répliqua Don Quichotte ; mais votre grâce voudrait-elle bien, par courtoisie, me dire son nom ? Je crois qu’il m’importe de le savoir plus que je ne pourrais le dire. — Mon nom, répondit le voyageur, est Don Alvaro Tarfé. — Sans aucun doute, répliqua Don Quichotte, je pense que votre grâce est ce même Don Alvaro Tarfé qui figure dans la seconde partie de l’histoire de Don Quichotte de la Manche, récemment imprimée et livrée à la lumière du monde par un auteur moderne. — Je suis lui-même, répondit le gentilhomme ; et ce Don Quichotte, principal personnage de cette histoire, fut mon ami intime. C’est moi qui le tirai de son pays, ou, du moins, qui l’engageai à venir à des joutes qui se faisaient à Saragosse, où j’allais moi-même. Et vraiment, vraiment, je lui ai rendu bien des services, et je l’ai empêché d’avoir les épaules flagellées par le bourreau, pour avoir été un peu trop hardi[1]. — Dites-moi, seigneur Don Alvaro, reprit Don Quichotte, est-ce que je ressemble en quelque chose à ce Don Quichotte dont parle votre grâce ? — Non, certes, répondit le voyageur, en aucune façon. — Et ce Don Quichotte, ajouta le nôtre, n’avait-il pas avec lui un écuyer appelé Sancho Panza ? — Oui, sans doute, répliqua Don Alvaro ; mais quoiqu’il eût la réputation d’être amusant et facétieux, je ne lui ai jamais ouï dire une plaisanterie qui fût plaisante. — Je le crois ma foi bien ! s’écria Sancho ; plaisanter comme il faut n’est pas donné à tout le monde ; et ce Sancho dont parle votre grâce, seigneur gentilhomme, doit être quelque grandissime vaurien, bête et voleur tout à la fois. Le véritable Sancho, c’est moi ; et j’ai plus de facéties à votre service que s’il en pleuvait ; sinon, que votre grâce en fasse l’expérience. Venez-vous-en derrière moi, pour le moins une année, et vous verrez comme elles me tombent de la bouche à chaque pas, si dru et si menu que, sans savoir le plus souvent ce que je dis, je fais rire tous ceux qui m’écoutent[2]. Quant au véritable Don Quichotte de la Manche, le fameux, le vaillant, le discret, l’amoureux, le défaiseur de torts, le tuteur d’orphelins, le défenseur de veuves, le tueur de demoiselles, celui qui a pour unique dame la sans pareille Dulcinée du Toboso, c’est ce seigneur que voilà, c’est mon maître. Tout autre Don Quichotte et tout autre Sancho ne sont que pour la frime, ne sont que des rêves en l’air. «
« Quichotte/Pansa, qui ne se transpose pas, ni n’est réversible, de cette très belle amitié. »
yesss! ce sont les moments les plus émouvants quand Sancho se range du côté de Quichotte, genre : oui vous aviez raison, c’était bien des géants, c’est une belle bataille que vous avez livrée, vous avez été courageux, valeureux etc…
il ne fait par léchage de cul ou par profit, il le fait sincèrement, parce qu’il arrive un moment où il a envie de partager les mêmes rêves que son maitre.
et là Sancho donne le ton au lecteur, il l’incite à faire pareil et partager avec lui la folie de Quichotte, parce qu’à travers cette folie il voit une vraie pulsion de vie.
et si le lecteur tombe dans le piège d’être ému par cette empathie inattendue de Sancho alors, immanquablement il partage malgré lui les rêves de Quichotte,
et ça c’est la chose la plus sublime chez Cervantes : réussir à nous faire basculer du côté de Quichotte, a trouver notre adhésion, parce que cela désobéit à notre raison, cela crée un désordre dans la logique des choses.
si nous trouvons Quichotte sympathique c’est grâce à Sancho.
Merci Pablo 75 pour le lien renvoyant à la conférence de Ruth Fine sur les origines juives prêtées à Cervantès. Aussi passionnant que troublant, en effet. A ceci près qu’elle est moins catégorique que vous, sa contribution est riche et dense mais nuancée et elle entre dans la complexité du débat entre historiens. Cela dit, dans votre commentaire vous déduisez de la familiarité de Cervantès avec « la Bible » un élément attestant de son origine juive tout en reconnaissant son indifférence vis à vis de la religion. Or, outre que les Juifs d’Espagne avant 1492, donc dans sa famille avant l’hypothétique conversion, ne se servaient pas de » La Bible », il est hasardeux d’imaginer que tout juif connaissait bien les Ecritures. N’empêche , le débat est d’autant plus intéressant qu’il est gratuit puisque, quelle qu’en soit l’issue, elle ne change rien à notre intelligence du Quijote.
Moi: 1
Le keuf: 0
Donc, tu continues de creuser.
je vous conseillerais la lecture de l’Astrée, d’Honoré d’Urfé, mais à travers les yeux de Michel Chaillou, dans « le sentiment géographique » – Sinon, le Simplicissimus délasse bien du Quijote, je suis bien d’accord avec les lecteurs alternatifs du genre… N’irais peut-être pas le relire tout de suite, fut-ce introduit par le nouveau quignard au cépage sans sulfites, cependant…
Bàv,
Belle culture littéraire, 3J!
sur son blog ARRABAL s’ intéresse au théâtre de Cervantès et à la langue des « oiseaux »; il nous précise que le premier dico » Dictionnaire de la Langue (1611) de Sebastián de Cobarruvias que la confusion signifie… l’opération effectuée dans le four hermétique par l’Alchimie. La confusion n’est pas une provocation ou un décervelage. Elle est déduite comme substance elle-même lorsqu’elle est conçue en elle-même. »
le texte est aussi écrit en espagnol!
https://laregledujeu.org/2020/12/22/36764/les-confinements-de-cervantes/
gallimard propose
Un esclave nomme cervantes
ARRABAL FERNANDO
STEVENSON !
Des auteurs que peu de femmes lisent (cf. Orwell)
Figurez Bloom, qu’en lisant L’ile au Trésor (mieux vaut tard que jamais) j’ai recherché et trouvé sur le web l’air que sifflait les mutins : Lillibulero. Cet air martial d’origine irlandaise fut attribuée à Purcell et Philidor l’Ancien (le père du grand joueur d’échecs français). Elle a donné « Auprès de ma blonde ». D’autres y voient la paternité d’André Joubert du Collet, lieutenant de la marine royale sous le règne de Louis XIV
Il a donné « Auprès de ma blonde ».
Passou, avec son point godwin, attend les flèches de la sainte hermandad, et tous « les frères des douze tribus d’Israël, et les sept frères Machabées, et les jumeaux Castor et Pollux, et tous les frères, confrères et confréries qu’il y ait au monde »
C’est un lien que j’ai mis déjà hier, je pensa.
En parlant, je le maintiens, de persécution littéraire.
« Or, outre que les Juifs d’Espagne avant 1492, donc dans sa famille avant l’hypothétique conversion, ne se servaient pas de » La Bible », il est hasardeux d’imaginer que tout juif connaissait bien les Ecritures. »
Il est moins hasardeux de penser que dans la famille Cervantès, la bibliothèque était conséquente…
Quant à sa famille, j’ai envisagé que Juan eût pu en être .
En voilà un converti, si ça peut vous faire plaisir:
Juan de Cervantes étudie à l’université de Salamanque. Il est chanoine à Palencia, abbé commendataire de l’abbaye de Hermida et nommé archidiacre de Calatrava par l’antipape Benoît XIII. De Cervantes est nommé archidiacre de Séville et procurateur du roi de Castille à la curie romaine en 1419. Il reçoit l’absolution de pape Martin V pour avoir négocié avec l’antipape Benoît XIII et est nommé référendaire apostolique en 1420. De Cervantes est chanoine à Burgos et abbé commendataire de Salas à Burgos.
Wiki
Lillibulero
—-
Un standard, en effet, Soleil Vert.
L’air est repris par John Gay, dans The Beggar’s Opera (L’opéra du gueux) (1727) avec des paroles satiriques; comme est repris le Greensleeves d’Henri VIII, avec les paroles qui suivent fustigeant la corruption généralisée de la société anglaise au 18e.
(Tyburn, haut lieu des exécutions londoniennes, était situé où se trône aujourd’hui Marble Arch )
https://www.youtube.com/watch?v=Tx8-T7GiYPc
Since laws were made, for every degree,
To curb vice in others, as well as me,
I wonder we han’t better company
Upon Tyburn tree.
But gold from law can take out the sting;
And if rich men, like us, were to swing,
’Twould thin the land, such numbers to string
Upon Tyburn tree.
où se trône == où trône
Passou, avec son point godwin
on ne chanye il a touyours cet assent étranyé..sapré lassouline..occultiss..pompier pyromane..fondu au noir
..d’ici que ça soit le conémara haussi..bande dacolic
il le fait sincèrement, parce qu’il arrive un moment où il a envie de partager les mêmes rêves que son maitre
c’est son avatar crétin corse..comme toi de stéfane pladza..c’est plus fort que toi..c’est pas dur
non c’était juste pour voir avec Paul Edel si ce qui le bloque c’est plutôt le style
snob incorigib
Tristram Shandy : le capitaine Toby Shandy, oncle de Tristram, siffle Lillibulero
.
Serieux, je pense qu’on nous prend pour des cons.
« les moulins à vent sont perçus par don Quichotte comme l’incarnation du mal absolu. Si Sancho ne les voit pas, c’est parce qu’il se situe dans le monde de l’apparence et qu’il voit non les choses, mais l’image des choses, telles qu’elles s’inscrivent dans la non durée. Le moulin, dans la civilisation de l’occident médiéval, est associé au péché. Les prostituées hantent ses parages et les meuniers ont une mauvaise réputation. Le poids de farine qu’ils restituent n’est jamais égal au poids de blé. Par ailleurs, ces moulins qui broient le blé n’opèrent pas le tri a priori entre le blé et l’ivraie. Ces moulins, responsables de la nourriture du monde, sont hautement coupables. »
Et toute la recherche de Mme Fin est de la même farine !
Beaujolais nouveau en Australie, Bloom ?
Le pire produit vinicole qui soit
je crois mon ami que tu n’as pas hassez bu dans ta vie..c’est une manière forcé mais son estraordinaire est qu’il ne dure pas..là réside son génie..tu dvrais y trouver d’l’inspi baroz..avec tes surgelés
« Les histoires et les aventures de don Quichotte apparaissent comme des complots qu’il faut décrypter. »
Tu l’savais twa que le Miguel était un crypto kabbaliste ?
Ben moi non plus.
Serieux, je pense qu’on nous prend pour des cons
sérieux serieux..sors toi dlà en disant quc’est pas une lecture de femme térezoune..dirfilou sra ptête estourbi un temps
les dénis dassouline pour halerter les tarés à la snif de colle gratos..c’est pas cher
Oui, tu as raison, il faut trouver un Sancho à Passou qui l’a perdue, la raison.
@tu dvrais y trouver d’l’inspi
L’inspi, c’est le noble vin de soif qu’on garde et qui devient une denrée recherchée qui coûte des blindes. Vois la cote vertigineuse des côte-rôtie, passés du comptoir au coffre-fort climatisé ; à trop vouloir tutoyer les nuits, on perd son âme … et ses aficionados
Dirphilou estourbi un temps.
Faut pas rêver.
Passou est fair play et donne quitus à Pablo75, tout en se ménageant une sortie honorable.
Pas de quoi en faire une crise de jalousie…
Bande de naze !
Toute la recherche de Ruth fin est d’la même farine.
Pas de l’épeautre.
En effet JB, la distribution de Memoria dans les salles parisiennes est étonnante pour un film d’un metteur en scène de cette réputation. Rien dans les Gaumonts, rien dans le quartier de Montparnasse. Des salles essentiellement sur la rive droite et dans la périphérie parisienne…
Si par hasard certains de nos camarades du blog voulaient le voir, ils ont intérêt à se dépêcher.
« Passou est fair play… »
Passou a juste de la chance que je n’ai pas son » retour… » sous la main. Resté en hiver, alors que je suis au sud…
Histoire de voir s’il n’avait pas déjà référencé ce brulôt identitaire, qui serait une douce dinguerie, si pour fine ire, les intentions n’étaient pas autres…
Si tous ceux qui ont une bible dans la bibli, et l’ont lue, sont des convertis, moi je dis oui. Mais convertis d’ il y a 19 siècles alors !
“Memoria”, d’Apichatpong Weerasethakul est un film sur la mémoire des sons.
On ne se souviens jamais des sons, seulement des impressions d’écoute, notamment pour la musique, que l’on reconstitue en imagination.
Qui entend encore la voix de ses parents défunts ?
Alors que dans les rêves l’on peut retrouver les visages, les personnages, les paysages, les actions et situations autrefois entrevus ou vécus, tandis que les bruits entendus jadis, eux, semblent définitivement perdus…
on ne se souvienT…
La tafiole a trop fumé, et la jalousie il connaît apparemment.
On a retrouvé sa mère récemment, dans les égouts de Paris.
Quelle classe, MS !
Oui, et encore, je retiens les chevaux…
SV (« Le désir mimétique au fond c’est le triangle du théâtre de boulevard »)
Au théâtre il serait sans doute possible de monter L’éternel mari de Dostoïevski, ou « Le curieux impertinent » puisqu’il est ici question de Cervantes, voire Un amour de Swann, « façon boulevard » (si ce n’est déjà fait).
En revanche, la représentation d’un triangle amoureux sur scène ou dans un texte ne suffit pas pour permettre d’identifier le désir mimétique : encore faut-il que soient révélés le rôle de la suggestion et de l’imitation dans la genèse du désir, la fascination, l’admiration éperdue sous la haine proclamée pour le ou la rival(e) et l’unité foncière d’un phénomène que l’on retrouve dans certains aspects des relations entre groupes sociaux et le snobisme par exemple.
Jazzi je crois que tu lis un peu de travers :
« les Juifs d’Espagne avant 1492, donc dans sa famille avant l’hypothétique conversion, ne se servaient pas de » La Bible », il est hasardeux d’imaginer que tout juif connaissait bien les Ecritures. » : boum ! et vlan dans les rotules !
« N’empêche , le débat est d’autant plus intéressant qu’il est gratuit puisque, quelle qu’en soit l’issue, elle ne change rien à notre intelligence du Quijote. » : boum boum ! et vlan dans les gencives !
Jazzi, tu sais il incarne quoi Quichotte ?
il incarne la fiction littéraire, sa « folie » est celle d’un homme qui s’invente une fiction qui se situe aux limites de la fiction, proche d’un point de rupture avec le risque que le lecteur dise : stop je n’entre pas dans ce manège, sauf que le lecteur ne le fait, il tombe dans le piège de la fiction.
et le problème dans tout ça tu sais c’est quoi ?
c’est que l’amour clamé par les uns et les autres pour ce livre aurait dû servir de rempart à cette destruction de la fiction à laquelle nous assistons depuis des années !
quand on en arrive à entendre sortir de la bouche d’un écrivain des trucs du genre : un auteur ne peut pas parler de ce dont il n’a pas l’expérience cela devrait déclencher un tollé général de la part de tous les critiques littéraires parce que cela représente un truc très grave que le monde littéraire n’aurait jamais dû laisser passer.
et c’est de ce genre de prise de position dont nous avons besoin aujourd’hui : des critiques littéraires qui aient les burnes pour dire à une femme comme Angot (et tous ceux qui pensent comme elle) qu’elle raconte des conneries !
et ça c’est un problème parce que ça décrédibilise complètement le système, ensuite on ne peut plus faire leur confiance. mais ce consensus mou est un peu à l’image de notre époque.
J’ai écouté le début de la conférence de Ruth Fine sur la probabilité de l’ascendance juive de Cervantes. Cette femme est aussi passionnante que sympathique avec son savoureux accent argentin (les « ll » deviennent des « che »), mais le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’affirme rien. Il est seulement possible que Cervantes ait des ancêtres « conversos »…L’un des indices est que l’une de ses soeurs entre dans un ordre religieux qui ne demandait pas de preuves de « limpieza de sangre », soit, mais le fait de se faire bonne soeur n’indique pas vraiment un rejet du catholicisme dans la famille! Un autre est que Cervantes aurait fabriqué un faux certificat de « limpieza de sangre » en recourant à des témoignages de complaisance. Sachant que la « limpieza de sangre » devait se prouver sur quatre générations, on imagine que cela ne devait pas être facile à réaliser (au passage, Ruth Fine accorde un certificat de grand cervantiste à Canavaggio)! Il a été refusé deux fois pour aller en Amérique? Bon et alors? Il peut y avoir mille raisons, dont la présence de concurrents mieux en cours, etc, etc.
Ruth Fine dit très bien que, malgré l’absence de juifs et de morisques à l’époque de Cervantes, la mémoire espagnole restait marquée de leur empreinte culturelle.
Bref, Cervantes a peut-être eu des ancêtres conversos mais ce qu’il en reste dans son esprit n’est sans doute pas plus prégnant que ce qu’il reste de judaïsme dans la mentalité espagnole de cette époque en général. Sur sa connaissance de la Bible, elle n’a rien d’étonnante si l’on considère sa probable fréquentation des jésuites et de la prestigieuse université de Salamanque. Le fait que la Bible n’était accessible qu’en latin n’empêche pas que les principaux épisodes de l’Ancien Testament étaient connus de tous dans le cadre de l’éducation religieuse et représentés dans l’Art (Cervantes a séjourné en Italie).
L’importance donnée à cette question me paraît totalement disproportionnée et motivée, je le répète, par le souci politique de démontrer qu’une certaine Espagne (celle de la monarchie et de Franco) qui se voulait la championne du catholicisme pur et dur, n’a pas vraiment existé, puisque son plus grand écrivain n’était même pas capable de prouver sa « limpieza de sangre »!
C’est très bien tout ça, mais c’est qui la fille aînée de l’Eglise, hein ? Même zemour de La Télé a sa réponse
« L’importance donnée à cette question me paraît totalement disproportionnée et motivée, je le répète, par le souci politique de démontrer qu’une certaine Espagne (celle de la monarchie et de Franco) qui se voulait la championne du catholicisme pur et dur, n’a pas vraiment existé »
Ohff, d’un révisionniste l’autre, c’est l’epoque zemmourienne de la télé intégriste Bolloré qui veut ça.
C’est dingue le nombre d’arriérés obsédés par l’antériorité de leur lignée d’obsédés. Faut les rassurer ; ils traversent les siècles comme dans du beurre, sans matières grasses – de purs esprits
@c’est l’epoque zemmourienne de la télé intégriste Bolloré qui veut ça.
Omegas 3 obligent
Ce qui me vient, après ce somptueux match où le rugby français retrouve les bulles de son champagne:
« From this day to the ending of the world,
But we in it shall be rememberèd—
We few, we happy few, we band of brothers »
– Shakespeare, Henri V
Moi je le demande pourquoi Cervantès est devenu un enjeu communautaire.
@Moi je le demande pourquoi Cervantès est devenu un enjeu communautaire.
Merci cousine de cette observation qui permettra, ayons confiance, de dépasser le cercle de la famille.
En parlant de famille, Cervantès a eu une fille, elle est devenue nonne. Tant qu’à faire , la conversion a été de ce point de vue, une réussite.
(23.41) … et pendant mon absence au cabaret ce soir, (vu quatre filles de la rochelle, « les pies qui chantent » -> pas mal, jazzient-jacassent ! cf. un petit assortiment du répertoire ici,
https://www.youtube.com/watch?v=n3Nl02wupvo
il semblerait que le France ait foutu sur la gueule des all blacks prétendument invincibles par 40 à 25. Bravo les bleus, j’y connais rien mais paraît que ça remonte le moral à macron pour les futures présidentielles. On va pas s’mentir… – Cervantès après toussa, hein… ! une anecdote,, non ? BN.
Zemmour par exemple ferait un excellent converti, dans une contrée reculée cathodique où Bolloré serait intronisé » roi catholique » par un pape espaniol.
@Tant qu’à faire , la conversion a été de ce point de vue, une réussite.
C’est ton point de vue, mec ; qu’il dirait le Dude des frères couenne
We band of brothers
étrange expression, dear Bloom. pas oublié une virgule, votre ami cheik spire.. Qu’en pense baroz ? Indeed l’haka du stade avait de quoi faire sauter le champagne.
Passou a réussi à dauber le Quichotte avec son point godwin. Une réussite parfaite.
Bonne nuit.
« On ne se souviens jamais des sons… »
Qui vous a raconté ça, Jacques ? Chacun de nos sens a sa mémoire : un marchand de tissus reconnaît et évalue la qualité au toucher ; sans la mémoire auditive vous risquez de vous faire renverser par une voiture à tous coins de rue ; etc. — goût, vue, odorat —.
Il m’arrive de rêver ma mère, de parler avec elle et lorsqu’elle me répond je reconnais sa voix.
Il y a des passages de la Neuvième qui anticipent la Klangfarbenmelodie (mélodie de timbres) — technique qui consiste à confier à différents instruments des interventions très concises dans un kaléidoscope de timbres différents ; les instruments intéressés n’ont pas de rôle mélodique à proprement parler, mais chacun contribue à l’élaboration d’une mélodie. Dit comme ça, ça n’a l’air de rien, mais il faut très bien connaitre les instruments pour réussir cette technique. Or, LvB avait perdu l’ouïe, il devait donc très bien se souvenir des caractéristiques de chaque instrument en jeu.
Retour des Jugements Pablotesques
L affirmation « styliste de haute couture » visait Puck.
On ignorait que Cerevantes etait « obscur et mal écrit, difficile à comprendre », foi d’Ibère qui l’a lu dans le texte,et l’a certainement compris.
mais on croit se souvenir d’avoir lu sous la même plume que Miro était un peintre somme toute facile, aisément imitable, et que P ne s’était pas privé de le faire. Reste que Miro est Miro, et Pablo, seulement Pablo.
Vu le libellé de la phrase concernant Carnavaggio évaluant son travail à zéro puisque traditionnel comparé, on le suppose du moins, aux fulgurances pablotesques, je maintiens qu’elle n’est surement pas un compliment.
Bonne soirée.
MC
Pauvre Shakespeare, tantôt Marlowe, Bacon, maintenant Florio, et j’en oublie! En cette affaire, c’est toujours le dernier qui croit avoir raison.
Pour etre honnête, une aventure semblable arrive au malheureux Molière, réputé avoir écrit Corneille, thèse soutenue par des éminences que je ne salue pas. Mobiliser « le très noble » (sic) d’Urfé face à au Quichotte, c’est plutôt léger…
@Mobiliser « le très noble » (sic) d’Urfé face à au Quichotte, c’est plutôt léger…
On va attendre que lourdaud soupèse Galatée et l’Astrée.
« Mobiliser « le très noble » (sic) d’Urfé face à au Quichotte, c’est plutôt léger… »
Complètement à coté de la plaque le lourdaud, qui comprend tout de travers bien tordu. Bref, encore un crypto.
Au fait, il reste une communauté juive qui a survécu à l’inquisition dans la clandestinité, depuis cinq siècles.
A Belmonte, au Portugal.
@ Paul Edel
Tu me rappelles Nabokov, autre aveugle tordu qui regardait le doigt quand on lui montrait la lune. Tout lecteur a ses manies, ses insuffisances (Voltaire ne comprenait pas Shakespeare, Rilke, Goethe ou Borges, García Lorca, poète bien meilleur que lui, sans parler d’un autre très grand écrivain, Maurice Desborels, qui ne comprend pas Flaubert ou Proust…). Moi j’ai quelque part une liste de ces manies de lecture des grands écrivains et une autre des auteurs nuls – et totalement oubliés – qu’ils aimaient. Les deux mises côte à côte, c’est hilarant.
Moi aussi, si on me pousse, je peux dire que la poésie de saint Jean de la Croix en français c’est nul. Mais en espagnol c’est sublime, indépassable, de la musique miraculeuse faite avec des mots. Cervantes en espagnol c’est très amusant, très ironique, ses phrases ont souvent double sens, son style est très savoureux (et souvent bordélique), il multiplie les clins d’oeil à son lecteur, il est souvent très drôle (il y a des scènes dans Don Quijote que même après les avoir lues des dizaines de fois me font toujours éclater de rire quand je les relis – par contre, je t’avoue que quand je les ai lues en français, ça n’a pas été le cas).
Il faut savoir aussi que Don Quijote n’est pas un roman réaliste mais une grande métaphore codée. Par contre si tu as cru que c’était un livre contre les livres de chevalerie, ou l’histoire d’un fou qui préfère le monde idéal à la réalité et qui passe sa vie à attaquer des moulins à vent, tu es tombé dans le piège que Cervantes a tendu aux autorités de l’époque et qui a très bien marché puisque le livre a pu être publié, malgré son contenu « explosif ».
D’ailleurs, c’est facile de savoir si quelqu’un a lu vraiment Don Quijote : ceux qui l’ont lu ne parlent jamais des livres de chevalerie ou des moulins à vent, qui ne sont que les images d’Épinal du début du livre. Tous ceux qui l’ont vraiment lu vous parleront de la deuxième partie, qui est bien supérieure à la première, de tous points de vue (littérairement, stylistiquement, mais aussi en profondeur spirituelle).
Autrement dit : c’est normal de ne pas aimer Don Quijote quand on lit des fragments traduits sans rien comprendre aux intentions de Cervantes, autant littéraires que politiques ou spirituelles (cela m’étonne quand même que tu ne sois pas sensible à sa Forme très complexe, par exemple au fait de savoir qui raconte l’histoire, alors que si mes souvenirs sont bons, il y a 4 narrateurs différents).
Je signale que le livre d’Esther est aussi dans l’Ancien Testament, et qu’au delà, il serait intéressant de voir s’il n’a pas donné lieu à un ou plusieurs Autos (drames sacrés) susceptibles de vulgariser le sujet pour un public supposé non chrétien.
On sait aussi que la Librairie Lyonnaise a fourni à l’Espagne des éditions plus Espagnoles que nature de livres sacrés, portant même un lieu d’impression Ibérique alors qu’il est Lyonnais. La démonstration a été faite pour les ouvrages en latin, mais pas pour le sacré vernaculaire espagnol. Il y a là une recherche à faire. Oui, il y a un Cervantes otage d’un communautarisme, et c’est dommage.
J’ai par ailleurs de la peine à penser que le Cervantes qui a décrit si minutieusement la Bibliothèque de Don Quichotte soit une espèce d’illettré touché par la Grace. Une comparaison avec Rabelais et les beaux livres de la Librairie de St Victor me parait instructive.
Croiser le Quichotte avec l’Amadis ou la Diana de Montemayor, est aussi, comme le suggère Closer une piste qui peut etre fructueuse …
Bien à vous; MC
La grande métaphore codée est dispo sur wikisource.
Inutile de rameuter tous les codeurs de la silicon valley, c’est une lecture de niveau collège :
https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ing%C3%A9nieux_Hidalgo_Don_Quichotte_de_la_Manche
J’ai écouté le début de la conférence de Ruth Fine […] elle n’affirme rien.
closer dit: à
Mais comment tu sais cela en n’ayant écouté que le début? Elle affirme tellement qu’à la fin elle parle des hispanistes qui se refusent à comprendre le vrai Cervantes, le converso.
Tu es gonflé de parler ex cathedra de quelque chose que tu n’as pas écouté en entier (alors qu’elle donne des preuves énormes sorties de ses œuvres dans la deuxième partie de sa conférence). Et dans ce que tu as écouté je me demande ce que tu as compris, vu que tu affirmes qu’elle « accorde un certificat de grand cervantiste à Canavaggio » alors qu’elle ne dit que même lui, après l’avoir étudié, admet que Cervantes a fait un faux certificat de « limpieza de sangre ».
Quand on ne sait pas l’espagnol, on ne connaît rien de la vie de Cervantes, rien de l’histoire de l’Espagne du Siècle d’Or, rien des problèmes des juifs espagnols et des conversos, rien de l’Inquisition, rien de la littérature de l’époque et qu’en plus on n’a pas lu Don Quijote en espagnol, il est conseillé de la fermer sur ce thème, mon pote.
« Il ne faut jamais oublier que sur Cervantes on sait très peu de choses sûres. «
« On ignorait que Cerevantes etait « obscur et mal écrit, difficile à comprendre », foi d’Ibère qui l’a lu dans le texte,et l’a certainement compris. »
MC dit: à
Tu viellis mal, Court. Et tu ferais mieux de la boucler, ne connaissant rien à l’affaire, comme Closer. À ton âge tu devrais savoir que les notes occupent une part énorme dans les éditions du Quijote. Et aussi qu’il existe une « traduction » du Quijote… à l’espagnol, faite par l’écrivain Andrés Trapiello et sortie en 2015. Pourquoi il a fait ce gros boulot et l’éditon a eu un gros succès, à ton avis ? Parce que Don Quijote est facile à lire ou parce que 99 % des Espagnols ont des problèmes pour le comprendre ?
dans votre commentaire vous déduisez de la familiarité de Cervantès avec « la Bible » un élément attestant de son origine juive tout en reconnaissant son indifférence vis à vis de la religion. Or, outre que les Juifs d’Espagne avant 1492, donc dans sa famille avant l’hypothétique conversion, ne se servaient pas de » La Bible », il est hasardeux d’imaginer que tout juif connaissait bien les Ecritures.
Passou dit:
Vous voulez me dire qu’il n’y avait pas plus de connaisseurs de la Bible entre les conversos qu’entre les cristianos viejos ? Et qu’il n’y avait pas plus de révoltés à cause de l’interdiction du judaïsme entre les conversos qu’entre les cristianos viejos ?
Cervantes / rob davis Paru le 18 février 2015 Bande dessinée (broché)
ne BD de Philippe Chanoinat et David Pellet chez Glénat (Le Monde) – 2017
https://www.bedetheque.com/BD-Grands-Classiques-de-la-litterature-en-bande-dessinee-Glenat-Le-Monde-Tome-18-Don-Quichotte-310641.html
Bah.
Lire un livre sous l’angle, l’auteur est juif, converti de force, homosexuel, non.
Les notes : beau sujet. Le faiseur de notules est-il là pour aider le lecteur, débrouiller le texte, dire sa lecture à lui.
Le couple maître et valet, et chez Molière, l’immense importance donnée au valet.
Un parallèle avec les servantes et/ou les nourrices ?
Belle recension ci-dessus, exhaustive.
Dire sa lecture à lui, i-e sa compréhension du texte ?
À Marseille.
Un lit où dormir. Bien.
Appartement en chantier.
Ma mère partie en shopping avec sa dame de compagnie, arménienne. Femme qui se fait nommer « l’amie » alors que ma mère n’a jamais eu d’amies. Grande et impérative disant « j’ai des diplômes, je suis AS ».
C’est son taf, elle bosse avec la curatrice, elle s’occupe de gens qui ont nombre de pathologies, elle m’en a dressé la liste, comme si elle était un neurologue de la Timone.
L’Ehpad n’a pas transmis que je venais visiter ma mère.
Cette dame vient depuis août 2021, où ma mère a été laissée dans l’Ehpad et depuis deux mois est embauchée un troisième après-midi par semaine qui est le samedi.
C’est son métier. Elle a crée une entreprise aide à la personne.
Rencontré un fou de Proust qui a lu cinq fois in extenso La Recherche et fait des conférences sur.
Paraît que après avoir suivi sa conférence, on se met à lire le livre.
M’a parlé du grand-père, le père du père de Proust qui était un obscur épicier quelque part.
Et le père a fait ses études de médecine à Paris.
Faudra sortir du concept bourgeois pour y aller.
Proust quelle magnifique ascension sociale ! J’en suis restée baba.
Il m’a dit mille autres choses passionnantes mais j’étais en train de partir, ce n’a pas été facile de partir en écoutant Proust.
La cuisson du plum-pudding : cinq heures au bain-marie dans de l’eau frémissante.
Ai chemisé le moule en accordéon avec du papier sulfurisé.
A bien éclairci à la cuisson, grand soulagement.
Comment le garder un mois, pas encore trouvé la solution. Au frigidaire ou pas ?
Et je crois que oui, faudra une sauce pour le servir.
Drôle d’histoire que le plum-pudding.
La dame de compagnie ignare mais pas dépressive. Ces espèces de femmes qui mènent leur monde à la baguette.
Tout ce monde autour de ma mère qui n’a de cesse de la dominer. Lui supprimer sa tablette, son téléphone.
Remplacer l’autorité patriarcale de mon père.
Ma mère qui réclame son fils et parle tout le temps de lui, qu’il ne vient jamais la voir. Ce qui est vrai.
Hier, compris que -in fine- on vieillit comme on a vécu. Pas de miracles. Pas de changements radicaux.
Ma mère à qui la structure fait du bien. Qui se plaint « elle prend la main sur moi », ou bien « elle me gonfle » mais qui finalement vit avec le très peu de liberté qui lui est octroyé. Se conforme.
A des amies.
Se soumet.
S’adapte.
Me dit « cela me déchire trop le coeur quand je vais à la maison et que vous n’êtes plus là ».
Je lui dis « mais on n’habitait pas avec toi dans cette maison là ! ».
-« Ah bon, vous n’habitiez pas avec moi ? »
Ma mère, focalisée plein pot sur sa vie de famille.
Sa vie de femme.
Sa vie de mère.
Sa vie entière.
On va tâcher de retrouver désormais quelque joyeuseté, d’aller la chercher quelque part en certaines oubliettes, comme ce fou de Proust, heureux mais heureux comme ce n’est pas possible.
Quand aux grands livres, j’attends d’être impotente. Cela finira bien par venir.
Bon dimanche.
Moi, c’est EHPAD, scrabble, les bébés et leur nourrissage, on a déjà vu l’emmaillotage, paraîtrait que cela calme les agités et rassure les anxieux d’être ligotés et les nénets*. Ma mère.
Puis je rentre in sweet grangeon.
*Un des photographes des nénets, du grand nord lui aussi est lgbtqsm. Ne pas se poser de question, ni s’insurger, sa fille de douze ans le photographie, c’est son papa, c’est son choix. Et les nénets l’acceptent tel quel, déguisé/e. Pourquoi pas moi, si les nénets ?
Il y a une différence entre une lecture juive de Cervantès, et une lecture de Cervantès juif homosexuel et en fuite.
Il est bien difficile de départager qui de ces fous furieux est gagnant.
A signaler un juif converti de la même époque, dans le sud de la France:
Michel de Nostredame
Il a laissé beaucoup d’écrits cryptés.
Sur l’hystérie.
– Chaque fois que je me dispute avec ma femme elle devient historique !
– Tu veux dire hystérique !
– Non historique ! Elle se souvient de tout ce que j’ai fait de travers, du jour et de l’heure./i
Comme dit Emma, les juifs ils prennent beaucoup de place.
Moi, je suis assez pour des territoires partagés.
Je précise par-ta-gés.
l’histoire éditoriale du Quichotte et de ses traductions, est un bon sujet de roman. Ou de thèse, si vous avez ne temps.
Enfin moi ça m’intéresse plus que des notes universitaires en fin de volume, sur un texte qui ne nécessite pas de grandes connaissances.
Évidemment disant cela, je pense au nom de la rose.
Un pastiche du Maestro:
» Umberto Eco,
Pastiches et postiches (titre original Diario Minimo),
Milan 1992 (éditions Messidor, pour la traduction française).
« Nous sommes au regret de ne pouvoir publier votre ouvrage… » (rapports de lecture à l’éditeur)
De Cervantès, Miguel. Don Quichotte
L’ouvrage, qui n’est pas toujours facile à lire, est l’histoire d’un gentilhomme et de son serviteur qui cheminent à travers le monde à la poursuite de chimères chevaleresques. Ce Don Quichotte est un peu fou (le personnage a beaucoup de relief et il est certain que Cervantès sait raconter), tandis que son valet est un homme simplet, doué d’un gros bon sens, auquel le lecteur ne tardera pas à s’identifier, et qui cherche à démythifier les croyances illusoires de son maître. Voilà pour l’histoire, qui se dénoue par quelques bons coups de théâtre et un certain nombre de péripéties savoureuses et amusantes. Mais l’observation que je voudrais faire dépasse le jugement personnel sur l’œuvre.
Dans notre prospère collection à bon marché « Les faits de la vie », nous avons publié avec un notable succès l’Amadis de Gaule, La Légende du Graal, Le Roman de Tristan et Iseut, Le Lai du Laostic, Le Roman de Troie et l’Erec et Enide. Maintenant, nous avons en option le Lancelot, par ce jeune Robert de Boron, qui sera, à mon avis, le livre de l’année et obtiendra le Renaudot haut la main, car il plaît aux jurys populaires. Si nous prenons le Cervantès, nous publions un livre qui, pour beau qu’il soit, ne nous en fichera pas moins par terre toute la production que nous avons réalisée jusqu’à présent et fera passer ces autres romans pour des histoires à dormir debout. Je comprends la liberté d’expression, le climat de contestation et toutes ces choses-là, mais on ne peut tout de même pas scier la branche sur laquelle on est assis. D’autant plus que j’ai le sentiment que ce livre est la typique œuvre unique : l’auteur est à peine sorti de galère ; il est tout à fait mal en point. Je ne sais plus si on lui a coupé un bras ou une jambe, mais il n’a vraiment pas l’air d’avoir envie d’écrire autre chose. Je ne voudrais pas que, par manie de courir la nouveauté à tout prix, nous compromettions une ligne éditoriale qui a été jusqu’à présent populaire, morale (n’hésitons pas à le dire) et rentable. Ne pas prendre. »
À propos de cryptages : « Un prix à ceux qui déchiffrent le code secret de Dickens ». Je m’attendais à un vrai prix, mais que non : « 300 livres pour qui sera capable de déchiffrer les textes que l’auteur anglais a écrit avec le système sténographique de Gurney. Apparemment Dickens les a écrits dans un code personnel si complexe qu’il n’a pas encore été déchiffré. Après un siècle et demi d’essais, les linguistes et cryptographes ont abandonné, d’où la décision de se tourner vers les gens ordinaires. Les conservateurs du Dickens projet espèrent que les jeunes, désormais habitués à raccourcir les mots et à utiliser des signes dans leurs messages, résoudront le mystère.
Au réveil, ce matin, une pensée: non mais quel match!
Bloody Hell! Trois essais dans une marée humaine furieuse de joie et de fureur (little clin d’oeil au grand Will)
Oh, je vois que Bloom et Phil, sur une virgule, ont commenté aussi. Band of brothers.
Classe.
https://www.bing.com/videos/search?q=we%2c+band+of+brothers&docid=608024222326067210&mid=3D032049A1BAAA7459FE3D032049A1BAAA7459FE&view=detail&FORM=VIRE
à 2mn 50
Bon dimanche.
L’homme de la Mancha, par Jacques Brel (2min48)
RÉCIT« Hollywood dans l’Espagne de Franco » (5/6). Fasciné par l’Espagne et la corrida dès 1933, banni de l’usine à rêves à l’aube des années 1950, le cinéaste de « Citizen Kane » multiplie les projets à Madrid. Son adaptation du roman de Cervantès l’obsède, il laisse des centaines d’heures de tournage sans résultat final.
lemonde
Quand on est sourd depuis la plus petite enfance, les sons on ne peut que les imaginer.
Là commence la fiction, puck.
Idem pour un aveugle avec les images.
Les culs de jatte rêvent-ils qu’ils marchent ?
J’apprends qu’il FAUT aimer le Don Quichotte,
sinon. Sinon quoi?. On est fatalement un imbécile? Je sens un soupçon de mépris de Pablo à mon égard. Tant pis. J’ai longtemps lu ,relu et aimé Rabelais sans tout saisir bien sûr, et sans savoir que derrière la cour des Papimanes, il vise la cour de jules II et je n’ai découvert que tres récemment que le prologue de Gargantua est une réécriture du mythe des Silènes développé par Erasme. Ces ignorances ne m’empêchaient nullement de prendre un grand plaisir à lire tout Rabelais. Pareil pour Chretien de Troye. j’aime particulièrement lire Agrippa d’Aubigné sans tout savoir de la symbolique médiévale ou de l’art de l’allégorie. bien sûr, mais le plaisir de lecture est immense. je conseille bien humblement à Sa Grandeur Pablo de lire le chapitre « des livres » des Essais de Montaigne dans lequel il avoue ne rechercher qu’un « honnête amusement » dans la lecture ou quelque enseignement sur lui-même et avoue aussi qu’il saute les passages » hors de sa portée « et passe selon sa fantaisie d’un ouvrage à un autre. donc, Don Quichotte est hors de ma portée, et basta.
Expert psychiatrique.
Un métier impossible, et alii ?
https://www.leparisien.fr/faits-divers/de-nombreux-rapports-psychiatriques-nont-pas-le-serieux-minimal-21-11-2021-IFNPSNZUR5CDFHZ6JTUWDFQARE.php
Paul Edel qui passe pour un plouc parce qu’il n’aime pas le Quichotte.
Et nous alors, si on n’aime pas les Thomas Mann, les Brecht, les Rilke et autres Thomas Bernhard, on passe pour quoi ? Pour des nazis !
Je m’attendais à un vrai prix, mais que non : « 300 livres pour qui sera capable de déchiffrer les textes que l’auteur anglais a écrit avec le système sténographique de Gurney
si tu savais le nombe de cons qui achétes des vins sur concours bidone &cubi..bien mis en bouteille..et pas seulement a gnève mon couillon..
on passe pour quoi ? Pour des nazis !
pédro il a dit quta fait ton coming oaout de sangré essesse..que t’es une espèce vrai de gestapiss
Sinon quoi?
t’es un snob polo..c’est pas bien grave..la baignoire menace pas..vends ton cochon..il est haussi bon qules autes
« donc, Don Quichotte est hors de ma portée »
Mais non, Paul. Tu peux y arriver, accroche-toi !
Quand on ne sait pas l’espagnol, on ne connaît rien de la vie de Cervantes, rien de l’histoire de l’Espagne du Siècle d’Or, rien des problèmes des juifs espagnols et des conversos, rien de l’Inquisition, rien de la littérature de l’époque et qu’en plus on n’a pas lu Don Quijote en espagnol, il est conseillé de la fermer sur ce thème, mon pote
pédro et son coming aout de sangria au chorizo..c’est pas mauvais une fois dtemps en temps..
Mais non, Paul. Tu peux y arriver, accroche-toi !
t’as déjà un client polo..y veut un fromage de tête
« Monsieur Victor »
ça fait penser au nom de l’assassin dans les films français en noir & blanc d’avant guerre !
Lire Cervantes dans l’original est en effet très difficile et je sais par une amie espagnole que les espagnols du 21ième siècle ont bien du mal…J’ai lu « Riconete y Cortadillo » (une des Nouvelles Ex.) en VO…On ne m’y reprendra plus!
Va te recoucher, le boug, on sent que tu n’as pas assez dormi !
les experts psy s’interrogent sur la vénalité (sic)
car la recherche de la vérité dans des dossiers complexes ne s’accommode pas de vitesse ni de paresse d’esprit. Et encore moins de vénalité. »
Va voir le prochain film de Pedro Almodovar, closer, tu seras mieux en phase avec l’espagnol du XXIe siècle !
https://www.bing.com/videos/search?q=madres+paralelas+trailer&view=detail&mid=955387EA6F12A2A0F519955387EA6F12A2A0F519&FORM=VIRE
jm’étonne d’une chose..que jambon nous ait pas fait un cour sur la défense d’hypothèse en hestoire..ça a à soi tout seul du gouleyant..par exempe « djizeus était une femme goudou ».. »il manque 1000 ans dans l’hestoire des pharaons »..eu.. »il y a de l’eau dans l’gaz »..c’est écrit dans nimporte quel langue..c’est bénin..trés bénin
JB a raison Paul, vous pouvez y arriver!
Surtout que, comme le dit Pablo, la deuxième partie est d’une profondeur métaphysique remarquable.
Allez au-delà des moulins à vent Paul!
j’apprends :
Le moulin-à-ventN 2 est un vin rouge français d’appellation d’origine contrôlée produit à cheval sur la limite entre les départements du Rhône et de Saône-et-Loire.
L’appellation couvre une partie des communes de Chénas et de Romanèche-Thorins, dans le vignoble du Beaujolais. Elle est l’un des dix crus de ce vignoblewiki
on passe pour quoi ? Pour des nazis !
Tout le contraire. sapré Victor
Comme je ne connais rien à rien, je vais essayer de trouver le temps de finir la video de Ruth. Si je me suis limité à la première partie, c’est tout simplement que c’est là que Ruth Fine traite spécifiquement de la question de « converso ou pas ».
on sent
on on on..avec un je tut sentirais un homme..simple..sans prétention..bref on t’écoutrait qu’il dirait polo
Mais est-ce un bon cru d’Almodovar JB? Il y a chez lui du meilleur et du moins bon…
En espagnol, je voudrais bien voir « Las niñas », mais je ne sais pas si ce sera distribué en France.
si tu préfères des rillettes tu lui dit à polo baroz..je suggerai c’est tout..on peut stromper baroz
Comme je ne connais rien à rien
en même temps cloclo il personnalise trop le débat.essaie de pas partir de zéro cloclo!
gallimard propose
Un esclave nomme cervantes
ARRABAL FERNANDO
Mais encore et alii?
Tout le contraire. sapré Victor
si tu sais pas parler allemand tu crois quhedeguerre c’est un genre de horst tapper..d’helmout kohl qui fait du sport..si tu sais et ben tu rconnais bien votan en chaussette à pompon..hé houi..mais en plus faut manger beaucop de blutwurst qu’l dirait pédro et paf tu vois la lumière schwarz
Paul Edel dit: à
« J’apprends qu’il FAUT aimer le Don Quichotte,
sinon. Sinon quoi?. On est fatalement un imbécile? »
Rassurez-vous, Paul Edel, nous en sommes tous là. Il se trouvera toujours quelqu’un maîtrisant un peu mieux l’anglais (suivez mon regard), l’espagnol ou l’italien (idem) pour vous accabler de son mépris, notamment de n’être pas en capacité de lire le texte dans l’original, donc d’en être réduit à une traduction, par conséquent de ne pouvoir en goûter la sublimité. Par ailleurs, dès lors que vous exprimez la moindre réserve à l’égard d’un auteur ou d’un chef d’œuvre tenu pour admirable, incontournable, incomparable on vous renvoie un regard apitoyé. Tant pis si, malgré des efforts, on n’a trouvé aucun agrément à la lecture, qu’on s’y est trouvé comme derrière une porte cadenassée. C’est ainsi : il est des paysages sur lesquels la plupart s’extasient (parfois par conformisme) qui ne vous retiennent pas, que vous jugez médiocres, voire même banals et ennuyeux. La prudence ou la sagesse voudrait qu’on ne l’exprimât pas.
Qui est prêt à goûter au pudding de rose !
j’apprends :
Le moulin-à-vent
le beaujolais ça se lit pas..ça se boit..un aveugle sourd crétin cul djatte sait ça..ousque tu en es parti pour en arriver là..as tu traversé les pyrénnés? le desert? la mer qui s’est ouverte pour toi?
Un certain Kickou sur le net 😉 s’est exprimé sur le livre de Fernando Arrabal
Kickou 27 janvier 2017
De Fernando Arrabal, j’avais l’image d’un dramaturge provocateur et loufoque, une sorte de Salvador Dali des lettres, possédant plus de lunettes qu’Elton John et Polnareff réunis. Il est peut-être cela, mais pour ce bouquin il se fait biographe de son illustre compatriote Miguel de Cervantès. le problème c’est qu’Arrabal s’il est érudit, n’est pas historien. Alors, voila ce qui m’a plu dans ce livre : Au-delà de la vie de Cervantès lui-même, on en apprend beaucoup sur son époque c.-à-d. le 16ème siècle espagnol, celui de l’inquisition, de la conquête de l’Amérique, des règnes de Charles Quint et Philippe II … Pour donner du crédit à l’entreprise le texte est agrémenté de fac-similés de documents d’époque. le bavardage « en roue libre » d’Arrabal est souvent plaisant. Mais ce qui m’a moins plu c’est la généalogie rébarbative des Cervantès et de la famille royale espagnole. Et surtout l’angle psychanalytique que prend Arrabal pour interpréter et expliquer le caractère et les actes des personnages. Hélas, l’érudition facétieuse d’Arrabal ne fait pas de lui un historien rigoureux. le livre se termine d’ailleurs au lendemain de la bataille de Lépante, Miguel de Cervantès n’a alors que 24 ans et Arrabal nous promet une seconde partie, ce volume ayant été édité en 1996, il semble qu’il en ait abandonné l’idée. 3* néanmoins. Allez salut.
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