de Pierre Assouline

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De l’exil intérieur dans le style tardif

De l’exil intérieur dans le style tardif

Les mordus de l’incipit nous ont tellement bien entraîné dans leur passion qu’on en a oublié de se demander où et quand commençait vraiment la fin. Non pas l’excipit, qui serait la ou les dernières phrases, mais la fin de l’ensemble de l’œuvre d’un artiste. Ce que Theodor Adorno appelait « Spästil Beethovens », autre dit le style tardif de Beethoven, titre d’un essai pionnier de 1937 plus tard recueilli dans Moments musicaux (1964) puis dans Essais sur la musique (1993). C’est peu dire que le philosophe a inspiré nombre de réflexions sur la musique, malgré son éclectisme, son élitisme, son absence de compromis, sa détestation du Zeitgeist et de sa propre époque.

Edward W. Said en a fait le titre et le thème de son tout dernier livre puisque Du style tardif (On Late Style, traduit de l’américain par Michelle-Viviane Tran Van Khai (310 pages, 25 euros, Actes Sud) est paru à titre posthume. C’est un essai composé après coup de manière assez disparate, donc nécessairement subjective par rapport au choix qui aurait été le sien, avec les retranscriptions de ses séminaires à Columbia University (NY). On peut y chercher, et y trouver, l’écho et la trace des recherches de l’intellectuel américain d’origine palestinienne (Jérusalem 1935- NY 2003) sur l’Islam, la question de Palestine ou l’Orient fantasmé de l’Occident. Mais pour l’essentiel, l’autre Said s’exprime là, qui était non seulement un critique littéraire et musical d’une acuité et d’une culture remarquables (un peu comme Eric Hobsbawm l’était pour le jazz), mais également un pianiste croyant et pratiquant. La musique, il en parle de l’intérieur ; cela n’a jamais immunisé personne contre les erreurs de jugement ou les fautes de goût, mais on écoute toujours autrement, quoi qu’on s’en défende, une voix venue de l’intérieur du bâtiment – même si, je dois l’avouer, les explications techniques sur l’accord de quarte et sixte ou sur l’expressivité ironique du canon en mi bémol du final du second acte de Cosi laissent l’amateur à la porte.

Son livre est brillant, dans la meilleure acception du terme, sans le vernis et la superficialité qu’il suppose parfois, pétillant d’intelligence et d’intuitions, virtuose même dans sa manière de rapprocher les inconciliables, de réduire les grands écarts, ou simplement de mettre en relation des éléments qui nous paraissaient aux antipodes les uns des autres, déformation professionnelle et réflexe naturel de celui qui fut longtemps professeur de littérature comparée. Mais il est d’une telle richesse et d’une telle complexité qu’un tel billet critique n’a d’autre ambition que de stimuler la curiosité et d’inviter à y aller voir.

C’est une idée reçue, sinon ancrée dans nos esprits, d’imaginer qu’à la fin de sa vie, l’âge venant, un créateur est nécessairement marqué du sceau de la maturité, de la réconciliation, de la sérénité, de l’apaisement, toutes qualités résumées en une seule : la sagesse. Et si cette propriété n’avait rien à voir avec l’inscription de l’œuvre dans sa chronologie ? On dira le sujet marginal, sinon secondaire ; il fut d’ailleurs largement ignoré ; mais Edward W. Said se passionnait justement pour ce que l’esprit critique et analytique des autres avait laissé sur le bas côté.

En s’emparant du concept forgé par Adorno, Said est allé voir ailleurs. Du côté de Cosi fan tutte, comme une reconnaissance de dettes, puisque c’est le premier opéra auquel il assista, tout jeune, en débarquant aux Etats-Unis en 1950. Du côté du pianiste Glenn Gould dont le nom est devenu synonyme de Bach grâce à sa touche inimitable, au point que l’on parle de « Variations Gouldberg », ce qui l’a poussé à tenter de comprendre « par quel biais son association de toute vie avec l’immense génie du contrepoint parvient à créer un espace esthétique sans équivalent, et d’une stimulante plasticité, essentiellement fondé par Gould lui-même en tant qu’intellectuel et en tant que virtuose ».  Du côté des Paravents de son ami Jean Genet, « qui aimait les Arabes d’amour », qu’il crédite de « l’intuition de la portée et du caractère dramatique de la situation que nous vivions au Liban, en Palestine, et dans d’autres pays ». Du côté de chez Richard Strauss, les œuvres ultimes bien sûr : Capriccio, Concerto pour hautbois, Deuxième concerto pour cor, Métamorphoses, sans oublier, l’une de ses œuvres le plus poignantes, l’une des rares à avoir su exprimer l’infinie lassitude de ce bas monde, les Vier Letze Lieder. Puis il a confronté leur puissance et leur inventivité à l’opinion la plus répandue sur Strauss, selon laquelle après Elektra (1909) et singulièrement après Le Chevalier à la rose (1911), son univers était devenu plus tonal et sucré, moins caustique.

Said déconstruit ce discours pour montrer, après un examen minutieux qui ne méprise pas l’arrière-fond ni le contexte historiques, que, bien  loin d’être sages malgré leur apparence, ces oeuvres sont provoquantes, dérangeantes, déconcertantes, inclassables. Et l’on connaît des anglicistes qui trouveraient certainement à redire à la traduction de « late » par « tardif », étant entendu que, même si le mot est le plus souvent rendu en français pour exprimer le « tard », et lateness le tardif, on le trouve couramment en anglais pour suggérer le mort, notamment dans l’expression the late Mr … / « feu monsieur… ». Quoi qu’il en soit, Said désignait par là les dernières œuvres d’un artiste.

Au fond, à suivre Said dans le sillage d’Adorno, et en repensant aux œuvres tardives de Beethoven plus inquiètes et plus instables que la Symphonie héroïque ou les Cinq concertos pour piano qui les ont précédés, on finit par lui arracher un semblant de définition : est tardif ce qui se situe au-delà de son époque, en avance sur elle par la nouveauté et l’audace, mais aussi en retard sur elle en ce qu’elle s’autorise des retours dans d’autres temps au mépris de la marche de l’Histoire. Ce qui est une belle définition de la liberté du créateur, affranchi des contraintes de l’air du temps, état que l’on atteint plus facilement, en effet, lorsqu’on n’a plus rien à prouver et que l’on n’attend rien de quiconque.

Un mot manque à cette définition, que Said utilise dans un autre chapitre : testamentaire. Il en use à propos de l’opéra Mort à Venise de Benjamin Britten adapté de la nouvelle éponyme – une œuvre de jeunesse, celle-ci, puisque Thomas Mann avait 37 ans quand il l’a écrite, ce qui suffirait d’ailleurs à invalider la thèse du caractère élégiaque, allégorique, pathétique et poignant attaché à la création d’une œuvre en fonction de « l’âge du capitaine ». En fait, c’est ailleurs que le bât blesse dans cet essai vertigineux. On a parfois l’impression que l’auteur tente à tout prix de plier les choses au concept qui le guide, ce qui est peut-être dû au rassemblement arbitraire de conférences et de notes préparatoires au séminaire lui-même ; pas sûr que le regroupement fasse toujours sens. En ce sens, un chapitre est particulièrement discutable : celui qu’il consacre au Guépard. Plus encore que dans celui sur la Mort à Venise,  il n’a de cesse de comparer le roman de Lampedusa et sa traduction à l’écran par Visconti. Il discrédite le film pour sa dimension hollywoodienne, sa surabondance, sa monumentalité, ses moyens financiers, ses prouesses techniques dans le but de prouver que de là vient sa puissance, et donc son échec, à rendre l’énergie abstraite et le repli sur soi par lesquels l’écrivain caractérisait le prince Salina. Or il ne s’agit pas de « réalisme mimétique », comme il le croit, car il est vain de chercher une intention de transposition dans une adaptation de cette envergure : l’écrivain a créé ce que le cinéaste a recréé, l’un n’est pas l’interprète de l’autre, l’un et l’autre s’employant davantage à ressusciter qu’à restituer chacun avec les moyens propres à son art, mais il n’y a pas à les opposer ou à les vérifier, comme le fait Said, dont la virtuosité intellectuelle est rarement exempte de paradoxes provocateurs, donc stimulants.

D’ailleurs, in fine, après tout cela et après avoir même convoqué le Debord de la Société du spectacle (était-ce bien nécessaire ?), Said en convient, ce qui n’est pas le moindre de ses paradoxes. Le plus discutable reste encore qu’il tienne absolument à faire entrer Le Guépard (1962) dans le style tardif de Luchino Visconti, comme appartenant à « l’ultime phase de sa carrière » alors que Les Damnés, Mort à Venise et Ludwig viendront après, pour ne rien dire de Violence et passion au caractère autrement plus testamentaire.

Les derniers mots de ce dernier livre ? « Dans l’histoire de l’art, les œuvres tardives sont les catastrophes », étant entendu que celles-ci sont la prise de conscience par un créateur de l’impossibilité de combler les silences, les absences et les failles. On croyait que le Said musicologue seul s’exprimait dans cet essai et l’on s’aperçoit qu’il doit autant à l’autre Said, puisque la question de l’exil est là encore au cœur de sa réflexion ; car si le style tardif se situe dans le présent, il s’exerce à l’écart :

 « une sorte d’exil que l’on s’impose à soi-même, en s’éloignant de ce qui est en règle général tenu pour acceptable ; il consiste à succéder à cet état de choses, et à lui survivre ».

Preuve s’il en est que l’on ne se dissocie pas dès lors que l’on ne se compromet pas avec une autre voie, autre que celle que l’on s’est fixée et que l’extérieur voudrait nous imposer : on creuse son sillon. La leucémie a pris son temps, une dizaine d’années, avant d’emporter Edward W. Said. Difficile de ne pas penser à sa lucidité en l’écrivant, sa conscience d’atteindre lui-même le stade ultime de son œuvre. Il savait que le temps lui était compté. Faut-il préciser qu’il est mort en écrivant l’un des chapitres de ce livre ?

(« Glenn Gould » photo D.R. ; « Giuseppe Tomasi di Lampedusa » photo D.R.; « John Calder, éditeur de Samuel Beckett » photo John Minihan)

Cette entrée a été publiée dans littérature, Musique.

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commentaires

1 138 Réponses pour De l’exil intérieur dans le style tardif

cneff dit: à

Encore un bon billet dans la RDL!

beiniette dit: à

un billet qui devrait renvoyer au silence bine des bavardages ordinaires de la RdL .Merci .

do-ré-mi-sol-si bémol dit: à

waouh !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

J.Ch. dit: à

à propos de Richard Strauss, une belle version d’ un des quatre derniers lieder par Kiri Te Kanawa : « beim Schlafengrehen »
youtube.com/watch?v=3XPchJ6Ujc

John Brown dit: à

 » l’expressivité ironique du canon en mi bémol du final du second acte de Cosi »

Au nom de quoi peut-on parler de l’expressivité ironique d’un canon en si bémol sinon en faisant intervenir des critères étrangers à la technique musicale ? Je pose la question parce qu’un invité d’Assouline (j’ai oublié son nom)reprochait récemment à Michel Onfray le manque de pertinence de ses jugements sur la musique au motif qu’il était dépourvu d’un minimum de connaissances techniques. Mais ce que dit Assouline de l’opinion d’Edward W. Saïd sur ce canon en si bémol suggère que l’essentiel de nos jugements sur la musique (même quand celui qui les porte maîtrise bien l’écriture musicale) fait appel à des critères non techniques et très subjectifs.

Abdelkader dit: à

Merci Assouline pour avoir Porte a l’attention de vos lectures la memoirs de cet immense intellect que fut Said…j’ai lu on late styles il y a 2 ou 3 ans et je ne peux plus ecouter Beethoven ou Strauss sans Penser aux commentaries de Said…je ne me souviens pas de la discussion sur le Guevara, par contre…mais je me souviens aussi l’avoir vu et parle avec lui a Londres quelques mois avant sa gmort…un grand homme qui aurait tout aussi bien pu être pianiste que prof de literrature comparative…

Abdelkader dit: à

Scusez les dotes mon iPad ne fait la gueule

Abdelkader dit: à

Les fotes…Tain…

beiniette dit: à

ayant été écouter Saïd en France ,
voici en écho une citation d’un texte qi se retrouve par les liens
« L’écriture de Camus est animée par une sensibilité coloniale extraordinairement tardive  »
http://www.monde-diplomatique.fr/2000/11/SAID/14483

La mauvaise langue dit: à

Son analyse des romans de Camus laissent songeur. Un critique au bulldozer ! Si c’est ça un grand intellectuel palestinien, je suis alors un génie, comme dirait Tkt… Camus chantre du colonialisme français…!

Il range aussi L’Etranger dans les romans réalistes du XIXè siècle. C’est hautement comique. Il ne connaît pas grand chose de la France pour énumérer cette kyrielle de sottises.

John Brown dit: à

» l’expressivité ironique du canon en mi bémol du final du second acte de Cosi »

Ce qui me frappe dans la critique musicale, c’est le caractère non-nécessaire des associations proposées par le critique entre les descriptions proprement techniques et le compte-rendu des impressions, émotions, images censées être engendrées par la mise en oeuvre des moyens techniques du musicien. Par exemple, dans la phrase que je cite, il n’y a pas de lien nécessaire entre « canon en si bémol » et « expressivité ironique ». Tout ce que le critique peut proposer, c’est un simple parallélisme (et non un lien de cause à effet) entre un fait objectivement constatable (le canon en si bémol) et une impression purement subjective (l’expressivité ironique). J’en donnerai un autre exemple, tiré du « Mozart » (collection « Solfèges »)de Jean-Victor Hocquard. Il y décrit en ces termes la 40e symphonie en sol mineur (K 550):

 » Toutes les nuances de la douleur se trouvent ici récapitulées, depuis la confidence hâtive et chuchotée du début jusqu’aux lacérations atroces du finale, en passant par les plages désolées de la solitude et de la morne résignation.
Cette impitoyable remise en question de toute évasion est visible même dans l’andante, pourtant en mi bémol. La caresse ne manque pas ici, par un effleurement presque impressionniste, où le précis à l’imprécis se joint : ce qui est suggéré, c’est le thème de quatre notes qui sera bientôt magnifié dans la « Jupiter ». Le dynamisme impondérable se concentre dans un petit motif de deux triples croches, qui palpite à toutes les hauteurs et qui va prendre des accents lancinants. Jusqu’à ce qu’éclate un développement plus violent que celui de l’allegro initial. Le menuet est le plus impressionnant de tout l’oeuvre mozartien; la souplesse virile avec laquelle joue cette force musculaire est extraordinairement lisse, grâce à l’ondoiement rythmique de ce superbe contrepoint.
Le thème du finale est la fameuse montée en arpège qui est, chez Mozart, la devise du démonisme. Mais cette montée dépasse cette fois l’octave, et le musicien y a soudé l’inflexion descendante de deux notes. Ce thème donne lieu au développement le plus violent que Mozart ait conçu : comme dans l’ « Ode » la ruée des arpèges vient buter contre la digue des vents, mais ici cette digue (les admirables tenues des cors) est submergée et emportée.
Le finale de la « sol mineur » marque, dans tout l’oeuvre mozartien, le point extrême de l’exaltation démonique. Certes, il y aura encore des crampes et, en 1790,toute une période de désespoir, mais jamais plus on ne verra sa musique se cabrer avec une telle sauvagerie. Or, dans son paroxysme même, cette ruée se brise et, en se brisant, s’épuise.  »

Cette étude de Jean-Victor Hocquard, excellent musicologue et mozartien, date un peu (1970), mais je ne suis pas sûr que les musicologues d’aujourd’hui y regarderaient à deux fois avant de risquer des analyses du même genre. Bien que parfaitement capable d’une analyse technique détaillée de la symphonie K 550, Hocquard ne donne ici qu’un minimum d’indications techniques, non seulement parce que l’ouvrage est destiné au grand public, mais sans doute parce qu’une description purement technique ne dirait à peu près rien de la valeur musicale et expressive de l’oeuvre. Il est donc obligé d’en passer par une analyse de type littéraire où les métaphores abondent. Tout son discours repose en fait sur ses impressions et ses émotions, ce que lui souffle son imagination, la pente de sa rêverie. En dehors des quelques indications techniques, aucune de ces appréciations n’est objectivement vérifiable. Toute cette analyse, quelque séduisante et suggestive qu’elle soit, est à la merci d’une approche complètement différente émanant d’un autre auditeur dont les impressions, les émotions, la rêverie, auront divergé de celle du critique.
Ainsi, de tous les arts, la musique est-elle celui qui est le plus rebelle à une analyse critique passant par le langage. Je serais tenté de conclure que la musique, on peut en faire, on peut en écouter, mais la sagesse voudrait qu’on n’en parle pas.

UBUROYAL dit: à

Said en français, c’est du béton; et j’ai cru lire en deux dalles mortuaires deux avis opposés sur notre pied-noir, dont l’un serait son extrême complexité, alors bonne nuit.

hamlet dit: à

« un invité d’Assouline (j’ai oublié son nom)reprochait récemment à Michel Onfray le manque de pertinence de ses jugements sur la musique au motif qu’il était dépourvu d’un minimum de connaissances techniques. »

non je ne crois pas, je crois plutôt qu’on lui reprochait
1/d’avoir autant de sensibilité qu’une division de panzers,
2/de ne jamais éprouver le moindre sentiment de doute alors que la musique exige de douter un minimum
et 3/de craindre l’exil, comme vous le savez la musique est un truc spécialement fait pour les exilés.

hamlet dit: à

Dr Faustus est donc une oeuvre tardive de T. Mann?

hamlet dit: à

Lichtenberg, constatant que les oeuvres tardives de Kant devenaient de plus pesante, morale et lourdingue s’est demandé si le mieux n’était pas de guillotiner tous les philosophes de plus de 40 ans.

hamlet dit: à

c’est Adorno qui a pondu cette théorie des oeuvres tardives ?
Mozart, dans certaines de ses oeuvres tardives, en revient au baroque, sa dernière le Requiem est super baroque, c’est un rosebud musical.

Jacques Barozzi dit: à

« Jean Genet, « qui aimait les Arabes d’amour », qu’il crédite de « l’intuition de la portée et du caractère dramatique de la situation que nous vivions au Liban, en Palestine, et dans d’autres pays ». »

C’est à se demander si Passou n’a pas écrit cette note par pure provocation contre certains commentateurs de la RDL ?

Léa dit: à

Jacques,
Qui sont ces « certains commentateurs de la RDL » de qui vous parlez?
Merci d’avance de votre précision.

La mauvaise langue dit: à

Bien sûr que si, Baroz ! C’est ce qui fait son charme, à Passou…

Moi, pour une fois, mais une fois n’est pas coutume, je suis assez d’accord avec les critiques de JB.

J’aimais a contrario beaucoup les répétitions d’orchestre de leonard Berstein qui expliquait très concrètement au public les jeux entre les parties de l’orchestre, les reprises de thème par tel o u tel instrument sans faire de la philosophie à deux sous. Des remarques purement technique agrémentées si nécessaire par quelques remarques de fond. Et là on avait l’impression d’entrer véritablement dans la musique. Il n’imposait pas au public ses impressions. JB a totalement raison sur ce coup.

La mauvaise langue dit: à

Si les Palestiniens vivent une situation dramatique, ils n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes et aux Arabes des pays alentour. Ils ne tient qu’à eux de faire la paix et la paix est signée du jour au lendemain. Mais ils préfèrent s’obstiner à vouloir foutre les Juifs à la mer plutôt que de donner à manger au peuple de la Palestine arabe, ni d’éducation, ni de progrès. S’ils avaient accepté le partage de 1947, ils n’en seraient pas là.

Au-delà des Palestiniens, c’est toute l’Europe qui, une fois de plus, est responsable de ce merdier. L’Europe responsable déjà de la Shoah, et qui s’autorise bien sûr à donner des leçons à Israël ! Sont drôlement gonflés les dirigeants européens. Sacrée Ashton ! Et elle en a, une gueule, comme dirait Gombrowicz !

Jacques Barozzi dit: à

Vous avez une partie de la réponse Léa, on pourrait rajouter JC et aussi Philippe Régniez.

La mauvaise langue dit: à

Ségolène règle ses comptes à Batho. C’est la gauche qui prend l’eau…

Jacques Barozzi dit: à

Non pas que Philippe Régniez aime Israël, mais plutôt que l’amour des Arabes doive le laisser perplexe, pour rester courtois et mesuré.

Jacques Barozzi dit: à

La machine à perdre est en marche, ML. Et Sarko est déjà dans les starting block. Sans parler de la Marine qui trépigne !

La mauvaise langue dit: à

Jean Genet était antisémite de toute façon.

La mauvaise langue dit: à

Moi, je ne vois pas du tout Sarko aux affaires. Je vois plutôt l’arrivée imminente de Le Pen en 2017, si le gouvernement et Hollande ne sont pas blackboulés avant…

Moi, je vois de toute façon la guerre arriver avant la fin de la décennie. Ça prendra feu au Proche-Orient et ça se propagera en Europe avec une guerre civile, des révolutions ou révoltes sanglantes ici ou là.

Jacques Barozzi dit: à

Avez-vous lu son livre testamentaire, Le captif amoureux, ML. C’est plus complexe que ça.

La mauvaise langue dit: à

Ce pays de toute façon est tellement moisi qu’il est ingouvernable.

Jacques Barozzi dit: à

Le petit caporal Manuel Vals pourrait bien tirer son épingle du jeu.

La mauvaise langue dit: à

Non, je ne l’ai pas lu.

La mauvaise langue dit: à

Oui, vous avez raison, le petit Vals est redoutable. Un homme à poigne pour mater les révoltes à venir. Ça risque de saigner !

renato dit: à

Intéressant la référence à Adorno et au style tardif de Ludvig van, dommage que ce soit si superficiel car c’est probablement l’un des plus hauts moments de la pensée, et non seulement musicale. Il aurait fallu peut-être citer les « répétitions déviantes » selon la définition de TWA) des dernières sonates. Enfin, c’est vrai que l’on ne peut pas tout avoir…

renato dit: à

Manque la parenthèse ouverte, donc : (selon la définition de TWA)

renato dit: à

Je trouve pornographique ce désir de désastre avec l’attente qui va avec. Cet espoir de voir le monde plonger dans la violence et l’arbitraire, c’est assez typique des ceux dont la vie est un échec — ce ne sont que des personnalités dont l’esprit est pourri. Dégueulasse.

UBUROYAL dit: à

Né de l’ordure (1940-1941), je sens l’orchidée rouille

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…des nouveaux ronds tout frais à l’emporte-pièce,…et pour le relief,…quelles lignes à conjecturer en creux,…la chèvre de Mr.Seguin,…en style crétois labyrinthe,…

…comme quoi, le loup ne vient pas de l’extérieur,…puisque le minotaure attend ses victimes au bout des dédales,…
…le fil d’esprit d’Ariane,…I care,…I pad,…
…la mythe-déconstruction à deux bourdes,…
…etc,…

JC dit: à

Bon ! … Il est l’heure d’aller se lustrer dans la Mer Nostre

beiniette dit: à

Science décalée : on parle avec les mains à cause des poissons

Le réflexe de parler avec les mains remonterait à l’époque où nos ancêtres étaient des poissons. En effet, il semblerait que chez ces animaux aquatiques, la même région du cerveau contrôle le mouvement des nageoires pectorales et la communication. Après des centaines de millions d’années d’évolution, le lien entre les deux serait toujours prégnant.

lairent dit: à

« Son analyse des romans de Camus laissent songeur. Un critique au bulldozer ! Si c’est ça un grand intellectuel palestinien, je suis alors un génie, comme dirait Tkt… Camus chantre du colonialisme français…!
Il range aussi L’Etranger dans les romans réalistes du XIXè siècle. C’est hautement comique. Il ne connaît pas grand chose de la France pour énumérer cette kyrielle de sottises. »

D’ac avec ml, une fois n’est pas coutume

« pornographique ce désir de désastre avec l’attente qui va avec. Cet espoir de voir le monde plonger dans la violence et l’arbitraire, c’est assez typique des ceux dont la vie est un échec — ce ne sont que des personnalités dont l’esprit est pourri. Dégueulasse »
On ne saurait mlieux dire

passou dit: à

Jacques B., le Captif amoureux est d’ailleurs l’autre oeuvre de Genet analysée par Edward Said dans cet esprit.

rose dit: à

Sur Camus il ne connaît pas grand chose de l’Algérie non plus : il s’est fait huer à Alger par les français. Son cœur a été coupé en deux littéralement lorsqu’il a quitté l’Algérie.
Albert, on te massacre.

rose dit: à

Ben, je sais pas : je crois qu’il faut voir la réalité en face avec les yeux grands ouverts : bcp de violence, une somme d’arbitraire et une flopée de pornographie : c’est l’état des lieux ce me semble.
Ici et dehors pire qu’ici.

rose dit: à

>Merci renato
les voir ds un aquarium c’est terrible. Si on leur coupe une patte elle repousse. Paraît-il famille des salamandres et donc immortels. Mais en aquarium.

david dit: à

sur camus l’opinion de said me rapelle celle de ma prof de francais en premierec ommuniste mais exellente enseignante,qui a mon admiration juvenile ‘de l’etranger traita camus d’ecrivain et philosophe mineur »qui ne s’engageait pas qui preferait sa mere a la revolution algerenne »

TKT dit: à

renato dit: 8 juillet 2013 à 0 h 29 min
« Je trouve pornographique ce désir de désastre avec l’attente qui va avec. Cet espoir de voir le monde plonger dans la violence et l’arbitraire, c’est assez typique des ceux dont la vie est un échec — ce ne sont que des personnalités dont l’esprit est pourri. Dégueulasse. »: Vous avez aussi sûrement remarqué que nous avons deux Madame Soleil Noir sur ce blog, ils croient tous deux aux extraterrestres, à la montée au pouvoir du FN, à la suprématie d’une religion sur les autres*. On trouve aussi des similitudes dans leur vie affective (lire sexuelle). L’un écrit dieu en mettant un point entre d et i, l’autre nous a parfois annoncé qu’il était lui-même Dieu.
L’un imagine les musulmans mettant une croix (en forme de x) sur Mahomet et adoptant la religion première des religions mosaïques. L’autre rêve de messes en latin pour tous.

TKT dit: à

« Ainsi, de tous les arts, la musique est-elle celui qui est le plus rebelle à une analyse critique passant par le langage. Je serais tenté de conclure que la musique, on peut en faire, on peut en écouter, mais la sagesse voudrait qu’on n’en parle pas. » écrit par John Brown.
J’écrivais sur le dernier fil, que vous savez aussi écrire des commentaires critiques qui tiennent la route. Vous devriez donner des cours à Albatêtedefoiredutrône, lui apprendre le calme et la réflexion.
Oui, AlbaUbu, vous devriez aussi préparer vos commentaires en words, corriger vos fautes de français, d’orthographe et de grammaire. Clopine Trouillegrevisse, ne fait jamais de faute, tout est mesuré, corrigé et se prend pour un texte littéraire.

OneNote dit: à

Genet, un homme qui n’aura fait que se rouler dans la merde toute sa vie durant. On ne voit pas en quoi un tel étron puisse constituer une autorité morale, bien au contraire, à part chez des esprits complètement dégénérés ! Tout le monde sait bien que son prétendu amour des Arabes et des Nègres (comme des nazis et des miliciens) n’est que le masque de sa haine de soi, des Blancs et en dernier ressort des Juifs comme le dit ML. Tout chez Genet est dénature, perversion, l’amour compris, l’amour surtout. Les Palestiniens ne méritent pas un tel défenseur, qui ne fait que souiller tout ce qu’il touche.

Phil dit: à

Tout n’est pas réussi dans « le Guépard », les nobles personnages enfarinés à la messe ou les sauts de cabri du jouvenceau Delon, par exemple. Mais enfin, Lancaster reste un bon Lampedusa. Un bon critique doit savoir trouver les quelques mots qui pourront résumer le film. Il suffit de dire que « Mort à Venise » n’a pas plu à tous les pédérastes de l’époque, ainsi Genet.
Camus roulait en Facel Vega. Ses vilipendeurs anticolonialistes n’ont pas aussi bon goût en matière automobile. Ils souffrent d’uchronie.

renato dit: à

Dans « le Guépard » (le film) rien n’est réussi, même pas Lancaster…

John Brown dit: à

Genet, un homme qui n’aura fait que se rouler dans la merde toute sa vie durant. On ne voit pas en quoi un tel étron puisse constituer une autorité morale, bien au contraire, à part chez des esprits complètement dégénérés !(rédigé par OneNote)

Ce n’est pas très sérieux d’écrire ça à propos de l’homme qui a écrit « Les Bonnes ». Et puis Genet n’a jamais cherché à faire figure d’autorité morale, vu que sa spécialité c’est plutôt l’anti-morale. On rappellera à OneNote que l’art n’a que faire de la morale. Si on dressait la liste de tous les zigotos qui ont écrit des chefs-d’oeuvre, elle serait vite longue comme d’ici à Pâques, dirait Sganarelle.

John Brown dit: à

 » les sauts de cabri du jouvenceau Delon  » (rédigé par Phil)

Pas sérieux de dire ça. Si Delon a jamais été parfaitement juste, c’est bien dans ce film-là. Ce n’est pas que les sauts de cabri n’y soient pas : ils participent de cette peinture de la jeunesse, si juste elle aussi qu’elle en est inoubliable.

renato dit: à

Enfin, John ! c’est le pire film de Luchino…

TwoNotes dit: à

Toute la génération d’intellectuels français d’après guerre a été marquée par la haine de soi. Sartre, Beauvoir, Genet en sont des exemples extrêmes. Tout ce qui venait de la France traditionnelle, blanche, de culture chrétienne, était haïssable a priori.

Totalement d’accord avec OneNote. Ce pauvre Abdel s’imagine que ces gens là étaient animés par le rejet de l’injustice coloniale. Laissons lui ses illusions. Ils étaient animés par la haine de leur milieu et de leurs origines. Comment expliquer autrement qu’ils aient pu soutenir des mouvements comme le FLN ou plus tard comme le Fatah, le Hamas, etc, mille fois plus barbares, obscurantistes et tyranniques que n’importe quelle administration coloniale européenne ou juive?

On pourrait faire le même raisonnement sur l’Asie. Comparons l’Indochine des Français ou des Américains avec celle des Vietcongs ou de Pol Pot.

On me dira qu’il vaut mieux un régime tyrannique et imbécile, pourvu qu’il émane de notre propre peuple. Soit, argument qui peut être discuté, mais que l’on ne vienne pas nous parler d’amour de justice!

Phil dit: à

braoune, renato, que connaissez-vous des goûts des midinettes siciliennes ? Lancaster écrase Delon dans toutes les catégories.

John Brown dit: à

Dans « le Guépard » (le film) rien n’est réussi, même pas Lancaster… (rédigé par renato)

Visconti, pardonne-lui, il ne sait pas ce qu’il dit.

TwoNotes dit: à

A propos de Delon, il était hier soir dans le Cercle Rouge. Formidable. Melville nous manque.

TwoNotes dit: à

« d’amour et de justice. »

Vous aurez rectifié.

renato dit: à

Vous devriez savoir Phil, ce qui me coûte sentimentalement de dire du mal d’un Lombard… mais le formidable travail de Piero Tosi, bien à part, c’est vraiment n’importe quoi…

Quant aux midinettes siciliennes… je connais, je connais… malheureusement…

John Brown dit: à

« Lancaster écrase Delon dans toutes les catégories. » (frédigé par Phil)

On pourrait croire, à lire Phil, que « le Guépard » se résume à des numéros d’acteurs. Alors que ce film, à chaque plan, expose la maîtrise d’un metteur en scène inspiré dans le domaine de la direction d’acteurs. Qui aura jamais montré la Sicile avec un tel souffle poétique ? Qui a jamais peint la jeunesse avec cette justesse ? Qui a jamais exposé avec autant de force les désillusions de la politique ?

Phil dit: à

D’autre part, dans Mort à Venise Visconti fait de l’écrivain Eschenbach, un musicien. C’est une facilité romantique. Saïd en parle-il

John Brown dit: à

S’il est un film qui, parmi tant d’adaptations plus ou moins réussies, rend pleine justice au livre dont il s’inspire, au point de rivaliser avec lui et même de le dépasser, c’est bien « le Guépard ».

renato dit: à

On peut parler de « Gruppo di famiglia in un interno », par exemple, mais le Gattopardo c’est vraiment… enfin, rien… c’est vrai qu’il plait aux midinettes… et elles sont légion les midinettes… pourtant j’ai beaucoup aimé l’auteur du roman…

beiniette dit: à

Tout chez Genet est dénature,
S’il y a un mot sont il faut se garder comme marqué d’un temps antérieur aux guerres évoquées , c’est bien celui de « dénaturé »
Ecarte les pattes: 8 preuves que les insectes sont plus pervers que nous On réédite «Tous nos fantasmes sexuels sont dans la nature» de Tobie Nathan. Prêts pour une séance de Micropornos ?
http://bibliobs.nouvelobs.com/la-sieste-crapuleuse-de-bibliobs/20130627.OBS4977/ecarte-les-pattes-8-preuves-que-les-insectes-sont-plus-pervers-que-nous.html

Phil dit: à

oui John brown. Du Guépard (le film) reste l’odeur de sang pouacre de cette noblesse italienne d’avant l’Italie. Visconti et Lampedusa ont vécu pire mais le spectateur technicoloré n’aurait pas compris, comme cet envoyé de Cavour qui ne voit pas que que la beauté du paysage tient à sa pauvreté.

beiniette dit: à

je souligne la date du livre de Nathan
(première parution: 1979),
les philosophes alors ne se vantaient pas d’avoir les premiers parlé de l’animalité.

bouguereau dit: à

tatata je contresigne phil dans la culotte, sinon lancastre, empereur de néant..delon fait petit péteux des temps à venir au bord des piscines..ça laisse réveur qu’un trapéziste américain avec chicots colgate ait pu incarner si bien et si nonchalamment le style tardif européen..phil veut dire comme céline « si j’en étais, ça srait lui! »

beiniette dit: à

un mot dont il faut se garder

passou dit: à

La version Visconti du Guépard : un chef d’oeuvre, le classique absolu, exploit d’autant plus remarquable à tous points de vue (écriture, lumière, personnages, situations, contexte historique, casting etc) que l’identification du spectateur avec le Prince est impossible tant celui-ci est hors-normes.

TKT dit: à

Phil, le mot pédéraste est un peu désuet, pour Jean Genet, j’emploierai le mot homo ou homosexuel, tout simplement. Pourquoi pas le mot gay ? Ce mot made in the US, me semble trop américain, on pense aux années de libération qui commencèrent avec Greenwich Village, les années sida avec le travail d’Elisabeth Taylor et Line Renaud. Gay c’est aussi la banalisation de 10 à 20% de la population, le mariage pour tous en étant le paradigme (en quelque sorte). Quant aux homophobes maladifs tel que Albalepasencoredéniaisé, s’ils ne sont pas concernés, quelle est l’origine de leur colère malsaine* ?
Je me demande pourquoi des vierges faisandées se mettent en colère, ils devraient consulter un collègue de Madame Lew, la préposée aux Human Ressources.
Jean Genet est un grand-auteur, politiquement bien entendu, on peut ne pas être de son avis. Antisémite, Jean Genet ? À mettre dans le même sac que l.F. Céline ? Non. Sauf bien entendu si quelqu’un vient nous copier-coller des propos antisémites, je veux dire des propos hors du champ de la politique de l’extrême-droite israélienne.
* Un Langue Moisie qui se promène dans Sitges, sans voir les gays, ne peut pas venir nous raconter qu’il s’est fait draguer.

John Brown dit: à

Toute la génération d’intellectuels français d’après guerre a été marquée par la haine de soi. (rédigé par TwoNotes)

Je ne vois pas ce que la lutte contre le colonialisme a à voir avec la haine de soi. Il s’agit bien plutôt de se réconcilier avec soi. Ou alors il faudrait admettre que l’homme qui a imposé les accords d’Evian était animé par la haine de soi. Qu’est-ce que l’action du réseau Jeanson a à voir avec la haine de soi ? On peut ne se sentir aucunement solidaire de « la France traditionnelle, blanche et de culture chrétienne » (ce qui est mon cas) sans être animé d’une quelconque « haine de soi », bien au contraire.

matthieu dit: à

JB
c’est que lml et quelques fafs se contorsionnent pour tenter de justifier leur haine généralisée

Phil dit: à

« empereur de néant »…
ah oui, bougreau. comme le « beauté féroce » de Sadoul pour les films de Riefenstahl. Ainsi doit parler le critique des salles sombres. VIsconti avait l’oeil acéré, privilège des chevaliers de la manchette, surtout ceux qui bouclent la race.
Passou, quel enthousiasme. la sicile, visconti ou les lignées décadentes ?

bouguereau dit: à

si le style c’est l’homme, l’inverse n’est pas vrai et ce n’est pas qu’une erreur c’est une faute, cette zubstituçion de sens de l’oeuvre tardive vers le style tardif est simplement une bétise markettingue qui pue la retape libérale, l’hymne à individualisme forcené du style claquant avec l’homme..yves saint laurent sabordant sa maison..on dirait un live de stive djob, ou du satcher « your style is your banknote »

Jacques Barozzi dit: à

Vous y étiez à Sabra et Chatila, OneNote ?
Témoignage du « dégénéré » :

« Interrompue un moment ma description de Chatila doit se terminer. Voici les morts que je vis en dernier, le dimanche, vers deux heures de l’après-midi, quand la Croix-Rouge internationale entrait avec ses bulldozers. L’odeur cadavérique ne sortait ni d’une maison ni d’un supplicié : mon corps, mon être semblaient l’émettre. Dans une rue étroite, dans un redan de mur en arête, j’ai cru voir un boxeur noir assis par terre, rieur, étonné d’être K.O. Personne n’avait eu le courage de lui fermer les paupières, ses yeux exorbités, de faïence très blanche, me regardaient. Il paraissait déconfit, le bras levé, adossé à cet angle du mur. C’était un Palestinien, mort depuis deux ou trois jours. Si je l’ai pris d’abord pour un boxeur nègre, c’est que sa tête était énorme, enflée et noire, comme toutes les têtes et tous les corps, qu’ils soient au soleil ou à l’ombre des maisons. Je passai près de ses pieds. Je ramassai dans la poussière un dentier de mâchoire supérieure que je posai sur ce qui restait des montants d’une fenêtre. Le creux de sa main tendue vers le ciel, sa bouche ouverte, l’ouverture de son pantalon où manquait la ceinture : autant de ruches où les mouches se nourrissaient.

Je franchis un autre cadavre, puis un autre. Dans cet espace de poussière, entre les deux morts, il y avait enfin un objet très vivant, intact dans ce carnage, d’un rose translucide, qui pouvait encore servir : la jambe artificielle, apparemment en matière plastique, et chaussée d’un soulier noir et d’une chaussette grise. En regardant mieux, il était clair qu’on l’avait arrachée brutalement à la jambe amputée, car les courroies qui habituellement la maintenaient à la cuisse, toutes étaient rompues.
Cette jambe artificielle appartenait au deuxième mort. Celui de qui je n’avais vu qu’une jambe et un pied chaussé d’un soulier noir et d’une chaussette grise. »

La mauvaise langue dit: à

Genet n’est pas un homme fréquentable à mes yeux, mais il n’empêche que c’est très très grand écrivain. Son style est totalement envoûtant. Sartre a détruit en lui le romancier, qui était peut-être aussi arrivé en fin de course, je ne sais pas. Son théâtre est plein de trouvailles aussi mais il m’ennuie quand même.

Le Guépard est un très grand film. Une belle harmonie entre la veine épique, le roman de l’intime et un traité politique. On savait à cette époque encore que le cinéma devait refléter les grands débats de la cité. Aujourd’hui, on ne s’embarrasse plus de ces choses insignifiantes réservées aux dits intellectuels. Comme le dit Gombrowicz en 1953, on donne à la masse ce qu’elle aime, de la merde bien emballée.

bouguereau dit: à

La version Visconti du Guépard : un chef d’oeuvre, le classique absolu

le classique absolu veut dire « si j’en étais ça srait lui »..et même « par délà le temps et l’espace »..ça fait un super épisode de star treck lassouline

bouguereau dit: à

Genet n’est pas un homme fréquentable à mes yeux

..tu ne sais pas ce que tu perds en ne regardant pas audessus l’épaule quand il t’encule..mais si fermer les noeils te sied mieux ?..on est en démocratie dracul

La mauvaise langue dit: à

En tout cas, jusqu’à présent il y a de la haine de soi, oui, en JB. Mais il semble qu’il soit en train d’y porter remède. À suivre de près…

La mauvaise langue dit: à

@Baroz, la réponse du berger à la bergère :

Apologie du terrorisme au Jeu de Paume : de nouvelles voix s’élèvent

De nouvelles voix se joignent enfin à Europe Israël pour dénoncer l’apologie du terrorisme au Jeu d Paume. Le 5 juin déjà nous lancions une pétition qui est maintenant aussi disponible en anglais espagnol et hébreu, le 5 juin une lettre ouverte au Ministre de la culture et un premier appel à manifester le 12 juin ainsi que de nombreux articles.

Voici donc l’article de l’Association française des victimes du terrorisme :

L’exposition « Foyer Fantôme » au Musée du Jeu de Paume a provoqué de nombreuses protestations depuis son inauguration, le 28 mai dernier. Le travail photographique de l’artiste palestinienne Ahlam Shibli nous interpelle ainsi sur les enjeux de la liberté d’expression.

En effet, dans une société démocratique, un artiste est libre de créer une oeuvre personnelle et de questionner notre propre regard sur un sujet sensible.

Quelle que soit la conviction de chacun sur le conflit israélo-palestinien, l’exposition « Foyer Fantôme » nous dévoile une réalité qui ne relève pas des valeurs démocratiques de notre société : fétichisation des armes, légitimation morale du terrorisme, dénonciation des « traîtres » et sanctification de la violence.

Nul ne peut douter que la vision de ces images constitue une expérience déplaisante, voire traumatisante, pour les victimes et leurs proches. Dans ce contexte, les réactions du CRIF et des associations de victimes sont légitimes et doivent être entendues. Pour autant, l’expression d’un parti-pris en faveur du peuple palestinien ne saurait constituer un acte en soi délictueux.

C’est au niveau du langage que le travail d’Ahlam Shibli nous paraît indéfendable. En effet, les mots choisis pour contextualiser les photographies des terroristes sont sans équivoque : les kamikazes sont des « militants ayant mené des actions où ils étaient certains de laisser leur vie », et les attentats-suicides qui ont tué et mutilé de nombreux civils sont présentés comme des « opérations martyres ». Les membres des groupes armés palestiniens sont décrits comme des « martyrs », des « combattants », des « résistants », des « victimes », des « prisonniers », des « Damnés de la Terre »…

Toute action de violence menée du côté palestinien se trouve justifiée, louée, magnifiée. De l’autre côté, les victimes de ces actes n’ont aucune place dans cette narration. De même, l’instrumentalisation de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale et les amalgames imaginaires sont des procédés manipulateurs.

L’Association française des Victimes du Terrorisme (AfVT.org) lutte sur le long terme pour l’abolition du terrorisme et refuse d’être instrumentalisée.

Nous ne cesserons de répéter que la France ne doit jamais devenir un nouveau front du conflit israélo-palestinien.

Nous ne cesserons de répéter qu’il n’existe AUCUNE cause justifiant le fait de se faire exploser au milieu d’une foule.

Nous ne cesserons de répéter que le recours à la violence aveugle du terrorisme ne permet pas de construire un avenir collectif.

Un acte terroriste n’est JAMAIS libérateur, il n’est que destructeur.

bouguereau dit: à

Comme le dit Gombrowicz en 1953, on donne à la masse ce qu’elle aime

t’sais dracul c’est pas c’qu’il a écrit de mieux et c’est pas cher payer pour s’en distinguer et s’arroger des titres de noblesse que la masse t’a laissé dans ton paquet de kellogs..tu sais, ceux qui se lèvent tard comme les baronnes..le « comme » les abuse facilement

bouguereau dit: à

Un acte terroriste n’est JAMAIS libérateur

moché avé son bandeau de pirate il étoye sesque

Jacques Barozzi dit: à

Un film étonnant où Burt Lancaster, à près de soixante balais,et toujours sexy, se promène durant tout le film en maillot de bain, parcourant l’Amérique de piscine en piscine : quelqu’un pourrait-il m’expliquer la portée symbolique de cette histoire ?

http://www.youtube.com/watch?v=yIegoQAayFs

bouguereau dit: à

la portée symbolique de cette histoire ?

beaucoup de calçonnade baroz

bouguereau dit: à

..aujourdhui on confirait le rôle à zouzou..il sauterait moins haut certes

Phil dit: à

Baroz: Lancaster en slip dans « les tueurs » avec Ava Gardner en 46. La scène lui colle au corps comme l’élastique. Visconti a dû visionner de près aussi.

bouguereau dit: à

je demanderais bien a kabloom ce que dans « waiting for godot » est devenu le « en » du titre..bref quand beckett est assis dans ton fauteuil préféré et boit ton wisky et dit qu’il est pas terribe..le « en » c’est le coeur du coeur de la pièce non?

Jacques Barozzi dit: à

Quatre heures à Chatila :

« L’amour et la mort. Ces deux termes s’associent très vite quand l’un est écrit. Il m’a fallu aller à Chatila pour percevoir l’obscénité de l’amour et l’obscénité de la mort. Les corps, dans les deux cas, n’ont plus rien à cacher : postures, contorsions, gestes, signes, silences mêmes appartiennent à un monde et à l’autre. Le corps d’un homme de trente à trente-cinq ans était couché sur le ventre. Comme si tout le corps n’était qu’une vessie en forme d’homme, il avait gonflé sous le soleil et par la chimie de décomposition jusqu’à tendre le pantalon qui risquait d’éclater aux fesses et aux cuisses. La seule partie du visage que je pus voir était violette et noire. Un peu plus haut que le genou, la cuisse repliée montrait une plaie, sous l’étoffe déchirée. Origine de la plaie : une baïonnette, un couteau, un poignard ? Des mouches sur la plaie et autour d’elle. La tête plus grosse qu’une pastèque – une pastèque noire. Je demandai son nom, il était musulman.

– Qui est-ce ?
– Palestinien, me répondit en français un homme d’une quarantaine d’années. Voyez ce qu’ils ont fait.

Il tira sur la couverture qui couvrait les pieds et une partie des jambes. Les mollets étaient nus, noirs et gonflés. Les pieds, chaussés de brodequins noirs, non lacés, et les chevilles des deux pieds étaient serrées, et très fortement, par le noeud d’une corde solide – sa solidité était visible – d’environ trois mètres de long, que je disposai afin que madame S. (américaine) puisse photographier avec précision. Je demandai à l’homme de quarante ans si je pouvais voir le visage.

– Si vous voulez, mais voyez-le vous-même. Vous voulez m’aider à tourner sa tête ?
– Non.
– L’a-t-on tiré à travers les rues avec cette corde ?
– Je ne sais pas, monsieur.
– Qui l’a lié ?
– Je ne sais pas, monsieur.
– Les gens du commandant Haddad ?
– Je ne sais pas.
– Les Israéliens ?
– Je ne sais pas.
– Vous le connaissiez ?
– Oui.
– Vous l’avez vu mourir ?
– Oui.
– Qui l’a tué ?
– Je ne sais pas.

Il s’éloigna du mort et de moi assez vite. De loin il me regarda et il disparut dans une ruelle de traverse. »

xlew.m dit: à

Je ne déteste pas me faire surprendre par la pratique chez les musiciens de cadences inattendues, de renversements d’accords. La suspension de la respiration mélodique (on ne lui présente pas tout de suite les sels pour la réanimer dans le bon tempo du sens des airs communs), celle qui ne laisse rien reposer sur les lauriers précaires de la dominante et qui aime folâtrer dans les graviers du cheminement harmonique, cela a beaucoup à voir avec les effets de « lateness » qu’on trouve glosés dans le billet ; l’effet de retard, très subtil, léger, est sans doute l’une des composantes majeures du « pas de côté » — qu’évoque souvent l’auteur de la Rd –, en musique comme en littérature (on connaît les bonheurs du point-virgule chez les compositeurs également.)
J’aime bien aussi tout ce qui ressort des commencements de l’oeuvre d’un artiste, ses ‘débuts’, tout ce qui ‘anticipe’ les développements futurs (en fait « early » pose autant de problème que « late » pourrait le faire en français ; en anglais on parle de « the early Gauguin » — j’adore –, de « the early Rimbaud » — sans ses versions latines et ses poèmes rimés écrits à quinze ans, pas de sublime « Dévotion », l’un des ‘late poems’ –, mais dans notre langue on est obligé de convoquer des expressions du genre de ‘premier Gauguin’ ou de ‘jeune Rimbaud’, la notion de ‘tôt’ est complètement larguée dans la traduction), les récoltes anticipées de certains vignobles (comme dans le cas d’un muscadet travaillé dans l’hiver qui suit) de même que les tardives, sont les meilleures lorsque les vignerons sont experts. En anglais on écrit par exemple « early music » pour désigner tout ce qui fut composé avant le Baroque, en français, on se contente d’un : « musique ancienne. »
Il y a peut-être une concurrence des notions d’earliness et de lateness, sur la terre que se disputent les narrations historiques israéliennes et palestiniennes, complètement artificielles puisque trempées d’idéologie et de politique. J’aurais apprécié que Saïd, universitaire heureux, s’aperçoive que la société israélienne respectait infiniment un homme comme Mahmoud Darwich alors qu’un Yehuda Amichal est inconnu de la plupart des palestiniens.

beiniette dit: à

notre temps s’enivre de mots comme symbolique et n’arrête pas d’en redemander : cela fait-il ses parce qu’on s’en saoule ?

DHH dit: à

@mauvaise langue
Je suis d’accord avec vous pour considerer qu’ Edouard Saïd trompé en croyant qu’on devait demolir le mythe du Camus anticolonialiste qui se dresse contre l’injustice coloniale, il conteste en effet violemment le bien-fondé cette image qu’il a acquise d’ « homme moral dans un monde immoral », qui se serait imposée notamment à partir de ses Chroniques Algériennes

La thèse de Saïd c’est que dans ses romans algériens ’Camus se trahit et révèle à son insu ses convictions profondes, se découvrant sous son vrai jour, celui d’un chantre de l’ordre colonial.
Cela ressortirait de manière patente de ses choix de sites et de villes d’Algérie comme toile de fond de la Peste et de l’Etranger , alors que la signification de ces romans à thèse n’exigeait pas un enracinement dans ce cadre, et qu’ils auraient pu se dérouler ailleurs.
Mais surtout, opposant en cela Camus à d’autres penseurs ,tels Germaine Tillon ou Bourdieu , qui ont voulu connaître la société arabe de l’intérieur et ont réalisé des travaux sociologiques sur ce monde, il s’appuie sur le fait que, dans ses romans il n’est fait aucune place aux arabes en tant qu’individus à part entière ;Ceux qu’on y rencontre sont rares ;ils sont le plus souvent un élément indifférencié du décor ; ils n’ont pas de nom ; ils sont seulement l’arabe ou les arabes
C’est vrai ;mais cela suffit il à incriminer Camus comme le fait Edward Saïd ,qui décèle dans cette forme de présence /absence de l’arabe dans ses œuvres romanesques algériennes l’expression d’une adhésion lucide et déterminée à l’ordre colonial, à l’idée de supériorité de l’occident qui le sous-tend et qui justifierait l’asservissement des colonisés ? Et il va d’ailleurs même plus loin et fait en cosequence de Camus de manière rétroactive le complice de fait de tous les crimes de la colonisation, de Changarnier et Bugeaud aux massacre de Sétif
Ne doit on pas plutôt voir avec la présence rare et appauvrie que Camus réserve aux arabes dans ses romans , la marque d’une cécité naïve , qu’il partage avec la collectivité pied–noire à laquelle il appartient ?
Les arabes de ses livres y ont la présence et l’épaisseur humaine pauvres qu’ils ont dans l’univers mental et matériel des pieds-noirs ;en les tenant spontanément à distance dans ses romans, Camus ne fait que participer de l’inconscient collectif de cette société à laquelle il appartient , et exprimer « innocemment » l’identité dont il est pétri.
Cette perception déréalisante de « l’ indigène », ,qui apparaît comme une évidence, qu’il ne conceptualise même pas, et dont il n’a pas conscience qu’elle est en contradiction avec ses convictions de démocrate et son souci des droits de l’homme est évidemment regrettable vue avec notre regard anachronique d’aujourd’hui ;mais peut-on en faire grief à Camus dés lors que c’est une des facettes incontournable de cette identité pied-noir, une composante déterminante de cette sensibilité dont Camus était intensément habité et dont il a su si bien rendre le foisonnement
S’y rencontrent, le contact des « pierres chaudes »au sortir de l’eau, qui font le bonheur de Sisyphe, ou comme il l’écrit dans l’Eté, le plaisir de s’émerveiller chaque été de l’ éclosion sur les plages d’une nouvelle floraison de filles craquantes ,et de se pavaner rue d’Arzew, en faisant au passage cirer ses chaussures par un gamin expert, dont comme Camus , on ne s’avise même pas qu’il marche pieds-nus .

TKT dit: à

On ne se souvient du cinéma, que des bons films ?
Des mauvais livres, des mauvais films, concoctés pour la masse, tous milieux confondus, cela a toujours existé et partout, de Babelsberg à Hollywood, en passant par Boulogne-Billancourt et Cinecita.*
Les films de Visconti, sont toujours d’un point de vue visuel, des chefs d’œuvres et, sa direction d’acteurs est de la même eau.
Renato, pourriez vous développer votre critique négative du « Guépard » ?
En tant qu’interprétation cinématographique d’un roman ?
Mes deux films préférés sont « Les maudits » et « Conversation Piece ».
* pour ne citer que le cinéma occidental

TwoNotes dit: à

JB, les motivations étaient diverses évidemment. De Gaulle était motivé par la real politik et voulait être débarassé du fardeau algérien, quoi qu’il en coûte.

La haine de soi, mais aussi la haine de l’autre. Il faut se souvenir de l’ambiance intellectuelle de l’époque. Il y avait une véritable guerre civile non déclarée entre les communistes et leurs compagnons de route d’un côté et la France bourgeoise de l’autre. Je vous concède que pour l’extrême gauche, il ne s’agissait pas de haine de soi (sauf pour ceux dont la motivation essentielle était de se révolter contre leur milieu d’origine), mais de haine de l’autre, du bourgeois attaché aux valeurs traditionnelles, dont l’expansion coloniale était ou avait été une composante.

Dans tous les cas, il s’agit de haine, mais on ne peut tout clarifier en quelques lignes.

Camus l’avait bien compris. La différence entre lui et la bande Sartre/Beauvoir est que lui savait parfaitement que cela se terminerait mal et qu’il n’avait pas envie de voir sa mère et ses amis d’enfance débarquer sur le port de Marseille avec leur petite valise, sans compter ceux qui auraient été égorgés sur place.

Cette perspective répugnait profondément à un homme qui était forcément reconnaissant à la République de lui avoir permis de sortir de sa condition de prolétaire. Camus aurait eu en horreur la souffrance infligée à des centaines de milliers de Français et d’Algériens pro-français. Sartre et sa bande s’en foutaient, pour ne pas dire que certains s’en réjouissaient secrétement.

Vous voulez me faire dire qu’il n’y avait pas de bonne solution et que tout le mal vient de la conquête coloniale initiale? Soit, je vous le concède. Jamais nous n’aurions du foutre les pied au-delà de la Méditerranée ni même outre mer en général, c’est clair. Les Scandinaves, les Suisses n’ont jamais eu de colonies ou très peu, les Allemands ont perdu toutes les leurs après 1918; tous ces gens ne s’en sont que mieux portés.

Ce que je ne supporte pas, c’est que l’on condamne la France et son histoire au nom de je ne sais quelle morale, alors que l’impérialisme a existé partout et que comme par hasard, nous sommes les seuls à se flageller sans cesse. Un ministre turc a déclaré il y a quelques semaines qu’il ne voyait rien dans l’histoire de la Turquie dont il doive avoir honte!!! Hallucinant. Demandez aux arabes, aux chinois, aux turcs, aux mongols s’ils ont honte de leurs expéditions coloniales passées et qui les leur reproche aujourd’hui. Les Incas et les Aztèques étaient de grands et cruels impérialistes, aujourd’hui, ils ne sont vus que comme victimes.

Quant au réseau Jeanson, je n’ai pas le temps de faire des recherches, mais je crois me souvenir qu’il s’agissait de Français qui aidaient le FLN à se procurer des armes pour l’aider à mieux massacrer d’autres Français, comme par exemple le fils de leur concierge qui faisait son service militaire comme apppelé en Algérie et qu’on retrouvera les couilles dans la bouche après une embuscade. Ce n’est qu’un exemple, il y en aurait beaucoup de pires. Inutile de préciser ce que je pense de ces gens là.

La mauvaise langue dit: à

@DHH, je partage tout à fait votre point de vue sur Camus. Toute l’analyse de Saïd est anachronique, ce qui est une faute intellectuelle majeure pour un professeur de littérature comparée.

u. dit: à

Je fais partie de ceux qui nourrissent une admiration sans bornes pour le Guépard de Visconti.

C’est pourquoi le point de vue de renato m’intéresse beaucoup, puisqu’il va à l’encontre de l’intuition de la plupart d’entre nous.
Je soupçonne que ce n’est pas un mouvement d’humeur, et qu’il y a des raisons qui peuvent être liées naturellement à l’esthétique mais aussi à d’autres (à l’italianité, que sais-je).

On pourrait prendre un cas qui est celui de « la scène de bal » au cinéma.

Et voir pourquoi celle de Visconti est absolument magistrale, dans l’ensemble comme dans le détail.

Jacques Barozzi dit: à

DHH, étudier les romans de Camus à travers le prisme de leur portée postcolonialiste est aussi vain que le faire pour ceux de Flaubert par rapport à la Commune.

A propos du Flaubert antibourgeois, OneNote dira-t-il que l’auteur de madame Bovary était également animé de la haine de soi ?

rose dit: à

Eh bé !
Où j’apprends que les Vikings ne sont pas scandinaves !

De la terrasse du Flore comment comprendre l’Algérie ?

bouguereau dit: à

Cette perception déréalisante de « l’ indigène », ,qui apparaît comme une évidence, qu’il ne conceptualise même pas

frantz phanone quoi..

La mauvaise langue dit: à

Il n’y avait guère de haine de soi chez les défenseurs du FLN. Il y avait une volonté politique (critiquable avec le recul des ans, mais pas sur le coup) de soutenir les mouvements de libération anticolonialistes. C’était le mouvement de l’histoire.

Maintenant, qu’on ne retienne du colonialisme que ses massacres, c’est aussi un anachronisme de l’analyse historique. Dans un futur plus serein, on sera sans doute capable de voir tout ce que le colonialisme a pu apporter de bienfait aux pays colonisés. Pour le moment on en est encore aux harangue en chaire par les bien pensants et éternels moralistes qui confondent politique et morale et n’ont jamais le recul nécessaire pour juger des choses dont ils prétendent rendre compte avec objectivité. Mais c’est le discours ambiant de la gauche bien pensante, qui calque de plus ce modèle colonial sur le conflit israélo-palestinien, qui est d’une tout autre nature qui n’a rien à voir avec le colonialisme des Européens.

renato dit: à

« … un chef d’oeuvre, le classique absolu… »

Wow ! on dirait une midinette sicilienne…

rose dit: à

l’amour c’est pas de l’intuition
l’amour c’est l’amour
la tombe de Lampedusa à Palerme est très simple. J’en ai déjà parlé ainsi que des catacombes et de Rosalie. Vous entrez dans le cimetière tout droit, à droite puis à gauche et au milieu. Facile à trouver. Pas comme celle de Vercors à Montparnasse que je cherche encore. Introuvable.

rose dit: à

un truc bien avec vous lml c’est que vous ne suivez pas les modes. Vous êtes sans doute en avance sur ce qui se dira sur le colonialisme dans trente ans.

u. dit: à

Edward Saïd est un personnage compliqué, et même torturé, pour lequel j’ai ressenti beaucoup de sympathie surtout après avoir lu son autobiographie, qui est très émouvante (« Out of place »).

En revanche, je n’aime pas beaucoup son « Orientalisme », mais il est probable que le zèle de ses disciples et la vulgarisation de ses thèses jouent un rôle dans ce rejet.

Sur Camus, c’est clair: il est passé complètement à côté de ce qui fait l’intérêt du « cas Camus ».

La mauvaise langue dit: à

Oui, il y a de la haine de soi chez Flaubert dans la mesure où il s’en prend à la bourgeoisie à laquelle il appartient. Il appartient même à la grande bourgeoisie rouennaise, il la méprise, la ridiculise à travers Homais. Il y a beaucoup d’hypocrisie de ce point de vue chez Flaubert qui pouvait jouir d’une fortune considérable équivalente à quelque 50 millions d’Euros actuels. Quand il est mort, il lui restait quelque 20 000 euros ! Une petite fortune que j’aimerais bien avoir.

bouguereau dit: à

dracul c’est du style tardif par derrière rose

La mauvaise langue dit: à

quelque 200 000 euros !

bouguereau dit: à

pour bien mépriser faut des thunes dracul..le mépris c’est le clou du chic et du lusque..si c’est pas dans le dernier grazia c’est dans le prochain..t’es trop en avance dracul

renato dit: à

Il suffit de jeter un coup d’œil au travail fait par Francesco Maria Piave pour Verdi sur l’Hernani de Victor Hugo, Traube.

edmond dit: à

renato et sa fixette sur les midinettes siciliennes…

david dit: à

precision Ahlam shibli est originaire d’un vilage bedouin sur le mont tabor ou la majorite des habitants font volontairement leur service militaire a l’idf .

Jacques Barozzi dit: à

Pour les Italiens du nord, le sud ( il Mezzogiorno), qui commence déjà à Rome, est un sous-continent, peuplé d’immigrés potentiels, u. !
Mais je ne pense pas que ce soit le motif de rejet du film par renato, dont les commentaires sont les moins entachés de racisme de ce blog ?

bouguereau dit: à

test

John Brown dit: à

Ce que je ne supporte pas, c’est que l’on condamne la France et son histoire au nom de je ne sais quelle morale, alors que l’impérialisme a existé partout et que comme par hasard, nous sommes les seuls à se flageller sans cesse. (rédigé par TwoNotes)

La haine des idées dont l’autre se fait le défenseur n’est pas la haine de l’autre. La haine de l’injustice n’est pas la haine de la France. Ce n’est pas parce que l’esclavage, puis la colonisation, ont été le péché mignon des pays d’Occident que nous devions supporter que le pays de la révolution de 89 tombât dans les mêmes errances. Les crimes des autres n’atténuent en rien les nôtres. Je n’étais qu’un adolescent en 56 mais j’ai connu la honte d’être français. J’ai haï Guy Mollet et sa bande (Mitterrand compris) plus encore que les généraux putschistes, qui avaient des excuses, quand les politiciens qui reniaient leurs valeurs n’en avaient aucune. Toutes les abominations terroristes des extrémistes arabes et islamistes n’ont pas effacé le crime de Sabra et Chatila, n’effacent pas la monstruosité de l’injustice faite aux Palestiniens. On peut comprendre que Camus ait préféré sa mère à la justice mais Electre dit, à la fin de la pièce de Giraudoux :  » J’ai la justice…, j’ai tout « . Et c’est elle qui a raison.

bouguereau dit: à

ça remerde ce bousin

renato dit: à

Ce n’est pas moi qui a mis sur la table les midinettes siciliennes…

u. dit: à

A propos de Camus, le seul film de Visconti que je n’ai pas vu est « L’étranger ».
Parce que beaucoup en disent du mal?
Non, simplement remis à plus tard.

J’aimerais apprendre qu’il y a au contraire de la beauté à y trouver.

Qu’en pense le sévère renato?

rose dit: à

>DHH c’est beau ce que vous écrivez !
Dans l’Etranger la scène centrale c’est quand même un arabe qui joue le rôle, avec deux ou trois autres, puisque c’est lui qui est assassiné. Quand un récit est universel, ce qu’il semble être aujourd’hui, il a bien fallu qu’il le situe quelque part. Il le met dans un pays qu’il a intensément aimé comme vous le dites si bien !

Mohand Chibout avocat, français, de racines algériennes a fait une conférence hommage sur Camus où il l’a présenté comme ce qui sera demain homme partagé entre deux pays et qui refuse de choisir. C’était beau comme point de vue, venant de la part d’un qui est partagé aussi, extrêmement moderne.

Merci DHH.
(je crois néanmoins qu’il était reconnaissant à louis germain son instituteur plus qu’à la République, mais je ne vais pas chipoter)

Phil dit: à

Baroz, c’est une belle scène de Rocco, que le ministre de la culture sortant a dû visionner avec son oncle dans la salle obscure en sous-sol de l’Elysée.
Rocco et le Guépard ne sont pas aimés de certains critiques, pour les mêmes raisons liées à l’emphase, etc..

La mauvaise langue dit: à

Injustice faite aux Palestiniens par qui, JB ?

rose dit: à

y’a le style tardif, puis y’a les vendanges tardives. Comme Sarah, la toute bénie.

rose dit: à

Chaque fois que j’ouvre mon ordi. entre deux ménages, je vois un type heu-reux penché sur son piano.
Chaque fois, cela me fait un truc au cœur. S’il faut tenir trois jours, je ne crois pas que je tiendrai.

bouguereau dit: à

» J’ai la justice…, j’ai tout « . Et c’est elle qui a raison

..avoir raison c’est soi hors de prix jean marron..ou alors ça n’achète même pas une bière au bistrot.. »à pouél sur la tabe électre »..j’ai pas raison ?

bouguereau dit: à

pour les mêmes raisons liées à l’emphase, etc..

mais quand on en a une grosse..on supporte bien

edmond dit: à

@DHH (Cette perception déréalisante de « l’ indigène », ,qui apparaît comme une évidence, qu’il ne conceptualise même pas, et dont il n’a pas conscience qu’elle est en contradiction avec ses convictions de démocrate et son souci des droits de l’homme )

Mais s’agit-il réellement d’une ‘conception’, du propos même des livres incriminés, ou bien d’une toile de fond de la situation d’alors là-bas?!

u. dit: à

renato, j’espère que vous appréciez « Senso »!

Avec la 7ème de Bruckner…

Quelle merveille que ce personnage de la comtessa Serpieri.

beiniette dit: à

je ne comprends pas ce que peuvent apporter de interprétations par la « haine de soi » .
par contre le titre du tweet de P.Assouline sur les questions de l’infini ne manque pas d’humour
 » Dès le moment où il a su compter au-delà de 3, l’homme a été confronté à cette incompréhensible notion d’infini… »

rose dit: à

Non, je suis désolée de ne pas vous dire un mot sympa mais L’Etranger de Visconti c’est vraiment zéro souvenir. Même Marcello Mastroianni qui joue le rôle titre ne crève pas l’écran. C’est pas le noir et blanc, c’est pas le rythme très lent, c’est l’histoire. Comment tu veux filmer une histoire pareille où le temps défile mortellement ? Là Visconti s’est loupé ; on peut lui pardonner.

bouguereau dit: à

Là Visconti s’est loupé

joli

bouguereau dit: à

la beauté des pauvres

le plus beau bal du cinoche c’est dans deer hunter baroz

renato dit: à

J’ai aimé et j’aime Tomasi, u., et de temps à autre je relis le Gattopardo. Luchino était un ‘‘registone’’ (aurait dit Totò), et le films ne pèche d’aucun défaut, mais vu et revu il me semble construit selon les méthodes des ‘‘librettisti d’opera’’ — voir ma réponse à Traube.

Après, évidemment… le plaisir des formes connues… etc., etc., justifie largement l’admiration…

edmond dit: à

« on peut comprendre que Camus ait préféré sa mère à la justice »

Plus exactement il a dit « Ma mère peut se trouver dans un de ces tramways. Si c’est cela la justice, je préfère ma mère » et vous savez bien qu’ en disant cela il s’en prenait au terrorisme
‘Entre parenthèses les ultras voulaient sa tête parce qu’il appelait à une trêve –
le fait que certains ici veuillent faire passer l’oas pour des humanistes c’est plutôt risible)

rose dit: à

ÉLECTRE. – J’ai Oreste. J’ai la justice. J’ai tout.
TROISIÈME EUMÉNIDE. – Oreste ! Plus jamais tu ne re-
verras Oreste. Nous te quittons pour le cerner. Nous prenons
ton âge et ta forme pour le poursuivre. Adieu. Nous ne le lâche-
rons plus, jusqu’à ce qu’il délire et se tue, maudissant sa sœur.
ÉLECTRE. – J’ai la justice. J’ai tout.
LA FEMME NARSÈS. – Que disent-elles ? Elles sont mé-
chantes ! Où en sommes-nous, ma
pauvre Électre, où en som-
mes-nous !
ÉLECTRE. – Où nous en sommes ?
LA FEMME NARSÈS. – Oui, explique ! Je ne saisis jamais
bien vite. Je sens évidemment qu’il se passe quelque chose,
mais je me rends mal compte. Comment cela s’appelle-t-il,
quand le jour se lève, comme aujourd’hui, et que tout est gâché,
que tout est saccagé, et que l’air pourtant se respire, et qu’on a
tout perdu, que la ville brûle,
que les innocents s’entretuent,
mais que les coupables agonisent,
dans un coin du jour qui se
lève ?
ÉLECTRE. – Demande au mendiant. Il le sait.
LE MENDIANT. – Cela a un tr
ès beau nom, femme Narsès.
Cela s’appelle l’aurore.

Adresse du site web du groupe :
http://www.ebooksgratuits.com/

Non.
Ce qui est important dans cette tirade c’est dans la première :
J’ai Oreste.

Je ne trouve pas que ce soit une raison pour abuser d’être Oreste pour la priver de justice.
Enfin ce que j’en dis, je m’en fous.
Mais l’important pour elle est qu’elle ait Oreste.

La justice de toute manière est un vain mot : inappliqué parce qu’inapplicable.

fred dit: à

Baroz dans « le guépard  » c’est un monde qui change qui est dépeint

Phil dit: à

Baroz, Visconti filme les pauvres (les pêcheurs de « terra ») comme les ragazzi de Pasolini. Trop d’arrières-pensées, si l’on peut dire..
La richesse est son calice.

rose dit: à

pardon j’ai pas remis en forme le texte.

Encore eût-il fallu qu’elle existât, la justice !

u. dit: à

En mentionnant la fin de l’Ancien régime, je reste dans le sujet sur le « tardif ».

Ce n’est que tard que j’ai lu (un peu sérieusement) l’Homme Révolté.
J’ai été émerveillé par l’indépendance et la justesse d’un homme qui, dans le climat idéologique infernal de l’époque pouvait écrire ceci:

« Le 21 janvier, avec le meurtre du Roi-prêtre, s’achève ce qu’on a appelé significativement la passion de Louis XVI. Certes, c’est un répugnant scandale d’avoir présenté, comme un grand moment de notre histoire, l’assassinat public d’un homme faible et bon. Cet échafaud ne marque pas un sommet, il s’en faut. Il reste au moins que, par ses attendus et ses conséquences, le jugement du roi est à la charnière de notre histoire contemporaine. Il symbolise la désacralisation de cette histoire et la désincarnation du Dieu Chrétien. Dieu, jusqu’ici, se mêlait à l’histoire par les Rois. Mais on tue son représentant historique, il n’y a plus de roi. Il n’y a donc plus qu’une apparence de Dieu relégué dans le ciel des principes.

Les révolutionnaires peuvent se réclamer de l’Evangile. En fait, ils portent au Christianisme un coup terrible, dont il ne s’est pas encore relevé. Il semble vraiment que l’exécution du Roi, suivie, on le sait, de scènes convulsives, de suicides ou de folie, s’est déroulée tout entière dans la conscience de ce qui s’accomplissait. Louis XVI semble avoir, parfois, douté de son droit divin, quoiqu’il ait refusé systématiquement tous les projets de loi qui portaient atteinte à sa foi. Mais à partir du moment où il soupçonne ou connaît son sort, il semble s’identifier, son langage le montre, à sa mission divine, pour qu’il soit bien dit que l’attentat contre sa personne vise le Roi-Christ, l’incarnation divine, et non la chair effrayée de l’homme. Son livre de chevet, au Temple, est l’Imitation de Jésus-Christ. La douceur, la perfection que cet homme, de sensibilité pourtant moyenne, apporte à ses derniers moments, ses remarques indifférentes sur tout ce qui est du monde extérieur et, pour finir, sa brève défaillance sur l’échafaud solitaire, devant ce terrible tambour qui couvrait sa voix, si loin de ce peuple dont il espérait se faire entendre, tout cela laisse imaginer que ce n’est pas Capet qui meurt mais Louis de droit divin, et avec lui, d’une certaine manière, la Chrétienté temporelle. Pour mieux affirmer encore ce lien sacré, son confesseur le soutient dans sa défaillance, en lui rappelant sa « ressemblance » avec le Dieu de douleur. Et Louis XVI alors se reprend, en reprenant le langage de ce Dieu : « Je boirai, dit-il, le calice jusqu’à la lie ». Puis il se laisse aller, frémissant, aux mains ignobles du bourreau. »

renato dit: à

C’est vrai que l’Étranger de Visconti laisse le temps qu’il trouve… enfin… il n’apporte rien à la lecture de l’Étranger…

Le même problème se présente avec le Gattopardo : Qu’est-ce que le film apporte de nouveau à la perception du roman ?

Gruppo di famiglia in un interno et Senso c’est vraiment autre chose.

TKT dit: à

Un film n’est qu’une « variation » tirée d’un roman, une mise en images et sons d’un texte. Sauf quand le roman en question n’est qu’une histoire racontée et pas un chef d’œuvre littéraire. Mieux vaut alors visionner une version cinématographique.

Passou dit: à

Non, renato de 12.46, la question n’est pas, et n’est jamais, en aucun cas, de savoir ce que le film apporte au livre, mais bien : quelle œuvre Visconti a t il recréée et réinventée à partir du livre.?

Jacques Barozzi dit: à

La haine des bourgeois de la part d’un fils de bourgeois n’implique pas nécessairement la haine de soi.
De même que la haine de la pauvreté de la part d’un fils de prolo.
En revanche, la haine des cons chez un con, c’est plus discutable, n’est-il pas JC ?

TKT dit: à

Bof, Jacques Barozzi, les riches ne sont que des pauvres devenus des nantis, parfois en une génération, parfois depuis plusieurs générations. Cela ne change pas grand chose au physique, aux traits des visages, qui sont dictés par l’ADN. Et puis, l’habit fait le moine, non ?
Les malheurs des nantis, vous font rarement pleurer ? Ou comme Pasolini, vous avez une préférence pour les matières sociales « hard » ?

Parmi les acteurs sachant interpréter, aussi bien, les riches que les pauvres, bien sûr Alain Delon et Silvana Mangano.

TwoNotes dit: à

Soyons clairs…Visconti est toujours trop long et trop lent. En un mot, chiant malgré de beaux moments.

TKT dit: à

Jacques, vous connaissez beaucoup de gens qui aiment la pauvreté à usage personnel ?

Jacques Barozzi dit: à

Je suis très éclectique, TKT. L’ennui des riches, vu par Antonioni, ou Duras, me plait aussi. Mais j’avoue que les ragazzi di vita de Pasolini sont plus bandants à mon goût.

Jacques Barozzi dit: à

Sans aimer la pauvreté pour la pauvreté, comme certains mystiques, TKT, on peut ne pas être intéressé par la recherche de la richesse. On peut même considérer que l’on vit luxueusement avec le stricte minimum…

Jacques Barozzi dit: à

Il semblerait que la mayonnaise des Républiques (de la culture) ait du mal à prendre : peu de commentaires, mais de nouveaux intervenants ?

TwoNotes dit: à

Ne pinaillez pas Baroz. Quant on parle de haine de soi, on parle aussi de la haine de ses origines, de son milieu, de sa famille, de son éducation, etc.

TKT dit: à

 » On peut même considérer que l’on vit luxueusement avec le stricte minimum… » nous écrit Jacques Barozzi.
Vrai, mais un minimum en quantité, pas en qualité.
Le strict minimum est une chose bien relative, pas la même pour nous que pour les habitants pauvres des pays du tiers-monde.

Jacques Barozzi dit: à

Je ne pinaille pas TwoNote, la haine de soi n’est pas réductible à son milieu d’origine ou d’éducation, ni à sa nationalité.

La mauvaise langue dit: à

Les malheurs des nantis ou des pauvres n’ont de sens que s’ils nous parlent de la condition humaine. Proust est aussi émouvant que Zola. Faut arrêter avec les lubies de Tkt, qui ne comprend rien à la littérature ni au cinéma dans leur vocation universaliste. Son obsession des hiérarchies sociales comme des autres hiérarchies qu’il croit voir entre des écrivains et qu’il refusent béatement entre les civilisation, a quelque chose de profondément bête.

TwoNotes dit: à

« Il semblerait que la mayonnaise des Républiques (de la culture) ait du mal à prendre : peu de commentaires, mais de nouveaux intervenants ? »

Pas étonnant Baroz, JB et ML font preuve d’une surprenante modération. Je m’inquiète pour leur santé. Sont-ils malades? Sont-ils amoureux? Sans leurs colères et leurs injures, le blog sombre dans une douce torpeur. C’est peut-être aussi la soudaine chaleur…

La mauvaise langue dit: à

Vivre avec le strict minimum en Europe occidentale, c’est déjà vivre dans le luxe au regard de la situation dans le monde.

Le luxe est très agréable. Si j’avais les moyens de me l’offrir, je vous prie de croire que je n’hésiterais pas une seule seconde. Faut arrêter avec cette hypocrisie de petit bourgeois nantis.

Jacques Barozzi dit: à

« pas la même pour nous que pour les habitants pauvres des pays du tiers-monde. »

C’est bien la raison pour laquelle je parle de luxe, nous concernant, TKT : un toit, de quoi manger à sa faim, l’eau potable, l’électricité, des outils et des moyens de communication, une relative liberté et, si, en prime, s’ajoute par dessus tout ça un amour partagé, que demander de mieux !

La mauvaise langue dit: à

Je ne suis pas modéré, je suis comme toujours. Mais dès lors qu’on ne m’agresse pas, je n’ai pas de raison de me défendre. Les agressions de Tkt sont tellement bêtes qu’elles en sont méprisables.

renato dit: à

Il semble obligatoire ici d’aimer certains livres ou films, ce qui reste pour moi un mystère. Supposons que ce soit une question de critères … plus banalement, supposons que certains ‘‘objets’’ ne conviennent pas à mon goût … qu’est-ce que je fais, j’efface tout pour correspondre au milieux ?

Jacques Barozzi dit: à

« Le luxe est très agréable. Si j’avais les moyens de me l’offrir, je vous prie de croire que je n’hésiterais pas une seule seconde. »

Bien sûr, ML. Mais « faire de l’argent » pour accéder à ce luxe, demanderait trop d’efforts et une disposition d’esprit annihilant tout le reste. Vous pouvez toujours jouer au Loto !

bouguereau dit: à

La haine des bourgeois de la part d’un fils de bourgeois n’implique pas nécessairement la haine de soi

c’est une chose chez héguelle que karlos n’a su remettre sur ses pieds baroz, à que c’est constitutif, et carlos à merveilleusement bien vu que le prolo était la classe qui voudrait le mieux sa fin, la merveille est un téribilé..
et ce con de nietzlche, car là c’est un uber con, avec son ressentiment qui fait minus à coté, c’est de croire comme gombrovitz a des conneries de barons qui se lève a 10h..sûr que le monde est à eux

Jacques Barozzi dit: à

Non, renato, ne changez pas, mais souffrez que l’on vous demande parfois pourquoi vous n’aimez pas telle ou telle chose (oeuvre) que l’on a aimée soi-même !

TwoNotes dit: à

« C’est vrai ;mais cela suffit il à incriminer Camus comme le fait Edward Saïd ,qui décèle dans cette forme de présence /absence de l’arabe dans ses œuvres romanesques algériennes l’expression d’une adhésion lucide et déterminée à l’ordre colonial, etc ? »

DHH, reprocher à Camus de ne montrer les arabes que comme des personnages secondaires ou des figurants (encore que Rose ait écrit -comme toujours- des choses très justes contre cette vision des choses), c’est à peu près aussi intelligent que de reprocher à Proust de ne pas s’intéresser à la classe ouvrière.

Un romancier crée de la fiction là où il veut, là où il le peut. Ce n’est pas un chercheur en sciences sociales ni un historien. Son oeuvre est bonne ou mauvaise indépendamment de la vision complète, incomplète, voire biaisée (toujours biaisée en fait) de la société dans laquelle il écrit.

Jacques Barozzi dit: à

Cela dit, renato, Le Guépard n’est pas un film culte pour moi…

bouguereau dit: à

« Le luxe est très agréable. Si j’avais les moyens de me l’offrir, je vous prie de croire que je n’hésiterais pas une seule seconde. »

on a le droit de préférer voltaire..et flaubert qui disait que c’était « un imbécile dont il est interdit de dire du mal sous peine d’être damné »..dracul lit falubert assez mal..mais c’est normal

beiniette dit: à

je ne vois pas en quoi il serait obligatoire d’aimer tel livre ou tel film ni sur ce blog, ni sur un autre .
Encore moins pourquoi il serait obligatoire de dire u’un a , ou pas, aimé.
il est vraisemblable que là entrent en jeu des questions de critères . j’ai entendu plus d’une fois des personnes « intellos » avec plusieurs formations (scientifiques, psy etc) se désoler de se sentir réduits ou acculés à dire « j’aime » « je n’aime pas »: ce qui depuis m’est apparu comme l’un des principes de fonctionnement de la toile ( contribution des visiteurs de blogs à des enquêtes !)
ce billet fait écho aux récentes conversations sur « l’immaturité » de manière passionnante : mais il est difficile .

Jacques Barozzi dit: à

Mais on trouve aussi des « prolos » chez Proust : la bonne Françoise, le tailleur Vulpien (?), le petit gigolo musicien Morel, quelques mauvais garçons de bordel…

MCourt dit: à

Je puis mer tromper,mais il me semble que Piave a travaillé » sur Rigoletto, et non sur Ernani, mis en musique également, d’où peut etre confusion.
Sur le trio et les effets comiques qu’il peut générer, un examen rapide du beau trio du Freischutz montre ce qu’un grand musicien peut obtenir avec des moyens très simples en jouant sur l’opposition Annchen, Agathe Max, légèreté contre romantisme noir, puis inquiétude, partira, partira-pas?. il suffit de quelques doubles croches pointées, d’une alternance des voix, d’une reprise des thèmes.de variations dans l’accompagnement orchestral. et cela s’entend.
Version complète de cette page souvent abrégée chez Carlos Kleiber. Ceci pour dire que les considérations sur un éventuel comique musical ne me genent pas, quand on tient compte du rythme, de l’agencement des thèmes,et du livret qui a son mot à dire.
our le coup, c’est Hocquard qui est léger…
Je ne connais pas Said musicologue, mais je suggère de lire un peu Rosen, lui aussi pianiste de son état.
Bien à vous.
MCourt

Jacques Barozzi dit: à

Il ne s’agit pas de dire j’aime ou j’aime pas, mais pourquoi, afin de confronter nos impressions et essayer de comprendre nos goûts. Elle est conne cette beiniette-sur-psy !

bouguereau dit: à

qu’est-ce que je fais, j’efface tout pour correspondre au milieux ?

..on peut faire une crise de nerf, avoir quelques larmes pour mettre en scène son affirmation..si c’est en direc à la télé ça peut se monayer renato

beiniette dit: à

de dire qu’on a
une chose est la « liberté » de P.Assouline, une autre comment ses billets sollicitent ses lecteurs et la manière dont ils le font -ou non- savoir .
j’ai lu qu’on avait prédit avec le plus grande précision ce qu’on appelle aujourd’hui 1968.
C’était à Caen en 1956 une conférence de Dedonder un colloque réuni sous l’impulsion de Mendès France .

bouguereau dit: à

quelle œuvre Visconti a t il recréée et réinventée à partir du livre.?

je te contresigne ou tu sais lassouline..mais lui même peut être « dépossédé » aussi et on peut croire que c’est un fime de lancastre..et de colgate et du sourire un peu las -le peuple est ingrat-, c’est à ce prix je crois que l’on peut parler de son style, et il est grand

beiniette dit: à

avec la plus grande précision

bouguereau dit: à

avec la plus grande précision

je confirme, le sourire défiant de conbendit est sur un cul de lampe de fontevrault

Jacques Barozzi dit: à

Et Nostradamus, il l’avait pas prédit 1968, beiniette-la-France-s’ennuie !

John Brown dit: à

Sur la question du combat pour la justice dans l’Histoire, il me semble que Giraudoux, dont on n’a que trop tendance à sous-estimer le théâtre, a dit des choses essentielles dans la dernière scène de son « Electre » (1937). Elle vaut bien, dans son genre, le meilleur Brecht ; il n’y manque même pas le tireur de la leçon finale. Et je crois que Giraudoux fait comprendre des choses que Camus, avec sa mère préférée à la justice, est bien en peine de nous faire comprendre. Du reste, le Camus de la fin de la guerre d’Algérie se situait plutôt dans le camp d’Egisthe et de Clytemnestre.

 »
Un serviteur . Fuyez, vous autres , le palais brûle !

Première Euménide. C’est la lueur qui manquait à Electre. Avec le jour et la vérité, l’incendie lui en fait trois.

Electre. Me voilà satisfaite. Depuis une minute, je sais qu’elle renaîtra.

Troisième Euménide. Ils renaîtront aussi, ceux qui s’égorgent dans les rues ? Les Corinthiens ont donné l’assaut, et massacrent.

Electre. S’ils sont innocents, ils renaîtront.

Première Euménide. Voilà où t’a mené l’orgueil, Electre ! Tu n’es plus rien ! Tu n’as plus rien !

Electre. J’ai ma conscience, j’ai Oreste, j’ai la justice, j’ai tout.

Deuxième Euménide . Ta conscience ! Tu vas l’écouter, ta conscience, dans les petits matins qui se préparent. Sept ans que tu n’as pu dormir à cause d’un crime que d’autres avaient commis. Désormais, c’est toi la coupable.

Electre . J’ai Oreste, j’ai la justice, j’ai tout.

Troisième Euménide . Oreste ! Plus jamais tu ne reverras Oreste. Nous te quittons pour le cerner. Nous prenons ton âge et ta forme pour le poursuivre. Adieu. Nous ne le lâcherons plus, jusqu’à ce qu’il délire et se tue, maudissant sa soeur.

Electre . J’ai la justice. J’ai tout.

La femme Narsès . Que disent-elles ? Elles sont méchantes ! Où en sommes-nous, ma pauvre Electre, où en sommes-nous!

Electre . Où nous en sommes ?

La femme Narsès . Oui, explique ! Je ne saisis jamais bien vite. Je sens évidemment qu’il se passe quelque chose mais je me rends mal compte. Comment cela s’appelle-t-il, quand le jour se lève, comme aujourd’hui, et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l’air pourtant se respire, et qu’on a tout perdu, et que la ville brûle, que les innocents s’entretuent, mais que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève ?

Electre . Demande au mendiant. Il le sait.

Le mendiant ; Cela a un très beau nom, femme Narsès. Cela s’appelle l’aurore.

renato dit: à

Marc Court, le libretto de l’Ernani de Verdi est de F.M. Piave… Rigoletto aussi…

TKT dit: à

Langue Moisie, question propos bêtissimes vous n’êtes battu que par D.
Comme quoi on peut avoir fait des études supérieures, être fonctionnaire de l’E.N. et avoir en guise de cerveau, une cuvette de cabine sanitaire mobile de la marque ToiToi. Vous êtes tellement imbu de votre personne, Langue Moisie, que vous resterez sur la RdL, l’empereur des crapauds se prenant pour des éléphants africains.
Vous êtes la personne intelligente qui dit le plus d’inepties.
Quant à votre croyance dans la supériorité du monde occidental, vous rejoignez les partis nationalistes comme le FN.
Bref, oubliez moi, je vous oublierais, tout en me réservant le droit de réponse à vos propos de petit-blanc. En effet j’accepte les hiérarchie.
Méprisables, mes propos à votre sujet ?
Non, inutiles, car tout le monde sait bien interpréter, sans mon aide, vos commentaires d’un homme qui se prend pour un vrai génie.
Les grandes phrases creuses, ne font pas de vous un critique quelque soit valable. Fini le temps où vous teniez des commentaires qui semblaient valables. Ou, peut-être nous avons compris que vous n’êtes même plus l’ombre de ce que vous étiez il y a quelques années.
Ce qui est manifeste chez vous, c’est votre mauvaise foi et votre incohérence.
Lebt wohl, Schlemihl !

bouguereau dit: à

Son obsession des hiérarchies sociales comme des autres hiérarchies qu’il croit voir entre des écrivains et qu’il refusent béatement entre les civilisation, a quelque chose de profondément bête

..un bon discours a la knésset

bérénice dit: à

Fou de constater comme les motifs de revendication ont pu changer depuis Calder! Nous serions passer sans rien voir du changement joué en une variation fine et ciselée de « en attendant Godot » à » on n’attend rien du tout » « Rendez nous notre temps »  » Chirac préseident »(pour bientot si l’on se réfère aux sondages)

bouguereau dit: à

c’est votre mauvaise foi et votre incohérence

si je puis me permettre vontraube soi l’une soi l’autre, les deux font tous les gouvernements

beiniette dit: à

généticien
l’exil

John Brown dit: à

Je puis me tromper,mais il me semble que Piave a travaillé » sur Rigoletto, et non sur Ernani, (rédigé par Court)

C’est Piave qui a écrit le livret d’ « Ernani ». Ce travail inaugure le début de sa collaboration avec Verdi.

bouguereau dit: à

Diaspora, mémoire et musique

c’eut été bat de parler d’asssociation « musique exil » aux organiss..sinon pour un tour des cassidrol..biroute

John Brown dit: à

Pas étonnant Baroz, JB et ML font preuve d’une surprenante modération. Je m’inquiète pour leur santé. Sont-ils malades? Sont-ils amoureux? (rédigé par TwoNotes)

hé hé ! It’s a possibility !

bouguereau dit: à

Sont-ils malades? Sont-ils amoureux?

malades, l’amour colle la fièvre ou vous savez, les excés s’y fourrent..bref ça gueule

La mauvaise langue dit: à

Quand j’ai visité la Pologne de mes ancêtres à l’automne 2006, j’avais à l’oreille sans arrêt de la musique Kletzmer. J’adore.

La mauvaise langue dit: à

Et les variations Glouldberg, il m’est arrivé de les écouter des après-midi entiers jusqu’à en être saoul.

La mauvaise langue dit: à

Gouldberg…

TKT dit: à

@ bouguereau dit:8 juillet 2013 à 14 h 18: Jawohl ! Mais votre ex-copain Michel, ne veut et ne va pas se faire élire. Ce qui est bon en Politique, je veux dire les électeurs sont parfois naïfs et croient aux promesses de campagne des élections, n’a rien à voir avec le profubu.

beiniette dit: à

des crapauds se prenant pour des éléphants africains.
les erdéliens sont-ils donc des crapauds: il revenait bien à l’un d’eux de l’écrire il est vrai que sa langue n’est pas celle d « un critique quelque soit valable. » (tant soit peu valable )

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