de Pierre Assouline

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La République des livres
Maudits droits d’auteur !

Maudits droits d’auteur !

C’est difficile à croire, et plus encore à imaginer surtout si l’on est soi-même écrivain, mais tous les droits d’auteurs ne sont pas les bienvenus. Certains sont même maudits. Les éditeurs se les repassent comme une patate chaude car ils sont attachés à une œuvre qui sent le souffre. Le cas de Mein Kampf  cette année en France. Le Land de Bavière étant héritier d’Adolf Hitler, il gérait ses droits d’auteur jusqu’à ce que ceux-ci tombent dans le domaine public en 2016. Aussitôt fut lancée dans le public allemand une réédition qui se préparait depuis quelques années sous les auspices des meilleurs spécialistes sous une forme érudite et critique.

En 2020, au printemps ou à l’automne, le programme de domination de l’Europe imaginé par Adolf Hitler va donc reparaître en France. Une édition méticuleusement encadrée, annotée et préfacée par une équipe d’historiens. Un seul volume d’un bon millier de pages, dans lequel les commentaires, contextualisations et analyses expertes excèdent le texte de l’auteur. Le considérable et indispensable index des noms est actuellement en cours d’achèvement. Ce ne sera probablement pas un best-seller comme cela le fut récemment en Allemagne mais l’effet de curiosité jouera sans aucun doute. Que faire de cet argent qui brûle les doigts ?

« On ne gagnera pas un euro dessus ! » assure Sophie de Closets. Pdg de Fayard. Une fois que la maison se sera remboursée des frais (édition scientifique, traduction, fabrication etc), les bénéfices d’exploitation et les droits d’auteur iront à parts égales à deux associations liées à la Shoah : l’une caritative, l’autre mémorielle. Auparavant, la Fondation pour la mémoire de la Shoah (FMS) avait bien été approchée indirectement. La question était remontée jusqu’au conseil d’administration car elle engageait une décision politique. Il y eut débat et unanimité. « Une question de principe : on ne veut pas toucher aux bénéfices que cette publication pourrait générer » reconnaît Philippe Allouche, directeur général de la FMS. Il est vrai que cela n’aurait fait que renforcer les vieux fantasmes antisémites, mais toujours bien actuels, sur les Juifs avides d’argent, Pour autant, la Fondation ne montera pas au créneau contre la publication de Mein Kampf comme elle l’a fait lorsqu’il fut question l’an dernier de rééditer les pamphlets de Céline.

Il y a eu un précédent au cas Mein Kampf : la publication de l’imposant, et autrement plus passionnant, Journal inédit de Joseph Goebbels, ministre de la Propagande et confident d’Hitler. La FMS avait alors accepté la proposition des éditions Tallandier d’accueillir droits et bénéfices du livre car le document original est une véritable somme et une source essentielle sans équivalent sur le plan historique. « L’air du temps était tout autre en 2007. Pas sûr que l’on accepterait aujourd’hui… » admet Philippe Allouche. Depuis, la Fondation a par exemple décliné une demande de subvention d’un documentaire télévisé sur le collaborationniste Jacques Doriot. De toute façon, s’agissant du Journal de Goebbels, dont le premier tome s’est vendu à 17 000 exemplaires et les deux suivants trois fois moins, aucun droit d’auteur ne fut finalement versé, l’éditeur n’étant pas rentré dans ses frais.

En 2018, avant même que fut lancée une campagne qui conduira finalement son éditeur à reporter la publication des pamphlets de Louis-Ferdinand Céline, la question du partage des bénéfices d’exploitation fut envisagée par Antoine Gallimard. Une façon de montrer que le but de sa maison n’était pas de « faire de l’argent » avec ça. Une solution fut trouvée en proposant à  un organisme de recherche dépendant du CNRS d’en devenir le co-éditeur avec les éditions Gallimard, à charge pour lui d’en assurer la validité intellectuelle. Approché indirectement, l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP) déclina la proposition.

Nicolas d’Estienne d’Orves, lui, a hésité lorsque, par un concours de circonstances, il s’est retrouvé héritier de « l’œuvre publiée et méditée » de Lucien Rebatet. Ecrivain et journaliste né en 1974, rien ne prédestinait ce petit-neveu d’un martyr de la Résistance à devoir gérer les droits de l’auteur collaborationniste des Décombres, best-seller de l’Occupation. « J’avoue que j’ai hésité avant d’accepter par coquetterie et provocation » avoue-t-il. Une décision qui lui a moins rapporté que porté préjudice. Depuis il a réglé son problème moral en confiant les archives de Rebatet à l’Imec (Institut Mémoires de l’édition contemporaine), et en rééditant aussi tout ce qui, dans cette œuvre ne pose pas problème de conscience. Le gouvernement américain, lui, n’en a pas eu en réclamant, et en obtenant par voie de justice, les droits d’auteur de l’ex-analyste de la NSA devenu lanceur d’alerte Edward Snowden, pour ses Mémoires vives (Seuil).

(photos Bernard Plossu)

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1 364 Réponses pour Maudits droits d’auteur !

rose dit: à

Considérez erdéliens que vous savez 10% de l’histoire et sur un seul point de vue, celui de rose, jazzi le premier puis clopine et christiane l’ont remarqué.

Cet après-midi, ai entendu dans un couloir de l’hôpital une conversation téléphonique à laquelle je n’étais pas conviée.
Cela disait sur un ton furibard « ah non, vu l’état de ses troubles cognitifs, on ne lui demandera pas son avis ».
Mon sang s’est glacé dans mes veines.

Plus tard, ai revu cette personne qui s’adressait à moi avec une autre. Je lui ai demandé en catimini- hors de la chambre de ma maman- si sa remarque concernait ma mère.
« Non » m’a-t’il été répondu.

Bref.
Il m’a été rappelé que j’avais commis un rapt. Une déclaration pour enlèvement a été faite au commissariat. Le service juridique du CHU est alerté. Le secrétariat ne peut m’envoyer mon cable de télépjone mais l’a récupéré. Je dois retourner le chercher en vue de le reprendre, ils croient aux enfants du Bon Dieu comme canards sauvages. Je vous passe les détails, ils sont nombreux.

J’ai posé une question, cet après-midi :
Faut il dire les choses aux personnes qui souffrent de troubles cognitifs ?
À France Alzheimer et association Cord’Àges c’est oui et sans mentir.
Le toubib m’a aussi dit oui. Il est pour la parole. Mais dit qu’à un moment la personne ne peut plus décider pour elle-même, par exemple en ce qui concerne les soins.

La seconde question concernait la rétention de l’ordonnance.
Là, il m’a été dit que oui de médecin à médecin. Le médecin de famille n’a eu aucun retour. Oui l’hôpital à Marseille a eu le dossier de l’hôpital à Poitiers.

Ma mère devait entrer dans un EHPAD sans en être informée.

Conversation courtoise et policée.
Je passe.
Ai appris une chose que je ne savais pas :
Il m’a été dit que le conflit violent dans lequel nous vivons(-moi très particulièrement massacrée, avec néanmoins une baisse du nombre de belligérants, de mon côté, une, vaillante et armée, telle christiane contre Chaloux, de l’autre deux au lieu de cinq. Un, mort, sur le champ de bataille et enterré avec les honneurs militaires -j’en suis encore sur le cul- et deux se sont défaussés, abandon délibéré ne laissant en lice que la fratrie), il m’a été dit, donc, deux choses :
1/ que ce conflit venait de ce qui avait été dit à chaque membre de la fratrie qui avait été différent.
2/ que c’était antérieur à l’explosion, en jachère, déjà existant, prêt.

Bref.
En ce moment, j’apprends bcp de choses.
Entre autres, le travail des aides soignants dans un hôpital : énorme, dévoué, consciencieux.
Et que des femmes sont brancardières.
Et aussi que certaines parties, pas encore rénovées, ressemblent à 1914.

Merci de votre patience. Vais éviter d’être invasive.

rose dit: à

Ma maman a une péricardite. Une poche d’eau autour du coeur environ un.centimètre d’épaisseur. Un virus ? Une bactérie ? Ils.ne feront pas de prélèvement pck c’est dangereux.

rose dit: à

Renato

J’ai copié tout le texte en fin d’après-midi de Nicoletta Vallorani.
Vous l’avez mis en ligne lundi 17 février. Puis christiane l’a remis en lien un peu plus tard.
Je reviens vers vous demain, après traduction.

rose dit: à

Soleil vert et Raymond

Merci de cette remise au jour de Goethe et Faust, avec cette question ouverte posée Marguerite Médée ?

Pas lu en entier, mais j’y retourne. Le début passionnant.

Raymond
Deux questions sans obligation de réponses :
Vous ne « bougez » plus ?
Brenerhaven c’est la petite ville où vous avez fait vos études en Allemagne ?

Nous avons un autre contributeur franco-germanique son pseudo est Cneff paysage.
Et Paul Edel féru de nombre d’auteurs allemands.

Bien cordialement à tous deux

rose dit: à

Je vous donne cependant cette information collective et générale :
Les troubles cognitifs sont une maladie, outre la sénescence.
Trois méthodes de lutter contre :

1/Manger sainement.
2/Bouger, être en mouvement.
3/Avoir une activité cérébrale.

Moi, je suis professeur de lettres et en rien toubib, dieu m’a préservée, et aujourd’hui d’ailleurs finis sont les mandarins, la jeunesse a pris le relai, sachez raison garder jeunes gens, et en tant que professeur de lettres, amoureuse des belles, voici mon quatrième conseil :

4/Équilibre affectif harmoni-eux et paisble.

[(Nota : il m’a été dit aussi que nous, les gens, sommes tous pareils, et ça, je ne le crois pas, y en a de bien mieux que d’autres.)].

Bises

rose dit: à

paisible

Je redis
Paisible

rose dit: à

Bremerhaven
À côté de Nordenham.

et alii dit: à

rose, peut-être faut-il que ,pour cette histoire d’enlèvement et de service juridique, vous teniez votre avocate informée, qu’il y ait quelqu’un à vos côtés comme interlocuteur au moment nécessaire? C’est vous qui voyez;
je crois qu’il y a aussi un système de famille d’accueil -au lieu d’ephad- mais je n’ai pas de renseignement ;
courage,à vous et àvotre maman;les soignants auront surement à coeur de vous aider dans votre épreuve;
bonsoir

et alii dit: à

rose, voici surement une personne -l’auteur de ce livre-qui est informée sur l’accueil
Dans un récit sensible, Juliette Rigondet retrace l’histoire de son village d’enfance, où des personnes atteintes de troubles mentaux sont accueillies par des familles. Elle met ainsi en lumière une expérience méconnue qui est à l’origine de l’accueil familial thérapeutique.

Lire vie des idées

rose dit: à

Texte mis en ligne par renato, sur les souns du corps de la mère, grâce à un traducteur :
Avant d’expérimenter, je me suis demandé à plusieurs reprises ce que cela signifiait de prendre soin du corps de la mère, un corps qui, pour de nombreuses femmes de ma génération, est souvent un continent inconnu, toujours recouvert de vêtements familiers et rassurants et émis l’hypothèse de la congruence absolue entre une fonction maternelle faite de soins silencieux et de mise à l’écart délibérée de soi et la nécessité de situer l’esprit de la maternité dans le territoire incontestable du mythe, de la théorie et / ou de l’idéologie. C’est le cas pour beaucoup d’entre nous, et il est difficile de réaliser cette absence du corps de la mère jusqu’à ce que la vie révèle irréfutablement ses caractéristiques.

rose dit: à

Et alii
Elle suit jour après jour l’ avocate.
Il y aura solution merci et alii.

rose dit: à

Et alii
Ce qui se passe, c’est que ma maman maintenant n’est plus entendue sans son désir de vivre à son domicile à cause de ses troubles cognitifs.
Aujourd’hui, elle a dit à un docteur l’adresse de notre enfance jusqu’à notre adolescence.

Or, en six mois, ma maman a perdu beaucoup d’autonomie, dont celle de vivre seule. Elle a désormais gesoun d’être aidée, et de la fratrie, je suis la seule à accepter de l’aider à son domicile. Je considère que lorsque je n’aurai plus la mère, je ne l’aurai plus. Je n’ai pas une sensation de sacrifice, encore mouns d’héroïsme, mais d’accompagnement.

Ce qui m’a interloquée, et je vous l’ai écrit, c’est que dès mon arrivée au CHU de Poitiers, ma mère m’ a répété en boucle « je veux rentrer chez moi ». Et j’ai ensuite appris, qu’elle le delandait aussi et on lui répétait « à pieds ça ca te faire un peu loin ».

Je garde le moral, sursum corda. Je vis une drôle d’épreuve. Je n’en comprends pas le sens.

rose dit: à

Et alii
Ce qui se passe, c’est que ma maman maintenant n’est plus entendue dans DANS son désir de vivre à son domicile à cause de ses troubles cognitifs.

Et alii

Je finis de traduire le texte mis en ligne par renato, je dois débrancher. Merci.

rose dit: à

Texte mis en ligne par renato, sur les souins du corps de la mère, grâce à un traducteur :
Parce qu’à un moment donné, cela arrive: c’est-à-dire qu’il arrive que les mères vieillissent, et le font souvent même lorsque les filles ne sont plus jeunes. Je crois que c’est exactement à ce moment-là que le corps de la mère devient oblique et glissant, obligeant nos filles à marcher sur le bord brasé de la conscience de notre rôle: sommes-nous curatrices ou guéries? Où, à une époque qui n’est plus verte, est notre fonction par rapport aux mères? Et que se passe-t-il alors, lorsque le corps caché et immatériel de la jument devient la carapace très humaine d’une créature devenue fragile et d’un enfant à nouveau sans que nous le réalisions? À ce stade de la vie – de la mère comme de la fille – il est clair que la relation est celle des corps, un assistant et un assisté, tous deux fragiles, tous deux marqués par le temps. Et l’intimité inverse la relation qui s’était produite lorsque

rose dit: à

à ce qui s’était passé lorsque les filles étaient enfants et avaient besoin de ce « tablier de mère », comme le dit Alda Merini dans l’un de ses poèmes (« Le tablier », en fait). « Mère » – le mot, c’est-à-dire – combine deux imaginaires: le corps éthéré de la mère protectrice, à l’abri de toutes choses, et la physicalité absolue de la conception, de la grossesse et de la naissance. Acte sanglant en soi, inimaginable pour un homme, il construit une relation qui nous apprend impossible à interrompre (et qui est plutôt saine et mature à couper, à un certain point pas trop avancé dans la vie) et qui se nourrit, culturellement, de la volonté consciente de séparer la matière physique du corps d’une prétendue mission symbolique, qui n’est autre que la préservation de l’espèce transformée en idéologie paralysante.

rose dit: à

Je sauterais les passages de ce raisonnement, car ils sont maintenant très cités, dans la manière dont ils sont représentés dans The Handmaid’s Tale (1985; The story of the handmaid, 1988). Dans ce cas, de l’avis de Margaret Atwood, la correspondance entre religion et idéologie est trop claire et l’annulation de la société de la mère va jusqu’à la négation délibérée de la possibilité même du plaisir.

rose dit: à

Mais je m’intéresse peut-être davantage ici, à la réflexion sur les relations anormales, aux frictions entre les corps (des mères et des filles) dans la manière dont elles se manifestent lorsque nous sommes dans une situation difficile, d’urgence, non négociable. Beloved (1987; Beloved in Italian, dans la traduction raffinée de F. Cavagnoli), par exemple, est l’histoire d’un infanticide. La clé conceptuelle du roman – peut-être l’œuvre la plus réussie de l’éclatante Toni Morrison – réside dans une histoire tragique: une mère qui a fui la plantation qui veut qu’elle soit une esclave est redoutée par ses maîtres blancs et étouffe sa fille nouveau-née, pour éviter la possibilité que elle vit son propre destin. Dans une dimension abstraite, ce qui se passe, c’est qu’un corps reproducteur et reproduit (celui de Sethe) éteint la vie (physique) de la fille qu’elle a engendrée pour l’empêcher.

rose dit: à

, ou la possibilité d’augmenter gratuitement le nombre d’esclaves, d’utiliser des femmes noires comme juments puis de revendre leurs enfants, ou de les violer de différentes manières. Ce qui me frappe à chaque fois que je rassemble des idées sur ces événements, c’est la manière dont la relation mère / enfant – et plus encore la relation mère / fille – est chargée d’une matérialité et d’une physicalité qui révèlent quoi, dans une culture comme le nôtre, il a tendance à être caché, immatériel, fantasmatique: le corps de la mère.

rose dit: à

Tradizionalmente, nel lessico letterario e artistico italiano e, in parte, anche europeo, “Madre” è una parola efemerica, deprivata di materialità e fatta di funzioni che di rado arrivano a essere connotate pragmaticamente. Vi è una fatale dissociazione tra la fatica inimmaginabile (per un uomo) di farsi madre e la rappresentazione virginale di una donna che concepisce un figlio senza avere alcun contatto con chi con lei dovrebbe concepirlo (e lo mette al mondo con la disinvolta serenità di un fantasma). Questa dissociazione rimbalza su una concettualizzazione della funzione materna che fa appunto del termine che la designa una nebulosa astratta di significati, genericamente radunati intorno al conforto, l’accoglienza, la passività e la rassegnazione. Con poetica bellezza, Alda Merini evoca questa protezione in alcuni suoi versi, quando per esempio si rivolge

rose dit: à

Dslée

Traditionnellement, dans le lexique italien et, en partie, même européen, littéraire et artistique, «Mère» est un mot éphémère, dépourvu de matérialité et fait de fonctions qui en viennent rarement à être connotées de manière pragmatique. Il y a une dissociation fatale entre l’effort inimaginable (pour un homme) de devenir mère et la représentation virginale d’une femme qui conçoit un enfant sans avoir aucun contact avec ceux qui devraient la concevoir (et le met au monde avec la sérénité désinvolte d’un fantôme). Cette dissociation rebondit sur une conceptualisation de la fonction maternelle qui fait précisément du terme qui la désigne une nébuleuse abstraite de significations, généreusement regroupées autour du confort, de l’accueil, de la passivité et de la résignation. Avec une beauté poétique, Alda Merini évoque cette protection dans certains de ses vers, quand, par exemple, elle aborde

rose dit: à

quand, par exemple, elle aborde un enfant pour l’encourager à jouer l’imaginaire: Vous verrez des jardins enchantés s’élever et ta mère deviendra une plante qui vous couvrira de ses feuilles (« Enfant »).

rose dit: à

La mère est une plante qui s’enroule autour des feuilles. Dans la culture patriarcale que nous apprenons (accepter ou remodeler, comme le fait Merini dans de nombreuses circonstances), elle ne parle pas, ne se rebelle pas, ne discute pas. À condition qu’elle ne nécessite pas d’efforts physiques et factuels, la protection peut entrer dans le cadre de ses fonctions, mais avec certaines distinctions et à condition que le corps – humain et violable, beau ou laid, attrayant, négligé, fort ou extrêmement fragile – disparaisse. L’intelligence, en tout cas, ne pénètre en aucune façon dans l’ensemble d’échantillons de dons maternels-féminins, ni la rationalité. C’est la femme / mère, entité théorique à laquelle il est possible que l’on décide de s’adapter (pour se réaliser, nous raconte une certaine politique) ou, incroyablement, refuse, devenant ainsi une non-mère et donc une non-femme.

rose dit: à

Dans Ma mère est une rivière (2011), Donatella di Pietrantonio tente de raconter la relation d’une fille qui n’est plus jeune avec une mère âgée qui tombe malade et perd peu à peu toute mémoire, tout sentiment d’être au monde et enfin toute trace d’identité. En cours de reconstruction et de soins, la fille semble retrouver le sens d’un « corps physique » de la mère, une coquille qu’elle ne connaissait pas et qui est maintenant vide. Dans cette relation impossible avec ce qui est inconnu et surtout n’a pas pris en compte (que la mère a vieilli, s’est fragilisée, est décédée), la voix protagoniste et narratrice du roman ne sait pas porter

rose dit: à

Je continue de tourner en rond sans trouver le moyen de sortir de son orbite vers d’autres mondes. Je vieillis, dans cette immaturité. Dans le roman de Di Pietrantonio, donc, la relation mère / fille qui se consume dans la maturité avancée des deux: une vieillesse malade pour la mère, qui transforme le corps en coquille, enfin familière même si vide de substance, et une maturité incomplète pour la fille, qui s’approche de la mère pleine d’un conflit non résolu, et avec l’idée de pouvoir enfin «tout dire». Paradoxalement, je veux dire que dans le roman de Di Pietrantonio – avec cette voix narrative trop privée de corps – ce que je pense qui se produit le plus souvent aujourd’hui dans la relation mère / fille est bien représenté: le corps de la mère devient réel et physique lorsque le sa vitalité s’éteint, fanant la force du porteur.

rose dit: à

En vieillissant, la femme qui nous a donné naissance devient pour nous filles une personne de chair et de sang, tangible mais aussi fragile, qui a besoin de soins, peut-être, dépendante de nous, c’est certain. Un reflet de qui nous sommes ou de ce que nous ne voulions pas être. Il y a, dans la relation qui est générée, une scission fatale entre notre amour inconditionnel des filles et l’intellect, qui sait que ce que nous avons devant nous est une coquille. Nous, les filles, faisons face à un corps déjà vieux à l’extinction progressive du corps qui nous a engendrées. Et cela n’a rien de théorique. Il s’agit avant tout de corps et de faire la paix avec eux.

rose dit: à

Think oblique, chronique éditée par Nicoletta Vallorani [Image: Gustav Klimt, Les trois âges de la femme, 1905].

rose dit: à

Merci renato, je commenteeai demain

Petit Rappel dit: à

On finit par comprendre: OPA sur Renan lancée par Marie Sasseur, qui seule en connait, je cite,  » les motivations profondes ». Mon pauvre Ernest, Ce n’est pas un cadeau que de telles admiratrices. Leur devise pourrait être: « Nul n’aura de l’esprit, hors nous et nos amis ». Il est vrai que votre ironie en a vu d’autres…
Pour Mireille Haddas-Lebel, il y a aussi son Philon d’Alexandrie, et plus récemment, une Histoire du Messianisme Juif.

vedo dit: à

Raymond,
J’ai lu avec grand intérêt votre texte sur Faust. Quelques remarques peut-être pour les lecteurs de ce blog. La plaisanterie de Goethe sur la traduction de Nerval est à prendre comme une pirouette. Je n’ai pas lu la traduction mais je doute fort que l’équilibre extraordinaire, sensationnel, de certains passages puissent s’y retrouver. Comment rendre le changement de langue dans l’acte III du Faust II? Ce n’est pas pour rien qu’au tournant de 1900, les Allemands connaissaient par coeur des passages entier du Faust. En fait, j’en ai encore connus. (Voir ce qu’écrit à ce sujet Elly Heuss-Kapp, épouse du premier président de la République Fédérale, dans son livre merveilleux sur sa jeunesse à Strasbourg avant 14). A l’inverse, si je puis dire, je doute que Racine puisse être traduit (en n’importe quelle langue). « Pièce à peu près injouable ». Elle l’a quand même été au moins trois fois depuis les années cinquante et ce fut chaque fois un évènement majeur en Allemagne. Ma préférée, de très loin, est l’interprétation de Gründgens. Certes, si je peux me permettre, le texte écrase la pièce et l’enregistrement se suffit à lui-même. Je mentionnais récemment sur ce blog, une relation entre un passage de I Promessi Sposi et le premier monologue de Faust (quel chef d’oeuvre!) dans Faust II. « Pour nous l’Allemagne fut très longtemps le pays des excès, des brutalités ». Pour paraphraser Talleyrand, c’est une question de dates. C’est une vue qui, me semble-t-il, a plutôt été inverse à un autre moment. Voir De l’Allemagne de Mme de Staël. Louis XIV et Napoléon ont beaucoup travaillé pour cette vue. (Encore maintenant, du côté de Heidelberg…). Bien sûr, il y a eu Bismarck, mais au musée du champ de bataille d’Iéna, on trouve une pancarte avec une déclaration de Bismarck: « Ohne Jena, kein Sedan. » Un bon livre reste à faire.

rose dit: à

De cette toile de Klimt
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Les_Trois_Âges_de_la_femme

Il manque, in situ une génération, la mienne : il y a la personne du grand âge, me réveillant, mes larmes coulent silencieuses, il manque sa fille. Ensuite sur la toile, magnifique me dit-elle, est la petite fille, une jeune femme désormais, puis est l’enfant qui naîtra.

vedo dit: à

Raymond,
J’ajoute que grâce à vous, je découvre ce blog de Helmut Schulze qui donne une traduction remarquable du poème « Les cloches » d’Apollinaire.

vedo dit: à

Rose,
Un mot de sympathie pour vos tribulations. J’ai une tante presque centenaire. Pas facile.

rose dit: à

Pendant ce temps, Eve la rebelle se serait fait des amis, ni supérieurs, ni inférieurs, ni pots de colle, ni adversaires. des partenaires.

Christiane

Trouvez une continuité et une fin pck c totalement tentant votre histoire.

Merci,

rose dit: à

Ma maman ne deviendra pas centenaire vedo.
Moi oui.
Je prorogerai l’histoire de christiane pck des hommes sont en route pour vivre autrement avec nous les femmes.
Je vais faire signer un papier à mes filles comme quoi elles respecteront mes volontés, ce que je dis haut et fort.

rose dit: à

Merci vedo de votre sympathie. J’ai aussi Messaouda, Michèle et Didier qui ne me lachent pas. Et mes potes de blog qui suivent le témoignage posé ici sur la rdl.

rose dit: à

Raymond

J’ai fini votre texte, nuitamment.
Il y a aussi vedo donc dans les germanophiles.
Passionnant et avec moult pistes ; juste un peu étonnée par le maire de Düsseldorf. Il pouvait relever la tête, et/ou lire Joseph Kessel, journaliste, comme Jean Daniel, paix à lui dans le voyage, pour comprendre les peuples et les aimer.

rose dit: à

Aussi bien dans Marguerite (pas lu, pas prise) que dans Faust Médée, il faut opérer un glissement sémantique permettant de comprendre l’assassinat de l’enfant comme la manifestation de la puissance de l’amour pour l’homme.
Et en tenant compte de la notion introduite par Toni Morrisson dans Beloved (pas lu, pas prise) de l’indispensabilité de la non-répétition.

rose dit: à

Vous avez peut-être du mal à la comprendre, actuellement, la puissance de l’amour pour l’homme. Pourtant, elle est telle.

Marie Sasseur dit: à

Quelle pauvre cloche ce Court. Il ne comprend rien du discours de Renan à l’AF, s’est fait moucher .
Que fait alors ce cretin de Bretagne ? Je vous le donne en mille, il dit son adoration a Ernest, a plat -ventre devant le calvaire.

Quel engin ce Court, non mais quel engin !

JiCé..... dit: à

Vendredi 21 février 2020, 5h14
L’acharnement de Rose fait plaisir/peine à voir. Témoins impuissants est un rôle détestable, que dieu nous épargne une telle lutte…

Marie Sasseur dit: à

Il y a véritablement quelque chose de toxique à lire, ou ne serait-ce que survoler les propos déments de la rosse.
Je comprends que ce soit chacun son boulot, surtout en milieu psy.
Mais quand même, autant le redire :je plains la famille.

Marie Sasseur dit: à

Copier-coller.
« Nous avons l’immense tristesse »

« L’inventeur de la très populaire commande informatique dite du « coupe-copier-coller » est mort à l’âge de 74 ans cette semaine. C’est l’entreprise Xerox, pour laquelle il travaillait dans les années 1970, qui en a fait l’annonce via Twitter. Lawrence « Larry » Tesler, né à New York en 1945, avait fait une partie de sa carrière chez le fabricant d’imprimantes américain. « L’ancien chercheur de Xerox avait inventé « couper/copier et coller », le « rechercher et remplacer » et bien d’autres commandes », a précisé Xerox.

Diplômé de l’université de Stanford dans la Silicon Valley en Californie, il était spécialisé dans les interfaces homme-machine. Il a notamment travaillé pour Amazon, Apple, Yahoo et le centre de recherche PARC de Xerox, à Palo Alto. »
Futura sciences

JiCé..... dit: à

Repose en paix, Larry !
-> Rechercher et remplacer….

christiane dit: à

Bonjour Rose,
toutes les histoires doivent-elles avoir une fin ?
Un été, j’ai cru retrouver sa trace. J’ai suivi la crête, au bord du vide. La roche était à nu. Le mistral avait tout raclé. Alors, là-haut, dans le soleil de l’aube, je regardais la mer sous les nuages, loin à l’horizon. Il y avait tellement de vent. J’ai poussé jusqu’au ressaut escarpé du Jouc de L’aigle, traversé le Bau des oiseaux. Je ne sais ce qu’elle est devenue…

Je reviens à vous. Merci pour la belle traduction du texte mis en lien par Renato. C’est un sacré cadeau qu’il vous a fait là.
Votre maman… Bien sûr que je vous crois mais il est bien que l’histoire de la fratrie reste incomplète… Bon courage dans cette situation épineuse et douloureuse.
J’ai vu que vous aviez salué les Goethe de Raymond. Quel passionné ! discret, érudit.
Il y a du soleil sur mon balcon. Une corneille est venue fouailler la terre d’un bac. Balayage en vue et arrosage.
Que la journée vous soit douce.

christiane dit: à

DHH,
je n’ai pas retrouvé votre commentaire mais celui de Bloom : « J’étais en train d’essayer de mettre de l’ordre dans ma bibliothèque et de manipuler ‘A Mercy’ de Toni Morrison, quand la radio m’apprend la mort de son auteur que j’aime tant & plus.
Lui rendre hommage. Lire un de ses onze romans – ‘Sula’, peut-être le plus accessible.
Également bien prononcer les 3 syllabes de son roman le plus célèbre, BELOVED /bi-lo-vid/.
Toni Morrison ne faisait pas qu’écrire, elle composait ses phrases comme on fait de la musique.
Elle n’écrivait pas pour la galerie. Elle aussi chantait l’Amérique, un chant rauque, violent et majestueux, poussé par des êtres souvent brisés dans leur moi profond par les multiples séquelles du deuxième péché capital qui continue à maculer de sang l’histoire de ce pays sous-continent – l’esclavage des Africains (le premier étant le génocide des Amérindiens, le troisième étant la ségrégation).
Il faut avoir le cœur bien accroché et au bon endroit pour lire Toni Morrison mais on ne le regrette pas. Celle qui naquit Chloe Ardelia Wofford dans l’Ohio, était un mensch, a true regular, mensch.
Get on board, little children, get on board, little children, get on board, little children, there’s room for many-a-more.

et alii dit: à

LE TEXTE ENVOYE PAR RENATO -et sa traduction par Rose,là,-me touchent particulièrement-
MERCI A TOUS DEUX

rose dit: à

Que la journée vous soit douce.

Merci christiane

Ai rêvé mon grand-père, etc.

Renato a fait une adresse vers moi mais le cadeau est collectif, comme ce que nous vivons ici.

Hannah Schygulla, après une longue période de vie à Paris est retournée depuis cinq ans vivre à Berlin.
Elle est polonaise mais doit aimer les capitales.
Bergman, à 85 ans, a attendu les visiteurs sur une barque avec une carabine pour dézinguer ceux qui viendraient lui souhaiter bon anniversaire. En fin d’espérance de vie, il est allé passer du temps à Stockholm.

rose dit: à

Et alii

Il y a qq. retouches à faire.
Remercions le traducteur italien/français qui a bien bossé.

Et renato, à la source des femmes.

Petit Rappel dit: à

J’avoue que l’intérêt des propos de Marie Sasseur m’échappe quelque peu. Peut-être qu’une publication à petit nombre hors de ce blog permettrait-elle d’en apprécier la divine cohérence qui, on l’imagine, doit dépasser, venant d’une telle cime intellectuelle autoproclamée, le simple règlement de comptes ou l’injure la plus gratuite? Ou me trompé-je?
Bien à vous.
MC

Marie Sasseur dit: à

Aucune importance Court. J’ai fait le tour d’une personnalité très peu intéressante. Manquait au catalogue déjà bien fourni, celui d’un pontifiant brasse-papier, à l’intelligence très limitée. Le cretin par excellence.

J’ai autre chose à faire. Je ne sais pas si c’est compréhensible en français.
Inutile de refermer la porte avant que je ne l’aie de nouveau prise. Je suis déjà ailleurs, lol.

et alii dit: à

à M.Court
vous ne vous trompez pas:on dirait qu’elle n’a pas conscience de ce qu’elle fait;peut-être cherche-t-elle ce qui lui conviendrait? Par moments, c’est désolant, cette absence de présence à la réalité de la RDL.Mais ce n’est surement pas définitif;ce n’est pas à vous qu’il faut dire patience, pourtant, je suis moins patiente que vous

Janssen J-J dit: à

@ et alii / Le monde est devenu fou, nous le constatons tous un peu chaque jour. Nous sommes accablés par un déferlement continu de fake news et de théories du complot, par la haine ordinaire sur les réseaux sociaux, par la radicalisation des points de vue, au quotidien, en famille, sur les routes, au travail… D’une façon générale, le ton monte, dans un mélange de fébrilité, de versatilité, et sans grand respect pour l’Autre. La situation est telle que la défense de la rationalité dans le débat public est souvent inaudible, voire impensable. Raisonnable, vous avez dit raisonnable ? Ce livre apparaîtra donc comme une provocation. Il propose de comprendre notre impuissance contemporaine face à ce que beaucoup appellent la post truth society, en nous invitant à pénétrer dans les coulisses de cette folie collective. (citation)

Cette nuit insomne : donc « Albertine disparue », suite laborieus, II et III. Il part enfin à Venise avec sa mère. L’était temps… Des dizaines de pages sur les mensonges d’Albertine encore juste avant sa mort à cheval. Et la nécessité pour les femmes surtout, de mentir
(je copie-colle tel qu’on me l’a appris chez Rank Xerox) : [mais il faut surtout se dire ceci : d’une part, le mensonge est souvent un trait de caractère ; d’autre part, chez les femmes qui ne seraient pas sans cela menteuses, il est une défense naturelle, improvisée, puis de mieux en mieux organisée, contre ce danger subit et qui serait capable de détruire toute une vie : l’amour. D’autre part ce n’est pas l’effet du hasard si les êtres intellectuels et sensibles se donnent toujours à des femmes insensibles et inférieures, et tiennent cependant à elles, si la preuve qu’ils en sont pas aimés ne les guérit nullement de tout sacrifier à conserver près d’eux une telle femme » (A.D., II, Pléiade, 195). Le debriefing avec Andrée. Prendre tout ça très au sérieux. – même au jour d’aujourd’hui.
Suite à l’affaire Griveaux et aux charoulismes de MS, me demandais s’il se pourrait que des femmes politiques puissent envoyer à des amants de passage des selfies de leur chatte en chaleur manualisée. Au risque d’avoir des followers. Proust, aujourd’hui en aurait été. –
Ce n’est plus possible. Je pense souvent à rôz, à son immense besoin maternel de consolation maternelle, d’épanchement et de rattachement aux histoires des erdéliens, pour ne pas perdre pied. Une femme forte, prof de lettres. Et à la réaction d’impuissance de JC, comme étonnamment admirable de retenue, vu l’engeance habituelle.
Parfois, ce blog fonctionne comme une émouvante planche de salut pour quelqu’un. Et puis, d’autres fois, on se le déserte, on a moins besoin de complicités. Voudrions faire plaisir aux gens qu’on aime bien retrouver, mais ce n’est plus toujours possible. Pourquoi faire plaisir ?
On est emporté par bien d’autres soucis matériels, à essayer de comprendre « le livre du bricolage pour les nuls ».
Et chaque jour reste comme un nouveau chatoiement, une peau de chamois et de chagrin. Une épiphanie du divin Kamélina. On oublie épidémies et épizooties, lèpres et gangrènes, on n’arrive pas à être sur tous les fronts. On imagine la misère des autres pour oublier la sienne. On s’en va, sans avoir laissé de prises. Et ce mot à jamais incrusté sur la toile, comme une écharde fichée dans l’épidernme : « à chacun sa merde ».

JiCé..... dit: à

Je ne pense pas du tout que « le monde est devenu fou », bien au contraire : il est bien moins fou qu’il ne l’a été les siècles passés. C’est nous, oui nous, qui sommes devenu faibles, impuissants, anxieux de tout et peureux pour trois fois rien !….

Janssen J-J dit: à

@ PR : « une publication à petit nombre hors de ce blog »

Quelle est exactement votre idée, MC ?… Je pourrais m’y joindre, le cas échéant. Il me semble avoir fini par décrypter quelque chose de cette créature un brin fantasque depuis que nous la fréquentons. Au fond, comme l’autre oiseau emplumé, elle est assez transparente, cette A-D, bien qu’apparemment déroutante dans ses réactions dilatoires. Bien à vous,
J J-J

(NB / et si on changeait de billet et de droits d’auteur ?)

Giovanni Sant'Angelo dit: à

…vendredi 21 février 2020 à 10 h 38 min.

…toute réflexions faites, il faut à mon avis, remettre la pendule à l’heure,!…

…dans l’espace temps, et cela avec les nouvelles technologies acquises,…

…la notion de riches, et entre autres profits escomptés de tout droits d’auteurs,…

…il y a, l’esprit de la responsabilité collective par l’enseignement, dans les distributions des rôles dans l’état, et dans le privé,…

…Solidarité,…entre tous,!…

…et égoïsmes divers entre clans à chasser, et des normes de stratégies entre groupes collectivistes à élaborer,…zones par zones en liens sur tout les territoires.

…nationaliser les entreprises si trop de licenciements du personnel pour des bénéfices, et ou entente syndicale, pour préserver les emplois dans la population.

…il y a la bonne régulation des valeurs et marchandises en commerce social à effectuer.

…autrement, le monde devient un vaste champ d’esclavage -soumis à des profiteurs par des lois de connivences à leurs profits, en tout partis-pris ou sectes privées.

…laisser le temps au gens, à vivre une vie normale dans la dignité et les mérites divers.

…vivre ensemble  » libres « , of course,!…
…sans Azyncourt, T.V.A.,…et vive la Suisse à s’améliorer, encore,!…etc,…

…trop de bénéfices, ou  » suicides collectifs « , entre solidarités.

et alii dit: à

à J?Drillon,sur
(Suite)
Marcel Proust stérilisant les lettres qu’il recevait, par peur des microbes des autres.
j’ai dépouillé un dossier de médecin hygiéniste avec correspondance de la 2 ème guerre:la préoccupation des microbes de la correspondance et comment juguler le fléau était envahissante

rose dit: à

Petit Rappel

De l’intérêt des propos de Marie Sasseur.

Je les prends comme un vaccin anti-venimeux. On pourrait dire la mithridisation.
Comme rien de ce qu’elle dit ne me concerne et que je suis plus riseraie que rosserie, je la lis et ne plains personne.

« Pour traiter les envenimations, il existe les sérums anti-venimeux. Le sérum anti-venimeux doit être administré par voie veineuse, sous forme de perfusion, le plus rapidement possible après la morsure ou la piqûre. Le sérum agit en captant les toxines du venin. C’est à ce jour le seul traitement efficace. Les effets indésirables sont rares et le plus souvent bénins.

À la fin du XIXe siècle, la communauté scientifique s’intéresse de plus en plus aux venins. L’objectif est de mettre au point un sérum anti-venimeux. En France, Césaire Phisalix, médecin militaire, et Gabriel Bertrand, biochimiste, sont à l’origine du sérum anti-venimeux. Ils présentent leurs travaux le 10 février 1894 à la société de biologie à Paris. »

renato dit: à

Rien ne change vraiment Janssen J-J, à un moment une étoile reviendra sur la pyramide de Caïus Cestius ou de Khéops, une autre sur la vespasienne au coin de la rue, une autre encore sur le kiosque à journaux au bout de la rue. Envers et contre mon âge je regarde encore avec plaisir une belle femme qui plonge dans le lac même si je sais qu’elle effraie les poissons.

et alii dit: à

je lis l’article de l’obs Achille Mbembe et m’étonne que le « brutalisme » soit considéré comme un nouveau concept(nous parle de la vie intellectuelle en France, mais aussi de l’Afrique, des migrants. Et de son nouveau concept, le « brutalisme ».
)
je me souviens de MIGUEL AMATE (art brutal) sur la toile (https://www.artcompulsion.com/fr/163_amate-miguel

rose dit: à

roseraie

Phil dit: à

Marcel Proust stérilisant les lettres qu’il recevait…

« Serrez une main qui sent la couille ? jamais ! » Barrès, en visite chez Proust. Bonne journée Miss sasseur.

Jazzi dit: à

21 février 2020 à 11 h 09 min
Hier, au cinéma, j’ai eu un choc !
Sur l’écran, en Technicolor et en 3D, Passou occupait tout l’espace et me fixait en hurlant, le bras tendu : « Arriba Espana ! »
Oui, Passou, avec sa petite moustache, incarnait à s’y méprendre le personnage du caudillo de « Lettre à Franco » de Alejandro Amenábar.
Saisissant et étonnant !
Troublant aussi.
Mais que faisait-il donc dans cette galère ?
D’autant plus qu’il avait un air particulièrement niais et une voix de crécelle inhabituelle.
Le film se passe en 1936, à Salamanque, et oppose deux destins croisés.
Celui, ascendant du général Franco, venu tout droit du Maroc et s’emparant habilement, tel un redoutable joueur d’échec, du leadership de la junte militaire, et celui totalement déliquescent du grand écrivain national Miguel de Unamuno, recteur de l’université de Salamanque, pris au piège de ses propres contradictions, synthèses parfaites de celles de l’Espagne toute entière.
Alejandro Amenábar, cinéaste Chilien qui fut formé en Espagne, dont le thriller fantastique « Ouvre les yeux » (1997), porté par le couple Eduardo Noriega / Penélope Cruz, fut l’un des plus gros succès de tous les temps du cinéma espagnol, nous propose un biopic historique comme on les aime.
Cette Lettre à Franco, aussi réussie que le « J’accuse » de Polanski, laisse pourtant la critique parisienne plus perplexe.
Pour quelle raison ?
Il est vrai qu’ici, la force brutale des armes triomphe irrémédiablement des forces de l’esprit.
La dictature s’oppose définitivement à la démocratie.
Pour longtemps.
L’histoire ici est-elle particulièrement dérangeante, parce que le destin du militaire dont il est question se confond avec l’histoire sanglante du pays tout entier ?
Ou bien parce que via Unamuno et Franco, les exactions des Républicains et des Franquistes sont renvoyées dos à dos ?
Un film sur un sujet sensible, passionnel,
qui laisse une cicatrice béante, et mériterait un débat entre le plus Espagnol des Français et le plus Français des Espagnols, Passou et Pablo75, mieux habilités que moi pour en parler…
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19586897&cfilm=260991.html

renato dit: à

« … m’étonne que le « brutalisme » soit considéré comme un nouveau concept… »

Pas si étonnant que ça et alii, figurez-vous qu’ils — i modaioli — nous parlent encore des hipsters comme si c’était une nouveauté. J’avais déjà parlé de ça ici, pour rappel : Kerouac a décrit les hipsters des années 40 comme des âmes errantes porteuses d’une particulière spiritualité ; c’est toutefois Norman Mailer qui a donné une définition précise de hipster dans The White Negro, un essai de 1967.

Janssen J-J dit: à

@ J.D., Personne ne sait Pourquoi tous les grands spécialistes de Céline sont des hommes.

Y’en a bien qui ont une petite idée, icite, hormis une réponse qui aurait pu être Lucette Destouches, qui certes aurait été un brin juge et partie…

Une objection possible à « personne ne sait » (?) : -> impossibilité « génétique » pour une femme, y compris bonne « critique littéraire » ou « biographe » ou « romancière » par ailleurs, genre M. Yourcenar, d’expliquer la cohérence des Pamphlets dans l’oeuvre du bonhomme, au risque de rester neutre (ou à bonne distance) à l’égard de Simone Veil. Etc.

Phil dit: à

l’histoire repasse les plats, dear Renato, seuls les vendeurs de soupe en tablettes l’ignorent, ça fait du monde.
Dear Baroz, vous allez au cinéma sans dear Annelise ? regain de popcorn

Janssen J-J dit: à

@ fil : faut-il en inférer que Barrès ne se tripotait lui-même jamais jacouille ? et qu’il se lavait jamais les mains ?
(drôle – de quelle source tire-t-on ce genre de détails ?)

Ed dit: à

« Une femme forte »

Le titre de mon prochain article de réflexion sera intitulé « la femme forte est une connasse » justement.

Janssen J-J dit: à

@ Ces ouvrières qui travaillent à la chaîne dans une entreprise de désarêtage de sardines.

Elles réussissent parfois à ourdir un complot pour émasculer le tyranneau qui les fait taire dans cette usine…
(je sais plus dans quel film avec cécile de france et yoyole moreau -> cf. jazmn)

Phil dit: à

De Barrès dear JJJ, qui ne se voyait pas serrer la pince à Marcel tirée de dessous les couvertures.
Gide en visite fréquente pour causer uranisme prenait moins de pincettes.

Jazzi dit: à

N’est-ce pas plutôt Morand que Barrès, Phil ?
Des nouvelles du boug, post Annelisien ?

JJJ, pour le recueil inédit de mes chroniques cinématographiques annuelles, c’est uniquement sur abonnement…

Janssen J-J dit: à

@ la femme forte est une connasse

J’espère que vous parlez pas de toni morisson, quand même ! (je crains tjs le pire avec vos et vos félidés, TTLT !). Laissez aux gens grossiers, aux personnes vulgaires, les bas amusements de ces sortes d’affaire. à de plus hauts objets élevez vos désirs, songez à prendre un goût des plus nobles plaisirs, et traitant de mépris l’essence et la pompiste, à l’esprit des femmes fièes, donnez vous tout entière… Voyhons donc ! 🙂

Clopine dit: à

JJJ, il me semble pourtant que, dans les deux tomes proprement étouffants de la Prisonnière et Albertine disparue, il y a égalité dans le mensonge… Tant le narrateur tente de dissimuler ses moindres doutes sous des « montages » vertigineux. Albertine souhaite aller quelque part ? Le narrateur va employer mille stratagèmes pour la faire renoncer, sauf celui, tout simple, du recours à la vérité (« je ne veux pas que tu sortes parce que je suis malade de jalousie quand je ne peux te contrôler ») ; plus que d’un caractère féminin « essentialiste », il me semble que Proust cherche surtout à démontrer l’impossibilité « essentielle » de l’amour. Il n’épargne pas son narrateur, ce faisant, ni d’ailleurs son lecteur.

Moi qui, comme tant d’autres, rouvre régulièrement tel ou tel livre de la Recherche, je laisse cependant, sans me le dire n’est-ce pas mais les reliures en témoignent, « de côté » ces deux livres-là. Ma répugnance provient sans doute, non de la difficulté de lecture (quand on aborde la Prisonnière, on a déjà parcouru plus de la moitié de la Recherche, alors la difficulté est vaincue) mais du malaise que la maladie mentale provoque toujours chez moi. J’ai, devant des paragraphes entiers de la Prisonnière, le même recul que j’avais devant l’oeil noir de ma belle-mère, quand celle-ci « passait de l’autre côté » et, avec l’apparence de la raison, laissait libre cours à sa « psychose » (n’étant pas psychiatre, je ne sais trop comment qualifier la maladie mentale de ma belle-mère). Certains trolls me font ressentir le même répulsion peureuse. Sans doute parce qu’il faut avoir sacrément confiance en soi pour ne pas trembler devant sa propre fragilité mentale…

Phil dit: à

Proust a préfacé « Tendres stocks », dear Baroz. il espérait mériter plus qu’une poignée de main de l’attaché d’ambassade.

raymond dit: à

Rose

j’ai fait un voyage régulier avec mes élèves au début des années 90 à Brême. J’ai raté le voyage à Helgoland; j’aime tant ces paysages que je suis désormais au regret, j’avance avec Kleist et Goethe, je suis plus souvent avec eux que vivant.

Vedo
vous saluez aimablement mes rêveries sur Goethe ; ce qui me frappe c’est l’idée que j’ai réalisée à propos du Faust: je ne l’ai jamais VU au théâtre mais je l’ai entendu cent fois sur un microsillon des années 60; allemand si extraordinairement mélodieux; ce n’est pas une pièce à proprement parler je crois; c’est davantage un long poème qui tend à rivaliser avec la Divine Comédie. Henri Miller raconte, je ne sais plus où, qu’un matin au lever il a commencé à se réciter le Faust qu’il connaissait par cœur et que vers dix heures du matin il en était vers la fin mais la récitation avait continué sans qu’il en ait été conscient tout à fait. Dans « Vérités et mensonges en littérature » de Vizenczey on peut lire un portrait à charge de Goethe. Il reprend une affreuse mention déjà confiée par Thomas Mann (qui pourtant adorait le grand homme) : « Bien que le Duc de Weimar lui-même fût en faveur de la clémence, Goethe vota et signa l’arrêt de mort d’une Gretchen bien réelle, une jeune domestique qui avait tué son enfant. »(Page 177) On est loin de Marguerite… Goethe avait un pouvoir terrible à Weimar.
Merci pour Helmut Schulze qui sera ravi d’apprendre que l’on apprécie ses traductions. Il m’a traduit, c’est tout dire !

Clopine dit: à

Les petits papiers de Jacques Drillon.

Difficulté d’exprimer ce qu’on peut bien être en train de f…, n’est-ce pas, quand on lit Drillon, et si on vous pose la question : comment dire, sans mentir, « je suis dans ses petits papiers » ?

D’autant que c’est du solide, Drillon. Pas de danger de n’y avoir pas pied.

renato dit: à

« Pas de danger de n’y avoir pas pied » ou piédestal

Clopine dit: à

Meuh non, renato, Drillon n’est pas « stal », voyons ! Il joue, tout au plus, pour passer le temps, comme nous tous (enfin, tous ceux qui ont la chance de ne pas avoir à désarêter des sardines, évidemment.)

christiane dit: à

Janssen J-J,
toujours heureuse de retrouver votre tendresse pour le genre humain et vos soupirs pour les « méchants ». J’ai lu vos derniers commentaires. très beau, votre regard sur JiCé, Rose, Renato.
Ce qui est beau à nos âges, c’est la route devenue lumineuse, la marche à l’étoile. Allant doucement vers la fin du voyage on approche de l’aube de l’origine et là, toute rancœur disparaît, tout agacement s’envole, toute vraie douleur (Rose) trouve son apaisement. L’âge nous dénoue. On accepte d’être soi, juste soi avec une lucidité amusée. Ce qui importe c’est de ne pas renoncer surtout pressentant que les dernières pas se feront dans la solitude. Il faudra laisser les nôtres et les autres, faire confiance à ce qui nous attend : une douceur inconnue des vivants et des religions bavardes. Ça commencera comme un néant reposant et ça deviendra, je ne sais quoi de beau…

christiane dit: à

derniers pas

Janssen J-J dit: à

@ CT, vous me dites toujours des choses très proches que je ressens avec une grande clarté. Mais je n’éprouve pas le besoin d’autant rationaliser le contenu du passage évoqué.
Comme vous, j’ai du mal avec ces deux tomes vertigineux, mais je m’accroche, car j’attends la parousie avec impatience (le temps retrouvé). Et je lis linéairement…
Certes le narrateur n’est pas reluisant non plus dans son autoflagellaltion maladive.
Je n’essentialise pas le « mensonge » d’adaption chez les femmes, bien évidemment. Mai reconnaissez qu’il faille remettre cela dans le contexte sociologique de Proust et que sur ce point, il est un sociologue aguerri, à l’aube de la guerre des sexes dans els milieux qu’il dépeint.
Je crains que vous n’essentialisez également la « vérité » d’Albertine expliquée par Andrée au narrateur « malade » et « maladif ».
Suis heureux de votre réaction, c’est celle que j’espérais, car vous êtes de loin une lectrice vraiment assidue de la RDTP et même très profonde. Vous aidez souvent à ma lecture, parfois bien naïve. Vraiment !
S’agissant de votre belle-mère, je ne sais pas trop quoi en penser…. D’autant que je ne dirais pas que la jalousie maladive relève d’une névrose, encore que je n’en sache rien.
Bonne journée à vous. Nous sommes fragiles, mais nous ne nous laisserons pas abattre, hein. Y’a pas de raison d’excuser les kons.

Grâce au retour du soleil et des jonquilles.

Jazzi dit: à

Une amitié et quelques brouilles entre Morand et Proust, Phil.

Telle celle produite par l’ « Ode à Marcel Proust », que Morand publia dans Lampes à arc en octobre 1919 et qui fâcha Proust. Morand y exprimait naïvement sa fascination pour son aîné :
« Proust à quels raouts allez-vous donc la nuit
pour en revenir avec des yeux si las et si lucides ? Quelles frayeurs à nous interdites avez-vous connues pour en revenir si indulgent et si bon ?
et sachant les travaux des âmes
et ce qui se passe dans les maisons,
et que l’amour fait si mal ? »
Dans ces vers, Proust vit une allusion blessante à ses mœurs et il écrivit une longue lettre de remontrances à son cadet : « Cela signifie évidemment la supposition que j’ai été pris dans une rafle ou laissé pour mort par des apaches. »

Jazzi dit: à

Proust n’oubliait rien mais n’était pas rancunier, Phil.
cette brouille les lia davantage, puisque Proust accepta quelques mois plus tard de préfacer Tendres stocks. Pour montrer qu’il n’en voulait pas à Morand, mais qu’il n’avait pas oublié, il pasticha aussi l’ode malheureuse dans une lettre à la princesse où il cite « un extrait de mon ode à Paul Morand laquelle ne sera pas publiée » :

« Cher ami quelle est cette Lampe à arc
Qui vous empêche d’aller aux Fêtes de Jeanne d’Arc ?
[…] N’est-ce pas inconcevable je l’ai trouvé avec du feu
Du reste il [Proust] devient de jour en jour plus gâteux. »

Clopine dit: à

Merci de vos bonnes paroles, JJJ. Phénomène suffisamment rare, ici, pour être souligné ! Et très bonne lecture. Tel que je vous vois, je pense que vous allez être, non pas « convaincu », mais tout simplement très touché du Temps Retrouvé… Dépêchez-vous d’y arriver, comme on arrive au port après une sortie en mer un peu désagréable !

La folie de ma belle-mère était d’autant plus impressionnante que, comme Proust -et certains empereurs romains, ahaha- , elle avait réussi à la « normaliser », à renverser la réalité. Son réel à elle, tout déformé, étouffant, nocif pour elle-même et les autres, avait définitivement pris le pouvoir (comme la mère de Norman Bates gagnant in fine la partie) et tous, tous ceux qui l’approchaient, devaient laisser derrière eux le monde réel pour entrer dans l’univers qu’elle s’était construit. Exactement comme on accroche à la patère le manteau, comme on délace les souliers, avant d’entrer dans une pièce, il fallait se défaire de tout esprit critique, de toute envie de suggestion, de toute rationalité, quand on conversait avec elle. C’était d’autant plus terrifiant que cet univers mental malade, qui s’épanouissait librement puisque jamais remis en cause, avait toutes les apparences de la raison -si l’on en acceptait, bien entendu, les fondements. Cette infernale « logique » était ce qu’il y avait de plus pénible pour moi, et j’écourtais toujours, le plus possible, tout contact entre elle et moi. Mais comme tout est mêlé, que ma belle-mère, à côté de sa pathologie, était d’une intelligence féroce, comme elle était la pédagogie incarnée (le Clopinou a bénéficié de cette pédagogie, sans même s’en rendre compte. Songez qu’à 10 ans, et sans effort, comme on appuie sur un bouton, les redoutables verbes irréguliers anglais lui étaient aussi familiers que le fond de sa poche), et comme elle idolâtrait ses petits-enfants (chargés de réussir là où elle avait échoué, à savoir la réussite sociale, non d’elle-même mais de son mari), je « prenais sur moi » et entrais à mon tour dans la danse obligatoire, autour d’elle. Mais je ne pouvais m’empêcher de frissonner, et ma foi, elle s’en rendait parfaitement compte !

L’univers de Proust est bien entendu un univers de ce genre. Un déni du réel, une « construction », ce qui n’empêche nullement la critique et l’intelligence de s’exercer, bien entendu.

Clopine dit: à

Et au fait, comme Proust, ma belle-mère, Mamie, mettait le plus de précautions possibles entre tout germe étranger, et possiblement porteur de maladies, et elle-même. Elle ne désinfectait pas les courriers (encore que), mais, même quand elle n’était pas encore cloîtrée chez elle et qu’elle devait sortir travailler, elle mettait des gants (blancs, cela va sans dire) pour ne pas avoir à toucher les mains des voisins qui seraient venus lui dire bonjour. Cette chasse aux germes « étrangers » avait grandi de jour en jour, et était devenue l’un des fondements de cet univers clos, quand elle a enfin pu ne plus sortir de chez elle.

Eh oui, Proust et Mamie, même combat…

Je me souviens d’un jour où j’étais allée lui faire ses courses, et avait mis les provisions dans une de ces cagettes de bois, si pratiques pour allumer les feux. J’étais entrée dans la cuisine, en présence de mon beau-père, de ma belle-mère et du Clopinou, et j’avais posé la cagette sur la toile cirée qui protégeait la table de la cuisine.

Instantanément, le temps s’est figé. J’ai vu dans les yeux de mon beau-père et de mon fils comme un avertissement mêlé d’effroi. Et ma belle-mère, tout aussi figée que le temps, a réduit sa bouche à un mince fil qui, en même temps qu’il clôturait définitivement la conversation, exprimait toute la désapprobation du monde.

Quel était donc mon crime ?

J’avais ignoré, pauvre malheureuse que j’étais, un des articles du Règlement Intérieur de Mamie. Ce Règlement Intérieur, (implicite, tacite, hein, c’est moi qui l’appelais comme cela) contenait des milliers et des milliers d’articles de loi. Et l’un d’eux était : « on ne pose « rien », mais « rien », quoi, sur la table si l’on ignore son exacte provenance, si l’on n’est pas sûr de sa parfaite innocuité, si le moindre soupçon de la plus légère souillure peut lui être attribué ».

Des crimes de ce genre, j’en ai commis des dizaines, dieu me tripote. Et c’est pourquoi, quand je lis Proust, je lis aussi un arrière-texte de pathologie du réel…

Ed dit: à

« J’espère que vous parlez pas de toni morisson »

Bien sûr que non. Nan mais ca va pas roh. Je compte mettre à mal l’essentialisation de « la femme forte », pour moi aussi idiote que l' »éternel féminin ». Non mais vraiment, on n’a jamais emmerdé les hommes avec des idéaux, alors qu’on arrête de nous faire iech (même si cela reste mon moment de la journée préféré)-

Jazzi dit: à

« dieu me tripote »

Sacrilège que n’aurait pas supporté Jeanne d’Arc !

Jazzi dit: à

Dans « Lettre à Franco », on découvre un caudillo très épris de sa femme, belle femme plus grande que lui, mince et racée, admiratrice de l’oeuvre d’Unamuno et surtout très pieuse. Elle lui tendra la main et lui sauvera la vie lorsque celui-ci lira en public sa lettre à Franco.
Ce caudillo, sosie de Passou, se révèle aussi un très tendre père envers sa fillette…

Clopine dit: à

Ou, Ed, vous aurez raison, mais cependant, à mon sens, si on nous a emmerdées pendant des siècles avec l' »éternel féminin », le mythe de la « femme forte », ou « femme puissante » si l’on se souvient de Marie Ndiaye, s’est construit « contre » ce qui était asséné encore tout récemment à la féminité… Forcément douce, dépendante, gracieuse, victime et fragile… Votre agacement, légitime, ne doit pas oublier d’où l’on est parties, avant de se moquer de la trop grande rectitude de la ligne d’arrivée !

Clopine dit: à

Jazzi, Jeanne, peut-être, mais Sainte Thérèse d’Avila, par contre… (voir l’excellent album de Brétecher, à ce sujet !)

et alii dit: à

« dieu me tripote « ça me plait beaucoup!
j’espère que vous ne serez pas exaucée et continuerez de faire ce voeu

et alii dit: à

elle mettait des gants (blancs, cela va sans dire)
clopine, pas de chapeau? Quel manquement aux convenances!

Clopine dit: à

Et à toi, Jazzi, peut-on également poser la même question ?

(mais va, tu n’es pas obligé d’y répondre !)

Clopine dit: à

Justement, et Alii, il ne s’agissait ni de convenances, ni de « rang », ni de classe sociale. La folie frappe où elle veut.

JiCé..... dit: à

Ce blog devient chiant avec ces histoires de femmes aux prises avec leurs proches ! Merdique à souhait, nul à souhait ! Quel régal pour les pervers, dont je suis de 4h30 à 12h30 ….
Merci mesdames !

rose dit: à

Jazzi

Dear Baroz, vous allez au cinéma sans dear Annelise ? Et sans dirphilou ?

Chantal dit: à

Le dieu des traducteurs est fleurdelyssé. je ne suis pas toujours l’esprit de cour ou séditieux ? de l’iconographie de Mr Drillon, sorte de magicien à boîtes à surprises sans étiquettes. Paysage sur piano, madeleine sans gluten, couteaux coupants … mazette, et quand pour me divertir je cherche sur le net, je trouve cette vidéo du salon de la mort. Plus fortiche cette réflexion :

Personne ne sait
Pourquoi tous les grands spécialistes de Céline sont des hommes.

Maudits, maudits …

Clopine dit: à

Bah, Jicé, nos histoires sont peut-être chiantes, mais vous avez tellement contribué à l’ennui de ce blog, vous l’avez tellement pourri, englué, rendu fétide, que nous avons, nous les « bonnes femmes avec leurs histoires », une large longueur d’avance sur vous. Donc, profitons-en, nous aurions tort de nous gêner, dites donc, Jicé de mes deux !

Jazzi dit: à

Négatif, Clopine !

Clopine dit: à

Non, ce n’est pas logique ce que j’ai dit là. C’est l’inverse : c’est Jicé qui a une large longueur d’avance, pour ce qui est de la chiantise, et du coup, avant de le rattraper, cela laisse à toutes les filles de ce blog le temps de raconter en long et en large tout ce qui peut bien leur traverser l’esprit !

Clopine dit: à

Chantal, M. Drillon a bien de l’esprit, mais parfois, il est un peu léger sur le sérieux de ces affirmations.

Pas de thèse sur Céline soutenue par une femme ?

Voyons, voyons :
« Louis- ferdinand celine et la chose psychiatrique »
par Isabelle Blondiaux

Chantal dit: à

enfin le lien : http://salondelamort.com/comite

j’aimerais savoir de quel artiste est le tableau derrière la tête des intervenants. Pas encore tout écouté les interventions

Ps: Clopine j’ai trouvé Thérèse D’Avila et les amours écologiques du Bolot occidental, bien rigolé j’en ai besoin pour le moment.

Jazzi dit: à

Cette expression « dieu me tripote » serait due à Pierre Desproges !
Elle existe en version plus vulgaire, pour les hommes : « Dieu me pignolle »… et en plus soft, « Dieu me chatouille ».

Clopine dit: à

Chantal, bravo ! Brétecher, c’est aussi revigorant qu’un lait de poule au gingembre !

Chantal dit: à

… devoir subir JC est très bien décrit dans Violon – Sexe.

B dit: à

Proust a préfacé « Tendres stocks », dear Baroz. il espérait mériter plus qu’une poignée de main de l’attaché d’ambassade.

Quoi d’autre, à votre avis. Je pose la question de façon sincère car je connais peu l’un et l’autre, le préfacé, le prefaceur.

https://le-babillard.fr/page.php?p=article&liv=26

Je ne fais pas le tronche, je suis actuellement en voie de pressage avant la pasteurisation vraisemblablement. A demain.

renato dit: à

« devoir subir JC » :

Selon une légende urbaine on peut ne pas lire les posts de quelqu’un-e que l’on n’aime pas, il suffit de faire défiler avec le doigt et d’aller plus loin sans casser les boules à son prochain : pas nécessaire car l’intervenait malaimé s’en charge.

Janssen J-J dit: à

parfois je trouve qu’il a de bonnes idées, wl d’Pkroles, juste pour bifurquer de son chemin d’avance… Et si tous les acadiens (et arcadiens et autre achriens) laissaient la place à toutes les acadiennes durant une semaine, en la bouclant totalement sur l’rdl ?…
Juste pour voir l’effet produit du rattrapage intégral ?…
En voila-ti pas une qu’elle est bonne ?

DHH dit: à

@ED
une femme forte à laquelle les féministes ne veulent sans doute pas ressembler … et pourtant…
C’est la femme vaillante de la bible
« La femme vaillante, qui donc peut la trouver ? Elle est infiniment plus précieuse que les perles.
Son mari peut avoir confiance en elle : au lieu de lui coûter, elle l’enrichira.
Tous les jours de sa vie, elle lui épargne le malheur et lui donne le bonheur.
Elle a fait provision de laine et de lin, et ses mains travaillent avec entrain.
Sa main saisit la quenouille, ses doigts dirigent le fuseau.
Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux.
Décevante est la grâce, et vaine la beauté ; la femme qui craint le Seigneur est seule digne de louange.
Reconnaissez les fruits de son travail : sur la place publique, on fera l’éloge de son activité ».
vision binaire de la femme :ou ménagère :le bien ou courtisane:le mal

Phil dit: à

Merci Baroz pour cette « ode » de Proust à Morand que ne connaissais. après tout, il lui fit connaître sa femme, une inversion..des rôles qui donne des remords éternels.
Dear Annelise manque l’ouverture du festival de Berlin avec la vraie fausse révélation du passé SA de son fondateur, nommé avec la bénédiction de nos amis anglo-américains de l’après-guerre. Ce n’est pas Cannes qui peut offrir pareils bons scénarios.

closer dit: à

« Non mais vraiment, on n’a jamais emmerdé les hommes avec des idéaux, »

Je vous aime bien mais là je ne peux pas laisser passer…On nous a emmerdé depuis toujours avec le devoir d’être fort (un garçon ne pleure pas), de défendre sa famille (les femmes supposées faibles surtout), sa patrie, son honneur (combien d’hommes sont morts en duel pour le défendre!), etc, etc…

B dit: à

ED, si on a embêté les hommes avec un idéal masculin, pas le droit de pleurer, se montrer fort dur résistant à la tache, leur virilité nécessiterait aucun doute, interdit sur l’homosexualité avec toutes les tortures qui sont les conséquences , il doit y avoir bien d’autres schémas auxquels ils devaient coller qu’ils,aient été pauvres ou riches. Voyez la destinée de Kafka , par exemple. Et dans toutes les cultures. Depuis certaines se sont débarrassé ou tentent de nettoyer les circuits par l’éducation pour commencer .

Chantal dit: à

Très bonne idée iodée JJJ.

je retourne à mes chicons poëlés au lemon curd, recette façon brexit 😉

B dit: à

Ne devait être l’objet ( pour nécessiterait, à l’imparfait).

Ramoz dit: à

…ce n’est pas logique ce que j’ai dit là…
z’avezzzzzzz raizon clopinez
zavez la grip-pe feminizte
car dit là
…..ce que j’ai(e)………..

ramoz ezcolier dezzz disputationez di Zorbon

Marie Sasseur dit: à

#on dirait qu’elle n’a pas conscience de ce qu’elle fait;peut-être cherche-t-elle ce qui lui conviendrait?

Et Al, no way.
Vous êtes un troll, comme il faudrait en avoir plus sur la rdl. Tout et n’importe quoi à toute heure du jour et de la nuit. Beaucoup de liens intéressants. Un dépôt de bilan ? Déstockage massif ?

Oui, j’ai autre chose à faire. Pour moi l’Ehpad est encore loin.😁

renato dit: à

Quelques marginaux font un jeu à deux balles et les media se déchainent : le journalisme est une drôle de profession.

B dit: à

Marie, ça se voit trop que vous avez une entrée chez les ado, de nombreux emprunts. Est ce parce que vous redoutez le temps qui passe et nous rend tous au minimum démodés? Ensuite mieux vaudra être sourd et pour cela suivre l’exemple technique de notre ex-ministre.

Ramoz dit: à

zubzzonctif
marzel prouzzzzzzzzte
pour les noiexz

B dit: à

Ramoz, et pourquoi pas zob pour un z de plus? Je ne comprends pas.

closer dit: à

Ne vous emmerdez pas avec Albertine JJJ! Ratiocinations interminables d’un malade mental. Le rapport effort de lecture/bonheur de lecture est catastrophique. Quant au Temps Retrouvé, il est d’usage d’en faire tout un plat. Clopine, dans sa grande candeur, n’y échappe évidemment pas. Oui ça vaut la peine, mais n’espérez pas retrouver l’émerveillement qui entoure Combray, Gilberte, Swann, Odette, la Maison Dorée, la Grand Mère, les Guermantes dans toute leur splendeur. C’est un monde qui vous habitera à jamais et tout ce qui est important chez Proust s’y trouve…

Le principal intérêt du Temps Retrouvé est sans doute l’évocation de la guerre, de la germanophilie de Charlus, des petites trahisons des uns et des autres (Bloch devient Jacques du Rozier par exemple) et puis cette fameuse soirée où le narrateur a l’impression que toutes ses anciennes connaissances sont grimées. Tout cela est bel et bon évidemment, mais pas fondamentalement nouveau par rapport à la Comédie Humaine…

Ed dit: à

@closer

Certes, mais un homme sera toujours moins jugé qu’une femme. Et qu’ils luttent contre les idéaux masculins aussi, merde ! Pourquoi ne s’en emparent-ils pas ? Pourquoi ne disent-ils pas « ben moi, je ne suis pas viril, je pleure et j’ai des sentiments ». Les « victimes » collatérales de cet idéal de m., ce sont les femmes.

closer dit: à

Ce matin, Dati sur France Info 8h30…
Claire, concrète, déterminée, sans langue de bois, connaissant parfaitement les dossiers parisiens, les pieds sur terre (ça nous change des cinglés qui veulent des « forêts urbaines »).

Tu aimes bien Buzinette JB, mais cette grande bourgeoise qui plaira surement à l’ouest parisien n’a rien réglé des problèmes des hôpitaux en presque trois ans. Quant à la réforme des retraites, n’en parlons pas par charité. Elle sera totalement dans la main de Macron et de son entourage, zéro autonomie…Dati c’est une autre personnalité!

Clopine dit: à

Closer, excusez-moi, mais votre sévérité me paraît moins pertinente que ma « candeur ». Car vous ne mentionnez pas les réminiscences qui ponctuent le temps retrouvé, ni l’aboutissement final des deux « côtés » qui n’en forment plus qu’un, ni la résolution du narrateur, bref, toute cette résolution des tensions qui apparaissent dès le premier tome de la recherche et qui trouvent ici, à la fois, leur acmé et leur transmutation. Proust n’est certes pas un philosophe, mais, dans le « Temps Retrouvé », il y a une telle puissance pour aboutir enfin à une sorte d’accord, d’apaisement, de « résolution », oui, exactement comme une résolution d’accord musical… Vous ne lui rendez pas justice, et vous vous desservez en tant que lecteur, si vous n ‘en retirez qu’une succession de tableau de moeurs façon Balzac (ce qui est vrai aussi, bien sûr, mais tellement réducteur !)

Perso, l’émotion que je ressens toujours quand je lis le temps retrouvé est du même ordre, de la même aune, que celle ressenti à l’écoute du prélude de Tristan et Isolde de Wagner : des accords qui montent, encore et encore, mais dont on sait bien qu’in fine tout se fondra en un apaisement, même si cet apaisement ne veut pas dire la fin de la souffrance ou je ne sais quel nirvana.

Et puis ce côté rassemblé, « dernière pièce du puzzle », cet « emboîtement » des thèmes les uns dans les autres pour finir par où tout va commencer : l ‘écriture de la Recherche…

Non, non, ce n’est pas que par snobisme intellectuel ou mode littéraire qu’on célèbre le Temps Retrouvé. C’est parce que c’est plus que du grand art, ici. On touche à l’âme même du livre.
(je m’en vais chercher le prélude de Tristan, tiens, histoire de vérifier si mes émotions sont toujours à !)

closer dit: à

Tout a beaucoup changé Ed. Les hommes ne meurent plus guère dans les duels…

closer dit: à

Je manque de nuances Clopine car je déteste m’appesantir. C’est vrai que le Temps Retrouvé rachète sensiblement tout l’épisode Albertine. D’ailleurs je ne décourage pas JJJ de le lire…

Mais c’est à votre tour d’être injuste avec Balzac. La CH n’est pas une succession de tableaux de mœurs. Balzac peut être d’une surprenante finesse et d’un humour égal à celui de Proust dans ses descriptions des travers sociaux. Je suppose que la dette de Proust envers Balzac a déjà été abondamment analysée. Elle est grande.

vedo dit: à

Raymond,

Quel enregistrement de Faust écoutiez-vous en microsillons? Je doute que Henri Miller ait su tout le Faust par coeur. Rien que Faust II (le plus important), plus de 12000 vers… Il est vrai que Von Neumann en avait en mémoire une très grande partie, mais c’était un des premiers cerveaux du XXe siècle (si un ordre est possible) .

Clopine dit: à

https://youtu.be/J-qoaioG2UA

(ça c’est pour Wagner).

Eh bien, longtemps, j’ai eu honte d’aimer Balzac, savez-vous ? Et il est absolument certain que Balzac a inspiré Proust, à mon sens, c’est par une sorte de « coquetterie intellectuelle », de goût du paradoxe, bref, d’un « esprit » à l’Oriane de Guermantes que pas mal de critiques réfutent la filiation de Balzac à Proust. Moi, j’ai toujours senti, (hélas, sans pouvoir le prouver, je ne suis pas assez avancée ni assez légitime pour cela) qu’il y avait de la Duchesse de Langeais dans l’amour du narrateur adolescent pour Madame de Guermantes. Que les descriptions de Combray, de l’inénarrable tante Léonie, étaient imprégnées des scènes de la vie de Province…

Mais pourtant, chez Balzac, outre qu’il n’y a pas cette évolution permanente chez Proust, chez qui rien ne dure alors que chez Balzac tout est gravé comme dans du marbre, bien souvent, le « cousu » entre les scènes laisse à redire. J’ai toujours l’impression qu’il bâtit ça à gros points, comme les bâtis des ourlets chez les couturières, si lâches qu’on les supprime dès l’ouvrage terminé…

Ed dit: à

Ben closer, c’est vous qui en aviez parlé. Par ailleurs, l’idéal de virilité qui em-merde tout le monde, lui, est toujours là.

christiane dit: à

closer dit: « Ce matin, Dati sur France Info 8h30… Claire, concrète, déterminée, sans langue de bois, connaissant parfaitement les dossiers parisiens, les pieds sur terre (ça nous change des cinglés qui veulent des « forêts urbaines »). […] cette grande bourgeoise (Agnès Buzin) qui plaira sûrement à l’ouest parisien n’a rien réglé des problèmes des hôpitaux en presque trois ans. Quant à la réforme des retraites, n’en parlons pas par charité. Elle sera totalement dans la main de Macron et de son entourage, zéro autonomie… Dati c’est une autre personnalité! »

Vous, non plus, vous ne pratiquez pas la langue de bois. Pas de déluge de paroles creuses, de parler ampoulé – soit l’art de ne rien dire – comme le font beaucoup de politiciens.
Vous montrez de quel bois vous vous chauffez, comme l’a fait DHH, ce matin.

david dit: à

Kaddish pour Jean Daniel qui nous a beaucoup donne

et alii dit: à

Monet for nothing: Musée Marmottan’s ‘self-portrait’ is downgraded

Janssen J-J dit: à

@ closaire – j’ai souvent du mal à vous calculer… J’aurais pas dû suggérer de laisser les femmes se parler entre elles une semaine, et d’ailleurs… Bien inspirée Chantal a pris la tengeante… Elle est marrante cette Chantal Boets, ah voui l’M bien
Vous me cassez la baraque avec Proust, closaire et puis ne me dites que vous m’empêchez pas de lire LTR sur une intervention de rattrapage de CT (oufl)… Vous savez que soy un chico impresionable en la literatura y, a menudo, el último en hablar. Entonces, si nos dices que sería mejor ir a Balzac, él esperará. ¡Maldita sea!…
Je crois bin à l’in-influence de HDB sur MP. Je ne ressens pas cela quand je lis la RDTP. Vais pas en plus perdre mon pucelage avec la C H ! Suis pas prof de français au lycée janson de saillie, moi, bordel de dieu, y’a d’autres fréquentables icite, faudrait pas l’oublier… Juste que faut pas dégoutter les gens de lire, de rêver et de demander un peu d’aide à celzéceux qui peuvent vous en donner sans vous envoyer bouler avec Albertine… Mais c qui cette caste erdélienne ? Qui c qui parlait de s’aérer les neurones un brin obstrués ?

Epi nous branchez pas sur rachi-dadati, on est pas parisiens, même si on a des videos grivoises compromettantes, le K échéant.

@MS, comment ça ? pas assez de trolls ? Pas mûre pour l’ehpad, dites-vous ? Suppose que vous plaisantez, une fois de plussse…, vous avez presque outrepassé l’âge, depuis le tank…

christiane dit: à

JJJ,
je suis étonnée de votre constance : « Cette nuit insomnie : donc « Albertine disparue », suite laborieuse, II et III. Il part enfin à Venise avec sa mère. L’était temps… »

Vous tenez votre engagement : lire la Recherche dans l’ordre des livres. (ce que je n’ai jamais pu faire !)
La suite de ces fragments, cette chronologie ébranlée (désorganisation du temps) forment une suite qui échappe à la structure habituelle du Récit. Ces morceaux sont reliés par des croisements, des arrangements qui donnent à l’ensemble (somptueux) un émiettement de l’univers du Narrateur. C’est un rythme fort complexe. Il ne m’étonne pas que certains le ressentent musicalement.
Une biographie désorganisée, incertaine ? « Biographie symbolique », « histoire symbolique de la vie de Proust » écrivait Painter, car de nombreux éléments de la vie de Proust sont gardés mais déformés par le « Je » du Narrateur qui n’est pas le « Je » de Proust.)
Et puis, plus que sa vie, ne met-il pas en scène son désir d’écrire ? Si le lecteur désire lui-même écrire, ne va-t-il pas s’identifier à ce récit du désir d’écrire ?
Récit, Essai ? Proust semble tiraillé entre ces deux genres romanesque et intellectuel.
Autre exploration, celle de ce demi-sommeil puis de cette inversion du jour et de la nuit. Proust dort le jour, écrit la nuit, nuit après nuit.

Quelques questions que se pose Antoine Compagnon à propos de La Recherche :
https://www.college-de-france.fr/media/antoine-compagnon/UPL18784_1_A.Compagnon_Lieu_de_m_moire.pdf

Janssen J-J dit: à

Ne soyez pas étonnée de ma constance, ch.
J’ai promis de lire en moins d’un an la totalité de la RDTP une fois dans ma vie, pour ne plus jamais y revenir, sauf dasn le désordre sur quelques points saillants, peut-être.
Et je suis en passe de réussir mon pari. Après je pourrais rejoindre mon frère qui m’attend, tranquillement.
Il y a toujours les aspérités du chemin par les guidesses bienveillantes et les guides malveillants qui ralentissent le rythme. Mais aucune embûche ne m’arrêtera et je l’aurai achevé avant de mourir. C’est le but, Marcel.

@TTLT : vous dépeignez dans votre dernier CR trois sortes de solitudes. Excellent. Et puis vous vous indentiez in fine à l’autrice, je vous cite :

« Les individus se permettent d’être plus directs – comprenez, de dire des horreurs – parce qu’ils sont non seulement protégés par l’anonymat, mais aussi préservés du regard de l’autre. La deuxième est que les interactions virtuelles sont addictives et chronophages – Laing se connecte à peine réveillée et reste en ligne pendant une bonne partie de la journée –, mais ne fournissent qu’un remède partiel à la solitude. Attention, cela ne veut pas dire qu’elles ne servent strictement à rien et qu’il faut les diaboliser comme il est bon ton de le faire. « Partiel » n’équivaut pas au néant. Disons que la communication virtuelle est une consolation qui sans régler le problème, permet toutefois de se sentir moins seul pendant un certain temps ».

C’est tellement triste ce que vous nous dites d’etalii, et d’un peu de vous-même aussi…
Votre solitude de jeune femme est-elle à ce point si effroyable et pesante ?

La « communication virtuelle » aide un temps, dites-vous…, mais comment peut-on évoquer pareils oxymores sans recevoir de volées de bois verts et donner l’envie de vous secouer ?
Je me demande bien quels pervers parviennent à vous mettre entre les mains pareils bouquins. Je n’aimerais pas faire partie de votre « cercle ». L’ennui doit y être morbide. Dans le mien, il n’y a que des enchanté.es, de la race de celzéceux que je recherche surtout ici… Et il y en a qui ont la passion des autres, qui n’éprouvent pas le besoin de violenter leurs semblables avec des arguments massue pour précisément se persuader qu’ils sont vivants. Comme si la vie (réelle et virtuelle) était constituée de haine et d’agression gratuite. Et non, nous ne sommes pas programmés ainsi, nous, de la race animale du genre humain. Oui, des « animaux sociaux » toujours un brin menacés de désocialisation en tant que serfs volontaires de l’entreprise de crétinerie digitale.

@ vous souvenez-vous de cette drôle de discussion sur l’influence de virginia woolf dans l’oeuvre de Gaby Garcia-Marquez ? … J’ai toujours trouvé cet épisode totalement surréaliste. Et le surréalisme, c’est souvent ce qui reste quand on s’est tout oublié, TTLT. Pas une affaire de solitude, que nenni ! Non, une vaste rigolada qui reste, même si elle fait des victimes colétarales qui s’y sont trop cru…

Bon, je vais finir de tondre ma pelouse, c’est que j’ai plus d’un demi hectare à faire. A bientôt.

D. dit: à

Ce soir je mange des rollmops.

closer dit: à

Clopine, je vous suggère de commencer votre Recherche: « Longtemps j’ai eu honte d’aimer Balzac… »
Pas mal comme début, intrigant, décalé. Et puis vous partez pour trois mille pages…

Janssen J-J dit: à

@ « la trilogie infernale des bouses »,

… au fait TTLT, est-elle de votre cru celle-là ? ou est-ce le sous titre consacré de votre trilogie tiers-mondiste, comme il en allait de votre collègue austère de new york ?

et alii dit: à

MERCI POUR Compagnon

closer dit: à

Vous m’avez l’air bien impressionnable JJJ. Lire intégralement la RTP dans l’ordre, c’est un projet de vie parfaitement estimable. Vous pourrez dire ensuite fièrement: « Comme Clopine, comme Closer, je l’ai fait! »

et alii dit: à

@renato
quelle n’est pas ma surprise de retrouver une question souvent rapportée ici;bien sur je ne garantis rien de cet article :
Since the actual origins of the dish are shrouded in mystery, we can put together elements of what we actually know to make a delicious mélange. According to the archaeologist and historian Susan Weingarten, the first written mention of pasta at all was in the Jerusalem Talmud. The text, compiled in the fourth century CE, mentions a food called triqta. In a paper for the journal Food & History, Weingarten (author of last year’s definitive scholarly history of charoset), posits that triqta was quite likely tracta, an early form of pasta. She notes that triqta was a synonym for the Aramaic sufganin (yes, like sufganiyot), a tubular dough product dried in the sun or in a low oven. Sufganin is also the word used to translate the biblical Hebrew word reqiqim, a boiled or soaked product of unleavened dough. The earliest Greek translation of the Hebrew Bible, the Septuagint, translates reqiqim as lagana. Weingarten points out that both the Greek writer Athenaeus and an ancient commentary on the poet Horace say that lagana and tracta were identical. “So we have a circle of identity,” Weingarten writes. “Triqta = sufganin = reqiqim = lagana = tracta. Thus the talmudic sources support those classical scholars who see tracta as an early form of pasta.” Q.E.D.
https://www.tabletmag.com/jewish-life-and-religion/297841/spaghetti-bolognese-jewish-superfood?utm_source=tabletmagazinelist&utm_campaign=870ab1f794-EMAIL_CAMPAIGN_2020_02_21_03_10&utm_medium=email&utm_term=0_c308bf8edb-870ab1f794-207086749

Marie Sasseur dit: à

Et ça pour une surprise, c’en n’est pas une.

« Dans l’affaire Matzneff, Beigbeder et Ardisson rattrapés par une archive embarrassanteUne archive de l’émission « Paris Dernière » montre Thierry Ardisson, Frédéric Beigbeder et Gabriel Matzneff en train de plaisanter sur des rapports sexuels avec des enfants de 12 ans. ».Huff post.

Rachida Dati a témoigné ce matin à la radio, de ce qu’il advenait, à Paris.
La passe a 4 eurod. Des jeunes migrants, drogués le jour, et livrés aux proxénètes la nuit.
Alors Proust…

Clopine dit: à

Closer, vous m’avez fait sourire, mais bon… Je me rends bien compte que je m’enfonce dans le taillis proustien, poussée d’une part par l’ambition justicière de ne pas laisser dire n’importe quoi sur l’écrivain et son oeuvre, et d’autre part parce que la lecture de la Recherche m’a fait rencontrer tout un tas de personnalités toutes plus charmantes, à mon égard au moins, les unes que les autres !

Je me méfiais pourtant, n’est-ce pas. Je sais par expérience (et ce n’est pas la Rdl qui me contredira) que je suis peu soluble dans le collectif, souvent rejetée, « pas à ma place »… J’ai mis quinze ans à m’approcher doucement des « cercles proustiens » (car il y en plusieurs, et avec des sensibilités, des attentes, des façons de faire et des appréciations différentes). Plus le cercle était « officiel », et un peu solennel, plus je me méfiais…

Mais je suis en train de tomber dedans, j’en ai bien peur. Laurence et son franc-parler, Jérôme Bastianelli renouvelant le poste de président, (notamment grâce à quelques compétences informatiques bienvenues), jusqu’à Jean-Yves Tadié, le monstre sacré qui s’est révélé être parfaitement abordable, et sensible à l’humour… Me voici encartée à la SAMPAC !

Ca s’est fait doucement, hein, et presqu’à « l’insu de mon plein gré ». Il y avait Véronique Aubouy, Patrice Louis, CactusJoe, quelques autres, disséminés… Et en plus, je ne sais toujours pas si je risque pas de décevoir, comme je le fais souvent, l’association dont je suis désormais adhérente… Et les doutes rôdent toujours : la parfaite aménité avec laquelle on me traite ne cache-t-elle pas, (telle Basin s’avançant les bras ouverts vers le Narrateur, mais s’attendant en réalité à ce que celui-ci s’éloigne discrètement…) une sorte de pitié ?

Et quand on pense que Proust n’est même pas mon écrivain de prédilection, que mes réserves sont parfois aussi grandes que mon attirance, qu’il provoque surtout, chez moi, une grande envie de compréhension, d’appréhension, plus qu’une empathie de sentiments ou qu’une envie de destinée partagée…
Soupir !

(et en plus, tout a plus ou moins commencé ici, à cause de la curiosité jamais satisfaite de Jazzi !)

Marie Sasseur dit: à

Alors Proust.
J’en mettrais pas ma main au feu.

« L’endroit est signalé comme « servant de refuge à des homo-sexuels » (sic) « et où l’on consomme après les heures réglementaires », ce qui des deux faits est le seul répréhensible dans une France qui n’interdit, depuis la Révolution, ni les relations entre personnes du même sexe ni la prostitution. La descente de police fait suite à la réception d’une lettre anonyme, dénoncant la tenue d’une « noce ignoble » dans cet hôtel surveillé et soupçonné de « facilit(er) la réunion d’adeptes de la débauche antiphysique ». Dans les chambres de passe, plusieurs couples d’hommes sont « trouvés », des messieurs avec des jeunes gens de 17 à 19 ans, tous mineurs pour l’époque et c’est là le plus grave. »

http://www.regards.fr/web/Au-bordel-avec-Proust,6883

Bonne soirée, bonne nuit.

christiane dit: à

Janssen J-J dit: « Ne soyez pas étonnée de ma constance, ch. J’ai promis de lire en moins d’un an la totalité de la RDTP une fois dans ma vie, pour ne plus jamais y revenir, »
La fin de votre phrase me peine : « pour ne plus jamais y revenir ». Je l’ai lue en entier mais dans le désordre avec des mois entiers où je ne l’ouvrais plus, puis des retours, puis des rlectures de pages, de chapitres. J’ai lu pas mal d’essais sur Proust, des biographies, des articles de chercheurs qui m’ont autant passionnée que le livre (voir l’article d’A.Compagnon) car ils m’incitaient à y revenir encore et encore. Mon livre est surchargé de marques, de notes dans la marge, de post-it. Et j’y reviens très très très souvent. Je crois qu’il faut être familier avec la Recherche pendant des années pour qu’elle devienne source de bonheur. C’est un de mes livres préférés.
Par contre j’ai HORREUR des lecteurs qui se sentent investis du droit d’écrire ou de dire que d’autres lecteurs en disent n’importe quoi, semblant s’approprier la connaissance parfaite de l’œuvre. Quelle vanité !. C’est d’une suffisance insupportable. Pas envie de rencontrer cette engeance !
Je viens de lire cette époustouflante leçon d’Antoine Compagnon (Collège de France). Quelle intelligence et quand on va l’écouter : quelle modestie. (Heureuse que l’article vous ait intéressé Et Alii).
Bonne soirée à tous.

Marie Sasseur dit: à

Maurice, avec cette tisane tu vas te coucher de bonheur.😁

hot pepper dit: à

D. dit: à

Ce soir je mange des rollmops.

Pour moi, c’était ce midi!

Jazzi dit: à

« des articles de chercheurs qui m’ont autant passionnée que le livre (voir l’article d’A.Compagnon) »

Moi c’est tout le contraire, Christiane. J’ai lu Proust dans la continuité durant mon service militaire. Des conditions idéales pour fuir la réalité faite de la perte de ma liberté !
J’évite les exégètes de la secte, où Clopine est parvenue à l’échelon suprême, et préfère revenir musarder régulièrement dans le texte…

rose dit: à

Renato

Ds l’ordre chronologique

Part 1

« Avant d’expérimenter, je me suis demandé à plusieurs reprises ce que cela signifiait de prendre soin du corps de la mère »
Il est le corps allaitant, nourricier, généreux et dans le don. Il est le corps caché et pudique.

part 2 :

Ai noté la beauté de ma mère, intrinséquement liée à sa vie harmonieuse.
Lorsqu’elle a eu 73 ans ai noté « maman commence à vieillir ».
Ne suis ni curatrice ni guérie. Suis en chemin. Où, à une époque qui n’est plus verte, est notre fonction par rapport aux mères?

Elle est devenue fragile et vulnérable et moi enfant parce que je me positionne ainsi l’enfant qui est devenue la maman de ma maman.
« À ce stade de la vie – de la relation est celle des corps », une aidante et une soutenue, encouragée épaulée. Ma mère n’est pas assistée. « tous deux fragiles, »
Non, je suis une femme forte et vaillante et ma maman n’est fragile que par l’âge.

Part 3

(et qui est plutôt saine et mature à couper, à un certain point pas trop avancé dans la vie)
Bah.
N’ai jamais coupé. La mort se chargera de le faire. Un homme la fait, sur dix ans c’est peu. Lui parti j’ai ressoudé le cordon.

« idéologie paralysante. »
à ranger dans les théories freudiennes de la femme qui désire un phallus. Les femmes, africaines et nous, sommes faites pour le groupe.

renato dit: à

et alii,

les pâtes qui dominent le marché aujourd’hui sont une histoire entre la Chine du Nord-Ouest et la Sicile avec la participation des marchands actifs entre l’Asie et l’Europe — ne pas oublier que déjà les l’Égyptiens (ceux des pyramides) achetaient certaines pierres dure en Afghanistan —, il est donc normal qu’il y ait une participation juive, car commerce, déplacements de populations et relatifs échanges ne datent pas d’avant-hier. Puis, il faut voir de quelles pâtes on parle, car un mélange farine-eau à très courte conservation était déjà présent dans le manger de rue à l’époque de la République romaine. La spécificité de l’invention sicilienne est l’usage de la semoule de blé dur.

Me viennent à l’esprit les histoire de la lugànega, également appelé luganiga ou luganica est le nom attribué en Lombardie, en Vénétie et dans d’autres régions padano-alpines à une saucisse fraîche de porc.

1. Le luganega est une préparation typique du nord de l’Italie depuis l’époque romaine lorsque la saucisse originaire de Lucanie était indiqué par le terme Lucanica. De mémoire, Varron dans De lingua Latina perle d’une saucisse faite avec le gros intestin du porc qui s’appelle lucanica, car les soldats ont appris à la préparer par les Lucaniens.
Il est possible que ce ne soient pas les Romains qui ont porté la luganega en Italie du Nord, mais les Lombards que pendant l’occupation de la Lombardie mineure ils auraient appris les coutumes des populations locales puis transféré la recette au nord.

2. En 323 les Lucaniens, entrent en conflit avec Tarente qui demande l’aide Alexandre. Après avoir chassé les Lucaniens des villes ioniennes et rendu Héraclée aux Tarantini, Alexandre conquit les Pouilles ; puis il arrive à Poséidonie (Paestum) où les Lucaniens et leurs alliés Samnites sont vaincus par la phalange macédonienne . Alexandre capture de nombreux otages parmi les familles aristocratiques lucaniennes et il les déporte vers l’Épire. Ces familles, déportées avec le respect dû à leur rang, s’intégraient parfaitement à la culture hellénistique où elles transmettaient également leur savoir-faire culinaire. Les luganega devinrent donc dans tout le territoire hellénistique le « loukaniko » ou « loukanika » toujours présent dans les tavernes grecques. Au X-XI siècle (après JC), un médecin et historien, en mission diplomatique à Rhodes comme ambassadeur de la République de Venise, traduit « Différents destins de banquets », de Timachidas, trouvés dans une riche bibliothèque de la époque et a apporté l’art de la célèbre Loukaniko ou Loukanika dans la Vénétie.

Bon, il faudrait tenir en compte les liens affectifs et culinaire des Milanais avec le cochon — l’animal symbole de Milan est la truie semilanute*, une créature légendaire, symbole de la ville de Milan avant l’âge communal, qui est liée à la fondation de la capitale lombarde par les Celtes. Tenir en compte aussi que c’est à l’époque de l’édit de tolérance que les chrétiens de Milan s’affranchissent du régime alimentaire juif, car, comme divers autours ont observé, on à jamais vu un Milanais renoncer au cochon. Par ailleurs, lorsque en Italie on voit une dame ou un monsieur rêvasser devant la vitrine d’un charcutier on peut parier qu’il s’agit d’un Milanais.

*Bas-relief de la truie semilanute sur une jetée du Palazzo della Regione :

https://pin.it/kCECBj9

Il se peut donc que la luganiga porte une plus ancienne histoire, car on ne choisit pas par hasard une truie comme symbole.

et alii dit: à

ce n’était pas la première fois que je m’y mettais mais j’ai lu toute la Recherche lors d’ un séjour de travail dans un kibbutz;c’est tout ce que j’avais emporté, et je ne pouvais me procurer d’autre livre sur place;dès que j’avais fini mon travail, hop la douche et sur mon lit dans mon baraquement que je ne quittais pas;ce fut parfait

rose dit: à

Parts 4 et 5

Je sauterais les passages de ce raisonnement, car ils sont maintenant très cités, dans la manière dont ils sont représentés dans The Handmaid’s Tale (1985; The story of the handmaid, 1988). Dans ce cas, de l’avis de Margaret Atwood, la correspondance entre religion et idéologie est trop claire et l’annulation de la société de la mère va jusqu’à la négation délibérée de la possibilité même du plaisir.

Sans commentaire. Il n’y a pas eu de négation du plaisir.

réflexion sur les relations anormales, aux frictions entre les corps (des mères et des filles) dans la manière dont elles se manifestent lorsque nous sommes dans une situation difficile, d’urgence, non négociable. Beloved (1987; Beloved in Italian, dans la traduction raffinée de F. Cavagnoli), par exemple, est l’histoire d’un infanticide.

Pas de promiscuité. Me souviens de deux scènes hautement érotiques que je ne raconterai pas. Trois en cherchant bien.
Grande pudeur, grande distance. Rien de malsain, jamais.
Violence de l’infanticide liée à un non-dit et une rage non extériorisée.

rose dit: à

Part 6 […] c’est la manière dont la relation mère / enfant – et plus encore la relation mère / fille – est chargée d’une matérialité et d’une physicalité qui révèlent quoi, dans une culture comme le nôtre, il a tendance à être caché, immatériel, fantasmatique: le corps de la mère.

Il pourrait sembler une réelle intimité entre le corps de la mère et celui de la fille le jour où cette seconde devient mère à son tour.
Là serait le lien. Quoique rien ne soit dit. Ce serait alors la traversée de la même expérience, l’écartèlement de l’accouchement.

renato dit: à

Il est possible > Il est AUSSI possible… pardon pour d’autres possibles erreurs aussi.

rose dit: à

Part 7
« Mère » est un mot éphémère, dépourvu de matérialité et fait de fonctions qui en viennent rarement à être connotées de manière pragmatique.

Dans la réalité, il y a activité au lieu de passivité et détermination en place de résignation.

Et tous les fantasmes autour de la fonction maternelle. Sur ou sous investie. Rarement neutre.

Clopine dit: à

Wouarf ! Ceci :

« Par contre j’ai HORREUR des lecteurs qui se sentent investis du droit d’écrire ou de dire que d’autres lecteurs en disent n’importe quoi, semblant s’approprier la connaissance parfaite de l’œuvre. Quelle vanité !. C’est d’une suffisance insupportable. Pas envie de rencontrer cette engeance ! »

C’est, comment dire ? Parfait ?

Bbon je me sauve. C’est vrai qu’on rigole bien par ici, mais faudrait pas trop en abuser tout de même.

rose dit: à

Part 8
quand, par exemple, elle aborde un enfant pour l’encourager à jouer l’imaginaire: Vous verrez des jardins enchantés s’élever et ta mère deviendra une plante qui vous couvrira de ses feuilles (« Enfant »).

Marie Sasseur dit: à

#ce fut parfait
Tenez-le vous pour dit, ce fût parfait.
Lire Proust au kibboutz , ce fût parfait. A vous d’imaginer pourquoi.

Ohff, on va regretter J-P. Kauffmann, qui a lu toute la collec’Harlequin, car « il n’y avait rien d’autre sur la place »!

Quel savant ce Dr Lecter. L’a pas changé, depuis le temps…

Jazzi dit: à

*Bas-relief de la truie semilanute sur une jetée du Palazzo della Regione

Elle tient beaucoup du sanglier !
Pour l’importation de pâtes, ne pas oublier les commerçants vénitiens, telle que la famille de Marco Polo…

rose dit: à

Part 9

La mère est l’Amazonie. Dans la culture patriarcale que nous subissons elle parle, n’est pas écoutée, se rebelle, discute : sans effet ; on tient à cet effet qu’elle vieillisse ainsi, dans tiutes ses tentatives avortées. Elle sombre anors en dépression.
[…] L’intelligence, est vive, no. Reconnue, réduite aux tâches ménagères et d’élevage des mômes.
Sa rationalité est réservée à la maison.L’extérieur c’est l’homme.

[…] Si elle refuse cette partition, la sachant et injuste et injustifiée, elle devient ainsi une non-mère et donc une non-femme. S’opposant 1lors au modèle archaïque en cours.

renato dit: à

C’est une expérience, rose : une histoire qui ne doit forcément pas correspondre à la vôtre.

et alii dit: à

 » elle », qui me tint lieu de « mère »-la mienne était morte quand j’étais bébé -était très excitée(comme d’habitude!) à l’idée de mon accouchement et je ne pouvais pas demander à ce qu’elle n’en soit pas;elle avait d’ailleurs la réputation d’être une bonne sage femme;mais son corps à elle m’avait dégoutée dès mon enfance-elle était et resta, en vieillissant-très impudique ,selon moi, pour elle,à se promener nue, comme pour les autres ;
comme mon accouchement de mon premier enfant se présentait mal, ce fut essentiellement un-et même des- gynécologue qui le prit en charge; en salle, elle ne me tint que le masque;mais pour le deuxième accouchement ,où mon bébé était petit, je demandai à une autre sage femme que j’aimais beaucoup-de venir et de nous assister mon bébé et moi; comme un fait exprès, elle mourut le jour anniversaire de cette petite fille, à laquelle elle avait insisté pour qu’elle portât son prénom ( un prénom qui plaisait au père -ce qui raviva les jalousies entre familles-et ce que j’acceptais à contre coeur)
je ne fus pas présente dans sa vieillesse, elle toujours nue, et aux soins d’une nièce -du côté de sa famille- que je n’avais pas connue;(et dont je n’avais même jamais entendu parler ;mais j’avais compris que l’on avait voulu m’éloigner ; elles lisaient ensemble des san antonio que j’ai retrouvés dans le « bar »)

rose dit: à

Part 10
Dans Ma mère est une rivière (2011), Donatella di Pietrantonio tente de raconter la relation d’une fille qui n’est plus jeune avec une mère âgée qui tombe malade et perd peu à peu toute mémoire, tout sentiment d’être au monde et enfin toute trace d’identité. En cours de reconstruction et de soins, la fille semble retrouver le sens d’un « corps physique » de la mère, une coquille qu’elle ne connaissait pas et qui est maintenant vide. Dans cette relation impossible avec ce qui est inconnu et surtout n’a pas pris en compte (que la mère a vieilli, s’est fragilisée, est décédée), la voix protagoniste et narratrice du roman ne sait pas porter.

D’où l’importance de ne pas cesser ce lien sous prétexte fallacieux d’autonomie. Rivka et moi à trente ans, savions que vivant près de notre mère rendrait caduques nos psychanalystes. Elle est retournée à Tel Aviv, moi près de Marseille. Je le.constate avec les gens qui ont vécu loin : ils ne savent rien, ne dominent rien, n’ont aucune intimité, se targuent de décider sur fond d’ignorance. Ce ne peut pas marcher.

et alii dit: à

parfait: je n’avais besoin de rien ni de personne pendant de longues heures, et surtout pas de « conversations  » (pendant plus d’un mois où j’étais quand même éreintée de fatigue de travail depuis sept heures du matin)

rose dit: à

Part 11

Je continue de tourner en rond sans trouver le moyen de sortir de son orbite vers d’autres mondes. Je vieillis, dans cette immaturité. Dans le roman de Di Pietrantonio, donc, la relation mère / fille qui se consume dans la maturité avancée des deux: une vieillesse malade pour la mère, qui transforme le corps en coquille, enfin familière même si vide de substance, et une maturité incomplète pour la fille, qui s’approche de la mère pleine d’un conflit non résolu, et avec l’idée de pouvoir enfin «tout dire». Paradoxalement, je veux dire que dans le roman de Di Pietrantonio – avec cette voix narrative trop privée de corps – ce que je pense qui se produit le plus souvent aujourd’hui dans la relation mère / fille est bien représenté: le corps de la mère devient réel et physique lorsque sa vitalité s’éteint, fanant la force du porteur.

N’ai pas pigé le concept de coquille surtout si vide.
La sagesse se transmet jusqu’au bout.
La maladie face à respect, bienveillance, douceur et patience, se ratatine, les fonctions reprennent y compris sphinctériennes et la parole court, le grain magique.
On ne pourra pas tout dire et on ne le dira pas pck qu’elle ne veut que les moments heureux. Elle restera protégée.

Le porteur se doit de rester solide parce que c’est à son tour de l’être.

Marie Sasseur dit: à

@hot pepper dit: à
Ce « fût »,Pétrole, aurait dit l’artiste de cinéma en avalant ses pâtes!

Excellent, et al dente.
Merci de la correction, j’abuse de l’accent.

rose dit: à

Je vous l’ai écrit renato ; une source de pensée avec du personnel et du non personnel. Une manière de comprendre ce qui se noue, ce qui se joue. Il n’y a pas d’assimilation entre ce texte et moi, il déclenche réflexion.

rose dit: à

Part 12

Think oblique, chronique éditée par Nicoletta Vallorani [Image: Gustav Klimt, Les trois âges de la femme, 1905].

En vieillissant, la femme qui nous a donné naissance devient pour nous filles une personne de chair et de sang, tangible mais aussi fragile, qui a besoin de soins, peut-être, dépendante de nous, c’est certain. Un reflet de qui nous sommes ou de ce que nous ne voulions pas être. Il y a, dans la relation qui est générée, une scission fatale entre notre amour inconditionnel des filles et l’intellect, qui sait que ce que nous avons devant nous est une coquille. Nous, les filles, faisons face à un corps déjà vieux à l’extinction progressive du corps qui nous a engendrées. Et cela n’a rien de théorique. Il s’agit avant tout de corps et de faire la paix avec eux.

Là, je ne commente pas. Pour moi, pas de.concept de coquille. L’âme est prégnante et le corps éminemment beau.

rose dit: à

Bonne soirée

et alii dit: à

je me souviens que lorsque ma fille est née, aussitôt, avant même de couper le cordon, on la posa sur mon ventre, et que le gynéco dit en colère après les femmes, là, « mais laissez la prendre sa fille  » ce que je fis donc,tout changeait, on me reconnaissait la mère, ce qui n’avait pas été possible à la précédente naissance, où j’avais été endormie avec le coccyx cassé et une hanche esquintée par les fers ;

renato dit: à

La légende « Marco Polo et les pâtes » a été démonté, Jacques — article bien argumenté dans la revue Médievales. L’info est absente de tous les manuscrits du « Million », où l’on parle plutôt d,une farine d’amidon extrait d’une espèce particulière de palmier que les habitants de Sumatra utilisaient pour faire « des lasagnes et d’autres types de pâtes ». Diverses successifs surinterprèterions ont falsifié le passage jusqu’à une invention publicitaire daté 1920. En tout cas, le pedigree des pâtes de semoule de blé dur que nous connaissons c’est Chine-Arabes-Sicile.

christiane dit: à

Jazzi dit: « Moi c’est tout le contraire, Christiane. J’ai lu Proust dans la continuité durant mon service militaire. Des conditions idéales pour fuir la réalité faite de la perte de ma liberté ! »
Souvenir très particulier, Jazzi et très touchant. Un peu comme J-P.Kauffmann quand il était otage au Liban et qui n’avait que deux livres pour échapper à ses conditions difficiles de vie : « La Bible » et « Guerre et Paix ». Et à son retour, encore un unique livre : «les Géorgiques», de Virgile.
J’imagine le prix que peut avoir un livre quand il est unique et que le temps est long…
Moi, j’aime les deux : me replonger souvent dans « La Recherche » et découvrir des nouveaux chemins de réflexion par rapport au Livre.
Ainsi, comment se fait-il comme le dit A.Compagnon que c’est le livre pour lequel il existe le plus de biographies, d’essais, de recherches universitaires. Et comment dans le même temps (début de son cours) des gens qui n’ont jamais lu « La Recherche », en connaissent la première phrase, l’histoire de la Madeleine… Il y a pour ce livre, une place vraiment particulière.
Bonne soirée.

Jazzi dit: à

« Il y a pour ce livre, une place vraiment particulière. »

Unique, en effet, Christiane !
Qui s’apprécie uniquement d’âme à âme, de préférence dans la prière pas dans la messe…

Jazzi dit: à

« c’est Arendt qui la première s’intéressa à la naissance, alors qu’elle n’eut pas d’enfants »

Oui, mais elle se souvenait qu’un jour elle était née, et alii.
Me too…

et alii dit: à

comment se fait-il?
La répone n’est-elle pas suggérée: son sujet même, le désir d’écrire.

et alii dit: à

bientôt , ces messieurs vont nous raconter qu’ils se souviennent de leur césarienne!

Jazzi dit: à

« ces messieurs vont nous raconter qu’ils se souviennent de leur césarienne ! »

La veille de ma naissance, ma mère avait eu une furieuse envie de flageolets blancs à la niçoise, l’un de ses plats préférés. Son appréhension était fort grande, car, trois ans auparavant, l’accouchement de son premier fils, avait été douloureux. Avec moi, tout fut plus aisé. En poussant, elle se vida de tous les côtés ! Elle en riait encore lorsqu’elle me rapporta ces faits, des années plus tard. Pour le nouveau-né mariné à la sauce tomate que je fus, elle en déduisit les plus heureux présages.

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