Mon père, cet anti-héros
Certain(e)s disent « mon père » ; d’autres, « papa ». Il en va de même pour la mère, rassurez-vous, mamans. En quoi les un(e)s et les autres se distinguent. Il semble que ce soit une question d’éducation, du moins à l’oral. De circonstances aussi. Deux romans y reviennent en cette seconde rentrée littéraire. Enfin, « romans », on se comprend. Un label de convenance. Une manière de s’autoriser le cas échéant au détour d’un paragraphe erreurs, approximations, oublis, pas de côté, tremblements, émotions, fantasmes. Toutes choses constitutives de ces traces qui disent l’intime vérité d’un être. Dans le cas de Régis Jauffret comme dans celui de Marianne Vic, le géniteur débarque en anti-héros littéraire pour se métamorphoser au fil des pages en héros de sa progéniture. Malgré tout… Comme si, dès lors qu’on se construit contre ou avec lui, on n’échappe pas à son ombre portée et à son emprise.
Dans Papa (200 pages, 19 euros, Seuil), le père s’appelle Alfred Jauffret et son fils Régis. Pas de place au doute. Enfin, son fils : son autoproclamé spermatozoïde, comme il se présente le jour où le Petit Larousse illustré fait l’honneur à l’écrivain de l’accueillir dans ses pages. Jauffret père n’étant pas terrible (gris, indifférent, bipolaire, égoïste, pingre et sourd en plus, enfermé dans la capsule d’une vie sans perspective), Jauffret fils, né en 1955, s’en est réinventé un autre en enquêtant sur lui. Tout ça à cause du passage d’un documentaire sur « La police de Vichy » découvert tout récemment à la télévision : des images d’archives datant de l’Occupation, Marseille 1943 pour être précis. On l’y voit un homme sortir d’un immeuble menotté, encadré par deux gestapistes qui l’engouffrent dans une traction avant. Le narrateur est frappé par la ressemblance de cet inconnu avec son propre père. Il envoie le photogramme du documentaire aux membres les plus âgés de sa famille. Au terme de son enquête, il acquiert la conviction qu’il s’agit bien de son père, Alfred Jauffret, décédé en 1987. Mais quand exactement, pourquoi et comment, nul n’en sait rien. Toutes les hypothèses sont formulées, jusqu’aux plus rocambolesques : collabo ? résistant ? trafiquant ? réfractaire du Sto ? Juif ? et quoi encore ?… Après tout, ce n’était peut-être qu’une reconstitution. On se console comme on peut.
A partir de cet argument se déroule le meilleur Jauffret, celui des délires admirablement maitrisés de Histoire d’amour (1998), Clémence Picot (2000), Asiles de fous (2005) ou des exquises Microfictions (2007 et 2018) plutôt que celui des compte rendus d’audience et des faits divers de Sévère (2010) ou Claustria (2012). Il s’y perd et nous aussi mais qu’importe. Un tremblé, une émotion, une mélancolie sont là magnifiquement restitués avec le grain de folie et l’humour qui font le son et la signature de cet écrivain. « La réalité justifie la fiction » clame l’auteur en exergue. On entend claquer au vent la bannière sous laquelle il place son histoire oscillant entre ces deux pôles, hésitant entre une hostie et des chips.
« Quand on a été éduqué religieusement on conserve toujours dans un repli de son cerveau la terreur de Dieu »
Depuis trente ans que son père n’est plus, l’auteur dit avoir conservé dans son inconscient sa mémoire à l’état de momie ; sans ces images énigmatiques venues le troubler inopinément, il se serait métamorphosé à son tour en momie pour n’avoir pas mis à jour ce qu’on ne peut qualifier autrement, après l’avoir lu, que d’épais myspère. Pendant toutes ses années d’enfance, le père était à peu près là mais « de papa j’en avais pas ». Il est le fils de sa mère. Mais dans la reconstitution de son roman familial façon puzzle, Régis Jauffret s’est employé à rassembler les pixels du couple.
« On ne doit dire de ses parents que le vrai. Nous apparaissons en creux, c’est eux qui nous ont moulé. Je n’invente ici aucun souvenir même si l’imaginaire me soumet à la tentation. Je n’étais pas un enfant menteur, pour la raconter j’essaie de me montrer digne de lui ».
L’écrivain peut se féliciter d’avoir osé sortir son papa (ainsi soit-il) des égouts de sa mémoire. Car sa tentative est si accomplie qu’à l’issue de sa recherche, il découvre rien moins que la note juste de sa propre vie d’écrivain. L’aveu ne pourra manquer de troubler ses fidèles lecteurs :
« Je n’ai peut-être écrit tout au long de ma vie que le livre sans fin de tout ce que nous ne nous sommes jamais dit. Une parole continue, jamais interrompue par l’interlocuteur sourd et indifférent ».
Au fond, si Régis Jauffret s’est constitué depuis une trentaine d’années en un bloc de fictions, c’était pour protéger sa propre biographie de toute indiscrétion tant il avait honte de cette partie de lui-même : papa. Ce n’est pas parce qu’il l’a vu exister qu’il doit se priver d’en faire un personnage de fiction et de le peindre plus beau et meilleur qu’il n’était. Il voudrait tant l’aimer mais que c’est difficile avec un père si peu aimable. Tant pis si cela rouvre des plaies et ressuscite des réflexions si oubliables mais impossibles à chasser. Celle-ci par exemple : « tu nous coûtes cher ». On dit ça à un enfant de sept ans qui ne réclame rien d’extraordinaire ? On peut quand on est Alfred Jauffret, quitte à ce que l’enfant se laisse transpercer par ce couteau jusqu’à la fin de ses jours. Régis Jauffret n’a pas réussi à tuer l’enfant en lui. Il le traine encore et c’est pesant même si on imagine, sans verser dans l’illusion de l’autothérapie littéraire, que la publication de ce livre allègera son fardeau.
« Du souvenir de toi je voudrais faire ce papa adoré dont tu n’étais même pas l’ombre portée ».
Un jour ils ont eu une vraie conversation sans témoin. Une seule. Pour une fois empathique, le père a interrogé le fils sur ses projets d’avenir. En retour, le fils a questionné le père sur son passé, ses regrets. Celui-ci a avoué qu’il aurait rêvé d’être professeur de français mais le hasard et la nécessité en ont décidé autrement. Puis il s’est renfermé dans sa coquille. Pour le fils, cette « poche de bonheur » vécue de concert et conservée en lui comme un trésor intact suffit à le sauver à ses yeux. A moins que ce soit le fruit de son imagination. On ne sait plus in fine, à l’issue de cette méditation sur le travail de la mémoire, émouvante et drôle, parfois déchirante.
D’une toute autre facture est le roman de Marianne Vic Guerre et père (18 euros, 240 pages, Fayard). Ne pas se fier aux apparences : Tolstoï n’y est pas. Dès l’entame nous surprend Marc Bloch, le médiéviste métamorphosé par la circonstance en historien de l’immédiat avec L’Etrange défaite : son évocation occupe les deux premières pages en raison d’une expression qui hante l’auteure depuis qu’elle l’a lue – et qui aurait pu tout aussi bien servir de titre au roman : « Un beau mourir ». Cette fois encore comme chez Jauffret, un père et son enfant qui ratent leur rendez-vous ; et lorsqu’il leur arrive, tout de même, de se retrouver, ça ne sort pas facilement. Comme s’il était écrit que cela devait rester au fond de la gorge. Mais comment font ceux qui n’écrivent pas de livre ?
Longtemps, le père et la fille ne se sont pas vus. Puis une quinzaine de fois. En quarante ans, c’est peu. Difficile dans ce cas de dire « papa » sauf quand on est petite. D’ailleurs dans le livre elle l’appelle Gabriel. Le nom du père lui importe aussi peu que le nom du mari. Seul compte le prénom, Marianne. Les sept premières années se déroulent dans la propriété familiale près d’Antibes avec de longues échappées du côté de la Corse et notamment de Solenzara où il possède des vignes de même qu’au Maroc et dans le berceau familial du sud-ouest (« Le paysage de mon père, c’est la mer »). La première vie se déroule entre le père, qui ne cesse de voyager, et la grand-mère, socle immuable. La mère est partie. Il en est ainsi jusqu’à ce que le divorce soit prononcé et que le juge confie la garde de l’enfant à l’évaporée. Dès lors le père fait une croix sur sa fille. De toute façon, il est ailleurs. Afrique, Argentine, Brésil.
Comment se construire « une vie sans père, sans repères » avec « un intermittent de la paternité » ? Deux vérités coexistent alors dans la mémoire blessée de la narratrice : une vérité consciente et immédiate et une autre, refoulée, inhibée, tue. Il faudrait un évènement, puissant et inattendu, pour exfiltrer celle-ci et la mettre à nu. Il prend la forme banale d’un SMS. Celui d’une inconnue qui se présente comme sa demi-sœur surgie d’outre-tombe et lui annonce la mort de « papa ». Les deux femmes se retrouvent trente ans après s’être connues.
L’aura-t-elle attendu, ce père… Il est bien là maintenant mais à l’état de cadavre. Une autre tirerait définitivement le rideau. Elle, au contraire, se lance dans une enquête à sa découverte au risque d’ouvrir des placards pleins de cadavres. Sa manière de forcer une transmission qui ne s’est pas faite et qui lui a fait défaut pour se fonder. Car finalement, que sait-elle de ce disparu autant désiré que haï ? Accordant alors une tonalité mythologique à son roman, ce qui lui donne sa véritable ampleur, Marianne Vic en fait son Ulysse. Et tant pis si Télémaque est un fils, elle endosse sa tunique pour se créer un père de papier. Le puzzle se reconstitue sous ses yeux effarés : ce Gabriel est donc né à Oran en 1927 – et ce qui surgit alors lui explique à retardement « pourquoi ma mère n’aimait pas les Arabes et pourquoi mon père ne voyait pas d’objections à les assassiner » ; sur ses photos de jeunesse, il a le masque et la silhouette d’Alain Delon dans La Piscine ; il bascule du côté de l’OAS dans les derniers temps de l’Algérie française ; condamné à mort, sauvé par Michel Baroin, homme de l’ombre, des réseaux, du Renseignement ; il ne cesse de se marier et de se remarier, de faire des enfants, de voyager ; un homme en mouvement perpétuel non pour s’agiter mais pour se déplacer, sensible à la seule musique des moteurs d’avions et de voitures. Un insaisissable toujours en quête de combats à mener même quand il n’y a plus de guerres pour lui. Mais au moins n’avait-il rien d’un nostalgique : jamais il ne se retournait. Toute à l’édification incertaine de son roman familial, l’enquêtrice trouve des documents, exhume lettres et photos, cherche des témoins, mais ça n’est jamais assez.
Sartre enflaubertisé, en proie aux milliers de pages de son idiot de la famille, assurait qu’on entre dans un mort comme dans un moulin. « Ca dépend des morts » lui répond à distance Marianne Vic. De leur père, sa demie sœur avait fait un héros quand elle se le figurait plutôt en monstre, quitte à réprimer en elle « la déception d’une attente trahie ». Elle aurait seulement espéré qu’il fit preuve de bonté et d’empathie. Mais non, rien de tel. Etait-ce trop demander ?
Lu en parallèle avec celui de Régis Jauffret, ce récit coupant (ici un extrait) a la même force dérangeante, troublante car il pose la même question avec des moyens autres mais tout aussi efficaces : peut-on aimer un père coupable ? Les deux auteurs ont été pris de ce désir d’inventaire familial en même temps en 2018, à la suite lui d’un documentaire, elle d’un texto. De quoi bouleverser une vie d’adulte jamais guéri des blessures d’enfance. In fine, après les avoir traduits devant leur tribunal intime, le fils d’Alfred et la fille de Gabriel leur accordent l’absolution. Comme si l’amour devait nécessairement l’emporter à l’heure de juger celui à qui vous devez la vie, malgré tout.
(Photos Passou et D.R.)
2 335 Réponses pour Mon père, cet anti-héros
Et retrouve-t-on un lien entre Passou et Balzac dans ce « roman », Christiane ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Lambert
c’est une bonne question finalement où loger son empathie : envers un pote virtuel Renato qui s’est froissé l’épaule en promenant le chien de son voisin, ou élargir sans toucher comme on dit en devisant sur comment le corps humain peut encaisser autant d’outrages et donner la vie, sorte d’esclavage de la reproduction non désirée.
pas lu j’avoue le dernier passou, surtout janvier mois des factures plombantes, hier en allant chez le bouquiniste d’occasions, j’ai été ausculter les rayons marqués M, les oeuvres de GM ont bien été retirées. J’aurais pu me procurer Sépharad pour 3 euros, mais finalement j’ai lu sur place une nouvelle façon polar noir qui m’a bien plu, Rose Royal. Cette atmosphère de lecteur chacun dans sa bulle avec son livre m’apparaissant aussi décalée que le dédoublement des caisses avec de vraies caissières et de la file sur le côté de ceux qui sont passés au SelfScan. Je prépare une excursion à Bois le Duc, ville natale de J Bosch, le nez dans la carte, espère croiser un champs de tulipes.
La Rotonde ? Mais jazm, je vous assure que c’est pas moi, moi j’étais à la closerie d’à côté, à ce moment là, hein… Attention au 17 février prochain, ne sortez pas de chez vous ! Ou bien ne dites à personne icite où vous allez dédicasser (sic). Au salon du livre, y’aura pu personne pour venir vous voir: Amazon a mangé Gallimard, d’après… Et les autobiog ne sont plus ce qu’elles étaient.
Je vous souhaite une belle excursion Chantal B., mais attention, pas très loin il y a le camp de concentration nazi de Herzogenbusch, ce qui pourrait vous perturber en allant voir Hyeronimus, son jardin des enfers.
(La rdl est contente d’avoir de vos nouvelles qui tardaient un brin).
Ca n’arrête jamais sur Paris on dirait ! Pour le moment on a relativement la paix ici, pour combien de temps ?
Bien aimé « Les Siffleurs », B. L’actrice est superbe…
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9 janvier 2020 à 11 h 52 min
« Les Siffleurs » de Corneliu Porumboiu.
Présenté en sélection officielle au dernier festival de Cannes, ce film du cinéaste Roumain revisite plaisamment le genre polar.
Belle pépé, cigarettes, méchants mafiosi, et millions d’euros mal gagnés à volonté…
Dans un monde où les micros sont partout à l’écoute des citoyens, jusque dans les commissariats de police, un flic, un peu véreux, mais qui se révèlera superbement amoureux, est contraint d’aller séjourner à la Gomora aux Canaries, pour apprendre à siffler comme les antiques Silbo locaux, qui communiquaient ainsi jadis entre eux de vallée à vallée.
Une langue sans paroles, qui démontrera son utilité à Bucarest, pour communiquer en toute liberté à la barbe des écouteurs téléphoniques professionnels.
Pas mal d’hémoglobine aussi pour ce film exotique, qui nous transporte en deux points opposés de la grande Europe d’aujourd’hui, et où la fiction s’enrichit au surplus d’un aspect documentaire.
Pas mal d’humour et de références cinématographiques sous forme de clin d’oeil.
Ici, les flics se donnent rendez-vous à la cinémathèque de Bucarest pour parler en toute discrétion en matant les classiques sur l’écran et Corneliu Porumboiu n’a pas peur de nous refaire le coup de la scène mythique de la douche de « Psychose » !
« Jazzi dit: à
Et retrouve-t-on un lien entre Passou et Balzac dans ce « roman », Christiane ? »
J’ai entamé « Tu seras un homme mon fils »; Pour l’instant le prof du lycée Janson de Sailly n’a rien à voir avec le personnage de Balzac
Alors, là ! Magnifique. Je ne connaissais ni ce personnage ni ce roman.
Je crois qu’il a répondu à cette question lors de la rencontre mais là je n’écoutais pas vraiment, un moment d’inattention… où je l’observais (Habits, gestes assez rares (il est bien assis – peu de gestes de mains – jambes au repos), voix égale, regards distribués équitablement entre l’assistance et le libraire qui menait l’entretien, passionnant.
J’aime cette façon posée et sereine que Pierre Assouline a d’écouter, de répondre avec une voix douce et assurée, de glisser quelque mot d’esprit, tout en restant de passage grâce à la légèreté de sa présence. Il me semblait parfois un peu rêveur, un peu ailleurs comme si son livre lui revenait comme un sortilège. Le temps d’écriture… On sentait que c’est cela qui l’avait passionné plus que le livre fini et ces promotions obligées)
Il écoutait, répondait souriant ou grave, avec beaucoup de courtoisie et d’élégance mais jamais ne perdait le contrôle de ce qu’il voulait dire ou ne pas dire.
Il portait une très belle veste de tweed ce soir-là et des habits simples, de bonne coupe et confortables. Je ne me souviens pas des chaussures à cause de la table!
« le prof du lycée Janson de Sailly »
Louis Lambert, c’est Passou ou A.lba, Soleil vert !?
Oui j’ai vu ça en explorant les environs sur la carte, jjj.
– Rien à voir avec Pierre Boussel, ce Lambert-là
– Un champ de tulipes, plutôt.
– « Cicindela Juengeri » … des rêveries nabokoviennes sur un chasseur de cicindèles, d’après J-M Palmier :
http://stabi02.unblog.fr/2010/06/20/ernst-junger-le-chasseur-de-cicindeles/
Qui sera le flic du n° 2222 ?…
Bonne journée.
Janssen J-J dit: à
Mais il a du travail, parait-il…
Mais grosse tête de phion, c’est toi qui viens de prétendre que tu as du travail en retard, pas moi. Tu es l’anti-canard de Paludes. Pas rassurant pour tes lobes.
Christiane, est-ce que vous avez réussi à jouir sans vous faire remarquer au cours de cette extraordinaire rencontre?
A mon avis, il avait des mocassins de bonne facture Louboutin. Causeur et Gala disent que sa fille aurait très bon goût.
Vous étiez prévenue, Ch…
« Christiane, il est tard, je me lève tôt. Je veux bien croiser le fer avec vous, une autre fois, mais, de préférence, sur un auteur plus consistant. Et Bistouflette, la cyclopédiste qui tourne depuis toute petite autour des propriétés des gens riches pour se faire plus vite des amis, pourrait me tomber dessus »
Il faisait allusion à sa meufe préférée, je pense. Un gars courageux, quoi, avec son indéfrisable au régécolor anthracite, Tokhurpukuku !
Marie ou Marlène Sasseur ?
https://www.bing.com/videos/search?q=luois+lambert+villeret+diner+de+cons&&view=detail&mid=9C317FC6F06D00E3AF389C317FC6F06D00E3AF38&&FORM=VRDGAR&ru=%2Fvideos%2Fsearch%3Fq%3Dluois%2Blambert%2Bvilleret%2Bdiner%2Bde%2Bcons%26%26FORM%3DVDVVXX
« Mon cheval arrêté sous l’arbre plein de tourterelles, je siffle un sifflement si pur […] » exultait Saint-John Perse (Anabase, 1924). « Un sifflement si pur, pourraient poursuivre les habitants du « village des oiseaux », en Turquie, qu’il nous sert depuis des lustres à communiquer, d’un bord à l’autre de nos vallées, à des centaines de mètres à la ronde. »
Une étude menée par l’équipe d’Onur Güntürkün, de l’université de la Ruhr à Bochum (Allemagne), met en musique la gymnastique du cerveau de ces siffleurs. Publiée le 17 août dans Current Biology, elle ébranle une idée consensuelle, qui veut que notre hémisphère gauche soit prédominant dans le traitement du langage. Car le traitement de cette langue sifflée semble moins latéralisé que prévu.
Ce « village des oiseaux », Kusköy, se trouve dans une vallée perdue de la chaîne Pontique, bordant la mer Noire. Pour s’épargner de fastidieuses heures de marche dans ce relief accidenté, ses habitants ont inventé cette langue ailée : proches du son de la flûte, leurs sifflements portant bien plus loin que le langage crié.
Jusqu’à 70 langues sifflées signalées
Cette « langue des oiseaux » est l’une des dizaines de langues sifflées recensées à travers le monde. « Une quarantaine de langues sifflées ont été étudiées mais jusqu’à 70 ont été signalées », précise Julien Meyer, de l’Institut des sciences cognitives (CNRS, Lyon). Début 2015, ce linguiste et acousticien a publié un passionnant ouvrage, Whistled Languages (« Langues sifflées », Springer, non traduit).
Sidérantes langues sifflées, si longtemps méconnues ! « Les ethno-musicologues et les linguistes les ont longtemps tenues pour des codes secrets, pas pour de véritables langages. D’où leur désintérêt », se désole Julien Meyer. Chaque langue sifflée, en réalité, dérive de la langue parlée alentour. Elle en reproduit la grammaire et le vocabulaire. « C’est un mode d’expression simplifié, qui n’est utilisé que dans des contextes traditionnels. » Une tradition fort ancienne, mentionnée au VIIIe siècle de notre ère dans un traité chinois.
Tous les continents étudiés recèlent leurs langues sifflées. En Amérique par exemple, on siffle (ou l’on a sifflé) le mazatèque ou le tepehua au Mexique ; le wayãpi ou le gaviaõ en Amazonie. En Afrique, c’est le banen ou le moba… Le turc et le grec peuvent aussi être sifflés ; tout comme le chepang, au Népal ; le hmong ou l’akha, en Asie du Sud-Est ; le yupik, en Alaska… Sans oublier le béarnais, sifflé jusqu’à peu dans le village d’Aas, dans les Pyrénées. « La dernière siffleuse traditionnelle connue du Béarn est décédée en 1998 », indique Julien Meyer.
le monde
C
Retourne essayer de pisser, Gigi, on sent que ça te comprime les lobes.
Est-ce que l’obligation de se lever tôt indique qu’on aurait du travail? On peut tout simplement aller chercher quelqu’un dans un aéroport…
Tes lobes, je te dis…
« Louis Lambert, c’est Passou ou A.lba, Soleil vert !? »
Ca c’est la question ! Il faut que j’aille au bout avant de répondre. Indice, le prof aime Mallarmé !?
Incorrigible Chaloux. Le terme « Jouir » ne correspond pas du tout à la situation mais j’observe beaucoup. Parfois je dessine, mais là, impossible (j’étais trop près).
Il ne faut pas se cacher qu’un entretien lu ou écouté à la radio ne donne pas l’occasion d’observer celui qui parle.
J’ai pensé : c’est un joueur d’échec (endurance – maîtrise de soi – esprit de synthèse – attention – parfois concentration (mais ici l’ambiance calme et l’assemblée restreinte lui permettait d’être détendu) – mémoire – logique.
J’ai pensé : c’est un homme élégant avec une certaine touche anglaise.
J’ai pensé : c’est un bon comédien. Il sait jouer de sa présence pour convaincre.
J’aime passionnément observer les gens. Je dessine à la dérobée dans le métro, une salle de spectacle, une terrasse de café, une file d’attente. C’est un plaisir, non une jouissance.
In the final years of the eighteenth century, the radical political philosopher and novelist William Godwin (March 3, 1756–April 7, 1836) entered into a pioneering marriage of equals with another radical political philosopher and novelist: Mary Wollstonecraft, founding mother of what later ages termed feminism. While Wollstonecraft was pregnant with their daughter — future Frankenstein author Mary Shelley, a Romantic radical in her own unexampled right — Godwin began channeling their nightly conversations about how to raise happy, intelligent, and morally elevated children in a series of essays later published as The Enquirer: Reflections on Education, Manners, and Literature (public library) — a title that gives it a deceptive air of politeness and dated propriety; it is in fact a radical work, scandalous to Georgian and Victorian sensibilities, centuries ahead of its time, anticipating the conclusions of modern social science and psychology, neither of which existed as a formal field of study in Godwin’s time, about some of the fundamentals of optimal parenting.
https://mail.google.com/mail/u/0/#inbox/FMfcgxwGCtFVRKPDrHMgRSJJRzVxthxJ
Merci au branleur de dire dire ce qui m’a inspirée pseudo, ce que je n’ai jamais caché, bien au contraire, en remettant en lien, cette scène que j’adooore.
Mort aux cons, aujourd’hui plus qu’hier.
J’espère que Passou sera mieux habillé aux Deux Magots ( ce bar, mon dieu, ce bar !) qu’il n’est rhabillé par la goulue. Ah.
Christiane, plus la situation est loufoque, parfois, plus la secousse est forte… Assouline, quand j’habitais le VIe, je le voyais parfois dans un bus qui descend le boulevard Raspail. Je le trouvais d’une netteté suspecte, un mannequin de vitrine pour Old England ou Berteil. 25 ans plus tard, je n’ai pas changé d’avis. Ou moins si, maintenant je le trouve coupable.
Erreurs à corriger, d’un autre côté j’ai la tête ailleurs.
Chantal dit:
Ca n’arrête jamais sur Paris on dirait !
Observation exacte. Pas plus tard que jeudi, sortant de l’expo Hartung au MAM, un attroupement devant le Palais de Tokyo : ni gilets jaunes, ni cégétistes. Des limousines noires, des photographes, des caméras, une foule cosmopolite dont un concentré de tenues extravagantes, crépitements de flashes lorsqu’une célébrité finit par grimper l’escalier et prendre des poses, presque uniquement des Blacks de moi inconnus. Renseignement pris, c’est un défilé Rick Owens (?)dans le cadre de la « fashion week ». J’interroge un jeune photographe qui mitraille une de ces probables « stars » : il ne la connaît pas plus que moi. Quelques heures plus tard, regagnant mes pénates, un autre défilé devant la Rotonde, vestiaire nettement plus conventionnel, mais bigarré : pancartes, ballons, bannières de syndicats, musiques, fumigènes, slogans, etc. Rues barrées aux automobiles, silence, on s’entendait marcher sous un soleil exceptionnel.
@ Christiane : avez-vous visité la magnifique expo Vincenzo Gemito au Pt Palais ?
« ce que je n’ai jamais caché »
C’est vrai, vous faites souvent référence au Diner de cons, MS. On a les références qu’on peut…
MàC, lui, il connaissait par coeur les dialogues des Bronzés font du ski !
Chaloux dit: « plus la situation est loufoque, parfois, plus la secousse est forte… »
Que voyez-vous de loufoque dans une présentation de livre dans une librairie ? C’est un rite très répandu qui permet de rencontrer un auteur, de l’écouter, de lui poser des questions.
Vous semblez très préoccupé par la vie sexuelle des uns et des autres…
Vous ajoutez : » Assouline, quand j’habitais le VIe, je le voyais parfois dans un bus qui descend le boulevard Raspail. Je le trouvais d’une netteté suspecte, un mannequin de vitrine pour Old England ou Berteil. 25 ans plus tard, je n’ai pas changé d’avis. Ou moins si, maintenant je le trouve coupable. »
Très étrange votre regard sur les autres. Il révèle plus de vous, de vos intolérances, de vos obsessions que de la personne observée.
Vous venez parfois ici poser des commentaires où vous glissez, dès que vous le pouvez, une vacherie sur l’auteur du blog, Ed, Clopine, JJJ et quelques autres, que vous couvrez de boue, d’une façon tellement vulgaire et répétitive que vous apparaissez prisonnier d’une obsession de salir sexuellement et de détester.
Heureusement, Pablo, vous assure quelques plages reposantes.
Vous n’avez pas répondu à ma question dans cet enfumage. Quel livre de Pierre Assouline avez-vous lu pour vous permettre la critique d’hier au soir et sur quels éléments repose votre argumentation ?
« On a les références qu’on peut…
MàC, lui, il connaissait par coeur les dialogues des Bronzés font du ski ! »
Oui langue de pute. J’ai des références.
Mac, c’est un nom de code ?
C’est marrant, je pense être à l »origine de ce raccourci, maintenant que vous m’y faites penser…
Ma pauvre Christiane, vous frôlez la débilité mentale. Ce blog n’est plus un blog c’est devenu un zoo de septuagénaires diminués. Vous commencez à me faire peur.
Alexia ,
Merci de me signaler l’exposition Vincenzo Gemito au Petit Palais.
« Du vin plutôt qu’une bolée de cidre pour accompagner la crêpe au suc’ des Bronzés au ski. Un Côtes du Rhône rouge a été élaboré par la Maison Sinnae installée à Chusclan (Gard) à l’occasion du 40e anniversaire du film de Patrice Leconte. »
C’est ça vos références, grande folle ?
Ce po’v passou qui s’efforce d’écrire des livres et son commentarium qui ressemble au compte instagram de sussexroyal !
vivement mon sac à dos :
https://www.youtube.com/watch?v=jAlnL8JHetY
Ce pov’ Passou qui écrit des livres pour se faire reluquer sous toutes les coutures.
Et Chantal qui n’a pas le temps.
C’est sûr que faire une lecture, sur la base de la tenue vestimentaire et de la gestuelle, ça pose question. C’est un peu ce qui est arrivé à Springora, mine de rien.
Chantal, vous vous préférez les transgressifs qui sniffent sur le capot, non ?
Pas spécialement Marie Sasseur, les bobo’s cocaïnés sont de fieffés égoïstes.
il n’a pas une croûte à son genoux De Niro, lecteur de l’enfer dédaignant son coketèle …
Chaloux,
Je ne suis pas septuagénaire moi. J’ai 45 ans, je suis quadra moi. Mais c’est vrai que suis débile moi aussi. Comme vous et comme tout le monde sur ce zooblog !
Plus on est de fous, plus on rit, n’est-ce pas ?
Je pense, comme Kierkegaard, que ce monde, virtuel ou réel ou je ne sais quoi, disparaîtra sous les applaudissements généraux des spectateurs-humains et sous le grand rire généreux de Dieu. Ou bien… Ou bien…
Les Rats parisiens votent Hidalgo !
L’indécence de tous ces septuagénaires du blog à Passou me révolte. Salauds de jeunes ! Allez crever ailleurs, laissez nous tranquilles entre vieillards couillo-chenus ….
Chaloux est un misanthrope célinien, il n’aime personne et il a raison de n’aimer personne. Mais il faut rappeler et se rappeler que les pages du Voyage consacrées à Molly sont d’une beauté émouvante de mélancolie et d’amour.
Seuls les misanthropes, les vrais, sont capables de cet amour-là.
CEDRIC VILLANI
– en mathématiques ? Médaille Fields
– en politique ? Médaille W.C. Fields
Seuls les misanthropes, les vrais, sont capables de cet amour-là.
Je suis aussi capable de reconnaître une pensée d’une grande profondeur.
Toute ma réflexion de cette semaine, cette relation entre misanthropie et génie. Absolument d’accord avec vous.
Quant à la vieille sénile, si je la rencontre dans le XIVe, je piétine son dentier.
JiCé
Mais calme-toi, mon JiCénounet d’amour, qu’est-ce qui t’arrive donc ? Allez, allez, bois ta tisane, allonge-toi sur ton lit douillet et laisse-toi tomber dans les bras de Morphée pour une petite sieste réparatrice et apaisante, OK ?
19 janvier 2020 à 15 h 04 min
« Selfie » de Thomas Bidegain, Marc Fitoussi, Tristan Aurouet … avec Manu Payet, Blanche Gardin, Elsa Zylberstein, Max Boublil…
Film à sketchs sur les méfaits du numérique dans nos vies, collectivement réalisé par de jeunes cinéastes et comédiens français.
Au départ, l’idée était bonne, mais on s’ennuie bien avant l’arrivée !
A part quelques ricanements, j’ai surtout dû me retenir de bâiller.
De toute cette jeune génération, la plus convaincante, dans le rôle d’une prof de lettres dépassée par les nouvelles technologies, c’est Elsa Zylberstein !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19586417&cfilm=265262.html
En politique ? W. C. Fields….JiCé
Et pourquoi pas W.C tout court.
Tes références cinématographiques sont très vieilles, mon JiCénounet d’amour.
C’est qui ton actrice préférée ? Edna Purviance !
Pourquoi choisir entre le Voile d’Isis et l’Écharpe d’Iris ?
Pourquoi choisir entre l’Égypte et la Grèce ?
J’aime les deux, moi.
Je vous dis cela parce que je vais relire pour la troisième fois « L’Âne d’or ou les Métamorphoses » d’Apulée de Madaure.
Je me souhaite une bonne relecture.
Question : Ce livre, écrit par un berbère du II ème siècle, n’est-il pas le premier roman de l’histoire de l’humanité ?
JB est le premier à parler du Louis Lambert de Balzac. C’est tout à fait étrange. Qu’est-ce qui a poussé Passou à donner ce nom à son prof de lettres, très différent du personnage de Balzac, un surdoué replié sur lui-même vaguement asocial et admirateur de Swedenborg? Il est peu concevable que ce soit un hasard…Alors quoi?
Bon, je laisse au loin ce couple toxique et brutal. Elle ne vaut pas mieux que lui… Ces deux-là n’auraient aucune visibilité sans le fil de commentaires du blog de Passou…
Pascal Quignard confiait en 1993 : « J’ai écrit parce que c’était la seule façon de parler en se taisant. »
J’avais déjà ressenti cela en écoutant Pierre Assouline, toujours à la librairie Compagnie, répondre aux questions qu’on lui posait à propos de Vies de Job.
Je crois que pour les livres qu’il écrit, il préfère les lecteurs aux questionneurs.
Les éditeurs multiplient les passages de leurs auteurs dans des rencontres en librairie ou sur des plateaux télé. Ils s’y rendent de bonne grâce, sachant que c’est une occasion de rencontrer des lecteurs.
Pour ma part, dans les quelques librairies que je fréquente, il m’est arrivé souvent d’assister à ces rencontres, toujours en ayant lu le livre évoqué ou du moins en ayant lu une grande partie.
J’aime ces questions imprévues du « public » parce que les gens présents aiment les livres, les écrivains et les libraires.
Une seule question, parfois, laisse entrer dans la profondeur des écrits d’un écrivain, sa présence d’être. L’inconnu, l’imprévisible, l’étonnement font surgir une parole « nue ». C’est un partage, un dialogue. Il s’agit de traverser ensemble un espace temps, souvent une heure, alors qu’il a fallu à l’écrivain un temps infini pour préparer son livre par des recherches, pour l’écrire. Mais c’est bien ainsi, trop de questions, trop de mots pourraient conduire à un appauvrissement de la rencontre avec le livre.
Dès le premier instant, sans que l’entretien soit commencé, c’était une présence amicale que celle de Pierre Assouline. Plus tard c’est devenu un dialogue. Nous avons pu comprendre en l’écoutant comment était née l’idée du livre, ce qui avait précédé l’écriture et certains points précis de l’ouvrage. Mais le livre était là entre l’auteur et nous… Sa vraie rencontre s’est faite en amont ou se fera après la rencontre, dans la lecture solitaire, face à cette écriture née d’une lutte avec le silence et la page blanche.
J’ai beaucoup aimé ce temps de lecture du livre né d’un poème.
« Louis Lambert ».
Faux, c’est moi qui en ai parlé le premier il y a plusieurs semaines, en disant que dans le prochain roman d’Assouline, on verrait Mme Verdurin rencontrer l’inventeur du fil à couper le beurre. Allusion au rapt littéraire, procédé rarement de bon goût. Personne n’a compris évidemment, le niveau culturel de ce blog étant ce qu’il est : rires vaginaux de vieillardes émoustillées.
(Pour Christiane, je vois qu’il existe un article intitulé : « Eviter les pets vaginaux pendant l’amour », une lecture qui l’aidera certainement lors de ses prochaines rencontres littéraires dans des librairies avec des écrivains idolâtrés. Hurkhurkhurk!).
« Louis Lambert ».
Cette blague de potache nullissime est la preuve qu’Assouline est le contraire d’un écrivain. Quand ce pauvre Antoine Gallimard ouvrira-t-il les yeux? Quelle dupe il est. Le pauvre homme. Moliéresque.
J’ai oublié de dire que j’avais été charitable envers Christiane quant à son commentaire sur l’essai de Proust sur Flaubert. Mais est-ce que ça vaut la peine de lire prétendument du matin au soir pour dire de pareilles inepties? Du même acabit que l’égoutière de Forge qui pousse un livre sur Proust et demande quinze ans après si ses nouvelles méritent d’être lues.
mais c’est dimanche aujourd’hui: vos sarcasmes sont-ils un contrecoup de la messe(c’est bien connu que moi, je n’y vais pas;j’ai lu que dans le Coran, on n’appelait pas Dieu père!
Je me souviens de ce rêve commis le 16 février 1983 à 5h du matin, à Fresnes où je résidais alors, rue du docteur Emile Roux. Je viens de le recopier tel quel de mon vieux cahier noir retrouvé au fin fond, à la manière deu cahier des rêves de Mircea C. Je venais de commencer ma carrière à Paris et la hantise des examens scolaires dix ans auparavant me taraudait encore, CT.
[Nœud de ce rêve -> naissance d’un conflit fort grave à l’occasion d’une épreuve d’histoire-géo, la dernière étape d’un exam à sanctionner mon passage à un niveau supérieur (?). Etait-ce la M, la C ou la D (je ne sais trop laquelle des trois ?)… toujours est-il que la prof était assise au milieu des six candidats à qui il ne restait plus qu’un quart d’heure pour achever de « composer ». Je savais dès à présent que j’aurais beaucoup de chance si je m’en tirais en répondant correctement à trois des questions sur les six, les questions de math étant vraiment trop dures, je les avais donc laissé tomber). La sueur coulait des fronts et l’effroi se lisait sur tous les visages. Murmures soupirs, chuchotements … « Tu sais faire ? ». Découragement en voyant des gens (Patricia D. ?) revenir d’une autre salle du concours, d’où ils déchiraient ostensiblement leur copie de colère et d’impuissance en la remettant sous le nez imperturbable de la prof (la mère B?). En son absence, la cousine M-A d’unez année pus âgée que moi se mit à hurler que les questions étaient vraiment impossibles à traiter… et les autres condisciples surenchérissaient dans la mauvaise foi pour essayer de s’en tirer à bon compte, sinon de faire annuler l’examen. Je continuais à ma concentrer sur mes réponses (plutôt que d’abandonner la partie), en leur soufflant que je ne savais pas répondre à toutes les questions, mais que j’essayais de sauver les meubles de ne pas être complètement collé, car je ne voulais pas prendre le risque du repêchage en septembre et perdre encore un précieux été à réviser. Yeux désapprobateurs et fielleux devant une réaction aussi égoïste et si peu solidaire avec la protestation collective. La prof avait suivi la fin de la scène, et semblé donner raison à mon attitude persistante… Et donc, je continuais de suer, l’âme plus quiète, après qu’elle m’eut rendu mon cahier vert où étaient inscrites la liste de mes lectures depuis dix ans, afin de pouvoir y vérifier l’orthographe d’un nom propre. Elle m’en remercia d’un signe de tête, me faisant cependant observer qu’il n’était peut-être pas très utile que je donne moi aussi dans le racisme ambiant, histoire de lui faire plaisir, car de fait, j’avais écrit sur la page de garde du cahier vert : « livres que ma maman m’a dit de lire depuis 1983, et que les arabes ne liront pas ». La rumeur frondeuse continuait d’enfler, et j’achevais d’écrire à la hâte ce que je pouvais, car le temps qui me restait était des plus comptés. Soudain, un drame s’en suivit à la suite d’une provoc délibérée de la prof. Qui lança aux candidats à la cantonade : « Et dites-vous bien que vous êtes tous des membres aisés de la classe paysanne ! Sachez qu’il existe encore des gens qui ne perdent pas leur temps à répondre à vos salutations, tant ils sont accablés par des tâches agricoles journalières pénibles, le nez dans la glaise… ce qui n’est pas votre cas, que je sache, vous qui vous payez le luxe de passer des examens d’histoire-géo pour votre plaisir ! » … Contre toute attente, cette philippique suscita alors une explosion d’applaudissements dans la salle. Un concert de louanges fut lancé vers la prof qui avait su si brillamment stigmatiser les prétentions de nos jeunes têtes blondes à vouloir tenter de s’extraire de leur misérable condition. Elle se retrouvait adulée pour avoir su dire leurs quatre vérités à tous ces jeunes prétentieux qui, paralysés par l’incapacité, avaient opportunément préféré comme un seul homme sauter sur cette diversion inattendue. Le but de la manœuvre était apparemment simple ; non seulement, elle permettait de gagner du temps à tous, l’examen serait sans doute invalidé, personne n’aurait plus à démontrer le caractère abyssal de son ignorance, et notre foi raffermie en notre enseignante serait raffermie, une merveilleuse pédagogue, notre guide idéologique tant aimé, sans laquelle nous ne serions rien. Seul, je faisais face contre la meute… Je me lèvai alors lentement, et tel le vieux Jean-Jacques (lecture hier soir de la première Rêverie du promeneur solitaire), esseulé au soir de sa vie, en allant remettre ma copie. Frappant du poing sur la table, je poussais alors ce hurlement à mon tour face à la prof les yeux dans les yeux : « Non, madame ! Je n’admettrai jamais la version des choses que vous venez de nous présenter ! Il est faux d’insinuer que je sois un privilégié ! Je travaille à la campagne comme personne ici n’en aurait la moindre idée !… Et pourtant je tiens bon, car je veux apprendre à m’extraire de ma condition qui est celle d’un damné. Je ne DOIS rien à personne, si j’en suis arrivé là. C’est pas l’unique force de ma volonté, et je mets au défi quiconque de me prouver le contraire ! »… Glapissements instantanés, sourires de moquerie étouffés, lazzis et autres sarcasmes lancés en fond de classe… La lâcheté aura bien toujours la même gueule. Les cartes sont jouées désormais. Tout le monde le sait, tout est clair… Je serai le seul à n’être pas reçu à cet examen (même ce connard de D. le sera lui aussi, qui ne savait rien et nous en imposait toujours de son savoir par des arguments d’autorité invérifiables !). Et je persiste, bravache : « Et pourtant, ce n’est pas que j’aime ces matières d’histoire géo, hein !… Mais je me suis toujours efforcé de les avaler, vaille que vaille ! »… Et voilà que la prof radoucie vole au secours de mon plaidoyer, en en déniant le présupposé… Elle m’adresse un éloge public des plus inattendus : « Attendez, Jean-Jacques, vous ne me ferez jamais croire que vous vous forciez ! Vous étiez le seul dans mes cours à vous être montré vraiment intéressé par mon enseignement précisément, à ne jamais donner dans la flagornerie, dans ce lèche-culage généralisé de vos condisciples ! »…
Alors mon cœur se desserre et se détend à l’écoute de ce miel qui m’a enfin rendu justice. On m’a reconnu une qualité de garçon sérieux, contre une masse servile (enfin), et peut-être, peut-être… y aurait-il alors un espoir que je sois sauvé d’un tel naufrage ?… Car c’est bien d’une reconnaissance de compétence dont je viens d’être à l’instant gratifié. Or, n’est-ce pas la qualité implicite attendue chez tous ceux qui reçoivent le savoir dont ils ont toujours été dépourvus dans leur milieu ? Qui sait s’il n’y aurait pas une justice quelque part, comme une morale de la méritocratie républicaine cachée quelque part ? Qui le sait, au juste ? »
# »Louis Lambert ».
Cette blague de potache nullissime est la preuve qu’Assouline est le contraire d’un écrivain.
Trop drôle, surtout quand on a lu Passou, et quel généalogiste, il sait être.
Une nouille plus une andouille = Justin Crétin
Là aussi, le style rédactionnel de votre rêve est un peu lourdingue, JJJ !
Là où hamlet faisait dans le martèlement répétitif, vous vous délayez allègrement. Et dans la narration on ne ressent aucun suspens à la lecture : on dérive et l’on ne sait pas trop où l’on va. Pas grave, on se dit que la suite ne peut être qu’aussi ennuyeuse que le début.
En fait, vous l’aviez transcris à votre seule intention. Ce texte n’était pas destiné à être publié. Etait-il donc pas nécessaire de le sortir de l’anonymat ?
Oui c bien un coucou le gros oisillon qui se met dans le lit et flanque tout le monde dehors.
Info. LPO.
Soeur Marie ça ne la dérange pas toujours que les gens d’un certain milieu se sentent au-dessus des lois, ça dépend, faut coller à l’actualité lourde hein…
JJJ.votre rêve raconté de manière extrêmement détaillé me fait penser au premier chapitre du livre que je lis concernant la parole impeccable dans le premier accord toltèque où il est dit que ce qui est dit influe sur ce qui est fait.
Dans le nid. À celui qui écrit je suis un coucou.
Abba = « père »
Exprime l’affection filiale envers Dieu
Le mot hébreu correspondant est ab, qui se retrouve dans les noms propres (Abner, Abimélec, Éliab…)
Marc 14 : 36 Il disait : Abba (Abba), Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.
Romains 8 : 15 Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba (Abba) ! Père !
Galates 4 : 6 Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos coeurs l’Esprit de son Fils, lequel crie : Abba (Abba) ! Père !
origine araméenne
Abba – papa
Abba est une expression araméenne utilisée par des enfants pour appeler leur père. Un peu comme on le fait avec papa en français. Dans l’Ancien Testament on ne désigne jamais Dieu par ce mot. C’est donc un élément original de la façon dont Jésus parle à Dieu : « Abba (papa), Père, tout t’est possible ; éloigne de moi cette coupe. Pourtant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » (Mc 14, 36) En priant à papa, Jésus manifeste une grande familiarité avec Dieu qui a pu même être choquante.
Popularité du prénom Abba
https://www.geneanet.org/prenom/Abba
abba le groupe
https://www.nostalgie.fr/artistes/abba/actualites/histoire-d-une-chanson-waterloo-de-abba-70165768
Janssen J-J
Ce qui se voit la nuit ne doit jamais se dire le jour.
Fais gaffe, le JiJi, ça porte malheur de raconter ses rêves.
Tu te prends pour qui ? Pour Gérard de Nerval ! T’as vu comment il a fini ? Le pauvre poète décrivant ses rêves funestes comme une prémonition de sa propre mort cauchemardesque.
Oui, Jazzi. Les réflexions relatives à ce rêve ont fait boule de pus et l’on se demande pourquoi Gigi la visqueuse ne s’est pas intégralement gardée pour elle-même.
Les Songes et les sorts de Marguerite Yourcenar, recueil de récits de rêves que Gracq juge « honorable » dans En lisant en écrivant, vient de paraître en Folio, 2 euros.
Malheureusement, ne figure pas dans cette édition le dossier préparatoire à une republication qui n’eut jamais lieu, qui contient les pages les plus intéressantes du volume, uniquement disponible dans la Pléiade des essais.
allons bon, mais bonne pioche, tel était bien l’espoir. En résumés : j’imite hamlet, c’est lourdingue, c’est trop détaillé, c’est performatif, c’est dangereux.
Oui, sachez que tout cela fait partie d’un projet au long cours : besoin d’intégrer ces premières réactions dans ce projet, y compris les silencieuses.
Merci chers ami.es pour votre aide désintéressée.
Bonne fin de journée (19/1/20, 18h36, 1st).
Tu liras le tout à ta peluche.
ah Yourcenar ! et Jeannie Longo, c’est pas une femme ?
MARGUERITE YOURCENAR
Tous contes faits
Hormis quelques rares rêves d’enfance dont elle se souvenait encore, Marguerite Yourcenar nous dit avoir retranscrit « fidèlement », dans son recueil Les Songes et les Sorts (1938), des rêves qu’elle fit entre sa vingt-huitième et sa trente-troisième année. Des archétypes de rêves, qu’elle classe en plusieurs catégories : les rêves de souvenir, où domine la figure de son père mort ; les rêves d’ambition et d’orgueil ; les rêves de terreur et de fantasmagories, qu’elle qualifie de plus primitifs ; des rêves de recherche, où il s’agit de retrouver une femme disparue transformée en fantôme (sa mère est morte en lui donnant naissance) ; des rêves de mort, pleins de jardins ; des rêves d’églises et de cathédrales ; des rêves d’étang ( ceux-là mêmes qui remontent à l’enfance) et enfin des rêves d’amour. Autant de rêves qui expriment les diverses facettes d’un grand rêve à épisodes, qu’elle nous donne à lire comme des Mémoires de sa vie rêvée. Ci-dessous, un de ses rêves érotiques récurrents…
« Je suis dans une chambre, au chevet d’un lit, avec l’homme que j’aime. Je suis couchée dans ce lit, gagnée par ce tremblement de bête hypnotisée qui s’empare de la femme en présence de l’amour. Nous venons d’assister à la représentation d’un cirque forain dont la musique bruyante continue à ronfler sous nos fenêtres ouvertes. Nous sommes sortis avant la fin, laissant deux clowns s’empoigner par leur longue tignasse blonde. Il pleuvait : mes vêtements trempés traînent sur le parquet, et mes souliers humides sont là, encore chauds d’avoir été portés. Tout à coup, la musique enrouée s’arrête, remplacée par le piétinement innombrable d’une foule qui s’écoule là-bas hors des portes de toile peinte ; les milliers de pas étouffés, comme feutrés de pantoufles, résonnent sourdement dans la rue qui n’est plus qu’une grande flaque luisante. Puis, l’obscurité se rabat comme un volet, les réverbères en bas s’éteignent, et je n’ai plus sous les yeux qu’un carré de ciel noir. Mais une petite lampe électrique brûle à la tête du lit. Mon compagnon étend le bras comme pour écarter ou désigner quelque chose, et ce geste déplace et fait vaciller la lumière de la lampe, comme s’il s’agissait de la flamme d’une chandelle. Alors, je m’aperçois que mon ami n’est pas, au sens précis du mot, vêtu, mais seulement enveloppé d’innombrables bandelettes, comme une sorte de momie d’Apollon. Ces minces toiles étroitement serrées comme celles des morts égyptiens ou comme les bandes molletières des coureurs cyclistes et des soldats sont partout recouvertes de signes noirs et serrés comme les caractères d’un grimoire, et cette profusion de lettres indéchiffrables me fait penser aux spirales de papier de journal qu’on enroulait autour de nos jambes d’enfants pour nous garantir du froid. A mesure que mon compagnon se déshabille, ou plutôt déroule patiemment ces bandes interminables qui s’entrecroisent en tous sens autour de son corps, le plancher mal éclairé se recouvre d’un tas pareil aux pansements qui traînent au chevet des blessés. Mais il se lasse enfin de ce lent dévidement compliqué, et il se contente désormais de se frotter vigoureusement les bras, la poitrine, les cuisses, enlevant d’un seul revers de main l’épaisse pâte molle qui s’écrase comme le papier malade des vieilles affiches, ou comme des bouts de journaux devenus tout humides à force d’avoir collé aux tiges des bouquets de fleurs. Ce simple frottement suffit à enlever à ce corps dense et dur toute trace d’humanité en même temps que de vêtements, lui restitue sa force et sa nudité de dieu. Il s’allonge sur moi avec l’indifférence d’un homme fatigué qui s’étend sur un lit ; je serre entre mes bras, entre mes genoux, ce corps plus aimé que Dieu, plus important que ma propre vie, et l’ineffable excès de mon bonheur me réveille, ce qui est sans doute, en rêve, la seule façon de s’évanouir. »
(« L’Amour et les Bandelettes » In Les Songes et les Sorts, Editions Bernard Grasset, 1938)
En vue d’une future réédition, Marguerite Yourcenar avait retranscrit d’autres songes et rédigé quelques notes explicatives complémentaires sur les rêves en général et les siens en particulier. Hélas, la mort ne lui a pas laissé le temps de mener à bien son projet. Dans ses brouillons, elle avait recopié deux citations de Novalis : « Le sommeil est la digestion des impressions des sens. Les rêves sont des excréments. » Et aussi : « Un conte est incohérent comme un rêve. » Ses rêves nous apparaissent très écrits, comme des contes justement. Cela dit, « excréments » nocturnes, ou diurnes, les rêves comme les contes sont tout autant révélateurs de l’inconscient de leurs auteurs. A défaut d’analyse sur leur sens, les « comme », « comme », « comme », innombrables, qui ponctuent l’extrait que nous venons de lire, ne sont-ils pas déjà une tentative d’explication de la part de Marguerite Yourcenar des images qui constituent son univers onirique ? Le plus surprenant est que, lesbienne assumée, elle se rêve parfaitement hétérosexuelle ! Dès lors que les rêves obéissent à des phénomènes de transposition ou d’inversion, comme dans la création romanesque, il ne devrait pas être étonnant qu’il arrive que tout un chacun ait des rêves érotiques à contre nature de ses penchants habituels. D’autant plus que Marguerite Yourcenar n’a pas hésité à prêter deux de ses rêves récurrents aux personnages principaux masculins des Mémoire d’Hadrien et de L’Oeuvre au Noir. Les voies de la création sont impénétrables !
http://www.gallimard.fr/Catalogue/MERCURE-DE-FRANCE/Le-Petit-Mercure/Le-gout-du-reve
j’ai lu et je remarque que çà fait beaucoup de voix féminines pour dire « tu ne vas pas y arriver ».
peut – être en développant l’intérieur du rêve encore magmatique une loupiote va s’allumer.
comme la tension du bouton de chemisier de la dame chez hamlet
alors Marguerite, une bonne biroute de temps en temps, hein ?
Jazzi, Marguerite est bisexuelle, pas lesbienne. Elle a aimé très intensément au moins trois hommes, dont un, selon un chercheur, pourrait être Julien Green, supposé modèle d’Alexis.
Les rêves du dossier sont écrits dans un tout autre style, beaucoup plus intéressant lui aussi.
ah jazman ! je comprends mieux votre réaction. Merci pour l’ouvrage du goût des rêves que je ne connaissais pas et pour cet extrait de MY. Suis heureux d’apprendre avoir fait la même chose qu’elle : il se trouve que mon cahier enferme 47 rêves des années 1983 et 1984, l’âge où MY avait consignés les siens. Un matériaux inestimable, je m’en rends compte aujourd’hui.Cela dit, je comprends votre déception, comme si je vous avais usurpé dans vous nommer, jzmn… et comme si je devais avoir honte de m’inscrire dans un acte littéraire somme tout bien banal. Évidemment cet extrait n’a pas un poil de cul, ce doit être décevant, eu égard à vos centres d’intérêt habituels… J’ai craint par ailleurs que vous n’ayez commis un bouquin sur vos propres rêves ou que vous alliez vous apprêtez à nous en donner un en pâture. Mais non, il vous vaut mieux rester abrité derrière vos « goûts »…
Pourriez-vous une bonne fois pour toute nous établir la rdl la liste des goûts que nous n’avez pas pillés chez les autres, de façon à ne point vous froisser, jzmn ? Merci pour votre obligeance… L’insoutenable légèreté des rêves érotiques très écrits de M. Y… Je n’en reviens pas, dites donc !…
La Gigi est toute verte et plus visqueuse que jamais…
Gigi, c’est chiant, tu n’as aucun talent, garde tout ça pour toi (relis Le Misanthrope.
Ton intérêt pour ta propre prose n’en fait pas un objet littéraire.
c’est bien vrai.
par exemple ce passage : « face à la prof les yeux dans les yeux : « Non, madame ! Je n’admettrai jamais la version des choses que vous venez de nous présenter ! Il est faux d’insinuer que je sois un privilégié ! Je travaille à la campagne comme personne ici n’en aurait la moindre idée ! »
j’aurais plutôt écrit :
face à la prof, les yeux dans les yeux « non madame, je n’admettrai jamais les choses telles que vous les présentez », voilà comment je présentais les choses, tout au moins ces choses qui se présentaient à moi, non pas comme des choses présentables, ces choses que nous aurions envie de présenter à nos amis, voire même à cette prof, d’ailleurs m’étais-je déjà présenté à elle, savait cette chose si peu présentable qui hantait mon esprti quand je pensais à elle, d’en faire ma chose, une chose si peu présentable, et maintenant elle refusait même de me parler, voilà une affaire qui se présentait mal, tellement mal que j’en aurais bien changé la façon dont elle se présentée, et elle ? s’était-elle présentée ? me jugeait-elle présentable, moi qui n’avait que quinze ans et elle quarante, ah ma Brigitte si tu savais combien ton Manuel t’aime…
ou bien un truc dans ce genre, bien répétitif.
@ « Le plus surprenant est que, lesbienne assumée, elle se rêve parfaitement hétérosexuelle ! Dès lors que les rêves obéissent à des phénomènes de transposition ou d’inversion, comme dans la création romanesque, il ne devrait pas être étonnant qu’il arrive que tout un chacun ait des rêves érotiques à contre nature de ses penchants habituels »…
Et vous osez nous « vendre » ce genre de commentaires, jzmn !… à contre nature de vos penchants habituels !… Je n’aurais pas osé écrire cela personnellement, d’autant que c’est complètement gratuit et parfaitement idiot. « Le Mercure » avait laissé passer cela en 2010 ? Eh bée… J’espère que le niveau de votre « paresse » sera exhaussé
(ye playante, yazm)
Vraiment verte et vexée comme un pou, la Gigi…
Hurkhurkhurk!
j’ai changé la fin : ô ma Brigitte si tu savais combien ton manutème !
c’est plus présentable, sinon ça peut paraitre irrespectueux, et anti républicain, irrespectueux passe encore, mais anti républicain, même anti institutionnel ! voire anti constitutionnel.
@ j’aurais plutôt écrit :
…. et vous l’avez fait, hamlet… C’est bien, je vais me servir de la pate de cette mouture répétitive. J’ignore ce que jzam va en penser. Moi, j’aime beaucoup votre style, voyez, et je sais que le mien vous inspire souvent… C’est vous qui allez sortir des étincelles du magma.
Chantal ?… merci, essayez aussi, please… Je viens de me rendre compte grâce à vous qu’il n’y avait que des femmes profs dans cette histoire… O mais, ça doit avoir un sens, hein… je vais aller consulter le très freudien Michelle Onfray et le très sociologiste Bernard Lahire.
Merci pour ces précieuses pistes…
C’était bien, Bois le Roi, au fait ?
« Janssen J-J dit: à
@ j’aurais plutôt écrit :
…. et vous l’avez fait, hamlet… C’est bien, je vais me servir de la pate de cette mouture répétitive. J’ignore ce que jzam va en penser. Moi, j’aime beaucoup votre style(…) »
je sais, moi aussi j’aime bien mon style.
en tout cas je préfère mon style mon style à celui de Flaubert, je le trouve plus jazzy !
hamletj’aurais plutôt écrit :
vous faites votre Clopine?
Icare dans les poèmes de Yourcenar à 16 ans… Le rêve déjà.
C’est tellement difficile de parler d’un auteur qu’on aime vraiment, qu’on adore passionnément et qu’on se souvient de ses oeuvres rêveusement.
Marguerite Yourcenar fait partie de ces écrivains qui ont toujours habité le château de ma mémoire comme les souvenirs pieux d’un cher défunt habitent les arcanes secrets de nos armoires.
pas encore été à Bois le Duc, jjj, seulement été faire un tour à Linkebeek, pris de photos de nuages dans des boules de gui.
Bilou
Tu as un article sur Pierre Lemaître page suivante
C’est vous qui allez sortir des étincelles du magma.
Janssen JJ
Cela s’appelle une fulgurance.
Camarade Janssen J-J
« où étaient inscrites la liste de mes lectures depuis dix ans » m’a fait sourire.
Connaissez-vous (c’est-à-dire : ces livres sont-ils couchés sur l’une de vos listes) A World of My Own de Graham Greene et Façons d’endormi Façons d’éveillé de Michaux ?
https://www.brainpickings.org/2016/04/29/graham-greene-my-own-world-dream-diary/
(On trouve beaucoup d’autres articles sur ce livre, notamment celui de Malcolm Bradbury dans le New York Times (« The Man Who Shot W. H. Auden », 01/08/95) et celui de C. K. Stead dans la London Review of Books (« Dream on », Dec. 92).)
Le titre du premier souligne le caractère privé, particulier, personnel du rêve nocturne.
Chez H. Michaux on trouve ceci qui pourrait vous intéresser :
« C’est par les rêves que l’humanité forme malgré tout un bloc, une unité — d’où l’on ne peut s’évader — et qui se comprend. L’un se retrouve dans l’autre, quoiqu’il veuille, le juge dans l’assassin, le sage dans le fou, le fonctionnaire dans le musicien […] L’amoralité a des modèles, irrécusables, effrontés, quotidiens, dès le plus jeune âge […] Des hommes vertueux, à la conduite irréprochable (de jour) […] en ont vu de pareils et de plus forts [des faits divers criminels, ignobles, honteux et immoraux], de plus scandaleux, ont laissé faire, n’ont pas hurlé d’indignation, n’ont pas protesté, les ont trouvés naturels, y ont participé, en furent les auteurs. »
et encore ceci :
« Dans l’ensemble, les éléments habituels de mes rêves sont d’une grande médiocrité, matériaux mesquins le plus souvent réalistes, sortes d’images d’Épinal (c’est qu’ils sont souvent aussi la traduction de mots), faites avec de l’ordinaire. »
« Toutefois, le vocabulaire de mon « rêveur nocturne » est pauvre autrement. C’est un choix fait ordinairement dans les minables choses de la triste prose des humbles et difficiles conditions de l’existence, chargées sans doute, mais du plus vulgaire, de ce qui a macéré le plus longtemps dans la médiocrité et l’indigence, à quoi, nuit après nuit, il revient. »
Cette sorte de tempérament nocturne, qui par plus d’un point semble l‘envers de mon tempérament diurne (un envers qui naturellement était déjà là de jour mais tapi, à qui je ne fais pas la part belle, à qui je ne permets que de très brèves et quasi secrètes échappées), se rattrape la nuit, non certes par des revanches éclatantes (pas du tout son genre, mais par une certaine façon de représenter l’existence et le monde, découronnés et plats.
« Là, il est à son affaire, mon Sancho Pança, qui s’en tient aux images prosaïques, aux images qu’il connaît bien et depuis longtemps et sur lesquelles seules il fera fond.
Je le brime de jour. Il me brime de nuit. »
« Mes émotions il les connaît, les reconnaît, les apparente à d’autres qu’il connaît, qu’il connaît comme un fœtus, dans le ventre de la mère, la connaît sans l’avoir encore vue, en ayant ressenti les humeurs […] On le dirait aigri parfois !… et revendicateur.
Quoique je sois depuis des dizaines d’années occupé d’art, il ne me connaît pas comme tel et n’y trouve aucun intérêt. Il n’est autant dire jamais question de vie artistique ou de littérature dans mes rêves. [Si j’ai de jour quelques épreuves à corriger d’urgence] à cette urgence ressentie en moi, il me voit (me revoit) me rendant à une gare, me pressant en direction d’un train que j’attraperai de justesse »
« Laissons cet accompagnateur dire son mot […] Ce vieux matériel, fait de ce qui se passait autour de moi il y a vingt ou trente ans, mon Sancho ne s’appuie pas dessus au hasard. Il y a été avec moi autrefois. C’est fixé. Pour la vie. En ce qui le concerne. Moi j’évolue, et m’en détache. […] Lui pas. Misonéiste et passéiste, il a toujours deux ou trois dizaines d’années de retard. »
Deux-mille deux-cents quatre-vingt-douze.
Pourquoi un post avec le nom ‘Évhémère’ ne passe pas ?
@ D. Deux-mille deux-cents quatre-vingt-douze.
NB / je crois me souvenir qu’il ne faut pas d’S à deux-cents quand l’énoncé du nombre n’est pas achevé. Vincent mit l’âne, disait DHH.
BàV
@ Cela s’appelle une fulgurance.
Oui rôz, au sens imagé du terme. Et au sens propre, un solfatare… Coucou !
Une entrevue m’a dit un jour : « Mon père ? Mon pire ! »
poussière dit: à
@Soeur Marie ça ne la dérange pas toujours que les gens d’un certain milieu se sentent au-dessus des lois, ça dépend, faut coller à l’actualité lourde hein…
?
Ça dépend du milieu.
Carlos Ghosn dit avoir fui l’injustice, et non la justice.
CHOIX EN POLITIQUE
Même, si l’on peut discerner une infinité de nuances, pour simplifier, on a le choix entre l’extrême gauche la gauche, le centre, la droite, l’extrême droite.
Quand on souhaite un Etat suffisamment fort pour que l’ordre règne,
Quand on souhaite que les élus soient régulièrement et librement choisis,
Quand on souhaite que les forces de l’ordre soient assez fortes pour faire régner l’ordre et permettre l’application des lois,
Quand on respecte les élus librement choisis, en se réservant d’en élire d’autres si l’on est insatisfait,
Quand on est pour la libre entreprise et non pour une économie dirigée,
Quand on est pour une baisse très importante des impôts,
Quand on s’applique à respecter toutes les lois librement votées
Quand on ne fait pas grève et qu’on ne soutient aucune grève,
Quand on est contre les piquets de grève,
Quand on est contre ceux qui empêchent le liberté d’aller et venir, sur les ronds -points ou dans l,es rues
Quand on est pour la mise en détention des voleurs et des criminels,
Quand on se comporte bien en toutes circonstances,
Quand on est capable d’amitié,
Quand on est bon voisin, bon collègue ou bon confrère,
Quand on aime sa femme et ses enfants,
Quand on est poli et civilisé ,
Quand on est instruit,
Quand on lit des livres et des journaux de qualité
Quand on essaie de bien parler et bien écrire sa langue,
Quand on aime mieux les émissions de radio ou dé télé de réflexion que les émissions de variétés ou les spectacles sportifs
Quand on souhaite que son pays soit défendu par des armées crédibles,
Quand on aime la France ,
on est de droite.
Quand plutôt que si, alors « on est de droite. »
Non.
Avec cette liste de commissions, Charoulet est à droite, extrêmement à droite et nationaliste. Fonctionnaire ?
Bien contente de ne pas être de droite et gauchère de surcroît en lisant Charoulet.
Tout ce que dit Charoulet est censé. Pour les gens qui ont du bon sens naturellement ! Pas pour les bisounours rêveurs …
Certes.
Mais Charoulet est un demeuré, stationné au XVIème. Libre à lui.
rose, résolument en train de préparer le XXII ème.
Bien contente de ne pas être de droite en lisant Charoulet.
rose gauchère de surcroît
Le bon sens n’a pas d’âge !!! Si on en manque, il vaut mieux éviter de tomber dans l’illusion gauchiste … et apprendre à être lucide.
Charoulet est un exemple de penseur de bon sens. A suivre, rose ! Avec Charoulet, vous ne perdrez pas votre temps en couillonnades gauchisantes demeurées, vieilles, incompatibles avec ce monde vivant où nous rayonnons de bonheur, vous et moi.
Est-ce qu’il y a un filtre « époques-dates » en vertu duquel un auteur du IIIe siècle av. J.C., p. ex., ne passe pas ?
un auteur du IIIe siècle av. J.C., > un auteur ACTIF AU IIIe siècle av. J.C.,
Probablement, l’acte délibéré d’un modérateur catholique-intégriste qui estime que rien de bien n’a pu être fait avant l’arrivée du Messie sur terre…
@ Charoulet est censé (cis)
Insensé ? En effet.
La démo est implacable… Il a juste oublié de dire que quand on préfère une injustice à un désordre, on est bien de droite. Voilà un homme qui s’aime, tel qu’il est sûr d’incarner le bon sens commun bilgérisé. Il en faut aussi à la rdl !
@ on a le choix entre l’extrême gauche la gauche, le centre, la droite, l’extrême droite.
ON A LE CHOIX… Voilà bien le présupposé idéologique de toute sociologie dite du « rational choice », une sociologie dogmatique absolutiste qui ne concèdera jamais le moindre témpérament à son principe.
Je préférerais faire appel pour ma part, en me glissant dans ce terrain paradigmatique un brin fangeux, aux théories de la « rationalité limitée », qui me semblent dotées d’une vertu heuristique plus crédible et efficace que la sus-dite.
Mais je sais qu’on n’est pas à ce genre de détails près dans l’enseignement secondaire. Ce n’est pas bien grave, du reste. On peut faire sans.
T’es con, Gigi ! comment peut il y avoir justice sans ordre ?! Quel pauvre type tu fais … et arrête d’embêter Christiane, sinon tu auras affaire à moi !
Calmez-vous, mon brave… tout cela n’est pas de votre ressort, et ce n’est pas bien grave. Pas la peine d’insulter les gens (sauf si ça fait du bien à votre conception féminine et féministe autoritaire de l’ordre discursif plutôt qu’au langage masculin et masculiniste de la justice pacificatrice).
Généralement je cause, je n’insulte que les incausables, les dégénérés dans ton genre, Gigi la Visqueuse, maudit félon, crapule à roulettes !
Bonne nuit, mon pitchounet, pleure pas ! T’es vraiment un gland…A demain ?
depuis longtemps la rdl suspecte en vos goûts SM les deux personnalités qui coexistent en votre identité de JC et JiSSé. Comment préférez-vous aller vous couchier ce soir : avec un bon panpan cucu ou un bon cucu panpan ?… ou une bonne mandale dans la gueule qui résoudrait ipso facto le dilemme du choix ? (split).
Cet échange courtois n’a pas lieu d’être : on ne parle pas aux sourds, hélas non-muets, car ce n’est que perte de temps ! Tirons plutôt la chasse …
CROISER LES BRAS ?
Dimanche dernier, dans la grand jury LCI-RTL, Benjamin Sportouch, Alexis Brézet, Adrien
Gindre, Rachida Dati (l’invitée), David Belliard, tour à tour, en parlant ou en écoutant, croisent les bras. Dans un débat télévisé, comme dans toute réunion où l’on se parle – tous les communicants le savent- ON NE CROISE PAS LES BRAS . C’est élémentaire.Si l’on veut savoir pour quelles raisons, que l’on se reporte à leurs travaux là-dessus. Ces raisons sont lumineuses.
T’es camé, léon ?
T’es sur le chemin du repos glacial ?
T’es marrant comme un gosse des rues sans parents !
Il faut en finir avec les extractions fossiles, je le pense comme Greta
https://www.nouvelobs.com/
> Renato, pour vous
Extrait d’un roman de Stéphane Carlier
Madame Halberstadt était toujours apprêtée, bien mise. Elle avait les cheveux courts et des yeux que je n’ai jamais vus sans mascara. C’était une femme remarquablement petite, un peu l’équivalent humain de son chien, qui était un carlin. Une sorte de grande naine. Chez elle, tout était concentré dans la partie haute du corps, bien plus fournie que celle du bas (ses jambes, toutes fines, me faisaient penser à celles de Gru dans Moi, moche et méchant). Elle portait des pulls aussi noirs que ses cheveux sur lesquels des perles et des paillettes dessinaient des figures géométriques. Le dimanche après-midi, elle allait danser la salsa dans une salle de restaurant fermé pour l’occasion. Elle.m’y avait invité, une fois : « Vous devriez venir, ça fait circuler le sang. » Retraitée, elle avait travaillé toute sa vie au même endroit, une grande brasserie de la place de Clichy, où elle tenait le vestiaire. Halberstadt était le nom de son mari, mort relativement jeune dans les années 80. Son nom de jeune fille était plus simple : Darget. Je ne connaissais pas son prénom. Sa soeur vivait du côté des Landes, elle « montait » régulièrement à Colombes et, ensemble, elles allaient au marché Saint Pierre de Montmartre. Elle clignait des yeux, pas par malice mais parce qu’elle avait un problème de ce côté-là. Elle employait des mots comme « enguirlander », des expressions comme « par-dessus le marché ». Voilà tout ce que je savais d’elle.
Est-ce que elle me dérangeait ? Oui, dans la mesure où je n’avais aucune envie de la voir, mais pas au sens où j’avais mieux à faire. En général, les gens chez eux le lundi vers cinq heures ne croulent pas sous les responsabilités. J’avais entamé l’après-midi en lisant (Replay de Ken Grimwood). Je m’étais arrêté pour consulter le classement de mon roman sur Amazon, où j’avais repéré la couverture du dernier livre de Jonathan Safran Foer. J’en avais lu le résumé avant de chercher l’année de naissance de Foer. Rassuré (j’étais plus jeune que lui), j’avais fait un tour sur Instagram, où je m’apprêtais à liker une vue du World Trade Center en 1980, quand Mme Halberstadt avait sonné à ma porte.
-J’ai un petit service à vous demander.
Renato, c’est pour votre anecdote avec le mastif. Je vous copie/colle la fin tout à l’heure.
Bien cordialement,
Comment va votre épaule luxée ?
Très prenant cet extrait, rose. Un auteur dont je n’avais jamais entendu parler…
Renato
Suite demain matin. Suis au pieu.
Merci.
Merci rose, j’ai vu qu’il peut être livré en ebook aussi, j’attends votre deuxième livraison pour me décider.
Renato
(2)J’eus l’intuition que le petit service se tenait à ses pieds dans un harnais rouge et me fixait de ses yeux globuleux.
-Je dois me faire opérer de la cataracte. C’est rien comme intervention. Seulement, compte tenu de mes antécédents, le docteur veut me garder jusqu’à samedi, au cas où je ferai un caillot ou un truc dans le genre. Ma soeur devait venir sauf qu’on lui a trouvé un staphylocoque au pied. Bref, j’ai personne pour garder Croquette.
C’était bien ce que je pensais.
-Ah, oui, mais, là…
Ses yeux m’ont répondu : » Tu te souviens du nombre de fois, les jours fériés ou le soir à pas d »heure, où je t’ai dépanné, d’huile, de sucre, d’un tire-bouchon ? Et quand tu as ramené un poulet fermier de je ne sais quelle cambrousse et que je t’ai permis d’utiliser mon four ? Et quand tu es parti en vacances à l’étranger et que tu m’as demandé de poster ton chèque de loyer le premier jeudi du mois d’août, ce jour-là, pas avant, ni après ? »
-C’est seulement pour cinq jours, je vous demande pas de l’adopter non plus.
Renato
(3)-D’accord, mais…qu’est-ce qu’il faut faire ?
-Rien, justement, il dort tout le temps, il a douze ans. Juste le slrtir, deux fois par jour. Il aime bien aller du côté de l’avenue Eugénie, dans ce coin-là. Il fait des crottes toutes petites et très dures, vous verrez, c’est un plaisir de les ramasser.
Les crottes à ramasser, j’avais oublié.
-Pour les repas, c’est très simple. Un peu le matin, un peu le soir. J’ai fait le nécessaire.
Elle avait un sac avec elle, un de ces cabas de supermarché qui contenait ce que j’évaluais à trois semaines de boîtes et de croquettes pour chien.
-Il est gourmand, attention, ne lui en donnez pas trop. Il pourrait manger sans s’arrêter. Et puis, il boit beaucoup. Il faut de l’eau en permanence dans son bol.
Elle s’arrêta pour consulter des notes sur un minuscule carré de papier.
-Ah, oui. Des fois, ça lui prend, il se met à tourner sur lui-même comme une toupie. Très vite, en essayant d’attraper sa queue. Si ça arrive, pas de panique, ça veut dire qu’il est content.
Pour l’heure, il s’était retourné et tirait sur sa laisse en direction de son appartement. Le message ne pouvait être plus clair. Même si, pour sa maîtresse, son séjour chez moi ne semblait pas être ouvert à la discussion.
Renato
(4)-S’il y a le moindre souci, vous m’appelez. Je pourrai vous parler, je me fais opérer de la cataracte, pas de la bouche.
J’ai plissé les yeux pour indiquer que je saisissais la blague. Elle a déposé le sac à bouffe dans mon studio. Il contenait aussi une gamelle en plastique et une couverture pelucheuse verte. Puis, elle m’a tendu la laisse.
-Je ne lui dis pas au revoir. Je ne veux pas remuer le couteau dans la plaie. Les carlins sont des chiens très sensibles, facilement déprimés.
Elle m’a remercié, je lui ai souhaité bonne chance pour son opération , sans être sûr que c’était la chose à dire dans ces circonstances, et j’ai fermé la porte.
Une seconde après, j’ai entendu frapper. Ce ne pouvait être que Mme Halberstadt dont j’espérais bêtement qu’elle avait trouvé une autre solution pour faire garder son chien.
-Vous aimez jouer, m’a-t’elle demandé ?
-Euh, oui.
-Croquette aussi.
Elle avait à la main une petite balle en mousse bleue qu’elle a agité sous mon nez avant de la jeter par-dessus mon épaule, dans mon appartement.
-Lancez-lui, de temps en temps, place du marché, il adore courir après.
-D’accord, ai-je répondu, certain que je n’irai pas une seule fois pnace du marché.
Mme Halberstadt m’a souri.
-Vous verrez, les animaux, ça change la vie.
C’était exactement ce que je craignais.
Bonne journée
Pour nous, rose, c’est fort différent. Nous avions déjà gardé un œil sur sa mère et lorsqu’il est rentré de Berlin avec cet énorme chien. Nous nous sommes dit qu’il tachait de combler le vide affectif laissé par le passage de vie à trépas de la mère. Au fait, cet homme a toujours vécu en se cachant la réalité comme beaucoup de ses collègues : il n’était même pas au courant que pour adopter un chien de catégorie 1 il faut un permis. Enfin, cette pauvre bête vivait fermé dans un studio du matin 8h à 6 — envers et contre ses nécessités : manger, pipi, jouer, se promener, exercice physique — et plus s’il avait un surplus de travail, etc. Nous avons donc décidé de le garder 5 jours sur 7.
Maintenant, sa situation berlinoise semble se stabiliser, il parle donc de déménager définitivement : nous nous faisons du souci pour le chien.
8h à 6 > 8h à 18
Renato
Il me semble que vous extrapolez.
Lorsque le chien a vu son maître, il a fait un bond de joie, puisqu’il vous a traîné sur 50 mètres.
C’est un signe, non ?
Chaque chien porte les névroses de son maître : je ne me suis jamais rendu responsable des chiens des voisins, juste effrayée (relativement) de ce qu’ils disaient d’eux.
jamais rendue
Dans ce cas, rose, ce ne sont pas les névroses de son maître qui font problème, mais les conditions de vie offertes. Après, c’est vrai, presque tous les chiens s’adaptent aux conditions données — la fidélité comme limite ? —.
renato
L’on pourrait songer que le maître est conscient que autant d’enfermement, de 8h à 18 heures, pour un gros chien est négatif, mais s’il part courir deux heures avec lui le soir en rentrant du boulot ?
Je ne comprends pas cette phrase la fidélité comme limite ?
Courir 2h, rose ? je connais l’homme, et je doute fort que ce soit dans ses cordes ou dans ses intentions ; mais peu importe. Merci pour les extraits.
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