Mon père, cet anti-héros
Certain(e)s disent « mon père » ; d’autres, « papa ». Il en va de même pour la mère, rassurez-vous, mamans. En quoi les un(e)s et les autres se distinguent. Il semble que ce soit une question d’éducation, du moins à l’oral. De circonstances aussi. Deux romans y reviennent en cette seconde rentrée littéraire. Enfin, « romans », on se comprend. Un label de convenance. Une manière de s’autoriser le cas échéant au détour d’un paragraphe erreurs, approximations, oublis, pas de côté, tremblements, émotions, fantasmes. Toutes choses constitutives de ces traces qui disent l’intime vérité d’un être. Dans le cas de Régis Jauffret comme dans celui de Marianne Vic, le géniteur débarque en anti-héros littéraire pour se métamorphoser au fil des pages en héros de sa progéniture. Malgré tout… Comme si, dès lors qu’on se construit contre ou avec lui, on n’échappe pas à son ombre portée et à son emprise.
Dans Papa (200 pages, 19 euros, Seuil), le père s’appelle Alfred Jauffret et son fils Régis. Pas de place au doute. Enfin, son fils : son autoproclamé spermatozoïde, comme il se présente le jour où le Petit Larousse illustré fait l’honneur à l’écrivain de l’accueillir dans ses pages. Jauffret père n’étant pas terrible (gris, indifférent, bipolaire, égoïste, pingre et sourd en plus, enfermé dans la capsule d’une vie sans perspective), Jauffret fils, né en 1955, s’en est réinventé un autre en enquêtant sur lui. Tout ça à cause du passage d’un documentaire sur « La police de Vichy » découvert tout récemment à la télévision : des images d’archives datant de l’Occupation, Marseille 1943 pour être précis. On l’y voit un homme sortir d’un immeuble menotté, encadré par deux gestapistes qui l’engouffrent dans une traction avant. Le narrateur est frappé par la ressemblance de cet inconnu avec son propre père. Il envoie le photogramme du documentaire aux membres les plus âgés de sa famille. Au terme de son enquête, il acquiert la conviction qu’il s’agit bien de son père, Alfred Jauffret, décédé en 1987. Mais quand exactement, pourquoi et comment, nul n’en sait rien. Toutes les hypothèses sont formulées, jusqu’aux plus rocambolesques : collabo ? résistant ? trafiquant ? réfractaire du Sto ? Juif ? et quoi encore ?… Après tout, ce n’était peut-être qu’une reconstitution. On se console comme on peut.
A partir de cet argument se déroule le meilleur Jauffret, celui des délires admirablement maitrisés de Histoire d’amour (1998), Clémence Picot (2000), Asiles de fous (2005) ou des exquises Microfictions (2007 et 2018) plutôt que celui des compte rendus d’audience et des faits divers de Sévère (2010) ou Claustria (2012). Il s’y perd et nous aussi mais qu’importe. Un tremblé, une émotion, une mélancolie sont là magnifiquement restitués avec le grain de folie et l’humour qui font le son et la signature de cet écrivain. « La réalité justifie la fiction » clame l’auteur en exergue. On entend claquer au vent la bannière sous laquelle il place son histoire oscillant entre ces deux pôles, hésitant entre une hostie et des chips.
« Quand on a été éduqué religieusement on conserve toujours dans un repli de son cerveau la terreur de Dieu »
Depuis trente ans que son père n’est plus, l’auteur dit avoir conservé dans son inconscient sa mémoire à l’état de momie ; sans ces images énigmatiques venues le troubler inopinément, il se serait métamorphosé à son tour en momie pour n’avoir pas mis à jour ce qu’on ne peut qualifier autrement, après l’avoir lu, que d’épais myspère. Pendant toutes ses années d’enfance, le père était à peu près là mais « de papa j’en avais pas ». Il est le fils de sa mère. Mais dans la reconstitution de son roman familial façon puzzle, Régis Jauffret s’est employé à rassembler les pixels du couple.
« On ne doit dire de ses parents que le vrai. Nous apparaissons en creux, c’est eux qui nous ont moulé. Je n’invente ici aucun souvenir même si l’imaginaire me soumet à la tentation. Je n’étais pas un enfant menteur, pour la raconter j’essaie de me montrer digne de lui ».
L’écrivain peut se féliciter d’avoir osé sortir son papa (ainsi soit-il) des égouts de sa mémoire. Car sa tentative est si accomplie qu’à l’issue de sa recherche, il découvre rien moins que la note juste de sa propre vie d’écrivain. L’aveu ne pourra manquer de troubler ses fidèles lecteurs :
« Je n’ai peut-être écrit tout au long de ma vie que le livre sans fin de tout ce que nous ne nous sommes jamais dit. Une parole continue, jamais interrompue par l’interlocuteur sourd et indifférent ».
Au fond, si Régis Jauffret s’est constitué depuis une trentaine d’années en un bloc de fictions, c’était pour protéger sa propre biographie de toute indiscrétion tant il avait honte de cette partie de lui-même : papa. Ce n’est pas parce qu’il l’a vu exister qu’il doit se priver d’en faire un personnage de fiction et de le peindre plus beau et meilleur qu’il n’était. Il voudrait tant l’aimer mais que c’est difficile avec un père si peu aimable. Tant pis si cela rouvre des plaies et ressuscite des réflexions si oubliables mais impossibles à chasser. Celle-ci par exemple : « tu nous coûtes cher ». On dit ça à un enfant de sept ans qui ne réclame rien d’extraordinaire ? On peut quand on est Alfred Jauffret, quitte à ce que l’enfant se laisse transpercer par ce couteau jusqu’à la fin de ses jours. Régis Jauffret n’a pas réussi à tuer l’enfant en lui. Il le traine encore et c’est pesant même si on imagine, sans verser dans l’illusion de l’autothérapie littéraire, que la publication de ce livre allègera son fardeau.
« Du souvenir de toi je voudrais faire ce papa adoré dont tu n’étais même pas l’ombre portée ».
Un jour ils ont eu une vraie conversation sans témoin. Une seule. Pour une fois empathique, le père a interrogé le fils sur ses projets d’avenir. En retour, le fils a questionné le père sur son passé, ses regrets. Celui-ci a avoué qu’il aurait rêvé d’être professeur de français mais le hasard et la nécessité en ont décidé autrement. Puis il s’est renfermé dans sa coquille. Pour le fils, cette « poche de bonheur » vécue de concert et conservée en lui comme un trésor intact suffit à le sauver à ses yeux. A moins que ce soit le fruit de son imagination. On ne sait plus in fine, à l’issue de cette méditation sur le travail de la mémoire, émouvante et drôle, parfois déchirante.
D’une toute autre facture est le roman de Marianne Vic Guerre et père (18 euros, 240 pages, Fayard). Ne pas se fier aux apparences : Tolstoï n’y est pas. Dès l’entame nous surprend Marc Bloch, le médiéviste métamorphosé par la circonstance en historien de l’immédiat avec L’Etrange défaite : son évocation occupe les deux premières pages en raison d’une expression qui hante l’auteure depuis qu’elle l’a lue – et qui aurait pu tout aussi bien servir de titre au roman : « Un beau mourir ». Cette fois encore comme chez Jauffret, un père et son enfant qui ratent leur rendez-vous ; et lorsqu’il leur arrive, tout de même, de se retrouver, ça ne sort pas facilement. Comme s’il était écrit que cela devait rester au fond de la gorge. Mais comment font ceux qui n’écrivent pas de livre ?
Longtemps, le père et la fille ne se sont pas vus. Puis une quinzaine de fois. En quarante ans, c’est peu. Difficile dans ce cas de dire « papa » sauf quand on est petite. D’ailleurs dans le livre elle l’appelle Gabriel. Le nom du père lui importe aussi peu que le nom du mari. Seul compte le prénom, Marianne. Les sept premières années se déroulent dans la propriété familiale près d’Antibes avec de longues échappées du côté de la Corse et notamment de Solenzara où il possède des vignes de même qu’au Maroc et dans le berceau familial du sud-ouest (« Le paysage de mon père, c’est la mer »). La première vie se déroule entre le père, qui ne cesse de voyager, et la grand-mère, socle immuable. La mère est partie. Il en est ainsi jusqu’à ce que le divorce soit prononcé et que le juge confie la garde de l’enfant à l’évaporée. Dès lors le père fait une croix sur sa fille. De toute façon, il est ailleurs. Afrique, Argentine, Brésil.
Comment se construire « une vie sans père, sans repères » avec « un intermittent de la paternité » ? Deux vérités coexistent alors dans la mémoire blessée de la narratrice : une vérité consciente et immédiate et une autre, refoulée, inhibée, tue. Il faudrait un évènement, puissant et inattendu, pour exfiltrer celle-ci et la mettre à nu. Il prend la forme banale d’un SMS. Celui d’une inconnue qui se présente comme sa demi-sœur surgie d’outre-tombe et lui annonce la mort de « papa ». Les deux femmes se retrouvent trente ans après s’être connues.
L’aura-t-elle attendu, ce père… Il est bien là maintenant mais à l’état de cadavre. Une autre tirerait définitivement le rideau. Elle, au contraire, se lance dans une enquête à sa découverte au risque d’ouvrir des placards pleins de cadavres. Sa manière de forcer une transmission qui ne s’est pas faite et qui lui a fait défaut pour se fonder. Car finalement, que sait-elle de ce disparu autant désiré que haï ? Accordant alors une tonalité mythologique à son roman, ce qui lui donne sa véritable ampleur, Marianne Vic en fait son Ulysse. Et tant pis si Télémaque est un fils, elle endosse sa tunique pour se créer un père de papier. Le puzzle se reconstitue sous ses yeux effarés : ce Gabriel est donc né à Oran en 1927 – et ce qui surgit alors lui explique à retardement « pourquoi ma mère n’aimait pas les Arabes et pourquoi mon père ne voyait pas d’objections à les assassiner » ; sur ses photos de jeunesse, il a le masque et la silhouette d’Alain Delon dans La Piscine ; il bascule du côté de l’OAS dans les derniers temps de l’Algérie française ; condamné à mort, sauvé par Michel Baroin, homme de l’ombre, des réseaux, du Renseignement ; il ne cesse de se marier et de se remarier, de faire des enfants, de voyager ; un homme en mouvement perpétuel non pour s’agiter mais pour se déplacer, sensible à la seule musique des moteurs d’avions et de voitures. Un insaisissable toujours en quête de combats à mener même quand il n’y a plus de guerres pour lui. Mais au moins n’avait-il rien d’un nostalgique : jamais il ne se retournait. Toute à l’édification incertaine de son roman familial, l’enquêtrice trouve des documents, exhume lettres et photos, cherche des témoins, mais ça n’est jamais assez.
Sartre enflaubertisé, en proie aux milliers de pages de son idiot de la famille, assurait qu’on entre dans un mort comme dans un moulin. « Ca dépend des morts » lui répond à distance Marianne Vic. De leur père, sa demie sœur avait fait un héros quand elle se le figurait plutôt en monstre, quitte à réprimer en elle « la déception d’une attente trahie ». Elle aurait seulement espéré qu’il fit preuve de bonté et d’empathie. Mais non, rien de tel. Etait-ce trop demander ?
Lu en parallèle avec celui de Régis Jauffret, ce récit coupant (ici un extrait) a la même force dérangeante, troublante car il pose la même question avec des moyens autres mais tout aussi efficaces : peut-on aimer un père coupable ? Les deux auteurs ont été pris de ce désir d’inventaire familial en même temps en 2018, à la suite lui d’un documentaire, elle d’un texto. De quoi bouleverser une vie d’adulte jamais guéri des blessures d’enfance. In fine, après les avoir traduits devant leur tribunal intime, le fils d’Alfred et la fille de Gabriel leur accordent l’absolution. Comme si l’amour devait nécessairement l’emporter à l’heure de juger celui à qui vous devez la vie, malgré tout.
(Photos Passou et D.R.)
2 335 Réponses pour Mon père, cet anti-héros
Bon je vais devoir vous quitter.
J’ai des échanges avec des hommes des mondes anciens, également des mondes futurs. Je dois donc me mettre dans des dispositions de réception optimale.
Chantal
si j’ai bien compris son élan envers Matzneff c’est une idéalisation d’un monde intérieur, elle aimait la lecture, la littérature et rencontre un auteur plus âgé qui s’intéresse à elle (c’est le monde dans lequel sa mère se meut ). Son manque affectif énorme, père absent et le romanesque de la situation entretenu par Matzneff qui entreprend de la séduire, c’est aussi loin de la loi que souvent un adolescent rejete qui la pousse à prendre un rôle qui n’est pas encore le sien. Être la femme convoitée passant au dessus de la mère qui cède tt en ayant prévenu. Ce qui l’a déchirée c’est d’être un objet de désir et pas l’unique amour. En découvrant la bibliothèque interdite.
Je crois que cela a été fondateur, lorsqu’elle a lu les enfants de Manille. Elle a réalisé qu’elle était une au milieu d’une foultitude, idéalisée « une petite déesse » c’est pour mieux te manger mon enfant. Consommée. Elle a peut-être réellelent aimé cet homme en son jeune âge. Il y a dû avoir un décalage, et suite à la psychanalyse, un jour elle a compris, schplaf sur la tête, qu’elle a été une enfant abusée.
Moi, je, voudrai que l’on englobe les enfants de Manille.
Enfin, il y a un truc que je be comprends toujours pas : je butte. À 13 ans, tu ne regardes pas les hommes de 50 ans.
rose dit: à
D
Aller finir prof chahuté dans le 93 ou guide au musée municipal Alphonse Peigneboeuf dans une sous-préfecture paumée du trou du cul du monde.
C’est assez vrai, ayant demandé un poste dans l’académie Occitanie il y a belle lurette, venant alors de l’Académie (à l’époque) de Versailles, il me fut répondu d’une manière fort lacunaire : » passez par la voie hiérarchique « !
J’ai donc changé de métier.
excusez moi, j’ai passé une nuit en quintes (de toux) et non en fièvre quarte, et je calme ma « gorge » avec un sirop assez efficace, mais ceci ne me permet pas de suivre vos digressions sur les relations père-fils, mère -fille, pédophilie:j’ai sommeil!
D. dit: à
Bon je vais devoir vous quitter.
J’ai des échanges avec des hommes des mondes anciens, également des mondes futurs. Je dois donc me mettre dans des dispositions de réception optimale.
D
Si ça frétille sur la ligne, passe en binaire. Soleil Vert nous a montré hier soir.
Un bisou de ma part et un petit pain au chocolat. 💘
Et alii
Du miel de lavandes, du citron.
Pas de rhum, Et alii.
(Médecine) (Vieilli) Fièvre intermittente dont les épisodes d’hyperthermie réapparaissent le quatrième jour, comme dans certaines formes de paludisme, que l’on nommait autrefois ainsi.
La fièvre quarte doublée ou triplée est une fièvre intermittente se caractérisant par la survenue de deux ou trois épisodes d’hyperthermie chaque quatrième jour. — (vulgaris-medical.com)
Rose, les bonbons conservent une caractéristique particulièrement attractives.
Pat V
C’est par cette voie là que vous êtes devenu artiste ?
Attractive.
B
Les berlingots
« Je dois donc me mettre dans des dispositions de réception optimale. »
Le forceps, rose !
rhum cendrars!
moi aussi Rose ce n’est pas dans ma structure mentale un pareil écart, mais son histoire nous force à voir que cela existe.
Besoin d’air, et de vent dans les cheveux, vivement que l’année avance vers d’autres pôles.
jc707, pardon pour le retard.
Vous parlez de Il cielo cade, je suppose — elle aurait dit à son éditrice italienne que ce n’était pas un roman mais sa bio —. Je sais qu’il a été traduit par Ornella Volta [Le ciel s’est ecroule], mais ne connais pas l’éditeur.
J’ai beaucoup aimé Il teatro dell’io: l’onirodramma. I bambini drammatizzano a scuola i loro sogni.
rose dit: à
Pat V
C’est par cette voie là que vous êtes devenu artiste ?
Pas du tout! 😉
Un doudou jazzi
« petits cénacles mondains et le plus souvent parisiens »
Les petits cénacles provinciaux ne sont pas mal gratinés non plus, Clopine. Le cinéma de Chabrol en témoigne.
Il faut espérer, encore espérer, toujours espérer. Espérer contre toute espérance.
Shakespeare au début de sa trilogie théâtrale sur Henry VI met en scène une Jeanne d’Arc très fantaisiste. Sans parler de ses approximations historiques ! Il la représente sous la forme d’une sorcière à la cuisse légère. Dois-je en sélectionner un extrait ?
oyez oyez, Annelise Roux a annoncé dans ses colonnes qu’Assouline serait ce soir à 19H30 à ‘Atout Livre’ à dausmenil;
J’ai acheté le bouquin sur ses conseils mais je ne peux pas y aller. J’ai un dîner.Cours tout à l’heure, je le dirai aux élèves. Des parents iront, les lycéens je ne sais pas…
Il faut espérer, encore espérer, toujours espérer.
Il faut espérer contre toute espérance.
Jazzi
Puisque tu es dans la polyphonie énonciative, oui. Sélectionne.
La demoiselle de Domrémy.
Oui, rose, mais entre Péguy et Claudel, ça va faire un peu désordre !
« Dieu est amour » Jésus.
J’aurais aimé qu’il dise que l’homme est amour mais il ne l’a pas dit.
@clopine
vous écrivez
je ne suis Qu’une autodidacte
sortez de cette vision devvalorisante de ceux qui n’ont pas appris toute qu’ils savent avant 25 ans .
la plupart du temps leur etiqueyttedu genre agreg conquise ils s’installent dans la torpeur intellectuelle avec le sentiment de n’avoir rien à pouver .
je ne dis pas que la délicieuse personne qui va entrer dans votre famille va s’endormir sur ses lauriers d’agrégée, mais si elle s’en tient comme c’est fréquent a la conquête de cette peau d’âne , c’est elle qui pourra toute sa vie être intimidée par vous ne serait-ce que parce que vous savez écrire
B., renseignement pris, le livre qui m’est recommandé par P. n’est pas sur le Riksjmuseum, mais sur Rembrandt. Elle a juste pensé que cela pouvait diablement m’intéresser !
voilà la référence :
Svetlana Alpers « l atelier de Rembrandt. La liberté, la peinture et l argent »
Restant à votre service !
DHH, vous savez, en l’occurrence, ce qui m’importe avant tout c’est le bonheur de mes proches. C’est-à-dire, précisément, ce qu’aucune peau d’âne, ni aucun argent, ni aucun pouvoir quel qu’il soit, ne pourra jamais procurer.
Et ça, c’est une pensée vraiment consolante, pas vrai ?
(à 25 ans, je vagabondais et parfois, certaines fins de mois, j’avais si faim que je rêvais de nourriture. Et je travaillais ici, ou là, le plus souvent dans des endroits dégueulasses, pour des tâches monotones, absurdes et pénibles. Je ne souhaite qu’une chose : que les jeunes générations se voient épargnées de telles « expériences », qui ne visent, en fait, qu’à assouplir l’échine des non-nantis.)
Et puis, dans quel monde vivez-vous, tous, si vous croyez que les bac + 5 « pullulent » ? La plupart des jeunes gens que je croise autour de moi, fils d’amis, connaissances, anciens camarades d’école de le jeune génération, sont dans des parcours largement moins enrichissants intellectuellement, et sont, pour la plupart, dans des galères qui me révoltent et me donnent une impression de gâchis complet. Tel copain du Clopinou, titulaire d’un BEP d’ébénisterie et garçon sensible et ouvert, n’a aucune offre d’emploi dans son domaine depuis au moins deux ans, et se « reconvertit » dans une formation à bas prix d’électricien qui ne lui procure aucune autre satisfaction qu’un maigre salaire. La plupart ont des « formations en alternance »,les plus chanceux ont de solides BTS, mais partout autour de moi, les études supérieures sont des exceptions.
Quel est donc ce monde étrange, où, suivant l’endroit géographique et social où l’on se place, la perception de la réalité est ainsi radicalement différente ?
les géniteurs de l’avorton Justin Crétin : deux petites crottes de lapin famélique
Sur Rembrandt, ne pas oublier de lire Genet !
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/L-arbalete-Gallimard/Rembrandt
hot Pipper. Insolite, la recension de Masson sur le bouquin de Springora ! A le lire, du paradigmatique, ou tout comme.
Je n’y crois pas trop. Son boulot en littérature comparée à paris IV irréprochable; ‘Ultimes vérités sur la mort du nageur’ est un chouette livre. Incongru, après ça, de lire son enthousiasme sur un récit qui dépasse rarement le témoignage. Qu’il y voie ‘pas seulement une écriture sur la prédation, une peinture de la monstruosité de la littérature qui assujettit ETC.’ ,why not ?
Il est le fondateur des Amis de Béatrice Douvre, la poétesse anorexique que jaccottet a peinte en ‘elfe trop frêle pour vivre’. L’inclination empathique de Masson aperçue là, logiquement retrouvée sur Springora, ‘victime d’un prédateur’, Ok. Son analyse du texte cesse vite d’être rigoureuse.le format FB ne s’y prête pas, je veux bien. Où signale t-il à Springora que la langue d’un prédateur n’est pas OBLIGEE d’être ‘vorace’ ? Le style laisse à désirer, alors qu’à l’entendre, il y aura un ‘avant’ et un ‘après’ à mettre en abîme avec Nabokov.
Elle était ‘V’, il devient ‘G’ pour démontrer qu’elle dépasse l’auto-fiction, mouuuai ?L’oeil pour oeil talmudique appliqué en création pour affirmer qu’elle a pris de la distance et du champ, haaa. ça ne m’a pas sauté aux yeux.
Autre point noir. Là où ça pêche sur le couplet de ‘l’éthique’ et de la littérature dont faire un outil ‘inversé’, de libération de soi et d’autrui : où était-il pendant que Bobillier faisait passer des ‘castings’ aux postulantes thésardes pour obtenir des stages au banquet ? Milner pas dans la séduction, par contre, des Bobillier, gros Toubiana ou Quignard, toutes proportions gardées, ne faisaient pas dans la dentelle pour le favoritisme et les pressions !! Si Masson ne voulait pas y aller, il ne fallait pas y entraîner !Il dirige depuis 28 ans ‘Der Doppelgänger’ chez verdier !Il fait l’impasse quand ça l’arrange; ou s’il est sincère, il est naïf.
Le 17/01 à 16H12.
je ne peux pas y aller
je ne suis pas dans la région parisienne, et n’y reviendrai peut-être plus:c’est une idée à laquelle je me fais, mais cela m’est assez difficile;
profitez en vous , si vous y êtes !
bonne soirée
Clopine, ce livre excellent qui vous a été recommandé par une personne qui a du remarquer dans vos conversations votre attachement à la sociologie et à celle de Bourdieu en particulier? ( Et je ne dit pas que ce livre est bourdeusien, n’est-ce pas.)
« À l’origine, une durable légende : celle d’un Rembrandt, génie isolé, solitaire, incompris de ses contemporains et qui, pourtant, par ses gravures comme par ses peintures, devait révolutionner l’art occidental. Puis vint l’heure des experts, qui désattribuèrent nombre de chefs-d’œuvre que l’on croyait exécutés par Rembrandt : ces tableaux, dont des plus fameux, auraient été le fruit du labeur d’élèves. On distingua dès lors la peinture de Rembrandt et la peinture rembranesque, l’œuvre unique du Maître et la multiplication par les soins de son atelier de tableaux à la Rembrandt. Aujourd’hui, avec l’ouvrage de Svetlana Alpers, on comprend enfin cette situation paradoxale d’un artiste affirmant le caractère unique et singulier de son œuvre grâce à la reproduction par d’autres de ses thèmes et de son style. Tout se joue dans l’atelier de Rembrandt, ce monde en soi où règne le peintre, pliant les désirs de ses clients à sa volonté de créer des valeurs artistiques qui lui soient propres. Rembrandt refuse de se conformer aux goûts et aux canons de représentation des mécènes. Sa peinture est l’affirmation originale de l’autonomie de l’artiste, de sa liberté que fonde et nourrit la production pour le marché : car désormais c’est l’échange ou la vente auprès du public qui établit la valeur d’une œuvre. Dans l’atelier de Rembrandt, c’est tout simplement le statut et le rang de l’artiste moderne qui se fabriquent, ouvrant une page décisive et nouvelle dans l’histoire des peintres et de la peinture en Occident » ( présentation du livre recommandé par P.)
Une documentation sur les sources bibliques qui structurent son œuvre est, me semble-t-il nécessaire à être consultée.
@Clopine
vous êtes de ces mères dans lesquelles je me reconnais: nous ne demandons rien à nos enfants; nous sommes prêtes à tout leur donner, à nous oublier pour eux , sans comptabiliser ce qu’ils nous apportent et nous accepterions s même leur indifférence ou leur hostilité à notre égard.
Mais nous exigeons d’eux une seule chose, et c’est une exigence terrible, pesante, insupportable :ils ont l’obligation d’ être heureux
bourdIeusien
Mais nous exigeons d’eux une seule chose, et c’est une exigence terrible, pesante, insupportable :ils ont l’obligation d’ être heureux
voilà à quoi je souscrirais avec un bémol:savons nous vraiment ce qu’est être heureux pour nous-mêmes et a fortiori pour nos enfants?cela j’en doute.
Svetlana Alpers
De Alpers il faudrait aussi lire The Art of Describing: Dutch Art in the Seventeenth Century.
OZYMANDIAS,
Je pensais, vous lisant ce jour et les précédents, au journal spirituel La pierre et l’oiseau (1994-2000) de Nicolas Dieterlé, édité chez Labor et Fides en 2003. (assez proche de La pesanteur et la grâce de Simone Weil.)
Opacité, pesanteur, dureté minérale de la pierre. Aspiration à l’envol, à la lumière de l’oiseau.
« Quelle part de moi s’acharne-t-elle ainsi à détruire ? Il y a en moi une blessure que j’arpente, solitaire.
[…]Depuis quelques mois, mon paysage intérieur ressemble à une zone marécageuse où la lisibilité est médiocre, à cause des nuages bas, du brouillard et de l’absence de relief du terrain. Une sorte de vaste fondrière où je me perds régulièrement, tombant dans des trous ou peinant à me dégager de buissons épineux, hostiles.
[…] Errer est le privilège de l’homme et sa limite. Toi qui ne sait pas où aller, demeure dans l’errance. »
Ou Bobine découvre l’eau chaude, id est la raréfaction des postes à l’Agreg!
Tout commentaire affaiblirait cette remarquable découverte, très personnelle, on veut bien le croire.
MC
Jésus est partout »
Lu sur la page facebook de Jacques Chesnel :
« tu pètes ? c’est Jésus ! »
lettre de Dolto à sa mère
Chère Maman,
[…] Je me rends très bien compte, tu sais, de l’humiliation que je t’ai causée, de la déchirure profonde que tu as ressentie à propos de moi cette année. Je ne me suis pas montrée digne de toi, de ton énergie, de ta volonté, de ta grandeur morale ; aussi ce qui m’a touchée c’est ton attitude de pitié à mon égard. Je te remercie beaucoup. Tu me reproches peut-être en me lisant d’être sèche, je le crains et si tu voyais pourtant le fond de moi-même pendant que j’écris tu verrais que cela ne vient que de l’impossibilité de faire des phrases mais je ne pense pas sèchement. Après tout ce que tu as passé pour moi et à cause de moi je voudrais tant que tu sois un jour de nouveau fière de moi, et sans en espérer tant, que tu comprennes mon affection et mon désir de devenir une femme digne de toi, même si je ne peux pas t’imiter en tout, faute de moyens. Je me rends compte de tout ce qui me manque en comparaison de toi mais je suis sûre qu’en sachant me contenter de ce que j’ai reçu je pourrai quand je serai parfaitement guérie fonder une famille où tous seront heureux. C’est mon plus cher désir et ce sera n’est-ce pas le meilleur moyen de te remercier de m’avoir donné la vie… et le reste.
A bientôt ma chère maman. Je t’embrasse. Je sais que tu ne peux pas oublier et je ne te demande que pardon. […]
Jazzi
Tu le ranges ailleurs. Effet de surprise, relancer l’attention, faire sourire, surprendre etc. En clausule, ouvrir vers un ailleurs ?
Christiane,
Quand je ne sais pas oú je vais, je sais aussi que tous les chemins m’y mène.
Keskellena fait et alii comme grosse co….ie Françoise ?
Erratum :
(… les chemins m’y mènent.).
« tu pètes ? c’est Jésus ! »
C’est une vieille histoire : « Tu casses une branche et voilà le Bouddha. »
Ozymandias
https://www.google.com/search?tbm=isch&source=hp&ei=jtchXufGNtOHjLsPo9u74Ak&q=rome+le.colysee&oq=rome+le.colysee&gs_l=mobile-gws-wiz-img.12..0i13i30.1900.7749..12329…0.0..0.74.985.15……0….1…….5..41j0j0i3j0i131j0i30.zvrtd1sCpIw#imgrc=u4K3ooCyy81GXM
Ozymandias
https://images.app.goo.gl/Yx1GUqRMBW3nYndV6
Cui-ci ?
Découvre l’eau chaude petit rappel mais en effet ce n’est pas mis dans les programmes et options proposés à l’inscription aux études. J’en ai fait l’expérience douloureuse en reprenant des études sur le tard avec mes économies, je pensais pouvoir enseigner après avoir passé les épreuves, hélas le décret de Bologne est repassé par la et j’ai pu faire une croix sur mes VAE. Ensuite très difficile d’intégrer le parcours académique, car il est vu d’un très mauvais oeil de s’inscrire dans la filière recherche même si c’est pour suivre des cours qui vous intéressent. Et je dois le dire les humiliations des secrétaires administratives des facultés qui vénèrent les professeurs invités et titulaires et ne manquent pas de vous faire des remarques aigries pendant que dans un coin vous attendez d’avoir un feed back constructif sur vos travaux.
Les marcheurs, les chemineaux et les bématistes d’autrefois suivaient tous les chemins jusqu’à trouver le bon chemin qui les mène vers un cheminement autrement plus important.
Péguy sait que l’on n’est pas heureux et, cependant, il veut que son fils soit heureux.
« Car il sait que depuis quelques années, depuis qu’il a passé, depuis qu’il est parvenu à ses trente-trois trente-cinq trente sept ans et qu’il les a biennalement passés il sait qu’il a retrouvé l’être qu’il est, et qu’il a retrouvé d’être l’être qu’il est, un bon français de l’espèce ordinaire, et vers Dieu un fidèle et un pêcheur de la commune espèce. Mais enfin et surtout il sait qu’il sait. Car il sait le grand secret, de toute créature, le secret le plus universellement connu et qui pourtant n’a jamais filtré, le secret d’Etat entre tous, le secret le plus universellement confié, de proche en proche, de l’un à l’autre, à demi voix basse, au long des confidences, au secret des confessions, au hasard des routes et pourtant le secret le plus hermétiquement secret. Le vase de secret le plus hermétiquement clos. Le secret qu’on n’a jamais écrit. Le secret le plus universellement divulgué et qui des hommes de quarante ans n’est jamais passé, par dessus les trente-sept ans, par dessus les trente-cinq ans, par dessus les trente- trois ans, n’est jamais descendu aux hommes d’en dessous. Il sait ; et il sait qu’il sait. Il sait que l’on n’est pas heureux. Il sait que depuis qu’il y a l’homme nul homme jamais n’a été heureux. Et il le sait même si profondément, et d’une science si entrée dans le profond de son cœur, que c’est peut être, que c’est assurément la seule croyance, la seule science a laquelle il tienne, dans laquelle il se sente et il se sache engagé d’honneur, la seule précisément où il n’y ait aucun entendement, aucun masque, aucune connivence. Pour dire le mot, aucune adhésion, aucun acquiescement, aucune bonne volonté. Aucune complaisance. Aucune bonté. Or voyez l’inconséquence. Il ne dit pas que ce serait la première fois ; que ça se verrait. Il ne se dit rien du tout, ce qui est la marque de la pensée la plus profonde. Cet homme est ou n’est pas un intellectuel. Il est ou il n’est pas un philosophe. Il est ou il n’est pas blasé. (Blasé de peine, c’est la pire débauche). Il a une pensée de bête. Ce sont les meilleures. Ce sont les seules. Il n’a qu’une pensée. Et c’est une pensée de bête. Il veut que son fils soit heureux. Il ne pense qu’à ceci, que son fils soit heureux. Il a une autre pensée. Il se préoccupe uniquement de l’idée que son fils a (déjà) de lui, c’est une idée fixe, une obsession, c’est-à-dire un siège, un blocus, une sorte de scrupuleuse et dévorante manie. Il n’a qu’un souci, le jugement que son fils, dans le secret de son cœur, portera sur lui. Il ne veut lire l’avenir que dans les yeux de son fils. Il cherche le fond des yeux. Ce qui n’a jamais réussi, ce qui n’est jamais arrivé, il est convaincu que ça va arriver cette fois-ci. Et non seulement cela, mais que ça va arriver comme naturellement et planement. Par l’effet d’une sorte de loi naturelle. »
Charles Péguy « Clio, Dialogue de l’histoire et de l’âme païenne »
Ahasvérus, le Juif errant, n’est-il pas le plus grand ? Tragiquement, le plus grand.
« Cet athée ruisselant de la parole de Dieu »
Charles Péguy parlant de Bernard Lazare dans « Notre jeunesse ».
@Carmen dit: « Il faut espérer, encore espérer, toujours espérer. Il faut espérer contre toute espérance. »
« Que mettre à la place de cet infini qu’exige ma pensée ?…
Sans les désirs, que faire de la vie ? »
Senancour Obermann
Dubruel dit: « oyez oyez, Annelise Roux a annoncé dans ses colonnes qu’Assouline serait ce soir à 19H30 à ‘Atout Livre’ à dausmenil »
Ayant participé à la rencontre précédente à la Librairie Compagnie, je ne peux que vous encourager à vivre ce dialogue avec Pierre Assouline faisant mémoire de Kipling et de son fils John, de la déchirure de cette mort pour le père très conscient qu’il l’avait envoyé à la mort, de l’évolution de la traduction de If, de l’écriture du livre. Quant à Louis Lambert…
C’est un écrivain à l’écoute de ses visiteurs, détendu, éclairant le travail qui a mené à ce livre qui n’est ni tout à fait une fiction ni tout à fait une biographie.
Dubruel dit: à hot Pipper. « Insolite, la recension de Masson sur le bouquin de Springora »
J’ai beaucoup apprécié son interrogation sur ces deux écritures : le document, le journal « littéraire », ainsi que le mensonge de l’autofiction du journal débridé, lâche du prédateur.
Clopine, du même auteur , en cherchant et qui traite de la peinture hollandaise du XVII . Merci pour l’info.
L’Art de dépeindre. La peinture hollandaise au XVIIᵉ siècle
Trad. de l’anglais (États-Unis)
Pour ma part, c’est dans un livre recommandé par (?), il y a plusieurs années, sur ce blog Les Yeux de Rembrandt du grand historien Simon Schama (Seuil) que j’ai découvert le parcours de Rembrandt.
obs:« Mon seul objectif, c’était qu’elle soit heureuse » : le « mari idéal » a lacéré au couteau le visage de sa femme
@ soleil vert : ce matin, de 11 à 12, lecture du chapitre 28 de Solénoïde à la Closerie des lilas, devant un chocolat chaud à 6 euros. Une seule petite table sans couvert, m’y suis assis à la gauche de l’entrée. Me suis rendu compte être assis à la table où étaient incrustées deux plaques comme des reliques aux noms de JP Sartre et S de Beauvoir, donc en face de Jean-Sol.
Incroyab’ me suis-je dit, c’est bien ma veine !… Je ne ressentais aucune vibration, était bien la peine d’avoir fantasmé si longtemps ce couple sous la terre du montparnasse, quand j’étais jeune. Heureusement, les vibrations sont venues de Mircea Cartarescu, une tornade blanche hallucinée amateur d’orgasmes célestes. Le journal vibratile de ses rêves est un monument du même tonneau que le mien, me suis-je dit tout au long, fait de la terreur de ne pas comprendre pourquoi. Me suis alors souvenu de Ionesco qui trépignait dans son journal en miettes : c’est quoi c’te sottise de l’existence qui précède l’essence ? Mais non, c’est tout le contraire, bordel de dieu, c’est ça, mon formidable bordel, y’a rien à comprendre, on n’aura jamais de réponse sur qu’est-ce qu’on fout là, hein…
Toute cette poussière sur la petite table en bois, dans ce café matinal heureusement vide de ces gens aux portables sonores. Comment ces deux géants avaient-ils pu s’y tenir côte à côte ? Même le garçon au marronnier n’avait pas son air de Roquentin dans son assiette (c’était un vieux monsieur silencieux, Michel). Ce quartier de l’Observatoire où je n’avais jamais mis les pieds, depuis le temps.
Hier en me couchant, comment aurais-je pu imaginer devoir échouer là ce matin, à cause d’un énième nouveau lapin ? Mais tu le notes icite, cet épisode insignifiant, car tu sais qu’un jour ce rencart manqué aura un sens. . Il y avait une photo de Philippe Sollers sur le pilier d’en face. A leur place, je l’enlèverais, de quoi vous gâcher. Et des touristes arrivaient au moment où je me barrais, le chapitre 28 ayant pris fin à midi pile, il n’y avait plus rien d’autre à faire… avec ce M. Lapin.
Mircea me disait : « la réalité est uniquement de la peur à l’état pur, de la peur solidifiée. Je vis dans la peur, je respire dans la peur. J’avale la peur, je serai enterré dans la peur. Je transmets ma peur de génération en génération, comme je l’ai reçue de mes parents et de mes grands parents » (p. 402).
(Jex, 16.1.2020, 17.25)
« tu pètes ? c’est Bouddah », désolée, renato, ça marche moins bien
mon préféré de Rembrant c’est celui – ci : http://www.inesguide.fr/pages/mes-exposes/moderne/rembrandt-raphel-quittant-la-famille-de-tobie.html
Aujourd’hui 17 janvier, jour très ordinaire,
j’ai pratiqué quelques exercices de routine : réduction et agrandissement de mon corps,
allégement (sans régime) et lévitation, atteinte de la Lune par le toucher, plongeon dans la terre par irrésistibilité de ma volonté, production, disparition et transformation de divers objets, entrée dans l’esprit et le corps de quelques uns, dont JiCé, et enfin invisibilité.
père et fille
https://www.youtube.com/watch?v=Jrz4AAq-izA
Un bématiste
Ah, DHH, je me sens à la fois proche de vous, et en même temps j’ai toujours eu une réserve qui me rend, je crois, un peu différente. A savoir que, comme vous, je souhaite avant tout le bonheur de mes proches, dont bien entendu les enfants. Mais en même temps, j’ai toujours sur que c’était une mission, non pas impossible, mais dont on ne pouvait charger ni les parents, ni les enfants en question. Aucun parent au monde ne peut être le garant du bonheur de son enfant. Tout au plus est-il tenu de lui assurer le bien-être, et encore, dans la mesure de ses moyens n’est-ce pas. Quant à l’enfant, si le bonheur qu’il peut éventuellement ressentir ne vient pas de lui-même, mais d’une injonction parentale, eh bien c’est tout simplement qu’il ne s’agit pas de bonheur…
J’ai eu une réelle dispute avec un membre de ma famille, à ce sujet, un jour. Il s’agissait d’une tierce personne « Je suis intervenu », me disait-on, « parce que « x » n’est pas heureux… » J’ai bronché. C’était à mon sens le plus mauvais motif possible pour une « intervention » (en l’occurrence, entre un mari et son épouse), tant l’appréciation du bonheur d’autrui est à mon sens impossible, et tant cette notion est, en plus, soumise au temps. Un bonheur, est-ce durable ? Est-ce éphémère ? La sensation de plénitude qui vous submerge parfois, et ne dure que quelques instants, doit-elle être disqualifiée, à cause de sa courte durée ? Et qui est-on, pour juger du bonheur, ou du malheur, d’autrui ? Et quelle prétention, de se dire qu’une « intervention » peut remédier à une situation qui ne vous concerne pas vous-même… Bref.
Le bien-être et l’amour, oui, d’accord. Mais le bonheur, alors là… Cela n’est pas dans mon pouvoir. Tout au plus, en ce qui me concerne moi personnellement, puis-je penser « qu’il n’y a pas de honte à ça ». Et m’en contenter !
Est-ce que quelqu’un ou quelqu’une sur ce blog a déjà lu le roman de Victor Serge « S’il est minuit dans le siècle » ?
Il est très bellement triste ce dessin animé. Les psys diraient abandonnique ? Comme pour cette pov’ Vanessa.
Je préfère Céline, comme chaque fois.
J’aime son obstination.
et alii dit: à
père et fille
https://www.youtube.com/watch?v=Jrz4AAq-izA
DHH
C’est pour vous, Isaac Lévi et sa maman.
Le père de la fille.
« Vendredi 10 janvier, le réseau social Facebook a confirmé l’existence d’un bug au magazine américain spécialisé sur l’actualité des technologies Wired. Il permettait aux internautes de découvrir qui est l’auteur d’une publication sur une page Facebook. Or normalement l’identité des administrateurs d’une page Facebook n’est pas nécessairement publique. Grâce à ce bug, qui a eu lieu du 9 janvier au 10 janvier, Zerohedge a donc découvert que les messages partagés par la page officielle de Greta Thunberg sont postés à partir des comptes personnels de Svante Thunberg, le père de Greta, et Adarsh Prathap. Pour Valeurs Actuelles et RedState, c’est la preuve que l’activiste suédoise n’a pas écrit ces messages et qu’ils «sont écrits par son père». L’adolescente serait d’ailleurs une menteuse, puisque comme le notent ces sites, «Greta Thunberg avait toujours assuré qu’elle était à l’origine de ses messages». »
Libé
« La descente aux enfers de ce père indigne, soumis à un florilège de sévices corporels, occupe la dernière partie des Patriarches. Tout y est vrai : pour écrire ce livre, l’auteur s’est inspirée de l’association créée en 1972 par Lucien Engelmajer, gourou et truand qui ne sera jugé qu’en 2007 pour les dérives sectaire de son entreprise. »
https://www.lesinrocks.com/2012/09/08/livres/livres/les-patriarches-anne-berest/
(VS ?) oui… pourquoi ?
Ah et puis, dire tout de même que Monsieur Court semble me trouve particulièrement crétine de souligner, comme si c’était un fait nouveau, la raréfaction des postes ouverts à l’agrégation. Sans doute que, d’après lui, c’est une information essentielle et universellement connue…
Il a donc si peu d’empathie en général et en particulier, il peut donc si peu sortir de ce cercle étroit tracé autour de son nombril, qu’il ne peut même imaginer que cela soit un fait nouveau… pour moi ? Que rien, ni dans ma vie de tous les jours ni dans mon entourage, ne me prédisposait à avoir une quelconque curiosité, (autre que globalement sociologique…) sur les postes ouverts à tel ou tel concours universitaire ?
Si je posais à Monsieur Court la question de savoir au bout de combien d’années, dans une nappe phréatique rurale, l’atrazine devient inoffensive (ce qui est un problème tout aussi urgent que la décadence du système universitaire français, à mes yeux), nul doute qu’il lui faudrait se renseigner un tantinet avant d’avancer une réponse…
Est-ce pour cela qu’il serait un crétin ? Non, bien sûr. Mais par contre, sa propension à « faire feu de tout bois », quand il s’agit de moi, pour tenter de me discréditer et surtout de bien marquer la distance entre « lui », Sa Seigneurie, et moi, l’insignifiante mais néanmoins insupportable internaute qui ose se préoccuper de la littérature qui est son fief à Lui, eh bien, cette fixette ne le désigne pas comme le plus sagace ni le plus intelligent des contrées alentour, n’est-ce pas ? Comme quoi le savoir peut être aussi sec qu’un arbre mort, et n’augmente pas les capacités intellectuelles de qui est borné par sa suffisance.
« Où en est l’enquête pour viol sur mineur, ouverte le 3 janvier 2020 par le parquet de Paris, visant Gabriel Matzneff ? Les policiers ont fouillé leurs archives et retrouvé les fragments d’une procédure lancée en 1986 à l’encontre de l’écrivain, sur lequel planent depuis longtemps des soupçons de pédophilie. Comme le décrit Vanessa Springora dans son livre Le Consentement (Grasset, janvier 2020), la Brigade de protection des mineurs (BPM) s’est bien intéressée à Matzneff dans les années 1980 après avoir reçu une lettre anonyme. Cette lettre, qui dénonçait le couple formé par Gabriel Matznef… »
Pas de suite à cet article, car pas abonnée à ce torchon, dans lequel dernièrement, un redac’ chef, Gernelle défendait « son » chroniqueur, maintenant en fuite, selon toute vraisemblance, comme Polanski.
Et pourtant la suite, ce ne peut-être que;
Cette lettre, qui dénonçait le couple formé par Gabriel Matznef…et V.S.
Alors il n’y a eu qu’une seule lettre. Bizarre, Springora parle de plusieurs lettres anonymes adressées à la maison poulaga; que Matzneff auraient lues…
elle a une fois croisé les poulets, en descendant l’escalier , alors qu’ils montraient rendre une courtoise visite à Matzneff, dans sa chambre de bonne, comme elle les en accuse 30 ans plus tard.
Ce soir, je mangerais bien du boeuf-carottes.
Mais je vais plutôt opter pour du boudin.
Si ça se trouve, c’est Court qui sera au jury d’agrégation pour la bonnamie de Clopinou.
Elle risque pas de l’avoir.
Marie Sasseur, si c’était le cas, je n’hésiterais pas une seule seconde à produire tout ce que je peux avoir sous la main pour prouver la malveillance ! Mais je ne pense pas que Court soit habilité à l’agrégation d’histoire. Lui, son truc, outre la religion, les opinions de droite et la suffisance, c’est la littérature du 17è siècle expliquée aux adhérents américains d’une obscure société « d’amis de la french littérature ». Quelle pitié.
« Mais je ne pense pas que Court soit habilité à l’agrégation d’histoire. »
Et moi je pense le contraire, si j’ai bonne mémoire.
Marie Sasseur, comment ça se passe, un jury d’agrégation ? Ils sont combien ? Y’a-t-il un système comme celui des « copies anonymes » du bac, à l’écrit ?
Et si vous demandiez à votre future bru ?
La 4e édition de la nuit de la lecture, le samedi 18 janvier, sera l’occasion de rencontres scientifiques à la Cité des sciences et à l’Ecole des mines de Paris. Voici le programme.
https://www.sciencesetavenir.fr/decouvrir/agenda/des-sciences-au-menu-de-la-nuit-de-la-lecture_140580#xtor=EPR-1-%5BSEAActu17h%5D-20200117
bonne soirée!
Ben je ne vais pas l’appeler pour ça, hein. D’autant que je n’ai pas son numéro !
no comment :
Bonne nuit Et Al.
Il est épatant ce petite dessin animé, tristounet mais profond. Dessin, bruitage, histoire, musique, tout est bien… Merci.
J’ai la même bicyclette hollandaise…
En fait vous n’en savez rien, Sasseur, c’est ça ?
Belle analyse Dubruel !
Peut-être bonne analyse, mais Nabokov n’a pas de place dans cette histoire. Pour ce qui est de « il y aura un ‘avant’ et un ‘après’ à mettre en abîme avec Nabokov », voir le travail sous-jacent à Lolita et, éventuellement, lire le livre. En d’autres mots, laissez Nabokov tranquille.
Nabokov c’est du roman.
Et puis, il n’y a rien du fantasme de l’écrivain. Pourquoi a-t’elle choisi Lolita ?
Ce petit dessin animé néerlandais nous emmène dans une nostalgie irrépressible. On la voit revenir sur le lieu de la séparation, mais on ne sait pas comment elle construit sa vie à côté.
après Gabriel Matzneff j’espère que ce sera le tout de Claude François !
après Gabriel Matzneff j’espère que ce sera le touR de Claude François !
après Claude François j’espère que ce sera le tour de Michel Houellebecq !
après Michel Houellebecq j’espère que ce sera le tour de Johnny Haliday !
après Johnny Halliday j’espère que ce sera le tour de Jack Lang !
après Jack Lang j’spère que ce sera le tour de Cohn Bndit !
après Cohn Bendit j’espère que ce sera le tour de Jean-Louis Aubert !
Et quand sera-ce le vôtre, Hamlet ?
parès Jean-Louis Aubert j’espère que ce sera le tour de pablito…
clopine mon tour est déjà venu ! j’ai fait ma peine, j’ai purgé quinze ans de prison aux Baumettes à Marseille, en cellule j’ai eu la visite de l’aumônier, il m’a montré la voie de Dieu et du pardon !
Clopine si vous saviez le nombre d’amis d’enfance qui sont morts lors de règlements de compte ou de braquage de banque.
et si vous saviez le nombre de jeux des papous que vous avez adorés dont je suis l’auteur ou l’inspirateur.
à la demande de pablito qui m’a envoyé un mail personnel je recopierai sur ce blog mon roman, celui-là même que j’ai déjà copié il y a quelques mois, j’ai pas voulu, mais comme pablito a insisté je n’ai pas pu refuser !
« Samuel ne lit jamais de roman, il ne lit que les critiques littéraires contenues dans ses livres de critique littéraire, des analyses critiques, il écoute aussi les auteurs parler de leur livre, répondre aux questions des journalistes. Comment vous est venue l’idée d’écrire ce livre, demandent les journalistes, les auteurs hésitent rarement à répondre à cette question, ils ont tous de bonnes raisons, ils ne craignent pas de les faire savoir, je porte ce livre en moi depuis des années, répondent les auteurs, avant de parler d’accouchement, souvent les auteurs accouchent de leur livre, Samuel note souvent ce point, la littérature est devenue une immense salle d’accouchement, ils ne font pas toujours cette réponse, pas toujours bien sûr, certains n’accouchent pas de leur livre, pas toujours mais souvent, surtout les hommes, en majorité les hommes recourent à cette image de l’accouchement, note-t-il, pour eux c’est plus qu’une image, c’est un véritable accouchement, ils portent leur livre pendant des mois, des années, le plus souvent ils le portent en eux durant des années, ensuite ils accouchent, c’est la réponse qu’ils donnent aux journalistes, le plus souvent, les femmes de leur côté accouchent moins souvent que les hommes, surtout celles qui ont déjà des enfants.
Ce n’est pas parce que Samuel n’aime pas les accouchements ou qu’il n’aime pas les enfants qu’il ne lit pas de romans. Si quelqu’un lui pose la question, pourquoi ne lisez-vous pas de romans, Samuel serait bien en peine de répondre. Samuel ne le sait pas, pense-t-il, du moins croit-il le penser, il croit qu’il ne le sait pas, pense-t-il. Ce genre de comportement, aussi insolite, que de ne pas vouloir à ce point lire de romans, ou de ne pas pouvoir à ce point lire de romans, pour un lecteur qui lit autant que Samuel, autant de livres de critique littéraire concernant des romans qu’il ne lit pas, il y a forcément une raison à cela. Le plus souvent c’est une raison cachée, enfouie. Pour la trouver, la révéler, la dévoiler, la mettre en lumière, comme un agent EDF installe l’électricité dans la caverne obscure de Platon, la caverne du fameux mythe de Platon, sans doute la caverne la plus célèbre de toutes les cavernes bien qu’on y trouve peu de peintures rupestres, pour mettre fin aux jeux d’ombres et de lumières, aux illusions, pour accéder enfin à la vérité, procéder à son accouchement, l’accouchement de la vérité, il faut remonter très loin, en amont, remonter le temps, jusqu’à l’enfance, sans doute jusqu’à la mère. La mère et l’enfance, un grand classique de l’accouchement, pour accoucher de la vérité, un classique réservé à ceux qui souffrent d’un manque cruel d’imagination, de ceux qui préfèrent faire l’effort de remonter le fleuve du temps, à contre-courant pour parvenir à la source, le plus souvent ils remontent ce fleuve dans une petite barque, une pirogue bancale, risquant de tomber dans ces eaux sales où vivent des poissons carnivores et des serpents de vingt mètres de long, juste pour arriver à une source aussi commune, pour arriver à ce grand classique de l’accouchement de la vérité.
Les causes psychologiques sont toujours à prendre avec des pincettes, de minuscules pincettes, pour éviter de blesser, de heurter les sensibilités. C’est tellement gênant de faire ces recherches pour Samuel, rechercher à sa place cette raison pour laquelle il ne lit pas de roman, remonter à la source, entrer dans sa conscience, sa mémoire, pour y déceler les raisons enfouies, des raisons toujours trop psychologiques, le disséquer comme une grenouille pour s’offrir le luxe d’une petite séance de psychologie à deux balles, aller fouiner, fouiller, piller dans sa mémoire, son passé, son enfance, l’enfance et la mère, du sale boulot de flic, de pilleur de tombe, de pilleur de salle d’accouchement. Mieux vaut en rester aux faits, en l’occurrence au fait, puisqu’apparemment il n’y a qu’un seul fait, un seul fait apparent, cependant un fait marquant, mieux vaut se satisfaire de ce fait précis, sans chercher à extrapoler, quitte à ne pas être sûr que ce fait-là soit précisément la cause de ce comportement étrange, la véritable raison, que ce soit là la vérité, une vérité irréfutable.
Voici le fait…. »
Oh, je ne les ai pas « adorés », Hamlet. « Réussis », suffira…
Alors, si j’étais vous, Hamlet, je la condenserais un peu, votre histoire de Samuel, là. Parce que toutes ces lignes sans avoir l’ombre de commencement d’un personnage qui tienne debout…
Tenez, pourquoi pas : « Samuel errait sur les remparts d’Elseneur. Samuel était un visage pâle. Et pourtant, il n’y pas beaucoup de sioux, cette année-là, dans les caisses du royaume pourri ».
(bon d’accord, je sors)
Edgar Allan Poe, Annabel Lee
It was many and many a year ago,
In a kingdom by the sea,
That a maiden there lived whom you may know
By the name of Annabel Lee;
And this maiden she lived with no other thought
Than to love and be loved by me.
I was a child and she was a child,
In this kingdom by the sea,
But we loved with a love that was more than love—
I and my Annabel Lee—
With a love that the wingèd seraphs of Heaven
Coveted her and me.
And this was the reason that, long ago,
In this kingdom by the sea,
A wind blew out of a cloud, chilling
My beautiful Annabel Lee;
So that her highborn kinsmen came
And bore her away from me,
To shut her up in a sepulchre
In this kingdom by the sea.
The angels, not half so happy in Heaven,
Went envying her and me—
Yes!—that was the reason (as all men know,
In this kingdom by the sea)
That the wind came out of the cloud by night,
Chilling and killing my Annabel Lee.
But our love it was stronger by far than the love
Of those who were older than we—
Of many far wiser than we—
And neither the angels in Heaven above
Nor the demons down under the sea
Can ever dissever my soul from the soul
Of the beautiful Annabel Lee;
For the moon never beams, without bringing me dreams
Of the beautiful Annabel Lee;
And the stars never rise, but I feel the bright eyes
Of the beautiful Annabel Lee;
And so, all the night-tide, I lie down by the side
Of my darling—my darling—my life and my bride,
In her sepulchre there by the sea—
In her tomb by the sounding sea.
« avait » a sauté. Y’avait. Yahvé !
Connais-tu Delmer Daves bud (JB)? Connais-tu « Dark Passage »?
Humphrey Bogart, Lauren Bacall ?
C’est un mystère que certains films qui montrent des acteurs prodigieux dans un noir et blanc d’une beauté à tomber par terre soient aujourd’hui à peu près oubliés. J’imagine que Georges Charensol devait connaître…
@de nota, un extrait de mon Goût du bonheur…
CHARLES PEGUY
Jamais sauf mon fils
Dans Clio, Dialogue de l’histoire et de l’âme païenne, un texte resté inédit à la mort de Charles Péguy, au début de la première Guerre mondiale, et publié pour la première fois dans la NRF en 1917, l’écrivain témoigne d’un réel désenchantement. Selon lui, l’homme, de tous temps, n’a jamais été heureux et ne saurait l’être. Et pourtant, paradoxalement, il espère néanmoins que son fils soit heureux. C’est même son plus grand souhait !
« Car il sait que depuis quelques années, depuis qu’il a passé, depuis qu’il est parvenu à ses trente-trois trente-cinq trente sept ans et qu’il les a biennalement passés il sait qu’il a retrouvé l’être qu’il est, et qu’il a retrouvé d’être l’être qu’il est, un bon français de l’espèce ordinaire, et vers Dieu un fidèle et un pêcheur de la commune espèce. Mais enfin et surtout il sait qu’il sait. Car il sait le grand secret, de toute créature, le secret le plus universellement connu et qui pourtant n’a jamais filtré, le secret d’Etat entre tous, le secret le plus universellement confié, de proche en proche, de l’un à l’autre, à demi voix basse, au long des confidences, au secret des confessions, au hasard des routes et pourtant le secret le plus hermétiquement secret. Le vase de secret le plus hermétiquement clos. Le secret qu’on n’a jamais écrit. Le secret le plus universellement divulgué et qui des hommes de quarante ans n’est jamais passé, par dessus les trente-sept ans, par dessus les trente-cinq ans, par dessus les trente- trois ans, n’est jamais descendu aux hommes d’en dessous. Il sait ; et il sait qu’il sait. Il sait que l’on n’est pas heureux. Il sait que depuis qu’il y a l’homme nul homme jamais n’a été heureux. Et il le sait même si profondément, et d’une science si entrée dans le profond de son cœur, que c’est peut être, que c’est assurément la seule croyance, la seule science a laquelle il tienne, dans laquelle il se sente et il se sache engagé d’honneur, la seule précisément où il n’y ait aucun entendement, aucun masque, aucune connivence. Pour dire le mot, aucune adhésion, aucun acquiescement, aucune bonne volonté. Aucune complaisance. Aucune bonté. Or voyez l’inconséquence. Le même homme. Cet homme a naturellement un fils de quatorze ans*. Or il n’a qu’une pensée. C’est que son fils soit heureux. Il ne dit pas que ce serait la première fois ; que ça se verrait. Il ne se dit rien du tout, ce qui est la marque de la pensée la plus profonde. Cet homme est ou n’est pas un intellectuel. Il est ou il n’est pas un philosophe. Il est ou il n’est pas blasé. (Blasé de peine, c’est la pire débauche). Il a une pensée de bête. Ce sont les meilleures. Ce sont les seules. Il n’a qu’une pensée. Et c’est une pensée de bête. Il veut que son fils soit heureux. Il ne pense qu’à ceci, que son fils soit heureux. Il a une autre pensée. Il se préoccupe uniquement de l’idée que son fils a (déjà) de lui, c’est une idée fixe, une obsession, c’est-à-dire un siège, un blocus, une sorte de scrupuleuse et dévorante manie. Il n’a qu’un souci, le jugement que son fils, dans le secret de son cœur, portera sur lui. Il ne veut lire l’avenir que dans les yeux de son fils. Il cherche le fond des yeux. Ce qui n’a jamais réussi, ce qui n’est jamais arrivé, il est convaincu que ça va arriver cette fois-ci. Et non seulement cela, mais que ça va arriver comme naturellement et planement. Par l’effet d’une sorte de loi naturelle. »
(« Clio, Dialogue de l’histoire et de l’âme païenne », Bibliothèque de la Pléiade, Editions Gallimard, 1957)
* Marcel Péguy, qui, plus tard, présentera et annotera les œuvres complètes de son père dans l’édition de la Pléiade, était né en septembre 1898.
Et est-ce que le chocolat, 6 euros, à la Closerie des Lilas, à la table de Momone et Jean Sol Partre était dé-li-cieux ?
Avez-vous humé les mannes célestes ?
Le « trailer » n’est pas très bon malheureusement.
Surtout elles qui sont géniales, messieurs reconnaissez-le
https://images.app.goo.gl/fZyVB8d3atemmmWG6
Au café de Flore
Sasseur !!! tu crois que viendra un jour le procès pour pédophilie de Léo Ferré ?
Ramblin Rose/Kick Out The Jams/Looking At You
https://www.youtube.com/watch?v=74jS3dW0DtE
Pck in fine Bogart, à part un gros fumeur ?
https://images.app.goo.gl/Vpxdw1v655BjS7xZ6
Chère Clopine, que vous avanciez dans la littérature ne me gène pas, je crois avoir approuvé et défendu très récemment sur ce fil une de vos positions sur Camus pour laquelle on vous chahutait quelque peu.
Non, ce qui m’amuse ici, c’est ce que pointe DHH . Votre soumission , au fond, devant ces peaux d’ânes d’état, comme si un concours remporté rendait nécessairement intelligent. Le petit tableau ou vous vous peignez hypnotisée par votre interlocutrice à laquelle vous trouvez toutes les qualités parce qu’elle passe l’Agreg , et que vous prenez conscience du coup des difficultés de l’épreuve en partie liées à un nombre restreint de postes me parait très révélateur.
Que vous me considériez lié à « Une obscure société américaine » est de bonne guerre, et m’amuse beaucoup vu votre connaissance encyclopédique et votre profond respect de l’enseignement supérieur que chacun a pu apprécier ici depuis plus d’une décennie.
DHH vous expliquera par ailleurs que l’anthropologie du religieux ne m’a pas attendue pour exister, et c’est heureux! Quant à n’écrire que là dessus, j’ai déjà répondu à ces billevesées.
Continuez à vous documenter via Le Clopinou ou tout(e) autre sur ce que vous ne connaissez pas, parlez si possible intelligemment et sensiblement de votre ressenti face aux textes, vous aurez davantage mon respect que lorsque vous vous livrez à des rodomontades d’autodidacte complétement allumée. J’en connais beaucoup, et de modestes, hélas c’est une qualité que Dame Nature, chère Clopine, ne vous a apparemment pas attribuée.
Passez une bonne soirée.
Je demeure , chère Clopine, par décret Beaubecois, votre « obscur » serviteur!
MC
Ce n’est plus « Minou Drouet et sa maman », c’est « Greta Thumberg et son papa », Jazzi!
Voir aussi le bel éreintement de la poupe(e) viking dans Causeur ou sont détaillés les divers modes de déplacement Gretesques.
Bien à vous.
MC
J’m Sam néanmoins je m’oppose
raisons enfouies, des raisons toujours trop psychologiques, le disséquer comme une grenouille.
Non.
Ne disséquons pas les grenouilles. On trouvera d’autres moyens.
et alii, merci pour ce « Père et fille » de Michaël Dudok de Wit
Rose, offrez vous pour l’hiver Bruegel et l’hiver. Trop cher pour moi, la couverture offre une reproduction belle à pleurer. J’attends une expo de ce peintre rare. D’ailleurs y’en à t il eu par le passé? 86 toiles seulement de cet artiste .
Michel Weemans est professeur d’histoire et théorie de l’art à l’École nationale supérieure d’art de Bourges. Spécialiste de l’art flamand du xvi e siècle et du paysage, il a publié plusieurs ouvrages parmi lesquels Herri Met de Bles (Hazan, 2013), et a codirigé la publication de l’ouvrage Voir double. Pièges et révélations du visible (Hazan, 2016). Il a été co-commissaire de l’exposition « Fables du paysage flamand. Bosch, Bles, Bruegel, Bril », Palais des Beaux-Arts de Lille (2012-2013).
Le triptyque de la collection ne vaut que 289 euros quatre vingt dix neuf.
6 euros le chocolat à la Closerie, c’est moins cher que dans les Starbucks où vont tous les jeunes à Paris !
Et alii, bonne nuit
Fortuneo chinois
La porte la mieux fermée est celle qu’on peut laisser ouverte.
rose, congelée
Me concernant, et venant de vous, PetitCourt, le « Chère » est triste, hélas.
(bon d’accord, je sors).
« viendra un jour le procès pour pédophilie de Léo Ferré ? »
Tu mélange tout, hamlet. Léo Ferré c’est pour zoophilie !
Pas d’argent B et tous mes bouquins en carton.
B, avez vous vu que la toile retrouvée en Italie, y a un repenti ?
Closer, dans un autre registre, vu il y a quelques jours le fils de Tarzan. C’était avant que soit éventrée l’Afrique bien que le colonialisme en Afrique noire soit passé par là, Conrad avait déjà écrit au coeur des ténèbres . Les scènes aquatiques sont surprenantes. La faune restituée encore vivante et foisonnante.
Rose, je ne comprends pas. C quoi cette toile retrouvée en Italie?
Est-ce qu’elle sait au moins faire la cuisine cette postulante à l’agrégation, Clopine ? Et Clopinou aussi ?
Clopine
Préparez la avec elle
J’avais pensé P. Philomène et ben non. C’est à la plage.
Petit rappel se déplace dans le château et de nuit sans chandelles, c’est imprudent. Faites attention aux poutres et aux escaliers.
B
Apparemment il y a autre chose derrière.
Un tableau retrouvé en Italie est bien le « Portrait d’une dame » de Klimt, volé en 1997
Le tableau avait été subtilisé en février 1997, alors que le Musée d’art moderne Ricci Oddi de Piacenza était fermé pour travaux.
in le monde.fr
« il ne lit que les critiques littéraires contenues dans ses livres de critique littéraire, des analyses critiques »
Trois « critique » et deux « littéraire » dans la même phrase, c’est un peu lourd, hamlet. Et tout le reste est à l’avenant, sur le mode répétitif. On dirait que tu fais du remplissage parce que tu es payé à la ligne ?
Je repense à la remarque de DHH, comme quoi le bonheur serait une injonction (lourde) assénée par nous à nos enfants…
Je ne peux souscrire à ce point de vue. Je sais que DHH, esprit on ne peut plus éclairé, est à la fois sincère et avisé. Mais pourtant, même si on met de côté nos définitions diverses du mot « bonheur », il y a tout de même quelque chose qui vient en contradiction absolue avec cette idée d’injonction au bonheur : c’est le monde que nous léguons.
Tous les ans, et de plus en plus tôt, nous « vivons à crédit » des ressources de notre planète.
L’espèce humaine pullule, et pollue.
Et personne ne sait vraiment lutter contre les maux que nous engendrons.
Comment, dans cette désolante perspective, pourrions-nous en plus enjoindre à nos descendants d’être heureux ?
Alors qu’en toute légitimité, ils nous accusent ?
Bon, je ressors encore. Je pourrais « claquer des bretelles », en disant que le désastre ambiant n’est pas, n’est-ce pas, de mon fait, vu la vie que j’ai choisie…
Mais la belle affaire. La responsabilité, à mon sens, n’est plus individuelle, ni à l’échelle d’une collectivité restreinte, ni même dans une forme de gouvernement mondialisé…
C’est d’espèce qu’il s’agit. De moins en moins humaine.
Clopine si vous saviez le nombre d’amis d’enfance qui sont morts lors de règlements de compte ou de braquage de banque.
Hamlet, seriez vous un ami du ministre?
ah miss Ratched … quelle figure dictatoriale
https://www.youtube.com/watch?v=uq5CeMqcTv4
Jazzi, en tout cas, elle appréciait la cuisine du petit resto « temps des cerises », rue de la Cerisaie. Perso, mon risotto aux saint-jacques était parfaitement honnête. Mais nous étions au premier étage, et dieu que l’escalier était raide. Le serveur devait avoir les jambes en compote, après son service. Nous en avons tenu compte, dans nos commandes : nous avons allégé les allées et venues.
Et une pensée pour Ken Kesey au passage
Jazzi, à l’occurrence ? Par quel magazine , c’est la question.
Bah, une paille (dans un diabolo menthe, pour Truffaut), ce programme.
« la première fille que je vais sauter va s’allumer comme un flipper » (au sortir d’une séance soutenue d’électrochocs)
La remarque de DHH est très juste, Clopine. Elle rejoint le paradoxe de Péguy : « Et tu seras heureux, mon fils ! » Traumatisme garanti !
Tu surestimes la responsabilité de notre génération sur l’état de la planète. Et il n’est pas dit que les jeunes d’aujourd’hui feront mieux dans le proche avenir…
Je suis allé voir « 1917 » de Sam Mendes. La boue et le sang des tranchées en CinémaScope, comme si on y était…
Les remarques de DHH sont généralement justes, Jazzi. Il n’empêche que je vis autrement qu’elle, et aussi que de toi. Franchement, je pense que nous trois, au moins, ici, pour ce qui est d’être radicalement différents mais de cohabiter, nous arriverions sans problème à une sorte de « pacte républicain » exemplaire.
L’écolo-gauchiasse féministe revendiquée et rurale de surcroît, le gay-républicain homme de lettres « modéré mais néanmoins de droite » monté à Paris comme une moule va à son bouchot, l ‘agrégée hyper cultivée-classe bourgeoise séfarade fortunée et irréductiblement humaniste (à fond les gamelles, l’humanisme en question) …
En fait, Pierre Assouline devrait plutôt être fier de nous trois, non ? Rien que du fait qu’on se parle, ce qui ne serait jamais arrivé avant la Rdl ?
Clopine,
Je ne sais pas d’où vous tenez ce chiffre : « moins de 15 postes ! » à l’agrégation d’Histoire. En 2019 : 72 postes . En 2020 : 73 postes. Peut-être s’agit-il des postes en Histoire à pourvoir au CNRS ou du recrutement de l’Enseignement Supérieur ?
En 2019 : 1352 inscrits à l’agreg. d’Histoire, mais seulement 638 candidats (47%) se sont effectivement présentés à toutes les épreuves, si bien que le taux effectif de réussite ( 72 par rapport à 638) est de 11,3%.
Certes, le nombre de postes n’a cessé de diminuer : 134 en 2003. Mais celui des candidats aussi : 3061 inscrits en 2003. Si bien que le taux effectif de réussite est passé de 7,6% en 2003 ( 6% en 2008) à 11,3% en 2019. L’agrégation d’Histoire reste donc un concours très difficile, mais les chances de réussite pour les candidats qui font toutes les épreuves ne sont pas pires qu’avant.
Savoir si le nombre de postes devrait être plus important entre dans un autre débat : doit-on ou non maintenir deux corps de prof. dans le Secondaire ( agrégés et certifiés) ou seulement celui des certifiés ?
« … à part un gros fumeur ? »
Et elle ?
https://blogfigures.blogspot.com/2010/09/lauren-bacall_19.html
« Rien que du fait qu’on se parle, ce qui ne serait jamais arrivé avant la Rdl ? »
Il faut voir, l’environnement où on évolue ; les ouvertures qu’il favorise, etc. La RdL me rappelle des sympathiques bistrots où j’ai traîné et encore je traîne et pas seulement pour la qualité de leurs cocktails.
P. S., même si c’est vrai qu’il y a ici quelque chose de L’invention de Morel — accentuée maintenant par l’absence de l’horloge et du calendrier.
Samedi 18 janvier 2020, 5h15
Jamais la République des Livres ne m’a parue aussi riche depuis le coup de baguette tragique qui l’a créa ! On se promène au milieu des cons germano-pratins ou des connes brayonnes avec le délice de celui qui en tire plaisir pervers, et se sent grandi d’être si différent… Quel bonheur !
J’espère vivre encore une trentaine d’années pour avoir la joie de lire le livre qu’écrira Greta la Gaga, cette malheureuse fillette manipulée par son père (qui l’aura « préfacé ») sous le regard affectueux de sa mère et l’admiration déraisonnable des foules stupides d’écologistes mondialistes, déraisonnables, ignorants, en recherche de divinité nouvelle à adorer!
Son titre ? « Le Vol-au-Vent »
Et elle ?
Elle, elle est amoureuse de ce vieux barbon, alcoolique et séducteur notoire.
Ainsi va la vie, ainsi va l’amour avec des assortiments précaires.
Soirée sympathique hier soir, fréquentée ici par des gens de bonne compagnie, je vous en remercie.
Bon samedi
Faut il parler d’amour à propos de ces assortiments précaires ?….
Il s’agit plutôt de petits arrangements psycho-sexuels libérateurs, non ?
L’écologie, c’est la nouvelle religion comique des clowns mangeurs de graines. Greta Thunberg, leur nouvelle mascotte, est aussi appétissante qu’un plat de lentilles !
qui l’a créa !
Qui la créa, qui l’a créée. Il faut choisir.
Bidule, vous avez raison d’y voir une religion et donc une croyance. L’écologie bien qu’appuyée par des constats et épaulée par une armée de scientifique appartient au domaine des sciences avant d’être politique. No futur.
( la France est égalée par la Chine qui bientôt la dépassera en ce qui concerne le nombre détracteurs nucléaires en service, nous ne retiendrons plus le pompon ce qui ne solutionnera pas le problème des déchets radioactifs. Il m’étonnait qu’un si petit pays soit le champion planétaire dans ce domaine énergetique, héritage de la clairvoyance de nos dirigeants.)
Réacteurs et non détracteurs.
Ce que j’espėre, moi, pour ces rigolos d’écolos, c’est un bon tremblement de terre qui les emportera tous, comme ça, on pourra dire après cela que Dame Nature est vraiment ingrate et qu’elle n’aime pas du tout ses propres thuriféraires, tellement ils son nuls. Qu’ils brûlent tous en Enfer !
(… ils sont…).
JiCé
Oui. Il s’agit de grantamour. C’est le mot qui convient. Nous en avons rêvé, nous en rêvons encore, c’est mythique.
Le grantamour est le mot qui effectivement convient. C’est mythique. C’est miteux …!
C mythique, c’est mystique
C’est plus souvent mité que mythique, le grantamour ! mais, enfin, si on ne croit plus à rien, que faire quand l’élection approche et que l’élue potentielle interroge votre foi ?…
ce n’est pas la martingale du bonheur
Le métier de professeur séduit de moins en moins d’étudiants. Ce manque de succès et de motivation se ressent surtout dans le cadre des inscriptions aux concours d’entrée dans l’Éducation nationale. En effet, le nombre de candidats aux épreuves de l’Agrégation et du CAPES a diminué de 10 % entre 2019 et 2020.Le métier de professeur séduit de moins en moins d’étudiants. Ce manque de succès et de motivation se ressent surtout dans le cadre des inscriptions aux concours d’entrée dans l’Éducation nationale. En effet, le nombre de candidats aux épreuves de l’Agrégation et du CAPES a diminué de 10 % entre 2019 et 2020.Le métier de professeur séduit de moins en moins d’étudiants. Ce manque de succès et de motivation se ressent surtout dans le cadre des inscriptions aux concours d’entrée dans l’Éducation nationale. En effet, le nombre de candidats aux épreuves de l’Agrégation et du CAPES a diminué de 10 % entre 2019 et 2020.Le métier de professeur séduit de moins en moins d’étudiants. Ce manque de succès et de motivation se ressent surtout dans le cadre des inscriptions aux concours d’entrée dans l’Éducation nationale. En effet, le nombre de candidats aux épreuves de l’Agrégation et du CAPES a diminué de 10 % entre 2019 et 2020.Le métier de professeur séduit de moins en moins d’étudiants. Ce manque de succès et de motivation se ressent surtout dans le cadre des inscriptions aux concours d’entrée dans l’Éducation nationale. En effet, le nombre de candidats aux épreuves de l’Agrégation et du CAPES a diminué de 10 % entre 2019 et 2020.Le métier de professeur séduit de moins en moins d’étudiants. Ce manque de succès et de motivation se ressent surtout dans le cadre des inscriptions aux concours d’entrée dans l’Éducation nationale. En effet, le nombre de candidats aux épreuves de l’Agrégation et du CAPES a diminué de 10 % entre 2019 et 2020.Le métier de professeur séduit de moins en moins d’étudiants. Ce manque de succès et de motivation se ressent surtout dans le cadre des inscriptions aux concours d’entrée dans l’Éducation nationale. En effet, le nombre de candidats aux épreuves de l’Agrégation et du CAPES a diminué de 10 % entre 2019 et 2020.
https://dailygeekshow.com/chute-candidat-enseignement/?utm_source=newsletter&utm_medium=e-mail&utm_campaign=Newsletter_Journaliere_2020-01-18
et alii, merci !
et alii, merci !
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Et alii
Étant donné que les jeunes sont loin d’être bêtes, que le statut de fonctionnaire n’est pas une sinécure, que la retraite ne sera plus à 75% du brut, que les salaores en France sont à la moitié de l’Allemagne et de la Suisse et que les élèves sont invivables, pourquoi devenir prof ?
Un goût de masochisme aigu ?⁴
Le petit 4 en exposant est venu là par hasard se percher en fin d’interrogative. Je l’ai gardé par grantamour.
AFFAIRE DE BOUFFES
On sait ce matin pour quelles raisons inavouables la police a exfiltré le bébé Président Macron lorsqu’un mouvement de foule s’est produit au Théâtre des Bouffes du Nord où il se trouvait, en compagnie de la reine Mère.
Saisi par le démon du jeu théâtral qui le possède depuis son enfance, il allait monter sur les planches certain que son jeu serait meilleur que celui de l’acteur vedette du spectacle en cours ! Par bonheur, il n’en fit rien.
On eut vite fait de le calmer, par une médication poudreuse qui lui fit grand bien.
Je ne me reconnais pas vraiment dans le portrait que tu fais de moi, Clopine. Et suis pas sûr que DHH si reconnaisse aussi.
JC, l’avorton Justin Crétin toujours aussi inculte et même plus encore…
arrête d’injurier Carmen, face de bite, tu auras affaire avec Paquito son fils, un vrai dur
DHH si reconnaisse aussi. s’y
vraiment :juste un peu.? pour le gout du jeu? OU POURQUOI?
DHH vous donne pourtant de bien utiles conseils, Clopine. Est-ce vraiment vous rendre service à vous-meme que de s’obstiner à ne pas les suivre?
Un Jury comme celui-là corrige les copies de manière anonyme et évalue les oraux en collégialité. Je le vois mal, à supposer qu’il en ait la possibilité, se livrant à de basses vengeances sur la copine du Clopinou parce que son encombrante mère aurait une quelconque notoriété. Gardez ces fantasmes pour votre mythologie personnelle héritée curieusement du plus vieux manichéisme.
Je reste, chère Clopine, votre humble serviteur. MC
Luchienne, je t’embrasse en pleine fa(r)ce !
Ah, le « Répliques » du jour, avec Beigbeder à ma droite et Val à ma gauche (enfin, ce qu’il en reste, de gauche, dans ce Val-là). En ligne de mire : Charline Vanhoenacker, ben tiens, of course, même si son nom n’a jamais été cité…
Moi je n’ai pas d’intérêt dans l’affaire : je n’écoute JAMAIS France Inter. Mais franchement, à part l’argument ultime qui n’est pas faux, à savoir que traîner les hommes politiques dans la dérision affaiblit la dignité du système représentatif, (donc, privilégier une radio publique où, dans la tranche 7-9 heures, on ne confond pas tout, séparer les genres quoi) tout le reste… Pfff… Quelle caricature d’eux-mêmes !
Allez, tiens, zou, je suis Charline, sur ce coup-là !
Court, enfin, nettoyez vos lunettes (ou arrêtez votre fixette ! : ce n’est pas MON fantasme qui a été émis ici, à savoir que vous exerceriez une malveillance à cause de votre détestation de ce que je suis (et non, comme vous l’écrivez, de ma « notoriété », franchement, vous vous relisez parfois ???) : c’est MARIE SASSEUR qui a balancé cette hypothèse, pas moi ! Ah là là…
Il y a des gens intelligents et sages qui s’efforcent d’élargir avec curiosité leur chemin d’étude personnel pour mieux appréhender le monde. Il y en a d’autres, les plus nombreux, qui ramènent le monde à un système étroit de pensée qu’ils ont choisi par défaut, ce qui les coincent à jamais, parfois jusqu’au délire. On ne peut rien faire pour qu’ils abandonnent leur choix erroné, le plus souvent.
Plaignons les proches !
@ pour l’amour du petit exposant 4, je voudrais dire que le chocolat était délicieux, il valait bien son pesant de starbuckles, et que nous comptons les points avec passoul au sujet des trois finalistes (dans l’ordre : DHH, Jazmn, CT la chiromancienne… loin derrière les autres, je sors-ahahahah), et qu’alii a parfois de bonnes extractions en matière de BD. Je ne connais pas le roman d’H. Peut-on nous donner un lien ? Aujourd’hui, je me suis décidé.
Ce n’était ni un fantasme, ni une spéculation.
Juste une illustration de la cuistrerie normande et bretonne, dont les 2 représentants ici, nous enuyeraient encore plus, s’ils ne se cherchaient pas. Autant en rire à leurs dépens.
tu peux toujours essayer de briller, pauvre niais de JC Justin Crétin, c’est toujours aussi NUL comme tu dis souvent, tout le monde se gondole en te lisant
Pierre Lemaître, exemplaire sur France Inter.
https://www.youtube.com/watch?v=qXVUdYVnPTk
Ce qui nous change du Q merbeux du « journaliste et écrivain », fabriquant de marionnettes littéraires, qui ne se bouge que les fils et filles de ministres.
Fabricant.
Redisons-le tout net :
Pierre Lemaître, exemplaire sur France Inter.
https://www.youtube.com/watch?v=qXVUdYVnPTk
Ce qui nous change du Q merbeux du « journaliste et écrivain », fabricant de marionnettes littéraires, qui ne se bouge que pour les fils et filles de ministres.
un témoignage sur V.S? ET CE TEMPS (qui n’ arien à voir avec ce que j’ai connu)
https://blogs.mediapart.fr/elise-thiebaut/blog/120120/je-me-souviens-de-gabriel-matzneff?utm_source=20200117&utm_medium=email&utm_campaign=HEBDO&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-%5BHEBDO%5D-20200117&M_BT=1249929909253
e me souviens de cette femme excentrique et solaire, qui se présentait ainsi à nous, croyant briser la glace : «Voilà, je m’appelle Simone Boué, et cela signifie que quand vous coulerez en anglais, je vous lancerai une bouée. » L’ironie veut qu’elle soit morte justement noyée au large de Dieppe, deux ans après Cioran, qui avait succombé à la maladie d’Alzheimer en 1995. S’est-elle suicidée ? A-t-elle perdu pied accidentellement, trahie par la polyarthrite rhumatoïde dont elle souffrait depuis des années ? On ne le saura jamais.
« Il y en a d’autres, les plus nombreux, qui ramènent le monde à un système étroit de pensée qu’ils ont choisi par défaut, ce qui les coincent à jamais, parfois jusqu’au délire. »
hmmmm c’est pas faux…
à propos d’études, je lis un article sur l’homéopathie sur mediapart où est rapporté:
Une autre voix citait Papagalli, homme de théâtre grenoblois très connu : « Ils ont tellement étudié qu’il n’y a plus de place pour l’intelligence ! »
Luchienne,
ta rage te fait dire d’excellentes choses sur la marionnette que je suis devenu, passés mes 95 ans.
Parait-il : « Tout le monde rigole en me lisant » !
Mais cela m’enchante, mon toutou. Ce n’est pas à la portée de n’importe quelle chienne de chiasses de faire rigoler le bourgeois…
Raoul Vaneigem
(Touquette avait dit : « qu’ils viennent me chercher ». Il semble avoir changé d’avis. Changeant Touquette! J’espère que vous avez apprécié le story telling de la Trognon, avec filtres anti-rides… Du plus haut comique. Ce couple ridicule et infernal fera date dans l’histoire romaine).
« Jazzi dit: à
« il ne lit que les critiques littéraires contenues dans ses livres de critique littéraire, des analyses critiques »
Trois « critique » et deux « littéraire » dans la même phrase, c’est un peu lourd, hamlet. Et tout le reste est à l’avenant, sur le mode répétitif. On dirait que tu fais du remplissage parce que tu es payé à la ligne ? »
non, c’est juste parce que je n’avais pas la place d’en caser plus, sinon j’en aurais mis une bonne petite dizaine de plus.
d’ailleurs pour le prochain d’acheter un disque dur plus grand.
jazzi : « le gout du bonheur »
il y a des gens qui relisent tes projets ?
parce que « gout du bonheur » est un oxymore, une contradiction, une anomalie entre les termes.
ça fait penser à la phrase qu’a retenu Clopine de Camus : faut pas avoir honte d’être heureux.
c’est comme le « gout » du bonheur : ça ne veut rien dire du tout.
parce que le bonheur est une notion en devenir, c’est un horizon, une espérance (cf Pascal), ce n’est pas une chose qui peut se conjuguer au présent, et donc on ne peut en avoir le gout.
on se demande à quoi ça sert que des types comme Pascal, Spinoza ou Nietzsche se soit décarcasser à écrire leurs bouquins si c’est pour revenir à chaque fois au point de départ.
mais je ne suis pas trop certain que tu comprennes ce que je veux dire jazzi.
Jazzi, autre chose : lit cette phrase :
« C’est trop rythmé? Cette musique n’est pas rythmée, dit Paul. Elle cogne indéfiniment sur le même temps.Comme une brute sur la tête de son adversaire mort.Une musique rythmée est une musique qui réfléchit sur la diversité et la complexité des rythmes. »
sur ce coup je suis battu : 5 fois le mot « rythme » et quelques mots.
tu sais de qui c’est ?
Jazzi et celle-là tu sais de qui elle est :
« l’œuvre dont le chiffre apparaît sur la couverture est un concerto de Mozart, je sais que tout le monde le sait, mais je le dis pour ceux qui peut-être ne le savent pas, et aussi pour ceux qui le savent, afin qu’ils sachent que je le sais aussi, et enfin afin que nous soyons tous là à savoir que nous le savons, ça commence bien. »
« Il n’en est rien, au contraire, dès le premier jour, à la cantine, Samuel, son plateau entre les mains, scrute les tables, il choisit sa table au premier coup d’œil, pas celle des bons élèves, ni des trop mauvais, Samuel les a repérés, il sait lesquels sont les bons élèves et lesquels seront les trop mauvais élèves.
Avec son plateau il se dirige vers la table des élèves moyens, ni bons ni mauvais, les moyens le regardent venir vers eux, pourquoi n’a-t-il pas choisi une autre table, pensent-ils, la table des bons élèves, le réfectoire est immense, il reste encore des tables libres, il devrait s’asseoir seul à une table libre, se disent-ils, là est sa place, pensent-ils, seul à une table libre, sa place est d’être seul.
Pourtant, quand il arrive à leur table, les élèves moyens se poussent pour le laisser passer, ils lui font de la place, l’accueillent parmi eux, ils lui laissent une place. Dès qu’il est assis sur sa chaise, l’un d’eux lui passe la carafe d’eau en aluminium, Samuel le remercie et remplit son verre, d’où sort ce type, se demandent les autres sans le lui demander, ils savent bien qu’il peut être le premier de la classe s’il le veut, mais il ne veut pas l’être, ils l’ont tout de suite compris, il a choisi son camp, leur camp, le camp des moyens élèves.
Les autres, les élèves moyens se disent qu’il s’agit d’une erreur, il s’est juste trompé de table, ils lui pardonnent cette erreur, dès demain tout va rentrer dans l’ordre, se disent-ils, il va s’asseoir à une autre table, la table des bons élèves ou une autre table où personne n’est assis, une table vide, en bout de réfectoire. Il leur faut attendre le lendemain pour découvrir qu’ils se trompent, ils ont jugé trop vite Samuel, il ne fait rien par hasard, il se trompe rarement, ses qualités d’analyse sont efficaces, le lendemain il vient à la même table, la leur, à sa place, la sienne, à la table des élèves moyens, et encore le lendemain, et encore les jours d’après, Samuel vient s’asseoir à leur table, la table des élèves moyens, il vient s’asseoir à cette table à la même place, sa place à cette table des élèves moyens est devenue la sienne, à présent les autres la lui gardent quand il arrive en retard, si un autre élève veut s’asseoir à la place de Samuel les autres lui disent que cette place est déjà prise par quelqu’un, quelqu’un d’autre, un des leurs, un autre élève moyen.
Au début, les autres ne la comprennent que très moyennement, cette présence de Samuel à leur table, ils ne la comprennent même pas du tout, cette attitude pour le moins inattendue leur paraît inconvenante, cette attitude ne leur convient pas, elle n’entre pas dans le cadre des attitudes compréhensibles, elle n’entre pas dans le cadre de leur compréhension. »
« Lors de son entretien d’embauche, au siège parisien, la responsable des ressources humaines se rend tout de suite compte des ressources humaines de Samuel, des ressources humaines gâchées, se dit-elle, sous-employées, elle le voit tout de suite, c’est son métier de repérer ce genre d’anomalie. Elle accepte de lui donner cette place tout en sachant qu’il n’est pas à sa place à cette place qu’elle lui offre.
Quand Samuel déplace sa longue mèche brune qui lui tombe sur les yeux, laissant découvrir ses sourcils épais et noirs et ses yeux ronds et noirs d’enfant étonné, comme ceux de Colin Farrell, la responsable des ressources humaines lui sourit, elle a vu un film avec Colin Farrell pas plus tard qu’hier soir, à la télé, ils repassaient Phone Game, ce film où il joue le rôle d’un type qu’un sniper oblige à rester enfermé dans une cabine téléphonique pour avouer tous ses péchés, le sniper est joué par l’acteur qui joue dans 24h chrono dont elle a oublié le nom.
La directrice des ressources humaines est une femme d’une quarantaine d’années, petite, brune, les cheveux courts, elle porte une jupe grise assez courte et un chemisier bleu clair très cintré. Elle est divorcée, sans enfant, trop accaparée par son boulot pour en avoir, pour avoir des enfants et un mari, trop prise par les réunions, les déplacements, trop submergée par sa vie professionnelle. Elle commence à regretter de n’avoir pas eu d’enfants, elle en aurait bien voulu deux, même trois, avec des yeux ronds et noirs d’enfants étonnés.
Samuel fait la moue, lui rend son sourire, une fois les papiers signés, elle se lève pour prendre congé, Samuel se lève à son tour, pour prendre congé, les congés, ils n’ont pas abordé ce point, se dit-il au moment de prendre congé, Samuel ne sait pas le nombre de jours de congés auxquels il a droit, il a entendu parler des RTT, mais ils n’en n’ont pas parlé ensemble.
La directrice des ressources humaines s’approche pour le saluer.
— Vous savez, dit-elle en lui prenant la main, chez nous, vous aurez la possibilité de progresser, réparer nos machines ce n’est qu’un début, pour commencer, ce n’est pas le métier d’une vie entière, surtout pour un jeune homme comme vous, vous avez du potentiel, je le sens bien, chez nous vous aurez des opportunités, il faut savoir les saisir.
Vous pourrez même reprendre des études, pour évoluer dans la profession, ajoute-t-elle en serrant plus fort la main de Samuel dans la sienne.
Faire des études de gestion et de management et qui sait, dit-elle, devenir vous-même manager, obtenir un poste à responsabilités, un poste haut placé, bien mieux rémunéré.
Croyez-moi, dit-elle, nous savons reconnaître les compétences de nos associés, nous sommes une grande société, croyez-moi les opportunités sont très nombreuses, croyez-moi, répète-t-elle encore.
Samuel veut bien la croire.
— En France comme à l’étranger de nouvelles opportunités se présentent chaque semaine, ajoute-t-elle en serrant plus fort la main qu’elle tient dans la sienne, il faut se montrer ambitieux et savoir saisir les opportunités quand elles se présentent.
— Merci m’dame répond Samuel sans savoir s’il doit à présent lâcher sa main.
— Vous êtes ambitieux, n’est-pas ? Lui demande-t-elle sans lâcher sa main, en s’approchant de lui, en approchant d’elle sa main à lui, en l’approchant de son chemisier bleu clair, tout près de son chemisier bleu clair bien trop cintré, cintré au point de s’entrebâiller entre les boutons, des boutons bien trop distants les uns des autres, tellement éloignés les uns des autres que cet éloignement est propice à l’entrebâillement du chemisier trop cintré, surtout à cet endroit précis du chemisier trop cintré où sa main se dirige, là où des forces agissent de telle sorte qu’elles amplifient l’entrebâillement du chemisier trop cintré, quelques centimètres plus bas le chemisier trop cintré est bien moins entrebâillé, il est à cet endroit situé quelques centimètres plus bas si peu entrebâillé qu’il peut laisser croire que ce chemisier n’est pas trop cintré mais suffisamment cintré pour éviter toute éventualité d’entrebâillement, c’est sans compter sur les variations des forces qui interagissent sur le chemisier cintré quelques centimètres plus haut, la main de Samuel est à présent à quelques centimètres à peine de l’entrebâillement, il aurait fallu une règle pour mesurer la distance précise à présent entre sa main et le chemisier trop cintré de la responsable des ressources humaines, à l’évidence une règle seule ne sert à rien dans ces circonstances particulières dans la mesure où la distance évolue au fil du temps, il convient d’ajouter un chronomètre à la règle, seuls ces deux éléments, conjugués l’un à l’autre et utilisés de manière convenable permettent en l’occurrence de mesurer la vitesse de déplacement de la main vers le chemisier trop cintré, en l’occurrence une vitesse constante de l’ordre d’un centimètre toutes les dix secondes, soit 0,36 m/h, cette vitesse, bien que dix fois moindre que celle à laquelle se déplace un escargot lancé à pleine vitesse, est dans ces circonstances particulières, une vitesse qui donne le vertige à Samuel.
— Oui m’dame, répond Samuel en regardant une main, en l’occurrence la sienne, se déplaçant à une vitesse de 0,36 m/h en direction du chemisier entrebâillé trop cintré de la responsable des ressources humaines, une petite femme brune aux cheveux courts, regrettant à présent de n’avoir pas eu deux ou même trois enfants, portant un chemisier bleu clair qui s’entrebâille de plus en plus au fur et à mesure que sa main progresse à la vitesse de 0,3 m/h vers cet entrebâillement,
— Il faut être ambitieux pour pouvoir progresser, dit-elle, savoir sauter sur les opportunités quand elles s’offrent à vous, c’est notre rôle, aux ressources humaines, de savoir repérer afin de faire en sorte que ces talents progressent au mieux, ajoute la responsable des ressources humaines dont l’entrebâillement du chemisier progresse maintenant vers la main de Samuel à une vitesse proche de celle de la lumière.
— Oui m’dame répète Samuel, merci, ajoute-t-il, avant de lâcher la main de la responsable des progressions humaines et s’enfuir de son bureau.
«
18 janvier 2020 à 12 h 48 min
« 1917″ de Sam Mendes.
Aimez-vous les films de guerre ?
Moi, pas particulièrement, mais celui-ci étant donné comme une réussite dans le genre, je suis allé voir de quoi il en retournait.
Film 100% britannique mais hollywoodien dans la forme, avec George MacKay, Dean-Charles Chapman et Mark Strong, il nous donne à voir deux jeunes soldats, chargés d’une mission impossible, en plein coeur de la tourmente. Toutes liaisons étant rompues entre les divisions alliées, il s’agit pour eux de traverser le no mans land séparant les deux lignes de front, pour aller empêcher un assaut, qui est en fait un piège tendu par les Allemands.
Hypothèse de départ qui ma parue peut crédible.
Un pigeon voyageur n’aurait-il pas mieux fait l’affaire ?
Bien que le réalisateur rende hommage au caporal Mendes au générique de fin, son probable grand-père, ancien combattant de la Grande Guerre, qui lui a raconté ses exploits en long et en large ?
Quoiqu’il en soit, sang et boue en cinémascope et en dolby stéréo garantis.
On sursaute au moindre tir, à la moindre explosion, et l’on se retient pour ne pas se plaquer au sol.
Paysages de tranchées, de villes en ruines, de cadavres en veux-tu en voilà, où les boches sont toujours les salauds et les franco-anglais les gentils.
Néanmoins, seuls les corbeaux et les rats, gras et noirs à souhait, semblent les seuls bénéficiaires du carnage.
A voir, si le coeur vous en dit !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19585101&cfilm=265567.html
VARIA
En France une personne de 18-34 ans sur deux se connecte à Facebook dès son réveil
Je n’ai pas fui la justice, j’ai fui l’injustice. (Carlos Ghosn)
Le salut de l’homme est en lui. (Léon Brunschvicg)
S’il y a des paradis fiscaux, c’est qu’il y a des enfers fiscaux. (Marc Touati)
Quand on chassé Dieu par la porte, il revient par la fenêtre. (Gérald Bronner)
La démographie, c’est le destin. (Auguste Comte)
La santé et la raison sont des accidents heureux. (Taine)
Faire de la politique par la preuve. (Valérie Pécresse)
– Nous parlions de voyages…
– Je ne les aime guère. (François Nourissier, 1985)
Un monde qui fait blague de tout… (Péguy)
Voulant que son fils apprenne le français, le père de Schopenhauer l’envoya vivre deux ans au Havre…à l’äge de neuf ans !
La philosophie est une manière spéciale de penser et, par conséquent, de parler. (Yvon Belaval)
Le démocrate est modeste . Il avoue une certaine part d’ignorance. (Camus)
Les touristes ne sont plus des visiteurs , mais des occupants. (Finkielkraut)
Le parti ouaf-ouaf … (id.)
Le Canard Enchaîné voulant décrier une dame définitivement la présente ainsi « La très conservatrice X ». On ne s’en relève pas. .
Ségolène est candidate à tout. (Moi)
Un écrivain français contemporain envoie non pas un « e-mail » mais « un émile ». Dans une vidéo, interrogé là-dessus, il plaide pour sa trouvaille en invoquant Emile Littré et Emil Cioran.
Un spécialiste d’Alain, universitaire aux Etats-Unis, qui préfère « courriel » , n’a rien contre
«émile », en invoquant « L’Emile » de Rousseau et Emile Chartier (vrai nom d’Alain)
La raison ne murît ses arrêts que dans le silence. (Alain)
Le monde des Bisounours est en réalité Jurassik Park. (Hubert Védrine)
Le médecin prescrira seulement une bonne dose de Cioran pour se consoler des romans « raplapla »
qui encombrent nos tables. (X, 1988)
L’un de mes voisin, envers et contre mon conseil, a adopté un mastiff — 100 kg —, et puisque il arrive que son travail l’amène à s’éloigner de chez soi 5 jour sur 7, la pauvre bête vit parfois chez moi du lundi au vendredi. Hier soir le voisin me téléphone qu’il ne peut pas rentrer pour le week-end et ce matin je sort avec les chiens, donc le mastiff du voisin, le pit de ma compagne et mon havanais. Pour finir, le voisin a pu se libérer et croyant surprendre son chien il n’a pas téléphoné. Le voilà donc de bon matin sur le parking, et la brave bête se lance vers lui en me traînant sur 50 mètres. Résultat ? une épaule déboîtée, un jeans déchiré, et une matinée foutue. Ainsi va le monde.
Bon, du coq à l’âne. Kulture générale :
https://lit.gfax.ch/Acoustic%20and%20Midi%20Orchestration.pdf
voisin > voisinS
hamlet, on a une aptitude au bonheur ou on ne l’a pas…
INTRODUCTION
« Il n’y a point de chemin vers le bonheur : le bonheur c’est le chemin »
LAO-TSEU
« Tous les hommes recherchent d’être heureux,
quels que soient les différents moyens qu’ils y emploient »
BLAISE PASCAL
« Tout le bonheur des hommes est dans l’imagination. »
DONATIEN DE SADE
Je n’étais pas assez désespéré pour avoir du génie ; j’avais trop le goût du bonheur, hélas !
Il semblerait qu’il y ait autant de définitions du bonheur que d’homme !
Chaque écrivain en témoigne à sa façon, à l’exemple d’Alphonse Karr, qui écrivit : « Peut-être le bonheur n’est-il qu’un contraste, mais il y a une foule de petits bonheurs qui suffisent pour parfumer la vie. »
Tandis que pour les philosophes ou les théologiens, deux professions (de foi) qui se sont particulièrement penchées sur la haute question métaphysique du bonheur – l’une des principales qu’ils aient toujours eu à cœur d’étudier – le bonheur est dans la philosophie pour les premiers et dans Dieu pour les seconds.
Le bonheur, en effet, est l’un des thèmes privilégiés des philosophes, depuis les anciens Grecs : Socrate, Platon, Epicure, Aristote… jusqu’à Kant, Spinoza, Diderot, Descartes, Montaigne, Voltaire ou Alain.
Tous, pensent, peu ou prou, à l’égal de Cicéron que : «La philosophie fera en sorte que celui qui aura obéi à ses lois aura toujours des armes contre la fortune, qu’il trouvera en lui-même tous les secours nécessaires à la vie heureuse, de manière à être toujours heureux.»
Tandis que pour les prophètes et les théologiens, le bonheur, qui chez eux tourne à la béatitude, ne saurait être jamais au monde qui nous a vus naître, notre passage sur terre nous servant uniquement à gagner ou à mériter le bonheur éternel, après notre mort !
Que l’on croit au ciel ou que l’on n’y croit pas, est-ce la raison pour laquelle Saint-Just s’est cru autorisé à déclamer, en conclusion du rapport présenté à la Convention au nom du Comité de Salut Public le 3 mars 1794 : « Le bonheur est une idée neuve en Europe » ?
En réalité, on peut considérer que l’idée du bonheur seulement comme salut spirituel promis dans l’au-delà a progressivement cédé la place au 18è siècle à une nouvelle définition d’un bonheur accessible ici-bas, fondée sur la redécouverte du plaisir, des plaisirs. Mais cela, les auteurs anciens, tel Homère, et tant d’autres à la suite, ne nous l’avaient-ils pas déjà dit, bien avant l’apparition des trois religions monothéistes et ensuite jusques et y compris avant la Révolution française ?
De fait, le bonheur apparaît rarement comme élément central d’une œuvre littéraire. Toutefois sa présence peut être repérée dans les romans et récits à travers trois thèmes récurrents : la joie de vivre (qui relève du sentiment d’un bonheur existentiel), les lieux du bonheur (le jardin, l’île, l’enfance comme autant de paradis perdus et retrouvés), et la relation fusionnelle avec l’autre (la passion amoureuse ou l’amitié).
Il ne m’a pas toujours été facile de distinguer entre les livres qui traitent directement du bonheur et ceux qui m’en ont fourni à leur seule lecture mais qui n’en parlent jamais !
Et puis il m’a fallu également déjouer les pièges des auteurs qui affirment ne pas croire au bonheur, mais dont tout dans leurs écrits témoignent du contraire. Ceux aussi dont le féroce ascétisme bascule parfois dans l’hédonisme le plus échevelé ! Il suffit seulement pour cela d’un air d’opéra ! Car nombreux sont les écrivains qui pensent que la musique, mieux que la peinture ou la littérature, est le seul art capable d’exprimer l’essence même du bonheur et, par là-même, de nous en donner.
Si, en définitive, il n’y a pas tant de livres que cela sur le sujet, est-ce en vertu du fait que les « bons sentiments » ne font pas souvent de la bonne littérature ? Stendhal, véritable écrivain du bonheur, avoue, pour sa part, qu’il n’en parle pratiquement jamais, de peur de le voir s’enfuir.
Tant et si bien que pour la plupart des romanciers, dont la lecture des œuvres nous donne tant de plaisir, le bonheur, c’est comme pour l’amour, ils n’en parlent pas mais ils le font faire à leurs personnages et ils en tissent chacune de leurs phrases. Il y a aussi des écrivains du bonheur triste ou nostalgique, enfants perdus, désenchantés et lucides, comme Françoise Sagan, entrée prématurément en littérature avec Bonjour tristesse ou Michel Houellebecq, devenu le chantre du consumérisme absolu en lieu et place du vide idéologique sidéral offert désormais par le monde occidental contemporain. Et leurs chants n’en sont pas les moins beaux, ni les moins drôles. Ils peuvent même être parfois empreints d’une certaine sagesse, ainsi qu’en témoigne cet extrait de lettre que la Marquise de Sévigné adressa jadis à sa fille adorée, Madame de Grignan : « Les uns poursuivent le bonheur, les autres le créent. Quand la vie te présente mille raisons de pleurer, montre lui que tu as mille raisons pour sourire.»
Ainsi, nous ne doutons pas qu’à travers ces pages, évoquant autant de petits ou grands bonheurs de philosophes et d’écrivains, le lecteur pourra y trouver avantageusement le sien !
Jacques Barozzi, avril 2011.
https://www.mercuredefrance.fr/Catalogue/le-petit-mercure/le-gout-du-bonheur
Paf.
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