Mourir… dormir, dormir ! Rêver peut-être !
Nous aura-t-il fait rêver, justement, ce passage de Shakespeare… (Hamlet, III, 1). Il y a plusieurs années, Katharina Hagena en avait fait le fil rouge d’un beau roman L’Envol du héron ((Vom Schlafen und Verschwinden, traduit de l’allemand par Corinna Gepner, Editions Anne Carrière). Etait-ce le roman de la disparition ou celui du sommeil ? A moins que ce ne fut l’un dans l’autre, ce qui disparaît de nous lorsque nous nous abandonnons. L’un de ses trois personnages principaux était une somnologue, qui allait d’un congrès l’autre. Entre collègues, ils s’y projetaient des films de patients, généralement des maires ou des pasteurs, espionnés dans leur sommeil par des caméras infrarouges. Pline disait que, pour lutter contre l’impossibilité de fermer les yeux à la nuit tombée, il fallait coudre un bec de héron dans une peau d’âne et se l’attacher au front. Autres moyens : un doigt coupé et posé sur la table de chevet. On dit aussi qu’il suffit de poser une aigremoine sur la tête du dormeur à son insu et que cela suffit à l’empêcher de se réveiller. La bile d’anguille passe également pour être un bon remède. On fait, paraît-il, de beaux rêves avec du sang de la huppe recueilli dans un tissu et appliqué sur les tempes. Il s’avère même qu’une femme endormie dit tout si l’on place du lait de louve sur son cou, voire des testicules de renard sur son cœur. Ceux qui jugeaient ces procédés un peu complexes avaient le droit de le remplacer par un autre : la corne gauche d’une chèvre, ou le crâne d’un loup, glissés sous l’oreiller.
Incroyable le nombre de gens qui rusent avec eux-mêmes en se défilant devant le sommeil. On y rêve de dormir dans l’espoir insensé d’échapper aux souffrances du cœur. L’insomniaque, c’est celui qui attend. Le bout de la nuit, le début du jour, le sommeil, la tombée de la nuit… Il guette le moment où l’inaccessible l’emportera. Reste à savoir lequel est le gardien de l’autre, du sommeil et du rêve. Le titre, c’est la seule réserve qui demeure à l’issue de la lecture du nouveau roman de Tahar Ben Jelloun L’Insomnie (259 pages, 20 euros, Gallimard). Car si la chose est bien centrale, le narrateur est campé de manière si épatante que l’insomniaque l’emporte vite sur l’insomnie. L’(anti)héros est un scénariste casablancais, à l’imaginaire saturé de films, hanté, torturé, parasité par l’impossibilité de s’accorder plus qu’une misérable poignée d’heures de sommeil.
« Dans mon lit, je suis comme un poisson dans une friteuse. Je vais d’un angle à l’autre ».
Ses journées sont alors gâchées par une migraine tenace, l’esprit comme en travaux, du tapage plein le cerveau. La perspective de ses nuits est un cauchemar par anticipation. Jusqu’à ce qu’il trouve le moyen d’en sortir : la mort des autres. Du moins la fin accélérée de sales types qui ne méritaient pas mieux quand ce n’est celle de femmes encombrantes qui l’avaient bien cherché. A ses yeux, ce ne sont pas vraiment des meurtres, pas tout à fait des assassinats, plutôt une bonne action au service de la société : si elle savait, nul doute qu’elle lui saurait gré d’en avoir débarrassé le plancher. Juste un coup de pouce à la mort, à peine. Il ne se sent pas l’âme d’un diabolique à la Clouzot. Pas le moindre remords, nul cas de conscience. D’autant que souvent, la rumeur évoque « une belle mort », que demander de plus.
A chaque fois qu’il hâte l’issue d’une agonie, cela lui accorde des « points-sommeil » : plus la victime était importante, plus élevé est leur nombre, plus consistant son crédit dans sa bourse imaginaire. De quoi lui garantir de trois mois à un an de sommeil selon les cas. Il n’a guère à les chercher. Et quand les occasions ne se présentent pas d’elles-mêmes, de manière parfois un peu artificielle, comme cela finit par se savoir dans son premier cercle, on fait appel à son expertise pour en finir avec un contemporain qui ne sera guère regretté. Le remède est certes spécial mais son efficacité est éprouvée, bien plus profondément et durablement que les somnifères et les calmants, ou le kif dont il ne supporte pas la fumée. Même Hugo Mercier, ce start upper polytechnicien de 26 ans à qui Libération a récemment consacré une page pour avoir conçu un bandeau connecté qui assomme le mal en question sans le recours à la chimie, même lui ne peut rien pour le narrateur de L’Insomnie, double de l’auteur qui parle en connaissance de cause. Films et livres seraient également impuissants à le guérir, certains d’entre eux (Le Festin nu et La Disparition) ayant le pouvoir de lui chauffer les nerfs, et il ne peut passer sa vie à relire indéfiniment le seul roman qui ait sur lui un effet hautement soporifique (Les Gommes). Même quand il lui arrive de consulter, il est envahi d’images ; ainsi lorsqu’un docteur Knock lui parle de « vitiligo », il croit entendre « vertigo » et l’angoisse le saisit.
Ses victimes ? D’abord sa mère dont la fin légèrement encouragée lui a fourni au fond le remède contre l’insomnie, et sa demi-sœur percluse de maladies : celles-là, il a vraiment le sentiment de leur avoir rendu service. Puis sa propre ex-femme, une ensorcelée coupable d’avoir régulièrement disparu sans rendre de comptes, la moindre des choses dès lors que « l’insomnie a ruiné ma relation conjugale », mais cela resta à l’état de projet. Un Français très Vieille France qui passait comme tant d’autres sa retraite au Maroc et râlait sur un lit de l’hôpital Mohamed V. Un instituteur pédophile dit « le Pointeur » qui avait fait des ravages à Tanger et Tétouan mais demeurait intouchable car protégé par sa qualité d’indicateur de police. Deux frères âgés également frappés d’Alzheimer. Un certain Yazid qui fut tortionnaire sous Hassan II et se mourrait tout doucement, trop doucement, d’un cancer généralisé. Une sorcière qui produisait du mauvais œil en quantité industrielle. Le banquier le plus riche du pays…
Ses armes ? D’abord le coussin fortement appuyé sur le visage. Puis des tuyaux opportunément débranchés dans des lits d’hôpitaux. Un anesthésiant, du Tracrium dit communément « curare »….
Il est à la recherche du crime parfait mais ne peut déléguer comme le héros de Hitchkock. Lorsqu’il lui arrive de se perdre dans ses songes, il se voit tel Edward G. Robinson dans l’ultime séquence de Soylent Green (Soleil vert au lieu de Plancton vert), allongé au foyer face à des images (un paysage fleuri, des arbres, des animaux en liberté) de la nature du monde d’avant aux accents du premier mouvement de la « Pastorale », la sixième symphonie de Beethoven. C’est un conte des Mille et une nuits, mais inversé. Le sultan était insomniaque et Shéhérazade lui racontait des histoires pour ne pas se faire tuer. L’Insomnie est la preuve si besoin est que Ben Jelloun reste un conteur en toutes circonstances qu’il s’avance en romancier, nouvelliste ou poète. Mais il a manifestement éprouvé une telle jouissance à raconter cette histoire à ne pas dormir debout, avec un humour noir irrésistible, que son plaisir est contagieux. D’autant qu’il en profite en chemin pour régler quelques comptes avec le Maroc et les Marocains, leurs travers, leurs contradictions, leurs insuffisances, leurs encombrants hôtes de marque – mais sans aller jusqu’à les tuer tous… De tous les films noirs qui le constituent, il en est un de Howard Hawks qui domine, tiré d’un scénario de Faulkner, Chandler & co. Son titre ? The Big Sleep ou le Grand sommeil, mais qu’alliez-vous imaginer….
De tous les écrivains, les poètes sont probablement ceux qui dorment le moins, ceux dont le sommeil est non le plus léger mais le plus agité, peuplé d’ombres et de fantômes. En me laissant envelopper par la lecture de Marina Tsvétaïéva, mourir à Elabouga (195 pages, 15,50 euros, Mercure de France), je n’en doutais pas un instant eu égard à son tempérament, sa personnalité. Ce n’est pas qu’une question de biographie mais de flamme intérieure. La poétesse Vénus Khoury-Ghata rappelle avec ce texte qu’elle fut aussi et demeure encore une romancière des plus sensibles. Son évocation de la personne et de l’œuvre de son héroïne est des plus singulières en ce qu’elle ne se refuse rien. L’exactitude n’est pas son souci, aussi ne lui cherchera-t-on pas noise, par exemple, sur le lieu de Boris Pasternak (moins un « appartement » qu’une datcha) là où, près de Moscou, la nomenklatura logeait ses grands artistes et écrivains à Peredelkino (moins une « résidence » qu’un village). Seule la vérité importe à celle qui ne veut retenir que les traces à l’exclusion des preuves, puisque seules les traces font rêver – des vers de René Char le disent quelque part dans son œuvre et Vénus Khoury-Ghata me pardonnera de préférer pour les citations des poèmes de Marina Tsvétaïeva (1892-1941) la traduction de Véronique Lossky (éditions des Syrtes) à celles de René Char et Tina Jolas.
Tout son portrait de Tsvetaïéva est de cette encre mouvante. Là où d’autres se perdraient en longues et méticuleuses descriptions, il lui suffit de quelques mots pour ressusciter un salon parisien de 1925 où la Tsvétaïeva, ni russe blanche ni bolchevique, s’était égarée pour un thé « entre des femmes attifées de robes désuètes et de bijoux somptueux » et, avec une infinie délicatesse, tout est dit. Il y faut une certaine disposition d’âme. Encore que, si elle préférait tout de même les Blancs aux Rouges, et même si elle se disait dégagée de toute action politique, elle ne haïssait pas les communistes mais le communisme pour sa capacité à déshumaniser l’homme. Une femme qui, du fond de ses exils, de ses misères, de ses solitudes, trouvait tout de même dans chaque mensonge au moins un rayon à sauver, celui qui est tendu vers la vérité.
Le roman est construit sur la technique de l’interlocuteur distant (« Tu… »), familiarité que s’autorisent mieux deux poètes (l’auteure ne dit jamais « poétesse ») entre elles. Tant et si bien que pour nous qui les lisons, il n’y a plus que Vénus et Marina, tous patronymes congédiés. Tutoiement ou vouvoiement, le procédé n’est pas nouveau, très réussi dans La Modification (1957) de Michel Butor, Un Homme qui dort (1967) de Georges Perec ou Si par une nuit d’hiver (1979) d’Italo Calvino dans lesquels l’auteur interpelle le lecteur, mais plus lassant dans L’Autre qu’on adorait (2016) de Catherine Cusset où « l’autre » est interpellé. Vénus Khoury-Ghata a su trouver la bonne distance et le ton adéquats, ce qui n’allait pas de soi tant l’exercice est délicat avec une telle partition ; au-delà, plus long, l’effet s’userait et lasserait le lecteur ; en-deçà, une réelle et poignante empathie s’en dégage.
Il n’est pas de plus lumineuse illustration de ce qu’un roman peut apporter à notre intelligence de la-vie-et-l’œuvre d’un écrivain. Des choses et des sensations que jamais un biographe ne pourra donner. Un peu comme un Eric Vuillard par rapport aux historiens. En sus des principaux faits souvent connus, des sensations, des couleurs, des odeurs, des sentiments, des émotions et son lot de tristesse. Que nul ne s’avise d’y chercher des « infos », il n’y trouvera que des vibrations, ce qui est d’une toute autre richesse. Les extraits de ses lettres sont d’une intensité bouleversante, comme l’est la litanie des « Si… » égrenés dans l’inventaire de tout ce qui aurait pu faire obstacle à son suicide si seulement… Rien n’est oublié à commencer par ce qui relève de la névrose même de Marina : le poison de l’indécision si diffus et si puissant qu’il lui ôte toute son énergie. Vraiment pas faite pour le bonheur, ou du moins pas pour cette vie-là, tant elle est esseulée, amère, sauvage, arrogante, mal aimée par une kyrielle d’amants, détruite par les séparations, effrayante aux yeux de ses amis même, incarcérée dans son exigence d’absolu auquel chacun de ses mots aspirait, dévastée à en perdre le sommeil.
« Prête à tout pour être aimée, même à traduire le diable si on te le demandait » mais comment aimer quand on est à ce point inadaptée à la vie ? (…)« Tu préférais dialoguer avec ta table de travail, son bois usé et ton visage sillonnés des mêmes fissures, des mêmes rides ».
Ce livre dévoile comment Tsvetaeva savait trouver les mots, à la fois les plus denses et les plus coupants, pour dire le cercle solidaire de notre fidélité à nos morts ; elle nous fait ressentir comme nulle autre le cimetière qui est en nous, où nos morts sont ensevelis dans une seule et même tombe fraternelle. Les poèmes tombent de sa plume, elle qui souffre d’être reconnue pour sa prose mais non pour sa poésie ; elle se sépare de sa fille car il n’y a pas d’autre solution tant elle se sent nocive pour elle. On retrouve les ombres familières de Pasternak-son-frère-de-feu et de Rilke-la-poésie-personnifiée, de l’éditeur Vichniak et celle moins connue de la poète Sophia Parnok qui l’a foulée aux pieds en public, la rendait folle de jalousie et « qui te prend, te rejette, car incapable de désirer une femme qui a enfanté (… parce que) tu as accouché, allaité, devenue un mammifère au lieu d’être une déesse ».
Son cortège de misères ne lui fut supportable que parce qu’il était irradié, par une langue splendide fût-ce au plus profond du dénuement. Reste à savoir la part de la machine totalitaire et celle de son projet de vie dans un si sombre fatum. Imaginez une femme essentiellement frondeuse au tempérament exalté (« »hystérique » » jugera Gorki qui avait décrété sa poésie « »maniérée et impudique » »), persuadée que seule l’exaltation donne une vision correcte des choses. Qui décèle tout de suite en chaque chose son secret. Qui ne vit que pour l’écriture et ne calcule pas. Qui respire entre ses cahiers et ses dettes. Qui paie très cher son indépendance et son refus de la haine politique imposée par le léninisme et le stalinisme. Qui fut partout une étrangère. Qui n’a pas une vision du monde mais un sensation du monde. Qui est intimement convaincue que tout n’est rien, l’écriture exceptée.
Elle le reconnaît elle-même dans son effrayante lucidité, trop a toujours la mesure de son monde intérieur, ou plutôt de son absence de mesure. Sa devise : « »Ne daigne » ». Quoi ? S’abaisser. Tsvetan Todorov, à qui Vénus dédie son roman, qualifiait son état d’esprit d' »incandescent ». C’est exactement cela, jusqu’à ce que, aux prises avec la famine pendant la guerre, elle qui a déjà perdu sa fille de trois ans morte de faim, qui a connu l’hostilité et l’indifférence dans l’exil, qui a vu son autre fille être déportée dans un camp, elle ne voit d’autre issue que la mort volontaire. Elle se pend. Mais même l’accomplissement de son dernier voeu sera refusé à celle qui rêvait que, sur sa pierre tombale, vierge de tout signe, on grave : »Ci-gît la Sténographe de la Vie« . Comme elle l’annonçait dans un vers, son corps une fois enseveli, elle n’en cesserait pas moins de vivre à travers ses poèmes. « Et ma cendre sera plus chaude que leur vie… ». On ne sait même pas où repose son corps dans le cimetière d’Elabouga. De tous les personnages qui passent et repassent dans ce ruban de mélancolie, Boris Pasternak, l’homme et le poète avec lequel elle coïncidait plus qu’avec tout autre, est celui qui nous demeure le plus proche une fois la lecture achevée. Peut-être parce que, comme il est dit à la page 138, c’est son visage qui s’imposait à Marina Tsvetaïeva à la moindre insomnie…
(« Edward G. Robinson dans « Soylent Green » ; « Humphrey Bogart et Lauren Bacall dans The Big Sleep » ; « Marina Tsvetaïeva » photos D.R.)
904 Réponses pour Mourir… dormir, dormir ! Rêver peut-être !
Je la remets quand même pour que vous puissiez en juger :
www.http://youtu.be/59Q_lhgGANc
Indépendamment d’une fraction de rythme propice à une danse de qualité, le reste est très creux et vain.
ma passion!
https://www.youtube.com/watch?v=g8nYI6y4ETg
Enfin ! jusqu’à une bonne partie du XIXe siècle les gens, aux concerts, conversaient, mangeaient, baissaient ; nonobstant, il comprenaient ce qu’ils écoutaient. Puis le silence est devenu la règle, pourtant les gens comprennent de moins en moins — demander, p. ex, à quelqu’un qui se la joue amoureux de Bruckner une analyse de n’importe quelle de ses symphonies !
le texte
http://www.lieder.net/lieder/get_text.html?TextId=51099
Merci Christiane. Votre commentaire n’a pas trop divulgâché.
https://www.google.com/search?q=dormir+ausoleil&rlz=1C1CHBF_frFR769FR769&oq=dormir+ausoleil&aqs=chrome..69i57j0l3.15197j0j7&sourceid=chrome&ie=UTF-8
Ils baissaient quoi pendant les concerts ?
La lumière et le rideau.
Hurkhurkhurk
(Chaloupe reviens)
D, 11h36, l’intro rappelle kraftwerk, les compositeurs sont de gros malins et en quelque sorte cette intelligente récupération vouée au recyclage colle tout à fait à leur affichage écolo.
Christiane renoue avec le temps mesuré. De belles longueurs. La franc comtoise toujours en service. Je sors, ciao.
c’était une erreur de lien je somnolais
https://www.senscritique.com/livre/Dormir_au_Soleil/7954718
baudelaire
Une chambre qui ressemble à une rêverie, une chambre véritablement spirituelle, où l’atmosphère stagnante est légèrement teintée de rose et de bleu.
L’âme y prend un bain de paresse, aromatisé par le regret et le désir. — C’est quelque chose de crépusculaire, de bleuâtre et de rosâtre ; un rêve de volupté pendant une éclipse.
Les meubles ont des formes allongées, prostrées, alanguies. Les meubles ont l’air de rêver ; on les dirait doués d’une vie somnambulique, comme le végétal et le minéral. Les étoffes parlent une langue muette, comme les fleurs, comme les ciels, comme les soleils couchants.
Sur les murs nulle abomination artistique. Relativement au rêve pur, à l’impression non analysée, l’art défini, l’art positif est un blasphème. Ici, tout a la suffisante clarté et la délicieuse obscurité de l’harmonie.
Une senteur infinitésimale du choix le plus exquis, à laquelle se mêle une très-légère humidité, nage dans cette atmosphère, où l’esprit sommeillant est bercé par des sensations de serre-chaude.
La mousseline pleut abondamment devant les fenêtres et devant le lit ; elle s’épanche en cascades neigeuses. Sur ce lit est couchée l’Idole, la souveraine des rêves. Mais comment est-elle ici ? Qui l’a amenée ? quel pouvoir magique l’a installée sur ce trône de rêverie et de volupté ? Qu’importe ? la voilà ! je la reconnais.
Voilà bien ces yeux dont la flamme traverse le crépuscule ; ces subtiles et terribles mirettes, que je reconnais à leur effrayante malice ! Elles attirent, elles subjuguent, elles dévorent le regard de l’imprudent qui les contemple. Je les ai souvent étudiées, ces étoiles noires qui commandent la curiosité et l’admiration.
À quel démon bienveillant dois-je d’être ainsi entouré de mystère, de silence, de paix et de parfums ? Ô béatitude ! ce que nous nommons généralement la vie, même dans son expansion la plus heureuse, n’a rien de commun avec cette vie suprême dont j’ai maintenant connaissance et que je savoure minute par minute, seconde par seconde !
Non ! il n’est plus de minutes, il n’est plus de secondes ! Le temps a disparu ; c’est l’Éternité qui règne, une éternité de délices !
Mais un coup terrible, lourd, a retenti à la porte, et, comme dans les rêves infernaux, il m’a semblé que je recevais un coup de pioche dans l’estomac.
Et puis un Spectre est entré. C’est un huissier qui vient me torturer au nom de la loi ; une infâme concubine qui vient crier misère et ajouter les trivialités de sa vie aux douleurs de la mienne ; ou bien le saute-ruisseau d’un directeur de journal qui réclame la suite du manuscrit.
La chambre paradisiaque, l’idole, la souveraine des rêves, la Sylphide, comme disait le grand René, toute cette magie a disparu au coup brutal frappé par le Spectre.
Au XIXe, pendant les spectacles on tenait salon. Le mieux était d’être dans une loge, où l’on pouvait manger ou faire l’amour. Aujourd’hui, les spectateurs aliénés de notre société font tout cela devant leur téléviseur.
@et alii
Belle évocation de l’univers mental de Baudelaire avec ce du flot d’images qui le submergent ,nées de la rétractation du monde et des choses au filtre de sa sensibilité esthétique et de son inconscient .
Mais il y manque ,du moins à mes yeux , une certaine couleur névrotique qui est aussi la marque de cet univers
REFRACTATION et non retractation dans mon n post prcedent
“Hurkhurkhurk”
Vous ne commettez jamais d’erreurs ?
Lire ;REFRACTION
refractatation c’était la faute du correcteur
Don’t give up :
http://blogfigures.blogspot.com/2013/06/miranda-july-dont-give-up.html
il y manquela chute
disparu au coup brutal frappé par le Spectre.
Horreur ! je me souviens ! je me souviens ! Oui ! ce taudis, ce séjour de l’éternel ennui, est bien le mien. Voici les meubles sots, poudreux, écornés ; la cheminée sans flamme et sans braise, souillée de crachats ; les tristes fenêtres où la pluie a tracé des sillons dans la poussière ; les manuscrits, raturés ou incomplets ; l’almanach où le crayon a marqué les dates sinistres !
Et ce parfum d’un autre monde, dont je m’enivrais avec une sensibilité perfectionnée, hélas ! il est remplacé par une fétide odeur de tabac mêlée à je ne sais quelle nauséabonde moisissure. On respire ici maintenant le ranci de la désolation.
Dans ce monde étroit, mais si plein de dégoût, un seul objet connu me sourit : la fiole de laudanum ; une vieille et terrible amie ; comme toutes les amies, hélas ! féconde en caresses et en traîtrises.
Oh ! oui ! Le Temps a reparu ; Le Temps règne en souverain maintenant ; et avec le hideux vieillard est revenu tout son démoniaque cortége de Souvenirs, de Regrets, de Spasmes, de Peurs, d’Angoisses, de Cauchemars, de Colères et de Névroses.
Je vous assure que les secondes maintenant sont fortement et solennellement accentuées, et chacune, en jaillissant de la pendule, dit : — « Je suis la Vie, l’insupportable, l’implacable Vie ! »
Il n’y a qu’une Seconde dans la vie humaine qui ait mission d’annoncer une bonne nouvelle, la bonne nouvelle qui cause à chacun une inexplicable peur.
Oui ! le Temps règne ; il a repris sa brutale dictature. Et il me pousse, comme si j’étais un bœuf, avec son double aiguillon. — « Et hue donc ! bourrique ! Sue donc, esclave ! Vis donc, damné ! »
Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose, 1869
(et le titre qui l’annonçait: »la chambre double »)
ultima necat
renato ne cessera jamais de nous poursuivre avec ses portraits d’intellos inutiles.
Il demeure manifestement incapable d’entrer dans des conversations ordinaires, imaginant que l’humain se borne à évoluer dans une mince couche abstraite où l’enfilage de diptère se pratique noblement et depuis des temps immémoriaux.
un congrès
https://www.youtube.com/watch?v=tn77wspJlfM
Tiens, voilà que le grand frustré se pose en censeur…
La somnologie, discipline inexistante il y a encore quelques décennies, a su au fil du temps se créer une place au sein du grand domaine de la médecine. Cette reconnaissance grandissante a été soulignée en octobre dernier lorsque le prix Nobel de la médecine a été décerné à 3 chercheurs Américains pour leurs travaux sur les mécanismes de contrôle des rythmes circadiens. Ce sujet passionnant ouvre de nombreuses pistes de réflexions et peut être examiné sous différents angles. En effet, tous les organismes vivants possèdent une horloge circadienne et expriment une rythmicité à travers leurs multiples fonctions physiologiques.
http://www.cenas.ch/formations-et-evenements/conference-troubles-rythme-circadien/
Jamais trouvé que le maître et marguerite fut un roman ‘kafkaïen’, à moinsse que les mots ne veuillent plus trop rien dire -;- le ‘temps mesuré’ d’une pendule, c là comme d’une méchanceté gratuite exigeant une rentrée explicative au moinsse, sans quoi on se méprendrait sur la pique. Rares sont celzéceux sachant aussi talentueusement résumer les choses pour des profanes entrant en boulgakoverie. Du génie, pas d’amertume, la foi du récent converti à la découverte partageuse. Une parade nuptiale, plutôt, comme réfractée dans la brèche des eaux glacées du calcul égoïste.
Ce 2 octobre, les chercheurs Hall, Rosbash et Young ont reçu le prix Nobel de physiologie et médecine pour leurs travaux sur les rythmes circadiens. En quelques mots, quels mécanismes ont été identifiés par ces chercheurs
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/sommeil/prix-nobel-de-medecine-2017-quatre-questions-aux-specialistes_2400952.html
ah, les mots!
lacan-pas-rapport
Lewis Carroll, dans Alice au pays des merveilles, évoque l’usage des mots par les Maîtres: « “Je ne sais pas ce que vous voulez dire quand vous dites gloire”, dit Alice. – Humpty-Dumpty sourit dédaigneusement : “Bien sûr, vous ne le savez pas avant que je vous le dise. Je veux dire : Voilà un bel argument massue pour vous !” – “Mais, objecta Alice, gloire ne veut pas dire un bel argument massue”. – Humpty-Dumpty dit d’un ton méprisant : “Quand j’emploie un mot, il signifie exactement ce que je décide qu’il doit signifier, ni plus ni moins”. – “La question est, dit Alice, de savoir si l’on peut faire signifier tant de choses différentes à des mots”. – “La question est, dit Humpty-Dumpty, de savoir qui sera le Maître, c’est tout” » [1].
Par ailleurs, étant entendu que ce sont les je-m’en-fichistes de son espèce qui portent le monde à la décadence, ce serait intéressant de savoir où le grand frustré imagine identifier de l’enfilage de diptères…
@ ses portraits d’intellos inutiles
on se demande toujours à quel mot s’accorde l’adjectif qualificatif, quand on réfléchit à la personnalité de l’auteur d’un tel jugement.
Je suis catholique, Monsieur, et le catholicisme n’a jamais cessé d’élever l’homme. La décadence découle de ceux qui renient le Christ mort et ressuscité de morts. Et à mon avis sans même faire de sondage 80 % des gens ici sont d’accord avec ça.
on se demande
–
ben cherchez vous même
c’est d’ailleurs un comble qu’il porte le prénom rené alors qu’il renie le Christ mort et ressuscité des morts.
– Nous étions nombreux à penser que ce serait justifié, ne serait-ce que parce qu’il s’agit d’une dimension quasi-universelle du vivant, trop longtemps méconnue sinon méprisée. Les drosophilistes (les chercheurs qui utilisent la mouche drosophile comme animal modèle, NDLR) ont en plus une émotion particulière à voir récompensé, une fois encore, leur organisme préféré. Enfin, même si c’est un peu anecdotique, la collaboration entre Jeff Hall et Michael Rosbash, et leur compétition (au moins initialement) avec Michael Young, possédaient tous les ingrédients d’une grande histoire…
Le SPA organise la saint-Valentin des animaux et ça c’est une idée géniale.
Adoptez !
Ah ! le pauvre, il se croit catholique et il n’est qu’un superstitieux.
À ce propos, l’un de mes camarades et ami, aujourd’hui prête disait souvent : « Qu’ils commencent par devenir chrétiens avant de se dire catholiques ».
www.http://www.la-spa.fr/actualites/torreilles/la-saint-valentin-des-animaux
Si renato avait été un vieux chien abandonné je l’aurais peut être adopté. Il faut savoir prendre sur soi. Mais il m’aurait fait chier, c’est sûr.
Pardon, c’est celui-ci le bon lien :
www.http://la-spa.fr/actualites/spa/saint-valentin-des-animaux-les-9-et-10-fevrier-dans-les-62-refuges-et-maisons-spa-venez-decouvrir-nos-coeurs-a-prendre
« […] un vieux chien abandonné je l’aurais peut être adopté. »
Pour qu’on me nourrisse avec des croquettes ?! Non, merci.
Gus ne voulait pas entendre la propagande du Crédit des Agriculteurs pour l’amener à placer son argent « chez nous ».
Une scène fort bien troussée dans la neige.
Mais aussi à un chapitre d’Onfray sur les réactions de la « fachosphère de gauche », (défendant Mehdi Meklat – Marcelin Deschamps) à la sortie de Soumission. Cinglant ! Et sur Passou, ceci en particulier, dans ‘Miroir du nihilisme, Houellebecq éducateur’ (Galilée, 2017, p. 93) : « L’émission commence avec un enregistrement de Pierre Assouline, membre du jury Goncourt, qui donne le ton : ce livre est dangereux et irresponsable, car « il agite le chiffon rouge de la guerre civile ». Houellebecq a donc le pouvoir, et lui seul, de créer une guerre civile en France ! Bigre…. Assouline doit rêver d’un pareil pouvoir avec ses propres livres ».
On sourit de tomber là dessus… C’est déjà si vieux, mais voilà, les haines recuites ne se tarissent jamais. Que faudrait-il faire pour passer l’éponge et dépasser les blessures d’amour propre. Oui, c’et là qu’est la vraie guerre, pas dans le choc des civilisations.
Les gars repartent s/ leur blog la queue basse, après avoir été mouchés comme des malpropres, les filles reviennent toujours, même en miaulant. Leur incontestable supériorité.
https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=alains+souchon+leurs+robes+l%C3%A9g%C3%A8res
« Un bon film de procès, bien mené et plein de rebondissements, où l’enquête de police, trop partiale, en prend pour son grade et face auquel le spectateur se dit, passablement effrayé, qu’il a bien de la chance d’échapper à cette loterie qu’est la justice ! »
Ce spectateur se sera réfugié dans une salle obscure pour se faire peur. Quelle niaiserie de commentaire.
Je ne sais pas comment j’ai réussi à ne pas pleurer, à la fin. Nora , qui va concaincre Me Dupond-Moretti- Gourmet de prendre la defense de J. Viguier, Nora et son intime conviction sont des fictions. Et pourtant. Belle leçon sur le doute qui jusqu’à la preuve, contient une infinité de possibilités. Cette fiction aura mis en evidence, non la loterie de la justice mais, jusqu’où est allée la haine de » l’amant », à l’appui d’une enquête bâclée.
Le dessinateur Tomi Ungerer, père des « Trois Brigands », est mort
@ j’ai réussi à ne pas pleurer, à la fin.
Comment un aveu pareil est-il possible désormais ? Une femme si forte naguère, que lui est-il advenu ?
Hélas, pour ma part, j’ai acquis la certitude depuis longtemps que le mari était bien l’assassin, dut-ce la famille devoir encore souffrir de voir remuée son histoire avec cette fiction mal embouchée. On n’en peut plus de ttes ces téléréalités, y compris avec des Gourmet aussi talentueux que les Dupond-Moretti. Persiste à ne pas trouver ça bien. Pour encenser quelle gloire au juste ce film -t-il été construit. Et qu’on ne vienne pas en rajouter sur l’interprétation de Muriel Robin dans le rôle de Mme Sauvage. ON N’EN PEUT PLUS !…
@ Tomi Ungerer, père des « Trois Brigands », est mort
Oui, et alors ? Vous êtes ému pour sa veuve ?
Renato ce que vous êtes susceptible. C’était une réponse gentillette.
« Qu’ils commencent par devenir chrétiens avant de se dire catholiques. »
Pas mal du tout. Le fait d’être catholique, et parfois « grand catholique » comme moi, est la cerise sur le gâteau. Quand on affine, on tombe sur des choses intéressantes, des spécificités qui sont une culture et une tradition. Une tradition, surtout. Les catholiques sont là depuis deux mille ans, et coïncident exactement avec l’appellation de « chrétiens », mais je considère que tous les courants (y compris au sein du protestantisme) sont valables et enrichissants.
Je précise : la situation d’Iwan est kafkaienne.
Dans son encyclique sur l’oeucuménisme, Jean-Paul II ne disait rien d’autre. Tous les diverses courants contribuent à la richesse de la religion chrétienne, et forment une même invitation à Dieu. je dirais même plus, je crois que les autres religions comme l’islam, le bouddhisme, etc., contribuent à la richesse spirituelle de l’homme. C’est pourquoi l’idéal serait de les étudier toutes.
Depuis Vatican II, par exemple, le dialogue avec le judaïsme est devenu essentiel. Un grand pas. Des esprits aussi brillants que Mgr Lustiger, et d’autres, ont approfondi ces liens étroits.
Première entrée pour un glossaire.
Compte tenu que « le mot verre n’aura pas la même définition dans un glossaire sur les matériaux que dans un glossaire d’optique, par exemple ».
Catholique, qui reconnaît la suprématie de l’autorité de l’évêque de Rome, en tant que successeur de l’apôtre Pierre.
« Hélas, pour ma part, j’ai acquis la certitude depuis longtemps que le mari était bien l’assassin »
Oui, le poulet dans ce film « intime conviction » pensait pareil, avec plus de forme; avant: je pense, il signé : « il est vraisemblable », « il est probable », etc.etc.
DHH 14h35 avec ce du foot d’images…
Comme Cecile?
Flot.
Ce film, en résumé est un fantastique combat contre l’imagination ».
Décapitée, vous pouvez honorer toutes les messes de votre presence et toi mais quand allez vous cesser de nous bassiner avec votre bon Dieu? Est ce du prosélytisme ou un attentat?
Delaporte, correcteur.
Mais j’espère que l’on aura un jour, le fin mot de l’histoire. Cette première partie, n’a fait qu’ecarter le « coupable ideal » présumé.
@et alii dit: 9 février 2019 à 13 h 46 min
Je ne sais comment vous êtes arrivé à Baudelaire mais ce texte de vous, quelle beauté !
Je pense à la première partie des Fleurs du Mal : « Spleen et idéal ». On le dirait oscillant entre l’appel de l’idéal et celui du gouffre, entre le bien et le mal, entre le beau et le laid (le laid pouvant révéler le beau et inversement)
Puis viennent les ciels brouillés », « l’invitation au voyage »… (Marie Daubrun ? Jeanne Duval ? Mme Sabatier ?)
Vous rejoignez bien la rêverie du poète les « jours blancs, tièdes et voilés » de ces ballades amoureuses et langoureuses.
Goût du suranné avec ces vieux meubles luisants, comme un chemin vers une langue natale. La chambre devient « un vieux boudoir plein de roses fanées » où règne « l’Idole, la souveraine des rêves ».
Ce qu’il écrit alors, me fait penser à un intérieur hollandais. Étoffes douces. Parfums. Volupté. Sensualité puissante. La bien-aimée, s’endort dans ce luxe dans le plus complet abandon et devient source d’ivresse, un rivage poétique où viennent accoster des frégates du bout du monde. La mer, la vaste mer, toujours… maternelle, consolante.
La mort y devient sommeil. Chez Baudelaire, tout embarquement est traversée du Styx… Désir d’anéantissement.
Bonne soirée.
« Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble ![…] »
@et alii dit: 9 février 2019 à 17 h 34 min
Il a fait rêver et frémir des générations d’enfants…
@Marie Sasseur dit: 9 février 2019 à 17 h 29 min
« Une intime conviction » de A.Raimbault avec O.Gourmet et M.Foïs. Film haletant, vu cet après-midi, magnifiquement interprété.
Je retiens le dessin des enfants : morte, vivante, disparue… On ne sait… mais que de questions profondes posées aux jurés. Le doute… qui toujours profite à l’accusé s’il n’y a ni cadavre, ni aveux, ni preuves…
@ Oui, le poulet dans ce film « intime conviction » pensait pareil,
et pourtant je n’en suis pas un. C’est drôle. Non, on ne saura jamais la fin de l’histoire, car il y en aura pas. Et c’est mieux ainsi.
Je relève quand même cette saillie d’Ungerer qui me réjouit d’expectative : « La mort est un incident comme les autres. Je la vois comme un contrôleur des douanes : on doit passer devant elle sans savoir ce qui nous attend de l’autre côté. Qui sait, ce sera peut-être un énorme arc-en-ciel ! C’est quand même formidable de ne pas savoir où on va, non ? »
Oui, c’est formidable de pouvoir se dire ça avant ! Car après, hein…
« Ce film, en résumé est un fantastique combat contre l’imagination ».
Plutôt contre le manque d’imagination qui aboutit à l’intime conviction de l’amant ou de JJJ, Marie Sasseur.
« Quelle niaiserie de commentaire. »
Vous pourriez vous payer un avocat tel Dupond-Moretti, vous ? Moi pas. Sans lui, Viguier aurait été condamné, sans preuve, ni mobile et en l’absence du corps de la victime. La roue de la fortune a bien tournée. Ouf !
Saura-t-on un jour la vérité ?
Qui vivra verra…
« Hélas, pour ma part, j’ai acquis la certitude depuis longtemps que le mari était bien l’assassin »
Le choix du procédé narratif dans ce film, qui retrace un fait divers réel, est très astucieux. En faisant intervenir un personnage de fiction, qui mène une enquête pour la defense, avec toutes les pièces disponibles, ici des enregistrements téléphoniques, met en même temps une limite à son intime conviction. Savoir s’arrêter avant d’aller trop loin dans l’imagination. En l’état du dossier.
Comme il est dit dans le film, l’imagination, de Nora, ferait d’elle un bon auteur de roman policier…
Mais » l’amant » avait de toute facon une sale tronche, en vrai et à l’ecran.
Marie Sasseur dit: 9 février 2019 à 18 h 57 min
je comprends le pourquoi du comment…
ce passage où dans ce film le juge demande « faites entrer le témoin », un flic lui « pas possible! » le juge : « pourquoi », le flic « pouvait pas venir, aujourd’hui il marie sa sœur »
In a silent way :
L’amour des enfants pour leur père est une réalité, mais pas une preuve de son innocence…
Le grand bénéficiaire du film c’est maître Dupond Moretti, proprement statufié ici en Grand Défenseur de la Loi ! Une sorte de bio pic hagiographique…
Il faut aussi saluer le jeu de Marina Foïs.
Moi je comprends pourquoi omelette pete un cable sur cette affaire.
passou vos articles sont de plus en plus compliqués à lire, vous sautez trop du coq à l’âne avec une opacité aussi opaque que cette expression « sauter du coq à l’âne » dont tout ce qu’on sait, c’est qu’elle est très ancienne, puisqu’au XIVe siècle, on disait déjà « saillir du coq en l’asne », puis au XVe, « sauter du coq à l’asne », Duneton, sans pouvoir en apporter de preuve, évoque une possible confusion entre l’âne et la ‘cane’ (la femelle du canard), parce que, jusqu’à la fin du XIIIe siècle, l’âne désignait la cane. Mais l’asne (le baudet) se prononçant de la même manière, puis se transformant ensuite en âne, c’est lui qui serait resté dans les mémoires, l’ancienne version de l’expression (avec ‘saillir’) aurait alors évoqué des rapports bizarres entre un coq et une cane, mais sans qu’on puisse vraiment établir un lien avec la signification qui nous en reste.
c’est dire….
9 février 2019 à 18 h 59 minOUI CHRISTIANEj’avais aussi pensé au poème mais dès que j’ai connu lachambre double, je l’ai tant aimé puis lu et relu il a été toujours présent à ma pennsée et j’aime cette « folie » des chambres doubles qui ont toujours été celles de mes rêves
bonsoir!
Une niaiserie de plus.
Dans le droit français ce n’est pas a l’accusé de prouver son innocence, mais à l’accusation de prouver la culpabilité.
« Il faut aussi saluer le jeu de Marina Foïs. »
tu veux dire le jeu de Cathya Folis ? l’attaquante de l’olympique lyonnais qui a fait un excellent match cet après-midi en quart de finale de la coupe de France de football féminin contre le psg ?
« Dans le droit français ce n’est pas a l’accusé de prouver son innocence, mais à l’accusation de prouver la culpabilité. »
En théorie, MS…
Les assises sont une loterie. La justice n’est pas une discipline scientifique.
Et juger n’est pas toujours rendre justice.
et patati et patata, bonsoir.
jazzi c’est qui marie sasseur ? son ancien pseudo ? lvdlb ? ou rose ? ou clopine ?
j’ai comme l’impression que sur ce blog vous vous enfermez dans une routine… commnte dire ? routinière.
ce blog sent le renfermé, il sent la mort.
Passou trouve que ça roupille trop ici, il veut nous réveiller à l’étage au-dessus !
Faudra pas trop compter sur moi…
Dès que tu sors, la RDL s’aère, hamlet !
combien de survivants reste-t-il ? vous vous êtes comptés ? 5 ? 6 ? 7 au plus ? avec des commentaires tellement attendus, je pourrais tous les écrire pour vous ça vous éviterait le déplacement.
« c’est qui marie sasseur »
Rien…
sérieux jazzi, tu trouves pas que ça sent le rance ici ?
« 5 ? 6 ? 7 ? »
C’est la somme de tous tes pseudos, hamlet ?
Le Coq-à-l’âne [article]
sem-linkC A. Mayer
https://www.persee.fr/doc/rhren_0181-6799_1980_num_11_2_1173
« Et juger n’est pas toujours rendre justice. »
Vos référence datent un peu, MS.
Auriez-vous oublier d’avoir été jeune ?
d’ailleurs vos dialogues ne prennent un sens que si on les colle bout à bout de façon aléatoire :
– les drosophilistes ont en plus une émotion particulière à voir récompensé, une fois encore, leur organisme préféré.
– c’est d’ailleurs un comble qu’il porte le prénom rené alors qu’il renie le Christ mort et ressuscité des morts.
– le catholicisme n’a jamais cessé d’élever l’homme.
– on se demande toujours à quel mot s’accorde l’adjectif qualificatif, quand on réfléchit à la personnalité de l’auteur d’un tel jugement.
– ce serait intéressant de savoir où le grand frustré imagine identifier de l’enfilage de diptères…
– ah, les mots!
– une parade nuptiale, plutôt, comme réfractée dans la brèche des eaux glacées du calcul égoïste.
– ce sujet passionnant ouvre de nombreuses pistes de réflexions et peut être examiné sous différents angles.
– tiens, voilà que le grand frustré se pose en censeur…
– l’enfilage de diptère se pratique noblement et depuis des temps immémoriaux.
– ultima necat
– on respire ici maintenant le ranci de la désolation.
je précise collés bout à bout et lus de façon non chronologique, individuellement vous ne valez pas grand chose, mais la somme de vous tous vaut presque un Beckett, ou un Joyce, dommage que vous ne soyez pas siamoisés.
Pas vu ce film , lu tous les articles du Figaro retraçant l’appel jusqu’à l’acquittement. Mystère, rien de tangible ne peut reposer sur un mensonge, celui de l’amant remet tout en cause , en plus de ce les écoutes révèlent. Pas de corps, pas de coupable non plus. Cela me fait penser à une autre affaire irresolue, celle de Maddie.
19h41 juger consiste à appliquer les lois après avoir délivré les situations de leur ambiguïté, en apportant si possible des preuves à l’appui de l’accusation. Dans ce cas c’est une nébuleuse , aucun élément solide n’a pu être exploité.
Dans le film, « intime conviction » le dessin des enfants est un arbre des possibles, qui opère comme un message d’espoir, alors. C’est une notion mathématique des cours de probabilités.
Les enfants laissent surtout parler leur coeur.
Le dessin, c’est pour montrer l’absurde de la situation : pourquoi avoir suivi une seule piste parmi tant d’autres et possibilités ?
Leur dessin transmis à toute la Cour, montrait bien que les enfants ont une tres haute idée de la justice. Indépendamment de leur amour pour leur maman ET leur papa.
« pourquoi avoir suivi une seule piste parmi tant d’autres et possibilités ? »
L’une des piste etant definitivement close depuis presque 10 ans, ca interpelle qu’aucune autre n’ait été explorée depuis. Mais comme dans tous les cold cases, il faut un « élément nouveau » pour relancer.
On parle de l’instruction de l’enquête pas du jugement…
@Bėrėnice dit: 9 février 2019 à 21 h 38 min
Bérénice,
la surprise est totale ! Ce texte magnifique « La chambre double », je ne le connaissais pas. Le découvrant, en citation sans guillemets, j’étais troublée. Oui, quelle beauté et quelle prose si proche de celle de Baudelaire. Enfin, n’ayant connu ce poème avant, je le découvre ce soir et tout ce dont je me souviens des poèmes de Baudelaire m’est revenu alors que j’adressais ce commentaire à Et Alii.
C’est merveilleux d’avoir encore des textes à découvrir de Baudelaire. Et ceci grâce à Et Alii. S’il avait mis des guillemets, je me serais juste dit : – Tiens je ne connaissais pas. Superbe.
La culture, dites-vous… mais elle est façonnée de jour en jour par tout ce que l’on découvre. Regardez chez Paul Edel. >I>Ennemonde. Je ne connaissais pas. Son magnifique billet m’a donné envie, en urgence de lire ce roman. Quel choc cela a été, hier ! Quel bonheur ! Quel Giono méconnu…
Nous ne sommes pas ici dans un jeu de devinettes mais dans une bibliothèque infinie où parfois, la beauté nous laisse pantelants.
Sous ce billet où les songes et insomnies ont inspiré tant de commentaires, ce poème en prose montre un Charles Baudelaire perdant son « moi » dans la beauté de sa rêverie.
Et Alii écrit aussi des poèmes majestueux et en traduit de l’allemand avec une belle intuition.
Il ne s’agissait pas de flatterie mais de reconnaissance d’une œuvre remarquable.
Votre acidité renouvelée dévoile de vous un côté malveillant et décevant comme si vous aviez pris en charge la parole d’une autre, la mesquinerie d’une autre, sa fourberie. Revenez à vous. Vous étiez plus belle, avant.
Ce film a montré comment la justice est passée, suite à une instruction et enquetes préliminaires bizarres.
Christiane, c’est à cause des pseudos .si je dois vous suivre et Aliiemplacerait wgg alors que d’autres penchent pour madame et que sur le billet suivant et à lui répond à un post destiné à sasseur. Bref, il faudrait faire comme pour Heidegger, oublier les individus ne garder que les contenus quand ils nous intéressent et quand ils ne vehiculeraient rien de l’ego.
« la justice est passée »
Pas à cause du magistrat mais de l’avocat…
@Bėrėnice dit: 9 février 2019 à 22 h 34 min
Peut-être… je ne suis certaine de rien et pense qu’un nouveau pseudo c’est comme une page qu’on a tournée. Mais oui, pour moi c’est une parole d’homme qui me rappelle parfois celle d’un grand absent…
Bonne soirée.
@Marie Sasseur dit: 9 février 2019 à 21 h 35 min
Oui, absolument.
@ je précise collés bout à bout et lus de façon non chronologique, individuellement vous ne valez pas grand chose, mais la somme de vous tous vaut presque un Beckett, ou un Joyce, dommage que vous ne soyez pas siamoisés (hamlet dit: 9 février 2019 à 19 h 54 min) d’ailleurs vos dialogues ne prennent un sens que si on les colle bout à bout de façon aléatoire.
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Il enlève leurs ego et enfile ses perles bout à bout pour faire sun joli napperon par sa petite composition et rendre son hommage, pas ingrat, mais lui, dans tout, cela où est-il ? qui revient de temps à autre taper sa piteuses incruste. [Pas comme le chaloux qui a enfin compris qu’il pouvait plus revenir après l’humiliation passoulinienne@ grand service à lui rendu].
Côté hamlet, y’a plus de gosses à torcher, apparemment. Donc du temps à perdre à faire ses collages. Et non, ce ne sont pas des dialogues, précisément. Les dialogues sont dans sa tête, il les réinvente en prenant ses collages pour beckett ou joyce, (meuh, toujours ce besoin d’illustres légitimations) … a laissé tomber shakespeare, sans doute trop lourd à porter. hasta la proxima, dxt, 😉
Christiane, après avoir fait un petit tour des posts je ne lâche pas mon idée meme si elle ressemble à une intime conviction.
@Bėrėnice dit: 10 février 2019 à 13 h 45 min
J’accorde beaucoup moins d’importance que vous à l’identité ou aux identités cachées derrière un pseudo. Ce qui est important c’est ce qui est exprimé et le désir que l’on peut avoir de répondre à tel ou telle ou de passer…
Et plus important encore, le billet qui donne naissance (ou pas) aux commentaires selon que l’on se sente concerné ou pas.
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