de Pierre Assouline

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La République des livres
N° 127 Fliquesse en pelisse

N° 127 Fliquesse en pelisse

Par Jacques Drillon

Ce jeune garçon, « orphelin de féminicide » (titre de « Libération »). V’là une expression qu’y faut avoir le courage de l’écrire.

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Tricot de peau, tricot de corps, maillot de corps, marcel, débardeur.

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Les mots des Autres, de ceux qui, croyant savoir,  jugent d’autant plus vite qu’ils ont moins réfléchi : « nihilisme », « misanthropie », « collapsologie », « cynique », « blasé »… Leur laisser ces mots-là.

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Devise : Rester coriace.

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Cocteau, qui disait qu’il n’y a rien de plus rigolo que de faire lire du Mallarmé à un gendarme.

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« Heureux comme avec une femme » (Rimbaud).

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Personne ne sait
Ce qui, à la nouvelle lune, advient de l’ancienne.

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Personne ne sait
Pourquoi, après avoir été écrits par une seule personne, les manuels scolaires ont été si souvent faits par deux auteurs : Malet & Isaac, Lagarde & Michard, Morisset & Thévenot, Lebossé & Hémery… À présent ils s’y mettent à quatre, à six…

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La mère d’une jeune fliquesse, qui parle de sa fille :
– Elle a été admissible au concours de commissaire, mais elle s’est fait recaler à l’oral ; elle a été admissible au concours d’officier de police, mais elle a été recalée à l’oral. Elle a été obligée de commencer tout en bas : gardien de la paix.
La jeune femme, devant sa mère qui opine, glisse à plusieurs reprises dans la conversation :
– Quand on me demande de faire quelque chose d’illégal, je refuse.

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L’été, au petit matin, aller pisser dans l’herbe.

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Marcel Proust, qui mangeait ses asperges en gants de chevreau blancs ; qui ne savait pas faire marcher son ascenseur.

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(Suite)
Ceux qui ont la force morale, en cas de température extérieure supérieure à 37°, de porter des vêtements de laine.

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(Suite)
Le manteau de vigogne du vicomte de Charlus, que son neveu Saint-Loup pose sur les épaules du Narrateur, « en châle léger et chaud ».

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(Suite)
Personne ne sait
Ce qui pèse le plus lourd, d’un kilo de laine de vigogne et d’un kilo d’or. Mais un kilo de laine de vigogne coûte plus cher qu’un kilo d’or.

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La terroriste Magdalena Kopp, tricotant en prison un pull pour l’avocat Jacques Vergès. Très beau pull. Pas de la vigogne, mais quand même.

j.drillon@orange.fr
(Tous les vendredis à 7h 30)

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La troisième série de petits Papiers (« Papiers découpés »), parus sur Bibliobs.com, fera l’objet d’une publication en volume et n’est plus en ligne. La première (« Papiers décollés ») a été publiée sous le titre Les fausses dents de Berlusconi (Grasset, 2014), la deuxième (« Papiers recollés ») sous le titre Le cul rose d’Awa (Du Lérot 2020), disponible sur commande, en librairie ou chez l’éditeur.

Cette entrée a été publiée dans Les petits papiers de Jacques Drillon.

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