N° 43 Les mordus de la mort due

Par Jacques Drillon

Les pompes funèbres américaines, qui proposent d’extraire le carbone du corps du défunt pour en faire un diamant.

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Le Journal de Philippe Muray, intitulé Ultima necat. La formule reprend l’adage gravé sur les cadrans solaires : « Vulnerant omnes, ultima necat », qui signifie : Toutes [les heures] blessent, la dernière tue.
V.O. et V.F :

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Charles De Gaulle, John Fitzgerald Kennedy, Adolf Hitler, Elisabeth II, que Roger Peyrefitte « dénonçait » comme juifs.

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Toutes les Vénus callipyges préhistoriques montrent une femme aux gros seins et aux grosses fesses, très précisément représentés, alors que tête et bras sont à peine esquissés. On ne naît pas femme, on la sculpte.

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(Bactéries résistantes, encore)
D’après l’OMS, si de nouveaux médicaments ne sont pas trouvés, il y aura 10 millions de morts par an en 2050, dues aux bactéries multi résistantes.

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Les éjaculatrices précoces.

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Le steward identifié comme celui qui avait fait pénétrer le virus du sida sur le continent américain, mis hors de cause. On l’appelait le « Patient Zéro ». D’après le site Stat News : « À cause d’une erreur d’étiquetage, le Patient O (comme la lettre) est devenu le Patient 0 (comme le chiffre) – et son identification comme origine de l’épidémie a été conservée dans la presse populaire. »

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L’idiote qui, à France Musique, prononce le prénom de Gerald Moore « Guérald ». Une erreur certes vénielle, mais qui prouve qu’en cinquante ans de vie elle n’a jamais entendu prononcer son nom, qu’elle n’a jamais parlé de Gerald Moore avec personne. Autrement dit qu’elle ne sait rien en musique. Quoique productrice appointée par une chaîne de radio nationale.
(C’est d’ailleurs ainsi que se trahissait Jacques Chancel, autrefois : il butait sur tous les noms propres de plus d’une syllabe, faisait effort pour prononcer Stravinsky, Brueghel, Gombrowicz, Fragonard, tous artistes dont le nom n’avait jamais encore franchi l’enclos de ses lèvres, comme dit Shakespeare.)

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(Suite)
Les prononciations de « Harvard », dont trois uniquement pour la ville de Boston :
/ˈhɑɹvəɹd/
/ˈhɑːvəd/
Boston : [haːvɪd], [haːvəd], [(h)äːvəd]

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(Fin)
La « consonne spirante latérale alvéolaire vélarisée », notée [ɫ] et appelée « dark l » (dans milk, réalisée [mɪɫk]), « qui est un allophone de /l/ ».

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(Fin)
Petit bout de la lorgnette
« Des millions de morts dus aux accidents » ou « des millions de morts dues » ?
Et les millions de blessés ? Dus ? Et les millions de morts et de blessés ?

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Les millions de dollars que touchèrent les deux psychologues américains pour adapter le manuel de torture Kubark (CIA, 1963), la bible des tortionnaires sud-américains et philippins, à destination cette fois des prisonniers « musulmans et moyen-orientaux ».

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(Suite)
Le manuel Kubark établissait qu’une torture infligée par un tiers était moins efficace que celle que pouvait s’infliger le sujet lui-même. Ainsi, être pendu par les poignets, et souffrir de son propre poids, est plus douloureux psychologiquement qu’une torture d’étirement exercée par un tiers. Ou bien être placé dans une position telle qu’aucun repos n’est possible, ou que tout mouvement provoque une souffrance intolérable. Ou bien être immobilisé sur de la mousse, yeux et oreilles occultés, de telle manière qu’on perde l’usage des sens (le manuel prônait la « manipulation mentale » plus que la torture physique) :
 

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Les cinq heures de piano quotidiennes auxquelles Gide s’astreignait à l’époque de Paludes et des Nourritures terrestres.

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« CREDO DU POILU
Credo des Tranchées
Je crois à la France Immortelle, à notre JOFFRE
Tout-puissant Créateur de la Victoire.
Je crois à l’Entente éternelle, au Triomphe de nos Alliances.
Je crois au Dieu de l’Artillerie, des Canons, des Munitions.
Je crois à Notre-Dame de la Tranchée,
À sainte Rosalie notre baïonnette,
À nos Anges Gardiens : notre Lebel, notre glorieux 75.
JE CROIS à l’Enfer, mes Frères prisonniers des Barbares,
au diable Guillaume le Maudit, à Satan le Kronprinz,
à leur damnation, à leur Écrasement. »

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Verlaine : les plus beaux vers de la poésie française, et les plus exécrables. Point d’écart plus grand que dans sa production. Il est celui qui vérifie le mieux ce que note Valéry dans un de ses Carnets : « Pour fabriquer un “ beau vers ”… il faut bien en essayer dix de mauvais. Personne ne fait de plus mauvais vers qu’un bon poète. » Verlaine ne faisait pas que les essayer, il les publiait.

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(Dernière minute)
– La direction de la SNCF accorde une prime (de 300 € à 1500 €) aux cheminots non grévistes. On dirait du Zola.
–  (Délation, suite) Des particuliers du Nord, groupés en commando, se font passer pour des petites filles sur les réseaux sociaux et sur les sites spécialisés ; ils piègent et repèrent ainsi les pédophiles – sur lesquels ils bâtissent des dossiers qu’ils transmettent à la police. Difficile de tomber plus bas.
– (Délation, suite)
Marine Turchi, préposée par Médiapart aux enquêtes longues et inutiles, s’est tapé « 96 heures » de « Masque et la plume » pour tenter de prouver que cette émission était sexiste, homophobe et pis encore. C’est beaucoup, 96 heures. Il ne nous a fallu que dix minutes de lecture pour constater que son kilométrique et venimeux article était au point de vue moral, intellectuel, journalistique, d’une exemplaire nullité.
(De la supériorité de l’intelligence sur la bêtise.)

j.drillon@orange.fr

(Tous les vendredis à 7h 30)

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Les deuxième et troisième séries (Papiers recollés, Papiers découpés) feront l’objet d’une publication en volume et ne sont plus en ligne. La première (Papiers décollés) a été publiée sous le titre Les fausses dents de Berlusconi (Grasset, 2014).