
N’ayez plus peur de Virginia Woolf
Qui n’a encore jamais lu Woolf est impardonnable. Sa réputation de cérébrale, et la complexité de ses situations, voire l’hermétisme prêté à ses personnages, ont longtemps rebuté certain public. A tort. Les sortilèges et envoûtements provoqués par le livre-culte Mrs Dalloway, en témoignent. Alors avant d’y plonger, oubliez l’abstraction dont son univers est entaché ainsi que la tristesse censée s’en dégager. Bien qu’il soit en partie fondée, ce faux-semblant repose aussi sur l’effet rétroactif de sa propre fin, sa mort volontaire à l’issue de crises de mélancolie récurrentes, Virginia pénétrant lentement dans l’eau de la rivière en contrebas de sa maison les poches pleines de lourdes pierres pour être certaine de ne jamais en remonter. C’est comme si sa mort avait précédé sa vie et l’éclairait rétroactivement d’un soleil noir pour la postérité. Le titre de la pièce d’Edward Albee Who’s Afraid of Virginia Woolf ? (1962), portée à l’écran par Mike Nichols sous le même titre quatre ans après, n’y est pas étranger.
Mrs Dalloway est paru il y a cent ans exactement. La Pléiade lui offre son plus bel écrin à cette occasion en concoctant au sein d’un mince coffret orné du Portrait d’une dame en noir (1921), un tableau de Francis Cadell, Mrs Dalloway et autres écrits (textes traduits, présentés et annotés par Jacques Aubert, Laurent Bury, Marie-Claire Pasquier et Michèle Rivoire, 800 pages, 62 euros, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard). Outre des varia prolongeant son grand roman, on y trouve deux autres textes qui, à différents titres, sont des piliers de son œuvre sans atteindre à la puissance d’évocation de La Promenade au phare ou à l’audace formelle des Vagues : il s’agit d’Orlando, biographie d’un être imaginaire, et de la série de conférences prononcées en 1928 devant les jeunes filles de l’université de Cambridge recueillie sous le titre Une pièce à soi– un titre dont la traduction a longtemps entrainé bien des malentendus avant de se fixer, espérons-le, dans cette version inédite de Laurent Bury à l’occasion de cette Pléiade, car la room en question n’est pas une chambre mais bien un lieu pour s’y isoler et y écrire (corrigeant ainsi Clara Malraux après Marie Darrieusecq et Nathalie Azoulai). Gilles Philippe accorde d’ailleurs dans sa préface une certaine importance aux problèmes que les traducteurs de l’ensemble de son œuvre ont dû résoudre au fil du temps dans différentes langues s’agissant notamment des nuances qu’elle donnait à la notion de perspective.
A l’origine, Mrs Dalloway devait s’intituler The Hours– et comment ne pas penser aux Hours (Prix Pulitzer, 1999) que cela inspira au romancier Michaël Cunningham lequel en fit une manière d’« à-la-recherche-de-Mrs-Dalloway » que Stephen Daldry adapta sous ce titre ; Nicole Kidman en fut l’héroïne et le tout fut mis en musique par Phil Glass. On a rarement lu puis vu puis écouté une telle réussite dans l’osmose produite par la rencontre entre des artistes de cette qualité. The Hours entrelaçait la propre vie de la romancière et l’effet que produisait la lecture de Mrs Dalloway sur le destin de trois femmes à trois époques différentes, film admirable multipliant les points de vue avec habileté, et tant pis pour les spécialistes de la spécialité s’il leur hérisse le poil par ce qu’ils estiment être des contre-sens.
Là comme ailleurs, le héros, c’est le temps et son insaisissable fantôme, l’instant présent. Le temps de Mrs Dalloway, roman de l’amertume et du divertissement traduit ici par Marie-Claire Pasquier, se déploie dans l’espace d’une journée à Londres de Clarissa Dalloway. Elle l’emploie à préparer une réception qu’elle doit donner le soir même, à la faveur de laquelle réapparaitra un homme qu’elle avait jadis refusé d’épouser. A travers un large registre d’expériences temporelles dans lequel chaque personnage semble incarner une image du temps, on baigne dans la memory dont le préfacier Gilles Philippe rappelle opportunément au lecteur qu’avec Virginia, il s’agit davantage de souvenir que de mémoire bien que la langue anglaise n’en fasse qu’un. Sous sa plume, la vie semble se dérouler en permanence dans une tension entre réalisme philosophique et impressionnisme des sensations.
Certainement la plus aiguë, la plus fine, la plus précise, la plus sensible et surtout la plus intelligente des écrivaines de son temps, mais aussi la plus travaillée par l’écriture, Virginia Woolf donne l’impression d’avoir passé sa vie à rechercher le mot juste jusqu’à épuisement des forces (et si cela vous fait penser au travail littéraire selon Flaubert, ce n’est pas un hasard tant elle s’y référait). Elle était tellement hantée par ce qu’elle avait à écrire qu’elle s’absentait des lieux où elle se trouvait tout en abandonnant aux autres sa présence physique. Là sans y être, mais tout le temps, dehors comme chez elle et particulièrement en société. Une évadée permanente, hypersensible et désespérée (on imagine ses réactions à ses débuts face à la critique de ses livres) qui mettait à distance les modes ordinaires, ne cessait de courir après sa propre voix et après d’autres voix qui volaient autour d’elle en espérant toujours être compris du « commun des lecteurs », le lecteur basique considéré comme son partenaire d’écriture.
Dans Instants de vie (Stock), Virginia avoue que sa vanité d’écrivain étant une vanité de snob, une vaste surface de sa peau est exposée à la critique, mais très peu de sa chair vive. Ce que c’est que de n’être, au fond, perméable qu’aux critiques qui ne s’impriment pas, celles qui restent privées. Cela dit, si je ne devais retenir qu’un chose de ce livre, c’est un mot. Juste un mot, rarement employé : »ouate ». Virginia Woolf en use pour décrire cet ineffable état de non-être qu’est « la ouate de la vie quotidienne », cet entre-deux où s’accomplissent les gestes machinaux tandis que nous flottons. Ce mot si singulier m’a fait comprendre que le génie de cette styliste hors-pair se reflétait à travers ce ton inimitable qui court partout dans son œuvre. Il rend le son d’une conversation secrète entre l’auteur et son lecteur. Non pas « ses » mais « son » lecteur. Car ce qu’elle écrit se ressent sur le mode feutré de la confidence sous la lampe dans l’intimité du tête-à-tête, et cela n’a pas de prix. Croyez-en un (re)lecteur de longue date admiratif de son oeuvre sans oublier son Journal d’un écrivain, si différent et tellement plus riche que ce que l’on a l’habitude de lire sous ce titre fait genre littéraire.
Architecture, plan, structure… Elle s’en obsède mais jamais à l’exclusion du souci permanent du choix des mots. On y retrouve toute la riche palette lexicale et émotionnelle qui la singularise dans le paysage littéraire de son temps, avec une intelligence d’une acuité remarquable et une sensibilité sans pareille (« Je voudrais n’être que sensibilité » avouait-elle dans son Journal en préparant Mrs Dalloway) au risque d’un excès d’égotisme) non sans mépris pour l’intrigue : les sons annonciateurs de l’été et la vraie nature de la nuit, le soyeux des plis d’un châle, l’hésitation où l’aube tremble quand cesse la nuit, le crissement d’un insecte, le bruissement de l’herbe coupée, le vaste soupir des vagues se brisant en mesure autour des îles, la ronde nostalgique des anciens habitants, le cuivre d’un garde-cendres, la qualité du silence les soirs d’été sous la tonnelle… Sa manière à elle de faire passer le temps à travers les pages. Une émeute de détails qui n’ont de relief que par le génie avec lequel Virginia les agence pour ressusciter un petit monde disparu, Atlantide à la mesure d’un jardin anglais, qui n’est pas d’un pays mais d’un temps. Son ami Roger Fry, qui eut à examiner ce premier jet en anglais et en français, jugeait qu’elle n’était pas à son meilleur lorsqu’elle se consacrait à décrire, en appuyant trop sur la plume, le monde inanimé des objets, mais qu’elle redevenait elle-même dès qu’il s’agissait d’incarner les sensations à travers un personnage.
A force de la rapprocher de Proust et de Joyce en dressant l’inventaire de tout ce que leurs techniques pouvaient avoir de commun, on en a oublié de souligner tout qui la distinguait d’eux. Difficile de ne pas se retrouver dans son observation inquiète du fil invisible qui sépare le normal du pathologique. L’immense majorité de l’humanité souffrante ne saurait rien en faire. Virginia Woolf, celle qui n’arrivait pas à vivre, elle, en a fait une œuvre qui aide à vivre.
(« Virginia Woolf chez elle à Monk’s House, près du village de Rodmell, Museum of Art, Rhode Island, Providence ; « Virginia Woolf » huile sur toile par Jacques-Emile Blanche, vers 1932, ; la couverture de l’édition originale du roman due à sa soeur Vanessa Bell et éditée at home par les soins de son mari Leonard Woolf).
30 Réponses pour N’ayez plus peur de Virginia Woolf
Tout ça pour finir dans le ruisseau, avec des cailloux plein les poches, si on ajoute son aveuglement pour les schleuhs, on ne saluera ni le style, ni l’intention de la dame.
« Son aveuglement pour les Schleus ». Il’. n’y a pas une confusion avec les deux. Mitford, la?
Même pas peur de Marie Sasseur !
Au bout de je ne sais combien de billets consacrés à V. W pensez à vous renouveler.
Je mets un petit caillou au bord du chemin, et je repars.
« Angelica Vanessa Garnett est morte ce vendredi 4 mai au matin dans la chambre d’une clinique à Aix-en-Provence. C’est une belle nouvelle triste. Triste, parce que j’étais son ami. Belle, parce qu’elle n’a pas souffert, parce qu’elle était prête, parce que mourir à la fin d’une vie, comme disait Léonard de Vinci, c’est comme se coucher après une vie bien remplie. Et la sienne l’aura été, remplie. »
Non, sa mort n’est pas triste. Si je suis triste aujourd’hui, c’est pour des raisons égoïstes. Parce que je ne pousserai plus jamais la porte en bois bleu qui donne accès au jardin luxuriant de sa maison de Forcalquier. Parce que je ne frapperai plus jamais à la vitre de la porte-vitrée entrouverte sur le salon. Parce que je n’embrasserai plus jamais son visage ridé et souriant. Parce que sa chatte Pussy ne sautera plus sur mes genoux par surprise. Parce qu’elle ne me proposera plus jamais un verre de whisky selon un rituel convenu : « Un verre de whisky ? Ce n’est pas le meilleur – Non mais c’est un Grant’s ». Toujours du Grant’s, le nom de son père. Jamais du Bell’s, celui de sa mère, celui qu’elle portait jeune fille. »
Virginia Woolf s’était donnée la mort parcequ’elle n’avait rien à vivre.
Femme qui se suicide, femme lucide.
Marie Sasseur fait sans doute allusion à un voyage de Virginia Woolf en Mai 1935. Le couple Woolf voyagez, passe une semaine en Hollande et trois jours en Allemagne.Le 13 mai ils sont en Italie. Pendant ces trois jours, Virginia Woolf note que les villages allemands sont beaux qu’il y a des bégonias aux fenêtres, que les enfants sont en pleine santé,etc etc. Dans mes souvenirs elle ne commente pas le nazisme, mais c’est à vérifier. Ce qu’il faut noter, également, c’est que Virginia Woolf participe en février 1936 à des réunions d’intellectuels antifascistes regroupés sous le titre « Vigilance ».Le 14 décembre 1936,malgré ses insomnies, ses crises d’angoisse de plus en plus longues et graves elle publie un article dans un journal communiste le « Daily Worker » dont le titre est « Why Art To-day Follows Politics » ? En février 1939, elle fait don d e son manuscrit « trois guinées » à une association qui organise une vente à New-York pour venir en aide aux réfugiés d’Allemagne. En Mai 1940 Virginia Woolf et Léonard envisagent de se suicider si les nazis réussissent à débarquer en Angleterre. Adrian, le frère aîné de Virginia lui procure de la morphine. Le 18 mars 1941, sa dépression s’aggrave et sous l’impulsion de Léonard elle consulte des médecins le 27. Le 28 avant de pénétrer dans la rivière, elle laisse une lettre à son mari, Léonard, que je vous conseille de lire. A part ça, bel article de Pierre Assouline et magnifique photo en ouverture. Un conseil: Lisez son ultime texte « Entre les actes ».
Précisons à propos du nazisme et de Woolf, que dans son « Journal « (tenu de 1915 jusqu’ au 9 mars 1941) Virginia Woolf affirme que c’est le chef d’orchestre Bruno Walter, juif né à Berlin, chassé de l’opéra de Vienne au moment l’ Anschluss, qui lui a ouvert les yeux sur l ‘étendue et le systématisme de la chasse aux juifs en Allemagne et en Autriche.
Moi, Woolf, elle me fait peur quand même.
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Bruno Walter qu’épousa un temps Erika Mann pour se donner du change l’un et l’autre, duran tla pontée effrayante du nazisme… Ils ne consommèrent pas d’après la rumeur… Mais n’a pas tout dit sur Virginia… Fallait-il pour autant encore encenser cette nouvelle pléaide gallimardeuse ? Ayant lu récemment et bien apprécié Madame Dalloway, je dirai avoir modestement compris les sens du coup d’envoi de l’école dite des flux de la conscience que représenta ce roman. Merci pour avoir plutôt salué le chef d’œuvre, la promenade au phare. Quant à Orlando, pas d’accord avec l’idée d’un biographie d’un être imaginaire… Non point, car il s’agissait d’un.e transgenre avant le wokisme, une sorte de tirésias monologuant, incarné naguère par Isabelle Huppert à l’Odéon.
Je n’ai jamais compris, pmp, pourquoi Widerganger avait cru devoir faire de VW l’inspiratrice du roman « 100 ans de solitude » de GGM. Ses explications n’avaient pas su convaincre.
Des cailloux plein les poches. Il est des manières de mourir moins dignes, chère Ophélie, ma soeur la scabieuse. Bàv,
Déjà elle était née un 25 janvier, ce qui n’augurait rien de bon.
Les facétgies du clavier… Qui diable y résisterait ? Laissons le agir à sa guise…, et buvons un coup, la serpette est perdue…
Les gens qui naissent un 25 janvier aiment bien se faire remarquer. Ça n’a pas raté, en l’occurrence.
Il est beau ce billet , Passou, et fin comme est belle cette photo où elle semble tellement interrogative.
Vous avez bien cerné sa préoccupation, attentive aux modifications qu’impose le flux de la vie intérieure à ce monde extérieur où se perdent ses personnages. Je ne me souviens pas de l’intrigue de ses romans, ce n’était pas pour elle l’essentiel. Ainsi dans « Entre les actes », quelle débandade. Les spectateurs jacassent. Les vaches font leur concert. Le texte est inaudible mais quelle fin somptueuse que ces enfants qui soudain envahissent l’espace et présentent des miroirs aux spectateurs affolés et qui n’ont pas le temps de se mettre en beauté, puis cet oragequi liquide les derniers soubresauts d’un spectacle raté. Et cette Clarissa dans Mrs. falloway toute habitée de sa mémoire et Les Vagues… Tous ces personnages qui se ressemblent tant et parlent de la même façon. Mais rien n’est incohérent, elle poursuit et saisit cette réalité instable, teintée par les états d’âme des personnages.
De la ouate dites-vous. Ce mot est doux mais fait penser à une blessure, celui des soliloques, de la conscience tragique de la vie. Mais aussi elle est mondaine, a beaucoup de bonheur à recevoir leurs amis. (Le Bloomsbury Group). A parler d’art, de littérature. Un certain charme des traditions.
Dans l’écriture elle est plus féministe, plus indépendante.
De tous ses romans, je reviens souvent à « La Promenade au phare », de cet enfant qui désire tant cette promenade sans cesse repoussée et qu’il fera si tard… Le temps… Ses personnages ne peuvent s’en libérer. Alors viennent les grands monologues intérieurs. On oublie l’intrigue, on suit le cheminement de sa pensée.
Et puis Le Journal (Stock). Son œuvre, ses doutes, l’avancée de sa maladie. Pas vraiment une parole intime. Beaucoup de notes. C’est l’écrivain qui écrit, rarement la femme. Je la trouve plus vraie dans ses romans.
Mais il est bien beau votre long billet, Passou. Vous savez parler de l’écrivain mais aussi de la femme qu’elle était tellement intelligente et subtile. Merci’
Mrs. Dalloway
Orlando, nous le savons, c’est Vita Sackville-West, dont elle tombe éperdument amoureuse en 1922. Elle découvre enfin avec elle la volupté et la jouissance de la formuler : « je t’adore vraiment, chaque partie de toi, des cheveux aux talons »…
Et puis, le 24 mars 1941, dans son Journal; vingt ans plus tard : « Leonard est en train de tailler ses rhododendrons »… Et, avant de s’enfoncer dans l’Ouse, elle lui écrit ceci :
« A toi le plus cher, Je suis certaine que je retombe dans la folie : je sens que nous ne pouvons plus traverser à nouveau un des ces épisodes épouvantables. Et cette fois-ci je ne m’en remettrais pas. Je commence à entendre des voix et ne peux plus me concentrer. J’accomplis donc ce qui me parait la meilleure chose à faire. Tu m’as apporté le plus grand des bonheurs possibles. Tu as été de toute chose ce qu’un être humain pouvait représenter. Je ne crois pas que deux personnes puissent être plus heureuses jusqu’à l’arrivée de cette terrible maladie. Je ne peux plus lutter contre elle. Je sais que je gâche ta vie, que sans moi tu pourrais travailler. Et je sais que ce sera le cas. Tu vois, je ne puis même pas écrire ces mots comme il faudrait. Je ne peux plus lire. Ce que je tiens à dire, c’est à toi que je dois tout le bonheur de mon exitance. Tu as été avec moi d’une patience inlassable et d’une incroyable bonté. Je tiens à le dire -tout le monde le sait. Si quelqu’un avait pu me sauver, cela aurait été toi. Tout m’a abandonné, sauf la certitude de ta bonté. Je ne peux plus continuer à gâcher ta vie. Je ne pense pas que deux personnes auraient être plus heureuses que nous ne l’avons été ».
JJJ La bibliothèque de la pléiade (deux volumes) non seulement offre de nouvelles traductions vraiment parfaites, mais propose un luxe des notes, de nombreux textes inédits, les brouillons, les ratures, de très abondantes notices pour préciser dans quelles circonstances les œuvres ont été écrites, et les rapports si profonds avec la biographie, les rencontres ,les voyages, les travaux de la critique littéraire qu’elle fut, ses déménagements, si importants,pour fixer des atmosphères, tout ceci permet de mieux apprécier l’importance de cet écrivain capital qui a ouvert la voie à tant d écritures féminines actuelles. Une pionnière, une vraie, et des œuvres d’une absolue originalité et d’une perfection évidente. Pourquoi faire un la grimace, monter de la réticence devant un tel travail , ces deux pléiades, que vous n’avez peut-être pas longuement fréquenté.
Mais voyons Paul je ne grimace pas… je rends hommage à Virginia à ma façon… Je n’ai nul besoin de ces 2 Pléiades pour être forgé dans mes convictions du forgeron de Vinci. Elle a dit ceci, Virginia, qui la situe et a suffi à ma petite cervelle de moineau de lui avoir su gré d’être entrée et jamais ressortie de mon panthéon féminin : … »Il aurait été impensable qu’une femme écrivît les pièces de Shakespeare à l’époque de Shakespeare ». Et ceci : « …Impossible de bien réfléchir, de bien aimer, de bien dormir, si on n’a pas mangé (…) Deux conditions pour permettre à une femme d’écrire : avoir une chambre à soi qu’elle puisse fermer à clé sans être dérangée par les membres de sa famille. Disposer de 500 £ permettant de vivre sans soucis. De ces deux choses, le vote et l’argent, l’argent, je l’avoue, me semble de beaucoup la plus importante »…
Elle ne se payait pas de mots, ma Virginia. Et voilà pourquoi je l’ai toujours aimée à ma façon, bien plus sûrement que Mrs de Beauvoir Dalloway 🙂 , mon cher Paul. BS.
Je me souviens des deux traductions françaises des « Vagues » de Virginia Woolf celle de Marguerite Yourcenar et celle de Cécile Wajsbrot. Nous en avions longuement parler avec Jean -Ollivier qui commentait autrefois sur le blog de Paul Edel et qui plus tard aveu un blog à lui. Des passages entiers étaient comparés. Je suis restée fidèle à la traduction de Yourcenar. C’est vrai que des traductions différentes peuvent changer l’écriture d’un texte mais j’aime garder les éditions où j’ai découvert un texte et les traces que j’y ai laissées au fil de la lecture. Ce sont des repères. Aussi ai-je pretey peu d’attention à toutes ces nouveautés annoncées par Passou dans ce billet. J’ai retenu l’unique plaisir de lire son appréciation sur la femme, l’écrivain, son écriture, sa vie, ses livres. J’aime tant tous ces livres qui m’ont accompagnés au long des années. Et puis c’est Virginia Woolf, un écrivain essentiel pour moi. Une infinie beauté émouvante, subtile, une approche psychologique tellement sidérante des pensées de ses personnages.
Maurice, votre court commentaire me laisse perplexe. Il manque de profondeur. Comment peut-on balayer ainsi cette souffrance, ce suicide ?
Paul, pourriezvousy, sur votre blog, remettre en ligne votre analyse du roman « Entre les actes ». C’était étonnant et j’aimerais la relire . Merci par avance.
En Europe, l’incinération des défunts non hindouiste ou bouddhistes devrait être rigoureusement interdite. Celle-ci consomme des mégawatt d’énergie, rejette énormément de CO2 dans l’atmosphère ainsi que beaucoup de particules fines. Je considère comme un caprice ridicule de choisir cette façon de sépulture pour quelqu’un sain d’esprit issu d’une tradition monothéiste.
caprice ridicule et devenu, de nos jours, irresponsable.
parlé – a ouvert – prêté – accompagnée – pourriez-vous –
Désolée, j’ai oublié de relire…
Christiane dit: 15 mars 2025 à 15h54
C’est beau la vie, malgré tout.
Tellement beau de lire cela ce soir !
Comment peut-on balayer ainsi cette souffrance, ce suicide ? D’après la remarque de Maurice supra.
C’est justement balayer la souffrance que se suicider (Évaëlle, onze ans) parce que cela ne s’arrêtera jamais : très lié au harcèlement.
Non, je ne serai pas la spécialiste de.
JJ-J le lien Gardin/Desproges n’est pas de moi ; trouvé dans un commentaire.
Et alii
Le solo du violon dans I’m your man de Léonard Cohen !
Merci, Rose. Vos mots donnent à réfléchir.
Boaf.
Je cuide
À vous et à et alii, B.Christiane, Rosanette, Clopine et Marie Sasseur, sans oublier Puck.
Boaf.
Rima Hassan.
Lorsque un/une journaliste lui demande « vous êtes née en « , elle lui coupe la parole et répond « en colère ».
Cela l’a beaucoup interpellée.
À D. aussi, et et alii, les concernés.
m’a bcp etc.
Bonne soirée
« Free speech », avait dit l’autre
« Les médias qui me critiquent sont illégaux ou corrompus. » « CNN, MSNBC et des journaux non identifiés écrivent du mal de moi à 97,6% et cela doit cesser. Cela doit être illégal », a déclaré le président américain.
Bonne nuit
beau texte de Passou,
« …Une émeute de détails qui n’ont de relief que…
surprenant, mais intéressant
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