Parano dans le marigot
A ceux qui doutent encore que l’édition soit un sport de combat, on ne saurait trop recommander la lecture de La vie comme un livre (588 pages, 25 euros, Philippe Rey éditeur, en librairie le 3 septembre). Son auteur Olivier Bétourné (1951) y raconte par le menu ses quarante ans dans ce métier où il est entré comme lecteur puis secrétaire général du Seuil, vice-président de Fayard, directeur général d’Albin Michel et enfin Pdg du Seuil. Un parcours exemplaire sans compter ses responsabilités dans de nombreux organismes corporatifs.
Quelle place un éditeur, et plus encore s’il a beaucoup œuvré dans le champ des sciences humaines et sociales, tient-il dans l’histoire des idées et dans le débat intellectuel ? Passionnant pour qui a connu tous les acteurs de cette comédie si française. Mais les autres : que penseront-ils de ce tout petit monde, ce microcosme qui se donne pour une élite ? L’édition vue de l’intérieur n’a d’intérêt, comme c’est ici le cas, que lorsqu’elle se fait la chambre d’écho sinon l’aiguillon de fractures et d’affrontements idéologiques ou de débats moraux qui agitent la société. On se fait des idées sur cet univers car il en sort tout de même des livres. Gaston Gallimard ne disait-il pas en s’exprimant au nom de ses confrères :
» Nous sommes des commerçants d’un type un peu particulier : nous avons passé un pacte avec l’esprit »
Sauf qu’à l’usage, le gouvernement des hommes s’y révèle être rien de plus que l’administration des egos – et c’est aussi médiocre qu’ailleurs, d’autant qu’une forme ordinaire de la paranoïa y est largement répandue. Ainsi, ce qui pourrait se traduire par des batailles d’idées se traduit souvent par des querelles de personnes. Et lorsque l’orgueil ou la cupidité l’emportent, toute mystique se dégrade en politique ; peu de vocations y résistent.
On ressort de cette lecture éclairé sur les liens génétiques du Milieu littéraire avec le Milieu. On y meurt tout autant de mort violente à ceci près qu’elle est professionnelle, donc sociale. Mais pour l’essentiel, les mémoires d’Olivier Bétourné, qui a le grand mérite de ne pas manier la langue de bois (« Nous ne nous aimions pas » reconnait-il à propos des membres d’un comité de lecture) et de ne pas taire ses inimitiés, empruntent au thriller son lexique : il n’est question que de tueurs, vendettas, luttes de clans, rumeurs assassines, délires d’interprétation, obstructions systématiques, jalousies, alliances opportunistes, campagnes de dénigrement, insinuations en rafales, sabotages, harcèlements, rivalités, petites combines, exacerbations des passions, menaces et chantage. Sauf que là, le rapport de forces est plus feutré ; et si tout est légal, tout n’est pas nécessairement moral.
Les dix « leçons » qui égrènent son récit sonnent comme autant de commandements à tout futur éditeur dont la responsabilité de l’éditeur est le centre de gravité dès lors qu’il ne se contente pas d’organiser et de programmer, des taches qui elles-mêmes ne sont pas neutres :
- Ne pas transiger sur certains sujets
- Se méfier de ses meilleurs amis
- Savoir de quoi est faite la responsabilité de l’éditeur
- Renoncer au métier d’éditeur si l’on refuse d’envisager à avoir un jour à traverser Paris une mallette pleine de petites coupures à la main
- Ne jamais rien laisser passer
- Dans le doute, abstiens-toi
- Assume tes responsabilités, toutes tes responsabilités, mais jamais celles d’autrui
- Dans tes rapports avec les médias, n’abandonne rien au hasard
- Ne t’engage dans la campagne des prix que si tu en maitrises la configuration et qu’il y a un pilote dans l’avion
- Tes convictions éditoriales, quelles qu’elles soient, nourris-les et impose-les jusqu’au bout sans faiblesse
Au fond, il y a deux catégories d’éditeur : celui qui privilégie l’offre sur la demande et l’inverse. La conviction d’abord, le marché ensuite ; dans la longue durée plutôt dans que le court terme ; mais de l’accommodement au compromis, et du compromis à la compromission, la voie est étroite et rapide pour celui qui ne se tient pas à un absolu du métier d’éditer. L’évocation des pressions exercée par la direction du groupe Hachette pour convaincre Fayard de ne pas publier une biographie de l’homme d’affaires Jean-Marie Messier ainsi qu’une enquête sur les réactions de L’Oréal face au boycott arabe, ou contraire de publier une hagiographie de Deng Xiaoping écrite par sa fille, afin de ménager ses relations avec des pouvoirs ou des annonceurs est à cet égard instructive ; mais celle du changement d’esprit au Seuil lors que ses éditeurs sont passés de la communauté au parlementarisme ne l’est pas moins.
Qu’on n’attende pas de lui qu’il se donne le mauvais rôle, c’est la loi du genre. Une mosaïque d’anecdotes, dialogues, choses vues, lues, entendues souvent éclairantes, parfois inutiles n’en dessinent pas moins à son corps défendant un autoportrait plus porté à l’autosatisfaction (notamment via les lettres personnelles à lui adressées par des auteurs) qu’à l’autocritique. Mais que de pages captivantes sur Julien Green, Claude Durand, Jean Lacouture ou Pierre Bourdieu dont il tisse des portraits d’une acuité, d’une profondeur et d’une sensibilité remarquables, ou sur la tentation de la démission face au cas de conscience (peut-on tout publier au nom de la liberté d’expression ?) sans parler des mauvais choix, des erreurs, des catastrophes dont il ne cèle rien. A cet égard, le rappel de l’affaire Umberto Eco est terrible, l’universitaire italien ayant publié tous ses livres théoriques au Seuil :
«Mais François (Wahl, son éditeur attaché), qui nous fit un certain vendredi une présentation éblouissante de ce roman (« Le Nom de la rose »), conclut fermement son exposé sur la nécessité de le refuser, Eco s’étant « égaré », nous expliqua-t-il dans un projet littéraire flou et sans aveu (théorique). Aux yeux de François, la « trahison » d’Eco était consommée : il avait renié d’un même mouvement et la « structure » et la sémiologie, sa discipline d’origine ».
On connait la suite : un succès mondial, des millions d’exemplaires vendus, un livre qui fit le bonheur de Grasset pendant des années… La liste de « ses » livres induit un pesant côté catalogue. Mais le récit de l’intérieur des « affaires » auxquelles il fut mêlé ès-qualités vaut vraiment le détour qu’il s’agisse de la réédition émondée de ses passages antisémites du Journal de Renaud Camus (La campagne de France) ou du séisme provoqué dans le quotidien par l’enquête de Péan & Cohen sur la Face cachée du Monde. Très enclin (parfois trop) à détailler tant le mémorialiste tient à justifier son action à la lettre alors que nul ne lui en fait l’injonction, Olivier Bétourné aurait-il cédé à son tropisme d’historien même s’il s’en défend ? Le fait est qu’il a tout noté, tout conservé, tout archivé, tout inventorié de ce qu’il a vécu. Des milliers de documents dans trois cents boites.
Tout bilan a sa part de règlement de compte. Forcément lorsqu’il s’agit d’une vie vouée à une certaine idée de son métier et que celui-ci est vécu comme une vocation. Des crises y sont restituées à la minute près. Les professionnels de la profession s’y retrouveront et tous n’auront peut-être pas à s’en réjouir. Toujours le même personnel depuis un demi-siècle. Un tout petit monde qui tient dans un mouchoir de poche au centre de Paris, entre Saint-Germain-des-Prés et Montparnasse. De solides amitiés s’y nouent, et des affections durables s’y développent mais, lorsqu’est évoquée la figure charismatique de Claude Durand, le patron de Fayard, quel conservatoire de haines recuites !
Le récit porte le sous-titre « Mémoires d’un éditeur engagé ». Mais en connait-on qui ne le soit pas d’une manière ou d’une autre ? Tout éditeur est engagé puisque c’est par essence un métier de joueurs ; seulement certains le sont plus que d’autres car il y faut une âme de parieur. Comment ne pas avoir une pensée pour Robert Laffont, l’un des réinventeurs de son métier à l’ère moderne, qui s’exclamait en pareille circonstance : « C’est facile de prendre des risques avec l’argent de la Maison où l’on travaille…; mais moi, c’est mon nom et mon argent que j’ai risqués à chaque fois ! »
1 368 Réponses pour Parano dans le marigot
On sent un début d’arthrose dans les doigts, l’index de sa main droite surtout. Un signe qui ne trompe pas. Parler d’autre chose, on s’est enlisés, non ? Qui voudrait lire les mémoires de Bétourné ? Si personne ne veut, je peux m’y coller, car je n’ai pas épuisé les fascinants mystères des moeurs du monde ultra-germanopratin, un cercle au sein du quel notre patron RDL n’a jamais pu faire partie, hélas, lui qui naquit séfarade à Casa, hein !… Ce qui se sent sous sa plume de rentrée.
Mais quoi ?…, votre désir à ses lois croit-il nous astreindre ?
@(Évidemment, si on se déclare une fois pour toutes allergique aux éditions de Minuit et que l’on ne veut surtout pas risquer de changer d’avis, ou si l’on est habitué à du pré-mâché …)
Je decide une fois pour toute que petitix est confini. Conne si le féminin lui sied mieux.
Un stage dans le Trieves ( plateau absolument magnifique) lui fera le plus grand bien….
JJSS? les rapport Bétourné/Bourdieu ? Vous pouvez m’en dire un peu plus (une sorte de résumé, quoi ?)
Mss : je m’en voudrais de faire ça aux ânes, et encore plus aux poules. Ce sont de braves bêtes.
@MS, ne vous prenez pas pour elle non plus, quand même ! On sait que vous aimeriez, mais sachez garder le bonne distance. Vous n’allez quand même pas nous donner la leçon des bonnes pratiques de ladite brigade des cocus, car le keuf ducon, c’est moi icite, vous m’a l’avez assez bassiné, hein, ma soeur !
https://m.editions-jclattes.fr/histoires-secretes-des-detectives-prives-9782709620321
Tu arrives à me faire sourire.
Catholique de base j’ai un profond respect pour l’engagement. Et cette trahison sordide, au-delà de ce qu’il est en réalité dans la codification sociale, mérite compensation, eh oui.
Et j’entends bien te rappeler ceci, internaute moyen.ne, à l’aube de la banalisation du Bourdieu en bourdieusisme.
Aponter. Pontage. Construire des ponts. Rocard-Bourdieu-AbbéPierre, etc.
(MR) « Je maintiens que la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde. La part qu’elle en a, elle prend la responsabilité de la traiter le mieux possible. Mais à partir de là, ce n’est pas non plus une raison pour que la France se charge de toutes les xénophobies du monde », etc.
Après, on fait ce qu’on peut avec les troncatures et sa propre sensibilité neurologique avec les connexions dont on est doté, héritées et/ou construites.
Ne jamais avoir peur de les étoffer envers soi-même. Même si on se sent immensément seul.e. On ne l’est pas.
Amicalement,
@je m’en voudrais de faire ça aux ânes, et encore plus aux poules. Ce sont de braves bêtes.
Comprends pas.
Vous avez été lauréate à l’amour est dans le pré, et maintenant que la ferme pourrait être à vous, vous renoncez car les travaux agricoles, ce n’est pas pour vous ?
Il faut embaucher un ouvrier agricole, en wwoofing, ils font des merveilles.
« J’espère que l’Allemand vaincra car il ne faut pas que le genre de de Gaulle [qu’il écrit “de Gaulle”] l’emporte chez nous. Il est remarquable que la guerre revient à une guerre juive qui aura ses Judas Macchabée. »
Qui c’est qu’à écrit ces propos torcheculatifs d’une droiture et d’une élégance d’esprit rare?
Un certain Emile Chartier, dit Alain, lecture de chevet du donneur de leçon de morale permanent « de droite classique ».
La citation figure à la page 123 du maitre ouvrage de Marc Ferro sur Pétain (Fayard, 1987).
Honte éternelle à « Haili hailo Alain »!
A y’est , j’ai compris. Le clopin préférait les ânes et les poules qui le lui rendaient bien, a la mere de son fils.
La Bovary, en comparaison, c’est une vache.
@ MS? PE et PA…
donc cette Hélène Lenoir ferait démentir aux yeux de la première l’absence de romancière de rentrée, digne de ce nom ? Me souviens fort bien du conseil de Paul Edel il y a quelques années à son sujet. M’étais promis, mais n’ai pas encore donné suite… Deux pointures convergentes… Et Passoul, l’aurait-il également visitée, cette Hélène Lenoir, l’avenir de notre littérature française ?
Bàv trois. Vous qui savez rester dans notre champ d’intérêt, sans vous perdre en trop anecdotes sulfurisées.
@J’espère que l’Allemand vaincra
Le Préfet de Paris a encore fait des siennes ?
Très drôle.
Lenoir, dernière parution, rentree 2013 ?
@ Le Préfet de Paris a encore fait des siennes ?
Excellent !… Faut pas trop Chartier charoule quand m*eme…
Un petit conseil de rock n’roll peut-être, JL, avant de passer à tab’, MC et moi ?
Oh, MSS, Clopin a bien essayé, au début, de me faire nettoyer le poulailler (ça doit se faire disons une fois ou deux par an).
Il a dû renoncer : ce n’était pas le travail qui me rebutait, bien sûr. Ni le sol souillé qu’il s’agissait de nettoyer, ni l’odeur, ni rien de tout cela.
C’est juste que je sursautais à chaque araignée que je délogeais, et poussais un cri qui révélait une psychologie inférieure à l’enjeu.
Hors, dans le poulailler en question, c’étaient de vraies veuves noires, un peu dans votre genre d’ailleurs, des trucs d’autant plus effrayants qu’on savait qu’elles ont des yeux capables de voir à 360 degrés (un cauchemar, et ne serais-je pas en train de devenir comme elles ? That is the question !) et qu’elles se carapataient LENTEMENT. Je dis bien lentement.
Enormes, noires, velues.
Le portrait physique de l’inconscient de Chaloux, si vous préférez.
J’en lâchais les outils…
Clopin souriait de mon incompétence (qui en réalité le flattait) et nettoyait les déjections des gallinacés à ma place.
Franchement, je ne me vois pas m’y remettre.
(mais j’aime bien l’idée de vous avoir arraché un sourire. IL y faut de la constance, avec vous. Ceci n’étant d’ailleurs surtout pas un compliment, hein.)
@J’espère que l’Allemand vaincra
Le Préfet de Paris a encore fait des siennes ?
—
Dame, y jure comme un Char’tier, çui-là. CRS par-ci, SS par là…
(je sors…)
ces deux réalisateurs dont les films relèvent plus de la réaction au franquisme que ceux d’Almodovar. réaction au cinéma, ni plus ni moins.
Phil dit:
Réaction au franquisme? Mais quel franquisme? Depuis le début des années 60 et l’arrivée du tourisme, le franquisme n’existait plus. Il y avait une dictature genre la Turquie d’aujourd’hui, surveillée de près par les États Unis, qui avaient dit à Franco qu’après lui c’était la démocratie. Franco, déjà malade, a essayé de passer le pouvoir à son ami l’amiral Carrero Blanco et les Américains ont laissé l’ETA le liquider tranquillement (on sait aujourd’hui qu’ils étaient au courant et qui ont laissé faire – certains disent même que c’est eux qui l’ont fait). En Espagne ils n’étaient franquistes que ceux qui avaient un poste qui pouvait disparaître avec la démocratie. Et personne, sauf quelques vieux gâteux et quelques jeunes qui jouaient à la Révolution, croyait que le franquisme allait survivre à Franco. Il ne faut jamais oublier que le franquisme a été démantelé en quelques mois par le type même qui était censé diriger son idéologie: Adolfo Suárez, nommé Ministro del Movimiento en 1975. Juan Carlos l’a chargé d’instaurer la démocratie et le type est passé en quelques mois d’être soi-disant un franquiste pur et dur à Grand Liquidateur du Franquisme et grand démocrate devant l’Eternel.
Tout cela pour dire que ces cinéastes, le maximum qu’ils ont fait c’est lutter contre la censure (morale ou plutôt sexuelle) des derniers franquistes.
« le voyeurisme est pratiquement toujours un exhibitionnisme rentré. »
Bien sûr, poivre salé, c’était pour faire rugir le taureau Pablo !
« Ce n’est pas en apprenant l’astronomie qu’un moine devient cardinal. (Alain, 1923) »
Ce qui veut dire ?
« Aller de l’avant, direction « vers les icebergs » de Le Clézio. »
L’alternative, c’est le couvent, Clopine !
@Dame, y jure comme un Char’tier, çui-là. CRS par-ci, SS par là…
Vous allez faire des jaloux ; et les barbouzes aux grand Charles, alors ?
Pétomane, tu nous prends tous pour des cons. Ta jalousie pathologique tu la montres dans le fait de raconter des choses que tu inventes ou que tu lis dans l’Humanité Dimanche (si ça existe encore), ce qui revient au même. Ou dans le fait de prendre un cas pour la généralité. L’amalgame léniniste, quoi. Ou « le mensonge est révolutionnaire ». On dit exactement la même chose des vétos que des biologistes, et quand tu vois les vrais comptes des cliniques, tu es très surpris. Surtout, les vrais gains annuels après impôts.
C’est le propre de tous les jaloux frustrés de croire que « es oro todo lo que reluce », comme on dirait en espàgnol.
Hier, cherchant ce que j’avais de Deleuze dans ma bibliothèque digitale, j’ai trouvé un opuscule hilarant de 1977 intitulé « La situation actuelle sur le front de la philosophie. Contre Deleuze et Guattari » publié sans nom d’auteur par l’ « Union Communiste de France Marxiste-Léniniste » et qui commence par deux phrases: « Vive le marxisme-léninisme-maoïsme [sic] ! Guerre populaire jusqu’au communisme! »
Et cela m’a rappelé tes prêches idéologiques ici.
Cela commence comme ça:
« I. Le flux et le parti (dans les marges de l’antiœdipe)
On serait tenté d’applaudir des deux mains. Oui, oui ! Lisez : « Il s’agit de savoir comment se réalise un potentiel révolutionnaire, dans son
rapport même avec les masses exploitées ou les « maillons les plus faibles » d’un système donné. Celles.ci ou ceux-ci agissent-ils à leur place, dans l’ordre des causes et des buts qui promeuvent un nouveau « socius », ou au contraire sont-ils le lieu et l’agent d’une irruption soudaine inattendue ? »
Deleuze et Guattari seraient-ils dialecticiens ? La dialectique révolutionnaire, comme théorie des discontinuités et des scissions, comme logique des catastrophes, c’est bien cela : l’ordre des causes n’assigne nul lieu où puisse s’entraver la rupture. Nulle cumulation quantitative n’enferme sa qualité neuve, ni ne compte sa limite au nombre de ses termes, bien qu’elle produise, et nécessairement, la qualité comme la limite.
La crise révolutionnaire, c’est l’irruption, en effet, des larges masses dans l’histoire. La révolution c’est « un tournant brusque
dans la vie d’énormes masses populaires » [Lénine, Œuvres complètes, t. II, p. 237]. Deleuze-Guattari sont ici en écho, avec ce rien de pédantisme et de vaine latinité qui colle à leurs semelles de nomades aux pesants bagages (« promouvoir un nouveau socius », ce n’est pas joli, joli). »
aux > au
Sinon, sans passer quiconque à la question, c’est la pleine saison des cocos de Paimpol. Mille façons de les préparer. Je recommande de les cuisiner avec une sorte de minestrone de saison (on trouve encore des petits pois frais !).
« c’est la pleine saison des cocos de Paimpol. »
ça fait péter, mais c’est bon !
« MC et moi »
Vous vous êtes mis à la colle avec M. Court, JJJ ?
J’ai toujours su clopine que vos grands déballages sur la vie a la ferme étaient du chiqué. Meme vos souvenirs du poulailler sonnent faux.
Votre pitié pour celui que vous appelez clopin, n’est sans doute pas comparable à celle que vous suscitez sur ce blog.
Se gourrer sur tout a ce point, et persévérer, c’est assez toxique pour ceux, comme moi , qui n’ont que votre vision narcissique exacerbée des choses. Vous avez bien fait de consulter des professionnels.
Cet inconvenient, Jacques, disparaitra en cuisant les haricots avec un bout — + ou – 5 cm — d’algue kombu. On en trove pour 5€ le 50g.
Faut-il avoir un inconscient particulièrement noir pour rappeler qu’un bon livre c’est, le plus souvent, des années de travail? Sans doute. Noir comme l’encre.
La pauvre Fouilletrou ne sera jamais ni adulte ni réfléchie. Tant pis pour elle. Il faudrait toujours la célébrer. Mais à quel titre? Je trouve son inconscient pisseux, sans plus.
La deuxième partie du texte « La situation actuelle sur le front de la philosophie. Contre Deleuze et Guattari » s’intitule:
« II. Le fascisme de la pomme de terre. »
Sic !
C’est un texte d’un puissant comique involontaire:
« On ne prendra pas Deleuze et Guattari pour des analphabètes. Il faudra donc les tenir pour des escrocs. Avant de donner aux lecteurs la directive bouleversante : « Soyez la Panthère rose, et que vos amours encore soient comme la guêpe et l’orchidée, le chat et le babouin » (p. 74), ils devraient avertir qu’antérieurement à ces métamorphoses ils les tiennent pour des crétins. Seul un crétin peut confondre la formule dialectique marxiste « un se divise en deux » avec le généalogisme pour arbre de famille que recouvre l’énoncé deleuzoguattaresque « un devient deux ». Car ce que dit la dialectique est l’exact opposé de la « forte unité principale » qu’on lui impute ainsi, c’est l’essence divisée du mouvement comme Un, c’est-à-dire un principe de double précarité de l’Un :
a) L’Un n’a aucune existence en tant qu’entité, il n’y a d’unité que du mouvement, tout est processus.
b) Le processus lui-même a pour être interne la scission.
Pour un marxiste, penser l’Un, c’est penser l’unité des contraires, c’est-à-dire le mouvement comme scission. La pensée dialectique est la seule pensée de révolte en ce que, justement, elle ébranle jusque dans sa racine l’omnipotence de l’Un : pour elle, l’essence de l’Un, c’est le travail de l’antagonisme qui le constitue, c’est le Deux.
L’arboriculture « dialectique » de Deleuze-Guattari, tout absorbée qu’ils sont à opposer la philosophie « multiple » de la pomme de terre au despotisme vertical de l’arbre, n’est que pénible falsification. Lénine déjà marquait que l’essence de la dialectique n’est jamais l’unité forte et présupposée, mais l’unité des contraires, ce qui aussitôt relativisait sans retour le concept de l’Un : « L’unité (coïncidence, identité, équivalence) des contraires est conditionnelle, temporaire, transitoire, relative. La lutte entre contraires s’excluant mutuellement est absolue, comme sont absolus le développement et le mouvement. »
On a du mal à croire que ce genre de textes ait existé et que des gens comme le Pétomane les aient lus et discuté avec passion.
Et toi, Bloom-Bloom, en Grand Deleuzien que tu es, tu en penses quoi du fascisme de la pomme de terre et du despotisme vertical de l’arbre?
La lecture de Proust des fois, ça fait des dégâts…😝
Les ânes vont s’en souvenir longtemps.
Prenez garde renato, prenez vos précautions, demain, non contente de vous accuser de cuisiner des cocos comme au bon vieux temps, une ligue de vertus sortie de nulle part vous déclarera coupable d’anthropophagie. Savoir ménager et aménager ses ennemis relève d’un certain savoir-vivre.
non… c’est juste un ami avec qui je dine en ville parfois. Pourquoi toujours penser à mâles, jazmn ? (j’ai horreur de cette expression : se mettre à la colle… Laissez ça aux copines, voyhons donc 🙂 Bien des choses à votre mari.
Conclusion du texte « La situation actuelle sur le front de la philosophie. Contre Deleuze et Guattari »:
« Deleuze et Guattari sont des idéologues pré-fascistes. Négation de la morale, culte de l’affirmatif naturel, répudiation de l’antagonisme, esthétisme du multiple laissant subsister hors de lui, comme sa condition politique soustractive et sa fascination indélébile, le Un du tyran : on se prépare à courber l’échine, on la courbe déjà. »
Tu savais, Bloom-Bloom, toi, le Grand Préposé à la Chasse au Fasciste dans le Blog, que tu admirais un idéologue pré-fasciste?
On trouve deux espèces d’araignées de maison ou de jardin sous nos climats : la tégénaire, sombre, grande, velu et rapide. Celle de Clopine. Inoffensive. Il faudrait essayer de l’attraper à la main pour se faire mordre. Morsure faible et assez peu douloureuse (bien moins que celle d’une abeille). Peureuse, sa seule idée est de fuir et se planquer.
L’épeire, assez colorée, qui ne vit qu’à l’extérieur en tissant des toiles magnifique.
Même comportement que la tégénaire : n’attaque que les mouches.
@ CT, pour me consoler ma petite nièce vient de m’envoyez ce lien « picasso ». Cela m’a touché. Et pourquoi pas vous, qui devez encore ployer sous les quodlibets habituels ?
Donc je me permets ce forwardage un brin, pourrez-vous l’ouvrir ?
mots_de_PICASSO_c_est_superbe___lire__D_R_1.pps(~4.0 Mo)
De la distanciation sociale, avec l’accent
https://www.youtube.com/watch?v=t7TrIXvpdb4
Prenez soin de vous. Bisous
Il n’en est pas de même avec certaines araignées australiennes qui peuvent vous envoyer en réanimation et même vous tuer.
JJJ, je ne suis ni le mari ni la femme de Chedly et vice versa. Le terme générique d’ami nous suffit.
Merci de le dire à Chantal !
certaines araignées australiennes qui peuvent vous envoyer en réanimation et même vous tuer.
—
La Red Back, par exemple. Ils en ont tellement la trouille qu’ils en ont fait une marque de bière. Excellente aux demeurant. Ozy, Ozy, aye, aye, aye.
Tout cela pour dire que ces cinéastes, le maximum qu’ils ont fait
Merci dear Pablo d’avoir rétabli la chronologie de décongélation espagnole depuis Felipe secundo. Les outrances d’un Almodovar vingt ans après la fin du franquisme, quarante selon vous, doivent se nourrir des souvenirs d’une belle férule.
dear Christiane, présentement massicote avec componction un Chardonne de 59 uncut dédié à Nimier, « Du ciel dans la fenêtre », qui m’a bien fait songer au vôtre qui n’en compte aucun, malgré votre formidable bibliothèque atomique. L’érudit M. Court penserait au ciel de Nieflheim, il n’aurait pas tort.
sinon, manqué un wagon des malheurs de dame Clopine.
@Un petit conseil de rock n’roll peut-être, JL, avant de passer à tab’, MC et moi ?
Avec plaisir et puisqu’il était question d’aussies
The Saints – Know your product
https://www.youtube.com/watch?v=h9M3b9lh-7s
« que cet écrivain soit le fils d’une famille aisée m’importe peu. C’est le livre qui m’intéresse cette fiction, ce recours au mythe . Et ce mythe de Thésée et du minotaure me passionne. »
Merci Christiane de m’avoir signalé le com’ de ce matin, perdu dans la floppée des interventions.
Eh bien, vous touchez avec cette remarque sur l’importance des mythes à une de mes préoccupations personnelles, et professionnelles d’ailleurs. Les mythes structurent les sociétés et leur confèrent leur(s) souffle(s), ils ne meurent jamais, seraient-ils enfouis sous des millénaires de pratiques culturelles de diverses destinées. Lévi-Strauss ou Maurice Godelier, ou encore Philippe Descola et Françoise Héritier, chacun dans leur domaine géographique d’étude ou à l’occasion de vastes synthèses ont montré cette permanence du temps long et des explications archaïques. Ce qui explique la résurgence fréquente des mythes dans les oeuvres littéraires, qu’ils soient invoqués comme ici par C de Toledo ou qu’ils soient inconsciemment présents. Les mythes structurent des sociétés, des codes inter-sociaux et interpersonnels et travaillent les inconscients.
Nos sociétés occ. sont marquées très consciemment par les mythes gréco-latins ou hébraïques et ignorent très largement les héritages anglo-saxons et nordiques qui ne les « agissent » pas moins. Sujet inépuisable.
vous touchez avec cette remarque sur l’importance des mythes à une de mes préoccupations personnelles, et professionnelles d’ailleurs.
Jibé dit:
Tu penses quoi de l’oeuvre de Joseph Campbell? Et de Jung?
Dans le midi de la France il est possible de trouver des veuves noires dont la morsure est douloureuse voire dangereuse.
Idem pour la tarentule italienne. Rien à voir en tout cas avec l’inoffensive tégènaire beaubecoise (du poulailler ou plus couramment au plafond).
@Très drôle.
Avoir une chauve-souris dans le beffroi
@ Chantal,
Je dois vous annoncer que Chedly et Jzmn ne sont pas mariés. Ils sont juste amis de trente ans. J’en déduis qu’ils n’ont jamais fait l’amour ensemble.
Merci jzmn pour toutes ces précisions que j’étais censé donner à Chantal. J’espère que tous les erdélines pourrnt en prendre bonne note et de la graine, désormais. Anéfé, c’est beaucoup plus clair maintenant pour tout le monde. Faut-il alerter les autres blogs circonvoisins sur le futur « goût des potins mondains », jzmn, à paraître incessamment ?
Voilà qui devrait t’intéresser, Jazzi, si tu lis jusqu’au bout
Phil:sinon, manqué un wagon des malheurs de dame Clopine.
Un wagon à bestiaux.
un Chardonne de 59
—
Dear Phil, « Je suis peut-être en vie pour une dizaine d’années », écrivait Boutelleau le 20 octobre 1967, dans une lettre à l’autre fripouille de Kléber Haedens.
Le hobereau charentais-américain aura eu tout faux, jusqu’au bout…
@ D., dans quelle catégorie placeriez-vous « la recluse » de fred vargas, la nouvelle collapsologue radicale ? Cette bestiole survivra-t-elle à l’effondrement de la littérature de polar ?
J’admire vos connaissances en aranéologie, D. Et tous les gens ayant des connaissances spécialisées plutôt que généralistes.
Bàv,
Mourir en mai 68 n’est pas une faute de goût, dear Bloom.
Ne dites pas de mal de Haedens, ses mémoires ont un beau titre.
voilà pourquoi il suscite tant l’admiration des renégats…
Cela dit, rien à voir avec bihoreau de ballanster, hein.
Kleber Haedens était également un enfoiré ?
Dans le midi de la France il est possible de trouver des veuves noires dont la morsure est douloureuse voire dangereuse.
Idem pour la tarentule italienne.
D. dit: à
Contre la morsure de la la tarentule:
Athanasius Kircher – Tarantella Napoletana, Tono Hypodorico, par L’Arpeggiata
https://www.youtube.com/watch?v=RD6khYNpnS4
« La tarentelle, selon les croyances, était une danse permettant de guérir un malade souffrant d’une morsure de tarentule. Les connaissances sur la tarentule (Lycosa tarantula) contredisent cette assertion: si la tarentule est impressionnante, sa morsure est à peine plus douloureuse qu’une piqûre de frelon. En revanche, une autre araignée peuple cette même région de Tarente (Latrodectus tredecimguttatus). Bien plus petite et plus dangereuse, sa morsure peut provoquer des lésions et perturbations psychologiques et physiques assez importantes. La thérapie par tarentelle pourrait donc venir de la morsure de cette araignée.
Athanasius Kircher (1601-1680) fait état de plusieurs types de tarentelles, en rapport avec le « caractère de l’araignée ». Il fallait que la danse plaise à l’araignée qui avait mordu le malade pour que la thérapie soit efficace. »
(Wikipédia)
@ Mourir en mai 68 n’est pas une faute de goût,
Certes non, juste une faute devant l’Histoire.
De toute façon, il est 22 heures 31.
Un honorable costière de Nîme pour arroser les cocos mais un blanc un peu vif, pourquoi pas un Sauvignon de Saint-Bris de belle année, aurait fait l’affaire
https://www.youtube.com/watch?v=3HUGeA2lur4
costière > costières ; on voudrait que l’été ne s’arrête jamais
Ne dites pas de mal de Haedens, ses mémoires ont un beau titre.
Phil dit:
Qui est?
(Il y a si peu de beaux titres…)
https://drive.google.com/file/d/1KbV8cLn6lrOjjpPEW_XlLMr-Hyif0opm/view?usp=drivesdk
A propos des politiques editoriales
une coupure d’électricité sur tout le secteur parait il m’a sevrée des commentaires ;bénie soit « la technique »;cela m’a permis de finir un numéro de Books avec un article sur CHIRICO qui dit
« les arcades de Chirico questionnent »l’éternité d’un moment »,le déploiement inépuisablede cet « éternel présent » dans les dédales d’un labyrinthe
spatial au centre duquel rôde « ce minotaure que les hommes appellent le Temps »
par chance, j’ai aussi pu lire la BD de Books « la république »,celle de Platon, et m’est revenu le souvenir du jour où j’ai « découvert »(appris)le boson de HIGGS qu’on nomme la particule Dieu;c’était une BD dans le coin des enfants d’un journal anglais et j’ai réalisé qu’un gamin de 13ans anglais bien instruit connaissait le boson et pas moi:il fallait que je reprenne toute mon instruction;ce que j’espérais faire avec internet et la RDL encore;
je vous remercie de m’avoir aidée dans cette tâche monstrueuse où j’ai un peu avancée aussi, me souvenant que ce jeune prof de lettres qui invitait des élèves à des parties fines avec son frère célèbre (musicien)avec lequel elle les « partageait », n’avait pas changé sa tenue de toute l’année, juste peut-être lavé, sans le repasser-il était tout fripé-son pull jaunatre;
bonsoir et encore merci
l’été finit sous les tilleuls
Peter Higgs, l’athée qui a débusqué la « particule de Dieu »
LES REBELLES DE LA SCIENCE – Après cinquante ans de traque et des dépenses jamais engagées pour une expérience scientifique, la communauté internationale a prouvé la justesse de l’intuition de Peter Higgs. Sa théorie explique pourquoi les choses ont une masse.
le 15 septembre 1964 par l’Ecossais Peter Higgs et le Belge François Englert : l’existence d’une particule infime portant le nom du premier, le boson de Higgs, qui valide à elle seule l’ensemble des lois physiques régissant le fonctionnement de notre univers.
Inauguré en 2008 après vingt ans de travaux, le Large Hadron Collider (LHC) est la quintessence instrumentale dont ont rêvé des générations de thésards : un outil d’investigation si monumental qu’il a d’emblée impliqué la communauté planétaire de la physique des particules, soit pas moins de 10.000 experts issus de 574 instituts et universités.
rien à voir avec des Mémoires, phil, m’avait-il semblé… Juste un roman un peu provincial et un brin niaiseux, comme tous les romans de la fachosphère de l’époque (des hussards, j’t’en fouchtrais, moi)…
https://www.babelio.com/livres/Haedens-LEte-finit-sous-les-tilleuls/14721
L’été finit sous les tilleuls
Phil dit:
Bof…
Ils auraient dû concevoir ça lorsque je jouais encore avec une machine !
https://www.designboom.com/technology/bmw-m-endurance-maintenance-free-chain-08-31-2020/
si si, dear Pablo, redites-vous ce titre deux fois
Une transmission par courroie mange quelques chevaux mais ne nécessite aucun entretien, renato. Enfin, il vous reste les chaînes de tronçonneuse pour faire joujou avec les copains.
dear jjj, la fachosphère..allons bon.
Haedens juste cambré comme il faut, pour éviter la débandade, moins violent que Nimier.
j’ai un peu avancé
Dans le mot ami il y a amant, JJJ.
Du moins chez nous.
Le couple homosexuel n’est pas obligé de singer le couple hétéro…
je n’aime ni l’un ni l’autre. Reconnais volontiers que le terme n’est pas très heureux, m’enfin, ça tombe toujours du même côté… Peinons à savoir quel est exactement le vôtre, quoiqu’on finit pas avoir sa petite idée, comme JMB. Té, ouétoutkilépassé, çui là, dirfil, le vous aime bien…
Picasso, non… pas de ce bord @ CT, pour lui remonter le lien d’infra… Aura plus de chances, espère.
https://positivr.fr/pablo-picasso-recette-du-bonheur/
mais pourquoi toujours en rajouter une lourde couche à ce sujet, jzmn ? Sachez rester léger, comme il sied… Nous aussi, nous avons bien vécu. Avec toussa, il est 23h09, t’imagines ! et le devoir conjugal n’est pas encore consommé… Il est temps d’y aller, hein… Demain, c la rentrée des classes, quelle angoiste.
(J’ignore si Chantal a bien reçu le message).
@ Le couple homosexuel n’est pas obligé de singer le couple hétéro…
Inversement, aujourd’hui le couple hétéro est obligé de singer l’autre. C’est, je crois, la grande leçon à tirer de la victoire du féminisme.
BNàv,
redites-vous ce titre deux fois
Phil dit:
C’est un titre bof, bof. Et même bof, bof, bof.
Mais peut-être il faut être de la campagne pour l’apprécier vraiment.
Je collectionne depuis longtemps les beaux titres. Cet après-midi je lisais quelques pages de prose de Amado Nervo (1870-1919), un écrivain mexicain du mouvement Modernista qui a été très célèbre pour sa poésie (et qui est aujourd’hui bien oublié), des pages choisies au hasard dans les 19 vols. de son Obra Completa. L’un de ses livres s’intitule: « El libro que la vida no me dejó escribir nunca » (Le livre que la vie ne m’a jamais laissé écrire ou Le livre que la vie m’a toujours empêché d’écrire). Voilà un bon titre…
« Le livre que la vie ne m’a pas permis d’écrire », ce serait pas mieux ?
Jibé,
si vous le retrouvez, sur cette page, il y a eu, à propos des mythes dans le « Thésée, sa nouvelle vie » de Camille de Toledo, une recherche de X. qui devrait vous intéresser.
Du mythe il glisse vers le conte et nous avons recherché, lui dans le livre original en italien, moi dans le même livre mais traduit en français, « Les impardonnables » de Cristina Campo (« L’Arpenteur », ce qui, comme vous l’expliquez très bien dans votre dernier commentaire, nous attache au mythe et aussi pour l’enfant aux contes.
Texte 1
« Les enfants néanmoins ont des facilités mystérieuses, de présage et de correspondance. A six ans, il est possible de lire des contes une journée entière, mais pourquoi cet attrait tenace, ébloui, pour certaines images qui seront plus tard reconnues : emblèmes récurrents, véritables blasons d’une vie ? Effroi et beauté. »
texte 2
« Une histoire que je retrouve à chaque détour de la vie, prête à être lue sur de nouveaux plans, à être ouverte par de nouvelles clés. Ainsi, en poésie, l’image préexiste à l’idée que l’on y sertira. Il arrive qu’elle poursuive un poète des années durant. Il s’agit presque toujours d’une image issue de la prime enfance. elle attend avec patience que la révélation la comble. […] La maturité, c’est découvrir et démêler sans relâche dans le monde, qui de toute part nous presse et nous sollicite (même et surtout le monde de la beauté), cela seulement qui est nôtre depuis les origines, «donc par destination».
C’est cela qui me passionne dans les contes traditionnels et les mythes : trouver un chemin, trouver pourquoi certains nous hantent durablement. Et le mythe de Thésée, ce n’est pas rien dans le roman de Camille de Toledo.
Raison pour laquelle je me suis plongée, à plusieurs reprises, dans l’immense dernier ouvrage du grand historien Georges Dumézil : Esquisses de Mythologie (Quarto Gallimard). Il y réunit des projets, des dossiers qu’il craignait de n’avoir le temps d’approfondir davantage à quatre-vingts ans passés. Dans ses recueils d’énigmes mythologiques, il joue à l’enquêteur, explicitant ses pistes, relevant des traces. Il y en a 100 en 4 volumes réunis dans le quarto. Une flânerie troublante pour le lecteur où apparaissent les fonctions essentielles du mythe.
Mythe, légende, histoire, épopée… Indo-européens, iraniens d’Europe, suite apollinienne, Délos et les dieux grec, Janus aux deux visages, rites et légendes du monde égéen, la Bible, escapade au pays des Incas, Chicago où il est l’invité de Mircea Eliade, Lombardie et les gravures rupestres, mythes scandinaves… Ce livre est un enchantement. Il est mort le 11 octobre 1986.
Quant à la Grèce, je n’ai trouvé plus grand bonheur que de lire l’ouvrage de Roberto Calasso Les noces de Cadmos et Harmonie (traduit de l’italien par J-P. Manganaro) – Gallimard.
Je connais sans ouvrir ce livre ces premières phrases qui nous emportent : « Sur la plage de Sidon, un taureau s’essayait à imiter un roucoulement amoureux. C’était Zeus. Il fut secoué d’un frisson, comme sous la piqûre des taons ; et cette fois ce fut un doux frisson. Éros plaçait sur sa croupe la jeune fille Europe. Puis la blanche bête se jeta à l’eau, mais son corps imposant en émergeait assez pour que la jeune fille ne fut pas mouillée… »
Moi j’aime bien « L’été finit sous les tilleuls », ça a un côté Sagan.
« Bonjour tristesse » est dans ta liste, pablo75 ?
Tu penses quoi de l’oeuvre de Joseph Campbell? Et de Jung
dit pablo75
-qu’on n’a pas gardé les cochons ensemble, you & me.
Je te répondrai quand « tu » me causeras poliment.
Merci Christiane d’avoir retrouvé et copié la traduction de l’extrait que j’avais cité en italien (et même ses alentours !)
MS : Hélène Lenoir a quitté l’écurie Minuit et est passée chez Grasset. Elle a publié deux livres depuis (Tilleul en 2015 et un recueil de nouvelles, Demi-tour en 2017).
Ne renversez pas le problème : il ne s’agit pas de dire que la renommée d’une maison d’édition serait à coup sûr un « gage de qualité » (d’autant moins qu’elles évoluent au fil du temps), mais de prévenir vos habituelles objections, si nuancées…
Ne vous étonnez pas qu’on ne prête qu’aux riches (en préjugés), vous en donnez un nouvel exemple : affirmer la similitude d’écriture en fonction du métier exercé à côté ! (Comme si d’ailleurs il y avait une homogénéité du corps enseignant…)
Et les baronnes aussi, elles écrivent toutes pareil, Nothomb/Blixen, kif kif bourricot ?
Il faut avoir une bien piètre opinion de ses propres capacités de lectrice pour éviter à tout prix de se colleter aux textes sans savoir au préalable ce qu’il « conviendrait » d’en penser (selon des critères toujours extra-littéraires).
Clopine,
faites comme vous le sentez. Il est possible que la mémoire du cœur vous parle un autre langage que la raison, l’intelligence et la révolte.
On ne devrait jamais s’occuper des histoires d’un couple qui peuvent tant varier avec le temps…
Bon courage.
Je n’ai pas lu votre texte. Tout cela vous concerne trop intimement.
Déjà les tronçonneuse sont bruitantes, Jean Langoncet, puis leurs chaînes demandent plus d’entretien que celles des bécanes car il faut aussi les affûter : pas vraiment à y faire une passion.
Portez les à la ceinture, renato ; on ne sait jamais
« Le livre que la vie ne m’a pas permis d’écrire », ce serait pas mieux ?
Jazzi dit:
Nervo n’a pas écrit « permitió » mais « dejó ».
« Bonjour tristesse » est dans ta liste?
Jazzi dit:
Non. Je le trouve quelconque. C’est le mythe autour de ce livre qui a rendu le titre important. Mais si ça avait été un roman banal d’une femme de 50 ans, personne l’aurait remarqué.
mediapart
VIOLENCES SEXISTES ENQUÊTE
Un livre féministe provoque un désir de censure au ministère de l’égalité femmes-hommes
31 AOÛT 2020 PAR MARIE BARBIER
L’essai Moi les hommes, je les déteste, de Pauline Harmange, est susceptible de « poursuites pénales », assure Ralph Zurmély. Ce chargé de mission au ministère délégué à l’égalité femmes-hommes menace les éditeurs de saisir la justice si l’ouvrage n’est pas retiré de la vente.
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En 1941, dans le film Vénus aveugle d’Abel Gance, Viviane Romance chantait : « Je vous déteste, les hommes,/ Toujours toujours pour vous nous sommes/ L’éternelle bête de somme,/ Depuis l’éternité. » Des paroles qui ne seraient pas aujourd’hui du goût de Ralph Zurmély, chargé de mission au ministère délégué à l’égalité femmes-hommes, qui souhaite interdire à la vente le livre féministe de Pauline Harmange Moi les hommes, je les déteste. Et menace de saisir la justice si les éditeurs ne retirent pas d’eux-mêmes le
X, de Cristina Campo avez-vous lu Sotto falso nome — gli « scritti strappati all’oblio » — ?
-qu’on n’a pas gardé les cochons ensemble, you & me. Je te répondrai quand « tu » me causeras poliment.
Jibé dit:
Mais quel Crétin !!!
Encore un abonné au Syndicat de Connards du Blog…
(Si j’étais Passou je serais inquiet du pouvoir mystérieux qu’a ce blog d’attirer les Cons qui pètent plus haut que leur cul).
Georges Dumézil : Esquisses de Mythologie (Quarto Gallimard).
Vous me faites plaisir, Christiane, à citer ce grand monsieur (il a quelque part dans les archives de l’INA une interview par Pivot, je vous la conseille, c’était peu de temps avant sa mort). A propos des Indo-Européens, ils ont un peu de plomb dans l’aile: les historiens actuels ont beaucoup de mal à retrouver ce peuple, largement mythique (cf Jean-Paul Demoule). Une culture originelle assez typée correspond aux peuples anglo-saxons et aux peuples des espaces culturels slaves, mais la généalogie indo-européenne, jusqu’au Gange… est fragmentaire et déductive. Dumézil est un grand chercheur et un grand linguiste lié au structuralisme de Lévi-Strauss. Il a retrouvé de grands « trends » communs aux traditions européennes et en a déduit des structures communes, comme la trifonctionnalité. Les grands apports du comparatisme chez les historiens (je pense par exemple à Duby, « Les trois ordres ou l’imaginaire du féodalisme ») ont marqué les années 70-80; il est passionnant de lire sa reconstitution des mythes, à condition de garder à l’esprit que c’est … une reconstitution.
Je vous conseille, si vous ne l’avez pas fait, de lire les « entretiens » de Dumézil et de Jean Eribon
(qui en a publié aussi une série avec Claude Lévi-Strauss, justement).
Les mythes nous traversent et nous animent, d’où notre fascination, celle que vous exprimez par exemple. Un transport vers les profondeurs.
Tiens, il manquait dans ce blog une Précieuse Ridicule.
Avec jibé on l’a.
Un concierge de Palace qui se prend pour le Maharaja de Kapurthala.
x,
Vous avez une bonne mémoire, vous étiez très près du texte de Cristina Campo.
j’ai lu Tilleul d’Hélène Lenoir (Grasset), j’avais beaucoup aimé ce roman.
Les Harper… Sophie et Gilles, frère et sœur tourmentés… On entre dans leurs pensées par le regard de l’auteur qui a une place étrange par rapport à ses personnages. (Quand on parle de paranoïa, celle de gilles est inquiétante (lien ambigu à sa mère défunte… )
Le paysagiste, Jonas Raasch qui crée un jardin autour de ce tilleul, dressé à mi-pente, massif et sombre juste entre deux jardins. C’est grâce à cet arbre que Jonas et Sophie vont se rencontrer.
Une écriture aérienne mais un rapport étroit au réel.
C’est aussi « sous un grand tilleul que Julien Sorel se fait le serment de prendre la main de Madame de Rênal » écrivait Paul Edel dans un billet inspiré sur son blog le 10 décembre 2019.
C’est encore un tilleul qui donne sa gravité au lied de Schubert dans Winterreise (Voyage d’hiver). Der Lindenbaum/Le tilleul…
Am Brunnen vor dem Tore / Au puits, sous l’auvent sombre,
Da steht ein Lindenbaum ; / Était un vieux tilleul.
Ich träumt in seinem Schatten / J’ai fait, près de son ombre,
So manchen süßen Traum. / Grand nombre de rêves, seul.
Ich schnitt in seine Rinde / Je gravai dans l’écorce,
So manches liebe Wort ; / Bien de doux mots d’amour.
Es zog in Freud’ und Leide / Jovial, vif ou sans force,
Zu ihm mich immer fort. / Vers lui menaient mes détours.
Ich mußt’ auch heute wandern / Hier, pâle mais sans gloire,
Vorbei in tiefer Nacht, / J’ai dû au loin me tourner ;
Da hab’ ich noch im Dunkel / Là j’ai, dans la nuit noire,
Die Augen zugemacht. / Mes yeux bientôt fermés ;
Und seine Zweige rauschten, / Et ses doux rameaux qui murmurent
Als riefen sie mir zu : /Semblaient me rappeler :
Komm her zu mir, Geselle, / « Compagnon, viens sous ma ramure
Hier find’st du deine Ruh’ ! / Où ton repos est scellé! »
Die kalten Winde bliesen / Les vents glacés soufflèrent,
Mir grad ins Angesicht ; / Cinglant ma face claire,
Der Hut flog mir vom Kopfe, / Emportant mon chapeau ras,
Ich wendete mich nicht. / Je ne retournai pas…
Nun bin ich manche Stunde / Distant de maintes heures,
Entfernt von jenem Ort, / De l’arbre je m’éloignai ;
Und immer hör’ ich’s rauschen : / Et je l’entends qui pleure :
Du fändest Ruhe dort ! /Ton repos était scellé ! »
Merci Jibé,
je note ces lectures et cet entretien !
«On n’est pas sérieux quand on a 17 ans. Un beau soir, foin des bocks et de la limonade, des cafés tapageurs aux lustres éclatants ! On va sous les tilleuls verts de la promenade.»
Rimbaud
Des fleurs de tilleul, la littérature a fait son miel: «C’était moi qui étais chargé de faire tomber du sac de pharmacie dans une assiette la quantité de tilleul qu’il fallait mettre ensuite dans l’eau bouillante. (…) Bientôt ma tante pouvait tremper dans l’infusion bouillante dont elle savourait le goût de feuille morte ou de fleurs fanées une petite madeleine dont elle me tendait un morceau quand il était suffisamment amolli», écrivait Marcel Proust
impossible de me souvenir de quel tilleul arbre de la liberté j’avais lu l’histoire;mais les tilleuls ont été très privilégiés comme « arbres de la liberté »;la toile en atteste!
sur tablet How the midcentury modernism of J.D. Salinger and George Segal reflected an American Jewish generation
BY
FRANCES BRENT
titre de l’obspour Marcel Gauchet, « les élites dirigeantes sont devenues incultes »
@Christiane qui peut être intéressée Penser la peinture, peindre la pensée édité par la galerie Eric Dupont accompagnera l’exposition. (138 rue du Temple 75003 Paris Le vernissage se tiendra le samedi 5 septembre 2020 à partir de 15 heures
(je n’y serai pas, c’est sur, je ne suis pasà Paris)
LA CRITIQUE AUX TEMPS DU LIBÉRALISME, UN OUTIL DE CONTRÔLE SOCIAL ?
On critique tout de nos jours. Les films, les équipes de foot, les gouvernants, les collègues, une coiffure, le système, le ketchup et même… soi-même. Il y a d’ailleurs un sport qui s’appelle la théorie critique et qui se pratique le plus souvent dans les bistrots, une profession éponyme et une trilogie d’Emmanuel Kant. La seule chose que l’on semble ne jamais critiquer, c’est justement la critique. A quoi sert-elle ? Pourquoi tenons-nous tant à critiquer tout et n’importe quoi à peu près tout le temps ?
C’est qu’en fait, la critique est à ce point devenue une seconde nature qu’elle en a perdu son potentiel « subversif ». Rien n’est plus simple pour s’en assurer que d’assister à une séance de cinéma où le public aura d’abord tendance à souligner les qualités esthétiques des bandes annonces via un lexique témoignant d’une connaissance plus que respectable des ficelles du marketing, puis à commenter – à bon droit – le film en lui-même. Aussi, comment interpréter ce décalage croissant entre la fonction à priori contestatrice de l’activité critique et tous ces évènements qui la rendent inefficace pour ne pas dire franchement absurde ? D’une façon ou d’une autre, il semblerait que l’importance croissante de la critique se soit accompagnée de bénéfices tant sur le plan économique que politique. La thèse que nous tenterons de défendre tiendra essentiellement à souligner sa place stratégique à la fois dans l’augmentation de la rentabilité et la diminution de la violence, pour reprendre la vieille intuition de Foucault sur le développement des sociétés libérales depuis l’Ancien Régime.
par une rapide prolifération des journaux et par un formatage tout aussi rapide des modes d’expression : c’est la naissance de la “tribune”, de la “prise de position” et du tout nouvel “intellectuel engagé” que Tocqueville a l’habitude de mentionner comme cette opinion de la majorité à connotation fortement despotique [10]. La peur panique du libéral envers la concentration du pouvoir voile sans doute une partie de ces mécanismes bien plus “doux” qui consolident discrètement le nouvel ordre social. Conséquence normale de cette normalisation, la critique s’institutionnalise.
. Il devient dès lors assez difficile de détourner les yeux sur le mécanisme de surenchère permanente opéré par la critique vis-à-vis de l’œuvre où l’on doit avant tout voir une valorisation continue du produit de base, dédoublement presque magique qui se traduira en littérature par la généralisation de la pratique du commentaire. Jameson fait d’ailleurs de celui-ci l’un des points de départ des sociétés post-modernes : un fait qui “tend à réduire”, dit-il, “l’expression linguistique générale à [un rapport au second degré] aux phrases qui ont déjà été formées” [12]. On ne s’étonnera donc pas que la critique artistique ait (inconsciemment sans doute) attribué à l’individualisme ou encore au travail tout un arrière-plan mythologique, allant des fameuses déclamations quotidiennes de Flaubert jusqu’au titanesque travail de documentation nécessaire au naturalisme de Zola, avec en figure du proue la figure fantasmée du génie, son originalité fondamentale, sa prédilection pour la révolution permanente…
Ellul continue sur ce point : “Une barrière prophylactique est depuis très longtemps dressée autour du champ culturel. Le taureau peut s’y ébattre. Il y a la talanquère (…) ils peuvent accomplir des exploits, il est possible d’en faire la métaphysique, mais le caissier est à la porte d’entrée” [14].
Lorsqu’elle ne se pratique pas sur un mode ouvertement collaboratif, la critique ne peut rien représenter d’autre qu’un transfert de violence dans le langage. Rationnalisée, organisée, en certains points conçus comme une véritable vocation spirituelle – Marx en fait une théologie – on peut penser que la critique a très vite pris les traits d’un ensemble de dispositions mentales favorables au développement économique évoqué par Weber [15]. Sur ce point, peut-être que l’une des plus grandes réussites du libéralisme aura été de préserver la connotation subversive d’un élément en réalité vital pour la bonne santé de l’économie. On notera d‘ailleurs que les canons de l‘activité critique se seront
mots particulièrement amers de Cioran envers :
“Cette engeance de glossateurs, ces machines à lire, cette malformation de l’esprit qu’incarne le Professeur, — symbole du déclin d’une civilisation, de l’avilissement du goût, de la suprématie du labeur sur le caprice. Voir tout de l’extérieur, systématiser l’ineffable, ne regarder rien en face, faire l’inventaire des vues des autres !… Tout commentaire d’une œuvre est mauvais ou inutile, car tout ce qui n’est pas direct est nul. Jadis, les professeurs s’acharnaient de préférence sur la théologie. Du moins avaient-ils l’excuse d’enseigner l’absolu, de s’être limités à Dieu, alors qu’à notre époque, rien n’échappe à leur compétence meurtrière. [16]
Sous cet angle, on peut aussi voir dans la psychanalyse l’une des principales tentatives d’homogénéisation du langage. La psychanalyse, avec cette forme canonique qu’est la séance thérapeutique, constitue l’une des jonctions les plus manifestes entre micro-pouvoir et économie dans la mesure où elle fait de la critique un discours qui favorise non seulement la résolution de problèmes dans l’univers stérilisé de la salle de consultation, mais aussi un tout nouveau moyen d’augmenter la productivité. Robert Castel insiste par exemple sur le changement profond qui amènera une partie des activistes révolutionnaires à privilégier Lacan plutôt que Marx, désertant ainsi la scène publique pour se concentrer plus efficacement sur le voyage intérieur. [19] Les progrès rapides de la psychanalyse tendent d’ailleurs à dépasser le cadre formel de la lutte de classes pour prendre toutes les caractéristiques d’une idéologie globale. En tant que science de son époque, elle revêt tous les traits de cet individualisme naissant qui évoque dans les grandes lignes une immense stratégie d’isolement dissimulée sous l’objectivité médicale. ”Au moment même où les professions modernes prenaient leur essor, les psychologues proposèrent un langage celui des personnes, des émotions, des motivations –
Il faut ainsi prendre au sérieux la proposition d’Anders selon laquelle ”la transformation extrêmement rapide de nos capacités, notamment techniques, nous a à ce point dépassés que l’écart entre l’avancement de ces dernières et celui de nos capacités émotionnelles s’est creusé de manière catastrophique“, ce qui a ainsi nécessité de soumettre une partie de l’appareil émotionnel à des ”transformations forcées” [21]. Dans ce cadre seulement doit-on parler de sens critique qui comblera une partie de l’incapacité congénitale de l’appareil émotionnel humain à remplir correctement les prérequis du système de production, instrumentalisé à travers les Ressources humaines du monde de l’entreprise [22].
. “Peut-être aucun type de société”, nous enseigne Foucault, “ n’a jamais accumulé, et dans une histoire relativement si courte, une telle quantité de discours sur le sexe” [23]. Analyse qui marquera en même temps que la naissance de ce discours analytique nommé sexualité une étape majeure dans cette généalogie de la transparence sociale qui semble infuser le libéralisme politique depuis sa naissance. En fait, il est tout à fait normal que la sexualité ait si rapidement occupé une position majeure dans l‘échelle de valeurs des sociétés libérales si on accepte l’idée que l’économie pulsionnelle pouvait en certaines occasions menacer l’économie politique [24]. Notons avec le plus grand intérêt les vertus assouplissantes du langage quand il s’agit d’évacuer la frustration : plus la critique se montre violente, « subversive » et politiquement incorrecte, moins la réalité physique parait susceptible d’être altérée, tour de passe-passe caractérisant le passage des sociétés disciplinaires aux sociétés soi-disant « permissives ». Marcuse tentera de rendre compte de ce glissement sous l’appellation de de tolérance répressive [25].
e. Les forces de répression n’empêchent pas les gens de s’exprimer, elles les forcent au contraire à s’exprimer. Douceur de n’avoir rien à dire, droit de n’avoir rien à dire, puisque c’est la condition pour que se forme quelque chose de rare ou de raréfié qui mériterait un peu d’être dit. » disait déjà Deleuze [34].
in
https://lundi.am/La-critique-aux-temps-du-liberalisme-un-outil-de-controle-social
la bibliographie de l’article sur « la critique »est avec le lien
revez maintenant:
https://tobienathan.wordpress.com/
Merci, Et Alii, pour toutes ces recherches. Les fleurs de tilleul… Quand on passe sous l’arbre à la fin de l’été, elles embaument. Oui, les tisanes… autrefois des herboristeries vendaient les tisanes en vrac… Il y en avait une en haut de la rue d’Amsterdam. Une boutique ancienne au charme fou.
https://www.pinterest.fr/pin/534872893214554259/
Aujourd’hui c’est moins poétique tous ces petits sachets sous boite.
Vous avez une belle idée de rappeler « la madeleine » de Proust et la tasse de tilleul ainsi que l’arbre de la liberté.
Le livre, l’expo… c’est un peu tôt. Avec ces masques et le covid, j’ai moins envie de prendre bus et métro et d’aller me balader dans Paris… ça reviendra peut-être… Ce livre doit ête intéressant. « Penser la peinture »…
Bonne nuit.
Thésée
Il me semble que dans La Demeure d’Asterion, in L’Aleph, Borges se place aussi du point de vue du Minotaure
Phil: L’Iglesia du Jour de la Bete?
Gance
Le titre exact doit être « La Vénus Aveugle »
Faut-il rappeler à Pablo75 cette règle appliquée naguère et que jibé lui rappelle à sa manière?
« En France on ne tutoie que les valets. »
(Brunot et Bruneau, Précis de Grammaire Historique du Français.)
Mardi 1 septembre 2020, 6h18
Dans la mesure où la paranoïa vient de prendre, grâce au Covid, la Liberté à la gorge je me réjouis de la future loi qui remplacera, pour les terroristes, le masque par une puce greffée dans le cerveau….
Activable à distance, bien entendu ! On n’arrête pas le progrès de l’omelette sans casser les neuneufs.
Année LvB, Trio en ut majeur pour deux hautbois et cor anglais op.87 :
1.9 — 6.37
@affirmer la similitude d’écriture en fonction du métier exercé à côté
Les bouquins écrits par des profs de français sont la plupart du temps un exercice de style.
Les presque pire sont sont ecrits par des écrivaillons qui ont fait des études de lettres pour devenir écrivain.
Enfin, c’est surtout des filles qui font ça.
les propositions éditoriales pour des romans français ecrits par des femmes sont depuis quelques années des profs, litterature art plastique.
Enfin, pour des femmes lectrices, c’est la misere noire, la traversée du désert, quoi.
D’ailleurs, avec tous ces chefs de produits, dans les maisons d’édition françaises, la situation ne va pas s’améliorer. C’est pas eux qui ont une notion du développement durable, ni de l’écologie, éditer, même trop, même n’importe quoi, ou mourir.
C’est un peu le même climat qu’a la télé, cette histoire d’employé de maison d’édition.
Si l’audimat n’est pas bon, on ne les revoit pas à la rentrée suivante ?
un peu de patience marie sasseur, la science va nous délivrer du marigot :
c’est du 14 dème degré
@la toile en atteste!
Et Al plus fort que Google et ses millions d’occurrences.
@c’est du 14 dème degré
Meme au premier, j’avais deja vu cette info.
Des bouquins ecrits par une IA.
L’homme a la Tesla, qui avait prétendu se méfier des IA:
L’Australie, pays où la nature sauvage n’est jamais loin des hommes:
« It’s every Australian’s worst nightmare – well, probably everyone’s worst: making a cup of tea in the kitchen, only to have two massive snakes fall through your kitchen ceiling.
Retiree David Tait received a bit of a shock on Monday when he found two carpet snakes had tumbled on to the kitchen floor at his home north of Brisbane, before slithering away to the bedroom and living room. »
Souvenir d’un jeu de cache cache épique avec un Varan gigantesque, dans un parc naturel du nord de Sydney. Pas dangereux, mais impressionnant et très rapide, le bougre.
Nature hostile, société pas tendre non plus. Survie du plus apte à tous les étages.
@Bloom
j’ai un souvenir australien d’insectes énormes. Ils pouvaient se développer dans un écosystème sec, dans la poussière, et faute de prédateurs, sauf les serpents. Le choix cafards géants/serpents, entre les deux mon cœur balance…
Je n’ai jamais vu de varan, enfin pas en Australie.
L’ultralibéralisme en Australie est un prototype, sur fond de discrimination raciale et culturelle. Les varans sont à tous les étages et c’est la richesse qui rafle les places.
Les paysages sont sauvages, on pense naïvement devoir y aller avec prudence alors qu’il faut y aller avec sauvagerie, être armé de dents, pas de rêves.
@ ‘En France on ne tutoie que les valets’.
Mais en Espagne post franquiste, c’est tout le contraire. On y pète plus bas qu’on a le cul.
@ Je crois que Jean Eribon s’appelait Didier, du temps de ses entretiens avec CLS.
@ Il me semble que Catherine Millet et Virginie Despentes, pour ne citer que ces deux créatures issues de l’IA, n’avaient rien à voir avec l’Éducation nationale. Mais cela confirme peut-être une règle. Je le regretterais, en tant qu’adepte de la diversité féminine en littératures.
@J.-P. Dubois : « Si ce livre pouvait me rapprocher de toi ». Un titre un brin tiré sous les tilleuls, « à manifeste »… qui put attirer mon attention, guère plus. Voilà un vrai beau titre alternatif : « l’Acacia », de Claude Simon, que j’ai lu jadis à Berlin, unter den Linden.
@ m-^m, Ce matin, les petits neveux sont partis à l’école, découvrir la 6e, joyeusement, comme beaucoup d’enfants ou pré ados. Ils sont ‘innocents’, comme nous l’étions à leur âge. Anxieux, aussi. Ils étaient d’accord pour porter leur masque. Ils ne savaient rien de la vie qui les attendait, ni le soupçon de nostalgie qui nous étreignait.
(Bjr à tous.tes, 1.9._9.30)
Eloy de la Iglesia, pas Alex de La Iglesia, dear M. Court.
Dear Bloom, excellent film sur les varans réalisé par Maurice Ronet, son unique film avant de sombrer comme le feu-follet.
Rarement projeté en France, pourtant plein de lézards dans les médias.
Merci JJJ
Didier Eribon, scusi
« Penser la peinture »…
Quelle tisane! 😉
Pablo : (Si j’étais Passou je serais inquiet du pouvoir mystérieux qu’a ce blog d’attirer les Cons qui pètent plus haut que leur cul).
Peut-être une sorte de mimétisme?
Marc Court dit: « Thésée
Il me semble que dans La Demeure d’Asterion, in L’Aleph, Borges se place aussi du point de vue du Minotaure ».
Je suis étonnée. Je reprends le livre L’aleph et je m’aperçois que je n’avais pas lu tous ces contes, étant restée impressionnée par « L’Immortel », « Le Zahir », « L’Écriture du Dieu », « L’Aleph », « La Quête d’Averroès »… plutôt ses contes métaphysiques, j’avais laissé le livre, oubliant qu’il me restait d’autres récits à lire.
Grâce à vous, je découvre, ce matin, celui très bref mais impressionnant « La Demeure d’Astérion » (traduit par Roger Caillois)
J’aime beaucoup cette variation. La fin ressemble à celle de Dürrenmatt..
J’aime le choc des deux paragraphes : Astérion (le minotaure) attend son rédempteur, se demande s’il aura une tête d’homme ou de taureau.
Phrases suivantes et finales : « Le soleil du matin resplendissait sur l’épée de bronze, où il n’y avait déjà plus trace de sang. « Le croiras-tu, Ariane ? dit Thésée, le Minotaure s’est à peine défendu. »
Dans ce labyrinthe recréé par Borges, aucune porte n’est fermée et au crépuscule le minotaure sort dans la rue en se cachant mais c’est lui qui a peur des gens… Il ne sait pas lire et le regrette car il s’ennuie. Oui, M.Court, on est totalement dans ses pensées. Il s’invente le « jeu de l’autre Astérion » rêvant tellement d’une rencontre d’un semblable à lui. Il tue aussi par inadvertance quand « tous les neuf ans des êtres humains pénètrent » dans sa… maison.
C’est une variation magnifique pour ce monstre mi-homme, mi-taureau. La reine Pasiphaé s’était éprise du superbe taureau blanc de son époux…
Ces réécritures approfondissant la psychologie du monstre le rendent moins effrayant. La faute comme cause de l’exil plus que la laideur du monstre. On est proche et très loin de celui sanguinaire du mythe grec car il se nourrissait de chair humaine et où, pour cacher cacher cette honteuse créature, Minos demanda à Dédale de construire une demeure dont l’agencement serait si compliqué qu’il lui serait impossible d’en sortir (le labyrinthe).
« Le labyrinthe recelait en ses murs aveugles le lacis de ses couloirs et la ruse de ses mille détours. » Virgile, Enéide.
Il s’appelait Astérios dans le mythe grec…
La suite est intéressante aussi car pour punir Dédale, Minos l’enferme avec son fils Icare dans le labyrinthe. Dédale construit alors des ailes et s’évade avec Icare, qui… meurt, chutant dans la mer, après avoir volé si haut qu’il fit fondre ses ailes au soleil.
Fasciné par la tauromachie, Picasso, inventa mille et un « minotaure ». Les plus belles représentations sont pour moi une gravure très délicate à la pointe sèche de 1933 « Minotaure caressant du mufle la main d’une dormeuse (30x36cm) que l’on peut voir au musée Picasso. (On pense à « La belle et la Bête » de Jean Cocteau. Très beau et clair visage de la femme endormie opposé à la noirceur de la tête du minotaure.) et, tracé au fusain sur un fond de papiers découpés, beige et bleu ciel (142 x 232 cm), un étrange minotaure qui semble courir. Deux jambes et une tête. Dessin très pur vu au musée d’Art Moderne de Paris.
J’avais vu à la BNF une exposition remarquable sur le thème du labyrinthe et de ce mythe qui me passionne depuis des années. Le labyrinthe serait bâti sur le modèle du tombeau d’un roi d’Égypte, Mendès…
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Je découvre ce matin que la collection de François Depeaux (Impressionnistes de l’école de Rouen) dispersée par sa femme et reconstituée par moitié (300 tableaux sur les 600…)comportant des chefs-d’œuvre de Monet, Renoir, Pissaro… est actuellement exposée au Musée des beaux-arts, à Rouen, jusqu’au 15 novembre 2020 .
https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/peinture/la-collection-de-francois-depeaux-l-industriel-aux-600-tableaux-impressionnistes-exposee-au-musee-des-beaux-arts-de-rouen_4047195.html
En même temps que les autochromies d’Antonin Personnaz. (la plaque autochrome, premier procédé de photographie directe des couleurs inventé par les frères Lumière.) On y retrouve de très nombreuses vues des plus célèbres paysages impressionnistes : rivières, campagne, paysages enneigés, scènes paysannes, femmes à l’ombrelle, pommiers fleuris, coquelicots…
Bien dit, jibé. J’avais par habitude de dire qu’à Sydney les requins n’étaient pas seulement dans les eaux très fraiches de la Baie, mais aussi partout sur la terre ferme – et sans filet de protection.
La classe ouvrière australienne, blanche, abiérée et viscéralement anti-tout ce qui n’est pas anglo-saxon, ergo very anti-French, proches cousins des rednecks du sud des US. ‘F… French, will do you in some day…’
Dans l’Outback, hors sa bittttte & son couteau, & les bidons d’essence dans le coffre, point de salut…Voir ‘Walkabout’, le grand film de Nicolas Roeg… Comme la traversée des déserts du Karoo en Afrique du Sud, locaux armés jusqu’au dents en moins.
The wild east/west/south!
Vladimir Jankélévitch : beaucoup de bruit pour presque rien !
Merci, Jibé, j’ai trouvé ce petit morceau d’Apostrophes où Bernard Pivot avait invité Georges Dumézil :
https://www.youtube.com/watch?v=-1MFW29a-tY
@Jibé
La voici en entier !
https://vimeo.com/46085938
In varan veritas, dear Phil? Ronet grandiose avec la trompette de Miles en fond d’ascenseur…
effectivement, je crois que « l’arbre de la liberté »est un emblème politique important
ily a une page wiki qui rappelle que pour Hugo
Le premier arbre de la liberté, c’est cette croix sur laquelle Jésus-Christ s’est offert en sacrifice pour la liberté, l’égalité et la fraternité du genre humain. »
et il est sur notre monnaie, ainsi comparable au « in god we trust »!
https://fr.wikipedia.org/wiki/Arbre_de_la_libert%C3%A9#:~:text=L'arbre%20de%20la%20libert%C3%A9,la%20Marianne%20ou%20la%20semeuse.
— Victor Hugo, Discours lors de la plantation d’un arbre de la liberté sur la place des Vosges, 2 mars 1848.
Joli, dear Bloom. jamais su l’origine de la passion, c’en fut une, de Maurice Ronet feu-follet pour les lézards géants. L’ombre de Delon l’aurait-elle courbé aux bêtes rampantes ? Qui Malle y pense.
chic je ne rentre pas à l’école !
essayons de positiver :
pas de demande de retrait belge concernant la nationalité d’Hercule Poirot dans la version 2.0 d’Agatha Christie, pourtant depuis Coluche qu’est ce qu’on prend comme vannes lourdingues.
pour redynamiser le rail belge, chaque citoyen qui en fait la demande reçoit un pass gratuit de 12 voyages, valable jusqu’en avril 2021, deux voyages par mois max.
les transports étant gratis au Luxembourg, la rallonge est possible.
comme j’ai acheté en début d’année le livre des mystères à clefs de JP Toussaint, illustré par Valloton, je peux faire l’impasse sur le dit du mistral.
Les récits lorrains, déprimants j’ai donné mon écot en 2018
De Toledo, à petites doses, l’empathie me perdra, je décide de biffer.
non, renato, pas encore lus ; je note, merci.
MS, tout dépend comment on définit le « style » d’un auteur. On en a souvent parlé ici mais on repart toujours du même point. Si vous considérez que le style est une sorte d’affèterie, de décoration facultative, qu’il ne concerne que la « surface » de l’œuvre (et donc qu’un roman pourrait en être dépourvu), que seuls comptent les thèmes abordés, les thèses soutenues (le « message » à faire passer) et peu importe comment (avec notamment pour conséquence que l’on pourrait indifféremment parler du texte ou du film qui en est éventuellement tiré, puisque l’on suppose que c’est la même chose) 1) nous ne parlons pas de la même chose 2) vous passez à côté de la spécificité du littéraire.
Déplorer le résultat d’une conception de chef de produit dans le domaine de l’édition, d’accord, mais n’est-ce pas contradictoire avec votre propre expression « offre éditoriale » ? Elle donne l’impression que vous feuilletez le catalogue avec un certain nombre de desiderata préalables (je cherche ça, comme ci et comme ça et pas autrement, vous ne l’auriez pas en rose fuchsia, surtout pas rose pastel attention), que vous consultez les tests comparatifs de Que choisir et vous assurez de la traçabilité de l’objet.
On se demande quel serait le « risque » de se plonger dans un texte sans rien en savoir avant, pour voir.
Autre question : faudrait-il ne lire que ce qui nous ressemble (en genre, en vision du monde) ? N’y aurait-il aucune satisfaction possible ailleurs, là où on ne l’attendait pas ?
C’était du reste le sens de mon allusion proustienne : on a l’impression que la plus grande crainte (il ne s’agit pas seulement de vous, bien sûr) serait de se passionner, de gâcher quelques heures de sa vie pour un livre qui n’était pas censé nous plaire, qui n’était pas notre genre ou dont la tête de l’auteur ne nous revient pas, finalement.
(christiane, chez moi les tilleuls fleurissent un peu plus tôt en saison !)
Pauvre vieille risible Cricri, qui veut passer pour ce qu’elle n’est pas… Efforts désespérés. Piètre résultat.
Hurkhurkhurk!
x,vous avez raison de faire ces remarques:
On se demande quel serait le « risque » de se plonger dans un texte sans rien en savoir avant, pour voir.
Autre question : faudrait-il ne lire que ce qui nous ressemble (en genre, en vision du monde) ? N’y aurait-il aucune satisfaction possible ailleurs, là où on ne l’attendait pas ?
il y a bien des aventures à tenter,et même « les yeux wide fermés »
j’affirme, pourl’avoir fait, qu’on a des surprises en reprenant le travail de Dumézil avec les sources qu’il cite;mais c’est passionnant , et c’est au moins un temps, suffisant pour apprendre;
je crois que son fils est psy
Agnes Obel – September Song
September Song – Ella Fitzgerald
Richard Strauss – September (Four Last Songs. Nº 2)
Jessye Norman. Gewandhausorchester Leipzig. Kurt Masur.
https://www.youtube.com/watch?v=5CSL8ClNz8I
@@ MS, comme le dirait votre ami Bilge qui apprécie les confessions Yogi de Manu Carrère, si un « homme doit pouvoir s’empêcher », comme le père de Camus… c’est jusqu’à un certain point… On va quand même pas « s’empêcher » d’apprécier BHL et Eric Zemmour, ben non, hein… Car toute morale juridique a ses limites de conscience… Même quand on prend 1000 précieuses précautions oratoires pour nous aboutir à ce genre de « chute » putréfiée… Bien à vous ma soeur, et à vos amis Philippe et Patrice…
https://www.philippebilger.com/blog/2020/08/le-p%C3%A8re-dalbert-camus-avait-il-totalement-raison-.html
Jibé,
en ce qui concerne les mythes Indo-européens, j’ai trouvé dans ce Quarto Gallimard « Esquisses de mythologie », ce recueil de textes pris dans l’œuvre immense de Georges Dumézil, une initiation pour découvrir sa pensée.
Selon lui, les sociétés d’origine indo-européenne organisaient l’activité humaine en trois fonctions (religieuses, guerrières et économiques) et partageraient un schéma mental similaire, qu’elles soient celles des peuples Grecs, Arméniens, Celtes, Iraniens, Baltes, Germains, Slaves ou Latins.
L’hypothèse de l’existence d’un groupe ancestral … peut-être artificielle, excessive dans ses effets symétriques,
voire dangereuse (nazisme) comme dans ce débat mené par Jean-Noël Jeanneney avec Jean-Paul Demoule, professeur de protohistoire européenne à la Sorbonne, qui y voit «le mythe d’origine de l’Occident»…
Georges Dumézil est évoqué (repère 47:17) comme un personnage original, passionné par les mythes, devenu important quand il a été reçu au Collège de France mais discutable…
https://www.franceculture.fr/emissions/concordance-des-temps/les-indo-europeens-realite-eclairante-ou-mythe-dangereux-0
La principale théorie de Georges Dumézil visait, je crois, à retrouver une langue primordiale à tous les peuples : La Vac, un point d’origine. Il cherchait des sons communs à différentes langues, des mythes communs à un peuple qui aurait éclaté et se serait dispersé formant les peuples indo-européens.
Oui, Jibé, Georges Dumézil a été controversé d’une part et très respecté de l’autre… mais ce livre m’a enchantée par sa richesse, cette émission aussi.
@Souvenir d’un jeu de cache cache épique avec un Varan gigantesque, dans un parc naturel du nord de Sydney. Pas dangereux, mais impressionnant et très rapide, le bougre.
Cette histoire se passe sur une île paradisiaque, qui sur une grande partie est occupée par une sorte de club Med.
L’autre partie de l’île est restée à l’état sauvage, et interdite aux touristes, car elle abrite le dernier varan.
Un jour, un magnat des affaires, caricature du patron du Cac 40 et de la financiarisation a outrance de l’économie, et delinquant, et en fuite sous un faux nom, échoue sur la partie sauvage de l’île avec un compagnon d’infortune, rescapés d’un crash aérien.
Leur cohabitation avec le varan s’avère compliquée, peut-être moins que la leur.. tout comme la recherche de nourriture.
Évidemment cette histoire a une morale. Car une fois que le compagnon d’infortune du magnat en fuite, a force de s’aventurer toujours plus loin sur l’île finit par rejoindre la » civilisation », et y découvrir l’identité de son » colocataire », qui s’avérera être le patron , entre autre, de ce club de vacances, que croyez vous qu’il se passa ?
C’est une fable formidable, un film vu l’autre jour à la télé :
« Les naufragés »
@Bien à vous ma soeur, et à vos amis Philippe et Patrice…
???
T’as encore oublié de prendre ton Li ?
C’est une chouette idée, les histoires d’îles me font toujours planer, de sa majesté des mouches à l’île des gauchers, j’ai une idée de fiction post covid :
Pierre Lemaître excellent sur Twitter :
Dans LeMonde, Francoise Fressoz écrit : « Le dilemme a fait sortir de ses gongs François Hollande ». Ne voulait-elle pas dire « de ses tongs »? On s’interroge….
Hurkhurkhurk!
Pose beaucoup de questions idiotes petitix.
Je choisis mes lectures. C’est tout. Avec tout ce que Spinoza a enseigné sur le libre-arbitre, c’est à dire: en connaissance de cause.
@ prendre ton Li ?
Que voulez-vous dire par là, ma soeur ?
Et pas du tout en pratiquant l’EMDR, comme les lecteurs de Toledo, ou la métempsychose de ceux de Proust.
Ah, faut ce qui faut pour se débarrasser de la glu !!!
@Que voulez-vous dire par là, ma soeur ?
D’étudier d’abord le tableau périodique.
T’as pas fait chimie ?
Je n’y comprends rien à vos messages, quoiqu’il en soit, ce petit rappel de la législation du jour peut vous être utile… car il me semble vous concerner de près, ma soeur, ainsi qu’à quelques autres de notre Herdélie, mais je ne veux nommer personne :
___________
« La forfaitisation de l’usage de stupéfiant est généralisée, au 1er septembre 2020, à l’ensemble du territoire national », confirment le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, dans un communiqué. La généralisation du dispositif avait été annoncée par le Premier ministre, Jean Castex, en juillet 2020. Porté par la loi de programmation pour la justice, il avait été expérimenté à compter de juin 2020 sur les ressorts des tribunaux judiciaires de Rennes, Reims, Créteil, Lille et Marseille. Le montant de l’amende forfaitaire a été fixé à 200 euros, pouvant être minoré à 150 euros et majoré à 450 euros. Constatée par les forces de l’ordre par procès-verbal électronique, elle représente une alternative, l’usage de stupéfiants restant un délit puni d’un an d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende.
Non, d’autres choses me concernent today .
Et pas vos désirs.
N’ai jamais eu aucun désir à votre égard, MS, l’inceste n’est pas mon truc. En revanche, j’ai toujours voulu votre bien… Voilà pourquoi je vous mets en garde. Quant à mes études de chimie Mandeleiev, sachez que mon entrée principale ne fut guère que Primo Levi, mais au sein du système périodique, il y avait pas mal de trous (itou).
Bàv, restez zen en classe. Les enfants n’ont pas à subir votre agressivité habituelle.
Dear Phil, Alain De Tout Son Lon fut amplement parcouru…
Copain de Le Pen père, il se mélangea tristement les bobines. Très mauvais film…
« indo-européen », c’est une famille de langues, mais nullement de civilisation/culture. Après 13 ans dans le sous-continent ‘indien’, je confirme.
@ MS, dernière mise au point. Car lassant…
L’usage du Li
https://pharmacomedicale.org/medicaments/par-specialites/item/lithium
n’est pas considéré par la police comme un produit stupéfiant. Vous êtes hors champ, comme d’hab, en croyant faire la maline. Et la fluoxétine n’est que très peu dosée.
Next.
rentrée rdl : https://plus.lesoir.be/322141/article/2020-09-01/le-kroll-du-jour
encoreune fois ,je vais être très sérieuse avec l’hypothèse d’une langue originelle:j’ai lu! et même ce que conseille wiki, il y a longtemps,reste aujourd’hui ce qui est « incontestable »:
Utilisant le lexique fourni par Merritt Ruhlen, le poète oulipien Jacques Roubaud a composé des poésies en « proto-nostratique ». Cf La Bibliothèque Oulipienne, fasc. no 121, Aux origines du langage.
eh, » souvenez-vous:
Merritt Ruhlen (trad. Pierre Bancel, préf. André Langaney), L’origine des langues : sur les traces de la langue mère [« The Origin of language: tracing the evolution of the mother tongue »], Paris, Belin, coll. « Débats », 1996 (ISBN 978-2-7011-1757-7)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Merritt_Ruhlen
Vladimir Jankélévitch : beaucoup de bruit pour presque rien !
—
Tu as dû mal (ou pas du tout) le lire, Baroz, et tu ne fus pas son étudiant, comme un de grands mes potes qui ne parle jamais de « Janké » sans qu’un tremblement (dénué de toute crainte kierkegaardienne) se glisse dans sa voix rocailleuse.
On peut certainement lui reprocher d’avoir évacué la philo allemande de son champ d’études, compréhensible, mais pas nécessaire au sens de « qui ne peut pas ne pas être ».
Chez moi, on étudiait l’allemand pour pouvoir insulter dans leur langue d’éventuels tortionnaires teutons dans leur langue, comme le fit jusqu’au bout l’immense Georges Politzer supplicié dans les geôles du Mont Valérien.
@ e allí , les origines du roumain ce peut être intéressant pour un lecteur de Solénoïde
j’ai la bougeotte, je file
Bloom, il y a 56000 ans se trouvait à Ayodhya ,sur le fleuve Kamali, la civilisation humain e la plus évoluée, dans tous les domaines, pas seulement celui spirituel. De là ont essaimé d’autres civilisations, dont certaines pourtant immenses n’ont laissé presque aucune traces, jusqu’à nos civilisations actuelles, dont les connaissances sont très dégradées par rapport à celles que j’évoque.
L’affaire Obono et moi
J’ai écouté et lu des centaines d’interventions sur l’affaire Obono.
Je devrais me taire parce que je n’ai pas lu l’article en question et que je ne le lirai pas. Je n’achète que la version provinciale du « Parisien » ( qui vient de passer de 1,30 à 1,40). Ni Libé, ni Le Figaro, ni Le Monde. Aucun hebdo : c’est trop cher. En médiathèque municipale , je parcours la presse nationale qu’elle offre gratuitement à ses lecteurs.
J’ai entendu les arguments de tout le monde , à la radio comme à la télé.
Une chose me surprend : personne n’a souligné que l’auteur du texte dont on a débattu est signé par un pseudonyme : Harpalus ! Comme c’est bizarre. Comment : pas un seul journaliste de ce journal n’a eu le courage de signer cette prose de son vrai patronyme ? Et pourquoi donc ?
Depuis longtemps je bataille contre le pseudonymat qui sévit sur la Toile. Un journal aurait bien tort de tomber dans cette…régression.
À sa mort, Pessoa avait une bibliothèque de plus de 1300 livres (en portugais, anglais, grec, latin, italien, français et espagnol – une vingtaine dans cette dernière langue, mais pas Don Quijote).
@Une chose me surprend : personne n’a souligné que l’auteur du texte dont on a débattu est signé par un pseudonyme : Harpalus ! Comme c’est bizarre. Comment : pas un seul journaliste de ce journal n’a eu le courage de signer cette prose de son vrai patronyme ? Et pourquoi donc ?
Me suis posée la même question: qui a fait la caricature représentant la député Obono. Et puis, pas eu le temps.
Ca me rappelle furieusement l’histoire de Y. Moix, cette histoire de caricature.
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2019/11/05/ecrivain-mondial-cartarescu/
D. vous voulez parler des civilisations de la vallée de l’Indus, Harappa et Mohenjo-Daro, dans ce qui est maintenant le Pendjab pakistanais, où le chauffage central était monnaie courante? Civilisations « pré-aryennes » qui ont disparu sus les assauts d’invasions multiples…
Avec le commerce des épices, les échecs et le zéro (disputé), la péninsule indienne a surtout exporté le bouddhisme, qui n’y existe plus, éradiqué par le brahmanisme conquérant.
Il y eut plusieurs âge d’or « régionaux » en Inde, les civilisations de l’Indus, l’empire médiéval de Vijayanagar sur le plateau du Deccan et surtout l’empire moghol, qui donna au sous-continent actuel certains de ses plus beaux lieux de mémoire: Jardins de Shalimar (Lahore & Cachemire), Fort rouge de Delhi, Taj Mahal, mosquée Wazir Khan…
Auxquels il faut ajouter les merveilles hindouistes de Khajurao, Hampi, Elephanta, Mahaballipuram et Konarak.
Tout de même, lorsqu’on compare ce que fut capable de produire la civilisation indienne, tous cultes confondus, avec ce qu’elle produit aujourd’hui, on éprouve un grand sentiment de détresse. Il paraitrait que la colonisation est passée par là.
La triste statue de Pompidou dans le jardinet qui se trouve devant l’Élysée fait figure de chef d’œuvre à côté des effigies de Nehru, Gandhi ou Ambedkar que l’on trouve un peu partout dans le pays continent.
Bloom dit: « « indo-européen », c’est une famille de langues, mais nullement de civilisation / culture. Après 13 ans dans le sous-continent ‘indien’, je confirme. »
Voilà qui nous met tous d’accord !
J’aime beaucoup votre mise au point sur le grand Vladimir Jankélévitch. Je n’ai pas eu la chance de l’écouter en direct, à la Sorbonne. Radio et vidéos ont remédié à ce manque (pour écouter cette voix qui semblait s’essouffler, vaciller puis repartir dans sa quête spirituelle, non sans humour, tissant avec ses mots une toile impalpable), mais surtout ses livres, ses méditations sur la mort, le pardon, le temps, se libérant des moralismes, de tous les -ismes, son si bel ouvrage sur la musique…
Pour lui, l’authenticité ne pouvait provenir que d’un accord profond avec soi-même, une harmonie entre la pensée, le langage et l’écriture.
Cet homme suscite plus que de l’admiration et le respect, il inspire l’amitié. il est apparu et a disparu comme une ombre évanescente, fugitive, sans tapage, sans emphase, laissant un sillage lumineux, un passeur messager comme Hermès, d’une grande pureté de cœur.
Je suis attristée par le jugement péremptoire de Jazzi.
Je ne sais pas si il y a encore beaucoup de Charlie, aujourd’hui, sur la rdl ?
J’aimerais bien lire la réaction de Ph. Lançon sur cette republication des caricatures de Mahomet.
Chez moi, on étudiait l’allemand pour pouvoir insulter dans leur langue d’éventuels tortionnaires teutons dans leur langue,
ah que n’ai-je connu cet argument! bien sur,j’ai appris « un peu »d’allemand toute seule ‘et mon fils a pu apprendre l’allemand au lycée; son plus récent partenaire -exigeant- est un allemand ;
mais vous me faites rêver des indes !
@Chez moi, on étudiait l’allemand pour pouvoir insulter dans leur langue d’éventuels tortionnaires teutons dans leur langue.
Ah, caca d »oie.
Je suis attristée par le jugement péremptoire de Jazzi.
vous avezraison christiane, mais chez Jazzi, c’est la politique de sa politique !
je crois que son fils est psy
Alors tout va bien pour la crédibilité du père, etalii! 😉
Yanké, surestimé!
Le contenu de sa « philosophie »?
Le presque rien ou le je ne sais quoi!
Cela plaît aux littérateux(euses)en manque de pensée rigoureuse!
J’en connait qui se sont fait « bousiller » la jambe, laissé pour mort et qui ont noué amitié avec les allemands après la guerre lors de jumelage de commune.
La posture anti allemande, ça va un moment!
j’en connais
@J’en connait
Et le français, appris avec une grammaire allemande ?
« Vladimir Jankélévitch : beaucoup de bruit pour presque rien ! »
C’était un hommage à son oeuvre principale que, en effet, je n’ai jamais lue, Bloom !
Alors tout va bien pour la crédibilité du père,
toujours aussi peu pénétrant ce brinquignol;mais la fixette n’est pas dans sa bibliothèque de conversation
Vous avez cité un ouvrage de Dumézil »,le Moyne Gris dedans Varennes » qui est un petit bijou d’humour erudit ,et que je conseille vivement à tous ceux qui ne le connaissent pas encore .Sa lecture est un moment délicieux
Dumézil s’y lance dans une démarche de décryptage de quelques centuries de Nostradamus, soigneusement choisies, évidemment, pour se prêter à l’exercice auquel il se livre
Désossant ces textes, Il associe le lecteur à une pseudo-analyse savante et patiente, qui a toutes les apparence d’une recherche érudite, mobilisant de manière faussement sérieuse des compétences historiques, philologiques et paléographiques ;
Et il « demontre » ainsi de maniere apparemment incontestable et scientifiquement fondée, sur le ton et avec les mots du spécialiste prudent froid et averti, qui livre les résultats d’une investigation rigoureuse, que Nostradamus avait prévu dans tous ses détails la fuite et l’arrestation de Louis XVI à Varennes ,l’attentat contre Jean Paul II ou la chute sanglante de la monarchie grecque
C’est un exercice de virtuosité intellectuelle , brillant, habile, imaginatif et plein de cette drôlerie qui naît du contraste entre le sérieux apparent de la démarche et l’inanité du Propos.
Accessoirement il montre qu’on peut faire dire à des textes prophétiques n’importe quoi avec une apparence de rigueur intellectuelle, pourvu qu’on sache après coup ce qu’on veut leur faire dire
Christiane
J’ai aimé lire votre long post long autour de themes et d’œuvres dont la richesse est pour moi inepuisable et auxquels comme vous j’aime revenir souvent , la mythologie grecque et la valeur fondatrice des mythes, ce regal que sont les noces de Cadmos er D’Harmonie,et tout ce qu’a ecrit de lumineux et novateur Dumezil sur ces sujets
De Dumézil précisement je crois avoir cité ce petit chef- d’œuvre, exercice jubiltoire et gratuit qui n’a rien a voir avec ses travaux scientifiques ,le Moyne Gris dedans Varennes » , bijou d’humour ,aux accents borgessiens dans sa manière de jouer avec la fausse erudition , que je conseille vivement à tous ceux qui ne le connaissent pas encore .Sa lecture est un moment délicieux l
Dumézil s’y lance dans une démarche de décryptage de quelques centuries de Nostradamus, soigneusement choisies, évidemment, pour se prêter à l’exercice auquel il se livre
Désossant ces textes, Il associe le lecteur à une pseudo-analyse savante et patiente, qui a toutes les apparence d’une recherche érudite, mobilisant de manière faussement sérieuse des compétences historiques, philologiques et paléographiques ;
Et il « demontre » ainsi de maniere apparemment incontestable et scientifiquement fondée, sur le ton et avec les mots du spécialiste prudent froid et averti, qui livre les résultats d’une investigation rigoureuse, que Nostradamus avait prévu dans tous ses détails la fuite et l’arrestation de Louis XVI à Varennes ,l’attentat contre Jean Paul II ou la chute sanglante de la monarchie grecque
C’est un exercice de virtuosité intellectuelle , brillant, habile, imaginatif et plein de cette drôlerie qui naît du contraste entre le sérieux apparent de la démarche et l’inanité du propos.
Accessoirement il montre qu’on peut faire dire à des textes prophétiques n’importe quoi avec une apparence de rigueur intellectuelle, pourvu qu’on sache après coup ce qu’on veut leur faire dire
Non Bloom vous n’avez pas suivi.
La civilisation de l’Indus je la connais très bien, elle provient de l’agrégation de groupes tribaux déchus depuis des milliers d’années, un formidable retour en arrière.
La civilisation dont je vous parle correspond dans la Bible à celle de l’Eden et remonte à -56000 ans. N’allez pas svp me coller le croissant fertile et tout le bazar, ça n’a rien à voir, c’est considérablement plus tardif. Je vous parle de choses que très peu connaissent. Je ne vous le reproche pas puisque ces choses sont plutôt dissimulées.
« La civilisation dont je vous parle correspond dans la Bible à celle de l’Eden et remonte à -56000 ans. »
Elle n’a pas de nom, D ?
Les CHARLIE : ce qui reste de l’honneur chez un peuple veule….
Le fleuve Karnali. Vous seriez surpris de ce que vous y trouveriez en remontant jusqu’à ses sources affluentes. Vous avez fait plein de choses mais ça vous ne l’avez pas fait.
Jazzi, elle a un nom. Et elle existe toujours, mais cachée et inaccessible.
Peut-on se dire philosophe en faisant l’impasse sur la philosophie allemande ?
Jankélévitch refusait-il aussi d’écouter la musique allemande ?
Karnali, fleuve ou rivière ?
Posez-vous la question. Voyez cela avec des géologues si besoin. Et la question de son autre nom. C’est une bonne piste.
annule et remplace mon post précedent
@Christiane
J’ai aimé lire votre long post long autour de themes et d’œuvres dont la richesse est pour moi inepuisable et auxquels comme vous j’aime revenir souvent , la mythologie grecque et la valeur fondatrice des mythes, ce regal que sont les noces de Cadmos er D’Harmonie,et tout ce qu’a ecrit de lumineux et novateur Dumezil sur ces sujets
De Dumézil précisement je crois avoir cité ce petit chef- d’œuvre, exercice jubiltoire et gratuit qui n’a rien a voir avec ses travaux scientifiques ,le Moyne Gris dedans Varennes » , bijou d’humour ,aux accents borgessiens dans sa manière de jouer avec la fausse erudition , que je conseille vivement à tous ceux qui ne le connaissent pas encore .Sa lecture est un moment délicieux l
Dumézil s’y lance dans une démarche de décryptage de quelques centuries de Nostradamus, soigneusement choisies, évidemment, pour se prêter à l’exercice auquel il se livre
Désossant ces textes, Il associe le lecteur à une pseudo-analyse savante et patiente, qui a toutes les apparence d’une recherche érudite, mobilisant de manière faussement sérieuse des compétences historiques, philologiques et paléographiques ;
Et il « demontre » ainsi de maniere apparemment incontestable et scientifiquement fondée, sur le ton et avec les mots du spécialiste prudent froid et averti, qui livre les résultats d’une investigation rigoureuse, que Nostradamus avait prévu dans tous ses détails la fuite et l’arrestation de Louis XVI à Varennes ,l’attentat contre Jean Paul II ou la chute sanglante de la monarchie grecque
C’est un exercice de virtuosité intellectuelle , brillant, habile, imaginatif et plein de cette drôlerie qui naît du contraste entre le sérieux apparent de la démarche et l’inanité du propos.
Accessoirement il montre qu’on peut faire dire à des textes prophétiques n’importe quoi avec une apparence de rigueur intellectuelle, pourvu qu’on sache après coup ce qu’on veut leur faire dire
un papier plutôt profond, et franchement intéressant…
https://laviedesidees.fr/Faut-il-etre-femme-pour-philosopher.html
Il ne faudrait pas que le caractère racoleur du titre incite nos erdéliennes et surtout nos erdéliens à ne pas aller y fourrer le nez.
Je crois qu’on peut le résumer de la sorte : « on philosophe comme si on était une fille et on philosophe en tant que féministe » (c just’une suggestion pour les assortiments des célèbres sentences de PC).
Bàv,
Merci, DHH, pour ce long commentaire où je vous retrouve pleinement. Je vais lire ce livre écrit par Georges Dumézil.
L’autre jour, ne m’en veuillez pas pour ma réaction violente. J’ai eu, il y a une trentaine d’années une amie, rencontrée dans un stage de sculpture dans le Luberon (avec la belle pierre blonde de Provence). Elle m’avait attirée par son humour, sa simplicité, sa candeur. Elle était suisse.
A la fin de ce séjour, chacune est repartie vers sa vie, sa résidence habituelle. Nous nous sommes écrit jusqu’à son suicide, un soir d’hiver où elle s’est jetée par la fenêtre de l’appartement de ses parents.
Elle avait un énorme problème : son obésité. Déjà au stage, les filles se moquaient d’elles, les garçons s’écartaient.
Au retour en Suisse elle a offert sa générosité dans un hôpital gériatrique comme aide-soignante. Elle s’est fait licencier pour attitude non conforme avec le règlement très strict. Les vieux l’aimaient bien et étaient indifférents à sa silhouette bien enrobée. Elle les faisait rire, était attentionnée. Un soir de fête, elle a apporté quelques pâtisseries et du champagne. Le reste a suivi…
Elle a passé de longs mois en HP. Son écriture me parvenait déformée, des mots manquaient, elle se plaignait des médicaments qui l’abrutissaient.
Elle se sentait de trop, pas aimable, pas désirable, moche. Elle a cédé au désespoir. Depuis, et ça fait 30 ans, je ne supporte pas qu’on se moque des « gros ». Votre texte a ravivé cette souffrance, ce souvenir, sans parler du commentaire de Jazzi sous la vignette Dubout.
Voilà, c’est pour cela que je parlais des aveugles car les voyants, souvent, se servent du regard porté sur les gens pour les trier en fonction de leur apparence.
Excusez-moi si je vous ai blessée, mal compris ce texte de jeunesse qui se voulait amusant. Anne-Marie en est morte du rire et des méchancetés des autres…
annule et remplace mon post précedent
sapré dhh, l’habitude des ordres
« Elle voit des psys partout », le film complet avec et alii en vedette principale !
https://www.bing.com/videos/search?q=elle+voyait+des+nains+partout&PC=ATUR&PTAG=ATUR05RAND&ru=%2fsearch%3fq%3delle%2520voyait%2520des%2520nains%2520partout%26FORM%3dATUR02%26PC%3dATUR%26PTAG%3dATUR05RAND&view=detail&mmscn=vwrc&mid=882A0B202C1CD7DA8D48882A0B202C1CD7DA8D48&FORM=WRVORC
Christiane, qui a fait un périple qui a duré une année aller et retour à travers les déserts et les montagnes et dans quel but ? Deux réponses à donner.
Instrumentaliser les morts, grande spécialité de cricri !
Qu’apprend-on sur Green qu’on ne sache déjà depuis la publication de ses aventures fessières ?
Montagnes érodées, les glaciers ont fondu.
Je me disais à la lecture du billet qu’il appelait à des commentaires de specialistes. Je n’ai moi même en ma possession que des conneries à soumettre à la désapprobation du prestigieux et fin public.
Deux réponses à donner.
Trouver la source?
Planter le palmier?
(…) Aquoiservirait-ilauprofanateurd’avoirréussiàforcerunedescases(…),decettemémoireintégraledel’Humanité.Desoneffroyablepoids,laportedepierresansserrures,quifermechacunedescases,retomberaitsurluipourneplusjamaisserouvrir.Envain,avantdeconnaîtresonterribledestin,setrouverait-ildevantlesfeuilletsminéraux,quicomposentcelivrecosmique,iln’enpourraitmêmepasépelerunmot,nidéchiffrerlemoin-drearcane,avantdes’apercevoirqu’ilestdes-cendupourjamaisdansuntombeaud’oùsescrisnepeuventêtreentendusd’aucunêtrevi-sible.(..)
je ne supporte vraiment pas le sobriquet de cricri que tout le monde icite semble avoir adopté. Elle présente ses excuses d’une rebuffade en faisant l’exercice rétrospectif d’explication d’une histoire non dépassée au sujet du suicide d’une jeune femme obèse. Pourquoi parler d’instrumentalisation des morts ? C’est vraiment sardonique et injuste ! Savez-vous si elle n’a pas appris et réussi par la suite à prévenir d’autres suicides pour des motifs analogues ? So what ?
Pourquoi ne jamais faire crédit aux gens d’une capacité de résilience après un trauma douloureux qu’ils ont besoin de narrer quand l’occasion leur en est donnée ?
Je ne comprends pas un tel acharnement collectif contre C., ce qui agace tant d’erdéliens (pas tous heureusement), tant dans sa personne et son écriture, que dans sa culture et sa droiture. Sa villégiature et sa ramure, sa monture et sa carrure, sa voilure et sa tonsure, sa mesure et la texture de sa gourmette, etc. Wouarf.
Bàv,
Faudrait-il censurer Goya ?
https://i.pinimg.com/originals/b5/91/0c/b5910c451e45bebb187eaab6e1193e4c.jpg
B dit: à
Deux réponses à donner.
Trouver la source?
Planter le palmier?
Que vous êtes osée B!
@ Je n’ai moi même en ma possession que des conneries à soumettre à la désapprobation du prestigieux et fin public.
Ne vous gênez pas B., il en va de même for me… Mais pas tout le temps, hein… Et vous non plus. Non, non, vous dites souvent des choses profondes et bien plus sensées que la moyenne. Attention !
Bàv,
JJJ, on part d’un dessin de Dubout, caricaturiste de son métier, comme les défunts de Charlie Hebdo. Pas la peine de venir nous en chier une montagne !
@Instrumentaliser les morts, grande spécialité de cricri !
Je m’en veux de rire avec la tafiole.
M’enfin,
Grosse suisse moche et malade + HP+ Lubéron = obésité verbeuse du pangolin
@comme les défunts de Charlie Hebdo
Le pire, le seul, celui hargneux, bête et méchant, est encore alive.
Paix aux autres.
Peut-on se dire philosophe en faisant l’impasse sur la philosophie allemande ?
—
Ni Bergson, ni Bachelard n’ont eu besoin de la philo allemande pour être des philosophe majeurs. La philo allemande commence à décoller au 18e (Eckart & Puffendorf exceptés) et s’envole véritablement au 19e et 20e. En France, jusqu’à Kojève, Hegel était perçu comme un inspirateur du Reich et honni. Avec les traumas de la perte de l’Alsace-Lorraine & de 14-18 c’est une philo essentiellement française que pratiquaient Alquié, Cuvilier & consorts, y compris les marxistes, qui lurent Lénine bien avant Marx, comme le rapporte Henri Lefebvre.
La philo est tout sauf une Idée platonicienne, Baroz, elle est ancrée dans et façonnée par l’époque. L’opération de conscience chez Malebranche, avec sa médiatisation par Dieu, est liée à une épistémé spécifique qu’il s’agit aujourd’hui d’interpréter comme une métaphore (comme la Bible).
Moyennant quoi, une je ne sais qui doublé d’un presque rien me laissent penser que tu n’es pas allé bien loi dans « Janké »…Il n’est jamais trop tard, pour combler nos immenses lacunes. Certains de ses ouvrages sont très accessibles.
Je ne vous le reproche pas puisque ces choses sont plutôt dissimulées.
—
Vous voulez parler de ‘choses cachées depuis la création du monde’? Il me semble avoir déjà lu cela quelque part, D.
Vous pouvez citer vos sources de la Karnali?
De source, je ne connais que le Mont Hermon & celle du Jourdain (non moliéresque), un peu loin du jardin d’Eden, qui se trouve, comme chacun le sait au sud-est du Cap, derrière la Montagne de la Table.
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