Avec Patrick Modiano, le monde va découvrir une certaine France
Une surprise que la consécration de Patrick Modiano par le prix Nobel de littérature ? Pour une large part, même si quelques uns, tel Bernard Morlino, l’avaient annoncée à force de la souhaiter. Parieurs et pronostiqueurs se sont trompés une fois de plus. Cela dit, l’écrivain a reçu un cadeau empoisonné de la part du comité Nobel. Passe encore qu’il soit assailli par les reporters du monde entier et qu il doive sacrifier, s’il réussit à se faire violence, au rituel du discours de remerciement lors de la remise officielle à Stockholm, lui qui a déjà tant de mal à s’exprimer des que l’auditoire dépasse trois personnes. Le sale coup est ailleurs : dans le communiqué officiel par lequel les académiciens suédois ont justifié leur choix.
Deux mots sont à retenir : mémoire » et « Occupation ». Pas de problème pour le premier, ce qui n’est pas le cas du second, lequel ramène encore et encore ses livres aux années noires. Bien sûr, elles n’en sont pas absentes, et c’est une litote de le dire ainsi ; bien sûr, avec elles, il a créé son propre poncif ; et nul doute qu’elles le hantent d’autant plus qu’il ne les a pas vécues, étant né au lendemain de la Libération. Mais en inscrivant ce mot dans leurs attendus, ils l’ont réduit. Car son univers dépasse et transcende depuis longtemps la période 1940/1944 , son dernier roman en témoigne.
Mais basta ! Disons que ce malentendu est la rançon de la gloire et que le reste, ce qui nous importe le plus une fois tues les trompettes de la renommée, c’est la littérature. En l’espèce une œuvre compacte, d’une remarquable homogénéité, dont la cohérence et l’unité s’imposent même à ceux qui prétendent lire toujours le même livre lorsqu’ils lisent un Modiano, sortie d’une plume qui n’a cessé de creuser le même sillon depuis quarante ans, insensible aux modes, à l’air du temps, aux pressions de la librairie. Romancier et non écrivain et encore moins homme de lettres, eût dit Simenon dont on a fait l’héritier à juste titre. Romancier parce que bon qu’à ça, eût dit Beckett, et il faut le prendre comme un compliment.
Il y a du ressassement dans cette obsession pour une époque. Mais pour bien le saisir, il faut savoir qu’il n’est que le paradigme de ce qui lui est le plus cher : l’ambiguïté des situations, la confusion des sentiments, le flou des atmosphères, le trouble des gestes, la vaporisation des présences au monde, la somme de nos incertitudes conjuguée à celle de nos hésitations. La vie, quoi ! tout ce qui fait notre indécision en temps de paix comme en temps de guerre, celle-ci n’étant que le décor une fois le premier jet lâché avec une violence à peine contenue dans la Place de l’Etoile. S’il est bien le produit de la nuit de l’Occupation, il en est sorti depuis, mais sans jamais quitter la France, et surtout Paris, ses rues, ses cafés, ses spectres, ses traces, ses annuaires obsolètes, sa topographie fantasmée, son cadastre secret et sa géographie de l’absence, toutes choses très précises qui l’aident à rêver la ville à la recherche d’un temps perdu. Piéton de Paris, cet artiste du halo rongé par l’instinct de fuite est le personnage irréel de ses romans qui mérite mieux le néologisme qu’ils ont suscité : « modianesque ». Il ne désigne pas une vision du monde, car il n’y a pas moins « engagé » que lui, mais une sensation du monde.
Le quinzième lauréat français des Nobel (et le quarantième Nobel de Gallimard !) ajouterait : « Oui, c’est bizarre…. ». Car sa prose poétique relève d’un art tout musical. Comme une chanson : toujours le même refrain mais avec un autre point de vue. On a connu de plus noirs ressacs. Le sien, pour n’être pas toujours lumineux, est nimbée d’une grâce qui a partie liée avec la mélancolie sans verser dans une douteuse nostalgie. Une prouesse. On appelle cela « la magie Modiano » faute d’en avoir pu définir ou dessiné les contours. Quant à en expliquer le mécanisme, autant y renoncer et c’est tant mieux. Disons simplement que Modiano est un écrivain tel qu’Oscar Wilde l’avait défini : quelqu’un qui passe ses matinées à mettre une virgule, et ses après-midis à l’enlever.
Réjouissons-nous de ce que des académiciens suédois, plutôt bien inspirés depuis une quinzaine d’années, l’aient couronné. Déjà traduit dans une trentaine de pays, il y sera désormais également lu. Car l’un ne va pas nécessairement avec l’autre, aux Etats-Unis par exemple, où il est inconnu (même son Goucourt 1978 s’y est vendu à moins de 2500 exemplaires). Murakami, Roth et quelques autres patienteront. Avec le sacre de Patrick Modiano, des centaines de milliers de lecteurs à travers le monde, et c’est tout le mal qu’on leur souhaite, vont découvrir une certaine France.
1 792 Réponses pour Avec Patrick Modiano, le monde va découvrir une certaine France
On rappellera la réaction d’Angelo Rinaldi au moment de l’attribution du Nobel à Claude Simon en octobre 1985 :
« Pas de doute, le roman français gît dans un cachot de Stockholm. » les geôles se sont admirablement agrandies pour recevoir Le Clézio et désormais Modiano.
Il est encore temps d’ajouter aux éloges à venir la qualité de la manucure de M. Modiano.
sortie d’une plume qui n’a cessé de creuser le même sillon
Oui, sans doute, mais attention, Assouline : à force de répéter cela,vous risquez de tomber dans le poncif et la simplification abusive. Je citais sur le fil précédent trois des livres de Modiano que je préfère : « Villa triste », « Dimanches d’août » et l’inoubliable « Dora Bruder » : eh bien, au risque de paraître manier le paradoxe forcé, ce qui me séduit au premier chef dans l’oeuvre de Modiano, c’est sa diversité. Toujours le même, peut-être, mais toujours différent. Vous me direz qu’on aurait pu en dire autant de Balzac.
une grâce qui a partie liée avec la nostalgie sans étre mélancolique
Ou l’inverse. je ne suis pas sûre du tout que la nostalgie l’emporte. Mais on sait que le registre de la mélancolie est d’une infinie subtilité : « l’ambiguité des situations, la confusion des sentiments, le flou des atmosphères, le trouble des gestes, la vaporisation des présences au monde, la somme de nos incertitudes conjuguée à celle de nos hésitations », tout cela a partie liée avec la mélancolie plus qu’avec la nostalgie ; quelle nostalgie au juste, d’ailleurs ?
Il y’a beaucoup d’appelés et peu d’élus. La phrase est consacrée, je trouve qu’elle lui va parfaitement.
Il est encore temps d’ajouter aux éloges à venir la qualité de la manucure de M. Modiano. (Phil)
Il doit se couper les ongles avec le coupe-ongles standard en vente dans toutes les grandes surfaces. Le mien est de la marque « Mercurochrome » ; quel rapport avec le mercurochrome de mon enfance, je me le demande. Il y a là une énigme, moins insoluble cependant que les énigmes modianesques.
Modianobel sonne bien.
Facile, certes, mais joliment composé à l’oreille.
Il y a quelques années, l’hybris bushienne et ses suiveurs ayant salement terni l’aura occidentale, l’humble LeClezio était un choix éminemment politique et à mes yeux biaisant le choix littéraire.
Le contexte moyen-oriental présent et récent étant ce qu’il est, le choix conscient de l’époque à laquelle renvoie l’oeuvre saluée intervient probablement davantage que la problématique littéraire de Modiano, finement décrite par PA et seule déjà infiniment digne d’intérêt.
L’homme et l’oeuvre sont estimables, bon pioche Mrs du Nobel.
Quelque biais qu’il y ait.
Ou pas.
AO
Un mot aurait pu être glissé sur Dominique, Zehrfuss, son épouse.
Merci Oncle Wolf, sans toi ô Führer on saurait pas quoi écrire… Vielen Dank again !
Modianobel sonne bien.
Facile, certes, mais joliment composé à l’oreille.
Oui.
Mais alors pour ce qui suit…
« Parieurs et pronostiqueurs se sont trompés une fois de plus » : c’est absolument faux.
Sur le site de Ladbrokes, Modiano, qui est certes apparu tardivement, est apparu avec une cote plus que suspecte, pour ne jamais décrocher des premières place (Murakami / Thiong’o / Alexievitch / Modiano / Kadare / Adonis). Et c’est TOUJOURS dans ces 5 places que se trouve le lauréat.
Pour parler littérature, « La place de l’étoile » m’avait agacé, le seul que j’ai lu, il y a quelques années : le propos transparent, et le pastiche du style de Céline d’une partie du livre, assez grossier.
Alors je suis heureux de ce Nobel, qui me fait m’y pencher encore !
Une course de rapidité, deux heures après la radio, c’est là qu’a tort Alba.
Artémise, la littérature de M. Modiano ronge les freins de la mémoire moins que les ongles. C’est ce que révèle le geste pudique de cette main velue aux attaches puissantes, consacrée à la plume mais façonnée par les travaux de la terre accomplis par une ascendance flamande de l’auteur. Le geste seul est probablement dicté par le conflit avec une autre ascendance.
s’cusez-moi d’arriver par erreur dans cette veillée radio nostalgie à la maison de retraite.
Est-ce qu’avec ce prix, on aura pourra trouver des nouvelles sonneries électro chiadées pour les téléphones portables ?
Nostalgie ? La nostalgie, c’est le désir du retour. C’est Ulysse rêvant du retour à Ithaque. Je prends Villa triste » : il me semble qu’il n’y a pas du tout de nostalgie dans ce roman qui est plutôt une méditation sur l’impossibilité du retour. Et si le passé, dans les romans de Modiano, n’était évoqué que pour constater, non pas seulement l’impossibilité de le retrouver, mais surtout l’impossibilité de résoudre les énigmes qu’il recèle , et donc de cerner sa vérité ? Il y a dans la nostalgie une tendresse pour le passé révolu ; or les histoires que raconte Modiano sont souvent des histoires sinistres que le narrateur n’a pas vraiment envie de revivre, avec des protagonistes minables, qu’il n’a pas vraiment envie de retrouver. L’entreprise narrative y apparaît en effet comme un effort pour reconstruire un passé devenu introuvable, et, en ce sens, on peut parler de nostalgie, mais l’ensemble de l’oeuvre, je le perçois plutôt comme une méditation, plus mélancolique que nostalgique, sur l’échec de la mémoire. Modiano, c’est un peu le contraire de Proust.
on aura le bonheur de , -on pourra- trouver des téléphones avec musique modiano ?
Artémise, la littérature de M. Modiano ronge les freins de la mémoire moins que les ongles.
En réalité, il se renifle les glandes sudoripare situées à la base du nez. Ce n’est pas la première fis que je décèle chez Assouline une pente, certainement perverse, à foutre en l’air les assertions de son billet en lecifa
foutre en l’air les assertions de son billet en lecifa
kékcékça ?
» en le coiffant d’une photo liminaire aux informations et connotations fortement divergentes, souvent dans le registre cracra.
Ce n’est pas la première fis
Eh bé …
Il va tout de même pas se fourrer toute la main dans le…
Des apostrophes sucrées dans le billet. C’est Pivot qui sous-traite ?
En fait je ne suis pas trop surpris de voir Patrick Modiano s’attribuer le Nobel de Littérature 2014. En fait il était dans ma liste des « nobélisables », même si personnellement je aurais préféré Svetlana Alexievich (voire Paysages forecast for Nobel Prize in Literature 2014). Mais comme vous le dites avec Modiano « la Monde va découvrir une certaine France » ……. et bien d’accord avec vous « Réjouissons-nous de ce que des académiciens suédois, plutôt bien inspirés depuis une quinzaine d’années, l’aient couronné »
Avec Patrick Modiano, le monde va découvrir une certaine France
Closer ne va tout de même pas nous refaire le coup du guignol à scooter. Je parie pour France Gall.
On est censé faire quoi avec cet objet Nobel de littérature?
La certaine France. Nos amis américains pourront ajouter un rayon dans leurs librairies de genres. « France Vichy » devrait venir juste avant « Nazi Germany », selon l’ordre choisi of course.
« ronger les freins de la mémoire »
Ah oui, Phil, c’est géographiquement vachement dangereux; c’est comme descendre le boulevard Carabacel de Nice à fond les manettes, direction l’avenue d’Albigny d’Annecy, comme un galeux.
Cette France qu’il promeut au fond ( du lac) à ces « centaines de milliers de lecteurs à travers le monde » -rien de moins-, c’est un peu la france alzheimer de paris boulevard malesherbes, non ?
C’est peut-être bon pour un Nobel de médecine, mais pas pour un Nobel de géographie, ça.
Moi non plus, je ne vais pas surcharger ma bibli de plus, elle est déjà bien occupée.
Et si on s’intéressait à la Littérature en construction, au lieu de se passionner pour une Institution suédoise en déconstruction…?
(Barack Obama : Prix Nobel de la Paix ! aucun rapport ? à voir …….ahahaha !)
Et alors, surtout, ne relisons pas Baudrillard.
Il a quand même réussi à choper la gale; c’est pas la peine de rigoler Baudrillard.
« « France Vichy » »,
Cela fait pizzaioli !.
La nappe peut-être ?…
Entre Jean Baudrillard et Modiano, euh … l’épaisseur de …. enfin…. vous voyez… d’après ce que mes amis joueurs de boules à pieds tanqués me confient ….
La susredite? La sus réédite? C’est réédité en sus? Qu’est-ce que vous essayez de me dire là?
Et voici la vue de Sebastian Hammelehle du SPON sur Modiano « Nobelpreis für Patrick Modiano: Sein Herz ist ein einsamer Jäger » http://www.spiegel.de/kultur/literatur/literaturnobelpreis-fuer-patrick-modiano-ein-individualist-a-996287.html
Extrait de l’interview de Modiano pour Télérama :
» Toute ma vie je me suis fait une certaine idée de France Gall »
Eh ben, c’est du joli. En plus c’est faux, elle est née des années après lui. A moins que ce ne soit de la passion par anticipation. Encore un beau sujet pour Bayard ( pas le sans peur ni reproche, l’autre).
Marine est d’accord avec moi.
C’est bien ce que je disais: Modiano a chopé la gale.
Même wikipédia le sait.
Vous savez ce que vous me rappelez comme étrange passion? La fuite des cerveaux.
Double erreur de lecture :
1°) Comme si Modiano était le premier à parler de l’ambiguïté de la France de l’Occupation et de sa grisaille ;
2°) Comme si Modiano se limitait à la mémoire de l’Occupation.
On ne peut que se réjouir de voir un écrivain français couronné. Mais en même temps, on n’arrive pas vraiment à y croire et à partager l’enthousiasme du jury. Comme pour Le Clézio. Je suis content mais sans plus. J’avais trouvé Désert bien dans les premières pages, mais assez vite assez ordinaire. Modiano représente un certain esprit français mais je trouve son œuvre trop convenue, manquant d’originalité, sans originalité dans la forme pour traduire l’évanescence dont elle fait son thème favori, alors que dans le même registre par exemple Virginia Woolf est convaincante pour nous faire sentir toute l’ambiguité des sentiments de ses personnages et cette espèce de sfumato qui les entoure. Autant je suis pleinement convaincu par l’œuvre de Virginia, autant pour l’œuvre de Modiano, je suis tout de même un peu sur la réserve sans la rejeter. Mais à mes yeux, ce n’est pas un écrivain que je qualifierais de « grand écrivain ». Ce n’est pas Simenon, ce n’est pas Proust ni Céline.
mes amis joueurs de boules à pieds tanqués me confient …. (JC)
Modiano à France Gall — Tu sais que tu es tanquée, toi…
France Gall — Arrête ton char.
15 ème lauréat français, oui, mais seulement 16ème francophone (avec Maeterlinck) ou 16ème et demi, si l’on ajoute la moitié de Beckett.
Si l’Académie suédoise couronnait aussi les écrivains potentiels, c’est-à-dire ceux qui eussent pu écrire mais se sont retenus pour ne pas faire de l’ombre aux autres, Widergänger serait lauréat et nous nous en réjouirions tous.
Ne serait-ce pas plutôt une France très incertaine ?
Pas tellement éloignée du château de sable
dont il était question il n’y a guère.
Reprisaillement.
Th. Bernhard parlant de la même période, c’est quand même d’une autre tenue.
Est-ce que vraiment l’ambiguïté des situations et des sentiments rend compte à elle seule de cette sombre période de notre histoire ? Le monodisme de Modiano finit par manquer de profondeur.
pendant ce temps chez la vieille dame, les trois derniers romans en lice :
« Constellation», par Adrien Bosc (Stock)
♦ « Karpathia », par Mathias Menegoz (P.O.L)
♦ « Voyageur malgré lui », par Minh Tran Huy(Flammarion)
Un mur tombé il y a un quart de siècle, z’avez vu ?
Modiano représente un certain esprit français ( Widergänger)
J’en suis rien moins que sûre, pour ma part. C’est d’ailleurs là le côté le plus agaçant et le plus convenu du prix Nobel, surtout pour les étrangers : Untel, écrivain français, représente forcément une certaine idée de la France; et ainsi de suite, quelle que soit la nationalité du lauréat. En plus, avec le temps , on s’est habitué à la musique de Modiano; on a, de livre en livre, répertorié sa thématique : c’était, dans son cas, plus facile que dans d’autres. Le résultat, c’est qu’on finit ainsi par perdre conscience de la singularité d’un écrivain ; or, dans mon cas du moins, quand j’ai découvert Modiano (c’était à l’époque de la parution des « Boulevards de ceinture », de « Rue des boutiques obscures », ce qui m’a retenue, c’est l’extrême singularité de cette voix, de cette sensibilité. Dans « Villa triste », roman paru plus tard, cette singularité est devenue éclatante. Ensuite, on s’est habitué, on a commencé à entendre la rengaine « Modiano écrit au fond toujours le même livre », la saveur d’originalité de son art s’est perdue, même pour certains de ses lecteurs fidèles. Modiano ne représente pas du tout pour moi un certain esprit français. Sa singularité fait de lui, au contraire, un étranger parmi nous ; c’est le lot, du reste, de tout grand artiste.
au lieu de se réjouir on ne trouve ici que la dérision ou l’intolérance, c’est moche, quel gâchis, chez P.E. les commentaires sont plus intelligents, heureusement
un génération disparait sous les lauriers
« Un Pedigree » en livre papier c’est poignant mais la version livre audio lu par Jean-Louis Trintignant – à qui ce texte va comme un gant – ça vous prend carrément aux tripes et c’est bouleversant.
Pour une fois je suis en avance sur les évènements et j’aime Modiano et sa petite musique déconcertante depuis longtemps.
Sa singularité fait de lui, au contraire, un étranger parmi nous
Il est (pour le -très- peu que j’en ai lu) certainement moins chochotte qu’on voudrait le laisser croire entre les lignes ici. Et bien plus léger -pas que l’air hein- aussi, avec une facilité étrangère à beaucoup d’entre nous. Bon, bref, je ferais mieux de la mettre en veilleuse pour éviter les punaises.
Il y a quand même des moments et des endroits
où il n’est pas donné à tous de partager le luxe
de « l’ambiguité des situations, la confusion des sentiments,
le flou des atmosphères, le trouble des gestes,
la vaporisation des présences au monde, la somme
de nos incertitudes conjuguée à celle de nos hésitations.
La vie, quoi ! tout ce qui fait notre indécision
en temps de paix comme en temps de guerre… ».
Nostalgiclement.
« le monde va découvrir une certaine France »
et ben pas celle du scandale selon les plumes jurés de miss et losers..
The real scandal of Patrick Modiano’s Nobel win is that Philip Roth is a huge loser – again
Et France Berger, tu nous la tiens ou tu nous la coupe?
Une certaine France n’a rien à voir
avec une certaine idée de la France !
Certainaillement.
Sa singularité fait de lui, au contraire, un étranger parmi nous (moi)
Il me semble qu’on ne devrait jamais perdre cela de vue : un artiste original est toujours un étranger parmi nous; même s’il parle notre langue, il la parle autrement (la différence est subtile chez Modiano, dont la langue paraît au premier abord si simple et si limpide) ; même s’il vit dans le même monde que nous, il le voit, le ressent, l’interprète autrement. Proust l’a définitivement souligné, il n’y a pas à douter de cela. Ensuite vient le redoutable, laminant, uniformisant travail social de récupération collective, scolaire, médiatique, officielle, auquel d’ailleurs, assez souvent, l’artiste se prête volontiers. L’attitude exemplaire reste celle de Beckett : celui qui, à la question « pourquoi écrivez-vous ? », avait répondu : « Bon qu’à ça », laisse son éditeur aller recevoir le Nobel à sa place. Lui, il a vécu cette distinction comme une catastrophe. La vraie distinction, pour un artiste, en tant qu’il est artiste, c’est ce qui le distingue irrévocablement de tous les autres.
donc le monde va découvrir et patrick modiano va être très occupé, mais pas envie de vérifier si un lien pointe directement sur le niveau des commentaires, c’est grave docteur ?
Oh là, je viens de lire les commentaires du Guardian, terrifiant. Le French bashing, c’est plus fort qu’eux, même pour démolir un écrivain dont la plupart des commentateurs ignoraient le nom, disent-ils (ce qui pour eux est la preuve que l’auteur couronné est une nullité).
(Vous chialez par tous les trous et je n’ai que deux mains)
Je viens de penser quelque chose d’intelligent à propos de Modiano.
L’expression » c’est bizzare » cadre bien avec le personnage.
La séduction de la plupart des livres de Modiano passe par leur narrateur. Un narrateur qui dit « Je » . C’est la personnalité de ce narrateur qui nous retient et nous séduit de livre en livre . Un narrateur plutôt modeste, pas très sûr de lui, de ce qu’il convient de penser, de ce qu’on peut arriver à savoir. Témoin surtout, acteur un peu, mais, finalement, pas beaucoup. Un témoin déconcerté, dérouté, perplexe. Un regard extrêmement naïf, au fond, un côté Candide. Du reste, à part le Candide de Voltaire, je ne vois pas dans la littérature d’équivalent de ce narrateur-là. Quelque chose du Bardamu de Céline, mais sans l’ahurissement (sans l’insistance, aussi, de Céline à bourrer son roman de sens, à travers les expériences de son personnage).
» La nostalgie c’est le désir du retour » (16h 29)
Etymologiquement, plutôt la douleur, ce qui n’est pas tout à fait la meme chose, et justifie une littérature ici sans épiphanies liées à d’impossibles temps retrouvés.
MC
Si la séduction passe par le narrateur …
Alors Artémise, pensez Marc Levy.
Etymologiquement, plutôt la douleur, ce qui n’est pas tout à fait la meme chose
Sans doute. Disons désir douloureux. La nostalgie n’implique pas l’impossibilité du retour.
Alors Artémise, pensez Marc Levy. (la vie…)
Pas lu .
Boum
N’est pas Marc qui veut. Remarquez, il a rien montré. Vous êtes des gens du spectacle en général?
Je pensais toujours.
C’est cette histoire du collège Saint Joseph de Thônes qui me chiffonne.
L’amicale des anciens parait être un rendez-vous de vrais fêtards.
Pour une fois que kicking envoie un lien intelligent. Autant le saluer.
Car oui, c’est un scandale.
Si j’étais Modiano, je préférerais avoir inspiré le nom d’un baiser que mérité celui d’un prix…
Mais bon, il a les deux, abondance de biens ne nuit pas ; pour le discours, il peut peut-être sacrifier un tantinet à Bacchus avant de se lancer : ça aide, faut juste trouver la bonne mesure. Ni trop, ni trop peu. Je prescrirais, pour l’occasion, ni champagne, ni whisky : mais un bon vin de chez nous, ou bien, tenez, deux-trois petits verres à bistrot de pommeau de Normandie, et hop ! Le discours serait du coup gouleyant à souhait…
(on a fait pareil pour une scène de notre modeste petit film documentaire : je confirme, ça aide…)
Ce week-end, Paris. Faudra que je trouve moyen d’un baiser Modiano, nom de dlà. (C’est-à-dire, adossés aux grilles d’un square, la nuit, sous une pluie douce coulant le long d’un réverbère…)
Clopine dit: 9 octobre 2014 à 20 h 15 min
Ce week-end, Paris. Faudra que je trouve moyen d’un baiser Modiano, nom de dlà.
(C’est-à-dire, adossée au gorille d’un square, la nuit, sous une pluie douce coulant le long d’un réverbère…)
Je n’sais pas ce que c’est, mais ça m’fait peur (J. Chirac).
Paul Edel dit: 9 octobre 2014 à 18 h 25 min
un génération disparait sous les lauriers
Reste plus qu’à faire cuire.
« Un regard extrêmement naïf, au fond, un côté Candide. Du reste, à part le Candide de Voltaire, je ne vois pas dans la littérature d’équivalent de ce narrateur-là. » (Arte)
Le père Houellebecq?
– Pas pareil!
– Bon.
ueda,gare aux gros cons. Vous en êtes !
amis érudits, aucun de vous n’aura de mal, j’en suis certain, à retrouver cette immortelle formule lue aujourd’hui.
« Plus de chose qu’on ne croit on été créées pour qu’on pose le pied dessus ».
Le magnifique extrait d’Angelo Rinaldi cité par Paul Edel sur son blog, prend un fumet particulier ce soir…
Leuchpeurck Trüufnet dit: 9 octobre 2014 à 18 h 42 min
je ne suis pas d’accord avec vous…je reproduis en grande partie l’article du Guardian :
“Patrick Modiano has won the Nobel prize, which is unexpected, to say the least. I have admired Modiano since my teens, when I happened on a copy of Villa Triste in the Eastbourne public library, but most British people don’t seem to have heard of him, and when I last mentioned my love of his work, to a young Frenchman, I was met with a disdainful curl of the lip. « He’s nostalgic, » he said. This misses the point. In Modiano’s books, which are often set during the Occupation, the atmospherics of nostalgia act as a servant to much deeper themes of survival and alienation… This hall-of-mirrors effect is typical Modiano. He captures an amoral, often louche, and always ambiguous, world – a world of uncertain identities and hidden agendas. Modiano exploits all forms of genre, stealing from the spy novel and detective fiction – film noir too. But what seems to interest him most is the gaps in people’s lives – the bits that have been removed or repressed, the bits that can’t be accounted for. His style is so spare and elliptical that the words seem only lightly attached to the page, almost not there at all, which neatly echoes the near impossibility of what is being attempted. The case, if there is one, can never quite be solved. His books are puzzles, but they are also laments. He is meditating on the essential unknowability of others, but he is equally fascinated by the seductions and pitfalls of memory. Modiano is the poet of the Occupation and a spokesman for the disappeared, and I am thrilled that the Swedish Academy has recognised him, though I can’t help wondering what that contemptuous Frenchman will be thinking.”
je trouve que l’article du Guardian est admiratif de Modiano a mon humble avis et les commentaires sont les commentaires…imaginez un anglais qui trébucherait sur ce site et sur les commentaires d’Alba, JC & co…perso, je n’ai rien lu de lui…j’ai vu Lacombe Lucien et ne savait pas que c’etait base sur son livre… ceci étant, je suis content pour Modiano et pour l’intérêt certain que ce prix Nobel va générer a travers le monde pour la littérature française…
« Plus de choses qu’on ne croit on été créées pour qu’on pose le pied dessus ».
Ce n’est pas la formule qui serait à retrouver (ici sans faute de frappe), puisque je vous la donne, mais son auteur…
A toute vitesse…
Clopine dit: 9 octobre 2014 à 20 h 24 min
ueda,gare aux gros cons. Vous en êtes !
Nécessairement vrai.
Me ferez-vous le cadeau d’une petite nuance?
Ma bonté me perdra. Faites.
… mais grouillez-vous, je suis accro à « Ainsi soient-ils ».
Clopine, puisque vous êtes là, je vois que vous avez dit une sacrée connerie sous le fil précédent.
Le dialogue de deux vieux cons (ou vieux schnocks?), selon vous, Badiou et Gauchet.
J’ai regardé le livre.
Ecoutez, c’est quand même bien intéressant, et l’intelligence de ces deux lascars méritent qu’on leur tire son chapeau.
Et c’est français, non de dieu, ils contribue à notre balance des paiements.
Evidemment,
(1) On peut faire sans
(2) l’un des eux a un grain.
(« Sauras-tu.. », etc?)
Clopine dit: 9 octobre 2014 à 20 h 30 min
… mais grouillez-vous, je suis accro à « Ainsi soient-ils ».
Allez-y, amen!
ueda, quel misérable petit traître vous faites. Au lieu de parler de vous, une bonne grosse confession publique à la Raskonikov, ou du sujet du jour, (cocorico), ou même, à la limite tenez, de votre humble servante (toute modeste fût-elle, elle n’en éveille pas moins chez moi quelque chose qui pourrait bien s’apparenter à de l’affection, mais si, mais si), vous profitez de la cacophonie ambiante pour ramener vos vieux barbouzes des idées sur le devant !
Bon, puisque vous voulez jouer, je vote Badiou. D’abord parce que depuis Althusser-moi le kiki, on sait que la rue d’Ulm possède un climat délètèe, peu fait pour aérer les cerveaux cadenassés par des dogmes rigides. (en même temps, un dogme non rigide, hein, quid ?)
Si vous me faites louper le début… Je n’en dis pas plus.
j’ai lu quelque part que jusqu’à récemment Philip Roth faisait a chaque fois le trajet du Connecticut jusqu’au bureau de son agent a New York, le jour de la remise du prix Nobel de littérature et attendait patiemment a cote du téléphone l’appel qui ne vint jamais…puis il reprenait le train de New York jusqu’à chez lui la bas dans le Connecticut…il aurait du joindre les Groucho-Marxistes et rester au lit le jour du prix Nobel…sinon, a mon humble avis de bricoleur, Roth n’avait pas un style universel, mais plutôt paroissial…ses livres parlent de crises existentielles (ou même et surtout onanistes) d’américains juifs du Bronx…l’un de ses derniers bouquins avait meme empruntee l’idee a la peste de Camus…c’est un peu limité, comme expérience quoique la masturbation soit une pratique universelle, même telle que pratiquée sur ce site par des professionnels du genre, portant gants de boxe comme Alba et le garde-champêtre…sont pas betes ces suedois…
cled’12, ça me rappelle qqchose.
( CHU grenoble ?)
Voici les vrais prix:
Les résultats complets des Ig Nobel 2014 par catégorie
Physique : le coefficient de friction sous une peau de banane.
Neurosciences : avez-vous déjà vu Jésus sur un toast ?
Psychologie : les lève-tard sont-ils des psychopathes en puissance ?
Santé publique : les chats peuvent-ils rendre fous leurs propriétaires ?
Biologie : les chiens perçoivent-ils le champ magnétique terrestre ?
Art : admirer une peinture ratée fait-il souffrir ?
Économie : est-il possible d’intégrer les revenus de la drogue et de la prostitution dans le PIB
Médecine : de l’intérêt d’une tranche de lard pour traiter l’épistaxis.
Sciences de l’Arctique : les hommes déguisés en ours influencent-ils le comportement des rennes ?
Nutrition : pourquoi ne pas utiliser les excréments de bébé dans la production de saucisses ?
Chaloux dit: 9 octobre 2014 à 20 h 27 min
« Plus de choses qu’on ne croit on été créées pour qu’on pose le pied dessus ».
Gracq, Les Terres du Couchant, paru aujourd’hui.
Bon, puisque vous voulez jouer, je vote Badiou. (Cl.)
Vous choisissez le grain.
Bon.
« Levez-vous, orages désirés… »
Abdel, it’s a pity for Professor Coleman Silk.
Ce week-end, Paris. Faudra que je trouve moyen d’un baiser Modiano, nom de dlà. (C’est-à-dire, adossés aux grilles d’un square, la nuit, sous une pluie douce coulant le long d’un réverbère…)
Allons bon, Modiano fait dans le baiser staliniste maintenant…
abdelkader dit: 9 octobre 2014 à 20 h 40 min
Attendez, vous êtes sûr d’avoir lu The Human Stain?
Parochial?
Et à part ça, ai-je vraiment survolé les comments du Guardian trop vite pour ne pas y avoir trouvé de french bashing ?
Il y a des infos qu’il ne faut pas véroler.
Et voici la vue de Fokke Joel « Festhalten an den Träumen von damals» dans la Zeit http://www.zeit.de/kultur/literatur/2014-10/patrick-modiano-nobelpreis-fuer-literatur-wuerdigung#comments
monsieur abdelkader, je voulais m’excuser pour ce que j’ai dit l’immigré d’Eric Zemmour.
z’êtes pas fâché ?
sérieux Eric Zemmour l’immigré algérien qui a immigré en France, c’était bien trouvé.
c’est tellement rare les français qui immigrent en France que ça méritait d’être signalé.
même pour les belges, des immigrés belges qui immigrent en Belgique faut les chercher à la loupe.
même en Suisse et au Danemark, des immigrés danois qui immigrent au Danemark on les compte sur les doigts de la main.
mais Zemmour doit être une exception, le seul franaçais à avoir immigré en France.
par contre vous n’avez pas dit s’il avait mis du temps pour obtenir ses papiers de naturalisation.
même Dieudonné il ne trouve pas des idées aussi vicelardes, vous devriez vous faire embaucher par Dieudo dès fois qu’il dserait à cours d’idées.
…
…un Nobel,!,…pour un second Proust,!…
…
…après 30 romans, sur l’occupation,!…
…un prix de lèche » nord-man « ,…pour un » X » ième débarquement,…encore uns à jattes,…à se mettre entre deux pages,…
…
…Stop à l’humour,!…à toutes ses connivences aux » Bernadottes « ,…les mains pleines aux tours Eiffels à se mettre en occupations,!…de la république aux opportunismes des régnants à Napoléon Bonaparte,!…Vive les états-français libres des U.S.A.!…
…
…Ah,!Ah,!…Bip,!…Bip,!…Go,!…etc,!…
…un avec » dents « ,…etc,!…
abdel vous voyez le plus dégueu dans votre histoire de Zemmour l’immigré algérien c’est que si vous posez la question à votre père ou à vontre grand père ils vous diront qsue les parents de Zemmour ils leur ont dit : vous avez 3 heures pour rentrer dans votre pays : la France, sinon on vous fait cuire comme des brochettes.
posez la question à votre graénd père : demandez lui si pour lui Eric µZemmour est un immigré algérien.
c’est trop tard pour ré écrire l’histoire à votre sauce, game over ! espèce de crétin de taré que vous êtes !
parce que les parents de Zemmour l’Algérie ils y seraient bien restés, ils y vivaient depuis des siècles, ils se sont faits explusés sans avoir le temps de rien prendre alors qu’ils vivaient dans ce pays depuis des siècles.
et vous ? qu’est-ce quez vous nous inventez : que Zemmour c’est un immigré algérien…
Je me souviens que Modiano avait relayé sa fille enthousiaste pour promouvoir un fabuleux roman que personne ne voulait aux States, Le seigneur des Porcheries (de Tristan Egolf). Voilà pourquoi cet homme méritait de recevoir son prix. J’enrage de ne pas avoir chroniqué à temps ici son dernier roman. Il est vrai que je n’ai pas les mêmes valeurs que les membres du Nobel, et puis les écrivains qui tournent autour de mon propre sujet, c’est tout le mal que je pouvais leur souhaiter. Moi, Pierre Ass., au pedigree un peu plus relevé.
non je n’ai pas lu The Human Stain…par contre, Portnoy, Good Bye Columbus…je ne suis pas non plus critique littéraire accrédité auprès de l’institut, mais j’ai lu ses interviews ici et la et j’étais soulagé d’apprendre , par le grand homme lui-même, que Némésis serait sa dernière œuvre…
Souvenirs de Modiano quasi bègue chez pivot, à vous faire douter du téléviseur, encouragé par S. Signoret transie d’affection mémorielle. La nostalgie n’est plus ce qu’elle était mais se console avec le Nobel.
non, mon prince, les parents et les ancêtres de Zemmour vivaient tant bien que mal, comme et avec mes parents et mes ancêtres, jusqu’à ce que la France vienne chez nous pour nous dire : toi tu es français Judaïque (2eme classe) toi tu es français musulman (3eme classe) et loi la, le pieds-nus, tu es français (sous-entendu chrétien et de 1ere classe)…ensuite, les parents de Zemmour sont partis en France, PENDANT la guerre d’Algérie et ni vous ni moi ne savons ce qu’ils ont eu le temps de prendre ou pas…je vous parle d’ethnie et de loyauté au terroir et vous me parlez du formulaire B12…
les écrivains de cartes postales ont rarement le copyright de l’image faut dire..
calmos, Mon bon prince…ais-je donc touche un point sensible? comment? euh…j’prefere plutot pas…je ne sais pas d’ou vous venez…non…meme pas avec ces gants anti-ebola…
On n’arrête pas de dire que Modiano ne fait que parler de l’Occupation, des heures sombres de la France. Mais est-ce vraiment le cas ? J’ai lu la plupart de ses romans, et je n’en ai pas l’impression. Ou alors c’était particulièrement évanescent ? Encore un malentendu.
Ah Diago, je vois que votre nouvelle permanente vous va très bien.
Vous connaissiez Saint Yriex la Perche ? ( moi, oui, un peu, mais c’est une histoire qui date)
Parait que Modiano a boosté les ventes de madeleines.
A cause de sa fille.
http://saintyrieixlaperche.wordpress.com/2014/10/09/modiano-a-limoges-pas-le-prix-nobel-de-litterature-mais-sa-fille/
…
…même un » excellent « , savon de Marseille,…n’y peux rien,…& déjà aux diversions pour faire » face « ,…aux tubes des chansons d’outre-mère pleine en joies,!…
…
…enfin,!…Oui,!…Giovanni,!…avec un » rien « , en passant ,!…Stop,!…c’est pas des portes ouvertes de courtisans de base,…Ah,!…
…Ah,!…Ah,!…la littérature,!…pour acquérir un point de vue,…à éviter l’équarrissage par les dogmes du » bâton de berger « ,!…
…Ah,!…Ah,!…Go,!…etc,!…Bip,!…Bip,…
…
clichés des deux côtés, ce sera plus sûr..
@21.30, SYLP ?… oui, c’est une jolie bourgade qui a bien résisté à l’Occupation et au maréchalisme. J’ignore en revanche si la vie dans ses bois d’aujourd’hui y est aussi agréable que lors des journées entières que nous passions jadis passées dans leurs branches, les mains pleines de pages collées aux sèves modianeuses.
Diago, il se trouve que des journées vous salue ( un problème d’algorithme); ce qui n’enlève rien au fait que Modiano est -relativement, comparé à d’autres- en littérature: un faisan.
D’ailleurs je vais tout de suite me plaindre.
La mémoire chez Modiano ? Mais « Rue des Boutiques Obscures », c’est bien l’histoire d’un amnésique, non ? Alors, quelle mémoire ? Proust, au moins, lui, il se rappelait des choses.
une corde sensible ?
c’est évident que c’est une corde sensible.
a dit : 2+2=5.
b dit : tu dis des c.onneries
a répond : ha bon ? il me semble que j’ai touché une corde sensible.
le problème absdeloummapointcom c’est que si c’est pas moi qui vous prouve que vous racontez des fables personne d’autre n’ose le faire.
ce n’est pas de la corde sensible c’est juste un travail d’utilité publuque.
Paul Edel, si vous voulez la météo de demain, pour la noter dans votre journal, je vais vous la donner; elle est très locale, en fait.
Sur un sentier de montagne
Une violette sauvage
Me charme sans raison
Matsuo Bashō
(un problème d’algorithme)
(Ne sais pourquoi cette vision: plongée dans l’eau elle fait tout le temps des bulles)
oui, bien sûr; bonne nuit michu, I’m off.
Mais quoi, je ne vous ai pas dit fissa…
Enfin, bref, c’est pas grave…
Il faut sauver le chat gris de la noyade, allez, va et bout le dogue.
‘tain suis crevée…
Bonne nuit
Le genre de critique comme celle de Nourrissier à propos de Modiano me fait toujours sourire. Des propos de table qui se prennent au sérieux. Et on ose appeler ça de la critique. Des clichés enfilés sans preuve ni raison, des jugements qui se veulent spirituels et qui ne reposent sur rien. C’est tout simplement affligeant. Et c’est de ça que se nourrissent les lecteurs. Quel parisianisme écœurant et médiocre !
Il faudrait updater la photo …
http://www.lefigaro.fr/livres/2014/10/09/03005-20141009ARTFIG00391-modiano-choses-vues-et-entendues-lors-de-la-remise-du-prix.php
Le soufle pacifique de Modiano a fait s’écrouler les châteaux de sable de toutes les guerres !
étonnant.. j’aurais supposé qu’un bottin renommé en gallimard vous suffirait..
le 12-12
Pauvre mec qui m’aura jamais eu finalement
regarde ta chiotte, regarde ma life
Un triptyque à 22H51 et quel !
mais euh.. pour se la jouer pute de luxe faudrait se faire moins de ratés..
ah bein c’était celui-là
un courrier m’a indiqué de quoi vous consoler: il y a au moins un télégraphiste outre-manche qui résiste antiteutoniquement à la mode du french bashing facile.. dormez en.. non, rien..
(faut dire que j’ai déjà eu ma dose TL de conférence à petites phrases pour aujourd’hui)
Testing
testing
Kiss?
fissa.. oh zut.. la belle époque tenancier ? (celle d’avant secrétaire comptable et conducteur de grues ?)
la vie dans les bois dit: 9 octobre 2014 à 20 h 42 min
Cled’12 est un dessinateur humoristique grenoblois de grand talent:
https://docs.google.com/file/d/0B9XFxUqq9PvFYVJLSXdvYVB1UU0/edit
Heureusement que c’est pas Seinfield
Corde sensible ? non, mon bon prince, vous bafouillez…je parlais de point sensible, nuance hein…alors, molo molo la gnole hein…sinon, on n’a pas effarouché des vierges a las Vegas ensemble, a ce que je sache, alors tes tutoiements tu te les carres hein, mon grand…ensuite tu remplis le B12 et tu fais une demande pour m’adresser la parole…trou de cul…
vous faites certainement un travail d’utilite pubique et la repubique vous est eternellement reconnaissante…dickhead…
Pas lu de déclaration de sieur Hollande, ouf ! ça rassure, c’est de notoriété qu’il ne lit pas de bouquins littéraires, son staf’ non plus …
Fleur Pellerin âttend de son Cabinet « un truc là-dessus »
ça twite et twiste, le « cocorico français » doit être en quelle(s) tonalité(s) ? faut pas qu’il passe pour avarié, hein ! Modiano 70 ans, tout de même, même pas sénateur …
(ps : schwarzy, demain en Fr. pour les préparatifs du sommet d’un truc en 2015 : c’est le père d’Edika (et de Carali) qui a été son coach 🙂 too much, non ? ! perso, ça m’éclate)
absdeloummapointcom
ca passe pour de l’humour chez vous? tain…sont pas exigeants hein…
Edika et Carali ça ne nous rajeunit pas vraiment non plus faut dire..
remarque.. à une époque où faut dire qu’il y a du #love dans la salle pour se la jouer cool, c’est pas ben grave non plus..
J.J Baudrillard dit: 9 octobre 2014 à 23 h 44 min
Améliorée par implant mammaire, c’est pas mal les petites tracasseries que dessine Edika.
Mais certes. Par contre Pajak, comme disait l’autre.
Quoi le Pajak, qui l’autre, connard !!! (avec une intonation digne de ML, non mais !)
Clopine dit: 9 octobre 2014 à 20 h 30 min
… mais grouillez-vous, je suis accro à « Ainsi soient-ils ».
–
Histoires rocambolesques à prendre au 3ème degré. Tout sonne faux là-dedans, les clichés sont énormes, les acteurs à côté de leur rôle pour la plupart.
la grande question est: pourquoi les algériens juifs (devenus français 2eme classe depuis la loi Crémieux de 1871) se sont alignés du coté de la France et décidé de quitter leur pays en 62? Ce furent les arabes d’Algerie et d’ailleurs qui leur avait donné refuge quand les cathos d’Europe s’amusaient a les jeter, eux et avec leurs voisins musulmans faut dire aussi, au bucher… Auschwitz, c’était plus au nord…le roi Mohammed 5 n’ avait pas choppé ses sujets juifs aux autorités de Vichy, par contre chez nous, les algériens juifs furent assujettis aux lois de Vichy pendant la guerre…c’est documenté tout ca… Attali par le des brimades que les pieds-noirs lui faisaient au lycée d’Alger…on finit avec des juifs berbères français qui vont faire le service militaire en Israël pour faire plus de misères aux arabes là-bas qui ne leur ont rien fait…ou bien encore Maitre Pierre qui se porta volontaire dans l’armée israélienne en 73 dans une guerre ou le Maroc (son pays d’origine) avait engagé 7 brigades…perso, j’ aurais jamais le courage de tirer sur mes compatriotes…et maintenant vous avez des voix en France qui disent que Vichy et Pétain n’étaient pas si mal que ca…ouais…paraitrait aussi que du temps de Mussolini, les trains partaient a l’heure…bref, je suis une voix dissonante ici et j’aime ca, a vrai dire…j’aimerais pas etre d’accord avec des mecs avec qui je prendrais jamais la goutte…
y a Clarck Gaybeul qui revendique des trucs … l’est pas snob CG ; me rappelle que j’ai commencé à lire un Peter Book « la qualité du pardon – réflexions sur shakespeare » Je n’ai lu pour l’instant que le ‘hélas, pauvre Yorik’ fort, fort intéressant … ai-je la tête, le coeur, à lire la suite : ‘j’y étais’ ?
Basta, j’ai d’autres cartouches
Diagonal, tb que vous fassiez allusion à Tristan E. (+), reçu grâce à Modiano, son acharnement à le défendre – il faut voir comment PM racontait combien il était impressionné de le voir corriger et recorriger sans cesse ce chef d’oeuvre dont personne ne voulait, « Le Seigneur des Porcheries ». Vs avez raison de dire que rien que pour cela, (et même si l’honnêteté pousse à ajouter « entre autres »), Modiano mérite amplement son Nobel, pour ses tâtonnements, ses hésitations qui en disent plus long que bien des gestes sûrs, trop sûrs, l’écriture en brouillard qui devient au couteau plutôt que de se dissiper, la perte du frère partout présente, ce Ruby dédicataire de chaque livre ou presque (comme je le comprends), mais aussi le discernement gratuit, tenace et généreux dont il a fait preuve envers Egolf, aiguillonné sans doute par sa fille Marie.
In mémoriam T.E, donc, dont je relis par amitié et par goût le livre tous les 3 ou 4 ans
hamlet dit: 9 octobre 2014 à 22 h 06 min
une corde sensible ?
le problème absdeloummapointcom c’est que si c’est pas moi qui vous prouve que vous racontez des fables personne d’autre n’ose le faire.
ce n’est pas de la corde sensible c’est juste un travail d’utilité publuque.
Z êtes un z’héro…Vous mériteriez bien une de mes tringles Collector, mais m’en reste plus…
Mélancolie sans nostalgie, bien sûr, merci Artémise
« Artémise dit: 9 octobre 2014 à 18 h 11 miné »,
Vu ce qu’ils se sont mis dans les poches à cette époque,
nos amis suédois peuvent bien nous remercier encore par un ou deux « Nobel » de plus !.
Ne pas oublier qu’ils sont de bons européens avec le carnet de vaccination adéquat.
« Clopine dit: 9 octobre 2014 à 20 h 15 min
Ce week-end, Paris, baiser Modiano, nom de dlà. (C’est-à-dire, adossés aux grilles d’un square, la nuit, sous une pluie douce coulant le long d’un réverbère…) »,
et son foutre le long de ma cuisse gauche…
Le recueillir dans ma « Loubatim » normande, et en agrémenter le petit sherry de mon chéri…
– Un Nobel pour mes souvenirs à ajouter sur ma longue liste d’ancienne anare !.
C’est que la cramouille, chez les anares, c’est du sérieux !!!.
« abdelkader dit: 10 octobre 2014 à 0 h 04 min »,
Pas envie de faire de recherche actuellement,
mais pour ce qui est des juifs en Algérie, en 1941, je crois que des camps sur le territoire ont été construits.
De plus, ils n’avaient pas le droit d’intégrer les troupes créées à l’époque.
A chercher par vous même pour plus de précisions.
Le nobel à Modiano c’est pouvoir trouver dans les librairies, enfin certaines, tous les livres de Modiano et particulièrement « Interrogatoire » publié en 1976, livre d’entretiens entre Emmanuel Berl et Modiano, en voici la préface écrite par ce dernier.
« Une chose me frappe chez Berl: sa jeunesse.
Il est né en 1892, sous Sadi Carnot et cela ne l’empêche pas, en 1976, de se sentir de plain-pied- comme le prouvent ses derniers livres: A Venir et Regain au pays d’Auge- avec ces gens de vingt ans qui, en Europe et en Amérique, fuient les villes et la société industrielle et sont peut-être les anges annonciateurs d’un « frisson nouveau ».
Les années ont glissées sur Berl et n’ont pu l’entamer. Il appartient pourtant à une génération qui n’a pas été épargnée. La moitié de cette génération- qu’on appelle « perdue- est morte à vingt ans, à la guerre de 1914. L’autre moitié, ensuite, a brillé dans les arts et la littérature comme aucune autre génération ne brillera plus. Berl a fait partie de ces survivants du massacre. Puis une autre guerre est venue et quelques-uns de cette troupe coriace mais déjà clairsemée n’ont pas franchi le cap.
Berl a tenu le coup,avec deux ou trois autres. Et le voici en 1976, aussi aigu, aussi inquiet qu’en 1925.
Il revient de loin. Il a épousé les creux et les bosses du siècle. Ce n’était pas un siècle de tout repos. En face de Berl, je retourne à mes préoccupations: le temps, le passé, la mémoire. Il les ravive, ces préoccupations. Il m’encourage dans mon dessein: me créer un passé et une mémoire avec le passé et la mémoire des autres. Berl me relie à Proust et à Emilienne d’Alençon et, plus tard, à Drieu ou à Edouard Herriot. Il peut me dresser un compte rendu détaillé, étape par étape, du long voyage qu’il a fait à
travers le temps.
Une question me brûle les lèvres: Comment s’y est-il pris pour déjouer le temps et éviter tous les pièges dont le siècle était semé et auxquels ont succombé les plupart de ses contemporains? Quel est le secret que détiennent certaines personnes comme Berl et grâce à quoi elles franchissent les obstacles sans s’y briser? Alors que la plupart des hommes d’un moment, d’une période très brève: pour Scott Fitzgerald- qui appartient à la même génération que Berl- tout se joue en l’espace de vingt ans, à peine. Drieu- un ami de Berl- s’engage vers la cinquantaine -comme un automobiliste dont les réflexes se relâchent-, pour une cause perdue d’avance et ne peut reprendre pied dans le monde d’après 1945. Sans compter des passages encore plus brefs, comme ceux d’un Radiguet ou d’un Jean Vigo…
Avant de connaître Berl, j’ai cru que ceux qui « duraient » c’était par avarice d’eux-mêmes, sécheresse de cœur ou indifférence.
Ainsi, ces personnes qui ont déjà derrière elles plusieurs vies sans qu’elles en portent aucune traces sur leur visage lisse, et c’est l’une d’elle qu’évoque Paul Morand quand il écrit: « Elle était pareille à ces diamants qui ont oublié les millions de siècle passés sous le sol, les boyaux du nègre où ils furent cachés, a main croche de l’usurier, les vols, les meurtres, les pillages dont ils furent la cause, et qui triomphent sur le front des vainqueurs, avec uns scintillante indifférence »
Berl m’a appris, au contraire, qu’on pouvait avoir du cœur, être vulnérable, prendre parti, être sans cesse à l’écoute des autres, de l’événement du monde- et cela pendant plus de soixante ans. Et que le secret de la « durée » ne consistait pas à se ménager ou à s’endurcir, mais à être sans arrêt en éveil, à ne jamais cesser d’interroger, à garder toujours une certaine curiosité et une certaine innocence.
Je crois que je l’ennuie quand je le fais parler du passé- ce passé qui me captive et dont il reste un des derniers témoins. Berl préférait parler de l’avenir. Il n’a pas de chance avec moi; lui qui est beaucoup plus sensible à l’espérance qu’à la nostalgie. Par gentillesse, il accepte d’évoquer une époque révolue et tout un cortège de fantômes. A mesure qu’il parle et que reviennent les noms d’Anna de Noailles, de Proust, de Bergson, de Drieu, d’Herriot, de Breton, de Céline, de Mandel, de Blum et de tant d’autres, je me dis que, décidément, le temps n’a aucune prise sur Berl. J’ai le sentiment étrange d’être en face de quelqu’un de plus jeune que moi qui aurait eu la possibilité de faire une plongée dans le temps, entre 1900 et 1945, pour me la raconter: car les mimiques du visage, l’inflexion gouailleuse de la voix sont d’un jeune homme de 1976. Et le regard a une expression à la fois de candeur et d’inquiétudes enfantines. Il y a chez Berl, un air de famille avec ce mystérieux enfant de La Ronde de Nuit de Rembrandt, qui regarde passer le cortège. Il en a vu, des gens et des choses. Il en sait long…
Patrick Modiano.
Et pendant ce temps-là, querelles byzantines à l’Assemblée nationale !
http://www.leparisien.fr/politique/madame-le-president-139-deputes-ump-veulent-lever-la-sanction-contre-aubert-09-10-2014-4200637.php
« Interrogatoire », c’était déjà un roman sans fiction de Patrick Modiano, de nota ? Un de ses rares ouvrages que je n’ai pas lu et lirais avec plaisir !
Les quinze Nobel de littératures depuis 1901
http://www.leparisien.fr/loisirs-et-spectacles/en-images-ces-quinze-francais-laureats-nobel-de-litterature-09-10-2014-4200211.php?pic=4#infoBulles1
de nota dit: 10 octobre 2014 à 7 h 32 min
Merci de nota pour ce texte par Patrick Modiano. Come hier matin je ne savais pas trop qui est Patrick Modiano et n’ayant lu aucaun de ses livres et après avoir suivi un peu à gauche et à droite sur le net les louanges qu’on lui adresse à travers le monde depuis 13 heures hier, je me suis dit tu vas aller voir ce qu’on dit chez monsieur Assouline. Tellement longtemps que je n’ai plus suivi les discours dans sa République. Les choses semblent avoir un peu changé, et je vais voir ce qui va se passer avec mon commentaire quand je vais pousser la barre ‘Laisser un commentaire’. Mais je vois que les discours sont restés un peu les mêmes, quelques commentaires intéressants, se tenant au sujet du jour, et puis …
en tout cas merci pour le texte qui m’a convaincu avec Artémise proposant quelques titres hier, que je dois absolument passer à la librairie cet après-midi en espérant qu’ils n’ont pas vendu hier.
Parmi les titres évoqués de Modiano, j’ajouterais volontiers « Dans le café de la jeunesse perdue », où l’on voit en quoi il diffère de Proust et de son Temps retrouvé…
abdel Bonne question. Pour les moins pauvres, qui habitaient les villes, avec ce décret c’était peut-être plus facile pour le commerce, et ça (le décret C donc ) les a peut-être libérés du statut de dhimmi. Pas mal de docs la-dessus apparemment, suffit de de renseigner.
Un Nobel chasse l’autre, aujourd’hui, le Nobel de la Paix !
@Fons, ça me fait bien plaisir… « Interrogatoire » est un livre épatant et allègre, qui fourmille d’anecdotes sur la vie littéraire et politique de l’entre deux guerres, Berl s’y révèle un homme d’une grande liberté, d’une douce ironie et dénué de toute aigreur.
Il ne pose jamais, lucide sur lui-même sans mesquinerie envers les écrivains qui le surpassent, toujours admiratif même de ceux avec qui il a pu se fâcher.
Et puis c’est un livre qui apprend au lecteur à nuancer son jugement sur cette époque trouble de l’entre deux guerres, ce n’est pas rien; enfin, Modiano est vraiment un parfait « questionneur ».
« Jacques Barozzi dit: 10 octobre 2014 à 8 h 49 min »
Merci, je vais voir quels titres sont disponibles. Comme il paraît, Dora Bruder serait aussi un bon choix pour commencer
Par internet j’ai aussi suivi un peu ce qui c’est passé hier à la Frankfurter Buchmesse. Il paraît qu’il y avait une grande fiesta chez le Hanser Verlag, mais, mais, si je peux croire quelques commentaires, ils n’avaient pas de livres sur place pour changer un peu leur exposition. Mais consultant leur site et Amazon, je vois que la plupart des livres de monsieur Modiano sont traduits en allemand et disponibles assez vite.
enfin, Modiano est vraiment un parfait « questionneur ». (de nota)
y-a-t-il une question sur la rédaction des discours du maréchal ?
Oui, mais Dora Bruder, n’est pas le roman le plus représentatif de l’œuvre de Modiano, Fons, c’est un livre plus « politique », une pierre blanche ou noire dans l’ensemble de sa production. J’aime aussi particulièrement La petite bijou…
« de nota dit: 10 octobre 2014 à 9 h 04 min »
merci pour votre réponse, et j’espère que je ne me rends pas trop ridicule en vous avouant que le nom Berl m’est totalement inconnu, mais votre extrait de texte de Modiano, tout comme votre réponse, me semblent prouver qu’il n’y a pas de temps à perdre pour faire connaissance de ce qu’ils ont à raconter. On entend toujours beaucoup de gens se plaindre de tout les prix etc., mais personnellemet comme simple lecteur, le Nobel m’a aidé à découvrir des livres et auteurs que je n’aurais pas découverts sans le prix attribué un peu par surprise à côté des grands noms sur la liste annuelle, comme les dames Jelinek ou Herta Müller, bien que malheureusement je n’ai pas suivi trop leurs livres après le prix.
@ Jacques Barozzi dit: 10 octobre 2014 à 9 h 02 min
« Un Nobel chasse l’autre, aujourd’hui, le Nobel de la Paix ! »:
Un Nobel fait place à un autre, mais, comment le Nobel de Littérature pourrait-il être chassé par le Nobel de la Paix ?
Beaucoup des Prix Nobel de la Littérature ne sont plus lus ou pire, sont même oubliés. Certains lauréats ne furent que des récipiendaires venus du bon pays, au bon moment et dans le bon camp. Quant aux Prix Nobel de la Paix, ils furent parfois décernés avant qu’une vraie paix soit vraiment devenue pérenne.
Dans cet Interrogatoire, Mireille, du Petit Conservatoire, passe à la question, Phil !
Vous me rassurez, Baroz. Pour interroger Berl, il faut savoir passer du maréchal à « Fabrice de la télévision ».
C’est le côté Simenon de l’affaire, Phil !
Je dirais que t’es à côté de tes pompes
« Pour choisir ses 14 000 titres, Albertine, nouvelle librairie française de NY, a pris conseil auprès d’Yves Bonnefoy »
Albertine serait bien avisée d’interroger CP, de l’University of Columbia !
@Phil,
oui, l’épisode du discours pour Pétain est largement évoqué, je vais d’ailleurs en recopier ici les propos….patience.
C’est vraiment attractif et plein de gens dynamiques
@Fons, pas de ridicule à ignorer Berl, il l’est superbement dans son pays.
Alors là, j’ai rien à rajouter, c’était parfait comme mise en scène.
Emmanuel Berl, juif et nègre de Pétain en 1940, c’est probablement ce qui a motivé au départ l’Interrogatoire du détective Modiano !
La librairie personnelle de de nota semble mieux achalandée que celle où il travaille !
C’est un fait, Modiano plaît aux dames en mal d’occupation(s). Pour discuter de certains sujets avec du champagne, mieux vaut avoir la mémoire qui flanche. Modiano tend un miroir de Venise à la France de 40. Celles qui aiment prennent le train.
Pingback: L'atelier d'écriture
Bon.
Jacques Barozzi dit: 10 octobre 2014 à 9 h 22 min
Ah vous voyez, j’avais donc tort de me plaindre qu’on ne parlait pas trop du sujet à la République. Merci pour vos avis et conseils. Je crains de toute façon que ce seront les(le?) titres disponibles chez le libraire qui vont me faire décider par lequel commencer. Et si vous avez écouté le présentateur du prix dans un court interview un peu à la directe après l’ouverture des portes blanches et l’annoncement du nom Modiano, il a raconté en anglais à un journaliste, tout surpris par ce nom non attendu, qui était Modiano. A la question s’il écrivait des livres ‘faciles à lire’ et accessibles aux lecteurs, Peter Englund insistait, que absolument oui, les livres étaient faciles à lire et aussi il insistait qu’ils n’avaient pas trop de pages. Puis il a encore ajouté, ce que je trouvais quand même un peu exagéré ou peut-être dit un peu dans la hâte de cet interview non planifié, « vous pouvez lire un titre l’après-mid, puis aller dîner et lire un autre titre le soir ». A la question si Modiano a étè traduit, il a répondu très persuadé « Oh oui! Il est disponible en suédois! »
La mémoire de Modiano ne flanche jamais, mine de rien elle va à l’essentiel de la complexité des choses, mieux que le double bind cher à ML, lui il sait que le diable se cache dans les détails…
Vous devriez d’abord le lire en français, Fons, tous ses titres se trouvent en livre de poche !
Ses romans peuvent se lire en 2 heures de temps, d’une traite, mais leur petite musique dure toujours !
Quand il s’agit de Modiano, il y a toujours des inconditionnels pour en parler, notamment Passou et Paul Edel, Fons…
Jacques Barozzi dit: 10 octobre 2014 à 9 h 02 min
Un Nobel chasse l’autre, aujourd’hui, le Nobel de la Paix !
Le premier fait lire, le second fait rire.
Jacques Barozzi dit: 10 octobre 2014 à 9 h 59 min
Quand il s’agit de Modiano, il y a toujours des inconditionnels pour en parler, notamment Passou et Paul Edel, Fons…
Heureusement pour eux qu’il y a aussi des cancres pour les écouter, notamment, ueda, euh.. JC?
Jacques Barozzi dit: 10 octobre 2014 à 9 h 56 min
Vous devriez d’abord le lire en français, Fons, tous ses titres se trouvent en livre de poche !
Ses romans peuvent se lire en 2 heures de temps, d’une traite, mais leur petite musique dure toujours !
Je vais finir par craquer.
ueda dit: 10 octobre 2014 à 10 h 05 min
Je vais finir par craquer.
C’est le Daniel Day
Jacques Barozzi dit: 10 octobre 2014 à 9 h 44 min
Emmanuel Berl, juif et nègre de Pétain en 1940
Heureusement, Jacques, que côté pédé ses papiers sont en règle.
— Il n’aimait pas beaucoup Gide, si je crois de confus souvenirs de lecture.
On a jamais lu tonnerre d’applaudissements
Je crois que vous favorisez un climat où les fanatiques, c’est les autres.
Phil, c’est fait.
« Modiano-Donc au moment de l’exode, vous avez quitté Paris?
Berl- Je l’ai quitté en même temps que le gouvernement et je me suis précipité vers Saint-Céré en raison de l’affection que je portais à Monzie et de mon goût du sud-ouest. Monzie avait été ministre dans le cabinet Daladier, mais il ne l’était pas dans le cabinet Raynaud. Il avait toujours été très mal avec Reynaud.
-Pourquoi êtes-vous parti?
– Pour éviter d’être pris par les allemands. Comme tout le monde.(…)Je suis resté assez peu à Saint-Céré, parce que le 17 juin, le maréchal Pétain qui venait d’être nommé chef du gouvernement a prononcé le discours où il disait qu’il fallait cesser le combat. J’avais plusieurs amis du gouvernement qui ont trouvé la phrase très maladroite. Ils ont téléphoné à Saint-Céré en me demandant de venir d’urgence à Bordeaux, pour qu’on me montre les discours du maréchal avant de les diffuser afin que si je voyais, par hasard, quelques phrases à changer, je les change.
-Mais pourquoi, vous, particulièrement?
-Déjà, le 26 mai, quand la Belgique avait capitulé, on m’avait fait appeler chez Raynaud pour travailler à un discours d’urgence.
-Qui vous avait fait appeler?
-J’avais beaucoup d’amis au cabinet de Paul Raynaud…Mandel, Frossard, etc. Moi qui suis très pro-belge, qui crois que la question belge est toujours très importante pour la France, j’avais fait un projet de discours sur le malheur du peuple frère, de la nation sœur, etc. Le discours, eux l’avaient trouvé très bien. Raynaud a voulu faire le contraire en dénonçant le « roi félon », et mon discours est resté dans le panier.
-Donc, on vous téléphone à Saint-Céré le 17 juin 1940…Expliquez-moi avec plus de précisions qui vous a demandé de venir à Bordeaux pour relire le discours du maréchal Pétain.
– C’est très difficile à dire, parce que c’était d’une extrême confusion. Il ne faut pas oublier que beaucoup de gens qui faisaient partie du cabinet de Reynaud sont restés au gouvernement quand Pétain est devenu président du conseil le 16 juin 40…je les connaissais très bien. Je crois que c’est Bouthillier qui m’a fait venir…C’était une idée de Baudoin aussi. Et de Leca. Tout ça grouillaissait dans un désordre incommensurable!
-Vous n’avez pas hésité à accepter cette mission?
-Non. Depuis on me l’a tellement reproché que je me suis demandé s’il y avait un problème. Au moment même, il n’y en avait absolument aucun. Aucun que je « revois ». Le deuxième discours de Pétain, le 22 juin, il y a au moins quatre-vingt-dix-neuf pour cent de Français pour Pétain. Les socialistes sont encore au gouvernement. Laval n’y est pas encore et cela se passe à Bordeaux, et pas à Vichy. Quand Pétain supprime la république et fout les socialistes en l’air, trois semaines après, moi je n’ai plus aucun rapport avec Pétain. Et pourtant, je reste celui qui a fait le discours de Pétain, Pétain, homme qui a accepté le statut des juifs, etc. Mais quand j’ai rédigé ce discours, il n’était pas question de tout cela, et quand il en a été question j’ai dû partir parce que j’étais juif…je n’ai jamais vu le maréchal Pétain. Je ne sais pas s’il a su que j’avais travaillé à des discours pour lui. En tout cas, il ne m’en a jamais manifesté la moindre gratitude.
-Vous lui avez fait dire quoi?
-« Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal » et « la terre, elle, ne ment pas »
-C’est quand même bizarre pour un juif…
-Rétrospectivement peut-être…parce qu’on pense à tout ce qui a suivi…mais je vous assure que, sur le moment, ces formules n’avaient pas le cachet » Revolution Nationale »
qu’elles ont pris par la suite…j’étais enfermé dans une chambre d’hôtel. On me donnait énormément de textes, et il fallait tâcher de tirer de ces textes quelque chose qui ne soit pas trop monstrueux.
-Et ces premiers textes n’étaient pas écrit par lui?
-Il n’écrivait jamais de textes. Ce n’était pas l’habitude du haut-commandement. Je crois qu’il a fait écrire ces textes par le général de Gaulle quand celui-ci était sous ses ordres. Je ne sais pas ce qu’il a écrit. Je voudrais dire aussi qu’au moment où j’ai travaillé à ces discours qui sont le deuxième et le troisième message du maréchal Pétain à la nation française, c’est-à-dire ceux du 23 et du 25 juin 1940, qui ont arraché des larmes d’émotion à François Mauriac dans le Figaro, on ne pouvait pas du tout deviner l’avenir. Comme je vous l’ai dit, les socialistes étaient encore à l’intérieur du gouvernement. De sorte que je suis convaincu que si j’avais rencontré Herriot et si je luis avais dit: qu’Est-ce que je dois faire? Il m’aurait répondu: il n’y a pas de question, vous n’avez qu’à obéir!…
Rétrospectivement, bien sûr, on voit le héros qui se dresse et qui dit: « je n’écrirai pas au service de ces traîtres! » Mais ces traîtres étaient en tout cas quatre-vingt-dix-neuf pour cent de la population!
-Vous êtes resté quelques jours à Bordeaux et vous avez suivi le gouvernement?
– J’ai suivi le gouvernement d’abord à Clermont-Ferrand. C’était le désordre total! Et puis on est allé à Vichy et ça c’est alors un peu organisé; Et immédiatement, j’ai rompu tout lien avec le gouvernement parce que j’ai déclaré que j’étais tout à fait hostile à la révolution nationale et que je trouvais que les révolutions ne se faisaient pas avec les Allemands à Biarritz.
-Quelle était l’ambiance à Vichy, au tout début?
– Un bordel! On était tous dans cette ville d’eau et il y avait énormément de policiers de toutes les sortes, mais très peu de discipline. Je me rappelle que j’ai dit: « Tout ça c’est de la connerie » à l’ambassadeur d’Espagne, avec qui j’étais assez ami, devant je ne sais combien de policiers allemands, français. On ne nous faisait aucun embêtement.
-L’idée de révolution nationale vous a paru tout de suite suspecte?
-Ridicule! J’ai traité Déat de con dans la rue. Et lui aussi d’ailleurs m’a engueulé; Il disait: « La révolution nationale est en marche et rien ne l’arrêtera plus » Et moi je lui disais que « l’armée allemande était à Moulins et qu’il aurait fallu qu’elle revienne à Berlin. »
« ce tas de ridicules mecs du Poitou »
J’aime bien mettre des vis aussi.
Merci de nota. Modiano a trente ans, interroge Berl octogénaire qui mourra la même année, comme Morand, dont les réponses sont les mêmes. Quarante ans plus tard, le schmilblick n’a guère avancé mais les intervioueurs reçoivent le nobel.
Et puis à chaque fois que mes propos sont caviardés, c’est comme arrêter le disque pour moi.
Au fait, 10 ans que ça dure.
07 octobre 2004
Un Nobel à 100 contre 1 !
Bon anniversaire, Mister President !
Je n’ai qu’un ennemi réel bien présent, c’est les vautours.
Sachant que les commentaires sont lus presque exclusivement par les autres commentateurs, songez que ce que vous écrivez est lu par ceux-ci. Réfléchissez-y avant de poster. Ça refroidit.
JC se rend-il compte qu’il est lu surtout par Clopine, Widergänger, TKT, Bloom ? Clopine sait-elle qu’elle est lue prioritairement par Daaphnée, Court, JC (puisque peu d’autres s’intéressent à ce qu’elle dit) ? Ueda est lu par Chaloux, WG, prénom-multiple, TKT. Y a-t-il pensé ?
Règle d’or: ne jamais parier sur les choix littéraires de l’Académie suédoise! Quand on les suit depuis longtemps, on se rend compte que non seulement ils font ce qu’ils veulent en se moquant bien des pressions, mais qu’ils sont si obsessionnels du secret qu’ils parviennent le plus souvent à déjouer tous les pronostics. Ainsi Libération, qui a cru bon consulter les bookmakers londoniens Ladbrokes, lesquels parient sur tout et n’importe quoi, s’est laissé aller à envisager que le poète Adonis pourrait l’emporter cette année. Cela fait quelques temps qu’il revient sur les listes de « papabili » de même que Michel Tournier, Philippe Roth, Tahar Ben Jelloun et quelques autres. Las!
Ce fut l’autrichienne Elfriede Jelinek, jamais citée nulle part pour le Nobel, à laquelle on ne pensait guère tant son discours, sa prose et ses prises de position sont jugées d’une violence extrême par la bonne société viennoise. Au point de se faire traiter de « fasciste de gauche »! Qu’importe, le comité Nobel de l’Académie les a biens eus tous en les surprenant comme jamais, lui jugé si amidonné et frileux. Son choix est remarquable.
Jelinek, c’est une voix. Quand on lit un seul de ses livres (Les Amantes, La pianiste ou Les Exclus)…, on est hanté par sa puissance longtemps après. Et on a du mal à imaginer que cette même femme, que tout oppose à la légèreté bien française, cette Autrichienne dans la lignée des Karl Kraus et Thomas Bernhard, a traduit en allemand Labiche et Feydeau…
http://passouline.blog.lemonde.fr/2004/10/07/2004_10_un_nobel_100_co/
Craquer une iroquoise, soyez nationaliste, faites front contre les invasions étrangères. Fumez des Gauloises !
Quand nous serons au Pouvoir, enfin entre nous, nous ne consommerons que Français.
Vive Marine !
Aujourd’hui je suis invité au déjeuner par ma patronne, mon ex collègue, je vais pouvoir commander sans compter. Enfin !
Je n’ai rien retenu d’Emmanuel Berl ! Peut-être n’ai je rien lu de lui, d’ailleurs : il y a tant de petits monsieurs…
Mais, avant d’aller honorer un rendez-vous galant avec une nonne lubrique -indication précieuse du curé de la paroisse – il fallait que vous sachiez que j’ai lu toute l’œuvre littéraire de Stéphane Bern. Génial…
« mon nom ne vous dirait rien dit »
Vous avez raison, en ayant tort.
Partiellement…
Entre Clopine et moi, c’est littérairement, pardon littéralement, sexuel …
« Il n’aimait pas beaucoup Gide, si je crois de confus souvenirs de lecture. »
Mais il aimait beaucoup Proust, qu’il avait fréquenté, ueda.
Soit Modiano, droitier, joue de la guitare, soit il a les ongles longs d’un vrai branleur …
On devrait être ravi de la disparition de ce gros tas joufflu nord-coréen, mais hélas : il vient de mettre bas son successeur… et se repose en Clinique.
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