Philip Roth, discours de la méthode
Rien de tel qu’un écrivain qui a annoncé sa retraite de son vivant pour publier ensuite à titre posthume. Des inédits et des quasi. Ainsi nomme-t-on ce qui est paru dans sa langue mais pas dans la nôtre. Ainsi, avec Pourquoi écrire ? (Why write ? traduit de l’anglais/Etats-Unis, par Lazare Bitoun, Michel et Philippe Jaworski, Josée Kamoun, 630 pages, 10,80 euros, Folio), Philip Roth nous revient tout sourire un an après sa mort. C’est un peu sa vie mais surtout son œuvre, modes d’emploi. Avec de larges échappées du côtés de celles des autres (Primo Levi, Aharon Appelfeld, Ivan Klima, Edna O’Brien, Milan Kundera, Mary McCarthy, Isaac Bashevis Singer). Il s’agit donc d’un recueil d’articles, de préfaces, de conférences, d’interviews. D’outre-tombe, on peut tout se permettre et c’est tant mieux. A vrai dire, les trois quarts du livre nous étaient déjà connus depuis l’édition de Parlons travail (2004). Cent cinquante pages ont été rajoutées dans cette édition de poche sous le titre « Explications », là est la nouveauté.
Le risque de ce genre d’entreprises, surtout avec des auteurs aussi populaires et répandus, c’est le sentiment de déjà-lu (non, il n’est pas un écrivain juif mais un Américain qui écrit, même si, difficile de ne pas le remarquer, le mot « juif » apparaît quatre fois dès la première page de sa préface… oui, il n’y aura plus de lecteurs littéraires dans les vingt prochaines années etc), de la redite, du disque rayé. Encore qu’avec Roth, on en redemande car il sait redéployer sa pensée en donnant l’illusion de la nouveauté par la variante de l’argumentation. Ainsi, lorsqu’il répète sa profession de foi : un écrivain, c’est sa langue et lui demeurera à jamais un natif de la langue anglaise dût-elle être mâtinée d’américanismes, de newarkismes, de yiddishismes. Or c’est justement en assistant à une conversation entre Saul Bellow et Aharon Appelfeld en yiddish dans un restaurant de Cambridge, Massachusetts (ce qui nous vaut des pages d’une sensibilité inoubliable) qu’il comprend pourquoi il n’est pas et ne sera jamais tout à fait comme eux. Durant tout le dîner, il les a observés se métamorphoser, reprendre chacun possession d’ « une dimension de lui-même jusque là inactive », se réapproprier leur part d’enfance la plus enfouie, reprendre contact avec le monde englouti de leurs parents, modifier paroles, gestuelle, attitudes, comme si ces grands jongleurs de mots accédaient pour la première fois à l’indicible en retrouvant un frère inconnu. Roth se tint silencieux, coi, ébloui par leur envolée et comprit enfin pourquoi contrairement à eux, lui qui était né américain de parents nés américains, vivait depuis sa naissance et vivrait jusqu’à sa mort « sous l’enchantement de cette langue-là » et d’aucune autre. L’anglais, la langue de son univers intérieur, de ses rêves comme de ses cauchemars, de ses fantasmes et de ses hallucinations, de ses souffrances et de son désarroi, la langue qui l’a fait homme et constitué écrivain, une langue dont il ne peut s’extraire mais qu’il aura vécue malgré tout comme la plus douce des captivités.
« Si on m’enlevait cette langue, je sombrerais dans l’obscurité mentale »
Les écrivains à l’œuvre desquels il s’est nourri adolescent sont ces Américains qui lui permettaient de s’échapper du New Jersey pour partir à la découverte de l’Amérique, les Théodore Dreiser, Sherwood Anderson, Sinclair Lewis, Thomas Wolfe, Erskine Caldwell, chacun dans un Etat différent. Cette nourriture lui aura permis de se dire « un Américain libre et irrécusable », concerné au plus profond par les mœurs, la vie quotidienne et le passé de son pays et comme « possédé » par la richesse de sa langue maternelle. Un écrivain, c’est un artiste – et ce n’est pas nécessairement un label de qualité quand bien même cela sonnerait-il ainsi, il peut y en avoir d’exécrables. Sa vocation lui impose de ne jamais montrer le travail, l’effort. Or ce qu’il y a de passionnant dans cet exercice du Pourquoi-écrire ?, que l’on peut entendre comme un comment-j’ai-écrit-certains-de-mes-livres, c’est qu’il ouvre grand les portes de la fabrique, celle où le roman, ses situations, ses personnages, ses contradictions, ses doutes et sa logique interne s’inventent. Non pour livrer des trucs et des recettes (il n’y en a pas), mais pour dévoiler un peu comme ça se passe lorsqu’on ignore soi-même ce qui se passe une fois qu’une page semble fin tenir debout. C’est d’autant plus passionnant lorsqu’on est familier de l’œuvre de cet auteur, qu’on a lu presque tous ses livres ; alors, l’air de rien, le délicieux sentiment nait qu’un ami vous chuchote ses secrets à l’oreille.
Il y dit explicitement des choses suggérées autrefois implicitement avec sa malice coutumière de romancier qui n’a d’autre idéologie que le mentir-vrai. Il prétend que vingt-sept de ses trente et un livres sont des œuvres d’imagination. Encore faudrait-il préciser les contours de celle-ci chez ce type de créateur.
« Me voilà, débarrassé des déguisements et des inventions et des artifices du roman. Me voilà sans mes tours de passe-passe, à nu et sans aucun de ces masques qui m’ont donné toute la liberté d’imaginer dont j’avais besoin pour écrire des romans » prétend-il en liminaire.
Il ne faut pas attendre de scoop ou de révélations de ce genre de livre (encore que les pages sur un prof qui l’a marqué lorsqu’il avait 12 ans et dont il fit bien plus tard le modèle du personnage majeur de J’ai épousé un communiste, 2001, sont étonnantes). Du moins sont-elles subtiles, voire subliminales, et ce n’est pas plus mal. Tout écrivain écrivant par rapport à son secret, lorsqu’il sort de l’ambiguïté, c’est souvent à ses dépens, Jean Paulhan disait quelque chose comme ça. La déconstruction de ses romans par l’auteur même vaut tous les ateliers d’écriture tant Roth est lucide, sincère, transparent dans son discours de la méthode. Il y a des pages fortes sur ce qui l’a mené à sa surprenante uchronie du Complot contre l’Amérique (2006, Gallimard puis Folio comme toute son oeuvre) dans laquelle il imaginait l’aviateur suprémaciste blanc Charles Lindbergh en président des Etats-Unis, une élection vue du point de vue de la famille de l’auteur. Quant à sa fameuse lettre ouverte aux administrateurs de Wikipédia, on ne la relit pas sans éclater de rire, d’autant qu’elle est publiée ici dans son intégralité pour la première fois. L’encyclopédie en ligne lui ayant consacré une longue notice comportant des erreurs et des contre-vérités (notamment sur sa supposée dépression nerveuse après Opération Shylock, 1995, sur son personnage récurrent Nathan Zuckerman ou sur l’homme qui lui aurait inspiré le héros de La Tache, 2002), il demanda à les rectifier mais se fit retoquer au motif qu’il n’était pas une source crédible ( !) et que des sources secondaires étaient nécessaires pour accréditer ses modifications- ce qui est déjà désopilant lorsqu’on sait que nombre de notices sont fabriquées par les intéressés ou leurs services à leur propre gloire (celle de Patrick Balkany concoctée par la mairie de Levallois, qui resta longtemps en ligne du temps de sa splendeur, était un modèle du genre).
Jusqu’à la fin, Roth aura payé sa dette à son père (« En tant que chroniqueur de cette ville (Newark), je n’ai fait que me hisser sur ses épaules, ») à Saul Bellow, le vrai patron plus encore que Faulkner (sa relecture des Aventures d’Augie March, de Herzog et d’autres et son analyse de l’appropriation de Chicago par son imaginaire est un modèle de critique littéraire). A la fin, recru de sensations littéraires, rassasié d’anecdotes édifiantes, on se demande s’il n’eut pas mieux valu intituler le recueil Pourquoi écrire. Sans point d’interrogation. Ce qui se fait lorsque la réponse est dans la question. Au soir de sa vie, Philip Roth redevenu exclusivement lecteur confessait lire essentiellement des livres sur l’histoire de l’Amérique au XIXème siècle. Il s’était aussi astreint à relire tout son œuvre pour voir si ça tenait encore. Et lorsqu’on lui demandait quel bilan il en dressait, il citait le légendaire boxeur Joe Louis (douze ans d’une gloire sans défaite, un titre de champion défendu vingt-six fois) qui, en pareille circonstance, concluait simplement :
« J’ai fait de mon mieux avec ce que j’avais »
(« Philip Roth », « Saul Bellow » , « Joe Louis », photos D.R.)
2 439 Réponses pour Philip Roth, discours de la méthode
Une bonne nouvelle : nous avons perdu à Paris 2 % d’humidité relative en l’espace de 8 heures.
Si le phénomène se poursuit nous pourrions atteindre 55 % demain matin et 50 % en soirée, puis 45 % mercredi. C’est très important, cela change tout.
Moi j’ai un plan imparable pour « qu’un mec ne s’ennuie pas avec toi » : tu passes au suivant. Non mais !
il y a aussi cette video sur VIAN
Voici la publication du dimanche, jour dédié aux poètes contemporains :
Émission « Un siècle d’écrivains », numéro 77, diffusée sur France 3, le 19 juin 1996, et réalisée par Marika Princey et Bernard Gonner.
Skip James
Back to my Taylor
https://www.youtube.com/watch?v=S-NlObVtNHI
…
…un monde parfait, avec la pensée unique,!…
…Monsieur est servie,!…etc,!…
…
La bêtise et l’état des choses qui va avec :
https://www.chappatte.com/en/images/as-seen-from-mt-everest/
@et alii dit: 24 juin 2019 à 23 h 32 min
Chanceuse avez-vous été de trouver un emploi dans une librairie (un job d’été qui ferait rêver bien des étudiants). La vie de Vian, son écriture m’ont été essentielles dans les années 60/70. Sa révolte était poétique. Sa mort prématurée m’était apparue à l’amble de L’écume des jours. C’est un peu plus tard que j’ai découvert cette maladie qui a transformé sa vie quand il avait 12 ans.
Je vais écouter cette émission.
Quant à Cyrulnik, son enfance ravagée avant qu’il ne trouve protection et tendresse près de sa tante pour se réparer, c’est une vie construite sur un futur dont il n’a pas désespéré (inconsciemment) même au cœur des années noires de l’enfance, un peu comme dans Perec W ou le souvenir d’enfance, Gallimard. L’écriture émerge de l’oubli. J’avais apprécié cette fiction écrite en italique se glissant entre les pans de l’autobiographie. Disparition des parents, aussi.
« Je n’ai pas de souvenir d’enfance. […] J’écris parce qu’ils ont laissé en moi leur marque indélébile et que la trace en est l’écriture : leur souvenir est mort à l’écriture; l’écriture est le souvenir de leur mort et l’affirmation de ma vie ». (pp. 17/64).
Des souvenirs-écrans pour guérir… des contournements de ce qui a fait blessure.
Je crois que WGG, que vous n’avez peut-être pas connu, cherchait son chemin de mémoire de la même façon : l’enfance comme une fiction née des souvenirs fragiles. Il y a toujours brouillage quand on se penche sur son passé, beaucoup de points de suspension comme Colin (L’écume des jours) : « c’est parce que je me suis marié et parce que… », des révélations inachevées (oubli ou refus d’en dire plus, qui sait ?).
@Ed dit: 24 juin 2019 à 22 h 47 min
Je ne sais… ces lectures sont enfouies dans le passé des années 70. Il me semblait dans ce roman, et surtout dans les deux autres (L’herbe Rouge – l’Arrache-Cœur), voir une trace de cette maladie de cœur qui provoqua l’affection trop étouffante de sa mère.
Votre billet m’a rappelé ces années-là…
Vu passer Marie Gevers, grâce à Chantal marquise de Belgique. La queue de comète du prestigieux blog à passou dégage des auteurs jamais mis à l’honneur, certes le nom sans la notule ne vaut pas plus que ces classements à la bière guiness, en baisse de qualité depuis 44.
« librairie..un job d’été qui ferait rêver bien des étudiants ». Juste remarque qui sourit à Bourdieu.
« L’encyclopédie en ligne lui ayant consacré une longue notice comportant des erreurs et des contre-vérités (notamment sur sa supposée dépression nerveuse après Opération Shylock, 1995, sur son personnage récurrent Nathan Zuckerman ou sur l’homme qui lui aurait inspiré le héros de La Tache, 2002), il demanda à les rectifier mais se fit retoquer au motif qu’il n’était pas une source crédible ( !) »
La lettre de Ph. Roth, à propos de son roman la tache:
An Open Letter to Wikipedia
By Philip Roth
September 6, 2012
« My novel “The Human Stain” was described in the entry as “allegedly inspired by the life of the writer Anatole Broyard.” (The precise language has since been altered by Wikipedia’s collaborative editing, but this falsity still stands.) »
Et encore en 2019, cette allégation persiste, sur le site wikipedia, , sans prise en compte de cette lettre de Ph Roth,
qui est par ailleurs une excellente explication de texte de monsieur le Professeur himself :
https://www.newyorker.com/books/page-turner/an-open-letter-to-wikipedia
« Moi j’ai un plan imparable pour « qu’un mec ne s’ennuie pas avec toi » : tu passes au suivant. Non mais ! »
N’est-ce pas une solution de facilité ? Vous allez rester à la surface des choses, ne jamais connaître la profondeur du sentiment amoureux. C’est comme si vous faisiez l’autruche, la tête dans le sable. Et puis, Ed, il ne faut pas dire du mal de l’ennui. C’est bon de le connaître, parfois. Il est votre humanité entière. Vraiment, vous avez tout fait, Ed, et vous allez passer pour une pute ou un allumeuse. Et vous viendrez encore vous plaindre qu’on vous insulte !
Lire : »Vraiment, vous avez tout faux, Ed », qui résume votre carrière avec un bilan négatif.
IL y a beaucoup de gens qui avaient intérêt à ce que les enfants de la « guerre » comme Cyrulnik,ou Perec -mais avez vous entendu patler de S.Friedlander?-ignorent ou ne connaissent pas avec précision leur histoire dont ils détenaient (ou fabulaient!) des bouts de secret!
oui, on avait ri au nez de Cyrulnik quand il dit vouloir être psychiatre enfant!
rien d’exaltant à travailler dans une librairie en été!mais j’ai pris ce que j’ai trouvé par une amie à laquelle on avait refusé l’emploi!
rien d’exaltant à travailler dans une librairie en été!
encore du Bourdieu ! (sans le savoir)
t: 25 juin 2019 à 9 h 20 min
non monsieur , de l’expérience!
« la bière guiness, en baisse de qualité depuis 44 » (Phil)
1944 ? Bigre, il ne doivent plus être légion ceux qui ont connu la goût de la guiness d’avant 44. S’ils ont encore toute leur tête, ils ne doivent avoir qu’un vague souvenir du goût de cette bière, entre autres plaisirs minuscules.
de l’expérience
profitable à Bourdieu, Madame !
« librairie..un job d’été qui ferait rêver bien des étudiants ».
Barman dans un claque, beaucoup plus glamour.
(sans le savoir)chez quelqu’un grand érudit qui m’enseigna, bourdieu n’était pas en odeur de sainteté;et je l’ai plusiesurs fois entendu, dont un colloque à Normale Sup, en philo, où il est loin d’avoir été applaudi; ne disons pas qu’il fut hué par des gens distingués,mais,mais
une amie,qui épousa d’abord un « littéraire » qui pour faire critique d’art et galeriste pour des jésuites, s’était flanqué un Dde noblesse,puis divorça et fit des études de médecine, et ouvrit son cabinet, tenait le stand de ruflette au Printemps, à la cantine duquel je mangeais avec elle(ce qui était interdit,je crois)
Moi, bien avant le bac, j’étais commis de bar au Martinez à Cannes.
Job que je détestais mais qui me rapportait beaucoup de pognon !
A l’époque, cela devait te faire du 700 à 1000 balles pour 12H.
« Moi j’ai un plan imparable pour « qu’un mec ne s’ennuie pas avec toi » : tu passes au suivant. Non mais ! »
C’est surtout le degré zéro d’expérience humaine et émotionnelle qui se révèle une fois encore dans cette phrase. De là ses fiches en crêpes mal cuites. Que peut-elle vivre, lire, écrire au niveau très bas où elle se trouve? Tout est crêpe mal cuite chez cette pauvre fille.
Hélas c’est tout le contraire qui s’est produit puisque nous nous réveillons avec 70 % d’humidité relative au lieu des 55 attendus…
Donc un indice humidex qui sera fort élevé à Paris nous situant nettement en zone de danger.
Grenoble essuie toute les tuiles. 39° attendus là-bas cet après-midi. Le maximum.
Cette ville est veritablement maudite : quartiers, délinquance, chômage, canicule extrême. Il n’y manque plus que les sauterelles.
Certains pensent que l’expression « Chicago des Alpes » vient de moi. Pas du tout.
Cela vient du syndicat policier Alliance, bien placé pour en parler. Le même syndicat qui avait précisé que la ville est totalement gangrénée par le trafic de drogue. Qu’il y a à Grenoble 63 % de délinquance en plus que la moyenne des villes de semblable dimension. Effrayant.
Comment en sommes-nous arrivés là à Grenoble ? Tout simplement par la multiplication,
la concentration puis la ghettoisation dû logement social. Et il se produit peu à peu le même phénomène dans les arrondissement périphériques de Paris. Ces choix politiques génèrent presque toujours les mêmes situations auxquelles s’ajoute ensuite un insupportable déni.
dédé beyle sur Grenoble
la caravane passe
cyrulnik aujourd’hui
Pour maîtriser ce monde et ne pas y mourir, il fallait comprendre ; c’était ma seule liberté. La nécessité de rendre cohérent ce chaos affectif, social et intellectuel m’a rendu complètement psychiatre dès mon enfance.
Cinquante ans d’aventure psychiatrique m’ont donné des moments de bonheur, quelques épreuves difficiles, le sentiment d’avoir été utile et le bilan de quelques méprises. Mon goût pour cette spécialité est un aveu autobiographique…. »
Commis de bar, ça m’aurait bien plu, moi.
Je trouve que tu faisais la fine bouche, Jazzi.
voici le lien
https://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/point-de-vue-de-boris-cyrulnik-48482
Ah mais Phil, le scénario est toujours le même : ceux qui vivent relativement isolés et éloignés de ces problèmes sont les premiers à les minimiser voire à les nier.
Seulement moi je connais la détresse des habitants honnêtes confrontés à cela, comportant d’ailleurs une grande part d’immigrés de condition modeste, et je prends leur parti au lieu de les abandonner.
C’est pourquoi je suis favorable à moduler les aides d’Etat de toutes sortes en fonction des résultats d’intégration. Les familles honnêtes douvent être récompensées et honorées, les autres doivent être privés de toute aide et si besoin expulsés de France pour avoir trahi la confiance de l’hôte.
Cela s’appelle la justice la plus élémentaire : donner au merutant, bannir le déméritant confirmé.
Madame Sasseur ne résume pas, elle déforme. Ça lui évite le douloureux effort de penser un peu par elle-même. Très commodes sont de ce point de vue ses tiroirs à phobies pour réduire l’a&dversaire. A l’impossible nul n’est tenu. MC
En plus le Martinez à Cannes ! Un établissement de prestige. Et monsieur fait la fine bouche. Pourtant combien de jeunes auraient rêvé d’y travailler !
Tu me choques, Jazzi. Et me déçois.
vrai dédé, Grenoble s’ensauvagise mais souvenez-vous, Carignon semblait s’y plaire au point d’y loger ses amis sur les comptes publics, le goût du danger ou celui de la crapule, sans doute.
Un lieu chargé d’histoire, D., où j’ai trimé de durant les saisons d’été 1967 à 1970 !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hôtel_Martinez
Court est complètement caniculė. De canis, hein.
Ed, pour moi de nombreuses choses nous différencient des animaux. Disons de la plupart des animaux. Transmettre une culture dont une histoire en héritage, mais aussi des biens, honorer nos défunts et leur assurer digne sépulture, réfléchir au mystère de Ce qui nous dépasse, lier l’acte sexuel à l’amour.
« lier l’acte sexuel à l’amour »
Et à la reproduction de l’espèce, D. !
Voilà une histoire qui va plaire a tout le monde:
Un religieux à la grande notoriété renvoyé brutalement du diocèse d’Avignon
Par Bernadette Sauvaget — 25 juin 2019 à 08:13
Très investi dans les milieux économiques, le frère Samuel Rouvillois devait être entendu cette semaine par les autorités de sa congrégation.
C’est un petit séisme qui secoue les milieux catholiques, déjà ébranlés par les scandales d’abus sexuels à répétition. Mais que reproche donc Jean-Pierre Cattenoz, le très conservateur évêque d’Avignon (Vaucluse) au si apprécié Samuel Rouvillois ? Le prélat a fait tomber la foudre, en milieu de semaine dernière, sur le religieux, très connu dans les sphères économiques, membre de la controversée communauté des frères de Saint-Jean, le démettant de ses fonctions de délégué épiscopal à la culture, lui intimant l’ordre de quitter le territoire de son diocèse et annonçant avec moult précautions qu’il avait signalé l’affaire au procureur de la République.
Dans un communiqué publié le 18 juin, le peu commode Cattenoz a indiqué «avoir eu connaissance de faits mettant en cause Frère Samuel Rouvillois». Invoquant le récent motu proprio(décret personnel) du pape François qui impose aux clercs catholiques d’avertir la hiérarchie s’ils ont connaissance d’abus sexuels commis dans l’Eglise et son «devoir légal de signalement», l’évêque d’Avignon a «déposé un dossier» afin que la justice apprécie de l’opportunité d’éventuelles poursuites. Depuis le diocèse d’Avignon s’est retranché derrière un silence absolu.
Convocation
Quoi qu’il en soit, l’affaire semble sérieuse. A Avignon, le procureur de la République, Philippe Guémas a confirmé, dans la presse locale, qu’il avait été alerté il y a plus d’un mois, que les «faits étaient anciens», «d’ordre sexuel», et qu’ils concernaient des personnes majeures. Interrogée par Libération, la congrégation religieuse à laquelle appartient Samuel Rouvillois (qui ne s’exprime pas) a fait savoir que celui-ci se «tenait à la disposition de la justice afin que la vérité puisse se faire». Et que le religieux avait été convoqué devant sa commission interne, chargée des affaires d’abus (spirituels et/ou sexuels), et qu’il devait être entendu cette semaine. Pour le moment, aucune mesure n’a été prise dans l’attente de cette audition par la commission des frères de Saint-Jean.
Manifestement, la colère de l’évêque d’Avignon n’a pas totalement pris de court la communauté. En avril, une monition canonique – l’équivalent d’un avertissement pour un salarié – avait été adressée par les autorités de la congrégation à Samuel Rouvillois.
Cette affaire fait du bruit car elle touche un religieux influent et très connu dans les milieux catholiques. Le quotidien la Croix avait ainsi en projet de monter des assises de l’écologie intégrale en novembre prochain au Parvis d’Avignon, le lieu animé par Samuel Rouvillois, très investi aussi lors du prestigieux festival qui a lieu chaque été.
«Directeur spirituel»
Agé de 57 ans, le religieux dispose d’un très solide carnet d’adresses dans les milieux économiques. Il y donne très régulièrement des conférences, intervenant au Medef ou invité au forum de Davos. «C’est quelqu’un qui affirme sa pensée avec beaucoup de puissance et beaucoup de conviction», se souvient un ancien responsable du Centre des jeunes dirigeants (CJD) qui a suivi ses interventions dans les années 90. «Il poussait des petites colères lorsqu’il était contredit. Mais c’était une personnalité appréciée par les patrons.»
Samuel Rouvillois, né dans une famille de la bourgeoisie parisienne catholique, fils d’un ancien PDG de la SNCF, est entré en 1982, à l’âge de 21 ans, au sein de la congrégation des frères de Saint-Jean, surnommé «les Petits Gris» à cause de leur habit monastique. «Il n’appartient pas à la génération de ceux qui ont créé la congrégation mais il faisait partie du premier cercle autour du fondateur, le père Marie-Dominique Philippe», explique à Libération, un ancien membre de la communauté.
Ami de l’essayiste à succès Frédéric Lenoir (lui-même un ex-religieux de cette congrégation), Rouvillois, bel homme et très charismatique, était une valeur sûre des frères de Saint-Jean. Il y a exercé rapidement des responsabilités, prieur (supérieur de communauté) à Boulogne-Billancourt, en région parisienne avant de devenir celui du groupe de religieux installés à Avignon. Le quinquagénaire est un agent d’influence, semble-t-il, très efficace de sa congrégation. «Beaucoup de religieuses le choisissaient comme directeur spirituel, confie à Libération, une ancienne sœur de Saint-Jean. Certaines qui avaient quitté les ordres le conservaient pour ce type de liens.»
Libé
Jacques Derrida et le problème de la technique
Tacettin Ertugrul
le supplément et l’animal
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01501224/document
Jazzi n’a rien compris, de nouveau.
Ici, on peut le voir et l’entendre Soeur Marie !
https://www.youtube.com/watch?v=5DO2rZo9wzI
Combien d’enfants avez-vous, D. et Delaporte ?
« on peut voir ».
Si on veut, et en l’occurence, c’est non.
c’est un marronnier!
e nombre de Dunbar est le nombre maximum d’individus avec lesquels une personne peut entretenir simultanément une relation humaine stable. Cette limite est inhérente à la taille de notre cerveau impliqué dans les fonctions cognitives dites supérieures, le néocortex.
Ce nombre est estimé par l’anthropologue britannique Robin Dunbar entre 100 et 230 personnes1 et a une valeur admise en pratique de 150 personnes2,3,4
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nombre_de_Dunbar
Si ce religieux à commis des fautes il devra les assumer tant devant la justice que devant les autorités religieuses compétentes pour statuer sur son sort.
C’est un soulagement de constater que les barrières tombent réellement.
Il en résultera à long terme une église plus pure et sainte qu’elle ne l’est déjà.
Magnificat anima mea Dominum ! Alleluia !
Ma fécondité est ailleurs, Jazzi.
While My Guitar Gently Weeps
Qui se souvient de cette image ?
« Ma fécondité est ailleurs »
Où ça, D. ?
Dans l’anus de Marie Sasseur ?
S’il n’y a point d’explication :
9 jours. Cela fait neuf jours que notre hôte n’a pas alimenté ce blog, et du coup, c’est le commentarium qui dépérit…
Il faut bien reconnaître qu’il nous a rarement fait ce coup-là, et du coup,notre sentiment d’abandon devient légitime.
Voire notre jalousie.
Parce qu’enfin, s’il tarde à se manifester, c’est qu’il est occupé ailleurs, n’est-ce pas. On ne peut mettre son silence sur le compte d’une prise de conscience des méfaits du net : ses derniers « retweetts » datent d’une journée au plus, et prouvent qu’il navigue encore sur le ouèbe.
Alors ? Quel est cet ailleurs mystérieux qui (horreur !) est mieux que nous ?
Pourquoi ne nous accorde-t-il plus la préférence ?
Poussons un peu : pourquoi nous dédaigne-t-il, hein ?
A quoi consacre-t-il son temps ? Ou, pire, à qui ?
Oui, quel est cet être mystérieux qui lui fait oublier ce qu’il nous doit, hmmmmm ?
Bref. Si j’étais Proust, je pourrais vous en faire une tartine là-dessus.
Mais comme je suis Clopine et point trop soupçonneuse, je vais mettre cette brusque et inexpliquée désaffection sur le compte de la canicule.
Caniculi, canicula…
bon d’accord, je sors.
Les températures élevées ne sont rien une explication au commentaire de 12h44, à l’image d’un cerveau ravagé par le shit et son long passé de prostituė, et pudiquement présenté ici par jazzey himself: un gigolo.
« Voire notre jalousie. »
La votre, seulement la votre.
Eloge de la barbaque – ne manquent que quelques patates :
notre jalousie Clopine ?
vous croyez peut-être que nous ne sommes pas jaloux de vous quand vous exhibez ici votre relation tellement complice avec Clopinou ?
Avez-vous déjà pensé à ceux qui n’ont pas eu la chance que vous avez avec leurs enfants ? ceux qui ont vécu les pires souffrances, les pires malheurs d’être père ou mère…
un exemple, moi, j’ai trois enfants et il y en a pas un pour rattraper l’autre !
l’ainé est trader chez Merryll Lynch à New York ! il place l’argent des milliardaires de la mafia russe ! vous imaginez la cata pour un père marxiste ? la dernière fois que nous nous sommes parlés ça remonte à il y a 15 ans quand il a sorti lors d’un repas de Noël que pour équilibrer les comptes de la sécu on ne devrait rembourser les frais dentaires, que cela obligerait les pauvres à avoir une meilleure hygiène de vie !
ma fille est pianiste, belle renommée internationale… j’aurais pu entretenir des belles relations elle, pas de bol il a fallu qu’elle se marie avec une espèce milliardaire russe qui a fait fortune en vendant des armes ! oui c’est son frère qui lui a présenté, ne rigolez pas !
et le dernier ? j’avais un espoir, il a avait choisi la même voie que son père : les mathématiques, pas de bol son grand frère la fait rentré chez Merryl Lynch où il élabore des algorithmes pour spéculer sur les matières premières et les aliments de première nécessité.
et voilà Clopine ! et vous, vous venez ici pour nous parler de votre fiston avec qui vous partagez vos passions de lecture !
sans imaginer une seconde le mal que cela peut faire à des parents dont les enfants qui gagne des fortune en vendant des armes à travers le monde !
mon Dieu qulle misère.
Clopine dit: 25 juin 2019 à 13 h 10 min
Bravo la vieille!
Et si Passou avait décidé de ne plus travailler, ou de travailler moins, inspiré par mes commentaires sur l’abolition ? La canicule, c’est le bon moment pour tester le non-travail. On constate que tout fonctionne comme avant. Et même mieux. Et c’est tellement plus agréable ! Un peu de décroissance va sauver l’économie. C’est une expérience qui reste à faire, et ce n’est pas seulement une utopie. Quand on voit des gens comme Jacuzzi, qui ne branlent rien de leurs journées, à part aller au cinéma, on se dit qu’on aurait bien tort de se donner du mal pour rien. Jacuzzi, le quasi-esthète, le presque cinéphile, le demi-journaliste… l’ancien commis de bar !!!
Il ne faut pas confondre le moi réel de ma propre personne avec le moi fictif du commentateur, Marie Sasseur !
Hamlet,je me traîne à vos genoux pour quémander mon pardon, mais je sais que je ne l’obtiendrai que si je renie Clopinou et son éventuelle descendance jusqu’à la quarantième génération.
Je vous conseille juste d’attendre la génération suivante. Vous prendrez exemple sur ce vieux canaillou de Victor Hugo, et deviendrez un excellent grand’père.
(mais à part ça, dites-donc, trois enfants de vous : je plains LES mères -on ne peut imaginer qu’une seule ait ainsi repiqué au truc, il y fallait de l’aveuglement, non ?)
Nonon, pas de confusion possible, c’est bien le même.
notre sentiment d’abandon devient légitime.
–
Arrêtez, Clopine. On est super-peinards au contraire, comme quand les parents étaient pas là. Tiens je crois que je vais goûter au whisky.
« Jazzi dit: 25 juin 2019 à 13 h 31 min
Il ne faut pas confondre le moi réel de ma propre personne avec le moi fictif du commentateur, Marie Sasseur ! »
tu te prends pour Proust ?
ici on n’est là juste que pour commenter les articles de passou !
s’inventer des « moi fictif du commentateur » comme si nous n’avions pas déjà assez d’emmerdes avec nos « moi réels ».
mon Dieu quel malheur.
et arrêtez donc de réclamer un nouvel article à passou !
celui-là est très bien !
en plus je n’ai pas encore eu le temps de le lire jusqu’à la fin.
@christiane
Honnêtement, je ne fais pas toujours de recherches sur la vie d’un auteur lorsque je lis l’un de ses livres, MAIS maintenant que nous y sommes, parlons-en. Le parallèle avec la maladie de cœur de Vian est évident. En revanche, je ne vois aucun lien avec la figure maternelle. La non maternité de Chloé que vous évoquiez comme la conséquence d’un amour indépassable pour la mère est dû selon moi à de tragiques circonstances et à elles seules. Chloé tombe malade dès la lune de miel, il ne peut donc y avoir de refus d’avoir un enfant avec elle comme vous dîtes, tout simplement parce que les circonstances ne leur ont même pas laissé le temps d’y réfléchir. Peut-être que je reste trop à la surface des choses, peut-être aussi que je me méfie des surinterpretations biographiques en général.
en plus vous savez l’âge de passou ?
avec la canicule vous feriez mieux de lui conseiller de s’hydrater au lieu de réclamer de vous pondre un nouvel article !
vous n’êtes qu’une bande d’enfants gâtés !
« Ed dit: 25 juin 2019 à 13 h 42 min
@christiane
(…) Peut-être que je reste trop à la surface des choses (…) »
arrêtez de vous flageller, mais non vous ne restez pas à la surface des choses, j’ai lu vos critiques elles sont très bien, il ne faut pas se rendre malheureux comme ça !
Ed, la spécialiste de l’approche biographique ici c’est Clopine, elle s’est tapée toutes saisons de Micehl Onfray sur france cul, elle est incollable sur l’apporche biographique.
Delaporte, de la sixième jusqu’à la terminale, j’ai cumulé les études et le travail. Après, j’ai dit niet !
« J’étais un pauvre garçon de Rocheville, mais je me retrouvais au lycée Carnot, le meilleur de Cannes, avec tous les rejetons de la bonne bourgeoisie locale. Je cachais mes origines, et ne me montrais avec ma mère, que dans les cas d’absolue nécessité. J’avais honte de sa surdité et je craignais ses esclandres publics.
Je signais mes carnets de note, choisissais mes orientations scolaires, justifiais les absences de ma mère aux conseils de parents d’élèves. Et pendant les temps de vacances, je commençais à travailler. Dès onze ans. D’abord les week-ends, au marché Forville, avec ma tante Fifine. Sur un banc, dans une allée latérale. Plus tard avec Henriette, à même le sol, sous la grande horloge centrale. Les étés, je fus garçon charcutier, livreur, plongeur, commis de café, serveur, chasseur, réceptionniste et, durant l’hiver, placeur de polices d’assurance-vie ou encore donneur de cours particuliers, entre autres ! J’ai beaucoup travaillé, jusqu’au bac, des saisons estivales entières, de 14 heures par jour, sans congés. A chaque rentrée, j’étais content de retrouver le lycée. Et d’autant plus impatient d’en sortir, le diplôme en poche, pour partir, à Paris ! »
la seule biographie que j’ai lue pour essayer de m’expliquer l’oeuvre d’un auteur c’est « la vie sexuelle d’Emmanuel Kant » de Jean-Baptiste Botul.
j’avoue que ça m’a éclairé sur un tas de trucs, d’ailleurs BHL cite avec raison cette excellente bio dans un de ses derniers livres.
prenez cet auteur : Botul, alors lui son oeuvre s’explique par sa biographie, si on ne connait rien de sa vie, on ne comprend rien de sa pensée.
« Jazzi dit: 25 juin 2019 à 13 h 49 min
Delaporte, de la sixième jusqu’à la terminale (…) »
tu veux nous faire croire que tu as été jusqu’en terminale ?
j’y crois pas ce mytho.
Pour Alice Munro, on peut faire une lecture parallèle nouvelles/biographie tant ça se recoupe. Sa vie est partout, de manière flagrante.
Jazzi, c’est lequel qui a été jusqu’en terminale ? ton toi fictif ou ton toi réel ?
pour soigner les jalousies d’Hamlet
https://www.youtube.com/watch?v=mbQU0YPzGUg
hamlet, j’ose à peine te l’avouer, mais j’ai été aussi à l’université…
Ed dit: 25 juin 2019 à 13 h 54 min
vous voulez dire que Munro manque d’imagination ?
Parfois (souvent) les deux se recoupent, hamlet !
« Jazzi dit: 25 juin 2019 à 13 h 55 min
hamlet, j’ose à peine te l’avouer, mais j’ai été aussi à l’université… »
tu sais jazzi je suis marseillais, et comme tous bons marseillais le fictif prend toujours le dessus sur le réel, du coup tu peux tout m’avouer mon jazzouné c’est pas un problème.
Pour préciser mes propos.
La vie des auteurs est toujours dans leur œuvre, je ne dis pas le contraire. Regardez Hans Christian Anderson et son vilain petit canard, par exemple. Ce que je voulais dire, c’est qu’il ne faut pas pour autant voir des éléments biographiques partout, et que chez certains auteurs, ils sont flagrants (Munro ou encore Houellebecq dans Les particules élémentaires), tandis que chez d’autres, ils sont plus subtils (Vian en l’occurence). Sur ce, je retourne à ma lecture.
Jazzi, je crois même que le fictionniste dit mieux et plus vrai le réel que le réaliste.
imagine si Proust avait eu de l’imagination l’écrivain grandiose qu’il aurait pu être !
Andersen
Bonjour Rose,
j’ai allumé l’ordinateur pour vous. Ce matin, au parc, dans l’ombre et un vent doux, assise sur un banc, je relisais un roman qui ressemble à une biographie, très émouvant qui, je crois, vous intéresserait. L’auteur, Laurent Seksik, écrivain et médecin, né à Nice en 1962.
Romain Gary s’en va-t-en guerre (Flammarion) et son huitième roman.
Pour l’écrire il s’est rapproché de J-F. Hangouët, directeur du Cahier de l’Herne Romain Gary et de P.Pavlowitch, petit-cousin de Romain Gary, celui qui a endossé le pseudonyme d’Émile Ajar(L’Homme que l’on croyait) ainsi que d’une bibliographie importante : Myriam Anissimov Romain Gary, le caméléon, Dominique Bona (déjà cité sur le fil Gary) J.Bulow Yossik. Une enfance dans le quartier du Vieux-Marché à Vilnius, 1904-1920, Nancy Houston Tombeau de Romain Gary, Y.Rudashevski Entre les murs du ghetto de Wilno…
Ce roman vous surprendrait. Si Nina (la mère y est présente, haute en couleurs, Arieh, le père aussi est là et le ghetto… Le roman commence le 26 janvier 1925 et se termine à Wilno en 1943 juste avant l’anéantissement du ghetto et les dernières déportations vers Treblinka, Sobibor, Auschwitz… Le dernier à prendre la parole dans un monologue bouleversant est le père, Arieh Kacew…
On retrouve ce qu’on savait de la mère et du fils mais aussi ce lien père-fils, émouvant, difficile.
Je vous copie la dédicace :
« A ma mère chérie.
A toi, papa,
tu étais mon premier lecteur. Au moment où je t’ai fermé les yeux, j’étais en train de terminer ce roman, le premier que tu ne liras pas mais dont tu avais aimé le sujet parce qu’il nous ramenait tous deux trente ans en arrière, au temps où j’étais étudiant en médecine. Du balcon de notre appartement à Nice, au 1 rue Roger-Martin-du-Gard, nous contemplions, toi et moi; l’église russe et le lycée du Parc impérial associés au souvenir de Romain Gary. Tu m’encourageais en me promettant une carrière de professeur de médecine, tandis qu’en secret je rêvais d’embrasser celle de romancier. Comme les autres, ce roman t’est dédié. »
De lui, je n’ai lu qu’un autre récit : Les derniers Jours de Stefan Zweig (Flammarion), adapté au théâtre en 2012.
et Roth, tous ses efforts d’imagination pour trouver une bonne idée pour faire un bon roman, Bellow n’avait pas besoin de chercher.
les photos de passou sont tellement bien trouvées.
prenez les 2 photos de Roth, ce sont des photos d’un écrivain qui fait des effort d’imagination pour trouver une bonne idée.
alors que sur la photo de Bellow on voit que l’idée il l’a trouvée !
et voilà ! la littérature c’est aussi simple que ça, pas besoin de biographies de 500 pages, juste 2 photos et on a tout compris !
Et Joe Louis, hamlet, il cherche quoi ?
Jazzi dit: 25 juin 2019 à 13 h 55 min
hamlet, j’ose à peine te l’avouer, mais j’ai été aussi à l’université…
Juste pour faire des trous dans les portes des waters.
@Ed dit: 25 juin 2019 à 13 h 42 min
Lisez, si vous en avez le temps, L’accroche-cœur et L’Herbe rouge…
Relisez aussi ce que j’ai écrit. C’est au niveau du désir conjugal qu’il semblerait que la trahison à l’égard de sa mère soit présent, ou dans cette absence de maternité de Chloé, ou à ces embryons de poulet dans un bocal empli de formol. Au lieu d’un enfant c’est la mort qui pousse en elle : le nénuphar… Symboliquement que signifie la mort de Chloé ?…
Un premier cycle de Sciences économiques et de Droit, Chaloux, prétexte pour toucher ma Bourse d’études (pas mes bourses), glander (j’avais besoin de souffler un peu) et reculer le départ à l’armée… mais tout cela tu le sais très bien !
Et Alii – 22h29
Merci d’avoir mis en ligne « BORIS VIAN (1920-1959) – Une vie, une œuvre » L’émission de 1997, dans la série « Une Vie, une œuvre.
Intervenants passionnants et musiques d’une grande beauté.
Je plaisante, Jazzi,- et c’est la chaleur.
« Jazzi dit: 25 juin 2019 à 14 h 14 min
Et Joe Louis, hamlet, il cherche quoi ? »
à survivre ?
tu connais toutes les tortures utilisées par les cartels de la drogue mexicains ? ils ont une imagination incroyable.
Deux questions, une œuvre.
Les contes, l’enfance de l’art ?
Aimez-vous l’alto ?
https://www.youtube.com/watch?v=1ZHMOjscXFA
(et une façon de penser contre moi-même, les participants à un échange houleux à propos de la musique s’en souviendront peut-être)
Là, il s’agit du moi auto fictif !
L’arrivée à Paris de Jazzi
J’avais vingt ans et je partis enfin à Paris !
Durant tout le voyage je sentis croître en moi une poussée d’enthousiasme dont l’ivresse me grisa jusqu’au moment de l’arrivée.
Lorsque je débarquai sur le quai de la gare de Lyon avec mon sac et ma vieille valise, je n’eus qu’une hâte, sortir, sortir et voir Paris !
Il faisait déjà nuit.
Nous étions en septembre. L’air était doux.
Flanqué de mes bagages, je me tenais immobile et regardais tout autour de moi.
« Etais-je tombé au beau milieu d’une fourmilière !? »
Les gens couraient en tous sens. Des grappes humaines s’engouffraient ou surgissaient du métropolitain. D’autres personnes formaient une longue file d’attente, parallèle à celle des taxis en stationnement devant la gare, et toutes les deux secondes une voiture démarrait en emportant des passagers.
Mais la file n’en devenait pas moins longue car aussitôt elle se rechargeait.
Des groupes compacts d’hommes et de femmes emplissaient l’intérieur des cafés d’en face. Toutes les lumières étaient allumées pour le grand bal. On aurait dit qu’un chorégraphe avait réglé tout cela.
En effet, les groupes se croisaient, se fondaient les uns dans les autres puis la masse des figurants anonymes s’éparpillait dans toutes les directions. Plus qu’à un ballet, j’avais l’impression maintenant d’être le spectateur privilégié d’une mise en scène d’un film à grand spectacle : un film en noir et blanc, car d’emblée la capitale m’apparut dans toute la gamme des gris : du gris pâle à l’anthracite.
Peu à peu l’enthousiasme et l’étonnement laissèrent la place à un sentiment plus trouble. Je me sentis heureux et apeuré. J’avais envie de rire, de crier, de me mêler à la danse, avec la vague intuition que mes rires auraient pu se changer en larmes. La joie et l’angoisse bouillonnaient dans ma tête. J’avais quitté le bleu des cieux du doux rivage ensoleillé de mon enfance pour rejoindre au plus vite le séjour, tant rêvé, de mon exil volontaire, qui se révéla, au premier abord, tout à la fois magnétique et inhospitalier.
Je marquai un temps d’hésitation, mais la joie l’emporta.
Je me redis alors que j’étais libre et que la vie qui commençait désormais pour moi était entièrement neuve.
Neuve, mais en sombre et brumeux et de plus en plus froid. »
: 25 juin 2019 à 14 h 05 min
quand je l’ai cité, on m’a dit la ferme ,alors maintenant, je laisse causer
jalousie:Treillis de fer ou de bois permettant de voir sans être vu. P. anal. Contrevent formé de minces lattes parallèles et mobiles dont on peut faire varier l’inclinaison. Une double persienne et une jalousie les défendaient de la chaleur dévorante du ciel des tropiques (Sue, Atar-Gull,1831, p. 28).Ces jalousies fermées sont trop sombres; qu’on laisse entrer le jour sans laisser entrer le soleil (Musset, Caprices Mar.,1834, I, 2, p. 137).Par les jalousies baissées il venait assez de lumière pour accuser le désordre du matin dans la pièce (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 119).
2 – Jazzi cherche un logement
« Après avoir sonné aux loges des concierges de tous les immeubles entourant le jardin du Luxembourg en remontant jusques à ceux du boulevard du Montparnasse, de part et d’autre de la rue d’Assas et de sa prestigieuse faculté de Droit, je compris bien vite que la situation aller devenir plus compliquée que prévue.
Elles me rirent toutes au nez : « Inscrivez-vous dans la longue file d’attente, et revenez-voir, à tout hasard, dans quelques années ? » Voilà ce qu’en gros elles me répondaient.
En ce temps-là, toutes les concierges parisiennes étaient bâties sur le même modèle, ne différant entre elles seulement que par l’accent de leur patois hexagonal ou de leur langue étrangère originelle.
Les plus cruelles se croyaient même autorisées d’asséner à l’importun que j’étais : «Moi aussi j’ai des enfants de votre âge à loger ! »
C’est ainsi que j’ai atterri au 3, rue Pajol, au bout de la rue du faubourg Saint-Denis, derrière la gare du Nord.
Dans un petit immeuble en brique rouge sans grâce situé au début d’une rue commençant de l’autre côté du square de la Chapelle.
« Premier étage : grande pièce, coin cuisine, wc sur le palier », disait l’annonce du « Figaro », un journal que j’achetai alors à contre cœur, à cause de sa réputation de feuille officielle de la Droite, mais dont les pages « immobiliers » étaient incontournables à quiconque recherchait, comme moi, une piaule pas chère à quelques jours de la rentrée universitaire.
Les autres étudiants avaient déjà tout raflé depuis le début de l’été.
La « grande pièce » devait faire dans les 12 m2 à tout casser. Il y avait un évier et un chauffe-eau dans le coin cuisine séparé de la pièce principale, dont la fenêtre donnait sur le garage où sera tourné plus tard Tchao Pantin, avec Coluche dans le rôle du pompiste. Pas de coin douche, comme je m’y attendais, et wc à la turc sur le pallier.
Le prix était dérisoire, du fait de la Loi de 1948, qui avait bloqué les loyers des immeubles construits avant cette date. La liberté des loyers étant accordée seulement aux « logements neufs ou complètement rénovés ».
L’effet pervers de cette belle loi républicaine, c’est qu’en compensation, on devait verser un « dessous de table » conséquent au bailleur pour pouvoir intégrer les lieux.
La signature se fit chez ma future propriétaire, qui possédait tout l’immeuble (placement ou héritage ?) où se trouvait mon modeste logement, dans son clair et vaste salon d’un immeuble cossu de l’avenue Arago, dans le 13e arrondissement.
Là, une dame à particule, entre deux-âge, élégante sans ostentation, me remit un exemplaire du bail que nous avions signés à la table où elle m’avait prié de m’asseoir un instant auparavant. Juste le temps de recompter discrètement l’argent dans l’enveloppe que je lui avais remise. La moitié de mes économies !
Je lessivai entièrement le logement, vidé de tout le mobilier emporté par les précédents locataires : un jeune couple de trentenaires, que je rencontrai à l’occasion de la remise des clés, et dont l’apparence soignée contrastait fortement avec la modicité de l’habitation qu’ils quittaient, en compagnie de leurs trois chats, pour un appartement plus fonctionnel en banlieue parisienne.
Je redonnai un coup de peinture blanche sur les murs. Curieusement, le sol était recouvert de petites tommettes rouges comme dans le midi, que je lavai à grandes rincées d’eau javellisée.
Afin de n’être pas vue depuis le garage quand je ferais ma toilette, j’obturais la partie basse de la fenêtre de la cuisine avec une large bande de plastic autocollant de la couleur du cadre du petit miroir rond que j’avais placé juste au dessus de l’évier, pour me raser : rouge sang. Je venais de l’acheter en même temps qu’un sommier métallique, un matelas d’une place, des draps, une couverture, des oreillers, une petite tablette pliante, un tabouret ainsi que quelques éléments de vaisselle.
De quoi engloutir le reste de mes économies.
Cet environnement spartiate correspondait bien à l’état de siège permanent dans lequel j’avais l’impression de me retrouver, moi, pour qui, hors d’un rayon de plus d’un kilomètre du clocher de Saint-Germain-des-Prés, il n’y avait pas de salut à Paris ! »
oui, et les contre’alto!
Kathleen Mary Ferrier, née le 22 avril 1912 à Preston (Lancashire) en Angleterre et morte à Londres le 8 octobre 1953 , est une contralto anglaise qui a acquis …
3 – Jazzi désenchanté mais Jazzi libéré !
« Aujourd’hui, l’immeuble et le garage ont laissé la place à un bâtiment moderne abritant un foyer-logements de la Ville de Paris.
À l’époque, le quartier du square de la Chapelle était déjà hautement exotique. Je n’avais encore jamais vu une telle concentration de Noirs et de Nord Africains.
En longeant à pied la voie du métro aérien, jusqu’aux stations suivantes : Barbès-Rochechouart, à l’ouest, ou Stalingrad et Jaurès, à l’est, on découvrait un paysage improbable, dont la Goutte d’Or, véritable casbah locale, avec ses joueurs de bonneton à la sauvette, ses hammams réservés aux hommes et aux femmes et ses têtes de moutons rôtissant aux devantures des boucheries halal était l’un des principaux points de ralliement.
Tout au long de ce parcours désenchanté, enjambant les lignes SNCF des gares du Nord et de l’Est, on pouvait voir une multitude d’hôtels borgnes devant lesquels stationnaient des files de travailleurs immigrés venus choisir, à même la rue, la « travailleuse à l’abattage » avec laquelle ils monteraient l’escalier branlant menant aux chambres.
Pour me désenclaver de cet environnement déprimant, j’investis mes derniers sous dans l’achat d’un vélo solex d’occasion, grâce auquel je pus traverser la capitale en long en large et en travers, non sans trépidations au passage, tant étaient encore nombreuses les rues pavées à cette époque !
Passant l’essentiel de mes journées dans le triangle d’or : Saint-Germain-Quartier-Latin-Montparnasse, je ne rentrais dans ma cahute que le plus tard possible pour en repartir aussitôt de bon matin.
La raison principale pour laquelle j’étais venu à Paris, c’est que je pourrais y donner libre cours à ma sexualité, loin de toute famille, dans l’anonymat le plus complet.
Au début des années 70, la tendance était à la « libération sexuelle ». Les homos ne s’étaient pas encore constitués en une pseudo communauté dont le Marais deviendrait la capitale.
Chaque garçon dont on croisait le regard dans la rue ou le métro semblait une promesse d’aventure. De nombreux lieux publics, de jour et de nuit, favorisaient la rencontre. Des bars, des boîtes, des saunas, tous marqués du sceau de la nouveauté, émergeaient aux quatre coins de la ville.
Paris la grise s’était métamorphosée en un immense lupanar rose.
Même au cinéma, on commençait à voir des hommes s’embrasser à pleine bouche, sans que le public n’y trouvât à redire.
D’un seul coup, par la grâce de l’après mai 68, Paris était devenue subitement gay !
Tout au moins, passablement bi.
Les passerelles paraissaient moins étanches.
Il n’était pas rare qu’un hétéro veuille tenter une première expérience, pour voir, disait-il, et ne pas « mourir idiot ». Bref, personne ne voulait rester cloîtré dans son identité propre, dans sa spécificité sexuelle.
Tout au contraire, chacun semblait chercher sa différence !
Tout était plus mélangé. Plus ouvert.
Et l’on préférait tous mieux faire l’amour que la guerre.
Dans les buissons des Tuileries, les caves de la rue Sainte-Anne, au bois de Boulogne ou de Vincennes, à Saint-Germain-des-Prés, sur les Grands Boulevards, à Montmartre, sur les quais de la Seine, dans la moindre pissotière de quartier, le dernier terrain vague, derrière l’enclos d’un récent chantier… Une multitude de corps confondus, la chair à même la chair, sans soucis de protection, chaque jour recommencé.
Une décennie entière d’insouciance, à laquelle allait mettre fin un virus insoupçonné… »
, Ferrier se révèle une jeune pianiste talentueuse et gagne de nombreux concours de piano pour amateurs pendant qu’elle travaille comme téléphoniste au General Post Office. Elle se met sérieusement au chant en 1937, lorsqu’elle reçoit des offres d’engagement professionnel de chanteuse après avoir gagné un concours de chant prestigieux au Festival de Carlisle. Elle prend donc des leçons de chant, sur wiki
4 – Jazzi en automne
« L’autre raison de ma venue à Paris, était que je pourrais y visionner l’essentiel de la production cinématographique mondiale.
De fait, sans adhérer pleinement à une quelconque obédience cinéphilique, dès mon arrivée à Paris, je pus aller tous les jours au cinéma.
Pour les films classiques, de préférence à la cinémathèque du Trocadéro : beau temple art déco, prolongé d’un vaste jardin vallonné sur la Seine, face à la tour Eiffel. L’avantage du site était, qu’à la nuit tombée, les yeux encore éblouis d’images immortelles, nous pouvions espérer rencontrer, au détour d’une allée ténébreuse, l’âme sœur, qui se révélait le plus souvent n’être qu’un partenaire sexuel de plus. Ce qui n’était déjà pas si mal ! D’autant mieux qu’aux abords des jardins, la plupart des plus beaux garçons s’adonnaient alors à la prostitution.
Pour les films de référence, absolument incontournables, et ardemment guettés sur nos agendas (grâce à Pariscope ou à l’Officiel du spectacle), nous avions le choix entre les nombreuses salles indépendantes du Quartier Latin et de Saint-Germain-des-Prés. Mais aussi en divers points de la ville, ajoutant au plaisir de la découverte du film tant attendu celle d’un autre quartier, avec ses bistrots à bon marché où nous pouvions prendre un pot, voire dîner, les jours fastes.
En ce temps là, étudiant boursier, je ne gagnais pratiquement rien, mais j’avais toujours un peu de monnaie pour m’amuser.
Comment faisais-je ?
Le café, au café de Flore, me coûtait pratiquement le prix du menu complet au restaurant universitaire. Les cigarettes étaient encore d’un prix abordable et l’on s’habillait d’un rien, chiné aux puces de Saint-Ouen ou chez un quelconque fripier. »
était l’un des principaux points étaient
5 – Jazzi déprime
« Décembre arriva.
Depuis la mort brutale de mon père le 5 décembre 1962, ce mois m’est devenu, à jamais, le mois de la mort et de la nuit : un mauvais moment à passer, le plus rapidement possible et sans ambages, afin d’atteindre le premier janvier, mois de ma naissance et du renouveau de l’année.
Dès lors, je sentis poindre un vague à l’âme qui avait tendance à s’emballer.
J’avais pourtant des journées bien remplies et des soirées plus que prolongées ?
Le jour, j’écoutais en dilettante les cours de seconde année, tel celui sur le Droit Public, que venait nous débiter debout, au centre de l’estrade du grand auditorium, le doyen Vedel, revêtu de sa longue robe noire cravatée d’hermine et drôlement coiffé d’une perruque blanche. Les cours ici étaient nettement plus solennels et l’ambiance moins bon enfant qu’à Nice. De plus, Assas était sous la coupe d’associations d’étudiants d’extrême droite. De temps à autre, ils se cassaient méchamment la gueule entre eux. J’entendis dire qu’au cours d’une rixe, un gars du GUD (Groupe union défense) avait été énucléé par un militant d’un groupe concurrent et néanmoins tout aussi néo fasciste !
Pour ma part, je ne venais à la fac qu’à l’heure des cours, sans plus m’attarder dans les lieux. Généralement, j’allais déjeuner seul dans un restaurant universitaire, situé de l’autre côté du jardin du Luxembourg, sur le boulevard Saint-Michel. Plus petit et moins froid que celui d’Assas, il était aménagé dans le vaste salon aux murs lambrissés d’un hôtel particulier du XIXe siècle. Outre son ambiance ouatée de vieux club anglais, j’en appréciais surtout le fait que le plateau repas y était meilleur ou plutôt moins mauvais qu’à Assas. »
6 – Jazzi s’informe
« Un rituel, initié alors que j’étais encore en terminale au lycée Carnot de Cannes, et systématisé durant ma première année de Droit à Nice, occupait plus de deux heures de mon emploi du temps quotidien : le lecture du journal Le Monde.
Je choisissais de préférence, selon l’humeur du moment et l’endroit où je me trouvais, l’une des prestigieuses brasseries du boulevard du Montparnasse, Le Sélect, Le Dôme, La Closerie des Lilas, La Coupole, ou du boulevard Saint-Germain, entre l’Odéon et la rue des Saints-Pères, passant alors du Danton à La Rhumerie, au Bonaparte, au Deux-Magots et surtout au Café de Flores, où flottait encore l’ombre tutélaire de Jean-Paul Sartre et de Simone de Beauvoir, et d’où je pouvais observer d’un œil discret le manège des jeunes prostitués autour du Drugstore Publicis, juste en face.
Là, confortablement installé à un point stratégique de la salle, en hiver, ou de la terrasse, aux beaux jours, je commandais invariablement un express au garçon, puis, après avoir jeté un regard sur l’assistance, détecté quelques célébrités ou reconnu des habitués des lieux, j’entamais la lecture de la Une du « journal de référence » du boulevard des Italiens, qui paraissait en début d’après-midi mais était toujours daté du lendemain. Il n’était pas rare alors d’y trouver une chronique du doyen Vedel, à caractère nettement plus politique que ses cours. Je prolongeais la lecture des articles amorcés en première page en lisant la suite dans les pages intérieures, suivant scrupuleusement l’ordre immuable du sommaire : International, National, Faits de société (à ne pas confondre avec la vulgaire rubrique des faits-divers de Nice-Matin, qui faisait pourtant les délices de mon enfance), Culture…
J’épluchais consciencieusement chaque ligne, sans omettre les petites annonces, les avis de faire-part et même les mots croisés.
J’y retrouvais toujours avec plaisir les signatures de tel ou tel envoyé spécial à l’étranger, d’analystes économiques et politiques, de critiques de théâtre ou de cinéma. C’était comme s’ils m’envoyaient tous leurs dernières nouvelles du jour !
Comme si l’exemplaire du journal que je tenais en main était la boîte postale où atterrissaient toutes leurs lettres privées à moi seul adressé !
Les pages sur Paris, sur l’urbanisme et l’architecture, et le cahier spécial du Monde des Livres jouissaient tout spécialement de ma faveur.
Après cette longue séance de lecture réflexive, agrémentée de pauses d’observation sur les gens installés tout autour de moi ou cheminant sur les trottoirs, j’éprouvais le satisfaisante sensation d’être parfaitement informé sur l’état du monde et les principaux enjeux de société du moment.
Du moins, jusqu’à ce que je reprenne la suite de mon feuilleton, le lendemain. »
(la suite est réservée aux abonnés…)
Chap. xx jazzey prend des dragées fuca.
: 25 juin 2019 à 15 h 19 min
vous oubliez de préciser si c’est ou non une auto-prescription:on veut savoir
Attendons la suite, on saura bien.
« Elle prend donc des leçons de chant, sur wiki »…
Qu’elle est savante, et alii,
et dire que depuis 1937, wiki chante.
P. comme Paris dit: 25 juin 2019 à 15 h 32 min
Merde
« Merde » ?
Un peu abrupte pour les chants des enfants morts.
Nous avons en ce moment à Paris 31° à l’ombre et une humidité relative de 57 %.
Ceci donnant un indice humidex de 40, correspondant à l’alerte orange foncé : « Sensation d’inconfort généralisée. Danger. Éviter les efforts. »
25 juin 2019 à 15 h 43 min
et remerde
Jazzi EST un dragée fuca.
@ de nota dit: 22 juin 2019 à 19 h 28 min
(du journal extime) Pour faire suite au « palmarès » de Birnbaum, dans la paresse de la chaleur, voici quelques…
(NB / faut bien continuer à dialoguer en l’absence de passoul et de la RTT du robot, même si on a tout dit sur ce maudit palmarès… Vos réactions d’amour passionnées sur l’un des bouquins inconnus de moi, identifié dans la dernière rubrique, me toucheraient des fois beaucoup. Si d’aucun.es veulent bien se prêter au petit jeu de m’édifier, alhors, n’hésitez point, je mercie par avance.
LIVRES LUS INTEGRALEMENT (CES 45 DERNIERES ANNEES) :
De sang-froid*****
Le maître et marguerite*****
Cent ans de solitude****
Belle du seigneur***
Les amantes***
Le zéro et l’infini**
Aurélien***
Alexis Zorba****
Au-dessous du volcan*****
L’attrape-cœur**
Le sagouin*
Le rivage des syrtes*****
Mémoires d’Hadrien****
La modification***
La gloire de mon père*
Le dernier des justes**
Le chevalier inexistant***
Le festin nu****
La promesse de l’aube**
La femme des sables***
Le procès-verbal**
V***
Les mots***
Tristesse et beauté**
Mars****
Récits de la Kolyma*****
Le nom de la rose****
Vie et destin*****
Le livre de l’intranquillité*****
L’insoutenable légèreté de l’être***
Vies minuscules**
L’amant**
La fée carabine***
Autobiographie de mon père****
Beloved****
L’acacia****
Les champs d’honneur***
A l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie**
Le liseur***
Dora Bruder**
Pastorale américaine***
Les particules élémentaires*****
Allah n’est pas obligé***
L’adversaire****
Vers l’âge d’homme***
Fuir**
Les bienveillantes*****
Les disparus*****
Les années***
Le sermon sur la chute de Rome*
Heureux les heureux*
Americanah***
Vernon subutex****
Le géant enfoui*
LIVRES DONT JE N’AI JAMAIS PU ACHEVER LA LECTURE :
Bonjour tristesse
Le docteur Jivago
Le dernier des justes
Le carnet d’or
L’archipel du goulag
La storia
La vie mode d’emploi
La fin de l’homme rouge
LIVRES QUE JE NE LIRAI JAMAIS :
Famille Boussardel
Léon Morin, prêtre
Femmes
Une enfance de rêve
LIVRES EN ATTENTE SUR LE HAUT DE MA PILE :
Louons maintenant les grands hommes
Le général de l’armée morte
Le polygone étoilé
Texaco
La sorcière
2066
Le lambeau
LIVRES DONT JE N’AI ENCORE JAMAIS ENTENDU CAUSER(aucune honte, mais à l’aide…, ami.es erdélien.nes !) :
Garçon de cristal
La case du commandeur
L’Ancêtre
Les anneaux de saturne
A suspicious river
L’inceste
Blondes
Sourires de loup
Sefarade
Une histoire d’amour et de ténèbres
Délivrez moi
L’amour, roman
Brothers
Moira
La haute mort
La fin d’une liaison
Les garçons
La mer, la mer
Mourir m’enrhume
Dans le ventre de la baleine
Accouplement
Une femme fuyant l’annonce
Le puits
33 à Hambourg. Je ne sors pas et ça tombe bien j’ai beaucoup de travail.
Une dragée, Ed !
Et alii, espérons qu’un destin tragique ne guette pas ma préférée
L’avantage des vivantes, c’est qu’on peut aller les écouter
https://www.youtube.com/watch?v=V9-LBIGenJo
(encore un tube)
Un petit dernier, pour rafraîchir
J’ai hésité, jazzi. Et j’ai eu la flemme de vérifier sur Google.
Au même moment à Grenoble nous avons 38° à l’ombre avec une numidité nettement plus faible de 35 %.
Ceci nous donne un indice humidex de 45 qui est la limite supérieur de la zone orange foncé.
À partir de 46 en effet commence la zone rouge de danger extrême obligeant d’arrêter le travail dans de nombreux domaines. Il suffira que l’humidité relative augmente à Grenoble de 5 % seulement pour se situer nettement dans cette zone. Si jamais jeudi à Grenoble la température venait à monter de seulement 1° pour donc atteindre 39• et l’humidité relative à 55 %, l’alerte noire serait atteinte, celle du danger de mort.
Cela-dit, je ne veux pas être alarmiste.
JJJ dommage que vous leur accordiez leur 1ère ou 2ème étoile ; c’est en attendant le chamois ? la flèche ? s’ils font des progrès, je suppose. Vous nous décrirez les épreuves, qu’on sache à quoi s’en tenir.
« Blondes » c’est Blonde de J.C. Oates ou Les grandes Blondes d’Echenoz ?
une numidité
subliminal dédé, transpiration de couleur,
25 juin 2019 à 15 h 52 min
merci x! vous avez raison !
Jazzi il y avait aussi le Mandarin parmi ces cafés. Où Mastroianni prenait son petit déjeuner. Sortant de chez Deneuve, pas loin.
Café aujourd’hui détruit.
@16.04 j’ai eu le même pb à proops de Blonde.
Si c’est le gros roman de Joyce Carol OATES je l’ai lu et lui mets aiséméne ****, si c’est les grandes blondes d’Echenoz, (cité par ailleurs), je le connais mais ne le lirai pas, mon cercle m’en avait dit trop de mal.
Sinon, x, vous avez raison d’ironiser sur mes étoiles, j’en connais tout le grotesque scolaire, mais voyez vous, hein, ce n’était pas tellement ce que j’attendais de vous… Cela dit, vous avez raison d’épingler le brave soldat schveik dont la vie de lecteur assidu du règlement était ailleurs. Vuestra merced.
x – 14h35 et Et Alii, plein de fois !
Est-ce Benedetta Bucci et son violon enchanté jouant Schumann qui vous a conduite Et alii à faire mémoire de Kathleen Ferrier ? C’est elle qui m’a fait découvrir les mélodies de Mahler en interprétant Das Lied von der Erde, les Kindertoten lieder comme le « Voyage d’hiver » (un poème de Goethe). Sa voix de contralto a un timbre exceptionnel, tellement reconnaissable. J’aime aussi quand elle interprète les vieilles berceuses allemandes de Brahms, les lieder de Schubert et de Rückert.
Heureuse pause en cet après-midi torride.
Ed dit: 25 juin 2019 à 15 h 48 min
Jazzi EST un dragée fuca.
Non, c’est toi LA dragée
Ne pas connaître sa langue à ce point-là et vivre de traduction…
Mais quelle beauté aussi, X, que Sara Mingardo interprétant Haendel, « Lascia ch’io pianga »…
le sol était recouvert de petites tommette rouges
–
Très courant à Paris, Jazzi !
Nous, allemands!, êdreu drès gondemps de dratugtion de fous, matemoisselleu… Mais amis vranzais tire pas gomprendre fodre franzosicheu jarabia! Ni fos viches!
Hurkhurkhurk!
« Très courant à Paris, Jazzi ! »
Oui, ainsi que j’allais le découvrir par la suite, D.
Auparavant, j’avais toujours entendu dire que les tommettes étaient une spécialité provençale.
Je n’étais alors qu’un frais provincial, qui venait se mesurer à Paris.
Pour connaitre la suite (ou ce qui précède), il suffit de s’acquitter d’un petit abonnement…
C’est open bar ici? 😉
@Christiane
Je vous réponds encore, désolée, parce que cela me turlupine. Vous pensez que la mort de Chloé est celle de la possibilité pour Vian d’aimer une femme autre que sa mère. A ma décharge, je ne suis pas allée si loin dans mon billet car je voulais surtout creuser l’immense travail sur la langue de Vian ainsi que son réquisitoire contre le monde du travail.
😉 Open bar en ces lieux?
Moi, à la lecture de ta liste, JJJ, j’ai trouvé que nous avions lu la plupart des mêmes livres. Mais là où tu mets 4* moi j’en mets 2, et inversement.
Nos points de vues semblent totalement divergents ? En un point que c’est carrément du strabisme !
« Vous pensez… » ?
C’était une question.
Roh et puis ça se tient. À peine tombé amoureux d’une femme parfaite – le prénom prédestiné, la douceur et la beauté – il la perd rapidement à cause de ce nénuphar. Et c’est lui, la mort, qui grandit en elle, au lieu d’un enfant. Comme s’il n’y avait qu’une seule femme capable de donner la vie, sa mère. Mais était-ce la volonté de Vian de représenter cette impossibilité absolue à travers l’histoire de Chloé ? Peut-être n’était-il même pas conscient de ce pouvoir exclusif de ma figure maternelle. Peut-être n’a-t-il voulu écrire qu’une histoire d’amour pure et tragique traversée par l’expérience terrifiante du monde du travail et du déclin social.
En réalité Mastroianni ne sortait pas forcément de chez Deneuve puisqu’il habitait non loin, rue de Seine, et ce jusqu’ä sa mort, mais à partir de quelle année, je l’ignore. Peut-être depuis le début des années 80 ? Je ne sais pas en quel année lui et Deneuve ont pris leurs distances, tu le sais, Jazzi ?
christiane, c’est très exactement une plaisanterie avec x x dit: 25 juin 2019 à 14 h 35 min!
j’aime beaucoup K.Ferrier que k’ai découverte il y a
longtemps sur F.M
« Open bar en ces lieux ? »
Le taulard* nous a laissé les clés, Pat V !
*à l’heure qu’il est, on ne sait pas s’il est sous respiration artificielle… Moi je crois qu’il s’est barré en Suisse pour travailler à son prochain roman ?)
@Janssen J-J dit: 25 juin 2019 à 15 h 48 min
Votre liste, impressionnante, me donne le tournis comme celle du Monde. Un seul de ces romans, si je l’ai lu, m’incite à l’arrêt. Je reprends le livre, le feuillette, y retrouve mes bonheurs de lecture (et la suite, souvent se joue dans un autre livre de ma bibliothèque appelé par celui-ci).
J’aime aussi bondir hors de la nasse des récits, des romans, des biographies pour m’ouvrir à la voix de mes philosophes préférés ou les trahir tous pour reprendre un de mes livres d’art et rêver face à un Rembrandt, un Rothko, des photographies de Walker Evans, Dorothea Lange ou Henri Cartier-Bresson… ou encore devant les éblouissantes études de lumière et d’ombre du Baroque italien… ou encore, me transporter à Florence, au couvent de San Marco et, immobile devant la fresque de « L’Annonciation », penser à Fra Angelico dans ce couvent dominicain où il vivait peignant cette lumière limpide, nuancée, fluide…
Jazzi,
c’est beau ce que vous écrivez de votre temps d’avant.
Ce moment gênant où tu te rends compte que tu as des goûts très proches de ceux de JJJ. Même adoration du Maitre et Marguerite (la chronique est d’ailleurs en ligne sur TTLT), même plaisir à la lecture de Vernon Subutex et même ennui relatif à celle de L’attrape-coeur ou encore de L’insoutenable légèreté de l’être, mais ennui absolu pour Bonjour tristesse. Y a pas à dire, c’est troublant. De là à dire que les grands esprits se rencontrent…:D
même pas conscient de ce pouvoir exclusif de ma figure maternelle.
A s’interroger sur l’inconscient des écrivains, on tombe facilement dans le lapsus
Ben oui, ta figure maternelle…
Hurkhurkhurk!
Christiane, la musique, voix et instruments a eu une grande part dans ma vie, dès ma jeunesse, mais je n’ai pas envie d’en parler sur la RDL;c’est personnel
@16.40 mais attendez avant de parler strabisme, j’ai oublié de vous dire que une * = le moins entousiasmant (–), et que ***** frisait pour moi, non pas le chef d’oeuvre (je ne sais pas ce que c’est), mais le bouquin qui m’avait le plus durablement marqué en « positif » (+++++).
Si c’est ce que vous avez compris, je suis troublé par votre remarque.
Un conseil de lecteur dans la rubrique finale, peut-être ?
Deneuve habite sur la rue Bonaparte, face à la place et à l’église Saint-Sulpice, D.
Il y a toujours le café de la Mairie, à l’angle de la rue, qu’a longtemps fréquenté George Perec…
(N’ai pas trop suivi les amours de la miss, depuis Vadim, mais je crois que Truffaut a succédé à Mastro, au moment du Dernier métro à Paris ?)
Ed,
ce n’est pas aussi clair. Il écrivait des fictions. Et la fiction pour un romancier est liée à tout ce qui s’agite en son inconscient. L’écume des jours, c’est d’abord un grand roman poétique, enchanteur, merveilleux puis oppressant, angoissant sur le thème de l’amour impossible et du jazz.
Laissons-lui son mystère, ses énigmes…
« D’un côté de la route, il y avait du vent, et de l’autre pas. » Choisissez celui qui vous plaît.
J’y vois une méditation sur la solitude, la mort, l’écume du malheur…
Comme de juste, la liste de « romans » du Monde fait l’impasse sur l’une des plus puissantes sorties du conformisme littéraire, Last Exit to Brooklyn, de Selby, autrement subversif que The Naked Lunch de Burroughs. Par ailleurs un excellent guide de l’invective utile en cas de problème de voisinage en pays anglophone ‘ Youre worse than a leech. A leech yacan get rid of (…) Dont bullshit me ya bastard. (…) Ya cheap motherfucka! Go tell ya troubles to jesus and stop breaking my balls.’
Mort au roman bourgeois!
@et alii dit: 25 juin 2019 à 16 h 51 min
Je respecte cela.
JJJ une allergie tenace à la « pensée »-magazine, aux hit-parades, etc. (et aux post-il en forme de cœur), pas ad hominem.
Le problème de la dernière rubrique (des autres aussi, mais là on ne nous demande rien), c’est que j’y mettrais parfois d’autres romans du même auteur.
Par exemple pour Zadie Smith dont je n’ai pas fini Sourires de loup (qui l’a fait connaître) je recommanderais plutôt On Beauty / De la Beauté.
Mais
1) je ne sais pas ce que ça donne en traduction
2) bien que je ne pense pas qu’avoir lu Howard’s End de Forster soit un pré-requis, on lit alors probablement le roman de Z. S. différemment
Pour Julien Green, j’aurais choisi Léviathan plutôt que Moira (mais tout le monde n’est pas forcé de penser comme moi).
Parfois, ça dépend de vous ; tout dépend si vous avez déjà lu d’autres textes de l’auteur en question* (comme j’ai cru comprendre que vous « jouiez le jeu » et que votre liste était strictement dérivée de celle du supplément d’été). Par ex. pour Sebald. (Mais est-ce vraiment mieux de commencer par Austerlitz, après tout je n’en sais rien.)
Ou bien pour quelles raisons vous avez (ou vous pensez avoir) laissé tomber tel ou tel* (par ex. Le docteur Jivago). (Pas de condamnation au pilori à la clef, neutralité bienveillante.)
J’avais beaucoup aimé d’Amour et de ténèbres d’Amos Oz, mais pas sûr que ce soit pour des raisons purement littéraires.
* de nota doit avoir l’habitude, attendons-le. Il doit y avoir d’autres précisions à demander.
Pour ma part, n’ayant rien à vendre, je demanderais ce que vous attendez de ces lectures, dans quel esprit vous les faites, et ce qui vous a décidé, ce qui vous a fait envie dans les notules critiques. M
ais comme je vous déconseillerais par ailleurs de répondre ici (où c’est gardez-vous à gauche, gardez-vous à droite et surveillez vos arrières), mieux vaut faire cela en interne. Faites-vous à vous-même les questions et les réponses, ce sera un moyen d’orientation.
@16:58
Et oui. Elle est tellement forte qu’en trois ans d’études à deux pas de son domicile, je ne l’ai pas croisée une seule fois. Une camarade de classe a vu la bête une seule fois, des années après avoir quitté l’école. Elle est vraiment insaisissable..
x,je vous confie une plaisanterie que je vous dois bien:et ça fait un joli gag:j’allais en train de nuit à Paris rechercher un alto et j’avais la boite pour le ranger dans laquelle j’avais mis à l’allée une chemise de nuit que j’ai donc sortie dans ma couchette:émotion dans le wagon!
au retour,j’avais l’alto tant attendu:oui j’aime l’alto et j’ai connu une prof-pas pour moi- du conservatoire altiste
Tout à fait cricri.
Non, Ed, tu as rien compris !
Quand JJJ met : « Vies minuscules**, L’amant**, » moi j’en mets quatre. Et là où il en met 4, moi c’est plutôt 2.
C’est plus clair ?
Nos esprits ne se rencontrent pas…
Il y avait la semaine dernière dans certain parc à bouquinistes parisiens, en bas, une carte postale ancienne du lieu ou Vian passait ses vacances sur la cote normande. Elle devrait s’y trouver encore samedi dimanche prochain.
Euh Jazzi, à aucun moment il n’est question de vous dans mon commentaire. Vous n’êtes pas le centre du monde.
« Last Exit to Brooklyn, de Selby »
Oui, Alan B., lu en poche à l’époque dont j’ai parlé, et jamais oublié !
Camarade x, je n’ai compris que pouic à ce dont j’aurais l’habitude?
Ah bon, Ed !
C’est que je n’ai pas compris de quoi vous parlez par ailleurs. Vous refaites le film de « L’écume des jours » avec Christiane ? Vous n’aviez pas tout compris au livre ?
@ 17.06, C’est moi qui n’étais pas sûr, jzman. Votre mise au point est très claire. Rn effet, nous avons des étoiles inversées, c’est un très bon signe du destin, non ? cela devrait renforcer notre amitié non sexuelle, vous qui me prophétisiez une révolution copernicienne à la future lecture de gomorrhe & sodome !
Ed dit: 25 juin 2019 à 17 h 12 min
s’il avait fait du psychodrame avec des psys professionnels,on le lui aurait fait comprendre,ce que vous lui rappelez avec une « courtoisie » dont il est incapable!
@x, 17.02 il me faudrait écrire des pages pour vous répondre point par point, mais sachez que je me suis objecté tout cela, nécessairement. Et merci donc infimiment de me proposer plutôt le silence, vous me délivrez somme doute d’une dette morale à votre égard, et je vous en suis bien gré (ça se dit ?).
Oui voilà jazzi. Par contre je ne vois toujours pas ce que cela peut vous f.outre. Là c’est typiquement un commentaire de troll, donc si vois pouviez continuer à raconter votre vie. Personnellement je m’en fous royalement, mais c’est moins inutile que le trollage à la Chaloux que plus personne ne lit.
Vous n’aviez pas tout compris au livre ?
C’est évident, mais comme personne ne me lira, j’hésitais à le dire.
Hurkhurkhurk!
Une dragée fuca pour Ed, de la part de BORIS VIAN (on dirait du hamlet tout craché !)
Séance fatale !
Pour Boris Vian, le cinéma, qu’il aimait à l’égal de la littérature et du jazz, n’était pas un sujet de plaisanterie. Il était tellement contrarié par l’adaptation cinématographique de son roman J’irai cracher sur vos tombes, qu’il voulut faire retirer son nom du générique. Et lorsque, le matin du 23 juin 1959, il assista à la première du film, à peine la projection commencée, il s’affaissa dans son siège, mortellement foudroyé par une crise cardiaque ! N’aurait-il pas dû rester dans son lit avec un bon livre, ainsi qu’il le recommandait dans son dernier article paru sur le 7e art, où son ironie mordante, à l’égard des exploitants et des critiques de films, masque en fait une amère lucidité ?
« Qu’est-ce qui ne va pas dans le cinéma ? Deux choses. Les films et les salles. Vous me direz que ça fait beaucoup. Je vous répondrai que c’est bien pour ça que ça ne va pas. Et toc !
D’abord, les salles, on se demande où les exploitants vont les faire décorer. Vous avez dû remarquer – si vous y allez, et si vous n’y allez pas c’est probablement à cause de vous que ça périclite, alors lisez tout ça attentivement, avant de recevoir des claques – vous avez dû remarquer que les salles de cinéma présentent avec les brasseries une quantité de points communs assez surprenante. On me dirait de but en blanc qu’il y a une entreprise puissante secrètement acharnée en France à la standardisation de toutes les salles de cinéma sur le modèle des brasseries, et vice-versa, je ne serais pas tellement étonné. Qu’on ne vienne pas me lancer à la tête les trusts qui seraient responsables de tout. Ah, là, là, vous me faites rire, avec vos trusts. Tenez, il y a plein de glaces dans les cinémas et les brasseries. Vous pourriez me dire : c’est Saint-Gobain qui pousse à la manœuvre. Eh bien, pas du tout. Saint-Gobain, je l’ai bien connu. C’était avant qu’on ne le canonise, on a été ensemble au lycée Condorcet, je vous jure qu’il se moquait pas mal du cinéma. Il ne pensait qu’à une chose : son auréole. […] Je voudrais savoir qui, oui, qui fabrique les espèces d’appliques aberrantes que l’on dépose sur les parois de salles dont on nous annonce périodiquement la « rénovation » à grands coups de trompe. […] Je ne parlerai pas des staffeurs et des stuqueurs, qui staffent et stuquent que c’en est une honte, et fabriquent du nid à poussière sur mesure. Les plafonds les plus pervers, les murs les plus ondulés, tout ce qu’on a gardé en rabiot depuis les Arts Déco de1925 (où l’on avait vu trop grand), tout ça va trouver sa place sur les murs du Coliway, du Marisée ou du Broadgnan*.
En outre, il faut bien se souvenir de ceci : les exploitants de cinéma ne se rendent pas compte que le cinéma est parlant depuis 1928. […] La vérité oblige à dire : l’acoustique de 99% des salles françaises est franchement immonde […]
Et les exploitants ne se rendent pas compte, occupés qu’ils sont à exploiter, qu’ils exploitent non pas le cinéma, comme il est prévu dans l’esprit du législateur, mais le spectateur, en lui fournissant un spectacle camelote d’autant plus pénible que si l’image est parfois l’objet de quelques soins de la part des opérateurs qui ont tourné le film, le son, lui, a été entièrement confié, dès son émission, à des microphones à grenaille et des techniciens ankylosés que l’on conserve, au prix d’énormes sacrifices, depuis 1812, époque où Napoléon esquissa le statut de la Radio. Mais n’anticipons pas.
Ainsi, nous avons déjà à l’actif des salles de cinéma :
1°) une décoration innommable et anti-acoustique ;
2°) une acoustique déplorable et antédiluvienne.
Et ce n’est point tout. Il reste encore les fauteuils. Là, il faudrait choisir. Si les exploitants veulent vraiment interdire aux personnes dont les fémurs dépassent 40 cm de long l’entrée de leurs établissements, qu’ils le disent ; nous ne sommes pas de ceux qui récriminent devant les opinions hardiment affichées (et en caractères lisibles, si ça ne vous fait rien). Mais que l’on soit obligé, pour faire tenir ses genoux devant soi, de les mettre justement devant son voisin ou sa voisine de gauche ou de droite, là, ça ne va plus. D’abord, on risque de prendre une claque en pleine pomme, et dans le noir, ça peut réveiller des tas de gens. Ensuite, on risque le contraire : de trop plaire, et à quelqu’un qui ne vous plaît pas. Sans exiger des exploitants qu’ils entourent chaque fauteuil d’une petite palissade assurant votre intimité, on peut leur demander d’élargir un peu l’espace entre les sièges. […] Nous avons donc ajouté à nos deux facteurs le point 3°) inconfort des salles.
En point 4°), il y a l’insécurité. Ce facteur méconnu est peut-être le plus important si j’excepte celui qui m’apporte mon courrier le matin et à qui je tiens beaucoup. L’insécurité est de deux espèces :
insécurité concernant le programme ;
insécurité concernant la période pendant laquelle on essaie de vous
coller des esquimaux, des Kim ou autres fournitures pour glaciers et confiseurs. Il faudrait savoir : si on vient pour voir un film et si on vous vend des sucreries, pourquoi est-ce qu’il n’y a pas aussi un rayon de voitures de courses, de machines agricoles, de complets en tergal ou de diodes au germanium ? Pourquoi ? Ou des cireurs de godasses ? Ou des démonstrateurs de machines à peindre le gazon en rouge ? Hein ? pourquoi, exploitants avides ? Et combien de courts métrages publicitaires avez-vous l’intention de nous coller par-dessus le marché ? J’ai assisté récemment à une scène où la conscience nationale a, un instant, pris le dessus : c’était à la deuxième ou troisième représentation des Vikings**, un film satisfaisant pour l’esprit s’il en fut. Il y a eu, pendant l’intermède chocolat glacé, onze bandes célébrant la lessive sous toutes ses formes. A la huitième, la salle, dans un sursaut, s’est mise à protester. On se sentait fier d’être français. En pareil cas, l’exploitant devrait payer le spectateur. Ceci donc, pour l’insécurité de l’entracte. Pour le programme, c’est encore pire ; je me rappelle une séance au Wepler où j’aurais volontiers abattu à la mitraillette M. Vespa, Mme Vespa et leur postérité jusqu’à la onzième génération. Car le court métrage était, lui aussi, publicitaire… et d’un long ! […]
Je me suis légèrement allongé sur le problème des salles, à ce point que celui des films m’entraînerait peut-être un peu loin. Il y a dans tous les journaux de redoutables esthètes qui foudroient et qui vous expliqueront bien plus mal que moi tout ce qu’un film met en jeu. Au départ, ma position restera simple : je sais très bien comment on fait un film ; d’ailleurs il y a plusieurs procédés, mais en tout état de cause, Bardot n’est pas libre avant un certain temps. Je vous en reparlerai à ce moment-là. De toute façon, on n’est pas mal dans son lit et un livre, ça a bien du charme. »
(« La vérité sur le cinéma » in « Œuvres complètes », tome XIII
Librairie Arthème Fayard, 2002)
http://www.gallimard.fr/Catalogue/MERCURE-DE-FRANCE/Le-Petit-Mercure/Le-gout-du-cinema
é (ça se dit ?).
− Savoir gré, savoir bon gré, un gré infini à qqn (de qqc.). Être reconnaissant envers quelqu’un. Je vous sais gré d’être là, comme je sais gré à un beau jour de luire sur ma tête, à un air parfumé de courir autour de moi (Soulié, Mém. diable, t. 1, 1837, p. 159).Je suis bien curieux de voir ta rédaction et je te sais bon gré de me demander là-dessus mes avis (Flaub., Corresp.,1846, p. 210) :
11. Elle ne se cabrait pas devant ses questions; peu à peu, elle lui savait même un certain gré de les avoir posées; et elle s’étonnait, la première, d’éprouver une sorte de plaisir à se départir, pour lui, de son habituelle réserve. Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 365.
♦ [Dans le style épistolaire] Je vous saurais gré de bien vouloir… Si vous pouviez me fournir ce renseignement, je vous en saurais un gré infini. Adieu, mon cher ami, mille amitiés bien sincères (Tocqueville, Corresp. [avec Reeve], 1839, p. 50).
Rem. Au plur., rare. J’aime beaucoup Balzac, et je sais tous les grés du monde à M. Barbey d’Aurevilly de l’excellent chapitre qu’il a consacré à ce maître (Verlaine, Œuvres posth., t. 2, Crit. et conf., 1896, p. 320).
− Savoir mauvais gré, peu de gré à qqn. Être peu satisfait ou mécontent de la conduite, des procédés de quelqu’un. Ne parle pas de cette plaisanterie : on m’en saurait mauvais gré (Staël, Lettres jeun.,1790, p. 406).
− Se savoir bon, mauvais gré de qqc. (vieilli). Se féliciter de quelque chose, se reprocher quelque chose. Corinne aussi se savait mauvais gré de n’être pas assez reconnaissante des marques de dévouement que lui donnait le comte d’Erfeuil (Staël, Corinne, t. 3, 1807, p. 263).La maîtresse de la maison (…) se sut bon gré d’avoir engagé l’académicien à dîner. Il amuse M. de La Mole, pensait-elle (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 245).
Boris Vian, au frais.
https://www.borisvian.org/files/site/panorama/qui-est-il/Phot599.jpg
masque en fait
eh bien si elle la révélait, qu’est-ce que ce serait!
c’est drôle, depuis que je lis la RDL,je n’ai jamais lu personne parler des »corps étrangers » de Cayrol que je relis de temps à autre;c’est un livre qui compta pour moi
La blouse dentiste.
x,
interessant travail sur l’œuvre de Giovanni Battista Martini par les Astrusi.
Bohumil Hrabal non plus, pas là. Et pourtant…
Sur la photo de 17h45.
« Boris Vian rencontre Ursula Kübler au cours d’un cocktail chez Gallimard. Ursula est une jeune danseuse suisse dans les Ballets de Roland Petit. Son père, Arnold Kübler, est écrivain, dessinateur et journaliste. Zürichoise, elle ignore tout du nom et des déboires de l’écrivain. »
Elle l’a accompagné jusqu’à la fin.
La disparition du père de Boris Vian (1944) est aussi brutale.
« Un drame survient, Paul Vian est assassiné par des cambrioleurs qui se sont introduits dans la maison de Ville d’Avray. Son épouse, sa belle-sœur et la jeune sœur de Boris assistent au drame. Celui-ci entraînera l’abandon de ce lieu magique pour les quatre enfants Vian, qui perdent un père aussi érudit qu’excentrique. La maison sera mise en vente, meubles et souvenirs compris. »
de nota à 17 h 15 min
l’art difficile de questionner et d’orienter le client qui hésite, parce qu’il se demande s’il les aimera ou se demande par où commencer, devant des livres dont divers prescripteurs lui ont dit du bien.
Chaloux à 17 h 55 min
Comme le dit Tiphaine Samoyault dans l’entretien : repérer ce qui manque pour soi fait partie du plaisir de la liste.
Eh bien ! sur ce nom-là nous sommes entièrement d’accord.
« christiane dit: 25 juin 2019 à 16 h 58 min
la fiction pour un romancier est liée à tout ce qui s’agite en son inconscient. »
alors là je ne suis pas d’accord, je sais bien que la fiction n’a pas très bonne presse de nos jours, mais vous donnez une définition pour le moins assez péjorative de la fiction.
Aussi permettez-moi de venir défendre ici la fiction.
Pour se faire je reviendrai auprès de celui chez qui ce mot revient le plus souvent dans sa prose, j’ai nommé David Hume ! bien sûr.
Hume relie souvent ce mot « fiction » à celui de « imagination », parfois il les associe sous l’appellation « imaginations fictives », comme en anglais il existe une flopée de mots j’avoue c’est même un peu le bordel, mais ce n’est grave.
chez Hume il y a une mauvaise imagination et une bonne. La mauvaise est celle qui nous fait attribuer de mauvaises causes à des bonnes raisons. Parce que l’humain est un animal qui recherche toujours la cause de toutes choses, et quand il ne la connait pas, que fait-il ? il s’en invente une grâce à son imagination, inutile de vous dire qu’en disant ça Hume règle leur compte à pas mal de philosophes depuis Aristote qui pensait que c’était le vent qui fécondait les juments, et que quand le vent venait d’un certain sens ça donnait un mâle, et sinon une femelle, faut-il avoir de l’imagination pour inventer des choses pareilles, si les philosophes peuvent parfois manquer de quelque chose c’est rarement d’imagination…
ensuite il y a la bonne imagination, ce que Hume nomme aussi la « fiction vive » ou l’imagination vive », c’est quoi ?
c’est cette faculté humaine qui vise à associer des idées de manières différentes et nouvelles par rapport à celle dont on les perçoit.
c’est là où Musil rejoint Hume, en général on les oppose parce qu’ils ne partagent pas le même scepticisme, autant vous dire qu’il m’arau fallu me battre pour prouver que ces deux se retrouvent dans faculté humaine assez exceptionnelle et unique dans l’univers : l’imagintation.
Hume prend l’image du centaure, l’homme voit un cheval, il voit un homme et hop ! il met la tête de l’un sur le corps de l’autre ! ça c’est l’imagination, rien à voir avec l’inconscient, c’est jsute cette disposition à être capable de jongler avec les idées.
pourquoi suis-je un fervent défenseur de la fiction et de l’imagination et que je hais tous ces romans visant à un réalsime auto centré où les auteurs essaient de s’en tirer et ne pas avouer qu’ils ont autant d’imagniation qu’une huitre avec un « narrateur fictif » qui en réalité n’est personne d’autre qu’eux-mêmes, où s’il n’est pas eux-mêmes il leur ressemble bien plus qu’un centaure ressemble à un cheval.
déslé de faire long mais ce sujet me semble fort important.
pourquoi défendre la fiction ? parce que c’est le seul moyen à la disposition de l’homme de jongler avec les idées.
et c’est trè loin d’être pas un hasard si la disparition de l’imagniation chez les écrivains coincident avec celle en politique, comment demander à un politicien d’imaginer des possibles si même un écrivain n’y parvient pas !
regardez deux secondes la tronche de Roth sur cette photo, voilà à quoi ressemble notre monde politique aujourd’hui ! notre monde a la m^mee tronche que celle de Roth, alors que nous aimerions tous que le monde ait plutôt la trombine de Bellow, hé ben non.
et c’est là où je dis que nous vivons dans un monde proustien, il fait quoi Proust : il décrit ce qu’il voit, et il suffit qu’il tombe sur un kaleidoscope qui renvoie des lumières étranges pour qu’il perde les pédales !
non Christiane, l’imagination n’a absolument rien à voir avec l’inconscient, elle a juste à voir avec le courage ! parce qu’associer des idées différement de ce qu’elles sont c’est toujours prendre le risque de passer pour un imbécile ! et aujourd’hui tous oles écrivains n’ont qu’une peur : passer pour des imbéciles, et au final c’est cette peur elle-même qui les fait passer pour des imbéciles !
et voilà comment ça marche !!!
renato à 17 h 54 min
https://www.youtube.com/watch?v=lOJgYrEvxJA
(Bientôt la fin d’un suspense infernal : on va savoir si Jazzi a écrit un Goût de Bologne.)
Tu pourrais nous faire un petit cour sur Fiction et mensonges, hamlet ?
A moins que tu préfère Fiction et vérité ?
@hamlet dit: 25 juin 2019 à 18 h 20 min
Je vous trouve un peu compliqué mais j’aime la musique de vos phrases. J’en reconnais le rythme sans regarder le pseudo. Vous écrivez en vous appuyant sur une formule rythmique répétitive, un ostinato, je crois. C’est un peu comme le Boléro de Ravel.
PS : je n’ai rien compris et je n’ai jamais lu Hume. Il me vient une idée : la fiction pour un romancier est liée à tout ce qui s’agite en son inconscient. Qu’en pensez-vous ?
x, j’ai trouvé que le texte de hamlet sur les 100 ceux-ci et 100 cela avait des airs de celui de Boris Vian sur les salles de cinéma.
Serait-il un auto fictif contrarié ?
hamlet, faut jamais le prendre à la lettre mais plutôt à l’inverse…
L’imagination d’une huître : la perle.○°•●•°○
et alii à 17 h 04 min
C’est charmant.
Mais ils ont eu beaucoup de chance, ils auraient pu connaître un autre type d’émotion : vous auriez pu être une émule de Luciano Lutring (« le gitan »)
Voir Svegliati e uccidi le film de José Giovanni avec Delon.
https://malastranavhs.files.wordpress.com/2013/05/bscap0094ua8.jpg
je n’ai jamais déjeuné dans ce restaurant de Menton https://www.mirazur.fr/
et me demande s’il n’est pas un peu surestimé. D’ailleurs je ne suis jamais allé dans cette ville non plus. Y a-t-il un bon club de lectures culinaires au citron ?
Fiction, en voilà un beau sujet de discussion!
du latin fingere, qui veut dire non seulement « façonner dans son esprit », « imaginer » ( et « s’imaginer » ou »supposer que »), mais aussi « contrefaire », « déguiser », « feindre », et même »mentir ».
Fiction : domaine extérieur au monde actuel mais disposant d’une identité, ce qui le rend capable de mobiliser notre attention et nos réponses.
@ etaliii – La cour de cassation, souvenez-vous, déjà en 1997, avait cassé un jugement de Riom qui avait osé affirmer qu’une poule était un animal anodin et stupide.
—(rappel)
CA Riom, 1re chambre civile, époux R… c/ R…, 7 septembre 1995 [archive], La Semaine Juridique Édition Générale, no 16, 17 avril 1996, II 22625 avec une note critique d’Alioune Djigo (« La gêne liée à un poulailler peut-elle, dans un village, revêtir un caractère anormal ? ») ; sommaire et note d’André Robert, « Un poulailler ne cause pas de troubles excessifs de voisinage dans une petite commune rurale », Recueil Dalloz 1996, p. 59 (aux termes de l’arrêt :
« Attendu que la poule est un animal anodin et stupide, au point que nul n’est encore parvenu à le dresser, pas même un cirque chinois ; que son voisinage comporte beaucoup de silence, quelques tendres gloussements, et des caquètements qui vont du joyeux (ponte d’un œuf) au serein (dégustation d’un ver de terre) en passant par l’affolé (vue d’un renard) ; que ce paisible voisinage n’a jamais incommodé que ceux qui, pour d’autres motifs, nourrissent du courroux à l’égard des propriétaires de ces gallinacés ; que la cour ne jugera pas que le bateau importune le marin, la farine le boulanger, le violon le chef d’orchestre, et la poule un habitant du lieu-dit La Rochette, village de Sallèdes (402 âmes) dans le département du Puy-de-Dôme.
Par ces motifs : statuant publiquement et contradictoirement, infirme le jugement, déboute le sieur R… de son action et le condamne aux dépens »).
Cette décision a été cassée par un arrêt du 18 juin 1997 (Civ2, pourvoi n° 95-20652 [archive])
J’espère que vous trouverez à y méditer pour vous-même. Je vous en saurais des grés !…
« Jazzi dit: 25 juin 2019 à 18 h 30 min
Tu pourrais nous faire un petit cour sur Fiction et mensonges, hamlet ?
A moins que tu préfère Fiction et vérité ? »
c’est ‘achement important ce que tu dis là.
la fameuse VERITE.
qu’attend-on d’un auteur sinon qu’il révèle une vérité à ses lecteurs.
nous avons lu des critiques de livres, ou entendu des interviews d’écrivains qui resteront des moments d’anthologie :
journaliste : quelles motivations vous ont guitdé pour écrire ce livre.
écrivain(e) : mon seul objectif était de dire la vérité, d’être vrai(e)….
et pourquoi donner ce rôle débile à l’écrivain ?
parce que la religion a disparu, la parole révélée, de dévoilement, la révélation etc… avant c’était les curés !
et maintenant c’est qui ? les psys et les écrivains !
sauf que c’est tout du flan : il n’y a jamais eu autant de mensonges, de zones d’ombre, qui connait la vérité de notre monde aujourd’hui ? personne ! personne ne sait qui tire les ficelles, ni le pourquoi, ni le comment.
nous ne savons rien des raisons qui font que le monde est tel qu’il est.
par contre nous avons des bataillons d’écrivains qui nous pondent leurs vérités dont personne n’a absolument rien à cirer !
le meilleur exemple en date c’est Angot, il a fallu que les gens l’écoutent chaque semaine dans une émission de télé pour qu’on se rende compte qu’elle avait le qi d’une huitre !
alors que les critiques littéraires nous ont raconté tout le contraire durant des années, au non de quoi ? au nom de la sainte vérité qui la guidait !
la vérité dans la littérature ne sert qu’à une chose : enfumer les gens !
auto fiction = vérité et fiction = mensonge
j’y crois pas qu’on soit tombés aussi bas.
Jazzi et c’est bien pour cette raison que vous avez versé une petite larme à la fin du Almpodovar et que vous n’avez retenu qu’un chose du Bong Joon Ho c’est que la Corée du Nord peut leur envoyer des bombes atomiques sur la tronche.
et pas que vous j’imagine, tout le monde a dû avoir la même réaction que vous.
et voilà où nous en sommes arrivés dans ce monde proustien !
pourquoi ?
parce que le Almodovar est aubiographique, alors que le coréen c’est de la fiction.
et forcément l’autobiographie c’est tellement mieux, parce qu’elle nous révèle la vérité, alors que l’autre il nous ment.
Jazzi, l’autre danger de la fiction c’est qu’elle nous éloigne de nous-même, alors que l’autobiographie ne parle que de nous.
nous sommes bien capables de prendre tous les risques, mais certainement pas celui de nous oublier, même le temps d’un livre ou d’un film.
la fiction c’est la peur de ne plus exister.
voilà ce qu’est un monde proustien, c’est un monde à la con.
cqfd
Je préfère un monde proustien à un monde dostoïevskien, hamlet !
2439
commentaires