de Pierre Assouline

en savoir plus

La République des livres
Pouchkine, c’est la Russie

Pouchkine, c’est la Russie

La Maison Pouchkine à Pétersbourg, qui est bien davantage qu’un musée à sa gloire, a été inaugurée en 1905. On y trouve ses manuscrits, sa bibliothèque, ses objets, des gravures et tableaux et de quoi organiser des rencontres culturelles et des colloques qui dépasse sa seule personne car Pouchkine, c’est la Russie, ou du moins la littérature russe, tout simplement. Son œuvre recèle des expressions ou des morceaux de phrases qui sont devenus des mots de passe entre les Russes. Ainsi « la nuit du 3 » (Eugène Onéguine) est-elle un schibboleth, un signe d’appartenance ou de reconnaissance, il n’y a pas à expliquer. Pouchkine relève du fonds et le socle communs des Russes jusqu’à en être devenu le lieu commun et le synonyme de tout, le seul capable de mettre d’accord occidentalistes et slavophiles tout en conservant un écho universel, l’incarnation de la liberté secrète, il se situe à sa juste place à l’origine de la littérature russe moderne- et du métier d’écrivain au sens moderne de l’expression puisqu’il disait écrire pour lui et publier pour gagner sa vie. Toutes choses qui sourdent de chaque page du Dictionnaire amoureux de Pouchkine (580 pages, 28 euros, Plon), une fête de l’esprit.

Son auteur André Markowicz a traduit l’ensemble de son théâtre, nombre de ses poèmes lyriques ainsi que les principaux poètes de sa génération, la première de l’histoire de la littérature russe à se regarder comme telle, constituée d’artistes qui avaient entretenu une conversation permanente, rassemblés dans un essai qui fit grande impression sous le titre Le Soleil d’Alexandre. Il compagnonne intimement avec Pouchkine depuis qu’il est âgé d’une vingtaine d’années ; alors qu’il venait juste d’obtenir sa licence, les maitres d’œuvre de la grande Histoire de la littérature russe en plusieurs volumes publiée par Fayard dans les années 90 lui commandèrent le chapitre qui lui était consacré. L’ode « Napoléon », l’exilé du genre humain comme il l’appelle, mort en martyr selon lui, lui est venu sous la plume au lendemain de sa mort. Markowicz l’a traduite à 17 ans. Depuis, cent fois il l’a remise sur le métier encore et encore. Et il se dit prêt à recommencer jusqu’à la consommation des siècles :

« Je vivrai toujours avec ».

C’est peu dire qu’André Markowicz ne doute pas du génie de son héros. Jamais avare de superlatifs, il élève « Le Cavalier de bronze », hymne à la beauté de Pétersbourg et à ses nuits blanches, au rang de « plus grand poème jamais écrit en russe » ; et les 7000 vers d’Eugène Onéguine, « indiscutable et indiscuté, le plus grand livre jamais écrit en langue russe ». Mais outre son tempérament parfois porté à l’hyperbole, comment ne pas lui donner raison. Non seulement il connait comme peu d’autres la littérature et la poésie russes de l’intérieur de la langue, et pour cause (« Traduire, c’est vraiment lire »), mais cette vision panoramique lui donne les moyens de la comparaison. Markowicz ne doute pas mais, outre qu’il n’est pas inconditionnel de la grandeur de la totalité de l’œuvre, lorsqu’ il est confronté à un obstacle, il l’avoue : non, il ne parvient toujours pas à traduire son grand poème sur la négation de Dieu « Le démon » (et soudain il nous revient en mémoire que Jacques Chirac prétendait avoir traduit toute l’oeuvre de Pouchkine dans sa jeunesse grâce aux leçons d’un vieil excentrique !) ; non, il s’avère incapable de définir le fameux « esprit russe » ; non, il ne lui pardonne pas d’avoir « honteusement » chanté la répression de la révolte polonaise de 1830-1831 ; non, il n’a pas pu traduire certains fragments inédits car inachevés ; non, il l’avoue, il est incapable de traduire « ça », la présence de Pouchkine qui s’impose au visiteur de la Maison Pouchkine à Pétersbourg, envahi par des remontées d’enfance et les émotions qui lui font cortège car « ça » n’a pas de nom c’est indestructible. Ces aveux d’impuissance sont l’une des multiples facettes de la qualité de ce livre passionnant qui joint des touches très personnelles, le ressenti du lecteur et du traducteur, à une érudition sans faille.

« La Russie de Poutine est monstrueuse en ceci qu’elle allie l’indifférence à la culture naturelle au capitalisme et à la dictature mafieuse. Je ne suis pas sûr que cette dictature, même si, un jour ou l’autre, elle finit par s’effondrer, mette en grand danger ce « ça » qui fait ma Russie »

Depuis des années, le Kremlin et ses associés mafieux organisent le vol systématique de manuscrits de Gogol, Lermontov et surtout Pouchkine dans les réserves des grandes bibliothèques occidentales dont la BnF à Paris et surtout celle de Varsovie. Le protocole est toujours le même : un petit réseau de voleurs géorgiens se présente avec de fausses cartes de chercheurs, passent plusieurs jours à « étudier » les documents et remplacent l’original par un fac similé si bien fabriqué qu’il trompe les conservateurs. 170 oeuvres ont ainsi été subtilisées dans les collections. Ce que c’est de demeurer l’incarnation éternelle de la Russie…

Il y a des entrées bienvenues sur le bilinguisme russe/français, une manière de diglossie en fait, qui régnait dans l’aristocratie russe jusqu’à 1914, le français n’étant pas seulement la langue de la conversation mais celle de la réflexion sinon de l’écriture, le russe étant par eux considérés comme la langue vulgaire des journaux. Au lycée, ses camarades avaient surnommé Pouchkine « le Français ». Une place est faite naturellement à Boldino, un village de la province de Nijni Novgorod qui appartenait à sa famille ; une épidémie de choléra l’y confina une première fois pendant trois mois, puis à nouveau un peu plus tard, confinement des plus stimulants et des plus féconds puisque nombre de ses chefs d’œuvre furent composés, complétés ou achevés dans ce splendide et misérable isolement absolu.

André Markowicz appartient à la catégorie des traducteurs que je qualifierais d’empathiques. Il ne lui suffit pas d’être porté par l’admiration, encore lui faut-il n’éprouver aucune répulsion. S’il a bien été l’audacieux et si novateur traducteur de Dostoïevski, il s’est contenté, si j’ose dire, de rendre en français ses 31 œuvres de fiction en 45 volumes mais s’est bien gardé de toucher à ses lettres et à ses articles (y compris son admirable discours prononcé lors de l’inauguration d’un monument à Pouchkine) à cause de son nationalisme et de son mysticisme ; certes, et il n’en disconvient pas, ceux-ci ont également irrigué ses romans mais leur structure les mettait à distance (en situation, dans la bouche des personnages etc).

On dit parfois à propos des grands poètes suicidés que leur mort volontaire éclaire rétroactivement leur vie à mort ou à raison. Pouchkine, c’est son duel avec Georges d’Anthès. Même ceux qui n’ont jamais rien lu de lui savent au moins cela. Blessé, agonisant, Pouchkine fut transporté dans sa bibliothèque aux trois mille volumes. Mais on ne sait à qui il s’adressait, aux hommes ou aux livres, lorsqu’il murmura :

« Adieu, les amis ».

Issu d’une illustre famille aristocratique ruinée, il fréquentait les grands bals depuis toujours, chantait l’empire russe… En permanence hanté par la folie, ce joueur addictif mourut endetté jusqu’au cou à cause de passion pour les cartes (il avait même joué et perdu ses manuscrits à deux reprises)… André Chénier était le poète français dont il se sentait le plus proche… Il était obsédé par les pieds des femmes (il est même question de petons du côté de chez Onéguine ce qui indignait Soljénitsyne qui y voyait l’origine de la perte du sacré dans les démocraties !). Mais comment rendre nojki, diminutif de nogui, autrement que par « petits pieds » dans les strophes 30 et 34 du premier chapitre ? Il y a donc « petons », mais c’est risqué de ramener la Valentine de Maurice Chevalier dans la grande poésie russe du XIX ème ce qui ferait désordre ; la consultation du Dictionnaire de l’Académie (1802) libéra d’un cas de conscience…

Markowicz aura passé sa vie d’adulte en compagnie de Pouchkine et ce n’est pas fini. De son propre aveu, il y a encore beaucoup à découvrir du côté des variantes, de la ponctuation et même du papier sur lequel il écrivait. Ce Dictionnaire n’a pas de dédicataire. Mais le linguiste Efim Etkind (1918-1999), grand savant, professeur, passeur et traducteur, aurait pu l’être. Il fut le maître admiré et l’ami cher de Markowicz jusqu’à ce qu’ils se fâchent à jamais. Il n’empêche… :

« C’est lui qui m’a fait. Si vous lisez ce Dictionnaire amoureux de Pouchkine, c’est qu’il y a eu Etkind ».

Après un aussi bel élan de gratitude, on a hâte de retrouver son exemplaire d’Eugène Onéguine dans la traduction de devinez qui avant d’attaquer le massif Pouchkine par la face nord, celle du splendide témoignage sur le quotidien de l’aristocratie russe entre 1819 et 1825 (promenades, fêtes, bals et ballets) ou par la face sud et se laisser emporter vers l’ivresse des sommets dans une quête infinie de sa légendaire légèreté.

« Je n’estime pas cher tous ces droits souverains
Qui font tourner la tête à mes contemporains.
Je ne murmure pas si les dieux me retirent
Le pouvoir d’amender le budget de l’Empire
Ou d’empêcher les rois de lever des armées.
Et je ne pleure pas qu’on ne puisse imprimer
Dans une presse libre un tombereau d’ordures
Sans tomber sous le coup d’une acerbe censure.
Cela, c’est, voyez-vous, « des mots, des mots, des mots. »
Il me faut d’autres droits, plus secrets et plus hauts.
Une autre liberté, plus haute, me transporte :
Dépendre du monarque ou du peuple, qu’importe ?
C’est dépendre toujours. Chacun son dû.
——————————————N’avoir
Pour maître que soi seul. Être en repos. Devoir
Ne contenter que soi ; pour quelque honneur infâme,
Ne rien devoir courber, le cou, les rêves, l’âme.
Selon sa fantaisie, vagabonder, errer,
Contempler la nature en sa splendeur sacrée
Et frissonner de joie, plein de larmes sereines,
Face aux créations de la pensée humaines.
O vrai bonheur ! droits vrais !…. »
( « Dépendre du monarque ou du peuple… » Pouchkine, été 1836)

(« Pouchkine récitant à un ami poète devant Derjavine », huile sur toile d’Ilia Répine, 1911, Maison Pouchkine ; « Portrait d’Alexandre Pouchkine. huile sur toile, 1827, Maison Pouchkine; « Le dernier tir d’Alexandre Pouchkine » huile sur toile d’Adrian Markovitch Volkov, Maison Pouchkine )

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, Littérature étrangères.

1372

commentaires

1 372 Réponses pour Pouchkine, c’est la Russie

puck dit: 19 juin 2025 à 10h44

le truc qui a intéressé Janké dans le saudade tel que décrit par Pessoa dans ses poèmes c’est à la fois cette notion de solitude et surtout d’un truc assez étrange qui est la nostalgie de souvenirs non vécus.

exemple ce poème : Neige sur la province / dans les foyers pleins de tendresse, / Un sentiment conserve / Les sentiments passés. / Cœur qui s’oppose au monde
entier, / Quelle vérité, la famille! / Profonde est ma pensée, / C’est pourquoi j’ai de la saudade. / Et comme elle est blanche de charme / La vue du paysage que j’ignore, / Telle qu’elle se montre dans la vitre / De ce foyer que je n’aurai jamais.

Pessoa dit qu’éprouve le regret d’avoir perdu une maison qu’il n’a jamais connu, et Janké va appliquer ce sentiment étrange à la musique ce qui en soi était une super idée.

Chaloux dit: 19 juin 2025 à 10h48

@Pablo. Baudelaire devant ses contemporains est toujours disponible. Je l’ai acheté il y a quelques jours.

Pablo75 dit: 19 juin 2025 à 10h50

le saudade est un truc hyper complexe, je veux dire étant moi-même porté porté par une nature encline de façon spontanée à la mélancolie, la tristesse, souvent même le désespoir et un tas d’autres trucs du même genre je me suis penché sur ce mot à la fois mythique et énigmatique « saudade ».
puck dit: 19 juin 2025 à 10h41

Pour comprendre tes délires pathologiques, tu aurais dû te pencher plutôt sur le mot « connerie »…

Pablo75 dit: 19 juin 2025 à 10h57

Pour comprendre le concept de « saudade » il faut écouter des fados et lire Pessoa.

« Ah, todo o cais é uma saudade de pedra! »

Tout est dit en un seul vers:

« Ah, tout quai est une saudade en pierre !
Et quand le navire se détache du quai
Et que l’on remarque d’un coup que s’est ouvert un espace
Entre le quai et le navire,
Il me vient, je ne sais pourquoi, une angoisse toute neuve,
Une brume de sentiments de tristesse
Qui brille au soleil de mes angoisses couvertes de gazon
Comme la première fenêtre où l’aurore vient battre,
Et qui m’entoure comme un souvenir d’une autre personne
Qui serait mystérieusement à moi.

Ah, qui sait, qui sait,
Si je ne suis pas déjà parti jadis, bien avant moi,
D’un quai ; si je n’ai pas déjà quitté, navire sous le soleil
Oblique de l’aurore,
Une autre sorte de port ?
Qui sait si je n’ai pas déjà quitté, avant l’heure
Du monde extérieur tel que je le vois
S’éclaircir à mes yeux,
Le grand quai plein de peu de gens,
D’une grande ville à demi éveillée,
D’une énorme ville commerciale, hypertrophiée, apoplectique
Autant qu’il est possible hors de l’Espace et hors du Temps ? »

Fernando Pessoa, Ode Maritime, traduction de Patrick Quillier, en collaboration avec Maria Antonia Câmara Manuel et Michel Chandeigne, in Œuvres poétiques, Bibliothèque de la Pléiade, 2001.

*

La nouvelle « star » du fado: Gisela João

https://www.youtube.com/watch?v=p0AurO5UMLQ

Jazzi dit: 19 juin 2025 à 11h17

« je n’ai plus une grande opinion de vous, dommage »

Et moi qui croyait que le pseudo Bahia avait de l’humour !

Jazzi dit: 19 juin 2025 à 11h28

EDUARDO LOURENÇO

L’invention de la saudade

S’interrogeant sur ce qui, en dehors de la langue, pouvait bien être commun aux poètes portugais, Fernando Pessoa répondit : « Avant tout, la tendresse ». Une tendresse tour à tour rêveuse, héroïque, railleuse, mélancolique, métaphysique, voire mystique, précisa t-il. Mais de quoi cette tendresse est-elle le nom, sinon de la saudade, dont Pessoa, « devenu le Portugais universel », selon Eduardo Lourenço, est le plus flamboyant représentant ? Spécialiste de l’œuvre du poète de Lisbonne et auteur d’essais consacrés à la saudade, Eduardo Lourenço, né en 1923 au Portugal et retiré à Vence, nous éclaire sur cette spécificité nationale, nous entrainant à sa suite à travers le labyrinthe de la mémoire portugaise et de sa mythologie.

« La saudade, la nostalgie ou la mélancolie sont des modalités, des modulations de notre rapport d’être de mémoire et de sensibilité au Temps. Ou plutôt, à la temporalité, à ce que, à l’exemple de Georges Poulet, nous nommerons « temps humain ». Cela signifie que cette temporalité est d’une autre nature que celle, abstraitement universelle, que nous attribuons au temps comme succession irréversible. Seul ce « temps humain », jeu de la mémoire, permet le retournement et la suspension fictionnelle du temps irréversible, source d’une émotion à nulle autre comparable. En elle et à travers elle, nous éprouvons à la fois notre fugacité et notre éternité. À ce titre, la nostalgie, la mélancolie, la saudade même, revendiquée par les Portugais comme un état intraduisible et unique, sont des sentiments universels. De l’universalité du « temps humain ». C’est le contenu, la couleur de ce « temps », la diversité du jeu que la mémoire dessine en se retournant vers le passé, qui distingue la nostalgie, la mélancolie, et ces deux dernières de la saudade.
Se retourner vers le passé, se souvenir, n’est jamais un acte neutre, mais ce retournement constitutif de notre mémoire peut être vécu comme un simple rappel, une sorte de mise au point et mise à jour des événements ou des sentiments qui jalonnent, qui sont, « notre vie ». Ce retournement propre à la mélancolie, à la nostalgie et à la saudade donne un sens au passé vers lequel nous nous tournons. Il l’invente comme une fiction. La mélancolie se réfère au passé comme définitivement passé, et à ce titre, elle est la première et la plus pure expression de la temporalité, celle que la lyrique universelle ne finira jamais d’évoquer. La nostalgie est le rappel d’un passé déterminé, d’un lieu, d’un moment, d’un objet de désir hors de notre portée, mais encore réel ou imaginairement récupérable. La saudade participe de l’une et de l’autre, mais d’une façon si paradoxale, si étrange – tout comme est étrange et paradoxale la relation des Portugais avec « leur » temps – que, à juste titre, elle est devenue un labyrinthe et une énigme pour ceux qui l’éprouvent comme le plus mystérieux et le plus précieux des sentiments.
Avant d’être pensée, la saudade a été chantée. Avant de devenir le mythe dont il faudra décrypter le contenu et le sens pour ne pas rester prisonnier de son rôle hagiographique, la saudade ne fut autre chose que l’expression d’un trop plein d’amour envers tout ce qui mérite d’être aimé : l’ami absent, l’écrin des amours, la Nature avec sa voix immémoriale, murmure des feuilles ou des vagues de la mer. Aucune résonance tragique ne perce dans ces chansons où la saudade se présente avec toute sa naïveté. Dans son berceau celtique, celui de la Galice et du nord du Portugal, la saudade semble modulée par le rythme universel de la mer. On y apprend, sans vraiment le savoir encore, que l’éternité est faite de temps, et le temps d’éternité. Tout y est à la fois, passé et présent. Cette musique de fond d’abord extérieure, deviendra musique de l’âme. Contrairement à la légende, le peuple portugais, éprouvé comme tant d’autres par des tragédies réelles dans sa vie quotidienne, n’est pas un peuple tragique. Il est en-deçà et au-delà de la tragédie. Sa manière spontanée de se retourner vers le passé en général, vers le sien en particulier, n’est ni nostalgique, ni moins encore mélancolique. Elle est simplement saudosa, enracinée avec une telle intensité dans ce qu’il aime, c’est-à-dire dans ce qu’il est, que son retour vers le passé, qui supposerait un vrai éloignement de soi, une adhésion effective au présent, est davantage de l’ordre du rêve que de celui du réel. C’est ce lieu de rêve, ce lieu à l’abri du monde, ce passé-présent, que l’âme portugaise ne veut pas quitter. (…)
Avec la saudade, nous ne récupérons pas seulement le passé comme paradis perdu ou menacé de perte ; nous l’inventons. Ce peuple immémorialement rural, absorbé au-dehors dans des tâches dépourvues de transcendance, mais accomplies comme une épopée, avec son talent du détail, de la miniature, est un peuple-rêveur. Non pas tellement parce qu’il accomplit des rêves toujours plus grands que lui, mais parce que, au tréfonds de lui-même, il refuse ce qu’on appelle la réalité. Autrement dit l’ordre du temps, rivière sans retour. Plus quichottesques que don Quichotte, les Portugais ne tiennent pas vraiment compte de la réalité empirique. Ils la subissent, mais ne plient devant aucun démenti de cette réalité ; pas même devant le plus irréfutable de tous : la Mort. Dans leur île-saudade, à la fois île des Morts et île des Amours, comme les enfants, ils ignorent la mort. Ou, dans une autre version, elle leur est tellement consubstantielle (« Mort, sœur co-éternelle de mon âme ») qu’elle a fini par leur être invisible. Personne ne meurt au pays de la saudade. Rien n’est plus populaire au Portugal que le culte des âmes du Purgatoire. De toutes les forces de notre imaginaire, nous refusons le néant. Sans doute, cela est-il vrai de toute l’humanité. Mais pour nous, Portugais, ce refus est devenu le pli de notre âme. »

(« Mythologie de la saudade », traduit par Annie de Faria, Editions Chandeigne, 1997.)

pourmapar dit: 19 juin 2025 à 11h41

En pensant à la notion de vérité discutée, à peine détaillée ( mis à part les liens de BLBGO d’ hier au soir :

𝐋𝐞 𝐝𝐨𝐮𝐥𝐨𝐮𝐫𝐞𝐮𝐱 𝐬𝐮𝐣𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐥’𝐞́𝐜𝐨𝐥𝐞 – 𝐄𝐧 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞 𝐬𝐮𝐛𝐣𝐞𝐜𝐭𝐢𝐯𝐢𝐭𝐞́ –
𝐀𝐧𝐧𝐞 𝐑𝐨𝐬𝐞𝐧𝐜𝐡𝐞𝐫 :

https://www.youtube.com/watch?v=r71HdhP0wwk

« Je vais commencer par une anecdote qui date un peu mais comme les choses n’ont guère changé depuis – si ce n’est en pire -, je la crois toujours édifiante. Elle m’a été rapportée par une professeure de Physique, que je connais, et qui a longtemps enseigné dans un grand lycée public parisien. Il y a une dizaine d’années, alors qu’elle corrigeait les copies du Bac, elle a reçu un appel de l’inspecteur général de Physique. Ce dernier lui demandait de compter comme juste une réponse pourtant fausse à une question précise – elle se souvient d’ailleurs très bien qu’il s’agissait d’optique géométrique, et du reflet d’un objet dans un miroir. « J’aime la Physique, j’aime l’enseigner, et vous ne me ferez pas dire d’une chose fausse qu’elle vraie », a-t-elle répondu, tout en demandant pourquoi on réclamait une telle absurdité de sa part. « C’est parce qu’il faut assurer un certain pourcentage de reçus au bac », a argué l’Inspecteur.

Voilà. Un exemple – parmi d’autres – de la falsification institutionnalisée en ce qui concerne le niveau scolaire et la promesse de l’école. Car enfin, comment peut-on se féliciter année après année du taux sans cesse plus impressionnant de réussite au bac quand toutes les études – nationales, et internationales – documentent la baisse du niveau en France ? Comment peut-on se féliciter de ces cohortes d’élèves qu’on envoie au casse-pipe d’un enseignement supérieur déborde, et parfois inadapté, dans lequel seuls les initiés se retrouvent ? Sur le sujet de l’école, on ment. On ment, et on trahit. En particulier ceux qui en attendent tout et qui méritent la méritocratie.
Il suffit de regarder les statistiques. On a le recul nécessaire, désormais. On sait que la baisse du niveau d’exigence, qu’on a justifié au nom de l’égalité, a fait flamber les inégalités scolaires. Au point que la France est désormais l’un des pays de l’OCDE où la Catégorie Socio-professionnelle des parents pèse le plus dans la réussite à l’école. Pour une raison simple : quand on renonce à la sélection et à l’orientation par le mérite au sein de l’école, c’est la sélection par la stratégie parentale (cours particuliers, arrangement avec la carte scolaire, coachs Parcoursup etc.) qui prend la place. Je ne jette pas la pierre aux parents : chacun fait au mieux pour ses enfants. En revanche politiquement, c’est une trahison, qui avance sous couvert de bons sentiments, mais dont les vrais moteurs sont le déni, l’hypocrisie et la lâcheté. Pour une nation, il n’y pas de question plus vitale que l’école. Tout le monde le sait. Le sujet apparaît d’ailleurs comme un point de consensus spontané (et douloureux) dans les premières restitutions des doléances des Gilets Jaunes. Il n’y a pas de sujet plus vital que l’école, oui. Ni de déception plus constante depuis quarante ans. »

pourmapar dit: 19 juin 2025 à 11h45

 » et vous ne me ferez pas dire d’une chose fausse qu’elle vraie », a-t-elle répondu, »
Bonjour.

closer dit: 19 juin 2025 à 11h57

saudade s.f.: sentimento nostalgico ligado a memoria de alguém ou algo ausente…(mini Houaiss)

Voilà qui est plus concis que le pavé de JB.

Puck a trouvé un nouvel os à ronger, la saudade, qu’il s’obstine à mettre au masculin, on se demande bien pourquoi…

closer dit: 19 juin 2025 à 12h20

Le texte de Lourenço copié par JB n’est pas sans intéret, mais je suis surpris qu’il ne cite pas deux faits légendaires attachés au Portugal, qui illustrent admirablement le refus de la mort de ce peuple: la Reine Morte, bouleversante histoire d’Inès de Castro dont le mari refuse la mort et oblige ses courtisans à baiser la main de celle-ci: « Selon la légende, il fait déterrer le corps d’Inés, la fait revêtir d’un manteau de pourpre. Assise sur le trône de la reine, Inés est couronnée et Pierre oblige tous les grands du royaume à lui baiser la main. »

Le second grand mythe portugais qui rejette la mort est celui du Roi Sébastien: « Le mythe du roi caché: Sébastien Ier de Portugal, le souverain qui s’est volatilisé au cours d’une bataille. Ce roi mystique, fasciné par les conquêtes et qui voulait bouleverser l’histoire du monde, a disparu en 1578 sur un champ de bataille. Il est réapparu plus tard aux yeux de ses partisans. »
Il reviendra!

Jazzi dit: 19 juin 2025 à 12h44

Pour la mort et l’amour au Portugal, tu peux toujours t’en rapporter au livre initial, closer.

Les mots de la passion

Plus de trois siècles après leur première publication, Les lettres de la religieuse portugaise, qui parurent anonymement à Paris en 1669, conserve toujours une part de mystère. Longtemps attribuées à une religieuse franciscaine du couvent de Beja du nom de Mariana Alcoforado (1640-1723), dont l’existence est attestée, elles auraient été adressées au marquis de Chamilly, venu prêter main forte aux Portugais dans leur lutte pour l’indépendance face à l’Espagne, de 1663 à 1668. Depuis le siècle dernier, la plupart des spécialistes les considèrent plutôt comme une œuvre de fiction due à Gabriel de Guilleragues, le traducteur et introducteur en France des dites lettres. D’autres néanmoins, tel Philippe Sollers, spécialiste incontesté des choses de la passion amoureuse, croient toujours, dur comme fer, à leur authenticité, au prétexte que : « aucun homme (et certainement pas le pâle Guilleragues) n’aurait pu aller aussi loin dans la description de la folie amoureuse féminine». Ce dont on est sûr, en tous cas, c’est que ces lettres, elles, existent bel et bien et que leur renom perdure au-delà des frontières et des siècles. Aussi, ne résistons-nous pas à soumettre à l’appréciation du lecteur, un extrait de la première d’entre elles :

« Je vous ai destiné ma vie aussitôt que je vous ai vu ; et je sens quelque plaisir en vous la sacrifiant. J’envoie mille fois le jour mes soupirs vers vous, ils vous cherchent en tous lieux, et ils ne me rapportent pour toute récompense de tant d’inquiétude, qu’un avertissement trop sincère, que me donne ma mauvaise fortune, qui a la cruauté de ne souffrir pas que je me flatte, et qui me dit à tous moments : Cesse, cesse, Mariane infortunée, de te consumer vainement, et de chercher un Amant que tu ne verras jamais ; et qui a passé les Mers pour te fuir, qui est en France au milieu des plaisirs, qui ne pense pas un seul moment à tes douleurs, et qui te dispense de tous ces transports, desquels il ne te sied aucun gré ? Mais non, je ne puis me résoudre à juger si injurieusement de vous, et je suis trop intéressée à vous justifier : Je ne veux point m’imaginer que vous m’avez oubliée. Ne suis pas assez malheureuse sans me tourmenter par de faux soupçons ? Et pourquoi ferais-je des efforts pour ne plus me souvenir de tous les soins que vous avez pris de me témoigner de l’amour ? J’ai été si charmée de tous ces soins, que je serais bien ingrate, si je ne vous aimais avec les mêmes emportements, que ma Passion me donnait, quand je jouissais des témoignages de la vôtre. Comment se peut-il faire que les souvenirs des moments si agréables, soient devenus si cruels ? et faut-il que contre leur nature, ils ne servent qu’à tyranniser mon cœur ? Hélas ! votre dernière lettre le réduisit en un étrange état : il eut des mouvements si sensibles qu’il fit, ce semble, des efforts pour se séparer de moi, et pour vous aller trouver : Je fus si accablée de toutes ces émotions violentes, que je demeurai plus de trois heures abandonnée de tous mes sens : je me défendis de revenir à une vie que je dois perdre pour vous, je revis enfin, malgré moi, la lumière, je me flattais de sentir que je mourais d’amour ; et d’ailleurs j’étais bien aise de n’être plus exposée à voir mon cœur déchiré par la douleur de votre absence. Après ces accidents, j’ai eu beaucoup de différentes indispositions : mais, puis-je jamais être sans maux, tant que je ne vous verrai pas ? Je les supporte cependant sans murmurer, puisqu’ils viennent de vous. Quoi ? est-ce là la récompense, que vous me donnez, pour vous avoir si tendrement aimé ? Mais il n’importe, je suis résolue à vous adorer toute ma vie, et à ne voir jamais personne ; et je vous assure que vous ferez bien aussi de n’aimer personne. pourriez-vous être content d’une Passion moins ardente que la mienne ? Vous trouverez, peut-être, plus de beauté (vous m’avez pourtant dit autrefois, que j’étais assez belle) mais vous ne trouverez jamais tant d’amour, et tout le reste n’est rien. »

(« Lettres de la religieuse portugaise », Mercure de France, 1951)

x dit: 19 juin 2025 à 12h48

renato (9h 46), mais personne ne vous dit que Bruno Fallaci ne vaut pas que l’on s’intéresse à lui !

Vous commencez (6h 13) par « corriger » un quiproquo inexistant : je ne risquais pas de confondre le père et le mari pour la bonne raison que la couverture de mon édition du Ritratto in piedi, Ortica Editrice, ne porte AUCUNE illustration. (Mais vous pensiez apparemment que lorsque dessin, tableau ou photographie il y a, je ne prends pas la peine, ou ne suis pas capable, de chercher la légende…)
Dans ces conditions, c’était votre propre message qui était incompréhensible (à moins de le prendre pour une interprétation « œdipienne » délirante).

Jazzi dit: 19 juin 2025 à 12h56

En introduction de son ouvrage « Un chant dans l’épaisseur du temps », Nuno Judice rapporte les mots du poète António Ramos Rosa (1924-2013), qui affirme que tous les poètes contemporains Portugais ont lu Pessoa, mais qu’aucun d’eux n’a reçu la moindre influence de cet univers poétique. Moins catégorique que son confrère, il pense, pour sa part, que : « l’influence de Pessoa se voit dans le fait que l’on ne la voit pas. »

PESSOA

« Là où tu es, sans être jamais revenu de nulle part, sans volonté de partir là où tu n’arriveras jamais, parce que là c’est déjà hier, je te rencontre. Tu me demandes de m’asseoir : et tous deux, à la table d’un des cafés de l’Éternité, nous écrivons des lettres que jamais personne ne recevra. Mais tu ris, sachant que Lui, l’inConnu, est en train de les lire, et probablement aussi de les écrire, à travers toi, pour un autre qui a ton visage et tes mains, et cependant ce n’est pas toi, et qui me regarde maintenant. Et tu me dis : c’est un fantôme ! Et tu ris davantage, dans ces limbes où commence à tomber un crépuscule qu’ailleurs on appellerait la Mort : mais que tu sais être plus que la mort et, en même temps, une vie à laquelle nul n’oserait aspirer.
Et tu fais silence, songeant à celle à qui tu as écrit des lettres que personne d’autre que toi n’a jamais lues, même pas elle que tu regardais, dans un bureau plein de soleil et de vent, rêvant à des bateaux et à des voiles, tandis qu’elle pensait à ce que tu sentirais pour elle, sans savoir que ce que tu sentais, elle seule pouvait le sentir, dans ce reflet d’un temps où elle serait l’ombre, à peine, de quelqu’un qui pourrait avoir été. (Et cette ombre soudaine trouble ton ombre que je regarde, et qui me hante.)

11 juin 1985
lisbonne »

(« Un chant dans l’épaisseur du temps », traduit du portugais par Michel Chandeigne, Poésie/Gallimard, 1996.)

Claudio Bahia dit: 19 juin 2025 à 13h07

@ « ce que je veux dire c’est que le saudade quand on le ressent c’est tristounet mais quand on l’étudie c’est hyper divertissant… »
ETUDIER a saudade !! vraiment, Puck, vous croyez à ce que vous dite ??
et d’abord, « saudade » est au féminin

Claudio Bahia dit: 19 juin 2025 à 13h12

et aussi , la saudade n’est pas que portugaise, mais brésilienne aussi. Et chez nous elle est en MEME TEMPS triste et gaie

Claudio Bahia dit: 19 juin 2025 à 13h23

à Closer, vous écrivez:
Le second grand mythe portugais qui rejette la mort est celui du Roi Sébastien: « Le mythe du roi caché: Sébastien Ier de Portugal, le souverain qui s’est volatilisé au cours d’une bataille. Ce roi mystique, fasciné par les conquêtes et qui voulait bouleverser l’histoire du monde, a disparu en 1578 sur un champ de bataille. Il est réapparu plus tard aux yeux de ses partisans. »
Oui en effet. mais au Portugal ce n’est plus qu’un mythe historique, alors qu’au Brésil, le sebastianismo est très vivace encore, tout particulièrement dans le Nordeste.
Je parlais de cela il y a quelques semaines, lorsque j’ai mentionné Euclides da Cunha et son livres « Os Serões », et fait quelques commentaires sur le fameux Antônio Conselheiro.
Je suis allé quelques fois visiter des parents éloignés justement du coté de Canudos, et dans leurs petites maisons on pouvait voir à coté d’images de la Vierge, et d’autres Saints, une image du roi Sébastien en gloire (couronné).

Claudio Bahia dit: 19 juin 2025 à 13h31

et quantités de villages ou petites villes se nomment São Sebastião, jusqu’au tréfond de l’Amazonie (il y a une São Sebastião en face de Porto Velho, de l’autre côté du rio Madeira

MC dit: 19 juin 2025 à 13h44

Je suis d’accord. On peut meme soutenir une chute de nos jours du Sébastianisme, ou le personnage apparait de plus en plus aux yeux de la population comme le prototype du jeune Roi mal conseillé, et opportunément escamoté.

renato dit: 19 juin 2025 à 14h00

x, je lu Ritratto in piedi il y a des années, dans l’édition Mondadori, illustré par un personnage debout.

C’est vrai que mon post n’était pas assez clair ni nuancé. J’ai lu il y a quelques mois que Manzini aurait superposé l’image du mari à celle du père — dont elle s’était éloignée.

J’ignore sur quoi se base cette affirmation et je ne sais pas si c’est cohérent ou pas, mais il y aurait des coïncidences temporelles, même si un écart de 5 ans entre la mort du père et son mariage avec Fallaci, ne représente pas une véritable coïncidence à mon avis.

puck dit: 19 juin 2025 à 15h54

« et aussi , la saudade n’est pas que portugaise, mais brésilienne aussi. Et chez nous elle est en MEME TEMPS triste et gaie »

si vous me permettez, le mot gai est mal choisi, je pense, et vous me corrigerez peut-être que le mot « plaisir » c’est mieux.

le saudade c’est le fait d’éprouver du plaisir à être triste.

je dirais même plus c’est une forme de bonheur de la mélancolie, la saudade c’est un sentiment de l’âme qui met en évidence cette composante paradoxale : le bonheur d’être triste.

exemple : j’écoute une bossa nova hyper plombante comme par exemple ‘samba em preludio’, avec son début sur les mêmes déclinaisons d’accord que le prélude en mi mineur de Chopin qui lui aussi est plombant, une fois que cette chanson est finie je pourrais me dire c’est fini ! c’est trop plombant je préfère écouter Taylor Swift parce que ça va me mettre la pêche !

ben non, on fait quoi : on la réécoute, et encore et encore, et plus elle nous plombe et plus on l’aime !

https://www.youtube.com/watch?v=K-r_Q0toMME

puck dit: 19 juin 2025 à 16h30

bien trouvée cette référence au blues.
la chanson de Tom Jobim « chega de saudade » qui a marqué une révolution dans la structure musicale de la bossa nova a été reprise par beaucoup de musiciens jazz où elle est traduite par « no more blues ».
chega de saudade = no more blues pour le jazz.

Rosanette dit: 19 juin 2025 à 16h42

La disparition du roi Sebastien a eu lieu à la bataille d’ARSILA au Maroc C’est un haut fait de la mémoire maghrébine ,une bataille qui opposa à l’armée marocaine les armées portugaises et espagnoles ,toutes trois conduites par leurs rois respectifs
Cette bataille qui se termina par une cinglante défaite des espagnols et des portugais, est entrée dans l’histoire du Maghreb comme « la bataille des trois rois »
j’avais lu qu’une des versions de la disparition de Sebastien était qu’il y était mort grillé dans sa cuirasse ,chauffée à blanc par le soleil de l’été marocain

Pablo75 dit: 19 juin 2025 à 16h47

le saudade c’est le fait d’éprouver du plaisir à être triste.je dirais même plus c’est une forme de bonheur de la mélancolie, la saudade c’est un sentiment de l’âme qui met en évidence cette composante paradoxale : le bonheur d’être triste.
puck dit: 19 juin 2025 à 15h54

Quel plagiaire, ce mec !!

« La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste. »

Victor Hugo.

MC dit: 19 juin 2025 à 17h40

Très honnêtement, on ne peut nier que la variante brésilienne puisse aussi être gaie…

D. dit: 19 juin 2025 à 18h26

M’étonne pas que Milhaud ait écrit ça.
Pour moi ça ne peut être qu’un exercice de style, l’écoute prolongée est pénible et anxiogène, comme presque toute la musique de Milhaud.
Pour moi, nous sommes aux frontières de la musique, Millau comme à son habitude nous coincé au fond d’une impasse musicale.

D. dit: 19 juin 2025 à 18h35

Poulenc chez moi ça passe parfaitement.
Mais Milhaud…
Et Honneger ! Insupportable. Très différent de Milhaud, ne pratique pas les multitonalités, mais tout aussi insupportable par l’atmosphère qui ses œuvres dégagent. Une autre impasse, une sorte de monstruosité restant heureusement stérile.

closer dit: 19 juin 2025 à 19h10

Claudio, comment expliquer qu’un mythe de l’histoire portugaise né au 16ième siècle puisse être plus vivace au Brésil qui s’est constitué comme nation au 19ième siècle, que dans son pays d’origine ?

Jazzi dit: 19 juin 2025 à 19h29

« Comme si on était heureux à être triste ! »

Faut poser la question aux masochistes, rose.
(vous voulez le mail privé de Cl. ?)

MC dit: 19 juin 2025 à 19h43

J’ajouterais que c’est à la version orchestre des Saudades que je pensais…. MC

D. dit: 19 juin 2025 à 19h51

Je n’ai pas dit ça.
Je n’aime pas la musique de Milhaud ni celle de Poulenc.

Jazzi dit: 19 juin 2025 à 19h52

Petit rappel pour l’autre mythe évoqué par closer.

« La Reine morte est un drame en trois actes d’Henry de Montherlant écrit en 1942.
Elle fut un succès au théâtre et est une des pièces les plus connues de l’auteur.
Selon les dires mêmes de Montherlant, la pièce a été écrite en moins de cinq semaines autour de mai 1942 à Grasse.
Son inspiration est due à l’homme de lettres Jean-Louis Vaudoyer, alors administrateur de la Comédie-Française, qui, en octobre 1941, suggère à l’auteur de réaliser la traduction d’une pièce de théâtre du Siècle d’or espagnol.
Montherlant lit en particulier Aimer sans savoir qui (Amar sin saber a quién), de Lope de Vega et Régner après sa mort (Reinar después de morir), de Luis Vélez de Guevara.
Cette dernière pièce, inspirée de l’histoire des rois de Portugal Alphonse IV et Pierre Ier et d’Inés de Castro, retient l’attention de l’auteur par les thèmes abordés qui résonnent avec ses propres désirs d’écriture et le projet de traduction évolue en la création d’une pièce totalement inédite[
Elle développe le thème classique de l’amour contrarié par la raison d’État. »
(Wiki)

Claudio Bahia dit: 19 juin 2025 à 20h16

Renato a mentionné
Darius Milhaud, Saudades do Brasil
Le même titre existe en littérature, il s’agit d’un splendide livre texte-photographies de Claude Lévi-Strauss, 223 páginas, « Saudades do Brasil », éditions Plon, 1994

Claudio Bahia dit: 19 juin 2025 à 20h22

« La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste. »
Victor Hugo.

Pour se souvenir de comment on traitait et curait la mélancholie dans le passé, on peut relire « Histoire de la folie à l’âge classique » (Michel Foucault)

Claudio Bahia dit: 19 juin 2025 à 20h33

et d’abord, la chanson de Chico Buarque, ce n’est pas un rythme de bossa nova, c’est du samba-canção
(ça c’est masculin, Puck)

D. dit: 19 juin 2025 à 20h50

Écoutez, Monsieur Vahia, je vous trouve vraiment pas intéressant, plusieurs niveaux en dessous du mien.
Vous lire consommée beaucoup d’énergie initulement. Je vais donc désormais passer vos commentaires.
Et puis c’est tout.

D. dit: 19 juin 2025 à 20h56

A l’avenir je pense m’entretenir exclusivement avec Monsieur Renato Maestri.

D. dit: 19 juin 2025 à 21h02

Mais auparavant nous allons tous écouter une petite sonate de Jean Cage intitulée : Six scies sciantes en rondelles de douze, d’une durée de 6h 11.

Jazzi dit: 19 juin 2025 à 21h03

« Quelle couleur le bermuda de demain »

Je l’ai indiquée à renato, D.

Claudio Bahia dit: 19 juin 2025 à 21h38

@ Closer
Après la disparition du très jeune roi Sébastien, le Portugal est tombé dans les mains de l’Espagne et les portugais ont eu au moins trois rois Espagnols comme souverains, tous les trois des Philippe. Le duché de Portugal était à cette époque très pauvre, sinon un peu miséreux, nostalgique de leur roi disparu sans laisser de traces.
Alors les portugais, tous paysans et parfois artisans, se sont lancé vers la nouvelle colonie, vers ce qui n’était pas encore le Nordeste, mais le port le plus proche de l’Europe se nommait déjà Olinda. A ce propos, je voudrais citer justement Eduardo Lourenço dans « Do colonialismo como nosso impensado » : « … Deitámo-nos ao mar por não saber o que fazer em terra », que je pourrais traduire aprox. comme « Nous nous sommes lancé à la mer pour ne savoir que faire sur notre terre ».
Ces portugais ont peut-être emporté avec eux la saudade de leur roi Sébastien ? , je ne sais pas, et aussi avec eux le mythe du roi qui dort, ce roi qui n’est pas mort, qui reviendra.
En tout cas c’est bien le Nordeste qui géologiquement ressemblait le plus au Portugal, pays de cailloux, de pierres et de terre rude à travailler.
Les nordestins sont gents un peu à part, même dans notre époque, plus typés, plus basanés, se nourrissant de choses sèches à mouiller ou dessaler (la morue, le charque, la farinha de milho, la tapioca, elle apprise des indigènes).
Puis ce mythe du retour du roi s’est estompé puis a disparu.
Sont arrivé le XVIII et XIXe siècle et ces régions du Ceara, du Maranhao, du Pernambuco sont à nouveau été abandonnées, ignorée par le pouvoir central à Rio de Janeiro, un peuple maintenant bien métissé avec nègres et indigènes, les caboclos et autres métis. Il y a eu des révoltes sociales impitoyablement réprimées, voir par exemple la guerre des cabanos: https://fr.wikipedia.org/wiki/Cabanagem
Alors on a cherché son salut parmi les Saints et la Vierge. Puis est venue à la fin du xixe siècle la République avec ses promessestrès portées vers le maçonnisme, et tout de suite l’apparition de « beatos » (voir ce mot), à travers tout le Nordeste, et sont alors réapparues les images du roi Sébastien (mais la foi en Sébastien n’avait jamais vraiment disparu, elle était là, latente, cachée, en modestie), comme un reflexe de protection, et aussi de rejet de cette République disons mécréante.
Et pour refermer encore plus ce peuple nordestin sur lui-même est survenu l’épisode certainement le plus désastreux le moins glorieux de toute l’histoire du Brésil, la guerre de Canudos.
Navré Closer, je ne suis pas historien, ni ethnologue, ni théologien ni rien de ce qui se relie aux sciences humaines
Je voudrais dire encore que ce jeune roi au règne si court à tout de même eu le temps d’être le premier roi de Portugal a rédiger des décrets concernant la protection des indigènes et s’est opposé à l’emploi de la « guerre juste » (voir ce mot)

Claudio Bahia dit: 19 juin 2025 à 21h42

et j’ajoute pour Jazzi, qu’il n’a en effet aucune chance de devenir Pape, nous l’avons déjà.
Et si votre remarque sur les dortoirs mixtes des auberges de pélerins était de l’humour, alors je retire ce que j’ai écrit aujourd’hui sur vous, et je m’excuse.
mais c’était alors un étrange humour

Armand Constant dit: 19 juin 2025 à 22h15

Claudio le travelo, alias Gigi la travestie, est trop bavard pour un brésilien !

x dit: 19 juin 2025 à 23h55

renato à 14h : d’accord, c’est beaucoup plus clair ainsi. L’hypothèse « œdipienne » n’était donc pas si délirante. Si vous retrouvez votre source, faites-moi signe ; je serais curieuse de lire l’article ou le livre en question.
Cela dit, une éventuelle origine composite (superposition) ne changerait à peu près rien à mon appréciation du texte, qui porte après tout l’étiquette Roman. Sa composition extrêmement élaborée, son écriture, ne cherchent pas à le faire passer pour un témoignage brut. (Quant à l’éloignement du père à l’époque des études supérieures et au contraste avec l’admiration et la loyauté pendant l’enfance à Pistoia, loin d’être passés sous silence, ils structurent le récit.)
Un aspect qui avait dû vous frapper autant que moi : la présence constante (symbolique aussi) des animaux, depuis le cheval de fiacre qui refuse soudain de traverser le pont Santa Trinita jusqu’au lièvre croisé par le père quand il est lui-même poursuivi par une meute de fascistes, en passant par le chien de garde enchaîné.

https://www.bfscollezionidigitali.org/entita/14004-manzini-giuseppe

Merci pour le lien Saudades do Brasil (ainsi qu’à MC) — c’étaient, avant le mariage avec sa « Muse ménagère », les années Nininha Velloso Guerra.

MC dit: 20 juin 2025 à 4h35

Faut il dire une bonne fois pour toutes qu’on se fiche des appellations des avatars??? Seule compte la question posée… MC

closer dit: 20 juin 2025 à 7h43

Merci pour vos éclaircissements très complets Claudio.
Ne faite pas attention aux qq crétins qui sévissent ici.

puck dit: 20 juin 2025 à 8h38

« Quel plagiaire, ce mec !!

« La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste. »

Victor Hugo. »

houlà faut se calmer un peu Mr Wikipedro…

déjà comme je n’ai pas la chance d’être un intello lettré pour connaitre toutes ces référence, et ensuite j’avoue que ça me gonflerait d’imaginer qu’Hugo pensait comme moi !

parce que Hugo dit ça pour le romantisme, genre le spleen, ou genre le mec qui noie sa copine dans le lac du Bourget pour ensuite avoir le plaisir de se lamenter sur son sort, les romantiques c’est tous des dégénérés qui ont inventé ce courant de pensée débile pour justifier l’impérialisme de leur gouvernement !
le romantisme c’est du soft power !

non moi ce que je disais c’est déjà la langue : le portugais ! Cioran a dit qu’il n’existe que 2 langues pour exprimer la mélancolie : le portugais et le russe !

ensuite c’est une Histoire : la bossa c’est du fado, le fado c’est du flamenco portugais, et le fado et le flamenco c’est des chants arabes !

et ça Hugo il n’y connait rien parce que lui n’est pas né comme moi à Oran, il n’a pas grandi en écoutant les chansons d’Annette l’oranaise, il n’a pas connu l’exil (je veux dire le vrai : celui que l’on vit au travers de la souffrance de ses proches !).

tu comprendes wikipedro ? bossa – fado – flamenco – chants arabes – Annette l’oranaise ! tout ça c’est kifkif ! et je suis désolé de le dire mais Hugo il n’y connait rien à ces choses là !

tu sais quoi wikipedro ? je n’échangerais pas tout le répertoire de Jaroussky contre une chanson d’Amalaia Rodrigues ou d’Annette l’oranaise !

FL dit: 20 juin 2025 à 10h17

Le journal Libération n’a fait aucun article annonçant la transaction qu’ils ont menée avec deux de leurs anciens journalistes licenciés dans l’affaire de la ligue du lol.

C’est dommage parce qu’ils avaient fait leur une sur la prétendue ligue à l’époque.

Ils ont transigé parce qu’ils n’étaient pas bien certains que les tribunaux allaient leur donner raison pour leur accès de vertu. Ils ont préféré dépenser 100.000 euros pour s’éviter de passer pour des Thénardiers devant les tribunaux.

Des fois ils savent se la fermer.

La vertu c’est un métier.

https://www.liberation.fr/societe/police-justice/rachida-dati-perd-un-proces-contre-liberation-20250619_7FSASGSJWNGPDF7ZIHEHO46XCU/

D. dit: 20 juin 2025 à 10h47

Oui formidable, votre œuvre de Cage, renato. On ne s’ennuye pas un instant.

MC dit: 20 juin 2025 à 11h31

Oh il y a d’autres choses! J’aime bien, entre autres, ce qui va devenir une sorte de Waterloo infernal…. » Après la dernière bataille,/ Quand, formidables et béants/ Six cent canons sous la mitraille/ Eurent écrasés les géants/ Dans ces jours ou caisson qui roule, /blessses, chevaux, fuyaient en foule/ Ou l’on vit choir l’ Aigle indompté,/ et dans l’écroulement d’une armée, / plier Paris épouvante./ Quand la Vieille Garde fut morte/ trahi des uns, de tous quitte/ le grand Empereur, sans escorte/ entra dans la grande cité,,, » c’est ici le triomphe du véloce octosyllabe dans la peinture de l’écroulement d’un empire, FL!

Jazzi dit: 20 juin 2025 à 12h10

« Une belle occasion d’aller à Rome. »

Et à Venise, FL

Les chevaux du carrousel du Louvre ont été réalisés sur le modèle de ceux provenant de la basilique Saint-Marc de Venise.
Rapportés en France par les armées révolutionnaires en 1797, ils ont été un temps placés sur l’Arc.

puck dit: 20 juin 2025 à 12h40

@ »La vertu c’est un métier. »

le truc le plus marrant avec Libé c’est quand ils font une chasse aux nostalgiques des Waffen SS…
…en France.

ou quand ils condamnent les pays qui ne protègent pas les droits de leurs minorités ethniques partout dans le monde sauf en Ukraine ou dans les pays Baltes…

un journaliste de Libé disait qu’il fallait entrer en guerre contre l’Iran…. parce qu’ils aveint donné des drones à la Russie…
exit le nucléaire, le danger pour Israël, le sort des femmes, le Hezbollah etc… en fait il s’en tapait complet, le seul truc qui l’intéressait c’était les drones donnés aux russes.

les mecs ils doivent nager en pleine crise aiguë de dissonance cognitive.

B dit: 20 juin 2025 à 13h03

! cf le clash entre Rachida Dati et Patrick Cohen.

Ne touchez pas au grisbi! Pour quels services aurait-elle perçu la modique somme ? Ceci étant, mediapart ne jouant que le role du lanceur d’alerte ,la justice devrait pouvoir verifier si oui ou non ces « revenus » ont été déclarés.

MC dit: 20 juin 2025 à 13h12

Oui, mais les Chevaux de St Marc y repartent en 1815! Le traité de 1814, ratifié par Canova, menageait des vides opportuns. Ce n’est plus tout à fait le cas aprés les Cents Jours, Phil…

J J-J dit: 20 juin 2025 à 14h31

@ 11.17, en passant là par hasard, je tiens à vous dire, jzmn, que je n’ai rien à voir avec « Bahia »… Je peux seulement vous garantir que cet internaute existe bel et bien, qu’il s’agit là de son vrai patronyme. J’espère qu’il aura au moins l’élégance de le confirmer. Si ce n’est pas le cas, il faudra bien faire avec. Et je repars. Bonne suite à vous et à la jeune Vita.

renato dit: 20 juin 2025 à 14h44

L’arc de Septime Sévère est beau, surtout l’attique. Mais je préfère l’arc de Constantin, j’apprécie beaucoup le processus compositionnel — il est « fait » (assamblé) avec des éléments de monuments de l’époque de Trajan, d’Hadrien et de Marc Aurèle —.

Jazzi dit: 20 juin 2025 à 14h56

Je n’ai jamais dit que vous étiez Bahia, JJJ.
Un nom et une adresse n’est pas la preuve d’une identité.
Vous l’avez rencontré en personne ?

JC..... dit: 20 juin 2025 à 14h56

@ »La vertu c’est un métier.

Stupide propos !
La vertu, bordel de cul de naine vérolée, mais ça n’existe pas…

Jazzi dit: 20 juin 2025 à 14h59

Vita, née à l’automne, vit son premier été et découvre les chaleurs caniculaires parisiennes et les longues siestes dans la maison climatisée…

J J-J dit: 20 juin 2025 à 15h33

Je ne vous ai pas rencontré personnellement, jzmn, et vos photos ne sont évidemment pas des preuves, des « montages » seulement, et encore… Ah bon ? Je repars me tremper, l’eau est à son étiage maximal.

Claudio Bahia dit: 20 juin 2025 à 16h01

Jazzi dit: 20 juin 2025 à 14h56
Je n’ai jamais dit que vous étiez Bahia, JJJ.
Un nom et une adresse n’est pas la preuve d’une identité.
Vous l’avez rencontré en personne ?

En effet, JJJ, c’est un autre amuseur qui a associé votre nom et le mien, ce n’est pas Jazzi, et oui, je confirme avoir reçu de Jansen-JJ un livre, qu’il m’a aimablement offert, suite à un quiproquo de ma part.
je ne dis pas plus car l’amuseur en question a dit que je parlais trop, ce qui est vrai

J J-J dit: 20 juin 2025 à 16h10

ah oui…, l’autre « amuseur » Benjamin-Aramnd CONSTANT, l’ancêtre d’Henriette…
Bàv,

Claudio Bahia dit: 20 juin 2025 à 16h13

Au sujet de la « mélancolie », et ici je m’adresse à Pablo:
savez-vous que l’étymologie de ce mot est composée de « melas », l’obscurité, le noir, et de « cholè », la bile.
Selon la médecine classique, la « bile noire » était l’une des quatre humeur cardinales, à provoquer la tristesse, le découragement, la faiblesse….
Sur le tème de l’étymologie, je voudrais citer:
Andrea Marcolongo; « Etymologies – pour survivre au chaos », le Livre de Poche. C’est un petit livre (380 pages) vraiment fascinante

Clopine dit: 20 juin 2025 à 16h24

Pablo75, « les espagnols

étaient des épouses merveilleuses. Je le sais, car je n’en ai jamais eu ».

Y’a des phrases dingues, comme ça, dans la littérature.

renato dit: 20 juin 2025 à 16h29

La lecture de Marcolongo, le titre n’a pas d’importance, est toujours un bon moment.

renato dit: 20 juin 2025 à 16h50

X, il me faudra retrouver cet article dans la pile de papiers en désordre que j’ai encore à trier. Je vais m’en occuper.

Interpréter l’opus 47 de Milhaud est une expérience plaisante : évocations debussiennes, expérimentation avec les timbres, la polytonalité.

Clopine dit: 20 juin 2025 à 17h04

Tu parles Charles. Milhaud, avec son boeuf (son beauf sur le « toi »), c’est juste un courant élitiste. Heureusement, y’a eu Chaplin, qui a fait la même chose que Milhaud mais avec tellement plus d’humanisme. Je cherche après Titine, c’est Milhaud enfin débarrassé des privilèges de classe.

renato dit: 20 juin 2025 à 17h32

Il faudrait prêter attention à sa tête, si l’on s’en sert mal, elle rétrécit… bon, c’est vrai qu’en perdant les fanatiques, on ne perd rien, et peu importe s’ils sont de gauche ou de droite, car ils se ressemblent énormément.

x dit: 20 juin 2025 à 17h44

Je ne comprends pas bien, Clopine : l’accusation d’élitisme vise-t-elle la PERSONNE de Darius Milhaud, sa naissance, le fait qu’il soit fils de banquier, ou bien sa MUSIQUE (laquelle ne serait accessible qu’à des privilégiés) ?

Chaloux dit: 20 juin 2025 à 17h48

Qu’est-ce qu’elle raconte la Clopine? Complètement à la masse. Milhaud au Brésil était je crois le secrétaire de Claudel.

MC dit: 20 juin 2025 à 17h52

Après Clopine Philosophe,Clopine écrivaine , cf le cas Édouard L, Clopine Musicastre. Et le même résultat désastreux…

MC dit: 20 juin 2025 à 17h59

Diable ! «  Heureusement qu’il y a eu Chaplin qui a fait la même chose que Milhaud, mais en y mettant tellement plus d’ humanisme. » Quelqu’un peut-il trouver un sens à cette phrase qui défie l’Histoire de la Musique et celle de l’ Art? Notez que ce n’est pas une première de la part de CT.., MC

renato dit: 20 juin 2025 à 18h02

Banquier ? Rappelons que le père de Cézanne avait fondé la Banque Cézanne et Cabassol à Aix-en-Provence avec un ami. Cela joua un rôle important dans sa carrière, car contrairement à la plupart de ses collègues, l’Aixois n’eut jamais besoin de la vente de tableaux pour subvenir à ses besoins. Alors qu’est-ce qu’on fait ? On dit des conneries à son sujet aussi ?

Cela dit, lire l’aphorisme qu’Adorno dédie in Minima Moralia à Proust pourrait être utile pour réfréner sa propre bêtise.

renato dit: 20 juin 2025 à 18h09

Theodor W. Adorno Minima Moralia – Méditations sur la vie offensée. Le premier aphorisme à propos de Proust auteur du « roman de la désillusion »

« Le fils de parents aisés qui, par talent ou par faiblesse, embrasse une profession, dite intellectuelle, celle d’artiste ou de savant, se sent particulièrement mal à l’aise parmi ceux qui portent le nom écœurant de collègues. Non seulement son indépendance est enviée, le sérieux de ses intentions est mis en doute, et on le soupçonne d’être un envoyé secret du pouvoir. Cette méfiance est certes une preuve de ressentiment, mais elle serait, pour la plupart, justifiée. Mais la véritable résistance est ailleurs. Même l’activité spirituelle est devenue, entre-temps, « pratique », une activité avec une division du travail, des branches et un numerus clausus rigides.

Ceux qui sont matériellement indépendants et choisissent cette voie par crainte de la honte du profit ne seront pas enclins à reconnaître ce fait. Et pour cela, ils seront punis. Ce ne sont pas des professionnels : ils sont considérés, dans la hiérarchie des concurrents, comme des amateurs, quel que soit leur niveau de connaissances, et, s’ils veulent faire carrière, ils doivent surpasser, en obstination et en étroitesse d’esprit, même le spécialiste le plus né.

La suspension de la division du travail à laquelle il tend, et que sa situation économique lui permet, dans certaines limites, de réaliser, est particulièrement suspecte, en ce qu’elle trahit une réticence à sanctionner le type de travail imposé par la société ; et la compétence triomphante ne tolère pas ces idiosyncrasies.

Le cloisonnement de l’esprit est un moyen de le liquider là où il n’est pas exercé d’office, et un moyen d’autant plus efficace que celui qui dénonce la division du travail (ne serait-ce que parce que son travail lui procure du plaisir) découvre – de ce point de vue – des points faibles indissociables de ses moments de supériorité. Ainsi est assuré le maintien de l’ordre : certains doivent collaborer, car autrement ils ne pourraient vivre, et ceux qui pourraient vivre autrement sont mis au ban, car ils refusent de collaborer. C’est la revanche de la classe désertée par les intellectuels indépendants : ses exigences s’imposent inévitablement là où le déserteur cherche refuge. »

x dit: 20 juin 2025 à 18h25

Oui Chaloux, c’était son secrétaire particulier, mais en réalité il faisait le travail d’un « attaché de légation » sans en avoir le titre. Ce n’était pas du tout une sinécure — et Claudel n’avait tout de même pas un tempérament très facile.
Je crois me souvenir qu’en raison de son état de santé, Milhaud inquiet pour l’avenir a insisté pour que sa femme continue à travailler parce que « on ne sait jamais ». (Une précision : cela tombait bien, car Madeleine avait toutes sortes de talents et débordait d’activité, le genre de femme à épuiser son entourage.)

x dit: 20 juin 2025 à 18h39

Je suis un peu sidérée moi aussi, mais on pourrait peut-être laisser le temps à Clopine d’expliciter son propos…
Ma question était une vraie question, et la réponse de Clopine m’importe, dans la mesure où je ne sais pas trop si « privilèges de classe » s’appliquait au compositeur ou aux auditeurs, au public.

MC dit: 20 juin 2025 à 18h53

Je crois, x, qu’on est dans une explication manichéenne ou « Titine » surpasse Milhaud, c’est écrit, et peu importe ce que lui écrit. Peu importe même qu’elle le connaisse ou non. Il y a le bon ( Chaplin) et le méchant (Darius)!

x dit: 20 juin 2025 à 19h42

Mais n’oubliez pas qu’après tout ce n’est pas Clopine qui a mentionné la profession du père de D. Milhaud : je m’en voudrais d’être, malgré moi, responsable de la violence des réactions.

Il y a une deuxième question que j’aimerais poser à Clopine, et qui amènerait peut-être un début d’éclaircissement : porterait-elle la même accusation, ferait-elle les mêmes reproches (« élitisme » et « privilèges de classe ») à Felix Mendelssohn et/ou à sa musique ?
Car si Clopine parlait du public plutôt que du compositeur, la période a peut-être son importance quant à la difficulté d’accès supposée, la possibilité ou non d’une adhésion populaire à une musique « savante ».
Il me semble que là aussi ce serait une erreur dans le cas de Darius Milhaud, mais on peut en discuter, apporter nos propres arguments.

x dit: 20 juin 2025 à 19h46

la possibilité d’une adhésion, mais aussi d’une intégration à un patrimoine commun, le trésor de tous.

Chaloux dit: 20 juin 2025 à 19h55

@Pablo. A propos de Baudelaire, je ne sais pas si tu as entendu parler d’une dame Catherine Delons. Elle a effectué un travail formidable. Une biographie de Narcisse Ancelle, un livre sur les relations de Baudelaire avec Mme Aupick, une édition des lettres du fils à la mère, et surtout un ouvrage des presses de la Sorbonne qui vient de paraître : « Baudelaire : l’entrée dans la postérité », Plus de 1000 pages de correspondances, articles etc. qui vont des débuts de la maladie de Baudelaire, jusqu’en 1872. Je viens d’en faire l’emplette. Je le lirai cet été. (Baudelaire a commencé par se ruiner. Et maintenant c’est mon tour). Ernest Feydeau n’aimait pas Baudelaire.

https://sup.sorbonne-universite.fr/auteur/delons

Paul Edel a-t-il mis le nez dans les chroniques inédites du journal de Paris, 1819-1827 de Stendhal, (Champ Vallon)?

Chaloux dit: 20 juin 2025 à 21h06

À de rares exceptions près, toute l’élite européenne sort de la bourgeoisie. Même un Céline, qui appartient à la petite bourgeoisie. Pauvre Clopine… on m’a parlé récemment d’une épouse de petit commerçant, née vers 1880, qui connaissait son Balzac sur le bout des doigts. Les enfants qui naissaient dans ces milieux naissaient coiffés, à leur manière.

Chaloux dit: 20 juin 2025 à 21h36

Je viens de réécouter le bœuf sur le toît, et j’ai trouvé ça jouissif. Que le père de Milhaud ait été banquier, quelle importance ? Même chose pour Mendelssohn dont le père était également banquier, si je ne me trompe. L’extraction prestigieuse à plus d’un titre de Milhaud en fait effectivement un « héritier » à plus d’un titre. Il n’y a qu’à s’en louer.

Et puis Chaplin, s’il ne l’a pas été lui-même, a engendré des gosses de riches, d’ailleurs souvent remarquables.

D. dit: 20 juin 2025 à 22h26

Alors là… j’ai moi aussi réécouté le Bœuf sur le toit, du moins le début et j’ai trouvé ça insupportable. Comme d’habitude. Je suis étonné de ce que vous écrivez, Chaloux.

MC dit: 20 juin 2025 à 23h24

Pour vous départager, je suggere que vous écoutiez « La Création du Monde «  de Darius et Cendrars! MC

Chaloux dit: 21 juin 2025 à 4h34

D, j’aime beaucoup vos étonnements. J’avoue très mal connaître la musique de Milhaud. Excellente occasion de l’écouter.

vedo dit: 21 juin 2025 à 5h03

Sur le bonheur de la mélancolie, autrefois (…) il y avait « le don des larmes ».

D. dit: 21 juin 2025 à 8h18

Au passage, vous pourriez me donner votre avis sur Honneger, Chaloux.
Et Poulenc.

JC..... dit: 21 juin 2025 à 9h09

« Sur le thème de l’étymologie, je voudrais citer:
Andrea Marcolongo; « Etymologies – pour survivre au chaos », le Livre de Poche. C’est un petit livre (380 pages) vraiment fascinante » (Claudio)

Tout a fait d’accord ! Une merveille…..

Claudio Bahia dit: 21 juin 2025 à 9h38

renato dit: 21 juin 2025 à 5h57
La mélancolie

quelle gravure extraordinaire, fascinante !
Renato, croyez-vous possible que le château médiéval figuré entre deux barreaux de l’échelle puisse reproduire le château de Chillon près de Montreux ?
Ce qui m’intrigue le plus c’est la scie sur le sol, les dents sont dirigées à l’envers, il semble impossible de scier avec une telle scie

FL dit: 21 juin 2025 à 9h40

Pauvre Clopine… on m’a parlé récemment d’une épouse de petit commerçant, née vers 1880, qui connaissait son Balzac sur le bout des doigts.

Ils connaissaient tous leur Balzac sur le bout de leurs doigts. Lisez Colette, « Sido », « La Maison de Claudine ». Ou Proust, « Quant à Mémé [M. de Charlus], c’est simple, il les [Les oeuvres de Balzac] connaît par coeur. »

FL dit: 21 juin 2025 à 9h40

« Pauvre Clopine… on m’a parlé récemment d’une épouse de petit commerçant, née vers 1880, qui connaissait son Balzac sur le bout des doigts. »

Ils connaissaient tous leur Balzac sur le bout de leurs doigts. Lisez Colette, « Sido », « La Maison de Claudine ». Ou Proust, « Quant à Mémé [M. de Charlus], c’est simple, il les [Les oeuvres de Balzac] connaît par coeur. »

morales said laisse dit: 21 juin 2025 à 9h41

En pensant à Clopine…

Jean-Louis Fabiani
sur son compte FB :

« Vous les jeunes, vous vous inquiétez de l’énormité des propos de Geoffroy de Lagasnerie sur les ondes de France Inter hier. Rien de nouveau sous le soleil. Je l’ai même trouvé un peu terne par rapport à la justification qu’il a trouvée au massacre du Bataclan (des bières trop chères servies tièdes par des garçons de café arrogants, comment voulez-vous que la jeunesse ne tire pas à l’AK 47 ?). Il conviendrait évidemment de faire la sociologie du succès de ce jeune homme : comment comprendre que ses thèses sur Foucault et Bourdieu, qui ne valent pas tripette, soient encensées à ce point ? Plusieurs de ses « livres » sont publiés par Stanford University Press. Il est reçu dans de nombreuses ambassades, car il incarne à merveille l’esprit français. Anne Hidalgo ne le trouve-t-elle pas inspirant ?
Pour éclairer mon point de vue, je ne peux que vous renvoyer à l’admirable Rossana Rossanda, qui vient de mourir. Elle disait à propos des brigades rouges : Quiconque a été communiste dans les années 1950 reconnaît tout de suite le langage des Brigades rouges. On a l’impression de feuilleter l’album de famille : il y a tous les éléments qui nous furent alors enseignés dans les cours de Staline et Jdanov, de sinistre mémoire ».
De la même façon, Lagasnerie ne fait qu’exploiter à fond les formes de la sociologie critique en ramassant la mise. Considérer l’adversaire comme un ennemi jusqu’à le supprimer (ce que j’appelle le Carlschmittisme de comptoir, trouver n’importe quelle justification pour que le débat soit annulé). Le vicomte de Lagasnerie n’est qu’une note en bas de page de l’Opium des intellectuels de Raymond Aron, que je relis régulièrement pour comprendre ce qui nous arrive. En même temps, comme dirait l’autre, le jeune homme ne constitue aucunement un danger pour le pouvoir en place, qui le trouve mignon. La métaphore de l’idiot utile a été bien trop utilisée pour être efficace, mais je suis convaincu que la prise de pouvoir par le nobliau du Vivarais est aussi improbable que l’avènement du califat. En revanche, nous, les sociologues, nous avons à balayer devant notre porte. Moi le premier. Nous avons trop longtemps laissé dériver la sociologie critique : si l’on ne peut plus distinguer un sociologue d’un activiste, autant fermer notre petit commerce. Si nous le laissons ouvert, il convient de ne pas le laisser ouvert à tous les vents. Car le vent mauvais chasse le bon. »

FL dit: 21 juin 2025 à 9h43

Merci Renato et Jazzi pour ces compléments sur l’arc de triomphe de Septime Sévère.

morales said laisse dit: 21 juin 2025 à 9h45

C’est tout à fait cela…

 » Considérer l’adversaire comme un ennemi jusqu’à le supprimer (ce que j’appelle le Carlschmittisme de comptoir, trouver n’importe quelle justification pour que le débat soit annulé). »

MC dit: 21 juin 2025 à 9h57

«  La Création du Monde, » ou la démonstration sans appel du néant du discours Clopinien….Pauvre pauvre pauvre Chaplin, embarqué dans une bien mauvaise cause…. MC

J J-J dit: 21 juin 2025 à 10h01

Qu’heureux est le mortel que la vérité même
Conduit de sa main propre au chemin qui lui plaît !
Qu’heureux est qui la voit dans sa beauté suprême,
Sans voile et sans emblème,
Et telle enfin qu’elle est !
Nos sens sont des trompeurs, dont les fausses images
À notre entendement n’offrent rien d’assuré,
Et ne lui font rien voir qu’à travers cent nuages
Qui jettent mille ombrages
Dans l’œil mal éclairé.
De quoi sert une longue et subtile dispute
Sur des obscurités où l’esprit est déçu ?
De quoi sert qu’à l’envi chacun s’en persécute,
Si Dieu jamais n’impute
De n’en avoir rien su ?
Grande perte de temps et plus grande foiblesse
De s’aveugler soi-même et quitter le vrai bien,
Pour consumer sa vie à pointiller sans cesse
Sur le genre et l’espèce,
Qui ne servent à rien.
Touche, verbe éternel, ces âmes curieuses :
Celui que ta parole une fois a frappé,
De tant d’opinions vaines, ambitieuses,
Et souvent dangereuses,
Est bien développé.
Ce verbe donne seul l’être à toutes les causes ;
Il nous parle de tout, tout nous parle de lui ;
Il tient de tout en soi les natures encloses ;
Il est de toutes choses
Le principe et l’appui.
Aucun sans son secours ne sauroit se défendre
D’un million d’erreurs qui courent l’assiéger,
Et depuis qu’un esprit refuse de l’entendre,
Quoi qu’il pense comprendre,
Il n’en peut bien juger.
Mais qui rapporte tout à ce verbe immuable,
Qui voit tout en lui seul, en lui seul aime tout,
À la plus rude attaque il est inébranlable,
Et sa paix ferme et stable
En vient soudain à bout !
Ô Dieu de vérité, pour qui seul je soupire,
Unis-moi donc à toi par de forts et doux nœuds !
Je me lasse d’ouïr, je me lasse de lire,
Mais non pas de te dire :
« C’est toi seul que je veux. »
Parle seul à mon âme, et qu’aucune prudence,
Qu’aucun autre docteur ne m’explique tes lois ;
Que toute créature à ta sainte présence
S’impose le silence,
Et laisse agir ta voix.
Plus l’esprit se fait simple et plus il se ramène
Dans un intérieur dégagé des objets,
Plus lors sa connoissance est diffuse et certaine,
Et s’élève sans peine
Jusqu’aux plus hauts sujets.
Oui, Dieu prodigue alors ses grâces plus entières,
Et portant notre idée au-dessus de nos sens,
Il nous donne d’en haut d’autant plus de lumières,
Qui percent les matières
Par des traits plus puissants.
Cet esprit simple, uni, stable, pur, pacifique,
En mille soins divers n’est jamais dissipé,
Et l’honneur de son Dieu, dans tout ce qu’il pratique,
Est le projet unique
Qui le tient occupé.
Il est toujours en soi détaché de soi-même ;
Il ne sait point agir quand il se faut chercher,
Et fût-il dans l’éclat de la grandeur suprême,
Son propre diadème
Ne l’y peut attacher.
Il ne croit trouble égal à celui que se cause
un cœur qui s’abandonne à ses propres transports,
et maître de soi-même, en soi-même il dispose
Tout ce qu’il se propose
De produire au dehors.
Bien loin d’être emporté par le courant rapide
Des flots impétueux de ses bouillants desirs,
Il les dompte, il les rompt, il les tourne, il les guide,
Et donne ainsi pour bride
La raison aux plaisirs.
Mais pour se vaincre ainsi qu’il faut d’art et de force !
Qu’il faut pour ce combat préparer de vigueur !
Et qu’il est malaisé de faire un plein divorce
Avec la douce amorce
Que chacun porte au cœur !
Ce devroit être aussi notre unique pensée
De nous fortifier chaque jour contre nous,
Pour en déraciner cette amour empressée
Où l’âme intéressée
Trouve un poison si doux.
Les soins que cette amour nous donne en cette vie
Ne peuvent aussi bien nous élever si haut,
Que la perfection la plus digne d’envie
N’y soit toujours suivie
Des hontes d’un défaut.
Nos spéculations ne sont jamais si pures
Qu’on ne sente un peu d’ombre y régner à son tour ;
Nos plus vives clartés ont des couleurs obscures,
Et cent fausses peintures
Naissent d’un seul faux jour.
Mais n’avoir que mépris pour soi-même et que haine
Ouvre et fait vers le ciel un chemin plus certain,
Que le plus haut effort de la science humaine,
Qui rend l’âme plus vaine
Et l’égare soudain.
Ce n’est pas que de Dieu ne vienne la science :
D’elle-même elle est bonne, et n’a rien à blâmer ;
Mais il faut préférer la bonne conscience
À cette impatience
De se faire estimer.
Cependant, sans souci de régler sa conduite,
On veut être savant, on en cherche le bruit ;
Et cette ambition par qui l’âme est séduite
Souvent traîne à sa suite
Mille erreurs pour tout fruit.
Ah ! si l’on se donnoit la même diligence,
Pour extirper le vice et planter la vertu,
Que pour subtiliser sa propre intelligence
Et tirer la science
Hors du chemin battu !
De tant de questions les dangereux mystères
Produiroient moins de trouble et de renversement,
Et ne couleroient pas dans les règles austères
Des plus saints monastères
Tant de relâchement.
Un jour, un jour viendra qu’il faudra rendre compte,
Non de ce qu’on a lu, mais de ce qu’on a fait ;
Et l’orgueilleux savoir, à quelque point qu’il monte,
N’aura lors que la honte
De son mauvais effet.
Où sont tous ces docteurs qu’une foule si grande
Rendoit à tes yeux même autrefois si fameux ?
Un autre tient leur place, un autre a leur prébende,
Sans qu’aucun te demande
Un souvenir pour eux.
Tant qu’a duré leur vie, ils sembloient quelque chose ;
Il semble après leur mort qu’ils n’ont jamais été :
Leur mémoire avec eux sous leur tombe est enclose ;
Avec eux y repose
Toute leur vanité.
Ainsi passe la gloire où le savant aspire,
S’il n’a mis son étude à se justifier :
C’est là le seul emploi qui laisse lieu d’en dire
Qu’il avoit su bien lire
Et bien étudier.
Mais au lieu d’aimer Dieu, d’agir pour son service,
L’éclat d’un vain savoir à toute heure éblouit,
Et fait suivre à toute heure un brillant artifice
Qui mène au précipice,
Et là s’évanouit.
Du seul desir d’honneur notre âme est enflammée :
Nous voulons être grands plutôt qu’humbles de cœur ; Et tout ce bruit flatteur de notre renommée,
Comme il n’est que fumée,
Se dissipe en vapeur.
La grandeur véritable est d’une autre nature :
C’est en vain qu’on la cherche avec la vanité ;
Celle d’un vrai chrétien, d’une âme toute pure,
Jamais ne se mesure
Que sur sa charité.
Vraiment grand est celui qui dans soi se ravale,
Qui rentre en son néant pour s’y connoître bien,
Qui de tous les honneurs que l’univers étale
Craint la pompe fatale,
Et ne l’estime à rien.
Vraiment sage est celui dont la vertu resserre
Autour du vrai bonheur l’essor de son esprit,
Qui prend pour du fumier les choses de la terre,
Et qui se fait la guerre
Pour gagner Jésus-Christ.
Et vraiment docte enfin est celui qui préfère
À son propre vouloir le vouloir de son Dieu,
Qui cherche en tout, partout, à l’apprendre, à le faire,
Et jamais ne diffère
Ni pour temps ni pour lieu.
——
*** C’est l’éthée, l’eurre de lyre, la VERITE, si j’expire…
(21.6.25)

closer dit: 21 juin 2025 à 10h06

Le visage de la Mélancolie me paraît plus exprimer la colère ou le ressentiment…

MC dit: 21 juin 2025 à 10h07

Ce qui, Fl, quand on sait la place que Balzac a occupé dans nos Bibliothèques ( le « Shakespeare français » disent entre autres les éditions Nelson , et plus loin ; «  il n’est pas de bibliothèque française qui ne doive se placer sous le patronage de Balzac , comme il n’est pas de bibliothèque anglaise qui ne se place sous le patronage de Shakespeare »), n’etonnera que peu de monde. La manière dont Proust se joue des héros de la Comédie Humaine dans ses Pastiches est très révélatrice à cet égard. MC

MC dit: 21 juin 2025 à 10h14

C’est bien de se mettre à l’Imitation de Jesus Christ au format cornélien, JJJ…

vedo dit: 21 juin 2025 à 10h15

Certes, la Mélancolie de Dürer ne ressemble pas celle de Hugo. L’arc de Septime Sévère serait plutôt d’actualité.
Mais, si je puis demander: d’où vient donc ce texte, JJ-J?

Christiane dit: 21 juin 2025 à 10h44

Closer, dans une analyse de cette gravure de Dürer,on peut lire cette citation : « Gottfried Benn ne s’y est pas trompé en parlant de « génie sans sommeil »

« Génie sans sommeil, assis à même la pierre, auréolé de patience, qui n’attend rien, les coudes sur le genou, la joue appuyée sur le poing, silencieusement en train d’accomplir ses œuvres publiques et secrètes jusqu’à ce que la douleur se soit fait entendre, que la mesure soit pleine et que les images s’éloignent de lui dans la pâleur de l’achèvement. »

(Bernard Umbrecht / blog « saute Rhin)

Il me semble que cet ange de la mélancolie, plongé dans l’ombre, les cheveux défaits ne regarde rien. Il est tout à ses pensées… La bile noire… Les pensées funestes… Un ange très kafkaïen.

J J-J dit: 21 juin 2025 à 10h55

Merci SV pour ce nouvel épisode de votre blog que je signale à l’attention de PE et de jzmn, qui tiennent chacun le leur.
Pmp, je ne connaissais pas ce « roman du célèbre Richard Matheson », pas plus que son auteur. Vous savez mettre les incultes à la merci du culte de la culture, dans votre poche, en essayant de les allécher sans trop les enfoncer.
Je trouve cela très correct sur votre blog original suivi par quelques uns parmi les incultes de la SF et amateurs d’autres curiosités. Bàv.

Jazzi dit: 21 juin 2025 à 11h14

Rafraîchissant reportage du léZard par temps de canicule de son voyage au Maroc au printemps 1994.

puck dit: 21 juin 2025 à 11h18

@ »le « Shakespeare français » disent entre autres les éditions Nelson , et plus loin ; « il n’est pas de bibliothèque française qui ne doive se placer sous le patronage de Balzac , comme il n’est pas de bibliothèque anglaise qui ne se place sous le patronage de Shakespeare » »

le patronage est effectivement le seul point commun entre ces deux, sauf que le patronage c ‘est pas trop un critère « littéraire ».

parce que sinon il n’y pas plus opposé que Balzac et Shakespeare, tellement opposés que dire « diamétralement » opposé c’est encore trop les rapprocher !

seriously Balzac est l’écrivain français le plus réaliste d’une flopée d’écrivains français qui rivalisent entre eux de réalisme, à une époque où la littérature française est mise sous le patronage du réalisme à tel point que s’il y avait une coupe du monde dans la catégorie réalisme littéraire les 10 premiers auraient été français.

sérieux le réalisme c’est la plaie de la littérature française.

le réalisme c’est le truc qui a empêché la littérature française de respirer, de s’élever, d’avoir de l’ampleur, de la profondeur, de la puissance.

en fait le réalisme c’est un truc qui rabougrit la littérature.

en plus pour être réaliste il faut accumuler des détails pour faire en sorte que le réalisme soit le plus parfaitement réaliste possible, et à force d’accumuler des détails on finit par passer à côté de l’essentiel.

le réalisme est juste un truc qui transforme l’écrivain en super journaliste, du coup si on part du principe qu’un journaliste c’est un crétin du coup un super journaliste c’est quoi ? un super crétin !

puck dit: 21 juin 2025 à 11h21

je n’arriva pas à comprendre pour l’écrivain français ne peut pas être autre chose que « réaliste ».

c’est presque une maladie française, une maladie mentale, un handicap de la pensée.

limite en France on va dire que tel écrivain français est mieux que tel autre jsute parce qu’il est plus proche de la réalité, qu’il est plus réaliste.

puck dit: 21 juin 2025 à 11h24

en fait le réalisme c’est un truc par défaut, on est réaliste juste parce qu’on est pas capable d’être autre chose.

on est réaliste parce qu’on a pas l’esprit assez large pour ne pas l’être.

on est réaliste juste parce qu’on est un handicapé de l’imaginaire.

en fait le réalisme c’est ça : c’est une maladie de l’imaginaire.

puck dit: 21 juin 2025 à 11h26

et c’est vrai que l’esprit français est très peu prédisposé à l’imaginaire ou à l’inventivité, juste parce qu’il n’est pas prédisposé à l’abstraction.

le seul écrivain français qui fait exception c’est Rabelais, et du coup ça fait de lui le plus grand de nos écrivains.

vedo dit: 21 juin 2025 à 11h31

JJ-J, merci. (Ici, je reçois les message avec retard). Je comprends mieux le texte. En fait, j’aurais du deviner l’origine du contenu (évidente après coup), mais non l’auteur. L’Imitation était le livre de chevet de Cosima Wagner. (Voir son journal).

puck dit: 21 juin 2025 à 11h35

autant lire Rabelais c’est comme lire Cervantès ou Swift c’est une espèce de fête permanente de l’intelligence, autant lire Balzac, Proust, Flaubert ou Stendhal c’est hyper lourd, et triste, parce que le réalisme c’est lourd, et triste…

et qu’on ne vienne pas me parler de la langue littéraire qui n’est qu’un artifice pour essayer de rendre intéressant un truc mort et mortifère qui n’a aucun intérêt.

la langue littéraire c’est jsute de la forme, c’est un cache misère.

Jonathan Swift n’avait pas besoin de ce cache misère ! ni Rabealis, ni Cervantès !

la langue littéraire est un truc inventé pour dissimuler le fait que le réalisme c’est juste un truc de journaliste lourdingue.

en fait la seule différence entre le journaliste et l’écrivain réaliste c’est la langue littéraire.

limite c’est comme vouloir vendre un voiture cent fois plus cher juste à cause de sa couleur

la langue littéraire c’est du « tuning ».

MC dit: 21 juin 2025 à 11h57

Holà! Puck, je n’ai fait que citer un discours d’époque 1900-1910, sans en tirer d’autre conclusion que son existence même, avec ses conséquences sur l’écriture romanesque de l’époque , ( renforcée si l’on veut par la création du Goncourt. ) Je vous laisse libre de mépriser le réalisme et d’en faire la caricature ci-jointe, mais il ne faudrait pas pousser pour le reste! Des Goncourt à Zola, je vous salue. MC MC

puck dit: 21 juin 2025 à 12h25

MC je sais, vous savez la profonde admiration que j’ai pour érudition, vraiment je m’en excuse, de voir accoler les noms de Balzac et Shakespeare, parce que, croyez moi je connais par coeur toutes les malices humaines et j’ai entendu maintes fois clamer « Balzac, le Shakespeare français… » tant de fois répété qu’à la fin on finirait presque par le croire, dans l’expression « argument d’autorité » le mot qu’il faut combattre est celui d’autorité, non pas que je sais pas reconnaitre la grandeur d’âme de Napoléon quand il savait utiliser les mots justes pour entrainer ses hommes à changer le monde, ils l’auraient suivi jusqu’en enfer tant ils l’aimait, raison de plus pour respecter ce mot « autorité » et savoir le dénoncer quand il est utilisé fort mal à propos comme quand il s’agit de dire de Balzac qu’il serait le Shakespeare français !

puck dit: 21 juin 2025 à 12h28

quant au réalisme tout le mépris que j’ai pour cette chose est encore bien loin de la quantité de mépris qu’il faudrait avoir pour lui !

autant pour ce qu’il est, à savoir du journalisme littéraire, que pour ce qu’il engendre comme maladie, à savoir un appauvrissement de l’âme.

closer dit: 21 juin 2025 à 12h32

« SANTÉ – Un cas unique au monde. Un responsable de l’Établissement français du sang (EFS) a confirmé ce vendredi 20 juin qu’une femme française avait été identifiée comme la seule porteuse connue d’un nouveau groupe sanguin, portant le nom de « Gwada négatif ». Huffpost

D, s’agit-il de la première extra terrestre repérée sur la planète? Répondez, n’ayez pas peur.

renato dit: 21 juin 2025 à 12h34

« la scie sur le sol, les dents sont dirigées à l’envers »
La lame de scie à dents inversées est utilisée pour obtenir un résultat net sur la surface supérieure des bois tendres : sapin, pin, tilleul, mélèze, peuplier.

« château de Chillon »
Certes, il rappelant vaguement Chinon, il faudrait que je regarde les tableaux de Courbet qui l’a eu comme modelé, car ce que l’on voit aujourd’hui est une réélaboration faite après à son exil en Suisse.

puck dit: 21 juin 2025 à 12h35

d’ailleurs ce n’est pas un hasard si le réalisme littéraire est apparu exactement au moment où le journalisme a pris de l’importance.

l’écrivain a vu dans le journaliste un sérieux concurrent, pour ne pas dire un ennemi à abattre.

savoir désigner ses ennemis est une chose importante, je veux dire dans la culture, parce que l’histoire est écrite par les vainqueurs !

du coup quand l’écrivain, tel un sniper, a mis dans son viseur le journaliste, il a mis en place le nécessaire pour lui faire la peau.

et ce nécessaire consistait en 3 choses essentielles :
1 accumuler plus de faits que le journalistes
2 mettre en forme ces faits de façon plus structurées
3 les dire de fort belle manière en faisant de la langue littéraire un truc plsu balèze que la langue journalistique.

ça c’était le plan de bataille !
une stratégie à la fois simple, mais efficace.

une fois l’assaut lancé il ne restait plus qu’à avoir l’appui de ses alliers : les critiques littéraires comme passou qui, telle la charge de la cavalerie !: n’ont pas tardé à venir les épauler.

et voilà !

ça c’est l’histoire littéraire française du 19è siècle !

renato dit: 21 juin 2025 à 12h35

« Le visage de la Mélancolie me paraît plus exprimer la colère ou le ressentiment… »

Selon Ficin, qui cite Aristote, les mélancoliques, en raison de leur fragilité nerveuse, finissent souvent par exceller. Ainsi, tous ceux qui se distinguent en philosophie, en politique, en poésie ou dans les arts sont mélancoliques : certains d’entre eux souffrent de maladies produites par la bile noire. À ce propos, Panofsky écrit : « Les néoplatoniciens florentins comprirent bientôt que cette doctrine aristotélicienne fournissait une base scientifique à la théorie platonicienne de la fureur divine… L’expression « furor melancholicus » devint synonyme de « furor divinus ». Ce qui avait été une calamité et, dans sa forme la plus atténuée, un désavantage, devint un privilège toujours dangereux, mais d’autant plus élevé : le privilège du génie ».

Le motif du « gestus melancholicus » ou « Pathosformel » de la main au visage (Warburg) s’explique par le fait que dans l’Antiquité « la mémoire était associée à l’oreille ». Pline, dans Naturalis historia, XI, 251, rappelle : « Quand on touche l’oreille, on prend quelqu’un à témoin ».

J J-J dit: 21 juin 2025 à 12h36

@ 11.31 (Vedo)
«  » » »Un jour, un jour viendra qu’il faudra rendre compte, Non de ce qu’on a lu, mais de ce qu’on a fait » » » » ;
(… Et l’orgueilleux savoir, à quelque point qu’il monte, N’aura lors que la honte De son mauvais effet).
—-
Ces deux vers dont le sens m’enchante et eussent suffi à la RDL, peut-être, plutôt que d’en avoir reproduit l’intégralité du chapitre…
Mais qu’il est bon de les respirer et les relire altavoz, quand on les avait un brin oubliés, non ?…

closer dit: 21 juin 2025 à 12h48

Il y a beaucoup d’étrange et de fantastique chez Balzac, puck, le plus connu étant La peau de Chagrin.
Le seul écrivain qui corresponde à votre définition de l’écrivain réaliste français est à ma connaissance Zola.
Mais MC va surement me contredire…

J J-J dit: 21 juin 2025 à 12h57

J’admire les efforts des internautes pour corriger les fautes d’orthographe détextées dans leurs messages, en en rajoutant de nouvelles, à leur insu… A quoi bon ? J’en déduis que, dans leur ensemble, les erdéliens souhaitent rester cohérents avec l’image qu’ils se donnent d’eux-mêmes à leurs élèves…, mais que cela ne sert plus àryen. Ils n’ont pas encore compris que victimes des « correcteurs » automatiques facétieux de l’IA, leurs petits élèves s’y fiaient beaucoup plus qu’à eux-mêmes. Ce sont des « trans-classes » qui n’ont pas admis avoir du redescendre de l’échafaud par l’a-censeur prévu à cet effet.

J J-J dit: 21 juin 2025 à 13h01

Germinie Lacerteux était plus fort que Nana, en guise de réalisme. Mais, comme Cl., je laisse à MC le soin de nous les départager avec un troisième larron, le Maux Passant.

Armand Constant dit: 21 juin 2025 à 13h06

Ce vieux crétin de closer n’a jamais vraiment lu Balzac, sinon il aurait su que ce dernier, concurrent de l’état civil par sa monumentale Comédie humaine, était également un grand « fantastiqueur » qui a écrit « Une passion dans le désert », un petit chef-d’oeuvre de littérature fantastique très apprécié des vrais balzaciens.
Ce closer est à lui tout seul, un néant de crétinerie dans son propre désert !

closer dit: 21 juin 2025 à 13h10

Je viens justement d’en parler, du côté fantastique de Balzac!
Plus con que Constant tu meurs!

Armand Constant dit: 21 juin 2025 à 13h14

Janssen le pauvre et closer le crétin attendent le verdict de l’oracle MC pour les départager !!!
Quand deux ignares aveugles attendent l’avis d’une débile gargouille borgne…
On va bien se marrer avec ce trio de vieillards sans dents et sans raison😂

MC dit: 21 juin 2025 à 13h23

Non, Closer, je ne vous contredirai pas parce que je pense que vous avez raison. Zola est ici en effet incontournable. Signalons toutefois à Puck l’existence des deux courants, le français dit de journaliste et le français dit de l’écrivain réaliste, au delà des années 1860. Pierre Veron n’est pas Zola…. MC

Armand Constant dit: 21 juin 2025 à 13h23

closer aime beaucoup Jane Austen !!!
Comme toutes les vieilles filles moches et horribles vivotant avec une misérable retraite dans un petit réduit sordide et sale.
Je pense que derrière ce ridicule pseudo de closer, se cache une vieille salope qui a fait la pute dans ses jeunes années de merde pour vivre.

B dit: 21 juin 2025 à 13h24

Ce vieux crétin de closer n’a jamais vraiment lu Balzac

Cette apostrophe me rappelle quelqu’un. Ne seriez vous pas un parent ou un discile de Marie Sasseur, la sainte femme disparue?

MC dit: 21 juin 2025 à 13h27

Le commentaire de Constant ne vole pas haut, c’´est le moins qu’on puisse dire! MC

B dit: 21 juin 2025 à 13h31

des vrais balzaciens

parce qu’en plus il y en aurait de faux, pour ma part je verrais plutot des amateurs et des specialistes entre autres auteurs d’une thèse ou ceux qui comme vous ont ecumé son oeuvre in extenso ( soit voguer sur le fleuve Amazone sans etre attaqué pa les moustiques).

MC dit: 21 juin 2025 à 13h31

Mais cela presente-t-il quelque intérêt? Non . Laissons la Marie où elle est et ne la tirons pas à nous!

Armand Constant dit: 21 juin 2025 à 13h36

Les commentaires de MC volent toujours autour de son cul, donc, très bas.
C’est le moins que l’on puisse dire !

puck dit: 21 juin 2025 à 14h31

qu’importe le nombre de courants de réalisme en France…
j’imagine que ce nombre est important.
j’imagine même qu’il s’agit d’un nombre astronomique.

la question, je veux dire le fond du problème, je veux dire la seule préoccupation, est de se demander, je veux dire sans trop s’émouvoir, se demander en toute sérénité la chose suivante :

à quoi ça sert d’avoir un nombre astronomique de courants réalistes en France, d’avoir été les champions du monde du réalisme si c’est pour aujourd’hui être à ce point déconnectés du réel ???

puck dit: 21 juin 2025 à 14h38

cette France championne du monde du réalisme en principe on devrait se l’arracher !
je veux dire au niveau diplomatique, à chaque qu’il y a une crise qq part dans le monde, tous les pays du monde devraient se précipiter dans notre pays, s’agenouiller devant la splendeur de notre réalisme et ensuite implorer nos conseils pour mettre fin aux conflits et autres embrouilles qui plombent notre planète…

je veux dire la logique ça devrait être ça.

alors que là, c’est le contraire ! la France on la fuit !
on la fuit parce qu’elle incarne le contraire de la sagesse !
au contraire dès qu’il y a un semblant de petite étincelle quelque part en ce monde dès que la France intervient c’est avoir un embrasement total !
la France est capable de transformer une toute manifestation pacifique de 20 personnes en conflit mondial !

la championne du monde de réalisme…
mon Dieu quelle misère…

puck dit: 21 juin 2025 à 14h45

j’ai écouté ce matin l’émission Répliques, Finky avait invité Chapoutot.

Finky tout seul c’est pas un cadeau.
Chapoutot tout seul c’est pas un cadeau non plus.

chacun pris séparément marche grave déjà à côté de leurs pompes.

mais les 2 mis ensemble alors là ça devient un truc grandiose !

c’est même plus de la déconnexion du réel, parce que pour être déconnecté du réel cela suppose qu’il existât un réel, là avec les 2 ensemble le réel n’existe plus.

c’est là qu’on se dit que la France a toujours été championne du monde non pas réalisme, mais du fantastique, de la science fiction, championne du monde de l’imaginaire.

en fait tous ces auteurs réalistes c’était juste pour nous faire croire le contraire, c’était pour nous tromper, juste un effet d’optique, juste une illusion perdue…

vedo dit: 21 juin 2025 à 15h21

JJ-J, pour moi, la résonance avec des réflexions et des souvenirs s’étend bien au delà de ces deux vers, et je relirai tout ce texte, avec d’autres réflexions/réflections, quand j’aurai plus de temps à y consacrer.

puck dit: 21 juin 2025 à 15h50

sérieux il faut écouter cette émission avec Finky et Chapoutot.

Chapoutot a écrit un livre sur les irresponsables allemands qui ont permis au nazisme d’accéder au pouvoir.

bon jusque là passe encore, c’est l’Histoire on peut à peu près imaginer qu’il soit possible de se mettre d’accord.

le plus drôle c’est la suite quand il transpose le passé au présent.

là chacun avait une idée précise de qui aujourd’hui sont les irresponsables, sauf que c’est pas les mêmes.

déjà ils se mettent sur la tronche pour savoir c’est qaui les irresponsables :
Finky : les irresponsbles aujourd’hui c’est la gauche !
l’autre : non les irresponsable c’est la droite et l’extr^me centre !
Finky : non !!! les irresponsables c’est ceux que je dis !!
l’autre : non !!! tu te tais ! ici c’est moi le spécialiste de l’irresponsabilité !

bon admettons que ces 2 lumières ont raison : si on additionne les irresponsables de l’un plus les irresponsables de l’autre on arrive au total d’environ 120% des politiques irresponsables.

une belle leçon de réalisme…

J J-J dit: 21 juin 2025 à 15h51

15.21… Oui bien sûr, il le faut, vedo, si on a un peu de temps en dehors des copies à corriger. J’ignore qui vous êtes, mais pour l’instant, tout va bien, vous réfléchissez et reflétez. Je ne sens pas résonner d’hostilité sous votre plume, ni sous celle de la Horla, ni sous celle de Corneille, ni sous celle des deux acceptions du « réalisme » en littératures françaises.
Sinon, je crois que Marie Sasseur est morte, mais qu’elle a eu le temps de passer le relai à d’autres crapules mâles, bien moins convaincantes. Je veux dire, moins convaincues.
Je pense par ailleurs que x. est une jeune femme très cultivée comme l’était naguère Alexia. Et FL, un jeune homme pas mal aussi, mais restant trop centré sur un créneau étroit.
Quant aux restes, pas grand chose de nouveau… tropismes, truismes, druidismes… chacun donne ce qu’il peut. Et puis, va se tremper, c’est l’été… Seul solstice de l’année où la musique humaine est totalement absente de mon univers sonore.
(Pardon pour cette confession indélicate, sans aucun intérêt pour quiconque). Bàv,

puck dit: 21 juin 2025 à 16h06

@ »Pardon pour cette confession indélicate, sans aucun intérêt pour quiconque »

pourquoi demander pardon ?
c’est pas à toi de te pardonner tout seul !

en principe on demande « pardonnez-moi » et même on ajoute « mon Dieu » au début de la phrase : mon Dieu pardonnez-moi.

ça c’est le but de la confession : confesser ses fautes entraine le pardon et jamais le contraire !

une fois de plus tu inverses les choses, mais c’est pas grave on te connait et on te pardonne.

MC dit: 21 juin 2025 à 16h25

Il y a aussi le fameux «  Parle, parle, Seigneur, ton serviteur t’écoute… », sous la même plume Cornélienne….

MC dit: 21 juin 2025 à 16h32

«  Parle nous, parle nous, disiez-vous à Moise, / Mais obtiens du Seigneur qu’il ne nous parle pas. / Des éclats de sa voix la tonnante surprise/ serait notre trépas… »

D. dit: 21 juin 2025 à 16h48

Excusez-moi pour ma présence plus rare. La situation internationale gravissime fait que je suis très sollicité de toutes parts.

D. dit: 21 juin 2025 à 16h50

D. , s’agit-il de la première extra terrestre repérée sur la planète? Répondez, n’ayez pas peur.

Non, Closer, absolument pas.

D. dit: 21 juin 2025 à 16h52

La présence extraterrestre sur Terre est de toutes façons certaine. Nous ne pouvons rien y faire. C’est comme ça.

D. dit: 21 juin 2025 à 16h57

Jazzi, n’oublie pas de beaucoup faire boire ta chienne. Garde-là à l’ombre et ne la fais marcher que peu.

J J-J dit: 21 juin 2025 à 17h28

Pardon pour cette confession, etc./// signifiait (en ellipse), je demande pardon à l’herdélie pour…, etc.
Merci d’avoir relevé que Marie Sasseur avait été virée temporairement par la grande porte de l’RDL, comme d’aucuns jadis, et qu’elle préféra la regagner par le petite fenêtre en faisant Revenir Maurice, Constance Béjard et
D. m’inquiète en cette fin d’après-midi. Il s’inquiète pour le monde, alors que tout va bien. J’espère que ses conseils apporteront néanmoins de l’eau au moulin de l’Eau Haine Hue, à la petite chienne parisienne et aux poules chaviliennes.

puck dit: 21 juin 2025 à 17h29

D. tu sais quoi ? t’es trop stressé, tu vas finir avec une rupture je sais pas de quoi, conjugale ou d’anévrisme.

tu devrais prendre exemple sur ton président : pendant que la planète est à feu et à sang il va parler aux caribous.
je te jure, il a fait un discours au Groenland, face à lui il y a avait 4 inuits et une douzaine de caribous, les inuits n’ont pas compris ce qu’il racontait parce qu’il parlait aux caribous qui eux hochaient la tête.

tu vas encore dire que t’es pas étonné parce que rien ne t’étonne, mais sache qu’en principe il n’y a que les chamanes qui parlent aux caribous et pas les chamanes de prisunic qui ont été pistonnés pour avoir leur diplôme !

J J-J dit: 21 juin 2025 à 17h31

On dit aussi, à confesse, au curé pédophile du coin; derrière son moucharabieh : « Pardonnez-moi et bénissez-moi, mon Père, parce que j’ai grandement pêché ». Car c’est pas à toi de te pardonner tout seul. Anéfé.

J J-J dit: 21 juin 2025 à 17h35

Il donne de bons conseils à tout le monde, finalement. Quand on y pense, et qu’on a la patience de tout lire, vu qu’il fait trod’chaud et qu’on doit rester aux abris anti aériens. Merci @ Marie-Chantal de l’RDL.

puck dit: 21 juin 2025 à 17h40

« Merci d’avoir relevé que Marie Sasseur avait été virée temporairement par la grande porte de l’RDL »

ah bon ? ça m’étonne pas ! depuis le temps que ça lui pendait au nez.
je me permets de le dire parce qu’elle n’est plus là, mais elle était trop négative, elle passait son temps à critiquer et à mettre le bordel sur cet endroit de convivialité qu’est le blogapassou.
en plus elle était toujours hyper excessive en tout, complètement parano et le pire, mais ça faut pas trop le dire elle était à donf pro russe, faut pas le dire parce que l’autre camp d’en face (je dis pas le nom parce qu’avec les algorithmes on peut te retrouver) ils ont fait une liste de gens à assassiner, enfin au début c’était une liste, maintenant c’est une espèce de bottin téléphonique de 40 cm d’épaisseur et en 56 exemplaires, je suis sûr qu’il y a son nom dans une des pages la pauvre.

J J-J dit: 21 juin 2025 à 17h43

Oui, mais n’en dites pas trop sur elle, on nous écoute. Cela dit, on est bien d’accord, ainsi qu’avec Bouguereau et Bilhoreau, les deux ex baluzeaux.

Mimi Pinson dit: 21 juin 2025 à 18h41

Il fait trop chaud ( 34° ) c’est ainsi que je suis restée dans ma piscine!
Bonne soirée!

https://scontent.fbod1-1.fna.fbcdn.net/v/t51.75761-15/502596935_18413939257098255_3336062369467438299_n.jpg?stp=dst-jpg_p526x296_tt6&_nc_cat=105&ccb=1-7&_nc_sid=127cfc&_nc_ohc=6rDxzbjaRCoQ7kNvwH_Hoyo&_nc_oc=Adm-TtxOoOlbtYi5IadD6AvdwwMO3Aj5pH0wC-cD4XqeMdEt7TjstXz9m0JMi7Ne3jA&_nc_zt=23&_nc_ht=scontent.fbod1-1.fna&_nc_gid=D3gBdDttC43VlErsXQ_9Dg&oh=00_AfOB5a1Yp1kEVya40Ly-ov0_eV_RlvuZZzan73LCiMHBYA&oe=685CD015

puck dit: 21 juin 2025 à 19h14

« Oui, mais n’en dites pas trop sur elle, on nous écoute. »

oui surtout toi, parce que t’es bien du genre à dénoncer ton voisin aux autorités locales.

t’es flippant…

tu sais 3j en fait je plaisantais quand je disais que j’étais en faveur du multilinguisme et du multi ethnisme et du fédéralisme en Ukraine, en fait c’est pas vrai ! je plaisantais !

je te jure je milite même pour la fin du multilinguisme en Belgique et en Suisse ! c’est vrai je peux même te montrer le papier !

je t’en pris 3j ne me dénonce pas en vrai j’ai horreur du multilinguisme !

Jazzi dit: 21 juin 2025 à 19h30

« FL, un jeune homme pas mal aussi, mais restant trop centré sur un créneau étroit. »

Centré ou assis, JJJ ?

D. dit: 21 juin 2025 à 19h48

Écoutez, JJJ. Trump a le projet de remettre un Shah à la tête de l’Iran.
Et ce sera le fils du dernier Shah, Reza Pahlavi.

D. dit: 21 juin 2025 à 19h52

Et manifestement il va faire ça très vite, compte-tenu de l’armada qu’il fait déplacer. C’est pour ça que Macron parle aux caribous, en effet. Parce que tout le monde s’en fout de Macron, il est obligé de faire ce qu’on lui dit.

closer dit: 21 juin 2025 à 19h52

Vous avez beau dire, D, ce Gwada négatif ne me dit rien qui vaille…

« Une Française d’origine guadeloupéenne a été identifiée comme la seule porteuse connue d’un nouveau groupe sanguin, baptisé « Gwada négatif », a déclaré, vendredi 20 juin, un responsable de l’Etablissement français du sang (EFS), confirmant une information de la radio France Inter. » Le Monde

closer dit: 21 juin 2025 à 19h55

Cyrus le Grand a libéré les hébreux il y a 2500 ans. Il serait juste que les hébreux d’aujourd’hui favorisent le retour du Shah.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

*