Pour saluer Bernard de Fallois
Doyen de l’édition encore en activité depuis la mort de Maurice Nadeau, Bernard de Fallois, qui vient de s’éteindre à 91 ans, ne fut pas seulement l’une des figures marquantes de son métier durant le demi-siècle échu : c’était un homme de qualité, dont la vaste culture classique, l’étendue du goût, l’acuité de l’intelligence, le flair appuyé sur une expérience éprouvée des choses de la librairie, la causticité de l’humour, la franchise toujours courtoise, la curiosité intellectuelle inassouvie étaient sans égal dans son milieu. S’il n’avait pas « tout lu », il avait beaucoup lu, en profondeur ; il pouvait soutenir une conversation, improviser une conférence ou prendre part à un débat sur un écrivain ou une œuvre littéraire en réussissant la prouesse de ne jamais émettre une pensée qui fut un lieu commun, une idée marquée du sceau de la doxa, une vue politiquement correcte, au risque de choquer, de provoquer ou de surprendre (fou de cirque, il s’était institué producteur de la troupe Les Muchachos), ce qui l’amusait plutôt tant il lui importait de demeurer avant tout un esprit libre, dépris des idéologies, fût-il classé à droite.
Après des débuts dans la vie comme professeur au cours Stanislas à Paris,, ce qui n’allait pas de soi dans une vieille famille de militaires, il enseigna durant une quinzaine d’années au lendemain de l’agrégation de Lettres classiques. Mais très jeune, avant la trentaine, il emprunta parallèlement des chemins de traverse qui le firent entrer dans l’édition. La préparation de sa thèse sur Proust (son écrivain de chevet, du début à la fin) lui fit connaître sa descendante, Suzy Mante-Proust ; la confiance, ou l’indifférence, fut telle qu’elle lui laissa fouiller dans son tas de vieux papiers qui n’avaient pas encore l’allure d’archives, il s’en faut. Il y fit deux découvertes dont la révélation bouleversa notre intelligence de cette œuvre : les manuscrits inachevés de Jean Santeuil, œuvre de jeunesse constituée de fragments contenant en germe des morceaux de la future Recherche du temps perdu, et un recueil de textes sur la littérature et l’art d’écrire que le jeune chercheur baptisera lui-même Contre Sainte-Beuve en en assurant l’édition chez Gallimard. Il est d’ailleurs assez piquant, en retrouvant le premier numéro du « Bulletin Marcel Proust « (1950), publié sous les auspices de la Société des amis de Marcel Proust et des amis de Combray, de constater que Bernard de Fallois figure au bureau en qualité d’« archiviste » !
Entré chez Hachette où il oeuvra au Livre de poche, il fut directeur général du groupe qu’il quitta pour le groupe rival Les Presses de la Cité où il s’attacha notamment au développement de Presses Pocket et de Julliard. Jusqu’à ce qu’à 61 ans, il se décide à voler de ses propres ailes en fondant les éditions qui portent son nom, y emmenant quelques auteurs (les droits de Marcel Pagnol) pour démarrer, bientôt rejoints par Hubert Monteilhet, Robert Merle, Alain Peyrefitte, Rose Tremain, Kate Atkinson, Françoise Chandernagor, Jacqueline de Romilly, Pascal Jardin, Mgr Lustiger, Vladimir Volkoff, Friedrich Dürrenmatt, Marc Fumaroli, Fernand Braudel qu’il publia avec le même soin qu’il accordait aux mémoires de Raymond Aron ou à l’exhumation des articles et chroniques d’Emmanuel Berl, ou d’autres tels Alain Besançon et ceux trouvés dans le sillage de la revue aronienne Commentaire dont il était un pilier. Attentif à tous et à chacun, il faisait de ses auteurs des amis auxquels il ne marchandait pas son admiration.
Il fallait le voir par exemple s’enflammer à l’évocation des poèmes non moins brûlants que Paul Valéry amoureux adressa à sa maîtresse Jeanne Loviton dite Jean Voilier en littérature. Le recueil de ces poèmes parut sous les auspices de Bernard de Fallois sous le titre Corona et Coronilla. Il avait fallu 63 ans pour qu’ils soient enfin publiés. Un évènement éditorial. Longtemps interdite par la famille du poète qui avait carrément effacé ces traces « »honteuses » » de sa biographie, la publication était envisageable depuis que les manuscrits avaient été mis en vente aux enchères en 1979 et 1981. La patience, l’enthousiasme et la compétence de l’éditeur avaient fini par vaincre les réticences des ayant-droits. La fille de Valéry avait instauré le tabou sur toute cette histoire afin qu’elle n’entachât d’aucune manière le prestige du grand homme ; sa petite-fille l’avait levé. Ce n’était évidemment pas du niveau des vers qui avaient assuré sa gloire, ceux de La Jeune parque (1918), du Cimetière marin (1920) ou de Charmes (1922. Mais Bernard de Fallois tenait ces vers pour « »une des suites élégiaques les plus belles de notre littérature »… Il se disait convaincu qu’un jour, certains de ces poèmes figureraient dans les anthologies. Notant l’évident plaisir que Valéry avait eu à les composer, il s’était persuadé, dans une éclairante préface, que cette publication servirait sa mémoire auprès des lecteurs. Lui permettrait-t-elle de passer de la catégorie des poètes que l’on admire (Malherbe, Mallarmé) à la catégorie de ceux que l’on aime (Nerval, Apollinaire) ? Ils furent jugés splendides ou anodins, légers ou gracieux, touchants de simplicité ou charmants sans plus. Fallois, lui, y croyait dur comme fer jusqu’à s’en faire l’ardent plaideur en s’offrant la volupté de cette préface, chose rare chez un éditeur.
Il fallait le voir sur le plateau d’Apostrophes dissimulé dans le public derrière son auteur Hugo Claus, savourant l’instant avec malice lorsque l’auteur du Chagrin des Belges ait remis à leur place Françoise Sagan et Alain Robbe-Grillet qui venaient de s’extasier devant l’excellence du titre de son roman : « : » »Ah bon… Parce qu’il y en a un parmi vous qui comprend le néerlandais ? », répartie qui les laissa médusés. S’en souvenant longtemps après, Fallois en riait encore.
Il fallait le voir défendre Roger Nimier, dont la publication de la correspondance avec Paul Morand posait problème chez Gallimard en raison de la liberté de ton des épistoliers, parfois misogyne, potinière, xénophobe ou raciste. Bernard de Fallois, exécuteur testamentaire de Roger Nimier, en soutenait naturellement la publication. Lui qui possédait une centaine de lettres que lui avait adressées l’écrivain, témoignait de ce qu’elles étaient souvent marquées par l’esprit du canular car ce ton était son genre.
Il fut aussi l’éditeur de Simenon aux Presses de la Cité et leur relation illustre bien ce que peuvent être les rapports entre un auteur et son éditeur lorsqu’ils sont marqués du sceau de l’amitié et de l’estime réciproque. A bien des égards, Simenon est l’anti-Proust : qu’il s’agisse de la culture, du style, de l’univers, de l’éducation, de la formation, des goûts, des tropismes, tout les opposait. Pourtant on ne s’étonne pas que Georges Simenon l’ait choisi pour lui confier sa manière de comprendre Proust : il lui disait la vérité sur son œuvre. Sa propre vérité de lecteur. Ainsi, après avoir dicté Un homme un autre, Simenon notait :
« J’ai failli le garder dans mes tiroirs sans le laisser publier. Un de mes amis, Bernard de Fallois, qui l’a lu à la maison où il était venu me voir, m’a convaincu du contraire. Je l’ai donc publié, en me souvenant toujours des paroles du père Fayard. Un romancier qui abandonne le roman déçoit fatalement ses lecteurs »
Fallois lui consacra d’ailleurs en 1961 l’une des toutes premières monographies parues sur son œuvre, celle qui donna le « la » tant ses analyses étaient fines et argumentées ; pour autant, jamais il ne réussit à lui faire quitter Les Presses de la Cité pour le rejoindre dans sa propre maison car le romancier l’eut vécu comme une trahison vis à vis de Sven Nielsen. Lorsque Fallois lui rendit visite à Lausanne afin de le débaucher, Simenon l’écouta puis fit venir du champagne et trinqua à l’avenir de sa nouvelle maison en lui faisant comprendre délicatement qu’il ne fallait pas insister car il demeurerait fidèle à son éditeur de l’après-guerre. Il n’en resta pas moins très proche de Fallois :
« C’est celui qui me paraît le meilleur de ceux qui ont été écrits sur moi (y compris les études moins importantes). Il parle moins de moi que de mon oeuvre, ce qui est déjà un soulagement. (…) j’ai été heureux de voir la résonance de mes livres chez un garçon pour qui j’ai beaucoup d’amitié (…) Dans mes testaments successifs, j’ai désigné en dernier ressort, et faute de mieux, la Société des auteurs (j’ai horreur de celle des gens de lettres). Il faudra que je corrige mon testament et que j’écrive le nom de De Fallois à la place. (…) Ce dont je lui suis le plus reconnaissant, c’est de ne pas avoir parlé de « phénomène», de ne pas prétendre analyser le « mécanisme de la création », de ne pas chercher les «sources» mais d’avoir essayé de comprendre un certain nombre de romans — et de les avoir compris. Quand je dis un certain nombre, je veux dire tous mes romans, car il les a tous lus scrupuleusement, certains deux et trois fois. Plus tard, peut-être serai-je capable de lire ces sortes d’ouvrages sans être pris de panique «
Voilà, Bernard de Fallois était quelqu’un comme ça, tout de discrétion (rares sont ses photos et ses interviews) sauf dans l’affirmation de ses convictions, observateur attentif mais très critique et moqueur de la vie politique, toujours disponible pour défendre son catalogue et ses auteurs dans une émission ou un débat, préfaçant Joachim du Bellay ou Brasillach, Jouhandeau ou Mérimée, mais jamais pour parler de lui. Le paradoxe (sauf à ses yeux et son déni était désarmant) est que ces dernières années, sa maison souffrait comme d’autres maisons indépendantes. Ses auteurs avaient vieilli avec lui. Et ceux qui n’étaient pas morts étaient partis ailleurs justement pour ne pas vieillir avec lui.
Et puis il y a quelques années, la silhouette tassée après avoir été très haute mais l’oeil toujours aussi vif dès qu’il s’agissait de juger livres, manuscrits et écrivains, poursuivant sa collaboration avec son regretté ami suisse Vladimir Dimitrijevic, patron de l’Âge d’homme, il publia en co-édition avec elle le roman d’un inconnu nommé Joël Dicker (La vérité sur l’affaire Harry Québert), exprima urbi et orbi un enthousiasme communicatif et fit de cette histoire un immense succès français et international qui renfloua sa maison pour de nombreuses années et lui permit de continuer à publier ce qui lui plaisait sans se soucier de l’avenir, ravi de ce clin d’oeil du destin comme un bon tour joué à la profession qui l’avait déjà enterré, repoussant les offres de grands éditeurs anglais afin de faire monter la pression et rejetant celles d’Hollywood au motif que ce n’était pas à lui mais à eux de se déplacer…
(« Bernard de Fallois et Joël Dicker » photo Passou ; « Marcel Proust » photo D.R.; « Bernard de Fallois » photo Edouard Boubat)
805 Réponses pour Pour saluer Bernard de Fallois
Il était une sacrée figure.
Vladimir? Pas plutôt Dimitri Dimitievic?
il nous manque, en effet!
On lui doit entre autres, l’édition de la biographie de Walter Scott par Henri Suhamy, maitre-livre à bien des égards quand on s’intéresse au Romantisme
perso les rebondissements pas trop m’en faut
C’ est à la Treille ; cela s’appelle le château de la Buzine.
Merci d’ avoir édité Marcel, Bernard de Fallois
https://mobile.francetvinfo.fr/sciences/histoire/le-chateau-de-la-buzine-l-histoire-du-chateau-de-la-mere-de-marcel-pagnol_2437177.html
Il y a quand même un énorme différence ntre Simenon et Proust — et qui constitue à mes yeux un saut qualitatif entre un bon écrivain très prolifique et un grand écrivain comme Proust —, c’est l’ancrage de toute La Recherche dans les problèmes de l’inconscient.
Je ne veux pas dire par là qu’ils seraient absents de l’œuvre de Simenon. Les analyses psychologiques héritées du roman d’analyse de Mme de La Fayette peuvent émailler ses romans ici ou là. Mais chez Proust ils sont aux fondements même de la structure narrative de l’œuvre, comme c’est le cas chez Kafka et, plus généralement, chez tout grand écrivain, chez grand artiste. Ils en forment la colonne vertébrale. Et, puisque la mode est à la littérature « réparatrice », soulignée ici par Paul Edel avec ironie, on pourrait affirmer — mais sans ironie — qu’une dimension essentielle de l’œuvre proustienne, qui n’a pas vraiment été encore aperçue, consiste précisément à opérer ce travail sur l’inconscient et les traumatismes de l’enfance, à mettre la nuit de l’inconscient en travail pour en réparer les effets dans l’âge adulte. Il en est de même pour Kafka. La grande et essentielle différence d’avec l’idéologie de la pharmacopée d’aujourd’hui qu’on nous sert, c’est que ce travail ne peut xister qu’à l’insu de son auteur et ne peut jamais constituer un projet littéraire conscient.
Mais c’est ce qui fait, à mon sens, leur grandeur et leur importance, c’est ce qui rend leur œuvre nécessaire, profonde et vitale, et la fait décoller d’une analyse purement sociologique, si cruelle, véridique et passionnante soit-elle, pour atteindre les vérités indicibles de l’âme humaine.
Ce n’est pas pour rien que Proust s’est intéressé de près aux romantiques allemands comme l’a montré la critique proustienne, qui sont le parangon de cette recherche abyssale de la Phantasie, ce qui les rapproche tellement des Grecs et dont on a pu voir à juste titre la raison dans l’héritage luthérien qui sépare irrémédiablement la culture de soi de son implication dans le monde social, tandis que les Latins restent terre à terre essentiellement préoccupés des biens de ce monde et de leur défense par l’invention du droit.
« Il parle moins de moi que de mon oeuvre, ce qui est déjà un soulagement. (…) j’ai été heureux de voir la résonance de mes livres chez un garçon pour qui j’ai beaucoup d’amitié… »
Simenon, en retour, parle très bien de lui. Elegant et discret, il était le type même de l’éditeur parisien qu’un Balzac aurait pu raconter dans un roman des scènes de la vie parisienne intitulé « Le cousin Fallois ».
(Petite suite de la nouvelle de Peter Härtling sur le dessinateur Fohr):
« C’est ici, au pied du château de Heidelberg que Karl Fohr, appelé Charles dans son enfance, vint au monde. À l’ombre de l’abricotier d’argent de Gœthe, sous la protection de fées et de princes, que sa maman faisait sortir des livres, jusqu’à ce que lui-même en vînt à les inventer et en raconter l’histoire à ses parents.
Père et mère étaient tous les deux nés à proximité, dans une vieille ville qu’il aurait pu peupler des créatures de son imagination aussi bien : Ladenburg sur le Neckar. Le père, Jacob Fohr, avait été recruté dans sa jeunesse comme soldat par les Français et n’était retourné chez lui que vingt ans plus tard, avait trouvé son épouse à Ladenburg, Elisabetha Klin. Il avait la prestance d’un homme du monde, et elle passait pour une beauté revêche, qui fut courtisée. Jacob Fohr avait perdu l’usage de sa langue maternelle mais le retrouva par amour. Il échangea l’uniforme pour le costume civil d’un professeur, mais il continuait d’entretenir son français. Il enseignait à l’école de la communauté réformée française, la communauté dite des Wallons. « Mon petit Charles, c’est ainsi qu’il appelle son aîné, et sa mère lui donne du « mon petit Karl ». Ses deux plus jeunes frères, Georges et Daniel, ne comptent guère pour lui. Il ne joue pas avec eux, même si ses parents le lui enjoignent. J’ai autre chose à faire, telle était alors son excuse.
Il préférait jouer seul, garder pour lui les découvertes de sa fantaisie et ne laisser entrer personne dans son monde intérieur. Son monde était constitué par le jardin, la montagne tout là-haut avec le château, le chemin qui y mène, les chevaliers qu’il envoyait là-haut auprès du Prince noir, qu’il redoutait, mais qu’il laissait pénétrer dans son royaume.
Il n’aurait pu, tel était le sentiment du père , si pâle et malingre par sa constitution, en aucun cas devenir soldat, peut-être un érudit. C’est pourquoi il le prit sous son aile à l’école, là il apprit à écouter et en écoutant à laisser vagabonder ses pensées, là il apprit à voir d’autres images. »
Cate Blanchett :
Cate Blanchett 2 :
l’auteur du Chagrin des Belges ait remis à leur place Françoise Sagan et Alain Robbe-Grillet qui venaient de s’extasier devant l’excellence du titre de son roman : « : » »Ah bon… Parce qu’il y en a un parmi vous qui comprend le néerlandais ? », répartie qui les laissa médusés. S’en souvenant longtemps après, Fallois en riait encore.
Mouais. C’est mesquin.
Banana Yoshimoto :
renato dit: 4 janvier 2018 à 8 h 14 min
Cate Blanchett 2 :
J’avoue trouver cette actrice très antipathique car toujours fausse, fausse modeste notamment. Je crois que je n’aime aucun acteur, tout comme Holden Caulfield.
L’honneur jamais retrouvé de l’Autriche, dirait Thomas Bernhard…
Ed, j’ai connu quelques acteurs, certains faux, certains pas tout à fait faux, certain pas faux du tout ; j’ai un très bon souvenir de Judith Malina, Monica Vitti et Mastroianni…
Attique :
J’avoue n’avoir vu que Mastroianni et effectivement, on y croit.
… à bien regarder un artiste n’a pas à être vrai ou faux, il doit seulement faire un travail et le faire bien.
… il ne faudrait non plus oublier que John Coltrane admirait Stan Getz…
Pour les acteurs, c’est différent : il doit s’effacer. Je ne veux pas voir Vincent Cassel dans un film, mais le personnage qu’il est censé interprété. Or je ne vois que Vincent Cassel, Cate Blanchett et autres acteurs. Je ne veux pas les voir, ils ne m’intéressent pas and they’re trying so hard que cela en devient gênant.
*ils doivent
*censé interpréter
Beau papier. C’est donc à M. de Fallois que l’on doit un grand merci pour tous ces bons moments du temps passé avec les livres de Pagnol.
Härtling fut un grand directeur littéraire chez Fischer verlag.
il a publié plusieurs volumes de poèmes remarquables par la finesse de ses interrogations angoissées sur le temps : temps intérieur, temps historique, temps éclaté et déchiré , émotions et problématiques particulières à chaque génération, temps circulaire qui miroite et fait écho d’une époque à l’autre , d’un siècle à l’autre ,d’une génération d’écrivains( ou de musiciens) à l’autre dans un mouvement choral.
Lui était en phase et en résonnance avec les années 1750- 1830 Quand il recréait Hölderlin ou le poète Lenau de sa prose raffinée et musicale :il donnait le sentiment de pénétrer dans l’univers mental et affectif de son héros et de resituer et ressusciter l’époque dans ses valeurs d’origine.on pouvait y voir aussi une implicite prise de distance avec sa propre époque.. Il avait un peu la même démarche que celle de Christa Wolf en RDA(écrivain officiel en porte -à- faux avec les consignes culturelles du gouvernement) qui interrogeait, elle, la figure de Kleist ,aux prises avec le militarisme prussien pour ne pas mettre en cause directement son gouvernement de RDA….Hartling fut un peu éclipsé en France par les figures médiatiques et de Grass et BÖll et leur tonitruantes prises de position politiques .
je ne comprends pas le néerlandais mais chez les acteurs c’est souvent le doublage qui est une catastrophe
je ne dis pas que c’est simple
Pour saluer P.O.L.
la vie dans les bois dit: 4 janvier 2018 à 9 h 03 min
Beau papier. C’est donc à M. de Fallois que l’on doit un grand merci pour tous ces bons moments du temps passé avec les livres de Pagnol.
D’où mon plaisir d’enfance, depuis la Haute-Marne, à lire Jean Giono également. Tout s’explique, « le Provençal universel ».
ne faisons pas du provençal une figure idyllique
le dernier du catalogue, page 65 de celui-ci:
Trop tard, rose.
Popaul, m’intéressant au séjour de Hölderlin à Bordeaux, j’ai trouvé sur internet tout un bouquin qui parle de la colonie allemande de Bordeaux au XVIIIè siècle, négociants, hommes d’affaires, banquiers, dont les Bethmann qui était liés de près à Gœthe, et des concurrents des Rothschild qui les ont supplantés en France. Le compositeur aussi Franz Beck, que je découvre. Mais les échanges commerciaux entre Bordeaux et l’Allemagne ont été très riches depuis le XVIè siècle, notamment avec Hambourg et le commerce de la Hanse, mais aussi la Hollande. J’en savais déjà un peu parce que mes ancêtres du Périgord, via Bordeaux, sont passés à Amsterdam, où avaient émigré déjà des cousins par alliance à Amsterdam probabalement, par le truchement des voies du commerce maritime du vin de Bordeaux et de l’arrière pays jusqu’à Bergerac.
La poésie de Peter Härtling, j’aimerais bien la lire. La prochaine fois que je vais à Berlin, il faut que je m’emporte une valise vide pour la retourner pleine…
On ne connaît pas grand-chose du séjour de Hölderlin à Bordeaux. Il y a un grand article de JP Lefebvre à ce sujet dans le catalogue de l’exposition de Strasbourg que je lis. Qu’en dit Peter Härtling dans son Hölderlin ?
ed
c pas grave
tous tes propos dracul sont capilotracté par une fin..c’est ce qui les rend sots et surtout superfétatoire..et polo et lassouline sont des himbécile parceque non seulement il le savent mais ne considère que l’aspect trés grossiérment technique..ça les rassure..ce qui est hune honte..nimporte qui parlant du temps qu’il fait fait montre de plus de pénétration..et a plus de chance de parler de littérature
Trop tard, rose
que je ne sache pas que hiono ai fait du provencal hune figure hidilique..il s’en est beaucoup espliqué pour que ce nsoit pas plus soupçonabe..combien de fois a til insisté sur la dureté même de cette himage
Arrête de postillonner, bouguereau, et soigne ta gauche !
bougrecon écrit : « polo et lassouline sont des himbéciles »… et toi, la vieille taupe t’es rien moins que rien, cronnard
Chez De Fallois, le dernier bouquin de Simone Berthière sur Ulysse m’a l’air vachement intéressant…! J’vas m’le procurer, mes petits chéris. Surout après avoir lu le bouquin d’Attali pour la deuxième fois, hein, mon closer chéri !
Faut jamais oublier qu’il a des couilles d’auroch, le bouguereau ! Ça vous plante un homme, ça !
Une pensée aussi pour Paul Otchakovsky-Laurens (éditeur P.O.L. dont on vient d’apprendre le décès.
https://www.youtube.com/watch?v=lvp-NH4ehqM
P.O.L. l’éditeur de Renaud Camus (entre autres) disparait dans la manière motorisée Camus-Nimier.
Il peut expliquer ce qu’il veut l’ami Gionio, le lecteur trouve ce qu’il veut.
Phil,
de Georges Perec et de Marguerite Duras, aussi…
Mort également d’Aron Applfeld cette nuit.
Il faut maintenant remercier M. Otchavosky- Laurens. Ma gratitude pour la lecture de plusieurs livres d’E. Carrère, le premier auteur du catalogue P.O.L auquel je pense.
Mes confuses, M. Otchakovsky-Laurens.
Et puis facebook me dit que c’est l’anniversaire de notre hôte ?
allez, zou !
lassouline est né le 17 avril 1953 !
Facebook raconterait donc n’importe quoi ? Ce n’est pas possib’ !!!
(mille excuses, notre hôte ! Mais vous pouvez toujours manger la grenouille…)
Bien sûr Christiane, éditeur de Perec et de bien d’autres brillants auteurs.
Mais Renaud Camus est l’auteur qui est resté le plus longtemps chez cet éditeur de son vivant, péripétie qui ne serait aucunement remarquable s’il n’avait été banni par la bêtise d’un autre type d’éditions françaises qui ne tient pas mieux la route morale que POL.
Son journal…
« Nous sommes en 1946, année de mon arrivée en Israël, et le journal est une mosaïque de mots allemands, yiddish, hébreux et même ruthènes. Je dis « mots » et non « phrases », car cette année-là je n’étais pas encore capable de relier les mots en phrases. Les mots étaient des cris étouffés d’un adolescent de quatorze ans, une sorte d’aphasique qui avait perdu toutes les langues qu’il savait parler (…)
Sans langue, tout n’est que chaos, confusion et peurs infondées. A cette époque, la plupart des enfants autour de moi bégayaient, parlaient trop fort ou avalaient les mots. (…) Sans langue maternelle, l’homme est infirme. »
chap.18 Histoire d’une vie – Aharon Appelfeld. Editions de l’Olivier. traduit de l’hébreu par Valérie Zenatti.
@Phil dit: 4 janvier 2018 à 11 h 51 min
Oui, Phil, un grand mystère les écrits de Renaud Camus (« Le bord des larmes », « Vigiles », « Parti pris », « Esthétique de la solitude », « Retour à Canossa », « Notes achriennes », « l’épuisant désir de ces choses »…) . Beauté des paysages, marécages désolants des prises de position politiques.
Il vivait dans la même rue que Paul Celan à Tchernovitz ! Sud de l’Ukraine aujourd’hui.
POL était apprécié de partout, et même aux USA :
« En janvier 2011, un numéro entier d’une revue littéraire américaine, The Review of Contemporary Fiction, était consacré aux écrivains de cette maison d’édition française. C’est assez rare pour le souligner, un éditeur français fêté aux États-Unis. POL faisait l’objet d’un numéro spécial de la prestigieuse revue américaine. Plus de 160 pages réservés aux auteurs P.O.L, avec une sélection d’extraits de leur roman (Patrick Lapeyre, Olivier Cadiot, Frédéric Boyer, Mathieu Lindon, Valère Novarina…). Marie Darrieussecq, Leslie Kaplan et d’autres ont signé un texte… » Figaro
Bon Polignac c’est de l’Auvergnat, cela ! Ca rigole pas… Basaltique ! De la qualité…
Ce soir je mange du chou farci.
C’est la vie qui aura tué Appelfeld (« Pommeraie » en français) & non la mort programmée. Victoire donc. Le chapitre de Une vie où les chiens allemands dévorent les jeunes prisonniers juifs est un cauchemar qu’il faut se forcer de faire pour éviter les mauvais rêves.
@bouguereau dit: 4 janvier 2018 à 10 h 25 min
Chiara (chez Sergio), a mis en ligne cette émission d’Alain Veinstein (3/07/2001) « Surpris par la nuit « Et vous trouvez ça drôle » en écho à votre commentaire.
https://www.youtube.com/watch?v=Fni_dVyrge4
Ray(mond) Carver… celui qui écrivait cette grisaille poisseuse des familles aux existences laborieuses dans l’Amérique des années 70. Des hommes et des femmes ordinaires dont la vie banale devient passionnante dans ses nouvelles. Plus de rêves. Vies ratées : chômage, alcool, télévision, scènes de ménage et un narrateur un peu indifférent. Des toiles d’Edward Hopper…
Elle écrit : « Puis je lisais les commentaires de la rdl. Il y en a un, à 10h25 précises qui parle aussi de cela. Exactement. C’est pas rien ce que dit le 10h25. En fait ça m’interroge depuis longtemps, déjà. «
La disparition de POL me touche beaucoup plus que la mort du Général De Fallois. Il se trouve que c’est grâce à la perspicacité de POL que j’ai découvert ce qui allait devenir l’immense journal de Charles Juliet, à une époque où personne n’aurait misé un kopeck sur le tourmenté de Jujurieux.
Quant à Joël Dicker qui aurait renfloué le billet du jour, je suis volontairement passé à côté pour cause du battage médiatique. Ai-je eu tort, braves gensses qui avez tout lu sur les conseils de la rdl ?
moij’aime ça le chou farci ?
Jalousie !
C’est bien connu, les archéologues passent leur vie à chercher à s’en mettre plein les fouilles. Mais qui peut les blâmer ? Je trouve que l’archéologie est la parfaite métaphore de la connaissance, telle qu’elle peut apparaître inutile à tous ceux qui haussent les épaules devant les matières « qui ne servent à rien », à l’école… . Quand je passe près d’un chantier de fouilles, je ne vois… rien. Que dalle. Un peu de terre grattée. Trois cailloux. Un muret à moitié démonté. Quatre tessons. Rien ne me parle, rien ne s’adresse à moi. Et la jalousie me submerge, parce que les archéologues, eux, déambulent parmi des splendeurs. Des cités antiques pleines de vie. Des mains nerveuses transportant des amphores. De vastes portiques, comme chez Baudelaire. Des échanges de monnaie, des disputes et des décisions, des palais et des masures, des bateaux et des chars, de la mort, de la vie quoi… Et moi, à tout jamais, je ne vois qu’un peu de terre grattée…
« Quant à Joël Dicker qui aurait renfloué le billet du jour, je suis volontairement passé à côté pour cause du battage médiatique. Ai-je eu tort, braves gensses qui avez tout lu sur les conseils de la rdl ? »(Janssen J-J : 4 janvier 2018 à 16 h 20 min)
Je l’ai lu hélas!
Un roman de gare tout au plus.
Applefeld, Camus, Carver… le besoin quotidien d’étaler sa culture m’interpelle (à tarte)
m’interpelle (à tarte)
Excellent
Mort de Jacques Lassalle.
Ceux qui ont vu entre autres son Don Juan se souviennent.
MC
L Bergeret.
Jamais compris pourquoi cet Harry Dicker fit tant de bruit, mais L’ Affaire Baltimore est pire en comparaison
MC
@William Legrand dit: 4 janvier 2018 à 17 h 24 min
Non, Williams,
il s’agit pour trois d’entre eux de faire une halte-mémoire parce qu’ils sont morts, ces heures proches. Deux éditeurs, un écrivain et pas des moindres.
Et m.court ajoute à ces départs la mort de Jacques Lassalle…
(Pour Carver, Chiara a écouté cette émission et nous la fait partager grâce au lien (belle émission de 2001 d’A.Veinstein). Pour Camus , Phil, rapproche deux de ces morts accidentelles, sur la route.
Je trouve que, là, vous êtes injuste.
M.Court (excusez)
Merci, M.Court
Denis Podalydes écrit pour lui cette belle page :
http://next.liberation.fr/culture/2018/01/04/jacques-lassalle-illuminait-textes-personnages-et-situations-par-denis-podalydes_1620317
et aussi Gonzague Saint Bris est dcd ds les mêmes circonstances.
m’interpelle vous.
S’il n’avait pas « tout lu », il avait beaucoup lu
faignant..non mais qu’est ce tu veux faire havec des himposteurs pareils
Il fallait le voir par exemple s’enflammer à l’évocation des poèmes non moins brûlants que Paul Valéry amoureux adressa à sa maîtresse Jeanne Loviton dite Jean Voilier
y’a du gode ceinture en ventarrière..au prés serré..enfin je nsuis qu’un marin d’eau douce
proust avec ses paupières en couché dsoleil y fait vraiment mauvais genre..tu m’étonnes qu’il fasse tant de truc à bonne clopine
m’interpelle (à tarte)
Excellent
ed c’est la bonne lectrice un peu peremptoire mais pas fière..comme moi
Parfois, sur d’autres supports, on trouve du boire et du manger plutôt avisés, bien qu’on peine à savoir de qui émanent ces fumets. Sans doute quelqu’un d’icite a-t-il une petite idée, mais on n’en saura rien, tel n’est pas le lieu ventrachou de la délation généralisée par corvidés interposés.
On nous annonce pour bientôt la disparition naturelle et accidentelle de nouveaux écrivains et éditeurs… l’année rdl s’inaugure mal, c’était bien la peine d’en faire un plat pareil pour une méchante hernie discale. J’ai bien fait de pas m’associer aux précédents messages du Chat. Mais à ne plus trop suivre le fil, on perd nécessairement un peu du fameux sel de pont l’abbé d’arnoult.
Donc, les pamphlets antisémites, c’est pour quand déjà ? Pas vu grand chose à glaner sur le Télérama, à part l’itw de charline V., et un excellent papier sur le bozon de higgs dans une revue trop spécialisée pour être utilement signalée ici… Que mangez-vous ce soir ?
—-
(copié-collé du jour) « Comment peux-tu prendre WGG au sérieux, Sergio ? Bien sûr qu’il est infréquentable. J’ai cru comprendre, d’ailleurs, qu’il était très solitaire dans la vie. Personne ne le fréquente. Il est pathétique, c’est tout. Insupportable, sûrement, mais on n’est pas obligé de le supporter. Qui lit ses posts ou ses traductions en entier ? S’il fallait prendre tous les commentateurs de la rdl au sérieux, alors on ne pourrait plus lire ni JC (insulteur, raciste, etc.) ni closer (réincarnation de Philippe Régnier), ni Delaporte (people et cul-bénit à la fois), ni D. (mage extraterrestre), etc., ni même bouguereau (monsieur je-suis-plus-intelligent-que-vous-tous-et-je-vous-encule). Le plus terrifiant, c’est Pablo75. Lui, il fait carrément peur. Pour lvdb, je ne suis pas tout à fait d’accord. Elle est d’une méchanceté incroyable, mais qui me fait rire. Et je lis de tps en tps ses posts, parce qu’elle a parfois des choses à dire. De toute façon, il y a longtemps que je ne vais plus à la rdl qu’en spectateur, notamment pour assister aux échanges de poisson pourri entre Chaloux et WGG. De vrais gamins. Qui ont un point commun : ils essaient d’exister, par pseudo interposé. Ils doivent avoir une vie très frustrante ».
Et moi, à tout jamais, je ne vois qu’un peu de terre grattée…
pour une fois c’est pas mal bonne clopine..ça fait pensées d’une tête coincée au fond du tiroir de la commode..lprend pas mal bonne clopine..pour écrire un bon texte comme pour l’amour y’en a des qui disent qu’il faut savoir s’anéantir..et t’as un vache de boulot
ni même bouguereau (monsieur je-suis-plus-intelligent-que-vous-tous-et-je-vous-encule)
si c’est l’effort que l’on voit..c’est pas trés bon..mais quant à la sodomie c’est dur de cacher le laborieux souvent..là j’ai un joquère
(chez Sergio)
hon se croirait dans un fime ixé des 70’s..scénario de robgrillé..vieille rols loué..pour spoiler je dirai que bientôt y’aura polo en figurant gangbangueur masqué dans le salon..bonne clopine saura facilment lidentifier par ses stigma diaboli..pour la bande son on hentend du bach henluminé d’une boite a rythme disco..pour pas payer de droit..la ‘potelée’ c’est bien..dailleurs je note
@vieille rols loué
ou une jag ; c’était l’idée en 77 pour les groovies v2
d’ailleurs alfredoking14 est d’accord avec moi :
this is so ridiculously ahead of its time
la bise à la poignée d’affreux.euses qui tient la boutique
Trois J est un petit génie. En voilà un au moins qui sait lire entre les lignes… ! Plus futé, tu meurs.
maîtresse Jeanne Loviton dite Jean Voilier
Quel drôle de hasard, j’ évoquais cet après-midi cette dame avec une amie dont la famille habite juste en dessous du Château de Béduer dans le Lot. Elle se baladait dans une grosse voiture avec un enjoliveur frappé d’ un J majuscule et d’ un voilier en fer découpé. Tout le village s’ en souvient.
Celine? L’argument c’est qu’au Canada c’est passé crème, désolé de dire ça ici mais franchement les celiniens sont un peu tartes.
Et moi, à tout jamais, je ne vois qu’un peu de terre grattée…
On peut appliquer cette belle évocation, Clopine, à la peinture et à l’ art en général aussi.
Valéry, Loviton et Béduer.
Nicolas il faut aussi se souvenir de l’antisémitisme qui sévit au Canada et plus particulièrement entre 1936 et 1945, encore récemment des tombes ont été profanées et un pauvre juif torturé par une bande de barbares arriérés. fortement enraciné dans la mentalité comme l’histoire du pays le prouve.
» Si vous n’êtes pas capable de faire confiance à votre propre capacité intime de réception d’un texte, alors inutile de rester sur les lieux. »
ou
« Bon courage à celui qui voudra trouver le fil conducteur de ce monde littéraire incomparable que Paul Otchakovsky avait réuni autour de lui, sans bruit, félin lui aussi à sa manière »
M. Crépu à propos du catalogue P.O.L.
Il n’y a pas à trouvé une ligne éditoriale, pour un éditeur qui assume ses choix » d’hyper lecteur ».
Voir les très beaux témoignages dans Libé, et notamment celui d’Olivier Cadiot, autre exclusif de cette maison, à qui je dois le souvenir d’un passage de la nouvelle année mémorable, et sur prescription RDL, seul bouquin au format informatique que j’ai.
Un truc bien déjanté et complètement amusant sur l’auteur en quête de personnages.
Avec Carrère, un autre exclusif dont j’ai gardé le livre, celui de Patrick Lapeyre, prix Femina 2010, qui mériterait relecture, pour ces mondes parallèles avec des apparitions de Blériot.
Sans trouver de lignes bien claires sur le goût de P.O.L, avec le petit échantillon qui est le mien, je remarque quelques traits communs dans ces textes, une atmosphère comme ne dit pas l’autre, « la moustache », « la classe de neige », de Carrère, « la vie est brève et le désir sans fin » de Lapeyre, ou » Providence de Cadiot; qui me conviennent comme certains textes d’auteurs Minuit que j’affectionne. Le trio Oster Gailly Toussaint
J’ai entendu à la radio, que P.O.L était un cinéaste contrarié, ayant du choisir l’édition plutôt que des études ciné.
Pour finir, il l’aura fait son film…
https://twitter.com/editionsPOL/status/936545336067330050
il y a comme ça des rendez-vous manqués…
JJJ, vous avez lu , pavés compris, environ 80 livres sur l’année écoulée, une bonne moyenne, si vous deviez convertir en bénéfice d’ordre intellectuel, quels mots choisiriez vous pour tenter d’en donner une idée ? En quoi ces romans vous ont -ils aidé à affronter la vie , les problèmes de société actuels, ceux plus intimes qui touchent au doute toujours efficace à nous faire hésiter entre ci et ça ou pas ci et pas ça, ci et pas ça, ça et pas ci etc s’ils ne vous ont pas offert une porte en forme d’issue de secours?
bien sûr que ma grammaire est encore aux abonnées absentes.
En revanche Darrieussecq et Laurens, c’est pas pour moi.Je peux pas blairer la psycho-sociologie, c’est terrible.
Je vois pas le rapport avec ce que je dis Béré.
De vrais gamins. Qui ont un point commun : ils essaient d’exister, par pseudo interposé. Ils doivent avoir une vie très frustrante. JJJ
Une belle indulgence et une vision erronée du phénomène relationnel qui fait honte à la communauté en discréditant par la teneur des échanges et leur formulation la raison d’être de l’intellectualité. Si ceux ci s’entre-assassinent et vulgairement, méchamment, sans limites, à quoi bon espérer des autres qui si l’on suit ces hauts perchés ne sauraient être que des sous-hommes puisqu’ils ne disposent pas de l’archive enrichissante comme un engrais et Ô combien pacificatrice.
Et bien tant pis, Nico.
Tous mes compliments au courageux anonyme qui poste chez Sergio, ainsi qu’au visqueux concierge qui reposte ici.
Pablo est un homme hautement estimable, de grande culture. Des convictions qu’il exprime certaines sont discutables, bien sûr, comme toutes les autres.
Quant au reste, que dire? J’ai eu le grand tort de lire et celui plus grand de répondre. Que faire, sinon éviter à l’avenir à la fois l’un et l’autre?
les auteurs par eux-même:
pour 2018, je vais faire de la grammaire ma priorité absolue.
J’aurais bien aimé connaître Bernard de Fallois. Est-ce qu’il a écrit des souvenirs à propos de son travail sur les manuscrits de Proust?
(+ un message personnel : Voltaire a bon dos).
Marcel Pagnol était le voisin immédiat d’Arthur Rubinstein, square de l’avenue Foch. Rubinstein travaillait fenêtre ouverte et Pagnol écoutait.
boubougre, merci de ne pas me comparer à vous.
comme pour l’amour y’en a des qui disent qu’il faut savoir s’anéantir..
je refuse actégoriquement, je préfère encore lire Jérusalem à ça! et Dieu sait s’il traîne chez moi quelques pavés tous neufs mais je tiendrai le livre plutôt que perdre haleine et renoncer à toute présence d’esprit.
« Comment peux-tu prendre WGG au sérieux, Sergio ? Bien sûr qu’il est infréquentable. J’ai cru comprendre, d’ailleurs, qu’il était très solitaire dans la vie. Personne ne le fréquente. Il est pathétique, c’est tout. Insupportable, sûrement, mais on n’est pas obligé de le supporter. Qui lit ses posts ou ses traductions en entier ? S’il fallait prendre tous les commentateurs de la rdl au sérieux, alors on ne pourrait plus lire ni JC (insulteur, raciste, etc.) ni closer (réincarnation de Philippe Régnier), ni Delaporte (people et cul-bénit à la fois), ni D. (mage extraterrestre), etc., ni même bouguereau (monsieur je-suis-plus-intelligent-que-vous-tous-et-je-vous-encule). Le plus terrifiant, c’est Pablo75. Lui, il fait carrément peur. Pour lvdb, je ne suis pas tout à fait d’accord. Elle est d’une méchanceté incroyable, mais qui me fait rire. Et je lis de tps en tps ses posts, parce qu’elle a parfois des choses à dire. De toute façon, il y a longtemps que je ne vais plus à la rdl qu’en spectateur, notamment pour assister aux échanges de poisson pourri entre Chaloux et WGG. De vrais gamins. Qui ont un point commun : ils essaient d’exister, par pseudo interposé. Ils doivent avoir une vie très frustrante »
Et dire qu’on m’a hautement contredit lorsque j’affirmais que les réseaux sociaux avaient valeur d’exutoire pour les névrosés. La bave de Boubouge, Petit Rappel et j’en passe n’atteint personne, mais s’ils se sentent mieux, ma foi !
Ha Gonzague j’aimais bien… La voix… Je voyais bien qu’il disait pas grand-chose, mais quand même…
Naturellement je le racontais pas trop ! Romantique ça faisait rigoler… Les motodidactes faut dire on a des coeurs d’artichaut ! On faisait du romantisme underground, quoi…
Ed, j’y vois plus souvent la confluence des solitudes . Quant à la névrose, bof, nous en serions tous atteints à des niveaux invalidants différents qu’il nous faudrait accepter de graduer .
et même l’affluence.
http://www.asterix.com/les-produits-derives/figurines/images/a15p16c5.gif
« Delaporte (people et cul-bénit à la fois) »
Je ne suis ni people, ni cul-bénit. On peut très bien être chrétien sans être tout cela. Notamment chez les catholiques, dont certains, comme moi, sont très ouverts. Il y a aujourd’hui un déclin de l’Europe, parce qu’on accole stupidement des clichés aux racines chrétiennes du continent, sans se rendre compte de l’enjeu majeur. L’enjeu est spirituel, et, comme le disait Malraux, le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas. En rester à des considérations simplistes sur les culs-bénits ne fera jamais avancer les choses, j’en suis bien persuadé.
Notamment chez les catholiques,
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Sorry, mate, mais en Europe, et singulièrement en France, les protestants sont bien plus ouverts, progressistes et impliqués dans la vie de la cité. L’impact de leur activisme est sans commune mesure avec leur nombre réduit.
Le paradigme Rocard est l’asymptote vers laquelle chaque citoyen concerné devrait s’efforcer de tendre.
la vie dans les bois dit: 4 janvier 2018 à 20 h 35 min
pour 2018, je vais faire de la grammaire ma priorité absolue.
la vie dans les boi
vous pourrez avoit DHH qui vous épaule si elle y consent. Quelle grande chance !
Oui, pas faux Bloom. Mais le Rocard n’était pas tendre avec Israël, ne l’oublions pas. Le protestantisme et les Juifs… ce n’est pas toujours évident, comme on sait.
Bonne résolution pour 2018, la grammaire. C’est un domaine aride et fastidieux mais passionnant en même temps. Eskénazi, un Juif de Tunisie, rendait ses cours de grammaire pour les concours à Nanterre tout à fait passionnants. Du chaos apparent de la langue, il faisait émerger la raison secrète, c’était magique ! Et pareillement pour le vocabulaire en ancien français, il montrait les raisons des différences entre synonymes ou dans le champ sémantique d’une notion avec des exemples tirés des textes. C’était un vrai plaisir ! C’est ce qui m’a permis d’avoir une bonne note au concours d’ailleurs en ancien français (14/20, ce qui au concours est une bonne note) sur des questions de grammaire d’ancien français et de traduction du Chevalier au Lion, de Chrétien de Troyes. C’était un formidable professeur de traduction. Avec ma prof d’allemand de khâgne, ce sont ces deux profs qui m’ont appris à traduire. D’ailleurs, en allemand, à l’agrèg, j’ai eu 15/20, sur un texte de Zweig, qui n’était pas facile, tiré de Vingt-quatre heures de la vie d’une femme.
(Suite du feuilleton sur la vie du grand dessinateur wÛrtembourgeois Fohr, par Peter Härtling) :
Georges, son frère, lui tombait dessus, parfois, quoique son cadet de trois ans, mais d’un poids supérieur et plus fort, et lui pressait la tête dans l’herbe plein de rage. Il parlait allemand ou français, comme cela lui chantait, un vrai charabia, disait sa mère sur un ton de reproche, et question orthographe, constatait son père, il n’irait pas bien loin. Personne ne pourrait déchiffrer ce qu’il écrirait. Il se mit à remplacer lettres et mots par des images. Rien ne lui était plus facile, à la surprise générale. Ce qu’il avait en tête, ce qu’il souhaitait, il le dessinait à la perfection sur du papier : l’école, le pont sur le Neckar (s’il avait un rendez-vous en ville), le jardin et les vignes sur le mur (s’il l’attirait, histoire de marcher simplement) et, quand il voulait rentrer, la maison des parents au pied des remparts du château. Avec le temps, le champ d’application des images s’élargissait. Des parties du paysage de la région apparaissaient, en arrière-fond. Seuls les visages l’intimidaient encore pour les livrer à sa feuille de dessin.
Il lui fallut bientôt se plier à un impératif, non sans réticence : abandonner la langue de son père et adopter la langue de sa mère, puisqu’il quittait l’école de son père pour entrer au lycée, à Heidelberg, en plein centre ville, où seul l’allemand était d’usage, ou le bavarois à la rigueur. Plus personne ne l’appela Charles. Il sentit combien le nom de Karl l’affermissait dans son être et le transformait.
Les histoires de fées de papa, qui avaient soufflé à travers les brumes du château pour descendre jusqu’à lui, il les considérait à présent, sans se l’avouer, pour enfantines. Mais les histoires que monsieur le directeur du lycée tirait de l’Histoire, des histoires de héros comme Siegfried, Gunther et Hagen, lui apparaissaient infiniment plus vraies.
Au cours de dessin, il indiqua par écrit ses préférences désormais : paysages avec châteaux, tel celui dans l’ombre duquel il habitait, chevaliers et enfants en liberté dans une prairie.
Un camarade de classe, Carl Rottmann, se rapprocha de lui, ils rivalisaient dans la rapidité et la précision de l’exécution : Je suis meilleur pour les têtes, s’exclamait Rottmann. Un paysage avec forêt et ruisseau me réussit mieux, répliquait-il.
Ils discutaient de la dureté des mines de crayon, de la fluidité des couleurs d’aquarelle, mais quand Fohr séchait les cours, prenant le temps de dessiner pour lui, de s’évader dans la campagne, il ne trouvait en Rottmann aucun soutien.
Mon père serait fâché contre moi.
Pas le mien, expliquait-il, d’un air convaincu.
C’est que ton père est à moitié Français, tu comprends, pensait Rottmann.
Et le tien, il est quoi ? lança Fohr en colère.
Peintre, répliqua Rottmann. Il est professeur d’art plastique à l’université, c’est Friedrich Rottmann.
Fohr ne voulut pas le croire d’abord. Tu racontes des histoires.
Veux-tu que je te présente ?
Je préfère pas.
Mais tes dessins pourraient l’intéresser.
Tu n’as qu’à lui en montrer quelques-uns.
Il n’était pas impatient de connaître le verdict. Il continuait de manquer les cours, repartait pour ses errances dans la campagne, se parlait à lui-même, imaginait tout un cortège pour l’accompagner, rien que des peintres, des amis. Jusqu’au jour où Rottmann l’invita. Son père aimerait bien faire sa connaissance.
Il ne savait pas s’il devait en parler à la maison, c’est qu’il n’était pas sûr de lui.
Je me rends aujourd’hui chez le professeur Rottmann de l’université, lança-t-il à la cantonade en frappant sur la table avec sa cuillère. Carl, son fils, lui a parlé de moi.
Les parents étaient stupéfaits. Eh bien, tu dois en être fier, dit sa mère.
Peut-être auras-tu la possibilité de t’instruire auprès de lui, dit le père.
Mais je ne veux plus fréquenter l’école.
Ses parents ne voulurent rien savoir.
Rottmann l’aborda à la sortie de l’école. Il faut que tu viennes voir mon père, tes desseins lui ont plu.
Quand ?, demanda-t-il.
Tout de suite, reçut-il pour réponse.
La précipitation des événements le paralysa. Mais où dois-je donc me rendre ?
Rottmann eut un petit rire et lui donna une bourrade dans la poitrine.
Mais chez nous à la maison.
Pas maintenant. Il secouait la tête vivement. Non.
Les deux garçons se faisaient face, l’un exigent, l’autre raide et indécis.
Pagnol a notamment traduit Virgile…
B. de F.: Il aimait beaucoup le latin, précisément parce que le latin donne cette impression de poids aux mots. L’inscription qu’il a voulue sur sa tombe est en latin: Fontes, amicos, uxorem dilexit (« Il a aimé les sources, ses amis, sa femme »), pour donner une impression plus forte. Il aimait ça. Il retenait du goût du latin le fait que les mots ont une importance.
merci pour le lien ?
Sur sa tombe au cimetière de la Treille est inscrit Pagnol et les siens.
déjà écrit ici.
Jacqueline a continué à vivre à Paris et l’ a rejoint tardivement. Il y a peu.
« vous pourrez avoit DHH qui vous épaule si elle y consent. Quelle grande chance ! »
Il ne s’agit pas d’avoir de la chance, car avec un peu d’attention, je devrais pouvoir retrouver mon niveau d’antan; cette perte en ligne n’est due qu’à de l’inattention. Et je ne mets pas la faute sur les nombreux profs ici, qui ne donnent pas l’exemple.
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« Pour lvdb, je ne suis pas tout à fait d’accord. Elle est d’une méchanceté incroyable, mais qui me fait rire. Et je lis de tps en tps ses posts, parce qu’elle a parfois des choses à dire. »
Des choses à dire ? j’essaie souvent, avec plus ou moins de réussite de rester dans le sujet du billet.
Mais je ne vais pas sur le blog du musclé teigneux et bas de plafond, car son blog semble être une résurgence, une version bêta, d’un ancien blog dissident de la RDL où vont dégoiser tous les lâches, sous la houlette d’un ancien gourou, un maquereau maintenant défuncté; et le » copié-collé » donné à lire semble me donner raison.
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P.O.L a édité E. Carrère depuis ses débuts, et dans son avant-dernier livre » Le Royaume », son chef-d’oeuvre, au sens art littéraire à mon sens, il est question des origines de la chrétienté qui s’inscrit dans une quête spirituelle plus large de l’auteur.
Dans ce livre, j’ai prêté mon exemplaire en lecture, se trouve in extenso un passage d’un Épitre, et Saint Paul, et certains passages qui racontent la vie de Saint Paul dans ce récit, sont d’une drôlerie exquise, très amusants ( pour les cathos).
Mais si ce passage d’un Épitre aux Corinthiens a retenu l’attention, c’est parce que c’est exactement celui-là qu’a choisi de lire Marion Cotillard, lors de la messe de funérailles de Johnny Hallyday.
Je trouve ça fun.
« Tous les crimes se tiennent, et forment dans ce moment une zone torride autour de la République. » (Saint-Just, 31 mars 1794)
« Nous avons opposé le glaive au glaive, et la liberté est fondée, elle est sortie du sein des orages : cette origine lui est commune avec le monde, sorti du chaos, et avec l’homme qui pleure en naissant. » (Saint-Just, 15 avril 1794)
« La Révolution est comme Saturne : elle dévorera tous ses enfants. » (Député Vergniaud, girondin)
« Nous marchons sur un volcan. » (Billaud-Varenne, membre du Comité de Salut public, juste avant Thermidor).
Und daher trinken himmlisches Feuer jetzt
Die Erdensöhne ohne Gefahr.
Doch uns gebührt es, unter Gottes Gewittern,
Ihr Dichter ! mit entblösstem Haupt zu stehen,
Des Vaters Strahl, ihn selbst, mit eigner Hand
Zu fassen und dem Volk ins Lied
Gehüllt die himmlische Gabe zu reichen.
Denn sind nur reinen Herzens,
Wie Kinder, wir, sind schuldlos unsere Hände,
Des Vaters Strahl, der reine versengt es nicht
Und tieferschüttert, eines Gottes Leiden
Mitleidend, bleibt das ewige Herz doch fest
___________
Aussi peuvent-ils boire le feu du ciel à présent
Les fils de la terre sans danger.
Mais c’est à nous qu’il appartient, sous les orages du dieu,
Ô poètes, de demeurer tête nue,
De saisir la foudre paternelle, l’éclair lui-même dans nos propres mains
Et d’offrir au peuple, enveloppé dans nos chants,
Ce don céleste.
Car pourvu que nos cœurs soient purs,
Comme le cœur des enfants, nous, avec nos mains innocentes,
Par la foudre paternelle, pure, ne serons pas consumés,
Et bouleversés, souffrant de la souffrance d’un dieu,
Jusqu’au tréfonds de nos cœurs, notre cœur éternel ne vacillera pas.
(Hölderlin, Wie wenn am Feiertage…/Comme aux jours de fêtes, Été 1801)
« Il aimait beaucoup le latin, précisément parce que le latin donne cette impression de poids aux mots. L’inscription qu’il a voulue sur sa tombe est en latin: Fontes, amicos, uxorem dilexit (« Il a aimé les sources, ses amis, sa femme »), pour donner une impression plus forte. Il aimait ça. Il retenait du goût du latin le fait que les mots ont une importance. »
oui, j’ai trouvé cela magnifique, aussi.
« C’est la vie qui aura tué Appelfeld (« Pommeraie » en français) & non la mort programmée. Victoire donc. Le chapitre de Une vie où les chiens allemands dévorent les jeunes prisonniers juifs est un cauchemar qu’il faut se forcer de faire pour éviter les mauvais rêves. »
voilà qui ne donne pas très envie de lire cet écrivain, qui se définissait comme juif, et pas israélien.
Heureusement que » Passou » a d’autres ressources, notamment sa traductrice, que ce piteux commentaire.
mais bloom et les chiens, c’est un cauchemar chinois, il a dû en bouffer au resto, paraît que c’est au menu…
Tiens, il y a une Molly Bloom, dans l’actu, qui est bcp + fun que l’autre.
« Molly Bloom was a downhill skier and Olympic hopeful who wound up reinventing herself as an organizer of quasi-legal high-stakes poker games in Los Angeles and New York, attracting movie stars, hip-hop royalty, hedge-fund all-stars – and ultimately the Russian mob, which is probably why she was indicted for illegal gambling in 2014. »
D’abord, Appelfeld n’a jamais dit qu’il se considérait comme Juif et pas comme Israélien ! C’est un pur mensonge et une pure ignominie placée dans la bouche d’un citoyen israélien qui a trouvé refuge en Israël après la Shoah !
Et ensuite, le commentaire de Bloom est très beau et on ne peut plus pertinent !
« D’abord, Appelfeld n’a jamais dit qu’il se considérait comme Juif et pas comme Israélien ! »
si, je l’ai entendu à la radio. Il faut varier ses sources.
Non, c’est complètement faux! C’est un mensonge, une saloperie, une ordure, une monstruosité !
Faut être une sale crevure pour affirmer une telle ignominie !
Je ne sais pas pourquoi, le fait qu’ A. Appelfed ait dit qu’il se définissait comme juif et non comme israélien fait entrer le boursouflé dans un délire grossier.
The Past is the Present :
http://blogfigures.blogspot.fr/2011/01/marianne-moore-past-is-present.html
il est question des origines de la chrétienté qui s’inscrit dans une quête spirituelle plus large de l’auteur. relecture atentive, Zut et moi qui lisais plus large que l’auteur en me demandant bien comment ça allait passer par la porte ou la fenêtre lors du déménagement, la quête spirituelle restant une valeur mobilière non imposable en l’état.
je ne comprends toujours pas ce qu’essaie de dire le boursouflé, dans des éructations, qui semblent le rendre encore plus malade.
A. Appelfeld ne mérite sans doute pas toute cette indécence d’un prof’, bon à enfermer.
Cette quête spirituelle de E. Carrère se solde effectivement par une fin, du moins dans ce récit » Le Royaume », par une très profonde réflexion sur la vie humaine, en passant aux limites. C’est une démarche très salutaire.
oui vraisemblablement nous faudrait-il tous creuser dans ce sens avant que de toucher le fond, les fossoyeurs doivent y penser souvent.
Steinberg :
Le Point titre quelque-chose du genre- On fait du yoga avec ce que l’on est- EC. Comment faire autrement?
L’Ara com’era :
http://ticket.museiincomuneroma.it/wp-content/uploads/2016/10/670x350_ticket.jpg
« Le sentimentd e notre dignité et de notre force croît, si nous nous disons ce que chacun d’entre nous peut se dire : mon existence n’est pas vaine et sans but ; je suis un maillon nécessaire dans la grande chaîne qui va depuis le moment où le premier homme est parvenu à la pleine conscience de son existence jusqu’à l’éternité : tout ce qui fut jamais de grand, de sage et de noble parmi les hommes… je suis venu pour récolter leurs fruits ; …je puis continuer la construction là où ils ont dû s’arrêter ; je puis rapprocher de son achèvement le templs sacré qu’ils ont dûr laisser inaché. (…) Si j’entreprends cette tâche sublime, je n’aurais jamais fini : aussi sûrement que c’est ma dstination de l’entreprendre, je puis ne jamais cesser d’agir, et par conséquent ne jamais cesser d’être. Ce qu’on appelle mort ne peut briser mon œuvre ; car mon œuvre doit être achevée, et comme elle ne peut être achevée en aucun temps, il n’est pas fixé de temps à mon existence, — et je suis éternel. En entreprenant cette grande tâche, j’ai tiré à moi l’éternité. J’élève ma t^te hardiment vers les cîmes menaçantes, vers les tempêtes qui font rage, vers les nuages qui tonnent et voguent dans une mer de feu, et je dis, je suis éternel, et je défie leur puissance ! Taites tout tomber sur moi, et toi, terre, et toi, ciel, mêlez-vous en un tumulte sauvage, et vous, tous les éléments, crachez, faites rage, et broyez dans un combat sauvage la dernière particule du corps que je dis mien ; — seule, ma volonté doit, avec son plan déterminé, flotter, hardie et froide, sur les ruines de l’univers : car j’ai atteint ma destination et elle est plus durable que vous : elle est éternelle, et je suis éternel, comme elle. »
(J.G. Fichte, Conférences sur la destination du savant (1794), trad. par J.L. Vieillard-Baron)
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Hölderlin avait suivi les conférences de Fichte avec passion. On voit à quel point leur langage est commun.
____________
« Une révolution est une entreprise héroïque, dont les auteurs marchent entre les périls et l’immortalité. » (Saint-Juste, 31 mars 1794)
« On peut arracher à la vie des hommes qui, comme nous, ont tout osé pour la vérité ; on ne peut point leur arracher les cœurs, ni le tombeau hospitalier sous lequel ils se dérobent à l’esclavage et à la honte d’avoir laissé triompher les méchants. » (Saint-Juste, 31 mars 1794)
« Ne vous attendez point à d’autre récompense que l’immortalité. » (Saint-Juste, 15 avril 1794)
« La Révolution est glacée » (Saint-Juste)
bérénice dit: 4 janvier 2018 à 23 h 53 min
Ed, j’y vois plus souvent la confluence des solitudes . Quant à la névrose, bof, nous en serions tous atteints à des niveaux invalidants différents qu’il nous faudrait accepter de graduer .
Oui. Je l’avais souligné aussi. Des hommes esseulés et névrosés. Je ne saurais dire si l’un entraîne l’autre ou si l’autre entraîne l’un, mais il y a confluence et forte affluence !
Saint-Juste>Saint-Just
Un petit extrait du très beau documentaire qui était passé l’an dernier sur France 3: Aaron Appelfed avec Valérie Zenatti:
https://humanite.fr/dans-lintimite-daharon-appelfeld-614624
8h28.
c reparti comme en 40. la trêve aura été brève.
trouvez vos sources lvdlb et prouvez-le. ce qu’on entend à la radio quand c dit c dit.
nota : si des corses et des catalans on entendait pareil, je suis français et /ou espagnol autant que corse et ou catalan, si de Trump on n’entendait pas le mien est plus gros que le tien, plus le tu quoque mi filii, pourrait être envisagé un monde de paix.
Nous en sommes loin. Las.
> Widergänger
si lvdlb l’a entendu à la radio c que cela a été dit par lui. Pourquoi ? Ce serait intéressant de le savoir. C’est son évolution à lui.
Ce soir sur ARTE l’excellent « les pieds dans le tapis » que Clopine avait annoncé prématurément la semaine dernière.
Je vous avais « harcelés » l’an dernier pour que vous le regardiez, surtout ne le ratez pas ce soir.
On peut zapper les posts du rustre, évidemment, ou compatir…
t’es hun âne dracul c’est hégel qui encule spinoza..t’es inapte au concèpe..à jamais
Le 7 thermidor (25 juillet 1794) : le poète André Chénier meurt guillotiné.
Le 9 thermidor (27 juillet 1794) : chute de Robespierre.
Appelfeld n’a JAMAIS dit une horreur pareille, tas d’ordures !
dracul et kaloom sont en rimote a la conférence de wanzé..ha c’est quelquechose ces ceux là qui essaient de savoir quelle main il ne faut pas mordre..
‘pour rien nous havons fait ça pour rien meussieu ljuge..ça prouve hassez que nous sommes pas des assassins ordinaire monsieu l’juge’
Ed, auriez-vous pris note du fait qu’en dépit de la multiplication des moyens de communiquer et de la facilitation à leur accès, les hommes et les femmes sont physiquement et se sentent subjectivement de plus en plus seuls ou isolés, on pourrait d’ailleurs se demander si ces outils mis à disposition du grand nombre ne sont pas responsables de cette situation et s’ils ne le sont pas ne nous font-ils pas entrer dans encore un peu plus d’illusoire- en d’autres temps certains ont défendu l’idée de l’incommunicabilité- personne ne chercherait véritablement à comprendre l’autre ni ne le comprendrait- nous serions tous à blablater dans le vent dans une espèce de logorrhée plaisante qui nous procurerait une sorte de plaisir oral? , pour le reste la solitude peut se voir comme un bien nécessaire et vous pourrez répondre qu’il y a celle qu’on choisit et l’autre qu’on ne choisit plus. Au hasard et facile:
http://tchoucky.over-blog.fr/2014/06/la-surcommunication-et-l-incommunicabilite.html
bérénice,
Mais tout à fait, c’est le cœur du problème. La communication est permanente tandis que la relation se raréfie. Je ne vois pas à quel moment cela contredit mes propos antérieurs. Disons que ce que vous décrivez est la cause de toute cette agressivité sur les réseaux sociaux, et même sur ce blog.
…
…Ah,!Ah,!…
…
…il y a des pays, par T.V.,…interposé, ou, tout le monde se ressemble un peu trop,!…
…
…est-ce-à dire, qu’ils viennent, tous, du sperme, du même » éjaculateur précoce « ,…
…
…vas savoir,…une facilité, pour investir, des pays,…une fois, le prototypes, bien analyser, pour manipuler, les autres, en dérisions et diversions,…aux Gond-court,!…
…
…pourvu, qu’ils s’investissent, de gré, ou de force, aux mirages de luire, aux lucres,…
…
…on ramasse, les fruits, de ce qu’on à pu semer,!…faciles,!…et incongrus,!…
…
…ne rien ajouter, pour garder, ses privilèges aux observations,!…
…un net, rebrousse-poils,…Ah,!Ah,!…
…
…une distance visible,…aux contacts, in métro-galères,!…
…les corporations populistes, à respectez, les » genres – privés « , en toutes variétés de gammes,!…etc,!…
…
@19.52, b. – un « bénéfice intellectuel » pour donner une idée ?… Hélas, je ne parviens pas à raisonner dans ce langage économiciste, bien que je sache à quel point il vous parcourt entièrement à votre insu. Quant aux autres questions, chère b-internaute, elles me paraissent trop indiscrètes et y répondre franchement serait indécent et surtout fort inintéressant pour la rdl.
Je vous donnerai seulement trois réponses indirectes, aussi franches que possible, car vos m’avez amené à faire le point avec moi-même à ce sujet :
1 – une faim toujours inassouvie depuis l’enfance qui m’accompagnera dans la tombe, au moins tant que je n’aurai pas perdu mes facultés cognitives. Cette faim ne m’a jamais conduit à vouloir devenir écrivain, aussi bizarre que cela puisse paraître. Je n’ai jamais varié de cette position de lecteur amateur curieux. Elle m’a toujours procuré une immense joie de vivre sans aucune frustration sur ce plan.
2 – un besoin de communion par procuration-papier avec des inconnu-es de conditions, d’origines, d’histoires et de talents les plus variés possibles, pour compenser une légère misanthropie me portant à chercher dans chacun des livres dévorés où se situe exactement chez son auteur-e la blessure expliquant ce besoin pathétique de laisser sa propre trace aux survivants.
3 – une inépuisable source d’inspiration de l’imagination pour féconder ou alimenter par ailleurs un boulot scientifique assez répétitif. La diversité de la fantaisie romanesque me rend ainsi tout à fait supportable et surmontable ce que la nécessaire rigueur de la méthode dans le domaine professionnel peut avoir de sclérosant et peut-être de dangereux.
Je vous souhaite une bbj.
Pour ceux que ça intéresse, à propos de A. Appelfeld, ce que j’ai ecrit ce matin, sur le fait qu’il se définissait comme juif et non comme israélien, c’est sur France Info, et compte tenu du laps de temps passé en route, la plage horaire peut être située entre 15h et 17/18h hier.
À signaler un documentaire télé lundi 8/01, que je regarderai peut être car ce kaddish n’est pas sans évoquer celui d’Imre Kertesz.
@WGG
Comme je vous l’avais je crois écrit, j’ai côtoyé votre Eskinazi au Collège Sévigné et ce que vous m’en dites vaut mieux que le souvenir que j’en garde
Il savait tout, mais sans recul , fonctionnant comme une sorte d’encyclopédie de la philologie grecque latine et française , un peu ce qu’auraient été Bouvard ou Pécuchet s’ils avaient exploré ce domaine.
Des qu’on abordait un sujet il nous infligeait a son propos automatiquement sans souci de hiérarchisation ou de synthèse ce qu’il tenait stocké dans sa mémoire , privilégiant de préférence des détails ou des exceptions ignorés des autres élèves, ce qui irritait la prof de philologie qui s’efforçait de ne pas trop monter son impatience
C’était une de ces personnes auxquelles me paraissait s’appliquer la formule :Quand on va au fond des choses on y reste
J’ai su aussi qu’on lui a retiré son agrég de grammaire obtenue en 1963 lorsqu’on a découvert que les ascendants de ce juif né au Maroc n’avaient jamais eu la nationalité française , dont il croyaient relever à l’instar des juifs algériens pour qui elle avait été automatique. N’étant pas français à cette époque il ne pouvait prétendre à un poste de fonctionnaire ,donc obtenir l’agrég qui n’est pas un diplôme mais correspond à un concours de recrutement de la fonction publique
Ce soir je mange du rôti de porc froid-ratatouille.
3J, au moment où je vous ai hélé, la demande était ironique, je me moquais mais pas de vous.
ED, je ne décris rien du tout, les mots confluents et affluents forment d’assez belles images pour illustrer la participation de tous au fleuve majestueux que Pierre Assouline propose d’accompagner.
Widergänger dit: 31 décembre 2017 à 11 h 11 min
Le poème de Hölderlin « Hälfte des Lebens » est un poème qu’il a écrit dans sa période de maturité avant de devenir fou […] il s’intitule « Milieu de la vie ». Le « milieu de la vie » constitue pour Hölderlin, à la suite de Dante, comme une période de basculement et de risque. Il fait signe ici vers le caractère catastrophique du « Milieu de la vie », où il est devenu fou. On évite souvent d’en traduire les images tragiques qui le traversent sous l’apparente splendeur du monde qu’il décrit. »
« En fait, le milieu de la vie a bien souvent été perçu comme une époque de basculement et de risque […] . Dante nous avait prévenus, au début de son poème, que le milieu de la vie peut être une selva oscura 13. Le poème de Hölderlin fait signe lui vers le caractère littéralement « catastrophique » du Milieu de la vie. »
(Benoît Goetz. « Milieux de la vie »)
http://journals.openedition.org/leportique/1773?lang=en
« Des qu’on abordait un sujet il nous infligeait a son propos automatiquement sans souci de hiérarchisation ou de synthèse ce qu’il tenait stocké dans sa mémoire , privilégiant de préférence des détails ou des exceptions ignorés des autres… »
Ça vous rappelle pas quelqu’un?
closer dit: 5 janvier 2018 à 11 h 23 min
« Des qu’on abordait un sujet il nous infligeait a son propos automatiquement sans souci de hiérarchisation ou de synthèse ce qu’il tenait stocké dans sa mémoire , privilégiant de préférence des détails ou des exceptions ignorés des autres… »
Ça vous rappelle pas quelqu’un? On va éviter de le nommer, mais oui.
Dans la vie, ça me rappelle trop de gens. Beaucoup trop.
c’est une des grandes leçons de Bergson à l’Université historicisante de son temps: Quand vous vous souvenez, ne pensez pas que vous pensez!
Ce qui reste toujours d’actualité.
Janssen J-J dit: 5 janvier 2018 à 10 h 15 min et précédent,
vos trois commentaires m’ont intéressée ainsi que la question de Bérénice.
Il manque quelque chose.
J’approche ce que je cherche à vous dire dans cet extrait d’un essai de Gilles Deleuze que je butine souvent « Proust et les signes » (puf) :
« En fait, la vérité ne se livre pas, elle se trahit ; elle ne se communique pas, elle s’interprète ; elle n’est pas voulue, elle est involontaire.
Le grand thème du Temps retrouvé est celui-ci : la recherche de la vérité est l’aventure propre de l’involontaire. La pensée n’est rien sans quelque chose qui force à penser, qui fait violence à la pensée. Plus important que la pensée, il y a ce qui « donne à penser »… » p.116
Ainsi en est-il des fictions, souvenirs, citations, liens qui emplissent cet espace commentaires, tellement révélateurs de ceux qui pense les avoir choisis, innocemment.
Plus que vos livres lus, m’importe la façon dont vous lisez les interventions des uns et des autres, ici ou sur un autre blog, et la façon dont vous réagissez, la transversalité de votre pensée. Il faudrait que les êtres restent intouchés par ce qu’on en dit…
@Petit Rappel dit: 5 janvier 2018 à 12 h 11 min
Rencontre amusante de ce commentaire et de celui que je destine à JJJ, juste au-dessus du vôtre. Décidément, je suis « bouche bée » !
Mais ce discours de Deleuze, grand enfonceur de portes ouvertes, c’est celui même du narrateur de La Recherche, ça n’a aucun intérêt. Les enjeux de la lecture de Proust n’en sont plus là. C’est un peu comme si à propos de Mme Bovary, il écrivait: en Normandie, on peut s’ennuyer, avoir des pulsions sexuelles incontrôlées, dépenser l’argent qu’on n’a pas et mourir empoisonné. (Demandez à Clopine).
dear Lavie vous écoutez franceinfo et postez chez passou illico, prenez garde à ne pas finir dans le décor. nécrologie ici-bas seulement pour les éditeurs/rices. ses prestigieux blogueurs se contentent comme Welles à Vilmorin: je méditerai, vous m’éditerez
La solitude c’etait mieux avant, bizarre cette histoire https://booknode.com/solitude_435
Je me souviens qu’avec l’arrivée du numérique c’etait pour moi surtout la perspective de moins s’ennuyer, tout était lent, et de se focaliser le plus possible sur des tâches intéressantes, par exemple organiser un rendez vous entre ami demandait un temps et une organisation folle.
Bonne journée
Il n’enfonce aucune porte ouverte, mais utilise la thèse du souvenir (oui, le souvenir comme inhérent aux sensations et non à la pensée) de Proust pour appuyer sa thèse sur la vérité.
Nicolas,
Les « jeunes » comme moi ne cessent de se demander « Bon sang mais comment faisaient nos parents pour se donner RDV et se rejoindre, tout simplement ». Vous confirmez, contrairement à ce qu’on entend beaucoup, que c’était laborieux.
Il n’empêche que la facilité de convenir d’un RDV avec des amis entraîne la facilité d’y arriver en retard, voire de ne pas se pointer du tout. Conclusion : Internet complique les relations sociales tout en donnant l’illusion de les faciliter.
Chaloux, vous avez évidemment raison, c’est ça la Normandie, nom de zeus ! La preuve : je ne mange jamais rien sans l’avoir d’abord fait goûter au chien, aux chats, aux ânes, aux oies, aux canards, aux poules et à Clopin. Si tout le monde survit, je passe au reste du programme (argent, sexe and rock’n roll binaire poum poum tchack tchack, l’incarnation de l’ennui donc), que j’agrémente aussi de la lecture de nombreux livres (romans à l’eau de rose uniquement, bien entendu…, ce que vous avez oublié dans votre liste, là.
@Chaloux dit: 5 janvier 2018 à 12 h 38 min
Non, merci.
@Ed dit: 5 janvier 2018 à 12 h 45 min
Excellent !
Ed, lisez mais surtout relisez La Recherche -et tout le reste-, c’est la seule solution, une vie de lectures. Il y a trente cinq ans que j’ai commencé. Quand au concept de vérité chez Proust, c’est un roman dans le roman. L’utiliser aussi légèrement que Deleuze le fait n’est tout de même pas très éloigné du contresens.
(Je ne peux malheureusement pas continuer cette intéressante conversation car je m’en vais à Champ-les-Vaches -expression forézienne-).
Clopine, ce n’est pas ce que je voulais dire.
Excellent !
Non, ce n’est pas excellent, loin de là. C’est excellent pour Christiane. Où est le beau temps de Zhou etc…? Perdu… Une pensée pour lui.
Loin de là… justement…
Chaloux,
Vous tombez bien ! Je me suis mise à Proust pas plus tard que l’an dernier et compte bien enchaîner avec À l’ombre des jeunes filles en fleurs. Sa thèse sur la vérité est effectivement un essai dans le roman.
Bonne vadrouille ! Dommage, j’aurais voulu que vous nous expliquiez ce qu’il y a de léger dans les mots de Deleuze sur cette thèse.
Pas certain que la ponctualité ait à voir avec la facilité.
Ed, c’est simplement que Deleuze démarque Proust. Ce n’est pas une analyse, c’est un résumé,- le sens de mon exemple Bovary. Ça ne sert à rien. Autant lire Proust lui-même. Et puis ne regrettez rien, je ne suis pas de ceux qui trouvent agrément à jouer les grands maîtres sur le premier sujet venu, en amalgamant quelques données glanées à la hâte sur Internet.
Les grands concepts proustiens ne sont pas ce qui m’intéresse chez Proust, c’est même en un sens le plus anecdotique, tout juste bon pour les cours magistraux qu’on ne manquera pas de vous dispenser ici. Ce que j’y goûte, c’est le détail, la tournure de phrase, la chose dite sans que le narrateur lui-même, et peut-être l’écrivain, le sache. Une sous Recherche -mais pas du tout psychanalytique, je ne suis pas du bâtiment- où le petit lecteur que je suis a élu domicile et où il se trouve bien. Impossible de parler de ça ici… Autrefois, peut-être. Ou un jour ailleurs.
(Une excellente porte d’entrée, les cours d’Antoine Compagnon au collège de France, disponibles sur Internet).
« Das Leben ist kurz, die Stunde ist lang. »
« La vie est courte, les heures sont longues. »
On pourrait presque mettre « heures » au singulier en français. Cela se discute. En tout cas, cette phrase ne pose aucun problème sérieux de traduction. La meilleure est comme toujours la plus simple et la plus évidente. Sauf pour des esprits tordus.
Apparemment la ponctualité à été inventée contre l’oisiveté et pour être à l’heure à la messe http://www.persee.fr/doc/rhren_1771-1347_2005_num_61_1_2761
je ne suis pas de ceux qui trouvent agrément à jouer les grands maîtres sur le premier sujet venu
Du tout- On sent à peine votre condescendance à mon égard (« lisez » : que ferais-je sur ce blog si je n’étais pas une grande lectrice ?). Mais peu importe, car votre explication sur les propos de Deleuze ne m’ont toujours pas convaincue.
closer,
C’est pour cela que je reste convaincue que ma traduction simple et fidèle « La vie est courte, le temps est long » est la meilleure !
Au passage, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas dire « l’heure est longue ».
Vienne la nuit, sonne l’heure….
Reste que chercher des équivalences dans la poésie française pour traduire un poète étranger, c’est la meilleure façon de passer à côté du poète étranger. C’est déjà un contresens sur la notion même de traduction qui ne peut qu’enfoncer le malheureux pro-fessé trouducteur dans un plus absolu cafouillage, ce qui n’est pas peu dire. Mais nous ne sommes plus à ça près. Ce qu’un poète a écrit, il l’a écrit… Ce qu’un cafouilleux ne traduit pas, il ne le traduit pas. C’est vieux comme le monde.
ED, vous me lisez mal. Je ne suis pas condescendant à votre égard, je trouve qu’il y a quelque chose en vous de très intelligent et de très singulier qui m’intéresse. je ne me le permettrais pas.
Cette fois Oust!
Loin de chez Marcel Proust…
Quel raccourci 🙂 J’y vois plutôt un moyen de lutter contre la menace de la perte de temps.
Chaloux dit: 5 janvier 2018 à 13 h 39 min
ED, vous me lisez mal. Je ne suis pas condescendant à votre égard, je trouve qu’il y a quelque chose en vous de très intelligent et de très singulier qui m’intéresse. je ne me le permettrais pas.
Cette fois Oust!
Loin de chez Marcel Proust…
Alors je vous laisse tranquille et retourne moi-aussi à mes occupations contingentes.
C’est ce qui est écrit, la ponctualité a à voir avec la coercition, à mon humble avis si on s’en détache c’est de la faute à mai 68.
Pour ne pas passer le bouquin de Deleuze sur Proust qui a fait date (je me souviens que mon prof de khâgne nous en recommandait la lecture !) par perte et profit (au profit de sa sottise), il me semble qu’il faut faire deux choses indispensables :
1°) Lire le bouquin de Deleuze; ce qui paraît pour certains ici leur demander la lune;
2°) comprendre le bouquin de Deleuze et ne pas rabaisser l’un des plus importants penseurs de la seconde moitié du XXè siècle au niveau de Nous deux sans passer immédiatement pour un imbécile de première !
Oui, DHH, Eskénazi était un type avec un caractère difficile (je me suis écharpé plus d’une fois avec lui, oh gentiment mais quand même !) mais c’était un prof qui savait de quoi il parlait et qui savait penser remarquablement bien les problèmes de vocabulaire et de grammaire. Et vraiment un maître, au sens le plus noble du terme, pour apprendre à traduire : ses cours de traduction sur le roman de Chrétien de Troyes étaient toujours étaient un vrai régal. Il m’a appris qu’il y a presque toujours moyen de surmonter une difficulté de traduction ; il suffit de chercher. Ses cours étaient vraiment passionnants ; jamais je ne me suis jamais ennuyé à ses cours (chose extrêmement rare pour les matières qu’il enseignait ; car tous les autres profs que j’ai connus dans sa matière étaient tous très ennuyeux, mais lui jamais !).
Il y a des gens auprès desquels on se sent honoré de passer pour un imbécile.
Ce que dit Deleuze sur la rechercghe de la vérité, cité par Christiane, n’est pas banale du tout ! C’est à quelques mots près exactement ce qu’en disent et Pascal (qui insiste sur le rôle du hasard) et Clément Rosset commentant Pascal. Les idées nous viennent par hasard et elles sont rares, ajoutait Einstein, qui n’avait sans doute pas lu Pascal mais qui n’en pensait pas moins comme lui, ou presque puisqu’il s’offusquait de voir considérer par Planck que Dieu puisse jouer avec l’univers sur un coup de dé, comme disait Mallarmé, poète très pascalien aussi de ce point de vue.
Ce qui est intéressant ici, c’est que Deleuze analyse le problème sous l’angle de la violence (faite à la vérité), en cela bien enfant de son siècle !
J’ai lu également l’essai de Deleuze sur Proust, qui m’avait paru être une glose assez ennuyeuse ; et pourtant, en général, j’aime beaucoup Deleuze. Mais là, il avait trébuché. Ce n’était pas un sujet pour lui.
On me dit dans l’oreillette que Yann Moix pense que c’est de la faute aux Pokemons.
Dans son bouquin, Deleuze prend les lectures habituelles de proust à rebrousse-poil en montrant que La Recherche, loin d’obéir à une sémiotique (science des signes) qui remonte du présent vers un passé qui l’explique, invente une sémiotique fondée au contraire sur le futur en mettant en scène tout au long du récit des signes qui viennent converger à la fin vers une vérité révélée.
C’est une façon très intelligente de lire Proust, mais elle n’est pas exclusive d’autres. Surtout elle montre à quel point les rencontres, le hasard est le moteur de la recherche. Ainsi, la structure narrative elle-même du roman suit ce que Northrop Fry appelle la structure du romanesque qui fait la part belle au hasard.La recherche de la vérité et la fascination pour Shéhérazade, qui n’est pas absente de La Recherche, comme chacun sait, ne font plus qu’un. La lecture de Deleuze est donc passionnante.
À cette lecture sémiotique (la sémiotique était une science très en vogue quand Deleuze écrivit son bouquin), on peut aujourd’hui y ajouter une lecture freudienne tout aussi passionnante que j’ai développée chez Popaul il y a quelque temps déjà, et qui me semble fort pertinente aussi.
Agiter d’énormes concepts pour faire croire qu’on est au cœur de l’œuvre, du discours de l’œuvre, c’est non seulement une imposture, mais c’est surtout une illusion, bonne pour les dérisoires cours magistraux de Diafoirii en mal de reconnaissance publique. C’est une chose dont on aurait pu parler sur la RDL il y a quelques années avec des esprits fins qui ont disparu.
Quand delalourde lit Deleuze, les souris dansent…
Je vois que l’imbécile de service a reprit du service…! Le voilà maintenant traitant Deleuze de Diafoirus… Chacun appréciera la performance bloguesque…
Ce que le diafoirus de service appelle « d’énormes concepts », c’est simplement le fait de nommer une science, en l’occurrence la « sémiotique »…
Un rien l’effraie… Ce que Umberto Eco appelle « lector in fabula », lui le nomme cauchemars qui lui prennent la tête…
« Sorry, mate, mais en Europe, et singulièrement en France, les protestants sont bien plus ouverts, progressistes et impliqués dans la vie de la cité. L’impact de leur activisme est sans commune mesure avec leur nombre réduit. »
Les protestants en effet savent y faire pour tout ce qui est vie quotidienne. Il appartient en revanche aux catholiques de manier les concepts religieux les plus ambitieux et les plus abstraits avec une dextérité souvent incomparable et de grande envergure. C’est ce qui me plaît avant tout chez eux.
Non c’était toi, le Diafoirus. Ne mélangeons pas. Quant à l’admiration éperdue pour Deleuze, je demande à voir. Tout comme l’irruption des sciences humaines dans la littérature… Tous ceux que je vois partis de là, ou ne font rien -toi-, ou pire que rien, il font quelque chose…
Les meilleurs des meilleurs… https://youtu.be/sfdQvlSmHz0
On voit bien dans certains travaux de Pierre-Marc de Biasi sur les manuscrits de Flaubert, qu’on peut traquer le génie à l’œuvre, débusquer le moment précis où il surgit, l’accident, le trait de plume qui le provoquent -car c’est ce qui est retiré qui souvent révèle le texte d’abord à l’écrivain lui-même- mais certainement pas dire d’où il vient, ni ce qui l’a posé sur la page. Il n’y a pas de concept possible pour l’exprimer, l’énigme demeure. (La génétique des textes a d’ailleurs mis à mal toutes les autres approches de la littérature). Lire -ou plutôt relire- en tâtonnant, par étapes, comme le livre a été écrit. Le reste n’est que plaisanterie sans intérêt.
Chaloux, je faisais de l’humour (ou au moins je tentais d’en faire) ; ce qui m’a toujours suffoqué chez Flaubert, c’est sa hantise du prolétaire comme étant le pire sort qu’on puisse réserver à un être humain. C’est le chiffon qu’il agite pour refuser une aide matérielle à Louise Colet, dans sa correspondance, et c’est le sort qu’il réserve à la fille d’Emma, à la fin du roman, comme chute finale et déchéance irrévocable. Or, à Rouen comme ailleurs, le dix-neuvième siècle a vu apparaître des mouvements ouvriers qui pouvaient redonner un minimum de dignité aux prolétaires. Flaubert, à l’inverse d’un Zola, tourne complètement le dos à cette histoire-là. Sa peinture féroce de la petite bourgeoisie n’occulte jamais le fait qu’il revendique ce statut social – qu’il a une trouille bleue de la pauvreté et du travail salarié – qu’il est prêt à toutes les trahisons pour rester dans cette couche sociale-là. La psychanalyse existentielle que Sartre opère dans « l’idiot de la famille » ne met pas assez, d’après moi, ce côté-là en lumière : la trouille, l’ignoble et peu reluisante trouille, sur laquelle l’égoïsme flaubertien se construit…
C’est bon le rôti de porc froid, on finit par l’oublier. Et pas cher, même du bio.
Clopine, je m’en vais. Juste : pour Proust encore, l’obligation de travailler, et plus encore de travailler de ses mains pour vivre, est un déclassement de l’homme. Il subsiste durant tout le XIXe siècle cet étonnement de la toute jeune Madame Royale raconté par Chamfort : Quoi? Ses domestiques ont comme elle cinq doigts? C’est trop fort! Comment se fait-il?
c’est un trait d’époque. Il faut s’accommoder des traits d’époques.
(Encore que Flaubert varie sur cette question dans les Trois contes, Félicité, et même Julien. Bouvard et Pécuchet, qui ne sont peut-être pas si bêtes qu’on le dit, ont également travaillé).
Pas du tout Phil, petit décalage horaire entre réception radio et retransmission.
Phil sur P.O.L et Perec, vous pouvez nous debriefer le tweet ?
Et puis Classes laborieuses, classes dangereuses, on peut toujours lire le génial Louis Chevalier -même si ses travaux portent sur une époque plus récente-.
Et Noiriel.
Il y a aussi dans Mme Bovary la scène du prix qui est remis, pendant les comices agricoles, à une très vieille femme qui a travaillé toute sa vie : un demi-siècle et plus d’esclavage et de labeur incessant vous contemple… On ne se demande évidemment pas ce que Flaubert veut dénoncer.
« Alors, on vit s’avancer sur l’estrade une petite vieille femme de maintien craintif, et qui paraissait se ratatiner dans ses pauvres vêtements… Ainsi se tenait, devant ces bourgeois épanouis, ce demi-siècle de servitude… » (2, VIII) Un des passages les plus admirés du roman.
dear Lavie, vous ne préférez pas le débriefing du touite à Woody Allen ?
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