de Pierre Assouline

en savoir plus

La République des livres
Pour saluer Milan Kundera

Pour saluer Milan Kundera

Un Européen, c’est celui qui a la nostalgie de l’Europe. Milan Kundera, qui vient de mourir à Paris à l’âge de 94 ans, nous a appris cela que seul un créateur venu de la fiction pouvait nous apporter. On lui doit d’avoir ressuscité l’idée d’Europe centrale tout en vouant aux gémonies l’expression « mitteleuropa ». Contexte et fil rouge de l’essentiel de ses écrits, elle court tout au long de son œuvre comme en témoigne la publication en deux volumes de son Oeuvre (attention, sans « s » !) dans la collection de la Pléiade sous son contrôle vigilant. On peut aujourd’hui (re)lire La Vie est ailleurs, La Plaisanterie ou Le Livre du rire et de l’oubli sans surinterpréter les intentions cachées de l’auteur (critique voilée du régime etc). A condition de ne jamais oublier ce qu’il a voulu faire du roman : un art, et non plus un genre, porteur d’une vision du monde, et dont l’avenir se joue dans la cale de l’Histoire.

Kundera nous a appris à regarder les régimes communistes en action non à travers leur prisme strictement socio-politique mais par les attitudes qu’ils suscitaient chez les citoyens/personnages. Du communisme en particulier, il tira la meilleure des introductions au monde moderne en général. L’impact de son œuvre est indissociable de l’émancipation des peuples de ces pays-là. Elle est des rares à avoir permis, à ses lecteurs emprisonnés derrière le rideau de fer, d’inscrire leur « moi » au sein d’un « nous » jusqu’alors dilué au sein d’une histoire collective. Traitant la politique en artiste radical, il a redonné des noms à des phénomènes, des sentiments et des sensations que le totalitarisme avait réussi à débaptiser. Kundera a regardé la société en adepte du pas de côté et du décalage. Il a revisité les anciennes catégories qui définissaient les grands romanciers d’Europe centrale, celle de la philosophie et du sérieux, pour les remplacer par un rire tout de désinvolture et d’impertinence, par l’humour et l’ironie contre les grotesques du système, et par l’élévation du kitsch au rang d’une catégorie quasi métaphysique. Sa méditation sur l’exil, et l’impossibilité pour l’émigré de rentrer au pays sous peine d’annuler de sa biographie intime ses longues années passées hors de chez lui, est inoubliable.

   Il a ressuscité un Occident oublié au sein de notre Occident. La résurgence de cette Atlantide a cassé la vision bipolaire Est/Ouest ; celle-ci n’avait pas seulement écrasé l’identité de la Mitteleuropa : elle avait installé le choc des civilisations dans les esprits. On doit au romancier d’avoir hâté le retour de l’Europe centrale en restituant ses habitants à l’Europe, une véritable révolution culturelle, ce qui n’est pas peu (son article de 1983 sur « Un Occident kidnappé » fait date). Sa vision de l’Histoire n’en est pas moins « idéalisée parfois à la limite du kitsch « . Certains de ses critiques tchèques lui ont ainsi reprocher de n’avoir pas voulu voir que l’Europe centrale avait été aussi une allégorie de la face sombre du XXème siècle ; il n’en a retenu que l’éblouissante modernité à l’œuvre dans la Vienne de la grande époque pour mieux oublier la haine de la démocratie, le nationalisme anti-Lumières, l’antisémitisme et autres démons. Un tropisme dont certains dénichent les racines dans une naïveté propre à une conception avant-gardiste de la modernité, en vertu de laquelle le passage du passé au présent permettrait de se libérer des ténèbres. Comme quoi, pour avoir été un fin analyste de la mécanique totalitaire, le romancier n’en serait pas moins victime d’une illusion sur le brouillard qui enveloppe le passé et se dissipe dès que celui-ci devient présent.

 Il identifie la bêtise à la religion de l’archive, l’illusion biographique, le formalisme littéraire, la recherche génétique. Tout ce qui concourt selon lui à dépouiller un auteur de ce qui n’appartient qu’à lui. Ses deux Pléiades parues sous sa garantie, gage d’autocensure, nous privent notamment de textes de jeunesse. Le fait est que cette édition épurée, qu’il a débarrassée de ses premières traductions en français par lui jugées calamiteuses (son problème avec ses traducteurs est plus vaste), est la négation même du travail des historiens de la littérature. On ne saura pas quand il est passé du rire à l’oubli, et de la tendresse au désenchantement. Ni comment le Kundera tchèque fut aussi engagé que le Kundera français ne l’est pas. Ni les étapes parfois douloureuses qui l’ont fait glisser de sa langue natale à sa langue d’adoption avec tout ce que cela suppose de renoncements. Ni l’évolution du lyrisme insolent, drôle, sarcastique, agressif, mordant, romantique des années de plaisanteries et de risibles amours à l’anti-lyrisme l’ayant mis à distance des sentiments pour verser dans une ironie qui n’aura conservé que le sarcasme des années d’avant, comme un adieu à l’innocence, prix à payer pour accéder à la sagesse, si Diderot à ses débuts, si Anatole France vers la fin. Ni pourquoi il lui fallu dissocier son art romanesque de tout contexte politique pour lui accorder le statut extraterritorial d’une autonomie radicale. Regrets éternels. On aurait ainsi mieux compris comment un grand écrivain se déhistoricise dès qu’il se veut universel.

 

Ses thuriféraires, et il n’en manque pas, ne supportent pas que l’on interroge l’évolution de son style depuis qu’il a décidé d’écrire en français. Lui non plus d’ailleurs puisque dès lors ou presque, il décida de publier ses livres made in France d’abord en Espagne ou en Italie puis en tout dernier lieu chez nous afin de n’avoir pas à affronter d’emblée la critique hexagonale. Il n’en demeure pas moins que dès la parution du Rideau (2005), on pouvait se demander ce qui lui était arrivé. Car il y a un mystère Kundera. Ce phénomène étrange pointait déjà dangereusement dans ses trois derniers romans rédigés dans sa langue d’adoption (La lenteur, L’identité, L’ignorance). 

Méconnaissable, l’auteur drôle, captivant, stylé, puissant et pétillant d’intelligence de La plaisanterie, de La valse aux adieux et de L’insoutenable légèreté de l’être pour ne citer que les plus notoires. C’était le temps où il écrivait en tchèque. D’autant plus regrettable que Milan Kundera est par excellence l’écrivain qu’on aimerait continuer à aimer. Pour ce qu’il fut, ce qu’il est et ce qu’il a fait. Une oeuvre. Il n’est pas le premier orfèvre de la langue à en avoir changé. Conrad et Nabokov sont les plus fameux. Mais cela ne les a pas stérilisés. Car avec Le rideau, qui se présente comme un essai en sept parties, la pensée est aussi épaisse que l’expression est pauvre.

Cet ensemble discontinu de réflexions sur l’art sous toutes ses formes brasse large : le coup d’envoi donné par Goethe à la Weltliteratur, Rabelais, le comparatisme etc. On ne retrouve le Kundera d’avant que lorsqu’on aperçoit des éclairs dans l’analyse qu’on voudrait lui faire aussitôt approfondir. Ainsi son insistance à qualifier Kafka d’« écrivain allemand  » (pour mieux demeurer le seul grand écrivain tchèque ?) Comme on aurait aimé le voir développer des constats tels que : «  »L’Europe n’a pas réussi penser sa littérature comme une unité historique et je ne cesserai de répéter que c’est là son irréparable échec intellectuel » ». Ou encore : «  »Hitler avait apporté non seulement d’indicibles horreurs à l’Europe mais il l’avait spoliée de son sens du tragique«  ». Mais quand on lit sous sa plume, à propos de l’invasion soviétique de la Tchécoslovaquie en 1968 :«  » Je sais depuis lors ce qu’aucun Français, aucun Américain ne peut savoir ; je sais ce qu’est pour un homme vivre la mort de sa nation » », on se demande s’il a entendu parler de ce qu’a vécu la France entre 1940 et 1944. On dit que si l’on retire une idée, une seule, d’un livre, on n’a pas perdu son temps. En ce qui me concerne, je suis reconnaissant à Kundera de m’avoir rafraichi la mémoire sur Cervantès:

« Il écrit la seconde partie de Don Quichotte alors que la première est déjà éditée et connue depuis plusieurs années. Cela lui suggère une idée splendide : les personnages que don Quichotte rencontre reconnaissent en lui le héros vivant du livre qu’ils ont lu ; ils discutent avec lui de ses aventures passées et lui donnent l’occasion de commenter sa propre image littéraire. Bien sûr, ce n’est pas possible ! c’est une pure fantaisie ! une blague ! »

 Après ça, je me suis précipité sur mon Don Quichotte !

N’empêche, quel lecteur ! Une Rencontre (2009), genre d’essai qu’il affectionnait depuis les indispensables réflexions exposées dans L’Art du roman (1986), est de nature à désarmer d’anciennes préventions vis-à-vis de son usage du français. C’est assez éblouissant. Car sur de courtes distances, Kundera excelle à s’attaquer au vif d’une oeuvre, à la désosser et à lui faire rendre son âme (ici un témoignage sur ses années d’enseignement à l’université de Rennes). Ses intuitions semblent inédites, ce qui est une prouesse s’agissant d’un champ de livres, de tableaux ou de musiques déjà bien labouré tant par la critique des experts que par l’opinion. Et pourtant, il parvient à étonner, à surprendre, en ouvrant d’un mot, d’une phrase, d’un doute de nouvelles pistes. La rencontre annoncée par le titre est celle des réflexions nées de la fréquentation de ses souvenirs. Voici Francis Bacon en ses portraits et autoportraits, saisi loin du poncif de l’horreur, à moins que celle-ci, d’une richesse shakespearienne dans l’étalement des viandes, soit tout sauf effrayante, un peu comme dans les romans de Tostoï ; Kundera choisit même de le beckettiser, puisque l’un peint encore avec de la peinture comme l’autre fait encore du théâtre avec du texte.

Huile et langage, c’est tout un, deux matériaux en voie de disparition dans leurs corporations respectives, ce qui explique aussi leur isolement. Chez le boucher, Beckett, comme Bacon, aurait très bien pu dire que les carcasses d’homme pouvaient être accrochées en lieu et place des carcasses d’animaux. Au fond de la prétendue horreur qui leur est commune, que reste-il d’autre que l’expression d’un visage, là même où ils auront trouvé «  »une raison pour vivre cet accident dénué de sens qu’est la vie » » ? Voici encore le Dostoïevski de L’Idiot, le Céline de D’un Château l’autre, le Philip Roth de Professeur de désir, le Juan Goytisolo de Et quand le rideau tombe, Chamoiseau en Césaire, et Beethoven, Xenakis, Rabelais, Janacek et d’autres encore brillamment revisités tel Brecht en ses mauvaises odeurs. Même si au passage il ne peut s’empêcher de réduire l’entreprise biographique à sa caricature (« une logique artificielle qu’on impose à une succession de tableaux ») ni de commettre une erreur en affirmant imprudemment que pendant la guerre de Tchétchénie «  »personne, pas un journaliste, pas un politique, pas un intellectuel » » n’a voulu se souvenir du Hadji Mourat de Tolstoï, alors que son opportune réédition a été abondamment saluée par la presse.

Vétilles car il sera beaucoup pardonné au fin lecteur qui, relisant Cent ans de solitude, y voit tout à la fois l’art du roman à son meilleur et l’ère du roman à son déclin. Pardonné encore celui qui jouit d’une telle liberté par rapport à la tyrannie de l’air du temps qu’il ose reconnaître n’avoir jamais ouvert un livre de Soljenitsyne (« Ses retentissantes prises de position (dont j’applaudissais le courage) me faisaient croire que je connaissais d’avance tout ce qu’il avait à dire ») mais se régaler à la lecture des Dieux ont soif d’Anatole France qu’il espère retirer ainsi de la liste noire établie par les salons où l’on pense (un Kundera n’y suffirait pas…).

Il a rarement eu le trait aussi vif. Il ne lui faut que trois lignes pour nous persuader que Milosz est l’inventeur du futur grammatical de la nostalgie, forme métamorphosant «  »l’évocation mélancolique de ce qui n’est plus en la tristesse déchirante d’une promesse irréalisable«  ». Ou que la fidélité aux convictions est puérilité quand la fidélité en amitié est une vertu. L’a-t-il fait exprès ? Etait-il si sûr de son effet ? Toujours est-il qu’il a gardé le meilleur pour la fin : un commentaire magnifique de Kaputt et de La Peau, les deux chefs d’oeuvre d’un Curzio Malaparte évoqué d’emblée comme«  »plus proche de Pétrarque que de Garibaldi«  ». Bien qu’elle s’attarde longuement sur les questions de forme, de composition et d’architecture, sa critique est d’une sensibilité esthétique et d’une empathie remarquables pour cette « poésie de l’invraisemblable« .

On n’a guère lu, sous la plume des critiques et des préfaciers, de lectures aussi profondes, intelligentes et denses que celle-ci. Même si on a encore en mémoire (et comment pourrait-on les en chasser ?) les têtes de chevaux saillant d’un lac glacé. Ou la scène du narrateur passant de nuit à cheval sous une double rangée d’arbres remuant de murmures et de râles, et comprenant à l’aube qu’ils venaient de Juifs crucifiés. Ou encore ce moment atroce où un Napolitain écrasé par un char américain est, tout aplati, aussitôt brandi comme un étendard au bout d’une pique fichée dans ce qui fut une tête. Ou le chagrin absolu de l’auteur découvrant que son chien Febo, disparu qu’il aime comme jamais il n’a aimé un être humain, agonise vivant et éventré dans un laboratoire expérimental alors que la guerre est finie ; mais la cruauté des hommes, dans ce qu’elle a de plus archaïque, elle, n’a pas déserté la vieille Europe. Impossible de ne pas se précipiter chez Malaparte après avoir lu Kundera.

Dans Milan Kundera « Ecrire, quelle drôle d’idée » (et quel drôle de titre soit dit en passant), que Gallimard publie ces jours-ci fort opportunément (320 pages, 21 euros), Florence Noiville, critique au Monde des livres puise abondamment dans Une Rencontre, peut-être davantage que dans d’autres de sa bibliographie, et on la comprend. C’est une mine de même que l’est son propre livre, hommage appuyé à un ami admiré pour son œuvre « alliance de la profondeur et de la limpidité », mais hommage totalement dépourvu du moindre esprit critique. Car depuis des années, la journaliste a continument fréquenté « l’ermite » de la rue Récamier, les guillemets s’imposant car on le voyait souvent déjeuner au Récamier pour y déguster son plat favori (grenouilles à l’ail et persil frit), plus grande concentration d’éditeurs et de chroniqueurs au m2, ou pour quelques fêtes dans les bras de Sollers ou BHL au café de Flore non loin. Kundera, discret sinon secret (« Tout écrivain a trois vies : sa vie publique, sa vie privée, sa vie secrète » disait-il), ne fuyait pas seulement les micros et les plateaux des journalistes « ces chiens renifleurs ». Il avait la haine des biographes, une engeance méprisable à ses yeux. Sa biographie officielle sur la jaquette de ses livres se réduit à ceci :

 « Milan Kundera est né en Tchécoslovaquie. En 1975, il s’installe en France ».

Le paradoxe est qu’il s’est beaucoup confié à son amie Florence Noiville, biographe de Singer en sachant bien qu’elle lui consacrerait un livre un jour (ici sa participation enthousiaste éclairante à l’émission Répliques). Certes pas une biographie mais un gisement pour les futurs biographes. Elle s’est rendue à Prague, a interrogé d’anciennes relations ; mais tout étant sous le contrôle de sa femme Vera, elle a évité d’interroger sa première épouse. Ou Adam Hradilek, chercheur à l’Institut pour l’étude des régimes totalitaires, et Petr Tresnak, co-auteurs d’une enquête très fournie intitulée « La dénonciation de Milan Kundera » et diffusée en version anglaise sur le site de l’hebdomadaire praguois Respekt. Sa divulgation fit scandale en 2008. Nombre de grands écrivains à travers le monde se solidarisèrent avec lui. Ce qui ne changea rien à l’affaire : il « aurait » dénoncé un autre étudiant à la police secrète communiste, ce qui aurait abouti à la condamnation de celui-ci à une peine de 22 ans de réclusion pour désertion. L’insinuation est pire que l’accusation. D’après un rapport de la police secrète du 14 mars 1950, les choses apparaissaient ainsi résumées :

« Aujourd’hui vers 16 heures, un étudiant, Milan Kundera, né le 1er avril 1929 à Brno, résidant à Prague VII, Cité universitaire, rue du Roi-George-VI, s’est présenté dans ce département et a rapporté qu’une étudiante, Iva Militka, résidant dans la même cité universitaire, avait indiqué à l’étudiant Dlask, de la même cité universitaire, qu’elle avait rencontré Miroslav Dvoracek, un de ses amis » »…

Ce que l’écrivain avait aussitôt nié avec la dernière énergie. Ce n’est évidemment pas grâce au livre de Florence Noiville qu’on en saura davantage si ce n’est que cette histoire l’a durablement meurtri. Ce portrait de Kundera en séducteur (les nombreuses photos sont convaincantes) facétieux, silencieux, ironique n’en est pas moins passionnant, tant pour ce qu’il dit que pour ce qu’il tait. Ses amis parmi les écrivains, de Jacques-Pierre Amette (on lira ici le récit de leurs conversations) à Philip Roth, peuvent en témoigner.

« Ses zones d’ombre. Accepter de ne pas les percer. Par respect.  Parce que c’est inutile : « des préoccupations de concierges » comme dit toujours Vera ».

Cela figure parmi les principes d’écriture notés par l’auteur sur son carnet d’enquête. Un étonnant plaidoyer pour l’oubli. Aussi ressort-on ravi et frustré de cette Vie de saint. On aurait aimé en savoir plus sur le ressentiment que son exil français a suscité chez ses compatriotes les mieux intentionnés, sur son attitude pendant le Printemps de Prague, sur ce qui lui a barré la route du prix Nobel (son « politiquement incorrect » et sa réputation de misogynie tirée de l’analyse de son oeuvre, selon Florence Noiville), le roman comme lieu de suspension du jugement moral, la passion des triptyques de Bacon (ses Trois études pour un autoportrait figuraient face à lui au-dessus de son bureau), l’influence fondatrice de la musique sur sa prose, les vraies raisons de l’hostilité à son endroit de son ancien ami Vaclav Havel… Toutes choses évoquées par ce livre, mais à peine. Son dispositif par empilement de fragments, d’extraits de l’œuvre, de documents, de photos inédites relève du dossier. Comme si une vie d’écrivain n’était réductible qu’à des scènes. Milan et Vera en Philémon et Baucis.

Kundera se désolait de ce que Franz Kafka attire l’attention davantage que Joseph K. Ca ne risque pas de lui arriver. De toute façon, de son vivant, plutôt que de s’en remettre à quelque Max Brod, lui et sa femme ont fait tourner la broyeuse à plein régime, éliminant d’innombrables lettres, documents et manuscrits. Après une Pléiade bien propre et sans rien qui dépasse, ils ont fait le ménage. Rideau !

(« Dessin de Milan Kundera », « Portrait de Milan Kundera, 1980 » photo Elisa Cabot ;« Trois études pour un autoportrait de Francis Bacon, 979 Huile sur toile Chaque panneau: 37,5 × 31,8 cm Metropolitan Museum of Art, New York Jacques and Natasha Gelman Collection, 1998)

Cette entrée a été publiée dans vie littéraire.

945

commentaires

945 Réponses pour Pour saluer Milan Kundera

cneffpaysages dit: à

Danke Schön! Pour le « Mitteleuropa » – et le reste ….

Paul Edel dit: à

Couronne mortuaire avec épines .

Alexia Neuhoff dit: à

Hum… le « biographe » se rebelle…

Bloom dit: à

The scene is chang’d I am no more
Deaths the last Act Now all is o’er

Pierre tombale de Mr James Quin, chœur de l’abbaye de Bath

rose dit: à

À qui peut-on reprocher d’avoir cru au communisme ?

Bloom dit: à

« Écrire, quelle drôle d’idée.. » Amitié de longue date entre Florence Noiville, son mari, Martin H. « le garçon de Jablonec », Milan Kundera et son épouse Vera…
PCS.

rose dit: à

Ce qui n’est pas peu
Figure de style, litote.

Exclu une première fois du Parti, il est réintégré et en 1970 réexclu cette fois-ci définitivement.

MC dit: à

Avec épines ? Comment l’éviter? PE lui-même fut traité par «  Witold » à propos de la Pléiade Kunderique d’ « amoureux d’ archives et de correspondance »… deux choses qui en effet n’y sont pas.

Marie Sasseur dit: à

Une page de l’histoire littéraire qui se tourne. Quel travail. Un texte magistral qui sait mettre en perspective bien des données inaccessibles au simple lecteur de  » l’insoutenable légèreté… »
Il faut du talent, et il est là.
Merci.

rose dit: à

Beau papier, merci Passou.

Chantal dit: à

Voilà un billet à bien relire, et pas trop bordé dans le sens du lit …

couronne avec épines, çà fait plus calvaire breton que fosses serbo croates, un poil de dignité dans l’ironie …

On retournerait bien à la plage si elle n’était remplie d’algues vertes 😉

D. dit: à

Avouez que ce prénom Milan évoque un oiseau ou une ville voire une escalope. Et Kundera sonne exotique.
J’en viens à me demander si cela n’a pas contribué à la célébrité du personnage. S’il s’était appelé Laurent Boudin ça ne se serait sûrement pas passé comme ça. Je vous suggère de mettre ça dans votre article du Monde, Jacques-Pierre.

Chantal dit: à

Je me demande si Kundera qui a un temps lointain gagné sa croûte en faisant des horoscopes avait prévu son départ.

Je n’ai pas accès au site du Monde, j’aurais aimé, souhait de fin d’après midi molletonneux, lire l’article à paraître de Paul Edel.

Cela me changerait poétiquement parlant du tribunal d’experts de LCI qui nous broie les foies depuis des mois avec l’Ukraine.

Chantal dit: à

car étrangement en moi résonnent ces mots :

« Saisi d’angoisse, j’imagine le jour où l’art cessera de chercher le jamais dit et se remettra, docile, au service de la vie collective qui exigera de lui qu’il rende belle la répétition et aide l’individu à se confondre, en paix et dans la joie, avec l’uniformité de l’être. Car l’histoire de l’art est périssable et le babillage de l’art est éternel. » (Milan Kundera, 1929-2023)

en dessous du monument funéraire avec huiles sur toiles, la digestion est difficultueuse …

Paul Edel dit: à

Chantal, vous pourrez sans doute lire mon témoignage dans l’édition papier du Monde demain ou après demain.J’aime bien la photo du couple qui accompagne le papier.

Bloom dit: à

Milan

Le prénom qu’a donné à son fils cadet Salman Rushdie, en l’honneur du grand écrivain. Tous deux sont en deuil aujourd’hui. Le monde des lettres est en deuil. Du rire mais pas d’oubli.

Chantal dit: à

Merci Paul Edel, je vais descendre dans mon troquet demain et lire votre article.

J’ai été voir de dernier Nanni Morretti, ironiquement intitulé « Vers un monde meilleur » se caricaturant lui-même avec une certaine joie tragique, dur de la feuille vis-à-vis des émotions de son entourage, bichant devant les scripts doctors de Netflix, succombant aux sirènes des programmeuses corréennes. Et chantonnant ses souvenirs sans complexes, c’était pas toujours très fin, mais cet excès de cirque hongrois, de scènes de rues avec des calicots du Parti communiste italien donnait une sensation de liquidation, d’allègement allégorique intéressant.

Chantal dit: à

« Vers un avenir radieux » ( scusi )

Phil dit: à

Milan, c’est Aimé. La Mitteleuropa, cette grande inconnue…en France.

Bloom dit: à

Pas vraiment, dear Phil. Nombreux sont ceux qui se sont détectés de Hrabal, J.Roth, Musil…les récits de mon ami Andrew, né à Budapest et sauvé par l’Australie, sont autant d’odes à ces terres de sang…

Soleil vert dit: à

Quel billet encore !

Pablo75 dit: à

Dans les années 80, au moment de l’apogée de Kundera, un grand écrivain que l’ami Milan admirait beaucoup et que je traduisais à l’époque, me raconte que l’auteur de « L’insoutenable légèreté de l’être » voulait le rencontrer. Je lui demande s’il allait le voir et il me répond:  » – Ah non…! Je n’ai pas lu une seule ligne de lui. Et on m’a dit que c’est un pur tchèque. Et vous savez, les tchèques sont encore plus cons que les allemands ! »

Damien dit: à

On peut déjà lire votre article sur le site du Monde, Paul Edel. C’est un témoignage, disons-le, par le petit bout de la lorgnette. C’est ironique (peut-être) et amusant à lire, mais ça n’apprend rien sur votre lecture de Kundera ni sur son art littéraire. On a l’impression qu’il se méfiait de vous, qu’il n’était pas en confiance. Vera est étonné que vous n’accusiez pas Milan, lors de cette interview à la radio. Les Kundera n’étaient pas sûrs de vous. L’article de Passou est, vous l’admettrez, beaucoup plus consistant et donc plus intéressant, je crois. Il fait le tour de la question, d’un oeil critique, se plaisant à souligner les défauts de la cuirasse. On ne sait si Passou a aimé lire Kundera, sans doute que oui. Tout ceci me paraît être une vision à la Sainte-Beuve, qui met la vie devant l’oeuvre et qui reproche à Kundera cette Pléiade aseptisée où il se barricade à l’abri des fouineurs. Maintenant qu’il est mort, il faudrait revenir sur cette « oeuvre », et rien qu’elle, sur ces deux tomes de la Pléiade qui ont le mérite d’exister, et de présenter le travail, certes officiel, de Kundera. N’est-ce pas cela l’important ? Pour moi, lecteur de Kundera, si. J’aimerais que la critique nous parle davantage de la phrase de Kundera, de ses thèmes, au-delà des lieux communs énormes (cf. les titres dans les journaux après cette mort de Kundera). Passou en dit certes quelque chose au début de son article, c’est précieux, c’est ce que je recherche. Maintenant que dans une autre vie Kundera ait dénoncé un autre étudiant, quelle importance essentielle cela a-t-il encore ? Après tout, dans ce genre d’embrouille, on n’est sûr de rien. C’est la perversité communiste qui se propage, longtemps après, par des effets secondaires larvés qui se perdent dans cette pourriture initiale. Non, revenons au texte de Kundera, à ses romans et ses essais. Etudions seulement ce dont nous disposons, c’est déjà grandiose. Je vais relire Une rencontre, et puis La peau de Malaparte. Bonne soirée !

Pablo75 dit: à

Moi je n’ai lu, et il y a très longtemps, que quelques livres « théoriques » de Kundera. Et ce qui m’a le plus intéressé en eux c’est ses commentaires sur la musique. Mais je les ai lus très jeune et il faudrait que je les relise maintenant pour savoir s’ils valent vraiment le coup.

La phrase de Passou sur ses derniers livres: « la pensée est aussi épaisse que l’expression est pauvre », me rappelle que je suis allé avec une amie qui l’admirait beaucoup à l’un des cours de littérature que Kundera donnait à l’époque à l’Institut des Hautes Études (c’était avant le grand succès de « L’Insoutenable légèreté de l’être »). Il marchait en parlant, on comprenait à peine son français, il paraissait improviser ce qu’il disait, l’air timide et très mal à l’aise. Il y avait des grands silences entre ses phrases, souvent triviales. C’était vraiment assommant, mais difficile de partir, étant donné que la salle était petite et il y avait très peu de monde. Au bout d’une demi-heure de torture et profitant qu’il regardait un mur comme pour s’en inspirer, je suis parti comme un voleur, sans ma copine, qui voulait l’écouter jusqu’au bout.

Paul Edel dit: à

Oui, Damien, c’est un petit témoignage personnel écrit à chaud en début d’après-midi.. Il n’était pas question que je me substitue aux critiques professionnels du journal qui en parlent bien.. De plus, parler de l’œuvre multiforme de Kundera est un exercice périlleux et difficile qui demande relectures, et beaucoup de temps.. d’autant qu’elle s’est incroyablement métamorphosée. Ce qui m’a frappé c’est qu’en vieillissant il reprenait les formes musicales beethoveniennes de variations.et avec un père pianiste, tiens.

Damien dit: à

Votre témoignage est intéressant en ce qu’il montre certainement l’excentricité de Kundera, notamment dans ses relations avec les autres. Je suis en train d’écouter « Répliques », ça ne parle que de ça, autour du livre de Florence Noiville, que bien sûr je lirai…

et alii dit: à

MILAN juste parce qu’il faut avoir l’honneteté de le préciseR:
« Souvenir de Léonard de Vinci : « Un milan venait à moi et m’ouvrait la bouche avec la queue et il me frappait de nombreuses fois avec cette queue-là à l’intérieur des lèvres »
https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0603050627.html
merci P.ASSOULINE.

Pablo75 dit: à

« Les variations étaient la forme favorite de Beethoven vers la fin de sa vie. On pourrait croire, de prime abord, que c’est la forme la plus superficielle, un simple étalage de technique musicale, un travail qui convient mieux à une dentellière qu’à Beethoven. Et Beethoven (pour la première fois dans l’histoire de la musique) [et les Goldberg de Bach, mon pote?] en a fait une forme souveraine, il y a inscrit ses plus belles méditations. »

Milan Kundera. Le Livre du rire et de l’oubli

La plus belle des Variations Diabelli, la nº 24, par Piotr Anderszewski

33 Variations on a Waltz in C major by Diabelli, Op.120: Variation XXIV: Fughetta. Andante

https://www.youtube.com/watch?v=cmVMUaXyOWM

Jazzi dit: à

Pourquoi opposer Pierre, Paul ou Jacques, Damien ?
Chacun boxe dans sa catégorie.
Voici la mienne.

_______________

MILAN KUNDERA

C’est bon pour la mémoire

Tandis que le narrateur de La Lenteur de Milan Kundera roule en direction d’un relai-château des bords de Seine, où il s’apprête à passer le week-end avec sa femme, il aperçoit dans le rétroviseur un automobiliste excité, qui le serre de près, en attendant de pouvoir le dépasser. Assise à ses côtés, sa compagne lui fait remarquer : « Toutes les cinquante minutes un homme meurt sur les routes de France. Regarde-les, tous ces fous qui roulent autour de nous. » Commence alors dans l’esprit du narrateur un récit, à tiroirs, comme Kundera, grand admirateur du Jacques Le Fataliste de Denis Diderot, les aime. Un récit imbriqué, tout à la fois libertin et moraliste, dont on trouvera ci-dessous quelques extraits illustrant l’hypothèse de l’auteur selon lequel la lenteur est propice à la mémoire.

« Pourquoi le plaisir de la lenteur a-t-il disparu ? Ah, où sont-ils, les flâneurs d’antan ? Où sont-ils ces vagabonds qui traînent d’un moulin à l’autre et dorment à la belle étoile ? Ont-ils disparus avec les chemins champêtres, avec les prairies et les clairières, avec la nature ? Un proverbe tchèque définit leur douce oisiveté par une métaphore : ils contemplent les fenêtres du Bon Dieu. Celui qui contemple les fenêtres du Bon Dieu ne s’ennuie pas ; il est heureux. Dans notre monde, l’oisiveté s’est transformée en désœuvrement, ce qui est tout autre chose : le désœuvré est frustré, s’ennuie, est à la recherche constante du mouvement qui lui manque.
Je regarde dans le rétroviseur : toujours la même voiture qui ne peut me doubler à cause de la circulation en sens inverse. À côté du chauffeur est assise une femme ; pourquoi l’homme ne lui raconte-t-il pas quelque chose de drôle ? pourquoi ne pose-t-il pas la paume sur son genou ? Au lieu de cela il maudit l’automobiliste qui, devant lui, ne roule pas assez vite, et la femme ne pense pas non plus à toucher le chauffeur de la main, elle conduit mentalement avec lui et me maudit aussi. (…)

Il y a un lien secret entre la lenteur et la mémoire, entre la vitesse et l’oubli. Évoquons une situation on ne peut plus banale : un homme marche dans la rue. Soudain, il veut se rappeler quelque chose, mais le souvenir lui échappe. À ce moment, machinalement, il ralentit son pas. Par contre, quelqu’un qui essaie d’oublier un incident pénible qu’il vient de vivre accélère, à son insu l’allure de sa marche comme s’il voulait vite s’éloigner de ce qui se trouve, dans le temps, encore trop proche de lui.
Dans la mathématique existentielle cette expérience prend la forme de deux équations élémentaires : le degré de la lenteur est directement proportionnel à l’intensité de la mémoire ; le degré de la vitesse est directement proportionnel à l’intensité de l’oubli. (…)

De cette équation on peut déduire divers corollaires, par exemple celui-ci : notre époque s’adonne au démon de la vitesse et c’est pour cette raison qu’elle s’oublie facilement elle-même. Or je préfère inverser cette affirmation et dire : notre époque est obsédée par le désir d’oubli et c’est afin de combler ce désir qu’elle s’adonne au démon de la vitesse ; elle accélère le pas parce qu’elle veut nous faire comprendre qu’elle ne souhaite plus qu’on se souvienne d’elle ; qu’elle se sent lasse d’elle-même ; écœurée d’elle-même ; qu’elle veut souffler la petite flamme tremblante de la mémoire. »
(« La Lenteur, Œuvre II, Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, 2011)

renato dit: à

« MILAN juste parce qu’il faut avoir l’honneteté de le préciseR »

Léonard et le milan *.

« Cette écriture si distincte sur le nibio (milan) semble être mon destin, car dans le premier souvenir de mon enfance, il me semblait que pendant que j’étais dans le berceau, un milan (nibbio) viendrait vers moi et m’ouvrirait la bouche avec sa queue et de nombreuses fois je frappe avec une telle queue dans les lèvres. », Codex Atlanticus.
Le milan revient également dans le Bestiaire de Léonard du codex H de Paris : « On lit du milan que, lorsqu’il voit sa progéniture au nid trop grasse, par envie, il lui picore les côtes et les garde sans manger ».

Léonard était sensible à la suggestion d’éléments de la culture allégorique médiévale. Sa référence, un manuel d’interprétation des rêves, le Somniale Danielis , dont Léonard, qui en possédait plusieurs éditions (deux bolognaises de 1487 et 1491 et un florentin de 1496, s’est inspiré de ses Prophéties. Léonard était convaincu que « l’œil voit les choses avec plus de certitude dans les rêves qu’avec l’imagination lorsqu’il est éveillé » (Codex Arundel), cela en fusionnant la croyance classique et biblique, qui qualifie le rêve d’outil de composition entre réalité humaine et révélation surnaturelle, avec la croyance médiévale, de dérivation orientale, qui lit plutôt des messages moraux et des annonces déchiffrables à travers des correspondances allégoriques basées en tout cas sur une procédure déjà définie dans le Livre des Rêves d’Artémidore comme une « composition de semblables ».
Laissons de côté le catalogue de combinaisons qui ont pu interesser L. et restons au milan. Lorsqu’il a vu le milan dans son rêve d’enfant, il a par la suite pu trouver sa signification dans l’édition bolognaise du Somniale Danielis (« Nebio videre = morte de’ toi parenti » — Voir le milan = mort de tes parents) et dans les sources médiévales de son Bestiaire. Dans les deux cas, le milan est lié à l’environnement familial et notamment aux figures des parents. Freud lui-même, tout en confondant le milan avec le vautour, a interprété le rêve de Léonard comme une figuration sexuelle de l’allaitement et même de la fellation. Mais finalement, lui aussi, dans L’interprétation des rêves, il a admis que « nous avons là encore un de ces cas pas rares où une ancienne croyance populaire conservée avec ténacité semble plus proche de la vérité que le jugement de la science actuelle ». Le 9 juillet 1504, Léonard notait le rêve « parental » milan dans le Codex Atlanticus, c’est le même jour que son père mourut.

* Le nom italien du Milan est Nibbio et L. emploie par fois la forme nibio, d’autre fois nibbio.
Par ailleurs, le Milan royal ou grand milan (Nibbio reale o grande nibbio) est l’oiseau qui lui a inspiré sa machine pour voler, voir le Codex sur le vol des oiseaux.

Il y aura sans doute des erreurs, je peux vivre avec.

renato dit: à

La valeur des Variation Diabelli bien à part, il est intéressant d’observer que LvB employa le terme Veränderungen — c’est-à-dire transformations, mutations, changements ¬— plutôt que le terme dérivé de l’italien Variationen.

Marie Sasseur dit: à

Edel, on ne peut pas lire la totalité de votre témoignage paru sur le site du monde, pour les non abonnés.

Ce qu’il vous reste de ces rencontres, plutôt rubrique people rend peut-être assez mal le fait que vous avez lu Kundera. Je ne sais pas
Il y a de la perte en ligne et le temps passe..

Vos articles, sur l’oeuvre de Kundera sont référencés dans la biblio de le document qui suit, doc très bien fait :
Un article dans la,quinzaine littéraire de 1971, »un romantisme sec », dans le point en 1973, « l’hiver de Prague », dans le point en 2003,  » Kundera, la grande désillusion  »
Et que vous pouvez télécharger ici:

https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/handle/1866/21713

renato dit: à

le rêve « parental » milan > le rêve « parental » DU milan

Samuel dit: à

Pourquoi ne pas lire le véridique et courageux VICTOR SERGE, le tout premier en matière de dénonciation du stalinisme, au lieu de lire Koestler l’imposteur, Soljenitsyne la marionnette ou Kundera le guignol ?

William Boquet dit: à

@Paul Edel dit: à
Jazzi ,Kundera et Vera nous étions proches et Le Monde m a demandé un témoignage il y a 3 heures.article envoyé

L’annonce de la mort aux « proches » avant l’annonce publique de la mort constitue-t-elle un avantage pour un éloge funèbre ?

William Boquet dit: à

@Chantal dit: à
Je me demande si Kundera qui a un temps lointain gagné sa croûte en faisant des horoscopes avait prévu son départ.

Je n’ai pas accès au site du Monde, j’aurais aimé, souhait de fin d’après midi molletonneux, lire l’article à paraître de Paul Edel.

Cela me changerait poétiquement parlant du tribunal d’experts de LCI qui nous broie les foies depuis des mois avec l’Ukraine.

Sur ce coup, je me fierai davantage à Pujadas qu’à Pierre Assouline ou à Jacques-Pierre Amette ; merci Chantal

Damien dit: à

Pourquoi opposer Pierre, Paul ou Jacques, Damien ?
Chacun boxe dans sa catégorie.

J’aime bien faire de la littérature comparée… Mais je constate que Kundera vous a inspiré tous de manière intéressante, « chacun dans sa catégorie ». Pour ce qui est des romans de la dernière période, la période française, comme La lenteur ou La fête de l’insignifiance, ou encore L’Identité, je les trouve magnifiques, complètement en rupture de ban. Kundera a osé les écrire, avec son potentiel, toujours intact, même si l’inspiration était autre. De Kundera j’aime tout. Bonne journée à tous.

Damien dit: à

« Un jour que j’allais attendre la comtesse dans sa loge, je m’entends appeler de la loge voisine. N’était-ce pas encore la décente Mme de T…?
« — Quoi ! déjà ? me dit-on. Quel désoeuvrement ! Venez donc près de moi.
« J’étais loin de m’attendre à tout ce que cette rencontre allait avoir de romanesque et d’extraordinaire. On va vite avec l’imagination des femmes ; et dans ce moment celle de Mme de T… fut singulièrement inspirée. »

Denon et Diderot (Jacques le fataliste et son maître surtout) ont inspiré Kundera, l’esprit français était sa seconde nature. Jamais, comme Nabokov, il n’aurait pu s’intégrer à l’Amérique, selon moi, malgré ses velléités.

renato dit: à

Samuel devait plutôt lire La Crise de l’esprit de Valéry et Un Occident kidnappé ou la tragédie de l’Europe centrale de Milan Kundera (ce dernier paru dans Débat en 1983).

13.7 — 5.56

rose dit: à

6h03 jeudi 13 juillet 2023

rose dit: à

Victor Serge.

Ici, souventes fois je l’ai noté, il y a sortie des casseroles et réglage de compte avant que le corps ne soit en bière et dûment enterré.
Dans la tradition juive, cela doit être fait rapidement pour des raisons religieuses.
Dans la tradition chrétienne, cela peut être plus tardif.
Respectons ce délai de la semaine pour la mémoire du mort.

Hier soir, après avoir passé une excellente journée dans un lieu de culte à Marie Madeleine avec une de ses petites filles et son fils, ma maman m’a dit « maintenant, je veux rentrer chez moi. »

Pour Émile, cela semble hautement compromis.

Pour ma part, je ne crois pas que nous allions vers les ténèbres, mais ce virus a laché la bride à nombre d’individus, l’époque est difficile. Les autres, tenons les rênes, même si souples.

renato dit: à

devait > devRait

rose dit: à

Ne pas hésiter à se foutre à l’eau.

lalo dit: à

Au sujet de la supposée » dénonciation » de 1950 , on pourrait imaginer un document forgé par la police politique tchèque pour discréditer Kundera. Cela ressemble beaucoup à ce qui arrive au narrateur de  » La plaisanterie ».

Dino dit: à

« April is the cruellest month » (T. S. Eliot)

… et juillet encore plus:

11 juillet 2023 (Milan Kundera) / 15 juillet 2003 (Roberto Bolaño)

rose dit: à

Un toît, hein.

Marie Sasseur dit: à

Kundera et la traduction en français.
Avec Kafka, Kundera partage d’avoir eu plus que d’autres, des traductions toujours perfectibles.
Pour Kafka, on a vu ce qu’il en était, sur la base d’une sorte d’opa éditoriale, maintenant contournee grâce aux multiples possibilités offertes par internet et des lecteurs passionnés.
Pour Kundera, il a pu lui même en donner sa version, en reprenant l’integralité ? de la traduction en français de ses romans.

C’est peut-être  » la plaisanterie  » qui est un peu à l’image du bateau de Thesee, qu’y a-t-il au final, du manuscrit original, là est la question.

« La suite est racontée par Kundera dans une note ajoutée à la « version définitive » de La Plaisanterie. « Je fus stupéfait », explique le romancier. Le roman n’avait pas été « traduit », mais « réécrit ». Pour preuve, il dresse un inventaire des plus atroces « métaphores embellissantes » qui lui ont été infligées. « Le ciel était bleu », en tchèque, devient en français « sous un ciel de pervenche, octobre hissait son pavois fastueux ». « Elle commença à battre l’air furieusement autour d’elle » est traduit par : « Ses poings se déchaînèrent en moulin à vent frénétique »… »

https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/12/20/milan-kundera-en-francais-dans-le-texte_6023539_3246.html

Damien dit: à

J’avais fait l’expérience avec « La Valse aux adieux », que je possédais dans une version non encore rétablie par Kundera. Il y avait de petites différences, mais ça ne gâchait pas la lecture. Le roman malgré tout vous emportait. Néanmoins, c’est bien que Kundera s’en soit soucié. Cela lui a pris plusieurs années. Moi, le Kundera français me convainc, même si l’on ne peut jamais acquérir vraiment une langue quand elle n’a pas été votre langue maternelle. Kundera écrivait un français simple, qui condensait son expérience linguistique et faisait passer quand même toute sa vie.

Mauvaise pensée dit: à

Je ne sais si Conrad vous a convaincu qu’il était devenu un romancier Anglais, Damien, mais cela commence à bien faire comme âneries au centimètre carré…

Damien dit: à

Dans Le Figaro Benoît Duteutre insiste sur la dimension prophétique de La Plaisanterie :

« D’aucuns voulaient y voir, en 1967, une satire du totalitarisme communiste, quand elle préfigurait notre société tout entière jusqu’au wokisme du XXIe siècle. »

Il a raison, c’est un roman qui résonne étrangement bien aujourd’hui. C’est celui qu’il faut relire — ou par lequel il faut commencer, je crois que ce fut mon cas, dans l’édition Folio avec la préface d’Aragon. J’avais lu aussi, à la même époque de ma jeunesse étudiante, « La Valse aux adieux ». J’ai encore celui-ci, mais je n’ai plus La Plaisanterie. je vais le racheter avec L’Art du roman. Bonne journée à tous, les lecteurs de Kundera…

Bloom dit: à

C’est intéressant ce que vous dites du rapport de Kundera à la musique. Comment définiriez-vous une « forme beethovenienne » pour le béotien que je suis?

Bloom dit: à

Le poste s’adresse à Paul Edel œuf corse.

Damien dit: à

Je n’ai pas lu Conrad en français, mais j’ai étudié le style de Nabokov en anglais. C’est une langue de lettré extraordinairement raffinée, une langue davantage littéraire que maternelle. C’est un peu la même chose avec le français de Kundera, qui lui permet de prolonger son projet romanesque avec certitude.

Damien dit: à

Erratum « Je n’ai pas lu Conrad en anglais » –mais je l’ai lu en français avec délectation…

Marie Sasseur dit: à

Damien je viens de faire l’expérience avec  » l’insoutenable légèreté… »
Je me demandais comment ses romans avaient vieilli, si les romans de Kundera nécessitaient d’être lus en instantané ou léger différé a la date de publication. Pour  » l’insoutenable légèreté… », en relisant les 20 ou 30 premières pages, je me rends compte que j’ai été beaucoup plus réceptive il y a 35 ans. Ce roman m’avait durablement impressionnée.

J’ai lu que sans Prague année 68, Kundera serait resté dans les tiroirs des manuscrits oubliés, de Gallimard.
Bonne journée, cher Damien.

Y dit: à

Bonjour Bloom, je ne suis pas PE et je suis au marché — le téléphone est un traitre. Plus tard je mettais en ligne un post à propos de la forme beethovenienne tardive.

renato dit: à

Bonjour Bloom, je ne suis pas PE et je suis au marché — le téléphone est un traitre. Plus tard je mettais en ligne un post à propos de la forme beethovenienne tardive.

Jazzi dit: à

MILAN KUNDERA

Le printemps post révolutionnaire de Prague

Dans l’excellente préface que Milan Kundera rédigea pour présenter au public français le roman Miracle en Bohême, de son compatriote Josef Škvorecký (1924-2012), l’auteur tchèque de La Plaisanterie, nous livre, dix ans après les faits, une lumineuse étude comparée du Mai 68 français et du Printemps de Prague, trop souvent présentés, à tort, selon lui, comme deux évènements analogues et convergents. Extraits !

« D’un printemps l’autre.

La vérité pourtant n ‘est pas si simple. Je ne veux pas parler de la différence, presque trop évidente, quant à la portée des deux évènements (à Prague, on a eu pendant huit mois un système politique inédit ; sa destruction, en août, a signifié un tournant tragique dans l’histoire de la nation), pas plus que je n’ai l’intention de sombrer dans des spéculations « politologiques » : elles m’ennuient et, pis encore, elles me répugnent, car j’ai passé vingt ans de ma vie dans un pays dont la doctrine officielle, face à n’importe quel problème humain, ne savait que réduire celui-ci à une réflexion politique. (Cette passion doctrinaire pour la réduction de l’homme, c’est le mal que celui qui vient de « là-bas » a appris à détester le plus.) Tout ce que je veux, c’est cerner quelques raisons, sans cacher leur caractère hypothétique, qui font que malgré le même non-conformisme, malgré le désir de changement, une différence de climat séparait alors les deux printemps :
Mai 68, c’était une révolte des jeunes. L’initiative du Printemps de Prague était entre les mains d’adultes, fondant leur action sur leur expérience et leur déceptions historiques. La jeunesse, certes, a joué pendant le Printemps un rôle important, mais non prédominant. Prétendre le contraire est un mythe fabriqué à posteriori, en vue d’annexer le Printemps de Prague à la pléiade des révoltes estudiantines mondiales.
Le Mai parisien fut une explosion du lyrisme révolutionnaire. Le Printemps de Prague, c’était l’explosion d’un scepticisme post-révolutionnaire. C’est pour cela que l’étudiant parisien regardait vers Prague avec méfiance (ou plutôt indifférence) et que le Pragois n’avait qu’un sourire pour les illusions parisiennes, qu’il considérait (à tort ou à raison) comme discréditées, comiques ou dangereuses. (Un paradoxe sur lequel on devrait réfléchir : la seule réalisation réussie – encore qu’éphémère – d’un socialisme dans la liberté n’a pas été accomplie dans l’enthousiasme révolutionnaire, mais dans la lucidité sceptique.)
Le Mai parisien était radical. Ce qui, pendant de longues années, avait préparé l’explosion du Printemps de Prague, c’était une révolte populaire des modérés. (…)
Le Mai parisien mettait en cause ce qu’on appelle la culture européenne et ses valeurs traditionnelles. Le Printemps de Prague, c’était une défense passionnée de la tradition culturelle européenne dans le sens le plus large et le plus tolérant du terme (défense autant du christianisme que de l’art moderne, tous deux pareillement niés par le pouvoir). Nous avons lutté pour avoir droit à cette tradition, menacée par le messianisme anti-occidental du totalitarisme russe.
Le Mai parisien, c’était une révolte de la gauche. Quant au Printemps de Prague, les concepts traditionnels de gauche et de droite ne permettent pas de le saisir. (La division droite-gauche a certes encore un sens très réel dans la vie des peuples de l’Ouest. Du point de vue de la politique mondiale, cependant, elle n’en a plus guère. Le totalitarisme est-il de gauche ou de droite ? Progressiste ou réactionnaire ? Ces questions n’ont pas de sens. Le totalitarisme russe, c’est avant tout une culture différente – donc aussi une autre culture politique – où la distinction européenne entre ceux de gauche et ceux de droite perd toute sa signification [Khrouchtchev était-il plus à gauche ou plus à droite que Staline ?]. Le citoyen tchèque n’est aujourd’hui confronté ni à une terreur de gauche, ni à une terreur de droite, mais à une nouvelle culture totalitaire qui lui est étrangère. Si certains d’entre nous se considèrent plutôt comme de gauche ou de droite, ils ne peuvent prendre conscience de cette distinction que par rapport aux problèmes de l’Ouest, mais nullement par rapport aux problèmes de leur pays, qui sont déjà d’un ordre différent.)

De la spécificité du Printemps pragois

Le Printemps de Prague n’est pas venu comme une explosion révolutionnaire, succédant à la nuit de l’époque stalinienne ; il avait été préparé par tout un processus de libéralisation, long et intense, qui s’est développé durant les années 60. Il se pourrait même que tout ait commencé encore plus tôt, peut-être dès 1956, ou même 1948, dès la naissance du stalinisme tchèque, du fait de cet esprit critique qui peu à peu décomposait les dogmes du régime, prenait à témoin Marx contre le marxisme, le bon sens contre le délire idéologique, les sophismes humanistes contre les sophismes inhumains, et qui, à force de rire du système, a amené le système à avoir honte de lui-même ; qui, soutenu par une majorité écrasante de la population, a lentement mais irrémédiablement culpabilisé le pouvoir, de moins en moins capable de croire en lui-même et en sa vérité. (…)C’est en été 1967, après l’explosif Congrès des écrivains, que les patrons de l’État, estimant que la décomposition de la dictature était allée trop loin, ont essayé d’appliquer une politique dure. Mais ils ne pouvaient pas réussir. Le processus de la décomposition avait déjà gagné jusqu’à un comité central culpabilisé qui, en janvier 1968, refusant le durcissement proposé, a décidé de se faire présider par un inconnu : Dubček. Ce que l’on appelle Printemps de Prague a commencé ; l’esprit critique, qui jusque-là s’était borné à corroder, a explosé : le pays a refusé le style de vie importé de Russie, la censure a disparu, les frontières se sont ouvertes et toutes les organisations sociales (syndicats, unions, associations), à l’origine destinées à transmettre docilement aux masses la volonté du Parti, sont devenues indépendantes, pour se changer en instrument inattendus d’une démocratie inattendue. Un système naquit ainsi (à peu près sans aucun projet préalable), qui est réellement sans précédent : une économie nationalisée à 100%, une agriculture aux mains des coopératives, une relative égalité sans castes, sans riches et sans pauvres, tout comme sans l’imbécillité du mercantilisme, mais aussi, en même temps, la liberté d’expression, le pluralisme d’opinions et une vie culturelle extrêmement dynamique, moteur de tout ce mouvement (cette influence exceptionnelle de la culture – de la littérature, du théâtre, des revues – donne à l’ensemble des années 60 un caractère particulier et irrésistiblement sympathique). J’ignore dans quelle mesure ce système était viable et quelle étaient ses perspectives ; mais je sais que la seconde pendant laquelle il a existé, cette seconde a été superbe. »
(Traduit du tchèque par Petr Kral, Éditions Gallimard, 1978)

closer dit: à

Les exemples de traductions aberrantes donnés par Kundera donnent envie de recourir de préférence à l’intelligence artificielle.

Tout traducteur qui trouve indigne de sa géniale créativité de traduire « the sky is blue » par « le ciel est bleu » devrait être exclu de la profession…

closer dit: à

J’ai lu un roman de Kundera il y a très longtemps. Je n’ai été ni subjugué, ni marqué à vie.
Il faudra refaire une tentative…

pourmapar dit: à

Merci Pierre Assouline, pour cet article à propos de Milan Kundera et la déclinaison, mine de rien, de la plurivocité des thèmes développés dans ses romans.

Margotte dit: à

@Paul Edel
Le lien que tu as mis en ligne conduit à un article est réservé aux abonnés du Monde … 🙁

Janssen J-J dit: à

J’ai toujours aimé plaisanter, mais ils ne l’ont jamais admis. Quand je lui disais que l’optimisme (était) l’opium du genre humain, et que l’esprit sain (puait) la connerie, ils auraient été capables de me lyncher, les saligauds ! Fallait pas jurer par Trotsky, en ces temps-là, hein !

pourmapar dit: à

 » L’ élévation du Kitsch au rang d’ une catégorie quasi métaphysique »
Pierre Assouline.

Peut-on penser que la métaphysique ne soit pas une simple « catégorie », notamment en philosophie et bien plutôt la considérer comme une erreur de connaissance?
Bien à vous

pourmapar dit: à

Ce matin nous avons écouté sur France Inter un débat fort intéressant à quatre « spécialistes » à propos de M. Kundera.
Passionnant.
Notamment Bernard Guetta, le député européen et ancien journaliste qui l’a beaucoup fréquenté.

Paul Edel dit: à

Bloom, a propos des variations.
Bloom. Les variations Diabelli de Beethoven proposent d’épuiser un thème musical très simple,quelques notes, (tirées ici d’une valse de Diabelli) en traitant les modes (majeur ou mineur) jusqu’à  épuisement de toutes les possibilités avec ces quelques notes de musique.. et même en abordant la dissolution » du thème musical, de cette cellule initiale simple. Kundera a été médusé par le travail de Beethoven vers la fin de sa vie (son père pianiste le jouait beaucoup) et le romancier a appliqué a la structure de certains de ses romans ce thème des variations et du contrepoint. Il remplace les notes par quelques mots. « la pensée contrapuntique » a hanté Kundera. Il écrit : « Beethoven, dans sa dernière période,on distingue à peine les mesures -surtout dans les mouvements lents, tellement le rythme est compliqué. » Il ajoute : »Mon admiration pour Olivier Messiaen grâce à la technique des petites valeurs rythmiques ajoutées ou retirées, c’est qu’il invente une structure temporelle imprévisible et incalculable. »
Ces recherches formelles sont capitales pour comprendre son art narratif. Si vous prenez par exemple « L’insoutenable légèreté de l’être » , dans ce cas précis chaque personnage est caractérisé par quelques mots. Pour Tomas, les variations se font sur la balance : légèreté / lourdeur. Pour Teresa,ce serait plutôt les mots clés de :vertige, faiblesse, paradis, idylle.
Kundera s’en explique dans son entretien sur « L’art du roman ». il avait déjà ébauché ça dans »La vie est ailleurs »(selon moi un de ses meilleurs titres) à propos de l’érotisme de Jaromil le poète timide, le coincé lyrique , et là Kundera multiplie donc les variations sur Le mot  » tendresse » en variant les définitions et options possibles autour du mot .Ca oriente et justifie le comportement de Jaromil en amour ce qui exclut le fait de posséder le corps. Rarement, un romancier de sa génération s’est autant interrogé et expliqué sur son travail romanesque et la recherche des structures, interrogé ses personnages, avec l’évolution historique des mots et concepts, l’évolution même de la forme romanesque depuis Rabelais, et sur le sens des mots ce que lui avait appris (violemment) le régime soviétique.

Enfin, voilà ce qu’il écrivait sur la vieillesse dans « La vie est ailleurs » :
« Le vieux savant observait les jeunes gens tapageurs et il comprit soudain qu’il était le seul dans cette salle à posséder le privilège de la liberté, parce qu’il était âgé; c’est seulement quand il est âgé que l’homme peut ignorer l’opinion du troupeau, l’opinion du public et de l’avenir. Il est seul avec sa mort prochaine et la mort n’a ni yeux ni oreilles, il n’a pas besoin de lui plaire ; il peut faire et dire ce qu’il lui plaît à lui-même de faire et de dire. »

pourmapar dit: à

 » Huile et langage, c’est tout un »

Peut-on alors parler d’un refus de la pâtisserie trop meringuée? Ce qui alors, serait encore une réalisation kitsch!

JC..... dit: à

JEUDI 13 JUILLET 2023, 10h30

Comment, la veille de la célébration de la « Prise de la Bastille », ne pas se délecter des légendes à la con comme cette blague, qui rétrécissent notre jugement aidé par les pédagogues soumis qui nous instruisaient depuis leur estrade scolaire… ?

Quelle belle « prise », celle de la Bastille !!!

Les Révolutionnaires, voyous, émeutiers, prolos, bons à rien, ont accepté volontiers la connerie du Gouverneur de LAUNAY qui ouvre les portes de la forteresse, bêtement, et finira assassiné, décapité par un cuisinier, baladé partiellement au bout d’une pique, juste conséquence de ses mauvais choix politiques !

Quelle rigolade !

Bravo aux légendes stupides, historiques comme religieuses, et bon anniversaire révolutionnaire compassionnellement avec vous, camarades bolos !!!

renato dit: à

Comme promis, Bloom, avec en exemple l’op. 120, puisqu’elles ont été citées. Si on transpose la façon de transformer les matériaux de LvB à celle de K on voit où de premier a influencé de deuxième. Voyons donc :
Les Variations op. 120 sont la composition qui résume à elle seule, dans une synthèse historique unique, tout le chemin à rebours parcouru par deux générations de musiciens qui ont perçu pour la première fois le problème d’insérer la création musicale dans l’histoire plutôt que dans l’actualité. Partant de la géométrie élémentaire de la valse de Diabelli, LvB passe par différentes attitudes stylistiques pour conclure avec cinq Variations à la saveur archaïque, qui rappellent le baroque ou (la dernière) un XVIIIe siècle ressenti comme un lieu d’Arcadie transfigurée. La reprise définitive de traits stylistiques du passé est un trait fondamental du LvB tardif (pensons aux Fugues dans les dernières Sonates et Quatuors, ou à l’utilisation du mode ancien dans la Missa solemnis et le Quatuor op. 132). Ici, LvB revient au baroque : les 29e et 31e variations sont deux adagios baroques (le dernier du type Adagio pour violon avec des fioritures improvisées), la 30e variation est une invention à quatre voix, non rigoureuse, et la 32e est une double fugue ; la 33e est un Tempo di Minuetto, c’est-à-dire un menuet stylisé ou transfiguré.
Les subdivisions structurelles ne sont pas indiquées par LvB ; mais le soin évident de l’auteur à différencier les Variations par l’alternance de différents rythmes, vitesses, modes d’attaque du son, pose, à ceux qui étudient l’op. 120, le problème de leur identification. La division en deux parties est évidente : l’extraordinaire vingtième variation, que Liszt appelait « le sphinx », toute conduite à une intensité plate, avec une très faible densité rythmique et sans que le registre aigu du piano ne soit jamais touché, représente de la manière la plus claire la conclusion de la première partie et la ligne de partage des eaux entre la première et la deuxième. Les deux parties suivent donc la proportion du nombre d’or, car le rapport entre les trente-quatre pièces (Thème et trente-trois Variations) de l’ensemble et les vingt-et-une (Thème et vingt Variations) de la première partie est égal au rapport entre les vingt-et-une de la première et les treize (Variations de la vingt-et-unième à la trente-troisième) de la deuxième partie. Les deux parties sont également subdivisées selon le nombre d’or : la première partie est divisée entre les douzième et treizième Variations, la seconde entre les vingt-huitième et vingt-neuvième. La composition est ainsi organisée selon ces quatre groupes principaux :
Thème – Var. XII (13 pièces)
Var. XIII – Var. XX (8 pièces)
Var. XXI – Var. XXVIII (8 pièces)
Var. XXIX – Var. XXXIII (5 pièces)
Enfin, le premier groupe est également subdivisé selon le nombre d’or : cette subdivision est moins évidente, mais en réalité elle est très importante, car dans la cinquième variation, la structure tonale de la valse est modifiée pour la première fois (au lieu de la progression de la tonique à la dominante et vice versa, dans la cinquième variation, il y a un changement de la tonique au mineur relatif de la dominante et vice versa). Avec la subdivision du premier groupe, LvB établit ainsi, à l’intérieur de la subdivision générale selon la leçon d’or, une subdivision symétrique : 5, 8, 8, 5 pièces.

La série des Variations, qui n’avait pas trouvé de véritable concentration formelle si ce n’est par exception, est ainsi organisée en groupes et sur un arc serré, balayé selon des proportions précises et fonctionnelles qui deviendront un modèle d’organisation pour les cycles romantiques de formes brèves. À côté des Variations op. 120 achevées en 1823, on trouve les Valses sentimentales de Schubert, composées entre 1823 et 1824 et publiées en 1825 : un cycle de trente-quatre pièces, organisées selon des relations formelles très subtiles, prenant en compte les symétries géométriques et le nombre d’or. L’étape révolutionnaire que Schubert franchit par rapport à LvB concerne la structure tonale : alors que les Variations op. 120 conservent l’unité tonale (la tonalité d’ut majeur prévaut dans l’ensemble de la composition), les Valses de Schubert la brisent, créant un rapport inédit entre une première et une deuxième zone tonale, espacées par une tierce majeure descendante.

Il semble que LvB n’était pas du tout disposé à accepter l’invitation de Diabelli et trouvait le thème, qu’il appelait ironiquement « pièce de cordonnier », trop répétitif et mécanique ; très vite, cependant, le compositeur changea complètement d’avis. Dans une lettre adressée à Simrock en février 1820, il parlait déjà de « grandes variations sur une valse allemande », car il avait alors décidé d’envoyer à Diabelli non pas une seule variation, mais toute une série. Selon une étude de William Kinderman, LvB, qui avait commencé avec l’intention de composer six ou sept variations, en avait déjà esquissé vingt-trois dans le courant de l’année 1819 ; Il les a alors mises de côté pendant quelques années pour se consacrer aux trois dernières sonates pour piano, à la Missa Solemnis et à d’autres œuvres, et ne les a reprises qu’au cours de l’hiver 1822-23, les complétant, élargissant le finale et ajoutant même dix variations entièrement nouvelles (numéros 1, 2, 15, 23-26, 28-29 et 31), réalisant ainsi son œuvre pour piano la plus vaste et la plus complexe.
Les 33 Variations de LvB se révélèrent en fait une œuvre si monumentale qu’elles s’éloignèrent complètement du projet initial de Diabelli, qui les publia d’ailleurs séparément en juin 1823 — sous le titre op. 120 avec une dédicace à Antonie Brentano — sous le titre allemand, très apprécié par LvB, de 33 Veränderungen uber einen Walzer für das Pianoforte. L’année suivante, Diabelli imprima enfin son « dictionnaire alphabétique » en deux volumes intitulé Vaterländischer Künstlerverein , présentant les Variations de LvB aux côtés de celles de cinquante autres compositeurs.
Mais qu’est-ce que LvB avait trouvé de si intéressant dans l’inoffensive valse de Diabelli ? De nombreux critiques se sont émerveillés de l’extraordinaire capacité de LvB à tirer un chef-d’œuvre d’une telle richesse et d’une telle variété d’un motif aussi banal ; mais comme un critique moderne l’a observé avec perspicacité, « ce n’est pas malgré, mais grâce à la nature schématique du thème proposé que LvB a réussi à créer ce que nous pouvons franchement décrire comme son résumé théologique de l’art de la variation. Il a lu la valse comme dans une radioscopie, mettant à nu son échafaudage constitué d’un schéma métrique de 16 plus 16 mesures, précédé d’anachronismes, et d’un tour harmonique fondé sur l’alternance de la tonique (do) et de la dominante (sol), avec des progressions modulantes élémentaires ». Après avoir radiographié l’inoffensive valse de Diabelli, LvB ne soumet pas seulement son motif, le thème, à la variation, mais les structures qui le soutiennent, l’échafaudage, les traits caractéristiques au niveau filmique, harmonique, intervallaire. De temps en temps selon les cas, ces différents éléments — le rythme ternaire, l’anacrouse du début, les accords répétés, les intervalles et les simples tournures harmoniques — sont accentués ou ramenés au degré zéro avec une gradation et une intention toujours différentes, de sorte que chaque variation en vient à revêtir un aspect qui lui est propre, mais précisément parce qu’elles affectent la structure du thème et pas seulement sa mélodie, parce qu’elles sont des variations structurelles les Variations de LvB conservent toujours une extraordinaire cohésion interne en dépit de leur devenir continu et hétérogène. Même lorsqu’elle semble perdre tout lien avec la valse originale -—comme dans le cas de la Variation no. 22 (à la Notte e giorno faticar de Mozart), qui cite littéralement l’incipit de la célèbre sortie de Leporello dans Don Giovanni et semble construite sur un thème entièrement différent — c’est encore une fois la structure, l’échafaudage qui est paraphrasé et qui garantit le lien avec le thème de départ : outre l’anecdote amusante rapportée par Czerny selon laquelle LvB aurait utilisé ce thème pour protester en plaisantant contre la pression exercée par Diabelli pour achever l’œuvre le plus rapidement possible, les deux motifs sont unis par le fait qu’ils présentent un intervalle de quarte descendante au début suivi immédiatement d’un intervalle de quinte descendante.

Veuillez excuser le éventuelles erreurs.

Jazzi dit: à

« Un par un, le roman a découvert, à sa propre façon, par sa propre logique, les différents aspects de l’existence : avec les contemporains de Cervantes, il se demande ce qu’est l’aventure ; avec Samuel Richardson, il commence à examiner « ce qui se passe à l’intérieur », à dévoiler la vie secrète des sentiments ; avec Balzac, il découvre l’enracinement de l’homme dans l’Histoire ; avec Flaubert, il explore la terra jusqu’alors incognita du quotidien ; avec Tolstoï, il se penche sur l’intervention de l’irrationnel dans les décisions et le comportement humains. Il sonde le temps : l’insaisissable moment passé avec Marcel Proust ; l’insaisissable moment présent avec James Joyce. Il interroge, avec Thomas Mann, le rôle des mythes qui, venus du fond des temps, téléguident nos pas.
J’y ajoute encore ceci : le roman est l’oeuvre de l’Europe ; ses découvertes, quoique effectuées dans des langues différentes, appartiennent à l’Europe toute entière. La succession des découvertes (et non pas l’addition de ce qui a été écrit) fait l’histoire du roman européen. »

(Milan Kundera, « L’art du roman »)

Marie Sasseur dit: à

@ »il peut faire et dire ce qu’il lui plaît à lui-même de faire et de dire »

Pour peu que « le troupeau » le sache ?

Jazzi dit: à

Bloom avait dit, clair, simple et sexy, renato !

Marie Sasseur dit: à

On sait comment Kundera a surtout fait beaucoup de chroniques dans les journaux français. Si cet adage du vieux sage est censé ( ou sensé ?) représenté un certain recul médiatique, c’est raté.

Je ne suis pas convaincue de la musicalité de  » l’insoutenable légèreté  » comme présentée.
De la musicologie kitchissime.

Marie Sasseur dit: à

Si cet adage du vieux sage est censer représenter un certain recul médiatique, c’est raté.

pourmapar dit: à

et bien plutôt la considérer comme une erreur de connaissance?

Le considérer comme…il s’agit du kitsch, bien entendu…

Marie Sasseur dit: à

Décidément, quand ça veut pas..
Si cet adage du vieux sage est censé représenter un certain recul médiatique, c’est raté.

Jazzi dit: à

Kundera était contre Sainte-Beuve.
Dans « Risibles amours » il déclarait que lorsqu’on lui avait appris qu’Albertine était en réalité Albert, ça lui avait gâché son plaisir : sur le portrait imaginaire et sublime qu’il s’en faisait, il a vu soudain apparaître une paire de moustaches !

Marie Sasseur dit: à

En fait de petite musique, celle de l’insoutenable légèreté est plutôt comme du jazz, plusieurs variations sur un thème.

Margotte dit: à

@Jazzi
« Albertine était en réalité Albert » – « paire de moustache »
Oui, c’est marrant mais il m’étonnerait que Kundera ait fait un tel raccourci-clichetonesque … mais bref.
Résumer ainsi l’Albertine du narrateur et de Proust est vraiment réducteur et dommage. Pour ne pas dire bête.
Cela se nomme passer totalement à côté du personnage, de sa richesse, de ses entourloupes, ruses et méandres, de ses très nombreuses ambiguïtés, de ce qu’il vit, et de la cascade de conséquences, renvois et émotions qu’il engendre dans la Recherche voire de ses sources d’inspiration.

Marie Sasseur dit: à

Mieux: Il y a une répétition de scènes, avec amplification. C’est étrange.
A creuser.

Marie Sasseur dit: à

Kundera simple lecteur.
Bof, c’est pas ce qui m’interesse.

Marie Sasseur dit: à

Kundera qui utilise ses lectures dans ses romans: oui, ça c’est bon. Comme Nietzsche dans l’insoutenable légèreté.

Marie Sasseur dit: à

@ » Dans « Risibles amours » il déclarait » etc
De l’art de tout falsifier.

Qui est le il, ici, d’un point de vue narratif ?

pourmapar dit: à

Bacon/Kundera,

« saisit loin du poncif de l’ horreur  »

« richesse Shakespearienne dans l’étalement des viandes, soit tout sauf effrayante » (…)

Voici ce qu’en dit Gilles Deleuze dans Fancis Bacon Logique de la sensation :

(…)
Tout le corps s’ échappe par la bouche qui crie. Par la bouche ronde du pape ou de la nourrice, le corps s’échappe comme par une artère. Et pourtant ce n’est pas le dernier mot dans la série de la bouche selon Bacon. Bacon suggère que au-delà du cri, il y a le sourire, auquel il n’a pas pu accéder, dit-il.
Bacon est certainement modeste, en fait il a peint des sourires qui sont parmi les plus beaux de la peinture. Et qui ont la lus étrange fonction, celle d’assurer l’ évanouissement du corps.
Bacon retrouve Lewis Carroll sur ce seul point, le sourire du chat. (…) page 23

Marie Sasseur dit: à

Que la bouche rie

Le parti pris narratif dans  » risibles amours « , recueil de nouvelles ( assemblage de post production) ?

Voilà in rappeur qui le slame, de quoi rajeunir…

NARRATION ET POINT DE VUE : QUI RACONTE CES HISTOIRES ?

Dans le livre comme dans le morceau, le point de vue adopté est essentiellement masculin. Les nouvelles de Kundera s’écrivent soit à la 1ère, soit à la 3ème personne, mais dans tous les cas, on suit les pensées du personnage masculin, sauf lors de rares variations de focalisation (dans « Le jeu de l’auto-stop » par exemple, on alterne entre le point de vue du jeune homme et celui de la jeune fille, pour mieux mesurer le fossé qui se creuse entre eux)

https://raplume.eu/article/risibles-amours-de-kundera-a-nekfeu/

renato dit: à

Il n’est pas question de musicalité mais de technique de composition — ce qui peut produire dans le texte des musicalités non cohérentes avec le modèle, car même en restant dans la même discipline, les goûts, la culture, les habitudes de chacun ont une incidence sur l’objet produit. Si, en outre, on passe d’une discipline à une autre, on pourra reconnaitre le processus sans reconnaitre les qualités esthétiques du modèle.

Bloom dit: à

Merci infiniment, Paul Edel, pour cet éclairage lumineux sur l’écriture de Kundera. Je garde cela en mémoire pour ma lecture prochaine de L’insoutenable légèreté que je ferai en anglais après l’avoir acheté hier à Bath. C’est le roman préféré de mon ami Louis, de Bristol, jeune professeur de littérature anglaise de 35 ans – démonstration de l’universalité de l’œuvre du maître de Brno.
Merci à vous renato, pour ces explications que je relirai ce soir à tête reposée.
Methinks Kundera rehausse considérablement le niveau des échanges ici blog.

Marie Sasseur dit: à

Et moi je répondais à Edel.

Jazzi dit: à

Milan Kundera

« Rien à faire ; j’ai beau tenir Albertine pour une femme des plus inoubliables, dès qu’on m’a soufflé que son modèle était un homme, cette information inutile s’est installée dans ma tête comme un virus envoyé dans le logiciel d’un ordinateur. Un mâle s’est faufilé entre moi et Albertine, il brouille son image, sabote sa féminité, un instant je la vois avec de beaux seins, puis avec une poitrine plate, et une moustache apparaît par moments sur la tendre peau de son visage.»
(« Risibles amours »)

Phil dit: à

hier à Bath

dernière étape sur le vieux continent du Mitteleuropéen Zweig avant le Brésil, dear Bloom. y voit-on sa résidence comme à Petropolis ?

renato dit: à

Il n’est pas question de musicalité, mais de technique de composition — ce qui peut produire dans le texte des musicalités non cohérentes avec le modèle, car même en restant dans la même discipline, les goûts, la culture, les habitudes de chacun ont une incidence sur l’objet produit. Si, en outre, on passe la frontière des disciplines, on pourra reconnaitre le processus sans reconnaitre les qualités esthétiques du modèle.

D. dit: à

Le Brésil ?! Et pourquoi y faire ?
Il y fait trop chaud et les gens dansent partout la samba. Je vous conseille d’annuler.

Marie Sasseur dit: à

La composition de quel roman de Kundera, René ?

Moi j’ai répondu à Edel sur la composition « musicale » de  » l’insoutenable légèreté « , et pas d’accord sur l’illustration proposée:

Je cite Edel:
« Si vous prenez par exemple « L’insoutenable légèreté de l’être » , dans ce cas précis chaque personnage est caractérisé par quelques mots. Pour Tomas, les variations se font sur la balance : légèreté / lourdeur. Pour Teresa,ce serait plutôt les mots clés de :vertige, faiblesse, paradis, idylle. »

Faire du ctrl f, quel rapport avec betove, dites-moi ?

Les variations dans ce roman sont là, dans une répétion de scènes avec amplification, selon moi, et c’est pas du betove.

Et vous, de quoi parlez-vous, René ?

_____

Si vous êtes à Bath, Bloom, poussez jusqu’au rivage, après les bains romains.

https://youtu.be/Vg1jyL3cr60

D. dit: à

Si on transpose la façon de transformer les matériaux de LvB à celle de K on voit où de premier a influencé de deuxième.

…lu dans le martini-dry, sans aucun doute.

rose dit: à

La plurivocité n’a rien a voir avec le vélo, mais avec les voix plurielles.

D. dit: à

Et bonjour le bilan carbone pour aller et revenir du Brésil. J’espère au moins que vous plantées des arbres et des haies queque part pour vous faire pardonner.

D. dit: à

planterez

D. dit: à

Je vais me faire un maquereau à l’etouffée, ce midi. Avec des oignions.

pourmapar dit: à

Kundera/ Bacon

mais aussi Michel leiris ou Gilles Deleuze :

 » Milan Kundera : “Le regard du peintre se pose sur le visage comme une main brutale”

Dans un texte-confession, Milan Kundera raconte comment la violence du portrait d’Henrietta Moraes le renvoie à un souvenir honteux. L’histoire se passe à Prague, en 1972. Une jeune femme inquiétée par la police se confie à l’écrivain. L’angoisse s’empare physiquement d’elle, si bien que l’entretien est constamment ponctué par ses aller-retours aux toilettes. Cette fragilité soudaine, concrète, physiologique même, provoque chez Kundera une pulsion de viol qu’il avoue sans ambages :

« Sa robe, tout comme son comportement, ne permettait pas d’entrevoir la moindre parcelle de sa nudité. Et voilà que, tout d’un coup, la peur, tel un grand couteau, l’avait ouverte. Elle se trouvait devant moi, béante, comme le tronc scindé d’une génisse suspendue à un croc de boucherie. Le bruit de l’eau remplissant le réservoir des W.-C. n’arrêtait pratiquement pas et, moi, j’eus soudain envie de la violer. (…) Je voulais poser brutalement la main sur son visage et, en un seul instant, la prendre toute entière, avec toutes ses contradictions si intolérablement excitantes : avec sa robe impeccable comme avec ses boyaux en révolte (…). Déplacé et injustifiable, ce désir n’en était pas moins réel. Je ne saurais le renier – et quand je regarde les portraits-triptyques de Francis Bacon, c’est comme si je m’en souvenais. Le regard du peintre se pose sur le visage comme une main brutale, cherchant à s’emparer de son essence. » Milan Kundera, Une rencontre (Gallimard, 2009)

Selon Kundera, c’est dans la puissance d’évocation de telles sensations physiques que réside la force stylistique de Bacon. Le tremblé si particulier de sa touche manifeste selon lui une tentative pour pénétrer l’identité du sujet : “la main violeuse du peintre se pose d’un geste brutale sur le visage de ses modèles pour trouver, quelque part dans la profondeur, leur “moi” enfoui.” Fait remarquable, malgré la distorsion à laquelle elles sont soumises, les figures baconiennes ne perdent jamais “leur caractère d’organismes vivants”. Mieux, elles continuent de ressembler à leurs modèles. Où se situe la frontière derrière laquelle l’identité se trouble ? Voilà finalement, pour le romancier, la grande question que nous pose la peinture de Bacon : “Jusqu’à quel degré de distorsion un individu reste-t-il encore lui-même ? Jusqu’à quel degré de distorsion un être aimé reste encore un être aimé ? Pendant combien de temps un visage cher qui s’éloigne dans la maladie, dans la folie, dans la haine, dans la mort, reste-t-il encore reconnaissable ?” (Une Rencontre, p. 22).

Mais Deleuze et Leiris

https://www.radiofrance.fr/franceculture/francis-bacon-sous-la-plume-de-kundera-leiris-et-deleuze-9493598

Margotte dit: à

@Jazzi
En effet, tu as raison. Ce petit laïus ne m’est pas étranger …
Bon, ce n’est pas ce que Kundera écrivain-lecteur a écrit de meilleur, de plus sémillant et léger … (Bah oui, l’heure est aux hommages mais il peut être également lourd comme une imposante salade de pommes de terres).

Kundera lecteur : j’aime son acuité, sa verve, son mordant, ses alertes notamment dans les Testaments trahis ! Pour ma part, je suis certaine que ce livre polémique a été d’une forte importance pour bien des critiques littéraires, des lecteurs et des musiciens. Ouverture puissante sur la littérature de la Mittel Europa via une promotion et un regard sans concession et très intelligent.

Grâce à lui (notamment) j’ai aussi lu le second volume de « l’Homme sans qualités » de Musil (et ne me suis pas contentée du 1er – – Clarisse, Bonadea et Diotime ont leur charme mais … Agathe aussi), suis allée vers Salman Rushdie
et … paradoxalement, ai dévoré (ou redévoré), avec un bonheur sans nom, certaines correspondances de Kafka alors même que Kundera le déconseille fortement. (je préfère Kafka épistolier (et novelliste) à Kafka romancier).

Jazzi dit: à

Kundera s’en tient à une conception moderne du roman, essentiellement européen selon lui et uniquement en prose.
Pour ma part, j’inscrirais la généalogie romanesque dans une plus large temporalité et spatialité (autour du bassin méditerranéen) et aussi musicalité (en vers ou en prose).
En faisant remonter son origine bien avant le Don Quichotte de Cervantès, depuis l’Iliade et l’Odyssée d’ Homère, en passant par la Bible, Ancien et un Nouveau Testaments, Le Satyricon de Pétrone, les Contes des Mille et Une Nuits ou encore la Divine comédie de Dante…
Pas vous ?

Margotte dit: à

Terrible que ce texte sur ce désir de viol.

De toutes les façons, et pourtant dieu sait si je place haut les romans de Kundera au sein de ma bibliothèque … cela transparaît dans certaines de ses fictions. Un rapport de Kundera (auteur) et de certains de ses personnages au viol qui, rudement ou furtivement exprimé, en tant que femme et lectrice, me met très mal à l’aise voire fait monter en moi une forme de … disons, « honte » rageuse qui n’est pas sans comparaison avec celle qu’il est possible d’éprouver suite à un propos, un geste déplacé, non désiré, non consenti.

Jazzi dit: à

Est-ce grâce aux manes de Kundera que nous devons le retour ici de Chantal et Margotte ?

Marie Sasseur dit: à

Kundera auteur pour #metoo?

Bizarre.
Développez.

Jazzi dit: à

« dieu sait si je place haut les romans de Kundera au sein de ma bibliothèque »

Il te faut une échelle pour aller les chercher, Margotte ?

Marie Sasseur dit: à

Déduire d’un extrait de texte, présenté ici comme des mémoires ? et ailleurs comme un roman, où un narrateur réagit à un tableau ( de merde ) par une pulsion de viol , quelle conclusion en tirez-vous ?

Marie Sasseur dit: à

Car franchement le bacon, c’est de la grosse merde à l’étalage.

et alii dit: à

le sourire du chat.
mais connaissez-vous vraiment « le sourire du flamant rose »?
Le sourire du flamant rose
INFOSCRITIQUES (5)CITATIONS (15)FORUM
Le sourire du flamant rose par Gould
AJOUTER À MES LIVRES

Stephen Jay Gould
EAN : 9782020099332
435 pages
SEUIL (01/02/1988)

Marie Sasseur dit: à

Bacon arriverait tout juste à faire sourire un médecin légiste à la morgue.

Pablo75 dit: à

À propos des traductions des livres de Kundera:

« …l’époque de Johann Sébastian Bach où la musique ressemblait à une rose épanouie sur l’immense plaine neigeuse du silence. »

L’insoutenable légèreté de l’être. Traduit du tchèque par François Kérel (et j’imagine révisé par son auteur).

Étonné du « kitch » de la phrase, je regarde la traduction espagnole de Fernando Valenzuela (à priori du tchèque aussi): « …el tiempo en que vivía Johann Sebastian Bach, cuando la música era como una rosa que crecía en una enorme planicie nevada de silencio. »

(quand la musique était comme une rose qui poussait dans une énorme plaine enneigée de silence).

D. dit: à

Un crachat de plus du gouvernement à la figure des Français détenteurs de 55 millions de Livret A :

Le taux reste à 3 % alors que l’inflation continue de galoper dans biens des domaines.

Nous saurons nous en souvenir dans les isoloirs. Et la liste des griefs et dommages était déjà immense.

D. dit: à

Un commentaire, Charoulet ?

Pablo75 dit: à

« Rien à faire ; j’ai beau tenir Albertine pour une femme des plus inoubliables, dès qu’on m’a soufflé que son modèle était un homme, cette information inutile s’est installée dans ma tête comme un virus envoyé dans le logiciel d’un ordinateur.»
(« Risibles amours »)
Jazzi dit: à

« Risibles Amours (en tchèque : Směšné lásky) est un recueil de sept nouvelles de Milan Kundera écrites entre 1959 et 1968, soit avant, pendant et après la rédaction de son premier roman, La Plaisanterie. D’expression tchèque, il a été écrit en Bohême. Le recueil est publié en 1970 sur une traduction de François Kérel, celle-ci est revue par l’auteur pour l’édition de 1986. »

« comme un virus envoyé dans le logiciel d’un ordinateur »… en 1970?? Même pour 1986 cela paraît très étrange. Kundera « modernisait »
ses textes en révisant les traductions pour se la péter en tant que prophète?

Marie Sasseur dit: à

« On dit que si l’on retire une idée, une seule, d’un livre, on n’a pas perdu son temps. »

C’est pas tellement le cas ici, où on perd un peu le notre: des partitions de betove bien ( trop bien) cachées (indetectables) dans les romans de Kundera, des cadavres lascifs à la morgue chez Bacon, et Kundera auteur metoo..

Moi j’ai retenu un seul mot, mis à l’honneur dans l’ILE: kýč

D. dit: à

La France, à la tête de laquelle se trouve Macron et son gouvernement, se fait encore remarquer de deux façons bien embarrassantes : dabord en invitant fastueusement et avec de grands honneurs le président indien connu pour ses atteintes au droit de l’homme, ensuite en se faisant épingler au niveau mondial comme atteinte manifeste au droit de l’homme à Sainte Soline.
Oui, par certains aspects cela ressemble fort à un régime autoritaire (mais peu capable !).

Nous saurons là aussi nous en souvenir dans les isoloirs.

D. dit: à

Un commentaire, Charoulet ?

Pablo75 dit: à

« En ce qui me concerne, je suis reconnaissant à Kundera de m’avoir rafraichi la mémoire sur Cervantès:
« Il écrit la seconde partie de Don Quichotte alors que la première est déjà éditée et connue depuis plusieurs années. Cela lui suggère une idée splendide : les personnages que don Quichotte rencontre reconnaissent en lui le héros vivant du livre qu’ils ont lu ; ils discutent avec lui de ses aventures passées et lui donnent l’occasion de commenter sa propre image littéraire. Bien sûr, ce n’est pas possible ! c’est une pure fantaisie ! une blague ! »
Après ça, je me suis précipité sur mon Don Quichotte ! »
(P.Assouline)

La vision de Kundera sur Don Quichotte est très superficielle. Il n’a pas compris que c’est un livre politique, la charge terrible contre son époque délirante d’un « converso » très lucide. En tant qu’exilé politique, il aurait dû le comprendre (comme Nabokov, qui n’a pas dit une seule chose intelligente sur ce livre).

D. dit: à

Depuis plusieurs années, l’usine à gaz débile et deshumanisée nommée « Parcoursup » fait l’objet des plus vives critiques à commencer par celles de ses victimes, futurs étudiant.
Pour exemple en 2023 celles qui, à la mi juillet, attendent encore et toujours une affectation, alors que des places sont vacantes dans un ou plusieurs établissements qu’ils ont choisi ! Et souvent en grand nombre ! Si. Cherchez l’erreur. Ou à défaut contentez-vous d’être dégoûté d’être ainsi traité.

Margotte dit: à

@Marie Sasoeur
Pourquoi MeToo ?
ce que je tente de dire à propos de Kundera et du thème du viol n’a rien à voir avec MeToo … mais avec les relations hommes-femmes telles qu’il les explore et les expose : initiation, amours adolescentes, couple, adultère, donjuanisme, humiliation, rapport de domination, brutalité, vie maritale, sensualité, séduction mutuelle ou forcée, sexe, viol.
En cela, et bien que leurs univers artistique et esthétique diffèrent, il me semble que sa démarche et son registre se rapprochent de ceux d’un Ingmar Bergman (qui, dans certains films montre jusqu’au malaise).

D. dit: à

Un commentaire, Charoulet ?

D. dit: à

ont choisiS. Évidemment.

et alii dit: à

notez bien que ce rapport est signé « Buffet »
RAPPORT
FAIT
au nom de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage
universel, du Règlement et d’administration générale (1) portant avis sur la recevabilité
de la proposition de résolution tendant à créer une commission d’enquête afin de
mettre en lumière les processus ayant permis ou pouvant aboutir à une
concentration dans les médias en France et d’évaluer l’impact de cette concentration
dans une démocratie,
Par M. François-Noël BUFFET,

Marie Sasseur dit: à

@@Pourquoi MeToo ?

Un ressenti reste très subjectif, et des lors
ce n’est pas partageable, c’est comme ça on n’y peut rien.
Et puis qu’est ce que ça peut faire, comme le savant, j’ai atteint un âge où je peux dire et faire ce que je veux, j’en ai vu d’autre, qu’on vienne pas me chanter la messe.

On n’est plus dans l’argumentaire là, on est dans la pulsion, comme devant un tableau de Bacon, soit on a l’estomac solide, soit on sort avant de commettre un crime.

Dans le cas où cette affirmation, accusation ? n’est pas qu’une vue de l’esprit :
Des exemples svp, quels romans de Kundera, quels personnages, quelles situations ?

Marie Sasseur dit: à

@et pourtant dieu sait si je place haut les romans de Kundera au sein de ma bibliothèque …

Dieu vous entende et vous les fasse descendre.
On compte sur vous pour la suite, rien ne presse, Kundera est déjà mort, vous ne risquez rien.

Bloom dit: à

Yes Baroz, sans oublier le Panchatantra, le Mahabaratta et le Ramayana.

D. dit: à

Les agents de la fonction publique, déjà largement sous-payés, ont reçu une augmentation : + 1,5 %.
Rappelons que l’inflation réelle (pas celle annoncé officiellement à 4,5 % ) est d’au moins 6 %, pour ces 6 premiers mois de l’année, voire bien davantage, selon les modes de calcul. L’augmentation accordée est donc a minima 4 fois moindre que ce qu’elle devrait être. Et, évidemment, ça ne prend pas en compte le passif sinon il faudrait augmenter de 15 à 20 %.

Mais ces agents, au second tour de la Présidentielle, voteront peut-être encore Macron majoritairement. Faudra-t-il y voir l’expression du syndrome de Stockholm ? Ne préjugeons de rien cependant. Une volonté de grand renouveau pourrait les inspirer, sait-on jamais ?

MC dit: à

«  j’ai atteint un âge ou je peux faire et dire ce que je veux ».,,,, On ne commente plus! On s’incline!

D. dit: à

Monsieur Charoulet veut peut-être commenter cette actualité ?

MC dit: à

«  et pourtant, Dieu sait si je place haut les romans de Kundera dans ma bibliothèque ! » J’imagine assez : la plus en vue mais la plus élevée…

Marie Sasseur dit: à

Je vois qu’il y en a qui ne savent pas lire, ni ne lisent les commentaires, à peine reprennent-ils sans le voir une phrase de Kundera citée par Edel, et qu’il semble très priser. Une attitude qui bien sûr cache une réelle incompétence lorsqu’elle n’est étayée par rien, comme je l’ai montré.

Marie Sasseur dit: à

Mais je compte sur margotte, elle se chauffe pas de ce bois, et puis elle a lu Kundera, elle.
Mon adorable provocation pour l’inciter a prouver ce qu’elle avance, car c’est grave: Kundera un violeur potentiel.

Pablo75 dit: à

l’extraordinaire vingtième variation, que Liszt appelait « le sphinx »
renato dit:

La plus mystérieuse: la 20e, que Romain Rolland appelait un « sphinx ».
Guy Sacre, musicologue, pianiste et compositeur , dans son monumentale « La musique de piano. Dictionnaire des compositeurs et des oeuvres, 2 vols (Bouquins, 1998)

Damien dit: à

(je préfère Kafka épistolier (et novelliste) à Kafka romancier

Moi, c’est exactement le contraire. Y compris pour le Journal qui est illisible, sauf bribe par bribe. Je ne pourrai jamais lire le Journal in extenso. L’accomplissement de Kafka est dans ses romans, qu’il avait voulu qu’on brûle, décision nihiliste contrecarrée par cet enfoiré de Max Brod. Dans Le Procès et les autres romans, en particulier Amerika, que j’adore, je me régale. Les lettres me paraissent d’un ennui profond. Elles ne me regardent pas. D’ailleurs, de manière générale, je ne lis jamais les correspondances. Je n’en ai quasi aucune dans ma bibliothèque, sauf celle de Diderot à Sophie Volland, en deux exemplaires dont le club français du livre, 1965, admirable. Et puis les lettres de Sévigné, dont une édition ancienne. J’aime beaucoup Sévigné. Un régal. A propos de ce texte sur le viol, qu’inspire à Kundera l’oeuvre de Bacon, c’est beau texte qu’il a reproduit deux fois, comme vous savez peut-être. Ce texte, cette confession était importante pour lui. Typique du Kundera non politiquement correct. Kundera et Vera ont brûlé leur correspondance. On ne saura jamais ce qu’ils se racontaient. Lire, je ne sais pas, mais feuilleter, oui : j’aurais aimé feuilleter ce document. Un commentaire, Margotte ?

D. dit: à

Contre toute attente, E. Borne est toujours à la tête du gouvernement, comme quelques autres ministres qui ont su à la perfection se rendre parfaitement impopulaires, ayant été plus que montrés du doigt à de nombreuses reprises.

Demain, Emmanuel Macron, Président de la République, ne s’adressera pas au Français comme traditionnellement (mais plus tard « dans les prochains jours »).

Pourquoi ? Aucune idée. Nous n’avons pas droit à des explications. Ça ressemble à un caprice. Ça donne l’impression d’un caprice. Et ça n’est pas la première fois.
Quel est l’intérêt, pour un président de la République, d’apparaître capricieux ?

Marie Sasseur dit: à

Ça alourdit vachement la légèreté de la postérité, ça, margotte. Si Kundera était un abuseur sexuel comme vous l’affirmez, il va falloir développer, car sinon, comme le dit Passou, l’insinuation est pire que tout.
Faut venir plus souvent sur la rdl, car des fois le boulevard a ragots peine à se mettre en branle.

D. dit: à

Il ne faut pas tirer sur les ambulances, parait-il. Donc faisons une pause.

Damien dit: à

« Je vais dîner en ville en bonnet de nuit et en robe de chambre, parce que je me trouve sous cette surpeau à l’heure où l’on dîne, et que je vais dîner tête à tête avec un ami. » Diderot, lettre cxxiv, 10 décembre 1765. Pas mal, « surpeau »… Diderot, roi des babas cool, écolo, mais athée, pas mystique…

rose dit: à

Paul Edel

Votre article n’est pas dans le Monde papier du jeudi 13 juillet.

Margotte dit: à

« Kundera un violeur potentiel. »
J’ai développé dans un post ci-dessus. Je n’ai jamais écrit cela ni sous-entendu cela. Vous dites absolument n’importe quoi.

Alexia Neuhoff dit: à

Milan Kundera (et Pierre Assouline à sa suite) ne peuvent assimiler “La Galatea” de Cervantes à “une première partie” de Don Quichotte. En revanche, l’auteur Cervantes est évoqué (par lui-même donc) dans la scène de l’autodafé du Quichotte où un curé et un barbier doivent décider du sort des romans de la bibliothèque d’Alonso Quichano : feu ou pas feu ? Il se trouve que le curé étant un ami personnel de Cervantes, celui-ci lui épargne le bûcher au prétexte que l’auteur ayant annoncé une suite à sa Galatée, le jugement doit être suspendu.

rose dit: à

« Oui, j’y voyais clair soudain : la plupart des gens s’adonnent au mirage d’une double croyance : ils croient à la pérennité de la mémoire (des hommes, des choses, des actes, des nations) et à la possibilité de réparer (des actes, des erreurs, des péchés, des torts). L’une est aussi fausse que l’autre. La vérité se situe juste à l’opposé : tout sera oublié et rien ne sera réparé. Le rôle de la réparation (et par la vengeance et par le pardon) sera tenu par l’oubli. Personne ne réparera les torts commis, mais tous les torts seront oubliés. »
Milan Kundera La plaisanterie
4ème de couv.

rose dit: à

S’il a violé, c’est un violeur.
Entre parenthèses un homme qui baise avec une femme ivre qui n’a pas donné son accord est un violeur.

Pour ma part, je pense exactement le contraire : on peut réparer, et, on peut ne pas oublier.

Marie Sasseur dit: à

La charge était trop lourde margotte, mais relisez vous, vous ne développez rien du tout vous insinuez.

Vous ecrivez :

« telles qu’il les explore et les expose : initiation, amours adolescentes, couple, adultère, donjuanisme, humiliation, rapport de domination, brutalité, vie maritale, sensualité, séduction mutuelle ou forcée, sexe, viol. »

Je vous demande de préciser où :quels romans de Kundera, quels personnages.
La charge est si lourde, et vous avez sûrement un dossier.

Sinon, restons en là. C’est dommage pour ce romancier d’être traité ainsi comme un criminel.

Margotte dit: à

@Damien
journal de Kafka : lu par bribes. Difficile de faire autrement, en effet.
Romans de Kafka : n’ai jamais pu lire en intégralité que le Procès.
Correspondances de Kafka : le rendent plus proche, l’éloignent de certains clichés véhiculés sur lui. Me souviens d’une lettre très percutante et glaçante d’humour sur les dents à Grete Bloch.

@Jazzi et MC (puisque le sujet vous fait de l’effet)
Romans de Kundera toujours accessibles car toujours susceptibles d’être lus et relus.

@Marie Sassoeur
Maintenant c’est STOP, OK ?

Marie Sasseur dit: à

Margotte peut venir sur ce blog et accuser un écrivain , Kundera, d’être un auteur metoo, un abuseur sexuel, et se contenter de hurler stop.

Non, madame. Vos accusations sont graves et à tout le moins mériteraient que vous les justifiiez.

rose dit: à

D. dit: à
Depuis plusieurs années, l’usine à gaz débile et déshumanisée nommée « Parcoursup » fait l’objet des plus vives critiques à commencer par celles de ses victimes, futurs étudiant.

Pour ma part, cela fait partie des aberrations de notre quotidien, avec tapez dièse, tapez étoile etc.
Hier, j’ai du envoyer un papier manuscrit avec la signature pour prouver que j’étais vivante a tel organisme qui me verse une minuscule prestation, amputée tous les ans de 15à20 euros supplémentaires pour la CSG.
Lorsqu’elle sera à zéro, devrais-je payer les minorations ? Moins quinze, moins vingt euros pour la CSG.

Contente et hyper-satisfaite de lire ici la débâcle totale que représente Parcours Sup.

Et bravo à Pap NDiayé, mon ministre préféré qui monte au front.
(Ne vous souciez pas plus que cela : nous travaillons sans manuels depuis très longtemps => on résistera encore ✊).

Bloom

C’est vous le second prof. ?

rose dit: à

que vous les justifassiez.

Marie Sasseur dit: à

C’est une possibilité, mais non.

Le subjonctif présent :

Présent Simple
que je justifie
que tu justifies
qu’il/elle/on justifie
que nous justifiions
que vous justifiiez
qu’ils/elles justifient j

Justifier, c’est un verbe que je sais conjuguer au quotidien, alors que margotte , elle est plus dans la grossièreté complètement gratuite.

Marie Sasseur dit: à

« lu par bribes », « n’ai jamais pu lire en intégralité », « le rendent plus proche, l’éloignent de certains clichés »

Voilà aussi les fiches de lecture de margotte, à propos de Kafka.

On voit le niveau. De la littérature fast food.

Et maintenant Kundera, abuseur sexuel.

Elle pige chez hanouna ?

et alii dit: à

LE DESIR?
Milan Kundera entre autres met en oeuvre, dans la nouvelle intitulée Le docteur Havel vingt ans plus tardde Risibles amours, un ensemble de personnages dont le désir est souvent dicté par l’idée qu’ils se font d’autres personnages pris pour modèles. Ceux-ci à leur tour subjugués par d’autres de sorte que le désir forme une spirale incommensurable. Nous allons essayer d’étudier cette nouvelle en analysant, dans un premier temps, la relation maître/disciple qu’entretiennent le docteur Havel et le journaliste pour nous intéresser ensuite à la transfiguration que va opérer l’image de Mme Havel sur celle de son mari auprès des femmes de la station thermale.

«Comme il doutait toujours de lui, il était dans un état de dépendance servile à l’égard des gens qu’il fréquentait; craintivement, il cherchait dans leur regard la confirmation de ce qu’il était et de ce qu’il valait.»2. C’est ainsi que se présente le jeune journaliste.
https://www.marocagreg.com/doss/monographies/article-desir-mimetique-risibles-amours-kundera-f9n7-el-yousfy-my-ahmed.php

Margotte dit: à

@Marie Sassoeur
STOP

Bloom dit: à

Pas de côté, que Kundera comprendra.
Tribune du Monde:
Un collectif d’intellectuels, d’écrivains et d’élus estime, dans une tribune au « Monde », que la France n’a pas à dérouler tapis rouge devant un dirigeant autoritaire comme le premier ministre indien, Narendra Modi, le 14 juillet, jour de la fête nationale qui consacre notre attachement aux droits humains.. »

Tout de même, dans cette apathie politique générale, il reste des citoyens conscients et actifs. Tout mon soutien du j’étais en France, je sortirai ma casserole. Sur la lande de Bodmin; j’aurais bonne mine…à moins de terroriser la Bête qui y rrid

Marie Sasseur dit: à

Margotte peut bien mettre tous les stops qu’elle veut, il n’en demeure pas moins que ses accusations portées contre Kundera, d’abus sexuels, sont proferés sur un blog public, et qu’il lui appartient d’en apporter la preuve.
Ce que je l’incite à faire.

On reparlera de la réception de Kundera par Edel, plus tard.

Bloom dit: à

rôde..

Bloom dit: à

Si j’étais…

Margotte dit: à

Pierre Assouline ou le responsable de ce blog peut-il me contacter SVP ?

Margotte dit: à

@Marie Sassoeur
Pour la 3eme fois : STOP.

Marie Sasseur dit: à

Bien sûr, si les informations sur les abus sexuels tels qu’insinues par margotte dans ses commentaires, à propos de Kundera, nécessitent un traitement de confidentialité, il faut en informer Passou.

Marie Sasseur dit: à

Le plus simple effectivement est que margotte sollicite le retrait de ses commentaires.

Marie Sasseur dit: à

Surtout si c’était une très mauvaise plaisanterie. On ne badine pas avec les toquards qui se permettent de raconter n’importe quoi.

Patrice Charoulet dit: à

RACISME

« Les dieux de la race sont des dieux de boue et de sang. La race , c’est l’animalité. Nul homme n’a de race que l’adoration même de sa race, c’est-à-dire de son propre animal. Quand on dit que la race parle, on veut dire que l’inférieur parle, et que la force est considérée comme première valeur. Au-dessus de la pensée, il va sans dire, mais au-dessus même de l’honneur. » (Alain, Propos,1933 , coll. de la Pléiade, tome 1, p. 1152)

Jazzi dit: à

« Yes Baroz, sans oublier le Panchatantra, le Mahabaratta et le Ramayana. »

Yes, Bloom.

Tu crois que le 1er ministre Indien va signer de gros chèques à l’industrie française, militaire ou pas ?

Margotte dit: à

@Marie Sasseur
Pour la 4eme fois : STOP

Alexia Neuhoff dit: à

@ Bloom
Puisque vous êtes sur place, pourriez-vous, chez le bookie du coin, miser 100 £ sur SaSs contre MarGt. We share the profits.

et alii dit: à

Traumatisé après avoir combattu dans le Donbass, Kostiantyn ‘Kostia’ Mrochko a trouvé du réconfort en travaillant dans une ferme biologique en Israël. L’année dernière, il est retourné combattre l’invasion russe et a été tué par une roquette qui a touché son char. Ses amis israéliens ont décidé de lui rendre hommage avec un vin issu des raisins des vignes qu’il a plantées

Marie Sasseur dit: à

On voit peu à peu la bande de délinquants à l’ oeuvre.

On pourrait effectivement se demander quel intérêt un troll comme margotte , plus connue sur le blog d’Edel ? a besoin de ce blog, pour y déverser des insinuations immondes d’abus sexuels à l’encontre de Kundera. Sans s’astreindre à en apporter la preuve.

Edel est bien ce chroniqueur qui vient de donner une tribune sur le journal le monde, a propos de sa fréquentation de Kundera.

Je ne sais pas ce qu’il pense des accusations infondées, à ce stade, Kundera auteur d’abus sexuels , portées publiquement par une fervente edelienne ?

Ce serait bien , dans ce cas, qu’il dise lui aussi, si Kundera doit être considéré comme un auteur #metoo.

Paul Edel dit: à

Jazzi, pour la date et l’endroit où Kundera sera enterré, on me dit chez Gallimard que pour l’instant ça reste confidentiel.

Marie Sasseur dit: à

Ah, c’est comme au théâtre, tu frappes trois coups, et Gnafron arrive après Guignol

Bloom dit: à

Paddypower will do the trick, Alexia N.

Jazzi dit: à

Merci, Paul.
Je prépare la notice…

Bloom dit: à

Tout est déjà signé Baroz. Transfert quasi intégral de technologie pour les Rafales et des miettes pour l’enseignement supérieur et l’accueil d’étudiants étrangers en France. C’est le retour d’ascenseur de la visite de 2017 que j’avais contribué à organiser. Covid oblige ce n’est que maintenant. A. Roy, à qui EM avait rendu visite est bien tombée dans le livre de l’oubli et de l’oubli. Le simulacre, encore et toujours.

Bloom dit: à

Visite de 2018 (Hollande en 2016)

Marie Sasseur dit: à

Il n’y a que des gens importants sur ce blog, un haut fonctionnaire qui a préparé une vente d’armes entre la France et l’Inde, un chroniqueur qui a connu Kundera intimement.
Et une lanceuse d’alerte #Kundera#metoo.

Tu sais que, du coup, les petits lecteurs de Kundera sur bfmtv se demandent où et quand va être enterré Kundera. Pour voir le défilé.

Damien dit: à

A mon avis, Kundera va être enterré dans l’intimité et dans l’argile rouge qui boira la blanche espèce (Valéry). Où ça ? A Paris — ou à Brno, dans le caveau familial. Je ne vois pas d’autre solution, à part l’incinération et les cendres dispersées là où il passait ses vacances, dans le Nord.

et alii dit: à

sa maison natale est à 10mn à pied de la bibliothèque. En tchèque on dirait que Milan rentre ‘domu’ – ce n’est pas exactement ‘chez lui’, c’est un peu comme ‘lítost’ (mot tchèque que Milan Kundera qualifiait d’intraduisible dans Le livre du rire et de l’oubli, ndlr), ce n’est pas traduisible en français. »

Bloom dit: à

La présidente de la région Île de France, adepte de la cancel culture- qui l’eût cru?
Elle debaptise Le lycée Angela Davies de St Denis qui devient Rosa Parks.
Vu la façon magistrale dont elle parle français, on attend avec impatience la réaction de l’ancienne égérie du mouvement des droits civiques.
Quand à l’Histoire, on sait déjà qui elle retiendra entre Madame 4% et la charismatique militante noire.

et alii dit: à

KUNDERA ET Roth:
« Milan Kundera :
« Je me méfie des mots pessimisme et optimisme. Le roman n’affirme rien, il cherche, il pose des questions. Je ne sais pas si mon pays va périr et je ne sais pas non plus lequel de mes personnages a raison. Moi, j’invente les histoires, je les confronte, et c’est ma manière de poser des questions. La bêtise des hommes vient de ce qu’ils ont réponse à tout.

La sagesse du roman, c’est d’avoir question à tout. Quand don Quichotte est sorti affronter le monde, ce monde lui a paru un mystère. Tel est le legs du premier roman européen à toute l’histoire qui le suivra. Le romancier apprend au lecteur à appréhender le monde comme question. Il y a de la sagesse et de la tolérance dans cette attitude. Dans un monde construit sur des certitudes sacro-saintes, le roman est mort. Le monde totalitaire, qu’il ait pour base Marx ou l’islam, ou n’importe quoi d’autre, est un monde de réponse plutôt que de questions. Le roman n’y a pas sa place. En tout cas, il me semble qu’à travers le monde les gens préfèrent aujourd’hui juger plutôt que comprendre, répondre plutôt que demander, si bien que la voix du roman peine à se faire entendre dans le fracas imbécile des certitudes humaines. »
Editions Gallimard, collection « Du monde entier », 2004
http://espacelivres.canalblog.com/archives/2019/03/13/37173571.html

Pablo75 dit: à

là où il passait ses vacances, dans le Nord.
Damien dit:

Ou à Ibiza, invité par son éditrice espagnole.

Clopine dit: à

Kundera était la conscience d’un monde qui s’engloutit. Maintenant, c’est :

« Vous venez d’acheter un morceau de fromage à 4 euros cinquante. Hors, d’après vos ressources, les prélèvements à venir et votre condition, vous ne pouviez pas dépasser les 3 euros 80. Ce message étant généré automatiquement, merci de ne pas y répondre ».

Alors, dans ce monde-là, la littérature…

Clopine dit: à

D’ailleurs, ce n’est même plus « merci de ne pas y répondre », mais : « vous ne pouvez pas y répondre »…

1984.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

*