de Pierre Assouline

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La République des livres
Pour saluer Milan Kundera

Pour saluer Milan Kundera

Un Européen, c’est celui qui a la nostalgie de l’Europe. Milan Kundera, qui vient de mourir à Paris à l’âge de 94 ans, nous a appris cela que seul un créateur venu de la fiction pouvait nous apporter. On lui doit d’avoir ressuscité l’idée d’Europe centrale tout en vouant aux gémonies l’expression « mitteleuropa ». Contexte et fil rouge de l’essentiel de ses écrits, elle court tout au long de son œuvre comme en témoigne la publication en deux volumes de son Oeuvre (attention, sans « s » !) dans la collection de la Pléiade sous son contrôle vigilant. On peut aujourd’hui (re)lire La Vie est ailleurs, La Plaisanterie ou Le Livre du rire et de l’oubli sans surinterpréter les intentions cachées de l’auteur (critique voilée du régime etc). A condition de ne jamais oublier ce qu’il a voulu faire du roman : un art, et non plus un genre, porteur d’une vision du monde, et dont l’avenir se joue dans la cale de l’Histoire.

Kundera nous a appris à regarder les régimes communistes en action non à travers leur prisme strictement socio-politique mais par les attitudes qu’ils suscitaient chez les citoyens/personnages. Du communisme en particulier, il tira la meilleure des introductions au monde moderne en général. L’impact de son œuvre est indissociable de l’émancipation des peuples de ces pays-là. Elle est des rares à avoir permis, à ses lecteurs emprisonnés derrière le rideau de fer, d’inscrire leur « moi » au sein d’un « nous » jusqu’alors dilué au sein d’une histoire collective. Traitant la politique en artiste radical, il a redonné des noms à des phénomènes, des sentiments et des sensations que le totalitarisme avait réussi à débaptiser. Kundera a regardé la société en adepte du pas de côté et du décalage. Il a revisité les anciennes catégories qui définissaient les grands romanciers d’Europe centrale, celle de la philosophie et du sérieux, pour les remplacer par un rire tout de désinvolture et d’impertinence, par l’humour et l’ironie contre les grotesques du système, et par l’élévation du kitsch au rang d’une catégorie quasi métaphysique. Sa méditation sur l’exil, et l’impossibilité pour l’émigré de rentrer au pays sous peine d’annuler de sa biographie intime ses longues années passées hors de chez lui, est inoubliable.

   Il a ressuscité un Occident oublié au sein de notre Occident. La résurgence de cette Atlantide a cassé la vision bipolaire Est/Ouest ; celle-ci n’avait pas seulement écrasé l’identité de la Mitteleuropa : elle avait installé le choc des civilisations dans les esprits. On doit au romancier d’avoir hâté le retour de l’Europe centrale en restituant ses habitants à l’Europe, une véritable révolution culturelle, ce qui n’est pas peu (son article de 1983 sur « Un Occident kidnappé » fait date). Sa vision de l’Histoire n’en est pas moins « idéalisée parfois à la limite du kitsch « . Certains de ses critiques tchèques lui ont ainsi reprocher de n’avoir pas voulu voir que l’Europe centrale avait été aussi une allégorie de la face sombre du XXème siècle ; il n’en a retenu que l’éblouissante modernité à l’œuvre dans la Vienne de la grande époque pour mieux oublier la haine de la démocratie, le nationalisme anti-Lumières, l’antisémitisme et autres démons. Un tropisme dont certains dénichent les racines dans une naïveté propre à une conception avant-gardiste de la modernité, en vertu de laquelle le passage du passé au présent permettrait de se libérer des ténèbres. Comme quoi, pour avoir été un fin analyste de la mécanique totalitaire, le romancier n’en serait pas moins victime d’une illusion sur le brouillard qui enveloppe le passé et se dissipe dès que celui-ci devient présent.

 Il identifie la bêtise à la religion de l’archive, l’illusion biographique, le formalisme littéraire, la recherche génétique. Tout ce qui concourt selon lui à dépouiller un auteur de ce qui n’appartient qu’à lui. Ses deux Pléiades parues sous sa garantie, gage d’autocensure, nous privent notamment de textes de jeunesse. Le fait est que cette édition épurée, qu’il a débarrassée de ses premières traductions en français par lui jugées calamiteuses (son problème avec ses traducteurs est plus vaste), est la négation même du travail des historiens de la littérature. On ne saura pas quand il est passé du rire à l’oubli, et de la tendresse au désenchantement. Ni comment le Kundera tchèque fut aussi engagé que le Kundera français ne l’est pas. Ni les étapes parfois douloureuses qui l’ont fait glisser de sa langue natale à sa langue d’adoption avec tout ce que cela suppose de renoncements. Ni l’évolution du lyrisme insolent, drôle, sarcastique, agressif, mordant, romantique des années de plaisanteries et de risibles amours à l’anti-lyrisme l’ayant mis à distance des sentiments pour verser dans une ironie qui n’aura conservé que le sarcasme des années d’avant, comme un adieu à l’innocence, prix à payer pour accéder à la sagesse, si Diderot à ses débuts, si Anatole France vers la fin. Ni pourquoi il lui fallu dissocier son art romanesque de tout contexte politique pour lui accorder le statut extraterritorial d’une autonomie radicale. Regrets éternels. On aurait ainsi mieux compris comment un grand écrivain se déhistoricise dès qu’il se veut universel.

 

Ses thuriféraires, et il n’en manque pas, ne supportent pas que l’on interroge l’évolution de son style depuis qu’il a décidé d’écrire en français. Lui non plus d’ailleurs puisque dès lors ou presque, il décida de publier ses livres made in France d’abord en Espagne ou en Italie puis en tout dernier lieu chez nous afin de n’avoir pas à affronter d’emblée la critique hexagonale. Il n’en demeure pas moins que dès la parution du Rideau (2005), on pouvait se demander ce qui lui était arrivé. Car il y a un mystère Kundera. Ce phénomène étrange pointait déjà dangereusement dans ses trois derniers romans rédigés dans sa langue d’adoption (La lenteur, L’identité, L’ignorance). 

Méconnaissable, l’auteur drôle, captivant, stylé, puissant et pétillant d’intelligence de La plaisanterie, de La valse aux adieux et de L’insoutenable légèreté de l’être pour ne citer que les plus notoires. C’était le temps où il écrivait en tchèque. D’autant plus regrettable que Milan Kundera est par excellence l’écrivain qu’on aimerait continuer à aimer. Pour ce qu’il fut, ce qu’il est et ce qu’il a fait. Une oeuvre. Il n’est pas le premier orfèvre de la langue à en avoir changé. Conrad et Nabokov sont les plus fameux. Mais cela ne les a pas stérilisés. Car avec Le rideau, qui se présente comme un essai en sept parties, la pensée est aussi épaisse que l’expression est pauvre.

Cet ensemble discontinu de réflexions sur l’art sous toutes ses formes brasse large : le coup d’envoi donné par Goethe à la Weltliteratur, Rabelais, le comparatisme etc. On ne retrouve le Kundera d’avant que lorsqu’on aperçoit des éclairs dans l’analyse qu’on voudrait lui faire aussitôt approfondir. Ainsi son insistance à qualifier Kafka d’« écrivain allemand  » (pour mieux demeurer le seul grand écrivain tchèque ?) Comme on aurait aimé le voir développer des constats tels que : «  »L’Europe n’a pas réussi penser sa littérature comme une unité historique et je ne cesserai de répéter que c’est là son irréparable échec intellectuel » ». Ou encore : «  »Hitler avait apporté non seulement d’indicibles horreurs à l’Europe mais il l’avait spoliée de son sens du tragique«  ». Mais quand on lit sous sa plume, à propos de l’invasion soviétique de la Tchécoslovaquie en 1968 :«  » Je sais depuis lors ce qu’aucun Français, aucun Américain ne peut savoir ; je sais ce qu’est pour un homme vivre la mort de sa nation » », on se demande s’il a entendu parler de ce qu’a vécu la France entre 1940 et 1944. On dit que si l’on retire une idée, une seule, d’un livre, on n’a pas perdu son temps. En ce qui me concerne, je suis reconnaissant à Kundera de m’avoir rafraichi la mémoire sur Cervantès:

« Il écrit la seconde partie de Don Quichotte alors que la première est déjà éditée et connue depuis plusieurs années. Cela lui suggère une idée splendide : les personnages que don Quichotte rencontre reconnaissent en lui le héros vivant du livre qu’ils ont lu ; ils discutent avec lui de ses aventures passées et lui donnent l’occasion de commenter sa propre image littéraire. Bien sûr, ce n’est pas possible ! c’est une pure fantaisie ! une blague ! »

 Après ça, je me suis précipité sur mon Don Quichotte !

N’empêche, quel lecteur ! Une Rencontre (2009), genre d’essai qu’il affectionnait depuis les indispensables réflexions exposées dans L’Art du roman (1986), est de nature à désarmer d’anciennes préventions vis-à-vis de son usage du français. C’est assez éblouissant. Car sur de courtes distances, Kundera excelle à s’attaquer au vif d’une oeuvre, à la désosser et à lui faire rendre son âme (ici un témoignage sur ses années d’enseignement à l’université de Rennes). Ses intuitions semblent inédites, ce qui est une prouesse s’agissant d’un champ de livres, de tableaux ou de musiques déjà bien labouré tant par la critique des experts que par l’opinion. Et pourtant, il parvient à étonner, à surprendre, en ouvrant d’un mot, d’une phrase, d’un doute de nouvelles pistes. La rencontre annoncée par le titre est celle des réflexions nées de la fréquentation de ses souvenirs. Voici Francis Bacon en ses portraits et autoportraits, saisi loin du poncif de l’horreur, à moins que celle-ci, d’une richesse shakespearienne dans l’étalement des viandes, soit tout sauf effrayante, un peu comme dans les romans de Tostoï ; Kundera choisit même de le beckettiser, puisque l’un peint encore avec de la peinture comme l’autre fait encore du théâtre avec du texte.

Huile et langage, c’est tout un, deux matériaux en voie de disparition dans leurs corporations respectives, ce qui explique aussi leur isolement. Chez le boucher, Beckett, comme Bacon, aurait très bien pu dire que les carcasses d’homme pouvaient être accrochées en lieu et place des carcasses d’animaux. Au fond de la prétendue horreur qui leur est commune, que reste-il d’autre que l’expression d’un visage, là même où ils auront trouvé «  »une raison pour vivre cet accident dénué de sens qu’est la vie » » ? Voici encore le Dostoïevski de L’Idiot, le Céline de D’un Château l’autre, le Philip Roth de Professeur de désir, le Juan Goytisolo de Et quand le rideau tombe, Chamoiseau en Césaire, et Beethoven, Xenakis, Rabelais, Janacek et d’autres encore brillamment revisités tel Brecht en ses mauvaises odeurs. Même si au passage il ne peut s’empêcher de réduire l’entreprise biographique à sa caricature (« une logique artificielle qu’on impose à une succession de tableaux ») ni de commettre une erreur en affirmant imprudemment que pendant la guerre de Tchétchénie «  »personne, pas un journaliste, pas un politique, pas un intellectuel » » n’a voulu se souvenir du Hadji Mourat de Tolstoï, alors que son opportune réédition a été abondamment saluée par la presse.

Vétilles car il sera beaucoup pardonné au fin lecteur qui, relisant Cent ans de solitude, y voit tout à la fois l’art du roman à son meilleur et l’ère du roman à son déclin. Pardonné encore celui qui jouit d’une telle liberté par rapport à la tyrannie de l’air du temps qu’il ose reconnaître n’avoir jamais ouvert un livre de Soljenitsyne (« Ses retentissantes prises de position (dont j’applaudissais le courage) me faisaient croire que je connaissais d’avance tout ce qu’il avait à dire ») mais se régaler à la lecture des Dieux ont soif d’Anatole France qu’il espère retirer ainsi de la liste noire établie par les salons où l’on pense (un Kundera n’y suffirait pas…).

Il a rarement eu le trait aussi vif. Il ne lui faut que trois lignes pour nous persuader que Milosz est l’inventeur du futur grammatical de la nostalgie, forme métamorphosant «  »l’évocation mélancolique de ce qui n’est plus en la tristesse déchirante d’une promesse irréalisable«  ». Ou que la fidélité aux convictions est puérilité quand la fidélité en amitié est une vertu. L’a-t-il fait exprès ? Etait-il si sûr de son effet ? Toujours est-il qu’il a gardé le meilleur pour la fin : un commentaire magnifique de Kaputt et de La Peau, les deux chefs d’oeuvre d’un Curzio Malaparte évoqué d’emblée comme«  »plus proche de Pétrarque que de Garibaldi«  ». Bien qu’elle s’attarde longuement sur les questions de forme, de composition et d’architecture, sa critique est d’une sensibilité esthétique et d’une empathie remarquables pour cette « poésie de l’invraisemblable« .

On n’a guère lu, sous la plume des critiques et des préfaciers, de lectures aussi profondes, intelligentes et denses que celle-ci. Même si on a encore en mémoire (et comment pourrait-on les en chasser ?) les têtes de chevaux saillant d’un lac glacé. Ou la scène du narrateur passant de nuit à cheval sous une double rangée d’arbres remuant de murmures et de râles, et comprenant à l’aube qu’ils venaient de Juifs crucifiés. Ou encore ce moment atroce où un Napolitain écrasé par un char américain est, tout aplati, aussitôt brandi comme un étendard au bout d’une pique fichée dans ce qui fut une tête. Ou le chagrin absolu de l’auteur découvrant que son chien Febo, disparu qu’il aime comme jamais il n’a aimé un être humain, agonise vivant et éventré dans un laboratoire expérimental alors que la guerre est finie ; mais la cruauté des hommes, dans ce qu’elle a de plus archaïque, elle, n’a pas déserté la vieille Europe. Impossible de ne pas se précipiter chez Malaparte après avoir lu Kundera.

Dans Milan Kundera « Ecrire, quelle drôle d’idée » (et quel drôle de titre soit dit en passant), que Gallimard publie ces jours-ci fort opportunément (320 pages, 21 euros), Florence Noiville, critique au Monde des livres puise abondamment dans Une Rencontre, peut-être davantage que dans d’autres de sa bibliographie, et on la comprend. C’est une mine de même que l’est son propre livre, hommage appuyé à un ami admiré pour son œuvre « alliance de la profondeur et de la limpidité », mais hommage totalement dépourvu du moindre esprit critique. Car depuis des années, la journaliste a continument fréquenté « l’ermite » de la rue Récamier, les guillemets s’imposant car on le voyait souvent déjeuner au Récamier pour y déguster son plat favori (grenouilles à l’ail et persil frit), plus grande concentration d’éditeurs et de chroniqueurs au m2, ou pour quelques fêtes dans les bras de Sollers ou BHL au café de Flore non loin. Kundera, discret sinon secret (« Tout écrivain a trois vies : sa vie publique, sa vie privée, sa vie secrète » disait-il), ne fuyait pas seulement les micros et les plateaux des journalistes « ces chiens renifleurs ». Il avait la haine des biographes, une engeance méprisable à ses yeux. Sa biographie officielle sur la jaquette de ses livres se réduit à ceci :

 « Milan Kundera est né en Tchécoslovaquie. En 1975, il s’installe en France ».

Le paradoxe est qu’il s’est beaucoup confié à son amie Florence Noiville, biographe de Singer en sachant bien qu’elle lui consacrerait un livre un jour (ici sa participation enthousiaste éclairante à l’émission Répliques). Certes pas une biographie mais un gisement pour les futurs biographes. Elle s’est rendue à Prague, a interrogé d’anciennes relations ; mais tout étant sous le contrôle de sa femme Vera, elle a évité d’interroger sa première épouse. Ou Adam Hradilek, chercheur à l’Institut pour l’étude des régimes totalitaires, et Petr Tresnak, co-auteurs d’une enquête très fournie intitulée « La dénonciation de Milan Kundera » et diffusée en version anglaise sur le site de l’hebdomadaire praguois Respekt. Sa divulgation fit scandale en 2008. Nombre de grands écrivains à travers le monde se solidarisèrent avec lui. Ce qui ne changea rien à l’affaire : il « aurait » dénoncé un autre étudiant à la police secrète communiste, ce qui aurait abouti à la condamnation de celui-ci à une peine de 22 ans de réclusion pour désertion. L’insinuation est pire que l’accusation. D’après un rapport de la police secrète du 14 mars 1950, les choses apparaissaient ainsi résumées :

« Aujourd’hui vers 16 heures, un étudiant, Milan Kundera, né le 1er avril 1929 à Brno, résidant à Prague VII, Cité universitaire, rue du Roi-George-VI, s’est présenté dans ce département et a rapporté qu’une étudiante, Iva Militka, résidant dans la même cité universitaire, avait indiqué à l’étudiant Dlask, de la même cité universitaire, qu’elle avait rencontré Miroslav Dvoracek, un de ses amis » »…

Ce que l’écrivain avait aussitôt nié avec la dernière énergie. Ce n’est évidemment pas grâce au livre de Florence Noiville qu’on en saura davantage si ce n’est que cette histoire l’a durablement meurtri. Ce portrait de Kundera en séducteur (les nombreuses photos sont convaincantes) facétieux, silencieux, ironique n’en est pas moins passionnant, tant pour ce qu’il dit que pour ce qu’il tait. Ses amis parmi les écrivains, de Jacques-Pierre Amette (on lira ici le récit de leurs conversations) à Philip Roth, peuvent en témoigner.

« Ses zones d’ombre. Accepter de ne pas les percer. Par respect.  Parce que c’est inutile : « des préoccupations de concierges » comme dit toujours Vera ».

Cela figure parmi les principes d’écriture notés par l’auteur sur son carnet d’enquête. Un étonnant plaidoyer pour l’oubli. Aussi ressort-on ravi et frustré de cette Vie de saint. On aurait aimé en savoir plus sur le ressentiment que son exil français a suscité chez ses compatriotes les mieux intentionnés, sur son attitude pendant le Printemps de Prague, sur ce qui lui a barré la route du prix Nobel (son « politiquement incorrect » et sa réputation de misogynie tirée de l’analyse de son oeuvre, selon Florence Noiville), le roman comme lieu de suspension du jugement moral, la passion des triptyques de Bacon (ses Trois études pour un autoportrait figuraient face à lui au-dessus de son bureau), l’influence fondatrice de la musique sur sa prose, les vraies raisons de l’hostilité à son endroit de son ancien ami Vaclav Havel… Toutes choses évoquées par ce livre, mais à peine. Son dispositif par empilement de fragments, d’extraits de l’œuvre, de documents, de photos inédites relève du dossier. Comme si une vie d’écrivain n’était réductible qu’à des scènes. Milan et Vera en Philémon et Baucis.

Kundera se désolait de ce que Franz Kafka attire l’attention davantage que Joseph K. Ca ne risque pas de lui arriver. De toute façon, de son vivant, plutôt que de s’en remettre à quelque Max Brod, lui et sa femme ont fait tourner la broyeuse à plein régime, éliminant d’innombrables lettres, documents et manuscrits. Après une Pléiade bien propre et sans rien qui dépasse, ils ont fait le ménage. Rideau !

(« Dessin de Milan Kundera », « Portrait de Milan Kundera, 1980 » photo Elisa Cabot ;« Trois études pour un autoportrait de Francis Bacon, 979 Huile sur toile Chaque panneau: 37,5 × 31,8 cm Metropolitan Museum of Art, New York Jacques and Natasha Gelman Collection, 1998)

Cette entrée a été publiée dans vie littéraire.

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commentaires

945 Réponses pour Pour saluer Milan Kundera

Pablo75 dit: à

« Milan Kundera (et Pierre Assouline à sa suite) ne peuvent assimiler “La Galatea” de Cervantes à “une première partie” de Don Quichotte. En revanche, l’auteur Cervantes est évoqué (par lui-même donc) dans la scène de l’autodafé du Quichotte où un curé et un barbier doivent décider du sort des romans de la bibliothèque d’Alonso Quichano : feu ou pas feu ? Il se trouve que le curé étant un ami personnel de Cervantes, celui-ci lui épargne le bûcher au prétexte que l’auteur ayant annoncé une suite à sa Galatée, le jugement doit être suspendu. »
Alexia Neuhoff dit:

Kundera parle de Don Quijote, pas de Cervantes.

« la bibliothèque d’Alonso Quichano… » Quijano, plutôt.

L’une des preuves que Cervantes a fait de Don Quijote une figure juive, c’est le doute qu’il laisse trainer dans son livre sur son nom d’origine, comme c’était le cas des Juifs à qui on avait obligé de se convertir et changer de nom. Don Quijote s’appelle Alonso Quijano ou Alonso Quijada ou Alonso Quesada ou Alonso Quijana?

Pablo75 dit: à

@Marie Sassoeur
STOP
Margotte dit:

Maintenant c’est STOP, OK ?
@Marie Sassoeur

Pierre Assouline ou le responsable de ce blog peut-il me contacter SVP ?
Margotte dit:

@Marie Sassoeur
Pour la 3eme fois : STOP.
Margotte dit:

@Marie Sasseur
Pour la 4eme fois : STOP
Margotte dit:

On voit que Margotte ne connaît pas ce blog, qui est l’un des plus libres qui existent en France et dans lequel presque tout est permis par son propriétaire, dont l’attitude dans la photo en haut et à droite est assez explicite. Je vais lui expliquer où elle est tombée.

Ici il y a une Vieille Pétasse habitant toute seule un coin perdu de la France profonde et essayant de se faire passer pour une belle femme riche et libre qui passe l’année à la plage (alors qu’elle se morfond au fond d’une cabane de jardin insalubre) : c’est la Grande Connasse du Blog, une Pouffiasse Absolue dont l’activité principale est, dans cet endroit, celle d’insulter tout le monde, d’accuser le plus de monde possible de crimes sexuels (il faut dire que, n’ayant pas vu le loup depuis au moins 50 ans, tout ce qui concerne les délits sexuels l’excite au plus haut point). Cette Conne Infinie est bien sûr (en ce moment, parce qu’elle change de pseudo, mais pas de façon d’aboyer et mordre, enragée comme elle depuis toujours) « Marie Sasseur ».

En plus d’une analphabète que ne lit que les Prix Goncourt qui se vendent bien, étant celui-là le seul critère de qualité littéraire dans le bled où elle est enfermée, c’est aussi une Fasciste de Naissance qui choisi ses victimes entre les participants de ce blog les moins dangereux pour elle, des femmes souvent, les plus âgées et polies possible, ou chez les gens trop pacifiques ou trop Vieille France pour lui rendre la pareille. Comme tous les Fascistes Méchants comme la Galle, c’est une lâche qui a très peur des types les plus violents et vulgaires du blog. Quand on lui rend la pareille et ont l’assomme en la mitraillant d’insultes, comme moi en ce moment, elle ne fait que répondre en bégayant toujours les mêmes injures, sans beaucoup d’énergie, tellement cela l’affecte (comme les petits voyous qui se la pètent jusqu’au jour où un type aimant l’ordre leur casse la gueule en publique). Si à cette Grosse et Grasse Angouille on lui répond systématiquement, elle cède assez vite et parfois elle disparaît du blog quelques jours pour se refaire une santé.

Alors, ici tu n’as que deux possibilités devant les calomnies de Notre Grande Grognasse Hystérique et Vraie Obsédée Sexuelle: Jazzi t’a expliqué l’une d’elles (« Laisse pisser la Sasseur, Margotte, le seul moyen est de l’ignorer. Là, tu la fais mouiller… »). L’autre c’est de lui rentrer dans le lard le plus violemment possible, et la poursuivre, s’il le faut, quelques jours en la ridiculisant à chaque post rempli de conneries qu’elle écrira ici (et elle n’a jamais écrit rien de sensé). Crois-moi, c’est très efficace. Moi j’ai la paix avec elle depuis qu’un jour je l’ai bien remise à sa place, qui est celle de sa niche. Maintenant quand parfois je las lis et je relève l’une de ses très nombreuses conneries en me foutant de sa gueule, elle fait semblant de ne pas le voir.

Pablo75 dit: à

Fe de erratas:

enragée comme elle EST depuis toujours

leur casse la gueule en PUBLIC

je LA lis

et alii dit: à

à propos de récits et de « partage » :
un entretiende C.Salmon, le père du story telling:
« vous soulignez au contraire le silence propre à la littérature moderne qui cherche à exprimer la problématicité inhérente à l’existence humaine, pour reprendre un terme du philosophe tchèque Jan Patocka. Ce silence est selon vous une façon de se soustraire aux manières codifiées de voir et de penser, de rendre sensible des éléments du monde que la réalité instituée tend à masquer. L’art du roman que défend Milan Kundera, référence essentielle pour vous, offre-t-il donc encore aux individus la possibilité de se rapporter autrement à l’expérience et de faire de cette expérience quelque chose de neuf ?
https://www.nonfiction.fr/article-11624-lart-du-silence-entretien-avec-christian-salmon.htm
bonsoir

Jazzi dit: à

L’armée indienne pourrait acheter 26 avions de combat Rafale et 3 sous-marins Scorpène à la France, Bloom, deuxième fournisseur d’armes derrière la Russie…
ça vaut bien un défilé !

Très sobre, chaleureux et discret témoignage de Jacques-Pierre Amette sur Milan Kundera dans le Monde daté du 14-15 juillet 2023.

Jazzi dit: à

L’armée indienne pourrait acheter 26 avions de combat Rafale et 3 sous-marins Scorpène à la France, Bloom, deuxième fournisseur d’armes derrière la Russie…
ça vaut bien un défilé !

Jazzi dit: à

Très sobre, chaleureux et discret témoignage de Paul sur Milan Kundera dans le Monde daté du 14-15 juillet 2023.

Marie Sasseur dit: à

Le pingouin du 75 s’agite inutilement, ce n’est pas en mettant mon pseudo en tête d’affiche que je vais le lire.

Jazzi dit: à

Vous faites bien, MS, c’est trop cruel, mais qu’est-ce qu’on se marre !

rose dit: à

Si c ce n’est que, comme l’amour, qui est un profond et incessant aller retour, les questions appellent réponses de même que les réponses appellent d’autres questions.
Et c’est ce balancement qui est la vie.

rose dit: à

Moi, non.
Je ne me marre pas.

Jazzi dit: à

J’y crois pas, Clopine prête à sacrifier la littérature pour un fromage !

Marie Sasseur dit: à

Je vois que Passou a rajouté des liens dans le billet dont celui sur la chronique de JP Amette dans le monde.
On n’en saura guère plus que les premières lignes.

Florence Noiville raconte aussi comment elle est devenue amie avec Kundera

« C’était il y a une vingtaine d’années. J’animais une petite émission littéraire à la télévision en parallèle à mon travail au Monde des livres. Je m’étais mis dans la tête de le faire venir à la télévision pour faire un scoop – j’étais jeune et encore très bête parce que je n’avais pas compris que la scène médiatique pour Milan Kundera était du divertissement qu’il n’aime profondément pas. Il a accepté de me rencontrer pour qu’on en parler – il a refusé tout de suite pour la télévision mais m’a proposé quelques papiers pour le Monde des livres. C’est ce qu’il a fait et il m’a notamment envoyé un très beau texte sur le rire, repris ensuite dans l’un de ses essais. »

https://francais.radio.cz/florence-noiville-une-grande-injustice-et-une-grande-erreur-que-kundera-nait-pas-8786465

et alii dit: à

une belle lettre de KUNDERA à Sollers:
« Tu vois, ce n’est pas seulement à Fragonard que j’ai pensé quand tu m’as parlé de Voltaire, mais aussi à Stravinski. Et à l’Amérique de Kafka. Et à Perdydurke de Gombrowicz. J’accorderais à ces romans à peu près la même place que Stravinski a prêtée à l’oeuvre de Webern. La notion même de roman (communément et spontanément fondée sur les principes de la deuxième mi-temps) s’y trouve transformée et le principe ludique, depuis longtemps trahi, ressuscité. Rien n’est sérieux dans ces romans, lesquels nous ont fait voir la profondeur insondable du non-sérieux. Mais assez. Ce sont là des affirmations trop fragmentaires, trop schématiques, qui ne doivent qu’expliquer l’imprudence que j’ai eue de t’avoir promis d’écrire sur un auteur dont je n’ai rien à dire. Sauf ceci, peut-être : le discours prédominant de nos jours n’a rien de voltairien ; le monde technocratisé dissimule sa froideur sous la démagogie du coeur. Nous sommes loin de Fragonard, loin de Sterne, loin de Stravinski et nous n’y changerons pas grand-chose. Il ne nous reste, de temps en temps, qu’à leur faire signe. »
https://noteblanche.blogspot.com/2016/06/lettre-de-milan-kundera-philippe-sollers.html

Chantal dit: à

merci pour le lien vers l’article du Monde et le témoignage Edelien, j’ai essayé de me procurer la version papier ce matin chez mon libraire, mais comme il n’y avait aucun bandeau photo ou articulet annoncant un article sur Kundera, j’ai tenté ô sacrilège de l’ouvrir aux pages culture, mal m’en a pris je me suis fait gronder de malmener un journal sans intention d’achat, dans la confusion, jetant un oeil sur le reste des éditos du jour, j’ai acheté Le Figaro. Le témoignage de Benoît Duteurtre que je ne connais pas comme auteur m’a bien sur sa capacité à croquer des situations nouvelles, et le ton affectueux et sincère de son témoignage d’amitié.

rose dit: à

Le comté six mois à 16,90 €.
Le douze mois à 21,90 €.

rose dit: à

Itou Chantal.
Je ne me suis pas faite malmenée, je l’ai acheté quand même quoiqu’ayant vu que l’article n’y était pas. Assez sidérée par Libé et le Figaro qui avaient des gros titres a la Une et pas le Monde.

closer dit: à

« comme l’amour, qui est un profond et incessant aller retour,  »

Humm… Vous vous êtes relue, Rose?

D. dit: à

Le 18 mois à 26,90.
Le 24 mois à 31,90.
Le 30 mois à 36,90.
Le 36 mois à 41,90.
Le 4 ans à 51,90.
Le 5 ans à 60,99 (en promo)
Le 10 ans à 121,90.
Le 20 ans à 283,80.
Le 50 ans à 609,50.
Le 100 ans à 1219.
Le 1000 ans à 12190.
Le 100 000 ans à 12 190 000.
Le 10 milliards d’années à…euh…

rose dit: à

Closer

J’ai eu la connotation.
Je l’ai laissé ainsi.

rose dit: à

D. dit: à
Le 18 mois à 26,90.
Le 24 mois à 31,90.
Le 30 mois à 36,90.
Le 36 mois à 41,90.
Le 4 ans à 51,90.
Le 5 ans à 60,99 (en promo)
Le 10 ans à 121,90.
Le 20 ans à 283,80.
Le 50 ans à 609,50.
Le 100 ans à 1219.
Le 1000 ans à 12190.
Le 100 000 ans à 12 190 000.
Le 10 milliards d’années à…euh

Je m’en fous.
J’ai songé à prendre une vache.

Jazzi dit: à

« Libé et le Figaro qui avaient des gros titres a la Une et pas le Monde »

rose et Chantal, « Le Monde » est un quotidien du soir !

Marie Sasseur dit: à

« Décédé ce mardi à l’âge de 94 ans, l’écrivain Milan Kundera a marqué de son empreinte la littérature mondiale. Son œuvre, son parcours et sa vie ont évidemment fait l’objet de nombreux entretiens au cours des années sur nos ondes. Malgré son refus de parler aux médias depuis des décennies vous entendrez ici sa voix, ainsi que celle de certains de ses proches, plusieurs de ses collaborateurs et enfin ses biographes et traducteurs. »

https://francais.radio.cz/milan-kundera-1929-2023-8758155

Avec les propos très éclairants de son biographe, enfin de celui qui a tenté une biographie,JD Brierre, qui indique comment il a procédé pour ses sources,
De sa traductrice tchèque, puisque Kundera avait aussi renoncé à cette langue.
D’Ariane Chemin, aussi, dont le mérite aura été de faire le voyage à Prague.

Tout cela ne fait que confirmer l’immense malentendu de la réception de Kundera en France.

Bloom dit: à

Baroz, comment on appelle ceux qui couchent avec n’importe qui pour du blé déjà ?
Ce type à du sang sur les mains sec et frais.
Il a évacué tout ce qui n’est pas hindou de l’histoire de l’inde ergo le plus beau et le plus intéressant. Pitoyable pays qui couche avec tous ses clients.

Jazzi dit: à

« Pitoyable pays qui couche avec tous ses clients. »

Le président des Etats-Unis lui a déroulé le tapis rouge il y a quelques jours à la Maison Blanche, Bloom.
On appelle ça la réal politique, non ?

Etrange ambiance de couvre-feu ce soir à Paris.
Les bus et les trams ne roulent plus et aucun feux d’artifices en vue.
Ni flonflons de bals populaires à nos oreilles.
Contrairement aux émeutiers, l’honnête travailleur, lui, est privé de fête…
C’est le monde à l’envers ?

Bloom dit: à

Pitoyable pays QUE celui qui (c’est l’air roboratif et intoxicant des landes désertes des Cornouailles)… »Un Rafale, Mes valeurs pour un Rafale » Manu II, Guignol Jexporte. A pitiful tale.

Bloom dit: à

Les us attirent les meilleurs ingénieurs et financiers indiens Baroz. C’est ma minorité la plus riche du pays. Tout ne se vaut pas. Et depuis quand il faudrait s’aligner sur les positions us?
La geopo n’est pas vraiment ton fort.

Bloom dit: à

La…

rose dit: à

rose et Chantal, « Le Monde » est un quotidien du soir !

On verra la Une de demain.

rose dit: à

Dire de l’Inde pitoyable pays je ne l’accepte.
C’est ne pas y avoir vécu qui permet une telle bassesse !

Quant aux étudiants, ils étaient accueillis à Dublin en 2021 (2020 ?) et ravis de l’être.

Jazzi dit: à

rose, dans la bouche de Bloom, « pitoyable pays » désigne la France.

Pour la réal politique, Macron est un enfant de choeur à côté de François Mitterrand, Bloom !

Pablo75 dit: à

Ce type à du sang sur les mains sec et frais.
Bloom dit

Et Poutine combien de fois a été reçu en France en grande pompe après les guerres de Tchétchénie, de Géorgie et du Donbass, l’utilisation d’armes chimiques en Syrie ou l’assassinat d’opposants?

Modi est pire que Poutine?

rose dit: à

La France n’est pas plus un pitoyable pays.
Le prochain projet en cours est interdiction totale et définitive de la vente d’armes.

rose dit: à

Et Khadafi ?

Etc.
La liste est longue.
Et Trump ?

rose dit: à

6 heures 14 juillet 2023

Bonne fête nationale, 🥐🇫🇷🥖
Sursum corda,

JC..... dit: à

VENDREDI 14 JUILLET 2023, 6h00

JOYEUSE FETE NATIONALE !

Célébration Nationale d’une nation qui n’existe plus.

Merci aux crapules, aux mafieux, aux incompétents et aux imbéciles qui en sont responsables, depuis des décennies.

Alexia Neuhoff dit: à

« la bibliothèque d’Alonso Quichano… » Quijano, plutôt.

Don Quijote = Don Quichotte
Alonso Quijano = Alonso Quichano
Pablo, chilipoyas, jipote.

« comme c’était le cas des Juifs à qui on avait obligé de se convertir » : Olé !

Marie Sasseur dit: à

Le pingouin du 75, connu sur ce blog pour des commentaires d’une grossièreté inégalée, tout autant que d’une vacuité consternante, a dessaoulé, depuis hier soir.
Personne ne rit de ses posts, sauf des clébards, comme lui.
Vivant dans l’ordure, au sens  » propre « , il s’y complaît.
Même celle qui dit n’avoir plus un kopeck pour acheter un morceau de fromage, n’ose plus lui dire merci, vu le seau de merde qu’elle s’est pris sur la tête.

Il faut aussi tenir compte de l’heure des commentaires.
14 juillet 2023, 07h37

Marie Sasseur dit: à

Kundera a été lecteur au comité de lecture Gallimard, pendant plus de 30 ans, c’est clair qu’il a lu et bien lu le Quichotte.
On avait appris beaucoup sur les deux parties de ce roman , leur décalage, sur ce blog.

Chantal dit: à

Autant pour moi Jazzi, je ne savais pas que le Monde était un quotidien du soir !

Pas de bal popu , de feu d’artifice alors ce soir en France ? C’est vraiment une vie sans journées particulières que vous proposent l’état .

Je dois bien avouer qu’ici c’est tout le contraire jusqu’à l’écoeurement Bruxelles est devenu un roof top permanent avec des rues débordantes de terrasses, une fête nationale animée par un banquet moules frites, mais cela ressemble à un rewriting de la fête comme dirait Kundera, c’est cher, rien n’est spontané, il faut tout réserver à l’avance.

Si je n’étais pas tombée dans un trou de renard dans le jardin pour l’anniversaire de mon père, ni valsé d’un muret à la piscine, je n’aurais pas la cheville froissée et le bas du dos en compote.

Je me console en déterrant des souvenirs dans mes cartons nombreux, depuis que mon fils est rentré choqué de son escapade à Marseille avec sa bande de potes dans ma petite Panda qui à failli cramer d’un doigt dans les émeutes, je me tâte vraiment de passer la frontière !

Quelle vie risible nous attend entre culpabilisation outrancière, tyrannie policière et surconsommation de masse d’armements …

Je vais peut-être m’acheter une station écoflow mobile reconditionnée pour équiper mon toit en cas de black out, tout en me demandant si ce n’est pas un gadget inutile de plus pour satisfaire ma peur de perte d’autonomie.

Pas envie de Sud Ouest pour le moment le trajet est trop long surtout le passage par la couronne de Paris. Je regrette un peu de toujours passer sans pouvoir visiter la ville et découvrir des coins insolites, mais la nature sauvage m’attire de plus en plus …

Marie Sasseur dit: à

Il faut coller un sticker de l’OM, sur la panda, ça la rendra inattaquable..

Marie Sasseur dit: à

A Marseille, il faut avoir les codes, et oublier celui de la route.

Marie Sasseur dit: à

#Pas de bal popu , de feu d’artifice alors ce soir en France ?

Si, j’étais invitée ce soir à un pique nique improvisé, côté sud du Vieux Port, pour voir les étoiles retomber depuis le fort St Jean *
Mais je suis attendue à des centaines de km de là. Et depuis le  » bal » du 14 juillet 2016 à Nice, j’évite les rassemblements festifs.

* https://www.frequence-sud.fr/m/art-20387-defile_et_feu_d_artifice_du_14_juillet_a_marseille_le_vieux-port_pieton_des_9h30_marseille

Bon défilé ; celui dont j’ai un souvenir particulier, restera celui de 1958, Paris.

Alexia Neuhoff dit: à

« Kundera a été lecteur au comité de lecture Gallimard, pendant plus de 30 ans, c’est clair qu’il a lu et bien lu le Quichotte. »

Paul Edel nous a fait part de l’émotion de Milan K. à la réception du manuscrit, envoyé par la poste de Valladolid. Bien que ne maîtrisant pas parfaitement le castillan, il a immédiatement détecté la profondeur de ce texte incomparable. Et G.G. s’est fendu d’un gros tchèque à l’adresse de cet auteur inconnu mais plein de promesses : Miguel de Cervantes.

Marie Sasseur dit: à

Le bal popu, en France est celui des pompiers.

« Connaissez-vous l’origine du bal des pompiers ? Si vous avez tous en tête les soirées chaleureuses et bon enfant, rythmées au son des meilleurs chansons des années 80, organisées dans les casernes des pompiers tous les 14 juillet, vous en savez peut-être moins sur l’origine de cette tradition. On décrypte ça pour vous ! »

https://www.pariszigzag.fr/insolite/le-bal-des-pompiers-une-tradition-nee-a-montmartre

closer dit: à

C’est quoi une station écoflow mobile, Chantal?

Bloom dit: à

Ecoute mon ami Diviya Dwivedi sur France Cul ce matin Baroz, tu prendras conscience de ce qui se joue autour de ces liaisons dangereuses (la chercheure française n’est pas au niveau des Jaffrelot ou Racine, hélas).
Je vais envoyer nos échanges à Diviya pour compléter son corpus de réactions françaises à la visite du facho en chef.

renato dit: à

Probablement Margotte se réfère à une interview à Goliarda Sapienza (lamentable, elle).

Puis il y a une anecdote qui n’a rien d’extraordinaire, mais qui peut induire un lecteur fantasmant à de vilaines pensées. Donc : biographie de Roth par Blake Bailey : Lors d’une promenade dans Londres en compagnie de Kundera, Roth faisait de son mieux pour lui montrer sa sympathie : c’était terrible, il lui avait dit, qu’en quittant son pays natal il eût tout perdu — l’argent, la maison, les parents, la langue —, Kundera l’interrompit et dit d’un ton impatient : « Philip ! Non ! J’ai perdu seize filles ! »

L’interview à Goliarda Sapienza est sur Youtube (en it.) ; la biographie de Roth par Blake Bailey en librairie (s’il y a une traduction fr.).

Bon 14 juillet
14.7 — 8.56

Chantal dit: à

Oh, avec la plaque belge ils ont été sollicités pour planquer le butin du braquage d’une supérette non loin de leur lieu d’hébergement, heureusement leur pote local Amine les a dégagés fissa de l’embrouille et passé en zone libre loin des barrages de flics.

Ecoflow tu peux chercher Closer, ce sont des batteries qui chargent l’énergie solaire sur des panneaux amovibles et pliables en qqn secondes

Bloom dit: à

C’est la France qui est pitoyable rose . Celui où celle qui m’empêchera de dire ce que je pense n’est pas né.e
Écoutez les Indiens non fanatiques, fréquentez les, votre vision datée baba etc du pays n’a rien à voir avec ce qu’est devenu ce pays.
Précision: je n’ai pas seulement vécu en Inde mais j’y ai travaillé. Et 13 années dans le sous continent.Et j’appartiens à un groupe de réflexion sur la région.

Bloom dit: à

My country right or wrong je ne connais pas

Marie Sasseur dit: à

Sans aller rechercher cette biographie de Ph. Roth, qui donne plutôt du grain a moudre aux metoo comme margotte, et venant pour le coup d’un individu poursuivi pour abus sexuel, lesquelles metoo n’ont pas du lire la tache, du Professeur de désir. Qui saque, et pas qu’un peu  » l’école  » parisienne, dans ce roman.
Une sorte de conne, comme il y en a peu.

lmd dit: à

Je ne suis pas un grand lecteur de Kundera mais j’ai reconnu le «texte-confession» cité par Pourmapar et qui a impressionné Margotte. Je l’avais lu dans le numéro 73 de la revue l’Arc (réédition Duponchelle) consacré à Francis Bacon. Ce texte illustrait trois études pour le portrait de Henrietta Moraes.
Peut-être Pierre Assouline aurait-il pu illustrer son texte avec ces trois études :
https://www.sothebys.com/en/buy/auction/2022/contemporary-evening-auction-3/three-studies-for-portrait-of-henrietta-moraes-2
Je place très haut (dans mon système d’admiration) toutes les peintures de Francis Bacon.
Marie Sasseur annonce, elle, «Car franchement le bacon, c’est de la grosse merde à l’étalage«. Cela ne m’étonne pas trop.
Cela ne m’empêche pas de distinguer dans la longue séquence d’insultes de Pablo75 un pratique fondamentalement, typiquement, fasciste.
Charoulet le misérable a obtenu la tête de Bouguereau. Je ne souhaite la tête de personne. Libérez Bouguereau !

Jazzi dit: à

D’où viens-tu roman ?

Dans L’art du roman Milan Kundera affirme que celui-ci est né avec le Don Quichotte de Cervantès :

« Un par un, le roman a découvert, à sa propre façon, par sa propre logique, les différents aspects de l’existence : avec les contemporains de Cervantes, il se demande ce qu’est l’aventure ; avec Samuel Richardson, il commence à examiner « ce qui se passe à l’intérieur », à dévoiler la vie secrète des sentiments ; avec Balzac, il découvre l’enracinement de l’homme dans l’Histoire ; avec Flaubert, il explore la terra jusqu’alors incognita du quotidien ; avec Tolstoï, il se penche sur l’intervention de l’irrationnel dans les décisions et le comportement humains. Il sonde le temps : l’insaisissable moment passé avec Marcel Proust ; l’insaisissable moment présent avec James Joyce. Il interroge, avec Thomas Mann, le rôle des mythes qui, venus du fond des temps, téléguident nos pas.
J’y ajoute encore ceci : le roman est l’oeuvre de l’Europe ; ses découvertes, quoique effectuées dans des langues différentes, appartiennent à l’Europe toute entière. La succession des découvertes (et non pas l’addition de ce qui a été écrit) fait l’histoire du roman européen. »

Milan Kundera s’en tient à une conception moderne du roman, essentiellement européen selon lui et uniquement en prose.

Pour ma part, j’inscrirais la généalogie romanesque dans une plus large temporalité et spatialité (autour du bassin méditerranéen) et aussi musicalité (en vers ou en prose).
En faisant remonter son origine bien avant le Don Quichotte de Cervantès, depuis l’Iliade et l’Odyssée d’ Homère, en passant par la Bible, Ancien et Nouveau Testaments, Le Satyricon de Pétrone, les Contes des Mille et Une Nuits ou encore la Divine comédie de Dante…
Sans oublier le Panchatantra, le Mahabaratta et le Ramayana, épopées sanskrites de la mythologie hindoue (avec l’aimable autorisation de Bloom).

Mais quand et où est donc né le roman, selon vous ?

Marie Sasseur dit: à

lmd, j’aurais plutôt partagé l’humour du médecin légiste à la morgue, devant un tableau de Bacon.
Je n’aime pas du tout cette peinture. Cela, en revanche, se passe de  » justification  »

On a compris que vous jugiez les autres, selon une interprétation très personnelle que vous avez de telle ou telle image.
La photo des gendarmes à Marseille, un regal de délire, une pagnolade: Vous aviez fait les sous-titres .

Jazzi dit: à

Et comment qualifies-tu la pratique de Marie Sasseur consistant à harceler et chasser Margotte de la RDL, lmd ?

Marie Sasseur dit: à

J’ai demandé des explications. Des références.
Sur les accusations proférées par cette folle, à propos de Kundera.
Et on pourra toujours attendre.
J’ajoute avoir lu que cette accusation figure dans un rapport de police politique. On a compris.

Bloom dit: à

Oui. Que revienne le boug, pour le fun. Un peu autre chose que l’antimatière poussièreuse assénée à grand coups de dicos par le Diafoirus local.

JC..... dit: à

Afin de consolider une nation, paquebot dont seul l’Avant obéit à la passerelle, Margotte doit être protégée !

Mais, tout être lucide doit aussi adorer Marie Masoeur. Même si c’est parfois difficile !

Bloom dit: à

« Il est inquiétant de voir que la France invite, à l’occasion d’une journée célébrant la liberté et l’égalité comme valeurs fondamentales, un dirigeant qui attaque ces mêmes valeurs dans son pays. »

Meenakshi Ganguly, directrice Asie du Sud de Human Rights Watch à franceinfo

JC..... dit: à

HOMMAGE
Celui qui est fourni « gracieusement » à notre ami MODI est le signe d’un passage clair d’une nation en décrépitude hexagoneuse à une Nation émergente qui le mérite.

Même en utilisant un fascisme de gouvernement qui manque de présentation décorative.

Marie Sasseur dit: à

On va assister au défilés des imbéciles sur la rdl.

Et je suis pas là pour ça.

Pour les autres, en savoir plus sur  » un complot des hasards  » de Kundera qui n’en est pas un.

https://www.theses.fr/2004EHES0129#

renato dit: à

« Que revienne le boug, pour le fun. »

Rappel :

Il faudrait se souvenir des passages de chacun. Donc, Passou dit : « Une précision à propos de Bouguereau : je l’ai suspendu (et non banni) temporairement car il a insulté de manière répétitive l’un des contributeurs qui intervient sous son vrai patronyme. Ca n’a pas sa place ici. J’aurais voulu l’en prévenir par courriel et lui demander d’arrêter mais son adresse est aussi fausse que sa signature est pseudonyme. Bientôt, il pourra à nouveau contribuer à sa guise. Et s’il recommence il sera cette fois banni. Ici ça marche comme ça depuis 15 ans”.
https://larepubliquedeslivres.com/deux-fois-kafka-avec-autant-dempathie/comment-page-3/#comment-1288626

Cela étant donné, je suppose que Passou (ou le robot du site) attend une adresse vérifiable.

Bloom dit: à

Lettre aux aveugles et sourds:
« D’abord, le parti de l’actuel Premier ministre, le BJP (pour Bharatiya Janata Party – Parti indien du peuple) est un mouvement politique se réclamant du nationalisme hindou le plus virulent, clairement à l’extrême droite de l’échiquier politique indien. Il faut savoir que ce parti n’est d’ailleurs que la vitrine politique prétendument respectable du RSS (Rashtriya Swayamsevak Sangh, Organisation volontaire nationale), groupe paramilitaire ultranationaliste fondé en 1925 sur le modèle du parti nazi en Allemagne. L’assassin du Mahatma Gandhi… »
Extrait d’une tribune parue dans Libération, dont certains signataires appartiennent à la commission des affaires étrangères de l’assemblée nationale

JC..... dit: à

L’INDE ? une province britannique….EOJ !

Il suffit de connaitre un minimum de l’histoire des empires antiques pour comprendre que pour être un guide de ceux ci, il ne suffit pas de se déplacer en dandinant sur un carrelage bien propre pour briller….

Il faut abandonner toute idée démocratique au moment de son essor : trop paralysante !

et alii dit: à

la première fois que j’ai pensé seule au 14 JUILLET? J’étais en pension en vacances dans un collège anglais où il y avait de nombreux indiens des Indes;c’était ma première rencontre avec la culture indienne,(y compris la cuisine)après, je n’ai plus attendu que tout me tombe d’en haut de la culture éducative et scolaire;et si je me suis un peu perdue comme dans mon escapade pour rejoindre le 14 JUILLET français, je me suis retrouvée autrement , surtout linguistiquement et « mythologiquement » parlant;
bonne journée

Bloom dit: à

Loin des banalités d’usage, pour apprendre et comprendre, le numéro de la revue de l Unesco édité par Diviya D et Barbara Cassin, auquel j’ai eu l’honneur et le plaisir de participer:
“Intellectuals, Philosophers, Women in India: Endangered Species” has now been published in English and French. Thank you so much for contributing. Please do share it widely. http://www.unesco.org/new/en/social-and-human-sciences/resources/periodicals/women-philosophers-journal/issue-n-4-5/

lmd dit: à

Un beau matin de juillet, le réveil 
À sonné dès le lever du soleil 
Et j’ai dit à ma poupée faut te s’couer 
C’est aujourd’hui qu’il passe 
On arrive sur le boulevard sans retard 
Pour voir défiler le roi d’ Zanzibar 
Mais sur-le-champ on est refoulé par les agents 

Alors j’ai dit 
On n’est pas là pour se faire engueuler 
On est là pour voir le défilé 
On n’est pas là pour se faire assommer 
On est venu pour voir le défilé 
Si tout le monde était resté chez soi 
Ça ferait du tort à la République 
Laissez-nous donc qu’on le regarde 
Sinon, plus tard, quand la reine reviendra 
Ma parole, nous on reviendra pas 

Damien dit: à

Fotorino et sa bande du Monde ont sorti ce matin même un numéro spécial de leur journal consacré à Kundera. J’ai hésité à l’acheter. J’ai regardé ce qu’il y avait comme articles. Je n’étais pas tenté, la grisaille du Monde, les articles d’inconnus — sauf François Salmon le spécialiste d’une science complètement inutile, le storytelling. On fait du storytelling comme Monsieur Jourdain. Salmon a été le secrétaire de Kundera, autrefois. Bon, je n’ai pas acheté le numéro. Quelqu’un l’a lu ici ? Peut-être vous, Paul Edel ? Cela coûte quelque 3,50 €, ça ne sert à rien de l’acheter si c’est nul. La version du Monde sur Kundera, on l’a lu hier. J’ai lu aussi le site du Figaro, et les pages de Libé avec un grand article de Lindon. Tout ceci, sans beaucoup d’intérêt somme toute, sauf la prose de Paul Edel qui a voulu nous amuser avec ses anecdotes au cordeau. A la radio, il y a eu quelques émissions sur la mort de Kundera, sur France infos, France Culture avec Finkielkraut. J’ai écouté son émission Réplique, c’est encore ce qu’on a fait de mieux. Bonne journée !

renato dit: à

Fattorino avec 2 t !

Paul Edel dit: à

Damien, j’attendais que le journal « Le point » pour lequel j’ai travaillé 35 ans m’appelle pour écrire un article car ils connaissaient mes liens avec l’auteur de « Risibles amours », et non, ce fut Le Monde qui m’invita.

Janssen J-J dit: à

Fattorino avec 2 t et… un a
Totoriina ?…
jmb ne veut plus rejouer icite, mais on le retrouve parfois sur le blog de Margotte-PE.

Bloom dit: à

Brillant article de Jonathan Coe sur Kundera dans le Guardian en 2015. Le roman au temps de metoo ou presque.

How important is Milan Kundera today?
In the 1980s everybody was reading The Unbearable Lightness of Being and The Book of Laughter and Forgetting. But, as he publishes a novel for the first time in a dozen years, what is the Czech writer’s reputation today – and is it irretrievably damaged by his portrayal of women?

On the first page of Milan Kundera’s new novel published in France last year when its author was 85 a man is walking down a Parisian street in June, just as “the morning sun was emerging from the clouds”. His name is Alain. We don’t know his age, or what he looks like, but we know that he is an intellectual because the sight of the exposed navels of the young women he passes in the street inspires him to a series of reflections, each one an attempt to “describe and define the particularity” of different “erotic orientations”.

Who else could the writer of this passage be than Milan Kundera? Two of the main tropes of his novels are present and correct, in the first page and a half: first of all, the primacy of the male gaze, fixed on the female body, “captivated” by it, and spinning an elaborate theory on the basis of what it sees there. Second, the lofty reach of that theory, which homes in on “the centre of female seductive power” as perceived not just by “a man” but “an era”: testifying to the ambition of a novelist who has made it his life’s work to forge connections between the individual consciousness and the shifting currents of history and politics.

Milan Kundera’s first novel in more than a decade due in June

The Festival of Insignificance, then, is certainly typical Kundera, if not classic Kundera. It is an old man’s book and, while there are flickering signs of a mellow and playful wisdom, it would be surprising if there were not something autumnal about it. A glance at the back covers of Kundera’s novels in the Faber editions reveals a raft of quotes from the likes of Ian McEwan, Salman Rushdie and Carlos Fuentes, most of them more than 30 years old, reminding us that his reputation was at its zenith in the 1980s, the decade when everbody was reading The Book of Laughter and Forgetting and The Unbearable Lightness of Being.

Why did those books seem so urgent, so indispensable at the time? Was it because they coincided fleetingly with the zeitgeist, or do they embody something more robust and enduring? How will history judge them? His reputation will rest, it seems fair to say, on the three great “middle period” novels: The Book of Laughter and Forgetting, The Unbearable Lightness of Being and Immortality. Before these, we have a triptych of serio-comic novels – The Joke, Life Is Elsewhere and Farewell Waltz – vividly evoking the milieu of postwar and communist-era Czechosolovakia without staking out a claim to the formal originality that would become Kundera’s hallmark. Afterwards, we have the trio of terse, slender novellas – Slowness, Identity and Ignorance – whose very titles announce their philosophical leanings as much as their status as fictions.

The middle-period books, however, are the ones that saw Kundera finding not just his distinctive literary voice but his perfect form. They are novels of exile, written in exile. He left Czechoslovakia in 1975, having by then been dismissed from his teaching position, deprived of the right to work, and seen his novels banned from public libraries. His arrival in Paris coincided with a significant change of literary direction. The Book of Laughter and Forgetting eschews traditional linear narrative and unfolds, instead, as a nest of interconnected stories, held together in part by a handful of recurring characters but more firmly by recurring themes, words, motifs. It was as if weighing the anchor of his homeland meant that Kundera had also freed himself from the bonds of formal convention. The novel had an incredible fluidity, an enviable relaxed ease in its transitions from storytelling to essay-writing and back again.

The inseparability of form and content: this is the one of the things Kundera’s work teaches us. Writing in the novella Slowness about the most famous book of Pierre Choderlos de Laclos, Kundera observes: “The epistolary form of Les Liaisons dangereuses is not merely a technical procedure that could easily be replaced by another. The form is eloquent in itself and it tells us that, whatever the characters have undergone, they have undergone for the sake of telling about it, for transmitting, communicating, confessing, writing it. In such a world, where everything gets told, the weapon that is both most readily available and most deadly is disclosure.”

This observation, of course, comes not just from an acute literary historian, but from someone who has lived under the scrutiny of the secret police. Writing, and what it might “disclose” about its authors, is one of the most pressing themes in Kundera’s oeuvre, from The Joke onwards. In The Book of Laughter and Forgetting, Tamina, a Czech exile living in an unnamed western city, will go to any lengths to retrieve 11 lost notebooks from her native country. One of the obstacles she faces is the incomprehension of westerners: “to make people here understand anything about her life, it had to be simplified” – so she describes the notebooks to people as “political documents”, even though they are really books of memories, which she wants to retrieve not for political reasons at all, but because her memory of her early life is beginning to fade, and “she wants to give back to it its lost body. What is urging her on is not a desire for beauty. It is a desire for life.”

Through this story and its other, interconnected companions, The Book of Laughter and Forgetting beautifully illuminates the points in our lives at which identity – the very construction of our selves through memory – intersects with the political forces that are in conflict with it. It is a theme inseparable from the context in which Kundera was raised, the world of Soviet-era communism, a context which fascinated and to some extent baffled western observers in the 70s and 80s, and on which his novels seemed to open a unique window, bringing its complexities to life with unmatched irony, melancholy and intellectual rigour. No wonder that these novels seemed, on first publication, to be among the most essential literary documents of their time.

Hard on the heels of the novels themselves came a book that sought among other things to explicate them: The Art of the Novel, a collection of seven essays in which Kundera laid out his conception of the European novelistic tradition and his own place within it. The key text in his analysis was Hermann Broch’s The Sleepwalkers, a trio of novels with which few British readers were familiar at the time and which even fewer read today. (In fact you can no longer purchase a print edition in this country.) In these books Broch, too, attempted a synthesis of different modes but in Kundera’s view “the several elements (verse, narrative, aphorism, reportage, essay) remain more juxtaposed than blended into a true ‘polyphonic’ unity”. In the light of which, it’s hard not to see all of Kundera’s post-exile work as an attempt to continue the task which Broch had begun, and a triumphant one in the sense that his own blending of these elements feels genuinely seamless and organic.
Did Kundera achieve this, however, at the expense of something crucial – psychological truth to life? “My novels are not psychological,” he asserted in The Art of the Novel. “More precisely: they lie outside the aesthetic of the novel normally termed psychological.” This was a bold negative statement – a statement of what his novels aren’t – but when it came to defining what they are, he was less explicit. “All novels, of every age, are concerned with the enigma of the self … If I locate myself outside the so-called psychological novel, that does not mean that I wish to deprive my characters of an interior life. It means only that there are other enigmas, other questions that my novels pursue primarily … To apprehend the self in my novels means to grasp the essence of its existential problem. To grasp its existential code.”

This “existential code”, he went on to explain, might be expressed as a series of key words. For Tereza in The Unbearable Lightness of Being, for instance, they would be “body, soul, vertigo, weakness, idyll, Paradise”. Captivated by the philosophical brilliance of that novel (and no doubt swayed, in the case of many male readers, by its chilly eroticism), Kundera’s admirers were happy to accept its use of the existential code as a means of delineating personality; or, to put it in the terms of a more traditional literary criticism, they forgave the thinness of its characterisation. But characters tend to live longer in the memory than ideas. A few years ago, in this newspaper, John Banville wrote an interesting piece reappraising The Unbearable Lightness of Being two decades after publication. His tone was admiring but also gently sceptical. “I was struck by how little I remembered,” he wrote. “True to its title, the book had floated out of my mind like a hot-air balloon come adrift from its tethers … Of the characters I retained nothing at all, not even their names.” Conceding that the novel still retained its political relevance, he added: “Relevance, however, is nothing compared with that sense of felt life which the truly great novelists communicate.”

‘He has an incredible fluidity, an enviable relaxed ease in his transition from story to essay and back again’

From his own writings, it seems that Kundera would not consider himself to be part of that tradition of “truly great” writers towards which Banville was implicitly gesturing. Many of his favourite novelists – Sterne, Diderot, Broch, Musil, Gombrowicz – really belong to that tributary of ironic, equivocal writing in which the authors are so conscious of the contradictions, pitfalls and contrivances inherent in the act of creating fictions that their books themselves become, on one level, parodies or at least self-interrogations. Kundera’s place within that particular pantheon seems secure, with one important caveat: nowhere is Banville’s sense of “felt life” more uncomfortably absent than in Kundera’s portrayal of female characters.

The feminist case against Kundera has been made often, perhaps never more eloquently than by Joan Smith in her book Misogynies, where she maintained that “hostility is the common factor in all Kundera’s writing about women”. By way of example she cited many passages, including a deeply uncomfortable one from The Book of Laughter and Forgetting in which the narrator makes a secret rendezvous with a female magazine editor who has been putting herself at personal risk by commissioning articles from him. She is so nervous about the encounter, which takes place in an anonymous flat, that she loses control of her bowels. On meeting her, however, the narrator’s main, and inexplicable, reaction is “a wild desire to rape her … I wanted to contain her entirely, with her shit and her ineffable soul”. (This is a grim passage, without doubt, but I find it more of a slander on men than anything else.)

Against Smith’s damning examples, we have to cite the number of female characters – especially in Kundera’s later fiction – who are at least as well realised as his men. Ignorance is by some way my favourite of the more recent novels, not least because its heroine, Irena, is a complex, sympathetic character whose ambivalent attitudes towards exile are explored with wit and compassion. But even here, at the very end of the book, our final image of Irena is a voyeuristic, objectifying one, as she sleeps naked with “her legs spread carelessly apart”, while her lover fixes his eyes on her crotch and “gazed a long while at that sad place”. Why does Kundera feel the need to expose his women with such thoroughness, such cruelty? And how, for that matter, could he have written a 150-page book of essays on the European novel without mentioning a single female writer apart from Agatha Christie?

I can’t help feeling that if anything will undermine Kundera’s long-term reputation, it will not be any absence of “felt life” in his novels, or the fact that his art was developed in a political context that may one day (sooner than we think) be forgotten: it will be his overwhelming androcentrism. I avoid the word “misogyny” because I don’t think that he hates women, or is consistently hostile to them, but he does seem to see the world from an exclusively male viewpoint, and this does limit what might otherwise have been his limitless achievements as a novelist and essayist. Fortunately, The Festival of Insignificance is less disfigured by this tendency than almost anything else he has written; and so, although it may not be a substantial addition to his oeuvre, it might still be a good point of re-entry for those who have been turned off, in the past, by the problematic sexual politics which send ripples of disquiet through even his finest books.

Pablo75 dit: à

Le pingouin du 75 s’agite inutilement, ce n’est pas en mettant mon pseudo en tête d’affiche que je vais le lire.
Marie Sasseur dit:

Le pingouin du 75, connu sur ce blog pour des commentaires d’une grossièreté inégalée, tout autant que d’une vacuité consternante, a dessaoulé, depuis hier soir.
Marie Sasseur dit:

Voilà la confirmation que tu étais bourrée hier soir (comme tous les soirs, d’ailleurs), incapable de lire même les posts dédiés à ta Connerie Légendaire et à ta maladie chronique: la Rage de Hystérique Frustrée…

Pablo75 dit: à

Kundera a été lecteur au comité de lecture Gallimard, pendant plus de 30 ans, c’est clair qu’il a lu et bien lu le Quichotte.
Marie Sasseur dit:

Où on apprend que notre Grande Pétasse croit que Cervantes est un auteur contemporain. Son Analphabétisme dépasse toutes les bornes. Elle doit se demander encore pourquoi on a pas donné le Goncourt à Don Quichotte.

Pablo75 dit: à

J’ai rarement vu un complexe d’infériorité aussi énorme que celui de Bloom. Il a besoin de venir ici tous les jours (et cela depuis des années) pour raconter ses exploits inouïs de haut fonctionnaire du Ministère des Affaires Étrangères dans la planète entière ou nous montrer sa connaissance absolue de la langue anglaise. Il est tellement obsédé par son problème, qu’il ne s’est pas encore rendu compte qu’ici tout le monde trouve cela pitoyable ou s’en fout complétement.

Marie Sasseur dit: à

On rappellera simplement que le pingouin du 75 avait fait son coming out sur ce blog, avec le seul à rivaliser avec lui dans l’ordure. Las, pour ce grossier personnage rarement à jeun, son » ami  » a été viré, pour l’éternité bloguesque.
Personne ne s’en est plaint.

Damien dit: à

La traduction de l’article du Guardian :

Quelle est l’importance de Milan Kundera aujourd’hui ?
Dans les années 1980, tout le monde lisait L’insoutenable légèreté de l’être et Le livre du rire et de l’oubli. Mais, alors qu’il publie un roman pour la première fois depuis une douzaine d’années, quelle est aujourd’hui la réputation de l’écrivain tchèque – et est-elle irrémédiablement écornée par sa représentation des femmes ?

Sur la première page du nouveau roman de Milan Kundera publié en France l’année dernière alors que son auteur avait 85 ans, un homme marche dans une rue parisienne en juin, juste au moment où « le soleil du matin sortait des nuages ». Parmi eux se trouve Alain. On ne connaît pas son âge, ni à quoi il ressemble, mais on sait que c’est un intellectuel car la vue du nombril dénudé des jeunes femmes qu’il croise dans la rue lui inspire une série de réflexions, chacune une tentative pour « décrire et définir la particularité » des différentes « orientations érotiques ».

Qui d’autre pourrait être l’auteur de ce passage que Milan Kundera ? Deux des principaux tropes de ses romans sont présents et corrects, dans la première page et demie : tout d’abord, la primauté du regard masculin, fixé sur le corps féminin, « captivé » par lui, et filant une théorie élaborée sur la base de ce qu’il y voit. Deuxièmement, la portée élevée de cette théorie, qui met l’accent sur « le centre du pouvoir de séduction féminin » tel qu’il est perçu non seulement par « un homme » mais « une époque »: témoignant de l’ambition d’un romancier qui en a fait l’œuvre de sa vie forger des liens entre la conscience individuelle et les courants mouvants de l’histoire et de la politique.

Le premier roman de Milan Kundera en plus d’une décennie devrait sortir en juin

Le Festival de l’insignifiance est donc certainement un Kundera typique, sinon un Kundera classique. C’est un livre de vieil homme et, bien qu’il y ait des signes vacillants d’une sagesse douce et ludique, il serait surprenant qu’il n’y ait pas quelque chose d’automnal. Un coup d’œil aux quatrièmes de couverture des romans de Kundera aux éditions Faber révèle une multitude de citations d’Ian McEwan, Salman Rushdie et Carlos Fuentes, la plupart âgés de plus de 30 ans, nous rappelant que sa réputation était à son zénith en les années 1980, la décennie où tout le monde lisait Le Livre du rire et de l’oubli et L’insoutenable légèreté de l’être.

Pourquoi ces livres semblaient-ils si urgents, si indispensables à l’époque ? Est-ce parce qu’ils ont coïncidé fugitivement avec l’air du temps, ou incarnent-ils quelque chose de plus robuste et durable ? Comment l’histoire les jugera-t-elle ? Sa réputation reposera, semble-t-il juste, sur les trois grands romans de la « moyenne époque » : Le Livre du rire et de l’oubli, L’insoutenable légèreté de l’être et L’immortalité. Avant ceux-ci, nous avons un triptyque de romans sério-comiques – The Joke, Life Is Elsewhere et Farewell Waltz – évoquant de manière vivante le milieu de la Tchécoslovaquie d’après-guerre et de l’ère communiste sans revendiquer l’originalité formelle qui allait devenir la marque de fabrique de Kundera. Vient ensuite le trio de romans laconiques et élancés – Lenteur, Identité et Ignorance – dont les titres mêmes annoncent autant leurs penchants philosophiques que leur statut de fictions.

Les livres de la période intermédiaire, cependant, sont ceux qui ont vu Kundera trouver non seulement sa voix littéraire distinctive, mais sa forme parfaite. Ce sont des romans d’exil, écrits en exil. Il quitte la Tchécoslovaquie en 1975, après avoir été démis de ses fonctions d’enseignant, privé du droit au travail et vu ses romans bannis des bibliothèques publiques. Son arrivée à Paris coïncide avec un important changement d’orientation littéraire. Le Livre du rire et de l’oubli évite la narration linéaire traditionnelle et se déroule plutôt comme un nid d’histoires interconnectées, maintenues en partie par une poignée de personnages récurrents mais plus fermement par des thèmes, des mots, des motifs récurrents. C’était comme si peser l’ancre de sa patrie signifiait que Kundera s’était également libéré des liens des conventions formelles. Le roman avait une fluidité incroyable, une facilité détendue enviable dans ses transitions de la narration à l’écriture d’essais et vice-versa.

L’inséparabilité de la forme et du contenu : c’est une des choses que nous enseigne le travail de Kundera. Ecrivant dans la nouvelle Lenteur à propos du livre le plus célèbre de Pierre Choderlos de Laclos, Kundera observe : « La forme épistolaire des Liaisons dangereuses n’est pas seulement un procédé technique qui pourrait facilement être remplacé par un autre. La forme est éloquente en elle-même et elle nous dit que, quoi que les personnages aient subi, ils l’ont subi pour le dire, pour le transmettre, le communiquer, le confesser, l’écrire. Dans un tel monde, où tout est dit, l’arme à la fois la plus disponible et la plus meurtrière est la divulgation.

Cette observation, bien sûr, ne vient pas seulement d’un historien littéraire avisé, mais de quelqu’un qui a vécu sous le contrôle de la police secrète. L’écriture, et ce qu’elle pourrait « révéler » sur ses auteurs, est l’un des thèmes les plus pressants de l’œuvre de Kundera, depuis The Joke. Dans Le Livre du rire et de l’oubli, Tamina, une exilée tchèque vivant dans un

Pablo75 dit: à

Mais quand et où est donc né le roman, selon vous ?
Jazzi dit:

Kundera systématise trop, avec une lourdeur toute allemande.

Il y a beaucoup de romans antérieurs au Quijote, y compris en Espagne. Et l’un d’eux très moderne, que Cervantes connaissait très bien et dont il copiera certaines techniques narratives : El lazarillo de Tormes, publié 50 ans pile avant la première édition du Quichotte (en 1554 – et traduit en français en 1560 !!), un roman dont on ne connaît pas l’auteur. Il y a eu aussi le très important « Guzmán de Alfarache » (1599) de Mateo Alemán.

Bref, Kundera n’est pas fiable sur le thème.

Damien dit: à

la suite :
À travers cette histoire et ses autres compagnons interconnectés, Le livre du rire et de l’oubli éclaire magnifiquement les points de notre vie où l’identité – la construction même de nous-mêmes à travers la mémoire – se croise avec les forces politiques qui sont en conflit avec elle. C’est un thème indissociable du contexte dans lequel Kundera a été élevé, le monde du communisme de l’ère soviétique, un contexte qui a fasciné et dans une certaine mesure déconcerté les observateurs occidentaux dans les années 70 et 80, et sur lequel ses romans semblaient ouvrir une fenêtre unique. , donnant vie à ses complexités avec une ironie, une mélancolie et une rigueur intellectuelle inégalées. Rien d’étonnant à ce que ces romans aient semblé, à leur première parution, figurer parmi les documents littéraires les plus essentiels de leur époque.

Dans la foulée des romans eux-mêmes, un livre cherchait entre autres à les expliquer : The Art of the Novel, un recueil de sept essais dans lesquels Kundera exposait sa conception de la tradition romanesque européenne et sa propre place au sein de celle-ci. Le texte clé de son analyse était The Sleepwalkers d’Hermann Broch, un trio de romans que peu de lecteurs britanniques connaissaient à l’époque et qu’encore moins lisent aujourd’hui. (En fait, vous ne pouvez plus acheter une édition imprimée dans ce pays.) Dans ces livres, Broch a également tenté une synthèse des différents modes mais, selon Kundera, « les différents éléments (verset, récit, aphorisme, reportage, essai) restent plus juxtaposés que fondus en une véritable unité ‘polyphonique' ». À la lumière de cela, il est difficile de ne pas voir tout le travail post-exil de Kundera comme une tentative de poursuivre la tâche que Broch avait commencée, et une tâche triomphale dans le sens où son propre mélange de ces éléments semble véritablement homogène et organique.
Kundera y est-il toutefois parvenu au détriment de quelque chose de crucial – la vérité psychologique de la vie ? « Mes romans ne sont pas psychologiques », affirmait-il dans L’Art du roman. « Plus précisément : ils se situent en dehors de l’esthétique du roman normalement qualifié de psychologique. » C’était une déclaration négative audacieuse – une déclaration de ce que ses romans ne sont pas – mais quand il s’agissait de définir ce qu’ils sont, il était moins explicite. « Tous les romans, de toutes les époques, portent sur l’énigme de soi… Si je me situe en dehors du roman dit psychologique, cela ne veut pas dire que je souhaite priver mes personnages d’une vie intérieure. Cela signifie seulement qu’il y a d’autres énigmes, d’autres questions que mes romans poursuivent principalement… Appréhender le soi dans mes romans, c’est saisir l’essence de son problème existentiel. Pour saisir son code existentiel.

Ce « code existentiel », a-t-il expliqué, pourrait être exprimé par une série de mots clés. Pour Tereza dans L’insoutenable légèreté de l’être, par exemple, ce seraient « corps, âme, vertige, faiblesse, idylle, paradis ». Captivés par l’éclat philosophique de ce roman (et sans aucun doute influencés, dans le cas de nombreux lecteurs masculins, par son érotisme froid), les admirateurs de Kundera étaient heureux d’accepter son utilisation du code existentiel comme moyen de délimiter la personnalité ; ou, pour le dire dans les termes d’une critique littéraire plus traditionnelle, ils ont pardonné la minceur de sa caractérisation. Mais les personnages ont tendance à vivre plus longtemps dans la mémoire que les idées. Il y a quelques années, dans ce journal, John Banville écrivait un article intéressant réévaluant L’insoutenable légèreté de l’être deux décennies après sa publication. Son ton était admiratif mais aussi gentiment sceptique. « J’ai été frappé par le peu de souvenirs dont je me souvenais », écrit-il. « Fidèle à son titre, le livre m’était sorti de l’esprit comme une montgolfière à la dérive… Des personnages, je n’ai rien retenu du tout, pas même leurs noms. Concédant que le roman conservait toujours sa pertinence politique, il ajouta: « La pertinence, cependant, n’est rien comparée à ce sens de la vie ressentie que communiquent les vrais grands romanciers. »

« Il a une fluidité incroyable, une aisance décontractée enviable dans sa transition de l’histoire à l’essai et vice-versa »

D’après ses propres écrits, il semble que Kundera ne se considérerait pas comme faisant partie de cette tradition d’écrivains «vraiment grands» vers laquelle Banville faisait implicitement un geste. Beaucoup de ses romanciers préférés – Sterne, Diderot, Broch, Musil, Gombrowicz – appartiennent en réalité à ce tributaire de l’écriture ironique et équivoque dont les auteurs sont si conscients des contradictions, des écueils et des artifices inhérents à l’acte de créer des fictions que leurs livres deviennent eux-mêmes, à un certain niveau, des parodies ou du moins des auto-interrogations. La place de Kundera au sein de ce panthéon particulier semble sûre, avec une mise en garde importante : nulle part le sens de la « vie ressentie » de Banville n’est plus inconfortablement absent que dans la représentation de personnages féminins par Kundera.

L’affaire féministe contre Kundera a été faite souvent, peut-être jamais avec plus d’éloquence que par Joan Smith dans son livre Misogynies, où elle a soutenu que « l’hostilité est le facteur commun dans tous les écrits de Kundera sur les femmes ». A titre d’exemple, elle a cité de nombreux passages, y compris un profondément incompréhensible

Pablo75 dit: à

On sent que Notre Grande Connasse complétement obsédée par le sexe, a mal aux fesses ce matin. Quelqu’un connaît une bonne pommade?

Damien dit: à

La fin :
L’affaire féministe contre Kundera a été faite souvent, peut-être jamais avec plus d’éloquence que par Joan Smith dans son livre Misogynies, où elle a soutenu que « l’hostilité est le facteur commun dans tous les écrits de Kundera sur les femmes ». À titre d’exemple, elle a cité de nombreux passages, dont un très inconfortable du Livre du rire et de l’oubli dans lequel le narrateur rend un rendez-vous secret avec une rédactrice en chef de magazine qui s’est mise en danger en lui commandant des articles. Elle est tellement nerveuse à propos de la rencontre, qui a lieu dans un appartement anonyme, qu’elle perd le contrôle de ses intestins. En la rencontrant, cependant, la réaction principale, et inexplicable, du narrateur est « une envie folle de la violer … Je voulais la contenir entièrement, avec sa merde et son âme ineffable ». (C’est un passage sinistre, sans aucun doute, mais je trouve qu’il s’agit plus d’une calomnie contre les hommes qu’autre chose.)

Contre les exemples accablants de Smith, nous devons citer le nombre de personnages féminins – en particulier dans la fiction ultérieure de Kundera – qui sont au moins aussi bien réalisés que ses hommes. L’ignorance est en quelque sorte mon préféré des romans les plus récents, notamment parce que son héroïne, Irena, est un personnage complexe et sympathique dont les attitudes ambivalentes envers l’exil sont explorées avec esprit et compassion. Mais même ici, à la toute fin du livre, notre dernière image d’Irena est voyeuriste, objectivante, alors qu’elle dort nue avec « ses jambes écartées négligemment », tandis que son amant fixe ses yeux sur son entrejambe et « regarde un longtemps dans ce triste endroit ». Pourquoi Kundera ressent-il le besoin d’exposer ses femmes avec une telle minutie, une telle cruauté ? Et comment, d’ailleurs, aurait-il pu écrire un livre d’essais de 150 pages sur le roman européen sans mentionner une seule écrivaine en dehors d’Agatha Christie ?

Je ne peux m’empêcher de penser que si quelque chose va miner la réputation à long terme de Kundera, ce ne sera pas l’absence de « vie ressentie » dans ses romans, ou le fait que son art s’est développé dans un contexte politique qui pourrait un jour (plus tôt qu’on ne le pense) sera oublié : ce sera son androcentrisme bouleversant. J’évite le mot « misogynie » parce que je ne pense pas qu’il déteste les femmes ou qu’il leur soit constamment hostile, mais il semble voir le monde d’un point de vue exclusivement masculin, ce qui limite ce qui aurait pu autrement être son illimité. réalisations en tant que romancier et essayiste. Heureusement, Le Festival de l’insignifiance est moins défiguré par cette tendance que presque tout ce qu’il a écrit ; et donc, bien que ce ne soit pas un ajout substantiel à son œuvre, cela pourrait toujours être un bon point de rentrée pour ceux qui ont été rebutés, dans le passé, par la politique sexuelle problématique qui envoie des ondulations d’inquiétude à travers même ces livres se terminent.

Marie Sasseur dit: à

Il manque un passage de ce très intéressant article, traduit en français :

« Dans Le Livre du rire et de l’oubli, Tamina, une exilée tchèque vivant dans un

Tamina, exilée tchèque vivant dans une ville occidentale anonyme, est prête à tout pour retrouver 11 cahiers perdus dans son pays natal. L’un des obstacles qu’elle rencontre est l’incompréhension des Occidentaux : « Elle décrit donc les carnets comme des « documents politiques », alors qu’il s’agit en réalité de livres de souvenirs, qu’elle veut retrouver non pas pour des raisons politiques, mais parce que la mémoire de ses débuts commence à s’estomper et « qu’elle veut lui redonner son corps perdu ». Ce qui la pousse à agir, ce n’est pas un désir de beauté, c’est un désir de vie. C’est un désir de vie.

À travers cette histoire et ses autres compagnons interconnectés, Le livre du rire et de l’oubli éclaire magnifiquement, (…)

Marie Sasseur dit: à

Ce passage appelle un commentaire :

« Je ne peux m’empêcher de penser que si quelque chose va miner la réputation à long terme de Kundera, ce ne sera pas l’absence de « vie ressentie » dans ses romans, ou le fait que son art s’est développé dans un contexte politique qui pourrait un jour (plus tôt qu’on ne le pense) sera oublié : ce sera son androcentrisme bouleversant »

On a vu ce qu’il en était, avec des insinuations pour le moins oiseuses, sur ce blog.

J’ai posté il lien où il est clairement établi que le le parti pris narratif de Kundera est un narrateur masculin, qui s’exprime à la première ou 3 ème personne.
Ce que l’on n’a pas souligné, et comme rappelé dans le billet qui évoque Kundera séducteur, c’est que tout simplement, Kundera avait peut-être les moyens de cet  » androcentrisme.
Vu les assertions d’une folle furieuse qui visiblement n’a jamais lu d’auteurs qui assument d’être des hommes, Ph Roth, certes, mais, dans le genre on ne peut pas ne pas citer l’immense James Salter.
Et rien d’autre.

Cela dit, il vaut mieux avoir lu  » l’insoutenable légèreté  » bien avant l’ andropause, ou la ménopause, pour les harpies #metoo.

rose dit: à

, « Le Festival de l’insignifiance est moins défiguré par cette tendance que presque tout ce qu’il a écrit ; et donc, bien que ce ne soit pas un ajout substantiel à son œuvre, cela pourrait toujours être un bon point de rentrée pour ceux qui ont été rebutés, dans le passé, par la politique sexuelle problématique qui envoie des ondulations d’inquiétude à travers même ces livres se terminent. »

D’une clarté éblouissante.
On va se mettre à parler des suisses, des culs serrés.
Celui de Bloom est du poulet, n’est pas né celui. Non seulement il est né, avant toi, mais en plus il t’a eu tout cru.
Depuis, cherche désespérément ce que je n’ai plus.

Bref.
Pépins.
Cuites.
Etc.
Depuis quand un journal est le produit de son directeur en chef ? Cela en dit long sur l’équipe de rédaction, aux ordres.
L’indépendance d’esprit a stagné fin XIXème.

Etc.
Bref.
Pépins.

rose dit: à

Comme si l’andropause et/ou la ménopause changeait notre manière de penser.
D’agir, cela se peut, mais de penser plus belle acuité encore.
Sauf que, chez les femmes il n’y a pas de débandage, ce qui est énorme : l’homme est suffoqué où/quand nous ne le sommes pas.

rose dit: à

Last but not least : les multi-identités de Quichotte, [multi pseudos (d’un homme se prenant pour une femme « mais c’est pour mieux te saloper mon enfant »)], parce qu’il est juif et qu’il a peur ?

Ainsi, la peur ne date pas de la Shoah ?
Quelle en est donc l’origine ?

Ceux qui ont peur ont des raisons.
Y aurait-il un lien avec la honte ?
Je ne le vois pas.

rose dit: à

Insinuations oiseuses, c’est bien en dessous du viol, dit Diogène.

JC..... dit: à

CHARITE, CONCEDEE AUX PAUVRES D’ESPRIT

J’ouvre aujourd’hui une cagnotte, en Euros, destinée à fournir au Verbeux Foldingo DAMIEN un clavier à deux touches seulement : OUI, NON !

Qu’il se taise.

Tout le monde y gagnera, non ? Et qu’il consulte un Lacan libre, bordel de nonnes lubriques !

Patrice Charoulet dit: à

Je ne lis que de grands auteurs dont la langue maternelle est le français. J’ai de quoi lire pour de siècles. Hélas, ma vie s’arrêtera avant l’épuisement du stock.

Jazzi dit: à

« un clavier à deux touches seulement : OUI, NON ! »

Il faut quatre touches (O, U, I, N) pour écrire Oui ou Non sur un clavier, JC !

Jazzi dit: à

La littérature n’a pas de frontière, Patrice Charoulet, pourquoi se limiter aux seuls auteurs dont la langue maternelle est le français ?
Vaste et le monde et les traducteurs sont là pour nous aider à le découvrir dans toute sa diversité !
Le patriotisme littéraire, quelle drôle d’idée…

Pablo75 dit: à

Ainsi, la peur ne date pas de la Shoah ? Quelle en est donc l’origine ?
rose dit:

Ton inculture est très étonnante. Lis « Histoire de l’antisémitisme » (5 vols) de Léon Poliakov.

Jazzi dit: à

Vaste EST le monde

Pablo75 dit: à

Don Quijote = Don Quichotte
Alonso Quijano = Alonso Quichano
Pablo, chilipoyas, jipote.
Alexia Neuhoff dit

Mais qu’est-ce que tu peux être drôle quand tu t’y mets, ma poule…

rose dit: à

Pablo 75

Ton immense culture qui ne te mène à rien me laisse incessamment abalobée, ma poule.

Les juifs ont peur depuis qu’ils ont trahi un des leurs, c’est d’un compliqué ! Je te laisse tes cinq volumes, apprends les par cœur.

rose dit: à

Pablo 75

Avec tes cinq volumes, fais des origamis.

Jazzi dit: à

« ce qui lui a barré la route du prix Nobel (son « politiquement incorrect » et sa réputation de misogynie tirée de l’analyse de son oeuvre, selon Florence Noiville) »

Peter Handke, tout aussi sinon plus « politiquement incorrect » l’a bien eu le Nobel !
La misogynie, alors ?

MC dit: à

« Le sait-elle elle même pourquoi? ». Vaste question, Rose, disons, au vu du blog, que tout ce qui pense autrement que Marie Sasseur s’expose à être ravalé plus bas que Terre , et sans nuances. C’est ainsi que ce blog est devenu, sans gloire , le sien. MC

Jazzi dit: à

« que tout ce qui pense autrement que Marie Sasseur s’expose à être ravalé plus bas que Terre »

Pas seulement, MC.
Il m’est arrivé de dire que j’étais d’accord avec elle et je me suis pareillement fait rabroué !
MS se veut L’Unique…

rose dit: à

Du papier cul avec vos cinq volumes, Pable 75.

rose dit: à

Sans gloire, certes, mais surtout sans bataille.

rose dit: à

Pablo 75.

rose dit: à

j’ai la réponse à « le sait -elle, elle même pourquoi » mais on peut se la jouer, je le garde pour moi, et je ne vous le dirai pas.

Bloom dit: à

L’Escobar à la mie de pain, vieux pote de Ch.loux, ressemble à un des vilains personnages de Kundera, falot et chafouin à souhaits. Son insignfiance de fesse-mathieu n’ayant d’égale que sa vulgarité de charretier, ce pitoyable porte coton incarne à la perfection l’insoutenable lourdeur de l’être.

JC..... dit: à

« Il faut quatre touches (O, U, I, N) pour écrire Oui ou Non sur un clavier, JC ! » (Jazzi)

Mais non, putain de vérole de bordel de culte à ressorts !

Par la verge de Saint Priape, c’est simple à comprendre : le clavier offert à Damien aura une touche OUI et une autre NON.

End of job !

Patrice Charoulet dit: à

Langue française

MINIMA

On le sait, si l’on a fait du latin, ou on le devine, si l’on ignore le latin, le mot français « minimum » vient directement du latin. C’est en latin un mot neutre, dont le pluriel est « minima ». On dira donc très bien en français les « minima sociaux ».
Dans la langue du droit, on notera que, si l’appel a maxima vise une diminution de la peine, l’appel a minima est interjeté par la ministère public pour obtenir un accroisssement de la peine.
Enfin, l’on peut s’étonner du nombre considérable de demi-savants qui, pour faire très chic, disent
« a minima », en particulier sur France culture, là où ils pourraient dire « au minimum ». Aucun dictionnaire n’indique cet emploi. C’est une simple épidémie : toutes les victimes ont oublié de vérifier si c’était permis. Eh bien non .

LINGUISTE / LINGUISTIQUE

Bien des gens, parfois très connus et très estimés, prononcent ces deux mots comme si « gui » était écrit « guoui ». Ils n’ont pas raison.

SPONSOR

Le dictionnaire de l’Académie française, dernière édition, déconseille l’emploi de l’anglais « sponsor » et préfère « financeur ».

renato dit: à

Évidemment, le sponsor finance, mais il peut le faire comme parraineur ou comme commanditaire. Donc, ou l’on affine ou l’on n’emmerde pas le peuple d’ici avec un détail, d’autant plus que les langues se transforment par contact avec d’autres langues aussi que sur les trottoirs — ce qui aliène toutes velléités d’en conserver une sous formol.

Damien dit: à

le clavier offert à Damien aura une touche OUI et une autre NON

Merci, mais d’une part j’ai déjà un clavier, et de toute façon je n’accepte pas les cadeaux. J’ai horreur de ça. Je ne célèbre jamais mon anniversaire. Si quelqu’un, malgré tout, m’offre un cadeau, je le revends sur Internet. Donc, de l’argent, oui, mais rien d’autre. Car l’argent n’a pas d’odeur. Et de toute façon je reverse cet argent à de bonnes oeuvres. C’est un beau pays, la Turquie. Ils ne sont pas encore dans l’Europe, mais ça va venir. Erdogan a compris comment faire. Vous verrez… J’ai lu des articles sur la Turquie, cet après-midi. Bien sûr, c’est encore une démocrature, mais beaucoup de Turcs sont très évolués. Ce sont déjà de vrais Européens, ah oui ! regardez une carte : la Turquie a une frontière commune avec la Grèce, la Bulgarie… Tout ça c’est européen, Vers le Nord encore, il y a la Georgie, puis c’est l’Ukraine, tout près. L’Ukraine ! Au Nord encore, la Mer Noire… Imaginez ! La Turquie a une place centrale dans la géostratégie, ce qui n’avait pas échappé à Henry Kissinger, le « Dear Henry » bien connu au Vietnam. La Turquie a également une frontière commune avec l’Irak et l’Iran et la Syrie… L’Iran est un pays très important, où se joue aussi la paix en Europe. Actuellement, je crois qu’ils livrent des armes à Poutine… Vous voyez le jeu et sa complexité. On est loin de la paix en Europe. La Turquie est placée plus au Nord que l’Iran, pays plein Sud. A l’Oust, Afghanistan puis Pakistant. Puis l’Inde… Ce matin, au défilé, honneur à l’Inde avec la présence du premier ministre indien. C’est un excellent rapprochement. L’Inde me fascine aussi, sa religion ancestrale, son système de castes, sa surpopulation, ses grappes de mendiants qui s’entretuent pour une malheureuse roupie. Au-delà des montagnes, la Chine, encore plus à l’Ouest. La chine est un point d’arrivée. C’est là où la démocratie finit. C’est là où repart la dictature, la grand muraille, l’incommunicabilité entre les êtres humains… Et pourtant, la chine nous fascine. Bonne soirée !

Alexia Neuhoff dit: à

Damien : « L’Inde me fascine []. Au-delà des montagnes, la Chine, encore plus à l’Ouest. »

Remarque : il y a du nouveau !

et alii dit: à

peur
“La peur ne peut se passer de l’espoir et l’espoir de la peur.” Spinoza

et alii dit: à

peur DAMIEN
« Timeo Danaos et dona ferentes

Jazzi dit: à

Ch.loux est toujours parmi nous, Bloom.
Auras-tu reconnu son nouveau pseudonyme ?
Comme rose, je ne dirai rien…

Jazzi dit: à

« je n’accepte pas les cadeaux. »

Même pas un exemplaire dédicacé, Damien ?

et alii dit: à

Art and Architecture Dance to a Percussive Beat in a Stop-Motion Tour of Istanbul
THIS IS COLOSSAL

Bloom dit: à

RAF Baroz, ces petits jeux puérils ne m’intéressent pas. La vie est ailleurs.

Jazzi dit: à

Na, dit-il !
Mais où est donc sa vie ?

Damien dit: à

Même pas un exemplaire dédicacé, Damien ?
Ah si… Un autographe de Victor Hugo, alors ! Ou alors, au choix : Balzac ou Stendhal… Je me souviens que, lorsque PPDA a quitté TF1, il a investi son pactole dans un autographe de Victor Hugo. Cela me l’avait rendu sympathique… pour un temps. Je possède des autographes d’écrivains contemporains, ça ne vaut rien. Mais une dédicace de Salman Ruhsdie, ça ne vaut pas plus que 30 €. Mais Jazzi, je sais, vous aviez envie que je vous réponde, oui, l’un de vos livres dédicacés, les sempiternels « Goût de… » C’est une belle collection, mais pas besoin de dédicace, car ce sont surtout des extraits d’auteurs classiques. Bref, un « Goût de… » est le fruit d’une paresse complète. mais ça peut être bien. Les Gouts de New Yord ou du Judaïsme, c’est intéressant. Mais pas dédicacés, please ! Même par PPDA !

closer dit: à

Puisque Pablo en parle, le roman picaresque espagnol est antérieur au Quichotte (1605) ou à peu près contemporain. Je recommande la lecture du volume de La Pléiade « Romans picaresques espagnols » qui contient le Lazarillo (1554), le Guzman de Alfarache de Mateo Aleman (1599 et 1604) et La Vie de l’Aventurier Don Pablos de Ségovie de Quevedo (écrit vers 1603-1608). Lectures fascinantes qui nous montrent une Espagne corsetée en surface par la religion et la morale aristocratique mais où subsistaient d’extraordinaires espaces de liberté pour des vauriens dotés d’un humour, d’un bon sens, voire d’une philosophie (Guzman notamment) impressionnantes. A leurs risques et périls bien sûr malgré leur débrouillardise.
Le Guzman de Alfarache, bien que trop long à mon goût, mais je l’ai fini car il en vaut la peine, est par moments exceptionnel de profondeur. Point commun à tous: humour, ironie, distance…

MC dit: à

Jazzi, avec vous, je soupçonne que Sasseur soigne son coté Dame patronnesse Années 1950. A savoir qu’ il y a les damnés et qu’il y a les bénis . Simplement, les Damnés ne sont pas damnés dans la grande Chaudière, et les Bénis, s’ils existent à l’exception de MS, ce qui est déjà un problème en soi, ne croient en rien et le proclament sur tous les tons et tous les modes. C’est ce qu’on appelle le progrès…

Marie Sasseur dit: à

Le scabreux mc a mis le blog d’Edel en pls, avec la sandrinerousseau #Kundera#metoo.
Je me demande si ces deux harpies ont lu les romans de J-P Amette, il peut préparer sa défense…

Marie Sasseur dit: à

Avec ces deux grenouilles de benitier, le scabreux mc et sa margotte, Edel peut oublier les soirées romaines, il va être accusé de voyeurisme sexuel.

Pablo75 dit: à

« la lecture du volume de La Pléiade « Romans picaresques espagnols » qui contient le Lazarillo (1554), le Guzman de Alfarache de Mateo Aleman (1599 et 1604) et La Vie de l’Aventurier Don Pablos de Ségovie de Quevedo (écrit vers 1603-1608). »
closer dit:

Il n’y a pas « La pícara Justina » (1605), publié anonymement mais qui est de Francisco López de Úbeda?

« Point commun à tous: humour, ironie, distance… »
closer dit:

Et une lucidité à toute épreuve !! Et cela s’explique bien par le fait que tous ces livres (sauf « El buscón » [1] de Quevedo, très influencé par El Lazarillo de Tormes), ont été écrits par des… « conversos ».

[1] « Historia de la vida del Buscón, llamado Don Pablos, ejemplo de vagamundos y espejo de tacaños », traduit en français sous le titre de « El Buscón, la Vie de l’Aventurier Don Pablos de Ségovie », souvent désigné simplement comme « El Buscón », est un roman picaresque de Francisco de Quevedo.

https://fr.wikipedia.org/wiki/El_Busc%C3%B3n

D. dit: à

 Il faut quatre touches (O, U, I, N) pour écrire Oui ou Non sur un clavier,

Je viens d’essayer, JC, et ça fait ouin. Tu dis n’importe quoi.

renato dit: à

Vous vous trompez d’intervenant, D.

D. dit: à

Ah beu ? C’était qui ?

D. dit: à

Excuse-moi, Marie Sasseur, mais qui est donc « Le pingouin du 75 » ?

renato dit: à

Vous tapez « o, u, i, n » dans la barre d’adresse du browser et vous y arrivez tout seul comme un grand.

renato dit: à

La barre d’adresse si vous êtes sur téléphone, naturellement ; ou command ou control + F.

MC dit: à

D, on peut penser que c’est Pablo. Ce n’ est pas très flatteur mais c’est un peu mieux que des gentillesses comme astrologue de secte, etc. Je ne dis pas que Sasseur s’améliore, mais il faut reconnaître qu’il lui arrive malgré elle d’être moins méchante. Se maintenir à un tel niveau suppose des inégalités dans le discours., même quand on est naturellement douée pour cela…. Bien à vous. MC

rose dit: à

Voté pour la restauration de la nature.

Jazzi dit: à

Sur un autre blog littéraire, j’ai posté le même commentaire à propos de L’art du roman de Milan Kundera et posé la même question : « Mais quand et où est donc né le roman, selon vous ? »

L’une a répondu : « Le roman est issu du rêve… Et les rêves remontent à la nuit des temps… »

Et l’autre : « Pour moi, l’origine du roman remonte au roman arthurien, au XIe siècle où il prend ce nom. Nom pas en tant que genre mais parce qu’il était écrit en langue romane donc en roman. »

C’est ainsi que l’on est passé du roman de chevalerie arthurien au Roman picaresque espagnol…

D. dit: à

MC dit: à

D, on peut penser que c’est Pablo. Ce n’ est pas très flatteur mais c’est un peu mieux que des gentillesses comme astrologue de secte

Je vous remercie pour ces précisions utiles, MC. Et je vous souhaite une très bonne nuit.

MC dit: à

Roman de chevalerie Arthurien. Don Quichotte,?et le Roman Picaresque Espagnol. Moi, je veux bien. Mais que faire au Moyen Âge du Jouvencel et du Roman de Renard, et à la Renaissance de Rabelais, celui-là surtout? Par ailleurs on oublie de dire qu’ on passe pard’une forme versifiée a une autre en prose. L’univers de Chrétien de Troyes n’est plus celui du Roman de Jean de Paris. MC

Jazzi dit: à

Evolution par pallier et influences, MC.

Une autre réponse, pertinente et nuancée à la question, qui va dans le sens de Kundera : « Toute origine est indéfinissable et toute origine est impure.
Ce qui me paraît avéré c’est que tout ce qui fera ce qu’on peut appeler le roman « moderne » européen s’inspirera d’une part ou d’une autre du Don Quichotte de Cervantès.
C’est une œuvre si puissante qu’on ne peut plus être comme avant de l’avoir lue. Il y a bien un sentiment d’avant et d’après Don Quichotte. »

William Boquet dit: à

@Pablo75 dit: à
J’ai rarement vu un complexe d’infériorité aussi énorme que celui de Bloom. Il a besoin de venir ici tous les jours (et cela depuis des années) pour raconter ses exploits inouïs de haut fonctionnaire du Ministère des Affaires Étrangères dans la planète entière ou nous montrer sa connaissance absolue de la langue anglaise. Il est tellement obsédé par son problème, qu’il ne s’est pas encore rendu compte qu’ici tout le monde trouve cela pitoyable ou s’en fout complétement.

De l’argument de disproportionnalité :

« L’année [2022] a été marquée par quinze mesures anti-israéliennes à l’ONU, lorsque la la Syrie ou l’Iran en ont reçu une seule et le Qatar aucune.

En 2022, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté plus de résolutions contre Israël que contre toutes les autres nations réunies, démontrant ainsi ce que les observateurs avertis appellent « une focalisation déséquilibrée sur l’État juif » au sein de l’organisme mondial. L’Assemblée générale a approuvé 15 résolutions anti-Israël l’année dernière, contre 13 résolutions critiquant d’autres pays, tous pays confondus, selon un décompte effectué par le groupe de surveillance pro-Israël UN Watch.

La Russie a fait l’objet de six résolutions condamnant son invasion de l’Ukraine. La Corée du Nord, l’Afghanistan, le Myanmar, la Syrie, l’Iran et les États-Unis ont été frappés par une résolution chacun. L’Arabie saoudite, la Chine, le Liban, la Turquie, le Venezuela et le Qatar, qui ont de mauvais antécédents en matière de droits de l’homme ou ont été impliqués dans des conflits régionaux, n’ont pas été touchés par des résolutions les critiquant.(…) »
https://www.i24news.tv/fr/actu/international/1672736867-l-onu-a-condamne-israel-plus-que-tous-les-autres-pays-reunis-en-2022#:~:text=L'Assembl%C3%A9e%20g%C3%A9n%C3%A9rale%20a%20approuv%C3%A9,son%20invasion%20de%20l'Ukraine.

William Boquet dit: à

@ rose dit: à
Du papier cul avec vos cinq volumes, Pable 75.

Du syndrome de David selon Donatello et de la Renaissance ; ce n’est pas pour demain par là-bas, quand bien même la pénurie de papier ne semble pas menacer..

William Boquet dit: à

@Point commun à tous: humour, ironie, distance…

L’attachement communautaire est une question de survie, et il est juste de le rappeler. Merci Pablo75 et closer, vous qui savez la force de cette nécessité pour l’avoir éprouvée dans vôtre chair et en vôtre âme, de le rappeler ; avec les qualités de légèreté, de finesse et d’humour précitées – parmi tant d’autres qui vous signalent et vous distinguent du vulgaire omniprésent

renato dit: à

« D’où viens-tu roman ? »

Il y a des exemples égyptiens (XII-XIII dynasties).

Évhémère (-316 — -260), Histoire Sacrée (Hierà anagraphé), Voyage imaginaire sur une île de l’océan Indien où le narrateur trouve une cité idéale ordonné selon un système collectiviste.

Beaucoup d’exemples en époque hellénistique, on ne citera que Histoire véritable de Lucien (entre autres aventures un voyage sur la lune), et Antoine Diogène qui aurait influencé Lucien.
Et en époque impériale le Satyricon et l’Âne d’or.

Ces exemples bien à part, raconter doit être une activité humaine aussi ancienne, si non plus, que la peinture paléolithique.

15.7 — 6.53

renato dit: à

« Du papier cul avec vos cinq volumes… »

Premiers pas vers les autodafés de livres ?

et alii dit: à

QUELLES SONT LES RAISONS POUR LESQUELLES CE N EST PAS
une vaie erdélienne comme ROSE qui a donné le lien de DU DISCOURS DE JERUSALEMde Kundera?
Bonne jounée à tous les pépères et leurs pépettes
erdéliennes:

http://referentiel.nouvelobs.com/archives_pdf/OBS1070_19850510/OBS1070_19850510_112.pdf
LE
RIRE DE
DIEU
n, Israël, leur petite patrie enfin retrouvée, surgit à mes yeux comme le véritable coeur
de l’Europe, étrange coeur placé au-delà du
corps.

et alii dit: à

« f. C’est en romancier que je le
reçois. Je souligne, romancier, je ne dis pas
écrivain. Le romancier est celui qui, selon
Flaubert, veut disparaître derrière son oeuvre.
Disparaître derrière son oeuvre, cela veut dire
renoncer au rôle de personnalité publique. Ce
n’est pas facile aujourd’hui, où tout ce qui est
tant soit peu important doit passer par la scène
insupportablement éclairée des mass media, qui,
contrairement à l’intention de Flaubert, font
disparaître l’ceuvre derrière l’image de son
auteur. Dans cette situation, à laquelle personne
ne peut entièrement échapper, l’observation de
Flaubert m’apparaît presque comme une mise en garde »

closer dit: à

Personne ne dit que le roman a été « inventé » au 16ième siècle en Espagne. Il y a longtemps que La Pléiade (encore elle, je n’ai pas d’actions…) a publié un recueil de romans grecs et latins; ce n’est qu’un exemple.

Du Moyen Age, je retiendrai Tristan et Yseult, merveilleux roman d’amour passion ou la sensualité féminine s’exprime à l’égal du désir masculin. D’une parfaite immoralité (le philtre a bon dos!)…

JC..... dit: à

SEMANTIQUE, TA MERE

« une vraie erdélienne comme ROSE » (Alii)

Chère Alii,
Qu’appelez vous au juste « un vrai erdéelien », une « vraie erdéelienne » ? J’avoue ne pas le savoir et souffrir énormément de ce manque !

Pour moi, placer Pierre Assouline tout en haut du piédestal, fabrication IKEA, bien avant les Prophètes de malheur, les Divinités du vide, les Philosophes du rien, me parait sain. Le meilleur erdéelien, c’est Passou !

Qu’en pensez-vous ?

Que ces temps incertains vous soient favorables …

JC..... dit: à

« Tristan et Yseult, merveilleux roman d’amour passion ou la sensualité féminine s’exprime à l’égal du désir masculin. D’une parfaite immoralité  » (closer)

AMORALITE
Que nenni ! Disons plutôt une moralité à ailes variables et sous munitions terrifiantes. Mais riche d’une poétique de sentiments et d’émotions infinies

Alexia Neuhoff dit: à

« Ce n’est pas facile aujourd’hui, où tout ce qui est
tant soit peu important doit passer par la scène
insupportablement éclairée des mass media, qui,
contrairement à l’intention de Flaubert, font
disparaître l’oeuvre derrière l’image de son
auteur. »

Oui, mais quand il n’y a pas « d’oeuvre », simplement une production médiocre, l’auteur qui court les plateaux TV, les studios radio, les réseaux sociaux pour débiter sornettes et faire le buzz s’en tire bien financièrement. Des noms ?

JC..... dit: à

« Courir les plateaux TV », aujourd’hui, remplace le « Aller chez les putes, d’hier »….

Marie Sasseur dit: à

De 1975 à 1979, l’écrivain tchèque Milan Kundera, enseignant à l’université de Rennes 2, résidait dans la tour des Horizons. Aucune trace dans son œuvre de ce séjour rennais… sauf une page très belle dans Le livre du rire et de l’oubli. Et un coup de griffe dans une interview où il taxe Rennes de ville « vraiment moche »

AUTEUR: MILAN KUNDERA
#03 Janvier-Février 2010

http://www.placepublique-rennes.com/article/Milan-Kundera-La-plus-haute-tour-dans-une-ville-vraiment-moche-1

JC..... dit: à

POUR SALUER LES MORTS

Au risque d’en pâtir, je vous avoue n’avoir gardé qu’un modeste souvenir du Milan dont il est question, ici. Je ne sais même plus où j’ai foutu les livres de lui que j’ai lu…

Aucune importance ! Contrairement à Panait Istrati, hélas bien oublié, lui !

Marie Sasseur dit: à

Tout pour la musique.

Milan Kundera a été le gendre -posthume- et auparavant l’élève – de Pavel Haas, musicien juif, assassiné à Auschwitz en 1944.

http://alain.cf.free.fr/haas-pavel.htm

D. dit: à

Euh oui. Et alors donc ?
On peut être le gendre de tout un tas de gens. À priori on ne choisis pas l’époux en fonction du gendre.

D. dit: à

des beaux-parents. Le rebeil est difficole. À cause du bal.

D. dit: à

Je suis allé au bal à Trappes, pas,très loin de Chzjille.

D. dit: à

JC….. dit: à

« Courir les plateaux TV », aujourd’hui, remplace le « Aller chez les putes, d’hier »….

la télé perd énormément en audience depuis 20 ans. Les médias Internet professionnels ou amateurs sont de nos jours plus efficace pour se faire connaitre.

Bill Evola dit: à

« Du papier cul avec vos cinq volumes… »

Rien d’enflammé pour résultat donc, avec ce papier, une fois empesé de m.rde!

Marie Sasseur dit: à

#Je ne sais même plus où j’ai foutu les livres de lui que j’ai lu…

j’ai retrouvé, – pas très haut dans ma bibli, contrairement a d’autre-, à la lettre K, le folio n° 2077.
Et contrairement à ma première impression, 33 et non 35 ans plus tard je vais le relire. Tomas et Tereza et les autres auront changé dans la perception que j’en avais, mais c’est pas grave. Je connais cela dans d’autres occasions, comme dit la chanson rendez-vous dans 10 ans…
Reste le sourire de Karenine, bon chien…
Cela me fait le même effet étrange, de repenser à un être cher, qui a gardé éternellement le charme d’un homme de 25 ans. Un printemps éternel.
L’amour est enfant de Bohème
Un éternel retour

Pour saluer Tomas, chirurgien à Zurich… ;- )

16.
 » un peu plus tard, il se fit une réflexion que je mentionne pour éclairer le chapitre précédent :
Supposons qu’il y ait dans l’univers une planète où l’on viendrait au monde une deuxième fois. En même temps on se souviendrait parfaitement de la vie passée sur Terre, de toute l’expérience acquise là-bas.
Et il existe peut-être une planète où chacun verrait kle jour une troisième fois avec l’expérience de deux vies déjà vécues.
Et peut-être y a-t-il encore d’autres et d’autres planètes où l’espèce humaine va renaitre en s’élevant chaque fois d’un degré ( d’une vie) sur l’échelle de la maturité.
C’est l’idée que Tomas se fait de l’éternel retour.
Op ; Cit p. 323

Jazzi dit: à

Entre une erdélienne comme ROSE ou une hère des liens comme et alii, faut-il choisir ?

Jazzi dit: à

« raconter doit être une activité humaine aussi ancienne, si non plus, que la peinture paléolithique. »

Certainement, renato.
Au commencement, le roman était en audio !

Jazzi dit: à

Tout commence avec Homère, réputé avoir été le plus grand des aèdes (poètes) de la fin du VIIIe siècle av. J.-C. Les deux premières œuvres de la littérature occidentale que sont L’Iliade et L’Odyssée, lui sont attribuées. La première nous conte la Méditerranée des batailles à travers un épisode de la guerre de Troie tandis que la seconde s’attache à la Méditerranée des voyages avec le retour mouvementé à Ithaque du héros Ulysse. En quoi consistait alors le métier d’aède ? Inspiré par les muses, celui-ci chantait devant une assemblée d’aristocrates réunis en banquet. Il puisait parmi une large collection de thèmes connus de tous, telle la guerre de Troie. Il choisissait un épisode, mais le plus souvent répondait à la demande du public qui lui réclamait l’un de ses épisodes favoris. Généralement, il commençait par un proême, un chant court servant de prélude à l’épopée principale. Dans la mythologie grecque, les muses étaient les filles de Zeus et de Mnémosyne. À l’origine (selon Pausanias), elles étaient trois : Aédé (le « chant », la « voix »), Mélété (la « méditation ») et Mnémé (la « mémoire »). C’est ainsi qu’Homère met en scène la figure de l’aède Phémios, un double de lui-même, à l’occasion du « festin des prétendants », qui se disputaient dans sa maison, à la suite de la longue absence d’Ulysse, la main de Pénélope.

Clopine dit: à

Alors, anecdote perso comme d’hab’. Vous me croirez si vous voulez, j’m’en fous…

DONC.

J’avais vu il y a quelques mois un très joli petit film sur ARTE : Mademoiselle de Joncquières. Très joliment porté par Baer, Cécile de France et Laure Calamy. Et puis, un film en costumes, et empruntant une langue aujourd’hui disparue… Bref.

Mais pourtant, en regardant ce film, j’avais comme un sentiment de « déjà vu ». D’où venait ce sentiment ? Il s’agissait, tous les critiques le disaient, d’un « marivaudage », gracieusement fait mais ne portant pas à conséquence, et surtout faisant état de lois sociales entre les hommes et les femmes (comme on disait dans le temps chez moi, en regardant les films à la télé, et de manière ironique : « oh, merde, ça se passe encore chez les prolos », tant les films ne reflètent le plus souvent que l’habitus des classes dominantes) qui n’ont plus cours (enfin, en surface…) aujourd’hui.

Bref, ça me turlupinait. Et comme parfois j’ai moi aussi (fugitivement) des idées de – sinon « vengeance », du moins « réparation de l’injustice »- j’y repensais de temps en temps : pourquoi ce film me procurait-il ce sentiment de déjà vu ?

Et je viens de découvrir, en relisant Jacques le Fataliste et son maître, qu’il s’agit tout simplement d’une adaptation d’un épisode de ce bouquin si follement dix-huitième siècle. Je ne le savais pas ! Ou bien, oui je le savais, mais… Je ne savais pas que je le savais…

Ca fait un drôle d’effet – non un certain sentiment jubilatoire. Oui, je peux me fier à ma mémoire de lectrice…

Ahahah.

(petite minute d’autosatisfaction. Mais où me pavaner, sinon ici ? )

Jazzi dit: à

Socrate parlait et Platon écrivait.
« Le Banquet » l’un de mes romans préférés…

Le Banquet de Platon, est un éblouissant traité de philosophie sur l’Amour et la Beauté, qui se lit comme un roman. Invité à un somptueux banquet, où le vin coule à flot, par son dernier amant en titre, le jeune Agathon, Socrate, à la suite de la crème des métaphysiciens de l’époque où Athènes rayonnait sur toute la Méditerranée, va à son tour et à sa manière, donner, par le truchement de la prêtresse Diotime, sa définition de l’Amour. Au terme de sa brillante démonstration, Alcibiade, ivre de vin et de jalousie, force la porte de la maison d’Agathon, qui s’était bien gardé de le convier à ces agapes festives et intellectuelles. Après une entrée tonitruante, il va s’assoir entre le maître des lieux et son principal orateur, afin de bien marquer sa prééminence dans le cœur du vieux philosophe, qui, malgré sa laideur légendaire, semble exercer un fort pouvoir de séduction auprès de la jeunesse dorée de la cité. Dans un premier temps, Socrate s’affole, mais contre toute attente, Alcibiade va lui tresser de superbes lauriers, insistant longuement sur la droiture, le courage et la pertinence de l’enseignement de cet incomparable philosophe, qu’il compare pourtant au «  satyre Marsyas », soulignant ainsi la justesse des propos de ce dernier sur la beauté… intérieure.

« SOCRATE

Vois à me défendre, Agathon, reprit Socrate, car aimer cet homme ce n’est pas pour moi une mince affaire. Depuis le moment où je suis tombé amoureux de lui, il ne m’est plus permis de tourner mon regard vers un seul beau garçon ou de parler avec lui, sans que cet homme-là devienne envieux et jaloux, sans qu’il me fasse des scènes extraordinaires et qu’il m’injurie ; pour un peu il en viendrait même aux mains. Vois donc si, à l’heure qu’il est, tu peux l’empêcher de me faire une scène. Tâche plutôt de nous réconcilier ou, s’il lève la main sur moi, défends-moi, car sa fureur et sa passion amoureuse me font frémir d’effroi.

ALCIBIADE

(…) Pour faire l’éloge de Socrate, messieurs, j’aurai recours à des images. Lui croira sans doute que c’est pour faire rire à ses dépens, et pourtant c’est pour dire la vérité et non pour faire rire, que je vais me servir d’images. Je maintiens donc que Socrate est on ne peut plus pareil à ces silènes qui se dressent dans les ateliers de sculpteurs, et que les artisans représentent avec un syrinx (flûte de Pan) ou un aulos (l’ancêtre du hautbois) à la main ; si on les ouvre par le milieu, on s’aperçoit qu’ils contiennent en leur intérieur des figurines de dieux. (…) Toi, tu te distingues de Marsyas sur un seul point : tu n’as pas besoin d’instruments, et c’est en proférant de simples paroles que tu produis le même effet. Une chose est sûre ; quand nous prêtons l’oreille à quelqu’un d’autres, même si c’est un orateur particulièrement doué, qui tient d’autres discours, rien de cela n’intéresse, pour ainsi dire personne. (…)
Pour ma part, messieurs, si je ne risquais pas de passer à vos yeux pour quelqu’un de complètement ivre, je vous dirais, sous la foi su serment, qu’elles impressions j’ai ressenties et ressens encore maintenant à l’écoute de cet individu. Quand je lui prête l’oreille, mon cœur bat beaucoup plus fort que celui des Coryantes (danseurs et joueurs de tambourins célébrants les victoires) et ses paroles me tirent des larmes ; et je vois un très grand nombre d’autres personnes qui éprouvent les mêmes impressions. Or, en écoutant Périclès et d’autres bons orateurs, j’admettais sans doute qu’ils s’exprimaient bien, mais je n’éprouvais rien de pareil, mon âme n’était pas troublée, et elle ne s’indignait pas de l’esclavage auquel j’étais réduit. Mais lui, ce Marsyas, il m’a bien souvent mis dans un état tel qu’il me paraissait impossible de vivre comme je le fais ; et cela Socrate tu ne diras pas que ce n’est pas vrai. En ce moment encore, et j’en ai conscience, si j’acceptais de lui prêter l’oreille, je ne pourrais pas rester insensible, et j’éprouverais les mêmes émotions. En effet, il m’oblige à admettre que, en dépit de tout ce qui me manque, je continue à n’avoir pas souci de moi-même, alors que je m’occupe des affaires d’Athènes. Je me fais donc violence, je me bouche les oreilles comme pour échapper aux Sirènes, je m’éloigne en fuyant pour éviter de rester assis là à attendre la vieillesse auprès de lui. Il est le seul être humain devant qui j’éprouve un sentiment, qu’on ne s’attendrait pas à trouver en moi : éprouver de la honte devant quelqu’un. Il est le seul devant qui j’ai honte. Car il m’est impossible, j’en ai conscience, de ne pas être d’accord avec lui et de dire que je ne dois pas faire ce qu’il me recommande de faire. Mais chaque fois que je le quitte, je cède à l’attrait des honneurs que confère le grand nombre. Alors je déserte et je m’enfuis ; et quand je l’aperçois, j’ai honte de mes concessions passées. Souvent j’aurais plaisir à le voir disparaître du nombre des hommes, mais si cela arrivait je serais beaucoup plus malheureux encore, de sorte que je ne sais comment m’y prendre avec cet homme-là. »
(« Le Banquet », traduction par Luc Brisson)

MC dit: à

Xenophon, qui a connu Socrate, hurle devant ces platonneries socratiques là . Aristote sera plus direct ; « Je suis un ami du divin Platon, mais plus encore de la vérité. Parler ici de roman n’est pas usurpé . Cela n’empêche pas le Banquet d’être effectivement un très beau dialogue philosophique, mais avec le génie dramatique de Platon dont on oublie qu’il fut d’abord, avant sa rencontre avec Socrate, un auteur de théâtre. MC

Dino dit: à

@Marie Sasseur

« Milan Kundera a été le gendre -posthume- et auparavant l’élève – de Pavel Haas, musicien juif, assassiné à Auschwitz en 1944. »

Roberto Bolaño, « Final. Étoile distante. Entrevue avec Mónica Maristain » pour Playboy México n° 9, juillet 2003, in Entre parenthèses. Essais, articles et discours (1998-2003), Bourgois, 2011, p. 452. “Playboy : ¿Qué le despierta la palabra póstumo? Bolaño : Suena a nombre de gladiador romano. Un gladiador invicto. O al menos eso quiere creer el pobre Póstumo para darse valor” (Roberto Bolaño, « Final. Estrella distante. Entrevista de Mónica Maristain », Playboy (Méjico) n° 9, juillet 2003) in Entre paréntesis. Ensayos, artículos y discursos (1998-2003), Barcelona, Editorial Anagrama, 2004, p. 342

« Le mot posthume, on dirait le nom d’un gladiateur romain. Un gladiateur invaincu. » (traduc. libre)

D. dit: à

L’église Saint-Sernin illumine le soir
Une fleur de corail que le soleil arrose
C’est peut-être pour ça, malgré ton rouge et noir
C’est peut-être pour ça qu’on te dit Ville Rose

Marie Sasseur dit: à

Milan Kundera a été le gendre -posthume- et auparavant l’élève – de Pavel Haas, musicien juif, assassiné à Auschwitz en 1944.

C’était pas clair ?
Voici le lien

http://alain.cf.free.fr/haas-pavel.htm

Je crois que Pavel Haas et le père de Milan Kundera ont tous deux été élèves de Leoš Janáček
Sous toute réserve, à voir.

Marie Sasseur dit: à

Milan Kundera s’est marié avec la fille de Pavel Haas, bien après que ce dernier a été assassiné en Auschwitz.
Si ça vous pose un problème, dites-le leur, dindon.

Marie Sasseur dit: à

En 1944, à Auschwitz

Dino dit: à

Milan Kundera s’est marié avec la fille de Pavel Haas, bien après que ce dernier a été assassiné en Auschwitz.

Of course… si ma tante en avait, ce serait mon oncle…

Jazzi dit: à

« Milan Kundera s’est marié avec la fille de… »

Ou comment passer du roman aux ragots. Tout ce que détestait Kundera !

Damien dit: à

En littérature, il y a parfois des couple soudés, c’est-à-dire, un écrivain et son élue qui s’occupe de lui jusqu’au dévouement absolu : Céline et Lucette, Witold Gombrowicz et Rita, et puis, tiens, Milan Kundera et Vera. Cette dernière a eu sans doute un rôle crucial, même si on ne sait pas lequel exactement. Tous les témoignages convergent. Il y a eu aussi Borges et Maria Kodama, celle qui a fait le testament qu’on connaît.Et puis Houellebecq et sa Chinoise — elle est pas mal, celle-là. Elle sait ce qu’elle veut. Il faut pas venir lui raconter des bobards ou des grossièretés ! Un jour, on écrira un livre sur Vera Kundera. On ne sait rien d’elle, à l’Ouest. Manifestement, elle ne va rien écrire, bien qu’elle ait été journaliste, à la tévé je crois. Elle vivra peut-être jusqu’à 101 ans, comme Lucette. Elle a l’air d’avoir la tête sur les épaules, comme Rita Gombrowicz, pas comme Maria Kodama. Elle ne va sans doute pas se remarier — dommage, moi qui cherchais un beau parti. Belle, intelligente et riche, ça m’aurait convenu. Il est peut-être un peu tôt pour faire acte de candidature… Allez, bonne fin de journée.

Samuel dit: à

Pourquoi la lecture de Kundera m’ennuie et sa posture de dissident ou d’opposant ou de je-ne-sais-quoi – une posture qui frise l’imposture – me dérange ?

Phil dit: à

une posture qui frise l’imposture

parce que vous êtes un im-posteur, comme beaucoup ici.

Jazzi dit: à

Hier, c’était l’anniversaire de la mort d’un grand écrivain solitaire, Damien.
Mais qui donc ici l’a lu ?

Cimetière du Père-Lachaise

89e Division

RAYMOND ROUSSEL (1877-1933)
Auteur de :
– La Doublure, roman en vers, 1897
– La Vue, poème, 1903
– Impressions d’Afrique, roman, 1909
– Locus Solus, 1914
– L’Étoile au front, théâtre, 1925
– La Poussière de soleils, théâtre, 1927
– Nouvelles Impressions d’Afrique, 1932
– Comment j’ai écrit certains de mes livres, 1935 (publication posthume).
Ses livres furent publiés à compte d’auteur.
André Breton dira de lui qu’il était « le plus grand magnétiseur des temps modernes ».
Riche héritier, il fut retrouvé mort le 14 juillet 1933, âgé de 56 ans, dans sa chambre d’hôtel à Palerme (Sicile), empoisonné par un excès de barbituriques.
Passionné du jeu d’échecs, il demanda a être inhumé seul dans un caveau comportant trente deux places, en référence au nombre de pièces d’un jeu d’échec.

Jazzi dit: à

Le 90e anniversaire.

Jazzi dit: à

J’ai préparé la notice de Kundera, au cas où…

Marie Sasseur dit: à

@Pourquoi la lecture de Kundera m’ennuie et sa posture de dissident ou d’opposant ou de je-ne-sais-quoi – une posture qui frise l’imposture – me dérange ?

Faut moins écouter les conneries de Mitt’rand.

Alexia Neuhoff dit: à

Damien dit: « Cette dernière [Vera] a eu sans doute un rôle crucial, même si on ne sait pas lequel exactement. »

Mo-nu-men-tal !

Bolibongo dit: à

André Breton dira de lui qu’il était « le plus grand magnétiseur des temps modernes ».

Montrez-nous sa bobine pour que l’on en soit convaincu, Jazzi.

Marie Sasseur dit: à

@un rôle crucial, même si on ne sait pas lequel exactement

Vera Kundera, un « rôle » d’épouse, pendant presque 60 ans ?
C’est pas si mal, Damien.

Marie Sasseur dit: à

@un rôle crucial, même si on ne sait pas lequel exactement.

Milan et son épouse Vera ont vécu l’Histoire ensemble. Ont-ils eu les mêmes renoncements ?
Les faits montrent qu’ils sont parvenue à un accord, sinon, c’en était fini des Kundera en France, après la chute du mur de Berlin.
Il est aussi possible que je relise Tomas et Tereza comme Milan et Vera, au moins pour le choix du passage à l’Ouest.

Jazzi dit: à

Comme Proust, il a dilapidé sa fortune et comme Proust il était homo, plutôt pédophile…

Son art du roman : « Dans Comment j’ai écrit certains de mes livres (1935), Raymond Roussel explique les mécanismes de son écriture imaginaire, en insistant notamment sur :

l’homophonie, la paronymie, les métagrammes, pratiques relevant de la langue des oiseaux ;
les bouts-rimés, contrainte formelle essentiellement poétique au cœur de la dialectique entre nécessité et signification de la langue ;
l’enchâssement, mode d’écriture consistant à placer des incises dans des incises, à l’image de la règle dite des parenthèses en calcul algébrique. »

renato dit: à

J’ai lu Raymond Russel.

***

À propos du roman, selon Satie (cité de mémoire), les animaux aussi ont une activité créative, mais ils n’écrivent pas de livres.

***

Il n’est pas inutile de parler de la formation de Kundera aussi que de son histoire familiale.
Son père qui était musicologue et pianiste, et élève de Janáček, puis directeur de l’Académie du même nom. il initia son fils très tôt à la musique. MK a étudié piano puis composition avec Pavlov Haas, il était donc capable de lire et comprendre une partition ; on comprend aisément, qu’il ait pu employer des procédés propres à la composition musicale à bon escient (inutile d’y revenir Paul Edel en ayant déjà parlé). Son mariage avec Olga Haas est dans l’ordre des choses comme celui de Wagner avec Cosima Liszt et de Schumann avec Clara Wieck.

***

C’est l’imbécillité politique qui s’exprime à travers Samuel, qui doit être une victime de la propagande communiste et il croit donc dur comme fer que MK n’était pas une victime de la campagne de calomnie mise en œuvre contre lui, probablement il ne croit pas non plus que les régimes communistes excellaient dans l’art du mensonge et de la falsification.

renato dit: à

À propos de Roussel, et de sa mort, voir Actes relatifs à la mort de Raymond Roussel par Sciascia.

Jazzi dit: à

Raymond Roussel était aussi un très bon pianiste, renato.

Jazzi dit: à

Il semble établi qu’il ne s’est pas suicidé mais est mort d’overdose, renato.

Jazzi dit: à

Impossibilité de fêter le 90e anniversaire de sa mort…

« Le témoignage le plus probant des goûts de Raymond Roussel ont été publiés le 21 avril 1904, par Marc Lapierre, dans son journal financier et antisémite La Cocarde. Lapierre avait en effet été sollicité par Raymond Roussel pour étouffer le scandale, survenu en 1898, de sa garçonnière du 10, rue Saint-Joseph, où, avec son complice Louis Blanc, Roussel accueillait « de nombreux mineurs de sexe masculin » dont l’un n’avait pas onze ans. Lapierre parvint à étouffer le scandale : il rémunéra notamment Louis Blanc qui exerçait un chantage, et prévint la plainte des parents. Après la prescription des délits, Roussel refusa de continuer à payer Marc Lapierre, d’où un procès, et la une de la Cocarde qui dénonçait Roussel et révélait tous les détails de son affaire de mœurs. Le scandale fut étouffé grâce à l’intervention de la mère de Raymond. Louis Blanc fut condamné en 1903 à 5 ans de prison pour chantage et son procès en révision fut refusé à la suite du témoignage de Roussel. » (wiki)

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