de Pierre Assouline

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La République des livres
Quand le secret tue plus que la vérité

Quand le secret tue plus que la vérité

Peut-on raisonnablement faire confiance à un homme qui se permet d’écrire des notes cryptées dans ses Pléiades en les maculant à l’égal de vulgaires livres de poche ? M’est avis que non. Si les jurés de la cour d’assises d’Ille –et-Vilaine avaient commencé par là, ils auraient gagné du temps.

L’affaire, comme on dit, défraya la chronique. Vous vous souvenez peut-être de Maurice Agnelet, avocat tenant cabinet au cours Saleya, manipulateur et charismatique, lâche et fourbe, séducteur casqué roulant en BMW 750, grand notable niçois, conseiller municipal, vénérable de sa Loge, président de la Ligue départementale des droits de l’homme, allié de Jean-Dominique Fratoni qui rêvait de récupérer les parts du « Palais de la Méditerranée », casino de la famille Le Roux voisin du sien sur la promenade des Anglais. Avocat et amant d’Agnès Le Roux, Me Agnelet reçut ès-qualités trois millions de francs (nous sommes en 1977) virés en Suisse en contrepartie du vote lors de l’assemblée générale de la S.A. du Palais de la Méditerrannée, somme qu’il s’empressa de détourner à son propre profit. Entre temps, elle avait disparu… Il l’avait assassinée, abandonnant le corps en pleine nature à même le sol près de Monte Cassino en espérant que la décomposition ferait son œuvre.

La Déposition (235 pages, 19 euros, L’Iconoclaste) est remarquablement écrit et composé, d’une main qui tremble parfois car l’émotion allait parfois de pair avec la sidération et l’épuisement, toujours avec dignité, un esprit critique jamais pris en défaut. Un vrai morceau de littérature à ranger aux côtés des classiques du genre, les judicaria de Gide, Simenon, Kessel, sans oublier Jean-Marc Théolleyre, dédicataire de ce livre, homme et journaliste admirables qui suivit les affaires de justice pendant des décennies pour Le Monde.Agnes-Le-Roux

Pascale Robert-Diard y assure depuis treize ans la chronique judiciaire avec un équilibre et une sérénité d’autant plus remarquables que l’atmosphère des cours de justice est enflammée et violente. Elle a suivi l’affaire Le Roux. Son livre n’en est pas le compte-rendu. C’est d’autre chose qu’il s’agit. De l’après, du lendemain, et donc de l’au-delà de l’affaire. Très précisément du cas de conscience de Guillaume Agnelet, fils de Maurice Agnelet, longtemps soupçonné, accusé, condamné puis acquitté du meurtre de sa maitresse Agnès Le Roux, jusqu’à « la » déposition. Celle du fils qui l’accablait. L’événement si inattendu qu’il n’était même pas redouté. Le détail qui a fait tout provoqué le chaos, réduit le paysage familial à un champ de ruines et envoyé Maurice Agnelet finir ses jours ou presque (20 ans) en prison en 2014.

 « La cour d’assises est un lieu d’apartheid. Il y a le côté blanc, celui des victimes, à tout le moins celles et ceux qui demandent à la justice de les reconnaître comme telles, et le côté noir, celui de l’accusé. Par cercles concentriques, cette séparation s’étend aux familles, aux amis des deux parties qui ne se mélangent pas sur les bancs du public. La travée leur sert d’infranchissable frontière. Ce qui est vrai dedans l’est aussi dehors. Il suffit d’observer la curieuse parade qui s’exécute devant le distributeur de boissons ou de friandises vers lequel tout le monde se dirige lors des suspensions d’audience. Une hiérarchie tacite s’y instaure. Les familles et les amis des victimes passent devant, ceux des accusés attendent leur tour »

L’auteure a écrit au fils. Une longue lettre. Il lui a répondu, ils se sont rencontrés à plusieurs reprises, il s’est raconté pour se reconstruire, convaincu qu’il ne pourrait résoudre son « dilemme plus que cornélien » qu’en se trouvant enfin « au pied du pied du pied du mur ». De toute façon, ses parents diraient qu’il était en souffrance depuis longtemps, proche de la folie et qu’il y basculait après avoir tenté de s’adresser à Dieu, ou du moins à son intercesseur le plus connu, François, vous imaginez…

Alors il lui a parlé comme il avait fait sa déposition, animé d’une colère sourde mais inextinguible. Pour se libérer de ce qui l’oppressait depuis si longtemps et respirer enfin : « Parce que le secret tue plus que la vérité » et qu’il en serait mort. Elle a recollé les morceaux autrement. Le récit né de son enquête devrait être le rêve de tout chroniqueur judiciaire car rien ne devrait être frustrant comme de s’arrêter à la fin d’une affaire et de passer à une autre.

On y voit une famille exploser en direct, ses secrets voler en éclats. Rien n’est impudique comme un procès. Rien n’est obscène comme un dossier d’instruction, cœurs et corps mis à nu. L’intimité y est violée jusqu’à l’indécence, les avocats ne reculant devant rien tant que le président ne les rappelle pas à l’ordre. Il faut y avoir assisté une fois au moins pour prendre la mesure de ce que peut être un déballage public de cette nature.

Parfois, Agnelet se lâchait. Surtout devant les siens. Une fois, qui fut la fois de trop, il a dit :

« De toute façon, tant qu’ils ne retrouvent pas le corps, je suis tranquille… Et moi, le corps, je sais où il est ».

Le fils a parfaitement entendu. Désormais il sait. Sa mère aussi a entendu. Elle, elle sait depuis longtemps, et bien d’autres choses encore, car il lui a raconté avoir tiré sur sa maitresse dans son sommeil pendant la Toussaint lors d’un week-end en Italie, mais elle fait celle qui ne veut pas savoir. Comment vivre avec ça quand on est « le bon fils » ? Pas vu pas pris. Une défense en béton pour un être amoral que son cynisme protège du doute. Il avait si peu de sens moral qu’il n’imaginait pas que les siens pussent en avoir.

Les cinq Pléiades de Montaigne, Gide, Rimbaud et les deux d’Hemingway sont pour l’auteur le fil rouge de l’assassinat. Pas pour ce qui y est imprimé mais pour ce qui y est noté. « 17 mai 1977- Genève-PM-PV-Amitiés » « Mercredi 2 novembre 1977 Reclassement dossier PM-PV- Liberté » etc Longtemps, il ne sera question dans sa bouche que de « disparition » d’Agnès Le Roux. Ni meurtre ni assassinat. « Disparition » qui désormais rime étrangement avec « déposition ». Un prétoire, cela sent tellement les planches qu’un rédacteur en chef serait bien inspiré un jour de demander à un critique dramatique de couvrir un procès et à un chroniqueur judiciaire de critiquer une vraie pièce de théâtre. Ils n’en seront pas dépaysés.

Pascale Robert –Diard a de l’attention pour tous, y compris les magistrats dont elle rapporte l’émotion lorsqu’ils donnent lecture de l’article 353 sur l’intime conviction, donnée essentielle dans une affaire toute d’hypothèses, sans scène de crime ni preuve criminelle :

« C’est le plus beau texte de la justice pénale Certains présidents le récitent sans baisser les yeux sur leur code. On reconnaît les plus grands d’entre eux à la façon qu’ils ont d’ne détacher lentement chaque phrase comme s’ils voulaient les faire pénétrer dans la conscience des jurés. On se prend à haïr ceux qui le marmonnent ou avalent ses mots »

acques Vergès soutenait que dans un procès, chaque partie propose son propre montage, au sens cinématographique du terme, et qu’il y manquait non la synthèse, ni l’entre-deux la seule version qui soit la plus proche de la vérité : celle qui fasse la part belle aux incertitudes en restituant « le tremblé de la réalité ». C’est ce qu’a justement réussi Pascale Robert-Diard dans La Déposition qui contient le procès Agnelet en creux, avec une qualité qui fait souvent défaut dans les compte rendus que proposent les journaux : la délicatesse.

 (« Maurice Agnelet en 2007 » photo Stéphane Mahé ; « Agnès Le Roux » photo D.R.) 

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830 Réponses pour Quand le secret tue plus que la vérité

Jibé dit: à

« C’est très beau mais… risqué »

C’est surtout ampoulé et incompréhensible ou de l’art de se noyer dans un verre d’eau…

codex dit: à

Jibé oui si vous voulez, à considérer le désir ( qui se fait rare comme le cheveu avec l’âge) passionné comme un pédiluve, une verre, une cuvette, une bassine, un bidet même!

la gachette du bocage dit: à

Pour moi, celui qui dit le mieux Céline, ou plutôt qui a le mieux dit Céline, c’est Michel Simon.

Et Arletty, bien sûr, qui faisait passer dans sa voix l’exacte diction parisienne du passage Choiseul…

C’est d’ailleurs pour cela qu’Arletty et Simon resteront inégalés, à mon sens. Parce que les acteurs cités par notre hôte, si doués fussent-ils, n’ont pas eu l’oreille bercée par les intonations de cette langue parisienne contemporaine de Céline, qui a disparu depuis. Arletty racontant le passage du certificat d’études, là, oui, on y était !!!

modération dit: à

« crétin et débile  »
« un crétin dégénéré  »

autoportrait du vieux débris de pq

Jibé dit: à

Christiane, dans « La déposition », Pascale Robert-Diard nous fait-elle connaitre son intime conviction : coupable ou non coupable Agnelet ?
Ne risque t-elle pas d’être poursuivie par son personnage pour atteinte à la vie privée ou à la présomption d’innocence ?

Incroyable dit: à

Jibé dit: 10 mars 2016 à 9 h 47 min
Ne risque t-elle pas d’être poursuivie par son personnage pour atteinte à la vie privée ou à la présomption d’innocence ?

La concierge prendrait-elle conscience de la teneur de ses commentaires quotidiens ?
Serait-ce seulement envisageable ?

Al Ceste dit: à

Christiane, dans « La déposition », Pascale Robert-Diard nous fait-elle connaitre son intime conviction : coupable ou non coupable Agnelet ?
Ne risque t-elle pas d’être poursuivie par son personnage pour atteinte à la vie privée ou à la présomption d’innocence ?

Aucun risque, puisque Maurice Agnelet a été définitivement déclaré coupable.

(Chez moi, article où il est question de prison)

Jibé dit: à

Peut-on faire confiance à l’intime conviction de Passou qui pense qu’un homme qui annote la pléiade est coupable, forcément coupable ?
Depuis Duras et l’affaire Grégory, justice et littérature ne font plus bon ménage !

la gachette du bocage dit: à

Quand à l’affaire de l’agresseur présumé d’Edouard Louis, j’ai une opinion carrément opposée à celle avancée par le Nouvel Obs. Celui-ci s’étonne de la lenteur de l’enquête, qui a mis deux ans pour aboutir… Moi, ce qui m’étonne, c’est que cette enquête ait abouti, au contraire. Et c’est bien la célébrité de Louis qui l’a faite aboutir… Si Louis n’avait pas été connu, son présumé violeur n’aurait pas été identifié, j’en suis persuadée – à cause de l’homophobie qui infeste notre société, entre autres.

Bien entendu, sur ce blog et comme d’hab’, les opinions les plus insupportables se font entendre à ce sujet – sans que jamais leurs auteurs ne se remettent en question.

A ceux qui fréquentent ce blog et veulent se faire une opinion, je recommande de lire le livre de Louis. Le sentiment qui se dégage de cette lecture, pour moi, pourrait se résumer en un seul mot : la dignité. L’honnêteté incroyable dont l’auteur fait preuve, tout au long de son récit, rehausse encore cette dignité qui éclate à toutes les pages. Et le brio littéraire qui permet au livre d’entrelacer différents niveaux de langage s’efface, dans mon souvenir, devant cette dignité qui se dégage du travail sur soi dont témoigne le jeune homme… M’enfin, je ne me fais pas d’illusions : le mépris sera d’autant plus grand que le mérite est évident, c’est une loi sociale – et Edouard Louis, dans sa manière d’être au monde, dans cette tranquille affirmation de soi-même, a tout pour s’attirer les haines… Ou l’incompréhension des esprits aussi petits que leur signature est « Court..e », si vous voyez ce que je veux dire !

en passant dit: à

d’accord avec vous, Clopine… à propos de MCourt, chez Popaul Anna Fort suggère qu’il est bisexuel car il a écrit « j’en suis tout ébaubi »

la gachette du bocage dit: à

Anna Fort (ou Anaphore) ne devrait pourtant pas insister (ahaha) : pour moi, « ébaubi » veut juste dire « étonné, surpris ». Pas grand’chose à voir avec l’homosexualité ???

Par-ci, par-là dit: à

en passant dit: 10 mars 2016 à 10 h 19 min

Anna Fort se fait sa petite pub en passant.
Ce qu’elle ne rapporte pas c’est l’humour de MC répondant à ses crachouillis.

en passant dit: à

« j’en suis tout est beau bi »

DHH dit: à

Pour la diction de Céline je ne connais pas les prestations des autres acteurs cités mais il m’apparaît qu’on peut difficilement faire pire que Lucchini.
c’est vrai aussi qu’il s’agisse de la Fontaine ou d’autres écrivains qu’il massacre par son cabotinage

sherlock dit: à

Jibé dit: 10 mars 2016 à 9 h 59 min

pour l’affaire Grégory saura-t-on jamais si c’est l’affaire d’un demeuré local ou passant par là ou dieu sait qui

bus iness dit: à

(DHH)
« cabotinage »

ca botinage, hyst érie .. ça fait monter les audiences

en passant..... dit: à

Pourrait-on avoir quelques exemples de l’humour de ce MCourt, svp

Jibé dit: à

Les écrivains du réel, de l’autofiction, n’ont plus besoin de faire de la publicité pour faire parler de leurs livres, la justice désormais s’en charge : Christine Angot, Edouard Louis… à la barre !

Jibé dit: à

Prêter à M. Court une double sexualité, c’est deux fois plus qu’il ne peut en supporter !

dramony dit: à

Gerard jean : vous dites la musique de Céline; bien sûr! Céline est curieusement l’inventeur de l’expression « petite musique » que l’on utilise à tout bout de champ (chant?) quand on parle du ton d’un auteur. C’était dans un entretien à l’express du 14 juin 1957. Le même qui rapporte cette anecdote (Dantzig: dictionnaire égoïste) pense en exagérant – mais n’est-ce pas le ton même de Céline qui pousse à de telles extrémités?- que Céline a le style du chauffeur de taxi, et même qu’il écrit à coups de klaxon. J’aime beaucoup la conclusion de l’article de Dantzig sur Céline: « Plus encore que hâbleur, Céline était coquet. » Discutable… mais justement…

JC..... dit: à

« M’enfin, je ne me fais pas d’illusions : le mépris sera d’autant plus grand que le mérite est évident, c’est une loi sociale – et Clopine, dans sa manière d’être au monde, dans cette tranquille affirmation de soi-même, a tout pour s’attirer les haines… » (Edouard Louis)

christiane dit: à

@Jibé dit: 10 mars 2016 à 9 h 47 min
Jibé,
je commence juste ce livre et je ne sais encore s’il va me conduire vers une fiction ou vers, scrupuleusement consignés, les visages et les voix d’un procès.
Mais j’ai aimé cette première page qui offre en strates tant de possibles…

christiane dit: à

@Jibé (suite)
A relire le billet, une piste est indiquée : « Son livre n’en est pas le compte-rendu. C’est d’autre chose qu’il s’agit. De l’après, du lendemain, et donc de l’au-delà de l’affaire. Très précisément du cas de conscience de Guillaume Agnelet, fils de Maurice Agnelet… ».
Pour l’instant, je déguste… « un vrai morceau de littérature à ranger aux côtés des classiques du genre ».

codex dit: à

Prêter à M. Court une double sexualité, c’est deux fois plus qu’il ne peut en supporter !

Un train d’enfer mêlant toutes sortes de combinaisons ont eu raison de sa fougue libérée, il a déposé le bilan et ne poursuit plus qu’une affaire à la fois, deux conjointes mais disjointes voire trois quand il s’ennuie et cherche l’inspiration car l’attrait toujours s’exerce à démolir sa défense et son ascèse, l’anachorète a perdu son désert et demande aux passagères un plan, un chant, une voie qui conduira l’homme à une contemplation du sage coincé dans l’intervalle silencieux, du moins je présume que tels sont ses doux tourments quand la météo dégage son ciel pour ne le peindre que de bleu irisé chaque soir des couleurs nacrées d’un bel ormeau mature se reflétant dans l’onde étale et calme et admirable qu’un instant son regard caresse .

la gachette du bocage dit: à

Jibé, la question soulevée par l’avocat de « Reda » est pourtant intéressante, je trouve. Que ce dernier soit innocent ou coupable n’est pas le sujet, c’est la présomption d’innocence qui est ici évoquée…

Bon, c’est une argutie, pourrait-on trouver. Après tout, n’importe quel témoignage à charge d’une agression, rédigé sur la main courante d’un commissariat, est « quelque part », déjà, une atteinte à la présomption d’innocence. Non ?

En fait, c’est l’oeuvre littéraire (et son succès…) qui est ici visée. On aurait donc le droit de porter plainte, mais non d’en faire état dans une oeuvre littéraire ?

A tort, selon moi, ou bien il faudrait rétorquer à l’avocat de « Reda » qu’il doit prouver la volonté de nuire, dans le roman, à ce présumé innocent…

Bref, une tentative de noyer le poisson, à mon sens, qu’un juge devrait déjouer sans trop de problèmes.

C’est là quand même que l’on regrette la fermeture du blog de Maître Eolas, qui aurait pu nous éclairer de ses lumières judiciaires !

la gachette du bocage dit: à

codex, votre tartine, là, aurait été mieux beurrée si vous aviez employé l’image du « cénobite » plutôt que celle de l »anachorète » (si vous voyiez ce que je veux dire !)

codex dit: à

A part la communeauté rien ne les différencie, ils se consacrent à Dieu et Dieu est amour (pour résumer).

Mémoires retrouvés. dit: à

« Clophou, Princesse Trouillepine, s’était entichée sur ses vieux ans d’un damoiseau préraphaélite et bourdieusien à la voix dolente, qui en vint peu à peu à incarner, mais pour elle seule, le bon peuple de France.
Il avait, il est vrai, écri deux livres, ou se mettant complaisamment en scène, et porté par deux pontifes de son Ordre, il y défendait la littérature et le personnage du petit chose, remis au gout du jour par le culte du petit spasme le moins solitaire possible.Il avait aussi, on s’en souvient, soigné sa bienfaitrice par une lettre reconnaissante et émue. Les femmes murissantes sont sensibles à ces attentions là…
Cette posture de Saint Sébastien de mauvaise famille, mais persécuté, forcément persécuté, plut aux chaumières et aux chateaux ou des suffragettes vieillissantes tympanisaient de malheureux écrivains pour éditer leurs œuvres géniales, forcément géniales. Il y avait pour elles dans ce succès, obtenu par des moyens ni discrets ni légers, comme un gout de revanche. Et tout fut à Edouard.  » Je voudrais l’avoir fait! », hurlait la Princesse, au grand désespoir du Prince Clopin, et du tsarévitch Clopinou, qui, faut-il l’avouer, en avaient vu d’autres.

C’est dans ce ciel serein qu’éclata l’Affaire Barbaresque. Alors que le damoiseau faisait état dans son dernier livre d’une aventure nocturne, tragique, et, disait-il, réelle, ne voila-t-il pas que le Mahometan qui eut l’honneur insigne de partager sa couche et d’inspirer un chef d’œuvre -la critique, sur ce point, était plus partagée- s’avisa de porter plainte. La Princesse éclata. Elle devint hystérique au point que sa langue,parfois claire et belle lorsque exempte de bifidité, accoucha d’un chef d’œuvre de style gendarme: « Si Louis n’avait pas été connu, son présumé violeur n’aurait pas été identifié ». On se récria devant ce cri du cœur quelque peu pythique. Que voulait-elle dire? Que ce jeune homme, par sa célébrité avait rendu service à la Société en permettant la mise en geole d’un malfrat? Que le Mahometan n’avait par ce preux chevalier que ce qu’il méritait?
Tant d’apitoiements antérieurs rendaient cette interprétation bizarre. Et que venait faire surtout l’adjectif « présumé » devant le mot violeur? De la part de la Princesse, confite en dévotion devant la vérité de ses Saintes Ecritures, il ne pouvait s’agir que d’un lapsus, ou sa Foi chancelait-elle ?
Pour se tirer d’embarras, on admit avec apparence de charité que la Princesse Trouillepine avait pu , une fois encore, écrire sans réfléchir, se laisser emporter,bref, que les mots avaient dépassé sa pensée…. »
(fin du fragment)
pcc
MC

Par-ci, par-là dit: à

en passant, Anna Fort va nous pondre une réponse du feu de d.eu.

la gachette du bocage dit: à

M. Court, si c’est là tout votre esprit, il correspond donc à votre patronyme…

Vous faites semblant de ne pas comprendre mon propos ; je vous souhaite donc d’aller porter plainte pour viol dans un commissariat lambda. D’après vous, ce genre de plainte déclenche-t-elle automatiquement une enquête policière efficace, une mobilisation de tous les moyens, un acharnement à résoudre l’affaire ?

Pendant des années et des années (et encore maintenant, allez faire un tour sur les sites qui publient les témoignages féminins), les plaintes pour viols n’ont eu d’autres effets qu’un classement aussi vertical qu’inefficace, et ce, quand elle provenaient de femmes n’est-ce pas… Alors, pour les homosexuels, pas besoin d’être grand’clerc pour comprendre que cela devait être encore plus difficile, tant notre société considère que la honte, en l’espèce, revient à la victime !

C’est pourquoi je pense qu’effectivement, c’est la notoriété qui entoure Louis qui a permis que le jeune malfrat placé sous les verrous pour diverses affaire soit identifié – et qu’il y ait eu de vraies investigations policières. Si Louis avait été un citoyen lambda, je mets très fortement en doute l’efficacité des services de police, surtout connaissant l’homophobie qui règne dans ces milieux. Il n’est que d’écouter le vocabulaire qu’ils emploient pour savoir que dans ce genre d’affaire, ils sont d’habitude poussés par un vent calme, dirons-nous.

JC..... dit: à

Ce n’est pas un secret qui tue plus que la vérité, et le noble COURT a bien dit :
« Dame Trouillepine avait pu , une fois encore, écrire sans réfléchir, se laisser emporter, bref, que les mots avaient dépassé sa pensée…. »

A quoi nous ajoutons avec notre humour d’enclume de forgeron :
« qu’elle a bien courte, la malheureuse ! »

Lucy dit: à

Quel clopinérama !

en passant..... dit: à

mémoires retrouvées : un exemple de l’humour quand son auteur sort de la sacristie ?

chantal dit: à

moi, humble lectrice de ce blog, je n’y entrave plus que pouic.

regardé hier soir un « Château en Italie » de VBT, tourné par Louis Garel,

le rapport à l’autofiction y était poussé à l’extrême puisque les personnages principaux du réel sont interprétés avec un effet marche arrière intéressant par rapport au présent.

il y a un effet comédie à l’italienne très présent avec des caricatures du moi très drôlatiques, en même temps la maladie du fils, la fraude fiscale avérée, le souci de mémoire qui excuserait la combinatzionne.

j’avais bien aimé le titre du premier film, il est plus difficile pour un chameau …

Jibé dit: à

Emouvant aussi, Chantal, la chute finale de l’arbre centenaire !

chantal dit: à

cette affaire leroux m’avait intéressée un temps, surtout les scènes entre mère et fille, moi je pense qu’il y a là un problème de pouvoir que la fille pense avoir en couchant avec l’avocat de le famille, elle cherche un contre pouvoir ca elle sent qu’elle ne peut exister par elle – même dans cette configuration patrimoniale et affairiste. Seulement elle va donner donner son jeu de cartes à plus finaud qu’elle, en définitive elle fait entrer le loup dans la bergerie, façon de parler et c’est elle qui va disparaître …

chantal dit: à

oui j’ai bien aimé ce rappel de la cerisaie de Tchekov, Jibé.

la gachette du bocage dit: à

Bien dit ??? Vous devriez, si cette opinion est sincère, vérifier la pertinence de vos citations. Car la phrase tronquée que vous prenez en exemple contient du coup un petit problème de syntaxe !

« Dame Trouillepine avait pu , une fois encore, écrire sans réfléchir, se laisser emporter, bref, que les mots avaient dépassé sa pensée…. »

à quoi se rattache la subordonnée « que les mots… » ?

C’est juste lourd, vulgaire, (« trouillepine ») sans grâce aucune, cela se veut spirituel mais cela n’a nullement les moyens de son ambition. Perso, parfois, quand je subis une attaque frontale, il m’arrive de sourire – à cause de l’humour, de l’ironie, de la joliesse de la vacherie émise. C’est rare, bien sûr (et cela ne vient pas de vous !) mais enfin cela arrive de temps en temps… Et dans ce cas, je suis la première à en rire…

Mais les tentatives du pédant Court ne m’arrachent jamais qu’un haussement d’épaules : leur méchanceté n’est jamais compensée par un quelconque talent. Ce sont des soufflés retombés : certes, du coup, ces attaques sont d’une parfaite innocuité. Mais enfin, quelles lamentables tartines !!!

Polémikoeur. dit: à

Encore du « d’après une histoire vraie » !
N’est-ce pas la manne du polar
dont les amateurs sont légion ?
Quel pied quand c’est du vécu !
Autant de sel à gloser
sur la littérature judiciaire
comme genre littéraire à part
que sur la transformation
du fait divers en fait de société.
Quant à opposer secret et vérité
en matière de danger mortel…
Quelle vérité, pour commencer ?
Et le secret ! Qu’en reste-t-il
dès qu’on en parle ?
Bref, autant dire que l’ombre
est moins claire que la lumière, non ?
Ensoleillement.

petit rappel dit: à

Ou y-a-t-il écrit « Dame? »
Quand on cite, on cite exactement.
Quant à la construction incriminée:

 » On admit… que les mots avaient dépassé sa pensée ». Rien que de très classique. Mais on fait la Bete….ça marche toujours.

la gachette du bocage dit: à

C’est surtout que vous ne savez pas lire, 13 h 20. J’incrimine ici Jc, qui s’est servi d’une phrase TRONQUEE pour encenser le texte du pauvre Court, sur pattes, évidemment…

chantal dit: à

scusi, le titre tiré des évangiles est : il est plus facile pour un chameau de passer par le chat d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des cieux .

Matthieu 19
…23Jésus dit à ses disciples: Je vous le dis en vérité, un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux. 24Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. 25Les disciples, ayant entendu cela, furent très étonnés, et dirent: Qui peut donc être sauvé?…

Le problème de fond, un conflit de génération entre le fils Agnelet en souffrance ( c’était le sujet de la fiction l’affaire césar, série télé ou les personnages récurrent sont confrontés à un fait divers.

Le fils handicapé désavoué aurait eu le mobile idéal du meurtrier, le garde – chasse sait mais ne dénonce pas, il mourra, la nourrice sait elle meurt, la femme enfermée à vie, se suicide … trop n’est pas assez…

le seul indice finalement c’est le pognon, quand on sait qu’un suicidé ne peut être entrré ok, c’est ennuyeux pour le qu’en diras – ton, mais le fin de la chose c’est que la concubine ne peut toucher l’assurance vie de quelqu’un qui s’est donné la mort par remord tardif de ses actes égoïstes.

bref c’est la femme fatale qui prend tout, celle qui avait honte de ses modestes origines, L’inspecteur La Violette dit cette phrase au juge d’instruction : Avoir honte n’est jamais bon, elle aurait mieux fait de vider sa honte, plutôt que de se faire justice … laquelle d’ailleurs .. tt est si subjectif.

bouguereau dit: à

c’est bien la célébrité de Louis qui l’a faite aboutir… Si Louis n’avait pas été connu, son présumé violeur n’aurait pas été identifié, j’en suis persuadée – à cause de l’homophobie

la célébrité est un augmenteur tout azimut..l’homophobie ou homophilie un puissant adjuvant..le gars veut au passage laver sa répute et prende de la thune..une gueule de voyou ça augmente toujours..bonne clopine est encore plus bonne..meussieu courte hencore plus méchant..ça fait même du chiffe pour lassouline..nous on compte les points

bouguereau dit: à

j’encule un peu le robot sans motul

la célébrité est un augmenteur tout azimut..l’homophobie ou homophilie un puissant adjuvant..le gars veut au passage laver sa réputhe et prende de la thune..une gueule de voiyou ça augmente toujours..bonne clopine est encore plus bonne..meussieu courte hencore plus maichant..ça fait même du chiffe pour lassouline..nous on compte les points

bouguereau dit: à

Clophou, Princesse Trouillepine, s’était entichée sur ses vieux ans d’un damoiseau préraphaélite et bourdieusien à la voix dolente, qui en vint peu à peu à incarner, mais pour elle seule, le bon peuple de France

c’est dla bel incipite meussieu courte

chantal dit: à

monsieur court représente l’incompréhensible savoir de l’âge qui se rit des enthousiasmes idéalistes, mais ne propose en que des recettes du genre contente toi de l’état dans lequel D. t’as mis. Pas de changement de case en vue.

bouguereau dit: à

codex, votre tartine, là, aurait été mieux beurrée si vous aviez employé l’image du « cénobite » plutôt que celle de l »anachorète »

quand tu tiens quelquechose bonne clopine faut toujours que tu le laches..

bouguereau dit: à

C’est juste lourd, vulgaire, (« trouillepine ») sans grâce aucune

..t’es une vilaine muse..tu l’as déçu il se venge et il veut être au plus prés de son sujet..tu agraves ton cas épicétou

lola dit: à

@la gachette du bocage 9h47. Pour donner à un texte toute sa force,il n’est pas utile de reproduire l’accent de l’auteur ou l’accent supposé de ses personnages.C’est pour le moins une erreur. Mais il est évident que chacun a ses préférences,c’est son droit.

codex dit: à

du pauvre Court, sur pattes, évidemment…

Erreur d’appréciation de plus il a des idées longues mais trop éloignées de l’oeil pour qu’il les pratique, ce n’est pas son sport; lui se contente de les découvrir comme un homme tirerait le drap de la belle endormie, il se sert pour execice puis range le tout avec soin, jamais il ne corne ni n’annote aucun livre. Enfin, c’est ma supposition déduite d’une longue observation forcée à partir d’un réel lié au rien rendu ou encore cela n’a rien donné.

lola dit: à

@en passant 10h49. L’humour, c’est une question d’oreille.

lola dit: à

@Chantal 13h30. Malheur, le chameau ne passe pas par le CHAT d’une aiguille.Ne maltraitez pas 2 animaux que j’aime…

chantal dit: à

qui sait codex, mr court c’est l’éternel fiancé de blanche – neige 😉

chantal dit: à

le chat c’est plus joli que le trou, non ? je ne sais avec quel mot échanger chameau, cet animal endurant qui traverse le désert avec 2 bosses à eau.

bouguereau dit: à

Je n’en sais rien, mais l’attirance des comédiens pour les textes céliniens semble évidente. Ce qui les attire, ce sont les puissantes potentialités orales de ces textes orales

c’est la volupté de vouloir hincarner larcant millénaire jean marron..ne te méprends pas..le tesque « oral » n’est qu’un halibi -crédible-

bouguereau dit: à

avec 2 bosses

..tu mets trop tes mains aux paquets chantal

bouguereau dit: à

L’humour, c’est une question d’oreille

lolo c’est la fille de spoke

petit rappel dit: à

Pardonnez ma naiveté, mais ce qui me parait en jeu dans le cas EL, c’est le statut meme de la littérature. Un vrai écrivain, à mon humble avis, crée des personnages ,quand l’œuvre de EL renvoie constamment à sa personne. On peut avoir sans etre traité de terroriste une conception autrement plus large et moins nombriliste de la littérature, qui, ici, ne dépasse guère le fait-divers. Se souvient-on de Fanny d’Ernest Feydeau, pour qui Sainte-Beuve eut une faiblesse? C’était le roman d’un adultère. Le Second Empire fit un triomphe à cette œuvre, et vilipenda Madame Bovary. Aujourd’hui, Fanny est illisible et Flaubert se porte très bien, merci pour lui. Moralité: On ne demande pas à l’écrivain de transcrire bêtement et seulement ce qui lui arrive, on lui demande de créer quelque chose qui reste. Ici, on ne dépasse pas Fanny remise au gout du jour…Défiez-vous des romans phénomènes de société, d’autant plus exposés à vieillir qu’ils manient pour pallier leur vide une philosophie sectaire, étroite, et périssable. Je ne crois pas que Mr Louis soit un créateur, juste une icône, et c’est précisément ce qu’un écrivain n’a pas à etre car il le paie toujours très cher. Il me plait qu’on écrive discrètement et sans tapage, qu’on ne tape pas sur la grosse caisse « Je mets ma vie en scène! tout est vrai! Pleure, brave public! » , cela, on le paie toujours

codex dit: à

Il existe une relation avec le « mal » : le texte de la photo, c’est du ressort de la comédie française.

bouguereau dit: à

..ta gueule keupu

bouguereau dit: à

en tout cas..belle lourde..les hartisans savaient travailler..j’ai fait direc un raprochment davec jean do sur son canapé..

lola dit: à

Chantal 14h01 ; il vs suffisait de siffler le correcteur d’ort.C’est le Chas d’une aiguille.
N’en faites pas des pelotes,svp,c’était gentil ..et j’aime le chat et le chameau; c’était un cha, chat persan…..

chantal dit: à

merci codex, j’ai lu l’article sur mac beth, l’arbre qui vole avec ses racines à nu, et le corbeau dessus qui picore …

chantal dit: à

non non lola, pas de pelotes, je sais que je fais des fautes, mais j’ai écouté mr Pivot l’autre jour qui disait que faute c’est punissable et que pour lui c’est une vieille manière de voir les choses, il suffit de dire erreur comme en mathématique et on ne va pas en enfer grammatical 😉

Leporello dit: à

à lola 13:52, parlez-en donc à Van Gogh !

gardel dit: à

JC… dit: 9 mars 2016 à 19h 22 min.
« misère de la mère sans nourriture pour les enfants ».
Commentaire énigmatique. Pardon mais, que viennent faire ici cette madrecita et son enfant famélique? Je n’écarte pas la possibilité d’un malentendu; et non plus d’avoir commis une gaffe involontaire.Alors? Cordialement.

lola dit: à

Cher D. J’ai scrupule à vous rappeler, je crains que votre dîner d’hier au soir ait été un peu lourd. Voici l’objet de cette missive: mes ateliers attendent la confirmation de votre commande. Les pointures de votre chat ont été enregistrées, mais il manque le dossier dûment paraphé par votre délicieux minet,dossier que je vous avais fait parvenir par les Messageries Rapides Passou, dignes de confiance; le dossier a été un peu retenu à la douane, normal en ces temps incertains. Dépêchez- vous; nous avons en attente, attente périlleuse, la commande de plusieurs paires de chaussons pour un éléphanteau dont la naissance est imminente, avec chaussons pour la maman, les tantes; chaussons de fête pour la présentation du nouveau-né , chaussons renforcés pour initiation à la marche; c’est en plus une grosse cliente dont la fidélité nous honore.Votre chat avec son 6/4 est un peu léger, mais si vs daignez confirmer votre commande, nous ferons tout pour vous satisfaire. L

lola dit: à

@Leporello. Buon giorno, come vai , e l’Opera Buffa ?cosi cosa ? cosi fan tutte ? non ridete, chut, Van Gogh è nella camera gialla. Piacere.

en passant..... dit: à

petit rappel à 14:10, MCourt a mis du sucre dans l’eau du bénitier

Sergio dit: à

la gachette du bocage dit: 10 mars 2016 à 9 h 47 min
Pour moi, celui qui dit le mieux Céline, ou plutôt qui a le mieux dit Céline, c’est Michel Simon.

Avec un rien de Daniel Auteuil, pour mettre un peu de sprountz dans la margarine…

Sergio dit: à

en passant….. dit: 10 mars 2016 à 14 h 56 min
mis du sucre dans l’eau du bénitier

Tiens c’est vrai, ça ! Avec les moteurs électriques on pourra plus en mettre dans les réservoirs…

lola dit: à

Sergio, un peu de tenue, voyons: Daniel Auteuil,c’est l’assent de Marseille, la verve de Pagnol; rien de commun avec le passage Choiseul! Réduisez le sucre dans le moteur, vous consommez trop..

en passant..... dit: à

les admiratrices du p’tit Court ont la combinaison qui dépasse, pour les admirateurs c’est la soutane

chantal dit: à

Peut-on raisonnablement faire confiance à un homme qui se permet d’écrire des notes cryptées dans ses Pléiades en les maculant à l’égal de vulgaires livres de poche ? M’est avis que non.

Et si c’est une femme ? C’est possible une femme qui crucifie les pages d’une Pléïade ? Cela caractérise quel sous – moi ?

oursivi dit: à

« Il avait si peu de sens moral qu’il n’imaginait pas que les siens pussent en avoir. »

Tout ou presque est là dit de cette affaire, qu’avions suivie passionné(e)s sur le blog de la talent (pas) tueuse, Pascale.

Ce qui est le plus fascinant, là-dedans, n’est pas l’établissement de la culpabilité de ce sale type dont on voyait toutes les ficelles du vice sourdre par tous les pores, mais le fait social que cela génère. Tout, l’enquête, les procès, la noyade dans le temps et les années de rab que les lâchetés et médiocrités ordinaires lui auront offertes, les lâchetés, les connivences complicités et aveuglements volontaires.

Sa culpabilité était tellement démontrée qu’on se pinçait qu’elle ne puisse être vue par le plus grand nombre, nous interrogeant alors sur nos contemporains, ceux qu’on croise partout, tout le temps et dont on aimerait qu’ils aient la même lucidité, le même sens moral, le même discernement, les mêmes bienveillance et volonté que les innocents soient dehors et les coupables dedans.

Eh bien non.

La vraie vie est pleine de vicieux, et peut-être pire, de types qui trouvent formidable que la grande star des p(r)étoires puisse déclarer publiquement qu’elle est là pour faire élargir tout le monde, coupable ou innocent il faut qu’il les fasse mettre tous dehors, quel qu’en soit le prix social, les récidives et les injustices.

Eh oui, nous vivons dans ce monde-là, c’est le même, le nôtre.

Celui où Agnelet peut embrouiller les lâches et les faibles d’esprit des décennies, et EDM se faire mousser de faire élargir n’importe qui, coupable ou innocent, ce n’a pour lui et les aveugles qu’il envoute, pas l’ombre d’une importance.

AO

D. dit: à

Je ne suis pas d’humeur à plaisanter, Lola. Il se passe des choses extrêmement graves sur Terre en ce moment.

christiane dit: à

« petit rappel » dit le 10 mars 2016 à 14 h 10 :  » Un vrai écrivain, à mon humble avis, crée des personnages  »
Sans me mêler du débat en …cours, je relève cette phrase. Elle traduit mon plaisir en découvrant, sur ce point, la richesse du livre de P. Robert-Diard La Déposition.
Des scènes, nées de la mémoire des longues conversations entre elle et Guillaume Agnelet en rendent la lecture passionnante. Elles permettent de « remonter avec lui les années, puis les jours et enfin les heures qui ont précédé la déposition. »
Ainsi, celle-ci : « Mais ce qu’il préférait, c’était sa moto, une vieille BMW 750 que Maurice Agnelet avait achetée (…) et avec laquelle il venait parfois le chercher à la sortie de l’école. L’enfant se hissait à l’arrière, ses jambes de 7 ans trop courtes encore pour atteindre les cale-pieds. Le visage collé au dos de son père. Il guettait le moment où, passé les faubourgs de la ville, la route devient étroite et serpente dans la montagne. A l’approche de chaque virage, dans l’odeur des pins brûlés de soleil et le sifflement du vent, Guillaume sentait la moto ralentir puis basculer comme si elle allait se coucher dans le fossé avant de se redresser sous l’accélération. Il fermait les yeux de peur et de plaisir en comptant les lacets qu’il leur restait à parcourir, serrait plus fort la taille de son père ; jamais il ne s’est senti plus proche de lui que dans ces moments-là. »
Cette écriture sensible est magnifique et nous plonge non plus dans une chronique mais dans un roman du réel.
Cet enfant avait 8 ans quand l’affaire est arrivée. Puis 14 ans quand « Maurice Agnelet a planté ses yeux dans ceux de son fils. Il a ajouté :
Et moi, le corps, je sais où il est.
Ce qu’il fera avec une phrase pareille ? « On la regarde descendre tout au fond de soi, dans la nuit…. »
Et le livre va nous conduire jusqu’à « la déposition »… Magnifique !

chantal dit: à

ho merci christiane pour l’extrait que vous donnez à lire ici.

c’est vraiment bien écrit cette fusion corporelle enfantine naîve à la chaleur du père, la confiance donnée au conducteur de la moto.

après le choc de la petite phrase qui tue, fige l’amour / transforme / détache l’enfant du père qui se défend de la rumeur à l’extérieur et pompe l’énergie vitale de tt la famille avec sa culpabilité avouée, c’est ce que je comprend en substance en lisant le billet là – haut.

consolez-vous, ma fille! dit: à

Il eut les Narichkine, les Tchémerzine, les Golitzine, les Gagarine, pourquoi n’y aurait-il pas les Trouille…? Les frasques des Romanov sont innombrables, et d’ici qu’un Grand Duc peu rapace se soit égaré et ait fauté du coté de Beaubec, voici une prétendante de plus au trone de Russie, et pas la moins pittoresque, mmmmmhhh?
Sur ce, je sors.

coup de froid dit: à

vous n’aurez pas l’absolution, frère Marc, malgré vos repentances

Widergänger dit: à

petit rappel dit: 10 mars 2016 à 14 h 10 min
_______
Fort bien dit ! Tout à fait de votre avis. C’est l’époque de la littérature conçue essentiellement comme l’esthétique des tripes à l’air. Epoque de grande médiocrité d’abaissement sans précédent de la vie de l’esprit. Epoques où les cré.tins se prennent pour des génies. Et les pires de ces sublimes cré.tins, ce sont qui les admirent !

oursivi dit: à

C’est aussi la chronique d’une certaine bourgeoisie qui lâche dans la jungle sociétale de jeunes demoiselles chéquiers montés sur talons aiguilles qui ont déjà tellement tout et rien à la fois, que de dompter un fauve pervers leur semble la seule façon d’occuper une vie oiseuse, sans travail ni la moindre obligation, si ce n’est de se distraire. De se distraire à en perdre le sens de tout, puis la vie. Comme cela, pour rien, comme le reste.

AO

Widergänger dit: à

DHH dit: 10 mars 2016 à 10 h 32 min
_________
Tout à fait d’accord !

Widergänger dit: à

Je me trompe peut-être mais je n’arrive pas à comprendre en quoi ce bouquin
1°) appartient à la littérature
2°) aurait quelque intérêt littéraire
3°) ne serait pas un truc insignifiant si ce n’était l’horreur du crime.

On ne m’a pas expliqué en quoi c’était une œuvre littéraire digne d’intérêt.

christiane dit: à

@chantal dit: 10 mars 2016 à 16 h 42 min
Ce livre est très original, Chantal, pour qui connaît les chroniques judiciaires de P. Robert-Diard. Car on y traverse les procès avec son talent habituel mais ce qui me passionne c’est cette histoire transversale de l’enfant qui devient homme et qui peu à peu est capable de renoncer à son idole « le père » qu’il a défendu tant qu’il a pu, en romançant, inventant pour cheminer vers l’éblouissement noir de la vérité et le frisson qui l’accompagne : la perte de l’amour. C’est une belle plongée dans les méandres d’une conscience d’un fils qui a fait bloc avec son père, s’inventant une réécriture de la vérité qui lui permettait de jouer l’équilibriste entre le bien et le mal, au nom d’un amour filial.
Je n’ai lu qu’un tiers du livre, lentement car je veux laisser « gonfler la pâte » des mots, des pensées pour comprendre ce qui va se passer, cette déflagration qu’elle nous annonce en préambule.
(Quant aux Pléiades, si ces annotations avaient été celles d’un lecteur, elles n’auraient pas provoqué cet effroi, ce dégoût… mais là…)

Widergänger dit: à

Je ne crois guère à l’intérêt littéraire de ce genre de livre. Ce n’est pas le crime qui fait le livre mais le livre qui fait le crime.

Sergio dit: à

oursivi dit: 10 mars 2016 à 16 h 53 min
de jeunes demoiselles chéquiers montés sur talons aiguilles

A une époque on disait d’un X., ou un Piston ou n’importe quoi de rutilant :

– Il a fait comme les autres, il a épousé un sac !

Après le mec avait onze sociétés, forcément…

Widergänger dit: à

« le tremblé de la réalité », voilà bien une expression passe-partout qui dit tout et ne dit rien. Le problème justement avec la réalité, c’est qu’elle ne tremble pas, ce qui peut parfois irriter…

bouguereau dit: à

Le problème justement avec la réalité, c’est qu’elle ne tremble pas

..que des buveuses d’eau dracul

bouguereau dit: à

le livre qui fait le crime

défoncer un crane avec une tora ?..mais ou est ce que tu vas chercher tout ça dracul

D. dit: à

Petit calcul :

Coût pour l’Etat d’un fonctionnaire payé en moyenne 2800 euros net sur ses 7 dernières années = 42600 euros / an comprenant toutes les cotisations patronales. Soit pour 50000 fonctionnaires et sur 7 ans : 15 milliards d’euros. Ces 50000 fonctionnaires représentant environ 1/100ème de la totalité des fonctionnaires.

Coût de 500000 jeunes agents payés 1800 euros en moyenne sur les 7 premieres années = 10,75 milliards d’euros.

Il est donc démontré qu’il y a intérêt à proposer la préretraite à 1 fonctionnaire sur 3. Le bénéfice pour l’État étant :

4,25 milliards économisés chaque année.
50000 embauches chaque années
Forces vives plus efficaces dans beaucoup de fonctions exercées.

Qu’attend-t-on ?

bouguereau dit: à

on ne dit plus les rligions du live mais les rligions du crime..yavé en capo di tuti

chantal dit: à

oui j’ai relu Christianne, en effet, ici les notes donnent un frisson augmenté par la perversité du coupable qui esthétise son geste.

w et dhh , la littérature a muté car l’intérêt personnel du lecteur est de plus en plus d’être dans cette vraisemblance, un rythme, une vision. Ce n’a pas à voir avec une évalution rigoureuse d’une carcasse romanesque enrobée d’une sauce à la ma plume.

je vais déplaire, mais je m’en fout.

bouguereau dit: à

dédé essaie de faire des crimes à la calculette..

William Legrand dit: à

Madame Verniglia nous informe que JC a fait un malaise au bar le DOJO en apprenant qu’ Angela Merkel remonte de 8 points dans les sondages à 55%, les gens applaudissent

bouguereau dit: à

sans travail ni la moindre obligation, si ce n’est de se distraire. De se distraire à en perdre le sens de tout, puis la vie. Comme cela, pour rien, comme le reste

..tiens dans sa gueule à la salope
et moi qui regardais la gonzesse avec hattendrissement..elle fait bien dson temps..

bouguereau dit: à

ta gueule ouyam

bouguereau dit: à

cette fusion corporelle enfantine naîve à la chaleur du père

..ben mon colon

christiane dit: à

@Widergänger dit: 10 mars 2016 à 17 h 01 min
Il se passe quelque chose d’inouï pour moi, W., quand je lis ce livre : je reconnais et ne reconnais pas la plume de P.Robert-Diard (celle des « chroniques judiciaires » que je connais bien). Elle creuse un sillon qui traverse tout le livre sur fond de ces procès. Celui d’autres vies approchées dans la lenteur, dans la modification que l’usure du temps provoque sur les sentiments et les comportements des uns et des autres : les femmes, les légitimes, les maitresses, les enfants, les mères, les amis qui deviennent ennemis… Un portrait de groupe et de société où l’on est bousculé par la tourmente des jalousies, des envies, des désespoirs (un des enfants meurt).
P. Robert-Diard est sortie du prétoire pour parler avec Guillaume, pour visiter les maisons, les paysages. Et peu à peu, j’entre dans un roman (du réel), puissant, tout en sachant que l’écriture est aussi et surtout ce seuil où se loge mon plaisir.
Mais je ne suis pas une lectrice neutre l’ayant approchée et lu régulièrement sur son blog les chroniques passionnantes des procès qu’elle a suivis.
En exergue du deuxième chapitre cette citation de J.Vergès (Dictionnaire amoureux de la justice) :
« Dans cet affrontement qu’est le procès, défense et accusation se comportent comme deux monteurs de cinéma avec les rushes d’un film. Chacun va faire un montage différent, … » (le reste à lire dans le livre).
Eh bien, Guillaume Agnelet, est les deux monteurs de cinéma en un seul être. Et ça, c’est passionnant.

D. dit: à

Autrement dit : on continue, s’ils sont volontaires, à les payer 2800 euros / mois pendant 7 ans, mais ils n’exercent plus aucune activité jusqu’à l’âge de la retraite.
Les postes vacants sont pourvus par de jeunes agents en contrats septennaux, prévoyant une légère progression salariale à l’ancienneté et au mérite.
Un second contrat septennal peut ensuite être proposé aux plus méritants, contrat prévoyant un salaire augmenté de 30 pour cent.Et ainsi de suite jusqu’à 5 fois, jusqu’à ce que la préretraite leur soit proposée.

bouguereau dit: à

ce sale type dont on voyait toutes les ficelles du vice sourdre par tous les pores

..tilt

Sartoris dit: à

Très drôle « la combinaison qui dépasse chez les mémères », Tante Jenny aurait bien ri

JC..... dit: à

Résumons : ce type de bouquin est l’équivalent des bouquins romanesques à la Barbara Cartland, récit torturé qui fait frissonner l’acheteuse de plus de 50 ans. Plus le fait divers est imposant, plus ça frissonne ! On appelle ça le tremblé de la réalité : aucun, absolument aucun, intérêt.
Suspens absolu : chouette, on a pas trouvé le corps de l’héritière …. Chouette, le fils trahi… Chouette, etc, etc,….

Obscène littérature qui, probablement, ne durera pas un demi-siècle ! A offrir à son pire ennemi, à sa belle mère, à un aveugle ….! Destination poubelle.

D. dit: à

La préretraite permet :

De consommer.
De s’occuper de ses grands enfants ou de ses petits.
D’exercer des activités de bénévolat.

bouguereau dit: à

chaussons de fête

chtement lolo..ça srait pour une commande complaisante a 2 de tes animaux préférés..l’éléphant et le dromadaire par dessous..enfin tu vois..en laine qui gratte pas surtout..

christiane dit: à

@Chantal – 17h14
Vous écrivez : « …la littérature a muté car l’intérêt personnel du lecteur est de plus en plus d’être dans cette vraisemblance, un rythme, une vision. Ce n’a pas à voir avec une évalution rigoureuse d’une carcasse romanesque enrobée d’une sauce à ma plume. »
Exact ! et cette écriture a ces qualités. Sur le coup W., DHH, Oursivi sont trop à l’extérieur du livre à cause du profil du procès trop connu.
Les thèmes du bien et du mal sont poussés à l’extrême, d’où cette impression si forte qui s’empare de moi. Je ne sors pas indemme de cette avancée dans le livre.

D. dit: à

Bien entendu, pour être l’un de ses jeunes agents de l’État, il faudra avoir servi au moins 4 mois sous les drapeaux, (2 mois pour les femmes) ce qui s’appellera le service militaire.
Au cours de cette période, on aura appris à se servir d’un fusil d’assaut, à le démonter, le nettoyer, l’entretenir. On aura appris des techniques de sports de combat, la discipline, l’obéissance, le commandement, la protection et l’offensive en équipe, l’entretien et le développement civique et bien sûr l’amour de la patrie et du drapeau.

bouguereau dit: à

Je ne sors pas indemme de cette avancée dans le livre

fais comme cricri françoué..tut tgriffes toutseul épicétou

D. dit: à

Civique et physiquen

D. dit: à

Physique.

bouguereau dit: à

l’entretien et le développement civique et bien sûr l’amour

liberté égalité partouze!

JC..... dit: à

D’un autre côté, Passou a si bien pédalé pour Daoud, si vigoureusement, qu’Il peut bien se mettre en roue libre sur un acte d’écriture aussi vain !…. Repos, maestro !

Bonne soirée, les amateurs mateurs.

D. dit: à

Ça suffit, Bouguereau. Dis-moi plutôt si tu es d’accord : oui ou non et rien entre les deux, ni avant ni après non plus.

Ole dit: à

François Delpla dit: 10 mars 2016 à 17 h 35 min
JC ne relève plus mes banderilles, quelle bénédiction

Laissons tomber.

D. dit: à

Je te donne un joker Bouguereau : dis-moi si Mario Draghi à eu raison d’abaisser aujourd’hui les trois taux directeurs de la BCE.

D. dit: à

Mario Draghi qui a plus de pouvoirs que n’importe quel Président tout en étant pas élu. Cest ça l’Europe, c’est ça l’empapaoutage en règle que vous avez laissé s’installer depuis 30 ans.
Venez pas vous plaindre si vous avez le cil qui fait mal tout le temps maintenant.

christiane dit: à

@bouguereau dit: 10 mars 2016 à 17 h 38 min
A vrai dire c’est pour employer le mot indemme dans sa bonne orthographe ! lisant le billet , j’ai découvert que depuis des années j’écrivais « indemne ». Découverte tardive. Alors maintenant j’ai vraiment envie de jouer avec ce mot, (toutes griffes rentrées), pour m’habituer ! (c’est ma réforme perso de l’orthographe !)
Question à DHH : pourquoi « indemme » est-il souvent écrit avec « mn » ?

christiane dit: à

@JC….. dit: 10 mars 2016 à 17 h 27 min
NUL ! tu as tout faux !

Paul Edel dit: à

Pitié pour cette expression idiote « je ne sors pas indemne de cette lecture  » comme s’il s’agissait de sortir d’un accident de voiture..ou d’un attentat ça ne veut rien dire, comme cette autre : »écrire avec ses tripes ».

ortho dit: à

Indemme ou indemne ?
24 mai, 2011 @ 11:02 DIFFICULTES langue FRANCAISE,Etymologie,REGLES d’orthographe

Une erreur fréquente consiste à écrire ‘ indemme ‘ au lieu de ‘ indemne ‘ qui est la bonne orthographe (avec un M suivi d’un N). emoticone Astuce : pour s’en souvenir, pensez au verbe » indemniser » et au nom féminin » indemnité « , qui sont en général bien écrits. Le mot » indemne » vient du latin indemnis, de in privatif et de damnum = dommage. Indemne = qui n’a pas de dommage, l’étymologie du mot est très claire.

D. dit: à

Une pétition signée en Finlande par 50 000 citoyens va forcer les députés de ce pays à se pencher sur la fin de l’Euro.

bouguereau dit: à

toutafé c’est comme lire à une main polo..

Sergio dit: à

Bé oui, passeque des tripes ça peut tenir un Montblanc, si on l’attache bien sur sa selle comme le colonel des Entrayes de Ferdine, mais alors un clavier cent cinq touches…

dramony dit: à

oui donc INDEMNE… mais alors pourquoi croit-on qu’on puisse écrire INDEMME?
C’est très amusant: ici le perturbateur c’est le mot DILEMME qui lui s’écrit bien avec deux »m ». Mais comme on fait des efforts pour s’en souvenir, ces efforts conscients viennent interférer sur l’écriture de INDEMNE, où l’on demeure incertain!
Cela dit un livre qui « ne laisse pas indemne » est une exagération un peu ridicule. On dirait à travers cette expression l’adolescence qui revient faire un tour, effet boomerang de la jeunesse en allée, exagération de type Salinger, style typique de notre temps envahi par la publicité: inflation verbale dans tous les domaines, épuisement de la valeur profonde des mots qu’on récure à force de les pousser dans leurs retranchements. C’est fatigant.

Sergio dit: à

Non mais si on lit à une main qui c’est qui tient le monocle ? Surtout en prenant des notes comme Max Jacob ou le divin Otto…

christiane dit: à

@Paul Edel dit: 10 mars 2016 à 18 h 24 min

1 – J’aime ce mot et ce qu’il traduit de bouleversement
2 – L’exemple du Littré comblerait-il votre majesté?
De Joseph Péladan (Le Vice suprême) :
« La princesse eût souffert de se voir écrite, et à lire Balzac, elle s’irritait pour les coins d’elle-même qu’elle trouvait révélés. Satisfaite dans le coin de sa gloire d’être indemne des ivresses animales de la sexualité, confirmée dans la rareté de son caractère, elle reçoit une louange des disparates qu’elle découvre et sa supériorité s’augmente de tout ce qui la dissemble. »
(Ben mon colon ! comme dirait le Boug…
Ne pas sortir indemme d’une lecture ? C’est que quelque chose a changé dans l’esprit du lecteur, dans sa façon de voir les êtres. Ici, l’influence diabolique du père est incroyable. Un vrai lavage de cerveau vis à vis de son fils pour lui ôter toute envie de le dénoncer. Il lui dit son crime en pensant que jamais son fils n’osera franchir l’interdit.

christiane dit: à

Merci, dramony – 10 mars 2016 à 18 h 56 min
Je ne sors pas indemne de la lecture de votre commentaire et dont acte je lui remets son « n » !

Polémikoeur. dit: à

Personne ne sort indemme du comnentarium,
enfer et dammation !
Redoublement.

christiane dit: à

@dramony dit: 10 mars 2016 à 18 h 56 min
Vous relisant et relisant le billet, je m’aperçois que c’est le mot « dilemme » qui est employé et que l’erreur que vous pointez est celle qui m’a conduite à écrire indemne comme dilemme. Mon dieu, que tout ces mots se ressemblent ! et effectivement, c’est au pays des racines qu’il faut trouver la bonne orthographe. Je vous ai répondu légèrement comme à P.Edel mais ce soir j’ai envie de m’amuser. N’y voyez aucune malice et encore merci.
Et votre pseudo ? Quelle racine ? (voilà que je recommence !)

christiane dit: à

@Polémikoeur. dit: 10 mars 2016 à 19 h 17 min
Ah, que voilà un commentateur bien accordé à mon humeur badine !

christiane dit: à

@dramonty
J’aime beaucoup, beaucoup, beaucoup cet éclairage :
« On dirait à travers cette expression l’adolescence qui revient faire un tour, effet boomerang de la jeunesse en allée, exagération de type Salinger, « 

geo dit: à

« le tremblé de la réalité »

L’usage du verbe substantivé est l’une des modes les plus ridicules d’aujourd’hui. Il ne veut généralement rien dire.

Paul Edel dit: à

Sa Majesté reconnait que la marquise de Christiane ne semble jamais épuiser les plaisirs des lectures conseillées par notre bien -aimé Pierre A. Car ce Pierre console l’hiver de notre vieillesse par l’étendue de sa culture. Louons donc chez cette grande dame ses connaissances, son esprit, mais surtout ses qualités de cœur ; elles ne nous ont pas échappé, ni son amour des faibles, ni l’étendue de son érudition, ni sa vertu, sa gaité, sa santé, les couleurs moirées de son babillage, mais on tremble qu’une telle lectrice au grand cœur palpite avec tant d’exagération –parfois de frénésie- aux spectacles du Mal.On devine qu’elle endure mille morts devant le spectacle de cette chose si énigmatique, le malheur des autres. On craint pour sa santé et son équilibre car les peines infinies qu’elle endure aux récits des malheurs de personnages de fiction ou-pire- réels mettent sans doute sa santé en danger, voire sa raison . On craint souvent qu’elle s’égare et qu’elle confonde dans son élan généreux la grande littérature et la sentimentalité. Mais enfin, c’est l’admirable faiblesse des esprits qui ne sont pas endurcis..comme celui de Votre Serviteur.

geo dit: à

J’aime bien le texte parodique de Court…

Soyez belle joueuse Clopine!

la vie dans les bois dit: à

Vous avez bien raison de pousser un coup de gueule Paul Edel. Ca fait pitié de lire un compte-rendu de lecture comme nous l’inflige-iune fois de plus- la grande dépressive qui est dans la passio totale, au sens grec, pathos, autant que crisstique.

Je voulais également demander au cador AO, qui a lu gratos les chroniques du blog de P.R-D, s’il s’est fendu de 19 euros pour contribution.

Car l’affaire est loin d’être dans le sac.
Comprendre un huis-clos familial qui vole en éclat, une tension qui va croissante, et le fils, qui n’est pas le gnard accroché à l’image du père, comme la grande hystérique tente de vous le présenter, mais un jeune homme, qui sent le danger. C’est très très fort.
En particulier, ce qui se passe derrière la façade de cette maison… Où père et fils sont en  » mode défense ».

D. dit: à

Tout de même une note positive dans ce marasme : de façon assez inattendue, de nombreux réfugiés et migrants veulent rentrer chez eux depuis la France et l’Allmagne.
« rendez-nous nos passeports – on veut juste rentrer chez nous »… ubuesque !
« on se sent pas bien ici, on est pas chez nous, on a pas été bien accueillis etc.. »
Des dizaines de milliers de personnes s’étaient convaincu qu’elles seraient prises par la main de A à Z, logement, protections sociales, allocations variées, travail pour Monsieur.
Bien évidemment notre Occident en a été incapable, accaparé par ses immigrés légaux ou l’étant devenus, et incapable par ailleurs de s’occuper de ses chômeurs, sdf etc..
On peut espérer que le phénomène prenne une ampleur suffisante pour désamorcer la pompe, mais ce n’est pas gagné.

la vie dans les bois dit: à

Un épisode de cette tension, et le mot  » thriller psychologique » en bandeau de couverture est bien vu, m’a fait penser à un autre face-à-face père-fils. C’était dans Sukkwan Island, où le fils sent obscurément que son père devient fou.

Un moment particulier également fortement ressenti, lorsque le fils devient le fils aîné…

Oui, c’est du bon boulot Pascale. Bravo.

christiane dit: à

@la vie dans les bois dit: 10 mars 2016 à 20 h 54 min
Eva-Awa,
Passez votre chemin. Vous avez berné tout le monde. O.K. Allez donc babiller avec « votre pette ange » et regardez-vous dans une glace si vous l’osez..

la vie dans les bois dit: à

Elle devient complètement cinglée, cette pauvre crissiane.

Widergänger dit: à

« Admirabme faiblesse » si on veut…! Plutôt faiblesse très irritante, faiblesse qui met en doute fortement la sincérité de ses propos, faiblesse qui est un indice que le sens même de ce qui est lu n’est absolument pas compris.

La littérature n’est pas la sentimentalité. Une littérature sentimentale est abjecte quand elle parle du malheur des autres, des crimes abominables qu’elle met en œuvre.

On ne fait pas de la littérature avec du réel. On fait en revanche de la littérature avec du réel transposé en littérature. Or, précisément, je ne lis ici aucune transposition, on ne m’explique absolument pas en quoi ce réel a été transposé pour en faire de l’art. Car c’est de l’art qu’il s’agit !

Ras le bol de ce genre de confusion extrêmement irritante, qui confond tout, et nous fait prendre des vessies pour des lanternes. Ras le bol de cette époque de m… qui nous présente comme de la littérature ce qui ne sont que des chroniques judiciaires bien léchées. Ras le bol de ce jeu de dupe avec la littérature ! Ras le bol de cette époque qui se moque du monde ! Ras le bol de toutes ces tricheries insolentes avec l’art sacré de la littérature ! Ras le bol de tous ces médiocres !

christiane dit: à

@Paul Edel dit: 10 mars 2016 à 19 h 56 min
Un peu de jalousie, Paul ? Oui, j’aime bien lire et les billets de Passou et Pascale Robert-Diard.
Vous aimez le dauber, alors que faites-vous ici s’il est si mauvais critique littéraire ? idem pour WGG.
Quant à vos remarques, elles me laissent indifférente. Vous êtes mal placé pour me reprocher un excès de sentimentalisme. Dans vos billets, que d’excès… que j’aime lire par ailleurs, et sur votre blog, que de snobs qui surenchérissent en prose ampoulée…
A propos le « tremblé »… j’ai lu cela chez vous. Un mot que je ne trouve pas ridicule…

christiane dit: à

@la vie dans les bois dit: 10 mars 2016 à 21 h 14 min
Ah oui, ça m’étonnerait beaucoup… Vous ne manquez pas d’aplomb !

Widergänger dit: à

Mais c’est précisément parce qu’il est mauvais critique que je suis ici ! Je m’investis d’une tâche gigantesque : corriger la mauvaise critique ! Vous ne l’aviez pas encore compris depuis le temps….?

Widergänger dit: à

Dans mes commentaires, il n’y a jamais la moindre sentimentalité, qui m’exaspère et me dégoûte.

Widergänger dit: à

Je n’ai jamais, au grand jamais employé cette tournure débile et insignifiante, signe en général de l’insignifiance du propos qu’elle est censée illustret : « le tremblé de + Nom ».

J’ai une sainte horreur de cette expression de cr.étin !

la vie dans les bois dit: à

« Car c’est de l’art qu’il s’agit ! »

De quel art cause le poltergeist ?
De la stylisque en littérature ?
Oui, dans ce livre il y a de belles « chutes ». Qui donne de la profondeur au récit, sans que cela soit une mise en abime.
Du montage du récit ?
Oui, dans ce livre, il est atypique, quelque part: la chronologie n’est pas linéaire. Et cela ne nuit pas du tout à la compréhension de cette tension. Qui est là, presque tout le temps.

la vie dans les bois dit: à

le tremblé de la réalité est ici extraite d’une citation de J. Vergès.

lola dit: à

@ D. Comme je vous comprends; ce soir il pleut des fusées volantes et ça mitraille dans tous les coins.
Mes ateliers sont à pied d’oeuvre, loin, pris dans un tourbillon de chaussons et de cris festifs. A beaucoup plus tard, sympathiquement.

Widergänger dit: à

Ce pauvre pays a perdu le nord ! On vit une époque de confusions dans tous les domaines. La France touche le fond de la piscine.

Widergänger dit: à

Que ce soit une expression de Vergès ou de Tartampion, j’en ai rien à f… ! C’est de la merdre !

la vie dans les bois dit: à

le poltergeist fait sa crise, lui aussi. Je me demande si à l’en, finalement on n’a pas de grands marteaux…

la vie dans les bois dit: à

la citation complète de Vergès, mise en épigraphe d’un chapitre du livre, est la suivante:
« dans cet affrontement qu’est le procès, défense et accusation se comportent comme deux monteurs de cinéma avec les rushes d’un film. Chacun va faire un montage différent, aboutissant à deux versions. Laquelle est la vraie ? C’est cette incertitude, le côté tremblé de la réalité reflétée par le procès qui donne à celui-ci son caractère unique et fascinant »

christiane dit: à

@Widergänger dit: 10 mars 2016 à 21 h 24 min

« Mais c’est précisément parce qu’il est mauvais critique que je suis ici ! »
Quel prétentieux vous faites ! Pourquoi ne pas mettre en ligne des « bonnes » critiques sur votre blog ou sur celui de Paul Edel qui vous fait tant de compliments.
Sachez que les billets de Pierre Assouline sont appréciés. C’est très souvent exprimé ici.
De plus, vous balayez d’un geste de mépris des livres que vous n’avez même pas lus, ce qui est un comble de prétention.
Bon, je vous laisse à vos éructations et aux louanges de votre ami fat. Vous allez bien ensemble !

la vie dans les bois dit: à

« Peut-on raisonnablement faire confiance à un homme qui se permet d’écrire des notes cryptées dans ses Pléiades en les maculant à l’égal de vulgaires livres de poche ? »

tss, tss

christiane dit: à

Chantal,
un bonheur de vous lire.

christiane dit: à

Chantal,
ou est le lien pour accéder à votre blog ?

chantal dit: à

Bonne soirée, je m’excuse pour l’imprécision le titre du film de Téchiné c’est l’homme qu’on aimait trop et pas qui aimait trop, mon lapsus est révélateur du tourment éprouvé par ce fils.

chantal dit: à

c’est un lien vers un blog de jeunes journalistes suricate, le mien est dormant pour le moment, c’était un modeste blog – note.

je regrette parfois de n’avoir pas fait ququ chose de mieux, il y en a tant …

bonne nuit,

Paul Edel dit: à

Christiane, je vous ai répandu avec tout l’humour que j’ai, seulement mes réserves ne sont pas inépuisables.
Sur le fond du problème, la Littérature, oui, grand L.. c’est WGG qui a raison quand il écrit ceci :
 » Ce pauvre pays a perdu le nord ! On vit une époque de confusions dans tous les domaines. » c’est lui qui a raison. Complètement Définitivement. Vous ne faites aucune différence entre thomas Bernhard ou Celan,et un compte- rendu d’audience qui est journalistiquement sans doute bien fichu et intéressant..sans doute.. sans doute..Mais faut pas tout mélanger! Journalisme intelligent et littérature.. Un fossé énorme !.. Passou aime, en grand courtois curieux , et régulièrement il salue ses potes du Goncourt, genre Philippe Claudel, mais la littérature, c’est un absolu!!!. Pas d un coup de chapeau diplomatique à ses proches..Un critique littéraire n’a pas d’ ami. on est dedans ou dehors en littérature !. parfois WGG a raison de foutre les pieds dans le plat, et ça me réjouit infiniment.et c’est la seule raison pour laquelle désormais je viens ici.

la vie dans les bois dit: à

Paul Edel a la météo capricieuse. Mais on le savait aussi.
« Journalisme intelligent et littérature.. Un fossé énorme ! »
Surtout quand on n’a pas lu le livre en question…

la vie dans les bois dit: à

Évidemment, on conçoit que la critique germano-baratin perde ses repères.

la vie dans les bois dit: à

« Un critique littéraire n’a pas d’ ami. »

Didon, il se pinte à la grappa, qu’il ait besoin qu’on lui rappelle quelques génuflexions devant le « grantécrivain » ?

Widergänger dit: à

L’article de securicate.org est intéressant aussi par les confusions qu’il met en œuvre, confusions typiques de cette époque qui a perdu le nord.

Cet article se permet de citer un extrait de la LTI : « La vie se permet des combinaisons qu’aucun romancier ne peut se permettre, sous peine de tomber dans le « romanesque ».

D’abord, le bouquin de Klemperer nous parle d’une tout autre époque, l’époque nazie où tout était bien plus confus encore et plus épouvantable qu’aujourd’hui.

Ensuite, Klemperer énonce là une proposition où le mot « romanesque » qui avait un autre sens sous sa plume à l’époque, désigne précisément l’enjeu de tout roman : le romanesque. Les romans de Bernanos, par exemple, sont éminemment romanesques avec même un surcroît de romanesque au sens où Klemperer l’entend, à savoir des événements extraordinaires mis en œuvre par le romancier. Que ce romanesque soit, en plus, conçu négativement par cet imbécile de journaliste qui écrit cet article débile, c’est le comble de l’absurdité ! De la négation même de ce qu’est l’art romanesque, et plus généralement la littérature. La littérature repose sur un principe de base, un principe basique : elle a pour but, par tout un ensemble d’artifice rhétorique et autre (et c’est ça le génie d’un grand écrivain précisément ), de rendre vraisemblable et crédible ce qui est romanesque et qui ne semble pas à priori être crédible et racontable.

On est là, avec cette dénégation de l’art littéraire, en vérité, par une telle citation trompeuse, fallacieuse, erronée, manipulatrice, stupide, dans l’aberration la plus totale et la plus grande confusion.

la vie dans les bois dit: à

« On est là, avec cette dénégation de l’art littéraire, en vérité, par une telle citation trompeuse, fallacieuse, erronée, manipulatrice, stupide, dans l’aberration la plus totale et la plus grande confusion. »

Oui, le poltergeist ne pourra pas donner ce livre en étude à ses élèves de cinquième.

Widergänger dit: à

En plus, ce prétendu « roman » emploie un type de discours qui n’est pas exactement le même discours qu’un roman de fiction pure.

Madame Bovary est une pure invention romanesque. Le romancier a besoin de construire le réel de l’histoire qu’il est censé raconter. Il a besoin des effets de réel comme dit Barthes pour ce faire, des petits détails qui font vrai, comme le dit déjà Stendhal.

Or, dans un prétendu « roman » qui n’invente rien mais par de faits attestés dans le réel, il serait normalement inutile de construire ce genre de détails pour rendre vraisemblable l’histoire censée être invraisemblable qu’on raconte.

Donc, le discours de ce genre de « roman » n’obéit pas du tout aux mêmes contraintes que l’art romanesque type. Cela ne lui dénie pas le talent. Mais cela n’en fait absolument pas un « roman ». C’est comme les Mémoires, elles supposent toujours que le réel dont on parle existe quelque part dans le monde réel. Et du coup, il est avéré que l’art des Mémoires ne saurait se confondre (SE CONFONDRE !) avec l’art du roman.

Lavande dit: à

auteur : Pascale Robert-Diard
édition : janvier 2016
sortie : L’iconoclaste
genre : chronique judiciaire

Où avez-vous vu « ROMAN » W.?

la vie dans les bois dit: à

« c’est un lien vers un blog de jeunes journalistes ».
Il fallait le préciser.

Widergänger dit: à

Faut pas restée limitée, Lavande ; lisez simplement la première phrase de l’article :

« La déposition est un polar judiciaire. »

La seconde phrase est en contradiction flagrante avec la première :

« Et une histoire vraie ».

Or, ce n’est pas parce que c’est une histoire vraie que c’est un roman policier. Et le fait de qualifier un livre de « roman » n’a que faire du fait que ce soit vrai. Ce n’est pas parce que Stendhal s’inspire d’une histoire vraie que Le Rouge et le Noir est un grand roman et Stendhal un grand romancier.

Il faut arrêter ce petit jeu de dupe qui ne trompe que les barbares de notre époque !

la vie dans les bois dit: à

Le poltregeist ne comprend pas que ce lien vers un avis de « jeunes journalistes » est dune nullité en devenir, il leur reste de la marge…

la vie dans les bois dit: à

Il faut genrer ce livre. Voilà la préoccupation du gars qui a une trOtinette dans la tête. Pour ne pas dire 64 cases.
Roman ?
Non
Fiction ?
Non

Widergänger dit: à

La Déposition n’est pas un bon livre sous prétexte qu’il raconte une histoire vraie. C’est peut-être un bon livre mais pas parce que c’est une histoire vraie. Le critère de conformité au réel n’est absolument pas un critère pertinent en matière littéraire. Le laisser croire est de la critique merdi… .

Le seul critère qui compte, c’est comment on fait de l’art avec du réel. Ça c’est la littérature. Stendhal, c’est ce qu’il fait dans Le Rouge et le Noir.

Mais ici, on se contente de peu et on ne nous dit pas en quoi La Déposition est une œuvre d’art. On se contente de brasser les âneries ordinaires de notre époque en matière d’art. Et on voudrait qu’on en soit satisfait. Mais on se moque du monde tout simplement !

la vie dans les bois dit: à

« Le seul critère qui compte, c’est comment on fait de l’art avec du réel. Ça c’est la littérature.  »

C’est bien dit. En tout cas, il faut d’abord que le lecteur soit mobilisé. Et à chacun, son ressenti.
Ce livre, c’est un peu des phrases coup de poing. Qui surgissent, en surprise.
« Ecoute, je vais faire le boulot, mais après, qu’il soit condamné ou qu’il soit acquitté, je veux qu’il disparaisse de ma vie »
cette phrase me fait penser à une définition de l’amitié, telle qu’on a pu la lire sur ce blog.
Un ami, c’est celui que vous pouvez appeler au milieu de la nuit, pour …

Bonne nuit.

Sergio dit: à

Widergänger dit: 10 mars 2016 à 21 h 15 min
ce qui est lu n’est absolument pas compris.

Ca fait rien, ça… Si on comprend autre chose c’est encore mieux ! On crée on comprenant… N’oublions pas que chaque invention ne repose que sur une effroyable stratification d’erreurs ! La bombe atomique la brosse à dents le fardier de Cugnot le café en poudre l’Alka Selzer le Maultrommel le couteau suisse…

Et la tasse à anse à gauche pour gauchers ! Quand y aura plus de gauchers par eugénisme, qu’est-ce qu’on va en faire, de toutes ces tasses ?

chantal dit: à

on a encore le droit d’ouvrir un polar judiciaire sous un billet qui incite à le lire en disant qu’il est remarquablement écrit et documenté par quelqu’un qui connaît l’environnement des prétoires comme sa poche.

il n’est pas utile de comparer cette mise à jour sous un angle encore peu exploré dans cette affaire si retentissante et longue, avec la forme d’un roman comme madame bovary ou les chroniques de dugesclin, cela me suffit que quelqu’un comme Christiane qui lit avec passion des auteurs les plus éclectiques proposés s’en déclare transformée, malmenée par la lecture. Cela m’intéresse car cette modification du lecteur / spectateur est le fondement d’un acte de création sinon à quoi bon proposer quelque chose si ce n’est la nième copie d’un tableau de Maître.

j’ai peu de temps en fait, donc c’est en accordéon, je lis ce qui concerne la citation d’Otto Klemperer avec intérêt, on ne peut pas toujours vérifier le contexte ect …

la vie dans les bois dit: à

mais oui, Chantal, on attendra- ou pas- que vous ayez lu le livre par vous-même. Plutôt que de juger de l’effet qu’il fait.
L’expérience du sujet et le sujet de l’expérience. Vous faites une étude de marché, pour convenances personnelles ? On vous a lue moins vénale.

chantal dit: à

bon c’est victor k le linguiste de la novlangue et pas le cousin otto compositeur et chef d’orchestre, j’éteins mon ordi, j’écris un truc sur Garouste en même temps, je peux pas tt faire.

la vie dans les bois dit: à

Eh bien bonne nuit Chantal. Vous êtes une femme speedée, on dirait. Et je je ferme la capot, itou.

christiane dit: à

@Lavande dit: 10 mars 2016 à 23 h 03 min
Vous avez raison, Lavande, il n’y a pas écrit « Roman » et pourtant ce livre je le lis comme un roman. Ce n’est pas seulement une chronique judiciaire (présente, également), c’est presque une biographie, celle d’un fils déchiré entre sa soif de vérité et le respect d’un pacte qui le liant au père l’oblige au silence. Et P.Robert Diard par petites touches successives chemine dans sa pensée.
Elle était là quand la déposition de ce fils a eu lieu, quand il a accusé son père et fait basculer le procès. Elle a voulu comprendre et a rencontré ce fils bien après que le père soit condamné. Seul. Rejeté de sa famille à cause de cette déposition. Elle devient témoin et du procès et de la parole du fils. Son livre, elle le construit avec un grand talent d’analyste, dans une écriture objective et sensible. Et cette histoire croise l’histoire du père, homme insaisissable, sans remords. Pas un roman mais se lisant comme un roman, un thriller psychologique d’une construction implacable (Je pense, le lisant à « L’adversaire » d’E. Carrère). Un grand livre.

christiane dit: à

@ Chantal,
je pensais (comme vous l’annonciez) que vous aviez éteint l’ordinateur ! J’ai avancé dans le livre de P. Robert-Diard. Difficile de s’en détacher. J’en parle un peu à Lavande, lisez si vous avez le temps… Votre post n’était pas encore en ligne.

christiane dit: à

Chantal,
Garouste et ses mythes … Vous allez vous régaler ! Sa peinture que j’aime beaucoup me fait penser à ce dicton : »Ne demande jamais ton chemin à qui le connaît, tu pourrais ne pas t’égarer. »

christiane dit: à

@Sergio dit: 10 mars 2016 à 23 h 48 min
Oui, Sergio mais cela demande votre grande liberté intérieure.

oursivi dit: à

Au rigide, là bois dans les vits,

Non, c était gratuit à l époque.
De mémoire, mai 2014.

Formidable chroniqueuse qui, PA a raison, fait fusionner journalisme et littérature.
Carrère réussit cela aussi, voire encore mieux.
Mais les grincheux grinchent, ils sont là pour cela.

AO

Sergio dit: à

christiane dit: 11 mars 2016 à 0 h 16 min
grande liberté

Et les Etats-Unis on croyait que c’était des Hindurs ! C’est comme si je confondais le Bon coin et le Buffet de la gare…

on rêve ! dit: à

« là, oui, on y était !!! »

marrant comme ailleurs tout semble très compliqué…

JC..... dit: à

Lorsqu’on en est réduit à se passionner pour une histoire vraie de lutte interne entre soi et soi chez les bourgeois nissards , qu’on prend le racontar (chronique, pardon !…) judiciaire pour autre chose que du journalisme bien fait, on est mal barré !

Le vrai ne fait pas de la littérature…

On est en pleine confusion sentimentaliste, et au niveau de Margot de Beaubec, pleurant sur le « viol » de la Grande Phiotte Edouardinette …. journaliste bourdieusien nombrilo-narcissique ! Au fou ! Aux folles !

Misère ! Quelle misère ! Misère de la femme sans cas, de l’homme, du canon sans recul, du marin sans couteau…quelle confusion lamentable !

JC..... dit: à

oursivi dit: 11 mars 2016 à 0 h 39 min
« Mais les grincheux grinchent, ils sont là pour cela. »

Poursuivons le raisonnement :
les christiane christianisent,
les wider se vident,
les chantal chantournent,
les sergio se deboulonnent,
les jissé jissottent,
et naturellement ….

les oursivi oursivisent sans réserve !

JC..... dit: à

Réagir au sentiment, c’est ce qui met les bolos mous du crâne dans les rues, les coeurs dans le caniveau de la crédulité, les sensibles sur les tréteaux de la farce théâtrale ….

Un peu de hauteur ne nuit pas à la littérature !

what else ??? dit: à

« les grincheux grinchent »

jugement de spécialiste, évidemment

what else ? dit: à

« Un peu de hauteur ne nuit pas à la littérature ! »

et les trottoirs pavés donnent un certain cachet

la vie dans les bois dit: à

à 0 h 39 min, je ne vais pas changer de pseudo pour répondre à vos troubles scato.

Et comme l’âge semble également altérer la comprenette que vous aviez limitée: Non, le livre « La déposition » n’est pas une reprise des chroniques du blog. Ce livre est vendu 19 euros.
J’imagine que ce n’est pas dans vos moyens. De lire.

JC..... dit: à

Puisque nous sommes dans le secret, en voici un, un gros secret bien grassouillet :

Savez vous pour quelle raisons les dirigeants du gouvernement socialiste de ce pays ont raté la Loi sur le Travail d’El Khomri ?
Pour une raison simple : le travail, ils ne savent pas ce que c’est véritablement !

Et maintenant, jogging pour entretenir notre seule possession réelle sur Terre, le corps.

la vie dans les bois dit: à

Pour revenir sur la question du genre littéraire propre aux récits ayant rapport au monde judiciaire, aux faits divers j’ai lu qu’à l’origine elle est apparue sous forme de littérature de colportage.
Ce rapport entre judiciaire et littérature, dans une formalisation la plus claire possible des faits, devient important au XIXème, avec l’apparition des chroniqueurs de journaux.

renato dit: à

« La sociologie ou le vide » a dit un poète à propos du futur de la littérature (c’était entre 1947 et 1950). Or, compte tenu des résultats récents, il vaut mieux s’en tenir au vide: c’est plus, risqué donc plus stimulant…

la gachette du bocage dit: à

Allez, j’avoue : moi aussi je maltraite mes pléiades.

J’enlève les couvertures en cassant un peu le plastique transparent, je triture les signets en faisant des petits noeuds et finalement je les mâchouille, je corne des pages et il y a des traces de chocolat au moment des passages difficiles à comprendre.

Et les couvertures des trois tomes de la Recherche sont désormais bien fripées : elles ont été mouillées par la pluie (livres oubliés dans le jardin), râpées par les galets de Dieppe, pendant qu’à l’intérieur, on a pu trouver un peu de sable de la Rondinara corse ou des fonds blancs de Martinique, et je ne jurerais pas qu’en prime, certaines traces de camembert n’aient pas constellé, ici ou là, les sublimes métaphores proustiennes.

Honte à moi, certes, mais d’un autre côté, cela signifie que je les ai trimballés partout, mes pléiades. Si on leur posait la question, je suis sûre que ces livres (et leurs auteurs !) reconnaîtraient leur préférence pour ce mode de vie plutôt que pour le long endormissement sur une étagère, luxueuse ou non…

Et cela signifie aussi que je lis en mangeant. D’ailleurs, je lis un peu tout le temps, à vrai dire. Ca devrait être une de mes épitaphes (j’aime bien concevoir des épitaphes, et en changer régulièrement), même si je deviens bientôt aveugle… Il faudrait mettre sur ma tombe « elle avait des yeux pour lire ». C’est moins grandiloquent que les déclarations passionnées de WGG sur le « sacré de la littérature » (???), mais finalement, c’est assez proche de la réalité…

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