Que faire de Rudyard Kipling ?
L’affaire embarrasse les Anglais. Bien plus grave que le Brexit or not Brexit, l’affrontement Shakespeare-Cervantès pour leur anniversaire ou que… . C’est de l’âme d’une nation qu’il s’agit car l’écrivain Rudyard Kipling (1865-1936) fait partie de ceux qui l’incarnent encore pour le meilleur et pour le pire. Que son nom reviennent actuellement dans les débats est un signe des temps.
Son spectre porte comme un fardeau la paternité de l’expression « le fardeau de l’homme blanc », titre d’un poème de 1899 dans lequel il enjoignait les Etats-Unis à assumer leurs responsabilités dans leur politique impérialiste, et notamment dans leur guerre contre les Philippines. La fardeau en question désignait tant le devoir christique du colonisateur de civiliser et administrer les populations conquises que la tâche elle-même avec toute l’amertume qu’elle pouvait charrier.
Oublié l’artiste de la nouvelle (ah, l’Homme qui voulut être roi…), l’auteur du plus célèbre poème en langue anglaise If … (Tu seras un homme, mon fils), le prix Nobel de littérature 1907… Le « fardeau » éclipse le tout, y compris que, comme Mark Twain, il avait le rare pouvoir de s’adresser aussi bien aux enfants qu’aux adultes.
George Orwell n’a peu fait pour sa réputation en le baptisant « prophète de l’impérialisme britannique » (sous sa plume, ce n’était pas un compliment). C’était au début des années 40 et il répondait en quelque sorte à une défense et illustration du génie de Kipling par le poète T.S. Eliot. Tout en le sachant aussi antifasciste qu’anticommuniste et déconnecté de toute appartenance politique, Orwell ne l’ancrait pas moins viscéralement dans le camp conservateur bien qu’il fut un moderne et un cosmopolite ; mais même lui finissait par prendre sa défense ; car au-delà de la cruauté de ses critiques (« tout individu éclairé devrait le mépriser »), il savait qu’au fond, Kipling était avant tout un grand écrivain doublé d’un idéaliste.
N’empêche qu’Orwell donna le ton pour les années à venir. Mais il n’était pas nécessaire d’être indien pour se souvenir que Kipling avait défendu le colonel Dyer, responsable du massacre d’Armitsar, au Penjab (plus de mille morts et autant de blessés en une après-midi de 1919), dénoncé comme un « boucher » mais par lui présenté comme « l’homme qui sauva l’Inde » et pour lequel il lança même une souscription. C’est aussi pour cela que, lorsqu’on demandait à Hemingway de payer sa dette envers ceux qui l’avaient inspiré, il citait les noms d’une quinzaine de grands artistes mais un seul était assorti d’un qualificatif restrictif : « the good Kipling », manière d’insinuer qu’il convenait de le séparer d’un mauvais Kipling, comme s’ils ne faisaient pas qu’un !
On pourrait croire que l’heure est venue pour que s’impose enfin une vision plus nuancée de Kipling en ses paradoxes. Depuis décembre dernier, date de la célébration du 150ème anniversaire de sa naissance, ça s’agite du côté du « coin de poètes » de Westminster Abbey où reposent ses cendres. A intervalles réguliers, il en est pour ressortir les mêmes arguments destinés à le refouler dans un purgatoire, l’oeuvre et l’homme d’un même élan, l’œuvre à cause de l’homme. Depuis peu, des commentateurs actionnent à nouveau la scie du « Kipling raciste et impérialiste » sur la Toile. Ils font de ses créatures Mowgli, Baloo et Bagherra des instruments de propagande. Sur les forums de discussion, on dispute de la question de l’identité au prisme de Kim ! On y réhabilite les qualités humaines de l’écrivain en dépit de ses idées sur l’Empire.
C’est peu dire que ses fables morales et allégoriques souffrent de son image de chantre du colonialisme chaque fois que son œuvre poétique et littéraire connaît un regain de notoriété. Comme si l’une n’était que le cheval de Troie de l’autre. Une ambiguïté à l’image de la nouvelle version à grand succès du Livre de la jungle par les studios Disney ; ils ont incrusté des prises de vues au sein de trucages numériques, de véritables expressions d’acteurs ayant été greffées sur des animaux dessinés. La prouesse technologique y prend le pas tant sur la nature que sur la culture.
Cela dit, que les Anglais se rassurent. Ils ne sont pas les seuls à être embarrassés par la statue de Kipling. Les Indiens, tout autant.
(« Rudyard Kipling » photo D.R. ; « Reconstitution à l’identique de sa maison natale à Bombay » photo D.R.)
847 Réponses pour Que faire de Rudyard Kipling ?
On comprend aussi dès lors qu’il ait refusé le Goncourt.
Je l’approuve (mais on s’en fout).
«JE SUIS CE QUE JE SUIS.» Mon corps m’appartient. Je suis moi, toi t’es toi, et ça va mal. Personnalisation de masse. Individualisation de toutes les conditions – de vie, de travail, de mal- heur. Schizophrénie diffuse. Dépression rampante. Atomisation en fines particules paranoïaques. Hystérisation du contact. Plus je veux être Moi, plus j’ai le sentiment d’un vide. Plus je m’exprime, plus je me taris. Plus je me cours après, plus je suis fatiguée. Je tiens, tu tiens, nous tenons notre Moi comme un guichet fastidieux. Nous sommes devenus les représentants de nous-mêmes – cet étrange commerce, les garants d’une personnali- sation qui a tout l’air, à la fin, d’une amputation.
(L’insurrection qui vient)
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C’est tellement ça ! Tellement la vérité crue.
En attendant, je gère. La quête de soi, mon blog, mon appart, les dernières conneries à la mode, les histoires de couple, de cul… ce qu’il faut de prothèses pour faire tenir un Moi ! Si « la société » n’était pas devenue cette abstraction définitive, elle désignerait l’ensemble des béquilles existentielles que l’on me tend pour me permettre de me traî- ner encore, l’ensemble des dépendances que j’ai contractées pour prix de mon identité. Le handi- capé est le modèle de la citoyenneté qui vient. Ce n’est pas sans prémonition que les associations qui l’ex- ploitent revendiquent à présent pour lui le « revenu d’existence ».
(L’insurrection qui vient)
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On croirait qu’il parle de Clopine. C’est tout à fait ça !
En attendant, je gère. La quête de soi, mon blog, mon appart, les dernières cxnneries à la mode, les histoires de couple, de cxl… ce qu’il faut de prothèses pour faire tenir un Moi ! Si « la société » n’était pas devenue cette abstraction définitive, elle désignerait l’ensemble des béquilles existentielles que l’on me tend pour me permettre de me traî- ner encore, l’ensemble des dépendances que j’ai contractées pour prix de mon identité. Le handicapé est le modèle de la citoyenneté qui vient. Ce n’est pas sans prémonition que les associations qui l’exploitent revendiquent à présent pour lui le « revenu d’existence ».
(L’insurrection qui vient)
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On croirait qu’il parle de Clopine. C’est tout à fait ça !
« CE QUE JE SUIS », alors ? Traversé depuis l’enfance de flux de lait, d’odeurs, d’histoires, de sons, d’affections, de comptines, de substances, de gestes, d’idées, d’impressions, de regards, de chants et de bouffe. Ce que je suis ? Lié de toutes parts à des lieux, des souffrances, des ancêtres, des amis, des amours, des événements, des langues, des souvenirs, à toutes sortes de choses qui, de toute évidence, ne sont pas moi. Tout ce qui m’attache au
monde, tous les liens qui me constituent, toutes les forces qui me peuplent ne tissent pas une iden- tité, comme on m’incite à la brandir, mais une exis- tence, singulière, commune, vivante, et d’où émerge par endroits, par moments, cet être qui dit « je ».
(L’insurrection qui vient)
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C’est quelque chose comme ça, le fantôme d’Auschwitz. En pire.
La différence — et elle est de taille — c’est que le fantôme d’Auschwitz tisse une existence morte.
lvdb, la dame ne se « signe » pas : elle porte la main à son coeur et penche légèrement la tête, en signe de respect, mais cette musulmane qui donne rendez-vous à son mari mort le jour du jugement ne se signe certainement pas !
Notre inadaptation, notre fatigue ne sont des problèmes que du point de vue de ce qui veut nous soumettre. Elles indiquent plutôt un point de départ, un point de jonction pour des com- plicités inédites. Elles font voir un paysage autre- ment plus délabré, mais infiniment plus partageable que toutes les fantasmagories que cette société entretient sur son compte.
(L’insurrection etc.)
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Là encore, profonde vérité.
Elles font voir un paysage autrement plus délabré, mais infiniment plus partageable que toutes les fantasmagories que cette société entretient sur son compte.
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Cette phrase est extraordinairement optimiste en dépit du délabrement. Mais ce texte parle vraiment remarquablement bien de notre délabrement intérieur. C’est la première fois, je dois dire, que je lis un texte qui va droit au cœur des choses qui nous travaillent. Mais de là à penser ce délabrement, en fin de compte ferait « sens commun » propice à une insurrection, non ! Mais on ne se sens plus aussi seul et atomisé quand on lit un truc comme ça. On fait une rencontre. C’est rare. Suffisamment rare pour être signalé.
Widergänger avez-vous regardé « les pieds dans le tapis »?
ou pensez-vous comme JC que « les filles » qui l’ont apprécié et ont eu envie d’échanger à ce sujet sont tarées?
Non, je ne l’ai pas vu. Mais vous m’avez donné envie d’aller le regarder sur Arte +7.
Et que pensez-vous, Lavande, de ce texte, L’insurrection qui vient, qui a comme l’allure d’un manifeste, je trouve. C’est à la fois très profond par moment, et par d’autres aspects, très naïf. Mais il ouvre de vastes perspectives d’écriture. Vous ne trouvez pas ?
Nous ne sommes pas déprimés, nous sommes en grève. Pour qui refuse de se gérer, la « dépression » n’est pas un état, mais un passage, un au revoir, un pas de côté vers une désaffiliation politique.
(L’insurrection etc.)
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Là, on dirait qu’il parle de Richard Millet. Très pertinent vraiment. Et, pour ma part, je m’y reconnais aussi pleinement.
Ça me fait penser à certaines pages de Marivaux, le Marivaux journaliste, du Spectateur français, qui parle de certains nobles, les « belles âmes », qui ne supportent plus la Cour et Paris et sont retournés vivre dans leur château désargenté en province. Richard Millet, c’est un peu ça aussi, quelque chose comme ça. Ce terme de « désaffiliation » , je le trouve très pertinent, très intéressant. La cassure. Sans remède.
Jusqu’au 04/06/2016 à 20h56
OK
Un gouvernement qui déclare l’état d’urgence contre des gamins de quinze ans. Un pays qui met son salut entre les mains d’une équipe de foot- balleurs. Un flic dans un lit d’hôpital qui se plaint d’avoir été victime de « violences ». Un préfet qui prend un arrêté contre ceux qui se construisent des cabanes dans les arbres. Deux enfants de dix ans, à Chelles, inculpés pour l’incendie d’une ludo- thèque. Cette époque excelle dans un certain gro- tesque de situation qui semble à chaque fois lui échapper. Il faut dire que les médiatiques ne ména- gent pas leurs efforts pour étouffer dans les registres de la plainte et de l’indignation l’éclat de rire qui devrait accueillir de pareilles nouvelles.
Un éclat de rire déflagrant, c’est la réponse ajus- tée à toutes les graves « questions » que se plaît à soulever l’actualité. Pour commencer par la plus rebattue : il n’y a pas de « question de l’immigra- tion ». Qui grandit encore là où il est né ? Qui habite là où il a grandi ? Qui travaille là où il habite ? Qui vit là où vivaient ses ancêtres ? Et de qui sont- ils, les enfants de cette époque, de la télé ou de leurs parents ?
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Remarquable !
« L’insurrection qui vient » a été publié par Eric Hazan (auteur d’un excellent « l’invention de Paris »). Mon mari l’avait acheté au moment de l’affaire de Tarnac et j’en ai lu des passages mais je me sentais parfois un peu dépassée.
La vérité, c’est que nous avons été arrachés en masse à toute appartenance, que nous ne sommes plus de nulle part, et qu’il résulte de cela, en même temps qu’une inédite disposition au tourisme, une indéniable souffrance.
(L’insurrection qui vient)
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Quelle profondeur de vue ! Très pertinent.
Expliquez-moi ça Lavande. Pourquoi dites-vous « dépassée » ? Qu’est-ce qui vous dépasse là-dedans ?
« L’insurrection qui vient », par un certain Comité invisible, un beau livre, mais peut-être un peu top influencé par les situationnistes pour être vraiment innovant. Ces jeunes de Tarnac, un tantinet naïfs certes, un peu ridicules, ont du moins le mérite de travailler. Pourquoi pas un roman ?
L’autre soir sur ARTE il y avait aussi un documentaire remarquable sur la Fac de Vincennes entre 1970 et 1980. C’était vraiment remarquable. Et on prenait conscience, si ce n’était pas encore le cas avant, de l’horreur de notre époque en comparaison, quand on voit ce qu’est devenu la France, son Ecole, son Université et le moral en berne des Français. À cette époque à Vincennes, on pouvait être camionneur, fréquenter cette Fac parce qu’on était tombé amoureux d’une étudiante et se retrouver dix ans plus tard prof d’histoire à la fac spécialiste de l’histoire médiévale ! On en reste vraiment baba… quand on voit dans quelle merdre effrayante se débattent les jeunes d’aujourd’hui.
Delaporte dit: 3 juin 2016 à 23 h 43 min
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En tout cas, ce texte suggère des dizaines de romans.
Je vais essayer de le retrouver, le relire et je vous en parle.
Les situationnistes n’ont pas été à l’origine de beaucoup de romans, comme si leur lucidité tuait dans l’oeuf toute possibilité de fiction. Ecrire un roman, c’est quitter ces rives du désespoir.
La France est un produit de son école, et non l’in- verse. Nous vivons dans un pays excessivement scolaire, où l’on se souvient du passage du bac comme d’un moment marquant de la vie. Où des retraités vous parlent encore de leur échec, qua- rante ans plus tôt, à tel ou tel examen, et com- bien cela a grevé toute leur carrière, toute leur vie. L’école de la République a formé depuis un siècle et demi un type de subjectivités étatisées, recon- naissables entre toutes. Des gens qui acceptent la sélection et la compétition à condition que les chances soient égales. Qui attendent de la vie que chacun y soit récompensé comme dans un concours, selon son mérite. Qui demandent tou- jours la permission avant de prendre. Qui respec- tent muettement la culture, les règlements et les premiers de la classe. Même leur attachement à leurs grands intellectuels critiques et leur rejet du capitalisme sont empreints de cet amour de l’école. C’est cette construction étatique des sub- jectivités qui s’effondre chaque jour un peu plus avec la décadence de l’institution scolaire.
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Là encore, quelle pertinence !
Delaporte dit: 3 juin 2016 à 23 h 51 min
Les situationnistes n’ont pas été à l’origine de beaucoup de romans, comme si leur lucidité tuait dans l’oeuf toute possibilité de fiction. Ecrire un roman, c’est quitter ces rives du désespoir.
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Vous trouvez que L’Education sentimentale, c’est pas désespéré ?!!!
Non, je crois que vous faites erreur.
1°) La littérature, la grande littérature est tragique et désespérée (Flaubert, Baudelaire, etc. etc.)
2°) Ce texte n’est pas du tout désespéré. Il nous conduit à l’insurrection, donc contient un espoir formidable que je ne partage pas du tout. Mais c’est une autre question.
« La littérature, la grande littérature est tragique et désespérée »
Ah oui, la littérature classique. Celle qui dit la vérité.
Pour vous montrer à quel point l’Ecole est devenue folle : l’autre jour un de mes élèves est venu voir la direction en prétendant que je l’avais étranglé. Il montrait même les marques à son cou… Les parents ( des nuls) envoient un mail à la direction. L’idée que le Recteur allait me virer de l’Educ Nat était déjà présente… L’Ecole est devenue un véritable hôpital psychiatrique !
Le gamin a même, sur injonction de la direction, écrit toute une bafouille où il racontait que je l’avais frappé, précipité par terre et étranglé. Vous pensez qu’il va être sanctionné pour ces calomnies inqualifiables ? C’est tout juste si on ne lui décerne pas la médaille du courage pour avoir dénoncé un salaud…
Ca recommence, le cirque, exactement comme l’an dernier à la même période ; à tous les coups c’est la maintenance annuelle qui fait n’importe quoi.
Une autre années, un autre élève avait prétendu dans une bafouille circonstanciée, que j’avais bazardé de colère une chaise à travers la classe… En fait, je m’étais levé et par maladresse je l’avais fait tomber derrière moi.
Voilà, c’est ça l’éducation dispensée par l’Ecole d’aujourd’hui ! les chefs d’établissement apprennent aux élèves comment bien calomnier les profs… en faisant de belles rédactions…
La réapparition, depuis vingt ans, de l’école et de la culture de la rue en concurrence de l’école de la République et de sa culture en carton est le plus profond traumatisme que subit actuellement l’universalisme français.
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Vrai ! mais à cette nuance près que si sa culture est devenue en carton, elle n’était pas censée l’être en réalité. Mais on vérifie ce diagnostic tragique chaque jour.
Combien de fois, mes élèves font allusion pour écrire leur rédaction à leur manga préférée. C’est devenu monnaie courante aujourd’hui. Ils n’ont plus aucune référence livresque classique. La littérature ne leur dit absolument plus rien. Il l’absorbe d’un côté et la chie de l’autre dans l’indifférence la plus totale.
Car il ne fait pas de doute que par mille bassesses inaper- çues, par toutes sortes de médisances, par une petite méchanceté glacée et une politesse venimeuse, le Français ne cesse de se venger, en permanence et contre tout, de l’écrasement à quoi il s’est résigné. Il était temps que le nique la police ! prenne la place du oui, monsieur l’agent ! En ce sens, l’hostilité sans nuance de certaines bandes ne fait qu’exprimer d’une manière un peu moins feutrée que d’autres la mauvaise ambiance, le mauvais esprit de fond, l’envie de destruction salvatrice où ce pays se consume.
(L’insurrection etc)
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!!
Le couple est comme le dernier échelon de la grande débâcle sociale.
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Génial !
Le couple est comme le dernier échelon de la grande débâcle sociale. C’est l’oasis au milieu du désert humain.
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C’est tellement ça !
Extraits passionnants de « l’insurrection qui vient ».
« Obviously she loved Nick, his skin was as soft as a California peach. She’s taken to call him Dicky-Soft-Skinny… »David Goodis.
« Bien sûr qu’elle aimait Nick, sa peau avait la douceur d’un pèche de Californie. Elle avait pris pour habitude de l’appeler Nick la peau lisse… »
unE pèche
Lavande, votre compassion compassée me va droit au cœur : beau geste inutile de charité. Beau, mais parfaitement inutile !…
Wiwi, tu te régales de ce charabia, joli, mignon, naïf, un peu béta, de cette littérature qui vient de Tarnac, bien propre sur elle, bien assemblée, bien ridicule, bien verbeuse !
C’est une bonne nouvelle pour toi : tu as gardé un cœur d’enfant ! Rien n’est plus important !
D’autres que toi feront le monde dans lequel tu vis…
@clopine
mettre signe entre guillement veut sans doute dire, dans votre message, faire le signe de croix.
nonon, ce n’était pas cela, dans l’église, face à Conditeria; le langage des mains, en Italie, Lavande va vous dire que c’est tout un art, parfois sacré.
Absolument. Dans ce film, l’épouse musulmane ne « signe » pas d’une croix le corps de son défunt mari; d’ailleurs, elle s’adresse à lui, à plusieurs reprises. Le petit signe qui va bien c’est de mettre une majuscule à Jugement.
conditoria.
http://www.dicolatin.com/XY/LAK/0/CONDITORIA/index.htm
Tout ce que je peux vous dire, en remerciant le poltergeist de m’en faire l’éclatante dé-monstration, c’est que si vous ouvrez le roman J. Andras, » de nos frères blessés », en pensant lire le brûlot politique d’un groupuscule politique à vocation terroriste, alors je vous propose que nous regardions ensemble, les pages concernées.
Nous sommes, ici sous un grand soleil de beau temps, navré qu’en lieu et place de grands crus, coulent chez vous de grandes crues, nobles frères du Nord …
Un petit signe d’amitié
« À chaque montée du niveau de la Seine, le zouave du Pont de l’Alma devient une jauge symbolique des crues dans la capitale. Il s’agit d’un soldat français des régiments d’Afrique du nord. Qui a participé à la guerre de Crimée. Depuis 1856, il traverse le temps. À tel point, qu’il a désormais un compte Twitter. Et on découvre qu’il a beaucoup d’humour. Aux autres statues qui se trouvent dans les musées parisiens, le zouave leur dit : « Au final, je ne regrette pas tant que ça de ne pas être dans un musée ». »
http://www.rtl.fr/culture/web-high-tech/inondations-le-zouave-du-pont-de-l-alma-commente-la-crue-de-la-seine-sur-twitter-7783501289
Pour saluer Cassius Clay, qui avait des jambes au bout des poings…
Widergänger dit: 3 juin 2016 à 23 h 23 min
se gérer,
déprimant tout ça, dont le fameux : (se) gérer (cf le très à la mode « je gère »)! – pourquoi pas aussi « gestion » pour « gestation » ?!
» grand soleil de beau temps, »
facilite l’arrivée des migrants à pq
lvdb, je ne mets pas non plus de majuscule à dieu (sauf exceptions délibérées). Et j’ai mis du temps (mais j’y suis arrivée) à ne plus dire « ma Mère », ou « ma Soeur », quand j’aide une religieuse âgée à sortir d’un train ou à traverser la rue. Désormais, j’assortis ma proposition d’aide éventuelle d’un « Madame », bien plus neutre à mon goût !
« Nous demandons notre chemin aux passants, ce qui provoque immanquablement des attroupements de gens tous aussi charmants et serviables les uns que les autres ; chacun y va de son itinéraire, le débat s’engage pour savoir quel chemin est le plus court, le problème étant qu’ici personne ne connaît vraiment le nom des rues. Et puis évidemment les explications dans un mélange d’arabe et de gestuelle compliquée ne sont pas des plus faciles à comprendre »
http://cy.revues.org/117
Lvdb, parler « petit nègre » à des arabes ? N’est ce pas le comble du racisme…
« La » communication gestuelle » désigne dans cet article un domaine plus restreint que celui de la communication non verbale, un peu vaste pour être traité convenablement ici. La communication est la possibilité, pour un sujet, de transmettre une information à un autre sujet. La communication non verbale inclurait tous les procès de communication qui ne s’expriment pas par le verbe. On sait aujourd’hui qu’ils sont nombreux. »
même lien
pauvre clochard de 8H47, la cervelle toujours en dépôt de bilan…
@Guillaume et Phil
Ma réponse d’hier à 16h42 est en ligne.
le massage de Giovanni, apparu aussi, comme par miracle, et vachement interessant.
« …que font les ingénieurs à deux balles, issu des université à Papa, payez par les taxes du peuple,… »
Ils simulent, Giovanni, ils simulent SUR LEUR MACHINE.
Aarf, là, je suis à fond.
Je vais aller me reposer un peu, regarder les arbres, toussa.
Ignoble, le vit dans les doigts, ignoble de me traiter de clochard !
Vous n’êtes qu’une saleté de « pauvrephobe », et vous serez punie pour votre racisme grâce à cette nouvelle loi qui fait progresser la société humaine dans une impasse, l’Impasse de la Doxa castratrice…
Ce serait tout de même un progrès, bien dans le sens du vent saoudien, que l’on sépare ici en RdL, les hommes et les femmes, car les phalanges féministes deviennent agressives à l’égard du sel de la Terre, les mâles crouillus au jugement sans faille.
Il est temps de les renvoyer toutes, ces mégères, à la seule littérature qui leur convienne : les Livres de Cuisine…
Vas-y Passou … ne te dégonfle pas !
c’est pas cassius clay c’est mohammed ali : je vous aime beaucoup tous les deux. Surtout elle, elle est attachante.
il ne manque plus que arrrgghhhh à vos com, sinon z’êtes au top de la communication efficiente.
Soyez mimi : ne tirez pas sur l’ambulance.
P.S profitez d’être sous l’eau pour constater combien c’est mieux sur. Sauf quelques fous qui se prennent pour des poissons (ce que nous ne sommes pas).
P.P.S parce que je suis dedans -au volant-. Je fatigue moi aussi, comme la vie dans les bois ; mais peut-être va-t-elle s’attacher, in fine.
Merci Bloom 5h18, pour une fois vous donnez une traduction. Soft pourrait se traduire par « douce », La peau douce est un film de Truffaut en noir et blanc 1964.
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Peau_douce
On lit de ces horreurs que vos quelques lignes viennent nous rappeler qu’il nous faut encore croire à quelqu’un qui quelque-part nous attend, saturé de sentiments et de sensualité, attendant comme un fruit sur l’arbre en plein cœur de l’été sa cueilleuse ou son cueilleur puisqu’il ne nous faut en aucun cas être acteur d’une ségrégation quelconque y compris dans cette matière sentimentale.
j’ai un de mes potes aussi qui a une nana adorable : hier elle m’a dit « prends bien soin de mon bébé ».
en gloussant.
C’était très nunuche et très mignon.
Elle conduit pas, c’est vrai. C’est pour cela que je conduis l’ambulance.
J’ai nagé à la mer.
Bleue.
Très bleue.
Pardon les parisiens.
Ici, la mer est bleue.
Et elle est intelligente ; ce qui est une chance pour lui.
Pour un mec, avoir une nana adorable et intelligente, sensuelle et dévouée c’est un must.
Je ne comprends pas comment certains sont inconscients de leur chance ?
Rose vraisemblablement parce qu’à la clarté d’un amour ils préfèrent l’allusif des liaisons multiples, s’ils sont vantards.
L’insistance avec laquelle la vdkb justifie sa bévue (il voudrait faire croire qu’il a employé le verbe « se signer » non dans son acception courante, mais par référence à des lectures où la gestuelle arabe est citée, ou analysée dans des ouvrages universitaires, ben voyons..) démontre surtout son incapacité à admettre tout bonnement s’être trompé,(ce qui n’était pas bien grave en l’occurrence). Ce qui me pousse à croire une fois de plus que la vdlb n’est qu’un des visages du troll qui sévit ici, et dont l’ego démesuré n’a d’égal que la perversité. Soupir.
Mais enfin, les filles, qui croit encore à l’amour ? Seule la fornication nous anime l’âme !
Clopine a raison !
UNE FOIS DE PLUS …
La vie dans les bois, c’est Lucien Bergeret, ou TKT, ou MàC, ou Lavande, ou « notre hôte » … !
Ni TKT, ni Màc, ni Lavande, ni notre hôte, ni même vous, pauvre pantin.
aarf, on peut pas se reposer tranquille à l’ombre des grands arbres.
Voilà, qu’un geste rituel, à Brive, sème la discorde en pays de Bray, où l’on patauge dans la boue.
C’est là-bas, par un ample geste de nageuse est-allemande, que la lauréate du concours de Mat’ supérieure, secoua ses larges épaules, et nous fit part de son profond mépris. En minus.c.ule.
Pantin je suis,
ô ma belle,
ô ma douce,
Tire sur mes ficelles,
ô ma dinde,
ô ma bouse,
Tu n’es rien …
ô ma hyène,
ô ma goose !
Mo Ha Med Al Ih ? Cocasse conversion du rebelle Cassius Clay, juste pour ennuyer… !
bérénice dit: 4 juin 2016 à 9 h 34 min
je le crois sans doute et peut-être : en fait, ils ont ce besoin incessant d’être rassurés dans leur ego ce à quoi servent les liaisons multiples, même et surtout si virtuelles. Je ne crois pas tant à la vantardise qu’au fait d’être rassuré. Admiré.
Mais je l’aime bien votre mec; Je le trouve adorable. Vous êtes bien assorti.
Cela me fatigue : plus que de conduire l’ambulance.
Pardon bulletins à finir et jardin potager toute la journée j’ai un mois de retard
je reviendrai : je vais regarder le film lire le livre et vous dire des trucs sur la couleur des robes
à WdG je dirai que moi aussi je trouve que c’est l’hôpital psy; Et que conduire l’ambulance ce n’est que la suite de ce métier et je dirai aussi que moi aussi j’ai vécu, accouchée par ma chef l’élève qui écrit un tombereau d’injures sur mon compte parce qu’elle n’a pas appris mon oral;
Bises distantes la vie dans les bois
assortis
ce que cela doit énerver de ne pas être lu, hein JC ?
et que personne ne réponde…
Au fond, ce qui est en jeu dans tout ce que dit l’Insurrection qui vient, c’est la fin du monde bourgeois et de ses valeurs, nés à la fin du XVIIè siècle avec des écrivains comme La Bruyère, La Rochefoucauld qui remet en cause toutes les valeurs de la civilisation du cœur dans ses Maximes : l’Ecole du mérite est morte ; le couple au sens bourgeois est mort ; le travail au sens bourgeois du XIXè siècle est mort, etc. C’est la fin d’un monde et peut-être même pour des gens comme Finkielkraut, mais bien au-delà et bien plus profondément encore parce que derrière ces anecdotes de l’Ecole en folie et en état de catalepsie c’est une forme larvée de guerre civile qui se profile, — c’est la fin du monde.
Rose, Bérénice, y a un truc que vous avez du mal à comprendre, les filles !
Les hommes sont des chasseurs-nés, soumis dés leur plus jeune âge à leur mentule primesautière comme vous êtes soumises à votre sensibilité romanesque quasi maternelle …
Parlons de culte ! Pratiquons le culte ! et laissons tomber ces fatras d’amour chevaleresque, complètement out !
Wiwi, arrête tes rêveries ! Le monde sera de plus en plus bourgeois, les tarnaqueux sont vieux, complètement à côté de la plaque…
Va en Chine, et tu verras ce que sont devenus les jeunes chinois, et les vieux maoïstes… des bourgeois consuméristes… uhuhuhu !
Il ne peux plus y avoir d' »insurrection » !
« ce que cela doit énerver de ne pas être lu, hein, JC ? et que personne ne réponde… (Lacenaire)
Oui ! Ouiiiii ! je souffre, je souffre ! Dieu du ciel, que c’est bon… Je blaise pascal à mort …
Les Parisiens sont sur les quais et les ponts et regardent couler la Seine, large et boueuse, où pas un bateau ne bouge, comme dans Venise la rouge…
Non seulement le capitalisme fut le moteur du progrès dans le passé relationnel des peuples, mais il règne au présent, bien ancré dans les âmes mortes, et il organisera les futures tyrannies sans rival.
Etre capitaliste, càd égocentriste … ou ne pas être !
Ces petits crouillons de Tarnac sont du millénaire précédent, des glands ! ils ont l’action directe molle : ils n’y comprennent rien !
Désormais, j’assortis ma proposition d’aide éventuelle d’un « Madame », bien plus neutre à mon goût ! (Clopine)
_________
C’est le sentiment que vous pouvez vous en faire. Mais le fait que vous éprouviez le besoin intime au fond de cette fausse neutralité qui ne renvoie qu’à votre déni des conventions sociales en la matière, montre, s’il en était encore besoin, combien vous restez attachée à tout ce qui vous révulse, D.ieu, l’Eglise et tout le tremblement. Vous n’êtes émancipée de l’Eglise qu’en apparence ; en réalité elle vous tient toujours par la haine que vous en éprouvez, c’est-à-dire par ce qu’il y a de pire chez un être humain. Soyez neutre jusqu’au bout et conformez-vous à la façon conventionnelle, qui n’engage nullement votre Moi profond, que vous laisserez ainsi d’autant mieux en dehors de la situation, en appelant une nonne « Ma sœur », sa mère supérieure, « Ma mère », etc. Ce ne sont que des conventions qui ne sont que des marques de politesse dans la société qui est la nôtre. La politesse est la seule et vraie neutralité, elle est, comme le dit si bien Clément Rosset quelque part, une expression du tragique : notre incapacité ontologique à définir des valeurs. Relisez-le.
JC….. dit: 4 juin 2016 à 10 h 45 min
Pas d’insurrection au sens classique. C’est ce que j’indiquais moi-même si tu m’as bien lu. Mais là où tu te trompe complètement c’est que le monde bourgeois, même en Chine, est totalement mort aujourd’hui. C’est un autre monde qui est en train d’émerger, surtout en Chine, qui n’a plus rien à voir avec l’idéologie bourgeoise que le Siècle des Lumière a forgé : fin de l’universalisme classique pour résumer cette fin du monde.
Le Manifeste du surréalisme, ouvrage collectif et capital !
Après Jérusalem délivrée, Babel retrouvé, peut-être ?
Les trois défaites de la France face à l’Allemagne : 1870, 1917, 1940 ; la Shoah, les horreurs du colonialisme, des guerres d’Algérie, du Vietnam, les tortures, et aujourd’hui la guerre civile larvée qu’est devenue la société française en état de catalepsie, ont définitivement assassiné l’universalisme classique. Le monde né vers 1750 est en train de mourir sous nos yeux éberlués (je pense à Finkielkraut, qui est une figure tragique et pathétique de cette fin du monde).
Ourage collectif, jibé, non ! C’est Breton le grand manitou. Et très autoritaire en plus. Vous le savez bien !
Hier comme aujourd’hui, tout ouvrage collectif à un leader, WGG. Le tout est de savoir lequel. Que mettriez-vous dans la liste d’un Goût de l’ouvrage collectif ? La Bible, le Manifeste, L’Insurrection qui vient, De nos frères blessés…
(la question s’adresse à tous les erdéliens)
Les grandes étapes sont les suivantes :
1°) Fin du XVIIè siècle : crise profonde de la Civilisation du cœur et émergence du monde bourgeois et de ses valeurs. Les grands représentants de cette très grave crise de civilisation : La Rochefoucauld, Maximes, où il déconstruit entièrement l’idéologie de la grande civilisation du cœur née au XIIè siècle. C’est de l’intérieur même de la classe dirigeante que s’effondre l’ancien monde, l’ancien régime ; autre très grand représentant de cette crise grave de civilisation : le théâtre de Racine, qui montrent sur scène la folie qui règne dans le Cœur, et au cœur même du pouvoir et des liens cordiaux entre le roi et ses sujets. Racine est le très grand écrivain de cette crise de civilisation (mais ce n’est, hélas, pas ainsi qu’on l’enseigne à l’école). La Bruyère fait émerger l’idéologie bourgeoise du mérite Dans les Caractères qui, grosso modo, met en œuvre les conflits qui opposent l’idéologie du noble cœur à l’éidéologie bourgeoise en train de naître et propulsée sur la scène du monde par le roi Louis XIV lui-même, qui met au pas la noblesse et promeut la haute finance. La haute aristocratie se transforme d’ailleurs en pilleurs de la richesse du pays, la concussion est le nouveau sport d’élite.
2°) Le monde bourgeois commence à prendre forme dans la société vers 1750. Ses grands représentants se nomment Montesquieu, Voltaire, Diderot, Rousseau qui inocule à la société française une sensibilité nouvelle, qu’on peut nommer le préromantisme, qui est une version bourgeoise au fond de la civilisation du noble cœur. Etc.
Faut-il ajouter Shakespeare ou Molière ?
Le Surréalisme était porté surtout par Breton et Aragon grâce au miracle de leur amitié qui, du côté d’Aragon, était une vraie passion amoureuse. Louis Aragon était folle d’André Breton. Cette amitié quelque peu particulière, né vers 1915 ou 16 (je ne me souviens plus de leur première rencontre) a engendré le Surréalisme. Il y eu ensuite le mouvement Dada dès après-guerre. Mais en 1924, date de la publication du Manifeste du Surréalisme, le mouvement surréaliste n’est pas si nombreux. Et c’est André Breton qui l’impulse par sa rédaction à lui tout seul et ses idées. Ce n’est pas du tout un ouvrage collectif.
Aujourd’hui, l’insurrection qui vient dit des choses très profondes, à mon avis, sur la société française. L’ouvrage aurait été écrit par un collectif. Mais ce collectif ne peut avoir le statut politique de guide comme le fut dans les années 60 par exemple la Gauche Prolétarienne. C’est fini ce genre de truc. Mais derrière cette sorte de manifeste se tient une bonne part de la jeunesse française, qui ne le sait pas. Et s’en fiche.
D. est-il le leader d’un collectif de commentateurs erdéliens ?
Sûrement.
Shakespeare, c’est le grand dramaturge de l’effondrement cordial, de la civilisation du cœur. V. Hugo, à côté, fait pâle figure, et, surtout, ne réussit nullement à retrouver les sources ni à les moderniser de la civilisation du cœur. De ce point de vue, son théâtre est une impasse, traduisant une impasse politique : la société ne fait plus société, le peuple ne fait plus peuple. C’est le contenu de tous les ouvrages savants de Rosanvallon notamment, mais aussi de Marcel Gauchet par exemple.
Molière, bien évidemment, brosse un portrait tragique, quoique comique, de la fin de la civilisation du cœur. C’est par exemple et surtout la figure d’Alceste, figure tragique et comique à la fois, mais en tout cas exemplaire, de la fin de la civilisation du cœur. Mais Don Juan aussi. Don Juan c’est d’une certaine manière le symétrique de la tragédie de Phèdre chez Racine. Ce sont des immenses pièces, c’est bien évident !
À la manière de Botho Strauss, on pourrait écrire aujourd’hui l’équivalent théâtral de Molière, en faisant le portrait tragi-comique du cœur hystérique de la civilisation française. Ce serait du très bon, et très grand théâtre. Mais faut l’écrire…
Le monde ne meurt pas
(enfin, pas tout de suite),
il se transforme. Faisons en sorte
que l’un de ses prochains changements
ne soit pas de se priver des mouvements
de notre espèce en l’envoyant promener !
Mondiablement.
« L’Ecole est devenue un véritable hôpital psychiatrique ! » (wgg-wiwi)
Comme on dit à l’EN, les profs de français ont des problématiques lourdes ou multiples à l’origine de leur passage à l’acte, quand ils se mettent à étrangler leurs élèves ou à leur balancer des chaises à la g. « L’insurrection qui vient » de la base contre la chaire est donc askip une problématique normale qui fait en sorte que bon ben, voilà.
Ce que montre Flaubert dans l’Education sentimentale déjà d’ailleurs, c’est quand même bien que la société ne fait plus société, que le peuple ne fait plus peuple. Tout le monde tire sur tout le monde. La Révolution de 1848 est la fin de l’espoir. Cette date ouvre un abîme dans la civilisation française. Baudelaire en émerge entièrement. C’est ce qui nous pend au nez aussi.
Le goût du collectif.
Je rappelle, pour mémoire, que le livre » de nos frères blessés » est l’histoire- romancée- de Fernand Iveton, dans les années 1953/1957, dont l’action se déroule pour partie à Alger, Paris, et Annet…
A cette époque, pas de GP, ni de Tarnac. Ni de manifeste politique mentionné dans ce livre; on y trouve le journal » L’Huma ». Sur place, les partis politiques identifiés sont le FLN et le PCA.
« La Révolution de 1848 est la fin de l’espoir. Cette date ouvre un abîme dans la civilisation française. Baudelaire en émerge entièrement. »
Vint enfin, Jean Genet. Les Paravents en 1966 à l’Odéon : quatre légionnaires lâchant des pets sur un lieutenant français agonisant : « S’il n’est pas enseveli en terre chrétienne au moins qu’il respire en mourant un peu d’air d’Ile de France… »
Vous vous emmêlez les crayons, comme souvent, ldvb. Ce n’est pas parce que le roman se situe dans les années 50, que son (ou leur) auteur, qui vivent aujourd’hui, n’y glisse pas quelque chose de cette insurrection qui vient.
Barozzi, une suggestion pour votre prochain ouvrage » collectif »: le goût de la Blédine.
Vous n’avez plus de dents, lvdlb ?
@Poltergeist
Mais tout à fait. Je n’attends que cela. Une démonstration de votre assertion. Une fois que vous aurez lu le livre, natürlich.
C’est, dans ce cas de procès littéraire, à l’accusation de fournir ses preuves.
Ce qui nous évitera un nouveau procès Iveton. Un procès d’opinion.
Si, Freud, incontestablement en est le leader, la psychanalyse n’est-elle pas une invention collective ? Tout comme le cinéma, attribué aux frères Lumière (fin de l’ère des lumières), qui ouvrira la voie au goût ontologique d’un art essentiellement collectif ?
Pour le goût du collectif, je suggère à jibé de s’intéresser aux différents minifestes. Il y a eu une époque où l’idée d’écrire un manifeste n’était pas senti comme absurde. Je me souviens qu’il y eut jadis à Nanterre, du temps où j’y étudiais, un colloque sur le genre manifeste, auquel j’avais d’ailleurs en partie assisté. Du surréalisme à la GP en tout cas, mais faudrait élargir à l’Europe, surtout à l’Union soviétique, dans les années 20, la grande époque où on écrivait des tas de manifestes.
Le grand théoricien demeure Freud. Jusqu’à sa mort. Même si de grands noms apportent aussi leur contribution théorique. Après sa mort, les choses sont plus collectives en effet.
Sans oublier les manifestes féministes ou homosexuels, WGG !
Mais dans ce livre de J. Andras, de mémoire, il est mentionné Dostoïevski.
Oui, bien sûr. Années 70 ! Années érotiques… Pas que 69…
Je suggère à jibé d’écrire un goût des nouvelles tribus. Maffesoli a même écrit un bouquin sur les nouvelles tendances tribales. Ce serait intéressant d’explorer le sujet, non ? Cette reconfiguration de la société en tribus est un mouvement de fond, semble-t-il. C’est au fond ce qu’explore aussi à sa manière L’Insurrection qui vient.
Rien de tel qu’un petit remontant Alcool(s)isé
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
(…)
Allez ML, si vous savez ce qu’endurent les millions…les jours s’en vont, nous demeurons…
« C’est un autre monde qui est en train d’émerger, surtout en Chine, qui n’a plus rien à voir avec l’idéologie bourgeoise que le Siècle des Lumière a forgé : fin de l’universalisme classique pour résumer cette fin du monde. » (WdG)
Wiwi, mon ami, je suis allé plusieurs fois en Chine au Nord, au Sud … C’est utile pour te dire en toute amitié : tu te trompes. Les Chinois sont des capitalistes conservateurs confucéens parfaits !
Plus bourgeois, tu meurs !
« L’insurrection qui vient » est une pitrerie française comme l’on été les intellectuels maoïstes en France : des clowns ! Pendant ce temps, où ces clonnards bavassaient à la Closerie des Lilas leur « insurrection qui vient » ….30 millions de Chinois mourraient de faim.
L’universalité classique est une universalité de ghettos riches …
Oui, WGG, Maffesoli j’étais allé l’interviewer chez lui, il y a plus de vingt ans, sur son ouvrage de sociologie tribale, pour le Gai Pied. Je l’avais trouvé néanmoins léger…
Adamov, qui est encore au purgatoire, avait écrit une pièce dans les années 50 : Tous contre tous. C’est à relire parce que c’est ce qui nous attend avec la société tribale qui est en train de se mettre en place, dont parle l’insurrection qui vient. Une sorte de réécriture des Hyppies cru 60 en somme mais plus général, plus grave : fin de l’universalisme classique. Mort tragique plutôt…!
Et Kipling,
collectif,
surréaliste,
insurrectionnel ?
Impressionnellement.
Léger parce que c’était le début de la tribalisation de la société européenne et française. Depuis le tribalisme s’est aggravé. Et s’aggravera encore bien davantage. Jusqu’à la guerre civile qui nous menace en Europe, d’ici dix à vingt ans.
Faut dire que, moi, le communautarisme, quel qu’il soit, m’emmerde !
Md Ali, du temps de CC. Son style « Floats like a butterfly, stings like a bee. »
Tout élève d’anglais connait ça.
Grande maitrise de l’assonance & de l’allitération aussi, quand il annonce son duel au Philippines avec Joe Frazier en ’75:
« It will be a killer and a chiller and a thriller when I get the gorilla in Manila. »
Cela faisait déjà bien longtemps que le Géant s’était retranché dans dans la temblante du boxeur…
JC, tu me prête des pensées que je n’ai pas écrites. Tu fais simplement des contre-sens sur ce que j’ai écrit. Le monde chinois que tu appelles « bourgeois » n’a rien à voir avec les idéaux de la bourgeoisie occidentale nés de la Révolution française. C’est ça que tu n’arrives pas à comprendre.
De même l’universalisme classique n’est pas pensé comme un ghetto. Ce l’est peut-être devenu. Mais ce n’est pas le problème ici.
Bloom, un extrait d’Alain Mabanckou, cité dans mon Goût de l’Afrique :
« J’ai suivi la foule qui marchait derrière le menuisier et qui criait déjà : Ali boma yé ! Ali boma yé ! Ali boma yé ! Dans le quartier si on crie comme ça c’est qu’il y a une bagarre qui se prépare. C’est une façon de chauffer la foule et de pousser les bagarreurs à ne pas changer d’avis. Papa Roger pense que ces cris d’Ali boma yé ! ce sont les Zaïrois qui les ont prononcés pour la première fois l’année où les boxeurs Mohammed Ali et George Foreman sont venus combattre dans notre continent comme s’il n’y avait plus de place chez eux là-bas en Amérique. Il paraît que si ces deux Noirs américains sont venus se battre au Zaïre c’était pour être proches de leurs ancêtres noirs. Celui qui faisait la publicité de leur combat s’appelait Don King, un autre Noir américain avec une touffe de cheveux tellement grosse qu’un oiseau pouvait croire que c’était un arbre et se poser dessus pour faire son nid et pondre ses œufs. Selon papa Roger, ce Don King avait reçu des millions et des millions du dictateur Mobutu Sese Seko pour organiser ce combat mais le Noir américain ignorait que si le président zaïrois avait donné tout cet argent c’était pour faire sa propre publicité et laisser croire au monde entier que lui il était un homme bon alors qu’il est méchant, qu’il fait peur à son peuple, qu’il vole l’argent de l’Etat et le cache dans les banques d’Europe, qu’il est un des assassins de Patrice Lumumba, l’homme qui avait tout fait pour que le Congo Belge soit un pays libre.
Chaque fois que mon père me parle de ce combat de boxe, moi je m’écarte un peu parce qu’il essaie d’imiter le direct droit d’Ali qui a mis K-O Foreman. Si tu es trop près de mon père, tu risques de recevoir son coup dans la mâchoire. D’après lui, au départ, les Zaïrois aimaient pourtant George Foreman : il avait la peau plus noire que Mohammed Ali, donc il était le vrai Africain. Ali était trop clair de peau comme notre camarade de classe Adriano, et c’était suspect pour les Zaïrois d’avoir une peau comme ça et de prétendre qu’on est noir. Mais quand Foreman est descendu à l’aéroport de Kinshasa avec son grand chien qui avait la langue dehors et les oreilles droites on dirait les antennes de Radio-Congo, tout le monde a eu peur. Les Zaïrois ont dit : Ce chien a la même figure que les chiens des Belges qui nous commandaient pendant la colonisation ! Comment un Noir peut avoir un chien qui nous rappelle ces chiens éduqués pour sentir la peau du Noir comme nous et le retrouver en brousse, dans la nuit profonde, lorsqu’il essayait de fuir les brimades des Blancs ? Les Zaïrois se sont encore dit : Ce Foreman n’est pas un vrai Noir comme nous, il veut devenir comme les Blancs, il faut donc qu’Ali le mette K-O pour venger nos parents et nos grands-parents qui ont été mordus par les chiens des Belges. En plus, regardez comment Ali est simple et fait son footing avec les petits enfants le long de notre fleuve et dans les rues de Kinshasa alors que ce vendu de Foreman reste dans sa salle d’entrainement à frapper comme un fou contre un sac rempli de sable. Ali c’est un homme du peuple. Ali il est comme nous. Il faut qu’on l’aide à gagner même si Foreman n’a jamais été battu. Nous on a les fétiches avec nous. On va demander à nos fétiches et à nos ancêtres de supporter Ali. Et nos fétiches vont boxer à la place d’Ali. Et nos ancêtres vont faire que Foreman se fatigue vite, qu’il ne voie pas par où les coups d’Ali vont arriver.
Le jour du combat, au stade du 20-Mai, Ali dansait sur le ring avec son jeu de jambe. Nos ancêtres l’aidaient pour qu’il soit souple. Il évitait les coups, il s’appuyait sur les cordes, il laissait Foreman frapper, frapper, frapper. Foreman était fatigué de frapper. Ali a commencé à travailler, à écouter nos ancêtres, à suivre ce que lui dictaient nos fétiches. Au lieu de frapper avec la gauche puisqu’il est gaucher, il frappait avec la droite. Et au huitième round, paf ! le coup d’Ali est parti. Foreman n’a pas vu venir ça, il a perdu la force de ses jambes, il est tombé comme un gros sac de patates. Quand il s’est relevé, le combat était déjà fini. Ali avait gagné. Et il a commencé à pleuvoir. Ca voulait dire que nos ancêtres étaient contents, qu’ils arrosaient la victoire de Mohammed Ali. »
(« Demain j’aurai vingt ans » Editions Gallimard, 2010)
L’insurrection qui vient ne voit pas émerger des communautarismes. Il dit des choses bien plus profondes que ça. Il dit que les gens se mettent en tribus, en réseau tribal pour se refaire une identité, pour reconstruire une identité évanescente qui se détruit et se reconstruit sans cesse, qui n’existe donc jamais comme sensus communis, comme communauté. C’est très juste à mon avis. C’est exactement ça qui se passe. L’identité comme un fantôme, conséquence, à mes yeux, du fameux fantôme d’Auschwitz. On y revient sans cesse. L’insurrection qui vient décrit justement un monde devenu fantomatique. C’est bien pourquoi je m’y reconnaît très bien.
Que s’est-il passé au temps des tribus ?
Deux s’unirent pour flanquer la pâtée à une troisième
et ainsi de suite jusqu’à Hiroshima.
Est-ce répétable ?
Diplomassivement.
En pire, et sur un autre mode, dans l’Europe de demain. D’un côté un Etat, l’UE, devenue une sorte de dictature, q’on voit déjà très bien se profiler à l’horizon. L’Ecole et son fonctionnement actuelle en est une prémisse. Et de l’autre, des tribus hostiles à l’Etat.
Dear Phil, pour répondre à votre question sur la popularité indienne de « Mon C.n Bat ». Peut-être parce qu’ils sont de bons aryens (au nord, en tous cas), parce ce qu’ils aiment les pouvoirs forts (c’est en grande partie une parodie de démocratie, et socialement c’est la loi du plus fort, la survie du plus fort, du plus vulgiaire), parce ce qu’ils vivent dans leur monde à eux, où le reste de la planète n’existe pas, qui de toute façon, est totalement inférieure au génie indien – qu’un tel monde disparaisse est finalement assez souhaitable, comme est louable celui qui s’évertue à le dynamiter…Très peu d’antisémitisme, car très peu de Juifs, une poignée au Kérala, à Mumbai & à Koklata. Ont émigrés en Israel, à Haifa surtout.
Et puis c’était l’ennemi du colonisateur: allez voir du côté de « Netaji », Subhas Chandra Bose, qui devient LE héros de la lutte contre les Anglais. De plus en plus de livres, d’articles…Dans l’Inde de demain, exit Ghandi & Nehru. Du muscle, du cynisme…
Parallèlement, il existe un culte à Einstein…c’est comme dans les pagodes: tout est mélangé…
Ce sont de formidables opportunités (pour employer le langage du marketing…) pour écrire des nouveaux romans et de nouvelles pièces de théâtre. Tous à vos plumes, mes petits chéris !
Gandhi, comme Delhi, on sait jamais où placer le H.
Pour la tribu, WGG, on se reportera également à l’opus cité.
KATEB YACINE
Souviens-toi de ta tribu !
Publié en pleine guerre d’Algérie, dans laquelle il s’investit à part entière, le roman Nedjma de Kateb Yacine (1929-1989) fut considéré par certains comme la réponse de la bergère au berger : son « compatriote » Marcel Camus, auquel on reprochait alors de s’être totalement désintéressé des autochtones algériens dans son titre à succès L’Etranger. Issu d’une famille chaouis (second groupe berbérophone algérien après les kabyles) lettrée de Nadhor, actuellement dans la wilaya de Guelma, appelée Kheltiya (ou Keblout), Kateb Yacine s’est largement inspiré de sa vie et de son étonnant pedigree familial dans la rédaction de Nedjma, un roman singulier, éclaté, écrit en langue française tout en intégrant les dernières techniques romanesques américaines, devenu un classique de la littérature universelle. La Nedjma de Kateb Yacine est tout autant pour lui le souvenir de son amour d’enfance pour l’une de ses cousines, que le symbole de la femme éternelle, de l’Algérie, de la femme-patrie et de la résurrection de son peuple ! Dans l’extrait ci-dessous, le vieux Si Mokthar, probable père de Nedjma, qu’il aurait eue avec une Française, va révéler au jeune Rachid, son tout aussi probable fils, le secret de leurs origines : l’histoire de leur antique tribu, les Keblout. La scène se passe sur un rafiot au large de Port-Soudan, où ils avaient été refoulés avant d’atteindre La Mecque, pour laquelle ils s’étaient embarqués. Le message étant que plus que la Nation en devenir, et afin qu’elle se construise sur de bonnes bases, l’important avant tout c’est la tribu. Un roman prémonitoire ?
« Si Mokhtar s’installa face au bastingage, puisa dans sa tabatière, et se mit à psalmodier ; Rachid, installé à sa gauche, l’écoutait en regardant la mer. Il était sur le point de s’endormir lorsque Si Mokhtar se pencha vers lui, le turban défait, dans les rafales brusques et rares : « …Oui, la même tribu. Il ne s’agit pas d’une parenté au sens où la comprennent les Français ; notre tribu, autant qu’on s’en souvienne, avait dû venir du Moyen-Orient, passer par l’Espagne et séjourner au Maroc, sous la conduite de Keblout. Quelqu’un m’a expliqué que c’était sans doute un nom turc : « corde cassée », Keblout. Prends le mot K au lieu du H initial et l’altération de la syllabe finale qui différencient le mot turc du mot arabe, à supposer que ce soit bien un nom turc… Il n’est resté aucune trace de Keblout. Il fut le chef de notre tribu à une date reculée qui peut difficilement être fixée dans le déroulement des treize siècles qui suivent la mort du Prophète. Tout ce que je sais, je le tiens de mon père, qui le tient de son père, et ainsi de suite. Mais il existe une probabilité pour que Keblout ait vécu en Algérie, au moins dans la dernière partie de son existence, car il mourut plus que centenaire. Etait-ce le Keblout fondateur du douar, ou seulement un de ses descendants nommés d’après lui ? Selon l’un des rares ulémas qui connaissent l’histoire de nos tribus dans le détail, Keblout serait venu d’Espagne avec les Fils de la Lune, et se serait d’abord établi au Maroc, puis serait passé en Algérie. Mais d’autres particularités de la gent kebloutienne peuvent indiquer une piste opposée : il est notoire que plusieurs générations de Keblouti ont exercé jusqu’à nos jours des fonctions particulières : ce furent des Tolbas, des étudiants errants ; ils étaient musiciens et poètes de père en fils, ne possédant que peu de biens, mais fondant un peu partout leurs mosquées et leurs mausolées, parfois leurs medersas quand les disciples étaient assez nombreux ; ceci donne à penser que le premier keblout ne dut être ni un capitaine ni un dignitaire, mais un idéologue et un artiste. Dans ce cas, il eût été non un chef de tribu déjà puissant, mais un exilé, ayant des goûts et des idées à part, établi en Algérie par un pur hasard, élu ou adopté en quelque sorte par les natifs qui entrèrent peu à peu dans sa famille, et finirent par en faire le vétéran de la communauté. Ceci serait assez plausible si d’autres éléments qui suivirent la conquête française ne ramenaient à l’hypothèse d’un Keblout autoritaire, chef d’une tribu nomade ou d’un clan armé vivant depuis le Moyen Age dans la province de Constantine, sur le mont Nadhor qui domine la région orientale de Guelma. La situation du Nadhor est déjà un indice. C’est une position retranchée qui permet de tenir un territoire gardé à vue depuis longtemps par les conquérants ; les Romains avaient une garnison non loin de là, près des carrières de Millesimo ; ils avaient deux autres places fortes, celle d’Hippone sur le littoral de Carthage, et celle de Cirta, chef-lieu de la province numide qui englobait alors l’ensemble de l’Afrique du Nord. Après le siège de Constantine, les Français revinrent point par point à la tactique des Romains ; une fois leurs soldats installés dans les murs de l’ancienne Cirta et de l’ancienne Hippone, ils visèrent la région de Millesimo ; ils envoyèrent des patrouilles et des missions de reconnaissance, en attendant de pouvoir y prendre pied. Les habitants de Nadhor étaient restés insoumis. Ils n’attaquaient pas, mais s’enfonçaient dans la forêt, affectant d’ignorer les nouveaux conquérants ; les décades passaient sans que les Français aient pu étendre leur influence. C’est alors que la tribu fut décimée. […]
Le Nadhor fut mis à feu et à sang, des juges militaires furent désignés ; peu après, les six principaux mâles de la tribu eurent la tête tranchée, le même jour, l’un après l’autre… Le vieux Keblout (pas le premier, l’un de ses héritiers directs) était mort à l’époque. Après les six exécutions, la tribu demeurait sans chef ; mais Keblout avait une telle progéniture que d’autres jeunes mâles qui avaient grandi dans la terreur et le désarroi commencèrent à quitter secrètement le Nadhor pour s’établir incognito en d’autres points de la province ; la tribu décimée rassembla ses liens, renforça la pratique du mariage consanguin, prit d’autres noms pour échapper aux représailles, tout en laissant une poignée de vieillards, de veuves et d’orphelin dans le patrimoine profané, qui devait pour le moins garder la trace, le souvenir de la tribu défunte. »
(« Nedjma » Editions du Seuil, 1956)
Polé, je vous ai laissé un petit sarcasme aussi, chez Catherine de la RDA.
Joli, texte Baroz.
J’aime beaucoup AM, l’homme & l’oeuvre.
opportunités (pour employer le langage du marketing…)
—
ML, on parle de « prospects » pour la chose & les gens…mais faut que tes process soient au point et que ton pitch soit stylé…
Une guerre civile européenne
ou une guerre civile en Europe ?
Le concept d’Europe a encore besoin d’évoluer
avant de pouvoir être le siège d’une guerre civile.
Maintenant, que de bons vieux conflits puissent
encore y éclater, il suffit de s’en donner la peine,
ce ne devrait pas être trop compliqué tant il reste
de frontières, de disparités, « d’identités »,
d’intérêts, de graines de dictateurs en puissance !
Radieusement.
Barozzi, cela démontre un peu aussi, que les forces en présence à Alger, n’étaient pas celles en campagne.
Anecdotiquement, c’est cette histoire de chants, qui m’a fait rechercher quelles étaient les différences entres fellagas et moudjahidins.
« La langue française,
c’est le trésor de guerre des Algériens. »
Kate Yacine
Perso, ma tribu, ma Nation, ma Patrie, c’est la Langue française…
En fin du livre de J. Andras, il y a un poème, à la mémoire des guillotinés- ils étaient trois, dont Iveton- l’auteur est « une Européenne d’Algérie indépendantiste et condamnée à cinq ans de détention ».
Il s’agit de Annie Steiner, militante du FLN.
Cela aurait dû être indiqué, en clair.
Comme Jean Genet, en somme, dont je m’étonne que Passou, Paul Edel, Clopine… ne mentionnent jamais l’oeuvre. Seule, DHH, ici, l’a placé parmi les écrivains importants du XXe siècle !
Pour une Académicienne, algérienne d’expression française, la langue française a été importante.
« JC, tu me prête des pensées que je n’ai pas écrites. Tu fais simplement des contre-sens sur ce que j’ai écrit. Le monde chinois que tu appelles « bourgeois » n’a rien à voir avec les idéaux de la bourgeoisie occidentale nés de la Révolution française. C’est ça que tu n’arrives pas à comprendre. » (WdG)
Non, mon ami Wiwi, non ! Tu dois imaginer que l’on peut comprendre autrement que toi ! Comprendre autrement ce n’est pas faire un « contre sens », c’est entreprendre une autre lecture …
Aboutissant à un sens différent !
Je maintiens : les Chinois sont en plein embourgeoisement capitaliste et consumériste : c’est cela qui compte, le reste … c’est le blablabla philosophique actuel.
12 h 43,
la vidange du commentarium de la Rdl(ivres)
n’a déjà que trop gagné celui de la Rdc(inéma),
pas trop encore celui de la Rda(rchit).
Vasquomuniquement.
les Chinois sont en plein embourgeoisement capitaliste et consumériste —
Avec les mêmes libertés politiques que les Occidentaux?
Par bonheur le PC chinois veille au grain dans une démocratie à Parti Unique tout à fait orwellienne.
Et les corrompus sont prudents, connus, fichés, sages …!
Polé, je vous ai laissé un petit sarcasme aussi, chez Catherine de la RDA.
Ne seriez-vous pas trop souvent hésitante entre encensoir et enfumage, il me souvient qu’il y a peu vous cherchâtes son approbation. Je peux toutefois commettre une faute d’interprétation, il n’y a guère que les imbéciles pour prétendre toujours avoir raison et je n’ai pas l’exacte mémoire de ce passé récent où vos mots soutenaient un assentiment.
Polé, vos papiers 😉
bon week-end, la météo se gâte de nouveau ici; un temps de chien.
les Chinois sont en plein embourgeoisement capitaliste et consumériste
Sans être correctement documentée je vois entre la Chine d’aujourd’hui et l’ex-URSS des traits de ressemblance, une corruption à l’échelle de ces pays, une système répressif toujours aussi efficient allant de l’enfermement en passant par l’empoisonnement et conservant la sinistre tradition de la balle unique dans la nuque), des mafias de toutes sortes qui ont trouvé à prendre un essor considérable, des profiteurs proches du pouvoir, des oubliés, un capitalisme soit d’état pour la Chine soit tout à fait privé et jaloux de son pouvoir pour la Russie parvenant à exclure ses concurrents intra-territoriaux à coup d’emprisonnement dûment justifié et dont il semble quasi impossible d’infirmer les motifs d’accusation. Des dictatures qui ont changé de LOGO, de mains ou de tête mais qui n’en restent pas moins des dictatures couvertes de ce bel attribut qu’est « République ».
14h01 c’est étrange, géographiquement proches, ici il fait un temps de saison, lourd, ennuagé, soleil perçant ça et là dans l’horloge. Sûrement une utilisation du registre de la métaphore.
12h43 cette mention au long ou au court métrage en éventail serait donc vous, la leçon inaugurale ferait rêver n’importe quel élève et la scène d’amour dans le train est un regret, mais où et comment a-t-il ( le grand Pedro) tourné ce cerf onirique, magnifique, mystérieux. ne voulant en rien déplacer le propos de l’endroit, je change de ponton et ajuste mon pépiement à ce port accueillant et très coulant sur la censure. .
Bérénice, rapprocher la Chine actuelle de l’ex URSS ou même de la Russie de Poutine me paraît extrêmement douteux. Il y a une différence culturelle multi séculaire que le communisme n’a pas effacée et qui resurgit pleinement aujourd’hui: il n’y a jamais eu de tradition bourgeoise industrielle et commerçante profondément enracinée en Russie. Les chinois sont des génies du commerce. Au fin fond de n’importe quel continent, vous allez chez « le chinois » et il se débrouillera pour vous fournir ce que vous souhaitez. JC a raison quand il parle d’une bourgeoisie chinoise entrepreneuriale qui n’a rien à envier aux bourgeoisies occidentales. Elles ne jouit pas des mêmes libertés? La belle affaire! Elle finira par les revendiquer sooner or later. Peut-être s’en passera-t-elle longtemps dans la mesure où elle n’a pas la tradition des Lumières derrière elle comme la bourgeoisie occidentale, comme le souligne WG. On vérifiera en grandeur réelle si le capitalisme bourgeois entraîne nécessairement l’éclosion des libertés politiques…
https://youtu.be/lisaFPBaoms
https://youtu.be/lisaFPBaoms
une fois n’est pas coutume, un intermède de mauvais goût.
Elles ne jouit pas des mêmes libertés?
Ce n’est pas la bourgeoisie entreprenante qui souffre actuellement d’une censure à l’entreprise, elle bénéficie au contraire de soutiens des pouvoirs en place qui ferment les yeux sur les façons, la gestion, les détournements de fonds publics et l’enrichissement personnel. Côté redistribution et bien que les choses soient forcées de s’améliorer dans le but de booster la croissance en améliorant la condition du « petit » pour augmenter la capacité à générer du profit d’un marché interne.
il en manque un bout, côté redistribution donc, c’est là où ils sont à blâmer comme d’ailleurs en d’autres parties du monde, le capitalisme n’en finit pas d’être malade et atteint d’avarice jusqu’à la fraude, l’évasion, etc etc, l’idée du bien public en pénurie et s’éloigne d’autant la vague envie de devoir ou pouvoir participer à l’évolution dans le sens de progrès social ou entraide solidaire.
Jibé « Marcel Camus, auquel on reprochait alors de s’être totalement désintéressé des autochtones algériens dans son titre à succès L’Etranger. »
c’est Albert, pas Marcel !!
Une question, que signifie l’acronyme GP ( grand parti, groupuscule, gros pâté?)
JC….. dit: 4 juin 2016 à 9 h 39 min
« eule la fornication nous anime l’âme »
Et l’autre ta ré avec ses chèvres …
Kateb Yacine: » Si je devais délivrer un testament, c’est ma haine des religions. Ce qui a esquinté le monde, ce qui m’a esquinté et ce qui vous esquinte, c’est les religions. Attention à ça ! Attention à ça ! Ceux qui jusque-là se faisaient passer pour des communistes, des socialistes, etc, pourquoi ils baissent les bras ? Pourquoi ils ne parlent pas? Pourquoi ils ne crient pas ? Pourquoi ils ne dérangent pas ? Pourquoi est-ce que les carcans et les bandes criminelles nous mènent à la perte ? Et alors ? Les intellectuels, les gens qui pensent etc, qu’est-ce que vous faites de vos pensées ? de la brioche ? Et alors ? et alors ? Debout ! Y a pas de bon dieu. Et si y a un bon dieu, c’est vous. Mais alors, debout ! »
http://crab.painter.free.fr/videos/Kateb_Yacine_avant_sa_mort_medium.mp4 (0’58)
« il n’y a jamais eu de tradition bourgeoise industrielle et commerçante profondément enracinée en Russie. »
Que des nobles…
« c’est ma haine des religions »
Il ne faut pas mettre dans un même sac toutes les religions ou idéologies, surtout en mêlant les époques. Ce qui fait des dégâts, c’est plutôt, en un point donné, l’abus de pouvoir et ce, même quand aucune religion ou idéologie n’est en jeu. Il ne faut pas accuser la religion des pires maux quand elle n’avait que les meilleures intentions, et qu’elle n’était pas encore une idéologie pernicieuse. Kateb Yacine le perçoit très bien, du reste, dans ce passage.
@lavande
encore merci
Pour vous et les autres je remets ça sur le tapis
Au- delà de la cascade d’effets comiques comique qu’engendre l’absurdité de la situation de départ ,ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce film c’est qu’avec un humour exquis , par petites touches et sans aucune pesanteur didactique , sont suggérées les réalités sociales de l’Iran d’aujourd’hui, et, subsidiairement, les petits travers le monde provincial français .
Il montre d’abord la vitalité économique de ce pays qui a pris le train de la mondialisation et de la modernité ,qui regarde vers la Chine et en apprend la langue pour y faire des affaires , mais qui garde ,au plan domestique , les traditions et les structures marchandes ancestrales :Entreprise familiale qu’a dû reprendre le fils aîné à la mort du père ,abandonnant sur son injonction des études de médecine ,monde patriarcal où les fils travaillent sous l’autorité de leur père ;gestion paternaliste , et exploitation hors de tout cadre juridique de misérables tisserands, payés de manière aléatoire, mais liés au patron par un sentiment résigné d’obéissance respectueuse ;univers marchand où un fonctionnaire est toujours accessible au bakchich ces « bonbons pour les enfants » ,ce qui devient incongru en face d’ un employé municipal de Brive la Gaillarde imbu ,comme plus d’un , de la capacité de nuisance que lui confère sa minuscule parcelle de pouvoir .
le film montre aussi bien joliment le modernisme social et moral de cette classe iranienne très aisée, qui ne sauvegarde que les apparences de l’ordre islamique traditionnel imposé par les mollahs , avec des tchadors qui viennent juste embellir les visages impeccablement maquillés de femmes élegantes et émancipées qui vivent au rythme de leur voiture et leur smartphone . Hypocrisie acceptée et souriante qui éclate notamment dans la solennité compassée de la rencontre tribale qui préside à la demande en mariage , mais dont on comprend au fil du film qu’elle concerne les épousailles de deux jeunes gens ,qui couchent ensemble au su de leurs parents depuis un certain temps, et dont les familles ni d’un côté ni de l’autres ne sont emballées par le choix de leurs enfants, les uns s’inquiétant de l’avenir professionnel d’une fille qui a eu son bac en redoublant une classe ,les autres de la voir épouser un baladin qui sera incapable de la faire vivre
Le film montre aussi la fin du règne du français en Iran ,cette langue parlée dans la vie courante ,comme chez les Russes de Tolstoï¨, au sein de la classe dominante de l’époque prékhomeyniste , que la mère pratique encore avec élégance et que son fils ignore , lui qui doit grotesquement passer par une médiation chinoise pour comprendre ses interlocuteurs Corréziens
De Brive je retiens surtout la scène du mariage avec le discours plein de suffisance naïve du maire, ravi de se montrer dans son propos ostensiblement libéré des préjugés , en célébrant avec éclat un union de deux hommes qui plus est de race différente ,union donc doublement transgressive aux yeux de ses administrés de la France profonde .
Madame Verniglia n’en peut plus de rire comme tout le monde au Camp à Nella quand on entend le JC raconter ses voyages en Chine : il est jamais allé plus loin que le bout de la rue car c’est trop loin de son deux pièces-cuisine, les gamins ricanent et nous avec, Madame Pessoa confirme
Bérénice 15h30
Gauche Prolétarienne.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gauche_prol%C3%A9tarienne
@lavande
j’ai posté à votre intention un petit mot pour vous dire ce que j’avais aimé dans ce film que je vous remercie encore de m’avoir signalé
il est retenu par la moderation ;je vous signalerai son apparition le moment venu
Merci DHH.
Le mode de fonctionnement de la modération me plonge dans la plus grande perplexité!
J’ai eu des posts complètement inoffensifs « en attente de modération ». Je serais intéressée de savoir si certains posts injurieux ou nauséabonds le sont aussi.
Lavande, merci. Un clip irrévérencieux du groupe au bonheur des dames en modération également. Ce kaléidoscope ne souffrira pas néanmoins de s’en priver le cas échéant.
Encore un nouvel essai
bérénice dit: 4 juin 2016 à 15 h 13 min
Gérard Pardieu
et MD ?
Marguerite Donnadieu.
Zou pour le film : il pleut des trombes d’eau. Deux.
Hache deux.
Hache deux zo.
Bref.
@M.Court
Souvenirs… souvenirs…
Ce soir sur Mezzo : « Sunday in the park with George », l’opéra de S.Sondheim, enregistré au Théâtre du Châtelet en 2013. Vous aviez, vous en souvenez-vous, signalé les quelques rares représentations. Je garde un si bon souvenir de cette étincelante mise en scène de L.Blakeley d’un dimanche à la Grande Jatte apparaissant sur la toile, de l’atelier de l’artiste de G.Seurat et de l’orchestre dirigé par D.Abell (avec les pétillants Julian Ovenden et Sophie Dann).
Encore merci !
Jibé dit: 4 juin 2016 à 13 h 14 min
non, non : moi aussi je le considère.
Pourquoi passez-vous votre journée sur ce blog, Bérénice ? On y rencontre pas grand-monde de réellement intéressant et les sujets de discussion sont peu variés.
Janssen J-J dit: 4 juin 2016 à 11 h 46 min
vous je crois que vous avez une problématique gravissime avec l’école; Votre psychiatre vous en dirait plus.
Sur ce coup-là je soutiens 150% WdG : l’école aujourd’hui est un vaste hôpital psychiatrique je l’ai dit au second conseil de classe du second trimestre : certains ont hoqueté et pas des moindres; Je l’ai redit il y a deux jours; Et ceux que cela arrange, les macrominus belcassetout et valls à mille temps c’est parce qu’ils tirent direct les bénéfices de cette démolition là;
Ceux qui trinquent (les profs on s’en balance, ils ont des ressources) ce sont en un les gosses & en deux le peuple.
« Et tout le tremblement » : ça, ça a d’la gueule !
En attendant, que d’eau, que d’eau …
@lavande
mon post est arrivé ,daté de 15 h 45
Vu sur l’étal d’un bouquiniste des titres de John Knittel et A-J Cronin. Qui lit encore ces gens-là ?
merci DHH de votre compréhension du film et de votre exposé qui montre comme le film ce que les arriérés mentaux sans vous n’auraient pu atteindre et tout ceci avec cette légère discrétion qui fondent comme autant de générations précédentes le charme réservé de la vieille bourgeoisie .
une niche grande comme une cathédrale aussi ça a de la gueule…
fonde ou fondent, peu importe rien ne suffira à faire entendre notre admiration à découvrir votre verve, votre classe, votre sens synthétique, votre adhésion distanciée à l’évolution des mœurs que notre république approuve en une loi qui fit long feu du débat et que d’aucuns, bourgignons ou charantais du fond de leur étable regardent d’un sale œil, maussade, développant une opinion absconse . Pour finir d’inaugurer votre avatar , sablons donc le champagne à grand coup de karcher ou de ker cher selon les moyens dont l’humble assistance à votre conférence dispose.
bourguignons, charentaises
J’aime bien DHH. Chaque fois qu’elle te refile un bonbec roudoudou, tu serres les dents…
DHH, sans quitter le salon de thé, et les pinces à sucre, vous pourrez vous faire une idée tout aussi extra et vague – extravagante- de la France profonde.
Si vous avez trois malabars, je vous donne un chemin pour télécharger à l’insu d’ha.dopi,le film
« qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu »
dont le trailer est là:
« Claude et Marie Verneuil ne savent plus quoi faire. Ce couple très « vieille France », issu de la grande bourgeoisie catholique provinciale, a la phobie des mariages. En cause ? Leurs trois filles ont épousé respectivement un musulman, un juif et un Chinois. Quand la quatrième – la cadette – leur confie qu’elle a rencontré un bon catholique, les parents retrouvent le sourire. Hélas, l’espoir est très vite anéanti quand ils s’aperçoivent que ce dernier est noir. »
@berenice
la malveillance ironique de vos bien alambiqués pseudo-compliments me laisse croire que vous êtes un avatar-vous semblez aimer ce mot- de Daphnée
« la rencontre tribale qui préside à la demande en mariage »
c’est tout simplement magnifique DHH. Vraiment.
Cela me fait penser aux tribus des Montaigu et Capulet, mais la liste tribale est très longue, presque aussi longue qu’un annuaire téléphonique, si la chose avait existé, par exemple, au temps du Cid. Mais même bien avant, DHH.
DHH, mais si vous aimez bien les westerns,- les cow-boys, tout ça-, les indiens sont redoutables dans cette négociation.
DHH avatar,wiki pour ne pas rompre avec le sujet:Le terme avatar trouve son origine en Inde (du sanskrit avatāra: descente, ava- TṚ : descendre) et signifie « descente, incarnation divine ».
Vous pourriez entrer en concurrence loyale avec ALR sur la RdC qui nous bluffe de tant de chinoiseries et de références à l’abstraction en lui proposant de la suppléer en cas de faiblesse ou panne d’inspiration mais il nous faut supposer que comme un peintre ou un photographe n’œuvrent qu’à ce qu’ils aiment elle n’en manquera pas pour les films visités par sa plume.
Mais le must, DHH, ce doit être chez les mormon. Là, pas droit à l’erreur. Ils savent tout de votre moindre gène, aussi bien que de votre moindre gêne, DHH.
LDVB notre famille en est restée à métissage européen mais sur quatre filles, un seul mariage franco-français de souche d’où peut-être cette espèce d’indépendance vis à vis du genre masculin dont nous avons été imprimé par un père seul face à cinq éléments féminins en constant désaccord, en négociations diverses, en conflits ouverts, en rébellion déclarée. Il en résulte un soupçon vis à vis des hommes quasi atavique transmis de mère à filles.
imprimées.
… C’est cette histoire de tapis, en fait. Cela me rappelle vaguement un truc, qui me fait vous dire tout cela, un peu de biais, DHH.
Peut-être cela?
un délice chorale
Il en résulte un soupçon vis à vis des hommes quasi atavique transmis de mère à filles. (bérénice)
__________
Eh beh ! On n’a aucune chance, là, mes pauvres chéris !
Merci DHH, j’ai passé un bon moment.
Je vous laisse avec la chatbot, avatar, elle fait tout en automatique.
A plus tard.
Aïe. Excusez-moi de déranger tout le monde, m’enfin je ne sais plus comment faire : je voudrais envoyer un message privé à notre hôte (une fois n’est pas coutume), mais l’adresse mail indiquée sur ce site ne fonctionne pas… Dites, Pierre Assouline, , vous ne pourriez pas me communiquer une adresse mail valide ? Voici la mienne : clopinetrouillefou@gmail.com
Voilà voilà, ne m’en veuillez pas, je repars de suite… Et merci, vraiment, d’avance.
, elle fait tout en automatique.
je passe sur votre invention linguistique, ne claquez pas la porte juste pour lire: quelle prétention dans le sens où c’est ce que vous prétendez, laissez à lire. Goog night and good luck.
Eh beh ! On n’a aucune chance, là, mes pauvres chéris !
WDG, j’en rajoutais pour le fun mais je ne vous parlerez pas de ce père!
Décidément rien ne va dans mon ortho aujourd’hui, parlerais sous aucun prétexte. Ne pourrait-on pas dire que pour deviner le père il faut se lier d’amitié avec ses enfants?
Clopine ne vous emmerdez surtout pas! mais sans faire la démonstration d’une jalousie particulière, je crois savoir qu’il est engagé et ne vous répondra probablement pas d’une façon personnelle, vous rêvez ma pauvre normande!
arrêtez-vous tout le monde.
On attend de voir si Clopine a compris que Gus est aux abonnés absents, et que son blog est maintenant un site. Un site médical.
Pourquoi passez-vous votre journée sur ce blog, Bérénice ?
parce que mon véhicule a été smatché et je connais trop la ville pour avoir envie d’en faire le tour en 20 minutes. Pas de dépannage possible avant lundi et je le dépenserai en tracasseries agréables.
A (avec accent) moi : je me suis farsi le film. N’ai pas lu le com de DHH pour ne pas être sous influence (splendeur et misère des courtisanes).
Tout le long, ai maugrée « pff bon téléfilm ». Jusqu’à la phase finale où avec les diapos on voit le papa jeune jouer des émotions pour les enfants autistes.*
Tout d’abord avant mon analyse critique, laissez vous dire deux problèmes :
1/ les petits tags au tout début, j’ai cru que c’était des pubs, j’ai failli stopper. J’ai vite compris que c’était partie intégrante du film, je m’y suis habituée et plus tard j’ai bcp aimé ce truc ludique, surtout quand baba téléphone à Roya.
2/ gravissime : lorsque j’ai vu le sujet, la mort du père, j’ai pensé tu coupes. Courageusement je n’ai pas coupé : je suis, sur ce coup-là hyper fière de moi.
* et là, j’ai pensé soudain, et tardivement, ah ouais, c’est un bon film ; ou un chouette film. Comme vous voulez.
Un site médical.
Ah? ainsi vous seriez encore dans la salle d’attente après avoir donné congé? Qu’est-ce qui ne va pas? Dites nous tout
Ben si Pierre Assouline répond personnellement lorsqu’on lui écrit.
>Bérénice : non, ne dites rien.
Je vais vous écrire quelques mots sur le film. Tout de suite, as soon as possible.
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