de Pierre Assouline

en savoir plus

La République des livres
Il faut que tout change pour que rien ne change

Il faut que tout change pour que rien ne change

S’il est vrai qu’une phrase lue dans un livre suffit à engager une vie, on en connait qui passent leur vie à creuser une phrase. Ils confesseront volontiers que toute leur vie n’aura pas suffi à en épuiser le sens. Encore ne s’agit-il pas là de traducteurs du Bartleby le scribe qui s’affrontent depuis 1853, pour savoir si « I would prefer not to », la formule-clé de l’anti-héros d’Herman Melville, doit se traduire par « Je préfèrerais ne pas », « je ne préfèrerais pas », « Je préfèrerais pas » ou « j’aimerais mieux pas ». Personnellement je me garderais bien de ne trancher pas la querelle.

De quoi s’agit-il alors ? D’une phrase échappée du Guépard (1958), le roman posthume de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, et du mémorable film qu’en tira Luchino Visconti en 1963. Le plus souvent, elle est reprise sous une forme simplifiée : « Il faut que tout change pour que rien ne change ». L’apparent paradoxe de sa forme la rend plus séduisante mais augmente son mystère. Elle est utilisée à tous propos par les éditorialistes et les essayistes. Et, au cas où cela vous aura échappé, elle est d’une brûlante actualité… Pour revenir au texte original, traduit de l’italien par Jean-Paul Manganaro, Tancrède (Alain Delon) s’adresse ainsi à son oncle le prince de Salina (Burt Lancaster)

: »Si nous ne sommes pas là, nous non plus, ils vont nous arranger une république. Si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change ».

J’ai eu le privilège de connaitre un universitaire du nom de Philippe Godoy, un paroissien de l’église Saint-Roch à Paris qui, après avoir enseigné pendant dix ans à l’université de Catane (Sicile), fut professeur de littérature comparée à Louis Lumière-Lyon II ; les œuvres de Verga, Pirandello, Sciascia, le passionnaient ; il n’avait de cesse de les révéler aux lecteurs français ; mais secrètement, lui qui connaissait comme nul autre les palais de l’aristocratie sicilienne, il creusait l’essence de la fameuse réplique si diversement commentée au risque de contre-sens. Dans son essai Le Guépard ou la fresque de la fin d’un monde (2008), analyse la plus fine qu’il nous ait été donné de lire sur ce roman exceptionnel sublimé avec génie par le cinéma, Philippe Godoy invitait à la replacer dans son contexte pour la restituer ainsi :

 » Si (à condition que) les formes ne changent pas, l’évolution des esprits et des mentalités s’imprime plus harmonieusement dans le quotidien ».

Au passage, il créait le néologisme « gattopardesque » d’après l’original italien (Il Gattopardo) qui sera peut-être promis à une certaine fortune. Qu’est-ce qui l’est, au fond ?

« Le sentiment de la décadence, de la perte d’un monde, du déclin d’un milieu, de l’agonie d’une société, et du désenchantement nostalgique qui l’accompagne, mais aussi la conviction d’être le sel de la terre ».

Difficile de ne pas penser aux réflexions de cet esprit en apprenant son décès tout récemment à quelques jours de ses 76 ans. Un authentique humaniste capable, lors d’une controverse publique à propos d’un anachronisme relevé dans l’adaptation de Visconti, de la résoudre comme toujours par le recours au contexte : comment y expliquer les innombrables baisemains alors qu’ils sont absents du roman : pas tout à fait absents de la version française mais totalement de la version originale italienne où le mot même n’apparaît pas ?

« Probablement l’imprégnation des rites de la mafia en Italie du sud et en Sicile, risqua Philippe Godoy. On y baise la main tant par respect que par soumission au pouvoir. Dans Les Grelots du fou de Pirandello, le personnage principal ne cesse de dire à une dame « je vous baise les mains » car elle est la femme du patron ».

Chaque fois que le Guépard était rediffusé à la télévision, nous nous téléphonions juste après la fin comme si nous le découvrions pour la première fois, afin d’y discuter encore de « la phrase », de sa portée universelle et intemporelle, en vieux amis qui ne cessent de se raccompagner l’un l’autre pour le plaisir de la conversation, jusque tard dans la nuit. Notre manière de vérifier la définition qu’Italo Calvino donnait de tout classique :

« Est classique ce qui tend à reléguer l’actualité au rang de rumeur de fond, sans pour autant prétendre éteindre cette rumeur. Est classique ce qui persiste comme rumeur de fond, là même où l’actualité qui en est la plus éloignée règne en maître. Un classique est un livre qui n’a jamais fini de dire ce qu’il a à dire ».

Lampedusa, à relire d’urgence ! Visconti, à revoir d’urgence !

 

(Images tirées du Guépard de Luchino Visconti)

1287

commentaires

1 287 Réponses pour Il faut que tout change pour que rien ne change

Rosanette dit: à

@ ROSE
la photo a laquelle vous renvoyez ne vient pas de la scène du bal mais su diner donné le soir de l’arrivée à Donnafugata quand Tancrede raconte son attaque du monastère où il a regrette de ne pas avoir trouvé de novices

racontpatavi dit: à

Voilà un texte qui sent très fortement le désir ( pour nous) de passer les vacances en Italie!
C’est le relâchement jusqu’au fin fond de la France après le stress des élections.
Même l’ affluence en grande surface ce matin indiquait la reprise consommatrice.
C’est un signe!

J J-J dit: à

@ Et, au cas où cela vous aura échappé, elle est d’une brûlante actualité…

Anéfé, Passoul, cela m’a échappé. De quoi parlez-vous, au juste ?…
Bàv,

Rosanette dit: à

Du Guépard en version sous titré au guépard en version doublée deux extraits significatifs

Dans la VO l’ami de Tancrède qui est l’amoureux éconduit de Concetta lui offre un recueil de poèmes de Leopardi, dans la version doublée un recueil de Amarine
Pendant le pique- nique la gouvernante s’exprime dans sa langue ,le français ,et la canicule lui inspire un « c’est pire qu’en Algérie  » , tandis que dans la version doublée elle s’exprime en allemande ce qui respecte l’effet dissonantdans cet environnement de la langue dans laquelle elle parle

J J-J dit: à

Et si nous évoquions plutôt Les deux vieilles filles, le dernier roman de Tommaso Landolfi, dont l’œuvre est toujours passée sous silence à la RDL, à la différence des increvables formules de Malville et Lampedusa… Ce qu’en j’en dis ou rien, du reste… Edel serait d’accord, je pense, que chacun a besoin d’Italie, et d’oublier un brin le Pathé de Macron/ni.
Bàv,

Rosanette dit: à

La somptueuse robe blanche de bal portée par Claudia Cardinale dans le film était il y a quelques années présentée au Bon Marché comme point fort d’une exposition de vêtements
Plaisir fétichiste de voir »en chair et en os » ce vêtement mythique

pourmapar dit: à

Il faut que tout change pour que rien ne change

Oui, mais palingénésie! 🙂

L’ éternel retour du même…qui n’est jamais le même.
Voyez F. Nietzsche.

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

Quand même curieux que la France cartésienne n’ait jamais adopté le bipartisme si cher aux anglophones: un parti centre-droit, un autre centre-gauche. On m’objectera que l’on fait dire à ce pauvre Descartes tout et son contraire.

La VIe République de Mélenchon transformerait chaque citoyen en parti politique Gustave, Théodule, Hippolyte, pour reprendre la phrase du Général.

Bloom dit: à

Attal démissionne: le gay part.
En fait il reste, comme T.

Marie Sasseur dit: à

Ouh la, quelle sortie des (b)urnes de Bloomie …

Marie Sasseur dit: à

« Et, au cas où cela vous aura échappé, elle est d’une brûlante actualité…  »

Surtout la suite ?

« J’ai très bien compris : vous ne voulez pas nous détruire, nous, vos « pères » ; vous voulez seulement prendre notre place. Avec douceur, avec les formes, en mettant peut-être même quelques milliers de ducats dans nos poches. […] au fond : rien qu’une lente substitution de classes ».

Marie Sasseur dit: à

Un vieux réac comme Salina pour tout viatique…
Rien ne vous fera donc changer…

A-t-on des nouvelles du comte de Cavour ?

Marie Sasseur dit: à

Lampedusa au XXI eme siècle, c’est un peu différent, comme le raconte E. Carrère.
Si vous y projetez des vacances, emportez quelques objets de première nécessité, ça pourra toujours servir…

Jean Langoncet dit: à

Heu ! Non, rien …

Jean Langoncet dit: à

Si ; salut salut les midinettes affranchies (ça vaut toujours mieux que bollywood, non ?)

rose dit: à

Rosanette,

Il s’agit sur le site dédié de la seconde photo sur laquelle elle porte une guirlande de roses blanches sur sa robe de bal.

rose dit: à

Entre Macron nie et macaroni, un A.

D. dit: à

Bloom dit: à

Attal démissionne: le gay part.

Ça c’est très très très très très très marrant, Bloom. Et de sa réjouissante élection en qualité de député, le gay rit donc.

D. dit: à

Rn conséquence.

Jean Langoncet dit: à

… et bollywood doit bien avoir son lot de Weinstein ; n’est-ce pas monsieur Ben Cinéma ? Qu’il dirait Ferdine 🙂

Jean Langoncet dit: à

(non, ce n’est vraiment pas le moment de rééditer ses « écrits polémiques » à celui-là)

Rosanette dit: à

Le correcteur est incorrigible avec ses rectifications hasardeuses ;
là où j’avais écrit plus haut Lamartine il a écrit Amarine

Rosanette dit: à

@rose
Au temps pour moi (comme l’écrivent les militaires) je n’avais vu que la première photo et, comme je le dis plus haut j’ai pu admirer la robe du bal en « vrai »

Clopine dit: à

Au fait, autre chose, concernant les ricanements du fil ci-dessous, à moi adressés, concernant ma timide allusion à Paul Ricoeur…

Voici, issu de « La construction de l’identité par le récit
Cécile de Ryckel, Frédéric Delvigne
Dans Psychothérapies 2010 »
https://www.google.com/search?q=le+r%C3%A9cit+de+soi+par+Paul+Ricoeur&rlz=1C1CHBF_frFR936FR936&oq=le+r%C3%A9cit&aqs=chrome.0.69i59j69i57j46i67i512i650j0i67i512i650l4j0i512j0i67i512i650j46i512.4268j0j15&sourceid=chrome&ie=UTF-8

Il me semble qu’il n’était pas totalement inconvenant de l’évoquer. Mais bon, je suis illégitime, pas vrai, car anticapitaliste (et antisémite, pour faire compte rond.). Donc inaudible.

Jean Langoncet dit: à

@là où j’avais écrit plus haut Lamartine il a écrit Amarine

Rions donc avec Rimbaud de l’amarine et des amarantes … jusqu’à l’agréable palais de Jupier

« Plates-bandes d’amarantes jusqu’à
L’agréable palais de Jupiter.
– Je sais que c’est Toi qui, dans ces lieux,
Mêles ton bleu presque de Sahara !

Puis, comme rose et sapin du soleil
Et liane ont ici leurs jeux enclos,
Cage de la petite veuve !…
Quelles
Troupes d’oiseaux, ô ia io, ia io !…

– Calmes maisons, anciennes passions !
Kiosque de la Folle par affection.
Après les fesses des rosiers, balcon
Ombreux et très bas de la Juliette.

– La Juliette, ça rappelle l’Henriette,
Charmante station du chemin de fer,
Au coeur d’un mont, comme au fond d’un verger
Où mille diables bleus dansent dans l’air !

Banc vert où chante au paradis d’orage,
Sur la guitare, la blanche Irlandaise.
Puis, de la salle à manger guyanaise,
Bavardage des enfants et des cages.

Fenêtre du duc qui fais que je pense
Au poison des escargots et du buis
Qui dort ici-bas au soleil.
Et puis
C’est trop beau ! trop ! Gardons notre silence.

– Boulevard sans mouvement ni commerce,
Muet, tout drame et toute comédie,
Réunion des scènes infinie
Je te connais et t’admire en silence.

Arthur Rimbaud, Derniers vers

Clopine dit: à

A part ça, moi j’ai eu un vrai choc esthétique, je ne sais pas comment dire, pour moi c’était la plus belle femme du monde, BB allait devoir se rhabiller (ce dont elle n’avait pas l’habitude), devant Cardinale au bal de Visconti. Avec ce paradoxe : c’était elle qui illuminait, qui justifiait donc, presque, le luxe insensé de sa parure, grâce à sa beauté, qui surclassait le luxe et lui donnait ainsi une légitimité, alors qu’elle est, c’est clairement dit, une fille de paysan enrichi dont la mère est une recluse folle…

La beauté était ici tellement assourdissante qu’une seule chose nous faisait recoller à la réalité : la voix de Claudia Cardinale, basse, rauque, pas du tout sensuelle alors que tout le reste l’était. Bon sang, je me demande si Visconti n’a pas un temps songé à la faire doubler, et puis à renoncé, parce que la perfection n’est juste pas de ce monde, et que les dents de perle, la jeunesse flamboyante, la chevelure insensée, la proportion des traits du visage, et la cambrure, et la fierté, et la vivacité, suffisaient amplement à elles-mêmes.. Bref, Claudia Cardinale dans le Guépard, c’est… C’est !!!

rose dit: à

C’est !

Surtout devant cette toile de la bataille d’Arcole contre les sarrasins.
Avec les rouges assortis.

rose dit: à

comme je le dis plus haut j’ai pu admirer la robe du bal en « vrai ».

Rosanette

Inouï, des plaisirs infinis parfois !

rose dit: à

Mon grand-père maternel aussi était anarchiste à vingt ans.
Avant, il fut légionnaire durant sept ans.
Après, il a été policier municipal. Et aussi plombier, électricien. Etc.
Sa femme a été cantinière dans une école privée catholique. Elle a fait sept petits (huit, un mort), de la couture avec sa soeur Marie et du crochet (beaucoup) et du tricotage. Elle avait des mains d’or, elle savait tout faire. Elle n’a pas pas arrêté de toute sa vie.

Nota : « ses femmes qui ne travaillent pas et sur qui tout repose » : Michèle Tua (sur « toi tu n’as pas travaille de toute ta vie », c’est de mère en fille »).
À vingt ans, anarchiste, c’est bien.

rose dit: à

Rose, pas rouge.
Carmin.
Enfin, magnifique.

rose dit: à

D’ailleurs, si on n’est pas capitaine de sapeurs pompiers à vingt ans, que deviendra-t-on ensuite. Alain, le philosophe.

renato dit: à

JJ-J, pour ne pas perdre le fil, je mettrai en ligne les segments « Haydn » restants sous le fil précédent.

D. dit: à

D’après ce que je comprends, pour contribuer à financer le smic à 1600 et l’augmentation de 10 % du point d’indice des fonctionnaires, les pensions se situant au dessus de 2500-3000 seraient bloquées au moins 5 ans et les revenus mensuels supérieurs à 3000 euros feraient l’objet d’une CSG bis à taux progressif, du genre 5 % par tranche de 500 à partir de 3000.

D. dit: à

Pourquoi pas. Ceux à qui ça ne plaira pas n’avaient qu’à voter RN.

Phil dit: à

le gay part

très bon, dear Bloom, Salina conchiait la démocratie. Le Vice Conti, tout communiste qu’il fût n’a pas résisté, il lui flanqua un nabot comme émissaire de Cavour.

Samuel dit: à

Elle n’était pas si belle que cela la Claudia. Les brunes ont toujours ce soupçon de virilité dans le regard qui gâche leur féminité.
Pour moi, la plus belle des actrices italiennes est Virna Lisi.

Samuel dit: à

Qu’a-t-il écrit de plus Tomasi di Lampedusa à part Le Guépard ?

Chaloux dit: à

Ni vu ni lu. Peut-être ce soir…

renato dit: à

« Qu’a-t-il écrit de plus Tomasi di Lampedusa à part Le Guépard ? »

Parmi les livres de mes rayonnages
I ricordi d’infanzia, Lezioni su Stendhal, Invito alle Lettere francesi del Cinquecento, Letteratura inglese, La sirena, Racconti.
(Souvenirs d’enfance, Leçons sur Stendhal, Invitation à la littérature française du XVIe siècle, Littérature anglaise, La Sirène, Nouvelles)
Il y a autres choses mais pas lues.

L’histoire éditoriale de Le Guépard est des plus cocasses.
Nonobstant la position politique de l’éditeur (Feltrinelli : résistent, marxiste, activiste), le secrétaire du PC mit son veto sur l’œuvre pourtant déjà publiée.
En bon Lombard, Visconti (communiste) ignora le veto e décida de mettre le livre en images, sur quoi le secrétaire du PC leva le veto.

Samuel dit: à

Merci Renato.

D. dit: à

Oui, je pense que l’on peut, à titre exceptionnel, remercier renatoto.

Jazzi dit: à

Passant aujourd’hui devant le Collège de France, le léZard s’est heurté au cadavre d’un sujet vénérable dont il a la grande tristesse de vous annoncer la fin brutale !

julienne79 dit: à

Le peuple a (re bondit) ,c’est lui le guépard . Vive la France 🇫🇷

Jazzi dit: à

« Il faut que tout change pour que rien ne change »

Ce pourrait être hélas la devise de ce pauvre Ciotti, qui se voyait déjà ministre, hélas pour lui !

J J-J dit: à

il va bientôt remporter la ville de Nice de Brice, c’est l’essentiel…, jzmn, c’est une tête d’oeuf…
Les oeufriers, dans mes mots léflèch, ce soir… Hein ?

Julienne79 dit: à

Ce pauvre Ciotti ne vaut pas Claudia Cardinale…

Phil dit: à

Beau texte dear Baroz, déracinement au Collège de France la veille des élections. Il me semble que l’égyptologue est Auguste Mariette, bien « de chez nous », le titre de Pacha lui ayant été attribué plus tard pour ses œuvres.

Julienne80 dit: à

Il est trop tard pour mourir jeune

MC dit: à

L’originale française est un massacre du roman , un montage littéraire d’au plus 140 pages largement imprimées…. MC

J J-J dit: à

@jzmn, comme d’habitude, vos photos sont inconvenantes, pour rester polisse… Je veux parler de Claudia, qui n’est tout de même pas encore un marronnier déraciné. Trop facile !

J J-J dit: à

@ Paul Edel, Avez-vous vraiment envie de relire Marcel Jouhandeau, plutôt que Ferdine, comme y invite le présent papier paru chez EAN ?
_________________

François Lagarde : Marcel Jouhandeau inventaire. Pulim, 504 p., 25 €

Amant de Michel Leiris, ami de Jean Paulhan, mari d’Élise, Marcel Jouhandeau (1888-1979) fut aussi, à l’image de Céline et d’autres, raciste, antisémite et collaborateur, à quoi il faut ajouter, comme si cela ne suffisait pas, sexiste indécrottable. On lit encore Céline, tout abject qu’il fût. On lit beaucoup moins Marcel Jouhandeau.
Ce polygraphe – et graphomane – oscille sans cesse entre le génial et l’abject. Heureusement pour nous, ses livres échappent régulièrement à la petitesse de l’homme. Son œuvre est parcourue de trouées étincelantes. Elle est construite sur la culpabilité (notamment homosexuelle) et sur la manie de vouloir se racheter, elle est tissée de vérités éblouissantes et de mensonges mesquins – ou l’inverse.
Jouhandeau est un réaliste et un mythographe au sens étymologique du mot. Le cycle de Chaminadour, « major pars » de son œuvre, se situe à l’interface de l’ethnographie et de la légende, du réalisme et du fantastique. Jouhandeau aimait à se décrire comme dépourvu de toute imagination, il se prétendait chroniqueur, simple « notaire de la vie ». Mais ses œuvres parlent contre lui : si le matériau de base est presque toujours non fictionnel, Jouhandeau lui confère sans cesse les atours du mythe. La biographie de ses personnages se mue en « surbiographie », l’autobiographie en automythobiographie. Son style est un exhausteur de réel – d’humanité comme d’inhumanité. À cet égard, Prudence Hautechaume, Marguerite Bargeron, ou Images de Paris, parmi d’autres œuvres, demeurent d’authentiques chefs-d’œuvre.
François Lagarde circule avec aisance dans ce foisonnement hétéroclite. Il ne passe sous silence aucune des ignominies qu’a pu écrire ou commettre Jouhandeau (voir le chapitre « Antisémitisme et collaboration »). Il se ne s’agit pas de le réhabiliter, mais de faire lire son œuvre en conscience. Si la tâche était ardue, le pari est réussi. Alexis Buffet
_________________________

renato dit: à

Haydn, symphonie n 7

Le caractère concertant de cette œuvre peut être déduit de l’habileté dont Haydn a fait preuve dans sa politique de relations avec l’entourage du prince Esterházy. Au moment de sa nomination (maître de chapelle adjoint), l’orchestre du prince s’était agrandi et avait atteint un niveau qualitatif élevé. Les soins apportés par le prince, lui-même appréciable soliste au violon et au violoncelle, avaient été jusqu’à envoyer le premier violon à Venise pour un stage d’apprentissage de la musique instrumentale italienne, e de nouveaux musiciens avaient été engagés, portant l’orchestre au niveau numérique où Haydn l’avait trouvé en 1761 : une flûte, deux hautbois, deux bassons, deux cors, trois violons et un violoncelle — s’y ajoute une chapelle d’église comprenant, outre le groupe de chanteurs, une paire de violons, un violoncelle et une contrebasse, deux cors supplémentaires seront engagés en 1763.
Il s’agit de musiciens de grande habileté et il n’y a rien de mieux pour Haydn que de s’attirer leurs bonnes grâces en débutant par des partitions qui mettent en valeur les vertus solistes de chacun d’entre eux. D’autant que, depuis son arrivée à Eisenstadt, Haydn avait compris qu’il lui fallait se faire des amis immédiatement pour vaincre l’hostilité préconçue de Gregor Werner qui, en tant que maître de chapelle, avait peut-être senti chez le jeune nouveau venu l’aiguillon des temps nouveaux, indigeste à ses propres yeux de passéiste, auteur de musique d’église sévère — scribe des chants fut le surnom inventé par le Werner pour Haydn, coupable de s’adonner aux frivolités de la musique mondaine.
C’est ainsi que sont nées, dans une fusion idéale de Concerto grosso, Suite, Symphonie, Concerto pour soliste et Divertimento, les trois Symphonies n 6-7-8. L’éclat et l’imagination de l’élément concertant, né de la nécessité pratique de tirer le meilleur parti de l’ensemble instrumental d’Eisenstadt, ont ainsi atteint des rivages inconnus dans les trois œuvres, dénotant la conduite autonome de l’instrument solo, conjoint à la structure solide de la symphonie italienne.
La symphonie s’ouvre sur un court Adagio basé sur une figure typiquement baroque de rythme pointé. Dans l’Allegro qui suit, la conception concertante prend forme avec l’entrée d’un concertino sur la tonique, au lieu de la modulation habituelle sur la dominante, ce qui confirme le développement inhabituel du mouvement. En l’absence de la flûte, ce sont les hautbois et le basson qui participent au concertino avec un remarquable conduite solo.
L’idée maîtresse de toute la symphonie apparaît dans le très original Recitativo qui précède l’Adagio et en constitue la première section fondamentale : le solo de violon, accompagné par les cordes, suggère, selon l’observation de divers musicologues, une parodie de l’héroïne de l’opera seria métastasienne, donnant lieu à un magnifique récitatif instrumental — dont la meilleure tradition classico-romantique conservera le souvenir. L’effet de sol majeur de l’Adagio, après le si mineur qui conclut la cadence du Recitativo, permet de marquer le caractère élyséen du mouvement lent, introduit par les flûtes, après une deuxième partie régulière, une longue cadence du violon et du violoncelle se développe, scellée à la fin par le tutti de l’orchestre. Un gracieux Menuetto, joué sur les sonorités des bois et des cors et sur le charmant solo du violon du Trio, et la gaieté fervente et toute haydnienne du Finale, avec un nouveau concertino des deux violons et du violoncelle, concluent la symphonie dans une remarquable aura de fête.

https://youtu.be/3jk41uzE89s?si=3zM5zVtFMSoU0P6p

rose dit: à

Nous, les gens de gauche, sommes des gens très dignes et très corrects :
« Les reports de voix ont été particulièrement importants chez les électeurs de gauche, expliquant en partie la performance inattendue d’Ensemble. Les votants de droite se sont montrés moins enclins à soutenir la gauche au second tour, comme en attestent les performances plus importantes du RN face à des candidats du Nouveau front populaire (NFP). »

Normal, avec un grand-père anarchiste à vingt ans.

Bloom dit: à

Personnellement je me garderais bien de ne trancher pas la querelle.

Passou would prefer not to.

Bloom dit: à

La Sicile, c’est avant tout la grande Grèce, Segeste, Agrigente, l’amphithéâtre de Syracuse où Platon posa ses petites fesses, les merveilleuses mosaïques romaines de Piazza Armerina, la beauté tranquille d’Enna, le baroque débridé de Noto, et le mesérisant Christ Pantocrator de l’abbaye de Monreale, surplombant la belle et mystérieuse ville de Palerme. Un Etna de beauté, de richesse historique et architecturale, et des Siciliens d’une profonde gentillesse et générosité. Ah, les pâtisseries de Catane!

J J-J dit: à

– Bien vu, rBloom… Très drôle !…
– BJ, renatom. Je me branche fissa sur la 7e !

J J-J dit: à

mesérisant ???
J’aurais ajouté Erice près de Segeste et l’incroyable crypte des Capucins de Palerme… et l’intérieur du volcan, quand il se calme…

J J-J dit: à

@ Nous, les gens de gauche, sommes des gens très dignes et très corrects

Oui, beaucoup plus que les « gens de droite »… Ils ont toujours sauvé la démocratie quand la droite, selon sa pente naturelle, n’a jamais hésité à rejoindre son extrême anti démocratique …

Jazzi dit: à

« Passou would prefer not to. »

Ce que je disais au début des commentaires du billet précédent et qu’il confirme ici.

Jazzi dit: à

« J’aurais ajouté »

Et la délicieuse organisation syndicale connue sous le nom de mafia !

Jazzi dit: à

Conversation sur un site spécialisé

Jacques Barozzi

Sicile éternelle

Le manuscrit du roman Le Guépard, écrit au soir de sa vie par Giuseppe Tomasi di Lampedusa (1896-1957), fut refusé du vivant de l’auteur par les plus grands éditeurs italiens. Publié finalement l’année suivant sa mort, il rencontra immédiatement le succès. Adapté peu de temps après au cinéma par Luchino Visconti, le film éponyme obtint la Palme d’or au festival de Cannes en 1963, permettant ainsi au livre de connaître une plus large diffusion internationale. Impossible, depuis lors, de lire ce classique de la littérature italienne sans voir se substituer aussitôt l’élégante physionomie de Burt Lancaster sous les traits du prince Fabrizio Salina, celle plus gracile d’Alain Delon dans le personnage de son neveu Tancredi et de la jeune Claudia Cardinale dans celui de la belle et fortunée roturière Angelica. Le roman commence en mai 1860, avec le débarquement en Sicile de Giuseppe Garibaldi et de ses mille « chemises rouges ». Marquant le début d’une épopée qui aboutira à la destitution du roi de Naples, François II, au profit du roi de Piémont-Sardaigne Victor-EmmanueI. Et partant, à l’Unification de l’Italie.
Inspiré par le grand-père paternel de l’auteur, auquel ce dernier prête ses propres idées, Fabrizio Salina assiste alors, avec un certain fatalisme, à la fin de l’ancien monde aristocratique palermitain et à l’émergence d’un ordre nouveau essentiellement bourgeois. Mouvement qu’anticipera son opportuniste neveu Tancredi, grâce à son mariage avec Angelica, la fille du maire de Donnafugata, l’un des fiefs du Prince. Pour oublier les vicissitudes de la marche de l’histoire, celui-ci, féru d’astronomie, préfère, pour sa part, passer ses journées à la chasse en compagnie de l’organiste Tumeo (Serge Reggiani dans le film), en quête de la Sicile éternelle, plus que de gibier.

« Ces marches sur le fil du rasoir étaient tout à fait suspendues pour le moment, de même que d’autres pensées, dans l’archaïque odeur de la campagne, si l’on pouvait appeler ainsi les endroits dans lesquels il se retrouvait si souvent pour la chasse. Dans le mot « campagne » une signification de terre transformée par le travail est implicite : le maquis au contraire, accroché aux pentes d’une colline, était encore dans le même état d’enchevêtrement aromatique où l’avaient trouvé les Phéniciens, les Doriens et les Ioniens quand ils débarquèrent en Sicile, cette Amérique de l’Antiquité. Fabrizio et Tumeo montaient, descendaient, glissaient, étaient déchirés par les ronces comme un Archédamus ou un Philostrate quelconques avaient été fatigués et égratignés vingt-cinq siècles plus tôt : ils voyaient les mêmes plantes, une sueur tout aussi poisseuse trempait leurs vêtements, sans arrêt le même vent indifférent, marin, agitait les myrtes et les genêts, répandait l’odeur du thym. Les arrêts, inopinés et songeurs, des chiens, leur tension pathétique en attendant la proie, rappelaient ces jours où l’on invoquait Artémis pour la chasse. La vie, réduite à ces éléments essentiels, avec son visage lavé du fard des soucis, apparaissait sous un aspect tolérable.
Un peu avant d’arriver au sommet de la colline, ce matin-là, Arguto et Teresina commencèrent la danse religieuse des chiens qui ont senti le gibier : glissements, raidissements, levers de pattes prudents, aboiements réprimés : quelques minutes après, un petit derrière de poils gris zigzagua parmi les herbes, deux coups presque simultanés mirent un terme à l’attente silencieuse ; Arguto déposa aux pieds du Prince une bestiole agonisante. C’était un lapin sauvage : son humble casaque couleur de glaise n’avait pas suffi à le sauver. Des lacérations horribles lui avaient déchiré le museau et la poitrine. Don Fabrizio se vit fixé par deux grands yeux noirs qui, envahis rapidement par un voile glauque, le regardaient sans reproche mais étaient chargés d’une douleur stupéfaite adressée à tout l’ordonnancement des choses ; les oreilles veloutées étaient déjà froides, les petites pattes vigoureuses se contractaient rythmiquement, survivant symbole d’une fuite inutile ; l’animal mourrait torturé par un espoir angoissé de se sauver, imaginant encore pouvoir s’en tirer quand il était déjà pris, exactement comme tant d’hommes ; tandis que le bout des doigts compatissants caressait le pauvre museau, la bestiole eut un dernier frémissement, et mourut ; mais Don Fabrizio et Tumeo avaient eu leur passe-temps ; le premier avait même éprouvé, en plus du plaisir de tuer, celui rassurant de la pitié.
Quand les chasseurs arrivèrent au sommet, entre les rares tamaris et les chênes-lièges apparut la Sicile véritable, à l’égard de laquelle les villes baroques et les orangeraies ne sont que colifichets négligeables. L’aspect d’une aridité ondulant à l’infini, croupe après croupe, désolée et irrationnelle, dont l’esprit ne pouvait saisir les lignes principales, conçues dans une phase délirante de la création ; une mer qui se serait pétrifiée à l’instant où un changement de vent eût rendu les vagues démentes. Donnafugata se cachait blottie dans un pli sans nom du terrain, et l’on ne voyait âme qui vive : seules quelques maigres rangées de vignes dénonçaient un certain mouvement humain. Au-delà des collines, d’un côté, la tache indigo de la mer, encore plus dure et inféconde que la terre. Le vent léger passait au-dessus de tout, universalisait les odeurs d’excrément, de charogne et de sauge, effaçait, supprimait, recomposait chaque chose dans son passage insouciant ; il séchait les gouttelettes de sang qui étaient l’unique legs du lapin, beaucoup plus loin il allait agiter la chevelure de Garibaldi et plus loin encore il chassait la poussière fine dans les yeux des soldats napolitains qui renforçaient en hâte les bastions de Gaète, abusés par un espoir aussi vain que l’avait été la fuite terrassée du gibier. »
(« Le Guépard », traduit de l’italien par Jean-Paul Manganaro, éditions du Seuil, 2007.)

Patrizia Lavia

A l’occasion de ses 120 ans d’activité, la maison de production Titanus a restauré « Le Guépard » de Luchino Visconti en version intégrale. 3 heures, mais regardez-le si vous avez la chance, c’est un film extraordinaire – et là, ce n’est pas un lieu commun.
Le film est une parfaite transposition du roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa et, suivant le roman, il touche plusieurs niveaux : d’abord le bouleversement historique qui suit le débarquement de Garibaldi avec ses soldats en Sicile, qui sont vus au début comme terrifiants car on craint révolutions, massacres et destructions, puis qu’on célèbre comme armée victorieuse, et qui finalement sont oubliés, délaissés et même par endroits fusillées parce qu’ils s’entêtent à suivre Garibaldi et qu’ils refusent de s’enrôler docilement dans la nouvelle armée Piémontaise. L’histoire de l’unification de l’Italie renverse la dynastie des Bourbons de Naples et déclenche un bouleversement et des revirements qui sont racontés en fait comme une histoire universelle, comme l’histoire de toutes les révolutions qui voient un monde précédent s’effondrer entre l’amertume de ceux qui lui restent fidèles et qui s’effondreront avec, comme la princesse de Salina (une excellente Rina Morelli, qui joue de ses regards intenses, gestes mesurés, attitude fière et contraire), mais aussi l’organiste (un très touchant et généreux Serge Reggiani), et, par contre, l’euphorie de ceux qui y voient leur profit (le maire di village, un superbe Paolo Stoppa).
A un niveau parallèle, le film raconte la fragilité de la vie humaine et le sentiment de déchéance du prince de Salina (Burt Lancaster) face à l’explosion de la beauté, de l’amour et de l’insouciance des jeunes Alain Delon et Claudia Cardinale; il les observe et voit sa vie qui s’écoule, essaye de maîtriser son regret et donne forme à une réflexion extrêmement intime sur la fin qui s’approche.
Et encore, à un troisième niveau, il y a la fragilité sociale : des principes que l’on croyait permanents et fondateurs d’une civilisation millénaire vont être renversés du jour au lendemain et remplacés par des principes apparemment opposés qui accompagnent le nouvel essor de la bourgeoisie – mais en fait rien ne va vraiment changer dans la quête du pouvoir, des convenances, de l’opportunisme, de l’hypocrisie, de la poursuite des intérêts particuliers, au nom de ce peuple à qui (soi-disant) on se doit désormais de reconnaître ses droits.
La version restaurée du film est splendide, elle se déroule comme les chapitres d’un livre d’histoire de l’art, non seulement dans le soin des reprises des détails d’art à l’intérieur des églises et des grands salons des palais, mais aussi dans les tournages en pein air: le paysage de Piana degli Albanesi rappelle les tableaux de Giovanni Fattori; les scènes animées de personages évoquent l’impressionnisme; les scènes de la battaille de Palerme reproduisent lex toiles de Gerolamo Induno. Un film vraiment magnifique, qui n’a pas vieilli d’un seul jour.

Jacques Barozzi :

« Le Guépard (Il Gattopardo) est l’unique roman de l’écrivain et aristocrate italien Giuseppe Tomasi di Lampedusa, paru en 1958 à titre posthume.
L’auteur du livre, Giuseppe Tomasi di Lampedusa, est mort un an après avoir vu Le Guépard refusé par deux grands éditeurs italiens, Mondadori et Einaudi. Cet aristocrate discret et d’une grande culture s’était par ailleurs durant sa vie tenu à l’écart des milieux littéraires romains, écrivant à la fin de sa vie ce roman en s’inspirant de son aïeul, l’astronome Giulio Fabrizio Tomasi di Lampedusa. À l’époque, ces milieux sont dominés par le Parti communiste et le chef de file de la littérature italienne est l’écrivain et intellectuel marxiste Elio Vittorini, qui participa à faire refuser le manuscrit de Lampedusa. Il lui écrit ainsi dans une lettre du 2 juin 1957 que son texte est « vieillot, de la fin du XIXe siècle », qu’il lui semble déséquilibré, bien qu’en substance il semble surtout lui reprocher sa célèbre phrase « Tout changer pour que tout demeure », allant à l’encontre des idéaux communistes en prétendant que la révolution ne résoudra rien, sinon aggravera les choses (« Nous fûmes des guépards, les lions ; ceux qui nous remplaceront seront les petits chacals, les hyènes »).
Un an après la mort de Lampedusa, l’écrivain Giorgio Bassani découvre le manuscrit incomplet grâce à la fille de Benedetto Croce. Issu de la vieille bourgeoisie juive, il est fasciné par le roman de cette famille aristocratique emportée par l’Histoire et n’a pas de prétentions idéologiques à lui opposer. En 1958, Le Guépard est donc publié chez Feltrinelli, où Giorgio Bassani dirige une collection. C’est le premier best-seller de l’après-guerre en Italie et le livre obtient le prix Strega 1959.
Plusieurs éditions se succèdent mais la gauche littéraire critique ce qu’elle considère être un style « daté », alors que les milieux communistes accusent Lampedusa d’être un « réactionnaire ». En réaction, l’écrivain et intellectuel communiste français Louis Aragon écrit alors dans Les Lettres françaises l’article « Le Guépard et La Chartreuse », où il note que si l’auteur est un aristocrate, son livre est bien un des plus grands romans du siècle, ne trouvant pas nécessaire de se demander s’il est ou non « de droite », ajoutant que cette œuvre est « immergée » dans l’Histoire et ne peut avoir « aucun caractère réactionnaire ». Après ces déclarations, les communistes italiens cessent leurs attaques. Il convient par ailleurs de noter que si Lampedusa cultivait une nostalgie de l’Ancien régime, il admirait en même temps « l’insolence jacobine des Français » de la Révolution. »
(Wikipedia)

Patrizia Lavia

Jacky Barozzi Alors là on va probablement sortir hors sujet, mais puisque vous proposez une reconstruction assez tranchante il faut être un peu plus précis.
Elio Vittorini, un important critique littéraire, sicilien lui aussi, n’avait pas compris le roman. Il l’a reconnu plus tard. A l’époque, il l’avait compris comme une glorification de l’aristocratie vis-à-vis de la bourgeoisie naissante.
Le roman de Lampedusa est plus universel que ça. Il raconte la disparition d’un monde. Giorgio Bassani, lui-même très grand écrivain (on a rappelé ici le Jardin des Finzi Contini), avait vécu la disparition de son propre monde: la Ferrara juive, l’une des villes italiennes où la communauté juive avait vécu pendant des siècles en contribuant énormément à sa culture et qui avait été effacée pendant le régime fasciste, comme il le raconte douloureusement et magnifiquement dans son livre. Bon, je ne sais si c’est à cause de sa propre expérience, mais Bassani a été touché par l’histoire de Lampedusa et en a conseillé la publication.
Il faut pas oublier que Giangiacomo Feltrinelli, qui avait fondé sa maison d’Edition dans les annèes ‘950 et qui a publié le Guépard suivant l’indication de Giorgio Bassani, était communiste. Plus que ça: Feltrinelli avait non seulement été un militant communiste pendant la résistance (chez les GAP, groupe d’actions partisanes), mais plus tard il s’éloigna du PC italien, fut en contact avec Che Guevara à Cuba et en Bolivie, avec Régis Debray et autres militants d’extrême gauche. Pourtant il avait compris et publlié le livre de Lampedusa.
Par contre Luigi Einaudi, qui l’avait refusé sur conseil de Vittorini, n’était pas communiste du tout: c’était un grand libéral au sense le plus ample du terme, très proche des intellectuels socialistes.
Donc l’opposition à publier le roman de Lampedusa ne fut pas une interdiction communiste, le roman fut publié en fait par un communiste et pas par un libéral. Il est vrai que beaucoup d’intellectuels ont eu du mal à bien comprendre ce roman, qui superficiellement aurait pu sembler effectivement une sorte de nostalgie du Royaume des Deux-Siciles et contre l’unité de l’Italie, mais qui ne l’était pas.
La phrase que vous copiez de Wikipédia est coupée avant de se terminer.
Voici la phrase: “Nous fûmes des guépards, des lions ; ceux qui nous remplaceront seront les petits chacals, les hyènes ; et nous tous, les guépards, les chacals et les moutons, nous continuerons à croire que nous sommes le sel de la terre. » En coupant la fin de la phrase on ne se rend pas compte que Lampedusa décrit les Siciliens, et, par extenso, les Italiens – ou, si vous voulez l’humanité toute entière. Autrement, la phrase ne voudrait rien dire.
Ce qui montre qu’il est encore très facile de mal comprendre ce roman et que Visconti a su en faire un représentation vraiment universelle.
https://www.facebook.com/groups/1091587071006057/posts/2801105046720909/?comment_id=2801200870044660&notif_id=1719750159495432&notif_t=feedback_reaction_generic&ref=notif

Jazzi dit: à

Sicile éternelle
Le manuscrit du roman Le Guépard, écrit au soir de sa vie par Giuseppe Tomasi di Lampedusa (1896-1957), fut refusé du vivant de l’auteur par les plus grands éditeurs italiens. Publié finalement l’année suivant sa mort, il rencontra immédiatement le succès. Adapté peu de temps après au cinéma par Luchino Visconti, le film éponyme obtint la Palme d’or au festival de Cannes en 1963, permettant ainsi au livre de connaître une plus large diffusion internationale. Impossible, depuis lors, de lire ce classique de la littérature italienne sans voir se substituer aussitôt l’élégante physionomie de Burt Lancaster sous les traits du prince Fabrizio Salina, celle plus gracile d’Alain Delon dans le personnage de son neveu Tancredi et de la jeune Claudia Cardinale dans celui de la belle et fortunée roturière Angelica. Le roman commence en mai 1860, avec le débarquement en Sicile de Giuseppe Garibaldi et de ses mille « chemises rouges ». Marquant le début d’une épopée qui aboutira à la destitution du roi de Naples, François II, au profit du roi de Piémont-Sardaigne Victor-EmmanueI. Et partant, à l’Unification de l’Italie.
Inspiré par le grand-père paternel de l’auteur, auquel ce dernier prête ses propres idées, Fabrizio Salina assiste alors, avec un certain fatalisme, à la fin de l’ancien monde aristocratique palermitain et à l’émergence d’un ordre nouveau essentiellement bourgeois. Mouvement qu’anticipera son opportuniste neveu Tancredi, grâce à son mariage avec Angelica, la fille du maire de Donnafugata, l’un des fiefs du Prince. Pour oublier les vicissitudes de la marche de l’histoire, celui-ci, féru d’astronomie, préfère, pour sa part, passer ses journées à la chasse en compagnie de l’organiste Tumeo (Serge Reggiani dans le film), en quête de la Sicile éternelle, plus que de gibier.

Jazzi dit: à

Patrizia Lavia

A l’occasion de ses 120 ans d’activité, la maison de production Titanus a restauré « Le Guépard » de Luchino Visconti en version intégrale. 3 heures, mais regardez-le si vous avez la chance, c’est un film extraordinaire – et là, ce n’est pas un lieu commun.
Le film est une parfaite transposition du roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa et, suivant le roman, il touche plusieurs niveaux : d’abord le bouleversement historique qui suit le débarquement de Garibaldi avec ses soldats en Sicile, qui sont vus au début comme terrifiants car on craint révolutions, massacres et destructions, puis qu’on célèbre comme armée victorieuse, et qui finalement sont oubliés, délaissés et même par endroits fusillées parce qu’ils s’entêtent à suivre Garibaldi et qu’ils refusent de s’enrôler docilement dans la nouvelle armée Piémontaise. L’histoire de l’unification de l’Italie renverse la dynastie des Bourbons de Naples et déclenche un bouleversement et des revirements qui sont racontés en fait comme une histoire universelle, comme l’histoire de toutes les révolutions qui voient un monde précédent s’effondrer entre l’amertume de ceux qui lui restent fidèles et qui s’effondreront avec, comme la princesse de Salina (une excellente Rina Morelli, qui joue de ses regards intenses, gestes mesurés, attitude fière et contraire), mais aussi l’organiste (un très touchant et généreux Serge Reggiani), et, par contre, l’euphorie de ceux qui y voient leur profit (le maire di village, un superbe Paolo Stoppa).
A un niveau parallèle, le film raconte la fragilité de la vie humaine et le sentiment de déchéance du prince de Salina (Burt Lancaster) face à l’explosion de la beauté, de l’amour et de l’insouciance des jeunes Alain Delon et Claudia Cardinale; il les observe et voit sa vie qui s’écoule, essaye de maîtriser son regret et donne forme à une réflexion extrêmement intime sur la fin qui s’approche.
Et encore, à un troisième niveau, il y a la fragilité sociale : des principes que l’on croyait permanents et fondateurs d’une civilisation millénaire vont être renversés du jour au lendemain et remplacés par des principes apparemment opposés qui accompagnent le nouvel essor de la bourgeoisie – mais en fait rien ne va vraiment changer dans la quête du pouvoir, des convenances, de l’opportunisme, de l’hypocrisie, de la poursuite des intérêts particuliers, au nom de ce peuple à qui (soi-disant) on se doit désormais de reconnaître ses droits.
La version restaurée du film est splendide, elle se déroule comme les chapitres d’un livre d’histoire de l’art, non seulement dans le soin des reprises des détails d’art à l’intérieur des églises et des grands salons des palais, mais aussi dans les tournages en pein air: le paysage de Piana degli Albanesi rappelle les tableaux de Giovanni Fattori; les scènes animées de personages évoquent l’impressionnisme; les scènes de la battaille de Palerme reproduisent lex toiles de Gerolamo Induno. Un film vraiment magnifique, qui n’a pas vieilli d’un seul jour.

Jazzi dit: à

« Le Guépard (Il Gattopardo) est l’unique roman de l’écrivain et aristocrate italien Giuseppe Tomasi di Lampedusa, paru en 1958 à titre posthume.
L’auteur du livre, Giuseppe Tomasi di Lampedusa, est mort un an après avoir vu Le Guépard refusé par deux grands éditeurs italiens, Mondadori et Einaudi. Cet aristocrate discret et d’une grande culture s’était par ailleurs durant sa vie tenu à l’écart des milieux littéraires romains, écrivant à la fin de sa vie ce roman en s’inspirant de son aïeul, l’astronome Giulio Fabrizio Tomasi di Lampedusa. À l’époque, ces milieux sont dominés par le Parti communiste et le chef de file de la littérature italienne est l’écrivain et intellectuel marxiste Elio Vittorini, qui participa à faire refuser le manuscrit de Lampedusa. Il lui écrit ainsi dans une lettre du 2 juin 1957 que son texte est « vieillot, de la fin du XIXe siècle », qu’il lui semble déséquilibré, bien qu’en substance il semble surtout lui reprocher sa célèbre phrase « Tout changer pour que tout demeure », allant à l’encontre des idéaux communistes en prétendant que la révolution ne résoudra rien, sinon aggravera les choses (« Nous fûmes des guépards, les lions ; ceux qui nous remplaceront seront les petits chacals, les hyènes »).
Un an après la mort de Lampedusa, l’écrivain Giorgio Bassani découvre le manuscrit incomplet grâce à la fille de Benedetto Croce. Issu de la vieille bourgeoisie juive, il est fasciné par le roman de cette famille aristocratique emportée par l’Histoire et n’a pas de prétentions idéologiques à lui opposer. En 1958, Le Guépard est donc publié chez Feltrinelli, où Giorgio Bassani dirige une collection. C’est le premier best-seller de l’après-guerre en Italie et le livre obtient le prix Strega 1959.
Plusieurs éditions se succèdent mais la gauche littéraire critique ce qu’elle considère être un style « daté », alors que les milieux communistes accusent Lampedusa d’être un « réactionnaire ». En réaction, l’écrivain et intellectuel communiste français Louis Aragon écrit alors dans Les Lettres françaises l’article « Le Guépard et La Chartreuse », où il note que si l’auteur est un aristocrate, son livre est bien un des plus grands romans du siècle, ne trouvant pas nécessaire de se demander s’il est ou non « de droite », ajoutant que cette œuvre est « immergée » dans l’Histoire et ne peut avoir « aucun caractère réactionnaire ». Après ces déclarations, les communistes italiens cessent leurs attaques. Il convient par ailleurs de noter que si Lampedusa cultivait une nostalgie de l’Ancien régime, il admirait en même temps « l’insolence jacobine des Français » de la Révolution. »
(Wikipedia)

rose dit: à

quand la droite, selon sa pente naturelle, n’a jamais hésité à rejoindre son extrême anti démocratique

C’est surtout que, les gens de droite, avec toute la liberté qu’ils ont, la même que la nôtre, ne rendent jamais ce que l:on leur donne : c’est l’appropriation sans retour.
Heureusement qu’ils sont attendus au coin du chemin. Et ce n’est pas ma chrétienté qui me le dit mais les expériences de vie.
L’horreur.

Moi, au niveau de ma chance, j’ai eu mon second grand-père, Aimé, qui fut, a été, est resté communiste. Et comme je suis curieuse, attentive, fidèle et loyale, j’ai choisi mon camp, et je m’y suis tenue.

Jazzi dit: à

Patrizia Lavia

Jacky Barozzi Alors là on va probablement sortir hors sujet, mais puisque vous proposez une reconstruction assez tranchante il faut être un peu plus précis.
Elio Vittorini, un important critique littéraire, sicilien lui aussi, n’avait pas compris le roman. Il l’a reconnu plus tard. A l’époque, il l’avait compris comme une glorification de l’aristocratie vis-à-vis de la bourgeoisie naissante.
Le roman de Lampedusa est plus universel que ça. Il raconte la disparition d’un monde. Giorgio Bassani, lui-même très grand écrivain (on a rappelé ici le Jardin des Finzi Contini), avait vécu la disparition de son propre monde: la Ferrara juive, l’une des villes italiennes où la communauté juive avait vécu pendant des siècles en contribuant énormément à sa culture et qui avait été effacée pendant le régime fasciste, comme il le raconte douloureusement et magnifiquement dans son livre. Bon, je ne sais si c’est à cause de sa propre expérience, mais Bassani a été touché par l’histoire de Lampedusa et en a conseillé la publication.
Il faut pas oublier que Giangiacomo Feltrinelli, qui avait fondé sa maison d’Edition dans les annèes ‘950 et qui a publié le Guépard suivant l’indication de Giorgio Bassani, était communiste. Plus que ça: Feltrinelli avait non seulement été un militant communiste pendant la résistance (chez les GAP, groupe d’actions partisanes), mais plus tard il s’éloigna du PC italien, fut en contact avec Che Guevara à Cuba et en Bolivie, avec Régis Debray et autres militants d’extrême gauche. Pourtant il avait compris et publlié le livre de Lampedusa.
Par contre Luigi Einaudi, qui l’avait refusé sur conseil de Vittorini, n’était pas communiste du tout: c’était un grand libéral au sense le plus ample du terme, très proche des intellectuels socialistes.
Donc l’opposition à publier le roman de Lampedusa ne fut pas une interdiction communiste, le roman fut publié en fait par un communiste et pas par un libéral. Il est vrai que beaucoup d’intellectuels ont eu du mal à bien comprendre ce roman, qui superficiellement aurait pu sembler effectivement une sorte de nostalgie du Royaume des Deux-Siciles et contre l’unité de l’Italie, mais qui ne l’était pas.
La phrase que vous copiez de Wikipédia est coupée avant de se terminer.
Voici la phrase: “Nous fûmes des guépards, des lions ; ceux qui nous remplaceront seront les petits chacals, les hyènes ; et nous tous, les guépards, les chacals et les moutons, nous continuerons à croire que nous sommes le sel de la terre. » En coupant la fin de la phrase on ne se rend pas compte que Lampedusa décrit les Siciliens, et, par extenso, les Italiens – ou, si vous voulez l’humanité toute entière. Autrement, la phrase ne voudrait rien dire.
Ce qui montre qu’il est encore très facile de mal comprendre ce roman et que Visconti a su en faire un représentation vraiment universelle.

Jazzi dit: à

Sicile éternelle

« Ces marches sur le fil du rasoir étaient tout à fait suspendues pour le moment, de même que d’autres pensées, dans l’archaïque odeur de la campagne, si l’on pouvait appeler ainsi les endroits dans lesquels il se retrouvait si souvent pour la chasse. Dans le mot « campagne » une signification de terre transformée par le travail est implicite : le maquis au contraire, accroché aux pentes d’une colline, était encore dans le même état d’enchevêtrement aromatique où l’avaient trouvé les Phéniciens, les Doriens et les Ioniens quand ils débarquèrent en Sicile, cette Amérique de l’Antiquité. Fabrizio et Tumeo montaient, descendaient, glissaient, étaient déchirés par les ronces comme un Archédamus ou un Philostrate quelconques avaient été fatigués et égratignés vingt-cinq siècles plus tôt : ils voyaient les mêmes plantes, une sueur tout aussi poisseuse trempait leurs vêtements, sans arrêt le même vent indifférent, marin, agitait les myrtes et les genêts, répandait l’odeur du thym. Les arrêts, inopinés et songeurs, des chiens, leur tension pathétique en attendant la proie, rappelaient ces jours où l’on invoquait Artémis pour la chasse. La vie, réduite à ces éléments essentiels, avec son visage lavé du fard des soucis, apparaissait sous un aspect tolérable.
Un peu avant d’arriver au sommet de la colline, ce matin-là, Arguto et Teresina commencèrent la danse religieuse des chiens qui ont senti le gibier : glissements, raidissements, levers de pattes prudents, aboiements réprimés : quelques minutes après, un petit derrière de poils gris zigzagua parmi les herbes, deux coups presque simultanés mirent un terme à l’attente silencieuse ; Arguto déposa aux pieds du Prince une bestiole agonisante. C’était un lapin sauvage : son humble casaque couleur de glaise n’avait pas suffi à le sauver. Des lacérations horribles lui avaient déchiré le museau et la poitrine. Don Fabrizio se vit fixé par deux grands yeux noirs qui, envahis rapidement par un voile glauque, le regardaient sans reproche mais étaient chargés d’une douleur stupéfaite adressée à tout l’ordonnancement des choses ; les oreilles veloutées étaient déjà froides, les petites pattes vigoureuses se contractaient rythmiquement, survivant symbole d’une fuite inutile ; l’animal mourrait torturé par un espoir angoissé de se sauver, imaginant encore pouvoir s’en tirer quand il était déjà pris, exactement comme tant d’hommes ; tandis que le bout des doigts compatissants caressait le pauvre museau, la bestiole eut un dernier frémissement, et mourut ; mais Don Fabrizio et Tumeo avaient eu leur passe-temps ; le premier avait même éprouvé, en plus du plaisir de tuer, celui rassurant de la pitié.
Quand les chasseurs arrivèrent au sommet, entre les rares tamaris et les chênes-lièges apparut la Sicile véritable, à l’égard de laquelle les villes baroques et les orangeraies ne sont que colifichets négligeables. L’aspect d’une aridité ondulant à l’infini, croupe après croupe, désolée et irrationnelle, dont l’esprit ne pouvait saisir les lignes principales, conçues dans une phase délirante de la création ; une mer qui se serait pétrifiée à l’instant où un changement de vent eût rendu les vagues démentes. Donnafugata se cachait blottie dans un pli sans nom du terrain, et l’on ne voyait âme qui vive : seules quelques maigres rangées de vignes dénonçaient un certain mouvement humain. Au-delà des collines, d’un côté, la tache indigo de la mer, encore plus dure et inféconde que la terre. Le vent léger passait au-dessus de tout, universalisait les odeurs d’excrément, de charogne et de sauge, effaçait, supprimait, recomposait chaque chose dans son passage insouciant ; il séchait les gouttelettes de sang qui étaient l’unique legs du lapin, beaucoup plus loin il allait agiter la chevelure de Garibaldi et plus loin encore il chassait la poussière fine dans les yeux des soldats napolitains qui renforçaient en hâte les bastions de Gaète, abusés par un espoir aussi vain que l’avait été la fuite terrassée du gibier. »

(« Le Guépard », traduit de l’italien par Jean-Paul Manganaro, éditions du Seuil, 2007.)

Jazzi dit: à

Vous aurez noté la profondeur, la précision et la courtoisie de cet échange, qui font cruellement défaut sur la RDL. !

Paul Edel dit: à

JJ-J. Non, aucune envie de relire Jouhandeau. En revanche, à propos de la Sicile, j’ai une passion pour Vitaliano Brancati, né en 1907 à Catane – ville superbe qu’il décrit avec une acide bouffonnerie- mort à 47 ans . On le connait en france par le film « Le bel antonio » avec Mastroianni et Claudia Cardinale tiré de son roman qui a fait l’objet d’une belle adaptation par le metteur en scène Mauro Bolognini. Sous l’apparence de traiter un cas d’impuissance sexuelle, Brancati réussit une satire des moeurs siciliennes pour se moquer du donjuanisme (le « gallisme ») de la société fasciste, une société de capons et de courtisans, où l’on à d’autant plus de chance d’obtenir une sinécure qu’on est impropre à quoi que ce soit, pourvu qu’on connaisse la bonne personne. Mais surtout il se moque de cette société (lire « Don Juan en Sicile ») sur les comportements machistes et une société étouffante de services rendus et d’immobilisme, sans oublier l’ennui.. .J’ai un goût tout particulier pour son « Journal romain » (1947-1954), insolent, profond, alerte, plein d’anecdotes, tres stendhalien primesautier , qui est tissé de rencontres, c cportraits succulents, sensations, problème littéraires et politiques, choses vues, absurdités acceptées par le milieu politique courageusement dénoncées par Brancati. Il nous fait part aussi de ses admirations pour Gide, Thomas Mann, Gogol ou Leopardi,etc. C’est un journaliste et observateur avec du mordant, il nous raconte au jour le jour la vie politique romaine de l’aprés-guerre, et la nostalgie de sa Sicile qui lui manque malgré ses défauts . L’édition française chez Fayard nous propose une préface de Leonardo Sciascia qui avait une grande admiration (comme Alberto Moravia) pour cet esprit libre. Je « journal romain » est un témoignage aussi important que cet autre journal intime « Le métier de vivre » de Pavese.

Bloom dit: à

Tout est perdu , fors l’honneur et l’humour, 3J…

renato dit: à

Vous êtes vachement sectaires. Si vous pouvez lire les Cahiers de prison de Gramsci, c’est parce que Mattioli, un banquier libéral, les a récupérés et conservés dans sa banque.
Par intermédiaire de Sraffa, dont il était ami, il a aussi contribué de manière substantielle aux frais d’hospitalisation de Gramsci.
Les libéraux ne sont donc pas si égoïstes que l’on dit, ce qui n’est pas le cas des démocrates-chrétiens… mais n’ouvrons pas cette porte !

Incidemment, Sraffa qui ensegnait à Cambridge et eut une certaine influence sur Wittgenstein*, fit le lien entre Gramsci et le philosophe autrichien — documenté mais pas envie de chercher.

* Explicitement reconnue par Wittgenstein dans la préface des Investigations philosophiques.

D. dit: à

La légion d’honneur décernée à…Elisabeth Borne !
Quel scandale.

Clopine dit: à

Bref, c’est tout simple. Les dominants doivent s’asseoir sur certains attributs de leur domination, s’ils veulent continuer à dominer.

Salina est un dominant intelligent… Et donc déterminé à le rester, quitte à se résoudre à accueillir dans sa classe sociale aristocratique les nouveaux riches (avec compensation, Angelica est d’une beauté étincelante).

Donc, le message de notre hôte, aujourd’hui, pourrait être interprété comme suit : il faut que la bourgeoisie macroniste capitaliste et dominante change si elle veut conserver les rênes. Yvon Attal doit épouser Clémentine Autain, il n’a pas le choix. (wouarf). Bon d’accord, je sors.

Clopine dit: à

Et Salina doit évidemment aussi envoyer son neveu dans les troupes garibaldiennes. Attal doit donc adhérer au front populaire. Ça va lui faire mal au cul !

Clopine dit: à

Et Salina doit évidemment aussi envoyer son neveu dans les troupes garibaldiennes. Attal doit donc adhérer au front populaire. Ça va lui faire mal au cul !

Jazzi dit: à

Jean-Marie Le Pen ne voulait pas le pouvoir.
Souvenez-vous de sa gueule ahurie lorsqu’il est arrivé au second tour !
Contrairement à Marine qui, elle, s’en donne, sûrement et tranquillement, les moyens.
D’un extrême l’autre, l’héritier du père Le Pen, c’est aujourd’hui Mélenchon, dans le rôle de l’éternel père fouettard.
Le Grand contestateur-provocateur.
Un peu comme notre Dédé ici.
Voir la fuite actuelle des membres les plus ambitieux de LFI, telle l’inénarrable Clémentine Autin, dernièrement.
Mélenchon serait bien emmerdé si Macron, à défaut de Bardella, le prenait au mot et l’envoyait à Matignon.
Chiche, qu’on rigole un peu !
De quoi calmer également les ardeurs des idiots utiles de la RDL.

lmd dit: à

Profitons-en pour glisser, opportunément, une citation de ces Cahiers de prison (Gramsci) :
« La crise consiste justement dans le fait que l’ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître : pendant cet interrègne on observe les phénomènes morbides les plus variés »

duralex said laisse dit: à

telle l’inénarrable Clémentine Autin, dernièrement.

La plus pernicieuse, une pseudo-dissidente..

Damien dit: à

Personne au RN n’est capable, et n’a donc envie de gouverner la France. Bardella montre ce matin ce qu’il avait dans le ventre : de l’air. Par contre, l’extrême gauche veut s’y mettre. Même Mélenchon, qui ferait un premier ministre fulgurant. Ou Mathilde Panot, qui va de l’avant. « Sérieux », elle n’avait que ce mot à la bouche ce matin devant Apolline de Malherbe. Quoi qu’on dise, la France est entre les mains de LFI, pour le meilleur et peut-être pour le pire. Je voudrais insister sur Macron : ce n’est pas charitable, mais il n’est plus rien. En France, sous la 5e, l’Etat avait deux têtes : le président et le premier ministre. Depuis dimanche, il n’y a plus ni président, ni premier ministre : le premier est démissionnaire et le second aussi encore plus. La France a été décapitée de ses deux têtes. Macron va devoir réfléchir sur Louis XVI.

et alii dit: à

@Bloom
mais le gay paie où ?

lmd dit: à

Continuons dans l’opportunisme, Clémentine Autain ne peut être mise dans aucun paquet ficelé, elle est la fille de l’inoubliable Dominique Laffin. (C’est essentiel).

puck dit: à

magnifique article sur l’évolution politique en Italie…

effectivement la phrase « Il faut que tout change pour que rien ne change » a été prononcée par Giorgia Meloni lors de son investiture…

D. dit: à

Je t’en foutrais, des gattopardos, moi…

Samuel dit: à

Ce pitre et fesse-mathieu de Jazzi qui fait son auto-promotion sur un air de « tout-pour-ma-gueule » sur la Rdl, gratuitement, sans rien payer, le pingre.

renato dit: à

Le mythe de l’incompréhension de Vittorini est suggestif, étant donné sa position d’éditeur chez Einaudi, mais court. Vittorini était un communiste fidèle, et Togliatti avait décidé que Tomasi nada. Le Sicilien Vittorini avait donc bien compris l’œuvre, mais Togliatti avait dit non et ce fut non pour tous les éditeurs.

Il a fallu attendre Feltrinelli et le proverbial « je fais ce que je veux » milanais, pour qu’un éditeur ne se soucie point du veto communiste, ainsi le livre a été finalement imprimé.
Toutefois le veto n’a pas été levé, donc ventes limitées. C’est par le « je fais ce que je veux » d’un autre Milanais que le film a vu le jour.
Toutes les histoires de wiki sont drôles et épaississent de manière suggestive le contenant, mais il n’est pas nécessaire d’avoir l’opinion d’un Aragon, il suffit qu’un riche communiste milanais ébranle le secrétaire du pari et démonte ainsi les principes d’un monolithe comme le PCI.

Incidemment, Feltrinelli a publié la première mondiale du Le Docteur Jivago en 56. Lorsque Pasternak a reçu le prix Nobel en 58, le parti (PCI) qui avait fait tout son possible pour empêcher la publication a radié Feltrinelli du parti.
D’ailleurs, Feltrinelli et moi avions le même coiffeur, le même bar, les mêmes restaurants, donc je connais l’histoire de première main.

Chaloux dit: à

Je l’avoue, quand je trouve un Jouhandeau je l’achète et je le lis. Un écrivain facilement sali par la lecture que peuvent en faire de médiocres lecteurs. En fait un esprit très attachant et subtil et un très grand styliste. José Cabanis a écrit un texte sublime sur Jouhandeau dans la bibliothèque idéale.

puck dit: à

« Un classique est un livre qui n’a jamais fini de dire ce qu’il a à dire »

on pareil pour la musique « classique », qu’elle reste toujours au dessus de la somme des discours qu’elle produit.

c’est surtout des concepts inventés par la bourgeoisie à une époque pour faire croire en son intelligence et sa grandeur d’âme.

Damien dit: à

Macron va devoir accepter la proposition de LFI, concernant le premier ministre. Panot racontait ce matin qu’ils réfléchissaient encore aux procédures de désignation de cette proposition. Donc, on a le temps. Cela pourrait prendre des années, d’autant plus qu’aucune institution, je crois, pas même le conseil constitutionnel, ne peut donner un délai à respecter. On devrait mettre Panot, au poste. Elle boufferait macron en moins de deux !

rose dit: à

Les sociaux démocrates allemands nous donnent la clé :
« Pour les sociaux-démocrates allemands, « on ne peut pas gouverner en coalition si l’on n’accepte pas le principe du donnant-donnant » ».
C pas compliqué et cela implique gagnant/gagnant.

puck dit: à

« Est classique ce qui tend à reléguer l’actualité au rang de rumeur de fond, sans pour autant prétendre éteindre cette rumeur. »

le problème de l’actualité c’est qu’elle ne plaide pas pour l’intelligence humaine.

en fait la réalité du monde rappelle chaque jour l’idiotie humaine et son incapacité à résoudre ses problèmes.

exemple : le réchauffement climatique va-t-il empêcher les humains d’utiliser les énergies fossiles.
la réponse est non : les humains savent qu’ils arrêteront les énergies fossiles seulement le jour où il n’y en aura plus, et pas avant.

autre exemple : l’Europe qui est en train de nous provoquer une 3è guerre mondiale uniquement par orgueil et susceptibilité avec comme argument fallacieux « sinon la Russie va envahir l’Europe ».

si l’Europe réussit à déclencher une 3è guerre mondiale contre la Russie, quand cette guerre sera finie, les historiens se demanderont comme les européens ont pu être aussi c.ns.

comme pour toutes les guerres…

rose dit: à

Elle a pleuré l’autre jour, Clémentine, à l’évocation de sa mère.

cneffpaysages dit: à

Décidément quel beau billet, – qui parle d’un de mes livres préféré ! On trouve quelques phrases comme p.ex. « IL timbro cromatico era quello degli sterminati semineri attorno a Donnafugata, Estatici, imploranti clemenza sotto la tirannia del sole ….dans paysages, voire https://cneffpaysages.blog/2017/06/26/huit-ans-de-blog-paysages-sur-le-monde-fr/
En Allemagne, nous avons la chance, qui Reclam a publie une version originale du Gattopardo, dans la quel, les mots et les expressions vont au delà de l’italien scolaire sont expliqué dans les « notes de bas de pages » …. et en plus il existe la très belle biographie de Jochen, Trebesch « Giuseppe Tomasi di Lampedusa. Leben und Werk des letzten Gattopardo ». Mais il faut aussi rappeler que sans Giorgio Bassani, le „Gattopardo“ n’aurait jamais vue la lumière du monde! Et dans ce contexte, l’avant propos d’Eugenio Montale dans « Il giardino dei Finzi-Contini » – vaut aussi la lecture …….

puck dit: à

d’où le fait de mettre les grandes oeuvres classiques au dessus de l’actualité.

les premières donnent l’impression d’être intelligents alors que la seconde rappelle notre bêtise.

l’actualité c’est comme l’Histoire : ça provoque une énorme blessure narcissique en rappelant le côté immature du l’homme.

rose dit: à

D. dit: à
La légion d’honneur décernée à…Elisabeth Borne !
Quel scandale !

Madame 49-3.
Le bon toutou à son maître a droit au nonos.

D. dit: à

Oui, mais une fois encore ça fait perdre énormément de valeur à cette décoration. Il y a tant et tant de gens indignes qui la portent… c’est proprement écoeurant.

Patrice Charoulet dit: à

Autre façon de présenter les nouveaux députés français

Députés Ensemble : 162
Députés RN : 126
Députés LFI : 71
Députés LR non ciottistes : 63
Députés PS : 58
Députés EELV : 31
Députés Divers droite : 25
Députés Divers gauche hors NFP : 18
Députés LR ciottistes : 17
Députés PCF : 9

Jazzi dit: à

Un député du LR non ciottistes sera probablement le futur 1er ministre ?
Ou David Lisnard, maire de Cannes…

D. dit: à

Non Monsieur Charoulet.
Si vous présentez par partis, il faut présenter Renaissance, non pas Ensemble !

D. dit: à

… et vous aurez alors le Rassemblement national en tête, suivi de Renaissance. Les partis de gauche seront après. Ce qui permet en effet de relativiser cette trop fameuse victoire de la gauche.
Le véritable gagnant, c’est le Rassemblement national qui n’avait jamais eu autant de députés et qui est le premier parti de France !

Bloom dit: à

Chez Charoulet Horizons disparaît. Évidemment. Évidement. Évitement.
Grossier tour de passe passe.
Au dico pour vérification du sens du terme ‘coalition’.
Chassez le naturel…

Jazzi dit: à

Merci de relayer mes informations, Samuel !

C’est quoi un fesse mathieu ?

Jazzi dit: à

Peut-on être avare quand on a pas un sou ?

FESSE-MATHIEU, subst. masc.
A.− Vx. Personne qui prête sur gage. Synon. (mod.) usurier.Ce n’est qu’un fesse-mathieu (Ac.).
B.− P. ext. Personne avare. Synon. ladre.Ces abominables fesse-mathieux qui, possesseurs de fortunes énormes, seraient prévenus, atteints et convaincus de vivre comme des grippe-sous (Sue, Myst. Paris,t. 5, 1843, p. 86).Je passais sans cesse de la dissipation à la lésine (…); et tel qui vendredi m’avait connu panier percé, s’étonnait de me retrouver fesse-mathieu dimanche (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 33).

closer dit: à

Et le modem…

J J-J dit: à

@ Yvon Attal
CT, y a confusion des genres et des moeurs… Marier Yvan (?) à Clementine, c tjs possible… Quoique la Charlotte veille… Avec Gabriel, ce serait un attalage (sic) plus difficile et un brin stérile. Mais sait-on jamais ? –
Bon sinon, Jouhandeau, comme Céline ou Elise, ça se discute dans les degrés de leur délirant antisémitisme. Un grand prosateur ? on dira pas ça…
Un plafond de verre ?

et alii dit: à

je me demande si l’on peut appeler a cravate de G.ATTAL, un suivez moi jeune homme répubicain

et alii dit: à

républicain

MC dit: à

Chaloux, l’esprit « attachant et subtil que vous citez est l’auteur de certaine phrase que j’ai citée sur le blog précédent . Vous la trouverez in « Notes sur La Magie et le Vol. », 1952! J’ai acheté cet opuscule pour la phrase en question , par ces temps de neo-victorianisme écolo-féministe….MC

Jazzi dit: à

De Jouhandeau, Léautaud prédisait qu’il écrivait trop et que cela le perdrait. Jusqu’à sa mort, ou peu s’en faut, à quatre-vingt-dix ans, toute la vie de Jouhandeau en effet passa par l’écriture, et lorsque paraît le vingt-quatrième volume de ses Journaliers, combien de carnets décantent, peut-être à jamais, dans les tiroirs, ou à la bibliothèque Jacques Doucet ? Si l’intensité de sa vie ne prouvait le contraire, on pourrait croire que Jouhandeau ne s’y attarda que pour l’écrire. C’est que l’écriture et la vie en lui se fondent comme deux activités complémentaires et indissociables. Anas, carnets intimes, chroniques, essais sur soi-même et les autres, traités de morale, récits ou contes, peu importe le genre : Jouhandeau est, avec Balzac – et d’une tout autre façon –, le visionnaire le plus réaliste de la littérature française. Cela ne l’a pas perdu.

Lecteur assidu de « l’arbre de visages », écouteur indiscret d’anas, toujours aux aguets de soi-même et d’autrui, fût-ce du plus humble de ses « animaux familiers », Jouhandeau fut le plus égocentrique et le plus ouvert des hommes. Il est Juste Binche, « le fils du boucher », de Chaminadour (Guéret, où naquit Marcel Jouhandeau en 1888), attentif à sa rue, à sa ville, qu’il découvrit d’abord derrière la devanture de la boutique paternelle, puis dans les lettres que, chaque jour jusqu’à sa mort, lui adressa la douce et forte Agnès Binche, sa mère. Chaminadour est Un Monde, peuplé des Pincengrain, des Térébinte, de Tite-le-Long, de Ximenès Malinjoude, de L’Oncle Henri, de Prudence Hautechaume… autant de noms, autant de titres. C’est le monde du Mémorial. Est-ce le Monde pour Jouhandeau ? Microcosme, à ses yeux, où tous les appétits, toutes les passions, toutes les grandeurs de l’homme se trouveraient incarnés sous les espèces d’un bourg provincial élevé à une dignité dantesque, avec ses enfers et son empyrée. Seule la médiocrité en est exclue, comme si, justement, Jouhandeau ne s’intéressait qu’au sublime, quitte à sublimer le banal. C’est ce qui rend son œuvre si peu moderne : son Enfer même ne comporte point de médiocres ; le Dieu de Jouhandeau, à qui Jouhandeau-Dieu se charge au besoin de suppléer, n’en saurait point créer.

Bloom dit: à

Voilà le « victorianisme » devenu français, maintenant. N’importe nawak. Quand la bile monte à la tête et attaque ce qui reste de neuronal, les mots ne veulent plus rien dire.
Chez nous, le victorianisme est hugolien, ou il n’est pas.
Et heureusement qu’ils lui ont donné l’asile, au magnifique exilé, les victoriens, avec toutes leur tares.
Btw, Victoria est le prénom de Mme Starmer.

B dit: à

par ces temps de neo-victorianisme écolo-féministe….

Chaloux, qu’en dites vous? Dans ce milieu où vous évoluez, le jupon sert-il d’explications, de justificatifs, de laisser-passer, exonère-t-il de preuve d’intelligence pourvu qu’il soit vert? L’omnipotence des femmes est-elle à ce point remarquable?

puck dit: à

« L’apparent paradoxe de sa forme la rend plus séduisante mais augmente son mystère. »

l’important dans ces affaires est de savoir élucider ce genre de mystère…

car derrière tout texte « profond » se dissimule un mystère, et la substance profonde de ce texte profond ne peut se révéler qu’à condition d’élucider le mystère.

avant sur le blogapassou il y avait un spécialiste spécialisé dans l’élucidation des mystères des textes profonds : pablo…

la technique que Pablo utilisait le plus souvent pour élucider les mystères des textes profonds consistait à surligner ces textes…

une fois il avait généreusement donné sa recette : utiliser des surligneurs de couleurs différentes afin de différencier les différentes profondeurs sachant que la couleur la plus claire correspondait à la couche la moins profonde et la plus foncée à la plus profonde.

si bien qu’à la fin ces textes apparaissaient aux lecteurs sous la formes d’espèces d’arc en ciel filtrant de façon identique la Lumière du Texte Profond.

pour la musique pablo utilsisait à peu près la même technique, ce qui avait permis de reconnaitre dans la voix de Jarrousky ce qu’il pouvait se faire de profond en matière de mystère de chant lyrique…

dommage que pablo a disparu du blogapassou…

puck dit: à

« le sentiment de la décadence, de la perte d’un monde, du déclin d’un milieu, de l’agonie d’une société, et du désenchantement nostalgique qui l’accompagne, mais aussi la conviction d’être le sel de la terre »

wow c’est flippant…

comme il a dit Jésus à ses apôtre : vous êtes le sel de terre !!! mais si ce sel perd son goût alors il est piétiné et on le jette à la poubelle …

du coup cette phrase il faut la lire dans l’autre sens : cette civilisation (si c’est de ça qu’il parle) s’imaginait être le sel de la terre sauf que ce sel s’est affadi et boum ! on l’a jeté à la poubelle de l’Histoire…

et c’est comme ça, suite à l’effondrement de cette civilisation que le Sud Global a pris la nouvelle gouvernance du monde en mettant en place des nouveaux système de transaction commerciales pour plomber le dollar…

puck dit: à

« « Il faut que tout change pour que rien ne change ». L’apparent paradoxe de sa forme la rend plus séduisante mais augmente son mystère ‘(…)
Et, au cas où cela vous aura échappé, elle est d’une brûlante actualité… »

alors ça non, ça nous a pas échapper.

d’autant qu’une des dernière où Poutine et Xi se sont rencontrer, au moment de partir Xi a dit à Poutine :

« il faut que tout change pour que plus rien ne soit comme avant ».

je crois bien qu’il faisait référence à l’hégémonie occidentale qui aura duré 5 siècles.

du coup je sais pas trop de quel genre d’effondrement parle ce bouquin, mais pour l’organisation de coopération de Shanghai, quand il parle de l’effondrement ils ont en tête un truc bien précis.

ce qui tend à prouver qu’au cours de ces 5 derniers siècles nous ne sommes pas faits que des amis dans le monde…

puck dit: à

la plus grosse des bourdes durant ces 5 derniers siècles c’est d’avoir inventé un système où les discours contredisent complètement la réalité du genre défense des droits de l’homme en pratiquant la colonisation et l’esclavage.

je pense que dans l’Histoire le mot essentiel qui ressortira de ces 5 siècles d’hégémonie occidentale c’est le mot « hypocrisie ».

non seulement les philosophes et les écrivains ne nous ont pas aidé sur ce coup, mais en plus c’est à eux qu’on doit la plupart de ces discours lénifiants et hypocrites qui se retournent contre nous aujourd’hui.

à force de chercher des mystère dans lesz textes on a fini par perdre de vue l’essentiel…

D. dit: à

La décadence de la France est directement liée à son refus du christianisme, Puck. La Triple donation initiée par Jeanne d’Arc n’est pas sans conséquences heureuses ou malheureuses selon la foi des Français en Jésus Sauveur.
Et toi, Puck, crois-tu en Jésus Sauveur et que fais-tu pour Lui ?

D. dit: à

Peu avant le sacre de Charles VII, à Reims, le 17 juillet 1429, Jeanne par un pacte officiel et public renouvelle le pacte conclu entre Dieu et le Royaume de France naissant à Reims en 496. Qui connaît, aujourd’hui, ce qui s’est passé le mardi 21 juin 1429 à 16 heures en l’abbaye de Fleury-sur-Loire, appelée ensuite Saint-Benoît-sur-Loire ? C’est pourtant là qu’a lieu un évènement central de toute l’histoire de France.

Alors que la confusion la plus grande règne en France où « il y a grande pitié », Dieu se manifeste à notre nation. Débauche, immoralité, trahison des clercs et des élites intellectuelles de l’université de Paris, politique qui avec la reine Isabeau de Bavière, ont vendue la France par le traité de Troyes, qui la donne à Henri V Roi d’Angleterre, scandale de la filiation du Dauphin, le futur Charles VII, que sa propre mère appelle « batard » ; tout semble annoncer la disparition de la Fille Ainée de l’Eglise.

La triple donation du Royaume de France est racontée dans le Breviarium historiale, texte rédigé peu après, au cours de l’été 1429, qui est consultable à la Bibliothèque Vaticane.

Jehanne dit à Charles : «Sire, me promettez-vous de me donner ce que je vous demanderai ?» Le Roi hésite, puis consent. «Sire, donnez-moi votre royaume».

Le Roi, stupéfait, hésite de nouveau ; mais, tenu par sa promesse et subjugué par l’ascendant surnaturel de la jeune fille : «Jehanne, lui répondit-il, je vous donne mon royaume». Après quoi, voyant celui-ci tout interdit et embarrassé de ce qu’il avait fait : «Voici le plus pauvre chevalier de France : il n’a plus rien».

Cela ne suffit pas : la Pucelle exige qu’un acte notarié en soit solennellement dressé et signé par les quatre secrétaires du Roi. « Notaire, écrivez dit la pucelle inspirée : le 21 juin de l’an de Jésus christ 1429, à 4 heures du soir, Charles VII donne son royaume à Jeanne. Ecrivez encore : Jeanne donne à son tour la France à  Jésus-Christ. -Nos Seigneurs dit-elle d’une voix forte, à présent, c’est Jésus-Christ qui parle : “moi, Seigneur éternel je la donne au Roi Charles”.

Que signifie cet événement capital ?

– que ce Dauphin, que l’enseignement républicain nous présente comme un indécis et un demeuré, voire le digne fils d’un fou, mais que ses contemporains appellent le «bien-servi» (ce qui signifie qu’il savait juger les hommes), montre en cette occasion une foi extraordinaire en la Providence. Toute sa vie est d’ailleurs un exemple remarquable de Roi très chrétien.

– que c’est le Christ qui a voulu être, et est, roi de France ; et le Christ a voulu nous le faire savoir par l’entremise d’une fille de 17 ans.

– que la raison d’être de notre pays est de proclamer à la face de l’univers non seulement la royauté universelle du Christ sur le monde, c’est sa mission « d’éducatrice des nations » ;

– que cet acte officiel et capital consacre le Roi de France comme le lieutenant du Christ ; si les successeurs de Charles VII avaient compris, ils auraient considéré ce document comme le plus grand de leurs trésors; ils l’auraient relu et médité tous les jours et seraient encore aujourd’hui sur le trône ;

Dès le lendemain, le Dauphin décide d’aller à Reims pour se faire sacrer, malgré plusieurs opposants et grâce à l’insistance de Jeanne. Le pacte de Reims se renouvelle alors que tout semblait perdu. Or a-t-on vu un vrai roi abandonner ses sujets ? Peut-on penser une minute qu’après avoir tant châtiée la France, il ne puisse ne pas répondre aux prières le suppliant de convertir le pays ?

(Infocatho.fr)

D. dit: à

… on attend à présent les traditionnelles voix aigres des suppôts de Satan qui vont railler cette page magnifique de l’Histoire de France et tenter de remettre en question ce pacte renouvelé et encore renouvelable.

J J-J dit: à

(une voix aigre) pas besoin de la lire pour savoir qu’elle est à iech… Car pue, tout ce qui vient de vous, dès que ça dépasse dix lignes…, on sait que c’est du CC rance… et on passe trop son chemin damascène. Parlez-nous plutôt d’herpétologie cosmique de vipère marine. N’estes vous pas chat gris nez ? Merci. Bav, Paul de Tarse (tampion) !

D. dit: à

JJJ, vous rendrez compte de ces paroles devant le Juge suprême au Jugement dernier.

D. dit: à

D’autant plus que je vous sais macroniste dans l’âme, circonstance très aggravante.

D. dit: à

Mais je prie pour votre âme. Malgré tout.

D. dit: à

Je sais qui sera le premier ministre parce que je l’ai vu en songe, lais de dos.
Taille entre 1,60 et 1,80.
Corpulence moyenne.
Cheveux blonds mi-longs mégèrement bouclés.

puck dit: à

D. je reconnais bien en toi le nectar de la morale chrétienne… et comme tu le dis si bien, comme toujours d’ailleurs, car tu dis souvent si bien les choses, la fin du christianisme a laissé en l’homme occidental un grand vide qu’il a du mal à combler…

Si je peux me permettre avec ta permission de t’expliquer l’évolution historique de cet effondrement moral il s’effectue en 3 étapes :
1/ au début l’homme va à l’église et crois que s’il fait le mal il devra s’en expliquer au Jugement Dernier
2/ l’homme ne va plus à l’église maios il reste encore en lui quelques notions de bien et de mal c’est ce qu’on a appelé en Europe l’époque des démocrates chrétiens.
3/ et la dernière phase où l’homme ne va plus à l’église et se tape complet du Bien et du Mal.

Cette dernière phase correspond à des hommes qui ne font plus communauté, des particules élémentaires égoïstes qui se foutent complètement de leur prochain sauf s’il ne paye pas les loyers de leurs appartement constituant leur patrimoine immobilier leur permettant de vivre en rentier.

après le problème c’est ce qui arrive à la phase 4.

Nous n’en sommes qu’au début de la saison 4 du coup c’est pas facile de prédire comment elle va finir.

J’imagine qu’elle finit comme la série Breaking Bad.

puck dit: à

si on veut se faire une idée aujourd’hui de ce qu’on peut appeler l’effondrement moral de l’occident il suffit de regarder CNN et lire le New York Times.

les américains, comme les anglais, en sont arrivés pratiquement à la fin de la phase 4 du déclin moral : ils ne vont plus à l’office sauf pour écouter des évangélistes qui leur donnent des conseils sur les placements boursiers pour devenir un winner – ils ne croient en la Damnation qui était le point fort de la religion protestante – ils ont perdu toutes notions même floues de ce qu’est une communauté humaine – ils écoutent les conseils d’une chanteuse de variété pour savoir pour qui voter – ils cultivent un gout de plus en plus fort pour la violence, la guerre, avec des idées messianiques de bazar où ils s’imaginent en gendarmes du monde étendant leur vision de la démocratie dans les endroits les plus reculés de la planète et bientôt de la galaxie…

on nous dit il faut avoir peur des russes, mais en fait ceux qui devraient nous faire le plus flipper c’est pas les russes : c’est les américains et les anglais…

Pablo75 dit: à

la France est entre les mains de LFI
Damien dit:

LFI: 74 députés sur 577

On tient un pays quand on a 13 % de leurs députés? Quand on est minoritaire à l’intérieur de sa propre coalition (74 députés contre 108)?

Il faudrait apprendre à compter, mon pote.

La Gauche : 8,9 millions de voix, 195 députés (un tiers plus au moins)
La Droite: 19 millions de voix, 411 députés (deux tiers plus au moins)

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_l%C3%A9gislatives_fran%C3%A7aises_de_2024

Autrement dit: « Plus ça change, plus c’est la même chose » (A.Karr)

La France est devenue tout simplement un peu plus ingouvernable. Un gouvernement de Gauche tiendrait quelques jours ou quelques semaines (en tout cas ne passerai pas le vote du budget en automne). Un gouvernement de Droite paraît impossible. Un gouvernement de coalition (gauche et droite démocratiques, plus centre) avec un Laurent Berger comme PM serait un miracle théoriquement possible (total de députés sans LFI et RN: 360. Majorité absolue: 289).

Les spécialistes des systèmes expliquent qu’aucun système s’auto-réforme lui même. Il faudra donc une catastrophe politique ou économique pour que le système politique français devienne réformable et permette ainsi les profonds changements dont il a besoin.

Pablo75 dit: à

Macron va devoir accepter la proposition de LFI, concernant le premier ministre.
Damien dit:

Olivier Faure a dit ce matin qu’il était candidat. À mon avis il aura plus de chances qu’un LFI. Et en tout cas, le compte à rebours pour l’implosion de la coalition NFP a commencé déjà.

J J-J dit: à

@ devant le Juge suprême au Jugement dernier.

J’ai toujours fait mienne cette sentence abyssale de Franz, mon frère : « ne te présente pas devant un tribunal dont tu ne connais pas le verdict »…
Devriez la méditer un brin, DD, ça vous rendrait peut-être un peu + fute-fute.
Bàv, Lino 100.

Kilékon dit: à

***
La Gauche : 8,9 millions de voix, 195 députés (un tiers plus au moins)
La Droite: 19 millions de voix, 411 députés (deux tiers plus au moins)

Et pendant ce temps là, BL. casse du faf! 🙂

Patrice Charoulet dit: à

@closer (« Et le modem?)

Réponse : « Ensemble = Renaisance, MoDem, Horizons »

Patrice Charoulet dit: à

Erratum

Renaissance

FL dit: à

J’ai enfin trouvé pourquoi le journal Libération trouvait que la Comédie-Française avait sabré la pièce. Les actes IV et V ont été effectivement mis en scène à la hussarde. Il reste plus grand chose. Le théâtre a préféré s’attarder sur les deux premiers morts pour présenter de manière plus légère les trois derniers.

Une demi-heure de spectacle en plus ça aurait permis de donner au texte toute son ampleur.

FL dit: à

* avait sabré Macbeth

FL dit: à

* sur les deux premiers morts et présenter

FL dit: à

Maintenant je suis assez d’accord avec Libération, s’il y a cinq morts, il faut qu’il y ait cinq vrais morts. Il y faut une certaine ampleur. Comme dans Suétone.

FL dit: à

Je crois que c’est Les Essais Critiques que Barthes parle de La Vie des douze césars. Mais rien sur internet.

FL dit: à

* dans « Les Essais critiques »

* « La Vie des douze césars »

Samuel dit: à

Pourquoi les gens qui croient en Dieu sont ou fanatiques ou comiques ?

Samuel dit: à

Une nuit, Stéphane Mallarmé écoute les chats qui conversent dans la gouttière. Un chat noir inquisiteur demande au chat du poète, Raminagrobis, :
– « Et toi, qu’est-ce que tu fais ?
– « En ce moment, je feins d’être le chat de Mallarmé. »

D. dit: à

Pourquoi Samuel est comique sans croire en Dieu ?

Jean Langoncet dit: à

Pourquoi ne pas vous prêter à un petit exercice de concision, FL ? Au moins au plan du style ; laissez donc tomber le genre édulcoré et les racontars étalés autant que fantasmés d’un Suétone, mettez vous donc à Salluste

Jean Langoncet dit: à

donc … salut salut

D. dit: à

Quatennens s’impatiente et appelle à une marche sur Matignon. Il fallait s’y attendre…

Samuel dit: à

Pourquoi c’est toujours le culte de l’impunité qui règne quand il s’agit de violence contre les femmes et de pédophilie ? Où est passée la loi ? Seront-ils jugés un jour, les hommes politiques, les artistes et autres hommes d’affaires constituant les puissants réseaux pédophiles en France ?

Samuel dit: à

Pourquoi la débilité de D est microcosmique alors que celle de Dieu est macrocosmique ?

B dit: à

Puisqu’il a été question du sel de la terre

Et puisqu’il a aussi été question de sud global, le film de Salgado » Le sel de la Terre » peut donner une idée de la conditions des êtres employés à extraire les minerais précieux au nord global. Sont ils les esclaves de multinationales ou des leurs?

B dit: à

Corpulence moyenne.

en début de mandat, ensuite difficile de gérer une courbe de poids face aux obligations ministérielles, comment résister à tant de gastronomie!? Zemmour avec cette sécheresse consubstancielle aurait pu lutter contre l’embonpoint, nombreux sont ceux qui s’enrobent.

B dit: à

et finissent dans le rang des féministes vertes, quel monde! quel monde sans toits ni lois!

closer dit: à

« Le camp présidentiel a obtenu 168 députés sous la bannière Ensemble. Mais il s’agit d’une alliance de plusieurs partis, qui formeront probablement des groupes parlementaires distincts : Renaissance (102 députés), le MoDem (33 députés), Horizons (25 députés), auxquels il faut ajouter deux députés UDI et six « divers ».

Le Rassemblement national est donc en bonne position pour former le groupe le plus important en nombre, avec sans doute 125 députés » (Le Monde)

Il faut être rigoureux Monsieur Charoulet quand on parle de « partis ».

D. dit: à

Pourquoi je t’emmerde, Samuel, et va te faire foutre ?

D. dit: à

Pourquoi Bérénice n’est pas Jeanne d’Arc ?

Jean Langoncet dit: à

@Sont ils les esclaves de multinationales ou des leurs?

Pas sûr de vous suivre dans vos prolongements salins … Mais s’il s’agit de servitude volontaire et de plaisir éprouvé à l’extraction minière de quelques cristaux, Antonioni a plutôt bien porté à l’écran là où l’essentiel se joue : la Vallée de la Mort ; c’est, je crois, dans Zabriskie Point

B dit: à

D, pas sur la même fréquence, je ne capte que la BBC. Mon anglais laissant à désirer, comprenez que je ne comprends rien malgré des efforts insoupçonnables mais je vais vous avouer franchement que je crains que la gauche va se faire .iqu.r.

B dit: à

A moins que cellezeceux qui placés pour espérer jouer un rôle pour servir les Français et le pays cultivent en un temps record l’esprit de compromis, les JO devrait introduire cette discipline qui pourrait aider à apaiser le climat tout en répondant aux attentes discernables dans l’examen du résultat de la consultation du peuple via le vote.

Samuel dit: à

Pourquoi Dédé le demeuré même quand il m’emmerde il demeure rigolo ?

MC dit: à

Pourquoi Samuel demarque-t-il Malraux sans le dire? ( « Je joue à etre chat chez Mallarme),,..

vedo dit: à

Et bien, en effet, on peut marquer deux buts contre un et perdre devant la seule équipe si agréable à regarder dans ce tournoi.

Chaloux dit: à

Espérons que Macron sache partir à temps, qu’il s’aperçoive au plus vite qu’il en a assez fait contre ce pays. Les prolongations seront de plus en plus amères.

JC..... dit: à

Mélenchon, Président !!!

(…euh, non ! Rien…)

rose dit: à

G failli faire la blague et je n’ai pas osé. Je crains les tombereaux d’épluchures de pommes de terre.

rose dit: à

Je l’aime bcp D. Et n’aime pas le voir se faire injurier.

Bloom dit: à

Chacun y va de sa combinazione…y compris le gay d’Orsay qui y aura séjourné suffisamment longtemps pour qu’on juge de son ineptitude.
Macron en passe de tenter un coup d’état inédit depuis 1871.
Ce type à vraiment décidé de ruiner le pays pour servir les boursouflures de son ego.
‘Je vous le dit, jeune homme, tout cela finira très mal’ Les 7 boules de cristal (de mémoire).

Chaloux dit: à

Ce matin, je pense avec tristesse à ceux qui se sont laissés et se laissent encore abuser par le discours des Mélénchon, Bompard, Rousseau et autres Panot.
Aussi à ceux qui croient encore qu’avec le SMIC on peut se nourrir et nourrir sa famille.
Emmanuel Macron n’a rien fait pour la réindustrialisation, au contraire il a vendu ou laissé vendre des centaines d’entreprises stratégiques.
Je ne voudrais pas être de ceux qui ont soutenu ce gribouille.
Tristesse, vraiment.

Chaloux dit: à

 » Ceux qui se sont laissé » ou « laissés ». Doute mais pas le temps de vérifier. MC pourra nous dire. Plutôt « laissé », non?

Clopine dit: à

Zut, je voulais dire Gabriel et c’est l’autre prénom qui est venu se substituer au premier… Faut décidément que je fasse gaffe, ça m’arrive de plus en plus souvent. Mais je sais pourquoi, ce n’est pas la sénescence, c’est ce p. de b. de portable, avec son azerty bidon qui me demande tant d’efforts d’adaptation… Donc, bonne résolution du jour : n’écrire que mon bon viel ordinateur. (donc sortir de mon lit douillet).

J J-J dit: à

J’aimerais tellement que l’oeuvre de Goliarda Sapienza fût mieux connue et appréciée de la RDL, et moins disqualifiée par RM, qui la tient pour mineure… L’autrice de l’Art de la Joie « portait », un « féminisme paradoxal » comme le rappelle Nathalie Castagné, ce matin. Voir cet extrait, paru dans l’EAN du jour :
———————
– À quel type de malentendu pensez-vous ?
– À ce qui touche, précisément, le féminisme, ou encore le genre. Bien évidemment, le modèle d’émancipation qu’est Modesta, l’héroïne de L’art de la joie, plaide à la fois pour l’intention féministe et l’idéal de la non-binarité : elle se délivre de tous les carcans qui menacent les femmes, elle aime indifféremment hommes et femmes, le tout dans une complète liberté. À travers sa figure, Goliarda interroge le rapport au corps, au désir, à la maternité, au genre, et par là elle a touché plusieurs générations de lectrices, et de lecteurs, le dernier thème étant le plus actuel. Mais la différence entre hommes et femmes était une idée ancrée en Goliarda. Et dans la période victimaire que nous vivons, il est étonnant que le livre ait toujours autant de succès : s’il y a bien quelqu’un qui refuse d’être une victime, c’est Modesta. Ce que dit Goliarda de la sexualité ne correspond pas vraiment en toutes choses aux grandes tendances du féminisme contemporain.
Elle demeurait, du reste, attachée au féminisme de sa mère – militante à cet égard aussi –, et supportait très mal celui qu’elle disait déjà « venu d’Amérique », avec des femmes voulant s’identifier aux hommes. Son rapport aux féministes qu’elle fréquente à une certaine période est plein de réticences, même si elle y a de vraies amies.
————–
Ceci dit, cette « explication » ne vaut bien sûr pas forcément pour le trend du temps présent.
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2024/07/09/entretien-tripode-nathalie-castagne/
—————
Bàv (10.7.24_8.02)

rose dit: à

le trend 🙄

Mouvement de longue durée, tendance fondamentale que l’on peut observer et mesurer dans l’évolution d’un phénomène économique.
https://www.cnrtl.fr › definition › tr…
Définition de TREND – Cnrtl

renato dit: à

Haydn, symphonie VIII

L’orchestration de la Symphonie n 8 est proche du concerto grosso baroque : un petit groupe d’instruments solistes en contraste avec un grand ensemble. Le petit groupe se compose d’un violoncelle et de deux violons solistes, tandis que le grand ensemble comprend deux hautbois, flûte, deux cors, basson, cordes, clavecin. L’utilisation par Haydn du basson et du clavecin est un rappel de la basse continue de l’époque baroque.

https://youtu.be/XF9iY6_76uk?si=x3Nv-luKQMHisbE1

J J-J dit: à

euh… « dans l’évolution dominante des moeurs du temps présent », … a-t-il voulu dire…
Vive la 8e à venir… Belle journée ! 🙂

Bloom dit: à

-Comme Israel,la Sicile est un mini-terrioire qui présente un feuilleté civilisationnel extraortdinairement riche.

-Les mains sales:
Edouard Philippe fricote avec MLP, comme si on ne s’en était pas douté.
« Les rencontres secrètes organisées chez Thierry Solère entre Marine Le Pen, Jordan Bardella et des représentants éminents du camp présidentiel jettent le trouble sur les relations de l’Elysée avec l’extrême droite. » Libé pour la suite.

renato dit: à

Bon, JJ-J, écrit d’une traite entre deux activités.
Il y a deux aspects de l’humain que j’ai du mal à accepter : la naïveté et l’authenticité. Cependant, si, comme Svevo, je considère la première comme une adorable maladie qui donne envie qu’on la soigne *, la seconde me semble une escroquerie. Je m’explique : une personne peut être authentique, sincère et spontanée si, pendant une grande partie de sa vie, elle a vécu dans les bois sans interaction d’aucune sorte. Bien sûr, chacun d’entre nous trouve au fond de lui-même quelque chose qui diffère de l’être social que nous montrons habituellement au monde, mais cela aussi est artificiel, pour la simple raison qu’à un moment de l’évolution il y a eu une rupture avec la nature et que toutes nos actions ont perdu leur caractère authentique.

Ainsi, si l’on me dit que Goliarda aspirait à l’authenticité, je peux être d’accord, nous aspirons tous à quelque chose. Je peux aussi être d’accord quand elle dit : « Je veux vous dire ce qu’elle était sans rien altérer », mais je ne peux pas ignorer que c’est à travers sa subjectivité qu’elle écrit, et qu’il y a donc une altération de ce qui est réellement advenu produite par son goût, sa culture, son éducation.

A-t-elle été le témoin d’une époque ? bien sûr, mais pourquoi ne pas accepter que sa perception puisse être, comme celle de tout le monde, subjective ?
* È strano trovare ai nostri tempi una persona ingenua. Viene voglia di guarirla da una malattia tanto adorabile.
Italo Svevo

renato dit: à

JJ-J, trouvé ce mon vieux fragment qui peut expliquer mon point de vue sur l’art de Goliarda : la lire comme s’il s’agissait d’un paysage que l’on veut naturel. « Conséquence du développement — extension et expansion — et de la logique de l’habiter et proportionnellement à la profusion d’énergie qui le porte et le définit du point de vue éthique et ethnique, on ne trouve pas dans le monde occidentalisé un paysage urbain et périurbain naturel — interventions et aménagements architecturaux (édifices, routes, ports, terrasses de bistrot, aérogares, barrages, parasols, pergolas, etc.), végétaux (forêts, espèces étrangères au milieu donné — jardins publics et privés, etc.), des ressources (exploitation des eaux, etc.) — ; on peut donc dire qu’un paysage ne ment pas seulement si l’on veut ébaucher une image poétique. »

Jazzi dit: à

« Alexis Corbière, Hendrik Davi et Danielle Simonnet n’ont pas obtenu l’investiture de la France insoumise lors des législatives, en raison de leur manque de loyauté selon la direction du parti. Ils ont malgré tout été réélus. François Ruffin et Clémentine Autain ont, eux, fait le choix de s’éloigner après avoir vivement dénoncé cette « purge ».
« Le terme de purge est très désobligeant », avait balayé plus tôt dans la journée Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne, sur BFMTV. »

A la télé, suite aux dernières élections, Mathilde Panot apparait pâmée, en lévitation, comme Laura Betti dans Théorème !
Va falloir pourtant qu’elle revienne sur terre…

Jazzi dit: à

« la députée Mathilde Panot a annoncé qu’elle avait été réélue mardi à la présidence du groupe parlementaire de La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale. Sur le réseau social X, elle a adressé ses « chaleureux remerciements » aux élus insoumis qui se réunissaient mardi pour la première fois de la nouvelle législature. »

Jazzi dit: à

« «C’est une victoire différée», commente Marine Le Pen venue accueillir les députés RN à l’Assemblée nationale »

Grâce aux beaux esprits de gauche de la RDL, cette victoire ne saurait trop tarder !

« Macron en passe de tenter un coup d’état inédit depuis 1871.
Ce type à vraiment décidé de ruiner le pays pour servir les boursouflures de son ego. »

B dit: à

Edouard Philippe fricote avec MLP, comme si on ne s’en était pas douté.

Bloom, il prenait la température, n’a-t-il pas dit qu’il voterait PC plutot que RN, beaucoup lui en veulent et parait-il promettent de s’en souvenir.

closer dit: à

Un gouvernement LR-Ensemble qui bénéficierait de la neutralité du RN sur les questions de sécurité et d’immigration (à condition de s’en occuper sérieusement bien sûr) est la seule solution viable et la plus démocratique en terme de représentativité des électeurs.

D. dit: à

Votre propos n’est pas clair, renato. Vous insinuez que jjj est à l’état de vieux fragments ?

B dit: à

Closer, vous avez une drôle de façon de lire le vote des électeurs, si l’on s’en tient aux alliances, de mon coté j’observe trois groupes, le groupe de gauche PS LFI PC EELV, la droite Ensemble LR divers droite , le RN et droite alliée . Que pensez vous qu’il se passera en 2027 si sont négligés les votes qui encadrent la droite traditionnelle? Pensez-vous que cette droite que vous appelez à gouverner améliorera le sort des smicards que vous semblez déplorer? Auriez-vous jeté un oeil aux patrimoines des ministres en place, je crois qu’ils n’ont pas idée de ce que vit une bonne part des Français mais surement ceux-ci sont ils responsables de leur sort. Que faites vous de la gestion des services publics hôpital, enseignement, recherche

https://www.francebleu.fr/infos/politique/legislatives-2024-decouvrez-la-composition-de-la-nouvelle-assemblee-nationale-4509850

D. dit: à

« Je ne voudrais pas être de ceux qui ont soutenu ce gribouille. »

…. genre Charoulet Patrice. Agrégé de Lettres Dieppois retraité de l’Education nationale?

Jazzi dit: à

Face aux mensonges, aux illusions et aux hystéries collectives,Edgar Morin, 103 ans, appelle à former « des oasis de fraternité. »

Ne sommes-nous pas tous frères, sur l’oasis erdélien ?

Jazzi dit: à

« …. genre Charoulet Patrice. Agrégé de Lettres Dieppois retraité de l’Education nationale ? »

C’est pas très fraternel, D. !

D. dit: à

Donc Anne Hidalgo se baigne VRAIMENT dans la Seine la semaine prochaine. Elle l’a redit ce matin sur France Inter. J’aimerais bien voir la tête des poissons le moment venu.

et alii dit: à

SAUF ERREUR DE MA PART,ce matin, c’est JORBANDELLA

Jazzi dit: à

On ne peut pas passer le reste de sa vie à répéter : « I would prefer not to » !
Relisez « Bartleby le scribe », ça ne finit pas très bien pour l’anti-héros d’Herman Melville…

duralex said laisse dit: à

Sur le blog du philosophe Yves Michaud :

La marche sur Matignon

« Il semble se dessiner chez les démocrates LFIstes le projet d’une marche populaire sur l’hôtel Matignon pour signifier au sous-président Macron l’urgence de nommer un premier ministre de gauche (NFP-NUPES).

L’ignorance étant la qualité majeure de la gauche actuelle quand elle parle de Blum ou de la situation géographique du Jourdain, je lui rappelle que le 27 octobre 1922, les fascistes de Mussolini marchèrent sur Rome dans une intention démocratique similaire. Avis à Mélencholini – mais après tout, s’en sentira-t-il honoré. Il a déjà sa Petacci. Attention quand même à la fin… »

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

*