Quel célinéma !
Curieuse chose que le film consacré par Emmanuel Bourdieu à Louis-Ferdinand Céline. Déjà, l’affiche surchargée de sens et de symboles comme ce n’est pas permis. On ne fait pas plus pesant. Vue de loin, elle n’existe que par le nom de l’écrivain en gros caractères. Son prénom en surtitre est invisible ; quant au sous-titre Deux clowns pour une catastrophe, il est inintelligible pour ceux qui n’ont pas encore vu le film, et même absurde après coup ; quant à la photographie représentant l’acteur principal tête baissée prise entre les mains, prête à exploser de matière géniale tandis que les feuillets de son œuvre virevoltent tout autour de lui et de son chat qui veille, le tout sur fond d’étoile de David surplombant la scène, elle annonce déjà le principal défaut du film : l’excès. La vraie catastrophe, c’est l’affiche. D’une lourdeur…
On sait qu’une biographie filmée est une gageure impossible, et que rien n’est plus ingrat pour un réalisateur que de s’attaquer à un écrivain. Quel que soit son genre, un écrivain ca écrit. Et quand ça n’écrit pas, ça lit et ça se promène. Circulez, il n’y a rien à voir ou presque. En tout cas peu à montrer. Rien de spectaculaire sauf à avoir eu la vie d’Hemingway, de Fitzgerald ou de Saint-Exupéry. Si l’on veut s’en tirer, il faut en isoler un moment précis, le plus souvent vers la fin du parcours, et traiter le reste par fragments en flashbacks.
Emmanuel Bourdieu a choisi le moment de l’exil danois de Céline à la fin des années 40. Pourquoi pas ? Après avoir passé une année et demie en prison, il vit durant quatre ans avec Lucette et le chat dans une grande maison près de la Baltique. Il rumine, macère dans son jus, maudit la France et les Français, les résistants comme les collabos, souffre d’être boycotté par le milieu littéraire, se sent persécuté comme jamais, bombarde ses correspondants de lettres incendiaire, édifiantes et plaintives. Pour cadrer ce qui menaçait de déborder de partout, Bourdieu a choisi malgré ces circonstances assez particulières un rituel bien rôdé : la visite au grand écrivain.
Le problème ne vient pas seulement qu’il fasse tenir tout son film sur ce mince, fragile et lassant canevas. Son scénario est adapté, certes librement par Marcia Romano et lui-même, du livre de souvenirs de Milton Hindus, jeune universitaire juif américain qui s’était pris de passion pour Céline, jusqu’à échanger avec lui une correspondance fournie et régulière entre 1947 et 1949 (Gallimard l’a publiée en 2012). Puis il fit le long voyage pour le retrouver afin de s’entretenir plus avant avec l’admiré. Au retour, il publia le fruit de leurs rencontres sous le titre The Crippled Giant (« Le Géant infirme” qui paraîtra en France sous le titre de L.-F. Céline tel que je l’ai vu).
Or Hindus apparait vraiment comme un nigaud, un naïf. Ainsi est-il traité par Céline dans le film. Les premiers temps, Céline se retient, refoule ses instincts, s’emploie à “ne causer que bouquins”. Mais très vite, le naturel reprend le dessus : il commence à balancer des vannes sur les Juifs, le met à l’épreuve un rien pervers, se fait de plus en plus précis avant d’éructer. Et l’autre de tomber des nues, de s’offusquer, de se vexer. Merde alors ! En voilà un expert célinolâtre de faculté américaine ! Après Mort à crédit, L’Eglise et les trois pamphlets, pour ne rien dire de la trentaine de lettres publiées par la presse collabo sous l’Occupation, il découvre que, mon Dieu, les Juifs, non franchement, Céline ne les aime pas trop, il semble même qu’il dise des horreurs à leur sujet, qu’il les rende responsable de tout et tout…
Philip Desmeules est parfait dans son rôle, élégant chercheur confit en niaiserie. Géraldine Pailhas est souveraine en Lucette, toute de retenue et de dignité, surveillant discrètement son chien fou pour qu’il ne les grille pas encore avec ses violences et ses crises, ses provocations et ses mensonges, alors que ce visiteur inespéré pourrait bien, par son livre à décharge, les aider à quitter leur trou pour rentrer en France. Quant à Bébert, il n’en pense pas moins dans son coin. La lumière est belle, l’image léchée. Les dialogues sont habiles et fidèles à la lettre sinon à l’esprit du bonhomme. Le problème, c’est Louis-Ferdinand incarné par Denis Lavant, comédien puissant, troublant, sismique, hanté.
Il a toutes les qualités requises pour le rôle, jusqu’au physique et au visage (qu’il soit bien plus petit que l’original n’est pas gênant, on sait qu’il suffit de filmer en contre-plongée pour grandir les plus petits et de toute façon, outre qu’il est souvent assis, le personnage commence alors à sérieusement tasser sinon recroqueviller son squelette). Toutes choses qui le prédestinent, comme Serge Merlin, comédien de génie lui aussi, à incarner tant Céline qu’Artaud. On s’en était déjà rendu compte il y a un peu plus d’un an lorsque Denis Lavant avait été Céline au théâtre de l’Oeuvre. Seulement voilà, sur les planches comme face à la caméra, de bout en bout il en fait trop. Trop crispé, trop tendu, trop hystérique. Céline l’était, certes. Mais pas tout le temps, on le sait tant par les témoins et les amis que par les interviews. Là, il est d’autant plus convulsif que l’autre est falot. Sauf que Céline, dans la vie, n’était pas en permanence un histrion au registre hyperbolique. Or dans le film d’Emmanuel Bourdieu, que l’on (re)verra volontiers lorsqu’il passera sur France 3 mais dont on imagine mal que des foules se déplacent pour aller le voir au cinéma (dans les salles à partir du 9 mars ), on entend les points d’exclamation à chacune des phrases de ses monologues et dialogues. On les voit aussi. Jusqu’à la caricature. Pour une première, car c’est la première fois que Louis-Ferdinand est incarné à l’écran dans un film à lui entièrement consacré, quel étrange célinéma (!)
(« Les trois acteurs du film » photo Emmanuel Crooÿ ; « Milton Hindus, le vrai » photo D.R.)
659 Réponses pour Quel célinéma !
@lola dit: 7 mars 2016 à 0 h 09
A propos de Maylis de Kerangal. J’ai également assisté à une rencontre (médiathèque Henri Michaux d’Aubervilliers) à propos de ce livre « Réparer les vivants » et d’un travail en cours avec un chorégraphe. Même impression.
@Lacenaire dit: 7 mars 2016 à 10 h 28 min
Je ne me réjouis d’aucune mort.
ta gueule raclure de lacenaire
Un juif obscur qui se passionna pour un antisémite lumineux !
Ah ! les idylles d’autrefois…
@ Lacenaire (suite – avec mes excuses, le commentaire est parti trop vite !)
Le Monde publiait :
« …le grand chef d’orchestre autrichien, Nikolaus Harnoncourt, s’est éteint le 5 mars à l’âge de 86 ans dans sa maison de Sankt Georgen im Attergau, non loin de Salzbourg, en Autriche… » (suivait un article élogieux retraçant sa vie et son influence dans le monde de la musique.)
Je pense que M.Court, dans son style lapidaire et caustique, exprimait son désaccord avec ses interprétations (souvent surprenantes) plus qu’un soulagement à l’annonce de cette mort.
Christiane, vous êtes trop bonne !
On doit se réjouir, tous ensemble nous les bons, de la mort des méchants : Dolfie, Mao, Stalin, Benito, Ravaillac, la descendance de cette crapule de Caïn, Kadhafi, le Docteur Petiot, Harnoncourt qui a massacré tant de partitions …
Ceux là paient leur crime ici bas, avant de finir en Enfer à lire l’œuvre complète de Musso, Levy, Cartland, une fois, deux, fois, cent mille fois, en entendant au casque inamovible les discours du Petit Bedonnant incompétent, éternellement répétés : « Moi je ! moi, je ! » ……
Hieronymus Bosch…. tu nous manques !
Drucker, qui prend la tivi française pour sa salle à manger depuis quarante ans, est bien plus vermoulu que Jean d’Ormesson mais le téléspectateur de base perfusionné à « plus belle la vie » n’y voit rien.
Pour saluer Harnoncourt :
https://www.youtube.com/watch?v=qcE-iOeI4CQ
je serais curieuse de savoir si les critères d’esthétismes à rebours on également prévalu dans le casting du chat bébet, celui qui voit tout et ne dit rien …
c’est bien, on voit ce qui amuse certains, des luchineries du dimanche …
au moins on apprend par ce film qu’il y avait la possibilité pour un juif ( ok il est jeune et américain et attiré par le grand’técrivain) d’aller mettre ses pieds dans une foutue galère.
Moi je me suis contentée de regarder un épisode de l’inspecteur Laviollette interprété tout en subtilité par Victor Lanoux, n’y manquait aucun ingrédient, le filc de province complètement tarte, le notable pas tant que çà, l’ex épouse internée, le fils boiteux désavoué, le garde chasse amoureux des femmes, deux danseuses de cabaret en rivalité, le personnel étouffé par les secrets …
Une tranche de franchouillarde vintage.
Je ne sais pas si la mater dolorosa est rémunérée au kilomètre de papier cul qu’elle déroule.
Indeed Phil vivement dimanche prochain.
Avec le décès d’Harnoncourt c’est aussi un Habsbourg qui disparaît. Celui qui ne jouait pas Schönberg, « parce Schönberg ne comprend pas Vienne », mérite une « Radetzky-Marsch ».
« le téléspectateur de base perfusionné à « plus belle la vie » » (phil)
phil devrait changer de chaîne
7 mars 2016 à 10 h 58 min
Je ne sais pas si la mater dolorosa est rémunérée au kilomètre de papier cul qu’elle déroule.
pour le brêle de pq c’est sûr
moi j’attend le film animé sur vincent van gogh prévu pour fin 2016 …
Madame Verniglia est en pleine forme, elle a vu JC chez le fleuriste, il a acheté des pensées pour sa nouvelle copine Lucie dite la petite grosse, les gens rigolent
@la vie dans les bois dit: 7 mars 2016 à 10 h 58 min
Eh bien, ça vous reprend votre agressivité vulgaire et votre chère expression « mater dolorosa ». Ne seriez-vous pas contradictoire ? Des animosités bourgeonnent en vous à l’improviste et vous devenez hargneuse. Si l’on doit comparer le nombre et la longueur de nos commentaires, ici, je vous laisse la place d’honneur du vainqueur, chère inconnue.
La bande-annonce du film est bien. Tellement bien, qu’on pourrait se passer de voir le film entier, non ? Tout passe dans l’interrogation sur la littérature – question d’une arrogance folle, si on y réfléchit deux secondes !!!
Lavant dit, dans l’article, à propos de Céline : « Raciste, misogyne, homophobe, ubuesque » ; il aurait pu ouvrir le bal avec « antisémite », et le finir avec « misanthrope », non ?
Lavant est un bon acteur, écrasé cependant par son physique ; je me souviens de sa course « éperdue » dans « Mauvais Sang » : c’est dans la mobilité qu’à mon sens il est le meilleur. L’immobilité lui convient moins que le déplacement incessant : car quand on « fait le point » sur lui, ce sont ses traits brouillés qui prennent le dessus, et il y a là comme une contradiction. Si je devais le filmer, je ne ferais que le « suivre », en quelque sorte, dans ses mouvants mouvements. Je l’obligerais à être constamment « déplacé »…
Au contraire d’un Lonsdale, si vous voyez ce que je veux dire, dont le hiératisme a quelque chose de minéral, voire de montagnard, qui s’effacerait, a contratio, dans le mouvement. (ou bien le balancement infime d’un rocking-chair, à la rigueur…)
Gance,Autan-lara,Audiard,Leone,Dupeyron, Pialat, Hollywood même, tous : « Casse-pipe » !
Le » Voyage … » :inadaptable au cinoche !
» Ferme tes jolis yeux car la vie n’est qu’un songe » : la chanson qu’il y voulait, avec » La
Tonkinoise et » Viens Poupoule « , c’est tout.
» Féeries pour une autre fois » que tout cela.
Welles Orson peut-être …Too late ,bande de guignols !
Quand la vie a ses règles, abondantes, elle transpire sanglant sur le blog …. Une hyène dactylographique, dirait l’autre tarte.
bien vu, Clopine, mais Lavant avait vingt ans dans « mauvais sang ». Caprio qui joue Hoover/Hughes est à côté de la plaque pour les mêmes raisons mais ça n’empêche pas l’oscar ! Ce film sur Céline aura sûrement un césar, celui des meilleurs dialogues.
Ce qui déconcerte chez Céline, c’est qu’au fil des pages, on passe d’un chauffeur de taxi qui postillonne sur le monde entier puis on entend soudain la marquise de Sévigné en ses exquises humeurs..
Harnoncourt. J’ai remis sur mon tourne-disques l’Ode à Sainte-Cécile de Haendel, pure merveille. Adieu, Maître, avec mon immense gratitude.
en cliquant sur le « nigaud » on apprend qu’il est juif, prof d’unif américain, coiffé à la neige et binoclard ce qui prête à rire.
Dans le film il est plutôt pas mal, élancé aux yeux bleus, Céline par contre est servi en redondance par le physique pas très frais de Denis Lavant.
A force de jouer du point et du contrepoint cela perd en force, Lucette coiffée comme Simone de Beauvoir … cherchant la respectabilité ?
Lacenaire,
j’ai retrouvé le commentaire de M.Court.
Nous échangions sur les talents littéraires de Delphine de Girardin. Tout cela à propos d’un « cri » de Chateaubriand qu’il avait inscrit sur le blog de P.Edel et qui m’était resté obscur (« Delphine mariée. Ô,muses ! »). Je crois que c’était un compliment compliqué pour Margotte…
Cette allusion, ensuite, à la fin de carrière d’un homme ayant un rapport avec la musique (qu’il ne citait pas) ne m’avait pas intriguée. Je ne connaissais ni le chef d’orchestre ni l’annonce de sa mort.
Votre lien le concernant n’est pas ouvrable.
Chaque amateur de musique a ses préférences, ses rejets. De là à penser qu’il se réjouit de la mort d’un homme, c’est de votre fait. récente…
Oui, Phil, d’ailleurs j’ai revu la scène (inoubliable) sur you tube. Il est certain qu’elle a influencé à jamais mon opinion sur Lavant…
Mais du coup, cela justifie aussi le choix de l’acteur pour le film. Parce que Céline, en 48, continue son « mouvement » – et que toute cette période est celle des déplacements…
(j’ai vu aussi Lavant dans Ariel, « génie de l’air » : là aussi, c’était le mouvement qui animait l’acteur).
Il semble aux yeux de Céline que toute la littérature soit résumée par le mot d’émotion. C’est là à mon sens qu’est la plus profonde erreur de Céline. La littérature de la tripe à l’air ne fait pas toute la littérature, et la tripe à l’air fait la littérature médiocre.
Ensuite, émotion ? Mais de quelle émotion parle-t-il, Céline ? Par émotion, à l’en croire, il s’agit toujours de la même émotion, cette de colère perpétuelle contre le monde, de détestation générale. Est-ce là toute l’émotion humaine ? Et autre objection : l’émotion est-elle le cœur de l’esthétique du Voyage au bout de la nuit ? Si l’art de Céline va de plus en plus se réduite à une émotion comme une forme d’éructation, dans Le Voyage les choses sont infiniment plus complexe. L’émotion n’existerait pas sans le cadre d’une réinvention de l’écriture picaresque que constitue le roman.
Un mot enfin sur ce que dit Michel Audiard de Céline en 1970. À ses yeux, c’est Céline le grand persécuté ! C’est un peu fort. On se rend compte alors à quel point, si on ne le savait pas déjà par ailleurs, combien la persécution des Juifs pendant la guerre était peu consciente à l’esprit d’un Audiard et dans la conscience collective de 1970. Alors on peut imaginer ce qu’il en était avant 1970…
JC….. dit: 7 mars 2016 à 11 h 29 min
Le vieil obsédé fasciste de pq joue les vierges effarouchées cricri n’est pas loin
@la gachette du bocage dit: 7 mars 2016 à 11 h 23 min
Intéressant. Parole libre et argumentée.
@ Clopine, du bocage…
lisez et ouvrez le lien. c’est épatant !
Géraud Bénech dit: 7 mars 2016 à 0 h 41 min
Ah, Christiane, quoi de plus beau qu’un homme qui court contre lui-même ?
Souvenez-vous d’Hoffman dans « The Graduate » (il finit sa course crucifié sur la paroi vitrée d’une église) et de la scène de course-danse de Billy Elliott, qui finit accroupi contre un mur de tôle, au printemps, et par un raccourci vraiment réussi, se relève en hiver…
c’est ici : (jusqu’à 2 : 35 )
@Lacenaire
le mot « récente » perdu à la fin du commentaire se rapportait à l’annonce de la mort « récente » de M. d’Harnoncourt.
@Clopine
» Billy Elliot », un de mes films préférés justement pour cette séquence, celle dans le gymnase et le dialogue à la fin du concours entre un membre du jury et le jeune Billy. Jamie Bell y est époustouflant. Le saut final est éblouissant et la tête du paternel, aussi.
Ce que je n’aimais pas dans Harnoncourt? Son incompréhension totale de la Musique Française du XVIIeme siècle, et un Rameau qui fut son plus mauvais disque.J’y ajoute une conception étroitement historique de la musique.
Je lui concède d’avoir redécouvert la salle de concert sur ses vieux jours, moyennant quoi la Messe en ut de Mozart fut bien servie, ainsi que quelques romantiques austroallemands. Mais c’est très peu, par rapport aux autres Kapellmeister qui ont joué cette musique, et au delà. Harnoncourt, ou le Bergotte du baroque. Un Génie rabougri comme le Céline ci-joint, ou le B…z qui nous a quitté récemment. Ils se rejoignent d’ailleurs dans une conception quasi Janséniste de la musique, au grand dam de celle-ci, elle respirera mieux maintenant.
Lola, l’intégrale Couiken des Brandebourgeois avec fausses notes d’époque est tout simplement inécoutable aujourd’hui. Et je hais ces flamands qui , avec le dénommé Herrvague, chef d’orchestre minable et psychiatre honteux, se mêlent de jouer un répertoire français dont ils ne comprennent pas la grandeur. Tel qui joue aujourd’hui chez Harmonia Mundi Armide , pour ne citer qu’une de ses plus illustres victimes, ne serait pas entré à Versailles sous Louis XIV. Maintenant, je n’empeche personne d’aimer les mauvaises baroqueries, conçues en haine d’un grand Roi. A titre de contre-exemple, Le Cadmus partiel de Desormière, c’est autre chose que celui de Dumestre et Lazar, et ce n’est pas un supplice pour les oreilles, contraintes d’avaler une stupide
et antihistorique prononciation d’époque.
MC
Céline a toujours l’air de s’en prendre à la littérature des puissants comme s’il était le premier à le faire. Or, toute l’histoire littéraire depuis le Moyen-Âge est fondée sur cette opposition, la littérature d’en-bas contre la littérature d’en-haut en quelque sorte. Le Roman de Renart, qu’est-ce donc d’autre qu’une sorte de littérature célinienne qui s’édifie contre la grande littérature des romans de chevaleries, de Chrétien de Troyes et autre Marie de France ? Les Fabliaux, qu’est-ce d’autre qu’une contestation de la haute littérature chevaleresque ? Qu’est-ce d’autre que la littérature des petites gens avec leurs problèmes de faim, de misère, d’humiliation, de malheurs en tous genres ?
Les romans de Céline sont tous fondés sur l’humiliation des pauvres. Leur narrateur parle du fond du puits de l’humiliation. Et c’est du fond de son puits qu’il imagine que les Juifs sont la cause première de son humiliation. Comme si les Juifs n’étaient pas tout autant les victimes d’un ordre du monde fondé sur les masses humiliées et l’humiliation des masses ! C’est là où est la profonde perversion de la vision célinienne du monde.
Oui, Christian, je pense que Court s’est réjoui de la disparition d’Harnoncourt comme en leur temps celles de Chéreau et Boulez; nous attendons sa confirmation
un pauvre médecin qui musarde sur la baltique avec une danseuse et son chat c’est pas courant W.
s’il était resté dans les vapeurs des fers à repasser dans son impasse ce serait moins rocambolesque.
ce qui est intéressant c’est le principe de négation de l’art comme représentation possible du réel.
Jouer sur la notion d’authentique.
Pour vous dire tout, c’est la musique que j’aime chez Céline : ses idées je n’y prête guère attention, pour ainsi dire aucune, tant sa musique me plait. Le reste, je m’en tape.
comme si déjouer le cliché, l’opposer à l’historicité était la panacée d’un acte de recréation.
J’ai été voir les momies de l’Egypte ancienne et surtout les momies d’animaux actuellement passées au scanner d’authentification.
@JC….. dit: 7 mars 2016 à 12 h 03 min
Oui
On se trouve coincé dans une époque où on est sommé de choisir entre une littérature des humiliés (Céline) sous prétexte qu’elle sanctifierait la sainte « émotion » et une littérature « sans estomac » qui aurait renoncé à toute émotion. Il semble au contraire que la littérature authentique ne soit ni l’une ni l’autre.
« ses idées je n’y prête guère attention, »
mon dieu quelle sensibilité passionnante
Le problème est de savoir pourquoi la petite musique de Céline plaît plus que d’autres. Là est le seul problème littéraire d’intérêt.
@Court dit: 7 mars 2016 à 11 h 56 min
Merci pour cet éclaircissement. Si vous pouviez me dire le lien que vous faites entre ce « cri » de Chateaubriand et l’annonce joyeuse du bébé de Margotte ce serait parfait !
@Widergänger dit: 7 mars 2016 à 12 h 14 min
Oui, aussi ! A votre avis ?
Widergänger dit: 7 mars 2016 à 11 h 37 min
» l’émotion est-elle le cœur de l’esthétique du Voyage au bout de la nuit ? Si l’art de Céline va de plus en plus se réduire à une émotion comme une forme d’éructation, dans Le Voyage les choses sont infiniment plus complexe. L’émotion n’existerait pas sans le cadre d’une réinvention de l’écriture picaresque que constitue le roman. »
Cette « réinvention de l’écriture picaresque », pourriez-vous développer ?
Rabelais, dont on évoque aujourd’hui le Cinquième Livre et ses problèmes d’édition, est précisément l’auteur qui a placé sans doute pour la première fois en Occident un brave homme comme Panurge sous la bienveillante attention d’un géant comme Gargantua et Pantagruel. Rabelais c’est la réconciliation, pour un temps finalement assez court dans l’histoire littéraire de notre pays, de la littérature d’en-bas et de la littérature d’en-haut, sous l’égide du grand roi François 1er qu’il admirait tant. Mais c’est une exception dans une tension globale et générale entre un art populaire et aristocratique, dont finalement nous ne sommes toujours pas sortis. Céline pousse simplement la tension à son maximum, dans une lente dérive vers la perversion et le pire. D’où les perpétuels bisbilles, malentendus et conflits à propos de Céline qui cristallise, pour cette raison à mon avis, l’essentiel d’un problème à la fois littéraire et très français.
j’ai écouté une émission sur le livre de pascal manoukian : les échoués.
Il y a ce voyage dedans et la recherche d’une terre en paix.
L’homme sidéré par la violence mais poussé par les circonstances à voler et désobéir pour survivre.
C’est un livre qui parle de l’humiliation et de la nécessité de prendre le temps de se couler dans la société tout en restant authentique.
Ce qui pue pour certains c’est le fait d’accepter les faiblesses de l’humanité, son avidité, le rapport à l’instant.
Je me posait la question devant les momies, pourquoi ce privilège d’embellir la mort, ce besoin irrépressible de gommer le temps.
Vu un peigne sacerdotal en ivoire mérovingien, dans le rituel d’époque, le prêtre se peignait afin d’évacuer les mauvaises pensées. Qui jugeait ainsi du bien et du mal d’une pensée ? Si c’est une pensée, un non – dit, un implicite il existe.
Cela fascine ceux qui n’évacuent pas …
« ses idées je n’y prête guère attention (jc)
l’idole au vieux beau mytho de pq qui tente de se faire des amis : http://assets.letemps.ch/sites/default/files/styles/lt_chappatte/public/chappatte/2016-03-06//I160305cf.jpg?itok=gnidm1sm
@Christiane, c’était l’objet d’un problème littéraire du programme de l’agrégation voilà quelques années.
Céline reprend le schéma de toute roman picaresque. Un héros parti de rien qui cherche à s’élever dans la société. Chez Céline, le héros part de rien pour arriver à pas grand-chose…Son roman fait partie de toute une histoire littéraire du roman picaresque dans la littérature européenne depuis Lazarillo en passant par Gil Blas de Santillane et le Simplicissimus de Grimmelshausen d’où Brecht tirera d’ailleurs Mère Courage. C’est contre le roman picaresque que Fr. Schlegel édifia en Allemagne toute une théorie du roman romantique auquel Proust et Céline sont aussi redevable l’un que l’autre, pour des raisons différentes. Mais l’idée de Céline que la littérature aurait au cœur l’expression de l’émotion est une idée profondément romantique qui vient de Schlegel qui a cherché à la théoriser. Céline, c’est simplement l’émotion du pauvre, fondée sur son humiliation par les puissants, dont il se venge par toutes sortes de moyens, dont la haine perverse contre les Juifs, pris comme bouc émissaire de son ressentiment. Tout cela est maintenant bien connu.
@ »Maintenant, je n’empêche personne d’aimer les mauvaises baroqueries, conçues en haine d’un grand Roi, Le Cadmus partiel de Desormière, ne valant pas mieux que les Dumestre et autres Lazar, supplices pour les oreilles, contraintes d’avaler une stupide et antihistorique prononciation d’époque ».
Mais qui est donc ce type, M Court, flatulent d’une pareille prétention barocuistre ?
https://search.yahoo.com/yhs/search;_ylt=A0LEV7yCaN1WpkcAbmcPxQt.;_ylc=X1MDMjExNDcwMDU1OQRfcgMyBGZyA3locy1hdmctZmhfbHNvbnN3cm93BGdwcmlkAzlxNHVqc0VtVDI2RTd2VTZvUzNCdUEEbl9yc2x0AzAEbl9zdWdnAzAEb3JpZ2luA3NlYXJjaC55YWhvby5jb20EcG9zAzAEcHFzdHIDBHBxc3RybAMEcXN0cmwDMjkEcXVlcnkDcGFzY2FsIG1hbm91a2lhbiBsZXMg6WNob3XpcyAEdF9zdG1wAzE0NTczNTA4MjA-?p=pascal+manoukian+les+%C3%A9chou%C3%A9s+&fr2=sb-top-search&hspart=avg&hsimp=yhs-fh_lsonswrow¶m1=NY7LTgMxDEV_hc1kN1HsvGYWWdChRUgIISh0nde0hc6DZFrg7wlCXFnykX2vbH8MptKOYavXjYIamm5ViwZE3XaNqDcbLqRYibXUTaUD8cNcAgxALY4EA0IiAEfFikjI5vr1lpzsuDdxJENxSs6js8B864PQAdpGRWyFYroXXtu-BosSlUJoWeSOSa364JDzvki3jLkgAzrVkt-7n8uZzMn0iVyMoEgFBSlJd04pjsuj3ceXp3tzWJa54rbCvtTwnaNN_kDtZU_9NJTRXHy59P9Fnr8q3qfLUvEAFapsSzyEPBf-KDTb7O2pQjfYcTq_H-1InmO6xHR3Y7YrrLcP23q3WQMjx9kopMglRWwoAJIpm91xDNNnvtLEme6QpiESV75vKCM-mm06R_KW_-AH0¶m2=browser_search_provider¶m3=ch.48.w7.dsp.04-02.be.avg._.0116tb&type=ch.48.w7.dsp.04-02.be.avg._.0116tb
C’est pas Dieu possible de s’appeler Maylis de Kerengal, elle le fait exprès. Avant d’ouvrir le livre tu devines le chic compatissant, l’eau tiède narcissique et la peur de déplaire. Elle pourrait pas s’appeler Raymond Prunier comme tout le monde ?
Harnoncourt a l’immense mérite avec Leonhardt d’avoir réintroduit la fausse note dans le microsillon (à ses débuts) qui menaçait d’être trop parfait. Ainsi se rappelle-t-on, grâce à eux, que la note est produite matériellement par des instruments du monde : rêve et réalité se retrouvent ; le totalitarisme musical est enfin relativisé.
Céline était jaloux des juifs : ils étaient plus humiliés que lui, ce qui pour quelqu’un qui ne s’aime pas est le crime majeur. De plus, contrairement à lui, ils avaient une histoire millénaire d’humiliations. Insupportable. Lui, Céline, en a fait des romans. Il eut le rire mauvais, comme d’autres le vin. Le dégoût lui tint lieu de goût. Comment cependant résister à son « charme » lorsqu’on a barboté dans les jardins dévastés de l’enfance ?
Quant à en faire un film c’est une mauvaise blague de pays dépressif qui ne s’aime pas beaucoup.
Les Fabliaux, qu’est-ce d’autre qu’une contestation de la haute littérature chevaleresque ?
donquérote c’est l’bobo fauché..shakespeare le oinabi..didro le pique assiette..voltaire lumilié..et ton yavé là si disert un dieu complexé des méxican bite des netjer..c’est l’entropie mon dracul..y’a qu’l’homme de cromagnon qu’était pas du bidon
De plus, contrairement à lui, ils avaient une histoire millénaire d’humiliations.
c’est comme litlère..dailleurs c’en était un..une burne ça trompe personne
conçues en haine d’un grand Roi
les petits y zen veulent aux grands épicétou
Cela fascine ceux qui n’évacuent pas …
rien n’vaut un clystère au vinaig de framboise tiède pour cricri..c’est une position forte..prends en hun peu dla graine mon dracul
Pourquoi l’émotion ? Tres bonne question.. difficile à définir cette fascination immédiate..le choc d’une langue parlée banlieusarde.. le déferlement d’une population ignorée de Paul Bourget à Mauriac et Gide.. si éloignée de la bien- pensance NRF.. si éloignée du bien- dire bien écrire français qui perdure dans les librairies de l’époque.
Le choc de 14 -18 est là.. saignant.. ça éparpille tout l’humanisme…… et chez lui associé , ce choc, à une sophistication de la langue suprême…. sans doute -capital- aussi, une vraie communion avec les pauvres , les démunis, les cocus de l’Histoire » sortis des tranchées et ne comprenant plus « l’arrière » » et le bourrage de crane…. c’est si éloigné de la littérature « bourgeoise » de l’époque.. comme si Céline rejoignait les humiliés de tous poils depuis la boue de 14 ?…. il dénonce les discours mensongers patriotiques, mensonges sur la psychiatrie(le Dr Baryton) ou le mensonge colonialiste.. c’est dans « le voyage » et ça rejoint curieusement le mouvement surréaliste qui dynamite à sa manière la littérature officielle…. ça correspond bien à ce que fut, selon les témoins, « le médecin des pauvres »,mais ensuite, après ses pamphlets, et son acrobatie de persécuteur pour s’exhiber en persécuté fiche quand même son personnage en ‘l’ air.. cette acrobatie dialectique est si odieuse que la fascination de sa prose éructante et sophistiquée devient un paravent magnifique cachant un homme désolant..Enfin il subsiste le chroniqueur étonnant de « Nord » pour nous immerger, en témoin, dans le brasier des villes allemandes sous les bombardements. aucun auteur allemand n’a été à sa hauteur..
sans doute, un de ses textes les plus forts..on n’en finira jamais avec cet escogriffe ! . Littérature d’en- bas, rusée par définition, , avec des moyens littéraires et une maitrise d’une incroyable sophistication.. imaginez si un émigré syrien décrivait, comme Céline, son parcours actuel dans l’Europe de Schengen..en train de bouffer des pissenlits avec sa famille, accroupie dans les champs .. devant les barbelés de la Macédoine..comme je l’ai vu hier sur une chaine tv..
Céline a toujours l’air de s’en prendre à la littérature
quel est l’écrivain havec un peu d’conséquence qui n’a pas osé le faire..même ton crestien dtroye le larbin de grand féodal..qu’avait des trucs a prouver
Ce qui fait la différence entre le roman de Céline et le traditionnel roman picaresque fondé sur un héros qui connaît toutes sortes d’aventures le conduisant dans un peu tous les milieux et lui faisant faire des rencontres souvent louches, c’est que Bardamu vit son aventure plus en explorateur qu’en aventurier. Ce qui l’intéresse c’est sa quête d’un savoir toujours plus approfondi du malheur, il est toujours un pas de côté à l’écart des autres, en observateur, ne s’aventurant que par « curiosité » comme il le dit parfois, d’en savoir toujours plus de derrière les choses et parfois aussi des « choses du derrière » comme dans l’épisode du « Tarapout ». Sorte de monde inversé de la passion amoureuse telle que la décrira Aragon dans Aurélien, où les « déluges sentimentaux ne dépassent jamais le derrière », explorant la descente dans une certaine misère humaine où finalement Céline se complaît avec le refus de se situer, comme Aragon, du côté d’un humanisme généreux de sacrifice. Bardamu médecin des pauvres et aussi pauvre médecin qui use parfois d’un vocabulaire spécialisé pour satisfaire une sorte de vice .
@Widergänger dit: 7 mars 2016 à 13 h 02 min
Ouh là, vous êtes « fortiche » ! (comme disait mon p’tit fils, quand son vocabulaire était celui d’un écolier admiratif).
polo..l’écrit et le respect des formes de l’écrit ha toujours été une preuve de décadence..d’osification comme le coxcis de ton cul qu’était avant..avant! une belle queu drat..c’est la parole qu’il faut retrouver..et la croire du coté de la lie prouve bien une chose, ce sont eux les gardiens de la tradition millénaire..ouve les noeils..honte sur dracul..agent spanghero dlindustrialisation
@Paul Edel dit: 7 mars 2016 à 12 h 58 min
Et de deux ! quel blog !
@bouguereau dit: 7 mars 2016 à 13 h 06 min
Pourriez traduire, m’sieur ?
un vocabulaire spécialisé pour satisfaire une sorte de vice
parfaitment..pas les bons sentiments..sapré dracul
Il est certain que la barbarie guerrière de 14-18 a été le déclencheur de l’emportement de Céline, qu’il en a senti jusque dans sa chair toute l’horreur. Mais il n’est pas devenu communiste ou surréaliste. C’est bien qu’il y avait quelque chose d’autre malgré tout en lui avant.
Exact, Widerganger..
@raymond prunier dit: 7 mars 2016 à 12 h 47 min
Hors le premier paragraphe de votre commentaire, j’ai bien aimé vous lire !
@Widergänger dit: 7 mars 2016 à 12 h 37 min
Merci. Je n’avais vu que votre commentaire suivant.
Entre vous et Paul Edel, on le lit différemment, évacuant l’émotion pour revenir à la langue, à la construction du « Voyage ».
J’ai essayé, il y a longtemps, « Guignol’s Band ». Le viol de la gamine m’a fait refermer le livre….
la barbarie guerrière de 14-18 a été le déclencheur de l’emportement de Céline
c’est pas prende trop d’risque et dle croire tout subir..surtout quand qu’on voit sa photo de dragon d’14..c’t’affaire trace depuis bien plus longtemps..disons qu’étrangement elle lui a donné la force..oui parfaitment : la force!..revoie ça sous ct’angle là mon dracul et tu verras la raclure des siècles..il a pas subi il s’est servi..verdun c’t’un sacré spot pour un surfeur dla mort qui tue
Céline le dit d’ailleurs dès sa thèse de médecine et il le répétera dans L’Eglise : « La vérité de ce monde, hein, c’est la mort. » Il le redira dans le milieu du roman : « Je savais moi, ce qu’ils cherchaient, ce qu’ils cachaient avec leurs airs de rien les gens. C’est tuer et se tuer qu’ils voulaient […] avec tout ce qu’ils trouvaient, des vieux chagrins, des nouvelles misères, des haines encore sans nom quand ça n’est pas la guerre toute crue. » Il y a un à la fois un séminariste, chez Céline, qui s’en prend aux petites fautes, aux misères du quotidien et les juge, et d’un procès instruit par Freud, « notre maître à tous », dit-il. Il décèle une pente universelle de l’humanité vers le mal, le meurtre, vers Caïn qu’il voit sous mille figures diverses bien au-delà de la guerre. Il explore un monde qui ne peut plus être touché par la grâce, en profond nihiliste.
Ce que montre les romans de Céline, c’est l’importance de la musique en littérature, l’importance de la forme des mots, des sons, du rapport du son et du sens, du rythme. Et là, on ne peut que lui donner raison. Il déclare à son éditeur qu’il ne faut pas en changer une syllabe à son manuscrit : « Vous foutriez le rythme par terre comme rien — moi seul peut le trouver où il est. » Il y a là quelque chose de profond et d’irrationnel.
@Widergänger dit: 7 mars 2016 à 13 h 24 min
« Il explore un monde qui ne peut plus être touché par la grâce, en profond nihiliste. »
pour quelle raison votre pensée me renvoie-t-elle à Bernanos ? (Journal d’un curé de campagne -Mouchette – Sous le soleil de Satan Les grands Cimetières sous la lune – Monsieur Ouine…)
@Widergänger dit: 7 mars 2016 à 13 h 41 min
Encore un commentaire en attente qui vous était destiné ! (Bernanos)
@12h37, Javert, envoie la musique, s’il te plaît. Pas un morceau pour « vaches ou boniches » (se reporter aux comments du 02/12/14), ni pour ta danseuse androposee qui tapine ici.
Chritiane, réitérez votre commentaire en enlevant le mot qui pose problème, et il passera.
J.C. 5h57 Vous aimez les chats,JC, faites un peu patte de velours. M.de K n’est pas le sujet du jour,qqs lignes suffiront.Elle n’est pas MA MdeK; je n’appartiens pas à une ligue féministe défendant bec et ongles des bluettes fadasses dont les magazines et qqs émissions Tv vantent le génie.Ongles (de pieds) soigneusement pédicurés,oui! et vernis-que voulez-vous, j’aime les pieds,en liberté ! Make up dégoulinant ? fi donc,où choisissez-vous vos amoureuses !!M de K ne sue pas la copie;des q.pertinentes, des réponses aussi.Une rencontre intéressante, riche. J’ai ,depuis, acheté « corniche kennedy »,pas encore commencé. Vous aimez les Vaches Sacrées?ne vous déplaise, moi aussi;les miennes sont Américaines…quels écrivains! c’est un mot qui n’a pas de féminin, pour moi.
Que R.M. se soit amusé à démonter les moindres phrases, avec brio et des dents bien aiguisées, la littérature féminine,why not? il faut y réfléchir.
Quant au génie sans égal du musicien disparu, M.C. lui a réglé son compte.Le président de la R. a déjà twitter, je pense,pour dire son chagrin…
« surfer dla mort qui tue »
Excellent.
La stagiaire du bloc op’, qui écume les ‘salons littéraires’, peut aller se resaper, elle ne répare pas grand chose.
L’émotion et la construction du roman de Céline ne se contredisent pas mais se complètent, se soutiennent l’un l’autre. Contrairement à ce que croit Céline, il n’y a pas d’émotion « pure » en littérature. Ce ne sont pas les bons sentiments (ni même les mauvais) qui font la bonne littérature. L’émotion n’existe pas sans l’appui et le soutien efficace de structures diverses et variées, allant des jeux du son (assonance et allitération) et du sens jusqu’aux structures narratives les plus sophistiquées comme les jeux avec la structure du roman picaresque. Mais la pensée n’existe dans son roman que nimbée dans un flux émotionnel, ça c’est vrai. C’est aussi pourquoi il ne faut jamais prendre vraiment au sérieux les pensées du narrateur qui semble ne croire à ce qu’il dit que dans la mesure où une pensée le remue, le trouble de quelque façon. Cette équivoque peut mettre mal à l’aise le lecteur.
Widergänger dit: 7 mars 2016 à 13 h 48 min
Je ne les trouve jamais !!!
mais voilà le suite du commentaire en attente (où je rapprochais votre pensée de celle de Bernanos) :
« Le monde du mal échappe tellement (…) à la prise de notre esprit ! D’ailleurs, je ne réussis pas toujours à l’imaginer comme un monde, un univers. Il est, il ne sera toujours qu’une ébauche, l’ébauche d’une création hideuse, avortée, à l’extrême limite de l’être. »
(Journal d’un curé de campagne – Bernanos p.1143 – Pléiade)
W.
J’ai essayé pour le mot « nihiliste ». Ça n’a pas marché ! Les autres mots ne peuvent être suspectés de barrage-robot !
Oui, en effet, le monde du mal peut difficilement faire un monde. Bernanos dit à propos du style de Céline : « langage inouï, comble du naturel et de l’artifice. » Il voit très juste là aussi. Mais c’est précisément tout l’art d’un grand écrivain de faire agir l’art comme une « nature », comme le dit si bien Flaubert dans la fameuse lettre à Louise Collet sur l’art romanesque et la littérature et ce qui est beau en littérature. Céline, d’une certaine manière réalise le projet de Flaubert. Il crée de toute pièce une nature.
Parfois, c’est une syllabe qui ne convient pas. Mettez des points à l’intérieur de certains mots. Ça doit passer.
En même temps, la littérature ne parle que de ça, du mal !
12:37, M Long à Court et 13:52, lola à JC : quand l’intteligence répond à la bêtise
INTELLIGENCE, pardon
Pour le « charme » de Céline, sa manière, Paul Edel et Widergänger ont dit bien des choses passionnantes et justes. Permettez-moi d’aller ailleurs encore : Céline est à la petite enfance, celle où l’on parle pas encore, celle où l’on est humilié par la nature ; il est bon que Paul Edel ait mentionné « A l’agité du Bocal », on a là un enfant sur le pot, qui enrage et profère dans l’impuissance d’ « exprimer » autre chose que ses besoins naturels ; c’est Sartre vu du pot. C’est ici me semble-t-il que nous le rejoignons ou plutôt qu’il nous rejoint ; ce langage apparemment désinvolte et cru est la résultante du petit gars humilié dans la petite enfance par la nature et qui songe : un jour je me vengerai, un jour je leur ferai voir ce que c’est que le langage, le vrai, le mien, celui que je n’ai pas encore mais qui bout à l’intérieur de moi, de colère, ce langage de ma colère d’enfant impuissant sur son pot et envieux des adultes tout puissants. Sa profération est de l’ordre du : un jour quand je serai grand. Céline se souvient de cette phase affreuse où l’on était dépendant de tout, vexé de tout, inférieur à tout, incapable de parler comme les adultes qui le plus souvent nous humiliaient par leur seule présence, par l’aide matérielle qu’ils nous apportaient (essuyer les fesses, donner à manger, habiller etc.). C’est l’image du paradis qu’on associe à l’enfance qui nous fait oublier (curieux oubli) que c’était l’âge de l’impuissance et de la colère absolue. Il ne faut pas forcément des parents malveillants ; c’est là où est l’erreur commune. Si Céline nous parle, c’est que ses éructations sont notre chant de colère, celui que nous avons entonné à l’intérieur de nous et dont, une fois adulte, nous avons effacé le souvenir, car une fois autonome, il est affreux de se souvenir de sa dépendance naturelle si totale. Des parents malveillants en rajoutent une couche bien sûr ou plus tard l’expérience de la guerre 14 pour Céline, évidemment. Mais il me semble que son charme se situe pourtant dans cette colère retrouvée, soigneusement redessinée contre la tradition française écrite du bien parler, en révolte contre le langage amidonné qui n’est autre ici que l’image du langage si facile qu’avaient les adultes lorsque nous éructions impuissants. C’est ainsi que son langage nous paraît « naturel » : c’est normal, c’est le plus connu, puisque c’est le nôtre lorsque nous étions enfants, c’est-à-dire privés de langage. C’est notre langage lorsque nous n’avions pas de langage. S’opère alors à sa lecture une étrange libération souriante, inconnue, lointaine et désespérée, puisqu’il s’agit de notre bonne vieille colère.
Proust à cet égard est très intéressant aussi : lui contourne la colère par la grâce de maman, cette ‘garce’ de maman qui le faisait attendre pour le baiser du soir. Son style est tout autre – l’exact inverse – parce que la colère est enrobement, séduction perpétuelle (« l’adoration perpétuelle » était un titre prévu pour la Recherche… camouflage magnifique de l’impuissance enfantine). Et chez Céline c’est de « détestation perpétuelle » qu’il faudrait parler.
Un livre, un tableau se bâtissent comme un organisme vivant. Il y faut une colonne vertébrale, un squelette, des articulations, des nerfs, des muscles, de la chair pour envelopper le tout. Souvent on se contente de regarder la beauté de la chair sans explorer ce qu’elle cache dessous. Le mal n’est jamais seul dans un roman sinon il ne pourrait pas tenir debout comme un organisme vivant justement. Il y a forcément quelque chose d’autre qui le rachète. Chez Céline, Bardamu-personnage se perd, mais Bardamu-narrateur se sauve. Les mots le consolent et le vengent.
La « petite musique » de Céline ? tout ce que Mac orlan et Carco ont raté. Dracul Widergänger explique très bien.
Celle de Lavant restera dans Mauvais sang, les amants du pont neuf, poudre de Carax.
y faut une colonne vertébrale, un squelette, des articulations, des nerfs, des muscles, de la chair pour envelopper le tout.
–
Ce serait moi, je mettrai aussi un cerveau et une quéquette pour faire pipi loin.
Mais qui est donc ce type, M Court, flatulent d’une pareille prétention barocuistre ? (M Long)
Pour dissipêr les flatulences de M Court, on lira avec profit sur le site de « Libération » l’hommage de quelques musiciens, à commencer par Marc Minkowski.
J’aime bien quand lola se rebiffe, elle me fait penser à Miss Jenny !
il est bon que Paul Edel ait mentionné « A l’agité du Bocal », on a là un enfant sur le pot, qui enrage et profère dans l’impuissance d’ « exprimer » autre chose que ses besoins naturels ; c’est Sartre vu du pot. (raymond prunier)
En l’occurrence, c’était plutôt Sartre qui était sur le pot. n’avait-il pas imaginé que Céline éta
Minkowski, ce n’est pas bien terrible. Je reconnais toutefois être resté sur les années 40-60 pour ce qui concerne la direction d’orchestre. On a fait tellement de choses exceptionnelles pendant ces 30 ans-là et tellement peu en comparaison les 50 qui ont suivi…
il est bon que Paul Edel ait mentionné « A l’agité du Bocal », on a là un enfant sur le pot, qui enrage et profère dans l’impuissance d’ « exprimer » autre chose que ses besoins naturels ; c’est Sartre vu du pot. (raymond prunier)
En l’occurrence, c’était plutôt Sartre qui était sur le pot. N’avait-il pas imaginé que Céline était
payé par les Allemands ? On conçoit la fureur de Céline.
En même temps, c’est si bon de dépendre des adultes quand on est enfant. Je me souviens encore des moments bénis où j’avais attrapé un bon rhume et la joie que c’était de rester au lit le matin en me faisant soigner par ma mère et ses bons cataplasmes qui me brûlaient la poitrine… C’était le paradis retrouvé. Plus d’école, plus de livre, plus rien, uniquement Maman !
Vous avez remarquablement exprimé ce que tout le monde à ressenti, Raymond Prunier.
Les commentaires de Christiane ont toujours si parfaitement civilisés que l’on se demande comment elle peut être si souvent en attente de modération.
Plus je vous lis, Wgg, plus je me demande si vous avez le niveau requis pour commenter ici.
Christophe Coin sur Harnoncourt : « C’était un esprit libre ? Ce qui est rare ».
On a fait tellement de choses exceptionnelles pendant ces 30 ans-là et tellement peu en comparaison les 50 qui ont suivi… (D.)
Giulini, Boulez, Rojdestvensky, Colin Davis, Marriner, Levine, Haitink etc. etc. : des petits joueurs, tous ces gens-là.
Notez que ce que je vous dis-là, je l’aurais dit à Clopine aussi.
Et Céline le pourvoyeur en brassées d’images et de métaphores ?..une grande partie de l’émotion dansd la prose celinienne..
un exemple dans « voyage au bout de la nuit » comment on passe de la banlieue à une image de la mer.
« Et la lumière du ciel à Rancy, celle d’un marécage immobile, c’est la même qu’à Detroit, du jus de fumée qui trempe la plaine depuis Levallois. Un rebut de bâtisses tenues par des gadoues noires au sol. Les cheminées, des petites et des hautes, ça fait pareil de loin qu’au bord de la mer les gros piquets dans la vase. »
on passe de la banlieue à la baie de Cancale, qu’il apprécia. Il me semble bien qu’il n’y a que le cinéma muet « poetique » genre Jean Epstein, qui pouvait traduire ce genre de passage..
Similitudes et oppositions dans les oeuvres respectives de Proust et Céline ?
Tout n’est-il pas là pour comprendre la littérature française du XXe siècle ?
L’un prend pour champ d’investigation la haute : l’aristocratie et la bourgeoisie d’affaires et de pouvoir. L’autre travaille dans les basses : prolétariat, sous prolétariat et autres petits gens sans grades…
Leurs romans sont conduits par un narrateur. Chez Proust, il n’est jamais nommé. Céline, en revanche, lui donne une identité. Mais ni l’un ni l’autre ne sont réductible à leur « porte parole » littéraire et leurs oeuvres n’en font pas un auteur mondain, pour l’un, et un auteur argotique, pour l’autre. Le génie de Proust, qui se souvient essentiellement, est à rechercher du côté de son art unique de l’introspection et de l’analyse des rapports humains, porté à un degré jusqu’ici inégalé. Celui de Céline, tout en éructation, en haine, en ressentiment, se situe plutôt du côté du style, de la musique, de son phrasé singulier, de son tempo. Orchestre de chambre contre impro jazzy ? Mais les deux recourent tout autant à l’humour et à la cruauté : le gentil Marcel tout comme l’odieux Céline n’épargnent pas leurs personnages ni ne se donnent spécialement le beau rôle.
What else ?
Il faut reconnaître que Boulez était bien meilleur chef que compositeur.
Et c’est loin d’être systématique pourtant; exemple : Bernstein.
Raymond Prunier, c’est intéressant votre théorie, là. Intéressant, mais carrément sujet à caution… Parce que ce n’est qu’une théorie, oh, séduisante, mais sans l’ombre d’une preuve. Vous dites que les bébés (car vous parlez de cette période de la vie, sans jamais employer ce mot, vous ferait-il peur ?), dans leur dépendance à autrui, peuvent éprouver de la colère – et qu’un Céline ne ferait rien d’autre que d’exprimer cette colère « rentrée » (et pour cause…), faute de langage…
D’abord, les bébés ont un langage, et pas qu’un peu. Z’avez pas dû beaucoup écouter les pleurs d’un bébé qui a faim, vous…
Ensuite, perso cet âge des langes ne me fait pas le même effet qu’à vous. J’ai l’impression, moi, que ceux qui y survivent, ceux qui ont la chance d’être nourris et aimés, les deux conditions pour la survie du nouveau-né, (même mal, même pas assez) ont acquis à jamais la nostalgie de cette époque de dépendance, certes de dépendance, mais aussi du luxe absolu. Et que plein de travers humains, par exemple cette propension à vouloir vivre un « american way of life » désastreux pour la planète et luxueux dans son déploiement à l’infini (moins de quatre salle de bains tu meurs…) viennent de la nostalgie de l’époque où, à la fois, le cerveau malléable a le plus de capacités à répondre aux sollicitations extérieures, et où en même cet « extérieur » répond à tous les besoins, laissant ainsi au petit d’homme tout le loisir de se consacrer à son apprentissage, sans se soucier d’où vient le lait qui l’abreuve et le visage (qu’il prend en plus pour le sien) qui se penche vers lui…
Cette nostalgie de l’âge d’or du nourrisson est bien plus courante, à mon avis, que le ressentiment dont vous faites (ô, plaisamment, je ne le nie pas) état. Mais peut-être que vos propres biberons avaient un goût bien amer ???
Si maintenant vous vous lancez dans des explications de texte sérieuses, Jibé, c’est que les poules ont enfin des dents.
Widergänger dit: 7 mars 2016 à 13 h 56 min
Contrairement à ce que croit Céline, il n’y a pas d’émotion « pure » en littérature.
Mais la pensée n’existe dans son roman que nimbée dans un flux émotionnel, ça c’est vrai. C’est aussi pourquoi il ne faut jamais prendre vraiment au sérieux les pensées du narrateur
Mais est-ce que Céline croit vraiment que l’émotion « pure », ça existe (en littérature et ailleurs ) ?
Inversement, peut-il exister une pensée « pure », absolument déconnectée de toute émotion (même chez les philosophes) ? Toute pensée est du corps. Toute pensée passe par le corps. Comment imaginer une pensée absolument purifiée des affects du corps ?
gérard-jean : sans oublier Celibidache, Karajan, Maazel, Abbado, Muti…
Oui, bien vu, Paul Edel ! Le Voyage au cinéma aujourd’hui, ça ne donnerait rien sinon une succession de clichés par un Bollywood quelconque comme dirait Phil…
Rayons Prunier est bon, donc on l’attaque de front. C’est dans l’ordre des choses.
Je n’ai sans doute pas l’oreille ni les compétences de Court pour en juger, mais j’ai toujours bien aimé Harnoncourt aussi bien dans ses symphonies que dans ses concertos de Mozart. Personne n’est parfait…
Raymond. Flûte. Fichu correcteur d’orthographe…
« une succession de clichés »
Idem pour « La Recherche… », WGG. Inadaptables au cinéma !
Mozart par Harnoncourt :
https://www.youtube.com/watch?v=BvVvVwkaVHw
Je le pense aussi, Baroz. Mais on peut toujours essayer pour voir…
Harnoncourt n’est pas mal du tout, disons ce qui est.
WWW, vous n’avez ni l’oreille… ni les flatulences
Pour comprendre l’ontologie de l’art littéraire ne faudrait-il pas étudier les raisons de cette impossibilité adaptative de La Recherche… et du Voyage… ?
Gerard-Jean, pardonnez-moi de ne pas prendre la peine de vous répondre aujourd’hui, ayant comme Christiane trouvé écoeurant certain commentaire frais du jour. On verra demain.
Le film de Ruiz n’est pas mal du tout, Baroz. Les Portugais savent décrire les empires déchus.
Sartoris dit: 7 mars 2016 à 14 h 51 min
gérard-jean : sans oublier Celibidache, Karajan, Maazel, Abbado, Muti…
Que de beau monde, en effet. Pour en revenir à Harnoncourt, les 12 concerti de l’opus 8 de Vivaldi (« Il cimento dell’armonia e dell’inventione »), quelle révélation ! quelle émotion ! Il faut conseiller à Court d’écouter ça.
Jibé 14h 59 : certainement.
« Le film de Ruiz n’est pas mal du tout »
Oui, Phil, mais c’est surtout un film de… Ruiz, avant tout !
lola dit: 7 mars 2016 à 13 h 52 min
« J.C. 5h57 Vous aimez les chats,JC, faites un peu patte de velours. »
Lola ! Je ferai patte de velours …..
Sartoris dit: 7 mars 2016 à 14 h 51 min
gérard-jean : sans oublier Celibidache, Karajan, Maazel, Abbado, Muti…
–
Vous avez le mot pour rire, Sartoris.
Enlevez au moins Karajan, surtout celui des années 70-80.
christiane dit: 7 mars 2016 à 10 h 22 min
@gérard-Jean dit: 7 mars 2016 à 8 h 31/8h 46
RÉPUGNANT !
Quoi ? Si on ne peut plus charrier gentîment ( vise un peu le sire complexe) un camarade de club, où va-t-on ?
…… lorsque vous cesserez de faire votre langue de à mon égard.
D. 15 h 03 min : en effet.
Harnoncourt : Beau billet de Jacques Drillon dans l’Obs
En revanche, vous auriez cité Klemperer, surtout dans ses interprétations des symphonies de Beethoven, jaurais pu acquiscer.
Comment en est-on arrivé à parler d’Harnoncourt ?
C’est M. Court qui a décidé d’enterrer Harnoncourt une seconde fois.
A lire les lettres de Milton Hindus, on l’imaginait bien joufflu comme le montre sa photographie.
@geo 14h36 . « les commentaires de Christiane st tjrs si parfaitement civilisés que l’on se demande comment elle peut être si souvent en attente de modération »
Il y a 3 explications possibles,Geo:
1) le robot modérateur date, c’est une vieille machine qui a la cataracte, alors elle tape au hasard,puis elle rejette, 24h plus tard…
2)c’est un smicard en ddd qui en a marre de lire des injures et qui se repose joliment à profiter de la politesse innée de Christiane, même quand elle distribue des coups de parapluie, bien ajustés ,elle a du caractère
3) c’est un vrai amateur de littérature qui s’enferme en connaisseur, dans sa bibliothèque, avec Christiane et ses billets toujours argumentés, preuves d’une réflexion personnelle sur tous les livres qu’elle lit: lente dégustation qui la fait disparaître, pour un temps.
Que dites-vous,geo, de cette 3° possibilité ? Christiane a une double vie ….
C’est tout, Lola ?
Il se peut aussi que Christiane use de mots riches que le modérateur ne comprend pas et que, dans le doute, il considère comme des injures, des grossièretés, des insultes ?
Autre explication possible. Le modérateur, fou d’amour pour Christiane, lui aurait proposé de prendre un verre et celle-ci aurait refusé ?
@Jibé dit: 7 mars 2016 à 15 h 44 min
Jibé, vous ne perdez jamais votre sens de l’humour !
nonnon, c’est Bernanos qui bloque parfois dans la modération, à cause de l’os. comme vous dites bien, baroz, enlarge your horizon.
Enfin, le modérateur, ancien élève cancre de Christiane, institutrice, l’aurait identifiée et se… venge !
Tout cela, ce ne sont que suppositions, Jibé.
@lola dit: 7 mars 2016 à 15 h 24 min
je descends d’un étage et après Jibé, c’est vous, Lola ! Ah, cela fait longtemps que je n’avais pas autant ri. Bande de galopins !
L’os du jambon Bernanos ne bloque pas quand c’est vous qui le tenez en main, Phil !
Vous avez toujours le mot pour rire, Phil. L’os de Bernanos. Il y a un os… il fallait y penser, tout de même!
Ce qui m’a toujours étonné, c’est de passer les doigts dans le nez en écrivant pu du cul.
En fait, Christiane est trop consensuelle, et le modérateur (un protégé de Jambrun) n’aime que la castagne !
Sartoris, que je ne connais que sous son vêtement romanesque, m’a comparée à Jenny, inconnue; mais Wiki veille au grain.J’ai passé 10 mn, un peu perplexe à contempler des créatures qui se prénomment ,toutes,Jenny.
– dame du 19° en frou frou noir, avec un décolleté d’une beauté inégalée,à faire rêver; hélas,raie au milieu et bandeaux noirs qui évoquent G.Sand vieillissante;dommage.
–l’une à la peau terriblement blanche s’expose dans un bikini encore plus blanc; qu’elle aille faire un tour chez Cristina Cordula, la reine du shopping et de M6
— qqs-unes en bas résilles noirs et jarretelles idem,out, même pas vintage.
—-plusieurs déités,avec des poitrines à tomber par terre, c’est le mot;n’ont pas choisi le bon plasticien,ni le bon soutien-gorge.
—–une miss Guadeloupe en bikini jaune à fleurs,merveilleuse silhouette, merveilleuse beauté; elle a la peau très bronzée et a 21 ans; terribles regrets..
—toute une série de petites poupées play-mobil, en salopette,boudinées dans des chemisettes pas possibles, avec des casques, des bérets tricotés, verts,des yeux comme des boutons..
Sartoris, où donc se cache la divine Jenny à laquelle l’un de mes posts vous a fait penser ? car votre remarque était celle d’un gentleman, n’est-ce pas;Eton ? Cambridge ? Gordon’s town?
Pour le modérateur: pas la peine de voir Wiki..pas vraiment ….
Sympathie,Sartoris.
Je me joins à D. et Christiane pour trouver le commentaire répugnant… répugnant.
Et une fiche pour lola !
http://image.slidesharecdn.com/spies-13026601377798-phpapp01/95/spies-6-728.jpg?cb=1302643268
Je me demande si Jibé ne ferait pas un peu d’humour, lui aussi ?
christiane si çà bloque pouvez écrire à passouline, en général il répond laconiquement : pas de parano et libère le commentaire.
bien rigolé aussi que d’imagination ..
je fais un noeud dans mon chapeau toujours pas de noces avec MCourt. Il est insensible à tout du haut de sa tour pleine de grimoires abracadabrantesques.
merci W vous écrivez tout en mieux que mes pensées faiblardes on pige.
Attendez, on va demander qui ne se joint pas, pour aller plus vite.
la gachette du bocage dit: 7 mars 2016 à 14 h 47 min
« Et que plein de travers humains, par exemple cette propension à vouloir vivre un « american way of life » désastreux pour la planète et luxueux dans son déploiement à l’infini (moins de quatre salle de bains tu meurs…) »
C’est tout de même plus agréable d’avoir 4 salles de bain qu’une seule !!! Nous en avons quatre, oui madame, et quatre WC aussi, c’est parfait … Pourquoi s’en priver ?!
« Penser à la planète » ? « American way of life » ? Ridicule ! c’est faire de l’idéologie de carton-pâte ….
Écrire à Passouline, voilà bien quelque chose que je ne ferais jamais. Il est très occupé et lui prendre ne serait-ce que 5 minutes pour des bêtises probables, ce ne serait pas raisonnable du tout.
A lire les lettres de Milton Hindus, on l’imaginait bien joufflu
phil et toujours a mettre en avant ses pulsions sodomites
Dites, quand vous lisez les scrupules de Denis Lavant, qui est « petit », « n’a même pas les yeux bleus »… Vous ne vous dites pas que Jean d’Ormesson, lui, aurait pu jouer Céline, grâce à son physique… célinien ?
Par contre on peut écrire ici à Clopine et à Jibé, cela les divertit.
sans vouloir de crêper la frise JC on se demande bien quand tu te laves vu le temps que tu prends tes aises ici, n’est – ce pas ton wc le plus économique cette pauvre rdl.
un bon bain de boue, comme les poules …
Ah, et puis, je crains le pire, ici, pour demain 8 mars. Je sens que je vais faire un grand détour, et me boucher le nez !
Ce qui m’a toujours étonné, c’est de passer les doigts dans le nez en écrivant pu du cul
tu devrais le remercier en privé dédé..ça lui ira droito coeur à lassouline
un bon bain de boue, comme les poules …
havant ou aprés le clystère..
Post utile ô combien… Le billet sur le film consacré à Céline se prélasse sous des bandeaux aguichants :
» un roman merveilleux de style et de sensibilité »
« F.C maître es sortilèges littéraires »
mieux que ce que pourraient faire les »lovely ladies » ???
P.A. ,humour oblige, l’a-t-il fait exprès??? facile de montrer ensuite une photo avec un Denis Lavant grimaçant.Je n’aime pas ces biopics qui fleurissent un peu partout. Mais Passou a posté ensuite un lien très intéressant:Denis Lavant analyse avec clarté son personnage, les raisons pour les quelles il a accepté le rôle; rien que pour cela j’irai voir le film; et pour les commentaires avisés ,argumentés ,des posteurs en grande forme. Mon com. ne serait pas original, voyons…le voyage me fait « penser » à un autre livre où un personnage bourlingue à travers l’Europe, oui en 14/18, Europe à feu et à sang…??!! je vais peut-être me faire étrangler,couic .
métastase c’est pas le joueur de tennis jean marron..
Lavant analyse avec clarté son personnage, les raisons pour les quelles il a accepté le rôle; rien que pour cela j’irai voir le film
..havec lolo une bourade et c’est dans la poche
chantal dit: 7 mars 2016 à 16 h 17 min
De quoi tu te mêles, chantal ?!
Vous ne vous dites pas que Jean d’Ormesson, lui, aurait pu jouer Céline, grâce à son physique… célinien ?
..répugnant
Lavant qui dit pourquoi il a accepté le rôle ! Il s’autoanalyse, le nain grimaçant !… « j’irai voir le film » qu’elle dit lola !
Non mais, je rêve ?
L’os du jambon Bernanos
du ramone!..toujours a lorgner sur les manches le baroz..
« imaginer une pensée absolument purifiée des affects du corps ? »
Seule la souffrance est autorisée : purificatrice
on n’oserait pas lui demander clopine, le pauvre à son âge encore jouer du vivement dimanche, un contre – emploi nous le précipiterait définitivement Monsieur d’O.
Je me demande pourquoi ils ont pris une jolie femme pour interpréter Lucette ? Moi j’aurais bien pris Fanny Ardent un peu cabossée pour jouer la danseuse proscrite ..
lola dit: 7 mars 2016 à 13 h 52 min
M de K a de la classe, tout le contraire du vieux nain pervers abr uti de pec-û
De quoi tu te mêles, chantal ?!
ha c’est la raclure..j’avais mal lu
15 h 02 min
Ruiz est portugais ?
Merci Jibé 16h03; je ne savais pas;femme intéressante:
« a female spy in the american revolutionary war, on the side of the british loyalists..french speaking woman..;in the summer of 1781.. »
où diable Sartoris l’a-t-il entendue ??peu importe, elle me plaît !!
Et ces tout petits pavés, là ? C’est pas très viril, comme pavés… Ferdine il aurait pu commencer à les désosser ! L’aime pas le travail alor…
les bains de boue de poule..c’était signé trouducu pourtant..qu’ai je donc pensé
et quatre WC aussi
ça me rappelle une interview de beni hill.. »quand hon devient riche on peut acheter plein de chemises mais hon se lasse vite..on ne peut en mettre qu’une a la fois »
ces tout petits pavés, là ? C’est pas très viril
un bon coup de photoshop et lavant fait 2 metre et a les yeux bleu..il hancule jeand’o tout en causant de haut à joufflu..la beauté est dans le client serveur
JC 16h23: une de mes qualités cachées: je sais tricoter des chaussons, de toutes les formes, avec pompons,avec rubans, pour les bébés 1°âge, et qui s’adaptent très bellement aux jolis pieds des matous qui auraient la fantaisie de faire leurs griffes,inconsidérément!
bouguereau dit: 7 mars 2016 à 16 h 42 min
vas ch.ier dans ton unique pti vécé keupu
encore un verre, ça te fera oublier d’avoir pour une fois bien répondu à l’ab ruti qui te sert de toutou au lieu de le féliciter d’un rire gras
WG trop fort en littérature !
Chantal,
bonjour, pas la peine de se faire du mouron, ils sont tous en ligne ! bon, grand soleil, il est temps d’aller marcher.
Je suis intéressé par de tels chaussons pour mon chat, Lola.
Il y a foule aujourd’hui à la clinique du bon docteur Passouline: ça doit être causé par l’affligeante situation des migrants, pauvres hères qui angoissent les habitués de la RdL. Un autre petit calmant peut-être? Comme si les Français n’e consommaient déjà pas suffisamment…
Vont tous finir comme l’hystérique Léa Salamé, qui traite un invité d’énervé et d’énervant. Si elle se voyait…
« Jean d’Ormesson, lui, aurait pu jouer Céline, grâce à son physique… célinien »
Il est beau
D.17h04 . Avec plaisir. J’ai un peu perdu la main…il faut que je revoie le modèle pour la taille et cela nécessitera quelques essayages; ce n’est pas du prêt à porter, c’est du Haut-Tricot sur mesure,modèle unique!
Pour le Crédit dit Agrricole, le conte est bon.
Voyons, JC, vous vous inquiétez du silence de U. ..?
Allons,e silence n’est pas plus mauvais signe que vos impertinences ..
Ici, 40° à l’ombre et je pianote allègrement sur la vague des aléas ..
Puissante logique Clopinienne:
Si je suis bien la pensée de la canette du bocage, o combien solide,
Les bébés que l’on aime « et qui survivent, » revent en conséquence au luxe, et à quatre salles de bains, « ce qui est mauvais pour la planète ».
(J’aime bien ces phrases béquilles de composition française. Si, Si.)
S’ensuit une conséquence,restée dans l’impensé clopinien.
Faudra-t-il réhabiliter la moulinette à bébés de JC Averty?
Devra-t-on maltraiter tous les enfants?
Faire en sorte qu’un minimum survive?
Et pour ce, installer des MFI (Mères Fouettardes Institutionnelles), formées à l’IB ( Institut de Beaubec)?
Le tout pour le noble but de sauver la planète?
Ici Clopine rejoint la Mère Ubu.
Il n’empeche, j’imagine d’avance le programme: lecture: Zola, La Terre, activités: vous imiterez le plus possible le couple Thénardier!
Elle devrait parfois se relire avant d’écrire n’importe quoi…
voilà voilà lola, miss Jenny est la gouvernante qui veille avec bonté, douceur et efficacité sur toute la famille Sartoris, les Bayard et Johnny ainsi que sur la délicate Narcissa Benbow, quelques-uns de enfants du grand Will Faulkner… relisez donc le roman
@ »cricri » dit: 7 mars 2016 à 17 h 15 min
Sans être l’auteur de ce commentaire , je l’approuve. La beauté intérieure de cet homme… son élégance, sa réserve, son impertinence, sa culture, sa franchise, son plaisir évident d’être sur un plateau de télévision, sa mémoire en font un bel homme, rayonnant dans l’âge qu’il a aujourd’hui et que nous aurons tous (je l’espère), un jour.
Une belle vie, surprenante, bien remplie.
Notre nouille d’entre les nouilles normandes est toujours aussi nouille.
Bien.
Soyons positifs.
C’est une valeur sure en ces temps de grande incertitude, non ?
bouguereau dit: 7 mars 2016 à 16 h 21 min
métastase c’est pas le joueur de tennis jean marron..
Non. Le joueur de tennis, c’était Nastase. La réaction écoeurée de Christiane a provoqué en moi une jubilation indécente mais intense. il est vrai que mes deux posts étaient calibrés pour. Comparer Jean d’Ormesson à Métastase, il fallait l’oser. D’ailleurs, depuis cette trouvaille, je n’arrête pas de me faire pipi dessus. Un problème de vessie sans doute. Blurps.
@Bihoreau, duc de Bellerente dit: 7 mars 2016 à 17 h 07 min
« Vont tous finir comme l’hystérique Léa Salamé, qui traite un invité d’énervé et d’énervant. Si elle se voyait… »
Oui, la dame est réactive… et a la langue bien pendue !
@chantal dit: 7 mars 2016 à 16 h 06 min
Défense de rire : ma réponse est en… attente de modération ! mais les autres commentaires d’hier et de ce jour sont tous apparus comme les crocus qui pointent leur nez pointu dans la terre encore froide de l’hiver.
Miss Jenny, un beau personnage de femme qui n’a pas d’âge et traverse les générations
@Raymond Prunier – 14h18
Bien intéressante votre vision de son enfance. Nous n’avons hélas aucun document sur ce qu’il en dit, à part, dans « Le Voyage…. » l’évocation de ce milieu social.
Mais j’ai trouvé ce document, rare, de sa fille Céline l’évoquant (prénom de sa grand-mère aimée qui lui servit aussi de pseudonyme.) :
http://www.lefigaro.fr/livres/2011/05/25/03005-20110525ARTFIG00708-celine-vu-par-sa-fille.php
« Défense de rire : ma réponse est en… attente de modération ! » (Christiane)
Les commentateurs, habitués aux grossières et débiles sénilités de la plupart des commentaires, ont besoin de temps pour comprendre les vôtres
coucou @christiane, j’en ai vu des jolies fleurs ce weekend en promenant dans les parcs, j’ai pris des photos le ton était splendide avec un soleil rasant, léchant les murs de vieilles briques et les enfants les mains dans le sable malgré la froidure, les joues avec des tons intenses couleurs inédites. les griffes du robot libèrent dans la nuit … Vous avez de l’inspiration en ce moment ?
Défense de rire : ma réponse est en… attente de modération ! (Christiane)
Les MODERATEURS, habitués aux grossières et débiles sénilités de la plupart des commentaires, ont eux aussi besoin de temps pour comprendre vos commentaires
gérard-Jean dit: 7 mars 2016 à 18 h 12 min
« Comparer Jean d’Ormesson à Métastase, il fallait l’oser. »
Faut reconnaître que c’est drôle contrairement aux c retineries d’un bouguereôt ou jc
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