Quel grand-roman-américain ?
Le mythe du grand roman américain n’a pas fini de faire des ravages. Non qu’il n’ait pas existé ni donné certains de ses plus beaux fruits à la fiction universelle. Pas de liste qui exclut, à chacun son panthéon (Publishers Weekly a même organisé un vote à ce sujet). D’autant qu’on ne sait pas trop quels en seraient les critères : grands espaces ? grands personnages ? grands sentiments ? grande fresque ? grand sens du national epic.. Dans la production actuelle, du côté des petits-enfants d’Hemingway, les Cormac McCarthy, John Irving, Toni Morrison, Russells Banks, Jim Harrison, et Richard Ford entreraient dans le canon alors qu’aucun n’a encore atteint au génie d’un Saul Bellow de Chicago pour ne citer que lui, et dont on doute qu’il corresponde au genre selon les classificateurs.
Mais enfin, il y a quelque chose à la fois de contraignant et de tétanisant dans l’injonction que de jeunes écrivains européens se donnent à eux-mêmes de suivre ce modèle qui ne s’est pourtant jamais posé comme tel – sauf peut-être dans les ateliers d’écriture des universités outre-Atlantique. Le phénomène semble avoir repris de la vigueur ces derniers temps si l’on en juge par les romans de jeunes auteurs de langue française.
Il y a d’abord eu La Vérité sur l’affaire Harry Quebert (Fallois), le grand succès-surprise de la dernière rentrée, dont Joël Dicker a fait à son corps défendant un véritable manifeste d’américanophillie littéraire. Qu’on le juge réussi ou raté, son ambition de composer un « grand roman américain » est indéniable ; et dans les très nombreuses conférences qu’il donne actuellement à travers le monde, partout où son livre est en cours de traduction, il le revendique volontiers, tout en précisant qu’écrire sur l’Amérique ne l’a pas pour autant conduit à écrire à l’américaine, dans un esprit de pastiche ou d’imitation.
Tout récemment, le premier roman de Carole Allamand La Plume de l’ours (390 pages, 21,50 ans, Stock) a réactivé ce tropisme. Etrangement, comme Dicker, elle est genevoise mais, contrairement à lui, l’Amérique n’est pas le lieu de sa maison de vacances familiale : elle y vit depuis 1993. C’est davantage qu’une imprégnation. En tout cas son récit est épatant ; sa quête d’un biographe après un écrivain, work in progress d’une recherche, est si bien mené qu’on se surprend à vérifier dans les dictionnaires si ce Camille Duval a vraiment existé, au cas où il nous aurait échappé. Car tout est là pour le rendre crédible et vraisemblable : noms, dates, lieux, évènements. L’auteur recourt au syndrome de Capgras, forme de paranoïa qui pousse le sujet malade à prêter des intentions malveillantes à autrui, ainsi qu’une identité usurpée à ses véritables proches. On voit tout ce que cela permet d’ambiguïtés, de fausses pistes et de vrais faux-semblants. Surtout quand le personnage explique : « Les deux grands biographes de Duval ont rencontré des médecins, des chefs de clinique mais ils n’ont jamais vraiment regardé du côté du personnel soignant ». Ils auraient peut-être découvert que la fille du grand écrivain a brouillé les pistes en lui attribuant la pathologie de Camille Claudel… Le procédé est largement éprouvé mais lorsqu’il est aussi finement maîtrisé, il s’en dégage quelque chose de troublant. Surtout si l’on conserve à l’esprit ce qu’un mystère peut dissimuler : des choses terribles ou le néant. C’est par endroit la trame et l’esprit (juste cela, pas davantage, ne faites pas dire ce que je n’ai pas écrit) des Papiers d’Aspern de Henry James, sauf que Marguerite Yourcenar (dont l’auteur est par ailleurs une spécialiste), Roland Barthes, James Ellroy et les Rolling stones font des apparitions, en vedettes américaines, en quelque sorte. Après bien des aventures qui nous mènent loin, on en ressort avec la conviction qu’un paparazzo sommeille en tout écrivain de vies, qu’une part d’invention entre dans tout bon travail critique et que la rupture duvalienne n’existe pas.
Alors, américain, ce roman suisse romand ? Il faudrait demander à Tanguy Viel. Son dernier livre La Disparition de Jim Sullivan (160 pages, 14 euros, éditions de Minuit) fait de lui un expert en la matière. Après s’être précédemment joué des codes habituels du polar (L’Absolue perfection du crime en 2001), il y subvertit les codes traditionnels du grand-roman-américain avec une ironie réjouissante. Nous voilà donc habilement embarqués dans l’histoire au second degré d’un romancier tout ce qu’il y a de plus français, en légère panne d’inspiration, qui décide d’employer les trucs et les recettes des maîtres américains de la fiction dans le fol espoir de parvenir à un résultat semblable, au moins dans le succès. Enquête sur un disparu, universitaire pris par le démon de l’adultère, campus dans le paysage, assassinat de Kennedy, règlements de compte, alcoolisme, sexe, guerre en Irak, tout le cocktail habituel sur fond de folk musique. Rien de tel que de sortir ses personnages au grand air. Naturellement, il prête à son héros tous les poncifs bien connus sur la fabrication de ce type de romans, sérieux, costauds mais en manque flagrant de légèreté et de fragilité ; il le fait avec suffisamment de distance pour qu’on en sourit, assez de doigté pour qu’on s’y plaise et ce qu’il faut d’empathie pour qu’on s’intéresse à ce double qui se sent tellement mieux dans la vie rêvée de l’écriture que dans l’existence des autres. C’est drôle, déjanté, à l’ouest- mais de quoi ? En tout cas, il va être désormais difficile de lire des histoires ponctuées de pêches à la truite dans les rivières du Montana sans sourire à la pensée du livre de Tanguy Viel.
Allez, un bonus pour la route, puisque les lieux communs du genre imposent le road-movie. Pas vraiment un livre ni même une revue, un hors-série du Monde consacré à « Philip Roth, qui n’a jamais autant parlé depuis qu’il a cessé d’écrire. Un américain pas si tranquille » (122 pages, 7,90 euros). Josyane Savigneau, qui en est le maître d’œuvre, a réussi à recueillir là un ensemble passionnant, ce qu’on fait de plus complet (critiques, hommages, témoignages, extraits de l’œuvre, entretien, bibliographie, photos) sur le sujet. Que ceux qui ne partagent pas son admiration pour l’auteur du Théâtre de Sabbath et d’Opération Shylock, ne s’y risquent pas. Les autres, dont je suis, y trouveront des clés pour revisiter l’œuvre avec un regard presque neuf, ce qui n’est pas rien. Un extrait au hasard :
« Un vrai lecteur de romans, c’est un adulte qui lit, disons deux ou trois heures chaque soir, et cela trois ou quatre fois dans la semaine. Au bout de deux ou trois semaines, il a terminé son livre (…) Quand ils lisent, les vrais lecteurs ne se laissent pas distraire par autre chose (…) Mais c’est indiscutable, le nombre de ces gens qui prennent la lecture au sérieux baisse très rapidement. En Amérique, en tout cas, c’est certain (…) Je peux vous prédire que dans trente ans, sinon avant, il y aura en Amérique autant de lecteurs de vraie littérature qu’il y a aujourd’hui de lecteurs de poésie en latin. C’est triste, mais le nombre de personnes qui retirent de la lecture plaisir et stimulation intellectuelle ne cesse de diminuer ».
A propos, tout au long de ce dossier, même si l’œuvre de Philip Roth en est à sa manière l’illustration (et pas seulement par… justement Le Grand roman américain, 1980, ou la société américaine vue à travers le prisme de l’art du base-ball dans ses moindres détails), il n’est guère question de grand-roman-américain, sauf dans une légende photo. Une légende.
(« Aéroport de Chicago », « College Station, Texas », « Cimetière à Boston », photos Passou)
963 Réponses pour Quel grand-roman-américain ?
Bon billet!
« Un vrai lecteur de romans, c’est un adulte qui lit, disons deux ou trois heures chaque soir, et cela trois ou quatre fois dans la semaine. Au bout de deux ou trois semaines, il a terminé son livre » – ce lecteur n’a vraisemblablement ni travail, ni famille, ni enfants – ou peut-être c’est un étudiant ou il est déjà en retraité ….
ça me fait penser à un de mes tweet qui posait la question suivante:
« Faut-il avoir un diplôme en écriture (à l’américaine) pour être écrivain?
La culture se globalise jusque dans la méthode.
Est-ce qu’il y aurait une bonne librairie à Wissembourg?
…
…le grand roman américain,…comment refaire
le rêve de l’Amérique,…la foire d’empoigne du business
…
…
…le grand roman américain,…comment refaire
le rêve de l’Amérique,…la foire d’empoigne du business-plan du futur,…etc,…
…
Si je me fie aux tirets dans le titre , il s’agit du capgra !
Viel est savoureux entre tous les jeunes auteurs !
J’avais lu, ailleurs, cette déclaration de Roth sur les « vrais lecteurs », et je m’étais la réflexion qu’elle était un peu étrange : si l’on reprend ses chiffres, il faut donc, à un « vrai lecteur », au minimum 2x3x2 = 12 heures, au maximum 3x4x3 = 36 heures pour « terminer son livre », d’où je conclus que le « vrai lecteur de romans » 1) lit des romans fort longs et/ou 2) lit très lentement.
cela n’a absolument rien à voir mais j’ai vu passer sur la toile internat en lieu et place du fameux grand mot et cela m’a a-mu-sé
Roth pour « Pastorale américaine »,DeLillo avec « Outremonde »,la saga de Rabitt et « Couples »,sans remonter à « Babbitt » ou à Dos Passos. On n’a pas vraiment besoin des Suisses.
j, même réflexion que vous. Je trouve étrange aussi un étalement sur plusieurs semaines ! Je viens de lire avec plaisir « Lost Memory of Skin », de Russell Banks (400 pages environ) en une douzaine d’heures en effet, mais sur trois jours, et me verrai mal rester plus d’une semaine sur un « grand » roman. Y revenir est encore autre chose.
Viel est un auteur captivant , et comment ne pas être curieux de la manière dont revient le malheur de Camille Claudel ?
« des choses terribles ou le néant » …
me verrais
Le grand roman américain qui semble devoir tomber en déshérence aux USA se serait-il déporté sous l’effet d’une tempête sortie de la poitrine d’un ouragan soufflant dans un sens contraire à son habitude (les vents ont dorénavant leur propre courant du « gulf stream » apparemment) vers la Suisse de Charles-Ferdinand Ramuz ? de déshérence en déshérence, on finit toujours à « Derborence ». Pourquoi devrait-on s’en plaindre ? le terre valaisanne est accueillante, c’est un topos d’excellence pour y planter des histoires de romans. C’est encore une terre d’utopies, aux doux anachronismes (qu’on soigne à force d’amoureux amendements organiques compostés dans la plus pure des traditions stylistiques). C’est une terre d’élection blanche et rouge (loin, très loin des couleurs qu’on voit flotter au bout de la hampe des romanciers pompiers du genre Stendhal, l’Ur-italien, et Philip Red, l’archéo-européo-new yorko-amérigo-épicuro-universitaire, qui eux se complaisent à n’en plus finir dans le roth et le schwartz), un sol fait pour les Croisés de la littérature. L’Amérique d’aujourd’hui est seule face à ses doutes, l’uchronie règne en maître (et non pas fébrilement, par accident comme cela peut-être le cas en France, ainsi qu’un livre chroniqué en RdL récemment nous le rendait perceptible). Stephen King en est à ressasser le mythe d’un Kennedy aussi vivant qu’un Elvis. A mon sens tout cela n’est que le symptôme de la perte de l’instinct du romancier dans les sables mouvants d’une hypermnésie, le symbole d’une proche noyade dans le « cron » (terme du valais — mais aussi de mon Valois natal –, qui désigne une étendue sablonneuse pleine de débris de coquillages) de l’esprit. Voilà peut-être pourquoi, à l’heure où le secteur aérien américain frise la correctionnelle à toujours plaider pour le « chapter 11 », le grand roman étasunien vole sur Swiss International pour aller s’enterrer d’urgence par delà les monts, les vallées et les merveilles de la Romandie, dans le terreau suisse de l’écrit nouveau, promesse d’un néo-Eldorado du novel éternel.
Voilà peut-être pourquoi,
je n’avais pas remaqué que ce fût la question du titre, ni qu’il annonçait rien comme un Eldorado
, et ne parlons pas d’eldoradotage* !-en parlant de ravage !
*comme j’ai lu Ramachandran ..
Cher xlew.m, vous êtes parfaitement injuste pour le roman américain « actuel ». Et pourquoi les « doutes » ne généreraient-ils pas de grands romans ?
Il y en a un qui n’est pas avec nous aujourd’hui et qui va ressauter.
Cela dit sans du tout vous contester vos goûts européens.
Bien fidèlement vers vous, enfin.
» son ambition de composer un « grand roman américain » est indéniable »
Imiter le roman américain ? ce n’est pas ce qu’on attend de nos jeunes romanciers français. Mais il faut avouer que si le roman français faisait preuve du dixième de la vitalité du roman américain tout en restant français, on serait déjà bien contents. Mais il faut bien le reconnaître : face aux Russell Banks, Bret Easton Ellis, Jim Harrison et autres Joyce Carol Oates, la production romanesque française fait vraiment cousine de province. Exceptons tout de même un Michon et un Houellebecq.
la question soulevée trouve son tranchant dans ce constat du billet
» de suivre ce modèle qui ne s’est pourtant jamais posé comme tel – sauf peut-être dans les ateliers d’écriture des universités outre-Atlantique. »
on retombe dans la question du désir mimétique et comme il peut être une entrave dans une interprétation appropriée
N’estce pas ce désir qui est en jeu dans tout une littérature dont les racines puisent dans le terreau de la littérature et l’ histoire de la psychiatrie ?
Je crois que le-grand-roman-de-quelque-part c’est une histoire finie. Désormais, en tenant en compte des conditions de vie équivalentes, un grand roman peut apparaitre n’importe où. Nonobstant les noms et les lieux, on ne peut vraiment pas prendre « 1Q84 » pour un grand-roman-japonais, dans les faits c’est peut-être le premier grand roman produit par la mondialisation, ce qui est de bon augure pour le futur. Pynchon avait ouvert la voie avec « Vineland » qu’envers et contre les opinions sorties des yaourtières est encore un grand roman américain.
Cité du Vatican, 13 mars 2013 (VIS). A 19 h 06′, une épaisse fumée blanche s’est échappée de la cheminée de la Chapelle Sixtine, indiquant que les Cardinaux avaient procédé à l’élection du nouveau Pape. Au cinquième scrutin le Cardinal Jorge Mario Bergoglio, de l’ordre des prêtres et du titre de St.Robert Bellarmin, a été élu Souverain Pontifie, 265 Successeur de Pierre, prenant le nom de François. A 20 h 12′, le Cardinal Protodiacre Jean-Louis Tauran l’a annoncé au monde depuis la loggia centrale de la Basilique vaticane, appelé également le balcon des bénédictions, par ces mots:
Annuntio vobis gaudium magnum:
Habemus Papam,
Eminentissimum ac Reverendissimum Dominum,
Dominum Georgium Marium
Sanctae Romanae Ecclesiae Cardinalem Bergoglio
qui sibi nomen imposuit Franciscum
C’est avec une grande joie que je vous annonce que
nous avons un Pape,
Le très éminent et très révérend Seigneur Jorge Mario Bergoglio,
Cardinal de la Sainte Eglise de Rome,
Qui s’est imposé le nom de François.
Le Conclave ayant conduit à l’élection de François I, premier Pape jésuite et premier Pape argentin de l’histoire, s’est ouvert hier 12 mars 2013 en la Chapelle Sixtine après l’Extra Omnes intimé à 17 h 33′ par le Maître des Cérémonies et le serment des 115 Cardinaux électeurs.
Dès avant l’annonce du Cardinal Protodiacre, un détachement d’honneur de la Garde Suisse Pontificale, portant le drapeau pontifical, a pris position sous la loggia, accompagné par la fanfare vaticane, puis rejoint par les représentations des trois armes de l’Armée Italienne qui, depuis la réconciliation entre l’Italie et le Saint-Siège en1929 vient rendre les honneurs au Pape dans les grandes occasions.
A 20 h 24′, précédé de la croix processionnelle, le Pape François est apparu à la loggia centrale de la Basilique, illuminée. Avant de prononcer la bénédiction Urbi et Orbi, il a salué la foule immense rassemblée depuis des heures dans le froid et sous la pluie Place-St.Pierre et dans la Via della Conciliazione: « Chers frères et soeurs, bonsoir. Vous savez que le conclave est chargé de donner un évêque à Rome, et cette fois mes frères Cardinaux sont allés le chercher au loin, presqu’au bout du monde. Et nous voila ici! Merci de l’accueil de la communauté diocésaine à son nouvel évêque. Avant tout, je désire prier pour notre évêque émérite Benoît XVI afin que le Seigneur le bénisse et que la Vierge le protège ». Après la récitation, tout à fait inhabituelle, du Pater, de l’Ave et du Gloria, le nouveau Pape a repris la parole: « Maintenant mettons nous en route, évêque et peuple ensemble, peuple et évêque ensemble, avec cette Eglise de Rome qui préside à la charité de toutes les Eglises. Avançons dans l’amitié et dans la confiance et prions tous pour tous, pour moi, pour vous et pour le monde, pour qu’il connaisse une grande fraternité. J’espère que ce parcours d’Eglise qui part de cette chère ville » de Rome, « et dans lequel m’aidera le Cardinal Vicaire, ici présent, sera fructueux pour » la reévangélisation. « Et maintenant, avant de vous donner la bénédiction apostolique, je veux vous demande une faveur, de demander au Seigneur de me bénir: La prière du peuple pour son évêque, pour que Dieu le bénisse. Soyons unis en silence pour prier les uns pour les autres ». Le Pape s’est alors incliné et a attendu quelques instants en silence. « Maintenant je vous donne à tous la bénédiction, qui s’étend au monde entier, aux femmes et hommes de bonne volonté ». Après la bénédiction solennelle Urbi et Orbi, le nouveau Pape a dit désirer pouvoir aller prier demain la Vierge, souhaitant bonne nuit et bon repos à la foule.
Né à Buenos Aires (Argentine) le 17 décembre 1936, Jorge Mario Bergoglio s’est d’abord diplômé en chimie avant de choisir la prêtrise et d’entrer dans la Compagnie de Jésus en 1958. Il a poursuivi ses études au Chili avant de rentrer en Argentine et d’obtenir la licence en philosophie près le Collège St.Joseph de San Miguel. En 1964 – 1965 il a été professeur de littérature et de psychologie près le Collège de l’Immaculée à Santa Fe, puis en 1966 au Collège St.Sauveur de Buenos Aires. De 1967 à 1970 il a poursuivi le cursus universitaire et obtenu le doctorat. Le 13 décembre 1969 il a été ordonné prêtre puis a gagné l’Espagne pour suivre la troisième probation à Alcalá de Hernares et prononcer ses voeux perpétuels le 22 avril 1973. Il fut ensuite maître des novices à Villa Barilari (San Miguel 1972 – 1973), professeur près la Faculté de théologie, consulteur de la Province et recteur du grand séminaire des jésuites. Le 31 juillet 1973, il est élu provincial d’Argentine, charge qu’il a exercée pendant six ans. Entre 1980 et 1986, il a été recteur du grand séminaire des jésuites et des Facultés de philosophie et théologie de la même maison, et curé de la paroisse St.Joseph, dans le même diocèse. En mars 1986, il est allé en Allemagne pour terminer sa thèse de doctorat. Après la direction du collège du Sauveur, il a été affecté à l’église de la Compagnie à Cordoba comme directeur spirituel et confesseur.
Le 20 mai 1992, Jean-Paul II l’a nommé Auxiliaire de l’Archevêque Buenos Aires. Le 27 juin de la même année, en la cathédrale de Buenos Aires, il a reçu l’ordination épiscopale des mains du Cardinal Antonio Quarracino, du Nonce apostolique Mgr.Ubaldo Calabresi et de l’évêque de Mercedes-Lujan, Mgr.Emilio Ognenovich. Le 3 juin 1997, il fut nommé Coadjuteur de Buenos Aires puis le 28 février 1998, Archevêque de Buenos Aires à la mort du Cardinal Quarracino. Il est auteur des livres Meditaciones para religiosos (1982), Reflexiones sobre la vida apostólica (1986) et Reflexiones de esperanza (1992). Il était également jusqu’ici ordinaire pour les fidèles de rite oriental résidant en Argentine démunis d’un ordinaire de leur rite, Grand Chancelier de l’Université catholique d’Argentine. Il a été Rapporteur général adjoint à la 10 Assemblée générale ordinaire du Synode des Evêques (octobre 2001), et de novembre 2005 à novembre 2011, Président de la Conférence épiscopale argentine. Il a été créé Cardinal de l’ordre des prêtres par Jean-Paul II lors du consistoire du 21 février 2001, avec le titre de St.Robert Bellarmin. Et était aussi membre de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, de la Congrégation pour le clergé, de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, du Conseil pontifical pour la Famille et de la Commission pontificale pour l’Amérique latine.
JOIE POUR L’ELECTION D’UN PAPE LATINO-AMERICAIN
Cité du Vatican, 13 mars 2013 (VIS). « Je suis très content qu’ait été élu un latino-américain. Nous connaissons les espérances qui existent sur ce continent où vit la majeure partie des catholiques ». Tels ont été les premiers mots du Directeur de la Salle de Presse, le P.Federico Lombardi SJ, en commentant face aux journalistes l’élection du nouveau Pape. « Le choix du nom François est très significatif -a-t-il dit. C’est un nom que personne n’avait encore choisi et il évoque la simplicité et le témoignage évangélique. Ces deux caractéristiques ont été confirmées par sa première apparition simple en public. C’est un signe de grande spiritualité que de demander la bénédiction du peuple pour lui avant de donner la sienne, une spiritualité rappelant celle de son prédécesseur. Il faut noter de plus son sens pastoral de relation avec le diocèse de Rome qui est le diocèse du Pape et son choix de réciter les prières les plus simples de l’Eglise en un moment comme celui-ci avec le Peuple de Dieu”.
Le Cardinal Bergoglio, a-t-il ajouté, « est jésuite et les jésuites se caractérisent par le service à l’Eglise en reprenant tous les charismes que le Seigneur nous donne, là où ils sont nécessaires, tout en essayant d’éviter les prises de pouvoir. Pour moi cette élection prend le sens d’un appel au service, un appel fort et non une recherche de pouvoir ou d’autorité. Je suis absolument convaincu que nous avons un Pape qui souhaite servir. Son élection a été l’élection d’un rejet du pouvoir… Le nouveau Pape a déjà parlé au téléphone avec Benoît XVI », a conclu le P. Lombardi qui a ensuite communiqué les premières activités du nouveau Pape: la messe avec les Cardinaux dans la Chapelle Sixtine aura lieu demain jeudi 14 mars à 17 h. Vendredi 15, à 11 h en la Chapelle Sixtine, il rencontrera le Collège cardinalice, électeurs et non électeurs. Samedi, toujours à 11h, dans la Salle Paul VI, le Pape accordera une audience aux journalistes et aux communicateurs sociaux. Dimanche à midi, aura lieu le premier Angélus du pontificat, Place St.Pierre. La messe d’inauguration du pontificat aura lieu le 19 mars à 9 h 30′. La visite de demain se fera dans une église mariale de Rome, sous forme privée.
(Vatican Information Service)
et me verrai mal rester plus d’une semaine sur un « grand » roman. (Céline)
Pauvre Proust !
John Brown, bien d’accord avec vous, y compris sur Houellebecq. Ce qu’il y a, c’est que vous parlez de « jeunes romanciers » français, et qu’en même temps vous citez Michon. A ce compte, rien sur Olivier Rolin, et surtout : rien sur les Antillais ? Glissant est mort, mais Chamoiseau bien vivant.
Le billet est curieux, parce qu’il déporte la manière américaine (même avec une parodie de ses « poncifs ») sur des écrivains européens sans que l’on sache trop s’il y a là une demi-critique.
Tant de parodie dit qu’on n’a rien à dire mais on le dit.
« …Vous savez que le conclave est chargé de donner un évêque à Rome, et cette fois mes frères Cardinaux sont allés le chercher au loin, presqu’au bout du monde. »
Assurément le Pape François, très subtil, faisait moins allusion à l’Amérique du Sud qu’au monde où il exerçait quotidiennement son ministère.
Allons, La Mauvaise Langue, j’ai dit UN roman, et non « tout Proust », vous avez bien dû y songer.
cneff, à Wissembourg il y a « A livre ouvert », j’étais pressé et je n’ai regardé que la vitrine. Cela se passait il y à de là deux ans, faudra contrôler car les librairies ferment à tout-va. La librairie est à quelque pas de la rue du Sel où il y à un restaurant (le Cygne) dont nous ne pouvons pas nous plaindre.
Afin de se recentrer sur le sujet, je dirais que Paul Auster est le meilleur écrivain. Dommage qu’il n’ait écrit aucun grand roman.
« Y a-t-il une bonne charcuterie pas loin de la gare de Millau ? »
Si quelqu’un a l’information se fera un plaisir de vous la donner.
Pour ce qui est de votre post de propagande, c’est le coup du brave homme qu’ils ont fait : on verra à l’usage. En tout cas ce n’est pas un brave homme qui soulèvera le sort de l’Église.
In « Il visconte dimezzato » Italo Calvino écrit :
Da parte loro non s’imbarcarono in affermazioni di fede, anche per timore di dire cose teologicamente errate. Così finirono in vaghi discorsi caritatevoli, disapprovando ogni violenza e ogni eccesso. Tutti d’accordo, ma l’insieme fu un po’ freddo.
C’est la société française actuelle qui n’est pas propice à la création romanesque, ce n’est pas une question de personne.
Je ne trouve pas que Michon soit un romancier, il écrit des récits bien ficelés, qui ont de la gueule. Mais c’est pas ça un romancier.
Millet est romancier.
La parodie estla solution trouvée aux impasses de la littérature contemporaine : la littérature carnaval. Une généralisation de Houellebecq à l’américaine.
L’écriture de la vie relève aujourd’hui en France à l’évidence du malaise. Malaise de la société et malaise de la littérature contemporaine. La société contemporaine fait de ses membres des “particules élémentaires” et de la société une société sans référent ni départ historique constitutif d’une orientation capable de produire du sens. Le seul départ historique possible est celui mis en évidence par Les Bienveillantes, c’est la Shoah.
Mais il est une solution à ces impasses, c’est celle proposée par M. Houellebecq : une littérature qui expose ses contradictions et se donne pour une littérature ultime qui traite expressément de ce jeu de la figure de l’homme ultime et du défaut de départ historique d’une société sans référent.
Ainsi note-t-il les impasses du roman contemporain, prisonnier d’un comportementalisme étouffant, et propose en même temps des romans qui relèvent d’une telle obsession qui ne peut être que la description des clichés du réalisme contemporain, ce néoacadémisme qu’on lit un peu partout ; il dénonce les niaiseries érotiques de la littérature et les accepte dans ses propres romans ; il rejette la facilité de la littérature contemporaine qui se veut d’avant-garde et préserve le statut d’autorité qui caractérise l’avant-garde et les écrivains contemporains. Il dit la nécessité du dépassement d’une littérature mineure qui se trouve dans l’impossibilité d’identifier l’individu à un savoir total et en constate la difficulté ou l’impossibilité dans la société contemporaine de la recherche d’un départ historique.
Il est à la fois une littérature réaliste et une littérature qui est comme la négation de toute littérature, bref une littérature qui répète sur le mode de la dérision les clichés de la littérature, et, ce faisant, mime l’état social, état ultime de l’impossibilité d’une île, où l’individu est pris entre le refus d’une telle société et la société sans limite de la globalisation.
Céline, je croyais naïvement que Proust avait écrit UN roman…
Voyage avec Charly !!! !! !.
Ah que les grands américains …
Tu déconnes à plein tube, ML. Ce que tu racontes n’est pas crédible. Dis-nous une fois pour toute le fond de ta pensée.
Jamais l’une de mes bêtes m’a énervé ni provoqué. C’est peut-être une une attitude à vous qui le gêne, vous devriez demander à un psy.
Heureusement que tu signes plus avec ton vrai nom à cause de tes élèves, en tout cas.
Et puis comment que ça se fait que t’es pas aux sports d’hiver pendant deux semaines comme les autres ?
Les discussions sur « les heures » sont suscitées par la réponse Roth (que j’avais remarquées lorsque je les avais lues) Ce n’est pas la première fois que les commentateurs de la RdL s’arrêtent sur ces sonsidérations dont je me deamndent si elles ne sont pas liées à cette transformation-accélération du temps qui est analysée en sciences humaines avec celles des techniques : les blogs mentionnent parfois le temps qu’il faut pour lire un article .
Le billet pourtant pose lui-même autrement la question :
grands espaces ? grands personnages ? grands sentiments ? grande fresque ? grand sens du national epic..
Un psy pour chats ou pour moi ? Soyez clair.
Qu’est-ce qui n’est pas crédible ?
Là, c’est à vous de voir car un psy pour animaux aura tendance à vous rendre responsable, et à mon avis il aurait raison ; tandis qu’un psy pour humains pourra tout au plus vous conseiller de vous libérer du chat…
@ML Absolument tout. Dès la première phrase ce n’est pas crédible. Notre société continue de créer des génies, comme moi, mais elle les baillone. Vous le savez très bien.
Quand on aime on ne compte pas les heures ! Lire ce n’est pas une simple activité de consommation du livre à la petite semaine, on doit être prêt à s’y engloutir tout entier, au risque de s’y perdre : une histoire de passion absolue !
Ah, Jacques ! Je crois que ce nouveau François-là ne vous sera pas du tout favorable.
Il y a mille façons de lire. Rappelons-nous que Nietzsche insistait sur la lenteur. Mais Roth insiste surtout, quant à lui, sur une lecture suivie, qui ne découpe pas la continuité romanesque en tranches, en petits morceaux. Bref, il pense le roman comme un épique à l’américaine. En France, ce genre de roman est tout à fait impensable. L’Histoire a déserté l’Europe ; elle n’existe plus que comme commémoration, souvenirs, catastrophe. La société est sans référent. Pas les Etats-Unis ; on l’a encore vu lors des attentats du 9/11 au WTC.
Moi je crois, D., que ce nouveau François-là ne va pas faire long feu !
Nietzsche se trompait sur les grandes choses comme sur les petites. M’étonne pas qu’il ait un si grand succès.
Il n’y a aucune raison de lire lentement si l’écrivain a pondu vite.
Je comprends maintenant ce que vous dites. Vous dites simplement que vous n’avez rien compris à ce que j’ai écrit. C’est pas grave, c’est normal. Ne vous inquiétez pas.
Je ne voudrais pas monopoliser cet espace de commentaire. Je vais me coucher, en vous souhaitant une bonne nuit.
Je vous suis mais pas dans le même lit…
Bien, c’est déjà plus précis. Le chat cherche à vous dire quelque chose et il fait tout son possible pour s’expliquer, c’est à vous de le comprendre ou alors il ne fallait pas adopter un chat.
Désormais, ML, on attend le grand-roman chinois, pour l’américain c’est foutu et pour le russe c’est trop tard, leur tour est déjà passé, comme pour nous tous en Europe ! Trop d’histoire tue les histoires !
La Mauvaise Langue, on peut lire « Combray » comme UN roman. Et aussi bien et plus « Un amour de Swann ». Il est vrai que le premier annonce le second (ce qui s’était passé avant la naissance du narrateur), que par exemple encore la « suite » de celui-ci, anticipée dans « Combray », est surprenante (Swann marié), et que donc vous avez finalement raison. Mais tout de même je crois que vous m’aviez comprise sur le temps de lecture accordé à chaque volume.
Autre chose : mon père avait attiré mon attention sur ce que vous aviez déjà dit, pour ce qui concerne une, ou des contradictions flagrantes chez Houellebecq, et qui est vraiment très juste, je trouve. En même temps, ces contradictions paraissent si conscientes chez lui qu’il s’assassine dans « La Carte et le Territoire ». Par plaisanterie ?
Donc. Il faut acheter le livre. Pour acheter le livre il faut avoir des sous. Pour avoir des sous il faut travailler. Moyennement les gens travaillent entre 7 et 8 heurs par jour (certains plus, d’autres moins). Puis il y a le trajet maison-travail / travail-maison. En supposant que celui qui achètera le livre soit marié et soit père de quelques enfants, il y a la chose dite « vie sociale ». Un brin de sport et quelques imprévus… N’importe qui peut peaufiner cet esquisse et se faire une idée du temps qui reste à dédier à la lecture…
@mauvaise langue
vous êtes ours sérieux, ou faites , presque toujours tandis que certains commentateurs enchevêtrent ou s’imaginent enchevêtrer de la galéjade .
Mais croyez vous vraiment que vous n’avez pas été compris du tout ?
Peut-être est-ce plus difficile de définir votre conception du « roman » et du « romancier » Mais ne savons-nous pas tous que le temps que nous passons avec un roman ou un auteur varie selon notre projet , que nous n’avons pas toujours défini au départ, et qu’il y a une très grande interaction de contextes qui est telle qu
« Par plaisanterie ? »
Céline
Par ego »cequevousvoulez » épicétou.
Livre d’une bassesse absolue, bien écrire ne créera jamais l’ombre d’une pensée.
Tristesse absolue, ni carte, ni territoire, le vide, sidéral.
excusez moi je voulais écrire, que vous êtes ou faites presque toujours ….
et par sérieux , j’entendais évidemment un rapport avec des projets d’écriture, et de vie très enchevêtrés . Sans doute n’êtes vous pas le seul, mais ne dit-on pas sérieux comme un pape ?
CELINE, je blaguais légèrement. J’ai toujours défendu Ph. Roth ici, depuis le modeste point de vue qui est le mien, je le trouve presque supérieur au grand master flash chicagoan qui fut le sien, Saul Bellow. Vous citiez un beau poème de William Carlos Williams, ce matin, vous savez bien combien la notion de « nouveau monde » était importante pour lui (et qu’elle rejaillissait dans le domaine littéraire), c’est tout ce que je voulais dire dans mon périssable post.
En ce qui me concerne, le dernier « big one » lu, dans la catégorie du roman américain, serait celui de Daniel Mendelsohn (aux échos à la fois si douloureux et suaves en même temps), « The Lost », qui date de six ans déjà. Depuis j’ai lu quelques très bons livres de SF (un genre vilipendé dans cette même colonne des commentaires il y a peu, en des termes assez purement méchants et vains) écrits par de jeune auteurs du pays, ceux de Tom Alan Brosz et de Stephen England par exemple (leur style est fluide, souvent magnifique par cette particularité-même), ce sont de beaux et bons continuateurs d’un homme tel que Franck Herbert si je puis vous donner un avis.
Sans donner dans l’esprit de contradiction facile et systématique j’aimerais tout de même dire qu’à cet instant précis j’ai beaucoup de plaisir à ce que je pourrais appeler « les petits romans européens ». Je me régale d’un livre de Daniela Krien « Irgendwann werden wir uns alles erzählen » (l’envie m’en a été donnée par la lecture d’un article écrit par un traducteur dans l’espace dédié de la RdL) que je lis en compagne de celui de Philippe Denis (Les dormeurs) qui nous offre, lui, une vue de la Suisse justement, vision très opportune au moment où cette contrée légifère énormément sur tout un secteur qui faisait sa réputation jadis. Ces deux romans sont courts, nerveux, mais sans la tension stylistique artificielle qui quelquefois n’a l’air d’être-là que pour nous distraire du manque de substance et d’à-propos de l’auteur. On erre pas avec eux, on sent en nous la concentration, on sait que le livre ouvre quelque chose, et tout ce que dit Roth concernant le « lecteur idéal » paraît soudain vrai, n’être pas de la poudre aux yeux.
Je rejoins C. Neff, quand je peux coincer une heure, trois ou quatre fois fois par semaine, c’est l’Amérique (lire vite est un art peut-être.)
Bonne soirée à vous chère CELINE.
renato, c’est vrai. Mais je voulais dire à cneff que je ne suis pas retraitée, et que je travaille (pour gagner ma vie) environ vingt-cinq heures par semaine, sans tâche supplémentaire ni souci à emporter chez moi, c’est vrai. J’ai une fille, une vie de famille, des sorties, etc. Il reste facilement deux ou trois heures de lecture presque chaque jour.
Ce n’était qu’à propos du temps accordé à la lecture. Il y a bien autre chose dans le billet… y compris sur l’incarnation du roman dans un territoire, et son transport, factice ou non, dans un autre.
> aucun n’a encore atteint au génie d’un Saul Bellow de Chicago
Bonsoir.
Je n’ai aucune opinion à ce sujet mais je voulais demander s’il s’agit bien de Chicago au Sud de Racine (WI) et à l’Ouest de Portage (IL).
Si c’est le cas, faut-il voir une thématique entre le Sénécé de San Francesco a ripa, Alceste, notre auteur Racine même si j’imagine que c’est plutôt la Root River qui est à l’origine du nom, et Big Joe Portagee ?
Tous ces types ont quand même des petits problèmes avec les dames, même s’ils sont d’ordres différents.
Ou j’interprète à tort ?
Est-ce alors simplement un petit bonus culturel pour les gens comme moi : Saul Bellow était de Chicago. Bien.
Certainement pas puisqu’il était de Lachine (Québec). Alors j’apprends que Chicago devint la ville la plus présente dans ses ouvrages. Cela suffit-il pour le caractériser ‘de Chicago’ ou ses écrits diffèrent-ils assez pour que l’on puisse parler d’un Saul Bellow de Chicago que l’on pourrait opposer à un Saul Bellow de Lachine bien que ce soit la même personne dans la mesure ou il est resté lui-même même si la ville de Chicago a marqué son oeuvre ?
Saul Bellow de Chicago a-t-il poli le style du lachinois ?
Cher xlew.m, bonne soirée… et merci. Mais il est déjà tard, et je m’arrête sur mes lectures, notamment américaines. Quand même : je vais me contredire à propos de « The Lost », puisque vous en parlez, que j’ai lu très lentement. Mais le livre, ses visites et même ses documents, y compris photographiques, invitent à de longues et difficiles retrouvailles, dans ses six cents pages.
Nous sommes presque tous dans la même situation Céline. Moi, j’ai une bonne partie de la nuit, mais c’est vrai que quand je travaillais plus que je ne travaille aujourd’hui ce temps-là partait en graphite sur des feuilles.
Pour ce qui est de la question « incarnation du roman dans un territoire », etc., je crois que c’est désormais un faux problème. Je parlais plus haut de 1Q84 et je ne veux pas me répéter, disons que le lectorat est entrain de changer, on aura des larges segments de lecteurs cultivés et exigeants qui n’auront plus de relations affectives avec des lieux, qui voudront se retrouver et retrouver leur Histoire ; retrouver une analyse sans prétentions scientifique du monde stratifié, rapide, aléatoire, dans lequel ils vivent. Enfin, vous voyez.
a priori, je ne lis pas des….. romans dans le désir de me retrouver « moi » même si parfois je peux en avoir l’impression, ce qui n’est pas toujours « avec plaisir « .C’est un saprofesseur résidant en France que sa femme , enfin logeuse devenue mère de leurs enfants , avait quitté pour un amant américain qui me fit
lire le premier Bellow, puis je repirs avec une américaine , secrétaire d’une fac U.S. qui revenait des indes .
Nul ne « m’accompagna » pour the Lost, c’était aussi bien plus tard !
renato, je vois bien, je crois. Hors « territoire » d’origine cependant, de grands romans que l’on peut appeler après tout « historiques » déplacent autrement l’intérêt : j’ai lu avec passion par exemple « Les Bienveillantes », et aussi le gros « Europe Central » de Vollmann.
Vous aviez évoqué aujourd’hui Italo Calvino. J’ai repris seulement la première des « Leçons américaines » (je sais bien que le titre a été choisi par Esther Calvino), « Lightness », avec la même joie que naguère. Et j’ai retrouvé les exemples proposés, qui sont fulgurants. Rarement un livre de « conférences » ne m’aura autant touchée.
Enfin, je n’oublie pas votre : « la langue dans laquelle on rêve »
Bonne nuit donc à tous…
Tiens ! un mètre étalon ou un piètre bateleur ?
puique l’on revient sur la question de « la langue dans laquelle on rêve » je me souviens qu’a été envoyé sur la RdL au moins un article en américain sur ce sujet précisément .
En ce qui me concerne, j’avais déjà observé que je rêvais dans plusiers langues , des dites vivantes , et d’autres très anciennes qui ne s’écrivent plus, et même dans des langues que je bricolais, pour mal les connaître mais assez bien les reconnaître .question de contextes là aussi !
puisque !
…
…le roman américain,…à la mode » Cinéma « ,…sinon rien,…Oui,…avec deux pose Glamour à l’étude,…l’éducation forcée au biberon,…
…etc,…c’est tout dire,…
…
« En quelle langue rêves-tu ? », c’était une question récurrente dans les années 60… et même avant, je veux croire…
je ne crois pas que l’on m’ait jamias posé cette question : mes rêves m’intéressaient pour eux mêmes , leur rapport ave les livres que je lisais, ce que je voyais aussi , en travaillant, et selon qu’ils étaient animés et en couleurs ou non .
cce n’est que plus tard que je les ai pensés sous d’autres angles,mais toujours en relation avec mes « lectures ».
c’est trop s’éloigner du billet …..
a) Pas une seule mention de ce phénomène absolument littéraire qu’est Thomas Pynchon, dont le nouveau roman point à l’horizon. O bonheur à l’idée qu’on va encore pouvoir se perdre dans cet univers complètement gauchi et révélé par le talent de la mise en mots.
b) L’univers romanesque et les fulgurances narratives de Tony Morrison valent largement la verbosité intellectualisante des romans de Saul Bellow, très datés. Morrison atteint à l’universel alors que Bellow fat chaque année un peu plus couleur locale.
c) Le papa de Tanguy Viel était un universitaire angliciste phonéticien qui a participé à la rédaction de manuels très accessibles aux étudiants de premier cycle. Le fiston a été à bonne école.
« Pas une seule mention de ce phénomène absolument littéraire qu’est Thomas Pynchon… »
J’en au fait le rappel dans un post … c’est vrai que le billet est plein de vides …
Oups ! J’en au fait > J’en ai fait…
dans la catégorie du roman américain, serait celui de Daniel Mendelsohn (aux échos à la fois si douloureux et suaves en même temps), « The Lost », qui date de six ans déjà.
—
The Lost, un roman? Un écrit mémoriel, une plongée familiale dans l’histoire de l’extermination, OK, mais pas un roman, sinon au sens que Freud et Marthe Robert à sa suite donnaient au roman familial.
Le nuage en forme d’ange sur Palm Beach le jour de l’élection du Pape c’est le top encore un coup et ce sera dans les entrailles des poulet qu’on lira les infos du jours…
@ Jacques Barozzi dit:15 mars 2013 à 0 h 22 min « Désormais, ML, on attend le grand-roman chinois »: Jacques il y a des grands romanciers Chinois, Yu Hua en fait partie. Lisez ses romans et particulièrement « Brothers ». Sans oublier les Coréens du Sud.
Passouline parle de Joël Dicker, j’ai lu son roman policier, je ne comprends pas le tapage fait autour d’un livre qui divertit mais, dont je n’ai plus de souvenirs en dehors de la mise en place d’une Amérique telle que l’on peut l’aimer, campus, espaces verts, grandes maisons de campagne, plages face à l’Atlantique.
@renato: merci / grazie!
Peut-être cette mode n’est-elle qu’un épiphénomène. Quant au propos de P. Roth, j’ai l’impression qu’il ne vaut y voir qu’une métaphore de son propre déclin.
Que la lecture décline, la lecture de loisirs,(« je sais pas quoi faire, -Prends un livre »), certes, les masses se divertissent autrement. Mais l’autre, celle qui sert à quelque chose, me parait se porter fort bien.
Hier soir, la bombe a éclaté !
Viré, je suis viré par mon boss : ce changement de Pape est cruel ! Mon cardinal revenait à pied de l’Opéra où la Symphonie « Mathis le peintre » de Hindemith était donnée, il était tout mignon, tout guilleret le cardinal JC, et il me vire ! « Pour quelles raisons ? » ai-je tenté… Il a rit. « Tout ça est fini, communication, blogs, commentaires, temps perdu, plus personne ne lit, tout le monde s’en fout du grand roman. Nous passons aux actes simples, à la géo-économie, les temps changent : je n’ai plus besoin de toi, Louis-Gabriel ! Ciao ! » J’ai senti les larmes arriver : « Mais, enfin, je ne comprends pas…? »
Il m’a achevé : « Tu es bougrement trop humaniste, Louis-Gabriel ! »
On ne le reverra plus, ce salaud de JC ! Je vous le dis sachant que quelques-uns seront enchanté de cette nouvelle minuscule.
(… si l’un de vous a besoin d’un secrétaire, faites moi signe…)
universel/couleur locale
se retrouver/se divertir
il ne m’a jamais été dit « prends un livre » (au contraire !)et cela ne me semble pas une manière très « pédagogique » d’orienter vers « la lecture »,( même des adultes-des GRANDES PERSONNES !) même sur l’écran)
Il ne me semble pas que ce soit dans une attente de « retrouvailles » que j’ai commencé d’ouvrir avidement les livres,allant des uns aux autres . Mais aujourd’hui bien moins encore .
« certes, les masses se divertissent autrement »
Chaloux
Se croit-il naturellement supérieur ou est-il prêt à toutes les turpitudes pour plaire à Daaphnée ?
Les deux sans aucun doute.
Elégant observatoire de mes (!) élégances, je me ruine en livres (de plus en plus rares, de plus en plus chers), accessoirement je les lis, je ne me sens donc pas très concerné par lé déclin de la lecture.
Bloom, j’ai lu moi aussi HOME, dont une des filles avait parlé avec vous, je crois bien. xlew.m parle de courts romans européens, mais celui de Toni Morrison est aussi économe et dense que court. Admirable fin.
J’ai lu lentement, moi aussi, les cinq parties de THE LOST, long et éprouvant voyage. Avec ce paradoxe d’une sorte d’enquête documentée… qui conclut largement à l’inconnaissable de nombre de ces vies supprimées.
Vous avez raison pour Pynchon, mais il est vrai que renato l’avait mentionné. La richesse du roman américain demeure évidente.
Quant à Vollmann, j’ai le sentiment qu’il est peu lu en France, et je le regrette. Il n’y a pas, d’ailleurs, que EUROPE CENTRAL (le titre américain), qui est le plus facile à lire de ses ouvrages, à mon sens.
Le sentiment, tout de même, qu’à part les incontestables Echenoz et Toussaint, les Éditions de Minuit proposent depuis quelques années une littérature qui me paraît tourner en boucle, sans vraiment se renouveler, sans vraiment s’interroger sur elle-même, presque une littérature bourgeoise, paradoxalement, qui produirait des romans presque à la chaîne avec toujours plus ou moins les mêmes ingrédients. Le départ de Marie NDiaye, qui fait toujours l’effort d’aller un peu plus loin à chaque fois, ou le départ de Christian Oster, qui essaye de nouvelles choses, sont, me semble-t-il, entre autres, des signes incontestables. Vous me direz, Chevillard, Mauvignier. Ouais. Mais Chevillard justement n’est-ce pas le type même de l’écrivain qui, s’il se dopait davantage, pourrait produire deux ou trois romans du même tonneau par année bissextile ? Je ne sais pas. Ce bouquin de Viel me tombe des mains.
quoi qu’il en soit, le billet dès qu’il démarre , après la photo, prend soin de préciser les mots comme « mythe » /avoir existé ; et précise sa perspective générationnelle : du côté des petits-enfants d’Hemingway,
du côté de
petits enfants
petits enfants qui m’ont rappelé , à cause du symptome le livre de catherine Clément
Les fils de Freud sont fatigués
à chacun ici de se situer selon sa génération
ceux qui sont effectivement grand père (un autre mot qui a couru « laissez les faire grand-père » )
« les Éditions de Minuit proposent depuis quelques années une littérature qui me paraît tourner en boucle »
j, Jérôme Lindon est mort et les auteurs du nouveau roman aussi.
Croyez-vous que les éditions Gallimard d’aujourd’hui valent celles du temps de Gaston et consort ?
Ce qui serait intéressant, C.P., vous qui avez les deux nationalités et les deux regards, ce serait de tenter de savoir pourquoi le roman américain connait une telle vitalité en comparaison du roman français ? La puissance économique, comme pour le cinéma ? Une relative « virginité » historico-littéraire ? Combien parmi ces grands auteurs américains sont originaires d’Europe ?
Sous un titre pareil, l’absence du nom de Jonathan Franzen semble délibérée.
La couverture sur le Great American Novelist ne doit pas être facile à porter.
Question subsidiaire, C.P., lorsque vous écrivez à un couple marié, vous mettez quoi sur l’enveloppe ?
« Mais c’est indiscutable, le nombre de ces gens qui prennent la lecture au sérieux baisse très rapidement. »
OK, Roth, à condition de se rappeler que vous ne parlez que de littérature.
Quand on lit des heures durant de la non-fiction, chaque heure sauvée pour un texte littéraire est un bain de jouvence.
Ce serait faire erreur que de considérer les Éditions de Minuit que sous le seul regard du Nouveau Roman. Prenez Volodine, par exemple. Or, ce qu’il me semble constater, avec peut-être un peu plus de nuances que vous, c’est que les Éditions de Minuit proposent, semble-t-il de moins en moins, de nouveaux auteurs qui proposeraient de nouvelles formes de narration : finalement, ça raconte toujours un peu la même chose toujours un peu de la même façon. Et, par ailleurs, je ne crois pas que la situation d’une maison d’édition somme toute aussi réduite, qui propose aussi peu de livraisons par an, puisse être un instant comparée à la situation de Gallimard.
Ne soyez pas surpris par la question de Jacques, C.P..
Il veut seulement approfondir un dossier compliqué, ouvert hier, sur les rapports entre onomastique et politique.
Hier, on se serait cru à Duke University.
Quant à la « vitalité » du roman américain, Bret Easton Ellis expliquait justement voici peu que les romans s’étaient fort mal vendus l’année dernière (comme ils se vendent sans doute fort mal ici cette année car, détrompez-moi si vos impressions sont contraires, depuis janvier il me semble n’avoir jamais vu aussi peu de monde dans les librairies).
Et voilà, camarade JC, on tape sur les syndicats, et on se retrouve tout seul quand on est viré comme un malpropre!
Quelle curée médiatique autour du nouveau pape !
Alimentée par la Curie romaine ?
Ils sont parvenus à épuiser le précédent tenant du titre, vont-ils pareillement régler son sort à l’actuel ?
Affaire à suivre…
j, derrière une maison d’édition, petite ou grande, il faut avant tout un éditeur, passionné, convaincu, courageux et pas mal rusé.
j, demandez à Phil ce qu’il pense des éditions Denoël aujourd’hui ?
Vous semblez ému par le sort réservé à François, Barozzi. On va finir par croire que vous êtes catho.
qui lit encore ? sûrement pas les tabloïdeux à oreillettes.
Petite ou grande ce n’est point la même chose : petite il y a un éditeur (POL), éventuellement deux (Attila) ; grande il y en a plusieurs ou beaucoup qui sont appelés directeurs de collection. D’une part. D’autre part, sauf exception rarissime (Juan Benet autrefois, Heiner Müller, …), Minuit ne publie pas de traductions. Ce qui fait qu’au total, s’il fallait déplorer en effet un certain ronron assoupissant chez Minuit, j’en accuserais moins l’éditrice (après tout, ce n’est pas de sa faute s’il n’existe pas de nouveau Beckett ou de nouveau Robbe-Grillet (j’entends des soupirs de soulagements au fond de la salle)) que certains des écrivains publiés.
Phil, que pensez-vous des éditions Denoël aujourd’hui ?
Jacques Barozzi dit: 15 mars 2013 à 9 h 57 min
derrière une maison d’édition, petite ou grande, il faut avant tout un éditeur, passionné, convaincu
Non pas « petite ou grande ». Ce que vous dites se rapporte seulement aux petites. Derrière les grandes, désormais, il y a un comptable, un gestionnaire qui pense exclusivement à la rentabilité.
Souvenir d’un éditeur d’une « grande » (dont je tairai le nom) disant à un de ses éditeurs satellites : seuls les romans de moins de 300 pages seront pris en considération, au-delà c’est trop difficile à amortir. (Sous-entendu : tant pis si on passe à côté d’un génie, on n’est pas là pour servir l’histoire littéraire, mais pour faire du fric.)
assassinées, j. et le nom du coupable est dans les cartons d’archives de gaston g. que passoupline n’arrive pas à déplier.
Jacques, ce n’est pas le sujet, mais j’ai lu la « dispute ». Sans trop de formalisme, je trouve que Monsieur ou Madame suivis immédiatement du nom propre fait très « administration » … ou bourgeois-cul (Monsieur Homais, Monsieur Prud’homme). D’où la rigolade quand qui vous savez veut qu’on s’adresse à lui par Monsieur R. (mais, c’est vrai, il propose aussi le prénom et le nom). ueda, qui a fait et lui a fait la même remarque, fait donc exprès parfois d’user de « Monsieur R… »
Je ne me vois pas vous écrire avec sur l’enveloppe « Monsieur Barozzi ».
Mais vous parlez de couple marié ? Je pratique seulement les prénoms et le nom, ou intercalerais, si ce sont des inconnus, les prénoms entre Monsieur et Madame et le nom. Je crois que les seuls prénoms et nom sont de plus en plus fréquents, et c’est bien.
Tout cela est bien banal, mais au fond la pratique de ce blog est la bonne : tout le monde s’adresse à vous par « Jacques Barozzi » (ou « Jacques »), non ?
Jacques, que pensez-vous des éditions Mercure de France aujourd’hui ?
Enfin, et pour finir sur une note plus joyeuse, à tous les lecteurs ici présents (qu’ils lèvent la main) qui seraient des admirateurs de Maria Soudaïeva, de Manuela Draeger, de Lutz Bassmann, d’Antoine Volodine et peut-être aussi (peut-être sans doute) d’Alexandre Ikonnikov, je conseille un roman américain : « La Cité des oiseaux », d’Adam Novy, aux Éditions Inculte, roman curieusement post-exotique et tout à fait divertissant.
tout le monde s’adresse à vous par « Jacques Barozzi » (ou « Jacques »), non ?
Non, non, moi je dis baroz.
Personnellement, je dis monsieur Jacques.
storyteller, hier j’entendais François dire : « Qui ne prie pas Jésus-Christ, prie Satan » et j’ai eu le sentiment de voir un néo Inquisiteur !
Moi, sans être catho, j’aime l’esprit du christianisme, à la base du communisme, prônant l’amour et le partage pour tous les individus, queque soit leur race, leur condition, leur conviction…
Quant à moi, je confonds toujours Barozzi et renato, alors je ne m’adresse jamais à eux en particulier, de peur de faire une bourde.
« Quelle curée médiatique autour du nouveau pape »
c’est un saint homme qui a, au moins, dans le meilleur des cas, couvert des horreurs, s’en est accommodé (par « respect » et « tact » por un régime faisant barrage au « marxisme »… )
tout le monde s’adresse à vous par « Jacques Barozzi » (ou « Jacques »), non ?
C.P.
Mais non, le plus couramment utilisé est baroz, parfois Jacky, Annibal est tombé en désuétude, pipilet semble peu employé.
Barre au zizi n’apparaît plus que rarement.
quel grand-roman-français contemporain ?
je suis étonné que ne soit pas cité Jeffrey Eugenides auteur des remarques « Virgin suicides », « Middlesex » et « Le roman du mariage »
remarquables, et remarqués, bien sûr
j’aime l’esprit du christianisme, à la base du communisme
Alors vous ne pouvez pas être catholique. L’esprit du catholicisme, c’est plutôt l’attachement au pouvoir établi, sauf s’il est partageur, à tendance sociale, disons, ou plus simplement favorable à une diminution du paupérisme, parce qu’alors il le prive de son fonds de commerce.
Par exemple, l’Opus Dei, remis à l’honneur à Jean Paul II et Benoît XVI, était l’un des principaux soutiens de Franco.
Storyteller, vous allez un peu vite en besogne. Il ne faudrait pas tout mélanger non plus. Prenez les « amis » de notre nouveau pape, par exemple : la théologie de la libération.
Monsieur Barozzi, que pensez-vous de Phil aujourd’hui ?
les « amis » de notre nouveau pape, par exemple : la théologie de la libération. (j)
Je crois que vous avez raté un épisode, mon petit j.
« que pensez-vous des éditions Mercure de France aujourd’hui ? »
Les avantages d’une petite maison d’édition, particulièrement riche d’histoire, cumulés avec ceux de la plus prestigieuse et plus grande maison familiale française. Pour ce qui concerne le catalogue actuel je ne peux pas en dire grand chose car je n’ai pratiquement lu aucun des livres publiés ces dernières années. Je déplore seulement que le Mercure ait un peu trop tendance à ressembler aux éditions des Femmes !
Vu que vous avez produit la migration de la polemique, Jacques :
Comme toujours vous réduisez, Jacques. Mon argument portait sur la perte du Nom et parfois du Prénom chez la femme mariée, en se sens je vous ai répondu. Vous la mettez sur comment écrire une adresse. Je ne peux que constater que pour vous, spolier un individu de son identité n’est pas un fait fasciste — et en toute sincérité, je ne m’attendais pas à mieux, venant de vous.
Traduit en anglais, Dicker redeviendra peut-être lisible.
Quant au propos de P. Roth, j’ai l’impression qu’il ne vaut y voir qu’une métaphore de son propre déclin.
—
Chaloux, ne pensez-vous pas que bien des écrivains aimeraient à décliner à la façon de Philip Roth? Franchement, dites-moi qui, en littérature d’expression française peut, depuis une trentaine d’années, se prévaloir d’avoir écrit un texte aussi capital que The Human Stain? Ne pas oublier que son texte précédent était American Pastoral, un roman déjà très haut sur l’échelle de Richter du génie romanesque.
Non, soyons sérieux: Roth a la délicatesse de ne pas donner au public l’occasion de le voir décliner. Il quitte la scène sans y être forcé par une subite perte d’aura, comme c’est le cas du héros de The Humbling, qui peut se lire comme un presque livre testament.
S’il n’en fallait pas pour tous les goûts, goûts de chiottes y compris, on serait fondé à croire que ces écrivants qui ne sont pas même capables de s’élever d’un gradient au-dessus de zéro feraient mieux de s’abstenir. Tant ils n’ont rien à dire, et tant ils disent si mal ce néant qui leur tient lieu d’inspiration. Ceux-là, on ne les imagine pas décliner – ils n’ont jamais commencé à prendre leur essor…
à paraître prochainement : La Vérité sur l’affaire Benoît XVI, de Jo Littledick.
Jacques, je ne sais pas bien répondre sur les vitalités comparées, mais je crois que les Américains brassent d’énormes espaces, pas seulement géographiques, avec une bravoure toujours présente. Et mêlent les genres aussi, plus qu’on ne le dit parfois. Voyez Dennis Lehanne. L’aventure et l’Histoire, pas forcément le road-movie. Et le sport ! Je trouve époustouflant UNDERWORLD de Don DeLillo, inégal ailleurs. Mais aussi par exemple Paul Auster hier dans MOON PALACE, et même aujourd’hui dans SUNSET PARK. Et évidemment Cormac Mc Carthy, et Vollmann.
Et puis, ça renaît toujours : Updike mort, voici Toni Morrison, et d’autres. L’Amérique qui doute ? Mais Russell Banks en fait son miel dans LOST MEMORY OF SKIN.
Comme j, je pense que cela ne signifie pas forcément un grand nombre de lecteurs pour chacun. En revanche, ce qui me frappe est que les étudiants sont familiers d’écrivains qui souvent sont, au moins pour une période, chargés de cours dans une université. Ce n’est pas du tout défendre « creative writing », c’est constater une présence qui n’est vraiment pas répandue en France !
« S’il n’en fallait pas pour tous les goûts, goûts de chiottes y compris, on serait fondé à croire que ces écrivants qui ne sont pas même capables de s’élever d’un gradient au-dessus de zéro feraient mieux de s’abstenir. Tant ils n’ont rien à dire, et tant ils disent si mal ce néant qui leur tient lieu d’inspiration. Ceux-là, on ne les imagine pas décliner – ils n’ont jamais commencé à prendre leur essor… »
Très juste remarque de notre commissaire de la culture à l’ étranger!
Et ne peut-on appliquer cette remarque aux commentateurs de ce message de Passouline?
» Que pensez-vous de Phil aujourd’hui ? »
Une petite peste, pratiquant une ironie trop codé et le plus souvent incompréhensible à mon simple goût. Mais j’aimerais bien connaitre celui qui se cache sous ce masque.
sapré baroz.savez-vous que « Têtu » prend l’eau ?
« un texte aussi capital que The Human Stain »
Ça, c’est votre point de vue, Bloom. Pour moi, c’est un roman d’une grande platitude, qui n’apporte rien à l’histoire littéraire. Quand on pense qu’avant Roth il y a eu des Kerouac, des Burroughs, des Selby (j’en passe et des meilleurs), votre Human Stain (encore plus aplati par la traduction française, du reste ) est une bluette qui marque plutôt un déclin dans l’imagination littéraire américaine.
Sacré Baroz, ce matin il n’ en finit pas de déjeuner et on en est pas encore à la biscotte avec Renato!
» pas encore » à l’épisode » de la biscotte…
C.P., Home est un roman violent, brutal qui se termine sur une note d’espoir, un retour au pays natal, un apaisement , une clôture, un deuil ‘réussi’. Avant de lire, je n’étais pas sensible au sens de ‘mort digne/heureuse’ que contient l’expression ‘to go home’ et qui est un des sens qu’il faut donner au tire du roman. Plusieurs fois ces dernières semaines, je me suis surpris à l’entendre utiliser dans ce sens. Certaines scènes de ce court roman me hantent encore…Quelle leçon d’écriture romanesque, si puissante, si complexe…Hats off, Ms. Toni Morrison. Respect total.
Bien, c’est mon dada, mais Le Seuil a Olivier Rolin, et L’INVENTION DU MONDE m’a paru, il y a quelque temps déjà, le seul roman français d’une ambition comparable à celle d’ UNDERWORLD.
C’est vous qui réduisez, renato. Tout est parti du fait que j’avais écris, en vous posant une question, « monsieur et madame renati », mettant les deux individus à égalité plutôt que spoliant l’un au profit de l’autre. ça m’intéressait beaucoup votre expérience d’appartements contigus et non communicants. Et je me demandais comment vous communiquiez ?
C.P. dit: 15 mars 2013 à 10 h 50 min
Sympa de nous écrire cela, mais de nous l’ expliquer, ce serait encore mieux!
Bloom sait.
Bloom a dit.
Nous croire
Barozzi, je ne voudrait pas trop intervenir dans votre histoire de préséance correspondancière mais il me semble que le concept de « lit matrimonial », surtout pour l Italie, marque la limite qui est franchie avec deux lits jumeaux ou avec deux lits matrimoniaux dans deux lieux contigus mais séparés.
Bon sang, c’ est béton comme une biscotte, non?
» voudrais », …
Impossible de lui faire comprendre un fait élémentaire. Il ne se rend même pas compte que dans l’exemple il fait il élide une personne, mais bon pas de temps à perdre avec…
« savez-vous que « Têtu » prend l’eau ? »
Bergé doit sans doute songer à un nouveau concept de magazine gay plus familial s’adressant aux couples mariés avec enfants ?
il fait > qu’il fait
Puis-je ajouter qu’un lit matrimonial, n’ est en aucune manière, un vulgaire lit!
En italien, o + a = i
Mais o + o = la tête à renato.
« mais bon pas de temps à perdre avec… »
renato
Pas de temps à perdre mais une bonne centaine de lignes sur le sujet.
Une question se pose donc, comment renato perd-t-il son temps ?
Oh, mon cher Au théâtre ce matin, que de vulgaires ébats ou d’ ébats vulgaires peut-on avoir dans votre si matrimonial italian bed!
En italien, o + a = i
??
C’était juste pour vous taquiner, Céline. J’ai envie de relire Proust, je ne sais pas pourquoi. Ce sera ma troisième lecture intégrale mais j’ai envie de prendre mon temps cette -fois-ci. Ma deuxième lecture s’est faite d’une traite ou presque, très vite, le plus vite possible, c’était l’enjeu que je m’étais fixé au départ. Et ça vaut le coup aussi de le lire de cette façon.
Le pseudo-roman de Mendelsohn, Les Disparus, je n’ai pas aimé. Pour moi, ce livre n’a pas le statut d’un roman mais d’un récit documenté comme on en fait en image sur Arte. De plus la thèse fumeuse du sacrifice de la femme comme on le trouve dans les mythes grecs m’a beaucoup choqué. À mes yeux il n’y a absolument aucun rapport entre Iphigénie et la Shoah. Aucun. En établir un est à mes yeux ne rien comprendre ni à Iphigénie ni à la Shoah, c’est se tromper sur toute la ligne et, puisqu’il s’agit dans ce « roman » de retrouver ses racines profondes, les perdre à tout jamais. Ce « roman » ne peut intéresser que les gens qui ne sont pas juifs ou qui n’ont pas connu ce que Mendelsohn a connu, ce besoin vital de retrouver ses morts ou plutôt les fantômes de sa famille qui ne sont justement pas « ses » morts — et là est tout le problème qui n’est pas vraiment traité dans son récit. Pour moi, un tel « roman » n’a pas encore été écrit ; je ne trouve pas le sien convaincant. Je pense que c’est très difficile à écrire mais qu’il faut trouver le ton, la forme (qu’il a cherché mais le résultat ne m’a pas du tout convaincu).
Et la forme ne peut pas être ni à chercher du côté de Proust ni du côté des mythes grecs. Ce n’est d’ailleurs pas seulement un enjeu littéraire en soi pour pouvoir parler de la Shoah pour la génération de ceux qui n’en ont pas été victime mais dont elle a des conséquences lointaines dans leur propre vie, c’est aussi — et je pense que c’est un enjeu majeur du problème romanesque justement — c’est un enjeu littéraire en soi pour le roman aujourd’hui. La Shoah fonde notre histoire et l’art du roman aujourd’hui, parce qu’elle fonde un départ — pour la littérature, pour la France, pour l’Europe qui en est sortie et qui la porte encore pour longtemps dans son sein comme une mère porterait un monstre qu’elle voudrait éjecter sans jamais y parvenir. La difficulté d’écrire sur la Shoah relève de cette naissance difficile, de cette éjection impossible, et c’est ça qu’il faut faire sentir, faire parler dans le roman. C’est pas facile.
Impossible de lui faire comprendre un fait élémentaire. Il ne se rend même pas compte que dans l’exemple que je donne je n’élide personne, sinon les deux, mais que je fusionne, patience et longueur de temps font plus que force ni que rage…
Pourquoi versubtil signe-t-il miss actrice ?
Mais c’est justement le problème Philosophe !
certes baroz. aujourd’hui tout est affaire de concept.
imagine-t-on Dicker sans barbe sabot 2 ? flop chez les lycéennes.
hier, c’était pareil. Bernard Grasset martelait sa publicité mais et ça vaut cher en résultat bibiophilique d’aujourd’hui. qui lit les pavés amerloques ? les bloom du monde entier.
comment renato perd-t-il son temps ?
Euh, en s’écoutant parler ? En s’admirant devant sa glace ?
En lisant les commentaires de baroz et H.R. ?
je n’élide ni élude, mais ça dénude!
« Franchement, dites-moi qui, en littérature d’expression française peut, depuis une trentaine d’années, se prévaloir d’avoir écrit un texte aussi capital que The Human Stain? »
Personne, sans doute, en effet. Cela tient peut-être à la capacité des grands romanciers américains d’aujourd’hui (Roth, Bret Easton Ellis, Russell Banks, Joyce Carol Oates)de peindre la société de leur temps avec une audace, une franchise, une lucidité et une force étonnantes. C’est ce que je constatais encore avec une admiration quelque peu sidérée en lisant les nouvelles de Joyce Carol Oates regroupées sous le titre « Etouffements ». Nous n’avons pas (nous n’avons plus) l’équivalent en France, ou alors un niveau en-dessous (Mauvignier, par exemple).
Ah que c’est beau d’être Pape, je vais me la couler douce et me taper de temps en temps toutes les gonzesses du Vatican : Les soeurs, les moniales, les mères supérieures et même les gardes suisses, que voulez-vous, je suis bisexuel et j’adore me taper tous les jolis culs pieux qui se présenteraient à moi.
Ce François Ier, quel goujat ! Il va nous faire chier combien de temps ce nouveau Borgia argentin ? Moi renato, je m’en fous totalement vu que je suis un athée intégral et la seule chose que j’aime c’est de me faire enculer nuit et jour par mon ami Michel.
Michel, mon beau Michel, où es-tu mon beau pape à moi ?
Comme le dit Phil, ce blog est réservé aux lecteurs de gros pavés américains.
Je me demande si, ici, le poids n’est pas le critère numéro un de la valeur d’un livre.
Hé, le crétin ! C’est l’heure de la machine à café ?
Chaloux, je ne prends pas les thèses « déclinistes » de Ph. Roth avec des pincettes, mais plutôt au sérieux. Il a beau tirer les conséquences de sa perte de forces physiques et intellectuelles, tirer sa révérence, pour lui, c’est plus qu’un adieu aux armes, c’est peut-être aussi un constat lucide sur la société des lecteurs de son pays, dont les qualités d’éveil et d’attention semblent en baisse, il n’a pas envie d’avoir encore un accident de voiture sur l’autoroute littéraire à cause de l’inconduite de certains. « Habemus papam litterarum no more », depuis son retrait de la scène artistique, pourrait-on se dire. Mais son déclin physique personnel, le manque d’intérêt et de vigilance du lectorat, ne doivent rien au fortuit, la coïncidence paraît trop belle. Même si lui-même a, d’après moi, un peu prêté le flanc avec son « The Plot Against America » (en anglais on voit le jeu de mot gros comme la maison de campagne d’un homme politique démocrate sur Martha’s vineyard, the ‘plot against the plot of the great american novel’, ne semble pas être qu’une vue de l’esprit, ça complote à fond dans les popotes des maisons d’éditions.) Dans un roman de Roth, il y a toujours des moments (plusieurs pages, un paragraphe, un bout de dialogue) de prose brillante, on arrête la lecture pour se les lire à haute voix certaine fois. Dans le « Plot », c’était moins flagrant, l’histoire (idée éblouissante, ce Lindbergh président) pêchait trop par son simplisme (chez les juifs américains de plus de soixante ans, Roosevelt est une énorme icône, brandie comme sainte, ils oublient pourtant que son administration était très peu philosémite, que sa politique d’aide aux réfugiés juifs d’Europe fut quasi nulle — épisode du navire « Saint-Louis » –, aucune mention des Japonais concentrés dans des camps dans l’hinterland américain dans son roman, par exemple, comment s’étonner que des romancières, comme Julie Otsuka en 2013, tentent de rectifier le tir malaisément uchronique de Roth ?). Plus que la disparition (à mon avis cela reviendra) des grands thèmes, c’est une façon d’écrire, un style, qui fait défaut aujourd’hui. Le temps des grands artistes semble fini, et on leur fait savoir (et cela vient des élites plus que du peuple selon moi.)
Je suis tout le temps là, même tard le soir, n’ayant rien d’autre à faire, vivant dans le chômage le plus sordide, pataugeant dans la solitude la plus mesquine, seule la Rdl me sert de dérivatif et de défouloir.
Mais personne ne me dit merci, même pas Passou, pourquoi ?
Et ce Michel qui me drague et qui veut m’enculer commence sérieusement à me taper sur le système, et sur le cul.
JE VAIS QUITTER LA RDL… Allez tous au diable bande de salauds, de fumier…
Il prépare en douce un conte pour la jeunesse : « Pow li, le petit chinois », mais visiblement tout le monde s’en fout.
Je me demande si, ici, le poids n’est pas le critère numéro un de la valeur d’un livre. (Roberval 11h24)
Bien d’accord. C’est une tendance américaine. Avec une dose de café pour un espresso ils te font un gobelet d’un litre, au restau ils te servent une portion pour cinq et tu repars avec un doggy bag, etc. Mais, en littérature, c’est une tendance assez récente, depuis trois ou quatre décennies au maximum. Parmi les grands romans américains des deux premiers tiers du vingtième siècle, rares sont les pavés.
Et que dire des biographies ? Ils te déversent la totalité de leurs recherches et boum, voilà 600 pages, démerde-toi avec ça.
Le roman américain, je dois dire, me laisse assez indifférent. Le seul qui me semble digne d’intérêt par sa folie et son style, c’est Pinchon. Mais je connais très mal la littérature américaine comme d’ailleurs les Etats-Unis qui ne m’ont jamais attirés ; je n’aime pas la musique américaine, je n’aime pas le rock, je n’ai jamais acheté un disque de musique populaire américaine, je n’ai jamais été fan des Beatles et de tous ceux que ma génération a écouté sans rien comprendre aux paroles. J’ai toujours éprouvé de grandes réticences à apprendre l’anglais, je n’aime pas cette langue, et je ne me sens que peu d’affinités avec le monde anglo-saxon. Je me sens en revanche très européen.
J’ai plusieurs machines, crétin !
Eh, le faux renato ! Tu sais que t’es pas drôle ? Tu le sais, ça ?
Musil a livré un seul gros pavé, avant d’avoir le bon goût littéraire de mourir de faim. ce qui n’arrive que trop rarement aux livreurs de pavés actuels.
La mauvaise langue dit: 15 mars 2013 à 11 h 39 min
J’ai toujours éprouvé de grandes réticences à apprendre l’anglais, je n’aime pas cette langue
Vous êtes pourtant un grand traducteur de Kipling, vous disiez même que vous étiez le seul capable de comprendre le sens de son petit poème sur la presse.
Renato, mon bon petit soldat, ne te vexe pas pour si peu. Moi je t’aime tu sais, je t’adore même, mais tu sais très bien que je ne peux pas te remercier à chaque fois que tu postes un commentaire, ça ne se fait pas voyons, que diront les autres visiteurs de la Rdl.
Non, Renato, ne quitte pas la Rdl, je t’en supplie, je t’en conjure et ne te laisse surtout pas importuner par ce scélérat de Michel.
Cela dit, Renato, je voudrais te faire une confidence, voilà : JE T’AIME RENATO, dans tous les sens du terme, surtout dans les sens sexuel, charnel et physique et je ferai tout pour te plaire mon bel éphèbe, mon joli petit soldat rose… Ah Renato, ne soyons pas pudiques, libérons-nous de toutes les entraves et BAISON-NOUS, oui, BAISONS-NOUS !
Phil dit: 15 mars 2013 à 11 h 40 min
Musil a livré un seul gros pavé
On peut en dire autant de Joyce.
Que voulez-vous, ziou, ce crétin doit avoir une vie tellement insipide qu’il préfère ne pas se trouver un pseudo à lui de peur que cela se voie.
Pour moi Joyce n’est pas un auteur anglo-saxon. C’est un auteur européen. Ce n’est pas pareil. Joyce j’aime.
Je crois que vous raté les guillemets, mon petit Storyteller, dans ma phrase pourtant évidemment ironique (les « amis » de notre nouveau pape, etc.).
Moi aussi je ne suis guère drôle et pourtant je fais des efforts.
Regardez Passou, il drague en direct Renato, toute honte bue.
Décidément la Rdl et son patron me font penser à un bordel et sa tenancière… Les bonnes manières se perdent.
Bon maintenant, je vais me masturber la tige pour me faire plaisir… Oh ziouououou, oh ziouououou, aaaaaaah…
Un roman à la Musil aujourd’hui est totalement impossible. L’état d’esprit qui a présidé à son roman, comme l’état d’esprit de ses personnages, tout ça est totalement mort en Europe. Il n’en reste pas une miette. Tout a été détruit aussi de ce côté-là.
@ l’usurpateur en goguette : tu es très fin, très amusant, très très drôle, tout le monde apprécie énormément la subtilité de tes plaisanteries. Mais tu devrais savoir, comme tous les grands humoristes, que la répétition finit par lasser. Donc, bravo, tu es formidable, tu as un remarquable talent comique, mais il faut passer à autre chose maintenant. D’accord ? Allez, adieu l’artiste.
Et ça avance, son boulot ?
il y a des femmes aieules qui tiennent à se faire nommer madame +le prénom et patronyme de leur défunt mari, ce qu’elles semblent considérer comme une de leurs conquêtes sociales .(j’en ai connu plusieurs dans ce cas )
ce sont souvent ces personnes qui face à des « inconnu-e-s » ne savent pas prendre de distance par rapport à leur âge , leur statut et usent abusent des adresses comme cela est joué sur ce blog entre « chéri (bibi,) et « mes petits chéris », parfois dans une relation identificatoire extrêment forte . Ils se sont réduits en réalité dans leur approche de la question transgénérationnelle à une seule dimension , un seul « plan » , ce qui ne manque pas d’ironie s’ils se font les chantres ou les prêcheurs d’une littérature universelle (monde) alors que le monde est dans un mouvement permanent, tel que « déclin » y devient un mot « relatif » , relatif moins à une personne qu’à une réflexion sur des périodisations .
peut-être ne faut-il pas trop réduire la pensée des autres à celle que nous soutenons surtout si l’on ne connaît ni TOUTE leur bibliothèque,toutes leurs lecturez, ni TOUS leurs amis , ou même relations moins fortes que celle de l’amitié .(là encore c’est ce que ous mettons dans les mots comme ami, mythe ..identité)
L’exercice de l’autre jour sur Kipling ne veut rien dire. Même l’anglais de Shakespeare, j’aime pas, je le trouve boursoufflé, amphigourique, alambiqué. J’aime pas Shakespeare. J’aime pas l’anglais.
Ah, mon cher j, c’est que nous n’avons pas la même conception de l’usage des guillemets. Je n’y avais pas vu d’antiphrase. Excusez-moi, j’ai la comprenette un peu lente.
On vous laisse à vos convictions et vos certitudes, storyteller, mais mon petit doigt me dit que nous n’avons pas lu le même livre. Je n’ai pas lu la traduction de Josée Kamoun, inspectrice générale d’anglais, bonne professionnelle. Maglré tout, j’espère que vous n’avez pas lu ce livre en français, auquel cas vous auriez manqué la prise en pleine face des cascades de dentales et de l’usage quasi exclusif du lexique saxon pour les scènes de guerre au Vietnam et la prédominance du lexique latin pour le reste. La phonologie rothienne est inséparable du sémantisme global de l’oeuvre.
Le roman américain n’existe pas. Il n’y a guère que quelques romans européens qui ont su rêver de cet ailleurs. Après « l’Amérique » de Kafka, plus rien n’a valu la peine de s’entêter à vouloir le chercher là-bas. Où serait donc le Kafka yankee, auteur visionnaire de la trempe du tchèque ayant su fantasmer « l’Europe » à son égal ? Personne ne l’a encore jamais rencontré, ce me semble, car il n’est pas encore né, et il n’est pas prêt d’apparaître.
Bloom dit: 15 mars 2013 à 11 h 57 min
On vous laisse à vos convictions
Trop aimable.
Non, je l’ai lu en anglais et, par la suite, de longs passage en traduction pour les besoins d’un petit article sans importance. En effet, chacun est libre de ses convictions ou tout simplement de ses goûts. Pour moi, Roth est le type même du faiseur, du gars qui écrit parce qu’il considère que c’est son métier. Il cherche des sujets, des thèmes. Avec The Human Stain, il s’est dit : tiens, voilà un bon sujet, traitons-le. Un roman complètement fabriqué (à mon goût, je vous laisse les vôtres, je vous rends la politesse).
Cela étant, je dois avouer que cette « phonologie » qui a vous séduit m’est passée tout à fait au-dessus de la tête.
Il y a des hauts et des bas mais, l’un dans l’autre, il évite de se laisser déborder, sans buller pour autant.
Je m’étonne que vous ne soyez pas dans le coup.
Bonne journée.
Une critique intéressante de Human Stain par Finkielkraut, à lire.
J’ai appris qu’il existe une adaptation cinématographique du roman de Lamartine, Graziella, faite dans les années 1920, avec A. Artaud dans le rôle de Cecco. J’aimerais bien voir ça un jour. Quelqu’un connaît ce film ?Une autre adaptation a été tournée vers 1953, quelqu’un connaît aussi ?
On pourrait comparer La Chartreuse de Stendhal, Graziella de Lamartine, Les deux sœurs de Adalbert Stifter, ça se passe en Italie, à peu près à la même époque, écrits à peu près à la même époque, et pourtant c’est fort différents. Le plus drôle si je puis dire, c’est que le roman de Stifter comme toute son œuvre prône l’harmonie, le bonheur dans la nature et l’harmonie entre les êtres, et Stifter s’est suicidé en se tranchant la gorge avec un rasoir. Je trouve ça très européen mais pas du tout américain…
« storyteller dit: 15 mars 2013 à 11 h 45 min
Phil dit: 15 mars 2013 à 11 h 40 min
Musil a livré un seul gros pavé
On peut en dire autant de Joyce. »
Et surtout de Proust, justement évoqué par Céline et ML plus haut : La recherche… est un seul roman, en plusieurs tomes ou volumes, comme on voudra, mais avec un début et une fin. A cette époque, l’usage était courant en France : Romain Rolland, Martin-du-Gard, Georges Duhamel… Encore une tendance définitivement disparue ?
Où serait donc le Kafka yankee (Diagonal)
drôle de question. on ne demande pas un Américain, pas plus qu’à un Turc, un Suédois, un Espagnol, d’être Kafka.
quand vous dites que le roman américain n’existe pas, vous incluez Steinbeck, Faulkner, Hemingway, James dans votre appréciation ?
@Au théâtre ce matin :
J’ai seulement voulu dire qu’Olivier Rolin, mieux connu pour PORT-SOUDAN, TIGRE EN PAPIER, UN CHASSEUR DE LIONS, a donné en 1993, avec L’INVENTION DU MONDE, une sorte de roman-chronique qui est, pour une journée du monde vécue en divers lieux, le seul exemple de « littérature extensive » (je reprends les termes d’Italo Calvino) que pour ma part j’aie lu en France à ce niveau. D’où ma comparaison avec UNDERWORLD. J’ajouterais que la diversité des tons dans ce livre de cinq cents pages est réjouissante, et que ses variations typographiques le sont aussi. Enfin, il y a là des centaines d’histoires dans le récit (pourtant continu) assuré par un narrateur à la première personne. Rolin dit en riant qu’il a voulu rivaliser avec LES METAMORPHOSES d’Ovide, et l’on peut en effet s’arrêter, reprendre… les quarante-huit (oui, cela fait UNE date plutôt qu’une « journée ») chapitres.
Mais je défends plus mal ce livre que ne le font les entretiens avec Alain Nadaud et Bernard Comment. Je trouve toujours que Le Seuil a de la chance qu’Olivier Rolin lui soit fidèle.
Tiens, j’aime beaucoup Novarina, et grandement pour lui P.O.L. Mais sur Novarina, je crois que ça va coincer.
Heureux par ailleurs d’entendre dire du bien de Mauvignier, de Richard Millet… et de Michon. Mais on en revient à la question des « jeunes écrivains ».
Je vais sans doute en choquer plus d’un mais pour moi Steinbeck, Faulkner, Hemingway, James sont des auteurs européens qui écrivent en américain. À part Steinbeck peut-être, qui me semble en effet plus américain qu’européen.
Le roman de O. Rolin me fait penser aussi au roman de Frisch que je suis en train de traduire, Mein Name sei Gantenbein, sauf que ça se passe à Zürich, donc peu d’extension dans l’espace.
Puis il y a William Gaddis… mais je suppose qu’il y aura sans doute quelqu’un pour affirmer, sur un ton péremptoire, qu’il ne vaut pas grande chose… Ce n’est pas mon opinion, mais je me trompe toujours, c’est connu…
Je n’imagine pas un >Proust à l’américaine ni un Kafka. Leur façon d’écrire, leur conception de la littérature sont tellement ancrées dans l’esprit européen. L’esprit américain m’est complètement étranger, je ne m’y ferai jamais. Faudra bien que j’apprenne l’anglais un jour mieux que je ne baragouine ne serait-ce que pour lire les romanciers américains dans le texte. Mais je sais d’avance que je n’aimerai pas…
Bravo ML, je suis comme vous:complètement europeenne et l’art du roman c’est de Aurelien d’aragon à Hermann Broch et de Musil à Proust, de Max Frisch à Joyce ou certains Butor ou Claude Simon. donc pour ML et sé déclaration, un extrait d’un poème d’aragon:
Les dames de Carpaccio lentes et lourdes à ravir
De fards de parfums de bijoux un bonbon fondant dans la joue
Parmi leurs pages et leurs chiens attendent toujours les navires
Chargés de camphre de captifs de cannelle et de sapajous
J’ai sur le quai des Esclavons croisé plus d’une Desdémone
Dont les yeux et les amants vont Ange enfant naïve ou démone
Se perdre au loin vers Famagouste Elle chante quand elle dit
Ma mère avait une servante une musique de Verdi
Mes chers amis quand je mourrai jetez mon coeur au fond des mers
Le saule ici n’a rien valu pour les pauvres gens qui s’aimèrent
Ce peuple est trop beau pour y croire et c’est comme le temps qu’il fait
Le ciel a la peau transparente et le sang y bat qui l’éclaire
Si grande est l’aisance de vivre on se croirait ivre de plaire
C’est porter le masque après tout qu’avoir un visage parfait
Je ne dis rien des portefaix qu’on charge de tirer la longe
De Jésus dans un Tintoret l’autre tend le fiel et l’éponge
Les femmes ont les mêmes seins pour les jours où l’on crucifie
Et pleurent la Vierge et les Saints la mort n’arrête pas la vie
O paysage paysage où la céruse et le cinabre
Font également l’air la mer la pierre et les veines du marbre
C.P. dit: 15 mars 2013 à 12 h 19 min
Merci beaucoup, C.P., pour ces précisions!
Je me souviens d’être allé à une réunion où j’avais été invité comme abonné de la revue Esprit, au siège de la revue pour y écouter un débat sur le roman de Roth, Human Stain. Je ne l’ai pas lu depuis mais ce qui en était dit m’avait intéressé, en particulier tout ce qui a trait à la calomnie comme symptôme américain. Les sociétés européennes se sont, de ce point de vue, très américanisées. Ça me fait penser aussi, du coup, à ce que dit Bourdieu sur Kafka, notamment à propos du Château et de la nouvelle le Verdict, qui, à ses yeux, disent de quoi est fait le lien social : il serait pour lui fondé sur la calomnie, qui est le moteur de la nouvelle de Kafka comme du roman Le Château (Même type d’analyse dans le livre de G. A. Goldschmidt sur Kafka (publié chez Verdier, très intéressant lui aussi). Mais la calomnie chez Kafka n’est pas de tournure américaine, à mon avis. En Amérique, il y a quelque chose de profondément vulgaire, de sale ; la calomnie chez Kafka est plutôt d’ordre métaphysique : c’est qu’on ne sait pas, en fin de compte, comme dans la nouvelle Le Verdict, ce qui justement est « vraiment dit » (vere dictum est) ; on n’a que le suicide sans rien savoir du reste. Ça c’est européen, c’est kafkaïen, mais pas américain. La calomnie chez Roth, c’est tout autre chose.
Ne vous inquiétez pas, Renato, je ne crois pas que quiconque se méprenne sur l’origine de cette prose rudimentaire ..
Peu importe la nature, la calomnie reste ce qu’elle est, ici comme ailleurs. C’est vrai que la spécialité européenne est plutôt à chercher de la délation dont la calomnie n’est (en Europe) qu’un ornement (comme la fioriture en musique).
Tiens, la « calomnie » chez Kafka . A quoi faites-vous allusion, ML ?
Est-ce de la calomnie ou de l’information ?
http://www.aol.fr/video/le-pape-lui-a-demand-sa-main/517704802/
Pfff ! de la délation > dU côté DE la délation
Bon, aujourd’hui, je vais visiter le musée romantique de Sitgès et après je vais me balader à Barcelone et voir le musée des Beaux-Arts que je n’avais pas pu voir l’été dernier. Hier, je suis retourné à Gérone pour le plaisir de marcher dans les petites ruelles serpentine de l’ancien quartier juif qui a un charme fou et cette fois visiter la cathédrale et une autre église dédié à saint Félix et à saint Narcisse. Deux monuments intéressants et de première importance pour la Catalogne et aussi en Europe. La cathédrale a la nef la plus large d’Europe après celle de Saint Pierre de Rome. Le cloître attenant a une cour d’un charme vraiment ravissant. Le nombre de savants juifs qui ont vécu à Gérone est impressionnant, des médecins, des kabbalistes, et nombre de réfugiés juifs des persécutions de Philippe Le Bel. Gérone était une sorte de carrefour des cultures entre l’Andalousie au sud et les communautés du nord du temps même de Rashi de Troyes. Il y eut dans le bassin de l’Ebre un véritable âge d’or de la culture juive en Espagne. Ce n’est pas impossible que mes lointains ancêtres viennent de ce coin d’Espagne.
Un mot à l’adresse de John Brown avant qu’il ne sourcille (peut-être) : LE DRAME DE LA VIE et LA CHAIR DE L’HOMME sont présentés, hors du théâtre proprement dit de Novarina, comme des récits dialogués par « scènes », mais dans un sens différent encore de ce mot. Ce qui serait dans un livret de théâtre didascalies est vraiment ici narration.
Pas la délation, la calomnie.
Le Verdict, Daaphnée, repose sur une calomnie (relisez-la, vous vous en rendrez compte). Le début aussi du Château.
L’affaire DSK est un roman américain. Il a d’ailleurs débuté à NY pour s’émigrer dans une traînée de souffre à Paris. Signe des temps. Sales temps. Pauvre DSK. Je le plains. Finkielkraut a dit ce qu’il y avait à dire à propos de DSK l’autre jour à voir sur Akadem, à voir ici sous le titre « Les juifs ne sont pas seuls dans le bateau qui coule », par Finkielkraut :
Je partage entièrement ce qu’en dit Finkielkraut.
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