Quel Romain Gary sous son palimpseste de masques ?
Faut-il que l’attrait soit puissant pour que le visiteur se laisse porter par ses pas jusque dans cette quelconque cour d’immeuble à Vilnius ; vaste et dégagée, elle n’est certainement pas le monument le plus intéressant de Lituanie ; seulement voilà, en cherchant bien, on y trouve une récente plaque commémorative indiquant que le grand écrivain français Roman Kacew dit Romain Gary est né là et qu’il y a joué au ballon dans son enfance. Le rappel est piquant en ce que l’homme en question avait préféré naître plutôt en Russie, adresse plus noble à son goût et qui correspondait mieux à son panache. Mise en abîme, cette plaque qui le surprend déjà en flagrant délit de mensonge est le plus adéquat des hommages ; car vérification faite, il était né dans l’immeuble d’à côté, et jouait dans une cour plus sordide, mais l’ambassadeur de France chargé de le commémorer lui avait préféré celle-ci, mieux adaptée à la démesure du personnage. Mais où est-on vraiment : Wilno, Vilna ou Vilnius ?
Sa ville natale est déjà à son image. A triple entrée. Juste un détail, mais Romain Gary y est déjà. Cette cour est hantée par son fantôme. C’est là qu’on a le plus de chance de le trouver absent. Car à peine croit-on y retrouver « le » Romain Gary que surgissent tous les Romain en Gary. On voit alors danser sur les murs les silhouettes, de l’aviateur de la France libre, du Compagnon de la Libération, du reporter de la Mer Rouge et le diplomate excentrique tandis que résonnent les voix de Fosco Sinibaldi, de Shatan Bogat et d’Emile Ajar. Certains assurent que par un étrange effet d’optique, elles se fondent toutes alors sous la forme unique d’un caméléon. L’animal aura fait couler de l’encre du côté des exégètes. On le croirait inventé tout exprès pour lui. Il en tira une fable sur le caméléon qui épousa chacune des couleurs sur lequel on le posait et devint fou lorsqu’on le posa sur un tapis à motifs écossais. S’en saisissant comme le moyen d’une explication de son monde, il remplaça les couleurs par des langues. Son lexique babélien est d’une grande richesse. Ah, le « A bas l’existoir ! » de la fin de Gros-Câlin… Ainsi devient-on écrivain. Il n’en fallait pas davantage pour faire du plaid son rosebud, l’étendre aux nombreuses voix que son oeuvre fait résonner aux dépens de l’unité de voix qui en sourd dès lors qu’on lui prête une écoute attentive.
On ne cesse de le redécouvrir. A chaque génération, il faut refaire le travail, pour lui comme pour les autres ; sinon, les moins de 20 ans risquent de croire que la littérature française commence avec Houellebecq. Il est vrai qu’il n’a pu éviter le purgatoire ; une brique comme Légendes du Je (édition établie et présentée par Mireille Sacotte, 29,90 euros, 1450 pages, Quarto/Gallimard) parue il y a dix ans pouvait lui permettre d’en sortir, d’autant qu’on y trouvait déjà réunis Education Européenne, La Promesse de l’aube, Chien blanc, Les Trésors de la mer rouge, Les Enchanteurs, La vie devant soi, Pseudo etVie et mort d’Emile Ajar. Les mêmes établissements Gallimard remettent ça ces jours-ci avec Romans et récits I et II, une double Pléiade (1 536 pages et 1 728 pages, 63 € et 66 €), qui y ajoutent, Les Racines du ciel, Lady L., La Danse de Gengis Cohn, Adieu Gary Cooper, Gros-Câlin, Clair de femme, Les Cerfs-volants (mais pour autant, la somme du Quarto et des Pléiades ne constitue pas l’intégralité de l’œuvre). Un bonheur ne venant jamais seul, c’est agrémenté d’un « Album Gary », parfait accompagnement bio-iconographique signé Maxime Decout. A nouveau sous la direction de Mireille Sacotte, l’équipe, qui n’a pu avoir accès aux manuscrits sous séquestre à la suite du scandale Aristophil, entend bien non pas révéler mais souligner les dimensions tant comiques que tragiques de cette œuvre, l’usage subversif de l’humour sous toutes ses formes et Dieu que son polyglottisme lui en autorisait, son goût de la provocation qui ne se refuse rien, une autodérision tempérée par le goût de la pose et une fidélité sans faille aux idéaux de son engagement pendant la guerre.
« La France Libre est la seule tribu à laquelle j’ai appartenu à part entière ».
De l’affaire Ajar et du génial canular Gros-Câlin, on en a tant dit et tant écrit que le scandale parisien a failli éclipser l’insondable tristesse de ce petit monument de comique. C’est pourtant bien l’essentiel une fois que l’on a séparé le livre du bruit qu’il a fait, exercice indispensable avec Gary plus encore qu’avec un autre tant il aimait faire résonner ses romans. Alors on découvre une singulière mélancolie sous l’évidence du charme, et une vraie profondeur teintée de gravité sous le panache. Si mitteleuropéen dans ses états d’âme et si français dans son imaginaire, ce jongleur de langues s’était trouvé une forme qui réussit l’union des contraires. Un vrai cosmopolitisme aux couleurs de la France. Celui d’un Français né à 21 ans le jour de sa naturalisation. C’était en 1935. L’année même où il publia ses premiers textes, deux nouvelles, dans l’hebdomadaire Gringoire. Français, enfin. Comment l’être dans un monde, une société, un milieu longtemps persuadés, fût-ce à demi mots, qu’il n’est de français que chrétien ?
C’est là qu’il faut chercher ses intimes blessures de guerre, celle qu’il mène contre lui-même. Là et nulle part ailleurs, lorsqu’il est le seul de sa seule promotion de l’école de l’Air à ne pas obtenir le grade d’officier au motif qu’il est un Français trop récent, ou que le Quai d’Orsay sous Couve de Murville rechigne à le nommer ambassadeur ou même à le réintégrer dans la Carrière, ou qu’un critique lui reproche ses fautes de français, toutes choses qui le renvoient à ses origines comme on renverrait un clerc peu doué à ses écritures. Romain Gary était un comédien, un joueur, un aventurier, un séducteur ; ce qui prédispose à passer pour dilettante aux yeux de la postérité ; il n’y aurait de pire malentendu, il suffit pour s’en convaincre de reconnaître ce qu’un livre comme La Danse de Gencis Cohn (1967) eut de prémonitoire par rapport à une menace (la négation de la Shoah) qui ne faisait alors que poindre. Cocteau le touche-à-tout ne s’en est pas remis, à qui la critique ne pardonna jamais ses apparentes « facilités ». Gary en fit l’amère expérience, quoique soutenu dès ses débuts par Raymond Aron, Camus, Malraux, sensibles à sa grande cause: l’humanisme de la souffrance humaine- et admiratifs du mélange de comique et de tragique qui fera sa patte.
Cet écorché vif supportait mal que l’on n’aimât pas l’un de ses livres quand on prétendait l’aimer lui. Michel Déon l’éprouva pour avoir osé se payer Les Têtes de Stéphanie. Encore était-ce un ami. Mais qu’un ennemi lui reprochât de ne pas savoir écrire le français, le ramenant ainsi, lui le Français plus que français, à sa condition d’invité, c’était trop. Pour avoir ainsi dénoncé la lourdeur « francophone » des Racines du ciel, il est vrai l’un de ses moins bons romans (hélas prix Goncourt 1956, sauvé depuis comme précurseur de l’écologie), le critique Kléber Haedens reçut en retour sa volée de bois vert dans un vif chapitre de Pour Sganarelle.
Il écrivait comme s’il n’avait pas la vie devant lui. On ne pouvait se dérober à ses livres dans la mesure où il paraissait évident qu’il s’était senti contraint de les écrire. Comme s’il avait fait à jamais siennes les injonctions de Rilke au jeune poète Kappus. Tout ce qui sortait de sa plume obéissait à une nécessité intérieure. Rien qui parût relever du hasard, de la commande ou de la mode. Cela n’a pas empêché les hauts et les bas mais autorise que l’on range l’ensemble de l’œuvre sous la bannière d’une même exigence et d’une même couleur. Celle-ci fut le dédicataire de son dernier livre : « A la mémoire ». Car chez Romain Gary, il y a ceci de miraculeux que la mémoire a une couleur.
S’il est une œuvre-vie qui rend vaine toute tentative de dissocier dans l’analyse les remous d’une existence de l’étude des textes qu’elle a produits (genèse, réception etc), c’est bien celle-là. De la pâte à biographes. Un cadeau dirait-on à première vue tant elle est riche, dense. Mais elle truffée de mines anti-personnel et de pièges à rats, posés à dessein par le menteur-vrai tout occupé à l’édification de sa légende. Un vrai romancier, obsédé par l’invention et non le plagiat du réel, ambivalent perdu dans ses métamorphoses. Par moments, on ne s’y retrouve plus. Ce sont les meilleurs, ceux où le mythe Gary nous submerge au point de nous convaincre que les preuves fatiguent la vérité. Mais qu’est-ce qui est vrai et qu’est-ce qui est faux dans ce qu’il s’attribue d’héroïsme, de faits de gloire, de grandes rencontres ?
« Le réalisme, pour l’auteur de fiction, cela consiste à ne pas se faire prendre.
Tenez-vous le pour dit sans oublier l’influence diffuse des maîtres qui l’ont amené à la littérature : Gogol, Conrad et le Stendhal de la Vie de Henry Brulard. Cette vie faite œuvre, Myriam Anissimov se l’appropria dans le but d’en faire il y a cinq ans « la » somme de référence (Romain Gary le caméléon, Denoël, 2004, Folio 2006). Une vision fort heureusement critique qui met l’accent sur la vie plutôt que sur l’oeuvre. Avant même la parution de son enquête, un peu trop sèche mais très fouillée, il lui fut reproché d’avoir excessivement judaïsé son héros ; cela fut même à l’origine de l’émigration de son livre de Gallimard vers sa filiale Denoël après que son éditeur lui eût lancé à la figure : « Moi vivant, ce livre ne paraitra pas ! Vous êtes antifrançaise ! ». Ce lecteur ne supportait pas que la biographe ait écrit que Roman Kacew avait été circoncis à la naissance, précision aussi indispensable à ses yeux que le baptême du petit Claudel si elle avait eu à écrire sa biographie.
C’était un parti pris, cohérent, surtout lorsqu’on comprend à quel point la mère de Gary, omniprésente dans l’inconscient de son œuvre, était le modèle le plus achevé de la mère juive dans toute son atroce splendeur. Non de celles qui promettent un destin à leur enfant mais qui promettent leur enfant à un destin. Est-il besoin de préciser où nous avons lu cette phrase inoubliable :
« Avec l’amour d’une mère, la vie vous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais » ?
Le parti pris inverse consiste à christianiser Gary, à quoi Jean-Marie Rouart s’est employé dans Adieu à la France qui s’en va (2003) après avoir tourné autour de l’énigme de son suicide, aux côtés d’autres grands morts volontaires, dans Ils ont choisi la nuit (1985) ; il va jusqu’à trouver des accents évangéliques à son ultime Les Cerfs-volants (1980) ; puis dans Cette opposition qui s’appelle la vie (2009), le même rappela que « tout juif et athée qu’il fût, il (Gary) s’était converti au catholicisme parce qu’il incarnait « les papiers culturels » de la France ». Nancy Huston aussi, en payant sa dette à l’endroit du romancier, lui confère une dimension christique. Une interprétation battue en brèche par les spécialistes de l’écrivain. On en saura plus en juin avec la parution de Picaros et pédoncules (Droz), l’essai très attendu de Jean–François Hangouët sur l’influence de Teilhard de Chardin telle que Gary l’a reçue et dépassée, véritable enquête méthodique qui vise à caractériser l’humanisme évolutif qui fait la « base philosophique » de son œuvre (sur Gary, ne ratez pas le dialogue Anissimov/ Hangouët). Ce qu’assure Jean-Marie Rouart, l’intéressé le formula autrement :
« Pas une seule goutte de sang français ne coule dans mes veines, seule la France coule en moi ».
Autrement dit : même quand il n’habite pas la France, c’est elle qui l’habite comme si elle le hantait d’aussi loin que remonte sa mémoire archaïque. Quant à sa première femme, l’écrivain Lesley Blanch, dont les souvenirs devraient dissuader quiconque d’épouser quelqu’un qui sait manier la plume (terrible, son Romain, un regard particulier, éditions du Rocher) c’est à se demander si ce n’est pas plutôt de son propre regard dont elle parle. Le bonhomme Gary n’en sort pas grandi : narcissique, égoïste, inculte, juif honteux, neurasthénique, piètre aviateur… Un caractère épouvantable aussi, ce qu’on avait de toute façon déduit du reste. A chacun son Gary et il n’est même pas dit que la mosaïque de ces vérités juxtaposées présente un portrait convaincant. Mrs Blanch n’est plus mais on suppute quel pugilat ce serait à nouveau (il a déjà eu lieu, en partie) si l’on les réunissait tous sur un plateau de télévision, surtout en présence du fils et ayant-droit, Alexandre Diego Gary.
Peu d’écrivains et peu d’œuvres possèdent une telle vertu d’excitation au sein même de leurs thuriféraires. Passe encore si on les mettait face à des détracteurs, comme lors des débats autour de Heidegger ; mais entre admirateurs, le phénomène littéraire de la montée d’adrénaline est assez exceptionnel. A croire que ceux qui s’étaient mêlés d’explorer son délire avaient été contaminés. Etant donné que tous parlent d’eux en creux à travers lui, on les quitte généralement pour mieux se réfugier en ses propres pages. Car nul que lui n’y parle mieux de lui à travers les autres. On n’imagine pas n’être plus désorienté un jour par cet homme tant il nous aura troublé par son œuvre-vie. Elle demeure largement une énigme en dépit de l’accumulation de commentaires. Dernière phrase publiée par le mystificateur : « Je me suis bien amusé. Au revoir et merci ». N’empêche : malgré cette légèreté affichée, il tenait que la vie est l’aventure de la conquête d’une fraternité universelle.
Dans sa lettre testamentaire, il invitait à en chercher la clé dans le titre d’un de ses livres, La Nuit sera calme. On ne saurait mieux dire, même si un conteur, qui avait hérité d’une mère mythomane ses accommodements avec le réel, ne doit jamais être pris au mot. Quel visage pourrait-on distinguer sous ce palimpseste de masques ? Un dernier masque, mais de chair pour cet homme, las de n’être que lui-même, qui s’avouait hanté par le désir de devenir un autre tant il vivait sa vie dans son seul moi comme un insupportable enfermement. On lui saura presque gré d’avoir déployé tant de génie à effacer les traces de son passé et à brouiller son image. Celle d’un homme travaillé, en permanence et en profondeur, par le désespoir. Il nous aura tant embobiné qu’il est raisonnable de se demander s’il s’est effectivement suicidé. Nous ne serions pas surpris d’apprendre un jour qu’un autre corps que le sien a été incinéré et ses cendres dispersées dans la Méditerranée ; et que ce diable d’homme, réfugié dans une île coupée de toute société littéraire, continue d’écrire, de publier et de nous envoûter régulièrement à notre insu sous un ultime nom de plume que nous ne connaîtrons peut-être jamais.
(photos D.R.)
1 349 Réponses pour Quel Romain Gary sous son palimpseste de masques ?
Simenon, Jules Renard, Léautaud, Montaigne, etc.
renato, alors faisons l’inverse : si vous connaissez si bien les mammifères citez m’en un qui commence à marcher à l’âge d’un an ?
renato citez moi aussi un seul mammifère qui ait une enfance aussi longue que l’humain
Parfois je me demande comment pourrait réellement apparaître l’observateur de l’axolotl dont parle Cortázar.
renato vous n’avez donc jamais vu l’aspect d’un humain à la naissance ?
sinon comment dire que cette naissance n’est pas prématurée ?
et pourquoi être toujours obligé de dire des choses aussi évidentes ?
l’axolotl n’est pas un bon exemple, c’est juste un prétexte et une bonne aubaine trouvés par les hommes pour dire qu’eux naissent normalement à terme.
@l’aspect d’un humain à la naissance ?
Il existe un album des Ramones, Acid Eaters, fait entièrement de reprises, dont la pochette en dit long à cet égard
renato, l’autre point qu’il faut avoir à l’esprit est que malgré cette naissance prématurée l’accouchement chez l’humain reste le plus douloureux de tous les mammifères.
ça aussi c’est un facteur qui explique pas mal de choses.
Lors d’un safari hamlet doit avoir vu un lionceau âgé de 24 heure attraper un buffle d’une demi tonne…
@Love
Enfin hamlet, n’avez-vous jamais vu un chien ou un chat dans le période de transition qu va de la naissance à l’ouverture des yeux ?
L’infini à la portée des caniches, quoi
« L’infini à la portée des caniches, quoi. »
Pourquoi pas, nous n’en savons rien — d’ailleurs, selon Satie, les animaux aussi ont un art, mais ils n’ont pas écrit des livres.
Ni n’ont confectionné de moissonneuses batteuses à leur manière ?
… Love is all
Et la jongle urbaine a ses déviances
https://www.youtube.com/watch?v=oG6fayQBm9w&list=RD24ZjT0GKrsM&index=4
« renato dit: 30 mai 2019 à 20 h 39 min
Lors d’un safari hamlet doit avoir vu un lionceau âgé de 24 heure attraper un buffle d’une demi tonne… »
et vous renato, vous aavez déjà vu un bébé âgé d’un mois jouer comme ces 3 lionceaux :
Je vois mal ces 3 lionceaux trouver leur manger tout seuls, hamlet.
Et pour terminer,
Petit florilège d’une archeologie de la haine, dont Gary se foutait, pour parler poliment :
Cet écorché vif supportait mal que l’on n’aimât pas
C’est là qu’il faut chercher ses intimes blessures de guerre, celle qu’il mène contre lui-même.
A croire que ceux qui s’étaient mêlés d’explorer son délire avaient été contaminés.
avait hérité d’une mère mythomane ses accommodements avec le réel, ne doit jamais être pris au mot.
un homme travaillé, en permanence et en profondeur, par le désespoir
Le desespoir , voui, ça on peut le dire!
Au fait, rien sur la dernière compagne ?
Ni juive, ni chrétienne ?
Juste française ?
J’ai vérifié, je suis née un vendredi à 4h12, si cela peut te donner des indices sur les bonnes étoiles qui m’ont protégée de la connerie intellectuelle stérile.
@J’ai vérifié
Mais que serions nous et les étoiles avec nous sans l’état civil de source sûre ?
Des primés deux fois ?
Langoncet, je repondais à la clé usb.
Nothing more, nothing less.
Pour les nés finis, vous connaissez sûrement ?
@Breech birth
Naître les pieds devant
Décidément, quel Immense Génie de la Pensée ce hamlet !!
Après s’être ridiculisé en s’attaquant à Proust (sans l’avoir lu) avec des théories qui paraissent sorties tout droit d’un Atelier de philosophie pour débiles mentaux à Sainte-Anne, voilà qu’il revient (après quelques jours de repos nécessaires pour digérer sa ridiculisation publique), profitant de la discussion sur un autre auteur qu’il n’a jamais lu, pour s’attaquer au problème de l’imperfection de l’être humain, c’est-à-dire
celui du Mal, le seul vrai problème philosophique digne de ce nom, comme tout le monde le sait depuis au moins 5 000 ans.
Et qu’est-ce qu’il nous dit notre Grand Comique de la Pensée à ce propos? Il nous sort une théorie ahurissante, qui rappelle celle dont se
moquait Lichtenberg dans l’un de ses aphorismes et selon laquelle les aurores boréales seraient produites par les reflets des bancs de sardines. Selon notre Grand Clown de la Pensée, l’imperfection spirituelle de l’être humain provient du fait qu’il naît trop tôt: « la naissance chez l’humain se fait dans des conditions particulières, à savoir environ 20 mois avant sa maturité. dans des conditions identiques aux autres primates, et autres mammifères, l’humain devrait naitre à 21 mois. […] à 9 mois l’humain nait prématuré (non viable), en état de totale dépendance vis à vis du monde extérieur. »
Cela veut donc dire que tous les autres mammifères naissent déjà murs, ce qui est très clair dans son esprit dérangé par la fameuse Mégalomanie du Nul dont il paraît gravement atteint: « tous les mammifères naissent finis ». Il est évident que notre Einstein de l’Anthropologie Philosophique n’a jamais vu des chats ou de chiens qui viennent de naître. Ou des panda. Ou des rats. Ou des singes. Ou des marsupiaux (il doit croire que la poche des kangourous c’est pour aller au supermarché). Et il ignore le temps que tous ces mammifères (et tant d’autres) mettent à ouvrir les jeux, par exemple, ou à être autonomes.
De ce faux fait (que seul l’être humain naît avant d’être mûr), notre Grand Pitre de la Pensée déduit: « à 9 mois l’humain nait prématuré (non viable), en état de totale dépendance vis à vis du monde extérieur. cet état de prématurité, d’infériorité et de dépendance accroisse le sentiment d’aide lié à l’amour de la mère » (ce qui veut dire, donc, qu’à 21 mois, un enfant est déjà indépendant vis à vis du monde extérieur et dans un état de maturité et supériorité qui limite totalement le sentiment d’aide lié à l’amour de la mère).
Tout cela pour nous expliquer, à nous, pauvres ignorants (« explication de texte à l’attention de ceux qui ne savent toujours pas lire »… »mais ça j’imagine qu’il faut savoir un peu lire au delà du texte pour commencer à le percevoir ») l’immaturité humaine, qui est le
grand problème de l’être humain, et que selon lui n’a pas de solution (« en naissant en état d’immaturité il conserve ce caractère infantile toute son existence »).
Une immaturité dont le livre de Romain Gary « La promesse de l’aube » est, selon lui, la preuve éclatante et définitive. Un livre que son auteur a écrit, donc, parce qu’il est né trop tôt. Né à 21 mois il ne l’aurait jamais écrit. Mais notre Grand Bouffon de la Pensée ne se pose pas la question de pourquoi Platon, Dante, Shakespeare, Leonardo da Vinci, Velázquez, Bach, Goethe, Beethoven, etc, etc, etc, nés aussi trop tôt, on produit des oeuvres géniales et… « mûres », ne reflétant pas l’immaturité de leurs auteurs. Pourquoi eux, « naissant en état d’immaturité » n’ont pas conservé ce caractère infantile toute leur existence? Mystère…
Remarquons au passage, que notre Grand Farceur de la Pensée a déduit tout cela d’un livre auquel même son auteur (qui représente « le degré zéro de l’intelligence humaine ! ») n’a rien compris: « Gary offre un intérêt non pas romanesque mais sur la question anthropologique
et anthropotechnique. la promesse de l’aube ne concerne pas sa relation avec sa mère ou avec les femmes, mais bien l’unique question de la possibilité pour l’homme d’accéder à une fraternité universelle. »
Avec sa théorie de la « dimension néoténique de la condition humaine »(sic) notre Grand Rigolo de la Pensée, arrive même à nous expliquer
l’évolution spirituelle de l’être humain à travers l’histoire: l’homme « n’est pas fini, mais il a dans l’esprit une idée de qu’il pourrait être s’il était «fini»… ».
Eh oui, l’homme est « un non-humain ayant une idée de ce qu’il pourrait devenir s’il devenait humain, à savoir un être capable d’inventer une fraternité universelle. » Voilà l’origine des religions et de l’art enfin expliquée !! Et tout cela en direct dans un blog un jeudi de l’Ascension…
Elle n’est pas belle la vie, avec des gugusses pareils?
Pour la nouvelle rubrique « LES PERLES DU BLOG »:
À propos de « La Recherche » de Proust: « le fond c’est une totale débilité ! »
(hamlet)
« voilà ce qu’incarne Proust ! la bourgeoisie dans toute sa lâcheté et son refus de voir le monde en face ! »
(hamlet)
« voilà ce qu’est le monde pour Proust : une occasion de se montrer, la misère du monde transformée en gay pride ! »
(hamlet)
« l’accouchement chez l’humain reste le plus douloureux de tous les mammifères. »
(hamlet)
« « la vie EST… » : ce « est » affirmatif laisse imaginer que la « vie » ne peut pas être autre chose que cela, autrement dit si elle est autre
chose elle n’est plus « vie », mais quoi ? mort ? »
(hamlet)
« la culture n’est que le moyen de nous rendre admirable du fait de nos admirations. »
(hamlet)
« notre monde humain est peuplé d’icônes, de routes jonchées de corps d’hommes, de femmes, d’enfants crucifiés sur la croix, on ne retient qu’un nom, celui du Christ »
(hamlet)
« voilà le rôle de la culture, immense machine à fabrique des icônes pour mieux se morfondre sur soi-même, machine à fabriquer de l’égoïsme et de l’orgueil »
(hamlet)
Sur le « message christique »: « ce message est arrivé trop tôt dans l’histoire des hommes »
(hamlet)
« il a sans doute existé une époque, au stade pré-humain où les individus pré-humains naissaient à termes à 21 mois. »
(hamlet)
« quand on lit il faut aller chercher plus loin que les mots, plus loin que les phrases, pus loin que le texte »
(hamlet)
« les êtres cultivés ont l’admiration trop facile »
(hamlet)
« chaque homme a exprimé cette déception à sa manière […] chacun montre une facette, sa facette, de ce sentiment, que ce soit dans les
bras d’une femme, d’un soldat à qui l’on vient de planter la lame de sa baïonnette dans la boue des tranchées, dans les bras d’un enfant
qui meure de faim devant les fenêtres d’une maison cossue où l’on fête Noël, dans les bras d’un frère pendant qu’un bombardier lâche ses
bombes sur une ville, dans les bras d’un ami qui meurt de ses blessures des coups reçus par la police pendant une mafinestation où il
implorait quelques centimes de plus par mois pour nourrir ses enfants »
(hamlet)
« mon Dieu comment trouver la force de pardonner cette violence et de tendre l’autre joue. »
(hamlet)
Je pose ca là, et m’éclipse :
https://tomtomlatomate.wordpress.com/2019/05/30/lamour-dune-honnete-femme/
« Je pose ca là, et m’éclipse »
J’ai lu seulement le premier paragraphe, et c’est prometteur. Au moins, apparemment, vous parlez d’un livre que vous avez lu. Croyez-moi, ma chère Ed, c’est une bonne habitude. On y va en confiance. Vous aviez perdu toute crédibilité avec Gary, vous regagnez maintenant notre estime. Bravo !
Par ailleurs, lorsque j’ai appris que l’homme triste que je voyais à l’époque, s’était suicidé ce jour du 2 décembre 1980, quelques temps après la découverte macabre du corps de Jean Seberg, en août 1979, à 41 ans, j’ai pensé que la mort de l’un était la conséquence de celle de l’autre.
Jazzi
Il a laissé un courrier dans lequel très clairement il souligne de ne pas.relier les.deux suicides.
Leurs motivations étaient fondamentalement différentes.
Le 2 décembre est un clin d’oeil ironique de Gary à une date anniversaire d’une bataille napoléonienne.
Oui, plus belle la vie avec Hamlet ; moi je crois le coup des 21 mois. Même si dans la.mienne de famille on nouvre les noeils et pas les jeux… Mais à chacun sa.famille, hein.
Vu Lillian, film formidable.
Et mystery road, téléfilm formidable. TOut baigne jusqu’à temps que ce soit soi.
J’ai vérifié, je suis née un vendredi à 4h12,
Ah aujourd’hui ai noté, mon père est mort un jeudi et sa mère aussi.
L’éléphant, 22 mois de grossesse et il ne sait pas se servir de sa trompe lorsqu’il vient au monde.
La mère de romain gary a réellement été comédienne et a fait mille métiers.
Pck elle est enroulée.
Bonne nuit renato
Ed, il y a beaucoup de fautes d’orthographe, et on ne sait ce que vous racontez. C’est bordélique, comme fiches de lecture. Vous résumez une, ou plusieurs nouvelles ? Pourquoi ? Quel intérêt ? Et vous ne nous communiquez pas votre sentiment sur ce que vous lisez. Bref, c’est pourri, comme critique. Il faudra revenir un jour ou l’autre avec une méthode qui ait fait ses preuves. Pour le moment, c’est raté !
On dirait que Ed a adopté la manière à Eric Neuhoff – mais en pire, si c’est possible. Au moins, chez Neuhoff, il y a une méthodologie, toute pourrie, mais quand même. Neuhoff bâcle, peut-être pas Ed, mais Ed n’a aucun savoir-faire. Et on en est là quand l’auteur ou la critique ne veut pas livrer son sentiment. « Mon coeur mis à nu », c’est ce qui manque terriblement. Donc, s’il me fallait donner une note à Ed, ce serait proche de zéro. Pas un zéro pointé, mais dans la zone fatidique.
Ce jeudi, c’était férié. Le Figaro littéraire est-il paru ? On ne le saura jamais. Et la chronique de Zemmour, que j’aime lire ? C’était la fête de l’Ascension, et j’en ai bien profité. La journée a été bonne, j’ai avancé. J’ai simplement oublié de me rendre chez ma buraliste pour acheter la presse. Demain, je vais faire le pont. Un grand week-end a commencé, une sorte de préfiguration de l’abolition légale du travail. Je compte sur Jadot et sa compagne journaliste pour activer le mouvement. Bravo !
Une petite remarque : en effet, je lis chaque jeudi la chronique de Zemmour. Pourquoi m’en priverais-je ? Cela ne veut pas dire que je partage les opinions politiques de ce pétainiste. Mais c’est comme ça.
@la maison bleue
Frisco Blues
https://www.youtube.com/watch?v=sgTPnI7md6A
QUEL ROMAIN GARY SOUS SON PALIMPSESTE DE MASQUES ?
=
Quel petit vélo à guidon chromé au fonde la cour ?
Laeticia a demandé la nationalité américaine. Elle est de moins en moins française, alors que Johnny l’était encore un peu, selon la récente décision judiciaire :
“C’était à la date anniversaire des cinq ans de sa carte verte il y a quelques semaines (…) C’était quelque chose qui était projeté depuis très longtemps et que Johnny devait faire aussi s’il avait vécu”, a fait valoir Me Ardavan Amir-Aslani.
Lorsque l’on naît enroulée, faut se dérouler. C’est un travail.
Le cageot :
https://blogfigures.blogspot.com/2010/01/francis-ponge-le-cageot_56.html
rose, quelle motivation Romain Gary a-t-il donné pour expliquer son suicide ?
Ce cageot m’a plutôt l’air d’être une cagette, renato ?
hamlet a dû être un grand prématuré ? Qui dit mieux !
https://www.rtl.fr/actu/international/les-actualites-de-7h30-californie-un-bebe-premature-pese-245-grammes-a-la-naissance-7797736072
Jacques, dans la note datée « Jour J », RG écrit : « Aucun rapport avec Jean Seberg. Les fervents du cœur brisé sont priés de s’adresser ailleurs. »
Ed, avec Delaporte, ça commence par une caresse et fini par une grande claque. je vais vous lire attentivement…
« Aucun rapport avec Jean Seberg. Les fervents du cœur brisé sont priés de s’adresser ailleurs. »
Vous traversez toujours dans les clous, renato ?
Jazzi dit: 31 mai 2019 à 8 h 20 min
je vais vous lire attentivement…
Mais à quoi ça sert cette niaiserie de résumé inepte? A rien du tout. D’un commentaire d’oeuvre, il faut rapporter des preuves de lecture, pas cette reformulation ridicule. Alors, tu comprends, Mme Machin elle dit ça, pis après M. bidule lui répond ci. Il tient une passoire à la main et elle se cure les dents avec une allumette parce qu’elle vient de manger un petit-suisse. Ah! Et j’oubliais : un chien aboie, une caravane passe. Dehors, il pleut pas. Après, c’est la nuit. On dort, etc.
Pas de temps à perdre à lire ces régurgitations de ruminant.
Bon, Ed, la seule chose que je puisse vous dire, c’est qu’après vous avoir lue (mise à plat fastidieuse de chacune des nouvelles et analyse maladroite de l’oeuvre), on n’a pas très envie de se reporter aux nouvelles d’Alice Munro…
Hélas, Delaporte et Chaloux, ça m’est désagréable de devoir dire cela à Ed, mais on a l’impression qu’elle a voulu démonter un jouet complexe pour voir comment cela fonctionne et qu’elle se retrouve complètement débordée !
Rose,
vous êtes infiniment touchante et entourez de bienveillance Romain Gary et sa mère comme vous l’aviez fait pour Consuelo et Saint-Exupéry.
Oui, Nina, à seize ans, s’est enrôlée dans une des troupes itinérantes qui parcourent la Grande Russie, menant la vie nomade des saltimbanques. Elle a même interprété à Moscou « des rôles de soubrettes au Théâtre Français, posant sa voix comme une Sarah Bernhardt. Une petite actrice, sans triomphe et sans éclat. » (Dominique Bona) La Révolution va briser net sa carrière et la jettera toute seule, un enfant sur les bras sur les routes. Leur train s’arrêtera à Vilna. C’est une femme seule, sans métier. Elle coud, fabrique des chapeaux. « Romain Gary aura été élevé par une mère solide et rude, adorante mais sévère, qui trime comme une forcenée. A trente-cinq ans, ses cheveux sont gris. […] Romain Gary n’a pas menti, il a travesti une vérité trop sordide. » (D.B.)
Puis Nice. Madame Kacew devient gérante de l’hôtel-pension Mermonts. « Debout à six heures tous les matins, elle fait le marché, organise les menus, gère le petit personnel, tient les comptes. »(D.B.) Elle, qui a appris à Roman à écrire et à lire, en russe et en français (Le français lui rappelle son passé de comédienne), qui l’a élevé dans le culte de la France, « était prête à tous les sacrifices pour qu’il devienne académicien ou ambassadeur de France. » (D.B.)
« Adolescent, timide, sauvage, Romain grandit dans l’ombre de cette mère courageuse et orgueilleuse. […]Au lycée, Romain a peu d’amis. C’est un adolescent farouche qui se tient à l’écart de tous les groupes. les poches bourrées de carnets, il griffonne des notes aux récréations et pendant les cours qui l’ennuient. » (D.B.) Il passera son temps enfermé dans sa chambre, avec ses livres et ses cahiers.
Une très jolie scène, (p.18 de mon Folio Romain Gary écrit par Dominique Bona, déjà cité précédemment), fixe cette tendresse réciproque :
« Dans cette solitude inspirée, seule Nina peut pénétrer, silencieuse et complice, avec des plateaux de fruits et la fumée bleue de ses gauloises. […] quand il lui lit les phrases qu’il vient d’écrire, elle ne doute pas un seul instant de son talent. Pas une critique, pas une réserve ne lui vient jamais aux lèvres, les dons de Romain sont sacrés. elle s’enchante de tout ce qu’il invente […] »
C’est cette adolescence qu’il racontera à sa façon dans La promesse de l’aube.
Tous ces détails, je les ai puisés dans la biographie lyrique de Dominique Bona Romain Gary Folio 3530, et dans la présentation et la postface de Mireille Sacotte à La promesse de l’aube. C’est elle qui a établi et présenté l’édition des Légendes du JE – Romain Gary Emile Ajar pour le Quarto Gallimard.
On pourrait mettre des guillemets partout. J’ai eu besoin de ce va et vient entre les romans de Romain Gary et ces biographies pour mieux comprendre son invention d’écrivain.
Dans cette autographie fabriquée comme un roman et qui devient une autofiction La promesse de l’aube il invente à cette mère, Nina, une personnalité pour en faire un personnage spectaculaire. Sur une photo de famille (qui figure dans le Quarto), « madame Kacew apparaît comme une grande femme, élancée, plutôt maigre. A quarante-six ans, elle coiffe en chignon ses cheveux gris blanc, et s’habille modestement de robes grises. elle fume sans relâche des Gauloises bleues.[…]
Elle a reporté sur son fils les ambitions dont elle a été frustrée – des ambitions si hautes qu’elles ressemblent à des châteaux en Espagne. » (D.B.)
Le seul vrai métier qu’il lui attribue est celui de comédienne alors que Nina a dû accepter pour survivre les métiers les plus humbles. Roman devient Romain et Mina est devenue Nina…
« Il est vrai qu’elle a poussé Romain à réussir, à se surpasser, qu’il s’est exécuté autant par respect que par amour[…] Il vit en vérité dans un monde intérieur, imperméable aux amitiés. Dans ce jardin secret, balisé par la folie de Nina. » (Dominique Bona p.27 – opus cité)
« Jeux de miroir, mises en abyme, vertiges, feintes et fuites. Qui est fou ? Qui est sage ? Qui ment ? Qui dit la vérité ? Qu’est-ce que la folie et le mensonge sinon d’autres formes de sagesse ou de vérité ? Qui perd gagne, mais qui croit avoir gagné se trompe. Et peut-être au fond la seule vie qui vaille est-elle celle, merveilleuse et misérable, des enchanteurs qui traversent les pays en guerre en faisant rêver pauvres et riches, maîtres et serviteurs, cœurs purs et âmes cruelles, en se parant de leurs costumes de scène, comme Mina dans les histoires de son fils. Sinon il ne reste qu’à boire la réalité jusqu’à la lie, autant dire à mourir. » (Mireille Sacotte Préface du Quarto p.15))
Voilà Rose, tout ça pour vous.
A quoi sont formées les élites scientifiques et techniques aujourd’hui en France et dans quel but ?
Le constat est sévère.
jazzi,
Je ne lis pas Delaporte et Chaloux, car je sais déjà plus ou moins ce qu’ils « pensent ». Mais vous, je ne suis pas d’accord avec votre jugement. J’ai montré les techniques exceptionnelles de narration de Munro et développé ses thèmes principaux et communs à plusieurs nouvelles. Je pense au contraire avoir donné envie dans les paragraphes d’analyse. L’exercice était périlleux, mais peut-être est-ce l’auteur qui ne vous intéresse pas. Plusieurs membres du Book Club ont trouvé ses nouvelles très ch-iantes.
Je n’ai guère lu de Weyergans que le livre qui lui valut le Goncourt. Je n’en garde à peu près aucun souvenir, sinon que le prix lui avait été décerné surtout pour éviter de l’attribuer à Houellebecq.
Et sur la fin de la vie de Romain Gary, les raisons de son suicide, que dit Dominique Bona, Christiane ?
Ce n’est pas qu’Alice Munro ne m’intéresse pas, Ed, c’est que je ne la connais pas et n’ai jamais rien lui d’elle. Ses « techniques », avec flash back et feed back, d’après ce que vous en dites, me semblent empruntées à celles de la narration cinématographique.
Mais à travers votre restitution clinique de plans et de personnages en situation, selon un procédé que vous qualifiez de « mise en suspense qui finit en suspens », on ne voit pas très bien à quoi cela abouti : on ne perçoit ni la saveur, ni la couleur, ni la musique de cette prose. Avez-vous eu du plaisir, de la fascination, de l’admiration à cette lecture ? C’est ce que l’on se saura jamais en lisant votre recension plus que critique au sens propre du terme.
« feed back, »
Vous êtes sûr que vous avez lu l’article ?
« Avez-vous eu du plaisir, de la fascination, de l’admiration à cette lecture »
Je crois bien que vous n’avez pas lu attentivement, mais survolé.
Je parle de « virtuosité », et voici un extrait de l’intro
« les nouvelles de ce recueil dédié aux femmes rivalisent de style, de mystère et d’espièglerie. Munro est une chipie qui mène le lecteur par le bout de l’intrigue à coups de suspense et de fins en suspens. Complice et enjoué, le lecteur à l’imagination ainsi titillée prend son temps pour découvrir »
Donc si on n’écrit pas « J’ai aimé » ou « J’ai adoré », vous ne percevez aucun avis. Et ca se dit écrivain ? Purée jazzi, vous le faîtes exprès c’est ca ?
Euh, là , Christiane : « Le seul vrai métier qu’il lui attribue est celui de comédienne alors que Nina a dû accepter pour survivre les métiers les plus humbles. »
???
dans la Promesse de l’aube, Gary décrit très précisément tous ces « métiers les plus humbles » que sa mère accomplit (donc il fait le contraire de ce que vous dites « lui attribuer un seul vrai métier ») , jusque dans les minables petites escroqueries qu’ils impliquent (fabriquer des « faux Poiret », par exemple, subterfuge qui sera d’ailleurs le seul à marcher vraiment et entraînera une période de relative abondance, tout de suite traduite en cours privés de toute sorte pour le gamin, donc ce n’est pas, en plus et contrairement à ce qui est avancé dans votre post, uniquement la mère qui lui apprend à lire et à écrire mais toute une série de professeurs. Bref : votre phrase est un contresens, un de plus, ma pauvre.)
Personnellement, plus j’avance dans ma lecture (mais je me restreins volontairement, vieille habitude enfantine, qui relève du même rituel qui consiste, quand on adore un mets, à le manger le plus lentement possible), plus je vois ce que l’écrivain apporte au personnage de cette mère : certes, quand il parle d’elle, il parle surtout de lui, de son enfance si profondément marquée par cette femme acharnée, dirons-nous.
Mais il lui donne une envergure non pas christique, comme il a été dit ici ou là : nous ne sommes ni chez Dostoïevski, ni chez Lars Van Trier (quand il filme Björk mourant pour es yeux de son fils dans Dancer in the Dark ). Non, plutôt un côté « primitif », « primaire » plus que sacrificiel, à mon sens… Bon, notez que les deux sont mêlés…
Ce que Gary insuffle à ce personnage, c’est un côté « Gelsomina », en quelque sorte. Il faudrait imaginer Gelsomina mère… Bon, vous allez me dire que Gelsomina fait justement et quand même, partie de ces archétypes que j’évoque ci-dessus, Katerina Marmeladova, Selma Jezkova (merci Wiki pour les noms !) : la pureté de l’innocence absolue, certes, le souffle vital de l’amour, aussi. Mais la Gelsomina de Fellini s’en démarque car sa victimisation provient non d’elle-même et de son destin, mais « des autres », de l’extérieur.
je veux dire que c’est Zampano qui met en contact Gelsomina avec le mal absolu (le meurtre). C’est l’histoire qui met en contact la mère de Gary avec le mal absolu (le nazisme).
Alors que c’est la fatalité qui s’acharne sur la Björk de Van Trier.
Gary s’appuie là-dessus, bien entendu, pour « absoudre » sa mère, d’une certaine façon : Gageons que dans la réalité, cette femme était sûrement bien moins idéale que ce personnage si finement enjolivé par le fils.
Oui, certes, et ce serait à mettre à son crédit, mais…, mais c’est parce qu’il s’appuie sur ce côté Gelsominien, (dirons-nous pour aller vite et mal) pour apparaître, lui, comme dédouané de tout motif égoïste.
C’est assez élégant, comme posture : « je suis un héros, mais c’est à cause de Maman », quelle modestie… Mêlée cependant du besoin de parler de soi, ( pas d’écriture sans cela !), et surtout se servant si profondément, pour se démarquer et embarquer le lecteur avec lui, d’un humour ravageur, avec lequel Gary tient finalement sa mère et cette enfance à une longue distance de lui, à bout de bras.
Mais il est vrai que le portrait qu’il fait de sa mère la présente forcément comme absolument dénuée du sens de l’humour. L’humour, l’intelligence, l’ironie, tout cela est réservé au fils. La mère elle, pompe ses clopes…
Bon je suis un peu caustique, là, mais c’est que plus j’avance dans ma lecture, moins j’adhère, finalement, à cette autojustification de Gary, tricotée aux dépens de cette mère, faussement idéalisée.
Faut-il donc que les fils aient toujours besoin de voir leurs mères en pietà, qu’ils leur refusent ainsi la légèreté, et se l’approprient ?
j’ai connu des gens bouleversés par le suicide de Gary;j’en restais moi-même très mal à l’aise ,et ne pouvais pas pas en parler du tout
« Faut-il donc que les fils aient toujours besoin de voir leurs mères en pietà »
Hélas c’est toujours le cas et comme cricri (?? je ne sais plus) le disait, aimer trop sa mère empêche d’aimer une femme plus tard.
clopine, n’oubliez pas que l’on répète à plus soif en français que l’on n’a qu’une mère, ce qui est absolument faux,aujourd’hui surtout;
je ne crois pas que Gary ait été dupe de lui-même et qu’il n’ait pas eu conscience de traiter un « thème »
« les nouvelles de ce recueil dédié aux femmes… »
Un livre pour grognasses, donc.
une autre mère de « la littérature » est la mère légendaire d’ Aragon
https://next.liberation.fr/livres/2018/08/22/aragon-enquete-sur-un-roman-familial_1673922
P. comme Paris dit: 31 mai 2019 à 10 h 48 min
hihi vous êtes trop rigolo vous.
Clopine, la grande affaire de Mina aura quand même été son métier de gérante de l’hôtel Mermonts.
Jazzi,
pages 438 à 440 de mon folio Romain Gary Dominique Bona :
« Gary va choisir sa mort. Elle sera son dernier numéro d’artiste.
Cette mort doit d’ailleurs s’inscrire sans doute, en toute fatalité, dans un désespoir qui présente tous les caractères d’une maladie chronique et qui ne laisse plus à l’auteur aucun jour de répit. Elle prend sa marque dans la vieillesse qui le touche et qui lui fait horreur, dans la disparition d’une femme qu’il a profondément aimée, dans les dix-sept ans de son fils, dans ses trente romans, dans son second Goncourt, et dans son œuvre même, parvenue avec son dernier livre à un point de non-retour. Ainsi que l’éclairera plus tard Alexandre-Diego Gary, quelques jours avant Noël : « Mon père estimait qu’il n’avait plus rien à construire, ni à dire ni à faire. Son œuvre était achevée, il n’avait pas de roman encours. Il m’avait amené jusqu’à mon bac que j’ai passé l’année précédente. Il estimait que j’étais devenu un homme. alors, il est parti. »
Ainsi, malgré toutes ces raisons réunies, la mort de Romain Gary restera-t-elle son dernier mystère. Son suprême geste surviendra comme la foudre : on ne l’expliquera pas. Gary, comme tant d’autres qui se suicident, emportera avec lui le mot de la fin. […]
Au pied de son lit, Gary a laissé une lettre que, par précaution parce qu’il savait que la police l’emporterait aussitôt, il a également envoyée par courrier à Claude Gallimard qui la recevra le lendemain, afin qu’elle soit rendue publique. Il en a déposé un exemplaire dans le linge de Leïla qui la découvrira quelques jours plus tard avec une autre lettre pour son fils.
Jour J
Aucun rapport avec Jean Seberg. Les fervents du cœur brisé sont priés de s’adresser ailleurs.
On peut mettre cela évidemment au compte d’une dépression nerveuse. mais alors il faut admettre que celle-ci dure depuis que j’ai l’âge d’homme et m’aura permis de mener à bien mon œuvre littéraire.
Alors pourquoi ? Peut-être faut-il chercher la réponse dans le titre de mon ouvrage autobiographique « La Nuit sera calme » et dans les derniers mots de mon dernier roman* : « car on ne saurait mieux dire ». Je me suis enfin exprimé entièrement.
Romain Gary »
Et donc, à la dernière page (445), Dominique Bona écrit :
« Mais dans son dernier texte, bref et tranchant comme une lame, où les critiques chercheraient en vain la moindre trace d’une démission, il donne le plein sens de sa mascarade, éblouissant exemple de ce que fut toujours pour lui l' »illusion lyrique », et conclut ainsi lui-même, parfaitement lucide et maître de son destin, par un simple constat de sa vie :
« Je me suis bien amusé. Au revoir et merci. »
Romain Gary sera incinéré au Père-Lachaise. Au printemps, le 15 mars 1981, Leïla Chellabi dispersera ses cendres sur la Méditerranée, au large, face à la baie de Roquebrune-Cap-Martin, devant le paysage qui fut longtemps le sien. elle obéit encore à une volonté posthume. »
*Vie et mort d’Émile Ajar, de Romain Gary sera publié à titre posthume le 17 juillet 1981 aux éditions Gallimard.
Oui mais la mère d’Aragon, c’est l’inverse de la mère de Romain Gary, et alii. Plus soumise aux conventions bourgeoises, à sa propre mère et à son amant, le préfet Andrieu, elle niera être la mère de son fils !
Chacun a ses raison pour vivre et pour mourir. Brâncuși, p. ex., à la Libération a dit que s’il aurait dû supporter encore une fois une situation pareille à celle qu’il avait vécu sous l’occupation il se serait suicidé. On connait aussi le conseil de Stendhal. Majorana a pris un bateau et il n’est jamais arrivé à destination et on peut le comprendre. Cacciopoli a fait une démonstration et on comprend mal. Enfin, on a beaucoup de possibilités mais on est pas censé motiver le geste, car chacun a droit à une vie secrète, même les personnages publiques…
hihi vous êtes trop rigolo vous.
il se prend pour le prince troyen et veut les graces
@Clopine dit: 31 mai 2019 à 10 h 41 min
Pas moi mais sa biographe Dominique Bona et Mireille Sacotte
1 – Parfois on rate sa fiche de lecture, mais c’est mieux que rien, vu que la rdl n’a jamais tellement évoqué l’oeuvre d’A Munro. Celle-ci me conforte dans l’idée d’une écrivaine surévaluée par le prix nobel; décidément non. Mais pourquoi ne pas écrire « l’une des meilleures auteures de nouvelles » ? Y croit-on vraiment ? On dirait que non.
2 – Il existe des gugusses apparemment très inspirants, à la verve dégorgée. D’aucuns imaginent se grandir en rapetissant leur contempteur, ne voient pas l’ironie à sa porte, foncent comme des premiers degrés. S’imaginent eux-mêmes tels des Jenny de la Poncée (ou bien des pîtres « weyerganssés »)
3 – Le 2 décembre ? Plutôt un coup d’Etat, je vois… (Juan Ascension)
4 – Impression que François et Pénélope filent un mauvais cocon. Doivent être genre abattus, comme couple.
5 – Une thèse de 880 p + 180 p d’annexes (et 33482 réf. infra paginales) à se farcir et à rapporter pour le 21 juin. Trek de 10 j programmé en Espagne fortement compromis si boulot pas rempli avant jeudi prochain. Suis qu’à la page 283 !
Gary va encore devoir attendre. Toute façon, ai jamais attaché grande importance aux romans de ce citoyen, jzmn. Quant à sa vie privée, riche et pittoresque semble-t-il, ai toujours préféré la mienne, beaucoup + romanesque dans son inachèvement a-t-il toujours semblé.
Merci, Christiane. Il est des gouttes d’eau qui font déborder le vase…
il y a les mères, les pères, les tantes, etc. : la famille est un emmerde superlatifs. Mes parents ont été, d’un point de vue petitbourgeois, des mauvais parents et je leur en suis reconnaissant. Je reste de l’idée que l’idée d’Arbasino d’une rencontre — pièce de théâtre — de la mère de Gadda et du père de Kafka dans un sanatorium suisse serait du plus grand intérêt — tenir en compte La connaissance de la douleur… etc. Bon, l’heure du gin tonic est proche.
Il y a de bon que parmi mes livres les biographies occupent très peu d’espace, les vue de Vasari et peut d’autres choses.
« pourquoi ne pas écrire « l’une des meilleures auteures de nouvelles » ? »
En choisissant le masculin, on inclut les hommes dans la course (qu’elle gagne haut la main). Comme je le dis dans mon introduction, j’ai très peu d’éléments de comparaison puisque j’ai lu très peu de nouvelles, en bonne Francaise…, mais j’ai été bluffée par sa virtuosité, son maniement du suspense et sa prose. Je lui ai donné 5 étoiles sur « Goodreads » et n’ai pas changé d’avis depuis.
On a été un peu bassinées par le regard des fils sur leur mère en littérature, la mère d’Albert Cohen, la mère de Gary, la mère de Mabanckou, le degré de sincérité qu’il faut accorder au romancier est – il jouable à partir du moment où il projette dedans une partie de lui – même, justifiant en quelque sorte ses erreurs et son égoïsme. A ce propos, et comme on parle cinéma, je sors du fils de Justin Triet, et je dois avouer que c’est une image de la femme mère émancipée tirée dans tous ces extrêmes, on ne sait plus qui manipule qui, j’ai eu mal au ventre.
La question que je me pose : quoi faire avec toutes ces images, lire passivement, s’intéresser, encaisser, il y a quelque chose de cet ordre que j’avais pressentit en voyant le comédien qui déclamait sa partition du désir dans Noces d’Albert Camus, l’imposition du désir, du fantasme. Quand ce n’est pas le fils c’est le père ou l’amant, ou pire les leçons de morale à 2 balles des autres femmes qui n’en mènent pas plus large …
J’ai retrouvé mon Dominique Bona, p 202,203,204 … folio, mondanités chez les Lipkowski, en fait c’est le petit – fils qui me racontait son Gary à lui, son Kessel à lui, j’ai fini par aller chercher le folio pour prendre du recul.
ça ne vous a pas empêche de recréer une, voire des familles, renato. Moi, ça m’a totalement vacciné…
dont acte, Christiane, mais alors : il faudrait que vous rectifiiez de vous-même ce contresens : « Gary ne fait état que du seul métier de comédienne » ??? et « la mère lui apprend à lire et à écrire » (toute seule ?)
Bon, ce n’est pas bien grave, et je vous prie de m’excuser de vous avoir attribué une citation d’autrui. (j’aurais dû, pourtant, le savoir, vu l’abondance des citations derrière lesquelles vous abritez votre manque d’opinions).
D’ailleurs je trouve que Jazzi est en ce sens bien trop sévère avec Ed, dont les fiches de lecture sont remplie de bienveillance pour Munro, ce qui est déjà un jugement et une mise en avant d’un point de vue de lectrice…
Vous l’accusez tous de faire de la paraphrase sans jugement critique. Mais pourtant vous laissez Christiane en faire de même, inlassablement, depuis des années, en encensant cette posture de lapin effaré par les phares de la célébrité qu’elle adopte sans discernement ?
Merdum, me voilà encore méchante, sans le vouloir vraiment. Pardon, Christiane, vous faites ce que vous pouvez pour exister, voilà tout, comme nous tous. Pourquoi donc vos méthodes à vous m’horripilent-elles ? Allez savoir… Ou plutôt si, je sais. Parce qu’elles vous conduisent à lire autre chose, toujours, que les mots qui sont pourtant sous vos yeux.
Ed, au moins, a le bon sens d’une lecture un brin intelligente…
Malgré ses notables défauts (notamment celui de m’appeler Cloclo, emboîtant ainsi le pas des plus déplorables familiarités déplacées de ce blog, des « bonne clopine » à « mère Clopine » en passant par les insultes habituelles, of course .
« je sors du fils de Justin Triet »
Le film de JustinE Triet m’a laissé perplexe, Chantal, voilà ce que j’en disait :
25 mai 2019 à 12 h 19 min
« Sibyl » de Justine Triet, avec Virginie Efira.
Autre film en compétition officielle à Cannes et pour lequel la critique enthousiaste crie au génie (cinq étoiles dans les Cahiers du cinéma ) !
A la projection, j’ai longtemps été agacé, tant tout me semblait faux et plein de clichés.
A commencer par Sibyl (Virginie Efira), ex écrivaine devenue psy et qui décide de revenir à son premier métier. Son éditeur improbable, sa vie familiale partagée avec ses deux filles, son mari avec lequel elle ne couche plus (adorable Paul Hamy) et son très charnel et superbe amant (Niels Schneider). Ses problèmes d’alcoolisme, son conflit avec sa mère et sa soeur (Laure Calamy)…
To much pour un seul personnage !
Et comme si cela ne suffisait pas, Sibyl, en panne d’inspiration romanesque, va accepter de prendre en cure une comédienne particulièrement perturbée (Adèle Exarchopoulos) et finir par se retrouver au centre du conflit pervers que celle-ci entretient avec son amant comédien (Gaspard Ulliel) et sa femme (Sandra Hüller) la réalisatrice du prochain film dont ils sont tous les deux les acteurs principaux.
Sibyl a enfin trouvé son sujet de roman et écrit comme jamais alors à Paris ! C’est ainsi que l’on se retrouve en plein tournage à Stromboli et où j’ai abandonné toute idée de film réaliste et psychologique et accepté de glisser à l’intérieur de cette comédie totalement déjantée.
Sous la direction parfaitement maitrisée de Justine Triet, ses personnages, sans plus aucune raison ni structure morale, sont tout entier livrés à leurs seules pulsions. Belles images qui empruntent leur esthétisme à Rosselini, Antonioni et même au Godard du « Mépris ».
Pas forcément nouveau mais bien beau.
Et au milieu de tout cela, Virginie Efira peut déployer toute la gamme des émotions. De la froideur des débuts à l’hystérie paroxystique, pleurant, dansant, chantant, jouant l’ivresse et prêtant généreusement son corps aux positions les plus érotiques, elle y est proprement grandiose (de quoi remporter le prix d’interprétation féminine, ce soir ?)
Cela suffit-il à faire un chef-d’oeuvre ?
J’avoue que malgré tout, le film me laisse un brin perplexe…
Clopine !!! Elle a fait une rechute, bon sang de bon soir !
(Christiane n’a rien contre « cricri », et vous nous expliquerez en quoi donner un surnom affectueux emboîte le pas aux insultes. Au contraire, ceux qui insultent ne versent pas dans ce genre de mièvreries).
renato Mes parents ont été, d’un point de vue petitbourgeois, des mauvais parents et je leur en suis reconnaissant.
alors c’est d’un autre point de vue que vous disiez « mon bon père »?
Quel point de vue? Comment les cociliez-vous ou y trouvez vous une inspiration pour créer?
Si ce n’est pas indiscret!
le film de Justin Triet pardon, Sybil en est le titre. La phrase que j’ai bien retenue : manipule ta mère elle est psychanaliste, dis – lui que tu te sens rejeté, que tu as besoin d’aide … ( et paf les drivers se mettent en route et tout le film n’est qu’un immense pompage d’énergie des uns envers le autres, c’est pas Sybil qu’il faudrait l’appeler le film c’est sangsue …
Ah oui j’oubliais, la mère de François Weyergans …
Pour les adoratrices de Gary, relire les pages consacrées à Lesley son épouse américaine qui lui a servi de marchepied.
la famille est un emmerde superlatifs.
vous voulez dire en vrai ou en littérature?
moi, je trouve que c’est fascinant!j’ai une amie qui me parle beaucoup de la sienne;parfois ça me fatigue;on dirait des gens heureux de leur « aventure » de vivre et d’espérer dans l’avenir qui est encore « de la famille » avec des promenades, des « repas de famille »
au fiat l’existoir, c’est la RDL?
» Ed, dont les fiches de lecture sont remplie de bienveillance pour Munro »
ça c’est vache, Clopine !
C’est la deuxième fois que jazzi poste son excellente critique de Sibyl. Sans avoir vu le film, je trouve sa critique tout de même très argumentée, tellement poussée qu’elle m’a fait changer d’avis par rapport à la bande d’annonce. Le voir ne sera pas ma priorité, et ca tombe bien car l’été sera chaud à Amburgo.
JustinE, Chantal !
Merci, Ed. Moi j’aimerais bien que vous nous racontiez l’été à Amburgo !
B2RENG7RE BONVOISIN/
Il me fallait
un espace plus silencieux, plus calme, plus métaphysique, pas forcément abstrait mais
épuré et qui laisse cette parole inventée se déployer. J’ai pensé assez vite à l’effet que
provoquent sur moi certains tableaux du peintre Gilles Aillaud, tableaux sur la perception
du réel et aussi sur le thème du caméléon. A partir de là, le scénographe Arnaud de
Segonzac m’a fait une proposition qui me plaît parce que quand on regarde l’espace, on
ne sait pas si c’est un deux-pièces, la salle de bain de l’appartement, un zoo, une piscine,
une cage de scène et si on est dedans ou dehors. C’est un lieu pour un secret, la parole et
le corps de l’acteur.
@ jazzi, tu as aussi trouvé çà un peu trop … enfin chapeau pour les comédiennes qui n’ont pas peur de péter leur image elles – mêmes, il faut beaucoup d’auto dérision pour oser çà.
Je me suis glissée en douce au fond le la salle, derrière les sièges. En sortant de la séance, un poil désorientée, je me suis pris une porte vitrée, il est vrai que derrière un des frères Dardenne ( lequel impossible de le dire, récemment palmé pour le jeune Ahmed ) tapotait sur son smartphone devant l’affiche rouge sanglante de Duelles …
Bonvoisin
, je veux parler de ces questions qui le mettent
aux prises avec ce que Gary dans Gros-Câlin appelle l’« existoir » (le mot est calqué sur le
modèle d’« abattoir »…), c’est-à-dire avec ce que l’on appelait encore du temps où
l’homme se permettait de se préoccuper d’autre chose que du Spectacle auquel on le
somme quotidiennement de participer : les fins dernières, la naissance, la mort, d’où l’on
vient, où l’on va… Qu’est-ce qu’attendre la fin de l’impossible ? C’est espérer mettre fin à
tout ce qui détermine aux yeux de l’homme la finitude de son pouvoir, et, en même
temps, c’est espérer que son humanité naisse à la liberté. En fait, pour Gary, il n’y a
d’humanité que libre, totalement libre, ce qui veut dire que pour naître à son humanité,
l’homme se doit de fausser compagnie à toute forme de nécessité, à ce que Gary appelle
dans ce livre les « lois de la nature ». Voilà ce qui fait émerger au cœur de Gros-Câlin l’idée
Oui scusi, j’écris sans mes lunettes.
Bonne journée.
La Fin de l’impossible / Paul Audi
Que représente pour vous, Paul Audi, qui soulignez dans Créer (2010) combien l’œuvre
littéraire mêle la jouissance de se confronter avec soi-même et le vertige d’explorer le
monde, que représente pour vous Gros-Câlin, où Gary écrit : « J’attends la fin de
l’impossible. Nous avons tous et depuis si longtemps une enfance malheureuse » ?
excuses:à 11 h 49 min est une réponse d’Audi
Attention à vous Chantal. J’ai l’impression que les gens se prennent toujours les vitres à la sortie du ciné. Une fois j’ai vu un pauvre Monsieur s’en prendre une, avec deux poufs qui rigolaient derrière, ma mère et moi étions au contraire en empathie. Pour les deux pouffantes, il existe le mot schadenfroh en allemand.
et alii, j’ai justement écrit « du point de vue petitbourgeois ». Je dois à mon père la connaissance des arts et de la littérature — peintres, écrivains, poètes — et à ma mère le cinéma et la musique. Ils étaient présents un week-end sur deux et c’était dès moments d’une grande intensité.
Mon bon père est un poncif pour signifier qu’il n’a jamais levé la main sur moi, ni la voix d’ailleurs.
Pour les autres questions ce sera dans l’après-midi, promis. Maintenant rencontre avec quelques collègues devant un plat d’agnolotti.
Oh la la, Clopine, calmez-vous. Ça vous met dans un drôle d’état cette lecture de Romain Gary. Vous ne ressemblez pourtant pas à cette mère excessive, vous n’admirez pas inconditionnellement votre fils. D’ailleurs vous n’en parlez jamais.
Allez, Sortez un peu. Allez voir vos pommiers, vos agneaux, vos ânes, votre potager, vos fleurs. Passez de belles journées avec Clopin dans votre création cinématographique. Vous êtes une mère et une compagne parfaites. J’admire votre modestie, votre souci des autres.
Vraiment la RDL sans vous serait un long fleuve tranquille et nous baillerions d’ennui, sans vous.
Chantal, Adèle Exarchopoulos fait tout ce qu’elle peut pour exister face à Virginie Efira, qui porte le film sur ses épaules.
merci ED ;), le bâtiment est tout nouveau et rempli d’escaliers, de couloirs et je me perd un peu, voilà.
Bon amusement cet été !
Ce midi j’ai des radis au beurre en entrée.
Oui c’est vrai, Jazzi, j’avais un peu pitié d’elle Adèle ( Margot ) ce qui est fou c’est comment chacune reprend le dessus quand l’autre s’effondre, la réalisatrice me semble plus perverse encore car elle a vu venir l’affaire et a décidé de s’en servir, comment être dehors, dedans, ect … la métaphore du volcan Stromboli … Je trouve quand même que les hommes en prennent un peu trop, là frise la caricature, ils se font rouler dessus, ne marchant plus que de biais, et le petit qui demande : tu l’aimais mon papa ? Je luis ressemble un peu ? Pourquoi il est jamais là ? C’est un peu atroce les arrangements avec la vérité. C’est vraiment un film sur les rapports toxiques.
Je crains que le coup de la porte vitrée en pleine gueule m’aurait fait pouffer, Ed. La faute à qui ?
https://www.youtube.com/watch?v=ITrfhNXD5Rs
Non jazzi ! Le pauvre était sonné. C’est là qu’on voit la vraie nature des gens (et donc ma bonté d’âme que ma mère m’a transmise, en toute modestie bien sûr ah)
Ed, dans son commentaire, que vous n’avez pas lu, Chaloux se livre à une parodie assez drôle de votre style de critique littéraire. Dites-vous que ce n’est pas donné à tous le monde. Seuls les plus grands, telle la Duras y ont droit…
Sinon, « Sybil » vaut quand même le coup, rien que pour Virginie Efira, qui tient là un rôle comme elle en aura pas souvent. Je lui aurais donné le prix d’interprétation féminine à Cannes. Mais on en reparlera certainement au moment des Césars.
Christiane à 12h01
Qu’est-ce qui vous arrive ?
jazzi,
C’est toujours plus drôle quand vous n’êtes pas la cible, je vous assure. Moi aussi je m’amusais de ses attaques envers WGG ou autre, jusqu’à ce que ca tombe sur ma pomme. Et là, c’est tout de suite moins drôle. Je ne lirai donc pas ce commentaire forcément odieux venant d’un être inqualifiable.
Virginie Effira est une raison suffisante pour voir un film, MAIS je répète : l’été sera chaud à Amburgo. Croisons les doigts pour le César !
. Moi aussi je m’amusais de ses attaques envers WGG ou autre, jusqu’à ce que ca tombe sur ma pomme. Et là, c’est tout de suite moins drôle
c’est temps que vous commenciez à comprendre, chère ed!moi, j’en ai ma claque de » ce claque
Bah ici le plus souvent c’est le salon de l’abbé Morellet, un jour moulin à claques, le lendemain nef des fous et puis des crises d’empathie, de la récup, le chat de Chaloux ressemble à ma gouttière, ou à une encre de Michaux.
Christiane
Merci à vous pour cette longue argumentation.
Russes et italiens/ haut provençaux sont habités par la même forme d’ exaltation.
À certains, cela semble étrange.
Le seul point sur lequel je tique est la folie de Mina.
Bref.
Ma bienveillance vient d’ une indulgence profonde face à l’ amour, où qu’ il soit.
Bien cordialement.
escaliers du maitre contemporain des escaliers
https://www.artcurial.com/sites/default/files/styles/840_width/public/lots-images/2017-08-29-10/1562_10258859_0.jpg?itok=SQS-9cvM
et jazzi, ca fait un peu langue de p-ute de dire « Ah vous n’avez pas lu les horreurs qu’il dit sur vous, mais je vais vous en parler quand même ». Clopine va dire que j’ai des réactions homophobes, mais je vous trouve très gossip-remue-caca. Laissez Chaloux à sa place et moi à la mienne. Si je ne lis pas, c’est qu’il y a une raison:)
le maitre des escaliers
Sam Szafran est né le 19 novembre 1934 à Paris. Fils aîné de parents émigrés Juifs polonais, il passe les premières années de son enfance dans le quartier des Halles à Paris. Ils habitent au 158, rue Saint-Martin, dans le 3e arrondissement de Paris2.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il échappe à la rafle du Vélodrome d’Hiver et se cache dans un premier temps chez des paysans dans le Loiret, puis à Espalion, Aveyron, dans une famille de républicains espagnols. À l’âge de dix ans, il est brièvement interné au camp de Drancy d’où il sera libéré par les Américains.
Alors que son père et une grande partie de sa famille ont été massacrés dans les camps nazis3, il est envoyé en 1944 par la Croix-Rouge à Winterthur en Suisse, où il est accueilli par la famille Halberstadt. En 1947, il part avec sa mère et sa sœur à Melbourne en Australie, chez un oncle.
Un tout petit conseil de vie minuscule, pour les personnes sensibles, éviter de commenter quand la lune passe au scorpion ou en bélier. Si au contraire des comptes à régler, y aller droit.
sur ce je m’évapore dans l’essence de mandarine verte …
Szafran rejoint pour un temps Fernando Arrabal, Roland Topor et le groupe Panique en 1972. À l’occasion de l’exposition 60 – 72 Douze ans d’art contemporain en France au Grand Palais, il se lie d’une profonde amitié fraternelle avec Henri Cartier-Bresson dont il sera un temps le maître en dessin.
wiki
excuses,j’ai oublié
Sam Szafran (prononcé1 [ˈʃa.fran]), pseudonyme de Samuel Berger, né à Paris le 19 novembre 1934, est un artiste français. Il vit et travaille à Malakoff.
@rose dit: 31 mai 2019 à 12 h 47 min
Relisez…
@ e alli thank’s for the /, 😉 ,
https://www.artcurial.com/fr/actualite/les-metamorphoses-de-dali
Last movie seen yesterday
J’ai plutôt été déçu par « Le Fils », film documentaire du russe Alexander Abaturov. Réalisé autour de l’hommage rendu à son cousin Dima, jeune militaire de 21 ans tué dans le Caucase, le cinéaste filme, avec l’autorisation des autorités militaires, ses camarades de promotion, les Spetsnaz, une unité d’élite de l’armée russe. Des images fortes, qui relèvent néanmoins plus du reportage télévisuel que du film d’auteur.
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19583713&cfilm=262853.html
« Comment les cociliez-vous ou y trouvez vous une inspiration pour créer?
Si ce n’est pas indiscret! »
Pour la méthode, et alii, vous aviez d’un certaine manière et en partie déjà répondu à votre question : (Schoenberg, Messiaen — et quelques autres, naturellement) déplacés de la musique aux arts plastiques.
L’inspiration ? Plutôt que d’inspiration je parlerais d’intuition : je pose le regard sur ce qui réellement advient jusqu’à identifier quelques particularité curieuse, puis je cherche dans les matériaux historiques des équivalents et les élabore jusqu’à leur complète transformation — au cours de la dernière phase c’est plutôt perinde ac cadaver : totale disponibilité aux nécessités des matériaux.
Je ne sais pas s’il y a quelques choses qui vient de l’enfance, peut être ce sur quoi je pose le regard, les faits de perdre beaucoup de temps et de rarement finir ce que je commence — la pensée étant plus rapide que la main lorsque j’imagine une fin je suis pris de désamour pour la chose —, mais je n’ai jamais pris le temps d’y réfléchir et désormais il est tard.
Un homme qui est bien dans sa peau – nous révèle Pierre Audi, se faisant porte voix de Romain Gary – est soit un inconscient soit un salop. » 1*
http://lecheneparlant.over-blog.com/article-a-perte-de-peau-romain-gary-121090110.html
Rose – 13h09
oui, le mot folle aurait besoin d’un complément : folle d’amour. Les biographes sont ce qu’ils sont. eux aussi ont leur façon de raconter un écrivain.
Ainsi pour ces lettres envoyées par Nina à son fils post mortem, M.Sacotte, évoque « un subterfuge inventé dans un comble d’amour » par R.Gary. Une invention émouvante et habile permettant de faire fonctionner le couple mère-fils dans la troisième partie de La promesse de l’aube alors que D.Bona dans la biographie écrit p.107 que « pressentant la mort, elle a rédigé par avance des lettres qu’une amie – contrairement à ce qu’il racontera plus tard – ne lui a pas adressées l’une après l’autre. Dans La promesse de l’aube, Gary écrira : deux cent cinquante…
La vérité est que sa mère lui écrivait chaque jour, sur son lit d’hôpital, de longues lettres sur des cahiers d’écolière. sauf une, qui lui parvient par miracle, sousles bombaedements de Londres, elles ne quitteront pas le chevet de la malade. Les petits cahiers s’entassent, couverts de mots d’amour en russe et en français parfois, ce sont les confidents de sa longue solitude et de son agonie.
Elle écrit à son fils, parce qu’elle ne pense et ne vit encore que pour lui. […] Gary s’est battu en croyant sa mère vivante. Et elle l’était en vérité par cet amour si fol qu’il se jouait de la mort. »
quant à « comédienne » je pense que M.Sacotte évoque plus la façon dont Gary la décrit que le métier qu’elle aurait voulu exercer et qui le poussera à écrire Éducation européenne.
Bon, comme l’écrit Chantal dans son commentaire de Chantal de 11 h 22, « On a été un peu bassinées par le regard des fils sur leur mère en littérature, la mère d’Albert Cohen, la mère de Gary, la mère de Mabanckou, le degré de sincérité qu’il faut accorder au romancier est-il jouable à partir du moment où il projette dedans une partie de lui – même, justifiant en quelque sorte ses erreurs et son égoïsme. »
Oui, passons à autre chose…
Et Alii – 15h13
Il est bien votre lien. J’en retiens ces lignes : « Entre désespoir du miroir de soi-même et espoir boulimique d’être autrui, Romain Gary tente adroitement de lisser du temps en volant des morceaux de vie – simplement pour lisser le fripé, s’adoucir, se rajeunir.
S’accepter à perte de peau, jusqu’à sa disparition en autre. »
Bien vu !
@Jazzi dit: 31 mai 2019 à 11 h 05 min
Oui, elle est exhaustive comme toi dans les citations de tes livres.
Tu m’a posé une question, j’ai tenté d’y répondre … succinctement ! (il y en avait quatre pages…
Je vais bientôt pouvoir lire « Romain, mon amour de Leïla Chellabi un livre presque introuvable, un point de vue exclusivement feminin, pour moins de 10 euros. Une chance! c’est certainement l’effet de la lune.
Intéressant votre « méthode », renato. Intuition et pas trop de réflexion en cours d’élaboration, dites-vous. Mais une fois le travail achevé, l’interrogez-vous, par rapport au résultat lui-même et au rapport qu’il a avec vous ?
Ed, de Marco Lupo Hamburg. La sabbia del tempo scomparso. Pas encore lu, mais prix Campiello ce qui de Primo Levi (La tregua, 1963) à Rosella Postorino (Le assaggiatrici, 2018) n’est jamais du temps perdu.
Merci renato, mais enfin ! Il n’est pas traduit !
Je n’ais jamais pris le temps de réfléchir à ce qui pourrait venir de l’enfance, Jacques. Par contre lors de l’élaboration des matériaux « totale disponibilité aux nécessités des matériaux », donc beaucoup de réflexion, même lorsque un automatisme entre en jeu.
on va attendre alors …
Normalement les lauréats de ce prix sont traduits, Ed, l’ai signalé afin que vous l’ayez en ligne de mire lorsque la traduction sera disponible ?
Marie Sasseur 15h31. Vous m’intéressez, voici pourquoi: Leila Chelabi, je ne connais à peu près pas; donc je me documente, auprès du cher Wiki; j’apprends que c’est une artiste numérique fr. (?) Et, connu pour être le dernier compagnon du dernier romancier fr. primé. (sic sic) C’est un vrai scoop!! ça alors.. alors j’ouvre une autre fenêtre : a grandi au sol d’une double culture(sic) Et j’ai enfin la clé :citoyenne hors structures. (sic)
En 2 mots, qu’en pensez-vous ? comme on dit dans le poste …
Chantal, merci, mais c’est déjà commandé, je préfère le papier, quand j’ai le choix.
Je poursuis la lecture dd « gros câlin » j’ai lu par ailleurs un rapprochement avec un bouquin de Houellebecq. C’est pas deconnant.
Mais mon vrai rêve de lectrice serait de trouver une rencontre entre James Salter et Romain Gary.
Ok, c’est noté merci.
dans ma « famille »une femme qui en connaissait un rayon de « jouer » son désir et son féminin disait des autres même fillettes, comediente tragediente
comme cette femme n’a jamaisrien inventé d’à peu près décent, ce devait être une expression « de son milieu »
gisele, j’en saurai plus quand j’aurai reçu son bouquin. Suivez le conseil de Chantal.
En 1976, l’éditeur Lattès lui commande un livre sur les Compagnons. Enthousiasmé par le projet, Romain Gary élabore un questionnaire : il cherche à découvrir leurs « leviers intérieurs », les éléments qui les poussèrent à résister. Questions : « A quel moment avez-vous pris votre décision de continuer la lutte ? L’appel du général de Gaulle a-t-il été déterminant ou simplement propice ? », « Certains compagnons indiquent qu’ils n’acceptaient pas d’être vaincus. Pouvez-vous indiquer votre point de vue ? », « Si vous écriviez un livre sur les Compagnons de la Libération, que souligneriez-vous plus que tout le reste ? »…
Il demande à Jérôme Camilly, journaliste-reporter, d’enquêter auprès de ses frères d’armes. Il songe à trouver dans ce thème une source d’inspiration. Le projet n’aboutira pas. Ce questionnaire, des témoignages confiés et les écrits de Compagnons constituent le fil du parcours de cette exposition.
http://www.veroniquechemla.info/2010/06/1940-1945-une-chevalerie-exceptionnelle.html?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+VroniqueChemla+%28V%C3%A9ronique+Chemla%29
Refermons cette aimable parenthèse.
Christiane
Je.vous ai relue à 12h01.
J’ai trouvé votrepost si léger si primesautier que je me suis demandé si vous n’étiezn pas amoureuse (hehé).
Merci encore de votre réponse concernant dominique bona et sa biographie. Si je trouve le passage sur comédienne, je vous en informe. Ds la promesse de l’Aube, il raconte aussi.comment.un jour, partant voler en mission, un coup de téléphone impromptu de.sa.mère lui a sauvé la vie. L’avion s’est crashé.
Si vous avez une idée ou un projet, un concours :
Flat prize
CRT art foundation
the 10.000 € prize for the best unpublished project :
j’avais bcp aimé son ironie primesautière, l’avait enfin trouvé la bonne distance pour y en boucher un coin, m’étais-je dit en réouvrant la parenthèse,
Il faut malheureusement quitter cette charmante page autour de Gary, Passou nous invite en Italie !
Passou nous invite en Italie !
Mais à quel prix!
Restons encore avec Romain, un moment au bord de la Méditerranée, il s’y sentait si bien..
C’était la première fois qu’il voyait la mer, à Alassio.
Et comme je n’ai pas ouvert de recueil de nouvelles depuis 2013 avec The Hound of Death d’Agatha Christie, autant pénétrer dans un genre littéraire par la grande porte : son meilleur auteur.
Les récits courts existent depuis la nuit des temps mais elle sait que Munro est la plus grande. Qu’est-ce que ce galimatias? Tout le reste de ce vieux pansement a la même odeur de sang tourné et de pus décomposé. Abominable et inutile.
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