Ralph Toledano sur la ligne d’ombre
Lecteur, arrête-toi un instant. Pose tes affaires, oublie tout et installe-toi dans la nacre du temps. Il est si rare qu’une histoire y invite qu’on n’a pas le cœur à refuser l’appel d’Un Prince à Casablanca (436 pages, 25 euros, La Grande ourse), premier roman de l’historien d’art Ralph Toledano, expert en peinture italienne (notamment Francesco di Giorgio Martini, école siennoise du Quattrocento). Si la nostalgie des mondes engloutis, des sociétés disparues, des âmes envolées t’est à ce point étrangère, alors passe ton chemin. Sinon, laisse-toi emporter par l’évocation de cette journée du mardi 10 juillet 1971 à Skhirat, à quarante minutes de Casablanca, tragique déclic qui poussa un certain Semtob, à dresser le bilan de sa vie, une existence protégée par le dévouement et la fidélité de ses serviteurs, entre les tapis de Chichaoua et les fauteuils club. Ce jour-là, Hassan II y recevait en tenue de golfeur un millier d’invités en sa résidence royale à l’occasion de son 42 ème anniversaire. Soudain, les cadets de l’Ecole militaire, manifestement drogués à en juger disait-on par leur état d’hallucination, firent irruption dans le banquet et l’arrosèrent à la mitraillette avant de balancer des grenades. Semtob ne dut son salut qu’à sa rapidité à se dissimuler sous une table aux amples nappes. Une fois de plus, le roi eut la baraka. Le général Medbouh et le colonel Ababou avaient raté leur coup d’Etat. On releva des dizaines et des dizaines de cadavres et de nombreux blessés. Cinq généraux et le double d’officiers supérieurs seront aussitôt exécutés.
Personnage central du roman, attachant dès les premières pages, c’est un magistrat raté devenu un grand brasseur d’affaires immobilières. Séfarade amoureux de la France et marocain fidèle sujet de Sa Majesté, jusqu’à la « revêtir d’une pellicule sacrée » et la vénérer de manière quasi mystique, il incarne dans toute sa complexité l’orgueil de ces Juifs expulsés d’Espagne en 1492 en raison leur refus de se convertir, et réfugiés depuis dans le nord du Maroc ; ils y firent souche et y prospérèrent sans jamais renoncer à leur dialecte judéo-espagnol, à leurs chants rituels et à leurs chansons familières, à la subtilité de leur cuisine, à leurs usages ; tant et si bien que, cinq siècles après, leurs descendants les pratiquent encore alors qu’ils ont de longue date disparu d’Espagne, agissant ainsi comme un conservatoire du monde d’avant.
Installé à Casablanca, Semtob y règne discrètement, non en pacha ou en autocrate mais en seigneur. Un prince à sa manière, comme l’annonce le titre, que ce Juif de cour. Il est touchant lorsqu’il prend conscience que son monde va disparaître, que ses valeurs morales n’auront bientôt plus cours, que la noblesse des rapports humains ne sera bientôt plus qu’une vue de l’esprit, que son code des usages sera vite obsolète, que l’argent et la technique triompheront de tout jusqu’à donner l’illusion d’acquérir ce qui ne se monnaye pas et que sa mort sociale allait devancer de peu sa fin : « Les repères pâlissant, son existence deviendrait inutile ». Orgueilleux de son lignage et de sa position, désireux de léguer probité et dévouement à sa descendance, il éprouve déjà le regret de ce qui se dissout et se décompose sous ses yeux, persuadé que « chacun est dépositaire de la grandeur de son histoire » et que le souci de son passé familial est ce qui en vérité distingue l’homme de l’animal. Il y en lui quelque chose d’un prince Salina saisi dans le temps suspendu d’un entre-deux-mondes. Même pour les Legrand et les riches colons français, l’alerte a sonné. Il est temps de partir, quitte à revenir plus tard à Marrakech car l’attachement au pays est trop fort, et à ne plus le reconnaître dans ce que les parvenus parisiens et les managers en ont fait. Les nuits de Semtob sont hantées par le massacre de Skhirat. Alors il allume sa lampe de chevet, se replonge dans ses volumes de Chateaubriand et c’est peu dire qu’il en est assombri, comme en témoigne cette confession à son fils :
« Je sens aujourd’hui que les forces de la République ne peuvent plus se renouveler : elles sont atteintes de la maladie du dogmatisme social. Ce dernier ignore la transcendance. Je t’ai déjà dit ce que je pensais de la devise en trois mots de la République… En tuant leur roi, les Français se sont fiancés à la mort (…) Bientôt, il ne restera plus qu’un pays délavé, pâle et sans identité. Le génie du christianisme aura cédé sa place au totalitarisme démocratique. La religion humanitaire, qu’aucun projet métaphysique ne soutient, est un aspect de ce totalitarisme (…) Je pense que le dernier sursaut de la France fut probablement son aventure coloniale. Elle était animée d’une vision qui souvent dépassait la matière pour atteindre à l’esprit ».
Il y a de quoi faire hurler les bonnes consciences dans cet au-delà du politiquement correct. Un au-delà car Semtob, comme son créateur Ralph Toledano, ne se situent même plus dans le registre de la politique mais dans une sphère intemporelle. On n’est pas plus démodé, ce qui en fait le charme. D’ailleurs, il finit par délaisser les Mémoires d’outre-tombe (sa citation des trois âges de l’aristocratie n’est pas fidèle…) pour la lecture des Psaumes.
Le Maroc est indépendant depuis 1956. Pourtant, quinze ans après, il y règne encore un parfum de protectorat ; l’urbanisme encouragé par Lyautey, l’architecture art déco et jusqu’au noms des artères (le boulevard de la gare, le boulevard Camille-Desmoulins) en témoignent. L’auteur rend bien les rites de l’été, les guitounes plantées près des cabanons sur la plage de Bouznika à 20 kms de là, les thés au casino de Fédala qui ne s’appelait pas encore Mohammedia, les ragots de cette petite société dont tous les membres ne se donnaient pas pour une élite, il s’en faut. De 250 000 âmes, la communauté juive est passée à 2000; à nouveau dispersés, ses membres vivent désormais à Genève, Paris, Montréal et en Israël ; mais leur monde, culture millénaire enracinée dans une terre, avec ses grandes heures et ses humiliations, entre convivialité et mépris, est mort à jamais.
La forme est fluide ; la langue, métaphorique, sensuelle, goûteuse ; et l’écriture, serpentine, bien que le point virgule, merveille de l’art de la ponctuation, en soit à peu près absent. Ralph Toledano a un goût prononcé pour les descriptions minutieuses, et de la plus grande précision lexicale ; ce tropisme s’étend au choix des patronymes, lourd de sens et jamais anodin, tant nos noms et prénoms nous annoncent et souvent reflètent une identité, et plus encore lorsqu’on y renonce. Voici les gens de Mogador, et l’exquis personnage de la cousine Phoebé Attia, qui ne se résoudront jamais à appeler leur ville Essaouira, les seuls à user pour des raisons historiques d’un parler franco-arabe mâtiné d’anglais. Voici Fortunée Melloul, Dora Azoulay et Mme Sananès… L’alternance du particulier et de l’universel, l’émotion d’un personnage face à une situation se métamorphosant alors en une réflexion qui dépasse sa personne, viennent d’une ancienne et intime fréquentation d’A la recherche du temps perdu. On sent que l’auteur a appris à sentir, à observer et à regarder du côté de chez Proust. On devine l’influence du Lampedusa du Guépard et du Tolstoï de Guerre et paix dans sa manière de mettre en scène la douceur de vivre d’un monde privilégié légèrement hors du monde. On suppose la lecture des Frères Karamazov dans sa recherche désespérée d’une réconciliation avec la vie et d’une rédemption finale.
De telles lectures ont manifestement laissé des marques profondes dans son inconscient au moment de prendre la plume. Mais l’auteur croit si fort à la puissance du témoignage qu’il n’a pas cherché à se documenter ni sur l’époque ni sur l’événement tragique de Skhirat ; tout juste a-t-il eu la curiosité de lire Deux étés africains (1972) de Jacques Benoist-Méchin qui y était ; pour le reste, la mémoire a fait son œuvre, son lent travail de décantation et de dépôt. De toutes façons, un roman aux prises avec les convulsions de l’Histoire n’a de boussole que le Zeitgeist et ses incertitudes, et in fine la sensibilité avec laquelle l’auteur le ressuscite, mêlant sa vision du monde à sa sensation de ce monde. Son sentiment de la mémoire est d’autant plus fort, voire exacerbé, qu’il appartient à une minorité.
Semtob sentait la fin approcher. L’orgueil le déserta et laissa place à un sentiment d’abandon et d’éternité. Il mourut dans son lit, et même dans son sommeil, Le Petit Marocain du jour sur sa table de chevet, la télévision allumée et résonnant des accents pathétiques de l’inégalé Farid el Atrache. Ce beau roman, qui a tout pour séduire et ce qu’il faut pour exaspérer, est celui d’un mémorialiste pour qui le passé n’est même pas passé. Il est d’un artiste qui s’est fixé pour but de décrire la fameuse ligne d’ombre chère à Rembrandt, évoquée par Marguerite Yourcenar dans Le Paradoxe de l’Ecrivain, un clair obscur qui permet à l’auteur de définir les personnages et les situations en évitant le cerne simplificateur qui ne correspond à aucune réalité physique. Ici frontière brumeuse entre le réel et la littérature, elle est celle qui unit tous les temps dans un même sentiment d’éternité.
(« Casablanca » photos Passou)
592 Réponses pour Ralph Toledano sur la ligne d’ombre
ueda, si vous amenez votre bérêt, j’amène ma croix de feu. Comme slogan de manif, on peut trouver plus original, plus actuel, que « A bas les v(i)oleurs ! »
J’ai un carnet de slogan entier. Un truc à la Mendoza. Sérieux, quoi…
ueda, même sentiment.
J’arrive tard. Je ne crois pas que Pierre Assouline ait songé à Conrad, en parlant de Rembrandt et de « la frontière brumeuse entre le réel et la littérature ».
Je n’ai rien à dire sur Rembrandt. Mais quant à Conrad, bien cité par Bonux, repris par Mauvaise Planque, renato, Pour revenir au sujet (avec Zanzotto), « la ligne d’ombre » est définie dès la première page de « The Shadow Line ». Elle est celle qui sépare les espoirs et les croyances des « très jeunes » et ce dont les moments de conscience et d’action des « encore jeunes » sont faits. Je tape, pas trop longuement :
» One goes on recognizing the landmarks of the predecessors, excited, amused, taking the hard luck and the good luck together -the kicks and the half pence as the saying is- the picturesque common lot that holds so many possibilities for the deserving or perhaps for the lucky. Yes. One goes on. And the time, too, goes on -till one perceives ahead a shadow-line warning one that the region of early youth, too, must be left behind.
This is the period of life in which such moments of which I have spoken are likely to come. What moments ? Why, the moments of boredom, of weariness, of dissatisfaction. Rash moments. I mean moments when the still young are inclined to commit rash actions… »
Un truc à la Mendoza, j’aimerais autant des exemples pour la prochaine manifestation, à court d’idée.
@ A celui dont je ne peux pas lire le pseudo et qui a voyagé avec Haim Zafrani et pour revenir au sujet du billet
Haim Zafreani,en plus de ses ouvrages savants a publié un livre remarquable qui met de maniere synthetique à la portée du grand public son exceptionnelle connaissance de l’histoire et la civilisation juives au Maroc : son titre :mille ans de vie juive au maroc
Un slogan pour manif intellectuelle, cela pourrait être : « Tous ensemble ! Tous ensemble ! Seuls ! Seuls ! » ou celui que je préfère : « En avant … Stop ! »
Bref des slogans aussi idiots que d’habitude mais qu’on a moins entendus….
Cette « frontière brumeuse », entre réel et littérature,
est-elle temporelle ? Et temporelle au point
de se dissoudre dans l’éternité ?
Chronomaîtriquement.
Le roman d’Elyette Abecassis Séfarade dont le voisin aérien d’Haïm Zafrani a parlé m’est apparu comme une œuvre insipide manquant de souffle .
L’auteur a commencé par rassembler de manière quasi encyclopédique , tout ce qu’elle a pu trouver ou connaître sur le monde séfarade en termes d’histoire , de sociologie, de linguistique :aussi bien les événements qui l’ont marquée avant et après l’expulsion que ,son devenir ,au Maroc en Turquie et aussi ,ses avatars récents en France en Israël au Canada, les aléas divers, économiques, psychologiques ,religieux de son intégration dans les sociétés d’accueil, ses traditions avec leur maintien ou leur évolution comme la clé de la maison d’Espagne ,transmise au fils ainé de génération en génération, et egalement des anecdotes significatives péchées ici ou là
Munie de tout ce matériau mis en fiches, et san refuser les grosses ficelles elle a usé de sa facilité d’écriture et son expérience du métier romanesque pour obtenir un produit fini qui raconterait une histoire familiale exploitant toute cette moisson documentaire ..
Le résultat est à la littérature ce qu’un plat amoureusement mijoté à la maison est à un plat de lasagnes industriel surgelé.
« Ici frontière brumeuse entre le réel et la littérature, elle est celle qui unit tous les temps dans un même sentiment d’éternité. »
Fumeux plutôt que brumeux, ce concept !
Il faut bouffer, DHH !
Femme au foyer à Chambéry, elle se réveillait toujours bien avant son mari et ses enfants et aimait occuper ce temps libre en épiant la lente et graduelle invasion du plafond par la lumière du jour. La fenêtre, les murs, les rideaux, ne l’intéressaient point car les meubles, le miroir, les fauteuils, interrompaient la course de la lumière en créant des zones d’ombre qui n’avaient rien à cacher. Près de la fenêtre le dessin brodé des rideaux allait se reproduire sur le sol mais avec une déformation prévisible. Dés la naissance de son premier enfant elle avait établi que rien dans la chambre ne valait la peine de perdre ce temps de liberté. Tout sauf le plafond car sur cette surface libre de tout obstacle la lumière glissait comme une larme sur la joue jusqu’à envahir tout cet espace vide et alors elle savait que sous peu elle aurait dû se lever et préparer les petits déjeuners. Pendant toute une période de l’année l’écart entre invasion de l’espace vide du plafond par la lumière du jour et le moment de laisser le lit variait de peu et elle pouvait jouer sur cet écart pour jouir de ce spectacle éphémère dont ne parlait à personne de peur qu’on se moque d’elle. Mais les mois plus sombres de l’année elle devait se lever avant même que la lumière du jour fasse son apparition et, ces mois-là, ce moment de liberté lui manquait. Elle avait essayé le même jeu à la cuisine, cependant, toute de suite après avoir ramassé les tessons de l’écuelle victime de son moment de distraction, elle avait renoncé, d’autant plus que, contrairement au plafond de la chambre, libre d’obstacles, un lampadaire pendait du centre de celui de la cuisine… etc.
« Bref des slogans aussi idiots que d’habitude mais qu’on a moins entendus…. »
JC
Et le pubard sait de quoi il parle, ses clients aussi
DHH dit: 26 mars 2013 à 15 h 01 min
C’est tout à fait mon impression.
On observe probablement les ravages d’uns connexion brutale et directe entre un narcissisme personnel (pas de sa faute) et un marché culturo-médiatique. Le produit ne peut que manquer de nécessité et d’authenticité.
Il en va de même en philosophie (essai sur le Mal).
Mais allez le dire à une jeune femme par ailleurs charmante, et qui sait réunir une « abondante documentation ».
On vous attribuera des motivations basses.
Autre exemple de livres inutiles: les vastes synthèses romanesques de Mme Catherine Clément (sur l’Inde ou autre chose).
Il paraît que les éditeurs font entrer cela dans le grand retour du roman populaire.
Que signifie « Grand Retour de »?
« Grand Retour de » est une formule suivie d’équivalents divers du mot « navet ».
martin en guerre dit: 26 mars 2013 à 11 h 48 min
Quand je regarde les Unes le matin, je ris rarement. Suis-je le seul?
Ah c’est que vous avez raté la photo de la révérende Boutin échouée tel un phoque (sic) sur le pavé de l’Avenue de la Grande Armée (ou affalée tel un grand foc (sic), c’est selon et de circonstance). A pleurer de rire (et sans lacrymo).
« Et le pubard sait de quoi il parle… »
J’avais cru comprendre que JC enseignait les sciences…
Sans doute faudrait-il imaginer un rôle social qui pourrait s’appeler un dissuadeur d’écriture.
Ces maîtres seraient d’abord agonis d’injures, avant de récolter un jour reconnaissance et gratitude.
« A pleurer de rire… »
Rien ne vaut les enfants conservés dans le freezer. On ne peut pas dire qu’il s’agit d’une mauvaise mère car elle prend soin de ses enfants en les conservant dans les meilleures conditions. Mais morire que la société, désormais moisie, comprenne les sentiments que la maternité réveille ! et voilà une bonne mère, une femme pleine d’attentions, privée de liberté…
Confondre Théorie de l’Information et Publicité : ravages dûs à TF1 !
renato dit: 26 mars 2013 à 15 h 17 min
Mais non renato, il les a étudiées puis il a bifurqué, fric oblige.
Non au dissuadeur d’écriture ! laissons faire le temps au lieu d’être si pressés.
Les lames de rasoirs au bout des cannes pour tranchets les jarrets, JC?
Pas des poulets, des chevaux.
Quelle horreur.
Ce seul détail ancrerait C.P. à gauche.
J’ai jeté un coup d’oeil pour voir comment Wiki présentait cette journée pour l’éducation des enfants.
La phrase suivante m’a sollicité, côté ressenti:
« Le Garde des Sceaux, M. Eugène Raynaldy, étant mouillé à son tour, se retire et le Président du Conseil jette l’éponge. »
Quand on a un collègue mouillé, il me semble qu’on se sert de son éponge d’une autre manière.
J’essaie de comprendre, je n’y parviens pas.
raconté par Aos OZ
« . Si quelqu’un venait et vous disait « je suis le pape des juifs », chacun s’adresserait à ce pape en lui donnant un grand coup sur l’épaule et en disant « écoutez monsieur le pape, je ne vous connais pas, vous ne me connaissez pas, mais mon grand-père et votre oncle faisaient affaire ensemble à Minsk ou à Casablanca. Donc calmez-vous cinq minutes, je vais maintenant vous expliquer ce que Dieu veut vraiment de nous ».»
http://www.slate.fr/culture/69891/amos-oz-bonheur-ecrire-hebreu
pour le lien de OZ
http://videos.arte.tv/fr/videos/square–7395448.html
On peut faire du fric dans n’importe quel domaine, y compris les sciences dures : il suffit d’avoir un peu moins de moralité et un peu plus d’imagination que les autres bolos…. La société étant bien faite, point n’est besoin même de verser dans l’illégalité ! Bien le bonjour chez vous !
« Sans doute faudrait-il imaginer un rôle social qui pourrait s’appeler un dissuadeur d’écriture. »
Déjà que ceux qui ne sont pas publiés crient sur les toits que tout est magouille, avec un truc comme ça ils nous chanteraient que la magouille est désormais institutionnalisée… et ce qui est pire cela n’empêcherait pas l’invasion des bancs des librairies par les mauvais livres…
Confus il est, confus je suis …. dit: 26 mars 2013 à 15 h 38 min
Confondre Théorie de l’Information et Publicité : ravages dûs à TF1 !
TF1 ? N’est-ce pas cette entreprise qui chaque soir nous vante les bienfaits du libéralisme.
Une entreprise partenaire JC ?
Et les chevaux abattus, on les retrouvaient dans les lasagnes ?
Cerveau libéré ? « de ses neurones » ?
« il suffit d’avoir un peu moins de moralité »
ouééé la moralité,pffff, un truc de gonzesse, c’est trop hasbinne, trop bête
quelle idée de fréquenter des librairies ou les livres sont sur les bancs : et où les gens sont assis sur les tables !
bonne journée
il reste celles qui fonctionnent avec des divans et une diva !
« TF1 ? N’est-ce pas cette entreprise qui chaque soir nous vante les bienfaits du libéralisme.
Une entreprise partenaire JC ? »
Affirmatif
des librairies où
« Cerveau libéré »
Quand on n’a qu’un cerveau de toute façon vaut mieux laisser tomber
Evidemment, si votre destinée est de devenir un saint homme, il faut beaucoup de moralité, si vous voulez devenir un politicien qui réussit, il vous en faut au contraire très peu…
En fait, il y a énormément de niveaux intermédiaires : la société humaine est parfaite ! courage, n’ayez pas peur….
renato, je vois le dissuadeur d’écriture non comme l’agent sournois d’une maison d’édition, mais comme un personnage reconnaissable, dûment investi d’une mission psycho-morale.
Je le verrais volontiers en soutane noire visitant les familles pour les conseiller, de manière paterne, sur les dangers du narcissisme.
Certes, que d’orgueil blessé à la première visite!
Mais que de caresses plus tard de la part de la famille reconnaissante!
Comme les bons prêtes d’autrefois, on se l’arracherait pour le combler de douceurs!
ueda, quels diplômes, quelle expérience, quel tranche d’âge, quel sexe, quel rémunération, pour le candidat dissuadeur ?
ueda, c’est que l’on ne réfléchit jamais assez à l’importance du sous-produit pour l’industrie et le commerce du livre, que comme toute industrie et tout commerce vit plus sur le produit de mauvaise qualité et de large diffusion que sur le bon produit. Si cela ce n’était la règle on ne verrait dans les rues et sur les routes que des Bugatti, des Rolls, des Lamborghini… enfin, des façonnés main ; de même chez les piétons qui seraient habillés de beaux tissus, bien taillés ; les gens ne risqueraient non plus du payer du cheval au prix du bœuf ; et ainsi de suite. En simples mots, le mauvais écrivain est le poumon de l’industrie et du commerce du livre, l’empêcher de sévir serait un insulte à l’économie… Un insulte, que dis-je ? ce serait un délit !
écoutez monsieur le pape, je ne vous connais pas, vous ne me connaissez pas, mais mon grand-père et votre oncle faisaient affaire ensemble à Minsk ou à Casablanca
..le pape lui répondrait « j’m’en fouts moi mon couillon que ta reum étoye trop connute et ton dab un assassin ciblé du mossad et que t’aies pas une bonne gueule.. »
Je peux vous avoir un ex-pape pour pas cher, durée limitée, pour lancer le poste…
conseiller, de manière paterne, sur les dangers du narcissisme.
ueda
S’adresser à renato pour tenir de tels propos faut être gonflé.
Mais pas de crainte, il ne se sentira pas concerné
tout commerce vit plus sur le produit de mauvaise qualité et de large diffusion que sur le bon produit
t’as déjà entendu parlé de la segmentation des marchés renato ? les espériences de bic sur les perfumes par exemple sont des classiques comme homère..tes humanités font débraillées
renato, une fois n’est pas coutume, a parfaitement raison. Si vous tuez les mauvais écrivains, vous tuez la littérature et son milieu, sa fumure, quoi !
Jonquille, je ne peux que vous conseiller « The Heresy of Self-Love: A Study of Subversive Individualism », de Paul Zweig. je ne me fais pas l’illusion que vous compreniez, mais on ne sait jamais… Sachez, incidemment, que qui n’aime pas les bêtes et soi-même est incapable d’aimer les autres…
Je peux vous avoir un ex-pape pour pas cher
justement jicé..c’est leur force de vente
..continue comme ça et tu stagneras à l’infinitésimal..le gogo il veut qu’on l’épate jicé
Suffit de voir ce que Flaubert a fait du feuilleton de son époque !
Si vous tuez les mauvais écrivains, vous tuez la littérature et son milieu, sa fumure, quoi !
mais non hé..c’est comme les martyrs..plus t’en tues plus ça se lève..c’est ça la fumure biroute
les gars j’vous recommande de vous rencarder sur le marketing des produits de lusque..un univers avec des lois dont vous avez pas idée bande de chéfau
« qui n’aime pas les bêtes et soi-même est incapable d’aimer les autres »
…Ah ! c’est donc pour ça que je n’aime personne ! Un, je me dégoute, deux, j’ai horreur des chèvres depuis mon service militaire chez Xénophon …
L’orgue est le même bouguereau, mais ce sont deux registrés différents. D’un côté t’as besoin d’une production constante et diversifiée ; de l’autre un martyre de temps à autre suffit à entretenir le feu…
« … les gars j’vous recommande… »
Et voilà qu’il recommence à lire de travers !
j’ai horreur des chèvres
c’est un animal satanique dirait dédé..et pourtant elles ont de beau noeil d’or..c’est croquignol..le vrai lézard c’est que ça schlingue comme c’est pas permis
JC, et les chats ?
Ah ! Les chats … ce sont des dieux, des déesses.
Moi (me, myself and I), je mange tous les jours de la viande de dessins de Chaval, et allez tous vous faire ongulé, comme dirait notre très bougueraldien qui vous savez, dont le prénom est « Francis Scott Key » d’ailleurs. Vous ne le saviez pas ? Eh bien maintenant oui. Chaval dire à la mère de ma mère.
À propos de chevaux, s’il faut avouer (et faute avouée, georgette pardonnée) que le pur sang arabe marocain est une monture splendidement racée, j’ai toujours préféré les bêtes de trait, les canassons de labour, lourd au mal et au travail, le cheval de mines, plus particulièrement ceux de Hollande ou de Belgique, le summum de la beauté étant peut-être détenu par ceux qui sont nés dans les Ardennes, cette région désertique française (au sens du « désert français » cher à la Datar d’antan) qui ressemble tant à la Louisiane après un épisode d’ouragan cévenol ou à la région viticole de Meknès.
C.P., il semble que le chat est un bon substitut du lièvre…
Ah ! Le cansson lourd de labeur, le Zayrault de Hollande…. quelle bête !
JC, et les chats ?
..ça fait populo et site perso internet
tu devrais répondre jicé « moi quand je vois un chat j’écrase le champignon de ma viva sport »
Ah ! Le cansson lourd de labeur, le Zayrault de Hollande
faute!..le boulonnais..le percheron qui broute parmi tes pommiers..tu pêux laisser les clefs sur ta viva..on est sûr que tu tutoies l’oligarque
OK, Bougboug : « Moi, quand je vois une chatte, j’écrase le champignon de mon scooter viva sport, et j’emmene le cadavre de la belle pour étude nécrophilienne »
Le chèvre pue le bouc, pas le chat.
le summum de la beauté étant peut-être détenu par ceux qui sont nés dans les Ardennes
..que de droit du sol et dessentialisme..la majorité naissent maintenant au japon..mais je préfère le boulonnais « dze marbeul horse » comme dise les brits riches qui veulent pas le manger..marbeul horse c’est bien trouvé
Le chèvre pue le bouc
..c’est pas de sa faute alors
le marketing des produits de lusque..un univers avec des lois
Boug’
JC, est-ce que ces lois ont à voir avec la Théorie de l’information ?
xlew.m, soit ! Mais le 6 février 1934, la garde mobile n’était pas montée sur des percherons. ueda a rappelé que les manifestants ont usé ce jour-là de cannes prolongées par des rasoirs.
Les ouvriers jetaient plutôt sous les pieds des chevaux des billes d’acier, qui en principe ne provoquaient « que » la chute.
(Un cheval au boulet tranché est à abatte très vite si l’on veut qu’il ne souffre pas longtemps.)
et j’emmene le cadavre de la belle pour étude nécrophilienne
..non tu le laisses pendouiller à ta calandre et tu fais un tour en ville..ça causera en terrasse, les filles diront qu’un tueur au regard d’acier a débarqué..ça c’est du marketing de luxe
un tueur au regard d’acier a débarqué.
Luc la main froide et elles tombent comme des mouches.
Et voilà qu’il recommence à lire de travers !
renato
Depuis le temps que renato nous reproche de ne pas savoir le lire, peut-être devrait-il se poser la question de la clarté de ses écrits.
Mais non, bouguereau : JC soigne une chatte noble et chérie, ce qui n’est pas un reproche.
Claire Fontaine, je ne le reproche pas à tout le monde… et dans ce dernier cas le célinien à 2 balles n’a pas tenu compte de mon conditionnel…
et elles tombent comme des mouches
..grossièrement voilà comment on capitalise jicé
Le fait est qu’à force de se prendre pour un provocateur JC s’embrouille.
JC soigne une chatte noble et chérie
..j’espère qu’il ne met pas des vidéos d’elle sur youtube..ça frait texan moyen et il décapitaliserait
la garde mobile n’était pas montée sur des percherons
selon la légende les skins le serait pour ne pas être trainé par les cheveux par la police montée
Mais non, renato, je ne me prend pas pour un provocateur ; je le suis naturellement, sans effort, par goût : c’est de famille …
« … je le suis naturellement, sans effort, par goût.. »
Si vous l’ dites…
au lieu d’écrire n’importe quoi, allez donc plutôt voir « Camille Claudel 1915 » de Bruno Dumont avec Juliette Binoche impressionnante, beau portrait de Paul aussi en vieux salopard de frangin (ah ! elle est belle la famille Claudel)… et « La religieuse » de Guillaume Nicloux avec la merveilleuse Pauline Etienne
Les qualités morales de Paul n’étaient pas ce que le monde offrait de mieux, et là c’est le vieux argument talent vs morale qui revient sur la table. D’une manière générale, peut-on lire les livres d’un salopard ou pas ?
« … ueda a rappelé que les manifestants ont usé ce jour-là de cannes prolongées par des rasoirs. »
Lire :
ueda a rapporté la légende noire selon laquelle les manifestants aurait usé ce jour-là de cannes prolongées par des rasoirs.
Les termes de la légende noire sont d’ailleurs plus précautionneux que ceux employés par veda et repris par C.P. puisqu’on y parle de « certains » manifestants. Mais cela ne gène pas les deux compères amateurs de vérité.
D’une manière générale, peut-on lire les livres d’un salopard ou pas ?
Il y a tellement de « bons » livres que l’on ne lira jamais par manque de temps qu’il est possible de faire passer leur tour à certains auteurs.
Une étude détaillée des CV n’est pas non plus recommandée, sinon même Saint Augustin !
mon libraire n’avait pas le dernier livre d’Atlan: j’ai dû le commander avec d’autres bricoles (revue Proust ) mais j’ai pris le dernier Ogawa ,(le petit joueur d’échecs) sans demander mon reste et de « blancs soucis » « sur le fil » (G.D-H)
« D’une manière générale, peut-on lire les livres d’un salopard ou pas ? »
Question subsidiaire destinée à départager les ex-aequo : « D’une manière générale peut-on baiser une fille laide ou pas ? »
Vous oubliez Casabranca : quelqu’un l’a souligné, à raison, que les Portugais sont passés par là bien avant les Espagnols.
Philippe Régniez, vous êtes injurieux touchant les « amateurs de vérité », mais je retire « LES » manifestants, et ne réagissait que sur les rasoirs, en mentionnant aussi les billes d’acier. Les journaux et gazettes des 8 et 9 février font le décompte des chevaux abattus.
Pourquoi voudriez-vous que j’oublie les victimes humaines ? Même les Croix-de-Feu de La Rocque, pourtant retirées de l’émeute, ont eu un tué, je crois. A vérifier ?
bonne question, renato, en ce qui me concerne j’ai du mal à aimer lire certains pourtant talentueux… mais pour revenir à Claudel, sa conduite est indigne surtout pour un « bon » catho (quinze visite à sa sœur en 23 ans dans son asile !)
« ne réagissaiS … »
allez lire le livre des saints et n’en parlons plus, car avec votre instrument de mesure et votre moraline on ne lirait jamais jean jacques rousseau (enfants abandonnés) , ni Céline, ni vVllon(qui a trucidé plusieurs personnes) ni voltaire , ni zola (relisez l’argent)ni Malaparte (fasciste assez longtemps)ni Peter handke.. ni ni ….
C’est bien parce que celui qui passe pour être dépourvu de sens de l’humour c’est moi…
C.P. Il faut faire attention en ces temps où l’information – ne parlons pas de l’Histoire, ni de la Culture – est dominée par des journalistes ou des techniciens spécialistes de la présentation de petits plats toujours préparés à la même sauce.
@C.P. dit: 26 mars 2013 à 18 h 52 « Philippe Régniez, vous êtes injurieux touchant les « amateurs de vérité »
ça fait partie de sa mission ici-bas- en tant qu’autoflagellé il a la vérité infuse, dictée par le seigneur)
Tiens Bouguereau, un petit cadeau pour toi.
Très correct, on n’y voit même pas un sein.
ttp://www.youtube.com/watch?v=cPKOhNM9-Bo
« Claudel, sa conduite est indigne »
Qu’attendre de plus d’un gars qui comme lui avait halluciné derrière un poteau d’église, le pauvre!
allez lire le livre des saints et n’en parlons plus, car avec votre instrument de mesure et votre moraline on ne lirait jamais jean jacques rousseau (enfants abandonnés) , ni Céline, ni vVllon(qui a trucidé plusieurs personnes) ni voltaire , ni zola (relisez l’argent)ni Malaparte (fasciste assez longtemps)ni Peter handke.. ni ni ….
….ben voilla….suffizé de demender….
Philippe Régniez, je le sais, même alors que je ne vous aime guère (Ah, -même si Geneviève de Fontenay n’excite personne ici-, « la mère Mulmann qui fait marcher les goys… » !)
Vingt à vingt-cinq chevaux abattus, et non la centaine que la rumeur répandait. Vous ne m’empêcherez pas d’être dégoûté par le fait que des hommes simples ET des animaux sont esclaves de la guerre des chefs. Mais si vous pensez que la guerre est naturelle à l’homme, je n’ai plus rien à dire.
Si ! J’ai essayé plus haut de préciser ce que signifiait « the shadow line » chez Joseph Conrad. Cela n’a intéressé personne. J’aurais pu ajouter que le talent de l’écrivain et vrai marin (une remarque juste de vous : il a navigué en effet une vingtaine d’années), reportait extraordinairement cette ligne dans le temps et l’espace de la mer :
» There is something going on in the sky like a decomposition, like a corruption of the air, which remains as still as ever. After all, mere clouds, which may or may not hold wind or rain. Strange that it should trouble me so. I feel as if all my sins had found me out… »
Il faut faire attention en ces temps où l’information – ne parlons pas de l’Histoire, ni de la Culture – est dominée par des journalistes ou des techniciens spécialistes de la présentation de petits plats toujours préparés à la même sauce.
….assa !….cé peu dle dirre….
Ce sont vos commentaires sur Claudel qui sont indignes, ou plus exactement infantiles. Vous n’avez pas un livre à lire au lieu de poster de telles âneries ? A lire la plupart des commentaires on se croirait dans une maternelle avec la marmaille qui piaille. Si vous croyez que c’est drôle !
….pa dmalentandu: geai rien contre CP….
20h12
Chouette v’là le grand bêta de la classe des grands, çui kapapu entrer au CP.
On va bien rire
« Mais si vous pensez que la guerre est naturelle à l’homme, je n’ai plus rien à dire. »
On peut penser que la guerre est, et sera, toujours naturelle à l’homme et regretter aussi la mort de chevaux dans une manif en 34 … Ou chaque jour dans des abattoirs pour y être saignés, égorgés, écorchés, découpés et finir tout mignon dans l’assiette de braves carnivores humains…… !
Marcel le grand
si vous lisiez un peu l’histoire littéraire, vous apprendriez que Claudel a envoyé une lettre dés 1940 au Vatican pour demander au Pape -qui connaissait bien l’Allemagne pour y avoir été nonce apostolique – de protéger les juifs et dire des paroles fortes contre le nazisme. combien d’intellectuels français ont fait ça?
C.P. Grandissez un peu, la tartine ne peut pas être beurrée des deux côtés, on pourra déplorer tant qu’on veut les atrocités et les malheurs causés par les guerres, cela ne les a pas empêchées jusqu’à présent. De là à dire « qu’elle est naturelle à l’homme ».
Non seulement Conrad a longuement navigué mais il a surtout obtenu son master’s cerficate, ce qui n’est jamais une simple affaire. Le récit de cet examen se trouve dans A Personal Record.
geai rien contre CP….
Personne il en a contre C.P.
C.P. l’est parfait.
Juste quelques petits trucs : ses filles (enfin bon se sont ses filles); ses chevaux (c’est bon le cheval, goûteux, sain, écologique); son attrait pour quelques metteurs en scène hallucinés et surtout hallucinants (devoir paternel ?)
Autant dire trois fois rien donc l’est bien C.P.
Sur Claudel, et Claudel pendant la guerre, lire Une promotion de Judas & Jean-Jacques « faux-prophète ».
De Maurras, toujours chez le même éditeur.
@ D’abord… :
1) Mes filles sont des pimbêches, ainsi en a décidé le classement. Elles s’en foutent et moi itou.
2) Je ne mange pas de chair de mammifères, cela me regarde et je n’emmerde personne sur ce point. Pas même chez moi.
3) Quels metteurs en scène hallucinés ? Des noms ?
———
Autre chose : je trouve que Mauvaise Langue a ici raison. Je ne sais pas si Claudel était un salaud, mais avez-vous déjà visité une malade mentale violente, ce qu’était Camille ? Avez-vous lu ce qu’il a dit de ses visites ? Et quel rapport avec son travail ?
La prochaine fois qu’une occasion se présentera plutôt que Conrad je mettrai sur la table « Les trois petit cochons »…
J’ai regardé des photos d’Angot, elle n’a pas l’air si méchante qu’on veut bien le dire. Je ne sais pas si ça vaudrait le coup que je lise quelque chose d’elle, quand pensez-vous ?
Ce soir je mange des rutabagas sautés au beurre et à l’échalote. C’est la pure vérité. Et je peux vous dire que ça pue. Mais je le mangerai quand même.
Oui, C.P., la maladie mentale est pénible pour les proches et les violents sont difficiles à vivres, mais les ignorer c’est faire preuve de peu de compassion. Il faut avoir vécu ça pour comprendre… enfin, inutile d’aller plus loin.
Le fait est qu’écrire une lettre au un Pape, que par-dessus le marché on connaît personnellement, est plus facile et moins compromettant que prêter attention à une sœur malade… Puis, pour ce qui est de le lire, vaut pour lui ce qui vaut pour tant d’autre : on les lit et c’est tout.
Vous me faite de la peine renato en parlant de ma maladie mentale de cette façon.
Je pense que si j’avais rencontré Angot, on serait devenus amis. Mais ça ne m’est jamais arrivé.
Ce soir je mange des rutabagas sautés au beurre et à l’échalote
..c’est a des détails comme ça qu’on voit que la guerre est bien finite..c’est un plat de paix et non pas de pet, ça serait vulgaire
trés bien ton bollywood dédé..t’aimes le roquèneroll ?
Je viens de terminer le dernier livre de Jean-Marc Roberts. Il se laisse bien lire. Léger comme tous les autres en dépit de la mort qui menace. Lucide aussi face à la mort : N’ai-je pas abandonné dès 1973 une réelle ambition littéraire en choisissant d’aller m’enfermer dans un bureau d’édition tous les matins ? Travailler en entreprise, voir des gens, serrer des mains. Embrasser des hôtesses d’accueil, cultiver une vraie belle relation névrotique. »
Il avoue n’avoir jamais lu Proust jusqu’au bout. Il avoue encore « mieux connaître le cinéma ou la variété française de 1960 à 90 que la littérature du XIXè siècle. » C’est fou, je trouve. Un patron d’édition ! Finalement il a arrêté ses études en 1972, où il a eu son bac philo. Et depuis lors, il n’a quasiment plus jamais mis le nez dans un grand livre d’un écrivain consacré par la culture, il n’a plus jamais expliqué de textes. Il n’a jamais vraiment lu. Je me doutais de ce qu’étais le milieu de l’édition, assez effrayant à mes yeux. On comprend que ses livres soient légers, mais pas de cette légèreté de l’Être chère à Kundera. Je me souviens d’une lettre que je lui avais écrite quand il travaillait au seuil, où je lui parlais d’André du Bouchet. J’avais eu le sentiment que c’était vraiment du chinois pour lui. Je suis à la fois profondément triste pour lui, et atterré que le monde de l’édition soit ça. Notre époque n’est plus celle des Paulhan, c’est évident. Et ça fait vraiment peur.
Si les trois filles CP s’en vont, moi aussi.
il n’a quasiment plus jamais mis le nez dans un grand livre d’un écrivain consacré par la culture, il n’a plus jamais expliqué de textes. Il n’a jamais vraiment lu.
LML
C’est fou non !
C’est exact, il n’aura jamais lu le livre que LML n’écrira pas.
C’est plutôt calme ce soir…
renato, comme « ligne d’ombre », votre 15h 08 n’était pas mal…
Mitsuko Uchida : Mozart :
On sent aussi que Jean-Marc Roberts a été amoureux de Muriel Cerf. Je dirais comme nous tous…!
« Notre époque n’est plus celle des Paulhan, c’est évident. Et ça fait vraiment peur. »
Et pourquoi donc, LML?
Je dirais comme nous tous…!
Parlez pour vous, LML!
Je trouve les filles de CP un peu « filles à papa », mais gentilles et bien élevées avec une petite dose de naïveté pas désagréable du tout et qui fait penser à ces personnes qui marquent une confiance à la vie en toutes circonstances.
» font penser », sorry, CP!
« grandissez, CP » (Philippe Régniez)
Voila qui ne risque pas de vous arriver, PR!
MC
« D. dit: 26 mars 2013 à 21 h 06 min
J’ai regardé des photos d’Angot, elle n’a pas l’air si méchante qu’on veut bien le dire. Je ne sais pas si ça vaudrait le coup que je lise quelque chose d’elle, quand pensez-vous ? »
Vu sa bouche de murène,
je me méfierai !!! !! !.
Commencer par le père,
continuer par le fils,
oh que le petit-fils devrait partir en famille d’accueil !!! !! !.
Chatreuses sont ce genre de gonzesses viellissantes !!! !! !.
Bonsoir, Marc Court.
Sur Camille Claudel (j’irai voir le film de Bruno Dumont), cela me fait drôle de défendre son frère, mais tout de même : personne de la famille, sauf lui, ne voulait entendre parler de « l’empêche de maison », ni avant, ni après son internement à Ville-Evrard, puis à Montfavet / Montdevergues. Rodin et Mirbeau ont bien essayé d’aider à sa sortie de l’asile, mais ils sont tous deux morts en 1917. Claudel est allé la voir une douzaine de fois, et est revenu découragé de ses visites. Il a correspondu régulièrement avec les directeurs successifs de l’asile de Montfavet jusqu’en 1943 (année de la mort de Camille). Je trouve que les jugements rapides sur ce qu’a fait ou ce que n’a pas fait Paul pour sa soeur ne mesurent pas bien le poids qu’elle était, ce qui n’ôte à celle-ci ni son talent, ni le malheur qu’elle a ressenti et dit elle-même.
30 ans d’asile C.P., et une dizaine de visites. Peu importe que Claudel se soit intéressé par voie indirecte, ce qui importe est la présence.
Je veux bien que la maladie mentale n’était pas perçue comme on la perçoit aujourd’hui, mais on parle d’un homme cultivé, un poète, qui aurait dû comprendre le désarroi, l’état de solitude, le temps de l’attente — qui est le vrai bourreau de ceux qui sont enfermés deux fois : en soi et dans l’asile.
J’ai vu des petits entrepreneurs, des ouvriers, des ménagères, qui ne comprenaient rien de ce qui se passait dans l’esprit d’un parent et donner de leur temps sans compter. Il me semble incroyable qu’un homme comme Claudel n’ait pu donner un peu plus.
Oups : d’un parent et donner > d’un parent, donner… pardon
Si Claudel avait été renato, on aurait eu quelqu’un de plus compatissant. Aurait-on eu un meilleur poète et orientaliste?
Sur les voix de Claudel et de Camus:
La seconde voix que nomme l’auteur est le magnifique appel d’Albert Camus, le seul des écrivains français avec Claudel, à avoir dès 1946, parlé du silence du pape durant l’Holocauste. Son discours avait lieu au couvent des dominicains de la Tour Maubourg. Il leur dit :
« J’ai longtemps attendu, pendant ces années épouvantables, qu’une grande voix s’élevât à Rome. Moi, incroyant ? Justement. Car je savais que l’esprit se perdrait s’il ne poussait pas devant la force, le cri de la condamnation. Il paraît que la voix s’est élevée. Mais je vous jure que des millions d’hommes avec moi ne l’avons pas entendue et qu’il y avait alors dans tous les cœurs, croyants ou incroyants, une solitude qui n’a pas cessé de s’étendre à mesure que les jours passaient et que les bourreaux se multipliaient. […] Ce que le monde attend des chrétiens est que les chrétiens parlent, à haute et claire voix, et qu’ils portent leur condamnation de telle façon que jamais le doute, jamais un seul doute, ne puisse se lever dans le cœur de l’homme le plus simple[3]. »
Michael de Saint-Chéron, Quand l’Eglise se taisait, La règel du jeu.
http://laregledujeu.org/2012/06/15/10157/quand-l’eglise-se-taisait/
renato, oui, j’ai certainement tort, au regard de votre témoignage sur des gens plus modestes et plus attentifs, même au-delà du « devoir ». Je crois simplement que qui n’a pas eu à affronter un délire de persécution avéré est un juge quelque peu extérieur.
Il y a la famille… et la mère coupable ? Mais Rodin, avec ou sans remords, a essayé d’intervenir en 1915, et il s’est découragé lui aussi.
Juges lointains, magistrats amateurs, témoins sans raison, taisez-vous donc !
CP et ses filles :pour moi une image sympathique de la reproduction vue par Bourdieudans sa forme la plus estimable,la transmission d’un capital culturel
C.P., je n’ai pas envie de reprendre maintenant cette histoire de « normal préjugé ». Il faudrait cependant se rappeler qu’elle fut hospitalisée sur demande de la mère contre l’avis des médecins (enlevée par des hommes de main). Et ce fut encore la mère qui demanda la limitation des visites et de la correspondance (ce qui limitera l’action de Rodin ?). Enfin, le dossier C. Claudel par J Cassar est bien fait, je ne pourrais rien dire de nouveau ni d’utile. Dans l’arrière-scène il y a évidemment une approche de la maladie mentale qui doit beaucoup à la pensée religieuse et à la superstition (on a connu cette même approche aussi envers les anomalies génétiques).
….
Bloom, évidemment, si j’avais été Céline il aurait été l’écrivain qu’il fut ?
Café
Je ne parle jamais de mes rêves, m’ennuie à lire ceux des autres, mais j’ai une excuse. Ce fil est devenu a cold track, et ce rêve m’obsède un peu en buvant mon café.
J’ai quitté une table de restau universitaire, sans doute au Japon, pour suivre avec regret un collègue boire un café à l’extérieur. Avec regret parce qu’à table on était 2 hommes et deux femmes, et que je l’aurais bien bu sur place.
Au collègue nippon, je fais part d’une expression trouvée chez Heidegger et qui me paraît du plus haut intérêt. J’ai l’impression de marquer un point, mais il me reprend: cette expression en allemand est très banale, me dit-il, et je ne vois pourquoi Heidegger lui donne un sens particulier. J’en suis sur le coup mortifié, mais je me promets d’y aller voir. Mon sentiment est que, comme souvent, sa philologie est impeccable mais c’est l’attention au contexte qui est foireuse.
Je suis assis à une sorte de pupitre d’écolier, lisant le livre qui est en caractères gothiques, et retrouve le passage. Il s’agit de la comparaison de trois expressions qui renvoient elle-mêmes, si je comprends bien, à une activité de culte. Je pense qu’il s’agit de Holswege, mais à ma grande surprise, je constate que ce livre est lui-même inclus dans un livre plus grand dont le titre est en lettres latines et peut-être en latin. Je note en vitesse le numéro de la page parce que je sais qu’il vient d’arriver.
Dans le livre, les trois expressions litigieuses ont été reproduites en appendice et même recouvertes d’une sorte de languette en papier qu’il faut soulever pour y avoir accès.
Heidegger est dans la travée entre les pupitres et me regarde de côté. Je m’aperçois que son allure n’est pas habituelle. Ses cheveux sont vaguement bouclés, son regard est affecté d’un très léger strabisme et surtout reste un peu fixe, de sorte que je ne sais s’il me voit ou s’il réfléchit. Sa bouche reste ouverte, tandis qu’il sourit. Il ne fait pas du tout Professor allemand démoniaque, plutôt savant-fou un peu rabbinique.
« Cette expression, lui dis-je a quand même au moins deux sens ». Je ne suis pas trop fier de moi en disant ça parce qu’il est évident que toute expression peut avoir plusieurs sens et que j’ai l’impression de lui resservir ce que le Japonais m’a fait remarqué sans avoir eu le temps de vérifier. Il a l’air très satisfait.
Et alors là, il m’étonne.
Les trois cultes dont ils s’agit sont à coup sûr catholique pour le premier, peut-être « germanique » pour le second et je ne me souviens pas du troisième.
Les mots désignent les manières de porter offrande dans les trois contextes. Il accompagne l’explication de chacun des trois mots avec une mimique et un geste étonnamment expressifs. C’est d’une telle qualité visuelle qu’il me semble que l’image s’en trouve imprimée sur le livre, et faite pour y rester.
Le « Latin » porte les offrande à deux mains, comme une boite ou un coffre. « Le latin est un coffreur », me dit-il en articulant très nettement. Je suis surpris qu’il ne me parle pas en allemand mais dans un français impeccable, et je me dis qu’il était gonflé de terroriser ainsi les français qui venaient l’écouter en Provence, alors qu’il avait les moyens de faire passer son idée avec la plus grande clarté.
La deuxième expression est plus étrange, car elle s’accompagne de l’image d’au moins deux personnes qui ne portent pas l’offrande mais agissent sur elle un peu comme un potier. Je devine qu’il préfère cette deuxième solution: l’offrande n’est pas un produit fini, en quelque sorte, mais quelque chose à quoi on donne forme à l’instant même où on le donne. Je ne croit pas qu’on ait commenté la troisième.
Je suis très surpris qu’il paraisse donner une importance si concrète à ces pratiques, car il en parle comme un ethnologue, et c’est une matière qui lui est fort éloigné. Je vois qu’il voit ma surprise et qu’il sourit.
Je ressens alors le souhait vague qu’il ne s’attarde pas trop longtemps, car si je n’ai pas été trop mauvais, je peux à l’instant suivant sortir une connerie, et ça me déplairait.
Lorsqu’il s’en va, à ma grande surprise, moi qui était assis, je me mets debout gauchement, comme un con. C’est un geste qui vient encore troubler le goût de mon café. Une chose est sûre: il n’y avait rien de germanique, pas de coup de talon, pas de respect ostensible. Plutôt le potache ou le bidasse qui lève son cul, par habitude. Pas glorieux, donc, pas infamant non plus.
Tandis que je referme le livre, je vois qu’une sorte de petite bio du maître est imprimée. Elle est, elle aussi, curieusement en lettres latines. Elle présente un alignement de médailles ou de décorations. Sur celles de gauche, on voit la figure du Kaiser, sur celles de droite un motif un peu abstrait (genre billets de l’euro, hein). Les médailles impériales sont un peu en toc, comme celles qu’on voit imprimées sur des bouteilles de pinard primées à des concours. Entre les deux, je remarque que la période maudite ne figure pas.
La bio est faite d’expressions latines et abrégée.
Il en est une qui indique qu’à une certaine date, le Prof. est « revenu à »… Et il n’est pas clair, tandis que je la lis, s’il s’agit d’un retour au catholicisme ou à la vie civile ordinaire.
Bon.
Je ne rêve naturellement jamais à M. H., et ai retrouvé la trace mnésique, comme dit l’autre, qui en était probablement l’occasion, une émission d’ailleurs excellente sur Trakl, où un commentaire de MH était lu à haute voix.
Notre Père qui êtes aux cieux.
Pour la vidéo que vous m’accorderez cette nuit, faites s’il vous plaît que je ne revois pas de philosophe allemand. Donnez moi plutôt de beaux paysages inconnus, ou à la rigueur une scène de cul, mais alors légère et de bon goût.
Amen.
Fin du café.
renato, oui, arrêtons-nous. Mais merci, car vous n’avez rien dit que de digne. Ce sont les divers films et et téléfilms, des expositions aussi, qui m’avaient fait revenir attentivement sur cette triste affaire. Vous savez que des diagnostics après coup (sérieux et sans indulgence pour la famille), certains récents, confirment une psychose à moments sévères. Au reste, la biographie de Claudel par Marie-Josèphe Guers l’excuse trop vite, mais note que lui-même, Paul, a été dans son dernier âge un dépressif profond.
Pour l’orthographe, je me donne zéro.
Mais au deuxième café, je deviens nettement meilleur, hein.
ueda, il y a de quoi faire ! Je mémorise, note et même dessine comme je le peux mes rêves ; si je ne le fais pas, ils me gênent longtemps. On ne le fait pas beaucoup autour de moi, et cela m’étonne un peu. Au fond, je ressens cette activité (de noter mes rêves) comme un devoir et un soulagement. Misérable miracle ? Je ne les crois pas bien créatifs et utilisables (c’est Gracq qui dit, avec d’autres, qu’il y a rarement des rêves très intéressants, il en use pourtant). Enfin, vous savez que les psychanalystes n’aiment guère cette notation qui leur paraît déformatrice ou déjà interprétative.
Celui que vous donnez, avant de le réduire un peu à sa trace mnésique, a ce premier mérite de comporter des éléments très concrets. Quand les rêves que l’on me raconte sont de ce point de vue vagues, ils ne m’intéressent pas beaucoup. Jung est là-dessus très précis… et Deleuze l’en loue (vous connaissez l’histoire de l’os rêvé qu’interprète Freud, alors que Jung lui répète avec insistance qu’il n’a pas rêvé d’un os, mais d’un ossuaire).
Voilà, c’est une bonne fin de fil que votre récit.
ueda, j’ajoute ceci : les ouvrages concernant l’onirisme sont légion, mais j’ai lu avec intérêt, il y a quatre ou cinq ans déjà, celui de Fanny Déchanet-Platz, « L’écrivain, le sommeil et les rêves, 1800-1945 » dans la Bibliothèque des Idées, NRF / Gallimard, 2008.
ueda, il se peut que le souvenir de Dōgen ait quelque chose à voir avec la banalité de l’expression heideggérienne soulignée par votre collègue rêvé…
j’ai tout de suite reconnu la villa sur la photo : il s’agit de la villa de mes grands parents Samuel et Henriette LEVY, au 102 Boulevard d’Anfa à Casablanca.
Je l’ai bien évidemment connue dans toute sa splendeur . Elle était magnifique autant à l’extérieur qu’à l’intérieur .
Samuel Levy était minotier et l’usine , la minoterie Samuel Levy ( on disait les Moulins Levy) dans laquelle se trouvait la villa de mes parents, se situait au 102 boulevard Abdelmoumen, anciennement nommé Route de Mazagan.
Mais cette villa, visiblement inoccupée, à qui appartient-elle aujourd’hui ? Pourriez-vous faire valoir vos droits, Levy ?
>Rembrandt seconde toile
Siméon, le vieillard, qui veut connaître dieu avant que de mourir, l’enfant auréolé de lumière, un observateur à sa gauche (notre droite à nous), orientation différente, focale aussi, nbr de personnages itou, thème identique : la présentation de l’enfant à Siméon qui rend grâces :
http://www.agora-erasmus.be/IMG/jpg/roemische_krippe_simeon_480.jpg
Ce qui ne laisse de me surprendre ce sont les deux taches blanches sur le crâne dégarni de Siméon comme si son cerveau comprenait en dépit de tout bon sens.
Rembrandt, dis-moi, ces deux taches de lumière là, quid ?
nota bene : Siméon je le kiffe grave : ce vieil homme qui attendait la consolation d’Israël qui était confronté à la prophétesse Anne m’émeut. C’est la raison qui fait que je le kiffe grave. Sinon, Siméon à la trappe comme les autres. Hop.
Rembrandt ter
dernière toile laissée incomplète avant de mourir, le sujet en est Siméon.
Ce rêve raconté est absolument magnifique.
Voilà !
Merci…
Mais il est un peu trop raconté (structuré et précis dans le détail). On ne rêve jamais ainsi. C’est Michaud, CP, qui trouvait toujours ses rêves trop sommaires, aux rêves il préférait la rêverie (éveillée et diurne)….
Dans la dernière toile inachevée de Rembrandt, rose, on voit bien le rôle de la ligne d’ombre…
Qui est partant pour squatter la villa abandonnée de Casablanca ?
Jacques, c’est Michaux, je le sais bien. Même sous mescaline, d’où mon citatif : « misérable miracle »…
Jacques, cependant, Gracq aussi, dans « Lettrines », et sans peyotl. D’où une moindre déception.
Il y a aussi des rêves littéraires (inventés ?) dont on ne sait plus si c’est l’auteur ou le personnage qui les a faits : celui de Swann à la fin de « Un amour de Swann », par exemple.
>Jacques B. je ne squatte pas les villas abandonnées, ni les gendarmeries abandonnées, mais si vous y êtes, je viendrais banqueter avec vous (et d’autres espéré-je, et aussi Passou sur ses traces et Paul). Et rentrerai dormir ailleurs. Avec mon majordome. (et je ne sais qui encore, mais cela se nouera au repas, entre la poire et le dessert et sûrement pas sous la table, non).
A Casa j’ai mon arrière-grand père : je suis partante, en voiture (non pas Simone, Jean Paul sans elle déprime).
un autre Siméon de Rembrandt avec la lumière qui arrive d’en haut à gauche.
Je ne connais pas la toile inachevée qui est sa dernière (d’autres travaux ont été inachevés mais la dernière toile est Siméon) ; je me suis intéressée aussi l’autre soir à ses histoires de cul, Saskia et autres, mais il y a eu bcp d’enfants morts en bas-âge -trois Cornelia surtout- cela ne m’a pas fait rigoler. Et Titus est mort un an avant lui, ce qui est dramatique.
Enfin, un maître ce Rembrandt ! Pourquoi le dire alors que le regarder nous le dit ?
Encore : mais si ! On rêve ainsi, et avec souvent une logique étonnante.
La question vraie de ueda est dans sa prière de « beaux paysages inconnus ». Cela m’intéresse, parce que j’ai parfois la certitude que « nous ne sommes pas seuls », rencontrant dans mes rêves des gens très précis dont je suis sûr que je ne les ai jamais vus. L’Imagination va-t-elle jusque là ? Attendez donc, chers compagnons, je ne suis pas adepte du spiritisme, et ma certitude est évidemment sotte. Pourtant…
Non, non, je suis d’accord avec Jacques B. : ce rêve est d’une splendeur inégalée. Les rêves sont bcp + simples que cela, et puis tout le monde ne rêve pas d’Heidegger quand même !
>C.P je crois pouvoir vous le dire ; si vous êtes capable de vous laisser aller : l’autre soir ici, j’ai vécu un moment difficile et personnel, de l’ordre de l’intime. [Je ne note pas mes rêves, ni les dessine, mais au réveil je me les raconte plusieurs fois et certains rêves sont très marquants.]
Et l’autre jour, j’ai compris ce qui s’était passé il y a 28 ans par une interaction ici qui s’est passée avec quelqu’un.
Tout est lié C.P.
Nous sommes dans une continuité sans interruption d’histoire (parfois ellipse temporelle, parfois analepse, plus rarement prolepse).
Et les évènements que nous vivons sont destinés à nous faire comprendre ce qui nous est difficile à comprendre.
Plus tard, vous comprendrez les rêves, aurez des éclaircissements sur ce que vous vivez maintenant : c’est pour vous préparer.
Faites confiance : je suis contente de rencontrer un homme qui vive cela. C’est une grande nouvelle pour moi.
Ne cherchons pas de preuve. Ne parlons pas de spiritisme. Nous sommes en lien les uns avec les autres : quand on lutte et refuse cela cela casse le lien.
Brefle, ns aurons l’occasion.
La haine n’est pas un lien mais l’amour oui : il est un conducteur puissant.
>Jacques B. Passou et alii
sur Rembrandt et ses modèles : il est dit » de jeunes hommes juifs exilés d’Espagne » et nous rejoignons le sujet de votre billet.
Comme cela la tresse formée.
J’ai du taf ; je suis moi aussi au bout du rouleau ; je vais connecter mes qq. réserves pour dépasser le bout. Heureusement mes enfants sont grandes.
On peut avoir des rêves construits minutieusement Jacques, surtout si on dort peu et si en état de veille on est un bon observateur.
Cela dit, la description du rêve est un exercice délicat car on a tendance à compléter-corriger le raw avec ce que l’on sait. Afin de ne pas altérer le rêve, Kerouac conseillait de les écrire tout de suite au réveil (avant de se lever) — « Book of Dream », écrit entre 1952 et 1960. Après expérience, j’ai observé qu’un rêve qui faisait trois lignes au réveil en faisait 20 après dix heures.
Svetlana Alpers :
The Art of Describing: Dutch Art in the Seventeenth Century, Chicago: University of Chicago Press, 1983
Rembrandt’s Enterprise: The Studio and the Market, Chicago: University of Chicago Press, 1988
renato, plein accord avec vous. Je ne comprends pas la mise en question de rêves très complexes et très construits. En revanche, les ornements ajoutés au rêve par le temps écoulé avant sa notation ou son récit sont à discuter. En effet, comme vous le rappelez, il vaut mieux noter tôt afin que la mémoire ne soit pas suppléée par une prolifération douteuse. Mais pour ma part, je trouve que ce sont justement les détails concrets qui s’effacent, ainsi que les trous et lapsus du rêve.
rose, n’exagérez pas ce que je disais sur un » vécu onirique » : plus généralement, les impressions de déjà-vu OU de jamais-encore-vu sont toujours l’objet de recherches en neuro-psychologie, et c’est pour le sourire que j’évoquais le paranormal.
Je laisse de côté les noms scientifiques de ces phénomènes, plus fréquents comme symptômes de l’épilepsie, dont nous ne sommes pas atteints, que je sache…
Il n’est pas plus compliqué de rêver de Heidegger que de sa (propre) grand-mère et ueda, par une sorte de pudeur (?), a fourni une motivation que je trouve même réductrice de la concrétude de son rêve.
Décidément, cette fin de fil a proliféré quelque peu, elle aussi !
Les neuros scientistes décrivent dans leurs travaux la capacité du cerveau à créer de toutes pièces souvenirs, personnages, lieux, histoires, etc, etc…
(se méfiant d’un cerveau éveillé, méfions nous encore plus des débranchements et reconnexions « aléatoires » de notre plus bel organe !)
JC, je ne suis pas un scientifique, mais lis assez fidèlement Scientific American pour ce qui concerne les neuro-sciences au moins (malgré la vulgarisation, les sciences plus dures me dépassent). J’ai bien vu il y a deux ans ce qui était dit de la création de figures dans le rêve. Il m’avait semblé que ces hypothèses n’incluaient pas la création de discours verbaux autres que ceux, réaménagés, familiers au rêveur. J’ai essayé de comprendre aussi le « Human Brain Project », et justement ce qu’il pouvait apporter sur le « déjà-vu » fréquent dans l’épilepsie.
Jusqu’à preuve du contraire enfin, le rêve est AUSSI une détente de l’activité du cerveau. Je ne sais s’il faut craindre tant les « débranchements » et « reconnexions aléatoires » dont vous parlez, mais votre remarque m’a intéressé.
> C.P Je ne vous parle pas -en rien- de paranormal, je vous parlais de rêves signifiants. Et dans mon exemple donné, il ne s’agissait même plus de rêve mais de réalité, de deux évènements étroitement reliés à grande distance temporelle d’intervalle mais allant ensemble ; je ne détaillerai aucunement. Mais je constate que là, comme souvent, il vaut bien mieux se taire.
Aucune importance.
Bonne soirée.
>renato non :
tout dépend des images et du nombre de personnages dans l’histoire : dans mon dernier rêve un immense arbre, vieux, un chêne et au centre et au sommet, un immense nid fait de branches.
Et puis ?
Basta cosi.
Au réveil ?
Un immense bonheur.
Et puis ? Basta cosi.
Bonne soirée.
Merci pour les deux références sur Rembrandt et/à Chicago : je les relève pour ne pas les perdre je reviendrai dessus. Merci beaucoup.
Je veux bien dormir dans une tente dans le jardin. Au fond du jardin mais pas trop loin. A proximité.
Le matin, avant que vous ne vous réveilliez, je serais allée à la mer, nager. Quand je reviendrais, vous dormiriez encore.
Au matin, je vous aurais préparé le petit déjeuner, à tous.
De manière concomitante à votre réveil, les oiseaux chanteraient.
Voilà et basta.
Disons que ueda a fait un rêve bien éveillé et qu’il a un peu brodé dessus : son rêve était rigolo ! Quel snob ce ueda qui rêve de Heidegger et qui en songe ne peut pas moins que de se poser des questions métaphysiques !
Jacques, décidément je ne vous comprends pas et nous ne devons pas faire le même type de rêves. Sauf si ueda dit qu’il a blagué et inventé son récit de rêve, je le trouve parfaitement plausible.
Le silence de ueda vaut aveu ! A l’imposteur !
Wow.
En réalité je partage la même perplexité que vous.
Je ne note jamais mes rêves et n’ai pas l’habitude d’avoir mes nuits hantées par les philosophes, surtout M.H.
J’ai mis par écrit ce rêve pour m’en débarrasser, sachant pouvoir compter sur l’indulgence des compagnons de la Rdl.
Ça s’est passé exactement comme ça: pas rasé, cerveau embrumé et le café gâté par un élément du rêve (pourquoi diable se lever de son pupitre, comme un collégien, au départ du grand professeur?).
Le compte-rendu est assez fidèle, je crois, à ce que j’ai vu. La seule possible exception est l’interprétation de la deuxième figure (pourquoi avais-je l’impression qu’elle plaisait davantage au « Maître ancien »?): c’est peut-être une interprétation découverte au cours de la narration.
En réalité, C.P. a raison d’être interrogatif sur la « trace mnésique ».
La vérité est que le modeste déclencheur de cette histoire parfaitement insignifiante est la lecture en pleine nuit de Trakl, suite à une émission. Quiconque se lève dans la nuit pour lire Trakl et ses derniers poèmes, qu’on trouve facilement sur la toile en caractères gothiques, est un malade, selon la faculté et selon les professeurs Bouvard et P.
C’est étonnant. Le commentaire de MH sur Trakl ne m’intéressait pas du tout: comme d’habitude il avait comme dissous le poème dans sa propre pensée. C’est depuis Parménide que l’humanité parle heideggerien, tu parles!
Non, c’était le commentaire de Guillevic qui était pertinent. Guillevic a connu le fameux recueil de Trakl depuis depuis 1929 à Strasbourg, il faut quand même le faire, et ses traductions se sont faites dans sa tête sur plusieurs décennies…
C’est autre chose que le Sens de la Question de l’Etre, qui consiste à ruminer des années entières un texte qui n’est pas poétique (mais remarquable dans son ordre, je ne dis pas le contraire).
Détendez vous, vous n’êtes pas prêts d’en lire un autre!
Je saute les pages que Leiris consacre à ses rêves (normal chez une brute), et m’étonne toujours de ce que Hélène Cixous allume la lampe en pleine nuit pour noter les siens avant de se rendormir.
La prochaine fois faites-nous un rêve érotique, ueda ! C’est l’occasion de vous offrir un gros pénis ?
Je suis tout de même bien heureux d’avoir cru ueda.
Moi, c’est plutôt justement parce que je note mes rêves que je les raconte assez rarement. Et puis, avec l’âge, les morts qui reviennent, et les petites ou grandes sottises et culpabilités, les réparations impossibles, ce n’est pas vraiment drôle !
Allons, bonne fin de soirée à tous, et … rêvez !
Je ne manquerais pas de vous tenir informé, Jacques.
Bah, Der Mensch, ein Mangelwesen?
Nos amis d’outre-Rhin ont là dessus construit de merveilleuses métaphysiques.
Plus à l’est, nous essayons d’enseigner aux enfants à se déprendre de cette névrose techniciste propre au Grand Occident (bonsoir, la mauvaise langue).
Nous leur disons: sais-tu comment, avec un modeste auriculaire, déclencher des tsunamis?
Bonne nuit à vous, C.P.
On peut toujours rêver tout en lisant mon « Goût du rêve »
http://www.mercuredefrance.fr/livre-Le_goût_du_rêve-66-1-1-0-1.html
bonne nuit les petits…
C’est dans cet ouvrage, que je fais intervenir La Mauvaise Langue !
Si ma mémoire est bonne, CP, Montfavet fut le lieu ou exerça vers 1960-70 un Christ délirant et boulimique de papier. La Providence a de ses ironies.
Pour Claudel et la famille, il faudrait creuser autour de la phrase recueillie par Guillemin: « On s’engueulait comme dans des délibérations de Conseils municipaux », et se demander si, plus largement, la carrière n’a pas été vécue comme une fuite par Paul, auquel cas il ne serait pas si différent de sa soeur, qui fuit dans la sculpture ses ^propres impasses.
Bien à vous.
MCourt
Ami C.P.,
Dans mon commentaire « méfions nous des branchements et reconnexions aléatoires du cerveau », je ne voyais qu’une crainte : croire que tout à un sens dans les rêves, ce qui n’est pas le cas.
Les neuros-sciences nous disent que s’il existe bien des situations interprétatives, la création aléatoire cérébrale existe aussi largement et qu’elle n’est pas porteuse de sens interprétable.
La méfiance porte sur la croyance erronée de l’interpretabilité à 100% des rêves. c’est tout ! BàV
Goût du rêve avec chèvre ?
Marc Court, je me souviens très bien du « Christ de Montfavet ».
Oui : la biographie de Marie-Josèphe Guers, malgré ses défauts, insiste sur cette évasion. Et Claudel en a confié quelque chose, y compris à Alain Cuny (il était tour à tour crispant de ton et parfois émouvant, celui-là, je crois qu’il est un peu oublié). J’ai connu, un peu aussi, les descendants Pierre Claudel et Renée Nantet, et un des petits-fils (qui a fait également dans la « carrière »). La famille était devenue plus calme…
Sur un large plateau de fromages, un bon chèvre est indispensable, renato.
Vous avez rêvé un large plateau de fromages, Jacques ?
Un rêve différent comme un fromage, pour chaque jour !
Ce brave Christ de Montfavet était un guérisseur connu, il me semble … ça aide à donner confiance. Le jour où je guéris les maladies graves, où je marche sur l’eau, où je multiplie les pains … je m’installe à Roma ou NYC, va savoir !
Attention Jacques car, selon Artémidore, le fromage signifie pièges et tromperies…
Mais les rêves sont pleins de pièges et tromperies qu’il nous faut déjouer, renato !
Mais non, mais non, Jacques… certes, s’y l’on y croit… Œdipe, par exemple, déjà il avait les mauvaises informations ; puis, il faut bien l’admettre, il était un peu con…
Oups !!! s’y l’on y croit > SI l’on y croit
« Dans les rêves compliqués et confus dont nous allons nous occuper, il n’est pas possible de ramener à la condensation et à la dramatisation la totalité du sentiment de non-analogie entre contenu du rêve et pensées du rêve. Il existe des témoignages de l’action d’un troisième facteur qui méritent d’être soigneusement rassemblés.
Lorsque je suis parvenu grâce à l’analyse à connaître les pensées du rêve, je remarque avant tout que le contenu manifeste du rêve traite de tout autres matériaux que le contenu latent. Ce n’est à vrai dire qu’une apparence qui s’évanouit après un examen attentif, car à la fin je constate que tout le contenu du rêve est mis en oeuvre dans les pensées du rêve et que presque toutes les pensées du rêve sont remplacées par le contenu du rêve. Cependant, il subsiste quand même quelque chose de cette différence. Ce qui, dans le rêve, était posé fortement et clairement comme son contenu essentiel doit se contenter, après l’analyse, d’un rôle tout à fait subalterne parmi les pensées du rêve; le matériel de représentation qui, d’après ce que je ressens, peut prétendre à être reconnu d’importance majeure parmi les pensées du rêve, n’est soit pas du tout remplacé dans le contenu du rêve, soit seulement par une allusion lointaine dans une région insignifiante du rêve. Je peux décrire ce fait de la manière suivante : pendant le travail du rêve, l’intensité psychique passe des pensées et représentations auxquelles elle convient légitimement à d’autres pensées et représentations qui, à mon sens, ne peuvent prétendre à une telle mise en valeur. Nul autre processus ne contribue autant à cacher le sens du rêve et à me rendre méconnaissable la corrélation qui lie contenu du rêve et pensées du rêve. Au cours de ce processus que je nommerai déplacement du rêve, je constate aussi que l’intensité psychique, l’importance ou le potentiel d’affect de certaines pensées, se transpose en vivacité sensorielle. Ce qu’il y a de plus net dans le contenu du rêve m’apparaît toujours comme le plus important; mais c’est justement dans un élément indistinct du rêve que je peux souvent reconnaître le rejeton le plus direct de la pensée du rêve. »
(Freud, « Sur le rêve »)
C’est bon pour une théorie littéraire ça, Jacques, pas plus… et désormais même plus pour ça…
« Œdipe, par exemple, déjà il avait les mauvaises informations »
c’était un pov gars,il ne lisait pas les coms de la rdl
Et à la fin il était aveugle, comme le pauvre renato !
Aveugle ? puisque vous le sites… et vous êtes sans doute une « référence »…
sites > Dites…
Non, moi je cherche et ouvre les yeux, renato !
Je propose un couple Barozzi-renato avec une seule canne blanche.
Ça suscite la solidarité, la vraie.
Vous êtes donc une référence ! chic !
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