de Pierre Assouline

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La République des livres
Républicain comme Jean Moulin

Républicain comme Jean Moulin

Lorsque paraît une nouvelle biographie consacrée à un personnage souvent raconté, qui plus est sur un fond historique dont le champ a déjà été largement balayé par les historiens, l’auteur est attendu au tournant. Quoi de neuf ? La question se pose avant même d’ouvrir Jean Moulin l’affranchi (414 pages, 24 euros, Flammarion). Il fallait une certaine audace à Bénédicte Vergez-Chaignon pour se lancer dans un tel projet après la somme monumentale de Daniel Cordier (Lattès puis Gallimard, 1989-1999) et celle si rigoureuse de Jean-Pierre Azéma (Perrin, 2003), les deux visions qui ont dominé le sujet. Or il se trouve que cette historienne, déjà remarquée pour sa minutieuse biographie de Pétain (Perrin, 2014), son étude sur Les Vichysto-résistants de 1940 à nos jours(Perrin, 2008) et son édition critique très équilibrée du Dossier Rebatet (Bouquins, 2015) a été à ses débuts en 1989 et pendant dix ans la collaboratrice de Daniel Cordier.

En ce temps-là, l’ancien secrétaire de Jean Moulin dans la Résistance se débattait dans les milliers de documents d’archives inédits qu’il avait accumulés. Il est de pire école que d’apprendre le métier dans l’ombre d’un acteur de l’Histoire devenu son greffier, un maniaque de la vérification des faits, des dates et des détails, l’un des rares qui avait été au cœur du sujet et l’un des très rares à être encore capables de déchiffrer des télégrammes de Londres quand ce n’étaient ceux qu’il avait lui-même chiffrés (pour base de son propre code, Jean Moulin avait choisi une strophe de son cher Tristan Corbière). Aussi était-elle bien placée non pour refaire vingt-cinq ans après ce qu’elle avait déjà fait naguère mais, tout en en tirant les enseignements, pour offrir autre chose tant à la sagacité des lecteurs affutés qu’à la curiosité des jeunes générations.préfet

Loin des polémiques éculées (Jean Moulin était-il un cryptocommuniste ? un traitre ?), stériles (un agent américain ?), datées (un agent soviétique ?), douteuses (un homosexuel ?), Bénédicte Vergez-Chaignon a revisité à nouveaux frais le mythe attaché au personnage et la légende accrochée à son action. En un temps où la Toile donne une nouvelle vigueur au révisionnisme, il était bon de mettre les choses au clair avec un personnage tel que Jean Moulin jouissant d’un tel surplomb sur l’histoire de la Résistance, avant qu’il ne soit zemmourisé avec un retentissement susceptible de balayer des pans entiers d’une historiographie patiemment édifiée pierre à pierre pendant des décennies. L’auteure y est parvenue avec cette synthèse remarquable de clarté, de rigueur et de fluidité.

Bien sûr, rien n’est omis des grandes heures du résistant, y compris les plus sombres et controversées. Mais, je l’avoue, c’est autre chose que j’en ai retenu. En public ou en société, Moulin était homme à ne jamais évoquer la mort de son frère par pudeur, mais à toujours exalter la mémoire de son grand-père « qui a connu les prisons du Second Empire pour avoir osé proclamer son attachement à la République » au prix d’un léger bricolage chronologique. A travers le portrait de ce fils d’un professeur de français et d’histoire à Béziers, conseiller municipal radical –socialiste, franc-maçon, dreyfusard, président local de la Ligue des droits de l’homme, c’est un modèle de républicain qui s’impose. Un passionné de la chose publique (res publica), de la recherche du bien commun. Comme si c’était héréditaire, génétique, irréductible et que la transmission de telles valeurs et de telles convictions relevait davantage de l’inné que de l’acquis. Un héritage ? C’est peu dire.

static_6778Juriste de formation, il fit dès le début carrière dans la préfectorale. Puis il grandit en politique dans l’ombre de Pierre Cot, membre puis chef de son cabinet d’abord au Quai d’Orsay puis au ministère de l’Air du Front populaire ; durant cette période délicate où l’aide en avions et en pilotes aux républicains espagnols engagés dans la guerre civile se doit d’être clandestine, il en devient la cheville ouvrière et gagne la réputation d’être celui qui« outrepasse ce à quoi le ministre aurait consenti ». Moulin est déjà l’homme des missions délicates. On mesure alors avec plus de justesse le déchirement qui fut celui du haut-fonctionnaire Jean Moulin, préfet d’Eure-et-Loir, lorsqu’il  décida de rompre avec la légalité républicaine qui l’habitait depuis sa naissance et qu’il servait avec une foi ardente depuis près de vingt ans, en s’engageant dans l’action clandestine.

La grande vertu de la biographie de Bénédicte Vergez-Chaignon est justement de donner du relief à l’homme avant le héros qu’il deviendra, et à montrer en quoi la fibre républicaine sans cesse revitalisée par les rencontres, les lectures, les combats, en a été le secret fil d’Ariane. En mars 1939, chargé d’un discours pour le 170 ème anniversaire de Marceau, le 50 ème de son entrée au Panthéon et le cent cinquantenaire du début de la Révolution, le préfet se livre à une véritable profession de foi républicaine qu’il n’hésite pas à personnaliser en évoquant les siens tant cet atavisme a ondé son roman familial. Laure Moulin, sa sœur, a été bien inspirée d’intituler Premier combat (Minuit, 1965) le récit par le préfet de l’arrivée des Allemands à Chartres en juin 1940, de son refus de céder à leurs exigences par principe, de la violence de leur réaction et de sa tentative de suicide longtemps passée sous silence par les historiens comme si elle les gênait à l’égal d’un inexplicable paradoxe. Or, l’auteure en convient, c’est bien lorsqu’il décide de se donner la mort qu’il « entre dans l’Histoire (…) A cet égard, il n’existe pas beaucoup de suicides manqués qui occupent une place si importante dans notre histoire ». C’est cet homme qui deviendra le deuxième personnage de la France combattante derrière le général de Gaulle.jm10

Nul doute que, même si son rôle du temps du Front populaire est encore dans certaines mémoires, c’est d’abord l’ardent républicain en lui qui est visé lorsque Jean Moulin est révoqué par décret par Vichy le 3 novembre 1940. Jusqu’à cette date, en bon préfet fidèle à sa fonction, il remplit parfaitement ses tâches de transmission et d’exécution de Vichy bien que l’Etat français s’y soit substitué à la République française. On peut imaginer pourtant à quel point les dites tâches font tache sur sa conscience : recensement des francs-maçons, application des interdictions professionnelles contre des Français d’origine étrangère, application du premier statut des Juifs… Même si cela écorne sa légende, il est bon de rappeler que ce ne sont pas ces mesures mais la privation de leurs mandats (conseils généraux, conseils municipaux etc) de nombre d’hommes politiques qui a constitué pour lui le point de non-retour, celui qui le fera refuser de rester en place à la préfecture. A son départ, ceux d’entre eux qui exerçaient dans son département lui offrirent lors d’une cérémonie d’adieu dans un bistro une sculpture et une édition originale de Jean-Christophe de Romain Rolland.

On connaît aujourd’hui des hommes politiques (Jean-Pierre Chevènement…) et des parlementaires qui ont encadré la photo de Clemenceau dans leur bureau. Dans le mien, celle de Jean Moulin. Pour tout cela, et pour une phrase. C’était à l’été 1942. Daniel Cordier, 22 ans, engagé dans la France libre dès juin 1940, tout à sa haine du maréchal Pétain à qui il ne pardonnera jamais de s’être couché en signant l’armistice au lieu de continuer le combat, venait de passer plusieurs mois à être formé aux techniques du Renseignement par le BCRA en Angleterre. Après y avoir suivi une spécialisation en transmissions radio (codage, décodage etc), il fut parachuté en France, en zone libre près de Montluçon, pour servir de radio à Georges Bidault, alors l’un des chefs du mouvement Combat. Sauf qu’à l’arrivée, le jeune homme vit son affectation modifiée et il retrouva secrétaire d’un autre dirigeant de la Résistance dont « Rex » était le pseudonyme (et dont il apprendra bien plus tard qu’il s’appelait Jean Moulin). Le soir où il lui fut présenté, le « patron » l’emmena dîner dans un restaurant de la place Bellecour et lui demanda de raconter sa vie. Alors deux heures durant, Cordier lui raconta son jeune passé d’activiste : antisémite, antiparlementaire, anticommuniste, antidémocrate, antirépublicain, antimaçon… Animateur d’un Cercle Charles Maurras et responsable des Camelots du roi à Bordeaux, peu avant de trouver un bateau pour l’Angleterre à défaut de l’Afrique du nord, il en était encore à briser les vitres des magasins juifs de sa ville à la tête de son petit groupe de nervis. Durant tout le récit, Rex/Jean Moulin ne dit mot. Puis il commenta simplement :

 « En vous écoutant, je mesure la chance que j’ai eue d’avoir une enfance républicaine ».

document05Et en faisant quelques pas dans la rue, cet homme qui allait devenir le plus recherché de France à la fois par la police de Vichy et par la Gestapo, celui à qui l’on doit d’avoir unifié les mouvements de résistance derrière le général De Gaulle, l’engagea comme son secrétaire particulier ; il lui témoigna une absolue confiance dans la clandestinité en lui confiant la tâche de le remplacer en son absence auprès des mouvements pour leur distribuer l’argent de Londres et les consignes du chef de la France libre.

Depuis que, il y a un quart de siècle, Daniel Cordier m’a rapporté cet échange, allez savoir pourquoi, mon inconscient convoque la figure de Jean Moulin chaque fois que la République est menacée, méprisée, insultée, piétinée à travers ses symboles et incarnations. Quand on est français, on peut toujours discuter la démocratie, la contester, la critiquer jusqu’à en remettre en cause les fondements ; mais pas la République dans ce qu’elle a de plus totémique, au risque d’être sanctuarisée, car les valeurs républicaines sont ce qui nous unit encore quand tout ce qui faisait lien se dissout. Ce qui nous rattache encore à une certaine idée de la France bien au-delà de l’adhésion à tel parti, tel mouvement, telle association tant l’esprit républicain les transcende. Et avec le recul, je me dis qu’au fond, ce n’est pas tout à fait un hasard si, il y aura bientôt quinze ans, lorsque sur le balcon ensoleillé du Monde.fr où nous célébrions la naissance de ce blog alors pionnier on m’interrogea sur son nom de baptême, en quelques secondes jaillit naturellement de mes lèvres « La République des livres » tant rien ne m’apparaissait mieux s’imposer que la réunion de ces deux mots parmi les plus prometteurs de la langue française.

(« La pointe de Penhir dans la presqu’île de Crozon, Jean Moulin avec ses parents et sa sœur, août 1930. Coll Escoffier ; « Sous-préfet d’Albertville en 1928 », photo D.R. ; « Le major von Gütlingen et Jean Moulin dans les jardins de la préfecture de Chartres, Juin 1940 » photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Histoire.

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commentaires

892 Réponses pour Républicain comme Jean Moulin

Johoc dit: à

Merci pour ce rappel bien à propos d’un homme au vrai et grand courage
(En passant, 2 coquilles : ..lui confiant la tâche de le remplacer / la transmission de telles valeurs et de telles convictions relevait davantage de l’inné)
Bon dimanche.

Paul Edel dit: à

Du grand Passou.

jazzi dit: à

Oui, Paul, mais on l’aimerait moins réfugié dans l’Histoire et plus impliqué dans l’actualité. Républicains les Gilets jaunes ?

rose dit: à

Merci Passou : un billet inspiré laudateur animé par un élan grandiose.
Merci !

rose dit: à

nota : a-il fait sa formation de radio à Fez au Maroc ?
(est- ce dit dans le livre ?)

Soleil vert dit: à

Billet émouvant, merci.

Passou dit: à

Merci Johoc pour les corrections

Rose : non…

Jazzy : Comment pouvez-vous poser la question sachant qu’il y a parmi eux autant d’opinions qu’il y a de Gilets jaunes !

jazzi dit: à

A quoi sert l’Histoire, sinon à comprendre un peu mieux le présent, Passou ? Quid de « La guerre des pauvres » d’Eric Vuillard…

Janssen J-J dit: à

Merci bien, Passoul, qui laissez passer quelque chose de l’actualité en faisant parler votre inconscient républicain (sic)… bien qu’à mon avis, notre Répu en général et celle des livres en particulier, bien attaquée et ondée (ondoyée ?) par la putréfaction zemourienne pétainiste, résiste encore voire se revitalise et se régénerve… grâce aussi à la petite dame de M. Cordier (mme Vergez-Chaignon)qui nous offre… « autre chose tant à la sagacité des lecteurs affutés qu’à la curiosité des jeunes générations » (sic). Mais pas qu’à eux, hein : aux vieux aussi, pas très sages et pas toujours bien affutés. Avec nous, Jean Moulin en GJ ! Résistons !…

jazzi dit: à

« il y aura bientôt quinze ans, lorsque sur le balcon ensoleillé du Monde.fr où nous célébrions la naissance de ce blog alors pionnier on m’interrogea sur son nom de baptême, en quelques secondes jaillit naturellement de mes lèvres « La République des livres » tant rien ne m’apparaissait mieux s’imposer que la réunion de ces deux mots parmi les plus prometteurs de la langue française. »

Oui, mais il y en a qui prétendent que la RDL est un ghetto, Passou ! Ghetto de qui, de quoi ?

Chaloux dit: à

Si Assouline est si soucieux de se montrer républicain, c’est assurément que d’autres ne le sont pas.

On aimerait savoir qui.

Hurkhurkhurk!

Janssen J-J dit: à

Jean-Pierre Chevènement encadrait Clemenceau…, le pacifiste de la grande guerre… Y’a pas photo, hein !

Chantal dit: à

pour une belge c’est un poil compliqué d’être républicaine …

mais merci quand même pour la démonstration.

jazzi dit: à

C’est que Passou n’a pas connu la douceur de vivre sous l’Ancien Régime, Chaloux !

Chaloux dit: à

Tout le problème d’Assouline : se montrer déjà bien engagé dans le désengagement, mais cependant pas complètement désengagé de l’engagement, ce serait trop visible, et tant qu’on ne sait pas comment le vent va tourner, mieux être prudent… En se cachant, quoiqu’il arrive, derrière l’histoire de la seconde guerre mondiale comme derrière un petit doigt. L’ex-voto à Jean Moulin semble tout de même dans ce contexte de très obstinée prudence, un peu hardi, voire même un brin insolent,- voire même un tout petit peu ridicule. Alors, du grand Passou, comme le proclame vertueusement Saint Paimpopol, son intermittent prophète? Oui, peut-être… Mais certainement pas comme il l’entend.

Hurkhurkhurk!

Clopine dit: à

Et voilà, à chaque fois que notre hôte ouvre un peu sa veste (munie d’une multitude de poches, et d’autant de boutons, ouverts ou fermés) de critique littéraire-historien-homme de lettres, et nous dévoile ainsi des pans entiers de la chemise qui enveloppe son coeur, l’émotion y gagne, l’écriture aussi, et chez ses lecteurs (au moins moi !), monte, avec l’estime, l’envie de lui serrer la main…

Chaloux dit: à

Pas besoin d’être prophète pour prédire qu’Assouline ne mourra pas d’une crise de courage politique!

Beurkbeurkbeurkbeurk!

Euh… non :

Hurkhurkhurkhurk!

Alexia Neuhoff dit: à

« Quand on est français, on peut toujours discuter la démocratie, la contester, la critiquer jusqu’à en remettre en cause les fondements ; mais pas la République (…) »

Voilà une phrase bien étrange. Par rapport aux événements actuels, ce n’est pas la République qui est en danger. Ils sont heureusement peu nombreux ceux qui souhaiteraient lui substituer un autre régime (dictature, monarchie…) Et il n’est pas illégitime de discuter son organisation, son absence de représentativité pour toute une partie de la population.

Chaloux dit: à

Clopine, est une fausse athée. Elle a remplacé le culte de Jésus par celui du prophète Assouline et de son saint Paimpopol. Tour de passe-passe.

Chantal dit: à

Clopine a toujours aimé les boy’s band : Passou Jazzi Paul Edel : 2B3

jazzi dit: à

Dans le film de Pierre Aknine, avec Francis Huster, Jean Moulin semble présenté comme un hétéro chaud lapin !

William Legrand dit: à

Avec Jazzizi tout le monde est homo… sauf moi

jazzi dit: à

On ne nait pas hétéro, William Legrand, on le devient !

Clopine dit: à

Allons, Chaloux, ne vous faites pas venimeux comme ça : votre langue n’est pas assez fourchue, me semble-t-il !

Chantal, vous, c’est plutôt Claude François, c’est ça ?

Chaloux dit: à

« Quand on est français, on peut toujours discuter la démocratie, la contester, la critiquer jusqu’à en remettre en cause les fondements ; mais pas la République (…) »

C’est vrai que c’est bizarre, tant cela semble affirmer qu’une république sans démocratie serait encore acceptable. Sont-ce les nouveaux préceptes du club Le Siècle si cher à Assouline et à Macron? On se demande tout de même à quoi pourrait ressembler une république amputée de la démocratie. Assouline commencerait-il à se prendre les pieds dans le tapis de son inconséquence historique?
Ces propos sont évidemment gravissimes.

Hurkhurkhurk!

(Clopine, faites-vous lire cet article, dites-vous qu’il est d’un autre, et vous comprendrez peut-être qu’il n’est nul besoin d’avoir la langue fourchue pour en ricaner, -jaune. Assouline, cet esprit universel, est votre dieu, Paimpopol, ce romancier grand comme Paris, est son prophète, je le veux bien, mais tout de même).

William Legrand dit: à

Jazzizi se prend pour Simone maintenant, les temps changent

Delaporte dit: à

« durant cette période délicate où l’aide en avions et en pilotes aux républicains espagnols engagés dans la guerre civile se doit d’être clandestine, il en devient la cheville ouvrière et gagne la réputation d’être celui qui« outrepasse ce à quoi le ministre aurait consenti ». Moulin est déjà l’homme des missions délicates. »

Intéressante remarque de Passou que le livre approfondit peut-être, car on sait combien le Front populaire fut chiche en livraisons d’armes aux Républicains espagnols, faisant carrément le jeu de Staline. Voir Jean Moulin impliqué dans ce point d’histoire, mais sauvant son honneur en désobéissant au ministre, est une belle chose, qui ajoute à la légende.

caulerpa dit: à

. Comme si c’était héréditaire, génétique, irréductible et que la transmission de telles valeurs et de telles convictions relevait davantage de l’inné que de l’acquis. Un héritage ? C’est peu dire.
vous pouvez essayer d’en dire plus !

jazzi dit: à

« vous pouvez essayer d’en dire plus ! »

Sur quel sujet et à qui s’adresse la question, caulerpa ?

caulerpa dit: à

je ne retrouve pas sur google le billet cordier dans la RDL.Merci aux plushabiles que moi qui sauraient le poster en rappel;c’était un beau billet aussi

caulerpa dit: à

20 janvier 2019 à 16 h 28 min
ce n’est pas une question mais une suggestion;merci

caulerpa dit: à

Un héritage ?
la question est dans le billet, celle de l’auteur ;on peut toujours jouer le « qui parle? » et d’où parle-t-il? chaque internaute l’aura fait mentalement,reprenant la question à son compte,peut-être

caulerpa dit: à

cordier:c’était pour alias Caracalla,je crois

Alexia Neuhoff dit: à

« mon inconscient convoque la figure de Jean Moulin chaque fois que la République est menacée, méprisée, insultée, piétinée à travers ses symboles et incarnations. »

Ici s’expriment de l’amertume, de la colère, à l’égard du mouvement de révolte des « gilets jaunes » probablement. Si c’est le cas, pas sûr que ceux-ci « menacent, méprisent, insultent » la République ou bien, s’ils en méprisent et insultent les « incarnations » (Macron ?), c’est sans doute en réponse au mépris et aux insultes de celles-là. Quant aux symboles, ils s’en remettront : l’histoire est pleine de symboles détériorés, détruits, reconstruits ou pas. On peut faire une autre lecture de ces émeutes : et si, au fond, ces révoltés du samedi réclamaient plus de République ? Quant à Jean Moulin que vous convoquez, il n’est pas dit qu’il ne partagerait pas leurs aspirations à plus de démocratie et de justice.

Jean Langoncet dit: à

@On se demande tout de même à quoi pourrait ressembler une république amputée de la démocratie.

Peut-être à une forme de résistance à l’oppression, de désobéissance civile qui peuvent se manifester dans des circonstances exceptionnelles, quand les valeurs fondamentales de la république sont bafouées et que l’exercice démocratique habituel apparaît désarmé pour les restaurer ? Jean Moulin n’est-il pas à cet égard exemplaire ?

Clopine dit: à

Mais bien entendu les gilets jaune ne sont pas les plus grands défenseurs de la démocratie, et leur amère critique de la République peut laisser présager le pire. N’empêche qu’ils s’accrochent aux symboles de la République (drapeau, hymne national, liberté égalité fraternité, etc.) et qu’en réalité, ces ouvriers qui ne peuvent arriver à finir le mois, ces petits boutiquiers, ces artisans, ce peuple qui ne s’est jamais permis une journée de grève, qui n’a jamais revendiqué et déteste les syndicats, qui considère les partis politiques comme des voleurs de parole, qui ne supporte pas les journalistes, qui se sent écrasé par la soi-disant « supériorité » des bobos parisiens, qui n’a qu’une seule source de revenus : le travail, considéré comme la valeur suprême, eh bien tous ces petits conducteurs qui, bien obéissants, ont garni leur twingo, (cet unique bien de consommation à leur portée puisque leurs revenus sont trop bas même pour la semaine à Marrakesh à prix cassés ou pour la croisière de masse qui ne s’amuse pas) des gilets jaunes réglementaires, ces adeptes de l’ordre et de la résignation, ces individualistes qui croient qu’être français, c’est être chauvin, xénophobe, grande gueule MAIS bon coeur, n’est-ce pas, bon coeur ! , en réalité, personne n’a jamais pris la peine de défendre leurs intérêts. Ce qui fait qu’un Assouline aime la République, c’est justement ce qui fait que les gilets jaunes se sont mis en colère. Qui annexe qui, alors ? Moi je crois à la sincérité de notre hôte, et je comprends parfaitement son attachement à l’universalisme de l’humanisme, à la valeur intellectuelle des discours, fussent-ils politiques, et au courage des représentants passés du pays. Mais je crois aussi que les gilets jaunes sont légitimes dans leurs emportements, même si ces derniers sont désordonnés, mal dirigés, mal conçus, témoignant d’une incompréhension des mécanismes de l’oppression capitaliste. Je vois bien qu’en attaquant l’Etat, mais en ne soufflant mot des patrons, qu’en hurlant contre les taxes, mais en réclamant des droits sociaux, qu’en voulant une justice qui commencerait par l’exclusion d’autrui, de ces migrants qui leur font peur, le petit peuple qui souffre mais n’aura jamais faim comme le miséreux peut avoir faim, les petits Thénardier de la révolution se foruvoient. N’empêche que le monde qui leur est proposé ne fait que les asservir encore et toujours, et les enferme dans un isolement que seule la fraternité des rond-points a brisé. Et rien que cela doit pouvoir les faire évoluer, et les fait évoluer vite fait.

Je ne suis pas d’accord pour dire, avec Chaloux, qu’Assouline méprise ce petit peuple ou qu’il a une simple réaction de classe dominante. Assouline tente d’expliquer en quoi un attachement « républicain » peut être paré de vertus, via la figure de Jean Moulin. Et pourquoi donc cela voudrait-il dire de facto qu’on prive les gilets jaunes de cette figure ? Est-ce qu’Assouline pense cela ? Je n’y crois pas, d’autant que le même Jean aurait parfaitement pu apporter de l’eau au… moulin de cette France-là, aussi légitime que bien d’autres : la France des gilets jaunes (soit une classe sociale qui représente environ 20 % de la population française globale, et qui a parfaitement raison de remarquer qu’elle participe en plein à l’effort collectif, mais qu’elle n’en recueille que de faibles fruits).

Janssen J-J dit: à

@ AN, On aurait pu croire que passoul se plaignît de ce que les dérives du macronisme propageant l’injustice fiscale à son plus haut zénith aurait failli tuer la république sans la réaction salutaire des GJ en train de vouloir la sauver. Mais une relecture de son icst et du mien, (sans doute trop bienveillant à son égard) m’incite hélas à penser qu’il n’en était peut-être rien @ Gravissime.
@ jzmm, la neurobiologie nous apprend ceci : on nait homo et on le reste, même si on s’oriente plus tard vers la bisexualité. On ne nait pas hétéro, mais la majorité le devient pour un tas de raisons (non hormonales ?), l’instinct de reproduction animal très valorisant via la pulsion de vie ayant toujours paru devoir l’emporter sur tout le reste. Cette partition sociobiologique est très particulière, et la science occidentale n’en a pas encore acquis les clés d’explication définitives. Voilà ce qu’on m’a récemment rapporté sur un rond-point républicain.

Janssen J-J dit: à

@17.31 j’apprécie votre virile mise au point, qui tente de ménager la chèvre et le chou, de manière élégante. J’y reviendrai plus tard pour vous dire où elle pêche à mes yeux, mais sans aucune agressivité. Le mieux serait que PA assoupline sa position ou l’éclaire mieux, mais il ne le fera pas. Il va préférer voir s’empoigner son ghetto. L’est très fort pour ça. Je le connais bien… et ça va durer un bonne semaine, jusqu’à l’acte XI, au moinss.

Chaloux dit: à

Clopaïne (comme cocaïne) : Je ne suis pas d’accord pour dire, avec Chaloux, qu’Assouline méprise ce petit peuple ou qu’il a une simple réaction de classe dominante.

Jamais écrit ça, Clopine. D’une part, je ne sais rien des relations d’Assouline avec ce que vous appelez le petit peuple. D’autre part, je crois qu’il ne fait partie de la classe dominante -dont il n’a aucune des caractéristiques- que dans la mesure ou il la sert. Il serait probablement un autre homme si son talent d’écrivain avait pu l’autonomiser, l’affranchir de tout servage -comme par exemple Onfray a réussi à le faire-. Donc, il y aura toujours une énigme Assouline, tout domestique est une énigme -et nous sommes presque tous des domestiques. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.

Ed dit: à

Vive ma date de naissance ! Vive la République !

Je passais juste une tête.

Chaloux dit: à

Ed, mon petit chaton, je suis revenu pour te faire revenir. Tu vois comme je tiens à ta présence.

Clopine dit: à

Dont acte, Chaloux, vous n’avez pas dit cela. Disons que j’ai cru le lire entre les lignes de nos « hurk hurk hurl » qui pour le coup, eux, étaient méprisants… Contre notre hôte.

Ce n’est pas si souvent que Pierre Assouline fait état de ses sentiments. On devrait lui en savoir gré, d’autant que, lorsqu’il entrouvre la porte, le jardin est fleuri et sent bon. Bien sûr, on peut à juste titre soupçonner, derrière son attachement aux valeurs républicaines, la peur du gilet jaune…

Mais à raison, bien entendu. Ce petit peuple des gilets jaunes s’est mis en colère, avec raison mais sans Raison, si vous voyiez ce que je veux dire. N’empêche qu’il a fallu rudement lui taper dessus pour que cette frange sociale, d’habitude si invisible, se mette à ce point en rogne.

Si l’on considère l’article (et son sous-texte) d’Assouline non comme un rejet mais un appel à une fraternité républicaine, alors votre lecture, Chaloux, « tombe », à mon sens. Encore une fois, sur les rond-points, ce sont justement ces valeurs républicains partagées qui sont convoquées. Ni lutte finale, ni internationale, ni aspiration au désordre.

Et puis ce sont les miens, ceux que je côtoie tous les jours, qui sont là. Mon frère, petit restaurateur ayant dû mettre la clé sous la porte et gilet jaune du premier jour. Mon voisin, ancien agriculteur qui a dû céder ses terres à plus puissant que lui et qui, depuis, traîne un ressentiment accompagné d’une pauvreté « digne » qui l’empêche (ou qui l’empêchait, car depuis deux mois, il s’en donne, le bougre)de hurler à la mort. Cette habitante du village, dont les parents ont « toujours voté De Gaulle », mais qui s’indigne en voyant qu’on n’a pas remplacé l’institutrice souffrante dans le « rassemblement éducatif rural », alors que dans les cités dont les jeunes habitants n’hésitent pas à venir brûler les bagnoles des riches citadins, on multiplie les « expériences pédagogiques » en déshabillant les écoles rurales, pourtant les plus déshéritées en matière de résultats scolaires, pour garnir les rangs des instituteurs. Elle a tort, ma voisine, bien sûr qu’elle a tort de penser cela, mais il est vrai que déshabiller Paul pour habiller Jacques n’est qu’un tour de passe-passe dont on se félicite devant elle… A Formerie, dans l’Oise, une classe rurale se retrouve à 47 élèves. L’explication ? On a triplé le nombre d’enseignants des ZEP de banlieue, histoire de compenser l’échec scolaire des élèves provenant de 25 pays différents, et ne parlant pas bien le français. Alors moi je lui dis, à ma voisine, qu’il faut faire les deux, bien sûr, qu’il faut revendiquer le haut et non pas le bas. Mais elle n’en est pas bien sûre, ma voisine, et ce n’est pas la lointaine élite parisienne, le représentant du peuple qui ne la représente plus, qui va la persuader du contraire.

Soleil vert dit: à

Quel lien entre une nouvelle biographie de Jean Moulin et le mouvement des gilets jaunes ?

Bon anniversaire ED

Chaloux dit: à

Méprisant, certainement pas, Clopaïne (vous avez fumé le poil de votre âne). Mais Assouline est un esprit extrêmement fourbe, et d’autant plus que voulant garder sa (ou ses) place(s), il doit se rendre utile. L’ignorez-vous depuis le temps que vous le lisez? Libre à vous de croire que le jardin sent bon. Je n’avais pas remarqué qu’il y eût un jardin.

caulerpa dit: à

juste une question nous sommes presque tous des domestiques. :des domestiques :de qui ou de quoi?ou des soldats?

Chaloux dit: à

De plus, Clopaïne, la question des gilets jaunes est très secondaire. Ils ne sont que le symptôme de maux beaucoup plus invétérés. Vous avez la tête dans le guidon, sans aucune perspective historique pour vous secourir. Ce n’est jamais bon.

christiane dit: à

« C’est effectivement lui qui m’a initié à la peinture. J’ai été parachuté de Londres fin juillet 1942 pour servir de radio à Georges Bidault. Mais Moulin, que j’ai rencontré dès mon arrivée, a préféré me garder auprès de lui. Depuis six mois qu’il était à Lyon, il devait se débrouiller seul. Ça en dit long sur l’état de la Résistance… Comme il vivait avec de faux papiers le disant artiste peintre, il m’avait d’emblée prévenu que cela l’amènerait à me parler d’art dans la rue ou au restaurant, pour ne pas éveiller les soupçons sur nos activités. Alors, de temps en temps, il changeait brusquement de conversation et commençait à évoquer le travail de Manet, Renoir, Cézanne ou Kandinsky, dont il m’avait emmené voir une exposition à Paris. J’avais trouvé ça épouvantable. A l’époque, je ne comprenais rien de ce qu’il me racontait : “Face aux tableaux de Velázquez, j’ai compris qu’il m’avait manqué quelque chose depuis l’enfance.”
Je voulais retourner à Londres, en mars 1944, en passant clandestinement par les Pyrénées. Entré illégalement en Espagne, j’ai été en effet emprisonné puis interné dans un camp. Lorsque mes camarades et moi avons été libérés, nous avons filé à Madrid. Eux sont allés au bordel, moi au Prado parce que Jean Moulin m’avait dit qu’après la guerre nous irions le visiter ensemble. Ça ne m’intéressait absolument pas, mais je m’y suis rendu en souvenir de lui, et aussi pour voir un vrai tableau dans un vrai musée, ce que je n’avais encore jamais fait. Je vous laisse imaginer le choc devant la première œuvre : « Le Jardin des délices », de Jérôme Bosch. Surtout qu’à l’époque les musées étaient vides. Nous ne devions pas être plus de quatre visiteurs. Quant aux gardiens, ils dormaient sur leur chaise. Que pouvaient-ils faire d’autre : il n’y avait personne à regarder. Face aux tableaux de Velázquez ou du Greco, dans ce silence plein de bruits et d’émotions, j’ai compris qu’il m’avait manqué quelque chose depuis l’enfance. Ce quelque chose dont Jean Moulin m’avait parlé. |…]
Peu après la Libération, j’ai hérité de mon père, mort en 1943, et de mes grands-parents. De quoi me donner les moyens de ma liberté : avec cet argent, j’ai commencé ma collection de tableaux en 1946. A Paris, j’habitais à quelques pas de la galerie Jeanne Bucher. Dans son grenier, il y avait des Braque, des Kandinsky, des Picasso. Tous ces artistes dont m’avait parlé Moulin. C’est comme ça que j’ai découvert l’art moderne. Jeanne Bucher m’a aussi emmené visiter l’atelier de notre voisin, Nicolas de Staël. Le problème, c’est que je ne peux pas me contenter d’un tableau. Il m’en faut plusieurs. De Staël, par exemple, j’en ai acheté quinze d’un coup. En 1946, je me suis aussi inscrit à l’académie de la Grande Chaumière. Je me voyais peintre. Mais s’il y a un homme qui n’est pas fait pour ça, c’est bien moi : j’ai un trait mort. […]
Au bout de dix ans, il ne me restait plus un centime de mon héritage. Alors j’ai demandé à l’un de mes amis de me trouver une place d’huissier. Il a éclaté de rire et m’a dit : « Je te prête un million de francs si tu veux, mais pour que tu deviennes marchand de tableaux. Ma galerie mit la clé sous la porte en 1964 pour des raisons économiques, mais aussi parce que, artistiquement, Paris s’était fait devancer par les Etats-Unis. Une fois libéré de mon activité de galeriste, je me suis consacré à l’organisation de grandes expositions.
[…] La guerre était finie et j’avais tourné la page. Je n’avais même pas lu les Mémoires du général de Gaulle. Quelle humiliation ! Moulin m’avait tout appris. Il avait fait de moi un homme, un Républicain. Il m’avait donné ma raison de vivre : la liberté. Et la liberté, c’est la République. »
Daniel Cordier face à Yasmine Youssi, le 24/05/2013, dans un entretien pour le journal Télérama à l’occasion du film d’Alain Tasma projeté le 25/05/2013 sur FR3, adapté de son livre-mémoire Alias Caracalla.

Ed dit: à

Merci Soleil vert.

Chaloux dit: à

Bon anniversaire, mon chou. Profite de ta jeunesse, ensuite on s’amuse moins…

Clopine dit: à

Chaloux, parce qu’il n’en ouvre quasiment jamais la porte, voyons.

Bon, vous avez raison sur un point : j’ai la tête dans le guidon. Et Clopin sur les bras, en plus, qui a une telle réticence à appréhender le mouvement des gilets jaunes en ce qu’il peut avoir de légitime que je remercie le ciel de l’éloignement de mon frère : ça se terminerait mal, je le crains.

Mais mon guidon a cependant la radio, Chaloux, et certaines émissions de France Culture, pour peu qu’on prenne le temps de les écouter, sont parfaitement éclairantes sur la composition sociologique et les « raisons de la colère » de nos concitoyens.

Mes colères à moi (elles sont nombreuses, variées, et souvent désespérées, notamment quand je constate, comme ce matin, la disparition de tous les passereaux d’hiver qui étaient encore là il y a deux ans, dans notre jardin pourtant « certifié bio » depuis 40 ans (mais les voisins agriculteurs, eux, ont découvert avec ravissement le glyphosate depuis dix ans, et ne veulent plus le lâcher…); m’enfin je me souviens de ma classe sociale d’origine, c’est peut-être pour cela que je ne peux hausser les épaules et aller répétant que « tout ça, c’est des électeurs du rassemblement national ». C’est beaucoup, beaucoup plus compliqué que cela.

Et ma fierté, puisque moi aussi j’en ai une, c’est bien de ne PAS avoir voté Macron, tenez. Sans doute seule erdélienne de mon espèce, ahaha.

Ed dit: à

Merci Chaloux. Boarf. Je m’amuse déjà moins qu’il y a 15 ans et toi t’as l’air de t’eclater vieille branche hurkhurkhurk

Clopine dit: à

et on peut être un domestique sans avoir une âme de laquais, nom de zeus.

Chantal dit: à

Bon anniversaire ED, que la lune soit avec vous .

Ed dit: à

Merci Chantal. Je remercie les gens un par un.

Chaloux dit: à

« Et ma fierté, puisque moi aussi j’en ai une, c’est bien de ne PAS avoir voté Macron »

Clopaïne, moi non plus je n’ai pas voté Macron. Vous pouvez vérifier, les commentaires sont encore là. Le problème avec vous c’est que comme vous ne lisez jamais les commentaires des autres, vous vous croyez toujours une exception…

(@Ed, pas tant que tu crois).

Ed dit: à

Moi non plus. Ni Dédé. Ça fait 3 en dehors de votre immense nombril Clopinette.

D. dit: à

Bonsoir Ed.

D. dit: à

Dites-moi Ed, êtes vous Capricorne ou Verseau ?

Janssen J-J dit: à

@ des domestiques :de qui ou de quoi?ou des soldats?

Il a raison… nous en sommes tous derrière passoul-moulin, comme primus inter pares. Comme des valets passifs de l’hypercapitalisme financier débridé et dérégulé, quoi, puisque nous avons tous été incapables de lutter contre ça, au point de n’avoir jamais protesté selon des modalités alternatives efficaces aux populismes. Voyons sans indulgence l’état de notre conscience… Mais moi non plus, j’ai pas voté pour macron, j’en pas pas fier pour autant d’avoir été cocufié par hollande 5 ans plus tôt (mon ennemi, c’est la finance, qu’il disait à narkoze). A la place de macroon, j’ai voté blanc en ricanant jaune, et je croyais pas si bien dire. Ed, bon anniversaire, mais ne me remerciez pas, car mon coeur n’y est pas, d’autant que quand on ignore le nb des bougies à souffler, autant aller se moquer du peuple virtuel, assis bien au chaud entre ses chats. Jazzman a tjs eu le courage de dire son vote pour macron, le pb c’est qu’il ne l’a jamais regretté. Dans quel cinéma est-il encore fourré cette aprèm, pour nous faire son CR, on s’impatiente.

caulerpa dit: à

je ne suis pas votre serviteur bonnenuit et belle lune

Janssen J-J dit: à

J’ai a peu près la même structure familiale que la vôtre, CL., (sauf pas de clopin, mais des neveux et nièces du même âge qu’en pensent pas moins). Et c’est pas mal d’avoir le nez dans ce guidon là, même si ça éloigne des perspectives historiques et du du regard éloigné (de BFM TV ?), on sent mieux les choses du présent, comme chez les personnages de despentes. Et surtout, ça n’empêche pas de réfléchir, là, on vous fait un mauvais procès, je pense. Par contre, vous vénérez trop passoul, voilà ce qui agace un brin.
Enfin bref, je vous dis mon sentiment. Et ça ou rien…, je ressors,

caulerpa dit: à

ah ça,on a cesuré mon post où j’ai parlé de notre conscience, celle des internautes comme celle de P.Assouline; et maintenat quelqu’un peut remettre ça?
DE QUI vous moquez vous? domestiques ou esclaves?

Janssen J-J dit: à

@ je ne suis pas votre serviteur

Elle est nulle cette formule ressassée à l’infini, en usage d’ailleurs fréquent chez les valets de pied, soucieux de forclore des débuts de discuss auxquels ils se laissent entrainer à provoquer. Elle veut rien dire du tout, c’te formule, venant de surcroit d’une algue gluante notamment à tendance paranaïode abritant des cervelles d’huitres et/ou des singes savants.

Jean Langoncet dit: à

@ces deux mots parmi les plus prometteurs de la langue française.

Une vieille promesse : des cinq sens du mot liber

Pierre Bergounioux, Liber (texte inédit)

« Le mot liber, en latin, désignait la partie vivante de l’écorce. Il a passé sous cette forme,
et avec le même sens, en français. Comme cette partie de l’arbre servait à écrire, liber en
est venu à s’appliquer au livre. Mais il avait d’autres significations, dans la vieille langue
mère : il signifiait socialement libre, affranchi de charges et de servitudes. On l’employait
parfois au singulier, pour désigner l’enfant. Enfin, c’était le nom d’une vieille divinité que
l’on a confondue, plus tard, avec Bacchus. Horace, dans ses Odes, s’en sert pour parler du
vin.
L’étymologie est une science du passé, de la lettre morte, des paroles gelées. Elle ne
saurait déchiffrer la signification de l’heure toujours neuve qu’il est. Il se trouve, pourtant,
que les divers sens qui s’attachèrent, jadis, au mot liber flottent encore autour de livre.
L’occasion était trop belle pour la laisser passer.
Puisque le livre a rapport à l’arbre, qu’il désigne sa partie vivante, cette couche de l’écorce
par laquelle s’effectue la circulation de la sève, le passage de la vie, je parlerai d’abord de
ce qui me semble constituer le trait majeur de l’époque actuelle : à savoir la disparition de
la société agraire traditionnelle, du monde bocager, lacustre, immobile, vieux de deux
mille ans, que les vingt dernières années ont balayé. Tout finit à la ville, prophétisait un
économiste du siècle passé, qui était aussi philosophe. Nous avons vu s’accomplir la
prophétie.
La vie s’est concentrée dans l’espace réduit, rationnel, fonctionnel des zones urbaines. Ce
qu’elle a gagné en efficience économique, elle l’a payé d’un immense désenchantement.
L’heureux hasard qui rassemble à l’origine du livre l’ivresse et la délivrance, la sève et
l’enfance, ce même hasard veut que François Bon se trouve à cette tribune. Il est celui qui
a décrit avec la plus grande vigueur, pour l’avoir subi en personne, le brutal processus
d’urbanisation qui a marqué les dernières décennies. C’est ici-même, en Seine Saint-Denis,
qu’il a écrit un des livres noirs à couverture blanche qui portent son nom : Décor ciment. Il
a représenté, avec la puissance suggestive qui n’appartient qu’à l’oeuvre d’art, les nouvelles
structures du monde matériel et l’oppression mentale qu’elles exercent sur ses occupants.
Lorsque les barres, les tours, les blocs, les dalles, les parkings, les centres commerciaux en
tôle gaufrée, les voies rapides ceinturées de glissières couvrent la surface du sol, ils
ensevelissent le territoire où l’imagination enfonçait, depuis le fond des âges, ses racines
et puisait son aliment.
Je ne prétends pas que le vieux monde, l’étendue ouverte, sylvestre, virgilienne dans
laquelle les gens de mon âge ont fait les expériences cardinales, celles de l’enfance, de
l’adolescence, de la première fois, fut meilleur que celui-ci. Il était, lui aussi, dominé par
la nécessité. Il avait pour fondement le travail de l’homme, celui, constant, épuisant, que
l’on tire de la machine corporelle, de soi. Il a eu sa part de misère et ses maux. Il a connu
la parcimonie, la rareté, l’immobilité, l’ignorance. Le même philosophe économiste qui
annonçait le triomphe de la ville a eu un mot pour le stigmatiser -« l’idiotie rurale » .
Seulement voilà. Si rude que fût la nécessité, c’est-à-dire la contrainte économique – et
elle l’était au suprême degré à ce stade désormais révolu de notre histoire – , elle restait
immergée dans ce qu’on pourrait appeler la totalité de l’existence. Et j’entends par là tout
ce par quoi nous sommes autre chose que des agents économiques mus par le calcul
explicite du gain pécunier. Ou, pour dire les choses autrement, la sphère de l’activité
économique, le monde de la production et de la circulation ne s’était pas détaché de la
création. On ne lisait guère. On n’en avait pas le temps ou la force après qu’on avait passé
tout le jour à travailler. On n’avait pas l’argent qu’il fallait. Parfois, même, on n’en avait
pas la capacité. On était illettré. J’ai connu des gens d’un certain âge, lorsque j’étais
enfant, des femmes, surtout, qui ne savaient pas lire. On leur avait mis un travail manuel
entre les mains à l’instant, à peu près, où elles en avaient eu l’usage. On n’avait pas de
quoi, pas le choix. C’était ainsi. Mais ces femmes étaient admirables, des êtres accomplis,
parce qu’elles avaient puisé dans « le grand livre du monde », comme dit Descartes, les
enseignements, les clartés, la finesse, la sagesse qu’elles n’avaient pu se procurer à l’école,
dans des volumes de papier imprimé.
Longtemps, le soin de vivre fut si pressant, dévorant, qu’il excluait l’usage des livres. Mais
alors les choses tenaient à l’esprit et au coeur ce langage dont Bachelard a montré, dans
de magnifiques études, les échos qu’il éveillait en nous. Le temps me manque pour citer,
comme j’aurais aimé le faire, certaines pages qu’il a écrites sur les leçons plénifiantes que
l’âme tirait de l’air, de l’eau, de la terre et du feu. Celles et ceux qui vécurent à l’écart,
qui disputèrent leur existence au vieux sol, dans le vent, sous les pluies et la canicule,
ceux-là furent hommes et femmes autant qu’il est en nous, c’est-à-dire au monde, aux
quatre éléments qui en forment la substance. Et c’est cela que nous avons perdu sur le
chemin qui mène à la ville.
Je n’imagine pas sans effroi l’âme que fait aux enfants d’aujourd’hui l’aride décor de ciment
où ils sont enfermés. Jamais les ressorts de l’expérience élémentaire, heureuse, poétique,
les oiseaux et les sources de l’illumination rimbaldinenne n’ont été si complètement
absentés qu’en cette heure des heures juvéniles où l’on fait provision d’émois et de
merveilles pour sa vie à venir.
Avec les »tendres bois de noisetiers », c’est l’expérience du règne végétal, la gamme la plus
délicate des sensations qui manque, désormais, à la perception du monde -l’écorce fine, le
premier liber-.
La jeunesse n’est plus cette « ivresse sans vin » dont le souvenir étourdissait encore le vieux
Goethe. Le liber d’Horace s’est évaporé sans laisser de traces.
L’élément brut, irréductible, gratuit qui se trouvait autrefois mêlé au travail et à la vie en
a été chassé par l’emprise totale du profit économique sur toutes les formes de l’existence.
La douceur d’un paysage, la lumière, l’odeur de la terre, la voix du bois, le silence, rien
que le silence pouvaient faire contrepoids au pire labeur, maintenir, autour de ce qu’on
qualifie de réel, un large halo de songes et de contes, une effusion, un horizon de
possibles, bref, une liberté que les murs de la ville ont étouffée.
Des acceptions primitives du mot liber, un seule a survécu : le livre. Mais elle combine
toutes les autres. C’est à la chose de papier de dispenser l’ivresse , la sève, la liberté que
la réalité contemporaine a exilées. Il y a un goût amer au temps que nous vivons. Mais il
contient, comme chacun des moments dont notre histoire est faite, une requête
intemporelle. Il exige que nous tâchions à réaliser, quoiqu’il advienne, la forme entière de
notre condition. Quand les choses qui exaltèrent Rimbaud, l’oiseleur, l’enfant-fée, ont
déserté le paysage, c’est au livre qu’il appartient de prodiguer aux enfants leur dû
imprescriptible d’images, d’errances, de rêves et de beauté.
Qu’il s’y emploie, deux faits l’attestent.
Le premier, c’est l’extraordinaire floraison du livre de jeunesse, l’attention que les éditeurs
ont accordée depuis quelques années à ce secteur de leur activité. Les fastes
élémentaires, les merveilles, s’ils ont quitté le paysage, avec les choses auxquelles ils
s’attachaient , n’ont pas pour autant abandonné le champ de l’expérience, disparu de
l’existence. Ils se sont réfugiés entre les plats de couverture des ouvrages imprimés. Ils
veillent toujours dans cette partie de la réalité qu’on appelle un livre, dans ce miroir qui
s’ouvre et réfléchit le monde tout entier.
Mais pas plus que la forêt de jadis, les bêtes, la mare, le chemin, le gnome ne livraient
spontanément leur histoire et leur secret, le livre ne s’entrebâille de lui-même aux yeux de
ceux qu’il a vocation d’enivrer, d’instruire et de délivrer. Et c’est le deuxième fait :
l’existence d’un lieu distinct, d’un salon du livre de jeunesse, comme une persistante et
mystérieuse lisière au coeur de la cité.
Rien ne se perd ni ne meurt. Nous portons le passé dans notre profondeur présente. Les
cinq sens de liber rayonnent encore autour du mot livre.

© Pierre Bergounioux, 1998.

caulerpa dit: à

Non monsieur, la formule, c’est (je suis) votre serviteur ;;mais vous ne l’avez sans doute pas souvent etendue , et commentée pas des maîtres de savoir de surcroit ,avec une ironie d’une autre finesse que ce qui s’est jamais écrit sur la RDL

Janssen J-J dit: à

mais que venez-vous vous y frotter à cette rdl roturière, qui n’a rien à voir avec votre milieu ? Serviteur !

caulerpa dit: à

(votre)serviteur est une formule de politesse;ceci n’est pas une pipe !

caulerpa dit: à

avec votre milieu ?
que savez vous de mon « milieu »? est ce que je vous questionne sur vos extremes ?occupez vous de vos commencements plutôt si vous vous cherchez

Clopine dit: à

Mon immense nombril se plisse un peu sous l’insulte, Ed, mais comme je suis bonne fille, je vous souhaite moi aussi bon anniversaire. (en pensant in petto que le vôtre, de nombril, se pose aussi un peu là. Au moins le mien ne porte-t-il pas de bijoux. Je n’en jurerais pas du vôtre).

caulerpa dit: à

entendue excuses

caulerpa dit: à

je crois qu’aux anniversaires, on dit ‘un p’tit beurre des touilles ouh

Chaloux dit: à

Pour faire pendant, je rappelle qu’il existe un San Antonio qui s’intitule Ceci est bien une pipe. Très bon millésime, d’ailleurs…

Hurkhurkhurk!

Bėrėnice dit: à

18h04, le gatisme guette. Prenez vos vitamines, je vous en supplie.

Bėrėnice dit: à

Chamonix, c’est un plagiat osé, je l’ai peut être lu au cours de ma période S.A.

Soleil vert dit: à

Jean Langoncet dit: 20 janvier 2019 à 19 h 55 min

Magnifique

Janssen J-J dit: à

je trouve qu’il est tjs préférable de dire « je vous emm… » ou « je t’emm… » plutôt que « je suis pas votre Serviteur », c’est bcp + clair, non, et c compréhensib’ dans tous les milieux – pas besoin de chercher ses extrêmes, à la Droite du père, pas vrai ?

caulerpa dit: à

personnellement, je mets toujours le « ne » de la négation donc je ne suis pas …..
C’est le commencement de la politesse ;et je crois que les erdéliens s’égarent à dicter une pratique de la langue et de la conversation qui repose sur la tyrannie

Janssen J-J dit: à

je préfère souvent écrire icite à proxim du langage parlé, qui oublie la négation 2 x sur 3. Les rdéliens sont pas à ça près, voyez, mais comme j’en suis pas, je NE fais pas la police du vocabulaire, Serviteuse !

Janssen J-J dit: à

… et comme Lavande vous l’a déjà dit, la politesse commence à ponctuer correctement les points, les virgules et les points-virgule. faut donc commencer par apprendre les règles, mon pote, pour donner des leçons. Servitude !

caulerpa dit: à

un article sur la toile pour mieux vous saluer
Cordier Daniel, Jean Moulin. La République des catacombes [compte-rendu]

vedo dit: à

La République n’est pas le seul chemin. D’Estienne d’Orves. Aussi, la République est bien différente de la res publica romaine.

caulerpa dit: à

personnellement, je ne donne aucune leçon à personne ,au moins sur ce blog ; et j’y regarde par deux fois quand je me prends un maitre ;
je necherche pas un pote ni à me faire pote avec qui que ce soit des deux ou trois genres reconnus à ce jour;
portez vous bien , et si vous n’y arrivez pas, croyez que ça m’est égal de vous laisser le bec dans l’eau avec votre petit ressentiment en mal de cible

rose dit: à

Jean Langoncet dit: 20 janvier 2019 à 19 h 55 min
@ces deux mots parmi les plus prometteurs de la langue française.

Une vieille promesse : des cinq sens du mot liber

Pierre Bergounioux, Liber (texte inédit)

merci pour ce texte de 1998, magnifique

et puis, liber-té ;
—————–

vu Marie Chrisostome (le cercle enchanté, http://cestadire.editions.free.fr/spip.php?article3)

qui ne viendra plus vendre dimanche matin ses quelques potimarrons, douze noix, pommes de terre et légumes racines.
Les brebis ont agnelé m’a t’elle dit ; je suis fatiguée, il fait froid mais lorsque je suis dans la bergerie quel bonheur, j’oublie tout et je suis tellement heureuse.
Ils sont nés 120, cela a commencé le 8 janvier, et il faut donner beaucoup de soin, elle arrête donc les marchés, pour quelque temps.

vu aussi Jeannot ; l’ai questionné sur les poules parce que pas d’oeufs. L’hiver, repos. Mauvaise nouvelle de toutes parts : en élevage intensif avec hormones et à la chaîne, une poule pond 18 mois et baste.
En plein air c’est trois ans et paf, au pot.
Sauf pour celle qui refuse de les manger parce qu’elle s’est attachée, à les nourrir.

Sinon dois re-questionner : ai cru entendre qu’elles pondent 280 jours sur 360 mais c’est peut-être moins. Ai cru 10 mois sur douze mais ai pas voulu entendre le reste.

Suis rentrée chez moi, je revis à la campagne.

Bonne soirée,
Ed bon anniversaire.

jazzi dit: à

« (soit une classe sociale qui représente environ 20 % de la population française globale) »

Soutenue par le grande majorité des Français, Clopine. Ce qui m’inquiète, c’est que les gilets jaunes sont un vaste troupeau de moutons sans bergers mais autour desquels rôdent déjà les loups…

jazzi dit: à

« On ne nait pas hétéro, mais la majorité le devient pour un tas de raisons (non hormonales ?) »

Par la culture, JJJ. C’est tout de l’acquis.
D’instinct, les petits garçons et les petites filles préfèrent jouer entre eux, sans mixité. Ça c’est inné. La dessus, on habille les petits garçons en bleu et les petites filles en rose. Aux uns on donne des soldats, aux autres des poupées. La culture et la religion leur disent de s’accoupler et de prospérer. Là ça redevient de l’instinct de conservation…

Je ne suis pas sûr d’être né homo non plus ni de l’être devenu par la suite. Pour moi, ça reste un mystère, et c’est très bien ainsi !

Bėrėnice dit: à

Je remercie egalement Jean Langoncet pour ce texte instructif et merveilleux. Rose, je vais pousser ma promenade jusqu’à la bergerie si c’est l’époque des agneaux. Il y a quelques années , le berger avait sorti son troupeau avec les tres jeunes qui portaient encore leur cordon ombilical. J’en avais profité pour capturer quelques images et discuter un peu avec lui, depuis je ne mange plus d’agneau.

jazzi dit: à

« Bon anniversaire ED »

Dans 10 jours c’est mon tour, l’horreur !

jazzi dit: à

« Clopaïne »

C’est joli, Chaloux. Tu crois qu’avec le Clopin, ils ont installé une fumerie d’opium dans la campagne Normande ? Les abeilles ont bon dos !

Bėrėnice dit: à

Clopinettes, je ne sais à peu près rien des theories politiques, peu des strategies éco comiques qui si elles ont existé semblent désormais au service du grand capital avec son divertissement mais je crois que vous n’êtes pas la seule à ne pas avoir voté pour En Marche. Je n’ai pas pu après la loi travail à laquelle ce mouvement correspondait et annonçait donner une suite .

G S'A dit: à


…faut tout voir, dans les républiques ou ailleurs, des nécessités corporatistes, au moins,!…d’autres Trusts,!…

…économie politique et social,!…
…etc,!… » jeux de dupes  » et de  » prestiges « ,!…

renato dit: à

« Ceci n’est pas une pipe », semble le résultat d’un risible effort d’imagination, l’expression a cependant touché l’imagination des ingénus, et puisque après WWII l’ingénuité est une faute grave, ils méritent cette misère de pensée.

Bėrėnice dit: à

Clopine, pervertissement. C’est ce terme qui me vient pour qualifier les effets de la financiarisation et de la mondialisation, le detricotage des acquis à force de luttes ouvrières. Progrès technologiques formidables avec en parallèle une regression sociale qui si elle continue conduira différentes sociétés je ne sais où . Il y a tout de même des gens qui s’accrochent , les ubérisés se battent pour obtenir des droits des salariés par exemple. Trop de disparités dans les états qui composent l’Europe et j’avoue avoir mis du temps à comprendre G S’A quand Il dénonçait l’Europe de l’argent.

rose dit: à

Poussez Bérénice jusqu’à la bergerie;
Je le comprends « je ne mange plus d’agneau » mais n’y suis pas encore, las.

Jean Langoncet dit: à

@ils méritent cette misère de pensée.

Que l’ibère embourbe le rital ? Ce serait une première sur ce forum

caulerpa dit: à

s’il faut expliquer
récemment macron a dit « c’est de la pipe »,(pour l’actualité et la différence entre indéfini( une) et défini (la))

Bėrėnice dit: à

Ne vaut il pas mieux dire: c’est du pipeau?

Bėrėnice dit: à

Rose, vous n’avez qu’à faire comme si c’était du gibier si vous boycottez le gibier.

caulerpa dit: à

C’est de la pipe »: Macron reprend encore cette expression désuète

Jean Langoncet dit: à

Moins récemment, cette expression – prononcée « paille peu » par l’intéressé – mon oeil – a fait ici même l’objet de discussions amusées (ex. pipe : Pas d’Initiative Pas d’Emmerde > Pas d’Initiative Pas d’Emploi et tout un tas de développements à l’avenant)

Pipe-Line
https://www.youtube.com/watch?v=PjDseaEVeCg

Bėrėnice dit: à

Caulerpa, le president a employé cette expression. Ce qui m’amuse un peu dans cette intervention tient plus à sa gestuelle, il faudra qu’il se surveille :

https://youtu.be/6uQaODRO6FE

Bėrėnice dit: à

Ah oui, il en use et en abuse! Un manque, may be?

Bėrėnice dit: à

Parce qu’à travers le langage il est possible d’invoquer des gens , des choses que l’on aime.

Bėrėnice dit: à

C’est du pipeau, c’est mieux, pas l’ombre d’une interprétation psychanalytique alentour.

rose dit: à

Bérénice

je ne boycotte rien, je diminue : c’est l’idée de la décroissance.

Bėrėnice dit: à

Oserai-je, ED, puisqu’à votre âge, on aime encore, vous souhaiter un heureux anniversaire…sans risquer au passage de recevoir un regard en chien de faïence.

caulerpa dit: à

enfin, excusez moi:mon intention avec la négation expliquée par le tableau de magritte-et le livre de Foucault- a toujours été ironique,malicieuse et irrespectueuse en me jouant de la grammaire, de la « culture » en mobilisant l’actualité(car on avait beaucoup parlé de la phrase de macron) bref, je plaisantais et aurais aimé le partager (avec vous)
j’ai récolté des leçons de style erdélien (on dit emmerder)et de savoir vivre:tant pis pour moi,je me trompais bien sur vous tous !
bonsoir les éternels profs dormez bien

Ed dit: à

Merci Jean. Vive le BJM

caulerpa dit: à

il y avait aussi un artcle sur magritte
“What was astonishing was how many were authentic,” says Sarah Whitfield, a British art historian who reviewed the submissions with Gisèle Ollinger-Zinque, honorary curator of the Museum of Modern Art in Brussels, and Richard Calvocoressi, director of the Henry Moore Foundation.

The results were so extensive they decided to assemble them in a book. René Magritte: Newly Discovered Works, Catalogue Raisonné VI (published by the Menil Foundation, Mercatourfonds, and the Magritte Foundation, and distributed by Yale University Press), features 130 of the finds, ranging from a painting of Jesus in a crown of thorns Magritte made in 1918, the year he left the Academié Royale des Beaux Arts in Brussels, to a haunting not-so-still life of goldfish and a goblet he made shortly before his death in 1967, at age 68.
http://www.artnews.com/2012/10/09/newly-discovered-magrittes/
il y a beaucoup de faux magritte aussi dit l’article

caulerpa dit: à

et je vous souligne que l’article est intitulé
BOOKS NEWS WEB EXCLUSIVE
This Is Not a Pipe–But It IS a Newly Discovered Magritte

Bėrėnice dit: à

Caulerpa,si on recoupe le cheveu, la politesse n’est elle pas en certaines circonstances une forme d’hypocrisie, néanmoins on pourrait y voir aussi dans les mêmes circonstances une maitrise et dans ce cas l’impolitesse sera entièrement assumée comme un choix . On disait autrefois, trop poli pour être honnête, la suspicion peut se loger dans toutes les formes. Cependant j’apprécie la politesse tout en ne condamnant pas les libertés prises sur elle si elles n’envahissent pas entierement l’expression . Mais vous parliez de style , langue orale ou écrite.

caulerpa dit: à

pardon d’ajouter un extrait d’une lettre de magritte à foucault:
Il n’appartient qu’à la pensée d’être ressemblante. Elle ressemble en étant ce qu’elle voit, entend ou connaît, elle devient ce que le monde lui offre.

Elle est invisible tout autant que le plaisir ou la peine. Mais la peinture fait intervenir une difficulté : il y a la pensée qui voit et qui peut être décrite visiblement. « Les Suivantes » [nb : les Ménines] sont l’image visible de la pensée invisible de Vélasquez. L’invisible serait donc visible parfois ? À condition que la pensée soit constituée exclusivement de figures visibles.

À ce sujet, il est évident qu’une image peinte — qui est intangible par sa nature — ne cache rien, alors que le visible tangible cache immanquablement un autre visible — si nous en croyons notre expérience.

Il y a depuis quelques temps, une curieuse primauté accordée à « l’invisible » du fait d’une littérature confuse, dont l’intérêt disparaît si l’on retient que le visible peut être caché, mais que ce qui est invisible ne cache rien : il peut être connu ou ignoré, sans plus. Il n’y a pas lieu d’accorder à l’invisible plus d’importance qu’au visible, ni l’inverse.

Ce qui ne « manque » pas d’importance, c’st le mystère évoqué en fait par le visible et l’invisible, et qui peut être évoqué en droit par la pensée qui unit les « choses » dans l’ordre qui évoque le mystère.

Je me permets de proposer à votre attention les reproductions de tableaux ci-joints, que j’ai peints sans me préoccuper d’une recherche originale de peindre.

Je vous prie, etc.

René Magritte

caulerpa dit: à

berenice,juste avant de refermer l’ordi
comme j’avais écrit,je ne suis pas votre serviteur,détournement par la négation de ceci n’est pas …détournement d’ une formule consacrée de politesse , formule valable à l’oral-je l’ai entendue!-comme à l’écrit, on m’a dit que j’aurais du écrire je vous emmerde ;or ,cela n’aurait pas été drole pour moi;perdue la pipe de macron! perdu le jeu avec la grammaire (la négation!c’est un sacré chapitre)bref tout plat ce emmerder , tu parles d’un style! quel cours de merde!
pathologique!je maintiens ma solution pour les éléments que je voulais caser!
et bonsoir!

Bėrėnice dit: à

Caulerpa, je ne comprends rien de votre pensée. Pour moi, ceci n’est pas une pipe, phrase célèbre, reste une allusion à la difference entre réalité et representation.

Bėrėnice dit: à

Oh06 la galère.

Jean Langoncet dit: à

@00h20

The Walrus

renato dit: à

Un poète — Gottfried Benn — regretta que l’art ait pu se réduire à une boutade : sociologie ou une boutade ? en absence de contenu le vide est encore préférable.

Cela dit, il semble mal vu, ici, exprimer une opinion qui ne soit pas grégaire ; bon, nous sommes sur terre, entre humains plutôt conformistes.

Bėrėnice dit: à

Où ai je lu ou entendu démonter le système Foucault? Oublié, seulement retenu que c’était possible néanmoins cela ne me sert à rien car je n’ai jamais lu Foucault qui, selon ce que j’en sais , reste un pionnier pour s’être intéressé aux différentes structures étatiques en les étudiant dans leur fonctionnement, leur architecture, toutes ressemblant selon lui à un système carcéral.

renato dit: à

Savoir que dans le paquet il n’y a que du vide peut se révéler rassurant : on ne risque pas de perdre son temps entre visible et invisible, et explications relatives. Si dans le paquet il y a quelque chose on perdra volontiers du temps pour l’identifier, évidemment !

renato dit: à

À 0 h 11 :

ENFANT japonais, pardon.

Petit Rappel dit: à

Sorel estampillé Fasciste? ça, c’est nouveau!
A quoi bon se dire marxiste et revendiquer la fondation de l’Anarcho-Syndicalisme quand on voit comment certains vous étiquettent…A quoi bon aussi écrire sur la Révolution!
Une explication serait à chercher dans un flirt d’ailleurs assez contesté avec la pensée de Maurras. C’était assez commun à l’époque, et ça ne durait guère , ce fut le le cas ici,mais quelques Historiens Procureurs, dont l’ineffable Zeev Stenhell ont du décider le contraire.

Bėrėnice dit: à

Petit rappel, je l’ai lu , sa pensée aurait inspiré Mussolini à ses débuts et c’est donc postérieur à son existence. Une erreur pour cause d’absence de culture de philosophie politique entre autre rayons.

Bėrėnice dit: à

Caulerpa, je vous relis, au réveil, votre dernier post m’est devenu enfin comprehensible. JJJ suggérait un raccourci qui peut être utile, voilà tout. Mais oui, en renonçant à votre expression vous vous seriez privée d’une blague .

caulerpa dit: à

Bérénice, ne vous torturez pas:je quitte la RDL et le blog dit prestigieux deP.Assouline où vous pourrez questionner en toute tranquillité sur leurs sens de flic de la langue et de la sexualité des histoires de pipe Madame DHH qui a montré son assiduité et son ami JJJ !je n’en ai rien à troller!

caulerpa dit: à

merci, Bérénice!oui,je ne voulais pas me priver d’une blague à partager et qui n’était pas méchante;je suis allergique au côté flic persécuteur, de certains intervenautes;je continuerai de lire les billets,moins souvent les commentaires des intervenautes
belle suite à tous

caulerpa dit: à

Michel Foucault’s essay, This is not a Pipe, his contemplation on a famous painting by René Magritte, La trahison des images (Ceci n’est pas une pipe) (1929) can be read as a follow-up to his earlier analysis of the much larger painting by Diego Velasquez, Las Meninas (1656). Both essays–“Las Meninas” was the introduction to The Order of Things (1966) and This is not a Pipe is a small book in its own right–are about the same length and are concerned with the question of representation. In addition, La trahison des images (1929) can be sequenced in relation to Las Meninas (1656) in that Las Meninas is part of the “Classical” episteme and La trahison des images is an examination of the Modern episteme. The Belgium Surrealist, René Magritte (1898-1967), had long defined himself as a thinker (philosopher) who used paint to explore philosophical issues. Throughout his career he had read not only Heidegger and Sartre, but he had also lived long enough to read the early works of Foucault, such as Les mots et les choses, published a few years before his death. Indeed Magritte made a connection between the two paintings. As he wrote to Foucault in 1966:
https://arthistoryunstuffed.com/michel-foucault-representation-pipe/

Chaloux dit: à

Cet éloge de la république amputée de la démocratie, c’est quoi? Un éloge du coup d’état? Les vieux critiques littéraires sont de plus en plus tordus…

renato dit: à

Heidegger et Sartre ? voilà de quoi prendre le mur en pleine figure… puis il y en a qui se plaignent de la décadence de l’Europe.

Bėrėnice dit: à

Enfin, belle suite à tous perd tout son sens si vous continuez de poster. Il nous faut supposer que vous estimez vos interventions plus intéressantes et nécessaires que celle des autres et imaginez qu’ après avoir attrapé au vol ce flic ou voyou et confirmé votre peu de disponibilité à ces autres, il faudrait comme si de rien n’était s’attacher à découvrir vos trésors, vos trouvailles. Nous partageons peut être une grande susceptibilité , 3J ne m’apparait pas plus censeur que cela.

Bėrėnice dit: à

renaît, pas forcement de sa décadence. C’est une énorme machine , je ne comprends pas comment elle réussit à imposer au viticulteur lambda de sulfate ses vignes en l’absence de nécessaire alors qu’elle autorise la pêche électrique au sein d’une vérité scientifiquement prouvée. Comment peut elle fonctionner alors qu’elle permet d’exploiter un roumain, un hongrois, un polonais alors qu’en l’a croyant l’ouest doit renoncer pour les concurrencer à des avancées sociales. Comment l’Europe hébergé des paradis fiscaux en son sein, etc etc. Il faudrait effectivement revoir cette règle du vote au PE à l’unanimité .C’est injouable à 27 et cela autorise le lobbying, 20 000 lobbyistes! travaillent pour le compte des sociétés privées donc de l’industrie, du commerce, de la banque à influer sur la decision des parlementaires et commissions.

Bėrėnice dit: à

Au deni d’une vérité scientifique.

Bėrėnice dit: à

@renato.

Bėrėnice dit: à

Causera, pour finir, Foucault l’un des grands auteurs français a été traduit dans de nombreuses langues, pourquoi ne pas donner des textes en français ou en italien, en espagnol, en slovaque tant que vous y êtes. Vous témoigner d’un goût pour la mousse, non? A moins que vous ne soyez amoureuse d’un anglophone ce qui pourrait motiver le choix des liens. Si je me souviens bien, il semble que vous maîtrisez plusieurs langues dont l’anglais et l’espagnol. Peut être est ce utile de le rappeler ou encore faudrait il y voir une façon de vous remarquer de la communauté des français bafouillant péniblement leur langue maternelle.

Bėrėnice dit: à

Caulerpa, temoignez, maîtrisiez. Mes excuses, correcteur et absence de relecture avant envoi.

caulerpa dit: à

21 janvier 2019 à 8 h 38 min
non, je ne sais pas l’espagnol;je ne pense pas non plus que MAGRITTE ,Lacan,Foucault soit de « la mousse » comme vous dites,et je crois qu’avant de les juger,surtout à la mode erdélienne, qui pédale dans « le « verbiage » ,il faut les lire , quitte à s’aider de leurs analystes ;j’ai donc pour les cossards mis des liens, et chacun sait que la « french théory »doit y être représentée,vous ne pourrez pas me reprocher de ne pas avoir rendu les armes;quant aux intervenautes qui s’emmêlent dans l’inceste,ils retrouveront leurs interventions en remontant les fils;
belle suite donc ;moi, je n’en ai rien à troller

renato dit: à

Bėrėnice, décadence dans le sens mis en jeu par les deux auteurs cités. Les exemples que vous faites révèlent plutôt une culture politique d’emprunt et par-dessus le marché mal digéré.

caulerpa dit: à

soient ;excuses

D. dit: à

Cette nuit, beaucoup d’opérations magiques blanches pratiquées en profitant de l’éclipse. À nécessité une longue purification spirituelle et corporelle préalable et j’ai même dû mettre faire garder mon chat par des amis pendant une semaine, sa présence étant incompatible avec la réussite de ces opérations.
Grande satisfaction ce matin car une myriade de gnomes, tous parisens, sont désormais chargés d’exécuter une mission bien précise pour le bien de tous et de la France en particulier. Il n’y a plus qu’à attendre.

DHH dit: à

Celle qui signe Caulerpa est de toute évidence quelqu’un d’une immense culture, qui a accumulé et digéré des connaissances picdelamirandolesques, et qui probablement dans la vraie vie a un statut universitaire éminent .
Que les uns et le autres ici grâce à ses post nous ayons accès à des bribes de son immense savoir c’est une chance, et que nous nous sentions tout petits en face d’elle, c’est normal .
Mais pourquoi gâche-t-elle la qualité de cette rencontre ? de quel sentiment malveillant procède son souci de nous installer par ses post dans cette conscience inconfortable de notre propre médiocrité ? pourquoi tient-elle à écraser de son mépris la piétaille des intervenantes qu’elle rencontre ici et à rappeler avec suffisance et condescendance un niveau de savoir qui lui confère un statut à part parmi ceux qui s’y expriment ici.
Si elle s’y sent en mauvaise compagnie et ne supporte pas d’en être réduite à des échanges derisoires et indignes d’elle avec des gens qui ne sont même pas capables de comprendre son humour, que vient elle faire ici alors que sa place est dans les revues savantes de ses pairs ?
Vous l’avez dit aussi Bérénice, et je suis tout à fait d’accord avec vous

Clopine dit: à

Lavande, réellement j’aimerais bien, mais je suis trop loin de Loin (ahahah). Bonne chance à vos amis ! (je ne doute pas du succès !)

Bėrėnice dit: à

Renato, je ne pretends pas posséder une culture politique , je m’en expliquais d’ailleurs hier auprès de Clopine. Mes remarques ne sont liées qu’à l’observation de l’actualite5 et épisodique de cette super structure. Donc pas d’emprunt mais nous co servo s le droit de ne pas approuver le fonctionnement ne ment européen tel qu’il existe ainsi que ses résultats. Les deux auteurs cités sont des references issues d’une lecture , je ne les possède pas mais ils me semblait intéressant de pouvoir rappeler que de grands penseurs ont été lu un constat qui paraît encore à ce jour valide.

Bėrėnice dit: à

Ont dressé un constat politique et social.
Rayer les mentions Inutiles.

jazzi dit: à

« Celle qui signe Caulerpa est de toute évidence quelqu’un d’une immense culture, qui a accumulé et digéré des connaissances picdelamirandolesques »

Je ne suis pas sûr que ce salmigondis mal dégluti et confusément restitué ici ait été bien digéré, DHH !

renato dit: à

Je me suis peut-être mal expliqué Berénice : les exemples que vous portez relèvent de l’inculture politique de ceux qui les ont produit, pas de celles et ceux qui le perçoivent.

jazzi dit: à

Il faudrait au préalable que caulerpa relise Boileau : « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement »…

renato dit: à

Je crois, Jacques, que DHH faisait dans l’ironie — au moins, c’est comme ça que je lu son post.

jazzi dit: à

Sans doute, renato, mais en l’absence de signe avertisseur, il n’est pas vain de remettre les pendules à l’heure !

Hier, nous avons assisté au retour discret de Chaloux et d’Ed, partis il y a peu en claquant bruyamment la porte. L’un revient pour insulter Passou et l’autre pour se faire souhaiter son anniversaire. Tristesse des âmes solitaires !

DHH dit: à

@jazzi
disons que c’est comme cela qu’elle se voit,ce qui est à l’origine de sa vision des autres

christiane dit: à

@caulerpa dit: 20 janvier 2019 à 23 h 56 min

à propos du livre de Michel Foucault Ceci n’est pas une pipe (Fata Morgana), belle lecture de Yohann Hervey mais retour au texte de Foucault.
« Ce qui déroute, – écrit-il pp.14 à 26 – c’est qu’il est inévitable de rapporter le texte au dessin (comme nous y invite le démonstratif, le sens du mot pipe, la ressemblance de l’image), et qu’il est impossible de définir le plan qui permettrait de dire que l’assertion est vraie, fausse, contradictoire. […] Cette opération, c’est un calligramme secrètement constitué par Magritte, puis défait avec soin. Chaque élément de la figure, leur position réciproque et leur rapport dérivent de cette opération annulée dès qu’elle a été accomplie. Derrière ce dessin et ces mots, avant qu’une main ait écrit quoi que ce soit, avant qu’aient été formés le dessin du tableau et en lui le dessin de la pipe, avant que là-haut ait surgi cette grosse pipe flottante, il est nécessaire, je crois, de supposer qu’un calligramme a été formé, puis s’est décomposé. On en a là le constat d’échec et les restes ironiques.
Dans sa tradition millénaire, le calligramme a un triple rôle : compenser l’alphabet ; répéter sans le secours de la rhétorique ; prendre les choses au piège d’une double graphie. Il approche d’abord, au plus près l’un de l’autre, le texte et la figure ; il loge les énoncés dans l’espace de la figure, et fait dire au texte ce que représente le dessin. […] Ainsi, le calligramme prétend-il effacer ludiquement les plus vieilles oppositions de notre civilisation alphabétique : montrer et démontrer; figurer et dire ; reproduire et articuler ; imiter et signifier ; regarder et lire.
Traquant deux fois la chose dont il parle, il lui tend le piège le plus parfait.[…] »
Ce texte est époustouflant, vertigineux. Il montre que Foucault était passionné par les signes qu’ils soient dessinés ou écrits. Son analyse du tableau et des signes écrits se développe au long de ce premier chapitre.
A la fin de ce bel ouvrage, deux lettres de Magritte datées de mai et juin 1966.
Et, étrangement, il cite Velasquez et je pense à cette phrase de Jean Moulin que Daniel Cordier nous rapporte. Magritte écrit : «  »Les Suivantes » sont l’image visible de la pensée invisible de Velasquez. l’invisible serait donc visible parfois ? […] »
Magritte noue les signes verbaux et les éléments plastiques comme Foucalt…

caulerpa dit: à

ce qui s’énonce clairement dans un billet comme suggestion de P.Assouline ( leçon d’écriture) au XX siècle
art de l’understatement. Le philosophe Michel Serres y vit même la production par le « comics » de son Traité de la solitude monadique, manière toute personnelle

caulerpa dit: à

christiane,s’il vous plait,vous qui êtes lectrice une vraie, et ne venez pas demander ici une leçon de peep show pour débutants, je crois qu’apollinaire a écritdans un vers »brenne vous dis »;je ne le retrouve pas sur google,et ne peux où je suis le vérifier;pouvez-vous le retrouver ? ça fait moins scatologique quand même ,plus « prestigieux » pour des littéraires!

Ed dit: à

Et une vieille tante qui raconte ses nombreuses sorties cinoche parce qu’elle n’a aucune ami à qui les raconter, les gens de son entourage ayant un travail ou tout simplement une vie, contrairement à elle. Triste âme solitaire.

Ed dit: à

Mon Dieu, Chaloux sort de ce corps (au sens propre également, merci !)

Il a vraiment une mauvaise influence le méchant Chaloux. Je me mets à insulter le gentil jazzi qui fait toujours des critiques amicales.

caulerpa dit: à

ce n’est pas parce que madame DHH prescrit de la psychiatrie américaine d’antan et vient se plaindre de la salacité des erdéliens à son égard et qu’elle hurle à l’amour comme les chiensà la lune que je vais la prendre pour maitre , ni elle ni son coseiller en initiales! »brenne vous dis » disait le poète qui demandait une nouvelle grammaire et les jeux de la mourre!

Janssen J-J dit: à

Hier, nous avons également assisté avec fracas au prétendu départ d’un trolleur bernique qui n’arrive point à s’arracher de ses affreux salmigondis. Une nouvelle illustration empirique de l' »effet ghetto rdl ».

caulerpa dit: à

Les humains savent tant de jeux l’amour la mourre
L’amour jeu des nombrils ou jeu de la grande oie
La mourre jeu du nombre illusoire des doigts
Seigneur faites Seigneur qu’un jour je m’enamoure
l’ermite Apollinaire

caulerpa dit: à

O bouches l’homme est à la recherche d’un nouveau langage

Auquel le grammairien d’aucune langue n’aura rien à dire.

jazzi dit: à

Ed, hier, nous vous avons accueillie collectivement avec chaleur. Pas si méchants ni rancuniers que ça les erdéliens ! J’ai noté, avec amusement, que certains avaient été remerciés et pas d’autres…

caulerpa dit: à

lisez les poètes aussi, ils sont d’un meilleur secours que ceux qui cherchent l’âme soeur sur un blog:Apollinaire fut un poète conscient de ce qu’il pouvait trouver pour son art dans des fréquentations étranges

Janssen J-J dit: à

Curieuse cette constante dénégation à ne point vouloir de maître (à penser) les idées, la grammaire, la police, etc. et de s’adresser ici à toustes, comme si tous les erdéliens d’icite en fussions de virtuels, des maîtres.ses à fesser. Ca shlingue le gwg à plein nez, cette algue malodorante, m’est avis.

Chantal dit: à

Je voudrais dire avec vous, humbles pattes d’antilopes,
Ce que je ne puis penser sans vos petites béquilles,
Je voudrai dire avec vous, museau fourré du chat-tigre,
Ailes d’oiseaux et vos plumes,
Et nageoires des poissons,
Ce qui sans vous resterait cherchant une expression.
Rien ne me serait de trop,
Ni le bec de l’alouette, ni le souffle du taureau,
J’ai besoin de tout le jeu des cartes des animaux,
Il me faut le dix de grive et le quatre de renard,
Et si je devais me taire
Ce serait avec la force de vos silences unis,
Silence à griffes, à mufles,
Silence à petits sabots.

Jules Supervielle

jazzi dit: à

Mai

Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains

Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j’ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières

Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s’éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment

Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes
(Guillaume Apollinaire : « Alcools »)

caulerpa dit: à

À l’institut des jeunes aveugles on a demandé
N’avez-vous point de jeune aveugle ailé

Ô bouches l’homme est à la recherche d’un nouveau langage
Auquel le grammairien d’aucune langue n’aura rien à dire

Et ces vieilles langues sont tellement près de mourir
Que c’est vraiment par habitude et manque d’audace
Qu’on les fait encore servir à la poésie

Mais elles sont comme des malades sans volonté
Ma foi les gens s’habitueraient vire au mutisme
La mimique suffit bien au cinéma

Mais entêtons-nous à parler
Remuons la langue
Lançons des postillons
On veut de nouveaux sons de nouveaux sons de nouveaux sons
On veut des consonnes sans voyelles
Des consonnes qui pètent sourdement
Imitez le son de la toupie
Laissez pétiller un son nasal et continu
Faites claquer votre langue
Servez-vous du bruit sourd de celui qui mange sans civilité
Le raclement aspiré du crachement ferait aussi une belle consonne

Les divers pets labiaux rendraient aussi vos discours claironnants
Habituez-vous à roter à volonté
Et quelle lettre grave comme un son de cloche
À travers nos mémoires

Nous n’aimons pas assez la joie
De voir les belles choses neuves
Ô mon amie hâte-toi
Crains qu’un jour un train ne t’émeuve
Plus
Regarde-le plus vite pour toi
Ces chemins de fer qui circulent
Sortiront bientôt de la vie
Ils seront beaux et ridicules
Deux lampes brûlent devant moi
Comme deux femmes qui rient
Je courbe tristement la tête
Devant l’ardente moquerie
Ce rire se répand
Partout
Parlez avec les mains faites claquer vos doigts
Tapez-vous sur la joue comme sur un tambour
Ô paroles
Elles suivent dans la myrtaie
L’Éros et l’Antéros en larmes
Je suis le ciel de la cité

Écoutez la mer

La mer gémir au loin et crier toute seule
Ma voix fidèle comme l’ombre
Veut être enfin l’ombre de la vie
Veut être ô mer vivante infidèle comme toi

La mer qui a trahi des matelots sans nombre
Engloutit mes grands cris comme des dieux noyés
Et la mer au soleil ne supporte que l’ombre
Que jettent des oiseaux les ailes éployées

La parole est soudaine et c’est un Dieu qui tremble
Avance et soutiens-moi je regrette les mains
De ceux qui les tendaient et m’adoraient ensemble
Quelle oasis de bras m’accueillera demain
Connais-tu cette joie de voir des choses neuves

Ô voix je parle le langage de la mer
Et dans le port la nuit des dernières tavernes
Moi qui suis plus têtu que non l’hydre de Lerne

La rue où nagent mes deux mains
Aux doigts subtils fouillant la ville
S’en va mais qui sait si demain
La rue devenait immobile
Qui sait où serait mon chemin
Songe que les chemins de fer
Seront démodés et abandonnés dans peu de temps
Regarde

La victoire avant tout sera
De bien voir au loin
De tout voir
De près
Et que tout ait un nom nouveau
Guillaume Apollinaire(1880 – 1918)

Poèmes de Guillaume Apollinaire

Copyright © 1998 – 2013 – Toute La Poésie

renato dit: à

« lisez les poètes aussi… »

Et quel est le titre de la série ?

Chantal dit: à

Chaque jour j’inventois, l’Art / chive.
& Le pull#of#Beer.
A roulettes en patins
Saintes glaces
J’ai brûlé l’arbre de mes généalogies
L’accointance inconsistante des faits
Révéla la latitude labille.

Chantal dit: à

Je suis nez pied, d’un nez pieu.
Alors gramme attitude; Silve. ou . plaid .

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