Rien du cinéma ne lui est étranger
Désolé mais moi, j’aime lire les critiques, j’en ai besoin, j’y prends un plaisir certain, j’y trouve un intérêt inentamé quand bien même beaucoup seraient prévisibles à la longue, exaspérants de mauvaise foi, écoeurants de partialité. C’est aussi vrai pour les critiques littéraires que pour les critiques dramatiques, ou ceux qui exercent leur art (mais oui, c’est un art) dans la critique d’art, de photo ou de cinéma. Certains chez ces derniers, rares il est vrai, mériteraient vraiment d’être évoqués comme des « écrivains de cinéma », à l’égal de quelques scénaristes et dialoguistes, car ils nous offrent d’authentique morceaux de littérature sur les films et parfois à propos des films. Pour en juger, le recul des années est nécessaire. Une fois n’est pas coutume, on louera alors la recueil d’articles dans un livre. Deux viennent de paraître qui méritent toutes les louanges.
Michel Ciment (Paris, 1938), ce n’est pas seulement une plume (la revue Positif) mais une voix (Projection privée sur France-Culture et Le Masque et la plume sur France-Inter), organes auxquels il collabore sans discontinuer depuis des dizaines d’années ce qui est déjà la marque d’une fidélité sans faille. La plume et la voix se conjuguent dans l’esprit et le ton de ses livres consacrés à Elia Kazan, Jane Campion, Joseph Losey, Fritz Lang, John Boorman, Theo Angelopoulos, Stanley Kubrick, Francesco Rosi, une énumération qui dessine déjà l’arc-en-ciel de ses passions. Son dernier livre ne pouvait décemment s’intituler autrement que Une vie de cinéma (512 pages, 22 euros, Gallimard) car c’est bien de cela qu’il s’agit et uniquement de cela mais en sachant que dans « cela » il y a tout un monde qui excède le seul septième art- à feuilleter ici. Rien de ce qui touche au cinéma ne lui est étranger. Des dizaines de textes, des critiques bien sûr mais aussi des portraits en hommage, des entretiens, des rencontres, des reportages y sont colligés. Ils ont paru ces soixante dernières années principalement dans L’’Express, le Monde et surtout Positif. L’exercice n’est pas sans risque car s’y révèlent aussi les tics d’écriture, les répétitions, l’abus des mêmes formules (« Il fut un contemporain capital ») mais l’ensemble est suffisamment solide et passionnant pour que le lecteur en fasse fi.
Le livre s’ouvre sur plusieurs textes, longs et denses, qui constituent une réflexion sur la situation de la critique de cinéma dans la presse ou de ce qu’il en reste, le nivellement du goût, la confusion des valeurs, le refus des hiérarchies, l’établissement d’un canon pour juger. Michel Ciment est de ceux qui ont apporté leurs lettres de noblesse à la cinéphilie. Sauf qu’aujourd’hui on dirait un gros mot, une vieillerie quasi réactionnaire, un truc pour nostalgiques d’un improbable et mythique âge d’or du cinéma.
Je ne sais pas si c’était mieux avant mais grâce à Michel Ciment, certains vont découvrir que dans les années 70, un hebdomadaire comme L’Express pouvait l’envoyer sillonner l’URSS à la découverte du cinéma soviétique et lui donner un certain nombre de pages à son retour pour le raconter. Et récidiver peu après pour chanter haut et fort le génie comique et tragique de la comédie à l’italienne (Risi, Comencini, Scola, Monicelli …) avant que Fellini, si visionnaire alors que les studios de Cinecitta commençaient à péricliter, annonçait le triomphe à venir des effets spéciaux et d’un cinéma d’ingénieur. Bernard de Fallois l’avait devancé puisque dès 1960, dans la chute d’une critique de Pather Panchali, il louait à travers Satyajit Ray la beauté d’un cinéma qui dise le chant du monde « non pas le cinéma des géomètres et des savants, mais le cinéma sensible au cœur ».
La polémique ne l’effraie pas mais il ne la recherche pas. Son temps et l’espace qui lui est imparti, il préfère le consacrer à l’exercice d’admiration, ce qui ne surprendra que ceux qui croient encore que l’acte de critiquer est nécessairement négatif alors qu’il s’agit avant tout de porter un regard critique, d’analyser, déconstruire, mettre à nu. Il n’y a que lui pour remarquer que treize est un chiffre fatidique pour certains metteurs en scène, Orson Welles, Stanley Kubrick, Theo Angelopoulos qui ont chacun réalisé treize films. Il n’hésite pas non plus à nous raconter les coulisses de certains films mythiques. Comment ils se sont faits et comment ils ont failli se faire.
Ainsi Apocalypse Now dont il nous révèle en détail les trois versions différentes de la fin : dans celle diffusée à Cannes, Willard tue Kurtz et reste sur l’île ; dans une autre, Willard quitte l’île et ne donne pas par radio l’ordre d’exécuter les adorateurs de Kurtz ; enfin dans la troisième, tout s’embrase sur fond de bombardements. La première de ces versions était le choix du réalisateur (un métier dangereux selon Jeanne Moreau : « J’ai vu pleurer beaucoup de metteurs en scène »). Sa préférée mais il était bien le seul. A ses yeux, la fin décrétée par la compagnie sous la pression du public était un mensonge, mais comme ce mensonge était au fond à l’image de la guerre du Vietnam, il s’est résigné. L’important pour Coppola était que son propre message passe tel qu’il l’avait ressenti en lisant Cœur des ténèbres de Conrad : l’homme remonte le fleuve pour rencontrer l’autre versant de lui-même, il affronte sa propre dualité et l’ambiguïté de toute morale.
Dans un autre registre, le récit de ses réécritures du scénario de Paris brûle-t-il ? signé Gore Vidal est hilarant. Ailleurs on découvre les surprenantes compétence et érudition de Serge Gainsbourg en matière de technique cinématographique, son travail sur le cadre et ses traficotages de la bande-son, son goût des longues et courtes focales, des plongées et contre-plongées et, moins surprenant, les parallèles qu’il dresse en permanence entre le format des films et celui des tableaux. Les morceaux d’anthologie, brefs mais édifiants, ne manquent pas : le récit des épreuves subies par Marcel Ophuls pour la diffusion par les chaines de télévision de son documentaire maudit Memory of Justice sur les procès de Nuremberg et la question des crimes de guerre (1975)
Pas trop de « chef d’œuvre » sous sa plume, il ne galvaude pas contrairement à des critiques et des feuilles qui en découvrent toute l’année en moyenne un par semaine le mercredi. Ciment porte très haut des films comme Pastorale d’Otar Iosseliani pour ne citer que lui. Et puis il y a l’évocation des films auxquels vous avez échappé, les projets jamais réalisés dont des metteurs en scène sont ouverts en parlant avec lui : une adaptation des Affinités électives de Goethe par Coppola, un Robinson Crusoé réalisé par Serge Gainsbourg avec Christophe Lambert dans le rôle-titre, un Berlin Alexanderplatz adapté de Döblin par Fassbinder avec Gérard Depardieu et Jeanne Moreau…
Il a peu fréquenté les tournages, souvent une entourloupe d’attachée de presse qui permet au réalisateur de créer un contact personnel qui rend la critique plus difficile ensuite. On l’a donc peu aperçu sur les plateaux mais ceux où il a été, guidé par l’amitié où l’admiration, valaient vraiment d’enfreindre la règle : Monsieur Klein, Et la nave va, Hope and Glory, Le Fantôme de la liberté, After hours, Short Cuts… Celui du Christ s’est arrêté à Eboli est reproduit dans le livre. Il écrit certes pour être lu, il sait qu’il le sera mais s’efforce de n’en jamais tenir compte, de ne pas écrire pour un public supposé, comme y invitait sagement Max Ophuls : « A force de courir après le public, on finit par ne plus voir que son cul », conseil que tous les artistes gagneraient à méditer.
Ses interviews valent aussi par leur qualité de réécriture (le secret du genre qui s’apparente à l’art du montage cinématographique). Rendre l’oral lisible sans en trahir l’essentiel de l’esprit quitte à sacrifier un peu de la lettre. L’entretien avec Jean-Louis Trintignant (1994) est un modèle du genre. Lorsqu’on découvre les rôles qu’on lui a proposé et qu’il a refusé soit pour des problèmes d’agenda soit parce qu’il ne s’en sentait pas l(étoffe, ça fait rêver à ce que seraient devenus les films en question s’il avait accepté : le rôle du photographe halluciné à la fin d’Apocalypse Now, celui tenu par Truffaut dans Rencontres du troisième type, le principal rôle dans Le Dernier Tango à Paris et même Casanova dans le Casanova de Fellini !…
L’autre livre qui honore le métier de critique de cinéma, et qu’il convient de lire également en n’oubliant jamais que les films y sont jugés en leur temps et non précédés par leur légende comme c’est notre cas aujourd’hui avec les œuvres anciennes, c’est Chroniques cinématographiques (455 pages, 22 euros, Editions de Fallois) de Bernard de Fallois, un grand éditeur récemment disparu qui n’a jamais autant publié en tant qu’auteur depuis sa disparition. Sous l’éditeur dormait un écrivain prolifique qui attendait le grand saut (l’amateur de cirque en lui eut apprécié la métaphore) pour se révéler. Sous le pseudonyme de René Cortade cet homme à l’intelligence aigue, à la culture sans frontières, aussi proustien que simenonien, est demeuré jusqu’à la fin de sa longue et riche vie d’une curiosité que rien n’entamait. Pas celle d’un journaliste, ce qu’il n’est pas, mais d’un tempérament qui ne se refuse rien y compris le visionnage de nombre de films polonais ou russes en un temps, dans des feuilles et dans un milieu assez franco-français.
Il n’avait pas seulement le goût des autres mais de leurs œuvres. En lisant ses articles longtemps après, on n’a pourtant pas le sentiment, contrairement à l’impression ressentie à la lecture du recueil de Michel Ciment, qu’il était porté par l’admiration. Ses compte-rendu de projection (ici pas de reportages ni d’entretiens), parus une fois par semaine de 1959 à 1962 dans Arts puis dans le Nouveau Candide (pas très à gauche, l’un comme l’autre…), sont dans l’ensemble plutôt moqueurs, caustiques, corrosifs sinon négatifs voire hostiles. Un humour vache à base d’understatement. Les louanges s’en détachent naturellement tant elles sont rares. Le polémiste qui sommeille en lui ne se refuse pas les formules mais elles ne sont jamais gratuites – à quelques exceptions près où il se paie d’effets faciles qui ne veulent rien dire (« La Partie de campagne, le plus beau film réalisé par l’auteur parce que le seul qu’il n’a pas eu le temps de terminer »). Elles lui servent tant à dire son admiration pour un Alec Guinness, pour Viridiana de Bunuel ou pour la Dolce vita qu’il défend à Cannes contre une grande partie de la critique, qu’à démonter les contre-sens dans l’adaptation d’un grand roman à l’écran. D’ailleurs c’est souvent le cas puisque Fallois tient que ce genre d’entreprise est vain. S’agissant de son cher Marcel Aymé, il lui suffit de citer une extrait de la Jument verte (« Déodat marchait de son bon pas de facteur, les yeux bleus comme d’habitude ») pour assurer qu’un cinéaste peut tout transposer de cette phrase à l’exception de sa dimension exquise qui est le génie même du romancier : « comme d’habitude »….
Rien de systématique : il peut louer le René Clément de Plein soleil mais pas les « faux-pas » suivants. Rares sont ceux tels Jacques Becker (Le Trou) ou le scénariste Paul Gégauff dont il paraisse inconditionnel. Au passage, il donne en sus une très pertinente critique du livre en question (Un singe en hiver de Blondin à Verneuil, Léon Morin, prêtre de Beck à Melville ou encore le Dialogue des carmélites qui ne pouvait qu’être trahi par Bruckberger). En insistant bien sur un point : ce qui fait le prix de tels romans, auxquels les cinéastes se veulent fidèles dans les grandes lignes, se trouve justement dans les petites lignes sinon entre les lignes.
Godard n’est pas son cousin mais il n’en reconnaît pas moins dès son premier visionnage d’A bout de souffle à sa sortie (1960) que, si le film ne l’enthousiasme guère, il aura un jour valeur de document lorsque les historiens se pencheront sur la Nouvelle vague. Nombre d’articles recueillis là sont si fouillés qu’ils ont valeur de courts essais d’une grande clarté, sans la prétention universitaire à tout mettre en grille. Parfois, souvent même, ce sont de véritables exécutions. Dès la première phrase, très ramassée afin de mieux percuter l’objectif, tout est dit : « Preminger cherchait une idée : il n’a trouvé qu’une culotte » (à propos d’Autopsie d’un meurtre, 1959). On se dit qu’il se fait plaisir, s’offre un bon mot, on poursuit la lecture et on finit par se ranger à son argument premier tant la démonstration est implacable. Réussir à tout dire en une phrase n’est-il pas l’un des rêves de tout critique ?
« Roger Vadim est aujourd’hui le représentant de commerce le plus qualifié d’un produit très parisien : la pornographie intellectuelle » (à propos du Repos du guerrier, 1962)
Son art de la chute a parfois quelque chose d’assassin. Ainsi à propos de La Fille aux yeux d’or d’après la nouvelle de Balzac :
« Marie Laforêt n’est guère convaincante, et Paul Guers n’est guère convaincu. On les comprend. La Fille aux yeux d’or, ou Balzac, zéro, zéro, zéro, zéro ».
On se dit alors qu’il a beau jeu de se moquer des « mots à l’emporte-film » d’un Michel Audiard. Avec L’Année dernière à Marienbad, écrit par Robbe-Grillet et réalisé par Resnais, une flèche suffit même si elle est argumentée sur quatre pages, le cas à chaque fois :
« Le sapeur Camembert a écrit le scénario, le savant Cosinus l’a mis en scène »
C’était dans les années 60, il y a des siècles. On roulait en Facel-Vega, on volait en Constellation. Sa cinéphilie ne sent pas le maniaque des fiches mais la réflexion sur tant et tant de films vus à l’aune d’un absolu de la création artistique. Encore que pour expliquer en quoi l’échec de Moderato Cantabile (1960) était prévisible, malgré Jeanne Moreau, Belmondo, Peter Brook, Marguerite Duras et Armand Thirard à la lumière, il recourt d’abord au bon sens :
« En additionnant les mérites, on ne multiplie pas les chances de succès, on les divise. On croit éviter la facilité, on y cède. On veut s’élever au-dessus du commerce, mais par des moyens qui sont encore ceux du commerce. Une esthétique de la quantité ».
Et Fallois de rappeler que le public n’ayant jamais tout à fait tort, les grands artistes sont ceux qui ne renoncent ni à eux-mêmes ni aux autres. Ses Chroniques cinématographiques (tiens ! des chroniques et non des critiques…) l’illustrent bien, même si il est souvent injuste, allant jusqu’à oublier de mentionner le nom de Leonard Bernstein tant il déteste la partition musicale de West Side Story alors que le film lui parait être « un admirable travail de cinéma »
« On ne va pas voir le film où joue Gabin, on va voir Gabin dans le film qu’il joue. Il impose son personnage avec tant de force qu’on s’occupe à peine des événements. Si le film est bon, tant mieux. S’il ne l’est pas, il y a quand même Gabin « (Le Rouge est mis, 1957)
C’est vif, élégant et d’une densité sans pareille. Et avec ça profond : il déconstruit, contextualise, effectue des rapprochements inédits, toutes choses au service d’un souci permanent de l’analyse d’un film. Un modèle de critique. Ce regard critique dégage un rythme, une cadence, un son et une liberté de l’esprit constitutifs d’une voix qui manque sérieusement de nos jours. Bien sûr sa propre formation (agrégé de Lettres, il avait été prof dans le secondaire avant de faire carrière dans l’édition), ses marottes et dilections (auteur du premier essai consacré à Simenon en 1961, il parvient à glisser son nom dans bon nombre de critiques sans que cela paraisse totalement justifié jusqu’à celui de Maigret dans la critique des Cavaliers de John Ford….)
Rarement un intellectuel, dont la critique de cinéma n’était pas le métier ni la vocation, aura noirci autant de papier pour explorer des personnages de celluloïd. Sa manière même de résumer l’histoire reflète déjà sa signature. Ainsi à propos de La Mort aux trousses/ North by Northwest d’Alfred Hitchcock :
« Son dernier film est une fugue, justement, l’histoire d’un homme qui en cherche un autre qui n’existe pas, tandis que le poursuivent la police et les malfaiteurs à la fois et qu’il ne comprend rien à ce qui lui arrive. Une idée qu’aurait eue Ionesco, et qui se développerait avec la précision, l’engrenage, la machinerie diabolique de Feydeau. Une histoire absurde, pleine de bruit et de fureur, racontée par un homme intelligent. »
Dans une remarquable indépendance d’esprit, il cherche le détail et le creuse, examine chaque personnage sans mépriser les rôles secondaires, les passe au crible. Il n’est pas dupe des faux grands films qui sont avant tout de vrais grands rôles (Le Général della Rovere). Tout pour l’analyse. C’est souvent éblouissant de grand style, d’ironie mordante, de profondeur et d’intelligence critique dans le constant souci de mettre à jour ce qu’un film dit d’autre que ce qu’il raconte. Qui écrit encore comme Michel Ciment et Bernard de Fallois dans la critique de cinéma ? Question de plume, de sens critique, de culture. On voit bien des critiques mais on ne distingue pas parmi eux des écrivains de cinéma. On n’est pas critique parce qu’on aime bien aller au cinéma, on n’est pas cinéphile parce qu’on a vu des films. Combien de jeunes chargés de rubrique dans les médias s’imaginent que le cinéma commence avec Mad Max ! Si la cinéphile se perd, ce dont tant de signaux attestent, c’est que les générations précédentes jouissaient de cinémathèques et de ciné-clubs de quartier, et surtout des vieux films du vendredi soir et du dimanche soir, rendez-vous rituels avec Claude-Jean Philippe et Patrick Brion. Il y a bien aujourd’hui des chaines spécialisées par abonnement mais, outre les moyens, encore faut-il avoir le désir et le goût d’y aller, ce qui ne va pas de soi lorsque nul ne vous y a incité. François Truffaut avait prévenu :
« Il faut s’habituer à l’idée que nous serons jugés par des gens qui n’auront jamais vu un film de Murnau ».
On y est, non ?
(Images extraites d' »Apocalypse Now », « La Dolce Vita », « Viradiana », « Le Christ s’est arrêté à Eboli », « Pather Panchali », « La mort aux trousses », Photos D.R.)
1 220 Réponses pour Rien du cinéma ne lui est étranger
David Lynch est un grand nom du cinéma, quoi qu’il en soit je ne comprends pas grand chose à ses films et ne fournis que peu d’efforts pour y percevoir une intelligibilité , trop intello pour mes capacités. Je n’ai pas non plus trop insisté dans sa direction.
@jazzi
vous saluez l’arrivée de Hugo dans les commentaires
est ce que son œuvre merite encore d’etre diffusée et de se vendre quand on sait qu’à plus de 80 ans ce vieillard lubrique demandait qu’on lui procure des toutes jeunes filles qu’il pelotait sans états d’âme et que d’ailleurs il mariait au bout d’un certain temps?
Parmi elles une jeune femme de chambre de juliette Drouet
Allez boycottez l »œuvre de ce monstre. Hugo Polanski ,même punition même motif comme on dit dans l’armée
À propos de The Trouble with Harry, dans Le cinéma selon Alfred Hitchcock, Truffaut dit que le sujet est tiré de l’homonymie roman — grotesque — anglais de Jack Trevor Story qui avait séduit Hitchcock.
Napoléon aussi, je crois, en son exil s’egaya en une jeune et fraîche compagnie. Qu’on le sorte des Invalides, en plus avec tous ces carnages généreux en morts et en blessés.
Pfff !
l’homonymie > l’homonymE
Ces considérations sur l’aspect des vérités utilisables d’éléments fictifs dans l’Histoire rappellent, Christiane, la phrase d’Harnack: « nous devons accepter de fonder notre foi sur l’insondable ». tel le croyant, tel, PARFOIS, l’historien.
se souvenir aussi de cette phrase (une citation ?) prononcée naguère par feu Castelot: « L ‘Histoire commence avec la mort du dernier témoin ».
Bien à vous.
MC (en Père Brown, puisque vous le voulez!)
est intellectuel celui qui exerce un métier catégorisé comme tel – professeur, chercheur, écrivain, journaliste. Mais ces professions peuvent aussi parfaitement regrouper des individus qui en haïssent les idéaux. Une définition moins fonctionnaliste de l’intellectuel est celle de Julien Benda, que Sarah Al-Matary évoque à peine, malgré le titre de son livre : le clerc est celui qui aspire à certains idéaux et respecte les valeurs de l’esprit. Il y en a donc peu au sein des sociétés contemporaines, même si traditionnellement universitaires et professeurs sont supposés répondre à cette définition, et parler au nom de l’universel.
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2019/10/22/mort-intelligence-al-matary/
Christiane, ma remarque à propos d’Emmanuel Le Roy Ladurie,parce que je l’ai entendu dans une rencontre à Normale,où il parla ,quant à lui, de ses travaux sur le climat et confia que son livre n’était pas encore sorti mais qu’il avait déjà été pillé!
quant aux criques et informations sur la RDL? Je conçois bien volontiers que l’on demande si possible des sources, une image, une video un lien
d’un article-j’en retrouvais un, d’article sur « le jaune »alors qu’on a raillé de manière éhontée le travail de Pastoureau-rage conformiste anti-intellectuelle de certain-e-s erdélien -n-es (qui réclament les patronymes!)mais on ne peut en apporter sur tout, et tous;vous craignez d’être dupes? VOUS L’ËTES DANS VOTRE CONFORMISME ANTI INTELLECTUELet votre prétention à pérorer sur « l’histoire des gens-avec leurs rencontres, leurs lectures, leur parenté, leurs « intérêts au sens le plus largeoui, j’ai vu le film mon oncle d’Amérique avec unpsychiatre émigré ET marié en Suisse à une institutrice, lors du colloque « la psychanalyse est-elle une histoire juive » à Montpellier, que vous ne connaissez pas;
pour ceux qui s’intéressent encore à la « grammaire », un article sur un livre qui me tente:
L’homme quadridimensionnel
par Thierry Laisney19 novembre 2019
Il y a exactement cinquante ans paraissait Speech and Reality d’Eugen Rosenstock-Huessy (1888-1973). L’auteur y défend l’idée que la grammaire doit constituer le véritable organon de la recherche en sciences sociales.
nadeau
Un mot de présentation de cet auteur dont on ne parle plus guère aujourd’hui que parce qu’il a été l’ami intime et le correspondant de Franz Rosenzweig. Eugen Rosenstock naquit à Berlin de parents juifs. Il se convertit au christianisme à la fin de l’adolescence. Docteur en droit puis docteur en philosophie, il devint professeur à l’université de Breslau avant d’émigrer en 1933 aux États-Unis, où il passa le reste de sa vie, enseignant d’abord à Harvard, ensuite au Dartmouth College.
Selon Rosenstock, la société est menacée par quatre maux. La réalisation complète de l’un d’entre eux suffirait à la détruire. Ces maux sont l’anarchie, la décadence, la révolution et la guerre. L’anarchie (encore appelée « crise » ou « dépression »), c’est le manque de solidarité interne, un « défaut de coopération et d’inspiration commune ». La décadence, l’inaptitude à envisager l’avenir, à transmettre. La révolution, la volonté de liquider le passé. Quant à la guerre, c’est la tentative de s’approprier un territoire extérieur.
Or, ces maux ont leur traduction dans le langage.
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2019/11/19/homme-quadridimensionnel-rosenstock/
@MC (en Père Brown),
« la phrase d’Harnack: « nous devons accepter de fonder notre foi sur l’insondable ». tel le croyant, tel, PARFOIS, l’historien. »
Je connais mieux la démarche du croyant ou du poète que celle de l’historien… avec des points d’interrogation. Au moins avec Dieu on ne risque pas de faire un anachronisme…
« Castelot: «L‘Histoire commence avec la mort du dernier témoin». »
Les témoignages seraient-ils impossibles à intégrer à l’Histoire ? Je ne comprends pas.
C’était un grand conteur cet historien autodidacte. Je me souviens de « La Tribune de l’Histoire » à la radio ou, avec Decaux et Stellio Lorenzi : «La caméra explore le temps».
@DHH
« Alain Decaux est lancé dans une histoire parfaitement fantaisiste. Victor Hugo aurait eu une liaison avec Eugénie de Montijo dans une garçonnière de l’avenue Montaigne, «à l’endroit même où se trouvent les studios d’Antenne 2». Sérieux comme un pape, il cite un fonds d’archives inédit. L’historien le décrit avec la verve qu’il mettrait à décrire Du Guesclin. Puis il reprend le cours de son récit, raconte avec force détails l’enlèvement d’Eugénie de Montijo dans le bois de Boulogne par un Hugo amoureux fou, et l’assaut du nid que Louis Napoléon jaloux aurait ordonné pour confondre les amants.
Tout le monde est convaincu : si c’est Alain Decaux qui le raconte, c’est sûrement vrai. » (juin 1985, pour l’émission «Mardi cinéma». Raconté par Étienne de Montety dans Le Figaro du 6 août 2009)
« Mais il est bien court, le temps des cerises… » comme l’écrivit (le chanta ?) l’ouvrier Jean-Baptiste Clément.
succès:
The Godfather spent 64 weeks on The New York Times bestseller list. As filmed by Francis Ford Coppola and released in March 1972, it was a nearly unprecedented cinematic event. Pickets protested The Godfather as earlier groups had the original Scarface in 1934. So what? Audiences lined up to see it. Thanks in part to enhanced ticket prices (raised to $4!), The Godfather bested Gone with the Wind as the highest-grossing Hollywood movie ever.
But, although The Godfather reigned as Hollywood’s top-grossing film until The Exorcist knocked it off its perch a year later, it was not universally embraced. The Italian‐American Civil Rights League, founded by crime boss Joseph Colombo (killed in a mob hit while The Godfather was in production), had strenuously organized against the movie, ensuring that the words “mafia” and “cosa nostra” would never be uttered. Commenting on The Godfather soon after it opened, William Buckley called it “positively embarrassing” and he predicted that, “far from surviving (as the publicity promises) as the Gone with the Wind of gangster movies, my guess is that The Godfather will be as quickly forgotten as it deserves to be.”
I made a film about Oum Kulthum, an Egyptian singer, that came out two years ago. She was perhaps the most important artist of the 20th century in the Middle East, of the caliber of Édith Piaf or Billie Holiday. When she died, four million people went into the streets of Cairo to mourn her death. To this day, she’s worshiped. There’s no man in the Middle East who can compare with her in terms of her popularity as an artist.
Looking for Oum Kulthum became a film within a film. It was about an Iranian director—myself—trying to make a film about an Egyptian icon. It was sort of a self discovery moment, through looking at another bigger artist facing issues of career, the desire to be a traditional woman, and being a mother. It became a very personal story. In a way, everything that made me interested in looking at other women artists came together in this one piece.
https://news.artnet.com/art-world/shirin-neshat-artistic-inspirations-1668247?utm_content=from_artnetnews&utm_source=Sailthru&utm_medium=email&utm_campaign=Europe%20November%2021%20PM&utm_term=New%20Euro%20Newsletter%20List%20%2890%20Day%20Engaged%20Only%29
loe ciel fait son cinéma cette nuit!Une magnifique pluie d’étoiles filantes attendue dans la nuit du 21 au 22 novembre 2019
Très beau les autochromes, Bérénice, leur côté passé-pastel…la couleur comme événement.
pour compenser les menus erdéliens quotidiens:
Festins fantasques
https://www.beauxarts.com/vu/festins-fantasques/
Féminicide ?
Je suis tout sauf misogyne. J’aime depuis 45 ans ma femme et j’entends bien continuer.
Il est proposé d’ajouter à notre langue le mot « féminicide ». Belle inventivité !
Nous avions homicide, suicide ,infanticide, parricide, fratricide, régicide, insecticide, pesticide, fongicide…
On pourrait aussi ajouter soricide, onclicide, voisinicide, policide, gileticide, journalisticide,
jugicide, députicide, ministricide, présidenticide, douanicide, matonicide, détenuicide,, mairicide, restarateuricide, amanticide, proxéniticide, prostitucide, proficide, fonctionnarcide, sans oublier charouleticide.
@sans oublier charouleticide.
Le crétinisid a-t-il du coeur ?
https://www.youtube.com/watch?v=rDyb_alTkMQ
(c’est qu’il est mort à 22 ans ce con)
Alan Turing, ça tourne.
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