Séductions de l’ordre et du chaos
Deux livres que le hasard de la librairie m’a amené quasiment en stéréo alors que l’un n’a rien à voir avec l’autre. Il est même son antagoniste sur le plan de la construction : autant l’un est rigoureusement organisé, autant l’autre part dans tous les sens. Ce qui fait leur attrait et leur secrète séduction, aux deux.
Par le ton et la démarche, Une affaire si facile (160 pages, 17 euros, Le Cherche-midi) de Francis Szpiner (Paris, 1954) n’est pas sans rappeler son premier roman Une affaire de femmes (Balland, 1986), consacré à la « faiseuse d’anges » Marie-Louise Giraud que ses activités d’avorteuse dans la clandestinité avait conduite à l’échafaud en 1943, que Claude Chabrol avait adapté pour le porter à l’écran. L’auteur étant dans le civil un pénaliste réputé, on dira que ce sont des livres d’avocat alors qu’il s’agit de romans que seul un avocat passionné de littérature pouvait oser écrire tant la vérité crue dans toutes ses facettes, des plus évidentes aux plus perverses, y côtoie l’invraisemblable dans toute sa séduction. Autobiographique ? Mieux encore : du vécu sauf dans le dénouement.
Imaginez un instant… Nous sommes en 1984. Me Simon Fogel, jeune avocat parisien déjà très lancé par ses plaidoiries remarquées lors de procès qui ont défrayé la chronique, accueille dans son cabinet une femme que tout indique comme la coupable d’un crime qui vient d’être commis. Tout à commencer par elle-même. Avant de passer au commissariat, elle lui livre des aveux complets. Elle a fait feu sur son mari (une balle de calibre 12 dans la tête) dans leur pavillon de banlieue. Il accepte son dossier en connaissance de cause : son mari ne se contentait pas de la battre depuis des années, il l’humiliait, l’avilissait en la soumettant à sa fantaisie sexuelle en la faisant descendre au plus profond du sordide. Pas d’antécédents, criminels, pas de casier judiciaire, tout parait clair et limpide, d’autant que lorsque s’est résigné à s’emparer du fusil de chasse pour l’abattre dans son sommeil d’alcoolique, elle voulait avant tout protéger leur fils Nicolas, six ans.
Le récit est d’un réalisme glaçant, clinique, sans effets de manche, dénué du moindre pathos. Par la maitrise de sa construction, il fait penser à un travail d’architecte tel que le romancier italien Sandro Veronesi, architecte de formation (il avait consacré sa thèse à la restauration moderne sous Victor Hugo), l’évoquait récemment dans une interview à Libération à propos de son Colibri (traduit de l’italien par Dominique Vittoz, Grasset). Tout un art de la composition qui traite les chapitres en masses, se permet tous les jeux avec la chronologie, les bases, les parties structurantes, les lettres échangées par les personnages interposées comme le sont des matériaux :
« En architecture, on étudie aussi le rapport entre les figures et l’espace, or l’architecture et le roman ont encore ceci en commun qu’il n’existe pas de personnages sans espace. Pour écrire un livre solide, ma référence est la solidité architecturale »
On avance dans la lecture d’Une affaire si facile comme dans un polar bien ficelé sauf que c’est d’autre chose qu’il s’agit car l’auteur nous engage dans une réflexion très personnelle sur la position de l’avocat face à la culpabilité, au secret professionnel, à la morale, à sa conscience et la déontologie. La réussite du roman tient aussi à son dénouement qu’il faut évidemment se retenir de révéler. Disons que c’est pour le moins inattendu. En s’imposant, la vérité n’est pas si simple qu’elle paraissait. On sait que Martine sera condamnée pour le meurtre de Marcel, du moins l’on s’en doute en toute logique, le rôle de son défenseur étant alors supposé être celui qui tentera tout pour réduire sa peine. Sauf à ce que le jeu soit faussé dès lors que la complexité s’en mêle, les évènements dussent-ils être racontés du point de vue d’un narrateur unique, Me Fogel, maitre de ce labyrinthe d’interprétations et de fausses pistes. Au procès, il se fait fort d’opposer ses incertitudes aux certitudes de Mme l’Avocat général. On le sait, le prétoire, c’est la guerre. Sauf qu’en déposant sa robe pour écrire son roman, Me Szpiner a vissé un silencieux au canon de son arme. On se croirait chez Simenon. Non celui des enquêtes de Maigret mais celui des romans durs.
« Regardez-la, est-ce qu’elle vous fait peur ? Moi, je pense que si demain vous la rencontriez, vous la serreriez dans vos bras, et vous la plaindriez. Parce que sa vie a été un calvaire. Et sa peine, elle l’a déjà subie.
Autant l’histoire de Francis Szpiner est rigoureusement ordonnancée, autant Par instants, la vie n’est pas sûre (347 pages, 21,90 euros, Pol), le récit à fragmentations de Robert Bober (Berlin, 1931) ne l’est pas. Non que celui-ci ne sache pas faire, les lecteurs éblouis et bouleversés par son Quoi de neuf sur la guerre ? (Pol, 1993, Prix du livre Inter), qui marqua l’entrée en littérature de ce documentariste loué et lauré très lié à Georges Perec (ils ont fait ensemble Récits d’Ellis Island), ont pu le vérifier depuis avec Berg et Beck (Pol, 1999) notamment. C’est juste que Bober a écrit de la manière qui correspondait le mieux à son état ; et si le résultat parait à juste titre assez foutraque, cela reflète son bon plaisir et sa sincérité à 89 ans. Le résultat est une merveille de sensibilité aux détails du quotidien, de finesse d’esprit et d’intelligence critique.
Son titre est inspiré de la Nonchalance (Verdier, 1991) de son ami Pierre Dumayet. Celui-ci, qui n’est pas le dédicataire de son livre (c’est Paul Otchakovsky-Laurens mort accidentellement il y a deux ans- et regretté par ses auteurs comme rarement un éditeur le fut), fut également son complice puisqu’en semble ils ont signé une quarantaine de documentaires consacrés notamment à des écrivains : Flaubert, Queneau, Balzac, Dubillard… Autant de pépites qui font l’orgueil de notre patrimoine télévisuel. Des rencontres comme on n’en fait plus et qui n’avaient d’autre but que de faire lire un écrivain. Décrire la peau du texte pour donner envie d’aller la caresser et en faire jaillir du sens, des odeurs et des émotions. Y a-t-il plus noble et plus ambitieux pour qui tient boutique dans la petite lucarne ? Par instants, la vie n’est pas sûre est en fait conçu sous la forme d’une lettre adressée à l’ami disparu en 2011 ; mais même cette lettre est foutraque, ce qui d’ailleurs n’a pas d’importance. De toute façon, le séduisant chaos du récit est annoncé dès les phrases d’Aragon placées en épigraphe, issues de son foutraquissime et passionnant Henri Matisse, roman (1971) :
« Ce livre ne ressemble à rien qu’à son propre désordre (…) Il égare ses pas, revient sur ses propres traces… Par moments, on croirait le suivre, et voilà qu’on se retrouve ailleurs, d’où l’on s’imaginait il y a bien longtemps parti ».
Au fond, le fatras d’un livre n’est acceptable que lorsqu’il est revendiqué et glorifié au même titre qu’une forme littéraire. Ce qui compte, ce sont les voix, celles de Bober et Dumayet, comme s’ils poursuivaient leur conversation entamée il y a un demi-siècle. Et leurs timbres imposent leur présence dans toutes les pages. Retours d’anecdotes, bouts de conversations, éclats de mémoires, citations en veux-tu en voilà et des lettres comme autant de conversations avec un absent. C’est un lecteur de Quoi de neuf sur la guerre ? qui lui écrit : « Votre livre, vous l’avez écrit en français mais je l’ai lu en yiddish ». C’est son ami le dramaturge Jean-Claude Grumberg, qui comme lui à ses débuts « tira l’aiguille » dans l’atelier, qui confie dans un éclair de mélancolie : « Plus je vieillis, plus je deviens enfant de déporté ». C’est une réflexion née d’un mystère cézannien demeuré inentamé, celui des cartes blanches entre les mains d’un des Joueurs de cartes, du moins dans l’une des cinq versions du tableau (comment joueur ainsi ?). C’est l’admiration muette mais reconnaissante pour l’œuvre de Vladimir Jankélévitch. C’est l’exploration permanente de sa bibliothèque de grand lecteur que l’on devine profuse, variée, surprenante. On n’est pas déçu. Son grand livre parmi des milliers d’autres, c’est The Family of Man qui contient quelque 503 photos sélectionnées par le photographue Edward Steichen en 1955 pour une exposition au Moma. Et s’il ne devait n’en retenir qu’une, qui serait « la plus belle photo au monde », ce serait celle qu’Henri Cartier-Bresson prit à Bali pour tout ce qu’elle raconte du passage du temps sur les corps.
Robert Bober, ancien assistant-réalisateur de François Truffaut sur ses trois premiers films, a son tempo qui n’est pas celui de… disons, Jean-Christophe Averty. C’est quelqu’un de lent, au débit réfléchi, qui prend son temps pour mieux nous le donner. Son livre est calme, débordant de tendresse et d’humanité, zébré parfois de saines colères qui surprennent d’autant plus par leur violence (contre « l’immonde Plenel » par exemple, le journaliste auquel il ne pardonne pas de s’être comparé aux martyrs de l’Affiche rouge après s’être retrouvé en couverture de CharlieHebdo).
De toute sa vie, Robert Bober n’aura passé et réussi que deux examens dont il est également fier : celui de tailleur-coupeur-gradueur et celui de la Commission d’avances sur recettes pour son plus récent film Vienne avant la nuit (2017). Ne lui ayant jamais commandé un costume à mes mesures, je ne saurais en juger ; mais j’ai vu son film plein de dates, de noms, de lieux et de fantômes, enquête sur les traces de son arrière-grand-père dans ce qui reste du monde d’avant, et je puis vous assurer que cette méditation sur la mémoire et l’oubli est exemplaire de sensibilité. Comme son livre.
(« Cimetière »; « Avec vue sur le Prater » images extraites de Vienne avant la nuit de Robert Bober)
1 356 Réponses pour Séductions de l’ordre et du chaos
de Camus
mon en rien.
Albert. Ce prénom depuis a cessé d’être ridicule.
Dans l’affaire qui défraie la chronique,
j’en suis aux dates.
Jusqu’en 84, premier mariage.
En 87 second mariage.
Un an après, le beau-père, 38 ans, de neuf ans plus jeune que la mère étendait son empire. Annexion.
« je l’aimais » va-t’il pleurer.
Je ferme le ban.
G choisi les cuisses pck ds un petit zoiseau, ya rien à becqueter. Et la queue pour les plumes, à mettre sur un chapeau.
Il créa une manade enCamargue, le Bachaga, si mes sources sont bonnes.Pour le reste insupportable parodie de Duras par elle-même…Enfin , il y a des fans pour ça…
la légende de salt peanuts :
En 1978, Dizzy Gillespie a volé la vedette lors d’une affaire de la Maison Blanche honorant des musiciens de jazz en convaincant Jimmy Carter de monter sur scène pour fournir la voix de «Salt Peanuts». Et qui de mieux que Carter, un producteur d’arachides avant de se présenter aux fonctions publiques, pour chanter les louanges de l’humble légumineuse? Mais en 1945, le bebop était encore une nouvelle musique radicale sans honneurs publics – en fait peu de reconnaissance publique d’aucune sorte. Et au lieu d’un président à ses côtés, Gillespie s’est appuyé sur l’altoiste Charlie Parker, qui sort un solo époustouflant de la grille de départ. Mais Gillespie vole toujours la vedette, avec son meilleur solo enregistré (à mon avis) – un tour de force de l’héroïsme de la trompette bop. Quiconque cherche à entendre comment Dizzy a donné le ton à une génération de joueurs de cuivres de jazz devrait commencer par écouter cette performance classique.
@ Ch. sur les agréables soubresauts de votre lecture du Colibri. Vous savez attendre la nuit pour établie des ponts au sien de votre mémoire effervescente et… avec moi. Marco avait voulu maîtriser son sur-place, et su déchiffrer le monde tournant autour de lui, parmi ses multiples correspondances et interdépendances. C’était la bonne tactique qui procurait du bien à chacun des rapides et affairés, sans qu’ils en eussent toujours conscience. Et puis, quand il ne lui appartint plus de pouvoir maîtriser sa vie (à cause de l’incurable incurable), il se donna la mission de maîtriser sa mort. Il sut le faire après avoir délivré les survivants réunis (femme, maitresse, frère, petite fille, belles-filles, ami) du remords de sa perte. Le colibri avait décidé de ne plus faire du surplace, et d’aller de l’avant. De donner aux autres le courage de lui survivre et surtout de donner à sa petite fille (mal nommée « l’homme nouveau »), la foi en la vie, celle que n’avait pas pu éprouver sa soeur ainée, trop jeune suicidée, ni eu le temps de vivre, sa propre fille tuée dans un accident.
C’est finalement un joli roman de la résilience sans aucun pathos, qui fait du bien, oui, surtout par les ces temps confinés de tristesse et de rage silencieuse.
Vous savez Ch., je suis un garçon simple, j’ai parfois besoin qu’on me raconte des histoires qui finissent bien… Je crois ressembler à ce Marco, m’identifier sur certains points avec lui, beaucoup même. Quoi demander d’autre, en somme, à un roman d’aujourd’hui ?…
Qu’il nous fasse du bien ?… Est-ce niaiseux ?…
NB / Je regrette d’avoir évoqué une absence de ponctuations. Je visais plutôt ces longs passages presque parlés, où le dialogue intérieur que l’on entretient avec soi-même ne s’épuise pas, n’est ponctué que de virgules respiratoires et non de points… Et finalement, non, je ne le regrette pas…
Je veux juste garder l’impression de plaisir lié à l’ensemble, l’habile agencement de tous ces fragments de styles. Et adhérer à votre analyse : ce romancier a progressé entre le personnage de Chaos calme et celui-ci.
NB’, ce qui m’a frappé cette nuit, en repensant à ce drôle de non dialogue qui s’est instauré avec vous à propos de ce roman, c’est la mise au point que vous avez faite sur vous-même, vivant une « retraite dans une délicieuse et permanente improvisation. Le temps est vaste et tranquille ». J’en ai été frappé et me suis dit que l’agressivité que vous suscitez depuis si longtemps de la part d’internautes très différents les uns des autres, était précisément liée à cet état d’esprit. Je crois qu’on arrive difficilement à vous pardonner la satisfaction que vous tirez de l’apparente harmonie de votre vie présente, qui vous rend très présente aux autres.
Heureusement que vous avez le merveilleux soutien de rose. Cette internaute, totalement hermétique aux quolibets, poursuit son chemin obstiné par une quête dont on devine les contours, elle sait bien où elle va, ne s’arrête jamais, tout en restant attentive aux autres. Elle a également besoin de leur attention et amour pour pouvoir donner le sien chaque jour. Moi, je le lui donne. Et depuis longtemps.
Bàv (30.1.21_11.09)
la séduction des cacahuetes:
Carter avait 56 ans quand il est retourné vivre à Plains. Sa plantation de cacahuètes, gérée durant sa présidence par une société fiduciaire indépendante, croulait sous un million de dollars de dettes et il a été contraint de la vendre.
https://www.courrierinternational.com/article/portrait-jimmy-carter-le-president-anti-bling-bling
archives canadiennes:
Le service des archives et du patrimoine canadien annonce l’acquisition et l’entrée dans ses collections d’un des premiers ouvrages alertant sur le génocide des populations juives d’Europe par le régime nazi. The Mass Extermination of Jews in German Occupied Poland a en effet été publié par le gouvernement polonais en exil, au début de l’année 1943.
https://actualitte.com/article/98622/numerisation/un-des-premiers-documents-sur-l-holocauste-publie-en-1943-sauvegarde
Pour ceux qui n’auraient pas tout compris, extrait dans le texte dit par Charlotte :
« Lemon incest
Je t’aime t’aime je t’aime plus que tout
Papa papa
L’amour que nous n’ferons jamais ensemble
Est le plus beau le plus violent
Le plus pur le plus enivrant »
Au fond, le fatras d’un livre n’est acceptable que lorsqu’il est revendiqué et glorifié au même titre qu’une forme littéraire.(billet)
mais fatrasie est un genre littéraire
@rose
« Joann Sfar est issu d’une famille séfarade de Sétif, en Algérie, du côté de son père, et ashkénaze ukrainienne du côté de sa mère »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Joann_Sfar
leiris, Breton, traduction et fatrasie :
https://www.persee.fr/doc/litt_0047-4800_1997_num_108_4_2449
Ces paroles, JJJ, sont proches du paysage que je regarde à l’instant. La lumière inattendue d’un éclat de soleil glisse sur les toits gris de Paris. Des gouttes d’eau en suspens sur le séchoir font arpège. Harmonie, oui… Après les orages de la vie, les deuils, les déchirures. Tout cela m’a allégée, a fait place à un temps étale propice à la lecture, à la pensée.
Oui, l’amitié de Rose que je n’ai jamais rencontrée, est un présent inestimable mais aussi les échanges avec certains ici ou simplement les lire.
Vous m’avez donné le goût du « Colibri » de Veronesi. Cette lecture m’enchante car elle ressemble à la vie en songerie. L’évolution que vous lui donnez est belle. C’est un homme bon et simple. On a toujours le choix entre la lumière et l’ombre. Entre le bien et le mal. Bonne journée à vous et merci.
et al., pour Charlie Parker voyez de Cortázar El perseguidor, le persécuteur, je crois.
L’histoire se déroule principalement à Paris dans les années 1950. Le narrateur, Bruno, journaliste, critique musical et ami du protagoniste écrit la biographie de Johnny Carter. En arrière donc plan la biographie de Johnny Carter, musicien de jazz, qui peut être identifié à la figure de Charlie Parker.
https://blogfigures.blogspot.com/2019/03/william-claxton-charlie-parker_8.html
facebook me souffle que Jazzi fête son anniversaire aujourd’hui… 69 bougies… Que l’année entière (érotique, donc) lui soit douce et légère, surtout !
@et alii, vous demandez une fatrasie ?
Georges Bataille
« Le pur bonheur est dans l’instant, mais de l’instant présent la douleur m’a chassé, dans l’attente de l’instant à venir, où ma douleur sera calmée. Si la douleur ne me séparait de l’instant présent, le « pur bonheur » serait en moi. Mais à présent, je parle. En moi, un langage est l’effet de la douleur, du besoin qui m’attelle au travail.
Je veux, je dois parler de mon bonheur : de ce fait un malheur insaisissable entre en moi : ce langage – que je parle – est à la recherche d’un futur, il lutte contre la douleur – fût-elle infime – qu’est en moi le besoin de parler du bonheur. Jamais le langage n’a pour objet le pur bonheur. Le langage a l’action pour objet, l’action dont la fin est de retrouver le bonheur perdu, mais elle ne peut l’atteindre elle-même. Puisque heureux, je n’agirais plus.
Le pur bonheur est négation de la douleur, de toute douleur, fût-ce de l’appréhension de la douleur, il est négation du langage.
C’est au sens le plus insensé, la poésie. Le langage entêté dans un refus, qu’est la poésie, se retourne sur lui-même (contre lui-même) : c’est l’analogue d’un suicide.
Ce suicide n’atteint pas le corps : il ruine l’activité efficace, il y substitue la vision.
Il y subsiste la vision de l’instant présent, détachant l’être du souci de ceux qui suivront. Comme si la suite des instants était morte, qui ordonne la perspective du travail (des actes dont l’attente change en subordonné l’être souverain, qu’éclaire le soleil de « l’instant présent »)
Le suicide du langage est un pari. si je parle, j’obéis au besoin de sortir de l’instant présent. Mais mon suicide annonce le saut dans lequel est jeté l’être libéré de ses besoins. Le pari demandait le saut : le saut que le pari prolonge en un langage inexistant, dans le langage des morts, de ceux que le bonheur ravage, que le bonheur anéantit. »
Leiris sur mon mur des éminents :
remarque »oiseuse »,en lisant l’article sur fatrasie ,Bataille, Breton, j’apprends que « oiseuse » est une forme de rêverie;rien à voir avec les oiseaux?? LES OIES?
JE RETOURNE RËVER
Merci, Clopine.
En effet
https://www.youtube.com/watch?v=r5PbcBfpwk0
(pour la discrétion, c’est râpé !)
Pour tous ceux qui n’auraient pas compris, tout est dit et bien dit :
« Ils s’aiment et la traversée
Durera toute une année
Ils vaincront les maléfices
Jusqu’en soixante-dix
Soixante-neuf année érotique
Soixante-neuf année érotique
(…)
Ils s’aiment et la traversée
Durera toute une année
Et que les dieux les bénissent
Jusqu’en soixante-dix
Soixante-neuf année érotique
Soixante-neuf année érotique »
« Joann Sfar est issu d’une famille séfarade de Sétif, en Algérie, du côté de son père, et ashkénaze ukrainienne du côté de sa mère »
Mon dieu, mon dieu, mon dieu.
Papa séfarade, Maman ashkénase.
Belle rencontre ! (Leiris)
Joyeux anniversaire Jazzi! et n’oublie pas que,selon Thomas Bernhard, en vieillissant la menace de mort se transforme en possibilité de vie urgente.
Le bonheur selon Georges Bataille. C’est tout à fait cela, Jazzi.
Je te souhaite une année ronde…
« en possibilité de vie urgente »
Oui, Paul, merci, mais rien ne presse !
Ce matin, notre ami Jacques Chesnel, 93 ans, a été le premier, après Chedly, à me souhaiter un bon anniversaire, ça rassure…
Merci, Christiane.
et alii : merci de l’info
Jacques Chesnel est un grand peintre.Tres grand peintre. Je l’ai connu à Caen, au TMC,alors que j’étais étudiant en Lettres. Ce Théâtre municipal de Caen, subventionné par Malraux, et dirigé par Jo Trehard, fut une période d’intense ébullition culturelle joyeuse que l’université soutenait moyennement. Avant Mai 68 chaque Caennais pouvait discuter avec Duras, ds philosophes, des écrivains.On discutait avec Jean luc Godard et Anne Wiasemsky ,avec Antoine Vitez,magnifique dans ses défenses du théâtre de Claudel,lui, le communiste. Cette liberté de ton, cet enthousiasme , dans les soirées TMC que je ne les ai retrouvées qu’en Avignon.Mai 68 a apporté une nouvelle génération qui a renversé, la table avec fureur et une violence qui a assommé Vilar et Jo Trehard.
happy-et swingant- birthday, jazzi
« Ne sois pas vaine, ô toi, mon âme ;
Ne laisse pas l’oreille de ton coeur s’assourdir
Au bruit tumultueux que fait ta vanité !
Ecoute toi aussi :
C’est le Verbe lui-même qui te clame : « Reviens ! »
C’est le lieu du repos sans trouble, où l’Amour
N’est pas abandonné, s’il n’abandonne, lui.
Et voici que les choses s’en vont disparaissant,
Pour qu’en apparaissent d’autres, que de toutes ses parts
Se fasse tout entier l’univers d’ici-bas. »
(Saint Augustin, »Les Confessions », Livre IV, XII, 16)
Merci, et alii !
Et en plus, Paul, rien de ce qui concerne le jazz ne lui est inconnu !
https://quaideslivres.fr/livres-d-occasion/les-grands-createurs-de-jazz-gerald-arnaud-jacques-chesnel-17003
il y a eu sur F.Musique une excellente émission sur les jazzmen -avec leur bio:
je m’en régalais ; c’es une camarade de lycée qui m’initia au jazz;elle avait , pour un exposé en histoire ,-au choix libre déjà!-fait une présentation du jazz;son copain était malade, paralysé,je crois , elle s’appelait nicole et son patronyme sonnait allemand ; (mais nous n’avons jamais évoqué ensemble, elle et moi, nos histoires;juste son copain,et le jazz!
Je crois aussi que c’est au TMC(Théâtre municipal de Caen), où elle était venue présenter l’un de ses films, que Marguerite Duras à rencontré Yann Andrea. Son dernier… mais comment dit-on « muse » au masculin ?
la crise des opioïdes aux USA : L’artiste Domenic Esposito et le galeriste Fernando Luis Alvarez ont livré la sculpture géante aux portes du fabricant de médicaments Purdue Pharma:
une vraie déclaration de guerre à la séduction de PURDUE !
merci les artistes !
https://hyperallergic.com/448855/artist-drops-800-pound-heroin-spoon-outside-oxycontin-manufacturers-headquarters/
soleil vert:
Après avoir regardé The Pink Cloud , les téléspectateurs peuvent se demander si le réalisateur brésilien Iuli Gerbase est un prophète. Son premier long métrage, qu’elle a également écrit, est un conte de science-fiction incroyablement original sur la vie en quarantaine perpétuelle. Il est étrange de voir comment quelque chose d’écrit en 2017 et tourné en 2019 peut pleinement résumer tant de sentiments provoqués par la pandémie de 2020. Tout à la fois, c’est un drame familial, un thriller environnemental inquiétant et une étude de personnages sur le genre, le sexe et solitude
Souvenir de lycée
Il n’y a pas d’équivalent masculin commun pour muse, mais rien ne nous empêche de concevoir par analogie, dans le même sens, Apollon ou Phoebus. Dans les faits, comme les Muses Apollo Phoebus était le dieu de l’inspiration poétique pour les Grecs. Sans chercher loin, la Muse est une entité qui peut frapper à travers des figures féminines et masculines, mais aussi odeurs, bruits, sentiments très personnels comme la tristesse ou le bonheur.
Oui,Jazzi je confirme, c’est bien au TMC que Duras a rencontré Yann Andréa
Une proposition, Renato !
« La muse est ce qui donne l’inspiration.
L’inspiration c’est le souffle.
Le souffle c’est l’anima (en latin).
L’anima (selon Jung) c’est l’archétype féminin
L’animus (toujours selon Jung) c’est le pendant masculin de l’anima.
Muse Anima
Anima Muse
Animus Mae
Voilà voilà, je viens de t’inventer le Mae (on ne pourra pas dire que je n’étais pas inspiré Wink ) »
https://www.jeunesecrivains.com/t52692-quel-est-le-masculin-de-muse#:~:text=Un%20mot%20est%20soit%20féminin%2C%20soit%20masculin.%20Parfois%2C,masculins%2C%20car%20le%20personnage%20mythologique%20est%20lui-même%20masculin.
Vous vous souvenez de Spoonbridge and Cherry* du vieux Claes, et al. ?
* Claes Oldenburg et Coosje van Bruggen:
vous avez raison renato; comme quoi toutes les cerises ne sont pas sur le gateau de jazzi;
j’en reviens aux oiseaux :
vous a-t-on déjà traités de tête de linotte?
Voilà voilà, je viens de t’inventer le Mae (Jazzi)
Adresse : quai d’Orsay. Un repère de poètes !(demandez à Bloum).
@ 69 bougies… Que l’année entière (érotique, donc)
Oui CT, on leur souhaite la position bien bonne et plus longue encore que les autres (l’année). Hein !
L’histoire des partitions des concertos brandebourgeois de Bach, perdus et retrouvés
En gros : En 1721, Bach composa six « concertos pour divers instruments ». Il les dédia à un Margrave allemand et envoya le manuscrit en cadeau, espérant décrocher un emploi de compositeur de cour dans le Brandebourg. Le Margrave n’a jamais répondu. Bach finit par accepter un autre emploi à Leipzig, où il vivra le reste de sa vie. Les 6 concertos furent perdus pendant 130 ans. Ils n’ont jamais été joués. Le manuscrit fut finalement vendu pour environ 20 dollars et conservé dans une bibliothèque. Les Concertos brandebourgeois y restèrent jusqu’en 1849, date à laquelle ils furent découverts et publiés pour la première fois.
@ Ch. /paysage que je regarde à l’instant/.
Paul Edel aurait pu vous chercher, via H. Böll interposé, en tant que… « Femme devant un paysage fluvial »… Tout à fait vous…
Un beau roman qui m’avait marqué à son époque, sans savoir qui était ce JPA qui en avait fait la promo… Comme quoi, le monde se rétrécit de jour en jour…
https://www.babelio.com/livres/Bll-Femmes-devant-un-paysage-fluvial/92512
enfin, j’ai une vraie photo de J.Drillon en train de manger:
https://www.pinterest.fr/pin/424112489914945387/
@Jazzi
@ jazzi
D’’abord des souhaits à la suite de l’information que nous a livrée Clopine ,mais n’ayant aucun talent pour sortir de la banalité je me contente donc tres classiquement de vous souhaiter un heureux anniversaire , mais du fond du cœur
Ensuite une reponse à votre questions sur mon vécu de la guerre d’Algerie
De 1956 à 1961- j’etais etudiante à Paris et je rentrais une ou deux fois par an pour les vacances chez mes parents
Dans mon univers parisien la guerre d’Algérie ,centrale alors dans la vie politique , était au cœur de nos préoccupations et alimentait nos tentations militantes. Entre camarades c’était presque notre seul sujet de conversation étranger aux matières scolaires : Moments d’indignation partagées au fur et a mesure que filtrait l’information sur certains comportements de l’armée, découverte scandalisée de la torture avec le livre d’Henri Alleg dont la lecture nous avait bouleversées ,participation à des manif pour la paix en Algerie (‘;A ce propos je me souviens de l’une d’entre elle en fevrier 1958 au Vel d’Hiv juste avant sa fermeture et, a l’époque ,-impensable aujourd’hui- ce lieu ne nous disait rien crime dont il avait été le théâtre
Et quand je rentrais chez moi et que je revoyais ma famille, des amies, je me retrouvais moi qui ne pensais qu’a cette guerre , plongée dans un monde hors sol , où curieusement la guerre n’existait pas.,Si on en parlait c’était comme d’une chose lointaine qui ne les concernait pas vraiment ,quelque chose qui se passait dans le bled, pas en ville et ne pouvait affecter la vie facile dans laquelle on se lovait avec insouciance
Les camarades mariées que je rencontrais passaient leur temps chez les couturières et les coiffeurs ,soucieuses de briller avec des élégances de mannequin dans les moments forts d’une vie mondaine intense , L’été tout le monde s’installait dans des villas sur les plages proches ,barbecues ,bateaux, journées de pèche à plusieurs sur des chalutiers loués ;
Pour cette bourgeoisie « innocente » ,pour cette classe de loisir installée dans son aveuglement jouissif ,l’idée que son mode de vie était menacé ne l’ effleurait même pas ;elle n’avait pas conscience du drame qui se jouait et ne pouvait imaginer qu’un jour ce pays ne soit plus la France
Je commençais à me sentir étrangère
Jazzi
Je vous souhaite de franchir 96.
Happy birthday to you.
(Et tant qu’à faire une année CULinaire. 😄
)
Et alii, des oiseaux
L’albatros
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Charles Baudelaire
DHH
De loin, de près.
Paul Edel dit: à
Oui,Jazzi je confirme, c’est bien au TMC que Duras a rencontré Yann Andréa.
Pas tout à fait.
La rencontre a eu lieu chez elle.
Lui l’a vue, d’après ce que vous dites, écoutée.
Puis il lui a écrit des mois durant, des années peut-être.
Elle ne lui répondait pas.
Un jour, il a alors cessé d’écrire.
Elle s’est insurgée, n’a pas voulu que cela cesse, l’a invité à venir la voir.
Elle lui a ouvert sa porte. Il n’est jamais reparti.
Ils se sont disputés comme des malades, ont bu, comme l’alcoolo. qu’elle était, elle a fait ses cures de désintoxication et a replongé. Elle est morte. Lui s’est suicidé récemment, rue des saints Pères.
Il lui est arrivé de se disputer avec Jean Mascolo sur la publication du livre de cuisine de Marguerite. Il n’a pas fait de résilience.
Je pense que la rencontre a eu lieu aux Roches Noires, à Trouville.
Jazzi et Paul
Pas d’approximation sur Marguerite, c’était au Rex. Après India Song.
« En 1975 on donne «India Song» au cinéma le Lux à Caen. Elle vient pour un débat après la projection du film. C’était la mode à ce moment-là, que les réalisateurs viennent parler avec le public, il fallait faire des débats. »
Zut.
Le Lux.
(C pareil)
Bon. I do apologize.
C’était à Caen, la première rencontre, au café.
Il lui a écrit rue Saint Benoît et l’a retrouvée à Trouville bien plus tard.
Duras mon amour, par Yann Andréa
Duras mon amour, par Yann Andréa
Marguerite Duras et Yann Andréa (Sipa)
Le compagnon de Marguerite Duras est mort à Paris ce 10 juillet. En 1999, il avait raconté leur passion, forcément sublime, dans « Cet amour-là ». Extraits d’un texte bouleversant sur l’écriture, l’amour et la mort.
Par L’Obs
Publié le 11 juillet 2014 à 07h26
Je voudrais parler de ça : ces seize années entre l’été 80 et le 3 mars 1996. Ces années vécues avec elle. Je dis elle. J’ai toujours une difficulté à dire le mot. Je ne pouvais pas dire son nom. Sauf l’écrire. Je n’ai jamais pu la tutoyer. Parfois elle aurait aimé. Que je la tutoie, que je l’appelle par son prénom. Ça ne sortait pas de ma bouche, je ne pouvais pas. Je me débrouillais pour ne pas avoir à prononcer le mot. Et pour elle c’était une souffrance, je le savais, je le voyais, et cependant je ne pouvais pas passer outre.
Je crois que c’est arrivé deux ou trois fois, par inadvertance, je l’ai tutoyée. Et je vois son sourire. L’enfance comme un absolu. Une joie parfaite. Que je me sois laissé aller à cette proximité. Et cette impossibilité de nommer, je crois que ça vient de ceci: j’ai d’abord lu le nom, regardé le nom, le prénom et le nom. Et ce nom m’a immédiatement enchanté. Ce nom de plume. Ce nom d’emprunt. Ce nom d’auteur. Tout simplement ce nom me plaisait. Ce nom me plaît infiniment. Voilà. […]
Je veux acheter un énorme bouquet de fleurs. Je n’ose pas. J’ai honte. Comment donner des fleurs devant une salle pleine, comment faire pour oser affronter les sourires, les lazzis et les quolibets? Je n’achète pas de fleurs. J’ai dans la poche «Détruire, dit-elle». J’espère une signature.
Les lumières se rallument. Et elle est là. Elle porte ce gilet de cuir marron offert par le producteur du film, et la fameuse jupe pied-de-poule et des bottines Weston. Une jupe qu’elle va porter pendant vingt ans. Et ce gilet qu’elle me fera porter, ce gilet en cuir, merveilleux, souple, qu’elle me prêtera. Yann, je ne peux pas m’en séparer, je ne peux pas vous le donner, je l’aime trop ce gilet, je veux bien vous le prêter certains jours pour sortir avec moi. C’est ce qu’elle me dit des années plus tard.
J’étais au premier rang juste devant elle. Je pose une question, je m’embrouille, elle sourit, elle m’aide, elle fait comme si c’était une question formidable, et elle répond. Je ne sais pas quoi. Je n’ai rien entendu. J’ai peur pour elle, de la voir là debout face à cette salle pleine. Peur qu’on n’aime pas ce film, «India Song», comme si c’était possible, comme si ça pouvait exister, qu’on lui fasse du mal. Et je vois qu’elle souffre, que pour elle ce film c’est plus qu’un film, qu’elle aime ce film comme si ce n’était pas elle qui l’avait fait. Elle est folle d’amour pour ce film, pour le cri du Vice-Consul, pour la voix de Delphine Seyrig, la robe rouge d’Anne-Marie Stretter, les tangos de Carlos d’Alessio, elle aime absolument «India Song», ce palais défait au bord du bois de Boulogne, au bord de l’Inde. Calcutta, ici, en France. Et moi je le vois, je la vois. Elle a peur qu’on abîme ces images et ces mots et cette musique. J’ai peur et je veux lui donner des fleurs, que tout le monde se taise. Qu’on soit seul dans cette salle de cinéma. Avec «India Song». Elle et moi.
Les questions ont cessé. On reste une dizaine autour d’elle. Je donne «Détruire» à signer. Elle signe. Je lui dis: Je voudrais vous écrire. Elle donne une adresse à Paris. Elle dit: Vous pouvez m’écrire à cette adresse. Puis: j’ai soif, j’ai envie d’une bière. On va dans un bistrot près de la gare. Elle boit une bière. Ensuite: je rentre à Trouville. Des jeunes gens sont avec elle. Elle part dans une automobile conduite par l’un d’entre eux. Elle me laisse dans ce bistrot qui s’appelle Le Départ, en face de la gare de Caen. Je suis avec les autres, on reste encore un peu dans le café. J’ai dans la poche «Détruire» avec une signature et une adresse: 5, rue Saint-Benoît? Paris, 6e arrondissement. […]
rose, un oiseau qui m’intrigua beaucoup!
Du rouge au vert tout le jaune se meurt
Quand chantent les aras dans les forêts natales
Abatis de pihis
Il y a un poème à faire sur l’oiseau qui n’a qu’une aile
voyez wiki qui le connaît
j’ai répondu un jour à un psy
« moi aussi, j’ai deux ailes à mon nom »
wiki explique:
Le mot Pihi, créé par Guillaume Apollinaire, apparaît pour la première fois dans le recueil Alcools. Il désigne des oiseaux imaginaires venus « De Chine », ne possédant qu’une aile et étant ainsi forcés de voler en couple. Or il existe dans la mythologie chinoise des oiseaux similaires, nommés 比翼鸟, en pinyin biyi niao (biyi signifiant « côte-à-côte » et niao « oiseau »), en anglais également nommés Jian birds ; il est donc très probable que Apollinaire, à la suite selon Claude Debon de la lecture d’un numéro de la Revue asiatique de 18961, ait simplement transcrit le mot biyi en langue romane, ce qui aurait donné Pihi.
« … Et d’Amérique vient le petit colibri
De Chine sont venus les pihis longs et souples
Qui n’ont qu’une seule aile et qui volent par couples
Là, c’est du pastiche pur , un peu comme le récit plus hugolien que nature par Vacqurerie des funérailles de son Maitre Vénéré:
« Ce que cette foule avait sous les yeux était quelque chose de formidable, » etc.
La baudruche nombrilico-durassienne se dégonflera bien quelque jour.
Mort d’un voyageur en littérature:
enfant les cerises, je me les mettais aux oreilles ,
c’étaient mes books d oreille
on fait comme ça, au temps des cerises
https://thumbs.dreamstime.com/z/paires-accrochantes-de-fille-d-enfant-en-bas-%C3%A2ge-de-cerises-sur-son-oreille-78274787.jpg
Oui, je crois que tout le monde a compris que Marguerite Duras a avalé tout cru le petit Yann Andréa, ne laissant ressortir que les arêtes… Je n’aurais rien à reprocher au jeune homme, d’ailleurs, si ce n’est l’ineptie qu’il proféra un jour à Apostrophes : interrogé sur son refus de publier un livre de recettes « la cuisine de Marguerite », il asséna que les recettes de cuisine « n’étaient pas de la littérature ». Or, quiconque a lu la fameuse recette de la soupe au poireaux-pommes de terre, écrite par Marguerite, sait bien que c’est exactement de la littérature…
Bref.
Je trouve qu’elle nous manque, la Marguerite, pas ces temps de Covid. Elle nous aurait pondu quelques textes de son cru sur le confinement, le temps qui ne passe plus, le vide et le vertige devant l’avenir, les enfants masqués et l’amincissement des histoires d’amour… Evidemment, il y en aura toujours qui n’aimeront pas ça, ce style durassien si caractéristique. Mais ce seront des fâcheux, bien entendu.
MC
Vous avez l’histoire de la soupe durasienne.
Et alii
Sur les pihis de Chine
De Chine sont venus les pihis longs et souples
Qui n’ont qu’une seule aile et qui volent par couples
Puis voici la colombe esprit immaculé
Qu’escortent l’oiseau-lyre et le paon ocellé
Le phénix ce bûcher qui soi-même s’engendre
Un instant voile tout de son ardente cendre
Les sirènes laissant les périlleux détroits
Arrivent en chantant bellement toutes trois
Et tous aigle phénix et pihis de la Chine
Fraternisent avec la volante machine
Guillaume Apollinaire, Alcools, Zone
MC
Vous n’aimez pas le culte ?
18 g, c quand même bien léger.
Recette rédigée par Duras:«On croit savoir la faire, elle paraît simple, et trop souvent on la néglige. Il faut qu’elle cuise entre quinze et vingt minutes et non pas deux heures – toutes les femmes françaises font trop cuire les légumes et les soupes. Et puis il vaut mieux mettre les poireaux quand les pommes de terre bouillent : la soupe restera verte et beaucoup plus parfumée. Et puis aussi il faut bien doser les poireaux : deux poireaux moyens suffisent pour un kilo de pommes de terre.»
bien sur, j’ignorais enfant les traditions relatives aux femmes juives et aux boucles d’oreille que j’ai apprises plus tard après des « histoires de familles » sur les oreilles percées -pour des boucles-
mon ex mari n’acceptait pas les oreilles percées et évidemment, ma « tenant lieu »de mère voulut alors me faire percer les oreilles sous prétexte de m’offrir les siennes à elles offertes par sa marraine enfant! (ce » n’est pas alors que j’ai fait percer mes oreilles;ma fille fit aussi percer les siennes encore plus tard;
Michel Le Bris, l’Etonnant Voyageur s’en est allé
Eh merdre, mon Michel Le Bris est parti. Je le salue, notre étonnant voyageur, et en plus, j’ai manqué son « amour des livres » (2019). Je vais réparer ça pour le garder plus longtemps en pensée.
Il avait retrouvé la malle de Stevenson. Oui, je l’avais lue, été déçu par le contenu, mais pas par l’entreprise de réhabilitation de MLB, noble en tous points…
Merci pour l’info… Bàv, à St Malo… !
JJJ,
J’ai fini « Le colibri » de Veronesi. Pas trop aimé la fin. Il est impossible d’imaginer la réalité de ce que sera notre mort. Les dates utilisées dans le récit prouvent que Marco Carrera imagine cette mort héroïque et noble de patriarche entouré des siens. Le passé simple cache le conditionnel de supposition. Mais le glissement est imperceptible.
Je vous cite : « Il se donna la mission de maîtriser sa mort. Il sut le faire après avoir délivré les survivants réunis (femme, maitresse, frère, petite fille, belles-filles, ami) du remords de sa perte. Le colibri avait décidé de ne plus faire du surplace, et d’aller de l’avant. De donner aux autres le courage de lui survivre »
Ensuite, vous donnez une préférence à ce roman sur « Chaos calme », y notant un progrès dans l’écriture. J’aime vraiment beaucoup le personnage de faussaire Pietro Paladin. C’est un roman très drôle, sans concession. Il triche en permanence et tous le prennent pour un héros ! La scène d’ouverture est un régal de cocasserie. Sa description de la sortie des classes aussi. C’est un roman sur l’importance du hasard, des coïncidences. Alors que Marco Carrera lutte contre le destin comme dans une tragédie Antique.
C’est un auteur vraiment intéressant un peu caméléon, capable de camper des personnages tellement différents. Il est très fort dans la construction de ses romans, remarquablement traduits par D. Vittoz. C’est agréable d’échanger nos impressions de lecteurs souvent divergentes mais toujours amicales et chaleureuses. Bonne soirée.
Merci Soleil Vert, first…
Etabliie !… ça sulffit !
Comme je l’ai indiqué naguère, ils sont enterrés sous la même pierre, Yann et Margot. DOnc, pas d’histoire…
Je suis d’ailleurs OK avec lui : même le brillant Savarin reconnaissait que sa cuisine ne valait guère littérature.
Et mme Guillemin cherche toujours la vérité dans les ADN… Forcément.
@ Ch. Cela me fait un brin froid dans le dos de me voir cité entre guillemets, comme si mes écritures étaient précieuses à vos yeux… Il ne faut pas leur accorder tant d’importance, vous savez… Mais au moins, vous avez une déontologie professionnelle d’autant plus estimables qu’elle est très peu partagée icite, vu l’anonymat et la gratuité des échanges qui ne s’embarrassent point…
En racontant l’histoire de Chaos calme à mon cercle, je me souviens les avoir fait hurler de rire en m’appesantissant sur la scène inaugurale de la tentative de venir en aide à la personne en noyade, avec un bout de ficelle pas très convaincu…
Oui, OK, de l’humour chez SV, et une belle capacité à se renouveler… J’aime bien… Merci pour votre amabilité. Une belle soirée itoux.
Sartre et Levi-Strauss n’aimaient pas être parasités par les changements de programme et les bavardages à FM, initiés par L. Dandrel. Quels vieux ronchons, furent-ils ! Et s’ils avaient raison maintenant, quelles que soient les musiques ? Lionel Esparza me fatigue, par ex., peux pas me concentrer sur la RDL !…
Merci, JJJ
Ce samedi sur France Inter, « L’humeur vagabonde » par Kathleen Evin ce jour,
Chantal Thomas vient évoquer «De sable et de neige ». En ce moment Walter Benjamin.
@ Il est impossible d’imaginer la réalité de ce que sera notre mort.
Vous avez tort, Ch., ou du moins, j’espère que vous avez tort. Car moi, je compte bien partir en toute lucidité et ne pas me la voir volée. Déjà que j’étais même pas d’accord pour n’être, hein ! 😉
A 19h20
Pour en savoir un peu plus sur Veronesi, XY !
Dédié à ceux qui n’ont jamais lu cet auteur que j’affectionne tout particulièrement.
http://vendangeslitteraires.overblog.com/le-curé-et-la-psy-mènent-l-enquête
Et puis Le Bris qui a retrouvé le Chaos Originaire, comme dirait Renato…
Chaos calme, allez savoir !
Mais tout de même, qu’est-ce qu’ils ont tous à casser leur pipe, ces artistes ?
A croire que pour eux, c’est la goutte qui fait déborder le vase, cette diablerie planétaire.
« Allez ! Ca en plus. Je me tire… »
Gardez-vous en bien !
Oui, JJJ, dans la cas d’un
projet de mort volontaire mais le hasard ne troublera t il pas ce projet ? au moment de mourir, que ressentirons-nous ? Peur? acceptation ? Tristesse ? Nul n’est revenu de ce voyage pour nous en parler…
Pour Le Bris…
Paix à son âme !
Quelques mots d’histoire que je me permets d’emprunter au Président des Vendanges…
« J’ai rencontré Michel Le Bris dans les années 70 quand, après sa sortie de prison, il s’était réfugié chez le chanteur occitan Claude Marti à Couffoulens. Il avait, en effet, été condamné à huit mois de détention en sa qualité de directeur de la Cause du Peuple, journal de la Gauche prolétarienne. Au cœur des luttes que menaient viticulteurs et occitanistes, il écrivit quatre livres de combat qui donnèrent un grand retentissement à ces mouvements : « Occitanie : Volem viure » (1974), « Les fous du Larzac » et « Homme d’Oc » (1975), « La révolte du Midi » (1976). En 1977, parait chez Grasset « L’homme aux semelles de vent » qui marque un nouveau tournant dans son itinéraire et est aussi son adieu au Midi.
Je l’ai retrouvé trente ans plus tard à Rivesaltes où il reçut le Prix 2008 des Vendanges littéraires pour son roman « La Beauté du monde ». Entre-temps, il avait créé à Saint-Malo le festival des Etonnants Voyageurs, beaucoup écrit, parcouru le monde et lancé avec Jean Rouaud le manifeste « pour une littérature-monde ». Homme de grande culture et des grands espaces, fan de Robert Louis Stevenson, il était resté, malgré le succès, le compagnon abordable et simple que j’avais connu. A 77 ans, il vient de partir pour son dernier voyage. »
http://vendangeslitteraires.overblog.com/souvenirs-de-lectures-michel-le-bris
Sur Yann Andrea, le beau livre de Maren Sell L’Histoire, Pauvert, 2016.
Merci, et alii, pour les pépiements bleus!
« XY » de Sandro Veronesi.
(Grasset). Merci, Chantal, pour ce billet qui donne envie de découvrir le roman.
Oui, toutes ces morts… « Le Bris qui a retrouvé le Chaos Originaire, comme dirait Renato… » (nous sommes aussi sur ce chemin…)
@ Nul n’est revenu de ce voyage pour nous en parler
C’est pour mieux laisser la place aux littératures qui ne nous causent et ne ventriloquent que de ça, si on y réfléchit un brin… Non ?
Merci à DHH, rose et JJJ.
Et merci à… Passou, pour le joli cadeau !
Et alii
Si vous voulez participer au comptage
https://www.francebleu.fr/infos/environnement/ce-weekend-la-lpo-de-touraine-vous-appelle-a-compter-les-oiseaux-1611913391
Salut à…
MICHEL LE BRIS
Inoubliable Versailles
Ce n’est ni la ville royale ni même la ville bourgeoise dont Michel Le Bris garde en mémoire l’indéfectible trace. Mais de l’invincible force puisée au plus profond de lui-même et de ses premières lectures que « le petit chose » breton, enfant d’une pauvre fille-mère, dut déployer pour survivre dans un monde nouveau, et hostile, qu’il aborda pour la première fois à… Versailles.
« Le lycée Hoche est le lycée de la bourgeoisie de Versailles. Et les pensionnaires y sont plutôt du genre fils d’ambassadeurs en poste à l’étranger. Dur, pour moi qui arrivais avec mon accent à couper au couteau, n’ayant jamais mis les pieds hors de chez moi ! Le premier jour, les profs nous font remplir des fiches d’information. Nom, prénom, profession des parents, etc. Un professeur feuillette distraitement les fiches, tombe sur la mienne. « En face de « père » vous avez marqué : « sans ». Cela veut dire quoi ? » Je m’explique, mes charmants camarades éclatent de rire, et le prof aussi. Mis en verve par son succès, il poursuit : « Comme profession de votre mère vous avez mis « femme de ménage », c’est bien cela ? » Rires de l’assemblée, de nouveau, et rire du prof. Pas de doute, j’avais changé de monde. Comment surmonte-t-on cela ? J’avais pu voir, enfant, ce qu’était l’humiliation infligée à ma mère – il y a quelque chose alors, en soi, qui devient comme une pierre. Devant ce qu’elle subissait, je me suis juré que jamais, non jamais, je n’accepterai… C’est simple : plutôt mourir – et là, sans phrase – plutôt mourir que de céder. Pour tout ce que j’ai vu, de souffrance et d’humiliation, je me suis juré que personne, non jamais personne ne me ferait dévier, céder, courber le front. Personne ! J’aime beaucoup ce que lançaient les « dissenters » anglais du XVIIe siècle : « Aucun homme n’est né avec une selle sur le dos, et aucun non plus avec des éperons pour le monter. » Il y a en l’homme une flamme intérieure, quelque chose qui peut se révéler d’une force invincible, pour peu qu’on en prenne conscience. Je suis plutôt du genre à penser que l’on peut fendre une pierre en deux si on le veut, juste en la regardant – et que si personne n’y est encore parvenu, ce n’est pas parce que c’est impossible, mais parce que personne ne l’a voulu assez fort. Comment j’ai surmonté le choc ? En étant plus fort. Le professeur de français pouvait piquer des crises de rage parce que je n’étais pas dans la norme, ou que je ne me rendais pas à son opinion, il n’en restait pas moins que j’étais son meilleur élève. Et puis il y a eu le sport : j’étais doué en athlétisme, au handball, et je me suis fait ainsi quelques amis. Mais pour le reste… J’ai détesté le lycée Hoche. » (« Nous ne sommes pas d’ici », Editions Grasset & Fasquelles, 2009)
Cet épisode versaillais, évoqué en ouverture de son livre d’entretien avec le poète breton Yvon Le Men, jouera un rôle fondamental dans la vie de Michel Le Bris. Diplômé d’HEC, devenu maoïste, il sera l’un des cofondateurs du quotidien Libération. Ecrivain, il créera ensuite le festival « Etonnants Voyageurs » de Saint-Malo et lancera le concept de « littérature-monde ». Une ouverture sur l’ailleurs rendue possible grâce à une prise de conscience de son profond enracinement, entre terre et mer, dans la baie de Morlaix, où il revient toujours : « Depuis… oui, depuis cinquante années. J’avais quatorze ans, j’avais quitté ma maison de Tréourhen l’été précédent pour me trouver au lycée Hoche, à Versailles, et dès ma descente du car, à mon premier retour, j’avais dévalé ce même chemin, et c’est là, exactement là, que j’avais été comme foudroyé net – que tout en somme me fut donné, ou retiré, selon le point de vue. Jamais auparavant je ne l’avais trouvée belle, cette baie ! Elle était une partie de moi, ou j’étais une partie d’elle, simplement. Et là, dans une fraction de seconde, qui me paraît encore avoir été un fragment d’éternité, j’ai découvert la beauté, et le prix qu’il me fallait payer, pour l’éprouver : que n’est trouvé « beau » que ce qui peut se mettre à distance, parce qu’on ne l’habite pas, ou plus. Oui, cette baie, qui fut mon royaume, est pour moi la beauté même – depuis le jour où je m’en suis éprouvé orphelin. Et cette blessure-là, je sais qu’elle ne se refermera jamais : n’est-ce pas elle qui me fait écrire ? »
L’a rejoint le chaos originel bien jeune MLB
https://www.humanite.fr/la-malle-en-cuir-le-roman-inacheve-de-stevenson
Paul
Est ce pour son festival que vous avez posé vos guêtres à Saint Malo ?
Comme je l’ai indiqué naguère, ils sont enterrés sous la même pierre, Yann et Margot. DOnc, pas d’histoire…
Je suis d’ailleurs OK avec lui : même le brillant Savarin reconnaissait que sa cuisine ne valait guère littérature.
Je ne le savais pas JJJ pour le tombeau.
Elle a raison dans sa recette. On fait tjrs trop cuire la soupe.
au fait comme on parle beaucoup d’insectes (en ce moment ,même philomag met une video sur les cigales)je me souviens qu’il y a un insecte nommé perce-oreille :le forficule
bonsoir
Ayant déjà lu Colibrì, je suis plus intéressé à l’expérience d’Elisabetta Sgarbi — éditrice de Veronesi.
25 ans chez Bompiani où elle publie, entre autres, Tolkien, Saramago, Amos Oz, Houellebecq, Tahar Ben Jelloun, Sandro Veronesi, Umberto Eco.
Lors de la fusion Bompiani-Mondadori elle démissionne et fonde La nave di Teseo — Umberto Eco, Sandro Veronesi, Tahar Ben Jelloun, Edoardo Nesi, Furio Colombo, Sergio Claudio Perroni, Nuccio Ordine, Mario Andreose, Eugenio Lio e Mauro Covacich, la suivent.
En 2000 elle a fondé La Milanesiana, revue dont elle est toujours curatrice.
En 2016 participe à Festa Mobile, 34° Torino Film Festival, avec le documentaire La lingua dei furfanti — Romanino in Valle Camonica : Vu.
En 2020 elle présente au Festival international du film de Venise, Extraliscio — Punk da balera, un documentaire sur le groupe romagnole Extraliscio Vu.
Ici Comment né un éditeur, en it.
http://www.ilscmilano.it/wp-content/uploads/2016/12/PRETEXT-12-pdf-web-ottimizzato.pdf
De Veronesi je conseil les poésies de ses débuts : Il cielo e il resto, Prato, Edizioni del Palazzo, 1984.
L’un des avantages (ils sont rares) du covid, c’est que les personnalités politiques qui passent à la tv nous font entrer dans leur intimité. Grace à la petite caméra de leur ordinateur ils se montrent dans leur cadre familier,en général leur bureau, (je rêve que l’un d’eux se montre débraillé, fumant la pipe, dans son garage ,entouré d’épagneuls bretons, en train de s’empiffrer de chips, enfoncé dans un canapé défoncé, avec une estampe érotique japonaise punaisée derrière sa tête). On voit par exemple que Daniel Cohn Bandit a deux petits tableaux abstraits dans une pièce aux murs d’un blanc parfait , avec aussi un discret petit poste de radio design. Bien des hommes politiques font attention à se placer devant une bibliothèque fournie et super impressionnante, mais on voudrait qu’il y ait aussi une vitrine pleine de trophées d’argent gagnées pendant des compétitions sportives. Parfois on distingue la photo d’une épouse au visage semé de taches de rousseur, avec les cheveux pris dans la bourrasque de vent d’une croisière, ou bien un mystérieux taille –crayon placé devant des catalogues de livres d’art, ce qui est sympa.
Les avocats adorent avoir des reliés cuir serrés derrière des boiseries et des volumes Dalloz qui font super sérieux. Et que vois-je, ce soir sur LCI , Renaud Muselier se montre devant des photos de famille sous verre avec visiblement des photos d’enfants devenus grands ,ou de jeunes adultes souriants, mais surtout, dans le haut à gauche de l’écran, je ne vois qu’une série de volumes jaunes, ce jaune couverture Grasset épais qui m’intrigue. Est-ce une passion totale et assumée pour les productions Grasset, ou bien est-ce que l’attachée de presse de la maison Grasset lui envoie systématiquement sa production ? Les mystères de la couverture jaune restent entiers. Quelqu’un peut-il m’éclairer ?
Les fâcheux se souviennent, fâcheusement(?) , de la guerre de la dame en question , employée au rationnement du papier dans une maison d’édition qu’on ne nommera pas, ils se souviennent de cet illisible barrage contre le Pacifique du Duras d’avant. Ils ne trouvent pas qu’ avoir substitué l’abscons à l’ ennuyeux soit une grande progression. Ils se rappellent certain délire durassien sur l’ affaire Gregory, ils savent de quoi est capable la Marguerite lorsqu’on lui laisse une caméra entre les mains, ils ne prennent pas les Ravissements et autres Modérato pour un chef d’œuvre de la littérature mondiale, ni le jargon de ses personnages pour autre chose qu’une illusion de profondeur. Ils peuvent se tromper, mais ils assument, éloignés d’une conception de la littérature étroite et nombrilique. Ils se posent une question devant ses roulements de tambour durassohiles : N’ y a -t- il vraiment qu’elle comme femme de lettres au vingtième siècle? (Les fâcheux, aggravant leur cas, n’ apprécient ni l’affreux autrice, ni le calamiteux écrivaine) Il faudrait peut être pas trop les pousser pour qu’ils recommandent d’aller voir en dehors de l’ hexagone des romancières féminines d’un autre calibre et non obsédées par leurs éternelles nuits de Chine,qui sont,comme on le sait, câlines, sinon d’amour. Le salut du roman féminin mérite mieux que le vieux roman colonial repeint à neuf de l’ Indo de grand papa. Il y a de bien mauvaises raisons pour aimer Marguerite Duras et les fâcheux ne donnent pas dans le masochisme litteraire. MC
Courtaud aurait aimé passer une soirée chez l’ambassadeur. Mais voilà , il est commis de cuisine…
Edel
Oui.
Rouletabille de Gaston Leroux. Jaune de chez jaune.
« Ayant déjà lu Colibrì »
Quant au milanais, lui, bat tous les records. Mais peu importe, on a compris le fumiste qu’il est.
Sur le phénix :
« E dopo un po’ che parliamo dei suoi trent’anni da scrittore, di Caos Calmo e di Terre Rare, e di che significa essere padre di molti libri e di cinque figli tra i 27 e i 5 anni, o di come sia stato difficile perdere i genitori uno dopo l’altro di cancro, stare loro accanto potendo solo accompagnarli alla fine, e di come dopo abbia scritto il suo libro più cupo, quell’XY del 2010, «dove tutti erano morti e non c’era un raggio di sole», viene il momento in cui Sandro Veronesi racconta che, due anni fa, ha avuto un cancro e l’ha avuto mentre scriveva un romanzo il cui protagonista moriva di cancro. Bisogna allora che l’intervista parta da qui, perché, intorno a certi momenti si può girare nella letteratura, ma più difficilmente nella vita. »
vous êtes à m’hurler de rire, MC.
On sent que vous ne serez jamais du parti des fâcheux et des masochistes littéraires, que vous aurez toujours d’éployer de bonnes raisons de détester… On vous embrasserait pour ce talent, même si l’on n’arrivera pas à jamais à croire totalement à vos fulminations trop écrites. Vous n’êtes pas assez fin pour nous persuader des cendres répandues sur vos braises. En réalité, vous adorez Margot Dudu, comme tout le monde, mais détestez son « personnage » ou ce qu’elle en a fabriqué. Quel talent, MC… quand je pense par comparaison à la médiocrité suffisante des anathèmes de ces petits 57 et 75 qui cherchaient à vous égaler… Je rêve ! Bàv,
Bien.
Vous n’aimez pas le culte.
Moi oui.
D’autrrs, certes.
Mais elle domine et de loin.
D’autres auteurs féminines au XX ème.
Enterrées par La Duras
@je confirme, c’est bien au TMC que Duras a rencontré Yann Andréa.
On va plutôt confirmer que ce « monsieur » visait sans doute le viager… Et que c’etaut prémédité.
Mais peu importe. Duras en a fait un personnage.
Et que c’etait prémédité.
C’est le syndrome F-M. Banier, un peu.
Le goût de la Méditerranee, je verrai demain, Passou, Ils annoncent du soleil sur la promenade.
séductions:messieurs,mesdames, il s’agit de faire des efforts parce qu’on a trouvé comment vous remplacer:
« Reptiles, gastéropodes et crustacés s’imposent comme nouveaux animaux de compagnie »
bonsoir
rose, si vous avez besoin d’un stylo, vous pouvez toujours venir le chercher sur la tombe-bureau de Duras et Andrea, au cimetière du Montparnasse !
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/ee/Marguerite_Duras_tomb.jpg
Jazzi
Ça a changé.
Y avait une immense rose blanche lorsque j’y suis allée. 😥
Lea, » G LL o q » » vous, vous êtes irremplaçable. Et guère séduisant.
Monsieur visait sans doite le viager. 🥶
Qu’est ce que l’on doit lire comme commentaires sur ce blog 🙄
M.Court, je vais me faire un collector de tous vos billets Duras ! Quel panache !
Janssen J-J
rt. Car moi, je compte bien partir en toute lucidité et ne pas me la voir volée.
Je vous l’espère plein pot. Tous mes voeux pour cette réussite.
Déjà que j’étais même pas d’accord pour n’être, hein ! 😉
N »être ou ne pas naître, drôle de paradigme.
Jazzi, la couverture de ton livre illumine la RDL !
JJJ,
Nous sommes si petits, si perdus devant ce grand mystère…
un traducteur à suivre qui a répondu:
J’ai donc à mon actif une longue biographie de James Madison, qui fut le principal rédacteur de la constitution américaine, et un livre tout aussi long sur quatre juges de la Cour suprême, nommés par F.D. Roosevelt, qui ont fait évoluer les idées constitutionnelles américaines dans l’ère moderne. Je suis en train de terminer un livre qui ne sortira pas avant un an environ sur Abraham Lincoln et la façon dont il a modifié la constitution au cours de la guerre de Sécession. J’ai donc à mon actif une longue biographie de James Madison, qui fut le principal rédacteur de la constitution américaine, et un livre tout aussi long sur quatre juges de la Cour suprême, nommés par F.D. Roosevelt, qui ont fait évoluer les idées constitutionnelles américaines dans l’ère moderne. Je suis en train de terminer un livre qui ne sortira pas avant un an environ sur Abraham Lincoln et la façon dont il a modifié la constitution au cours de la guerre de Sécession.
tps://www.le-mot-juste-en-anglais.com/2021/01/feldman.html?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign
renato, vous ne nous dites pas ce que vous avez pensé de ce Colibrì.
Je ne l’ai pas lu ; les résumés ne permettent guère de juger de la qualité d’un roman, mais beaucoup de choses m’y paraissaient assez convenues, voire calibrées/formatées.
Qu’en est-il de l’écriture ?
Ces deux-là n’ont pas été convaincus, c’est le moins qu’on puisse dire :
https://www.laletteraturaenoi.it/index.php/il-presente-e-noi/1227-sul-colibr%C3%AC-di-veronesi.html
Chantal, une coquille au début de votre article sur XY (2ème paragraphe) : on lit « massacre proféré », au lieu de perpétré.
« Je ne l’ai pas lu »
Voilà au moins quelque chose d’honnête.
rose, merci d’avoir pensé à moi pour les oiseaux: parce que, comme vous savez ,je suis à Marseille , et sur mon balcon viennent quotidiennement se disputer, et se séduire des gabians, je crois , que je déteste; ils sont nombreux attirés par le pain que met ma voisine de terrasse, et cassent tout, pots de fleurs, assiettes , en se battant sur la mienne dans un vacarme affreux,parfois se hasarde un moineau mais il ne reste pas;et je me souviens souvent avec nostalgie de mon petit martinet tombé d’une gouttière ,à Paris, quand j’étais ado, et que je le promenais sur mon épaule pour aller lui acheté des vers
Christiane, rien de plus facile que de se foutre de la gueule de Duras. Faut dire qu’elle tendait elle-même la perche, n’hésitant pas à parler d’elle-même à la troisième personne.
Voilà ce qu’écrivait Angelo Rinaldi le 26/07/1985 dans L’Express :
« Par tradition, quand un écrivain aborde une affaire criminelle, c’est pour défendre un innocent. Le crédit dont il peut jouir, il le jette alors dans la balance qui penche injustement vers la culpabilité. Mme Marguerite Duras a changé ces manières qui furent gâtées par Voltaire et Zola. Désormais, il s’agit d’identifier le criminel pour trouver de la beauté à son acte. Du moins si l’on a bien compris sa verbeuse prose publiée par « Libération », et résultat de sa visite à Lépanges, où mourut le petit Grégory.
A-t-elle enquêté? Non, mais elle a connu une extase : « Dès que je vois la maison, je crie que le crime a existé… L’enfant a dû être tué à l’intérieur… Ensuite, il a dû être noyé. » Mme Duras, c’est Miss Marple juchée sur le trépied de la sibylle de Cumes : des brumes l’enveloppent, que traversent des paroles de vérité jaillies de sa bouche oraculeuse, formées dans ces régions de l’esprit où n’accède pas le sens commun. Et si Christine V. ? comme elle écrit, fidèle à son système d’abréviation littéraire ? est coupable, ce que personne n’a pu encore prouver, les excuses ne lui feraient pas défaut. Les femmes ne sont-elles pas « oublieuses de leurs enfants » quand elles « vivent dans la loi des hommes », asservies à des malotrus qui, par exemple, n’hésitent pas à les battre pour un bifteck mal cuit? Dans ces conditions, quoi de plus naturel que l’infanticide ? Il est le dérivatif à la monotonie conjugale. Tout a bien pu pousser Christine à le commettre ? la laideur du paysage, la médiocrité de sa propre existence, l’inanité des conversations avec son mari, et peut-être aussi le manque d’attrait des programmes de télévision.
Mme Duras démontre comment il est possible, voire inéluctable, que l’on devienne Médée parce que l’on s’ennuie le dimanche et que l’on s’embête les autres jours de la semaine. Voici donc une inculpée accédant au sublime par le biais de la mythologie, et dédouanée de ce fait : Mme Duras en admire la sauvage grandeur, et tartine sur des pages et des pages un jargon néo-analytique, de facture contemporaine en apparence, mais dont l’inspiration, en réalité, remonte à 1900. Un écrivain de cette époque, le « décadent » Pierre Louÿs, a glorifié dans une nouvelle l’attitude d’un sculpteur d’Athènes, bourreau de ses esclaves, qui, un beau matin, reçut une délégation de ses compatriotes venue protester. En guise d’excuse, il présenta la belle statue d’un moribond qu’il avait pu créer grâce à une observation directe de la douleur, suppléant à la panne de son inspiration. Que saignent les corps et les coeurs, pourvu que l’on signe! Ainsi, grosso modo, procède Mme Duras, dont l’esthétisme chichiteux, qu’elle transforme en morale, n’aboutit qu’à desservir son héroïne auprès d’une opinion divisée et troublée. Car bien peu seront sensibles à la poésie de l’infanticide considéré comme l’un des beaux-arts ou comme une récréation dominicale. Et beaucoup ne retiendront qu’une certitude de culpabilité de cette compréhension décrétée par avance, en attendant les conclusions de la justice.
Il manquait sans doute au petit théâtre de Mme Duras un personnage d’indicateur par bêtise, par maladresse ? par vanité surtout. Et celle de la romancière est depuis quarante ans, sur la Rive gauche, une source inépuisable d’anecdotes, ce qui ne diminue d’ailleurs en rien son talent d’héritière de Rachilde et de Lucie Delarue-Mardrus. Une notoriété soudaine a décuplé ce défaut. La dernière muse du régime se croit à présent une conscience.
Mais, à l’inverse d’un Sartre naguère toujours prêt à protester et à innocenter quand se profilait, où que ce fût, l’ombre des policiers et des juges, elle n’a que le souci d’exhiber à la Une les frissons de son Moi en perpétuelle expansion. Elle ne serait que ridicule, une fois de plus, si, dans son numéro de vedette s’attardant sur le devant de la scène après le départ des machinistes du Goncourt et le baisser du rideau, elle ne poursuivait sa quête des applaudissements sur le cercueil d’un gosse.
Le drame de Lépanges est assez compliqué et douloureux comme cela. Il n’était pas nécessaire que s’y ajoutât, pour l’obscurcir encore, la suffisance pâmée d’une femme de lettres qui donne à lire les ouvrages de la collection Harlequin au « Penseur » de Rodin. L’horreur d’une telle histoire se sera augmentée des rires que Mme Duras a suscités, Sarah Bernhardt d’un journalisme de racolage chic effectuant en province sa tournée des prisons et jouant de ses drapés funèbres à la porte des cimetières. Avec des minauderies de vieille coquette. »
Je ne parle jamais des livres qui ne m’ont pas tout à fait convencu, x. Même à risque de passer pour cripto-communiste, j’avouerai que Luperini est comme toujours très pertinent. Cela dit, Veronesi a fait mieux.
De Luperini avez-vous lu L’allegoria del moderno. Saggi sull’allegorismo come forma artistica del moderno e come metodo di conoscenza ?
aller lui acheter
je n’aime guère depuis longtemps les pigeons non plus
Bien meilleur que Courtaud ce ridicule commis de cuisine, voilà le vrai killer:
Rambo, et son hommage à la Duraille.
« Publié pour la première fois en 1988 aux Editions Balland sous une couverture qui imitait celle des Editions de Minuit, ce texte hilarant ne fut pas du goût des durassolâtres, dénués d’humour et confits en dévotion devant l’œuvre de leur idole. Cependant, ils auraient dû apprécier cet hommage au vitriol, car on ne pastiche que les auteurs majeurs. Qui, aujourd’hui, voudrait perdre son temps à écrire une parodie de Bernard-Henri Lévy ? Par ailleurs, il faut souligner que, surtout depuis le succès planétaire de L’Amant, prix Goncourt 1984, la « Reine Margot », dont l’ego avait dépassé sa limite d’élasticité, n’hésitait pas, volontairement ou non, à se parodier elle-même. Duras « faisait du Duras ». »
https://savatier.blog/2013/01/30/quand-patrick-rambaud-pastiche-marguerite-duras/
je me souviens vaguement d’un article de A.Danto qui doit être intitulé (à peu près!) pigeons historiens de l’art;mais je ne peux vérifier ici; peut-être renato saura-t-il préciser
@rose dit: à
« C’est un crime. C’est un crime contre l’humanité. C’est une vraie barbarie, et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux vers lesquels nous avons commis ces gestes ». D’autre part, il a ajouté : « En même temps, il ne faut pas balayer tout ce passé, et je ne regrette pas cela parce qu’il y a une jolie formule qui vaut pour l’Algérie : “ La France a installé les Droits de l’Homme en Algérie, simplement elle a oublié de les lire”. (…) »
Le rapport Stora devrait lui apporter les éclairages nécessaires pour, avant tout, réconcilier les français entre eux, l’Algérie ayant été un département français jusqu’en 1962. Si en prime il peut aider les algériens à s’émanciper avec bonheur des « sangliers » qui les briment depuis lors, tant mieux.
Les pires, se sont les corneilles, et alii !
https://lesoiseauxenville568401881.files.wordpress.com/2015/08/22f05-809626721.jpg
Si excuses il doit y avoir de la part de la France, c’est vis à vis de ses administrés d’abord.
Ah tiens, Sasseur ne reçoit personne ce soir ou alors c’est un de la même humeur, previsiblement noire d’encre, manquent les plus que les spaghettis. Bonne soirée aux pédophiles et incestueux.
Les pires, se sont les corneilles,
Jazzi, ici bientôt ces pauvres bêtes n’auront bientot plus d’arbres où nicher.
Tiens revoilà la copine de water closet. Il a du renoncer…
@ « N’être ou ne pas naître, drôle de paradigme ».
Vertigineux, non ? Pas 1 paradigme, mais 1 parodie asymptotique : pourquoi qq’ chose putôt qu’rin ?
Virginie Q , le pastiche visé par l’amphigouri Sasseurien,est à peu près contemporain de la Pute de la Cote Normande de la petite Marguerite si souvent et si méchamment effeuillée. Suggérons à notre prêtresse de blog qui nous fait si souvent rire par ses vaticinations un « Marie Sasseur sans peine ». Il y eut bien un Roland Barthes du même titre, mais lui, s’il délirait parfois, avait quelque chose à dire….
allons bon ! voilà qu’une relance l’autre. Se manquaient trop … On aime bin quand elles se débignent et s’échinent, car là elles y vont à donf, chacune avec son style débridé. Un samedi soir confiné comme un autre, en dehors des vachettes d’intervilles etr de monsieur Patrimoine.
NB/ Avez-vous remarqué ce qu’est devenu le jeu des 1000 francs en « distanciel » ? (banco ! banco!… Super ! super !). Les candidats ignares essaient de répondre à des questions débiles en consultant les réponses possibles sur l’internet en temps réel, durant les trente secondes autorisées (métalophone). Au repêchage, le candidat bafouille une réponse exacte en ne comprenant rien à ce qu’il lit… J’ai toujours pensé qu’il y aurait une saga à raoonter à la pérèque, au sujet de cette antique émission ayant traversé trois générations… Epoustoufflé, Nico !
Chantal L à x
Merci pour la correction…
———ڰۣ-✿ڿڰۣ-✿ڿڰۣ✿——–
Je pense surtout que je sers trop d’alibi à des outés de la société, qui se croient tout permis sur le net.
En attendant, et pour poursuivre la lecture de ce formidable roman de Le Tellier, et pour happy few:
Courtaud, cet amuseur pour vieilles bourriques, grossier et hideux personnage, au sens propre comme au sens figuré, pas le genre à séduire un barreau de chaise,
a oublié de préciser qu’en plus » la pute de la côte normande » a couché, avec un allemand, pour essayer de sauver le père de son enfant.
Jazzi,
J’apprécie les romans de Duras, seulement ses romans. Surtout pas ses délires lors de l’affaire Grégory. Moins son cinéma, moins voire pas du tout ses poses de metteur en scène. Quant à sa vie privée, elle me laisse indifférente. J’ai été émue en marchant près de l’hôtel des Roches noires.
M.Court n’est pas facile à imiter. Il a la rosserie talentueuse. J’aime lire ses satires. (Duras et d’autres…)
A demain, je vous dirai le sel de la Méditerranée.
Ou pas.
« »la pute de la côte normande » a couché, avec un allemand, pour essayer de sauver le père de son enfant »
Non, pas un Allemand mais un milicien, MS.
C’est Benoît Magimel qui joue le rôle du milicien, dans « La Douleur », l’excellent film adapté par Emmanuel Finkiel. J’en avais parlé à sa sortie.
https://www.bing.com/videos/search?q=la+douleur+film&view=detail&mid=82D66F6BF34B7DB0CC9E82D66F6BF34B7DB0CC9E&FORM=VIRE
@Janssen J-J dit: à
@ « N’être ou ne pas naître, drôle de paradigme ».
C’est la France qu’il aurait pas fallu aux indigènes d’est en ouest, du nord au sud …
Très bel entretien ce soir dans « L’humeur vagabonde».
Kathleen Evin recevait
Chantal Thomas venue évoquer «De sable et de neige»et ses autres livres.
Les pires, se sont les corneilles,
si vous permettez, les pires, selon moi, sont les hirondelles d’Aix en Provence les soirs de concert en plein air :comme ils sont, pour beaucoup, gratuits,lepublic de mélomanes arrive en avance pour avoir une bonne place assise,et les hirondelles viennent s’installer , prêtes à s’élancer et balayer le ciel dès que la nuit est à peu près tombée , sans se laisser troubler par les
artistes qui se mettent à jouer ; et elles rivalisent en piaillements au-dessus de la scène et du public avec les interprètes jusqu’à la pleine nuit;c’est Hamlet qui a été aixois et musicien qui devrait vous raconter ces hirondelles tourmenteuses
du festival d’Aix? !
Je reste très choqué que ce soit un officier général de l’armée française qui ait reçu mission de diriger le chantier de Notre-Dame de Paris alors que cette mission aurait dû revenir de toute évidence à un expert des bâtiments historique.
C’est inacceptable.
@ je sers trop d’alibi à des outés de la société,
Ne croyez pas cela, MS. Vous ne servez à rien, comme chacun.e d’entre les erdéliens. Nous ne saurions nous définir par quoi que ce soit d’utile icite, sinon cela se saurait. D’ailleurs, il suffit qu’un robot nous ferme la gueule de manière unilatérale, qu’on nous coupe le sifflet. Vous voyez bien que votre utilité de censurée n’en est même pas une, vu qu’elle ne susciterait aucune protestation. Quant au sel de la mer du Nord, on en connaît déjà l’esprit. Infiniment supérieur au méridional. Hein. Quelqu’un qui n’a pas lu ce qu’il prétend devrait se la fermer, au lieu de se la péter.
Jazzi dit:
Voilà ce qu’écrivait Angelo Rinaldi le 26/07/1985 dans L’Express :
A. Rinaldi, ses chroniques dans l’Express, une écriture magnifique, inégalée, la gloire de l’Express de ce temps.
Il y avait aussi le billet de première page de Françoise Giroud, court et toujours bien tourné
Du père de son enfant, elle a fait un personnage. De chacun aussi.
Pute c quand elle écrit La douleur hors l’autorisation de Robert Antelme.
Ne savais pas l’épisode de la coucherie avec un milicien.
Laissons la reposer en paix sous la pierre.
Je commençais à me sentir étrangère.
Pense à Annie Ernaux.
Jean Langoncet dit: à
Si excuses il doit y avoir de la part de la France, c’est vis à vis de ses administrés d’abord.
Puis, des harkis.
Aujourd’hui, de ceux qui sont devenus français et sont si maltrités depuis 20 ans.
Chantal L dit: à
Chantal L à x
Merci pour la correction…
———ڰۣ-✿ڿڰۣ-✿ڿڰۣ✿——–
C notre Chantal de l’occitanie. Not’aut’Chantal (B) du plat pays étant en cours d’histoire de l’art.
@rose dit: à
Jean Langoncet dit: à
Si excuses il doit y avoir de la part de la France, c’est vis à vis de ses administrés d’abord.
Puis, des harkis.
Les administrés du département d’Algérie, tous ; je vous invite à lire, enfin c’est à vous de voir, le rapport de Stora. Vous avez plein de choses à y apprendre, et le président Macron avec vous.(n’oubliez pas les annexes)
Lien hilarant mis sur cette chaîne par M.S
On rit de la première à la dernière page de Virginie Q, dont certains passages s’apparentent à des morceaux de bravoure, tel celui-ci :
« Le corps du hareng, qu’on a tranché en plusieurs filets inégaux, dormait jusque là dans un ravier d’huile. Le hareng aussi, lui-même tordu, il se mord la queue avec une espèce d’angoissante sévérité. C’est que le filet, lui, il réagit comme le hareng tout entier et qu’il finit par le représenter dans son corps mutilé de poisson à l’huile trempé. Elle pense aux poissons mutilés et elle se met à pleurer.
Le Patron dit :
– Sont pas frais, mes harengs.
– Ils sont morts, les harengs.
Le Patron, il repart une autre fois, et elle, elle croit l’entendre murmurer des mots terribles, comme : Heureusement, ou : C’est heureux. Et à l’autre
bout de comptoir, le Patron il les regarde avec des yeux durs comme s’il redoutait de comprendre ce qu’il y a là à comprendre. Comme si lui-même il ne vivait pas ici. Mais pourquoi il ne vivrait pas ici ? Pourquoi qu’il irait ailleurs que là où il est, du moment qu’il a cru bon de s’installer à Colombin-sur-Meuse ? »
Patrick Rambaud a publié, en 1996, un autre pastiche tout aussi hilarant, Mururoa mon amour, juste complément de Virginie Q. Le lecteur se prend à espérer qu’il sera, lui aussi, réédité dans mes mois qui viennent.
Illustration : Carte de l’Hôtel de la Marine, à Quillebeuf-sur-Seine, où se déroule l’action d’Emily L (collection particulière, D.R.).
De la parodie faite par P.R
2h32 écroulée de rire.
Mes moi qui viennent.
Vont venir.
Sont venus.
Sont derrière.
Les années maintenant.
Jazzi dit: à
Christiane, rien de plus facile que de se foutre de la gueule de Duras. Faut dire qu’elle tendait elle-même la perche, n’hésitant pas à parler d’elle-même à la troisième personne.
Luciano Pavarotti aussi.
Céline Dion pas encore.
christiane dit: à
Jazzi,
J’apprécie les romans de Duras, seulement ses romans. Surtout pas ses délires lors de l’affaire Grégory. Moins son cinéma, moins voire pas du tout ses poses de metteur en scène. Quant à sa vie privée, elle me laisse indifférente. J’ai été émue en marchant près de l’hôtel des Roches noires.
M.Court n’est pas facile à imiter. Il a la rosserie talentueuse. J’aime lire ses satires. (Duras et d’autres…)
Christiane
J’m +++, votre sanité intellectuelle.
Toute personne sensée sortirait de India Song.
L’affaire Grégory c’était obscène qu’elle intervienne. A.Rinaldi brosse cette indécence parfaitement.
Ses amours sont ses amours. Elle les a assumés. Restent ses romans.
Qui ds mon passage à l’âge de femme m’ont beaucoup accompagnée dans un bonheur extrême, alors que je commençais à me sentir étrangère.
Court, talentueux tout l’temps. Bougon aussi tout l’temps.
@Vous ne servez à rien, comme chacun.e d’entre les erdéliens.
Complète la phrase, s’il te plaît :
Vous ne servez à rien, comme chacun.e d’entre les erdéliens, erdeliens definis comme commentateurs sur la rdl.
Mais j’espère bien !
Et tu fais bien de relativiser l’importance que peuvent avoir des » sous perfusion » numérique , qui n’ont du net que l’usage » laisser un commentaire » de préférence naze et inutile, ou perish.
Et donnant ainsi plus d’ importance à ceux qui ne sont pas là pour tuer le temps qui leur reste à vivre.
Pense quand même que la rdl n’est pas réductible à une poignée d’internés , qui se » matérialisent » sous forme de fichiers effaçables.
« L’hypothèse de simulation énonce que la réalité observable a pour trame une simulation, similaire à celles de nos ordinateurs, sans que les entités y évoluant puissent la distinguer commodément de la vraie réalité. Cette hypothèse repose elle-même sur le développement de la réalité simulée, actuellement considérée comme une technologie fictive et gravitant autour de nombreuses œuvres de science-fiction, telles Star Trek, The Truman Show, Passé virtuel ou Matrix. »
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Hypoth%C3%A8se_de_simulation
Sur ce , je vais aller voir la mer.
Et Al devra attendre le printemps; elles vont bien revenir, celles qui le font à Aix.
31|01|2021, 05:30
Ps:
@Vous ne servez à rien, comme chacun.e d’entre les erdéliens, commentateur de la rdl.
Au moins à assouvir les fantasmes de quelques tordus, pas très clean avec leur leur conscience.
Entre ce que tu penses que je suis, et ce que je suis, il y a quand même un tres gros problème de méthode, dirait R’né.
Mais peut on attendre autre chose d’un boursouflé gavé à la psycho sossio.2.0, qui prend la rdl pour son nid de coucous.
oiseau+++
PIAF
https://www.franceculture.fr/musique/cest-lamour-qui-fait-rever-edith-piaf-paroliere
oiseau+++
PIAF
https://www.franceculture.fr/musique/cest-lamour-qui-fait-rever-edith-piaf-paroliere
L OISEAU BLEU
https://www.youtube.com/watch?v=pSCDgFbjAXk
Il est le seul Belge à avoir reçu le Prix Nobel de Littérature, en 1911. Maurice Maeterlinck (1862-1949), est un de nos monuments littéraires. Parmi ses écrits, L’Oiseau bleu est probablement l’un des plus connus.
A l’origine, L’Oiseau bleu est une pièce de théâtre, construite comme un conte, qui suit les tribulations de deux enfants pauvres, Tyltyl et Mytyl, à la recherche d’un oiseau qui apporte le bonheur.
https://www.rtbf.be/culture/litterature/auteurs/detail_maurice-maeterlinck-la-suite-inedite-de-son-oiseau-bleu-retrouvee-par-ses-heritiers?id=10673471
@ RAF (MS)… @ » Entre ce que tu penses que je suis, et ce que je suis »…, il y a une sainte « nitouchée bin vesquée »… Pas b’soin d’avoir fait spycho… blablablalb,
Bon bin à la mère ! pensez à mett’ une combine plutôt que d’aller y parader toute nue. Fait froid, le dimanche. Vàb,
(31.1.21_9.16)
célèbre oiseau freudien:
Souvenir de Léonard de Vinci : « Un milan venait à moi et m’ouvrait la bouche avec la queue et il me frappait de nombreuses fois avec cette queue-là à l’intérieur des lèvres »
https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0603050627.html
À propos de piafs :
I passeri de Carlo Emilio Gadda cherche traducteur — Jean-Paul Manganaro, peut-être ? —.
Il passero, venuta la sera, appiccò lite a’ compagni da eleggere ognuno la su’ fronda, e ‘l rametto, ove posar potessi. Un pigolio furibondo, per tanto, fumava fuori dall’olmo: ch’era linguacciuto da mille lingue a dire per mille voci una sol rabbia.
Da un’aperta finestra dell’episcopio com’ebbe udito quel diavolìo, mosignor Basilio imagesTaopapagòpuli arcivescovo di Laodicea se ne piacque assaissimo: e dacché scriveva l’omelìa, gli venne ancor da scrivere: «Insino a’ minimi augellini, con el vanir de’ raggi, da sera, ei rendono grazie all’Onnipotente, e implorando con le loro flebili voci il Suo celeste riparo contro la paurosa notte sopravvenente, richinano il capetto sotto l’ala, e beati e puri s’addormono»
Ma i glottologi del miscredente Ottocento sostengono che quel così rabbioso e irriverente schiamazzo che vapora fuor da ogni fronda dell’olmo non è se non:
– di sò, al mi barbazzàgn, fatt bèin in là…
– ditt con me?
– propri con te, la mia fazzòta da cul!
– mo fatt in là te, caragna d’un stoppid…
– t’avei da vgnir premma, non siamo mica all’opera qui.
– sto toco de porseo…
– va a remengo te e i to morti…
– quel beco de to pare…
– e po’ taja, se no al mak el grogn, … tel digh me…, a te stiand la faza…
– levate ‘a ‘lloco, magnapane a tradimento!…
– né, Tettì, un fa o’ bruttone…
– puozze sculà
– ‘sta suzzimma, ‘e tutte ‘e suzzimme!
– piane fforte ‘e loffie!
– a tte te puzza ‘u campà!
– lèati, porco, ‘e cc’ero prima io…
– … sciu’ ‘a faccia tua…
– chiàveco!…
– sfacimme!
– recchio’, te ne metti scuorno o no!
– è ‘ttrasuta donn’Alfunsina!
– e cc’ero io, maledetta befana, costassù costì l’è la mi casa!
E altre finezze del trobàr cortese.
Il primo libro delle favole
sur l’argument du rêve sous la rubrique de la simulation, un meilleur conseil de lecture : le tome 2 de la monstrueuse enquête de Lahire, « la part rêve » (la découverte). Voilà de la bonne sociologie, mais faudra se lever avant cinq heures du matin plutôt que de nous balancer des liens de philo à la petite semaine. C’est un conseil « utile »… Le bouquin papier ne vaut que 28 euros, et ne fait que 1210 pages. Devrait pas vous effeuiller la Margeride… Revenez nous en causer dans 3 jours, une fois déjouquée de la mangeoire du colibri. Bàv,
et alii dit: à
A l’origine, L’Oiseau bleu
hmmmmmmmmmm
préfère :
https://www.youtube.com/watch?v=qQCbotXku7g
composé par feu Jean-Daniel Mercier, qui travailla longtemps avec JJ Debout, et chanté par sa prpre fille
« Prendre la rdl pour un nid de coucous. »
Quid :
Marine LP
Je ne suis pas la directrice d’un asile d’aliénés !
Et Milos Forman
mout
Sigmund Freud – « Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci », Ed : Gallimard, 1987, p108
Deesse ithyphallique –
La déesse égyptienne Mout, figure maternelle à tête de vautour, était dotée de seins et aussi d’un pénis en état d’érection
Pour l’acquérir, cliquez
sur le livre
Freud exhume ce personnage du culte égyptien à propos du souvenir d’enfance de Léonard de Vinci. Dans les pictogrammes anciens de l’Egypte, « mère » s’écrit par l’image d’un vautour. La déesse Mout, dont le nom ressemble à l’allemand Mutter, avait une ou plusieurs têtes de vautour. Le vautour servait de symbole à la maternité car les égyptiens croyaient qu’il n’y avait parmi eux que des femelles (p100), et qu’elles étaient fécondées par l’action du vent.
Les figurations de la déesse Mout cumulent des caractères masculins et féminins, de même que le vautour était, dans le souvenir de Léonard, androgyne. D’autres divinités égyptiennes ou grecques étaient hermaphrodites (p109). Ceci tient à la psychologie du petit garçon : il ne peut pas imaginer que son membre si précieux manque à d’autres personnes, y compris aux filles. Il fixe son attention érotique sur cet organe supposé ou sur un substitut (p112). L’adoration des parties génitales a existé dans les époques primitives et subsiste encore dans certains cultes (p114).
https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0603051957.html
euh… petite rectif -> Bernard Lahire : « La part rêvée, l’interprétation sociologique des rêves », tome 2, Paris, La découverte, 2021.
Cf. la mangeoire du colibri
VOUS AVEZ RAISON SOLEIL VERT/
https://www.youtube.com/watch?v=HQWUIg4EjGA
Bien sûr, se moquer de Duras qui vieillissait assez mal et jouait la pythie de la rue Saint-Benoit,c’était devenu une scie. Aussi une facilité. Car il y a un ton Duras, unique,,une manière de faire sentir de l’intérieur combien ses femmes passionnées sont prisonnières de leurs émotions, prisonnières de la brulure amoureuse. si on relit aujourd’hui « un barrage contre le pacifique » (1950) on est étrangement séduit par ce récit réaliste d’une famille blanche pauvre en Indochine. Le personnage de la mère et son courage, prend une grandeur épique. Et la solitude des enfants apporte les peurs irraisonnées de l’enfance et de l’adolescence.. C’est déjà bien. Ce qui surprend davantage , en lisant des textes des années 50 aussi différents que « les petits chevaux de Tarquinia » , « le square », « Moderato cantabile » ou l’étonnant « Dix heures et demi du soir en été », c’est que Duras a un véritable don pour rependre, retisser, reconstruire et enrichir sa trame autobiographique en laissant la place à l’absence, à, la reconstruction fantasmatique.Elle capte et entend les modulations et le rythme du désir. Elle restitue avec elegance et naturel le côté lancinant des images du passé. Il y a une hantise durassienne, et une manière brulante-froide pour imposer des personnages féminins entrainés, roulés, sublimés, dans le vertige de la passion qui nourrit et détruit en même temps. Rend victime et bourreau. Le plus beau personnage, sans conteste, est Lol V. Stein. Ce « ravissement de Lol V. Stein », de 1964, est une œuvre unique, solitaire, concise, tournoyante, obsédante comme un tango. La manière dont Marguerite Duras conduit au seuil de la folie cette Lol V. Stein. La manière dont le passé refait tout chavirer au cours d’une soirée. Quelle tragédie classique avec unité de lieu et d’action.La manière dont on ne guérit pas complètement d’un épisode amoureux traumatisant, il n’y a qu’elle pour le dire avec cette économie de mots, ce phrasé, cet appel ouateux et désespéré miroitant de silences. Les lectrices ne s’y sont pas trompées, fascinées devant cette force de vérité des émotions. Même si « l’amant » ,tardif, n’a plus la puissance d’autres romans, l’impatience de la liberté,l’insurection de son adolescente restent authentique. L’envoûtement est là. Duras est aussi capitale et novatrice que Virginia Woolf pour dire les émotions féminines.
A l’époque elle ne succombe pas du tout aux descriptions froides ou ralenties du Nouveau Roman, ni aux clichés du roman psychologique féminin traditionnel. Elle est ailleurs : parfaitement elle-même. Quel Chemin solitaire. Elle a trouvé sa voie, son domaine, son chant, celle d’une écriture hantée, habitée, modulée, variations et vertiges : reprendre musicalement les motifs de son enfance, les rencontres avec certains hommes. Sa prose rend compte du silence, de la trace brulée du désir, de la combustion du désir, et elle le fait avec des variations étonnantes à travers les personnages de Tatiana Karl, d’Anne-Marie Stretter, de Vera Baxter, Anne Desbaresdes, d’Elisabeth Alione. La manière dont ses personnages féminins sont engagés dans cette curieuse dépossession –au sens racinien- qu’est la passion amoureuse, cette manière d’être, présente-absente à soi, cette puissance déplacée qui habite le corps Lol V. Stein au terme d’une nuit de bal, c’est tout à fait unique. Je comprends que des psychiatres aient étudié son œuvre, de Lacan à Granoff.
@ jzmn… / n’hésitant pas à parler d’elle-même à la troisième personne /.
Depuis Alain Delon, nos lexicographes machistes ont inventé le terme d’il-isme… Leur est pas venu à l’idée d’inventer le « elle-isme »…, avaient pas margot dans la zone de confort de leur rétro-viseure…
Je trouve que vous exagérez un brin Paul, de vous mettre à la place de l’indicible durassien pour vous accaparer la substance de son écriture unique, alors que cet indicible ne peut appartient qu’aux lectrices femmes… Je pense qu’aucun homme normalement constitué en hétéro ne saurait valablement accéder à cet indicible-là, ni même pouvoir en rendre compte, quelle qu’en soit l’habilité.
Merci néanmoins d’avoir essayé… Votre mise au point me semble avoir été préparé de longue date, toutefois. Elle est un brin plus talentueuse que celle de notre ami Passou, (cf. notule dans son dictionnaire amoroso), voire celle de Laure Adler qui aura manqué quelque chose dans sa biographie de MD qui reste pourtant pas mal documentée…
Heureusement que je me lis presque jamais avant de poster… Effroyab’ ! (mais comprenab’, non ?)
Je présente une dernière fois toutes les excuses à l’erdélie.
J’en profite pour saluer Giovanni san’Angelot, m’inquiétait de savoir s’il n’aurait pas chopé le virusse, par hasard. J’espère que non. Bàl,
Si mon souvenir est bon, Yeats (A vision) avait cru possibile d’apprendre aux coucous l’art de la construction du nid.
Les coucous ne construisent pas de nids, ils se contentent de pondre dans celui des autres, un peu comme ma soeur qui n’est pas à une impudence près, sur cette chaîne. Bàv RM,
Dans les villages, les petites villes mais aussi les grandes villes alsaciennes, on rencontre souvent de cigognes. Ces oiseaux vivent en couple ou en bande. Ceux qui ont choisi de rester définitivement sur ce territoire ont construit des nids sur les toits et les cheminées des locaux. D’autres sont en capture ou non et vivent dans des parcs. La plus importante population de cigognes en Alsace se trouve dans la commune de Munster. Les gens y ont même fondé une association qui a pour but de protéger les cigognes. Chaque année, 20% seulement des cigognes qui s’y trouvent migrent en Afrique. Certaines ne migrent plus très loin et optent pour des pays voisins comme l’Espagne. Les autres restent sur place et se nourrissent de tout ce qu’elles trouvent.
@ tuer le temps qui leur reste à vivre.
En voilà une idée qu’elle est bonne ! Je rappelle que Paul Feyerabend en a écrit une formidable épistémologie. Encore faudrait-il avoir un peu de culture et de mémoire ayant su trié le nécessaire de l’accessoire. On ne le voit pas vraiment. Pour info, sait-on jamais dans quelle besace ça pourrait bien tomber, didier !…
https://www.seuil.com/ouvrage/tuer-le-temps-une-autobiographie-paul-feyerabend/9782020239110
Voici la légende du KINDELSBRUNNEN (Fontaine aux enfants)
Sous la cathédrale de Strasbourg il y avait autrefois un lac. C’est là que barbotaient et s’amusaient les âmes des enfants qui attendaient de venir au monde. Sur ce lac vivait aussi un gnome qui passait son temps à naviguer sur une barque argentée. A l’aide d’un filet d’or, il attrapait délicatement les âmes des bébés. Il les confiait ensuite à la cigogne qui n’avait plus qu’à les déposer dans les berceaux.
Faisons plutôt confiance au général Fifrelin pour achever les travaux dans les dix ans à venir. Il faut toujours compter avec les casseroles trainées par les experts militaires, hein, elles ne sauraient les empêcher !
https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-le-general-prend-ses-quartiers-a-notre-dame-01-12-2019-8207154.php
« En Algérie, le rapport de Benjamin Stora accueilli froidement
Le rapport de l’historien sur la mémoire coloniale n’a encore suscité aucune réaction officielle en Algérie, mais les médias et les historiens sont critiques. » (Le Parisien)
J’en ai mal à mon goût de la Méditerranée !
Mais comment recevrons-nous le rapport algérien ?
Tout aussi froidement, je suppose.
Belle analyse du tempo durassien, Paul.
Je me souviens être allé voir, une après-midi de la fin des années 1970, au cinéma La Pagode, « Vera Baxter », de Marguerite Duras. Avec son jardin et son salon de thé, cette luxueuse salle exotique, véritable pagode exportée et reconstituée dans le très bourgeois 7e arr. était ce jour-là principalement fréquentée par des femmes splendides, languides, entre deux âges, solitaires, genres femmes de diplomates déclassées, divorcées, plus ou moins répudiées. Le spectacle était tout autant dans la salle que sur l’écran. Doublement fascinant !
« des femmes splendides, languides, entre deux âges, solitaires, genres femmes de diplomates déclassées, divorcées, plus ou moins répudiées. Le spectacle était tout autant dans la salle que sur l’écran. Doublement fascinant ! »
Aujourd’hui, elles vivent avec Ashton Kuchner, défilent en Prada, et les mecs l’avez ds l’baba.
Nous, nous sommes assises au bord de la rivière, et on vous regarde trépasser.
Sauf J-JJ qui lui anticipera.
et Colombe Schneck,,famille de Pachet
Et alii
Et l’oiseau d’or
L’oiseau de feu, etc.
COLOMBE S a répondu
D’ailleurs, quand on lui dit qu’il y a toujours une part d’elle dans ses livres, elle répond du tac au tac : « Un écrivain qui ne parle pas de lui-même, je ne vois pas pourquoi il écrirait. »
in https://www.lanouvellerepublique.fr/poitiers/colombe-schneck-signe-un-roman-tres-actuel-sur-le-determinisme-communautaire-et-social-dans-les-annees-90
« Je comprends que des psychiatres aient étudié son œuvre, de Lacan à Granoff. »
Manque Freud.
L’aurait écrit le désor du pénis, le manque du phallus, rien à dire. Et tout son baratin castrateur de pensee unique dinatrice masculine.
Pendant que nous au prochain bal on mettra quelle robe hein sur cette chaîne en visio-conférence ?
Désir ou décor, rose ?
JJJ,
Le texte de Paul Edel est bienvenu en ce temps des échanges, ici, qui font une place trop importante à ses émois tardifs… Revenir à l’écriture, rare, s’insinuant dans ce qui souvent reste secret : les non-dits, les solitudes, les gestes sans témoin.
Pourquoi un homme, qui plus est romancier et lecteur-critique devrait être exclu de l’énigme de cette écriture ? C’est vous qui vous excluez de ce bonheur. Sur son ancien blog, souvent, les échanges revenaient aux romans de Duras qu’il cite ce jour. Je dois à l’un de ces commentaires la découverte tardive de « Dix heures et demie du soir en été » (1960).
je voulais aussi évoque les avortements clandestins:
Colombe Schneck, si peu sérieuse à « Dix-sept ans »
SUPPORTERS
Je suis sans doute parmi les Français qui s’intéressent le moins au football. Je ne regarde pratiquement jamais même les plus « grands » matchs à la télé. Et je n’aurais pas la moindre envie d’aller voir du football dans le coin où je vis.Je n’admire pas les plus grands footballeurs français ou étrangers. Mais, après tout, ce sont de sportifs et c’est une activité qui doit leur apporter de la santé
et du plaisir.
A côté des footballeurs, il y a les supporters. Libre à eux. Ils regardent, ils admirent, ils se réjouissent, ils s’attristent. Bon. Certains , parfois, boivent trop avant, pendant et après. Certains se battent. Ce n’est pas bien.
On nous montre ces jours-ci à la télé des supporters du club de Marseille qui expriment leur grand mécontentement contre leur équipe, les dirigeants de cette équipe, qui jettent des pierres, qui brûlent des choses, qui profèrent des menaces, en meute. Ils perdent la boule ! Drôle de façon de supporter.
Les supporters ne sont pas les maîtres . S’ils ne sont pas contents, qu’ils ne viennent plus, qu’ils ne supportent plus, qu’ils fassent autre chose .
Que pensait Duras de Proust, Paul ?
Et que pense Clopine de Duras ?
« c’est une activité qui doit leur apporter de la santé et du plaisir. »
De la gloire et beaucoup d’argent aussi !
Aujourd’hui, Duras s’intéresserait peut-être aux femmes de footballeurs ?
évoquer:
et qu’on ne me dise pas que je ne sais pas de quoi je parle, parce que j’ai avorté ,(j’avais un stérilet bien sûr) un 15 AOUT, à la demande de mon (ex-)mari alors que j’avais déjà un fils ;et j’ai dû aller en clinique pou une pose de laminaires et finir la sale besogne; on me remit plus tard un stérilet et là , j’ai été enceinte de ma fille
Je lis des livres, s’ils sont bons le sexe de l’auteur-e ne m’importe point.
Le stérilet c’était n’importe quoi, quelques-unes de mes amies en ont frait les frais.
le stérilet
à l’époque, renato, ils étaient au marché noir considérés comme la merveille des merveilles
Jazzi, il y a une passionnante émission de la RTF du 12.2. 1963. Une émission de Robert Vallette. Pendant plus d’un quart d’heure, Duras dit –ou plutôt récite – tout ce qu’elle doit à Marcel Proust. Grosse dette visiblement.
Elle parle d’un enseignement majeur ; elle en donne des exemples qui sont nombreux. Parmi eux elle note le « résultat symphonique de la transparence des formes »,et de l’indéchiffrable complexité que son intelligence démêle . Elle note aussi que grâce à lui, elle appris « que la gravitation de l’esprit tourne autour d’un axe unique qui est la conscience de l’auteur. « elle appris aussi de lui « la fin de l’objectivité » en littérature, elle insiste aussi sur le « pessimisme essentiel de Pourst,nmais un pessimisme « en marche ». elle insiste sur le « en marche » ., etc etc.. La manière dont elle déplie des phrases très préparées et sophistiquées dans la précision me fait croire qu’elle a soigneusement répondu à des questions préparées à l’avance. A verifier..Il faut écouter l’ensemble de cette émission .Elle a alors 49 ans et va publier, un an plus tard, « Le ravissement de Lol.V. Stein ».Dans plusieurs entretiens plus tardifs elle parle aussi des « Roches noires » de Trouville, où elle habite, et parle de ce fantôme qui hante les murs de cet ancien hôtel où le jeune Proust descendait.
@qui plus est romancier et lecteur-critique devrait être exclu de l’énigme de cette écriture ? C’est vous qui vous excluez de ce bonheur.
Mais bon dieu, je le taquinais… Voyez pas que cé parce qu’il m’impressionne, Ch… ?
J’ai lu passionnément tous les romans de Duras à une époque… J’ignorais pourquoi ils me clouaient de bonheur… J’étais incapable d’expliquer… Et voilà que JAP/PE m’explique qq chose de profond… Et j’en suis baba, mais veux pas démissionner et je résiste encore un brin… Est-ce assez clair ainsi, chère Ch., ou toujours aussi incompréhensib’ ??? Pas grave, de toute, hein… et monsieur Andesmas… avec michael lonsdale, je crois, sa voix ou sa voussure ?
… et l’autre frangine qui se faisait pseudomiser « des journées entières dans les arbres », la Waldène, voilà qu’elle se la ramène avec mes prétendus multi-pseudos ! S’imagine qu’on la suit pas à la trace depuis des plombes, mandoute, y compris dans le dkwb. C’te cruche à vinaig’ qui sait pas qu’on a une vie d’écriture bien remplie ailleurs qu’ici… et que le repos du guerrier est bin mérité… Et pas qu’un peu !…
@ j’ai avorté ,(j’avais un stérilet bien sûr) un 15 AOUT, à la demande de mon (ex-)mari alors que j’avais déjà un fils ;et j’ai dû aller en clinique pou une pose de laminaires et finir la sale besogne; on me remit plus tard un stérilet et là , j’ai été enceinte de ma fille
___________
A part de ça, elle raconte jamais sa vie privée sur ce blog, etceterail ! Estoy mdr… Quand votre 3e personnalité prend le dessus, ye yubile de la galerie. La folie, ç’a parfois du bon, ça relativise un brin la nôtre ! Au moinssss. Merci etalii… Moi, ye vous préfère ainsi allumée, le nous change des C-C habituels de la 2e personnalité… Là, ye vous M…
1356
commentaires