Sélectionner, apprendre à se séparer
Qu’est-ce qu’on garde et qu’est-ce qu’on jette ? La question se pose de manière à peu près identique pour un particulier confronté au rangement de sa propre bibliothèque saturée ou au devenir de ses papiers de famille à l’heure de l’héritage, que pour un historien chargé d’effectuer le tri dans un dépôt d’archives publiques ou professionnelles. Sauf que les conséquences ne sont pas les mêmes, le second ayant une délégation de responsabilité. Il y a bien la solution du « désencombrement radical » prônée par Marie Kondo, une essayiste japonaise qui a remporté un succès phénoménal en montrant dans son best-seller La magie du rangement (2011) que la chose relevait d’un art de vivre (assez basique, tout de même). Sélectionner, apprendre à se séparer, se résoudre à broyer, c’est effectivement tout un art. La technique de base de l’archiviste bien né. Face à une masse impressionnante de documents à traiter, le sentiment d’un embarras de richesses est souvent une illusion. Dans une récente chronique sur le sujet, l’historien des sciences Guillaume Lachenal à l’unisson avec Andrew Mendelsohn, un collègue de la même spécialité, rappelait que le progrès de la connaissance médicale depuis la Renaissance a reposé moins sur l’accumulation de kilomètres de dossiers de patients que sur leur destruction méthodique. Un point de vue que partagent même ceux qui se sont donnés pour mission de sauver les papiers en péril. Ainsi les collaborateurs de The Arcadia Fund. Cette organisation philanthropique basée à Londres, qui vient en aide aux héritages culturels menacés, a lancé un projet original en partenariat avec la British Library sous l’acronyme EAP pour « Endangered Archives Programme ». Le couple qui en est à l’origine, l’historienne des sciences Lisbet Rausing et l’historien de l’Europe moderne Peter Baldwin, a réussi à soutenir quelque 400 projets dans 90 pays, principalement en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Leurs équipes sont constituées d’archivistes, d’experts et de chercheurs lancés à travers le monde afin de repérer dans des institutions dépourvues de tout moyen des archives locales jusqu’alors vouées à la disparition par la négligence, l’indifférence, l’oubli, l’ignorance quand ce n’est par les guerres. Puis, une fois le projet sélectionné, elles s’activent à en dresser un inventaire détaillé avant de numériser in situ les manuscrits et documents les plus fragiles et à préserver des ravages du temps photos, lettres, collection de journaux, enregistrements formant un fonds cohérent. Tout un matériau original qu’elles s’engagent à laisser sur place une fois digitalisé, n’emportant que des copies numériques afin de les rendre librement consultables sur les sites de l’EAP, remarquablement conçu) et de la British Library, de même que les inventaires et catalogues. Des fonds très divers ont d’ores et déjà ainsi été préservés par ce biais : les collections complètes du quotidien de Managua La Noticia et El Comercio et de l’hebdomadaire El Liberal ; des manuscrits religieux chinois (XVIIIème-XXème) sur différents supports provenant de la plupart des provinces ; les registres de la paroisse de San Bartolomé de Huacho comprenant tous las actes de baptêmes, de mariage et de décès de 1755 à 1937 qui étaient dispersés dans une vingtaine de villes d’un diocèse du Pérou etc. En projets, les fonds de communautés juives établies dans plusieurs villes de la Pampa argentine depuis la fin du XIXème siècle ; ceux du pouvoir central de l’Etat de Oaxaca (Mexique) durant la période coloniale et tout au long du XIXème siècle ; les manuscrits islamiques de l’irremplaçable bibliothèque Djenné (Mali) appelés à être sauvés après ceux de Tombouctou ; 250 manuscrits religieux (Corans, traités etc) de Minaangkabo (Sumatra occidental) des XVIIIème et XIXème ; les collections complètes (1872-1919 et 1937-1980) de deux grands quotidiens du Bengale de l’époque coloniale et post-coloniale qu’aucune autre institution ne possède en l’état ; quelque 2000 manuscrits rares (XIIème-XIXème siècle) conservés par la bibliothèque de la mosquée Al-aqsa à Jérusalem ; 300 manuscrits bouddhistes particulièrement fragiles rédigés sur des feuilles de palmier en Birmanie ; les archives de Taras Hryhorovych Shevchenko (1814–1861), célèbre écrivain et peintre dont l’œuvre est tenue comme fondatrice pour la langue et la littérature ukrainiennes etc Leur consultation en ligne donne le vertige, surtout si l’on imagine que ces trésors auraient pu être perdus à jamais sans que nulle trace n’en subsiste. Mais quoi que l’on fasse avec ces fonds, qu’on les garde ou qu’on les jette, entre la conservation et l’épuration, la décision est conditionnée par une même crainte qui la gouverne : n’avoir jamais à la regretter. Cela dit, si malgré des phénomènes qui nous sont depuis familiers (épidémie, quarantaine, psychose de l’enfermement, crainte du rationnement, folie de la rumeur qui court etc), La Peste (1947) d’Albert Camus est moins un roman sur la peste et ses effets qu’une allégorie de la peste brune (occupation de la France par les Allemands, éradication du Mal par des actes de résistance au nazisme etc), ce billet n’a rien d’allégorique. Encore que… en même temps…
(« Sauvetage d’une collection de documents historiques zoroastriens » ; « Sauvetage des archives de Calabar au Nigéria » ; « Bibliothèque des manuscrits de Djenné, Mali » photos D.R.)
1 293 Réponses pour Sélectionner, apprendre à se séparer
Un papier en forme d’inventaire avant succession !
Déballer sa bibliothèque, la déranger de fond en comble, la débarrasser des livres qu’on n’aime plus en ayant l’embarras du choix entre tous les livres autrefois aimés et réalisant enfin qu’on a plutôt fait le choix des embarras.
Nous aurions peur de détruire 99% de nos étagères de bibliothèques, encombrées de livres merdiques ?
Allons donc ! Pour quelle raison ?….
La peur du vide ? le sentiment de ne rien laisser derrière soi ? la fausse sécurité que représente la muraille bâtie au fil des siècles par des armées de rêveurs scribouillards ? Ridicule orgueil, non ?…
On brûle tout, fissa, et on ne laisse aucune trace visible aux commissaires politiques de la littérature, ces hyènes stériles !
« Qu’est-ce qu’on garde et qu’est-ce qu’on jette ? […] Mais quoi que l’on fasse avec ces fonds, qu’on les garde ou qu’on les jette, entre la conservation et l’épuration, la décision est conditionnée par une même crainte qui la gouverne : n’avoir jamais à la regretter. »
Ce billet me fait penser à tous mes tris et classements, mais qu’est-ce que penser ?
Belle occasion de ré-ouvrir Penser/Classer de Georges Perec (Essais / seuil)
pages 172/173
« Comment je pense quand je pense ? Comment je pense quand je ne pense pas ? En cet instant même, comment je pense quand je pense à comment je pense ?
« Penser/classer », par exemple, me fait penser à « passer/clamser », ou bien à « clapet sensé » ou encore à « quand c’est placé ». Est-ce que cela s’appelle « penser » ? […]
La réponse à ces questions est parfois évidente et parfois totalement obscure : il faudrait parler de tâtonnements, de flair, de soupçon, de hasard, de rencontres fortuites ou provoquées ou fortuitement provoquées : méandres au milieu des mots, je ne pense pas mais je cherche mes mots : dans le tas, il doit bien y en avoir un qui va venir préciser ce flottement, cette hésitation, cette agitation qui, plus tard, « voudra dire quelque chose ».
C’est aussi, et surtout, affaire de montage, de distorsion, de contorsion, de détours, de miroir, voire de formule, comme le paragraphe suivant voudrait le démontrer.
[…]
La mémoire est une maladie dont l’oubli est le remède
La mémoire ne serait pas mémoire si elle n’était oubli
Ce qui vient par la mémoire s’en va par l’oubli
Les petits oublis font de grandes mémoires
La mémoire ajoute à nos peines, l’oubli à nos plaisirs
La mémoire délivre de l’oubli, mais qui nous délivrera de la mémoire ?
[…] »
Bien aimé les dernières lignes du billet… aussi.
Honnêtement, ce que raconte Perec, là, est sans aucun intérêt…. c’est gentil et c’est propre…Next ?
quand Justin Crétin ne sait plus quoi exprimer, il termine immanquablement par « next? » pour la 97ième fois, fortiche l’andouille !
JiCé….. dit: « Honnêtement, ce que raconte Perec, là, est sans aucun intérêt…. »
En êtes-vous certain, JC ?
Peut-on trier sans penser ? Que ce soit pour classer, que ce soit pour jeter.
Il est important de savoir pourquoi on trie, pourquoi on classe. Pourquoi ce besoin ? Pourquoi parfois nous préférons ne pas trier, ne pas classer ?
Cet extrait ludique est presque à la fin du livre qui se termine par le classement des interjections selon un (très médiocre) dictionnaire des mots croisés (extraits) :
D’admiration : EH
De colère : BIGRE
De mépris : BEUH
Dont se sert le charretier pour avancer : HUE
Exprimant le bruit d’un corps qui tombe : PATATRAS
Exprimant le bruit d’un coup : BOUM
Exprimant un espoir déçu : BERNIQUE
Exprimant un juron : MORDIENNE
Exprimant un juron espagnol : CARAMBA
Exprimant un juron familier de Henri IV : VENTRE-SAINT-GRIS
Qui s’emploie pour chasser quelqu’un : OUST, OUSTE
Z ? »
Z ?
Zut ?
Taras Hryhorovych Shevchenko. Ce nom me ramène des années en arrière, au cours d’un voyage (forcément organisé) en URSSS où, depuis Kiev, dans un mauvais autocar et sur de mauvaises routes, on nous emporta jusqu’à Kaniv, au bord du Dniepr, visiter le musée dédié à cette grande figure du nationalisme ukrainien. Musée si décevant que le petit groupe, sur le chemin du retour, à titre de compensation, réclama à la guide de s’arrêter pour visiter un village. La guide parlementa longuement avec le chauffeur. Le car finit par se garer. La guide nous dit que le car ne pouvait quitter la route. Qu’importe nous irions à pied. Nous voilà prenant le chemin d’un village au loin. En apercevant notre drôle de procession, tous les habitants sortirent sur le pas de leurs portes, curieux, effarés. Des mots sont échangés par le truchement de la guide, très amicaux. Des gens nous invitent à voir leurs maisons (de bois, intérieurs colorés), leurs jardins (tirés au cordeau, exploités au maximum). A notre départ, les villageois nous font de chaleureuses salutations. Voilà qui méritait le déplacement.
@ Mais quoi que l’on fasse avec ces fonds, qu’on les garde ou qu’on les jette, entre la conservation et l’épuration, la décision est conditionnée par une même crainte qui la gouverne : n’avoir jamais à la regretter
—–
Moi je regrette Passoul que vous n’ayez rien fait pour sauvegarder les archives de votre commentarium depuis la naissance de votre RDL. J’espère que vous nous direz un jour ce qu’il en est exactement ?… Quant au reste ?… ai l’impression que certains erdéliens s’en fichent un brin. Regrettent même pas leur propre mort.
(***perso, j’aurais bien vu l’Jissé participer à l’autodafé du 10 mai 1933 à Berlin – mais non, à part de ça, ne craignons point le retour de la Peste brune !).
bonjour dear Passou, un petit coup de mou dans cette notule du jour, pleine d’évidences rares pasteurisées comme l’air du temps. La littérature d’érudits n’a pas grand intérêt, livrez-nous de l’original à la Léautaud, loin de ce Camus à la peste sans arabes aubaine pour les socio-littérateurs d’aujourd’hui.
Il nous faudrait une étude sur l’usage des parenthèses à travers le temps et les civilisations. Est il universel, revêt il d’autres formes et si oui lesquelles, ont elles été interdites, encouragées, en a t il ete fait un usage excessif. Existe t il des theses sur la parenthèse , apres tout pourquoi pas.
Allez, premier hors sujet du jour. Je suis dans le train de La Rochelle à Paris, y’a une drôle d’ambiance… On nous annonce que les bars sont fermés dans les TGV jusqu’à nouvel ordre…Ma pétasse se voisine s’exclame « C’est la guerre ! », et je me tâte : est ce que cela vaut le coup que je lui dise que sa remarque est non seulement imbécile, mais encore indécente ? Je décide que non.Je vais garder mes jugements pour moi, et de toute façon cette jeune pétasse ne les comprendrait pas..
Dame Clopine, éternuez un bon coup dans votre tigivi, ça fera de la place pour votre communauté
Phil, ne me tentez pas, j’y ai pensé et ai failli éructer sur les genoux de la pétasse…
Paille, poutre….
Foutre !
On classe, on trie pour une raison primale : tout mammifère le fait pour gérer sa survie…
passou : « La Peste (1947) d’Albert Camus est moins un roman sur la peste et ses effets qu’une allégorie de la peste brune (occupation de la France par les Allemands, éradication du Mal par des actes de résistance au nazisme etc) »
non ! dites-moi que c’est pas vrai !
incroyable ! c’est la première fois que j’entends parler de cette histoire d’allégorie…
N’empêche que je me grouille de rentrer à la maison… Je n’aurais pas du tout aimé être confinée sur l’île de Ré (il en était question hier à l’hôtel, c’est d’une simplicité enfantine, y’a juste qu’à fermée le pont ! Et enfermée dans l’île de Vauban (pain noir et murs blancs), très peu pour moi…
JiCé tu étais au courant pour cette histoire d’analogie entre le roman de Camus et l’occupation allemande ?
moi non !
par contre j’avais entendu parler du projet de Camus d’écrire un roman sur l’occupation allemande qui serait une allégorie d »une épidémie de peste au moyen âge.
J’ai une nièce que j’adore et qui considère Marie Kondo comme sa pire ennemie
Pourquoi ?
Parce que maniaque ou plutôt experte de l’ordre et de l’organisation, elle avait depuis des année caressé l’idée de publier le livre, où elle aurait livré toutes les ficelles de son savoir-faire.
Elle y avait renoncé se sentant incapable de tirer de son savoir-faire un produit de librairie vendable .
Et le livre de Marie Kondo est arrivé avec ses tirages fabuleux et sa diffusion mondiale qui ont envahi ma nièce de regrets et l’ont mise au désespoir. Saisie alors par une bouffée de résilience, elle a décidé, de se lancer, en se faisant aider, dans la fabrication de l’œuvre magistrale qui ferait d’elle la Marie Kondo française
Le livre s‘est donc écrit, à quatre mains, et, elle a fini par trouver un éditeur, contre toute attente de ses proches qui n’y croyaient pas …..mais ses tirages restés confidentiels, hexagonaux , rien à voir avec ceux de Marie Kondo .
Cependant elle continue à se bercer de l’illusion, que, si elle avait écrit son livre avant la japonaise, c’est elle qui aurait inondé la planète de millions d’exemplaires, et cela elle le rumine avec une inextinguible rage rentrée.
Pour terminer par un clin d’œil à Perec comme m’y invite le billet du jour, l’ouvrage en question se termine par un petit appendice littéraire sur l’ordre, où se trouve cité l’extraordinaire chapitre de la Vie Mode d’emploi consacré à la description /énumération du contenu d’une cave impeccablement organisée ,et aussi un texte très machiste de Xénophon , où un mari explique comment il a dressé sa femme en matière d’ordre domestique
À Genève, il y a quelques années de là, 3000 CHF d’amende pour un « pétasse » lâché en lieu public.
Pour accéder aux elections du baillage de Pontoise en 1789, un exemple de numerisation , derrière une banque de ressources numérisées.
https://archive.org/search.php?query=date:1909&and%5B%5D=languageSorter%3A« French »
Alexia, quelle coïncidence j’ai aussi fait ce voyage à Kaniv, nous avons pris un car depuis Kiev, une dizaine de personnes, j’avias remarqu » dans le groupe deux jeunes femmes, un blonde grande, elle parlait anglais avec un accent russe, et une autre taille moyenne, coiffure de punk,qui elle parlait anglais avec un foutu accent londonien des bas quartiers, nous étions paris de Kiev depuis une trentaine de minutes que notre bus fut arrêté, une caminiette s’est mis en travers pour lui couper la route, à l’arrière un type avec une mitrailleuse de type kalachnikov gros calibre, ils nous firent descendre du bus, pour nous embarquer dans un autre bus direction la campagne, ils nus ont enfermé dans une vieille ferme, de loin je voayis la blonde qui parlait avec la londonienne punk, un type s’est pointé il lui a mis un coup de corsse dans la figure, elle pissait le sang, l’anglaise s’est levée d’un bond, elle lui a mis un coup de savate dans la figue, la russe en a profité pour prendre sa kalach, l’nalgiase son flingue, les uatres se sont pointés, je vous dis pas la fusiallade ça tirait dans tous les coins, les deux gonzesses ont dégommé tous les types, et ensuite elles nous ont ramené à Kiev, j’ai cru comprendre que c’était des types qui venaient de Sarajevo, ils préparaient des attaques avec des tchétchènes avec des armes vendues par un ukrainiens, des armes slaes genre coronarovirus et tout le toutim, les deux filles semblaient travailler ensemble , deux machines deux guerre, du coup maintenant quand on me parle de féminisme et de domination masculine je relativise vachement.
Le lien est défectueux.
https://archive.org/search.php?query=date:1909&and%5B%5D=languageSorter%3A« French »
JC tu veux que je te dise l’ami : tu es le type le plus gentil du monde ! je t’adore !
rose dit: « Z ?
Zut ? »
Bonjour Rose,
Perec pastichait un dictionnaire de mots croisés.
Plus sérieusement (et là, j’aimerais votre avis), page 42 du même livre, il s’interroge sur le travail de tri face à une bibliothèque :
« Comme les bibliothécaires borgésiens de Babel qui cherchent le livre qui leur donnera la clé de tous les autres, nous oscillons entre l’illusion de l’achevé et le vertige de l’insaisissable. Au nom de l’achevé, nous voulons croire qu’un ordre unique existe qui nous permettrait d’accéder d’emblée au savoir ; au nom de l’insaisissable, nous voulons penser que l’ordre et le désordre sont deux mêmes mots désignant le hasard. Il se peut aussi que les deux soient des leurres, des trompe-l’œil destinés à dissimuler l’usure des livres et des systèmes. Entre les deux en tout cas il n’est pas mauvais que nos bibliothèques servent aussi de temps à autre de pense-bête, de repose-chat et de fourre-tout. »
Les mots et les images…
https://www.pinterest.fr/humbert2672/erik-desmazi%C3%A8res/
J’avais aimé cette exposition, en novembre 2012, conseillée ici même par M.Court, des dessins et estampes d’Eric Desmazières.
C’était à la Bnf, dans la Galerie des donateurs, à la Bibliothèque François Mitterrand.
Une suite d’estampes à l’eau-forte et aquatintes représentant la salle Richelieu de la Bibliothèque Nationale, telle qu’elle fut dessinée par l’architecte Henri Labrouste au XIXe siècle, avant son déménagement. (horizontalité des coursives, verticalité des tuyaux et diagonale des escaliers.)
Mais aussi, onze gravures inspirées par la nouvelle de Jorge Luis Borges, La Bibliothèque de Babel du recueil Fictions. Une bibliothèque infinie, un labyrinthe… « La Bibliothèque est une sphère dont le centre véritable est un hexagone quelconque et dont la circonférence est inaccessible. »
La forme choisie par Eric Desmazières : (rayonnages réguliers, forme géométrique hexagonale, mise en abyme) était inspirée par la Mélancolie de Dürer, où est présente une forme géométrique symbolisant la compréhension par l’espèce humaine du monde par la géométrie. Vous l’aviez évoquée un jour à moins que ce soit WGG…
PS : je sais B. et D., c’est long !
hamlet dit: « JiCé tu étais au courant pour cette histoire d’analogie entre le roman de Camus et l’occupation allemande ?
moi non !
par contre j’avais entendu parler du projet de Camus d’écrire un roman sur l’occupation allemande qui serait une allégorie d »une épidémie de peste au moyen âge. »
Irrésistible !
JiCé….. dit: « On classe, on trie pour une raison primale : tout mammifère le fait pour gérer sa survie… […]
Paille, poutre….
Foutre ! »
Vous voici en pleine créativité !
hamlet dit: à
Alexia, quelle coïncidence j’ai aussi fait ce voyage à Kaniv, nous avons pris un car depuis Kiev, une dizaine de personnes, j’avias remarqu » dans le groupe deux jeunes femmes, un blonde grande, elle parlait anglais avec un accent russe, et une autre taille moyenne, coiffure de punk,qui elle parlait anglais avec un foutu accent londonien des bas quartiers, nous étions paris de Kiev depuis une trentaine de minutes que notre bus fut arrêté, une caminiette s’est mis en travers pour lui couper la route, à l’arrière un type avec une mitrailleuse de type kalachnikov gros calibre, ils nous firent descendre du bus, pour nous embarquer dans un autre bus direction la campagne, ils nus ont enfermé dans une vieille ferme, de loin je voayis la blonde qui parlait avec la londonienne punk, un type s’est pointé il lui a mis un coup de corsse dans la figure, elle pissait le sang, l’anglaise s’est levée d’un bond, elle lui a mis un coup de savate dans la figue, la russe en a profité pour prendre sa kalach, l’nalgiase son flingue, les uatres se sont pointés, je vous dis pas la fusiallade ça tirait dans tous les coins, les deux gonzesses ont dégommé tous les types, et ensuite elles nous ont ramené à Kiev, j’ai cru comprendre que c’était des types qui venaient de Sarajevo, ils préparaient des attaques avec des tchétchènes avec des armes vendues par un ukrainiens, des armes slaes genre coronarovirus et tout le toutim, les deux filles semblaient travailler ensemble , deux machines deux guerre, du coup maintenant quand on me parle de féminisme et de domination masculine je relativise vachement.
Hamlet
Je ne sais pas comment vous faites, mais j’aimerai le savoir.
Ce matin, suite à mes coms lénifiants et tout le toutim, je pensais à comment est ma vie IRL. En tout cas depuis dix huit mois, mais avant ce n’était guère mieux : et bien je pensais que je passais.mon temps à enrayer ma kalachnikov et à désamorcer ma bombe perso.à neutrons.
Et que cela donne les coms lénifiants que je pose sur ce blog, au prix d’efforts surhumaines.
Comment savez-vous tout ça ?
renato
Et pour bête immonde combien de francs suisses ?
Christiane
À la lettre z.est-ce zut la réponse ?
« Comme les bibliothécaires borgésiens de Babel qui cherchent le livre qui leur donnera la clé de tous les autres, nous oscillons entre l’illusion de l’achevé et le vertige de l’insaisissable. Au nom de l’achevé, nous voulons croire qu’un ordre unique existe qui nous permettrait d’accéder d’emblée au savoir ; au nom de l’insaisissable, nous voulons penser que l’ordre et le désordre sont deux mêmes mots désignant le hasard. Il se peut aussi que les deux soient des leurres, des trompe-l’œil destinés à dissimuler l’usure des livres et des systèmes. Entre les deux en tout cas il n’est pas mauvais que nos bibliothèques servent aussi de temps à autre de pense-bête, de repose-chat et de fourre-tout. »
Ce devait être WGG. Pas de souvenir précis de cet échange.
Nous avons déjà parlé antérieurement du rangement des bibliothèques.
Il y a par genre : la poésie, le théâtre, la littérature d’idées, le roman ; par collection, les Cahiers rouges de chez Grasset, les La Pléïade ensemble, par ordre alphabétique, c’est compliqué.
Le tri l’est encore plus.
Lors de la majeure partie de mon cartonnage, ai donné un peu, laissé dans les bibli de rue, les érotiques sont partis très vite, « Il faut parler de Kévin » resté longtemps sur place ; et finalement mis dans des cartons des bouquins que je ne voudrai pas garder plus tard, mais que je voudrai lire ou relire.
Jeter pour moi est un handicap lourd. On peut en faire un hérisson ou autre travail manuel, mais là je crise grave que l’on plie les pages du livre. Et puis ceux qui stabilotent ou même crayon grisent, je leur arracherais volontiers un oeil.
Au-delà, mon idéal à moi de tri serait en garder un, l’unique le seul le bien-aimé.
Inenvisageable à l’heure actuelle, mais j’y songe.
Pour moi et bis et toc, et dix de der, le dénuement est l’avenir.
J’espère avoir répondu à votre question.
Nota : se séparer, je suis contre. Mon vade mecum « À la vie, à la mort. » Pas la peine d’insister, c’est non.
« nous voulons penser que l’ordre et le désordre sont deux mêmes mots désignant le hasard. »
« le hasard n’est à personne » (Camus dans la Peste)
Nota bene
Le livre est vieux, raison de plus pour le respecter ; pourquoi le plier ?
lien de passou – commandement numéro 10 :
« Prenez-vous la peine de saluer votre maison ? », demande Marie Kondo. Ce rituel est le premier devoir que la consultante donne à ses élèves. « Si vous le faites systématiquement, vous commencerez à sentir que votre maison vous répond », poursuit-elle, et le rangement sera plus facile. « Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? »
passou il faudrait refiler ces dix commandements sur comment bien ranger sa maison à tous les SDF !
DHH
J’avais aussi imaginer Acadoemia, pris un dossier à l’INPI, étais sûre de faire fortune, ce n’était pas pour moi, fut coiffée au poteau par les chefs de cette entreprise.
De toutes manières le titre ne collait pas : j’avais mis Joséphine et Catherine dedans en hommage à mes deux grand-mères immigrées, ce n’était pas porteur pour un sou.
Mon bonjour à votre nièce. Il reste Lépine.
autre passage tiré du lien de passou : « Si vous vous attachez à faire disparaître méticuleusement et complètement le bazar environnant, vous récolterez instantanément les fruits de votre opération, ce qui vous incitera par la suite à garder votre intérieur rangé. »
passou ??? vous visez la rédaction de Marie Claire ou de Figaro Madame ? ou de « apprendre à bien décorer sa maison avant les fêtes »
heureusement que vous êtes pour égayer ce monde avec toutes ces infos anxiogènes.
À moi aussi, il me reste Lépine.
« surtout si l’on imagine que ces trésors auraient pu être perdu à jamais sans que nulle trace n’en subsiste. »
il manque un « s » à « perdu ».
Si vous refusez d’entendre le livre gémir lorsque vous lui pliez les pages, aïe, ouille, non, vous reste la motte de beurre.
« surtout si l’on imagine que ces trésors auraient pu être perdu à jamais sans que nulle trace n’en subsiste. »
dommage qu’il manque ce « s », sinon cette phrase ouvre un tas d’horizons de pensée, de développements philosophiques, sur l’essence d’une civilisation, le devenir d’une civilisation, le témoignage etc…
il y aurait plein de trucs à dire sur cette phrase si le regard n’était attiré par ce foutu « s » qui manque à perdu !!!
et là on ne voit que ça : ce « s » manquant, comme un livre manquant dans une bibliothèque, ou un index manquant, ou une clé manquante permettant de mettre à jour les secrets de l’humanité !
et ça c’est ce qu’on appelle un bug !
Lien en Irlande
https://www.liberation.fr/direct/element/du-beurre-vieux-de-2-000-ans-decouvert-dans-une-tourbiere-dirlande_39879/
cela dit il est très bien cet article, c’est tellement beau de penser à tous ces trésors cachés, toutes ces traces livresques de l’histoire de l’humanité.
surtout quand on voit le bordel qu’il règne sur cette planète, on peut effectivement se demander si la situation aurait pire sans tous ces trésor.
cela dit c’est la définition même du mot « trésor » : un truc qui ne sert pas à améliorer le sort de l’humanité.
on peut prendre tous les trésors connus sur cette planète, comme celui de la reine d’Angleterre, ils ne servent à rien.
par contre si on mettait le salaire du pdg de Sanofi dans la recherche c’est sûr qu’ils nous auraient déjà toruvé un vaccin contre ce virus.
rose dit: « Christiane
À la lettre z.est-ce zut la réponse ? »
Il n’a pas donné de réponse. Il n’y a que la lettre et ce point d’interrogation comme une fin (alphabet) en suspens… un livre inachevé…
à partir de là toutes ces théories pour bien ranger sa bibliothèque ne servent à rien !
à quoi ça sert d’avoir des livres bien rangés dans un monde où règne le bordel complet !
s’il y a un truc où il faut remttre de l’ordre c’est le monde et pas les bibliothèques !
mais ça, quand on commence à être obséder par les bouquins quitte à laisser le border régné sur ce monde, c’est le signe que ces trésors au final ne servent pas à grand chose.
sinon, s’ils devaient servir ils nous enseigner la meilleure façon de redonner au monde un minimum d’harmonie, un meilleur équilibre, ne pas voir les richesses spoliées par une poignet d’individus pendant que la majorité vit dans la misère !
c’est à ça que servent ces trésors !
et si ce monde doit continuer de ressmebler à un bordel alors il faut les détruire ces trésors ! comme l’ont fait les musulmans, peut-être n’avaient-ils pas tort de le faire !
et pour ceux qui en doutent ils n’ont qu’à relire la Peste d’Albert Camus !
Rose, pour bête immonde » je ne sais pas s’il y a eu un cas, je me souviens du cas « pétasse » parce que la chose avait grand fait bruit.
Histoire que je n’ai pas suivi — et c’est dommage —, toujours à Genève : vieux couple ; bagarre ; elle tue son mari à coups d’autocuiseur.
Un bricolage hors les livres
https://images.app.goo.gl/XUUsnwUSESMSui2F8
à partir du panier de la motte de beurre Échire, si vous avez à vous occuper d’enfants pendant que leurs parents vont bosser demain.
Renato
Ai u hier à coup de Larousse sur la tête.
Vaut pas mieux se séparer avant ?
Christiane
Ça alors, il termine sa liste par ?
C’est donc ouvert :
Z : Zoroastre.
Renato
Ai lu hier
«…se séparer avant »
Il semble que cette option ne jouisse guère des faveurs du public.
hamlet dit: « « le hasard n’est à personne » (Camus dans la Peste) »
Dans les Cahiers (tome I) de Paul Valéry, je lis :
«L’homme a appelé hasard la cause de toutes les surprises, la divinité sans visage qui préside à tous les espoirs insensés, à toutes les craintes sans mesure, qui déjoue les calculs les plus soigneux, qui change les imprudences en décisions heureuses, les plus grands hommes en jouets, les dés et les monnaies en oracles… »
Et Dans Musil, je lis :
Le possible, le probable…
Musil ?
Il a un rapport bien particulier au hasard. Quel sens donner à la personnalité d’Ulrich ?
Le hasard… un vertige que j’aime et vous, farfadet ?
Merci Hamlet pour la correction
Le premier de mes connaissances emporté par COVID-19 :
« la beauté inouïe de Sharon Stone, son accent américain ignoble
Drillon, excessif.
Le hasard ?
« l’accent américain ignoble » de Sharon Stone selon Drillon. Bizarre de la part de quelqu’un qui a enseigné la linguistique qui est tout sauf prescriptive (normative).
On n’est pas obligé de « savoir » pour enseigner à ceux qui ne savent pas encore ….
Les Métamorphoses d’Ovide par le Titien à la National Gallery de Londres, peut-être pas perdu, date limite 14 juin 2020.
Ce qui m’étonne un peu dans cet article (et dans l’autre mis en lien), c’est qu’on n’évoque guère le problème de modifications éventuelles des critères de tri.
On sourit à la destruction des serpents empaillés de Sloane, en plein présentisme auto-satisfait (ha ha étaient-ils bêtes de s’encombrer avec des trucs comme ça).
Sans remettre en cause la validité des prémisses (on ne peut pas tout garder et même si on le pouvait ce serait contre-productif car on ne trouverait plus rien), cela complique sérieusement la sélection.
En grossissant délibérément le trait : l’historien des grands hommes et des batailles pouvait avec rigueur, méthode et en toute bonne conscience supprimer les livres de compte et registres dont d’autres ont fait leur miel. Et ceux-là auraient peut-être viré les archives diplomatiques (je caricature toujours).
Autre problème délicat quand les sauveurs d’archives sont issus de l’ancienne puissance coloniale.
Et quid de l’euphorie technophile confrontée aux très gros crashes, au piratage ou à la destruction ciblée ?
Humble exemple domestique : vous vous débarrassez de vos archives papier, et vous voilà fort dépourvu le jour où vous n’êtes plus abonné à la revue (là au moins, rien d’irréversible).
Quelqu’un (Jazzi je crois) a aussi évoqué les archives des blogs qui ne sont plus (ou seulement partiellement) disponibles en ligne. Les flammes peuvent détruire les dépôts d’archives matérielles (j’en sais quelque chose) mais les archives virtuelles aussi peuvent « partir en fumée ».
Mais ce n’est pas parce que l’on n’a pas de solution simple, évidente, qu’il ne faut pas se poser ces questions.
Y a-t-il (et si oui quelles sont-elles) des réflexions générales, des guidelines pour envisager le problème au-delà des cadres et des normes d’une époque ou d’une école ou d’une nation données ?
« on n’est pas obligé de savoir » écrit le Justin Crétin qui ne sait rien du tout bien sûr …..
sauf débiter des injures, ça JC….. sait.
– actubétove : ce soir, rené jacobs dirige la missa solemnis s/ mezzo.
– & Rachida ferait un flop.
– Bien ranger ses bouquins : seule solution pour mettre de l’ordre au monde. –
exemple de politique publique éclairée par la théorie du rational choice au sujet d’un tri séelctif, sur fond de darwinisme malthusien :
1- l’épidémie de CV est appelée à revenir tous les ans en février
2- laissons-la faire son travail sans bouger : la population résistante sera vite immunisée pour les fois prochaines
3- en attendant, préparons-nous à ramasser nos quelques morts.
(si j’ai bien compris au film).
Luchienne,
les Métamorphoses d’Ovidiu l’ont prévu : toutes les chiennes enragées se réincarneront en hyènes infectieuses. Nous, on est malléables, arrangeants, versatiles : on fera de toi des croquettes pour SDF !
No problem …
@ l’AMS, voici les instructions d’Antoine Petit notre PDG, pour demain matin :
__________
La journée du lundi 16 mars doit dans un premier temps permettre la mise en place opérationnelle des PCA, par les équipes de direction des différentes entités. Ces équipes doivent aussi déterminer les éventuelles activités hors PCA et pour lesquelles un travail en présentiel doit pouvoir être maintenu (par exemple l’activité des laboratoires engagés dans la recherche sur l’épidémie COVID19 ou des épidémies comparables, ou celle de certains laboratoires de recherche, lorsque l’interruption des manipulations conduirait à la perte d’études scientifiques essentielles, sensibles ou particulièrement complexes ou lourdes à réorganiser).
Justin Crétin, les métamorphoses ont prévu aussi que tu es confiné….. normal, non ?
ah ! tu cherches ton dico, t’es assis dessus, andouille
effectivement un des thèmes principaux de l’hsq porte sur la question du hasard dans le domaine des idées et des sentiments.
dès les premières pages Musil nous dit que si les actions, les idées et les sentiments humains étaient gouvernées par le hasard les choses ne se passeraient d’une manière très différentes.
Alors que le monde semble gouverné par la notion de « raison suffisante » Musil nous explique, qu’au contraire, le principe de raison insuffisante est l’élément fondamental sur lequel reposent à la fois le sens du possible, mais aussi le sentiment « malheureux » ou « désespérant » de l’impossible.
après c’est le boulot des historiens et des bibliothécaires de remettre de l’ordre dans la boutique des idées.
Musil pointe de façon amusante cette façon (ex des historiens) de remettre d’ordonner et donner du sens à des choses qui au départ n’en ont pas.
Pour Musil ce sont ces « metteurs d’ordre » qui restreignent le champ des possibles en faisant de la « vie de l’esprit » des objets de « savoirs ».
la connaissance consiste toujours en un appauvrissement du monde.
par exemple cet article de passou devrait se lire comme un extrait de Bouvard et Pecuchet.
c’est probablement le plus bel article écrit pas passou : élever le bordélique à ce niveau ça devient de l’art absolu !
chapeau passou !
je le relis pour la troisième fois, à chaque lecture me stupéfait plus que la précédente.
c’est presque aussi beau que du Perec sous LSD.
In Les étonnants voyageurs, Saint Malo, 2020, sur les.pieds-noirs d’Algérie, éternels déracinés.
La solitude de la fleur blanche
Nous venions de nulle part, d’un trou noir mental appelé Algérie, nous étions louches, sans le sou, dénués de qualification particulière, des prolétaires ayant été sans le moindre égard jetés dehors de ce qu’ils considéraient être chez eux, ficelés dans le silence… A. R. Habitée par un insoluble questionnement à propos des origines, née du mauvais côté de la barrière, dans le camp des « colonialistes » où les siens ont été assignés à résidence par une histoire sans nuances, la narratrice tente de s’ancrer dans le terroir bordelais où sa famille a échoué en 1962, quelques années avant sa naissance. Peine perdue, les sols caillouteux du vignoble la ramènent aux déserts qu’elle n’a pas connus, la méfiance des paysans à l’incontournable question : « Comment peut-on être pied-noir ? » Son enfance déclassée, la mort de son père fauché sur une route, semblent inscrire son destin dans la tragédie. Mais nulle résignation chez ce « rapporteur en couettes » qui tout enfant décide d’échapper par les mots, les siens et ceux des autres, à la malédiction des origines. Mémorialiste fantaisiste et narquoise des humiliations subies, elle se lance dans l’apprivoisement mélancolique des malheurs alentour. Au cimetière du village, son lieu de prédilection, chaque pierre tombale des familles « bien françaises » révèle des drames et des dommages qui lui permettront de renouer le fil de sa propre vie. Très tôt, elle comprend que seule l’écriture pourra la sauver : s’inventant des généalogies – Hemingway et Beckett en guise de grands-pères –, elle plonge à corps perdu dans le creuset de l’imaginaire pour en extraire un éblouissant roman de formation. Ici le lent et patient apprentissage d’une terre et le pouvoir rédempteur de la littérature interrogent et dissolvent peu à peu le désespoir de vivre et la culpabilité.
Revue de presse :
« Pétrie d’une douce mélancolie, Annelise Roux a le don de les interroger (les absents) en mettant autant de légèreté dans l’humour que dans l’émotion, ce qui produit un effet de décalage qui évite l’apitoiement sur la dèche et les infortunes de “ce million de retoqués coloniaux vaporisés aux alentours de Marseille“. » La République des livres (Pierre Assouline)
Marie Kondo a tout à fait sa place avec les collections de deux grands quotidiens du Bengale, les 2000 manuscrits de la mosquée Al-aqsa à Jérusalem et les 300 manuscrits bouddhistes rédigés sur des feuilles de palmier en Birmanieen…
en vidéo (avec la musique) c’est mieux :
ma préférée :
…dimanche 15 mars 2020 à 18 h 58 min.
…
…faire » utile « , ou » décoratif « , toute la question est là,!…encore que,…en toutes bibliothèques, il est aisé de passer d’un concept à l »autre, pour ses idées » pratiques « ,…
…
…avoir trop peu, ou garder de trop,!…toute une évolution de son identité d’âge, face à l’éternel,!…
…
…savoir » éclater » sa personnalité; ou rester, tributaire des seuls » doxa » évolutives de son époque,…rester aux chapitres des deux testaments et finir comme un con soumis, devant l’éternité,!…
…
…quelle évolution, déjà depuis 1975, l’électronique et ses gadgets, ensuite la carte à puces,…comptabilité et gestion des banques, l’espace et les transitions relais-internet,…
…
…quelle évolution, pour quelle religion,!…
…perdre son temps, dans l’accumulation de textes inutiles et d’histoires fausses, pour rester » doxa » en société et municipalité,!…
…
…l’autre choix, les arts et techniques, tout dépend, de ce qu’on entend comme arts,…
…
…vivre sans rien aimer, aucun goûts, aucune passions, ni explications,…le vrai problème, ne penser qu’à l’argent, comme un robot,!…
…
…et mourir de même, comme une machine » détraquée « , bonne à jeter,!…
…de l’ordre, jeter vos robots,!…de trop,!…
…la démocratie ou aliénation collective de fausses gestions économiques et social,!…
…liberté, ou nazisme collectif » masqué « ,…
…les malades du » capital « , dans le monde,!…
…trop facile,!…etc,…
quand on y réfléchit bien c’est ce qui faisait le plus défaut à nos sociétés : savoir plier son linge !
l’official trailer n’est pas mal non plus :
sa méthode est universelle, elle marche aussi avec la burqa :
On parle beaucoup de continuité scolaire, c’est bien, mais il ne faut pas minimiser l’anxiété que peut générer la situation actuelle chez les enfants.
Les générations des grands parents ou arrières grands parents ont connu 29, la guerre, l’occupation et pour certains les camps. Ils nous ont transmis cette sorte de gène virtuel qui nous permet de relativiser, d’une certaine façon, la situation actuelle et nous projeter dans l’avenir par une transposition complexe et souvent inconsciente.
Les générations d’après ont effacé ce gène en tout ou partie.
Il est de notre devoir de les rassurer. Et prendre bien conscience qu’à leur tour il porteront jusqu’au bout le souvenir traumatisant de cette période.
Janssen J-J « tri séelctif, sur fond de darwinisme malthusien :
1- l’épidémie de CV est appelée à revenir tous les ans en février
2- laissons-la faire son travail sans bouger : la population résistante sera vite immunisée pour les fois prochaines
3- en attendant, préparons-nous à ramasser nos quelques morts.
(si j’ai bien compris au film). »
même source ou j’ai loupé un truc dans le(s) commentaire(s) ?
https://legrandcontinent.eu/fr/2020/03/15/la-pandemie-controlee-et-les-non-dits-des-apprentis-sorciers/
la lettre témoignage d’un lecteur du blog de passou :
cher passou,
je tenais à vous remercier, grâce à vous je viens de découvrir Marie Kondo, le résultat est incroyable, en 48h ma maison, qui avant était un vrai foutoir, est maintenant transformée !
Finis les heures perdues à chercher mes clés, mes slips et mes chaussettes !
Moi qui ai recherché toute mon existence les clés du bonheur, toutes ces heures passées à lire Onfray et Comte Sponville, quel gâchis !
Grâce à Marie Kondo j’ai enfin trouvé le véritable bonheur : une vie bien rangée dans une maison bien rangée !
Rose, excusez-moi si ma mémoire est inexacte, mais n’était-ce pas vous qui vous en étiez prise à A-L R en affirmant qu’elle ne savait pas ce que c’était que le malheur (ou quelque chose de ce genre) ?
J’avais essayé de vous répondre, sans bien sûr vous convaincre.
x
Ici c’est la Stasi ?
@ l’AMS, voici les instructions d’Antoine Petit notre PDG, pour demain matin :
__________
No time, suis en transit sur une aire d’autoroute, avec tous ceux qui ont du quitter la montagne précipitamment.
Qu’est ce qu’on garde et qu’est-ce qu’on jette… pensez aux boites à livres!
D.!!!!!!!!!!!!!!!
tu as fait des courses pour te faire à manger cette semaine ?
parce que dans qq jours : confinement total : tu pourras plus sortir de chez toi faire tes courses !
tu vas mourir de faim.
rose : pourquoi la stasi ?
x vous pose une simple question !!!
c’est quoi cet état permanent de suspicion ?
« Qu’est ce qu’on garde et qu’est-ce qu’on jette… pensez aux boites à livres ! »
tout à fait, sans oublier de les désinfecter auparavant.
Sinon, à Paris, les bouquinistes, pour la pluspart, sont ouverts…
On peut aussi se prêter des livres entre amis !
Arrêtez-moi si je raisonne de travers, Rose : si je suis la Stasi, c’est que vous êtes la victime.
C’est ça ?
hamlet,
tant de choses à vous répondre à propos du hasard. Je procède, d’abord, par trois citations :
Bossuet : « Ce long enchaînement de causes particulières dépend des ordres secrets de la Providence. »
Spinoza : « Dieu n’est que l’asile de l’ignorance ».
Pascal : ‘Si le nez de Cléopâtre avait été plus court, la face du monde aurait été changée. »(César ne serait peut-être pas tombé amoureux d’elle…)
Sommes-nous jouets du hasard ou du destin .
Dans le même questionnement, cette brillante conférence, récente, de Jean-Noël Jeanneney : « Le hasard dans l’Histoire : Une toute puissance. »
https://www.youtube.com/watch?v=OyiX9H3FfHc
(Surtout dans la 2e moitié où il pose ces questions : Si De Gaulle avait été tué au Petit Clamart… nous n’aurions certainement pas Macron comme Président, ni la cinquième République. Si le général Berthier ne s’était pas tué en tombant d’un balcon, certain message aurait été reçu et Waterloo aurait été une victoire. Si en 42, Pétain, qui avait deux heures pour quitter la France, l’avait fait…. etc.)
Les évènements sont dus à des causes si nombreuses, un faisceau de causes, pas une cause unique…
Le passé serait-il fatal et l’avenir indéterminé ? L’Histoire est-elle écrite d’avance ? Y a-t-il un fatalisme historique ?
Raymond Aron écrit qu’il faudrait « rendre au passé l’incertitude de l’avenir ».
Et tous ces manuscrits, ces documents venus du passé (évoqués dans le billet de Passou), que de hasards il a fallu parfois pour qu’ils arrivent jusqu’à nous. Leur connaissance, leur interprétation est essentielle avant qu’ils ne disparaissent que le passé soit oublié…
Alors, Ulrich ? Quelle relation entretient-il avec le réel ? Qu’est-ce que ce « possible » ? Tout ce qui pourrait être « aussi bien », ne donnant pas plus d’importance à ce qui est qu’à ce qui n’est pas, donc pas toujours possible et permettant de développer des utopies.
Les hommes du « possible » sont-ils les hommes du réel ?
Faut-il comme Ulrich se retirer de la vie pour lui trouver un sens ?
Dans l’HSQ comme dans La Peste de Camus ou La Montagne magique de Thomas Mann, des livres (essais ? romans ?)lents où l’action piétine au profit de la spéculation, du monde des idées, des interrogations sans fin dont celle récurrente du hasard face à la maladie, la mort, la guerre. Des personnages somnambuliques éclairés par l’Histoire.
Au fait, Hamlet, vous le « gentil farfadet » (Christiane ne vous trouve jamais plus gentil, doux et enfantin que lorsque vous m’insultez, et du coup elle fait semblant d’avoir des conversations avec vous…), gentil petit farfadet, donc, vous avez écrit hier de solides bêtises sur Joni Mitchell…
Si j’ai bien compris, vous l’accusez de profiter d’une image qu’elle n’aurait pas méritée : elle donne à croire qu’elle habite « dans une maison à la campagne parmi les fleurs », alors qu’elle habite dans le luxe de Beverly Hills.
Ai-je bien compris votre pensée ?
Alors d’abord, si « fausse image » il y a, ce n’est pas celle d’une simple vie à la campagne. C’est bien comme une sorte de porte-parole du mouvement hippie que Mitchell est apparue, notamment à cause de sa prestation dans le film-culte de cette génération-là : Alice’s restaurant (elle y interprète une chanson à la guitare pendant l’enterrement d’un junkie), et à cause de sa chanson sur Woodstock (géniale, la chanson en question). C’est bien l’image du mouvement hippie qu’Arlo Guthrie voulait donner dans Alice’s restaurant… Mais pas forcément celle que Mitchell revendique…
Ecoutez donc, ô caressant petit gnome des forêts, une chanson comme « for free » :
« je venais de passer une nuit dans un bon hôtel
Et je venais d’acheter des bijoux…
(…)
Moi, maintenant, je joue pour la fortune,
(…)
j’ai une limousine noire
et deux gardes du corps
qui m’escortent jusqu’à la salle de concert
et je joue si vous avez de l’argent
(ou si vous êtes un de mes amis…) »
IL me semble qu’elle ne jette pas, ici, de la poudre aux yeux, non ?
En plus, vous en parlez ici, alors que j’ai pensé à elle très fortement ces derniers temps, au moment de la mort de Brétecher. je trouve que Mitchell et Brétecher ont beaucoup de points communs. La génération, évidemment, encore que MItchell doit être un peu plus âgée, le côté « canon » (bien dans les normes, blondes, minces, figures aigües, beaux yeux…) des deux, la lucidité et le talent, et aussi, bien sûr, la peinture. Brétecher et ses dessins, Mitchell et ses tableaux, sa vraie passion plus que la musique… La couverture de « ladies of the canyon » est un indépassable dans le genre, elle a inspiré tout un mouvement de mode, du genre qu’on pouvait trouver dans un magazine comme « 100 idées » chez nous (odeur de patchouli, laines teintes à la main, fleurs dans les cheveux et herbes de provence autour des canapés, bref).
Toutes deux sont en outre profondément désenchantées des rapports amoureux. Il suffit de regarder n’importe quelle planche de Brétecher pour s’en convaincre, ou d’écouter les paroles de l’album si triste « blue » :
Juste avant que notre amour ne meurt tu m’as dit
« je suis aussi constant que l’étoile du Nord »
et j’ai dit
« Constant dans l’obscurité, qu’est-ce que ça signifie ? Si tu veux me voir, je serai au bar… »
« Je pourrais boire des litres et des litres de toi, je ne serai jamais ivre… »
Bon, tout ça pour dire que vos petits crachats sournois sur cette immense artiste, ben vous pouvez vous les mettre en suppositoire…
Entre la Boldoclopine et Cricri gobe tout, on s’en paye une bonne tranche. De vomi.
Hurkhurkhurk!
Dans la série « je vais encore me faire des copines » et (en même temps) dans celle « non aux deux poids deux mesures » :
vous voyez, Rose, Alexia Neuhoff qui semblait contre la présomption d’innocence et contre toute possibilité de prescription en ce qui concerne Polanski se révèle tout autre vis-à-vis des nationalistes Ukrainiens.
Normal ; certains crimes ont droit à l’oubli, parce qu’ils étaient tout de même beaucoup moins graves : à côté du martyre de Samantha Geimer, ce qui s’est passé à Lemberg et n Bucovine ce n’était pas grand-chose, il faut le reconnaître.
« Je vais vous raconter ce qui s’est passé il y a bien longtemps en Ukraine, dans un coin ignoré, mais frais et charmant, de cette contrée. J’aime beaucoup les contrées dont on ne parle guère, que l’étranger ne visite pas, qu’on laisse à elles-mêmes, qui gardent pour elles leurs retraites et leurs secrets, leurs fleurs et leurs sentiments,
leurs dures peines et leurs simples plaisirs. »
Ah, Maroussia !
https://www.youtube.com/watch?v=N4rjAT5ozPs
Point Godwin atteint, je sors.
Trier ses livres c’est à dire se séparer de certains d’entre eux, pour moi c’est un crève-cœur. On peut parler rangement, feng-shui, poubelle c’est du pareil au même. Ces livres je les ai choisi, aimé. Je veux bien essayer de les stocker qq part, mais les céder, les jeter ça fait mal. Le pire ce sont les livres de mon père. Il les a non seulement lu mais annotés, truffés de marque-pages. N’ayant pas le choix, la place et les moyens financiers je le ferai et ce sera comme l’enterrer une seconde fois. La maladie, les séparations affectives j’accepte mais je ne veux pas être séparé de mes livres. Alberto Manguel comprendrait cela.
A jacques D.
Les culottes fendues existaient au XIXe siècle. Une de mes trisaîeules était fameuse pour les apprécier, ce qui lui permettait de pisser debout. J’ai encore dans l’oreille le rire de vieilles dames qui en parlaient encore un demi-siècle plus tard.
Quant à Toulouse-Lautrec, il n’aimait pas que les rousses. (Vous ne fréquentez pas les bons diners…).
Avec le confinement, c’est la prostitution qui va en prendre un coup. Si j’ose dire.
Clopine : crachats sur Joni Mitchell, certainement pas !!! j’adore !
elle en voulait aux autres de ne pas avoir été invitée à Woodstock, mais elle a composée la chanson de ce festival avec la plus belle façon d’en parler.
si j’ai parlé de cet aspect contradictoire de JM c’était pour expliquer pourquoi Pynchon est un grand écrivain.
cette génération a deux facettes.
facile aujourd’hui de condamner la permissivité post 68, de dénoncer une époque où l’innocence se transformait trop rapidement en cash, trop facile, Pynchon montre que c’est plus compliqué.
Clopine une dernière chose : si vous connaisez aussi J Mitchell vous devez savoir que pour paler de cette époque, d’elle à cette époque, de son image, elle a eu des mots bien durs que les miens !
j’aurais baucoup d’autres choses à dire pour parler de tout ça.
Clopine une fois de plus vous montrez que vous parlez de choses que vous ne connaissez pas.
immense artiste.
Vous ne pensez pas que vous exagérez,là?
L’immensité et l’art, unis par la musiquette, si respectable puisse-t-elle etre, produisent un effet étrange.
C’est un problème de proportion.
Le finale de la sixième, l’adagio de la neuvième, la Missa, meme, sont d’un immense artiste.
je peux me tromper, mais je n’ai pas l’impression que votre Beranger pour hippie se situe au meme niveau.
Beethoven est un immense artiste, la dame, la chanteuse d’une certaine époque philohippie. une curiosité .C’est un peu la différence entre l’immortel et le contingent.
Je n’ai pas l’espoir que vous la compreniez, oh non, mais cette inflation adjectivale et amphigourique mérite d’etre relevée.
Persuadez-vous qu’Hamlet n’a dit que des choses très justes vous concernant, dut-il vous en couter un peu…
Bien à vous.
MC
Clopine quant à la question du viol : relisez-vous, votre réaction violente, c’est vous qui avez vu ces révélations comme un viol, pas moi.
exemple : tout le monde condamne Polanski.
mais la mère qui avait emmené sa fille faire des photos en tenue légère pour qu’elle devienne une star, cette mère personne ne la condamne !
M’enfin, Hamlet, bien sûr que la mère était parfaitement responsabel du viol de sa fille, elle avait de l’eau de vaisselle dans la tête, c’est tout…
Exactement comme, chez nous, la mère de Flavie Flament…
Toutes ces femmes « reportant » sur leurs toutes jeunes filles leurs frustrations « ah si j’avais su », toutes ces femmes ayant parfaitement intégré les règles de l’asservissement (« faut en passer par là ma fille »), toutes ces mères perdues.
J’ai d’ailleurs toujours trouvé que le degré premier de cette sorte d’injonction aux petites filles de « réparer » leurs mères n’ayant pas su « profiter », en leur temps, de l’attrait qu’elles possédaient sur les hommes source de pouvoir (femmes qui ne remettent jamais en cause ce pouvoir masculin, tout juste si elles essaient d’en jouer, sans s’apercevoir que c’est toujours un jeu de dupes, le premier degré, le premier pas si vous voulez, ce sont ces atterrants concours de beauté pour petites filles… Un film comme « little mis sunshine » dynamite tout le processus…
Et on ne dira jamais assez le rôle déplorable de la télé et des média en général dans ce type de processus…
Car certaines de ces mères sont de bonne foi, de parfaite bonne foi. IL s’agit pour elles d’éviter que leurs filles ne « passent à côté » de leurs chances…
Et les gamines finissent violées.
Mais bon, ça reste les hommes, hein qui les violent…
Lorsque j’habitais Genève il m’arrivait de rencontrer un écrivain, parfois au Dorian, d’autres fois au Landolt — le rendez-vous de Lénine ! —. J’ai beaucoup apprécié son honnêteté lorsqu’il m’a dit qu’il s’était fait une culture musicale en lisant la notice des LP. D’ailleurs, il m’avait parlé de son intention d’écrire quelques choses afin de donner un ordre à cette expérience : le hasard des découvertes, les gens qui lui avaient parle d’une interprétation et ainsi de suite — il avait parlé d’une Long playing stories, d’une manière de matérialiser des archives conservés dans la mémoire —. Maintenant, une radio italienne passe un programme avec cet intitulé — Long playing stories — ainsi présenté : « De forme circulaire et de couleur noire, LONG PLAYING se compose de deux faces : SIDE A et SIDE B. Chacune des faces peut contenir en moyenne 5 à 7 pistes. De sa naissance à nos jours, de nombreux LONG PLAYING ont laissé des traces. Certains sont devenus le symbole d’une génération, d’autres ont remué les consciences, d’autres sont devenus des instruments de protestation, certains ont réécrit les règles. Le rock le plus représentatif, celui que vous devez absolument connaître. Maintenant, vous vous demandez : quels sont les albums essentiels de l’histoire du rock ? Découvrez-le avec Paola Maugeri ! »
https://www.virginradio.it/sezioni/1151/long-playing-stories?refresh_ce
Pour revenir aux archives, à propos du fait que les « flammes peuvent détruire les dépôts d’archives matérielles ». J’ai subi un incendie et perdu des travaux en bois et une partie de mes archives ce qui m’a emmené à une réflexion déjà mise en ligne ici : « La destruction d’une partie d’un archive n’abime pas vraiment le souvenir, ni la mémoire. Les archives ont une fonction pratique, mais ils ne sont pas le centre de l’action, car l’articulation du temps — passé, présent, futur — se fait dans un possible présent, et on le laisse — transmet — à ses possibles futurs — comme la queue d’une comète. »
christiane, c’est exactement ce que dit Ulrich d’une façon très drôle sur le caractère aléatoire des évènement historiques qui fait que l’action individuelle peut s’orienter dans n’importe quel sens cela ne change en rien, ce qui, après coup, apparait comme une marche inéluctable.
c’est un peu comme jeter du sable sur une table, une fois le sable éparpillé on peut trouver que cela représente une figue, par exemple le profil de Cléopâtre : l’historien (ou autre) est celui dont le boulot va consister à expliquer que celui qui a jeté le sable avait l’intention de dessiner le portrait de Cléopâtre.
c’est le lien entre le principe de raison suffisante et le principes de causalité.
cela représente une figu(R)e
Je n’ai ni le temps ni l’envie d’aller farfouiller dans les fils vous concernant, ô joli petit bambin facétieux d’Hamlet, mais je ne suis pas folle. Vous m’avez bel et bien accusée de « violer » Clopin et Clopinou, en révélant leur intimité (????) ici…
Mais je ne sais que trop qu’emporté sûrement par votre si charmante impétuosité de petit lutin des bois, votre tendresse pour autrui, votre sagesse aussi, vos sourires si doux, vous racontez absolument n’importe quoi, du moment que vous en décidez…
Je ne vais pas me battre avec vous, surtout habillé comme vous l’êtes, avec ces si jolis collants verts, cette mignonne petite flûte à bec, ces grands yeux pétillants et doux, que Christiane vous attribue, sourire aux lèvres…
N’oubliez pas votre petit bonnet, hein, joli petit Hamlet. Vous risqueriez d’attraper froid autour de vos mignonnes petites oreilles pointues.
Clopine,
Non ce n’est pas la guerre, pas de bombardements, pas de rafles. Mais ça commence tout de même à sentir très fort l’ausweis bitte. Dans un but très louable pzr ailleurs : préserver la population d’un péril. À demain soir pour en reparler, mes chers compatriotes.
Clopine, je n’ai jamais dit que la mère est responsable de ce viol présumé !
juste que ça devrait aussi nous interroger.
maintenant si vous trouvez normal que des mères amènent leur fille de 14 ans faire des photos à poil je sais plus trop quoi vous dire.
Aucun problème à prévoir pour l’alimentation mon cher hamlet.
Clopine : bien sûr !
j’ai juste dit que déballer la vie privée d’individus sans avoir leur consentement était un viol de leur intimité !
d’accord ou pas d’accord ?
vous voulez que je vous recopie votre réaction quand une personne a parlé de la bourse de votre gamin ?
vous l’avez déjà oubliée ?
le « je suis là pour protéger mes proches ».
vous voulez que je vous le recopie encore une fois Clopine ?
Clopine une dernière chose : je suis désolé si mes propos vous parus méchants, ce n’était pas mon intention.
je voulais juste profiter de votre éclair de lucidité pour voir si vous pouviez comprendre cette notion de viol d’intimité.
à priori ça n’a pas marché, tant pis ! après vous pouvez déballer ce que vous voulez je m’en tape !
c’est juste que je suis d’une pudeur tellement maladive que ces intrusions dans la vie privée est un truc qui me rend malade, c’est tout Clopine !
je me mets à la place de votre fils, de votre mari, de votre belle-mère de tous les autres et ça me rend malade !
et voilà ! et après ça basta !
euh, Hamlet, je dis juste l’inverse… Je dis que ces femmes ont de l’eau de vaisselle dans la tête, et qu’il faut être soit perverse, soit demeurée, pour aller porter une fille de 14 ans dans une villa de Beverly Hills où des réalisateurs drogués donnent des parties, ou bien, plus près de nous, chez un « photographe », David Hamilon, pédophile avéré, et laisser sa gamine « faire des photos » avec le vieux type bavant de convoitise…
Mais bon.
Vous utilisez la bonne vieille méthode des blogs…
Et je ne vais certes pas me justifier de quoi que ce soit devant vous. Vous y prenez bien trop de plaisir, regardez-vous, ô combien vous avez envie d’en parler, et d’en parler encore, et encore, pas vrai ?
Quel cadeau de Noël, pour vous, hein ? Vous allez pouvoir vous régaler, vous pourlécher, prendre la galerie à témoin, et tout cela, avec un peu d’habileté, me sera mis sur mon compte à moi…
Vous savez quoi, petit esprit (un brin dérangé tout de même) de la forêt, si cher au coeur de Christiane qui voudrait tant vous faire sauter sur ses genoux : vous me dégoûtez un peu.
Et maintenant, stop. Ce sera sans moi. Ce blog vaut mieux que ça… Et je trouve que c’est vous qui le tirez vers le bas.
Vos propos ne me sont pas parus méchants, ni rien du tout, ils étaient juste à côté de la plaque, mais vous ne pouvez pas le savoir.
Continuez donc d’enfoncer le clou, Hamlet, vous avez laissé encore quelque miettes par ci par là, dont vous allez bien pouvoir vous repaître…
Le problème vient surtout de ce que tout ce qui sort non de la plume mais de l’andouille de la Charcutoclopine (car elle écrit évidemment avec une andouille et son jus et non avec une plume et de l’encre) est ridiculisé, broyé, anéanti par la bêtise obstinée de cette autrice. Y compris ces deux pauvres êtres dont elle met ici le ventre à l’air et qui n’ont rien demandé à personne.
hamlet dit: « christiane, c’est exactement ce que dit Ulrich d’une façon très drôle sur le caractère aléatoire des évènement historiques qui fait que l’action individuelle peut s’orienter dans n’importe quel sens cela ne change en rien, ce qui, après coup, apparaît comme une marche inéluctable.
c’est un peu comme jeter du sable sur une table, une fois le sable éparpillé on peut trouver que cela représente une figue, par exemple le profil de Cléopâtre : l’historien (ou autre) est celui dont le boulot va consister à expliquer que celui qui a jeté le sable avait l’intention de dessiner le portrait de Cléopâtre.
c’est le lien entre le principe de raison suffisante et le principes de causalité. »
Oui, hamlet. C’est pour cela que je citais ce matin cette page de G.Perec (Penser/Classer). Pour cette phrase « La réponse à ces questions est parfois totalement obscure : il faudrait parler de Tâtonnements, de flair, de soupçon, de HASARD, de rencontres fortuites ou provoquées ou fortuitement provoquées. »
et pour le lien entre mémoire et oubli.
(JiCé….. disait : « Honnêtement, ce que raconte Perec, là, est sans aucun intérêt… »)
Mais vous êtes revenu sur l’analyse de Passou concernant La Peste de Camus. Même réception que celle que je faisais dans ma réponse à DHH, hier, évoquant ce livre, sur le fil du billet précédent.
Vous êtes revenu par cette interrogation qui vous ressemble (ce n’est pas la première fois que nous échangeons sur l’HSQ.), reprenant cette phrase : « nous voulons penser que l’ordre et le désordre sont deux mêmes mots désignant le hasard. » et ajoutant : « le hasard n’est à personne » (Camus dans la Peste) ».
De Camus à Musil, sur le fil du hasard, il n’y avait qu’un pas.
Heureuse que nous ayons avancé sur « sur le caractère aléatoire des évènement historiques » !
Bonne soirée, farfadet !
Ah, et puis, un dernier mot,Hamlet… Dites, si je peux, ma parano aidant, vous assimilez à un troll, si je ne considère plus qu’avec la plus grande méfiance et que j’oppose à vos « exercices de style de provocation paradoxale » un solide ancrage dans la simplicité, c’est peut-être parce que moi je ne vous ai jamais passé de coups de téléphone bien cheloux où une voix étranglée tentait de faire comprendre que, malgré son impression d’être dans un mauvais lieu, elle passait outre…
Ce qui était ma foi tout aussi impoli que vexant.
assimileR
mordel de berde
On va droit vers une annulation du 2ème tour qui entraînera inéluctablement, compte tenu de la grande distance entre les deux tours, une invalidité. Avec retour à la case départ.
Je veux dire qu’un zeste de simplicité, un peu de cette « intimité » que vous voulez préserver à tout prix comme jadis les bigotes voulaient préserver « ce joyau qui gît entre leurs fesses », un peu de vrai partage, bref, un minimum de transparence, aurait sans doute suffi.
Mais pour ça, faut être moins torturé que vous, gentil farfadet…
Oh, que je vous vois réjoui de cet aimable titre que Christiane va vous décerner à tour de bras ! Comme vous allez être bien, dans ces bras-là !!!
Je vous envie tellement !!!
Un souci peut-être : la taille des collants…
Enfin, c’est votre affaire. Quand ça colle, ça colle.
(bon d’accord, je sors… en rigolant !)
Ceci non valable pour les élus dès le premier tour, tel Monsieur Santini à Issy.
Ah, Chaloux, vous n’y êtes pas du tout. Ce n’est pas qu’on parle de ses proches qui embête Hamlet. D’autres ici le font (vous même, d’ailleurs, si je ne m’abuse, parler aussi de votre épouse « ventre à l’air », c’est ça votre expression ? Passons…), sans que ça ne le choque le moins du monde.
Le problème, c’est que certains le font « modestement », et que d’autres le font « dans un esprit de domination ».
Pour dominer, quoi…
Pour imposer sa volonté…
Des dictateurs en puissance, sûrement. Qui si ça se trouve et si on les laissait faire, asserviraient la planète entière… Ou au moins ce blog…
Bref.
Et si jamais vous vous intéressez aux critères qui définissent cette « domination »…
Euh…
Une propension à écrire, peut-être ? Je dis ça, je dis rien, évidemment…
parleZ bon sang !
Pauvre Charcutoclopine, vous êtes née exhibitionniste comme la pauvre Cricri gobe tout est née maîtresse d’école bouchée, et elle aussi vulgaire ô combien…
Tartinoclopine, tout ce que vous savez de mon épouse, c’est qu’elle existe. Même chose pour les enfants. Je n’exhiberais ni ma vie privée ni mes proches ainsi que vous le faites ici chaque jour pour rien au monde, – pas plus que je n’exhiberais mes lectures comme cette vieille maîtresse d’école tarée qui me semble toujours un peu nous lancer sur le nez ses douteuses culottes hors d’âge. Une impudeur vaut l’autre. Je mets charitablement tout cela sur le compte de vos respectives sénilités.
hamlet,
un dernier point pour l’usage du mot farfadet. Il a été évoqué à propos de Berbiguier, il y a peu de temps. Berbiguier qui avait ajouté à son nom celui de Terre-Neuve du Thym, s’est cru toute sa vie investi de la mission de délivrer la terre de cette engeance démoniaque qu’il appelle les « farfadets ».
« J’ai gardé le silence pendant bien longtemps, quoique pendant ce même temps je fusse persécuté par la race des farfadets. […] Ils veulent, m’a-t-on assuré, me faire passer pour fou ; ils diront à tous ceux qui liront mes Mémoires : «Vous lisez là les Mémoires d’un fou.» Je serais fou, si je n’avais pas eu la force que j’ai eue de résister à toutes vos attaques ! Mais si j’étais fou, vous ne seriez pas tourmentés, comme vous l’êtes tous les jours, par mes lardoires, mes épingles, mon soufre, mon sel, mon tabac, mon vinaigre et mes cœurs de bœuf… »
Nul lutin angélique, donc, plutôt l’inverse ! Un livre dont M.Court se moquait gentiment, répondant à ? : Les farfadets ou tous les démons ne sont pas de l’autre monde (éd.J.Millon).
Illustration.
Hurkhukhurk!
D dit: « On va droit vers une annulation du 2ème tour qui entraînera inéluctablement, compte tenu de la grande distance entre les deux tours, une invalidité. Avec retour à la case départ. »
Ce serait une bonne chose !
Quant à la vulgarité, chaloux se dépasse et clopine est égale à elle-même…
La vieille maîtresse d’école confond vulgarité et grossièreté. Elle n’a reçu aucune éducation.
Qu’est ce qu’on garde et qu’est-ce qu’on jette… pensez aux boites à livres!
N’aviez vous annoncé avoir opéré un tri sélectif parmi les auteurs français qui encombraient vos rayonnages ? Coincée sur votre aire , avec vos fichiers et listing, resteraient si l’on doit vous croire les littératures étrangères à moins que n’ayez épargné les classiques.
Concernant le virus, la situation s’est elle aggravée? Je n’ai pas encore consulté les medias. Hier c’était 800 contaminations en 24h de plus enregistrées.
Soleil vert dit: « Trier ses livres c’est à dire se séparer de certains d’entre eux, pour moi c’est un crève-cœur. On peut parler rangement, feng-shui, poubelle c’est du pareil au même. Ces livres je les ai choisi, aimé. Je veux bien essayer de les stocker qq part, mais les céder, les jeter ça fait mal. Le pire ce sont les livres de mon père. Il les a non seulement lu mais annotés, truffés de marque-pages. N’ayant pas le choix, la place et les moyens financiers je le ferai et ce sera comme l’enterrer une seconde fois. La maladie, les séparations affectives j’accepte mais je ne veux pas être séparé de mes livres. Alberto Manguel comprendrait cela. »
Oui, il le comprendrait.
Parfois, j’achète des livres dans des ventes d’occasion (marchés du livre, brocantes, ventes en ligne…) et j’ai trouvé sur certains d’entre eux des notes, des phrases soulignées, des marques diverses. J’ai toujours éprouvé de la joie à sentir la présence d’un autre lecteur qui avait lu ce livre, me précédant et l’avait apprécié au point d’y noter ce qu’il trouvait important (souvent de qualité). Une sorte de partage à sens unique.
Chaloux, que voulez vous, tout le monde n’a pas reçu la même. Les priorités ne nous sont pas communes. N’y aurait il rien à redire de ce qui parait subsister des vieilles valeurs bourgeoises qui n’ont pas manqué de vous construire soit en les conservant soit en opposition.
Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient atteints …
« Il parait que « La Peste » (1947) fait un tabac dans l’Italie du Coronavirus. Beaucoup moins en France où l’on sait q »
Oui en SF ils auraient pu se rabattre sur « Eifelheim » de Michael F. Flynn ou « Le grand livre » de Connie WILLIS
Ma pauvre B., vous racontez n’importe quoi. Avoir reçu une éducation ne revient pas nécessairement à se gargariser « de valeurs bourgeoises ». Pourquoi toujours stagner dans le lieu commun?
(La vieille maîtresse d’école va devoir prendre un bain de siège).
Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom)
Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n’en voyait point d’occupés
A chercher le soutien d’une mourante vie ;
Nul mets n’excitait leur envie ;
Ni Loups ni Renards n’épiaient
La douce et l’innocente proie.
Les Tourterelles se fuyaient :
Plus d’amour, partant plus de joie.
Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
Je crois que le Ciel a permis
Pour nos péchés cette infortune ;
Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux,
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L’histoire nous apprend qu’en de tels accidents
On fait de pareils dévouements :
Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
L’état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
J’ai dévoré force moutons.
Que m’avaient-ils fait ? Nulle offense :
Même il m’est arrivé quelquefois de manger
Le Berger.
Je me dévouerai donc, s’il le faut ; mais je pense
Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le plus coupable périsse.
– Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Eh bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
En les croquant beaucoup d’honneur.
Et quant au Berger l’on peut dire
Qu’il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
Se font un chimérique empire.
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d’applaudir.
On n’osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l’Ours, ni des autres puissances,
Les moins pardonnables offenses.
Tous les gens querelleurs, jusqu’aux simples mâtins,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
L’Ane vint à son tour et dit : J’ai souvenance
Qu’en un pré de Moines passant,
La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et je pense
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net.
A ces mots on cria haro sur le baudet.
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu’il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n’était capable
D’expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
Le milieu d’origine est tout de même transmetteur et porteur d’une certaine culture, schémas, modèles, il influe sur notre constructiondes le plus jeune âge et de diverses façons, nous imprime qu’on le veuille ou non. Une bibliothèque quelle qu’elle soit invite et offre à l’adolescent , l’enfant s’il est précoce des choix, un échantillon . Tous les couples n’en disposent pas. Quant à l’usage des invectives fréquentes chez vous je suppose que vous le devez à une malheureuse hérédité.
Avoir reçu une éducation ne revient pas nécessairement à se gargariser « de valeurs bourgeoises ». Pourquoi
Et puis je n’ai pas exprimé cela. Vous qui comprenez tout mieux que tous dans un système clos aux lois folles .
Vous vouliez dire « heureuse ». C’est corrigé.
Année LvB, WoO 33 n 1 :
Malheureuse, vous êtes un de ces psychopathes en règle avec ce qui il tient lieu de conscience qui elle même s’apparente plus à un système référent assez eloignê de ce que l’on attendrait d’une conscience .
Je ne devrais d’ailleurs pas l’écrire, cela vous doit vous procurer du plaisir, cela vous excite t il ? Vous bandez? Sans viagra? Ce serait miraculeux.
Cela doit
Mes excuses. Et bien qu’à y revenir, non , dans votre système, la fin devrait justifier les moyens quels qu’ils soient.
Maximianus
http://lucienbergeret.canalblog.com/archives/2011/06/06/21329442.html
x
Je ne suis pas une victime.
J’ai visité les locaux de la Stasi à Berlin. Une des chambres de torture consistait à dropper une goutte d’eau sur la tête du torturé. Lentement.
Si cela peut aider quelqu’un
CRM crew ressource management
Notons deux termes anglais
Femelle gaze : le regard féminin, (le point de vue ?)
By chance : par hasard (quelle chance)
Lundi 16 mars 2020, 5h26
Le sentiment que ces discussions de blog, sans queue ni tête pour la plupart, ne sont qu’une resucée des disputes de famille que l’on aurait plaisir à retrouver ici, après avoir eu le plaisir d’y échapper, là-bas, loin, jadis …
Philippe Halsman :
16.03, 6.34
MM par Philippe Halsman :
16.03, 6.34
« Il paraît que La Peste (1947) d’Albert Camus est moins un roman sur la peste et ses effets qu’une allégorie de la peste brune (occupation de la France par les Allemands, éradication du Mal par des actes de résistance au nazisme etc), »
Et en même temps
« Il parait que « La Peste » (1947) fait un tabac dans l’Italie du Coronavirus. »
Fume, c’est du belge ?
Il y a des allégories foireuses, dans la France coloniale colonisée.
« ce billet n’a rien d’allégorique. Encore que… en même temps… »
Dans certaines circonstances il y a des petits points, qu’il faut combler.
Précisez votre pensée, il risque de malentendu.
Celui de considérer ce billet comme un article de bricolage avant fermeture du magasin, car non essentiel.
– Dans les hopitaux, on jette les vieux contamines, et on garde les plus jeunes ?
‘ « Un homme qui meurt c’est une bibliothèque qui brûle « ?
– Les archivistes font du télétravail ?
16 mars 2020, 6h57
Justin Crétin, le sans queue ni tête C’EST TOI ///
La Peste hors des première 10 meilleures ventes :
http://www.classifica-libri.it/Classifica-libri-Marzo-2020.html
premièreS
Plutôt que de nous insulter les uns les autres, si nous nous contions des histoires ?
Pourquoi les Italiens vont-ils chercher Camus, alors qu’ils ont tout ce qu’il faut à la maison !
BOCCACE
Le mortel printemps de Florence
Le Décaméron de Boccace (1313-1375) se situe au printemps 1348, alors que Florence est dévastée par la peste. Face à cette situation sans précédent dans l’histoire de la ville, dix rescapés de bonnes familles : sept dames, âgées de 18 à 28 ans, et trois jeunes hommes se réfugièrent dans la campagne toscane, accompagnés de leurs domestiques. Là, durant dix jours, chacun des membres de cet aimable phalanstère, est invité à raconter une histoire. Soit au total cent histoires, vantant toutes les plaisirs de la chair : éros contre thanatos ! Ce roman pour lequel Boccace inventa une prose en langue vulgaire, malgré son titre grec que l’on peut traduire par « dix jours », est devenu un classique de la littérature universelle. Ouvrage finement structuré dans sa forme, le Décaméron se présente comme une sorte d’anthologie de nouvelles, tout à la fois anticléricales et grivoises dans leurs propos. Nourri de littérature grecque et latine, Boccace s’est inspiré, pour les plus savoureuses d’entre elles, des fabliaux français et provençaux de la littérature médiévale. Véritable hymne à la vie et à la jeunesse, le lecteur du Décaméron, plusieurs fois adapté au cinéma, notamment par Pier Paolo Pasolini en 1971, oublie dans quel contexte ce roman a vu le jour. Au point que dans son introduction, Boccace semble presque s’excuser d’avoir à nous le rappeler !
« En vérité, si j’avais pu honnêtement vous mener vers ce que je désire par un autre chemin que cet âpre sentier, je l’aurais fait volontiers : mais parce qu’il était impossible, sans un tel rappel, de montrer la cause des évènements dont on lira ci-après le récit, j’ai été presque contraint à l’écrire par la nécessité.
Je fis donc que les années de la fructueuse incarnation du Fils de Dieu avaient déjà atteint le nombre de mille trois cent quarante-huit lorsque, dans l’excellente cité de Florence, belle par-dessus toute autre d’Italie, parvint la mortelle pestilence. Qu’elle fût l’œuvre des corps célestes, ou que la juste colère de Dieu l’eût envoyée aux mortels en punition de nos iniquités, elle était apparue quelques années plus tôt dans les régions orientales, qu’elle avait dépouillées d’une quantité innombrable de vivants, puis gagnant sans cesse de proche en proche, avait malheureusement progressé vers l’Occident. Or, comme nulle mesure de sagesse ou précaution humaine n’était efficace pour la combattre (…), presque au début du printemps de ladite année, le mal développa horriblement ses effets douloureux et les manifesta d’une prodigieuse manière. (…)
Pour soigner ces maladies, il n’y avait ni diagnostic de médecin, ni vertu de médicament qui parût efficace ou portât profit. (…) Cette pestilence fut d’autant plus forte qu’elle se propageait soudainement des malades aux personnes saines, comme le feu prend quand les objets secs ou gras en sont approchés tout près. Et le fléau s’étendit plus encore : car non seulement la fréquentation et la conversation des malades contaminait les bien portants, leur causant une mort identique, mais encore le contact des vêtements et des objets touchés ou utilisés par les pestiférés semblait transmettre le mal à ceux qui les touchaient. (…)
De ces choses, et de beaucoup d’autres semblables ou pires, naquirent diverses peurs et imaginations chez ceux qui restaient en vie, et presque tous tendaient cruellement à éviter et à fuir les malades ainsi que leurs affaires : chacun, de cette manière, croyait assurer son propre salut. (…) Cette tribulation avait pénétré d’une telle épouvante les cœurs des hommes et des femmes, que le frère abandonnait le frère, l’oncle le neveu, la sœur le frère et souvent l’épouse son mari. Chose plus forte et presque incroyable, les pères et les mères évitaient de rendre visite et service à leurs enfants, comme s’ils n’eussent pas été à eux. Pour tous ceux, hommes et femmes, qui contractaient le mal – et la foule en était innombrable –, il ne resta donc d’autre ressource que la charité des amis (et il y en eut peu) ou l’avidité des serviteurs, attirés par des salaires élevés et disproportionnés (mais le nombre de ces serviteurs n’augmenta pas pour autant). (…)
Le menu peuple et, peut-être, nombre de gens de la classe moyenne, offraient un spectacle beaucoup plus misérable : car, l’espérance ou la pauvreté les maintenant pour la plupart dans leurs maisons, dans leurs quartiers, c’est par milliers qu’ils tombaient malades chaque jour et, n’étant servis ni assistés en rien, tous mouraient presque sans rémission. Beaucoup d’entre eux, de jour comme de nuit, succombaient sur la voie publique ; beaucoup, quoique morts chez eux, faisaient d’abord connaître aux voisins leur décès par la puanteur de leurs corps corrompus : et de ceux-ci, et des autres qui partout mouraient, quelle multitude ! (…) La terre sainte ne suffisant plus à cette grande multitude de cadavres étalés aux yeux de tous, que les porteurs faisaient converger vers chaque église, chaque jour et presque chaque heure (…), on creusait dans les cimetières des églises – toutes les tombes étant pleines – de très grandes fosses dans lesquelles on mettait les nouveaux arrivants par centaines ; et, entassés là comme les marchandises qu’on empile dans les navires, ils étaient recouverts d’un peu de terre, jusqu’à ce qu’on parvînt en haut de la fosse.
Désireux de ne pas scruter davantage dans leurs moindres détails les maux qui survinrent alors dans notre cité, je dis qu’un malheur si implacable n’épargna pas davantage la campagne environnante. (…) Il s’ensuivit que les bœufs, les ânes, les brebis, les chèvres, les porcs, les poulets et les chiens mêmes, si fidèles à l’homme, chassés de leurs demeures, s’en allaient à leur gré à travers les champs où l’on laissait les blés à l’abandon, sans les récolter ni même les couper (…).
Que peut-on dire de plus – laissant la campagne pour retourner à la ville –, sinon que la cruauté du ciel, et peut-être en partie celle des hommes, fut telle et si grande qu’entre mars et le mois de juillet suivant, tant par la force de la peste que par le nombre des malades mal servis ou abandonnés dans leurs besoins par suite de la crainte qu’ils inspiraient aux gens en bonne santé, plus de cent mille créatures humaines perdirent certainement la vie dans les murs de la ville de Florence, alors qu’avant cet événement mortel on ne les eût point estimés si nombreux ? »
(« Décaméron », traduction collective sous la direction de Christian Bec,
Le Livre de Poche 702, © Librairie Générale Française, 1994)
« Celui de considérer ce billet comme un article de bricolage avant fermeture du magasin, car non essentiel. »
Non essentiel, le bureau de tabac de la RDL !
FERNANDO PESSOA
L’indispensable tabac
S’il en est un qui ne songea jamais à arrêter de fumer, c’est bien Fernando Pessoa. Autant lui interdire de rêver. Impensable ! Lui qui écrivit, sous la signature de Bernardo Soares : « Je ne suis pas seulement un rêveur, je suis un rêveur exclusivement. » Pour le poète de Lisbonne, le cigare et la cigarette représentaient le viatique idéal pour parvenir à la rêverie. Mais attention, prévient-il, le tabac n’est pas le rêve lui-même, permettant d’échapper au réel, juste la clé qui y donne accès. Fragments désinhibants…
« Je suis aujourd’hui un ascète dans ma religion. Une tasse de café, une cigarette, et mes rêves peuvent parfaitement prendre la place du ciel et de ses étoiles, du travail, de l’amour, et même de la beauté ou de la gloire. Je n’ai pour ainsi dire aucun besoin de stimulants. Mon opium, je le trouve dans mon âme.
[…]
Fumer un cigare de prix et rester les yeux fermés – c’est cela, la richesse.
Comme un qui revient à l’endroit où il a passé sa jeunesse, je réussis, grâce à une simple cigarette à bon marché, à revenir tout entier à cet endroit de ma vie où j’avais l’habitude de fumer ce genre de cigarette. Et grâce à l’arôme léger de la fumée, tout le passé me redevient vivant.
(« Le livre de l’intranquillité », Traduit du portugais par Françoise Laye)
« Mais un homme est entré dans le Tabac (pour acheter du tabac ?)
Et la réalité plausible s’abat soudain sur moi.
Je me relève à moitié, énergique, convaincu, humain,
Et j’ai bientôt l’idée d’écrire ces vers où je dis le contraire.
J’allume une cigarette avec la pensée de les écrire
Et je savoure dans la cigarette l’affranchissement de toutes mes pensées.
Je suis des yeux la fumée comme si c’était le tracé d’une route
Et je jouis, dans un éclair de sensibilité et de clairvoyance,
De m’être affranchi de toutes les spéculations
Et de prendre conscience que la métaphysique n’était que la conséquence d’une indisposition.
Ensuite, je me renverse sur ma chaise,
Et je continue à fumer ;
Tant que le Destin me le permettra, je continuerai à fumer.
(Si j’épousais la fille de ma blanchisseuse,
Je serais peut-être heureux.)
Sur ce, je me lève d’un bond. Je m’approche de la fenêtre.
L’homme est sorti du Tabac (a-t-il mis la monnaie dans sa poche ?)
Mais je le reconnais : c’est Estève-sans-métaphysique !
(Le patron du Tabac est revenu sur le seuil.)
Estève, comme mû par un instinct divin s’est retourné et m’a vu.
Il m’a fait signe de la main, je lui ai crié Salut, Estève ! et l’univers
S’est reconstruit autour de moi sans idéal et sans espoir, et le patron du Tabac a souri.
(« Bureau de tabac » In Œuvres poétiques d’Alvaro de Campos, Traduit du portugais par Michel Chandeigne et Pierre Léglise-Cost avec la participation de René Tavernier. Christian Bourgois éditeur, 1988 et 1992)
Perdu dans ses rêves et sa tabagie, le fumeur Fernando Pessoa, en tout cas, aura mieux œuvré pour la gloire de sa patrie que ne le fît, cinq siècles auparavant, le trop réaliste roi du Portugal, qui de ce fait passa à côté d’une occasion unique ! C’est à lui, en effet, que Christophe Colomb, fils d’un obscur tisserand de Gênes, venu rejoindre son frère Barthélemy, cartographe à Lisbonne, exposa en premier, en 1484, son projet d’expédition maritime. Persuadé d’atteindre l’Orient par l’Atlantique et d’en ramener de l’or pour financer une ultime croisade en vue de libérer Jérusalem, Colomb se vit éconduire par le monarque portugais. L’année suivante il passa en Espagne, où il parvint à convaincre les Rois Catholiques, qui acceptèrent de financer sa petite expédition de 1492. C’est ainsi qu’il aborda, par erreur, à Cuba et à Haïti. Première d’une série d’expéditions qui modifièrent irréversiblement l’histoire mondiale. A quoi tient le destin des nations ! La leçon cependant dut porter ses fruits, puisque quelques années après, le florentin Amerigo Vespucci réalisait, pour le compte cette fois-ci de l’Espagne et du Portugal, plusieurs voyages vers le Nouveau Monde. Prenant possession, à l’aide du sabre et du goupillon, du Brésil, en 1501-1502, c’est à lui que fut attribué en définitive la découverte du continent désigné depuis lors par son seul prénom.
(16/3/2020, @ 8.45)
Petit sondage de 4 questions relatives aux attitudes de confinement de la population française auprès des erdélien.nes du « blog à Passou » (hors querelles intra-familiales).
Ce dimanche 15 mars 2020 :
1- êtes-vous allé.e voter aux élections municipales ? (oui / non / NSP)
2- êtes-vous sorti.e faire votre marché (oui / non / NSP)
3- êtes-vous sortie.e vous promener ou autre ( oui / non / NSP)
4- êtes-vous resté.e chez vous toute la journée (oui / non / NSP)
(NB – l’ordre de la numérotation provient du hasard d’un tirage aléatoire du robot, sauf 1)
Réponses 1 (Janssen J-J) : Oui ; Oui ; Oui ; Non ;
Réponses 2 (Passoul) :
Réponses 3 (Et alii) :
Réponses 4 (Jazzi) :
Réponses 5 (JiCé) :
Réponses 6 (B) :
Réponses 7 (Clopine) :
Réponses 8 (renato) :
Réponses 9 (Patrice Charoulet) :
Réponses 10 (rose) :
Réponses 11 (paul edel) :
Réponses 12 (Phil) :
Réponses 13 (Gisèle) :
Réponses 14 (Chantal) :
Réponses 15 (hamlet)
Réponses 16 (Marie Sasseur)
Réponses 17 (DHH)
Réponses 18 (D)
Réponses 19 (Chaloux)
Réponses 20 (William Legrand)
Réponses 21 (Ozymandias)
Réponses 22 (Christiane)
Réponses 23 (Alexia Neuhoff)
Réponses 24 (x)
Réponses 25 (Closer)
Réponses 26 (Lucienne)
Réponses 27 (Bouguereau)
Réponses 28 (Soleil Vert)
Réponses 29 (Giovanni San’Angelo)
Réponses 30 (Petit Rappel)
Réponses 31 (Pablo75)
Réponses 32 (Pat V.)
Réponses 33 (Langoncet)
Réponses sq (oublié.es ou disparu.es temporaires)
un psychanalyste m’ a un jour proposé une interprétation de la raison pour laquelle je fumais ;why not;ce psychanalyste en savait peu sur cette « circonstance » de ma jeunesse; je tends à penser que c’est plutôt parce que mon père(djplp)avait été fumeur avant la guerre puis avait arrêté ,lui, à cause d’un drôle de bouton(c’est ce que j’avais entendu dire et n’aimait pas qu’on fumât chez lui;je fumais chez ce psy ,en faisant très attention au cendrier:je ne laisse pas mes cendres n’importe où;bonne journée
P.Assouline n’a-t-il pas compris que les vrais erdélien-ne-s savent tout et n’ont rien à apprendre?
@ Jzmn / Plutôt que de nous insulter les uns les autres, si nous nous contions des histoires ? /
OK. Moi, je voudrais bien vous raconter pourquoi l’interprétation sociologique des rêves de Bernard Lahire est plus intéressante et novatrice que l’interprétation des rêves un brin poussiéreuse de Sigmund Freud.
En gros, l’hypothèse et la démonstration de Bernard Lahire reposent sur une réfutation puis sur la considération suivante, transformée en conviction scientifique temporaire, comme il sied :
1 – A l’encontre de Freud, affirme Lahire, ce que je ne perçois pas, -et ce dont je ne peux donc pas parler- est non conscient (…), mais ce que je perçois et dont je peux parler est forcément conscient. Lahire montre ainsi que l’inconscient n’a nul besoin de refoulement, se plaçant d’emblée dans un sillon épistémologique bourdieusien : « il suffit qu’il y ait amnésie de la genèse, vu que « l’inconscient n’est en effet que l’oubli de l’histoire que l’histoire elle-même produit, en incorporant les structures objectives qu’elle produit dans ces quasi-natures que sont les habitus ».
Voici la clé d’explication pour Lahire : un inconscient dispositionnel se constitue par l’intériorisation de déductions pratiques chez le sujet qui rêve et rend compte de ses rêves. Donc, il n’y a pas de censure dans le rêve. Le rêve n’est pas la traduction d’un désir inassouvi ».
THESE ALTERNATIVE A CELLE DE FREUD : « le rêve est structuré 1° – par les schèmes et dispositions produits par l’histoire sociale du rêveur (assimilation et accommodation), 2° – par les éléments structurants de la « problématique existentielle » du rêveur, 3° – par les stimuli extérieurs qui, étant des produits différés de sollicitation externes récentes… agissent comme les déclencheurs du rêve (rêves éveillés anticipateurs et rétrospectifs) ».
Et de conclure par trois préoccupations récurrentes parmi ceux qui s’intéressent aux rêves, depuis Swedenborg :
A QUOI SERT LE REVE ? – « ma conviction est qu’il n’a pas de fonction unique. Il n’est pas le gardien du sommeil,… pas plus qu’il y aurait de fonction unique au langage ou aux représentations mentales. On rêve parce qu’on a la capacité de symboliser (l’être humain ne cesse jamais de penser, de se représenter, de sentir et d’exprimer mentalement ou verbalement et La pensée est un processus permanent) ; le sommeil n’est pas la mort et le réveil n’est donc pas une résurrection.
POURQUOI REVONS-NOUS ? – « Parce que nous continuons à vivre durant le sommeil en tant qu’êtres de langage capables de représentations » (il vaut donc mieux se demander pourquoi nous rêvons de ce dont nous rêvons, et cela dans des formes déterminées).
QU’APPORTE LA SOCIOLOGIE DES REVES ? – A montrer la présence d’un mécanisme particulier qui n’est pas moins déterminé que tous les autres. Il n’y a pas de « libre-arbitre »… Un mécanisme qui emprunte aux neurosciences cognitives l’idée que si le rêve est là, il ne l’est que dans un état d’équilibre objectivable entre forces internes et externes, conscientes et inconscientes, produits de déterminations sociales multiples. (et il appartient juste à la sociologie scientifique d’en saisir la combinatoire multiple … ce qui revient à porter une attaque ultime aux illusions de la liberté et de la volonté du sujet).
« Mon intention, achève B. Lahire, est de montrer que le social gît dans les plis les plus intimes des individus et d’en dévoiler la logique ».
Bonne journée « aux confins ».
@ je ne laisse pas mes cendres n’importe où
Surtout celles du Père. Je ne les mets ni dans l’urne funéraire ni dans l’urne électorale.
S’appuyant tant sur les grands classiques de l’antiquité que sur les travaux scientifiques récents, Tobie Nathan fournit les clefs permettant de comprendre
1) Comment fonctionne un rêve…
2) À quoi sert de rêver – rêver durant le sommeil serait une manière de résister à l’uniformisation du moi qu’exige la socialisation durant la journée. Ainsi, le rêve serait-il une sorte de réinitialisation du moi, de résistance à la contrainte sociale. Un rêve pour que chaque matin, ce soit à nouveau moi qui me réveille.
3) La différence entre le cauchemar et le rêve. Le cauchemar nous prévient d’un danger que nous n’avons pas pu ou voulu voir (problème dans le couple, la famille, problème au travail, souvent, problème politique, problème financier, problème de santé, etc)
4) À qui peut-on raconter son rêve; à qui on NE doit-on SURTOUT pas le raconter…
5) Comment interpréter les rêves ;
6) Chaque rêve est unique parce que chaque rêveur est unique. Il n’y a pas de symbolisme ni de décodage automatique universel. Comprendre un rêve, c’est construire la pensée propre à chaque rêve.
7) Un rêve nous parle de l’avenir, de notre avenir et jamais du passé…
8) il faut quelqu’un pour décoder son rêve, car un rêve est une aide pour sa propre vie ; il est un guide pour soi-même et pour son entourage. Pas d’interprétation du rêve sans interprète des rêves.
Tobie Nathan donne des exemples de la place et de l’interprétation des rêves dans les différentes cultures : chez les Grecs anciens, chez les Psychanalystes, chez les Neuro-physiologistes, en Afrique, chez les Indiens d’Amérique du sud, chez les Australiens, chez les Musulmans, chez les Juifs, chez les Chrétiens, etc… il raconte les grands interprètes de rêves classiques autant que les shamans et les voyants. »
sur le site de T.NATHAN
BIEN SUR, JE REVE de cigarettes!
Vous en rêviez, mais Jazzi l’avait déjà fait, JJJ !
http://www.gallimard.fr/Catalogue/MERCURE-DE-FRANCE/Le-Petit-Mercure/Le-gout-du-reve
e le rêve n’est pas un message à déchiffrer mais une action à poursuivre.
Une telle hypothèse est à la fois très ancienne et très neuve. Nathan la retrouve dans La Clé des songes d’Artémidore, grand classique d’ »onirocritique » datant du IIe siècle, mais aussi dans les traditions musulmane et juive. Elle est confirmée par la récente neurophysiologie, qui montre que le « sommeil paradoxal » est une période d’intense activité cérébrale et de faible tonus musculaire, permettant au cerveau d’explorer des possibles et de régénérer ses cellules. Tobie Nathan en déduit une nouvelle responsabilité pour celui qui interprète les rêves : il doit poursuivre dans l’interlocution un mouvement esquissé dans le rêve, ce qui l’oblige à saisir les éléments signifiants dans la culture de celui qui le consulte. Ce livre propose ainsi une réjouissante critique du « culte du quiconque » qui applique aux rêveurs une grille d’interprétation toute faite, au détriment de leur singularité •
Frédéric Keck
https://tobienathan.wordpress.com/litteratures/%E2%80%A2-la-nouvelle-interpretation-des-reves/
Vous en rêvez, mais Jazzi l’a fait, et alii !
https://www.decitre.fr/livres/le-gout-du-tabac-9782715229020.html
Toutes les histoires humaines ont été racontées ! Depuis des millénaires ! Basta…! Laissons s’exprimer les individus, les sujets, eux mêmes ! Insultons à tout vent ! Confinons les auteurs d’aujourd’hui, ces nuls, dans des cages rouillées Louis XI ! Ils pètent plus haut que leur culs de nains difformes ! Basta !…
Portons haut notre fierté littéraire, passons de sujets à auteurs : INSULTONS NOUS LES UNS LES AUTRES ! elle est là, la créativité….
Avez certes l’air très cultivée, TXFL…, et ultra rapide dans vos réactions, c’est toujours bin réconfortant, mais cette habileté est-elle le signe d’une culture personnelle intériorisée de longue date ou plutôt juste le signe d’une habileté au copier-coller « du genre TOC » ?
Je suggère par là que T. Nathan est sans doute un cas très intéressant, mais en tant qu’ethno-psychiatre et romancier, il tombe totalement à côté de la plaque de la problématique de Lahire qui seule m’intéressait ce matin. Voyez ce que je veux dire ?
NB/ Cela dit…, chacun reste libre de « résonner » comme il peut, FMLP, de décélèrer le temps comme il veut, comme dirait l’AmiRosa hein, Hartmut !
L’autre histoire qui m’intéresse serait de savoir parmi nos erdéliens qui a voté hier, est sorti faire son marché, qui est sorti se balader, qui est resté confiné chez soi. Pour ma part, j’ai répondu oui aux trois premières questions, et je crois avoir bien affolé les autorités sanitaires.
Exemple :
« Luchienne, combien de caniches te sont passés dessus ? 1 ? 100? 1000?…aucun ! je m’en doutais ! »
Il est évident que ce glandu de Gigi allait choisir la formule comportementale la plus conne… Félicitations, l’artiste de rue !
POUR SOLEIL VERT:
Ce n’est qu’un an plus tard, le jour de l’anniversaire de la mort de sa mère, que Percy Florence ouvrit le bureau de sa mère et trouva des mèches de cheveux de ses frères et soeurs qu’il ne connaîtra jamais, un carnet partagé avec son père Percy Bysshe et une copie de son poème Adonaïs dont l’une des pages était attachée à un morceau de soie contenant une portion de ses cendres ainsi qu’un morceau de son coeur. De Mary Shelley, il nous reste des histoires de ses voyages au sein d’un cercle littéraire légendaire, ses écrits ayant marqué la littérature à jamais et transformé le genre de la science-fiction et bien sûr l’histoire de sa vie. Une vie tragique qui reste le témoin le plus frappant de la persévérance de Mary Shelley.
https://dailygeekshow.com/mary-shelley-litterature/?utm_source=newsletter&utm_medium=e-mail&utm_campaign=Newsletter_Journaliere_2020-03-16
entendu plusieurs fois T.Nathan, qui est un remarquable polyglotte!(peut-être video akadem, je n’ai pas vérifié)
Nathan est aussi auteur de polars!
également sur philomag!
https://www.youtube.com/watch?v=K9eDW5XV_cA
Du plus loin que l’on s’en souvienne, l’homme a toujours rêvé, ainsi qu’en témoignent les anciens textes, qui voyaient dans nos songes rien moins que des présages divins. Du fait de leur expéditeur et des informations capitales qu’ils contenaient, il parut toujours primordial de décoder ces singuliers messages aux allures de rébus. Les principales civilisations du monde antique, en Mésopotamie, autour du bassin Méditerranéen et jusqu’en Inde et en Chine, nous ont légué de nombreux ouvrages répertoriant les diverses catégories de rêves, leurs significations, ainsi que les rituels de purification permettant de déjouer les mauvais présages et autres prophéties.
Autant de « clefs des songes » parmi lesquelles se distingue tout particulièrement le Oneirocritica d’Artémidore. Un Grec du IIe siècle de l’ère chrétienne dont l’œuvre constitue une véritable encyclopédie des rêves. Les classant selon l’importance donnée aux différentes parties du corps, aux activités physiques, à la nature, aux animaux, etc. Artémidore, bien avant Freud, interprétait les rêves en tenant compte des réactions du rêveur, de ses émotions et de l’association qu’il pouvait faire avec les événements courants. Fort de son expérience et des nombreux témoignages recueillis, il parvint à définir des archétypes. Ainsi, rêver de dormir dans le temple (pratique alors en usage pour bénéficier de la protection d’Esculape, la divinité médicale en vogue à l’époque), signifiait, selon lui, la guérison pour le malade, mais la maladie pour le bien-portant.
Ces façons d’interprétation se perpétuèrent en Occident tout au long du Moyen Age et de la Renaissance, en intégrant toutefois la composante chrétienne. Ce fut le cas du médecin, mathématicien et astrologue italien du XVIe siècle Jérôme Cardan, qui passa sa vie à noter ses rêves et à les interpréter à la manière d’Artémidore. Trouvant dans ses songes les médicaments qu’il prescrivait à ses patients et l’inspiration pour la rédaction de ses livres, notamment son De Subtilitate (1550), où est répertorié l’ « ensemble des causes occultes, et raisons d’icelles ».
Au-delà des préoccupations des théologiens et des savants, le rêve a nourrit les textes fondateurs de la littérature universelle. Ils figurent en bonne place dans la Bible, Ancien et Nouveau Testament inclus. Du Joseph des Juifs au Joseph des Evangiles, notamment, les rêves bibliques sont toujours la voie privilégiée par laquelle Dieu établit une connexion directe avec l’humanité. Cette manière unilatérale de faire passer les messages se retrouve également chez Homère. A la différence près que dans les songes prophétiques de l’Odyssée on fait une distinction entre ceux en provenance de la porte de corne, dont la transparence symbolise l’air, et ceux qui passent par la porte d’ivoire, plus opaque et évoquant la terre. Les premiers émanaient des dieux de l’Olympe tandis que les seconds étaient envoyés par les âmes des défunts, dont Hermès était le médiateur.
Au fil du temps et sous diverses latitudes, la littérature s’enrichira d’une abondante production de livres de songes. Depuis le Songe de Scipion de Cicéron (un siècle avant l’ère chrétienne) au Songe de Poliphile de Francisco Colonna, paru en 1499, ou encore les Songes de l’Espagnol Francesco de Quevedo, au XVIIe siècle. Mais là, le rêve ne revêt plus qu’un rôle épisodique, accessoire. Plus que sa valeur intrinsèque et sa caractéristique sacrée, il devient prétexte à un imaginaire empreint de fantastique et de merveilleux.
Au point qu’au siècle des Lumières, les Encyclopédistes, marqués par un rationalisme ardent, considèreront les songes avec un certain dédain. A l’exception de Jean-Jacques Rousseaux, qui, lui, privilégiera toujours la rêverie, une forme de déclinaison diurne du rêve nocturne, ainsi que le marquis de Sade, qui puisera de même dans ses rêves éveillés le moyen de conceptualiser ses plus fantastiques fantasmes !
C’est avec le romantisme, que l’on assistera véritablement à une entrée en force du rêve dans la littérature. De Musset à Nerval et jusqu’à Lautréamont, sous forme de récits romanesques, de poèmes, de pièces de théâtre, le rêve y occupe généralement une place prépondérante.
Mais dès le début du XXe siècle, grâce à l’apport de la psychanalyse, d’une part, et à la multitude des productions artistiques des membres du mouvement surréaliste, de l’autre, le rêve, qui avait conservé sa dimension métaphysique chez les romantiques, deviendra la voie royale qui conduit à notre inconscient. La connaissance dans ses moindres replis secrets du monde onirique devient l’outil privilégié, non plus pour communiquer avec une quelconque divinité, mais plutôt pour entrer en adéquation, en symbiose, avec les propres forces créatrices de l’homme. Renouvelant ainsi de fond en comble l’imaginaire des poètes et des écrivains, mais aussi des peintres et des cinéastes, qui, de fait, inventeront de nouvelles formes.
«Par la pensée les hommes quelquefois s’accouplent, par le rêve l’homme trouve toujours le moyen de s’isoler », écrivit le poète Pierre Reverdy. C’est dans cet isolement que l’artiste, selon sa discipline, puisera la matière et la réflexion qui lui permettra de confronter son imaginaire au réel, pour le transmuer en œuvre d’art.
Déjà, dans une lettre à Louise Colet, datée du 26 août 1853, Gustave Flaubert, avouait : « Ce qui me semble, à moi, le plus beau dans l’Art (et le plus difficile), ce n’est ni de faire rire, ni de faire pleurer, ni de vous mettre en rut ou en fureur, mais d’agir à la façon de la nature, c’est-à-dire de faire rêver. » C’est ainsi que, s’inspirant d’un fait divers et s’en tenant à une description minutieuse du milieu où se meuvent ses personnages, Flaubert, avec Madame Bovary, perfectionna son style inimitable tout en ouvrant la voie au naturalisme.
Mais se référant à une quelconque école où s’y opposant, se réclamant d’un imaginaire pur ou même de la plus réelle autofiction, romans ou récits d’aujourd’hui, comme ceux d’hier, ne sont-ils pas toujours de perpétuelles rêveries, confessions, méditations, fantasmagories, folles illusions, mémoires perdues ou retrouvées, projections anticipatives… que l’auteur offre en partage au lecteur ?
JACQUES BAROZZI
Lundi 16 mars 2020 à 10 h 21
Vous en rêviez, mais Jazzi l’avait déjà fait, JJJ ! http://www.gallimard.fr/Catalogue/MERCURE-DE-FRANCE/Le-Petit-Mercure/Le-gout-du-reve
Vous nous l’avez déjà fait, celle là,il y a quelque jours. En nous citant votre Yourcenar. Et je vous ai déjà répondu à ce sujet, Jacques, souvenez-vous de vos inversions « contre nature ». Brefl, vous ne sortez jamais de vos auto pub à la moindre occasion, qui ne sont guère que de petites notices plus ou mons réusies à partir de copiers-collers puisés dans vos goûts diversifiés de la littérature, comme vous l’avait fait remarquer Ch.
Il serait sans doute temps de passer à autre chose pour discuter de plain pied, le cas échéant. Je dis juste ça, pour vous éviter de rivaliser avec notre etalii, vous valez quand même mieux que ses TOC, je pense.
Bonne journée confinée… Respirons sur nos balcons en foirêts (près du Prunier de Gracq !) 🙂
Le rêve d’hier n’a rien à voir avec le rêve d’aujourdhui. Jadis, il était vecteur messager du divin à son outillage terrestre.
Il est devenu grâce à l’individualisme, souffrance du glébeux comme dirait Chouraqui.
Hier, JJJ, j’ai partagé avec de nombreux Parisiens le plaisir, quasi printanier, d’une longue promenade dans la rue, sur les quais, dans les jardins !
« Un soir de juillet 1952, je rencontrai, à l’improviste, à Strasbourg, Denis de Rougemont dans la salle à manger d’un hôtel de la place Kléber, où, isolé à une table, j’étais l’un des rares clients. Cette rencontre n’était pas extraordinaire, car nous devions participer la semaine suivante à une même réunion dans une petite ville des environs. Il me raconta qu’il venait de voir à Paris notre ami Nicolas Nabokov, revenu de Londres le jour même en avion et à qui il était arrivé l’aventure suivante. Nabokov s’était trouvé assis, dans l’appareil, à côté d’un Chinois inconnu, qui n’avait pas tardé à s’endormir. Se réveillant soudain, le Chinois avait demandé en anglais à Nabokov : « Vendez-vous de la quincaillerie ? » Puis, sur la réponse négative de celui-ci, il s’était rendormi et ne lui avait plus adressé la parole, même à l’arrivée. Rougemont essayait de trouver une explication plausible à la conduite du Chinois. Fatigué de la chercher en vain, il conclut que des histoires pareilles arrivaient constamment à Nabokov et d’ailleurs n’arrivaient qu’à lui. Une des hypothèses mises en avant était que le Chinois, mal réveillé, s’adressant si bizarrement à son voisin, n’avait fait que continuer un rêve.
Le soir, dans ma chambre, je repensai à l’épisode et il me vint à l’esprit que ce n’était peut-être pas le Chinois qui avait dormi et rêvé, mais bel et bien Nabokov lui-même. Cette nouvelle version me parut beaucoup plus vraisemblable que la première. Nabokov s’était assoupi un instant, pendant lequel il avait rêvé que le Chinois lui avait demandé s’il vendait de la quincaillerie. Réveillé, il ne s’était pas rendu compte qu’il avait dormi, encore moins qu’il avait rêvé, de sorte que le souvenir de son rêve lui apparaissait comme le souvenir d’un épisode réellement vécu. Satisfait de cette explication, je n’y pensai plus et négligeai le lendemain de la proposer à Rougemont.
Quelques semaines plus tard, au cours d’une discussion, j’eus l’occasion de citer à titre d’exemple cette histoire et la solution que j’avais imaginée. Je me rendis compte alors que j’étais resté en chemin, car je pouvais également supposer que Nabokov n’avait rien raconté du tout à Rougemont et que celui-ci, dans le train qui l’amenait à Strasbourg, s’était endormi et avait rêvé que Nabokov lui avait fait semblable récit. Je compris qu’à mon tour, je n’avais pas de preuve que Rougemont m’eût réellement raconté quoi que ce fût au sujet de Nabokov et que je pouvais moi-même être victime de la même confusion que je venais de lui attribuer. Certainement, je ne pouvais pas être sûr que le soir, à Strasbourg, après l’avoir quitté pour aller dormir, je n’avais pas rêvé qu’il m’avait conté, en s’en étonnant, l’étrange aventure prétendument arrivée à Nabokov. J’entrevis aussi que, si jamais j’écrivais jamais cette argumentation, chacun des lecteurs sous les yeux de qui elle serait tombée, pourrait quelque jour se demander s’il avait réellement lu ces pages ou s’il n’avait pas plutôt rêvé qu’il avait eu inexplicablement dans les mains une revue contenant, sous la signature d’un certain Roger Caillois, cette dialectique rigoureuse et démente, comme sont précisément celles des rêves.
S’il arrivait alors à de tels lecteurs de confier son incertitude à quelque ami, il faudrait songer à imaginer celui-ci doutant à son tour n’avoir pas rêvé la conversation au cours de laquelle il lui fut donné d’entendre un récit à ce point extravagant. Et ainsi de suite. Le report est sans fin.
Sans doute pareille cascade d’hypothèses est bien théorique. A chaque récurrence, des vérifications sont possibles. Rien n’empêche le confident du lecteur supposé de demander à celui-ci si l’entretien a vraiment eu lieu. Le lecteur lui-même pourra retrouver le numéro de la revue. Il ne tient qu’à moi d’interroger Rougemont, qui peut interroger Nabokov. Il n’est même pas hors de la portée de ce dernier, s’il s’en donne la peine, de retrouver le Chinois qui, à telle date, a voyagé dans tel avion de telle compagnie. Mais des vérifications de cette espèce ne sont pas toujours faciles. Elles ne sont pas non plus toujours probantes. Nabokov peut avoir oublié l’incident : devrais-je en conclure que c’est Rougemont qui a rêvé ? Quant au Chinois, j’imagine un instant que Nabokov le retrouve et qu’il l’interroge : comment admettre raisonnablement qu’il se souviendra d’avoir posé, il y a des années, une question incongrue à un voisin d’avion dans un état de demi-sommeil ?
Décidément, il faut consentir que la mémoire n’est pas immanquablement en mesure de distinguer avec certitude le souvenir du rêve et le souvenir de la réalité. Ce sont ses défaillances et aussi ses apports, c’est la mise au jour continuelle et imperceptible qu’elle ne cesse d’imposer aux souvenirs, ce sont, dans ces cas graves, ses maladies qui rendent parfois malaisé de se prononcer sans arrière-pensée sur la valeur des matériaux qu’elle extrait d’une immense nuit et dont la familiarité peut n’être qu’un mirage. Il arrive que l’hésitation, en ce domaine, atteigne au désarroi et qu’elle fasse chanceler les certitudes les mieux acquises »
Extrait de « l’incertitude qui vient des rêves » de Roger Caillois «
Il est évident que ce glandu de JiCé allait choisir la formule comportementale la plus conne… : « S’enfermer dans ses chiottes, pas voter, pas se promener, pas faire son marché ! ». Un gros Gland du Cul… koi, comme dirait W.L. qui croit nous faire de sa littérature, bien planqué des postillons derrière son écran.
Jazzi, Gigi, les deux font la paire…vous aidez vraiment la pandémie.
Gigi, t’es un grand nain : cela ne fait pas de toi un géant, couillon de la lune !
« Le rêve d’hier n’a rien à voir avec le rêve d’aujourdhui. »
C’est surtout le rêveur d’hier qui n’a rien à voir avec le rêveur d’aujourd’hui, JiCé !
@ Il est devenu grâce à l’individualisme, souffrance du glébeux comme dirait Chouraqui.
Déjà un peu plus de tenue. On sait que vous n’êtes pas qu’un kon, quand vous le voulez. Merci de développer cette pensée qui ne vous appartient pas, si vous en êtes capab’.
(A priori, je serais plutôt méfiant avec le traducteur aventureux de notre Bible, qui croit toujours voir de lune gibbeuse dans la glèbe souffreteuse). – Meuh.
« le Chinois lui avait demandé s’il vendait de la quincaillerie. »
Ce que Roger Cailloix n’a pas compris, de nota, c’est que « le chinois » est un objet de quincaillerie !
@ un grand nain : cela ne fait pas de toi un géant
RelisEZ VOS oxymores couillus, Jissé, pas besoin de les traduire en plus. Nul ne prétend.
Tu sais où tu peux te la mettre ta « tenue » de nain jaune, Gigi ?
…
Trad.
Elle — Quel est le travail de tes rêves ?
Lui — Dans mes rêves je ne travaille pas.
Moi j’aurais pas mis d’x à Roger Caillois, mais on ne pense peut-être pas au même.
Avez-vous écrit un « goût » des discours prononcés à l’Académie française, jzmn ?
Sinon, souvenez-vous de celui de MY en son honneur…?
Personnellement, jamais entendu ni relu un éloge aussi merveilleux
http://www.academie-francaise.fr/discours-de-reception-de-marguerite-yourcenar
« Moi j’aurais pas mis d’x à Roger Caillois »
Roger Caillois pensait que les pierres avaient une âme, JJJ. D’où ma confusion avec cailloux !
« Je crois que le Ciel a PERMIS
Pour nos péchés cette infortune »
Avec cette cette phrase mise dans la bouche du lion la Fontaine dénonce ce trait du catholicisme qui lui fait horreur, à savoir La valeur rédemptrice de la souffrance, qui fait de celle-ci une grâce accordée par Dieu , une chance d’expier ses péchés, que Dieu dans sa générosité vous offre, en « permettant »,ce malheur ; et loin de déplorer sa survenue nous devons lui être reconnaissants de nous l’avoir octroyé
Ce discours qui nous hérisse , c’est exactement ce que dit avec de somptueuses envolées rhétoriques Bossuet dans l’oraison funèbre du i grand Condé , exaltant , la grâce divine qu’ont représentée pour lui après une vie de débauche les 10 années de souffrances, que dans sa générosité l Dieu lui a offertes pour racheter ses fautes,
Mise dans la bouche du lion dans son propos hypocrite et lénifiant ,cette petite phrase suggere aussi l’usage que les forts font de la religion pour asseoir leur puissance, et faire accepter aux humbles la domination qu’ils leur font subir
J’ai l’habitude non seulement d’interpréter mes rêves, JJJ, mais aussi mes lapsus, mes fautes d’orthographes, mes erreurs, mes distorsions verbales…
Ce dimanche 15 mars 2020 :
1- êtes-vous allée voter aux élections municipales ? (oui / non / NSP)
2- êtes-vous sortie faire votre marché (oui / non / NSP)
3- êtes-vous sortie vous promener ou autre ( oui / non / NSP)
4- êtes-vous restée chez vous toute la journée (oui / non / NSP)
Réponses 1 (Janssen J-J) : Oui ; Oui ; Oui ; Non ;
Réponses 10 (rose) : oui ; oui ; oui ; non
troisième oui Inter bis pour constater fin du beurre et de la farine, donc casino pour deux kg de farine.
C’est beau, et utile, un chinois dans la cuisine !
http://media.mathon.fr/Images/Produitsv2/Amazon/67272_0_0_-Support-a-chinois.jpg
Réponse perso : non, non, oui, non.
5- Avez vous fait l’amour avec votre partenaire ?
Que faire en temps de crise ?
Réponse chez Paul Edel
https://mail.aol.com/webmail-std/fr-fr/suite
Le bon lien !
https://pauledel.blog/2020/03/16/poeme-pour-des-temps-difficiles/
Rose, ne riez pas trop fort… Vous savez, le confinement, ça risque d’être problématique pour certains erdéliens.
Pas pour moi, hein. Disons que ma vie entière, à Beaubec (et jusqu’en mai-juin), est un pléonasme du confinement : ça ne va guère changer…
Mais pour quelqu’un comme Jazzi, par exemple ! IL paraît qu’un véritable « couvre-feu » sera instauré dès mercredi, avec interdiction de circulation à partir de 18 heures…
Franchement, je plains les parisiens. Sans ironie aucune,hein : c’est vrai que je n’ai jamais bien compris comment ils pouvaient supporter « ça » (le métro par exemple, avec son boucan et sa laideur), le côté fourmilière et l’anonymat. Mais je voyais bien que tout ceci, toute cette agitation, correspondait à une « bougeotte » généralisée et (sûrement) très distrayante. Ces mouvements incessants, qui m’ahurissent et m’abasourdissent, sont pour les parisiens le sel même de leur vie, ce pour quoi ils sacrifient si aisément, semble-t-il, le silence, le calme, un « autre » si rare qu’on le considère entièrement (alors que les visages et les silhouettes, à Paris, forment des mosaïques changeantes comme les morceaux de verre du kaléïdoscope).
Je suis une patate à Paris, certes, m’enfin j’ai toujours pressenti que, derrière les obstacles pour moi insupportables de l’indifférence et de la brutalité des sens, devaient se cacher des beautés et des sensations dont seule ma gaucherie me séparait…
Mais ces beautés sont toutes fondées sur l’abondance (des êtres, des choses) et le déplacement…
Et voici que les parisiens vont être confinés. Comment vont-ils faire, pour, sevrés d’un coup de cette sève qui les nourrit, de ces multiples mouvements grégaires, survivre ?
En plus, moi, à Beaubec, j’ai tout ce qu’il faut pour apprivoiser l’ennui… Vu les hectares là autour…
Mais dans les mètres carrés parcimonieux parisiens, s’il n’y a plus compensation immédiate de l’espace extérieur, comment vont-ils s’organiser ?
Ma parole, ils vont tous finir comme des petits cochons d’Inde actionnant une roue encagée…
Bon,il y a internet, Netflix, la Rdl. Je prévois une consommation à haute dose de la virtualité.
Car, en réalité n’est-ce pas grâce à cette virtualité, au moins autant que grâce à mes haies, mes ruisseaux et mes champs, que bibi je survis à l’interminable hiver brayon ?
Les parisiens vont entrer dans une sorte d’hiver pandémique. Je les plains de tout mon coeur. Ils ne pourront même pas aller acheter un bouquet de jonquilles chez le fleuriste : ce n’est pas considéré comme « indispensable »…
Ne devenez pas tous fous (plus qu’actuellement, veux-je dire !) : investissez la rdl. Certes, c’est un petit blog, m ‘enfin c’est toujours mieux qu’un 40 mètres carrés parisien !
@hamlet
Suite de notre échange sur La Peste de Camus, même si pour communiquer, ici, il faut franchir bien des commentaires parasites et violents. Certain(e)s ne changent pas et s’enfoncent même dans leur aveuglement…
Donc, aujourd’hui relisant les archives du roman dans le Pléiade, je trouve, page 1973, une lettre qu’Albert Camus adressa le 11 janvier 1955 à Roland Barthes.
Voici quelques extraits :
« Si séduisant qu’il puisse paraître, il m’est difficile de partager votre point de vue sur la Peste. Bien entendu, tous les commentaires sont légitimes, dans la critique de bonne foi, et il est en même temps possible et significatif de s’aventurer aussi loin que vous le faites. Mais il me semble qu’il y a dans toute œuvre des évidences dont l’auteur a le droit de se réclamer pour indiquer au moins dans quelles limites le commentaire peut se déployer. Affirmer par exemple que la Peste fonde une morale antihistorique et une politique de solitude, c’est d’abord se vouer, selon moi, à quelques contradictions et surtout dépasser quelques évidences dont je résumerai ici les principales :
1° La Peste, dont j’ai voulu qu’elle se lise sur plusieurs portées, a cependant comme contenu évident la lutte de la résistance européenne contre le nazisme. La preuve en est que cet ennemi qui n’est pas nommé, tout le monde l’a reconnu, et dans tous les pays d’Europe. Ajoutons qu’un long passage de la Peste a été publié sous l’occupation dans un recueil de combat et que cette circonstance à elle seule justifierait la transposition que j’ai opérée. La Peste, dans un sens, est plus qu’une chronique de la résistance. Mais assurément, elle n’est pas moins.
2° Comparée à l’Étranger, la Peste marque, sans discussion possible, le passage d’une attitude de révolte solitaire à la reconnaissance d’une communauté, dont il faut partager les luttes. S’il y a évolution de l’Étranger à la Peste, elle s’est faite dans le sens de la solidarité et de la participation.
3° Le thème de la séparation, dont vous dîtes très bien l’importance dans le livre, et à ce sujet très éclairant, Rambert, qui incarne ce thème, renonce justement à la vie privée pour rejoindre le combat collectif. Entre parenthèses, ce seul personnage montre ce que peut avoir de factice l’opposition entre l’ami et le militant. Car une vertu est commune aux deux qui est la fraternité active, dont aucune histoire finalement, ne s’est jamais passée.
4° La Peste se termine de surcroît, par l’annonce et l’acceptation des luttes à venir. Elle est un témoignage de « ce qu’il avait fallu accomplir et que sans doute (les hommes) devraient encore accomplir contre la terreur et son arme inlassable, malgré leurs déchirements personnels. » […]
Ce que ces combattants dont j’ai traduit un peu de l’expérience, ont fait, ils l’ont fait justement contre des hommes, et à un prix que vous connaissez. Ils le referont sans doute, devant toute terreur et quel que soit son visage, car la terreur en a plusieurs, ce qui justifie encore que je n’en aie nommé précisément aucun, pour pouvoir mieux les frapper tous. Sans doute est-ce là ce qu’on me reproche, que la Peste puisse servir à toutes les résistances contre toutes les tyrannies. […] »
Voilà, hamlet, comment Albert Camus échange amicalement avec Roland Barthes.
Puissent les échanges, ici, avoir ce respect et cette fermeté.
« Écrire, planter
Chanter
Etre amical »
Et éviter de perdre son temps et son énergie à s’insulter !
@ mais aussi mes lapsus, mes fautes d’orthographes
et en plus… avec pas mal d’élégance, savez ricocher sur l’eau, jzmn. J’applaudis à ce trait d’esprit : « Roger Caillois pensait que les pierres avaient une âme, JJJ. D’où ma confusion avec cailloux !
J’ai pensé à vous pour la 2e édition de votre goût du Portugal. Pourriez y rajouter ceci, une période assez sous traitée dans votre 1ère édition.
https://laviedesidees.fr/Fernando-Rosas-art-durer-fascisme-Portugal.html
NB / le robot qui avait dans un premier temps avalé mon questionnaire l’a remis… D’où mon décalage. Merci pour ceux qui y ont répondu à leur façon (jzmn, jissé, rôz). Désolé pour l’oubli de Ed./TTLT dans la liste (je crois qu’elle a voté d’Hambourg par procuration)
OSER RÊVER ET MENTIR
telle est la devise de Schiller.
« Mettez un masque », qu’il disent. D’accord, moi pas besoin, mais ma compagne oui, et étant donné que ma pharmacie habituelle est en ropture de stock, je les achète où ? Ça c’est un problème !
« un long passage de la Peste a été publié sous l’occupation dans un recueil de combat »
Un poème de combat ?
LOUIS ARAGON
Le beau printemps poignardé des jardins de France
Conformément à l’ordre chronologique de leur rédaction, Louis Aragon a placé le poème Les lilas et les roses en fin de deuxième partie de son recueil Le Crève-cœur, publié pour la première fois, en tirage limité, le 25 avril 1941. Ce poème, ainsi que les suivants, ont été écrits en effet après l’armistice signée le 22 juin 1940 entre le Maréchal Pétain et Hitler. Tandis que tous les précédents poèmes étaient consacrés à « la drôle de guerre » et à « la campagne de France ». Malgré la thématique printanière de son titre, et sa double symbolique florale : le lilas est le symbole des premiers émois amoureux et la rose la fleur de l’amour par excellence, Aragon signifie clairement ici, que pour lui, la signature de l’armistice marque la fin de la joie et de la liberté. Deux fleurs d’amour et de résistance, en somme !
LES LILAS ET LES ROSES
O mois des floraisons mois des métamorphoses
Mai qui fut sans nuage et Juin poignardé
Je n’oublierai jamais les lilas ni les roses
Ni ceux que le printemps dans les plis a gardés
Je n’oublierai jamais l’illusion tragique
Le cortège les cris la foule et le soleil
Les chars chargés d’amour les dons de la Belgique
L’air qui tremble et la route à ce bourdon d’abeilles
Le triomphe imprudent qui prime la querelle
Le sang que préfigure en carmin le baiser
Et ceux qui vont mourir debout dans les tourelles
Entourés de lilas par un peuple grisé
Je n’oublierai jamais les jardins de la France
Semblables aux missels des siècles disparus
Ni le trouble des soirs l’énigme du silence
Les roses tout le long du chemin parcouru
Le démenti des fleurs au vent de la panique
Aux soldats qui passaient sur l’aile de la peur
Aux vélos délirants aux canons ironiques
Au pitoyable accoutrement des faux campeurs
Mais je ne sais pourquoi ce tourbillon d’images
Me ramène toujours au même point d’arrêt
A Sainte-Marthe Un général De noirs ramages
Une villa normande au bord de la forêt
Tout se tait L’ennemi dans l’ombre se repose
On nous a dit ce soir que Paris s’est rendu
Je n’oublierai jamais les lilas ni les roses
Et ni les deux amours que nous avons perdus
Bouquets du premier jour lilas lilas des Flandres
Douceur de l’ombre dont la mort farde les joues
Et vous bouquets de la retraite roses tendres
Couleur de l’incendie au loin roses d’Anjou
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