Une autre colline des hommes perdus
Dans une vie d’écrivain chaque histoire vient à son heure. Question de kairos. Surtout ne rien forcer. Il suffit d’attendre qu’elle s’impose, et plus encore lorsqu’elle est autobiographique. Tahar Ben Jelloun aura mis près de cinquante ans non à écrire mais à oser écrire La Punition (153 pages, 16 euros, Gallimard).
« Sans cette épreuve et ces injustices je n’aurais jamais écrit »
Il s’était joint à d’autres étudiants, adhérents de leur syndicat de gauche Unem (Union nationale des étudiants marocains), pour manifester le 23 mars 1965 à Casablanca et dans les grandes villes du royaume afin de dénoncer une circulaire jugée inique du ministère de l’Education nationale : l’interdiction faite aux lycéens de plus de 16 ans de redoubler le brevet et leur envoi systématique vers l’enseignement technique. Les manifestations furent pacifiques, la répression nettement moins. La police tira dans le tas. On releva des dizaines de morts et des centaines de blessés.
Le narrateur, 20 ans à peine, insouciant responsable du ciné-club de Tanger, se retrouve puni. Jusqu’alors, il n’avait été convoqué au commissariat qu’une seule fois : pour avoir osé projeter Le cuirassé Potemkine, « un film politique ». Cette fois, il en va tout autrement. Ce sont les punis du roi. De cette caserne, on a fait un camp de redressement au grand dam de l’Etat-Major qui se fait une haute idée des Forces armées royales. Dix-neuf mois de détention pour la matricule 10 366, mais en respectant les formes : ce n’est pas une peine de prison, et pour cause, mais une mesure autrement plus raffinée : le service militaire obligatoire, mais à régime très spécial. Mauvais traitements, humiliations, brimades, exercices limites, vexations, manoeuvres militaires dangereuses, balles à blanc qui ne le sont finalement pas… : la panoplie répressive militaire dans toute son absurdité. Sauf que ce ne sont pas des conscrits menés à la dure mais des prisonniers politiques privés de leur statut. Ils se retrouvent à Ahermoumou, une académie militaire au nord de Taza.
Les geôliers sont des officiers et des sous-officiers dévoués au général Oufkir qui fait régner l’ordre d’une main de fer au service de Sa Majesté. Dans un Etat policier, la police gouverne. A l’intérieur du camp militaire, la corruption règne comme à l’extérieur. Autant dire qu’elle y règne naturellement. Nul n’échappe à la nourriture avariée, sauf à en avoir les moyens. En écorchant le français, ils légifèrent dans leur petit royaume : « Ici, pas de bolitique !… Rivail !.. Retifélalinement !… Oune, dou ! oune… »
A son frère, le narrateur ne demande pas des colis de gâteaux ou de conserves. Juste un livre, n’importe lequel, mais le plus épais possible afin de tenir le plus longtemps possible dans cet univers de décervèlement. Ce roman, qu’il croit consacré au voyage, sera son compagnon d’infortune, celui qui lui sauvera l’âme et l’esprit, qui l’empêchera de basculer dans le néant de l’intelligence dans lequel le commandant aimerait tous les précipiter histoire de les rééduquer. Et tant pis si beaucoup de choses lui échappent des aventures de Léopold Bloom à Dublin en ce 16 juin 1904 ! L’essentiel, c’est de partir d’ici. Pas de mosquée et nul ne parle de l’islam. Ne jamais oublier que cet Ulysse-là se clôt sur un optimiste, un vibrant, un immense « OUI » en lettres capitales. De quoi acquiescer encore et toujours à la vie lorsque le courage fait défaut.
Il se rêve poète. D’ailleurs il l’est déjà puisqu’on l’appelle « le poète » et qu’il a déjà écrit, mais pour lui, en attendant qu’Anfas (Souffles), la revue d’Abdelatif Laâbi lui accorde l’asile poétique pour la première fois. A quoi bon la poésie en tant de crise ? Cette question, intemporelle et universelle, on peut se la poser régulièrement dès que la situation s’y prête, et Dieu sait que les occasions ne manquent pas. La poésie le fait tenir, elle lui est vitale dans un univers où on leur apprend à oublier et à obéir. De la poésie à lire et à écrire. Celle de Rimbaud, et la sienne propre, les poèmes d’Aragon chantés par Ferré et Ferrat. Pour tenir encore, lorsque la poésie ne suffit plus, le cinéphile se fait son cinéma, se repasse mentalement les Enfants du paradis avec ses merveilleux dialogues et surtout la Colline des hommes perdus, inoubliable réquisitoire de Sidney Lumet, pour voir si on s’en sort mieux dans la fiction que dans la réalité.
Il ne se plaint pas de son sort car il y a toujours pire, surtout lorsque la radio évoque le sort d’un Français du nom de Régis Debray qui pourrit dans une prison bolivienne en attendant la sentence de mort, ou celui des militants emprisonnés par Franco là-bas en face de Tanger. Ici, la pire des punitions est d’être enterré vivant debout, immobile, la tête dépassant au ras du sol, exposée à toutes les intempéries. Ca se passe là comme ça pourrait se passer ailleurs. Ce qui ne signifie pas que la particularité marocaine, celle des années 60 du règne d’Hassan II, « ce roi que tout le monde craint sans l’aimer vraiment », en ait été gommée, mais que humainement, l’auteur fait appel à des sentiments et des émotions, des réflexes et des réactions que l’on retrouve partout et tout le temps.
Libéré aussi soudainement et aussi inexplicablement qu’il a été emprisonné de même que tous ses compagnons d’infortune, il rejoint sa famille à Tanger, le ciné-club dont il fait la programmation avec Le Guépard et la Nuit de l’iguane qu’il porte aux nues, et surtout pas Un homme et une femme qu’il « hait » ; puis il gagne Tétouan où il enseigne la philosophie au lycée. Mais la punition est toujours là, dans la tête en proie à de violente migraines qui jamais ne le déserteront, de même qu’une insomnie tenace, obstinée. Il ne suffit pas de quitter le camp militaire, encore faut-il être quitté par lui.
Ce qui les délivrera de cette oppression permanente, de cette angoisse lancinante, de cette peur de la souffrance inconnue, c’est le fameux attentat de Skhirat le 10 juillet 1971. Un massacre à la mitraillette parmi les invités du roi dans l’une de ses nombreuses résidences. Joyeux anniversaire, Majesté ! Un putsch militaire avorté perpétré par les cadets d’Ahermoumou sous les ordres des tortionnaires de la caserne. « Sa » caserne, « ses » geôliers !
Toutes les stars maudites du camp de redressement figurent parmi les assaillants : lieutenant-colonel Ababou, sergent Aqqa et les autres. Nombre de conjurés seront exécutés sur le champ ou pris dans les tirs croisés. D’autres auront la vie sauve mais connaitront l’enfer de Tazmamart, chacun enfermé debout entre deux murs, autre récit de Tahar Ben Jelloun Cette aveuglante absence de lumière (2001), l’un de ses plus beaux livres, une évocation d’une rare puissance, élaborée à partir du témoignage d’un survivant à l’issue de près de vingt années de bagne. La Punition, qui tient remarquablement du début à la fin la note d’une écriture à l’os, sèche, nue, économe, boucle la boucle sur ce Maroc-là.
Un demi-siècle a passé. Il n’a jamais pu relire Ulysse de Joyce sans que, quelle qu’en soit l’édition, les pages exhalent un parfum entêtant, insupportable : « l’odeur indéfinissable de la captivité ». Proust ne dit rien d’autre : quand on relit un livre qui a compté pour soi, au plaisir de la lecture se superposent dans l’inconscient le souvenir de l’époque, des sensations, des couleurs, des parfums qui furent celles de la lecture initiale. Pour le meilleur et pour le pire.
(« La manifestation des étudiants le 23 mars 1965 à Casablanca », « La répression de la manifestation », « Le procès des cadets d’Ahermoumou après l’attentat de Skhirat » photos D.R.)
1 162 Réponses pour Une autre colline des hommes perdus
Le YES qui clôt Ulysses est un un oui à la vie, au désir à l’amour, prononcé par l’extraordinaire personnage de Molly Bloom au terme d’un monologue musical non ponctué mille fois plus fluide que bien des récits léchés. Même en chinois le texte est d’une confondante musicalité. SHI DA
Pour avoir osé projeter?
Je ne sais trop pourquoi cette recension du dernier bouquin de tahar ben jelloun me fait irrésistiblement penser à celui de Liscano, le fourgon des fous.
https://www.chronicart.com/livres/carlos-liscano-le-fourgon-des-fous/
Vous donnez bien envie de lire La Punition, passoul.
avoir osé projeté…
une mesure autrement plus raffiné…
l’asile poétique : joli
Billet pétrifiant et émouvant
pour avoir osé projeté
je me tire deux balles
la poésie en temps de crise
deux balles à blanc.
A qui bon la poésie en tant de crise ? Passou.
Ne serait-ce » à quoi bon…?
La Punition du général Oufkir en août 1972, trois balles dans le dos et une dans la nuque, et toute sa famille au trou !
A qui bon la poésie en tant de crise ?
Justement, si la poésie n’ est pas le passage au crible des mots, la crise de la crise ad perpetuum, que peut-être être alors?
Hassan II il avait une sacrée baraka !
Un peu d’humour dans l’eau froide !
Brigitte Bardot à Nicolas Hulot: « Vous nous décevez grave »
« Qu’avez-vous fait de vos attributs qui pourtant défrayent la chronique, Monsieur le ministre? »
Superbe billet, cela faisait longtemps que notre hôte n’avait pas déployé ainsi son émotion critique, comme si, pour lui, la littérature n’était jamais plus salvatrice que sur fond d’épouvante…
C’est sans doute cela que recherche notre hôte, finalement, dans ses parcours sinueux. Une littérature suffisamment puissante pour s’élever comme un rempart contre l’horreur du monde, ou plutôt, contre l’horreur que les hommes font régner dans le monde.
Mais qui peut s’élever jusque là, qui ne soit ni martyr ni bourreau ? Le billet du jour m’intimide, parce que ce que je cherche, moi, dans la littérature, est si modeste en fait – comme une image qui pourrait me ressembler, certes, comme pour tous les lecteurs du monde, mais aussi le parfum des jours, tout bonnement. Je n’assigne pas une place christique à la littérature – même si elle améliore notoirement l’humanité.
Bah, autant de littératures que de lecteurs, finalement. Ou, dans mon cas, de lectrice.
« Il se rêve poète. »
Un cauchemar pour les amateurs, de poésie, il faut le préciser.
C’est de l’humour.
Bravo à ce soutien de la diaspora marocaine parisienne, ultra embourgeoisée, pour leurs » faits d’armes ». Slimani et Cie.
Au passage, qui vous piquez de la langue grecque, revoyez-donc la signification de kairos, por favor…
M. Ben Jelloun a raté son BEPC, avec deux années de retard, la belle affaire.
S’il était un mauvais élève, il a quand même réussi haut la main à l’école des fans de la médiacratie parisienne…
De quoi souhaiter le retour aux classes de niveau et encourager l’actuel ministre de l’EN.
D’façon avec ce système gôchisste, les meilleurs s’ennuient quand ils ne régressent pas, et les mauvais ne progressent pas, sauf dans leur haine.
Y’a qu’à voir ce qu’il se passe sur ce blog…
Billet de merbe, cher Passou !
On en a marre de vos choix, guerroyant baby-foot … essayez de vieillir autrement, non ?
Oufkir !!!
C’est bizarre, chez les membres de l’académie Goncourt, ce besoin de faire des phrases.
Ben Jelloun, un pouète de salon parisien.
« Un oiseau est dans cette toile,
il est la toile de ses mouvements
il est le secret et la mémoire d sa main.
Nu, il a déposé son plumage
et attend de porter les couleurs du peintre.
L’oeuvre n’est pas terminée:
telle est la demeure,
inachevée
ouverte sur la nuit »
moui, au creux d’un divan profond, d’où il a peine à se relever de sa lourdeur.
A force de déclarer la guerre, ça tire dans tous les coins Passou !
Delaporte, je le trouve émouvant ce sos d’Ophélie Gaillard .
Ce n’est pas comme le vol du manteau de Gogol, mais le vol de cet instrument rare enlève à l’artiste ce qui faisait sa personnalité unique.
Well, pour rendre plus cool, this winter of our discontent.
https://www.youtube.com/watch?v=Ei1bzvUHH98
« Delaporte, je le trouve émouvant ce sos d’Ophélie Gaillard . »
C’est vrai. C’était sa seule fortune, et pour une fois, une fortune bien placée, pour la bonne cause. Ici, pas question de thésauriser, comme chez les Hallyday, de devenir radin et faire de la captation d’héritage à tout-va. Au contraire, la bonne mesure : un beau violoncelle, un bel archet, pour transcender la musique, et tout ça pour la plus grande gloire de Dieu.
Cent cinquante-trois pages c’est pas lerche… L’a pas été assez puni !
Merci à mes correcteurs
le voleur peut se repentir et lui rendre son instrument.
et voilà, un miacle
http://mobile.lemonde.fr/culture/article/2018/02/16/la-violoncelliste-ophelie-gaillard-se-fait-voler-son-instrument-estime-a-plus-d-un-million-d-euros_5258088_3246.html
« interdiction faites aux lycéens de plus de 16 ans de redoubler le brevet (…!) et leur envoi systématique vers l’enseignement technique »
On comprend mal… où est le mal, prétexte pour…
A 12 ans Evariste Galois entre en 4° à Louis le Grand. A 14 il est en seconde. A 15 il est conduit à redoubler sa terminale (rhéto) mais admis à s’inscrire en Prépa… (où il va se pencher sur les équations résolubles par radicaux SVP).
A 16 ans SANS avoir le BAC, et sans avoir fait Math-élem il est admis en en Math Spé.
Et lui aussi va mourir tragiquement.
Et les années qui suivirent eurent elles aussi, leur lot de fusillades.
Et le système éducatif des Salles d’asile au Lycée était quasi carcéral…
Aujourd’hui l’idée de faire redoubler relève presque de la Dilcrah. Le Bac déjà donné à tous avec des moyennes parfois de 24 sur 20 (!) est appelé à être « conjoncturé » et la « Terminale » appelée à s’appeler « Maturité » (les Arts primitifs n’existent pas, ils sont premiers – J. Chirac). Dans la course folle, les Doctorats ne constituent même plus une barrière terminale, et tout le monde étant « dottore » comme dans les films du néoréalisme italien, des Post-doctorats sont offerts pour chercher à vie… la vie.
On ne CHERcherA donc pas ici à se demander, ce qu’après 1 demi siècle (tout de même) d’indépendance libératrice le pays du peintre-poète-philosophe (ou le pays voisin aux ressources pétrolières & gazières) possède (en dehors des fameuses plantations du Rif qui intoxiquent l’Europe) comme industrie technique
mAIS
« Sans cette épreuve je n’aurais jamais écrit »
On va y penser ce W-end
» Au contraire, la bonne mesure : un beau violoncelle, un bel archet, pour transcender la musique, et tout ça pour la plus grande gloire de Dieu. »
Right, une immersion dans la classe d’excellence…
Violoncelles, vibrez !
https://vimeo.com/155416542
Truompeu,
ça m’intéresse ce que vous dites sur les « post-doctorants » : un doctorat ne suffit donc plus à ouvrir une carrière dans l’enseignement supérieur ? Pourriez-vous m’en dire plus ?
notre ami le roi n’y allait pas de main morte, oufkir. Le fiston 6 n’est pas mal non plus, remarque tu me diras. Tahar a fini par se retrouver au violon, ophélie cheu canapé,
« L’histoire se termine sur une bonne note. Le violoncelle estimé à plus d’un million d’euros que la soliste Ophélie Gaillard s’était fait voler, dans la soirée du jeudi 15 février, en région parisienne sous la menace d’un couteau a été retrouvé, dans la matinée du samedi 17 février.
« J’ai reçu un appel anonyme en fin de matinée me disant que mon violoncelle était devant mon domicile dans une voiture. Je l’ai retrouvé sur la banquette arrière » »
@ Le fiston 6
Le « commandeur des croyants » ou quand la dimension symbolique prend force
cette journée de l’attentat de Skhirat on la retrouve aussi au cœur du roman de Ralph Toledano qui avait fait l’objet d’un billet ici il y a quelque temps
Bloom, les candidats à l’émigration en Irlande peuvent-ils être dublinés ?
http://www.rfi.fr/france/20180216-france-le-parlement-vote-une-loi-autorisant-retention-migrants-dublines
Clopine: on postule avec un doctorat mais on n’est pas du tout sûr d’être pris; auquel cas on fait un post-doctorat en attendant des jours meilleurs.
A l’heure actuelle, les postes sont rares et les candidats nombreux, comme dans beaucoup de domaines d’ailleurs. Ça dépend aussi bien sûr des disciplines et des universités.
Contrairement au CAPES ou à l’agrégation qui sont des concours de recrutement de l’enseignement secondaire (si vous réussissez vous avez un poste), le doctorat n’est pas un concours de recrutement. C’est un titre qui permet de postuler ensuite à un poste.
Ah les post-doc … ici on poste comme on veut et les modos invitent au dérisoire ; c’est pas payé cher, on a pas le diplôme, mais …
cal.bar, combien de divisions ?
En voilà un de dipômé, qui s’est fait refaire le portrait.
Hilarant.
« Fils d’un général issu d’un milieu ouvrier, il grandit avec deux frères au gré des mutations paternelles : Orange, Draguignan, Nîmes, Besançon, Nice… La mère, «une originale», a choisi son prénom atypique («rien à voir Josh Randall de la série Au nom de la loi»). Elle descend de l’aristocratie italienne, «une macaroni qui a tout perdu à son arrivée en France». Après le bac, il n’a qu’une envie : «Voyager, [s’]amuser, niquer.» »
http://www.liberation.fr/france/2018/02/15/randall-schwerdorffer-plaider-sa-cause_1629996
Ben Barka ! Hassan II pourri de chez pourri ! That’s it !
Lavande, admettons que vous ayez des supers notes pendant tout votre cursus universitaire : est-ce que le doctorat reflètera ce « classement », et est-ce que cela influencera l’attribution du poste ? Autrement dit, est-ce qu’un doctorant « brillant » passera avant des post-doctorants moins brillants, mais plus tenaces (ou ayant des parents capables de les financer plus longtemps ?, et qui seront « post-doctorants » ??
Autre question : pour « assurer », ne vaut-il pas mieux miser, dans ces conditions, sur l’agrégation plutôt que le doctorat ? Ah là là. Je n’y connais rien, en fait. j’attrape des bribes, de ci, de là, et je tente de savoir ce qui se passe derrière les murs … C’est un monde tellement opaque…
Il ne suffit pas d’avoir un doctorat pour postuler un poste à l’université. Il faut sept articles publiés dans des revues savantes. Et l’appui d’un ponte.
Ceci dit, une copine qui a fait sa thèse de sociologie sur ma mère, et qui a eu un poste, appuyée par un ponte, n’a rien que de banal. Je suis dix fois plus cultivée qu’elle, et elle n’a jamais passé le moindre concours, qui fait quand même une grosse différence pour maîtriser sa matière; les concours de recrutement sont sélectifs et ne prennent que les plus compétents, ce qui n’est pas forcémnt le cas d’un docteur, loin de là. Un profsseur a un savoir, un savoir-faire et des compétences reconnus par ses pairs, c’est une garantie suffisante.
@Elle est avocate d’affaires. «C’est une dominante, et moi aussi»
Voilà les natures phalliques déclarées non avenues
non advenues
les seuls qui ont des postes ont eu le pied mis à l’étrier.
Par qui ?
Par un prof.
Les autres rament.
C’est loin l’Amérique.
Quoi qu’il advienne
https://www.youtube.com/watch?v=GvZK8Wl7RQ8
Même si ça ne sert à rien pour postuler un poste à l’université, il est bon d’avoir l’agrégation ou le capes. C’est une garantie de compétence pour enseigner à l’université, car enseigner s’apprend sur le tas, et nombre de professeurs d’université ont d’abord commencé à enseigner dans le secondaire. On peut aussi devenir prof de CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles, khâgne), mais dans ce cas on ne fait pas de recherche.
De toute façon il n’y a pas de mystère, ceux qui deviennent profs de fac sont majoritairement d’anciens élèves des ENS. Mais on peut être un excellent prof de fac, un excellent chercheur sans avoir fait les ENS, j’en connais au moins, un, qui st spécialiste de V. Hugo, et marié à une autre spécialiste de V. Hugo, et ce sont tous les deux vraies pointures sur le grand homme, leurs travaux ont fait avancer la recherche sur V. Hugo depuis une bonne trentaine d’années.
Quand on pose sa candidature à un poste de maitre de conférence on fait un dossier très complet qui bien sûr mentionne toute la scolarité universitaire. Celà influe évidemment sur le résultat du recrutement (mais pas sur le doctorat lui-même, qui est une entité en soi).
Précision: un post-doctorat est un stage de recherche dans un laboratoire (je ne connais que le domaine scientifique) en général à l’étranger et ce stage est correctement rémunéré donc ce n’est pas la possibilité de financement des parents qui est en cause. Vous parlez de quel domaine: scientifique, littéraire, sciences humaines…?
De toute façon, on sait que le redoublement, pour 99 cas sur 100, ne sert strictement à rien. Moi, comme je suis de novembre, j’étais mal adapté jusqu’en CM2, que j’ai redoublé. Bien m’en a pris. Ensuite, jusqu’au bac, j’ai toujours été premier de la classe avec mention Bien au Bac C scientifique, et à l’époque, 1973, fallait le faire !
Michel Leiris s’est fait virer de Janson de Sailly en 1916, il était insupportable. Mais il est devenu un grand écrivain. Attali a aussi été élève de Janson mais lui c’est un typ très brillant à partir de la classe de 1ère, et Montherlan, et quelques autres très connus, tel notre Passou aussi mais lui a raté son bac… Comme quoi, ça ne veut rien dire.
Par qui ?
Par un prof.
Disons, au bas mot, par presque cinquante, on sera plus près du compte…
@ une copine qui a fait sa thèse de sociologie sur ma mère
une source sans doute consultable à la fac des mythos, des fois qu’elle aurait retrouvé son violoncelle ?
Disons à peu près une centaine, et n’en parlons plus.
économie-sociologie-philosophie. Si j’ai bien compris, évidemment. Ca n’a d’ailleurs pas l’air d’être comme « allant de soi », il semble qu’il y ait un double discours : un) « waouh, génial, faut croiser les disciplines », deux) oui mais alors vous choisissez quoi exactement ?
Bon, de toutes façons il paraît que je m’en fais trop, alors…
Bien sûr qu’il faut miser sur l’agrégation à fond. Pas sur le doctorat, qui n’est qu’un chiffon de papier pour prétentieux s’il n’assure pas ses arrières par un concours de recrutement qui lui assure le vivre et le couvert. Ensuite, on peut faire sa thèse. Quand on est élève d’une ENS, on a évidemment tous les privilèges. L’année dernière j’avais une collègue agrége de lettres en stage au lycée, qui a été titularisée à la fin de l’année et qui a pris un congé de deux ans pour faire sa thèse tranquille pénard payée par l’état. Elle sera prof de fac sans difficulté. Le système est fait pour recruter ses cadres. Et ça marche. Quand on est prof, dans le secondaire ou le supérieur, on est d’abord jugé par ses pairs. C’est d’ailleurs le seul jugement qui compte. Le reste, les chiens aboient quand la caravane passe, ce sont les inéluctables méprises des envieux qui ont droit à toute notre pitié.
Rose: »les seuls qui ont des postes ont eu le pied mis à l’étrier. Par qui ? Par un prof. Les autres rament. »
Wgg: » et l’appui d’un ponte »
En général on a effectivement l’appui du professeur sous la direction duquel on a fait sa thèse… sinon ce serait mauvais signe!
à part ça …?
Il peut y avoir effectivement des personnalités plus influentes que d’autres et des groupes internes de pression. Mais heureusement on peut quand même dire que l’attribution se fait quand même à la qualité du candidat.
Dans le domaine scientifique je ne pense pas que la majorité des candidats soient passés par l’agrégation. C’est sans doute plus vrai en lettres mais là je n’y connais rien.
Pour ce qui est des publications, il est évident qu’on en fait forcément en cours de thèse.
On est forcément diplomé de quelque chose, mais la culture d’un prof st universelle par nature si c’est un prof qui aime le savoir pour le savoir. On ne peut pas étudier sérieusement ls œuvres littéraire sans faire de l’histoire, de la sociologie, de la philosophie, c’est évident. D’ailleurs la formation d’un élèves de khâgne, qui est censée sélectionner les élites, inclut de très nombreuses discipline, y compris la géographie, science tout à fait passionnante à ce niveau s’il en est.
On publie en cours de thèse en effet. Dans les revues littéraires savantes pour les lettres (RHLF et Cie).
Le début de carrière est forcément un peu pénible parce qu’on est obligé d’enseigner dans des classes qui ne sont pas forcément très drôle comme dans le 93 avec des élèves très turbulents et remontés contre tout, surtout contre l’école et les profs. Et il faut bosser sa thèse tout en travaillant, ce qui n’est pas des plus aisés.
On aura bientôt à sélectionner parmi les doctorants pour la cueillette des fraises ; il n’est pas certain qu’on y gagne en efficacité mais l’envie est là !
…une copine qui a fait sa thèse de sociologie sur ma mère…
et aucun psy n’a encore fait une thèse sur le fils ?
sa thèse de sociologie sur ma mère…
Elle avait le dos large?
Le général Oufkir, c’est lui qui a fait enlever et assassiner Ben Barka sur le territoire de la France en contravention avec toutes les règles qui régissent le droit international, et avec la complicité de quelques barbouzes de la police qui avaient l’habitude de rendre des services à ce genre de raclure de bidet. Et il a même tâté du couteau sur le corps de Ben Barka, l’ordure. Je ne sais pas si c’est lui qui l’a effectivement assassiné, mais il l’a torturé !
Elle a même écrit un chapitre de l’iun de ses bouquins sur ma mère en lien avec le fantôme d’Auschwitz de ma grand-mère, comme exemple de lien multiculturel. Eh, oui, mes braves petits cons, il y a déjà un bouquin de sociologie qui parle de tout ça !
Le contexte est différent en sciences.
Après le master on candidate dans un laboratoire pour y faire une thèse et si on est accepté, on fait de la recherche à temps plein* et on a une bourse. On peut éventuellement avoir quelques heures d’enseignement (en particulier en travaux pratiques) ce qui est une bonne chose pour se faire une idée et savoir si on aime ce métier et si ça marche bien. Quand on a soutenu sa thèse, on postule en général au CNRS pour un poste de chercheur à temps plein et/ou à un poste de maitre de conférence dans plusieurs universités en fonction des profils recrutés.
*temps plein c’est 7 ou 8 heures par jour 5 jours sur 7 de présence au labo.
Je n’ai aucun collègue qui ait enseigné dans le secondaire en même temps qu’il préparait sa thèse.
Et personne pour parler des profils de poste ad hoc lors du recrutement, permettant de réserver le poste aux « locaux » ?
Bon, allez, je vais poser la question qui me taraude. Si on est vraiment un esprit libre, si l’on cherche vraiment à interroger le monde, si l’on a des capacités intellectuelles qui vous permettent de surpasser les enseignements que vous recevez, alors… Est-ce que vraiment une « carrière » universitaire pourra vous permettre de vivre la vie qui vous convient ? Cela semble à la fois si surannée, si protecteur, et si peu « attrayant »… Bon sang, gagner sa vie n’est pas un si gros problème que ça. ON peut toujours… Mais respirer, à mon sens, voilà le problème. Respirer. Et l’université, avec ses privilèges mais aussi son langage, son modus vivendi, son atmosphère d’aquarium en quelque sorte… Je ne sais pas. Si seulement j’avais autre chose que des intuitions…
« x », c’est quoi, les « locaux » ? Les parisiens ?
Le 14h03 était splendide. L’histoire du vol du violoncelle – et sa restitution inespérée – aussi. Puis le fil s’est enroulé autour de l’agrégation, du doctorat et je me suis perdue.
Pour en revenir au billet de Passou « pétrifiant et émouvant » comme l’écrit Zerbinette, je comprends que ce souvenir soit ancré pour la vie dans la mémoire de la peur pour Tahar Ben Jelloun. Qu’elle soit illuminée par la poésie d’Abdelatif Laâbi ou les aventures de Léopold Bloom à Dublin est un miracle comme le retour de son violoncelle pour Ophélie Gaillard.
Quant aux études, arrivées à ce niveau là, on doit vivre dans une passion intellectuelle de chercheur, qu’elle soit vouée aux sciences ou à la littérature. Eaux profondes, donc.
J’ai bien parlé de profils de poste et effectivement il arrive qu’on définisse le profil en fonction d’un candidat local qu’on voudrait recruter pour diverses raisons pas forcément honteuses ! Il se peut qu’un candidat se soit avéré un chercheur particulièrement brillant dans un secteur qui a de l’avenir et qu’on voudrait voir continuer. Et après tout, on est toujours un « local » quelque part si j’ose dire.
Encore une fois Clopine, je ne veux pas généraliser mais je peux vous dire que j’ai été très heureuse et épanouie dans ce métier et tout particulièrement en enseignement. Quand j’ai pris ma retraite j’ai plus regretté mes étudiants que le labo. Je vais vous raconter une anecdote (qui va faire ricaner certains probablement). Quand j’ai fait ma dernière séance d’enseignement, j’avais prévu un petit baratin pour dire aux étudiants que je partais à la retraite et que j’avais de la nostalgie parce que j’avais beaucoup aimé travailler avec eux. Et puis, et puis … au dernier moment je me suis dégonflée parce que j’ai senti que je n’arriverais pas au bout sans me mettre à pleurer et je me sentais ridicule. Je suis partie comme d’habitude et arrivée dans ma voiture, je me suis mise à pleurer à chaudes larmes.
Ce soir je mange des saucisses de francfort.
Le YES qui clôt Ulysses est un un oui à la vie, au désir à l’amour
les publicitaires ont dû s’en inspirer!
moi je mange pas, D, j’ai pris deux kilos et tout s’accumule sur le ventre; dans quelques mois en plus du vieillissement il faudra les assumer et c’est un grave problème, donc fruits: 2 clémentines une pomme et ça ira comme ça.
@ il y a déjà un bouquin de sociologie qui parle de tout ça
J’aimerais beaucoup lire ce bouquin (une thése transformée en bouquin sur la mother de gwg, ça court pas les rues, et l’éditeur a dû avoir des garanties 😉 Le lien SVP, merci ?
» le fantôme d’Auschwitz de ma grand-mère, comme exemple de lien multiculturel »
Pas un peu frappée, la sociologue?
Hurkhurkhurk!
bérénice mange mes deux enfants et cela ne la contrarie pas
JC avec ses affirmations péremptoires m’a flanqué un blues profond sur sa négation de l’amour
g la batterie qui est à plat
salut
on peut vivre sans empoisonner personne
moi j’ai mangé une soupe de légumes courge oignon-un seul- pommes de terres poireau.
Disons, au bas mot, par presque cinquante, on sera plus près du compte
non, un.
Il suffit d’un. Si vous êtes reconnu par un c’est bonnard.
Cinquante ça ne sert à rien. Le chiffre de manière générale ne sert à rien.
Et je n’ai jamais dit que l’argent avait un lien avec l’affectif.
C’est même le contraire.
faire sa thèse tranquille pénard payée par l’état. (…) Quand on est prof, dans le secondaire ou le supérieur, on est d’abord jugé par ses pairs. C’est d’ailleurs le seul jugement qui compte.
n’ai jamais rencontré personne ayant fait une thèse en étant payé par l’Etat. Par contre, on peut être payé par le CRNS ou une entreprise privée, mais par l’Etat jamais vu.
Non : vous pouvez être reconnu par un pair et ça suffit bien.
Le seul jugement qui compte c’est celui des élèves.
En général on a effectivement l’appui du professeur sous la direction duquel on a fait sa thèse… sinon ce serait mauvais signe !
Lavande
ce n’est pas dans tous les domaines pareils. Ai plutôt rencontré nombre d’individus qui étaient mécontents de la manière dont ils avaient été peu soutenus pendant leur doctorat par leur directeur de thèse qui « piquait » le travail de leurs recherches et le publiaient sous leur nom à eux. Selon leurs dires ils se sont sentis très abandonnés et peu soutenus, dans une solitude absolue.
Mais un thésard en physique n’a pas eu le même vécu du tout ; c’est donc à géométrie variable.
Ce que je voulais exprimer c’est qu’il y a parfois une relation qui s’instaure ou bien filiale ou bien d’admiration ou bien de continuité et dans ce cs là il y a intronisation dans le milieu qui est quand même relativement fermé. Pour ne pas dire très.
Extrêmement choquée par quelques profs de fac qui avaient mon âge, 44 ans, ou moins lorsque j’ai repris mes études à l’université avec des jeunes qui avaient la vingtaine ; et me souviens d’une particulièrement, dans le domaine de la linguistique qui était ignare en tout, y compris l’orthographe lorsquelle écrivait au tableau et je vous assure que l’on se demandait par quel piston ou pire, quelle opération canapé, elle avait pu obtenir ce poste : ceci n’étant qu’un cas particulier pour d’autres professeurs d’une compétence et d’un talent extrêmes, ne parlant que de Mme Hubert, ma professeur de théâtre, éblouissante à tous points d vue
http://cielam.univ-amu.fr/membre/66
et alii
et le publiait
excuses
Lavande, comment vous dire ? Je vous dirais bien que vous avez été stupide, mais je crois que ça ne vous réconforterait pas… (même si c’est vrai !) ; allez, juste pour vous sécher les yeux, une anecdote authentique, qui pourrait, j’en suis sûre, s’appliquer à vous . Zou !
Un de mes plus anciens et de mes meilleurs potes, après diverses péripéties professionnelles, s’est retrouvé prof de maths (agrégé et tutti quanti) à l’université de Mont-Saint-Aignan (76). Nous, je veux dire ses copains les plus proches, avons accueilli la nouvelle avec calme, et circonspection. Nous le connaissions dans les coins, le savions à peu près irréductible à quoi que soit d’un peu institutionnalisé, et peu assimilable à une « fonction ». M’enfin, bon…
Dix, douze ans se passent… et moi aussi, je passe, par hasard, au pied de l’université, et « ramasse » un jeune stoppeur en direction de la gare. Bon, on commence à causer un peu (faut expliquer qu’entre le campus et la gare, y’a un quart d’heure de bagnole maxi, pas de quoi entamer une psychanalyse..). Je demande donc au jeune homme la nature de ses études : »maths », me dit-il. Evidemment, ça fait tilt. « Connaissez-vous untel ? C’est un de mes amis… »
Là, le tout jeune homme semble avoir quelques difficultés à déglutir. « Comment ? Vous êtes une amie de « x » ? »
« ben, euh, oui. Je l’aime vraiment beaucoup, et justement, je me demandais quel genre de prof il est devenu… »
« Ben ce que je sais », me rétorque l’étudiant, « c’est que sans lui je n’aurais jamais continué les maths ; vous entendez ? C’est pour lui que je continue ! Alors, franchement, savoir que vous êtes une de ses copines, et qu’en plus vous me prenez en stop, alors là, alors là, comment dire, vous savez, c’est vraiment le meilleur prof que j’ai jamais connu, ah Madame, si vous saviez… »
J’ai souri, largement, ai assuré au jeune homme que je transmettrai à qui de droit ses félicitations émues , et puis je l’ai largué devant la gare. Mais je me disais quand même qu’être prof de fac, et arriver à faire germer une telle ferveur chez ses étudiants, ben oui, c’était quelque part réussir sa vie..
Et personne pour parler des profils de poste ad hoc lors du recrutement, permettant de réserver le poste aux « locaux » ?
c’est bien pire que cela encore et raconté de vive voix par le local :
un vient de Tahiti ou Tuamotu (c’est chez moi) le second de Paris le troisième de Digne les Bains.
Les entretiens sont pipés : celui de Digne les Bains sait qu’il aura le poste et il l’a eu.
Bon, allez, je vais poser la question qui me taraude.
Il n’y a pas de meilleur endroit pour respirer que l’enseignement : pour ma part j’ai enseigné à l’école maternelle à l’école primaire au collège et une année scolaire dans un lycée international : je considère encore aujourd’hui avoir fait le plus beau métier du monde.
Il ‘existe pas de plus beau métier qu’enseignant. Vous êtes en prise directe avec le monde et vous travaillez avec la jeunesse : que demander de plus ?
Maintenant c’est à chacun de voir ce qu’il attend de sa vie.
Je rentre chez moi, et j’apprends qu’Ophélie Gaillard a retrouvé de manière rocambolesque son précieux violoncelle et son archet. C’est la bonne nouvelle de la journée. Avec aussi l’assouplissement des conditions de détention pour Tariq Ramadan, transféré à l’hôpital car bien malade. Il va falloir juger un vivant et non un mort ; ce devrait être le but principal de la justice…
Rose: « n’ai jamais rencontré personne ayant fait une thèse en étant payé par l’Etat. »
https://doctorat.univ-grenoble-alpes.fr/fr/preparer-un-doctorat/financements/
réussir c’est être heureux dans ce que l’on fait ; je racontais cela à mon maçon hier : le bonheur de faire les choses en étant de bonne humeur. Un jour assez lointain un gamin me demande en classe madame pour quoi vous chantez dans votre voiture quand vous passez devant mon arrêt de bus à Montfort en venant travailler.
Je lui ai répondu que j’étais tellement heureuse de les retrouver : j’ai crée de sprécédents tout le temps on apoétisé dans la cour de récré en déambulant comme sous un péristyle, ou bien en s’asseyant en arc de cercle sur une pente sous le ch^ne vert comme dans un gradin à Delphes;
Nous avons guelé les éléphants de Leconte de Lisle en marchant dans le couloir jusqu’à la porte de l’autre bâtiment parce qu’ils ne savaient pas apprendre une poésie. Je les ai faits grimper sur mon bureau en regardant la cour de récréation pour leur apprendre le verbe et son sujet et ensuite par deux sur les bureaux face à la classe nous avons construits les propositions subordoonnées circonstancielles. Je leur ai appris la chute de la nouvelle en me cassant la gueule de l’estrade, pour qu’ils comprennent la chute et je laur ai donné 100 pour cent tous les jours.
Arrivée aux vacances scolaires, je mettais quinze jours à me remettre, épuisée, vidée de mon énergie.
En septembre difficile de redémarrer et puis on redémarrait finalement.
C’est mieux que d’être acteur parce qu’on est en live.
C’est un métier de folie prof.
merci Lavande ; cela précise comment financer ses études. Fort utile. Après, un contrat de cinq ans doit vous lier sans doute.
moi, je ne l’ai su qu’à quarante ans que j’étais bien dans ce métier là : je me suis retournée – souvent, je me suis retournée et je me suis dit « mais il te va vachement bien c emétier là, pourtant, tu ne l’as pas choisi. »
L’idéal serait quand même de réussir sa vie privée et pas seulement sa vie professionnelle mais là c’est une autre paire de manches.
Clopine, je pourrais vous raconter quelques trucs marrants et sympas, mais bon, on n’est pas là pour ça. Juste un petit gag.
Je donnais en début d’année mon adresse mail, le n° de mon bureau et le n° de téléphone pour que les étudiants puissent me joindre en cas de nécessité. Effectivement j’en voyais défiler quelques uns avant les examens.
Un soir coup de téléphone à la maison vers 22h: « Madame je suis désolée de vous déranger si tard mais il y a vraiment un truc que j’ai pas compris… »
Mon mari n’était pas très content: » tu pourrais leur donner le n° de ton bureau et pas celui de la maison ! » – « Mais bien sûr que je leur donne le n° de mon bureau … mais on est sur l’annuaire! »
Ça ne s’est produit qu’une fois mais en l’occurrence l’étudiante avait eu raison de m’appeler parce que ce qu’elle n’avait pas compris figurait dans l’examen du lendemain.
hier, je pensais à cela en lisant l’attentant survenu dans une école en Amérique : le jour où on a commencé à entendre les pires horreurs et à gober les grenouilles vivantes, d’abord il y avait eu les couleuvres, interdit de faire des dictées, stop à la grammaire, l’enfant au centre du système éducatif, alors que son seul besoin est une rigueur impérative et bienveillante, ce jour-là, j’ai dit hors de question.
C’était notre ministre Madame Vallaud Belkacem qui en trouvait tous les jours une meilleure ; et la dernière était exercice anti-terroriste couchez-vous sous les tables avec vos élèves en barricadant la porte.
Moi, je ne me suis pas sentie de faire ça avec mes élèves : je me serais couchée sur leurs corps pour les protéger de toutes les agressions dont les familiales mais ramper sous les tables avec mes élèves, je m’y suis refusée.
L’année d’avant on avait fait alerte anti intrusion : on s’était déjà assis par terre : il avait fallu leur parler, une avait piqué une vraie crise de nerfs, une autre, judoka, l’avait secourue magnifiquement pendant que je gérais le reste des agités du bocal et l’exercice était pesant et périlleux.
J’ai échappé à se cacher sous les tables avec ses élèves.
Ai posé mes droits à la retraite : ma chef m’a dit vous avez raison vous ne sauriez pas vous adapter : il faudra mettre en place les EPI, l’interdisciplinarité et changer tout son programme ; elle n’était pas au courant ma chef que je travaillais déjà depuis dix ans avec mon meilleur copain en EPI et que nos programmes de lettres et d’histoire géo se tricotaient allègrement avant même que les textes ne soient sortis ; elle ne savait rien de moi ni de mon talent à enseigner. Son adjointe un peu plus. Nul n’est indispensable et surtout pas moi.
Le jour de mon départ, la même a dit cette année fut cauchemardesque ; elle a été infoutue de décrire gentiment mon parcours et elle s’est attardée sur le sien.
J’ai gardé trois copains : mon collègue d’histoire-géo et mes deux profs formateurs. Mes autres copains, ils sont en dehors de l’éducation nationale.
mais bizarrement, et j’arrêterai là, je n’ai aucun regret.
Pas d nostalgie, pas de désir raté. C’est un temps de ma vie, celui du travail et ce temps là est derrière moi.
Étonnamment, alors que je ne l’ai pas été, je savais seulement combien de temps il me fallait pour récupérer et c’étaient deux semaines l’été, je suis désormais consciente totalement de la fatigue occasionnée par une interaction vivante devant des gens vivants.
Dois faire une seconde conférence dans un cinéma, toujours sur Saint Ex. dans trois semaines.
La dernière fois, ai mis deux jours à me remettre.
C’est comme une transfusion sanguine.
À la fin, tu dois reconstituer tes globules.
Envie plutôt de ne rien dire à personne. Constatant surtout l’inanité de dire, suivie du désir constant des gens qui voudraient que tu en dises plus et encore et encore.
Z’ont qu’à bosser eux.
Et réfléchir.
… »photos de cette pépite, confectionnée en 1737 par l’un des plus célèbres luthiers italiens du XVIIIe siècle, Goffriller. «Contrairement à d’autres instruments, les violoncelles, comme les violons et les altos, ne meurent jamais, confie un luthier, car on peut les réparer.» »
Le gang au grand coeur, ému par la tournure médiatique du larcin, s’est même assuré de ce que j’avais souscrit une police bris de glace avant de péter les vitres de ma voiture pour y déposer le vieil instrument, sur la banquette arrière. Des grands seigneurs. Comble de tout, mon assureur est aussi le propriétaire du violoncelle
@ceux qui se figurent la république idéale à l’image d’un centre d’animation de quartier, en plus étendu
https://www.youtube.com/watch?v=8IoO5nkxT_4
bérénice dit: 17 février 2018 à 19 h 47 min
moi je mange pas, D, j’ai pris deux kilos et tout s’accumule sur le ventre; dans quelques mois en plus du vieillissement il faudra les assumer et c’est un grave problème, donc fruits: 2 clémentines une pomme et ça ira comme ça.
–
Très mauvais réflexe. Non, ça n’ira pas comme ça.
Culturellement, on est prêt à vous faire croire que ça peut aller comme ça : c’est totalement faux. Votre repas est non seulement carencé mais la quantité de sucre est importante, suffisamment importante pour vous faire grossir par le biais de l’insuline.
Vous avez besoin de protéines en quantité encore importante : fromage blanc allégé, œuf, poulet, autres viandes en quantité raisonnable et sans sauce ou graisse de cuisson. Protéines végétales aussi : les lentilles sont excellentes consommées en quantité raisonnable elle apportent un peut de sucres lents mais surtout des fibres, sels minéraux, oligo-éléments et des protéines végétales. Mangez-en souvent, de 36 façons. Les indiens en mangent beaucoup. Ensuite seulement vous me parlerez de ces fruits certes vitaminés mais très riches en sucres rapides. Dès qu’elle sera disponible consommez à la fin d’un repas de la pastèque bio en quantité importante, du moins autant que vous le supporterez, c’est un trésor de bienfaits pas cher du tout. La pastèque est peu sucrée mais très riche en sels minéraux et en fibres et en une substance jouant un rôle très bénéfique : la citrulline.
Et des graines : noix, noix de pécan, noisettes. L’équivalent d’une poignée répartie dans la journée. De l’eau minérale genre Volvic, du thé vert.
De l’exercice : Qi-gong et yoga. Même peu.
Non seulement tout cela vous fera plaisir mais vous perdrez vos kilos et renforcerez votre musculature et votre squelette.
Une nouvelle qui n’a pas échappé à La Croix :
« Décès du principal donateur de l’Église bulgare : Dobri Dobrev, surnommé « Grand-père Dobri », s’est éteint mardi 13 février à 103 ans dans un monastère au nord de Sofia. Il avait dédié ses vingt dernières années à la mendicité pour donner à des églises et monastères orthodoxes de son pays. »
Il y a même eu un fameux documentaire fait sur Dobri, dont voici le teaser, pour vous mettre en appétit :
« Sans cette épreuve et ces injustices je n’aurais jamais écrit »
que penser de ce type d’affirmation ?
ça pourrait faire un bon sujet de bac philo.
d’abord comment peut-il le savoir ? en être sûr ?
et puis des épreuves et des injustices il en aurait sans doute connu d’autres ?
pourquoi vouloir trouver une origine au désir d’écrire ? d’autant que cela semble une démarche assez récente, toutes ces vies d’écrivains nées d’épreuves : maladies, guerres, génocides, massacres, meurtres, pauvretés, viols, incestes, cambriolages, deuils etc… toutes ces épreuves, vécues directement ou indirectement sont à l’origine de presque toutes les vocations d’écrivains actuels.
pourquoi ? pour témoigner, se rebeller, s’indigner ?
la vie humaine en elle-même, sa finitude, n’est-elle pas déjà, en soi, une raison suffisante pour écrire ?
à ce moment de la disserte de philo il faut citer un contre exemple :
Thomas Mann a écrit la Montagne Magique pour se rebeller contre lui-même, il a mis une dizaine d’années pour l’écrie et celui qui a terminé ce bouquin était un autre homme que celui qui l’avait commencé : le Mann qui a commencé l’écriture de la Montagne était nationaliste, germaniste, nietzschéen, aristocrate, belliqueux, méprisant… le Thmas Mann qui a fini la Montagne était devenu un humaniste, celui qui l’avait commencé aurait pu devenir un parfait nazi, celui qui l’a terminé est un homme qui a fuit l’Allemagne nazie.
comme quoi les motifs d’indignation et de rébellion certains écrivains (sans doute les plus grands ?) les ont trouvé en eux-mêmes et pas à l’extérieur.
à ce moment de la disserte de philo il faut citer des auteurs.
parmi les auteurs ayant abordé à leur manière on trouve René Girard avec ses théories sur les mimétisme, mais surtout Steiner avec sa lecture d’Antigone.
que dit Steiner ? il dit qu’à l’origine, dans la pièce de Sophocle le tragique nait de la symétrie des forces en présence : Antigone est le reflet de Créon, tous les deux obéissent à leurs propres lois et tous les deux sont prisonniers de ces lois. Chez Sophocle même le pouvoir de Créon de condamner Antigone ne rompt pas cette symétrie, une façon de dire que si ce pouvoir avait été donné à Antigone pour condamner à mort Créon cela n’aurait rien changé au sens de l’histoire.
alors que les tous les auteurs modernes qui la reprendront font du pouvoir de Créon le centre de cette histoire, à partir de là Antigone prenant la figure de rebelle, courageuse, qui ose affronter le pouvoir, lectuer hyper rousseauiste de la bonne sauvage contre le méchant etc… pour le coup si on avait fait lire à Sophocle ce genre de lecture il aurait regretté d’avoir écrit cette pièce.
pourquoi il aurait regretté ? parce qu’en articulant la lecture autour du pouvoir on perd de vue ce que Créon et Antigone ont en commun : ils partagent la même finitude, la même humanité, la même peur de la mort, et ils se réfugient tous les deux derrière leurs lois pour se protéger de leur condition humaine.
dans la conclusion de la disserte on revient au sujet :
sans bien sûr rien enlever au côté révoltant de ce massacre de ces militaires à qui on ordonne de tirer sur des gamins,
au delà de l’aspect inacceptable de cette tuerie qu’un écrivain dise, telle un profession de foi : « Sans cette épreuve et ces injustices je n’aurais jamais écrit », c’est de fait qu’il réduit la littérature à la moitié de ce qu’elle doit être : les grecs avaient des Sophocle, nous n’avons hélas que des demi Sophocle, d’où la situation de crise dans laquelle se trouve la littéraure aujourd’hui, cette crise relevant d’une vision borgne du monde, où l’humain et le tragique sont exclus au détriment de l’indignation, un écrivain mû par la seule indignation, ou dont la vocation est née sur les bases d’une indignation, n’est forcément qu’un demi écrivain.
à ce moment de la dissertation, on conclut la conclusion par un élargissement de la question en la renvoyant à une question plus large :
si le tri des écrivains depuis près d’un demi siècle se fait sur les bases de l’indignation contre l’injustice cela fait effectivement le jeu des grands éditeurs qui sont à la botte du système ultra libéral est qui ont tout intérêt à diffuser une littérature moralisation avec des écrivains indignés toujours du bon côté du manche, pour que l’édition puisse servir de soupape à un monde social de plus en plus brutal. Et là il est évident que nous aurions plus besion de Sophocle que d’écrivains dont la vocation est bâtie sur l’indignation, mais ça les éditeurs n’en voudraient sans doute pas, c’est plus facile de dégommer des méchants déjà morts que de rechercher des méchant toujours en exercice.
et pour finir la disserte il faut se dire si on tombe sur un lecteur qui aime bien cet écrvain, faut l’amadouer pour pas se faire dégommer, par un :
cela dit j’ai énormément d’estime pour cet écrivain que je ne manque jamais de lire et pour lequel je nourris une profonde admiration…
(et hop c’est 4 ou 5 points de gagner)
la vie humaine en elle-même, sa finitude, n’est-elle pas déjà, en soi, une raison suffisante pour écrire ?
–
Visiblement non, puisque si tout le monde vit sa finitude, tout le monde ne l’écrit pas. On peut douter de ce que dise les écrivains, mais on peut aussi accorder à leur dires une certaine authenticité, un certain crédit.
Anthony Burgess s’est mis à écrire vers 40 ans lorsqu’on lui a annoncé qu’il allait devenir aveugle. On ne remerciera jamais assez l’ophtalmo incompétent.
En tous cas, il est des écrivains dont on peut fréquenter l’oeuvre les yeux fermés: j’ai passé un très bon moment, encore et toujours, avec Grahame Greene, A Quiet American, qui n’a pas son pareil pour mettre les bons mots dans le bon ordre. L’édition Vintage est intelligemment préfacée par la talentueuse Zadie Smith-au-sourire-de-louve, sorte de Leila Slimani puissance 10, non institutionnalisée. Il est vrai que l’anglosphère, comme on l’appelle, n’a pas besoin de toutes les béquilles de la francophonie.
Bloom, les candidats à l’émigration en Irlande peuvent-ils être dublinés ?
—
JJ, la lecture de l’article ci-dessous m’a fichu un coup au moral
https://www.irishtimes.com/life-and-style/abroad/i-moved-back-to-ireland-but-found-no-official-welcome-home-1.3391977
‘’Proust ne dit rien d’autre : quand on relit un livre qui a compté pour soi, au plaisir de la lecture se superposent dans l’inconscient le souvenir de l’époque, des sensations, des couleurs, des parfums qui furent celles de la lecture initiale. Pour le meilleur et pour le pire.’’
Quand un lecteur pense à la mort, il est moins désolé à l’idée des livres qu’il n’aura pas lus qu’à la pensée de ceux qu’il n’aura pas le temps de relire.
Parce que certains pédagogues ont eu la chance de faire une « carrière » scolaire ou universitaire satisfaisante, vous espérez nous faire croire que le milieu scolaire et universitaire est « propre » ?
Que l’enseignement est le plus beau métier du monde ?
Vous nous prenez pour des c.ons, ou quoi ?
Réveillez vous !!! Ne prenez pas des cas particuliers pour le cas général… L’enseignement en France est en dessous de tout et depuis les décennies post mai-68 ! Pas d’autorité, pas de justice, syndicalisme combinard, planques, piston, parents débiles, étudiants en échec de masse… et ça va s’accélérant !
Tout est à changer et personne ne bouge ….
L’enseignement en France est en dessous de tout et depuis les décennies post mai-68 !
—
La vulgate néo-Kon, par un vieux Kon.
Salut, jeune Bloom !
Tout se passe bien ? ça baigne ? …. le cerveau est bien irrigué … le foie bien pourri par la tsuicà à 50° ….
Parfait !
On continue sans rien changer à Eduquer Nazionalement à gauche toute post 68, alors !
Bon dimanche !
Dubliné est une dérivation intéressante. Un ami fan de N.Bouvier qui finit sa carrière comme « laptop ambassador » dans un pays improbable disait qu’il s’était fait « tatamisé », en référence à son union avec une Tokyoïte.
Perso, j’ai été Belfasté avant d’être Dubliné, Wicklowé, Ballyshannoné, Aranisé & so on & so forth….
Eduquer Nazionalement à gauche toute post 68, alors !
—
Falsification historique: la droite a été aux affaires bien plus longtemps que la gauche depuis 68.
Allons ! Allons ! Bloomie ….
En France, on se fait plaisir à croire qu’il y a une droite et une gauche, ça rappelle les bons souvenirs simplistes, les bons et les méchants, réversibles.
Nous sommes un peuple de mous, considérant que l’Education est « offerte » à tous, alors que c’est un panier de crabes incompétents*
*j’ai entendu dire qu’au Quai …..
Au sujet des Dubliners, voilà ce qu’écrit James Joyce dans une lettre de 1904 à Constantine Curran (c’est daté « The Rain, Friday »…) :
« I am writing a series of epicleti — ten — for a paper. I have written one. I call the series Dubliners to betray the soul of that hemiplegia or paralysis wich many consider a city. »
Je suppose qu’il faudrait traduire « epicleti » par « petites épopées ».
This chapter discusses the reason for Joyce using the word “epicleti” and the consequence he might have intended by its use. For Joyce, epicleti was something that was disruptive and alien, something that caused the freedom of artistic possibility. Epicleti presented a challenge to Roman orthodoxy as a schismatic choice, it insisted on a figurative event rather than on a literal one, thus it was open to representation and mimesis. It was a dramatic representation rather than a real presence, therefore it was a narrative account rather than an actual process. As a narrative, it evoked… (Roy Gottfried, in Joyce’s Misbelief, published by University Press of Florida; ça se termine là, mais j’ai trouvé ce début prometteur, c’est pourquoi je le colle)
On pourrait le rapprocher des « petites épopées » des « séries » de V. Hugo dans La Légende des siècles. D’ailleurs V. Hugo emploie lui-même ce mot de « séries » pour parler des légendes. Il n’est pas impossible que J. Joyce s’en soit inspiré comme genre et technique narrative pour raconter les légendes de Dublin.
L’École fonctionne mal, c’est certain, mais au niveau collège, qui reste la partie faible du système scolaire. À partir de la Seconde, la sélection fait que l’enseignement fonctionne mieux. Je m’en suis rendu compte l’année dernière où j’enseignais dans un lycée et dans des classes post bac de BEP.
L’enseignement devient difficile surtout à partir de classe de 4ème jusqu’en 2ème. Le pire niveau reste la 4ème avec des adolescent hyperstressés, infantiles, perdant facilement leurs repères, souvent insupportables, mal élevés; arrogants, insolents, avec des parents parfois incompétents et médiocres mais parfois de bonne volonté mais manifestement complètement dépassés n’arrivant plus à maîtriser leurs enfants pris dans la crise d’adolescence. Ce qui rend le métier de prof souvent épuisant, pénible au sens pathologique du terme : la pénibilité de la tâche comme à l’usine…! Et ce ne sont pas des réformes qui vont y changer grand chose. C’est la société qui est en crise, l’école n’en est que le reflet, avec les maux qui l’accompagne : dévalorisation de l’autorité du savoir, de la confiance, de la fonction, de la personne aux yeux des adolescents en même temps qu’un excès de stress dans le rapport à l’école, au savoir, une surévaluation des enjeux de l’école.
J’ai par exemple en 4ème une jeune fille qui a un an d’avance, qui a un QI de 170, mais qui préfère utiliser son QI pour manipuler son professeur et son principal plutôt que pour obtenir d’excellentes notes en français, ce qu’elle est manifestement capable de faire mais se fiche de tout. Il a fallu que je rédige plusieurs rapports au principal avec les preuves de son manque total de travail (feuille chiffonnée, cours non pris, bavardages intempestifs, insultes à ses camarades, etc.) pour qu’ell se calme et se mette au travail. Et dans cette classe, qui sont dans l’ensemble de très brillants élèves, il y en a presque la moitié comme ça, avec des parents totalement à la masse. La mère de cette élève, lors d’un entretien, n’avait elle-même pas la maîtrise de sa gamine, qui s’est littéralement débinée à la première remarque de sa mère (le père est décédé il y a un an) dans une crise d’hystérie ne supportant pas la moindre remarque de sa propre mère. Ce genre de classe est absolument épuisante. Pourant c’est là que j’ai fait récemment les meilleurs cours sur Le Cid de Corneille de toute ma carrière de prof. Ils sont capables d’aller au fond des choses mais ils sont pour moitié de véritables têtes à claque…
Au lycée, on n’a plus ce genre de difficultés à gérer, qui occupent au collège un bonne partie de notre temps (voir les parents, rédiger des rapports, s’entretenir avec le principal, informer le prof principal des incidents divers et variés, punir les élèves récidivistes par des heures de colle, obtnir le calme et l’attention en classe, essuyer les pleurs de certaines qui voient leur moyenne baisser dramatiquement et mettent un bon quart d’heure en début de cours à se calmer après être entrée en hurlant, etc…). Le métier de prof n’est pas drôle tous les jours, c’est certain ! Et je suis dans l’un des plus prestigieux lycée de France, c’est dire !
« Ce qui rend le métier de prof souvent épuisant, pénible au sens pathologique du terme : la pénibilité de la tâche comme à l’usine…! »
wgg, vous pleurez sur votre métier comme un veau. Manifestement, ce n’est pas un job pour vous. Vous êtes dépassé par la situation, chahuté, un vrai prof raté !…
Quittons nous, avant le jogging du lever du jour, risque de pluie légère hélas, sur une sage réflexion de l’ami Wiwi : « l’Ecole est le reflet de la Société. »
Parfaitement exact.
Cela fait deux mauvaises nouvelles !…..
Delaporte fait manifestement partie des gros cons de parents bornés, obtus. Et ici s’y mêle le harcèlement du chrétien antisémite inavoué !
Enfin, Delaporte du Presbytère, qu’est ce qui vous permet de juger de l’ami Wiwi dans sa fonction de professeur ? On peut avoir de menus défauts et être bourré de grandes qualités, non ?!
C’est qu’il veut faire payer à la gente professorale ses propres échecs scolaires. C’est souvent comme ça avec ce genre de harceleur impénitent enfermer dans sa haine. J’ai la réputation parmi les parents d’être un excellent professeur qu’ils se réjouissent d’avoir, mes élèves m’adorent, j’ai même été élu un année le meilleur professeur du collège d’alors par mes élèves. Mais les salauds comme Delaporte n’ont que la haine à la bouche, la virulence des bons à rien, la calomnie des monstres antisémites !
Et puis, d’abord, qu’est ce que vous savez faire vous, Delaporte de Polemploi, à part essayer de nous convertir à vos religions de mauvaise foi… !
Hélas, ce billet épouvantable démontre à ceux qui en doutaient que notre bon Connétable de Drouant, l’inestimable Passou, est né dans un pays de sauvage : le Maroc.
Dolores Prato :
Dolores Prato, Giù la piazza non c’è nessuno :
Vous remarquerez, gentes dames et beaux messieurs, que sur ce blog de prestige un emmerdeur succède toujours à un emmerdeur …
Renato arrive avec ses images pieuses à la c.on, alors que je vous quitte, moi et mes grosses blagues nulles…. !
http://www.souverains.qc.ca/tazma.html
« Pendant 18 ans, les hommes dont ce livre raconte l’histoire ont disparu. D’août 1973 à septembre 1991, ils ont vécu enfermés chacun dans une cellule sans lumière aucune, ni lampe ni fenêtre, sans visites et sans soin, ni médecins ni infirmier. 18 ans d’obscurité et de désespoir. Dans le noir secret d’un pouvoir absolu, ces hommes – l’élite de l’armée marocaine, des proches du palais royal – avaient été condamnés à une mort lente. Plus de la moitié d’entre eux ont ainsi quitté la vie, dans le silence et l’oubli. Pour assouvir la vengeance d’un seul, le Roi, l’inventeur de cet enfer: Tazmamart.
Sans les démarches de Christine Daure-Serfaty, hantée par cette horreur dès qu’elle en reçut les premiers témoignages, Tazmamart existerait peut-être encore. « Tazmamart m’a habitée, envahie si longtemps, écrit-elle. Tout au fond, il rejoignait le cauchemard qu’ont fait tous les enfants: seuls dans le noir, enfermés, ils appellent leur mère et personne ne vient car personne ne les entend. »
Christine Daure-Serfaty a enseigné au Maroc durant quinze ans. En 1986, elle a épousé Abraham Serfaty, alors emprisonné à Kenitra / Maroc. »
Taux d’alphabétisation des jeunes (15-24 ans) (%), 2008-2012*, hommes 88.8
Taux d’alphabétisation des jeunes (15-24 ans) (%), 2008-2012*, femmes 74
47,7% de la population rurale est analphabète en 2014, au lieu de 22,2% pour la population urbaine.
Epicleti, invocation, plutôt, afin que le Saint Esprit opère la transsubstantiation de l’hostie…
« Au Maroc, si Ben Jelloun est aussi un «écrivain impliqué», ce serait plutôt à la Cour. En 1987, lorsqu’il reçoit le prix Goncourt pour la Nuit sacrée, Hassan II lui envoie ses «Félicitations paternelles» et «sa haute sollicitude». Invité, décoré, fêté à Marrakech par le monarque, il devient peu à peu ce que le Maroc appelle «un protégé». Pendant ces années de plomb, Ben Jelloun ne risquera jamais un murmure, alors que s’accumulent les dénonciations dès le début des années 1980. »
Il y a des silences, de » cinquante ans », qui font du bruit…
http://next.liberation.fr/culture/2001/01/15/ben-jelloun-s-enferre-dans-tazmamart_351003
Lester Young :
… la chaise, le chapeau… l’attitude et l’expression…
« Un demi-siècle a passé. Il n’a jamais pu relire Ulysse de Joyce »
Mondieu, mondieu, quel trauma.
M’enfin cette » absence de lumière », M. Ben Jelloun a trop sur bien capter la lumière médiatique de paris.
…
…rien, que du bonheur,…
…
…la victoire totale, en chantant,…se booster, se sortir de tout les lots, et autres Stalag 13,…vivre aussi, avec, notre part, d’imagination de politique-sociale française misérable, dans l’exemplarité exercer, propager,…la culture des jougs des peuples à soumettre avec ses variables sans fins,…colonisateur,… exemplaire en Europe, à ses druides politiques,…
…
…alors, nous disons, comme en cuisine,…
…le menu, met du jour,…en » blason « ,…
…
…en trois fasces,et encore à déterminer, les couleurs,…pour le paon, le poulpe, et le crocodile,…et l’aigle noir sur le franc quartier d’or,…
…
…et, il y à encore mieux, en passe-temps,…et rondelles de saucisse,!…etc,…
…
J’approuve le régime du 23h58 de D, Bérénice…Quand on est plus une perdrix de l’année, il ne faut surtout pas se priver de protéines animales. Le sucre, même dans les fruits, voilà l’ennemi.
“ et voilà, un miracle”
Pas tellement rose, dans le monde comme il est — éloge de la pompe et déploiement de faste —personne ne l’achèterait — avec 1.300.000 € on peut acheter un tas de petites choses à grand effet…
Vers 3 heures du matin, Hamlet est particulièrement en forme. Excellent son billet.
Une alimentation diversifiée correspondant à notre nature omnivore, sans excès en rien, mais sans rien bannir, voilà le secret Bérénice.
Le bon docteur D a parfois raison.
grands dieux ! Hamlet à 3 heures du matin qui écrit un brouillon de dissertation… Deux choses l’une : soit il n’en a pas assez écrit quand il était jeune, soit il ne sait rien faire d’autre,le pauvre.
Je penche pour la deuxième hypothèse. Bon, il est 9 h 20, là il doit dormir, épuisé, au travers de son lit et les bras en croix.
(ce que ça vous conditionne un homme, tout de même, d’avoir obtenu un 18/20 au bac de français – alors qu’à 17 ans, il y avait évidemment autre chose à faire que d’être sérieux…)
Très interessant Renato.
Ce violoncelle n’est pas un tas de petites choses, ou alors pour antiquaire, ou collectionneur.
Ce vol est riche d’enseignements. Même littéraires.
Ce violoncelle est sans prix, et ne prend sa valeur, que pour celui qui s’y accorde, un accord dynamique, et ici Ophélie Gaillard.
Ou alors, ou alors, celui qui a volé « le manteau » d’Ophélie aime trop la musique.
« Sans cette épreuve et ces injustices je n’aurais jamais écrit »
Quand on se rappelle cette » lettre à une amie » dumême, on a du mal à garder son sérieux.
Sûr que ce pouète a les « injustices » sélectives.
Grand donneur de leçon de moraline pour bobos racistes qui s’ignorent, en plus.
@hamlet dit: 18 février 2018 à 2 h 56 min
Ça vous va bien, la nuit, Hamlet. au-delà de Tahar ben Jelloun vous interrogez ce mystère du besoin d’écrire et celui tout aussi mystérieux pour le lecteur à chercher dans une incertaine écriture une improbable prise.
Hier, sur le fil précédent, certains s’énervaient contre la multiplication des autobiographies sur internet.
Dans ce livre cité, l’auteur revient sur un pan lointain et douloureux de son passé même si, ces dernières années, il n’est plus dans cette précarité effrayante où la prison et les tortures sont un possible dans le même pays.
Reste que ce livre et ce qui en est ici rapporté, éveille l’effroi et le miracle de livres qui vont aider à surmonter la peur. Je crois que l’essentiel se tient là : les livres peuvent faire reculer les ombres tout en les précisant.
Votre retour à Thomas Mann (et autres auteurs que vous aimez citer) est aussi combat contre une autre peur tapie en soi-même.
« words, words and words » comme le crie Hamlet. qu’est-ce qui manque que ces mots cherchent ? Qu’est-ce que ce trou dans la langue ? dans le temps ? Compensation impossible. On sait sans savoir…
MVI, commandeur des croyants
https://www.la-croix.com/Religion/Islam/En-tant-commandeur-croyants-roi-chef-spirituel-Maroc-2017-06-14-1200855010
Hier, j’ai trépigné de rage à ma 1ère découverte de C-F Ramuz, car j’ai su que ce serait la dernière fois, que je devrais faire mon deuil des lecteurs qui l’ont aimé, de devoir leur dire que « La grande peur dans la montagne » (1925) est un roman totalement illisible aujourd’hui. Horrible déception !… J’ai pourtant persisté à aller jusqu’au bout, malgré ma désorientation et déstabilisation. Je ne comprenais pas, comme le naïf moyen lecteur abordeur d’un nouveau rivage…, qu’il valait mieux être prévenu de son style écorché.
Après coup, suis allé m’informer. Ramuz aurait donc fabriqué un genre, le « mal écrire exprès », histoire de passer pour un bourreau de la langue française et de s’en venger au motif de la défense du « français helvète »…
Wikipépé : « Et mon pays a eu deux langues : une qu’il lui fallait apprendre, l’autre dont il se servait par droit de naissance ; il a continué à parler sa langue en même temps qu’il s’efforçait d’écrire ce qu’on appelle chez nous, à l’école, le « bon français », et ce qui est en effet le bon français pour elle, comme une marchandise dont elle a le monopole. ». Ramuz écarte l’idée que son pays soit une province de France et dit le sens de son œuvre en français : « Je me rappelle l’inquiétude qui s’était emparée de moi en voyant combien ce fameux « bon français », qui était notre langue écrite, était incapable de nous exprimer et de m’exprimer. Je voyais partout autour de moi que, parce qu’il était pour nous une langue apprise (et en définitive une langue morte), il y avait en lui comme un principe d’interruption, qui faisait que l’impression, au lieu de se transmettre telle quelle fidèlement jusqu’à sa forme extérieure, allait se déperdant en route, comme par manque de courant, finissant par se nier elle-même […] Je me souviens que je m’étais dit timidement : peut-être qu’on pourrait essayer de ne plus traduire. L’homme qui s’exprime vraiment ne traduit pas. Il laisse le mouvement se faire en lui jusqu’à son terme, laissant ce même mouvement grouper les mots à sa façon. L’homme qui parle n’a pas le temps de traduire […] Nous avions deux langues: une qui passait pour « la bonne », mais dont nous nous servions mal parce qu’elle n’était pas à nous, l’autre qui était soi-disant pleine de fautes, mais dont nous nous servions bien parce qu’elle était à nous. Or, l’émotion que je ressens, je la dois aux choses d’ici… « Si j’écrivais ce langage parlé, si j’écrivais notre langage… » (lettre à Grasset, 1928).
Eh bé, je ne crois pas, à 100 ans de distance, un seul instant à cette justification frelatée. Il se fabriquait une légende, cet homme… Il cherchait à écrire mal, comme un écorché torturé qu’il n’était pas du tout. Et le Chessex qui en rajoute dans sa préface : »grande syntaxe paysanne aggravée par l’emploi du ‘on’ multiple et coupablement inquiet – que déroule cette épopée triste, comme une chronique lamentable de l’échec, de la désillusion et de la mort »…
Mais qui pourrait bien prendre la défense de ce romancier, aujourd’hui. Ne vous privez pas, les spécialistes, mais de grâce, convainquez moi avec votre cœur, pas avec des théories littéraires.
Bonjour à toussent et au monde des jardins, à Hamlet en particulier, dont le texte de la nuit me console un brin, ce matin.
Non, décidément…
« un trou dans la langue »
dieu du ciel, j’espère que ça fait pas trop mal.
Il y a pire:
Complexé par la taille de son sexe, ce commercial souhaite une intervention pour allonger sa verge.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/il-veut-allonger-la-taille-de-son-penis-l-operation-tourne-au-fiasco-16-02-2018-7563618.php#xtor=AD-1481423553
L’individualisme consumériste abaisse l’Homme à son nombril, c’est à dire à quasiment rien.
Le crétinisme des différences et des droits revendiqués à l’infini est amplifié puissance 10 par les réseaux sociaux, miroirs à nombrils déformants montrés à tous les passants. Et encore, son nombril, mais tel que l’on voudrait qu’il soit. Tout y est superficiel, cliché et médiocre. Jeux video et réseaux sociaux deviennent des objets aliénant. Encore mieux que la TV. Règne de l’image et du selfie.
Les parents citoyens-rois qui accèdent à tous les désirs de leurs enfants sont des crétins qui fabriquent des crétins.
Je plains les enseignants lâchés parmi des élèves qui ne reconnaissent plus l’autorité, discutent tout, la discipline, les codes comme le contenu des cours. Discussions souvent stériles de la part d’élèves qui n’ont pas pris la peine d’essayer de comprendre le contenu de ce qui est énoncé et qui n’ont bien souvent pas le bagage minimum pour émettre un avis argumenté.
Règne de l’égo, instabilité et incapacité de concentration prolongée, peur du silence et de se retrouver avec soi-même, le tout désigné par le doux euphémisme d’hyperactivité ; et la démagogie institutionnelle qui en rajoute une couche avec les tablettes et autres mirages à fric. Soit dit en passant, le monolithisme des syndicats enseignants et le mélange des genres dans l’édition des livres scolaires (inspecteurs de l’éducation nationale, prescripteur et éditeurs) ne valent guère mieux.
Egalité, tout se vaut, surtout pas de sélection. Résultat : des diplômes dévalorisés et le chômage qui ne baisse pas. Bingo : pas de beurre et pas l’argent du beurre.
Ah si l’argent … on y revient toujours, car il faut en mettre beaucoup pour pallier la débilité du système. L’université, c’est à dire l’état, est obligé de créer du tutorat, des cours de rattrapage, des passerelles » … pour des élèves toujours plus nombreux qui n’ont pas le niveau. Et carrément pas de niveau du tout. Les gouvernements ont peur de la rue, et des syndicats lycéens et étudiants en particulier, avec lesquels ils sont « contraints » systématiquement de négocier.
Il y a 15 ans, quand vous disiez preuves à l’appui que le niveau scolaire baissait, on vous traitait de fasciste. Heureusement que les enquêtes PISA et autres PIRLS ont permis de remettre les pendules à l’heure. Mais que de retard pris.
La mode est à la suppression du bac. Une des revendications des syndicats étudiants était de laisser une plus grande place au contrôle continu. Aujourd’hui, le contrôle continu est dénoncé car il risquerait paraît-il de porter atteinte à l’équité. Sacro sainte égalité qui se traduit par le nivellement vers le bas et la privatisation de l’école.
Certains revendicateurs professionnels vont jusqu’à prôner le droit au diplôme, comme d’autre le droit à l’enfant …
Je plains les enseignants qui ne peuvent plus faire cours dans une classe silencieuse, confrontés à la démission des parent se permettant pour certains de critiquer l’enseignant (pédagogie et/ou contenu) : comportement parental fréquemment rencontré parmi les CSP+.
Delaporte est une autruche qui a la boîte crânienne enfoncée dans ses certitudes. Ignorez-le. A la limite, profitez-en pour lui botter les fesses en passant.
…
…donc, je dis, en menu-blason,…déjà,…pour que, les couleurs et les métaux, ne se touchent pas,… héraldiquement parlant,…ou le moins, possible,…
…
…blason d’argent, chargé d’une fasce de gueule, au poulpe d’or, en chef d’un paon de sinople, et au champagne d’un crocodile pourpre, le tout chargé d’un franc-quartier d’or à l’aigle de sable,…
…
…c’est déjà mieux, pour m’illustrer, la situation, des humeurs EN COURS?;;;
…etc,…Go,!…Bip,!Bip,!…suivant,…
…
obs dit: 18 février 2018 à 9 h 16 min
Une alimentation diversifiée correspondant à notre nature omnivore, sans excès en rien, mais sans rien bannir, voilà le secret Bérénice.
Le bon docteur D a parfois raison.
–
oui, parfois. Pour ce que vous venez d’écrire vous n’avez en tout cas pas raison car il existe des aliments à bannir : les fritures, les graisses hydrogénées par exemple.
Par contre 2 Francfort de qualité de temps à autre, de préférence à midi, ça ne pose aucun problème. Avec un peu de lentilles au curcuma. Fromage blanc 0 ou 20 % bio avec pastèque au dessert. Des noix, des amandes.
Comportement révélateur de Christiane qui, ici et ailleurs, donne quotidiennement des bonnes ou mauvaises notes , comme dans un pensionnat, avec emballements ou détestations, un cas particulier objet d’étude
BON DIMANCHE D’HIVER ….
« 08:00 : je commence à faire mon bonhomme de neige.
08:10 : il fait 50 cm de haut, je suis très fier de moi. Carotte et manche à balai, j’ai retrouvé tout de suite mes réflexes d’enfance.
08:15 : une féministe passe et me demande pourquoi je n’ai pas fait une bonne femme de neige.
08:25: alors je fais aussi une bonne femme de neige, juste à côté, et je le finis en 10 minutes.
08:27 : la nounou des voisins râle parce qu’elle trouve la poitrine de la bonne femme de neige trop voluptueuse.
8:30 : le couple d’homo du quartier grommelle que ça aurait pu être deux bonshommes de neige.
08:33 : altercation avec un couple de lesbiennes, qui s’engueule avec le couple homo, et réclame au contraire deux bonnes femmes de neige.
08:35 : les végétariens du n°12 rouspètent à cause de la carotte qui sert de nez au bonhomme. Les légumes sont de la nourriture et ne doivent pas servir à ça.
08:40 : on me traite de raciste car le couple est blanc.
08:41 : les musulmans de l’autre côté de la rue veulent que je mette un foulard à ma bonne femme de neige.
08:45 : il y a à présent 50 personnes qui me font face, qui m’engueulent, souvent pour des raisons contradictoires. La tension est à son comble.
08:50 : quelqu’un appelle la police qui vient voir ce qui se passe, toutes sirènes hurlantes.
08:52 : les policiers me disent qu’il faut que j’enlève le manche à balai que tient le bonhomme de neige car il pourrait être utilisé comme une arme mortelle. Les choses empirent quand je marmonne : « ouais; surtout si vous l’avez dans le… ».
08:55 : l’équipe de TV locale s’amène. Ils me demandent si je connais la différence entre un bonhomme de neige et une bonne femme de neige. Je réponds : « oui ; les boules ». La jeune journaliste me traite de sexiste et de porc !
08:59 : la situation s’envenime. Des mamans bâchées, accompagnés de salafs en djellaba de la cité voisine, veulent voiler de force ma bonne femme de neige. Je m’y oppose. Je dois faire face à une foule hostile, qui soutient la démarche des voilées, et me traite de raciste.
09:01 : la plus déterminée des entorchonnées, gabarit lanceuse de poids, qui pèse au moins 120 kg, fonce sur ma bonne femme de neige, avec l’intention évidente d’y apposer le voile qu’elle tient en main. Je la repousse fermement. Catastrophe, elle part en arrière, et sa tête heurte le sol. Je l’ai mis KO sans le faire exprès !
09:02 : c’est un début d’émeute. Je ne dois mon salut qu’à l’intervention rapide de la Bac. Les flics m’embarquent vite fait dans le panier à salade, pour me protéger, disent-ils. Mon téléphone portable est saisi, et je suis embarqué au commissariat. Je vois à travers la fenêtre de la voiture de police la foule qui lapide mon bonhomme et ma bonne femme de neige. En dix secondes, il ne reste plus rien.
09:10 : le commissaire de police commence l’interrogatoire. Il me demande si j’ai des complices.
09:15 : je fais la « une » de l’ensemble de l’actualité. Les flash spéciaux se multiplient sur toutes les ondes. Je suis présenté comme l’homme raciste qui a agressé sauvagement une paisible française, après avoir monté une provocation grossière contre la communauté musulmane.
09:18 : on apprend que la paisible musulmane agressée a repris connaissance, mais qu’elle conservera probablement des séquelles toute sa vie, suite à l’agression subie.
09:20 : la Licra dépose plainte contre moi, et prend de vitesse le MRAP, la LDH, Sos Racisme et le CCIF, qui le feront dans la matinée.
09:30 : Caroline de Haas demande qu’on interdise d’utiliser des carottes, symboles phalliques qui incitent au viol, pour décorer les bonhommes de neige.
09:40 : Marlène SCHIAPPA annonce qu’elle dépose un projet de loi pour exiger la parité dans l’élaboration des « œuvres de neige », et interdire l’utilisation du mot « bonhomme de neige ».
09:55 : Marwan Muhammad appelle l’ensemble des musulmans à faire des prières de rue, à partir de 13 heures, dans toute la France, pour protester contre la grave agression islamophobe commise par un raciste contre une paisible sœur.
10:00 : le juge d’instruction me met en examen pour incitation à la haine contre un groupe de personnes, en raison de leur appartenance religieuse, violences en réunion, et décide de me maintenir en détention.
10:30 : j’entre dans la prison de La Farlède. Dès que mon arrivée est signalée, j’entends des « Allah Akbar » qui résonnent dans toutes les cellules »
« … il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer, il faut dire les mots, tant qu’il y en a, il faut les dire, jusqu’à ce qu’ils me trouvent, jusqu’à ce qu’ils me disent, étrange peine, étrange faute, il faut continuer, c’est peut-être déjà fait, ils m’ont peut-être déjà dit, ils m’ont peut-être porté jusqu’au seuil de mon histoire, devant la porte qui s’ouvre sur mon histoire, ça m’étonnerait, si elle s’ouvre, ça va être moi, ça va être le silence, là où je suis, je ne sais pas, je ne le saurai jamais, dans le silence on ne sait pas, il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer. »
(1949)
Samuel Beckett – L’Innommable – Les éditions de minuit. (dernières lignes du roman)
il s’en passe des choses à porquerolles, JC a décidé d’écrire ses mémoires, i change son fuzidépaules, ce gars-là, ché pas sur quoi ça va déboucher à terme, un AVC foudroyant ?…
10:30 : j’entre dans la prison de La Farlède. Dès que mon arrivée est signalée, j’entends des « Allah Akbar » qui résonnent dans toutes les cellules
Et vous pouvez malgré tout nous écrire ???
Bravo!
Je me suis bien amusée, si j’étais plus près, j’irais vous porter des carottes….
Excellent « Dimanche » JC!
Christiane,
Je vous supplie de nous épargner ces extraits de Beckett : c’est à chillier !…..
C’est vrai que c’est nul, JC. Moi je préfère mille fois lire un écrivain classique et nourrissant, avec des réminiscences, plutôt que ces prétendus modernes qui tournent en rond comme des caniches de cirque. Quand on a la chance d’avoir un langage tel qu’il existe, pourquoi le réduire à ça? Jusqu’à aujourd’hui ou de petits -ou déjà vieux-mer…x te tendent leur bouquin en te disant à mi-voix « Hein que ça ressemble? ».
un AVC foudroyant?
—
Encore faut-il posséder un cerveau. Ergo non possum.
JC un AVC foudroyant ? en plus de son infarctus du cerveau ?
Parce qu’il ne faut pas ressembler aux classiques, mais il faut ressembler au modernes, même si on fait de la m…
Drôle de personnage que l’artiste chinois Ai Weiwei, qui nous offre un film documentaire de 2h20 où on le voit marcher avec une partie des réfugiés du monde entier. Et où l’on constate que les Syriens, plus médiatiques aujourd’hui, ne sont que l’arbre qui cache la forêt du flot humain des déplacés, du fait des guerres mais aussi du réchauffement de la planète. Le plus grand phénomène migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale avec 65 millions d’individus. L’Afrique restant un réservoir qui fait que le problème n’est pas près d’être réglé. Le film de Weiwei est une photo instantanée, en gros plans et vues de drone, de la vaste fourmilière humaine errante que l’on voit passer à nos portes en toute indifférence…
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19573495&cfilm=257182.html
Souhaitons plutôt à JC d’être longtemps heureux. Que signifie ce terrorisme du souhait? C’est vraiment minable.
Ami Chaloux, je souffre tellement à la pensée que j’aurais pu faire de la peine à mon amie Christiane en dénigrant cet extrait, nul, de ce bon vieux Samuel Beckett !
Je suis dans la peau de Tahar ben Jelloun, navré d’aimer son roi au point de le fuir pour Hidalgo City et la cantine des Goncourt….
JC, je ne sais pas grand-chose de Beckett mais souhaitait-il que ses petites merdouilles soient à ce point montées en épingles?
Ces voeux de mort sont excessivement sympas et appréciés à leur juste valeur ! Etre haï à ce point !…. c’est de l’amour, n’est il pas vrai ?
Chaloux, vous savez comme moi que nous ne sommes bons que de temps en temps : Beckett a été bien meilleur que dans cette bêtise de 1949. So what….
Comment se fait-il que les Femens, toute poitrine déployée, ne sont pas venues te soutenir, JC ?
Seul le Maroc a échappé aux illusions des illusoires Printemps arabes : sauvages, les sujets du Commandeur des Croyants, mais pas c.ons !
La théocratie, comme la démocratie, exige de bons Services secrets, et le minimum de sévices discrets.
« words, words and words » comme le crie Hamlet.
—
Je ne suis pas sûr qu’il le crie; ce n’est pas son genre, au Prince du Danemark, de crier les choses.
Et puis c’est « words, words, words », sans « and »
Polonius: What do you read, my lord?
Hamlet: Words, words, words.
Polonius: What is the matter, my lord?
Hamlet: Between who?
Polonius: I mean, the matter that you read, my lord.
Hamlet: Slanders, sir: for the satirical rogue says here that old men have grey beards….
Polonius: [Aside] Though this be madness, yet there is method in’t.
–Hamlet, Act II, Scene ii
Chef d’oeuvre d’ironie dramatico-lexicale:
« matter » = à la fois le « sujet /l’affaire en question » & « le problème, »- Is (there) anything the matter? = Quelque chose ne va pas? Entre Hamlet et son oncle, bien sûr. C’est Polonius qui en fera les frais (How now, a rat?’
Desprats s’en tire plutôt bien:
H: Des mots, des mots, des mots.
P: De quoi est-il question, mon seigneur?
H: Entre qui et qui?
P: Je veux dire: de quoi est-il question dans ce que vous lisez, mon seigneur?
Il est vrai que ce livre de Tahar Ben Jelloun a quelque chose de « déplacé ». N’aurait-il pas dû faire comme sa mère, citée en incipit de « La Punition », que j’ai feuilleté en librairie. Elle refusait d’évoquer cet évènement familial par la suite, se réservant, selon son fils, à en parler « avec son fossoyeur »…
pastèque en février
un des deux son ku c du poulet aux hormones
Je me souviens d’une anecdote au sujet des idoles de vitrine, genre Femen, ces putains mediatiques ami JiBé.
A Amsterdam ou Hambourg par une nuit bourrée de lunes facturables, un coach de yachting, sélectionneur olympique, un pote extraordinairement intrépide, me dit :
« Allons voir les vitrines »…
« Celle là me plait ! » qu’il me fait…
Je tente une impertinence :
« Tu ne trouves pas qu’elle ressemble à Alexandre Dumas père ? »
Il me houspille, le c.on :
» Qu’est ce que tu as contre Alexandre Dumas ??? »
Rideau….
pour contacter JC, à défaut de pouvoir lui apporter des carottes…
https://www.pagesjaunes.fr/pros/12329144
Bon enfin quand même le plus gros problème avec la reproduction des élites c’est qu’ils sont devenus des débiles consanguins. C’était ma petite réflexion du dimanche.
Jazzi, les FEMEN sont provocatrices mais pas folles, elles vont pas risquer une fluxion de poitrine pour JC !!!
@Bloom dit: 18 février 2018 à 12 h 13 min
Oh merci. Quelle joie de relire ce texte et votre commentaire.
H: Des mots, des mots, des mots.
Encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots Je ne sais plus comment te dire
Rien que des mots
JC Landouille : « vœux de mort » ???… et aveugle en plus ! un retour de manivelle, duc.on
Millet par exemple donne dans le sophisme niveau CM2, peut même plus faire illusion, QI 22 pas plus donne envie de le prendre dans ses bras et de le serrer très fort tant de bêtise fait de la peine à voir.
Tu veux un sucre d’orge mon petit Richard ?
Je me suis acheté ampli Marantz bi apmlification <3
« elles vont pas risquer une fluxion de poitrine pour JC !!! »
Pas forcément pour JC mais pour la Bonne femme de Noël, sans voile et soutiens-gorges, zerbinette.
Dans le film documentaire « Human flow » de Ai Weiwei on assiste à une naissance en pleine mer Méditerranée. Ici, le « merci » est justifié, Christiane…
https://www.youtube.com/watch?v=c-5UnMdKg70
Oh, c’est demandé si gentiment, je ne peux résister. Nous voici en page 8. (Il y a de la marge si vous en redemandez.) Donc, que lit-on dans L’Innommable en page 8 ?
« Je ne serai pas seul, les premiers temps. Je le suis bien sûr. Seul. C’est vite dit. Il faut dire vite. Et sait-on jamais, dans une obscurité pareille ? Je vais avoir de la compagnie. Pour commencer. Quelques pantins. Je les supprimerai par la suite. Si je peux. Et les objets, quelle doit être l’attitude vis-à-vis des objets ? Tout d’abord, en faut-il ? Quelle question. (…) ce qu’il faut éviter, je ne sais pourquoi, c’est l’esprit de système. (…) Le plus simple serait de ne pas commencer. Mais je suis obligé de commencer. C’est-à-dire que je suis obligé de continuer. Je finirai peut-être par être très entouré, dans un capharnaüm. Allées et venues incessantes, atmosphère de bazar. Je suis tranquille, allez. »
« I am writing a series of epicleti — ten — for a paper. I have written one. I call the series Dubliners to betray the soul of that hemiplegia or paralysis wich many consider a city. »
—
Curran, condisciple de Joyce à UCD, fut un ami de toute sa vie. La « paralysie » est effectivement un des motifs récurrents de « Dubliners » (Gens de Dublin / Dublinois), en particulier dans la nouvelle intitulée « Evelyne ». Le Dublin de Joyce est franchement déprimant, et ma première impression de la ville, en 1978, fut loin d’être favorable. Ce n’est que depuis les années 90, celles du Tigre celtique, que la ville s’est modernisée, touristifiée, joycisée, temple barisée etc. Quand on y vit, tout est relatif, car la guerre des gangs y fait rage et les poches de pauvreté sont nombreuses (les sans abri y sont plus nombreux qu’à Paris & il y a peu, les Liberties étaient un slum en plein centre-ville).
Une ville fracturée aussi entre northside & southside, prolos et petits bourgeois, Roddy Doyle & John Banville…Heureusement, Sandymount, Bray, les Dublin & Wicklow Mountains sont à portée de main.
Le livre de P. Joannon « Il était une fois Dublin » est un petit bijou.
Peut être une paire de Tannoy pour l’accompagner https://m.youtube.com/watch?feature=youtu.be&v=QHBt5diHb7Q
Prière : « Notre D., qui est sur la RDL, donne-nous notre menu diététique quotidien ! »
(Si possible avec des fruits et légumes de saison et proximité…)
…
…je m’ennuie déjà,!…et, me remet, en position éveillé » sieste « ,…
…les tableaux en songe,…très économique et social,…
…etc,…
@Bloom dit: 18 février 2018 à 12 h 45 min
Encore merci, Bloom.
@ Chaloux
Quel dommage que vous ayez supprimé votre texte. Je voulais le relire. Il a éveillé en moi le désir de relire un roman de Jules Barbey d’Aurevilly : Une vieille maîtresse (1851) :https://fr.wikisource.org/wiki/Une_vieille_ma%C3%AEtresse
n’ai jamais fait cerrière.
ai fait mon taf avec sérieux et application.
juste satisfaction du travail accompli. pas plus pas moins
carrière
JC….. dit: 18 février 2018 à 10 h 52 min
BON DIMANCHE D’HIVER ….
Très très joli !
Zaire goutte…
Quel boulot !
Si je regarde en arrière les femmes qu’il m’est arrivé d’aimer, ou simplement de désirer, et certaines très ardemment, je m’aperçois qu’aucune n’était belle, au sens par exemple ou trois ou quatre hommes de sensibilité et de culture différente pourraient tomber d’accord.
Une intuition – Chaloux
Some critics have interpreted “epicleti” to refer to “epiklesis,” the word Catholics and Greek Orthodox Christians use to refer to the invocation of the Holy Ghost at the Eucharist. Thus, each short story would be a symbolic invocation or Eucharist. Other critics, however, have read Joyce’s unclearly-written word as “epiclets,” which would characterize each story as a little-epic. Thus, with Dubliners, one finds it difficult to defend only one interpretation of a modernist work as valid, even if one believes in authorial intent. Reading the stories as invocations or as little epics helps the reader to the extent that it encourages one to notice Joyce’s plot structures, diction, and symbolism.
C’est donc les deux sens. Mais c’est bien aussi, comme je l’avais pensé, une référence implicite à V. Hugo, et à ses « petites épopées » de la Légende des siècles. Joyce a en quelque sorte voulu écrire un chapitre supplémentaire au légendaire hugolien, le légendaire irlandais dublinois. Le modèle ici est peut-être aussi le Virgile de l’Énéide.
Il y a aussi, surtout pour la dernière nouvelle, une référence implicite mais claire à la légende d’Orphée et Eurydice au sujet des morts. C’est là où joue à plein le ton de l’invocation aux morts. C’est d’ailleurs un des passages les plus beaux du livre.
elles n’étaient pas belles mais sentaient le fauve.
mieux que jc qui hait l’amour pcqu’il n’existe pas ; m’a foutu le bourdon hier aprem. Grave
aussi amusant à lire qu’un petit extrait de l »innommable » de Beckett, cet extrait d’un cahier de narrataologie de Suzanne Allaire. » la désagrégation du récit pose alors le problème crucial de l’identité, et de l’identification, de cette « instance productrice » dès lors que le discours qui lui donne statut d’existence n’est plus à proprement parler narratif. Telle est bien la difficulté que soulève la lecture de L’Innommable2 : ce texte où s’opère, patiente, systématique, la destruction des ressorts du récit, est aussi celui qui, par la promotion du mot « voix » et par son questionnement sémantique, témoigne de bout en bout de l’intérêt que porte Beckett à l’activité verbale, une activité qui déborde de toutes parts les frontières de la narration. Comment nommer alors « l’instance productrice du discours » ? Instance énonciative ? Instance fondée sur les ruines de l’instance narratoriale ? Ou tout simplement « cette voix qui parle » comme le fait Beckett ? On ne saurait éluder une question de cette importance car ce sont, avec les termes d’énonciation et de narration, les rapports de la parole et du récit qui sont en cause. Et si on a pu avec justesse noter qu’il est difficile de séparer dans ce livre le versant fictionnel du champ critique qui lui sert de commentaire, et ce en l’absence de ce que Greimas appelait le « débrayage du discours », il n’en reste pas moins que le détenteur de la parole, assumant pleinement son rôle de maître du jeu verbal, ne saurait se confondre avec la figure d’un narrateur qu’il dénonce ou révoque. »
le « débrayage du discours » est plaisant.
Fait politique très grave : vers l’est de l’Europe, un pays moderne est (re)devenu antisémite et mène un propos antisémite d’Etat avec une loi scélérate révisionniste et, ce week-end, une déclaration scandaleuse de son premier ministre qui accuse les juifs d’avoir participé à la Shoah. La scène se passe en Pologne :
« Le Premier ministre polonais a fait scandale, samedi 17 février, en parlant d' »auteurs juifs » de la Shoah pour défendre la récente loi controversée destinée à défendre la Pologne d’accusations de complicité de génocide avec les nazis. Mateusz Morawiecki était interrogé en Allemagne par un journaliste israélien, Ronen Bergman, qui demandait s’il risquait d’être puni en Pologne en racontant l’histoire de membres de sa famille, déportés après avoir été dénoncés à la Gestapo par leurs voisins polonais durant la seconde guerre mondiale. »
La beauté c’est deux trois neurones pas plus, un truc d’homme https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/la-beaute-universelle-existe-t-elle_104396
elles n’étaient pas belles mais sentaient le fauve.
Faut prendre un masque respiratoire… On en fait de très discrets !
Les commentaires sur Beckett en disent beaucoup sur leurs auteurs mais peu sur Beckett. Mais ils ne m’étonnent guère. On sait à qui on a affaire rien qu’en lisant toutes ces inepties qui montrent un manque total d’ouverture d’esprit, des goûts de chiottes en matière littéraire, qui me font penser à tous ces braves gens qui ne comprenaient toujours rien à L’Éducation sentimentale cinquante ans après sa parution, le trouvant illisible…, et une âme pauvre et misérable que l’un appelle « richesses », avec un humour à l’insu de son plein gré… Vous êtes dérisoires et désespérants, mes pauvres chéris. Vous n’avez pas une âme d’artiste, vous n’êtes que des consommateurs réactionnaires, votre cœur est mort à tout jamais.
« Enfin, Delaporte du Presbytère, qu’est ce qui vous permet de juger de l’ami Wiwi dans sa fonction de professeur ? »
Je me contente de décrypter ce que wgg naïvement nous écrit ici sur sa fonction de prof. Il est évident que ça ne marche pas, et bien sûr, ce n’est pas sa faute ! C’est toujours celle des élèves, de l’EN ou même des programmes. La mauvaise foi de wgg, prof catastrophique, est intégrale !
Remets-toi, Nicolas, l’assise de cette phrase est typiquement gracquienne (Le début du roi Cophétua).
christiane dit: 18 février 2018 à 13 h 03 min
Merci Christiane, je pensais que cette nouvelle vous avait donné envie de relire l’annuaire des basse Pyrénées. demandez au petit connard qui signe Nicolas, il a dû faire un copier-coller.
Oui, ML, la fin de The Dead est un des plus beaux textes de la langue anglaise. Pour l’anecdote, l’histoire de Michael Furey est autobiographique, inspirée par la fin tragique que connut un amoureux transi (au sens propre) de Nora.
(…)
A few light taps upon the pane made him turn to the window. It had begun to snow again. He watched sleepily the flakes, silver and dark, falling obliquely against the lamplight. The time had come for him to set out on his journey westward. Yes, the newspapers were right: snow was general all over Ireland. It was falling on every part of the dark central plain, on the treeless hills, falling softly upon the Bog of Allen and, farther westward, softly falling into the dark mutinous Shannon waves. It was falling, too, upon every part of the lonely churchyard on the hill where Michael Furey lay buried. It lay thickly drifted on the crooked crosses and headstones, on the spears of the little gate, on the barren thorns. His soul swooned slowly as he heard the snow falling faintly through the universe and faintly falling, like the descent of their last end, upon all the living and the dead./
C’est simplement un poème en prose, à la musicalité inégalé(e) (Joyce était un ténor réputé). Pour le coup, c’est de la musique de chambre (Gabriel et Berta sont dans un l’hôtel)
« falling softly, sofltly falling / falling faintly, faintly falling
« His soul swooned slowly »
La fin du film testament de John Huston rend parfaitement justice au texte joycien.
De façon générale, les films tirés des grand textes de la littérature irlandaise contemporaine sont plutôt réussis; je pense à The Quare Fellow, Borstal Boy (B.Behan) , My Left Foot (C.Brown) , The Commitments, The Van, The Snapper (R.Doyle), Cal (B.MacLaverty), The Butcher Boy (P.McCabe), Resurrectioh Man (E. McNamee), The Last September (E.Bowen), The Secret Scripture (S.Barry)…
« Bloom », de Sean Walsh, est un essai cinématographique méritant qui pioche dans ce que Ulysses offre de « représentable ».
Bis repetita.
christiane dit: 18 février 2018 à 13 h 03 min
Merci Christiane, je pensais que cette nouvelle vous avait donné envie de relire l’annuaire des basse Pyrénées. demandez au petit c.o.n.n.a.r.d qui signe Nicolas, il a dû faire un copier-coller.
Pauvre Blabla, quand ta crédibilité est au plus bas, tu sors toujours ton cœur. Je n’aime pas Beckett, mais c’est sans importance, puisqu’il s’agit d’un auteur mineur qui sera balayé d’ici vingt ans.
Et à quel moment tu existes dans cette nouvelle Chaloux autrement qu’à travers les autres ?
« Débrayag », c’est l’inverse de l' »embrayeur » dans la linguistique de Roman Jacobson.
Ce qu’écrit ce critique sur Beckett est très pertinent. C’est bien le projet littéraire de Beckett qui est décit là, sans que Beckett en ait été bien conscient au départ. Il s’agit pour lui de laisser la parole à cette voix intérieure, celle qu’il avait déjà expérimentée dans sa psychanalyse avec Bion. C’est en cela que consiste sa révolution littéraire. Son prix Nobel n’est pas frelaté.
C’est une prose poétique qui découle en droite ligne des poèmes en prose de Baudelaire, qui utilise les mêmes ressorts que la poésie en tout cas. Il y a une âme qui vibre dans ces textes de Beckett, et, pour le sentir, il faut en avoir une aussi, ce qui ne semble pas donné à tout le monde ici… Et Beckett dit l’âme errante de l’Occident, sorte de Lazare d’après la Shoah et la bombe atomique. Mais, pour le comprendre, il faut avoir une âme.
Une vieille maîtresse (1851)
maléfique désir incompréhensible attraction sauf si l’on octroie à cette femme des ouvertures érotiques que d’autres n’offraient pas, elle est moche et aurait sans conteste aurait déplu à Chaloux, cependant Christiane il a précisé qu’il ne se présentait pas dans cette nouvelle. Tout le monde sait que Chaloux aime la beauté sous quelque forme qu’elle se dévoile quand elle ne tombe pas dans le regard .
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