de Pierre Assouline

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Une femme de charge dans un intérieur bien tenu

Une femme de charge dans un intérieur bien tenu

Pas courant d’avoir son nom en haut et en bas de la couverture d’un livre. Un si rare honneur se mérite. Maurice Nadeau ne pouvait y échapper avec Soixante ans de journalisme littéraire (1480 pages, 39 euros, Editions Maurice Nadeau). Notez bien le choix du titre : « journalisme » et « non « critique » ; il est vrai que de temps en temps, à ses débuts, il se détendait à faire le reporter notamment lors des remises de prix, au chahut lettriste d’une lecture de Tzara au Vieux-Colombier, à l’occasion d’une interview de la nouvelle lauréate du Nobel Gabriela Mistral retour de Suède,  de la réception d’Emile Henriot à l’Académie, ou d’une rencontre avec Richard Wright de passage à Paris.Toute sa production critique présentée de manière chronologique, ce premier tome couvrant les années Combat de 1945 à 1951 jusqu’au départ de Claude Bourdet, animateur de rédactions qu’il suivra à France-Observateur. Par moments, on croirait lire son journal intime, impression que l’on aurait en pareil cas avec François Nourissier.

 Maurice Nadeau n’avait pas seulement le goût de la chose littéraire : c’était un passionné ; il y avait en lui quelque chose du bâtisseur de ponts entre l’auteur et le lecteur. les écrivains et les personnages qu’ils ont créés constituaient sa famille de papier, parentèle dans laquelle il avait le don de faire immédiatement entrer ses lecteurs ; mais il ne craignait pas de croiser le fer dès lors qu’il s’agissait de défendre son absolu de la littérature. Et il fallait oser affronter un Sartre dès décembre 1945 quand le philosophe qui tenait déjà le haut du pavé et reprochait aux critiques de « faire notre histoire à l’aveuglette », lui opposer la conscience morale du critique.

De quoi est-elle faite ? D’esprit critique, d’indépendance du jugement,  de recherche d’un certain pathétique, de la présence d’une voix et d’un son particuliers chez un écrivain, de curiosité et d’intuition mêlées d’instinct, de mise en perspective, de conception de la littérature, de mémoire des œuvres autant que des auteurs (en connaît-on de jeunes critiques qui s’imaginent que la littérature commence avec Edouard Louis) et surtout, c’était pour Nadeau le mot et la notion-clés : de responsabilité. Pas d’expression d’une conviction sans responsabilité, c’est à dire : être en situation de répondre de ses jugements et le cas échéant d’en supporter les conséquences.497972695

Sainte-Beuve tenait que le critique devait se faire « le secrétaire avoué » du public. Maurice Nadeau, qui le cite souvent, reproche à cette conception, comme à d’autres, de sacrifier par avance toute « responsabilité personnelle », il n’en démord pas. Fut-il vedettarisé, soutenu, protégé par son journal, sa revue, sa radio, c’est lui qui s’engage et signe. Nul autre ne doit donc répondre de ses jugements. Cet Intuitu personæ ne saurait se déléguer. Cela paraît aller de soi, et pourtant, rien de moins évident. Question d’éthique, le mot n’est pas trop fort, surtout en l’absence de véritable déontologie dans un métier (le journalisme) où la faute professionnelle n’existe pas, sauf à être brandie comme prétexte devant les prudhommes pour se débarrasser d’un emmerdeur.

On le sait, le critique a ceci de commun avec les artistes : il ne s’autorise que de lui-même. Pas d’école, pas de diplôme. Sa seule légitimité ne lui vient au fond que du journal qui le consacre dans son statut. Qui d’autre l’a fait roi ? qui l’a fait juge ? Rien n’est plus labile, arbitraire, subjectif que cette faveur médiatique. La plupart des critiques perdent de leur importance une fois retiré ; ils n’existent plus dès lors que leur influence disparaît ; le plus souvent, il n’en demeure pas la moindre trace malgré la parution en librairie de leurs articles dans l’indifférence générale (qui a vraiment envie de payer pour lire ce qu’il a déjà lu ?).

Nadeau fait exception, avec quelques rares autres. Il avait la sagesse de connaître ses limites. Cela requiert une certaine humilité par rapport aux véritables créateurs : un critique commente une création, cela ne fait pas de lui un artiste fut-il des plus talentueux, des plus aigus, des plus libres tels Angelo Rinaldi ou Philippe Lançon pour ne citer que les plus récents. Ne jamais oublier ce que Thiphaine Samoyault rappelle à juste titre  dans sa préface, à savoir que la critique « un art modeste, entièrement dépendant des autres, de ceux qui écrivent ». Dans cet esprit, Nadeau assimilait sa fonction à celle de      « la femme de charge dans un intérieur bien tenu ». Il savait ce qu’il convenait de dire et de taire, non par autocensure ou crainte de déplaire mais par souci de ne pas perdre son temps, son énergie, son espace avec des-livres-que-c’est-pas-la-peine.

François Nourissier donnait l’impression de ne dire que du bien des livres qu’il critiquait car il s’en tenait justement à ce principe, attitude parfois regrettable car on aimerait qu’un grand lecteur qui a gagné notre confiance au fil des ans, un avis que l’on suit, nous évite aussi de maudire ensuite l’auteur d’un mauvais livre qui nous a volé six ou sept heures de notre vie. Cela dit, le cas échéant, Nadeau exécutait tel roman   « où l’action bégaie ». Ou un nouvel essai de Julien Benda pour sa hargne et sa mauvaise foi, l’auteur, fameux avant-guerre, étant un personnage plus grave que sérieux et, pour tout dire du genre « scoliaste attardé ».

Bien sûr, il lui est arrivé de se tromper encore que dans ce domaine, tout est discutable et par rapport aux critiques littéraires, les jurys littéraires ne sont pas en reste dans l’erreur de jugement. A-t-il vu juste en appelant de ses voeux un grand roman d’Alexandre Astruc, ce qui supposait que celui-ci en eut les moyens ? Après lecture du Diapason de l’orage, il disait tout attendre de son auteur mais on ne sache pas que grand chose soit venu de René Roger. A-t-il eu raison à la parution de Drôle de jeu « qui dépasse les limites du roman traditionnel » de placer Roger Vailland dans la lignée de moralistes et d’esprits libres tels que Laclos, Diderot, Stendhal, et ses héros parmi ceux de Malraux, Caldwell, Hemingway ? Une fois séparé un livre du bruit qu’il fait, n’était-ce pas un peu beaucoup ? Facile à dire avec le recul des décennies.

Ce qu’il y avait de bien avec Nadeau, c’est qu’il invitait aussi à dénoncer les travers de sa corporation : ainsi de la « pétrification critique » par laquelle des idées et des œuvres se retrouvent figées et emprisonnées pour longtemps derrière des grilles. On a tôt deviné que l’éditeur perçait sous le critique. A croire que le journalisme littéraire, auquel il n’a jamais cessé de payer sa dette dût-il y laisser des plumes, lui avait appris à dire « non » autant qu’à se vouer à la défense et illustration comme il le fera par la suite et jusqu’à son centenaire, aux éditions des Lettres nouvelles puis Maurice Nadeau..

Un bon critique n’est pas seulement celui qui fait découvrir la nouveauté, mais celui qui nous fait relire avec d’autres yeux des livres que nous croyions avoir aimé, savouré, admis, compris une fois pour toutes. Le critique dilettante éclairé aspire juste à comprendre, quand Nadeau prônait un engagement qui nécessairement exclut. Qui choisit retranche autant qu’il ajoute. Il juge en fonction de critères qui peuvent paraitre souvent opaques, d’autant qu’il n’est pas tenu de les justifier en permanence. Au bilan de sa vie professionnelle, on pourra toujours reprocher à un critique l’absence de certains livres et de certains auteurs, qu’ils fussent écartés ou oubliés. Je ne vais pas vous faire la liste de tous les Prévert, Faulkner, Péret, Malraux, Eluard, Breton, Aragon traités en détail dans ce recueil, ils sont légions et reflètent bien le fond de l’air de ce temps-là, sans oublier les Kafka, Rimbaud et autres fidèlement revisités comme on se rend le dimanche dans la famille, chez la vieille tante, la seule à avoir la mémoire des siens, en n’oubliant pas d’amener les enfants, c’est à dire nous, lecteurs confiants, dociles et enchantés sinon pourquoi le lirait-on depuis tant d’années. Et pourtant, c’est si bon de le détester…

Haro sur le critique ! C’était déjà le titre d’un de ses articles de 1947. Il entendait y résister aux pressions des éditeurs qui lui reprochaient de dédaigner le traitement de romans dits commerciaux. Lui ne voulait pas déroger à son principe : tenir les lecteurs au courant des idées de son époque. Une nouvelle vision du monde (Sartre), un nouveau langage (Queneau), une nouvelle morale (Camus) plutôt que « même un bon roman qui constitue pour son auteur la vingt-troisième mouture d’une œuvre du début ». Cet article, on pourrait le publier aujourd’hui avec la même actualité dans un dossier sur la comédie littéraire, de même que La Littérature à l’estomac de Julien Gracq. Rien de daté.

Maurice Nadeau se gardait d’éditorialiser autour du thème du livre critiqué, travers hélas si répandu dans le journalisme français. Quant à son goût du titre, ce n’est pas celui de la formule ou du calembour à la Blondin  car il n’en avait pas l’esprit farceur, d’autant qu’il prenait la littérature pour une affaire trop sérieuse pour être tournée en dérision comme la politique et le reste, sport national français à la fin du XXème siècle. Ses titres sont informatifs. A peine s’il se permet un « Stendhal for ever », « Saint-Just le laconique », « Un Faust du XXème siècle », « Gide victime de lui-même » etc. Plutôt plat. Le plus souvent, il se résignait à utiliser le titre même du livre qu’il évoque. Or, quand un critique abrite un styliste en lui, cela se voit déjà à l’originalité de ses titres – sauf à ce que l’intitulation soit le monopole du secrétaire de rédaction.

Un article sur dix est consacré à un poète. « Dans un roman où il ne se passe rien, est-ce un roman ? Ce n’est que dans la poème que tout arrive » écrit-il à ses débuts mais il n’aurait pas soutenu un tel jugement vingt ans après, son intérêt pour la poésie ayant bien faibli avec le temps, distance due probablement à la qualité de la production. « Question poésie, je suis plutôt Michaux que Houellebecq, si vous voyez» m’avait-il dit pour justifier son refus de publier les poèmes de ce dernier quitte à le voir partir ailleurs. Il avait pointé le paradoxe du critique : tenter de pénétrer une œuvre « jusqu’en son cœur ténébreux » tout en sachant qu’elle révélait sa puissance et son génie en y résistant, la réussite du critique étant par conséquent traduite par son échec.

A la fin de ses jours, il ne pouvait toujours pas s’empêcher de lire trois livres à la fois ; mais, réflexe de critique avide de tout qui reçoit tous les livres depuis toujours, parallèlement, plutôt que les nouveautés, il préférait relire Georges Bataille. On allait l’oublier : de toutes ses activités, il en est une qui les réunissait toutes et à laquelle il se sera adonné toute une vie durant : lire/relire. A suivre prochainement avec la parution du tome II qui couvrira les années de la la revue Les Lettres nouvelles(1953-1966) puis du tome III qui sera celui de la Quinzaine littéraire(1966-2013)

On chercherait en vain le beau mot d’ « empathie » dans le livre de Maurice Nadeau. Il irradie les pages d’un autre recueil de critiques qui paraît ces jours-ci : Les Jardins suspendus (410 pages, 27 euros, Pierre-Guillaume de Roux) de Jean-Louis Kuffer (Lausanne, 1947). Mais comme chez son glorieux aîné, le terme de « critique » n’apparaît pas en couverture, à croire qu’il est nécessairement négatif alors que la fonction a sa noblesse. Ici plutôt « lectures et rencontres » échelonnées entre 1968 et 2018 , qui se sont traduites par d’innombrables critiques et articles pour la presse de la Suisse romande. Des poètes et romanciers de toutes langues y sont évoqués à travers leurs œuvres.

Dédié notamment à trois éditeurs qualifiés de « grands passeurs » : Christian Bourgois, Dominique de Roux (10/18), Vladimir Dimitrijevic (L’Âge d’homme), il s’ouvre sur un chapitre intitulé « L‘Arche du critique » dans l’esprit de Noé. Kuffer y tient qu’une « empathie à peu près sans limites » est la qualité indispensable pour faire un bon critique. On peut y voir une dénonciation de l’injonction binaire qui ronge l’esprit français : chacun est toujours sommé de choisir entre Voltaire et Rousseau, Balzac et Stendhal, les Beatles et les Rolling Stones etc Quelle défaite de la pensée que cette exclusivité ! Difficile de faire entendre la douce musique du « en même temps », surtout depuis qu’elle a été irrémédiablement arrimée à la rhétorique macronienne. Un tel tropisme ne va pas de soi même si il en est (j’en suis) pour qui c’est un réflexe si naturel qu’il n’exige aucun effort. L’auteur en pointe bien le danger :

 « Pas facile de distribuer ses curiosités entre toutes les espèces sans tomber dans l’omnitolérance ou le piapia au goût du jour ». 

Il y a là un savant exercice d’équilibrage des tensions qui fait du critique un funambule – et pourquoi pas ? Kuffer y réussit avec une touche romande bien naturelle, des portraits de Ramuz, Cingria, Chappaz, Cendrars d’autant bienvenus qu’ils sont absents dans ce type d’anthologies quand c’est un Français qui s’y met, et une évocation poignante de la mort de Jacques Chessex. Enfin, c’est vieux tout ça. Nous vous parlons d’une époque bien révolue, un temps où existait encore dans ce pays du journalisme et de la critique littéraires. Parce qu’il y avait des journaux pour leur accorder de l’importance, pour les considérer, pour les publier – et des lecteurs pour les lire. Pas tout à fait morts, mais qui en tient encore compte, vraiment ?

(« Les jambes de Martine » photo Henri Cartier-Bresson ; « Maurice Nadeau » photo Guy Darol ; « Jean-Louis Kiffer » photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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commentaires

877 Réponses pour Une femme de charge dans un intérieur bien tenu

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…le fameux, divan-lit, promotions, Mme est servis,!…

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…pour tout âges, les bonnes manières,!…

rose dit: à

La déontologie mise en oeuvre dans le métier de journaliste est bien plus coriace, vivace que celle appliquée par les médecins qui- sous couvert ďe secret professionnel- est manière de ne pas se mouiller.

Quelque chose de nouveau émerge -fort réjouissant- sous la houlette de qq femmes d’ envergure : on assiste lors de débat d’ idées à une mixité d’ individus qui mettent en commun les qualités dévolues à leur âge : les jeunes, leur pétulance dynamisme et inventivité, les moins jeunes leur mémoire des faits, leur culture, leur esprit critique, une analyse  » historique » ou « chronologique ».
Il me semble, à les écouter, assister non à une exclusion mais à la mise en valeur de l’ expertise des aînés.
Je m’ en réjouis fort.

Albert Bensoussan dit: à

Dans ce monde du rien, de la nada, Nadeau est le grand tout.

DHH dit: à

Ruth Zylberman l’auteur du 204 rue Saint Maur avait produit un portrait de Maurice Nadeau sous la forme d’un documentaire interviews tourné en cheminant dans son appartement .Là, les meubles les objets , les livres, accumulés en piles irréguliers dans un vivant désordre , en disaient autant sur le critique et l’homme alors presque centenaire et rayonnant de vivacité et d’intelligence, que les propos qu’il échangeait avec cette jeune intervieweuse pleine d’empathie qui s’attachait à ses pas
Est-ce bien Maurice Nadeau qui avait « découvert » Perec ? c’est ce dont je crois me souvenir. Si c’est bien le cas cela suffirait à soi seul à lui donner sa place dans l’histoire littéraire

Passou dit: à

Rose : » La déontologie mise en oeuvre dans le métier de journaliste est bien plus coriace, vivace que celle appliquée par les médecins qui- sous couvert ďe secret professionnel- est manière de ne pas se mouiller »

Avez-vous entendu parler du secret des sources ?

Jazzi dit: à

« Est-ce bien Maurice Nadeau qui avait « découvert » Perec ? »

Oui, DHH.

Elle à de bien belles et fines jambes Martine !

Je crois que la mère de Nadeau était femme de charge, bonne à tout faire, femme de ménage ? La maison bien tenue, chez lui, devait être héréditaire !

Jazzi dit: à

Le billet précédent fut très beau et particulièrement riche en commentaires, Passou. Mais une question me taraude. Permettez-moi de vous la poser. Elle vaut aussi pour Paul Edel. Si Nicolas Mathieu n’avait pas eu le prix Goncourt, auriez-vous parlé de son roman ?

Jazzi dit: à

Et nous parlerez-vous du roman du perdant, au quatrième tour par 4 voix contre 6 : « Maîtres et esclaves » de Paul Greveillac (Gallimard), Passou ?
Je ne me souviens plus si vous en avez déjà parlé ?

Lavande dit: à

Jean-Louis KUFFER, Passou (texte et légende de la photo).

Le lien que vous donnez, Christiane, comporte deux photos de J.L. Kuffer devant sa yourte (?) très sympas.

rose dit: à

Je confirme qu’il s’agit bien d’une yourte. Chez nous, AHP et en Mongolie, lieu d’origine, habitations de peuple nomade, elles sont posées à même le sol parce que le climat est sec.

Passou dit: à

Jazzy, Je vous ai déjà répondu il y a deux jours : cet article sur le livre de NM était prêt depuis quelques temps mais j’avais des questions etc
Quant au roman de Paul Greveillac, non car il ne m’a pas enthousiasmé.

rose dit: à

Oui, Pierre Assouline.
Bien mis à mal, le secret des sources, mais destiné à protéger celui qui donne des clés sur une « affaire ». autrement bien hermétique, Gregory n’en est qu’un exemple dramatique.

Toutefois, et quoique la comparaison puisse sembler hasardeuse, les médecins me paraissent ô combien moins courageux que les journalistes à mes yeux intrépides, et aujourd’hui lanceurs d’alerte.
La déontologie est une armure, pas une planque.

Paul Edel dit: à

Jazzi, pour répondre à ta question, à propos de Nicolas Mathieu, c’est un ami critique littéraire qui m’a signalé le roman il y a quelques semaines en me disant que c’était un des plus intéressants de la sélection Goncourt, mais qu’il n’aurait pas le prix étant donné que son éditeur avait déjà obtenu le Goncourt précédent.
Quand j’étais étudiant, j’ai découvert pas mal d’auteurs -et non des moindres- parce qu’ils avaient obtenu un prix. Je portais en priorité mon attention sur le prix Médicis. Pourquoi ? parce qu’il était découvreur de talents originaux (dans les années 60 )et privilégiait de nouvelles écritures ; ça m’a permis de connaitre Claude Ollier(un grand écrivain) ,Monique Wittig, Tony Duvert et Claude Simon. Rien que ça. Je me souviens qu’en 1957, je découvris Robert Pinget grâce au prix Femina. Je lus Roger Grenier parce qu’il avait reçu quelque chose comme une « plume d’or du Figaro ». Enfin, l’auteur recommandé par un prix qui me fit la plus grosse impression fut le Médicis étranger attribué à l’allemand Peter Härtling pour « Niembsch ou l’immobilité »(Seuil) un livre magique.
Enfin récemment j’ai découvert Adrien Bosc , avec son premier roman « Constellation », en 2014, parce qu’il eut le Grand prix de l’académie française. Je viens d’acheter la semaine dernière son « Capitaine »(stock) à cause du sujet : ça se passe à Marseille en mars 1941 quand des exilés embarquent sur le bateau « le capitaine-Paul-Lemerle » avec, à bord, des républicains espagnols ,des émigrés fuyant l’Allemagne d’hitler(Anna Seghers entre autres) ou des intellectuels français(Breton ou Lévi-Strauss),le peintre Wilfredo Lam, etc. tous cherchant à fuir Vichy…le roman repose sur une solide documentation. Je vais en parler sur mon blog.

christiane dit: à

@Lavande dit: 16 novembre 2018 à 8 h 54 min
Oui, certainement un refuge pour écrire… Jean-Louis Kuffer fait un beau travail en Suisse pour mettre en valeur des écrivains méconnus ou connus. Il écrit, par ailleurs sur son blog, un long Journal où passe le temps et les années. Des amis vont et viennent y butiner, y laisser une trace. C’est un homme bon et courageux. Ses critiques littéraires sont passionnantes.
Ceci étant dit, l’essentiel du billet concerne Maurice Nadeau et à travers lui, ce métier de funambule qu’est la critique littéraire. Faut-il éreinter les ouvrages, donc les auteurs méprisés ? ou encourager ceux dans lesquels on croit… Quel poids ont les critiques littéraires sur le choix des lecteurs ? Qu’en est-il du livre aujourd’hui et des romans qui s’amoncellent chez les libraires avec un triste retour au pilon, parfois ? Qu’en est-il des romanciers qui ont la côte près du public avec des tirages et des ventes étonnantes alors que souvent ils sont méprisés par l’aréopage des critiques littéraires de métier ? Les débats que nous menons ici sont-ils le reflet de l’état de la lecture de la multitude (si multitude il y a…). Qui lit et quand et quoi ?

Jazzi dit: à

Vive les prix, Paul !
Ce « Capitaine », c’est le radeau de la méduse de l’Europe !

Jazzi dit: à

En fin de page précédente, Christiane, sous-couvert de règlement de compte contre Paul Edel, Passou et Nicolas Mathieu, pose une question intéressante : « De tels livres pour qui sont-ils écrits ? Qui les lit ? Pourquoi ce choix du jury Goncourt ? », leur reprochant, in fine, de vivre confortablement en lorgnant, exploitant la misère du monde.

Démarche hypocrite, surenchérit hamlet !

Que dire alors de Zola, ce maître incontesté du naturalisme, décrivant la misère des mineurs du Nord, des prolétaires parisiens ou des filles de joie, confortablement installé dans son hôtel particulier du 9e arr. ?

Vrai ou faux procès ?

aderi dit: à

renato, sur la boîte aux lettres d’un certain G.PADERI, un esprit facétieux a écrit : « C’est pas grave, vous pouvez toujours manger des pâtes ! »

jazzi dit: à

renato, sur la boîte aux lettres d’un certain G.PADERI, un esprit facétieux a écrit : « C’est pas grave, vous pouvez toujours manger des pâtes ! »

christiane dit: à

@N’IMPORTEQUOI dit: 16 novembre 2018 à 11 h 53 min
Mme Cartier-Bresson… Bravo pour la trouvaille !

Delaporte dit: à

« surtout, c’était pour Nadeau le mot et la notion-clés : de responsabilité. Pas d’expression d’une conviction sans responsabilité, c’est à dire : être en situation de répondre de ses jugements et le cas échéant d’en supporter les conséquences »

Dans le monde de la critique, cette « éthique » était assez rare. Nadeau prenait son métier au sérieux, à la différence des autres suppléments littéraires, qui ont coulé à la fin du XXe siècle. Le talent de Nadeau était très particulier, et reposait sur une clairvoyance rarement prise en défaut. C’est ce qui lui permettait de découvrir des nouveaux talents, comme Houellebecq.

renato dit: à

Il arrive qu’un chasseur ait levé une bécasse ou au milieu d’une pelouse en ville ; mais il arrive rarement qu’un critique levé un problème réel. Maintenant c’est fait, par le biais de Céline, Marc Laudelout nous invite à nous poser la question « Avez-vous (vraiment) lu X ? » Et le X n’est pas là pour exprimer une espèce de pudeur qui couvrirait le nom « Céline », mais pour représenter n’importe quel nom depuis le Cycle troyen (auteurs présumes : Stasinos, Homère, Arctinos de Milet, Leschès de Pyrrha, Hégésias, Agias de Trézène, Eugammon de Cyrène) au jeune auteur publié avant-hier… enfin, vous voyez la cible…

renato dit: à

christiane, ce n’est pas une trouvaille, car les jambe de Martine Frank nous les avons déjà vue ici — publiées par Passou —.

Paul Edel dit: à

Jazzi, je te réponds à ce que tu exprimes dans ton post:« De tels livres pour qui sont-ils écrits ? Qui les lit ? Pourquoi ce choix du jury Goncourt ? », leur reprochant, in fine, de vivre confortablement en lorgnant, exploitant la misère du monde. »
c’est vrai jazzi,qu’est-ce qu’il connait zola, aux mineurs? et Malraux aux communistes chinois de Canton de 1927? Escrocs. elle a raison Christiane, de quoi ils se mêlent ces « écrivains bourgeois » de zola à Céline? qu’ils nous parlent de leurs vacances ,de leur sofa,de leurs chats ,de leurs soirées au casino (comme Dostoievski) de leurs bobos à l’âme.chacun chez soi.Pareil pour les journalistes, d’Albert Londres à Florence Aubenas, pourquoi ils fourrent leur nez chez les des bagnards ou font semblant d’être des femmes de ménage sur les ferry de Ouistreham..des « jean-foutre » je te dis.

Phil dit: à

en fin de page précédente, dear Baroz, « x » met en ligne quelques..lignes de Georges Navel, écrivain de Lorraine aujourd’hui oublié, qui parle de sa région sans ce pathos de banlieue qui englue aujourd’hui la société française et surtout ceux qui tiennent le micro.
Les critiques littéraires offrent une agréable lecture aux voyageurs, dommage qu’on ne puisse pas les trouver en livres de poche.

rose dit: à

Un perdreau de l’année qui lève une bécasse ? Même nature.
GPA en vue ?
Bartavelles en gestation.

renato dit: à

Ce n’est pas une boîte à lettres Jacques, c’est un vieux accès au réseau électrique de Turin, je crois.

D. dit: à

EnFrance les tirs sont interdits à moins de 300 mètres des habitations.

D. dit: à

Il s’agit d’une yourte bulgare pour être plus précis. Je suis un spécialiste de la yourte reconnu au niveau mondial, je sais de quoi je parle. Voir mon ouvrage publié en 92 et réédité 5 fois depuis : La yourte à travers le monde, du Crétacé supérieur à l’ère spatiale.

jazzi dit: à

« quelques..lignes de Georges Navel »

Oui, Phil, édifiant. Où l’on voit que ce n’était pas mieux avant ! Nicolas Mathieu s’inquiète pour les enfants, quid des parents ? J’aurais aimé un extrait de « x » quand le narrateur était jardinier à Nice. Pourquoi n’y est-il pas resté ?

jazzi dit: à

On ne dit pas yourte bulgare, D. mais yaourt bulgare !

jazzi dit: à

ça ressemblait à une boîte à lettre, renato. Moi, c’est une histoire vraie de voisinage…

Soleil vert dit: à

Relisant le texte de Passou : il y a certes de bons critiques, mais on ne m’enlèvera pas de la tête qu’une critique est aussi à sa manière une fiction.

jazzi dit: à

Paul, Christiane plaide pour l’auto fiction : on ne doit parler que de ce que l’on connait et vit au quotidien !

Delaporte dit: à

Il y a toujours eu un gros délire à propos de la yourt, mode d’habitation traditionnelle dont tout le monde rêve. Ce serait la vraie vie, mieux qu’une maison, et tellement plus économique. Et à chaque fois qu’on veut migrer, on replie la yourt très simplement et on change d’endroit, ni vu ni connu. C’est encre plus simple et plus pratique que pour l’escargot, et tellement tendance. Il y a avec la yourt un effet de mode qui dure depuis des décennies, et on nous bassine sans fin avec ça jusque dans des émissions de France-Culture et d’Arte. Il y a une overdose de yourt, chose typique des bobos, il faut que le monde le comprenne enfin ! Demain, la jacquerie des automobilistes bloqueurs de routes sera aussi un mouvement de protestation contre les yourts, le concept de yourt, l’idée de yourt.

jazzi dit: à

Sinon, Paul, pas grand chose parmi les sorties cette semaine au cinéma. Mais je viens de voir qu’à 16 h on donne Les fraises sauvages de Bergman, que je n’ai jamais vu. Je file au Quarier Latin !

Delaporte dit: à

Je lis des informations alarmantes sur ce qui se prépare demain. Cela ressemble à une jacquerie, comme le dit Zemmour, toujours à la pointe de la provocation. Quand une manifestation est sauvage, non déclarée, cela devient une révolution. Demain, il ne s’agira pas d’une grève quelconque, mais d’une révolution. Cela va être passionnant à observer. Une première dans un pays européen depuis Mai 68. Cela risque de chier !

Delaporte dit: à

Les gilets jaunes vont procéder au blocage du pays, demain, se réservant de continuer le mouvement, la « jacquerie » les jours suivants. Je ne donne pas cher de Macron et de son gouvernement.

Delaporte dit: à

Par exemple, les Champs-Elysées vont être bloqués ; à deux pas du Palais présidentiel ! Il y a selon moi de gros risques de débordements. Les Français ont l’estomac vide, les sans-culotte, les sans-dents demandent du pain…

Delaporte dit: à

En 1789, les pauvres ne portaient pas de culotte ; aujourd’hui, ils portent un gilet jaune. La révolution renaît couverte et colorée. C’est un signe qui ne trompe pas.

Phil dit: à

Les primitifs peignaient en jaune les traitres juifs de l’histoire biblique.

De passage dit: à

>i/i<

Janssen J-J dit: à

@ P. Edel, c incroyab’. J’ai découvert également pas mal d’écrivains à cause ou grâce au Médicis.
Vous allez recenser le 2e Adrien Bosc., c une bonne occasion de dire mon sentiment d’immense déception sur Capitaine, du même tonneau que le Ferrari, sinon plus. Autant Constellation m’avaut botté, autant Capitaine m’a consterné. Typiquement le syndrome du 2e roman raté après la fulgurance du 1er, comme une pâle resucée. Car la trame en est exactement la même, sauf que ce qui se passe sur le rafiot se passait dans l’avion. Et là, il nous donne en nourriture maritime une brorderie imaginaire sur les aventures de Lévi-Strauss à travers la correspondance à ses parents (Claude n’avait pas encore publié trisques tropismes, mais qu’il en avait fini avec son séjour au Brésil). En soi, cela aurait pu être intéressant (une analyse raisonnée de cette correspondance, point barre), mais avec cette matière qu’il s’est permis d’exploiter sans quo’n sache très bien comment il a mis la main dessus, il en a tout simplement massacré la valeur historique et anthropologique.Et en dehors de deux ou trois autres personnages célèbres mais insignifiants qui gravitent désoeuvrés ou non, sur le rafiot, cette histoire décousue n’a aucun intérêt. On se demande s’il y a cru lui-même, hormis d’avoir vouloir nous faire un second s(coup)e. Franchement, c’est bien raté. Paul Edel, je vous prie de sauver le jeune Bosc de son propre naufrage, merci pour lui. Une fois de plus, j’ai conscience d’avoir été bien injuste.

@ sur l’histoire de la yourte, je me souviens d’un discours de Chirac où sa langue avait fourché : il avait dit « youtre » et personne n’avait relevé ni a fortiori bronché. Mais où retrouver cela dans les archives de l’INA, ça doit être possib’ pourtant.

Cher Nadeau, moi je m’en suis toujours tenu aux témoignages des écrivains qu’il aima tant, dans ses fabuleux « mémoires » que Passou ne mentionne pas. Mais qui va acheter les trois tomes à venir, qui va relire ça ?… se deamnde-t-il, Passoul. Nous autres, on lui souhaite de bien consolider le mur de droite de sa bibli, et de mettre ces tomes avec le récent recuile des oeuvres de Passoul. Il faut mettre le maître à côté de l’élève, et pas au dessus, parbleu.

Quant aux cuisses de Martine Carole, je n’arrive pas à reconnaître ses jambes. Y aurait-il erreur sur leur galbe ?

Pat V dit: à

« De quoi est-elle faite ? D’esprit critique, d’indépendance du jugement, de recherche d’un certain pathétique, de la présence d’une voix et d’un son particuliers chez un écrivain, de curiosité et d’intuition mêlées d’instinct, de mise en perspective, de conception de la littérature, de mémoire des œuvres autant que des auteurs (en connaît-on de jeunes critiques qui s’imaginent que la littérature commence avec Edouard Louis) et surtout, c’était pour Nadeau le mot et la notion-clés : de responsabilité. Pas d’expression d’une conviction sans responsabilité, c’est à dire : être en situation de répondre de ses jugements et le cas échéant d’en supporter les conséquences. »

En attendant Nadeau…

Phil dit: à

Le bon docteur Kouchner, spécialiste du portage photogénique des sacs de riz pour les pauvres, a aussi « fourché » et parlé de peuplades « yogourt ». yop la boom

Jacques R. dit: à

Je l’avoue, je suis un supporter enthousiaste des gilets jaunes. Mais, désireux de me joindre au mouvement, tout au moins de manifester mon accord, je n’ai pu joindre aucun responsable. Heureusement, j’ai remarqué ce matin que les gilets jaunes arboraient leur fameux gilet sur leur pare-brise, ce qui permettait de les repérer. Je me suis donc rendu ce matin en ville et ai prospecté quelques parkings, après avoir fait l’emplette d’un lot de gros feutres indélébiles. Puis j’ai orné les carrosseries d’une série de voitures de sympathisants du mouvement en les couvrant de déclarations enthousiastes, de caricatures de Macron, etc. Dans ma ferveur,j’ai bien dû balancer quelques coups de pieds dans les portières et quelques coups de poinçon dans les pneus. J’ai dû traiter ainsi une bonne cinquantaine de véhicules. Ce serait drôle que d’autres sympathisants du mouvement en fassent autant. Vive les gilets jaunes!

x dit: à

Paul Edel, deux remarques :

— OUI, c’est infiniment triste de rabattre un auteur sur ses origines de classe pour mettre en doute ET l’intérêt, la valeur de ce qu’il écrit ET sa bonne foi (consciente ou non).
Oui, c’est pénible de voir toute démarche généreuse, bienveillante, toute indignation désireuse de montrer comment « l’autre moitié du monde » vit, se trouver immédiatement soumise au soupçon. Cela revient à une forme de ghettoïsation ou d’apartheid éditorial (et cela relève de l’idéologie de l’homo economicus selon laquelle chacun n’agirait que selon ses intérêts).
Adieu « regard éloigné » si l’on ne peut parler qu’en fonction de ses propres appartenances (nationales, culturelles, religieuses, de classe ou de genre), uniquement de ce que l’on a soi-même vécu et que l’on continue à vivre (car les « transclasses » aussi sont soupçonnés).
Tout le monde (et pas seulement les auteurs dont le projet est refusé) y perd, d’autant que l’intérêt, la « demande » pour l’évocation d’un réel peu propre au divertissement, à l’édification ou à la rêverie compensatrice restent assez bas.

— NON, la réflexion ne devrait pas s’arrêter là. Non, la lassitude ou l’amertume bien compréhensibles devant le soupçon systématique ne devraient pas interdire de poser certaines questions ou d’exprimer certains doutes.

Quant à la possibilité de TOUT saisir d’une situation depuis son dehors ou depuis un dedans que l’on sait très provisoire (je pense à l’immersion à la Günter Wallraff, Florence AUbenas ou Barbara Ehrenreich). Cela n’ôte rien à la valeur pédagogique de la démarche.

Quant à la capacité à la neutralité (à la neutralisation de ses propres réactions incorporées, que celles-ci soient physiques ou mentales, pour laquelle la bonne volonté ne suffit pas & qui demande une vigilance de tous les instants, au stade de la « fréquentation » comme à celui de l’écriture) ou quant à l’absence de biais induit par la seule présence d’un observateur (lorsqu’il se présente comme tel).

Et enfin, puisque la demande n’est pas énorme (et assez vite saturée) il peut y avoir confiscation (involontaire) de la parole. Se faire le truchement des autres, des pauvres, des relégués, des invisibles, de ceux que l’on n’entend pas peut aboutir paradoxalement à les faire taire d’une autre façon, en substituant sa voix à la leur.
Que la démarche témoigne d’un sentiment d’urgence de la part de l’auteur, qu’elle témoigne le plus souvent de son empathie, de sa générosité, de sa volonté d’informer pour faire changer les choses à commencer par les esprits de ceux qui le liront, d’accord.
Mais cela implique aussi une certaine absence de doute quant à sa capacité à montrer, à faire sentir et comprendre, bref quant à la supériorité de son écriture ou de sa réflexion sur celles des intéressés. (La remarque n’est pas ad personam).
Théoriquement, idéalement les deux se complètent. Mais dans le cadre d’une « économie de l’attention » ?
Je n’ai pas de solution, ni de certitude en la matière. On peut tout aussi bien soutenir que la multiplication d’articles ou de romans (cas de figure assez différents me semble-t-il, il faudrait pouvoir sérier) favorise le développement de l’intérêt dans le public et à terme favorise l’éclosion d’auteurs parlant en première personne, qui ne soient pas seulement des « témoins » (dans ce cas il n’y a aucun préjudice à seulement les « enregistrer » et à retranscrire leurs propos) mais des écrivains.

Je remarque aussi que cette polémique avec Christiane se déroule à front renversé par rapport à un échange qui avait été assez vif concernant la capacité à bien parler d’une ville ; c’était alors vous, Paul Edel, qui dénonciez (à juste titre à mon avis) l’arrogance des touristes, même frottés de bonnes lectures. N’y aurait-il pas aussi des touristes de classe ? Mais encore faudrait-il différencier l’engagement de toute une vie (« engagement » pas nécessairement au sens politique, comprenant le temps long de l’étude et de la réflexion, d’une forme de spécialisation) et des démarches moins « coûteuses ».

En passant : parmi ceux qui aiment et ceux qui n’aiment pas le Goncourt de l’année, y a-t-il des lecteurs de Fief de David Lopez (qui ne date que de la rentrée littéraire 2017) ?
Il y a des parentés notables (périphéries, jeunes, scènes hot, langage — mais la réflexion sur le langage était poussée chez Lopez, elle l’emportait nettement sur l’intrigue. Pas d’ancrage régional explicite non plus)

christiane dit: à

@renato dit: 16 novembre 2018 à 13 h 16 min
C’est plus le photographe que les jambes de Martine Franck, photographe belge, qui allait devenir sa femme en 1970, qui a retenu mon attention ! Je ne connais pas ces photos de lui.

Jacques R. dit: à

La tronche de Nadeau après les jambes de Martine, quel manifeste féministe !

rose dit: à

de passage à 14h54

>i/i<

merci.
je ris, je ris. j'en pleure.

Paul Edel dit: à

X,oui assez triste tout ça.
X..en lisant ce Goncourt tout neuf, Nicolas Mathieu, je repensais à ce qu’écrivait Céline et qui vaut pour tant de zones actuelles ,notamment les pourtours des grandes villes dans notre pays : « Pauvre banlieue parisienne, paillasson devant la ville où chacun s’essuie les pieds, crache un bon coup, passe, qui songe à elle ? Personne. Abrutie d’usines, gavée d’épandages, dépecée, en loques, ce n’est plus qu’une terre sans âme, un camp de travail maudit, où le sourire est inutile, la peine perdue, terne la souffrance. Paris « le coeur de la France », quelle chanson ! quelle publicité ! La banlieue tout autour qui crève ! Calvaire à plat permanent, de faim, de travail, et qui s’en soucie ? Personne, bien sûr »
Que quelques écrivains » bourgeois » d’aujourd’hui s’en soucient en 2018, et mettent leur talent à décrire ces ghettos, comme ce fut le cas en Italie de Niccolo Ammaniti avec son roman « Comme Dieu le veut » (prix Strega),qui lui aussi décrivait des marginaux désœuvrés dans leur ghetto d’une ville italienne tant mieux… c’est là chez Mathieu comme Ammaniti une tentative et une démarche néo- naturaliste passionnante à suivre

rose dit: à

jazzi dit: 16 novembre 2018 à 14 h 10 min
On ne dit pas yourte bulgare, D. mais yaourt bulgare !
jazzi dit: 16 novembre 2018 à 14 h 08 min
« quelques..lignes de Georges Navel »
Oui, Phil, édifiant. Où l’on voit que ce n’était pas mieux avant ! Nicolas Mathieu s’inquiète pour les enfants, quid des parents ? J’aurais aimé un extrait de « x » quand le narrateur était jardinier à Nice. Pourquoi n’y est-il pas resté ?
D. dit: 16 novembre 2018 à 13 h 51 min
Il s’agit d’une yourte bulgare pour être plus précis. Je suis un spécialiste de la yourte reconnu au niveau mondial, je sais de quoi je parle. Voir mon ouvrage publié en 92 et réédité 5 fois depuis : La yourte à travers le monde, du Crétacé supérieur à l’ère spatiale.

je ne connais rien de mieux que ce blog.
Rien. Nada.

christiane dit: à

@x dit: 16 novembre 2018 à 16 h 06 min
Vous avez bonne mémoire ! oui, c’était à propos de Vienne et d’un séjour en 2012 dans cette ville autour des expositions des artistes de la Sécession dont Klimt avait été un des membres fondateurs. Et mes balades enchantées entre le Belvédère, le musée Léopold, le Mak… J’évoquais, je crois, la Frise « Beethoven », mais surtout Schiele et Oskar Kokoschka, la cathédrale Saint-Étienne, l’église des Augustins, les façades des immeubles créées par Otto Wagner et Josef Hoffmann, le Ring, ce boulevard circulaire, les rues de Vienne, le Prater, les cafés où se réunissaient écrivains, philosophes et artistes… Je ne sais plus pour quelles raisons j’ai évoqué ce souvenir sur son blog. Mal m’en a pris…
Qu’importe…

D. dit: à

Delaporte, je doute que Macron tombe sur ce coup-là mais je reste convaincu qu’il tombera avant la fin du mandat par je ne sais quel dossier ou affaire. C’est quelqu’un qui n’apprend pas, qui n’écoute pas, bien qu’il vous dise sans cesse le contraire. Il n’admet rien et contourne, confond entêtement et force, restant aux petits ordres de la commission européenne et de l’Allemagne. Il se dit que ça passera ou ça cassera en jouant une vraie partie de Poker.
Les astrologues, voyants et cartomanciens ont été unanimes pour affirmer qu’il perdra la partie et ne terminera pas son mandat.

D. dit: à

Le pauvre Bernard Tapie, qui heureusement pour lui semble avoir vaincu son cancer, se permet encore de donner des leçons par médias interposés au lieu de cultiver tranquillement des choux ou lire le dernier Goncourt.
Il dénonce les politiques « qui nous veulent du bien » et dénonce la récupération du mouvement des gilets jaunes.

À mourir de rire quand on se penche sur le passé de l’individu.

D. dit: à

De plus Macron est un ignare. Sa culture est extrêmement superficielle. Il traite les sujets graves, polémiques et/ou complexes à la va-vite en témoignant d’une maladresse et d’un amateurisme déplorable.
Il me fait honte, encore dernièrement avec Pétain.
Le pire fut dans doute sa photo dans les bras de trafiquants repris de justice faisant de la main un signe d’allégeance aux gangs.
Je ne supporte pas que la fonction présidentielle soit abaissée d’une telle façon. C’est révoltant.

D. dit: à

Comment les français ont-il pu choisir ce personnage et non pas la voie patriote salvatrice ? Cela restera pour moi un mystère.

N'IMPORTEQUOI dit: à

Rose, D est aussi un grand spécialiste de l’improvisation et grâce à ce talent il peut devenir specialiste en tout selon le besoin immédiat. Ce qui ne retranche rien à ses propriétés intrinsèques et sa connaissance critique . Cela fait longtemps me disais je cet après midi qu’il ne ‘nous a pas posté un de ses philosophes préférés et vivants, Rougeymont absent de notre matière à penser, serait ce qu’il ne puisse lui non plus secréter quelque nouveau concept , visions rassurantes bien qu’analytiques?
https://youtu.be/sKrjeBou3-s. Rien à voir avec ce billet, je n’ai jamais rien lu de Maurice Nadeau, critiques ou essais.

D. dit: à

Delaporte, ce ne sont pas que les pauvres qui portent un gilet jaune aujourd’hui, c’est 74 % des français, 3 français sur 4 ! C’est énorme ! Une grande partie de la classe moyenne soutient comme vous et moi le mouvement.

N'IMPORTEQUOI dit: à

Il est vrai que l’augmentation des carburants impacte sérieusement les budgets serrés de nombreuses familles et l’économie de nombre de petites entreprises. D, je crois qu’il faut plus craindre l’après E Macron, selon le bilan. Ensuite cela dépendra de l’habileté des candidats à récupérer le bilan s’il est négatif.

D. dit: à

Je vous remercie, grande Nimpothékouâ, pour cette vidéo que j’ai déjà regardée.
Tout ce qui y est dit est très exactement et parfaitement véritable, véritablement et parfaitement exact, exactement véritable et parfait. Le tout avec un indéfectible et délicieux humour même quand le protagoniste nous apprend s’être fait en quelque sorte virer de son emploi qui je crois était au parlement européen. Sa conscience est sauve et on ne peut pas en dire autant de tout le monde, c’est une certitude !

Delaporte dit: à

« Delaporte, ce ne sont pas que les pauvres qui portent un gilet jaune aujourd’hui, c’est 74 % des français, 3 français sur 4 ! »

Aujourd’hui, 99 % des Français sont pauvres. Nous sommes TOUS des Gilets jaunes. Demain, ça va chier !… C’est le début.

Claudio Bahia dit: à

Jazzi dit à 8h47
Maîtres et esclaves
Mais c’est déjà depuis longtemps le titre de la traduction française de Casa-Grande & Senzala de Gilberto Freyre.

et alii dit: à

jazzi ne nous avait pas tout dit!
, nous ignorions que le cimetière du Père-Lachaise avait lui aussi cette réputation d’être un lieu de drague homosexuelle.

D. dit: à

Voilà, sur ce je vais manger ce soir du saumon cuit à la plancha et une petite sauce tartare, avec un basmati aux épices.

D. dit: à

Oui ben alors je fais partie des 1 %, comme Passou.

renato dit: à

Je ne comprends pas. Pourquoi il s’obstinent sur le modèle « voiture » ? pourquoi ils n’articulent mieux les réseaux du service public ?

D. dit: à

Le début de quoi, Delaporte ?
Une révolution ça ne s’improvise pas un vendredi soir sur un coin de table.
Y’en a qu’on essayé et ils ont eu des problèmes.
Patientez calmement. Travaillez avec Macron, ses idées, ses paroles, ses actes. Dites que c’est bien, qu’il est un sauveur, qu’il est digne de sa fonction, qu’il nous z compris et qu’il nous guide vers des eaux tranquilles. Les gens vous regarderont bizarrement, vous verrez. Cela suffira.
La fin viendra, immanente et méritée.
Plus tôt que orevuee selon toutes les prévisions.
Mais alors là ne vous faites pas avoir une nième fois.

Phil dit: à

Claudio Bahia, appauvrissement de la traduction, la Senzala remplacée par esclaves. Pensez-vous que G. Freyre est d’actualité ?

Phil dit: à

Les jambes ne sont pas tout. Gabin n’aurait jamais regardé les cuisses de BB s’il n’avait vu le haut d’abord.

Delaporte dit: à

« du saumon cuit à la plancha et une petite sauce tartare, avec un basmati aux épices »

Moi aussi, du saumon, à l’aneth, acheté chez le traiteur, avec un reste des patates d’hier. J’aime beaucoup le saumon. En général, je l’achète plutôt chez un poissonnier, il faut compter environ 5 € pour un morceau de 200 gr. C’est cher. Et après on s’étonne qu’il y ait des Gilets jaunes ! Je mange habituellement ce morceau de saumon, cuit au four micro-ondes, avec d’excellentes pâtes aux oeufs. C’est simple et délicieux. Et diététique. Autre chose, D, qu’un plat de rillettes, carrément mortel.

Delaporte dit: à

« Le début de quoi, Delaporte ? »

Le début de la fin.

Delaporte dit: à

Le Monde des livres de cette fin de semaine parlait de Soljenitsyne, dont on publie un volume du Journal de la Roue rouge. C’est bien trouvé je crois de reparler de ce grand écrivain, qui, face à l’Etat soviétique, s’est dressé comme le rempart de la liberté. Autre chose qu’un d’Ormesson, notre gloire nationale ! Pauvre France !

Chtimimi dit: à

@ Gisèle
100% d’origine !

WILLIAM GADDIS
GOTHIQUE
CHARPENTIER

Traduit de l’anglais
par Marc Cholodenko
Christian Bourgois éditeur

Titre original :
Carpenter’s Gothic
© William Gaddis, 1985
© Christian Bourgois éditeur, 1988, pour la traduction française
© Christian Bourgois éditeur, 2006, pour la présente édition

Je me suis contenté de copier-coller les passages dans la version numérique dont je dispose. Aux alentours de la page 170 (sur FBReader et selon le réglages des paramètres, ou sur SumatraPDF).
En remerciements de services rendus, j’ai hérité d’un disque dur externe, devenu de trop faible capacité pour contenir la bibliothèque numérique de son propriétaire. Beaucoup d’essais, trop techniques pour moi, mais aussi romans, nouvelles, théâtre et poésie d’auteurs souvent inconnus ; même en cent ans.. je n’aurai pas le temps… de tout lire, mais j’y jette souvent un oeil, par curiosité, où sur indication d’un guide avisé ( Renato en l’occurance).
Le copain est un lecteur compulsif, et… généreux.
Et merci pour J.R. dont j’adore le jeu et la voix.

Delaporte dit: à

Le Nouveau Magazine littéraire de ce mois a, lui aussi, consacré un dossier à Soljenitsyne. Dossier peu intéressant, ai-je trouvé. Le Monde notait des conférences à Paris sur Soljenitsyne, qui est davantage apprécié en France que dans son pays. Eh oui, en Russie, ils marchent sur la tête !

x dit: à

Jazzi :

« J’ai de la chance. Il n’y a que trois jours que je suis arrivé, et j’ai du boulot déjà.
Mais la maison [du camarade plutôt misanthrope qui l’héberge provisoirement] est loin du village, le village est loin de Nice et l’horticulteur loin du centre de Nice. Ça ne fait rien, je suis heureux. […]
Le réveil a tinté […] J’ai pris du pain, des pommes et des figues sèches pour la journée. Sur la route nationale, je suis monté dans le car […]
Des étoiles brillent. Il est cinq heures et demie. Des paysans montent avec es paniers de légumes et de raisins de treille. […]
Le patron lui-même m’a emmené dans le parc d’une villa. Je vais travailler seul. Il me trace une tâche facile: gratter les allées, arroser les pelouses sous les palmiers, sarcler les parterres. Puis il disparaît et me laisse là-edans. Je ne suis pas seul tout à fait, la grosse villa style château fort espagnol est habitée au rez-de-chaussée par un ménage de gardiens. […]
Toute la colline, les hauteurs de Cimiez sont ainsi peuplées de parcs e de villas inhabitées. Des villas dans tous les styles: le style donjon, le style rococo, le style moderne, le style chalet normand, le style harem, le style mauresque, le style cossu, le style superflu.
Dans les villas habitées, de vieilles personnes prolongent leur existence en régnant sur une tribu de larbins en tenue de service. L’argent fait tout marcher au pas, au pli. Ici la nature est mise en plis, elle est bouffonne.
Mais la plupart des villas ne sont habitées que deux mois dans l’année. Le reste du temps, elles sommeillent derrière des remparts de murs et de grilles, derrière un beau rideau de verdure. La végétation s’évade des murs.
Dans la vieille ville, le vieux Nice, dans le dédale des ruelles droites habitent les maçons. On dit qu’il faut détruire le vieux Nice, qu’il sent mauvais, que c’est un foyer de tuberculose, que les enfants y sont souffreteux, que la lumière ne pénètre pas dans les maisons, qu’en plein jour les boutiques s’éclairent à l’électricité.
C’est le Nice des prolétaires, le quartier le plus humain et le plus vivant. Plein de ris d’enfants, un grouillement de ghetto. L’œil est happé par les étalages, les quartiers de bœuf saignant, par le linge qui sèche aux fenêtres en taches multicolores, par un afflux de soleil dans une ruelle transversale, par un frémissement de vieille ville italienne.
Il n’y a pas de distances entre les gens qui se croisent dans les rues. Entre dans un cave où l’on boit du vin au comptoir et parle au patron, il te répondra comme à une vieille connaissance et les types qui trinquent te raconteront leur vie en cinq minutes. Les beaux quartiers, les quartiers chics sont les quartiers morts.

Je sarcle les allées autour du torticolis des parterres. Des murs, des grilles, des séparations. J’ai du mal à comprendre le goût des propriétaires de villas.
Après le large des champs, le large de la vie en été, j’ai du mal à comprendre le goût des civilisés, les singes […]
Dans la sieste, je retrouve l’innocence animale. Rien n’existe plus du monde des singes. Puis je repends la tâche, elle n’est pas pénible. Autre chose est d’être là dans ce monde étranger, de sentir autour de soi, sur toute la vaste colline et dans la ville un monde aménagé au goût des singes, chaque morceau de nature découpé et encadré de murs, la terre en petits pâtés, et que ça semble ainsi naturel à ceux qui possèdent et qu’ils soient ainsi satisfaits.
De la vie du large je ramène une âme de Mohican, des états d’âme de crève-la-faim étonné. Je gratte le sol avec mes outils et je trouve consolant de penser à l’éternité, que la terre reprendra ses droits, que le monde artificiel retournera à la poussière.
La vie est un songe, la vie est un cauchemar, mais j’imagine un monde plus sain, plus généreux, le monde des maçons de la vieille ville. Pas de grilles, pas d’esclaves. Des maîtres, je n’envie pas le ridicule. Je lis l’organisation sociale dans un jardin, la barbarie dans les murs qui l’entourent. Ils se retranchent, ils dictent, ils commandent, ils pensent que c’est pour mieux vivre. Je suis là à gratter leurs allées, parce que j’ai besoin d’argent pour manger. C’est étrange. Ce n’est pas un travail sérieux. »

Chtimimi dit: à

En l’occurrence, ça manque  » d’air « , même rance.
Après une après-midi au jardin, c’est un comble.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…un peu, parler-plus, du canapé-lit,!…

…que l’on s’instruit, sans surprise d’employer, à sa servante du logis-chef,!…

…de maîtresse à épouse, un petit pas en plus,!…mettre le diable, en enfer, pour le bonheur de tous,!…etc,!…
…objectivité s’entend,!…

x dit: à

(Georges Navel Travaux, ch. XV « Jardins de Nice », suite)

« Changement de décor. J’ai quitté le château fort espagnol pour le chalet normand.
Le travail se fait en équipe. […] Ma pratique du métier est largement suffisante, d’autant plus que la besogne délicate est faite par l’ancien de la maison.
Le travail avance, mais le patron vient et s’agite pendant des heures derrière nous. À l’un il tire le râteau des mains, rageusement il donne une leçon de choses. Aucun geste à faux ne lui échappe. Il répand lui-même l’engrais. Personne n’est capable, selon lui. Il engu.eule tout le monde […]
Je lui casserais bien la gu.eule si ça pouvait se passer sans complications. Mais après tout c’est un malade, le petit homme noir dyspeptique. Le pauvre type s’agite avec derrière lui son avorton, un jeune idiot, au vrai sens du mot, qui va bavant à la remorque de son père.
La bonne tactique pour chacun est de laisser ruisseler les paroles. Ça coule et ça ne tache pas. […]
Le travail en équipe n’est pas ennuyeux. Il avance plus vite. […] Comme je ne suis pas un vrai horticulteur-jardinier, je fais ma part dans les tâches grossières.
Ça me va, sauf quand faute de fourches disponibles il faut ramasser avec les mains — les roses ont des épines — les branches de rosiers taillés. Alors je fais des manières, j’utilise un râteau […] la fourmi noire s’en prend à moi. Je ne vais pas faire d’esclandre, j’ai besoin de travailler. […] Il faut accepter, c’est la vie, le travail avec ses inconvénients.
Le bonhomme gu.eule, mais le jardin est fleuri. Il domine une auteur, où l’on voit tout de loin.
[…]
Il paraît que les gars travaillent le dimanche, que le travail presse; d’autres villas attendent notre visite. Ils s’en accommodent, les salaires sont bas. […] le chômage règne, les types se contentent est se résignent. Vaut mieux ça que rien.
En sortant du jardin le soir, je fais route avec le SUisse et le Danois. Ils ont voyagé pour connaître, pour apprendre les choses, pour se perfectionner dans leur métier. […] Ils lisent le soir. Ce sont les seuls gars sympathiques du chantier, ceux dont la pensée est ouverte […]
Je descends la colline. Des parcs, des hôtels, de grandes baies éclairées, des ombres se déplacent derrière. […] Une longue journée en parlant peu, on porte le soir du songe dans la tête.
J’atteins les rues largement éveillées par des ruisseaux de lumière. Les employés sortent des bureaux et des magasins. Une jeune foule heureuse d’être rendue à la rue. C’est l’heure de circulation et de lumière intense come dans toutes les grandes villes.
Je flotte par les rues. Un chant de gorge me parviet, j’entre, c’est la synagogue. J’y demeure quelques minutes. AInsi je me laisse frapper par toutes les choses, heureux d’être rendu à la liberté et de flotter. […]
J’avance dans les rues étroites de la vieille ville, entre les deux rangées de boutiques, les boucheries, les bars, les caves, dans la richesse alimentaire. Les res bourdonnent comme un ruche de cris d’enfants, de voix, d’appels, de lumière, d’humanité.
Mais j’ai faim. Je eprends le car, j’abandonne les lumières, le bourdonnement, une sorte d’état de songe qui monte à cette saison dans les villes, pour le retour en banlieue, la vie réelle.
Le car me dépose sur la route nationale à l’entrée du village, près de quelques boutiques modérément éclairées. Dans le soir flotte l’entour paysan, l’odeur d’œillets et de légumes, le monde du travail. Une route entre des jardins, la fraîcheur, presque le froid, l’ombre veloutée des collines, quelques lumières sur le village qui va bientôt dormir, et l’apaisement d’un ciel étoilé.
Je rejoins mon gîte […] »

jazzi dit: à

« Les primitifs peignaient en jaune les traitres juifs de l’histoire biblique. »

Toujours le mot pour rire, Phil. L’argument a de quoi refroidir les ardeurs du culotté Delaporte, révolutionnaire vaticanesque !

Phil dit: à

Baroz, « Travaux » de Navel est paru en folio, Gallimard pourrait vous l’offrir.

Delaporte dit: à

« L’argument a de quoi refroidir les ardeurs du culotté Delaporte, révolutionnaire vaticanesque ! »

Parce que vous, mon cher Jacuzzi, vous restez en dehors de tout cela ? Quel manque de solidarité, quel manque d’humanité ! Je parie que vous irez au cinéma, pour ne pas voir ça : le peuple de France luttant pour sa survie. Egoïste !

jazzi dit: à

« En attendant Nadeau… »

Qui ici est abonné à ce magazine ? Pourrait-il nous en parler ?

Phil dit: à

comment étaient « Les fraises sauvages », dear Baroz ? reprenez de la chantilly en allant voir les films de Sjöström

jazzi dit: à

« Gallimard pourrait vous l’offrir. »

Vous plaisantez, Phil, il n’y a pas plus radin…

jazzi dit: à

Il faut que je réfléchisse au film, Phil, il m’a plongé en pleine intemporalité. Un autre Bergman demain, de quoi décaler hors de la France des gilets jaunes !

jazzi dit: à

décoller

Janssen J-J dit: à

@ D., à tout hasard, si vous voulez avoir + de followers sur votre armstamgramme, voici les démarches à piquer à coller gramme :
https://www.codeur.com/blog/conserver-followers-instagram/
Sinon, inutile de cliquer, cela vous fera gagner du temps, il vaut mieux nettoyer tous vos spams aux rillettes et emails au saumons inutiles, c’est à cette condition de délestage que l’on pourra sauver la planète, parait-il. Si tout le monde s’y met. D’ailleurs, bonne nouvelle, on a bien réussi à boucher le trou DLCD’O en trente ans, on peut donc garder bon espoir. La perte de sens n’est qu’apparente. Et la collision de la dernière comète remonte quand même à 12 000 ans. En dessous de notre appartement d’HLM, ça joue du piano tous les soirs à 19h30, les nouveaux locataires. S’ils on s’y mettent aussi dans nos banlieues en déshérence, alors où va t on ? On zyva ? La lutte des classes n’existe plus, de toute façon. Et si 99% des citoyens pauvres et chafoins enfilent leur gilet jaune, l’essentiel est que le 1% qui rafle tout le pognon leur agite un chiffon rouge sous le nez (x, brise de nice -> cf. gaudin et estrosi et l’autre inénarrable)

Phil dit: à

le grand-père faisait épicier, dear baroz

jazzi dit: à

Vous êtes un sacré bon critique littéraire, monsieur x dit: 16 novembre 2018 à 16 h 06 min !

Delaporte dit: à

En attendant Nadeau, c’est un site gratuit, avec d’excellentes critiques. J’y vais souvent, et heureusement ce n’est pas pollué par des commentaires ineptes d’internautes.

jazzi dit: à

Dans les fraises sauvage c’est un grand professeur de médecine, dont on fête le jubilé à l’université de Lund, Phil !

et alii dit: à

D, méfiez vous que votre jour ne vienne:
Outre-Atlantique, Brian Wansink était l’une des figures les plus connues et respectées dans le domaine de la nutrition.
Professeur à l’université Cornell (Ithaca, Etats-Unis), Brian Wansink vient de se voir retirer son droit d’enseigner et de mener des recherches. Sa démission prendra effet le 30 juin 2019.

Janssen J-J dit: à

A Jazzm de 19.35. Il est en ligne, il est très sérieux, et je le consulte tous les jours. Plus accessible et varié que le blog du Stalkère toujours aussi grincheux et ausi illisible farci de ses milliers de références savantes et pas très utiles, en ce moment le G. Mion (qui veut en gagner ?) n’arrête pas de produire à tour de bras, même l’Ascension en est estomaqué.
Bref, c pas le sujet. Cliquer ici, vous allez voir.
https://www.en-attendant-nadeau.fr/
Aux dernières nouvelles, ils rendent un hommage au dernier Murakami, que je me suis farci , quasi 900 p., mais hélas il y avait trop de parentés avec ses Chroniques de l’oiseau à ressort.
J’aime bien lire leurs critiques après coup. Je ne suis pas toujours convaincu, mais ils font leur boulot très consciencieusement, en attendant le retour éventuel ds mânes de leur mentor. Il n’aura pas à en rougir, je pense, dès qu’il reviendra.
Bonne soirée.

jazzi dit: à

Merci, « x » pour l’extrait sur Nice. Si j’avais connu Navel, je l’aurais sélectionné en priorité dans mon Goût de Nice ! C’est un écrivain aussi bonne plume que bon oeil. C’est décapant !

jazzi dit: à

ça m’évoque beaucoup Céline, Georges Navel, « x » et Phil ?

jazzi dit: à

Mais existe-t-il en version papier, EAN, JJJ ?

D. dit: à

Les fraises sauvages est l’un des films les plus ennuyeux que j’aie jamais vus.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…on, ne peut, mettre en partage, ce qui est de l’ordre du privé,!…C.Q.F.D.,!…

et alii dit: à

Claudine Grammont publie, dans la collection Bouquins (Robert Laffont), Tout Matisse. La spécialiste a réuni autour d’elle une équipe de 23 rédacteurs internationaux parmi les meilleurs experts de Matisse pour produire cet ouvrage de près de 1 000 pages. Six ans de travail, 6 millions de signes, 1 500 entrées, 270 œuvres commentées et replacées dans le parcours de l’artiste… Ce dictionnaire Matisse est le premier consacré au génie du XXe siècle. Il fera sans nul doute autorité et référence. Entretien.

et alii dit: à

« Le philosophe Peter Sloterdijk est un écrivain passionné de journal intime. Avec « Nouvelles lignes et jours. Notes 2011-2013 « est maintenant un livre avec ses enregistrements publiés. Une conversation sur son livre, l’ère de la critique médiatique de Merkel et Sloterdijk. « 

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…occupé, à faire , un style Matisse, avec inspiration, de ses paires et séries( livre ),!…

closer dit: à

J’ai visité l’expo sur Venise au Grand Palais et je n’ai vu aucune mention d’un Barozzi, ni parmi les artistes, ni parmi les nobles portraiturés ou cités comme grands aristocrates de la Sérénissime…

Je me demande si Jacounet ne nous enfume pas avec ses soi-disant origines aristocratiques vénitiennes.

closer dit: à

Superbe exposition au demeurant…

Janssen J-J dit: à

20.16, EAN ? oui il est en kiosque le mercredi tous les 15 jours

renato dit: à

@closer,

la famille Barozzi est l’une des 12 familles — dites apostoliques — qui ont fondé Venise.

C’est un Barozzi qu’au IXe siècle ramena les reste de saint Marc à Venise.

Ça, ce n’est qu’un brin d’histoire nationale, pour quelque chose de plus organique aussi que pour ce qui est des ascendants de notre Jacques, il faudrait consulter les textes et les archives.

Jacques R. dit: à

Disciple d’Epicure, je me demande si casser la figure à un gilet jaune est un plaisir naturel et nécessaire, un plaisir naturel et non nécessaire, un plaisir ni naturel ni nécessaire. En tout cas, un plaisir, à coup sûr. J’espère que demain, ça va saigner, et qu’il en restera un bon nombre sur le carreau. Et que ce ne sont ni la police ni l’armée qui feront le travail, mais des citoyens légitimement exaspérés. Il est temps qu’une belle et bonne guerre civile éclate dans ce pays.

jazzi dit: à

« Il est temps qu’une belle et bonne guerre civile éclate dans ce pays. »

Tu cherches encore à te faire virer, Jacques R. !

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…n’importe quoi,!…
…pour un Stop; ou encore,!…à vous de voir,!…etc,!…
…et des pralines,!…

Jacques R. dit: à

Voir bon nombre de ces affreux gilets jaunes virer au rouge sang, quelle volupté pour l’épicurien confirmé que je suis !

Jacques R. dit: à

L’épicurien confirmé que je suis … turlututu !
Les plaisirs nés de la haine sont incontestables. Mais la haine est une passion, sans doute la plus violente de toutes, dont les effets sur l’âme sont comparables à ceux d’un alcool très fort. Or, comme toutes les passions, la haine génère chez le haineux troubles et souffrances, donc l’éloigne d’autant de cet état d’ataraxie qui doit être le but du sage. Comment donc se prémunir contre la haine, comment éloigner de soi ce breuvage impur et toxique dans un monde où les brandons du proche incendie couvent incessamment sous les cendres du précédent ? Jazzi a peut-être une réponse.

Delaporte dit: à

Jacuzzi, la liste de vos illustres ancêtres Barozzi entrés dans la religion devrait vous rendre plus sensible à celle-ci et vous faire réfléchir sur le droit chemin et le salut éternel :
_________________________________
« Parmi les nombreux ecclésiastiques de cette lignée, on peut citer :

Angelo Barozzi, patriarche de Grado en 1211 ;
Giovanni Barozzi, patriarche de Venise en 1464 ;
Luigi Barozzi, archevêque de Zadar au xvie siècle ;
Francesco Barozzi, mort en 1471, chanoine de Bergame puis évêque de Trévise, fut un grand jurisconsulte, bon orateur, et savant dans les lettres grecques et latines.
Giovanni Barozzi, évêque de Bergame en 1590.
L’évêque Pietro Barozzi (1441-1507) fut un humaniste réputé. »
Wikipédia

Delaporte dit: à

Je note que dans la liste il n’y a pas de cardinal, ni a fortiori de pape. C’est décevant.

Jacques R. dit: à

En fait, la sagesse épicurienne, telle du moins que je me la figure, consiste à se tenir à distance de la vulgaire agitation d’un monde au sein duquel nous sommes malgré tout contraints de vivre. J’avoue que si, demain, l’agitation des gilets jaunes était réprimée dans le sang, à la mitrailleuse et au bazooka, j’en aurais un plaisir extrême, que j’aurais cependant la décence et la prudence de garder pour moi. Réjouissons-nous à petit bruit, comme le Dom Juan de Molière au cinquième acte. Mais pour que cette éventualité se réalise, il y faudrait sans doute un coup d’Etat qui jetterait à la poubelle nos institutions démocratiques et la Déclaration des Droits. Je n’y verrais, pour ma part, aucun inconvénient. Mais il ne semble pas que le mollasson Macron soit favorable à cette option. Il en est à s’excuser d’avoir été aussi piteux. Ce n’était vraiment pas la peine d’avoir cultivé pendant des années un mépris de fer pour la populace, que l’élite, dont il fait partie, a pourtant eu depuis toujours la vocation de mener droit, fût-ce à la schlague. Macron n’aura pas eu le courage d’assumer celui qu’il était, tant pis pour lui, et pour nous.

Phil dit: à

qui était votre aïeul au temps de Casanova, dear Baroz ? ne sais plus quel doge autorisa les femmes de Venise à balconer les nichons à l’air dans l’espoir de faire reculer le vice que l’on disait italien en France.
« Les fraises sauvages » sont « Le mépris » suédois.

Delaporte dit: à

Petite précision de Wikipédia, qui aime bien cette famille :

« 1465 – 1466 : Giovanni Barozzi, transféré de Bergame, créé cardinal peu après sa mort »

D. dit: à

Jacques, quel est le plus ancien de vos ancêtres (pas seulement veux portant le nom de Barozz) ?

rose dit: à

> jacques erre
ben j’y suis dans la guerre civile. Pire, fratricide.

y ai pensé que l’autre en jouit, de cette haine qui l’anime. Ce n’est pas d’avoir été arrachée du sein de sa mère quand même.
Nous, on ne jouit pas parce que l’on rit.

jazzi dit: à

Delaporte, un Barozzi a épousé la nièce d’un pape, du temps de Casanova, qui louait un casino (une garçonnière) dans le palais Barozzi, Phil. C’est dans les mémoires du chevalier de Seingalt.
Les Barozzi furent également prince de Santorin durant quelques siècles et participèrent à la bataille de Lépante.

Delaporte dit: à

M’est avis, mon cher Jacuzzi, qu’avec un tel atavisme et une telle flopée d’ancêtres catholiques romains, vous ne devriez pas autant vous foutre de ma gueule sous prétexte que… je suis moi-même un grand catholique romain. Vous devriez faire profil bas, et vous repentir. Quand vous vous promenez dans Paris, avant d’aller au cinéma, entrez dans une petite église, allumez donc un cierge et priez pour le salut de votre âme en pensant aux Barozzi qui sont désormais à la droite du Seigneur, et qui intercéderons pour vous !

renato dit: à

Nous ne sommes pas responsables des erreurs de nos antécédents.

rose dit: à

Ce soir, nous nous sommes tapées qiatre vieux schnocks.
Non contents d’être libidineux -couché à plat ventre sur sa fille, sous le premier prétexte venu-, non contents de pédaler au même rythme que les haltérophiles en salle de sport, non contents de pratiquer le karateka au même rythme qu’à vingt ans, ils ont blackboulé les petits minets de 20 ans qui ne leur arrive pas à la cheville. Haut et fort.
La fin fut glorieuse ; j’ai dit à ma.voisine de canapé : « quelle chance elle a cette fille ». Il m’a été répondu que non un cela suffisait déjà largement.
Nous n’avons pas saint andré des arts au quartier latin, alors on s’est farci Arte qui faisait son cinéma.

C’est la génération papy boom : un en vaut trente et plus de leurs cadets. Y compris le crooner romantique.

Delaporte dit: à

Jacuzzi, vous avez sans doute été baptisé, mais, à votre mort, y aura-t-il une messe, ou serez-vous enterré civilement ? Question indiscrète mais essentielle, surtout pour vous.

rose dit: à

Ce soir, nous nous sommes tapées quatre vieux schnocks.
Non contents d’être libidineux -couché à plat ventre sur sa fille, sous le premier prétexte venu-, non contents de pédaler au même rythme que les haltérophiles en salle de sport, non contents de pratiquer le karateka au même rythme qu’à vingt ans, ils ont blackboulé les petits minets de 20 ans qui ne leur arrivent pas à la cheville. Haut et fort.
La fin fut glorieuse ; j’ai dit à ma voisine de canapé : « quelle chance elle a cette fille ! ». Il m’a été répondu que « non un cela suffisait déjà largement ».
Nous n’avons pas saint andré des arts au quartier latin, alors on s’est farci Arte qui faisait son cinéma.
C’est la génération papy boom : un en vaut trente et plus de leurs cadets. Y compris le crooner romantique.

Delaporte dit: à

« Nous ne sommes pas responsables des erreurs de nos antécédents. »

Certes, et c’est d’ailleurs ce que dit la Bible, quelque part. Mais il y a parfois un héritage à porter, dont il est légitime de profiter.

rose dit: à

aïe

c’est sûrement « nous nous sommes tapé ». Même pour trois filles. 😔

jazzi dit: à

« quel est le plus ancien de vos ancêtres »

Le plus ancien Barozzi connu est l’un des douze patriciens ayant élu le 1er doge de Venise, D., à la fin du 9e siècle…

jazzi dit: à

J’ai même fait ma première communion avec un an d’avance, Delaporte. Non, pas de messe pour ma mort.

renato dit: à

Je ne suis pas responsable de leurs erreurs, ni je ne vis à l’ombre de leurs succès : à chacun sa vie.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…un titre, de chevalier de Malte et des Deux-Siciles, me suffira amplement, à moins de simple baron, sans terres,!…
…etc,…

Delaporte dit: à

Jacuzzi, vous me décevez quand même ! Vous, un être flamboyant, réconcilié avec l’existence, amoureux du cinéma, cet art de la lumière, cet art divin ! Il manquera quelque chose à votre destinée. Vraiment, une messe serait essentielle, immanquable !

Delaporte dit: à

Beigbeder viré manu militari de France-Inter, après sa lamentable « chronique » matinale, de retour de boîte de nuit :

https://youtu.be/Sj76bK0jUXY

renato dit: à

L’élection du premier Doge c’est au cours du premier ¼ du VIIIe siècle, Jacques — storia patria —.

D. dit: à

Eh bien moi, Jacques, mon plus ancien ancêtre est un pharaon d’Egypte.

D. dit: à

Ta gueule, keupu.

renato dit: à

Dans les faits le premier doge ne fut pas élu mais nominé par la communauté vénitienne. C’est seulement après 912 que la nomination devient élective. La suite et plus amples informations ici :

http://www.treccani.it/enciclopedia/doge/

gisèle dit: à

Chtimimi, merci pour la référence plus complète. Je vais chercher Gothic charpentier, vos extraits, superbes. A J R Caussimon, pour toujours, le you tube est bon. Ferré le chante aussi, la voix est plus flutée, moins rauque. Je l’ai sur vinyle,grande galette. Chefs d’oeuvre.

christiane dit: à

@Janssen J-J dit: 16 novembre 2018 à 19 h 49 min
Merci. Belle découverte. Je retiens deux critiques très fines sur ce site « EaN » (En attendant Nadeau).
La première sous le titre « Un roman étouffant » de Stéphanie de Saint Marc, à propos du roman de Jérôme Ferrari À son image – (Actes Sud), dont voici quelques lignes :
« On croit toujours entendre la voix de Jérôme Ferrari souffler derrière l’épaule de sa créature ses propres questionnements abstraits. Et cet affleurement permanent de l’auteur et de ses préoccupations dans le roman fait que les péripéties traversées par Antonia – y compris sa mort elle-même et l’échec de sa vie – restent extérieurs au lecteur. Même la construction élaborée du roman, calquée sur les périodes de la messe, peine à éclairer les relations existant entre la photographie et la mort, sur lesquelles Ferrari voudrait nous inviter à réfléchir. »
Et une deuxième « Ceux qui ne sont rien » de Gabrielle Napoli à propos du roman de Nicolas Mathieu Leurs enfants après eux – (Actes Sud), dont voici quelques lignes :
« Il ne s’agit pas seulement de donner corps et voix à ceux dont l’existence n’a aucun prix, il s’agit aussi de désigner des responsables, de dénoncer l’atomisation d’un monde dans lequel les groupes ne parviennent plus à faire corps, d’accuser le libéralisme outrancier. Lire la colère de Nicolas Mathieu, c’est déjà une manière d’aller un peu mieux. Parce que nommer, c’est déjà sortir de l’inertie à laquelle on croit trop souvent être condamné. »
Je vais continuer d’explorer. J’aime sur ce site que plusieurs voix de critiques littéraires alternent.

christiane dit: à

Phrase percutante dans ce billet : « Un bon critique n’est pas seulement celui qui fait découvrir la nouveauté, mais celui qui nous fait relire avec d’autres yeux des livres que nous croyions avoir aimés (…) » (ou pas aimés…)

Chaloux dit: à

Il est probable que les patronymes italiens, comme les patronymes corses (à l’exception d’un, me semble-t-il, exclusivement noble, – corse) ont une branche noble (aussi noble qu’on peut l’être en Italie, -ce n’est pas moi qui le dit, c’est un proverbe) et quantité d’autres qui ne le sont pas.

(Notre cher Ass.ouline, macronien jusqu’à la moelle des os, relaie Blanquer mais pas Griveaux, ce qui est un tort car le second est beaucoup plus amusant que le premier,- sans compter son regard si doux et si légèrement menaçant, qui me fait toujours penser à celui du défunt Ponia, l’homme de main du tu.eur de fauves d’Afrique qui ne lui avaient rien demandé).

Ce qui m’avait frappé, au moment des funérailles nationales de J. Hallyday (je m’aperçois que je ne sais même pas écrire son nom), c’était surtout l’arrêt de souffle d’un peuple qui s’aperçoit qu’on peut être deux millions dans la rue et qui range cette grande découverte dans un coin de sa mémoire.

rose dit: à

chercher Gothic charpentier, vos extraits, superbes.

Non.
Je les ai trouvés laids.
L’ homme qui ne s’ abandonne pas après l’amour
celui qui va fumer son clope
se taper le n’ ième rhum jusqu’ à s’ écrouler ivre mory dans les chiottes, écrasé contre un mur, pas plus brillant que cui qui s’ est collé une tranche de jambon blanc sur sa que.e
celui qui a gardé sa méfiance intrinsèque chevillée au corps
celui qui s’ est pas mis à ronfler après l’ amour, comme le lion à qui sa femelle a emmené à becqueter autre chose que des rillettes

l’ homme qui regarde sa compagne endormie comme le chirurgien qui va t’ ôter les amygdales

ben non, cc pas bô.

sans aucun jugement porté

rose dit: à

Johnny Halliday

(suis pas sûre)

et Michaël Jackson au grand palais.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…deux montres en or, à réparer, les vis à remontoir, égarer, combien,?,…

Delaporte dit: à

Selon un rapport des RG, à propos de la révolte des Gilets jaunes, divulgué par le journal putride Libération, les autorités craignent demain des violences anti-étatiques qui se manifesteraient de la manière suivante :

« Mais, ce sont évidemment les affrontements avec les forces de l’ordre, les manifestations sauvages et la casse qui inquiètent particulièrement le gouvernement. Les services ont effectué une veille internet soutenue sur les réseaux sociaux, faisant état d’innombrables propos virulents. Parmi les menaces les plus aiguës, celle de voir des manifestants s’en prendre aux commissariats ou aux gendarmeries. » Libération

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…retrouver, un remontoir,!…de toute façon, tout chez l’horloger compétent, et son réseau ad-hoc,!…

Paul Edel dit: à

Jazzi, à propos des « fraises sauvages ». En confiant le rôle principal du vieil homme, Isak Borg, professeur à la retraite, au grand cinéaste Victor Sjöström ,Ingmar Bergman, non seulement rendait un hommage particulièrement émouvant et réussi au « père du cinéma suédois » qu’il admirait ,mais il réglait aussi ses comptes avec son propre père, pasteur autoritaire, froid, distant, exécré par Bergman (il reprendra ce portrait du père détesté ,encore plus cruel, avec « Fanny et Alexandre »…) À cet égard la scène dans la voiture pendant laquelle Ingrid Thulin détaille au vieil homme son égoïsme, sa pingrerie, sa sècheresse de cœur, tout ce qu’il a raté avec son fils, résume ce que le cinéaste pensait de son propre père, il le confirme dans plusieurs entretiens. C’est donc un film particulièrement autobiographique. Il fut tourné à une époque où Bergman, sortant de l’hôpital , pensait tourner son dernier film, donc testamentaire. D’où ces retours successifs et le déroulé d’ une vie vers ses origines. La scène du vieil homme qui repasse ses examens de médecine ,et échoue à répondre à des questions simples , est très frappante de l’angoisse du cinéaste .. tu as noté aussi que ce film possède des plans inspirés de route noire, de ciels orageux, d’ arbres tourmentés, eaux d’étain, trouées lumineuses ,villa blanche, et visages féminins particulièrement magnifiés par l’éclairage et la photo de Gunnar Fischer..

rose dit: à

les ossements de Montaigne sont peut- être retrouvés ; c’est Màc qui doit se réjouir…

christiane dit: à

« La mémoire fait-elle bon ménage avec l’histoire ? Le même homme peut-il avoir dignement servi la France pendant la 1ère guerre mondiale et l’avoir ignominieusement trahie pendant la seconde ? Le Gaullisme et le pétainisme sont-ils pour le salut même de la nation, définitivement irréconciliables ? »
Répliques / Alain Finkielkraut – France-Culture – de 9h à 10h ce matin.
Intervenants : Paul Thibaud, philosophe, ancien directeur de la revue Esprit et Eric Zemmour écrivain, essayiste et journaliste politique.
https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/en-direct

jazzi dit: à

Oui, Paul, mais la suite du voyage en voiture et le baiser final entre le vieil homme et sa belle-fille infirment la brutalité du propos initial. Le plus remarquable dans Les fraises sauvages c’est le tressage des trois niveaux narratifs : réalité, rêve, souvenirs d’enfance. Paysages superbes sous un orage d’été menaçant. Certes, les routes sont noires, mais il y a toujours un moment chez Bergman, c’était déjà le cas dans la Nuit des forains, où les protagonistes se retrouvent attablés en plein air, avec un petit muret de pierre derrière eux, et la mer étale tout autour : apaisant ! Bergman comme Antonioni sont vraiment les cinéastes du couple, mais l’incommunicabilité n’est jamais absolue chez le premier !

Jacques R. dit: à

Il n’est pas impossible qu’en ce premier jour de guerre civile, le trépas de dix mille gilets jaunes et de leurs partisans soit un score envisageable. Souhaitable ? C’est, pour chacun, une question d’idiosyncrasie. Affaire à suivre.

rose dit: à

Du couple ou de la famille ?
De la scission entre les adultes et les enfants ?
De la vieillese face à son vécu derrière soi ; le temps du bilan arrivé ?
De l’incommunabilité entre soi et soi-même résolue dans le refuge du silence ?

Bergman
et sa salle de cinoche, dans son île expatrié.

jazzi dit: à

Oui, rose, mais tout le reste découle du noyau dur du couple. Dans les Fraises sauvages, le vieux professeur, 78 ans, a encore sa mère, 96 ans. Un sacré personnage, qui a eu 10 enfants. Alors que les générations suivantes se sont contentées d’un seul enfant ! Le vieux professeur est veuf et vit avec sa vieille gouvernante, personnage très drôle du film…

jazzi dit: à

Chaloux, il ne s’agit pas pour moi de revendiquer un quelconque titre de noblesse. Juste l’origine d’un nom, apparu à un endroit et à un moment précis. Ma branche était installées depuis plusieurs générations dans la région de Modène, comme le Vignole, le célèbre architecte de la Renaissance, de son vrai nom Jacques Barozzi…

jazzi dit: à

installée

D. dit: à

Ce qui était à craindre vient de se produire : un mort déjà parmi les manifestants.

Janssen J-J dit: à

Bonjour Hamlet. Si vous passez par là, en lisant ce papier dédié à feue Pascale Casanova, j’ai pensé à vous.
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2018/10/06/pascale-casanova-hommage/
M’étonnerait que vous seriez convaincu par sa thèse sur l’émergence d’un « champ littéraire international autonome des contraintes économiques et politiques », etc.
Un « champ littéraire autonome » ? Car si le prix Nobel en était l’emblème de régulation comme il est suggéré, laissez-nous rire un brin…, quand on est un peu au jus du sordide des tractations qui s’y jouent en coulisses.
Enfin quoi, où est la littérature dans tout ça…? Même le japonais Murakami a préféré leur dire qu’il n’était pas « candidat », après toutes les rumeurs qui coururent pendant des années sur son imminente consécration. Il a bien fait, et Roth n’a pas à rougir d’y avoir échappé à cette malédiction.
Enfin je dis ça en passant pour vous alpaguer…
Au fait, W. Gaddis (G C)…, merci à tous d’en avoir parlé. Comme r., je n’avais pas été bien convaincu non plus. Un indice révélateur for me : quand j’ai tout oublié d’un bouquin que je suis sûr d’avoir lu, mais au point d’être incapable d’en dire quoi que ce soit du contenu, hormis les circonstances qui ont fait que j’y suis entré, c’est mon critère de jugement rétrospectif : pas la peine de trop m’attarder à lire la glose possible de ses défenseurs actuels pour me convaincre de mes torts. C’est un peu con-con, mais c’est un critère d’évacuation comme un autre, et il faut bien en avoir, vu l’immensité de ce qu’il reste à découvrir. Relire, relire ?… je sais que cela peut être à l’origine d’une nouvelle découverte, bien sûr. Mais non, il vaut mieux découvrir Hugo, Chateaubriand, Proust, qu’on n’avait jamais vraiment lus… sur le tard plutôt, à cause de tous ces barbants à l’école… Voilà le plus merveilleux, quand la vieillesse s’en vient. Pas de la sagesse, mais le pur plaisir de se dire qu’elle peut apporter son démenti à la sottise de notre jeunesse qui voulait ne pas écouter les conseils littéraires des vieux profs poussiéreux (sauf une ; merci JA, de nous avoir sauvé). Du coup, ils te prennent un de ces « coups de jeune », les victor, marcel ou françois-rené, ces patrimoniaux nationaux du patrimoine mondial, hein. Ils n’éclipsent pas les petits jeunes d’aujourd’hui qui peuvent avoir leur talent, on en discute dans une autre temporalité, un autre « cadre spatio-temporel » comme ils disent en socio, et voilà.
Bonne journée, hamlet.

Lavande dit: à

De retour de Lyon ce matin: blocage sur la portion d’accès à Grenoble après le péage de sortie de l’autoroute.
Ambiance bonne enfant entre les gendarmes et les manifestants.
J’ai eu la chance qu’une ambulance arrive et du coup ils ont fait passer toute la file pour ne pas bloquer l’ambulance.

D. dit: à

La solution est à mon sens beaucoup plus astucieuse. Je viens de faire des calculs qui confirment sa faisabilité.

Il s’agit de convaincre le 1/3 des français n’ayant pas de besoin absolu de véhicule de ne plus l’utiliser pendant 3 mois.

Pour la France entière ceci entrainerait une perte brutale de chiffre d’affaire d’environ 500 millions d’euros / mois pour les pétroliers, les contraignant à demander des comptes au gouvernement. Le gouvernement lui-même perdrait des centaines de millions d’euros de taxes non perçues.
De plus cette action aurait un impact écologique évidemment positif et serait perçue positivement sur cet aspect.

500 millions d’euros est la borne basse. Cela pourrait aller jusqu’à 1 milliard/mois si les français participant s’avèrent tenaces et astucieux.

Ce mouvement démarrerait en janvier afin de laisser tranquilles les gens pour les fêtes de fin d’année. Par contre les vacances de février se passeraient sans voiture aucune.

jazzi dit: à

Aujourd’hui, j’hésite entre « Le septième sceau » (une histoire de croisades !) et « Sonate d’automne »…

Janssen J-J dit: à

« Il s’agit de convaincre le 1/3 des français n’ayant pas de besoin absolu de véhicule de ne plus l’utiliser pendant 3 mois ».

Voilà un probabiliste que je n’emploierais pas comme actuaire dans mes succursales (AXA).

Janssen J-J dit: à

Choisissez Sonate d’automne, cher ami. Max von Sidow vous empêchera de dormir cette nuit, si vous allez voir le 7e sceau, en voiture.

N'IMPORTEQUOI dit: à

Jazzi,à propos du nom de famille, j’ai découvert que celui de la branche maternelle de ma famille trouve traces dans des documents datant du moyen-âge, rien de noble. Internet en dit que c’est un patronyme rare mais internet flatte. Après avoir cliqué sur différentes adresses indiquées il apparaît que sont concentrés dans une région les gens qui le portent et que je ne connais absolument pas.

closer dit: à

Impossible de trouver le moindre portrait d’un Barozzi vénitien sur le net, pas même Elena! Nous ne pouvons donc vérifier sa ressemblance avec le Barozzi issu de Modène…

Janssen J-J dit: à

Des paroles prophétiques dans cet essai de Bernanos des années 50 sur la France contre les robots
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_France_contre_les_robots
Ce soir, si je peux passer en voiture électrique, je vais essayer de voir ce qu’en aura fait le dramaturge J-B. Sastre, au théâtre de Suresnes. Longtemps que je suis pas sorti voir une pièce.

closer dit: à

Trois expos superbes nous promènent à Paris dans l’art éclos en Italie de l’Antiquité au 18ième siècle: Caravage à Rome, Rêves d’Italie (Louvre) et Eblouissante Venise au Grand palais…On ne dira jamais assez ce que nous devons à cette chère voisine. Pas vrai Renato?

renato dit: à

« La critique est l’art dont nous avons le plus besoin aujourd’hui. »
William Gaddis, The Recognitions — ½ des années 50…

Voilà que le cas du spectateur détestant l’acteur qui joue le rôle du méchant se représente. C’est vrai que l’angoisse suscité pas son propre quotidien peut enduire le lecteur superficiel à oublier qu’un bon écrivain construit ses personnages.

Mais voyons Carpenter’s Gothic.
Il s’agit de l’un des romans les plus impitoyables jamais écrits sur la société américaine. Il met en lumière les principes idéologiques les plus enracinées qui ont rendu possible l’actuelle présidence USA — voir les tendances fascistes enracinées dans de multiples réalités sociales aux États-Unis: des suprématistes blancs aux milices patriotiques, des adeptes de la Coalition chrétienne aux membres de la National Rifle Association, etc. —.
WG organise un drame au huis clos claustrophobe, afin d’explorer la condition de délocalisation permanente à laquelle sont soumis les personnages, insérées dans les multiples flux de communication de la société de l’information et dans les flux financiers de l’économie mondialisée.
Pas envie de perdre plus de temps : on lit puis on donne son opinion.

Cela dit, il ne faudrait pas oublier, lorsqu’on lit Gaddis, qu’il travailla 2 années comme fact checker pour le New Yorker — premier emploi, vérifier la fiabilité des nouvelles : je ne dis pas que cela aurait suffi pour lui forger la vision sordide du monde, mais ça marque —.

jazzi dit: à

Sonate d’automne je l’ai déjà vu, mais pas le 7e sceau, JJJ !

Janssen J-J dit: à

bon, jazzm 11.09. Allez voir le « 7e sceau » halors, vous ne pouvez pas rester sur ce manque, un bel homme en couleur comme vous. Mais je vous préviens tout de suite : c’est en noir et blanc, et le noir de la noirceur domaine l’apparition de la grande faucheuse. Et les corbaques voltigent autour. Brrr.

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