de Pierre Assouline

en savoir plus

La République des livres

Histoire Littéraire

Dans la vie comme au théâtre

623

commentaires

Qui ne s’est jamais projeté dans la pièce d’un appartement ou d’une maison comme s’il se trouvait dans une pièce de théâtre ? Qui n’a jamais observé un repas auquel il participait d’un point de vue de spectateur ? Qui n’a jamais joué dans la vie comme il le ferait sur les planches ? Qui n’est pas habité par une pièce de chevet au point d’y calquer ses travaux et ses jours, inconsciemment ou pas, telles les trois héroïnes des Heures sur Mrs Dalloway ? Que celui ou celle qui n’a jamais… Place Colette (320 pages, 20 euros, Léo Scheer) annonce le programme dès la […]

lire la suite .../ ...
Georges Perec en plein vertige taxinomique

936

commentaires

Un étrange débat s’est récemment engagé sur le forum de la « République des livres », allez savoir comment et pourquoi, sur la question de savoir si Les Choses de Georges Perec (1936-1982) relevait de la littérature ou de la sociologie, genre de problématique binaire, donc réductrice, dont les livres de Michel Houellebecq ont eu le monopole ces dernières années. L’une ou l’ autre, en tout cas, cela tombe bien à la veille du cinquantième anniversaire de la publication de ces fameuses Choses couronnées du prix Renaudot (le jury, lui, y avait bien vu un premier roman ), et que Julliard célèbrera […]

lire la suite .../ ...
Un glaneur de signes, Pontalis

560

commentaires

“Trouvez moi un normalien sachant écrire !” Ainsi fut engagé Georges Pompidou pour préparer les discours du président De Gaulle. Le mot est resté. Il a fait fortune. Depuis, on cherche en vain un psychanalyste sachant écrire. Ils n’ont pas  été légion bien que Sigmund Freud, le premier d’entre eux, soit souvent considéré, par ses détracteurs le plus souvent et non sans ironie, comme “un écrivain” ; l’oeuvre d’André Green témoigne d’un vrai souci de l’écriture, quelques autres encore. Et J.B. Pontalis (1924- 2013, il est né et il est mort un 15 janvier…) comme l’illustre magnifiquement le fort volume […]

lire la suite .../ ...
Contre la rimbaldie

Contre la rimbaldie

MAMADOU ABDOULAYE LY

27

commentaires

Il y a eu le Contre Sainte-Beuve de Proust, il y aura désormais Les rimbaldolâtres (Grasset, 128 p., 13 €), c’est-à-dire un Contre la Rimbaldie. Ecoutons l’auteur : “Le problème avec Rimbaud, dit-il, c’est la Rimbaldie.” (p.66) Quel est l’énergumène qui a osé écrire cela, à propos de l’amant de Verlaine, du poète des Illuminations et du ‘Dieu’ des Surréalistes ? Eh ! bien, c’est Jean-Michel Djian, auteur des Solitudes du pouvoir et biographe d’Ahmadou Kourouma. Disons-le tout de suite, il s’agit d’un pamphlet dirige contre tous les adorateurs et les thuriféraires de Rimbaud depuis 1891. Tout y passe : les gardiens […]

lire la suite .../ ...
Cent ans de métamorphoses

Cent ans de métamorphoses

430

commentaires

Il n’avait pas tort, Italo Calvino. A force de mettre “kafkaïen” à toutes sauces, de galvauder l’adjectif outrageusement à le synonymisant avec « illogique » ou « absurde » jusqu’à le vider de son sens, ou du moins à le pervertir ce qui est une face de la rançon du succès (“surréaliste” a subi le même sort funeste), on en oublierait ce qu’il y a de véritablement kafkaïen dans l’œuvre de Kafka. Le centième anniversaire de la publication de La Métamorphose (Die Verwandlung) par Kurt Wolff à Leipzig, nouvelle dans laquelle Vladimir Nabokov voyait la quintessence de toute son œuvre, est l’occasion d’y revenir. […]

lire la suite .../ ...
Ces années du boom latino-américain

Ces années du boom latino-américain

JORGE CARRION

2

commentaires

Nous sommes face à un livre important. Un livre qui, à partir d’aujourd’hui, sera cité dès qu’on parlera du boom, ce mouvement littéraire amorphe qui a réuni, peut-être comme aucun autre dans l’histoire, le succès commercial et la grande littérature. Aquellos anos del boom. Garcia Marquez, Vargas Llosa y el grupo de amigos que le cambiaron todo (RBA, 876 pages, Barcelone, 2014), autrement dit « Ces années du Boom. García Marquez, Vargas Llosa et le groupe d’amis qui a tout changé », est un livre de référence, fruit de nombreuses années de voyages, d’interviews et de lectures, écrit par Xavi Ayén, un […]

lire la suite .../ ...
L’Allemagne intérieure de Michel Tournier

652

commentaires

Il y a comme ça des écrivains très français qu’un réflexe nous fait associer automatiquement à un pays étranger tant ils l’ont loué, critiqué, décortiqué et habité jusqu’à en être à leur tour habité. Un pays, c’est à dire une langue, une culture, un passé, une littérature. Michel Tournier, c’est l’Allemagne. Ou plutôt les Allemagnes. Non à la façon d’un Mauriac qui se réjouissait qu’il y en eut deux tellement il l’aimait, mais à la Tournier. Il en voit quatre : l’Allemagne de l’Ouest, l’Allemagne de l’Est, l’Autriche et la Suisse alémanique (ça va grogner du côté de Zurich, ville qu’il […]

lire la suite .../ ...
Quand le lecteur sans qualité écrit à l’écrivain

494

commentaires

Qui n’a jamais cédé à la tentation d’écrire à un écrivain ? Il faut oser, il faut s’autoriser. Ruminer la lettre, l’écrire, l’envoyer. Se croire d’égal à égal, d’autant qu’on n’en est plus au « mon cher Maître », encore que du côté de l’Académie, cela produit encore son petit effet. L’exercice est intimidant. L’ère du courriel a peut-être désinhibé les survivants de l’ère du courrier. Et puis écrire pour dire quoi ? Qu’on le remercie d’exister ou qu’on l’encourage à disparaître au plus tôt. Qu’on aime ses livres, qu’on les dédaigne, qu’on les interroge. Qu’ils contiennent des erreurs, des incorrections, des facilités, des […]

lire la suite .../ ...
Morand, Chardonne et le dégoût des autres

631

commentaires

On écrit toujours trop. Surtout des lettres. Désormais des courriels. Déconseillé aux écrivains. Même pour le courrier, n’écrivez que ce qui vous brûle les doigts. Ne gaspillez pas vos cartouches, économisez vos traces ! Sinon ne vous étonnez pas que d’autres cherchent ensuite à mettre leurs pas dans les vôtres. Cocteau avait prévenu : « Un auteur se fait grand tort en écrivant ». Ce qui n’a pas découragé Jacques Chardonne et Paul Morand de se livrer à leur irrépressible épistolat presque chaque jour à partir de 1953. S’ensuit une manière de conversation, l’un dans le Val d’Oise, l’autre dans le canton de Vaud. Conservées […]

lire la suite .../ ...
Le français serait-il plutôt la « langue de Montaigne » ?

737

commentaires

Dans un récent dossier, la revue Medium s’était interrogée sur la notion d' »écrivain national » et la pertinence de l’expression « la langue de Molière » pour désigner le français. « La République des livres » s’en était fait l’écho. Retour sur ce débat d’histoire littéraire qui vire au débat d’idées avec Antoine Compagnon, professeur de littérature française au Collège de France et à l’université Columbia de New York, auteur d’essais sur Brunetière, Proust, Montaigne, les Antimodernes et tout récemment d’un Baudelaire, l’irréductible (333 pages, 24 euros, Flammarion) La République des livres : Pas très ancienne, cette notion d’ « écrivain national », non ? Antoine Compagnon : Elle date […]

lire la suite .../ ...