de Pierre Assouline

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La République des livres

Musique

La destinée mondiale de « Bella ciao »

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Bella ciao a-t-elle jamais été chantée par les partisans antifascistes dans l’Italie en guerre ? De toutes les questions existentielles qui nous hantent, celle-ci n’est peut-être pas prioritaire. Etrange tout de même de l’entendre traverser les coulisses du FIPADOC (Festival international du film documentaire) qui s’est tenu fin janvier comme chaque année à Biarritz. Incongru tant la réponse parait évidente. D’autant que nombre de documentaires historiques de grande qualité y étaient diffusés : Little Richard sur les origines black queer du rock’n’roll ; Joan Baez, plongée intime et politique sur la reine du folk song américain, tous deux époustouflants tant par leur réalisation […]

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Pour saluer Jacques Drillon

Pour saluer Jacques Drillon

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Elégant jusqu’à bout, Jacques Drillon, qui vient de nous quitter à 67 ans la nuit de Noël. Jusqu’à la toute fin. Le 21 septembre dernier, avec quelques autres, je recevais de lui ce courriel: «Chers tous, Pardonnez ma brutalité : j’ai une sale tumeur au cerveau. Autant vous dire que mon avenir, même proche, n’est pas brillant. Nous allons essayer de ne pas le rendre trop lamentable. Plus grand chose ne marche, et tout va s’arrêter prochainement. La pensée d’abord, puis la vie. Prenez de mes nouvelles auprès de ma femme (mxxxx) Je vous embrasse, Jacques » Il fallait garder le secret par […]

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Deux manières d’écrire sur la musique

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Il y a des écrivains de musique comme il y a des écrivains d’histoire. On les reconnaît au pas de côté qu’ils effectuent « en écoutant en écrivant » pour paraphraser un titre de Julien Gracq- sans la virgule afin de souligner qu’il s’agit bien dans leur cas d’une seule et même activité. Deux livres viennent de paraître qui reflètent avec brio deux manières très différentes quoique complémentaires d’écrire sur la musique, ceux qui la composent, ceux qui la dirigent et ceux qui l’interprètent. D’abord la plus connue des deux : « la manière Tubeuf », qui s’est illustrée par le passé à travers trois […]

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Passer l’hiver avec Schubert

Passer l’hiver avec Schubert

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Il y a quelques temps dans ces colonnes même, j’exhortais éditeurs et traducteurs (car c’est ce sont souvent ces derniers qui découvrent, révèlent et apportent les textes aux comités de lecture) de s’emparer d’un livre dont la lecture en anglais m’avait fasciné : le récit d’une obsession et de son anatomie par le grand ténor Ian Bostridge (Londres, 1964) dans Schubert’s Winter Journey publié par Faber and Faber en Grande-Bretagne et Knopf aux Etats-Unis. Et depuis, chaque fois qu’un micro m’était tendu notamment à France Musique et France Culture, quel que fut le sujet, je m’arrangeais pour placer mon petit couplet sur l’émerveillement que m’avait causé la […]

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Ce que les oiseaux ont murmuré à l’oreille de Pascal Quignard

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Il y a près de trente ans, Pascal Quignard enchantait les Français, et à sa suite le réalisateur Alain Corneau, en leur révélant les figures méconnues de compositeurs d’un autre temps, Marin Marais et Monsieur de Sainte-Colombe. Le succès de Tous les matins du monde, tant la brève nouvelle que le film qu’elle inspira, lança le renouveau de la musique baroque en France, du moins auprès d’un grand public qui ne l’avait guère fréquentée. Cet engouement n’a jamais cessé depuis, en témoigne ces jours-ci encore le choix de la programmation de Alcione (1704), tragédie lyrique de Marin Marais sous la […]

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Avec lui, on est toujours à deux pas de l’hôpital

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Etrange comme certains éprouvent le besoin de médicaliser la passion. On observe le phénomène parfois en littérature, ou même en peinture (ah, le « je ne suis pas assez pervers pour aimer Puvis de Chavannes » du tonton flingueur Bernard Blier !) mais plus encore en musique. Comme si elle devait nécessairement conduire ses sectateurs et thuriféraires aux transports les plus paroxystiques et les plus hyperboliques, lesquelles, on le sait, mènent lentement mais sûrement à la maladie mentale. L’essai sous forme d’anthologie de Philippe Berthier annonce la couleur dès la couverture : Toxicologie wagnérienne. Etudes de cas (252 pages, 20 euros, Bartillat). Professeur émérite […]

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Dans l’arrière-histoire de Pierre Boulez

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Peut-on se brosser les dents en écoutant le prélude de Parsifal ? M’est avis que oui. Simple réflexe d’un fidèle auditeur de France-Musique le matin. Peut-être suis-je un cas, mais un cas léger en regard d’un Claude Lévi-Strauss qui écoutait du Wagner et du Ravel tout en écrivant. Toujours est-il que Pierre Boulez, lui, se disait incapable de faire sa toilette tout en écoutant le prélude de Parsifal. Deux activités incompatibles à ses yeux. Il évoque le problème dans ses Entretiens (7,10 euros, 204 pages, Folio Essais inédit) accordés à Michel Archimbaud. Mais il ne faut pas s’arrêter à cette anecdote […]

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En défense d’Henri Dutilleux

En défense d’Henri Dutilleux

Jean-Pierre Bertin-Maghit

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Devant la polémique (ici une pétition) suscitée par les propos * tenus par Christophe Girard, maire du IVème arrondissement, sur  Henri Dutilleux, au sujet d’un projet de plaque commémorative sur l’immeuble où il vécut dans l’île Saint-Louis, précisons quelques faits historiques. Henri Dutilleux a composé la musique de Force sur le stade (1942). Ce film du Commissariat général à l’éducation générale et aux sports, fait suite à L’appel du stade (1941), est réalisé par Marcel Martin en direction des patrons d’usines pour les inciter à construire des terrains de sport près des lieux de travail des ouvriers. Rien à voir […]

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Schubert tel que vous ne l’avez jamais lu

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Une fois n’est pas coutume, c’est d’un livre en anglais qu’il s’agit cette fois. Un livre non encore traduit ; et qui sait, puisque c’est déjà arrivé, ce billet incitera-t-il un éditeur français à s’en emparer. Sa lecture en est fascinante en ce qu’elle correspond parfaitement au sous-titre, chargé généralement de survendre le contenu : c’est bien d’une obsession et de son anatomie à laquelle s’est livré le grand ténor Ian Bostridge (Londres, 1964) dans Schubert’s Winter Journey (£20, Faber and Faber/ 502 pages, $29, Knopf) C’est le fruit d’une intime fréquentation d’une grande oeuvre par son interprète, une rumination de vingt […]

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Prière de ne pas distraire la musique de son secret

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Vous est-il jamais arrivé de lire en stéréo ? Ou plus précisément : deux livres en même temps ? Non pas l’un après l’autre et réciproquement mais bien l’un avec l’autre dans la mesure où ils s’éclairent mutuellement ? L’expérience vaut d’être tentée, ne fût-ce que pour voir comment ils entrent en résonance. Dans la main gauche Portrait de l’Artiste en Glenn Gould (212 pages, 22,90 euros, Pierre-Guillaume de Roux), titre joycien dont il faut bien respecter la majuscule dans le A, de l’écrivain Maxence Caron ; dans la main droite, L’Abécédaire d’un pianiste (A bis Z eines Pianisten. Ein Lesebuch für Klavierliebende, traduit de […]

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