A qui profite le crime ?
S’il s’agit bien d’une anomalie, elle ne sort pas du roman déjanté d’Hervé Le Tellier, prix Goncourt 2020. Pourtant, elle n’y déparerait pas tant l’histoire est troublante. La technique n’est pourtant pas nouvelle : le phishing (dérivé de to fish/pêcher), ou « hameçonnage » en français (enfin, en québecois car en français de France il est recommandé de dire « filoutage »), consiste à leurrer l’internaute en se faisant passer pour un tiers de confiance afin de l’inciter frauduleusement à communiquer ses données personnelles (comptes d’accès, mots de passe…). Jusqu’à présent, les cibles des criminels informatiques étaient principalement des services bancaires en ligne et des sites de ventes aux enchères. Or ces pêcheurs en eaux troubles viennent de frapper dans le milieu littéraire qui ne leur a pourtant rien fait.
Cette arnaque aux ramifications internationales, révélée par une enquête du New York Times, reprend une tactique éprouvée il y a deux ans déjà. Des fraudeurs avaient alors profité de la préparation de la foire de Francfort pour usurper des identités et pirater non seulement des manuscrits mais des messageries d’écrivains, d’éditeurs (MacMillan) et d’agents littéraires (Eccles Fisher) et d’autres de leurs confrères à Taipei, Istanbul, Athènes, Barcelone, Tel Aviv… Tous convenaient que les arnaqueurs connaissaient bien « de l’intérieur » le milieu de l’édition littéraire, son personnel, sa façon de travailler et jusqu’aux signatures des responsables des achats de droits. Ils étaient même au courant, avec une précision confondante, des projets de leurs scouts, éclaireurs et têtes chercheuses de futurs best-sellers ! Depuis, un groupe aussi important que Penguin Random House a dédié une partie de sa cybersécurité à déjouer ce type d’attaques. Ce n’a pas empêché ce récent bis repetita d’une plus grande ampleur.
On n’imagine pas un chantage aux assurances comme pour les toiles de maitre volées. Ni la folie d’un seul qui voudrait être l’unique au monde à lire le prochain Margaret Atwood ou le nouveau Ian McEwan, d’autant que même des recueils de poésie ou de nouvelles signés d’inconnus ont été ciblés. Nulle rançon n’a été réclamée, on n’a rien vu passer de tel dans la clandestinité du dark web. A moins qu’un lecteur un peu contrarié ait mal compris Le Nom de la rose et se soit mis en tête de constituer une bibliothèque borgésienne d’inédits provisoires avant d’y mettre le feu. Sinon, à qui profite le crime ?
Bien sûr, le renseignement étant le nerf de la guerre éditoriale, ce petit monde est tout le temps en quête d’informations sur ce qui se prépare pour les mois et les années à venir. On ne s’y contente pas de humer l’air du temps : on fabrique la tendance. C’est à ceux qui l’anticiperont au mieux et donc au plus tôt afin notamment de proposer aux producteurs les droits audiovisuels des romans qui feront bientôt du bruit. De là à verser dans le cyberespionnage littéraire, cela parait improbable. En attendant que le mystère soit résolu, on peut se réjouir que cela tombe sur des livres et non plus seulement sur Paypal ou sur des fournisseurs d’accès à internet. Ce trafic est aussi rassurant que celui des éditions pirates : il prouve que les livres comptent encore.
Moi aussi j’ai hameçonné, mais pour la bonne cause, à seule fin de vous en livrer le résultat en exclusivité : Amélie Nothomb lancera un roman de 177 pages chaque 22 août jusqu’en 2054, date à laquelle son éditeur publiera sa correspondance en trente et un volumes ; Michel Houellebecq parasitera une rentrée qui comblera l’extrême droite de ses voeux à la grande surprise de ses fans de toujours qui le croyait anarchiste de gauche ; les romancières seront enfin aussi nombreuses que les lectrices ; les autofictionneur(es) ayant le épuisé le vide abyssal de leur moi devraient se tourner vers le roman humanitaire ; le 39e album d’Astérix publié par Ferri et Conrad le 21 octobre prochain emmènera à nouveau les lecteurs en voyage mais dans un pays « qui n’existe pas vraiment aujourd’hui en tant que tel » car il est désormais très mal vu de caricaturer des étrangers ; le norvégien Karl Ove Knausgard réussira l’exploit de publier enfin un livre où il n’est pas question de lui ; une biographie décoloniale de Churchill paraitra sous la signature de Tariq Ali dans laquelle Sir Winston sera raconté exclusivement sous l’angle de « ses crimes »…
Et bien d’autres livres encore dans le respect de la diversité et des règles sanitaires. Sans oublier du Orwell à toutes les sauces, ce qui ne coûtera (presque rien) aux éditeurs puisqu’il vient de tomber dans le domaine public et qu’il s’impose. N’avait-il pas tout prévu de notre société sous surveillance où l’on ne peut même plus pêcher tranquillement ?
(Illustration de Gilbert Garcin)
436 Réponses pour A qui profite le crime ?
>B
Ce n’est pas correction, c joliesse du lapsus.
Je pensais au serment d’hippocrate.
>B
Non je pense que le compliment à vous adressé était bien soupesé et sincère.
Merci B pour Saint Augustin ; je ne savais pas qu’il en était !
C’est pour attirer votre attention sur la gravité de vos propos, Rose. Vous prenez lnhabitude d’accuser « nominativement » (pseudo) sans preuve. C’est très mal et de plus c’est un péché.
« bienseance, le timing, il ne va pas lui declarer qu’il craque pour ses seins, ses fesses, … comme ça tout d’un coup. »
Oui. P
Aujoird’hui, le timing n’est plus guère respecté. Qq années en arrière, nous étions passés déjà à « Tas une bagnole ? ».
Bref, les camélias, c loin derrière.
Je ne suis pas si sûre que le craquage soit tant que cela pour les seins, les fesses.
Il me semnle que le caractère compte pour beaucoup.
D, je ne prends jamais ces choses trop au sérieux. Ma position se situe dans une ecoute attentive depuis ma ligne Maginot imaginaire. un mécanisme de défense contre l’envahisseur. Géographiquement, nous les femmes, constatons que ça se termine ainsi.
>D
Si ce n’est pas vous, c’est référence à celui qui a copié/collé effet larsen de mes propos.
Marre.
Que chacun.e pense de manière autonome sans copier/coller, ni faire iech le boss en foutant le boxon dans son blog comme on l’a vu les jours derniers.
>B
Je crois que quelque part aussi il y a un sermon sur la montagne.
Déjà vous affirmez avec certitude que quelqu’un a mis le boxon ici. Si c’est en référence à l’inversionn de présentation des commentaires, c’est peut-être et tout simplement un changement volontaire de paramétrage. Ou une mise à jour de ce qui supporte ce blog. Il y a plein de raisons ordinaires et vous vous choisissez l’accusation d’un potentiel délinquant. Vous en cherchez un et le montrez du doigt. Sur le principe c’est grave. Prenez-en conscience.
>B
Je vais me l’acheter, il fera mon Carême.
Je suggère de lire un sermon par jour. Ils ne sont pas très longs. On y comprendra le sens symbolique de l’Écriture et y trouvera une nourriture exceptionnelle qui, qu’on soit croyant ou agnostique, permet de saisir autrement, ou mieux, le monde d’où nous venons, mais aussi celui dans lequel nous tentons de survivre.
Sermons sur l’Écriture de Saint Augustin, Bouquins, 2014, 1490 p.
Merci à vous, ce soir.
. Vous en cherchez un et le montrez du doigt. Sur le principe c’est grave. Prenez-en conscience.
Je ne cherche personne D.
Chacun est responsable de ses actes.
Pas de ceux du voisin.
Néanmoins, je demande à ce que l’on me foute la paix et respecte mon intimité. C’est un minimum.
Si ce n’est toi, c donc ton frère : le grand bordel, je -de mes yeux-le constate.
D. dit: à
Déjà vous affirmez avec certitude que quelqu’un a mis le boxon ici.
Je suis quand même passablement stupéfaite que vous ne lisez pas le billet de Pierre Assouline comme une ironie parfaite sur les hackers et consorts, et la chute de son billet comme une magnifique pirouette nous disant tout ce qu’il a appris de pareille mésaventure.
À un moment donné, c pas mal de ne pas prendre ses interlocuteurs pour des c.ns.
C d’ailleurs ce que fait Macron en ne nous parlant pas demain soir.
>D
Rebelote sur « prendre les gens pour des c.ns ».
Sur ce blog, il n’y a pas un potentiel délinquant.
Non.
Il y a un délinquant qui contrevient à la loi et est passible de poursuites.
Et, il le sait.
Votre intimité ne m’intéresse aucunement bien que vous passiez beaucoup de temps à l’étaler ici sans pudeur. Vous pouvez être parfois touchante mais souvent c’est pitié et inquiétude que vous m’inspirez.
Rose, accuser nominativement et publiquement sans preuve est un délit. Cela s’appelle de la diffamation publique. Renseignez-vous donc !
Sur ce, bonsoir.
>D
J’en prends note.
( Diffamation, diffamation, c’est vite dit. C’est pour moi de l’injure publique. Souvenez-vous de Delaporte, justement planté par Paul Edel, ici même et sans recours. )
Peut-être. De toutes façons je ne ferai rien. Je suis tout sauf procédurier. C’était juste pour attirer l’attention sur quelque chose qui me blesse profondément.
( Qu’un débat portant sur le roman national touche finalement le roman familial, c’est inéluctable, quand on a un nom de plume, D ; cela s’appelle, dans la société civile, le déclassement ; et ça se surmonte, dans une famille de cavalos )
AFP, publié le mercredi 27 janvier 2021 à 01h18
Boucles d’oreilles, cheveux tressés ou queue de cheval: l’armée américaine a révisé lundi ses normes en matière d’apparence physique, pour mieux refléter la féminisation et la diversité ethnique dans ses rangs.
A l’issue d’une enquête demandée en juillet par l’ex-ministre de la Défense Mark Esper en plein débat sur les discriminations raciales au sein des forces américaines, l’armée de Terre a annoncé au cours d’une conférence publique avoir décidé d’autoriser des coiffures féminines adaptées à toutes les natures de cheveux.
Pour une femme militaire aux cheveux longs, le chignon lisse jusqu’ici obligatoire laisse désormais la place à une queue de cheval si elle a les cheveux lisses ou, si ses cheveux sont frisés ou crépus, à des tresses qui peuvent être ramenées sur le côté ou le haut de la tête.
Ces coiffures sont autorisées à condition qu’elles ne gênent pas le port de l’uniforme ou du casque en opérations, indiquent des documents rendus publics lors de cette conférence.
Les femmes qui veulent porter les cheveux ras, voire se raser complètement la tête, en ont désormais le droit.
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Les boucles d’oreilles sont autorisées mais elles doivent rester discrètes. Elles restent interdites sur les théâtres d’intervention.
Le rouge à lèvre est lui aussi autorisé, mais dans des teintes neutres, de même que le vernis à ongle qui est désormais autorisé aux hommes travaillant dans des environnements où leurs mains sont en contact fréquent avec des produits chimiques agressifs. Le vernis de couleur « extrême » (bleu, noir, violet ou fluorescent) reste interdit.
Depuis la mort fin mai de George Floyd, un homme noir tué lors de son arrestation par un policier blanc, l’armée américaine, qui est l’une des institutions où les minorités sont les plus représentées aux Etats-Unis, a ouvert un grand débat interne sur le racisme.
Elle a interdit le drapeau des confédérés sur toutes les bases militaires américaines, où cette bannière souvent perçue comme un symbole de racisme est fréquemment déployée dans les chambrées ou les salles communes.
Le Pentagone s’était aussi prononcé en faveur d’un changement de nom des bases militaires honorant des généraux confédérés, une idée à laquelle l’ex-président américain Donald Trump s’était opposé.
Il y a pêcher et pêcher.
La pêche à la baleine , comme son nom l’indique, c’est aller au gros.
Le whaling, très tendance, en ces temps de virtualisation avancés, et ce n’est pas du Orwell.
« Reposant sur le principe du phishing (l’hameçonnage), qui suppose d’envoyer des e-mails au hasard basés sur de faux comptes pour obtenir des identifiants ou des données bancaires, voire personnelles, le Whaling vise quant à lui les chefs d’entreprises, les décideurs et les responsables. En clair, lorsque le phishing s’adresse au banc de poissons en tentant de toucher au hasard un maximum de personnes, le whaling vise spécifiquement les gros et très gros poissons. »
27/01/2021, 6h43
@Souvenez-vous de Delaporte
J’y pense parfois, il manque.
A cause de des mensurations? Delaporte c’est un JC atténué, un personnage qui n’a pas eu lève tout de vivre . Son humour était trop nominatif. Dommage, j’aimais bien sa BD Edel Jazzi vont à la plage.
(Le droit de vivre sous peine de poursuites judiciaires). Son conte malouin aurait-il été si drôle s’il n’avait pas reposé sur les épaules de deux contributeurs célèbres.
Le virus est devenu intelligent.
Charoulet, quand vous retournerez a la poste , il faudra vous montrer supérieurement intelligent. Je vous donne quelques tuyaux , car la lecture de » l’anomalie » de H. Le Tellier permet de bien comprendre ce que raconte le gars du protocole 42.
Dire à l’employé que oui le virus Covid est une forme d’ IA. Et que ces nouveaux vaccins fonctionnent comme des programmes informatiques pour éliminer un malware.
Dites lui de mettre régulièrement son anti- virus a jour.
Vous m’en direz des nouvelles. Un simple post ici suffira.
Et que ces nouveaux vaccins fonctionnent comme des programmes informatiques pour éliminer un malware.
C’est pour ça Charoulet que le pays de Pasteur a été largué tout de suite, dans cette recherche. La honte, la honte.
Pas suivi Edel/Delaporte. La différence est que le premier est correct.
Comment cela se produit-il pour vous Rose ?
Un lit mes messages privés sur mon téléphone portable et l’ensemble de mes deux messageries électroniques.
Il ne le fait pas seulement à moi.
C ‘est un contributeur de ce blog.
D s’en défend ardemment.
Contrairement à Duhamel qui ne se défend pas. Hormis l’argument fallacieux « c’est l’amour ».
Qu’avez-vous fait rose ?
Différentes actions dont aucune n’a abouti. Aucune judiciaire.
Qu’en pensez-vous, rose ?
J’ai le sentiment d’être un taureau solidement planté en Carmargue et d’avoir un pique-taureau sur le dos qui vit de mes miasmes, tiques et autres parasites. Il se nourrit sur moi. Je suis son garde-manger.
Comment voyez-vous l’avenir entre vous et lui ?
Je le vois de manière antinomique : le mien étant une lente et difficile conquête vers un mieux
-être et une pacification de toutes les guerres.
Le sien, je le vois mal.
Quoiqu’ayant vécu de très près une mort absolument contradictoire à une vie, mais il me faudra creuser le sujet, je vois dans ce cas précis une vie de cloporte. Sans le pourchasser dans les coins à coups de bombe, je le vois devenir sans mémoire, absent au monde.
Je sais l’effet miroir de ce qui est dit et aussi de ce qui est écrit.
J’ai dit les choses et ai écrit l’absence de mon consentement.
Moi j’ai bien suivi Delaporte, et son retrait volontaire et définitif est une grande perte pour ce blog.
Quant à secte des molochs alzheimer, ici. No comment. Il est surprenant de constater leur » immédiateté » quasi constante.
ne ratez pas la video lecture par bober (en liendu billet)
http://www.pol-editeur.com/index.php?spec=livre&ISBN=2-86744-714-3
Plus élégant le latin « cui prodest? »
Ce soir à 19 h, Teatro alla Scala via YouTube : concert pour célébrer le jour du Souvenir. Au programme Bach, Stravinskij, Ysaÿe et Ravel.
L’ancienne conseillère de Trump publie une photo de sa fille mineure aux seins nus. Selon la fille elle mérite la prison.
@Charoulet, encore,
Toujours à propos d’intelligence : l’algorithme et l’oignon.
Au cours d’un projet Facebook, deux bots ont commencé à dialoguer entre eux en employant un langage que les programmateurs n’ont pas pu comprendre ni su déchiffrer. Même si ce fait semble ne pas inquiéter les programmateurs, nous ne devrions pas prendre l’expérience à la légère ; devrions plutôt nous poser la question de savoir comment interpréter ce fait ; et aussi si en condition d’incertitude — connaissance limitée des dynamiques futures et des variables en jeu —, des bots pouvaient prendre des décisions ; ou si la condition d’incertitude en limiterait l’efficacité et en provoquerait des conditions de doute ou d’indécision. J’ai imaginé que si n’importe qui peut apprendre les codes de la communication afin de confectionner un objet et persuader le public qu’il vaut la peine de l’acheter, un bot aussi pourrait composer une bagatelle de bonne facture ; qu’il puisse même pénétrer le mystère de la vérité !
Un drôle d’incident sur le signifiant peut aussi arriver. Dans un incident étrange, l’algorithme de Facebook a récemment été trompé par une photo d’oignons qui, selon lui, était « ouvertement sexuelle ». L’image, publiée sur la page Facebook officielle de l’entreprise canadienne Gaze Seed Company, ne montrait pourtant que des oignons placés dans un panier en osier.
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