de Pierre Assouline

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Albert Speer, contre-fiction

Albert Speer, contre-fiction

De moins en moins de récits de soi, de plus en en plus de questions sociétales ou morales, une baisse notable du nombre de romans publiés. La rentrée littéraire de l’automne 2024 confirme cette tendance amorcée depuis quelques années déjà. Quant à la présence de l’Histoire dans les romans, elle brille par sa discrétion. Raison de plus pour remarquer la parution du quatrième roman de Jean-Noël Orengo « Vous êtes l’amour malheureux du Führer » » (20,90 euros, Grasset). Ce n’est certes pas la première fois qu’un écrivain s’empare de l’Histoire pour la mettre en scène avec les moyens de la littérature (on peut le feuilleter ici). Les précédents ne manquent pas. On peut continuer à les ranger dans la catégorie fiction, il n’empêche que les faits qui y sont rassemblés ne mentent pas. Enfin, pas toujours. Cette nouvelle tentative se situe dans la veine du HHhH (2010) de Laurent Binet, sur l’assassinat de Heydrich à Prague en 1942, mais sans l’intrusion du récit de soi au sein de l’enquête ; le parti pris formel d’Orengo rappelle également L’Ordre du jour (prix Goncourt 2017) mais sans les libertés contestables prises par Eric Vuillard avec les données établies par l’historiographie.

Albert Speer (1905-1981), architecte-maitre d’œuvre des grandes cérémonies du IIIème Reich, ministre de l’Armement et de la Production de guerre (1942-1945), était le favori du Führer, tant et si bien qu’il passa pour son dauphin et même un peu plus – d’où le (mauvais) titre du roman inspiré de la réflexion d’un officier SS, même si tout y est des aléas d’un couple : lune de miel, crise, réconciliations, retours en grâce. Malgré cela, au procès de Nuremberg, il ne fut condamné qu’à vingt ans de prison alors que son premier adjoint fut pendu. Non seulement il s’en est bien sorti mais pendant un certain temps il a réussi à imposer sa vision de son rôle dans le nazisme.

Même s’il y eut des voix dissonantes, les historiens ont longtemps « décalqué » ses souvenirs. Puis les spécialistes du nazisme ont établi que cet égocentrique préoccupé de se fabriquer une figure morale mentait. On ne peut plus désormais (re)lire ses mémoires autrement que comme l’autofiction d’Albert Speer. Reste à savoir pourquoi pendant tant d’années ses vérités inventées ont pu agir sur tant d’esprits jusqu’à lui permettre de sauver sa peau puis d’installer sa légende ; pourquoi tant de biographies sont faites de paraphrases de ses mémoires jusqu’à le présenter comme « le bon nazi » ; et comment celui qui fut « la tête de gondole d’Hitler » est devenu « la star des médias et des historiens ». Car même s’il y eut des voix dissonantes dans la bataille des récits, longtemps on a considéré comme une source les souvenirs de Speer Au cœur du troisième Reich (1969), dont le titre de l’édition originale allemande était Erinnerungen (Réminiscences). Le livre, qui avait été rédigé sur vingt mille feuilles de papier hygiénique lors de sa détention dans la forteresse de Spandau dont il fut libéré en 1966, connut un succès phénoménal. Les témoins des réunions qu’il rapportait étaient morts. Des rescapés du IIIème Reich dénoncèrent l’ingratitude et la trahison de l’ancien favori du Führer.

Afin de fabuler sur sa fable, Jean-Noël Orengo nomme moins souvent Hitler et Speer qu’il ne les surnomme : le guide et l’architecte. Avant-guerre, le premier se voulait le commanditaire et mécène du second, comme si Jules II avait retrouvé son Michel-Ange. Ecrit au présent sans souci de la chronologie sur le mode d’une conversation avec le lecteur, l’auteur nous fait part de ses étonnements, de ses doutes ; il interprète tant les écrits que les silences de son antihéros. Déconstruction de la reconstruction, passé recomposé après coup puis décomposé, culte du détail qui authentifie l’ensemble, liberté de ton… : une façon décalée de raconter le passé qui vaut qu’on s’y arrête lorsqu’elle est portée par une langue et une écriture. De quoi réactiver le débat à jamais inachevé sur l’apport de la littérature lorsqu’elle s’empare de l’Histoire pour la mettre en scène.

Dans le dernier tiers du roman apparait Gitta Sereny (Vienne 1921- Cambridge 2012), jeune historienne tombée dans les rets de cet homme séduisant, charismatique et manipulateur. Ils se sont écrit à partir de 1977, puis se sont rencontrés. Toute à sa fascination du Mal absolu, elle passa trois semaines avec lui, moins pour l’interroger que pour dialoguer avec cet antisémite mondain non pas hostile aux juifs mais indifférent à leur sort. Et creuser « la » question : que savait-il de la solution finale à l’œuvre ? Sa réponse demeura invariable : il ne la découvrit qu’en 1945 au procès de Nuremberg. Sauf que progressivement, des archives inédites le contredirent. De quoi l’embarrasser sans l’émouvoir car sa capacité de dédoublement lui était une cuirasse. Le romancier nous entraine à observer ce que ce processus, qui va en augmentant avec l’âge, a de passionnant. Car jamais Speer ne dévia de sa formule : « coupable collectivement, innocent individuellement »

Aux yeux du romancier, Albert Speer, son combat avec la vérité (1995) de Gita Sereny est ce que l’on a écrit de meilleur sur Speer car c’est l’histoire de deux personnages : elle, lui et leur relation. Après le guide et l’architecte, la star et l’historienne. La réussite du roman de Jean-Noël Orengo est telle qu’en le lisant en miroir avec les propres livres d’Albert Speer et de Gita Sereny dont il est en quelque sorte le troisième volet, s’impose in fine le titre qu’il aurait mérité tant il inaugure un genre avec une grande pénétration : « Albert Speer, contre-fiction ».

(« Albert Speer en compagnie d’un ami » photos D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Histoire, Littérature de langue française.

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commentaires

1 240 Réponses pour Albert Speer, contre-fiction

Damien dit: à

Frau Clopine, stimmen Sie dem zu, was ich über Sie gesagt habe? Es scheint, und Sie haben Recht, wenn Sie sich in Leere und Leid wiedererkennen. Was für ein wunderschönes Bild des Nichts bist du, wie dieselbe Frau mit demselben Namen. Das Kind Nichts!

Jazzi dit: à

Trois, foutez la paix à Angot, et accessoirement à Jazzi !

clopine dit: à

Bien sûr, Puck, l’ignoble peut servir de tremplin à une certaine forme d’intelligence, vous venez d’en faire brillamment la démonstration. Vous me permettrez cependant de ne pas vous emboîter le pas dans ces fondrières où vous semblez, vous, avoir plaisir à patauger.

Rosanette dit: à

@DAMIEN
merci de cette mise au point ;
comme vous avez pu le constater en allemand ma grammaire vaut mieux que mon vocabulaire

Clopine dit: à

Mais Jazzi me fout-il la paix, lui, avec ses petites remarques, ces petites fourberies, mesquineries, ses « non-réponses » ? Vous direz, tout cela est tellement petit qu’il semble que cela doive lui correspondre. Mais ce n’est pas parce qu’une vipère est animal fort près, de toute sa vie, du sol où elle se tortille, qu’elle n’en a pas moins du venin, prêt à être inoculé à la jambe qui la domine.

Clopine dit: à

Vous savez, Jazzi, ce qui me ferait vraiment plaisir ? C’est que vous arriviez à exprimer
votre changement à mon égard ; je veux dire, il y eu un certain jour dans votre vie où vous vous êtes déplacé jusqu’à l’hôpital Bichat de Paris pour avoir de mes nouvelles. Quand je l’ai appris (j’étais sortie le matin, vous êtes arrivé l’après-midi ou bien plus tard, bref), j’ai pris cela pour de la bienveillance (j’en aurais eu bougrement besoin). Mais ce n’était peut-être que du voyeurisme, genre c’est quoi une postulante au suicide ? Ah, si vous pouviez m’expliquer … Avec des mots non contournés !

Jazzi dit: à

Il n’y a eu aucun changement de ma part.
C’est comme avec les alcooliques, un jour on prend conscience que quel que soit l’amitié, le dévouement, l’attention, l’écoute, l’aide qu’on puisse leur accorder il n’y a rien à faire, juste à s’en éloigner définitivement, les fuir à tout jamais…
Sauve qui peut la vie, disait Godard !

Marie Sasseur dit: à

lmd, si vous nous lisez, peut on aborder le sujet du monumentalisme nazi de Speer Hitler vs le monumentalisme de Staline.
Vous aviez donné il y a quelques temps la référence d’un ouvrage passionnant sur l’architecture soviétique . Car cette  » écriture  » me paraît tout à fait différente..

Clopine dit: à

Vous savez,Jazzi, le truc « never explain, never complain », c’est juste le contraire de la vraie vie, celle où l’on cherche juste à « explain » pour ne pas trop « complain », ou mieux juste arrêter de souffrir. Oh, je sais que vous avez choisi de ne pas « complain » ni « explain » du tout, du genre à absoudre votre décision d’envoyer votre mère à l’asile des fous, sans rien faire d’autre que d’exposer votre situation de l’époque, histoire de bien la tenir à bout de bras. Mais pourquoi me dénuer le droit d’emprunter un chemin différent du vôtre, au point de tenter de pourrir chacune de mes relatives (qui plus est) prises de parole ? Parce que je ne suis pas restée assez longtemps, d’après vous, à l’hôpital Bichat ?

Marie Sasseur dit: à

Tout ce déballage devient indécent , la messagerie privée c’est pas fait pour les chiens.

Jazzi dit: à

Ce n’est plus une affaire privée, MS.
Cela relève de la vie publique de la RDL.
Pour l’indécence, l’ordure et la vulgarité, vous êtes mal placée pour faire la leçon…

Clopine dit: à

Et enfin,Jazzi, fuir à tout jamais, d’accord, la comparaison avec l’alcoolo,ok, m’enfin. Dans le genre « fuir à tout jamais », vous n’arrêtez pas de commenter le moindre de mes propos ici, vous les relevez, pointez leurs contradictions, soulignez,oh, juste d’une phrase n’est-ce pas, ce qui vous déplaît chez eux. Pour moi, « fuir à tout jamais », ce n’est pas précisément cela.Si je vous ai déçu ou blessé, et que du coup vous voulez vous « éloigner définitivement » pourquoi ne pas simplement, passer outre chacun de mes commentaires ? Hors,vous faites l’inverse ! Je ne comprends pas. Macron ???? Comme vous n’avez pas trop d’arguments politiques à me répliquer là-dessus (et pour cause),ben je me dis que c’est une réponse mesquine,ce qui n’est pas à votre gloire.

Marie Sasseur dit: à

pourmapar dit: à
« Speer et Hitler avaient le sens du beau. »

Encore s’agit-il de savoir lequel!

Mélange du néo-hellénistique et de ce qui se faisait à l’ époque de l’ épure de Loos..
Un non style que tout le monde a oublié.

_____

C’est une approcha assez grossière, mais effectivement il faudrait approcher un peu de ces écrits de « Speer et son ami »
Il mr paraît hors de propos d’envisager une comparaison avec une opération de logements à Loos, ce n’était pas à la démesure de Speer.
S’il n’a jamais imaginé de logements, pour leur fonctionnalité, cela n’aura pas pu être autre chose que des baraquements de la mort. Je pense tout à fait impossible du reste qu’en tant que responsable de la « logistique » du Reich nazi, il n’ait pas donné un avis sous une forme ou une autre, sur ces  » installations « , dans leur version la plus meurtrière

Clopine dit: à

Oui, MarieSasseur,je suis d’accord avec vous sur la messagerie privée. Mais Jazzi ne connaît plus,visiblement,mon adresse mail. Par contre, distiller de petites perfidies à chacun de mes com’s ici, ça, il sait faire.

Cependant, désolée à tous pour le « déballage », sincèrement.

Donna Ricaud-Veyre dit: à

Madame « Clopine », j’ai été très sensible à vos derniers propos, étant moi-même consommatrice d’alcool (vodka), parfois de façon importante, mais ni excessive ni démesurée. Importante est le mot qui décrit le mieux cette consommation.

Nicephore dit: à

Déjà en poche (folio) :
Proust, roman familial,
de Laure Murat,
Une subtile analyse de la Recherche.

renato dit: à

Google fête aujourd’hui son 26e anniversaire.

Marie Sasseur dit: à

Je pense que Macron a épuisé son forfait mobile et son carnet d’adresse.
Je lui vois bien cette postérité, pour lz fin anticipée de sa sa présidence et sa dernière geste:  » est-ce que Macron t’a téléphoné ? »

MC dit: à

C’est le succès surprise de la saison :
La Mégère ( non) Apprivoisée, si tant est que la pièce , même réécrite, soit encore jouable en ces temps de féminisme transcendants. Apparemment, « Chassez le Naturel, il revient au galop »…

Marie Sasseur dit: à

Pour Loos, le terme épure est abusif.
C’est même un contre-sens, si on veut jouer au mariole.

Clopine dit: à

Non,ce n’est pas une « subtile » approche de la Recherche, Nicephore, malgré les outils qu’une chercheuse universitaire en littérature puisse mobiliser, ce n’était pas là son propos. Elle a invoquée surtout ses souvenirs d’enfance,façon Dowton Abbey. Et donc, elle a fait ce que tous les lecteurs de la Recherche, motivés par le compte-rendu de leur lecture, font : elle a produit un récit de soi.

M’enfin, je dis ça, c’est même pas pour remettre cent balles dans la machine.

Clopine dit: à

MC est comme d’hab d’une arrogance démesurée,vis-à-vis de son absence de clarté dans le moindre de ses propos, qui ne visent pas à partager la moindre idée, mais à « justifier »(wouarf) la haute idée qu’il se fait de lui-même.

Marie Sasseur dit: à

Pour le monumentalisme soviétique, totalement différent, de celui du Reich nazi, dans l’origine même de son « avènement « , et aussi dans l’utopie totalitaire portée,
a l’inverse d’une architecture millénariste de mort et j ’avais été frappée par une photo qu’on m’avait envoyée d’un de ces vestiges. Il se trouve en Bulgarie, au milieu de nulle part.

« C’est ainsi que Buzludzha une ancienne salle de congrès aujourd’hui abandonnée, située en Bulgarie, a refait surface et attire de plus en plus d’explorateurs et de touristes, alors même qu’elle se trouve au milieu de nulle part. Inauguré en 1981, ce bâtiment monumental et futuriste a mobilisé pendant sept ans plus de 6 000 travailleurs dont 20 célèbres peintres et sculpteurs bulgares, qui en ont réalisé la décoration intérieure. Tout ça pour être aujourd’hui totalement à l’abandon et dans un piteux état.

Cette étrangeté est issue du quatrième âge de l’architecture soviétique, le plus méconnu, marqué par une forte créativité et par l’influence de la science-fiction. Une diversité des styles qui aujourd’hui fascine et plaît beaucoup. Elle prend source dans les années 70 comme pour semer un monde en devenir. »

https://lumieresdelaville.net/patrimoine-architectural-sovietique-futur/

Donna Ricaud-Veyre dit: à

Cela n’a rien à voir avec la littérature, mais comment ne pas trouver à Edouard Philippe, qui aspire à la Présidence de la République, des traits marqués de grenouille ? Ainsi, je ne saurais que trop lui conseiller de porter de nouveau cette barbe bicolore asymétrique qui masquerait au moins partiellement son disgracieux rictus de batracien.

Clopine dit: à

Donnamachin, vous confortez ma piètre opinion sur vous : quand on a un adversaire politique, ou même un adversaire tout court, c’est déjà une défaite que de neparler que de son physique. Parce que là n’est pas la question, certes. Votre propos n’est donc rabaissant que pour vous, et je n’aimerais certes pas voir votre tête, reflétée dans le miroir de la salle de bains.

Donna Ricaud-Veyre dit: à

Madame « Clopine », il est question de beauté et d’harmonie dans ce billet.
Nous avons été habitué à un beau président en la personne d’Emmanuel Macron, que j’apprécie énormément.
Il serait normal que cela se poursuive. Monsieur Philippe n’est pas beau et il est important de le souligner, que cela vous dérange ou non. Sachez-le.

pourmapar dit: à

*Il mr paraît hors de propos d’envisager une comparaison avec une opération de logements à Loos, ce n’était pas à la démesure de Speer.*

Il s’agissait en ce me concerne de signaler l’ aspect « monumental » des constructions de Speer.Pas des « logements » 🙂
Il existe sur le web des analyses aussi sur la comparaison entre l’architecture de style fasciste et nazie, de leur différente origine latine ou grecque.
Comparaisons à faire aussi avec l’architecture de Perret en France. Et d’où donc proviennent les influences des projets architecturaux de Speer et autres architectes nazis. Je les ai lu hier, mais il convient aux lecteurs (trices) de chercher les liens.
Bonne fin de journée.

pourmapar dit: à

en ce qui me concerne

Jean Langoncet dit: à

(prêts et prêtes à élire des laids et des laides -Pédro de la RDL est un juge impartial en la matière -, pourvu qu’ils ou elles vous ressemblent ? … )

Jean Langoncet dit: à

(Du symbolisme – Après l’administration en intraveineuse d’un peu de la dialectique hégélienne du maître et de l’esclave, passée à la moulinette lénifiante de la raison du plus fort … à vos monstres ! Prêts ! Partez ! Salut salut https://www.youtube.com/watch?v=4s7yS6NX9UA&t=2s )

Marie Sasseur dit: à

quelles sont les œuvres monumentales de Loos ?

Marie Sasseur dit: à

@ »Mélange du néo-hellénistique et de ce qui se faisait à l’ époque de l’ épure de Loos.. »

???

Marie Sasseur dit: à

@Comparaisons à faire aussi avec l’architecture de Perret en France.

????

et alii dit: à

MC,moi,je dis « chassez le naturel, il revient au goulot, et parfois, au calot
écrit à la lumière des éclairs d’un énorme orage (à Marseille)

et alii dit: à

calot:
Dér. de cale3* « coiffure »; suff. -ot*.
CNRTL
J AI JETE LES DRAGEES

Marie Sasseur dit: à

@écrit à la lumière des éclairs d’un énorme orage (à Marseille)

Les mêmes sur la Sainte Victoire…

Marie Sasseur dit: à

@Il existe sur le web des analyses
Culture du cloud 😁

x dit: à

Closer, je crois avoir déjà mis ce lien à propos des Allemands de Russie (militaires ou ingénieurs, mais il y eut aussi des colons invités à s’installer pour mettre en valeur certains territoires).
https://www.persee.fr/doc/russe_1161-0557_1992_num_3_1_1762

Ah, l’efficacité et le dynamisme de Stolz, l’ami d’Oblomov…
et dans la vraie vie, le charme d’Olga Knipper.
(Par ailleurs, vous pouvez vous offrir un petit quart d’heure Point de vue images du monde et vous pencher sur la branche Romanov Holstein-Gottorp, de Pierre III à Nicolas II).
Aristocratie polyglotte et cosmopolite (on n’était pas à une nurse ou un précepteur près), de la future comtesse de Ségur à ALexandra Kollontaï.

Germanomania, suite :
voilà que je me demande maintenant si l’ordre des mots relève désormais de l’hyper-correction, de l’allemand livresque…
(Je me serais attendue à lire : « Die Lehrerin ist mit dem Schüler zufrieden », « so wird es eine Freude sein, Sie darüber zu lesen » ou même « Verstehen Sie das Wortspiel? »)
Dear Phil, sei doch so gnädig, mir zu helfen!

(Au fait : Pippin der Kurze — donc ça marche aussi.)

Marie Sasseur dit: à

Images dantesques de Marseille, j’espère que vous êtes êtes sur un réseau mobile Et Al, car sinon, gare au Black out

x dit: à

Seien Sie — pardon pour la familiarité…

et alii dit: à

l’ordre des mots
J’ENTENDS SOUVENT » DONNE MOI LE »:
est-ce » acceptable?

Marie Sasseur dit: à

Germanomania ?

Nein, Germania.

Edgar Guzmanruiz. Germania  : le fantôme d’un héritage inconfortable

https://journals.openedition.org/marges/988
.extrait :

« En réalité, Speer a commencé à travailler en 1937 pour Hitler comme «  scénographe ». Il dessinait des spectacles militaires intelligemment planifiés, qui commençaient à la tombée de la nuit. Peu à peu s’illuminaient les drapeaux rouges avec des svastikas qui constrastaient avec le ciel bleu foncé. Les spots de lumière, alignés et dirigés vers le zénith, dessinaient une «  cathédrale de lumière » païenne. De gigantesques places où se réunissaient les plus grandes quantités de gens possibles, étaient illuminées par la lumière des spots qui produisaient un effet hypnotique, donnant le sentiment à l’individu de faire partie d’un grand corps. Toute la mise en scène se nourrissait de la voix et de la gestuelle in crescendo du Führer, comparable à la production d’un grand film expressionniste. En 1939, Speer fait l’inauguration officielle du bâtiment de la «  Nouvelle Chancellerie du Reich » pour Hitler, dans laquelle les diplômates étrangers devaient parcourir un pompeux corridor de 145 mètres de long avec un sol de marbre poli. Sur un plan psychologique, le temps employé pour le parcourir et l’insécurité qu’offrait la surface glissante du marbre, témoignaient d’une intention de domination sur eux.

Une dizaine de maquettes de Germania ont été produites à différentes échelles, non seulement comme instruments de projection, mais aussi comme objets de fétichisme. En effet, pour son cinquantième anniversaire, Hitler a reçu en cadeau de Goering, une maquette d’or massif de la Maison de l’art allemand (Haus der Deutschen Kunst) et Speer a offert de son côté une autre maquette de l’Arc de Triomphe de Germania. Ils ont même construit plusieurs maquettes à échelle 1, reproduisant des parties de bâtiments qui furent installées dans le parc de la ville, là où les familles se promenaient en fin de semaine. Objets d’étude dans leurs proportions réelles, ces gigantesques modèles à observer pendant le moment de repos du peuple cherchaient clairement à le manipuler en créant des attentes au sujet de la ville du futur. Utilisées pour l’industrie cinématographique bien développée à l’époque, les énormes coulisses cherchaient aussi à créer un effet de projection chez le spectateur, comme cela se passe avec l’écran de cinéma.

et alii dit: à

quels erdéliens ont lu ou liront! »

Catherine Sauvat
Ils sont elles
Histoires extraordinaires d’écrivaines qui ont choisi des noms d’hommes

x dit: à

et l’effacement du « NE » dans les phrases négatives (souvent chez Fl, ce qui m’irrite de façon tout à fait disproportionnée), alors que si la négation réside quelque part, c’est bien là (plutôt que dans le « pas » — ou « miette » ou « goutte »).
Mais voilà que je sors encore de mon domaine de compétence (ce doit être contagieux) : si Rosanette a le temps de nous expliquer…

renato dit: à

Ornement et crime bien à part, l’importance de l’œuvre de Loos est avant tout liée au concept d’aménagement de l’espace, et à son interprétation du thème de l’habitat selon deux coordonnées: l’espace intérieur, et l’espace urbain vu comme l’espace naturel auquel appartient l’œuvre architecturale.

rose dit: à

Oui. Nous sommes sous le déluge et sous la ⛺.

Marie Sasseur dit: à

Loos, illustre inconnu, dont je viens de découvrir l’existence grâce au message de poursapart, est l’invenreur d’un concept, le raumplan, qui sera encore resté dans les cartons, lol.
c’est un peu le précurseur des logiciels, qui montrent des animations en 3d, du cinéma.

Marie Sasseur dit: à

es wird eine Freude sein Sie zu lesen darüber.

Jawohl Ich bitte cher Damien, dieses Buch  » vous êtes l’amoureux malheureux d’Hitler  » bei JN Onrengo zu lesen, weil Ich möchte es jetzt nicht mehr tun !

Marie Sasseur dit: à

JN Orengo

Marie Sasseur dit: à

C’est bien ce que je disais,

Il me paraît hors de propos d’envisager une comparaison avec une opération de logements à Loos, ce n’était pas à la démesure de Speer.

closer dit: à

Merci x pour ce lien très intéressant sur les allemands de Russie. Il y est écrit en toutes lettres que « la bonne société connaissait l’allemand aussi bien que le français ». La grande différence est que cette connaissance pouvait s’appuyer sur la présence d’une population de souche allemande de plusieurs millions de personnes, travaillant le plus souvent dans des domaines techniques et scientifiques, dont la médecine.

Marie Sasseur dit: à

Pour Speer, je maintiens que c’était un criminel, dont la responsabilité n’a pas été évaluée à sa juste proportion.
Et quand je vois des tentatives pour le réhabiliter, y compris artistiques, je trouve cela effrayant.

et alii dit: à

 » Par le fait même que ses habitants ont été dépouillés de tout statut politique et réduits intégralement à la vie nue, le camp est aussi l’espace biopolitique le plus absolu qui ait jamais été réalisé, où le pouvoir n’a en face de lui que la pure vie biologique sans aucune médiation. Ainsi, le camp est le paradigme même de l’espace politique au moment où la politique devient biopolitique et où l’homo sacer se confond virtuellement avec le citoyen. La bonne question devant les horreurs commises n’est donc pas celle qui demande hypocritement comment il a été possible d’accomplir des crimes aussi atroces envers des êtres humains. Il serait plus honnête et surtout plus utile de chercher au moyen de quelles procédures juridiques et de quels dispositifs politiques des êtres humains ont pu être si totalement privés de leurs droits et de leurs prérogatives, au point que le fait de commettre à leur égard n’importe quel acte n’apparût plus comme un crime (en effet,à ce point, tout était vraiment devenu possible).
AGAMBEN
Le camp est le paradigme même de l’espace politique au moment où la politique devient biopolitique et où l’homo sacer se confond virtuellement avec le citoyen.

4.
Si cela est vrai, si l’essence du camp consiste dans la matérialisation de l’état d’exception et dans la création d’un espace pour la vie nue en tant que telle, nous devrons admettre alors que nous nous trouvons en présence d’un camp chaque fois que ce type de structure est créé, indépendamment de l’entité des crimes qui y sont perpétrés et quelles qu’en soient la dénomination et la topographie spécifiques. Un camp sera aussi bien le stade de Bari où en 1991 la police italienne entassa provisoirement les immigrés clandestins albanais avant de les réexpédier dans leur pays, que le Vélodrome d’Hiver où les autorités de Vichy rassemblèrent les Juifs avant de les remettre aux Allemands, aussi bien le camp de réfugiés à la frontière espagnole près duquel mourut Antonio Machado en 1939, que les zones d’attente dans les aéroports internationaux français où sont retenus les étrangers qui demandent la reconnaissance de leur statut de réfugié. Dans tous ces cas-là, un lieu en apparence anodin (par exemple, l’hôtel Arcade à Roissy) délimite en réalité un espace où le système normal est effectivement suspendu et où le fait de commettre plus ou moins d’atrocités ne dépend pas du droit, mais seulement de la civilité et du sens éthique de la police qui agit provisoirement en souveraine (par exemple, au cours des quatre jours pendant lesquels les étrangers peuvent être retenus dans la zone d’attente avant l’intervention de l’autorité judiciaire). Mais aussi certaines banlieues des grandes villes post-industrielles — et, dans un sens inverse, mais homologue, celles qu’on appelle aux États-Unis des gated communities — commencent aujourd’hui aussi à ressembler à des camps où vie nue et vie politique entrent, du moins à des moments bien précis, dans une zone d’indétermination.

L’état d’exception, qui était essentiellement une suspension temporelle du système, devient maintenant un ordre spatial nouveau et stable, habité par cette vie nue qui, de plus en plus, ne parvient pas à s’inscrire dans le système.
AGAMBEN
https://archive-magazine.jeudepaume.org/2018/12/giorgio-agamben-quest-ce-quun-camp/index.html

Marie Sasseur dit: à

Un camp de concentration se construit comme un stade ou un grand hôtel, avec des entrepreneurs, des devis, de la concurrence, sans doute des pots-de-vin. Pas de style imposé, c’est laissé à l’imagination : style alpin, style garage, style japonais, sans style. Les architectes inventent calmement ces porches destinés à n’être franchis qu’une seule fois.

Alain Renais

Jazzi dit: à

« étant moi-même consommatrice d’alcool (vodka) »

D. est dans le poulailler !

Jean Langoncet dit: à

@D. est dans le poulailler !

Un poulailler à l’architecture palladienne, qu’il dirait le vieil Homère

Chaloux dit: à

Merci pour le lien au texte sur les allemands en Russie, sujet qui m’intéresse.

Jean Langoncet dit: à

@Il y a un peu de ce néoclassicisme-là dans l’architecture fasciste, nazie et soviétique…

Ce que c’est que la culture ; j’avais en tête (et au palais) l’architecture du Château Margaux et celle, aux dimensions exquises, de son vin …

Marie Sasseur dit: à

« Vous êtes l’amour malheureux du Führer »

Je pense que ceux qui se piquent de grammaire schleuh, et font grand cas d’inversions, devraient s’intéresser à la citation en vo, dont la traduction en français présente à mon avis une inversion totale du sens.

Mais je veux bien vous lire à ce sujet.

puck dit: à

sur les allemands de Russie il y a un bel exemple actuellement avec la jeune et talentueuse joueuse de tennis Diana Shnaider.
Avec son nom d’origine allemande elle est originaire de Zhigulevsk, ville située dans l’oblast de Samara où passe la Volga.
effectivement sous Catherine II la Grande qui était une grande « occidentaliste », au milieu du 18è elle a invité des allemands à venir s’installer sur les bords de la Volga dans cet oblast de Samara, elle leur a donné des terres pour les cultiver, on les appelait « les allemands de la Volga ».

MC dit: à

Clopine, vous ne comprenez pas?
Je maintiens que, toute féministe que vous êtes, vous n en jouez pas moins ici « la Mégère (non) Apprivoisée » avec ce pauvre Jazzi. ça va mieux? J’imagine que l’originale n’est évidemment pas dans vos lectures. MC

puck dit: à

à l’inverse le joueur de tennis Sacha Zverev est né à Hambourg, mais son père est russe.
son père est aussi son entraineur, quand Zverev parle à son père pendant les matchs pour avoir des conseils il ne le fais pas en allemand, mais en russe.

puck dit: à

il ne le faiT pas + négation avec le « ne ».

MC dit: à

Germania, c’eut été l infortunée Linz. Pour le néo-grec, curieux que Brecker n’ait pas été évoqué. Ca aurait été un bon prétexte pour parler de Cocteau et de certaine préface à un catalogue parait il introuvable… MC

Marie Sasseur dit: à

« Vous êtes l’amour malheureux du Führer »

Je dois dire qu’en terme de contre-sens, c’est assez exemplaire.
Je ne sais pas si beaucoup comprennent le schleuh sur ce blog, à part Damien, bien sûr.

puck dit: à

je vois pas trop l’intérêt de ce « ne ».
d’un côté il y a que 2 lettres, et qu’une seule pour le « n » de il n’y a que 2 lettres sauf qu’il y a le « ‘ » en plus ce qui fait 2.
c’est vrai que 2 lettres c’est peu, du coup pourquoi s’en priver ?

Chaloux dit: à

Jazzi est une vraie teigne avec un fond de méchanceté abyssal, mais le gars Glopin doit être un saint.

Phil dit: à

Die Lehrerin ist mit dem Schüler zufrieden. Stimmt, x
l’insécurité qu’offrait la surface glissante du marbre,
Nicht nur, pas uniquement. Les dames conviées pour saluer leur homme s’oubliaient.

puck dit: à

je pense que refuser d’écrire le « ne » de la négation est plus un geste d’ordre politique, par rapport à une langue « bourgeoise », d’ailleurs les rappeurs (ne) mettent jamais le « ne » pour montrer que la langue c’est aussi un engagement éthique et politique.
du coup je fais comme les rappeurs.

Samuel dit: à

Jazzi et Clopine, les deux pouilleux éboueurs de la Rdl, prennent cette dernière pour le vide-ordures de leurs chamailleries puantes et insanes.
Quel nauséabond spectacle !

puck dit: à

autant je suis assez nul en littérature autant je suis incollable en tennis.
d’ailleurs je vais aussi sur des forums consacrés au tennis, quand j’y vais c’est pour parler de littérature, du coup ils veulent m’éjecter.

du coup je préfère parler tennis sur ce blog littéraire, c’est plus tranquille parce les amoureux des livres ont l’esprit large, ils sont plus humbles, tolérants, accueillants et enclins à accepter la différence.

puck dit: à

exemple de rappeur qui met pas de « ne » : Ramso

sa chanson « Mosaïque solitaire » :

Me demandez pas ce que je fais dans la vie
C’est si noir, vous serez pris de panique
Quelque part, loin de toute compagnie
Batterie Faible m’a fait perdre beaucoup d’amis
Me serre pas la main (…)

Samuel dit: à

Ce pitre de puck est un poivrot de piètre-bouteille, il boit comme un trou et gueule comme un fou… Un pochard de dernier cru !

puck dit: à

cette chanson de Ramso est tirée de son album « Ipséité ».
appeler un album « Ipséité » je trouve ça hyper classe.
Je sais pas si ce chanteur a lu Merleau-Ponty et s’il connait sa phénoménologie de l’identité et de la perception, mais pour un rappeur, comme titre, c’est plutôt classe.

pourmapar dit: à

Du marbre et de la pierre,
architecture fasciste et architecture nazie.

 » Pour les fascistes, comme pour les nazis, l’Antiquité est un univers de références privilégié. Mythifiée, elle représente un monde dans lequel les deux idéologies peuvent transposer leurs propres aspirations.

En se présentant comme les héritiers de la Rome antique, les fascistes italiens croyaient pouvoir justifier historiquement leurs ambitions : il s’agissait de recréer l’Empire romain. Quant aux nazis, ils voyaient dans les anciens Grecs un peuple cousin, dont la perfection des créations artistiques témoignait en dernier ressort de la supériorité de la « race aryenne ».

L’architecture sportive, dans une telle optique, devait parvenir à illustrer la quête fasciste et nazie d’une synthèse entre leur grandeur propre, projetée dans l’avenir, et la grandeur antique passée, à imiter. D’où la définition d’un néo-classicisme non exempt d’ambiguïtés, et ayant pour ambition d’ancrer le sentiment d’une pérennité, d’une inscription pour les siècles – de là l’usage du marbre en Italie fasciste et de la pierre naturelle en Allemagne nazie.

On peut parler d’une architecture de l’apparence : les matériaux modernes dominant la majorité des constructions sportives, le marbre et la pierre étaient essentiellement utilisés pour recouvrir ces constructions. L’usage immodéré de symboles antiques et l’art de la mise en scène (notamment développé par les nazis) complétèrent ce dispositif où l’apparence comptait bien plus que la réalité. »
https://books.openedition.org/editionscnrs/5584?lang=fr

puck dit: à

Samuel ! sois plus cool mon frère.
à chaque fois que je lis tes commentaires je te sens hyper stressé.
dis-nous quelle est l’origine de ce stress : Clopine et moi on peut t’aider à te détendre.

pourmapar dit: à

De l’ instrumentalisation de l’art par les nazis :

Johann Chapoutot : Le nazisme se veut une révolution culturelle. On a beaucoup dit qu’il œuvrait à la création d’un homme nouveau. C’est faux. Les nazis ne veulent pas un homme nouveau : ils ont la nouveauté en horreur, c’est quelque chose qui les terrifie, contrairement au stalinisme ou au fascisme qui sont des cultures de projection vers la nouveauté, vers l’innovation, y compris en art. Chez les nazis, rien de tout cela. Pour eux, il faut revenir à l’origine. Il n’est pas question d’un homme nouveau, mais d’un homme régénéré. En art, c’est la même chose. Leur canon humain, c’est la sculpture grecque, l’origine de la race, la beauté éternelle, idéale, transhistorique. Pour eux, les Grecs étaient des Germains. De manière générale, les nazis avaient une appréhension très conservatrice, voire réactionnaire, de la production artistique, qui devait se borner à dupliquer des formes déjà consacrées par la tradition, que ce soit en sculpture, en peinture ou en architecture. »
https://shs.cairn.info/revue-inflexions-2020-2-page-121?lang=fr

puck dit: à

les nazis étaient fans de l’antiquité grecque ?
c’est pas de bol pour les grecs, je veux dire si on leur avait dit ça, du genre un oracle qui dit au type qui a construit l’acropole « dans 3000 ans les nazis seront fans de ton oeuvre » le mec il aurait été aussi stressé que Samuel.

puck dit: à

Speer était aussi un fan de Nietzsche.
je me demande même s’il n’a pas construit une espèce de temple en son hommage ?

puck dit: à

je me demande même si le truc moche qu’on voit sur la photo à passou n’est pas le temple construit par Speer en hommage à Nietzsche ?

pourmapar dit: à

Inflexions : Les nazis avaient donc un idéal artistique figé, excluant ce qui était considéré comme dégénéré, dont les Juifs étaient l’incarnation ?

Johann Chapoutot : Les nazis emploient le terme entartete kunst : ce qui est dégénéré est ce qui est déchu, c’est-à-dire la production d’une biologie malade ou étrangère. La production artistique, comme toute production culturelle, de la médecine au droit en passant par la musique, tout artefact humain en fait, est le symptôme d’une biologie, la sécrétion d’un sang. La statuaire grecque ou l’œuvre d’Arno Breker sont l’expression d’un sang sain. L’expressionnisme, lui, avec ses chevaux bleus, ses visages déformés, ses arbres violets, est le résultat d’un sang malade : l’arbre est violet parce que l’artiste qui les voit ainsi est malade ; Picasso est malade car il voit des formes géométriques partout. Le jazz est une musique de « nègres » inaudible, au sens littéral du terme, par un esprit germanique. De la même manière qu’une cantate de Bach est inaudible pour un Juif ou un Noir !

Inflexions : Cette vision figée de la beauté avait-elle une importance politique majeure ?

Johann Chapoutot : La personnalité d’Hitler, qui se veut artiste et ne cesse de le dire, est très importante. Il n’est jamais aussi heureux que lorsqu’il discute avec Albert Speer, lorsqu’il échange des croquis, commande des maquettes. Il a une vision de la beauté très « nouveau riche ». Une œuvre d’art doit témoigner de la créativité, donc de la santé d’une race. Il est important pour lui de montrer que l’art allemand est un art supérieur. L’art est en outre doté d’une vocation psychologique : il doit conduire les esprits, les âmes, les intelligences, les sensibilités vers le message nazi. De ce point de vue, beaucoup de hiérarques du régime sont des catholiques de tradition du sud : Himmler et Hitler sont des enfants de la Contre-Réforme baroque, qui a utilisé la sensibilité artistique pour amener les croyants à la foi. »
https://shs.cairn.info/revue-inflexions-2020-2-page-121?lang=fr

puck dit: à

« De manière générale, les nazis avaient une appréhension très conservatrice, voire réactionnaire, de la production artistique »

comme pedro ?

Jazzi dit: à

« Vous êtes l’amour malheureux du Führer »

Faut-il comprendre qu’Adolf était amoureux d’Albert et que ce dernier ne voulait pas coucher avec lui ?
Un peu comme moi avec Chaloux ?

pourmapar dit: à

 » il doit conduire les esprits, les âmes, les intelligences, les sensibilités vers le message nazi. De ce point de vue, beaucoup de hiérarques du régime sont des catholiques de tradition du sud : Himmler et Hitler sont des enfants de la Contre-Réforme baroque, qui a utilisé la sensibilité artistique pour amener les croyants à la foi. » o.p.

C’est assez troublant.
On pense à contrario à St. Bernard et à l’ édification des abbayes cisterciennes et au renouveau de la foi catholique de l’ époque au XII e. siècle. Une éthique – religion – une économie et une stratégie géo-politique.

pourmapar dit: à

St. Bernard :

« il doit conduire les esprits, les âmes, les intelligences, les sensibilités vers le message de »… Dieu.
Cf. Georges Duby Saint Bernard L’art cistercien Champs/histoire.

puck dit: à

très intéressant ces extrait du Chapoutot.

déjà Wagner avait répondu à une lettre d’un admirateur français (Baudelaire je crois ?) que ce n’était pas possible qu’il comprenne sa musique parce que seuls les aryens pouvaient la comprendre.

cette thématique est au centre du livre de Mann « Dr Faustus » où Mann s’attaque à la musique moderne non compréhensible par tous.

d’ailleurs marrant de voir que le Mann du début, qui était élitiste, aristocrate, nietzschéen etc… avait une mentalité compatible avec le nazisme.

c’est pendant l’écriture de la Montagne qu’il devient au fur et à mesure qu’il avance dans de livre un universaliste et un humaniste.

parce que dire qu’un art ne peut être compris que par certains et pas par d’autres est contraire au principe premier de l’humanisme.

un art réservé à une élite supérieure ou à une race supérieure n’est plus art : c’est une propagande ou une idéologie, d’où le fait de toujours considérer le fond plus important que la forme (le Beau ne dit pas le Vrai).

Marie Sasseur dit: à

poursapart… Chapoutot, OK, vu.
Compris, pourquoi le message sur Loos, Speer, Gaudenzio, Nimerobis,
tout ça, tout ça…

J’ai sommeil.

A demain.

Au fait : Pour le titre du bouquin d’Orengo, la trad’ est de lui ?

Marie Sasseur dit: à

Numerobis, le meilleur.

pourmapar dit: à

Speer était aussi un fan de Nietzsche.

Oui, une lecture fautive, aux ras des pâquerettes de  » l’ éternel retour du même » ( la palingénésie des grecs!) de ce que Chapoutot précise :  » Chez les nazis, rien de tout cela. Pour eux, il faut revenir à l’origine. Il n’est pas question d’un homme nouveau, mais d’un homme régénéré. »

Marie Sasseur dit: à

Pour une lectrice tres ancienne de Nietzche, il est plus exact de dire que Nietzsche aurait détesté le monumenral de Speer et le nazisme, et cette nouvelle idole, remember ?
Non si vous voulez trouver une parenté avec Speer qui tienne la route, il faudrait la chercher chez le gourou de la forêt noire…celui qui était le chouchou de l’akademie de Paris…

Marie Sasseur dit: à

Speer et Heidegger mêmes idées, et même fascination produite chez les sommités de l’akademie de Paris, et ceux qui les ont relayées, pétris de dasein de Hölderlin, et de Grece, surtout la mythologie…nicht wahr ?
Sont fiables ces gars là, wirklich.

Ed dit: à

Tout ça me rappelle Fatherland de Robert Harris.

Damien dit: à

Speer erzählt in seinem Buch, dass Hitler abends amerikanische Filme mit Sternchen zeigte. Aber dass wir es geheim gehalten haben, um das grandiose Bild eines Führers, der in den Akzent Wagners schwärmt und Nietzsche liest, nicht zu beschädigen. Was für ein Idiot! Das ist der Nationalsozialismus. Ein Klopfen! Guten Tag. – Und Frau Clopine, Sie antworten nicht auf meine Nachrichten? Du sprichst kein Deutsch?

rose dit: à

5 septembre 2024, 5h05

Camarades,

Nous avons survécu. Le ciel, hier, nous est tombé sur la tête.

rose dit: à

5h55, dorénavant 6h06.

Ce que j’aime chez Christine Angot, c’est avant et contre tout son courage. Elle est une femme déterminée et elle ne se pose ni en sainte ni en martyre. Lucide, consciente, anéantie, Christine Angot est une femme de combat, qui manie la littérature à l’os et à l’estomac. Son père, à l’état d’os, n’a pas laissé derrière lui une ruine.

rose dit: à

Ich spreche auch deutsch.
Le fond et la forme sont intimement liés comme le corps et le mental.

Mann, il a son frère aîné, déjà, qui est déjà bien plus évolué que lui.
Dans la Montagne Magique, au cours du récit, il y a beaucoup d’errances, de recherches, d’apprentissages.
La plus stupéfiante, à mes yeux, est celle de sa grande expédition en montagne durant laquelle, ses pensées suivant tout à la fois son corps et la fatigue de son corps, et la tempête qui prend corps à l’extérieur, sa promenade vire en un long cauchemar, dans des conditions climatiques ardues.
Et, au bout de nombre d’atermoiements et d’inquiétudes pour nous, lecteurs, il revient à son point de départ.

J’ai omis part importante de ce passage qui est son rêve onirique, durant lequel il « voit », alors qu’il est dans l’obscurité (la brume, la tempête).
Thomas Mann, il a travaillé toute sa vie.

rose dit: à

Je l’aime beaucoup, Thomas Mann.
Marguerite Yourcenar aussi, je l’aime beaucoup.
Chez elle, lu hier La noblesse de l’échec durant lequel elle inventorie ce « particularisme » japonais, qui accompagne les vaincus et les suicidés japonais (seppuku) et d’une ode à la nature, et de poésie.
Également Bêtes à fourrure (on astrakan, mon vison) et commencé Jeux de miroirs, Feux follets avec en exergue
Tu crois rêver, et tu te souviens… de Gaston Bachelard.

rose dit: à

Comme canon humain, la sculpture grecque, moi je signe illico, les yeux fermés (comme Emma).
Cela nous changera un peu de ces deux horreurs ambulantes, que quand tu vois leurs oeuvres, tu frémis de la plante des pieds à la racine des cheveux : Francis Bacon et celui que tu aimes beaucoup, toi, cet artiste affreux dont tu nous rabats les oreilles. Du rouge, ensanglanté, tout ça.
Otto Dix, Marx Ernst, la plupart des artistes allemands, ils les ont jugés dégénérés et hop, avant que ne commence la grande épuration, embarqués puis enfermés au camp des Milles. Pas Otto Dix.

Eh bien, comment se sont comportés ces hommes avant tout ? Ils ont monté une troupe de théâtre et ils ont continué à créer. Être artiste c’est quelque chose d’énorme, bien au-delà d’une petite merde en boîte desséchée parce que ton papa t’a fait chier toute ta vie de son vivant. Il n’est plus là, arrête donc. Manzoni, ce gimmick, c’est fini. Capri aussi.

rose dit: à

Clovis Cornellioux ou du genre.

rose dit: à

Dear Rosanette, le camp des Milles, à Aix en Provence, c’est vraiment un endroit où aller. À l’origine, c’était une briqueterie.

rose dit: à

Dear Rozanette

rose dit: à

Ces drôles comment tes actes entraînent comment tu t’écroules.

Je ne parle pas de toi.

Nota bene : je suis en pleine forme, à moi l’Himalaya, l’Everest et le Nangat Parka en deux aller -retour et en tongs lorsque ma mère sera sortie du Prisu.

rose dit: à

C’est drôle.
Le Nangat Parba.
Correcteur automatique qui ne pratique pas l’alpinisme.
Jazzi
Vous ne nous faites pas de reportage sur les Jeux ParaOlympiques à Paris ?

rose dit: à

surface glissante du marbre,

Parfait pour danser et zoum et zoum et zoum

rose dit: à

Hier, j’ai parlé avec mes copains, qui sont mes camarades.
Un m’a engueulé « ouais déjà, ils sont là avec leurs couteaux, et toi, tu leur parles de religion ? »
Ben ouais, on a parlé du pardon.
Niet.
Ich spreche deutsch, niet.
Moi, ai-je répondu sentencieuse, je construis un monde de paix. Ah ah ah pourrais-je copier Clopine ; mais la difficulté ressentie est que je me suis suicidée cinquante ans avant elle, à seize ans, parce que ma soeur aînée me torturait journellement. Et Clopine a cinquante ans de retard sur moi, elle ne me rattrapera jamais.
En mai2005. En janvier 2018.
Depuis, niet. Ai changé de registre et posé mon fusil par terre. Du tragique, j’étais passée au tragi-comique, en suis passagèrement au vaudeville et me dirige vers autre chose. Quoi, je ne le sais pas.

Nota bene : ça y est, on se gèle. Et nager donc ?

renato dit: à

Haydn symphonie 83, La Poule

Deuxième des six symphonies parisiennes.

https://youtu.be/AxDVaXgqPR8?si=LagGFe5_Cvi-YEtZ

Pour le sous-titre, voir l’impression de caquètement qui caractérise le deuxième thème du premier mouvement, et rappelle le mouvement de tête d’une poule qui marche.

renato dit: à

Je me souviens d’un peintre dont j’ai oublié le nom qui, lorsque les dégénérés ont fait des feux de joie de l’art qu’ils considéraient comme dégénéré, s’est mis en colère et a piqué une crise parce qu’ils n’avaient pas brûlé ses peintures.

renato dit: à

Opinions middle mass bien à part, deux guerres mondiales avec l’ensemble de leurs annexes de l’inhumanité (camps, etc.) justifient amplement toutes les excentricités artistiques du XXe siècle.

Marie Sasseur dit: à

Ch’perds pas espoir.

Dans un article dispo en ligne, P. Virilio analyse le parcours artistico-politique de Speer, c’est complètement différent des tartes à la crème de Chapoutot, qui a du confondre Speer et Michel-Ange, et oncle Wolf avec Caracalla…

Non, Virilio donne des informations factuelles, et pour finir, comment Speer excuse son « ami pour la vie » lors de son onemanshow du repentir, sur la scène de l’Histoire.

Speer , admirable orateur :

Il fallait y penser, non ?

Marie Sasseur dit: à

Pardon, J’ex Speer :

« La dictature de Hitler fut la première dictature d’un Etat industriel, une dictature qui pour dominer son propre peuple se servit à la perfection de tous les moyens techniques.. Ainsi les événe- ments criminels de ces années passées n’ont pas été dus uniquement à la personnalité de Hitler. La démesure de ces crimes pouvait en même temps s’expliquer par le fait que Hitler avait su le premier se servir pour les commettre des moyens offerts par la technique. « 

Marie Sasseur dit: à

Et, ne pas se tromper, Speer était bien l’homme de la technique , de la tekhnè devoyee. On lui doit outre le pavillon de Paris 1937, cette technique tout a fait novatrice : le développement d’armes à uranium appauvri .
Je sais pas si Oregon et Chapoutot causent de tout ça ?

renato dit: à

Non, ce n’est pas lui, Jazzi.

rose dit: à

C’eût pu être sainte, vierge et martyre.
Mais vierge, ya longtemps que.
Et puis un qui passé deux mois n’a toujours pas tiré son coup, me pousse à penser que pire que l’éjaculation précoce,y’a le peine à jouir.
Terre belle une de Charlie avec la République qui se fait .

Marie Sasseur dit: à

Virilio donne une explication plus plausible sur les circonstances  » atténuantes  » qui ont valu à Speer, d’échapper a la peine maximale, lors de son jugement dernier comme dirait Kessel.
Et ce n’est pas un repentir habilement énoncé, comme si le dire pouvait annuler le faire.
Non, c’est beaucoup plus nuancé.

Est-ce que les attendus de ce Procès sont connus ? Qui auraient pu apporter des précisions sur le verdict ?

Je ne sais pas mais le crime contre la paix est un chef d’accusation qui n’a pas été retenu, qui lui aurait valu la mort, ajouté à celui de crime de guerre et crime contre l’humanité, dont Speer a été reconnu coupable.
Et pourquoi donc?
Car Speer, qui sentait la fin de son ami très proche, après l’attentat manqué de 1944 ce qui  » mettait fin a ses aspirations de vice- dictateur  » et que ses ruines du futur n’allaient finalement pas durer 1000 ans, il a voulu sauver sa peau, pas son  » couple  » et s’était reconverti dans l’industrie en vue de l’après-guerre, r
Pour cela, il s’est assuré de l’appui de la grande bourgeoisie allemande et de capitaines d’industrie.
C’est donc grand seigneur, refusant de détruire dit-il , tout qu’il ce qu’il avait contribué à « édifier », comme le souhaitait son ami pour la vie, qu’il a ainsi
épargné des populations la destruction totale, et il a ensuite connu la gloire que vous savez.
C’est une bonne story pour un roman Goncourt, je trouve..

Marie Sasseur dit: à

poursapart a oublié de signaler que Chapoutot est une tête pensante de la melenche, ça nous,aurait eviter de cliquer. Toujours un peu de temps economisé.

Marie Sasseur dit: à

Fil rouge
Et toujours rien sur cette mauvaise traduction qui fait le titre du roman d’Orengo.

closer dit: à

Tatami:

L’Humanité
« Un thriller renversant. »

Libération
« Hors sol, le film le film coréalisé par Guy Nattiv et Zar Amir Ebrahimi sur un face à face entre des athlètes iraniennes et israéliennes vire à la caricature. »

Le Monde
« Un long-métrage solidement ficelé. »

JB, avec qui es-tu d’accord?

rose dit: à

Paul Edel

Avec vous je suis d’accord.
L’ombre de son suicide on s’en tape.
Mais comme une ombre, elle te suit.
(Et merde).

rose dit: à

Quant à l’éjaculation précoce, on s’en contrefout comme de notre première sent, et plus encore.
De toutes façons, la femme est laissée sur le carreau, alors un peu plus un peu moins…

Jazzi dit: à

« JB, avec qui es-tu d’accord? »

Tu vas le savoir très vite, closer.

rose dit: à

première dent.

« Ce que j’ai vu et surtout vécu, c’est que l’altérité fonctionne dans les deux sens : nous sommes l’autre de l’autre. »

Passionnant.
Est-il vraiment devenu un vieux con comme il le dit dans l’article ?
0n peut ne pas.

Jazzi dit: à

Emil Nolde ou Otto Dix, renato ?

Donna Ricaud-Veyre dit: à

Chère Madame Rose,
Sans être nymphomane, je suis depuis toujours très intéressée par la chose sexuelle et pratique assidûment des relations hétérosexuelles, parfois plusieurs fois dans la journée.
Je me suis souvent demandée pourquoi l’on parlait tant d’éjaculation précoce chez l’homme et jamais d’orgasme tardif chez la femme ?

et alii dit: à

Cecilia Parodi, une écrivaine italienne plus connue pour sa présence sur les réseaux sociaux que pour ses œuvres littéraires, est devenue célèbre en tant que fervente militante pro-palestinienne. Avant le 7 octobre, elle avait écrit plusieurs livres sur Gaza et est notamment connue pour sa déclaration provocatrice « Je suis amoureuse de Yahya Sinwar ». Il y a une semaine, les autorités ont interrogé Prodi à sa résidence de Milan pour « incitation à des crimes raciaux » et « diffamation grave alimentée par la haine raciale ».

L’enquête a été déclenchée par une plainte déposée par Liliana Segre, une survivante de l’Holocauste, sans doute l’une des personnalités juives les plus influentes au monde et sans doute la plus éminente en Europe. Segre, qui fête ce mois-ci ses 94 ans, se décrit souvent comme une grand-mère à temps plein, mais son influence va bien au-delà de cette modeste caractérisation.

Née à Milan, où elle réside toujours, Liliana est une survivante d’Auschwitz-Birkenau. Depuis trente ans, elle a rompu le silence qu’elle avait longtemps gardé sur ses expériences et a consacré sa vie à la mémoire de l’Holocauste. Sous le numéro de prisonnière 75190, elle a entrepris un voyage à travers l’Italie, s’entretenant avec des centaines de milliers d’étudiants et partageant son histoire poignante.
La semaine dernière, Segre a de nouveau fait la une des journaux en déposant une plainte inattendue contre Cecilia Prodi. Début juillet, Prodi a publié une vidéo sur son compte Instagram populaire dans laquelle, en larmes et la voix tremblante, elle déclarait sa position impitoyable envers les Juifs pour leurs actions contre ses amis palestiniens. Parodi est allée plus loin en déclarant : « Je déteste tous les Juifs du monde, et tous les Israéliens et les sionistes. Jusqu’au dernier d’entre eux. Vous me dégoûtez. Si jamais je vous vois pendu sur la place de la ville, je jure que je serai au premier rang pour cracher sur votre cadavre. » La vidéo est devenue virale et a été largement saluée. Les abonnés ont commenté : « Vous êtes un héros », « Bravo pour votre courage » et « Vous avez dit ce que nous voulions tous dire mais ne pouvions pas dire ».
À 88 ans, Liliana est entrée dans l’arène politique nationale, devenant rapidement non seulement une sénatrice respectée, mais aussi une icône culturelle et une influenceuse sur les réseaux sociaux. Elle est devenue une personnalité recherchée lors d’événements culturels et de mode, a fait la une des magazines, a écrit une autobiographie à succès, a joué dans un film biographique et a prononcé un discours historique au Parlement européen qui a eu un écho dans le monde entier.

renato dit: à

Ni l’un ni l’autre, Jazzi, et il n’était pas non plus un compagnon de route. Sa seule action notable, à ma connaissance, a été la crise qu’il a piqué du fait de ne pas être compté parmi les « dégénérés ». Enfin, un nom qui est tombé dans l’oubli.

renato dit: à

La dénonciation de Segre est bienvenue, et alii, mais qualifier Parodi d’écrivaine, c’est vraiment aller trop loin.

MC dit: à

La destruction de Berlin en 1944 et l’état du front Russe avait en effet de quoi faire reflechir..

Marie Sasseur dit: à

Eh bien, on va laisser les fascinés réfléchir à la saloperie de Speer.

Fil rouge
A propos de ce roman d’ Orengo, le titre provient de « la réflexion d’un officier SS » indique Passou.
De qui s’agit-il ?
Réfléchissez bien, il ne peut pas s’agir d’un  » subalterne ».

Jazzi dit: à

Comment en plein Paris prélympique le léZard s’est retrouvé cloué sur le Tatami !

renato dit: à

Nouvelles révélations sur les relations de Riefensthal avec les nazis. Elle a toujours prétendu ignorer les faits… et un juge l’a même acquittée… Bon, en 1982 elle a perdu le procès en diffamation contre Gladitz pour le film Temps du silence et d’obscurité (Zeit des Schweigens und der Dunkelheit), qui a été longtemps ostracisé par le monde du cinéma allemand. J’attends de voir quel sort sera réservé au documentaire présenté cette année.

https://www.rivistastudio.com/leni-riefensthal-venezia/

Jazzi dit: à

« Ni l’un ni l’autre, Jazzi »

J’ai vu ces derniers temps plusieurs bio pics sur des peintres célèbres, renato, et il me semble avoir assisté à une scène semblable, ou l’un d’entre eux râlait de n’avoir pas été classé « dégénéré » par les nazis.

renato dit: à

Jazzi, Nolde et Dix, figurent dans l’exposition itinérante d’art dégénéré (inaugurée à Munich en 1937).

renato dit: à

Barnier nommé premier ministre.

rose dit: à

Barnier est un républicain.

Donna Ricaud-Veyre dit: à

Faux, Monsieur « Renato ».

Donna Ricaud-Veyre dit: à

Ah si. Ça y est. Maintenant c’est bon. Excellent choix de notre Président. Je me réjouis.

rose dit: à

Je me suis souvent demandée pourquoi l’on parlait tant d’éjaculation précoce chez l’homme et jamais d’orgasme tardif chez la femme ?
Chère Madame Donna Ricaud-Veyre

On n’en parle jamais pck cela n’a rien à voir.

Madame Donne haricots verts, Dujardin.

Donna Ricaud-Veyre dit: à

Muchel Barnier est d’ailleurs la personne que je pressentais.

renato dit: à

Faux quoi?!

rose dit: à

L’homme du consensus.

Bolibongo dit: à

Mimi Pinson dit: à

Paul Klee

Il a fuit le nazisme, lui.

Paul Edel dit: à

Barnier? Macron a choisi un savoyard, par temps de verglas politique et suivant son idée de premier de cordée, tout ça est coherent.

renato dit: à

The City and Its Uncertain Walls

Marie Sasseur dit: à

Deal…

Chaloux dit: à

Le cauchemar macronique continue.

Phil dit: à

Les savoyards font d’excellents ramoneurs. Et ramoneuses.

MC dit: à

« Speer est un criminel dont la responsabilité n’a pas été évaluée à sa juste proportion « . Ceci est un déni de tous les travaux historiques depuis vingt à trente ans….

Mc dit: à

Je rappelle aussi que l’exemplaire du Proces de Nuremberg constitue quarante volumes à lui seul..

closer dit: à

Le plus vieux Premier Ministre de la cinquième après le plus jeune!
Il est trop fort le touquettois.

Marie Sasseur dit: à

Je rappelle que Speer s’en est sorti avec 20 ans, cela semble anormal, et j’ai compris pourquoi.

Maintenant, concernant ce titre de roman,  » mauvais » dit Passou, et pour cause, je ne sais pas qui cause véritablement le schleuh sur ce blog mais à priori, personne…

closer dit: à

Non, sérieux, c’est probablement l’un des moins mauvais choix. J’aurais évidemment préféré Lisnard, mais Barnier est de droite, il a de l’expérience locale et internationale (la négociation du Brexit) et le RN ne va pas le dézinguer tout de suite…

Ce n’est peut être pas le génie du Mont Blanc, mais quoi, qui d’autre dans cette merde où nous a mis Macron?

Marie Sasseur dit: à

a priori, je n’en ai pas perdu mon latin…

FL dit: à

« la palingénésie des grecs! »

Pourquoi quand on parle de l’éternel retour, (évoqué à deux occasions chez lui, seulement), on mentionne les théories de l’Antiquité, ou les théories de Blanqui, mais on ne parle jamais du « Ring » de Wagner. Parce que s’il y a bien une oeuvre qui le met en scène, (et très bien connue de Nietzche), c’est bien elle.

FL dit: à

Un article sur Kamel Daoud dans « Le Monde ». « L’Algérie réclame à la France les archives coloniales, mais a refusé de constituer des fonds d’archive sur la guerre civile algérienne des années 90. » (cité approximativement)

Bien joué.

FL dit: à

Sans compter que « l’homme nouveau » de Nietzsche c’est la « gaya scienza », donc plutôt un sicilien.

closer dit: à

L’expo de Beaubourg sur le Surréalisme mérite la visite. Je n’ai aucune sympathie pour le fatras idéologique du surréalisme, espèce de foutoir haineux de la tradition classique à base de psychanalyse, de marxisme et d’hystérie révolutionnaire, mais j’aime la peinture.

Beaucoup de belles oeuvres de Chirico, Dali, Tanguy, Ernst (entre autres sa sculpture Le Minotaure), Magritte, Delvaux, etc.

Prévoir une heure minimum; l’expo est très grande.

Mc dit: à

Un exemplaire passe en vente sur Paris, celui du Juge français de la Cour de Nuremberg .d’ou descriptif plus haut.

renato dit: à

Giorgio de Chirico a anticipé la poétique surréaliste, mais n’est pas surréaliste, tout comme son frère par ailleurs. Il y a eu une collaboration amicale, mais rien de plus. On peut donc se demander comment elle a été présentée dans cette exposition, sous quelle forme.

MC dit: à

L’ Homme Nouveau. Aussi le titre de l’exposition francaise entreprise au Québec sur la peinture du Troisieme Reich. J’en recommande vivement la lecture du catalogue. Spécialement pour celles et ceux qui se croient en 1945.

pourmapar dit: à

FL dit: à

« la palingénésie des grecs! »

Pourquoi quand on parle de l’éternel retour, (évoqué à deux occasions chez lui, seulement), on mentionne les théories de l’Antiquité,

Parce que nous avons affaire à un érudit de philologie grecque, voyez rien que son apollinien et son dionysiaque, il en a écrit un livre entier.:)

FL dit: à

« Parce que nous avons affaire à un érudit de philologie grecque »

Je ne nie pas qu’il fasse référence aux Grecs mais c’était aussi un intime de Wagner.

FL dit: à

Et « La Naissance de la Tragédie », C’est tout de même la preuve par 9. Parce que ce que raconte ce livre c’est que Wagner est le nouvel Eschyle. Un exemple d’éternel retour.

FL dit: à

« La Naissance de la tragédie »

lmd dit: à

Marie Sasseur, de passage cet après midi sur la République des Livres je vois qu’ hier (?) vous avez proposé d’aborder le sujet du monumentalisme nazi de Speer Hitler vs le monumentalisme de Staline. Je vois que la question a évolué et que vous-même avez apporté des éléments de réflexion.
Pour faire succinct : le monumentalisme nazi s’appuie sur le vocabulaire d’un super académisme hellénistique qui n’envisage pas de montrer des étages (trop trivial) alors que le monumentalisme de Staline a opté pour un vocabulaire moderne issu du calcul et empilant les étages le plus haut possible, à la gloire du progrès, des travailleurs, etc.
J’ai perdu le fil un moment avec votre «opération de logements à Loos» ; mais je vois qu’on est retombé sur ses pied ; pour les observateurs de l’histoire de l’architecture, Loos c’est bien sur Adolf Loos. Créateur historique que j’admire.
Vous avez ensuite noté «Speer et Heidegger mêmes idées, et même fascination produite chez les sommités de l’akademie de Paris,». Je ne connais en tout cas aucun architecte pour qui le travail de Speer (comme architecte) ai le moindre intérêt. En connaissez-vous ?

MC dit: à

Les toutes dernières lignes de la Naissance de la Tragédie. Mais dans ses Considerations, qui les précèdent , Nietzsche témoigne qu’il a vraiment bossé sur le théâtre Grec. Ne serait-ce qu’à cause de sa situation à l’Universite. Et quelques idées mères de la Naissance y apparaissent, avec ou sans Wagner. Cf le scandale suscité par ce cours. Là dessus, Considérations …, GF.

Rosanette dit: à

@ X
l’effacement de la négation dans les expressions négatives avec transfert de l’idée négative sur le mot nié est un fait de langue bien installé dans la langue parlée
C’est un effet de dérivation linguistique classique fréquent dans toutes les langues, qui aboutit au fait qu’une expression conserve la signification de l’ élément le plus significatifqui la constituait mais qui a disparu
Significatif de ce type de derivation le nom du foie en français qui vient du latin ficatum adjectif associé au nom du foie « jecur » dans l’expression « ficatum jecur »:,c’est à dire foie (résultant de l’engraissement ) avec des figues ,terme qui designe régulièrement en latin le foie gras .
Or l’expression tout en gardant son sens perd le vocable « jecur » qui était pourtant essentiel ,et le nom du foie gras devient « ficatum » nom latin du foie gras où rien ne rappelle le nom du foie .
Puis parallelemnt le sens de ficatum évolue jusqu’a designer le foie en géneral, terme qui en français au sortir d’étapes phonétiques normales (« feyet »notamment) devient notre français « foie » .
Autre remarque suggérée par votre post
Annoncerait- il une nouvelle gradation dans la dérive que vous dénoncez ce phénomène linguistique qu’on observe aujourd’hui pour le verbe s’inquiéter (peut être aussi d’autres verbes ) avec l’imperatif « t’inquiéte « qui signifie « ne t’inquiète pas » ,expression ,où plus aucun terme , ni de manière directe ni de manière dérivée ne porte l’idée négative qui correspond à son sens

Donna Ricaud-Veyre dit: à

Madame « Rose »,

Il est facile de s’en prendre au patronyme d’une honnête commentatrice. Seulement, pourriez-vous révéler vos nom et prénom ?

Donna Ricaud. Épouse Veyre. Et bien baisée par lui. Parfois plusieurs fois par jour. Et pas dans un grangeon.

Donna Ricaud-Veyre dit: à

Le Président Emmanuel Macron, à mon sens le seul capable de garder le cap dans un contexte très compliqué dont il n’est nullement responsable, a fait le meilleur choux possible en nommant Michel Barnier, homme pragmatique, homme d’expérience, entièrement dévoué à notre belle Europe et aux aspirations des Françaises et des Français.

Jazzi dit: à

Alerté par vos soins, rose, je suis retourné au cimetière du Montparnasse, sur la tombe de Marguerite Duras.
En effet, le gros pots aux stylos a disparu.
Le léZard de Paris en a fait un reportage.
Il semble que votre rose blanche n’y soit plus…
La peste soit des héritiers !
https://www.lelezarddeparis.fr/proprietes-interdites

Jazzi dit: à

Mes meilleurs voeux à Michel Barnier.
Courage et énergie !
On attend de connaitre la composition du nouveau gouvernement…

Jazzi dit: à

« Donna Ricaud. Épouse Veyre. Et bien baisée par lui. Parfois plusieurs fois par jour. »

Monsieur votre époux, il carbure au Viagra, madame Donna RV !
Et dans quelles positions pratiquez-vous la chose ?

et alii dit: à

courage à l’heureux gagnant du rôle et du titre M.B.
ON LATTEND BIEN SUR tournant ou pas tournant

Donna Ricaud-Veyre dit: à

Oui en effet, tous nos vieux sincères à notre nouveau Premier Ministre, Michel Barnier. Courage, énergie et beaucoup d’autres bonnes choses.

Nicephore dit: à

Je lis Histoire d’enfant de Peter Handke. (Gallimard, le monde entier). Traduit par Georges-Arthur Goldschmidt, le père de MontaigneAcheval qui anima brillamment la RDL, trop tôt disparu.
Des bizarreries de traduction :
insomnieux pour insomniaque,
matreau-pilon, pour marteau-piqueur.

renato dit: à

Insomnieux c’est bon, insolite mais bon.

Marie Sasseur dit: à

Adieu lmd ça va ?

Bel effort de synthèse, je ne suis pas sûre qu’elle retranscrive toutes les pistes de réflexions mises sur la table , mais néanmoins, ça me fait rudement plaisir de vous lire.
Justement je passais tout à l’heure devant la section du PC dans le 13eme, tout pavoisé sur le fronton mon vieux, que ça faisait joli comme tout, le rideau de fer était baissé, alors j’ai pas pu m’arrêter, dire bonjour.
Et je me disais, purée, pourvu que ce fada de lmd ne soit pas tombé dans une bouche d’égout avec tout ce qu’il est tombé hier sur Marseille, enfin c’est exagérément marseillais, de dire que c’était le déluge, c’est juste que les tuyaux sont trop petits !

Oui, vous avez raison de dire que tout est parti d’une idée comme ça j’en ai parfois qui me traversent, de voir ce qui différencie les architectures monumentales dans des utopies totalitaires, comme celles de l’URSS et celle nazie de Speer.
Remarquez on aurait pu aussi y ajouter la Corée du Nord, mais c’est anachronique, alors qu’avec les deux monstres du milieu XXeme, là au moins c’est du
tangible, ils sont sur le même plan…
Je ne suis pas trop convaincue par votre analyse de ces deux écritures idéologiques, l’essentiel est que l’on retienne que l’une était à la gloire du peuple ouvrier et l’autre à la gloire de la nouvelle Idole, l’Etat, et la race allemande.
Cet affrontement est d’ailleurs à son paroxysme à la foire de Paris 1937, vous avez vu ce truc ? Deux qui montrent leur muscles, avant l’affrontement et nous on leur refile une médaille d’or, une médaille d’or ! avant de se faire laminer, mais laminer !!
Et puis il y en en un , pas futé, qui a balancé une cagade au milieu de tout ça, en jetant le nom de Loos au hasard, histoire voir de quel côté ça va retomber. Et là, tu me connais , lmd, te me parles d’un truc que je connais pas, le Raumplan , alors je me renseigne, et paf, je vois un truc éclaté en 3D… tu penses bien que je m’en fous à un point, tu peux pas imaginer.
Mais si vous avez des trucs intéressants sur le Raumplan, lmd, je veux bien reconsidérer mon avis.

Pour répondre à votre question très précise, je ne connais pas d’architecte qui cause de Speer aujourd’hui comme d’un architecte. A ce propos, avant de devenir le responsable logistique d’une organisation pratiquant le crime à grande échelle, il était plus urbaniste je crois, un qui fait dans les grandes dimensions, et aussi un peu dans l’évènementiel, un truc son et lumière, j’ai mis un bon lien sur Germania.
Mais je pense lmd, que là où vous faites erreur c’est d’accorder la moindre compétence en architecture de temples grecs à Speer, pas plus qu’il ne faut accorder la moindre culture grecque à l’autre nazi de la forêt noire, mais de la récup en veux tu du falsh bien raciste, antisémite et suprémaciste, en voilà, pour la race aryenne.
Et ce ne sont pas trois colonnes doriques qui vont cacher la misère absolue de ses machins lourds, mais lourds à un point…
Le seul truc qui relève d’un début de réflexion architecturale, je crois, ce sont ses exigences pour les matériaux. Il voulait construire durable. Entendons nous bien, c’est le contraire absolu de l’emploi du mot durable qui est fait aujourd’hui.
Lui il voulait que ses ruines durent, aujourd’hui, on veut que la Terre dure. Alors il voulait pas construire en béton, ni en métal, ni en bois.

Voilà lmd, vous m’excuserez de pas y passer plus de temps, car je vais pas lire ce roman de la story contre-fiction sur ce criminel nazi.

MC dit: à

Autre chose dans ce recours au style Grec. Les Français ont fouillé à Delphes. Les Allemands ont fouillé et , du temps de la wehrmacht, pille à Mycenes, Tyrinthe, Olympie.

Jazzi dit: à

Oui, Nicephore, insomnieux est tout à fait recevable et plus poétique :

« insomniaque adj. et n.
Qui souffre d’insomnie.

insomnieux adj.
Qui est marqué d’insomnie. »

Quant au marteau-pilon, il tasse, alors que le marteau-piqueur pique.
Là, il faudrait voir le mot employé par Handke dans le texte d’origine.

puck dit: à

« Des bizarreries de traduction : insomnieux pour insomniaque »

les insomnieux dorment mieux !

puck dit: à

« Des rescapés du IIIème Reich dénoncèrent l’ingratitude et la trahison de l’ancien favori du Führer. »

le comble pour un ancien nazi c’est de se faire flinguer par ses ex collègues de bureau pour n’avoir fait que 20 ans de prison.

puck dit: à

qu’est-ce que vient faire Nietzsche dans ces histoires ?
qui en a parlé ?
moi ?

puck dit: à

Chestov disait que dans l’expression « éternel retour » le mot important n’était pas le substantif « retour » mais l’adjectif « éternel ».
je crois bien que c’est Chestov qui le disait.
à moins que ce soit moi ? avec le temps on finit par oublier ces choses.

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