Anatole France, tout le monde descend !
Il apparaît donc, à la lecture de Facebook, Twitter et autres chambres d’écho numériques de nature à diffuser la vox populi urbi et orbi, qu’Anatole France serait essentiellement une station de tramway. Ou de métro. Peut-être même d’autobus. Certainement un boulevard et une avenue ici ou là. Bref, quelle idée les gens de l’EducNat ont-ils eu d’aller chercher un texte de cet inconnu et qui aurait dû le rester plutôt que l’éloge funèbre de Michaël Jackson par le reste du monde. D’ailleurs, sur les réseaux sociaux, il s’est pris une branlée pour avoir osé se taper l’incrust au bac.
Et qu’il ait choisi de ne plus s’appeler Thibault comme tout le monde mais France comme personne, qu’il ait été couronné du prix Nobel de littérature, qu’il ait milité pour la libération du capitaine Dreyfus et dénoncé le génocide arménien aussi bien que le colonialisme et la Terreur sous la Révolution (voir son chef d’œuvre Les Dieux ont soif), qu’il ait inspiré le personnage de Bergotte à Proust, qu’on l’ait considéré en son temps comme l’un des plus importants écrivains et critiques littéraires, que son nom figure au fronton de tant d’écoles et de bibliothèques, qu’il ait su comme peu d’autres s’emparer de l’Histoire par le biais de la fiction, qu’il ait eu droit à des obsèques nationales, qu’il ait été avant tout un sceptique ce que les surréalistes n’auront pas supporté au point de vouloir gifler son cadavre, qu’il soit enterré à Neuilly, qu’un certain Milan Kundera en soit fan (dans Une Rencontre, il consacre tout un chapitre à louer notamment son sens de l’humour en ce qu’ «il a le don de retirer leur dose de pathos aux sujets les plus graves »), que ses œuvres complètes soient en accès libre sur wikisource, tout cela serait, il est vrai, en ces temps d’inversion des valeurs, de confusion des genres et de déréliction générale, de nature à l’enfoncer.
A la lecture des commentaires de nombre de candidats au bac ces derniers jours sur les réseaux sociaux, on a envie de dire, tel Paul Painlevé, le président de la Chambre des députés, à l’annonce de sa mort :
« Le niveau de l’intelligence humaine a baissé cette nuit-là. »
Pour les candidats au bac S et au bac ES 2016, le thème de l’écrit de français s’accompagnait donc de quatre textes : l’un, de Victor Hugo, Discours prononcé aux funérailles de M. Honoré de Balzac (29 août 1850). L’autre, d’Emile Zola, Discours prononcé aux obsèques de Guy de Maupassant (7 juillet 1893). Le troisième, d’Anatole France, Eloge funèbre d’Emile Zola (5 octobre 1902), et enfin Paul Eluard, Allocution prononcée à la légation de Tchécoslovaquie à l’occasion du retour des cendres de Robert Desnos (15 octobre 1945)
Après une question de compréhension, ils ont eu le choix entre trois sujets d’écriture :
Commentaire : Vous commenterez le discours d’Anatole France.
Dissertation : Les écrivains ont-ils pour mission essentielle de célébrer ce qui fait la grandeur de l’être humain ?
Invention : A l’occasion d’une commémoration, vous prononcez un discours élogieux à propos d’un écrivain dont vous admirez l’œuvre. Ce discours pourra réutiliser les procédés, à vos yeux les plus efficaces, mis en œuvre par les auteurs du corpus.
Histoire d’enfoncer le clou là où ça fait mal, et plus encore puisqu’il s’agit là de la version intégrale, voi-ici donc l’objet du délit :
« Messieurs,
Appelé par les amis d’Émile Zola à parler sur cette tombe, j’apporterai d’abord l’hommage de leur respect et de leur douleur à celle qui fut durant quarante années la compagne de sa vie, qui partagea, allégea les fatigues des débuts, égaya les jours de gloire et le soutint de son infatigable dévouement aux heures agitées et cruelles.
Messieurs,
Rendant à Émile Zola, au nom de ses amis, les honneurs qui lui sont dus, je ferai taire ma douleur et la leur. Ce n’est pas par des plaintes et des lamentations qu’il convient de célébrer ceux qui laissent une grande mémoire, c’est par de mâles louanges et par la sincère image de leur œuvre et de leur vie.
L’œuvre littéraire de Zola est immense. Vous venez d’entendre le président de la Société des gens de lettres en définir le caractère avec une admirable précision. Vous avez entendu le ministre de l’Instruction publique en développer éloquemment le sens intellectuel et moral. Permettez qu’à mon tour je la considère un moment devant vous.
Messieurs, lorsqu’on la voyait s’élever pierre par pierre, cette œuvre, on en mesurait la grandeur avec surprise. On admirait, on s’étonnait, on louait, on blâmait. Louanges et blâmes étaient poussés avec une égale véhémence. On fit parfois au puissant écrivain (je le sais par moi-même) des reproches sincères, et pourtant injustes. Les invectives et les apologies s’entremêlaient. Et l’œuvre allait grandissant.
Aujourd’hui qu’on en découvre dans son entier la forme colossale, on reconnaît aussi l’esprit dont elle est pleine. C’est un esprit de bonté. Zola était bon. Il avait la grandeur et la simplicité des grandes âmes. Il était profondément moral. Il a peint le vice d’une main rude et vertueuse. Son pessimisme apparent, une sombre humeur répandue sur plus d’une de ses pages cachent mal un optimisme réel, une foi obstinée au progrès de l’intelligence et de la justice. Dans ses romans, qui sont des études sociales, il poursuivit d’une haine vigoureuse une société oisive, frivole, une aristocratie basse et nuisible, il combattit le mal du temps : la puissance de l’argent. Démocrate, il ne flatta jamais le peuple et il s’efforça de lui montrer les servitudes de l’ignorance, les dangers de l’alcool qui le livre imbécile et sans défense à toutes les oppressions, à toutes les misères, à toutes les hontes. Il combattit le mal social partout où il le rencontra. Telles furent ses haines. Dans ses derniers livres, il montra tout entier son amour fervent de l’humanité. Il s’efforça de deviner et de prévoir une société meilleure (ici s’arrête l’extrait proposé aux candidats au bac)
Il voulait que, sur la terre, sans cesse un plus grand nombre d’hommes fussent appelés au bonheur. Il espérait en la pensée, en la science. Il attendait de la force nouvelle, de la machine, l’affranchissement progressif de l’humanité laborieuse.
Ce réaliste sincère était un ardent idéaliste. Son œuvre n’est comparable en grandeur qu’à celle de Tolstoï. Ce sont deux vastes cités idéales élevées par la lyre aux deux extrémités de la pensée européenne. Elles sont toutes deux généreuses et pacifiques. Mais celle de Tolstoï est la cité de la résignation. Celle de Zola est la cité du travail.
Zola, jeune encore, avait conquis la gloire. Tranquille et célèbre, il jouissait du fruit de son labeur, quand il s’arracha lui-même, d’un coup, à son repos, au travail qu’il aimait, aux joies paisibles de sa vie. Il ne faut prononcer sur un cercueil que des paroles graves et sereines et ne donner que des signes de calme et d’harmonie. Mais vous savez, Messieurs, qu’il n’y a de calme que dans la justice, de repos que dans la vérité. Je ne parle pas de la vérité philosophique, objet de nos éternelles disputes, mais de cette vérité morale que nous pouvons tous saisir parce qu’elle est relative, sensible, conforme à notre nature et si proche de nous qu’un enfant peut la toucher de la main. Je ne trahirai pas la justice qui m’ordonne de louer ce qui est louable. Je ne cacherai pas la vérité dans un lâche silence. Et pourquoi nous taire? Est-ce qu’il se taisent, eux, ses calomniateurs? Je ne dirai que ce qu’il faut dire sur ce cercueil, et je dirai tout ce qu’il faut dire.
Devant rappeler la lutte entreprise par Zola pour la justice et la vérité, m’est-il possible de garder le silence sur ces hommes acharnés à la ruine d’un innocent et qui, se sentant perdus s’il était sauvé, l’accablaient avec l’audace désespérée de la peur? Comment les écarter de votre vue alors que je dois vous montrer Zola se dressant, faible et désarmé, devant eux? Puis-je taire leurs mensonges? Ce serait taire sa droiture héroïque. Puis-je taire leurs crimes? Ce serait taire sa vertu. Puis-je taire les outrages et les calomnies dont ils l’ont poursuivi? Ce serait taire sa récompense et ses honneurs. Puis-je taire leur honte? Ce serait taire sa gloire. Non! je parlerai.
Avec le calme et la fermeté que donne le spectacle de la mort, je rappellerai les jours obscurs où l’égoïsme et la peur étaient assis au Conseil du Gouvernement. L’iniquité commençait à être connue, mais on la sentait soutenue et défendue par de telles forces publiques et secrètes, que les plus fermes hésitaient. Ceux qui avaient le devoir de parler se taisaient. Les meilleurs, qui ne craignaient pas pour eux-mêmes, craignaient d’engager leur parti dans d’effroyables dangers. Égarée par de monstrueux mensonges, excitée par d’odieuses déclamations, la foule du peuple, se croyant trahie, s’exaspérait. Les chefs de l’opinion, trop souvent, caressaient l’erreur, qu’ils désespéraient de détruire. Les ténèbres s’épaississaient. Un silence sinistre régnait. C’est alors que Zola écrivit au président de la République cette lettre mesurée et terrible qui dénonçait le faux et la forfaiture.
De quelles fureurs il fut alors assailli par les criminels, par leurs défenseurs intéressés, par leurs complices involontaires, par les partis coalisés de toutes les réactions, par la foule trompée, vous le savez et vous avez vu des âmes innocentes se joindre avec une sainte simplicité aux hideux cortège des aboyeurs à gages. Vous avez entendu les hurlements de rage et les cris de mort dont il fut poursuivi jusque dans le Palais de Justice, durant ce long procès jugé dans l’ignorance volontaire de la cause, sur de faux témoignages, dans le cliquetis des épées.
Je vois ici quelques-uns de ceux qui, se tenant alors à son côté, partagèrent ses périls : qu’ils disent si jamais plus d’outrages furent jetés à un juste! Qu’ils disent aussi avec quelle fermeté il les supporta! Qu’ils disent si sa bonté robuste, sa mâle pitié, sa douceur se démentirent une seule fois et si sa constance en fut ébranlée.
En ces jours scélérats, plus d’un bon citoyen désespéra du salut de la patrie et de la fortune morale de la France. Les républicains défenseurs du régime actuel n’étaient pas seuls atterrés. On entendit un des ennemis les plus résolus de ce régime, un socialiste irréconciliable s’écrier amèrement : » Si cette société est à ce point corrompue, ses débris immondes ne pourront même pas servir de fondement à une société nouvelle. » Justice, honneur, pensée, tout semblait perdu.
Tout était sauvé. Zola n’avait pas seulement révélé une erreur judiciaire, il avait dénoncé la conjuration de toutes les forces de violence et d’oppression unies pour tuer en France la justice sociale, l’idée républicaine et la pensée libre. Sa parole courageuse avait réveillé la France.
Les conséquences de son acte sont incalculables. Elles se déroulent aujourd’hui avec une force et une majesté puissantes; elles s’étendent indéfiniment : elles ont déterminé un mouvement d’équité sociale qui ne s’arrêtera pas. Il en sort un nouvel ordre de choses fondé sur une justice meilleure et sur une connaissance plus profonde des droits de tous.
Messieurs,
Il n’y a qu’un pays au monde dans lequel ces grandes choses pouvaient s’accomplir. Qu’il est admirable, le génie de notre patrie! Qu’elle est belle, cette âme de la France, qui dans les siècles passés, enseigna le droit à l’Europe et au monde! La France est le pays de la raison ornée et des pensées bienveillantes, la terre des magistrats équitables et des philosophes humains, la patrie de Turgot, de Montesquieu, de Voltaire et de Malesherbes. Zola a bien mérité de la patrie, en ne désespérant pas de la justice en France.
Ne le plaignons pas d’avoir enduré et souffert. Envions-le. Dressée sur le plus prodigieux amas d’outrages que la sottise, l’ignorance et la méchanceté aient jamais élevé, sa gloire atteint une hauteur inaccessible.
Envions-le : il a honoré sa patrie et le monde par une œuvre immense et par un grand acte. Envions-le, sa destinée et son cœur lui firent le sort le plus grand : il fut un moment de la conscience humaine. »
Anatole France, 5 octobre 1902
(« Anatole France lisant son discours aux obsèques de Zola », « Emile Zola » photos D.R.)
769 Réponses pour Anatole France, tout le monde descend !
Tout le monde descend sauf Court qui monte…uhuhuhuhuh
qu’on l’ait considéré en son temps comme l’un des plus importants écrivains et critiques littéraires,
—
Joyce le tenait pour un maitre.
Grace à cette révolte juvénile, va t-on revoir fleurir les livre d’Anatole France aux vitrines des librairies ?
Rendons hommage à Clopine, qui fut l’une des très rares à souligner ici et chez Paul Edel, l’importance de cet écrivain dans son modeste panthéon personnel. Les critiques professionnels et les professeurs tireront-ils la leçon involontaire infligée par cette honnête lectrice passionnée ?
« Mon seul problème au #BacFrancais c’est que je ne savais pas si Anatole France était une femme ou un homme »
Que dire alors de Céline ?
Billet vaseux…. car on se fout complètement d’Anatole France lorsqu’on est jeune !
Comme on se fout des vieux qui gnangnantisent sur leur banc, sur leur blog, appuyés sur leur canne, leur clavier…
Evidemment, pour les vioques qui ont lu ses œuvres complètes chez Calmann-Levy 1926, bois gravés de Louis Caillaud, on retiendra qu’il fut grand, merveilleux, toujours pertinent…
Et alors ! ….c’est fini !
Ce sont les gosses qui ont raison : Anatole est un grand de la Terre plate, la vieille terre, et nous avons besoin d’autre chose que de la commémoration de nos grands !
Où se cache celui des temps actuels ? Nous avons besoin d’un messie d’Etat.
Au lieu de d’agiter en tous sens, JC, répond donc plutôt à cette question : « Les écrivains ont-ils pour mission essentielle de célébrer ce qui fait la grandeur de l’être humain ? »
« Rendons hommage à Clopine » (Jibé)
… tout flatteur vit aux dépends de celui qui… et coetera, et coetera …
Sacré lèche-cul, le Barozzi !
Vous fatiguez pas, Jibé : JC, irréCUCULpérable !
Là où tu vois de la flatterie il n’y a que l’expression d’une vérité dont chacun peut juger, JC. Et pour la grandeur de l’être humain, tu passes ton tour ?
Belle entrée en matière de Passou pour saluer France. J’ai une hypothèse: c’est le nom même de France qui génère la haine des crapauds qui lui crachent dessus. Merci 60 ans d’autocritique et d’autoflagellation auxquelles ont participé beaucoup des commentateurs de ce blog qui barbotaient dans leur jeunesse dans la boue puante de l’extrême gauche.
Si Joyce en fait un maitre, et Proust, Bergotte, il doit il y avoir une raison, non?
Ou n’est-ce que de la perfidie littéraire? Je me souvins de méchancetés Céliniennes « anti-France »…
« Les écrivains ont-ils pour mission essentielle de célébrer ce qui fait la grandeur de l’être humain ? »
« Les écrivains » ? ça ne veut rien dire…
Comme les plombiers il y a ceux qui réparent les fuites, et il y a ceux qui les créent. Question sans intérêt.
« la grandeur de l’être humain » ? Rions mes Frères ….
En fait, il y a deux France. l’écrivain-totem de la Troisième, et celui, ce n’est pas incompatible, qui fait aopel à des nègres comme Brousson pour sa Jeanne d’Arc.
Si l’on est méchant, on peut ajouter le poète Parnassien des Noces Corinthiennes, mais le recueil de vers de préférence chez Lemerre était alors un passage obligé. Daudet lui-même y a sacrifié…ça ne suffit pas à en faire des poètes;
il y a aussi le France qui ne fait plus rien, que de combler les attentes des bibiophiles. Les Mémoires d’un Volontaire de 1902 sont une oeuvre terne et plate qui ne tient que par son iconographie gentiment post-révolutionnaire. Mais on a pas été le fils du libraire Thibault pour rien…
Enfin, il y a l’imbécile qui cherche des gifles en allant précher pour le monument à Renan à Tréguier, hideuse chose que Renan, attentif à ne pas choquer les croyances d’autrui, ne demandait d’ailleurs pas…
Beau titre de Passou, jouant sous le double sens du verbe descendre.
On fait grand cas d’imbécillités postées sur des réseaux sociaux par une poignée d’adolescents qui -sous prétexte de dérision (à usage interne, ne l’oublions pas)- se font volontiers plus bêtes qu’ils ne sont et en rajoutent. Ils ont en cela le comportement classique des ados de tous les temps. Pas de quoi en tirer des conclusions définitives sur le déclin des humanités, la baisse du niveau culturel de la jeunesse, cette scie reprise depuis Socrate bien qu’elle soit démentie par toutes les recherches scientifiques.
On sait bien, petit rappel, que seul vous intéresse le France des bibliophiles !
@Jibé dit: 19 juin 2016 à 11 h 32 min
« Que de glu, que de glu…. »
Que de mesquinerie ! que de mesquinerie !, Christiane.
Ce qui ne serait pas le cas de la vraie Christiane…
Merci à radioscopie de remettre les pendules à l’heure, lors des épreuves du bac les ados redoutent les « inconnues », Anatole qui déboule au bac ça déroute nos gosses, alors ils pestent, comme le font les ados: avec toute la mauvaise foi dont ils sont capables, pour vouloir que les ados, découvrant l’existence d’Anatole le jour du bac, aillent se réjouir sur les réseaux sociaux d’avoir eu le privilège de découvrir un prix nobel , un grand écrivain, un dreyfusard et tout le tremblement ! eh bien, il faut vraiment ne pas les connaître…
Oui, de Nota. Moi je rencontre beaucoup de jeunes, étudiants ou travailleurs, qui ne me font pas désespérer de l’avenir. Alors que le dernier poilu est mort, ne voilà t-il pas que l’on voit poindre une nouvelle génération d’anciens combattants de l’Education Nationale qui, tels Alba ou MàC, nous annoncent l’apocalypse ! Dans leur vie peut-être ?
Parce que, les gars… vous vous figurez que les adolescents d’aujourd’hui ressemblent à vous-mêmes, à votre père, adolescents ?!
Enfantelets ! que faites vous de leurs « outils » ? … négligeables…. ?! Anatole France… uhuhuhu !
Il doit bien y avoir parmi eux quelques jeunes cons qui te ressemblent, JC, sois heureux !
« Il n’y a qu’un pays au monde dans lequel ces grandes choses pouvaient s’accomplir. Qu’il est admirable, le génie de notre patrie! Qu’elle est belle, cette âme de la France, qui dans les siècles passés, enseigna le droit à l’Europe et au monde! La France est le pays de la raison ornée et des pensées bienveillantes, la terre des magistrats équitables et des philosophes humains, la patrie de Turgot, de Montesquieu, de Voltaire et de Malesherbes. »
Je ne demande pas que l’on s’exprime encore comme cela aujourd’hui, je demande seulement que l’on ne méprise pas ceux qui l’ont fait dans le passé et que l’on ne rende pas impossible un tel sentiment d’amour en noircissant systématiquement l’histoire de ce pays.
« Il doit bien y avoir parmi eux quelques jeunes cons qui te ressemblent, JC, sois heureux ! » (Jibé)
Je ne leur souhaite pas une aussi funeste ressemblance ! Pauvres gosses…
« Oui, de Nota. Moi je rencontre beaucoup de jeunes, étudiants ou travailleurs, »
Où ça Jibé?
Papy,
remonte dans ta chaise roulante … ! et la prochaine fois, vote bien, si tu aimes tes gosses… !
Anatole, on s’en secoue la tige de jade. Et Montesquieu, on l’ignore avec tendresse.
Il se trouve que l’ainé des mes petits-fils passait le Bac français cette année et que, pour lui, France n’était pas une rue ou une station de métro.
Cela dit, il n’était pas nécessaire de connaitre l’œuvre d’Anatole France pour traiter le sujet…
Un dessin de Chaval montre un type de dos devant une carte de France; le texte du dessin: « Anatole Thibault cherchant un pseudonyme ».
Dans le Proust de Painter, le biographe rapporte qu’Anatole France était enfermé à clef par sa maîtresse (Madame de Caillavet)tous les matins de 9h à 13h dans le salon où Anatole devait écrire.
J’apprécie en outre médiocrement la présence de la mort dans la littérature proposée à la sagacité de la jeunesse; déjà qu’ils pensent sans doute que la littérature (et l’écriture) est un vrai truc de vieux, du passé, de cimetière, rien que des morts, ça ne va pas arranger les choses, ces éloges funèbres; peut-être que c’est du livre que l’on veut inconsciemment leur faire faire l’éloge funèbre; l’association en tout cas ne me paraît pas très heureuse.
Le mois dernier, par exemple, ribouldingue. Sur la petite équipe de tournage d’un film sur Cannes, dont j’ai écrit le scénario. Deux jeunes stagiaires, un garçon et une fille, élèves du master de cinéma du lycée Carnot de Cannes, un des meilleurs de France, où j’ai jadis fait mes humanités. Deux jeunes, intelligents, passionnés, bosseurs et curieux d’apprendre. A Paris, je rencontre aussi des jeunes vendeurs stagiaires, dans le groupe où travaille mon ami. La plupart on beaucoup plus de courage et de mérite que j’en avais à leur âge…
Le livre est mort, nous l’avons dit, nous autres les Porquerollais de souche récente, et il ne sert à rien d’être aux côtés de E.N. dans son combat passéiste contre la modernité …
Les gosses ont besoin du numérique pour échanger entre solitaires, pas de l’éjaculat onaniste des papoteurs !
« …Je crois qu’il a souffert au dedans de lui-même, dans le secret de son âme silencieuse et comme voilée du manteau stoïque. Mais j’aurais honte de le plaindre. Je craindrais trop que ce murmure de pitié humaine arrivât jusqu’à ses oreilles et offensât la juste fierté de son cœur. Loin de le plaindre, je dirai qu’il fut heureux, heureux parce qu’au jour soudain de l’épreuve il se trouva prêt et n’eut point de faiblesse, heureux parce que des circonstances inattendues lui ont permis de donner la mesure de sa grande âme, heureux parce qu’il se montra honnête homme avec héroïsme et simplicité, heureux parce qu’il est un exemple aux soldats et aux citoyens. La pitié, il faut la garder à ceux qui ont failli. Au colonel Picquart on ne doit donner que de l’admiration.»
C’est pompeux, je vous l’accorde, mais c’est pour des écrits comme celui-là que j’aime lire Anatole France.
Il n’y aura plus de « grand écrivain » car il n’y aura plus de lecteurs dans une génération ou deux… Et alors ? Les néanderthaliens, les sapiens, ne savaient pas lire et on a marché sur la lune, et Donald va être élu…..
Le fait est que presque plus personne en France ne lit plus Anatole France. A peu près aucun prof de lettres, depuis des décennies, dans aucun lycée, n’a pris l’initiative de faire étudier à ses élèves une oeuvre d’Anatole France, même une des plus justement renommées, comme « Les dieux ont soif », « Crainquebille » ou « L’île des pingouins ». La question est de savoir pourquoi. La réponse a un rapport, à mon avis, avec l’écriture d’Anatole, par trop académique, gnangnan et douceâtre. C’est une espèce de sous-Victor Hugo fin de siècle, une sorte d’anti-Barrès de gauche. Barrès n’est plus guère lu non plus, d’ailleurs, un peu pour les mêmes raisons qu’Anatole. Tous deux trop enfoncés dans les péripéties de leur temps, l’art moyen de leur temps, regard et écriture d’époque Je serais curieux de savoir à combien Gallimard a tiré son édition de la Pléiade ; ça ne doit pas crever les plafonds de vente.
C’est vrai que la Pléiade… Le Lagarde et Michard… Mais une station de métro ! Le risque évidemment c’est d’être enterré…
Annelise avait et a toujours raison : JC EST UN GROS POCR
PORC bien sûr GROS bien évidemment
Mais qui c’est ce type, à la fin ? Ou alors c’est un marin, non ?
@Jibé dit: 19 juin 2016 à 12 h 53 min
J’avais mis des guillemets, vous citant !
raymond prunier dit: 19 juin 2016 à 13 h 56 min
J’apprécie en outre médiocrement la présence de la mort dans la littérature proposée à la sagacité de la jeunesse; déjà qu’ils pensent sans doute que la littérature (et l’écriture) est un vrai truc de vieux, du passé, de cimetière, rien que des morts, ça ne va pas arranger les choses, ces éloges funèbres; peut-être que c’est du livre que l’on veut inconsciemment leur faire faire l’éloge funèbre; l’association en tout cas ne me paraît pas très heureuse.
Yes. Et même sans les arguments, au demeurant clairs et pertinents, eh bien comme qui dirait ça jette un froid ; sans compter que pour réchauffer justement y a des cracheurs de feu…
A cet âge-là on savait même pas ce que c’était, tous ces vistemboires mortuaires ; c’est peut-être aussi une sorte de grande peur de toute la société, comme diraient WGG sur le Zinc et mêmes d’autres et pas mal d’entre eux…
Annelise a tort : je ne suis pas gros !
Et si je ne vais pas au cinéma, c’est parce que 99% des films sont nuls, et qu’en plus j’ai peur dans le noir sans ma maman pour me protéger.
Il paraît en effet qu’on ne lit plus beaucoup Anatole France, et l’on peut dire que c’est plutôt dommage, tant ce grand styliste était aussi un profond moraliste. L’avoir donné au bac de français est une très bonne chose, qui permet, dans ce texte, de voir que France ne s’était pas du tout trompé sur Zola. Beaucoup de jugements d’aujourd’hui, qu’on parcourt dans la presse par exemple, seraient avantageusement corrigés par ce que disait déjà France à son époque. France, c’était la manifestation d’un état d’esprit qui a complètement disparu, celui d’un temps où la France (le pays) avait encore, par sa littérature, quelque chose à apprendre au monde. D’où une certaine nostalgie des littéraires pour un esprit aussi éminent.
« Les dieux ont soif », « Crainquebille » ou « L’île des pingouins »
Et aussi Le Révolte des Anges et Les Histoires contemporaines
Dans sa présentation, le catalogue de la Pléiade nous indique que Queneau et Supervielle aimaient beaucoup France. Bon indice.
Baroro, t’écros ça… Alors que le dernier poilu est mort, ne voilà t-il pas que l’on voit poindre une nouvelle génération d’anciens combattants de l’Education Nationale qui, tels Alba ou MàC, nous annoncent l’apocalypse ! Dans leur vie peut-être ?
t’es sûr que c’est unquement dans nos vies??? bien sûr…Orlando, pas le furioso, hein, non, Orlando florido, tu penses pt’êt que c’était un signe de paix dans le monde annoncée pour les douze prochains millénaires? C’que vous pouvez être naïfs..les Parigots branchouilles oberkampfouilles !!! tant que « Mon marchand de vin » , « mon fromager » , « mon chausseur » est ouvert et bien achalandé, le reste du monde peut bien sombrer. je vais te raconter un p’tit truc Barorointramuros : sur les crêtes de la Margeride, depuis 60 ans, des apiculteurs récoltent ce merveilleux miel de bruyère et de genêt. Depuis que j’ai émigré définitivement , loin de cette ville pourrie, j’ai pu parler avec pas mal dedits apiculteurs: 67% de pertes d’abeilles en 10 ans. Et là-ba, il n y’a pas de pesticides néonicotinidiens…
Les températures moyennens augmentent sans interruption de 0,09% chaque hiver depuis 20 ans.
Alors ajoute à ça, les innombrables prémisses de la guerre civile en France, et ce n’est pas de la parano seulement de la lucidité désespérée – si tu penses que je déblOque ou Alba aussi, relis, mon grand, les ouvrages innombrables sur le XVI ème siècle entre l’Affaire des Placards et l’Edit de Nantes. Tu verras comment, à partir de 1534, donc, il se développe sournoisement d’abord, puis ostensiblement à partir de Henri II, un climat de découplage entre le discours poiltique et le réel qui aboutit à la catastrophe finale du 24 Août 1572 et les soubresauts qui suivent…Mais D’Aubigné le dit si bien…
Et puis ,toi, dans ton beau Paris chasse-pauvres, quand la Seine va un jour où l’autre dépasser le crâne du zouave, tu verras que Dame Nature qu’on a tant fait chier, eh bien, Dama nature, ton fromager , ton Nicolas, ton Bistro super avec les tapas de Gaby ….tout ça, frrrrrrt glouglouglou….a pus…parti… on naît bien peu de chose, on est bien peu de choses, et on meurt tout chose.
je vais aller tirer au stand de tir de la Fête votive de Grandrieu…ça me défoulera.
Bien à toi….vieux Pirrrrrrate. Ton pote Tipiak
Anatole France, JC la charcutaille, j’en ai parlé souvent à mes élèves, à propos de l’Affaire Dreyfus. Rien que pour cet engagement il a une place de choix dans mon pathéon personnel, à côté de Péguy;
JC a raison : il n’est pas GROS, il est ÉNORME, tout bouffi dans sa graisse d’andouille haineuse, Madame Verniglia qui le voit tous les jours confirme
L’éloge funèbre d’Emile Zola, prononcé en 1902 par Anatole France et proposé pour commentaire aux candidats du bac, aura donc déchaîné une avalanche de réactions moqueuses des intéressés (ou plutôt, pas intéressés du tout) sur les réseaux sociaux. Le contraire eût surpris. Anatole France, qui c’est çui-là ? L’incident aura au moins permis de tester l’étendue des connaissances de nos ados sur un des écrivains les plus admirés de son temps, lui qui décrocha le prix Nobel en 1921 et fut honoré d’obsèques quasiment nationales.
Anatole France est mort il y a plus d’un siècle. Ce serait pourtant un peu facile d’identifier dans l’ignorance de la plupart de nos lycéens à l’égard de son oeuvre et même de sa personne un symptôme de l’inculture grandissante des jeunes générations. Ils ignorent Anatole France, certes, mais ils savent très bien qui sont Hugo, Balzac, Voltaire, et même Racine ou Rabelais. Ce serait plutôt qu’ils sachent qui était Anatole France qui serait étonnant.
Histoire d’en avoir le coeur net, j’ai interrogé sur la question un de mes amis, ancien professeur de lettres. Au temps, pas si lointain (c’était tout de même au siècle dernier), où il enseignait la littérature dans divers lycées, il m’a avoué ne pas se souvenir d’avoir jamais retenu une oeuvre d’Anatole France pour la faire étudier à ses élèves. Une fois cependant, une seule fois, m’a-t-il confié, il avait soumis à la réflexion d’étudiants de BTS un passage de « Monsieur Bergeret à Paris » où il était question de la charité. Les réflexions du personnage principal, manifeste porte-parole de l’auteur, ne manquaient pas, d’ailleurs,selon lui, de pertinence.
Il a reconnu n’avoir guère fréquenté l’oeuvre d’Anatole France, dont il n’aurait lu que quelques titres, « Les dieux ont soif », « L’île des pingouins », « Crainquebille » … Le reste de son abondante production semble être resté inconnu de lui, et il pense que la plupart des lecteurs de sa génération l’ignorent aussi.
C’est qu’au moins après la seconde guerre mondiale, et sans doute même avant, la plus grande partie des livres d’Anatole France avaient, selon lui, cessé d’être lus. Aucun de ses professeurs de collège, de lycée, d’hypokhâgne ou de khâgne n’y fit jamais, croit-il, la moindre allusion.
Cette relégation dans un purgatoire qui tire encore en longueur au point de menacer de se transformer en enfer définitif doit bien pouvoir trouver à s’expliquer, alors que, parmi ses contemporains, un Gide, un Proust, un Péguy, bien moins prolifiques que lui, connaissent aujourd’hui la gloire que l’on sait.
Bien moins prolifiques que lui. Mais d’une toute autre originalité, d’une toute autre force. L’écriture policée d’Anatole France, un peu nonchalante, de (trop) bonne compagnie, le tour de ses réflexions aussi, semblent avoir été cultivés pour plaire au petit-bourgeois de gauche cultivé du temps : on a le sentiment que l’ambition d’Anatole ne va guère au-delà que de séduire ce public-là et de le garder fidèle. Une fois fixées (comme on dirait des couleurs d’une aquarelle) cette écriture et cette pensée semblent ne jamais avoir évolué, ne s’être jamais élevées au-dessus de cette relative médiocrité. Un art moyen. Une pensée moyenne. Anatole France, c’est une sorte de sous-Victor Hugo fin de siècle. Mais le talent ne fait pas oublier le génie.
Pourtant, Anatole France fut admiré de deux au moins des plus grands écrivains de son temps, Proust, qui s’inspira de lui pour le personnage de Bergotte, et Joyce.
Joyce … On ne saurait trouver figure plus antithétique de celle de France que Joyce. A l’art « moyen » du premier s’oppose l’art expérimental, puissamment novateur, du second. Au point de perdre plus d’une fois ses lecteurs — même une fois conquis — en route. Ce n’est pas lui qui se serait attaché à fidéliser son public, il se serait plutôt ingénié à le dérouter à l’égarer, lui proposant sans cesse d’autres énigmes, sphinx de la littérature sommant son lecteur de renouveler l’exploit d’Oedipe ! Aux énigmes d’ « Ulysse » succèdent celles, encore plus redoutables, de « Finnegan’s wake ».
Dieu sait que, pour ma part, et, comme du reste tous ses lecteurs, je n’ai pas résolu toutes les énigmes d' »Ulysse » . Mais, comme plus d’un, j’ai été définitivement conquis par l’ébouriffante inventivité narrative, l’écriture virtuose, violemment novatrice, la verve parodique incomparable, l’humour et les transgressions provocatrices (qui firent hurler une bonne partie des premiers pudibonds lecteurs irlandais et britanniques), la justesse, la vérité de ce roman des romans. « Ulysse » est un de ces chefs-d’oeuvre auxquels on revient toujours, qu’on rouvre, presque au hasard, y découvrant de nouvelles merveilles. Tiens, par exemple, pour moi, tout récemment, ces quelques pages enthousiasmantes où Joyce nous peint — plutôt nous fait entendre — la bande de joyeux soiffards débarquant dans le pub de Burke au sortir de la maternité (pages 523/530 de la nouvelle traduction coordonnée par Jacques Aubert) : le tout extraordinairement vocal (on voudrait le travailler pour le dire ; l’idéal serait sans doute de s’y coller à plusieurs) et pourtant puissamment visuel, sorte d’équivalent parodique d’un choeur d’opéra ou de revue de music-hall, dans un chapitre qui abandonne complètement le registre de la narration romanesque traditionnelle pour explorer les ressources croisées de l’écriture théâtrale et du montage cinématographique.
Ah, comme on est loin de l’écriture académique, prudemment policée, d’une nonchalance de bonne compagnie, de notre Anatole national !
Je préfère Anatole FRANCE à François HOLLANDE.
Et ce n’est pas du nationalisme
Et Célestin PORTUGAL (1867-1950) vous connaichez?
Le bac de français serait-il devenu une sinécure ? Selon « Livres hebdo », les lycéens s’attendait à tout sauf à Anatole France :
« Alors que 503 732 candidats planchent ce vendredi 17 juin sur l’épreuve écrite du bac de français, beaucoup d’entre eux se sont préparés à tomber sur un texte de Laurent Gaudé, Eric-Emmanuel Schmitt ou Maylis de Kerangal. Les auteurs vivants sont de plus en plus prescrits au collège et au lycée. »
Allez tous lire sur le blog de Clopine la « lettre à Anatole France » qu’elle a produite dans un concours de « lettres à un grand écrivain »
Dommage qu’elle ne soit pas candidate au bac , elle aurait fait un carton
J’ai un peu lu Anatole France ,d’abord les extraits qu’on lisait de mon temps à l’école primaire ou dans le premières années de lycée et dont on tirait des dictées , plus tard j’ai lu l’ile des pingouins courageux ouvrage à visée politique où il s’affirme résolument dreyfusard ;Mais ce j’ai lu aussi et que j’ai beaucoup aimé,c’est l’orme ,roman lequel j’ai trouvé une délicieuse chronique de la vie provinciale dans un chef –lieu de département, où arrivent amortis les échos des empoignades politiques parisiennes , à un moment où, dans cette ville, du prefet au curé ,chacun volens nolens a fini à sa manière par s’accomoder de l’installation dans la république et de l’inscription de la laîcité dans les institutions ;le tout sur fond d’un quotidien qui n’echappe pa tout à fait au clochemerlisme
Qaunt au texte proposé au bac il m’inspire deux remarques :
D’abord avec les condoléances rapides qui constituent l’exorde il est clair que France veut evacuer sa gêne d’avoir à s’adresser à la seule l’épouse légitime alors que la bigamie de Zola était connue comme l’existence des deux enfants que lui avait donnés sa maïtresse et qui ont à sa mort porté son nom par volonté même de cette généreuse épouse. Zola evidemment, contrairement à d’autres , n’avait pas prévu de mettre sa bigamie en scène, à ses obsèques.
Quant au style , certes ce texte est magnifiquement écrit dans une langue fluide et classique ,mais il y a indéniablement dans cette rhétorique aux périodes léchées et soigneusement rythmées, quelque chose de démodé, qui freine l’immédiateté de notre admiration ,
Il faut peut-être finalement rappeler que France (1844-1924) est un écrivain pour happy few.
Anatole France, sur la ligne 3 est l’une des rares stations du réseau avec Commerce, je crois Mirabeau et Liège, à posséder deux demi-stations , une par sens , décalées, pour des raisons d’étroitesse de la voirié.
Vous n’en avez rien à cirer, pas grave.
(déjà posté à la fin du truc sur Joyce, mais bon cette fois c’est Anatole qui est au centre…)
Anatole a écrit un livre (nietzschéen) incroyable d’insolence et de violence contre toutes les institutions: « Les opinions de Jérôme Coignard » qui explique pour partie l’aversion jalouse de Breton pour le personnage Anatole France qui au fond dans ce petit livre sorti comme ça par hasard autour de la Rôtisserie de la Reine Pédauque, a pris à Breton toutes ses haines et en a fait un livre joyeux, de bonne humeur, livre ravageur qu’à part chez Voltaire on ne trouve nulle part ailleurs (railleur) dans notre littérature avec une semblable concision.
vous savez, berzinc , des pauvres, il y en a plein la capitale
Charles dit: 19 juin 2016 à 14 h 26 min
« Le fait est que presque plus personne en France ne lit plus Anatole France. A peu près aucun prof de lettres, depuis des décennies, dans aucun lycée, n’a pris l’initiative de faire étudier à ses élèves une oeuvre d’Anatole France… »
Si ce n’est déjà fait, lancez-vous en politique et décrochez le (prochain) poste de ministre de l’Education nationale. Vous pourrez ainsi tenter d’imposer A. France au programme. Et les « profs de lettres » suivront… A l’Education nationale, le menu est imposé, chaque prof ne fait pas sa petite tambouille dans son coin.
« les innombrables prémisses de la guerre civile en France »
vous croyez? et en France seulement?
« Les auteurs vivants sont de plus en plus prescrits au collège et au lycée. »
ils font le buzz?
On attend la photo certifiée de JC charcutaille
le roman dont je parle dans mon post précèdent est l’Orme du Mail le titre complet à sauté dans ce que j’i posté
Mirabeau-Tonnerre, ou Mirabeau-Tonneau ? Nuance…
C’est pas bien, ça, de tirer tout le monde vers le bas. On dirait du Nisard…
Et surtout de prendre à partie une jeunesse qui n’est pas là pour répondre.
Et comme ils avaient malmené Victor Hugo enterrant sa fille, cette constante perspective de la mort des héros a de quoi gonfler.
Alors de quoi ça cause ?
« Bref, quelle idée les gens de l’EducNat ont-ils eu d’aller chercher un texte de cet inconnu et qui aurait dû le rester plutôt que l’éloge funèbre de Michaël Jackson par le reste du monde. »
un peu de curiosité- j’allais dire: de bon père de famille, en ce jour où ils sont fêtés en FRance- sur les programmes de l’EN au bac de français, et on apprend que le cadre est le suivant:
-le personnage de roman du XVIIème à nos jours
-ecriture poétique et quête du sens du moyen-âge à nos jours
– la question de l’Homme dans l’argumentation du XVIème à nos jours.
Liberté pédagogique d’ailleurs laissée aux enseignants avec indication de quelques auteurs, Zola , n’étant cité que pour son « le roman expérimental » ( vous connaissez ? Moi, non)
le sujet des séries ES et Sssssss , celui du « commentaire de texte » apparaît plus appartenir à l’enseignement de « la question de l’Homme dans l’argumentation du XVIème à nos jours. »
1ère question: est-ce que l’éloge funèbre est la forme achevée d’un argumentaire ?
Et d’ailleurs quels leviers émotionnels met en oeuvre A. France pour pour faire un éloge dithyrambique d’un homme de lettres ?
Zola romancier naturaliste, qui a peint, et plutôt excellemment le milieu ouvrier, les petites mains…
Alors qu’a donc fait Zola, qui a raté son bac, pour mériter un tel éloge politique, sachant que le texte proposé s’arrête avant le passage du discours consacré au » J’accuse » ?
A l’Education nationale, le menu est imposé, chaque prof ne fait pas sa petite tambouille dans son coin. (radioscopie)
Ce ne fut pas toujours le cas. Dans la seconde moitié du siècle dernier, le prof de lettres jouissait d’une grande liberté pour établir son programme.
J’ai bien aimé ce que dit Raymond Prunier des « Opinions de Jérôme Coignard » : ça donne envie d’y aller voir. Anatole n’est pas vraiemnt ma tasse de thé, mais qui sait ? En littérature comme en tout, notre époque est celle des conversions et des reconversions ! Et pas de meilleur prosélyte qu’un lecteur enthousiaste.
peu importe que les lycéens aient lu Anatole France, l’important est qu’ils en possèdent le contenu… Même ceux qui balancent des SMS ricanants sont d’accord avec cette phrase de lui, qui reste une des plus belles de la langue française :
« on croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels ».
Au début des années 80, il y avait eu une adaptation télévisée en plusieurs épisodes des romans de France autour de M. Bergeret (« L’Orme du mail », etc.), avec Claude Piéplu dans le rôle-titre. Apparemment, personne ne s’en souvient.
C’était du temps où la TV était encore un peu créative. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, certes…
le sujet des séries ES et Sssssss , celui du « commentaire de texte » apparaît plus appartenir à l’enseignement de « la question de l’Homme dans l’argumentation du XVIème à nos jours. » moi
Réflexion faite à l’aveugle, je viens de voir que c’est marqué dessus la feuille d’examen.
« Après une question de compréhension, ils ont eu le choix entre trois sujets d’écriture »
oui, oui mais encore que fallait-il comprendre au préalable ?
Les qualités des morts illustres. Ah.
@DHH
L’Orme du mail est le premier des quatre « romans » ou plutôt recueils de chroniques qui composent « Histoire contemporaine »; viennent ensuite Le mannequin d’osier, L’Anneau d’améthyste et Monsieur Bergeret. Ces écrits sont contemporains de l’Affaire Dreyfus très importante dans les deux derniers.
Monsieur Bergeret à Paris,évidemment.
Mais finalement p’être bien que M. Jackson fait du bien aux lettrés.
Tiens en voilà un bel exemple, une khâgneuse !
« Who is it »
@DHH dit: 19 juin 2016 à 17 h 06 min
Depuis le temps qu’elle fait des liens vers son blog, il faudrait être aveugle pour ne pas savoir comment y accéder.
Malgré votre injonction, non, DHH je n’irai pas sur ce blog. Je n’ai plus du tout envie de lire cette femme fourbe. Il suffit de trouver ses post ici.
bonne soirée.
Impressionné par l’éloge que fait Raymond Prunier des « Opinions de Jérôme Coignard », j’y ai jeté un oeil sur Wikisource. C’est épouvantablement ennuyeux car y fait des ravages le détestable goût pour le bavardage qui gâte tant d’ouvrages d’Anatole (voir « Monsieur Bergeret à Paris » etc. Dire que Prunier place ce brouet au-dessus de Voltaire !
Moi j’ai rien lu d’Anatole, ai découvert l’île des pingouins ici même, mais alors Zola, quel bonheur…
A propos des « Opinions de Jérôme Coignard », Prunier parle de concision. C’est tout le contraire ! Cela n’arrête pas de tirer à la ligne, d’enchaîner joliesse sur joliesse. Le résultat est que les idées se retrouvent noyées sous le robinet d’eau tiède d’une écriture qui, justement, ignore la concision, dans une insupportable auto-complaisance narcissique. Anatole écrit comme, probablement, il devait causer dans les salons. Assommant.
@Charles dit: 19 juin 2016 à 18 h 43 min
« Assommant » ! Le mot est juste, encore une fois !
@Charles
C’est un dangereux brûlot habillé en chrétien qui sous couvert de fiction très curé (il faut bien se protéger) s’en prend au pouvoir, à la justice, aux caractère moutonnier des humains, à la démocratie, à l’académie etc. et détruit toutes les valeurs qui font notre société. Le recul historique est également un cache misère efficace. La fiction décrit cruellement l’affliction d’être homme en société. D’être un homme tout court. On peut s’y tromper car quantité de procédés font écran; mais la destruction des valeurs est bien là, indéniable.
C’est beau, France. J’ai découvert, ébloui, sans en savoir le nom, ce qu’est la littérature en lisant tout jeune Le Livre de Mon Ami. Les Dieux Ont soif est un chef d’oeuvre, ancêtre de La Ferme des Animaux. Son sens, sa quête d’une justice qui ne se paierait pas de mots devraient sérieusement nous interpeller. Quant à « gifler un cadavre », nous avons celui d’Aragon.
France, C’est beau et c’est sain.
Ci-dessous, L’Eglise et la République.
Ce qui est gênant tout d’meme, c’est que l’enseignement en hollandie de la question de l’Homme dans l’argumentation du XVIème à nos jours, est vachement socialo-compatible…
Ah, bah, le Passou, là, dis donc il s’est pas foulé, hein !
Widergänger dit: 19 juin 2016 à 19 h 22 min
Apparition d’Al-Baladinde, le redresseur tordu…
Bonne soirée,
Et dans cinq ans, lorsqu’ils feront leurs CV :
– Vous avez le bac ?
– Le bac Anatole France !
D’ici que ceux qui ont pondu les sujets du bac de français soient des frondeurs du PS, quand on lit le jargon boursouflé du programme de l’EN qui cause « pédagogie », on peut se poser des questions.
ne médisez pas Sergio, ne médisez pas, ils auront leur bac avec mention « mes dents ».
Les rédacteurs de l’épreuve de français du bac S auraient mieux fait de consulter un plan du métro parisien; ce qui a sûrement dérouté les élèves c’est qu’il n’y a en effet aucune correspondance entre Emile Zola et Anatole France, respectivement situées sur la ligne 6 et sur la ligne 3, lignes qui à ma connaissance ne se coupent nulle part.
On ne nous dit rien de l’origine de la photo métropolitaine qui ouvre ce billet.
Pas évident de trouver à l’improviste une photo ordinaire d’une station de métro donnée.
Doit -on en conclure que Passou est allé lui-même aujourd’hui au petit matin photographier la station Anatole France afin de nous bluffer avec cette illustration en forme de calembour de son billet?
Entièrement d’accord avec DHH pour percer à jour ce mystère. De plus il serait intéressant de savoir si le métro se dirige vers Pont de Levallois ou Gallieni.
Ce qui n’est pas précisé, mais là, les bacheliers auraient trop pu se lâcher, c’est qu’Anatole était surnommé par ses ennemis, Anatole Prusse.
– Le bac Anatole France ! Sergio.
D’un autre côté tous les bateaux ne sont pas nécessairement des Ferry.
« Parigots branchouilles oberkampfouilles !!! »
Combien de victimes, Berguenzinc, entre la Bataclan et l’hypercasher ?
En attendant la fin du monde, individuellement ou collectivement, du côté d’Oberkampf ou du côté de la Margeride, pourquoi ne pas profiter de chaque instant qui nous est octroyé.
Avec Alba, vous croyez être les seuls à savoir que nous vivons au-dessous du volcan ? Vos sauts de cabris hystériques m’évoquent plutôt les convulsionnaires de Saint-Médard ! Le zouave du pont de l’Alma, qui regarde passer la Seine, en a vu passer d’autres. Sociologiquement, Paris est plein de riches et de pauvres. Ce sont plutôt les classes moyennes qui en sont condamnées à aller s’installer de l’autre côté du périphérique…
Bien à toi !
c’est le quai direction Galleni….
« on croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels ».
On peut faire plus con, mais ça va être difficile… chez Chavez, peut être ?
Quand on a les nerfs fragiles, on vient pas causer avec les Commandeur qui rodent ici …. uhuhu !
Bonne nuit, les hystériques !
Les soirées de Médan. A côté du château.
Il dormait à côté d’Alexandrine.
Un fou frappé boucha sa cheminée avec des briques cimentées. Il est mort étouffé, intoxiqué.
Alexandrine a survécu.
Le fou avait une rage folle (normal pour un fou) que Zola ait remporté, grâce à son inouï pamphlet J’accuse, la réouverture du procès du capitaine Dreyfus.
Je vous apporte la preuve de mes dires.
Je remercie vivement Madame Marion Aubin de Malicorne, château de Médan, des informations qu’elles m’a si aimablement fournies suite à notre conversation sur Emile Zola.
« tout cela serait, il est vrai, en ces temps d’inversion des valeurs, de confusion des genres et de déréliction générale, de nature à l’enfoncer. »
eh bien pour ma part, je pense l’avoir fait…
Bravo aux bacheliers qui, sans le savoir, ont eu un geste, heu, patriotique ?
« mais alors Zola, quel bonheur… » (LVDLB)
« Ce n’était plus chose facile que de gagner l’escalier. Une houle compacte de têtes roulait sous les galeries, s’élargissant en fleuve débordé au milieu du hall. Toute une bataille du négoce montait, les vendeurs tenaient à merci ce peuple de femmes, qu’ils se passaient des uns aux autres, en luttant de hâte. L’heure était venue du branle formidable de l’après-midi, quand la machine surchauffée menait la danse des clientes et leur tirait l’argent de la chair. A la soie surtout, une folie soufflait, le Paris-Bonheur ameutait une foule telle, que, pendant plusieurs minutes, Hutin* ne put faire un pas ; et Henriette**, suffoquée, ayant levé les yeux, aperçut en haut de l’escalier Mouret, qui revenait toujours à cette place, d’où il voyait la victoire. Elle sourit, espérant qu’il descendrait la dégager. Mais il ne la distinguait même pas dans la cohue, il était encore avec Vallagnosc***, occupé à lui montrer la maison, la face rayonnante de triomphe. Maintenant, la trépidation intérieure étouffait les bruits du dehors ; on n’entendait plus ni le roulement des fiacres, ni le battement des portières ; il ne restait, au-delà du grand murmure de la vente, que le sentiment de Paris immense, d’une immensité qui toujours fournirait des acheteuses. Dans l’air immobile, où l’étouffement du calorifère attiédissait l’odeur des étoffes, le brouhaha augmentait, fait de tous les bruits, du piétinement continu, des mêmes phrases cent fois répétées autour des comptoirs, de l’or sonnant sur le cuivre des caisses assiégées par une bousculade de porte-monnaie, des paniers roulants dont les charges de paquets tombaient sans relâche dans les caves béantes. Et, sous la fine poussière, tout arrivait à se confondre, on ne reconnaissait pas la division des rayons : là-bas, la mercerie paraissait noyée ; plus loin, au blanc, un angle de soleil, entré par la vitrine de la rue Neuve-Saint-Augustin, était comme une flèche d’or dans la neige ; ici, à la ganterie et aux lainages, une masse épaisse de chapeaux et de chignons barrait les lointains du magasin. On ne voyait même plus les toilettes, les coiffures seules surnageaient, bariolées de plumes et de rubans ; quelques chapeaux d’homme mettaient des taches noires, tandis que le teint pâle des femmes, dans la fatigue et la chaleur, prenait des transparences de camélia. Enfin, grâce à ses coudes vigoureux, Hutin ouvrit un chemin à ces dames, en marchant devant elles. Mais, quand elle eut monté l’escalier, Henriette ne trouva plus Mouret, qui venait de plonger Vallagnosc en pleine foule, pour achever de l’étourdir, et pris lui-même du besoin physique de ce bain du succès. Il perdait délicieusement haleine, c’était là contre ses membres comme un long embrassement de toute sa clientèle.
– A gauche, mesdames, dit Hutin, de sa voix prévenante malgré son exaspération qui grandissait.
En haut, l’encombrement était le même. On envahissait jusqu’au rayon de l’ameublement, le plus calme d’ordinaire. Les châles, les fourrures, la lingerie grouillaient de monde.
[…]
Comme tous les soirs, Lhomme, premier caissier de la vente, venait de centraliser les recettes particulières de chaque caisse ; après les avoir additionnées, il affichait la recette totale, en embrochant dans sa pipe de fer la feuille où elle était inscrite ; et il monta ensuite cette recette à la caisse centrale, dans un portefeuille et dans des sacs, selon la nature du numéraire. Ce jour-là, l’or et l’argent dominaient, il gravissait lentement l’escalier, portant trois sacs énormes. Privé de son bras droit, coupé au coude, il les serrait de son bras gauche contre sa poitrine, il en maintenait un avec son menton, pour l’empêcher de glisser. Son souffle fort s’entendait de loin, il passait, écrasé et superbe, au milieu du respect des commis.
– Combien, Lhomme ? demanda Mouret.
Le caissier répondit :
– Quatre-vingt mille sept cent quarante-deux francs dix centimes !
Un rire de jouissance souleva le Bonheur des Dames. C’était le plus gros chiffre qu’une maison de nouveautés eût encore jamais atteint en un jour. »
(« Au Bonheur des Dames », folio classique n°3218)
* Un vendeur bellâtre du rayon des soieries.
** Henriette Desforges, la maîtresse d’Octave Mouret.
*** Un ami d’enfance, récemment retrouvé dans le salon de sa maîtresse, auquel Mouret veut montrer le spectacle de son éclatante réussite sociale.
Merci Barozzi, j’ai vu l’autre jour que la Samaritaine allait faire place à des bureaux…
Je ne peux pas tout vous copier mais j’ai l’article de presse en mains : Mort, Zola, le 29 septembre 1902, l’enquête conclura à un accident : intoxication par des émissions d’oxyde de carbone provenant de la cheminée. Le Quotidien de Paris publie le 29 septembre 1953 la preuve qu’il s’agit d’un assassinat politique.
Jean Bedel, journaliste de Libération, se livre en 1953 à une enquête.
Henri Buronfosse, entrepreneur de fumisterie, avait travaillé sur le toit d’une maison voisine de celle de Zola le 28 septembre 1902. En avril 1927, sentant sa fin prochaine, il se confie/confesse à M. Hacquin.
Hacquin, je vais vous dire comment Zola est mort. J’ai confiance en vous, et du reste, il va y avoir prescription. Zola été asphyxié volontairement. C’est nous qui avons bouché la cheminée de son appartement. Et voilà comment : dans une maison voisine, il y avait des travaux de réfection de de la toiture et des cheminées. Nous en avons profité, par suite du va-et-vient continuel dans cet immeuble, pour repérer la cheminée de Zola et la boucher. Nous l’avons débouchée le lendemain matin, très tôt. Nous passâmes inaperçus. Vous savez le reste…
La motivation de ce crime semble être la colère que Zola l’ait emporté, ainsi que la Justice lors de la résolution de l’affaire Dreyfus. Et du blanchiment du capitaine.
D’aucuns ne lui ont jamais pardonné. Jusqu’à l’assassiner.
Zola et LES SOIRÉES DE MÉDAN
Hollande et LES JOURNÉES DES SANS-DENTS
Pas de quoi, LVDLB, c’est dans un de mes goûts douteux.
http://www.gallimard.fr/Catalogue/MERCURE-DE-FRANCE/Le-Petit-Mercure/Le-gout-du-bonheur
De toutes façons, oui, bravo aux bacheliers, parce que c’est le centenaire de la naissance de Camus, que le prof leur dit tout sur Camus, et le sujet qui sort est Giono.
Alors, bravo aux bacheliers pour leur adaptation élastique à l’épreuve.
Bravo, bravo…
« Je ne peux pas tout vous copier mais j’ai l’article de presse en mains »
Cette affaire Hacquin est détaillée sur wikipédia.
Barozzi, je me disais bien que vous faisiez de la retape pour vos collages… Au p’tit bonheur de vos ciseaux, que ça colle et rien de plus.
Même pas le goût de la Nana.
https://fr.wikisource.org/wiki/Nana
Je confirme, Rose.
Il existe une édition assez récente de ce texte de Bedel . que Guillemin en soit responsable ne m’étonnerait qu’à demi…
« mais alors Zola, quel bonheur… » (LVDLB)
`
Quel bonheur fou, Zola !
Nana, l’Assommoir, Thérèse Raquin et le monument Germinal.
Ses descriptions au vitriol de la condition misérable des ouvriers au XIX ème. Les jalousies, les batailles au lavoir, le banquet, la déchéance, les petites lâchetés et les grandes servitudes, l’impossibilité de s’extirper de l’alambic qui tue les hommes aussi sûrement que le travail. La dureté de vivre sous terre, les conditions des mineurs (que seul le rugby à treize sauvera en Irlande du nord), l’immense soumission face à des conditions de vie aliénantes.
Je suis heureuse.
On en revient aux grands auteurs classiques.
On laisse les auteurs chichiteux établir leur postérité.
S’il pouvait y avoir Kessel au brevet des collèges, je prends les voiles.
Gary est sorti il y a peu avec les Racines du ciel : 2011.
Le panard, le panard.
En fait je préfère qu’il y ait Laurent Gaudé au bac. Là, oui, c’est super chouette. Surtout si on aime le Soleil.
Qui est Guillemin petit rappel ?
des Scorta : c’est d’accord, magnifique le soleil des Scorta et les cabanes des pêcheurs à cheval au dessus de l’eau, au sud de Bari. Mais se constituer une solide culture classique c’est d’importance et ils auront le temps ensuite, les lycéens.
heu, voui, Rose, mais non. Pour le Soleil des Scorta, c’est une histoire de famille, d’une malédiction, un peu.
sur wikipedia, que je lis fort peu, lvdlv, il n’y a pas noté que le sieur se confesse un mois avant de mourir, crise cardiaque; sur le boulevard de la gare. Et il n’y a pas l’article de presse du 29 septembre 1953, in extenso sous mes yeux. Article publié cinquante et un ans après la disparition d’Emile Zola.
Et son soleil de Haïti, » Danser les ombres » est également une histoire forte.
« Même pas le goût de la Nana »
pour se la jouer qu’en tique des qu’en tique de l’alcôve d’à côté depuis la paroi opposée quelle différence, bravo!
Rose,
Sur wiki, il est indiqué que cette version de l’assassinat de d’E. Zola, relatée en 1953, n’est pas vérifiable compte tenu des éléments recueillis , et qu’elle aurait nécessité la complicité d’un domestique.
Mais M. Court semble avoir d’autres infos ?
Bah, je m’en fiche comme de l’an quarante ; ne me souviens que des cabanes d pêcheurs perchées au dessus de la mer méditerrannée. Alors que l’Assommoir, je peux vous le raconter in extension. L’ascension, l’armée avec la peau grasse de l’oie rôtie qui craquelle, la déchéance de ceux qui se retrouvent sous l’escalier, de celle qui lui bouffe son commerce de lavandière repasseuse, à qui elle a flanqué une volée bien méritée au lavoir, et Nana qui part sur le trottoir, enfantine et déjà salope. (de facto, je ne l’ai pas lu Nana, je l’avoue ; sa mère m’a suffi c’est vrai, l’accompagnement de son homme à l’asile le delirium tremens, elle le singeant pour faire rire la clique, la misère populaire, l’absence absolue de dignité).
Mon Mimile.
in extenso ; de la chute du zingueur du toit au final qui impacte la vie de chacun.
je pense que le 21h46 essaie vainement d’éructer qqchose de merdeux, billet après billet, mais quoi ?
Est-ce le sexe supposé de l’auteur/l’autre qui détermine l’examen? Ou bien les propos qu’il tient ? Quant aux valeurs véhiculées par le texte proposé, JC mis à part, qui ne les partage pas ? (Si l’on fait abstraction du style qui évoque plus, soyons tolérant pour les vieux macs, plus Sparte qu’Athènes)
On peut, je suis, c’est pas mal, souvent d’être borné.
Néanmoins, lorsque quelqu’un dit, à un mois de mourir, « c’est moi qui ait commis ce forfait », sa motivation est d’alléger sa barque au moment du passage.
Et là, ne pas le croire, c’est vraiment tarte;
Je ne vois pas pourquoi on aurait besoin d’y rajouter le domestique : l’auteur des faits les a reconnus. C’est admis, on le croit.
Zola est parti bien trop tôt quel drame pour nous tous : qu’aurait-il commis encore comme chefs-d’oeuvre ?
Cette histoire là, je la crois : Zola est mort à cause de ses engagements politiques ; quand on sait qu’il fut seul contre tous, qu’il s’est battu d’arrache-pied, qu’il a fait réouvrir le dossier, qu’il n’a rien lâché de l’affaire, que seul contre tous il s’est érigé en faux, clamant la vérité vraie, on ne peut qu’être abasourdi de tant de courage, d’honneur, de dignité d’un être valeureux se battant pour la Justice.
Mon Mimile.
Lisant rose qui s’en fiche comme de l’an quarante, – comment discuter avec un marteau ?-je pense que c’est l’heure où elle sort de l’Assommoir, un peu plus que givrée dans
« les servitudes de l’ignorance, les dangers de l’alcool qui le livre imbécile et sans défense à toutes les oppressions, à toutes les misères, à toutes les hontes »
Enfin, et je ne chicanerai pas car j’aime beaucoup Laurent Gaudé, un auteur qui est un monument de notre littérature, on ne peut le mettre à côté d’un charmant freluquet. Ce serait comme comparer la Marne et la Volga. Sans parler du Limpopo.
Un ruisselet d’avec un fleuve aux larges méandres.
Cordialement à tous
ma pauvre la vie dans les bois, tentez de vous intéresser aux autres ; cela vous changera de vous-même.
Il n’y a aucun professeur de français niveau 1ère- et en activité- sur ce sujet ?
Attends voir, il me vient comme un doute tout à coup…
Ils sont tous pas là, et ailleurs ?
Ni profs concernés, ni bacheliers.
Mais pour qui alors ce billet ?
Pour les parents d’élèves ?
Grand moment de solitude, alors.
raymond prunier dit: 19 juin 2016 à 19 h 11 min
@Charles
C’est un dangereux brûlot habillé en chrétien qui sous couvert de fiction très curé (il faut bien se protéger) s’en prend au pouvoir, à la justice, aux caractère moutonnier des humains, à la démocratie, à l’académie etc. et détruit toutes les valeurs qui font notre société.
Je veux bien vous croire. Je vais tâcher de le lire très attentivement, mais ce sera dur. Je ne parviens pas à adhérer à cette écriture. Je la trouve terriblement datée.
la vie dans les bois
non mais, vous ne voudriez pas, quand même, que le dimanche soir,n nous vous sortions nos cours et vous fassions une leçon maitrisée sur le naturalisme de Zola au sein du XXeme. Ce qui l’a précédé, ce qui l’a suivi, sa peinture sociale, ses engagements politiques, sa vie sexuelle franchement scindée de sa vie maritale, ses combats incessants, sa flamme jamais éteinte.
Bonne soirée à vous,lvdlv, lisez l’Assommoir, avant d’accuser les uns et les autres de ce qui ne correspond à rien d’autre qu’à une écriture puissante, lisez la scène du banquet, profitez, jouissez de cela c’est grand bonheur. Lantier et toute sa petite famille. Le courage de Gervaise.
Lisez-le à tout le moins.
« Je ne parviens pas à adhérer à cette écriture. Je la trouve terriblement datée. » , ai-je répondu à Raymond Prunier. J’ai envie d’ajouter : un écrivain, c’est d’abord une écriture, c’est cela avant tout, sinon seulement cela. On peut coucher sur le papier des idées fortes, des émotions sincères, des vérités indéniables, on peut mettre sa plume au service des plus nobles causes, mais on n’est un écrivain que si l’on a su se forger une écriture originale et forte, autrement non. L’écriture est le filet dans lequel l’écrivain capture son lecteur, pris au piège de ses séductions, irrésistiblement retenu, tel Ulysse chez Circé. L’écriture est, pour l’écrivain, l’équivalent de la vibration de la touche chez Monet, de la science exquise des rapports de couleurs chez Poussin, des harmoniques sur la viole de gambe de Savall interprétant Marin Marais. Il est des écritures capables de défier les siècles, d’autres ont perdu tout efficace au bout de quelques décennies, parfois de quelques années, comme ça a été le cas, me semble-t-il, de celle d’Anatole France.
SI VOUS VOULEZ COMPRENDRE POURQUOI ON VA VERS L’APOCALYPSE DANS LES QUINZE ANS À VENIR :
https://www.youtube.com/watch?v=baWfd-vRIqM
RENDEZ-VOUS 2030, MES PETITS CHÉRIS !
>Charles 22h35
et que dire de ceux qui ont plusieurs écritures, donc ?
Une sorte de polyphonie énonciative ?
Bon je vais encore choquer mais j’ai trouvé cela un peu mou, l’Assommoir… Je pensais que c’était les cinq ou huit cents pages à l’intérieur du bastringue, des bagarres monumentales des comas terribles ! Il y en a, il y en a… Faudrait lire les bouquins sans connaître leur réputation !
ouais faudrait au minimum un fétichiste allant s’acheter du vinyle chez don giovanni de la rotonda à la perruque bien poudrée pour creuser son sillon
on ne va tout de même pas sur demande placer un mot de Brecht à propos d’un truc havec un manche
rose dit: 19 juin 2016 à 22 h 50 min
et que dire de ceux qui ont plusieurs écritures, donc ?
Oui. C’est rarement de la polyphonie… Je voulais faire un vieux couplet sur Joyce l’indéboulonnable, mais le temps de réfléchir le métro était là ! I perd rien pour attendre…
De quoi plancher
Cecil Saint Laurent dit: 19 juin 2016 à 21 h 55 min
Est-ce le sexe supposé de l’auteur/l’autre qui détermine l’examen? Ou bien les propos qu’il tient ? Quant aux valeurs véhiculées par le texte proposé, JC mis à part, qui ne les partage pas ? (Si l’on fait abstraction du style qui évoque plus, soyons tolérant pour les vieux macs, plus Sparte qu’Athènes)
Aurai-je réveillé un mammouth ?
@22h29, non merci, j’ai quitté le collège, ça fait tellement longtemps. Et j’ai lu Zola depuis au moins aussi longtemps.
Mais curieusement, cela reste un beau souvenir. Un usage du français parfait, comme presque tous les auteurs du XIXème, de très beaux portraits de société, au temps de la révolution industrielle.
Mais, pour moi, Zola aujourd’hui, non lisible une seconde fois.
Ce qui est assez drôle c’est que Anatole France, homme politique se soit servi des écrits de Zola, peut-être pour exalter une ferveur politique. Le jour de son enterrement en plus !
Pourtant, à vingt, mieux trente ans d’intervalle se replonger dans une oeuvre cela donne un éclairage particulier et un autre regard sur l’oeuvre. On la voit sous un autre angle on la perçoit autrement.
Entretenus on a vécu souffert aimé on s’est affiné bonifié, selon.
Sergio écrivant cela je pensais à Olivier charraras. Son écriture. Ample et souple. Claire et organisée. A sa pensée qui se déroule comme le fil d’un long compte.
Si l’Assommoir ne vous suffit pas, c’est que, las, il vous en faut.
Pourtant…là. ..
Entretemps
Quittons nous définitivement, amis blogueurs, sur une réduction politicienne du titre de Passou :
« FRANCE, TOUT LE MONDE DESCEND ! »
@Charles dit: 19 juin 2016 à 22 h 35 min
Pas d’accoutumance à cette anthologie du XIXe s.. Vous butez là-dessus conscient d’une séparation. Votre rencontre de lecteur se fait d’abord par l’écriture. Elle seule, comble votre désir, votre attente, un dépassement du conflit exprimé ici.
Mais comment la définir ? difficile à saisir mais reconnue. Comme dans une exposition réunissant des peintres divers. Une toile arrête la déambulation. Celle-là sort du lot. Ne pas être débordé par une série négative. Laisser d’abord agir l’intuition puis interroger, inlassablement. Se frotter à d’autres créations du même artiste. Vérifier. Comparer. Voyager contre. l’émotion ne suffit pas. Entrer dans la justesse du jugement, dans la réalité de l’œuvre qui génère sa propre logique. Elle s’imposera durablement. Pas tellement de différences entre l’œuvre verbale et visuelle. On peint un peu comme on écrit.
Bien sûr c’est du parti pris… Et le lecteur comme l’amateur d’art prend le relais par son regard dans cette tentative répétée de saisir l’objet de sa quête.
Comme chez Joyce, chaque partie renvoie à l’œuvre entière, incitant à une lecture plurielle de sa prose désarticulée, parodique, glissant sur plusieurs sens au-delà de l’intrigue romanesque. Reconnaissable. Fiable. Fracassante.
Oui, il y a une littérature surannée… que nous avons eu un bonheur fugitif à traverser un jour lointain. Lente vie que celle d’un lecteur. Ruminer…
« Tout finirait par des mots » (Borges ? Joyce ?). angoisse et consolation dans cette approche du dérisoire. Mémoire éblouie et paradoxale de ce jeu profond : la lecture.
Paris intramuros s’éveille et les murs nous parlent des dernières émeutes et annoncent celles encore à venir :
« C’est pas la manif qui déborde, c’est le débordement qui manifeste ! »
« Une pensée aux familles des vitrines … »
« Moins de cowboys, plus d’apaches ! »
« Les CRS sont pas nos fils !!!
Signé : les putes »
« Deux émeutes par semaines, oh mon dieu qu’elles sont belles ! »
« Demain est annulé »
« 1789, les casseurs prennent la Bastille ! »
« Atelier lacrymo n°361
Atelier caillassage n°1312 »
littérature pariétale
Lascaux-sur-béton … Sur acier aussi. Défilent les longs TER de la SNCF tagués jusqu’aux essieux.
« En cendres tout devient possible ! »
« On s’est radicalisés sur Internet »
« Ce tag est démocratique : il a été voté en AG »
si le Patron le permet, et même si non, j’aimerais me débarrasser vite fait d’interpellations graveleuses, et incessantes, ici, celles du posteur qui lance son appel du 19/06 à 21h46.
Par un message personnel, à bon entendeur:
Le posteur du 19/06 à 21h46 est ta tata inconnue du bois de boulogne. Surveille tes arrières.
Barozzi, mon tag préféré, sur ce site activiste qui fait de la récup’ pour les amis de Coupat, est celui-là, vachement écolo: pour un cathé révolutionnaire.
https://lundi.am/tag-games
« Les CRS sont pas nos fils !!!
Signé : les p.tes »
Vandalisme, tag, littérature pariétale: de l’épigraphie en temps de manif. Les murs parlent. L’instruction qui vient.
Chacun de ces tags fait comprendre le bonheur des fusilleurs au mur des fédérés. Comme j’aurais voulu faire partie de leurs pelotons. Amis CRS, vous savez ce qui vous reste à faire pour gagner notre coeur : tirer dans le tas à balles réelles. Il suffit d’en recevoir l’ordre. Chiche, Messieurs du gouvernement ?
. Et j’ai lu Zola depuis au moins aussi longtemps. LDVB.
Je crois avoir lu de vous plus récemment que « longtemps » ce nom auprès duquel vous aviez l’air occupé, à moins qu’en un style incantatoire vous ayez tenté de vous rappeler à son souvenir, Zola Zola dites moi où nous en sommes? Pour ma part j’ ai lu – La bête humaine, Germinal – au sortir du lycée, cela m’a suffit. Plus tard , beaucoup plus tard j’avais emprunté un pavé de Bourdieu, une analyse sociologique refermée rapidement car la collecte de données était trop proche de ce que je pouvais observer et comprendre des lieux où j’évoluais. Mais Zola pour ces deux œuvres a réussi à me retenir, je ne saurai dire si comme ceux qui ont lu A F et trouve son écriture datée si le temps lui a fait subir le même traitement, je rejoins l’avis de Rose pour n’en pas percevoir un bonheur si brillant que soit son style pour peindre la part des pauvres.
Et j’ai lu Zola depuis au moins aussi longtemps.
Toutafait.
Mais pas « le roman expérimental ».
wiki fait:
Le Roman expérimental est un ouvrage d’Émile Zola paru en 1880.
Il regroupe un ensemble d’articles publiés notamment dans Le Bien public ou Le Voltaire qui exposent sa vision du roman naturaliste dont il est devenu le chef de file. Pour Zola, « le roman expérimental est une conséquence de l’évolution scientifique du siècle » : « il est en un mot la littérature de notre âge scientifique, comme la littérature classique et romanesque ont correspondu à un âge de scolastique et de théologie expérimentale ».
Vous préférez lire l’Apocalypse selon la version saint Alba ou la version saint MàC ?
mais seuls les Chums, savent de quoi je cause, à propos de Zola…
Ciao, bisous, bisous.
« la simulation JC la charcutaille est parti ouvrir sa boutique »
65,3 millions de déracinés fin 2015,
Ces 65,3 millions représentent l’intégralité de la population française (lemonde.fr)
(ps : si bergenzinc veut voir des pauvres il a qu’à prendre le métro et se balader hors des quartiers bcbg, il en verrait des pauvres dont des indigents qui crèvent dans la rue)
Mais pas « le roman expérimental ».
Pour faire simple, c’est ce à quoi vous étiez quand vous le nommiez sans plus de commentaires. Merci pour l’éclairage en différé.
» Nous autres romanciers, nous sommes les juges d’instruction des hommes et de leurs passions. » Émile Zola.
« Vandalisme, tag, littérature pariétale: de l’épigraphie en temps de manif. Les murs parlent. L’instruction qui vient. »
Déjà ridicules en 68, ces slogans nuls, en 16, sont franchement débiles ! Si, couchés sur des murs, des vitrines, des abribus, des commerces, des Porsche, ils quittaient une fois pour toute le crâne en faïence félée de ceux qui les écrivent…. mais non !
On peut être certain que les crétins qui les barbouillent, les conserveront précieusement dans leur cavité cérébrale comme les traces fécales de leurs idées souillant la cuvette de leurs chiottes mentales…
mais seuls les Chums, savent de quoi je cause, à propos de Zola
Il vaut certes mieux le lire au pied du mont Olympe .
Berguenzinc « Les températures moyennens augmentent sans interruption de 0,09% chaque hiver depuis 20 ans. »
Que diraient Emile, Anatole,Victor..’2015, année meurtrière pour les défenseurs de l’environnement’ (http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/06/20/2015-annee-meurtriere-pour-les-defenseurs-de-l-environnement_4953736_3244.html#lyMzvxFerpWh4DtQ.99)
Tag de manif: « Nous sommes de celles qui s’organisent : on ne repassera plus jamais vos chemises »
nous les pauvres on s’en fiche, on porte des tee-shirts!
Comment peut-on accorder le moindre crédit à nos chers pantins écologistes, construits comme ils sont construit ?
L’Ecologie ? Du vent … sans les voiles !
Chiche, Messieurs du gouvernement ?
Pour gagner Votre cœur, les banlieues sont un peu notre bande de Gaza, n’est-ce pas et il ne reste plus, pour faire taire tous les ressortissants nouvellement équipés, pour un pourcentage extrêmement minoritaire mais dangereux jusqu’au boutiste, d’une nouvelle vision de ce que doit être le rapport de force, plutôt que vivre en république laïque, infliger la mort et mourir pour des idées, qu’à tirer dans le tas,tout un programme, quand on sait quelles conséquences ont eu des bavures policières.
« Alors que la demande de produits comme les minerais, le bois et l’huile de palme se poursuit, des gouvernements, des entreprises et des bandes criminelles s’emparent des terres au mépris des populations qui y vivent »,
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/06/20/2015-annee-meurtriere-pour-les-defenseurs-de-l-environnement_4953736_3244.html#SfE6TqCPSgW7SX01.99
Le temps change, accélère. Ainsi, les temps changent.
Ouvrir aujourd’hui la plupart des ouvrages écrits au XXème siècle et précédents, nous permet de mesurer la qualité de ceux, en nombre infime, qui tiennent le coup, résistent, méritent une nouvelle lecture. Les autres, à 99%, y compris les Zola, les France, les Hugo, les classiques, prennent un sacré coup de vieux à la relecture. Ne pas s’y risquer sans casque …
Ces œuvres qui furent qualifiées de majeures deviennent les vestiges de premières amours, toujours magnifiées, tout au plus capable aujourd’hui de provoquer les dernières érections intellectuelles de nos grandes vioques de la RDL, les pépères et mémères du papier, relié autour du ronron… !
Vandalisme, tag, littérature pariétale: de l’épigraphie en temps de manif. Les murs parlent. L’instruction qui vient.
Il est clair que, dans le contexte européen et onusiaque actuel, nous devons nous résigner, au moins formellement, aux règles d’une démocratie impuissante à faire respecter l’ordre public et social. Une solution serait une démocratie officielle, tempérée et corrigée au quotidien par des pratiques fascistes exercées par de bons citoyens armés regroupés en milices. Par exemple, faire sucer sa mort en pleine rue à un jeune gaucho-anar casseur d’abribus et de distributeurs de billets en lui introduisant le canon d’une kalach dans le gosier, exécuter sa petite amie casquée, à genoux sur le macadam, d’une balle dans la nuque, niquer au lance-flammes les écolos-anars anti-aéroport, ces gestes expéditifs (au sens fort du terme) que nos amis CRS et gardes mobiles ne peuvent se permettre pourraient faire l’ordinaire des actions répressives menées par des groupes armés anonymes se réclamant ouvertement du fascisme. Le salut du vivre-ensemble exige sans doute la mise en oeuvre de ce genre de solutions drastiques par des bénévoles.
bérénice dit: 20 juin 2016 à 9 h 27 min
Pourquoi donc au pied du mont Olympe, Bérénice?
et les grandes vioques de chez serdgio, JC la charcutaille, tes bonnes copines ?
Si c’est pour dire de telles banalités, inutile de me couper, Charles.
Bérénice, la solution pour vivre-ensemble, vous la voulez ?
C’est l’apartheid économique et culturel, les pauvres dans leur ghetto, les riches dans leur séniories sécurisées, les intégristes autour de leur temple, les bobos autour des galeries d’art, des musées et des boites à coke…
Bref : le « vivre-ensemble-séparé » !
A 22h 19 hier, Rose à cent fois raisons.
ANNONCE PRIVEE
Soyons vigilants ! Protégez le fruit de votre travail ! Défendez vous ! Achetez l’ouvrage édité à l’Institut Bartabacs de Porquerolles par des techniciens de l’autodéfense :
« LA MILICE POUR LES NULS »
D parce que déductions faites, LDVB revendique cette adresse, plus proche des Dieux que le monde Chthonien où croupit la plèbe dont elle ne rallie la condition que par livres interposés pour en distiller un bonheur d’en être à ce point si distante et par ce fait s’en distingue sans pour autant ne pas éprouver une certaine commisération qui en un retour satisfait son état d’esprit pour lequel je vous laisse loisir de statuer .
Ce que personne n’a remarqué, et c’est bibi qui s’y colle une fois de plus, c’est que les 19 et 18èmes siècles sont bien plus éloignés du début du 21ème que les 17èmes et même 16èmes.
Et ça personne ne peut le contester.
« Et ça personne ne peut le contester. » (Dédé)
… réflexion qui constitue par elle-même un excellent motif de contestation ….
Le faste des grandes cours au mépris du reste?
Les finances au plus bas, les guerres de Hollande, et j’en passe..
Et pour les nouvelles traductions de l’Apocalypse, D., vous préférez la version de saint Alba, dans la tradition attalienne, ou celle de saint MàC, qui s’habille en Paco Rabanne ? Ah, les robes métalliques de Berguenzinc, sans oublier son accessoire principal !
19ème révolution industrielle
18ème révolution politique
Là nous en sommes à mutation économique qui entraîne dans son sillage des revirements politiques, mutation qui n’est pas sans rappeler la mutation virale, pas géniale et virus renvoie aussi à l’envahissement des systèmes informatiques quand ils ne sont pas protégés .
Sujet de thèse ou question du bac : similitudes et différences entre les slogans de juin 2016 et ceux de mai 1968 ?
qui s’habille en Paco Rabanne
Paco a toujours eu un faible pour le moyen-âge et l’Antiquité et ses tenues guerrière, entre cote de mailles et Spartacus.
guerrières , cotte de mailles, so sorry.
Bergie le Zingueur me fait peur : cet aveugle est un voyant homérique … l’Anatole France a peur !
Ne pas oublier la verge en zinc, nouvelle version du gode ceinture d’ex bouguereau, bérénice !
extrait du Point:
(merci de l’info D. C’est pour des manip exactement semblables que Dilma Rousssef a été destituée au Brésil!)
« Tour de magie
……………………………………….
« Résultat : quand l’État vend pour 1 milliard (valeur officielle) d’OAT dopées, il encaisse 2 milliards – un pour la valeur faciale, un autre pour la prime », constate Le Canard enchaîné. L’opération a permis, rien qu’en 2015, de raboter la dette de 22,5 milliards. « Un nouveau record », estime la Cour des comptes.
Et surtout un tour de magie qui a permis de contenir la dette à 95,7 % du PIB. Sinon, elle aurait atteint 98 % du PIB en 2015 et devrait dépasser les 100 % en 2017. Mais l’opération a un coût : ce que l’État gagne au moment de la vente, il le perd en servant des intérêts plus élevés. Pour une émission de février 2015, citée par la Cour, chaque milliard emprunté à 6 % coûtera, pendant dix ans, 60 millions d’intérêt par an, contre 5 millions pour l’emprunt au taux normal émis le même jour. Mais sauver les apparences à un an de l’élections présidentielle, cela n’a sans doute pas de prix >>
Cohn-Bendit vote Macron et roule pour le social-libéralisme !
http://www.huffingtonpost.fr/2016/06/19/jean-luc-melenchon-daniel-cohn-bendit-primaire-gauche-videos_n_10560470.html
D. dit: 20 juin 2016 à 10 h 06 min
Si c’est pour dire de telles banalités, inutile de me couper, Charles.
Mais je ne songe nullement à vous les couper !
Après coup, il est vrai, j’ai mesuré l’extrême banalité de mes suggestions, toutes dans l’air du temps (dans l’aire du taon).
Depuis le départ de Bougboug pour la Santé (viols au dessus d’un nid de cocus), j’ai repris en intérim les affaires de Bougboug Industries, en particulier la fabrication et la vente de son fameux gode Acier-Laine-Mohair… Pour toute commande, s’adresser à la rédaction qui transmettra.
Nous avons à l’étude un prototype de gode à tête interchangeable, premier prototype le CambaDélices rose, puis le Hollandais violant à la fleur de lys, et en octobre, sortie du Macron cong, en laiton doré… vieilli à l’ancienne.
Remise pour les fêtes de Noel aux lecteurs de la RdL !
Fallait les proposer pour la fête des pères, JC !
Mais sauver les apparences à un an de l’élections présidentielle, cela n’a sans doute pas de prix >>
De toutes façons, après le passage de la loi travail, les socialistes vont perdre définitivement une part de leur électorat, les électeurs de droite n’hésiteront pas, ceux de gauche chercheront où poser leur bulletin, le gouvernement socialiste oeuvre à sa défaite à moins qu’il estime que le salariat dans son ensemble vote d’ores et déjà à droite ou à l’extrême droite. Le PC et les Verts ne passant jamais le premier tour, pince me pince moi, qu’est-ce qu’il reste?
Pauvre nouvelle mairesse de Rome, qui risque de se faire dézinguer, vite fait, par les maffias locales, qui ont envahi jusqu’au coeur du Vatican ! Qui va prier pour elle ? Avez-vous lu le portrait de la cité éternelle, par Paul Edel, hier, dans la République du cinéma ?
Polo, scénariste, ça fait peur !
Paul Edel dit: 19 juin 2016 à 16 h 11 min
En ce qui concerne Rome, Annelise je peux vous dire que les plus fidèles supporters de Renzi maudissent ceux qui, sous son étiquette de Gauche, dirigeaient la municipalité romaine.
Jamais autant d’argent des recettesunicipales n’a disparu et jamais les connexions avec des maffieux n’avaient été aussi évidentes .la justice italienne a fait son travail et mis en évidence l’association fric, connections douteuses dans l’immobilier, corruption des services municipaux.. Depuis au moins cinq ans , tous les quartiers de Rome sont touchés, deviennent crades, avec chaussées pleines de trous, bus poussifs, de plus en plus rares sur certaines lignes, mal entretenus. Dans mon quartier, vers le Monte Sacro, on voit le soir les rats courir sous les voitures, le long des caniveaux qui bordent des terrasses de café, ou les épiceries .Certains animaux se faufilent pénètrent dans les cours intérieures pleines de cageots..les containers énormes qui bordent les trottoirs sont tous déglingués, pas assez souvent vidés ,et donc les sacs crevés de détritus s’empilent autour, comme de curieux cadeaux d’un noel sale… jamais il n’y a eu autant de tags jamais effacés sur de grands édifices, des écoles,des enceintes de jardin public, des bâtiments administratifs…. jamais vu autant de tambours rouillés de machines à laver, ou des pots d’échappement, ou de jantes, jetés dans les roseaux ou dans les sentiers, sur les rives de l’Aniene,ou du Tibre, jamais je n’ai vu autant de scooters incendiés, réduits à une armature goudronneuse et puante , laissés pendant des semaines dans de rues résidentielles, sans qu’aucun service municipal s’en occupe.
Il y a dix ans, Rome n’était absolument pas dans cet état lamentable, avec, de plus, dans le centre historique, une anarchie de vendeurs à la sauvette.. Je crois que c’est un vote de désespoir de beaucoup de romains pour les »insoumis » de Beppe Grillo. Franchement je comprends que les romains manifestent leur mécontentement pour les anciennes équipes au pouvoir.
Dans les pages romaines des journaux(Repubblica ou il Messagero ) j’ai vu des photos de l’ancien maire, sifflé par la population quand il sortait de chez lui..on peut tourner un film: « affreux, propres sur eux, et corrompus »,les journaux en ont donné le scénario..
Pour dézinguer la nouvelle Hidalgo romaine, il faudra me passer sur le corps après que je sois passé sur le sien. J’assure sa protection personnelle depuis hier.
11h02 j’ai entendu DKB dire subrepticement à la TV la semaine passée que cette loi était idiote.
http://larepubliqueducinema.com/dans-les-forets-de-siberie-le-grand-blanc/
Voir le commentaire de Paul Edel du 19 juin à 16h11. J’ai tenté de le mettre ici, mais il est en attente de modération !
769
commentaires