Bagatelles pour un pensum
Encore Céline ? Encore… A croire qu’on n’en finira jamais avec lui. Sauf que cette fois, c’est autant de l’homme et de l’œuvre qu’il s’agit, que de l’immense cohorte de ses fidèles lecteurs, confondus pour les besoins de la cause en autant de céliniens, célinologues, célinomanes, célinolâtres (heureusement qu’il ne signait pas Destouches !). La cause, c’est celle de Pierre-André Taguieff et d’Annick Duraffour, deux universitaires qui ont consacré énormément de temps, d’effort, d’énergie à effectuer des recherches sur un homme qu’ils vomissent et sur une œuvre qui les indiffère ; une telle attitude, qui n’est pas si courante en histoire littéraire, relève d’une psychologie qui nous échappe. Leur projet s’inscrit en gros caractères sur la couverture de leur pavé, moins dans le titre (exquis) Céline, la race, le juif que dans le sous-titre Légende littéraire et vérité historique (1182 pages, 35 euros, Fayard).
Ainsi, dans la France de 2017, il se trouve encore des chercheurs réputés pour prétendre détenir « la vérité historique » sur un sujet. C’est qu’ils ont vraiment pris au sérieux toutes ses élucubrations, ses délires, ses inventions. C’est qu’ils ont vraiment tout vérifié. Une telle naïveté ne donne déjà pas envie d’y aller voir car leur démonstration est de toute même épaisse d’un bon millier de pages. On y va tout de même et dès la page 42, dans les dernières lignes de la préface, on lit cette énormité doublée d’une ânerie :
« On ne saurait considérer que l’écrivain, parce qu’on lui reconnaît du « génie », a toujours raison. Il n’a pas non plus tous les droits, à commencer par celui de mentir ».
Comme si les lecteurs de Céline lui donnaient raison ! Comme si un romancier n’était pas fondamentalement gouverné par le mensonge ! Nombre de chercheurs ont de longue date suffisamment déconstruit les trois pamphlets et analysé leurs sources pour que l’on sache déjà à quel point il pillait, manipulait, déformait. Et alors ? De ce genre de livres-là, on n’attend pas des informations. Ni des autres du même. Lorsqu’il écrit dans D’un château l’autre que Pierre Laval, avec qui il prétend souvent bavarder à Sigmaringen, lui a proposé le poste de gouverneur de Saint-Pierre et Miquelon (en 1944 !), on ne voit guère que Taguieff & Duraffour pour prendre ça eu sérieux. En revanche, s’il y a une chose que des essayistes n’ont pas le droit de nous imposer, c’est un pavé aussi indigeste, confus, bavard et in fine illisible. On s’interroge sur ce que la littérature a bien pu leur faire pour qu’ils manifestent ainsi tant de mépris à son endroit.
Leur postulat est clairement affiché : ils ne se demandent pas, contrairement aux pékins que nous sommes, comment l’admirable auteur du Voyage au bout de la nuit a pu écrire ses appels au meurtre mais plutôt comment l’ordurier pamphlétaire a pu écrire Voyage au bout de la nuit. Armés de cette idée à proprement parler renversante, ils ont épluché tout ce qui a été publié sur le sujet afin de prouver que Louis-Ferdinand Destouches était un être vénal, que les Allemands l’avaient payé, qu’il travaillait pour leurs services, qu’il était au courant de l’existence des chambres à gaz et qu’il mouchardait à tour de bras (il est vrai qu’il a même dénoncé Racine et le pape), mais ils n’avancent guère de preuve.
Ils veulent à tout prix faire de Céline un carriériste des lettres qui, après examen du marché, aurait choisi l’antisémitisme comme un créneau porteur pour se faire connaitre ! Faut-il avoir abdiqué tout esprit critique, à condition d’en avoir jamais été pourvu, pour imaginer que le Voyage au bout de la nuit a été conçu comme un produit marketing, que la haine des Juifs était un bon placement dans le débat d’idées et que tout ce que Céline a dit et écrit relevait du calcul et de la stratégie littéraire.
Salaud, Céline ? Oui, il aurait même mérité le titre de président à vie du Racisme Club de France. Cynique, misanthrope, arriviste, inhumain, égoïste, opportuniste tout autant, et alors ? Lui au moins n’a pas attendu l’Occupation pour cracher son venin antisémite. Dès les années 30 on savait à quoi s’en tenir avec lui, mais cela n’enlève rien au génie de l’auteur de Mort à crédit et à sa capacité à dynamiter la langue française dans la lignée d’un Rabelais.
Bien que le ton et l’esprit de leur livre hésite en permanence entre l’analyse rigoureuse de l’historien et les excès polémiques, ils ont voulu « démythologiser » Céline. Peine perdue : son œuvre n’en continuera pas moins à être des rares qui dominent le XXème siècle littéraire. Son oeuvre complète, pamphlets et correspondance inclus. En regard de ce massif littéraire, on n’a rien à faire de cette brique d’archivistes tant le jugement par lequel elle entend condamner un écrivain n’est animé que par la morale, sinon la moraline. De là à faire autant de salauds des céliniens, il n’y a qu’un pas. Accusés de complaisance, ils passent pour des négationnistes, ou peu s’en faut. Un comble lorsqu’on sait que Taguieff et Duraffour n’ont rien exhumé d’autre que les documents déjà publiés par les célinologues, seule leur interprétation tranche. Disons qu’ils sont les premiers à les découvrir pour la deuxième fois. Bagatelles pour un pensum ! Nous revient alors ce soupir de Céline à la fin de sa vie : « Dieu qu’ils étaient lourds !… »
(« Louis-Ferdinand Céline en 1959 », photo François Gragnon)
1 105 Réponses pour Bagatelles pour un pensum
commentaire 1001
« Christine angot tente de remplacer le ton de pythie sur un trépied de marguerite Duras : résultat moyen. »
Paul, quand Margo D. dégrafait son corsage, le résultat était aussi très moyen, moyen. Je me souviens de son : « le monde va à sa perte, je n’en ai rien à faire » ou, pire, : « Coupable, forcément coupable ! »
Amusant de voir que les deux auteures, qui ont bien des points en commun, LVDLB, écrivent dans « Libé » et prêchent pour un François. Certes, ce n’était pas le même journal ni le même président. Les temps changent, mais tout reste pareil…
JJJ, qui serait une femmes, désirerait lire Angot. Par quoi lui conseiller de commencer ? Je dirais « Loin de la Ville », puis « L’inceste »…
J’en reviens au problème de l’engagement des écrivains aujourd’hui. Sur la gauche, plus rien, sinon Angot ? Ils sont tous passés à l’extrême de la droite : Richard Millet, Renaud Camus…
Quant tu es journaliste tu le restes. Tu n’es pas écrivain.
Ah, ces Vrounzais/es et leurs généralités, ;leurs catégories cat(h)égoriques…Ben non, ben non, c’est de l’emporte pièce: j’connais un Prix Médicis qu’est aussi Prix Albert Londres…Quand t’es bon(ne) dans un truc, t’as de grandes chances d’être bon(ne) ailleurs.C’est ça qui faut piger.
Et c’est super drôle Barozzi, je préfère François aussi.
Le nombre de grosses con….ies écrites si dessous sur Angot.
Enfant trop gâtée justicière dingue etc.
Femme de son temps, intègre engagée. N’a pas la langue dans sa poche.
Et en face l’autre qui se la joue premier communiant.
Elle porte la culotte Pénélope. Lui c’est un drône. Il y gagne.
Les mecs qui évoluent me terrassent. Ils sont catastrophiques avec leurs femmes aux manettes.Ca-tas-tro-phi-ques. Et émasculés ( faut-il qu’elles s’en étonnent ?).
Tiens je préfère encore les autres. Et qu’on laisse aux marie-salope les nouveaux genders.
Qua d ty es co…e dans un trux ry as de grandws cha ces d’être ci…e ailleurs. Quand tu pisses accroupie dabs un bis andin tu as de grandes chances de faire des pipes à ton mec pervers publiquement sur un blog.
Je suis en train de découvrir les nouvelles Pénélopes.
Un excellent journaliste est dcd hier jp géné. Son truc, la cuisine. Excellent dans son domaine. Surtout l’idée génialissime du tuyau pour la bière.
Quand tu es une grosse co…e dans un truc, tu as de grosses chances d’être une grosse co….e ailleurs.
Marrant aussi de voir que se sont les femmes ici qui aiment plutôt Angot. Serais-je plus féminin que masculin ? Que les hommes qui l’apprécient lèvent la main !
Bérénice, la vie continue, reviens !
P’t’être que Christine A. a un ticket à jouer à la télé réalité… Ce serait chouette, le samedi, à la place des films de cul pour la rosse.
Delphine Batho aussi a écrit son petit bouquin pour s’expliquer.
Pcq les suisses non ce ne sont pas des gens cloisonnés.
Lancelin est une journaliste. Point barre.
La dernière des petits pédants : tu écris un livre tu es écrivain.
Ça se ďéfend pour Marguerite Young. Non ? Elle y passe 18 ans de sa vie. Elle ne fait que ça.
Angot, quelle sublime pasionaria, vraiment ses bouleversantes imprécations sauvent l’honneur démocratique de cette sinistre campagne.
Je déconne.
Texte, diction, arrogance: tout était incroyablement mauvais – et en plus, téléphoné. Angot, la femme la plus prévisible du monde. A part quand elle le reprend sur Bérégovoy, bien vu, moi aussi là-dessus je l’ai trouvé gonflé le fifi, à brandir un vieux cadavre pour sauver sa peau – « un chantage au suicide », il y avait de ça en effet. Sur le reste, Angot fait du Angot, et ceux qui la louent devraient garder en tête que ce type d’intervention, ça pourrait fonctionner dans d’autres sens: si on trouve légitime qu’un « artiste » déverse sa bile sans droit de réponse sous prétexte que plusieurs millions de gens nourrissent la même aversion, il faudra accepter la symétrie – par exemple un Richard Millet qui viendrait courageusement piétiner un Hamon prié de fermer sa gueule?
Et contreproductif, évidemment, il en devenait presque sympa le rendeur de costumes face à l’hystérique au bracelet. Dans le registre je-suis-une-femme-pugnace-je-vais-me-le-faire-cet-enfoiré-de-Fillon, j’ai préféré mille fois Filippetti, sobre, précise et incisive. Mais bon, c’était pas un clash, pas spécialement fun, donc tout le monde s’en fout.
Aude Lancelin a commis quelques bonnes feuilles de critique litteraire et un super livre bien utile pr comprendre ce qu’est un viol de la vie privée, quand on est dans un régime nazional socialiSSte.
« Un rapport de 1985 révèle l’intérêt que portait la CIA aux idées de Foucault, Deleuze, Lacan, Derrida, Barthes… »
Ils sont tous agrégés de philo à la CIA ?
Comme y disait Jakobson, à chacun sa fonction: Fillon, c’est un vieux routard des plateaux. Carpette de NS pendant 5 ans, calamiteux ministre de l’EN, aucun engagement qui tienne, pas de parole (si je suis mis en examen gnagnagna…les fonctionnaires gnagnagna…), faux chatelain, faux tout (faut-dra vous la serrer la ceinture, salos de povres! ça,y tiendra)
Dame Angot elle elle est dans la sphère médiatique de petite intensité, son truc à elle, c’est le face à face avec l’écran gris & les mots/maux, pas les foules ou les vrais ou faux ‘opposants’.
Les jeux du cirque à portée de manette PS4, qu’il aurait jamais dit, Ferdine ZigHeillll.
Quand on vit avec un compagnon qui viole journellement les vies privées d’autrui, je ne vois pas l’intérêt de lire ailleurs ce qui se passe chez soi.
Dire qu’aucun des anciens affidés du blog de la rosse ne vient la secourir dans son naufrage alcoolo-médicamenteux. Venez pas nous faire la comédie après, hein.
Maintenant, oui, il y a au moins deux ans de cela,je suis allée chercher sur internet une video « gorge profonde ». J’ai coupé la video en deux. C’était franchement dégueulasse. La fille. Une pauvre fille. Le mec. Un pauvre mec. Mais, à tout prendre, le mec était pire que la fille. Bien pire.
Avec vous deux, ici, j’ai plus qu’un porno du samedi soir. Frisson garanti. De quoi faire. Les deux sont graves de chez grave.
J’aurai pas besoin d’y revenir : je sais désormais ce que c’est gorge profonde : c’est à dégueuler.
Il est 6 heures 53. Je suis déjà habillée. Je sors de l’EPAD.
Boire,les médicaments et les pétards c’est vous. Triste, quand même,non ?
J’ai coupé la video en deux pour faire une pause au milieu. C’était très long. J’ai tout regardé jusqu’au bout. La seconde partie était très intéressante parce que c’est là que le mec montre le mépris pour la fille qui lui fait ça. L’immense mépris.
Sidérant. Il jouit. Il la méprise totalement de le faire jouir comme ça.
Z’avaient surtout pas vu à la CIA que la french theory droitisée en France était en train de gauchiser les côtes est et west, derridons y faisait un carton, démoralisait les riganistes !
Non, j’avions jamais lu christine angot, et donc j’avions rien à en dire jusqu’à hier soir. Ché pas si ell pass’mieux à la télé que dans ses pages, jb ? merci pour tes gender conseils (Loin de la vie ? Loin des bois ?) ; je trouve ta sensibilité trop masculine, epi la gauche a gardé ses c.ouilles avec mélanchon, faudré pas l’oublier non pu. Ou as-tu trouvé qu’il allait rallier le p’ti macron pour lui apprendr’à muxler son futur gouvernement, avec ledrian ?
Et, à ceusses qui savent, il s’appelle comment le futur brûlot d’ancelin-lordon issu du cabinet noirci de l’Elysée ? T’en as déjà les bonnes feuilles restantes, hip-hop, go, etc…?
Angot a diminué Fillon. Ce n’est pas parce que le petit staff fillonien en arrière-plan a applaudi qu’il faut en tirer une conclusion.
A chaque fois que l’illégitimité immanente de Fillon est rappelée jusque devant lui, il en est diminué.
Excouse-moi Rose, mais qu’est-ce que tu fous dans un EHPAD avec une telle jeunesse ? Tu n’es pas obligée de répondre si ma question est indiscrète.
Le discours de Dame Angot n’est qu’une manifestation socialement acceptable du mépris qu’inspire une classe politique qui manque de classe.
Au Salon de l’Agriculture, ça donne du CTPC…Rien de grave.
Le côté rustre et madré de Fillon est bien apparu, dans cette confrontation Fillon-Angot. Le mépris se voyait sur les traits de l’homme politique, un mépris assassin. Angot est partie parce que Fillon et son plateau d’abrutis voulaient la lyncher. Belle leçon de démocratie !
« Ce ne pouvait être qu’un monologue agressif »
Passou semble le regretter, mais au contraire c’est ce qui a fait de l’effet. Angot a exprimé ce que les Français pensent et n’ont pas l’occasion de dire – sauf quand ils iront voter. Un grand moment de télévision, qui aurait pu se terminer par un crime en direct. Après tout, au point où il en est, Fillon n’est pas à cela près…
Aujourd’hui la France entière, stupéfaite, apprend que pour changer des batteries de la station spatiale internationale, il faut sortir dans l’espace.
C’est un peu comme s’il fallait démonter le moteur d’une bagnole pour en changer la batterie. Et les gens qui ont fait ça ont reçu le titre d’ingénieur. Si. Comme disait Daaphnée.
En tout cas toutes ces plaisanteries nous coûtent cher.
Comment se fait-il qu’on puisse regarder des f.lms de cil, même à moitié, dans un EHPAD ? Mon D. que les temps changent.
Sinon, Angot était parfaitement habillé pour l’épreuve, toute en noir. On aurait dit qu’elle avait mis son gilet pare-balles, sage mesure contre cette grosse brute de Fillon.
JJJ a avalée tout cru le pauvre Giovanni Sant’Angelo ? Elle parle désormais avec ses mots à lui !
Angot était, à mon avis, un choix très judicieux. Elle a rempli le contrat parfaitement, à la satisfaction générale. Imaginez par exemple si l’on avait demandé la même chose à Philippe Sollers ! L’écrivain godillot aurait fait son numéro servile, et c’est encore la démocratie qui l’aurait eu dans le c… !
(twit) « Ce ne pouvait être qu’un monologue agressif »
En effet. Je viens d’en regarder une partie c’est très pénible, et inutile
Et pendant ce temps d’autres paradent
Delaporte 15 h 41 min
Sollers n’est-il pas plutôt du genre à se mettre facilement en colère? et à quitter le plateau ?
« Deep throat » est un porno vintage, les vertus académiques ont pris le pas sur l’intérêt sexuel.
Sollers ?! Il n’y a pas plus doux que lui.
Sollers est en effet « doux » jusqu’à la servilité, et même la servitude, contrairement à Angot. Jamais il ne quitterait un plateau de TV brutalement, au contraire il ferait tout pour y être invité et y rester. C’est d’ailleurs en raison de ce gâtisme précoce qu’on l’invite moins souvent. Le spectacle en devient repoussant. Place aux jeunes.
Cruelle illustration de 1959 : le bon Docteur Destouches a une gueule de vieux chimpanzé fatigué. Saisissant…
Bonne soirée, les primates !
16 h 13 min
j’avais vu, il y a plusieurs années, une ou deux retransmissions où il était furax et quittait le ‘plateau’, j’ai oublié à quel sujet
@ « Sollers ?! Il n’y a pas plus doux que lui ».
Oui. Surtout depuis que Lolo Binet l’a émasculé à Venise. On l’entend moins, et il pourra plus entrer en pléiade de sons vivant (denon), comme dormesson. Mais on boit du petit lait quand même, comme ils disent à mediapart ou sur le plateau de la 2e chaine.
https://blogs.mediapart.fr/bernard-gensane/blog/150915/la-septieme-fonction-du-langage-de-laurent-binet
Et donc vous, Rogojine, vous avez décidé de sortir de votre sous-sol, vu que de son côté la rdl est en train de s’y enfoncer, plus ça va ?… Pourriez faire un effort, car l’est pas transcendant le design de vot’blog, comme çui de clopine desprez ou de paul edeluard.
http://marcsefaris.canalblog.com/
Va falloir ramer et changer votre opinion sur Mme Angot, car ici depuis hier soir, elle a plus de fanes que de tracteurs.
D. dit: 24 mars 2017 à 15 h 16 min
pour changer des batteries de la station spatiale internationale, il faut sortir dans l’espace.
Et puis si l’électrolyte se met en boule c’est encore le souk pour le rintroduire inside…
Le climat est quand même devenu sacrément délétère en France. Il est grand temps d’émigrer à Sitges…
L’ex-suppléant de Fillon, Marc Joulaud, mis en examen pour détournement de fonds… Le feuilleton continue.
Faut vraiment être neuneu pour définir Sollers par la servitude même supposée… S’il y a un écrivain qui n’est pas servile, c’st bien Sollers.
si on ppperd électroulyte, on peut ttoujjourque le remplacer par du whisky.
Widergänger dit: 24 mars 2017 à 17 h 15 min
Faut vraiment être neuneu pour définir Sollers par la servitude même supposée…
–
…voyez ça avec Delaporte, Michel.
Ce soir je mange de la barbue.
Dans les EHPAD, il y a beaucoup plus de grosses barbues qu’on croit, et elles sont encore chaudes pour beaucoup d’entre elles. J’en visite souvent.
Widergänger dit: 24 mars 2017 à 17 h 15 min
Widergänger est une groupie… Il ne voit pas le chiqué derrière l’illusion de carton-pâte.
J’ai trouvé ça sur un vieux blog.
Testez votre degré de scryfocompatibilité.
1) Nouveau venu sur un forum, un blog, une plateforme, votre premier réflexe consiste à
a) Repérer les gens faibles/gentils pour les démolir par quelques insultes bien senties, ha ha qu’est-ce qu’on rigole.
b) Comprendre la logique du lieu.
c) Surfer distraitement, il y a tant à faire partout ailleurs.
2) La notion d’ « intelligence collective »
a) Vous fait marrer.
b) Vous intrigue.
c) Ne vous dit rien.
3) Vous avez mis en ligne un nouveau chef d’œuvre et un internaute peu enthousiaste explique dans un long commentaire ce qui lui a paru faible.
a) Vous vous mettez à pleurer. Puis, votre courage naturel reprenant le dessus, vous traitez l’internaute de fiotte/pétasse. Enfin vous cherchez méthodiquement ce que cet effronté a pu lui-même écrire un jour, et vous vous faites fort de lui rendre la politesse de son insolence.
b) Il y a toujours quelque chose à retirer d’une critique réfléchie.
c) Aucune réaction. En fait, vous avez l’habitude de poster vos textes sur moult sites différents sans jamais revenir les consulter ensuite.
4) Erreur des dieux en votre faveur : vous obtenez brusquement les pleins pouvoirs financiers.
a) Vous vous auto-éditez à 100 000 000 d’exemplaires et vous achetez l’ensemble des jurys littéraires et des medias internationaux pour faire votre promo ; ça sent bon le best seller.
b) Vous prenez 20 années sabbatiques d’affilée pour lire tout ce que vous n’avez pas le temps de lire et pour écrire le manuscrit dont vous rêvez.
c) Vous faites 20 fois le tour du monde pour commencer, comme tous les gagnants du loto. Après on verra.
5) Pour vous, un bon éditeur, c’est
a) Un homme puissant, affable, connu de tous, déjà à la tête d’une écurie d’écrivains bankable, et qui tombe raide dingue amoureux de vous, consacrant désormais toute son énergie à votre apothéose méritée.
b) Une personne exigeante, capable de vous suivre et vous conseiller, sans vous enfermer dans un contrat d’exclusivité.
c) Celui qui voudra bien vous publier un jour, quelles que soient les conditions. Et à ce providentiel bienfaiteur vous dites merci d’avance, la voix chevrotante d’émotion.
6) Le numérique et l’e-réputation, ça vous évoque
a) Un truc pour geek autiste. Et que ce soit clair une bonne fois pour toutes : rien ne remplacera jamais le livre papier pour pécho de la meuf au Salon du Livre de Mérignac-les-eaux.
b) Des opportunités nouvelles pour lire et être lu.
c) J’ai déjà un appareil photo numérique. Euh… c’était quoi, la question ?
7) Si on vous dit que Scryf est une plateforme fondée sur la bonne volonté et la complémentarité de ses membres
a) Hein ? Pas de sponsor, pas d’attaché de presse, pas de passage-télé à la clé ? Rien que des passionnés ? Et puis quoi encore ? Pourquoi pas juste écrire pour le plaisir, tant qu’on y est !
b) Bénéficier de la curiosité et des compétences des autres tout en se rendant un peu utile en montrant ce qu’on sait faire, c’est réglo.
c) Mouais… J’attends de voir si les modérateurs sont cool.
Une critique prise entre mille qui me semble bien dire le vrai sur ce faux écrivain :
« Philippe Sollers qui, sans doute sous l’emprise des marchés financiers, a réussi l’exploit d’étaler sa culture en lui retirant toute saveur. »
Sollers, un faux écrivain ?! Mais c’est de la diffamation pur et simple, Delaporte.
Vous n’avez pas honte ?
A tout prendre, le monologue de Christine Angot était moins glaçant que celui de Fillon devant les employés de la maison de retraite.
J’avoue tout. Il y a quelques semaines, lisant un texte sur le XVIIIe siècle, je me demande qui a écrit un truc aussi intéressant. J’arrive en bas de la page, c’était Sollers. Il ne peut pas être tout à fait mauvais, pas plus que vous et moi. Et il a son épouse, une pointure intellectuelle, tout de même.
Moui, elle est un peu prise de tête sur les bords, Krista. Mais elle est pas con du tout, c’est sûr.
Julia, parson. Bon sang, quel mlélange ce soiur.
C’est que je suis bourré.
Hollande a réussi à flinguer les républicains. Pas mal. Hier soir, c’était la fin d’un monde à quoi l’on assistait. Même sans ses affaires, costumes et autres, le candidat républicain se serait effondré. On ne peut plus gouverner de cette façon.
Widergänger dit: 24 mars 2017 à 17 h 11 min
« Il est grand temps d’émigrer à Sitges… »
Tu as le c… pour.
Un autre diage de névrose, et celui-là rentre dans le dur, c’est le côté Christine fait vraiment peur, quand elle trahit:
Un diag littéraire, sur les possibilités qu’offre l’auto-fiction:
« «Quand un Angot nouveau est annoncé, les critiques se demandent qui sera ‘‘la prochaine victime », écrit alors Anne Crignon dans L’Obs. Ceux qui la connaissent se méfient. «La rencontrer, lui parler, c’est prendre le risque de se retrouver dans ses livres», témoigne un autre critique. »
Qui a aimé le roman doit aller voir le film de Jonathan Littell. C’est les Bienveillantes, mais maintenant et ailleurs. Sur le continent africain. Tout aussi tragique. Entre le mal absolu et la nécessité du pardon. Est-ce du journalisme, du reportage, de l’histoire immédiate, de l’exofiction cinématographique ? Tout cela et un peu plus : scènes réelles, témoignages, confessions, retour sur des lieux de sinistre mémoire, confrontation inévitable avec ses fantômes, le tout sur une musique de Bach !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19568923&cfilm=230806.html
« Spécificité purement française: la quasi-totalité des candidats écrivent. Avec ses 14 titres rédigés depuis 1991, Jean-Luc Mélenchon est loin devant tous ses rivaux. Auteur prolifique, c’est aussi un auteur qui vend presque à l’égal d’un Goncourt. »
http://www.lepoint.fr/politique/le-salon-livre-paris-passage-oblige-des-candidats-a-l-elysee-24-03-2017-2114604_20.php
Christine Angot est très bonne à la télévision, ce média particulièrement dégénéré. Il est vrai que, lorsqu’on va regarder de plus près ses propres livres, on est plutôt désenchanté. L’hystérie perce souvent, cette manière constante de dénoncer, de rapporter sur tout le monde, comme si elle ne pouvait pas écrire sur autre chose, manquant d’inspiration et de génie. Mais c’est comme ça. En fait, Angot, c’est un pur produit télévisuel dont les livres ne sont que des prétextes secondaires. Si elle ne se montrait plus, ou n’écrivait plus dans les médias ces invectives souvent drôles, elle cesserait d’exister. Ce serait sa mort « littéraire » et tout court. Angot ne vit que par médias interposés.
Manu, encore confronté à la dure réalité du terrain.
Il n’a pas choisi le plus facile.
« Un grand n’importe quoi entre bousculades, illuminés qui tendent au candidat un bouquin sur l’épilation de l’anus ou une carte au nom d’un collectif de «psychanalystes contre Marine Le Pen». L’hystérie collective inquiète une dame qui se dit atteinte de «macronite aiguë». «J’espère qu’on le protège bien. Beaucoup veulent le faire disparaître… Les Russes par exemple», nous glisse-t-elle »
Sollers aussi ne vit que dans la lumière tamisée du spectacle, mais en rabâchant depuis soixante ans les mêmes stupidités. Son ignoble personne ne passe plus la rampe.
« Il est vrai que, lorsqu’on va regarder de plus près ses propres livres »
Mieux que les regarder, tu devrais essayer de les lire, Delaporte…
« Mieux que les regarder, tu devrais essayer de les lire, Delaporte… »
J’ai toujours lu ce dont je parle, JB, d’où ma pertinence et, parfois, mon impertinence.
Trump a été détrumpé par le Congrès…
Mélenchon vend peut-être à l’égal d’un Goncourt mais c’est pour nous proposer un projet politique qui consiste au final à installer l’équivalent de la Corée du Nord en France… Y aurait comme de l’eau dans le gaz… La France est vraiment un pays formidable !
Une critique du dernier livre d’Angot sur sa mère par Le Figaro :
« une écriture aussi spectaculairement catastrophique, à un vocabulaire aussi pauvre, à une ponctuation aussi mal employée. »
Je trouve ça intéressant : d’un côté c’est spectaculaire, d’un autre c’est pauvre. Sacré beau paradoxe pour une œuvre littéraire ! Rien que cette remarque devrait susciter le plus haut intérêt pour une telle œuvre, non ? Ensuite, une considération sur la ponctuation que je trouve fort intéressante : une référence à une norme qui n’est pas nommée pour condamner un emploi originale qui n’est pas analysé… Et c’est ce genre de critique qui prétend critiquer une œuvre qui n’est pas même lue ni analysée. On est bien en plein spectacle médiatique… qui prétend juger de la scène d’énonciation d’un roman sans s’en donner les moyens. Drôle d’époque tout de même !
« d’un côté c’est spectaculaire, d’un autre c’est pauvre »
Moi, je trouve que ça va bien ensemble. Souvent, derrière le « spectaculaire », il y a du carton-pâte, du vide sidéral, de la pauvreté. Le critique du Figaro n’a peut-être pas tort.
Il est quand même assez comique, le Poutine. Il prétend ne pas vouloir intervenir dans les affaires de la France au moment même où il reçoit Marine LP à grand renfort de médias et à qui il a filé un gros pactole pour sa campagne… Est-ce que c’est pas ça qu’on appelle un « double bind » ? à l’origine des troubles psychotiques… Entre Trump et Poutine, la santé du monde n’est pas près de s’améliorer ! Avec au milieu l’Angoisse de l’Angot, la fille à Fillon…
Je fais un stage connaissance du terrain. La critique n’est pas systémique.
Néanmoins, vaut mieux éviter.
Si tu sors, pas c’est pire.
Si les fourmis s’y mettent c’est encore plus pire.
Me suis à pwine remise de la veste prise par Angot hier au soir.
Rien d’agressif dans sa lecture. Elle lui a dit parce que vous ne partez pas, nous on n’a pasde solution.
J’estime cettw femme.
Si tu ne sors pas, c’est pire.
Très mauvais placement de la virgule.
Sur les grosses co….ies qui continuent à être dites sur Angot, c’est la collecte, un/des mec/s sont sortis avec elle pour être dans un de ses livres.
Une a fait le même coup à Paul Edel. Il le raconte dans un de ses livres. Ce doit être le milieu qui veut ça.
Ai du mal à concevoir que l’on n’harmonise pas ce que l’on dit avec ce que l’on fait.
Le jour où la tv est jugée dégénérée, celui qui le pense la dégage et hop.
A midi ai mangé un gros maquereau très grillé sans la sauce.
D’ici qq jours je mangerai du poulpe.
————–
Quant au mariage entre Jackie Kennedy et Onassis. (Elle aurait sans doute été plus heureuse avec l’ambassadeur britannique, ah le flegme anglais et ses tasses de thé dans la tourmente).
Onassis très jeune vivait à La Boca, quartier de Buenos Aires où est né le tango, d’après les argentins.
Là, gamin 9ans ? il conduisait une barque qui traversait un estuaire qui menait au rio de La Plata qui menait en Uruguay. Où est né le tango selon les urugayens.
Il eut l’idée stupéfiante de démarrer un trafic de cigarettes entre l’Urugay et l’Argentine. Trafic qui s’avéra juteux. Qu’il développa ds des petites cabanes (ancêtres de l’immobilier) vendeuses de cigarettes.
La base de sa fortune viendrait de là.
L’immigration en Grèce plus tard. Je ne sais pas. Le côté maritime non plus. Armateur grec. À moins que cela ne vienne de la barque des origines.
Je crois bien pouvoir que l’amour ave Jackie a été de bien courte durée.
Je ne remercie oas celui qui m’a balancé en pleine figure la vacuité de mes commentaires.
En atendant, pour ma part, je trouve que je donne beaucoup de clés pour comprendre le monde. De manière autre que pomitique. Et pourquoi pas ?
À ce sujet, un a écrit il y a peu « quand on est milliardaire, on le reste ».
Deux remarques : si on était con, on l’est festé aussi.
Si la fortune s’est bâtie sur du marché noir, milliardaire ou pas, elle s’est bâtie ainsi.
22h29 je vais me coucher
Zut. Ne corrige pas mes erreurs de frappe. Mille excuses.
Un extrait de l’intervention de l’écrivaine Christine Angot a suffit à m’en persuader : cette fille est digne de Charenton … aliénée !
@ « Sur les grosses co….ies qui continuent à être dites sur Angot, c’est la collecte, un/des mec/s sont sortis avec elle pour être dans un de ses livres. »
Il ne faut pas arrêter de déblatérer en blog, sur des livres non lus, -tout le monde le fait, peut le faire- mais ce qui est insupportable, c’est de qu’on nous inflige des déblatérations comparatistes, dont les références ne sont pas compréhensibles pour le pékin moyen, ie: qui n’est pas au courant des coucheries de Paul Edel, contrairement à la rosse, donc, qui sait tout sur tous, attation.
C’est un blog littéraire, non ?, et pas un site de rencontres, oui ?
Angot, c’est de la création littéraire. Elle est de fait, partie intégrante de cette création.
D’abord, il faudrait citer le livre, et pas vaguement.
Le titre n’est pas RDV avec Paul Edel au theâtre de Brecht, mais » Rendez-vous », hésitation sur le titre qui aurait pu être aussi: » rendez-vous manqué ».
Le personnage principal, Eric, est acteur de théâtre, et qu’il existe ou ait existé, ou non, peut être une coïncidence. Ou non. Toute ressemblance avec des personnes réelles, etc.
Dans ce roman, Angot est véritablement allée au bout de l’expérience: « personnage en quête de roman ». Et c’est magistral, car le personnage a à lire le manuscrit, où « tout est peut-être faux ».
Un blog littéraire ?
C’est bien sûr un site de rencontres avec des hommes des femmes des auteurs des livres des choses de la vie.
La littérature, comme sublimation de la masturbation mentulo-clitoridienne, est délicieusement copulatoire pour beaucoup…
De la hauteur, par pitié, s’écrie Simplet !
Prévision vs prophétie
Pour un observateur qui connait la situation et les possibilités données circonscrire un événement futur n’est pas une prophétie mais une prévision ; évidemment, si on est chez des archaïques on peut l’appeler prophétie en lui donnant ainsi une profondeur qui en augmente la valeur… le sourcier fait son cinéma avec une branche de saule afin de cacher ses compétences et épater son plouc de client ; dans les faits, dès le premier coup d’œil jeté sur le paysage il sait s’il y a de l’eau, et si oui, où. On pourrait élargir le champ avec Mauss qui explique pourquoi et comment, dans certaines environnements, les opérations magiques fonctionnent. Quelque chose d’analogue, ou plutôt un reliquat des opérations magiques on le trouvait encore il y a quelques années de là dans certains processus de socialisation : une fille commetait un geste qui laissait entrevoir quelque chose et un garçon batifolait — intérêt de la redondance dans ce processus : les jupes étaient conçues afin que l’observateur croie qu’elles étaient le théâtre de l’on ne sait quelles choses extraordinaires. C’est vrai que désormais le mécanisme « entrevoir-batifoler » ouvre, via l’évolution des mœurs et le désenchantement esthétique, sur une vision ironique de la vie, mais c’est un mécanisme qui a longtemps fonctionné — sans passer par l’érotisme, Beethoven, dans la Huitième, a fait de l’ironie en déplaçant l’attention dès les contenus de l’œuvre à ses mécanismes —. Si on prêtait attention aux situations on savait prévoir quand et comment la fille aurait déclenché le processus et qui parmi les garçons présents serait tombé dans le « cercle magique », il s’agissait d’un joli passe-temps… hélas ! le temps passe et s’en va… Macbeth était distrait par des questions générées par la nature du pouvoir (voir « l’ouïe » du roi conçu par Calvino, pour Berio — une espèce de taupe post-kafkaïenne paranoïaque : « Je veux le silence dans mes galeries »), et les problèmes posés par une stratégie fondé sur le mimétisme lui étaient étrangèrs, pourtant il aurait suffit qu’il jette un coup d’œil au paysage pour comprendre les indications contenues dans la prévision des « tireuses de cartes »… qui connaissant la situation, ainsi que la personnalité de Macbeth, voilà qu’esquissent sans peine les contours d’une tragédie de fin d’un monde.
« Son ignoble personne ne passe plus la rampe. »
Intéressant, mais pour le dire il faut être une personne noble et avoir passé la rampe…
dès les contenus > dès contenus
Le cabinet noir est une affaire de balais roses.
S’il y a bien une écrivaine qui n’est pas dans la création littéraire c’est.vien Christine Angot. Elle est totalement dans l’autofiction. Son matériel c’est elle-même.
C’est un de ses liens avec Marguerite Duras au même titre que l’intelligence du monde.
Ou que Frida Kahlo dont l’oeuvre est composé essentiellement d’auto-pirtraits.
Étonnamment, ces trois femmes ne sont pas auto-centrées sur leur nombril. Leur histoire est notre histoire.
Et là, on touche à l’universalisme ce qui pour moi, est la fonction première de l’art.
c’est bien christine angot
Paul Edel peut le confirmer s’il le désire. Je l’ai lu dans un de ses livres. Il parle de la motte noire et touffue et sa nana lui dit « tu n’as pas assez parlé de moi dans ton dernier bouquin ».
Il re-commet un bouquin et là il raconte la motte noire et touffue. Comment elle lui arrange le col de sa veste. Comment lui tient à elle encore, quand, de Rome, elle se casse à Paris sans coup férir. Du jour au lendemain.
Et lui reste scotché dans le vestibule au carrelage frais de l’hôtel romain qund elle est déjà dans le Vintimille-Paris à mater les rayures noires sur le sol gris du linoléum. Ou l’inverse.
Maintenant, ne pas lire du tout les livres de Paul Edel, excellent critique littéraire, c’est s’engager à ne pouvoir raconter aucuns des passages décrits remplis de poésie citadine, d’une ineffable nostalgie des années 50, et de Marcello homosexuel qui vire sa cutie pour consuelo Sophia de l’imbécile de mari qu’elle se farcit au quotidien.
Il n’y a que les italiens pour rendre possible l’improbabilité de journée particulière ou de celles de Gomorhe.
Et Edel a cette touche là. Il a du sang italien à force d’y vivre.
Maintenant, si vous avez le titre, ne vous privez pas de le partager. Pour ma part, je ne l’ai pas.
Je viens de lire la critique de La Croix. N’ai pas lu ce livre sous l’angle de la très belle histoire d’amour.
Ai lu l’histoire d’une femme qui attend un homme qui est éternellement absent. Qui ne lui donne rien et en premier le temps. Et elle qui est éternellement frustrée.
Ne suis pas sùre du tout que ce soit le même type qui ait réclamé d’apparaître dans un de ses romans. Qui soit sorti avec elle pour être dans un de ses livres. En tout cas, échec absolu de l’amour.
La démarche de Taguieff nous rappelle celle de l’inénarrable Martin, auteur il y a déjà vingt ans d’un Contre Céline pour des raisons analogues et qui prétendait nonobstant avoir de la considération pour l’écrivain. « On ne sent pas que vous aimez vraiment Céline », lui rétorqua Sollers lors d’une émission télévisée 1. Son interlocuteur de se récrier en affirmant qu’il y a de beaux passages [sic] chez Céline : « C’est mon droit d’avoir une “bibliothèque de choix”, en l’occurrence de ne choisir que les pages qui me plaisent. » Ainsi procédait jadis, ciseaux en mains, cet agent forestier qui suscite l’ironie de Céline dans Qu’on s’explique 2. Taguieff est sur la même longueur d’ondes: « Après une lecture de Voyage au bout de la nuit qui a bouleversé notre adolescence, la découverte progressive du reste de l’œuvre célinienne, si l’on excepte Mort à crédit et quelques passages [resic] des derniers “romans”, nous a déçus. » C’est décidément mal engagé : même sur le plan littéraire, Céline déçoit le professeur Taguieff.
Il y a quelques années, le quotidien Libération dressa un portrait assez divertissant de ce « philosophe, politologue et historien des idées » 3. Son épouse, Annick Duraffour y était présentée comme une « spécialiste de Céline ». Au moins pouvait-on espérer qu’elle allait nuancer l’appréciation de son compagnon puisqu’elle cosigne ce pavé. Las ! Du bout des lèvres cette agrégée de lettres modernes consent à apprécier Céline en tant que styliste mais il ne faut pas lui en demander davantage. Si elle n’admire pas l’écrivain, elle n’aime pas davantage l’homme qu’elle qualifie de « sale type » dont elle réprouve, comme si elle l’avait personnellement fréquenté, « l’égocentrisme et l’égoïsme absolus ». Elle se trouve ainsi en parfait accord avec son mari qui estime que Céline est « un homme amoral et cynique, peu capable d’empathie humaine » et qui ne lui inspire que « du dégout et du mépris ». C’est là où cet essai qui se veut scientifique prend des allures de pamphlet, ce qui affaiblit considérablement la démonstration.
Par ailleurs, Mme Duraffour ne s’intéresse qu’aux « rapports entre littérature et politique ». Les rares textes que cette ancienne élève de l’École normale supérieure a écrits sur le sujet n’ont strictement aucun lien avec la création littéraire: “Céline propagandiste” (1992), “Céline, un antijuif fanatique” (1999) et “Céline, une exception sinistre” (2013) 4.
Cette hargne envers Céline vient de loin. Annonçant ce livre il y a quatre ans, un journaliste titrait : « Taguieff ouvre la chasse aux céliniens 5. » (Si la parution du livre a été reportée, c’est sans doute parce que les auteurs attendaient l’ouverture d’archives relatives à la Seconde guerre mondiale autorisée par un décret de décembre 2015.) Un petit fait qui en dit long : il y a environ vingt ans, une célinienne éminente soumit à Taguieff, directeur de collection dans une maison d’édition, sa thèse de doctorat, purement littéraire, celle-là : elle se fit agresser verbalement et garde le souvenir d’un fou furieux dès qu’on prononce le nom de Céline.
Certes il n’est pas nécessaire d’admirer un écrivain pour s’intéresser à lui mais c’est tout de même problématique dès lors que les admirateurs de l’œuvre sont, eux, traités de « célinolâtres » suspects ou, dans le meilleur des cas, de benêts aveuglés par leur passion. C’est dire si les auteurs apparaissent proches de la pensée de cet éphémère ministre de l’Éducation nationale qui estimait que l’admiration suscitée par Céline est « pour le moins douteuse ». Nous voici dans l’ère du soupçon. Et cela va sans doute s’aggraver : rendant compte du livre, un critique assène que « ce n’est pas un hasard si les céliniens croissent en nombre. L’époque est au populisme, à la haine de l’autre, de moins en moins dissimulée » 6 (!)
Les lecteurs du BC savent que je n’ai pas pour règle de masquer la réalité de ce que furent la vie et les engagements de Céline. Récemment encore, je rappelais certaines évidences, à savoir qu’il avait choisi son camp, qu’il espérait la victoire de l’Axe, qu’il ne mit pas une sourdine à son antisémitisme (ou son racialisme) sous l’Occupation et qu’il qualifiait lui-même L’École des cadavres de livre « antisémite, raciste, collaborateur (avant le mot) jusqu’à l’alliance militaire immédiate, antianglais, antimaçon ». Tout cela est connu. Il appert également que Céline partagea une part de l’idéologie nationale-socialiste. Pour s’en convaincre, il suffit, par exemple, de relire telle page des Beaux draps hostile à la religion chrétienne et valorisant les “Dieux de sang, les Dieux de race”. Ce qui est d’ailleurs assez surprenant de la part de cet athée résolu quoique se disant mystique. Autre chose est de le qualifier d’agent nazi, d’odieux délateur et, pire encore, de partisan du génocide. S’il est vrai que le langage paroxystique du pamphlétaire peut parfois se prêter à des interprétations erronées, on ne voit rien qui puisse accréditer les accusations des auteurs.
Au moins admettent-ils qu’ils sont de parti pris. Lorsque François Gibault leur reproche de ne citer aucun élément n’allant pas dans leur sens, on lui rétorque : « Sans doute fallait-il prendre ce parti, tant a été important le travail de recouvrement de la vérité » 7. Affirmation d’ailleurs fausse car depuis plusieurs décennies on ne compte plus les textes écrits par des céliniens (Alméras, Chesneau, Hartmann, Kaplan, Pagès, Roussin,…) qui ne font précisément pas l’impasse sur cette part de la vie et de l’œuvre de l’écrivain. Mais, on l’aura compris, ce sont surtout les biographes, qualifiés de « blanchisseurs professionnels », qui sont dans le collimateur.
Le piège est patent : si l’on réfute certaines affirmations du tandem Taguieff-Duraffour, on s’expose au risque d’être accusé de bienveillance coupable. Inexcusable car cette attitude apparaît, à leurs yeux, comme une connivence, voire une « complicité rétrospective » (!). Et si l’on est traité de « céliniste militant », comme l’auteur de ces lignes, on a droit à l’anathématisation en bonne et due forme 8. Ce qui n’aurait pas dû être, en principe, le lot de deux spécialistes, auteurs l’un et l’autre d’une biographie de Céline. L’un, qui ne peut être suspect de complaisance envers l’écrivain, affirme que le ton général de cet essai est totalitaire : « Aucun espace de liberté n’est laissé au lecteur : soit il épouse les présupposés du texte, soit il est atteint de cécité, naïf, stupide ou, pire, antisémite plus ou moins camouflé. » 9 Quant aux accusations selon lesquelles Céline a été un agent actif du nazisme et qu’il a connu et approuvé la Solution finale, Émile Brami (c’est de lui qu’il s’agit) ajoute : « L’équité aurait voulu que des approches si assassines soient étayées par des preuves formelles ». Le hic c’est que les auteurs n’en apportent aucune. Ils procèdent par amalgames. Déductions et suppositions se substituent à une démonstration basée sur des faits. Cela donne lieu parfois à des explications tarabiscotées: ainsi lorsque Henri-Robert Petit écrit à Céline qu’il y a « du nouveau », les auteurs en déduisent ipso facto qu’il est au courant d’un plan d’extermination dont il souhaite faire part à son correspondant. Argumentation ? Des articles annonçant “des mesures d’ordre général et définitives” (visant les juifs) parurent auparavant dans Au Pilori… auquel Petit ne collaborait plus depuis deux ans. Et de gloser sur des formules prétendument explicites figurant dans une lettre de Céline à Lestandi (septembre 1942) telles que « l’ère du Verseau », « partez tranquillement à la pêche. J’irai peut-être vous rejoindre » ou la formule finale, « l’âme légère, je vous salue » censée être terriblement significative. Déduction parfaitement loufoque et incohérente d’autant que le ton de la lettre est désabusé, comme beaucoup de textes de l’écrivain à cette époque. Si l’on suit la logique des auteurs, Céline, loin d’être désillusionné, aurait dû être exalté par cette information délivrée par Petit. Rien de tel ici. Duraffour ne craint pas d’affirmer ceci : « Si “la réalisation d’un plan général et définitif” est en cours, alors, effectivement, les propagandistes peuvent prendre quelques vacances et partir à la pêche. » Livrons une information aux auteurs : cette lettre de Céline fait, en réalité, écho à la décision de Lestandi de quitter la direction de l’hebdomadaire. Voici ce qu’il déclarait précisément en septembre 1942 : « J’ai estimé préférable d’aller, jusqu’à nouvel ordre, prendre un peu de repos. Que voulez-vous ? Le national-socialiste que je suis ne discerne plus très bien les données du problème européen »10. La phrase de Céline figurant dans cette lettre, « Partez tranquillement à la pêche. J’irai peut-être vous y rejoindre » correspond à cette situation. Aucun rapport avec les élucubrations mentales de Mme Duraffour.
Quant aux accusations de délations, un autre célinien, David Alliot, auteur d’une enquête sur Céline à Bezons, réfute la prétendue dénonciation visant le docteur Hogarth pour prendre sa place de médecin-chef du dispensaire: « Révoqué en juillet 1940 par les lois de Vichy, le médecin haïtien ne sera remplacé par Céline qu’en octobre 1940. Si Céline a bien intrigué, et sans grande subtilité, auprès de ses “nouveaux amis” désormais au pouvoir depuis la débâcle de juin 1940, il n’est pour rien dans cette révocation, effective depuis plusieurs mois, et n’a nullement dénoncé le docteur, qui poursuivra sa vie à Bezons, pendant et après la guerre. » 11 Éric Mazet s’applique, lui, à démonter d’autres prétendues dénonciations (Rouquès, Lifar, Howyan, Desnos,…) 12. Curieusement aucun de ces prétendus actes de délation n’aboutit à une arrestation effective, hormis Desnos mais… trois ans plus tard en raison de ses activités de résistant. Céline n’y était pour rien, comme l’a admis Marie-Claire Dumas, vice-présidente de l’Association des Amis de Robert Desnos 13.
Quant à l’accusation d’avoir été un agent (rémunéré ou pas) du SD (service de renseignements de la SS), rien de probant ne vient étayer cette thèse. Accuser Céline d’avoir manqué de compassion et de ne pas avoir brisé sa plume de pamphlétaire lorsque les Allemands tenaient le haut du pavé est une chose. L’accuser d’avoir d’été à la solde des nazis en est une autre. À l’appui de cette accusation, on attendrait des auteurs un élément moins douteux que l’unique témoignage d’un Knochen, d’autant que ce n’est pas lui mais la DST qui avance que Céline était agent du SD. Par ailleurs ce témoignage a été infirmé par Roland Nosek, cadre de l’Abteilung VI du SD qui était à Paris durant toute l’Occupation 14. L’agrégée de lettres qu’est Annick Duraffour se présente comme historienne. Si elle l’était, elle appliquerait l’adage « Testis unus, testis nullus » qui n’est pas seulement en vigueur dans le domaine du droit mais aussi dans celui de l’historiographie.
Au-delà des controverses, la fatuité des auteurs n’est pas mince. Lorsqu’on leur demande quels éléments nouveaux ils ont apporté, ils citent des faits qui figurent tous dans des ouvrages antérieurs : le contact épistolaire que Céline eut avec le “Welt-Dienst” est connu au moins depuis la parution du livre de Pascal Ory (1977) et celui d’Alice Kaplan (1987) 15. Les autres sources de sa documentation (Coston, Petit, etc) sont révélés par Céline lui-même dans l’un de ses brûlots. On sait aussi depuis longtemps qu’il lui arrivait de rencontrer certains de ces publicistes antisémites et, pendant l’Occupation, plusieurs acteurs du petit monde de la Collaboration parisienne. Ses rencontres épisodiques avec Bickler, Epting ou Pfannstiel ne constituent pas davantage une révélation. Même chose pour la rencontre avant-guerre avec Adrien Arcand, révélée par un journaliste canadien en 2010 et déjà évoquée par Victor Barbeau en 1963 16. En réalité, le livre n’apporte aucun élément neuf, ce qui pour un volume d’un millier de pages est un peu décevant pour les céliniens tant fustigés par les auteurs. Jean-Paul Louis, éditeur de L’Année Céline, leur a de belle façon retourné la politesse en les qualifiant de « commentateurs ignorants et malhonnêtes »17. Il s’est fait ainsi l’interprète des chercheurs qui travaillent depuis des décennies sur le sujet de manière dépassionnée.
Les auteurs veulent à toute force persuader le lecteur que Céline fut un agent actif de la Collaboration et même qu’il travailla avec la police allemande. Dans un procès équitable, ces procureurs seraient renvoyés dans les cordes, faute de preuves. Le plus navrant est que, à la différence de leurs confrères, un quotidien jadis réputé a accrédité leurs thèses et les a illustrées d’un dessin ignominieux 18.
Pour avoir une vision plus objective, sans doute faut-il prendre du recul et se tourner vers la presse suisse. Un journaliste y a récemment interpellé l’un des auteurs : « Ce qui me gêne dans votre démarche, c’est que vous dépeignez un personnage qui ne mérite que le dégout et le mépris. Il y a là quelque chose d’un peu absolutiste qui s’apparente à une entreprise de démolition » 19. On ne peut mieux dire…
M. L.
• Annick DURAFFOUR & Pierre-André TAGUIEFF, Céline, la race, le Juif (Légende littéraire et vérité historique), Fayard, 2017, 1175 p. (35 €)
Notes
1. Émission « Le Cercle de minuit » de Laure Adler. France 2, 30 octobre 1997. Voir le commentaire de Sollers sur le site internet « Philippe Sollers (Sur et autour de Sollers) »: “Céline était-il nazi ?”, 10 février 2017.
2. « Postface au Voyage au bout de la nuit. Qu’on s’explique… », Candide, 16 mars 1933. Repris dans Cahiers Céline 1 (« Céline et l’actualité littéraire, 1932-1957 »), Gallimard, 1976, pp. 52-59.
3. Emmanuel Poncet, « Portrait. L’anti-anti », Libération, 5 avril 2015.
4. Articles parus respectivement dans Politiques (n° 2, printemps 1992), L’Antisémitisme de plume, 1940-1944 (Berg International, 1999) et Revue d’histoire de la Shoah (n° 198, mars 2013).
5. Emmanuel Lemieux, « Pierre-André Taguieff ouvre la chasse aux céliniens », Influences, 21 septembre 2011.
6. Vincent Jourhovitzki, « Céline tel quel », Transfuge, mars 2017. Détail révélateur : il range les auteurs dans la catégorie des « célinophobes ».
7. Patrice de Méritens, « Annick Duraffour et Pierre-André Taguieff / François Gibault : Faut-il refaire le procès de Céline ? », Le Figaro Magazine, 3 février 2017.
8. Taguieff signale de manière incongrue (aucun rapport avec le sujet du livre) mon hommage à feu Émile Lecerf qui favorisa au début des années 1980 mes débuts dans le journalisme amateur, allant même jusqu’à préciser en note qu’on « apprend sans surprise que Lecerf était “passionnément attaché aux valeurs de l’Occident et hanté par la décadence de notre civilisation” » On comprend que, pour l’ancien trotskiste qu’est Taguieff, ces valeurs n’ont guère d’attrait. Sur l’itinéraire militant de Pierre-André Taguieff, voir la notice édifiante que lui consacre Emmanuel Ratier dans le premier tome de son Encyclopédie politique française, Faits et documents, 1992, pp. 685-686.
9. Émile Brami, « Un essai totalitaire » in Jérôme Dupuis, « “Céline était un agent d’influence nazi” », L’Express, 1er février 2017. Il est à noter que, dans une phrase signalant sa librairie-galerie parisienne, les auteurs qualifient Brami de « céliniste avisé ». On aura compris que l’adjectif vise le commerçant plutôt que le biographe.
10. Cité par Philippe Randa, Dictionnaire commenté de la Collaboration française, Jean Picollec, 1997, p. 565.
Il est à noter que la thèse des auteurs tranche singulièrement avec les biographes les moins complaisants. Cet échange entre le réalisateur Charles Matton et Philippe Alméras (invité pour sa biographie) sur un plateau de télévision en témoigne :
« – Est-ce que Céline savait tout ce qu’il se passait ?
– Non, non, pas plus que tous les Français. »
(Bouillon de culture, émission animée par Bernard Pivot, Antenne 2, 14 janvier 1994)
11. David Alliot, « Céline fait toujours polémique », Le Figaro, 9 février 2017. Voir aussi David Alliot et Daniel Renard, Céline à Bezons, 1940-1944, Éditions du Rocher, 2008.
12. Éric Mazet, « Céline ? rien qu’un agent nazi ! à éliminer ! un devoir… », Spécial Céline, n° 24, printemps 2017 (à paraître). En ce qui concerne le témoignage de Jünger, et sans nous prononcer sur sa véracité, notons qu’on ne rappelle curieusement jamais que lui-même a reconnu avoir « caricaturé » [sic] Céline dans son Journal (La Nouvelle Revue de Paris, n° 3, septembre 1985). Quant au témoignage de Gerhard Heller, il ne constitue pas une source écrite directe : le livre fut, en réalité, écrit par un tiers.
Point de détail : les auteurs se plaisent à relever chez d’autres des erreurs dans les patronymes cités. Mais leur livre n’en est pas exempt : Fabrice Lucchini (p. 717) ; Roger Ducreux (note 199, p. 1019), Émile Bramy (note 37, p. 1055) ; Marc Landelout (note 149, p. 1065) ; Paul Vandromme (p. 1096), etc.
13. Marie-Claire Dumas, « Droit de réponse. La “police littéraire” de M. Jean-Paul Louis » in Histoires littéraires, n° 6, avril-mai-juin 2001, pp. [56]-60. Voir aussi Jean-Paul Louis, « Desnos et Céline, le pur et l’impur » in Histoires littéraires, n° 5, janvier-février-mars 2001, pp. [47]-60. L’accusation est reprise par Jonathan Aleksansdrowicz dans sa chronique littéraire d’Akadem, site internet communautaire (février 2017).
14. Olivier Pigoreau (éd.), Un espion nazi à Paris. Interrogatoire du SS Roland Nosek, Histoire et Collections, coll. « La guerre inconnue », 2014. Dans son article cité, David Alliot reprend cette déclaration de Nosek: « Je ne connais pas ce monsieur [Céline], mais j’ai souvent entendu parler de lui. Il était collaborationniste, mais je ne crois pas qu’il ait jamais travaillé pour nous ou un autre SR allemand ». Il faut noter que l’accusation d’appartenance au SD ne figure pas dans le dossier d’instruction du procès de Céline.
15. Pascal Ory, Les Collaborateurs, 1940-1945, Le Seuil, 1977 ; Alice Yaeger Kaplan, Relevé des sources et citations dans Bagatelles pour un massacre, Éditions du Lérot, 1987. À propos de ce livre, relevons la perfidie de ce commentaire: « La publication de cette solide et démystifiante étude critique est à saluer, venant d’une maison d’édition qui s’est spécialisée dans la promotion et la défense de l’œuvre célinienne. »
16. Jean-François Nadeau, Adrien Arcand, führer canadien, Éditons Lux [Montréal], coll. « Mémoires des Amériques », 2010 ; Témoignage de Victor Barbeau publié le 17 janvier 1963 dans Aspects de la France et repris par David Alliot (éd.) in D’un Céline l’autre, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2011, pp. 439-443 : « Je le trouvai, nous étions en mai 1938, à une assemblée de chemises brunes, peut-être noires [en fait bleues, ndlr], taillées sur le modèle européen et dont l’existence, m’apprit-il, lui avait été signalée par un ami de New York ».
17. « Un délateur : Le Monde des livres », communiqué de Jean-Paul Louis (10 février 2017). Dans un courriel adressé à l’auteur, il précise qu’il parle au nom des éditions du Lérot, de ses publications et de celles d’Henri Godard, co-fondateur de L’Année Céline.
18. Nicolas Weill, « Céline, activiste et délateur hitlérien », Le Monde, 10 février 2017.
19. Renaud Malik in « Forum : Louis-Ferdinand Céline. Pourquoi divise-t-il encore ? », émission de Christian Favre et Chrystel Domenjoz, RTS [Genève], 6 février 2017. Signalons aussi le commentaire de Michel Crépu sur son blog de la N.R.F. Extrait : « Le plus troublant de ce livre est la haine de la littérature qui le traverse d’un bout à l’autre. Quel obscur règlement de comptes ! » (23 février 2017).
La rosse a lu une page du « marché des amants » et ça a lui suffit,sur le dernier billet, pour dire qu’Angot est pornographique.
Paul Edel regarde en boucle, la Dolce Vita » Marcelloooo, Marcellooooo Marcello, come here! Hurry up! » et voit apparaître la rosse toute en motte et en cheveux.
A suivre.
Merci M. Laudelout de cette longue et riche recension.
Cette vindicte, pour le moins suspecte de ces deux pseudo-chercheurs, ne viendra pas à bout de tout ce qui continue de s’écrire sur Céline.
Pour ma part j’ai découvert, grâce à ce billet, les travaux de Gaël richard sur le procès Céline, travaux qui étaient finalement une vraie nouveauté, sur un écrivain et son oeuvre.
Qu’est-ce qu’a apporté l’ouverture des archives de la seconde guerre, en 2015, que vous mentionnez, et qui justifierait que la parution de ce ramassis d’approximations, et d’insinuations, sur la base d’études céliniennes pré-existantes, sur Céline, en tant que justiciable ?
il en manque un bout:
Qu’est-ce qu’a apporté l’ouverture des archives de la seconde guerre, en 2015, que vous mentionnez, et qui justifierait que la parution de ce ramassis d’approximations, et d’insinuations, sur la base d’études céliniennes pré-existantes, sur Céline, en tant que justiciable, ait été retardée ?
En fait, Taguieff et Duraffour ont attendu décembre 2015, date du décret qui a permis l’ouverture d’archives de la Seconde guerre mondiale. Elément prétendument neuf : le nom de Céline répertorié comme agent du SD dans le dossier Knochen. Mais celui-ci ne cite jamais Céline. La seule mention du nom (sans autre précision) est due à un agent de la DST. Aucun élément probant. Voir plus de précisions à ce sujet dans Le Bulletin célinien d’avril (sous presse).
Quelle culture bac à sable.
Il s’agit d’une journée particulière et sûrement pas du marché des amants.
Laisse béton rose. Elle s’y croit.
Et toi pas.
Jamais dit écrit ou pensé que ce qu’écrivait Angot était pornographique.
Grave de chez grave.
M. Laudelout, votre développement apporte une précision très importante, que l’on pouvait ne pas soupçonner. L’ouverture des archives nationales française de la seconde guerre mondiale(*)aurait pu contenir des documents concernant Céline, non mentionnés lors de son procès, et pourtant déjà déterminants à l’époque, pour les chefs d’accusation et sa condamnation.
On est au moins sûr d’une chose, la hargne anti-Céline qui anime le duo Taguieff/Duraffour, leur aura été un bon moteur, -en épuisant ces archives-, pour faire comprendre à tous ceux qui s’interessent à Céline, qu’il n’en est rien.
Leur fuite en avant, que constitue ce brûlot, ne restera pour la postérité de l’écrivain du « Voyage » ( je choisis ma référence), qu’une « cavalerie ».
(*)
http://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/archives-de-la-seconde-guerre-mondiale
« Jamais dit écrit ou pensé que ce qu’écrivait Angot était pornographique. »
ohff, les archives de la RDL sont ouvertes à tous.
@rose dit: 25 mars 2017 à 17 h 52 min
Amette… Traversée sensible de ses romans. Comme si, ce rêveur écrivait des livres qui englobent plusieurs rêveurs errant de rêve en rêve, qui communiquent secrètement et se confondent parfois dans le monde des possibles, suivant une trace, une empreinte antécédente au vécu. Écriture inspirant le rêve, récits circulaires… Des rêves qui rêvent de lui-même. Image dédoublée du promeneur nomade de Rome qui hante le cours du temps, un étranger voyageur, insaisissable, qui vient de nulle part dans une ville fictive où l’on n’arrive jamais. Des siècles, une seconde et une nuit le séparent de Stendhal. Labyrinthe infini où se rejouent les histoires effleurées. Quoi qu’il écrive, les choses se répéteront. Une sorte d’éternel retour…
Michel Bounan n’avait eu besoin que d’une centaine de pages pour dire l’essentiel sur le personnage dans « L’Art de Céline et son temps ».
Céline n’est pas cet “homme de gauche » qui a dérapé vers l’infamie, mais un provocateur lucide au service de l’ordre établi, qui s’est déguisé en libertaire. La falsification de sa biographie, son écriture même, “faussement innocente et consciemment manipulatrice » participent de cette entreprise qui, depuis les Protocoles des sages de Sion au siècle dernier jusqu’aux récentes menées des révisionnistes, vise à détourner l’agitation révolutionnaire par un prétendu “complot juif » à chaque fois que celle-ci met en péril l’édifice social.
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