de Pierre Assouline

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La République des livres
Baudelaire, le grand consolateur

Baudelaire, le grand consolateur

Il n’y a pas à en sortir : Baudelaire (1821-1867) est l’ambassadeur historique de la collection de la Pléiade. Et réciproquement serait-on tenté d’ajouter. L’explication d’un tel privilège ? Il a été le tout premier du temps où Jacques Schiffrin, son inventeur, oeuvrait à peu près seul à l’animer à Paris au début des années 20, quelques années avant que des soucis financiers le pousse à sacrifier son indépendance en rejoignant Gallimard par l’intercession de Gide. Ses deux volumes d’œuvres du poète parurent en 1931 et 1932. Quoique imprimés sur du papier Bible, ils étaient considérés comme des livres de poche, bien plus pratiques que les autres livres pour le voyageur désireux de les mettre dans sa poche avant de prendre le train. Depuis, il y eut de multiples rééditions et cinq nouvelles éditions. Celle qui vient de paraitre en deux volumes sous le titre Œuvres complètes (un coffret de 150 euros) rassemble ses « écrits » sous la direction d’André Guyaux et Andrea Schellino avec la collaboration de neuf experts. Cette édition, la cinquième, est appelée à faire date car elle ne sépare pas poésie et critique comme cela avait toujours été l’usage (dans sa préface Antoine Compagnon se demande à juste titre où ranger les « Journaux intimes » dans une telle classification) mais prend le parti de l’édition chronologique. Des textes à la suite dans l’ordre où ils ont été écrits en commençant par ses tous premiers vers latins de 1836/1837 et en terminant par des poèmes en prose retrouvés dans l’atelier du Spleen de Paris, ce qui est une manière de rendre justice au maitre des études baudelairiennes Claude Pichois qui en avait naguère formé le projet. Il n’y a pas que les Fleurs du mal dont la notoriété dans la durée doit tant à la prescription scolaire, même si cette édition les sert admirablement dans leurs différents états. Toute l’oeuvre de Baudelaire n’a toujours pas fini de dire ce qu’elle a à dire (voir ici les sommaires du volume I et celui du volume II).

La séparation traditionnelle entre les Baudelaire était d’autant plus absurde qu’il était poète en toutes choses et toutes circonstances quel que fut le genre. 3500 pages de Baudelaire dont un bon millier de notes, l’appareil critique propre à la Pléiade, les fameuses notes, notices et variantes, qui a parfois l’allure obèse d’un livre dans le livre mais pas cette fois ; plutôt le style d’un dossier susceptible de nous faire entrer dans l’atelier de l’écrivain. La correspondance utilisée n’a jamais été aussi complète et pour cause puisque les derniers enrichissements, fruits des ultimes trouvailles, y figurent. Qui s’en plaindrait ? Benjamin Fondane disait de Baudelaire, si pressé d’échapper à l’insupportable fardeau du Temps, qu’il était malgré lui porteur d’« une immense armée de spectres ». Proscrit et provocateur jusqu’à la mystification, et même s’il fut le premier responsable de ces stéréotypes qui ne l’ont jamais lâché, le poète demeure avant tout notre grand consolateur fût-ce n’importe où hors du monde.

« Il est beaucoup plus commode de déclarer que tout est absolument laid dans l’habit d’une époque, que de s’appliquer à en extraire la beauté mystérieuse, si minime ou si légère qu’elle soit » (in Le peintre de la vie moderne)

Dans Mon cœur mis à nu, revigorant empilement de ses colères, il avouait que la « glorification des images » était son unique et primitive passion. Il est vrai que le tout premier écrit signé Charles Baudelaire qui fut publié sous forme de livre n’était pas un recueil de poèmes : conçu dans l’esprit du Diderot qui inaugura un genre littéraire avec la critique d’exposition, ainsi que de Stendhal qui y excella, cet essai était consacré à la critique d’art des expositions de l’Académie des Beaux-Arts et s’intitulait Le Salon de 1845. Et comme ses maitres en la matière, au-delà du compte-rendu ponctuel, c’est bien d’une réflexion critique sur des problèmes d’esthétique qu’il s’agit.

Figure romantique par excellence du poète maudit, Baudelaire y plaidait pour une critique poétique, subjective, de parti pris, exclusive mais ouverte contre une critique froide, algébrique, sans tempérament. Ses peintres de chevet s’appelaient Delacroix, Ingres, Corot, Rousseau, Courbet ou Chassériau, qu’il les ait encensés ou qu’il ait pris plaisir à les blâmer. Sans oublier Manet bien entendu, avec qui il partageait la passion de l’Espagne et de ses artistes, celui qui incarne la génération montante et la modernité, ainsi que des caricaturistes au premier rang desquels Daumier en ses « vivantes monstruosités » qu’il élève au rang de grand artiste, ce qui était beaucoup plus risqué (et prophétique) que de louer Goya déjà fort acclamé à Paris. De quoi mieux appréhender son éducation artistique et les ressorts de sa sensibilité esthétique.

Ses écrits artistiques sont jalonnés d’expressions telles que « beauté moderne », « conception double exprimant l’éternel dans le transitoire », « beauté interlope », « mérite de l’inattendu »… Il y explorait la notion d’étrangeté, et se demandait pourquoi un tableau fait est préférable à un tableau fini, en quoi une œuvre respire l’amour, le romantisme de la couleur et la nature idéale de la ligne, la part de naïveté exigée d’un artiste etc Sans oublier, on s’en doute, « modernité », auberge espagnole si généreuse dans son accueil de toutes les interprétations, déviations, instrumentalisations, mais dégagée des stigmates de la nouveauté. Baudelaire avait bien défini la mission du peintre de la vie moderne :

« Dégager de la mode ce qu’elle peut contenir de poétique dans l’historique, tirer l’éternel du transitoire »

Il célébrait en l’imagination la reine des facultés contre le réalisme tenu pour une blague puisque le goût du Vrai ne peut qu’opprimer le goût du Beau, une imagination avec ou sans l’aide des drogues et autres paradis artificiels, son « accélérateur de pouls ». Au fond, Delacroix, représentant majeur du romantisme loué comme un « peintre universel »,demeurait celui qui dominait son panthéon artistique, le peintre le plus proche de son intime inspiration, son frère en mélancolie puisque le poète à l’âme en prostration ne croit plus au pouvoir rédempteur de la poésie, le grand traducteur de l’invisible et de l’impalpable. Se plaignant d’être considéré comme un excentrique, un dandy, un mystificateur, un farouche, il en est pourtant le premier responsable puisqu’il fut l’artisan de sa propre légende. Son musée de l’amour se situait entre ses deux extrêmes que sont la Vénus blanche (Madame Sabatier) et la Vénus noire (Jeanne Duval). La génération des poètes de 1860 (Verlaine ans co) avait beau se réclamer de lui, il ne les en a pas moins sévèrement jugés. Bien sûr, il est aisé avec le recul d’ironiser sur ses erreurs de jugement, ses louanges à l’art d’un Octave Penguilly L’Haridon, son optimisme quant à la postérité de l’oeuvre d’un Octave Tassaert, ou dans celle d’un Chassériau, d’un Chazal, d’un Catlin, alors même qu’il prenait ses distances avec Courbet ou écrivait à Manet attaqué pour son Olympia qu’il mettait trop d’orgueil à s’en plaindre d’autant qu’il n’était jamais que « le premier dans la décrépitude de votre art ».

La conversation entre les poèmes et les œuvres d’art fut chez lui incessante. D’où cette influence remarquée dans l’association des couleurs (le rose et le noir) ou la conception de l’harmonie etc. Une imprégnation qui n’est jamais traduction ou transposition et dont on dirait qu’elle a pour unique objet de répondre à la question : qu’est-ce que la beauté moderne ? On l’y retrouve de manière frappante dans ses portraits les plus variés : séries photographiques de Nadar ou Carjat qui nous le montrent tel qu’en lui-même, amer, ironique ; jeune au nez de priseur et aux lèvres impudentes, si Samuel de la Fanfarlo, dans une huile d’Emile Deroy (1844) ; pensif en lecteur absorbé dans un livre dans une huile de Courbet ; jusqu’à son autoportrait dessiné qui n’est pas le moins émouvant. Hostile à la photographie, aux journaux grands format et à la « rancuneuse énergie » de la critique, effrayé par le progrès, la modernité technique, industrielle et architecturale, il n’en est pas moins fasciné par le nouveau décor urbain, fascination-répulsion pour la ville « grande barbarie éclairée au gaz ».

Tous les Baudelaire se retrouvent dans le « tout Baudelaire » de la Pléiade, celui qui entreprit de faire de l’or avec de la boue, le traducteur d’Edgar Poe, le dandy sur les barricades, son engagement républicain dans le lyrisme révolutionnaire de 1848 et sa déception, sa critique de la politique de l’Académie française (à laquelle il ne fut pas moins candidat) et son papier à la fois critique et élogieux des Misérables, le réprouvé des Fleurs du mal, le polygraphe de la modernité à travers ses critiques (ses comptes rendus des Salons de peinture demeurent une référence pour les historiens de l’art- on dénombre plus de deux-cents articles et chroniques entre 1841 et 1866). De quoi enrichir notre image d’un auteur unique et protéiforme, comme ils l’étaient presque tous alors.

Quels que fussent le support et la forme, il cherchait partout la poésie, ne vivait que pour la poésie et avait fait de l’art son idéal, à l’écart de la société, en marge des autres, tel que Courbet l’a représenté dans son grand tableau « L’Atelier du peintre » dans une allégorie de sa vie artistique. Baudelaire s’y tient si loin de tous qu’il manque de sortir de la toile, loin des élus qui « vivent de la vie », absorbé dans la lecture d’un livre, trouble-fête égaré dans le magasin d’images et de signes, ne se soumettant à d’autre gouvernement que celui de l’imagination et se royaumant dans le plaisir aristocratique de déplaire (à condition d’oublier le corps de phrase qui précède la fameuse expression : « Ce qu’il y a d’enivrant dans le mauvais goût, c’est le… »). Qui dira jamais mieux que lui la jouissance qu’il y a à élire domicile dans le nombre ?

Son injonction « n’importe où hors du monde » a assigné à la poésie la mission de plonger au fond de l’Inconnu (plutôt que l’Infini, ce fameux ailleurs, mais ça se discute encore) pour en extraire du nouveau. Sa solitude ne peut se comprendre sans une référence au mal romantique de l’Homme Supérieur. Son dandysme prend racine dans le culte de la différence, « stoïcisme aristocratique qui se pare pour se séparer ». Il s’enivre d’humiliation et non d’humilité. Son orgueil, sa solitude présente, le soutient dans sa haine sauvage contre les hommes. Un orgueil assis sur le pressentiment d’une haute survie littéraire. Que lui importe de n’être pas aimé puisqu’il sera de ceux dont on se souvient, du moins est-il convaincu. Il « sait » qu’un jour les effets de sa contre-littérature, cette poésie d’intimité qu’il interpose entre lui et le public, s’estomperont pour laisser s’épanouir chez les lecteurs son génie profond. Sans conviction car sans ambition, le dilettante appliqué, qui porte haut le dogme de l’Art pour l’Art, ne méprise rien tant que la littérature socialisante. La démocratie peut-être, où des malheureux tombent « comme un papillon dans la gélatine » après s’être pris au piège de la souveraineté populaire, cette « tyrannie des bêtes ». Tout entier gouverné par le refus et l’absence de compromis, on ne le louera jamais assez pour avoir introduit la conscience de la modernité mais avec une langue classique. Et puis quoi, comme il disait :

« Débrouillez-vous avec ça ! »

(Photos de Nadar et Carjat; Manuscrit autographe signé des poèmes «Les Deux crépuscules / Le Soir / Le Matin», [fin 1853-début 1854]; caricature de Giraud )

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commentaires

1 424 Réponses pour Baudelaire, le grand consolateur

Bloom dit: à

Wellbek, anéanti…Le disrupteur d’antan se fait pleurnichard.
La honte.

Clopine dit: à

Le problème, c’est qu’on ne voit jamais que la révolte de la reconstruction, la « pulsion de vie » qui fait que vous allez tout de même continuer, sans prendre l’ampleur de la destruction. Oh, le truc final, c’est quand la destruction est complète, ok, on ouvre la fosse et après on ferme le trou, les vivants vivent et les morts reposent. (parfois, c’est un soulagement : reposer, enfin…). Mais néanmoins il y a eu destruction, et de celle-là, on en parle si peu ! Houellebecq est l’architecte de cette destruction, je pense que ceux qui viendront après nous auront cette vision-là, et Houellebecq sait parfaitement que pour achever l’entreprise, pour mettre sa signature sur le tableau, il faut qu’il se détruise lui-même, ce que, visiblement, il sait parfaitement faire…

Mais il y a un autre monde que Houellebecq et les siens. Quelqu’un, pour ouvrir la fenêtre, là ?

Bloom dit: à

Orwell, Hommage à la Catalogne , ‘camarade vitamine’ (Léo Ferré)

Marie Sasseur dit: à

@La honte.

C’est mal connaître l’amitié.

et alii dit: à

Les psocoptères, communément appelés « poux du livre », sont de petits insectes nuisibles qui peuvent causer des dégâts considérables dans nos bibliothèques et collections de livres. Comment les identifier ? Quelles méthodes sont vraiment efficaces pour les éliminer ? On vous explique.
https://www.femmeactuelle.fr/deco/maison-pratique/poux-du-livre-attention-ces-insectes-peuvent-faire-des-ravages-dans-vos-bibliotheques-voici-comment-s-en-debarrasser-2178681?utm_campaign=20240720&utm_medium=email&utm_source=nl-fac-ma-vie-facile&perso-ad=#nlsha=c9d208096a0cf9890af148e732b7f0569a768fe1b915dacd51f2d2d7cda0cdd7

Rosanette dit: à

Baudelaire c’est aussi magnifiquement transformée en poèmes la fascination -repulsion qu’exerce sur lui latransformation en cours du monstre parisien sous la férule d’Haussmann
(crepuscule d matin, le cygne, rêve parisien…..)

Rosanette dit: à

Sur Baudelaire et la ville m’aperçois que j’avais exprimé ailleurs la même idée que dans mon post précédent ,en ces termes :
Baudelaire est à ma connaissance le premier qui se soit attaché à faire passer dans sa poésie tout ce que lui inspirait la modernité urbaine :Angoisse devant cet univers inintelligible né des chantiers haussmanniens ,pitié pour les petites gens ecrasés et desorientés dans une ville devenue hostile par ses mutations et son gigantisme, attendrissement pour la solitudes des êtres , mais aussi fascination pour ce monstre chargé de mystere , sideration devant les enchevetrements architecturaux qui le constituent et qu’il transpose dans le monument baroque du palais de cristal qu’il décrit dans » rêve parisien » , qui fait penser à la fois à Escher et Piranèse

closer dit: à

Pas plus qu’un autre, D.

closer dit: à

Faire rimer « phtisique » avec « Haïti », c’était difficile, MC.

J J-J dit: à

(MC/PR) Maintenant, on appelle au secours la socio, ce qui ravit JJJ,
—-
de quoi de quoi, PR/MC ?… Etes-vous pour Boucheron l’internationaliste mélanchoniste ou le macronien nationaliste ? On n’y pige pu que dalle. Ne me cherchez pas d’époux ni d’épouse, SVP, vous ne me trouverez pas javec copine Clopine.
Même paj à la nichte avec Marie couche-moi là… ah là, là… Insituab’ que j’suis-j, voyez !— Personne n’a jamais vu ni ne verra mon nombril sortir des limbes. Bàv,

closer dit: à

Quelqu’un m’a devancé ici: je m’attends à tout moment à ce que de Gaulle soit dénoncé comme harceleur sexuel. Demandez à Caroline, elle cherchera et elle trouvera. Dommage que sa secrétaire à Londres soit morte; elle aurait sûrement eu des trucs à raconter…Mais en cherchant bien, elle trouvera j’en suis sûr.

et alii dit: à

On raconte qu’un jour un officier de marine de ses amis lui montra un manitou qu’il avait rapporté d’Afrique, une petite tête monstrueuse taillée dans un morceau de bois par un pauvre nègre. – « Elle est bien laide, dit le marin. Et il la rejeta dédaigneusement. – Prenez garde ! dit Baudelaire inquiet. Si c’était le vrai dieu ! » C’est la parole la plus profonde qu’il n’ait jamais prononcée. Il croyait aux dieux inconnus, surtout pour le plaisir de blasphémer (Benjamin, 2013 : 99).

Marie Sasseur dit: à

C’est bien de citer Benjamin, c’est la critique la plus intelligente que j’aie lu sur le poète et la ville…imaginaire :

« Texte de la conférence prononcée par Walter Benjamin lors de son séjour au “Foyer d’Etudes et de repos” de l’Abbaye de Pontigny en mai 1939. Prononcée en français et sténographiée, cette conférence, dont il déclara qu’elle était un “abrégé” de ses travaux sur Baudelaire est restée inédite de son vivant. »

https://wbenjamin.hypotheses.org/296

et alii dit: à

La mer, la vaste mer, console nos labeurs !
Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse
Qu’accompagne l’immense orgue des vents grondeurs,
De cette fonction sublime de berceuse ?
La mer, la vaste mer, console nos labeurs ! »
Moesta et errabunda C.B.

D. dit: à

Oui mais c’était la mer d’alors.

closer dit: à

Retrouvé mon volume de Marcel Arland « La consolation du voyageur » et relu le dernier « Cahier », intitulé « Six pieds de terre »…Très beau, grave, beau style simple et dépouillé, beaucoup d’humanité, trop peut-être. Il manque sans doute un peu d’amertume et de méchanceté…

Néanmoins, je parlerai d’Arland avec moins de désinvolture.

closer dit: à

Rien n’est plus facile que de transformer la séduction en agression. Il suffit d’un peu de mauvaise foi, ce qui ne manque pas sous le soleil.

Marie Sasseur dit: à

L’abbé était un grand séducteur, c’est bien connu.. D’ailleurs elles sont au moins 7 à s’en plaindre, toquard.

ce qu’on connaît moins c’est son antisémitisme, a L’abbé.

Marie Sasseur dit: à

Un con, définitivement un con, ce voici-gala. Doit pas avoir une sexualité très épanouie, ce naze, comme beaucoup de vieux imbéciles sur ce blog.

Clopine dit: à

Baudelaire et Paris, Rosanette ? Ne me dites pas que vous aussi êtes nostalgique ? Ca, c’est un vrai mystère pour moi.

J J-J dit: à

Les connes en général se divisent en deux catégories : les crétines qui ont de l’imagination et les crétines pures et simples… Et puis, il y a les exceptions, celles qui appartiennent aux deux catégories, telle ma soeur mouche toi là.

Clopine dit: à

C’est vrai, ce lien entre Paris et les parisiens, c’est l’OM chez les marseillais ou l’an dro chez les Bretons. Mais pourtant, si on comprend les seconds dans acharnement à défendre une identité menacée, on a du mal à comprendre ceux qui, assis sur le toit du monde occidental, semblent pourtant prêts à s’en plaindre. Pas parce que Paris est bruyante, sale, chère, malcommode et quelque peu immonde (ce que je trouve disons objectivement à chaque fois que j’y vais), mais qu’elle serait, d’après eux (les parisiens, donc) sous la coupe d’une psychopathe nommée Anne Hidalgo. Franchement, je ne comprends pas…

closer dit: à

Le père Hugo sautait sur les bonnes à 80 ans. Il va falloir débaptiser qq milliers de rues, de collèges et de lycées dans l’hexagone.
Au fait et Marx? Lui aussi a sauté la bonne!
Eux et tous les autres, éliminons cette engeance maudite de notre mémoire.

Et puis, comme le dit Rosanette, l’esclavage a été considéré comme normal pendant des millénaires et sur toute la planète. En plus du machisme!

Eradiquons toute l’histoire de l’humanité depuis 10000 ans, au moins on sera sûr de ne rien oublier.

FL dit: à

C’est « le vent de l’aile de l’imbécilité » Bloom. De fait l’expression est très belle. Terrible mais très belle. Heureusement pour lui il est mort peu après.

FL dit: à

« Au fait et Marx? Lui aussi a sauté la bonne! »

La bonne de sa femme. La très chère enfant du baron et de la baronne von Westphalen .

Et il a fait reconnaître l’enfant par son très fidèle ami Engels.

Un bon père de famille bourgeoise finalement. Les communistes ont été très longtemps gênés aux entournures par les méthodes du grand sage.

Bloom dit: à

Réduire la socio à Bourdieu…et Marx et Engels, alors, et Durkheim et Mauss, et encore je ne parle que des grands anciens.
En ce qui concerne la critique littéraire, faire l’impasse sur travaux Georg Lukács & de Lucien Goldmann à l’intersection de la théorie marxiste et du structuralisme relève de la lacune abyssale. Autrement fructueux que l’imposture ésotérique.
C’est comme si on se passait de Pierre Francastel pour comprendre les conditions matérielles de production des oeuvres d’art.

FL dit: à

« Et puis, comme le dit Rosanette, l’esclavage a été considéré comme normal pendant des millénaires et sur toute la planète. En plus du machisme! »

Oui mais les wokes sont très sélectifs. Quand ça n’est pas des crimes commis par des mâles occidentales de plus de 50 ans ça ne les intéresse pas.

Tous les racismes fonctionnent comme ça.

FL dit: à

* occidentaux

Bloom dit: à

Autre grand ancien, trop peu souvent cité, Albert Memmi, Juif tunisien, créateur du concept de judéité, et auteur d’un des grands classiques de la littérature anti-coloniale, « Portrait du colonisé précédé de Portrait du colonisateur », Préface de Jean-Paul Sartre (1957).

– Esclavage « normal »?…Qui définit quoi? Allez voir ce qu’en dit la Bible, de l’escalvage des Hébreux.
Let my people go…

Bloom dit: à

Effectivement, FL. Vous avez raison de rétablir le verbatim. Je ne résiste pas à citer le petit paragraphe des ‘Oeuvres posthumes’

« J’ai cultivé mon hystérie avec jouissance et terreur. Maintenant, j’ai toujours le vertige, et aujourd’hui, 23 Janvier 1862, j’ai subi un singulier avertissement, j’ai senti passer sur moi le vent de l’aile de l’imbécillité. »

Clopine dit: à

Bloom, qui réduit la socio à Bourdieu ? (surtout pas moi, bref je me comprends…)

Marie Sasseur dit: à

Water closet fait un prix de gros. C’est inouï de prétendre avoir lu autant de livres pour se cantonner au niveau du caniveau sans aucun sens de la réflexion. Gageons qu’avec ce type d’imbéciles, dans le déni jusqu’au ridicule la justice expéditive a eu ses heures de gloire.
D’ici à ce que cette engeance disparaisse, protégeons nos filles des gros porcs.

Bloom dit: à

esclavage…
esclavitud…
escravatura…
slavery…
Sklaverei…

Pauvres slaves…

Bloom dit: à

Bloom, qui réduit la socio à Bourdieu ?

MC, Clopine.

Bloom dit: à

Albert Memmi, L’homme dominé: le Noir, le Colonisé, le prolétaire, le Juif, la femme, le domestique, 1968.

Marie Sasseur dit: à

Un bon père de famille bourgeoise finalement.

Et surtout marié.

Bloom dit: à

Et cela n’a rien d’une réduction phénoménologique à la Husserl.

Rosanette dit: à

@ Bloom
vous écrivez:
 » Autre grand ancien, trop peu souvent cité, Albert Memmi, »
je ne crois pas ;cil jouissait d’une grande notoriété meùesi celle-via été tardive
plus que ses travaux de sociologue ce que je retiens de lui c’est sa magnifique autofiction :la statue de sel que des copines tunisiennes m’ont fait découvrir en 1958 la version judeoarabe du thème du transfuge ce classe
a cet égard si memmei est une exception de par sont talent est la aiualité e son oeuvre n’oublions pas qu’ils sont légion les rejetons de la même extraction tunisienne arabophone ,qui ne sont certes pas devenus de grands sociologues mais de respectables profs ,dentiste et médecins ,a pris être passés comme lui des écoles de l’alliance au lycée et accédant ainsi aux études supérieures

Marie Sasseur dit: à

C’est de la socio de bazar à l’emporte pièce, ça. Du structuralisme de foire, pour brimés.
Indigne.

Marie Sasseur dit: à

Et cela n’a rien d’une réduction phénoménologique à la Husserl.

C’est sûr.

Bloom dit: à

Je retiens le tout, Rosanette, la magnifique Statue de sel comme ses textes sociologiques que nous avons tous lu en civilisation anglo-américaine, en lien avec l’esclavage, entre autres.
Il fut un temps où certains Juifs pensaient…

Rosanette dit: à

je constate que le le correcteur prend des privautés avec ce qu’on écrit qui rendent des phrases incompréhensibles d’ou cette réécriture de mon post précédent
@ Bloom
vous écrivez:
» Autre grand ancien, trop peu souvent cité, Albert Memmi, »
je ne crois pas ;Il jouissait d’une grande notoriété même i celle-via été tardive
Plus que ses travaux de sociologue ce que je retiens de lui c’est sa magnifique autofiction :la statue de sel que des copines tunisiennes m’ont fait découvrir en 1958 ,la version judeoarabe du thème du transfuge ce classe
A cet égard si Memmii est une exception pour son talent est la qiualité de son oeuvre n’oublions pas qu’ils sont légion les rejetons de la même extraction tunisienne arabophone ,qui ne sont certes pas devenus de grands sociologues ,mais de respectables profs ,dentiste et médecins ,a pris être passés comme lui des écoles de l’alliance au lycée et accédant ainsi aux études supérieures

Jazzi dit: à

« en lien avec l’esclavage »

Ou la négritude, l’excellent « Fishbelly » de Richard Wright, roman existentialiste dont je viens d’achever la lecture.

Wright et Memmi, tout deux morts à Paris.

closer dit: à

La Bible n’interdit pas l’esclavage.
Que les hébreux aient voulu se libérer de leur servitude en Egypte est une autre question.

puck dit: à

« La démocratie peut-être, où des malheureux tombent « comme un papillon dans la gélatine » après s’être pris au piège de la souveraineté populaire, cette « tyrannie des bêtes ». »

bien vu ! le gros problème de la démocratie c’est surtout et avant tout les gens qui votent.

les USA ont réglé ce problème puisque c’est, de tous les pays occidentaux, celui où il y a le plus de fraude électorale.

avec des pics comme avec l’élection de Kennedy, de Bush, Nixon ou de Biden, mais même en temps normal la fraude électorale fonctionne à fond les manettes.

par contre quand ils exportent la démocratie par la guerre, comme en Irak, ils surveillent les élections pour qu’il n’y ait pas de fraude, du coup l’Irak est devenu un pays chiite allié de l’Iran et de la Syrie, ce qu’ils n’avaient pas prévu au départ…

puck dit: à

par contre y’a pas mal de désinformation sur la fraude électorale aux US.

exemple : quand certains disent que des types morts depuis 100 ans ont voté pour Biden rien ne prouve que ce ne soit pas vraiment le cas.

puck dit: à

« Baudelaire, le grand consolateur »

c’est pour ça qu’il est un Grand Poète.

parce que la fonction principale de l’art est de nous consoler…

de nous consoler et aussi de nous réconforter.

passou l’a oublié ou bien il n’avait pas la place pour l’écrire : Baudelaire et un Grand Consolateur et un Grand Réconfortateur.

closer dit: à

Si « normal » choque, disons que l’esclavage était pratiqué partout, avec des différence de statut.
La Bible réglemente l’esclavage, avec une distinction essentielle entre les esclaves juifs et non juifs

puck dit: à

c’est justement à cause de sa fonction consolatrice qu’on pond des trucs autour du Beau et du Vrai.

parce que l’art en lui-même ne dit rien, c’est juste celui qui y assite qui s’invente des trucs.

je veux un poème n’est pas en soi « consolateur » : c’est celui qui le lit qui éprouve cette émotion.

un peu comme quand l’autre disait que dans la peur de l’ours ce qui nous fait fuir ce n’est pas l’ours, mais c’est la peur.

de même on peut dire que dans la consolation d’un poème ce qui nous con,sole ce n’est pas le poème, mais c’est nos besoin d’être consolé.

c’est la différence entre le up/down et le down/up : on trouve dans les choses des choses qui en fait ne sont pas dans ces choses, mais qui sont en nous.

Marie Sasseur dit: à

Un mystère.
Enfin, une chose est sûre, il a vu des gabians…😉

Et l’ekphrasis est magnifique.

« Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. »

MC dit: à

Mr Schroder, qui exerce à Princetown, s’est très bien trouvé de consulter , au hasard d’un colloque, les archives mormones à Salt Lake City.,Elles possédaient sur Madame Jumel de Barneville mariée d’ Aulnoy quelques archives dont les originaux français furent détruits pendant la Guerre. Quand on cherche vraiment, Sarie Masseur, on n’excommunie pas a priori… MC

Marie Sasseur dit: à

Le MaCaque cherche Jeanne.
L’est pas chez les mormons, c’est écrit dans le Figaro.

puck dit: à

d’où le fait de montrer ces sentiments devant une oeuvre d’art pour montrer qu’on est sensible, je veux dire qu’on n’est pas une brute.

je veux dire pour montrer qu’on a en soi une grandeur d’âme, soit le montrer à l’autre si on a quelqu’un en face, ou se le montrer à soi-même si on est seul.

sinon un poème en lui-même c’est juste une suite de mots qui la plupart du temps ne veulent pas dire grand chose, je veux dire objectivement, avec un regard wittgensteinien.

d’ailleurs Wittgenstein avait à son époque milité pour une approche non sentimentale de l’art.

en fait après 1918 en tas de types ont milité pour une approche non sentimentale de l’art, parce que les trucs des tranchées ça avait un jeté » un froid sur les prédispositions humaines européennes à s’émouvoir.

puck dit: à

après c’est sûr que l’Homme et avec le cheval leur mammifère qui sait qu’il va mourir, et le plus souvent dans des souffrances assez atroces.

d’où aussi ce besoin d’être consolé.

puck dit: à

d’ailleurs c’était la fonction première de la religion, avant…

MC dit: à

Et j’ajoute pour Bloom que je n’ai jamais vu Clopine citer un autre que Bourdieu, et surtout pas Marcel Mauss. La réduction n’est pas, malgré les protestations de l’intéressée, du côté où il croit la voir. MC

puck dit: à

encore que non, parce que les aristocrates ne sont jamais sentis consolés devant un poème, ou un tableau.

en fait les aristocrates s’en tapaient complet parce qu’ils n’avaient pas besoin de prouver leur grandeur d’âme.

ces histoire d’art consolateur devant lequel on s’émeut c’est surtout une invention stupide de la bourgeoisie.

l’art après la fin du 18è siècle c’est une invention bourgeoise…

comme le montre très bien Proust dans la Recherche.

Marie Sasseur dit: à

Cette scène, de Baudelaire qui tente de débarquer a St Denis, est hilarante, si elle est vraie, elle témoigne d’un attachement très fort aux livres, un peu comme JM Bauer, private joke.

« La scène est rapportée par le journal « Chroniques de Paris » du 13 septembre 1867, juste après la mort de Baudelaire le 31 août : « Baudelaire s’obstina à monter à l’échelle avec des livres sous le bras (c’était assurément original mais embarrassant), et gravit l’échelle lentement, gravement, poursuivi par la vague remontante. Bientôt, la vague l’atteint, le submerge, le couvre de douze à quinze pieds d’eau et l’arrache à l’échelle. On le repêche à grand peine ; mais, chose inouïe, il avait toujours ses livres sous le bras. Alors seulement il consentit à les laisser dans le canot qui se tenait au pied de l’échelle ; mais, en remontant il se laissa encore une fois atteindre par la vague, ne lâcha pas prise, arriva sur la rive et prit le chemin de la ville, calme, froid, sans avoir l’air de s’apercevoir de l’émoi des spectateurs. Son chapeau seul avait été la proie des requins ».
Lien ci avant

puck dit: à

exemple : quand pedro parle de ses émotions musicales c’est un peu le mme Verdurin du blogapassou…

Jazzi dit: à

Quand Charles écrivait à Victor

« Je sais vos ouvrages par cœur, et vos préfaces me montrent que j’ai dépassé la théorie généralement exposée par vous sur l’alliance de la morale avec la poésie. Mais en un temps où le monde s’éloigne de l’art avec une telle horreur, où les hommes se laissent s’abrutir par l’idée exclusive d’utilité, je crois qu’il n’y a pas grand mal à exagérer un peu dans le sens contraire. J’ai peut-être réclamé trop. C’était pour obtenir assez. Enfin, quand même un peu de fatalisme asiatique se serait mêlé à mes réflexions, je me considère comme pardonnable. L’épouvantable monde où nous vivons donne le goût de l’isolement et de la fatalité.
J’ai voulu surtout ramener la pensée du lecteur vers cette merveilleuse époque littéraire dont vous fûtes le véritable roi et qui vit dans mon esprit comme un délicieux souvenir d’enfance.
Quand Les Fleurs du mal reparaîtront, gonflées de trois fois plus de matière que n’en a supprimé la Justice, j’aurai le plaisir d’inscrire en tête de ces morceaux le nom du poète dont les œuvres m’ont tant appris et ont donné tant de jouissances à ma jeunesse.
Il y a quelque temps, l’amnistie mit votre nom sur toutes les lèvres. Me pardonnerez-vous d’avoir été inquiet pendant un quart de seconde ? J’entendais dire autour de moi : Enfin, Victor Hugo va revenir ! — Je trouvais que ces paroles faisaient honneur au cœur de ces braves gens, mais non pas à leur jugement. Votre note est venue qui nous a soulagés. Je savais bien que les poètes valaient les Napoléon, et que Victor Hugo ne pouvait pas être moins grand que Chateaubriand.
On me dit que vous habitez une demeure haute, poétique, et qui ressemble à votre esprit, et que vous vous sentez heureux dans le fracas du vent et de l’eau.
Vous ne serez jamais aussi heureux que vous êtes grand. On me dit aussi que vous avez des regrets et des nostalgies. C’est peut-être faux. Mais si c’est vrai, il vous suffirait d’une journée dans notre triste, dans notre ennuyeux Paris, dans notre Paris-New York, pour vous guérir radicalement. Si je n’avais pas ici des devoirs à accomplir, je m’en irais au bout du monde. — Adieu, Monsieur, si quelquefois mon nom était prononcé d’une manière bienveillante dans votre heureuse famille, j’en ressentirais un grand bonheur. »

Charles Baudelaire : Lettre à Victor Hugo.

puck dit: à

sur la nostalgie le poème (comme la musique) a la faculté d’éveiller en nous ce que Jankélevitch appelle « la nostalgie de souvenirs non vécus ».

la nostalgie de souvenirs non vécus c’est une nostalgie non liée à nos souvenirs, et donc c’est l’essence de la nostalgie.

en fait il n’existe pas dans la langue française un autre mot pour désigné cette forme de nostalgie, en portugais on parle de « saudade », en tous cas c’est un des sens de ce mot comme on le trouve dans certains poèmesd de Pessoa.

Bloom dit: à

Richard Wright, fort possiblement asssiné par la CIA, dans sa chambre d’hôpital parisien (voir la bio de Hazel Rowley, et ce qu’en disait son meilleur spécialiste, le regretté Michel Fabre, un de nos professeurs à Charles V). Colombarium du Père Lachaise.
Pour moi, c’est de loin le plus puissant des romanciers noirs américains, une physicalité de l’écriture égalée seulement par Faulkner, dans un tout autre style, oeuf corse.

Je complète ce que j’ai commis plus haut
Il fut un temps où certains Juifs pensaient au-delà de leur assignation identitaire de quelque origine qu’elle soit.

Chaloux dit: à

@Closer
Vous ne croyez pas si bien dire, il y a dans les propos secrets de Peyrefitte (1 ou 2?) une histoire pas claire de de Gaulle à Londres avec des scouts, certainement ventilée par son opposition (j’ai lu ça il y a quarante ans dans les Ardennes, aux Mazures, rien d’autre à lire dans la maison à part quelques oeuvres complètes que je n’avais pas envie d’ouvrir).

M’excuser auprès de du Bouchon, mais pour quelle raison? Je ne suis pas européiste. Aucune raison de m’envoyer ses fables sans réagir.

Je commande la prose de la dame Choupin, ou verra bien. Pour une fois, l’article de Wiki sur Jeanne Duval n’est pas trop mal ficelé. Et je m’en vas (G. Sand) chercher le « Baudelaire intime » de Nadar, qui se trouve quelque part chez moi.
(On vient de me rendre le Piranesi de Focillon-oui, il y a des gens qui rendent les livres qu’on leur prête, pas comme certains qui se barrent avec 4 pléiades qu’on ne reverra jamais- et j’en ai profité pour relire les pages puissantes sur la maturité et sur la fin. Il faut que je le relise entièrement, lu trop jeune).

J’espère avoir un aout studieux, les oeuvres humaines m’intéressent maintenant davantage que l’Humanité.

et alii dit: à

Recueillement
Charles Baudelaire
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici,

Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;

Le Soleil moribond s’endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l’Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
C.B.

Chaloux dit: à

Bizarre

Jean Langoncet dit: à

Frères humains qui après nous vivez …

rose dit: à

In Bonjour Poésie

Moesta et errabunda
Dis-moi, ton coeur parfois s’envole-t-il, Agathe,
Loin du noir océan de l’immonde cité,
Vers un autre océan où la splendeur éclate,
Bleu, clair, profond, ainsi que la virginité ?
Dis-moi, ton coeur parfois s’envole-t-il, Agathe ?

La mer, la vaste mer, console nos labeurs !
Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse
Qu’accompagne l’immense orgue des vents grondeurs,
De cette fonction sublime de berceuse ?
La mer, la vaste mer, console nos labeurs !

Emporte-moi, wagon ! enlève-moi, frégate !
Loin ! loin ! ici la boue est faite de nos pleurs !
– Est-il vrai que parfois le triste coeur d’Agathe
Dise : Loin des remords, des crimes, des douleurs,
Emporte-moi, wagon, enlève-moi, frégate ?

Comme vous êtes loin, paradis parfumé,
Où sous un clair azur tout n’est qu’amour et joie,
Où tout ce que l’on aime est digne d’être aimé,
Où dans la volupté pure le coeur se noie !
Comme vous êtes loin, paradis parfumé !

Mais le vert paradis des amours enfantines,
Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets,
Les violons vibrant derrière les collines,
Avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets,
– Mais le vert paradis des amours enfantines,

L’innocent paradis, plein de plaisirs furtifs,
Est-il déjà plus loin que l’Inde et que la Chine ?
Peut-on le rappeler avec des cris plaintifs,
Et l’animer encor d’une voix argentine,
L’innocent paradis plein de plaisirs furtifs ?
C.B.

D. dit: à

Bloom, ne voulez-vous pas nous raconter une blague belge ?

Samuel dit: à

Baudelaire dédiant Les Fleurs du mal à Théophile Gautier. Pourquoi Gautier ?

Chaloux dit: à

Dans mon message perdu, je disais à Closer que la version de Gaulle existe, une sombre histoire de scouts, à Londres, racontée par Peyrefitte dans un volume de ses sulfureux « Propos secrets ». Lu ça jour de pluie dans les Ardennes, il y a bien longtemps.

closer dit: à

J’avais oublié Peyrefitte Chaloux! Tout était possible avec lui, même un de Gaulle pédéraste…

Jazzi dit: à

« Pourquoi Gautier ? »

Parce qu’il était un poète impeccable et aussi un copain du club des haschichins.

et alii dit: à

CRENOM

et alii dit: à

Namur, 1866. Au sortir de l’église Saint-Loup, Baudelaire fait une mauvaise chute et lâche un juron : « Crénom ! » avant de perdre connaissance. Hémiplégique et ne pouvant plus s’exprimer que par monosyllabes, les jours du poète sont désormais comptés

D. dit: à

Tu parles d’une blague belge…

Jazzi dit: à

Entre Victor Hugo et Théophile Gautier je choisis… Gérard de Nerval.

Jazzi dit: à

Tout en légèreté et modernité

Gérard de Nerval

Gaieté

Petit piqueton de Mareuil,
Plus clairet qu’un vin d’Argenteuil,
Que ta saveur est souveraine !
Les Romains ne t’ont pas compris
Lorsqu’habitant l’ancien Paris
Ils te préféraient le Surène.

Ta liqueur rose, ô joli vin !
Semble faite du sang divin
De quelque nymphe bocagère ;
Tu perles au bord désiré
D’un verre à côtes, coloré
Par les teintes de la fougère.

Tu me guéris pendant l’été
De la soif qu’un vin plus vanté
M’avait laissé depuis la veille ;
Ton goût suret, mais doux aussi,
Happant mon palais épaissi,
Me rafraîchit quand je m’éveille.

Eh quoi ! si gai dès le matin,
Je foule d’un pied incertain
Le sentier où verdit ton pampre !…
– Et je n’ai pas de Richelet
Pour finir ce docte couplet…
Et trouver une rime en ampre.

et alii dit: à

La querelle de la statue de baudelaire, août-décembre 1892
André Guyaux
Editeur(s) : Sorbonne Universite Presses
Collection(s) : Memoire De La Critique

le 1er août 1892, léon deschamps lance dans la plume une souscription pour un monument en hommage à baudelaire : rodin  » a déjà accepté d’exécuter le travail que le comité décidera de lui confier, médaillon ou buste « . leconte de lisle préside le comité. mallarmé s’active pour trouver des souscripteurs. le projet est en bonne voie.

Chaloux dit: à

Gautier c’est un grand chroniqueur, il faut lire ses recueils d’articles qui fourmillent de petits chefs-d’oeuvre. Et une personnalité très attachante. Léon Daudet raconte d’une façon très amusante les retrouvailles de Hugo retour d’exil et de Gautier qui avait accepté l’Empire.
Aussi un grand et très sincère ami de Nerval, au temps où tout ce petit monde vivait dans le quartier du Louvre, où Balzac place le logis de Valérie Marneffe.

vedo dit: à

@Jazzi,
Merci pour cette lettre sensationnelle de CB à VH. Pour GdN, bien sûr aussi El Desdichado, et l’échange sur ce poème entre Camus et Maria Casarès dans les mémoires.

Chaloux dit: à

Hugo était connu pour complimenter tout le monde d’une manière souvent excessive (hors Sainte-Beuve et Louis Bonaparte, évidemment).

B dit: à

Water closet fait un prix de gros. C’est inouï de prétendre avoir lu autant de livres pour se cantonner au niveau du caniveau sans aucun sens de la réflexion. Gageons qu’avec ce type d’imbéciles, dans le déni jusqu’au ridicule la justice expéditive a eu ses heures de gloire.
D’ici à ce que cette engeance disparaisse, protégeons nos filles des gros porcs.

D’une lIaison qui a couru sur de nombreuses années je suis tentee par ce classique: Que reste-t-il de ces amours, des cendres tout au plus, peut on esperer qu’un Phoenix en renaisse? La suite au prochain numéro.AH! ces gens qui n’ont pas plus de parole d’honneur que de pudeur dénotent sur ce blog si bien fréquenté par ce qui passe pour de l’intelligentsia . C’est à désespérer du spectacle offert et pour un fois, le gratuité de tout ceci m’amuse autant qu’elle me répugne.

B dit: à

protégeons nos filles des gros porcs.

Nous ne doutons pas un instant que vous ayez fait tout ce qui était nécessaire à protéger votre progéniture de la concupiscence que peut faire naître la rencontre d’une jeune fille bien sous touts rapports et de surcroît plutôt jolie et prude. Gloire à vos talents d’éducatrice aimante et soucieuse.

MC dit: à

Sarie Masseur ou Madame de Maintenant, et Alii…

Pablo75 dit: à

Baudelaire dédiant Les Fleurs du mal à Théophile Gautier. Pourquoi Gautier ?
Samuel dit

Parce qu’il l’admirait, pardi !!

« Chaque écrivain est plus ou moins marqué par sa faculté principale. Chateaubriand a chanté la gloire douloureuse de la mélancolie et de l’ennui. Victor Hugo, grand, terrible, immense comme une création mythique, cyclopéen, pour ainsi dire, représente les forces de la nature et leur lutte harmonieuse. Balzac, grand, terrible, complexe aussi, figure le monstre d’une civilisation, et toutes ses luttes, ses ambitions et ses fureurs. Gautier, c’est l’amour exclusif du Beau, avec toutes ses subdivisions, exprimé dans le langage le mieux approprié. Et remarquez que presque tous les écrivains importants, dans chaque siècle, ceux que nous appellerons des chefs d’emploi ou des capitaines, ont au-dessous d’eux des analogues, sinon des semblables, propres à les remplacer. Ainsi, quand une civilisation meurt, il suffit qu’un poëme d’un genre particulier soit retrouvé pour donner l’idée des analogues disparus et permettre à l’esprit critique de rétablir sans lacune la chaîne de génération. Or, par son amour du Beau, amour immense, fécond, sans cesse rajeuni (mettez, par exemple, en parallèle les derniers feuilletons sur Pétersbourg et la Néva avec Italia ou Tra los montes), Théophile Gautier est un écrivain d’un mérite à la fois nouveau et unique. De celui-ci, on peut dire qu’il est, jusqu’à présent, sans doublure. droit, me faisait tressaillir, et que l’admiration engendrait en moi une sorte de convulsion nerveuse. Peu à peu je m’accoutumai à la perfection, et je m’abandonnai au mouvement de ce beau style onduleux et brillanté, comme un homme monté sur un cheval sûr qui lui permet la rêverie, ou sur un navire assez solide pour défier les temps non prévus par la boussole, et qui peut contempler à loisir les magnifiques décors sans erreur que construit la nature dans ses heures de génie. C’est grâce à ces facultés innées, si précieusement cultivées, que Gautier a pu souvent (nous l’avons tous vu) s’asseoir à une table banale, dans un bureau de journal, et improviser, critique ou roman, quelque chose qui avait le caractère d’un fini irréprochable, et qui le lendemain provoquait chez les lecteurs autant de plaisir qu’avaient créé d’étonnement chez les compositeurs de l’imprimerie la rapidité de l’exécution et la beauté de l’écriture. Cette prestesse à résoudre tout problème de style et de composition ne fait-elle pas rêver à la sévère maxime qu’il avait une fois laissée tomber devant moi dans la conversation, et dont il s’est fait sans doute un constant devoir : « Tout homme qu’une idée, si subtile et si imprévue qu’on la suppose, prend en défaut, n’est pas un écrivain. L’inexprimable n’existe pas. ». »
[…]
Théophile Gautier a continué, d’un côté, la grande école de la mélancolie, créée par Chateaubriand. Sa mélancolie est même d’un caractère plus positif, plus charnel, et confinant quelquefois à la tristesse antique. Il y a des poëmes, dans la « Comédie de la Mort » et parmi ceux inspirés par le séjour en Espagne, où se révèlent le vertige et l’horreur du néant. Relisez, par exemple, les morceaux sur Zurbaran et Valdès-Léal ; l’admirable paraphrase de la sentence inscrite sur le cadran de l’horloge d’Urrugne : Vulnerant omnes, ultima necat ; enfin la prodigieuse symphonie qui s’appelle « Ténèbres ». Je dis symphonie, parce que ce poëme me fait quelquefois penser à Beethoven. Il arrive même à ce poète, accusé de sensualité, de tomber en plein, tant sa mélancolie devient intense, dans la terreur catholique. D’un autre côté, il a introduit dans la poésie un élément nouveau, que j’appellerai la consolation par les arts, par tous les objets pittoresques qui réjouissent les yeux et amusent l’esprit. Dans ce sens, il a vraiment innové ; il a fait dire au vers français plus qu’il n’avait dit jusqu’à présent ; il a su l’agrémenter de mille détails faisant lumière et saillie et ne nuisant pas à la coupe de l’ensemble ou à la silhouette générale. Sa poésie, à la fois majestueuse et précieuse, marche magnifiquement, comme les personnes de cour en grande toilette. C’est, du reste, le caractère de la vraie poésie d’avoir le flot régulier, comme les grands fleuves qui s’approchent de la mer, leur mort et leur infini, et d’éviter la précipitation et la saccade. La poésie lyrique s’élance, mais toujours d’un mouvement élastique et ondulé. Tout ce qui est brusque et cassé lui déplaît, et elle le renvoie au drame ou au roman de mœurs. Le poète, dont nous aimons si passionnément le talent, connaît à fond ces grandes questions, et il l’a parfaitement prouvé en introduisant systématiquement et continuellement la majesté de l’alexandrin dans le vers octosyllabique (« Emaux et Camées »). Là surtout apparaît tout le résultat qu’on peut obtenir par la fusion du double élément, peinture et musique, par la carrure de la mélodie, et par la pourpre régulière et symétrique d’une rime plus qu’exacte.

Baudelaire. THÉOPHILE GAUTIER.

Pablo75 dit: à

« la prodigieuse symphonie qui s’appelle « Ténèbres »…
(C.B.)

« Ténèbres

Taisez-vous, ô mon cœur ! taisez-vous, ô mon âme !
Et n’allez plus chercher de querelles au sort ;
Le néant vous appelle et l’oubli vous réclame.

Mon cœur, ne battez plus, puisque vous êtes mort ;
Mon âme, repliez le reste de vos ailes,
Car vous avez tenté votre suprême effort.

Vos deux linceuls sont prêts, et vos fosses jumelles
Ouvrent leur bouche sombre au flanc de mon passé,
Comme au flanc d’un guerrier deux blessures mortelles.

Couchez-vous tout du long dans votre lit glacé ;
Puisse avec vos tombeaux, que va recouvrir l’herbe,
Votre souvenir être à jamais effacé !

Vous n’aurez pas de croix ni de marbre superbe,
Ni d’épitaphe d’or, où quelque saule en pleurs
Laisse les doigts du vent éparpiller sa gerbe.

Vous n’aurez ni blasons, ni chants, ni vers, ni fleurs ;
On ne répandra pas les larmes argentées
Sur le funèbre drap, noir manteau des douleurs.

Votre convoi muet, comme ceux des athées,
Sur le triste chemin rampera dans la nuit ;
Vos cendres sans honneur seront au vent jetées.

La pierre qui s’abîme en tombant fait son bruit ;
Mais vous, vous tomberez sans que l’onde s’émeuve,
Dans ce gouffre sans fond où le remords nous suit.

Vous ne ferez pas même un seul rond sur le fleuve,
Nul ne s’apercevra que vous soyez absents,
Aucune âme ici-bas ne se sentira veuve.

Et le chaste secret du rêve de vos ans
Périra tout entier sous votre tombe obscure
Où rien n’attirera le regard des passants.

Que voulez-vous ? hélas ! notre mère Nature,
Comme toute autre mère, a ses enfants gâtés,
Et pour les malvenus elle est avare et dure.

Aux uns tous les bonheurs et toutes les beautés !
L’occasion leur est toujours bonne et fidèle :
Ils trouvent au désert des palais enchantés,

Ils tettent librement la féconde mamelle ;
La chimère à leur voix s’empresse d’accourir,
Et tout l’or du Pactole entre leurs doigts ruisselle.

Les autres, moins aimés, ont beau tordre et pétrir
Avec leurs maigres mains la mamelle tarie,
Leur frère a bu le lait qui les devait nourrir.

S’il éclôt quelque chose au milieu de leur vie,
Une petite fleur sous leur pâle gazon,
Le sabot du vacher l’aura bientôt flétrie.

Un rayon de soleil brille à leur horizon,
Il fait beau dans leur âme ; à coup sûr, un nuage
Avec un flot de pluie éteindra le rayon.

L’espoir le mieux fondé, le projet le plus sage,
Rien ne leur réussit ; tout les trompe et leur ment.
Ils se perdent en mer sans quitter le rivage.

L’aigle, pour le briser, du haut du firmament,
Sur leur front découvert lâchera la tortue,
Car ils doivent périr inévitablement.

L’aigle manque son coup ; quelque vieille statue,
Sans tremblement de terre, on ne sait pas pourquoi,
Quitte son piédestal, les écrase et les tue.

Le cœur qu’ils ont choisi ne garde pas sa foi ;
Leur chien même les mord et leur donne la rage ;
Un ami jurera qu’ils ont trahi le roi.

Fils du Danube, ils vont se noyer dans le Tage ;
D’un bout du monde à l’autre ils courent à leur mort ;
Ils auraient pu du moins s’épargner le voyage !

Si dur qu’il soit, il faut qu’ils remplissent leur sort ;
Nul n’y peut résister, et le genou d’Hercule
Pour un pareil athlète est à peine assez fort.

Après la vie obscure, une mort ridicule ;
Après le dur grabat, un cercueil sans repos
Au bord d’un carrefour où la foule circule.

Ils tombent inconnus de la mort des héros,
Et quelque ambitieux, pour se hausser la taille,
Se fait effrontément un socle de leurs os.

Sur son trône d’airain, le Destin qui s’en raille
Imbibe leur éponge avec du fiel amer,
Et la Nécessité les tord dans sa tenaille.

Tout buisson trouve un dard pour déchirer leur chair,
Tout beau chemin pour eux cache une chausse-trappe,
Et les chaînes de fleurs leur sont chaînes de fer.

Si le tonnerre tombe, entre mille il les frappe ;
Pour eux l’aveugle nuit semble prendre des yeux,
Tout plomb vole à leur cœur, et pas un seul n’échappe.

La tombe vomira leur fantôme odieux.
Vivants, ils ont servi de bouc expiatoire ;
Morts, ils seront bannis de la terre et des cieux.

Cette histoire sinistre est votre propre histoire,
Ô mon âme ! ô mon cœur ! Peut-être même, hélas !
La vôtre est-elle encor plus sinistre et plus noire.

C’est une histoire simple où l’on ne trouve pas
De grands événements et des malheurs de drame,
Une douleur qui chante et fait un grand fracas ;

Quelques fils bien communs en composent la trame,
Et cependant elle est plus triste et sombre à voir
Que celle qu’un poignard dénoue avec sa lame.

Puisque rien ne vous veut, pourquoi donc tout vouloir ;
Quand il vous faut mourir, pourquoi donc vouloir vivre,
Vous qui ne croyez pas et n’avez pas d’espoir ?

Ô vous que nul amour et que nul vin n’enivre,
Frères désespérés, vous devez être prêts
Pour descendre au néant où mon corps vous doit suivre !

Le néant a des lits et des ombrages frais.
La mort fait mieux dormir que son frère Morphée,
Et les pavots devraient jalouser les cyprès.

Sous la cendre à jamais, dors, ô flamme étouffée
Orgueil, courbe ton front jusque sur tes genoux,
Comme un Scythe captif qui supporte un trophée.

Cesse de te raidir contre le sort jaloux,
Dans l’eau du noir Léthé plonge de bonne grâce,
Et laisse à ton cercueil planter les derniers clous.

Le sable des chemins ne garde pas ta trace,
L’écho ne redit pas ta chanson, et le mur
Ne veut pas se charger de ton ombre qui passe.

Pour y graver un nom ton airain est bien dur,
Ô Corinthe ! et souvent, froide et blanche Carrare,
Le ciseau ne mord pas sur ton marbre si pur.

Il faut un grand génie avec un bonheur rare
Pour faire jusqu’au ciel monter son monument,
Et de ce double don le destin est avare.

Hélas ! et le poète est pareil à l’amant,
Car ils ont tous les deux leur maîtresse idéale,
Quelque rêve chéri caressé chastement :

Eldorado lointain, pierre philosophale
Qu’ils poursuivent toujours sans l’atteindre jamais,
Un astre impérieux, une étoile fatale.

L’étoile fuit toujours, ils lui courent après ;
Et, le matin venu, la lueur poursuivie,
Quand ils la vont saisir, s’éteint dans un marais.

C’est une belle chose et digne qu’on l’envie
Que de trouver son rêve au milieu du chemin,
Et d’avoir devant soi le désir de sa vie.

Quel plaisir quand on voit briller le lendemain
Le baiser du soleil aux frêles colonnades
Du palais que la nuit éleva de sa main !

Il est beau qu’un plongeur, comme dans les ballades,
Descende au gouffre amer chercher la coupe d’or
Et perce, triomphant, les vitreuses arcades.

Il est beau d’arriver où tendait votre essor,
De trouver sa beauté, d’aborder à son monde,
Et, quand on a fouillé, d’exhumer un trésor ;

De faire, du plus creux de son âme profonde,
Rayonner son idée ou bien sa passion ;
D’être l’oiseau qui chante et la foudre qui gronde ;

D’unir heureusement le rêve à l’action,
D’aimer et d’être aimé, de gagner quand on joue,
Et de donner un trône à son ambition ;

D’arrêter, quand on veut, la Fortune et sa roue,
Et de sentir, la nuit, quelque baiser royal
Se suspendre en tremblant aux fleurs de votre joue.

Ceux-là sont peu nombreux dans notre âge fatal.
Polycrate aujourd’hui pourrait garder sa bague :
Nul bonheur insolent n’ose appeler le mal.

L’eau s’avance et nous gagne, et pas à pas la vague,
Montant les escaliers qui mènent à nos tours,
Mêle aux chants du festin son chant confus et vague.

Les phoques monstrueux, traînant leurs ventres lourds,
Viennent jusqu’à la table, et leurs larges mâchoires
S’ouvrent avec des cris et des grognements sourds.

Sur les autels déserts des basiliques noires,
Les saints, désespérés et reniant leur Dieu,
S’arrachent à pleins poings l’or chevelu des gloires.

Le soleil désolé, penchant son œil de feu,
Pleure sur l’univers une larme sanglante ;
L’ange dit à la terre un éternel adieu.

Rien ne sera sauvé, ni l’homme ni la plante ;
L’eau recouvrira tout : la montagne et la tour ;
Car la vengeance vient, quoique boiteuse et lente.

Les plumes s’useront aux ailes du vautour,
Sans qu’il trouve une place où rebâtir son aire,
Et du monde vingt fois il refera le tour ;

Puis il retombera dans cette eau solitaire
Où le rond de sa chute ira s’élargissant :
Alors tout sera dit pour cette pauvre terre.

Rien ne sera sauvé, pas même l’innocent.
Ce sera, cette fois, un déluge sans arche ;
Les eaux seront les pleurs des hommes et leur sang.

Plus de mont Ararat où se pose, en sa marche,
Le vaisseau d’avenir qui cache en ses flancs creux
Les trois nouveaux Adams et le grand patriarche !

Entendez-vous là-haut ces craquements affreux ?
Le vieil Atlas, lassé, retire son épaule
Au lourd entablement de ce ciel ténébreux.

L’essieu du monde ploie ainsi qu’un brin de saule
La terre ivre a perdu son chemin dans le ciel ;
L’aimant déconcerté ne trouve plus son pôle.

Le Christ, d’un ton railleur, tord l’éponge de fiel
Sur les lèvres en feu du monde à l’agonie,
Et Dieu, dans son Delta, rit d’un rire cruel.

Quand notre passion sera-t-elle finie ?
Le sang coule avec l’eau de notre flanc ouvert,
La sueur rouge teint notre face jaunie.

Assez comme cela ! nous avons trop souffert ;
De nos lèvres, Seigneur, détournez ce calice,
Car pour nous racheter votre Fils s’est offert.

Christ n’y peut rien : il faut que le sort s’accomplisse ;
Pour sauver ce vieux monde il faut un Dieu nouveau,
Et le prêtre demande un autre sacrifice.

Voici bien deux mille ans que l’on saigne l’Agneau ;
Il est mort à la fin, et sa gorge épuisée
N’a plus assez de sang pour teindre le couteau.

Le Dieu ne viendra pas. L’Église est renversée. »

Théophile Gautier. Poésies diverses, 1833-1838

Pablo75 dit: à

« En ce qui concerne la critique littéraire, faire l’impasse sur travaux Georg Lukács & de Lucien Goldmann à l’intersection de la théorie marxiste et du structuralisme relève de la lacune abyssale. Autrement fructueux que l’imposture ésotérique. »
Bloom dit:

Cela fait plus de 50 ans que tout le monde s’en branle de Georg Lukács & Lucien Goldmann (quand j’étais à la fac ils étaient déjà démodés) et la critique littéraire se porte comme un charme. Être resté au marxisme et au structuralisme dans le domaine de la critique littéraire relève du gâtisme intellectuel définitif.

(C’est dingue la quantité de conneries qu’on peut lire dans ce blog. Et pathétique l’épidémie de « joebidenisme » qui paraît sévir ici).

JC..... dit: à

PLOMBIER, MEDECIN, ASTRONOME, PLUTOT QUE POETE !

Parmi toutes les inventions humaines, la poésie semble intéresser les gens cultivés. On en parle ici avec respect et passion, on en cite moult qualités, on se croit obligé d’envier les tordus qui en souffrent, handicapés qu’ils sont au plus profond d’eux mêmes !

On se demande bien pourquoi pratiquer cette dentelle peut intéresser d’autre que les dentellières du verbiage, si vite ridicules prisonnières de leur art étroit ! Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Arthur Rambo… des gars pénibles, à de rares exceptions près.

Leur ouvrage ? Une poésie qui toujours vieillit mal et me laisse froid.

Bon dimanche, camarades dentelliers !

rose dit: à

Pas sûre que déménager à Port Cros vous ait réussi JC.
Bon dimanche pourtant,

renato dit: à

Haydn symphonie 38

H. développe ici divers aspects de l’humeur : la joie expansive et festive dans l’Allegro initial ; l’ironie burlesque dans l’Andante ; la savoureuse immédiateté populaire du Menuet ; le clin d’œil vers l’espièglerie effervescente et des situations de comédie de marionnettes dans le Finale.

Outre son caractère festif et ses formes simples et claires, les particularités de la 38 sont les imitations de type écho dans l’Andante et l’utilisation d’un hautbois solo dans le Trio du Menuet aussi que dans le quatrième mouvement, qui par endroits présente le caractère d’un concert solo, probablement conséquent à la réembauche d’un hautbois virtuose dans l’orchestre d’Esterházy.

https://youtu.be/NQoGVaSifYI?si=tWeDeEMSbqONeqzz

Il est prévu que pour amplifier la voix basse l’on puisse ajouter un basson à l’ensemble, même sans notation dédiée.

Nœud. Les trompettes et les timbales, héritage de la tradition de la musique baroque d’ouverture pour les occasions solennelles, n’ont probablement été composées qu’après coup et non par Haydn lui-même, de ce fait leur voix n’est pas considérée comme authentique par tout le monde.

Bloom dit: à

Il n’y a chez Baudelaire ni vers sot, ni vers mi-sot.
Qui parodie-je?
Le bourrin de sert vice peut con-sulter ts les C. d’Ygé du monde, de l’univers et du système solaire en se le carrant tout net là où Phébus jamais ne darde ses rayons.

Marie Sasseur dit: à

On dirait que l’abbé Grouès est arrivé devant Saint Pierre, avec pas mal de violence. Il ne l’aura pas emportée au paradis.
Elle sont 10, à avoir  » avoué » les agressions sexuelles de l’abbé, 3 venant d’être retrouvées dans le rapport Sauvé. Un miracle.

La commission Sauvé sur les violences sexuelles dans l’Eglise catholique avait déjà recueilli trois témoignages sur des agressions sexuelles de l’abbé Pierre, apprend-on samedi 20 juillet dans une tribune publiée dans Le Monde. Lors de l’enquête (2019-2021) de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase)
Fr Info

Marie Sasseur dit: à

Beret la vieille conne en chaleur n’aurait pas fait illusion bien longtemps dans le milieu presque exclusivement masculin de mon quotidien ordinaire. Une pute.

Marie Sasseur dit: à

C’est sûr que ces hommes , in real life, « consolent » de l’image que renvoient les marginaux et déments, vieux sinistres, qui peuplent presque exclusivement ce commentarium maintenant, hélas.

JC..... dit: à

CONSTAT

Oui ! ne nous voilons pas la face ! Baudelaire, Verlaine, Rambo ne sont que de la racaille d’époque !

Et de la plus obscène, par Marcel Prout ! …

administratio dit: à

Je pense que Bloomie et Maritorve de la Tourette devraient se rencontrer. Ils ont tant de choses en commun, cela tient presque du miracle.

(Quant à ce vieil homme de 93 ans qui se sent au bord du tombeau (voir le poème de Gautier) et se raccroche désespérément à la vie etc. Mais l’église va casquer pour effacer ces immenses traumatismes. Tout cela me rappelle un type que j’ai connu dans ma jeunesse. Il appelait sans arrêt le service social de son pour demander « une petite prime.

Marie Sasseur dit: à

@la racaille d’époque !

Il y a quelque chose de remarquable, historiquement, qui reste une presque singularité dans l’histoire littéraire française.
C’est cette communauté très liée et interdépendante des écrivains et artistes , tous des contemporains, en ce sens les salons sont des artistes de l’époque, de la seconde moitié du XIXeme, à la la faveur d’un monde en pleine révolution.
On ne sait pas ce que l’histoire retiendra des  » mouvements » et société culturelle de notre présent, des amitiés et des détestations. Probablement quelques noms, dont Houellebecq.

Chaloux dit: à

Je pense que Bloomie et Maritorve de la Tourette devraient se rencontrer. Ils ont tant de choses en commun, cela tient presque du miracle.

(Quant à ce vieil homme de 93 ans qui se sent au bord du tombeau (voir le poème de Gautier) et se raccroche si désespérément, si maladroitement à la vie, il est vrai avec des méthodes qu’il aurait dû s’interdire etc. Mais l’église va casquer pour effacer ces immenses traumatismes. Tout rentrera dans l’ordre après une petite prime. On se sentira tout à coup beaucoup mieux. C’est bien connu, il faut prendre l’argent où il est.

Marie Sasseur dit: à

Et l’huissier, veule et lâche, n’est qu’un exemplaire numérique de cette marginalité.

Marie Sasseur dit: à

J’ajoute que l’huissier délinquant, biberonné au morandchardonne , n’a pas tellement de concurrence ici, en terme de putasserie.

Chaloux dit: à

S’il y a une marginalité, dont j’endosse bien volontiers ma part, d’ailleurs grandissante, c’est qu’il existe un troupeau. L’éternelle question. Pour Maritorve de la Tourette, pour Bloomie et quelques autres, il faudrait se laisser enrôler sans réfléchir, aboyer avec les chiens, dès qu’on vous ordonne d’aboyer. Et gare à qui s’y refuse.

Marie Sasseur dit: à

L’huissier délinquant, a la métaphore clébarde, son monde.

Chaloux dit: à

Paul Morand, Jacques Chardonne, Léon Daudet, Charles Maurras, Jacques Bainville, Arthur de Gobineau (!), et même l’effroyable Rebatet, etc., figurent en effet dans ma bibliothèque parce qu’ils sont d’excellents écrivains, en dépit, bien évidemment, de sérieuses réserves à leur égard. Je ne contreviens en les lisant à aucune loi.

Chaloux dit: à

Jamais eu la moindre amende, même pour mauvais stationnement.

Marie Sasseur dit: à

L’abbé Grouès n’a pas toujours eu 90 ans, l’age de son impuissance sexuelle agressive, et de sa violence.
En 1970, date la plus ancienne enregistrée dans les témoignages, on ne dispose pas de témoignage sur des faits antérieurs et cela ne vaut pas inexistance- en 1970, donc, l’abbé avait 58 ans.

On attend la réaction des révisionnistes pour justifier de leur soutien complice explicite à ces violences sexuelles de l’abbé.
La vieillesse indigne comme excuse, c’est facile. Trop. Va falloir être plus couillus, les monstres.

Chaloux dit: à

Cause, ma vieille, mais cause toute seule, fais comme pour tout les reste de ta pauvre existence. Je ne te répondrai plus.

Marie Sasseur dit: à

Être mis à l’amende du blog, et exclusion, c’était la sanction pour une délinquance avérée.
Mais basta, je regarde la messe ce matin.
C’est à cause de l’église…

« A la demande de Jean Devémy et grâce aux connaissances de Couturier, des artistes de tout premier plan acceptent de travailler pour le décor de l’édifice. Fernand Léger et André Lurçat, tous deux communistes, dessinent les plus grandes compositions qui ornent la façade et le chœur. D’autres artistes comme Jean Bazaine, Georges Rouault ou Marguerite Huré ont eux coutume de traiter des sujets religieux. Pierre Bonnard, Georges Braque, Marc Chagall, Ladislas Kijno, Jacques Lipschitz, Claude Mary, Henri Matisse, Germaine Richier et Théodore Strawinsky ont également contribué à cet ensemble exceptionnel. »

https://fresques.ina.fr/rhone-alpes/fiche-media/Rhonal00040/l-eglise-du-plateau-d-assy-lieu-de-culte-et-musee-d-art-moderne.html

Marie Sasseur dit: à

Être mis à l’amende du blog, et exclusion, c’était la sanction pour une délinquance avérée.
Mais basta, je regarde la messe ce matin.
C’est à cause de l’église…

« A la demande de Jean Devémy et grâce aux connaissances de Couturier, des artistes de tout premier plan acceptent de travailler pour le décor de l’édifice. Fernand Léger et André Lurçat, tous deux communistes, dessinent les plus grandes compositions qui ornent la façade et le chœur. D’autres artistes comme Jean Bazaine, Georges Rouault ou Marguerite Huré ont eux coutume de traiter des sujets religieux. Pierre Bonnard, Georges Braque, Marc Chagall, Ladislas Kijno, JLipschitz, Claude Mary, Henri Matisse, Germaine Richier et Théodore Strawinsky ont également contribué à cet ensemble exceptionnel. »

https://fresques.ina.fr/rhone-alpes/fiche-media/Rhonal00040/l-eglise-du-plateau-d-assy-lieu-de-culte-et-musee-d-art-moderne.html

Bloom dit: à

Flaubert, oeuf corse, dans sa correspondance.
A Ernest Chevallier, le 6/4/41: « (…) Je composerai d’ici là quelques vers à ta louange, que je réciterai de loin, comme dans les tragédies. Ca pourra bien être des vers-seaux, avec bien du mal des vers mi-sots (…) »

Chaloux dit: à

Maritorve de la Tourette, comme délinquante, tu te poses là en insultant tout le monde, sans trêve.

« L’injure publique envers un particulier est un délit passible de 12 000 euros d’amende. »

Tu veux qu’on teste?

D. dit: à

Je précise qu’il est permis de « regarder » la messe le dimanche seulement lorsque l’on est totalement empêché : maladie, assistance à un proche, confinement pandémique, travail nécessaire à la société : médical, sécurité, transports en commun, travaux agricoles indispensables avec risque de perte de récolte, etc..
Ou lorsque l’église la plus proche se situe à une distance très importante (on m’a cependant relaté que sur d’autres continents, des chrétiens n’hésitent pas à faire 30 km AR à pied pour la sainte messe).
Chacun a donc les éléments pour discerner et je ne doute pas que Melle Sasseur en soit capable.

duralex said laisse dit: à

Claire Fourier sur fb.

L’abbé Pierre.
– J’y reviens dans un dernier mot, et ensuite j’essaie de penser à autre chose. Car cette nuit une scène m’a habitée, et douloureusement.
C’est que surprise par l’information relayée dans les médias, j’ai regardé ce qu’il en fut de l’abbé qui prétendument violait encore à 93 ans.
Il était à l’hôpital. « La victime raconte comment elle a été agressée, alors qu’elle se chargeait d’accompagner le religieux à sa toilette. « Il s’est levé, il a marché. Et il m’a agrippé les deux seins. Je l’ai giflé », raconte la quadragénaire. « Il m’a dit qu’il était vieux, qu’il était fatigué, qu’il avait besoin de se tenir. » (Viol ? Vous avez dit viol ? Bizarre, comme c’est bizarre ! aurait dit Jouvet.)
Dix-huit ans après les faits, l’infirmière (la « victime ») reconnaît que les agissements de l’homme d’Église ont mis à mal sa foi. (S’il n’y avait que ce genre de chose pour mettre à mal ma foi ! Mais passons.)
Voyez-vous, je trouve beaucoup plus ignoble et méprisable la gifle donnée à l’hôpital par une infirmière à un vieillard de 93 ans qui lui a touché le sein, a eu l’air de s’y accrocher, que le geste d’un moribond qui cherchait un peu de tiédeur charnelle, un rien de compassion – lui qui n’avait vécu de compatir à la souffrance des miséreux.
Si j’avais été cette infirmière, j’aurais posé la main du vieillard malade sur mon sein, j’aurais offert ce dernier petit bonheur, ce réconfort féminin à un homme qui avait passé sa vie à distribuer de la chaleur humaine et en réclamait un peu au moment de mourir.
Les femmes, infirmières ou pas, ont bien changé depuis le temps où dans les hôpitaux elles se penchaient affectueusement ou tendrement sur les estropiés et les moribonds revenus des tranchées.
Pauvre vieillard seul, si seul dans sa chambre d’hôpital au soir d’une vie de sacrifices, giflé par une infirmière qui s’est sentie outragée.
Mais où donc est l’outrage ? »

Bloom dit: à

Swinburne, seul poète anglais dont la sensibilité et l’engagement quotidien s’approchent de Baudelaire.

Extrait de son hommage à l’auteur des Fleurs du mal, en rimes croisées a-b-b-a-c-c-d-e-e-d-e

AVE ATQUE VALE
In Memory of Charles Baudelaire
By Algernon Charles Swinburne

(…)
VII
Hast thou found any likeness for thy vision?
O gardener of strange flowers, what bud, what bloom,
Hast thou found sown, what gathered in the gloom?
What of despair, of rapture, of derision,
What of life is there, what of ill or good?
Are the fruits gray like dust or bright like blood?
Does the dim ground grow any seed of ours,
The faint fields quicken any terrene root,
In low lands where the sun and moon are mute
And all the stars keep silence? Are there flowers
At all, or any fruit?

(…)

et alii dit: à

Hypocrite lecteur, — mon semblable, — mon frère !
CB

et alii dit: à

« Ave Atque Vale est une élégie en mémoire de Charles Baudelaire, le poète que Swinburne admirait beaucoup et sur lequel il écrivit des essais enthousiastes, mais les deux ne se rencontrèrent jamais (Baudelaire envoya néanmoins à Swinburne un exemplaire dédicacé de son livre sur Wagner). Après la mort de Baudelaire, Swinburne composa cette élégie, qui est riche en allusions non seulement à la poésie de Baudelaire, mais aussi à d’autres poètes.
Le titre est emprunté à une élégie écrite par le poète romain Catulle décrivant sa visite sur la tombe de son frère, bien que je ne sache pas si Swinburne a réellement eu l’occasion de visiter lui-même la tombe de Baudelaire, ou s’il l’imaginait simplement. »
https://readingnorton.wordpress.com/2021/06/26/algernon-charles-swinburne-ave-atque-vale/

lmd dit: à

Sur mon exemplaire GF Flammarion (1964) Les Fleurs du mal et autres poèmes, l’illustration de couverture est un détail du dessin de Baudelaire, Vision céleste à l’usage de Paul Chenavard
(c’est Jeanne Duval)
https://images-cdn.bridgemanimages.com/api/1.0/image/600wm.CHT.9492020.7055475/199770.jpg

On a vu plus haut deux photos de Jeanne Duval et ces deux portraits montrent des images qui ne coïncident pas tellement. L’image proposée par renato évoque le portrait par Manet ?
Il existe une troisième photo qui fait une liaison possible entre ces deux images;

Marie Sasseur dit: à

Mais où donc est l’outrage ?
Répondre à la violence par la violence.

Cela dit faire référence aux  » infirmières » sur le front de 14, c’est oublier les précisions historiques apportées lors de la parution de  » Guerre  » du toubib Destouches et des scènes de  » médication porno « , qu’il prisait.
La plupart n’étaient évidemment pas infirmières, et celles décrites pat LF Céline étaient des prostituées, pas avares de gâteries.

Marie Sasseur dit: à

Chacun a donc les éléments pour discerner et je ne doute pas que Melle Sasseur en soit capable.

Vingt dieux, la belle église…

MC dit: à

Et Masseur Pourrie découvrit quelque quatre-vingt-dix ans après l’œuvre du Père Couturier et l’ Eglise Notre Dame d’Assy….C’est beau la télé ! MC

FL dit: à

« Cela dit faire référence aux ‘ infirmières ‘ sur le front de 14, c’est oublier les précisions historiques apportées lors de la parution de ‘ Guerre ‘ du toubib Destouches et des scènes de ‘ médication porno ‘ , qu’il prisait. »

Enfin dans « Le Voyage », qui est en quelque sorte la version finale, tout ça disparaît.

Paul Edel dit: à

Si les jurés qui ont condamné « Madame Bovary » avaient pu prendre connaissance des multiples brouillons du roman -que nous pouvons lire aujourd’hui intégralement sur le net- ils auraient mesuré combien la version définitive et publié du roman est un modèle de chasteté, de retenue et de bon goût. Les passages évoquant la sexualité d’Emma ont disparu ou ne subsistent plus que sous forme d’allusions ou de jeux de mots. Voici,un hasard, selon les folios, quelques exemples glanés au hasard des scénarios. « L’habitude de baiser la rend sensuelle » (folio 3), « noyée de foutre, de larmes, de cheveux, de champagne » (folio 10), « Emma rentre à Yonville, dans un état d’âme, de fouteries normales » (folio 27), « il la fout à mort, elle ne l’en aime que mieux » (folio 28), « manière dont elle l’aimait profondément cochonne » (folio 107), « à propos des excitations de cul qu’elle prenait au coït journalier de Charles », elle l’aimait comme un godemiché », « tour à tour putain et chaste selon qu’elle voit que cela lui plaît » (folio 127), « c’est au moment de tirer un coup qu’elle lui demande de l’argent » (folio 127), « Rodolphe embêté la traite en putain » (folio 159). Cette manière très crue de parler de la sexualité , on la retrouve dans certaines de ses lettres à Louise Colet.

FL dit: à

« Le wokisme s’attaque aux végétaux racistes, grande confusion naturelle à venir ! »

Extension du domaine du wokisme.

Je souhaite bien du plaisir à tous les enseignants avec tous ces wokes.

Mais les insultes sexistes de « No Pasarán », Libération trouve que ça joue parce que c’est « culturel ».

https://www.youtube.com/watch?v=USJRkKoSZSs

Phil dit: à

manière très crue

« Quand la tête baisse, la pine monte », écrit Flaubert à sa Louise, d’un style plus enlevé que les ratures censurées de la Bovary, dear Pauledel. Seul intérêt semble la mention à cette époque du godemiché, qui fait souvenir de Bouguereau.

et alii dit: à

Yuen Kwok-yung, considéré par ses pairs comme l’un des meilleurs chercheurs au monde, a récemment tiré la sonnette d’alarme en affirmant qu’une nouvelle pandémie était inévitable. Il en appelle à la responsabilité des hommes politiques mondiaux.

D. dit: à

Moi ce matin j’étais à la messe.
En ce dimanche à Chaville, la température est de 24 degrés, après la forte pluie de cette nuit. Pareil à l’intérieur de l’église. Aux alentours de 24 degrés.
Pourtant, plusieurs hommes sont arrivés en short. C’est très inconvenant et inexcusable. Il ne s’agissait ni de scouts et aucune température caniculaire ne justifiait un tel accoutrement.
Mais j’ai vu pire une fois sur la côte : des gens qui sont arrivés en tongs.
Non ?
Si.

rose dit: à

Inimaginable.

et alii dit: à

La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse
— Dort-elle son sommeil sous une humble pelouse ? —
Nous aurions déjà dû lui porter quelques fleurs.
Les morts, les pauvres morts ont de grandes douleurs,
Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres,
Son vent mélancolique à l’entour de leurs marbres,
Certe, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
À dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
Tandis que, dévorés de noires songeries,
Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,

Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
Ils sentent s’égoutter les neiges de l’hiver,
Et l’éternité fuir sans qu’amis ni famille
Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.
C.B.

D. dit: à

En Afrique, aux Antilles et en Asie, les catholiques se rendent à la messe très bien habillés, alors que la température peut couramment dépasser 35 degrés.
Il est absolument inacceptable que l’on tolère en France des shorts, jeans, sandales claquantes ou babouches, (non tenues à l’arrière).
J’ai même vu des casquettes, ce qui est le comble de l’incorrection. La casquette de type sportif est déjà une tenue incorrecte en ville française. Elle ne peut.n normalement être portée que dans les lueux de détente et de loisirs : bois, parties de parcs ou jardins,réservés aux loisirs, endroits cyclables etc.. en aucun cas dans la rue, sur les quais ni encore dans les zones de promenade des parcs et jardins.
Je ne fais pas état de dispositions règlementaires, mais de la bienséance que se doivent de respecter les gentilhommes, selon les préceptes que leurs parents ont eu devoir de leur enseigner.

Jazzi dit: à

Le léZard vous propose une histoire particulièrement bienvenue par forte chaleur !

D. dit: à

Jazzi, tu te calmes et tu m’écoutes : il n’y a aucune forte chaleur aujourd’hui à Paris, ni annoncée dans les prochains jours. Paris n’est pas un parc de loisirs, ni une base nautique ni un terrain de sport, ni un lieu de lubricité.
Avoir le privilège de déambuler dans les rues et avenues parisiennes implique de respecter celles-ci par sa tenue, son attitude et sa conversation.

Jazzi dit: à

Comme Jésus, je vais pratiquement nu par les rues de la ville, D. !

Jazzi dit: à

L’un t’éclaire avec son ardeur,
L’autre en toi met son deuil, Nature !
Ce qui dit à l’un : Sépulture !
Dit à l’autre : Vie et splendeur !
Hermès inconnu qui m’assistes
Et qui toujours m’intimidas,
Tu me rends l’égal de Midas,
Le plus triste des alchimistes ;
Par toi je change l’or en fer
Et le paradis en enfer ;
Dans le suaire des nuages
Je découvre un cadavre cher,
Et sur les célestes rivages
Je bâtis de grands sarcophages.

Charles Baudelaire

MC dit: à

Ce qu’on appelle une catastrophe Baudelairienne. (Il y en a quelques unes, si, si!)

D. dit: à

Je vais bientôt me décider mour le lieu de mes vacances que je vais prendre probablement en septembre.
J’ai trois pistes : Karachi, Dieppe et Beaubec.

et alii dit: à

LE JOUJOU DU PAUVRE

divertissement innocent. Il y a si peu d’amusements qui ne soient pas coupables !

À travers ces barreaux symboliques séparant deux mondes, la grande route et le château, l’enfant pauvre montrait à l’enfant riche son propre joujou, que celui-ci examinait avidement comme un objet rare et inconnu. Or, ce joujou, que le petit souillon agaçait, agitait et secouait dans une boîte grillée, c’était un rat vivant ! Les parents, par économie sans doute, avaient tiré le joujou de la vie elle-même.

Et les deux enfants se riaient l’un à l’autre fraternellement, avec des dents d’une égale blancheur.
C.B.

D. dit: à

Ce qui m’attire à Karachi, ce sont ses trop fameuses plages de sable fin.

MC dit: à

Enfin, ne desespérons pas Masseur Pourrie…

D. dit: à

Ce qui m’attire à Dieppe, c’est le café des tribunaux.

D. dit: à

Ce qui m’attire à Beaubec, ce sont ses ânes.

Clopine dit: à

Non, D., il n’y en a plus qu’un : votre pluriel est donc déplacé. Et il n’est pas question qu’aucun erdélien ne foute désormais le moindre orteil à Beaubec. Soit dans les vingt-cinq dernières années de ma vie. De toute façon, vous n’y comprendriez rien, rassurez-vous, moi non plus, je n’y ai rien compris.

D. dit: à

Dites-donc. Je fais qu’est-ce que je veux. Si j’ai envie d’aller à Beaubec je vauis à Beaubec. Non mais alors…
Mais je me duis décidé pour Karachi.
Quand j’ai vu ça, ça m’a fait trop kiffer :
www.http://aerialcollection.fr/rushes/406

D. dit: à

Je crois avoir vu Bloom, à un moment. Mais c’est pas très net. Chuis pas sûr.

Clopine dit: à

Bon, à part ça, un truc totalement futile et totalement déplacé (mais c’est que j’ai toujours envie de déplacer les statues de marbre, excusez..) dont j’ai envie de causer, c’est d’une réflexion d’une jeunette de ma connaissance… Elle est historienne, et se demande pourquoi, dans ma (dans « notre » génération) la mode s’est portée, pour les prénoms masculins, à très grande diffusion, pour les « Jean-tiret-Pierre, Paul, Jacques, Yves, Michel, Luc »… Sa réflexion anodine a éveillé chez moi de la curiosité : c’est vrai que sur les quatre mecs qui ont compté dans ma vie, trois étaient des « Jean-x ». (le quatrième était de toute manière bien trop invraisemblable pour ressembler aux autres…)

Aujourd’hui, les Jean-X, y’a qu’à dire le nom et ils sont tout de suite catalogués… Alors je pose la question : par quel miracle notre hôte a-t-il échappé au « Jean-Pierre ? »

Bloom dit: à

Comment interpréter la traduction erronée de Baudelaire des termes ‘phantasm/a’ qu’utilise Poe dans ses contes & qu’il persiste à rendre par ‘fantôme’ ?

Dans ‘Berenice’:
(…) and still the phantasma of the teeth maintained its terrible ascendancy….
–> et toujours le fantôme des dents maintenant leur influence terrible,

Dans ‘Le Chat noir’:
Hereafter, perhaps, some intellect may be found which will reduce my phantasm to the
commonplace (…)
–> Plus tard peut-être il se trouvera une intelligence qui réduira mon fantôme à l’état de
lieu commun (…)

For months I could not rid myself of the phantasm of the cat
–> Pendant plusieurs mois je ne pus me débarrasser du fantôme du chat

Sympathie pour le fantôme ?

closer dit: à

Je pensais qu’à Dieppe vous étiez attiré par une bonne conversation avec Monsieur Charoulet, sur ses dictionnaires, autour d’une carafe d’eau, D.

D. dit: à

Une carafe d’eau, comme vous y allez, Closer !! Un simple verre convient mieux.

D. dit: à

Je vous invite à Karachi, Clopine.
Si vous avez un burkini ?

rose dit: à

Un dé à coudre.

MC dit: à

Il me semble qu’avant l’invention de la Psychanalyse, les deux termes Fantome et fantasme forment un doublet en français. D’où peut-être certaines bizarreries telles ce « fantôme des dents »…

Pablo75 dit: à

Téléchargé en pdf tout à l’heure sur ce site génial (et gratuit) qui est https://web.archive.org/

Pascal Pia-Baudelaire (1903)

E.Crépet-Baudelaire, étude biographique et anecdotes (1906)

Eugène Crépet-Baudelaire (1907)

Nadar-Baudelaire intime. Le poète vierge (1911)

Carnet de Charles Baudelaire-Ed. et notes de Féli [sic] Gautier (1911)

L.Thomas-Curiosités sur Baudelaire (1912)

Camille Mauclair-Baudelaire. Sa vie, son art, sa légende (1917)

E.Raynaud-Le Cinquantenaire de C.Baudelaire (1917)

Fernand Vandérem-Baudelaire et Sainte-Beuve (1917)

E. Raynaud-Baudelaire et la religion du dandysme (1918)

Gonzague de Reynold-Baudelaire (1920)

Georges E. Lang-Baudelaire jugé par E.Feydeau (1921)

E. & J.Crèpet-Baudelaire & Baudelairiana d’Asselineau (1928)

*
Et même si j’ai plusieurs Oeuvres plus ou moins Complètes de Baudelaire (dont la Pléiade en 2 vols de 1975):

Baudelaire-O.C. Juvenilia, ouvres posthumes, reliquiæ 1 [Ed. J.Crépet] (1939)

Baudelaire-O.C. Juvenilia, ouvres posthumes, reliquiæ 2 [Ed. J.Crépet & C.Pichois] (1952)

Baudelaire-O.C. Juvenilia, ouvres posthumes, reliquiæ 3 [Ed. J.Crépet & C.Pichois] (1952)

*
Et aussi:

E.Bergerat-Théophile Gautier. Entretiens, souvenirs et correspondance (1879)

Léon Blum-En lisant. Réflexions critiques (1906)

Maxime du Camp-Théophile Gautier (1907)

Nerthal-Michelet, ses amours et ses haines. Études sur Beaumarchais et Perrault (1906)

Louis Bouilhet-Festons et astragales. Melaenis. Dernières chansons (1900)

Étienne Carjat-Artiste et citoyen. Poésies (1883)

Patrice Charoulet dit: à

« Carpe diem quam minimum credula postero » (Horace, Odes)

J J-J dit: à

l’idée d’infini est née de l’infiltration de la nostalgie dans la géométrie

Jean Langoncet dit: à

(Devant l’immonde enflure des trumpistes sur un bout d’oreille écorchée, le sleepy Joe ferait presque figure de gentleman)

Marie Sasseur dit: à

@Comment interpréter la traduction erronée de Baudelaire des termes ‘phantasm/a’ qu’utilise Poe dans ses contes & qu’il persiste à rendre par ‘fantôme’ ?

Les deux mots ont la même étymologie, du grec, phantasma, pour spectre, apparition, chimère , hallucination.

Marie Sasseur dit: à

« Le XIXe siècle de la poésie n’a pas eu beaucoup d’héritiers dans le XXe. Il est même frappant de constater que, dressant de plus en plus fortement Mallarmé contre Baudelaire, reprenant à frais nouveaux l’antique dessein de la rhétorique, la littérature, cet antique déni de la poésie, a, réserve faite du surréalisme et de Proust, bien clairement compris que c’était le mot son péril : d’où une immense manœuvre dans les réseaux de laquelle l’heure présente est en risque d’étouffement. Cette manœuvre ? Décider que le mot, qui paraît comme tel dans le travail de la forme sur la parole, doit être mis en rapport, non plus avec ce qu’il nomme dans l’au-dehors du langage, mais avec tous les autres mots qui sont dans la langue. Puisque la belle forme qu’on a donnée à la phrase a détourné celle-ci de sa signifiance, laquelle s’employait à une action ou une recherche et vouait donc ses mots à un certain sens, pourquoi ne pas s’attacher dans ceux-ci au surcroît sur ce sens de leurs signifiés et signifiances possibles, on pourrait ainsi s’évader du triste vécu, on prendrait abri parmi des ombres de signifiances aussi innombrables que délivrées d’avoir à se vérifier dans la vie ? Le XXe siècle a hérité de l’intérêt qu’éveille le mot, mais c’est pour ne voir en ce nom propre des choses qu’une plaque tournante de concepts. Grand refermement sur de l’abstraction à nouveau, et que de périls, dans cet espace de rien que de la fiction ! On ne saura plus se défendre des idéologies, la grande parole, celle qui fait de la vie un lieu d’alliance entre d’abord des présences, sera victime, encore une fois. »
Yves Bonnefoy, extrait de
Le siècle de Baudelaire

https://journals.openedition.org/rh19/4539

rose dit: à

l’infiltration de la nostalgie dans la géométrie
Des infos, faits divers, politique nationale et internationale très anxiogènes.

Bloom dit: à

Phantasm/a: ‘Vision spectrale’…

D. dit: à

l’idée d’infini est née de l’infiltration de la nostalgie dans la géométrie

…oh là là… rien que ça ?
Comment que il se la pète, d’un seul coup, le JJJ !

D. dit: à

Je t’en foutrais, moi, des infiltrations dans la géométrie…

Clopine dit: à

Je suis bien contente de n’avoir jamais lu aucune ligne d’Yves Bonnefoi (quel nom !) et je milite pour une approche instinctive de la littérature (normal, vu mon milieu social).

Jazzi dit: à

Souvent, en se baladant, le léZard se demande pourquoi les Noirs s’habillent en blanc et les Blancs en noir ?

D. dit: à

Selon tous les indicateurs que je possède, les JO Paris 2024 s’annoncent être un immense fiasco.
A suivre. Première chose certaine : les franciliens n’ont pas du tout adhéré et beaucoup sont même braqués.

puck dit: à

Dans l’ombre des fleurs

Dans le jardin où l’ombre s’étend,
Les roses murmurent des secrets d’antan,
Le parfum des souvenirs, doux et troublant,
Éveille en moi un amour languissant.

Sous le ciel d’azur, les nuages errants,
S’effleurent comme des âmes, flottants,
Chaque pétale, une larme, un instant,
Capturant la beauté d’un temps déclinant.

Les ombres dansent, spectres de l’oubli,
Les feuilles chuchotent des rêves enfuis,
Dans ce tableau, la mélancolie,
S’épanouit comme une fleur, épanouie.

Ô beauté fugace, étreinte d’un soir,
Dans l’éclat des étoiles, je perds espoir,
Mais dans le silence, je trouve l’art,
De célébrer la vie, même dans le noir.

(quand ChatGPT se prend pour Baudelaire)

Marie Sasseur dit: à

Yves Bonnefoy, merci pour lui.

rose dit: à

Souvent, chat GPT c hyper technique 🙄

puck dit: à

Baudelaire était un réactionnaire, il détestait la démocratie et le progrès. Il adorait de Maistre et les autres réactionnaires.

S’il vivait de nos jours il dégommerait le wokisme et le mariqge pour tous, il détesterait Hidalgo, les bobos qui se font bronzer sur les plages de la Seine.

Il dirait que l’organisation des JO est le summum de la dégradation humaine.

S’il vivait de nos jours Baudelaire serait à donf pro Poutine !

sérieux il faudrait arrêter avec toutes vos hypocrisies : si Baudelaire aujourd’hui il y aurait des pértitions des écrivains pour interdire de le publier !

même Richard Millet c’est un enfant de choeur à côté de Baudelaire !

puck dit: à

en plus Baudelaire détestait l’argent et les capitalistes !

aujourd’hui tout tourne autour du pognon ! les gamins à 20 ans commencent à compter le nombre d’appartements qu »ils possèdent en location pour rêver du jour où ils seront rentiers !

puck dit: à

sérieux ces éloges de Baudelaire ça fait penser aux discours des démocrates américains et leurs potes anglais avec leurs combats dans le monde pour la liberté et la démocratie.

c’est tout du flan !!

en fait vous vivez dans un monde parallèle genre Matrix avec vos légendes…

du genre Baudelaire le grand consolateur…

faut pas avoir peur du ridicule : on croirait un sketch de Jean Yanne.

rose dit: à

Texte passionnant de Bonnefoy.
Qui est le disciple fidèle et loyale de Baudelaire ?
L’éloquence n’est pas concurrentielle. Elle est un domaine particulier de l’aisance langagière. Un summum serait l’éloquence poétique (parler en alexandrins, en deçà syllabes) ; cela demande une métrique (♥️) intégrée au langage, un art automatique, une prise poétique, Ulysse dans le texte l’aurore aux doigts de rose.
Finirai demain j’espère. Train du sommeil en gare de.

Clopine dit: à

Combien d’innocents peuvent-ils générer de coupables ? ahahah.

rose dit: à

Décasyllabes

puck dit: à

qui a écrit « La femme est naturelle, c’est-à-dire abominable » ?

Baudelaire !
on publierait ça de nos jours ? non !

Samuel dit: à

Je lis beaucoup et je médite peu. Quand je serai vieux, vraiment vieux, je lirai peu et je méditerai beaucoup.
La lecture comme talisman contre les maux de tous les âges.

puck dit: à

qui a écrit « On me dit qu’à Paris 30 000 pétitionnent pour l’abolition de la peine de mort. Trente mille personnes qui la méritent. » ?

Baudelaire !

qui oserait publier ça aujourd’hui ? personne !

J J-J dit: à

eh zut…, j’ai encore oublié de sourcer la citation. Cioran, Fenêtre sur le Rien, Paris, Gallimard-Arcades n° 122, 2024, p…. je ne la retrouve plus… sorry/
Bonne soirée…
NB / Merci RM pour le décryptage de la 38e, elle est merveilleusement drivée dans la version de votre lien. Avant le coucher, elle vous rassérène le tempérament un peu brusque, après cette dure journée de bénévolat. Bàv,

puck dit: à

« J’ai toujours été étonné qu’on laissât les femmes entrer dans les églises. Quelle conversation peuvent-elles avoir avec Dieu ? »

qui a écrit ça ? Baudelaire !

encore que c’est drôle…

Jean Langoncet dit: à

keupu roi !

« on » le publie bien, lui, de nos jours ; et sans autre forme de procès

puck dit: à

« Nous avons tous l’esprit républicain dans les veines, comme la vérole dans les os. Nous sommes Démocratisés et Syphilisés »

qui oserait publier ça aujourd’hui ?

quand on voit le sort que subit ce pauvre Tesson almors qu’il ne dit pas le quart de ce genre de truc…

puck dit: à

« Aimer les femmes intelligentes est un plaisir de pédéraste »

misère de misère…

Jean Langoncet dit: à

kut > cut

puck dit: à

ouai, peut-être bien après tout que les français ne sont que des animaux de basse-cour, si bien domestiqués qu’ils n’osent franchir aucune palissade : voir leurs goûts en art et en littérature.

pourmapar dit: à

Texte passionnant de Bonnefoy.
Qui est le disciple fidèle et loyale de Baudelaire ?

Certes pas, rose.

rose dit: à

Chance inouïe
Live sur le monde.fr avec Piotr Smolar (Washington, correspondant du Monde), sur le retrait de Biden etc.etc.

Ni disciple. Ni disciplinée.
Bonne soirée,

rose dit: à

« Un élargissement, un enfièvrement, de l’emploi des mots bien faits pour « changer la vie », comme a dit le plus intense et le plus déterminé des disciples de ce poète. »
Bonnefoy
Là : de qui s’agit-il ?

Chaloux dit: à

Repensant à ce qu’un intervenaute (lequel d’entre vous? Je ne sais plus) écrivait, se demandant combien ce s.alaud de Baudelaire avait contaminé de femmes avec sa syphilis, je me demandais combien de s.alopes l’avaient lui-même contaminé avec la leur, attendu qu’en dépit de son immense génie il ne saurait être tenu pour l’inventeur de la « bactérie de type spirochète appelée treponema pallidum », ou tréponème pale (j’allais écrire, « pal », par une charmante étourderie).

rose dit: à

Charmante étourderie.
Mon cul.
Clopine first one.
Virer sa cutie jamais.
Choisir les ânes.
Pas Du Barry.
Night is over.

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