Histoire Littéraire
En 2006, Claude Simon entrait en pléiade . Il était mort le 6 juillet 2005, mais dans ses dernières années, il avait lui-même choisi les textes (faut-il dire » romans » ou longs poèmes ?) qui figureraient dans ce volume. Il y avait bien sûr, son grand livre matriciel La route des Flandres, mais aussi Le vent, Le palace, La chevelure de Bérénice, La bataille de Pharsale, Triptyque, Le jardin des plantes. Et aussi le Discours de Stockholm de ce nobélisé. L’ensemble était somptueux. Ce choix personnel est aujourd’hui complété par un second volume. Il rassemble ses écrits des débuts L’herbe »(1958), Histoire […]
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Rien de tel que des scellés sur un manuscrit pour exciter la curiosité. Le lecteur se dit aussitôt que, pour se voir appliquer un traitement de services secrets, il doit être particulièrement saignant. Le cas du Journal de Vézelay 1938-1944 (1180 pages, 39 euros, Bartillat) de Romain Rolland (1866-1944). Avec un tel intitulé, on se dit que les révélations doivent y alterner avec le souci du spirituel, voisinage et ambiance obligent. On ne mesure plus guère le prestige qui fut celui de Romain Rolland dans la première moitié du XXème siècle. Son influence n’allait pas de soi car il eut […]
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Les nouveaux sites littéraires se suivent et se ressemblent. Mais celui-ci a la palme de l’originalité : une cartographie participative de la France. Mais encore ? Il s’agit rien moins que parcourir le pays, à travers des textes rares ou connus, d’écrivains oubliés ou célèbres. Près de 400 textes sont déjà en ligne et ce n’est qu’un début. Jean-Benoît Guinot est à l’origine de cette initiative qui se veut collective. Après avoir passé près de trente ans dans une grande société d’équipements de télécommunications, il s’est fait virer, l’occasion de se consacrer à sa passion des livres. Fort de ses indemnités de […]
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M. Boyer ne se refuse rien. Après saint Augustin et Shakespeare, le voilà qui s’attaque à un autre monument. Mieux : un socle de notre patrimoine littéraire, le premier roman national, la source de nos imaginaires, le pilier sur lequel s’appuyèrent tant de textes : la première épopée, rédigée en français conservée de notre Moyen-Age, du plus célèbre chevalier de l’histoire de France, le soldat inconnu princeps, excusez du peu. Et comme précédemment, il commence par se réapproprier le titre, histoire d’imprimer sa marque, ce qui permet d’identifier « sa » version d’un coup d’œil. Aussi, de même qu’il avait fait des Confessions, Les Aveux, […]
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Tout écrivain engagé dans les affaires de la Cité devrait un jour ou l’autre sacrifier à cet exercice : le recueil de ses textes divers et variés. C’est un genre en soi ; il vaut ce que vaut la curiosité de l’auteur, sa disposition à l’autocritique lorsque ses anciens écrits exhumés laissent apparaître des contradictions par rapport à son évolution, et la capacité de résistance de ses textes à l’érosion du temps. Au-delà de l’intérêt que présentent pour eux-mêmes ces articles, conférences, préfaces dispersés en des lieux les plus improbables, ils offrent en supplément le plus subtil des autoportraits. Inutile de creuser […]
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On n’a pas fini d’écouter Marguerite Duras, ses mots autant que ses silences. Il n’y pas que ses livres. Ses entretiens pourraient être inclus dans ses Œuvres complètes tant ils la prolongent. Sa voix la précédait et l’annonçait jusqu’à l’identifier puissamment, à l’écrit comme à l’oral. Nul besoin d’être l’un de ses nombreux captifs pour guetter un inédit. Celui-ci vaut le détour car il la ressuscite dans toutes ses dimensions. Il a une histoire qui ressemble déjà à du Duras. En 1987, la journaliste italienne Leopoldina Pallotta della Torre rencontre l’écrivain chez elle à Paris pour le compte de La […]
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Maintenant que Louis Aragon a été enfin consacré comme un classique moderne sinon un monument national, à l’heure où l’on peut prononcer son nom et citer les titres de ses livres avec admiration sans éprouver l’obligation de les assortir d’une préposition restrictive (malgré… bien que… en dépit de… ) généralement suivie d’une évocation de son rôle au Pcf ou de son silence face au goulag, nombre de lecteurs vont peut-être le découvrir enfin avec un regard neuf. La parution du premier tome de l’impressionnante biographie que lui consacre Pierre Juquin (Aragon, un destin français 1897-1939, 791 pages, 29,90 euros, Editions […]
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Ce serait bien de commencer l’année par un coup de chapeau à une entreprise qui se distingue par son audace, sa témérité, son originalité. Imaginez le chantier : rien moins qu’une Histoire des traductions en langue française dans tous les domaines de la vie de l’esprit ! L’idée a germé un jour dans la conversation d’Yves Chevrel et de Jean-Yves Masson, deux comparatistes de l’université Paris-Sorbonne ; ils en ont fait l’axe de leur programme de recherche du XVème siècle à nos jours ; une fois que l’Agence nationale de la recherche eut donné son accord pour le financement, il ne manquait plus que […]
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On entend souvent dire que le moins réussi des livres d’un grand écrivain est encore supérieur à ce qui est porté aux nues par ailleurs sous la signature d’auteurs de moindre importance. Oublions la compétition, la littérature ne relevant pas encore des Jeux olympiques et considérons l’ensemble des productions artistiques : pourquoi ce qui est couramment admis pour un cinéaste, un peintre ou un dramaturge, dont l’œuvre est segmentée en tendances et en périodes, en hauts et en bas, ne le serait-il pas pour un écrivain ? Si on pu le dire de Fellini ou de Picasso, pourquoi s’interdirait-on de l’écrire de […]
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« Je reste avec vous » peut-on lire sur sa tombe, dans la chapelle de Saint-Blaise-des-Simples, à Milly-la-Forêt. Pari tenu avec le septième tome de son journal posthume où Jean Cocteau jouit de toute la liberté des morts, comme Saint-Simon dans son glacial château du Perche, le derrière rôti par le feu de la cheminée, mais la tête froide. « Claudel, le faux génie ; Giraudoux, le raseur précieux ; Ionesco, le Strindberg des Galeries Lafayette ; Saint-Exupéry, la face sacro-sainte ; le Petit Prince, l’ignoble imbécillité ; Mauriac, nul et sale ; Malraux, illisible. Je suis seul », l’air d’un Atlas qui porte le globe sur ses épaules. Et […]
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