de Pierre Assouline

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La République des livres

Littérature de langue française

Ecrire ou aimer, il faut choisir

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Etrange comme la quête de cette Nadejda évoque celle de la Nadja d’André Breton par la commune euphonie de leurs prénoms comme par l’atmosphère, du moins au début de La Passion Dolores (210 pages, 18 euros, Léo Scheer/ en librairie le 6 septembre) de Richard Millet. Lui, Pascal, écrivain, la soixantaine, pianiste amateur passionné au point de tourner les pages des partitions pour les concertistes, écrivain viré par l’éditeur qui l’employait « pour avoir dit la vérité sur l’état la littérature en France » ; c’est d’ailleurs la seule allusion, véritablement autobiographique, à son éviction sur fond de scandale (l’affaire Brejvik) du comité […]

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Chronique troublante d’une évaporation

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Ce qu’il y a de bien avec la rentrée littéraire, ou plutôt d’original car nul ne jurerait que c’est un bien, contrairement aux rentrées scolaire, professionnelle et parlementaire, c’est qu’elle vient vous chercher jusque dans vos vacances pour vous attraper par le cou et vous obliger à sortir même si vous n’êtes pas encore rentré. Tous ceux qui ont passé une partie de leur été à lire sur épreuves, terme qui s’avère hélas le plus souvent parfaitement adapté à la situation, qu’ils soient critiques, journalistes, jurés, libraires ou bibliothécaires, se parlent, s’écrivent, se lisent. Il y a du buzz, de […]

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Avons-nous perdu le sens de la grandeur, Saint-Simon ?


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Il y a comme cela des auteurs auxquels on fait confiance. De ceux avec qui on s’embarque sans hésiter à chaque nouveau livre en sachant que leurs tropismes ne les éloigneront guère de leurs terrains de chasse favoris, lieux de souvenirs de lecture enchantés. C’est précisément le cas avec Jean-Michel Delacomptée, l’un des auteurs les plus discrets, mais aussi les plus réguliers et les plus fidèles de la collection « L’un et l’autre » jadis fondée et dirigée par J.B. Pontalis et donc Jean-Michel Delacomptée a hérité, laquelle est déjà en soi le label d’une certaine qualité même si ses titres sont  […]

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Myriam Anissimov en reconnaissance de vérité

Myriam Anissimov en reconnaissance de vérité

Albert Bensoussan

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Die liebe ist ziss… mit broïte (*) (proverbe yiddish)  Voilà un livre dont on ne peut se détacher, qu’on garde en sommeil et qui persiste comme un cauchemar. Myriam Anissimov, marquée par sa naissance dans un camp de réfugiés en Suisse et par l’horreur de la Shoah dont les siens furent victimes, et qui n’a jamais cessé de l’habiter tel un poison charrié dans son sang, ainsi qu’elle le dit dans son dernier livre : Les yeux bordés de reconnaissance (Le Seuil, 2017, 240p., 19€), revient à nous après tant de livres talentueux, dont ses grandes biographies de Romain Gary, de […]

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Les moments de vérité d’Eric Vuillard

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Il y a comme ça des écrivains qui ne laissent pas respirer leurs fidèles lecteurs. A peine achevé, digéré, loué leur dernier livre qu’un autre arrive. Assez bref en principe, sinon on ne voit pas comment cela serait possible. Généralement les chroniqueurs rechignent à y revenir trop tôt et trop vite de crainte de lasser les abonnés. Sauf exception. Faut-il qu’elle s’impose pour que je vous parle à nouveau d’Eric Vuillard après avoir dit ici-même le 27 janvier dernier le plus grand bien de ses récits historiques, bijoux littéraires qui s’attaquent à l’Histoire non avec une grande hache pour tailler […]

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Barbarie des « Misérables »

Barbarie des « Misérables »

Roméo Fratti

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Dans l’Antiquité, le terme ‘barbare’ est utilisé par les Grecs, puis par les Romains. Le barbaros ou barbarus désigne alors l’étranger, celui qui se situe à l’extérieur de la civilisation, entendue comme société ou communauté aux mœurs civilisées. Cet attribut de la barbarie implique, par définition, une exclusion, une non-participation à la vie politique. Or, dans Les Misérables, certains personnages se situent d’emblée ou se retrouvent dans un état de marginalisation. C’est le cas notamment de Thénardier, figure du ‘mauvais pauvre’, dont les actes sont en net contraste avec les mœurs a priori policées de la société ; de Fantine, que […]

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Il n’y a pas d’âge pour se sentir orphelin

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Il n’y a pas d’âge pour dire « Papa » ou « Maman » même si d’autres préfèreront toujours dire « mon père » ou « ma mère ». Question d’éducation et de milieu, de sensibilité et de pudeur aussi. Il faut parfois oser s’autoriser. Vingt ans après sa mort, Metin Arditi revient sur l’homme que fut son père, son héros. En écrivant Mon père sur mes épaules (168 pages, 15 euros, Grasset), il lui retourne les os selon un vieux rituel africain qui, lui, n’a rien de métaphorique. Dénuées de toute nostalgie, un piège dans ce genre d’exercice, ses réminiscences l’entrainent à louer sa sagesse, sa force, […]

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Ce que les oiseaux ont murmuré à l’oreille de Pascal Quignard

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Il y a près de trente ans, Pascal Quignard enchantait les Français, et à sa suite le réalisateur Alain Corneau, en leur révélant les figures méconnues de compositeurs d’un autre temps, Marin Marais et Monsieur de Sainte-Colombe. Le succès de Tous les matins du monde, tant la brève nouvelle que le film qu’elle inspira, lança le renouveau de la musique baroque en France, du moins auprès d’un grand public qui ne l’avait guère fréquentée. Cet engouement n’a jamais cessé depuis, en témoigne ces jours-ci encore le choix de la programmation de Alcione (1704), tragédie lyrique de Marin Marais sous la […]

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Le génie des lieux

Le génie des lieux

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Il n’y a pas que les personnes : les maisons aussi peuvent résister. Offrir de la résistance. C’est la manière la plus fascinante et énigmatique par laquelle peut se traduire un phénomène impalpable que l’on appelle le génie des lieux. Faute de mieux et par défaut car comment le dire autrement lorsqu’un endroit lourd de sa propre histoire se met à raconter ce qu’il a vu et ce qu’il a vécu. On sait que les murs parlent mais rares sont ceux qui savent les écouter. Des poètes, sûrement ; des écrivains, parfois. Ces maisons sont habitées. Pour ne pas dire hantées. Elles […]

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Albert Memmi, dedans et dehors

Albert Memmi, dedans et dehors

Albert Bensoussan

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S’il est un homme à avoir pensé la Tunisie au temps de l’Indépendance, c’est bien l’écrivain Albert Memmi, romancier à succès – prix Carthage 1953 –, intellectuel engagé et sociologue accompli. La littérature de langue française en Tunisie commence réellement avec lui et la publication de La statue de sel, roman parrainé par ce grand découvreur que fut Maurice Nadeau et préfacé par Albert Camus. Memmi est alors un Tunisien convaincu. Né en 1920, à l’approche de son centenaire, il nous livre dans Tunisie, An I (édité et annoté par Guy Dugas, Biblis, CNRS éditions, 226 p., 10 €) ses carnets […]

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