LE COIN DU CRITIQUE SDF
En 2006, Claude Simon entrait en pléiade . Il était mort le 6 juillet 2005, mais dans ses dernières années, il avait lui-même choisi les textes (faut-il dire » romans » ou longs poèmes ?) qui figureraient dans ce volume. Il y avait bien sûr, son grand livre matriciel La route des Flandres, mais aussi Le vent, Le palace, La chevelure de Bérénice, La bataille de Pharsale, Triptyque, Le jardin des plantes. Et aussi le Discours de Stockholm de ce nobélisé. L’ensemble était somptueux. Ce choix personnel est aujourd’hui complété par un second volume. Il rassemble ses écrits des débuts L’herbe »(1958), Histoire […]
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Poète, chroniqueur, essayiste, nouvelliste, romancier mémorialiste. M. Paul Morand aura été sollicité tour à tour par tous les genres littéraires, ou presque, mais en fin de compte, c’est dans la nouvelle, me semble-t-il, que ses dons ont trouvé et trouvent encore leur meilleur emploi. Peut-être lui-même n’en juge-t-il pas autrement. En tout cas, après les nouvelles de La Folle amoureuse publiées l’an dernier, c’est encore un recueil de nouvelles qu’il nous propose aujourd’hui sous le titre de Fin de siècle. Fin de siècle ! L’expression avait fait fureur au temps de Félix Faure et de Loubet. On en avait assaisonné toutes […]
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Depuis Love, etc., prix Femina étranger 1992, et surtout Le Perroquet de Flaubert, prix Médicis essai en 1996, Julian Barnes, qui vit à Londres, fait partie du paysage littéraire français. Comme le newyorkais Paul Auster, régulièrement célébré par ses lecteurs de l’Hexagone. Ce sont deux auteurs incontournables de la vie littéraire de notre pays où ils se sentent chez eux. La rentrée de janvier s’est enrichie d’un nouveau roman de Julian Barnes, Une fille, qui danse, traduit de l’anglais par Jean-Pierre Aoustin. Son éditeur annonce qu’il a reçu le prestigieux Man Booker Prize, le Goncourt d’outre-Manche. C’est une bonne raison […]
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La vie d’un écrivain est faite de hasards minuscules qui s’enchaînent dans la solitude de sa chambre ou près des étals des libraires. En cette fin d’après- midi-là, j’hésitais encore sur le sujet de ma chronique. Depuis que j’avais cessé l’activité de critique littéraire, des années auparavant, je n’étais plus totalement au faîte de l’actualité du livre. Je ne recevais plus comme autrefois, par dizaines, et avant leur sortie, les livres sur mon palier. Les maisons d’édition avaient fort justement oublié mon adresse comme les lecteurs des journaux dans lesquels j’avais écrit, mes articles. Je suivais donc avec retard les […]
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L’érotisme, le désir ? Tout le monde l’explique, le commente, l’invente, en fait sa chose, comme Dieu ou son portable. Mais qu’en pense un surréaliste de la première heure ? D’abord qui est Desnos ? C’est celui qui est toujours sur le bord des photos un peu en retrait derrière les grandes figures Breton et Aragon , ce Desnos qui, selon Breton, « parlait le surréaliste à volonté », fermait les yeux, entrait en transe, cassait le vocabulaire ordinaire , débitait des phrases de Pythie, des phrases de cristal qui montaient aisément vers les étoiles et le cosmique dans les brasseries enfumées. La bande de surréalistes […]
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Dommage que Paul Léautaud soit mort : il aurait aimé Que Tal, le livre que Daniel Arsand a consacré à son chat du même nom. Ce sarcophage littéraire va rendre jaloux beaucoup de monde dans l’entourage de l’écrivain. Ce chat est parvenu à déclencher un manuscrit à son auteur quand bon nombre des ses proches n’ont même pas eu droit à un aphorisme en guise d’adieu. De nombreux ouvrages ont été consacrés aux félins domestiques dont ceux de Rilke/Balthus (Mitsou), Colette, Simenon, voire Marie Dormoy. Dans celui de Daniel Arsand on perçoit une grande force spirituelle qu’il parvient à canaliser dans […]
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« Je reste avec vous » peut-on lire sur sa tombe, dans la chapelle de Saint-Blaise-des-Simples, à Milly-la-Forêt. Pari tenu avec le septième tome de son journal posthume où Jean Cocteau jouit de toute la liberté des morts, comme Saint-Simon dans son glacial château du Perche, le derrière rôti par le feu de la cheminée, mais la tête froide. « Claudel, le faux génie ; Giraudoux, le raseur précieux ; Ionesco, le Strindberg des Galeries Lafayette ; Saint-Exupéry, la face sacro-sainte ; le Petit Prince, l’ignoble imbécillité ; Mauriac, nul et sale ; Malraux, illisible. Je suis seul », l’air d’un Atlas qui porte le globe sur ses épaules. Et […]
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« Cher Louis, Dans la comédie des Lettres, il faut compter parmi les comiques ces personnages qui, sous le prétexte de célébrer un grand homme, se faufilent au premier rang pour y parader et pérorer à son propos, la bouche pleine de "moi je" et de souvenirs qui ne flattent qu'eux. Si je choisis de t'écrire une lettre, genre qui impose ou permet...
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