de Pierre Assouline

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La République des livres
Ce que les oiseaux ont murmuré à l’oreille de Pascal Quignard

Ce que les oiseaux ont murmuré à l’oreille de Pascal Quignard

Il y a près de trente ans, Pascal Quignard enchantait les Français, et à sa suite le réalisateur Alain Corneau, en leur révélant les figures méconnues de compositeurs d’un autre temps, Marin Marais et Monsieur de Sainte-Colombe. Le succès de Tous les matins du monde, tant la brève nouvelle que le film qu’elle inspira, lança le renouveau de la musique baroque en France, du moins auprès d’un grand public qui ne l’avait guère fréquentée. Cet engouement n’a jamais cessé depuis, en témoigne ces jours-ci encore le choix de la programmation de Alcione (1704), tragédie lyrique de Marin Marais sous la baguette de Jordi Savall, pour la réouverture après travaux de l’Opéra-Comique à Paris.

Au meilleur dans son art du fragment, il avait tressé des éclats de vie et de sons pour restituer, autour de la viole de gambe, la rencontre d’une ambition et d’une solitude. Les années ont passé jusqu’à ce que le secret d’un autre musicien vienne le happer, l’envahir jusqu’à le hanter. Le pasteur Simeon Pease Cheney est mort en 1889 après avoir vécu à Geneseo dans un presbytère cerné par onze lacs glaciaires dans l’Etat de New York. Cet homme avait une particularité : il savait écouter ce que les oiseaux murmuraient à son oreille avec l’intelligente sensibilité que d’autres mettent à murmurer à l’oreille des chevaux. Jamais il ne cessa de se faire leur secrétaire, notant tous les registres de leurs chants dans la nature comme dans le jardin de sa cure et jusqu’à la musique du vent lorsqu’elle les porte.

Il n’en avait que pour ces grands vivants que sont les oiseaux – ceux-là même dont Virginia Woolf assurait qu’ils tenaient conférence en grec ancien tous les matins sous sa fenêtre. Il ne vivait que pour eux et pour sa défunte femme dont le souvenir l’obsédait. Si Anton Dvorak ne s’était pas passionné pour cet homme après avoir lu les 261 pages de ses « Partitions des oiseaux », son souvenir ne serait peut-être pas parvenu jusqu’à nous. Le musicien tchèque avait composé son propre Quartet No 12 en y prélevant des notes. Peut-être que, comme Pascal Quignard, Anton Dvorak a fendu son armure ordinaire et n’a pu retenir ses larmes en découvrant ces deux phrases dans les notes du pasteur :

« Even inanimate things have their music. Listen to the water dropping from a faucet into a bucket partially filled » (Même les choses inanimées ont leur musique. Prêtez l’oreille à l’eau du robinet qui goutte dans le seau à demi plein) »

Et de ce seau faire un psaume… Qui d’autre que lui ? Cet homme est au centre de Dans ce jardin qu’on aimait (176 pages, 17,50 euros, Grasset), le nouveau livre de Pascal Quignard. On dirait une partition calquée sur un paysage strié de fils télégraphiques sur lesquels se sont posés des oiseaux comme autant de notes de musique. Ni roman ni essai ni biographie mais suite de séquences, moments, instants entre eux tressés à l’oreille par le plus musicien des écrivains dans un rythme de nô japonais et dans l’intime et ancienne fascination pour Olivier Messiaen, le plus ornithologue des musiciens français, celui qui méthodiquement puis transcrivait les chants d’oiseau des bois de Fuligny, dans l’Aube. Toute sa musique est imprégnée de la leur. Sur sa tombe se détache une stèle en forme d’oiseau.

Cet homme, donc, Simeon Pease Cheney, longue barbe et épaisse crinière blanches encadrant une visage d’une austérité sans mélange, ainsi que sa fille. Rosemund a 28 ans, quatre de plus que sa mère quand elle est morte en lui donnant la vie. Elle n’a de cesse d’exister à ses côtés, mais lui n’a d’yeux, de pensée, de désir que pour son épouse sur la disparition de laquelle il a cristallisé à mort. Il n’est jamais aussi heureux que lorsqu’il se sent uni à elle, avec elle, en elle, dans le jardin qu’ils aimaient. Il croit ainsi la faire vivre plus longtemps que sa vie. Ses accents sont déchirants lorsqu’il regrette d’avoir choisi de laisser vivre l’enfant à l’exclusion de la mère. Il ne s’en arrache que pour rejoindre ses ouailles ou son piano afin d’y jouer le cri de la chouette chevêche. Comment un homme à l’oreille si attentive au chuchotement des oiseaux peut-il demeurer si sourd à la misère humaine ? Il refuse tout amour à sa fille, rejette ses demandes d’affection tant il se sent prisonnier de son labyrinthe infernal au creux de ce jardin enchanté. Leur fille n’y a pas sa place. Le pasteur a partie liée avec Monsieur de Sainte-Colombe hanté par le fantôme de sa femme défunte, et c’est Pascal Quignard qui fait secrètement le lien entre ces deux esseulés éperdus de musique, malgré leurs filles.

« On ne peut pas sans cesse remplacer sa mère dans l’esprit de son père. On ne peut pas sans cesse le servir. Les filles n’ont pas à faire office de veuves pour leurs pères devenus solitaires »

Avignon le 29 juin 2016

Avignon le 29 juin 2016

Rosemund, que l’indifférence méprisante de son père a réduit à l’état de racine desséchée, passera sa vie à faire connaitre son œuvre puis à faire reconnaître le génie artistique posthume de l’auteur de Wood Notes Wild, Notations of Bird Music (Boston, 1892). La structure semble théâtrale : un récitant, deux personnages, un presbytère. Cela paraît sec et pourtant cette prose poétique frémit tant l’émotion est dense, dans l’amour refoulé comme dans la violence exprimée. La date de l’action n’est pas précisé mais effleurée : c’était « au temps où le pasteur Brontë finissait ses jours, alors que ses trois filles et son fils étaient morts ». Nul besoin d’en dire plus pour exprimer l’amenuisement des jours lorsque le passé reflue. Tout Quignard est dans la discrétion, la légèreté et la grâce de ce détail. Son livre est si vrai, si poignant qu’on le soupçonne d’avoir bénéficié d’un immense privilège : certaines pages de ce texte lui ont été chuchotées dans le creux de l’oreille par des oiseaux de sa connaissance.

On a rarement de nos jours l’occasion de lire un écrivain aussi libre que Pascal Quignard. Non pas marginal, exilé, retiré mais à l’écart. Il fait ce qu’il veut comme ça lui chante. Libre non comme un écrivain mais comme un lecteur qui écrit et désormais joue sur une scène avec une chouette effraie de six mois, un corbeau de douze ans et une comédienne, Marie Vialle. Leur spectacle s’intitule La Rive dans le noir. On peut s’y plonger sans rien lire avant. Mais si on la chance d’ouvrir un autre livre de lui, recueil de fragments et souvenirs d’une grande richesse autour du théâtre, de la danse et de la scène paru celui-ci plus discrètement au début de l’année sous le titre à la Couperin Performances de ténèbres (245 pages, 26 euros, Galilée), alors le concert reprend et l’éblouissement est complet. On le suit s’avancer dans l’inconnu de son outre-noir par lui décrété depuis l’enfance, tâtonner entre des murs suintant des silences de ceux qui l’ont précédé et trouver enfin la mémoire des morts pour la ressusciter dans ce qui en demeure de plus lumineux.

(Photos Richard Schroeder)

 

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française, Musique.

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commentaires

1 114 Réponses pour Ce que les oiseaux ont murmuré à l’oreille de Pascal Quignard

Sergio dit: à

Et voilà ! comme disait Gotlib, l’Occident trompe son angoisse dans la nourriture…

Sergio dit: à

« avoir choisi de laisser vivre l’enfant à l’exclusion de la mère. »

Ha oui ça c’est quand même gros… Ou alors on u va carrément à la mort-aux-rats !

rose dit: à

En vrac, avec le coeur au bord de lèvres

7 ans de droit et tout le reste de travers (les avocats)(pardon).
Les arabes se sont arrêtés à moitié.
Arabes rien que le mot me dégoûte. Et ces portugais qui viennent voler le pain aux arabes.
On a cassé des pierres et du sucre sur le dos des arabes.
Tu t’entends dire 35 ans de colonisation ça marque.
Et dix ans d’attentats ça ne marque pas ?

rose dit: à

le k-a avec un supplément de beurre et de la crème, vous voulez ma mort ?

rose dit: à

Coluche à 17h17 ; pour Manchester.
avec Cantona
LOOKING FOR ERIC

Date de sortie 27 mai 2009 (1h 59min)
De Ken Loach
Avec Eric Cantona, Steve Evets, Stephanie Bishop
Genres Comédie, Drame
Nationalités Français, Britannique, Belge, Italien, Espagnol

rose dit: à

Coluche les trois premières, rose les trois dernières ; un peu d’honnêteté ça ne te tue pas rose. Moins que le k-a.

Nicolas dit: à

Il me prend l’envie de reconnaître le côté sympathique du Pape, pour une fois qu’il ne dit pas que des co.hnneries, il faut « faire en sorte que, par le travail, -un travail libre, créatif, participatif et solidaire-, l’être humain exprime et accroisse la dignité de sa propre vie » nous dit il. En effet le monde doit retrouver son but en étant « œuvre de Dieu qui, dans le travail accompli, incarne et prolonge l’image de sa présence dans la création et l’histoire de l’homme. » Je vais finir par me convertir.

Sergio dit: à

A force de bouffer i vont se faire péter la sous-ventrière…

D. dit: à

La pizza n’est pas spécialement calorique, Delaporte. C’est un mythe qui s’est étrangement répandu, l’histoire de la pizza calorique.
Evidemment si vous faites une pâte épaisse, avec une couche ridicule de tomate et 500 grammes de fromage, vous aurez une pizza calorique.
Mais une pâte fine, beaucoup de tomate fraîche, un peu d’épaule de porc et un peu de mozzarella fondue, ce n’est pas plus calorique qu’un steak-haricots vert, qu’un jambon-purée ou qu’un poulet petits-pois.

rose dit: à

« on peut changer de femme, de religion de métier de ville ; on ne peut pas changer d’équipe de foot.
you are a man. I’m not a man. I’m Cantona. »

nota de bibi : Cantona est marié à Rachida Brackni.

rose dit: à

Ce qui est bon dans la pizza, outre les artichauts en lamelles et les lamelles de jambon cru, c’est la pâte. Moi j’aime la pâte épaisse dans les pizzas.

rose dit: à

C’est pas de bol.
Pour le régime.
🙁

D. dit: à

Le froid est un grand consommateur de calorie. Le plus grand, plus encore que l’effort soutenu.
Mettez un obèse au froid pendant 2 semaines en lui permettant de manger tout ce qu’il veut et il sera devenu svelte comme un jeune homme.

rose dit: à

andouillette panée purée, c’est autre chose que jambon purée.

rose dit: à

On sera suffisamment froid lorsqu’on sera mort. Je ne vois pas pourquoi être froid avant. Demandez à ceux qui ont passé quelques heures dans la pièce réfrigérée du hyper casher de Vincennes..

D. dit: à

Moi aussi j’aime bien la pâte à pizza mais ce que je préfère ce sont les pissaladières épaisses façon niçoise avec plein d’oignon fondant et sucré. Et un petit anchois dessus. Slurp.
Jacoques Zzi doit connaître.

Sergio dit: à

Nom de Dieu on va bien voir quand les Narabs seront là… Crac ! Quarante jours de ramadan…

Sergio dit: à

Surtout qui a des méchants obèses comme dirait Truffaut…

D. dit: à

Mais enfin Rose, les esquimaux sont au froid et ils sont heureux à ce que je sache. A condition de pouvoir manger du lard de phoque à volonté, bien entendu.
De toutes façon ce soir je bouffe de la barbue. Au risque de me répéter.

rose dit: à

http://www.parismatch.com/People/Rachida-Brakni-et-Eric-Cantona-leur-vie-a-Lisbonne-1193234

plombée par la déchéance de nationalité : mais pas plombée par des rafales de kalachnikov hein ? Ni elle ni ses enfants.

La déchéance de nationalité, rachida brackni, plus un petit retour vers le pays d’origine, non ?

on assiste à une chose d’une ampleur inouïe où tout le monde fait semblant d’être le grand humaniste solidaire : un tombe, s’assassine, il tue des flopées d’innocents, derrière le un, une armada est prête à prendre le relai, et à s’assassiner en tuant des flopées d’innocents. Savent bien que les enfants, la jeunesse sont notre coqueluche. Touchent là où cela est le plus douloureux.

Ce qui ne laisse de me surprendre, c’est que, même les non terroristes, (quoique des enculeurs) ne veulent pas retourner dans leur pays de naissance. Ni même le visiter. La France c’est chez eux. Ils la haïssent.

Hanouna et Ruquier sont bien plus vulgaires que Coluche. Bassesse.

rose dit: à

oui moi aussi j’aime ça, la pissaladière, c’est niçois. Je rajoute une olive noire. Je mets beaucoup énormément d’oignons (je mets deux i pour emmerder la réforme orthographique de 1990) plus un ti anchois salé plus une olive noire.

Mais la pâte fait la pizza.

rose dit: à

Les esquimaux sont magnums. Ils sont nés là-bas. Eux tu les rapatries, tu les tue. Le froid leur est consubstantiel. Tant qu’ils ne mangent pas de baleines.

rose dit: à

Je ne suis pas raciste.
Je voudrai bien ne pas le devenir.

rose dit: à

tu les tues
tu les fais fondre

rose dit: à


En attendant, vous serez au Festival de Cannes pour soutenir “Looking for Eric” de Ken Loach, qui figurera dans la compétition. Eric, vous jouez dans cette comédie sociale et drôle un rôle important mais, surtout, vous en avez eu l’idée.
E.C. Elle est inspirée en partie d’une histoire vraie, celle d’un fan qui m’avait suivi de Leeds à Manchester. Il avait perdu femme et boulot pour ça. Mais nous en avons fait totalement autre chose. C’est surtout la relation fusionnelle que j’ai eue avec les supporters de Manchester qui nous a guidés. Je suis dans le film comme eux me voient.

Ken Loach raconte que vous êtes retournés ensemble à Old Trafford pour un match de Manchester United et que les fans étaient en larmes. Quelle a été votre réaction ?
E.C. J’ai pleuré aussi.

c’est très laid rachida comme prénom.

rose dit: à

Toute reproduction interdite

pardon Paris Match.
C’était pour l’hommage à Manchester.
Tous anglais, tous.

rose dit: à

De plus, je ne suis pas sûre du tout que les esquimaux soient des gens heureux.
Chacun bouffe ce qu’il veut.
Si tu bouffes de la barbue, tu l’as dit deux fois, c’est que tu aimes beaucoup ça.

rose dit: à

Mais alors, pas du tout. Les Inuits.

Laura Delair dit: à

devinette littéraire : qui a écrit cette phrase et dans quel livre ?
ENTRE LE NÉANT ET LE CHAGRIN, JE CHOISIS LE CHAGRIN

D. dit: à

Bon, je vous informe que ce week-end ce sera silence-radio pour moi à compter de maintenant. A la semaine prochaine.

D. dit: à

Quoi, Margot dudu ?

Delaporte dit: à

Ce ne pouvait être Chevillard qui, lui, est du côté du néant. C’est dans sa nature. Le rigolard Chevillard, qui perd son temps à des plaisanteries à deux balles qui ne font rire personne.

Janssen J-J dit: à

Quoi, Margot dudu ?… t’es tjs là, la grosse barbue ?

Janssen J-J dit: à

je me souviens du ravissement de « lol v stein’ et des toutes ces femmes aux noms d’autant plus improbables qu’ils s’incrustaient : anne-marie stretter, hélène lagonelle, anne desbaresdes, delphine seyrig ou xavière gauthier. Des chagrins poétiques.

Nicolas dit: à

Pour finir sur une note positive, ce qui est bien dans tout ça c’est que Delaporte ne déteste pas Hanouna.

hamlet dit: à

ENTRE LE NÉANT ET LE CHAGRIN, JE CHOISIS LE CHAGRIN :

FAULKNER !!!!

qui a dit un truc du genre « entre le monde et l’homme je choisis le monde » ?

c’est d’ailleurs étonnant qu’il ait dit ça, il a plutôt dit dit qu’il choisissait l’homme, comme Dostoïevski, alors que Tolstoï aurait dit qu’il choisissait le monde.

et Quignard de son côté, qui ne se pose pas ce genre de question un peu difficile, choisit les oiseaux ! et il a bien raison : entre le monde et l’homme je choisis les oiseaux.

quand un pays a autant d’auteurs à côté de leurs pompes pas étonnant que ce pays lui-même finisse par être à côté de ses pompes.

Janssen J-J dit: à

cela dit, les choix de nos auteurs pour les oiseaux ne conditionnent pas les choix de notre pays pour les blaireaux, dieu merci. A qui ferait-on croire cela ?

Janssen J-J dit: à

& qui a dit : « entre la justice et ma mère, je choisis mon père » ?

Jean Langoncet dit: à

Eh bien qu’à la marge et en douce, l’état d’exception devienne la norme, foi de haut-fonctionnaire d’Etat

Birds in the night

Vous n’avez pas eu toute patience,
Cela se comprend par malheur, de reste.
Vous êtes si jeune ! et l’insouciance,
C’est le lot amer de l’âge céleste !

Vous n’avez pas eu toute la douceur,
Cela par malheur d’ailleurs se comprend ;
Vous êtes si jeune, ô ma froide sœur,
Que votre coeur doit être indifférent !

Aussi me voici plein de pardons chastes,
Non, certes ! joyeux, mais très calme, en somme,
Bien que je déplore, en ces mois néfastes,
D’être, grâce à vous, le moins heureux homme.

Et vous voyez bien que j’avais raison,
Quand je vous disais, dans mes moments noirs,
Que vos yeux, foyer de mes vieux espoirs,
Ne couvaient plus rien que la trahison.

Vous juriez alors que c’était mensonge
Et votre regard qui mentait lui-même
Flambait comme un feu mourant qu’on prolonge,
Et de votre voix vous disiez :  » je t’aime !  »

Hélas ! on se prend toujours au désir
Qu’on a d’être heureux malgré la saison…
Mais ce fut un jour plein d’amer plaisir,
Quand je m’aperçus que j’avais raison !

Aussi bien pourquoi me mettrais-je à geindre ?
Vous ne m’aimiez pas, l’affaire est conclue,
Et, ne voulant pas qu’on ose me plaindre,
Je souffrirai d’une âme résolue.

Oui, je souffrirai car je vous aimais !
Mais je souffrirai comme un bon soldat
Blessé, qui s’en va dormir à jamais,
Plein d’amour pour quelque pays ingrat.

Vous qui fûtes ma Belle, ma Chérie,
Encor que de vous vienne ma souffrance,
N’êtes-vous donc pas toujours ma Patrie,
Aussi jeune, aussi folle que la France ?

Or, je ne veux pas, – le puis-je d’abord ?
Plonger dans ceci mes regards mouillés.
Pourtant mon amour que vous croyez mort
A peut-être enfin les yeux dessillés.

Mon amour qui n’est que ressouvenance,
Quoique sous vos coups il saigne et qu’il pleure
Encore et qu’il doive, à ce que je pense,
Souffrir longtemps jusqu’à ce qu’il en meure,

Peut-être a raison de croire entrevoir
En vous un remords qui n’est pas banal,
Et d’entendre dire, en son désespoir,
À votre mémoire : ah ! fi ! que c’est mal !

Je vous vois encor. J’entr’ouvris la porte.
Vous étiez au lit comme fatiguée.
Mais, ô corps léger que l’amour emporte,
Vous bondîtes nue, éplorée et gaie.

Ô quels baisers, quels enlacements fous !
J’en riais moi-même à travers mes pleurs.
Certes, ces instants seront entre tous,
Mes plus tristes, mais aussi mes meilleurs.

Je ne veux revoir de votre sourire
Et de vos bons yeux en cette occurrence
Et de vous, enfin, qu’il faudrait maudire,
Et du piège exquis, rien que l’apparence.

Je vous vois encor ! En robe d’été
Blanche et jaune avec des fleurs de rideaux.
Mais vous n’aviez plus l’humide gaîté
Du plus délirant de tous nos tantôts.

La petite épouse et la fille aînée
Était reparue avec la toilette
Et c’était déjà notre destinée
Qui me regardait sous votre voilette.

Soyez pardonnée ! Et c’est pour cela
Que je garde, hélas ! avec quelque orgueil,
En mon souvenir qui vous cajola,
L’éclair de côté que coulait votre œil.

Par instants je suis le pauvre navire
Qui court démâté parmi la tempête,
Et ne voyant pas Notre-Dame luire
Pour l’engouffrement en priant s’apprête.

Par instants je meurs la mort du pécheur
Qui se sait damné s’il n’est confessé,
Et, perdant l’espoir de nul confesseur,
Se tord dans l’Enfer qu’il a devancé.

Ô mais ! par instants, j’ai l’extase rouge
Du premier chrétien, sous la dent rapace,
Qui rit à Jésus témoin, sans que bouge
Un poil de sa chair, un nerf de sa face !

Bruxelles – Londres. – Septembre – Octobre 1872.

Paul Verlaine

hamlet dit: à

encore que dire « entre l’homme et le monde je choisis les oiseaux » revient à dire « je choisis le monde », sauf que les oiseaux ne font pas partie du monde humain, à moins de les considérer comme des objets instrumentalisés par l’homme pour se sentir être dans le monde, et ça c’est ce qu’on appelle du « naturalisme », et le naturalisme c’est un truc romantique, ce qui fait que Quignard n’est en vérité pas un véritable mais baroqueux, mais un romantique contrarié, je viens de comprendre pourquoi je n’ai pas du tout aimé ce bouquin : « tous les matins… » est un livre de romantique qui n’ose pas dire son nom, et qui par honte de son romantisme se fait passer pour un baroqueux, un peu comme quand Barenboïm joue les suites de Bach pour piano : on a l’impression qu’il joue du Chopin, et ça : plaquer du romantique sur du baroque c’est le genre de truc qu’il faudrait faire un loi pour pouvoir mettre en prison ceux qui le font !
christiane vous me suivez dans mes poncifs ? ou bien je peux vous le reidre autrement, parce que c’est hyper important de comprendre ce genre de poncif !

hamlet dit: à

d’ailleurs la photo de l’article l’exprime mieux que des mots.
que voit-on sur cette image ? on y voit une mise en scène assez déjantée et effrayante d’un homme qui semble danser avec des oiseaux.
sauf qu’un oiseau ne sait pas ce qu’est une photo, c’est un poncif de le dire mais un oiseau n’y connait rien en matière de danse, de mise en scène et de photographie.
du coup on peut dire que ces pauvres oiseaux sont utilisés, instrumentalisés.
pourquoi ?
pour faire briller un type, du genre « regarder comme je sais bien danser avec les oiseaux »…
et ça, il y a une loi qui condamne ce genre de comportement : l’abus de faiblesse.
au lieu de s’éblouir là devant il faudrait plutôt prévenir les associations de défense des animaux et poursuivre devant les tribunaux le type sur la photo.
je veux dire que je compredns ce désir de reconnaissance, mais on ne pas se servir de la nature et de ces pauvres oiseaux impunément !

la vie en cause dit: à

draper ainsi d’obscurité le chant des oiseaux me laisse quelque peu perplexe

JAZZI dit: à

Rose et D., par pitié, respecter la pissaladière à la lettre, svp !

Un extrait des recettes de ma mère, Pierrette Dalmas épouse Barozzi, que j’ai publié à la fin de mon « Goût de Nice »…

RECETTE DE LA PISSALADIERE

La pissaladière, que l’on peut acheter en part individuelle dans toutes les bonnes boulangeries de la ville, était une des spécialités dont nous régalait régulièrement notre adorable maman. Préparez une pâte à pain en pétrissant de la farine avec un peu d’eau et une petite cuillerée de levure. Aplatissez la pâte au rouleau de manière à lui donner une forme rectangulaire d’un demi-centimètre d’épaisseur. Déposez la pâte sur une plaque à tarte préalablement graissée à l’huile. Faites revenir des oignons émincés dans de l’huile, mais sans les faire roussir, de façon à obtenir une purée compacte. Mélangez alors la préparation avec deux noisettes de pissalat (de peis salat, poisson salé. Condiment pâteux, de fabrication traditionnelle à Nice et à Antibes, obtenu à partir d’une macération au sel d’alevins de sardine – la poutine – et d’aromates. Devenu rare, le pissalat, qui a donné son nom à la pissaladière, est remplacé de plus en plus aujourd’hui par de la crème d’anchois). Salez et poivrez. Piquez la pâte avec une fourchette et étalez la mixture sur laquelle il n’y a plus qu’à ajouter quelques filets d’anchois dessalés et une poignée de petites olives noires niçoises. Faites cuire au four doux durant environ une demi-heure.

JC..... dit: à

rose dit: 24 mai 2017 à 18 h 08 min
« Je ne suis pas raciste. »
Patience !

Ken Loach, mort, sera devenu intelligent …
Patience !

hamlet dit: à

baroz : vous auriez une bonne recette pour la socca ?

hamlet dit: à

baroz, vous êtes de Nice ou de Cannes ?

hamlet dit: à

baroz, la dernière fois que je suis allé à Nice j’ai voulu retourné au « coco beach », avant c’était un petit resto populaire, tous les niçois y allaient, restau pas cher, parking gratuit..
et là : que des russes, restau à 80 boules mini, même prix pour laisser sa bagnole dans un parking bourré de Bentley.

c’est nul de voir que le pognon a expulsé les niçois de leurs lieux « traditionnels », et parès on s’étonne qu’ils votent pour le fn….

JAZZI dit: à

Nice, par ma mère, Cannes par mon père, hamlet.
Ma mère ne faisait pas la socca, nous en mangions uniquement sur place, dans les tavernes du Vieux Nice : un pur moment de mémoire collective culinaire ! Le tout arrosé d’une fraîche piquette locale, noir rosé ou blanc…

Connaissez-vous Catherine Ségurane, hamlet et rose ?

rose dit: à

Non, je ne connais pas catherine ségurane jazzi

rose dit: à

hamlet à 20h37

il y a 15 ans de cela on mangeait encore ds des bistrots des fruits de la mer, des coquilles saint jacques au beurre à l’orange à Cannes, le long du port, hors tout grand restau. C’était bon, c’était chouette

rose dit: à

ça ne se fait pas la socca s’achète et on la mange tout de suite

rose dit: à

JAZZI dit: 24 mai 2017 à 20 h 23 min

je ne connaissais pas l’existence du pissalat, je le découvre en vous lisant. Et je fais une pâte à pizza, pas à pain; J’essaierai votre recette. On le trouve facilement le pissalat ?

rose dit: à

qu’est ce que cela veut dire JJJ ?
a été adopté à l’unanimité – 5 abstentions

Chaloux dit: à

A lire, Nouveau Monde éditions, 6 euros, Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, de Karl Marx, qui commence par ces lignes légendaires:

« Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands évènements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. Caussidière pour Danton, Louis Blanc pour Robespierre, la Montagne de 1848 à 1851 pour la Montagne de 1793 à 1795, le neveu pour l’oncle. Et nous constatons la même caricature dans les circonstances où parut la deuxième édition du 18 brumaire. »

Marx ne peut évidemment pas nous dire, à l’époque où il écrit ce texte, comment, après tragédie et farce, qualifier la troisième incarnation.
Nous le saurons bientôt.

rose dit: à

Nicolas dit: 24 mai 2017 à 19 h 32 min

eh bien, jade Lagardère non plus ne le déteste pas. Vous avez d’excellentes fréquentations.

rose dit: à

Chaloux dit: 24 mai 2017 à 21 h 16 min

dans Caligula de Camus, de belles remarques aussi sur ni le pouvoir ni l’argent ne mènent à quoi que ce soit, seule la pauvreté permet de progresser. Pas besoin de cours.

D. dit: à

Je vais répondre à la place de Jacques Barozzi, Hamlet : cela ne vous regarde aucunement.

rose dit: à

moi je dirai bien le tyran mais je n’ai aucune preuve juste des prémonitions comme j’ai rêvé de sang toute la nuit du drame et me suis levée à trois heures du matin pour me rendormir difficilement;
Faut rester calme c’est un impératif. Garder la tête haute contredire si nos croyances sont bafouées (sans y mêler la religion) nos croyances de vie.

Ce soir une petite fille m’a parlé. C’est un signe. Une petite française issue de l’immigration, huit ans environ.

On a parlé de son vélo. Je lui ai appris que ce qu’elle nommait le moteur s’appelait la dynamo. Elle m’a demandé si son vélo était beau je lui ai dit magnifique. Belle et intelligente. C’était un peugeot bleu, elle était habillée d’un pantalon rose.

D. dit: à

Jacques, il faut faire revenir les oignons en cocotte, pour ne pas les roussir. Pas à la poêle. Cela mérite d’être précisé.

rose dit: à

moi je veux bien jeanne dans india song. T’as déjà le moral plombé, t’as plus qu’à chercher la corde pour te pendre.

D. dit: à

Une petite française issue de l’immigration avec un Peugeot bleu ? C’est hautement improbable. Je ne vous crois pas, Rose.

rose dit: à

salut à tous

bonne soirée

Chaloux dit: à

Le problème n’est pas moral, Rose. Si c’était le cas, il suffirait d’avoir lu les Évangiles, quelques maximes de moralistes et cinquante pages bien choisies de Voltaire. Le problème est politique. Notre situation ressemble à la fois à Brumaire et à 1848. Marx fait le pont entre les deux d’une manière géniale. A lire également le 1848 (trente journées qui ont fait la France) de Henri Guillemin que je vais relire ce week-end.

closer dit: à

« Connaissez-vous Catherine Ségurane, hamlet et rose ? »

Pourquoi tu ne me demandes pas à moi si je connais Catherine Ségurane, Annibal? Evidemment que je la connais!

Delaporte dit: à

« Le problème n’est pas moral »

Chaloux, vous n’êtes pas très ambitieux. Vous ne croyez pas qu’avant toute chose il faudrait savoir où se situe le bien et le mal ? Ceci étant, les Evangiles , c’est bien plus qu’une histoire de morale. D’ailleurs, cela vous dépasse complètement.

Delaporte dit: à

D’ailleurs, même chez Marx, même dans le 18 Brumaire, le problème est moral. C’est dire…

l'ombrelle des talus dit: à

Ce soir une petite fille m’a parlé. C’est un signe. Une petite française issue de l’immigration, huit ans environ.
On a parlé de son vélo.

Lui avez-vous parlé de votre vote Le Pen ? De vos motifs ?

bérénice dit: à

21h03 Rose , vus et entendus il y a quelques jours.
En passant sur la nationale rapidement observé une nuée non identifiée au ventre jaune .
Chaloux a l’air de se prendre de passion pour notre situation politique , je ne sais trop si la caser dans un genre appartenant au registre théâtral m’aidera à accepter ce que j’en perçois.

JAZZI dit: à

C’est la Jeanne d’Arc locale, rose. Elle s’illustra durant le siège de Nice, en 1543. Catherine Ségurane, une jeune lavandière de la vieille ville, s’illustra en galvanisant les troupes aux remparts du château, où elle réussit à arracher un étendard à un mauresque qu’elle assomma avec son battoir. Le conflit opposait François 1er, qui voulait récupérer le comté de Nice rattaché au duché de Savoie, sous tutelle de l’empereur Charles Quint. Le siège de Nice dura huit semaines, opposant 3000 Savoyards et Niçois aux 20 000 soldats de François 1er, allié au Turcs et aux corsaires barbaresques de Barberousse, plus quelques mercenaires italiens. La légende raconte que la Vierge lui serait apparue au pied de la porte fortifiée qu’elle défendait. Contre toute logique, Nice triompha ! Et depuis, Catherine Ségurane, est devenue le symbole de la résistance niçoise…

Janssen J-J dit: à

21.11 c une formule maladroite. Je crois qu’il voulait dire : Hormis 5 des présents qui se sont abstenus, tous les autres ont voté à l’unanimité dans la même sens. Si tu décomptes les abstentionnistes, ça faisait quand même une majorité absolue.

Chaloux dit: à

Delaporte, Les Evangiles dépassent tout le monde, vous y compris.

Delaporte dit: à

« Delaporte, Les Evangiles dépassent tout le monde, vous y compris. »

Bien sûr qu’ils me dépassent. Mais moi je me garde de commentaires trop hasardeux. Je me fais tout petit.

Chaloux dit: à

Bérénice, je ne me passionne pas pour la situation politique. Je me passionne pour le surgissement de l’Histoire.

Chaloux dit: à

Delaporte, je ne veux pas vous accabler, mais en matière de commentaires hasardeux vous êtes tout de même une pointure. D’ailleurs, dans une vie, une seule chose compte, l’intuition, et vous en êtes assez dépourvu.

Delaporte dit: à

« Je me passionne pour le surgissement de l’Histoire. »

Il se prend pour Hegel apercevant Napoléon !

bérénice dit: à

Hamlet Pourquoi le monde devrait-il exclusivement celui des humains pour être monde, vous voyez bien qu’en lui ôtant quantité de caractéristiques qui ne sont pas le fait de l’homme, il ne ressemblera bientôt plus à rien ou si, il ressemblera enfin à l’Homme, triste vision .

bérénice dit: à

Chaloux, trouvez vous que l’Histoire surgisse présentement?

Chaloux dit: à

D’ailleurs, Delaporte, on ne parle pas bien et mal à ceux qui n’en ont cure.

Chaloux dit: à

Hegel m’a toujours emmerdé.
Bérénice, ce qui m’intéresse, c’est la répétition. Relisez l’extrait de Marx. La répétition, c’est passionnant. Eliade dit que l’homme primitif n’est lui-même que lorsqu’il imite. La répétition, de la tragédie à la farce, en attendant le troisième volet qui n’est pas encore qualifié, est donc une part primitive.

Delaporte dit: à

« Hegel m’a toujours emmerdé. »

Là, vous aggravez considérablement votre cas, Chaloux, vous ne croyez pas ? A votre place, j’arrêterais de poster des propos inconsidérés et j’irai m’instruire.

JAZZI dit: à

Non, rose, on ne trouve plus de « poutine », mais ma mère recourais déjà à la purée d’anchois, juste une pointe.

Chaloux dit: à

A votre place, Delaporte, j’iraiS non pas m’instruire (ça ne donnerait rien) mais me coucher.

Delaporte dit: à

« A votre place, Delaporte, j’iraiS non pas m’instruire (ça ne donnerait rien) mais me coucher. »

Encore une erreur mon pauvre Chaloux. Il est toujours possible de s’instruire, même quand on a peu de moyens intellectuels (comme vous, apparemment). Et merci pour vos leçons d’orthographe, c’est déjà ça.

bérénice dit: à

Pensez vous que l’homme à l’ère de l’économie dominante soit un primitif, il a prouvé qu’il était capable d’invention, il ne pourrait sans s’ennuyer imiter, répéter , sinon au hasard dans cette idée du cycle: une tragi-comédie ou une comédie tragique ?.

Chaloux dit: à

Justement, Bérénice, c’est ce qui m’intéresse. Répétition ou rupture, -donc invention? C’est la question que pose non pas l’ère présente, qui est à mon avis déjà pliée, mais ce qui va venir après.

bérénice dit: à

Nous n’y serons plus mais nous laissons des descendants , leur conseilleriez-vous de se reproduire ?

Delaporte dit: à

Je voudrais juste noter à l’intention de Chaloux que « la répétition » est un thème plutôt kierkegaardien que marxien. Chaloux va emmêler Bérénice dans un entrelacs de concepts dont personne ne pourrait venir à bout ! Chaloux est vraiment un nul.

bérénice dit: à

Delaporte, vous étiez enseignant, quelle était votre matière, philo?

Sergio dit: à

Delaporte dit: 24 mai 2017 à 22 h 37 min
leçons d’orthographe

Non mais justement pour éviter cela il nous faudrait cette fameuse fonction « edit », sinon on est piégé, ça bricole pour essayer de redresser pire que dans les marais du Pripet…

Editer pour éviter, quoi !

christiane dit: à

Hamlet, je vous ai lu. Pas de poncifs, ce soir, mais un questionnement intéressant sur la présence de ce corbeau. Voilà de quoi il s’agit, un spectacle donné à Avignon dans la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon / de Pascal Quignard / avec Marie Vialle et Pascal Quignard.
La Rive dans le noir – Une Performance de ténèbres
Une boîte noire, au sein de laquelle une comédienne (Marie Vialle), un écrivain (Pascal Quignard) et deux oiseaux font l’expérience de l’obscurité. De la possession. De la métamorphose. Une performance à la lisière du chamanisme, dédiée à la mémoire de la chorégraphe et danseuse Carlotta Ikeda.
« L’écriture de Pascal Quignard a un rythme et une langue à part, extrêmement particuliers, avec des à-coups, des sortes d’instabilités. C’est cela qui m’a immédiatement plu, lorsque je l’ai découverte. Et cela m’a donné envie de la mettre en scène (ndlr, Marie Vialle a créé trois œuvres de l’écrivain). Je trouve aussi que, dans ses textes, les personnages féminins sont très libres. Ils suivent de près leurs désirs. Cette dimension me touche énormément. La relation qui nous lie, Pascal et moi, depuis une dizaine d’années, m’est très précieuse. Nous avons toujours une grande joie et un grand amusement à fabriquer des choses ensemble. Nous fonctionnons sur un double mode : avec des moments de partage, de grande complicité, et d’autres où nous sommes à distance, solitaires. Car nous avons chacun un grand respect des périodes où nous travaillons l’un sans l’autre : lui à l’écriture, moi à la mise en scène ou l’interprétation. La Rive dans le noir est le premier spectacle pour lequel nous sommes tous les deux sur le plateau. Il est né à la suite de la disparition de Carlotta Ikeda, en 2014.Des poussées de musiques, d’images, de présences, de textes…Pascal était très lié à elle. Ils ont effectué une longue tournée ensemble, à l’occasion d’un spectacle sur Médée. Je crois qu’il a eu envie de poursuivre cette expérience du plateau avec moi. C’était aussi une façon, pour lui, de rendre hommage à Carlotta Ikeda. Il a écrit La Rive dans le noir, avec l’idée que nous partagions tous les deux la scène avec des oiseaux : un corbeau et une chouette effraie. Dans ce spectacle, Pascal fait revenir des personnes, des êtres ancestraux, des sons d’oiseaux, des souvenirs. Car pour lui, le théâtre, c’est ça : c’est faire revenir des choses. On est donc un peu comme dans un rêve. On assiste à des poussées de musiques, de bruits, d’images, de présences, de textes… Le fait d’être en scène avec des oiseaux est quelque chose de très fort pour moi. Des oiseaux qui accomplissent, au fur et à mesure qu’avance la représentation, des apparitions de plus en plus surprenantes. La Rive dans le noir nous ramène à quelque chose d’archaïque, nous place, au sein du monde du vivant, au même endroit que ces animaux. » (Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat pour le Journal « La Terrasse » (Publié le 26 juin 2016 – N° 245)

Chaloux dit: à

Delaporte dit: 24 mai 2017 à 22 h 49 min

Delaporte, vous êtes un emmerdeur et un con. la répétition est le thème même du livre de Marx. Maintenant que les grands ainés sont morts ou ont choisi de disparaitre, il ne reste plus ici que des serins.

christiane dit: à

Toujours pour Hamlet,
J’ai lu vos impressions sur ces deux étranges photos qui ont donc été prises pendant le spectacle par Richard Schroeder.
« La légende est formelle : c’est après avoir vu Blow Up que Richard Schroeder décida de faire du rock et du cinéma en devenant photographe. Le film était interdit aux moins de 16 ans, Richard en avait quinze, et le garçon tînt parole. Il n’en a pas vingt quand le grand Jacques Rouchon – son parrain – le prend comme assistant et lui apprend le métier : faiseur d’images, un beau métier. Premières publications, premières pochettes d’albums, premiers travaux personnels. Le cinéma suit, avec lui les rencontres, Lynch, Cronenberg, De Palma… Plus encore que faire des images Richard aime la rencontre. Passer quelques heures en compagnie de tel ou tel artiste, écrivain, comédien, cinéaste, musicien, autant qu’avec les anonymes, rencontrer la personne puis la photographier. C’est sans doute pour cela que ses photos ne ressemblent pas aux autres, comme s’il captait une petite part du mystère en chacun, face secrète, face cachée, dénicher l’être humain en nous. Photographier les stars comme des inconnus, et les inconnus comme des stars, dit-il. Images de presse, affiches de films, de pièces, publicité, courts-métrages, clips, photos d’art ou d’essai, passion du noir et blanc, mais recherche en couleurs, tant de mondes qu’il embrase sans jamais s’y noyer. Êtres à visages humains, natures pas vraiment mortes, photos qui bougent encore. »(fragments de la bio trouvée sur son site en cliquant sur le lien mis à la fin du billet)

rose dit: à

JAZZI dit: 24 mai 2017 à 22 h 07 min
C’est la Jeanne d’Arc locale…où elle réussit à arracher un étendard à un mauresque qu’elle assomma avec son battoir
extraordinaire !

Je note. Merci de la découverte.

rose dit: à

je note aussi. Le problème n’est pas moral. J’entends.
Le problème c’est le moral.

Autour de moi des gens très fatigués.
Nous sommes fatigués. Or, s’agit de rester en forme.
Vais m’entraîner au battoir.

Chaloux dit: à

Blabla/Delaporte, mêmes méthodes. Maintenant que c’est possible, on devrait les marier.

rose dit: à

Janssen J-J dit: 24 mai 2017 à 22 h 11 min

je veux bien là encore : mais 5 sur 500 ce n’est pas la même chose que 5 sur 50. Un peu flou, non ?

rose dit: à

. Notre situation ressemble à la fois à Brumaire et à 1848.

euh.
d’accord.

rose dit: à

Je me passionne pour le surgissement de l’Histoire.

c’est très beau ça.

rose dit: à

JAZZI dit: 24 mai 2017 à 22 h 33 min

je suis dans un petit pays. Je crois que je peux encore en trouver. On dit la poutine je crois bien ce sont des oeufs un peu orangés & compacts. J’ai déjà vu. Je vais chercher.

rose dit: à

Moi aussi cela me passionne la répétition. N’empêche tragédie tragédie ; je ne vois guère où se niche la part de comédie.

christiane dit: à

Enfi, Hamlet, je ne partage pas vos impressions sur l’écriture de Pascal Quignad.
A chacun ses préférences… En ce moment pour P.Edel et M.L, c’est Flaubert, pour moi, une écriture clandestine, celle d’Henry Bauchau. Je relis certains de ses romans édités par Actes Sud : « L’enfant bleu », « Gengis Khan », « Œdipe sur la route », « Antigone », « Le Journal d’Antigone », « Le Boulevard périphérique » et son « Journal »…
Bonne soirée.

Delaporte dit: à

« Delaporte, vous êtes un emmerdeur et un con. la répétition est le thème même du livre de Marx. »

Chaloux, vous vous enfoncez vous-même… Si vous y tenez !

Delaporte dit: à

Maintenant, on va quitter un peu Chaloux, qui nous les brise, et, comme il est presque minuit déjà, on va regarder ce que nous a concocté Chevillard sur son blog. Cela va peut-être nous changer les idées à tous.

Delaporte dit: à

La journée d’hier n’avait pas été très bonne pour Chevillard. Il nous parlait vaguement de Claude François, le chanteur, dont il avait acheté des CD pour je ne sais plus quelle opération écologique. Bref, on n’y comprenait rien. J’avais moi-même décidé de zapper l’épisode chevillardesque, attendant des jours meilleurs. Cela m’étonnerait que ce soir cela soit plus concluant. Sait-on jamais ?

Delaporte dit: à

On est toujours déçu, avec Chevillard. Là, on attend que le « maître » publie sur son blog ses nouveaux aphorismes du jour. Peut-être une bonne surprise ? Hélas, non. D’avance, on peut dire que ça sera encore raté.

Delaporte dit: à

C’est asse marrant de retrouver la même bande d’abrutis sur Internet, pratiquement tous les jours. Des être malfaisants qui n’ont rien d’autre à faire. L’abstention, seule faculté intellectuelle raisonnable, n’est pas leur fort.

Delaporte dit: à

« la même bande d’abrutis »

Y compris moi-même, comme me le dénonce une voix intérieure qui ne fait aucune concession.

D. dit: à

Le pissalat ? Rien de plus rare de nos jour.
On a comme succédané la crème d’anchois. Mais ça ne vaut pas un bon pissalat niçois.

Chaloux dit: à

Ça dépend de ton répertoire, Nicolas. Les Wurlitzer, comme la plupart des petits pianos console américains ont un son d’épinette en fer blanc et un clavier ultra mou qu’on ne peut pas travailler. Les moins chers et les plus solides, Petrof -on en trouve des pas cher-, Weinbach, Rippen -excellents pianos hollandais-, Hellas, Niendorf, Hupfeld, et même le petit Elcké, dernier modèle fabriqué, (mécanique Schwander, je crois). J’en ai joué un il y a quelques temps dans un dépôt-vente, 250 euros, très convenable. Mais il faut regarder un tas de choses, l’état de la table, des marteaux, des feutres, des cordes, de la mécanique, des chevalets, fuir la rouille, les taches d’eau, les fentes de cadre, etc. préparation indispensable. L’idéal c’est de trouver un piano dont un enfant a joué pendant six mois et qu’on a oublié dans un salon ou une chambre pendant vingt ans. Innombrables et souvent bradés. Prévoir tout de même 300 euros de réglage par un spécialiste.
La première chose à faire est de regarder la couleur du bois des touches (sous le revêtement des touches blanches). Si le bois a gardé sa couleur, le piano n’a pas été joué, si c’est très foncé, il est rincé.

XYZ dit: à

Carlotta Ikea?
Une deuxième mort…

renato dit: à

« ENTRE LE NÉANT ET LE CHAGRIN, JE CHOISIS LE CHAGRIN » (Faulkner ?)

Statistiquement le chagrin est moins angoissant, le néant plus amusant… Évidemment le chagrin est économiquement plus porteur, reste que le néant est résolument élégant ce que l’on ne peut pas dire du chagrin…

JAZZI dit: à

« Pourquoi tu ne me demandes pas à moi si je connais Catherine Ségurane »

Qu’est-ce que tu en as à dire, closer ? On ne sait pas si elle a vraiment existé…

Delaporte dit: à

ENTRE LE NÉANT ET LE CHAGRIN, JE CHOISIS LE CHAGRIN

C’est le genre de phrase qu’il faut remettre dans son contexte. Ce n’est pas une phrase de moraliste, mais de romancier. Il faut préciser ce qui a bien pu la susciter. C’est de la littérature matérialiste.

rose dit: à

normal adaptation aux évènements.

Laura Delair dit: à

8:55, cette phrase est celle d’un grand romancier WILLIAM FAULKNER et se trouve dans « Si je t’oublie, Jérusalem » (Les palmiers sauvages)

bouguereau dit: à

vas mourir raclure de dlakeupu de chyote

bouguereau dit: à

Le pissalat ? Rien de plus rare de nos jour

si les gaulois n’avoit pas leur passion pour le pinard et les romains pour le pissalat..ils mangeaient mal..faut toujours se méfier des jaloux dirait rénateau citant jules césar parlant à vercingétorisque

bouguereau dit: à

Je me passionne pour le surgissement de l’Histoire

dans sa cuisine mon larbin est toujours à crainde les coups de pompes impromptus dans l’cul

bouguereau dit: à

Surtout qui a des méchants obèses comme dirait Truffaut…

le seul mec bien et prop sur lui dans jurassic parc c’était le gros hinformaticien serdgio..c’est hun peu le déousse ex machina..sans lui la création srait une chienlit

closer dit: à

« On ne sait pas si elle a vraiment existé… »

On ne sait pas si elle a vraiment montré ses fesses Annibal, mais il y a eu une héroïne niçoise…On invente pas un truc pareil à partir de rien.

closer dit: à

« Je relis certains de ses romans édités par Actes Sud : « L’enfant bleu », « Gengis Khan », « Œdipe sur la route », « Antigone », « Le Journal d’Antigone », « Le Boulevard périphérique » et son « Journal »… »

Elle est vraiment trop forte Christiane! Elle lit sept bouquins à la fois et dans deux jours elle nous fera une critique détaillée…

On peut pas suivre.

Nicolas dit: à

En même temps Closer ca fait 2000 ans que les chretiens nous bassinent avec les aventures d’un mec qui n’a jamais existé, moi je dit ca….

Nicolas dit: à

Chaloux, c’est certain qu’acheter une antiquité c’est prendre un risque, pour un son plus doux y’a le Rhodes, et pour un son encore plus doux il faut bien choisir l’enceinte pour l’amplifier. Fender en fait de très convaincante à lampe, très chaude ou l’on peut également utiliser une cabine Leslie. Et pour la touche suffit de savoir jouer https://youtu.be/jK33V7FGjd8

Bloom dit: à

Lequel Faulkner choisissait invariablement la néantisation par le Bourbon pour étancher un chagrin inextinguible…Voir « Barton Fink », des Coen bros.

Laura Delair dit: à

Notre JC est monté au ciel, qu’il y reste, nom de dieu

JAZZI dit: à

« On ne sait pas si elle a vraiment montré ses fesses »

Et elle se serait torché avec l’étendard pris aux barbaresques, ce qui les aurait choqué et mis en déroute ! Un exemple à suivre…

JAZZI dit: à

Entre le néant et le chagrin, moi aussi je choisi le chagrin, c’est métaphysique !

JAZZI dit: à

Donald Trump et Mélania, c’est Sancho Pança qui aurait épousé Dulcinée, avec sa mantille !

bouguereau dit: à

sancho c’était pas un méchant gros baroz..toi tu fais des neoils doux à la nsa

bouguereau dit: à

la néantisation par le Bourbon

ça c’est néantise moi softly

bouguereau dit: à

Entre le néant et le chagrin, moi aussi je choisi le chagrin, c’est métaphysique !

tout y m’échappe..fzons mine d’ête l’organisateur dmoi même..kabloom a raison c’est bien des divagations dsoulot dvant une porte de pub fermée

gardel dit: à

Renato et Delaporte, respectons l’ordre des mots:dans la fin de « The Wild Palms », Wilbourne dit : « between grief and nothing I will take grief ».

rose dit: à

Le deus ex machina descend des cintres et dénoue une situation devenue inextricable.

rose dit: à

Je l’aime bcp.
C’est un peu mécanique mais tant pis.

Bloom dit: à

ca fait 2000 ans que les chretiens nous bassinent avec les aventures d’un mec qui n’a jamais existé, moi je dit ca….

Mais qui a fait l’objet d’un très beau films, L’Evangile selon St Matthieu, de PP Pasolini. Et a inspiré des musiques & des architectures sublimes.
Je remets ça avec Emma Kirby chantant Les leçons des ténèbres de Couperin – the music of the spheres…

Delaporte dit: à

Les historiens de l’époque ont évoqué le Christ : Tacite, Suétone, notamment. Avant de se faire un jugement, en effet pourquoi ne pas allers dans cette direction, afin d’établir ou non l’existence réelle de Jésus, et puis donc, ensuite, un peu plus en avant encore, celle de Dieu ?

Delaporte dit: à

Les prophètes d’Israël ont porté témoignage que Dieu existait. Avant de se prononcer par la négative, il serait intelligent d’y aller voir. Tout ça, c’est dans la Bible. Il paraît que c’est le livre le plus lu au monde, après le catalogue Ikéa.

Delaporte dit: à

Si vous utilisez le moyen de cette méthode historique, il vous suffira d’à peine une heure ou deux pour vous faire un début d’idée – sur une question pour le moins essentielle. Selon que vous optez pour l’existence ou l’inexistence de Dieu, cela changera radicalement votre vie. Votre vie ne va pas aller dans la même direction. Donc, il ne faut pas se tromper !

Delaporte dit: à

Et alors, me demanderez-vous, les phrases de ce jour proposées par Chevillard sur son blog ? Eh bien, c’est lamentable, comme de coutume. Au lieu de parler de sujets qui élèvent un peu l’être humain, il se consacre à le faire aller vers le bas, la facilité, la vulgarité, l’infantilisme. Ce n’est pas lui qui nous donnerait des tuyaux sur Dieu ou sur Jésus ! Non, de quoi parle-t-il ? De tout et de rien, comme un babillage creux, vide, caractéristique de l’écrivain raté qu’il est. Ici, il prend le mot « hara-kiri » et le met en relation avec « selfie », en chapeautant le tout par l’adjectif « con ». Et voilà le travail, d’une insondable bêtise :

« Aussi con, le selfie, que le hara-kiri. »

Nicolas dit: à

À mon humble avis l’intersection est un rond point à multiple sortie sinon comment expliquer que l’on loue Dieu et que en même temps on veuille abolir son grand œuvre?

closer dit: à

« En même temps Closer ca fait 2000 ans que les chretiens nous bassinent avec les aventures d’un mec qui n’a jamais existé, moi je dit ca…. »

C’est ce que dit Onfray, Nicolas, mais il est bien seul. Entre autres signes de l’absurdité de cette position, le fait que jamais aucun ennemi du christianisme ne l’ai invoquée dans les premiers siècles, même pas aux origines (du temps de Saint Paul par exemple), alors qu’il était encore facile de démontrer qu’un type supposé mort trente ans plus tôt n’avait en fait jamais existé…

DHH dit: à

@Jazzy
Est-ce que le pissalat a quelque chose à voir avec le garum,ce condiment à base de poisson maceré en usage dans la Rome antique ?
Et avec le nuoc mam, dont mon prof de latin nous disait que c’etait en quelque sorte la denomination moderne du garum?
merci

Delaporte dit: à

Onfray n’est pas du tout objectif, il invente autour de tout ça un véritable roman, fruit de son imagination, et de sa personnalité troublée par une enfance maltraitée. Au vu du résultat de son dernier livre, on ne pourrait conseiller à cette brillante intelligence qu’une cure psychanalytique, du moins quand il aura le vé l’a priori sur cette thérapie qui lui ferait certainement un bien fou, et écrire de meilleurs livres.

Nicolas dit: à

Mouais, on peut aussi remarquer que n’existant aucune preuve formelle ce devrait être le doute qui prévaut mais bon… Et puis l’athéisme existait avant Dieu et les boudhistes et les hindouistes s’en désintéressent fortement. Brefle, l’important ce n’est sans doute pas de prouver son existence, l’important c’est de croire, question de rond pont sans doute, et si vous avez des lubies prosélytes sachez que je vous souhaite bon chance. Hier encore j’étais à un poils de b.hite de me convertir.

christiane dit: à

@Closer dit: 25 mai 2017 à 10 h 49 min
Bonjour,
pourquoi sept jours ? L’été est propice à la lecture et je n’aime rien tant que relire un auteur qui m’a intéressée au fil du temps. Je déguste, j’alterne avec d’autres lectures, avec de l’écriture, du dessin, de longues marches et même un peu de cuisine. Ce matin, équeutant des haricots verts, j’ai retrouvé une odeur délicieuse, celle partagée dans un potager à flanc de colline, à écarter un peu les feuilles des plants de haricots pour choisir ceux qui étaient arrivés à maturité, puis les poser dans un panier, puis…
Ce qui m’importe, également : retrouver les passages que j’avais soulignés, les pages délicatement cornées pour les lire à nouveau, comprendre si ces marques ont changé ou pas et pourquoi.
Ces retrouvailles sont venues par hasard, je cherchais un ouvrage dans mes piles de livres et je suis tombée sur « Antigone »… j’ai tiré le fil « Bauchau », le reste a suivi… « L’enfant bleu », c’est le premier livre que j’ai lu de lui. Une psychiatre qui communique avec un ado à travers ses dessins… Un ami me l’avait conseillé. J’ai un peu perdu de vue l’ami mais pas le livre, ni l’auteur.

christiane dit: à

Pour Laura,

Rectificatif paru sur Libération le 31 juillet 1997 à propos du texte de Juan José Saer sur le chapitre 31 de Sanctuaire paru à l’occasion de «l’Eté Faulkner» dans Libération du 24 juillet. « C’est par erreur que la citation des Palmiers sauvages était traduite: «Entre le chagrin et le néant, je choisis le néant.» Il fallait lire: «Entre le chagrin et le néant, je choisis le chagrin.» Tous les faulknériens auront rectifié d’eux-mêmes (ainsi que les godardiens, puisque Jean Seberg lit et traduit cette phrase pour Jean-Paul Belmondo dans A bout de souffle). »

JC..... dit: à

La Foi n’ayant pas besoin de preuves, cela montre combien croire en « l’existence » réelle d’un dieu est stupide, d’un point de vue rationnel.

Pour le reste, avoir la Foi est une distraction comme une autre ! On peut aimer l’idée que la terre est plate …

Phil dit: à

Fortiche, Christiane, qui rappelle enfin Godard. Au menu ce soir, vos haricots atomiques

Bob dit: à

« Tout ça, c’est dans la Bible. »

entre lire et croire…
(Et puis ‘exister’ ne veut pas dire ‘ressusciter’ )

christiane dit: à

Les palmiers sauvages…
A bout de souffle – Godard
« Patricia : – Tu connais William Faulkner ?
Michel : – Non…, qui est-ce ? Tu as couché avec lui ?
Patricia : – Mais non, mon coco.
Michel : – Alors je me fous de lui… Enlève ton Jersey.
Patricia : – C’est un romancier que j’aime bien. Tu as lu Les palmes sauvages ?
Michel : – Je te dis que non… Enlève ton chandail.
Patricia : – Ecoute. La dernière phrase, c’est très beau : « Between grief and nothing. I will take grief. ». Entre le chagrin et le néant, je choisis le chagrin… Et toi, tu choisirais quoi ?
Michel : – (…) Le chagrin, c’est idiot. Je choisis le néant. C’est pas mieux, mais le chagrin, c’est un compromis. Faut tout ou rien. Puis maintenant, je le sais.. »

(Enfin, le titre de cette nouvelle de Faulkner, c’est plutôt « Les palmiers sauvages » (The Wild Palms) ou  » Si je t’oublie Jérusalem »( If I Forget Thee Jerusalem) – titre qu’avait refusé le premier éditeur. L’histoire triste, pleine de souffrance de Charlotte et Harry qui oublient de s’aimer à force d’aimer mal. Un amour vénéneux. Beaucoup de vent de de pluie. Séverine Chabrier en a fait une belle adaptation à Berthier en 2016.

Phil dit: à

et la belle Jeanne Seberg d’Arc, Christiane, vous pensez que c’est l’affreux Ajar qui l’a brûlée sans bucher ?

XYZ dit: à

La cruaute des tout a l’ego – creer un personnage comme madame rosa et foutre en l’air la vie derriere soi des autres…pas d’bon sens, pas d’allure… Seberg vs Iceberg…

XYZ dit: à

La cruaute des tout a l’ego – creer un personnage comme madame rosa et f.utre en l’air la vie derriere soi des autres…pas d’bon sens, pas d’allure… Seberg vs Iceberg

Laura Delair dit: à

Non, Christiane, « Les palmes sauvages » n’est pas une nouvelle, c’est l’un des deux textes, avec « Vieux père », qui constitue un ROMAN : « Si je t’oublie, Jérusalem » (lire à ce sujet les commentaires éclairés de François Pitavy dans La Pléiade)

Laura Delair dit: à

LES PALMIERS SAUVAGES

Sergio dit: à

– Tu seras chevêche…

C’est sir Stephen qui dit cela à O !

Delaporte dit: à

« entre lire et croire… »

Il y a nécessairement un lien. C’est le fruit d’une expérience personnelle du texte. Il est vrai que si l’on n’y a pas réfléchi avant, cela ne veut rien dire.

Bloom dit: à

Ce roman de Faulkner, accouché dans la douleur (et le bourbon), ne se déroule pas comme presque tous les autres dans le comté de Yoknapatawpha, mais dans la basse vallée du Mississippi, à la Nouvelle Orléans & dans le Nord et l’Ouest des US of A. L’imagination de Faulkner embrasse bien plus que le vieux Sud.Tout sauf un régionaliste à la Giono, le père Faulkner.
« Vieux père/Old Man », est une allusion à la chanson Ol’ Man River (surnom du Mississippi) immortalisée par Paul Robeson.
Ceux qui ont pu approcher le fleuve « découvert » par l’Espagnol de Soto au 16e s auront été fasciné par ses eaux rouges…
(4’s’, 3 ‘i’ & 2 ‘p’)

Bloom dit: à

De Soto a remonté le Mississippi vivant et l’a redescendu mort.Cruelle navette…

Delaporte dit: à

Quelques conseils trouvés dans Actualités littéraires à destination de ceux qui s’improvisent grand débatteur et qui n’ont pas le fond nécessaire. Comme Chaloux hier soir qui me cherchait à propos de philosophie :

« Si vous n’êtes pas calé, sortir la carte philo peut être très risqué. Ne perdez pas de vue que votre interlocuteur pourrait vous lancer sur la psychanalyse freudienne, la dialectique hégélienne ou le pessimisme pascalien. Et personne n’a envie d’être interrogé là-dessus. Pour ne pas avoir à fuir à toutes jambes, alternative efficace mais au final peu polie, trouvez-vous une bonne anthologie de textes philosophiques à potasser. »

bouguereau dit: à

Faulkner embrasse bien plus que le vieux Sud.Tout sauf un régionaliste à la Giono, le père Faulkner

pourquoi foutre cul faut il que tu hansence toujours au sang du collabo kabloom..gaffe..les procédés sont toujours a ses débours

bouguereau dit: à

Faulkner embrasse bien plus que le vieux Sud.Tout sauf un régionaliste à la Giono, le père Faulkner

pourquoi phoutre cul faut il que tu hansence toujours au sang du collabo kabloom..gaffe..les procédés sont toujours a ses débours

bouguereau dit: à

À mon humble avis l’intersection est un rond point à multiple sortie sinon comment expliquer que l’on loue Dieu et que en même temps on veuille abolir son grand œuvre?

nico y cause comme un sinode..

bouguereau dit: à

Pour le reste, avoir la Foi est une distraction comme une autre !

c’est vrai..et hen faut essayer dpas trop dgacher leur plaisir aux gens..c’est pas facile..et c’est trop souvent hun plaisir d’athé

bouguereau dit: à

C’est sir Stephen qui dit cela à O !

yèçe soeur..

bouguereau dit: à

Faulkner embrasse bien

..c’était pourtant hun bon début

JAZZI dit: à

« trouvez-vous une bonne anthologie de textes philosophiques à potasser. »

J’y ai bien pensé, mais je n’ai pas vraiment le goût de la philosophie, Delaporte !

JAZZI dit: à

« Tout sauf un régionaliste à la Giono, le père Faulkner. »

Il est payé par Trump, Bloom ?
Tu préfères la Côte d’Azur ou la Californie ? Miami, peut-être…

bouguereau dit: à

y’a pas qu’sa gueule et l’cul des otes dans la vie baroz..c’est ça ton obstac épistémologique

christiane dit: à

Laura – 15h32
« … lui-même dira en 1949 les «deux histoires totalement distinctes».
Voir la totalité de l’article de Mathieu Lindon dans Libération :
http://next.liberation.fr/livres/2001/06/21/des-palmiers-a-salade_368764
Je n’ai pas lu la deuxième nouvelle, et n’ai pas l’édition de la Pléiade avec cette préface induisant que les deux nouvelles se répondent en un roman. Si vous la trouvez, je suis intéressée.
Par ailleurs, les nouvelles sont une écriture qui m’enchante, presque plus que les romans. (Annie Saumont – Reynold Price – Stefan Zweig – Borges – Alice Munro – R.Carver – F-H.Fajardie – H.Haddad…)

bouguereau dit: à

..donald en lecteur de folcnère..il est trop dans la picture pour en sortir

JAZZI dit: à

« Est-ce que le pissalat a quelque chose à voir avec le garum,ce condiment à base de poisson maceré en usage dans la Rome antique ? »

Là, vous m’en demandez trop, DHH. Mais il ne faut pas oublier que Nice fut romaine, sur les hauteurs de Cimiez. Ce pissalat, si je me souviens bien était à base de poisson, sans doute des anchois ou sardines ? Dans mon enfance, il n’y avait plus qu’un pêcheur de Cagnes-sur-Mer qui en produisait…

Phil dit: à

néron pissalat et caligula dans le marbre

JAZZI dit: à

« alors qu’il était encore facile de démontrer qu’un type supposé mort trente ans plus tôt n’avait en fait jamais existé… »

C’est un peu ce qui s’est passé pour Caterine Ségurane, closer !

DHH dit: à

@jazzi
miracle Google!
je sais maintenant que ce que je soupçonnais a du vrai
vous aviez donné votre langue au chat; alors je suis allée à tout hasard voir si je trouvais quelque lumière sur Google avec garum et pissalat comme mots clés
et « lux fit »
voila ce que j’ai trouvé
Garum et pissalat : de la pêche à la table, mémoires d’une tradition

Isabelle Daveau 1 , Eric Delaval 2 , Emmanuel Pellegrino 2, * , Myriam Sternberg 3 , Patrick Sabatier , Elise Poignant

il ne reste plus qu’a aller pêcher dans ce recueil d’articles savants aux nombreux auteurs pour savoir comment la recette initiale s’est conservée ou altérée

bouguereau dit: à

et caligula dans le marbre

dracul c’est toutenbronz

bouguereau dit: à

comment la recette initiale s’est conservée ou altérée

drh va nous faire des essaies sur son balcon à 30 degré à l’ombe..sinon ça vaut pas

JAZZI dit: à

DHH, quand vous connaitrez tout sur le pissalat, vous pourriez en fabriquer ? Il y a certainement un marché juteux à exploiter à grande échelle !

bouguereau dit: à

C’est un peu ce qui s’est passé pour Caterine Ségurane, closer !

mais pisque cloclo y te dit qu’elle s’est torchée havec la fransse..va niquer tes morts et ta mère baroz

bouguereau dit: à

baroz c’est un mauvais djin drh..y veut rien que la ruine et la désolation..havec l’imam ça spassrait pas comme ça

bérénice dit: à

néron pissalat et caligula dans le marbre

est-ce là tout ce qu’on sait d’eux? c’est peu!

bouguereau dit: à

et béré des coucou suisses..

Phil dit: à

dans l’index du Gibbon, bible des décadents, il faut take a look, Bérénice. M’est avis que le pissalat a dû recrépir l’empire romain plus d’une fois.

bérénice dit: à

J’ai parcouru rapidement vos commentaires et concernant la pissaladière, on dit qu’en fait ce nom fut donné à la spécialité en raison d’un problème d’évacuation qui accula les habitants de Nice à pisser dans le saladier à moins, comme certains courageux héroïques, de réfréner cette envie bien naturelle contre laquelle on ne peut néanmoins rien. On dit ensuite qu’après cela commença l’ère des grandes pollutions libérés que furent les comportements par cet épisode qui conduisit à vider le tout dans des pots puis à se débarrasser du contenu des pots dans la mer quel que soit la longueur du parcours à effectuer jusqu’à sa rive, les plus sales allèrent jusqu’à polluer les ruisseaux . Le terme pissaladière sert ainsi à réhabiliter un mot illustrant un épisode malencontreux dans l’histoire hygiénique du comté en édifiant la masse des gastronomes soucieux de conserver au récipient l’usage noble qui lui est affecté . Nicolas de Staël paracheva en immortalisant le saladier d’un peinture qui finit de lui rendre son honorabilité définitive, la salade représentée n’a cependant strictement rien à voir avec la célèbre recette qui dans l’attente d’être servie fait saliver nombre d’hommes, de femmes, d’enfants, de vieillards accompagnés de leur animal de compagnie attendant sagement au pied d’une table, levant un œil envieux vers leur maître avant de recevoir pour cadeau de bonne conduite un relief du repas consommé .

DHH dit: à

@jazzi
vous m’avez donné envie de creuser la question et j’ai trouvé un lien:
https://histoiredepates.net/2013/07/09/les-avatars-du-garum/
cela me confirme l’identité garum nuoc mam, et met en évidence la tecnique de production et les deux niveaux de qualité :garum (tres chic) et hallex(low cost)
lequel est l’ancêtre du pissalat?

effectivement avec un bon discours marketing on peut créer une start up pour relncer le produit sous ses appellations latines et niçoises son nom latino niçois

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