de Pierre Assouline

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La République des livres
Ce que les oiseaux ont murmuré à l’oreille de Pascal Quignard

Ce que les oiseaux ont murmuré à l’oreille de Pascal Quignard

Il y a près de trente ans, Pascal Quignard enchantait les Français, et à sa suite le réalisateur Alain Corneau, en leur révélant les figures méconnues de compositeurs d’un autre temps, Marin Marais et Monsieur de Sainte-Colombe. Le succès de Tous les matins du monde, tant la brève nouvelle que le film qu’elle inspira, lança le renouveau de la musique baroque en France, du moins auprès d’un grand public qui ne l’avait guère fréquentée. Cet engouement n’a jamais cessé depuis, en témoigne ces jours-ci encore le choix de la programmation de Alcione (1704), tragédie lyrique de Marin Marais sous la baguette de Jordi Savall, pour la réouverture après travaux de l’Opéra-Comique à Paris.

Au meilleur dans son art du fragment, il avait tressé des éclats de vie et de sons pour restituer, autour de la viole de gambe, la rencontre d’une ambition et d’une solitude. Les années ont passé jusqu’à ce que le secret d’un autre musicien vienne le happer, l’envahir jusqu’à le hanter. Le pasteur Simeon Pease Cheney est mort en 1889 après avoir vécu à Geneseo dans un presbytère cerné par onze lacs glaciaires dans l’Etat de New York. Cet homme avait une particularité : il savait écouter ce que les oiseaux murmuraient à son oreille avec l’intelligente sensibilité que d’autres mettent à murmurer à l’oreille des chevaux. Jamais il ne cessa de se faire leur secrétaire, notant tous les registres de leurs chants dans la nature comme dans le jardin de sa cure et jusqu’à la musique du vent lorsqu’elle les porte.

Il n’en avait que pour ces grands vivants que sont les oiseaux – ceux-là même dont Virginia Woolf assurait qu’ils tenaient conférence en grec ancien tous les matins sous sa fenêtre. Il ne vivait que pour eux et pour sa défunte femme dont le souvenir l’obsédait. Si Anton Dvorak ne s’était pas passionné pour cet homme après avoir lu les 261 pages de ses « Partitions des oiseaux », son souvenir ne serait peut-être pas parvenu jusqu’à nous. Le musicien tchèque avait composé son propre Quartet No 12 en y prélevant des notes. Peut-être que, comme Pascal Quignard, Anton Dvorak a fendu son armure ordinaire et n’a pu retenir ses larmes en découvrant ces deux phrases dans les notes du pasteur :

« Even inanimate things have their music. Listen to the water dropping from a faucet into a bucket partially filled » (Même les choses inanimées ont leur musique. Prêtez l’oreille à l’eau du robinet qui goutte dans le seau à demi plein) »

Et de ce seau faire un psaume… Qui d’autre que lui ? Cet homme est au centre de Dans ce jardin qu’on aimait (176 pages, 17,50 euros, Grasset), le nouveau livre de Pascal Quignard. On dirait une partition calquée sur un paysage strié de fils télégraphiques sur lesquels se sont posés des oiseaux comme autant de notes de musique. Ni roman ni essai ni biographie mais suite de séquences, moments, instants entre eux tressés à l’oreille par le plus musicien des écrivains dans un rythme de nô japonais et dans l’intime et ancienne fascination pour Olivier Messiaen, le plus ornithologue des musiciens français, celui qui méthodiquement puis transcrivait les chants d’oiseau des bois de Fuligny, dans l’Aube. Toute sa musique est imprégnée de la leur. Sur sa tombe se détache une stèle en forme d’oiseau.

Cet homme, donc, Simeon Pease Cheney, longue barbe et épaisse crinière blanches encadrant une visage d’une austérité sans mélange, ainsi que sa fille. Rosemund a 28 ans, quatre de plus que sa mère quand elle est morte en lui donnant la vie. Elle n’a de cesse d’exister à ses côtés, mais lui n’a d’yeux, de pensée, de désir que pour son épouse sur la disparition de laquelle il a cristallisé à mort. Il n’est jamais aussi heureux que lorsqu’il se sent uni à elle, avec elle, en elle, dans le jardin qu’ils aimaient. Il croit ainsi la faire vivre plus longtemps que sa vie. Ses accents sont déchirants lorsqu’il regrette d’avoir choisi de laisser vivre l’enfant à l’exclusion de la mère. Il ne s’en arrache que pour rejoindre ses ouailles ou son piano afin d’y jouer le cri de la chouette chevêche. Comment un homme à l’oreille si attentive au chuchotement des oiseaux peut-il demeurer si sourd à la misère humaine ? Il refuse tout amour à sa fille, rejette ses demandes d’affection tant il se sent prisonnier de son labyrinthe infernal au creux de ce jardin enchanté. Leur fille n’y a pas sa place. Le pasteur a partie liée avec Monsieur de Sainte-Colombe hanté par le fantôme de sa femme défunte, et c’est Pascal Quignard qui fait secrètement le lien entre ces deux esseulés éperdus de musique, malgré leurs filles.

« On ne peut pas sans cesse remplacer sa mère dans l’esprit de son père. On ne peut pas sans cesse le servir. Les filles n’ont pas à faire office de veuves pour leurs pères devenus solitaires »

Avignon le 29 juin 2016

Avignon le 29 juin 2016

Rosemund, que l’indifférence méprisante de son père a réduit à l’état de racine desséchée, passera sa vie à faire connaitre son œuvre puis à faire reconnaître le génie artistique posthume de l’auteur de Wood Notes Wild, Notations of Bird Music (Boston, 1892). La structure semble théâtrale : un récitant, deux personnages, un presbytère. Cela paraît sec et pourtant cette prose poétique frémit tant l’émotion est dense, dans l’amour refoulé comme dans la violence exprimée. La date de l’action n’est pas précisé mais effleurée : c’était « au temps où le pasteur Brontë finissait ses jours, alors que ses trois filles et son fils étaient morts ». Nul besoin d’en dire plus pour exprimer l’amenuisement des jours lorsque le passé reflue. Tout Quignard est dans la discrétion, la légèreté et la grâce de ce détail. Son livre est si vrai, si poignant qu’on le soupçonne d’avoir bénéficié d’un immense privilège : certaines pages de ce texte lui ont été chuchotées dans le creux de l’oreille par des oiseaux de sa connaissance.

On a rarement de nos jours l’occasion de lire un écrivain aussi libre que Pascal Quignard. Non pas marginal, exilé, retiré mais à l’écart. Il fait ce qu’il veut comme ça lui chante. Libre non comme un écrivain mais comme un lecteur qui écrit et désormais joue sur une scène avec une chouette effraie de six mois, un corbeau de douze ans et une comédienne, Marie Vialle. Leur spectacle s’intitule La Rive dans le noir. On peut s’y plonger sans rien lire avant. Mais si on la chance d’ouvrir un autre livre de lui, recueil de fragments et souvenirs d’une grande richesse autour du théâtre, de la danse et de la scène paru celui-ci plus discrètement au début de l’année sous le titre à la Couperin Performances de ténèbres (245 pages, 26 euros, Galilée), alors le concert reprend et l’éblouissement est complet. On le suit s’avancer dans l’inconnu de son outre-noir par lui décrété depuis l’enfance, tâtonner entre des murs suintant des silences de ceux qui l’ont précédé et trouver enfin la mémoire des morts pour la ressusciter dans ce qui en demeure de plus lumineux.

(Photos Richard Schroeder)

 

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française, Musique.

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commentaires

1 114 Réponses pour Ce que les oiseaux ont murmuré à l’oreille de Pascal Quignard

bérénice dit: à

Que faut-il lire de Faulkner si on n’a lu de son oeuvre que Sanctuaire et le Bruit et la Fureur, un troisième ?

la vie dans les bois dit: à

Comme l’indiquait Barozzi, pissalat vient de la contraction: poisson salé.

En Sardaigne, par exemple- j’en ai pas d’autre-, la préparation est faites avec des anchois.

Il faut mettre les anchois frais, en rang serrés dans un bocal rond. Avec du gros sel. Et couvrir d’eau de mer. Couvercler.
Périodiquement recouvrir la préparation d’eau de mer que l’on aura stockée dans un récipient hermétique.
Pour que les anchois soient vraiment « cuits », il faut compter 2 à 3 mois, voir 4 mois selon la consistance du pot.

Ensuite, -pour accompagner la pissaladière de Barozzi-, un petit peu de la préparation préalablement et rapidement dessalée, et fouetté à main au fond d’un bol, avec ajout de crème fraîche, constitue un excellent condiment, tartiné sur des tomates en tranches épaisses.

Bon appétit.

bérénice dit: à

êtes vous certaine qu’on ne puisse remplacer les anchois par de la murène, poisson plus rare et plus difficile à déloger puis capturer en raison de son habitat?

Delaporte dit: à

« je n’ai pas vraiment le goût de la philosophie, Delaporte ! »

Ma remarque s’adressait à Chaloux, qui a voulu hier soir nous en mettre plein la vue avec Marx, et qui s’est rétamé lamentablement. Cette déconfiture le fera réfléchir un peu : on ne s’improvise pas philosophe.

la vie dans les bois dit: à

merci « Passou », pour la version du traducteur consacré à Vargas Llosa.
C’est avec des billets comme ça qu’on aime bien aussi venir commenter.

Delaporte dit: à

« est-ce que cela rejoint ou même est influencé par l’idée de l’éternel retour ? »

Non, bérénice, il n’y a pas de rapport. Chaloux vous a induite en erreur. Si vous mettez ça dans une copie au bac, vous aurez un zéro pointé… comme à Chaloux !

bérénice dit: à

fouetté à main au fond d’un bol

Cela pourrait traduire un fantasme voire un symptôme, pourquoi à main? On fouette avec un fouet ou un appareil électrique , il est vrai qu’écrire fouetter à l’aide d’un fouet de cuisine entraîne à la répétition inélégante , quelle solution trouver à ce problème de composition littéraire ?

http://www.debuyer.com/fr/produits/fouet-de-cuisine-silicone

bérénice dit: à

Le billet consacré à Vargas Losa est étonnant, avec cette longue introduction métaphorique, n’importe quel autre met à désosser ou mettre en filet n’aurait-il pu être utilisé, peut-être la présence de la carapace qui évoque la difficulté à réduire l’animal et la minutie nécessaire à débarrasser la chair blanche , rosée aux extrémités des pinces des bris sans en laisser qui puisse nuire à la qualité gustative du produit et sans rien perdre non plus illustrent la difficulté de cette traduction.

bérénice dit: à

Version lacanienne abusive: cas rapace, le traducteur voit en l’auteur un aigle , un faucon, un Milan planant à haute altitude et se laissant difficilement apprivoiser ainsi nous rejoignons les oiseaux chers à Pascal Quignard .

bérénice dit: à

qui puissent , d’autres avant aussi, baste!

bérénice dit: à

delaporte, j’adresse ma question à Chaloux et j’attends sa réponse puisque c’est lui qui nous oriente vers et nous invite à lire: Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, de Karl Marx.

closer dit: à

« C’est un peu ce qui s’est passé pour Caterine Ségurane, closer ! »

J’ai relu la passionnante notice wiki sur Catherine Ségurane. Personne ne nie son existence dans les décennies suivant le siège de Nice. Certains mémorialistes n’en parlent pas, c’est tout ce que l’on peut dire.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_S%C3%A9gurane

closer dit: à

J’ai vécu à Nice quelques années. Il ne faut pas m’emmerder avec les gloires niçoises en les minimisant Annibal!

DHH dit: à

@berenice
pour moi le chef d’œuvre de Faulkner c’est « Absalon
puis « lumiere d’août » et « tandis que j’agonise »

JAZZI dit: à

Je ne minimise pas, closer, je viens de lire les 175 pages du mémoire sur CS et le siège de Nice de 1543 que ma nièce, étudiante en master2 d’Histoire à Nice, vient d’écrire et sur lequel elle m’a demandé avis et conseil… Passionnant !

JAZZI dit: à

C’est clair mais pas toujours appétissant, DHH, et pourtant !

« Pissalat

Quelquefois les anchois lacto-fermentés sont broyés et mélangés à du vinaigre et des aromates. Cette pâte est conditionnée dans un tube aux fins de commercialisation et sert notamment de base à la confection de anchoïade, une spécialité de Draguignan, qui est une autre rémanence de l’oxygarum.

L’ Œhallex (première génération) survit en Provence sous son nom d’origine tout au long du Moyen Âge voire au-delà. Ensuite il est rebaptisé pissalat. Reboul décrit sa préparation dans La cuisinière provençale (Marseille, vers 1880). Elle est identique à celle évoquée par Pline: des anchois fraîchement pêchés sont entassés dans des barils en couches alternées avec du sel et couverts. Ils sont abandonnés à eux-mêmes durant 8 jours. Ensuite les poissons en voie de décomposition sont passés au tamis et la purée ainsi obtenue est conservée dans des pots de verre placés dans un lieu frais. Le pissalat entre dans la farce de la pissaladière (qui lui doit son nom), une délicieuse tourte provençale n’ayant donc rien à voir avec la pizza napolitaine. »

rose dit: à

Jazzi
Quel est le titre de son mémoire ?

Phil dit: à

Elle carbure au pissalat votre nièce, dear baroz ?

JAZZI dit: à

Celui que j’ai indiqué, rose, « CS et le siège de Nice de 1543 », opposant François 1er et Charles Quint. Mais elle a encore tout un travail à faire sur la forme, ainsi que je lui ai fait remarqué et dont elle convient parfaitement…

rose dit: à

Jazzi
Page 400 pissalat ds le Tacussel la cuisinière provençale et là la recette n° 996.
(Lou pissalat)
_ Cette préparation, dont les pêcheurs du littoral méditerranéen de Cannes à Menton ont pour ainsi dire la spécialité, est une purée de tout petits poissons que l’on nomme poutine.
Ces poissons sont entassés dans des barils en couches alternées avec du sel demi-fin, à la façon des anchois dans le tonneau, avec un poids dessus, ils sont ainsi abandonnés là eux-mêmes durant 8 jours environ.
Passez ensuite ces poissons au tamis; éclaircissez la purée obtenue, avec quelques cuillerées de leur saumure ; ajoutez quelques clous de girofle et mettez dans des pots de verre, ceux-ci recouverts de parchemin ; conservez en lieu frais.

rose dit: à

Le Reboul je l’appelle Tacussel. Le premier est l’auteur, le second l’éditeur.
Elle vit au Japon votre nièce Jazzi ?

rose dit: à

DHH merci pour le lien entre le garum et le nuoc mam

rose dit: à

Comment passe’t’on des oiseaux aux anchois ?

JAZZI dit: à

Oui, rose, mais je crois que l’on en fabrique plus ? On utilise de la purée d’anchois en tube. Ma mère en avait toujours un dans son frigo…

JAZZI dit: à

Non, à Cannes, chez son père, mon frère, et est étudiante à Nice-Sophia Antipolis…

rose dit: à

Moi aussi Jazzi j’en ai toujours un dans le frigo.

rose dit: à

Je ne savais pas que vous aviez un frère. Moi aussi.

Phil dit: à

C’est dans un James bond avec Connery:
– j’ai un frère
– moi aussi
– le monde est petit

JAZZI dit: à

Un frère ainé et une soeur cadette, rose…

JAZZI dit: à

…et cinq neveux et nièces et huit petits neveux et petites nièces…

rose dit: à

Ah. Vous êtes au milieu donc ?

la vie dans les bois dit: à

Évidemment, si vous n’allez pas en Sardaigne à la pêche aux anchois, ou si vous n’avez pas de cave bien fraîche pour laisser agir la saumure d’anchois frais pendant 2 à 3 mois, voire 4 mois, en l’arrosant périodiquement d’eau de mer, conservée comme de l’eau de Lourdes, alors, alors plutôt que d’acheter de la saleté en tube, préférer les petits verres d’anchois au sel, que l’on trouve en grande surface aussi.
La suite est inchangée. Il ne faut bien sûr pas utiliser de mixer électrique.
Mieux que sur des tranches de tomates, il faut également essayer de tartiner ce condiment sur des poivrons grillés, que l’on aura bien sûr pelé après cuisson, et refroidis.

rose dit: à

Vous aussi Phil ?

rose dit: à

Ah. J’ai jamais fait ça sur des poivrons grillés. J’essaierai.

Vous aussi la vie dans les bois ?

la vie dans les bois dit: à

oui, moi aussi je n’achète jamais de d’anchois en tube.

JAZZI dit: à

« préférer les petits verres d’anchois au sel »

Ma mère en avait aussi toujours un verre dans son frigo, rose, car elle disposais toujours une demie douzaine d’anchois et des petites olives noires niçoises sur la purée d’oignons légèrement caramélisée : un subtil contraste entre le sucré et le salé !

JAZZI dit: à

Pour accompagner la pissaladière, elle faisait généralement une salade frisée parsemée d’ail : « c’est bon pour la circulation du sang ! », disait-elle, face à nos plaintes… Tous les dîner commençaient par une soupe de légume et finissaient par une salade verte, à l’ail ! Il faut dire qu’aujourd’hui, mon frère, ma soeur et moi, jouissons d’une plutôt bonne santé…

JAZZI dit: à

Une recette à faire avec vos petits enfants, DHH. Succès garanti !

RECETTE DES GANSES

Chez nous, les ganses figuraient parmi les treize desserts traditionnels de Noël. A Nice, à la Chandeleur, il arrive que ces petites friandises en forme de nœuds papillons remplacent même les crêpes. En effet, à la fin du carnaval, qui s’achève avec le mercredi des Cendres, il est d’usage d’en servir une dernière fois avant que ne commence la période de jeûne du Carême. Mais c’est surtout pour les fêtes de fin d’année que ma mère en confectionnait : personnellement, nous tenions aussi beaucoup aux crêpes ! Elle plaçait alors un kilo de farine tamisée dans une jatte à laquelle elle rajoutait une bonne pincée de sel (environ 10 g), un sachet de levure chimique et 200 g de sucre en poudre. Creusant un puits au centre, elle versait quatre œufs battus avec un peu de lait, comme pour une omelette, 200 g de beurre coupé en petits dés et quatre grosses cuillerées d’eau de fleur d’oranger. Elle malaxait le tout du bout des doigts, jusqu’à l’obtention d’une pâte ferme, qu’elle roulait en boule et laissait reposer une heure dans la jatte, sous un torchon. A la suite de quoi, elle coupait la boule en quatre, et, à l’aide d’un rouleau à pâtisserie, l’étalait en larges feuilles d’un millimètre d’épaisseur. C’est alors que, réunis autour de la table, nous nous disputions l’unique roulette en buis pour découper des triangles ou des losanges d’une dizaine de centimètres de hauteur et moitié moindre dans les plus grandes largeurs. Ma mère grondait pour que chacun puisse participer à tour de rôle à l’opération. Nous tailladions également la base du triangle ou le centre du losange et introduisions à l’intérieur de la pâte l’une des pointes recourbée. Lorsque toutes les ganses étaient prêtes, ma mère n’avait plus qu’à les plonger dans l’huile bouillante de la friteuse, où elle les laissait cuire, les retirant progressivement avec une écumoire, sans leur laisser le temps de brunir. Tandis qu’elle les mettait à égoutter sur un torchon (le papier absorbant n’existait pas encore), nous avions tout loisir pour constater combien nos plats et irréguliers découpages s’étaient transformés en de croustillants petits beignets blonds. Chacun de nous revendiquant la paternité des plus dodues et des plus réussis, que nous voulions réserver pour notre consommation immédiate. Calmant nos ardeurs, ma mère arrosait généreusement de sucre glace chaque ganse et les plaçait ensuite dans un plat qu’elle rangeait d’autorité dans le haut du buffet : nous n’y aurions droit qu’à la fin du souper !

Delaporte dit: à

Entrevue Macron-Trump : une véritable histoire d’amour s’est nouée :

« Leur brève apparition devant les journalistes s’est achevée par une longue poignée de main un peu déroutante, les deux hommes donnant l’impression de ne pas vouloir lâcher la main de l’autre. »

Delaporte dit: à

Macron et Trump devraient échanger leurs épouses. Cela rétablirait l’équilibre des âges. Je suis sûr que l’actuelle first lady américaine ne dirait pas non.

JAZZI dit: à

Et du côté de Brigitte et Mélania, tu as des informations, Delaporte ?

D. dit: à

Attention, l’anchois semble très mal vu ici.
Je vous conseille de changer de sujet.

JAZZI dit: à

Tu connais les gances, D. ?

Delaporte dit: à

« Et du côté de Brigitte et Mélania, tu as des informations, Delaporte ? »

Elles ont passé la journée ensemble, ont visité une espèce de serre royale et ont été invitées à dîner par la reine Mathilde. Pour en savoir plus, il faut attendre un peu, que les confidences arrivent aux oreilles des journalistes avides de scoops.

Delaporte dit: à

Sur les images, Melania Trump a certes une belle plastique, mais elle donne toujours l’impression de s’emmerder comme un rat mort. Elle arbore en permanence un petit air de mépris sarcastique vis à vis des gens qui la servent, comme s’ils étaient tous d’horribles et pauvres incapables. Elle ne doit pas être commode. A l’opposé, Brigitte Macron a l’air beaucoup plus détendue.

Delaporte dit: à

En ce vendredi, l’inusable Chevillard se prend pour un moraliste raté. Le résultat : une très réelle cacophonie philosophique, qu’aucun élève passant le bac pourrait se permettre sans être immédiatement disqualifié. Ce n’est pas un florilège des pires bévues et imbécillités scolaires. C’est du Chevillard pur sucre :

« On ne va pas se monter la tête parce que certains livres sont joliment troussés et certaines machines ingénieuses : l’aventure humaine est un lamentable échec. Où serait la supériorité des hommes, seuls parmi les créatures terrestres à s’entretuer de si bon cœur, incapables d’élever leurs petits, de changer en loi ce que les meilleurs d’entre eux ont conçu, engendrant après tant de raffinements des enfants stupides, cruels et suicidaires ? »

Bloom dit: à

DHH, je partage votre opinion: Absalom, Absalom est le plus puissant des romans faulknériens. Les deux premières pages, nimbées du parfum doucereux des glycines, contiennent en germes tous les thèmes & motifs que WF développera ensuite.
Viennent ensuite pour moi Lumière d’août, Intruder in the Dust, et Requiem for a Nun, la suite de Sanctuaire, pour le personnage expiatoire de la nounou noire infanticide, Nancy Mannigoe.
La nouvelle The Brooch/La broche est un joyau de construction narrative, le dernier paragraphe est la réponse aux questions en italiques qui parsèment le récit. Je ne sais pas si elle a été traduite en français.

JC..... dit: à

La République des Livres … de Cuisine !

Après tout, la littérature miam-miam ne serait ce pas l’époustouflant triomphe de maitre-queux aux recettes littéraires éprouvées ?

Finalement, le saltimbanque Bob Dylan… il a touché son chèque ?

JC..... dit: à

Le Chevillard, vaincu par la Bête…

XYZ dit: à

il a touché son chèque ?

Kess ca peut t’faire, KKKampa ? non seulement BD a trois millions de fois plus de talent que toi, mais question compte en bank, t’es nanomicroscopique…

la vie dans les bois dit: à

Tout le monde dit ce matin que le président macron a gagné le duel du handshake. Parmi les réactions, un journaliste américain a immortalisé la scène, comme une séquence ciné:  » la brute et le truand ». Mais les journalistes ne manquent pas d’imagination débridée pour désigner le winner du jeu de mains jeux de vilains  » a new kid in town », avec l’accent bien de chez nous, cela donne: un nouveau caïd dans la ville.

la vie dans les bois dit: à

Et du coup, les journaleux français ont peur.

JC..... dit: à

C’est tout le problème de la montée en neige en cuisine politique : y a t il quelque chose au fond lorsqu’on enlève la mousse ?

la vie dans les bois dit: à

Chevillard avec cette pensée profonde :  » Où serait la supériorité des hommes, seuls parmi les créatures terrestres à s’entretuer de si bon cœur, incapables d’élever leurs petits, de changer en loi ce que les meilleurs d’entre eux ont conçu »
est un  » vaillant petit tailleur ».

la vie dans les bois dit: à

crédité de seulement 12 min d’antenne télé pour battre la campagne des législatives, soit autant que les extrêmes, les réprésentants de leur majorité virtuelle,vont déposer un recours auprès du Conseil d’ Etat.

la vie dans les bois dit: à

manque le début:

le parti du président macron,crédité de seulement 12 min d’antenne télé pour battre la campagne des législatives, soit autant que les extrêmes, les représentants de leur majorité virtuelle,vont déposer un recours auprès du Conseil d’ Etat.

JC..... dit: à

Nous pouvons redouter le pire. Le résident Bébé Macron fait avec succès pendant 5 ans, de la téléréalité médiatique en lieu et place de gouvernance d’un pays en crise ….

JC..... dit: à

SCOOP

Le Gérontophile suprême a encore frappé : il aurait embrassé sur la bouche l’immonde MARTINEZ, le pape de la Confrérie Générale des Travellos !

Bloom dit: à

La première phrase d’Absalom, Absalom, où comment créer un climat narratif unique.

« From a little after two o’clock until almost sundown of the long still hot weary dead September afternoon they sat in what Miss Coldfield still called the office because her father had called it that — a dim hot airless room with the blinds all closed and fastened for forty-three summers because when she was a girl someone had believed that light and moving air carried heat and that dark was always cooler, and which (as the sun shone fuller and fuller on that side of the house) became latticed with yellow slashes full of dust motes which Quentin thought of as being flecks of the dead old dried paint itself blown inward from the scaling blinds as wind might have blown them. »

long/still/hot/ weary/ dead/ September afternoon

Chez le maitre d’Oxford, le passé qui ne passe pas n’est même pas du passé…

renato dit: à

@gardel, j’ai seulement fait un copié-collé ici :
Laura Delair dit: 24 mai 2017 à 18 h 24 min

la vie dans les bois dit: à

ce que dit bloom est certainement essentiel. Simplement, le random en littérature a peu d’avenir. Et ses fossoyeurs sont légion.

la vie dans les bois dit: à

Des fois tu relis deux fois pour comprendre :
« long/still/hot/ weary/ dead/ September afternoon

Chez le maitre d’Oxford, le passé qui ne passe pas n’est même pas du passé… »

et encore ce sont des efforts inutiles, faut vous faire soigner bloom.
Déjà que vous nous avez trop souvent donné le mauvais exemple, du jargonnage en littérature.

« La cacolalie, ou jargonaphasie est le langage incorrect consistant en l’altération, et le remplacement de mots par d’autres mots, et s’accompagnant d’anomalies de syntaxe (relations entre les mots). »

XYZ dit: à

Les longues phrases a tiroirs, ca fait penser a M.Proust…vertige

Nicolas dit: à

Je me demande si Delaporte a déjà fait l’amour, mélangé les chairs chaudes, remué les sentiments jusqu’à ébullition, touillé la sueur, pétri la pâte de ses envies, raclé le fond et léché les restes?

la vie dans les bois dit: à

je remercie au passage les membres de la ligue de la sardine et de l’anchois, car c’était très intéressant pour rafraîchir nos « humanités » passées… et oubliées.

« Acciuga deriva dal latino volgare *apiua o *apiuva per il classico aphyē, dal greco ἀφύη aphýē, nome di un piccolo pesce. L’esito -cci- da -pj- non è toscano e probabilmente ha subito un passaggio da dialetti liguri o meridionali[3].

Il termine alice, di area italiana meridionale, napoletana e siciliana (alici), deriva dal latino hallēx, allēx, alēc, hallēc o allēc, -ēcis, una salsa simile al garo, fatta con interiora fermentate di pesce, a sua volta dal greco ἁλυκόν halykón, da confrontare con ἁλυκίς halykís « salamoia »[3]. »

https://it.wikipedia.org/wiki/Engraulis_encrasicolus

Bloom dit: à

La Francophonie passe du MEAE à la culture. A voir…

JC..... dit: à

Nicolas, votre question n’est pas sans intérêt : Delaporte a été séminariste, acteur porno au Vatican, maitre de consféesrances en papouillages évangéliques…

Un homme de culture religieuse à l’ancienne.

closer dit: à

Elle en a de la chance d’avoir un tonton écrivain qui lui corrige ses fautes de français!

renato dit: à

Acciughe al verde accompagnate da una grappa di Nebbiolo da Barolo…

Nicolas dit: à

Il fait bon ce matin, le vent est doux comme un drap de soie et léger comme un pensée christique, ca me donne envie de me mettre tout nu pour qu’il affleure ma peau là où pour l’instant il ne peut se faufiler…

JC..... dit: à

Nicolas, je vous prie de vous arrêter ! Vous allez rendre démentes de désirs lubriques nos veuves qui achètent des livres ….

JAZZI dit: à

Puisque tout le monde s’accorde sur ce point, voyons la page correspondante de mon « Goût de l’été » :

WILLIAM FAULKNER

Brûlant Mississippi

Rédigé entre août 1931 et février 1932, « Lumière d’Août », le plus long et l’un des plus suffocants romans de William Faulkner (1897-1962), avec « Le Bruit et la fureur », « Tandis que j’agonise » et « Absalon, Absalon », nous conte, à travers les aventures de quelques personnages singuliers, l’univers impitoyable du sud américain. Notamment dans les petites villes, où les tensions sont ravivées par la chaleur caniculaire de l’été, le souvenir encore pregnant de la récente guerre de Sécession, et l’ennui existentiel des habitants, sédentaires ou passagers. Au début du roman, nous suivons le parcours chaotique, à pied et en charrette, de la jeune Lena Grove, entre les états de l’Alabama et du Mississippi. Cette dernière, sur le point d’accoucher, est partie rejoindre le géniteur de son enfant, un bellâtre du nom de Lucas Burch, qui, aux dernières nouvelles, travaillerait dans une scierie de Jefferson (sous la plume du prix Nobel de littérature 1949, la petite ville d’Oxford dans le comté Lafayette, où Faulkner a passé l’essentiel de sa vie, deviendra le Jefferson du comté de Yoknapatawpha, cadre de toutes ses sagas sudistes). Lorsqu’à l’issue d’un long parcours chaotique de quatre semaines, elle débarque enfin à la périphérie de la ville, à défaut de son amant, qui ne l’attend pas, elle y est accueillie par deux colonnes de fumée : Joanna Burden, une propriétaire Blanche célibataire, descendante de Yankee et négrophile, vient d’être retrouvée égorgée dans sa maison en proie aux flammes. L’occasion d’un spectacle estival trop rare pour une population particulièrement surchauffée, fin prête à se lancer dans un lynchage en bonne et due forme !

« Cinq minutes après que le paysan eut découvert l’incendie, les gens commencèrent à s’attrouper. Quelques-uns qui s’en allaient aussi en charrette passer le samedi à la ville s’arrêtèrent également. Quelques-uns vinrent à pied des environs immédiats. C’était une région de cases de Noirs, de champs défoncés et stériles où, en temps ordinaire, toute une escouade de détectives n’aurait pu dénicher dix personnes, hommes, femmes ou enfants. Et voici qu’en une demi-heure, cette région avait produit, comme nés de l’air, des groupes allant de l’individu isolé à la famille entière. Et il en arrivait encore de la ville, dans des autos rapides et bêlantes. Le shérif du comté était du nombre. C’était un gros homme, bien dans sa peau, avec une tête dure et rusée et un air bienveillant. Il écarta ceux qui se bousculaient pour regarder le cadavre étendu sur le drap. Tous montraient cet étonnement figé et enfantin qui s’empare des adultes quand ils contemplent leur propre et inévitable portrait. Parmi eux se trouvaient quelques Yankees venus là par hasard, les petits Blancs et mêmes les gens du Sud qui avaient vécu quelques temps dans le Nord et qui exprimaient tout haut l’opinion que c’était certainement un crime de nègre, commis non par un nègre mais par Le Nègre ; et ils savaient, il croyaient et espéraient qu’elle avait également été violée, au moins une fois avant d’avoir la gorge tranchée et au moins une fois après. Le shérif s’approcha, jeta lui-même un coup d’œil. Après quoi, il fit enlever le cadavre, soustraire la pauvre chose aux regards.
Alors, il n’y eut plus rien à voir que l’endroit où le corps avait reposé et l’incendie. Et on ne tarda pas à oublier l’emplacement exact où le drap était étendu, quelle terre il avait recouvert, et il n’y eut plus alors que l’incendie à regarder. Ils regardèrent donc le feu, avec cette même passivité étonnée et stupide qu’ils avaient apportée des vieilles cavernes fétides où l’entendement à pris naissance ; comme si, de même que la mort, ils voyaient un incendie pour la première fois. Bientôt, la pompe à incendie arriva, fringante, dans un grand bruit de sirène et de cloche. Elle était neuve, peinte en rouge, avec des lisérés dorés et une sirène à main et une cloche couleur d’or au timbre clair, arrogant et fier. Des hommes et des jeunes gens, nu-tête, s’y cramponnaient avec ce mépris étonnant des lois de la physique qui caractérise les mouches. La pompe possédait des échelles automatiques qui, au contact de la main, pouvaient se dresser à des hauteurs vertigineuses, comme des chapeaux claque. Mais, ce jour-là, on avait rien contre quoi les dresser. La pompe possédait aussi des enroulements nets et vierges de tuyaux qui faisaient songer aux réclames des compagnies téléphoniques dans les magazines populaires. Mais il n’y avait rien à quoi on pût les visser et rien pour couler dedans. Aussi, les hommes nu-tête qui avaient abandonné leurs comptoirs et leurs bureaux descendirent. Et celui qui faisait hurler la sirène descendit aussi. Ils s’approchèrent, et on leur montra divers endroits où le drap était censé s’être trouvé, et quelques uns qui avaient déjà leur revolver dans leur poche commencèrent déjà à chercher une victime à crucifier. »
(« Lumière d’août », traduction de M.-E. Coindreau, revue par André Bleikasten)

Nicolas dit: à

Au fur et à mesure que le soleil s’élève vers les cieux, il me brûle de m’abandonner à ses moindres désirs, comme un laissé aller jusque sur le bord de l’éternité en équilibre sur la petite mort et ses délices d’été.

Phil dit: à

« négrophile »…bizarre Baroz, ils ont laissé passer le mercure de france political correct ?

Nicolas dit: à

Une pensée fugace le parcourt comme l’ombre d’un frisson et dégouline le jus du fruit mûr le long de sa prison. Enfermé par des désirs inavoués, l’esprit s’échappe dans la mystique et la contemplation.

JC..... dit: à

Quittons nous définitivement pour aujourd’hui !

Je dois préparer une intervention à l’Institut relative à la question que Coluche posait dans le 7ème article des Principes de la nature et de la grâce fondés en raison :
« Pourquoi y a t il quelque chose plutôt que rien ? »

Disposant de 5 minutes, comme les autres intervenants, j’envisage de centrer mon propos sur cette évidence : « Je n’en sais foultrement rien ».

Je broderai autour, et ça ira…Bonne journée !

DHH dit: à

garum pissalat hallec
quelques clics su Google et nous savons tout ce qu’on peut savoir sur ce condiment ,ses avatars on histoire.
cela devient si naturel que nous ne mesurons plus ce qu’il y de miraculeux à avoir ainsi de chez soi acces à toute l’information du monde .
@jazzy
merci pour le passage de Faulkner que vous citez et encore plus de mercis pour votre recette ;en matiere d’information culinaire et patissiere je suis comme harpagon pour l’argent :je suis avide d’accumulation
@Bloom
au mepris de la logique et des apparences je ne pense pas que le ripage de la francophonie à la culture soit une bonne chose ,car le budget du quai d’Orsay donne des moyens que ne donne pas le minuscule budget de ce ministere où la francophonie sera surement à l’etroit et traitée par solde

bérénice dit: à

D- 23h37: je ne mange jamais d’anchois, trop salés à mon goût même peu salés , jamais non plus de pizza napolitaine pour cette raison qui pourtant me semble-t-il est la recette primitive de la pizza en Italie. A confirmer, si vous en savez plus à propos du secret et de l’histoire de la pizza, je sors, je serais heureuse de vous lire concernant ce chaud sujet odorant sortant du four à bois après mon bain de mer , de soleil et de phrases interminables.

Phil dit: à

indeed Baroz, belle recension. gérontophile passe au mercure sans problème…et la prose estivale de Colette écrite pour le Maréchal en plein cagnard vichyste ?

Phil dit: à

négrophile (gérontophile, c’est une évidence)

D. dit: à

JC, sachez que j’ai répondu à cette question depuis déjà bien longtemps.

Pourquoi plutôt quelque chose que rien : tout simplement parce qu’il ne peut pas en être autrement. En effet, s’il n’y avait rien, qui pourrait le constater ?

Une seconde approche originale dont je suis l’auteur :je n’exclue pas un état quantique permanent depuis le big-bang : la superposition du rien avec le quelque chose, qui permet d’affirmer qu’en effet il n’y a rien du tout mais que ça ne saurait durer dans un sens comme dans un autre dès que la résolution quantique ce sera effectuée.

D. dit: à

bérénice dit: 26 mai 2017 à 9 h 59 min

D- 23h37: je ne mange jamais d’anchois, trop salés à mon goût

Je m’en f.us complètement, ma vieille.

D. dit: à

Non,je rigolais. Je voulais dire que : chacun fait ce qui lui plait dans le respect des lois, jeune fille.

D. dit: à

La maison Ray faisait un excellent pissalat jusque dans les années 80, mais elle a hélas coulé.

D. dit: à

Je me demande si Delaporte a déjà fait l’amour, mélangé les chairs chaudes, remué les sentiments jusqu’à ébullition, touillé la sueur, pétri la pâte de ses envies, raclé le fond et léché les restes?

(

c’est dégue.lasse, surtout si ça en plus ça sent le pissalat.

D. dit: à

JAZZI dit: 25 mai 2017 à 23 h 42 min

Tu connais les gances, D. ?

Non, mais on peut supposer que pour le rapport LDL/HDL, ça doit pas être terrible.

bouguereau dit: à

surtout si ça en plus ça sent le pissalat

à la course de ceux qui puent le plus du cul nico se sent hune ame de ouineur..nous les délicats on passe dédé..hon peut pas ête bon partout

Jacques Chesnel dit: à

Pour tous les lecteurs de Faulkner, le livre indispensable d’André Bleikasten : « William Faulkner, une vie en romans » (éditions aden).

Pour Christiane :
En ce qui concerne « Si je t’oublie, Jérusalem », Faulkner, devant les étudiants de l’Université de Virginie en 1957 : « l’histoire que j’ai essayé de raconter est celle de Charlotte et de Harry Wilbourne ; j’ai décidé qu’elle avait besoin d’un contrepoint, comme en musique ; alors j’ai écrit l’autre histoire uniquement pour insister sur l’histoire de Charlotte et Harry ; j’ai alors écrit les deux histoires en chapitres alternés… »

Nicolas dit: à

Attendrir une peau qui se craquelle sous l’effet du sel par quelques baisers humides, tu es mon anchois, je suis ton cuisinier.

bouguereau dit: à

Une seconde approche originale dont je suis l’auteur

celle de jean marron citant qui tu sais au sujet de la gueule que ferait les ceux là qui croient en la vie haprés la mort halors qu’a rien montre hune chose..la drolerie des européens et la chyante pédantrie prote sur le sujet..mais faut havoir pleuré dvant un retable au fin fond d’heidelberg haprés hune nuit chtourm ound drang teutonique pour comprende ça

bouguereau dit: à

en plein cagnard vichyste ?

sous le soleil exactement qu’il aurait roucoulé nonosse

bouguereau dit: à

« négrophile »…bizarre Baroz

c’est toutafé dans l’esprit de l’agozil phil..c’est pour ça haussi qu’il fait boum..folcnère fumé par un rappeur..vergèze plaide fastoche

bouguereau dit: à

cela devient si naturel que nous ne mesurons plus ce qu’il y de miraculeux à avoir ainsi de chez soi acces à toute l’information du monde .

..sapré drh..henluminant sa benoite question sur le sujet à baroz..il a un havantage certain sur toi drh..baroz est beaucoup moins faux cul

Delaporte dit: à

« Je me demande si Delaporte a déjà fait l’amour, mélangé les chairs chaudes, remué les sentiments jusqu’à ébullition, touillé la sueur, pétri la pâte de ses envies, raclé le fond et léché les restes? »

On dirait un fragment de Chevillard ancienne manière sur son blog. Comme quoi, mes exercices de détestation ne sont pas sans effets – quoique pour l’instant médiocres, très insatisfaisants. Mais ne vous découragez pas !

Delaporte dit: à

Pour acquérir enfin des lecteurs, Chevillard a amplifié la vulgarité du trait. Il fait dans la démagogie. Les électeurs du FN lui en sont redevables.

Delaporte dit: à

A force de parler de Chevillard ici, les internautes de la RdL se mettent à écrire comme lui. Ce n’était pas du tout mon but.

JAZZI dit: à

A la question que veux-tu manger ce soir, mon ami Chedly m’a répondu : « léger, frais, pourquoi pas une bonne salade niçoise ! »

RECETTE DE LA SALADE NIÇOISE

Disons-le d’emblée, la salade niçoise, chef-d’œuvre culinaire universel, épure quasi-abstraite de couleurs et de saveurs, tant copiée et tout autant dévoyée, ne doit jamais être accompagnée de légumes cuits (haricots verts ou pommes de terre) et encore moins de riz, telle qu’on la sert parfois dans les brasseries parisiennes et même en Provence ! Quelques belles tomates mûries au soleil, un concombre, un demi oignon frais ou des cébettes et un petit poivron vert doux, coupés en rondelles, constituent la base idéale d’une belle salade niçoise, que l’on agrémentera de miettes de thon, de quarts d’œufs durs, d’une poignée de petites olives noires du pays, de filets d’anchois dessalés et de quelques brins de basilic. Sel, poivre, vinaigre de vin et huile d’olive extra-vierge de première qualité sont requis pour l’assaisonnement, qu’on répandra juste avant de servir. Et rien de plus ! Hormis, selon la saison, quelques petites févettes fraîches, épluchées, ou des petits artichauts violets, dont on aura retiré les premières feuilles et la pointe ainsi que la barbe autour du cœur.

XYZ dit: à

Delaporte est un agent double a la solde de chevillard.

Nicolas dit: à

Détend toi mon petit Jésus, ressent ma fébrilité jusqu’au fin fond de tes entrailles, dans ton intimité je me suis immiscé pour notre plaisir partagé! Ne boude pas ton plaisir, oui! oui! laisse toi aller.

Delaporte dit: à

« Delaporte est un agent double a la solde de chevillard. »

Le pauvre Chevillard n’a que très peu de soutiens, à part de rares petits cercles de marginaux qui tentent de le faire connaître à une poignée de personnes. Et en général ça ne marche pas. Il s’en retourne la queue basse, toujours aussi esseulé. A tel point, que mes remarques à son propos doivent certainement lui faire plaisir : au moins quelqu’un qui parle de lui, certes en mal, et en le renvoyant toujours à son néant, mais en projetant quand même la lumière sur lui pour un court instant de gloire, qui est beaucoup pour un écrivain raté comme Chevillard.

JAZZI dit: à

 » à part de rares petits cercles de marginaux »

C’est sympa pour Passou, qui la mis dans ses liens, Delaporte !

Delaporte dit: à

« Employer “opportunité” pour “occasion” n’est pas opportun. Pas plus que “conséquent” pour “important”. » (Le Monde)

Toujours cette dictature du mot que Le Monde veut nous imposer pour une prétendue « correction ». Comme si ce journal n’était pas l’un des pires au niveau de la langue, de l’orthographe et des idées, et qu’il pouvait ainsi se pavaner au nom de la rectitude auto-proclamée, pourquoi pas « morale » !!! Un comble…

Paul Edel dit: à

Pylône

Paul Edel dit: à

Un des meilleurs Faulkner

JAZZI dit: à

La cuisine adoucit les moeurs, même LVDLB en devient aimable !
Il y aurait un livre simple, pratique et illustré à faire sur les meilleures recettes basiques du pourtour du bassin méditerranéen, DHH : comté de Nice, Italie, Grèce, Turquie, Israël, Liban, Maghreb, Espagne…

Phil dit: à

la salade niçoise ne nourrit pas son homme, dear baroz.
delaporte, incompréhensible fixette sur ce Chevillard ouvrier.

Bloom dit: à

L’excellent livre d’André Bleikasten (cercueil de plomb…!) est bien ce qui se fait de mieux sur Faulkner en français.
Ceux qui lisent l’anglais peuvent s’abreuver au meilleur livre sur Faulkner, « The Novels of WF », par Olga Vickery, Louisiana State U Press. Indispensable.

JAZZI dit: à

Faites marcher vos imprimantes !

LES BEIGNETS DE FLEURS DE COURGETTES
et autres spécialités niçoises à la façon de Pierrette

Juste une voyelle sépare les « mets » des « mots » !
Les mets pour se souvenir, les mots pour raconter…
Mieux que les parfums et les odeurs, les nourritures de notre enfance, avant même que nous ne sachions les nommer, s’impriment pour toujours au plus profond de notre subconscient.
De tous les plats de ma jeunesse, celui qui s’impose immédiatement à ma mémoire culinaire se compose pour l’essentiel d’un bouquet de fleurs : des fleurs de courgettes (la courgette longue, Cucurbita pepo) que ma mère offrait régulièrement à ses trois enfants.
Telles de longs lis sauvages, mais d’une texture moins rigide, quasi-diaphanes, et d’un ton ocre orangé, les fleurs de courgettes, une fois cueillies et liées en bottes – ainsi qu’on les trouve sur les marchés de Provence -, prennent un aspect mol et fripé qui n’est pas sans évoquer les ailes des chauves-souris ! Tout à la fois soyeux et élastiques, leurs larges pétales suggèrent, au toucher, plus la matière animale que végétale. Saisie, comme fixée, dans la pâte croustillante, la fleur de courgette confère au beignet un goût légèrement acre et sucré, qui prend toute sa saveur, le jour suivant, quand celui-ci s’est quelque peu rassis. Aussi, ma mère s’arrangeait-elle toujours pour en confectionner une pyramidale platée, de manière à ce que, malgré nos vigoureux appétits, nous en laissions toujours quelques-uns, que nous dégusterions avec plaisir, en hors-d’oeuvre, au déjeuner, le lendemain, alors que la veille au soir, accompagnés d’une salade, ils avaient constitués, à eux seuls, l’essentiel du repas.

RECETTE DES BEIGNETS DE FLEURS DE COURGETTES

Passez les fleurs à l’eau. Retirez la tige et le pistil central. Laissez les égoutter sur une planche. Battez au fouet 150 g de farine tamisée, 2 jaunes d’oeuf, une pincée de sel, une cuillère à café d’huile d’olive et 25 cl de lait froid. Ajoutez à la pâte 20 brins de persil plat hachés finement. Trempez les fleurs dans cette pâte, une à une à la main, puis plongez les dans une friture bien chaude.

La veille de ma naissance, ma mère avait eu une furieuse envie de fayots. C’est ainsi que l’on désigne les haricots secs en Provence : je suis né le 30 janvier 1952, à 0 H 30 du matin (Verseau ascendant Balance), à Saint-Dizier, l’ancien hôpital de Cannes, situé alors dans le haut du Suquet (la vieille ville). Son appréhension était fort grande, car, trois ans auparavant, l’accouchement de son premier fils, avait été douloureux. Avec moi, tout fut plus aisé. En poussant, elle se vida de tous les côtés ! Elle en riait encore lorsqu’elle me rapporta ces faits, des années après. Pour le nouveau-né mariné à la sauce tomate que je fus, elle en déduisit les plus heureux présages.

HARICOTS BLANCS A LA NIÇOISE

De toutes les variétés de flageolets, le coco blanc était habituellement celui que ma mère sélectionnait. Frais écossés, si c’était la saison, ou secs et mis à tremper la veille, elle les jetait dans un faitout, arrosés de plusieurs cuillerées d’huile d’olive. Selon les promotions du boucher (ma mère était économe !), elle ajoutait un morceau de lard maigre ou une grosse saucisse de ménage. Deux oignons coupés en quatre, une grosse gousse d’ail, un bouquet garni (thym, laurier, sauge, romarin…), deux tomates (ou du coulis), du sel et du poivre complétaient la préparation. Elle laissait mijoter au moins deux bonnes heures, couvert et à feu doux sur la gazinière, ajoutant de temps en temps un demi verre d’eau, de manière à obtenir une sauce assez réduite sans que les haricots n’accrochassent le fond de la casserole. Au moment de servir, elle parsemait le plat de persil finement haché.

RECETTE DE LA PISSALADIERE

La pissaladière, que l’on peut acheter en part individuelle dans toutes les bonnes boulangeries de la ville, était une des spécialités dont nous régalait régulièrement notre adorable maman. Préparez une pâte à pain en pétrissant de la farine avec un peu d’eau et une petite cuillerée de levure. Aplatissez la pâte au rouleau de manière à lui donner une forme rectangulaire d’un demi-centimètre d’épaisseur. Déposez la pâte sur une plaque à tarte préalablement graissée à l’huile. Faites revenir des oignons émincés dans de l’huile, mais sans les faire roussir, de façon à obtenir une purée compacte. Mélangez alors la préparation avec deux noisettes de pissalat (de peis salat, poisson salé. Condiment pâteux, de fabrication traditionnelle à Nice et à Antibes, obtenu à partir d’une macération au sel d’alevins de sardine – la poutine – et d’aromates. Devenu rare, le pissalat, qui a donné son nom à la pissaladière, est remplacé de plus en plus aujourd’hui par de la crème d’anchois). Salez et poivrez. Piquez la pâte avec une fourchette et étalez la mixture sur laquelle il n’y a plus qu’à ajouter quelques filets d’anchois dessalés et une poignée de petites olives noires niçoises. Faites cuire au four doux durant environ une demi-heure.

RECETTE DE LA SALADE NIÇOISE

Disons-le d’emblée, la salade niçoise, chef-d’œuvre culinaire universel, épure quasi-abstraite de couleurs et de saveurs, tant copiée et tout autant dévoyée, ne doit jamais être accompagnée de légumes cuits (haricots verts ou pommes de terre) et encore moins de riz, telle qu’on la sert parfois dans les brasseries parisiennes et même en Provence ! Quelques belles tomates mûries au soleil, un concombre, un demi oignon frais ou des cébettes et un petit poivron vert doux, coupés en rondelles, constituent la base idéale d’une belle salade niçoise, que l’on agrémentera de miettes de thon, de quarts d’œufs durs, d’une poignée de petites olives noires du pays, de filets d’anchois dessalés et de quelques brins de basilic. Sel, poivre, vinaigre de vin et huile d’olive extra-vierge de première qualité sont requis pour l’assaisonnement, qu’on répandra juste avant de servir. Et rien de plus ! Hormis, selon la saison, quelques petites févettes fraîches, épluchées, ou des petits artichauts violets, dont on aura retiré les premières feuilles et la pointe ainsi que la barbe autour du cœur.

RECETTE DES PETITS FARCIS NIÇOIS

Un restant de viande, du pain dur en réserve, quelques légumes dans le garde-manger… Aussitôt, ma mère confectionnait l’un de ses plats maison récurrents : les petits farcis niçois. Natif d’une cité de carnaval, le Niçois aime la farce. En cuisine, cela se traduit par une manie obsessionnelle de tout farcir ! Tomate, oignon blanc, poivron, courgette ronde, aubergine, pomme de terre… Hormis les trois premiers légumes, ma mère pochait les autres puis les coupait tous en deux, les creusait délicatement et rangeait les enveloppes à farcir dans deux grands plats à gratin. Après avoir fait roussir des oignons à feu vif avec une branche de thym, elle ajoutait son reste de viande, qu’elle avait haché et complété généralement de chair à saucisse, puis laissait mijoter doucement. Au préalable, elle avait mis à tremper de la mie de pain rassis dans un bol de lait et fait cuire un plein verre de riz. Dans un grand saladier, où elle avait réservé la chair soigneusement égrainée des légumes, elle rajoutait le riz, le pain bien essoré à la main, la viande, deux œufs, du fromage râpé, du sel et du poivre, de l’ail et du persil finement hachés. Quand le tout était bien malaxé, elle n’avait plus qu’à remplir à la petite cuillère les fonds de légumes rangés serrés dans leur plat, saupoudrer de chapelure – qu’elle confectionnait elle-même en écrasant dans un torchon du pain dur à l’aide d’une bouteille en verre -, arroser chaque farci de quelques gouttes d’huile d’olive et à enfourner à chaud durant 45 minutes. A la suite de quoi, elle était tranquille pour au moins deux repas !

RECETTE DE LA RATATOUILLE NIÇOISE

Je n’entrerai pas dans les querelles de chapelles concernant la ratatouille
niçoise, tout aussi universelle que la salade du même nom. Plus c’est simple et plus on veut faire compliqué ! D’aucuns disent qu’il n’y entrent jamais d’aubergines ? En tous cas ma mère en mettait. D’autres préconisent d’y ajouter une dose de safran et deux clous de girofle, ces épices étaient rarement utilisées chez nous, surtout la dernière, dont j’interdis à ma mère l’usage dans sa cuisine, après que j’en eusse croqué un par inadvertance, qui me souleva instantanément le cœur, planté dans un morceau de mouton, que ma grand-mère avait concocté en ragoût, délicieux au demeurant. Mais le plaisir en fut définitivement gâché. Comme on le voit, les variantes dépendent essentiellement des goûts de chacun. Transition entre le cru et le cuit, autour des principaux légumes d’été, la ratatouille comme la salade niçoise, exigent avant tout des aliments de grande saveur. A défaut d’un jardin potager, on ira les acheter au marché. C’est pour masquer leur insipidité que les mauvais cuisiniers en rajoutent toujours trop dans l’exotisme. Des tomates, des poivrons de toutes les couleurs, des aubergines et des courgettes longues, des oignons blancs, des gousses d’ail, du thym, du laurier, du persil et du basilic, de l’huile d’olive, du sel et du poivre. Et puis quoi encore ? Nul besoin de rien d’autre ! Si ce n’est qu’il est recommandé d’en préparer une grande quantité. Car il faut savoir que la ratatouille peut se déguster froide ou chaude, en entrée, en accompagnement de viande ou de poisson, ainsi qu’en omelette et que, comme la plupart des préparations locales, elle est encore meilleure réchauffée. Et pour finir, un détail d’importance à rappeler : le secret d’une ratatouille réussie réside dans la friture séparée des principaux légumes : dix minutes pour les aubergines et les poivrons et cinq minutes pour les courgettes, avant de les ajouter aux tomates et de laisser mijoter le tout à feu doux une petite demi-heure.

RECETTE DE LA DAUBE NIÇOISE

Pour quatre personnes, comptez environ 1 kilo et demi de boeuf (joue, galinette, paleron, seuls ou mélangés). Faites mariner la viande, coupée en cubes (de 80 à 100 g), au moins douze heures dans du bon vin rouge (côtes-du-Rhône, côtes-de-Provence ou vins de Bellet niçois sont tout à fait recommandés). Agrémentez la marinade d’une carotte tranchée en rondelles, d’un oignon, de deux belles gousses d’ail, de thym, de laurier et de persil plat. Attention, ne salez pas la marinade ! Au moment de la préparation, mettez les morceaux de viande à égoutter dans une passoire, quelques minutes, puis faites-les revenir seuls dans une cocotte avec de l’huile d’olive afin qu’ils roussissent légèrement. Retirez alors la viande et mettez dans la cocotte un oignon débité en lamelles et environ 150 g de lard (petit salé ou lardons). Faites-les revenir sans brûler. Ensuite remettez la viande, ajoutez des herbes de Provence, du sel, du poivre et un… zeste d’orange (le petit détail qui met la touche finale !). Versez enfin le jus de la marinade et faites mijoter le tout durant 1h à 1h et demie, à feu moyen, en surveillant régulièrement la cuisson. Servir la daube de préférence avec de grosses pâtes, style penne ou rigatone.

L’ART D’ACCOMODER LA POLENTA

Vers la fin du 19e siècle, des travailleurs immigrés italiens, majoritairement piémontais, vinrent en masse tenter leur chance à Nice, ce nouvel eldorado, récemment redevenu français, et où s’ouvraient les multiples chantiers de construction qui allaient remodeler la ville. Est-ce à moment-là qu’a été introduite la polenta, aliment de base de la cuisine campagnarde du nord de l’Italie ? Ou bien son apparition sur nos tables remonte-t-elle au temps où Nice était encore sujette des rois de Piémont-Sardaigne ? Quelle que soit son origine, ma mère en tous cas avait intégrée la polenta parmi ses recettes. Elle nous en confectionnait régulièrement, de diverses façons. La pâte d’or orangé de la semoule de maïs, patiemment et vigoureusement touillée dans la marmite, nous était servie chaude, tantôt arrosée de sauce tomate et agrémentée de champignons et de quelques saucisses, tantôt découpée et frites dans l’huile, ou bien plus liquide et rehaussée de beurre telle une épaisse purée, ou encore gratinée au four avec du fromage râpé. Servi en plat principal ou en accompagnement de volaille ou de viande, exceptionnellement de poisson, c’était toujours un régal, roboratif et peu onéreux. Un de ces plats de misère, dont ma mère se débrouillait toujours pour en faire un plat de fête !

RECETTE DES GANSES

Chez nous, les ganses figuraient parmi les treize desserts traditionnels de Noël. A Nice, à la Chandeleur, il arrive que ces petites friandises en forme de nœuds papillons remplacent même les crêpes. En effet, à la fin du carnaval, qui s’achève avec le mercredi des Cendres, il est d’usage d’en servir une dernière fois avant que ne commence la période de jeûne du Carême. Mais c’est surtout pour les fêtes de fin d’année que ma mère en confectionnait : personnellement, nous tenions aussi beaucoup aux crêpes ! Elle plaçait alors un kilo de farine tamisée dans une jatte à laquelle elle rajoutait une bonne pincée de sel (environ 10 g), un sachet de levure chimique et 200 g de sucre en poudre. Creusant un puits au centre, elle versait quatre œufs battus avec un peu de lait, comme pour une omelette, 200 g de beurre coupé en petits dés et quatre grosses cuillerées d’eau de fleur d’oranger. Elle malaxait le tout du bout des doigts, jusqu’à l’obtention d’une pâte ferme, qu’elle roulait en boule et laissait reposer une heure dans la jatte, sous un torchon. A la suite de quoi, elle coupait la boule en quatre, et, à l’aide d’un rouleau à pâtisserie, l’étalait en larges feuilles d’un millimètre d’épaisseur. C’est alors que, réunis autour de la table, nous nous disputions l’unique roulette en buis pour découper des triangles ou des losanges d’une dizaine de centimètres de hauteur et moitié moindre dans les plus grandes largeurs. Ma mère grondait pour que chacun puisse participer à tour de rôle à l’opération. Nous tailladions également la base du triangle ou le centre du losange et introduisions à l’intérieur de la pâte l’une des pointes recourbée. Lorsque toutes les ganses étaient prêtes, ma mère n’avait plus qu’à les plonger dans l’huile bouillante de la friteuse, où elle les laissait cuire, les retirant progressivement avec une écumoire, sans leur laisser le temps de brunir. Tandis qu’elle les mettait à égoutter sur un torchon (le papier absorbant n’existait pas encore), nous avions tout loisir pour constater combien nos plats et irréguliers découpages s’étaient transformés en de croustillants petits beignets blonds. Chacun de nous revendiquant la paternité des plus dodues et des plus réussis, que nous voulions réserver pour notre consommation immédiate. Calmant nos ardeurs, ma mère arrosait généreusement de sucre glace chaque ganse et les plaçait ensuite dans un plat qu’elle rangeait d’autorité dans le haut du buffet : nous n’y aurions droit qu’à la fin du souper !

RECETTE DE LA SOUPE AU PISTOU

De toutes les soupes de mon enfance, la plus fameuse et la plus mémorable est, sans conteste, la soupe au pistou. Une soupe d’été, sublime résultat du syncrétisme culinaire entre le comté de Nice et l’Italie. Recette pour six personnes. Dans une grosse cocotte, faites fondre à feu doux dans de l’huile d’olive deux poireaux et un oignon coupés en rouelles, ainsi qu’une gousse d’ail, écrasée vigoureusement d’un bon coup de poing. Ajoutez six gros cubes de petit salé (environ 200 grammes), préalablement ébouillantés durant cinq minutes. Lorsque les poireaux et l’oignon deviennent transparents, c’est le moment de rajouter les autres légumes que l’on avait préparés et coupés en petits cubes : deux carottes, deux pommes de terre, un navet, le tout pelés ; trois petites courgettes de Nice, mais, elles, avec leur peau ; deux tomates ébouillantées, pelées et coupées en gros morceaux et un demi chou vert débité en lamelles. Laissez cuire encore cinq minutes, toujours à feu doux, puis versez alors deux litres d’eau salée et l’équivalent de 100 grammes de cocos frais, écossés. Portez à ébullition, en jetant, un quart d’heure avant la fin de la cuisson, 50 grammes de macaroni. Pendant que la soupe cuit (comptez en tout une heure), on préparera le pistou (de pista, mélangé, malaxé) qui donne toute sa saveur à la recette. Dans un mortier, pilez trois gousses d’ail, puis ajoutez vingt belles feuilles de basilic. Continuez à malaxer l’ail et le basilic, versez ensuite de l’huile d’olive et 100 grammes de parmesan en poudre. Mélangez jusqu’à obtention d’une sorte de pommade verte. C’est le fameux pistou, que l’on versera dans la soupe, hors du feu, juste avant la dégustation !

LA SOCCA

Et pour finir, évoquons encore une spécialité niçoise incontournable, que nous ne dégustions jamais à la maison, mais seulement à l’occasion de nos promenades dans le Vieux Nice : la socca. Cette fameuse galette de farine de pois chiche, que tout bon visiteur se doit d’ingérer, sur place, sous peine de passer totalement à côté de l’esprit des lieux-mêmes où elle a été créée et inlassablement diffusée ! Pas vraiment un goûter susceptible de laisser un souvenir impérissable sur les papilles d’un jeune enfant, mais, plus tard, ces fragments de grosses crêpes, légèrement carbonisées et fortement poivrées, selon l’usage, prises en toute convivialité, à même le comptoir ou autour d’une table, dans une ruelle joyeusement animée, et accompagnées d’un verre de vin frais : blanc, rosé ou rouge, constitueraient toujours à mon goût une sympathique mise en bouche d’avant-dîner.
Jacques BAROZZI

.

Phil dit: à

Bloom, le colosse de Maroussi est affreusement traduit en français, faites acte charitable en offrant vos services pour réhausser l’honneur de la prose de Miller. est-il si difficile à traduire ou le traducteur est-il nul et mal payé ?

bouguereau dit: à

chez dédé’z c’est plus personnalisé baroz

bouguereau dit: à

phil y préfère le saucisson d’lyon

Phil dit: à

pissalat, daube niçoise, quand la riviera passe à table, les russes payent cash.

Nicolas dit: à

Décharge toi de tes maux mal aimés, agite agite tes sens désordonnés et libère libère le flot de tes plaisirs d’agacé que je m’enivre de ta douce obséquiosité.

Nicolas dit: à

Bon appétit!

Delaporte dit: à

« delaporte, incompréhensible fixette sur ce Chevillard ouvrier. »

Je crois que Chevillard est l’archétype d’une certaine catégorie d’écrivains (ratés) qui ont fait depuis assez longtemps beaucoup de mal à la littérature. Sous prétexte de lutter contre les auteurs de best-sellers, on a mis en avant ces « artisans » du rien. On s’est payé sur leur dos une sorte de « morale » régénérante, mais avec un résultat désastreux et pitoyable. Au fond, là n’était pas le problème, mais peut-être dans une remise en cause de toutes nos conceptions intellectuelles. Dans le champ philosophique, il y a eu un peu ce même phénomène de désertification, mais les universitaires ont réagi, d’ailleurs mal, bien qu’autrement, en se construisant eux-mêmes un ghetto, et privant ainsi le public de leurs travaux. Dans le roman, on a agi différemment, en mettant, si l’on peut dire, le ridicule en avant. Et ça a marché un peu pour les bobos prétentieux, qui, lorsqu’ils voulaient quelque chose d’autre, se sont dirigés vers des escrocs comme Chevillard, croyant qu’il y avait là une réserve naturelle de talents. Aujourd’hui, tout le monde voit bien que non.

christiane dit: à

Merci, Jacques. En contrepoint, belle idée.
Avez-vous lu l’article passionnant de Daniel Lefort (Le coin des traducteurs) à propos de l’architecture du roman de Marion Vargas Llosa, il évoque « l’admiration de Vargas Llosa pour le roman de Julio Cortázar, Marelle ». C’est vous qui me l’aviez fait découvrir.

JAZZI dit: à

Phil, dans l’excellent mémoire sur Catherine Ségurane, ma nièce consacre un long passage aux diverses épidémies de peste qui ravagèrent le comté de Nice à l’époque. J’y ai lu ceci, qui en intéressera plus d’un(e) ici :

« En 1498, la peste fut si meurtrière que le gouverneur du Comté, René de Tende, attira les juifs expulsés de Rhodes. »

Bloom dit: à

Dear Phil, je doute qu’un éditeur français se lance dans la retraduction d’un auteur du calibre de Miller qui n’est pas encore tombé dans le domaine public. Les droits doivent coûter bonbon…
Miller n’est pas aisé à traduire & son traducteur a dû être payé des queues de cerises.
Fort dommage en effet car c’est là un livre kolossal…Il ne vous reste plus que la version originale et le Robert & Collins électronique ou la lecture dans une langue tierce.

Phil dit: à

le gouverneur devait mélanger le pissalat et la daube, ça pardonne pas. votre nièce s’amuse bien dans les archives.

la vie dans les bois dit: à

@Barozzi, le26 mai 2017 à 11 h 50 min

Merci, pour les autres.
Je pense vous avoir déjà remercié pour la recette des petits farcis niçois, par le passé, ici même.
Pour changé de goût, essayez aussi, plus au Sud, les Arancini, avec du restant de risotto, vous m’en direz des nouvelles…

Et pour la polenta, alors-là, ne venez pas me chercher sur le sujet ! Cra il vient d’où le maïs ?!
Je t’en donnerai moi, des plats roboratifs :

http://www.toutnestquelitresetratures.com/article-la-polenta-histoire-115754915.html

la vie dans les bois dit: à

Pour changeR de goût

la vie dans les bois dit: à

« Mais on sait que le maïs – originaire des Amériques – ne fut importé en Europe qu’au début du XVIe siècle. »

eh, oui, le maïs, plat national mexicain…

Phil dit: à

merci Bloom, vais tenter Miller en vo. pas pour ses sexes etc, Maroussi me suffit mais la traduction est déshonorante.

Bloom dit: à

More power to your elbow, dear Phil!

JAZZI dit: à

Certes, LVDLB, mais cependant, bien avant le maïs…

« Ce type de bouillie était déjà connu des Romains qui utilisaient diverses céréales pour composer une préparation sous le nom de « puls ». Epicure ne se disait-il pas satisfait « comme Jupiter si on lui donne de la polenta et de l’eau » »

la vie dans les bois dit: à

Au Mexique, il s’agit d’une bouillie de couleur beaucoup plus pâle que celle de la polenta de maïs que nous connaissons.
D’une odeur assez suffocante, qui fait que je ne peux plus manger de fajitas, ou tout ce qui se rapproche de ces tortillas à base de farine de maïs.

XYZ dit: à

la polenta, ideal pour le cancer de la gorge ou le goitre; ca lui irait bien a la pisssse vinaigre, un goitre encore plus gros…

la vie dans les bois dit: à

à 12 h 48 mn, alors là, il faudrait demander aux Mayas…

la vie dans les bois dit: à

Sans rire, il y a une ethnie, dont le visage ressemble à un épis de maïs, eh oui.

la vie dans les bois dit: à

à 12 h 48 min et j’espère que ces précisions ne vous font pas mal au cul, ni n’en perturbe le fonctionnement.

Janssen J-J dit: à

En définitive, les principes de l’économie morale qui surgissent ici ne sont aps tellement plus élaborés que ceux qui structurent la société en général. Grosso modo, ils départagent ceux qui d’instinct se sentiront toujours plus proches d’une Pierre Beregovoy que d’un Cahuzac ou d’un Fillon, face aux cols blancs confrontés à l’adversité. On vous dira les losers contre les gagnants, les inadaptés contre les suradaptés. Je vous dirai les proies contre les prédateurs, les victimes fautives contre les erreurs des criminels blancs. Vu la force de ces polarités morales structurantes, il n’est pas très difficile de cerner les positionnements de chacun-e au vu de positions récurrentes s’actualisant au gré des papiers politico littéraire proposés par la rdl. Et personnellement, j’adore Faulkner et la polenta. D’ailleurs, je vais aller dépiauter mes fèves fraîches après en avoir cueilli une bonne centaine dans le potager cea matin, à l’aurore. BJ à toussent.

Nicolas dit: à

Ô toi Moral à genou
Suceuse de sa frustration luxuriante
Il t’en supplie lève toi
Élève toi (et danse avec la vie)
Désarçonne le cavalier engourdie
Des milles plaisirs engloutis
Qu’éjacule le plaisir maudit!

la vie dans les bois dit: à

Et voilà que le toquard en chef se met à table, alors que je ne vais pas partager son « diner de con à toute heure ».

Ciao. Bisous.

la fille à la voilette dit: à

@ Bloom et Phil, à propos du « colosse ». Je crois me souvenir qu’il n’avait pas été facile de publier et de traduire Miller, « le colosse » et les autres. Il est, parfois ou souvent, présenté comme un livre de « voyage » !!c’est plutôt un grand vent de liberté. Comme « Big Sur.. » ( méconnaissable maintenant) Il y a la correspondance « miller-durrell » très intéressante. Le réveil de tous les coqs de l’Attique, au petit matin, quel morceau !
Est-il facile à lire en américain ??

XYZ dit: à

le portrait etait plutot reussi – elle s’y est reconnue, dame pipppisssse froid de se(r)visse…son goitre, LL peut sle mettre ou bon lui semble…

Phil dit: à

merci la filleàlavoilette. Miller a des tournures d’illuminé, la traduction s’y est cassé le dentier. les ruines grecques à la veille de la seconde guerre valent bien le détour par la version originale. vais chercher cette correspondance entre corfiotes d’importation.

Bloom dit: à

Miller est tout à fait abordable dans l’original – on le lisait en 1ère année de prépa (hors programme, oeuf corse).

My world of human beings has perished; I was utterly alone in the world and for friends I had the streets, and the streets spoke to me in that sad, bitter language compounded of human misery, yearning, regret, failure, wasted effort.
(…)
No matter where you go, no matter what you touch, there is cancer and syphilis.
– Tropic of Cancer

Vous voyez…

JAZZI dit: à

D’Henry Miller on l’ira surtout « Jours tranquilles à Clichy », fort bien traduit par Brice Matthieussent :

« Si vous voulez me sucer ou faire ça a quatre pattes, libre a vous, je m’en moque completement, dit-elle en sirotant son thé comme une duchesse a une vente de charité… »

Bloom dit: à

Baroz, traduction originale ou pompée?

JAZZI dit: à

« on le lisait en 1ère année de prépa (hors programme, oeuf corse). »

Et en se masturbant, Bloom ?

la vie dans les bois dit: à

Sur quel billet avait-i déjà été question de Miller ?
Je ne m’en souviens plus, sauf qu’il me reste un livre souvenir, de quand je faisais préparation accélérée à la littérature, avec un coach :  » Un diable au paradis », où apparait Anaïs Nin, à la première phrase.

JAZZI dit: à

« – Laissez-moi. Vous êtes un sale cochon. On entendit la porte claquer. Elle était partie. – Voilà ta beauté scandinave, dis-je. – Ouais, ouais, marmonnait Carl, marchant de long en large, tête baissée. C’est moche, c’est moche, répétait-il. – Qu’est-ce qui est moche ? lui demandai-je. Ne sois pas ridicule. Elle ne s’est jamais autant amusée de sa vie. Il se mit à glousser comme un fou. – Et si elle avait la chaude-pisse ? dit-il, et il courut du côté de la salle de bains. On l’entendait se gargariser bruyamment. – Écoute, Joey, cria-t-il, tout en crachant, qu’est-ce que tu crois qui l’a fâchée comme ça ? Parce qu’on riait si fort ? – Elles sont toutes comme ça, dit Corinne. La pudeur. – J’ai faim, reprit Carl. Allons nous asseoir et prendre un second repas. Peut-être qu’elle changera d’idée et reviendra. Il se murmura quelque chose à lui-même, puis il ajouta, comme s’il faisait le bilan – Ça n’a pas de sens. »
(« Jours tranquilles à Clichy » d’Henry Miller)

Delaporte dit: à

Est-ce une bonne nouvelle ? Le désastreux Yann Moix n’est pas sûr d’arrêter ONPC en troisième année. Les téléspectateurs devront peut-être le subir une année supplémentaire :

« Je vais faire, normalement, ma dernière saison l’an prochain. […] Après si Laurent (Ruquier, ndlr) m’en propose quatre, je me dirais peut-être que j’en fais quatre », confie-t-il.

Phil dit: à

merci Bloom. comme vous savez, le colosse de Maroussi n’est pas tant sexuel pour que baroz tirent de la citation (except une scènette à Athènes où de l’homme lui est proposé parce qu’il semble dédaigner la Melina locale). mais de puissantes visions, à découvrir dans le brut de la vo.

Sergio dit: à

Non mais Chevillard est-ce qu’il existe vraiment, ou c’est un mec quantique ?

DHH dit: à

@jazzi
merci pour toutes ces recettes
non je ne ferai pas fonctionner l’imprimante mais je vais etoffer d’une annexe en copié-coller le recueil numerique que j’ai éléboré à l’intention de mes petits enfants .
Ils pourront y retrouver toutes les recettes des plats dont ils ont l’habitude chez moi.
Dans cette cuisine familiale, essentiellement d’inspiration méditerranéenne il y a surtout des légumes, cuits ou crus, avec une place éminente pour les poivrons , crus en salade, ou dessèches et à l’huile ,enfin mijotés avec de l’ail et de la tomate et servis froids, pour ce plat que les uns appellent frita d’autres chouchouka
A ce propos voici, à déguster, un petit morceau d’anthologie dans la grande specialiste de Montaigne Geralde Nakam évoque cette « madeleine »réminiscence de sa jeunesse algérienne à Mascara
« Prenez d’abord un canoun. C’est indispensable. Remplissez-le de charbon de bois. Les braises rougeoient. Ranimez le feu en éventant avec une feuille de carton. Tout cela est évidemment essentiel. Patience, surtout ! Les poivrons verts posés sur un gril au-dessus des braises juste à point commencent à grésiller ? Retirez-les au premier éclatement de leur peau. Mettez à refroidir dans un plat avant de les peler, de sorte que leur chair soit mise à nu sans blessure. Les tomates, à présent. Les griller de même, sans les brûler, puis les peler soigneusement. Que la chair reste intacte. Et qu’il n’aille pas rester non plus la moindre parcelle de pelure noircie !
Maintenant, une grande poêle d’huile d’arachide. Le canoun est en train de s’éteindre doucement. Mais c’est sur la plaque de cuisinière qu’on fait frire, d’abord, très rapidement, quelques quartiers d’ail épluchés – deux ou trois suffisent. On les retire ensuite. Plonger dans cette huile délicatement aillée, D’ABORD les tomates découpées en quatre. Saler. Cuire à feux doux. Dans la purée de tomate obtenue, juste épaissie, encore un peu liquide, verser les poivrons découpés en longues lamelles. Déjà attendris d’avoir été grillés, ils finiront de cuire dans les tomates.
Ah ! les couleurs chantantes et complémentaires de la frita rouge et verte ! Ses saveurs simples et son moelleux font d’elle la plus sublime des entrées. Servez-la seule, ou avec des œufs durs, ou, pour la fête, avec la méguéna. Mais si vous la prenez pour le goûter dans un sandwich, dont la mie s’imprégnera de son jus tandis que la croûte restera craquante, alors vous serez au paradis des saveurs… À la fois espagnole et juive, la frita est le vrai plat de l’Oranie. »
Dire son souvenir sous cette forme, c’est rendre son importance au geste. Et c’est aussi inscrire la signification dans ce qui la crée. Il ne faudrait pas essayer de faire une frita par le procédé décrit, mais plutôt de reproduire des gestes similaires pour celui des frichtis dont le souvenir nous a poursuivi. Et le vivre davantage alors qu’il est en train d’être préparé plutôt que lorsqu’il est mangé ».

je connais la purée de pois chiches que vous appelez soucca ;chez moi elle avit un nom espagnol « calentica »
La ratatouille c’est bon mais encore plus goûteux dans le même esprit cette merveille de la cuisine italienne , également a base d’aubergines, mais mijotée sur un fond aigre-doux :la caponata

Sergio dit: à

A force de bouffer comme ça i vont héclater ça c’est sûr…

la vie dans les bois dit: à

Très cancérigène la cuisson au charbon de bois, et pas bon pour COP21.

Delaporte dit: à

« Non mais Chevillard est-ce qu’il existe vraiment, ou c’est un mec quantique ? »

C’est le symbole désincarné, l’emblème de toute l’impasse littéraire de notre époque. C’est le contre-exemple suprême de l’écrivain raté, du barbouilleur intellectuel qui veut faire de la morale, et qui n’arrive effectivement qu’au néant. Sur un blog littéraire aussi prestigieux que la RdL, il était important de le signaler, même discrètement et sans entrer dans tous les détails.

Bloom dit: à

Pour que Baroz « se tire la citation » en se polissant la référence, oserais-je, Phil.
Le Colosse est un Miller d’un autre tonneau, plus Diogène que salle de garde…

Sergio dit: à

Non mais les hanchois déjà c’est essetrêmement immangeable…

D. dit: à

Avec le poivron grillé on peut aussi faire ça :
– le passer très vite au mixer avec quelques morceaux de bonne feta (le mélange ne doit pas être lisse). Ajouter des feuilles de menthe fraîche ciselée, un peu de yaourt grec, un trait d’huîle d’olive. Servir bien frais, en toasts.

D. dit: à

Havec un petit Rosé de Provence bio.

Phil dit: à

pour une fois la recette du coquetèle à dédé est pas mal

Nicolas dit: à

Et Chevillard il les aime comment ses anchois? Fourrées à l’huile ou dorées au soleil?

la vie dans les bois dit: à

Les anchois également très appréciés en bagna caoda avec une grande variété de légumes. Des poivrons, par exemple.

bouguereau dit: à

les poivrons c’est hencore tout dla merdouille..la saison dédé c’est la fève crute havec du beurre et une bonne baguette..et un coup dpompe dans lderche a tarzoune pour compenser en exercice

D. dit: à

^wah^w^bon ?

D. dit: à

La fève crue ? jamais essayé.

bouguereau dit: à

Ajouter des feuilles de menthe fraîche ciselée

..pasque sinon le basilique tai baroz y peut phumer

rose dit: à

Delaporte dit: 26 mai 2017 à 15 h 41 min
il était important de le signaler, même discrètement et sans entrer dans tous les détails.

En insistant à peine.
de manière sibylline
en ne revenant pas deux fois sur le sujet
avec une légèreté extrême

D. dit: à

Beaucoup de gens critiquent le poivron tout simplement parce que pas traité correctement il n’est en effet pas bon (ex: poivron cru dans la niçoise salade : bof bof bof).
Grillé, il est déjaculation très différent et en crème avec un poisson il peut s’avérer sublime.

bouguereau dit: à

c’t’un truc charentais dédé..c’est marrant..y’a rien dans les cosses..un prétesque pour siffler d’l’entre2mer

la vie dans les bois dit: à

« alors le concert reprend et l’éblouissement est complet »
Batterie de casseroles, de fourchettes, de poêles, timballes, piano gaz, mandolines…
Bravo à tous.

D. dit: à

Et m.erde…fichu correcteur d’orthographe!

bouguereau dit: à

y’a tout un tas d’truc pour eplucher le poivron..dire que bonne clopine elle le fsait cloquer dans sa culotte

bouguereau dit: à

..hindispensabe d’éplucher l’poivron pour en faire des trucs..c’est ça l’boulot

Sergio dit: à

Ca me rend malade, cette histoire de bouffe… On himagine les villas du Sud, sous les pins, à quatorze millions… L’après-midi entière à s’en mettre plein la lampe !

Faut voter Mélenche, tiens, si on repeut…

Il en fera des колхоз ! Même Fragonard… Hop !

bouguereau dit: à

quignard y’est super discret

bouguereau dit: à

Faut voter Mélenche, tiens, si on repeut…

l’exercice..c’est hindispensabe

rose dit: à

A le lire, Bloom, Bloom dit: 26 mai 2017 à 8 h 02 min, on a l’impression qu’il ne s’agit que d’un long prolégomènes et que nous ne sommes pas encore entrés dans le sujet. Mais le ton est donné. Waouh.
Merci !

rose dit: à

un long prolégomène

rose dit: à

« Et le vivre davantage alors qu’il est en train d’être préparé plutôt que lorsqu’il est mangé »

C’est superbe, ça, DHH à 14h58.
C’est comme le hic et nunc de la littérature.

rose dit: à

Non, le hic et nunc de la cuisine

rose dit: à

J’ai retrouvé une taille. En en perdant une.
Maintenant, faut la garder, la taille perdue, qui donne une taille retrouvée.

rose dit: à

Bon, je saute par-dessus les recettes de Jacques.

bouguereau dit: à

le hic c’est pour l’entre2mer..quignard fait grossir

Delaporte dit: à

« Et Chevillard il les aime comment ses anchois? Fourrées à l’huile ou dorées au soleil? »

Chevillard par-ci, Chevillard par-là, toujours et encore… Vous faites vraiment une fixation maladive sur ce lamentable écrivain !

la vie dans les bois dit: à

Ça mange quoi l’hiver, les prolegomenes ?

Delaporte dit: à

« En insistant à peine.
de manière sibylline
en ne revenant pas deux fois sur le sujet
avec une légèreté extrême »

C’est ce que je me suis efforcé de faire, mais j’avoue avoir été quelque peu débordé par mon sujet. Vous ne m’en voudrez pas ?

rose dit: à

C’est trop subtilement génial cinq adjectifs qualificatifs pour un simple après-midi de septembre.

Pour une retraitée qui est devenue dingue devant l’inappétence de ses élèves devant la reconnaissance de l’adjectif qualificatif, là, j’aurais pu, pour la première fois de ma vie, leur en coller plein la vue des adjectifs qualificatifs.

Je vais demander à rempiler tiens.

rose dit: à

en hiver, les prolégomènes mangent de verts frais jeunes épinards courts et touffus. A la crème.

rose dit: à

Non, Delaporte. Ne tremblez pas..

Lacenaire dit: à

Ce type Delaporte me fait penser à un ancien viré de ce blog, l’inénarrable Philippe Régnier, vous vous souvenez ???

D. dit: à

Philippe RegnieZ. Je m’en souviens fort bien. Le Paraguay, les éditions je sais plus quoi ?
Delaporte n’est pas du tout à la droite extrême comme l’était Régniez.
Ou alors j’ai rien compris.

Nicolas dit: à

Débordé par mon sujet
Tant que ce n’est pas une vague de stupre ça va

Nicolas dit: à

Bon week et pensez à vous enduire de crème

Phil dit: à

le causeur fasciss a de l’ossature sans le mou. et fait pas trop dans la philosophie non plus. delaporte a de la haine recuite pour le chevillard, maladie d’universitaire qui finit en bonzaï dans le gros colon.

Bloom dit: à

Oui, c’est ça, Rose, le ton est donné. Et on dit pas mal de choses, déjà. Du réalisme « from a little after two o’clock » au courant de conscience « in what Miss Coldfiled… » Pas de linéarité, mais des embranchements constants. On retourne déjà en arrière, et le temps s’est figé depuis « l’outrage » dont on apprendra la teneur bien plus loin. Le soleil, emblématique du Sud, rend la tragédie de Miss Coldfield inséparable de celle du Sud, de la malédiction qui pèse sur le Sud, pays de l’esclavage, de la rupture de l’Union et de la défaite d’un mode de vie…
Chez Faulkner, le temps est lié au fatum, le passé ne passe pas, le présent n’existe pas et l’avenir est inéluctable. Ecriture puissante…

Delaporte dit: à

Phil dit: 26 mai 2017 à 17 h 13 min
Phil, vous me décevez. Comme du reste Chevillard lui-même, vous manquez tellement d’humour. Mais ça se soigne, justement en lisant certains livres et pas d’autres.

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