Javier Cercas à la recherche du point aveugle
Le roman sans fiction, cet écrivain n’est pas le premier à s’y frotter mais il est de ceux qui lui donnent ses lettres de noblesse. Né à Càceres (Estramadure) en 1962 mais barcelonais depuis l’âge de 4 ans, Javier Cercas a d’abord enseigné la littérature hispanique à l’université de Gérone avant de se consacrer entièrement à l’écriture. Empruntant tant au roman, au récit historique, au portrait, au reportage, à l’interview et à l’enquête journalistique, sa manière lui a permis de grandes réussites, encensées tant par la critique que par le public en Espagne mais aussi dans de nombreux pays. En témoigne la fortune des Soldats de Salamine ((2001), d’Anatomie d’un instant (2009) et de L’Imposteur (2015). Des livres souvent hantés par la guerre civile, de même que le tout dernier qui vient de paraître en espagnol. Outre son premier roman Le Mobile (Actes sud, 96 pages, 13 euros) publié ces jours-ci en français longtemps après, il publie également un passionnant recueil d’essais Le Point aveugle (368 pages, 20 euros) où l’on croise les ombres familières de Cervantès, Leiris, Flaubert, Vargas Llosa ou de Borges. Ses livres sont traduits de l’espagnol par Elisabeth Beyer et Aleksandar Grujicic. Il nous a reçu chez lui le mois dernier.
Et vous, vous savez ce que c’est un roman ?
C’est… une bonne question ! En fait, la réponse est facile : un roman, c’est tout ce qui se lit comme tel. Même l’annuaire des téléphones ! C’est le centre de ce que j’appelle le point aveugle, ce point sur le disque optique à travers lequel on ne peut rien voir. Ce déficit visuel, ou si vous préférez cette zone d’obscurité, est au cœur de la littérature. Paul Valéry l’a écrit quelque part : ce n’est pas l’auteur qui fait le chef d’œuvre, c’est le lecteur qui y entre et se l’approprie, mais un lecteur vigilant et il utilise à son propos cette expression géniale : « l’innocence armée », ou encore « l’ingénuité armée », bref, cette faculté qui permet au lecteur de déceler dans un livre ce que son auteur n’était pas tout à fait conscient d’y avoir mis. Le point aveugle est une brèche qui permet au lecteur de s’engouffrer dans l’espace créé par l’ambiguïté. Cervantès savait ce qu’il faisait en écrivant les aventures de Don Quichotte mais n’était pas conscient de la manière dans laquelle nous les lisons aujourd’hui.
Etrangement, dans votre recueil d’essais Le Point aveugle, vous vous interrogez beaucoup sur la nature du roman alors que vous n’en avez pas écrit à proprement parler.
Kundera parle des deux temps de l’histoire du roman : primitif avec Cervantès et à sa suite Sterne, Fielding, Diderot, Rabelais et tous ceux qui ont compris l’incroyable nouveauté de Don Quichotte : la permission accordée d’écrire de la fiction dans une totale liberté ; puis il y eut un deuxième temps que l’on peut qualifier de flaubertien, qui réclame qu’on le considère à l’égal d’un art sérieux, car pour ceux cités précédemment, le roman n’était qu’un divertissement. Flaubert avait l’ambition de hisser le roman à un stade aussi élevé que la poésie ou la tragédie, d’en faire un genre noble. Il l’a donc voulu pensé, construit, cérébral, géométrique, trahissant la leçon de liberté de Cervantès. Mon idéal du roman tel que je l’ai mis en pratique dans mes livres opère la synthèse des deux : il emprunte à tous les genres sans se gêner mais avec la rigueur sans laquelle on ne peut composer après Flaubert, celui qui a tout changé.
Mais pourquoi Cervantès n’a-t-il pas eu d’héritiers dans sa propre langue ? Il a bien une descendance mais ailleurs
C’est d’autant plus étrange que lorsqu’un livre connaît un énorme succès commercial, il suscite aussitôt des imitations. Or il n’y en a pas eu en Espagne pendant trois siècles. La réponse se trouve dans l’épilogue du roman. Cervantès a créé une forme nouvelle d’ironie, qui n’est pas celle de la Grèce antique, et relève davantage du paradoxe. Le Quichotte est de toute évidence un fou mais doté d’une grande sagesse, d’une véritable intelligence, d’une belle lucidité. Son ironie, c’est la possibilité d’une vérité contradictoire. Mais pourquoi toute cette réussite littéraire n’a-t-elle pas fait d’émules en son temps et son pays ? Parce que les Espagnols l’ont lu comme un livre essentiellement comique. Leur lecture a été très réductrice : elle a retenu la drôlerie du personnage aux dépens et à l’exclusion de sa dimension tragique et pathétique. C’est d’autant plus regrettable que la leçon de Cervantès, c’est justement que la vérité est polyédrique, ambiguë, chose impossible à comprendre pour l’Espagne des lendemains du Concile qui était fermée, monolithique, totalitaire. Dans le même temps, la France et l’Angleterre ouvraient les esprits aux interprétations contradictoires. Je crois sincèrement que le roman est une arme de destruction massive contre la vision totalitaire du monde. Ceux qui prétendent détenir une vérité absolue sont prêts à vous tuer pour l’imposer. Les fanatiques ont horreur du roman.
Alors, les héritiers de Cervantès, où sont-ils ?
Mario Vargas Llosa est à mes yeux le grand romancier classique de la langue espagnole contemporaine. Mais il demeure plus proche de Flaubert que de Cervantès. Et puis Milan Kundera… De toutes façons, tout romancier doit payer sa dette à Cervantès. Même s’il ne l’a pas lu ! Et même si, comme Martin Amis, il méprise la qualité de Don Quichotte et le trouve trop long ; il juge que nombre de pages sont superflues parce qu’il ignore le cocido, ce plat typique de chez nous dans lequel on met absolument de tout, une sorte de pot-au-feu à base de pois chiches, de différents légumes et de plusieurs viandes, ce qui donne quelque chose de délicieux et plébéien. Ce roman est un monstre omnivore, il avale tous les genres. Or je crains que nous n’utilisions pas toute la liberté que Cervantès nous a donnée avec tout ce qui la fonde : l’ironie, le scepticisme, la tolérance. C’est là mon seul dogmatisme !
Un cocido littéraire, votre Anatomie d’un instant, votre livre sur le coup d’Etat raté du 23 février 1981 ? Je dis « livre » faut de dire….
Il est vrai qu’il est un peu chronique, un peu essai, un peu reportage, un peu roman historique, un peu tout. Un roman en principe, c’est une fiction. Avec celui-là, j’ai pris la liberté d’écrire un roman sans fiction. De toute façon, le roman est par essence un genre hybride. Ce fut également le cas pour L’Imposteur et pour celui que je viens d’achever et que je publierais en février en Espagne. Tous des romans sans fiction. C’est l’équivalent de la non fiction novel telle que Truman Capote l’a définie pour De sang froid : une forme narrative qui a recours à toutes les techniques de l’art de la fiction tout en demeurant absolument factuelle. Le prochain particulièrement qui est le livre que j’ai toujours voulu écrire, dès le début. C’est une histoire très personnelle puisqu’elle tourne autour du passé franquiste de ma famille, des petits propriétaires d’Estramadure ; la figure centrale en est un jeune homme de 17 ans, grand lecteur à qui son maître avait révélé Ortega et Unamuno ; il est pourtant devenu phalangiste, il s’est engagé, s’est battu et il est mort au combat lors de la plus grande bataille de l’histoire de l’Espagne. J’étais honteux de ce passé, le nôtre, dont ma mère m’avait souvent parlé. Le destin de ce garçon, les raisons de son basculement m’ont hanté car je ne les comprenais pas ; de plus, on a toujours dit que c’était l’oncle de ma mère jusqu’à ce qu’on apprenne, entre tous les non-dits, qu’il était son frère aîné…. Dès qu’on parle de soi, on entre dans le mensonge. Marco, l’antihéros de L’Imposteur, s’était inventé un passé de héros afin de cacher sa vie dure et grise de franquiste. Il n’avait été ni brave, ni courageux, rien. Après la guerre, le général de Gaulle ne disait-il pas que « les Français n’ont pas besoin de la vérité » ? Je n’étais pas capable d’affronter mon passé familial. En fait, j’étais paralysé par un problème littéraire : j’avais l’histoire mais elle était toujours à la recherche de sa forme. Dans Les soldats de Salamine et dans Anatomie d’un instant, l’Histoire et la fiction se livraient à une lutte ; dans L’Imposteur, à une bataille ; dans le prochain, elles dialoguent enfin.
On sent qu’il vous a marqué, l’imposteur de L’Imposteur…
C’est mon Moby Dick. C’est le bien et le mal à la fois. Le point aveugle de cette histoire, c’est de se demander pourquoi il a fait ça, pourquoi il a menti sur son passé et pourquoi tout le monde a bien voulu le croire. Et dans Anatomie d’un instant, c’est de se demander pourquoi Adolfo Suarez, le chef du gouvernement, est demeuré assis droit à son pupitre quand les putschistes de la Garde civile ont envahi le Parlement et qu’ils ont commencé à tirer à la mitraillette. Tous les députés se sont terrés sauf le vice-présent du gouvernement Manuel Gutierez Mellado, un ancien général franquiste qui en avait vu d’autres et Santiago Carrillo, le leader communiste endurci par la guerre et les décennies de clandestinité. Les députés de l’époque me détestent depuis ce livre : ils me reprochent d’avoir insinué qu’ils étaient des lâches. Mais j’en aurais fait autant qu’eux, je me serais carrément caché au sous-sol si j’avais pu ! Tout mon livre pose cette question de l’attitude de Suarez et je n’ai pas vraiment trouvé de réponse claire et univoque. L’énigme est non seulement intacte mais elle s’est épaissie avec ce livre. Tant mieux car le romancier, c’est celui qui ajoute de la complexité au monde. Pour mieux la déchiffrer, il doit rendre cette énigme insoluble. Quand le politicien tend à tout simplifier, le romancier décèle un problème là où personne ne le voit ; il nous complique la vie. J’ai voulu montrer que l’attitude d’Adolfo Suarez constitue l’essentiel de sa vie mais aussi de celle de son pays. Pareil pour Marco l’imposteur. Tout le monde savait dès 2005 grâce à un historien qui a montré que quelque chose dans sa biographie dysfonctionnait. Alors on l’a aussitôt diabolisé au lieu d’y aller voir, de peur d’y découvrir une certaine Espagne. Pareil pour Manuel dans mon prochain livre qui prend à rebrousse-poil une vision rétrospective de l’Histoire où tout le monde a été républicain ou anti-franquiste.
Est-ce cela qui vous a fait écrivain ?
Je viens d’un village pauvre d’Estramadure. Quand j’ai eu 4 ans, ma famille s’est installée à Barcelone où mon père était vétérinaire. Nous étions matériellement appauvris et déracinés car ce n’était pas chez nous, d’autant qu’on y parlait une autre langue que le castillan ; mais quand nous retournions au village, nous étions à nouveau des gens importants. Or sans ce sentiment du déracinement, cette sensation d’être devenu un orphelin, je ne serais probablement jamais devenu un écrivain. Pavese disait : la littérature est une défense contre les offenses de la vie, ou quelque chose comme ça. Elle m’a protégé ; elle a été mon instrument de survie. Ce livre vient du plus profond de ma vie puisqu’il me vient de ma mère à partir d’une histoire qui a baigné mon enfance par sa bouche. Or, dès lors qu’on est loyal avec ses obsessions, plus la littérature vient du plus profond, meilleure elle est. Je ne sais pas et j’écris pour savoir.
Votre famille est restée franquiste après la guerre civile ?
En cela, elle est très espagnole puisqu’elle relève du « franquisme sociologique ». Pendant quarante ans, comme la plupart des Espagnols, elle a accepté le franquisme. La contestation était inexistante sauf dans les derniers temps. Après seulement, j’ai découvert dans les livres que dès les lendemains de la guerre, ceux qui y avaient participé du côté des vainqueurs avaient été très déçus. Aussi quand la démocratie est arrivée au moment de la transition des années 80 tout le monde ou presque l’a acceptée. Mais jusque là, le sport national des Espagnols, ce n’était pas le football mais la guerre civile, remplacée le cas échéant par le coup d’Etat, ce qu’a exploré Anatomie d’un instant. Tout Espagnol a sa propre théorie sur le coup d’Etat du 23 février 1981. Sinon il n’est pas espagnol !
Quel est le point aveugle de ce prochain livre ?
L’écrivain qui n’a pas le courage de trahir ses propres théories n’est pas un véritable écrivain. Quand j’écris, j’oublie tout ce que je sais, à commencer par les théories car elles empêchent d’écrire, pour me mettre entièrement au service de mon livre. Le point aveugle y est très évident, il vous sautera aux yeux… lorsque vous le lirez ! Mais moi, il ne m’est apparu que lorsqu’on me l’a dit. Car celui qui écrit est dans un état de semi-conscience, il cherche à donner du sens à une forme. Là, je me suis lancé à la recherche des traces d’un anonyme de l’Histoire pour tenter de comprendre ses motivations. Alors le point aveugle ? La vérité, c’est la recherche de la vérité sur ce personnage.
Dans Le Mobile, votre premier roman écrit en 1987 mais qui paraît aujourd’hui seulement en France, Alvaro le narrateur, c’est vous ?
C’est moi. Mais quel échec, ce livre ! J’étais inconnu ; il s’en est vendu une cinquantaine d’exemplaires dont quarante ont été achetés par ma mère. C’était un recueil de nouvelles d’apprentissage ; il y en avait cinq, j’en ai retirées quatre et c’est devenu un roman. Quand on débute, on veut toujours s’afficher comme écrivain. On se repend toujours de son premier texte. C’est presque le cas…
Tout écrivain est un intellectuel ?
Il ne l’est que dès lors qu’il intervient dans la vie publique mais au même titre qu’un architecte, un professeur ou tout autre. Mais sa qualité d’écrivain ne lui confère pas automatiquement un statut d’intellectuel. Voltaire est à mes yeux le premier intellectuel avec l’affaire Calas. Il réunit les deux caractéristiques : le travail en solitaire d’un côté, la présence publique de l’autre. C’est très français. Ma génération entretient des rapports compliqués avec la figure de l’intellectuel. Quand j’étais jeune, je voulais surtout ne pas en être car il était déprécié, discrédité, dénué du moindre prestige. Camus disait que les idées trompées baignent toujours dans le sang alors que nombre d’intellectuels ont été d’une telle frivolité et d’une telle vanité ! Heidegger et les autres : tant d’intelligence au service de tant de barbarie. Sartre et la littérature dite engagée m’horrifiaient. Je trouvais ça populiste et démagogique. Mais depuis, j’ai évolué. Je revendique désormais une sorte de littérature engagée au sens où l’entendait Michel Leiris : la littérature comme tauromachie. Quelque chose de sérieux, ambitieux, total qui veuille changer le monde, qui engage complètement et non juste un jeu. La littérature doit démasquer la réalité cachée derrière les apparences. En ce sens, Kafka et Borges ont été et sont demeurés mes héros car leur littérature est très politique. Et quel plus grand engagement que le leur ?
Avez-vous le souci d’être compris lorsque vous écrivez ?
Je ne pense pas au lecteur car celui-ci n’existe pas. Chaque lecteur est différent. Au fond, le seul lecteur que je connaisse, c’est moi, et j’ai envie de le satisfaire, en espérant qu’il y en aura d’autres comme moi. Mais il m’est impossible d’écrire pour un autre que moi.
Mais quand vous dites d’un personnage qu’ «elle avait un geste de dévouement digne de Florence Nightingale », vous vous doutez, tout de même, qu’en Espagne et en France, nul ne sait à quoi vous faites allusion à moins d’avoir une solide culture historique anglaise et d’avoir lu Eminent Victorians …
J’ai écrit cela quand j’étais jeune. A l’époque, je la connaissais par un livre en espagnol que mon père m’avait offert sur les héros de l’humanité. Ca m’avait marqué. Elle était l’équivalent de mère Teresa de Calcutta. Mais au fond, qu’importe. Je veux toujours écrire le meilleur livre possible, advienne que pourra. La première obligation de l’écrivain, c’est de se créer une tradition littéraire, en faire une lecture intéressée, s’y inscrire et voir ce qu’il peut y faire. Le philosophe Eugenio d’Ors disait que ce qui n’est pas tradition est plagiat. Picasso dit que l’originalité, ce n’est pas ressembler à personne mais ressembler à tout le monde. Pendant mes études, j’ai beaucoup lu la littérature, le théâtre et la poésie de l’âge d’or espagnol, les Gongora, Lope de Vega, Quevedo et les autres. Cervantès les avait lus et les a transformés. Il avait également avalé Pétrarque. Je crois qu’il ne suffit pas de tuer le père : il faut dévorer les maîtres en cannibale, mais en y ajoutant de la sauce piquante. Après seulement on peut écrire ce qu’ils n’ont pas écrit tout en sachant que sans eux on n’y serait pas arrivés. Sans les Vies imaginaires de Marcel Schwob, Borges n’aurait pas été ce qu’il fut. Il ne suffit pas de dévorer : il faut ensuite rendre hommage comme on ferait une déclaration de soumission.
Et vous, Flaubert ?
Au début, certainement. Mais ma chance, c’est qu’outre Cervantès et les écrivains du post-modernisme américain (Robert Coover, Donald Bartheme) qui étaient des expérimentateurs, ma langue natale m’a permis d’avaler tous les grands latino-américains. Mais ils ont tous fait ça. L’incipit de Cent ans de solitude est une phrase qu’on trouve presque mot à mot au milieu de Pedro Paramo de Juan Rulfo que tous admirent. Une imprégnation légitime. La tête de Cervantès était saturée de littérature. La littérature relève du cannibalisme.
(Photos Passou à Barcelone)
1 403 Réponses pour Javier Cercas à la recherche du point aveugle
Paris s’éveille, version Joyce
Paris s’éveille dépenaillé, la lumière crue baigne ses rues citron. Mie moite des pains au lait & vert trouble de l’absinthe, son encens matinal, font la cour à l’atmosphère. Belluomo sort du lit de la femme de l’amant de sa femme, la ménagère, fichu sur le chef, se met en branle, soucoupe d’acide acétique à la main. Chez Rodot, Yvonne et Madeleine se refont leur beauté fripée, et déchirent de leurs dents en or des chaussons aux pommes, la bouche jaunie par le « pus » du « flan breton ». Visages de Parisiens qui passent, charmeurs charmés, conquistadors en devenir.
Ulysse, 52-3 (Penguin Annotated version), ma traduction.
Rodot:pâtisserie sur le Boulevard St Michel.
Le pus du flan breton….mais c’est épouvantable de parler ainsi d’un bon dessert français, dear Bloom. Vos étudiants de l’Institut catholique ont dû avoir un haut le coeur. Qu’est ce que cela donne en VO ?
On pense à « Paris est une fête » de papa Hémingway, Bloom…
@ 6 h 55 min
Ozy, passé un certain âge « retomber en enfance » peut être pathétique.
https://www.unicef.fr/sites/default/files/userfiles/file/FRISE_CHRONOLOGIQUE-HISTOIRE.pdf
Ce qui est amusant et intéressant, Bloom, c’est de montrer que Paris était une ville « bon marché » pour l’exilé volontaire du début du siècle dernier !
Dans l’extrait de la lettre de Joyce, à son fils et sa belle fille en voyage à New-York, que j’ai reproduite ici hier, on découvre le prix du loyer d’un confortable cinq pièces des beaux quartiers parisiens dans les années 1920. En indiquant les tarifs du marché immobilier actuel, on comprendra très vite que ce ne serait plus possible aujourd’hui !
Pourquoi un livre d’entretien, « MAHFOUZ PAR MAHFOUZ », entre un écrivain égyptien GAMAL AL GHITANY et le prix Nobel NAGUIB MAHFOUZ nous éclaire mieux que la critique sur la vie et l’oeuvre de ce dernier ?
Le contenu de ce livre est un entretien entre Gamal al Ghitany, écrivain égyptien né en 1945, et Naguib Mahfouz, prix Nobel de littérature, né en 1911.
Il ne s’agit pas vraiment d’un ping-pong verbal entre ces deux hommes, Gamal Ghitany laissant longuement la parole à son interlocuteur. le jeu des questions-réponses n’existe donc que brièvement au début du livre.
Naguib Mahfouz aborde certains thèmes tels l’enfance, ses débuts d’écrivain, les corrélations entre certains de ses personnages et certains de ses contemporains, la politique….
On découvre combien Al Gamaliyya le quartier de sa prime enfance fut celui qu’il préféra parmi les autres où il vécut par la suite. Il y resta jusqu’à l’âge de 12 ans pour déménager à Al Abbassiyya mais ce quartier était plus emblématique d’une classe moyenne alors qu’Al Gamaliyya était beaucoup plus varié et lui plaisait d’avantage. Il redit l’importance des ruelles, de ce que l’on devine des bâtisses et ceci se retrouve d’ailleurs dans ses romans. Il y a finalement beaucoup de thèmes développés de façon succincte dans ce court texte.
Je retiens qu’il était casanier car il avoue avoir épousé une femme qui n’avait quasiment pas de famille car il détestait ces réunions familiales imposées socialement et ne pas avoir à recevoir ou à se déplacer lui convenait très bien. D’ailleurs hormis le Caire et Alexandrie, il ne voyageait pas dans le pays ni même ailleurs. Il ne se rendit qu’en Yougoslavie et au Yémen. Il n’alla même pas chercher son prix Nobel de littérature à Stockholm : il envoya ses filles à sa place.
Il faut aussi replacer l’homme dans son contexte car pour ceux qui sont nés au tout début du 20ème siècle, la mobilité géographique ne faisait pas vraiment partie du quotidien ou des mentalités.
Je me demande si le contenu du livre n’a pas été amputé à la fin car cela se termine de manière abrupte comme s’il manquait des pages.
Quoiqu’il en soit, ce fut un plaisir « d’entendre » cet homme que j’aime profondément et qui est, parmi les écrivains arabes, mon préféré.
J’aurais encore tant d’autres choses à vous dire de ses romans.
Lorsque je lis une de ses anecdotes au sujet du mariage d’un ami copte et où l’on se rend bien compte qu’il dit « copte » comme il aurait dit « blond » ou « chauve », on ne peut être que consternés de voir que ces coptes ne font plus partie des relations amicales, sociales, qui existaient entre eux et les musulmans.
ma traduction.
Aucune autre alternative? c’est particulièrement d.g.eulasse, dissuasif, est-ce que ce genre de métaphore pâtissière s’évacue souvent par sa plume? Il décrit des prostituées défraîchies qui mangent la bouche ouverte?
Erratum :
» D’ailleurs hormis Le Caire… »
A la Maison de la poésie, Jibe, la « bande à C.P. » (une de ses filles, Stanislas Nordey …) avaient présenté les lettres de la geôle de Reading d’Oscar Wilde
OZY, est-il vrai que dans l’un de ses romans les plus connus, Mahfouz ne donne aux rares personnages coptes que des rôle antipathiques ou insignifiants? Ou est-ce que je confond avec un autre écrivain égyptien?
Visages de Parisiens qui passent, charmeurs charmés, conquistadors en devenir.
A la date où ces lignes prophétiques ont été écrites, nos joyeux conquistadors sont surtout en devenir de la branlée de juin 40. En devenir de l’extase qui suivit. Le conquistador déconfit à son conquérant : tu m’as conquis, j’t’adore !
gontrand dit: 20 novembre 2016 à 9 h 53 min
OZY, est-il vrai que dans l’un de ses romans les plus connus, Mahfouz ne donne aux rares personnages coptes que des rôle antipathiques ou insignifiants?
Si c’est le cas, il ne fait que refléter l’opinion de l’immense majorité des Egyptiens, qui considèrent en effet les Coptes comme une minorité antipathique et insignifiante.
Oui, Lavande, mais ça c’était le point aveugle de ma petite histoire, extraite de l’un de mes romans sans fiction, la brèche dans laquelle vous vous êtes engouffrée…
https://www.amazon.fr/Lieux-spectacle-vie-artistique-Paris/dp/2707208116
POUR SALUER PAUL TOURENNE
Le dernier survivant du célèbre quatuor vocal français « Les Frères Jacques », est mort dans la nuit à Montréal où il résidait depuis une dizaine d’années. « Mon père est mort. Il avait 93 ans », a indiqué son fils Robin, joint par téléphone. « Il est mort de vieillesse, son coeur a lâché »
C’est toujours triste de saluer l’envol du dernier des joyeux lurons qui enfilaient parodies, chansons paillardes, textes de Boris Vian, sans barguigner.
Cela nous change de ces faux rebelles comme Dylan, ballotines molles, qui a les foies d’aller à Stockholm chercher sa médaille et le pognon du Dynamiteur.
Repose en paix, Paul ! … et merci….
Pour saluer l’artiste, JC !
https://www.youtube.com/watch?v=BD2SUUw-J5s
« L’Allemagne rachète la maison de Thomas Mann à Pacific Palisades pour en faire un centre de dialogue transatlantique »
Sympa la baraque de l’ami allemand !
@ Gontrand @ Jean
Dans les romans et les recueils de nouvelles de Naguib Mahfouz (Mahfoudh) il n’y a aucune forme de mépris envers les coptes.
Je dirais qu’ils sont plutôt « noyés » dans les trames romanesques tissées par Mahfouz.
Les personnages de Mahfouz ne se définissent pas par leur appartenance religieuse, musulmane soit-elle ou copte, ils évoluent plutôt au gré des mutations sociales et des changements politiques que Mahfouz a su peindre dans son oeuvre.
Pour l’anecdote, le prénom de Naguib( en arabe : Najib) est plus courant chez les coptes que chez les musulmans et les lecteurs du jeune et obscur nouvelliste Mahfoud qui, dans les années 30 et 40 envoyait ses écrits au journal égyptien « Akher Sââ » (Dernière Heure) et signait Najib Mahfoudh, croyaient qu’il était copte !
JC….. dit: 20 novembre 2016 à 10 h 10 min
POUR SALUER PAUL TOURENNE
Le dernier survivant du célèbre quatuor vocal français « Les Frères Jacques », est mort dans la nuit à Montréal où il résidait depuis une dizaine d’années. « Mon père est mort. Il avait 93 ans »
Fraîchement, JC, on s’en fout. C’est des vieux, tout ça, des haze bine. Au-delà de 85 ans, qui ça peut-il bien encore intéresser ? A part la proche famille, et encore … Au fait, les frères Jacques, c’était qui ? Ah oui, des amis à Débouchy, ceux qui ont créé « l’après dîner d’une fouine »… Je me souviens maintenant.
A la date où ces lignes prophétiques ont été écrites, nos joyeux conquistadors sont surtout en devenir de la branlée de juin 40.
—
Anachronisme total. quand on se sait pas, on s’abstient, dit plus ou moins Wittgenstein: Ulysse a été publié le 2 février 1922. Sa rédaction débuta en 1914, au moment où les « conquistadors » étaient en train de se faire trouer la peau sur les champs de bataille de l’est & du nord de la France.
Mais comme le récit se déroule le 16 juin 1904, le Paris dont il est question est celui du tournant du siècle.
Oyez, oyez, le conquistador d’opérette se prend une bonne branlée le 20 novembre 2016.
OZYMANDIAS dit: 20 novembre 2016 à 10 h 30 min
@ Gontrand @ Jean
Dans les romans et les recueils de nouvelles de Naguib Mahfouz (Mahfoudh) il n’y a aucune forme de mépris envers les coptes.
OK. A moi qui ignore encore tout de son oeuvre, par quel livre de Mahfouz me conseilleriez-vous de commencer ?
Paris était moins chère que Trieste, Baroz…! Insensé, non? Une ville populaire.
Remarquez, les villes les plus chères aujourd’hui, c’est Londres, New York & Tokyo, mais aussi, Luanda (spéculation pétrolière) & Mumbai (Bombay).
A la date où ces lignes prophétiques ont été écrites, nos joyeux conquistadors sont surtout en devenir de la branlée de juin 40. (moi)
J’ai parlé de la vision prophétique de Joyce. Il est clair que, sautant par-dessus l’épiphénomène de 14/18, il envisage ironiquement ce qui va venir ensuite. Que ça fait plaisir tout de même, tous ces conquistadors au petit pied accourus de Paris ( à défaut de Palos ou de Moguer)se faire faucher à la mitrailleuse. De quoi en guérir plus d’un de ses rêves de gloire.
Jean dit: 20 novembre 2016 à 10 h 34 min
OK. A moi qui ignore encore tout de son oeuvre, par quel livre de Mahfouz me conseilleriez-vous de commencer ?
Commencez par le recueil de nouvelles « LE CABARET DU CHAT NOIR » qui constitue une excellente introduction à l’oeuvre de Mahfouz pour qui n’a jamais lu ses livres.
Ensuite, si son style vous charme et vous capte
(si je puis m’exprimer ainsi), entamez la lecture de son roman le plus politique « MIRAMAR », critique virulente du socialisme nasseriste (sous le régime de Nasser).
Finalement, attaquez sa trilogie cairote « L’IMPASSE DES DEUX PALAIS », »LE JARDIN DU DESIR » et « PASSAGE DES MIRACLES », fresque monumentale relatant et décrivant l’ascension puis la déchéance de la famille de Kamal Abd El Gawwad, commerçant prospère et psychologiquement complexe, menant une double vie : austère et rigide avec son épouse et ses quatre enfants, noceur et bon vivant avec ses amis et sa maîtresse.
Bonnes lecture !
Erratum :
« Bonne lecture! ».
J’ai l’impression d’avoir lu une analyse beaucoup plus fouillée du rapport trouble entre Cercas et Enric Marco dans ce lien
http://www.juanasensio.com/archive/2015/11/02/l-imposteur-de-javier-cercas-gregory-mion.html#mor
Quant aux Soldats de Salamine, il y avait celle-ci, moins chaleureuse que celle don ton vient de bénéficier sur la rdl.
http://www.juanasensio.com/archive/2015/07/10/les-soldats-de-salamine-de-javier-cercas.html#more
On peut avoir lu tous les romans de Javier Cercas sans en faire soi-même la critique littéraire, quand tel n’est pas votre métier, et qu’on n’a pas toujours le réflexe de faire des fiches et de passer son temps à collectionner ses propres perles de jade sur soi-même et d’épingler les perles de carbone des autres.
Si je me permets parfois d’aller consulter d’autres « critiques » sur des supports généralement plus rigoureux, il n’y a vraiment pas de quoi s’émouvoir ni de s’en vexer.
@Passou…, vous réagissez vertement sur ma suggestion d’une traduction approximative de propos de Cercas ! Mais pourquoi diable ? Pour évier cela, vous auriez dû simplement préciser dans quelle langue cet entretien avait eu lieu, l’éventuel retravail de Cercas sur le texte, et suggérer plus explicitement l’absence ou la présence d’un traducteur et son rôle, etc. En effet, on se pose des questions en l’absence de telles précisions, alors que beaucoup ont l’air d’insinuer que ce pauvre écrivain tiendrait des propos totalement approximatifs et extravagants. Apparemment, ce n’était pas le cas à la Maison de la Poésie.
OZYMANDIAS dit: 20 novembre 2016 à 11 h 10 min
Merci de tout coeur pour ces alléchantes mises en bouche. Je m’y attable au plus vite !
Jeanmarron mêle ignorance et mauvaise foi. Le terme conquistador file la métaphore du séducteur entamée avec « Belluomo » : il est clair que c’est la gent féminine qu’il s’agit de conquérir…
joyce est tout sauf un visionnaire. Il enregistre, et ce sont des personnages « sans qualité », Stephen, Leo & Molly Bloom, qui sont la chair du récit comme les trouffions furent la chair à canon. La désintégration progressive de la langue culminant avec Finnegans Wake est le reflet de l’éclatement de la société, non son annonce.
10:32, Paul Tourenne, JC (93 ans ou 53 ?) pleurniche
sur la disparition d’un « vioque » comme lui mais tape régulièrement sur le maire de Bordeaux plus jeune que lui, signe inéluctable de gâtisme
Jean dit: 20 novembre 2016 à 10 h 41 min
Rassurez moi mon jeannot, c’est bien vous le c.o.n qui ne connaissait pas Léonard Cohen?
joyce est tout sauf un visionnaire. (Bloom)
Je tiens Joyce pour LE prophète par excellence des temps modernes. Il est clair pour moi qu’il fait dire à ses personnages ce qu’ils ne pensent pas consciemment et ce qu’ils ne prévoient pas du tout. Si ces Parisiens qui se perçoivent comme de dérisoires conquistadors de petites femmes, c’est qu’ils se pensent (obscurément) comme autant de virils et guerriers conquérants du monde. Evoquant un temps d’avant 14, mais publiant son maître roman en 1920, Joyce a eu tout le temps de le truffer de prédictions d’une étonnante justesse. Quant à moi qui lis Joyce à la lumière de Céline, je suis parfaitement en droit de voir dans ces parigots têtes de veaux un tas de gogos en attente de se faire niquer, à pluqs ou moins brève échéance. Bloom oublie que le lecteur de 2016 ne lit plus « Ulysse » comme on le lisait vers 1920. Il oublie aussi (et surtout) que, quel que soit le génie de Joyce, c’est le lecteur qui fait exister son foutu bouquin, et qu’il le fait exister à sa guise. Joyce aujourd’hui, c’est le lecteur (voir, dans le billet, les remarques de Javier Cercas à propos de ce que Paul Valéry disait des privilèges du lecteur). Alors, les lectures historicisantes et prétendument fidèles à la vraie-fausse pensée du vrai-faux Joyce,je me les mets oh… eh… hein ? bon … Vive l’herméneutique libérée !
Si ces Parisiens qui se perçoivent… (mouhaha)
Si ces Parisiens se perçoivent
Grand lecteur de Joyce, comme il le confie à plusieurs reprises dans sa correspondance, Céline reconnaît avoir trouvé dans la violence caricature antisémite de Bloom (celui de Joyce), sorte de géniale anticipation du Juif Süss, les raisons de son propre antisémitisme.
Vous délirez @ 12h10: Dans sa correspondance en mai 1936, Céline refuse toute comparaison entre le Voyage & l’Ulysse de Joyce: « Je n’ai besoin de perfsonne pour me mettre en train[…]je n’en ai jamsi lu une ligne » cité dans H. Godard, p.221
Vous falsifier l’histoire littéraire, mon pauvre monsieur. C’est grave.
Re-mensonge à 12h35
Pas beau de mentir. Bouh!
En regardant les concerts d’orgue d’aujourd’hui à Paris je vois qu’il y a à St.Eustache la « 208ème Messe des Charcutiers », avec orgue.
Voilà un rendez-vous incontournable pour notre andouille heideggeriènne…
Sinon, il y a plusieurs concerts intéressants. Ça va être difficile de choisir (sans doute celui de l’église Saint-Antoine des Quinze-Vingts, rue Traversière).
https://www.france-orgue.fr/disque/index.php?zpg=dsq.con.pre&keywd=&srgn=10&cmd=Go
les gens de Dublin grand bouquin, le reste vraiment pour épater les snobs
Un merci chaleureux à Christiane, dont il faut reconnaître les mérites quand elle le mérite, pour ce compte-rendu de la soirée à la Maison de la Poésie en compagnie de l’écrivain Javier Cercas que je trouve beaucoup plus clair dans ses propos que dans ceux tenus dans l’entretien qu’il a accordé à notre Passou à Barcelona. Cela non pour dire du mal de notre bon Passou, qui ne le mérierait pas, mais simplement parce que c’est vrai. Je le trouve plus précis et percutant dans ses propos sur Flaubert et la littérature que je comprends là alors que les choses n’étaient pas si claires dans l’entretien à Passou.
Que le roman à la Cervantès soit habillé d’un parchwork me semble en effet une idée tout à fait recevable et intéressante, et qui distingue effectivement cet art du roman de celui plus « rigoureux » de Flaubert (là, j’ai compris ce qu’il veut dire par « rigoureux », terme que j’avais mal compris apparemment dans l’entretien à Passou). Terme aussi un peu confus, à mes yeux, tout de même, parce qu’il y a autant de rigueur chez Cervantès que chez Flaubert mais elle n’est pas du même ordre simplement.
Car on pourrait en dire tout autant de La Recherche, de Proust, qui mêle récit, allusion à l’histoire (la Grande guerre à l’arrière), parodie de genres divers (roman gothique, roman libertin, roman mondain (Du côté de chez S.), roman « dogmatique », c’est même la thèse que défend Proust à propos de son œuvre, roman autobiographique, c’est ainsi que parfois des critiques le lisent, notamment un écrivain polonais, Joseph Czapski, dans ses conférences au camp soviétique de Griazowietz pendant la guerre, roman d’auto-fiction comme on pourrait dire aujourd’hui), essai, notamment l’essai sur les Invertis au début de S. et G., tombeau littéraire, etc. .
Donc, la séparation entre avant et après Flaubert ne me semble pas très pertinente quand même. Disons simplement que les roman de Fleubert sont plus lisses, moins fourmillant de synthèse de genres divers.
Mais le problème de l’écrivain, qu’il s’appelle Cervantès ou Proust, n’est pas tant de se nourrir à divers gamelles si je puis dire, mais de réussir à en faire un monde. Or, en faire un monde, c’est trouver une cohérence que n’appelle pas à priori ces divers emprunts. En faire un monde implique un travail de l’œuvre qui établit des passerelles, des liens qu’il apaprtien justement à la critique savante d’étudier et d’élucider pour montrer comme le texte est en travail pour produire un monde. Or, ce travail relève d’une même rigueur chez Cervantès ou chez Proust sans pour autant que ses tenants et aboutissants soient du même ordre. Les liens entre les divers genres sont peut-être plus lâches chez Cervantès et plus serrés, plus étudiés chez Proust. C’est du moins mon intuition de départ si j’avais à faire ce genre d’étude. Mais à chaque fois, il s’agit de la même ambition : créer un monde, un monde crédible, qui ait un rapport quelconque à la vérité, un rapport vivant et en travail, jamais figé dans une vérité toute faite de l’œuvre.
Voilà mon objection à Cercas. Elle est de deux ordres en résumé. D’une part, on trouve après Flaubert des œuvres qui empruntent à plusieurs genres comme Cervantès, et produisent comme une sorte de pot au feu; d’autre part, il ne suffit pas de sentir le fumet du pot au feu, encore faut-il comprendre, si l’on veut réellement lire et savoir goûter ce pot au feu, quelle est la magie de son goût, la cohérence qui en fait un plat bon à manger.
Il faut que je goûte à ce truc http://www.beurk.com/le-beurk-des-uns-le-miam-des-autres/l-oeuf-de-100-ans-oserez-vous-deguster-cet-oeuf
Vous falsifier l’histoire littéraire, mon pauvre monsieur. C’est grave. (Mohawk)
C’est que vous n’avez pas lu aussi attentivement que moi la correspondance de Céline. Au demeurant, l’antisémitisme de Joyce ne fait problème que pour ceux qui n’ont pas lu « Ulysse » : ce roman fourmille de scènes dont la figure centrale (le Juif Bloom) vise à déshonorer le judaïsme et la judéité ; c’est ainsi que, dès le début du roman, l’infâme Bloom est décrit en train de lire « l’Odyssée sur la cuvette des gogues au fond du jardin, dans la traduction de Victor Bérard ; il s’en torche ensuite, ce qui est une insulte sanglante, à la fois à Homère et à l’Université française. Puis le lecteur doit se farcir (si j’ose dire) la scène atroce où le Juif Bloom se polit le chinois, telle une patelle sur son rocher, au spectacle de l’affriolante demi-mondaine (quart-de-mondaine, devrais-je dire) Gerty Mac Dowell. Je passe sur les réflexions scandaleusement anti-religieuses du même Bloom aux obsèques du pauvre et digne Paddy Dignam (le bien nommé). Tout le roman du sieur Joyce est ainsi une machine de guerre dirigée contre les Juifs. Au reste, dans sa correspondance (encore inédite) avec Heidegger, il avoue sa sympathie pour le national-socialisme. Ses liens étroits avec les services de l’Abwehr, dont il fut un agent patenté, ne sont un secret pour aucune personne suffisamment renseignée. Falsifier l’histoire littéraire, moi ! Quelle indignité (comme disait l’autre) !
Belle initiative du gouvernement allemand signalée dans la colonne Twitter.
« Leo & Molly Bloom »
Des parents à toi ?
« le maire de Bordeaux »
Pour JC il ne peut s’agir que de Jacques Chaban-Delmas, boudegras !
Jean est encore en train de souiller la Rdl. C’est de plus en plus pénible.
Pourquoi le Chinois, dans l’art du polissage, Jean ?
Question à ceux qui l’ont lu, et seulement eux, sinon ne répondez pas !
Pour Javier Cercas, par quoi faudrait-il commencer ?
Merci Ozy, mais pour Mahfouz, je me le réserve à l’occasion d’un éventuel Goût de l’Egypte…
Comment faire pour avoir plusieurs vies ?
Plus on lit, plus on s’aperçoit que l’on a encore rien lu !
Le pied, Jibé, ce serait un éventuel Goût d’Israël… Mais je crains qu’il ne faille attendre que les poules n’aient des dents…
Il faut lire lentement pour avoir le temps de construire du sens avec sa culture. Sinon, ce ne sont que livres qui s’accumulent sans lien entre eux. Lire, c’est lier.
Je n’ai pas le temps de vous dire ici pourquoi il faut lire « Amour de perdition », ce classique de la littérature portugaise de Camilo Castelo Branco, que je viens juste d’achever…
Qu’est ce qu’il ressemble à VGE en vieillissant le Juppé.
En moins flamboyant, en plus sinistre.
Bientôt président lui aussi.
On choisit ce tour et au second, le prochain president, et 3% de l électorat se déplace…
Hollande n’avait comme programme que de réduire
le déficit – pertinent – et quelques gadgets sociétaux sans gravité comme intérêt. Il était dès lors évident que le prochain 2nd tour opposerait droite et extrême droite, on n’ y arrive tranquillement.
La générosité sociale de la gauche est défendable, pas son idéologie taubiresque faite de repentance délétère – voir la façon dont elle traita Pétré Grenouilleau. – et surtout.d’un angélisme qui pourrait avant dix ans une petite guerre civile où pire une situation à l’américaine, avec nombre de personnes s’estimant mal défendues et s’y essayant seules…
AO
Plus on lit, plus on s’aperçoit que l’on a encore rien lu !
C’est une phrase du Cocteau donnée en sujet de « rédaction » (on disait comme ça à l’époque) en classe de quatrième. Il aurait mieux valu plancher sur les rapports entre Cocteau et son Raymond.
Quelqu’un sait-il si existe une analyse du livre de l intranquilite lu par un psychiatre ?
AO
C’est vrai ça, WGG, je viens de vérifier, il n’y a ni goût d’Israël, ni de Jérusalem, ni de Tel Aviv dans la collection. Remarque, il n’y a pas non plus de goût de la Palestine !
Widergänger dit: 20 novembre 2016 à 14 h 42 min
Jean est encore en train de souiller la Rdl.
Souiller la RdL, moi ? Moi qui n’ai de cesse de mettre au service de tout un chacun la précision de mes connaissances( souvent inédites), la finesse de mes analyses… Merdre à la fin ! C’est par trop injuste !
@ Jibé
L’origine de l’expression « se polir le chinois », consacrée par l’usage, reste un mystère. La dernière édition du « Dictionnaire historique de la langue française », d’Alain Rey, n’en pipe mot. Oubli de taille.
14 heures 51, à Jibé : lire Cercas, commencer par le premier « Les soldats de Calamine », les autres suivront naturellement
amicalement
J.Ch.
Plus on lit, plus on s’aperçoit qu’on n’a encore rien relu.
Et pourtant,vu les capacités d’oubli du lecteur lambda, on peut dire que ça urge ! C’est pourquoi, quant à moi, depuis l’âge de douze ans, je lis et relis exclusivement « l’Odyssée », dans la traduction de Victor Bérard. Même sur la cuvette des gogues. C’est dire. Le reste attendra.
SALAMINE, pardon
Merci Jacques, pour Cercas, et merci Jean pour le polissage.
Pourquoi un psy, Oursivi. Lis plutôt Antonio Tabucchi, l’un, sinon le meilleur spécialiste de Pessoa. Mais le mieux est encore de le lire et relire lui-même…
C’est pourquoi, quant à moi, depuis l’âge de douze ans, je lis et relis exclusivement « l’Odyssée », dans la traduction de Victor Bérard. Même sur la cuvette des gogues. (mohai rrheu)
Se polir le chinois pour la nième fois sur la cuvette des gogues en relisant pour la nième fois l’épisode de la rencontre Ulysee/Nausicaa, ça vaut toutes les Gertie Mac Dowell du monde !
Sur le rocher de Salamine, j’ai récuré le pot de Nausicaa qu’était bourré de calamine.
Oui, il faut lire à petite vitesse, tranquillement, WGG. C’est ainsi que je fais. Et la découverte d’un auteur est, chaque fois, un embarquement pour un long voyage ! Le plus souvent sans retour…
Raison pour laquelle je suis heureux de pouvoir me tenir au courant de l’actualité des lettres grâce à la chronique du livrophage Passou et aux généreuses contributions de ses distingués commentateurs.
Il en va de même pour moi du cinéma. Pour la musique, j’y ai renoncé, là, le voyage serait trop vertigineux !
Remarque, il n’y a pas non plus de goût de la Palestine ! (Jibé
__________
C’est un sujet explosif…
@Widergänger dit: 20 novembre 2016 à 14 h 01 min
J’ajoute juste qu’il n’a pas placer Flaubert comme un marqueur de littérature selon lequel il y aurait un avant et un après mais comme un autre modèle du roman. Il a effectivement rapprocher Proust de Cerventès.
L’ensemble de l’entretien était occupé par la littérature, la forme de l’écriture, la liberté que permet le roman, le problème du rapport fiction/vérité, la place du lecteur et pas du tout sur une plongée psychanalytique dans l’épaisseur des personnages.
Écoutez l’émission quand elle passera sur F.C.(date inconnue), elle vaut l’écoute…
Merci pour votre lecture.
placé
rapproché
De Marielle Macé : « Façons de lire, manières d’être ».
De la même, suis en train de lire (à petites gorgées) « Styles / Critique de nos formes de vie ». Ecriture subtile et lecture utile, ne serait-ce qu’à titre de décrassage sociologique; on se demande ce que, dans ce domaine, la Marielle n’a pas lu.
J ibe dit: 20 novembre 2016 a 15 h 21 min
Oui, c est ce que suis en train de faire.
M etant interesse a ces aspects avec quelques psy récemment, du cote criminologique, un certain tropisme nait.
AO
Merci pour ces précisions, Christiane.
Je rejoints alors Javier Cercas dans ce qu’il dit du roman. Avec cette nuance, que la liberté n’est jamais donnée mais est le fruit d’une conquête, d’un travail, d’une invention originale. La forme du roman s’y prête mais le rôle personnel de l’auteur fait le tout de cette liberté du roman. Ce n’est jamais la forme elle-même du roman qui l’engendrerait automatiquement.
Thomas Pavel a écrit un bouquin intéressant sur le roman, ses formes, son histoire, sa philosophie : La pensée du roman ; voir sur fabula.
Oui, les Soldats de Salamine sont un bon début. Pour un papier circonstancié :
http://www.juanasensio.com/archive/2015/07/10/les-soldats-de-salamine-de-javier-cercas.html
» À chaque époque, les réussites du roman sont infiniment plus ambitieuses que celles du besoin de bien écrire et de bien raconter. La littérature s’interroge sur des sujets autrement profonds, et, pour divergentes qu’elles puissent paraître, les formes que le roman a prises au cours de son histoire n’en sont pas moins liées ensemble par la permanence de cette interrogation »
Thomas Pavel, La Pensée du roman, p. 412
Avec La Pensée du roman, Thomas Pavel propose une histoire du roman dont l’idée directrice est que ses développements sont avant tout ceux d’une interrogation, tenue pour constitutive du genre, sur les rapports entre l’individu, l’idéal moral, et la communauté humaine. Il apporte ainsi sa contribution à une tendance de la réflexion sur le roman qui s’efforce d’en déterminer les ressources et les apports spéculatifs (le terme est employé par Pavel), et que représentent, parmi d’autres, des livres comme L’Art du roman de Milan Kundera, le Proust. Philosophie du roman de Vincent Descombes, ou encore le remarquable Love’s Knowledge. Essays on Philosophy and Literature de la philosophe américaine Martha Nussbaum — quelles que soient par ailleurs les différences entre les thèses défendues par ces ouvrages. Il n’y a là rien de surprenant quand on se rappelle la critique serrée du formalisme et la défense de la dimension référentielle de la fiction entreprises par Pavel dans Le Mirage linguistique et Univers de la fiction. Par rapport à ceux-ci, La Pensée du roman, comme, avant ce livre, L’Art de l’éloignement, consacré à l’imaginaire du XVIIe siècle, représentent en quelque sorte le passage de la réflexion théorique aux » travaux pratiques « . (Th. Pavel)
@Passou…, vous avez réagi assez vertement à ma suggestion d’une traduction approximative des propos de Cercas dans cet entretien ! Mais pourquoi diable ? Pour éviter cette remarque, vous auriez dû simplement préciser dans quelle langue cet entretien avait eu lieu, l’éventuel retravail de Cercas sur le texte, et suggérer plus explicitement l’absence ou la présence d’un traducteur et son rôle, etc. C’est juste une suggestion de précision, rien là d’offensant. Quelle susceptibilité, parfois ! Voyez bien qu’on se pose des questions, en l’absence de telles précisions, certains allant même jusqu’à insinuer que ce pauvre écrivain catalan tiendrait des propos totalement approximatifs et extravagants.
Apparemment, ce n’était pas le cas à la Maison de la Poésie.
L’idée intéressante pour ne pas dire essentielle et capitale, c’est de penser le roman non pas selon son histoire pour prétendre que la vision réaliste s’affine de plus en plus au cours de son histoire ni pour affirmer que ce prétendu progrès du réalisme serait en même temps un progrès dans la vérité de la vie humaine ainsi dépeinte par le roman.
Il défend au contraire un relativisme du roman dans la mesure où le roman ne serait pas plus ou moins vrai dans la peinture de la vie humaine, plus ou moins réaliste, mais que chaque époque du roman définit une anthropologie, un vision de l’homme, de ses rapports à la société et à la vérité, et de là découle plus profondément qu’il voit le roman au cours des siècles comme une lutte incessante entre les réalités du monde décrites selons des techniques réalistes variées et qui s’affinent et un idéal de l’homme que le roman défend et propose comme image à l’humanité toute entière, autrement dit un miroir au sens traditionnel et moral du terme où l’homme vient se mirer.
On peut voir une preuve de cette thèse intéressante dans l’origine même du roman avec les romans de Chrétien de Troyes vers 1170, notamment avec Yvain ou le chevalier au lion. Chrétien propose à la chevalerie une image idéale de la chevalerie qui a d’ailleurs produit un changement de vocabulaire, « chevalereux » (le chevalier orgueilleux à la recherche de l’image idéale de sa bravoure auprès des autres chevaliers et de la Cour du roi Arthur, individualiste et égoïste) devenant « chevaleresque », c’est-à-dire le chevalier tel que le devient Yvain dans la seconde partie du roman après sa crise de folie où il devient un homme sauvage. Désormais il met sa bravoure et son courage au service de la défense de la veuve et de l’orphelin, transmutant son orgueil, le transcendant, le sublimant pour le mettre au service de Dieu et de la défense des opprimés et des malheureux. Le roman affirme ainsi un changement anthropologique majeur dans la vision du chevalier et par là même de l’homme idéal au tournant des XIIè et XIIIè siècle, avec l’idéologie du mariage et de l’amour dans le mariage (dans Erec et Enide mais déjà aussi dans Yvain), idéologie appuyée par la grande réformation de l’Église et la naissance du culte marial au tournant du siècle.
@Jean dit: 20 novembre 2016 à 15 h 43 min
A propos de ce livre que vous ne quittez guère, ce final d’un livre de Jankélévitch L’irréversible et la nostalgie.
(C’est à propos des sinuosités de l’Odyssée.)
« Le passé est un absent qui jamais ne reviendra présent. (…) On ne revient jamais ! Celui qui revient, comme Ulysse, est déjà un autre. Au périple fermé, qui est voyage pour faire semblant, nous opposions avec Kazantzaki, la futurition aventurière et l’odyssée infinie. (…) Le voyageur revient appauvri, ayant laissé sur son chemin ce que nulle force au monde ne peut lui rendre : la jeunesse, les années perdues, les printemps perdus, les rencontres sans lendemain et toutes les premières-dernières fois perdues dont sa route est semée. (…) Ulysse retrouvera son Ithaque, et il la retrouvera là même où il l’avait laissée ; mais l’Ulysse qu’il était jadis, il ne le retrouvera pas : cet Ulysse-là est mort et à jamais disparu ; Ulysse est maintenant un autre Ulysse, qui retrouve une autre Pénélope… Et Ithaque aussi est une autre île ; c’est une patrie d’un autre temps, il ne la reconnaît plus. Mais l’odyssée moderne se termine par un naufrage. En effet la futurition infinie, pour l’homme fini, ne peut être qu’inachevée. (…) Ulysse revient, et il ne revient pas. Il revient sans revenir… il reviendra jusqu’à la fin des temps, mais aussi il repartira éternellement et jusqu’au bout du monde (…) Ulysse rentré au foyer pleure en silence dans cette demeure bénie des dieux ; il pleure en regardant la vieille compagne de ses jours comme il pleurait de langueur sur le chemin du retour en regardant la mer.(…)
Le véritable objet de la nostalgie n’est pas l’absence par opposition à la présence, mais le passé par rapport au présent… »
Je relis souvent aussi ce livre tout en sachant que la fin n’est pas écrite sauf dans le regard nostalgique d’Ulysse regardant la mer.
L’e-talonné de la Zone a le sens de la formule, littérature qui « sonne creux », à propos de Cercas. Voilà ce qui s’appelle torreer. Pas de faux-semblant.
Non, pas besoin d’aller se suicider à cause du Washington post (twitt). On n’a rien lu de sa liste, excepté Svletana Alexievitch traduite en français. « Derniers témoins » paru en 2005 m’a marqué plus durablement que « La fin de l’homme rouge, ou le temps du désenchantement ». Des témoignages de souvenirs d’enfants beaucoup plus forts. Cela dit, « la Supplication » restera le plus enraciné dans ma mémoire soviétisée ébranlée, un choc définitif.
D’où aussi le fait que depuis toujours (depuis le Moyen-Âge avec le thème du « losangier », c’est-à-dire du trompeur, de l’imposteur) le roman a à voir avec le thème de l’imposture. Le roman, fiction par nature, donc mensonge, est lui-même une tromperie, une imposture pour dire la vérité. Parodoxe qui définit l’art même du roman. D’où Bary Lyndon et les aventuriers du XVIIIè siècle, tous des imposteurs, auxquels s’est intéressé le critique russe (Alexandre Stroev, Les aventuriers des Lumières, Puf), et qu’on trouve encore évoqués dans le roman d’Alfred Döblin, Alexanderplatz (avec l’histoire du juif Stepan Zannovitch datant du XVIIIè siècle racontée à Franz Biberkopf par des Juifs qu’il rencontre au début du roman de Döblin).
Toréer, olé.
Pas mal de monde au bureau de vote, au moins l’impression qu’il y en a qui ne veulent plus de cette chimère hollandie.
Ainsi l’imposture de celui qui se fait passer pour un ancien prisonnier du camp de Mauthausen nous dit quelque chose de la vérité d’une époque qui remâche sa culpabilité en érigeant les victimes en martyrs et en héros, cachant peut-être aussi par là, du même coup, ses responsabilité dans l’érection de ces mêmes camps de concentration et de la lâcheté de l’Occident face à la barbarie hitlérienne en son temps… L’imposture s’avère être une exploration de la vérité de la société qui produit une telle importure etd e ce qu’elle révèle.
Jean, quand on y pense, un sexe en érection avec son gland gonflé, pourpre et luisant ça fait penser à un bonze nu au crâne reluisant ?
Illustration de l’expression se faire reluire le chinois ?
https://laosmonamour.files.wordpress.com/2014/03/img_4336.jpg
Richesse des synonymes de l’expression se masturber. On notera un déséquilibre entre les hommes et les femmes
Pour les hommes :
(Vulgaire) aller voir la veuve poignet
(Vulgaire) aller voir madame cinq doigts
(Vulgaire) border l’insomniaque
(Vulgaire) cirer la tige
(Vulgaire) cirer le pingouin
(Vulgaire) contribuer au chiffre d’affaires de Kleenex
(Vulgaire) effeuiller le baobab
(Vulgaire) étrangler le borgne
(Vulgaire) faire cracher le python
(Vulgaire) faire pleurer le petit jésus
(Vulgaire) mettre du ketchup sur sa frite
(Vulgaire) moucher le cyclope
(Vulgaire) polir le mât
(Vulgaire) s’astiquer le chinois
(Vulgaire) s’astiquer le manche
(Vulgaire) s’astiquer le missile
(Vulgaire) s’astiquer le poireau
(Vulgaire) se battre les couilles en neige
(Vulgaire) se branler
(Vulgaire) se cirer le manche
(Vulgaire) se crosser (Québec)
(Vulgaire) se dégorger le poireau
(Vulgaire) se faire reluire
(Vulgaire) se faire une soirée magnéto-sopalin
(Vulgaire) se graisser le salami
se livrer à l’auto-érotisme
(Vulgaire) se lustrer l’asperge
se manuéliser
(Vulgaire) se palucher le poireau
(Vulgaire) se passer un poignet (Québec)
(Vulgaire) se pignoler
(Vulgaire) se pogner le bat (Québec)
(Vulgaire) se poignarder comme un chien
(Vulgaire) se polir le chinois
(Vulgaire) se raboter le gourdin
(Vulgaire) se reluire le bibelot
(Vulgaire) se séguer (Provence)
(Vulgaire) se taper sur la colonne
(Vulgaire) se taper une queue
(Vulgaire) se tirer sur la nouille
(Vulgaire) se queuter
(Vulgaire) tirer sur l’élastique
(Vulgaire) zapper sur manuel
(Vulgaire) se toucher la nouille
Pour les femmes :
(Vulgaire) se doigter
(Vulgaire) tourner la salade
(Vulgaire) tourner le bouton tout rond
(Vulgaire) se trifouiller le lardon
(Vulgaire) se tripoter le millefeuille
(Vulgaire) se jouer une fugue pour soissonnais rose
Pourquoi « LES BELLES ENDORMIES » de YASUNARI KAWABATA sont aussi sensuelles qu’un haïku lascivement érotique ?
Quel choc émotionnel et littéraire ! Un vrai chef-d’oeuvre !
En poussant la porte d’une mystérieuse demeure japonaise, le vieil Eguchi, soixante-sept ans, sait juste qu’il va passer la nuit auprès d’une jeune fille endormie, plongée dans un profond sommeil par une drogue puissante qui garantit son inconscience pour la nuit. L’expérience le trouble certes, tant l’inconscience de l’adolescente le prive d’un quelconque échange, mais rapidement les souvenirs et les sensations affluent à la faveur d’une odeur corporelle, la position d’une main, le galbe d’un sein aperçu sous la couverture…quantité de petits détails qui trouvent un écho puissant dans sa mémoire. Lui qui venait là sur les conseils d’un ami par curiosité, persuadé de ne pas faire encore partie » des clients de tout repos « , de ne pas être » un vieillard qui déjà a cessé d’être un homme « , se retrouve submergé par des souvenirs agréables des femmes qui ont marqué sa vie, il se laisse alors aller à de subtiles réflexions sur l’existence, la mort.
La force de vie qui émane de ces belles endormies, loin de le désespérer en lui faisant prendre conscience de sa propre décrépitude, le stimule, l’invite à rêver, il renouvelle d’ailleurs l’expérience plusieurs nuits avec des endormies différentes qui suscitent des méditations variées. Sa réticence initiale vaincue, cela devient agréable pour lui, c’est indéniable, comme un voyage au coeur de lui-même, suscité par la seule présence passive d’une jeune beauté offerte.
J’ai retrouvé ici les thèmes chers à KAWABATA, premier prix Nobel de littérature japonais en 1968 : la beauté, la solitude, la mort, que j’avais découvert dans « Tristesse et Beauté », autre magnifique roman à l’écriture dépouillée et poétique.
J’apprécie tout particulièrement la façon si subtile mais sans chichis avec laquelle il nous fait partager toutes les expériences d’Eguchi, avec finesse, et même tendresse aussi, sans aucune vulgarité. Ce qui étant donnée l’histoire, n’était pas évident. J’avoue avoir redouté une débauche de perversions malsaines dans cette histoire singulière à la lecture de la quatrième de couverture : il n’en est rien.
Ce n’est pas à la débauche mais à la méditation que les clients, comme les lecteurs sont invités. Mêlant érotisme, beauté et mort, KAWABATA en dégage une belle méditation intemporelle sur la vie, le désir, un hymne touchant !
Un bel hommage selon moi à la beauté des femmes.
@Widergänger dit: 20 novembre 2016 à 16 h 50 min
Vous dites les mêmes choses que Cercas. C’est troublant.
Janssen J-J dit: 20 novembre 2016 à 16 h 11 min
Quoi qu’il en soit, J Cercas parle bien français
Il y a aussi : agacer le sous-préfet, écrire à sa famille, jouer de la mandoline, scalper le mohican, se chatouiller l’hibiscus, se mettre à cinq contre un, etc., etc. La liste est infinie.
Oui, Christiane, la mécanique quantique affirme que nous avons tous un double dans un monde parallèle. Je dois être le double de J. Cercas dans le monde parallèle de la Rdl virtuelle…
Colette Renard, Les Nuits d’une Demoiselle
https://www.youtube.com/watch?=mW1JxFb_7aM
17.21 encore une bonne pioche, décidément… Très beau souvenir de lecture également. Il m’en était resté l’impression d’une magistrale peinture de l’érotisme de la vieillesse, délicate et pudique. Nul autre qu’un japonais n’a pu m’émouvoir à ce point sur un sujet apparemment aussi casse g.
« la seule présence passive d’une jeune beauté offerte. »
Y a t-il contact entre le vieil homme et les belles endormies, OZY ?
« la seule présence passive d’une jeune beauté offerte. »
Y a t-il c.ontact entre le vieil homme et les belles endormies, OZY ?
@18.17 Non précisément. Il les regardait sans les toucher, voilà ce qui suscitait le trouble et le charme vertigineux de ce roman…
C’est que vous n’avez pas lu aussi attentivement que moi la correspondance de Céline.
—
Allez l’imposteur, cite un peu Céline verbatim sur Joyce.
Pour le reste, c’est du vent, à traiter par le mépris.
Il souille sa bauge, le verrat.
Jibé dit: 20 novembre 2016 à 18 h 16 min
Y a t-il contact entre le vieil homme et les belles endormies, OZY ?
Le silence des sens qu’éveille un regard à peine concupiscent, se promenant sur une chair de mousmé évanescente.
Bonne nuit à tous.
Les japonais et le cul, sujet des plus intéressant mais pas certain qu’à la rdl on l’accepte dans son entièreté. Bref passons, j’ai retrouvé mon lien sur « la mauvaise foi et self-deception » pour ceux que ça intéresse http://www.hprevot.fr/Forum-Confiance/Contributions/mauvaisefoi.html
À demain
@ »nous avons tous un double dans un monde parallèle ».
Il y en a plusieurs apparemment, il y a quelque temps, on avait cru à Clément Rosset, puis à Jacques Attali, puis à D., enfin à Javier Cercas. Cet inconsolable besoin pathologique de se dédoubler dans le premier venu… pour peu qu’on en cause.
Sarko est condamné au sarcophage politique… Il est foutu. Juppé sans doute aussi. C’est Fillon qui va l’emporter et c’est Fillon notre prochain président de la république. Une vague de droite va submerger le pays en mai prochain pour faire barrage à Marine le Pen. Nous voilà rassuré au moins pour quelques années.
La gauche va être enterrée pour très longtemps. Ils n’ont que la monnaie de leur pièce. La trahison les a conduit au cimetière politique. Le peuple français est un grand peuple.
19.31 « signe que ma réflexion en est encore à un stade inchoatif. Je l’avoue, je vous l’avoue … en toute mauvaise foi ».
Bon, J.P Dupuy serait dans un work in progress réflexif, mais laisserait quand même entendre être beaucoup plus avancé et cohérent dans sa réflexion qu’il veut bien le dire. Ce n’est pas de la mauvaise foi, tout au plus de la coquetterie, je pense. Tout le monde en est toujours un peu là.
On s’en branle des résultats de cette (ère) primaire.
Pablo, quand tu liras le petit Ravel de Sylvain Ledda, je recommande à ta particulière bienveillance les pages 160 et 161, particulièrement, le long paragraphe qui commence par : « cet été-là… ». Il s’agit de l’année 1907. Ravel séjourne chez les Godebski.
Or, y lit-on pas la phrase suivante : « La maison est animée par la présence d’amis écrivains tels que Marcel Schwob, mais surtout par le babil des enfants Godebski auxquels Ravel est très attaché ».
Étourdi Marcel Schwob qui, plus de deux ans après sa mort -12 février 1905-, s’obstinait encore à « animer des maisons » !
Le reste de l’ouvrage se lit bien.
En n’attendant pas les résultats, reprenons tous en chœur avec les 7 candidats à la candidose :
https://www.youtube.com/watch?v=ZrQ9n1Hwy00
Jacquot, pour les femmes, tu oublies le plus beau:
« Gratter sa mandoline ».
(Source -divine- Auguste Le Breton, L’argot chez les vrais de vrais. Ce livre a enchanté ma pré-adolescence).
Sapré chaloux. Et pour l’adolescence, c’est la guitare électrique
Phil, vous rappelez ce chanteur ‘j’peux pas! », qui se disait incapable de « faire l’amour sur un piano qui joue faux ». Je me demandais ce que ça pouvait changer. D’autant que mon distingué accordeur de l’époque – qui accordait les pianos de la rue de Madrid- n’avait pas le téléphone. Il fallait lui écrire. Vous imaginez le contretemps s’il fallait faire accorder le piano.
Vous me rappelez.
Baroz va s’interroger sur le type de piano, dear chaloux
Dear Phil, le piano de l’époque était un droit. Je suis maintenant passé à la queue -si j’ose dire- mais j’interdis formellement qu’on s’ébatte sur mon instrument!
se mettre à cinq contre un ?
Les premières tendances du vote contredisent les sondages. Le terne et insignifiant Fillon en phase de remporter le scrutin !
« Primaire de la droite française : les premières estimations donnent Juppé et Fillon au second tour. »
C’était mon pronostique.
Il ne va plus rester à Sarkozy que de se pignoler avec des cacahuètes.
Les Français sont en train de sortir les sortants. Les has been comme Fillon ont toutes leurs chances et ils vont en profiter. En tout cas, je partage ce que Fillon a dit sur la caste des prédagogues prétentieux qui ont détruit l’école de la république. Un point pour lui. Il veut les virer s’il arrive au pouvoir, parfait !
En fait d’alternance, Fillon c’est le boulevard ouvert pour que Marine Le Pen passe au second tour. On sent ça venir de tous côtés !
Je propose une nuance dans le livre, si jamais vous aviez influence sur les nuances au Mercure de France Jibé, ce serait :
Le goût du bonheur : Tel Aviv.
Fillon arrive largement en tête : 42% !
Fillon va devenir président. Mais une fois au pouvoir, ça va pas être drôle tous les jours… avec son programme ! La gauche va payer cher sa trahison. J’espère que ça lui servira de leçon.
« On sent ça venir de tous côtés ! »
Alors le vent ne souffle pas partout dans le même sens; les éoliennes sont apparues en Perse il y a fort longtemps.
« On estime que le principe de l’éolienne était déjà connu en 200 avant J-C, chez les Perses qui utilisaient alors des moulins à vents afin de moudre le grain. Il faut attendre le XII° siècle pour voir les premiers moulins apparaître en Europe. Les paysans les utilisèrent pour échapper aux impôts taxant l’utilisation des cours d’eau sur les terres seigneuriales. »
http://tpe.samron.free.fr/TPE-SamRon/I__Histoire_et_fonctionnement_de_leolienne.html
Pour comprendre cette arrivée de F. Fillon en tête, c’est un peu le paradoxe de Zénon, mais Achille conduirait une formule 1…
Après le pro poutine Trump, un semblable hissé ici…?
Les gens sur la tête ?
Plus la Russie multiplie les horreurs en Syrie et ailleurs et plus ses, sinon soutiens, du moins « partenaires compréhensifs », mènent le bal…
Ce corbeau à l’Élysée ne me branche en rien, même avec un fromage.
AO
On ne va bouder son plaisir.
voir ci-dessous le programme de Fillon, si ce triste sire est demain le prochain président et applique son programme, les chômeurs et ceux qui triment pour un salaire de merde vont en prendre plein la gueule, dans ce fichu pays rongé par le ressentiment, la perspective d’un deuxième tour entre Fillon et Le Pen est à gerber…mention spéciale(as usual) pour wgg qui fait des sauts de cabris parce que Fillon n’aime pas les pédagos, on s’en br.nle des pédagos! le vrai problème ici et maintenant c’est la paupérisation de la population française et Fillon président c’est subir une poilitique Thatcherienne pour cinq ans… »on vit une époque formidable ».
de nota, je suis tout à fait de votre avis. Fillon c’est un million supplémentaire de pauvres dans les deux ans. Dur réveil pour les français quand ils s’apercevront qu’ils ne sont pas ultra-libéraux. Trop tard. Dimanche prochain, je vais voter. Ça m’ennuie mais j’y vais quand même.
Quant au lecteur
NOTES
( pour le Lecteur inconnu).
N.-B._ Je reprends dans le présent ouvrage les Notes rédigées à l’intention du Lecteur inconnu, inaugurées dans le Vieux Port en 1946 et qui m’ont valu de la part de certains Inconnus diligent un curieux courrier, grâce auquel j’ai échappé à cette sensation d’écrire dans le vide, sensation vertigineuse à la longue, qui est trop souvent le lot de l’Auteur. Merci, donc, à l’Inconnu qui m’accompagne et reste en communication.
B.C
Notule que je dédie à PMB en hommage à l’amitié fidèle et courtoise dont il a témoigné envers Passou.
Après Vieux Port, tout le reste est de nouveau en italiques.
Dslée
diligents au pluriel
Sur Fillon:
« Widergänger dit: 20 novembre 2016 à 20 h 40 min
C’était mon pronostique. »
Quel génie politique ce Widergänger ! C’était le pronostique de toute la presse et tous les sondages depuis 10 jours. C’est il y a un mois qu’il fallait le dire.
@ Chaloux
Put..!, l’erreur de Sylvain Ledda sur Marcel Schwob est grave. Tu es sûr qu’il en a pas fait d’autres?
Bob Dylan’s 115th Dream
WRITTEN BY: BOB DYLAN
I was riding on the Mayflower
When I thought I spied some land
I yelled for Captain Arab
I have yuh understand
Who came running to the deck
Said, “Boys, forget the whale
Look on over yonder
Cut the engines
Change the sail
Haul on the bowline”
We sang that melody
Like all tough sailors do
When they are far away at sea
“I think I’ll call it America”
I said as we hit land
I took a deep breath
I fell down, I could not stand
Captain Arab he started
Writing up some deeds
He said, “Let’s set up a fort
And start buying the place with beads”
Just then this cop comes down the street
Crazy as a loon
He throw us all in jail
For carryin’ harpoons
Ah me I busted out
Don’t even ask me how
I went to get some help
I walked by a Guernsey cow
Who directed me down
To the Bowery slums
Where people carried signs around
Saying, “Ban the bums”
I jumped right into line
Sayin’, “I hope that I’m not late”
When I realized I hadn’t eaten
For five days straight
I went into a restaurant
Lookin’ for the cook
I told them I was the editor
Of a famous etiquette book
The waitress he was handsome
He wore a powder blue cape
I ordered some suzette, I said
“Could you please make that crepe”
Just then the whole kitchen exploded
From boilin’ fat
Food was flying everywhere
And I left without my hat
Now, I didn’t mean to be nosy
But I went into a bank
To get some bail for Arab
And all the boys back in the tank
They asked me for some collateral
And I pulled down my pants
They threw me in the alley
When up comes this girl from France
Who invited me to her house
I went, but she had a friend
Who knocked me out
And robbed my boots
And I was on the street again
Well, I rapped upon a house
With the U.S. flag upon display
I said, “Could you help me out
I got some friends down the way”
The man says, “Get out of here
I’ll tear you limb from limb”
I said, “You know they refused Jesus, too”
He said, “You’re not Him
Get out of here before I break your bones
I ain’t your pop”
I decided to have him arrested
And I went looking for a cop
I ran right outside
And I hopped inside a cab
I went out the other door
This Englishman said, “Fab”
As he saw me leap a hot dog stand
And a chariot that stood
Parked across from a building
Advertising brotherhood
I ran right through the front door
Like a hobo sailor does
But it was just a funeral parlor
And the man asked me who I was
I repeated that my friends
Were all in jail, with a sigh
He gave me his card
He said, “Call me if they die”
I shook his hand and said goodbye
Ran out to the street
When a bowling ball came down the road
And knocked me off my feet
A pay phone was ringing
It just about blew my mind
When I picked it up and said hello
This foot came through the line
Well, by this time I was fed up
At tryin’ to make a stab
At bringin’ back any help
For my friends and Captain Arab
I decided to flip a coin
Like either heads or tails
Would let me know if I should go
Back to ship or back to jail
So I hocked my sailor suit
And I got a coin to flip
It came up tails
It rhymed with sails
So I made it back to the ship
Well, I got back and took
The parkin’ ticket off the mast
I was ripping it to shreds
When this coastguard boat went past
They asked me my name
And I said, “Captain Kidd”
They believed me but
They wanted to know
What exactly that I did
I said for the Pope of Eruke
I was employed
They let me go right away
They were very paranoid
Well, the last I heard of Arab
He was stuck on a whale
That was married to the deputy
Sheriff of the jail
But the funniest thing was
When I was leavin’ the bay
I saw three ships a-sailin’
They were all heading my way
I asked the captain what his name was
And how come he didn’t drive a truck
He said his name was Columbus
I just said, “Good luck”
Copyright © 1965 by Warner Bros. Inc.; renewed 1993 by Special Rider Music
Le bonheur du jour
https://www.theguardian.com/books/2016/nov/18/germany-buys-california-home-where-writer-thomas-mann-lived-in-exile
Pablo75 dit: 20 novembre 2016 à 22 h 27 min
Je n’ai rien vu d’autre pour le moment, mais je te dirai. Pour ne pas trop accabler Ledda que je ne connais pas autrement mais qui est certainement un homme de culture (mais pas un familier du Journal de Léautaud, -c’est ce qui m’a fait froncer le sourcil droit en lisant cette page), il peut ne s’agir que d’épreuves trop vite corrigées ou d’un emberlificotage de fiches…
(Blabla doit être bien étonné qu’on lise vraiment les livres dont on parle…).
« OZYMANDIAS à 18 h 51 min
Bonne nuit à tous. »
Vous vous couchez avec les poules, Ozy ?
L’ultralibéral Fillon en finale contre Marine Le Pen, ça va être étrange: elle va prendre le rôle de la gauche mélenchonienne en économie
et de l’extrême droite sur les problèmes de sécurité et immigration, ce qui va faire un mélange populiste extrêmement dangereux, voire explosif.
En plus elle va jouer à fond la division caste-peuple qui a marché si bien dans le Brexit, en Colombie (référendum qu’en France on oublie toujours) et aux États-Unis.
Si Fillon arrive quand même à gagner il se trouvera avec une extrême droite forte et une extrême gauche qui pourrait dépasser le PS, c’est-à-dire un pays très divisé, avec un énorme vote anti-caste et donc ingouvernable.
Et oui, Pablo, c’est ce que je disais l’autre jour, le véritable enjeu ce seront les législatives. Crac.
Fillon-Marine… Cela devient jouable pour la marine à voile et à faire peur.
Le voile, beurk, la peur, beurk.
Mais à part nous protéger de l Islam, sur tout le reste, on nagerait vite dans le burlesque.
Gageons que la gauche va se déplacer pour départager le corbeau et le vieux renard pas bien futé.
Sinon… une femme à l Élysée est imaginable.
Et pas Hillary Clinton pour une visite amicale, ni Taubira pour ampouler ses palabres truffés d’idéologie aussi néfaste que la brutalité de Fillon.
AO
@ Chaloux
Tu devrais écrire à Sylvain Ledda pour lui signaler son erreur (il se peut que personne l’ait vu et que le livre connaisse une 2ème édition).
Étrange qu’on lui ait demandé à lui un livre sur Ravel: c’est un « enseignant-chercheur et metteur en scène français, spécialiste d’Alfred de Musset et du théâtre romantique ».
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sylvain_Ledda
« Blabla doit être bien étonné qu’on lise vraiment les livres dont on parle… ».
Et qu’on comprenne tout !! ; -) – et cela sans l’aide de Heidegger, Derrida, Blanchot, Attali ou C.Rosset, entre beaucoup d’autres.
(Qu’est ce qu’il aurait aimé trouver lui l’erreur sur Schwob pour pondre une lettre à Ledda avec le ton d’un savant à qui rien, dans aucun domaine, échappe..!).
Fillon devant Juppé n’a ce soir strichement aucun intérêt.
Le seul chiffre intéressant ce soir est : 3600000 votants. Il permet, par un calcul certes pas très simple, d’annoncer avec une forte certitude la victoire de Marine Le Pen en mai 2017.
Pablo, le pauvre a déjà dû recevoir 50 lettres, pas besoin d’une 51e.
Juppé va multiplier les appels du pied vers la gauche « moderne ».
L avais pas vu venir le corbeau, lui qui, homme de peu de co.sequences, déclara après quelques mois d exercice du pouvoir, que la France était en faillite et qui s’évertua à l amplifier…
En gros, ils peuvent dire et faire n’importe quoi, 90% de la population ne mémorise rien, ne comprend rien.
À vous dégoûter d’être démocrate.
AO
@ Chaloux
« le véritable enjeu ce seront les législatives ».
Eh oui… Ce qui fait peur ce que la France a toujours eu besoin de révolutions et de révoltes pour avancer, pour se réformer et que la dernière (mai 68) date d’il y a presque 50 ans. On sent qu’aujourd’hui tout est prêt pour qu’il y ait une, la marmite est pleine et si Fillon essaie d’appliquer des reformes ultralibérales dures il n’y a aucun doute que ça explosera.
Il y a trop de monde en France qui n’a rien à perdre si ça pète et pas mal de gens capables d’allumer la mèche.
Je lisais aujourd’hui dans la presse espagnole qu’a Bruxelles on craignait, après la chute de Mossoul, Raqqa et Alep, la fuite de Syrie et d’Irak de terroristes vers l’Europe capables de faire des attentats l’année prochaine pile au moment des élections en France, en Allemagne et en Hollande.
Après le Brexit, on imagine ce qui pourrait lui arriver à l’Union européenne.
@ D.
« Il permet, par un calcul certes pas très simple, d’annoncer avec une forte certitude la victoire de Marine Le Pen en mai 2017. »
C’est quoi ce calcul?
Pablo, c’est ce que dit Jean-François Kahn, mais Todd tempère en constatant que l’âge médian des français est élevé. Une révolution de vieux?
Sur Drillon, j’ai oublié de te répondre. Oui hélas, tu pourras lire mes exploits dans le coin du traducteur de la RDL sur le Roi Lear. J’avais surtout réagi à des textes de M. Drillon trouvés sur Internet -le lien doit encore y être- lus par lui et qui prétendaient résumer le quinzième siècle. M. Drillon veut traduire Shakespeare « avec orgueil », j’avais oublié de lui demander pourquoi. Bagage inutile.
Tu connais certainement l’anecdote de la mère Aubernon (style Proust) demandant à Labiche:
– Monsieur Labiche, que pensez-vous de Shakespeare?
– Est-ce pour un mariage?
Pas besoin de faire je ne sais quel calcul compliqué pour se rendre compte qu’après cette ridicule primaire un boulevard s’ouvre devant Marine Le Pen. Parfois, il faut essayer de voir un peu plus loin…
Pablo75 dit: 20 novembre 2016 à 23 h 27 min
Pas compliqué.
Il, le corbeau, va incarner le libéralisme qui fait peur, elle, la marine, l’arceau protecteur, contre les brutalités sociales et l immigration galopante, toujours un peu acoquinée involontairement aux intérêts du patronat.
Match serré en perspective.
AO
Put.ain! la présidentielle de 2017 va être hugolienne, Javert et la Thénardier! En attendant, continuons à faire causette…
@ Chaloux
« le pauvre a déjà dû recevoir 50 lettres, pas besoin d’une 51e. »
Détrompe-toi: on croit toujours que les gens publics en général et les écrivains en particulier reçoivent beaucoup de lettres et c’est faux. J’ai très bien connu un grand écrivain (pour avoir traduit plusieurs de ses livres et lui – qui, n’écrivant presque plus s’embêtait beaucoup dans la vie – vouloir les réviser avec moi et s’entendre, comme il disait, en espagnol – en théorie, parce qu’en réalité on ne faisait que parler), je l’ai donc vu de près pendant presque 10 ans et à chaque fois qu’il recevait une lettre d’un admirateur il me le racontait très content, surtout si l’admirateur était un jeune (son obsession était que les jeunes le lissent), et je te dis pas s’il s’agissait d’une jeune…
À mon avis personne encore a écrit à Ledda, et encore moins pour lui signaler l’erreur de Schwob (et fais-le vite parce que sinon c’est Blabla qui va le faire à ta place – et je ne rigole pas).
merci passou pour votre interview d’un écrivain.
j’aime bien les interviews des écrivains, souvent ils disent dans leur interview des trucs super intéressants.
comme là, par exemple, dire que Sterne et Rabelais c’est de la littérature de divertissement c’est super d’apprendre ça.
jusque-là j’y voyais plutôt plus de la jubilation que du divertissement, et la jubilation c’est un truc super différent du divertissement, le divertissement c’est un truc plutôt nul, alors que la jubilation c’est un truc plutôt super sympa, qui en plus n’est pas donnée à tous, alors que le divertissement c’est plus un truc super bateau.
d’ailleurs même Kundera le dit dans son bouquin, je veux dire il fait une super différence entre la jubilation et le divertissement, et il dit que pour lui Sterne et Fielding c’est plus de la jubilation que du divertissement.
peut-être qu’on a pas dû lire le même livre de Kundera, ou alors si on a lu le même livre que Kundera ce monsieur a bien fait de devenir écrivain plutôt que de rester lecteur, parce uq’il n’a pas l’air de tout comprendre de ce qu’il lit, alors qu’il semble bien comprendre ce qu’il écrit.
mais c’est souvent le cas : les écrivains sont souvent des lecteurs ratés, du coup ils se rabattent sur l’écriture, ils ont pas tort : c’est vachement plus compliquer de comprendre qu’on lit que ce qu’on écrit.
enfin il me semble, mais c’est juste un pont ce vue, sinon comme interview c’est bien.
D’ailleurs, l’écrivain en question m’avait raconté qu’à la fin de sa vie, Gabriel Marcel (qui, l’existentialisme n’étant plus à la mode, était un peu oublié) lui avait avoué qu’il passait la journée assis à côté du meuble où il avait son téléphone, en attendant qu’on l’appelle.
C’est dire si les écrivains sont aussi seuls qu’avides de reconnaissance.
…
…voilà, c’est passé le premier tour, sans m’immiscer aux murs de Jéricho, ou d’ailleurs,!…en derviche tourneur à bla-bla,!…
…
…
…je disais justement, a part les lèche-culs des liens aux pouvoirs de se remplir les poches, par moulte – lois pour les riches, avec un pourcentage bénéfices pots de vins,,!…catholique, ou à connivences paradisiaques malins papiers,!…
…
…
…donc, de notre civilisation qui se mange par le bas à tréfonds,…elle même, dans sa renaissance, sa » modernité,!…
…
…et, qui vit, sur coussins d’air,!…
…
…dans la casserole à poids et points à l’œil aveugle, avec les mêmes à nous faire subir leurs révolutions perpétuelles pour garder la » mains » des affaires, autres que simples spirituelles,…
…
…à se couper de leurs généalogies,…
…déjà, depuis, les Plantagenêts,!…Mérovingiens,…
…Carolingiens,…Capétiens,!…les faciles, » je maintiendrait « , le vit sur coussin en l’air,!…
…
…je l’ai, je l’ai,…quoi, ministre à rien foutre,!…c’est déjà çà,!…à lèche-culs,!…
…
…les civilisations qui en se renouvellent,!…se renouvelles dans leurs conneries des trafics d’influences, le billard des chiffres,!…t’a la main à touche à tout du devoir exhibitionniste en rôles,!…etc,!…
…l’air fraîche du bonheur,!…Ah,!Ah,!…
…etc,!…Go,!…
Pablo, je gage que quelque bonne âme gallimardesque passant par-là s’en chargera. J’imagine que Sylvain Ledda s’est aperçu lui-même de son erreur un peu trop tard. Mon idée est qu’il avait écrit quelque chose de plus long sur cette maison de vacances et qu’il a dû réduire au dernier moment : les époques se sont télescopées, et voici Schwob sortant du tombeau pour « animer la maison ». Idée poétique, au demeurant.
Sylvia Baron-Supervielle raconte dans son livre sur sa correspondance avec Yourcenar (ou peut-être était-ce dans l’entretien qu’elle avait donné à France Culture) que pendant les quinze jours qu’elle avait passé à Petite Plaisance le téléphone n’avait pas sonné une seule fois.
Pour faire profit de l’intervention salutaire de Hamlet: jubilation vient de jubilaciun « chant d’allégresse » alors que divertissement(1494) signifie au propre « action de détourner quelque chose (ici de l’argent au profit de quelqu’un) et (1615) au fig. « action de détourner quelqu’un de ses préoccupations », tout est dit.
si les écrivains étaient les seuls avides de reconnaissance ce monde serait loin d’être ce qu’il est, ce serait un paradis.
en fait Pablo, tous les humains ont besoin de reconnaissance, cela vient de leur naissance prématurée, comme ils naissent immatures ils sont d’emblée dépendants des autres, et cette dépendance dure toute leur vie, c’est ce que les anthropologues appellent la néoténie.
je sais pas si vous le savez, mais même vous, vous avez ce besoin de reconnaissance et vous êtes dépendant du regard des autres.
tant que cela reste à notre petit niveau ou celui d’un écrivain c’est trop grave, les problèmes commencent avec le pouvoir : Napoléon, Bush, Sarkozy, Gengis Khan et les autres, tous ces énergumènes ont fait des trucs super débiles juste pour avoir la reconnaissance des autres.
c’est d’ailleurs incroyable ce que les gens peuvent faire comme bourdes juste pour avoir de la reconnaissance, et dans le lot les artistes c’est vraiment les moins pires, tout ça à cause d’une venue au monde prématurée, c’est marrant, nous sommes vraiment bien peu de choses.
@ Chaloux
» je gage que quelque bonne âme gallimardesque passant par-là s’en chargera. J’imagine que Sylvain Ledda s’est aperçu lui-même ».
Tu rigoles? D’abord, Gallimard ça a été toujours un bordel (l’écrivain dont je te parlais, qui connaissait bien la maison, le disait tout le temps). Et après, par expérience sur les traductions, je peux te dire que personne voit les erreurs et surtout que personne relit les livres une fois publiés – même pas les auteurs.
Je te parie ce que tu veux que Ledda tombe de haut si tu lui écrives.
merci de nota !
je ne connaissais pas ces définitions mais j’étais qu’il y avait bien anguille sous roche, vous savez d’où ça vient cette expression « y avoir anguilles sous roche ».
pour revenir à nos moutons (et cella-là d’où elle sort ?) personnellement je ne ferai jamais confiance à un écrivain qui voit du divertissement chez Sterne.
à ce niveau c’est presque une faute professionnelle.
si dans un autre registre, un chirurgien ou responsable de la sécurtié d’une centrale nucléaire faisait ce genre de faute je vous dis pas la cata.
c’est le côté sympa des écrivains : ils peuvent sortir des bourdes du genre de dire que Sterne est divertissant, cela n’a aucune conséquences.
et comme les lecteurs s’en tapent qu’un écrivain sorte ce genre de boulette, au final il n’y aucun dégât constatés, alors que pour un chirurgien ça ne pardonne pas.
Laurence Sterne est un écrivain qui est tout ce qu’on veut sauf divertissant.
c’est probablement l’écrivain le moins divertissant de toute l’histoire de la littérature.
et Rabelais est encore moins divertissant que Sterne qui lui ne l’est déjà pas du tout.
si on devait faire un concours des écrivains les moins divertissants, sans doute que Rabelais et Sterne se partageraient la première place.
en fait, si je peux e permettre de donner une explication, je pense que ce monsieur a juste lu Kundera sans trop bien comprenre ce que Kundera voulait dire.
et il n’a jamais lu Rabelais et Sterne, car s’il avait fait l’effort de lire (et de comprendre) Rabelais et Sterne, il se serait probablement rendu compte de lui-même que ces écrivains sont tout sauf divertissants.
@ hamlet
« tous les humains ont besoin de reconnaissance ».
Il y a aussi des gens que fuient la reconnaissance, des écrivains qui choisissent d’être posthumes, comme Emily Dickinson ou Pessoa par exemple. Ou des sages, qui partent vivre seuls dans la montagne ou dans un monastère. Il y a aussi des solitaires qui méprissent le monde et ses habitants et qui se suffissent à eux-mèmes (j’en ai connu).
Plus que de reconnaissance j’aurais dit d’amour – et même pour ça il y a des exceptions.
En vieillissant, j’ai surtout de plus en plus envie d’avoir la paix.
d’autant que c’est sortir une boulette que dire qu’avant les écrivains étaient divertissants et aujourd’hui ils ne sont plus….
c’est tout le contraire, les écrivains aujourd’hui tous divertissants, sans exception, même ce qui veulent le plus plomber l’ambiance pour se faire remarquer.
Sterne et Rabelais prenaient les choses assez au sérieux pour éviter de tomber dans le divertissement.
un exemple au hasard : Tristram de Sterne, non seulement ce bouquin n’est pas divertissant, mais en plus il est super prise de tête : il faut le lire au moins 6 fois avant de commencer à comprendre de quoi il retourne…
alos que pour les actuels une lecture en les survolant suffit, on comprend de suite de quo ils parlent, Sterne on ne le survole pas.
mais enfin Pablo tous les humains ont besoin d’amour, il faut remonter à l’origine pour le comprendre : vous avez déjà assisté à la naissance d’un humain ? il n’est pas viable, sans amour il ne survivrait pas 1 heure.
et croyez-moi, cette première relation au monde marque pour la suite.
si Napoléon a envahi la Russie et Hitler la Pologne c’est juste parce qu’ils avaient besoin d’amour. tous les massacres ont pour origine un besoin d’être aimé.
du coup le besoin d’amour D’emily Dickinson ou Jane Austen c’est du pipi de chat à côté du besion d’amour d’un pdg qui va licencier la moitié de son personnel juste pour satisfaire le besoin d’être admiré par son épouse et ses gamins.
Sterne n’est pas divertissant, il est jouissif.
La prose jubilatoire: Rabelais, Cervantes, Shakespeare, Voltaire, Diderot, Sterne, Stendhal, après ça jubile beaucoup moins…et au XX, pour la littérature française, à mon sens, il y a Queneau, le dernier des jubilateurs…et Queneau c’est tout comme Sterne, c’est prise de tête, comme le dit fort justement Hamlet
A sa façon Dickens, les chroniques de Vialatte. Je ne comprends pas en quoi Tristram est « prise de tête ». J’ai été ébloui par ce livre.
…
…j’ai beaucoup de livres techniques, encore à lire, les sujets se renouvellent,!…
…
…les riches, pour être plus riches les uns autres,!…doivent bien savoir, cacher, tout leurs crimes, pour arriver à être » riches « , sur leurs collègues, moins riches,!…
…
…Céline, en dirait plus et mieux,!…
…
…à chacun, faire et rien dire,!…
…et ces châteaux, à la douzaine,!…Plouf,!…Ah,!Ah,!…
…la prise en tenailles,!…Ah,!Ah,!…
…etc,!…
Très beau film de C. Jacques au ciné-club.
Sinon, pour la littérature jubilatoire du 20e, Kessel et de Monfreid font l affaire.
AO
Christian-Jaque, sans c, pas comme Chirac.
A
Enfin, mon cher monsieur Fillon sera là! Depuis que je l’y attendais. Vie irréprochable à tous égard, même si avoir été le premier ministre du Nain teigneux a pû lui être reproché.
. Vie irréprochable à tous égard,
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Certes. Mais est-ce suffisant pour exercer la magistrature suprêrme? Il est question de politique, non de concours de vertu citoyenne. A cette aune, des millions de personnes pourraient prétendre à exercer la fonction.
Et puis, ce monsieur Fillon fut un désatreux ministre de l’éducation avant d’être l’exécuteur des basses oeuvres de M. Sarkozy.
Son modèle, Maggie Thatcher (25 ans de retard), ne semble pas porter très haut les valeurs de l’innovation sociale dont il faudra faire preuve pour éviter l’éclatement qui guette. C’est encore les recettes du passé qui vont être servi à des commensaux qui réclament un changement de menu.
Certes, la bourgeoisie provinciale peut se réjouir, mais elle est très largement déconnectée des enjeux d’un monde globalisé.
Courage ! Fillon….
Hamlet a, une fois de plus, raison !
Amour et vie … Sterne et Rabelais font naitre. De la vie ! Lire, relire, ce qu’ils vivent au fil ne notre propre vie nous assure une richesse pérenne.
Rien avoir avec la merbe merbeuse des petits merbeux d’écrivaillons que l’on peut feuilleter à la « rentrée littéraire », homoncules et féminettes, qui ne sont que papier glacé au nombril sale, visages blafards, maquillés au botox littéraire, sous l’éclairage au néon triste des morgues éditoriales.
Débarrassé du Nain Agité de Neuilly est, en soi, une excellente nouvelle !
L’idéal serait qu’il finisse en statuette empaillée au Musée de Cire, bientôt rejoint par le Crétin Bedonnant de Corrèze …
Il est c.on ce Mohawk ! Mais d’un c.on !…Maginifique !
…sa « bourgeoisie de province »… quelle réflexion ! quel génie ! quelle analyse … Un modèle de l’arrogance parisienne imbécile…
« Mettre en place une allocation sociale unique, qui regroupera le revenu de solidarité active (RSA), l’allocation spécifique de solidarité, la nouvelle prime d’activité, les allocations logement (APL et AL). Le montant maximal alloué sera strictement plafonné. Des contreparties en matière de formation et de recherche d’emploi seront exigées des bénéficiaires. En cas d’efforts insuffisants, l’allocation sera diminuée et suspendue en cas de récidive. » une des mesures du programme de Fillon.
Que mes compatriotes puissent favoriser la candidature de Fillon pour la droite me consterne, si il est élu président, ce type va nous fiche une France encolérée dans la rue, son programme est d’une brutalité sociale inédite, de plus, il veut l’appliquer à coup d’ordonnances…Fillon représente la France contre-révolutionnaire, la France qui s’est vengé du Front populaire, la France transie, mesquine, dur aux pauvres, quand je pense que ma gosse va voter pour la première fois en mai prochain, et quand je vois les programmes des deux candidats qui seront au second tour, j’ai honte.
N’étant, ni intéressé par les Primaires, et votant blanc systématiquement compte tenu des pitres-candidats proposé, je ris lorsque je lis les propos bobos de l’ami De Nota …. Quel étrangeté, un tel discours vieillot : « Révolutionnaire » ! « Front Populaire »… quels beaux mots, quels beaux maux.
« Fillon représente la France contre-révolutionnaire, la France qui s’est vengé du Front populaire, la France transie, mesquine, dur aux pauvres, quand je pense que ma gosse va voter pour la première fois en mai prochain, et quand je vois les programmes des deux candidats qui seront au second tour, j’ai honte. »
Evidemment honteux, puisque c’est un programme réaliste eu égard à la richesse de notre Hexagone endetté : la France sociale des assistés, il faut la libérer ! Ne pas donner une richesse qui n’est pas créée par le travail !
« la bourgeoisie provinciale catho conservatrice » aurai-je dû préciser, type mouvement Sens commun,
Une droite dure, libérale en économie & très conservatrice sur le plan social & sociétal, catho traidtionnelle, anti-avortement, etc…La pire. Sans compter que Fillon est pour un rapprochement avec Poutine & Bachar el Asad. Les amateurs de rillettes vont se mordre les doigts.
@ » Vie irréprochable à tous égard,
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Certes. »
« Printemps 1971. Au Mans, lycée Notre-Dame-de-Sainte-Croix, une surprenante manifestation vient troubler l’habituelle tranquillité de cette institution tenue par des jésuites. Les enseignants n’en croient pas leurs yeux. Les responsables de l’établissement sont stupéfaits. Un petit groupe d’élèves rassemblés dans la cour tient des banderoles à bout de bras. Du jamais-vu. »
« De temps en temps, il y a même un peu de casse, comme ce samedi soir où il voulait se rendre à La Suze pour une soirée entre amis, lorsqu’il accroche la porte du fond du garage, celle qui communique avec la buanderie. Il va inventer l’inimaginable pour justifier l’inexplicable. Ce n’est que six ans plus tard que les parents de François apprendront la vérité au sujet de la carrosserie endommagée de la 2 CV. »
« Ni le décor de Saint-Michel ni les cours ne retiendront vraiment l’attention de François. Il s’ennuie terriblement. Lors d’un devoir écrit, il emporte un jour avec lui une ampoule lacrymogène qu’il lâche dans la classe en pleine composition. Tous les élèves doivent alors évacuer d’urgence. François est sévèrement réprimandé. »
« Le directeur de l’AFP sur place [à Madrid] l’accueille avec le sourire en lui expliquant qu’il peut partir à la plage, persuadé que ce jeune «pistonné» était sans doute venu prendre des vacances. Mais François insiste pour travailler. Sa première dépêche consiste à écrire la notice biographique de Franco, alors âgé de 80 ans. Il se retrouve ensuite tout seul à l’agence le 21 juillet 1972 lorsque le train El Cuervo déraille, faisant 76 morts. Il écrira seul sa dépêche. Il rédige des petites brèves sur l’augmentation du prix du ticket du Prado, réalise une interview de l’actrice Danielle Darrieux, de passage dans la capitale espagnole. Petits exercices qui resteront de beaux souvenirs. »
http://www.lexpress.fr/culture/livre/secrets-de-jeunesse_822456.html
À vous lire, mes petits chéris, on se croirait retournés au début du mois de juillet 1789… La révolution conservatrice est en marche, je le crains fort. Ne rêvez pas trop.
Vous oubliez Le Tambour de Günter Grass quand même qui tient de Cervantès et de Shakespeare.
Wladimir Putin et Bachar el Assad ont un mérite qui nous surprend, nous autres Européens pusillanimes : ils mettent leurs actes en conformité avec leurs paroles.
@ 7 h 41 min
Vous êtes bien informé.
Vous avez les résultats de la primaire FN/PS?
Toute vérité qui définit le monde est fausse — l’opinion diffuse que la vie est problématique, pour ne faire qu’un exemple : fausse. Pour incroyable que cela puisse paraître nous sommes au seuils de l’hiver pourtant le printemps n’est pas si loin. La voix sursaute dans l’oreille, certains jours le temps est un clou rouillé, ça me fait bizarre : un clou repêché dans un marais d’accents pourris qui glissent comme des pneus sur le macadam : un coup-d’œil par la fenêtre, bagarre entre moineaux, il faudrait que je leur donne quelques poignées de graines avant mon café. Téléphone. J’écoute l’analyse que un ami fait des tendances politiques actuelles : « La tentation du dogmatisme autoritaire serpente un peu partout, il se cache dans les plis d’angoisses maladroitement entretenues par les sanglots de la presse » — barbant : cherche-t-il une place au soleil pour ses vieux jours ? D’accord pour les sanglots car la presse est désormais tombée dans le ridicule — interminables bavardages et pour finir rien ne se réalise (malheureusement, nonobstant les plis, nous sommes loin des grandeurs du realisme baroque) ; certes, par-ci, par-là l’autoritarisme est déjà à l’œuvre, je suis toutefois réticent à propos d’une tentation, ou plutôt d’un envie de dogmatisme autoritaire en Europe. Pourquoi ? Public évanescent, déjà, inconstant… et puis pas envie de causer politique sous le coup de l’actualité, j’aime mieux observer la grâce tragique d’un monde en extinction à front de mutations et transformations sans pareil, du jamais vu de cette qualité en si peu de temps… et puis, les moineaux ! les moineaux attendent. Voyons de fatiguer cet indélicat, de l’ennuyer : le monde change, les problèmes de l’art non, jamais, et le paysage en est un… description du paysage lacustre romand, donc… il s’impatiente… et moi, de retour, je lui rappelle que le radotage est un privilège de l’âge.
La politique tue.
Il me semble sain, du point de vue du promeneur qui observe les mouettes se disputant un poisson fraichement saisi, que les héros qu’ils soient nain, agité, bedonnant, vioque bordelaise ou autres impotents … meurent et disparaissent.
Que va devenir la splendide Walkyrie blondouillarde, après avoir étranglé Papa derrière la tenture usée par le temps ? On a l’Hillary qu’on mérite…
NOTRE JEU DU JOUR
Qui a dit :
« L’échec de l’école est lié à l’échec de l’apprentissage des fondamentaux. Ce n’est pas la faute des enseignants. C’est la faute d’une caste de pédagogues prétentieux qui ont imposé des programmes jargonnants et qui ont pris en otage nos enfants au nom d’une idéologie égalitariste »
Belkassem ? WiWi ? Fillon ? Ronaldo ? Babinet ?…
Pas d’autre choix possible en France entre le libéralisme (Fillon, Valls, Macron) et le populisme (Marine Le Pen, Mélenchon) ?
Le très fadasse Delaporte qui qualifie Fillon de terne et insignifiant, c’est à hurler de rire !! Ets-ce que vous savez que son frangin est un pianiste de jazz tout à fait estimable ? Je vous recommande son album intitulé… born in 68 ! Ouarf.
Fillon c’est sans doute une preuve de plus que la France s’islamise. Mouarf mouarf mouarf.
La dynastie des François : après François 1er (Mitterrand), François 2 (Hollande), François 3 (Fillon)…
Loin de moi l’idée d’être méchant, JiBé, mais ta numérotation est fausse !
François Mitterrand ? François Zéro
François Hollande ? François DoubleZéro
François Fillon ? En attente de numérotation …
Je me souviens d’un diner privé jadis chez des amis, qui me permit de rencontrer Joël Le Theule, alors ministre de la Défense, député de la Sarthe et maire de Sablé. En ce temps-là, les hommes politiques pouvaient cumuler et mettre leurs compétences au service de la France. Cet homme charmant, gaulliste de conviction, qui aimait s’entourer de beaux garçons, nous parla d’un jeune collaborateur qu’il avait engagé pour le suppléer dans sa région : François Fillon. « Retenez bien son nom, vous en entendrez parler », nous dit-il. Ajoutant, d’un air amusé, qu’il n’avait jamais rencontré quelqu’un d’aussi ambitieux…
Il y a longtemps que le ridicule ne tue plus : la preuve ? JC est toujours vivant !
L’ambition est nécessaire, Baroz, en politique comme en littérature. Combien de médiocres livres auraient été ici chroniqués si leurs auteurs n’avaient eu de l’ambition ? et dans le fumier, parfois une perle.
Votre commentaire idiot, ma pauvre Bousedegrasse, n’aurait jamais enchanté le blog prestigieux de Pierre Assouline si le ridicule vous avait frappé dès l’école maternelle.
D’ailleurs, depuis la nuit des temps, le ridicule n’a jamais tué …
L’ambition est le moteur de tout, Phil. C’est comme la charité bien ordonnée, elle commence par soi et peut ensuite, éventuellement, profiter au plus grand nombre…
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