de Pierre Assouline

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La République des livres
Comment Jean-Paul Kauffmann a tué l’obscur ennemi

Comment Jean-Paul Kauffmann a tué l’obscur ennemi

Que peut-on encore écrire une fois qu’on a « mangé le morceau » ? Entendez par là : une fois que l’on s’est délivré par la plume du secret qui nous empresse. Roger Stéphane avait l’habitude de poser cette question rhétorique dont il savait la réponse (« Plus rien ou presque dès lors que l’essentiel a été enfin dit ») en s’appuyant sur l’exemple de Julien Green dont il jugeait l’œuvre asséchée après qu’il eut révélé dans son journal son homosexualité née d’un grand amour de jeunesse rencontré à l’université de Virginie. Jean-Paul Kaufmann a mis trente-huit ans et une dizaine de livres avant d’oser débuter un texte intitulé « Tout est dans le commencement » par ces mots :

« Je suis un auteur tardif. J’avais trop lu et je n’avais rien à dire. J’ai commencé à publier à l’âge de quarante-neuf ans après avoir été pris en otage par le Hezbollah libanais et libéré au bout de trois années. Pendant les neuf premiers mois de ma détention, j’ai pu disposer d’un crayon. Mes ravisseurs me l’ont brusquement retiré. Ils craignaient que je cache dans les toilettes des messages destinés aux otages américains et britanniques détenus dans les cellules voisines. Crainte absurde caractéristique d’un comportement délirant. Qu’aurais-je bien pu transmettre à nos compagnons d’infortune placés au secret comme nous ? »

Armé de ce dérisoire bout de crayon, le journaliste avait d’entrepris d’écrire un livre, le premier, au fond du cul-de-basse fosse où des terroristes le faisaient croupir, dans le seul but de tuer celui qu’il appelle « l’obscur ennemie », à savoir : le temps. Tout a disparu de ce premier jet à l’exception de l’incipit, certes prometteur, demeuré en mémoire : « Le préfet Viviani était préoccupé par le caillou dans sa bottine ». Ce texte figure en prologue à Zones limites (1152 pages, 32 euros, Bouquins). Louée soit la collection Bouquins qui a eu l’heureuse idée de rassembler son œuvre en ce fort volume. L’occasion pour lui de se livrer à un vibrant et opportun éloge du journalisme et de dire la souffrance que ce fut d’être un témoin impotent : dans l’impossibilité de consigner les choses vues, vécues et entendues de son extravagante situation, il se fit un devoir de les enregistrer en tant que pure cosa mentale quitte à compresser sa mémoire au-delà du supportable. Jusqu’à sa délivrance de son « dramatique prélèvement », expression empruntée à Aldo Moro, kidnappé puis assassiné par les Brigades rouges, puisque lui aussi se considérait comme retranché de la communauté des vivants. Depuis, l’ex-otage vit à l’écart de la rumeur du monde dans sa maison des Landes mais toujours pris otage par une société qui l’assigne à jamais à son ancienne condition de captif.

Pour le retrouver, il faut commencer par (re)lire Le Bordeaux retrouvé (1989), le premier livre qu’il a écrit dans son brouillard intérieur, dans l’urgence de raconter, et publié comme on se désencombre à son retour en France il y a trente-cinq ans, une fois libéré par « les cinglés ». Hors de question pour l’ancien rédacteur du chef de L’Amateur de Bordeaux de se raconter frontalement fût-ce en 134 pages. Ce ne pouvait être que sur le mode métaphorique via sa passion du vin. Et encore, dans une édition hors-commerce, à distance de l’obsession de rentabilité de notre époque, adressée aux amis et à quelques autres qui aidèrent à sa libération (ma bibliothèque en abrite un exemplaire comme s’il s’agissait du No2 d’A la recherche du temps perdu sur grand papier truffé de correspondances de l’époque et dédicacé par l’auteur !). Ce sera la seule et unique description de sa détention. Elle lui aura moins épargner le divan du psychanalyste même s’il s’est sans illusion sur les vertus de l’autothérapie littéraire. Le recueil de Bouquins lui permet de « manger le morceau » en disant dans la préface tout ce que chacun de ses livres recèle clandestinement de Liban. Comme un matériel de contrebande psychique.

Courlande se déroule au milieu de nulle part. Ce n’est pas faire injure à ce territoire oublié entre Lettonie et Lituanie que de le situer très exactement par là. Qui a jamais eu l’idée d’y aller voir ? Il faut avoir le sentiment nostalgique chevillé à l’âme, la mémoire des châteaux de quelques barons baltes, ou une excellente raison personnelle. Il y avait de cela dans la démarche de Kauffmann puisqu’il s’était mis en tête de retrouver un amour de jeunesse, Mara, native du coin. Le récit est mené bien dans sa manière, déjà éprouvée avec L’Arche des Kerguelen, ramené de ses errances aux îles de la Désolation, puis avec La Chambre noire de Longwood, sur les traces d’un fameux exilé du côté de Sainte-Hélène. Tout sauf du travel-writing. Disons du Kauffmann. Sa façon à lui de se retrouver au bout du monde, d’explorer les huis clos des autres pour tenter de dire ce que fut le sien, mais le plus souvent de biais. Il fallut La Maison du retour pour qu’il ose affronter sans masque ses fantômes.

  Kurzemé, l’appellent-ils, leur pays mouillé par la Baltique, échancré dans le golfe de Riga. Courlande, donc, ultime écluse entre le monde slave et l’imaginaire germanique. C’est dans ce no man’s land qu’il est parti à la recherche d’un nom et à la poursuite d’un souvenir. Courlande est un si joli nom que ce pourrait être celui de la disparue. D’autant que tout dans son pays semble relever de la disparition : les personnes, les maisons, les lieux. René Puaux, in voyageur des années 30, en avait rapporté l’idée d’un doux pays voué dès l’origine du monde à la paix virgilienne. L’un de ces pays où il ne s’était rien passé. Juste des profanations de sarcophages, ceux des ducs et princes, par les bolcheviks en 1919, Ernst von Salomon en parlait dans son grand livre Les Réprouvés. Jean-Paul Kauffmann, grand lecteur si cela pouvait être une profession, est de ces rares voyageurs à plume qui prennent leur temps. Le contraire de l’un de ses écrivains préférés, Paul Morand. Il traîne et nous entraîne à sa suite.

Ce temps jamais perdu mais délicieusement allongé est un luxe suprême. Alors nous le suivons dans ce pays passionné de muséographie, qui lui rappelle ça ou là Stendhal ou Georges Sand, et dont il va découvrir, outre son histoire plus dense qu’il ne le croyait, avec ses colonies à Tobago et en Gambie, que l’hiver est son intime vérité. Il a le don de nous rendre attachants les habitants de ce non-pays improbable, et même une traductrice de Beckett et Simenon, jusqu’à celui qu’on appelle « Le Résurrecteur », Laurent de Commines selon l’état-civil, un grand peintre mélancolique obsédé par la recherche des traces, et qui sait comme nul autre exhumer ce qui a été englouti. Les lecteurs enchantés du Coup de grâce de Marguerite Yourcenar savent de quoi il en retourne car Marguerite Yourcenar, qui n’y avait pourtant jamais mis les pieds, avait eu le génie de ressusciter la beauté tragique d’un château assiégé en la fondant dans une triple unité de temps, de lieu et de danger. En vérité, il s’en est passé des choses dans ce pays des confins qui vibre encore au souvenir de la défaite des chevaliers teutoniques à la bataille de Tannenberg, de la réception de Casanova et de Cagliostro à la cour et du dernier combat aéronaval de la seconde guerre mondiale le 9 mai 1945 au large de Leipaja.

« Il était impossible de ruser. Finies les métaphores et les devinettes soigneusement dissimulées au coeur du texte ! J’avais l’obligation d’aborder frontalement les années libanaises. Elles sont loin de composer la substance de ma chronique landaise, même si elles la traversent par vagues, comme un remous à la surface d’un temps immobile et réparateur. Face à une nature consolante, le narrateur tente de se remettre en état, à l’image de sa maison qu’on restaure » avoue-t-il aujourd’hui dans sa préface à Bouquins.                                                          

 La maison du retour est consacrée à ce que sa maison de famille, de vacances ou d’enfance lui inspire. Mais sa maison au coeur de la forêt landaise n’est qu’un prétexte, un moyen et non une fin, elle n’est même pas le sujet. Il s’y était installé il y a dix-huit ans au retour d’un séjour tout à fait involontaire et anormalement prolongé au Liban dans des conditions atroces : otage d’un groupe terroriste, menotté à un radiateur, trimbalé d’une cache à une autre dans des coffres de voitures, enfermé dans une cave, privé de presque tout, durant trois années qui comptèrent pour trois décennies. De quoi épuiser une vie d’homme. Kauffmann n’écrivit pas alors le livre que tout autre aurait écrit dans de telles circonstances. Pas de « Mémoire d’otage » ni de « Voyage au bout de l’enfer » mais des récits d’une splendide pudeur, au plus près d’une écriture sobre et serrée. Tous « en » parlaient sans « en » parler vraiment. Il tournait autour de la chose tout en la contournant. Elle était là, en filigrane, tapie dans un coin de sa mémoire, prête à surgir. Ceux, nombreux, qui ont lu ont aimé.

 

   Jean-Paul Kauffmann peut désormais « en » parler à 78 ans. Mais à sa façon, par petites touches d’une sensibilité, d’une émotion et d’une vérité saisissantes. Ce sont les plus belles pages de La maison du retour, texte d’une rare sérénité d’un écrivain enfin apaisé qui a réussi à dominer ses démons. En musique de fond, les échos de l’affaire Rushdie se mêlent au Ritorno di Tobia de Haydn, aux murmures des Géorgiques virgiliennes et aux claquements de langue provoqués par des dégustations de fameux flacons qui ont tout mais rien de plus, Palmer 61, Pétrus 71, Mission Haut-Brion 75, Haut-Lieu 47 ; non pas leur parfum qui saute au nez mais leur bouquet qu’il faut aller chercher (« Je découvre que par sa nature spirituelle et matérielle le vin me permet de sortir du « cauchemar de l’Histoire », de déchiffrer certaines choses cachées »). Certains lecteurs s’attacheront aux « Tilleuls », la maison qu’il essaya à la manière de son cher Maigret « comme on essaye un vêtement neuf »jusqu’à sombrer dans la mélancolie de l’accomplissement « ce mal-être moderne ». J’en retiendrais surtout la conversation ininterrompue d’un homme avec les arbres.

  Le héros de Kauffmann est désormais un airial. Il y a du Mauriac en lui, le Mauriac qui prenait soin d’embrasser un chêne du parc de sa maison de Saint-Symphorien, toujours le même, chaque fois qu’il la quittait. Bien sûr, Jean-Paul Kauffmann a aimé les livres et la littérature. Quelques uns lui ont sauvé la vie en captivité ; une fois libre, il n’a eu de cesse de reconstituer cette bibliothèque-là chez lui et s’est mis en quête d’une certaine édition de A new life de Bernard Malamud. Mais le lien profond et charnel qui l’attachait autrefois aux livres est rompu. Les arbres les ont remplacés. La mort d’un platane le bouleverse et le remplit de chagrin autrement que celle de Mme de Rênal. « Devant mon airial, j’éprouve le même plaisir qu’autrefois devant ma bibliothèque » avoue-t-il. Les livres et la lecture, ce n’est plus ça car il sait qu’il ne retrouvera plus jamais l’acuité, l’intensité et l’adhésion au texte qu’il connut d’une manière exceptionnelle « là-bas ». Si l’on osait, et s’il n’était pas aussi jaloux de sa solitude, on irait trouver cet homme rare qui se tient à l’écart dans sa retirade pour lui demander s’il accepterait de devenir notre meilleur ami d’enfance.

On connaît sa patte, sa discrétion, sa réserve, sa pudeur, lesquelles ne vont jamais chez lui sans une forte détermination. Une dizaine de livres ont paru sous sa signature sans que jamais la moindre déception n’ombre ma lecture. L’ancien journaliste, qui s’offre désormais le luxe absolu de prendre son temps et d’en jouir, nous emmène cette fois le long d’une rivière qui court sur 525 kms entre le plateau de Langres où elle prend sa source et Charenton-le-Pont où elle se jette dans la Seine. Il a chargé son sac à dos de quelque 30 kgs de bricoles (cartes, tabac, livres, boussole et jumelles dont il ne tardera pas se délester faute de s’en servir –mais quelle drôle d’idée de les emporter quand la place est comptée) et il a remonté à pied le cours d’eau, à la paresseuse, dix kms par jour en moyenne, jusqu’à l’origine en passant par Chaumont, Saint-Dizier, Vitry-le-François, Châlons-en-Champagne, Epernay, Château-Thierry, Meaux, Lagny, Noisy-le-Grand, Nogent, Créteil, Champigny, Joinville-le-Pont, Saint-Maur-des-Fossés. Auberges et tables d’hôte mais pas de réservation, on verra bien. Voilà le programme de Remonter la Marne.

Leur énoncé convoque déjà une certaine musique. Reste à l’accorder à une activité que les Congolais appellent « prendre mon pied la route ». Non que Kauffmann soit un sportif de la marche made in Décathlon ; il serait même le contraire ; plutôt un pérégrin, un passant, un flâneur des deux rives. Un explorateur à cigare, mains dans les poches, Stanley n’espérant aucun Livinsgtone. Il ne fume qu’après un repas, le soir. Jamais en marchant afin de ne rien rater des odeurs. Ce qui lui permet de dire que la Marne a une odeur boueuse, à peine moisie, et qu’elle ne pue pas l’huile de moteur, elle, contrairement à la Seine. Pas sûr que la Marne soit une mal aimée ; il semble plutôt qu’elle soit ignorée ; à force de l’accoupler à une bataille, on en a oublié qu’elle était d’abord une rivière. Il ne précise pas quelles furent ses lectures en route même s’il cite Bossuet et Fénelon (forcément, l’Aigle de Meaux était sur son chemin) ; mais on peut deviner la présence du Parti pris des choses dans son sac tant Francis Ponge lui est un guide sûr, même s’il disait n’avoir jamais pu sentir l’eau des rivières. Faut-il préciser que, pour remonter cette rivière à la fluidité de tapis roulant, Kauffmann était seul ?

Il a bien sûr fait des rencontres ; on l’a parfois reconnu ; il a découvert quelques belles personnes, notamment celles qu’il appelle « les conjurateurs », qui essaient de conjurer le sombre destin que la rumeur leur promet, ils sont « le sel de la terre » ; mais la solitude est le principe absolu de ce genre d’expédition qui n’incline guère au bavardage ; dans ces moments-là, dans la douceur des soirées d’été au bord des chemins de halage, longtemps après La Fontaine qui y revivait les heures délicieuses de son enfance, quand on a envie de parler à quelqu’un, on écrit (se souvenir de Cioran : « On écrit pour dire des choses que l’on n’oserait confier à personne »). Alors il écrit, rendant un son qui lui est propre, tout de pudeur, de précision, de retenue, avec de temps en temps des échappées afin de se décorseter d’une langue classique dont on l’imagine éperdument amoureux, et tant pis si d’aucuns lui reprochent de toujours regarder dans le rétroviseur ; ce serait lâcheté de s’y refuser quand le passé vous demande des comptes. Il a d’ailleurs un mot pour désigner ce négligé volontaire, cette recherche de l’imperfection : le « bousculé » dont il trouve trace chez les maîtres, tant chez Bossuet que chez Saint-Simon.

« Une forme de desserrement, venu sans peine. Pour moi, le comble de l’élégance. La grâce. Cependant, il ne faut pas que cela se voie. »

 On ne saurait mieux dire la recherche d’une certaine forme de légèreté, en toutes choses. Autre mot surprenant glané au passage : la « rambleur », tremblé exprimant l’ambiguïté des choses et des êtres. Quant à son rosebud, il est partout où l’on trouve des crucifixions avec couronne d’épines et étoffe voilant la nudité. Voilà ce qui le hante, c’est dit et même écrit, faites-en ce que vous voulez.

 Issu d’une famille originaire d’Alsace, Jean-Paul Kauffmann sait bien que ladite France profonde et cantonale, celle des notables et des paysans, découverte avec Michelet, apprise chez Vidal de la Blache, réinventée par Braudel, n’existe plus, ou qu’elle existe autrement. Lui si friand de détails remarque d’ailleurs joliment que désormais dans ce pays, tout le monde dans toutes les générations de toutes les classes sociales porte des baskets à l’exception notable des paysans.

C’est un livre très français dans sa facture et son esprit, composé par un très ancien observateur qui s’avoue volontiers « intoxiqué » par la France et heureux de l’être. Faut-il avoir été retenu contre son gré trop longtemps loin d’elle pour l’aimer à ce point… (une seule page évoque sobrement des « déboires personnels » dus au Hezbollah). Ce qui ne l’empêche pas de rendre compte d’un triste constat : celui d’une France hors-service, désert rural aux villages abandonnés, aux maisons et aux commerces fermés. Une France démeublée. Une certaine grâce nimbe ces pages. Entendez-le comme vous voudrez. Le catholique en Kauffmann s’absente rarement. L’apôtre Paul n’est jamais loin : ses épîtres aux Romains et aux Corinthiens lui sont des béquilles, dès l’épigraphe :

« La grâce ne vient pas de nos œuvres, sinon la grâce ne serait plus la grâce »

Au fond, de tous les personnages croisés par Jean-Paul Kauffmann au cours de sa promenade, un Dom Pérignon est celui auquel il ressemble le plus ; car le dominicain au cœur intelligent, dont on fit l’inventeur du vin effervescent pour avoir assemblé différents crus dans l’abbaye de Hautvillers, était de Port-Royal. Or il y a en Kauffmann, lecteur, prieur, fumeur, buveur mais non sans rigueur, du janséniste champenois.

Ce n’est pas si courant un écrivain, si discret, si précis et si exact dans son usage de la langue qui, recevant un prix pour l’un de ses livres, rappelle par une réflexion de Proust que la langue n’a pas besoin d’être respectée mais bien attaquée et agressée. Il est, lui, de ceux qui essaient de se garder du beau langage tant il aime le français pour ses imperfections, son négligé, « un je-ne-sais-quoi de dédaigneux de ses aises et de ses produits de beauté ». Et de dire son optimisme pour l’avenir de la langue française, que son statut de minoritaire rend plus forte et plus résistante, quand l’anglais majoritaire, usé et abusé partout dans le monde, est en passe de devenir « une langue gélatineuse ». Voilà Jean-Paul Kauffmann, que l’on retrouve de livre en livre comme un ami lointain mais jamais perdu de vue.

Un mot encore. Gérard Rondeau, qui vivait en Champagne, est le dédicataire de ce beau récit. Ce sont ses photos, tirées de La Grande Rivière Marne, qui illustrent à la fois la couverture du livre de Jean-Paul Kauffmann et ce billet (ils figurent tous deux dans la photo ci-contre). Il a été ravi à notre affection et notre admiration aussi brutalement que prématurément en 2016 à 63 ans. Il se trouve que ce photographe d’une rare qualité, tant humaine que professionnelle, était aussi notre ami commun. Comment disiez-vous ? Parfaitement : la fidélité.

(Photos Serge Picard et Gérard Rondeau)

Cette entrée a été publiée dans Essais, Littérature de langue française.

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commentaires

877 Réponses pour Comment Jean-Paul Kauffmann a tué l’obscur ennemi

Jean Langoncet dit: à

@MERCI? MONSIEUR Charoulet de l’hommage que vous avez posté

Rions un peu

1. Philippe Bilger a dû préparer des réquisitoires des années durant. Il a déjà prouvé à maintes reprises qu’il savait aussi bien louer que blâmer. Sauf dans le discours scientifique, on a là les deux grandes façons de parler des autres. On en dit du bien ou du mal.

2. L’entretien, qu’il faut absolument écouter, contient plus d’un enseignement. Je ne les rappellerai pas, Allez, perdez une heure ! Cela vaut le détour.

3. Je lis que le très grand avocat serait décédé d’une déchirure de l’aorte et que cet événement est dû à une grande hypertension. Mieux vaut cette mort-là que d’autres, longues, dégénératives et/ou douloureuses.

4. Sans être nutritionniste (je ne suis pas médecin), la diététique me passionne. Plusieurs ont bien ri de moi pour cela. Quand on voit l’entretien, le surpoids est déjà manifeste et les détails du visage prouvent aussi une nourriture probablement trop grasse et trop riche.
Les chiffres de son analyse sanguine annuelle ne devaient sans doute pas être très bons (cholestérol, etc.).

Quant à moi, je mesure 1 m 77 et je pèse 69 kilos. Pas de ventre, pas de graisse, pas de bourrelets.
Mathieu Bock-Côté (que je n’écoute plus et ne supporte plus) devrait aussi aller consulter un nutritionniste. Son aspect est inquiétant. Cela déborde de partout. Il va exploser.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 12 avril 2023 à 07:11

duralex said laisse dit: à

D’autant plus qu’ils utilisent mal leur argent pour la plupart.

C’est exact.
Les membres du corps enseignant étaient les plus surendettés. Source de la Banque de France par un responsable du service surendettement de cette fameuse banque en région parisienne…

Jazzi dit: à

« ni de jouer les béniouioui comme jzamn… »

Vous pourriez développer, JJJ ?

Ne deviez-vous pas me dire ce que vous pensez de mes comptes rendus cinématographiques ?

Janssen J-J dit: à

@ jzmn : Béniouiouisme, à propos de CT…
Jazzi dit: à » C’est étrange. » Je dirais même mieux, c’est triste !

@ jzmn, j’ai envoyé mes commentaires sur une adresse privée qui m’est revenue d’un lézard inconnu… Finalement, cela vaut peut-être mieux ainsi. A la relecture, c’était un message assez cinglant, dicté par une légitime colère qui n’a plus lieu d’être.

bàv

D. dit: à

Je viens de placer 45000 euros dans des actions de diverses entreprises françaises fabriquant des casseroles. Je vous conseille de faire comme moi.

rose dit: à

Ce soir, fête de la fin de ramadan.

D. dit: à

Je ne suis aucunement concerné.
Prochaine fête : Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Jazzi dit: à

« c’était un message assez cinglant, dicté par une légitime colère qui n’a plus lieu d’être. »

Si cette colère est légitime pourquoi n’aurait-elle plus lieu d’être ?
Seriez-vous caractériel !
Sinon, voici mon mail : jackybarozzi@aol.com

Jazzi dit: à

De plus, JJJ, en quoi le fait de trouver triste la teneur actuelle des commentaires de Clopine, que Paul Edel trouve étrange, serait-elle du Béniouiouisme ?
Lisez et réfléchissez avant de réagir épidermiquement !

vadeboncoeur dit: à

Je ne suis aucunement concerné.

Moi non plus.

vadeboncoeur dit: à

Prochaine fête : Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Hosanna aux plus hauts des cieux!

rose dit: à

rose dit: à
Ce soir, fête de la fin de ramadan.

Ceci pour expliquer mon inquiétude en voyant autant de gens déguisés : c’était normal.
Belle fête de l’Aïd El Kébir qui durera jusqu’au 23 avril.

Janssen J-J dit: à

@ jackybarozzi@aol.com
j’ai certes l’épiderme caractériel… Une fois la colère passée, elle n’est donc plus légitime. C’est étrange, et c’est bien triste. Fin du ramdam ! – On ne peut pas « discuter » icite… Les séquences en différé sont toujours parasitées et mal séquencées. Je m’en rends compte de plus en plus qu’il est impossible de toujours retrouve le Phil… Les internautes de la rdl sont trop difficiles à décrypter, ils comprennent en général tout de traviole, ils n’ont aucun humour ouf sur la nef.

rose dit: à

Ça manquait un peu de sacrés connards dans ce gouvernement : rajoutons-y Gabriel Attal.

Janssen J-J dit: à

@ par ailleurs, je n’ai pas obtenu de la tante le mail du neveu si son 06 pour vous les expédier… Désolé, jzmnbaroz.

rose dit: à

Non, il s’agit de Aïd Moubarak.

Aïd Moubarak ou Aïd Mabrouk en darija est une salutation traditionnelle musulmane utilisée lors des fêtes de l’Aïd el-Fitr et de l’Aïd el-Adha. On peut traduire cette expression en français par « bonne fête » Les musulmans se souhaitent mutuellement Aïd Moubarak après avoir effectué la prière de l’Aïd.

rose dit: à

Enfin bref.

J J-J dit: à

@ Lisez et réfléchissez avant de réagir épidermiquement !

clariboles,… de ces injonctions péteuses comminatoires !

rose dit: à

Aïd el Fitr marquant la rupture du jeûne.

rose dit: à

Très bel hommage aux funérailles de maître Temine. Homme intègre à qui d.ieu a dit de prendre les devants.
Écrit par D. Horvilleur.

D. dit: à

Il est 02h:02.

D. dit: à

2:03 à présent.

JC..... dit: à

SAMEDI 22 AVRIL 2023, 5h57

Mis à part l’ouverture d’une classe de casseroles au Conservatoire de Musique du Touquet, rien de nouveau sous le soleil.

Les mécontents, mais contents, ont trouvé l’outil correspondant parfaitement à leur analyse intellectuelle du monde politique. Ils se soumettront comme toujours à la bêtise de leur guide, un alpiniste de gazon.

Votre avenir sera plaisant, camarades ! Bonne chance !

Damien dit: à

Gag. Une interview de Sollers sur Gombrowicz démarrait bien. Sollers parlait avec bagou et béguin de son admiration pour l’écrivain polonais, il détaillait certain lien avec Voltaire. Et puis, la chute — au sens littéral, dans les dernières lignes : il n’aime pas les romans de Gombrowicz !

Q. — Qu’est-ce que vous n’aimez pas dans l’œuvre de Gombrowicz ?

Sollers –C’est horrible à dire, mais je n’arrive pas à vraiment aimer ses romans. Ils sont peut-être mal traduits. Il faudrait que j’apprenne le polonais pour le lire.

No comment !

Je suis allé « La Conférence (de Wansee) ». C’est une reconstitution historique passionnante, mais froide et qui ne prend aucun recul (sauf quelques répliques cyniques, sur lesquelles le réalisateur allemand insiste). Un film pour les scolaires, et pour les spécialistes de la Shoah comme moi. Wansee est vraiment la matrice de la Shoah. Sur ce plan, très simple, le film est terrifiant. On projette un génocide comme on fait frire trois petits poissons. Récemment, à propos de génocide, je suis allé voir le film bosniaque, remarquable, « Les Voix de Aïda », où l’on voyait comment le génocide s’est constitué. terrible et implacable. Un génocide, dans certaines conditions, c’est simple à réaliser. Même les gars qui ne sortent pas de Polytechnique, ils y arrivent. Au fond, c’est un truc de sauvages. L’homme préhistorique accomplissait-il des génocides ? Non, le premier génocide est homo sapiens, c’est la guerre de Troie racontée par Homère — le premier génocide de l’histoire. Donc, allez voir « La Conférence », pour l’aspect historique, c’est passionnant. — J’ai cherché, mais apparemment Gombrowicz n’a jamais lu Céline, et Céline encore moins Gombrowicz. Sans doute n’était-ce pas prémédité ni par l’un ni par l’autre. Pourtant Gombrowicz lisait beaucoup, mais pas Céline. Je crois que Céline a ouvert une nouvelle voie à la littérature. Tous les écrivains ont été influencés par lui, même indirectement. Sous l’Occup’, Céline m’aurait fait tuer volontiers. Eh bien, aujourd’hui je suis l’un de ses admirateurs ! Comment faire autrement ? — L’éloge de Sollers est, comme souvent, cynique. Par contre, il se fait tout petit devant Céline. « Femmes » était écrit comme « Guignil’s band », avec des points d’exclamation et des points d’exclamation. cela faisait : « …!…!…? » C’est du Céline dernière manière et c’est sublime ! Bon week-end à tous.

rose dit: à

La photographie est prise loin de la calanque d:En Vau.
Lors du confinement n°1, deux baleines ont nagé dans les calanques.

« Une patrouille d’agents du parc national des calanques à Marseille a observé un rorqual commun en quête de nourriture près d’En Vau, »

rose dit: à

F.Horvilleur pouvait se passer de son commentaire imbécile sur Mina.
C’est le danger de l’art oratoire bien maitrisé.
On part dans des digressions hors de propos.

renato dit: à

Opus !

22.4 — 7.28

rose dit: à

Cette nuit, entre autres portions riches et compliquées -dont du matériel de plongée et des palmes rangés proprement, alignés au carré sur le dessus d’une poubelle-, j’ai rêvé d’une femme, et ce n’était pas D. qui m’alignait « les profs travaillent cinq heures par jour ».
Je lui balançais une grosse claque sur la joue. La même qu’à la devenue énorme Gaby. Puis, je partais.
Le matin même, petit-déjeuné avec Côme, ai tout fait pour que ne pas, et pof. Pour Magellan de Stefan Zweig, je lui ai posé la question et ai eu la réponse ; lui ai raconté la rencontre avec les manchots royaux de Patagonie- précisément au nord de la Terre de feu, le long du détroit de Magellan, et le poulet ratatouille qui s’ensuivit pour remercier ce couple de jeunes organisateurs qui m’avait embarquée avec lui.
Il est parti.
Je n’en ai jamais autant dit sur moi à un qui a marché de Marseille à Cassis dans la journée entière.
Hier soir, je me suis endormie en pensant à qui tient le haut du pavé ici en étant un sacré connard.

Ce n’était pas D. qui se fait blackbouler autant que moi. Ce n’est pas l’intelligence qui l’emporte mais bien la connerie du bof de base. Les bas de plafond tenant le haut du pavé.

J’y suis pas mal indifférente : les deux femmes qui m’ont appris hier soir que ce vendredi marquait la fin du jeûne de ramadan 2023 m’ont bien plus appris que tout le reste.

Bon week-end à vous.

renato dit: à

Blackbouler ?! Et depuis quand nous est donnée ici la possibilité de voter afin d’évincer quelqu’un ?

JC..... dit: à

ENSEIGNEMENT
Cela fait bien longtemps que les enseignants n’enseignent plus rien d’utile aux sauvageons du pays, laissant aux réseaux sociaux la charge amusante de préparer ces gosses dynamiques à survivre dans le chaos d’un monde effrité de longue date.

A cet égard, louons le travail des parents des pitchounets coincés dans un ascenseur social en panne, parents qui se battent pour que leur progéniture trouvent un job plein d’avenir dans les halls et abords des immeubles magnifiques embellissant nos banlieues exotiques à nulles autres pareilles …

La vie est belle ! Profitons en…

Alexia Neuhoff dit: à

Sollers… à une époque, on ne pouvait pas le manquer, à la Closerie des Lilas, un air de coquelet, torse bombé, comme juché sur des talons Louis XIV, l’oeil à l’affut derrière son porte-cigarette, voyons… reconnaît-on le grand écrivain ?, celui que Pivot bouchonne tel un pur-sang des lettres de l’écurie Gallimard ?

Phil dit: à

Wannsee..deux aines. Un membre de la « haute » autorité audiovisuelle a écrit un mauvais livre avec le sujet dans le titre. Sollers, nez rond des lettres françaises.

Jazzi dit: à

La RDL s’autodétruirait-elle à petite vitesse ?

« À TWIT’ VITESSE
Le flux RSS de ce compte twitter ne semble pas disponible pour le moment. »

Alexia Neuhoff dit: à

Phil dit:
Sollers, nez rond des lettres françaises.

Raison pour laquelle Damien brûle pour lui.

D. dit: à

La femme n’est ni inférieure ni supérieure à l’homm, elle est femme et l’homme est homme. Depuis que les femmes et les hommes existent.
C’est à dire depuis des centaines de milliers d’années.

D. dit: à

Je suis outré de ce qui se passe chez les Talibans et en Iran.

D. dit: à

C’est comme si on se mettait à comparer les générations. Les enfants sont supérieurs ou inferieurs aux adultes ou vice versa etc..

D. dit: à

N’importe quoi, quoi.

MC dit: à

« La Conférence de Wannsee « est aussi , peut-être surtout, le titre d’un bon bouquin de Peter Longreich, me semble-t-il…. MC

morales sed laisse dit: à

Jazzi dit: à

La RDL s’autodétruirait-elle à petite vitesse ?

On peut le supposer avec les déclarations à peine cachées « fréristes » de la rose pas très matinale.

Clopine dit: à

Je me rends bien compte à quel point Paul Edel a choisi ses mots pour ne pas me vexer, ni m’insulter. La courtoisie étant une donnée rare, ici, il faut la souligner… Néanmoins, si je comprends bien le sens de son intervention à mon égard, relayée par d’autres ici, il pourrait se résumer à : « vous qui cherchez à être aimée, ne comprenez-vous pas que vous nous déclarez sans cesse que vous ne nous aimez pas ? »

Hélas, pour être aimée, il faut être aimable. Je n’ai pas, comme Sasseur, abandonné toute idée, même tout désir, de l’être, et choisi l’acerbe comme couleur. Mais néanmoins, le noeud du problème me semble être là. Il est vrai que la répubique des Livres est un sacré panier de crabes égotistes et réactionnaires, que s’y retrouvent des plaisantins, à côté d’ authentiques littéraires, mais qui ont tous en commun, pourtant, la pratique des mots. Je devrais hausser les épaules ? Mais les mots sont précisément tout ce que j’ai, tout ce qui me différencie, en fait, d’un destin assez banal de désillusion et de souffrance. Les mots sont, pour moi, comme le sparadrap au bout des doigts du capitaine Haddock. Je fais des efforts terribles pour m’en débarrasser : et ici, il me semble que c’est le lieu où je peux les refourguer aux autres, ce qui est une manière commode, si vous y songez, de s’en délivrer. Je ne sais pas si je réponds à votre question, Paul Edel. Mais non, je ne vous hais pas.

Paul Edel dit: à

Damien. Je le répète, l’absence de Céline parmi les nombreuses lectures de Gombrowicz, je ne me l’explique pas jusqu’en 1937. Elle se comprend à partir de 1937, année de la publication du premier des pamphlets antisémites de Céline,ce « Bagatelles pour un massacre « texte qui ne passe pas inaperçu et fait de grosses ventes en France . Rappelons que dans sa jeunesse Gombrowicz,avait vu stupéfait les ravages de l’antisémitisme en Pologne. Rappelons aussi que son meilleur ami, le plus intime, l’écrivain Bruno Schulz, est d’une famille juive assimilée de Galicie. Bruno Schulz a entretenu une correspondance fournie avec Gombrowicz et j’aimerais la lire. Il s’en explique peut-être. J’imagine que Schulz le tenait au courant de ce qui lui arrivait. Car le tragique prend particulièrement deux formes pour Schulz: 1) sous le régime soviétique il est obligé par les autorités de peindre des affiches de propagande communiste et des portraits de Lénine, Staline, puis 2) à la suite de l’opération nazie  Barbarossa   en 1941 Schulz est contraint de vivre dans le ghetto de Drohobycz. Il meurt le jeudi 19 novembre 1942 tué de deux balles dans la tête par  le SS Karl Günther.
Dans ses » souvenirs de Pologne » , et dans son journal, Gombrowicz parle de cet antisémitisme.Le plus accessible est que vous lisiez sur ce sujet le tome I du » journal et plus précisément les pages de 178 à 181,ce qu’il dit du peuple Juif est à la fois clair et…original.
Reste la question : pourquoi jusqu’en 1937, Céline reste une absence, une tache blanche alors que les lectures de Gombrowicz sont nombreuses  ? Peut- être trouverez vous des éléments de réponse dans le Cahier L ‘Herne « Gombrowicz « ou parmi les essais nombreux qui lui ont été consacrés . A propos de littérature française je signale aussi qu’il faut lire les hilarantes réflexions de Gombrowicz à propos de la correspondance Gide-Claudel,page 220-221 du Tome I du « Journal » ou, quand il revient à Paris , ,ne pas rater sa visite au Louvre avec Hector Bianciotti , ses rencontres avec Nadeau,et surtout quand il questionne le Milieu Littéraire parisien pour savoir ce qu’il pense de Sartre:là encore, c’est d’une férocité comique.

Damien dit: à

« Reste la question : pourquoi jusqu’en 1937, Céline reste une absence, une tache blanche alors que les lectures de Gombrowicz sont nombreuses ? »

C’est la bonne question, en effet. A priori, il est inconcevable que Gombrowicz ne se soit jamais exprimé sur Céline. Son jugement doit exister quelque part, sans doute. Combien y a-t-il de volumes du Journal ? En plus, il était ami avec E. de Roux qui, lui-même, était un grand célinien devant l’Eternel. Roux avait même écrit un livre sur Céline, d’où le titre d’un article de « Tel Quel » : « Céline, véhicule à de Roux ». Roux et Gombrowicz ont certainement échangé sur Céline, et Roux l’a certainement — un Roux qui, lui non plus, n’était pas du tout antisémite, évidemment. Ce que vous me dites de la position de Gombrowicz sur l’antisémitisme me rassure pleinement. Tous les Polonais ne sont pas antisémites, heureusement. Aujourd’hui, il n’y a pratiquement plus de Juifs en Pologne, les nazis les ont tous exterminés à Treblinka. Et pourtant, un antisémitisme effectif continue de circuler dans la population polonaise, qui vote majoritairement pour des partis populistes. Et pourtant, la Pologne était un pays remarquable pour ses intellectuels. C’est ce qui nous pend peut-être au nez, en France., quand Le Pen va arriver au pouvoir. Elle redistribuera les richesses, mais pas aux étrangers. Et les Juifs seront de nouveau mal vus, en dépit de leur intelligence et de tout ce qu’ils peuvent apporter à notre pays. Eh bien, on verra. — Vous disiez, Alexa : « Raison pour laquelle Damien brûle pour lui. »; Eh non !!! Moi, je brûle pour Céline, ça oui, mais pas particulièrement pour Sollers, dont je lis pourtant les livres, qui ne sont faits que de citations. Je citais son roman « Femmes », gros bloc gelatineux et misogyne, très réactionnaire. Ce que j’aime le mieux, chez lui, c’est sa façon de parler de Joseph de Maistre, écrivain que j’admire beaucoup. Bon week-end à tous.

C.P. dit: à

Clopine, ne soyez pas triste. Et ne renoncez pas aux « mots ». Après tout, vos « Petites histoires familiale et nombreuses » témoignent de votre attention à eux dans toutes vos rencontres, qu’elles soient humaines ou littéraires.

Jazzi dit: à

Le léZard à palpité à la vision d’un film historique de dagues et de sabres, sanglant et passionné, dans l’Algérie du début du XVIe siècle !

C.P. dit: à

« familiales », pardon !

et alii dit: à

« La Conférence de Wannsee « est aussi , peut-être surtout,
IL ME SEMBLE QUE CE SOIT SURTOUT CE QU’IL VOUS SEMBLE à vous;;peut-être pas dans et pour l’histoire;!

D. dit: à

Elle redistribuera les richesses, mais pas aux étrangers. 

Ça me semble la moindre des choses. Trouvez-moi une civilisation qui distribuerait ses richesses aux étrangers tout en ne recevant d’eux, en grande partie, que des problèmes ; islamisme radical, trafics, non-intégration et tout ce qui en découle, économies parrallèles. Elle est bien bonne celle-là. Tu crois qu’on s’appelle pigeon ?
S’il y a des richesses à donner, c’est directement aux gouvernements de ces pays pour aider au développement, à la maîtrise démographique, à la lutte contre les réseaux et les passeurs.
Encore un qui doit habiter loin de l’enfer des périphéries urbaines conquises mais qui se permet de l’ouvrir. On va t’y collera rien qu’une semaine. Tu nous raconteras et on verra pour qui tu voteras après. Connard.

D. dit: à

Ah on se permet de me traiter de face de rat, hein ? Espèce de bobo gauchiste intellectuel.

MC dit: à

Et Alii, Damien nous cite une « Conférence de Wannsee »
«  qui est un film, je ne fais que recentrer en disant que c’est aussi le sujet d’ un livre. Bien à vous. MC

renato dit: à

Êtes-vous sûr, D. que Damien est un bobo gauchiste ?

MC dit: à

« La Dernière Reine, « Jazzi?

et alii dit: à

Merci, MC
AUTANT QUE JE ME SOUVIENNE? J4AI COMMIS SANS DOUTE L’ERREUR -sur la RDL! peut-être le crime?-de préciser en donnant le lien de phhilomag :“La Conférence” : travail (génocidaire) en cours https://www.philomag.com/articles/la-conference-travail-genocidaire-en-cours
occasion de rappeler que gombrowicz liquidait la philosophie en peu de temps
Cours de philosophie en six heures un quart
donc je m’échappe et vous laisse à vos compliments habituels

Jazzi dit: à

Cliquez sur le lien en rouge, MC !
Oui, c’est bien de la dernière reine dont il s’agit : Alger 1516…

D. dit: à

Non mais, renato, essayer de faire avaler ayx gens que l’antisémitisme en France viendra avec Marine Le Pen au pouvoir alors qu’il est déjà là très présent au quotidien et véhiculé par des islamistes, avev toutes les affaires que l’on connaît depuis ces 20 dernières années et qui sont loin d’être des faits divers, plus Merah à Toulouse, à canon touchant sur des gosses de 5 ans, l’hyper-casher, les juifs qui quittent leurs quartiers traditionnels à force d’être inquiétés ou menacés, qui quittent la France pour Israël parce que la France ne les protège pas, je ne peux pas laisser passer une telle malhonnêteté intellectuelle.

Alexia Neuhoff dit: à

D. se dévoile : il Montretout !

Clopine dit: à

Cp, pardonné, et remercié : il doit y avoir eu trente cinq lecteurs de mes petites histoires, et deux qui s’en souviennent (dont moi !).

D. dit: à

Entre Marine et Emmanuel, y’a pas photo. C’est Marine. Evidemment.

Mylène Farmer habite à côté, soit dit en passant.

D. dit: à

Clopine, j’aimais réellement votre blog, franchement amusant, divertissant. C’est bien de divertir les gens. Rien que ça c’est bien.

B dit: à

D, de toutes façons il a fixé la règle à deux mandats. Il peut tout faire passer sans se soucier de devenir plus impopulaire , il reste néanmoins à se soucier de l’après qui sera une moisson qui si elle concerne la vie dans ce pays n’impactera pas l’avenir politique immédiat d’EM . Quant au parti présidentiel, peu de chances pour qu’il survive longtemps au delà des deux échéances.

Paul Edel dit: à

MC, j’ai lu il y a pas mal de temps l’étude historique tres précise « Heydrich et la solution finale Poche de Édouard Husson avec une préface de Ian Kershaw .Je la recommande.C’était glaçant pour démonter le mécanisme imposé par Heydrich,qui joue un rôle capital pendant cette conférence au bord d’un lac.

Clopine dit: à

Et puis, il y a le bouquin de Binet, HHH… Bref.

Clopine dit: à

Euh, HHhH.

D. dit: à

Heydrich sur sa fin avait du crin.

Jazzi dit: à

Un abonné pourrait nous mettre en ligne l’entretien inédit de Céline dans le Figaro littéraire ?

Jean Langoncet dit: à

@Sollers, nez rond des lettres françaises

Partant, quoi de plus « naturel » qu’il cristallise ici trois quatre figures de la France moisie ? (que Le Pen commence par mettre de l’ordre dans les finances du parti familial avant que de prétendre gérer les finances publiques et leur meilleure « redistribution »)

Jean Langoncet dit: à

@ l’entretien inédit de Céline dans le Figaro littéraire ?

Edition d’avril 61 ou celle de mars ?

closer dit: à

Eh pis quoi encore JB? T’as pas 3 euros 40?

closer dit: à

Je l’achète le jeudi…Tu as encore la ressource de la médiathèque si le Littéraire n’a pas été piqué…

FL dit: à

Roulement de tambour. Trompettes. Eclairs.

Le Temps Retrouvé.

Le magicien dévoile ses derniers secrets sur le théâtre d’ombres qu’il vient de jouer devant vous.

FL dit: à

Bataille de Lule-Burgas : 1912.

Proust et la chronologie : un poème.

FL dit: à

Le pastiche du journal des Goncourt est une merveille. Proust était un maître de la langue. Il pouvait tout imiter. Et une vraie trouvaille.

Damien dit: à

« Heydrich sur sa fin avait du crin. »

Apologie de Heydrich et donc du crime.

JC..... dit: à

DIMANCHE 23 AVRIL 2023, 5h15

Voyons ! Voyons, mes petits chéris rêveurs! Avant que de redistribuer des richesses, il faut en créer, non ?!

Liberté, Egalité, Fraternité, au fronton des temples républicains mais…
LEGERETE, INEGALITE, LUBRICITE dans la routine chaotique du réel journalier.

rose dit: à

Avanti italien.

rose dit: à

« J’ai un rêve. Ça serait d’avoir les deux Nobel, celui de la paix et celui de la littérature. Ça me sortirait de l’emmerdement ».
Louis-Ferdinand Céline

(…) Sagan, (…) Sartre. Tous ces gens-là donnent dans le sexe. Oh ! Le sexe ! Pauvres petits merdeux !
Louis-Ferdinand Céline

rose dit: à

Oh ! Le sexe !

Commentaires :

Jeune et jolie et déjà à moitié à poil. 🌝👍

rose dit: à

Oh ! Le sexe !

Commentaires :

Jeune et jolie et encore à moitié à poil. 🧐🤔

rose dit: à

Jeune et jolie et toujours à moitié à poil. 🤕🫣😡 Bordel de merde.

rose dit: à

Vous travaillez en ce moment ?

Je fais la suite parce que j’ai des traites, des machins à payer chez Gallimard. Et puis, vous savez, si je n’étais pas vieux* comme je suis, je serai plus rapide, mais enfin , maintenant…

Louis Ferdinand Céline

* croulant (commentaire de moi-même)

Damien dit: à

Littérature, sexe, Sagan, la guerre : l’entretien choc de Céline, retrouvé 63 ans après
EXCLUSIF – Dans cette interview, l’une des dernières qu’il ait accordées, l’auteur du Voyage parle de littérature, de sexe, de Françoise Sagan, de la guerre. Et de Toto, son perroquet…

Par Astrid De Larminat
Publié le 19/04/2023 à 11:00 ,
mis à jour le 19/04/2023 à 11:03

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Contexte
En 1960, un journaliste, Roger Mauge de Paris Match, réalise une interview fleuve de Céline à l’occasion de la parution de Nord. Il publiera de courts passages de sa rencontre dans un article paru le 24 septembre. Restait inédit l’essentiel de l’interview : l’écrivain maudit y évoque son art romanesque, la littérature de son temps, mais aussi la Seconde Guerre, Hitler, les camps, le déclin du monde occidental, l’Afrique, les races. On y entend, brute, sa voix, on y observe son esprit en marche, parfois fulgurant, et ses partis pris, ses obsessions, ses outrances. Les propos polémiques rapportés de l’écrivain, que nous livrons dans son phrasé caractéristique, reflètent sa pensée telle qu’elle a persisté jusqu’à la fin de sa vie. Nous en publions de larges extraits en accord avec les ayants droit de Céline, François Gibault et Véronique Robert-Chovin, que nous remercions.

Le grand reporter à Paris Match Roger Mauge s’est rendu à Meudon pour interroger chez lui l’écrivain sur son dernier livre, Nord, qui a pour cadre la fin de la Seconde Guerre mondiale et sa fuite en Allemagne. Puis l’entretien dérive sur d’autres sujets. Extraits exclusifs d’une conversation à bâtons rompus dans laquelle l’écrivain se livre sans retenue.

Roger MAUGE. – Vous avez une mine dans ce qui s’est passé pendant les années de la guerre et après…

Louis-Ferdinand CÉLINE. – Vous comprenez, je l’exploite moi aussi. C’est ce qui fait la jalousie des autres parce qu’ils disent : « Merde ! ce salaud-là, il en profite. »

Tout ce qui s’est passé pendant les quelques mois sur lesquels court votre livre est intensément dramatique…

Oh ! ça court sur des temps, des années ! Hors-la-loi, pour ça il faut être hors-la-loi, c’est-à-dire qu’il faut être dans la mort. Vous êtes condamné à mort, bon, ça vous donne un personnage bien spécial. Tout le monde est condamné à mort bien sûr, mais là avec une violence et d’autres gens. Tout le monde veut vous condamner à mort, c’est évident, mais légalement, quoi. Oui, ça, c’est amusant. Bon, alors, le chaos. On voit pas souvent un chaos social. Tout est renversé, n’est-ce pas. Il y a une curieuse façon de passer dans les coulisses pour voir. Alors on passe dans les coulisses et on voit que tout fout le camp, que chacun fait « kaput », se casse la gueule. Bon. Alors ça fait des imbroglios. Alors, mon Dieu, ça fait une petite chance d’intéresser des gens mais ça les ­intéresse pas beaucoup. Ils continuent à s’intéresser à l’histoire de la buraliste. Ce qui est très amusant, c’est de regarder qu’est-ce que le goût du public. Eh bien ! le goût du public, il est pour le roman populaire. Le roman populaire, il est énorme. C’est très simple. C’est en effet ça qu’on vend. C’est pas en librairie la vraie lecture, c’est pas en librairie, c’est chez la mercière, au kiosque à journaux, au buffet de la gare. Là, on achète du livre. La preuve c’est que les Delly font 150 millions de bénéfices par an (1). Ça, raide comme balle. Il y a une rombière, ici à côté, Desmarest (2), elle a fait un livre. Jamais une ligne de critique. Jamais une ligne dans rien du tout. Elle se fait 20 millions comme rien.

Louis-Ferdinand Céline. (c) Bernard Lipnitzki / Roger-Vi
Ou alors Françoise Sagan ?

Bon, ça revient au même. Elle est échappée de la mercière.

… après être passée par Saint-Germain-des-Prés…

Oh ! C’est rien. C’est pas fait. Des gens qui sont pas faits pour. (…) Qu’est-ce que devait penser Meissonier (3) de Van Gogh ? C’était un roi de l’époque, Meissonier. C’est raide comme balle. (…)

À lire aussiGallimard annonce une date de sortie pour le roman médiéval inédit de Céline

Il y a un pays où ces idées sont actuellement en application, c’est en Russie soviétique. C’est Meissonier qui est au pouvoir et qui interdit Van Gogh.

Ce sera comme ça ici demain. Alors, évidemment, ça, c’est un petit livre, c’est un tardif. J’ai un rêve. Ça serait d’avoir les deux Nobel, parce que ça me sortirait de l’emmerdement : celui de la paix et celui de la littérature. J’ai demandé, je demande partout. Ça ne vient pas. Mais les deux Nobel, ça me sortirait, je serais content. Mais alors, oui, oui, oui, Voltaire le disait, n’est-ce pas, mélancoliquement et c’est rare que Voltaire soit mélancolique, mais enfin il l’était un jour, il disait : je fréquente beaucoup les tragédiens grecs mais je n’en vois que trois : Sophocle, Euripide et Eschyle. Ils traitent tous les trois les mêmes sujets en même temps et puis après, il n’y a plus personne. Alors, dit Voltaire qui était assez théoricien, il vient une giclée dans un certain pays, à un certain moment, représentée par trois, quatre types, et puis, après, une nuée de bonnes gens qui ne veulent rien dire, une myriade de crottes qui sont partout. (4) Bon, c’est un peu ce qui s’est produit en France pour l’impressionnisme. Il y a dix gros impressionnistes, surtout trois ou quatre très gros, et puis, après, des imitateurs. C’est comme un feu d’artifice. Après, il n’y a plus rien. Voltaire remarque encore : Faire des fables après La Fontaine, c’est ridicule. Bien sûr, des fables il y en a toujours. Mais en somme il y a plus rien à dire. C’est fini après La Fontaine. Rien. Plus personne. Mais c’est comme ça pour tout, bien sûr. Il y a de bonnes années et puis, après, il y a des années creuses et même des époques creuses, n’est-ce pas. C’est fini.

Les laps de temps nous paraissent très longs, vingt-cinq, cinquante ans, mais ils ne sont pas tellement longs en fait. Il ne peut pas y avoir des génies tous les cinq ans.

Des génies, non. Ça, c’est la partie cabotine, n’est-ce pas. Mais par exemple j’entends souvent dire : « Untel, il a une prodigieuse langue de théâtre. Oh ! ces répliques ! Elles sont admirables ! Quelle force, quelle présence ! » Alors je lis, moi, je regarde, je cherche, je cherche la force, la présence. Il n’y a rien. « Oh ! cette réplique. Il a été étonnant. Vous allez voir ce qu’il a dit ! » Eh bien, rien. C’est mort. C’est même pas mauvais, non, pas du tout. En cherchant bien, j’avais vu trois, quatre types qui avaient flairé, qui étaient pas loin de ça. C’était Ramuz, le Suisse, Paul Morand et puis Barbusse. Des horizons différents, des genres différents qui avaient senti la rupture du rythme. Le dégueulis Bordeaux, Bourget, Anatole France. C’est gentil, Anatole France, c’est très travaillé, c’est pas mal du tout, c’est joli mais je dis : « Et après ? » Il a porté ça au maximum alors maintenant il n’y a plus que des favouilles, des crasseux, des crasseuses. Rien.

Je veux pas dire que Balzac, c’est bon pour les cours. Mais c’est quand même assez médiocre (…)

Céline
Je pense que ce qui faisait la force d’Anatole France, c’est ce qu’il disait au moment où il le disait. Il était une espèce de briseur.

Ah ! non. Anatole France, c’est un conteur, un anecdotier, philosophe, c’est bon. Je voyais, j’ai fait l’expérience, j’ai passé un moment au Danemark, comme vous le ­savez, et j’étais là-bas dans une exploitation agricole, des pommiers. Le chef était un fermier. Et il était pas au courant du tout, mais enfin il aimait lire. Alors – ces livres-là sont traduits – je lui ai donné les livres d’Anatole France, les livres de Flaubert, les livres de Balzac. Bon. Ce bonhomme, il était simple, n’est-ce pas. Je lui ai demandé quelle était son impression, ce qui l’avait frappé le plus. C’était Anatole France, La Rôtisserie de la Reine Pédauque, et Bovary. Le reste, ben, mon Dieu. Il faut avouer, ben, mon Dieu, que le reste… En effet, Balzac, n’est-ce pas… Je veux pas dire que Balzac, c’est bon pour les cours. « Ah ! Balzac, c’est un monde. » Oui. Mais c’est quand même assez médiocre. (…)

Vous savez, n’est-ce pas, les Français – parce que ce sont les Français – et d’ailleurs tous les peuples, mais surtout les Français, ont été élevés par les Jésuites. C’est les Jésuites, au fond, qui ont fait l’éducation française. Alors, passons par la cour. Ce sont les Jésuites. Et ça sent toujours les chaires, l’éloquence qui tombe de la chaire. Alors, vous avez dans tous les articles un côté sacerdotal. Partout il y a un sermon. Le peuple en a besoin. On lui fait un sermon. Mais, cependant, mettez que nous disons que le grand dictateur que nous connaissons se trouve assassiné. Vous allez au bistrot. Vous savez ce qu’on se dit là. Vous verrez, il y a des types qui font des remarques assez intéressantes, mais ce sont des vannes. C’est pas monté. Ils peuvent envoyer une vanne comme ça, pourquoi pas, mais pour faire une construction, ça manque. Vous trouvez en effet une jolie vanne, c’est bien envoyé, c’est bon mais pour en faire 600 pages, zéro. Parce qu’oubliez pas qu’en toute chose, en peinture, en musique comme ailleurs, l’art fondamental, c’est l’architecture. Alors, vous avez une porte, une fenêtre. Il faut aussi un toit. Il faut entrer par une porte, sortir par l’autre, monter l’escalier et le descendre. Oui, oui, oui. Eh bien, ça, ils peuvent pas le faire ! Parce qu’une vanne ça va un peu mais pas loin. Voyez le Simonin (5), c’est grotesque, c’est pas monté, c’est rien. Il est pas monté. C’est de la daube. C’est pas organique. Vous me direz qu’un bout de ver solitaire par là, une tête de lapin, un morceau d’autre chose à gauche, c’est joli. Elle est jolie cette tête de lapin. Il est pas mal cet anneau de solitaire. Mais montrez-moi un organisme. Il n’y en a pas. Il faut de l’architecture pour faire quelque chose mais pour l’architecture il faut s’en ressentir. Il faut que ça soit construit ou ça tient pas debout. Une symphonie. N’importe quoi.

Louis-Ferdinand Céline. (c) Bernard Lipnitzki / Roger-Vi
Ce que vous écrivez est construit…

Oh ! oui, c’est construit. Du premier mot au dernier mot, c’est construit. Vous comprenez, l’idéal, c’est que le bonhomme aille dans la maison – je pense à la maison par exemple -, qu’il entre par la porte. Il dit : « Mais merde, il y a une marche là. C’est une drôle de marche. Quel escalier ! » Il voit la fenêtre. Une drôle de fenêtre. C’est comme la maison de Van Gogh. Et puis, le premier étage. « Ah ! bien, c’est rigolo aussi, tiens !, il dit. Voilà une table, c’est rigolo, c’est pas laid, c’est drôle. Et puis, voilà une chaise ! » Il s’assoit dessus. Elle est un peu drôle. Il sort, il revient, il dit : « Il m’est arrivé un drôle de truc. En sortant de là, je suis pas comme quand j’étais entré. On m’a fait subir un drôle de traitement. C’est perfide. On m’a doublé. » (…) C’est ça qui est très dur à faire. C’est ça, la transposition. C’est ça, l’objectif. Or, notre art est objectif. Les Jésuites ! L’héritier des Jésuites et de Descartes. Il y a le bien. Il y a le mal. Le solide bon sens, n’est-ce pas. À savoir qu’il faut que tout soit logique. Un et un font deux, et deux et deux font quatre, plus un : cinq, pour moi. Nous nous éloignons tout à fait de l’Orient d’où sont venus tous les arts, au fond, où vous savez que tout ce qui était logique était effacé. On n’en voulait pas. Il n’y avait que l’irrationnel qui comptait. Nous, c’est le contraire. Il y a d’abord le raisonnable. C’est pas vrai pourtant, parce qu’aux sources de la vie… Oh ! C’est un grand mot… Je veux dire : le coït. Eh bien ! Je défie un bonhomme de coïter raisonnablement. On peut faire beaucoup de choses raisonnables – c’est ce que disait Savy, le biologiste – ; il disait, n’est-ce pas : Quand on dit dans l’Écriture : « Au commencement de la vie était le Verbe », c’est pas vrai. Au commencement de la vie était l’émotion. C’est l’émotion qui compte. Le Verbe emmène tout. C’est l’émotion qui compte. Une amibe protozoaire, ce qui est de plus simple dans la série animale, vous le touchez, il se contracte. Il ne parle pas. Les gosses qui ont 2 ou 3 ans, vous savez qu’ils sont beaucoup plus doués à 2 ou 3 ans ou 4 ans que quand ils commencent à parler. Quand ils commencent à parler, ils ne regardent plus. Au-dessus de 4 ans, ça commence à bavasser. La parole emporte tout. Ils bavardent et n’observent plus. Ils sont emportés par les paroles tandis que c’est l’émotion qui compte. Une gosse de 3 ou 4 ans, elle apprend très vite, on en fait une danseuse très vite tandis qu’arrivée à 16 ou 18 ans, c’est loupé. Oui, il y a l’émotion qui est la base de la vie. Il se tire 3 milliards de coups par nuit dans Paris et ils ne sont pas raisonnables. Sans ça, la raison, c’est le froid, c’est la mort, c’est la dalle. (…)

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Vous travaillez en ce moment ?

Je fais la suite parce que j’ai des traites, des machins à payer chez Gallimard. Et puis, vous savez, si je n’étais pas vieux comme je suis, je serais plus rapide, mais enfin, maintenant…

Comment travaillez-vous ?

Deux heures par jour, comme tout le monde. Oui, oui, deux heures par jour. Il faut du temps pour tout, pour élaborer, penser. Une pensée… C’est un mot que j’ai en horreur. L’emmerdant, c’est la pensée profonde, la sensibilité, tout ça. C’est Gide. (…)

Je crois que j’ai lu presque tous vos livres et j’ai lu celui-ci d’une traite. Ça m’a frappé qu’il n’y avait pas de sexe.

Mais il y a le procureur. Mais là, le procureur n’a rien à dire parce que je suis certain que s’il y avait n’importe quoi de sexe, il y aurait un père de famille, un résistant particulièrement vertueux qui n’hésiterait pas à écrire au procureur.

(…) Sagan, (…) Sartre. Tous ces gens-là donnent dans le sexe. Oh ! Le sexe ! Pauvres petits merdeux !

Céline
Il y a quand même un vieux qui se fait fouetter.

Oui, tout de même. Mais je laisse ça à Sagan. Maintenant, c’est pris par Sagan, par Sartre. Tous ces gens-là donnent dans le sexe. Oh ! Le sexe ! Pauvres petits merdeux ! Ils ne tiennent pas debout. Ça n’a pas de vitalité. Moi qui ai passé ma vie dans le cul des danseuses ! Qu’est-ce que ça va chercher, pauvre petite bonne femme, pauvre petite Sagan, avec ses petites allumettes. (…) C’est emmerdant le sexe n’est-ce pas. Parce que le Français est « polisson », on doit être « polisson ». Alors en avant le Vert Galant. « Oh ! Je l’adore ! Oh ! » C’est ça à la radio toute la journée. « Oh ! Comme il me prenait ! Oh ! Je l’adore ! Oh ! Mon hômme ! » Anatomiquement, l’homme est malheureux. Il est malheureux parce qu’il est contraint par la nature à la station verticale. À savoir que c’est le seul animal qui se met sur ses jambes. Alors, sur deux pieds, la pesanteur l’emmène vers le bas. Les nichons dégringolent forcément, la fesse idem. Donc, quand il danse ça complique tout. Alors ça fait un bonhomme très difficile. C’est un tour de vache infini que lui a fait le bon Dieu en le mettant sur la terre en lui disant : « Tu seras debout ». Vous n’avez qu’à aller sur les Champs-Élysées. Ils ont tous envie d’aller à quatre pattes. Ce sont des primates. Et leurs femmes, alors, ça dégringole, ça fout le camp. (…) Les naturalistes n’ont rien dit parce qu’ils ont parlé soi-disant de la chose telle qu’elle est mais ils n’ont rien dit du tout. Il y avait tant à dire sur la physiologie du bonhomme, c’est-à-dire sur le comportement de l’homme. Ça, vous savez, rien que le fonctionnement d’un homme à l’état normal, c’est un paradoxe extraordinaire.

Louis-Ferdinand Céline. (c) Bernard Lipnitzki / Roger-Viollet
Vos personnages existent-ils réellement ou bien les avez-vous créés ?

Hauboldt, il existe. Mattke existe aussi. (6)

Il est sympathique, Hauboldt.

Oui. C’est-à-dire qu’il représente bien les Allemands qui n’existent plus, la race qu’on a détruite, quoi, c’est fini ça. C’étaient des gens comme des gens de la Renaissance, prêts à tous, qui étaient humains, qui étaient pas bêtes. On ne les ­retrouve pas. « Tout finira par la canaille », disait Nietzsche tout le temps. C’est vrai. Nous y sommes. (…) (Le régime nazi a été) monté par des gens qui n’avaient pas assez voyagé. Ils ont commencé ce truc-là sans les forces qu’il fallait. C’était loupé d’avance. Napoléon a voulu aller en Russie pour foutre les ­Russes en l’air. Ils ont recommencé Napoléon.

Napoléon, en son temps, disposait de forces plus réelles, proportionnellement.

Oh ! Pas beaucoup non plus. Napoléon, la moitié de son armée était étrangère, et en particulier allemande. Oh ! Non, Napoléon avait beaucoup de choses contre lui aussi. Hitler n’avait pas le génie de Napoléon. (…) C’était un empirique, Hitler. Un empirique, il doit gagner. Il a loupé son affaire du jour où il n’est pas tombé sur l’Angleterre tout de suite. Il avait ce qu’il fallait. Il aurait pu réussir. Ils ont foutu au large des Açores des bombes qui pouvaient anéantir l’Angleterre. Parce que, vous savez, il n’a pas été obéi. Il a donné l’ordre. Un dictateur qui ne gagne pas tout de suite, c’est qu’on lui désobéit. Il n’avait pas le génie qu’il fallait. C’était un cabot. Il faisait bien. Il était vedette mais il n’avait pas du tout le génie militaire. Il a foutu en l’air ses savants, les premiers temps, en croyant à la race, etc., toutes ces conneries. Il n’avait pas ce qu’il fallait. Maintenant, la race blanche elle est foutue depuis toujours. (…)

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Votre perroquet, d’où vient-il ?

Du Gabon, mais il vient de la Samaritaine.

Parle-t-il ?

Oui, mais pas quand il y a du monde. Il parle, il sait même des chansons étonnantes. On lui a appris des quantités de chansons. Dans les steppes de l’Asie centrale, il le sait très bien. On veut qu’il soit pas dépaysé quand il sera là-bas. Il n’est pas méchant mais il mord parce qu’il a peur qu’on l’emmène. Il n’a pas de gros bec parce que c’est l’Ara. (Céline chante Dans les steppes de l’Asie centrale, le perroquet chante.)

Et les oiseaux qui sont là ?

Ah ! ceux-là, ce sont mes petits ­pères eux. (Le perroquet siffle une note.) Ah ! vous voyez ! C’est drôle tout de même un oiseau qui se met à vous parler, hein ? (…)

Vous sortez très peu, si je comprends bien ?

Je ne peux pas parce qu’avec tout ça… : avec les chats, j’ai les oiseaux, j’ai quatre chiens, il y a la maison, j’ai le ménage à faire. Je mange très peu mais le dîner, il faut le faire, enfin, des pommes de terre. Oh ! pas de la cuisine, le soir.

Vous écrivez ici ?

Jamais ici. À l’intérieur. Jour d’atelier. J’écris… C’est un mot. « Vous écrivez, Maître ? » « Qu’est-ce que vous nous préparez, Maître ? » « Je vous ai compris, allez… » « À Mme Gertrude qui m’a compris. » C’est un bon mot. Ils se foutent ensemble. Mais tous ces crétins de la littérature, ils sont riches, eux.

On veut pas se payer de la littérature de luxe. C’est inhumain. Le livre ne répond plus à rien

Céline
Oui, je crois qu’on gagne assez vite de l’argent…

Oh là ! Vous savez que la NRF reçoit 10.000 manuscrits par an et elle édite 350 livres sur les 10.000, et ces 350 livres, à combien vous croyez qu’ils se vendent ? Ils sont tirés à 3000. Combien croyez-vous que se vende ce tirage de 3000 ? 300.

Oui, c’est tout ou rien.

Mais non, c’est pas tout ou rien. Le genre Gide, précieux, le genre Machin-Chouette, c’est de la littérature recherchée, n’est-ce pas ? Ça paie pas parce que vous avez les moyens d’information, vous avez la photographie, vous avez le cinéma, vous avez le reste. Alors, n’est-ce pas, on veut pas se payer de la littérature de luxe. C’est inhumain. Le livre ne répond plus à rien.

Ça n’est pas le mode de vie de la masse.

Il ne le sera jamais. J’aime mieux l’auto, la voiture, le magazine, Paris Match, par exemple. Vous donniez dans le temps quelques articles de haute histoire qui devaient emmerder le monde. Ils étaient intéressants. (…)

Ça marche, votre livre ?

Ça, c’est un truc de maquereau étonnant d’être éditeur. Vous n’avez pas de compte. Impossible d’avoir des comptes. (…)

On compte sur les traditions de vertu et de noblesse de l’éditeur…

Oh ! C’est le roi des maquereaux ça. Des types qui n’ont aucun compte à rendre. Il a touché 262 millions, je crois, avec le livre de Pasternak. Il l’a jamais vu.

L’année dernière j’ai eu l’occasion de parler avec Pasternak. Il était très intéressant.

Son livre, je n’ai pas aimé. Je vois rien dedans. Je cherche. Je suis plus difficile que ça.

Ce qui est formidable, c’est qu’un Russe écrive ça.

C’est une autre affaire.

Louis-Ferdinand Céline. (c) Bernard Lipnitzki / Roger-Vi
J’ai une chose à vous demander : qu’est devenu Le Vigan (7) ?

Il a foutu le camp là, mais il est dingue. Il écrit des lettres à droite, à gauche, pas qu’à moi, à tout le monde, mais ça veut rien dire.

Déjà, dans votre livre, il commençait…

Oh ! il l’a toujours été. Il était acteur. D’abord il était à Noé pendant cinq ou six ans, puis il a foutu le camp en Espagne ; et puis d’Espagne, il a passé en Argentine ; et puis en Argentine, il s’est maqué avec une bonne femme. Il a fait le taxi. Maintenant, c’est un garçon qui doit avoir – moi, j’ai 67 ans – il doit avoir 59 ans. Oui. (…)

Comment avez-vous trouvé cette maison ?

Oh ben, quand on est arrivé, il n’y avait rien. Vous savez, elle donne sur les usines Renault, alors. Et puis elle était en débris, on l’a remise en état mais elle est encore en morceaux. Faut pas appuyer fort.

Vous habitez ici depuis longtemps ?

Dix ans. On a bien essayé de me faire partir. Il y a eu des pétitions de partout. Des inscriptions : le cochon, le pornographe, etc. Le maire c’est un ancien martyre de la baignoire, le type grand résistant. Je ne le connais pas du tout. En face, c’est la maison d’André Demaison. Il demeurait là. Il est crevé. Il y a de l’argent à Paris Match ? C’est le Life français. Mieux tenu que le Life. C’est emmerdant.

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C’est passionnant comme journal mais on n’y peut pas tout dire évidemment car cela bouleverserait trop de mythes. Il faut édulcorer.

Évidemment. En descendant la route des Gardes il y a des Sainte Vierge dans des niches. Il y a deux ou trois cents ans, si vous passiez devant sans vous signer, ça aurait été mal. Maintenant, vous pouvez y aller… La liberté de la presse, il n’y en a jamais eu.

Avant la guerre, quand même.

Oh ! « J’accuse »… Il y avait le ­procès des fuites qui aurait été une belle histoire, eh bien, regardez, ça n’a rien donné. L’affaire Dreyfus, c’était une petite histoire qui tenait pas debout. On en a fait une affaire effroyable. Mais l’affaire des fuites, il n’y a rien eu. Il y avait quand même les plans de l’armée fran­çaise qui étaient communiqués à l’extérieur.

Mais on s’est aperçu que les plans, cela ne sert à rien…

À l’heure actuelle, je suis sûr que dans les petites ambassades, de Saint-Domingue, par exemple, de Tahiti, des conneries comme ça, des petites ambassades qui ne servent à rien, le Guatemala, eh bien, on sait ce qui va se passer. Les types qui se mettraient en contact avec ces ­types-là, ils sauraient parce que dans ces ambassades, on sait, quand il y aura la guerre ou quand il n’y aura pas la guerre. Ils savaient le truc de Pearl Harbour. Ils savaient la date, le jour exact. Ça avait été envoyé à Washington. On le savait. Mais les Américains ne voulaient pas croire ça et puis c’est venu. Et puis il y a l’histoire de Rommel qui tirait le lapin le jour du débarquement. Pourtant les Allemands savaient aussi. Ils y croyaient pas. (…)

(1) Delly est le nom de plume d’un frère et d’une sœur, Frédéric et Jeanne-Marie Petitjean de La Rosière, dont les romans sentimentaux et édifiants furent un énorme succès d’édition entre 1910 et 1980.

(2) Marie-Anne Desmarest : auteur de romans sentimentaux très populaires, dont L’Ennemi de Jan en 1960 chez Denoël.

(3) Meissonier, célèbre peintre réaliste du XIXe siècle, méprisé par les impressionnistes.

(4) Mises entre guillemets dans le tapuscrit, ces citations sont bien sûr une transposition des propos de Voltaire par Céline.

(5) Albert Simonin, écrivain et scénariste, auteur notamment de Grisbi or not Grisbi adapté à l’écran sous le titre Les Tontons flingueurs.

(6) Le docteur Hauboldt, président de la chambre des médecins de Berlin, est nommé Harras dans Nord. Mattke : est-ce une erreur de transcription ? Il s’agit probablement de Pierre Mathé, commissaire général à l’agriculture de Vichy qui suivit Pétain à Sigmaringen. Dans la « trilogie allemande », son nom est modifié en Mattey.

(7) Le Vigan, acteur célèbre des années 1930, qui tourna notamment sous la direction de Duvivier. Collaborateur notoire, il accompagna Céline en l’Allemagne en 1944.

rose dit: à

Comment travaillez-vous ?

Deux heures* par jour, comme tout le monde. Oui, oui , deux heures par jour. Il faut du temps pour tout, pour élaborer, penser. Une pensée… c’est un mot que j’ai en horreur. L’emmerdant, c’est la pensée profonde, la sensibilité , tout ça . C’est Gide. (…)

* Moitié moins qu’un prof. qui ne branle rien. <= Pour la représentation calamiteuse de ce métier de la part de certains mécréants ; concernant cette fonction, noble, de gens qui pensent, eux, tout le temps .(commentaire perso.)

Louis Ferdinand Céline

* (commentaire de moi-même : perso.)

rose dit: à

Moi je : bon dimanche, mécréants de mes deux.

D. dit: à

Il a rien compris, Damien.
Heydrich est mort du choc septique provoqué par le crin de cheval des banquettes de la voiture dans laquelle il se trouvait lors de l’attentat. Tout le monde sait ça. Sauf lui manifestement.. De plus l’expression avoir du crin ne signifie pas fu tout avoir du cran.
Apologie mon cul, dans ce cas.

Damien dit: à

Qu’avez-vous voulu dire, alors ?

D. dit: à

Qu’Heydrich ne s’attendait certainement pas à finir comme ça, avec un jeu de mot sur crin.
Je suis ben gentil d’accepter de te répondre parce que je ne dois aucune explication. Tu comprends ou tu ne comprends pas.

D. dit: à

Et ce serait bien de nous épargner des citations en drap de lit, t’es pas tout seul ici mon bonhomme. I me fait penser à ceux qu’on un Immendr camping car et qui se garent en long sur 6 places du parking de la plage.

D. dit: à

immense

Jazzi dit: à

Merci, Damien.
Finalement, pas terrible et rien de bien neuf dans cet interview !

J J-J dit: à

… c’est surtout qu’elle était archi connue, on la trouve intégralement sur CD depuis des plombes.
On ne comprend pas pourquoi le figaro nous fait croire à l’autorisation de publication des ayants droit à cette journaliste, n’importe quoi…

Janssen J-J dit: à

c’est vrai qu’on ne devrait jamais avoir à s’expliquer icite, quoiqu’on ne puisse pas toujours s’en empêcher, même sous l’empire de l’impatience voire de l’exaspération…
Reconnaissons que cette RDL est pas mal dominée en son commentarium par nombre de pulsions pédagogiques inhérentes à la déformation professionnelle d’herdéliens s’imaginant toujours s’adresser à des ados boutonneux et remuants.

J J-J dit: à

@ Il publiera de courts passages de sa rencontre dans un article paru le 24 septembre. Restait inédit l’essentiel de l’interview

Inédit ?…. c FAUX !

J J-J dit: à

Remarque !… un immense camping-car qui prend six places au pkg fait de l’ombre vivifiante aux pique-niqueurs handicapés qui ne peuvent gagner la plage.
A quelque chose, malheur est donc tjs bon à prendre.

closer dit: à

FOG brillantissime ce matin chez l’admirable Sonia Mabrouk sur Europe 1.
Les macronistes ont dû avaler leur café de 10 heures de travers. Pas vrai Monsieur Charoulet ?

MC dit: à

Que l’article ait été coupé, c’est possible. C’est là-dessus que joue la présentation du Figaro, avec comme Maitre le. Libraire de la 52eme Ligne, qui n’est pas n’importe qui non plus…

closer dit: à

Merci Rose, je ne connaissais pas l’existence de la photonique.

Tout de même cette jeune femme reste 10 ans en Finlande et ne parle pas finnois. Elle a beau dire que c’est une langue extraordinairement difficile, j’ai du mal à croire qu’il soit impossible d’atteindre un niveau correct en travaillant une heure par jour pendant dix ans…

Incidemment, cela nous dit qu’il est possible de vivre et travailler et être heureux dans ce pays pendant dix ans en ne parlant qu’anglais (je suppose).

Soleil vert dit: à

> Damien : Céline à l’oral comme à l’écrit c’est impressionnant.

Damien dit: à

Jazzi et Soleil vert, c’est bien que vous ayez lu cet interview de Céline, elle est quand même assez marrante, même si effectivement il avait tendance à raconter toujours la même chose aux journalistes. Antoine Blondin y allait quelquefois, pour parler avec le maître. Mais on ne lui servait pas d’alcool, et c’était dur pour l’auteur de « Monsieur Jadis ». D’ailleurs, quand on compare le style de Céline avec celui de Blondin, on constate qu’il n’y a aucun point commun. J’aime les deux, mais celui qui révolutionne tout, c’est celui de Céline. Ceci étant, qu’est-ce qu’un Céline pouvait raconter à la presse, c’est-à-dire à un journaliste ? Un journaliste de « Match », qui plus est ? Peut-être qu’un autre journaliste en aurait tiré un meilleur parti. Moi, ce qui m’aurait intéressé, c’est ce que se sont dit Céline et Blondin, Céline et Dominique de Roux, Céline et Nimier éventuellement. Je n’aime pas trop Nimier. Je n’ai du reste pas lu « Céline, véhicule à de Roux », l’essai d’Emmanuel de Roux. Emmanuel de Roux, auteur un peu oublié aujourd’hui, créateur des Cahiers de l’Herne, ce qui n’est pas rien. Quels sont les auteurs qui ont des choses à dire aux journalistes ? Je n’en vois guère. Maintenant, l’interview de Céline se lit avec curiosité, quand on est un célinien. Elle n’est pas parue intégralement, je me demande où on peut la trouver en entier. Il faudrait qu’un jour ce soit repris en volume, avec les références. Mais c’est moins important que « Guignol »s band », par exemple. J’ai envie de reprendre ce livre de Céline, que j’avais lu il y a très longtemps. Et puis « Londres », ce gros pavé anglais, dans lequel Céline se complaît dans les bas fonds et les prostituées. Surtout pour la langue qui n’a jamais été aussi libérée. Il y a une évolution du style de Céline, du « Voyage » à « Guignol’s band ». C’est quand même fabuleux que ces inédits soient sortis, et entraînent une nouvelle édition dans la Pléiade (ça sort à la mi-mai). On en reparlera donc bientôt. — A propos de Heydrich, vous n’avez pas à me tutoyer, et je n’ai toujours pas compris ce que vous vouliez dire, à part que Heydrich avait du cran, ou du crin. J’ai vu le film sur Wansee, et je peux vous dire que là n’est pas la question. Mais ceci vous échappe, replié que vous êtes sur vos petites affaires et petites manies de célibataire décati. Vous avez écrit une énormité, vous en portez la responsabilité. Alors donc, êtes-vous nazi, vraiment ? Et antisémite ? — Sur ce, je vais manger. Bon appétit à vous tous, et ensuite cinéma.

Jazzi dit: à

Oui, Damien.
Inutile de pantailler du cul pour chier droit.
Pour la littérature française du XXe siècle, il y a deux sommets à gravir : Proust et Céline.
E poi basta !

P.S. : pour les oeuvres complètes, il faut impérativement y inclure les pamphlets…

B dit: à

Et Céline, ce vieux pervers.

B dit: à

Tchekov selon Bounine, son ami, lui demanda s’il avait lui aussi remarqué comment certaines femmes semblaient pourvues de branchies dans leur corsage.

Jazzi dit: à

« Bon appétit à vous tous, et ensuite cinéma. »

Moi, je vais aller voir « La Conférence (de Wannsee) », et toi ?

Jazzi dit: à

« Et Céline, ce vieux pervers. »

Affirmation gratuite d’une qui ne l’a pas lu, B.
Céline était un moraliste et menait une vie austère à faire rougir de honte les écolos d’aujourd’hui…

B dit: à

Jazzi, la liste est longue. S’il me fallait en donner deux, je dirais Perec, Vian.

B dit: à

Je l’ai lu , un peu. Dire pas du tout relève de la diffamation. C’est un viel aigri, antisémite .

B dit: à

De plus,on peut être pervers sans s’adonner à une sexualité sans tabous. C’est une façon d’être tordu, d’ailleurs, vous êtes un de ces tordus. Je suppose que vous en avez conscience.

Jazzi dit: à

Voulez-vous cocher les cases dans ma liste, B. ?

Les fragments d’une bibliothèque reconstituée

Je n’ai pas accédé à la littérature à travers les livres pour la jeunesse.
Ce n’est que tardivement, que j’ai lu, avec profit, le Pinocchio de Carlo Collodi ou Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll.
Au commencement, je me délectais exclusivement de la lecture de magazines illustrés. Principalement de Blek le Roc, dont la sauvage virilité adolescente complaisamment exposée au fil des pages ne manquait pas de me troubler, et Frimoussette, plutôt destiné à émouvoir la sensibilité des petites filles. Je me souviens pourtant d’avoir possédé des exemplaires de la Bibliothèque Verte et de la Bibliothèque Rose, mais je serais bien incapable d’en citer le moindre titre, à l’exception toutefois des Malheurs de Sophie de la comtesse de Ségur.
Mes premiers textes marquant remontent à l’école primaire, où l’on nous faisait apprendre par coeur les fables de La Fontaine. Sans parler de la Bible, que nous enseignaient les dames du catéchisme.
En entrant au collège, j’appris que l’on pouvait, avec l’étude de L’Iliade et de L’Odyssée d’Homère, être auteur sans écrire une seule ligne.
Avec la pratique de la rédaction, je passais, avec ravissement, du simple statut de lecteur à celui d’écrivain. Non sans difficultés toutefois : le professeur de Français nous ayant demandé de rédiger notre devoir sous forme « dialoguée ». Un terme dont je ne connaissais pas la signification et qui me laissa de prime abord honteux et perplexe. Jusqu’à ce que, en lorgnant sur la copie de mon voisin, qui lui avait parfaitement compris, j’en devine le sens. J’aimais parcourir en classe, année après année et de siècle en siècle, les pages illustrées du Lagarde et Michard. Je m’étonnais du fait que Molière et Voltaire avaient pris un pseudonyme, plutôt que de se faire connaître sous leur vrai nom.
Très vite j’éprouvais le désir de lectures extra-scolaires et me mis à acheter mes premiers livres de poche et en emprunter d’autres à la bibliothèque municipale. A l’époque, mes choix étaient assez éclectiques. Je lisais avec délectation les romans en vogue de Guy des Cars. Par la suite, je devins plus sélectif. C’est alors que je découvris les contes de Guy de Maupassant, que je lus en intégralité, ainsi que ses rares romans Bel Ami et Une Vie. Depuis, je considère que c’est avec cet écrivain que je suis vraiment entré en littérature.
Pour mes dix-sept ans, Hector, mon meilleur ami, m’offrit trois beaux exemplaires à la couverture cartonnée recouverte d’une élégante toile rouge : les Poésies de Lamartine, les Poèmes saturniens de Paul Verlaine et Les filles de feu de Gérard de Nerval. Ce dernier titre, en prose, eut ma préférence.
De ma première bibliothèque, je pourrais encore citer de mémoire Le Meurtre de Roger Ackroyd d’Agatha Christie, La maison du canal de Georges Simenon ou encore le Malatesta d’Henri de Montherlant, dont la lecture m’exalta un temps, et Un cœur simple (in les Trois contes) de Gustave Flaubert, qui m’épate toujours autant aujourd’hui.
En première et en terminale, je lus la trilogie romanesque des Chemins de la liberté de Jean-Paul Sartre, ainsi que l’essentiel de son théâtre : Huis-Clos, Les Mains sales, La Putain Respectueuse… J’en fis tout autant avec les récits autobiographiques de Simone de Beauvoir : Les Mémoires d’une jeune fille rangée, La Force de l’âge et La Force des choses. J’adhérais alors à la philosophie existentialiste. En revanche, je fus moins convaincu par les romans, les nouvelles et le théâtre de l’absurde d’Albert Camus. De L’Etranger, je me souviens seulement que le héros fait l’amour avec une putain, juste après avoir enterré sa mère, et qu’il finit par tuer un arabe anonyme sur une plage d’Alger. En ce temps-là, j’appris par coeur Ma Bohème et Le Dormeur du val d’Arthur Rimbaud et des bribes des Fleurs du mal de Charles Baudelaire.
Durant ma première année de Droit à la fac de Nice, je me souviens d’avoir volé La Philosophie dans le boudoir du marquis de Sade à l’étal d’une librairie de la rue de France. L’audace du propos et la beauté de la langue m’incitèrent à acheter ensuite Justine ou les Malheurs de la vertu.
Les révélations du Pavillon des Cancéreux d’Alexandre Soljenitsyn mirent un terme à mes véléïtés pro communistes. Ce qui ne m’empêcha pas d’acheter et de lire Le Programme commun et de me considérer toujours de gauche. D’autant plus que je venais de lire avec exaltation la trilogie auto fictive centrée autour de Jacques Vingtras de Jules Vallès : L’Enfant, Le Bachelier et L’Insurgé. Cette même année je découvris Le Procès-verbal de J. M. G. Le Clézio et les premiers romans de Patrick Modiano. Avec une nette préférence pour le second. C’est à cette époque également que je m’initiais à la psychanalyse à travers la lecture de Freud.
L’année suivante, à Paris, je fréquentais assidûment la librairie Le Divan à Saint-Germain-des-Près. J’y achetai L’Année de l’éveil de Charles Juliet quand vint ensuite pour moi le temps tant redouté d’accomplir mon service militaire. Je fus affecté au régiment de cavalerie de Carpiagne, vaste casernement isolé en pleine garrigue entre Cassis et Marseille. N’ayant pas réussi à me faire réformer, j’en profitai néanmoins pour lire l’intégralité de La Recherche du temps perdu de Marcel Proust, ainsi que Les Mémoires d’Adrien et L’Oeuvre au noir de Marguerite Yourcenar. Des oeuvres particulièrement roboratives, qui m’aidèrent efficacement à tuer le temps et prendre mon mal en patience. De retour à Paris, où je pus enfin m’établir définitivement, je suivis alors avec délectation le savoureux feuilleton littéraire d’Angelo Rinaldi dans L’Express.
Depuis, je n’ai cessé de lire, et parfois d’écrire, jusqu’à ce jour.
Très tôt, j’ai considéré que les livres étaient mes plus fidèles amis.
De l’amas de mes lectures et devant l’impossibilité de tous les répertorier ici, je me contenterai de citer, en vrac et dans le désordre, ceux qui ont eu la plus forte résonance en moi : La Vie mode d’emploi de Georges Perec, Paysage de fantaisie de Tony Duvert, Tricks de Renaud Camus, A l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie d’Hervé Guibert, Le Livre de préfaces de Jorge Luis Borges, Les Mémoires de Casanova, l’Ulysse de James Joyce, La conscience de Zeno d’Italo Svevo, La Confusion des sentiments de Stefan Zweig, En attendant Godot, de Samuel Beckett, Le Malheur indifférent de Peter Handke, Paris est une fête d’Ernest Hemingway, Tendre est la nuit de F. Scott Fitzgerald, Jours tranquilles à Clichy de Henry Miller, Sur la route de Jack Kerouac, Les Trois Sœurs d’Anton Tchekhov, Jacques le fataliste de Denis Diderot, Les rêveries du promeneur solitaire de Jean-Jacques Rousseau, Don Quichotte de Cervantes, Les Illusions perdues d’Honoré de Balzac, Le Journal de Paul Léautaud, La correspondance de Flaubert, La Divine comédie de Dante, Le Journal de Jules Renard, Ubu roi d’Alfred Jarry, les Souvenirs d’égotisme de Stendhal, Les villes invisibles d’Italo Calvino, La Promesse de l’aube de Romain Gary, Les Pensées de Pascal, les Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand, L’art du roman de Milan Kundera, Le Voyage au bout de la nuit de Céline, Le Paysan de Paris de Louis Aragon, Le Spleen de Paris de Charles Baudelaire, Les Syllogisme de l’amertume de Cioran, Les Nouveaux écrits de Rodez d’Antonin Artaud, Les Confessions de Saint-Augustin, La Métamorphose de Franz Kafka, La Montagne magique de Thomas Mann, L’arrêt de mort de Maurice Blanchot, Façons d’endormi Façons d’éveillé d’Henri Michaux, le Miracle de la rose de Jean Genet, Une saison en enfer d’Arthur Rimbaud, Les chants de Maldoror de Lautréamont, Le livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa, Choses vues de Victor Hugo, Kaputt de Curzio Malaparte, La vie heureuse de Sénèque, Les Essais de Montaigne, Nadja d’André Breton, Confession d’un masque de Yukio Mishima, Zazie dans le métro de Raymond Queneau, Papiers collés de Georges Perros, Le Piéton de Paris de Léon-Paul Fargue, Variété I et II de Paul Valéry, La Règle du jeu de Michel Leiris, Souvenirs et voyages d’André Gide, les Poèmes de Constantin Cavafy, Tête d’or de Paul Claudel, Alcool d’Apollinaire, Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes, les Poèmes de Stéphane Mallarmé, Noces d’Albert Camus, Le Banquet de Platon, Le fleuve Alphée de Roger Caillois, Dimanche m’attend de Jacques Audiberti, Pour un nouveau roman d’Alain Robbe-Grillet, La Vie matérielle de Marguerite Duras, Le Livre blanc et autres textes de Jean Cocteau, Sur la brièveté de la vie de Bossuet, Les Caractères de La Bruyère, La Ballade de la geôle de Reading d’Oscar Wilde, Le Hussard sur les toits de Jean Giono, l’Éloge de la folie d’Érasme, le Discours de la méthode de Descartes, les Lettres Persanes de Montesquieu…

B dit: à

Être pervers, selon moi, consiste à rechercher (quand on est conscient de son propre profil) et éprouver du plaisir à ce qui ne devrait pas en occasionner. Après, surement suis je trop chrétienne pour apprécier les torsions , cependant je les remarque et je prends note. Un tas de pervers ont une vie sociale acceptable et restent sans casier. Les petits plaisirs de ces gens nombreux n’étant pas juridiquement sanctionnables.

rose dit: à

Closer

Ce matin, ai parlé italien. Or, je ne parle pas italien.
Je crois que cette jeune femme devra se lancer.
Le Finlandais est une langue hyper difficile à apprendre.
Dans ces cas-là, on se jette à l’eau.

Jazzi dit: à

« d’ailleurs, vous êtes un de ces tordus. Je suppose que vous en avez conscience. »

Encore une affirmation gratuite, B. !

rose dit: à

finlandais

B dit: à

Je vous fais payer si vous preferez.

Jazzi dit: à

B., femme verticale !

Jazzi dit: à

Avec les compliments des tordus, B !

« Anatomiquement, l’homme est malheureux. Il est malheureux parce qu’il est contraint par la nature à la station verticale. À savoir que c’est le seul animal qui se met sur ses jambes. Alors, sur deux pieds, la pesanteur l’emmène vers le bas. Les nichons dégringolent forcément, la fesse idem. Donc, quand il danse ça complique tout. Alors ça fait un bonhomme très difficile. C’est un tour de vache infini que lui a fait le bon Dieu en le mettant sur la terre en lui disant : « Tu seras debout ». »

rose dit: à

B dit: à
Être pervers, selon moi, consiste à rechercher (quand on est conscient de son propre profil) et éprouver du plaisir à ce qui ne devrait pas en occasionner. Après, surement suis je trop chrétienne pour apprécier les torsions , cependant je les remarque et je prends note. Un tas de pervers ont une vie sociale acceptable et restent sans casier. Les petits plaisirs de ces gens nombreux n’étant pas juridiquement sanctionnables.

La perversion, B., consiste à jouir de la souffrance que l’on fait vivre à autrui. Je l’ai appris dans Antigone de Jean Anouilh.

rose dit: à

« Elle n’est pas parue intégralement, je me demande où on peut la trouver en entier ? »

Elle sera éditée en intégrale par Gallimard.

rose dit: à

Reconnaissons que cette RDL est pas mal dominée en son commentarium par nombre de pulsions pédagogiques inhérentes à la déformation professionnelle d’herdéliens s’imaginant toujours s’adresser à des ados boutonneux et remuants.

Je ne trouve pas, pour ma part, que ce soit le vrai motif.
Confirmation, quelques commentaires au-dessus.

J’arrive encore à me retenir.

D. dit: à

Arrête ton cinéma, keupu. Tout le monde t’a reconnu.

Samuel dit: à

Pourquoi les lecteurs amoureux de Céline n’osent-ils pas avouer qu’ils aiment les écrits de Céline parcequ’il est antisémite ?

Clopine dit: à

Je souhaite proposer à Paul Edel une conversation hors RDL ; voici mon adresse : clopinetrouillefou@gmail.com. J’attends la sienne. Clopine.

Jazzi dit: à

Encore une affirmation gratuite, Samuel !
C’est la journée portes ouvertes sur la connerie, aujourd’hui, sur la RDL ?

Pourquoi les lecteurs amoureux de Proust n’osent-ils pas avouer qu’ils aiment les écrits de Proust parce qu’il est homosexuel (ou Juif) ?

Jazzi dit: à

COLETTE

« Me trompai-je, quand plus d’une fois je décidai que rire serait ma part et non larmoyer, m’autorisant de ce que le rire, voire le fou-rire ne dépend pas de la joie. Rire, ta place à mes côtés, c’est plaisir de constater que, devenue vieille, je ne t’ai pas, bien au contraire, chicanée, ni rétrécie… Je rends le même son qu’il y a un demi-siècle, rire fait partie de mes constances. »
(Paysages et portraits)

Pablo75 dit: à

Être pervers, selon moi, consiste à rechercher (quand on est conscient de son propre profil) et éprouver du plaisir à ce qui ne devrait pas en occasionner.
B dit:

La perversion, B., consiste à jouir de la souffrance que l’on fait vivre à autrui.
rose dit:

Donc un type qui satisfait les désirs masos d’une femme (ou vice-versa) est un pervers?

Patrice Charoulet dit: à

Depuis la parution de son livre, « Le Frérisme et ses réseaux, l’enquête », éd. Odile Jacob, la chercheuse du CNRS , Florence Bergeaud-Blackler, est la cible d’une vague de menaces de mort ayant conduit à sa mise sous protection policière.

D. dit: à

Il y aurait 250 à 300 Français au Soudan, à évacuer. D’où cette question : qu’est-ce qu’ils faisaient donc là-bas ?! On a l’un des plus beaux pays du monde et on trouve le moyen d’aller habiter au Soudan… ce n’est pas mal dans l’absolu mais en comparaison, pardon, excusez-moi… et cette évacuation va coûter cher et mettre des personnes en danger. Je n’arrive pas à comprendre les gens.

J J-J dit: à

il y a les pulsions explicatives inhérentes, mais aussi d’autres « vrais motifs », le plaisir d’humilier les autres en ayant le dernier mot. – pantailler du cul pour chier droit ? – des ailes de raie dans leur corsage ? – perversion : rien à voir avec le sadomasochisme horizontal, sachez-le, Sa chère Ma Zok. – Emmanuel de Roux, auteur un peu oublié aujourd’hui ?… Bien meilleur connaisseur de Gombrowicz que de Céline, entre eux. – La photonique, une espèce d’aquarelle asiatique ? – Drosophiles et Libellules.

Jazzi dit: à

Pour les pervers.es, le pervers c’est toujours l’autre, Pablo75.
Mieux vaut en rire, comme aurait dit la grande Colette…

D. dit: à

J’ai été invité hier sour chez de la famille éloignée. J’avais accepté par politesse parce que ces cousins lointains me cassent les pieds. Bien que heureusement catholiques. Mais bon. Il faut savoir prendre sur soi des fois. La gamine de 5 ans a tenu à me montrer qu’elle savait dessiner. Quels dessins a-t-elle faits : des espèces d’entités protéiformes très inquiétantes. Des couteaux, très bien représentés. Des drapeaux de contrées inconnues. Des lignes brisées en tout sens. N’a dit aucun gros mot mais les parents m’ont dit qu’elle en savait déjà d’horribles, ce qui les horrifie. Elle fréquente une école publique parisienne de mauvaise réputation. Les parents font tout pour la mettre ailleurs, mais seul le privé dont il n’ont pas vraiment les moyens apporterait une solution. Ou un déménagement forcé. Difficile aussi pour eux, employés à Paris.

D. dit: à

Franz Olivier Giesbert, que pourtant je n’apprécie guère, vient d’affirmer quelque chose de très sensé : qu’en ce moment au gouvernement il faudrait des politiques et non des technocrates. J’ajouterais volontiers qu’il faut également un politique à la présidence de la république française. Et non pas un inspecteur des finances formaté par le gotha du système bancaire, de la haute finance et de l’union européenne.

D. dit: à

Sur France Inter, tout à l’heure, Thierry Breton etait invité. Ce bonhomme est extrêmement inquiétant tant par le fond de son discours que par sa forme, très autoritaire et cassante. Sur le fond, et ce que je considère comme grave, c’était qu’il fallait aller vers davantage d’économie de guerre, fabriquer beaucoup beaucoup d’obus pour les ukrainiens. Je ne plaisante pas. J’ai vraiment entendu cela sortir de la bouche de ce technocrate ingénieur de formation et ancien chef d’entreprise. Actuellement commissaire européen au marché interieur. Tout un programme. D’ailleurs le programme on l’a : fabriquer des obus.
👏 Bravo les gars.

et alii dit: à

Encore une affirmation gratuite, Samuel !
C’est la journée portes ouvertes sur la connerie, aujourd’hui, sur la RDL ?

Pourquoi les lecteurs amoureux de Proust n’osent-ils pas avouer qu’ils aiment les écrits de Proust parce qu’il est homosexuel (ou Juif) ?

tout à fait de l’opinion suggérée par JAZZI
QU’il est idiot de rétrécir les lecteurs et les auteurs-et d’autres personnes-à telles facettes avouées de leur identité

Damien dit: à

Bien sûr qu’il faut fournir des obus et des avions à l’Ukraine, pour qu’ils se défendent avec rage, les courageux Ukrainiens qui vivent l’enfer. Je suis à 100 % pour ce qu’a proposé Thierry Breton. Ce qu’il faudrait faire surtout, c’est tuer Poutine. D, vous n’avez pas apprécié parce que vous êtes pro-Russe, comme tous les gens d’extrême droite. Vous aimez Poutine comme vous avez aimé quelque chose en Heydrich. Vous allez voter Le Pen, à nouveau, qui partagera les richesses (ça, c’est ce qu’il faut faire, vanté par François d’Assise ou Vincent de Paul), mais gare à politique internationale avec elle, si nous ne voulons pas devenir chinois ou même russes ! — Des lecteurs de Céline antisémites ? Oui il y en a sûrement. Ce n’est pas du tout le fond du problème. Bonne soirée.

D. dit: à

Je ne suis absolument pas pro-Russe et absolument pas pro-Ukrainien.
Je n’aime rien en Heydrich, affirmer que j’aime quelque chose en Heydrich relève de ta responsabilité.
Je voterai évidemment Marine Le Pen.

Patrice Charoulet dit: à

L’idéal porté par les Frères musulmans est celui d’une théocratie. Alors que le sujet s’installe au sein de l’opinion publique, il devient crucial d’en connaître le fonctionnement et les objectifs. L’enquête conduite par Florence Bergeaud-Blackler permet de prendre conscience de l’importance d’un phénomène souvent mal cerné et des liens tentaculaires tissés en Europe.
Florence Bergeaud-Blackler est anthropologue, chargée de recherche au CNRS (HDR) au groupe sociétés, religions, laïcité à l’École pratique des hautes études. Elle publie “Le frérisme et ses réseaux, l’enquête”, aux éditions Odile Jacob.

L’organisation des Frères musulmans créée en 1928 en Égypte est aujourd’hui largement présente en Europe. Qu’est-ce que le « frérisme » ? Est-ce une théologie, une doctrine, un mouvement ou une revanche sur la modernité ?

Le frérisme n’est à mes yeux ni un courant théologique, ni une école juridique, mais un mouvement politico-religieux qui s’est donné pour mission d’organiser la marche de tous les musulmans vers un même objectif : l’instauration de la société islamique mondiale.

Je définis le frérisme comme un « système d’action » qui tente de piloter, depuis « le milieu », les différentes composantes théologiques et juridiques de l’islam, des versions les plus libérales aux plus littéralistes en passant par le soufisme, dans le but d’accomplir la prophétie ultime.

En quoi consiste la prophétie califale ? Dans quel contexte la confrérie des Frères musulmans est-elle née ? Quels étaient ses objectifs ?

« On ne comprend pas des phénomènes aussi complexes et étendus que le marché halal mondialisé ou le voilement des femmes sur tous les continents si on perd de vue son plan, sa vision du monde, le fait que le frérisme soit axé sur la mission. »

Il ne s’agit pas de créer un Etat islamique à l’image de Raqqa, mais d’instaurer la société islamique moderne mondiale et mondialisé. Le projet frériste a vu le jour en Europe et aux Etats-Unis à partir des années 1960 par les étudiants islamistes exilés, qui avait toute latitude en démocratie pour penser une forme d’islamisme mondialisée et conquérante adaptée au monde non-musulman.

Les trois dimensions du frérisme, qui ont pour méthodes la ruse, la perversion, la manipulation et la subversion plutôt que la guerre frontale sont ce que j’appelle le triptyque de la Vision, l’Identité, le Plan. Ils partagent une vision du monde et une identité transnationale qui traversent les frontières culturelles, ethniques, raciales. Mais la dimension la plus importante à souligner est celle du Plan. C’est aussi celle qui a été la plus occultée par les observateurs alors qu’elle est essentielle pour comprendre la façon dont les normes islamiques se combinent au monde moderne, et selon quels principes fondamentaux elles évoluent et s’adaptent continument à son évolution. On a fait l’erreur de réduire le mouvement islamiste à une idéologie politique temporelle alors qu’elle est politico-religieuse et, à ce titre, englobe le terrestre et le supra-terrestre, prévoit une fin du monde, un jugement dernier, et un système de compte des actions comme les indulgences catholiques, mais individuelle et collective.

On ne comprend pas des phénomènes aussi complexes et étendus que le marché halal mondialisé ou le voilement des femmes sur tous les continents si on perd de vue son plan, sa vision du monde, le fait que le frérisme soit axé sur la mission. Au fil d’un temps long les Frères agissent par plans successifs, et concentrent dans leurs actions une énergie formidable car ils n’ont pas à s’interroger sur les fondements de l’existence ni sur la question du salut, c’est réglé. Tout est dans le Coran et la Tradition et rien que dans cela. Dieu s’est déjà exprimé, il n’y a qu’à découvrir ce qui est déjà révélé aux moyens des sciences humaines pour recouvrir la puissance et ainsi vaincre l’Occident. C’est ce que les Frères appellent l’« islamisation de la connaissance » qui peut emprunter tous les chemins scientifiques dès lors qu’ils sont bornés par la vérité divine révélée. Penser hors de ce cadre est interdit, haram, hérétique. Penser dans ce cadre est une mission et comme toute action recommandée la possibilité d’échapper aux flammes de l’enfer (dont la menace est agitée en permanence) et de goûter au repos et aux délices du paradis. Ces croyances cohabitent très bien avec un bon niveau scientifique et technologique, ce qui m’a beaucoup déroutée au début.

Les revendications des Frères musulmans sont-elles explicitement écrites dans le Coran ? Le frérisme est-il un arrangement particulier de la compréhension des textes ?

Les Frères musulmans s’appuient sur des sourates coraniques et sur la tradition musulmane (Sunna) qui rassemble les faits et dires du prophète (hadiths) plus ou moins authentifiés. Ces hadiths sont rapportés par une chaine de rapporteurs, appelée isnad, par laquelle on mesure la force ou la faiblesse de leur contenu. Toute interprétation est un arrangement particulier de la compréhension du texte. Disons que les Frères musulmans sont des salafis, des fondamentalistes qui ont une approche littéraliste du texte. Mais ce qui importe pour eux et qui guide leur exégèse c’est la finalité califale, et les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir. L’islam doit advenir partout, il est guidé pour cela.

Le frérisme entend ainsi susciter un grand mouvement religieux planétaire dont la finalité serait le califat par les moyens de l’islam. Comment agit-il ? Quelles sont ses structures et ses modes opératoires ?

La doctrine fondamentale du frérisme est la wasatiyya (l’islam du juste milieu) un terme repris et élaboré par Youssef Qaradawî et inspiré par Hassan el Bannafondateur de la confrérie des Frères musulmans en 1928. Qaradawî que l’on a considéré, à tort, comme un personnage grossier et inculte est le grand idéologue du frérisme qu’il nomme « mouvement islamique » dans un plan visionnaire pour les trente prochaines années paru en 1990, plan que j’analyse dans mon ouvrage et qui s’est largement réalisé. Un autre personnage influent du frérisme est Abu A’la Mawdoudi un penseur d’origine indienne qui est l’ingénieur du système-islam et le père de l’« islamisation de la connaissance ». Pour l’auteur d’une bonne centaine d’ouvrages sur la question, tout est dans l’islam, en synergie, et rien n’est à rechercher en dehors.

Les Frères musulmans ont choisi l’Europe comme terre d’élection. Vous évoquez le concept de « l’euro-islam » proposé par les Frères musulmans. S’agit-il d’adapter l’islam à l’Europe ou l’Europe à l’islam ?

« La lutte contre l’islamophobie structurelle est un formidable outil de propagande : on présente toute mesure visant à sanctionner les pratiques musulmanes jugées non conformes aux valeurs (comme le voile) comme une mesure islamophobe et discriminatoire. Peu à peu la société devient charia-compatible. »

L’Euro-islam est une formule qui a été reprise par les Frères. Initialement forgée par l’universitaire allemand d’origine syrienne Bassam Tibi, l’euro-islam devait conduire à un islam réformé et adapté au contexte européen via un renouvellement de l’interprétation des textes passés. Il préconisait de retirer la charia et le jihad de l’enseignement islamique en Europe en raison de leur non-conformité aux principes fondamentaux de la démocratie, de la liberté d’expression et des droits de l’homme. À l’inverse, les Frères entendent réformer non pas l’islam, mais le regard européen sur l’islam.

Pour y parvenir les Frères ont travaillé et généralisé le concept d’islamophobie structurelle qui avait été suggéré par le Runnymede Trust dans un rapport publié en 1997. Cette organisation britannique inspirée par le mouvement américain des droits civiques, fondée en 1968 pour lutter contre la discrimination raciale et promouvoir le multiculturalisme a publié le premier rapport sur l’islamophobie et proposé des solutions pour habituer la société européenne à la présence de l’islam.

La lutte contre l’islamophobie structurelle est un formidable outil de propagande. Cela fonctionne ainsi : on présente toute mesure visant à sanctionner les pratiques musulmanes jugées non conformes aux valeurs (comme le voile) comme une mesure islamophobe et discriminatoire. On fait passer la consommation et les conduites halal comme des obligations incontournables et non négociables. Peu à peu la société devient charia-compatible. C’est essentiellement ainsi que le frérisme du XXIe se déploie.

Pourquoi les valeurs européennes constituent-elles le substrat idéal pour l’implantation du frérisme ? Les Frères musulmans sont-ils financés par l’Union européenne et à quelle hauteur ?

Le frérisme s’est développé en deux temps. Les Frères canal historique (première génération) se sont d’abord présentés devant les institutions européennes qui cherchaient des interlocuteurs pour faciliter l’intégration européennes, comme représentants des musulmans d’Europe grâce aux maillages de mosquées et centres islamiques qu’ils avaient effectués dans chaque pays européen.

Dans un second temps, c’est la génération réislamisée qui a pris les manettes en se présentant sous les couleurs bleues étoilées des politiques européennes dites inclusives et anti-racistes, obtenant ainsi les financements des institutions de l’Union Européenne à Bruxelles et le Conseil de l’Europe. Chacun se souvient de cette campagne du Conseil de l’Europe financée par l’UE qui vantait les mérites du voile islamique. Cette campagne lancée depuis la division anti-discrimination et inclusion du Conseil de l’Europe, mettait en scène des visages de femmes dont la moitié était voilée et l’autre non, où le mot « hidjab » était associé à des mots comme « beauté », « liberté », « joie ». Ces messages provenaient de ces jeunes influenceurs fréristes qui ont profité des financements et des facilités accordées aux jeunes européens pour lutter contre les discriminations et contre le racisme. En l’espèce plusieurs associations fréristes avaient utilisé une boîte à outil mise à disposition par le COE et conçue pour aider les jeunes européens à lutter contre « les discours de haine » en leur fournissant la logistique et les moyens d’exercer leur lobbying par des séminaires thématiques ou en organisant des campagnes de communication. Le frérisme est pourtant un système discriminant, suprémaciste et prosélyte, mais quand il vient chercher de l’argent et de la légitimité il sait le dissimuler, c’est licite.

N’importe quel message peut passer s’il est accompagné d’images ou de mots positifs. Il ne faut pas se méprendre, ni l’UE ni le COE ne font la propagande directe du frérisme, mais ils en donnent à qui veut les moyens, au nom de l’idéologie inclusive. Le micro-climat bruxellois où l’on vit entourés de 25 000 lobbyistes dans une région (Bruxelles capitale) et où les partis politiques locaux ne peuvent garder le pouvoir sans l’assentiment d’une population musulmane contrôlée par les Frères est favorable à l’entrisme frériste.

Le frérisme est-il le produit de l’immigration ou de la mondialisation ?

Le frérisme est un produit de la mondialisation, ses racines « revivalistes » datent de la période coloniale, et notamment du XIXe quand le califat turc est menacé. Le frérisme est une réaction à la colonisation qui elle-même est née de la mondialisation. C’est elle qui a favorisé les mouvements de population donc l’immigration. Bien entendu l’accroissement récent des flux migratoires d’origine musulmane vers l’Europe apporte une certaine puissance au frérisme qui peut compter sur une démographie favorable.

Le projet des Frères musulmans est-il compatible avec la République ? Comment ont-ils prospéré au sein des démocraties sécularisées ?

Il l’est d’une république islamique pas d’une république laïque ! Le Frérisme est un mouvement théocratique qui devra à terme se débarrasser de la démocratie. Pour le moment il s’en accommode tactiquement tant que l’Europe est terre de contrat, mais à terme cette terre de contrat doit devenir islamique, avec sa majorité musulmane et ses minorités religieuses autorisées appelées dhimmis.

En quoi consiste l’organisation de la coopération islamique (OCI) ? Pourquoi entre-t-elle en conflit avec la déclaration universelle des droits de l’homme ?

La déclaration des droits de l’Homme en Islam dite déclaration du Caire (1990) par l’Organisation de la coopération islamique, affirme la supériorité de l’homme sur la femme, déclare l’égalité des femmes et des hommes seulement en dignité, en devoir et en responsabilité, mais pas « en droit ». Elle limite la liberté d’expression : Tous les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration sont soumis aux dispositions de la charia. Son préambule suprémaciste souligne le rôle civilisateur de l’Umma réunie et son rôle de guide pour l’humanité :

« Le rôle civilisateur et historique de la Ummah islamique, dont Dieu a fait la meilleure Communauté ; qui a légué à l’humanité une civilisation universelle et équilibrée, conciliant la vie ici-bas et l’Au-delà, la science et la foi ; une communauté dont on attend aujourd’hui qu’elle éclaire la voie de l’humanité, tiraillée entre tant de courants de pensées et d’idéologies antagonistes, et apporte des solutions aux problèmes chroniques de la civilisation matérialiste. »

Pourquoi certains partis politiques en France et en Europe perçoivent-t-ils dans le « frérisme » un modèle d’émancipation du capitalisme ?

Parce qu’ils sont ignorant des dynamiques normatives du marché halal, auxquelles j’ai consacré mon précédent livre. J’ai montré que le néofondamentalisme islamique se combine très bien au néolibéralisme pour généraliser une norme islamique moderne et séparatiste.

Vous concluez avec justesse que le contexte européen du XXe siècle a participé à « banaliser le mal », suscitant le désir d’un retour des religions morales, qui présentent une claire distinction entre le bien et le mal ainsi qu’une explication à leur existence. Pourquoi cette mise en avant des religions du Livre s’est-elle traduite par un unique essor de l’islam et non de la chrétienté ?

Je pense que l’islam sous la poussée du frérisme ouvre le chemin à d’autres expressions intégralistes, chrétiennes et juives qui ne vont pas tarder à revendiquer leur droit à gouverner la cité. La question de la chrétienté est différente de celle du christianisme. La chrétienté c’est la civilisation qui s’est combinée au cours des siècles aux expressions culturelles. L’Europe procède de la chrétienté, ses racines sont judéo-chrétiennes et il serait catastrophique d’effacer cette histoire. Non pas tant parce que cela laisserait la place à l’islam ou à l’anomie, mais parce que ce serait favorable aux religions de la sainte ignorance, ces religions morales, fondamentalistes, hors sol, dogmatiques intégralistes qui poussent sur des déserts intellectuels, celles du Livre mais aussi le wokisme.

Est-il possible de contrer l’influence du frérisme en Europe ?

La première des étapes est de comprendre ses ressorts, son histoire, son fonctionnement, c’est ce que j’ai essayé de montrer dans cet ouvrage.

Jean Langoncet dit: à

@Mes devoirs Mon Charoulet du Préau

Bien reçu votre invitation mais clôturé mon compte

Damien dit: à

Je prends note de vos rectifications. Le débat est clos.

B dit: à

Jazzi, je vous mangeais parmi les tordus en raison de certains poste qui m’ont paru livrés. Ne vous inquiétez pas je détecte des pervers partout. C’est surement une pathologie due à un choc , un stress post traumatique. Il est vrai que depuis un moment vos réponses me paraissent claires. Monroe déplorait l’usage fait des mots, pour elle, en gros, un chat devait rester un chat.

B dit: à

Rangeais.

B dit: à

Liftés.

B dit: à

Sur Atlantico, l’ état des choses pour le système éducatif en France. C’est pas fameux.

Patrice Charoulet dit: à

@Jean Langoncet

Auriez-vous la gentillesse de bien vouloir me dire, je suis d’un naturel curieux et ouvert, quel est votrr dessein en joignant « du Préau » à mon pauvre patronyme ? Je me perds en conjectures, dont aucune ne me comble vraiment.

FL dit: à

Pourquoi lisons-nous Céline ? Parce que mes Français lisent Céline. Est-il un génie ? Pour ma part je trouve qu’à côté de Marcel Proust, il fait petit pied.

Mais il y a tellement de monde qui fait petit pied à côté de Marcel Proust.

FL dit: à

* les Français

Jean Langoncet dit: à

@Mes devoirs Mon Charoulet du Préau

C’est bête comme chou : en référence à vôtre goût un peu scolaire pour le Grand Siècle, au préau des écoles, au sieur Despréaux et peut-être d’un soupçon d’Ubu

D. dit: à

Ça suffit maintenant Langoncet, hein ? !

rose dit: à

Donc un type qui satisfait les désirs masos d’une femme (ou vice-versa) est un pervers ?

Pablo 75

Mon expérience de vie ne me permet pas de répondre à cette question.
J’aurais tendance toutefois à répondre non,
Mais je n’en sais rien.

rose dit: à

B dit: à
Sur Atlantico, l’ état des choses pour le système éducatif en France. C’est pas fameux.

Il suffit de lire sur ce blog, qui est une éprouvette bouillonnante d’idées, la calamité des points de vue concernant ce sujet.

Cela me fait penser-et autre chose aussi- à celui qui veut tuer son chien/sa mère et dit qu’il a la rage/ qu’elle est désorientée et que sortir de son EHPAD nuit à son état de santé.

Je me demande, pour ma part si les tarés congénitaux ne me font pas plus peur que les pervers.
Comme une différence entre inné et acquis. Un truc qui est de la chair et l’autre de l’habillement/une vêture.

Dans les deux cas, la difficulté inhérente est liée à la jouissance.

Bloom dit: à

Bon anniversaire Shakespeare! 459 ans aux fraises et pas une ride. Le Figaro interview le grand Michael Edwards et commet deux erreurs (le journal, pas l’académicien) dans ce membre de phrase: » l’œuvre du poète et dramaturge brittanique… ».Lesquelles? Fastoche.

D. dit: à

Moi aussi j’ai du goût pour le Grand siècle.
D’ailleurs je suis la réincarnation de Colbert. Énormément de souvenirs de cette vie antérieure sont remontes en moi. Je me souviens d’une réunion hebdo d’où je m’étais barré pas content en renversant mon fauteuil. Sa Majestée m’avait laissé aller jusqu’à la porte et là il avait jeté un « Colbert ! » glaçant. J’avais fait demi-tour et vu sur ses lèvres ce certain sourire que je lui connaissais parfois. Je m’étais rassis, avec une irrésistible envie de rire. Sa Majestée l’avait vu et Elle-même n’arrivait plus à contenir un rire étouffé. Il existait entre nous une grande estime réciproque et beaucoup de complicité mais je peux vous dire que souvent sa Majesté faisait bien chier son monde.

D. dit: à

Je peux vous dire que si j’avais fait pour Dieu tout ce que j’ai fait pour sa Majestée, je serais sauvé dix fois ! 

rose dit: à

brittanique
Great Britain.

James Cook avait une mère ou grand-mère écossaise : Calédonie.
Lorsqu’il a découvert cette petite île caillouteuse au nord de l’Australie, oblongue, il l’a nommée en hommage New Calédonia.

Jean Langoncet dit: à

au sieur Despréaux et peut-être d’un soupçon d’Ubu > au sieur Despréaux avec peut-être un soupçon d’Ubu

D. dit: à

I demandait des nouvelles de Calédonies.

D. dit: à

Si j’ai mis des e à Majesté, c’était pour vous tester. Tout le monde a échoué. Nul.

D. dit: à

Même Rose.

Janssen J-J dit: à

Toutefois, il ne faudrait pas confondre Messieurs Synthétique & du Préau du Grand siècle. Bonsoir,

D. dit: à

Mieux vaut aller se coucher. Je vais me saouler avant à la vodka.

D. dit: à

Ouais c’est ça, Bonsoir gigi.

renato dit: à

Raz les pâquerettes.

On parle d’expérience subjective parce que l’art reflète les opinions, les sentiments et les pensées de l’artiste dans la sphère sociale, morale, culturelle, éthique ou religieuse — de sa période historique —, ce qui implique à la fois l’interprétation personnelle de l’artiste et la perception de l’observateur, conditionnées par la particularité ou la variabilité des points de vue.

On peut néanmoins tenir en compte (analyser/étudier) des éléments objectifs, tels que les techniques et des règles formelles. Toutefois, même dans ce cas, la réponse dépend du point de vue de celui qui conduit l’analyse — on ne peut donc pas appliquer les résultats à tous, mais seulement à quelques individus.

Schoenberg, lettre à Busoni : « L’art contrapuntique de Bach est perdu lorsque commence l’homophonie mélodique chez Beethoven ».

Cela dit, l’artiste produit des objets, inutile d’aller plus loin.

renato dit: à

inutile d’aller plus loin > inutile d’aller CHERCHER plus loin

rose dit: à

Même rose.
N’est pas en majesté. Ne l’a jamais été. Ne le sera jamais.
Côtoie Marguerite.
Ne suis pas devin.

Je vais me saouler avant à la vodka

Et bien bravo.

Ai raz des pâquerettes.

Ai rêvé d’un homme connu. Que je connais. Et de mes parents ds le même rêve. Il avait trois femmes, j’étais la dernière. Une était d’une jalousie maladive. Les deux autres courions dans un jardin fleuri extraordinaire sous des arcades de fleurs en grappe.
Vais lui téléphoner lorsque je rentre chez moi. Son père à lui venait de mourir.

rose dit: à

Elle clôture son spectacle exceptionnel, son festival a duré trois semaines Flamenco Azul, en nous prévenant « vous allez voir des personnes admirables ».
Ils sont cinq. De jeunes hommes, une jeune femme. Ils prennent des cours à la gare de Niolon. S’entraînent. Dansent.
Ils commettent une prestation admirable, rue Sainte, au tablao.
Emma me dit de chacun « il ne veut plus partir ».
À la fin, le groupe entier sur scène ne veut plus partir.
Ils sont couverts par un torrent d’applaudissements.
Avant eux, avons tout vu, les débutants, les enfants, les avancés, les intermédiaires, quatre hommes musiciens, un chanteur, et deux danseuses solistes au caractère de feu.
Le bonheur à l’état pur.
Solea.
Rue Sainte.
Emma tellement heureuse. Maria Perez l’accueillant personnellement avec respect et affection.
Le soir, emma me dit qu’elle n’en revient pas de ce spectacle de flamenco.
Oui. C’était l’école.

JC..... dit: à

LUNDI 24 AVRIL 2023, 5h21

FUIR LE PASSE !
Il est tellement ridicule d’accorder le moindre intérêt à une littérature totalement dévoyée au nombrilisme con, que j’en ai marre de lire, ici et ailleurs, des commentaires futiles sur le passé de cette distraction en voie de disparition !

Proust ? Céline ? Foutaises….

Le monde post WWII est en train d’exploser totalement, et nous y consacrons 1% de nos préoccupations. Posons nous les questions qu’exigent les sujets qui en valent la peine : éducation, religion, dictature théocratique, révolution chatGPT, sciences appliquées, structures sociales nouvelles, tout va changer, probablement sans le moindre contrôle des moutons électoraux que l’on a fait des humains, devenus inaptes à penser pour agir et qui vont subir le coup de fouet d’une révolution … Réfléchir, vite ! Et agir ! Toute la machinerie est à revoir. Ce qu’apporte l’Intelligence Artificielle est monumental.

Laissez tomber la littérature pour enfants que vous êtes ! Et le blog à Passou Version 0, complètement dépassé.

renato dit: à

24;4 — 7.20

Jazzi dit: à

COLETTE

«Mais je n’ai même pas besoin d’indulgence pour déclarer que personne ne m’a tuée dans mon passé. Souffrir, oui, souffrir, j’ai su souffrir… Mais est-ce très grave, souffrir ? Je viens à en douter. Souffrir, c’est peut-être un enfantillage, une manière d’occupation sans dignité – j’entends souffrir, quand on est femme par un homme, quand on est homme par une femme. »
(La naissance du jour)

Janssen J-J dit: à

Je suis d’accord de poser les questions qu’exigent les sujets qui en valent la peine : éducation, religion, dictature théocratique, révolution chatGPT, sciences appliquées, structures sociales nouvelles, car tout va changer, probablement sans le moindre contrôle des moutons électoraux que l’ON a fait des humains, devenus inaptes à penser pour agir et qui vont subir le coup de fouet d’une révolution. Mais pourquoi y réfléchir pour agir ? Laissons faire les choses à l’art, après tout, l’artiste produit des objets, inutile d’aller chercher plus loin. Des rêves de flamenco, il y en aura toujours eu… Tout objet est si éphémère et tout rêve si éternels… Ils firent naufrage car ils n’avaient pas rêvé à comment l’éviter.

Janssen J-J dit: à

en quoi est-il antisémite, ce motif de la cathédrale de Colmar ? Merci, le cas échéant. Bàv,

Janssen J-J dit: à

ces gens qui ne parviennent pas à faire autre chose que d’aller prêcher tous les matins sur les mêmes sites littéraires dont ils se contrefoutent…, plutôt que d’aller sévir sur leurs sites de propagande fasciste apologiant l’autodafé des livres républicains dégénérés,

Janssen J-J dit: à

Il nous faut plutôt défendre une politique d’accueil réaliste fondée sur le principe de la solidarité et de l’hospitalité
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2023/04/22/hospitalite-agier-morin-heran/
Mais la machronie n’y est pas prête, bien au contraire. Elle va faire barrage au Pacifique, comme la mère Duras, endiguant le flux des réfugiés climatiques avec ses murs de parpaings. J’ai fait un rêve.

Jazzi dit: à

Toujours aussi désagréable, dès le lundi matin, JJJ !
ça promet pour la semaine…

morales sed laisse dit: à

JJJ le grrrand penseur des Charentes! 🙂

morales sed laisse dit: à

JJJ c’est du beurre, Charente/Poitou! 🙂

morales sed laisse dit: à

Ou bien plus précisément, JJJ pense pour du beurre, Charente/Poitou…

J J-J dit: à

en général, il s’améliore dès le mardi, et même un peu avant, après sa séance de dessin du lundi en fin d’aprèm. Néyécrinte !… à ce soir pour la Péro.

Alexia Neuhoff dit: à

Janssen J-J dit:

« ces gens qui ne parviennent pas à faire autre chose que d’aller prêcher tous les matins sur les mêmes sites littéraires dont ils se contrefoutent… »

Parfaitement d’accord avec cela. Le site de la RdL est de plus en plus la tribune de propagandistes de droite et d’extrême-droite. On les connaît, ils interviennent sans masque. Ou bien, comme D., ils enfilent tantôt la soutane du bon chrétien (avec les bondieuseries qui vont avec), tantôt l’uniforme du militant prêcheur d’exclusion, de xénophobie en contradiction radicale avec l’amour du prochain que son bon dieu préconise. D. ensoutané n’est qu’un faux-nez.

lmd dit: à

Pour néanmoins écrire un commentaire : Judensau de Colmar ; le personnage identifié comme juif par son chapeau conique, mord, tête ou suce le diable ( va savoir).

et alii dit: à

judensau:
toujours à ce propos
« Truismes », de Marie Darrieussecq : la bête humaine
Par la voix de sa narratrice, Marie Darrieussecq décrit la métamorphose d’une femme en truie. Une fable radicale et féroce sur notre part d’animalité.

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