de Pierre Assouline

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Cravate noire pour Malek Chebel

Cravate noire pour Malek Chebel

C’était à la fin de l’été, il y a une dizaine d’années. En croisant Malek Chebel sur un plateau de télévision, un détail m’avait frappé non dans son discours mais dans son apparence : il portait une cravate noire. Le port de la cravate est déjà rare de nos jours en dehors des fonctionnaires, des cadres et des banquiers, mais ce noir de jais paraissait si ostentatoire qu’il en était troublant. Le croisant à nouveau peu après pour un débat, je remarquai qu’il était habillé différemment mais portait toujours sa cravate noire. Je n’eus même pas le temps de m’enquérir de la disparition d’un de ses proches qu’il anticipa en livrant de son propre chef l’explication au public, et en me la précisant quelque minutes plus tard dans le studio de campagne du photographe Brice Toul que j’avais réquisitionné afin de réaliser cette image de l’anthropologue à la cravate noire :

    «  »Il faut la voir comme le cri de ralliement de mon nouveau combat. Je la mettrais désormais chaque fois que je prendrais la parole dans un débat, un colloque, une émission. Je veux dénoncer une pratique indigne de l’Islam et des musulmans : l’esclavage. Je veux prendre le deuil de tous ceux qui sont mis en servitude. Ca prendra des années mais qu’importe. Ma cravate sera un baromètre : elle s’éclaircira au fur et à mesure que leur affranchissement progressera. L’esclavage est un phénomène mondial. Je parle de ce que je connais voilà pourquoi je me focalise sur les pays musulmans, pas seulement dans l’histoire mais de nos jours. On a tellement insisté sur les traites négrières des occidentaux en Afrique qu’on en a «  »oublié » », comme si les anciens colonisés ne pouvaient pas en être capables, que les Arabes eux-mêmes l’ont pratiqué et le pratiquent encore. Tous les pays arabo-musulmans ont édicté des lois d’abolition mais combien les respectent ? »

Le genre de vérité établie car parfaitement documentée mais difficile à soutenir publiquement sans prendre de coups à l’instar de l’historien Olivier Pétré-Grenouilleau, mais plus encore lorsqu’on appartient à la umma, avec le courage d’un Boualem Sansal, d’un Kamel Daoud ou d’un Malek Chebel. Celui-ci vient de disparaître à 63 ans des suites d’un cancer. Anthropologue des religions et psychanalyste algérien, spécialiste de l’érotisme, de la sensualité et de la sexualité dans la culture musulmane, auteur d’une œuvre prolifique, érudite et critique, comprenant également une traduction du Coran et une biographie du prophète, dont l’importance n’est guère contestée si ce n’est dans les milieux radicaux de l’islam français, il s’était établi en France depuis les années 80. Un esprit libre qui payait cher son indépendance absolue mais ne l’aurait sacrifiée pour rien au monde.

Il faut opérer une séparation étanche entre le pouvoir temporel et le pouvoir intemporel, renvoyer la religion et les religieux dans leurs mosquées, et réévaluer le rôle politique et ses prérogatives”, écrivait-il

Chaque fois que nous avons eu l’occasion ici ou là de nous lancer dans une conversation à bâtons rompus sur les questions qui lui tenaient à cœur, ce représentant parmi les plus dignes de l’islam des Lumières s’employait à y introduire de la complexité avec une grande finesse d’analyse, loin des schématismes en cours dans les camps antagonistes. Attentif aux mutations et aux turbulences de l’islam, il exhortait les musulmans de France à s’exprimer collectivement, et les musulmans à se « désaliéner » des mots d’ordre des plus idéologues de leurs prédicateurs. Il disait militer pour « un islam intégré au sein de la République, un islam qui ne soit pas soumis à l' »origine », mais au « projet »”. La dernière fois que nous nous sommes parlé, il y a un an environ, les attentats islamistes en France l’avaient rendu amer, désenchanté, déprimé, à moins que ce ne fut qu’une apparence, avant que la révolte ne l’anime encore. Et comme je le pressais d’aller exprimer sa colère dans les medias, il m’avait dit :

« Moi, ca ne me choque pas qu’on demande aux intellectuels musulmans de condamner le terrorisme islamiste. Mais j’en ai assez qu’on demande toujours aux mêmes, les gens connus comme moi et qui sont de ma génération. Les médias cherchent des gens crédibles mais ne prennent pas de risques. Or il y en a d’autres dans les universités françaises, on devrait leur céder la place, peu connus, beaucoup plus jeunes, qu’il faut aller chercher, faire parler et surtout écouter. Désormais, c’est leur voix qui compte. »

Comme un passage de témoin dans lequel se manifestait toute la générosité d’un homme d’une rare qualité, déterminé à réduire le fossé de malentendus entre l’Orient et l’Occident au-delà des grands principes un peu vains du « vivre-ensemble ». C’est peu dire qu’après la récente disparition d’Abdelwahab Meddeb, celle de Malek Chebel nous prive de deux passeurs plus que jamais indispensables à un débat d’idées qui n’est pas près de s’épuiser.

(Photo Passou)

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commentaires

842 Réponses pour Cravate noire pour Malek Chebel

Jibé dit: à

Journaliste, je le fus si peu, Paul. Mais si ce qui se passe actuellement est si grave, parlez en donc, Passou et toi, vous, les professionnels de la profession !

Widergänger dit: à

Jibé, c’est une affaire qui regarde tout le monde. Vous êtes simplement un lâche pour dire de telles énormités.

Jibé dit: à

Le livre dont Passou nous parlait dans son précédent billet c’est un peu de la petite querelle entre pires nouveaux ennemis-anciens amis, WGG. Le plus triste, c’est que c’est tout bénéfice pour Marine le Pen.

Jibé dit: à

Le courage de WGG consisterait-il à tirer sur l’ambulance Jibé, déjà amoché par Paul ?

Widergänger dit: à

Il ne m’a pas semble que tu avais l’air si blessé ! On te demande de saisir l’importance des enjeux de société. On ne te demande pas de jouer à la pleureuse !

Jibé dit: à

Pour ma part, je préfère ce témoignage d’amitié respectueuse de Passou envers Malek Chebel, au déballage sordide précédent. Et le thème de « l’islam des Lumières » me semblait digne de débat, au lieu de quoi nous retrouvons, hélas, les tout aussi sordides querelles de Pablo-Chaloux et WGG ! Où sont la raison et la foi dans tout cela ?

Pablo75 dit: à

Et ce menteur compulsif continue de donner des leçons de moral à tout le monde !

Maintenant c’est le tour de JB…

Mais tu n’as même pas un centième de gramme de honte, Widergänger?

Jibé dit: à

WGG, j’ai été élève à l’école de journalisme de la rue du Louvre, où enseigne aujourd’hui Passou. J’ai fait un stage au Point. J’ai pigé à Télérama, au Monde, à Libération, je suis passé par France Culture et par les chaines privées et publiques de télévision… Je connais un peu ces problèmes, observés de loin. L’enjeu de société actuel dont tu parles me fait gentiment rigoler…

Widergänger dit: à

Ne change pas de sujet pour te dédouaner de tes responsabilités !

Jibé dit: à

Et je ne te parle pas du monde de l’édition, dont Passou et Paul Edel pourraient aussi nous parler, WGG !

Jibé dit: à

Demande leur à eux d’assumer leurs responsabilités, WGG. Moi, je parle en toute liberté…

bof dit: à

WGG EN PHASE DELIRANTE?
Widergänger dit: 14 novembre 2016 à 12 h 11 min Et je défilais le poing levé sur les tanks des soldats menés par le capitaine Otelho de Carvalho,3
n’en faites pas trop WGG, tout le monde à connu votre courage quand Màc voulait vous en coller une sur la tronche! pourquoi déjà, j’m’en rappelle plus, et vous??

Paul edel dit: à

La normalisation éditoriale à l obs est un symptôme grave, qu’on aime ou pas la journaliste qui en est victime .

Jibé dit: à

Demande donc à Paul Edel comment j’ai été débarqué de son blog !

Paul edel dit: à

Un blog privé n a rien à voir avec un grand hebdo national tu le sais bien jibe.

bof dit: à

Paul edel dit: 14 novembre 2016 à 12 h 27 min

Jibe si tu trouves que la grève à itele de30 jours, que le démantèlement de canal plus,et que la presse régionale dirigée par des tapie ou des Baylet, que des charrettes de journalistes virés à l express tout ca ,c est un minuscule problème germano pratin !!!c est que tu as bien oublie que tu fus journaliste

JE TIENS à signaler CE texte compréhensible de PE avec PRESQUE toutes les lettres dans le bon ordre, donc tout est possible sur cette terre

Jibé dit: à

Les principes qui gouvernent les hommes sont pareils !

Widergänger dit: à

Tu cumules la mauvaise foi au déni, Jibé.

Pablo75 dit: à

Je comprends mal cette discussion sur la presse. Mais il y a encore des gens qui la lissent? Qui croient ce qu’il y a écrit dessus?

Si la presse crève c’est parce qu’elle n’informe plus, qu’elle n’est que la propagande du Système. Et c’est bien fait pour elle.

Jibé dit: à

Le déni de quoi, WGG ?

Widergänger dit: à

Paul edel dit: 14 novembre 2016 à 13 h 04 min
La normalisation éditoriale à l obs est un symptôme grave, qu’on aime ou pas la journaliste qui en est victime .
___________
Paul met courageusement les pieds dans le plat pour dire ce qu’il convient effectivement de dire, et qui est l’essentiel ! L’essentiel, que Passou a oublié. Paul se montre là comme un homme de bon sens et de courage ! Merci, Paul, pour ces paroles.

Widergänger dit: à

Moi non plus, je ne peux pas partager avec Aude Lancelin ce qu’elle dit de Finkielkraut. Mais c’est ici secondaire par rapport à l’urgence qui est de défendre Une éthique de l’information, quelle que soit la ligne éditoriale que voulait impulser Aude Lancelin ; ce n’est pas ça le problème dans cette affaire. C’est l’autoritarisme des banques qui veulent imposer à l’opinion publique leur vision du monde. C’est inadmissible dans une démocratie. Inadmissible et intolérable.

Widergänger dit: à

N’insulter pas les morts en plus ! Vous êtes assez insultant déjà suffisamment comme ça sans en rajouter une couche d’ignominie à votre tableau de chasse.

Jibé dit: à

Tartufferie et tartarinade font bon ménage !

Widergänger dit: à

Déni du réel, de la part de Jibé !

Jibé dit: à

Le réel est dans la rue, WGG, pas dans les salles de rédaction. Les journalistes en place, comme les politiques sont complètement déconnectés de la réalité. Et ils ne verront pas venir le résultat prochain qui va s’exprimer dans les urnes…

bof dit: à

Widergänger dit: 14 novembre 2016 à 13 h 25 min

N’insulter pas les morts en plus ! Vous êtes assez insultant déjà suffisamment comme ça sans en rajouter une couche d’ignominie à votre tableau de chasse

TOUT LE MONDE SAIT que c’est une photo de propagande, vous y étiez donc en tant que figurant (le fusil c’est vous non?)

4ème de couverture Bernardo Soares le livre de l’intranquillité , première publication au Portugal 1982, vous étiez bien en avance sur votre temps , comme d’hab, WGG

Widergänger dit: à

Déni du réel de la part de bof !

JC..... dit: à

Les journalistes sont des lèches-culs, des lavettes, des branleurs, des menteurs. Tout, sauf des professionnels de l’information.

Et les propriétaires des organes de presse ont bien raison de tirer dans le tas, et les banques avec, puisque cette non-qualité d’information fait chuter les ventes.

Car qui lit encore ces torchons, écrits par des nuls se prenant pour des géants de l’information ?….

gontrand dit: à

« Tu veux que je te fasse la liste de tous les mystiques qui ont mal fini – qui ont eu des procès, qui ont été en prison ou brûlés? »

Pablo, je faisais allusion aux mystiques que tu cites et dont aucun ne s’est opposé frontalement aux institutions religieuse de leur temps. Je prend même soin de citer l’exemple de al Halladj crucifié en 922…qui montre bien que je suis conscient des risque que certains prenaient. Je comprends que l’on puisse se passionner pour leurs oeuvres. Y voir une preuve d’une religion des « Lumières » est une imposture. Où ils survivaient et laissaient une oeuvre, sans jamais inquiéter sérieusement l’institution, où ils s’opposaient et ils étaient liquidés. Leur mysticisme ne pouvait mettre en cause la religion comme ensemble de dogmes et d’obligations. Avec tout le respect que je leur dois, ils étaient, et leur disciples sont, les idiots utiles de l’islamisme. Ils n’ont jamais changé nulle part une société musulmane. Ils n’invoquent pas principalement la raison. Ils ne sont pas les « Lumières ».

Jibé dit: à

Le réel est dans la rue, WGG, pas dans les salles de rédaction.

bof dit: à

Une photo mise en scène
À partir de 2007, les enquêtes établissent avec une quasi-certitude que la photo n’a pas été prise sur le champ de bataille de Cerro Muriano et qu’elle a été mise en scène.

Le documentaire de 2007 La sombra del iceberg affirme que la photo est posée et que Borrell n’est pas le personnage présent sur la photo6.

En 2009, le journal barcelonais El Periódico publie une étude de la photographie concluant que celle-ci est posée7. Le quotidien catalan affirme que Capa a photographié son soldat dans un endroit où il n’y avait pas de combat. « L’emplacement réel, à 10 km à partir d’un front de bataille inactif, démontre que la mort n’était pas réelle »

TOUJOURS AUSSI sérieux dans ses indignations le WGG, les faits sont têtus!!

Jibé dit: à

Et comme d’hab. personne ne verra venir le résultat prochain qui va s’exprimer dans les urnes…

Pablo75 dit: à

« Widergänger dit: 14 novembre 2016 à 13 h 31 min

Déni du réel, de la part de Jibé !

Widergänger dit: 14 novembre 2016 à 13 h 36 min

Déni du réel de la part de bof !  »

Et c’est celui qui l’invente qui le dit !!!

bof dit: à

BIEN ¨SÛr que discuter avec WGG qui vit dans un monde imaginaire n’est pas facile,

Widergänger dit: à

Certains journalistes, JC. Pas tous ! Et certainement pas Aude Lancelin justement. Mais même elle, tu ne la défends pas, ce qui délégitime ton propos. Tu me diras sans doute que t’en as rien à cirer de la légitimité. Certes. mais alors tu causes dans le vide. Simplement tu causes, tu causes, tu causes toujours. Pour rien.

Widergänger dit: à

Déni de réel de bof ! Qui n’est qu’un bovin…

bof dit: à

WGG la vérité, il s’en fout seuls ses délires comptent, il est le seul a ne pas savoir que Capa a monté la scène, mais non! il balance ses petits crachotis,

Widergänger dit: à

Bof est simplement un bovin qui ne sait que dénier le réel.

bof dit: à

c’est parce que je rappellais vos démèlés pugilistiques avec Màc que vous devenez hargneux WGG?
Du coup on à réveillez le jazzman de Porquerolles

JC..... dit: à

Enfin, Wiwi, il est clair que cette Aude Lancelin est une bécasse.

Et comme j’en ai rien a foultre de ce qui lui arrive, et de la dégénérescence des journalistes, je reviens à Malek Chebel qui est mort…

Les meilleurs partant les premiers, il est normal que nous soyons là, et en pleine forme !

Widergänger dit: à

Non, ce n’est pas du tout une bécasse. Elle explique fort bien la pression inadmissible que l’Elysée comme les banquiers font peser sur la presse. C’est intolérable. Elle a raison de se révolter. Il faut la soutenir, même si ses opinions politiques ne sont pas du tout les miennes !

Widergänger dit: à

Elle défend la liberté de la presse. C’est l’essentiel. Tout le reste est très secondaire. On a tort de se focaliser sur ce qui reste secondaire. C’est du suicide. La France est en train de se suicider.

Pablo75 dit: à

@ gontrand

« je faisais allusion aux mystiques que tu cites et dont aucun ne s’est opposé frontalement aux institutions religieuse de leur temps. »

C’est faux: j’ai cité saint Jean de la Croix, qui l’a fait. Et je n’ai pas envie maintenant de regarder de près les biographies des autres.

« Où ils survivaient et laissaient une oeuvre, sans jamais inquiéter sérieusement l’institution, où ils s’opposaient et ils étaient liquidés. »

On voit bien que tu connais très mal le thème: Eckhart, fray Luis de León, saint Jean de la Croix ou Miguel de Molinos, entre beaucoup d’autres, ont laissé une oeuvre tout en inquiétant très sérieusement l’institution, puis qu’elle les a emprisonné ou fait des procès (comme dans le cas d’Eckhart, qui a eu la bonne idée de mourir avant d’être jugé), ou les deux ensemble.

« Leur mysticisme ne pouvait mettre en cause la religion comme ensemble de dogmes et d’obligations. »

Si tu connaissais un peu la mystique tu saurais qu’elle est une contestation radicale des dogmes religieux. C’est pour cela qu’elle a toujours été poursuivie par les théologiens et les inquisiteurs – de la même façon que la musique de Chostakovith (qui, d’ailleurs, n’a pas été crucifié ou envoyé au Goulag) est une contestation radicale du stalinisme.

Mais au fond tu es en train de vouloir me dire quoi? Que la mystique n’est pas rationale, anti-cléricale, démocratique, politiquement correcte, de gauche, athée? Si c’est le cas, tu perds ton temps: les mystiques ne s’occupent pas des affaires de ce monde. Et tu sais pourquoi? Parce que pour eux, il n’est pas réel.

Widergänger dit: à

On en est là aussi à iTélé concernant l’éthique du métier de journaliste, la situation est grave et très inquiétante :

La rédaction d’iTélé porte plusieurs revendications, dont la mise en place d’une charte éthique garantissant son indépendance et la définition d’une ligne éditoriale et stratégique claire.

Gilles dit: à

WGG je ne cherche pas la polemique,non,du tout.Cherche juste à me renseigner .Vous m’avez inquiete.Je suis de la region de Bordeaux,tareck oubrou est l’imam d’ici et votre msg hier a 21.00 m’a laisse sans voix.L’islam n’est pas ma religion,plutot l autre cote mais ici tareck, oubrou apparait comme l homme des rapprochements ,en particulier avec les instances juives qui saluent son travail.il l’a dit a plusieurs reprises et c est connu qu il est une cible des radicaux et comme il a refuse les gardes du corps ,il, a peur de mal finir.
Ce que vous ecrivez m a estomaque .Vous ne confondez pas avec l autre qui est a cenon ou pessac? J etais avec un ami qui m’a dit que celui la,par contre .Sous des dehors debonnaires des idees doctrinaires .Mais Tareck oubrou:on l a souvent vu avec juppe c est vra mais au moment des attentats un des rares a avoir dit que l islam politique avait interet a reflechir en profondeur a ses valeurs ou ça allait a l encontre . Et Chebel et lui avaient dialogue a l’athenee et semblaient sur la même ligne? Bravo a Assouline pour essayer de voir clair dans ce fatras qui donne entre autres le bataclan et l’école juive a toulouse

JC..... dit: à

« Elle défend la liberté de la presse »

Pas du tout ! Cette bécasse défend son « honneur perdu », càd son job ! Sodome et Gamelle …

Widergänger dit: à

iTélé :
NOS REVENDICATIONS

La signature immédiate d’une charte éthique.
La nomination d’un directeur de la rédaction distinct du directeur général d’iTELE dans les semaines qui viennent.
La mise en retrait de l’antenne de Jean-Marc Morandini.
La définition d’un projet stratégique et éditorial clair et précis.
La mise en place d’une médiation par le ministère de la Culture.

Widergänger dit: à

Oubrou est à la fois un sale petit arriviste et un musulman qui pratique avec maestria la Taqqiya. C’est très grave qu’il en soit arrivé là où il se trouve dans les instances mêmes de l’Etat, alors que c’est un fanatique religieux de la pire espèce.

Pablo75 dit: à

@ Gilles

Fais aucun cas de WGG. Il écrit n’importe quoi.

C’est le bouffon du blog.

Widergänger dit: à

Mais c’est normal. Elle défend son honneur, sa place, l’éthique du journalisme tout ensemble. Elle est républicaine en cela.

Widergänger dit: à

Gilles écoutez les deux vidéos de youtube que j’ai mis en ligne. Elle vous expliqueront les choses mieux que je ne pourrai jamais le faire. Et par un responsable musulman associatif de première main. Ecoutez ce qu’il dit.

JC..... dit: à

Je ne parlerai plus de la bécasse journalière sur le billet d’un type comme Malek Chebel. Mesure et démesure …

Jibé dit: à

Du coup on a oublié de parler de la symbolique de la cravate noire ?

« Je veux dénoncer une pratique indigne de l’Islam et des musulmans : l’esclavage. »

C’est autrement plus sérieux que l’esclavage supposé des journalistes parisiens !

bof dit: à

Widergänger dit: 14 novembre 2016 à 13 h 51 min

Non, ce n’est pas du tout une bécasse. Elle explique fort bien la pression inadmissible que l’Elysée comme les banquiers font peser sur la presse. C’est intolérable.

A 65 ANS WGG quitte le monde des bisounours, pose son ninnin, arrête de sucer son pouce et découvre la dure réalité que le monde il est pas gentil! et ça donne des leçons à la terre entière

Widergänger dit: à

Personne n’a parlé d’esclavage à l’endroit des journalistes, Jibé. Déni de réel de la part de jibé !

Widergänger dit: à

le bovin braille. C’est tout ce qu’il sait faire.

Widergänger dit: à

65 ans…! Très drôle.

Widergänger dit: à

Mise au pas des journalistes, Jibé ! Mise au pas. Ça ne te dit rien. À partir de 1933, on disait en Allemagne Gleichschaltung.

Widergänger dit: à

Aude Lancelin ist gleichgeschaltet worden. Unerträglich !

DHH dit: à

@OXYMANDIAS
vous écrivez : ».donner donner à la religion son vrai sens étymologique
Relier les gens entre eux par le biais de l’entente réciproque et l’amour mutuel, »
Non ce n’est pas le sens étymologique du mot qui vient du latin religio dont le sens premier est scrupule, c’est a dire ce qui vous lie moralement , ce qui vous impose une conduite que vous êtes contraint de respecter

Phil dit: à

Dans Coke en Stock, Tintin découvrait l’esclavage orchestrée par nos amis musuls. Pourtant Hergé n’était pas agrégé et buvait sec.

Phil dit: à

Merci dhh, mise au poin(g)t intéressante. mais comment « religio » at-il pu donner scrupule, ne manque-t-il pas un chaînon comme pour le squelette à Lucy ?

boudegras dit: à

JC maintenant… lequel ? celui de 93 ans ? ou de 53 ans ? ou de 3 ans d’âge mental ?

de nota dit: à

Un petit pas chassé du côté touite: Houellebeck, le plus grand poète français actuel selon un journal allemand- je ne comprendrai jamais l’humour allemand- nous assène un constat dont il a le secret:

« Le système politique suisse, de démocratie directe, je l’apprécie. C’est un pays qui fonctionne mieux que la France et où l’on tire le français vers le haut. »

Ben mon colon! C’est beau l’intelligence sociologique, la Suisse , un pays qui fonctionne mieux que la France, moui, la principauté de Monaco aussi… la Suisse, pays où l’on tire le français vers le haut, le français? L’individu? oh, on le tire vers le haut du niveau de vie…et aussi vers le haut des montagnes! Où pâture la vache milka…

Widergänger dit: à

Hergé n’était pas agrégé et buvait sec. (Phil)
________
Un peu désagrégé quand même sur les bords…

Jibé dit: à

Il semble que tu n’aies jamais entendu parler de l’humour juif, WGG. Je parlais de l’esclavage à très hauts salaires, tu piges ? Autrement dit, les larbins du journalisme ! Ceux qui parviennent toujours aux plus hauts postes, Passou et Edel m’auront compris…

Moi, je n’ai jamais fais un semblant de carrière journalistique. Pendant vingt ans, j’ai raconté l’histoire des jardins et des cimetières de Paris. Et j’ai connu un temps heureux. Mon lointain patron, le maire de droite, occupé à conquérir le pays, m’a foutu une paix royale ! A côté de cela, je donnais de grands articles dans un journal spécialisé, conforme à mes pulsions sexuelles. Car, aux alentours de mes 20 ans, à mille lieux de toutes attaches familiales, j’avais donné libre cours à ma sexualité. Depuis lors, pour moi le conflit ne fut plus entre la raison et la foi, mais entre la raison et la queue. Le plus solide moteur de mon intuition débridée ! Il n’y a que depuis peu que les choses se sont quelque peu modérées…

Jibé dit: à

« ce qui vous impose une conduite que vous êtes contraint de respecter »

Une phrase pour toi, WGG, à encadrer !

boudegras dit: à

Chez Popaul, le p’tit Court tape fort sur les comédiennes, on le savait misogyne mais jusque-là ?
mes respects à Madame Court

boudegras dit: à

la queue en bandoulière, Jibé ?

Jibé dit: à

Non, en ligne droite et réérectile, bouderas !

Widergänger dit: à

Si, Houellebecq n’a pas tort.

À Bergün, il y a deux instances qui décident : l’assemblée communautaire de Bergün et les lois qui émanent du gouvernement fédéral à Berne.

Par exemple, le frère de Marusa qui construit des chalets aurait bien voulu en construire pour les riches étrangers qui veulent un chalet inoccupé une grande partie de l’année. Mais manque de pot, le gouvernement fédéral a fait voter une loi qui interdit ce genre de construction parce qu’elle risque d’en traîner une désertification des bourgades et avec les flux de migrants les problèmes qu’on peut facilement imaginer avec les ce genre de situation. Un citoyen peut proposer un référendum à condition de récolter une grande proportion de soutien des députés. Mais la Suisse ne compte que 7 millions d’habitants, comme Israël. C’est une toute petite démocratie. Sans Arabes autour il est vrai…

JC..... dit: à

Contrairement à DHH, mes maitres m’ont appris que « religare était la racine de « religion ». Religare : qui relie…

Point de scrupule à croire ce que mes maitres m’ont appris, le problème n’est d’ailleurs pas important lorsqu’on le compare à l’esclavage toujours pratiqué par les muslims riches, avec les indonésiennes, ou les pauvres avec leur sac poubelle !

Jibé dit: à

 » Sans Arabes autour il est vrai… »

…mais à l’intérieur des coffres en banque !

Widergänger dit: à

Passou et Edel m’auront compris… (Jibé)
________
Ça m’étonnerait…!

Widergänger dit: à

Tu rigoles ! Encored e l’humour je suppose ? Non, des migrants, le plus fort taux d’immigrants d’Europe. En grande partie musulmans. On les voit d’ailleurs sur la grande avenue devant la gare centrale de Zürich qui vendent leurs bouquins de propagande salafiste.

Jibé dit: à

J’ai rencontrée récemment une jolie marocaine d’une trentaine d’années. Elle m’a raconté qu’elle avait été une enfant esclave. Elle est native d’un bled du sud du pays chérifien. Sa mère est morte peu après sa naissance. Elle fut amenée à Paris, gamine, par une marocaine, dont elle devait entretenir la maison. Clandestine et enfermée. Elle n’est pratiquement jamais allé à l’école. Elle n’a pu s’enfuir qu’à la fin de l’adolescence, aidée par une éducatrice, mère de deux enfants, qui l’a adoptée, ainsi que son mari. Elle a raconté son histoire dans un reportage à la télé… Nous sommes devenus intime. Elle est aujourd’hui mariée, parle un bon français, toujours très élégante et parfumée. Quand, dans la rue, je lui raconte l’histoire d’un monument ou d’une statue, elle prend un air sérieux, puis finit par pouffer de rire. Je lui réplique à chaque fois qu’elle n’est qu’une idiote et qu’elle n’apprendra jamais rien !

Sergio dit: à

Et rien sur Heidegger…

Reviens ! L’aventure avec toi c’est si bien…

Jibé dit: à

Elle se prénomme Rania et c’en est une !

Sergio dit: à

Jibé dit: 14 novembre 2016 à 15 h 01 min
J’ai rencontrée récemment une jolie marocaine d’une trentaine d’années.

Chais pas comment tu fais, moi je rencontre que des mecs…

Jibé dit: à

C’est une vendeuse du magasin que dirige mon ami Chedly, sergio !
Là, j’y rencontre un tas de jeunes garçons et filles, dont certains viennent diner à la maison…

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

J’aimerais bien savoir combien d’États-Uniens on voté Trump par crainte de l’Islam. Combien avaient voté pour le Brexit, et combien voteront FN. Un vent mauvais souffle sur l’Occident. Même tapi dans mes terres, je le sens.

Jibé dit: à

A travers eux, je peux me rendre compte de la réalité sociale et économique à laquelle ils doivent faire face : autre chose que les petits problèmes de salle de rédaction…

Sergio dit: à

Cravate anthracite pour le coke, puisque personne a osé sortir un truc aussi raplapla…

de nota dit: à

« Tu rigoles ! Encored e l’humour je suppose ? Non, des migrants, le plus fort taux d’immigrants d’Europe. En grande partie musulmans. On les voit d’ailleurs sur la grande avenue devant la gare centrale de Zürich qui vendent leurs bouquins de propagande salafiste. »

80 pour cent des étrangers vivants en Suisse proviennent de pays européens, Les ressortissants d’Allemagne, d’Italie, du Portugal et de France constituent à eux seuls près de la moitié des étrangers résidant en Suisse.

Widergänger dit: à

Pas du tout. C’est complètement faux.

Widergänger dit: à

Mais il est bête ce Jibé ! C’est incroyable de voir ça.

Le problème des rédaction est aussi important sinon davantage que les problèmed e l’esclavage en pays musulman. L’un ne doit en aucune manière chasser l’autre. Penser comme jibé mais c’est fou !

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

Combien de Britanniques ont voté pour le Brexit, combien de Français voteront FN. Cela va sans dire, mais cela ira mieux en le disant…

Jibé dit: à

Tout à leurs petits problèmes, ils n’entendent pas, cher duc de Bellerente !
Va falloir aller en chantant dans le mur…

Jibé dit: à

Où comptez-vous vous exiler ?

de nota dit: à

Pas du tout. C’est complètement faux.

Wgg, qu’est-ce qui est complètement faux? Merci.

Phil dit: à

Baroz, vous devriez reprendre les films de « la petite maison dans la prairie ». à la fin tout le monde finit aveugle et tordu mais y’a toujours de l’espoir. une version gay ferait du bien à tout le monde.

Widergänger dit: à

Plus de 30% qui viennent d’un pays tiers. Le plus fort taux d’immigration d’Europe.

Jean dit: à

Jean Echenoz respire mieux et plus librement en Inde (qu’en France ?).

Il ne doit pas être le seul. Ce serait intéressant de glaner les témoignages d’un tas de gens qui, nés en France, sont allés respirer ailleurs, histoire de voir s’ils y respirent mieux et plus librement. Aux Etats-Unis ou au Canada, bien sûr,mais pas seulement. On aurait sûrement plein de surprises. Les Français ne sont pas un peuple aussi casanier qu’on le dit. Cependant, il me semble que la littérature francophone n’est pas encore très riche en témoignages de ce genre. A moins que les intéressés ne préfèrent se confier dans la langue de leur pays d’accueil.

Jibé dit: à

De quel espoir parlez-vous, Phil ? De l’érectilité de mon intuition ?

Phil dit: à

vous avez l’intuition en flux tendu, dear Baroz. pas de souci de ce côté. L’éditeur du « goût du Portugal » a déjà listé les écrivains à ne pas citer ?

Jibé dit: à

Je n’ai pas encore rendu mon manuscrit, Phil, j’y travaille toujours…

Sergio dit: à

Tiens c’est vrai ça, est-ce qu’à la rédaction de l’Obs on joue au bilboquet ?

Phil dit: à

comment allez-vous introduire Chardonne, dear Baroz ? donnez-nous l’avant-goût de votre goût (uncut).

Widergänger dit: à

Oui, j’ai vu, je connais. Mais depuis ça fait un peu plus de 31% de pays tiers.

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

Les Français exilés aux U.S.A. doivent être bien perplexes depuis le 9 novembre au matin. S’y prépare un ménage contre le progrès, mené par un butor aussi grossier que vulgaire; dès le premier attentat survenu, islamiste ou prétendu tel, la loi martiale sera imposée. Et partout en Occident se lèveront des hommes, et quelques femmes, pour applaudir. Puisse la Résistance se manifester haut et fort. La France se doit à elle-même d’être au tout premier rang. Comment réagiront les damnés de la Terre parqués dans les Cités ?

La tradition veut que tout nouveau président états-unien fasse une première visite chez ses voisins au nord. Les Canadiens le détestent à 80%. GWB n’avait pu s’adresser au Parlement de peur qu’on le siffle. Trump est bien capable de refuser de voyager, se contentant de convoquer à la Trump Tower qui lui en paraît digne. Pendant ce temps, ici, en doulce France, on continuera à enculer les mouches. Avec, ou sans leur consentement…

Jean dit: à

Pendant ce temps, ici, en doulce France, on continuera à enculer les mouches. Avec, ou sans leur consentement… (Bhoreau)

C’est vrai que l’enculage de mouches sans leur consentement doit être assimilé au viol, et poursuivi comme tel. Mais on peut craindre un engorgement des tribunaux.

Jean dit: à

Selon Philip Roth, « Sabbath’s Theater » était son meilleur livre. Mais l’auteur est-il le mieux placé pour en juger ?

Il a au moins l’avantage d’avoir lu tous ses livres — du moins on peut le supposer. Ce qui n’est pas le cas de beaucoup de ses lecteurs. Mais si l’un d’entre eux a lu tous ses livres, il est tout aussi autorisé que l’auteur pour juger si c’est le meilleur de ses livres. Simplement, les critères ne seront pas les mêmes. Pour moi, le meilleur livre que j’aie lu de Roth, c’est « la Tache ». Mais je n’ai pas lu tous ses livres. La récente trilogie est fort belle aussi.

Jean dit: à

La récente trilogie est fort belle aussi. (moi)

Tétralogie ? J’ai dû oublier « Indignation » (que je n’ai pas lu). Qui a lu TOUT Philip Roth (à part lui) ?

Jibé dit: à

« Mais on peut craindre un engorgement des tribunaux. »

Déjà qu’ils s’enculent entre eux, tout comme dans la police et dans l’éducation nationales, ou dans la justice ou l’armée, autre chose que le sous secrétariat à la communication dont dépend les rédactions en ébullitions qui émeuvent tant Passou et Paul Edel…

Jibé dit: à

Les tribunaux et la justice ça fait doublon dans mon commentaire, pardon.

Jean dit: à

J’ai dit à ma chérie : « Viens ici que je t’encule, ma puce « . Elle y a consenti. Eh bien, aussi incroyable que cela paraisse, j’y ai réussi. Reste à savoir si quelque ligue de défense des insectes ne va pas me traîner devant les tribunaux.

DHH dit: à

@WGG
a votre seule intention sur le fil précèdent des éléments de rectification de votre post du 11 novembre 21 h 52

OZYMANDIAS dit: à

Petit et court dialogue intime entre un quelqu’un et sa quelqu’une :

– M’aimes-tu ?
– Oui.
– Comment ?
– Haineusement !

Widergänger dit: à

Je n’ai pas vu DHH votre commentaire. Le mien n’est pas à 21h52 mais 42. Où est votre réponse? je n’y comprends rien.

bernbard dit: à

Bihoreau, duc de Bellerente dit: 14 novembre 2016 à 15 h 51 min
Farage a demandé à donald de pas peloter theresa la première ministre brit

Widergänger dit: à

Ah si, j’ai vu, DHH. Je le lis.

Janssen J-J dit: à

@ Mes chers compatriotes de la RDL, quels qu’ils soient. J’émerge du Livre de l’Intranquillité de Bernardo Soares (l’autobiographie sans événements de Pessoa). Alors…, pour celles et ceux qui n’ont pas encore découvert ce chef d’œuvre (c’était encore mon cas, il a dix jours, quelle bévue ! désormais bien réparée), ou qui n’oseraient jamais aller à sa rencontre faute de lire le portugais dans le texte (quelle erreur !), je me suis permis d’extraire ces quelques pépites ramassées au fil de ma stupéfaction et de mon admiration grandissantes, qui nous changeront des chansons de Bob Dylan, après tout.
Tout y est définitif… sauf l’argument principal avec lequel je suis en total désaccord, ou pour mieux dire, en discussion permanente avec moi-même. Car dans un fragment, décisif à mes yeux, BS/FP a écrit ceci : « La mort ne ressemble pas au sommeil, car dans le sommeil on est vivant et endormi, et je me demande comment on peut comparer la mort à quoi que ce soit, car on ne peut avoir l’expérience ni de la mort, ni de rien d’autre à quoi la comparer ». Et bien non, cher Bernardo, aide-comptable lisboète ! Non. Quand on dort profondément, on n’a pas conscience d’être endormi, ni mort, car dans notre sommeil profond, on est au « point mort ». Et quand on est « mort », on n’a pas conscience d’être mort. Voilà la certitude d’une similitude qui nous différencie, plutôt qu’une opposition à cette autobiographie d’un autre. Comme une prescience qui ne s’argumente pas. Mais où êtes-vous donc passé, Fernando Passoula, qu’on puisse quand même en discuter deux minutes ?
______________________
Parce que j’ai la dimension de ce que je vois et non pas celle de ma taille (46)
Je n’apprends jamais à apprendre
Il est noble d’être timide, glorieux et de ne point savoir agir, grand de n’être pas doué pour vivre. Seul l’Ennui, qui est distanciation, et l’Art qui est dédain, dorent d’un semblant de satisfaction votre [vie]
Bienheureux ceux qui ne confient leur vie à personne (61)
Occuper mon inattention (66)
Une sorte de pré névrose de ce que je serais quand je ne serai plus, me glace le corps et l’âme, comme un souvenir de ma mort future qui me hérisse au-dedans de moi (69)
Innocence de vivre sans analyser (70) ils n’ont pas conscience d’avoir conscience (70) ; la plupart des gens pensent avec leur sensibilité alors que moi, je sens avec ma pensée (71) ; pour moi c’est penser qui est vivre, et sentir n’est rien d’autre que l’aliment de la pensée (71)
Personne n’éprouvera jamais pour moi de l’amitié chaleureuse. C’est pourquoi tant de gens peuvent me respecter (77)
Si loin que je m’enfonce en moi-même, tous les sentiers du rêve me ramènent aux clairières de l’angoisse (87)
Etre un homme, c’est savoir ce que l’on ne comprend pas (87)
Mieux vaut être pour toujours la limace humaine qui aime et qui ignore, cette sangsue répugnante sans le savoir. Qu’ignorer soit notre vie ! (90)
Cette manie de me créer un monde factice ne m’a jamais quitté, et ne me quittera que le jour de ma mort (92)
L’intensité des sensations a toujours été un faible chez moi de même que l’intensité de la conscience que j’en avais. J’ai toujours souffert davantage de ma conscience de la douleur que de la souffrance même dont j’avais conscience (93)
Vivre, c’est être un autre (94)
Tous les problèmes sont insolubles. Par essence, l’existence d’un problème suppose l’inexistence d’une solution. Chercher un fait signifie qu’il n’existe pas de fait. Penser c’est ne pas savoir exister (107)
Vivre, c’est ne pas penser (112)
Ma timidité en mon incompétence à vivre (113)
J’ai sculpté ma propre vie comme une statue faite d’une manière étrangère à mon être (114)
La littérature est encore la manière la plus agréable d’ignorer la vie. La musique nous berce, les arts visuels nous stimulent, les arts vivants nous divertissent… (la première cependant s’éloigne de la vie, car elle en fait un sommeil) (116)
La plupart des gens souffrent de cette infirmité de ne pas savoir dire ce qu’ils voient ou ce qu’ils pensent (…). Toutes nos impressions sont incommunicables, sauf si nous en faisons de la littérature (117)
Le journal d’Amiel m’a toujours fait souffrir – à cause de moi-même (119)
Je vois la femme que je suis quand je me connais vraiment (123)
Je ne m’indigne pas car l’indignation est le fait des âmes fortes, je ne me résigne pas car la résignation est le fait des âmes nobles, je ne me tais pas non plus, car le silence est le fait des grandes âmes. Or je ne suis ni fort ni noble ni grand. Je souffre et je rêve (…) Je ne suis pas pessimiste, je suis triste (127)
J’ai toujours évité avec horreur d’être compris. Etre compris c’est se prostituer. J’aime mieux être pris sérieusement pour ce que je ne suis pas, et être ignoré humainement, avec décence, avec naturel (128)
Je comprends que l’on voyage si l’on est incapable de sentir (138)
Dans le poulailler qu’il ne quittera que pour mourir, le coq chante des hymnes à la liberté parce qu’on lui a donné deux perchoirs (140)
Je dors quand je rêve ce qui n’existe pas, je suis sur le point de m’éveiller quand je rêve ce qui peut exister (143)
Une chose est sûre : ce que je suis me serait insupportable, si je ne pouvais pas me souvenir de celui que j’ai été (144)
La nécessité d’être peu de chose dans la vie, pour l’homme qui veut se survivre (145)
La nature, c’est la différence entre l’âme et Dieu (148)
La vie humaine s’écoule dans la même inconscience intime que la vie des animaux (149)
L’ironie passe par deux stades : Socrate (je sais seulement que je ne sais rien), Sanches (je ne sais même pas si je ne sais rien) – (…) Ne pas se connaître soi-même consciemment, voilà le chemin.
Que suis-je pour moi-même ? Rien d’autre que l’une de mes sensations (154)
Les grands hommes d’inaction (155)
La violence, quelle qu’elle soit, a toujours représenté pour moi une forme hagarde de la bêtise humaine (…) Combattre, c’est être incapable de se combattre. Réformer c’est être incapable de s’améliorer (…). Cette réforme véritable par laquelle nous faisons revivre notre sensibilité morte, voilà la vérité, notre vérité, la seule vérité (160)
Le gouvernement des hommes repose sur deux principes : réprimer et tromper (161)
Raconter, c’est créer, car vivre n’est qu’être vécu (163)
L’inaction console de tout (164)
Quand on souffre, on souffre seul (165)
Ni l’un ni l’autre (homme ou animal) n’échappe à la fatalité d’être ce qu’il est (166)
La raison, c’est la foi dans les choses qu’on peut comprendre sans la foi ; mais c’est encore une forme de foi, parce que comprendre part du présupposé qu’il existe quelque chose de compréhensible (176)
J’ai accompli, comme nul autre, mon devoir –de naissance, dirai-je – d’interprète d’une bonne part de notre siècle (…) Nous ne savons enseigner qu’aux morts les vraies règles de la vie (…) ; le bonheur de l’inconscience (191)
Je ressens le temps avec une immense douleur (197)
J’existe sans le savoir, et je mourrai sans le vouloir (204)
Ne faire à personne ni bien ni mal – Ne faire de mal à personne. Ne pas faire de bien (…) si je ne fais pas le bien, par souci moral, je n’exige pas non plus qu’on m’en fasse (…) Je suis hautement sociable, de façon hautement négative (…) je n’ai foi en rien, espoir en rien, charité pour rien (…) je m’estime heureux de n’avoir plus de famille (…) je n’ai jamais aimé personne (208)
Pour moi, seule mon auto-conscience est réelle (209)
Je voudrais que la lecture de ce livre vous laisse l’impression d’avoir travesé un cauchemar voluptueux (215)
J’ai toujours été un rêveur ironique (221)
Qui donc me sauvera d’exister ? (225)
L’art est une esquive de l’action, ou de la vie (230)
Je suis la passerelle jetée entre ce que je ne peux ni avoir, ni vouloir (232)
La faiblesse de ma volonté a toujours été, au départ, une faiblesse de la volonté de vouloir (…) Quelle fatigue que d’être aimé, d’être véritablement aimé ! Quelle fatigue de devenir le fardeau des émotions d’autrui ! (235)
Je n’ai pas un tempérament sexuel (237)
La vie, selon Tarde, se réduit à la recherche d l’impossible par le biais de l’inutile (238)
On se lasse de tout, sauf de comprendre (…) On veut comprendre sans être réellement intéressé, sans se soucier de savoir si ce que l’on a compris est vrai ou non (…) On se lasse de penser, d’avoir des opinions personnelles, de vouloir penser pour agir. On ne se lasse point, cependant d’adopter même transitoirement, les opinions d’autrui, dans le seul but d’éprouver leur influence, sans pour autant céder à leur impulsion (239)
Chez les uns, la sentimentalité désigne l’impossibilité d’utiliser activement son intelligence, chez les autres, elle désigne l’absence de l’intelligence elle-même (249).
Je gis ma vie, spectre conscient d’un paradis où je n’ai jamais vécu, cadavre-né d’espérances à naître (250)
La sombre conscience de mon apathie de renonceur congénital (251)
Je n’admets ni l’argument de l’horloger imparfait, ni celui de l’horloger malveillant. L’existence du mal est une chose, la raison de son existence en est une autre (…) On peut se refuser à admettre que l’existence même du mal soit mauvaise (254)
Posséder c’est perdre – sentir sans posséder, c’est conserver parce que c’est extraire de chaque être une essence. (…) Posséder c’est être possédé, et par conséquent se perdre (270-71)
Les décadences sont fertiles en virilité mentale ; les époques de force en faiblesse intellectuelle (273)
La distinction réelle se fait entre les adaptés et les inadaptés (…) Nous autres, dans l’ombre, perdus parmi les grouillots et les garçons coiffeurs, nous constituons l’humanité (…) Ceux que le mort oublie ou consacre, et que la vie a oubliés sans les consacrer (274)
Le gouvernement du monde commence en nous-mêmes (…) Voir clair, c’est ne point agir ((275)
Mais la grande majorité est heureuse de vivre, et jouit de la vie sans s’embarrasser de tout cela (…) Oui, indifférent à tout le reste, les hommes continuent à aimer et à digérer. Notre vitalité nous récupère et nous ranime. Nous enterrons nos morts une fois pour toutes. Nous subissons nos pertes en pure perte (278)
Je ne dors pas – J’entre existe (281)
S’il t’est impossible de vivre seul, c’est que tu es né esclave. Bien installé dans mon fauteuil, j’oublie la vie qui me pèse. Elle ne me blesse plus, sauf de m’avoir blessé (383)
Si je pense, tout me paraît absurde ; si je sens, tout me paraît étrange ; si je veux, ce qui veut est quelque chose d’étranger au fond de moi – (…) Cette lassitude d’avoir été contraint de vivre (285)
L’homme antique ne connaissait pas l’objectivation de sa propre personnalité. Cela devait venir (…) dans le christianisme (288)
L’argent est beau parce qu’il libère (295)
Le monde appartient à ceux qui ne ressentent rien (…) Or il y a deux choses qui entravent l’action : la sensibilité et la pensée analytique, qui n’est elle-même rien d’autre, en fin de compte, qu’une pensée douée de sensibilité (…) L‘exemple suprême de l’homme pratique (…) c’est le stratège (303)
Tout effort est un crime, parce que toute action est un rêve mort (310)
Je voudrais élaborer un code de l’inertie pour les êtres supérieurs vivant dans nos sociétés modernes (314)
Personne, me semble-t-il, n’admet véritablement l’existence réelle des autres (317)
La douceur du passé ? C’est de nous le remémorer, et ce faisant, de le rendre présent. Ce qu’il n’est pas et ne peut pas être ; l’absurdité, mon amour, l’absurdité – (…) Et surtout, comme je défends l’inutile et l’absurde, j’écris ce livre pour me mentir à moi-même, pour trahir ma propre théorie (330)
Je me suis aperçu que ce que je croyais être la solution du problème religieux revenait à résoudre un problème émotif en termes rationnels (332)
Je n’ai pas existé, j’ai été un autre, j’ai vécu sans penser (334)
En fin de compte, il reste cependant ce qui est resté d’hier et restera de demain : le désir insatiable, innombrable, d’être toujours le même et d’être toujours un autre (343)
Soyons chastes comme des ermites, purs comme des corps de rêve, résignés à tout cela comme des petites nonnes à demi folles (345)
Je vous dispense de comparaître dans l’idée que je me fais de vous (347)
Sois conscient : qu’exprimer, pour toi, ce soit mentir (349)
La vie est une hésitation entre une exclamation et une interrogation. Dans le doute, il y a un point final (375)
L’ennui est bien, réellement la sensation charnelle de la vacuité surabondante des choses (…) c’est aussi le dégoût d’autres mondes, qu’ils existent ou non ; le malaise de devoir vivre, même en étant un autre (…) c’est la sensation physique du chaos, la sensation que le chaos est tout (…) c’est que dans tout ce qui existe -ciel, terre, univers-, dans tout cela il n’y a que moi ! (381)
Créateur d’indifférences (389) – Le plus grand empire sur soi, c’est l’indifférence envers soi-même en se jugeant, corps et âme, comme la demeure et le domaine où le destin a voulu que nous passions notre vie [428]
Les gens du peuple ne sont jamais humanitaires. L’élément fondamental chez eux est l’attention rigoureuse qu’ils portent à leurs intérêts et leur exclusion non moins rigoureuse, dans la mesure du possible, des intérêts d’autrui (…) Exister c’est se renier (…) Vouloir, c’est ne pas pouvoir (392)
Je n’ai jamais réussi à être vivant de manière active (399)
Pouvoir me réincarner dans une pierre, dans un grain de poussière – mon âme en pleure de désir (402)
Heine a dit qu’après les grandes tragédies, on finit toujours par se moucher. En sa qualité de juif, et par conséquent d’universel, il a vu clairement la nature universelle de l’humanité (405)
Je gis ma vie. Et même en rêve, je suis incapable d’esquisser le geste de me lever, tant je suis dépouillé jusqu’à l’âme de savoir seulement faire un effort (412)
Jouer à cache-cache avec notre conscience de vivre (413)
Mon univers imaginaire a toujours été pour moi le seul monde véritable (415)
Un intrus / un étranger / quelqu’un du dehors / une sympathie toujours dénuée d’affection (…). Je suis d’une froideur communicative / personne ne s’est jamais attaché à moi / de toute façon, vivre me fait mal (429)
J’ai perdu à tout jamais la ferme certitude de la lucidité de ma propre lucidité (430)
Ne rien pouvoir ressentir avec naturel (431)
… qu’à côté de moi, se tenait toujours quelqu’un d’autre, qui était moi en fin de compte. On m’a toujours cru identique à moi-même (…) Mais ce masque a finalement tendu la main et pris congé en riant (433)
Tout ce que j’ai écrit est grisâtre / mon empire d’arrière-cour / ces pages inutiles consacrées aux déchets et aux ordures / poursuivant mon livre stupide, les impressions journalières de mon inconviction en toute froideur (442)
L’ennui, c’est la maladie de se dire que rien, en fait, ne vaut la peine (445)
A quoi bon voyager ? A Madrid, à Berlin, en Perse, en Chine, à chacun des pôles, où serais-je sinon en moi-même, et enfermé dans mon type et mon genre de sensation ? (451)
Et puis, il existe tant de consolations ! (455)
J’étais aussi l’âme qui se refuse, et mon observation abstraite était encore, par elle-même, un refus (…) Prendre conscience de tout pour la première fois, non pas apocalyptiquement, comme une révélation du Mystère, mais directement, comme une floraison de Réalité (…) Où sont donc les vivants ? (458)
Mon isolement n’est pas une quête de bonheur (…) Perdu dans une torpeur de végétal fictif (…) Je savoure sans amertume la conscience absurde de n’être rien, l’avant-goût de la mort et de la disparition (461).
Je n’ai jamais envisagé le suicide comme une solution parce que je hais la vie, précisément par amour pour elle. J’ai mis longtemps à m’apercevoir de ce malentendu déplorable où je vis avec moi-même (…) J’ai tué ma volonté à force de l’analyser (462)
Rien d‘autre… un peu de soleil, un peu de brise, quelques arbres qui encadrent les lointains, l’envie d’être heureux, la mélancolie de voir passer les jours, la science toujours incertaine, et la vérité nous échappant toujours… Rien d’autre – non, rien d’autre… (471)
Je suis un homme pour qui le monde extérieur est une réalité intérieure. Je sens cela non pas métaphysiquement, mais avec les sens usuels qui me servent à capter le réel. Ma frivolité d’hier est cependant une nostalgie perpétuelle, qui ronge ma vie (476).
La littérature – ce mariage de l’art et de la pensée, cette réalisation qui ne vient pas souiller la réalité – m’apparaît comme le but vers lequel devraient tendre tous les efforts de l’être humain, s’il était vraiment l’humain et pas une excroissance superflue de l’animal. Je crois que dire une chose, c’est lui garder toute sa vertu, et lui ôter son pouvoir terrifiant (…) Se mouvoir c’est vivre ; se dire, c’est survivre (…) Le romancier c’est nous tous, et nous racontons lorsque nous voyons, parce que voir est un acte complexe, comme tout choses (482)
Je m’apaise enfin (…) je m’apaise, oui je m’apaise (…) je n’éprouve pas de l’âme, mais de la tranquillité (…) Coule, légère, ô vie, qu’on ne sent point (…) et laisse-moi oublier (…) Souviens-toi encore (…) que les Dieux sont venus après toi, et que les Dieux mêmes passent à leur tour (483)

Parce que j’ai la dimension de ce que je vois et non pas celle de ma taille (46)
Je n’apprends jamais à apprendre
Il est noble d’être timide, glorieux et de ne point savoir agir, grand de n’être pas doué pour vivre. Seul l’Ennui, qui est distanciation, et l’Art qui est dédain, dorent d’un semblant de satisfaction votre [vie]
Bienheureux ceux qui ne confient leur vie à personne (61)
Occuper mon inattention (66)
Une sorte de pré névrose de ce que je serais quand je ne serai plus, me glace le corps et l’âme, comme un souvenir de ma mort future qui me hérisse au-dedans de moi (69)
Innocence de vivre sans analyser (70) ils n’ont pas conscience d’avoir conscience (70) la plupart des gens pensent avec leur sensibilité alors que moi, je sens avec ma pensée (71) pour moi c’est penser qui est vire, et sentir n’est rien d’autre que l’aliment de la pensée (71)
Personne n’éprouvera jamais pour moi de l’amitié chaleureuse. C’est pourquoi tant de gens peuvent me respecter (77)
Si loin que je m’enfonce en moi-même, tous les sentiers du rêve me ramènent aux clairières de l’angoisse (87)
Etre un homme, c’est savoir ce que l’on ne comprend pas (87)
Mieux vaut être pour toujours la limace humaine qui aime et qui ignore, cette sangsue répugnante sans le savoir. Qu’ignorer soit notre vie ! (90)
Cette manie de me créer un monde factice ne m’a jamais quitté, et ne me quittera que le jour de ma mort (92)
L’intensité des sensations a toujours été un faible chez moi de même que l’intensité de la conscience que j’en avais. J’ai toujours souffert davantage de ma conscience de la douleur que de la souffrance même dont j’avais conscience (93)
Vivre, c’est être un autre (94)
Tous les problèmes sont insolubles. Par essence, l’existence d’un problème suppose l’inexistence d’une solution. Chercher un fait signifie qu’il n’existe pas de fait. Pense c’est ne pas savoir exister (107)
Vivre, c’est ne pas penser (112)
Ma timidité en mon incompétence à vivre (113)
J’ai sculpté ma propre vie comme une statue faite d’une manière étrangère à mon être (114)
La littérature est encore la manière la plus agréable d’ignorer la vie. La musique nous berce, les arts visuels nous stimulent, les arts vivants nous divertissent… (la première cependant s’éloigne de la vie, car elle en fait un sommeil) (116)
La plupart des gens souffrent de cette infirmité de ne pas savoir dire ce qu’ils voient ou ce qu’ils pensent (…). Toutes nos impressions sont incommunicables, sauf si nous en faisons de la littérature (117)
Le journal d’Amiel m’a toujours fait souffrir – à cause de moi-même (119)
Je vois la femme que je suis quand je me connais vraiment (123)
Je ne m’indigne pas car l’indignation est le fait des âmes fortes, je ne me résigne pas car la résignation est le fait des âmes nobles, je ne me tais pas non plus, car le silence est le fait des grandes âmes. Or je ne suis ni fort ni noble ni grand. Je souffre et je rêve (…) je ne suis pas pessimiste, je suis triste (127)
J’ai toujours évité avec horreur d’être compris. Etre compris c’est se prostituer. J’aime mieux être pris sérieusement pour ce que je ne suis pas, et être ignoré humainement, avec décence, avec naturel (128)
Je comprends que l’on voyage si l’on est incapable de sentir (138)
Dans le poulailler qu’il ne quittera que pour mourir, le coq chante des hymnes à la liberté parce qu’on n’on a donné deux perchoirs (140)
Je dors quand je rêve ce qui n’existe pas, je suis sur le point de m’éveiller quand je rêve ce qui peut exister (143)
Une chose est sûre : ce que je suis me serait insupportable, si je ne pouvais pas me souvenir de celui que j’ai été (144)
La nécessité d’être peu de chose dans la vie, pour l’homme qui veut se survivre (145)
La nature, c’est la différence entre l’âme et Dieu (148)
La vie humaine s’écoule dans la même inconscience intime que la vie des animaux (149)
L’ironie passe par deux stades, Socrate (je sais seulement que je ne sais rien), Sanches (je ne sais même pas si je ne sais rien – (…) ne pas se connaître soi-même consciemment, voilà le chemin.
Que suis-je pour moi-même ? Rien d’autre que l’une de mes sensations (154)
Les grands hommes d’inaction (155)
La violence, quelle qu’elle soit, a toujours représenté pour moi une forme hagarde de la bêtise humaine (…) Combattre, c’est être incapable de se combattre. Réformer c’est être incapable de s’améliorer (…). Cette réforme véritable par laquelle nous faisons revivre notre sensibilité morte, voilà la vérité, notre vérité, la seule vérité. (160)
Le gouvernement des hommes repose sur deux principes : réprimer et tromper (161)
Raconter, c’est créer, car vivre n’est qu’être vécu (163)
L’inaction console de tout (164)
Quand on souffre, on souffre seul (165)
Ni l’un ni l’autre (homme ou animal) n’échappe à la fatalité d’être ce qu’il est (166)
La raison, c’est la foi dans les choses qu’on peut comprendre sans la foi ; mais c’st encore une forme de foi, parce comprendre part du présupposé qu’il existe quelque chose de compréhensible (176)
J’ai accompli, comme nul autre, mon devoir –de naissance, dirai-je- d’interprète d’une bonne part de notre siècle (…) nous ne savons enseigner qu’aux morts ls vraies règles de la vie (…) le bonheur de l’inconscience (191)
Je ressens le temps avec une immense douleur (197)
J’existe sans le savoir, et je mourrai sans le vouloir (204)
Ne faire à personne ni bien ni mal – Ne faire de mal à personne. Ne pas faire de bien (…) si je ne fais pas e bien, par souci moral, je n’exige pas non plus qu’on m’en fasse (…) Je suis hautement sociable, de façon hautement négative (…) je n’ai foi en rien, espoir en rien, charité pour rien (…) je m’estime heureux de n’avoir plus de famille (…) je n’ai jamais aimé personne (208)
Pour moi, seule mon auto-conscience est réelle (209)
Je voudrais que la lecture de ce livre vous liasse l’impression d’avoir traves é un cauchemar voluptueux (215)
J’ai toujours été un rêveur ironique (221)
Qui donc me sauvera d’exister ? (225)
L’art est une esquive de l’action, ou de la vie (230)
Je suis la passerelle jetée entre ce que je ne peux ni avoir, ni vouloir (232)
La faiblesse de ma volonté a toujours été, au départ, une faiblesse de la volonté de vouloir (…) quelle fatigue que d’être aimé, d’être véritablement aimé ! Quelle fatigue de devenir le fardeau des émotions d’autrui ! (235)
Je n’ai pas un tempérament sexuel (237)
La vie, selon Tarde, se réduit à la recherche d l’impossible par le biais de l’inutile (238)
On se lasse de tout, sauf de comprendre (…) on veut comprendre sans être réellement intéressé, sans se soucier de savoir si ce que l’on a compris est vrai ou non (…) on se lasse de penser, d’avoir des opinions personnelles, de vouloir penser pour agir. On ne se lasse point, cependant d’adopter même transitoirement, les opinions d’autrui, dans le seul but d’éprouver leur influence, sans pour autant céder à leur impulsion (239)
Chez les uns, la sentimentalité désigne l’impossibilité d’utiliser activement son intelligence, chez les autres, elle désigne l’absence de l’intelligence elle-même (249).
Je gis ma vie, spectre conscient d’un paradis où je n’ai jamais vécu, cadavre-né d’espérances à naître (250)
La sombre conscience d mon apathie de renonceur congénital (251)
Je n’admets ni l’argument de l’horloger imparfait, ni celui de l’horloger malveillant. L’existence du mal est une chose, la raison de son existence en est une autre (…) on peut se refuser à admettre que l’existence même du mal soit mauvaise (254)
Posséder c’est perdre – sentir sans posséder, c’est conserver parce que c’est extraire de chaque être une essence. (…) Posséder c’est être possédé, et par conséquent se perdre (270-71)
Les décadences sont fertiles en virilité mentale ; les époques de force en faiblesse intellectuelle (273)
La distinction réelle se fait entre les adaptés et les inadaptés (…) Nous autres, dans l’ombre, perdus parmi les grouillots et les garçons coiffeurs, nous constituons l’humanité (…) ceux que le mort oublie ou consacre, et que la vie a oubliés sans les consacrer (274)
Le gouvernement du monde commence en nous-mêmes (…) Voir clair, c’est ne point agir ((275)
Mais la grande majorité est heureuse de vivre, et jouit de la vie sans s’embarrasser de tout cela (…) oui, indifférent à tout le reste, les hommes continuent à aimer et à digérer. Notre vitalité nous récupère et nous ranime. Nous enterrons nos morts une fois pour toutes. Nous subissons nos pertes en pure perte (278)
Je ne dors pas – J’entre existe (281)
S’il t’est impossible de vivre seul, c’est que tu es né esclave. Bien installé dans mon fauteuil, j’oublie la vie qui me pèse. Elle ne me blesse plus, sauf de m’avoir blessé (383)
Si je pense tout me parait absurde ; si je sens, tout me paraît étrange ; si je veux, ce qui veut est quelque chose d’étranger au fond de moi – (…) cette lassitude d’avoir été contraint de vivre (285)
L’homme antique ne connaissait pas l’objectivation de sa propre personnalité. Cela devait venir (…) dans le christianisme (288)
L’argent est beau parce qu’il libère (295)
Le monde appartient à ceux qui ne ressentent rien (…) or il y a deux choses qui entravent l’action : la sensibilité et la pensée analytique, qui n’est elle-même rien d’autre, en fin de compte, qu’une pensée douée de sensibilité (…) L‘exemple suprême de l’homme pratique (…) c’est le stratège (303)
Tout effort est un crime, parce que toute action est un rêve mort (310)
Je voudrais élaborer un code de ‘l’inertie pour les êtres supérieurs vivant dans nos sociétés modernes (314)
Personne, me semble-t-il, n’admet véritablement l’existence réelle des autres (317)
La douceur du passé ? C’est de nous le remémorer, et, ce faisant, de le rendre présent. Ce qu’il n’est pas et ne peut pas être ; l’absurdité, mon amour, l’absurdité – (…) Et surtout, comme je défends l’inutile et l’absurde, j’écris ce livre pour me mentir à moi-même, pour trahir ma propre théorie (330)
Je me suis aperçu que ce que je croyais être la solution du problème religieux revenait à résoudre une problème émotif en termes rationnels (332)
Je n’ai pas existé, j’ai été un autre, j’ai vécu sans penser (334)
En fin de compte, il reste cependant ce qui est resté d’hier et restera de demain : le désir insatiable, innombrable, d’être toujours le même et d’être toujours un autre (343)
Soyons chastes comme des ermites, purs comme des corps de rêve, résignés à tout cela comme des petites nonnes à demi folles (345)
Je vous dispense de comparaâitre dans l’idée que je me fais de vous (347)
Sois conscient : qu’exprimer, pour toi, ce soit mentir (349)
La vie est une hésitation entre une exclamation et une interrogation. Dans le doute, il y a un point final (375)
L’ennui est bien, réellement la sensation charnelle de la vacuité surabondante des choses (…) c’st aussi le dégoût d’autres monde, qu’ils existent ou non ; le malaise de devoir vivre, même en étant un autre (…) c’est la sensation physique du chaos, la sensation que le chaos est tout (…) c’est que dans tout ce qui esixste -ciel, terre, univers-, dans tout cela il n’y a que moi ! (381)
Créateur d’indifférences (389) – le plus grand empire sur soi, c’est l’indifférence envers soi-même en se jugeant, corps et âme, comme la demeure et le domaine où le destin a voulu que nous passions notre vie [428]
Les gens du peuple ne sont jamais humanitaires. L’élément fondamental chez eux est l’attention rigoureuse qu’ils portent à leurs intérêts et leur exclusions non moins rigoureuse, dans la mesure du possible des intérêts d’autrui (…) Exister c’est se renier (…) Vouloir, c’est ne pas pouvoir (392)
Je n’ai jamais réussi à être vivant de manière active (399)
Pouvoir me réincarner dans une pierre, dans un grain de poussière – mon âme en pleure de désir (402)
Heine a dit qu’après les grandes tragédies, on finit toujours par se moucher. En sa qualité de juif, et par conséquent d’universel, il a vu clairement la nature universelle de l’humanité (405)
Je gis ma vie. Et même en rêve, je suis incapable d’esquisser le geste de me lever, tant je suis dépouillé jusqu’à l’âme de savoir seulement faire un effort (412)
Jouer à cache-cache avec notre conscience de vivre (413)
Mon univers imaginaire a toujours été pour moi le seul monde véritable (415)
Un intrus / un étranger / quelqu’un du dehors / une sympathie toujours dénuée d’affection. Je suis d’une froideur communicative / personne ne s’est jamais attaché à moi / de toute façon, vivre me fait mal (429)
J’ai perdu à tout jamais la ferme certitude de la lucidité de ma propre lucidité (430)
Ne rien pouvoir ressentir avec naturel (431)
… qu’à côté de moi, se tenait toujours quelqu’un d’autre, qui était moi en fin de compte. On m’a toujours cru identique à moi-même (…) mais ce masque a finalement tendu la main et pris congé en riant (433)
Tout ce que j’ai écrit est grisâtre / mon empire d’arrière-cour / ces pages inutiles consacrées aux déchets et aux ordures / poursuivant mon livre stupide, les impressions journalières de mon inconviction en toute froideur (442)
L’ennui, c’est la maladie de se dire que rien, en fait, ne vaut la peine (445)
A quoi bon voyager ? A Madrid, à Berlin, en Perse, en Chine, à chacun des pôles, où serais-je sinon en moi-même, et enfermé dans mon type et mon genre de sensation ? (451)
Et puis, il existe tant de consolations ! (455)
J’étais aussi l’âme qui se refuse, et mon observation abstraite était encore, par elle-même, un refus (…) Prendre conscience de tout pour la première fois, non pas apocalyptiquement, comme une révélation du Mystère, mais directement, comme une floraison de Réalité (…) Où sont donc les vivants ? (458)
Mon isolement n’est pas une quête de bonheur (…) Perdu dans une torpeur de végétal fictif (…) je savoure sans amertume la conscience absurde de n’être rien, l’avant-goût de la mort et de la disparition (461).
Je n’ai jamais envisagé le suicide comme une solution parce que je hais la vie, précisément par amour pour elle. J’ai mis longtemps à m’apercevoir de ce malentendu du déplorable où je vis avec moi-même (…) j’ai tué ma volonté à force de l’analyser (462)
Rien d‘autre… un peu de soleil, un peu de bise, quelques arbres qui encadrent les lointains, l’envie d’être heureux, la mélancolie de voir passer les jours, la science toujours incertaine, et la vérité nous échappant toujours… Rien d’autre – non, rien d’autre… (471)
Je suis un homme pour qui le monde extérieur est une réalité intérieure. Je sens cela non pas métaphysiquement, mais avec les sens usuels qui me servent à capter le réel. Ma frivolité d’hier est cependant une nostalgie perpétuelle, qui ronge ma vie (476).
La littérature – ce mariage de l’art et de la pensée, cette réalisation qui ne vient pas souiller la réalité – m’apparaît comme le but vers lesquels devraient tendre tous les efforts de l’être humain, s’il était vraiment l’humain et pas une excroissance superflue de l’animal. Je crois que dire une chose, c’est lui garder toute sa vertu, et lui ôter son pouvoir terrifiant (… Se mouvoir c’est vivre ; se dire, c’est survivre (…) Le romancier c’est nous tous, et nous racontons lorsque nous voyons, parce que voir est un acte complexe, comme tout choses (482)
Je m’apaise enfin (…) je m’apaise, oui je m’apaise (…) je n’éprouve pas de l’âme, mais de la tranquillité (…) Coule, légère, ô vie, qu’on ne sent point (…) et laisse-moi oublier (…) Souviens-toi encore (…) que les Dieux sont venus après toi, et que les Dieux mêmes passent à leur tour (483)

Widergänger dit: à

Oui, je comprends DHH. Il nous avait aussi cité le cas d’une de ses amie de l’époque qui enseignait depuis belle lurette au lycée comme agrégée et qui fut elle aussi obligée de repasser l’agrégation. Lui ne l’a pas repassée parce que son poste de fac ne le nécessaitait pas. Donc il était devenu prof de fac titulaire sans avoir l’agrégation alors qu’il était entré à l’université avec l’agrégation…

boudegras dit: à

16 heure 20 : le JC de quel âge ?

Widergänger dit: à

DHH, c’est quand même marrant que vous l’ayez connu comme étudiant, cet André Eskenazi. Il avait un sale caractère mais ses cours était vraiment passionnants. Cours de traduction de l’ancien français et de vocabulaire, et cours de grammaire moderne. Je me souviens en particulier de cours de grammaire sur les Mémoires du Cardinal de Retz qui étaient vraiment passionnants.

Widergänger dit: à

Janssen, vous ne pouvez pas nous infliger des commentaires aussi longs ! Personne ne les lit, enfin ! C’est insensé !

JC..... dit: à

Dans mes bras, JJJ !

Quelqu’un qui aime le Livre de l’Intranquillité de Pessoa ne peut pas être foncièrement mauvais, contrairement aux apparences …

Oui ! Vivre, c’est ne pas penser

Widergänger dit: à

C’est en plus inintéressant au possible de citer Pessoa de cette manière !

boudegras dit: à

16 heures 36 : « vivre, ce n’est pas penser »… la preuve à chaque instant avec toi, JC 93/53/3

Pablo75 dit: à

« Widergänger dit: 14 novembre 2016 à 16 h 34 min
Janssen, vous ne pouvez pas nous infliger des commentaires aussi longs ! Personne ne les lit, enfin ! C’est insensé !

Widergänger dit: 14 novembre 2016 à 16 h 39 min
C’est en plus inintéressant au possible de citer Pessoa de cette manière ! »

C’est FOU: le type qui pollue ce blog depuis des années avec ses réflexions de cinglé, ses plagiats, ses mensonges et ses délires OSE reprocher à quelqu’un de citer abondamment ce chef-d’oeuvre du XXe siècle qui est « Le Livre de intranquillité » de Pessoa !!

On croit rêver !

Mais jusqu’où arrivera la folie cynique de ce type? Elle n’a pas de bornes?

(Merci Janssen J-J)

rose dit: à

Je l’ai acheté. Pas encore ouvert. Gros bouquin.
vous l’avez mis deux fois JJJ.
je l’ai lu une en entier.
merci

bof dit: à

ce que j’aime chez Pesssoa c’est son humour

bof dit: à

allez ça va remonter le moral à wgg:
Ecrire c’est oublier. La littérature est encore la manière la plus agréables d’ignorer la vie

bof dit: à

Au JJJ transfuge de chez PE, je lis le livre de l’intranquillité depuis 1999 et pourtant je ne trouve pas grâce au yeux de wgg,
Cela dit comme je disais plus bas je trouve qu’il est quand même totalement dénué d’humour le fernando
https://www.youtube.com/watch?v=ERYY8GJ-i0I

Widergänger dit: à

Les mémoires c’est oublier ? Encore une de ses boferies favorites…

Janssen J-J dit: à

@16.36 J’aurais jamais imaginé provoquer un tel enthousiasme de votre part, JC. Mais attention au malentendu, si vous n’avez retenu que cette variation du LI, je crains que vous n’ayiez pas tiré des multiples développements liés à l’incompatibilité vivre/penser, la conclusion à laquelle je suis arrivé pour ma part. Si l’un des deux verbes du couple semble exclusif ou incompatible avec l’autre, alors Pessoa a fait le choix de penser, car il n’a pas eu le choix de vivre. Et vous, JC, en croyant avoir fait l’inverse, je crois sincèrement que vous n’avez fait que vous leurrer depuis votre venue au monde de pq et dans vos interventions sur sur la rdl, qui ne sont que de la frime et de la provoc à 3 sous… tout, sauf de la vie, sauf de la pensée.
Quant aux furieuses hemmorroïdes démangeantes de wgg @16.34 et 16.39, personne ne l’a jamais obligé à lire des extraits de LI déjà feuilletés (sic) dans le texte dès 1975. Mais pourquoi ne l’avoir pas fait plus tôt, de 1933 à 1935 ? en fulminant sur les épaules de Bernardo lui-même, pendant que vous y étiez ? Croyez-vous qu’on vous lise encore ici de long en large vos billevesées ?… Roman ibérique furieux en panne, d’où rage ô désespoir, ô besoin d’en découdre au moindre chiffon rouge ! Scusi…, vous êtes vraiment un pauvre gars qui ne se fait du mal qu’à lui-même, mais on s’en b… un peu la batte de bb, tant que vous en faites pas aux autres.

bof dit: à

L.i (116) page 142:
« Ecrire c’est oublier. La littérature est encore la manière la plus agréables d’ignorer la vie……….. »
vlà qu’il insulte Pessoa le bougre, sa bêtise n’a plus de limites

Widergänger dit: à

Ta boferie te perdra. Ignorer la vie n’a rien à voir avec oublier. Tu lis sans comprendre ce que tu lis tellement t’es bof !

Janssen J-J dit: à

@17.11 Pas d’humour dévastateur chez Fernando P. alias D. Soares, aide-comptable ? Vous plaisantez, monsieur Tanner !?… Un exemple entre dix : (LI, 475) « Le vicomte de Chateaubriand ici, en train de faire des comptes ! Monsieur le procureur Amiel ici, perché sur un tabouret bien réel ! Monsieur le comte Alfred de Vigny ici, expédiant les marchandises du magasin Grandelas ! Senancour ici, rue des Douradores ! »
etc, etc…
@16.59 pas compris : « vous l’avez mis deux fois »

Nicolas dit: à

Si je puis me permettre il faut lire tous les avatars de Pessoa et là c’est encore plus ouf.

Et Alda Merini
Ma poésie est vive comme le feu,
elle glisse entre mes doigts comme un rosaire.
Je ne prie pas, car je suis un poète de la disgrâce
qui tait parfois le travail d’une naissance d’entre les heures,
je suis le poète qui crie et joue avec ses cris,
je suis le poète qui chante et ne trouve pas ses mots,
je suis la paille sèche où vient battre le son,
je suis la berceuse qui fait pleurer les enfants,
je suis la vanité qui se laisse chuter,
le manteau de métal d’une longue prière
d’un vieux deuil du passé et qui est sans lumière.

Janssen J-J dit: à

Je crois savoir que Jean Echenoz est parti respirer aux Indes en vue du tournage d’un nouveau roman dénonçant une pollution atmosphérique française risquant de gangrener la Suisse.

Jean dit: à

Jean Echenoz respire mieux et plus librement en Inde (qu’en France ?)

I feel that I breathe better and freer here than I do anywhere else. There is always a feeling of familiarity to this land, », déclare Echenoz à un journaliste indien.

Ah, c’est bien. Voilà une intelligente leçon de vie à proposer à tous les p’tits descndants de leurs ancêtres les Gogos, si niaisement fiers de l’être. Ôtez-moi ce béret de la tête et cette baguette du cul et apprenez à respirer comme les Indiens, à bouger comme eux, à marcher comme eux, à vous accroupir comme eux, à regarder comme eux. Evadez-vous un peu de votre formatage hexagonal. Et après la respiration à l’indienne, ce ne sont pas les façons de respirer, de marcher, de se poser, de regarder qui manquent sur cette terre. Soyons cosmopolites (autrement dit : citoyens du monde).

bof dit: à

anssen J-J dit: 14 novembre 2016 à 17 h 31 min

@17.11
a ce niveau d’humour effectivement!!!
je m’apprêtais à citer le (475)
« Qu’est ce qui vous fait rire’ m’a demandé sans penser à mal, la voix de Moreira depuis l’intervalle entre les deux étagères de la cloison de séparation.
« C’est que je confondais deux noms…. » et j’ai calmé mes poumons tout en parlant.
« ah » a répliqué brièvement Moreira, et une paix poussiéreuse est redescendue sur le bureau et sur moi aussi »
j’étais tellement écroulé de rire que je n’ai pas pu vous répondre plus tôt.
Vous êtes un inconditionnel de jacques tati, j’imagine

Janssen J-J dit: à

@16.59 Oh oui, rose, désolé, et grand merci, je n’avais pas fait attention. (Tu m’étonnes que le wgg ait trouvé ça un peu longuet). Il y a eu un copié collé 2 fois par inadvertance à partir d’un fichier propre, saisi au fil de ma lecture… Je ne sais pas si le robot peut en enlever la moitié pour faire plus de place à la « pensée wgg » ? 😉

Pablo75 dit: à

« Jean Echenoz respire mieux et plus librement en Inde (qu’en France ?). »

C’est normal, l’Inde étant le pays du Yoga (et son pranayama).

Jean dit: à

Jean Echenoz respire mieux et plus librement en Inde (qu’en France ?)

Sûr que le plus efficace remède pour nous guérir de notre peur des migrants, c’est d’apprendre à devenir migrants nous-mêmes. Un éléphant migrant, ça ne trump pas énormément.

bof dit: à

bon fini de rigoler, ce matin qu’il pleuve qu’il vente tu vas sur la RDL pour voir combien de temps il faut pour faire partie de la famille.
C’est simple à 11h30 le jazzman reconnu de Porquerolles m’insultait; à 12 45 WGG menaçait de me dénoncer à la cour pénale internationale de la haye pour une photo bidonnée de Capa. et à 17 h je découvrais grâce à jjj dit le croisicais de charme l’humour de Fernando: j’étais dans « plus belle la vie! »

Janssen J-J dit: à

17.40 Oui, on pense parfois à j. Tati, mais dans le désopilant extrait que vous avez relevé, j’ai irrésistiblement pensé à un bartleby qui aurait eu de l’humour et préféré ne pas… en avoir…, devant monsieur Moreira. Je me suis d’ailleurs demandé si Pessoa avait jamais eu en tête le personnage de Melville. Il nous faudrait des spécialistes…, mais non, pourquoi enlever la magie et le mystère du LI ?
Tiens… pendant qu’on y est, ce terme d’intranquillité a toujours été d’une traduction problématique en français, quoiqu’on ait fini par l’adopter. Mais ce n’est en rien un néologisme de circonstance. On vient de me faire remarquer qu’on le trouve chez notre Henri Michaux, dans un poème envoyé à Paulhan, pour dire cette rare impossibilité à trouver le repos en soi. « J’ai mes auteurs de chevet. Les siècles me les ont légués : les siècles de mon attente, les siècles de mes découragements, les siècles de mon indéfinie, de mon inétouffable espérance les ont faits. Et maintenant ils sont là, intranquillement installés sur ma table de grande nuit » (dans la foulée de Mes statues).

Janssen J-J dit: à

@ le « croisicais » ?… c’est quoi, c’te bête là ? (le croisé, sur la route de Lisbonne à Cascais ?)

Pablo75 dit: à

@ Janssen J-J

« Tiens… pendant qu’on y est, ce terme d’intranquillité a toujours été d’une traduction problématique en français ».

Le mot français pour « desassossego » n’est pas bon. En espagnol on a la chance d’avoir le même qu’en portugais, « desasosiego », qui est un très bon mot, et beau en plus – comme son contraire « sosiego » (qui veut dire calme). « Desasosiego » c’est plus « non-calme » qu’ « intranquillité » (si on me permet d’encu… des mouches sémantiques à cette heure-ci de la journée). « Intranquillité », c’est plus fort que « desasosiego », qui est un état de malaise diffus.

rose dit: à

Vous vous aimez comme vous baisez : mal. Haineuse ment.

Le robot ne peut rien faire. Pierre Assouline pourrait la faire si vous lui demandiez. Effectivement en doublet c’est très très long.

Ai retrouvé en nettoyant ma messagerie un commentaire de Martine Rousseau me houspillant par mail pour le même motif que Pierre Assouline ce matin. Soudainement, mon assimilation mentale à la judéité lorsque je souffre me semble suspecte. Je suis chrétienne et bien chrétienne.

Phil dit: à

oui Pablo, les traductions ne valent pas un clou. vous imaginez le fado chanté en français ? Baroz, vous causez portugais ?

rose dit: à

Non calme.c’est agité.
Autant se rapprocher des termes marins

Mer calme à
Peu agitée
Agitée
Très agitée
Tourmente (d’où le tourmentin)
Tempête (d’où la Fortune de mer)
Ouragan
Cyclone

Dans les deux derniers cas de figure, s’amarrer dans un port est ce qu’on a de mieux à faire.

christiane dit: à

@JansenJJ
Diable, votre enthousiasme pour « Le livre de l’Intranquillité » a été tel que vous avez, ici, collé le commentaire le plus long de vos passages sur la RDL !
C’est un livre immense mais qui s’ouvre et se lit différemment pour chaque lecteur. Le mien est souligné, c’est ma façon de repérer les passages essentiels. J’ouvre une page aimée et elle me suffit.
Il est étrange de coupler l’évocation de ce livre sous ce billet tout entier empli de la vie, de la lutte, du sourire d’un homme et… de sa gravité. Avec, en amont ce visage nimbé des tons flamboyants d’un coucher de soleil qui m’évoque « L’île des Morts » d’Arnold Böcklin. (La barque de Charon y conduit pour un dernier voyage, vers son tombeau, celui-là qui a quitté les rivages de la vie.)
Ce billet installe tant de silence…
Dans ce livre que vous avez choisi, il y a dans « les grands textes » réunis dans les cent dernières pages (I.I), une phrase que je retiens pour saluer Malek Chebel : « Je détache la vie de moi et la mets de côté, comme un vêtement trop étroit (…), loin des routes(…) pour une entrée dans une vaste cité finale… »

bof dit: à

intranquillité n’est même pas dans TLFI! que fait WGG?

rose dit: à

S’il y a un port. Une anse. Une crique. Espère vivement que Mâle, Salamalekoum, a trouvé son port et que son entourage va assumer le deuil qui l’attend entouré d’affection et de solidarité.

Le mail avec MR date d’il y a plusieurs années.

rose dit: à

Malek Chebel
correcteur ignare et automatique.

Widergänger dit: à

Ben wgg, y te dit bof !

Jibé dit: à

Rarement une ville aura fait corps avec un poète comme Lisbonne avec Pessoa. Pessoa de Lisboa, que l’on peut traduire en français, tout en respectant la rime, par Personne de Lisbonne, est désormais omniprésent aux quatre coins de la ville. Sans même en avoir entendu parler auparavant et encore moins l’avoir lu, le « touriste »* d’aujourd’hui, pressenti avant terme par ce poète visionnaire, ne peut pas le rater ! Sa statue en bronze le représente assis devant le café A Brasileira, divers portraits de lui sont reproduits sur les azulejos de la station Alto dos Moinhos du métro de Lisbonne, son image est reproduite à l’infini sur les moindres objets des boutiques de souvenirs ou les T-shirts et sa dépouille, enfin, a été transférée en 1985 au monastère des Hiéronymites, le Panthéon portugais, en compagnie de celles de Vasco de Gama et de Camoens ! Inimaginable destin que celui de ce modeste employé de commerce, introverti et rêveur, saturé de cigarettes et d’alcool, mort à quarante-sept ans. Ayant peu publié de son vivant, signant ses œuvres de noms d’emprunt attribués à des personnages de style et de caractères différents, les célèbres hétéronymes inventés par lui, Pessoa laissa une malle remplie de manuscrits, source inépuisable de publications posthumes.
Au point que les poètes portugais qui sont venus après doivent se positionner par rapport à lui ! Le poète António Ramos Rosa (1924-2013), affirmait que tous les poètes contemporains avaient lu Pessoa, mais qu’aucun d’eux n’avaient reçu la moindre influence de cet univers poétique. Moins catégorique que son confrère, Nuno Júdice pense, pour sa part, que : « l’influence de Pessoa se voit dans le fait que l’on ne la voit pas. »

*ainsi qu’il désigne le lecteur de son incontournable guide de « Lisbonne », publié plusieurs décennies après sa mort.

Bloom dit: à

La pauvreté de l’article (?) du Times of India sur Echenoz semble justifier l’organisation d’ateliers de réflexion sur le journalisme littéraire que nous comptons mettre en place l’an prochain.
1/3 des enfants de Delhi, ville la plus polluée au monde, souffrent de troubles respiratoires (bronchiolite, asthme) ou de conjonctivite; Jean Echenoz, lui, y respire mieux…Du pain béni pour les médias indiens.
Question: l’ont-ils payé?

Bloom dit: à

Joyce et Dublin, Baroz, fusion encore plus forte qu’elle se fait in absentia…!

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…Oui,!…Alors quoi,!…

…y a t’il encore des metteurs en scènes , des cinéastes, des vrais,!…pourquoi, déjà,…

…nous chapeautez nos affluents d’esprits,!…

…non, il n’y a plus d’entrain,!…vivifier les évènements, les actualités, les jeux,!…

…un monde techniques, sans vie(s),…

…des globalistes du chiffre, aux commandes, la liberté, façon  » paradis fiscaux  » aux ouailles,!…

…les horreurs du temps du travail sur fiches,!…c’est loin tout çà,!…
…Oui, mais çà vote encore,!…du chiffre  » mal aimé « ,!…
…la tangente , l’escrime à son nombrilisme à sauvegarder, mes 007,….

…on veux votre peau,!…et la mienne, sachons le bien,!…
…restons en garde, mes seigneurs,!…dormons d’un œil,!…assoupli,!…vivons célibataire, et à nos cuisines et menu,!…
…Ah,!Ah,!…
…déjà, chercher le bon air, sans avions, du matin au soir,!…Ah,!Ah,!…
…du pétrole sans odeurs,!…t’a fleur à se dégueulez dessus,!…
…du français,!…qui broie tout le savoir de l’univers,!…
…que reste t’ils aux Dieux,!…t’a peau sur le dos,!…
…suivants,!…
…sauvons le nombriliste, égoïste,!…l’homme libre,!…of course,!…
…l’or de vivre sa vie, dans tout les milieux,!…
…etc,!…un mariage à vingt,!…qui est la mariée,!…
…le pape à ses druides,!…le gui au cul,!…
…etc,!…

Bloom dit: à

S’ils l’ont payé, avec quel argent, car les billets de 500 et 1000 roupies sont démonétisés depuis mardi dernier, soi-disant pour lutter contre la corruption & la contrefaçon (1/3 des billets) & le terrorisme. Résultat, les gens, les petites gens surtout (environ 450 millions de personnes), font la queue tous les jours devant les banques pour changer maximum 4000 roupies….les distributeurs ne délivrent plus que 2000 rs par jour…
Qu’on se rassure, le parti du 1er ministre, avait déposé 600 crores en cash la veille de la grande manip….
Il n’y a pas qu’Echenoz qui respire mieux en Inde, certains escrocs aussi…le petit peuple, lui, fait la queue sous le soleil pour échanger peanuts.

chantal dit: à

janssen jjj c’est interpellant votre doublon, tant de précision dans l’extrait et un trouble au moment d’envoyer ?

Où que j’aille / il pleut, aussi
Dans une alimentation portugaise
Une morue découpée dans son sel
M’a tendu les bras
Ce soir je la dissous dans l’eau
Et mes regrets, d’oignons piquent mes yeux

Bloom dit: à

Un crore = 10 000 000 roupies / 600 crores = 6 000 000 000 Roupies =
83 000 0000 d’euros

Pablo75 dit: à

À propos de traductions, la première qui a été publiée du « Livro do desassossego » c’est l’espagnole (en 1984), faite par le grand spécialiste espagnol de Pessoa et poète(médiocre) Ángel Crespo (1926-1995), qui avait déjà traduit une anthologie de sa poésie. D’ailleurs, lui il a ordonné les textes de façon différente à la première édition portugaise, qui était, paraît-il, assez bordélique. Et c’est son ordre que les éditions portugaises suivantes ont adopté, jusqu’à l’arrivée d’autres éditions encore différentes, une vingtaine en tout, dont 3 importantes: celles de Sobral Cunha (1997), Richard Zenith (1998) et Jerónimo Pizarro (2010).

La traduction de Crespo, que j’ai lu à sa sortie, offerte par un de mes frères qui connaissait mon admiration pour Pessoa (j’ai eu à la Fac un ami portugais fanatique de lui – d’ailleurs Pessoa était beaucoup plus connu en Espagne à l’époque qu’en France), ne m’a pas plu du tout (comme déjà celle de son anthologie poétique), l’espagnol de Crespo n’étant pas très « élégant » pour le dire d’une façon polie. Quand la traduction française est sortie, je l’ai lue et j’ai trouvé que Pessoa passait bien mieux dans cette langue (y compris sa poésie, d’ailleurs) qu’en espagnol.

Maintenant, il y a au moins trois autres traductions en espagnol publiées en Espagne (parce qu’il y en a peut-être d’autres en Amérique Latine – mais là-bas, pas la peine de regarder): celles de Perfecto Cuadrado Fernández (Acantilado, 2002), Manuel Moya (Baile del Sol, 2010 et Alianza -poche-, 2016) et Antonio Sáez Delgado (Pre-textos, 2014).

chantal dit: à

merci la vie, la lune m’ayant toujours organiquement influencée, je vais sortir le nez de ma lucarne 😉

OZYMANDIAS dit: à

Il faut lire  » UNE MALLE PLEINE DE GENS » d’ANTONIO TABUCCHI, pour aimer encore plus Fernando Pessoa.

Antonio Tabbuchi parle de Fernando Pessoa :

 » Après la formation française est arrivé pour moi le moment du Portugal, bien qu’étrangement j’aie entamé la découverte de la littérature portugaise à Paris.
En effet, à la fin de mon séjour, en me dirigeant vers la Gare de Lyon pour retourner en Italie, j’ai acheté chez un bouquiniste une plaquette d’un auteur qui m’était totalement inconnu: Fernando Pessoa. Cette plaquette était la traduction française de Tabacaria (Bureau de tabac), que Pessoa avait signé sous le nom d’un de ses hétéronymes, Alvaro de Campos; la traduction, par ailleurs magnifique, était de Pierre Hourcade. Hourcade a été le premier traducteur de Pessoa à l’étranger. Il était attaché culturel à l’ambassade française, et il avait eu l’occasion de connaître Pessoa dans les années ’30. Donc j’ai lu ce poème pendant le voyage de retour en Italie, et ce fut une découverte d’une telle force que je décidai aussitôt d’apprendre le portugais: je me suis dit: « s’il y a un poète qui a écrit un poème si magnifique, il faut que j’apprenne sa langue. »

« Le poème de Pessoa est surtout un poème sur le regard, sur l’acte de regarder. C’est un poème phénoménologique, qui anticipe, déjà dans les années 30, la phénoménologie de Merleau-Ponty et des autres philosophes français des années suivantes. Pessoa, dans ce poème, s’interroge sur le statut de réalité de ce qu’on voit à l’extérieur et de ce qu’on ressent à l’intérieur. C’est là le coeur de son interrogation poétique. Vous pouvez imaginer quelle découverte cela a été pour moi, habitué à une poésie italienne très lyrique, très individualiste, que je n’aimais pas du tout. C’est aussi un poème extrêmement théâtral, qui garde des échos très forts de la littérature dramatique, au point qu’on pourrait très bien le réciter au théâtre. C’est aussi une poésie narrative, le récit d’une heure ou deux passées à la fenêtre. A cette époque-là aucun poète italien n’était capable de raconter d’une façon si forte: tout le monde se bornait à sangloter sur ses maux d’amour. Il y a aussi dans ce poème une démarche philosophique très radicale, mais qui en même temps n’alourdit pas du tout les intonations plus purement poétiques. Bref, après cette découverte, je commençai tout de suite à étudier la langue portugaise, à l’université de Pise, sous la direction de Luciana Stegagno Picchio. A la fin de l’année, je suis parti avec une bourse pour le Portugal. Là, j’ai connu des intellectuels, des écrivains, tout un monde extrêmement vivant en dépit de la situation très difficile du pays, écrasé par la dictature de Salazar. Les écrivains étaient obligés de vivre d’une façon presque clandestine, ils étaient poursuivis par la censure, certains d’entre eux étaient enfermés pour raisons politiques. Je ressentais une grande solidarité pour ces artistes oubliés par le reste de l’Europe. Mais mon lien avec ce pays fut un lien en même temps humain et intellectuel. »

Jean Langoncet dit: à

Widergänger dit: 14 novembre 2016 à 14 h 11 min
Gilles écoutez les deux vidéos de youtube que j’ai mis en ligne. Elle vous expliqueront les choses mieux que je ne pourrai jamais le faire. Et par un responsable musulman associatif de première main. Ecoutez ce qu’il dit.

Entendu des propos critiques sur l’intéressé, l’imam Oubrou, tenus par des gens de droite très à droite : « il cache son jeu » … Rien d’étonnant.Le protagoniste donné en lien m’apparaît un rhétoricien et manipulateur bas de gamme ; ce qui oppose les associations de quartier dans leur course à obtenir des deniers publics et exercer un pouvoir local, sous tous couverts

Gilles dit: à

WGG 14.11 merci ,je regarderai .ca me parait enorme.Si les allegations sont vraies je tombe de haut!!!!
Je viens de lire sur RDC que le billet d’Annelise demain est sur l’ecole et les enseignants en Seine St Denis? ca va chauffer

hamlet dit: à

merci passou pour cet article.
c’est un très bel article sur cette maladie qui effectivement fait de gros ravages.
si je eux me permettre une petite critique, je trouve dommage que vous n’insistiez pas plus dans votre article sur tous ces chercheurs, qui aujourd’hui, travaillent dans de bien piètres conditions pour arriver à vaincre ce fléau !
on peut d’ailleurs faire des dons, là encore vous auriez pu mettre un lien pour que vos intervenants sachent où s’adresser pour faire des dons pour la recherche médicale.
sinon comme article sur ce fléau c’est très bien.

Delaporte dit: à

Quand j’étais jeune, Pessoa n’était pas encore tout à fait connu, sauf des connaisseurs, notamment pour le poème « Bureau de tabac ». C’était quelques pages vraiment immortelles, que je relis encore avec plaisir. Par contre, je n’ai pas eu le courage de m’atteler au « Livre de l’intranquillité », très en vogue chez les bobos depuis qu’une malheureuse mode est venue frapper le poète anonyme.

bernbard dit: à

Pablo
Octavio Paz a traduit du Pessoa

hamlet dit: à

vos intervenants sont une fois de plus complètement à côté de la plaque : vous écrivez un article sur la recherche médiclae et ils parlent d’Echenoz !
c’est n’importe quoi.
quelqu’un peut m’expliquer ce qu’Echenoz vient faire dans cette histoire ?
qu’est-ce qu’on en a à cirer qu’il respire bien parce qu’il ne porte pas de cravate ?
désolé mais il y en a d’autres qui respire bien avec une cravate, et d’autre mal sans !

Nicolas dit: à

Le bureau de tabac c’est aussi puissant que Burnt Norton dans le jardin de roses de T.S Eliot
Le temps présent et le temps passé
Sont tout deux présents peut être dans le temps futur
Et le temps futur contenu dans le passé.
Si tout temps est éternellement présent
Tout temps est irrémissible.
Ce qui aurait pu être est une abstraction
Qui ne demeure un perpétuel possible
Que dans un monde de spéculation.
Ce qui aurait pu être et ce qui a été
Tendent vers une seule fin, qui est toujours présente.
Des pas résonnent en écho dans la mémoire
Le long du corridor que nous n’avons pas pris
Vers la porte que nous n’avons jamais ouverte
Sur le jardin des roses. Mes paroles font écho
Ainsi, dans votre esprit….

Footfalls echo in the memory
Down the passage wich we did not take
Towards the door we never opened
Into the rose-garden….

Jibé dit: à

Oui, OZYMANDIAS à 19 h 17 min. Connaissez-vous « Les trois derniers jours de Fernando Pessoa. Un délire » d’Antonio Tabucchi. Il y met en scène les dernières rencontres entre le poète et ses principaux hétéronymes : autant d’ultimes adieux terrestre et de rendez-vous pour l’éternité ! A l’issue de ce subtil récit, il dresse un court portrait de Pessoa, sans oublier les diverses facettes de sa personnalité éclatée et, finalement, réunifiée. Nous permettant ainsi de répondre, partiellement, à la question : « Mais qui était donc Fernando Pessoa ? »

hamlet dit: à

l’Islam interdit le porc de la cravate.
le porc et la cravate.

alors que comme le dit Echenoz dans cet article qui restera dans toutes les mémoires, l’Islam n’a jamais interdit l’élevage des cochons d’Inde à Calcutta. c’est même ce qu’on appelle l’Islam des lumières…

Jibé dit: à

Extrait !

« Fernando Pessoa

Fernando António Nogueira Pessoa est né le 13 juin 1888 à Lisbonne. Il était le fils de Magdalena Pinheiro Nogueira et de Joachim de Seabra Pessoa, critique musical dans un journal de la ville. Son père, malade de tuberculose, mourut quand Fernando Pessoa avait cinq ans. Sa grand-mère paternelle, Dionisia, était atteinte d’une grave forme de folie et mourut dans un asile d’aliénés. En 1895, il alla vivre en Afrique du Sud, à Durban, parce que sa mère s’était remariée avec le consul du Portugal en Afrique du Sud. Il fit toute sa scolarité en anglais. Il revint au Portugal pour s’inscrire à l’université, mais ne poursuivit pas ses études. Il a toujours vécu à Lisbonne. Le 8 mars 1914 apparut son premier hétéronyme, Alberto Caero, auquel succédèrent Ricardo Reis et Alvaro de Campos. Les hétéronymes étaient d’ « autres que lui », des voix qui parlaient en lui et qui eurent une vie autonome et une biographie. Il inventa toutes les avant-gardes portugaises. Il vécut toujours dans de modestes pensions ou dans des chambres en location. Il connut un seul amour dans sa vie, Ophélia Queiroz, employée comme dactylo dans la maison d’import-export dans laquelle il travaillait. Ce fut un amour intense et court. Il ne publia au cours de sa vie que dans des revues. Le seul volume publié avant sa mort est une plaquette intitulée Message, une histoire ésotérique du Portugal. Il mourut le 30 novembre 1935 à l’hôpital Saint-Louis-des-Français à Lisbonne, à la suite d’une crise hépatique, probablement causée par l’abus d’alcool. »

Janssen J-J dit: à

19.00 « c’est interpellant votre doublon, tant de précision dans l’extrait et un trouble au moment d’envoyer ? »
Oui…, et sans aucun doute, l’un explique l’autre. A ma place, Pessoa n’aurait jamais appuyé sur le bouton par crainte d’un acte traçant irréversible. Le sentiment de ce geste vaniteux aurait tué toute envie de vouloir convaincre de quoi que ce soit, à supposer qu’il y aurait même songé. Rien à voir avec de l’introversion, de la pudeur ou de la honte. Quand on pense à la façon dont il évoque le journal d’Amiel qui le transperce de part en part, voilà ce qui nous arrive à la lecture de certaines des pages de l’intranquillité, le temps est venu de le dire. Mais comment s’en expliquer à des inconnu-es et pourquoi le faire, nous qui ne sommes assurément que des grouillots nains déambulants, enstupidifiés devant les effigies et autres supports mercantiles du bonhomme, aujourd’hui ? Comment peut-on aller visiter Lisbonne et écrire des guides à ce sujet ?

Chaloux dit: à

« toute la nuit avec d’autres étudiants qui occupaient d’autres chambres, dont une ravissante étudiante portugais qui est tombé amoureuse de moi… »

Finalement, c’était un homme ou une femme, cette « étudiante portugais »?

Quant à « l’amour me souriait », ça m’a bien fait sourire aussi.

Chaloux dit: à

Je crois que ce qui m’a le plus impressionné chez Pessoa, c’est le poème sur le Tage.

Jibé dit: à

Portraits des principaux hétéronymes.

« Alvaro de Campos

Alvaro de Campos naquit à Tavira, dans l’Algarve, le 15 octobre 1890. Il reçut à Glasgow le diplôme d’ingénieur naval. Il vécut à Lisbonne sans exercer sa profession. Il entreprit un voyage en Orient, sur un transatlantique, auquel il dédia son petit poème Opiarium. Il fut décadent, futuriste, avant-gardiste, nihiliste. En 1928, il écrivit la plus belle poésie du siècle, Bureau de tabac. Il connut un amour homosexuel et entra dans la vie de Pessoa au point de gâcher ses fiançailles avec Ophélia. Grand, les cheveux noirs et lisses partagés par une raie de côté, impeccable et un peu snob, portant monocle, Campos était la figure typique d’un certain avant-gardisme de l’époque, bourgeois et anti-bourgeois, raffiné et provocateur, impulsif, névrotique et angoissé. Il mourut à Lisbonne le 30 novembre 1935, le même jour et la même année que Pessoa.

Alberto Caeiro

Alberto Caeiro da Silva, maître de Fernando Pessoa et de tous les hétéronymes, est né à Lisbonne en 1889 et mourut en province en 1915, tuberculeux comme le père de Pessoa. Il passa sa brève existence dans un village du Ribatejo, dans la maison d’une vieille grand-tante chez laquelle il s’était retiré à cause de sa santé fragile. Il n’y a pas beaucoup de choses à dire sur la biographie de cet homme solitaire et contemplatif qui mena une existence éloignée de tout tapage. Pessoa le décrit comme un homme blond, pâle, aux yeux bleus, de taille moyenne. Il écrivit des poésies apparemment élégiaques et ingénues. En réalité, Caeiro est un œil qui regarde, un prédécesseur de la phénoménologie qui allait surgir en Europe quelques décennies plus tard.

Ricardo Reis

Ricardo Reis est né à Oporto le 19 septembre 1887 et fut élevé dans un collège de jésuites. Il était médecin, mais nous ne savons pas s’il se servit de sa profession pour vivre. Après l’instauration de la République portugaise, il se retira en exil au Brésil à cause de ses idées monarchistes. Il fut un poète sensiste, matérialiste et néoclassique. Il subit l’influence de Walter Pater et du classicisme abstrait et distant qui fascina certains naturalistes et homme de sciences anglo-saxons de la fin du siècle.

Bernardo Soares

Nous ne connaissons pas sa date de naissance ni celle de sa mort. Il mena une vie très modeste. Il était « aide-comptable » dans la ville de Lisbonne, dans une maison d’import-export de tissus. Il a toujours rêvé de Samarcande. C’est l’auteur d’un journal lyrique et métaphysique qu’il intitula Le livre de l’Intranquillité. Pessoa le connut dans un petit restaurant qui s’appelait « Pessoa » et c’est en dînant que Bernardo Soares lui racontait son projet littéraire et ses rêves.

António Mora

Le philosophe António Mora, auteur de ce Retour des dieux qui allait constituer le grand livre du néopaganisme portugais, finit ses jours dans la clinique psychiatrique de Cascais. C’est justement dans cette clinique psychiatrique que Pessoa connut António Mora. Grand, imposant, le regard vif et la barbe blanche, António Mora récita à Pessoa le début de la lamentation de Prométhée tirée de la tragédie d’Eschyle. Et ce fut en cette circonstance que le vieux philosophe confia ses manuscrits à Pessoa. »
(« Les trois derniers jours de Fernando Pessoa. Un délire », traduit de l’italien par Jean-Paul Manganaro, éditions du Seuil, 1994.)

Phil dit: à

Dear baroz, le prestigieux blog à passou corrige votre goût des portugais, ça va douiller à l’arrivée

Phil dit: à

Le seul prix littéraire qu’a reçu Pessoa de son vivant au Portugal le fut par Salazar. Ça va déboulonner votre éditeur, baroz.

oursivi dit: à

Très bien écrit PA.
Sans gras ni gravité superflus.

La mort de Meddeb m’avait fort attristé, ayant souvent goûté son érudition qui ajoutait la flamboyance du conte à la précision de l’intellectuel, même si l’avais trouvé quelques fois maladroit face à la rouerie très fine de Ramadan, perdant alors des points au camp de la raison, celle qui dissocie croyance et réel, islam politique et islam spirituel.

Les prises de position de Chebel méritent notre respect.

AO

In Mem, Robert Vaughn s’est aussi fait la malle, au moment où la Cinémathèque rend hommage au grand Lalo et à ses Bullit…

oursivi dit: à

Phil dit: 14 novembre 2016 à 20 h 21 min

Il y a sept ans déjà, lors d’une balade dans Lisbonne, me sachant pas très loin de « son » musée, de Pessoa, j’en demandais le chemin à un policier. Très poliment, celui-ci me déclara ne pas le connaître…
La visite de son ex maison totalement transformée m’a, pour dire le moins, totalement laissé sur ma faim.
Plus rien ne subsistait des parfums d’alors, que ses livres charrient. C’était un « à la manière de ».
Triste.

AO

Pablo75 dit: à

@ bernbard

Oui, Octavio Paz a fait une petite anthologie de la poésie de Pessoa (avec une préface), publiée en 1962 – livre que je ne connais pas et que je n’ai jamais vu (on se demande pourquoi il n’est pas réédité). Paz est l’un des premiers écrivains en espagnol qui a écrit sur Pessoa. Le premier texte que j’ai lu sur lui c’était l’un des siens, publié, je crois, dans son livre « Los signos en rotación y otros ensayos ».

Sant'Angelo Giovanni dit: à


..hamlet,!…à 19 h 45 min,…quoique nous ne nous connaissons pas,!…

…à la longue, en lisant, toutes les interdictions liés à l’Islam,!…
…c’est, quand même trop lier,…aux masques du pouvoir commercial,!…

…sur l’Inde, j’ai aussi, lu,!…qu’il est normalement interdit par l’islam,!…de porter de l’or,!…pour les musulmans,!…

…un calcul,!…des mariages moins onéreux,!…pour aimer sa belle,  » au bois dormant de longue date « ,!…
…et l’Imam, avec plus d’or, à manipuler,!…
…le porc, de la viande trop facile, façon reproduction, le vin, pour l’exportation,!…
…et, les gens boivent du vinaigre et sirops à thé,!…
…Oui,!…çà fait blanquette de veaux aux firmaments soumis,!…Ah,!Ah,!,!…

…au fond, l’islam,!…une mafia de combinard d’oseilles,!…avec des courbettes,!…je suis soumis et soumettrais à mon tour,!…Ave César,!…au cul-te,!…
…l’église, comme lois à s’y soumettre,!…

…comme dirait, autrement,!…
…avec d’autres quarante voleurs, en bonne santé,!…vous devenez notre  » roi « ,!…en attente de mieux,!…et vous signez, vous nous devez, ceci, cela, de mieux au plus,!…

…avec huissiers d’électrabel, convertisser vous, aux notes impayez, impayables,!…par escroquries des Visa BnpParisbas Fortis,!…Dommages et Intérêts, c’est l’Amérique en langue de bois à paradis papiers & connivences,!…

…les stratégies cummulatifs, pour assassiner un compte privé-individuel,!…
…toujours,!…résultats des combinationnes,!…échecs et mat,!…à l’état, et ses diableries de machins sanglants à Ba-ta-clan,!…appellez  » terrorismes « ,!…factices, pour fascismes du chiffra des paradis fiscaux payez par la population à ses made of énergie, à crédits,!…
…l’état belge, voleur et assassins des bourses à subtiliser,!…façon Ripoux de première,!…
…la main royale dans le sac,!…
…Ah,!Ah,!…à nos 007,!…à nos fromages à coudre,!…çà vient, le chiffre,!…aux culs,!…
…etc,!…envoyez aux misères collabos,!…

Phil dit: à

Toutafet Oursivi, les portugaiches de souche disent aussi « trop de Pessoa nuit à la Pessoa ». Lisbonne envahie par les touristes qui fuient le maghrébin sans combattre, Junot n’en voudrait pas dans son armée.
Robert Waughn, un menton pour le cinéma

Jibé dit: à

« La visite de son ex maison »

Laquelle, Oursivi ?

Dans la préface du guide « Lisbonne » de Pessoa, rédigée par Rogelio Ordóñez Bianco en 1994, nous glanons de précieuses informations sur le parcours du poète à Lisbonne. A part l’intermède de Durban, celui-ci n’a pratiquement jamais quitté la ville dont il fut le reclus consentant. Pour lui, dont ses contemporains pouvaient apercevoir la frêle silhouette titubante la nuit dans les rues du centre ville, tous les villages portugais étaient des quartiers de Lisbonne ; toutes les forêts incultes ses parcs et ses jardins. Fréquentant les bars et les modestes restaurants de quartier, il vécut dans des chambres meublées dont on a pu retracer l’itinéraire : Rua da Bela Vista, Largo do Carmo, Rua Passos Manuel, Rua Pascoal de Melo, Rua Dona Estefânia, Rua Antero de Quental, Rua Almirante Barroso, Rua Cidade, Rua Bernardim Ribeiro, Rua Santo António dos Capuchos, Rua Coelho da Rocha, Avenida Gomes Pereira et, pour finir, à l’hôpital Saint-Louis-des-Français, Rua Luz Soriano. Précisons encore que Teresa Rita Lopes, Professeur à l’Université nouvelle de Lisbonne, a recensé plus de 70 hétéronymes possibles d’après les manuscrits trouvés dans la malle aux trésors de Pessoa !

Pablo75 dit: à

@ Phil

« Le seul prix littéraire qu’a reçu Pessoa de son vivant au Portugal le fut par Salazar. »

Dans la très intéressante note autobiographique (publiée dans la Wikipédia espagnole mais pas dans la française) que Pessoa a écrit le 30 mars 1935 (8 mois jour pour jour avant sa mort), il se définit politiquement comme monarchiste conservateur de type anglais, libéral mais absolument anti-réactionnaire.

« Ideología Política: Considera que el sistema monárquico sería el más propio para una nación orgánicamente imperial como es Portugal. Considera, al mismo tiempo, la Monarquía completamente inviable en Portugal. Por eso, de haber un plebiscito entre regímenes, votaría, si bien con pena, por la República. Conservador de estilo inglés, esto es, liberal dentro del conservadurismo, y absolutamente anti-reaccionario.
[…]
Posición patriótica: Partidario de un nacionalismo místico, del que sea abolida toda la infiltración católico-romana, creándose, si es posible, un sebastianismo nuevo, que la substituya espiritualmente, si es que en el catolicismo portugués hubo alguna vez espiritualidad. Nacionalista que se guía por este lema: « Todo por la humanidad, nada contra la nación ».

https://es.wikipedia.org/wiki/Fernando_Pessoa#La_obra_pessoana

Jibé dit: à

« Lisbonne envahie par les touristes »

C’est hélas vrai, Phil. J’habitais un appartement de la Rua Antero de Quental (qui figure dans la liste plus haut), près du Rossio, fin septembre-début octobre dernier, et j’ai pu constater que le centre ville est vidé de sa population locale au profit des touristes (du bobo au sénior international, dont une bonne proportion de Français) et des commerces tenus par les chinois. C’est un problème, même si, par ailleurs, la ville jouit d’une pleine prospérité économique…

Jibé dit: à

Euh, plus bas, la liste…

Phil dit: à

C’est les vases communicants, baroz. Une bombinette dans le tram 28 et tous les touristes émigrent à Stockholm. Y’aura toujours de la morue mais congelée. Larbaud achetait ses cigarettes sur le rossio pour s’exercer à parler portugais, aujourd’hui ferait de l’assimil chinois. Merci Pablo, pas conservateur mais monarchiste, c’est un minimum de bonne foi quand on connait Cintra.

oursivi dit: à

Jibé,

R. Coelho da Rocha 16, 1250-088 Lisboa, Portugal, juste à l’ouest du cimetière anglais.

Mais n’y allez pas, c’est moche.

Pessoa, faut le renifler seul, à Paris ou ailleurs. Ces gens-là sont toujours dans l’ailleurs.

AO

oursivi dit: à

La première fois où suis allé au Portugal (après un périple automobile via les Pyrénées Madrid Grenade, Tarifa, Séville, l’avait du courage mon papa, et moi… 9 ans), y sévissait encore Salazar, et Franco de l’aut côté, les Espagnols ne mouftaient pas devant les carabiniers, même un gosse le sentait…

AO

l'ombelle des talus dit: à

JC….. dit: 13 novembre 2016 à 6 h 03 min
Le survol des « poèmes » de Bob Dylan ce matin m’a fait penser à Apocalypse Now et ses hélicoptères survolant une incompréhensible forêt inhospitalière !

… le général Langoncet, le colonel Ombelle, m’ont ennuyé au possible avec ces textes de combattant chansonniers pour ados rêveurs… Quelle pitié !

Parfaitement capable de vous couper la tête et de vous chier dans le cou ; aussi bien que vous

gontrand dit: à

« Mais au fond tu es en train de vouloir me dire quoi? Que la mystique n’est pas rationale, anti-cléricale, démocratique, politiquement correcte, de gauche, athée? Si c’est le cas, tu perds ton temps: les mystiques ne s’occupent pas des affaires de ce monde. Et tu sais pourquoi? Parce que pour eux, il n’est pas réel. »

Sans pinailler sur les détails, c’est à peu près cela que je veux dire en effet Pablo. Les mystiques sont hors de la rationalité et du réel. Ils ne peuvent en aucun cas sauver les religions monothéistes en nous permettant de leur accoler « des Lumières » pour faire joli, puisque les Lumières c’est l’exercice autonome de la raison…

Cela ne veut pas dire que la religion c’est mal, que la mystique c’est mal. On leur demande seulement de ne pas nous faire ch… en nous imposant leur Loi ou leur Charia. L’islam est la religion plus dogmatique et la plus intolérante aujourd’hui partout où il est majoritaire, et il cherche à le devenir, majoritaire, partout…L’existence du soufisme n’y change rien et j’y vois plutôt, comme je l’ai déjà écrit, un cheval de Troie de l’islamisation, cachée derrière un masque avenant.

gontrand dit: à

Vu aujourd’hui l’expo sur la peinture américaine des années trente…Un rapprochement de deux tableaux m’a fait penser à une récente polémique sur ce blog: un Edward Hopper (la station service) d’un côté, un Pollock de l’autre. A peu près de la même dimension et de la même époque. L’un est un petit chef d’oeuvre (devinez lequel), l’autre une immonde croûte qui se serait vendu, sans la signature, 15 euros dans une brocante.

L’auteur de la croûte a bien fait de renoncer à peindre au pinceau pour recourir au dripping…

Jean dit: à

Sur le site de L’Histoire toute la semaine une analyse de l’élection américaine à travers des cartes et infographies http…

On s’en fout de l’élection américaine. c’est du passé révolu maintenant, tout ça . Passons à ott’chôse. Soyons actuels, tournés vers l’avenir. Positivons !

gontrand dit: à

Je signale aux amateurs la parution d’un recueil de poèmes de Pessoa en format de poche et en édition bilingue chez Chandeigne. On peut le trouver à la librairie portugaise et brésilienne, rus des Fossée St jacques. Si vous avez de la chance comme moi, vous y rencontrerez Monsieur Chandeigne en personne…

Jibe dit: à

Belles pages de Larbaud à Lisbonne, mais il ne semble pas y avoir croisé Pessoa, il n’en parle pas, Phil. Il fréquentait pourtant les cafés littéraires et les écrivains les plus en vue de l’ époque. Pessoa devait être invisible ?

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