De la complexité d’« Un cœur simple »
Il y a longtemps de cela, la première fois que je l’ai lu, le texte était nu. A la relecture peu de temps après, également et je ne cherchais pas à en savoir plus. L’éblouissement, dans lequel l’admiration se mêlait à l’émotion, mettait à distance tout esprit critique. Bien sûr, l’auteur me parvenait précédé par sa légende mais un jeune lecteur n’a pas nécessairement la curiosité d’aller au-delà. Après, lorsqu’il quitte le lycée pour l’Université, ça se gâte. La parution ces jours-ci du dixième et dernier volume des œuvres complètes de Gustave Flaubert dans la collection de la Pléiade, à l’occasion du 200ème anniversaire de sa mort, m’a poussé à l’y relire sans interligne sur papier bible (« on peut lire plusieurs pages d’un coup en transparence, ça va plus vite » ironisait le jeune Antoine Blondin, lorsqu’il enseignait). On dira que d’autres relectures s’imposent davantage dans l’œuvre du Patron, l’écrivain le plus souvent cité par les écrivains (et pas qu’en France) mais qu’importe : nous ne sommes pas tenus d’avoir tous les mêmes livres à notre chevet ; ceux-ci n’y reposent pas en fonction de leur statut dans l’histoire littéraire mais de leur place dans l’imaginaire de chaque lecteur, dans sa mémoire et de son importance dans sa propre histoire.
On aura compris que, outre mon enthousiasme inentamé pour le reste, et bien que je ne cesse de sauter et gambader dans sa Correspondance, son Cœur simple, discret classique, y occupe depuis longtemps une place de choix. De quoi alimenter bien des rêves malgré la tristesse qui s’en dégage, à condition de se souvenir que, pour fêter sa publication par Charpentier en 1877, Edmond de Goncourt, le survivant des « deux bichons », avait organisé avec les jeunes naturalistes un diner chez Trapp dont le menu vaudrait d’être tenté à nouveau : purée Bovary, poularde truffée à la saint Antoine, artichauts au cœur simple…
Ultime livre à paraitre de son vivant en 1877, ce qui fit résonner dans cette épure des accents testamentaires alors que ce colosse (1,82m pour 112 kgs) était épileptique, syphilitique, épuisé et ruiné, Un Cœur simple figure en tête du recueil des Trois contes (les deux autres étant Légende de Saint Julien l’Hospitalier et Hérodias). Ce conte bref, autant dire une nouvelle particulièrement orale empruntant au roman et à la tragédie, d’une limpidité exemplaire et d’une morale assurée, accède à l’universel dans toute son apparente simplicité (le flou chronologique n’y est pas étranger : « Bien des années se passèrent »… « dès la cinquantaine, Félicité ne marqua plus aucun âge » etc), en allant bien au-delà de la peinture des mœurs de province -même si sa gloire fut plus discrète que le bovarysme et ne culmina pas dans la consécration d’un néologisme. Acclamé par une grande partie de la critique l’année de sa publication pour sa « »perfection » », il a depuis souvent été inspecté sous toutes les coutures textuelles, intertextuelles et paratextuelles (j’ai emprunté le titre de ce billet à l’étude de Steve Murphy et à son analyse de la résilience d’une femme en bois). De quoi s’agit-il selon l’auteur même ?
« L’histoire d’Un coeur simple est tout bonnement le récit d’une vie obscure, celle d’une pauvre fille de campagne, dévote mais mystique, dévouée sans exaltation et tendre comme du pain frais. Elle aime successivement un homme, les enfants de sa maîtresse, un neveu, un vieillard qu’elle soigne, puis son perroquet; quand le perroquet est mort, elle le fait empailler et, en mourant à son tour, elle confond le perroquet avec le Saint-Esprit. Cela n’est nullement ironique comme vous le supposez, mais au contraire très sérieux et très triste » (Lettre du 19 juin 1876 à Madame Roger des Genettes)
Religionnaire du Beau en art et de la littérature vécue comme un absolu, Flaubert a du mal à démarrer cette histoire, souffre laborieusement, peine à effectuer des coupes claires dans ce trop plein de descriptions au début, à la développer, il déplore d’avoir à se rendre à Pont-l’Evêque et Honfleur pour vérifier, se documenter et satisfaire sa volonté, encore et toujours, de « faire tableau » à la manière d’un Manet. La revendication et l’apparence de simplicité est une illusion. On se croit loin de l’obsession de la phrase parfaite, de l’art pour l’art, du style absolu ; du moins s’ils président bien là comme toujours, on ne les voit pas, on ne sent pas le travail et, moins que jamais, on ne sent l’effort ; pour un peu, cela paraitrait aussi vivant et spontané que sa Correspondance dont l’actuelle doxa tend à faire (non sans coquetterie) son chef d’œuvre.
La morale de l’histoire, qui doit à l’influence de George Sand à l’intention de laquelle elle a été écrite et dans le but de lui plaire, donne l’impression que l’auteur s’est promis d’étonner ceux qui doutaient de ses facultés de tendresse ; de son propre aveu, il entend prouver qu’il peut se montrer humain et faire pleurer les âmes sensibles en écrivant « les amours d’une vieille fille et d’un perroquet ».
On y retrouve certains de ses fondamentaux (le statut de la bêtise, la place de l’humour et de l’ironie dans son réalisme) jusque dans le trouble de la relation entre la maîtresse et sa servante, des femmes dans lesquelles tant de lectrices ont pu s’identifier (l’héroïne de Des pays de Marie-Hélène Lafon, une fille de paysans qui s’arrache à son Cantal pour étudier les Lettres à la Sorbonne, pleure chaque fois qu’elle relit Un cœur simple dont elle fait « un bréviaire absolu »). La complexité de la première, Madame Aubain, est négligée au profit des deux personnages principaux : Félicité bien sûr, figure de normande dont l’auteur n’a pas épuisé les ressources et la richesse en écrivant Madame Bovary, dévote sans être mystique, détachée du réel, personne au lexique sobre et économe, puisque le conte se présente comme l’histoire d’une femme sans histoire, mais aussi le perroquet jaune et vert dans lequel Yvan Leclerc voit « le fétiche et totem absolu de Flaubert », volatile que, dans les différents états de ses manuscrits, l’écrivain baptise successivement « Jacot », « X », « Parrot », « Little Bird », et enfin « Loulou », surnom affectueux qu’il avait donné à sa nièce adorée Caroline.
Aussi étrange que cela puisse paraitre, les livres de la Pléiade se lisent aussi. Ils ne sont pas destinés qu’à la conservation, à l’érudition ou à l’exhibition comme on pourrait le croire. On conçoit que la prestigieuse collection puisse intimider au point de paralyser tout désir de lecture ; il est devenu de bon ton de dénigrer sa « dérive universitaire », la prolifération de notes savantes en fin de volume, les appendices et surtout les variantes du texte favorisées par le développement des études génétiques. C’est pourtant là une mine irremplaçable d’informations et d’analyses d’une richesse, d’un sérieux et d’une rigueur impressionnants ; c’est peu dire qu’ils renouvellent le regard du lecteur sur des livres qu’il croit connaitre pour les avoir lus ; j’allais écrire : simplement lus, c’est-à-dire avec un regard à peu près vierge, ce « quasi » s’imposant étant donné que nombre d’éditions de poche, notamment scolaires, proposent un appareil critique mais réduit a minima et se reprenant les unes les autres. Or il faut de nombreuses années pour mener à bien une édition en Pléiade, le maitre d’œuvre fut-il secondé par une équipe de plusieurs spécialistes auxquels il distribue les tâches (établissement du texte, notices, notes) et répartit les livres (ici le sommaire du Tome IV et là celui du tome V qui viennent de paraitre).
Nous n’irons pas réveiller les querelles grammaticales que l’on a cherchées à Flaubert (de Proust à Suarès) ni nous demander si « égaliser » est aussi acceptable qu’« égaler ». Mais par rapport à nos premières lectures du texte nu, le regard s’enrichit des précisions de l’appareil critique même si on peut être pareillement touché par cette histoire sans rien en savoir d’autre et dans l’ignorance de son invention quasiment au jour le jour. Si l’on est familier de la littérature du XIXème, on sait en principe que le postillon est le cocher en second et on peut deviner qu’un porte-balle est un colporteur. Mais je l’avoue, j’ai aimé découvrir sans avoir à le chercher ailleurs, souvent difficilement, qu’il fallait entendre « assemblée » comme une fête de village ; que le « fabricien » désignait le membre du conseil de fabrique chargé d’administrer les biens d’une église ; que « godefiche » est l’équivalent de coquille Saint-Jacques ou que « crapule » évoque l’ivrognerie ; que trente sols correspondent à 5 euros ; que la lecture de l’Essai sur les légendes pieuses du Moyen Âge (1843) d’Alfred Maury lui avait inspiré l’idée qu’une personne simple pouvait confondre l’Esprit saint avec une colombe (alors pourquoi pas un perroquet ?) ; que la « tapissière » était une grande voiture hippomobile ; que l’auteur avait emprunté à la bibliothèque d’épais ouvrages forts savants sur les maladies de perroquets avant de trouver la solution à son problème en interrogeant son propre médecin ; que le baromètre importe comme symbole du destin de l’héroïne (l’humidité de la maison est fatale au perroquet) ; que lorsqu’il écrit « salle » en italiques, c’est pour signaler qu’il s’agit d’un normandisme désignant l’équivalent de notre séjour dans une maison ; pour ne rien dire de la profondeur des analyses présentées dans les notices, loin des formules à l’emporte-pièce, des lectures superficielles et de ce que Flaubert appelait « le caquetage de la critique » ; disons que, pour user d’une formule de Flaubert dans une lettre à son grand ami Tourgueniev à propos d’un discours de Dupanloup à la gloire des humanités : « C’est à connaître ! » (leur correspondance vient d’être rééditée en format de poche aux éditions Le Passeur)
On le sait, Flaubert, écrivain si visuel, était du genre à effectuer des repérages géographiques et à se documenter jusqu’à ce cela tourne parfois à l’obsession dans la vérification, la chasse au détail inexact et à l’anachronisme. Il croyait davantage à l’imprégnation qu’à l’inspiration. Et de même qu’il s’était immergé dans le motif en Tunisie au moment de préparer Salammbô pour mieux y réinventer Carthage in situ, il a emprunté un perroquet au muséum d’histoire naturelle de Rouen et l’a posé sur son bureau et sous ses yeux afin de « mieux s’emplir la cervelle de l’idée perroquet ».
Archiviste de lui-même, Flaubert ne jetait rien. Sa détestation de la photographie allait de pair avec celle de la biographie des écrivains. L’auteur ne doit pas s’écrire. Il doit disparaitre dans son texte et dans la société, principe d’impersonnalité dont on fera plus tard une théorie. L’album Flaubert n’en est que plus précieux. Il l’accompagne comme il est de tradition en mai, mois consacré à la promotion de la collection, et il est si bien composé par Yvan Leclerc (à la tête du Centre Flaubert de l’université de Rouen), texte et illustrations, que, pour un peu, il dispenserait de la lecture d’une épaisse biographie (même si celle de Michel Winock procure un réel plaisir de lecture). Selon le principe même de l’album annuel (il y en eut déjà un en 1972), cela donne à voir par exemple Louise Colet autrement que par ses yeux à lui mais par ceux de Winterhalter, ou la tête et l’allure du substitut Pinard, ou encore la salle à manger de la princesse Mathilde dont il fut souvent le commensal peinte par Giraud- pour ne rien dire des portraits de l’écrivain qui ne cessait de fuir les portraitistes et, partant, toute image de lui, qu’elle fut d’un dessinateur, d’une aquarelliste, d’un peintre ou d’un photographe- les exceptions sont remarquables tel le cliché signé Carjat vingt ans avant la mort de Flaubert alors âgé de 38 ans ou les clichés de Nadar, Mulnier et Borelli ; vers la fin, il cessait de les éviter mais s’opposait avec la dernière fermeté à la diffusion de leur travail. Sans oublier le produit des « rages photographiques » de son ami Maxime du Camp lors de leur voyage en Orient. On voit mieux, carte postale d’époque à l’appui, comment très tôt Yonville-l’Abbaye s’est employée à s’identifier au Ry de Madame Bovary contre la volonté de l’auteur, refus des clés bien que le fait divers à l’origine du roman soit authentique, ce qui saute aux yeux à la découverte de ses trois croquis topographiques de la ville retrouvés dans ses manuscrits.
Pas de préface, pas de critique, pas de poèmes dans cette oeuvre, à de très rares exceptions près. Le volume de la Pléiade donne à lire et relire son admirable préface aux Dernières chansons du cher Louis Bouilhet (1872) à l’égal d’un testament et d’un art poétique. Son ami était sa « boussole littéraire ». Flaubert y écrivait notamment ceci :
« La postérité nous déjuge. Elle rira peut-être de nos dénigrements, plus encore de nos admirations ;- car la gloire d’un écrivain ne relève pas du suffrage universel, mais d’un petit groupe d’intelligences qui à la longue impose son jugement ».
(« Cabinet de Flaubert à Croisset, 1874 » par Georges-Antoine Rochegrosse ; « Flaubert photographié par Etienne Carjat », cira 1860 ; « Portrait de Flaubert par Adam-Tessier, 1987-1992 ; « Félicité endormie, avec perroquet », Gravure en couleur avec aquatinte sur papier vélin. (19)74 de David Hockney)
1 359 Réponses pour De la complexité d’« Un cœur simple »
merci pour ce magnifique article sur celui qui représente un des trésors de notre patrimoine littéraire.
Comment dire…le vent était mou.
« Le vent était mou, les étoiles brillaient, l’énorme charretée de foin oscillait devant eux ; et les quatre chevaux, en traînant leurs pas, soulevaient de la poussière. Puis, sans commandement, ils tournèrent à droite. Il l’embrassa encore une fois. Elle disparut dans l’ombre. »
https://fr.m.wikisource.org/wiki/Trois_Contes_(Flaubert)/Un_C%C5%93ur_simple
j’aime bien cette phrase : « de son propre aveu, il entend prouver qu’il peut se montrer humain et faire pleurer les âmes sensibles en écrivant « les amours d’une vieille fille et d’un perroquet ». »
« il entend prouver qu’il peut se montrer… »
j’adore ! comme dirait l’autre : « la technique c’est l’oubli de l’être ».
« de son propre aveu, il entend prouver qu’il peut se montrer humain et faire pleurer les âmes sensibles »
Passou pleure un max. Sensible comme il est.
Un coeur simple est le plus beau récit de Flaubert. Merci d’avoir rendu hommage à M-H Lafon et surtout d’être resté éloigné des extravagances de Julian Barnes. Pour ma part, j’ai toujours préféré relire cette nouvelle dans tout dénuement caqueté. Suis sûr qu’avec ce nouvel appareillage, mon regard en serait plus altéré. Non…, « ce n’est pas à connaître » – Merci du signalement pour les spécialistes de l’herdélie, puck & mc, nos cœurs simples, purs et glorieux. Bàv,
Un si grand billet pour un tout petit bouquin qui se termine par une overdose d’ergot de seigle ou par l’ironie grinçante de l’auteur qui ne croyait pas, selon . Ça va plaire.
J’aurais préféré cet intitulé… de la simplicité d’un « cœur complexe ». On y aurait peut-être vu un clin d’œil en pirouette alambiquée et pourtant, à bien y réfléchir, hein !…
3J, j’ai retrouvé la citation sur le blog de Bilger. Lu l’échange qui s’en suit, la civilisation et le respect des règles de civilité ont cela qu’on aboutit au même mépris des uns pour les autres mais sans aucun propos injurieux. Du satin.
Merci pour ce billet finement travaillé mettant Flaubert à l’honneur et évoquant avec justesse Un cœur simple et son désir de l’offrir à G. Sand. Désir inabouti. Elle ne pourra le lire…
Merci aussi pour ce que vous dites des Pléiade et de la culture. Trop de sarcasmes parfois ou d’impatience quand on parle d’un livre, d’un texte, découragent…
Donc, trois fois merci.
Ci-joint le petit rappel des devoirs que j’ai fait préparer à mes élèves durant le confinement autour du cœur simple. Ce n’était pas drôle pour eux, mais cela exigeait quand même un minimum de lecture, point trop n’en faut, au jour d’aujourd’hui. Les réponses données par la question finale furent décevantes dans leur ensemble.
Beaucoup d’entre eux ont prétendu que les valeurs de Félicité leur paraissaient complètement ringardes, aujourd’hui…
Anéfé, pourquoi les faire aller à contre-courant de la modernité avec ces histoires de perroquets à dormir empaillé ?… Bàv,
https://www.ac-strasbourg.fr/fileadmin/pedagogie/lettreshistoirepro/Lettres/ressources_peda/sequence_un_coeur_simple.pdf
Marie Sasseur dit: à
« de son propre aveu, il entend prouver qu’il peut se montrer humain et faire pleurer les âmes sensibles »
Passou pleure un max. Sensible comme il est.
»
Sasseur !!!! toi non plus tu comprends pas le problème.
le problème n’est pas de pleurer ou de pas pleurer, le problème c’est juste qu’on n’a pas le droit de pleurer quand c’est un truc qui a été écrit juste pour prouver que le type qui l’a écrit est sensible.
je veux dire ça n’a pas de sens !
ou alors il faut tout me ré expliquer du début parce que j’ai l’impression que tout le monde patauge dans la semoule !
quand Tchekhov écrit un truc il ne veut rien prouver du tout !
qui imagine une seconde dire au sujet de Tchekhov qu’il a écrit telle pièce ou telle nouvelle parce que, de son propre aveu, il entendait prouver qu’il peut se montrer humain et faire pleurer les âmes sensibles ?
non ! il n’y en a qu’un pour qui on sort ce genre de truc monstrueux c’est Flaubert !
et aucun autre ! et passou écrit son article sans même entendre ce qu’il écrit, voir que ce qu’il dit là au sujet de cet auteur il ne dirait au sujet d’aucun autre !
Bien vu B… pour Bilger ! D’accord with you : ça va plaire, l’ergot de seigle dans le satin… Vous allez ouvertement à contre-courant du flux probable et de l’enthousite puck…. l’hommage de passou à ce fidèle internaute à qui va donc échoir l’animation du commentarium : il devrait battre le précédent record des messages, détenu ces derniers temps par Moby Dick.
Bàv,
« de son propre aveu, il entendait prouver qu’il peut se montrer humain et faire pleurer les âmes sensibles »
dans cette phrase il y a deux mots qui posent problème :
1/ le mot « prouver » : parce qu’un écrivain n’a en principe rien à prouver à priori, sinon comme le dit Broch on tombe dans le kitsch.
2/ l’expression « se montrer » : un écrivain « est » ce qu’il « est », et non pas ce qu’il montre « être », dans ce cas le « monter » représente non pas l’être, mais le « paraitre ».
et quand cette interface entre l’être et le paraître devient trop grande on tombe dans le « faux », le « fake » du genre : je suis un sale type mais je vais faire en sorte, avec mon talent de vous montrer que je suis un type bien.
dans l’art c’est ce qu’on peut trouver de pire dans le domaine de l’ignominie.
et pour n’importe qui d’autre : musicien, cinéaste, peintre etc… qui avouerait un tel procédé il se ferait démonter par la critique.
@le problème n’est pas de pleurer ou de pas pleurer, le problème c’est juste qu’on n’a pas le droit de pleurer quand c’est un truc qui a été écrit juste pour prouver que le type qui l’a écrit est sensible.
Je pense pareil.
En plus, Flaubert c’est du falsh, du fabriqué avec de la grosse ficelle, un mec plein d’ironie détachée pour decrire les illusions catastrophiques ( copyright Ph. Roth) de la Bovary, pauvre provinciale à la merci d’un psychorigide.
Ah y’a ben de quoi pleurer sur la pauvre Felicie, pour se donner des émotions.
puck dit: à
merci pour ce magnifique article sur celui qui représente un des trésors de notre patrimoine littéraire.
–
Faut pas pousser, Puck. Tu as abusé de la réouverture des terrasses. Moi j’y suis pzs allé, j’ai encore trop peur. Du coup je suis resté lucide.
Ce serait pas le ventre mou ? Plutôt ?
Moi je n’aime pas les grands billets. C’est pas pratique.
Inentamé est un mot que l’on utilise rarement. J’ai un camembert inentamé qui m’attend.
@Moi je n’aime pas les grands billets
de quoi faire des complesques qu’il dirait Joe : « ce colosse (1,82m pour 112 kgs) était épileptique » (je préfère quand vous citez Obama, discours du Caire, même sans guillements, connarD)
(guillements > guillemets)
Je suis un sale type..
T’en a qui n’y pensent pas, ils sont des sales types, ils ont du talent. La seule chose perceptible étant le talent le public n’y verra que du feu. Après y a les types comme Gide dont je ne comprend toujours pas comment il a pu faire avaler ses nourritures tant il s’y montre, l’homme dans ce cas gâche le littérateur. Morand, que je ne connais que par Ouvert la nuit, d’autres que tous les grands lecteurs ont lus. Au moins on pourra dire qu’ils étaient du verbe être, je vous laisse le soin des qualificatifs.
«… l’histoire enseigne, mais elle n’a pas d’élèves. »
Antonio Gramsci
Inentamé est un mot que l’on utilise rarement. J’ai un camembert inentamé qui m’attend.
Moi ce mot me promène jusqu’aux jambons, blancs de préférence car avec l’entame qui s’achète, on agrémente des salades composées et c’est moins cher.
Langoncet, vous aimerez pour votre bibliothèque, de Flaubert, Œuvres complètes, 13 vol., 1926-33 (éd. Louis Conard).
Aujourd’hui les écrivains prennent l’avion pour par imprégnation, impressions, être inspirés. Pour certains c’est l’inverse, d’une quête de voyages et aventures naîtra une envie d’écrire, de témoigner. Le témoignage direct ou remanié entre t il dans les rayons nobles de la littérature inspirée. Il manque peut être à ces livres quand ils sont actuels un recul, une patine qui nous les feraient accepter, percevoir au même titre que les autres.
C’est pratiquement de l’infusion. L’écrivain étant cependant le sachet qui plongé dans une théière appelée Oregon, trifouilli les oies ou région Paca sera en mesure de produire 354 pages pour les éditions truc, bidule ou arc en ciel.
D, il me semble posséder un livre de cet éditeur
Au prochain rangement je vous confirmerai ou pas. Là selon leur étage, mes livres sont plus ou moins poussiéreux. Il me faudrait tout relire.
Vous penserez que je suis mauvaise coucheuse, je préférais la ville désertée.
@ je vous laisse le soin des qualificatifs
(des palliatifs, plutôt, non ?)
@ Il me faudrait tout relire.
(relier, plutôt, non ?)
Devenez de plus en plus coquine sur le blog à PA, B. (béatrice)… Pourquoi ils se traitent de connards ? (cornards, plutôt, non ?
@ rdl, racontez vos premiers pas aux terrasses, le cœur simple en émoi (du 19.5.21)…
L’essentiel reste que les gens soient contents devant leur soucoupe, leur assiette, avec des voisins qui leur rappellent qu’ils ne rêvent pas, qu’ils sont bien vivants et que tout est permis, à nouveau.
@ je préférais la ville désertée
c vrai, quoi, tous ces connard.es qui déambulent dans les rues, pour aller faire leurs zachats, ne sachant pas comment dépenser leurs économies, c assez déprimant… Acheter des tongues tunisiennes chez C….y ? – même pu’ la foi.
Vous n’auriez pas 4000 euros en trop pour que je déménage à la campagne?
Pas cher en plus.
Tous ces inconnus ne me manquaient pas avec en prime la tranquillité. Je vois bien que la majorité aime à l’accoutumée, d’ailleurs en dehors d’une pandémie comment éviter la sociabilité ordinaire qui fait que les gens baignent dans l’illusion de n’être pas seuls.
S’aglutiner.
(nts:penser à proscrire wiki des écrans nationaux, à l’instar de la tête de turc pipée chez elle
https://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_du_pr%C3%A9sident_Barack_Obama_au_Caire#:~:text=Le%20pr%C3%A9sident%20am%C3%A9ricain%20Barack%20Obama,relations%20am%C3%A9ricaines%20avec%20les%20musulmans.)
(comparons ; enfin pour ceux qui ont du temps, le discours dure un peu moins d’une heure https://www.youtube.com/watch?v=B_889oBKkNU )
@D. dit: à
Langoncet, vous aimerez pour votre bibliothèque, de Flaubert, Œuvres complètes, 13 vol., 1926-33 (éd. Louis Conard).
Merci connarD de me prendre pour un américain.
Louis Conard, c’est je pense le choix de Caroiline. Moyennant quoi il reste pour cette édition de Flaubert, peut-etre la plus caviardée. (Correspondance).
Toujours aimé et préféré à de bien lassantes Puckeries ce que dit malicieusement à Willa Cather rencontrée par accident sur la cxote Normande, la fille de Caroline, Madame Franklin-Groult, dans ses Mémoires vers 1910: On parle belles-Lettres » j’ai eu un écrivain dans ma famille, mais il n’est plus très connu, il s’appelle Gustave Flaubert ». En face, Cather, qui connait ses classiques, manque d’attraper une apoplexie. C’est cela la classe, me semble-t-il…
@ le discours dure un peu moins d’une heure
53:06 pour être précis ; d’un son assez dégueu
https://www.youtube.com/watch?v=8gZe_3YKbdc
Oups … Je me suis trompé de chaîne. Obama, le discours du Caire, c’est exceptionnel. Il restera dans l’Histoire. De la trempe d’un Péricles des temps modernes. Douze ans déjà. Trump dans l’intervalle. Une anomalie ? Bibi à la petite semaine, toujours en ballotage au point de devoir s’allier avec l’extrême-droite, est toujours là, lui. Douze ans … On attend un messie sur ce confetti autrefois nommé Palestine
Bibi > Bibi le joufflu (histoire de se mettre au diapason)
Dans cette lettre du 19 juin 1876 à Madame Roger des Genettes, après ces mots sur Un cœur simple, G.Flaubert évoque l’enterrement de George Sand et le fait qu’elle avait choisi l’absence de prêtre. C’est Mme Clesinger, écrit-il, qui a télégraphie a l’évêque de Bourges pour demander des obsèques catholiques avec semble-t-il l’accord implicite du docteur Favre et d’A.Dumas. ah, les convenances… Puis, il raconte cet enterrement sous la pluie et le compare à un chapitre d’un des romans de G.S. à cause de « ces bonnes gens de campagne (qui) marmottaient des prières en roulant leur chapelet ». Cette lettre est écrite de Croisset, chez lui, où il de réjouit de retrouver ses fauteuils, ses livres, son jardin, les oiseaux, les bateaux qui « glissent dans bruit sur la rivière toute plate ».
Voilà une correspondance passionnante, plus que celle évoquée sous le billet précédent…
M.Court,
Cette Mme Franklin-Groult, qui, dans ses Mémoires vers 1910, ecrit « On parle belles-Lettres « j’ai eu un écrivain dans ma famille, mais il n’est plus très connu, il s’appelle Gustave Flaubert» a-t-elle un rapport avec Flora Groult, sœur de Benoîte Groult, qui était une féministe engagée et qui a milité en faveur du droit à l’avortement et pour l’égalité des sexes ? Celle qui a écrit plusieurs livres, certains avec sa sœur Benoîte, et qui a travaillé pour le magazine Elle ?
bien lassantes Puckeries :il se lassera , lui aussi;laissez courir!
ce matin, je me régale , sans compter mes souvenirs :un rupture,dans un café , avec une amie à cause du Barnes;
merci P.Assouline
bonne journée
« j’ai eu un écrivain dans ma famille, mais il n’est plus très connu, il s’appelle Gustave Flaubert »
Comme quoi les livres appartiennent avant tout à leurs lecteurs, pas à la famille de leurs auteurs !
Plutôt qu’aux héritiers, c’est aux lecteurs, qui font vivre les livres, que l’on devrait reverser des droits d’auteur !
barnes:
avant d’être journaliste littéraire, critique de télévision mais aussi critique gastronomique.
il faut y regarder à deux fois, comme les deux perroquets
D,n’oubliez pas Barnes:
Un homme dans sa cuisine
[The Pedant in The Kitchen]
Trad. de l’anglais par Josette Chicheportiche
Collection Folio (n° 4625), Gallimard
Parution : 08-11-2007
Autrefois, dans la famille Barnes, jamais un homme ne se serait risqué devant un fourneau. La cuisine, c’était une affaire réservée aux femmes…
Mais quand Julian est parti vivre à Londres, il a dû s’y mettre et on peut dire désormais que ses progrès ont été spectaculaires, sinon rapides… Un des plus célèbres écrivains anglais d’aujourd’hui va nous livrer ici le désopilant récit de ses trouvailles (parfois curieuses, voir le saumon aux raisins secs), de ses échecs (souvent savoureux, voir pourquoi il a raté le lièvre à la sauce au chocolat) et de ses coups de gueule (ah, ces livres de cuisine tous aussi imprécis les uns que les autres!).
Celui qui se définit comme un «obsessionnel anxieux» nous fait partager ses angoisses et bien sûr ses enthousiasmes – en nous livrant au passage de bien délicieux secrets.
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio/Un-homme-dans-sa-cuisine
« Vous penserez que je suis mauvaise coucheuse, je préférais la ville désertée. »
Il est certain que, depuis quelques jours, vous ne paraissez pas être de très bonne humeur, B…
en lisant « renaissance « dans le lien, le « repense à cette analyse que je voulais envoyer hier sur le préfixe « re »; Barnes , le lexicographe et traducteur m’y autorisera bien;
‘ Tout recommence, rien ne commence. L’enjeu ici n’est donc pas de vivre mais bien de « revivre », de refaire des choses que l’on connaît déjà très bien. Mais le verbe « revivre » a au moins deux significations : il signifie réitérer une expérience et renaître, réchapper à la mort. Ce double sens, entre recommencement et résurrection éclaire la puissance métaphysique et existentielle de ce tout petit « re » placé devant « vivre ». Revivre, ne serait-ce pas, finalement, encore plus précieux que vivre ? »
philomag
je repense : un peu de je(u) que diable
si les poètes, suggère-t-il, «doivent être doués pour la friture», les romanciers, eux, «doivent savoir faire mijoter et braiser», parce qu’ils travaillent dans la durée «grâce au lent amalgame de nombreux ingrédients».
Par la fenêtre s’ouvre sur un autoportrait de l’artiste en lecteur boulimique. Les livres, Barnes les collectionne et les dévore depuis son adolescence et c’est grâce à eux, dit-il, qu’il a pris conscience qu’il y avait d’autres mondes au-delà du sien. A 20 ans, au volant de sa Morris Traveller, il écumait déjà l’Angleterre, de librairie en libraire, à la recherche de sa pitance préférée – éditions rares, recueils de poèmes ou romans d’occasion. Une véritable addiction dont il ne s’est toujours pas remis, Dieu merci.
Pour réfléchir sur l’art de la traduction en comparant les multiples versions anglaises de Madame Bovary. Et pour titiller nos papilles en imaginant à quel genre de nourriture on pourrait associer les écrivains célèbres – les petits pains au raisin pour Jane Austen, les crêpes salées pour les sœurs Brontë, les sandwichs au concombre pour Virginia Woolf, les steaks de marlin ou de buffle pour Hemingway.
. Cela ne l’empêche pas d’animer des ateliers d’écriture entre le pays de Galles, les Alpes suisses et le Midwest, autant de séances où il s’amuse à piéger ses élèves pour savoir si, oui ou non, Hemingway avait du génie. Etait-il un simple macho dopé aux stéroïdes ou un prodige prisonnier de sa tapageuse légende? La réponse de Barnes, c’est «qu’il n’y a pas de vérité définitive en matière de jugement littéraire»…
Parce qu’il déteste les dogmes et les catéchismes, en matière de littérature. Avec ce commentaire: «La meilleure fiction fournit rarement des réponses; mais elle formule exceptionnellement bien les questions.»
https://www.letemps.ch/culture/julian-barnes-autoportrait-lecteur-boulimique
Julian Barnes, rencontré lors d’un passage à Paris. Signe particulier : il arbore à la boutonnière un petit perroquet bariolé.
J.-P. S. — Geoffrey Braithwaite, le narrateur, c’est vous ? Et pourquoi ce nom, qui signifie quelque chose comme « respiration suspendue », « souffle coupé » ?
Julian Barnes — C’est un nom tout fait ordinaire, banal. Je tenais à un nom ordinaire, il n’y a aucune intention particulière. Alors pourquoi un médecin ? Justement pour que ce ne soit pas moi I Geoffrey Braithwaite est médecin comme Charles Bovary, et sa femme ressemble à Madame Bovary. J’étais tenté, au début, de faire du narrateur un écrivain, mais je ne me voyais pas écrire le livre d’un écrivain qui écrit sur un écrivain… A propos de nom, je peux vous dire une chose : en anglais, Barnes signifie grange, et ma femme insistait pour que je signe la version française Julien Lagrange.
BARNES UN PERROQUET, Villani une araignée, c’est le bestaire des boutonnières
Le Bestiaire d’amour de Gustave Flaubert (1)
« Désirer, c’est tuer ». Voilà ce qu’un Ministère de la Prévention fera bientôt imprimer sur le bandeau accompagnant les ventes du second des Trois contes. Du reste, il est certain que sa carte du Tendre empiète quelque peu sur les géographies du Cruel. Qui se penche sur son bestiaire en relève généralement assez vite le caractère symbolique et la couleur pré-freudienne.
https://journals.openedition.org/flaubert/1196
Toujours aimé et préféré à de bien lassantes Puckeries ce que dit malicieusement à Willa Cather rencontrée par accident sur la cxote Normande, la fille de Caroline, Madame Franklin-Groult, dans ses Mémoires vers 1910: On parle belles-Lettres » j’ai eu un écrivain dans ma famille, mais il n’est plus très connu, il s’appelle Gustave Flaubert ».
»
bah… que des mondanités ! pour ma part je me fous que mes puckeries lassantes vous lassent, elles ne me sont que destinées, c’est que, voyez-vous, l’absence de sincérité, les artifices, les faux semblants,, les leurres etc… m’ont toujours rendu malheureux.
Sans doute à cause de Platon, vous savez sa critique de l’art dans la République : il faut se méfier des joueurs de flute, s’ils savent les bonnes techniques ils peuvent instiller la tristesse dans vos coeur, mais cette tristesse est un leurre, un artifice, parce qu’elle n’est le produit, non pas de leur âme, mais de leur savoir faire.
Vous la connaissez cette critique de Platon MC ? parce qu’elle est importante ! elle a plané sur l’occident à chaque époque, et elle est même reprise par Hume : alors vous resteez insensible aux pires malheurs du monde un bon acteur saura vous faire pleurer en vous contant, à condition qu’il le fasse avec talent et de la plus belle des manière la façon dont il s’est pris le doigt dans la porte.
Voilà le soupçon sur l’art tel qu’il a plané sur l’occident pendant que littérature et philosophie se regardaient en chien de faïence toujours prêts à en découdre, rappelant que Platon lui-même s’y référait avec ses contes et ses mythes.
Qu’importe ! l’essentiel est de garder à l’esprit que cela ne plairait à personen de lire une lettre de Picasso dans la laquelle ce dernier dirait : « j’ai peint Guernica pour prouver que je pouvais aussi me montrer humain ».
Pourquoi ? parce que les gens ont besoin d’un minimum de cohérence, de cohésion, d’adhésion, d’implication, de conviction, pourquoi ? pour faire mentir cette fameuse critique de Platon.
Alors je comprends bien que vous préfériez vos considérations mondaines parce que Flaubert est surtout un auteur qu’on vous sert avec les petits fours dans les soirées entre gens de la bonne.
Sauf qu’il n’y a pas que les mondanités dans la vie, et aujourd’hui moins qu’avant si vous voyez ce que je veux dire parce que ce même soupçon peut tout faire exploser sans qu’on s’y attende, du coup il ne faut pas rigoler avec ces choses là et essayer de ne pas perdre le nord en se noyant dans des mondanités sans grand intérêt !
La cigogne et le perroquet
49 Sur le perroquet de Flaubert, voir, outre le roman de Julian Barnes, la monographie de Brigitte Le (…)
41Dans Un cœur simple, cela a été mainte fois remarqué, la colombe prend des couleurs, les psaumes psittacisent, et le perroquet accède au rang de paraclet. Mais la métamorphose dépasse le calembour et s’autorise de traditions anciennes49. Dans les bestiaires du moyen âge de quoi il sera question à propos du père, le perroquet jouissait déjà d’une solide réputation de sainte allégorie. En voici un, par exemple, qui côtoie le précieux Caladre dans un bestiaire latin conservé à la Bibliothèque nationale de France :
Flaubert ne laisse planer aucun doute sur le désir du perroquet, dont le comportement ressemble à s’y méprendre à celui du paon couvrant sa femelle dans la cour de la veuve Bordin. En fait, les passages sont tellement comparables que Flaubert semble s’être souvenu de l’un en rédigeant l’autre :
51 On notera dans les deux cas l’usage d’un verbe (« branler », « sauter »), au sens libre particuliè (…)
Le mâle […] sauta dessus, en rabattant ses plumes, qui la couvrirent comme un berceau ; – et les deux grands oiseaux tremblèrent, d’un seul frémissement51. (BP, 387)
46La lecture conjointe des deux textes les ferait presque se contaminer. Lu depuis Julien, ce « berceau » du dernier roman, prend, au regard de la « nourrice » du conte, une tonalité incestueuse a priori imprévisible. Lu depuis Bouvard, on en viendrait à oublier que dans le conte, il n’y a qu’un oiseau. Mais l’épisode d’Un cœur simple, qui révèle chez Félicité l’ombre d’un désir incestueux pour un fils qu’elle n’a pas, condense bien deux motifs : l’accouplement d’oiseaux, que l’on retrouvera dans le dernier roman pour signifier le désir des personnages, et l’identification d’un oiseau à un bonnet de femme, motif qui signifiait dans Saint Julien tout à la fois le matricide, et le désir incestueux gisant dessous:
saint julien , JULIAN B ???
on retrouve ce même procédé du billard à trois bandes chez Flaubert dans l’extrait de cette lettre envoyée à Sand :
« Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s’étaient établis à Rouen. Voilà la troisième fois que j’en vois. Et toujours avec un nouveau plaisir.
L’admirable, c’est qu’ils excitaient la haine des bourgeois, bien qu’inoffensifs comme des moutons. Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sols. Et j’ai entendu de jolis mots à la Prudhomme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d’ordre. C’est la haine qu’on porte au Bédouin, à l’hérétique, au philosophe, au solitaire, au poète.
Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère.Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. »
On voit là le manque totale de consistance et de conviction, ce qu’il fait il ne fait que par rapport aux autres, il n’est rien : tout chez lui n’est qu’apparences, quand on lit cet extrait et on comprend bien ses mécanismes de pensée on ne peut plus lui accorder aucun crédit ! tout chez lui ne devient que leurre et artifice !
le problème est que Flaubert donne mille raison à Platon.
Une empreinte (ou imprégnation) est en éthologie et en psychologie la mise en place quasi définitive d’un lien entre un déclencheur extérieur et un comportement instinctif. Ce phénomène a été décrit par l’éthologue Konrad Lorenz dans les années 1930 par une suite d’expérimentations sur des oies, les oies de Lorenz. Ces observations ont généré de nombreuses études sur l’empreinte et la notion associée de période critique.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Empreinte_(psychologie)
Les becs de perroquet, ou ostéophytes, désignent des excroissances osseuses, qui se développent au niveau des articulations, dans le cadre de maladies articulaires dégénératives, telles que l’arthrose. Le développement de ces excroissances s’appelle l’ostéophytose. Les becs de perroquet sont généralement indolores, et résultent d’une réaction de l’os à une pression anormale qui s’exerce sur lui.
Confinement
Je n’ai pas souffert du confinement.
Quelqu’un veut m’inviter au restaurant ce jeudi midi. Je refuse poliment.J’aime tellement peu les restaurants que je préfère manger deux œufs sur le plat chez moi que le plus sublime des menus dans un restaurant trois étoiles.
J’achète une paire de chaussures par an (quand c’est absolument nécessaire).Mes armoires sont pleines d’habits.J’ai deux cents Pléiade chez moi : de quoi lire pendant dix siècles.
Je ne vais dans aucun musée.Je n’aime pas l’opéra. Je ne paierais pas trente euros pour écouter un chanteur de variétés.Dans ma sous-préfecture, il n’y a pas de théâtre.Le virus ne m’a donc pas privé de théâtre.Je me vois mal prendre le train pour aller voir une pièce de théâtre à Paris. Ne buvant pas d’alcool, je n’ai pas été privé de bistrot.En vacances, je ne vais nulle part. Je n’aime pas me déplacer : les voyages me fatiguent. Et si les gens avaient conscience des risques encourus, ils ne monteraient pas en voiture : même si l’on conduit très bien et que l’on respecte le code de la route,: on y est à la merci des ivrognes, des chauffards et des conducteurs sans permis
Eh bien, Patrice Charoulet, je vous comprends parfaitement. Je fais à peu près la même chose à une différence-près : je me chauffe à La Pléiade au lieu de la lire.
J’ai l’impression que vous avez un bon bagage en philosophie. Peut-être l’enseignez-vous en classe de terminales. On sent le pédagogue un peu déformé par sa pratique professionnelle, mais c’est agréable pour celzéceux qui n’ont pas été forgés par cette discipline scolaire. On apprend beaucoup de choses, ici, comme à l’université populaire de michel onfray.
Mais l’épisode d’Un cœur simple, qui révèle chez Félicité l’ombre d’un désir incestueux pour un fils qu’elle n’a pas, condense bien deux motifs : l’accouplement d’oiseaux, que l’on retrouvera dans le dernier roman pour signifier le désir des personnages, et l’identification d’un oiseau à un bonnet de femme, motif qui signifiait dans Saint Julien tout à la fois le matricide, et le désir incestueux gisant dessous:
Ou l’art de la branlette.
Y a pas plus compliqué ?
« On voit là le manque totale de consistance et de conviction »
Parle-nous plutôt de tes convictions, puck, toi qui n’en a aucunes !
Toujours prêt à dire tout et son contraire, comme on peut encore le constater avec le premier commentaire de ce billet.
A défaut de convictions véritables, serais-tu essentiellement opportuniste ?
Dans le dernier quart du 18e siècle, je t’imagine bien en royaliste et courtisan, puis ensuite révolutionnaire jusqu’à la terreur.
Plus tard, communard, au départ, et Versaillais, à la fin.
En 1940, maréchaliste convaincu et passablement collabo, puis tondeur de femmes à la Libération.
Aujourd’hui, après avoir été Le Peniste, tendance Marine, tu rattrapes le train (en marche) et rattaches ton wagon à la locomotive de Macron…
O LALA? JE ME PERDS EN LISANT dans le lien
e ce résumé analytique
de la philosophie du conte, qui vient donner sa dernière touche à une lecture exigeante,
inventive, extrêmement suggestive, jamais dénuée d’humour, et faisant preuve d’inventivité
langagière poétique et expressive (comme le montre l’expression « blinder un pangolin »
un pangolin ici, seigneur! c’est comme une provocation!
Et alii
A propos de nom, je peux vous dire une chose : en anglais, Barnes signifie grange, et ma femme insistait pour que je signe la version française Julien Lagrange.
Et quel est le suffixe qui signifie petit en angalais, je vous prie ?
Quelle vie exaltante que la votre, Patrice Charoulet !
Avez-vous songé à vous mettre en bouteille dans un grand flacon de formol ?
Que voulez-vous ? Moi, je l’ai toujours bien aimé ce Jean Viard, ce collègue à l’imagination foisonnante de 72 ans… Même si les grincheux le détestent, car il a toujours été à l’aise dans sa peau, à la différence de pas mal de sociologistes… Un bien luné qu’a pas peur, et toujours curieux de comprendre comment va le monde sans trop s’encombrer de ses accrocs et déchirures. Je sais pas moi, mais il voit haut et du coup… Peut-être sa non judéité a-t-elle chez lui quelque chose de désinhibiteur, et de débridant, et de débridé… Je me le demande. C’est un sympathique bavard qui n’a rien à voir avec les Forêts…, René-Louis,
(…avancer le curseur à 1h23)
https://www.franceinter.fr/emissions/le-7-9/le-7-9-20-mai-2021
NB / je trouve le personnage de M. Charoulet ressemble à un personnage d’Emmanuel Bove, et celui de D. à un personnage de Gustave Flaubert.
Little, rose, Jonathan Littell !
Charoulet et D. c’est Bouvard et Pécuchet, JJJ !
J’apprécie son ironie glacée de « confiné » fier de l’être et dédaigneux de la débandade ambiante… Son témoignage matinal est formellement superbe… Non ? @ cher jzmn, ne vous laissez pas prendre au piège de son veuvage expiatoire, voyh’ons… Vous enfourchez toujours tout, dès le premier degré… Laissez d’abord agir le charme des mots bien agencés… Bàv,
@J3
Quel genre d’eleves avez-vous pour les trouver aussi peu receptifs ?
Du temps où j’enseignais j’ai le souvenir de filles du secondaire –mes fonctions se limitant à ce niveau de public- que l’analyse d’extraits de madame Bovary ou de l’Education … enthousiasmait
A propos d’ « Un cœur simple » ,la perfection de ce petit bijou litteraire semble indiquer que c’est dans la nouvelle , cette forme exigeante et ramassée que Flaubert excelle peut-etre plus que dans les romans ,plus dilués
Et d’ailleurs si on les relit les œuvres romanesques dans cette perspective, on y repère plusieurs morceaux qui, par la perfection de leur structure aboutie centrée sur un point fort, et l’économie de leur écriture sont des textes qui à quelques lignes d’introduction et de conclusion prés, représenteraient d’admirables nouvelles
Par exemple la promenade à Fontainebleau avec Rosanette qui se termine sur l’échange stupide des regards entre les carpes et la lorette , la promenade en barque avec Leon ,cette scene joyeuse et un peu vulgaire vécue par Emma à travers le prisme d’ une réminiscence du Lac de Lamartine ,et aussi l’apres bal de Madame bovary avec le culte fetichiste qu’Emma voue à l’etui à cigares ,et encore le renoncement brutal de Madame Arnoux ebranlée par la maladie de son fils perçue comme un avertissement la retenant de sa « chute »
Sur un cœur simple j’avais dit ici la dimension de critique sociale qu’avait apparemment dans l’esprit de Flaubert le triste destin de Felicité ,j’avais ecrit
« Je ne pense pas qu’il faille minimiser la dimension de critique sociale dans cette nouvelle Avec un cœur simple Flaubert veut aussi montrer les ravages humains d’un système qu’il exècre
La vie de Felicité est, d’exclusion en exclusion, une longue histoire de rétrécissement du monde autour d’elle :
Elle est exclue de l’amour parce que son promis épouse celle qui lui paie un remplaçant;* Elle est exclue d’une pratique normale de la religion ,parce que ,pauvre, donc mal soignée elle est devenue sourde et ne peut même pas totalement beneficier de ce triste réconfort que l’eglise apporte aux opprimés pour leur faire accepter leur condition
A l’exception d’un bref moment de communion dans la douleur devant l’arrachement de l’enfant qu’elles chérissent toutes les deux , elle est privée de partager le deuil de sa maîtresse ;parce que leurs mondes ne communiquent pas, et elle doit vivre dans la solitude de son cœur la douleur d’avoir perdu l’enfant à laquelle elle s’était attachée ;
;Enfin les aléas de la vie militaire , lui arrachent son dernier lien affectif avec le monde humain, son neveu enrôlé parce qu’il était pauvre et ne pouvait s’offrir un remplaçant.
Alors il n’y a plus que le perroquet qui la rattache au monde des vivants.
L’histoire de Félicité est l’archétype de ces vies de domestiques d’autrefois, enfermées dans la servitude, condamnées à la solitude morale, et qui, sans espérance ni désespoir, acceptent avec résignation et passivité des destins scellés une fois pour toutes parce qu’elles sont nées du mauvais coté.
Félicité est la sœur d’un autre personnage ,fugacement esquissé par Flaubert dans Madame Bovary: (aussi une nouvelle potentielle )
Cette pitoyable Catherine Leroux qui doit recevoir une médaille pendant les Comices »pour avoir servi cinquante quatre ans dans la même ferme ».
Félicité et son perroquet , objet ultime de son affection ,ne sont pas loin ,lorsque Flaubert nous dit de Catherine Leroux ,que « dans la fréquentation des animaux elle avait pris leur mutisme et leur placidité ».
Au moment d’aller recevoir sa médaille des mains d’un de ces notables verbeux et suffisants qui président aux Comices , elle se fait même encore rudoyer parce qu’elle ne comprend pas qu’on l’appelle ,parce qu’elle hésite à monter sur l’estrade, »ne sachant s’il fallait s’avancer ou s’enfuir […..] et pourquoi les examinateurs lui souriaient » et Flaubert conclut ce face à face entre l’opprimée et ses oppresseurs tranquilles par cette phrase définitive:
« Ainsi se tenait devant ces bourgeois épanouis ce demi-siècle de servitude »
@ je me chauffe à La Pléiade au lieu de la lire.
Là, je dois dire qu’une fois de plus, j’ai été bien désopilé…, D. ! Ah la belle journée qui s’installe, mdr !…
JJJ
suivant votre invitation, je suis allé faire un tour dans l’étude proposée à vos élèves. J’ai apprécié la ref à Courbet (Ornans). Je ne sais pas, mais ça devait pouvoir être drôle, ce que les mômes ont répondu à la question (20 lignes) sur l’actualité de Félicité. C’était bien?
Et toute la publicité faite à la prochaine ouverture de la ligne de Rouen l’agace : fin novembre 1842, il écrivait déjà à son père :
« …la santé est très bonne ; je vois seulement trop de gens qui parlent du chemin de fer. On en est tanné. Il y a de quoi avoir une colique de wagons… ».
Le 9 juin suivant, il signale à sa sœur Caroline qu’il a rencontré à Paris « chez le père Tardif » une famille rouennaise, les Letellier, tous arrivés dans la capitale comme en train de plaisir : « …ils m’ont fait l’effet de bourgeois de la province venant à Paris pour s’amuser. Quels épiciers stupides ! Ceux-là ont encore profité du chemin de fer. Quand est-ce qu’on n’en parlera plus ? J’en ai la jaunisse ! Après Madame Lafarge (4) et la mort du duc d’Orléans (5), je ne connais rien de plus embêtant ! ».
gustave
Jean Viard, c’est quand même un ravi de la crèche.
Quel film êtes-vous allez voir hier, rose ?
Moi, j’ai changé mon fusil d’épaule.
Pour renouer avec le cinéma, j’ai éprouvé le besoin d’un alcool fort.
C’est ainsi que je me suis rabattu sur un classique d’entre les classiques de l’histoire du cinéma.
Un superbe film en noir et blanc, entièrement rénové, qui fut présenté au festival de Cannes en 1960.
J’avais huit ans alors et ne l’ai pas vu à ce moment-là, mais une dizaine d’années plus tard.
Après un demi siècle, tiendrait-il encore le choc, me demandais-je néanmoins, un peu inquiet, dans la file d’attente du Champo au Quartier Latin ?
Trois heures plus tard, la nouvelle heure du couvre-feu déjà dépassée, je me suis retrouvé sur le trottoir de la rue des Ecoles, tout aussi ébloui, sinon plus, que la première fois !
Le titre du film ?
« L’Avventura » de Michelangelo Antonioni avec la magnifique Monica Vitti !
Impossible pour l’instant de vous en dire plus…
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19590026&cfilm=677.html
flaubert n’a pas dit que c’était une anomalie, le train
@ DHH, pardon et merci pour cette profonde auto citation que j’avais déjà oubliée (« Sur un cœur simple, j’avais dit ici la dimension de critique sociale qu’avait apparemment dans l’esprit de Flaubert le triste destin de Felicité, j’avais ecrit… »).
J’observe que vous conservez vos interventions, comme quoi tout le monde a ses propres recettes de cuisine interned, alors pourquoi se moquer de celles des autres ou du moins, les qualifier d’étranges ?… (cf. listes)
Je vous concède par ailleurs n’avoir jamais aimé enseigner la grande littérature qui n’a d’ailleurs jamais été mon premier métier… D’où mon imagination quant aux réponses aux devoirs donnés par vos pairs sur l’immense toile… grand miroir de mon désespoir.
Heureux que vous nous soyez revenue intacte du déconfinement collectif. Votre absence m’intriguait depuis quelques temps. Bàv DHH.
JJJ
à propos de vos élèves, je veux dire, à part « ringard », vous en avez tiré quoi?
(on peut dire que c’est ringard, c’est ancien, c’est rural et c’est une vieille fille. Z’avaient des arguments, les mouflets, du haut de leurs 17 balais? Plus?)
@ un ravi de la crèche.
Toutafé… mais il en faut de temps à autre, pour nous changer un brin des finkielkraut et autres tristes acabits,
BJàv, jibé.
Un peu d’air!
Plus de chaise, on était assis sur des caisses vides de boisson!
Félicité, aujourd’hui ?
Elle serait noire, aide-soignante dans le service de réanimation d’un grand hôpital public, et toute aussi dévouée…
Non ils ne voyaient pas en quoi c’était une héroïne de roman, en quoi c’était une victime de sa classe, ils sentaient que flaubert n’était pas honnête dans sa peinture… Dans l’ensemble, ils ne voyaient pas l’intérêt, ils n’arrivaient pas à s’identifier, mais admettaient avoir tout compris de l’histoire… Je n’en pense rien, sauf à dire qu’ils sont confrontés à un peu de français obligatoire (les grandes œuvres), quoique travaillant dans un lycée à orientation technique…
Je ne généralise rien de leurs réponses sur la génération présente… Bàv,
(juste pour rappeler qu’il existe un autre monde en dehors de gustave et george pour des milliarts d’êtres humains… mais ça, tout le monde le sait à la rdl, en principe, hein ?).
Nb à txfl… Julian Barnes & Julien l’hospitalier… une assoce qui me plait bien, au passage…
Un grand crème s’il vous plait.
Pas plus de gestes barrières aux terrasses entrevues hier dans les rues de Paris que d’épinards en branche !
Faut dire que la police était occupée ailleurs.
L’avertissement des cieux n’aura pas été entendu…
Aucun masque, je le confirme! 😉
Les filles s’étaient maquillées, beaux rouge aux lèvres!
Jean Viard
« mais il en faut de temps à autre »,
toutafé JJJ, il faut juste en avoir conscience, comme quand on boit un vin blanc frais, ça fait du bien, ça se refuse pas, mais ça casse pas trois pattes à un canard. BàV itou
Puck, à propos de complexité, je ne sais pas si vous connaissez ce texte de Iris Murdoch, Art and Eros, une sorte de dialogue socratique supplémentaire, une variation contemporaine (ni pastiche ni parodie) par un auteur qui connaît bien ses classiques et porte la double casquette de romancière et professeur de philosophie.
Platon y figure en tout jeune homme, d’abord boudeur et se tenant à l’écart de la discussion, puis exposant ses idées avec la radicalité de son âge, mais les autres points de vue ne sont pas écrasés pour autant (il y a par exemple un tenant de l’art « utile » et moral, pédagogique si l’on veut, dont les positions rappellent un peu celles de Samuel Johnson).
Je pensais trouver ce texte en ligne et donner un lien, mais non, question de copyright sans doute. Je pourrais bien citer certains passages (si quelqu’un était intéressé), mais on y perdrait quand même l’essentiel de l’intérêt d’un dialogue : la confrontation et l’affinement des points de vue.
J’attire les fous et les animaux. Est-ce parce qu’ils devinent que je les comprends, parce qu’ils sentent que j’entre dans leur monde
je cherche une autre phrase où GF se pense comme un animal
https://flaubert.univ-rouen.fr/revue/article.php?id=44
JJJ,
« ils n’arrivaient pas à s’identifier ». C’est la clé de pas mal de ratage en matière de lecture des « classiques » et de tout ce qui est « littéraire » en général. Cette impossibilité à se projeter, à admettre un monde en dehors de soi, à élargir son champ. Impossibilité qu’aucun ne cherche à rompre.
Passent donc à côté. Changent pas de monde.
Et ça, c’est tristement typique.
JJJ, dans le post précédent, je fais mon finkie. Consciemment, c’est moins grave, doc.
@ ça casse pas trois pattes à un canard
Oh ! le monstre… qui piétine d’un seul tenant toute la science des superbes grands crus aligotés de Bourgogne, à jamais inégalés, -…
Déceptif, là… justin brin,
@ J’attire les fous et les animaux. Est-ce parce qu’ils devinent que je les comprends, parce qu’ils sentent que j’entre dans leur monde ?
C’est exactement ce qu’avait compris K. de Flaubert qu’il adulait comme romancier. Nous savons aujourd’hui pourquoi il n’hésita plus aujourd’hui à se dépeindre lui-même en cancrelat.
Voilà chers camarades de blog ce qui s’appelle une alternative.
Y a aussi A73 qui vient de se détacher de l’Arctique.
https://positivr.fr/studio-jardin-personnes-agees-alternative-ehpad/
l’essentiel de l’intérêt d’un dialogue : la confrontation et l’affinement des points de vue.
Encore au préalable faudrait-il sortir de son pré carré. Ce qui n’est pas gagné.
Jazzi. En 1960, dans les cinémas italiens on projette pour la première fois « La dolce Vita » de Fellini et » l’Avventura » d’ Antonioni !
A Cannes, au festival, « L’avventura » fut accueilli par des sifflets dans la salle.. Interviewé à l’époque, Antonioni a déclaré : »Je fais un film sur l’instabilité des sentiments, sur leurs mystères. Les personnages se trouvent sur une île (il s’agit de Lisca Bianca) dans une situation plutôt dramatique : une jeune fille a disparu. On se met à sa recherche. L’homme qui l’aime devrait être préoccupé, anxieux. Au début, il l’est effectivement. Mais lentement ses sentiments vont s’affaiblissant car ils reposent sur du sable. Il ne veut plus chercher la jeune fille, il ne s’en soucie plus :il est attiré par d’autres sentiments, d’autres « avventura » , d’autres expériences aussi superficielles et instables. » Entretien avec Tommaso Chiaretti.
Il y a un moment, Jazzi, qui m’attire toujours dans ce film, c’est quand Monica Vitti et Gabriele Ferzetti se promènent dans la ville baroque de Noto et là, près d’un grand escalier sur une ébauche de dessin, Ferzetti renverse volontairement une bouteille d’encre de Chine.il faut savoir que dans sa jeunesse Antonioni a voulu être architecte, et a suivi des études dans ce sens. Ça ne s’est pas fait, il est devenu cinéaste, et ce geste de renverser l’encre est un adieu à son rêve de jeunesse ;et en même temps avec « l’avventura » il prouve qu’il est justement le cinéaste qui structure toute ses images comme un grand architecte.je n’ai jamais vu un cinéaste intégrer les paysages ,les sonder, les faire parler et les faire dialoguer avec la situation sentimentale complexe .Côtes rocheuses avec vagues, (voir les dunes dans « femmes entre elles »)d’escaliers, de couloirs, de rochers, de pentes, de rues, nuages,routes, murs et plafonds avec plongées et contre plongées avec une sdolitude dans les couloirs ou les esplanades pierreuses parfois presque un vertige à la Piranese. Enfin, tout le monde parle du jeu de Monica Vitti dans « l‘avventura » ,mais je trouve que Gabriele Ferzetti est lui aussi remarquable. Superbe directeur de comédiens, cet Antonioni. On le verra diriger Jack Nicholson dans « profession reporter ».
Avec Antonioni, ce n’est pas un « coeur simple »,mais des coeurs délicieusement comliqués et mouvants.
Jazzi
Il ouvre aujourd’hui avec Drunk.
Pas sûre d’y aller.
Vais aller voir Michel-Ange.
Dupontel j’hésite.
Deux j’hésite aussi.
Jazzi dit: à
Félicité, aujourd’hui ?
Elle serait noire, aide-soignante dans le service de réanimation d’un grand hôpital public, et toute aussi dévouée…
Sénégalaise, admirable, en hôpital ou en Ehpad, son mari est retourné au pays, elle chez Rotschild et elle ne rentrera pas dans sa case et elle, la France refuse de lui donner la nationalité française.
« Voilà chers camarades de blog ce qui s’appelle une alternative. »
C’est ce que mon frère a fait pour notre mère et c’était mieux qu’une cabane en bois, rose. Ma soeur et moi lui en sommes éternellement reconnaissants.
Tain Jazzi,
Vous avez un Q de première !
L’Avventura pour la reprise.
Ange est un ange, Jazzi.
« Deux », vous pleureriez comme une madeleine, rose.
« Drunk » c’est pas mal aussi.
Jazzi
Hors de question d’être verte blanche rouge de jalousie.
Vais prendre le train de nuit, Nice/Paris et venir au Champo voir l’Avventura.
Les balcons de la ville baroque de Noto, argh
(chronique « racontpatavi » : 20.5.21_12.19)
C’est magnifique ce qu’ils ont réussi à faire, ces gens là pour 36 0000 euros dans leur jardin… Mon alternative du moment est la suivante : vu qu’on a la chance d’avoir une assez grande maison un peu branlante, quoiqu’encore habitab’, on la fait réaménager sur les deux côtés : l’un des deux restera inoccupé, sauf pour les amis de passage, mais surtout pour la ou les personnes de confiance nécessiteuses que nous prendrons à domicile à titre gratuit pour s’occuper de nous, au moment d’affronter la survenue de notre dépendance médicale et/ou quotidienne. « Je sais pas vous »… mais il faut se préparer dès 66 ans à des alternatives de la sorte, oui…, même si ce n’est pas toujours possible et encore bien difficile pour tout le monde. Le faire, si possible, dans le respect des meilleures valeurs de gauche, de la nature et des animaux de la rdl. Bàv,
Jazzi
Little
Non je cherche le suffixe anglais.
Comme nous « ette » la maisonnette.
Ou bien « on » dans le cabanon.
16 h, cet aprem au Palace du coin (10 km) : « Michel Ange », itou…, pour se retremper en Toscane. Ini. Bàv,
la grange honnête ?
Cinéma italien ? J’ai revu hier le premier grand film de Pier Paolo Pasolini ; Accattone où Franco Citti crève l’écran avec ce rôle de proxénète d’abord dur puis affamé puis chamboulé par la rencontre de l’innocente Stella.
Le peuple pauvre survivant dans les bas-fonds de Rome avec pour les mauvais garçons violence, vols, proxénétisme, prison.
Une belle lumière dans les friches herbeuses de cette banlieue où la noirceur de ces baraques où il faut nourrir les gamins, nombreux.
Un film comme une prise poétique sur fond de musique de Bach. Des non-lecteurs parfois maladroits au parler dru.
Quatre années avant l’Évangile selon Saint Mathieu, dédié à Jean XXIII.
Il meurt exécuté sur une page déserte le 2 novembre 1975 laissant une œuvre inachevée.
Janssen J-J dit: à
(chronique « racontpatavi » : 20.5.21_12.19)
C’est magnifique ce qu’ils ont réussi à faire, ces gens là pour 36 0000 euros dans leur jardin… Mon alternative du moment est la suivante : vu qu’on a la chance d’avoir une assez grande maison un peu branlante, quoiqu’encore habitab’, on la fait réaménager sur les deux côtés : l’un des deux restera inoccupé, sauf pour les amis de passage, mais surtout pour la ou les personnes de confiance nécessiteuses que nous prendrons à domicile à titre gratuit pour s’occuper de nous, au moment d’affronter la survenue de notre dépendance médicale et/ou quotidienne. « Je sais pas vous »… mais il faut se préparer dès 66 ans à des alternatives de la sorte, oui…, même si ce n’est pas toujours possible et encore bien difficile pour tout le monde. Le faire, si possible, dans le respect des meilleures valeurs de gauche, de la nature et des animaux de la rdl.
Bravo.
C exactement ce qu’il faut faire.
Nota bene : une personne de confiance ce n’est pas gagné. Qui vous respecte, ne vous vole pas et ne pense pas « aboule ton fric, la vieille ».
J-JJ
Si on est très riche, Rotschild, on peit envisager d’offrir un petit pied à terre à la personne qui prendra soin de nous.
Pour ka mettre à l’abri du besoin dans les siens de vieux jours.
Si l’on ne l’est pas, on la paie dignement. Pas comme Gisèle Halimi sa femme de ménage.
En tous les cas, on traite bien cette personne là.
prose poétique – ou la noirceur
C pas c’que j’cherche.
DHH, à croire que Passou a publié ce billet en attente de votre commentaire flamboyant. Bonheur de lire cette évocation d’un Cœur simple.
Oui, c’est tout à fait ça, Paul.
J’ai trouvé Gabriele Ferzetti parfait, également. Mais c’était émouvant de revoir la splendide beauté de Monica Vitti (aujourd’hui Alzheimer et octogénaire), filmée par un homme amoureux, inspiré par sa muse.
Il y a aussi, au-delà de la modernité du film, un côté documentaire de l’Italie à un moment charnière de son histoire et l’on découvre tout un monde disparu.
Au début du film, le père de la jeune fille qui va disparaitre (Lea Massari), homme politique et promoteur, lui montre, nous montre, un vaste terrain champêtre de la banlieue de Rome et dit : « Tout ça va être recouverts de bâtiments.
Terrible archaïsme aussi de la Sicile, où dès qu’une belle femme se promènait seule dans la rue, elle provoquait une émeute.
Parmi les belles jeunes et riches femmes du film, il y a une actrice de la famille des Lampedusa.
Dans la salle, hier, il y avait une majorité de jeunes gens, qui découvrait le cinéma d’Antonioni. Et il y a eu des applaudissements à la fin.
Plus encourageant que la perplexité des élèves de JJJ face à « Un Coeur simple »…!
Je cherche Barnespetit(suffixe anglais).
Patrice Charoulet, votre commentaire bougon c’est du pur Brigitte Fontaine !
@ la perplexité des élèves de JJJ face à « Un Coeur simple »…!
Désolé de vous avoir désenchantés à ce sujet. J’admire votre talent et/ou vos élèves, croyez-le bien. Bàv,
Jazzi
On ne dit pas aujourd’hui Alzheimer ; on formule : patiente atteinte douloureusement par cette maladie dite d’Alzheimer ou un trouble apparenté, sur laquelle nous savons bien peu de choses, car la mémoire représente bien des mystères à ce jour inexplorés, mais nous y travaillons.
C’est un peu long, mais c’est plus correct. Pour la patiente et pour l’aidant.
Merci Jazzi.
Les jeunes gens -garçons et filles-sont incroyablement magnifiques.
C grâce à eux que j’ai revisité La Fièvre du Samedi soir ».
Mais India Song, non.
Et en cuisine, faut voir ce qu’ils font ! Nous n’aurions pas eu l’ombre d’une parcelle de la miette d’une idée, de celles qu’ils ont, font et appliquent : admiration.
Avez-vous songé à vous mettre en bouteille dans un grand flacon de formol ?
Écroulée de rire.
G un jeroboam mais Charoulet ne rentrerait pas. S’agirait de le découper en petits bouts.
Comme le japonais fou de sa blonde néerlandaise.
Hector, qui travaillait à l’agence de presse Gamma, et qui a conservé son réseau d’information de paparazzi me disait, il y a peu, que Monica Vitti vivait cloîtrée dans son appartement romain, sous la garde affectueuse de son mari, plus jeune qu’elle. Et que celui-ci la promenait parfois la nuit dans les rues et les jardins de la ville.
Hier, je suis allé seul au cinéma, et le film nous était présenté par le jeune distributeur français du film et un jeune critique de cinéma. Ce dernier à déclaré que le plus remarquable dans « L’Avventura c’était la façon dont Antonioni avait réussi à filmer l’ennui. Pas d’accord avec cette vision réductrice et j’aurais plutôt parlé de vacuité. Le film dure 2 h 20 et je n’ai pas senti le temps passer. Je suis arrivé vers 22 heures chez moi.
A cette occasion, on nous a offert à tous une reproduction de l’affiche et un livre complet sur Antonioni a été mis en loterie. J’avais le n° 14 et c’est le 17 qui est sorti. J’offrirai l’affiche à Hector…
@Jazzi
Magnifique choix pour retrouver le cinema
L’avventura est pour moi une œuvre « de chevet » si on pouvait dire ça d’un film
Mais on ne peut vraiment l’aimer si on ne le regarde pas en myope si on ne se focalise pas sur l’intrigue ,effectivement pauvre décousue et sans interêt. Mais on doit comprendre que ce film aux situations peu crédibles et à l’intrigue baclée sert de merveilleux prétexte à une série d’instantanés magnifiques de verité sur l’Italie de l’epoque , ses paysages , ses monuments et ses réalités sociales :
La classe de loisir « libérée » ,avec ses cougars consommatrices de jeunes garçons ,ses heritieres capricieuses et gâtées, qui s’ennuie et se « divertit » au sens pascalien entre yachts ,villas somptueuses, palace sicilien ;
Place specifique de l’emigration dans le paysage cukturel des pauvres,avec chevrier a l’allure archaïque qui est st revenu vivre dans son antre sans confort sur une île sauvage après une vie d’expatriation en Australie et aborde en anglais les gens du yacht qui s’y sont refugiés
Incurie criminelle d’un etat qui laisse se dégrader , de superbes palais baroques abritant et yloge des commissariats; où officie dans la poussiere une police paresseuse et inefficace ;
Omniprésence dans toute les couches de la societé de machisme a l’expression diverse qu’il éclate dans la tension qui monte chez une poignée de disoccupati avachis sous le soleil lorsqu’ils voient apparaître sur la place du village une femme seule, aussi dans les papillonement de mâle bourgeois toujours prêts à étoffer un tableau de chasse, en oubliant la conquête précédente , ou à travers la déception de la femme du pharmacien du village sicilien ,venue du Nord et qui ne supporte pas l’enfermement que lui impose son mari fils du Mezzogiorno
Oui, on en prend plein les yeux, DHH.
Et il y a de splendides plans tel celui des cloches, qui se répondent, dans une Sicile désertique, écrasée de soleil.
Mais je ne suis pas d’accord avec vous sur ce que vous dites de l’intrigue. Je trouve que le scénario est très travaillé et efficace et ajoute à la modernité du film, qui n’avait pas été compris à l’époque, comme le rappelle, Paul.
Au cours d’une croisière, une jeune femme disparait sur une île déserte (l’une des îles éoliennes). Et tout le monde se met à sa recherche, principalement son fiancé (Gabrielle Ferzetti) et sa meilleure amie (Monica Vitti). Un fait divers qui deviendra une affaire non classée. S’est-elle enfuie, a t-elle été tuée, fut-elle victime d’un accident ? On ne le saura jamais, mais l’on assistera cependant à un transfert des sentiments. C’est crédible et ça tient la route, soixante ans plus tard…
@Jazzi
Je ne suis pas d’accord avec vous
Il a une difference fondamentale entre la situation de l’aide soignante Bumidom et Felicité
Certes elles sont toutes deux exploitéees :
Mais l’une est une salariée qui vend son temps à ses employeurs et qui hors de ses heures de travail s’appartient
Au contraire Felicité est totalement alienéee ;c’est sa vie, que lui confisque madame Aubin avec ce statut de domestique qui la prive de tout espace et de temps personnels et donc d’espérance d’un vrai destin à elle et qui lui confere comme seule identité d’être cette « perle » de Madame Aubin « que tout le monde lui envie »
Le mari de Monica Vitti est Roberto Russo. Chef-opérateur pour Luciano Salce et Pupi Avati, entre autres. Puis realisateur : Flirt et Francesca è mia —avec MV —.
@Jazzi
Dans l’Avventura Antonioni ne filme pas vraiment l’ennui mais la quête stérile de ceux qui cherchent à y echapper et à conjurer l’angoisse qu’il génere (vision pascalienne)
En revanche il a vraiment montre l’ennui le plus destructeur et desespêré ,celui de la depression qui anéantit la volonté de vivre et de se projeter dans l’avenir d ans un autre film, lui aussi magnifique :Le desert Rouge avec évidemment Monica Vitti
Vous souvenez vous du jour où le monde avait annoncé sa mort et a du faire un rectificatif le lendemain?
« grands crus aligotés de Bourgogne, à jamais inégalés, -… »
oh la môvaise foi, JJJ, comme si j’avais pu parler de « petit blanc » pour un grand cru aligoté de Bourgogne???!!! Non mais? Mpffff
Monica Vitti vivait cloîtrée dans son appartement romain, sous la garde affectueuse de son mari, plus jeune qu’elle. Et que celui-ci la promenait parfois la nuit dans les rues et les jardins de la ville.
Quelle bonne idée…
G aussi une voisine, que j’m bcp, sourde et presqu’aveugle à la mémoire aléatoire.
Son mari prend grand soin d’elle.
Oui. 👍
Grand cru aligoté.
Un meursault, de bonne famille.
Jazzi, à propos de l »Avventura » parler d’intrigue bâclée, il faut quand même oser..sur le site du ciné club de Caen,cette réflexion:
« L’origine de la frustration de Sandro transparaît clairement. Il s’est vendu, sacrifiant ses talents artistiques au profit d’un travail de consultant beaucoup plus lucratif. Il n’a pas réussi à trouver un équilibre entre amour et épanouissement professionnel, et il utilise le premier pour compenser l’absence du second. Ce n’est pas un hasard si les pulsions érotiques les plus fortes surviennent dans la ville de Noto, au milieu des splendeurs de l’architecture sicilienne et s’il renverse « accidentellement » un encrier sur le dessin d’un étudiant en architecture. Les personnages secondaires du film souffrent du même malaise : blasés, apathiques et insatisfaits de leur vie, ils ne trouvent pas l’énergie d’en changer et finissent par suivre la masse, ainsi de Sandro quittant la place avec le flux des élèves de l’école religieuse. La seule à posséder un potentiel est Claudia, peut-être à cause de ses origines plus modestes. A Sandro désenchanté qui lui déclare » Je me croyais un génie prêt à vivre dans un meublé. Aujourd’hui, j’ai deux maisons, une à Rome, l’autre à Milan. Quant au génie je n’en suis pas un. Qu’en penses-tu ? Elle lui répond » Je raisonne autrement » comme, un peu plus tôt, elle avait dit à Patricia » J’ai eu une enfance judicieuse… c’est à dire pauvre « . Claudia affronte une disparition supplémentaire, celle de ses certitudes amoureuses. Elle finit par pardonner à Sandro sans que cela ne présage rien de bon pour son avenir. »
Omniprésence dans toute les couches de la societé de machisme a l’expression diverse qu’il éclate dans la tension qui monte chez une poignée de disoccupati avachis sous le soleil lorsqu’ils voient apparaître sur la place du village une femme seule, aussi dans les papillonement de mâle bourgeois toujours prêts à étoffer un tableau de chasse, en oubliant la conquête précédente , ou à travers la déception de la femme du pharmacien du village sicilien ,venue du Nord et qui ne supporte pas l’enfermement que lui impose son mari fils du Mezzogiorno.
Les goujons qui frétillent au bout de la ligne d’une canne à pêche.
Encore eût-il fallu être des disoccupati.
Antisémitisme sans frontières
À propos de : Nina Valbousquet, Catholique et antisémite. Le réseau de Mgr Benigni : Rome, Europe, États-Unis, 1918-1934, CNRS éditions
https://laviedesidees.fr/Antisemitisme-sans-frontieres.html
. Malgré son caractère circonscrit, le groupe fonctionne à une échelle internationale : les acteurs, très mobiles, circulent, surtout entre France et Italie (séjours, rencontres), mais c’est à la faveur de la diffusion des Protocoles des sages de Sion que cette internationalisation s’intensifie.
Les membres du groupe benignien en sont d’abord des traducteurs : Mgr Jouin en livre, dès 1920, une traduction française et une version italienne est assurée par Fede e Ragione. Par ailleurs, c’est autour des Protocoles que des liens sont établis aux États-Unis avec Henry Ford, en Angleterre avec les Britons, auxquels s’ajoutent des contacts avec des personnalités de l’émigration russe en France et dans les pays scandinaves. Cette internationalisation, conçue comme une façon de rivaliser avec des ennemis juifs et communistes perçus comme affranchis des frontières, n’est pas sans contradictions.
ledit protocole des sages:
Du 26 août au 7 septembre 1903 paraissent à Saint-Pétersbourg, dans le
journal Znamyia (Le Drapeau), une série de textes baptisés Protocoles des Sages
de Sion, présentés comme la transcription en russe de procès-verbaux de
conférences qui auraient eu lieu en France et où se seraient discutés les plans
machiavéliques d’une conspiration juive pour la conquête du monde. Ces textes,
revus et augmentés, seront publiés par Nilus (1905 et 1911) et par Boutmi (1906).
Le texte fut vraisemblablement rédigé en France autour de 1897, en pleine
controverse dreyfusarde, dans les milieux parisiens de YOkrana 2
. Il reprend en fait
la forme et l’argumentation d’un livre de Maurice Joly, Dialogue aux Enfers entre
Montesquieu et Machiavel, publié en 1864 à Bruxelles, en inversant les données et
en déplaçant les sujets. L’édition de Boutmi de 1906 ajoute un autre texte qui est
un passage tiré d’un roman de Sir John Retcliffe (de son vrai nom Hermann
Goedsche), Biarritz, publié à Berlin en 1868 mais paru en France seulement en
1881.
Dans ce roman, se trouve un chapitre intitulé « Dans le cimetière juif de
Prague » qui se veut le compte rendu d’une réunion des représentants des douze
tribus d’Israël avec le diable. La discussion porte sur la répartition des tâches pour
contrôler le monde. Ce texte de fiction fantastique manifeste d’ailleurs une
profonde méconnaissance du judaïsme. En 1872, ce chapitre est repris isolément
sous forme de pamphlet et publié à Saint-Pétersbourg, avec un commentaire
avançant que, sous le déguisement de la fiction, se cache en fait la description d’un
événement authentique. Quatre ans plus tard, un pamphlet identique est édité à
Moscou, Dans le cimetière juif de la Prague tchèque (Les Juifs maîtres du monde).
En 1881, le chapitre sort dans le journal parisien Le Contemporain et n’est
plus présenté comme une œuvre de fiction mais bien comme un rapport
journalistique; tous les propos y sont réunis en un seul discours tenu par un Grand
Rabbin au nom imprécis. L’authenticité en est garantie par un ouvrage à paraître
(mais qui ne parut point) d’un diplomate anglais, Sir John Readcliff, les Annales
des événements politiques et historiques des dix dernières années. En 1896,
François Bournand reprend le texte dans Les Juifs, nos contemporains, où dans la
préface, il avance que le texte provient du Grand Rabbin John Readcliff (sic ),
prononcé en 1880.
Le texte des Protocoles restera longtemps confiné aux cercles
https://www.erudit.org/en/journals/crs/1989-n12-crs1516226/1002060ar.pdf
« Encore eût-il fallu être des disoccupati. »
I basilischi,
Oui, Paul. Moi qui avait gardé un vague souvenir du film, vu probablement trop jeune, et pollué par les innombrables commentaires qu’il a suscité (dont la célèbre incommunicabilité des êtres), j’ai été scotché par la précision du scénario et la justesse des dialogues.
Tous yeux et ouies grands ouverts, je n’ai rien repérer de faux !
Le vrai sujet du film est là, sur l’argent et la prostitution des talents et, de ce fait, des sentiments…
qui avais
Il est certain que, depuis quelques jours, vous ne paraissez pas être de très bonne humeur, B…
Un ciel bleu, constant, sans nuages et sans aucune prévision de nuages, c’est dommage. J’aime les nuages.
Vous dites qu’il y a plus de notes savantes dans une Pléiade que dans d’autres éditions. J’avais fait l’expérience avec « Madame Bovary », et trouvé que, pour ce roman, l’avant-dernière édition au Livre de Poche donnait davantage de renseignements que la Pléiade qui venait de sortir. Depuis, une nouvelle édition au même Livre de Poche est parue, encore plus riche, celle qu’on doit à Jacques Neefs. Il ne faut selon moi pas considérer systématiquement qu’une édition en poche est inférieure à une prestigieuse Pléiade. Ce n’est pas toujours le cas. L’exemple de « Madame Bovary » en apporte la preuve.
et rien repéré…
Quel article !
« il fallait entendre « assemblée » comme une fête de village »
et une assemblée nationale ? 🙂
qu’il a suscitéS
À propos de I basilischi, premier film de Lina Wertmüller, déjà assistante de Fellini pour 8½.
Merci, et alii
« cette « perle » de Madame Aubin « que tout le monde lui envie » »
Mais on est pas si loin de ces « perles des blocs respiratoires » que nous avons tous applaudies, DHH.
Disparition du personnel de maison chez les bourgeois.
« Au contraire Felicité est totalement alienéee ;c’est sa vie, que lui confisque madame Aubin avec ce statut de domestique qui la prive de tout espace et de temps personnels et donc d’espérance d’un vrai destin à elle et qui lui confere comme seule identité d’être cette « perle » de Madame Aubin « que tout le monde lui envie » »
Oh mais, ça va beaucoup plus loin que ça, Félicité à dû laisser ses deux gosses à la Ddass, ( elle a deux enfants, c’est indiqué au début de ce conte » ramassé « ), ensuite par mimétisme elle se met à singer des grenouilles de bénitier, pour finir en dévotion devant un perroquet. Destin tout à fait remarquable. Qui fait pleurer Passou, quand on se retient de ricaner.
a dû ?
« Félicité à dû laisser ses deux gosses à la Ddass, ( elle a deux enfants, c’est indiqué au début de ce conte » ramassé « ) »
Ah non pardon, j’ai lu trop vite.
La mère Aubin s’est retrouvée avec deux enfants à élever.
I basilichi.
Et y passer bcp de temps.
En fait il faudrait faire réécrire ce conte à Slimani, elle aurait fait de Félicité une nounou d’enfer.
Il me faut ajouter à cela, Paul, le fait que la dernière scène de « L’Avventura » se déroule au San Domecico palace » de Taormina. Un ancien monastère transformé en hôtel cinq étoiles. Où je suis descendu avec mon ancien compagnon, A., à 30 ans, et où, moi aussi, j’ai dû prendre une décision capitale pour la suite de ma vie…
https://www.bing.com/search?q=san%20domenico%20palace&FORM=ATUR02&PC=ATUR&PTAG=ATUR05RAND
San Domenico maggiore de Napoli
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_San_Domenico_Maggiore
C.P.
« Les boutiques de cannelle » commencé dans un été paisible au milieu des cerises tourne vite au cauchemar avec le père envahissant et terrifiant qui ressemble à un vautour desséché. Dans quelle maison et quelle famille suis-je entrée ? Même des cloportes ! Bigre, ça s’annonce kafkaïen !
Une nounou d’enfer, les petiots en rondelles de saucisson.
« Felicité est totalement alienéee ;c’est sa vie, que lui confisque madame Aubin avec ce statut de domestique qui la prive de tout espace et de temps personnels et donc d’espérance d’un vrai destin à elle(…) »
oui ! évidemment ! imaginons un instant, je veux il ne s’agit là bien sûr que d’une supposition, et je sais que d’une supposition l’on ne peut tirer aucune conclusion, mais livrons-nous, si vous le voulez bien à cette supposition et considérons-là comme rien de plus qu’un exercice de pensée, n’est-ce pas…
d’accord ? hé bien supposons un instant que Flaubet ait écrit à Georgette : « je m’en vais donner la preuve, avec cette petite nouvelle, que je peux « aussi » me montrer un sale type inhumain »
et ben quoi ? dans ce cas la Félicité aurait été malfaisante ! elle aurait même séquestré sa patronne ! elle l’aurait enfermée dans la cave, attachée à une poutre et elle l’aurait fouettée jusqu’au sang pour qu’elle accepte d’augmenter son salaire, ensuite elle aurait tué ses enfants devant ses yeux avant de mettre le feu à la maison ! et ensuite elle aurait recherché de nouveaux patrons à qui elle aurait réservé le même sort !
et voilà… vous imaginez un peu l’affaire ?
mais tout ça c’est la faute à G. Sand, c’est elle qui a mis la pression sur ce pauvre Flaubert pour qu’il accepte de montrer un peu d’humanité pourquoi ? parce que Sand était surtout une casse couille ! tout ça c’est sa faute à elle.
elle lui aurait mis la pression pour qu’il écrive l’histoire d’un pêcheur de baleine qu’il aurait pu nous pondre Maoby Dick !
comme quoi toutes ces histoires ça tient vraiment à peu de chose.
Flaubert c’était surtout une machine à écrire, d’ailleurs ses potes il l’appelait Rowenta.
Voud imaginez un oeu k’affaire ?
Non.
Pourquoivrose ?
Parce que son prénom : Félicité.
Comment faire tout cela avec un prénom pareil ?
Pas grand chose ; un pet de lapin.
@jazzi
Le film montre que ce cadre somptueux perdant sa vocation première est comme profané par cette clientele jouisseuse trop elegante ,friquée et interlope ,qui sert aussi de champ de drague pour des putes
@puck
mais non c’est totalment exclu
flaubert bon prince voulait laisser ce sujet à Genet
« Félicité aurait été malfaisante ! elle aurait même séquestré sa patronne ! elle l’aurait enfermée dans la cave, attachée à une poutre et elle l’aurait fouettée jusqu’au sang pour qu’elle accepte d’augmenter son salaire, ensuite elle aurait tué ses enfants devant ses yeux avant de mettre le feu à la maison ! et ensuite elle aurait recherché de nouveaux patrons à qui elle aurait réservé le même sort ! »
Faut arrêter de regarder des séries gores, puck !
DHH, au San Domenico, on voit très bien que les chambres somptueuses, avec vue sur la mer et le théâtre antique grec, plus bas, sont le résultat de deux ou trois cellules de moines réunies : sous le luxe le sacré…
Pour réconcilier palestiniens et juifs,
recette
https://www.cestmafournee.com/2018/03/les-montecaos.html?m=1
et voilà… vous imaginez un peu l’affaire ?
C’ aurait été un roman d’anticipation où Flaubert aurait réussi à couper l’herbe sous le pied à nombre de ses successeurs héritiers de ce roman social.
Faire de Flaubert une sorte de Ion au rabais montre que vous ne comprenez ni son temps’ ni surtout la réaction antiroman tique qui le porte. Ce n’ est laps grave, il s’en relèvera. Mais nous, que devons- nous penser d’un philosophe qui s’attaque avec les armes d’Onfray. c’est à dire peu de chose, à l’un des philosophes clés de la pensée occidentale? Et de cette curieuse logique qui fait que nous sommes contraints de profiter de sarcasmes anti-Flaubert dont vous’pusdites qu’ils sont destinés à votre seul usage? Peut-être qu ouvrir un blog personnel et Puckiens résoudrait cette curieuse. contradiction.
Paul, le Champo propose aussi toute une rétrospective du cinéma japonais de la grande époque.
Ne regarde pas le programme, sinon tu risques, comme rose, de prendre un train de nuit !
https://www.cinema-lechampo.com
Jazzi, Caroline Franklin-Groult à tout de même assuré le legs des manuscrits de son Grand Oncle. Preuve qu’elle ne s’en désintéressait pas comme d’autrss héritiers. ( cf la vente bloquée de l héritage Ravel dont curieusement on a plus de nouvelles)
Hier, dans le file d’attente, un distingué jeune cinéphile en interrogeait un autre : « Alors, tu as vu combien de films aujourd’hui ? »
Now, ladies & gentlemen, je file au… cinéma !
Ce qu’il y a de bien, c’est que même en sortant de la salle à 21 heures, il fait encore jour.
Christiane, non’ pas de filiation à ma connaissance. Ces Groult là, c’était la version Rolls_Royce du féminisme 1968-70….
Oui, M.C., c’était une question posée sur un ton badin ! J’aime beaucoup votre image « Rolls Royce du féminisme ». Vous alors, toujours aussi prompt à rebondir !
Jazzi, le Champo, effectvement propose des merveilles japonaises,j’en connais la plupart, mais au milieu de tout ça, tu devrais mettre en priorité absolue -j’insiste- « Quand une femme monte l’escalier » de Mikio Naruse(on le compare à Antonioni pour son sens du tempo fluide et sa manière si délicate et sensuelle de filmer ses comédiennes ), et tu verras surtout ce qu’est une grande comédienne,Hideko Takamine, son actrice fétiche avec laquelle il a tourné ses plus grands films (notamment son plus beau film « nuages flottants ») . Tu verras aussi ce qu’est une hôtesse de bar dans les années 60 dans un quartier chic de Tokyo…et enfin, les noirs et blancs adoucis de ce film et l’éclairage des visages féminins,ou les gestes des femmes pour servir,monter un escalier, écouter un raseur, ou se montrer séduisante: c’est vraiment miraculeux. Note aussi ce « Nuages épars »du même Naruse (il a rendu jaloux Ozu) film plus tardif, en couleurs, ou comment les tourments d’une veuve se transforment en désir puis amour pour l’homme qui a tué accidentellement son jeune mari.
MC, non même s’ils sont destinés à mon seul usage ça m’intéresse quand même de lire votre réaction.
Et puis c’est tout de même pas très grave de s’interroger sur les méandres de la création artistique, et surtout de ce qu’en disent les lecteurs, par exemple vous parlez de l’anti-romantisme de Flaubert, je ne crois pas qu’il était assez intelligent pour théoriser son travail, ni assez de conviction pour s’en prendre aux canons du romantisme, il avait son style c’est après coup ce que les lecteurs y ont vu. Je crois que Flaubert est un cas très spécial parce qu’il entraine avec lui des générations de critiques littéraires et de lecteurs qui se sont faits entuber en voyant de l’intelligence là où il n’y avait que de la besogne et une façon d’occuper son temps libre, et aussi sur ces aveux et ses prétentions vis à vis de lui-même que les lecteurs ont pris comme argent comptant du genre : « Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère.Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. », quand il dit « moi je suis… » les lecteurs, sans doute par un dévouement aveugle se disent « oui il est… », cela pourrait relever de la prophétie auto réalisatrice, j’y vois plutôt un truc qui ressemble au bouquin de Clément Rosset : le Réel et son double.
Mais faut pas dramatiser MC tout ça c’est surtout drôle.
Au demeurant’ ni Ion ni le Flûtiste ne sont ce me semble des créateurs. ce sont des interprètes. la comparaison ne vaut pas à moins de supposer que Flaubert ne soit pas un createur, ce qui est, ce me semblé un peu risqué ….
Où FLAUBERT a-t-il trouvé le prénom Félicité? Ce dernier ne serait-il pas un peu inspiré de « Feli de Lamennais » l’homme de L’Avenir mentor de G.Sand qui a du faire le rapprochement?
https://www.atramenta.net/lire/oeuvre18610-chapitre-20.html
MC sérieux vous savez lire ! qu’est-ce que vous pensez d’un type qui dit de lui-même :
« Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère.Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. »
qui d’autre que lui aurait pu pondre des déclarations aussi connes ? personne !
c’est peut-être là que je le trouve le plus touchant, dans cette bêtise naïve.
MC vous qui connaissez bien Victor Hugo, l’imaginez-vous dire de lui-même : « Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère.Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. »
pourtant qui de Hugo ou Flaubert était le plis indigné ? celui qui ne le disait pas ?
sérieux c’est trop drôle, et je comprends pas que cela ne vous fasse pas sourire.
FELI DE L
À partir de 1837, alors qu’il prend la direction du journal le Monde – il y collabore avec George Sand –, La Mennais, tout en restant fidèle à l’idéal chrétien et en se refusant à se mettre à la tête d’un schisme, se fait le prophète solitaire et véhément de la loi d’amour de l’Évangile, mais hors d’une Église avec laquelle il ne se
https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/F%C3%A9licit%C3%A9_de_La_Mennais/128573
Depuis quand etre indigné implique -t-il d’être logique , Puck? Sauf à s’en faire une rente façon France Insoumise, et encore ! L’indignation logique c’est le robespierrisme avec St Just en proto énarque fou! Démolir un homme par ses indignations réelles ou supposées est un sport facile et qui peut mettre à bas tout le Dix- Neuvième siècle. Le passage sur les Bohémiens m’ évoque un autre de Par les Champs et par les Grèves. En ce se sens on ne peut suspecter Flaubert lorsqu’il dit qu’il veut choquer le bourgeois. EtHugo dit à peu prés la même chose de son arrivée à Guernesey. En substance, je ne respecte pas le can’t, etc.
MC dit: Au demeurant’ ni Ion ni le Flûtiste ne sont ce me semble des créateurs.
»
si vous faites référence au texte de Platon dans la République et sa critique de l’art il faudrait le relire, je ne crois pas qu’il fasse la différence : l’interprète joue peut-être sa propre musique ?
MC pas d’accord (même si vous êtes plus calé que moi sur VH) : il n’y a pas de billard à 3 bandes chez Hugo : il s’investit dans ses idées et d’elles découlent ses actions, alors que dans la cas de Flaubert c’est le contraire : s’il n’y avait pas eu la présence de ces bourgeois il n’aurait rien donné aux bohémiens, relisez la correspondance de Flaubert c’est toujours sa façon de fonctionner, et là encore cela mériterait d’être interrogé, parce qu’au final on ne peut plus le lire de la même manière.
MC pour le dire autrement la différence entre Flaubert et les autres c’est cette question permanente de la « posture », tout n’est que « posture » chez lui, et du coup quand on lit le coeur simple avec ce regard ce récit devient à son tour une posture, ce qui pour Platon représente l’imposture de l’art, à ce titre Flaubert est un des rares artistes qui donnent raison à Platon.
Un coeur simple est le plus beau récit de Flaubert
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Je lui préfère La légende de St Julien, apologue diaboliquement efficace.
Dans le contexte de l’ontologie des formes idéales, dans laquelle l’apparence perceptive, le niveau sensible de la réalité n’est qu’une ombre imparfaite de la vraie réalité. Cette séparation repose aussi sur la distance qui sépare, dans la République, le technicien et l’utilisateur du produit, leurs rôles respectifs, le fabricant réduit à rien de plus qu’un bon artisan, l’utilisateur pourtant, véritable connaisseur de technique et objets (de ses principes, précisera plus tard Aristote), capables de guider l’opération de production. Ce qui rapelle des moment des avant-gardes du XXe siècle.
Jean Viard, c’est quand même un ravi de la crèche.
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Exact, Jibé, un « feelgood sociologist »,
aucun intérêt.
Il y a plusieurs manières d’être pour quelque chose mais, pour répondre à votre question, les deux ne sont pas comparables. Flaubert ne crois pas aux grandes voix romantiques, n’ est pas en position de se prononcer sur tel ou tel aspect de l’ actualité ou du moins de le faire publiquement. Il y a une autre raison plus intéressante. La place de Hugo est telle que la. génération qui vient après ne peut réagir que contre lui, et’ hors la parenthèse 1848, ce sera la génération de l’ Art pour l’ Art et du Silence. Le Verbe est à Guernesey. Dans ces conditions, votre comparaison ne tient pas. On ne peut pas accuser Flaubert de discours qu’il n’a pas prononcés puisqu’il s’est voué comme toute sa génération( sauf Barbey ?) au silence et à l’écriture. Un cas jumeau serait Lecomte de Lisle qui , après l’illusion lyrique de 1848 , s’enferme dans ses poèmes. La Voix hugolienne inhibe les deux générations dont elle est contemporaine, le Parnasse et le Réalisme. Enrégimenté dans le second par Zola, force est de constater que Flaubert en repousse les limites avec St Julien, Salammbo, Herodiade. En ce sens, il merite sa place de massif à l’écart, irréductible à un courant, surtout sourd au Barnum médiatique ( comme Lecomte de Lisle et ses Montreurs!) et ceci de manière parfaitement délibérée. Notez que les premières réactions antihugoliennes qui se produisent au moment de la parution de William Shakespeare n’infirment pas la puissance de cette voix. Ce qu’a vu joliment Banville. Certes il y a Gautier , Lecomte de Lisle, etc, mais ´ mais, « Mais le Père est là bas dans l’île. »
Oh merci de l’ontologie des formes idéales! 😉
Je vous laisse le bénéfice du doute pour la République encore que la chose me semble curieuse, mais dans le Ion ,Ion est un rhapsode professionnel qui ne s’éveille vraiment que lorsqu’il déclame l’Iliade ou l’ Odyssée. C’est donc un interprète. La République bannit les poètes, er la tragédie grecque était flûtée, il faudrait voir le texte de pres. j’ai toujours pensé à la tête que ferait un grec antique s’il reparaissait parmi nous pour voir un Eschylé ou un Euripide sans la musique qui leur était consubstantielle. Faut-il que ce theatre soit fort pour résister au temps qui l’ a ainsi mutilé ! Supposons dans quelques millénaires que nous ayons la musique de Faust et que nos descendants soient réduits à en jouer le livret…et à l’applaudir!
Oh merci pour sa place de massif à l’écart! 😉
Janis Joplin en 1963 :
la tragédie grecque était flûtée
Mais on peut dire avec une certaine affirmation à la lecture de votre conclusion ( nos descendants soient réduits à en jouer le livret…) que la tragédie grecque était floutée!
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