de Pierre Assouline

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La République des livres
De la complexité d’« Un cœur simple »

De la complexité d’« Un cœur simple »

Il y a longtemps de cela, la première fois que je l’ai lu, le texte était nu. A la relecture peu de temps après, également et je ne cherchais pas à en savoir plus. L’éblouissement, dans lequel l’admiration se mêlait à l’émotion, mettait à distance tout esprit critique. Bien sûr, l’auteur me parvenait précédé par sa légende mais un jeune lecteur n’a pas nécessairement la curiosité d’aller au-delà. Après, lorsqu’il quitte le lycée pour l’Université, ça se gâte. La parution ces jours-ci du dixième et dernier volume des œuvres complètes de Gustave Flaubert dans la collection de la Pléiade, à l’occasion du 200ème anniversaire de sa mort, m’a poussé à l’y relire sans interligne sur papier bible (« on peut lire plusieurs pages d’un coup en transparence, ça va plus vite » ironisait le jeune Antoine Blondin, lorsqu’il enseignait). On dira que d’autres relectures s’imposent davantage dans l’œuvre du Patron, l’écrivain le plus souvent cité par les écrivains (et pas qu’en France) mais qu’importe : nous ne sommes pas tenus d’avoir tous les mêmes livres à notre chevet ; ceux-ci n’y reposent pas en fonction de leur statut dans l’histoire littéraire mais de leur place dans l’imaginaire de chaque lecteur, dans sa mémoire et de son importance dans sa propre histoire.

On aura compris que, outre mon enthousiasme inentamé pour le reste, et bien que je ne cesse de sauter et gambader dans sa Correspondance, son Cœur simple, discret classique, y occupe depuis longtemps une place de choix. De quoi alimenter bien des rêves malgré la tristesse qui s’en dégage, à condition de se souvenir que, pour fêter sa publication par Charpentier en 1877, Edmond de Goncourt, le survivant des « deux bichons », avait organisé avec les jeunes naturalistes un diner chez Trapp dont le menu vaudrait d’être tenté à nouveau : purée Bovary, poularde truffée à la saint Antoine, artichauts au cœur simple…

Ultime livre à paraitre de son vivant en 1877, ce qui fit résonner dans cette épure des accents testamentaires alors que ce colosse (1,82m pour 112 kgs) était épileptique, syphilitique, épuisé et ruiné, Un Cœur simple figure en tête du recueil des Trois contes (les deux autres étant Légende de Saint Julien l’Hospitalier et Hérodias). Ce conte bref, autant dire une nouvelle particulièrement orale empruntant au roman et à la tragédie, d’une limpidité exemplaire et d’une morale assurée, accède à l’universel dans toute son apparente simplicité (le flou chronologique n’y est pas étranger : « Bien des années se passèrent »… « dès la cinquantaine, Félicité ne marqua plus aucun âge » etc), en allant bien au-delà de la peinture des mœurs de province -même si sa gloire fut plus discrète que le bovarysme et ne culmina pas dans la consécration d’un néologisme. Acclamé par une grande partie de la critique l’année de sa publication pour sa «  »perfection » », il a depuis souvent été inspecté sous toutes les coutures textuelles, intertextuelles et paratextuelles (j’ai emprunté le titre de ce billet à l’étude de Steve Murphy et à son analyse de la résilience d’une femme en bois). De quoi s’agit-il selon l’auteur même ?

« L’histoire d’Un coeur simple est tout bonnement le récit d’une vie obscure, celle d’une pauvre fille de campagne, dévote mais mystique, dévouée sans exaltation et tendre comme du pain frais. Elle aime successivement un homme, les enfants de sa maîtresse, un neveu, un vieillard qu’elle soigne, puis son perroquet; quand le perroquet est mort, elle le fait empailler et, en mourant à son tour, elle confond le perroquet avec le Saint-Esprit. Cela n’est nullement ironique comme vous le supposez, mais au contraire très sérieux et très triste » (Lettre du 19 juin 1876 à Madame Roger des Genettes)

Religionnaire du Beau en art et de la littérature vécue comme un absolu, Flaubert a du mal à démarrer cette histoire, souffre laborieusement, peine à effectuer des coupes claires dans ce trop plein de descriptions au début, à la développer, il déplore d’avoir à se rendre à Pont-l’Evêque et Honfleur pour vérifier, se documenter et satisfaire sa volonté, encore et toujours, de « faire tableau » à la manière d’un Manet. La revendication et l’apparence de simplicité est une illusion. On se croit loin de l’obsession de la phrase parfaite, de l’art pour l’art, du style absolu ; du moins s’ils président bien là comme toujours, on ne les voit pas, on ne sent pas le travail et, moins que jamais, on ne sent l’effort ; pour un peu, cela paraitrait aussi vivant et spontané que sa Correspondance dont l’actuelle doxa tend à faire (non sans coquetterie) son chef d’œuvre.

La morale de l’histoire, qui doit à l’influence de George Sand à l’intention de laquelle elle a été écrite et dans le but de lui plaire, donne l’impression que l’auteur s’est promis d’étonner ceux qui doutaient de ses facultés de tendresse ; de son propre aveu, il entend prouver qu’il peut se montrer humain et faire pleurer les âmes sensibles en écrivant « les amours d’une vieille fille et d’un perroquet ».

On y retrouve certains de ses fondamentaux (le statut de la bêtise, la place de l’humour et de l’ironie dans son réalisme) jusque dans le trouble de la relation entre la maîtresse et sa servante, des femmes dans lesquelles tant de lectrices ont pu s’identifier (l’héroïne de Des pays de Marie-Hélène Lafon, une fille de paysans qui s’arrache à son Cantal pour étudier les Lettres à la Sorbonne, pleure chaque fois qu’elle relit Un cœur simple dont elle fait « un bréviaire absolu »). La complexité de la première, Madame Aubain, est négligée au profit des deux personnages principaux : Félicité bien sûr, figure de normande dont l’auteur n’a pas épuisé les ressources et la richesse en écrivant Madame Bovary, dévote sans être mystique, détachée du réel, personne au lexique sobre et économe, puisque le conte se présente comme l’histoire d’une femme sans histoire, mais aussi le perroquet jaune et vert dans lequel Yvan Leclerc voit « le fétiche et totem absolu de Flaubert », volatile que, dans les différents états de ses manuscrits, l’écrivain baptise successivement « Jacot », « X », « Parrot », « Little Bird », et enfin « Loulou », surnom affectueux qu’il avait donné à sa nièce adorée Caroline.

Aussi étrange que cela puisse paraitre, les livres de la Pléiade se lisent aussi. Ils ne sont pas destinés qu’à la conservation, à l’érudition ou à l’exhibition comme on pourrait le croire. On conçoit que la prestigieuse collection puisse intimider au point de paralyser tout désir de lecture ; il est devenu de bon ton de dénigrer sa « dérive universitaire », la prolifération de notes savantes en fin de volume, les appendices et surtout les variantes du texte favorisées par le développement des études génétiques. C’est pourtant là une mine irremplaçable d’informations et d’analyses d’une richesse, d’un sérieux et d’une rigueur impressionnants ; c’est peu dire qu’ils renouvellent le regard du lecteur sur des livres qu’il croit connaitre pour les avoir lus ; j’allais écrire : simplement lus, c’est-à-dire avec un regard à peu près vierge, ce « quasi » s’imposant étant donné que nombre d’éditions de poche, notamment scolaires, proposent un appareil critique mais réduit a minima et se reprenant les unes les autres. Or il faut de nombreuses années pour mener à bien une édition en Pléiade, le maitre d’œuvre fut-il secondé par une équipe de plusieurs spécialistes auxquels il distribue les tâches (établissement du texte, notices, notes) et répartit les livres (ici le sommaire du Tome IV et celui du tome V qui viennent de paraitre).

Nous n’irons pas réveiller les querelles grammaticales que l’on a cherchées à Flaubert (de Proust à Suarès) ni nous demander si « égaliser » est aussi acceptable qu’« égaler ». Mais par rapport à nos premières lectures du texte nu, le regard s’enrichit des précisions de l’appareil critique même si on peut être pareillement touché par cette histoire sans rien en savoir d’autre et dans l’ignorance de son invention quasiment au jour le jour. Si l’on est familier de la littérature du XIXème, on sait en principe que le postillon est le cocher en second et on peut deviner qu’un porte-balle est un colporteur. Mais je l’avoue, j’ai aimé découvrir sans avoir à le chercher ailleurs, souvent difficilement, qu’il fallait entendre « assemblée » comme une fête de village ; que le « fabricien » désignait le membre du conseil de fabrique chargé d’administrer les biens d’une église ; que « godefiche » est l’équivalent de coquille Saint-Jacques ou que « crapule » évoque l’ivrognerie ; que trente sols correspondent à 5 euros ; que la lecture de l’Essai sur les légendes pieuses du Moyen Âge (1843) d’Alfred Maury lui avait inspiré l’idée qu’une personne simple pouvait confondre l’Esprit saint avec une colombe (alors pourquoi pas un perroquet ?) ; que la « tapissière » était une grande voiture hippomobile ; que l’auteur avait emprunté à la bibliothèque d’épais ouvrages forts savants sur les maladies de perroquets avant de trouver la solution à son problème en interrogeant son propre médecin ; que le baromètre importe comme symbole du destin de l’héroïne (l’humidité de la maison est fatale au perroquet) ; que lorsqu’il écrit « salle » en italiques, c’est pour signaler qu’il s’agit d’un normandisme désignant l’équivalent de notre séjour dans une maison ; pour ne rien dire de la profondeur des analyses présentées dans les notices, loin des formules à l’emporte-pièce, des lectures superficielles et de ce que Flaubert appelait « le caquetage de la critique » ; disons que, pour user d’une formule de Flaubert dans une lettre à son grand ami Tourgueniev à propos d’un discours de Dupanloup à la gloire des humanités : « C’est à connaître ! » (leur correspondance vient d’être rééditée en format de poche aux éditions Le Passeur)

On le sait, Flaubert, écrivain si visuel, était du genre à effectuer des repérages géographiques et à se documenter jusqu’à ce cela tourne parfois à l’obsession dans la vérification, la chasse au détail inexact et à l’anachronisme. Il croyait davantage à l’imprégnation qu’à l’inspiration. Et de même qu’il s’était immergé dans le motif en Tunisie au moment de préparer Salammbô pour mieux y réinventer Carthage in situ, il a emprunté un perroquet au muséum d’histoire naturelle de Rouen et l’a posé sur son bureau et sous ses yeux afin de « mieux s’emplir la cervelle de l’idée perroquet ».

Archiviste de lui-même, Flaubert ne jetait rien. Sa détestation de la photographie allait de pair avec celle de la biographie des écrivains. L’auteur ne doit pas s’écrire. Il doit disparaitre dans son texte et dans la société, principe d’impersonnalité dont on fera plus tard une théorie. L’album Flaubert n’en est que plus précieux. Il l’accompagne comme il est de tradition en mai, mois consacré à la promotion de la collection, et il est si bien composé par Yvan Leclerc (à la tête du Centre Flaubert de l’université de Rouen), texte et illustrations, que, pour un peu, il dispenserait de la lecture d’une épaisse biographie (même si celle de Michel Winock procure un réel plaisir de lecture). Selon le principe même de l’album annuel (il y en eut déjà un en 1972), cela donne à voir par exemple Louise Colet autrement que par ses yeux à lui mais par ceux de Winterhalter, ou la tête et l’allure du substitut Pinard, ou encore la salle à manger de la princesse Mathilde dont il fut souvent le commensal peinte par Giraud- pour ne rien dire des portraits de l’écrivain qui ne cessait de fuir les portraitistes et, partant, toute image de lui, qu’elle fut d’un dessinateur, d’une aquarelliste, d’un peintre ou d’un photographe- les exceptions sont remarquables tel le cliché signé Carjat vingt ans avant la mort de Flaubert alors âgé de 38 ans ou les clichés de Nadar, Mulnier et Borelli ; vers la fin, il cessait de les éviter mais s’opposait avec la dernière fermeté à la diffusion de leur travail. Sans oublier le produit des « rages photographiques » de son ami Maxime du Camp lors de leur voyage en Orient. On voit mieux, carte postale d’époque à l’appui, comment très tôt Yonville-l’Abbaye s’est employée à s’identifier au Ry de Madame Bovary contre la volonté de l’auteur, refus des clés bien que le fait divers à l’origine du roman soit authentique, ce qui saute aux yeux à la découverte de ses trois croquis topographiques de la ville retrouvés dans ses manuscrits.

Pas de préface, pas de critique, pas de poèmes dans cette oeuvre, à de très rares exceptions près. Le volume de la Pléiade donne à lire et relire son admirable préface aux Dernières chansons du cher Louis Bouilhet (1872) à l’égal d’un testament et d’un art poétique. Son ami était sa « boussole littéraire ». Flaubert y écrivait notamment ceci :

« La postérité nous déjuge. Elle rira peut-être de nos dénigrements, plus encore de nos admirations ;- car la gloire d’un écrivain ne relève pas du suffrage universel, mais d’un petit groupe d’intelligences qui à la longue impose son jugement ».

(« Cabinet de Flaubert à Croisset, 1874 » par Georges-Antoine Rochegrosse ; « Flaubert photographié par Etienne Carjat », cira 1860 ; « Portrait de Flaubert par Adam-Tessier, 1987-1992 ; « Félicité endormie, avec perroquet », Gravure en couleur avec aquatinte sur papier vélin. (19)74 de David Hockney)

 

 

 

 

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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commentaires

1 359 Réponses pour De la complexité d’« Un cœur simple »

Jazzi dit: à

Beau passages des lettres du grand Flaubert, Christiane. Il est né embêté, le pauvre !

renato dit: à

« Les Médicis sont cupides. »

Ça c’est un parti pris, ou un préjugé, du metteur en scène, il suffit de jeter un coup d’œil à l’histoire des Medici pour voir le contraire.

On a déjà eu une histoire de Mozart falsifié et d’autres conneries que pas envie de détailler. Bon, c’est vrai que le cinéma est un art populaire, et que dans les chaumières l’on aime qu’il y ait des méchants dans les histoires mais ce n’est pas une bonne raison pour fantasmer.

Jazzi dit: à

« Dans l’Angleterre de ‘Brief Encounter’, si on parlait de seske à mots couverts, on était en revanche très disert sur ses problèmes de tuyauteries. »

Il me semble qu’il en va aussi ainsi dans les romans policiers d’Agatha Christie, Bloom ?

christiane dit: à

Jazzi,
Je n’ai mêmeeme pas eu le temps de lire tes premières séances de cinéma pas plus que le nouveau billet de Paul Edel ! Toute immergées dans Flaubert…

christiane dit: à

Désolée pour les coquilles !

Jazzi dit: à

« c’est vrai que le cinéma est un art populaire »

Dit, avec mépris, du haut de son empyrée, le divin Maestro…

renato dit: à

Et où voyez-vous du mépris, au juste ?

Patrice Charoulet dit: à

« FAIRE DE SA MORT UN CHEF-D’OEUVRE » ?

Il y a quelques jours j’ai entendu Axel Kahn parler. Pour qui ne le saurait pas, je rappelle
qu’Axel Kahn est une sommité scientifique, et actuellement président de la Ligue contre le cancer.
C’est aussi le frère de Jean- François Kahn. Axel Kahn venait faire ses adieux aux Français. Après une brusque aggravation de son cancer, il annonçait qu’il allait entrer dans un établissement de santé et que ses jours étaient comptés. Il a est allé dire adieu à sa jument, à la campagne, à divers membres de sa famille. A un certain moment de l’entretien avec une journaliste, Axel Kahn a déclaré : « Je veux faire de ma mort un chef d’oeuvre » Pourquoi pas ? Je l’espère pour lui. Mais ce n’est pas sûr. Dans les derniers jours de cette affreuse maladie, l’on dépend entièrement des médecins, des internes de service, de infirmiers, des aides-soignantes. On a des scanners, des radios, des médicaments, des perfusions, des visites chronométrées du personne de santé…On sait que l’on est dans le dernière ligne droite, je n’ose dire la dernière phase. Quelques jours avant la fin, on sait que la fin arrive. Et l’on meurt. De quel chef-d’oeuvre peut-il s’agir ?
Pour moi le chef-d’oeuvre de mort dont on devrait rêver , c’est la crise cardiaque foudroyante, l’AVC fulgurant ou le cyanure. Certainement pas, hélas, la fin d’un cancer majeur

Marie Sasseur dit: à

Ducon, n’insiste pas. J’ai déjà du écrire ici, que tu ne supportes pas la comparaison.
Il s’en faut.

christiane dit: à

Facticement

rose dit: à

Renato

Je n’ai guère fantasmé.
J’ai noté.
Pour moi les Médicis étaient des mécènes.
Mais que l’rgent et l’infâmie soient liés, je le confirme.
Et puis ce pape côté Médicis ds ce biopic était affreux. Horrible. Épouvantable.

MC dit: à

Les Valets. outre JP Gutton sur la domesticité à la fin de L’Ancien régime, il y a des Mémoires écrits par le Carme Toussaint de St Luc concernant un Valet de la puissante maison de Nicolai. Ce texte , réimprimé , dépeint assez bien piété non obligatoire ce que devait être la vie d’ un Valet dans une bonne maison. Pour la Bourgeoisie du grand siecle, ne pas oublier Molière et sa servante la fameuse Laforet. pas de documents, mais quelque chose doit passer qui n’est pas qu’une convention théâtrale dans les rôles de Martine, Nicole, et Toinette. A juste titre puisque pour les contemporains :  » Molière avec raison consultait sa servante ». Sur la validité de cette anecdote, cf le Molière de …, Pierre Bonvallet!

rose dit: à

Pour moi le chef-d’oeuvre de mort dont on devrait rêver , c’est la crise cardiaque foudroyante, l’AVC fulgurant ou le cyanure. Certainement pas, hélas, la fin d’un cancer majeur.

Pour moi, c’est mourir dans son lit, entourée de ses enfants. Les mains croisées sur la poitrine, le coeur en paix.

Marie Sasseur dit: à

Flaubert, de la « ratatouille sentimentale et amoureuse », pour un qui a vécu en  » garçon « , et finit avec une domestique et un perroquet, il y a des destins comme ça  » proustiens ».

B dit: à

Il n’a pas pu achever Bouvard et Pecuchet. À vérifier.

puck dit: à

x, bonsoir, moralement oui, en tout cas si on s’en tient à ce que dit Platon, quand Aristote est du côté de l’éthique l’autre l’est toujours du côté de la morale.
« Pasticher », pour Platon l’art est toujours un « pastiche », c’est la copie de la copie : Félicie existe « socialement » du point de vue d’une catégorie « abstraite, la Félicie de Flaubert est une copie d’un individu appartenant à cette catégorie.

La correspondance de Flaubert est accablante parce qu’elle réduit son talent à des intentions « faibles » : son talent est aussi immense que sa bêtise, c’est un peu comme mettre un engin hyper sophistiqué dans les mains d’un gamin.

Par exemple si quand on lit ses motivations pour Bovary (telles qu’il les décrit dans sa correspondance) c’est emmerder les bourgeois, et effectivement tout est centré sur cette intention, avec son génie stylistique on finirait par l’oublier, mais tout ce qu’il est écrit sert cet objectif.

Pour Félicie, sa motivation il l’écrit à Sand (je ne vois pas pourquoi il ne faudrait pas suivre ce qu’il écrit, à moins de le considérer pour encore plus bête), passou a repris l’extrait : « prouver qu’il peut se montrer humain ».

à partir de là il met en branle toute sa machinerie et il parvient à un résultat qui dépasse de loin son objectif initial.

si Flaubert n’avait cet incroyable talent cela ne poserait aucune question, pour Platon c’est vraiment le cas de l’artiste talentueux qui l’intéresse : celui capable de copier à la perfection.

Les philosophes qui ont écrit sur l’art on les compte sur les doigts d’une main : Hegel, Diderot, Kant, Platon et guère plus, du coup je crois qu’il ne faut pas prendre à la légère ce qu’écrit Platon, même s’il n’est pas mon philosophe préféré il n’était tout de même pas la moitié d’un imbécile.

Le problème est que les siècles passant nous avons fini par oublier cette critique platonicienne sur le mimétisme et la copie de la copie. Si ce texte figure dans la République c’est bien parce qu’il entre dans le cadre de la gestion de la Cité, raison de plus pour ne pas le prendre à la légère, d’autant que nous voyons tellement de politiciens et d’intellectuels dont les discours sont coupés de leurs convictions profondes…

Bien sûr on ne peut attendre que l’intelligence d’un auteur soit toujours à la mesure de son talent stylistique, mais dans un des derniers commentaires on vient de citer le nom de Tchekhov : pourquoi cette question du « découplage » ontologique (pour reprendre le concept utilisé par Platon) qui se pose pour Flaubert ne se pose ni pour Tchekhov ni pour les autres russes ? Je crois qu’on est aveuglé par la beauté d’écriture de Flaubert, cet aveuglement empêcherait-il (voire interdirait-il) de se poser toutes espèces de question éthique ?

ma foi, j’avoue que j’en sais strictement rien.

B dit: à

La fin est bâclée, dernier échec pour ces deux personnages , attouchement sur mineur.

Marie Sasseur dit: à

Flaubert, c’est la même farine que Proust. Félicité qui est à Flaubert ce Céleste fut à Proust , s’appelait Julie.
C’est bizarre ces couples ancillaires, qui ont un succès certain sur la rdl.
Il faudrait en trouver la version moderne, la libération des femmes, lol, secrétaire ?

et alii dit: à

e doute que l’on soit à même de juger si la mort d’une personne est un « chef d’oeuvre » ; quoi qu’il en soir, cela me choque qu’il ait ainsi formulé son objectif(ainsi:i.e publiquement, à la presse) ;
BONSOIR

et alii dit: à

Quoi qu’il en soit

et alii dit: à

je ne conteste qu’i a proposé un motif de conversation

Janssen J-J dit: à

@ PC, Je crois queAxel Kahn voulait dire deux choses : j’espère ne pas défaillir si je suis lucide jusqu’au dernier moment. Je n’ai jamais eu peur et j’entends ne pas avoir peur… car sinon, j’aurais parjuré mes convictions intimes… Et je me dois m’y tenir, puisque pour la première fois, j’ai à mettre en application mes convictions avec mes actes, les paroles que j’ai dû trouver pour réconforter tous les cancéreux passés par mes mains, au cours de ma carrière de soignant et d’aidant. Je suis maintenant à leur place, et j’ai le devoir d’être serein et calme et exemplaire devant leurs familles.
Irvin Yalom avait raconté semblable défi dans l’un de ses romans illustrant sa pratique de thérapie existentielle…
Voilà les deux sens que j’ai mis dans ce propos de « chef d’œuvre de ma mort réussie »,… par AK (dont j’avais pourtant gardé le mauvais souvenir du compte rendu de sa marche solitaire du nord-est au sud-ouest pays sur les pas de Lacarrière, trente ans plus tard)…
Jibé y avait vu, très charitablement, l’attitude d’un Marc-Aurèle… vue que je partage… Il s’est moins trompé sur le sens du propos de Kahn, que ne le fait ici P. Charoulet (peut-être à juste titre ?)…
Bàv,

Brinqueballe dit: à

Pour moi, c’est mourir dans son lit

Ah rose!
En ce qui me concerne, c’est une piquouse et au dodo!
Et ça regarde que moi.
Le chef-d’œuvre, si s’en est un, c’est de choisir un cercueil en carton triple épaisseurs et organiser un happening autour. Soit au départ donner à l’assistance des pots de peinture et des pinceaux pour peindre le cercueil ( pourquoi pas une couche de blanc comme fond sur le brun du carton) et puis chacune et chacun ira de son expression complexe ou malhabile sur les surfaces ainsi offertes. Et à la fin, on passe à la crémation sans oublier de commettre une vidéo et des photos de l’évènement. Ni fleurs ni couronnes, mais du travail du manche et du pinceau. Je suis très sérieux, j’ai déposé un testament en ce sens très précis chez ma notaire qui apprécie énormément les arts et fera respecter mes dernières volontés, amen!

Brinqueballe dit: à

Ni fleurs ni couronnes

Mais du bombing, de la giclure multicolore et tout le toutim. Je ne serai plus là pour le voir mais cela me fait plaisir à l’avance!

puck dit: à

ps : « son talent est aussi immense que sa bêtise »

désolé le mot « bêtise » est peut-être un peu fort, mais si Flaubert était un grand penseur ça se saurait (cf les citations de sa correspondance qui volent toutes au ras des pâquerettes).

Marie Sasseur dit: à

Axel Kahn envoie un très mauvais message ,un cynisme qui le renvoie lui aussi à la marge de la communauté humaine, pour l’association qu’il a présidée.
Crozemarie avait déjà fait du tort à cette  » cause « , mais Axel Kahn va plus loin dans l’ignominie.

renato dit: à

« Je n’ai guère fantasmé. »

Mais le metteur en scène oui, rose, car par sa tendance à la conciliation Léon X accorda le pardon aux cardinaux qui avaient tenté d’élire un antipape ; il pardonna Pompeo Colonna qui avait tenté de provoquer un soulèvement populaire pour établir une république à Rome ; et aux conspirateurs qui avaient comploté contre lui à Florence.

Pour ce qui est du népotisme de Léon X, il faudrait se rappeler qu’il s’agit d’une habitude chez les papes de la Renaissance, il est donc de retrouver naturel de cette tendance chez Léon X, ce qui l’a conduit à privilégier les Médicis et à essayer d’étendre la domination politico-territoriale de la famille. Le résultat le plus évident fut l’ascension au trône papal, en 1523, de son cousin — Clément VII — qui est parvint à devenir pape grâce à la carrière ecclésiastique et politique acquise sous le pontificat de Léon X.

Quant à votre préjugé relatif à l’argent et l’infamie, pas étonnant mais plutôt banal.

renato dit: à

il est donc de retrouver naturel > il est donc de naturel retrouver

Janssen J-J dit: à

tout dans la manière : accuser gratuitement un mec comme kahn de tripatouillages et magouilles pires que celles d’un d’un crozemarie-l’hermitage… et voilà le travail !…
Cherchez où est l’ignonomie.

renato dit: à

Et merdre ! il est donc de naturel retrouver > il est donc naturel DE retrouver

racontpatavi dit: à

il est donc de retrouver naturel > il est donc de naturel retrouver

NON! 😉 😉 😉 La troisième sera la bonne : il est donc naturel de retrouver

Brinqueballe dit: à

Toto s’emmêle inlassablement les pinceaux…pour rien au monde il ne faut l’inviter à une action-painting! 😉

( En plus il viendrait cul-nu croyant avoir affaire à un happening post soixante-huitard…)

renato dit: à

Raz les pâquerettes comme d’habitude ce pauvre Brinquàbal.

Marie Sasseur dit: à

@Cherchez où est l’ignonomie.

Ce vieux boursouflé me gave. J’en ai marre de ce connard préposé à la circulation sur ce blog.

Axel Kahn , président de la ligue contre le cancer, dans sa parole publique, aurait pu , aurait dû, se montrer plus sobre et moins cynique.

Brinqueballe dit: à

Raz les pâquerettes comme d’habitude

Pas plus bas que là où le Monsignor renato ramasse les merdes de ses chiens!

rose dit: à

Brinqueballe

Ne comptez pas sur moi pour le bombing sur un cercueil en carton.
Dslée

Brinqueballe dit: à

Personne n’y sera obligé,rose.

renato dit: à

Ah ! oui, Brinquàbal, il y a plus bas qu’une merde de chien que l’on ramasse, et c’est là que vous pataugez.

rose dit: à

Renato

Je vous ai lu.
Quand à mon préjugé, banal, il est énoncé dans le film, à brûle-pourpoint. Bcp de trahisons relatées au fil de l’histoire.

Brinqueballe dit: à

Parce que quand même, lorsque l’on constate toutes les « merdes » (on passe sur les détails) que notre milanais de Colmar nous lâche sur ce blog en commentaires et que nous ne relevons jamais, qu’on laisse faire sans rien dire car à vrai dire on s’en fout, et qu’il ne comprend même pas une douce plaisanterie?
Va fancullo! 😉

Claudio Bahia dit: à

Mr. Charoulet dit:
Pour moi le chef-d’oeuvre de mort dont on devrait rêver , c’est la crise cardiaque foudroyante, l’AVC fulgurant ou le cyanure. Certainement pas, hélas, la fin d’un cancer majeur

Senhor Patrice, je sens qu’il y a encore « un grand trou dans votre maison »; les mois passent, mais le trou ne se referme pas; e assim mesmo, não tem jeito, é só esperar….
cela dit, le cyanure je ne suis pas très sûr; ça c’est bon pour des Göring, Himmler et autres Göbels. Quelque qu’un a parlé de piquouze et au dodo, je crois que ce serait le mieux en effet.
Vous le savez, je ne viens ici qu’une fois par jour, deux si je m’ennuie, ce qui m’arrive rarement, et quand je vous croise, alors j’aime bien vous lire…..
amitié

renato dit: à

« Va fancullo! » ? Vous vouliez dire vaffanculo, je suppose. Quant à vos douces plaisanteries, Brinquàbal, mieux vaut compatir. Perdu assez de temps avec un pauvre aigri. Bon voyage.

Brinqueballe dit: à

Quelque qu’un a parlé de piquouze et au dodo

Oui, j’en ai parlé parce que ces derniers temps j’ai vu partir une personne, elle aussi atteinte d’un cancer, qui a décidé de sa mort. Elle pouvait encore demeurer sous médication mais psychologiquement, elle décida de mettre fin à ses jours par piqûre. Deux jours avant elle convoqua ses amis et personnes de confiance pour un dernier verre de champagne. Elle avait tout planifié étant une personne d’administration territoriale et est partie sans aucun regret.

Jazzi dit: à

Le personnage principal du film de Konchalovsky, c’est Michel-Ange. Rien à dire la-dessus, rose ?

Brinqueballe dit: à

Pour Axel Kahn, il me semble qu’il s’agit d’une attitude désespérée car il sait qu’il va mourir de la maladie contre laquelle il s’est battu au sein d’une organisation. Il veut partir mais il ne cesse de ne pas pouvoir partir. C’est compliqué.

Jazzi dit: à

Pourquoi désespérée, son attitude, Brinqueballe ?
D’une certaine manière, Axel Khan meurt sur scène, en pleine lumière, en bon petit soldat, au service de sa noble cause.

Jazzi dit: à

« vaffanculo »

C’est fou, cette obsession chez les hétéros !

renato dit: à

J’ai seulement corrigé, Jacques.

Brinqueballe dit: à

Désespérée parce qu’il aurait pu, une fois qu’il a annoncé son retrait de l’organisation et l’inéluctabilité de sa maladie demeurer dans le silence. Le fait d’en « rajouter » ce qui est parfaitement louable, me semble être un signe d’une volonté de « s’accrocher » à cette lumière que vous nommez si bien.

Brinqueballe dit: à

Je réponds à Jazzi…

Jean Langoncet dit: à

Quand l’aveu d’un renoncement témoigne d’une volonté de s’accrocher ; de vivre. Il pourrait en avoir encore pour trois ans, s’il y met un peu du sien

Jean Langoncet dit: à

« il voulait mourir » Nietzsche à propos du cyanure et de son usage par Socrate

Jean Langoncet dit: à

ceux qui ne veulent pas mourir tout de suite peuvent espérer bénéficier des progrès de la médecine. s’ils ne sont pas infinis, ils sont stupéfiants

Brinqueballe dit: à

Jazzi, j’en reviens à cette personne, qui elle, compagne quand même d’un ancien ministre ( et plus que cela en Europe!)de la République, s’est retirée en toute discrétion de ses activités publiques. Nous pratiquions un sport en commun et l’amenais régulièrement en voiture sur nos lieux de pratiques. Elle arrêta son sport bien entendu et le reste de ses activités aussi. Mais sans rien dire. Naturellement. Elle attendait le jour de sa mort, sereinement, sans douleur aucune et ayant tout organisé.
Une amie commune présente à la réunion autour d’un bon champagne me raconta la scène. Elle était déterminée et heureuse de son choix et de l’annoncer à ses amis et de partager avec eux ses derniers instants chaleureux. Là réside à mon sens le vrai courage.
Mais à chacun son choix devant la mort.

Jean Langoncet dit: à

@Mais à chacun son choix devant la mort.

Pas d’accord. Le format impose un mode de communication un peu lapidaire, alors voilà mon sentiment : fais ce que dois, advienne que pourra

Jean Langoncet dit: à

Pour l’anecdote, un proche s’est trouvé confronté au même diagnostic-couperet que A. Khan. Il y a survécu trois ans, non sans douleurs mais non sans joies (de vraies joies)

Brinqueballe dit: à

Jean Langoncet dit: à
Pas d’accord.

Vous avez raison, on peut désirer mourir d’une telle manière et en être empêché par de multiples circonstances.

Jean Langoncet dit: à

On peut raisonnablement vouloir mourir un jour et passionnément vouloir vivre le demain. Qui peut préjuger de l’avenir comme un métronome indiquerait l’heure ?

Jean Langoncet dit: à

le demain > le lendemain

renato dit: à

“We are lived by powers we pretend to understand.”
― W.H. Auden

x dit: à

bonsoir puck, merci de me répondre parce que c’est quand même essentiellement pour vous que j’avais recopié des extraits de l’essai (« platonicien » mais s’efforçant de répondre aux objections de Platon) de Iris Murdoch (il y a eu un avant M. Nussbaum…)
Or Iris Murdoch, comme chacun sait, était romancière et, en même temps®, professeur de philosophie à Oxford.
Je ne sais pas si vous avez vu passer le long commentaire avec ces passages de « The Fire and the Sun » ? Si vous les avez lus ?

Je me fiche des motivations et des intentions de Flaubert, notamment, mais pas seulement, parce que quelle que soit la maîtrise à laquelle on atteint dans son art ou la clarté dans la définition de ses objectifs, il me semble qu’un artiste n’est pas une machine, une intelligence artificielle qui réaliserait un programme (tout le programme mais rien que le programme). L’écriture de l’œuvre, sa réalisation, cette « pratique » singulière, cet événement aussi, ne me semble ni entièrement prévisible ni nécessairement d’une parfaite transparence pour son propre auteur.
Et même si les hommes politiques, les publicitaires, les professionnels de la « communication », les journalistes, dans le « storytelling » ou propagande narrative, les sophistes d’aujourd’hui auxquels vous faites allusion, utilisent à des fins de « séduction » le langage et empruntent pour ce faire des procédés rhétoriques dont se sert aussi la littérature (mais pas seulement elle), ils ne font pas la même chose (pas de l’art).
Eux (et un certain nombre de mauvais romanciers, des « faiseurs », des écrivains en toc) savent exactement où ils vont (bien sûr il peut leur arriver de trouver une bonne formule en cours de route) parce que leur texte pré-existe, à peu de choses près, à son écriture ; il ne se trouve pas « en avant » de celle-ci, attingible (ou atteignable) uniquement à travers cette écriture. Ils ne risquent pas d’en sortir eux-mêmes changés.
Rien ne se passe. Zéro événement, ils « font le job ». Et comme ce n’est pas pour durer (voir Arendt), que c’est à consommer tout de suite, qu’il faut faire vite et que ce sera de toute façon indéfiniment à recommencer, leur rapport aux textes et au langage lui-même est entièrement différent.

Il me semble par ailleurs qu’il en va de des explications ou justifications a posteriori de Flaubert (ou d’autres auteurs) comme des explications ou justifications de tout un chacun.
Et que la correspondance, que l’épistolier se veuille ou non parfaitement sincère, ne donne pas un accès immédiat à une « vérité » en quelque sorte « plus vraie » et pouvant se dispenser de toute interprétation.
Je me contrefiche du Q.I. de Flaubert ou du poids de son cerveau.
Bêtement, je m’intéresse à l’œuvre, à ses textes. Bêtement, je pense qu’il est plus important (pour soi) de relire ce « conte » plutôt que de se fier à ses souvenirs (ou d’occuper le temps qui aurait pu être consacré à cette relecture à consulter les avis « autorisés » de Pierre, Paul ou Jacques pour étayer ses préjugés initiaux).

(Je me suis (enfin) procuré mais n’ai pas encore lu la correspondance de Tchekhov ; il ne manquerait plus que s’y trouvent des lettres où il expliquerait qu’il a voulu montrer qu’il était capable d’écrire un roman. Je sais, ce n’est pas exactement la même chose.
Disons alors: pourvu que l’on ne tombe pas sur des lettres cachées de Shakespeare avec des préoccupations susceptibles d’être utilisées contre ses pièces…
À part ce qui a été détruit par sa sœur, on dispose de la correspondance de Jane Austen, qui n’est pas toujours utilisée à bon escient. Si l’on considère la correspondance comme partie intégrante de l’œuvre on abandonne quand même toute notion de « clôture ».)

D. dit: à

C’est pas très joli.

et alii dit: à

sur fond de cancer, le terme de « chef d’oeuvre » a un caractère grandiose tel qu’il semble impliquer, coïncidant avec la mort annoncée une maîtrise du temps de la vie à hauteur de « nobel »;

Jean Langoncet dit: à

@C’est pas très joli.

presque aussi laid qu’un aligoté au-dessus de 10€ la bouteille

puck dit: à

x, bonjour, merci pour votre réponse.

même l’analyse par la biographie a effectivement un intérêt limité, je ne pense pas que la littérature soit une entité « hors sol », qui existe en dehors du monde et des personnes, parce que là justement cela donnerait raison à la critique platonicienne.

c’est d’autant plus vrai dans certains cas, ex dans le cas de Tchekhov sa biographie n’apporterait probablement rien à l’analyse de son oeuvre parce qu’on y trouve aucune « intention » (si certains personnages vont dans un sens d’autres vont en sens contraire : on a pas ce côté unidirectionnel d’un Flaubert peu enclin à la complexité des choses et se tenant à son objectif essentiel) – par contre si on ne connait pas l’expérience du bagne en Sibérie de Dostoïevski on risque passer à côté pas mal de trucs.

plus que sa biographie la correspondance de Flaubert nous donne des clés de lecture (comme une personne l’a dit dans un commentaire c’est une oeuvre littéraire à part entière). On le voit passer le plus clair de son temps à geindre, se plaindre de tout, ramener tout lui et insister sur sa sensibilité, un rien le fait pleurer (comme dirait MC Flaubert est sensible comme un veau).

Flaubert n’a jamais travaillé, il n’a jamais été obligé de gagner sa vie pour vivre : même si cela n’éclaire pas entièrement son oeuvre il serait dommage de ne pas le savoir, surtout quand il aborde des sujets lourds comme ce demi siècle de servitude chez la pauvre Félicité.

Il y a un côté « Oblomov » chez Flaubert, avec la transcendance en moins.

puck dit: à

et puis le fait de savoir que cette petite nouvelle a été écrite juste pour « prouver qu’il pouvait se montrer humain » c’est tout de même pas inintéressant, c’est tout de même bien de le savoir, non ? ça évite bien des méprises.

rose dit: à

Jazzi

Michel Ange est flamboyant, habité par ce qu’il crée et tourmenté par ses visions. Lorsque se pose la question de l’artiste, avec Michel Angelo toute la réponse est donnée sans faillir.

puck dit: à

« La transplantation de microbiote fécal (TMF) consiste en l’introduction de selles d’un donneur sain dans le tube digestif d’un patient receveur ayant une flore intestinale altérée en vue de la rééquilibrer, selon la définition de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Elle connaît un véritable essor depuis quelques années et présente des perspectives thérapeutiques intéressantes. »

https://professionnels.roche.fr/pharminlink0/thematiques/scientifique/transplantation-microbiote-fecal.html

rose dit: à

L’ensemble qui est construit autour de lui m’a passionnée pas à pas : de ses cinq ans passés à Carrare avec le travail méticuleux qu’il opérait là-bas.
Son regard ébloui sur la beauté de Maria endormie contre un bloc de marbre.
(Quid de l’assassinat des tourtereaux au lendemain de la nuit de noces ?)
Ses calculs et le système de poulies pour soulever le monstre.
Le tunnel emprunté pour se sauver dans la chambre de Dante Allighieri dans le château du marquis de.
Le soin pris à polir le genou d’un personnage monumental du tombeau de Jules II (et les 40 personnages prévus au dossier/projet initial, réduits à 20), le repas avec son père et ses frères où eux mangent de la viande et lui pas (quasiment des arêtes de poisson et un de ses aides mange chez Raphaël, il ira le rechercher en lui promettant du lapin).
Le démontage de force de l’échafaudage dans la chapelle Sixtine.

Ce qui m’a marquée, outre son plus proche assistant, de l’entourage de Dürer, qui le trahit, qui ment en se disant analphabète et lit le Décaméron de Boccace, il se trahit lui-même, est qu’il est imbuvable mais que même ses ennemis lui pardonnent car il est un génie. ( obstiné et tenace, teigneux même, me rappelle qqu’un ici, ce sale caractère).

Une vie, une oeuvre, Michel-Angelo.

Jazzi dit: à

Oui, rose, et c’est ce portrait de l’artiste par un autre artiste qui m’a le plus intéressé dans ce film. Sa réussite esthétique, plus que sa vérité historique ou biographique et psychologique du personnage, toujours problématique et discutable…

renato dit: à

Par ailleurs, rose, la rivalité Medici — della Rovere est dénouée de sens. Les problèmes de MB avaient commencé de que le pape lui passa commande pour son tombeau.
Voyons plutôt.
Bramante était déjà avancé en âge et voilà que ce jeune talentueux, porteur de la modernité — le langage esthétique du début de la Renaissance —, entre dans les grâces de pape della Rovere, et c’est là que les problèmes commencent. Bramante cherche à convaincre Jules II d’abandonner la construction de son tombeau, car le construire de son vivant aurait pu lui porter malchance et parce que, comme Michel-Ange voulait le construire, il aurait été trop grand pour être logé dans la nouvelle Basilique de San Pietro dont il fut le fier créateur. Ce qui ne fit aucun effet sur Jules II, voilà donc que B. essaya par tous les moyens d’éloigner Michel-Ange des grâces du pape. Il a tenté de le mettre sous un mauvais jour, il a parlé au Pape des recherches sur les cadavres que Michel-Ange utilisait depuis quelque temps pour étudier l’anatomie et les formes du corps humain, pratiques pour lesquelles la peine à l’époque était l’exécution capitale. Ça aussi n’a aucun effet, donc B paye des gens afin qu’ils harcèlent MB avec l’intention de l’intimider, de lui faire pression et de l’éloigner de Rome. Au cours de l’une des traques à l’extérieur de l’atelier où vivait Michel-Ange, les hommes se sont aventurés dans une attaque contre son assistant, croyant que c’était MB. Plus tard, ils allèrent jusqu’à s’introduire dans son atelier pendant son absence, le vandalisant, renversant son équipement et son mobilier avec tous ses croquis et notes de travail.
MB écrit dans son journal qu’il craignait pour sa sécurité et pour sa vie. Il se rend chez le Pape pour obtenir une protection, mais le Pape ne le reçoit pas pendant des semaines et de plus, sans avertissement et sans lui donner aucune explication, il l’a privé des fonds pour continuer les travaux de son monument funéraire. Peu de temps après, Jules II quitte la ville pour Bologne avec l’armée du Vatican pour arrêter l’avancée des Français qui voulaient s’emparer du sud de l’Italie. MB est seul, sans protection et sans argent. Ainsi, le 18 avril 1506, il fuir : « Si j’étais à Rome, je pense que mon enterrement aurait été fait plus tôt que celui du pape », écrit-il. Il retourne à Florence et reprend le travail laissé en suspens sur la bataille de Cascina. Par crainte des inimitiés qui s’y étaient développées et par crainte d’un châtiment du Pape pour sa fuite, il refuse de revenir à Rome. À ce point, le Pape décide de consulter directement les autorités de la République florentine, donnant ainsi une signification politique et un poids diplomatique significatif à l’histoire de fuite de MB de Rome. Jules II a écrit trois fois au gonfalonier de la République florentine, jusqu’à ce que ce soit ce dernier qui pour empêcher que la situation dégénérer et de remettre en lumière d’anciens affrontements entre Rome et Florence, dit à MB : « Nous ne voulons pas que faire la guerre au Pape pour ta faute et ainsi mettre notre État en danger ».
Ainsi, au printemps de 1508, MB revient à Rome. Jules II avait un nouveau projet en tête pour lui, basé sur l’idée que lui avait donnée Bramante. Michel-Ange avait été sculpteur jusque-là, à l’exception de quelques parenthèses picturales. Alors, pourquoi ne pas le mettre en difficulté en lui faisant réaliser des fresques sur le plafond de la plus grande chapelle Saint-Pierre, le forçant à affronter les plus grands maîtres de la Renaissance qui avaient déjà extraordinairement peint ces murs ? Bramante voulait l’échec de Michel-Ange et Jules II le suivit inconsciemment, car il reconnaissait et appréciait le talent de MB.

Assez, vous pouvez vous referez à Vasari (le premier historien de l’art) et au Condivi (le premier biographe de Michel-Ange), ou encore dans les mémoires de Michel-Ange.

Bloom dit: à

Excellente enquête sur l’attentat de Karachi dans Le Monde: deux long articles qui rendent hommage aux victimes, donnent la parole aux survivants, rappellent le contexte, décrivent minutieusement l’attaque contre les ingénieurs et techniciens français et rappelle les dissimulations officielles ainsi que les zones d’ombres de cette tragédie. Du vrai journalisme.

renato dit: à

dans les mémoires > AUX mémoires

Jazzi dit: à

Quelle ordure, ce Bramante, renato !
Dans le film dont on parle, le rival c’est plutôt Raphaël…

renato dit: à

Incidemment, voir Henry VIII vs Holbein pour le portrait non adhérent au réel d’Anne de Clèves.

renato dit: à

Raffaello était en compétition avec Michelangelo, Jacques, mais l’admirait voir la Madonna Bridgewater et la Sacra Famiglia Canigiani. Dans les fresques des salles du Vatican Raphaël a inséré de nombreuses références directes à l’art de Michel-Ange, ainsi que son portrait la fresque de l’école d’Athènes dans la Stanza della Segnatura, sous les traits d’Héraclite.

C’est grâce au Bramante que nous avons la Sistina, donc un mal pour un bien.

renato dit: à

son portrait la fresque de l’école > son portrait DANS LE fresque de l’école

Jazzi dit: à

« Raffaello était en compétition avec Michelangelo »

Rivalité également au niveau des élèves-amants, renato ?
La vie n’était pas un fleuve tranquille à la Renaissance italienne !

Janssen J-J dit: à

(J.E., 22.5.21_9.18)

« En vieillissant tu verras ce qui reste. Rien du tout. Hormis la violente passion de parfaire, cousine de la mort ». Non, je ne vous souhaite pas cela, chère cousine, vous gâcheriez votre talent.

– J’espère être encore en vie à l’inauguration de la Sagrada Familia. Pour celle de Notre-Dame, je suis moins emballé.

– Je me réjouis de cet échange sur Michel-Ange, je le verrai lundi. Relirai les échanges rôz-jzmn-RM, apparemment c’est un bon film qui produit du consensus cinéphilique…, au delà du classique débat sur la « vérité » historique.

– Pour aujourd’hui, on me dit de rester assis, à supporter les nôtres de la Rochelle à Wimbledon. Dans notre petit village, il y a beaucoup de drapeaux jaunes érigés dans les jardins…

– Hier, j’ai joué au scrabble avec la doyenne, Huguette, elle a 94 ans. A failli me battre de 1 point. Mais j’ai gagné car j’avais fait un scrabble, et pas elle. Sans cela, elle m’aurait battu à plate couture… Admiration pour sa mémoire intacte !… Loterie de la vie.

– Le geste d’axel kahn suscite pas mal de passions et des prises de position intimes très intéressantes. Car chacune d’elle, quel que soit l’erdélien qui l’émet, a quelque chose à en dire, et pour une fois, nous constatons une égalité absolue des points de vue, affectifs puis normatifs. Tous ont leur légitimité intrinsèque. Pas un ne vaut plus que l’autre. Pour ma part, j’espère être lucide, entouré par mes amis, et pouvoir boire avec eux le cocktail de la délivrance. Et en France, dans un pays où la libre disposition de soi ne sera plus entravée. Et si d’aventure, la lucidité n’y est plus…, je m’en remets à la personne de confiance pour son soutien indéfectible visant à m’aider à franchir le premier pas.

Bàv, et beaucoup de joie à tous.tes (à Félicité, sans oublier Emma T. qui fait aussi partie de l’erdélie, nous le savons).

christiane dit: à

Très belle et étrange soirée théâtre-cinema avec cet Atelier- Vania sur la cinq. Belle idée dans ce théâtre de l’Atelier vide pour cause de confinement de filmer au plus près ces neuf comédiens en plein travail de répétition, en habits de ville, investissant tout l’espace de ce théâtre vide pour faire revivre cette grande pièce de Tchekhov : Oncle Vania.
Ils boivent, se querellent, se détestent, s’aiment, se manquent, s’ennuient dans des soirées interminables où ils s’enlisent et se déchirent.
La création se fait sous nos yeux. Les comédiens sont
excellents. François Morel très touchant en Oncle Vania. Weber au top.
N’est-il pas dit : « ce ne sont pas les guerres mais les haines, les inimitiés, toutes ces petites querelles sordides qui perdent le monde » ?

Jazzi dit: à

« – Hier, j’ai joué au scrabble avec la doyenne, Huguette, elle a 94 ans. »

Vous vous êtes inscrit dans un club du troisième âge, JJJ ?

MC dit: à

Je confime pour Raphael et Btramante ce que dit Renato. Pour le reste, et le patiche platonicie, se demander si le concept de Mimésis tel que pensé par Aristote ne mène pas justement via l’imitation du réel, à un pastiche de celui-ci….

Jazzi dit: à

Les petites haines font le lit des grandes guerres, Christiane…

racontpatavi dit: à

Btramante

Comme il se trame une romance de Batman! 😉

Jibé dit: à

J’ai vu aussi cette soirée Oncle Vania, Christiane, et suis d’accord sur les performances d’acteurs, même si, dans mon imaginaire, les physiques (surtout F morel) ne correspondaient pas.
C’est le problème avec toute adaptation, évidemment.
Ce fut une bonne soirée en tout cas.

Jibé dit: à

JJJ
je crois comme vous que nul ne peut connaître la vérité d’un autre, face à la mort comme en toute circonstance, mais en l’occurrence je n’ai pas perçu une once de cynisme dans les propos d’AK. Ni le ton, ni les mots. Vois pas.
Comme nous projetons tous quelque chose de nous dans les attitudes publiques que nous croisons, admettons que nous sommes démunis dès lors qu’il est question de cette « grande affaire », comme disait Gide.

et alii dit: à

je crois que ce sont plutôt les femmes qui jouent au scrabble;j’en ai connu une ,diminuée par une parkinson qui adorait tricher

Phil dit: à

Parkinson au scrabble
mot compte triple

et alii dit: à

le mot d’esprit rapporté par Freud est à peu près:
quand tu mourras je serai très triste

Jibé dit: à

« Parkinson au scrabble
mot compte triple »
excellent, Phil.

Tricher avec la tremblotte, ce serait pas possible au poker.

Jazzi dit: à

Vu Axel Khan sur tous les plateaux, ce matin. Son « Je ne crains pas la mort » ou « J’accueillerai la mort avec un sourire ironique » me dérange un peu…

Jazzi dit: à

« la tremblotte, ce serait pas possible au poker. »

Encore moins au Mikado, Jibé !

Janssen J-J dit: à

@ non, jzmn, Huguette, veuve depuis cinq ans, a la chance d’être totalement autonome chez elle… Elle a juste besoin d’une aide extérieure d’une heure par jour. Elle est un peu seule, mais ne se plaint pas. C’est pourquoi je suis allé jouer chez elle, et elle ne s’en est pas fait prier. Nous, au fin fond, on n’a pas toujours besoin de clubs de 3e âge pour célébrer la vie…, enreprendre des choses nouvelles. Pouvez-vous imaginer cela, jzmn, certes sans musées, mais avec des romans à fleurs de rose, des émissions de variétés, de la musique radiodiffusée, … sans rien idéaliser pour autant sauf à n’être pas dans un ehpad ?…

@ jibé, ben oui…, suis totalement d’accord avec vous.

@ txfl, vous ne jouez pas au scrabble, en tant que femme ?… En 6 lettres -> gros lieu commun ou gros préjugé (pouvez placer votre F., vaut 4 points).

Paul Edel dit: à

François Morel dans « Oncle Vania »? bien fade et pâlichon.

et alii dit: à

Naturel? QU4 ‘EST CE QUE çA VEUT DIRE ?
La vérité sur les diamants de synthèse qui bousculent la joaillerie
tous les diamants ne sont plus « naturels »

et alii dit: à

naturel
on avait les PERLES DE CULTURE, on a les diamants de labo

et alii dit: à

est-ce que Felicité est une perle de culture?

et alii dit: à

normandisme
ET ALORSLES LANGUES REGIONALES.?
QUE VA FAIRE L’EN

christiane dit: à

P.Edel dit: « François Morel dans « Oncle Vania »? bien fade et pâlichon. »

Comment l’auriez vous interprété ? Comment le voyez-vous cet Oncle Vania ? Que pensez-vous de ce travail de théâtre vous qui avez écrit pour le théâtre, vous qui aimez passionnément Tchekhov ?
Ne pas oublier la caméra à ras de visage changeant le travail des comédiens. Ici, ils n’ont plus à jouer pour une salle emplie de public. Ils sont dans la confidence.

christiane dit: à

Oui, Jibé, une belle tentative mêlant théâtre et cinéma. Je n’ai aucune idée d' »un autre » Oncle Vania. Comment le voyez-vous ?
F.Morel était triste, mélancolique, amoureux sans être aimé, ne pouvant supporter l’idée que la propriété soit vendue. Il y est enraciné avec sa nièce même si c’est une vie de travail et d’abnégation. J’aime quand elle lui dit à la fin de la pièce : Nous nous reposerons. C’est comme cela que je vois la mort.

closer dit: à

Ce ne serait pas plutôt « quand l’un de nous deux mourra, je serai très triste »…

Je ne sais plus à qui ce bon mot est attribué. Je parie pour un anglais.

et alii dit: à

closer, vous avez raison

renato dit: à

«… Felicité est une perle de culture? », de clôture, plutôt.

et alii dit: à

closer,pourquoi un anglais? PERFIDE ALBION

et alii dit: à

LA PHILOSOPHE d’Avital Ronell, S’EST INTeRESSeE à FLAUBERT

renato dit: à

Que je sache, Jacques, nous n’avons aucun témoignage relatif à l’homosexualité de Raffaello. Par contre une belle histoire avec Margherita Luti, fille d’un boulanger donc Fornariana, modelle pour la Velata, La Fornariana, Galatea (Villa Farnesina) et la Madonna Sistina. Il y aurait aussi histoire avec Divina Imperia, la plus recherchée des prostitués actives à Rome, maitresse d’Agostino Chigi.

Selon certains historiens le surnom La Fornarina, n’avait rien à voir avec le pain, mais c’était le pseudo de la célèbre Divina Imperia, ou de la non moins célèbre Béatrice Ferrarese.

Raffaello a peint La Fornarina directement avec des couleurs et sans faire de dessin préparatoire, ce qui révèlerait une certaine intimité.

Giorgio Vasari dit que Raphaël était « très aimant et friand de femmes et de « délices charnels », le peintre de la beauté idéale était donc très friand de la beauté terrestre. Et si on se tient à certains de ses sonnets d’amour retrouvés écrits à côté de dessins de nature sacrée, même lorsqu’il peignait des scènes religieuses, ses pensées n’étaient point spirituelles,

C.P. dit: à

Eh bien, christiane, je crois que Paul Edel a raison. Vous aussi, parce que la captation, ou ,ici, l’entrée de jeu filmée use de trop de gros plans, qui ne correspondent pas au théâtre « réel »: elle fait pâlir la scène. Souvenez-vous : nous l’avions déjà dit touchant le « Mithridate » de Strasbourg. Dans ces conditions, François Morel, ailleurs valeureux, est forcément insatisfaisant.
Le meilleur Oncle Vania français que j’aie vu en scène était Jean-Pierre Marielle.

christiane dit: à

Ah, C.P., joie de vous lire. J.P.Marielle ? Où ? Quand ?
Au fait merci pour Schulz. C’est une belle découverte.

christiane dit: à

P.S, que deviennent vos saltimbanques, C.P. ?

Paul Edel dit: à

A propos de Vania.
Ne pas oublier ce que dit Tchekhov : « Vous me dites que vous avez pleuré en regardant mes pièces, et pourtant ce n’est pas dans ce but que je les ai écrites, c’est Alexeev (K. S. Stanislavski) qui les a rendues larmoyantes. Moi, je voulais autre chose… »
Au fond, je vois un Oncle Vania beaucoup plus coupant, compliqué, calculateur, un brin pervers et énergique pour échapper à l’infantilisation par les femmes qui s’exerce sur lui…. il est rejeté ignoré nié par sa mère. Ne pas oublier non plus que c’est un rival dangereux de son beau-frère. les autres le prennent méchamment en pitié, en brave type caractériel, un raté et fêlé sans grand intérêt .Sonia le materne. C’est là le tragique : Vania est constamment infantilisé. je trouve Morel jouant d’une manière extérieure sa situation en porte à faux. Morel appuie quelques effets, et semble extérieur aux autres par moments.. .Il donne les signes de ses expressions mais ça ne vient pas de l’intérieur, ça reste bizarrement collé sur son visage-masque.. .Dans le texte il a un conscience aigüe de son é tat, c’est toute sa noblesse ,sa fermeté, et pas du tout complaisant avec lui-même (ce que suggère Morel) .ne pas oublier l’ironie non plus., ce qui est bizarre étant donné que Morel a un talent comique.je l’attendais là, dans une ironie métallique, froide, sifflante
Le meilleur Oncle Vania auquel j’ai assisté est celui joué par d Christian Benedetti, à Alfortville en 2020. Très vitezien ! décapé, accéléré .Dans sa mise en scène il avait décrassé le texte des habitudes larmoyantes .il avait accéléré les débits des comédiens pour ôter les soupirs « russes » et une accentuation des douleurs « à la slave « . Benedetti proposait une pièce rapide, sur des situations qui arrivent trop tôt ou trop tard,(d’(ailleurs Tchekhov le dit dans ses lettres) .On a l’habitude d’appuyer et de sentimentaliser. La mise en scène proposée hier soir à la TV n’échappait pas tout à fait à ce défaut, mais, par moments les tables et les objets nles éclairages répondaient à ce que conseillait Tchekhov : » « Rien ne vous instruit mieux des conditions de la scène que le bordel d’une répétition. » Enfin, le texte est tellement bon qu’il résiste à tout.

christiane dit: à

Fine réponse, Paul. Je n’en attendais pas moins de vous. On vous sent prêt à bondir sur cette scène, à rendre F.Morel plus agressif, plus acéré. Vous auriez pu être metteur en scène. Joindre la solitude de l’écrivain à l’action du jeu théâtral. Il vous aurait fallu sept vies comme les chats !

Marie Sasseur dit: à

Un mot un jour

« Si l’on est familier de la littérature du XIXème, on sait en principe que le postillon est le cocher en second et on peut deviner qu’un porte-balle est un colporteur. Mais je l’avoue, j’ai aimé découvrir sans avoir à le chercher ailleurs, souvent difficilement, qu’il fallait entendre « assemblée » comme une fête de village ; que le « fabricien » désignait le membre du conseil de fabrique chargé d’administrer les biens d’une église ; que « godefiche » est l’équivalent de coquille Saint-Jacques ou que « crapule » évoque l’ivrognerie »

Pourquoi faire allusion/illusion à un  » normandisme  » ?
Un vocabulaire d’un autre âge qui a disparu avec les usages et des métiers.
Sauf pour les crapules, chez Flaubert réduit à sa plus simple expression.

https://www.cnrtl.fr/definition/crapule

Paul Edel dit: à

Oui, encore une Vodka, avale ça petite mère Christiane! (début d’oncle Vania)

Marie Sasseur dit: à

Et ici entre crapules normandes, ils s’y entendent…ptdr

christiane dit: à

Savez-vous, C.P. que Desborels/ Puck parle de vous (enfin, je crois)dans son roman « Antimatière »?
Il évoque un blog littéraire (que je crois avoir reconnu…) et écrit : « trois sont comédiennes de théâtre, trois sœurs, comme dans la pièce de théâtre. Leur père vient aussi parfois sur le blog, quand elles échangent avec leur père les filles ne l’appellent pas papa, elles l’appellent comme les autres par son pseudo ». C’est très drôle ce portrait des intervenants de ce blog… ‘e roman est farfelu, tout empli de Mus et de LSQ. J’ai beaucoup aimé.

christiane dit: à

Tout empli de Musil

christiane dit: à

Paul Edel dit : « encore une Vodka, avale ça petite mère Christiane! (début d’oncle Vania) »

Santé, Paul !

C.P. dit: à

« Oncle Vania » avec Jean-Pierre Marielle dans le rôle-titre : 1986, au TEP, mise en scène de Christian Benedetti.

La reprise théâtrale est très pauvre : nombre ce théâtres privés attendent la nouvelle saison (jauges, réservations, départs en vacances). Pour ce qui concerne les cinq Théâtres Nationaux, vous êtes au courant sans doute : la Comédie-Française repousse également à la nouvelle saison, L’Odéon 6e voit sa reprise empêchée (la deuxième salle à Berthier ouvrira peut-être) par l’occupation de la CGT. Du côté des Centres dramatiques nationaux, la Criée de Marseille est elle aussi empêchée.
Les saltimbanques ? Chloé répétera en août le Pirandello prévu, Julie espère que la tournée du Marivaux reprendra…

christiane dit: à

Merci, C.P, pour toutes ces nouvelles.

christiane dit: à

@Paul Edel
La vodka ? Comme Christine Murillo, excellente dans ce rôle. C’est son dernier geste sur le plateau : servir une Vodka au docteur avant son départ. Je me serai bien vue dans ce rôle (tricot compris)!

Marie Sasseur dit: à

« normandisme
ET ALORSLES LANGUES REGIONALES.? »

Déjà que Flaubert avait des difficultés avec « le terrain », réduit à « la salle  » a manger, faut pas non plus lui demander de s’intéresser aux payses.

Jazzi dit: à

Mes amitiés à Huguette, la prochaine fois que vous la verrez, JJJ. Mais arrangez-vous pour la laisser gagner, avec ou sans Scrabble, que diable !

Jibé dit: à

Christiane
« Oui, Jibé, une belle tentative mêlant théâtre et cinéma. Je n’ai aucune idée d’ »un autre » Oncle Vania. Comment le voyez-vous ?
comme lui, Laurent Stocker, qui l’a joué au Français en 2017:
« https://www.comedie-francaise.fr/fr/artiste/laurent-stocker
J’avais été marqué par cette adaptation, et Stocker « ressemblait à « mon » Vania.

Jazzi dit: à

L’Odéon empêchée par la CGT.
Que l’on envoie la troupe de CRS les déloger !

et alii dit: à

C’est Barthes qui disait : « Ce qui vient à l’esprit est d’abord bête » et parlant de lui à la troisième personne : « Il est curieux qu’un auteur, ayant à parler de lui, soit à ce point obsédé par la Bêtise, comme si c’était la chose interne dont il avait peur : menaçante, toujours prête à fuser, à revendiquer son droit à parler (pourquoi n’aurai-je pas le droit d’être bête ?) : bref, la Chose [3]
[3]
Roland Barthes, « Barthes puissance trois », dans Œuvres…. » Selon lui, la bêtise fonctionne comme la Chose
in « la bêtise est sans nom « :
https://www.cairn.info/revue-chimeres-2013-3-page-199.htm

christiane dit: à

Laurent Stocker ?
Une lame… Beau choix, Jibé.

puck dit: à

c’est vrai j’aime bien Musil. Pour moi Musil c’est Musil à cheval, Musil fut beau, Musil fut jeune. Jeune et glorieux. Blond, bouclé. Grand et bien fait.

puck dit: à

bon y’a pas trop de grabuge sur le blogapassou.
j’aime bien l’ambiance quand y’a pas trop de grabuge.

et alii dit: à

. Le Conseil constitutionnel rejette le mot “immersif” mais consacre le bilinguisme, ce dont les partisans de l’enseignement des langues régionales – dont je suis – doivent se réjouir. Le bilinguisme, qui consiste à travailler deux langues en même temps, est plus bénéfique que l’apprentissage en une seule langue. »

Article réservé à nos abonnés Lire aussi La loi sur les langues régionales crée des tensions au sein de la majorité
Face à la censure partielle de son texte, M. Molac dénonce, lui, « un militantisme anti-langue régionale » et réclame désormais au gouvernement de « rattraper la bêtise » en modifiant l’article 2 de la Constitution pour y intégrer la reconnaissance des langues dites « minoritaires ». Selon l’élu, la décision du Conseil constitutionnel rendrait illégal l’enseignement immersif suivi par quelque 15 000 enfants en France et dispensé depuis des décennies par certaines associations, comme Diwan, en Bretagne.

immersif
. Le Conseil constitutionnel rejette le mot “immersif” mais consacre le bilinguisme, ce dont les partisans de l’enseignement des langues régionales – dont je suis – doivent se réjouir. Le bilinguisme, qui consiste à travailler deux langues en même temps, est plus bénéfique que l’apprentissage en une seule langue. »

Article réservé à nos abonnés Lire aussi La loi sur les langues régionales crée des tensions au sein de la majorité
Face à la censure partielle de son texte, M. Molac dénonce, lui, « un militantisme anti-langue régionale » et réclame désormais au gouvernement de « rattraper la bêtise » en modifiant l’article 2 de la Constitution pour y intégrer la reconnaissance des langues dites « minoritaires ». Selon l’élu, la décision du Conseil constitutionnel rendrait illégal l’enseignement immersif suivi par quelque 15 000 enfants en France et dispensé depuis des décennies par certaines associations, comme Diwan, en Bretagne.

et alii dit: à

excuses

Jazzi dit: à

« j’aime bien l’ambiance quand y’a pas trop de grabuge. »

C’est particulièrement notable quand toi et Marie Sasseur n’y êtes pas, puck !
Comment se fait-ce ?

puck dit: à

passou : « de son propre aveu, il entend prouver qu’il peut se montrer humain et faire pleurer les âmes sensibles en écrivant « les amours d’une vieille fille et d’un perroquet ». »

j’ai compté : j’ai répété cette phrase 64 fois dans 64 commentaires.

je m’étais fixé un objectif de 100, misère j’en suis loin et maintenant j’ai plus trop envie de le répéter.

une âme charitable veut prendre le relais stp ?

puck dit: à

Jazzi pour Sasseur je sais pas, pour moi c’est parce que j’aime bien le grabuge : ça rend plus vivante la littérature.

puck dit: à

Sasseur c’est différent ça vient de son mauvais carafon Ducon !

puck dit: à

alors que moi je suis un gentil garçon, un peu sensible comme un veau, mais gentil.

DHH dit: à

Ce qui fait la valeur d’un diamant véritable ,indiscernable à l’œil nu de son jumeau de pacotille, ce n’est pas d’etre plus beau mais d’etre beaucoup plus cher
En porter ou chercher à faire croire que celui qu’on porte est vrai ,c’est pour celle qui l’exhibe une manière de dire : » je suis riche » ou « regardez comme il est riche et comme il m’aime celui qui me l’a offert t
Certes les diamants de synthèse d’un point de vue cristallographique sont identiques aux « vrais »diamants et requièrent des examens poussés pour en être distingués
Mais ils n’en ont pas la qualité essentielle puisqu’ils sont moins chers ; mais etant beaucoup plus chers que de pierres sans valeur qui peuvent faire le même effet ,ils n’intéressent ni ceux qui sont attachés à la valeur traditionnelle du diamant ni ceux qui veulent des bijoux moins couteux faisant le même effet
C’est ce que j’ai vainement cherché a faire comprendre à un de mes petits fils qui vient de lancer un site ,–qui ne décolle évidemment pas,-de vente sur internet de bijoux relativement bon marché sertis de diamants de synthèse mais trop chers pour ceux que n ‘intéresse que l effet produit par la pierre

et alii dit: à

Flaubert
Cette manie littéraire était déjà dénoncée par Flaubert, au XIXe siècle, et lui-même avoua y succomber : « Je suis dévoré de comparaisons comme on l’est de poux, et je ne passe mon temps qu’à les écraser ; mes phrases en grouillent. »
Dans son Journal, Gide, le 15 août 1926, critiquant Jules Renard, faisait le même constat :
« Il n’y a pas pire ennemi de la pensée que l’analogie :
Un pré rasé de frais.
Quoi de plus fatigant que cette manie de certains littérateurs, qui ne peuvent voir un objet sans penser aussitôt à un autre. »
Cette tendance comparative, que l’on trouve aussi dans beaucoup d’expressions figées, à commencer par la gamme « con comme… »,
sur LSP bonne journée

puck dit: à

« j’ai vainement cherché a faire comprendre à un de mes petits fils qui vient de lancer un site ,–qui ne décolle évidemment pas,-de vente sur internet de bijoux relativement bon marché »

c’est nul… moi j’ai un neveu qui vend des bitcoins à SF il vient de s’acheter une baraque à St Barth.

rose dit: à

une âme charitable veut prendre le relais stp ?

Non.
Dslée.

C.P. dit: à

Jacques, vous plaisantez ? L’occupation diurne et nocturne (tolérée alors qu’il est interdit de dormir dans un lieu réservé au public) dure depuis deux mois sans que personne n’ait envie d’appeler la police, bien sûr ! Stéphane est le seul négociateur autorisé, en un sens au-dessus de Bachelot, parce que les directeurs des cinq Théâtres nationaux sont nommés par l’Elysée. Vous voyez Macron appeler les flics, alors que l’Odéon est un lieu « historique » depuis 1968 ? La mairie du 6e renvoie sans se mouiller aux pourparlers entre Stéphane et les occupants, qui n’acceptent pas même une occupation diurne. Or le grand foyer-bar transformé en dortoir, ce qui n’est pas le plus grave, interdit l’accès aux balcons, etc. D’où une jauge qui serait réduite à l’orchestre, insuffisante quant au contrat et aux réservations.

Franchement, la « reprise théâtrale » est une rigolade.

rose dit: à

L’idée serait d’être diamantaire à Anvers ou pasteur en Afrique du sud.

rose dit: à

Aux terrasses, à Marseille, et chez moi AHP, des hommes, fes hommes, des hommes.
Où sont les femmes ?

christiane dit: à

DHH, vous souvenez-vous quand Paul Edel nous a parlé d’une nouvelle de Césare Pavese : « Femmes entre elles » ?
Ce soir, tard, sur la cinq Le beau film d’Antonioni (titre éponyme). Encore un bel échange entre vous, Jazzi et Paul Edel à venir…

closer dit: à

On dit même qu’il en est mort d’avoir trop aimé la Fornarina Renato !

rose dit: à

« autorisé, en un sens au-dessus de Bachelot, parce que les directeurs des cinq Théâtres nationaux, l’Élysée »

C comme cela que Bourguignon ne fait pas un boeuf, que les visites en chambre sont interdites et les sorties non autorisées.
Personne ne respecte ce qui est édicté.
Marionnettes de papier.

Enfin, pour moi, ce jour, peu de chance de me faire injurier, l’autorité écrasante étant en we de Pentecôte chez elle.

racontpatavi dit: à

Tout empli de Musil

Bonne boisson rassasie son homme!

( Mais cela nous fait penser à la sainte vierge pleine de grâce!)

et alii dit: à

« Mais il n’était pas facile de s’en retourner à Paris. » F. avait minutieusement préparé l’épisode de la forêt de Fontainebleau, faisant lui-même le voyage en prenant force notes. Mais, dans une première rédaction, Frédéric rentrait par le chemin de fer ; découvrant ensuite que celui-ci n’avait été ouvert qu’en 1849, Flaubert réécrivit tout le passage.

Alexia Neuhoff dit: à

« François Morel dans « Oncle Vania »? bien fade et pâlichon. » C’est que, dame, on ne sort pas d’un théâtre ou d’une salle de concert sans exprimer, à la cantonade, quelque réserve sur le jeu d’un acteur, d’un pianiste, sur une mise en scène, faisant valoir que celui-ci ou tel autre était mieux, génial. Diable, ça vous pose son homme, son théâtreux, son mélomane avertis qui ne s’en laisse pas conter et a usé des fauteuils d’orchestre autrement prestigieux. Et fait des réserves, boude son plaisir quoiqu’il ait pu, éventuellement, en avoir. C’est ainsi, c’est typiquement bourgeois, pédant, provincial, minaudier. Grâces soient rendues à France 5 de nous avoir donné, à l’heure du couvre-feu, cet Atelier Vania, d’avoir filmé en plan serré les gestes et les expressions de bons acteurs, d’avoir enregistré leur émotion et leurs murmures. C’est tellement mieux que rien !

rose dit: à

« Sa réussite esthétique, plus que sa vérité historique ou biographique et psychologique du personnage, toujours problématique et discutable… »

La vérité psychologisante, je m’en tamponne le coquillard.
Intéressée tt le tps par la vérité biographique et ou historique.
Laissé sous silence la concurrence avec Raphaël puisque c’est un copieur, un pompeur d’idées, qui le reconnait avec arrogance lui-même dans ce film.

racontpatavi dit: à

Encore un bel échange entre vous, Jazzi et Paul Edel à venir…

Mais qu’est-ce cette manière d’encourager une certaine endogamie conversationnelle du blog?

B dit: à

j’en reviens à cette personne, qui elle, compagne quand même d’un ancien ministre ( et plus que cela en Europe!)

Le détail qui tue.

Jazzi dit: à

« pourparlers entre Stéphane et les occupants, qui n’acceptent pas même une occupation diurne. »

Mais que veulent-ils à la fin, C.P., dès lors que les salles de spectacle rouvrent leurs portes ?

racontpatavi dit: à

rose, bon week-end! 😉

Jazzi dit: à

Les échanges sont ouverts à tous, racontpatavi.
On l’a constaté avec l’intéressant apport de renato à propos du film sur « Michel-Ange », qu’il n’a probablement pas vu…

racontpatavi dit: à

l’intéressant apport de renato à propos du film sur « Michel-Ange », qu’il n’a probablement pas vu…

Ce qui est drôle Jazzi, c’est qu’il fait montre ici d’un véritable droit de cuissage anecdotique sur tout ce qui concerne l’Italie.
Une franche rigolade!

B dit: à

Si vous n’avez rien de plus,à déclarer, passez la douane sans rien dire RPTV. Passez incognito.

racontpatavi dit: à

Les échanges sont ouverts à tous, racontpatavi.

Oui, bien sûr, mais reconnaissez-le, c’est un vrai capharnaüm ce blog!

Jazzi dit: à

Mais où sont les femmes dans l’école d’Athènes, rose ?
A Paris, on en voit aux terrasses des cafés et restaurants, mais il est vrai que les hommes dominent…

B dit: à

Rose, je ne sais quoi de la destination ou de l’occupation vous retient, on m’a dit qu’avant de mourir il me faudrait visiter la Patagonie chilienne, c’est beau. On se fout des diamants, des prêtres et de l’éternité.

B dit: à

En nombre seulement, Jazzi. Des freluquets.

Jazzi dit: à

« il fait montre ici d’un véritable droit de cuissage anecdotique sur tout ce qui concerne l’Italie. »

A chacun selon ses compétences, racontpatavi !
Pour rose, c’est les Ehpad…

racontpatavi dit: à

B, la douairière, douanière de ce blog?

Il est cependant difficile, voire impossible de passer incognito. Notre nom est écrit dessus!
Il est même impensable d’écrire en yaourt,quoique que certain(e)s s’y prennent pas mal.

rose dit: à

« Et si on se tient à certains de ses sonnets d’amour retrouvés écrits à côté de dessins de nature sacrée, même lorsqu’il peignait des scènes religieuses, ses pensées n’étaient point spirituelles, »

Renato

Comprends cela comme une manière toute métaphorique de rendre hommage à la femme, reliant le charnel au spirituel.
Mais c le charnel qui est loué. Ceci n’est que mon interprétation.

B dit: à

C’est ainsi, c’est typiquement bourgeois, pédant, provincial, minaudier.

Je ne fais pas ça, je suis plutôt comme un bloc de marbre pas travaillé, est tout l’un ou tout l’autre, absolument aucune nuance et de plus si peu public d’expériences artistiques que je ne possède pas assez d’éléments de comparaison. J’ai vu trois films, entendu deux opéras et assisté à 5 pièces de théâtre, idem pour le concert. Ou ça passe ou ça craque.

C.P. dit: à

Jacques, les occupants (42) ne sont pas tous des intermittents en attente d’allocations pour tous, alors qu’ils n’ont pas le nombre d’heures pérennisé pour  » l’année blanche ». Ils sont là -et au-delà- contre la réforme de l’assurance-chômage, ne l’avez-vous pas lu ? C’est pourquoi je disais qu’un lieu « historique » déborde sa fonction propre.
J’ai été autorisé à entrer à L’Odéon en compagnie de mon gendre. Il n’y a aucune dégradation, mais la pratique du théâtre y est pour l’instant impossible, croyez-moi.

rose dit: à

rose a droit de cuissage sur les ehpad.
Z’arrivez à m’faire sourire jazzi et racontpatavi alors que c’était pas gagné.
J’attends depuis une heure ds ma bagnole attendant que les visites ouvrent à 15h15.
Avant en février 2029 c’étaut 14h30.
Y a un glissement inexorable comme ça.
Bientôt les visites démarreront à 17heures.

B dit: à

, la douairière, douanière de ce blog?

Vous savez quoi? Je n’ai pas de sachet pour ramasser. Vous m’excuserez.

racontpatavi dit: à

Pour rose, c’est les Ehpad…

Oui Jazzi, mais rose a de l’excès dans l’humour (ou de l’humour dans l’excès).
Et c’est souvent très agréable à lire!
L’autre se voit déjà dans la tombe proche de celle des Médicis ou dans le panthéon de gloire du blogapassou, c’est dire.

rose dit: à

B

Ma mère me retient.

Patagonie chilienne, parc de Torres del Paine à partir de Puerto Natales et remonter par les fjords judqu’à Puerto Chacabucco.

Et Patagonie argentine tan bien.
De Puerto Santa Cruz jusqu’à Punta Arenas.

Préparez-vous. Ça ne se fait pas les doigts dans le nez.

rose dit: à

Ben yo, si j’rigolais pas com une baleine, ch’serai déjà crevée com un vieux chien sur l’coin d’un trottoir.

Jazzi dit: à

« Ils sont là -et au-delà- contre la réforme de l’assurance-chômage, ne l’avez-vous pas lu ? »

Toujours en retard d’un train, à la CGT !
Votre gendre devrait leur suggérer d’aller occuper l’ancienne Bourse de Commerce, dans les Halles, qui vient tout juste d’être inaugurée et où le grand patron Pinault y expose les trésors de sa fondation. Cela aurait plus d’impact du point de vue médiatique et serait plus justifié !

rose dit: à

D’ailleurs, tout à l’heure, en mangeant mon andouillette sur un trottoir, avec mes palpitations cardiaques, j’etais pas loin.
Ce sera pas un chef d’oeuvre.
Ma maman aurait trop de chagrin, alors j’me retiens.

racontpatavi dit: à

Bon on attend 3J et ses résultats au scrabble.
Tchao!

puck dit: à

« il entend prouver qu’il peut se montrer humain et faire pleurer les âmes sensibles »

par contre ça c’est une qualité de Flaubert qu’on peut pas lui enlever : il était capable de tout !

ça c’est quand on maitrise parfaitement une technique, après on peut tout faire.

au foot c’est vachement pratique parce que quand les types maitrisent bien la technique les entraineurs ils peuvent les faire jouer à n’importe quel poste.

dommage que Flaubert il jouait pas au foot.

DHH dit: à

@christiane
merci de me signaler ce film et ce texte que je connais et que je vais retrouver avec plaisir:
mais je ne pense pas venir en parler
,car j’ai beaucoup de mal a taper avec avec ma main gauche ,mon bras droit étant indisponible pendant quelques semaines ,
je lirai avec intérêt ce que les uns et les autres en diront

C.P. dit: à

Jacques, ce qui me fait sourire jaune, c’est que si la Comédie-Française était occupée :

Halte-là, halte-là, halte-là,
Les CRS, les CRS,
Halte-là, halte-là, halte-là,
Les CRS sont là !

puck dit: à

Zidane était un peu au foot ce que Flaubert est à l’écriture : il pouvait jouer à n’importe quel postes il était toujours aussi bon.

au tennis on trouve l’équivalent avec les joueurs qui peuvent gagner des tournois quelle que soit la surface : terre battue, gazon, ciment etc…

et en musique on a Mozart qui était bon aussi sur toutes les surfaces.

puck dit: à

« il entend prouver qu’il peut se montrer humain et faire pleurer les âmes sensibles »

heureusement que Platon il vient plus sur le blogapassou, il aurait pas du tout aimé ce genre de phrase.

je l’imagine d’ici : il nous aurait bassiné avec sa morale à la noix à deux balles.

puck dit: à

d’ailleurs c’est assez marrant comme avec le temps nous nous sommes éloignés de la pensée platonicienne.

maintenant on peut bien sortir n’importe ça choque plus personne.

puck dit: à

il me semble que Ion c’est que du temps de Platon on appelait des rhapsodes.

c’est même de là que vient le mot « rhapsodiongroise ».

Jazzi dit: à

puck, pourrais-tu nous prouver que tu peux te montrer humain et faire pleurer les âmes sensibles ?

puck dit: à

parce que dans le mot « rhapsodiongroise » on trouve le rhapsod et aussi le Ion.
par contre je sais pas d’où vient le groise.

puck dit: à

Jazzi ne me lance pas de défi de ce genre ! moi aussi je suis capable de tout !

tu le veux en mode normal ou en rap ?

puck dit: à

il faut aussi le thème : on a fait les serveuses et les coiffeuses, tu veux quoi comme thème ?

D. dit: à

Comment s’appelait la femme de Platon ?

D. dit: à

Des fjords au Chili ?

puck dit: à

t’avais pas vu mon rap de la coiffeuse, il est triste :

ma coiffeuse elle rappe seule dans la rue
les faux-culs l’appellent la tordue
Amène ton psychologue,
la coiffeuse psychopathe monologue
avec ses jambes grêles sous la pluie elle se les gèle
elle fait le tour de la cité
se prend pour Phileas Fogg
Les fougasses ça l’agace,
les beaux gosses ça l’agresse
Mais elle, elle préfère bosser ses rimes
et remuer sa graisse
Elle hausse le ton
son style vient de Marcel Flobère
elle plus d’un trou dans son sac
avec sa technique Mortal Kombat
Elle est à la hauteur quand elle monte sur la scène
Comme une sauteuses de haies
Elle se jette dans la Seine
Elle hait ceux qui refusent de danser
ma coiffeuse au jambes grêles
elle se les gèle sur sa brêle
car c’est en coiffant qu’on devient coifferon
et c’est en rapant qu’on de devient
yo man… raperon !

Bloom dit: à

La reprise théâtrale est très pauvre :

C.P., un de mes bons copains, administrateur d’un des lieux culturels les plus importants en province, me disait il y 2 mois qu’il n’avait jamais autant travaillé que depuis un an. Je dois avouer être resté un peu dubitatif…(mais un grand jazzman vit enregistré son dernier album chez eux, les spectacles virtuels fonctionnaient, le théâtre un peu moins (mis il n’y pas que ça)…Comme d’habitude, ce sont les artistes qui morfleront plus que les bureaucrates culturels…
Et pour les jeunes comédien/ne/s, l’avenir est tout sauf rose.

puck dit: à

D. dit: à

Comment s’appelait la femme de Platon ?
 »

Lucienne.

enfin je crois.

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