De la littérature exigeante et de celle qui ne l’est pas
Quelques temps après l’attribution du prix Goncourt 2016 à Mathias Enard, un écrivain de mes amis mais que je me garderais bien de nommer, déçu de n’avoir pas été lui-même couronné cette année-là, me prit à part au hasard d’une rencontre en province et me tint ce discours : « J’ai crû comprendre que Boussole avait été choisi en raison de son exigence littéraire. Le mot revient dans tous les articles et la plupart des commentaires. Mais ça ne veut strictement rien dire, une littérature exigeante ; ce n’est ni un critère, ni un paradigme, encore moins une catégorie ou même une qualité ; ça n’a aucun sens… ». Nous avons donc devisé une bonne partie de la soirée autour de cette notion et de sa pertinence, laquelle revêt tout son sens à mes yeux, surtout dans le cas de Boussole.
Or il se trouve que cette idée est récurrente dans Lettre de consolation à un ami écrivain (104 pages, 10 euros, Robert Laffont) que publie cette semaine Jean-Michel Delacomptée, l’excellent auteur de Madame la cour la mort, Racine en majesté, Langue morte Bossuet ou encore La Grandeur Saint-Simon, éditeur de la collection « Nos vies » chez Gallimard qui a succédé à « L’un et l’autre » du regretté J.B. Pontalis qui l’avait justement publié autrefois. Déjà, même si on n’a pas eu le bonheur de le lire dans ses essais honorant le génie de nos classiques, on se sent en terrain familier à la lecture de l’épigraphe empruntée à Paul Celan :
« Accessible, proche et non perdu demeura au milieu de toutes les pertes seulement ceci : la langue »
Cette lettre s’adresse à un écrivain que l’auteur a écouté la veille dans une librairie. Ce qu’il en a retenu, ce n’est pas tant ce qu’il a dit de ses livres mais ce qu’il a annoncé : son « retrait définitif du monde littéraire ». Entendez : de toute la société française, en fait. L’indifférence à ses livres en est la raison. L’auteur aimerait le convaincre de renoncer à son renoncement. Son entreprise lui est un prétexte pour s’interroger sur la littérature contemporaine, son statut, sa place, son influence. Vaste projet !
Ce qui fait problème, ce n’est pas tant son but avoué que la manière dont il s’y prend. Jean-Michel Delacomptée établit une distinction entre la « littérature majoritaire » (médiatisée et primée) et « littérature minoritaire ». Celle qui se vend et rencontre le succès et celle qui demeure confidentielle. Non pas l’une et l’autre mais l’une contre l’autre. Il craint que la première n’en vienne peut-être à remplacer la seconde. Tout est dans le « peut-être ». Tout ? Le risque d’une disparition, l’une broyant l’autre dans les mâchoires du marchandisation. On demande alors des traces, des signes à défaut de preuves de la catastrophe annoncée. L’auteur en produit à commencer comme celle-ci : l’amer constat de ce que la littérature a déserté le lieu du roman pour se réfugier « dans les textes où l’on pense » : essais, mémoires, récits etc Selon lui, on n’en serait pas là si l’époque ne confondait pas la qualité d’écrivain avec celle de romancier. Il ne cite pas Georges Simenon, qui récusait toute autre catégorisation que celle de romancier s’agissant de lui-même, mais Houellebecq, Carrère, Darrieussecq, Laurens, Djian, Nothomb etc. Il fait un sort particulier à Annie Ernaux pour Mémoire de fille et à Christine Angot pour Un amour impossible dans la mesure où, davantage que d’autres encore qui sont pourtant gâtés sur ce plan là, elles ont la carte. Leur point commun ? Le succès, la médiatisation et une écriture à fond plat qui les autoriserait à raconter leur vie « sans aucun effort de style » quand la vertu de la littérature serait juste de transformer le réel brut.
Ce qui mène droit à la définition de l’écrivain, le moins qu’on puisse attendre à ce moment de sa démonstration, fut-elle formulée sous une forme épistolaire qui adoucit à peine le propos et lui permet de prendre ses distances avec le ton pamphlétaire qui sied d’ordinaire à de telles prises de position. Un écrivain, c’est quelqu’un qui a le souci de la langue. Le critère, c’est la question du style. Soit. Philippe Bordas et Michel Jullien auraient selon lui un style, ce dont beaucoup d’autres sont manifestement dépourvus. Puisque tout est roman, que ledit roman est partout, que n’importe qui s’en empare pour publier souvent n’importe quoi, une telle confusion, entretenue sinon encouragée par les éditeurs, ne peut mener qu’à ce constat consterné :
« La littérature a presque entièrement disparu de la scène littéraire ».
Ce que Richard Millet déplore de longue date à longueur d’essais, d’articles et de billets. Mais est-ce une raison pour augmenter la confusion en mêlant dans une même phrase Marc Lévy et Fred Vargas au motif que leurs livres ont du succès, puis en se disant « déconcerté » par le fait que des textes d’auteurs tels que Philippe Claudel ou Daniel Pennac ont servi pour les dictées d’ELA ? Ce qu’il leur reproche ? D’avoir écrit des best-sellers. Comme si dans leur cas cela correspondait à une activité délibérée de fabrication éditoriale à destination du plus grand nombre ! C’est à se demander quels noms il rangerait parmi ceux qu’il considère a contrario comme des « écrivains authentiques ». Justement, il y vient : Pierre Michon, Richard Millet, Pascal Quignard, Sylvie Germain, Laurence Cossé, Jean Rouaud, Marie Ndiaye, Laurent Mauvignier, Pierre Bergougnoux, Jean Rolin « une vingtaine en tout ».
On ne peut que s’accorder avec Delacomptée sur le critère de la rigueur – ce qui n’exclut pas sous sa propre plume quelque relâchement, lorsque le conversationniste en lui se laisse aller à « échanger » sur les auteurs contemporains. Ou que le polémiste dans son élan rebaptise « Joël Dickers » l’auteur de La vérité sur Harry Quebert tout en écorchant le nom de Jean-Michel Maulpoix. Ou qu’il tienne pour acquit que Primo Levi s’est suicidé alors que ce n’est qu’une hypothèse. Ou qu’il croit que Joseph Andras se moque bien de la diffusion de son De nos frères blessés, en quoi il s’avance.
Un livre exigeant nous oblige : il exige davantage d’attention, de concentration, de connaissances du lecteur parfois un peu largué par un lexique trop sophistiqué, des ellipses trop raides, des associations d’idées trop rapides ou une culture spécialisée jusqu’à en être technique (sur la poésie orientale ou la musicologie romantique par exemple) comme c’est justement le cas de Boussole de Mathias Enard, ce qui ne gâte en rien la puissance du texte et l’effet d’envoûtement qu’il provoque.
On tiendra rigueur à Delacomptée de déceler de la fabrication dans Réparer les vivants de Maylis de Kérangual : à l’en croire, son succès était prévisible (or on ne sait jamais rien du sort d’un livre, saine devise de Gaston Gallimard qui ne sera jamais assez méditée) car sa recherche de réel à tout prix aurait été calquée sur celle des séries télévisées… (comme si celles-ci n’étaient pas inspirées par les ressorts du bon vieux feuilleton à la Eugène Sue !), De même est-il difficilement compréhensible de louer comme il le fait le dynamisme, l’énergie, le rythme de Vernon Subutex de Virginie Despentes pour l’exclure ensuite du champ de la fameuse littérature exigeante au motif que la morale en serait in fine bien-pensante : « La transgression s’arrête où commence, systématique, le point de vue victimaire. Les bons sentiments édulcorent même le vitriol ». Serait-ce un nouveau pilier du paradigme mis en place par Delacomptée ?
Le problème avec ce genre de raisonnement, c’est qu’on a du mal à penser avec quelqu’un qui, comme lui, juge, décide et décrète, quel que soit le ton et l’élégance de son discours. Celui-ci n’a rien d’agressif ni même de discrétionnaire. Mais de quel droit Delacomptée déciderait-il qu’untel relève de la littérature, et qu’untel doit incontestablement en être exclu ? Le critique littéraire juge en fonction d’un absolu de la littérature. Il peut condamner un texte mais il ne se permet pas de rejeter son auteur hors de sa qualité d’écrivain et du territoire de l’écriture, car nul n’a autorité pour le faire (encore heureux…). Il y a dans ce mouvement d’exclusion une violence d’autant plus dérangeante qu’elle s’appuie sur une typologie des plus faibles, dans laquelle le succès, la médiatisation et la primauté du réel sur l’esthétique seraient le paradigme de la non-littérature, celle qui ne saurait prétendre à l’exigence. Ce qui n’a pas grand sens à l’aune du succès et de la médiatisation des livres de Michon, Quignard, Ndiaye, Mauvignier… Comment écrire alors :
« La littérature exigeante est la malvenue. Mise à l’écart, reléguée dans les combles » ?
Avant l’attribution du Goncourt, Boussole flirtait déjà avec les 40 000 exemplaires, et depuis il s’en est vendu quelque 240 000, pour ne rien dire des innombrables articles, émissions et invitations à s’exprimer en public dont l’auteur a bénéficié ces dix derniers mois ! Au vrai, la démonstration de Jean-Michel Delacomptée, pour excitante qu’elle soit par son ambition, souffre de reposer sur des critères très discutables mais guère discutés par lui. Soit il n’en fait pas assez, soit il en fait trop ; ainsi lorsqu’il s’imagine que les Américains, eux (contrairement à nous), ont foi en leur langue au motif que, lors du discours d’intronisation du président Obama, la poétesse Elisabeth Alexander a lu solennellement ses vers de louange, ce qui serait hautement significatif :
« Bien davantage qu’un supplément d’âme : l’âme de tout un peuple rassemblé dans un poème » !
On se consolera à l’idée que cette Lettre de consolation à un ami écrivain suscite des débats vigoureux. Ce qui témoignera de ce qu’en France la littérature demeure « une cause nationale ». Au vrai, Jean-Michel Delacomptée nourri de littérature et de théâtre du Grand Siècle, passion que nous sommes encore un certain nombre à partager avec lui et qui éclaire magnifiquement ses portraits, rêve d’une nouvelle querelle des Anciens et des Modernes. Ce qui ne manquerait pas de panache. Inutile de préciser qu’il se situe parmi les premiers. Dommage qu’il leur arroge l’exclusivité du souci de la langue, les autres étant dénoncés comme indifférents sinon hostiles. Et les autres sont innombrables à l’en croire, d’autant que selon lui, nombre d’essayistes (Marc Fumaroli, Régis Debray, Cécile Guilbert, Michel Schneider…) ont « la plume infiniment plus littéraire que celle de la plupart des romanciers en vue ».
Mais qu’est-ce donc qu’une plume littéraire pour des romanciers ? Si on l’a bien lu, ceux-ci auraient de commun avec l’esprit des Anciens qu’ils se sentiraient « responsables du patrimoine qu’ils se reconnaissent, redevables de la lignée d’ancêtres sous le regard desquels ils écrivent ». Ce qui, à l’épreuve, doit être assez intimidant, terrifiant, paralysant. On se demande alors comment Jean-Michel Delacomptée aurait accueilli Ulysses et Mort à crédit s’il étaient parus près d’un siècle après. A le lire, on n’imagine pas qu’il aurait enrôlé leurs auteurs sous l’étrange bannière des « écrivains authentiques ».
(Photos Jean-Pierre Bertin-Maghit)
929 Réponses pour De la littérature exigeante et de celle qui ne l’est pas
L’Usurpateur i prend l’eau !
Il y a une tortue Ninja, qui fait le show, sur la photo !
« un écrivain de mes amis mais que je me garderais bien de nommer, déçu de n’avoir pas été lui-même couronné cette année-là, me prit à part au hasard d’une rencontre en province et me tint ce discours : « J’ai crû comprendre que Boussole avait été choisi en raison de son exigence littéraire. »
rhôô la la, alors cet écrivain qui a commis un vrai livre, avec de vraies références historiques, n’a pas lu « Boussole » du vrai-faux Balzac qui vend des tapas en Catalogne ?
Philippe Lioret et Michel Hazavanicus! Delacomptée,l’homme qui a fait un bouquin sur les jalousies,peut être pas un hasard.Dilemme,pardon.
« On tiendra rigueur à Delacomptée de déceler de la fabrication dans Réparer les vivants de Maylis de Kérangual : à l’en croire, son succès était prévisible »
la success story de la stagiaire du bloc-op. On s’en souvient bien, de ses gros sabots de demi-mondaine.
« on a du mal à penser avec quelqu’un qui, comme lui, juge, décide et décrète »
Tout jugement littéraire est relatif, et sera de toute façon sanctionné par l’histoire. D’où l’extrême vanité d’une critique qui se prend trop au sérieux à remettre ainsi des bons points, si scolairement…
Un effort de style c’est comme un cheval on tape dedans à grands coups d’éperons… Vaut mieux s’asseoir et boire un coup !
Goncourt 2015.
Étrange querelle !
Bien difficile de dire ce qui serait authentique et ce qui ne le serait pas.
Je ne trouve pas que Boussole soit un roman envoûtant. Son style n’arrive pas à convaincre ; enfin, ce qui est sûr, c’est qu’il ne m’a pas convaincu…
Je crois que toutes ces querelles plus ou moins ridicules et stupides ont une origine. À la fin du XIXè siècle, l’art s’est séparé de la foule. Mallarmé n’est accessible qu’à ceux qui s’intéresse à la poésie, et la poésie post-mallarméenne est incompréhensible pour le commun des mortels. Paul Celan, Bonnefoy, Jaccottet, André du Bouchet, Deguy, etc. sont illisibles pour la foule ; la poésie est devenue volontairement hermétique et demande une initiation quasiment d’ordre sacrée. De même en musique : à partir de Schönberg, la musique se sépare de la foule. Qui écoute Penderecki, Ligeti, Mahler, Xénakis, Berio, et autres grands compositeurs contemporains comme autrefois on écoutait Mozart, Beethoven ou Bach ? Une élite, qui se passionne pour la musique moderne. De même le cinéma lui-même, pourtant art populaire. Qui aimait Le Mépris de Godard à sa sortie ? Quasiment personne alors que c’est un des plus grands et des plus beaux films de la seconde moitié du XXè siècle. Qui connaît le grand cinéma des chefs-d’œuvre du monde pour se faire une vraie culture cinématographique, une cinéphilie ? Une élite capable de voir et comprendre immédiatement les références d’un nouveau film aux films anciens auquel il fait allusion dans l’histoire du cinéma, l’histoire des genres, les jeux avec les genres de tel ou tel réalisateur.
C’est ce fossé, pour ne pas dire cet abîme qui s’est creusé entre l’art et la foule qui crée ce genre de querelle qui n’a pas de sens. C’est un signe de décadence, un signe que l’art est en danger de mort, que nous vivons la fin d’un grand cycle de la civilisation sur le déclin.
Une réalité demeure : les œuvres d’art sont extrêmement rares ! Quel art en produit (ou en produisait) le plus par an, assurément le cinéma, qui est un art populaire. Il en produisait très peu mais c’est encore le cinéma qui en produisait le plus. Les œuvres d’art en littérature sont extrêmement rares ; la production littéraire est très pauvre ; elle n’atteint pas le chef-d’œuvre par an. La littérature produit beaucoup moins de chef-d’œuvres que le cinéma ; c’est un art très élitiste ; savoir reconnaître un chef-d’œuvre littéraire est une qualité extrêmement rare, parce que peu d’hommes savent lire en vérité. Savoir lire est un long apprentissage qui dure toute une vie.
Ce qui est certain, c’est que le roman de Mathias Enard, Boussole, est loin d’être un chef-d’œuvre.
Voilà un billet qui vaut son pesant d’or puisqu’il pose la question de la littérature contemporaine ! Au sein du jury qui doit primer un écrivain, elle fait couler beaucoup d’encre…
Etablir des catégories, comptabiliser les vrais et les faux littérateurs, comme JM Delacomptée… peut paraitre présomptueux, d’autant, comme le précise à raison P., il y faut un peu de recul pour ne pas se tromper.
Il n’en reste pas moins que c’est malheureusement bien triste que d’observer cette « littérature majoritaire, médiatisée et primée » venir broyer la « confidentielle », qui peut-être, dirai-je, quant à moi, en est arrivée à ne plus pouvoir satisfaire la majorité des lecteurs. Pourquoi ? J’ai ma petite idée, dont on peut entendre l’écho dans les commentaires de certains sur ce blog.
Et c’est bien dommage…
Annie Ernaux a écrit de grands livres, il n’y a aucun doute sur cette question, même si on ne la lit pas forcément pour les raisons qui la font écrire. Son thème du passage d’un groupe social à un autre me parle peu, peut-être parce que c’est l’histoire de deux ou trois générations. Mais son courage et son intégrité lui font exprimer quelque chose de sidérant qui est pour moi de l’ordre du trésor.
Ce qui ne m’empêche pas de vouer un culte à Saint-Simon, à Retz, d’adorer le langue si extraordinaire, mi-parlée, mi-écrite de la Grande Mademoiselle, Mme de La Fayette, Voltaire, le prince de Ligne etc.
En revanche, l’amalgame Ernaux Angot me parait particulièrement mal venu.
Quant à l’exigence littéraire, elle me semble être surtout le terrible privilège de ceux qui ont quelque chose à dire. Pour les autres, comment exprimer parfaitement rien, Ce rien étant le lot de presque toute la littérature depuis deux siècles? Le sévère écrémage de ce qui reste lisible même après 20 ou 50 ans en témoigne cruellement.
J’en ai fait l’expérience il y a un peu moins de vingt ans, en achetant chez Élisabeth Brunet, à Rouen, les numéros de la NRF (à partir de 1914) qui contiennent les premières contributions de Proust. Presque tout le reste était sans aucun intérêt, (et les contemporains ne s’en apercevaient peut-être pas). Qu’auraient pu gagner ces « auteurs » à travailler davantage? Probablement pas grand-chose. Les livres sont comme les hommes, la plupart ne sont guère que ce que Barrès appelait « de la chair de cimetière ».
Et tiens !
Justement !
Ce que je découvre de Monsieur W. vient tout à fait à point…
Nous sommes sur la même longueur d’onde……………………..
« Ce rien étant le lot de presque toute la littérature »
Pas de la littérature : de la production littéraire.
« Annie Ernaux… même si on ne la lit pas forcément pour les raisons qui la font écrire. » Ch.
Les raisons qui poussent un écrivain à écrire : là on parle du sujet !
Et il y a le style (genre Echenoz, dont l’écriture n’a rien de sophistiqué, et pourtant !)
Et puis il y a tout ce qui peut nourrir le lecteur de « connaissances « , de « culture spécialisée » … un plus évidemment (comme Enard, Haddad,…)
Et encore le souffle, le rythme… ou l’étrange et efficace modernisme…
L’idéal : réunir tout cela et plus encore, et on obtiendrait un chef-d’oeuvre.
Quant à une oeuvre d’art… si tant est que l’art se doit d’être visionnaire, ou ne serait-ce que le reflet de l’époque, on peut dire que nos écrivains contemporains sont proches de ce que notre monde leur offre comme miroir.
Quelqu’un comme Linda Lê, dans un procès contre les actuels
« débiteurs d’histoires », « faiseurs de bluettes vermoulues », colporteurs « d’une littérature-déversoir », d’un narcissisme exacerbé, sans filtre, portés d’abord par l’émotion… nous donne dans un de ses ouvrages cette alchimie aux trois saveurs qui fait d’un livre « un livre exigeant », un livre qui oblige, qui reste, qui éblouit ! Il faut la lire, pour le coup voilà une écrivain qui use des belles lettres…
De « fantômes » se glissant dans un polar… lettré, à la crue de la Seine qui ne décourage pas les bouquinistes, aux photos jumelles de ce paysage où une photo se fait miroir du paysage, je passe de J-P. Bertin-Maghit à la lettre de consolation qu’écrit J-M. Delacomptée à un ami écrivain. L’instinct de propriété n’est-il pas apparu quand les hommes créèrent des barrières autour de leurs champs et de leur maison ? Et les guerres auraient-elles eu lieu sans l’invention des frontières.
J’ai lu avec attention Chantal, Chaloux et W. (passionnants tous les trois) et la mutine lvdb. Je dois être une lectrice aimant la lecture buissonnière car mon bonheur s’est établi dans des piles de livres disparates. Chemin surprenant de la lecture qui modèle notre réflexion, notre attente selon le livre choisi, fut-il roman, essai, anthologie, document, biographie, correspondances… Fut-il écrit dans une langue précise, savoureuse, complexe ou dans celle « lavée » de certains romans contemporains.
Ah, les frontières, les différences, les démarcations, les clôtures… Régis Debray les avait mises à l’honneur dans son « éloge des frontières » (Gallimard) : « Une frontière reconnue est le meilleur vaccin contre l’épidémie des murs. ». Mais en littérature ? « Étrange querelle » écrit W. qui oppose la foule aux lettrés…
…
…allez se convaincre de tout, et du moins à relever,!…une littérature dite » moderne « , à tout les siècles qui se suivent,!…
…
…le temps pour broder sa soirée en lecture,!…en plus des manuels pour manager & techniques, les nouvelles machines adaptées à la performance,!…dans les usines,!…
…
…lire du luxe, à rien foutre de productif,!…après nous le déluge,!…
…
…en soi, déjà, après une maturité de connaissances, se retrouver » trahis « ,par le but des actionnaires à ne faire que du chiffre, quitte à y perdre toutes les raisons, de la survie sur terre , en toute connaissance de cause,!…à se gonfler de certitudes plus qu’obsolètes & social,!…
…
…on demande aux voisins ce que l’on ne veux pas donner en partage à soi-même,!…
…
…la terreur du snobisme du lucre, à toute échèle,!…
…des autruches, la tête aux chiffres, à rien foutre,!…toujours plus irresponsables en comités restreints,!…etc, etc,!…
…
…le fameux cumul, du grain de blé, à doublé sur chaque case suivante,!…incommensurable au bout du compte,…
…absence du législatif, pour plafonner les chiffres, et combler les plateaux vides à escient du profit par lobbying d’actionnaires,…etc,!…etc,!…
…le peuple, et les populations autochtones à se prendre en mains, comme des rebelles protestants,…aux siècles endoctrinés des Riche-lieux – caviars,!…
…un dessin, d’écriture, un contraste linéaire en luminaire,!…Ah,!Ah,!…
…envoyez,!…
…
…@ à 2 h 13 min,!…la modération ou du contre-courant,…
…je photo copie, au moins ce que j’écris,!…etc,!…
…
Tenter de définir ce qui est exigeant ? ce qui ne l’est pas ? en littérature, en plus, où tout dépend du lecteur ! Tâche impossible…
L’œil rivé sur l’auteur, on en oublie le plus important, le lecteur : c’est lui, ce sont eux, les lecteurs, qui définissent le « marché littéraire ».
Ce qui ne convient pas au lecteur n’est pas mauvais, l’écrivain écrit pour lui d’abord et cela peut être reconnu, cad cela peut « plaire » deux siècles, ou deux décennies plus tard…
Ces classements, des tiroirs, ces étiquettes, « exigeant ou non », cela n’a guère de sens.
Pas encore lu Boussole. L’ai là empilé.
Ernaux et Angot ont la carte : mais ces deux récits cités sont catastrophiques / des monceaux de douleur dense ! Comment révérer des déchetteries à ciel ouvert, des pans de souffrance où apparaît vivement que seule l’écriture est pansement ?
De Réparer les vivants ne reste rien de la lecture.
Si un écrivain n’est pas lu est il encore un écrivain ?
La plus belle tentation qui existe celle de se couper du monde. Y adjoindre vivre en autarcie.
Dissociation complète et absolue entre pourquoi l’auteur écrit et pourquoi le lecteur lit.
Si un écrivain écrit, il est écrivain : qu’il soit lu par un million de lecteurs ou aucun !
…
…se faire à des schémas » trigonométriques « , des passions et autres horreurs de vivre à décrire, pour son chiffre,!…
…la pensée facile, couplée à de l’indifférence générale, mais non,!…juste rester un rien objectif en connaissance de cause,!…pour se défendre en trigonométrie son aura à vivre, face aux attaques à vous mettre en soumissions,!…
…à nos abscisses et ordonnées,!…à nos cœurs froids, des saucisses encore chaudes de passions à se mettre,!…
…écrire ou lire, avec le lustre efficace de ses habitudes objectives au plus fin dans les répartitions globales à ménager,!…
…le profit, faut voir, aussi le long terme du risque à percutions dans notre société à sécurisé,!…
…
…gens d’états, ou anti-sociaux à faire du chiffre sur les soins de santé, et personnel non plus adapté, aux exigences des électeurs,!…
…financé la recherche, pourquoi faire, si déployé à des fins privés,!…etc,!…
…à se maîtrisé, les équités élémentaires pour des confiances réciproques, des financements,!…
…les taxes et cumuls frauduleux, faut rendre des comptes, sans voir les piloris des pendus volontaires,!…accrochés aux chiffres désuets la tête dans la merde du profit,!…
…aux amours du culs sans cultes & cultures,!…
…etc,!…bonne journée , à mon café,!…
…
Relire « la littérature à l’estomac » de Juien Gracq.Rien n’a changé . la littérature est une Sainte à mettre sous globe. réservée à quelques de spécialistes.
….on connaît même des blogs sous globe ….
«En demandant à un couple de Niçois de retirer le drapeau français qu’ils avaient installé sur leur balcon, la gérante d’un syndic a déclenché la colère de la fachosphère et de personnalités politiques de droite et d’extrême droite, obligeant l’administrateur de biens Foncia à s’excuser publiquement.» Libé ce jour.
Est-ce donc si mal que d’afficher le Tricolore ? Et si je faisait flotter le Drapeau blanc semé de lys de mon grand-père, serais-je embastillé ?
Le bipartisme étroit, dans notre hexagone cancéreux, implique que l’on soit :
– un facho de droite, ou
– un facho de gauche
La simplicité y gagne ce que l’intelligence y perd…
« La primauté du réel sur l’esthétique »
Voilà bien une formule creuse !
Comme si on pouvait transposer le réel tel quel sur une page de roman. C’est vraiment inepte comme pensée critique. Le problème est manifestement mal pensé pour celui qui a pu articuler les choses de cette manière.
Une page de roman opère forcément une réduction de la réalité, une sélection parmi les mille objets de la réalité, un tri significatif même sans désir de faire du beau. Une page de roman ne peut en aucun cas être une copie conforme de la réalité transposée dans les mots. Ce qu’on appelle réalisme est une mimesis, une transposition intelligible du réel qui lui donne du sens. De même qu’une photo qui ne se réduit jamais à une pure vue du monde réel. Une photo excède toujours ce qu’elle montre. La platitude que semble dénoncer l’auteur est simplement une transposition qui s’efforce d’être la plus insignifiante possible. C’est donc bien que le problème de la signification se pose à elle et qu’elle lui a donné une forme particulière qui tend vers le degré zéro de l’effet stylistique, mais qui ne peut pas ne pas apparaître comme un style par le simple fait que c’est écrit sur une page. Cette dénégation de la littérature ou cette déconstruction de la littérature est elle-même de la littérature, qu’on le veuille ou non. Cette façon de résoudre le problème de l’esthétique, c’est-à-dire le rapport du réel à l’art, peut seulement être qualifiée d’extrémiste, c’est une littérature extrémiste, mais c’est encore de la littérature, qu’on le veuille ou non. On ne peut pas sortir du cercle enchanté de l’illusion réaliste contrairement à ce que voudrait nous faire croire ce genre de littérature extrémiste. L’auteur est simplement tombé dans le piège tendu par ce genre de littérature : il a cru lire du réel brut qui comme tel est laid et il le sent comme tel à la lecture de ce genre de roman plat, alors que ce n’est qu’un effet de style, un effet littéraire qui vise à créer de la platitude.
…
…souple & avoir la force, d’abdiquer à certain principes superficiels,!…
…quitte à changer , sous d’autres auspices et critères,!…en accordailles,!…
…
…donc, le tricolore avec les armes royales de France sur le milieu en argent ou blanc du drapeaux,!…qui était admis en ce temps là,!…pour cette nouvelle restauration en 1871,!…comte de Chambord petit-fils de Charles X,…( page 75,…Les Drapeaux à travers les âges et dans le monde entier FAYARD, Whitney Smith )
…
…et, exiger, le drapeaux blanc de Henry IV, avec les armes du roy de France sur le champ,!…pour perdre un royaume,!…des habitudes de sale caractères tout de même,!…
…
…des prémisses du pire, éviter de justesse my Lords,!…
…et, nos prétendus roi d’Italie, des juifs de Sardaigne tout au plus,!…
…du nombrilisme primate à tout rompre sur sa branche d’héritier,!…caractère à mon père aussi,…à supporter,!…
…
…c’était quand même trop » exagérer « , ce plus ultra, pour déjà porter la couronne et être roi de France par le comte de Chambord,!…
…de la souplesse please,!…of course,!…
…envoyez,!…
…revenons à nos moutons d’or en lignes,!…etc,!…s’il en reste,!…
…
« La littérature a presque entièrement disparu de la scène littéraire ».
On oublie que le livre est avant tout un artefact et voilà que la littérature disparait de la scène littéraire.
Au revoir:
http://blogfigures.blogspot.fr/2012/01/elizabeth-bishop-anaphora.html
Lecteur hypocrite, mon frère. L’exigence en Littérature, on ne sait pas ce que c’est…c’est comme dans le cinéma, on sait pas, entre un film de Bresson et D’Autan Lara, bien malin qui dira le cinéaste le plus exigeant des deux, c’est comme entre Marie-Hélène Lafon et Angot, laquelle de ces deux écrivaines écrit la littérature la plus exigeante? On sait pas…oh! et il faudrait le croire? Quand Passou donne sa liste de ses livres préférés, comment il discrimine? C’est sa seule subjectivité qui est engagée? et nous tous, quand on admire, quand on aime un écrivain, c’est pour quelles raisons? l’histoire? les idées? on sait tous ici qu’un livre résiste au temps non par son sujet, ni par ses idées, mais par son style, pourquoi Diderot est-il plus notre contemporain que Gide? Pourquoi Barres est-il plus vieux que Chateaubriand? Pourquoi Stendhal est-il si présent quand la plupart de ses contemporains ont sombré dans un irréversible oubli? parce que quand on lit Gide, Barres, on entend une musique surannée, captive d’une époque, le style de Diderot, le style de Stendhal, de Chateaubriand échappe à « l’époque » ces écrivains sont d’hier, d’aujourd’hui et d’après- demain…ce relativisme, celui qui dénie la faculté de juger de la littérature, et humilie la pensée en l’appelant « opinion », est une véritable sal.perie, un lecteur, un lettré, pour utiliser un gros mot, sait très bien ce qui distingue un écrivain d’un autre, et c’est le style, on peut ne pas aimer Gracq, Tournier, Modiano…mais on ne peut pas leur dénier leur volonté d’avoir su se forger un style et, pour cela, ils méritent le respect, sinon l’estime.
Maintenant, comme on ne sait pas trop dire ce qu’est le style aussi sur ce sujet le débat est infini, et il y aura toujours un malin pour démontrer le style de Angot, de Houellebeck et autres Béranger de l’époque, soit, mais quand on aime la littérature on a des convictions, que l’on révise parfois, tel écrivain, qu’hier nous ne pouvions pas lire,nous l’aimons aujourd’hui; tel que nous aimions hier, nous en sommes dépris désormais, mais on a des convictions, et l’un d’elle c’est que ce qui fait la grandeur d’une oeuvre littéraire, son intemporalité, c’est le style, ça ne se discute même pas, Nicolas Bouvier peut bien nous raconter ses voyages exotiques et aventureux, quand il le ferait dans une langue médiocre, il n’occuperait pas la place prééminente qui est la sienne dans la littérature francophone…alors, lecteur, mon frère, soyons présomptueux, intolérants, péremptoires, sachons défendre ce que nous aimons, bec et ongles, sans ne rien céder aux sirènes qui escortent le prestigieux navire de l’édition et qui chantent la gloire d’écrivains qui sont déjà promis
à l’oubli…
Mais enfin, cet homme s’appelle « Delacomptée » : il ne fait donc rien d’autre, en catégorisant, rangeant celui-ci là, celle-là ici, en les dénombrant et en les caractérisant, que décliner son nom. Comme un entomologiste d’avant Fabre, ces savants patients, arithmétiques et bornés qui distinguaient les insectes non en tenant compte de leur existence, mais du nombre de poils comptés à leurs pattes…
Le succès l’insupporte, quand il s’agit de consoler un ami qui l’éprouve ? Mais bah, que sait-il de l’échec – et un écrivain « non lu » peut fort bien échapper à ce sentiment, et même y éprouver du réconfort…
Non ?
« Qu’est-ce que en effet que le style ? Qui saurait en donner avec aisance et brièveté une explication ? … Si personne ne me pose la question, je le sais ; si quelqu’un pose la question et que je veuille expliquer, je ne sais plus. »
bonne clopine souffre et trouve que c’est bon
Je suis assez d’accord avec ce que vous écrivez de nota. Et pour moi pas de moule.
Quant la la liste de Passou, il fait son job. Au Go court on ne votera pas sur des morts mais sur nos contemporains.
Subjectif à 100 % : pour preuve dans les trois livres qu’il a cités à la présentatrice il a dit Simon Libérati et en argument a relevé la distance temporelle entre les faits, leur morbidité et l’écriture du roman. Quid de Laeticia, le fait divers datant de trois ans ?
je ne comprends rien a ce galimatias comme dirait mon fin lettré de larbhin
Un entretien avec Jean-Michel Delacomptée :
https://www.franceinter.fr/emissions/l-humeur-vagabonde/l-humeur-vagabonde-12-janvier-2012
Passou, il fait son job
des moulinets de çémaphore qui veut surtout qu’l’avion ne se vautre pas sur son pourpoint
Clopine, vous avez tout à fait raison. Vous me faites penser à Yourcenar.
Elle parlait de son théâtre, peu représenté, lu par personne -et pourtant pas dénué d’intérêt-, avec la satisfaction d’avoir conservé « un domaine où je suis encore relativement seule ». Les autres parties de ses propriétés littéraires lui semblaient peut-être un peu accablantes du fait d’être trop fréquentées.
Et si je faisait flotter le Drapeau blanc semé de lys de mon grand-père, serais-je embastillé ?
..ton chien te boufrait la culotte
margueriiitte..
De Gracq à Delacomptée , voilà bien les gardiens de la vache sacrée littérature . Pourquoi vouloir faire un tri entre Grande et Petite littérature ? Torchons populaires contre serviettes proustiennes. Chandler ou Simenon moins grand que Proust ?
Vouloir purifier l’atmosphère du milieu littéraire ?Hiérarchiser ? Faire un tri ? Quelle blague. Laissez faire le temps. Ils bouscule ce que le contemporains lisaient. On croyait qu’un Philippe Heriat ou un Daniel Rops étaient les grands dans les années 5O ? C’est Vian et Queneau qui survivent .
« J’ai crû comprendre
J’ai crue comprendre, comme dirait Philippe Forest. Ah, ces accros du circonflexe…
Cénacle, infuences etc.
Dans le livre d’Andréï Makine Le pays du lieutenant Schneider, il souligne la vertu du silence (pour vous christiane et béré ; il dit que « ce qu’ils ont subi ne pouvait pas être exprimé dans notre langage humain » & même que le silence était leur unique bien (p 110). Mais il insisté aussi sur la dichotomie qui s’installe entre ceux qui faisaient la fiesta le 5 juin alors que le 6 juin 44 lors du débarquement un officier américain criait à ses hommes « Mourez le plus loin possible les gars!… ».
Il évoque ensuite les premiers, Sartre, de Beauvais et Camus en tête, Bataille (ce n’est pas une blague, l’aptonyme l’a épargné) Leiris, Dora Maar, Picasso, Braque, Lacan, Barrait, Renaud (et consorts écrit – il) et dit leur besoin de donner des leçons de morale après guerre. Et là, Jean Claude Servan Schreiber a un petit rire triste.
Plus loin
Chalamov aurait pu sans doute éprouver ce même sentiment : en 1955, presqu’aveugle, à la santé ravagée, il quittait le goulag -pendant que Sartre, succombant aux charmes du régime soviétique, déclarait que la liberté de penser, en URSS, ne connaissait aucune entrave…
J.-M. Delacomptée se plaint au fond de la décadence actuelle de notre pays. C’est un constat. Il propose en somme un retour à l’ancien, c’est-à-dire une utopie réactionnaire. Au lieu de faire l’effort d’en inventer une nouvelle.
Il peut condamner un texte mais il ne se permet pas de rejeter son auteur hors de sa qualité d’écrivain et du territoire de l’écriture, car nul n’a autorité pour le faire (encore heureux…)
encore heureux que personne a l’autorité pour dire que c’est des propos de faux cul
Gracq savait-il, en 1950 que deux, au moins, de ses romans « le rivage des syrtes » et « le beau ténébreux » seraient 6O ans plus tard devenus difficilement lisibles? et vus comme des romans un peu précieux.. alors qu’il prenait de haut Camus et le Sartre des « chemins de la liberté »..
C’est Vian et Queneau qui survivent . (Paul Edel)
… pour les vieux croûtons de nos générations, mais pour les plus djeuhnes… Mon libraire, quadra pourtant fort cultivé, n’a lu ni l’un ni l’autre. J’ai dû lui faire une promo enthousiaste de « Zazie dans le métro » et de « L’écume des jours » !
Non sur sa chemise blanche à rayures verticales bleues : c’est sa madeleine (au moins on ne se dispute pas, lui madeleine, vous marguerite et moi josef)
> Bougereau sur pourpoint
il cause pour toi dracul..qut’es qu’une loque d’être là putatif et véléitaire
….on connaît même des blogs sous globe …
réservé a quelques spécialiss..en vla hun au moins qu’a dlautorité jicé
Chaloux à 23.18 (le 18.9) et Paul Edel à 6.37 (le 19.9) sont les seuls à avoir raison.
« Ce qui est certain, c’est que le roman de Mathias Enard, Boussole, est loin d’être un chef-d’œuvre. »
WG, y-a-t-il un seul lecteur de ce livre qui l’ait terminé?
Je n’en connais pas.
Il fait un sort particulier à Annie Ernaux pour Mémoire de fille et à Christine Angot pour Un amour impossible dans la mesure où, davantage que d’autres encore qui sont pourtant gâtés sur ce plan là, elles ont la carte. Leur point commun ? Le succès, la médiatisation et une écriture à fond plat qui les autoriserait à raconter leur vie « sans aucun effort de style »
On s’estime heureux de ne pas partager le dédain du sieur Delacomptée pour Angot et Ernaux. Son discernement en matière de littérature me paraît fort incertain.
comme pour les vieilles statues..que le vert de gris et le guano qu’hont d’lautorité sur polo
Son discernement en matière de littérature me paraît fort incertain
jean marron y a dla métaotorité
Chaloux à 23.18 (le 18.9) et Paul Edel à 6.37 (le 19.9) sont les seuls à avoir raison
leur autorité vient d’plus haut
Un écrivain, c’est quelqu’un qui a le souci de la langue. Le critère, c’est la question du style.
C’est au nom de ce genre de sentence péremptoire qu’il s’en rencontre encore pour nier que Balzac soit un écrivain. Delacomptée semble ignorer que le style favori des uns n’est pas celui des autres.
MORASSE dit: 19 septembre 2016 à 9 h 22 min
Chaloux à 23.18 (le 18.9) et Paul Edel à 6.37 (le 19.9) sont les seuls à avoir raison.
Morasse fait son Delacomptée à la petite semaine.
On oublie que le livre est avant tout un artefact et voilà que la littérature disparait de la scène littéraire
rénateau a autorité pour dire que c’est lundi
Biuguereau, le vert- de- gris n’est pas une couleur, c’est un uniforme.
Morasse fait son Delacomptée à la petite semaine
c’est rénateau qui donne le vrai coup d’envoi..morasse est qu’un suiveur
Ce que dit J.-M. Delacomptée sur la langue me semble très vrai. Perte de ce rapport nécessaire à la langue.
C’est particulièrement vrai dans les nouvelles générations. Ce que je disais de l’orthographe en est un signe qui ne trompe pas.
Biuguereau, le vert- de- gris n’est pas une couleur, c’est un uniforme
on te donne une couleur et tout dsuite tu fais l’feldgendarme polo
« responsables du patrimoine qu’ils se reconnaissent, redevables de la lignée d’ancêtres sous le regard desquels ils écrivent ». (Delacomptée)
Puanteur réac et bornée (pardon pour le pléonasme)
On touche à la question du bonheur qui est.un sujet très délicat.
Quand même, on peut le dire, nombre de bouquins sont nuls à c…..
Et cela rend malheureux.
J’y songeais il y a très peu me demandant tristement si je stationnais au XIX.
L’idéal, s’il ne faut pas faire bouillir la marmite pour nombre d’enfants turbulents et peu scolaires, si les moyens du bord suffisent à s’autogérer serait
1/ de ne pas travailler => écrire toute la journée.
2/ de se fou…royalement de la notoriété et de tenir compte de son opinion à soi et pas de celle des autres.
PS : ♡ bcp ce patronyme : de là, comptez. Diantre.
gontrand dit: 19 septembre 2016 à 9 h 22 min
Je n’y suis pas parvenu, moi non plus.
Puanteur réac et bornée (pardon pour le pléonasme)
pasque il a pas l’drapeau fleur de lys de son grand père dans sa poche tu veux l’embastiller..t’as pas autorité
On va se battre comme dans La Horde. sauvage.
Y aura plus que des morts.
Comme dans la salle la lumière se rallume et que tu sors. Tu sais que t’es pas mort. Alors t’es heureux. Te fais pas de film.
Mais maintenant, tu le sais que la référence de Tarantino est Sam Peckinpah alors t’es moins bête mais t’as les boules parce qu’il n’a rien inventé alors Tarantino il a tout copié sur un ancêtre…
Je n’y suis pas parvenu, moi non plus
hon sait pas quoi dracul..mais pour une fois qut’as autorité pour qu’on te croit..profite
Non c’est trop bête ce style sans style.
Rompez.
la référence de Tarantino est Sam Peckinpah
au début c’était les séries z de son club vidéo..mais havec le succés vient l’autorité
On croyait à la force de la langue, dit-il à propos de Saint-Simon. Il a raison. On n’y croit plus, crise de la langue elle-même. Constat lucide. C’est une vraie tragédie dont on ne peut pas ne pas tenir compte en effet. Bâtir une littérature sur une telle crise, qui a commencé avec la fameuse lettre de Lord Chandos de Hugo von Hoffmansthal, c’est évidemment un tout autre monde que celui de Saint-Simon. Mais qui n’en a pas moins de la grandeur, une grandeur tragique qu’il s’agit de construire au lieu de se contenter de s’en plaindre.
Mandelstam n’écrivait-il pas lui-même :
« J’ai oublié le mot que j’avais voulu dire »
Le sol s’est effondré. Et c’est ça qui est à prendre en compte dans la création littéraire d’aujourd’hui.
Gilles Kepel : « les musulmans de la 3e génération pourraient entraîner le continent dans une effroyable guerre civile »
Mandelstam n’écrivait-il pas lui-même :
« J’ai oublié le mot que j’avais voulu dire »
‘lundi’..lundi dracul..ha si rénateau havait été là mandelchtam aurait été bleuffé
http://m.slate.fr/culture/83771/italie-femme-menage-musee-installation-poubelle
merveille…voilà l’aboutissement des zinstallations par lesquelles les nartisses se foutent de notre gueule.
D’ailleurs ,cette brave femme a en fait , et c’est cela le pire » accompli » le destin final de l’oeuvre immortel du farceur qui l’avait pondue. merda !! ma ! zé croyais qué c’était oune salopéria dé Ikéa…ma !!! mamma mia, c’était oun Koundelitch ! scusi.
Oh ! mince, j’ai confondu le livre de Énard avec du faf à train. Désolé. Tout cela me fait bien rire. Le chaf d’oeuvre! l’oeuvre ! et cette componction devant les pontes. Rien n’est sacré en fait. C’est le problème de la « biche au bois » : jadis, avec mon père, je devais avoir, quoi, 15 ans, l’âge très con, je pérorais sur l’art, l’art ,l’art. Un moment, i me montra, au BHV rivoli, une de ces croûtes pourries, prépeintes, avec un sous-bois, une biche, une cascade. Esthétiquement à vomir. Et pourtant, me dit-ol, imagine la joie, le bonheur ineffable du couple qui viendra un samedi l’acheter pour sa « salle à manger ». on leur emballera dans un paquet en kraft avec une ficelle et une poignée en tuyau de carton. Ils repartiront en train, vers leurs petite maison en banlieue, fiers, heureux.
Je n’ai jamais oublié ça. Le bonheur d’être. Et on s’en fout, au fond, qu’il yait de mauvais livres, de mauvais tableaux, des installations affligeantes. Puisqu’il y a les vrais chefs d’oeuvre. Vive le bonheur de vivre ! Et si vous aimez Paul Bourget au lieu de Proust et Musso au lieu de Houellebecq, c’est navrant, mais ce n’est pas grave. C’est vous qui avez raison de vibrer à ce que vous voulez…
et soyent frittes ces langues maulvaizes
« ce relativisme, celui qui dénie la faculté de juger de la littérature, et humilie la pensée en l’appelant « opinion », est une véritable sal.perie » (de nota)
On peut dire une plus grosse imbécillité que ce que vient d’écrire de nota, mais ça va être difficile : peut être Popaul va y arriver avec sa « sainte littérature sous globe !!!
Quant à MORASSE, comme on dit chez nous : « Il me fait peine, le pôvre ! »
bergueune si que tu veux te chter dans lcamion poubelle..t’as autorité
On peut dire une plus grosse imbécillité que ce que vient d’écrire de nota, mais ça va être difficile
ronsard a a peut prés écrit la même chose de l’opinion..mais c’était du temps des guerres de rligions..c’est loin tout ça
Bougboug, ton Ronsard, je l’emmielle ! … (mais je te remercie pour l’anecdote qui m’en fait bouger une sans froisser l’autre comme dirait le Grand Vieux Impotent)
« sainte littérature sous globe !!!
tu vas pas lui scouer la dmi boule à neige
Alors sans succès pas d’autorité ?
Bougboug, ton Ronsard, je l’emmielle !
« sous mon manteau je tue le roi »
Il faut être complètement taré pour « admirer » sans immédiatement douter, en bon relativiste qu’il est nécessaire d’être, de tout, y compris art, littérature et autres balivernes.
La femme de ménage a bien fait d’envoyer à la poubelle cette œuvre d’art…
Acte, ô combien créateur !!!
De même est-il difficilement compréhensible de louer comme il le fait le dynamisme, l’énergie, le rythme de Vernon Subutex de Virginie Despentes pour l’exclure ensuite du champ de la fameuse littérature exigeante au motif que la morale en serait in fine bien-pensante
Cet éloge des qualités du live de Virginie Despentes ferait honneur au discernement de Delacomptée s’il ne le mettait pas en contradiction flagrante avec la définition qu’il donne de la littérature. Si la littérature est affaire de style, il est clair que « Vernon Subutex » classe Despentes parmi les écrivains authentiques. Si la littérature était affaire de bons sentiments, un Victor Hugo devrait en être exclu.
Alors sans succès pas d’autorité ?
pas la même..tu sais bien..un artiss au début tutoyes tintin..le concombre masqué..et puis havec le succés hon a des opinions sur michel ange..
bougbourré, je vais finir par croire que vous êtes vraiment khon. je me disais, c’est le déconneur, parfois, c’est marrant, mais en fait, je crains que vous ne soyez une vraie tanche, 100% élévée à la vase.
horresco referens
bougbourré, je vais finir par croire que vous êtes vraiment khon. je me disais, c’est le dékhonneur, parfois, c’est marrant, mais en fait, je crains que vous ne soyez une vraie tanche, 100% élévée à la vase.
horresco referens
jme dmande si tu mmenaces d’autorité bergueune ou qutu m’demande l’autorisation d’avoir une opinion..dmande a jicé de trancher..c’est un témoin de moralité
La femme de ménage a bien fait d’envoyer à la poubelle cette œuvre d’art…
un gros paquet d’thune a la poubelle surment..ça c’est pas une hopinion..ça se plaide
Si on suit Delacomptée dans sa définition: « Un écrivain, c’est quelqu’un qui a le souci de la langue. Le critère, c’est la question du style. » On met Barres ou Gide en tête du peloton pp,ur le souci de la langue .. on élimine en premier notre cher Honoré de Balzac qui parfois écrit à la va comme j’te pousse..nous assomme de descriptions mais possède une puissance transfiguratrice du réel incomparable. Fallait les inventer les Père Goriot ou les Cousine Bette, les Duchesse de Langeais et les Rabouilleuse….et puis le style, c’est comme le furet, ca arrive toujours là où on l’attend pas..
Don Quijote de Bergue,
c’est ton opinion que Bougboug est le Gengis Khon de la Rdl, j’ai entendu la même chose pour toi que tu serais le Bismarck des Chiottes, y en a même qui disent que personne n’arrive à ma hauteur de Gros Porc cinéphobe …
Tout ça c’est de l’opinion, faut tolérer l’intolérable ! Sinon, on est converti go.
Très pertinent l’article mis en lien par WG à propos de Gilles Kepel (qui en prend pour son grade).
Il rappelle aussi le souvenir d’Oriana Fallaci qui avait tout compris il y a plus de 10 ans et qui l’a payé cher dans les médias.
Tout semble donner raison à Oriana Fallaci et à Bat Yeor. Sacrés bonnes femmes!
le Bismarck des Chiottes
coté femme..ça doit rapporter gros
De même est-il difficilement compréhensible de louer comme il le fait le dynamisme, l’énergie, le rythme de Vernon Subutex de Virginie Despentes pour l’exclure ensuite du champ de la fameuse littérature exigeante au motif que la morale en serait in fine bien-pensante
Dynamisme, énergie et rythme, je partage entièrement ces attendus du jugement de Delacomptée sur « Vernon Subutex ». J’y ajouterais pour ma part deux qualités qui me paraissent évidentes : une langue puissamment expressive qui n’est autre qu’un des français contemporains (ce livre suffit pour couvrir de ridicule les lamentations de certains sur la déliquescence de LA langue française, comme sil n’y avait qu’un français et non DES français); la leçon de Céline et de Queneau n’est pas perdue ; ensuite une remarquable lucidité sur la société contemporaine, ce qui suffit à exclure le livre de la littérature « bien pensante ».
« L’enseignement, l’industrie, l’agriculture, la littérature sont les champs de ruines que le gauchisme culturel tente encore de faire passer pour un terreau fécond, alors qu’il ne féconde que des ilotes et ou désespérés. Mais ça ne prend presque plus. Les bobos ont mal au ventre ; les journalistes sont déprimés ; les cathos de gauche ont des états d’âme ; les vertueux se raidissent ; on me fait savoir que je suis désormais indésirable au Point, après intervention de BHL et d’autres puissants qui ont feint d’être outrés que j’ironisasse sur Mmes El Khomry et Belkacem. Valeurs actuelles, heureusement, me donne trois pages, cette semaine ; voilà qui me suffit. Le reste se passe sur mon site et dans mes écrits littéraires. »
(Richard Millet, Chroniques)
Voilà pour le constat de la tragédie de la France contemporaine. On ne peut qu’y souscrire.
« Tout semble donner raison à Oriana Fallaci et à Bat Yeor. Sacrés bonnes femmes! » (gontrand)
Pour avoir lu, à cette époque, ces deux drôlesses décrivant dans leurs ouvrages des procédures que les politiques qualifiaient de « rêveries maladives »… on peut louer bien haut leur juste anticipation du cancer qui ronge le pays de Rabelais, Montesquieu, Voltaire, …sans oublier Zadig comme soulignait la mule des media !
Merveilleuses sœurs ! hélas restées solitaires, peu écoutées, par peur des congres bisounours boboïdes d’être traités de flachoslaids, s’ils les louent ! Prout…
« les vertueux se raidissent » (WGG)
Belle image …. je souscris.
La gauche bien pensante a eu la peau de Richard Millet, qui se retrouve désormais sans emploi. Un homme certes contestable mais qui au moins assume ses idées en en prenant le risque. Un homme honnête et respectable pour cette raison.
Le mont Gerbier de Jonc ?
(Probabilité très très faible !).
Exigéographiquement.
Résumons : nous avons en France la gauche la plus bête du monde, non ?
(l’ennui, c’est que j’ai entendu dire que nous avions AUSSI la droite la plus bête du monde* !)
* propos de gens qui ont peu voyagé …
à 10h28, dans un commentaire judicieux (Balzac) je lis P.E.: « et puis le style, c’est comme le furet, ca arrive toujours là où on l’attend pas.. ».
Voilà un angle imprévu et biaisé, très utile pour retomber sur ses pieds, comme les chats-lecteurs ou les furets qui courent, courent, passent ici et par là et qu’on attrape rarement !
Petite scène de Galerie aux USA, années 1940 vis-à-vis d’un peintre simplement honnete .
Fureur e la critique
« Ses tableaux, ce sont des photos…Comme si Picasso n’avait jamais existé. Ses arbres sont des arbres. Qu’il y a-t-il de remarquable dans un arbre qui a l’air d’un arbre?
-Tu as raison, Herbert, c’est révoltant!
-Des photographies! répéta le mari d’un air de défi, regardant alentour pour voir si on l’écoutait.
-Des instantanés, insista la Dame outragée.
Une des Dames, qui était dure d’oreille, demanda à l’autre
-Pourquoi se mettent-ils en colère,Grace?
-Parce qu’on reconnait les scènes que les tableaux représentent!
William Irish, La Mariée était en Noir.
Texte dédié à la Femme de Ménage chère à Berguenzinc, qui a montré plus de lucidité que bien des critiques…*
MC
J.-M. Delacomptée parle de style mais sans le définir. Or, définir le style n’est pas si simple. Le style ne se réduit pas à l’homme.
La rhétorique distingue trois styles : grand, moyen, simple ou bas. Mais cette tripartition n’est pas codifiée avant le IIè siècle avant J.-C.. On ne la trouve pas notamment dans la Rhétorique d’Aristote qui se réclame plutôt de la grandeur mais celle de l’âme dans L’Éthique à Nicomaque. Néanmoins ce modèle tripartite se retrouve dans les trois types de discours : judiciaire, délibératif, épidictique, précise Démétrius (350-280).
Ces trois styles définissent en fait trois types de périodes accordés chacun à un tempérament d’orateur, son « ethos », et à une situation de discours appropriés à trois genres littéraires distincts : historique, conversationnel, oratoire, avec leur représentant respectif en Thucydide, Platon et Isocrate. Il s’agit moins d’une hiérarchie que d’une juxtaposition. Une telle tripartition apparaît clairement dans la Rhétorique à Herennius (début du Ier siècle avant J.-C.) ; elle est familière à Cicéron. Elle vaudra encore au début du XVIè siècle avec la querelle essentielle à la naissance de la modernité qu’on a appelé le cicéronianisme (ou grand style) opposé au style simple tel que va plus tard le développer notamment Montaigne dans ses Essais.
C’est dire que la notion de style n’est pas simple…
« Très pertinent l’article mis en lien par WG à propos de Gilles Kepel (qui en prend pour son grade) » (gontrand)
Exact ! Il sauve son emploi, ce type extrêmement intelligent, mais au prix d’un contresens : un bon muslim est un musulman qui se soumet à l’Alcoran.
Ainsi, par volonté divine, le prophète nous dit que Dieu est au dessus des lois de la République … Alors ? pourquoi les respecter ?
Que cette vieille querelle des Anciens et des Modernes sent son marronnier mal réchauffé depuis Lisbonne ! Qui aurait pu imaginer que le terne petit employé de commerce Pessoa deviendrait le plus prestigieux écrivain de la ville et être enterré au monastère des hiéronymites, ainsi que Vasco de Gama ?
Quoi, Jibé !
Le vie dans les bois ?
….et Passou dans les marronniers ?
Outrage ! Outrage ! Sacrilège ! Blasphème !
Comme si cela n’était pas normal que les Anciens, vieux khons usés, essaient de maitriser les Modernes, jeunes khons ratés ! ….
Mais pour Cicéron, dans le De Oratione, le style se doit d’être souple et de s’adapter à son objet. Le style se veut avant tout une imitation Naturæ. Il n’exclut pas « ce langage sans rythme dont nous nous servons en ce moment. » Le style dès lors doit avoir grâce, cohérence et unité.
Le style de Saint-Simon, comme l’indique d’ailleurs J.-M. Delacomptée, qui le loue à juste titre, manque à la fois de grâce, de cohérence et d’unité. Il est le plus souvent un mélange de sublime et de bas, d’emportement, de sarcasme et de grand style. Son style est devenu le sismographe d’une âme plongée dans les gouffres de la métaphysique.
Que reproche J.-M. Delacomptée aux écrivains contemporains dès lors, si on le comprend bien, ce n’est donc pas leur incohérence, leur manque d’unité, leur style bas, c’est d’être artificiels, d’écrire sans plus aucun lien avec la Nature, sous quelque forme que ce soit. C’est de mettre des mots les uns à la suite des autres sans autre souci que de parler de ce qu’ils savent, détachés de tout arrière-fond métaphysique, dans l’immanence la plus terre à terre.
Saint Simon, et votre serviteur, nous sommes très proches car, en effet : « nos styles sont devenus le sismographe de nos âmes plongées dans les gouffres de la métaphysique »…
@berguenzinc dit: 19 septembre 2016 à 9 h 56 min
Il faut oser ! très très sensé. Merci !
OK, ok , le point culminant de la Corée du Sud !
Coréxigeamment.
Bref, aucun de nous ne semble d’accord avec Delacomptée…
Mais pourtant, sous la plume de tel ou tel, ici même, j’ai bien lu des jugements encore plus à l’emporte-pièce, sentant bon les raisins trop verts, et visant à légitimer le juge ainsi autoproclamé : car celui qui désigne les assassins et encense le méritant (à ses yeux, bien sûr), se console ainsi, si souvent, de sa médiocrité !
Ce que reproche J.-M. Delacomptée au fond aux écrivains contemporains, c’est de ne pas avoir une écriture « nécessaire », mais arbitraire. C’est d’écrire sans que leur parole forme un monde, c’est d’écrire en dehors de toute parole-cosmos, mais selon un formatage artificiel (d’origine anglo-saxonne, dirait Richard Millet) qui relève moins du désir de créer un monde que de suivre les aléas de la marchandisation de la littérature. Il manque à ses yeux à la littérature qui se publie aujourd’hui ce souci d’une parole cosmique qui fasse monde. Cette critique me semble fondamentale et fondée.
Bismarck des Chiottes…j’adore….
A mon sens, une littérature « cosmique » serait si parfaitement absurde qu’elle ne dévoilerait qu’une seule chose : l’arrogance boursouflée de son auteur.
Déjà, si écrire vous permet de consoler votre finitude, c’est déjà pas mal. Et si cela n’a pas d’autre valeur, de durée, ou d’importance que ces lettres dérisoires et touchantes que les amoureux, à l’aide d’un bois flotté ou du bout du pied, dessinent sur les plages, et qui sont effacées par la première vague, tant pis, tant mieux : après tout, c’est la mer, toujours recommencée, qui en décide, pas vrai ?
Car même chez les grands écrivains de la crise du sens : Hofmansthal, Mallarmé, Mandelstam, il y a toujours ce souci d’une parole-cosmos, quitte à en exprimer l’impossibilité. Mais même chez un André du Bouchet avec sa parole complètement déchirée sur le blanc de la page, il y a justement cet « horizon » du paysage qui demeure, cet horizon cosmique de la parole qui se cherche et le cherche, le vise sans l’atteindre tout en le présupposant toujours, ce qui crée cette émotion particulière, cette nostalgie du retour, dans tous es textes, ce que j’avais appelé sa « Sinnsucht ». De même Paul Celan la suppose aussi, cette parole-cosmos quand il écrit :
« Wirklichkeit ist nicht. Wirklichkeit soll gesucht und gewonnen sein »
(La réalité n’est pas. La réalité doit être cherchée et gagnée)
Ou encore :
« Das Gedicht, das den Sinn sucht »
(le poème qui cherche le sens/en quête de sens)
Ou quand il dit encore, ce vers si profondément bouleversant :
« Die Welt ist fort, ich muss dich tragen. »
(Le monde est parti, je dois te porter)
» suivre les aléas de la marchandisation de la littérature », je connais plein de gens, éditeurs, écrivains, qui s’y efforcent sans succes.
Parce que vous n’avez pas compris ce que veut dire « cosmique ». Ça veut dire qui forme un monde cohérent. Ça ne veut pas dire « sublime » ou « éthéré ».
Littérariser est exigeant
mais écrire, lire ou éditer
requiert-il la même exigence ?
Invoquer le « critère de la rigueur »
n’implique-t-il pas de se relire ?
La forme ne concourt-elle pas
à la création du sens ?
Quelle dispense vaut
de tenir pour « acquit »
le suicide de Primo Levi ?
Exigentiment.
en passant pour Berguenzinc, M.Court et le furet.
Samuel Beckett écrit ces mots dans un article : « Peintres de l’empêchement », publié dans la revue « Derrière le Miroir » – n°11/12.
« La sécurité esthétique et le sentiment de bien-être qui en résultent se laissent avantageusement étudier dans la société des peintres modernes eux-mêmes, qui vous diront, pour peu qu’on le leur demande, et même sans qu’on leur demande rien, en quoi exactement la peinture moderne consiste, et en quoi exactement elle ne consiste pas, mais de préférence en quoi exactement elle ne consiste pas, à toute heure du jour et de la nuit, et qui réduiront à néant tout ce qui résiste à cette démonstration en moins de temps qu’il ne leur en faut pour décrire un cercle, ou un triangle. Et leur peinture proprement dite, qu’il ne faut tout de même pas confondre avec leur conversation, porte avec allégresse la même marque de certitude et d’irréfragabilité. A tel point que des deux choses, la toile et le discours, il n’est pas toujours facile de savoir laquelle est l’œuf et laquelle la poule.
Nous apprenons à l’heure qu’il est, non seulement, par la bouche des crocodiles habituels, un œil plein de larmes et l’autre vissé sur le marché, mais par celle des connaisseurs les plus sérieux et les plus respectables, que l’École de Paris (sens à déterminer) est finie ou presque, que ses maîtres sont morts ou mourants, ses petits maîtres aussi, et les épigones perdus dans les ruines des grands refus.(…)
Que reste-t-il de représentable si l’essence de l’objet est de se dérober à la représentation ?
Il reste à représenter les conditions de cette dérobade.(…) L’un dira : Je ne peux voir l’objet, pour le représenter, parce qu’il est ce qu’il est. L’autre : Je ne peux voir l’objet, pour le représenter, parce que je suis ce que je suis.(…)
Voilà ce à quoi il faut s’attendre quand on se laisse cou.illonner à écrire sur la peinture. A moins d’être un critique d’art… »
Cosmique, ça veut dire à la fois qui forme un monde et dont le microcosme est relié au macrocosme. C’est l’idéal de la Renaissance avec cette vision de l’homme selon Leonard de Vinci, l’homme inscrit dans un cercle.
Suivre les aléas de la marchandisation de la littérature me semble en effet difficile à tenir comme projet littéraire puisque voué au hasard, hasard qui s’ajoute, qui plus est, au hasard propre à toute création littéraire. Il faut tomber juste comme à la roulette (russe… ?) pour être the right man at the right place and the right time.
Que reste-t-il de représentable si l’essence de l’objet est de se dérober à la représentation ? (Beckett)
________
Mais Beckett définit là le propre de la poésie depuis Hölderlin. C’est toute la poésie d’André du Bouchet qu’il définit là par cette simple phrase. C’est aussi toute la peinture de Bram Van Velde qu’il admirait tant, ami lui-même d’André du Bouchet et qui a peint une si belle lithographie sur le fameux poème de Hölderlin traduit par André « En bleu adorable ».
Le singulier pour le singulier
ou le singulier pour accéder au pluriel,
le particulier comme brique du général,
cosmique ne trimbale-t-il pas aujourd’hui
l’idée, sinon du tout, du grand, très grand,
infiniment grand, à la mécanique bien huilée,
qui plus est ? Hasard et cosmos ?
Univertement.
Représenter un objet
est-il son affaire
ou celle de l’entité
qui s’en mêle ?
Entitairement.
cqfd !
Le hasard est en effet le propre de l’art moderne. Umberto Eco l’a bien remarqué dans son Œuvre ouverte : que ce soit en littérature, en peinture, en musique avec la musique stochastique d’un Xénakis par exemple, mais de bien d’autres aussi. La peinture de Bram van Velde est l’expression même du hasard en peinture, ou de Pollock aux États-Unis et dans toute la peinture américaine d’après guerre. Mais cet art-là est-il encore relié à quelque macrocosme ? Les forces de l’inconscient peut-être qui viennent prendre la place de quelque transcendance d’autrefois. Même dans l’art le plus mécanique qui soit, le cinéma, avec ses cinq archétypes, selon Erwin Panovsky qui n’a écrit qu’un seul texte sur le cinéma mais un texte majeur.
« A quelques mois des élections présidentielle et législatives, les vannes des cabinets ministériels et de l’Elysée sont grandes ouvertes. Dans le sens du départ. Certes, la période préélectorale est toujours propice à des reclassements – ou à des promotions pour services rendus – avant une éventuelle alternance. Néanmoins, les départs enregistrés au cours de l’été excèdent amplement les habituelles reconversions. »
(Le Monde)
Pas pour Pôle Emploi, rassurez-vous!
@Widergänger dit: 19 septembre 2016 à 12 h 29 min
Fine mouche ! Cette page magnifique est sa participation au livre sur Bram van Velde édité par le Musée d’art moderne du Centre Pompidou en 1989 à l’occasion de cette magnifique exposition rétrospective qui s’est tenue du 19 octobre 1989 au 1er janvier 1990.
Oui, « sa peinture est contre le monde, contre la peinture, contre l’histoire de la peinture. Totalement contre et à l’égal tout contre, elle hurle ses refus. »
Oui, il était l’ami de ce peintre de l’impossible, de l’empêchement. Ombre douce portée par le langage sur son œuvre. Rencontre.
J’ai découvert Bram van Velde à l’occasion de cette exposition et d’une autre à la Maison du Tabac sur ses lithographie. J’ai une profonde vénération pour Bram van Velde. Avec Rembrandt, auquel il fait si souvent penser en dépit des apparences contraires.
Beckett a aussi écrit un petit livre sur Bram van Velde intitulé « Le monde et le pantalon », un texte typiquement beckettien.
Il faut lire aussi les entretiens de Charles Juliet avec Bram van Velde. C’est sublime. Un livre qui m’a nourri longtemps quand j’étais jeune. Il y a aussi un film des entretiens de Cahrles Juliet avec Bram. Bram était un être exquis, un être très rare, je dirai un être sublime qui semblait incarner à lui seul toute la tragédie de peindre.
Paul Edel.10.28 okay mais jusqu’à quel point la critique joue sur les mots pour pour nous faire avaler ses trempages de biscuits dans la liqueur? Vous croyez que les gens sont dupes.Ceux qui surnagent, loin d’être toujours les meilleurs .Un Millet malgré les bêtises et les dérives manque, pour les raisons données par WG à 11.57. Les bobos pas justes le fait d’1 gauche bien pensante: œuvre et production auto-entretenue d’une élite moins préoccupée de faire monde que de se remplir les 2 mains,voire les 4 de viennoiseries beurrées.
Certaines grandes toiles qu’on peut voir parfois au Centre Pompidou, font penser au traité du Sublime du Pseudo-Longin, et de ce qu’il appelle la grande psychè, megalopsuchia, qui transporte sur la toile les grands conflits inconscients de l’âme humaine. C’est, à mon sens, ce qui leur donne leur puissance d’envoutement et leur aspect fascinant.
La grande psyché ? Quelle différence avec la grande Zaza ?
A la lecture des derniers commentaires, il me semble, pour conclure, que beaucoup confondent onanisme ( je traduis pour les prisonniers de droit commun récemment libérés : branlette) et amour ….
Umberto Eco, Leonardo et Xenakis, ça fait une drôle d’equipée, je vous le dis…
W.
J’aime vous lire parlant de cet être aux prises avec l’acte de peindre, aussi complexe que celui d’écrire. Il n’est pas étonnant que Beckett se soit approché en silence de ses toiles puis ait écrit cet impossible de peindre, cette fêlure, cet échec, cette ténacité. Quelle empoignade ! La peinture semble surgir et lui la saisit instinctivement, l’interroge. Le noir est là, puissant, prêt à dévorer (Goya – Manet, proches). Ailleurs ce blanc irradiant, ou presque duveteux et ces coulées colorées – splendeur des couleurs. Et pourtant son visage (multiples photos dans le livre), sa correspondance nous bouleversent par leur douceur, leur sérénité, son humilité.
Charles Juliet, dans le livre que vous citez, écrit : « C’était un être doux, qui avait gardé quelque chose de l’enfance (…) , un être de non-calcul.
Et ces êtres-là sont toujours écrasés. »
« François Hollande annonce une réforme du système d’indemnisation des victimes » (AFP)
On se quitte sur un vœu pieux ? C’est parti !
« Qu’il n’y ait plus de victimes, …. petit khonnard ! »
Voilà pour le constat de la tragédie de la France contemporaine. On ne peut qu’y souscrire.
–
En effet, mais courage, plus que huit mois avant que tout ça soit balayé et acquière pour une petite éternité une posterité d’incompétence notoire.
C’est en effet comme ça qu’on se souviendra de ces gens.
http://www.causeur.fr/musulmans-islam-charia-jdd-40158.html
Elisabeth Lévy
11 heures 39, JC et Saint-Simon très proches : quel culot audiardien, il se mouche pas du pied l’andouille haineuse
Mais le titre du Monde ne fait pas que sourire. Il fait peur aussi.
Et ce sont les musulmans eux-mêmes qui ont peur maintenant d’aller à la mosquée prier, peur d’un attentat, comme me le disait l’autre jour encore mon épicier.
Et ces êtres-là sont toujours écrasés. »
Christiane comme on peut supposer qu’un sort pareil ne vous est pas tombé dessus ( puisque vous survivez et qu’on vous entend écrire à filet menu) pourra-t-on déduire que de votre enfance vous n’avez rien conservé et qu’en rescapé vous êtes un grand vieillard qui si la logique reste opérante s’est enrichi à coup de calculs élémentaires?
@bérénice dit: 19 septembre 2016 à 14 h 14 min
Je ne désire pas évoqué mon enfance ni écrire quel genre de rescapée je suis et de quoi.
rescapée, une vieille femme, excusez Christiane de vous transformer en horrible bonhomme!
évoquer
Metastasis, de Xénakis :
https://www.youtube.com/watch?v=SZazYFchLRI
Il y a aussi Pithoprakta.
J’aime beaucoup.
Nous sommes tous estropiés certains plus que d’autres quand ce n’est pas escroqués puisqu’on parle de dessin, de peinture et d’écriture.
Pithoprakta, de Xénakis :
https://www.youtube.com/watch?v=usi9kYMSL9s
J’ai lu avec grande attention le grand sérieux de ce matin, Christiane je tentai juste de divertir ce grand souci collectif du grand lecteur de grande littérature.
Lontano, de Ligeti, c’est un de mes morceaux favoris :
https://www.youtube.com/watch?v=l2OQbA3r78M
Avec son Requiem, qui est un chef-d’œuvre :
https://www.youtube.com/watch?v=wawSCvuGj4o
Que reste-t-il de représentable si l’essence de l’objet est de se dérober à la représentation ? (Beckett)
Schopenhauer lui eût répondu : il reste la représentation que nous en avons.
JD bien sûr les gens ne sont pas dupes de la critique politiquement correcte ou bien pensante boboisante ou militante ou moutonnière. c’est pour cela que les blogs, le bouche- à- oreille, les libraires sont aussi là our nous guider… tenez,un conseil:lisez dans la Rentrée Littéraire le Luc Lang, « au commencement du septième jour » (Stock),là vius avez une grande histoire, des personnages forts, une écriture , des paysages, une histoire de famille étonannte, et des dialogues d’une telle justesse que je pense au film de Claude Sautet des « choses de la vie » .
Jean n’a apparemment pas tout compris de ce que lui dit Schopenhauer. Ni Beckett.
Le problème, Bérénice, c’est que parfois vous êtes intrusive et un peu agressive. Les échanges risquent alors le malentendu. Dommage…
il serait question d’objet, d’objectivité et de subjectivité, d’objet passé au filtre du sujet pour arriver à l’abstraction totale, l’effacement de l’objet par le sujet et du sujet de l’objet, il n’y a plus ni objet ni sujet à la représentation.
Christiane je vous charriais pour m’amuser, j’ai cette fâcheuse tendance à rire quand les choses prennent un air grave. Quand les gens meurent je fuis de cette façon aussi.
Giovanni Sant’Angelo dit: 19 septembre 2016 à 8 h 26 min
…et, exiger, le drapeaux blanc de Henry IV, avec les armes du roy de France sur le champ,!…pour perdre un royaume,!…des habitudes de sale caractères tout de même,!…
D’autant que le blanc est bien (même maintenant) celui des Capétiens et que le bleu et le rouge ne sont jamais que ceux de Paris…
Mieux : vers la fin de la Révolution, le blanc était en losange et prenait presque toute la place ! Pas complexe de jouer là-dessus…
Je suis persuadé qu’Henri IV, ou Louis XIII, Louis XIV (Fronde) auraient accepté le drapeau tricolore…
Christiane , j’évoque certaines de mes réactions en certaines circonstances personnellement vécues, bien sûr que la mort ne me fait pas rire, d’ailleurs cela me fait penser à titre de Chevillard:
http://www.leseditionsdeminuit.fr/livre-Mourir_m_enrhume-1552-1-1-0-1.html
Et ces êtres-là sont toujours écrasés. »
Et cette phrase me fait aussi penser au mythe de Sisyphe revu et corrigé, une photo circule d’une énorme roche en équilibre qu’un internaute a légendée la roche de Shiva à côté de laquelle sont assis deux garçons qui semblent prêts à se laisser écraser par cette masse imposante si jamais elle venait à bouger. Je ne la retrouve pas pour vous la faire découvrir.
D’autant que le blanc est bien (même maintenant) celui des Capétiens
J’en ai planté un petit dans mon véhicule en signe d’opposition, c’est silencieux et visuel, cela ne génère aucune nuisance et je me fais l’impression d’être la descendante de chouans, dans le même temps je pense à Barbey d’Aurevilly dont je n’ai pas achevé la lecture du quarto, un régal.
@bérénice dit: 19 septembre 2016 à 14 h 46 min
Et pourtant nous approchons – même maladroitement du secret de l’écriture.
Ainsi un essai m’a beaucoup aidé à explorer l’écriture de Peter Handke. C’est celui de G.-A. Goldschmidt paru au Seuil en 1988. Quand il parle de l’écriture, il me semble qu’il parle de peinture. Étant plus à l’aise avec les couleurs, les lignes, l’encre, la sculpture je comprends par ce détour ce qu’il écrit :
« Plus le temps passe, plus l’écriture résiste à Handke, plus il lui est difficile d’écrire et plus, pourtant, il y est contraint, mais plus aussi l’écriture apparaît comme la « résolution », comme le moyen de rejoindre le monde, non de le refaire. »
Ces lignes, Bérénice, me font penser à Bram van Velde. « L’infime décalage, la légère secousse qui déplace le monde à tout jamais. »
C’est peut-être cela pour moi la littérature, l’art, cette possibilité de tressaillir, soudain en lisant un livre, en fixant une toile ou une photo. Ce tressaillement puis cet apaisement dans un lieu de passage ouvert à tous (il suffit de lire ou de traverser une exposition pour franchir un seuil.)
Delacomptée présente son livre:
Les Anciens :
« Je vous assure, monsieur, que vous me faites grand plaisir en m’apprenant que l’académie va rendre à la France et à l’Europe le service de publier un recueil de nos auteurs classiques, avec des notes qui fixeront la langue et le goût, deux choses assez inconstantes dans ma volage patrie. Il me semble que mademoiselle Corneille aurait droit de me bouder, si je ne retenais pas le grand Corneille pour ma part. Je demande donc à l’académie la permission de prendre celle tâche, en cas que personne ne s’en soit emparé.
Le dessein de l’académie est-il d’imprimer tous les ouvrages de chaque auteur classique? faudra-t-il des notes sur Agésilas et sur Attila, comme sur Cinna et sur Rodogune? Voulez-vous avoir la bonté de m’instruire des intentions de la compagnie? exige-t-elle une critique raisonnée? veut-elle qu’on fasse sentir le bon, le médiocre et le mauvais? qu’on remarque ce qui était autrefois d’usage, et ce qui n’en est plus? qu’on distingue les licences des fautes? et ne propose-t-elle pas un petit modèle auquel il faudra se conformer? l’ouvrage est-il pressé? combien de temps me donnez-vous? »
Lettre à. M. Duclos – Ferney, 10 avril 1761
« Dites-moi si, au contraire, le dégoût ne vous saisit pas à tout moment, quand on vous lit Corneille. Trouvez-vous chez lui des personnages qui soient dans la nature, excepté Rodrigue et Chimène qui ne sont point de lui ?
Cette Cornélie, tant vantée autrefois, n’est-elle pas, en cent endroits, une diseuse de galimatias, et une feseuse de rodomontades ? II y a des vers heureux dans Corneille, des vers pleins de force, tels que Rotrou en fesait avant lui, et même plus nerveux que ceux de Rotrou ; il y a du raisonner ; mais, en vérité, il y a bien rarement de la pitié et de la terreur, qui sont l’âme de la vraie tragédie. Enfin quelle foule de mauvais vers, d’expressions ridicules et basses, de pensées alambiquées et retournées, comme vous dite en trois ou quatre façons également mauvaises ! Corneille a des éclairs dans une nuit profonde : et ces éclairs furent un beau jour pour une nation composée alors de petits-maîtres grossiers et de pédans plus grossiers encore, qui voulaient sortir de la barbarie.
Je n’ai commenté ce fatras que pour marier mademoiselle Corneille ; c’est peut-être la seule occasion où les préjuges aient été bons à quelque chose. »
Lettre à Mme La Marquise Du Deffant – A Ferney, Ier juillet 1764
Voltaire
14.25 le requiem je rapplique !!!
@bérénice dit: 19 septembre 2016 à 15 h 05 min
Mais Camus imagine Sisyphe heureux… « Le Mythe de Sisyphe » paraît en octobre 1942, chez Gallimard.
« Les dieux avaient condamné Sisyphe à rouler sans cesse un rocher jusqu’au sommet d’une montagne d’où la pierre retombait par son propre poids. Ils avaient pensé avec quelque raison qu’il n’est pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir. » Mais à chaque fois qu’il atteignait le sommet la pierre retombait. Et il devait recommencer. C’est pendant ce retour que Sisyphe l’intéresse :
« Toute la joie silencieuse de Sisyphe est là. Son destin lui appartient. Son rocher est sa chose ».
Et il écrit : « Il faut imaginer Sisyphe heureux » comme une limite à la logique, Camus écrivait : « Je tire ainsi de l’absurde trois conséquences qui sont ma révolte, ma liberté et ma passion. »
Je préfère cette image de Sisyphe, elle me fait penser à la vie.
Le billet d’Assouline met bien en lumière les deux défauts du petit livre de Delacomptée : péremptoire et dépourvu d’arguments solides. Au lieu de quoi, si l’auteur avait pris soin de présenter modestement ses prises de position comme issues de ses goûts personnels, personne n’y eût rien trouvé à redire. Quand on n’est pas doué pour le pamphlet, on s’abstient. L’erreur de Delacomptée est sans doute de s’être aventuré dans un registre qui n’est pas le sien.
Sysiphe aurait dû rouler son rocher sur la Lune.
les opinions nsont modeste que par antiphrase jean marron..et faire dla modestie le gout de la polémique c’est cynique..vla mon pti avis..qui pourrait changer si t’étais jeune et blonde avec bonnet c..fait un effort
Je suis persuadé qu’Henri IV, ou Louis XIII, Louis XIV (Fronde) auraient accepté le drapeau tricolore…
planté bien profond félicie haussi
Et il écrit : « Il faut imaginer Sisyphe heureux » comme une limite à la logique,
christiane ne suis-je assez mystique ni philosophe pour envisager ce bonheur autrement que comme l’unique issue pour Sisyphe qui entre deux pôles s’il veut survivre n’a d’autre choix que de concevoir un bonheur à l’expérience de l’échec renouvelé, try again fail again fail better? .
https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/564x/1c/f5/07/1cf507d26096bbaa010c2556891dea67.jpg
Courage donc.
Au lieu de quoi, si l’auteur avait pris soin de présenter modestement ses prises de position comme issues de ses goûts personnels, personne n’y eût rien trouvé à redire.
… et personne ne l’aurait lu. Au moins la réputation de Delacomptée n’en eût pas souffert.
Schopenhauer lui eût répondu : il reste la représentation que nous en avons.
joli..comme quoi bêquète est un gros con..hy m’énnerve
… et personne ne l’aurait lu. Au moins la réputation de Delacomptée n’en eût pas souffert
y n’en aurait pas eu du tout..t’en aurais pas eu la représentation
en représentation faut commencer par havoir des gros roberts..ça fait syzif heureuse..ha n’en point douter..sur la lune havec des saut de 20 mêtes..ça doit ête great
J’aime beaucoup l’écriture du billet d’Assouline : il a une façon des plus délicates de ne pas dire que Delacomptée n’a pondu à peu près que des sottises tout en le disant.
bouguereau dit: 19 septembre 2016 à 16 h 09 min
Schopenhauer lui eût répondu : il reste la représentation que nous en avons.
joli..comme quoi bêquète est un gros con..hy m’énnerve
Attention : Widergänger a noté que je n’avais rien compris à Schopenhauer. Il n’a pas dit pourquoi mais il va sûrement le faire.
Je reste quand même étonné à l’audition de son entretien que J.-M. Delacomptée semble découvrir l’abîme qui sépare depuis au fond Rabelais la culture savante de la culture populaire, abîme à travers lequel il perçoit une « crise de la culture » qui est en crise quand même depuis plus de cinquante ans…! si on lit bien Hannah Arendt.
Je me demande même si cet abîme entre deux cultures, la culture populaire d’un côté et de l’autre la culture savante n’est pas au cœur même de notre culture française. Au Moyen-Âge, en effet, il y a bien la culture savante avec les romans de chevalerie de Chrétien de Troyes et des grands anonymes qui écrivirent La Queste del saint-Graal ou La Mort le roi artu ; et puis il y a la parodie populaire et grinçante du genre romanesque savant et ses hautes valeurs par le Roman de Renart qui se moque de la chevalerie et de ses hautes valeurs.
Rabelais qui écrit quand même dans cette veine-là, écrivant d’un côté une littérature hyper-savante et même à destination d’un idéal très aristocratique avec l’utopie de l’Abbaye de Thélème, mais en même temps littérature d’inversion et du Carnaval, très populaire, comme l’a si bien montré Mikhail Bakhtine. Mais c’est sans doute le dernier écrivain qui fait la passerelle entre les deux cultures, entre les deux cultures, entre les deux systèmes de valeurs. Après l’abîme ne fait que se creuser davantage.
Après, c’est au fond non seulement une crise de la culture qui prend naissance, mais plus généralement une crise de l’universel. L’universel n’apparaît plus que comme un leurre. Ce que souligne aussi Magyd Cherfi, qui dit quand même des choses très graves et profondes sur la France, l’échec de la gauche et les Français, qui met en évidence cet échec de l’universalité des Lumières dans le pays qui se veut le pays des Lumières. Quand il dit notamment qu’un Noir américain est quand même américain dans la perception d’un Américain blanc tandis qu’un Noir français ne sera jamais considéré tout à fait comme un Français dans l’esprit d’un Français blanc, je trouve que c’est profondément vrai. Moi-même je m’en faisais la réflexion dans le métro l’autre jour sur la ligne 4 du métro où le wagon était peuplé de Noirs et de musulmanes avec leur hidjab. J’ai beau avoir le désir de les considérer comme des Français à part entière, je sais qu’au fond de moi quelque chose s’y refuse, aussi terrible cela soit-il à dire. Cela n’aura jamais pour moi quelque conséquence que ce soit au plan politique mais c’est un fait d’éducation ; c’est comme ça, et je n’y peux rien au fond. Je trouve que Magyd Cherfi parle très bien de ces choses-là. Et le multiculturalisme qu’il prône pour la France, j’y suis mais foncièrement, viscéralement opposé. Si cela devait addevenir pour la France, je le vivrai comme la fin du monde, la fin de la France et de sa culture. Pour moi, la France sera toujours judéo-chrétienne et il est impossible qu’elle devienne jamais, sinon en se reniant, multiculturelle. Mais c’est avouer par là même aussi que son universalisme n’est qu’une façade qui est en train de s’effriter.
Ben oui, mon Jeanjean, ce que dit Beckett, c’est que quelle que soit la représentation qu’on s’en fait, elle ne saurait être une représentation réelle. Elle est toujours en-deça d’elle-même. L’irreprésentable demeure irreprésentable. C’est toute la problématique de la poétique höderlinienne.
Schopenhauer, l’inventeur de la bombe A dans le labo de Los Alamos au Nouveau Mexique? Je peux vous dire qu’il a été aidé par l’une des 4 races extraterrestres visitant la Terre.
Pas confondre Schopenhauer et Oppenheimer. Non seulement grand physicien, mais érudit de haute culture qui connaissait le sanscrit.
Oppenheimer, ça me revient.
Du sanskrit à l’atome, il n’y a qu’un pas.
« Schopenhaüser », le célèbre opéra de Richard Wagner ?
Musicologiquement.
Je ne suis pas historien, mais il est aujourd’hui sûr à 95 pour cent qu’Oppenheimer a communiqué en sanskrit avec la race 3, qui avait elle-même transmis cette langue à un peuple de l’actuel Pakistan il y a environ 17000 ans.
mouais… ça fait un peu élection de miss France tout ça
Vous parlez le sanskrit comme moi, Polémikoeuf ?
…@, Sergio à 14 h 52 min,…
…
…Giovanni etc,!…Oui,!…suite de 8h 26 min,…
…
…le drapeaux blanc, est ( aujourd’hui ) celui des Capétiens,!…
…
…( probablement une branche vassal, qui fleurit à faire son beurre avec panache ),etc,!…
…
…si mes souvenirs sont exacts, au cours de mes lectures, et autres sceaux, et sceaux secrets,!…
…recherche à folâtrer en quidam pour errer sur des livres qui parlent du haut-moyen-âge,!…
…
…le sceaux-secret ou autre étendard, bannière,!…des Capétiens » direct » est noir, et se dit de sable,…
…
…rien à voir, avec le mysticisme au drapeaux blanc, de Jeanne d’Arc à moudre son grain à pucelle – moutarde,!…etc,!…
…
…vérifier, que je n’écrit point des sottises, moi-même,!…etc,!…
…
…Capétiens directs = bannière noire, ou dite de sable,!…
…
…Ciao,!…Merci,!…
Le sanskrit,
comme son nom l’indique,
se parle en sourdine.
Avoibassement.
…
…d’autant que le blanc est bien( même maintenant ) celui des capétiens,!…bien planté un régal,!…
…ou est le roi,!…voyez la bannière de sable,!…etc,!…c’est nouveau,!…
…c’est du vieux français,!…
…
Giovani, il me reste toujours, après vous avoir lu, la desagréable impression que vous racontez n’importe quoi pour vous faire remarquer.
J’espère pour une fois me tromper.
…
…D,…je ne me fait pas remarquer, je rend service à la question de Sergio,!…
…
…j’étais en vadrouille et je revient un peu tard, pour répondre tout de suite,!…
…
…j’allais me reposer,…et me suit dit, allons voir sur quels chemins les blogueurs gravitent,…on ne sait jamais,…
…et voilà, résultats des courses à Sergio,!…à 14 h 52 min,…et répondre,!…
…allez ,!…
@L’erreur de Delacomptée est sans doute de s’être aventuré dans un registre qui n’est pas le sien.
C’est peut-être exact, mais il reconnait lui-même que c’est la seule manière de se faire remarquer en République des Lettres. Et comme par hasard, ça n’a pas loupé. Ses ventes, depuis ce matin, ont fait un take-off des plus réjouissants.
Erreur de calcul en deça des neiges, vérité des comptes au delà.
Pour moi, la France sera toujours judéo-chrétienne et il est impossible qu’elle devienne jamais, sinon en se reniant, multiculturelle. (Widergänger)
Le problème est que la représentation que Widergänger se fait de la France ne vaut à peu près que pour lui-même, à la rigueur pour quelques hurluberlus attardés dans son genre. C’est d’ailleurs tout le problème de la représentation ; le réel en soi étant inatteignable, elle en est l’ersatz ; au plan collectif, toute idéologie est un ersatz. Même dans les élucubrations de Sarkozy, l’ersatz de la France judéo-chrétienne atteint sa date de péremption. C’est un peu comme la vraie de vraie littérature dans le poulet de Delacomptée. Sur le sens comme ersatz toujours décevant, on lira avec profit « Crue », de Philippe Forest.
Janssen J-J dit: 19 septembre 2016 à 18 h 14 min
@L’erreur de Delacomptée est sans doute de s’être aventuré dans un registre qui n’est pas le sien.
C’est peut-être exact, mais il reconnait lui-même que c’est la seule manière de se faire remarquer en République des Lettres.
En somme, le lobe droit de Delacomptée ignore ce que fait son lobe gauche. Belle mentalité.
@On se demande alors comment Jean-Michel Delacomptée aurait accueilli Ulysses et Mort à crédit s’il étaient parus près d’un siècle après (quoi ?).
Personnellement, je n’aurais jamais eu l’idée de me demander une chose pareille, question d’échelle et de proportions, voyons donc.
Belle mentalité.
… commune à toute l’espèce humaine, réactionnaire ou progressiste, aristocratique ou ouvrière. Vous découvrez le monde, ma parole, ou quoi ?
Giovanni Sant’Angelo dit: 19 septembre 2016 à 17 h 50 min
…le sceaux-secret ou autre étendard, bannière,!…des Capétiens » direct » est noir, et se dit de sable,
C’est fort possible, en fait j’étais embêté pour ce blanc, j’ai jamais su d’où il venait. Bourbons ? Je sais pas.
Maintenant que les fleurs de lys, les trois crapauds, soient l’emblème des Capétiens, cela bien sûr est établi ; mais le blanc lui-même…
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